Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

BBC

Ukraine war: Crimea airbase badly damaged, satellite images show

By Joshua Cheetham, Francesca Gillett & Erwan RivaultBBC News

Satellite images appear to show extensive damage and several destroyed Russian warplanes at a Crimea airbase following explosions earlier this week.

The Saky base in the west of Russian-ruled Crimea was rocked by a string of blasts on Tuesday, killing one person.

Ukraine has not claimed responsibility - but this new evidence suggests the possibility of a targeted attack.

The images, from the US-based Planet Labs, show large areas of scorched earth left from fires that erupted.

The base's main runways seem to be intact, but at least eight aircraft appear to be damaged and destroyed, with several craters clearly visible.

Most of them are in a specific area of the base where a large number of planes were parked out in the open - away from the cover of hangars.

Before and after satellite images:

The before and after images from Planet Labs, which monitors hundreds of satellite feeds over Ukraine, are the first independent confirmation that the base may have been damaged. Until now, details about the extent of the explosions' impact have been scarce.

But it is still not clear how the base was damaged or by what.

Russia insists that the explosions were caused by ammunition exploding in a store because of fire safety rules being flouted.

Ukraine has not claimed responsibility - and its defence minister suggested that careless Russian soldiers could be to blame.

"I think that Russian military guys in this airbase ruined their very simply known rule: don't smoke in dangerous places," said Oleksiy Reznikov. "That's it."

Ukraine's air force said about a dozen Russian warplanes were destroyed, although Russia denied that any aircraft had been damaged. These new images suggest that is not true.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch: Crimea beachgoers run after airfield explosion

The UK's Defence Secretary Ben Wallace suggested that the fact there were two separate explosions points to an attack rather than an accident. He also defended Ukraine's right to target Crimea.

"It's absolutely legitimate for Ukraine to take lethal force, if necessary... in order to regain not only its territory, but also to push back its invader," he told the BBC.

Any attack by Ukraine inside Crimea would be seen as an escalation of the war. Russia sounded a warning last month when ex-President Dmitry Medvedev threatened that "Judgement Day will instantly await" if Ukraine targeted Crimea.

Crimea is internationally recognised as part of Ukraine - but the Black Sea peninsula was annexed by Russia in 2014. Many Ukrainians see this as the start of their war with Russia.

Following Tuesday's blasts, President Volodymyr Zelensky dedicated his nightly address to Crimea and suggested that he believed Ukraine must retake the peninsula before the war can end.

Russia annexed Crimea in March 2014, after the territory - which has a Russian-speaking majority - voted to join Russia in a referendum that the global community deem illegal.

The vote was hastily organised after unmarked Russian troops took control of several strategic sites around the peninsula.

Russia's annexation came after Ukraine's Russian-backed president was ousted following months of pro-European protests.

On 24 February this year - eight years after the Crimea annexation - Moscow launched a full-scale invasion of Ukraine, using Crimea as a springboard to move Russian troops deeper inside Ukraine.

In other developments:

More on this story

War must end with liberation of Crimea – Zelensky

Crimea beachgoers run after airfield explosion

In maps: Ukraine launches counterattack in south

Crimea profile

Related Topics

L'Humanité

Maternités : alerte rouge pour les futures mamans

Premier plan

SANTÉ Les organisations de sages-femmes et les syndicats de soignants font état d’une situation estivale catastrophique avec des fermetures de maternités et une surcharge généralisée. Avec la pénurie de personnel, la prise en charge des parturientes est dégradée.

Cécile Rousseau

Un cri en plein désert. Fin juillet, toutes les organisations de sages-femmes ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation des maternités. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, à la première ministre et au ministre de la Santé, les ­professionnelles de santé font état d’une dégradation sans précédent de l’accueil des futures mamans. Sur 122 maternités parmi les 460 du pays qui ont répondu en juin à l’enquête menée par le syndicat de sages-femmes et l’association Santé en danger, 40 % étaient ainsi en situation de « fermeture partielle », soit 10 % du total des maternités.

« En réalité, il y en a encore plus aujourd’hui, observe Caroline Combot, secrétaire générale de l’Organisation nationale syndicale des sages-femmes  (ONSSF). Beaucoup de cliniques, notamment. Ces structures peuvent se le permettre, car elles ne sont pas soumises comme l’hôpital à l’obligation de permanence des soins. Les sages-femmes manquent car elles sont encore moins bien payées que dans le public. À l’hôpital, nous avons été revalorisées, mais c’est encore insuffisant. Le sous-effectif est également très présent. » Si les pénuries de médecins pédiatres et de gynécologues ne sont pas nouvelles, celle des sages-femmes est d’une ampleur inédite. À la clinique du Saint-Cœur, à Vendôme (Loir-et-Cher), la maternité a ainsi tiré le rideau du 7 au 15 août, faute d’effectifs suffisants : « Ça fait vingt-deux ans que je suis là et ça n’était jamais arrivé, relate Nicole Guellier, secrétaire CGT du CSE. Le Covid a engendré un ras-le-bol. Deux personnes ont démissionné avant l’été alors qu’il y avait déjà un poste à pourvoir. Quant aux patientes, elles sont dirigées vers la polyclinique de Blois, à trente minute s. »

du « jamais-vu », du « sauve-qui-peut »

Depuis la fermeture de la maternité de la clinique Pasteur de Guilherand-Granges (Ardèche) pour le mois d’août, le centre hospitalier de Valence (Drôme), à 4 kilomètres de là, a vu les futures mamans affluer. « Ni les femmes ni les soignants n’ont été prévenus de cette décision, précise Adeline (1), sage-femme à Valence. Nous avons accouché 50 personnes en plus en juillet, car la clinique n’était déjà que partiellement ouverte, et, en ce moment, nous sommes sur un rythme de 17 accouchements en vingt-quatre heures, c’est du jamais-vu ! En salles de naissance, nous sommes trois alors que nous devrions être six. Nous sommes en grande difficulté pour assurer la sécurité des patientes, et je ne parle même pas de l’aspe ct psychique. Nous devenons les vecteurs d’une certaine violence quand nous ­décalons des déclenchements d’accouchement. » Le quotidien est devenu tellement critique qu’elle et ses collègues ont créé d’une cellule territoriale d’orientation en obstétrique pour aiguiller au mieux les femmes en Drôme-Ardèche.

À la maternité du CHU de Bordeaux (Gironde), une des plus importantes de France, qui accueille déjà 150 à 200 accouchements en plus par an (5 600 au total) compte tenu de la démographie dynamique de la zone, les journées du 4 et 5 août ont tourné au chaos : « Mes collègues ont dû monter des femmes en travail dans de simples chambres, raconte Valérie (1), une des sages-femmes. C’était du “sauve-qui-pe ut”. Quand une patiente accouche, on la garde normalement deux ou trois heures pour la surveiller. Là, quelques minutes après, on les transférait en salle de réveil ou de soins attentifs. Certaines femmes voulaient des péridurales et n’en ont pas eu. On aurait dit une situation de guerre. » Le syndicat SUD a d’ailleurs interpellé la direction et l’agence régionale de santé (ARS) sur cette dangereuse surtension. « Si aucune mesure n’est prise, il va falloir s’attendre à des accidents graves », dénonce Gilbert Mouden, secrétaire de SUD santé à l’hôpital. Contacté pour des précisions, le CHU confirme la forte activité de ces deux jours et que « trois parturientes ont été admises en chambre dans les étages de la maternité le temps que des salles de naissance se libèrent (moins d’une heure). » Il assure, en revanche, que toutes les femmes ont pu bénéficier d’une péridurale.

Le silence du ministre de la santé

Si les naissances sont toujours nombreuses l’été, elles connaissent un pic depuis la pandémie. Depuis des années, les organisations de sages-femmes exigent de revoir les décrets de périnatalité de 1998, fixant le nombre minimal de personnel pour l’autorisation d’exercice, pointant le fait que la moitié des maternités du pays ont fermé en vingt ans. Ce qui concentre plus d’accouchements dans moins de structures. « Au CHU de Toulouse, la maternité est dimensionnée pour 3 500 accouchements, or, ils en pratiquent 5 000 chaque année, précise Caroline Combot. Nous alertons les pouvoirs publics depuis longtemps, mais personne ne nous écoute. Les services d’urgences vont mal, OK. Mais nous ? On sent bien que la périnatalité, ce n’est pas considéré comme super-important car ça concerne les femmes. »

En Seine-Saint-Denis, ce sont 175 temps pleins de sages-femmes qui font défaut, soit la moitié des personnels nécessaires. À l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, la situation est compliquée depuis plusieurs mois : « Nous sommes aux deux tiers des effectifs et deux personnes partent à la rentrée, dénombre le docteur Stéphane Bounan, chef de la maternité. Les inscriptions à la maternité sont bloquées à 300 personnes depuis octobre, mais il y a beaucoup de jours où nous sommes saturés. On ne refuse jamais une femme malade. Beaucoup de grossesses non suivies arrivent aussi et on ne peut pas dire non. On transfère un maximum de femmes que l’on ne peut plus prendre en charge. Soit nous demandons à une clinique avec laquelle nous avons un pa rtenariat, notamment pour les patientes qui ont déjà accouché, soit nous passons par la cellule de transfert. Mais nous avons aussi de plus en plus de mamans qui refusent de bouger en disant qu’elles préfèrent “accoucher par terre”. »

En juillet, la mise en place d’une cellule de transfert par l’ARS d’Île-de-France, permettant d’envoyer ailleurs une femme en début de travail ou ayant déjà accouché, et d’une cellule pour le « délestage », afin d’aiguiller une patiente inscrite dans un hôpital dans une autre structure au moment de sa prise en charge par les pompiers ou le Samu, n’est pas toujours sans risque. Comme le relatait Mediapart, au printemps, une femme inscrite à Delafontaine a été dirigée vers un autre hôpital qui n’a pu la prendre en charge, avant qu’une troisième maternité accepte peut-être un peu trop tard : le bébé est décédé peu après. « Tout ce temps perdu a sans doute conduit à un drame », constate Stéphane Bounan, qui rappelle que « cette cellule de transfert est utile mais ouverte seulement de 10 heures à 20 heures ».

Dans ces maternités surchargées, le suivi pré et post-naissance en prend un coup. Comme les lits de suite de couche sont moins nombreux, les patientes ne restent la plupart du temps que deux jours sur place. « Avant, je demandais systématiquement aux femmes si elles ont subi des violences, je le fais moins car je manque de temps », déplore Camille Dumortier, présidente de l’ONSSF.

Quant au recours aux sages-femmes de ville, il ne suffit pas non plus à faire redescendre la pression dans les maternités. « Elles sont débordées et sont mal payées. Elles ne trouvent pas de remplaçantes pour les vacances », explique Marianne Benoit-Truong, présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes. Face aux conditions de travail difficiles, certaines n’hésitent plus à se reconvertir. Le Conseil national de l’ordre a constaté une hausse des radiations de 112 % entre le premier semestre 2021 et 2022. Pour sortir de l’ornière, les professionnelles exigent depuis des années la fonctionnarisation des nombreuses sages-femmes contractuelles (et donc moins bien rémunérées) à l’hôpital public mais aussi une reconnaissance de leur statut comme profession médicale. Mais dans sa « mission flash » pour les urgences, menée en juin, François Braun, ministre de la Santé, évoque à peine la situation aux urgences obstétriques. Pour Marianne Benoit-Truong, ce sont pourtant des actes non programmables. Il est temps que les sages-femmes arrêtent de venir travailler la boule au ventre par peur de devoir pratiquer six accouchements en même temps. Il est indispensable que les femmes puissent être bien accompagnées dans ce moment particulier de leur vie ».

maternité
France24 - World

Live: Fighting continues near Donetsk as Russia’s Donbas offensive grinds on

Issued on: 11/08/2022 - 06:39Modified: 11/08/2022 - 06:43

FRANCE 24 Follow

Heavy fighting raged around the eastern Ukrainian town of Pisky on Thursday as Russia pressed its campaign to seize all of the industrialised Donbas region, while to the west Kyiv accused Moscow of using a nuclear plant to shield its artillery. Follow our live updates for all the latest developments in the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+2).  

7:30am: UN Security Council to discuss Ukraine nuclear plant crisis

The UN Security Council will hold an emergency meeting Thursday to address the crisis at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear complex, the power plant that Kyiv and Moscow accuse each other of having bombed, diplomatic sources said.

A source in the Security Council presidency, currently held by China, told AFP on Wednesday that the meeting would occur on August 11 at 3:00 pm (1900 GMT).

A second diplomatic source at United Nations headquarters in New York said the council's 15 member nations would gather at the request of Russia, one of the five permanent members of the Security Council — along with Britain, China, France and the United States — which hold veto power over UN resolutions.

6:10am: Fighting continues near Donetsk as Russia’s Donbas offensive grinds on

Heavy fighting raged around the eastern Ukrainian town of Pisky on Thursday as Russia pressed its campaign to seize all of the industrialised Donbas region.

An official with the Russia-backed Donetsk People’s Republic said Pisky, on the frontlines just 10 km (6 miles) northwest of provincial capital Donetsk, was under control of Russian and separatist forces.

“It’s hot in Pisky. The town is ours but there remain scattered pockets of resistance in its north and west,” the official, Danil Bezsonov, said on Telegram.

Ukrainian officials denied that the heavily fortified town, a key to the defence of Donetsk, had fallen. Reuters was unable to verify the battlefield accounts.

The Donbas region comprised of Luhansk and Donetsk provinces became Moscow’s main objective after it failed to seize the capital Kyiv at the start of the war in February. Luhansk is now almost completely under Russian control but Donetsk is still holding out.

5:27am: Russian-backed separatist leader says Azov trial to begin this summer

Denis Pushilin, head of the Russian-backed separatist administration in eastern Ukraine’s Donetsk region said on Wednesday that a trial of captured personnel from Ukraine’s Azov Regiment would take place by the end of the summer, likely in the city of Mariupol.

The Azov Regiment, a unit of Ukraine’s national guard with far-right and ultranationalist origins, garnered international attention for its resistance to the Russian siege of Mariupol’s vast steelworks.

After fighting for weeks from the bunkers and tunnels below the steel works, hundreds of Azov fighters surrendered in May to Russian-backed forces.

Though the Azov prisoners have not yet been formally charged, on Aug. 2 Russia’s supreme court ruled the regiment was a terrorist organisation, clearing the way for captured fighters to be charged as such.

Ukraine, which has itself tried and convicted a string of Russian soldiers for war crimes committed against civilians, says the Azov captives are prisoners of war, deserving of protection under the Geneva Conventions.

02:20am: Russian advance stalls in Donbas

“The Russians continue to press in the Donbas region, but for the last month or so, they’ve made very little progress,” reports FRANCE 24’s Chief Foreign Editor Rob Parsons. “We’re talking about kilometres in single figures. It’s very hard and they’re taking heavy losses.”

The Ukrainian counteroffensive in the Kherson region has further complicated the military situation for Russia, Parsons explains:

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

 

© France Médias Monde graphic studio

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN As it happened

UN Security Council to discuss Ukraine nuclear plant crisis

AS IT HAPPENED

US approves $89 million to help Ukraine clear landmines, unexploded ordnance

AS IT HAPPENED

Second caravan of cargo ships sails from Ukraine

Opex 360

La Royal Air Force a de sérieuses difficultés pour former ses pilotes de chasse

par Laurent Lagneau · 8 août 2022

Après avoir passé les tests de sélection, un jeune Britannique ayant l’ambition de suivre la voie des héros de la Bataille d’Angleterre entame d’abord sa carrière militaire par une formation initiale de 24 semaines au Royal Air Force College Cranwell [Lincolnshire]. Puis il s’initie au pilotage aux commandes d’un Tutor Mk1 [Grob G-115] ou d’un Prefect Mk1 [Grob G-120TP].

Si ses aptitudes le lui permettent, il sera ensuite orienté vers l’aviation de combat et rejoindra, pour deux ans, RAF Valley [Pays-de-Galles], où il poursuivra sa formation à bord d’un T-6 Texan II. Seulement, c’est là que les choses vont commencer à se compliquer pour lui, à en croire la chaîne de télévision Sky News, qui a eu accès à des documents internes de la RAF.

Normalement, après avoir obtenu ses ailes à l’issue de la phase sur T-6 Texan II, l’élève entre dans le vif du sujet, si l’on peut dire, en apprenant les rudiments de son futur métier de pilote de chasse à bord d’un avion à réaction, en l’occurrence un BAe Hawk T2.

Or, d’après Sky News, la disponibilité de cet appareil est insuffisante, notamment en raison d’un problème « émergent » concernant les aubes de compresseur de son moteur Rolls-Royce. Et faute de solution immédiate, cela va « réduire la capacité de formation au cours des trois prochaines années », avec la conséquence de faire « augmenter les délais d’attente pour certains stagiaires d’environ douze mois ».

Ce souci de disponibilité des Hawk T2 ne fait en réalité qu’aggraver un « problème chronique qui dure depuis près de trente ans et que les différents responsables de la RAF n’ont jamais réussi à résoudre », selon un ancien officier cité par la chaîne d’informations britannique.

Car un autre problème auquel est confrontée la RAF est la « fuite » vers les compagnies privées de certains de ses pilotes les plus expérimentés, lesquels n’ont pas forcément envie d’être instructeurs. Et ceux qui n’ont pas cédé au chant des sirènes [du secteur marchand] sont régulièrement sollicités pour tenir les engagements opérationnels britanniques au lieu de former les plus jeunes. Ce qui entraîne une cercle vicieux.

En outre, la conversion opérationnelle sur avions d’armes [Eurofighter Typhoon et F-35B] des pilotes britanniques est également affectée par ce manque d’instructeurs. D’autant plus que la RAF doit aussi former ceux de certains pays, comme le Qatar et l’Arabie Saoudite [également dotés d’Eurofighter Typhoon, ndlr].

L’aviation de combat n’est pas la seule concernée par ces problèmes de formations. D’après les documents cités par Sky News, 347 stagiaires [sur 596, ce chiffre englobant les élèves pilotes de la RAF, de la Fleet Air Arm et de l’Army Air Corps]  » attendent une place pour une formation ou suivent un cours de ‘recyclage' » étant donné que, passé un certain délai avant d’accéder à la phase suivantes, ils doivent « rafraîchir leurs compétences ».

Ces stagiaires – surnommés « holdies » – doivent donc prendre leur mal en patience en effectuant d’autres tâches. Une source de la RAF a assuré que tout était fait pour « s’assurer qu’ils ne perdent pas leur temps à travailler sur une photocopieuse ». Aussi, ils prennent des cours de langue ou passent d’autres qualifications, comme celle de contrôleur de la circulation aérienne.

Cela n’est pas non plus son conséquence sur la « démographie » de la RAF. Actuellement, affirme Sky News, l’âge moyen d’un pilote nouvellement qualifié est de 29 ans… alors qu’il était de 20/25 ans il n’y a pas encore si longtemps.

Le format – fortement réduit – de la RAF est l’une des raisons ayant conduit à cette situation. Les « dividendes de la paix » de l’après Guerre Froide, le manque d’anticipation et l’externalisation d’une partie de la formation des pilotes, via le contrat « Military Flying Training System », en sont d’autres.

Photo : Royal Air Force

Opex 360

Mali : La force Barkhane a « neutralisé » un cadre jihadiste lors d’une opération au nord-est de Gao

par Laurent Lagneau · 8 août 2022

Alors que le retrait des troupes françaises du Mali est entré dans la dernière ligne droite, avec l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Défense [PfOD] de Gao, où, d’ailleurs, le dernier hangar pour hélicoptères vient d’être démonté, la force Barkhane continue ses opérations contre les groupes armées terroristes [GAT].

Ainsi, l’État-major des armées [EMA] a indiqué que la force française venait de « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou encore RVIM, lié à al-Qaïda, ndlr] ainsi plusieurs de ses subordonnés au cours d’une intervention dans la zone de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao.

« En début de soirée [du 6 août, ndlr], le recoupement de différentes sources de renseignements a mis en évidence le regroupement de plusieurs cadres appartenant au RVIM. La surveillance mise en place a permis de localiser avec précision, puis de neutraliser un cadre de ce mouvement et plusieurs de ses combattants », a expliqué l’EMA, sans donner plus de détails sur les moyens engagés lors de cette opération, menée dans un « contexte d’une menace de reprise des actions armées jihadistes au Sahel, dont les populations sont les premières victimes ».

Selon des sources citées par Wassim Nasr, journaliste de France24, cette opération de Barkhane – la première menée sous l’autorité du général Baratz – se serait soldée par la destruction d’un véhicule, dans lequel se trouvaient six individus. Ce qui suggère l’implication d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper. Il est aussi probable qu’il y ait une intervention au sol pour confirmer le résultat de la frappe.

La zone de Talataï est un « fief » du RVIM, lequel a récemment repoussé une attaque menée par l’État islamique au grand sahara [EIGS], en marge des récents combats d’Anderamboukane, où l’organisation jihadiste a affronté des combattants du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et du Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA].

#Mali dès les premiers combats d’#Anderamboukane entre l’#EI #Sahel et le #MSA #GATIA, le #JNIM #AQMI a mis en place un dispositif autour de la localité de #Telatai pour la protéger. Selon plusieurs sources ce dispositif a été attaqué par l’#EI aujourd’hui sans succès pic.twitter.com/wVdwrwfRS8

— Wassim Nasr (@SimNasr) July 14, 2022

Cela étant, cette intervention de Barkhane a été menée alors que le gouvernement malien de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France de juillet 2014 ainsi que, avec effet immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements]. Ce qui théoriquement, prive toute action française de base légale.

Or, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, un prévis de douze mois s’applique pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste. D’où les accusations de la junte malienne à l’égard de Barkhane, coupable, à ses yeux, d’avoir « violé » à maintes reprises une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants. Quoi qu’il en soit, pour Paris se défend de « toute violation du cadre juridique bilatéral » et considére par conséquent que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accords ».

Opex 360

Ukraine : Des milliers de « volontaires » nord-coréens pourraient bientôt venir dans le Donbass

par Laurent Lagneau · 7 août 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 13 juillet, et après la Russie et la Syrie, la Corée du Nord a officiellement reconnu comme étant des pays indépendants les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, c’est à dire les deux régions séparatistes pro-russes situées dans le sud-est de l’Ukraine et actuellement occupées par les forces russes. En réponse, Kiev a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec Pyongyang.

Puis, une semaine plus tard, l’ambassadeur de Russie en Corée du Nord, Alexander Matsegora, a déclaré au journal Izvestia que Pyongyang pourrait envoyer des « travailleurs » dans le Donbass afin de participer à la reconstruction de cette région [qui couvre celles de Donetsk et de Louhansk, ndlr]. « Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restaurer les installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites », a-t-il fait valoir.

Il faut dire que les relations entre Moscou et Pyongyang sont bonnes… En 2012, la Russie annula 90% de la dette nord-coréenne [soit 11 milliards de dollars] et prit des mesures pour renforcer la coopération économique et scientifique avec la Corée du Nord.

Cependant, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a aussi voté les sanctions visant le programme nucléaire nord-coréen… Sanctions qui, au passage, n’ont nullement empêché la Corée du Nord de développer ses activités… étant donné qu’elles sont allègrement contournées.

D’ailleurs, stricto sensu, le projet évoqué par M. Matsegora ne renierait pas les engagements pris par la Russie à l’égard de ces sanctions. Ainsi, la résolution 2397, qu’elle a votée après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen Hwasong-15, précise que les « États membres doivent rapatrier tous les ressortissants de ce pays [la Corée du Nord, ndlr] qui travaillent sur les territoires relevant de leur juridiction dans un délai de 24 mois à compter du 22 décembre 2017 ».

Comme elles ne sont pas membres des Nations unies et qu’elles ne sont officiellement pas sous la juridiction de la Russie, les républiques de Donetsk et de Louhansk pourraient donc considérer qu’elles ne sont théoriquement pas tenues de respecter cette résolution…

Quoi qu’il en soit, selon le site NK News, qui se concentre sur l’actualité nord-coréenne, Pyongyang aurait approuvé un plan pour envoyer des « travailleurs volontaires » dans le Donbass. Mais il se pourrait que cette aide aille plus loin.

Today on Russian state TV, military pundit Igor Korotchenko is saying how great it would be for "North Korean volunteers" to come to Donbas, not only to help rebuild cities destroyed in the war, but also to fight alongside Russia pic.twitter.com/oMO94YMcWO

— Francis Scarr (@francis_scarr) August 4, 2022

En effet, Igor Korotchenko, un expert militaire russe officiant à l’antenne de la chaîne  » Rossiya 1″, a suggéré que la Corée du Nord pourrait aussi déployer des combattants pour se battre aux côtés des forces russes, parmi les « 100’000 volontaires » [selon lui, ndlr] que Pyongyang prévoirait d’envoyer dans le Donbass. Le chiffre qu’il a donné avait été précédemment avancé par l’agence de presse russe « Regnum ».

« Si la Corée du Nord veut participer au conflit, eh bien, donnons lui le feu vert », a affirmé M. Korotchenko.

En échange de son aide militaire, la Corée du Nord obtiendrait des céréales et de l’énergie de la part de la Russie. Ce qui, pour le coup, constituerait une violation des sanctions de l’ONU. En outre, elle serait un moyen de renvoyer l’ascenseur à Moscou qui, durant la guerre de Corée [1950-53] avait envoyé 26’000 soldats de l’Armée rouge dans la péninsule coréenne.

Ukraine : Des milliers de « volontaires » nord-coréens pourraient bientôt venir dans le Donbass

par Laurent Lagneau · 7 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 13 juillet, et après la Russie et la Syrie, la Corée du Nord a officiellement reconnu comme étant des pays indépendants les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, c’est à dire les deux régions séparatistes pro-russes situées dans le sud-est de l’Ukraine et actuellement occupées par les forces russes. En réponse, Kiev a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec Pyongyang.

Puis, une semaine plus tard, l’ambassadeur de Russie en Corée du Nord, Alexander Matsegora, a déclaré au journal Izvestia que Pyongyang pourrait envoyer des « travailleurs » dans le Donbass afin de participer à la reconstruction de cette région [qui couvre celles de Donetsk et de Louhansk, ndlr]. « Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restaurer les installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites », a-t-il fait valoir.

Il faut dire que les relations entre Moscou et Pyongyang sont bonnes… En 2012, la Russie annula 90% de la dette nord-coréenne [soit 11 milliards de dollars] et prit des mesures pour renforcer la coopération économique et scientifique avec la Corée du Nord.

Cependant, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a aussi voté les sanctions visant le programme nucléaire nord-coréen… Sanctions qui, au passage, n’ont nullement empêché la Corée du Nord de développer ses activités… étant donné qu’elles sont allègrement contournées.

D’ailleurs, stricto sensu, le projet évoqué par M. Matsegora ne renierait pas les engagements pris par la Russie à l’égard de ces sanctions. Ainsi, la résolution 2397, qu’elle a votée après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen Hwasong-15, précise que les « États membres doivent rapatrier tous les ressortissants de ce pays [la Corée du Nord, ndlr] qui travaillent sur les territoires relevant de leur juridiction dans un délai de 24 mois à compter du 22 décembre 2017 ».

Comme elles ne sont pas membres des Nations unies et qu’elles ne sont officiellement pas sous la juridiction de la Russie, les républiques de Donetsk et de Louhansk pourraient donc considérer qu’elles ne sont théoriquement pas tenues de respecter cette résolution…

Quoi qu’il en soit, selon le site NK News, qui se concentre sur l’actualité nord-coréenne, Pyongyang aurait approuvé un plan pour envoyer des « travailleurs volontaires » dans le Donbass. Mais il se pourrait que cette aide aille plus loin.

Today on Russian state TV, military pundit Igor Korotchenko is saying how great it would be for "North Korean volunteers" to come to Donbas, not only to help rebuild cities destroyed in the war, but also to fight alongside Russia pic.twitter.com/oMO94YMcWO

— Francis Scarr (@francis_scarr) August 4, 2022

En effet, Igor Korotchenko, un expert militaire russe officiant à l’antenne de la chaîne  » Rossiya 1″, a suggéré que la Corée du Nord pourrait aussi déployer des combattants pour se battre aux côtés des forces russes, parmi les « 100’000 volontaires » [selon lui, ndlr] que Pyongyang prévoirait d’envoyer dans le Donbass. Le chiffre qu’il a donné avait été précédemment avancé par l’agence de presse russe « Regnum ».

« Si la Corée du Nord veut participer au conflit, eh bien, donnons lui le feu vert », a affirmé M. Korotchenko.

En échange de son aide militaire, la Corée du Nord obtiendrait des céréales et de l’énergie de la part de la Russie. Ce qui, pour le coup, constituerait une violation des sanctions de l’ONU. En outre, elle serait un moyen de renvoyer l’ascenseur à Moscou qui, durant la guerre de Corée [1950-53] avait envoyé 26’000 soldats de l’Armée rouge dans la péninsule coréenne.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 13 juillet, et après la Russie et la Syrie, la Corée du Nord a officiellement reconnu comme étant des pays indépendants les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, c’est à dire les deux régions séparatistes pro-russes situées dans le sud-est de l’Ukraine et actuellement occupées par les forces russes. En réponse, Kiev a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec Pyongyang.

Puis, une semaine plus tard, l’ambassadeur de Russie en Corée du Nord, Alexander Matsegora, a déclaré au journal Izvestia que Pyongyang pourrait envoyer des « travailleurs » dans le Donbass afin de participer à la reconstruction de cette région [qui couvre celles de Donetsk et de Louhansk, ndlr]. « Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restaurer les installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites », a-t-il fait valoir.

Il faut dire que les relations entre Moscou et Pyongyang sont bonnes… En 2012, la Russie annula 90% de la dette nord-coréenne [soit 11 milliards de dollars] et prit des mesures pour renforcer la coopération économique et scientifique avec la Corée du Nord.

Cependant, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a aussi voté les sanctions visant le programme nucléaire nord-coréen… Sanctions qui, au passage, n’ont nullement empêché la Corée du Nord de développer ses activités… étant donné qu’elles sont allègrement contournées.

D’ailleurs, stricto sensu, le projet évoqué par M. Matsegora ne renierait pas les engagements pris par la Russie à l’égard de ces sanctions. Ainsi, la résolution 2397, qu’elle a votée après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen Hwasong-15, précise que les « États membres doivent rapatrier tous les ressortissants de ce pays [la Corée du Nord, ndlr] qui travaillent sur les territoires relevant de leur juridiction dans un délai de 24 mois à compter du 22 décembre 2017 ».

Comme elles ne sont pas membres des Nations unies et qu’elles ne sont officiellement pas sous la juridiction de la Russie, les républiques de Donetsk et de Louhansk pourraient donc considérer qu’elles ne sont théoriquement pas tenues de respecter cette résolution…

Quoi qu’il en soit, selon le site NK News, qui se concentre sur l’actualité nord-coréenne, Pyongyang aurait approuvé un plan pour envoyer des « travailleurs volontaires » dans le Donbass. Mais il se pourrait que cette aide aille plus loin.

Today on Russian state TV, military pundit Igor Korotchenko is saying how great it would be for "North Korean volunteers" to come to Donbas, not only to help rebuild cities destroyed in the war, but also to fight alongside Russia pic.twitter.com/oMO94YMcWO

— Francis Scarr (@francis_scarr) August 4, 2022

En effet, Igor Korotchenko, un expert militaire russe officiant à l’antenne de la chaîne  » Rossiya 1″, a suggéré que la Corée du Nord pourrait aussi déployer des combattants pour se battre aux côtés des forces russes, parmi les « 100’000 volontaires » [selon lui, ndlr] que Pyongyang prévoirait d’envoyer dans le Donbass. Le chiffre qu’il a donné avait été précédemment avancé par l’agence de presse russe « Regnum ».

« Si la Corée du Nord veut participer au conflit, eh bien, donnons lui le feu vert », a affirmé M. Korotchenko.

En échange de son aide militaire, la Corée du Nord obtiendrait des céréales et de l’énergie de la part de la Russie. Ce qui, pour le coup, constituerait une violation des sanctions de l’ONU. En outre, elle serait un moyen de renvoyer l’ascenseur à Moscou qui, durant la guerre de Corée [1950-53] avait envoyé 26’000 soldats de l’Armée rouge dans la péninsule coréenne.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Le 13 juillet, et après la Russie et la Syrie, la Corée du Nord a officiellement reconnu comme étant des pays indépendants les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, c’est à dire les deux régions séparatistes pro-russes situées dans le sud-est de l’Ukraine et actuellement occupées par les forces russes. En réponse, Kiev a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec Pyongyang.

Puis, une semaine plus tard, l’ambassadeur de Russie en Corée du Nord, Alexander Matsegora, a déclaré au journal Izvestia que Pyongyang pourrait envoyer des « travailleurs » dans le Donbass afin de participer à la reconstruction de cette région [qui couvre celles de Donetsk et de Louhansk, ndlr]. « Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restaurer les installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites », a-t-il fait valoir.

Il faut dire que les relations entre Moscou et Pyongyang sont bonnes… En 2012, la Russie annula 90% de la dette nord-coréenne [soit 11 milliards de dollars] et prit des mesures pour renforcer la coopération économique et scientifique avec la Corée du Nord.

Cependant, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a aussi voté les sanctions visant le programme nucléaire nord-coréen… Sanctions qui, au passage, n’ont nullement empêché la Corée du Nord de développer ses activités… étant donné qu’elles sont allègrement contournées.

D’ailleurs, stricto sensu, le projet évoqué par M. Matsegora ne renierait pas les engagements pris par la Russie à l’égard de ces sanctions. Ainsi, la résolution 2397, qu’elle a votée après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen Hwasong-15, précise que les « États membres doivent rapatrier tous les ressortissants de ce pays [la Corée du Nord, ndlr] qui travaillent sur les territoires relevant de leur juridiction dans un délai de 24 mois à compter du 22 décembre 2017 ».

Comme elles ne sont pas membres des Nations unies et qu’elles ne sont officiellement pas sous la juridiction de la Russie, les républiques de Donetsk et de Louhansk pourraient donc considérer qu’elles ne sont théoriquement pas tenues de respecter cette résolution…

Quoi qu’il en soit, selon le site NK News, qui se concentre sur l’actualité nord-coréenne, Pyongyang aurait approuvé un plan pour envoyer des « travailleurs volontaires » dans le Donbass. Mais il se pourrait que cette aide aille plus loin.

aurait approuvé

Today on Russian state TV, military pundit Igor Korotchenko is saying how great it would be for "North Korean volunteers" to come to Donbas, not only to help rebuild cities destroyed in the war, but also to fight alongside Russia pic.twitter.com/oMO94YMcWO

— Francis Scarr (@francis_scarr) August 4, 2022

Today on Russian state TV, military pundit Igor Korotchenko is saying how great it would be for "North Korean volunteers" to come to Donbas, not only to help rebuild cities destroyed in the war, but also to fight alongside Russia pic.twitter.com/oMO94YMcWO

pic.twitter.com/oMO94YMcWO

— Francis Scarr (@francis_scarr) August 4, 2022

August 4, 2022

En effet, Igor Korotchenko, un expert militaire russe officiant à l’antenne de la chaîne  » Rossiya 1″, a suggéré que la Corée du Nord pourrait aussi déployer des combattants pour se battre aux côtés des forces russes, parmi les « 100’000 volontaires » [selon lui, ndlr] que Pyongyang prévoirait d’envoyer dans le Donbass. Le chiffre qu’il a donné avait été précédemment avancé par l’agence de presse russe « Regnum ».

« Si la Corée du Nord veut participer au conflit, eh bien, donnons lui le feu vert », a affirmé M. Korotchenko.

En échange de son aide militaire, la Corée du Nord obtiendrait des céréales et de l’énergie de la part de la Russie. Ce qui, pour le coup, constituerait une violation des sanctions de l’ONU. En outre, elle serait un moyen de renvoyer l’ascenseur à Moscou qui, durant la guerre de Corée [1950-53] avait envoyé 26’000 soldats de l’Armée rouge dans la péninsule coréenne.

Известия (RUS)

В Литве предложили лишать иностранцев гражданства за поддержку стран-агрессоров

Члены сейма Литвы от партии «Союз Отечества» (консерваторы) разработали законопроект, согласно которому иностранцев, получивших гражданство страны в порядке исключения, лишат литовского паспорта в случае поддержки страны-агрессора. Об этом сообщило 10 августа издание LRT.

Гости второго сорта: Литву обвинили в жестоком обращении с беженцами Отношение к мигрантам сильно разнится в зависимости от национальности

«Проект поправок предусматривает, что гражданин другой страны, получивший литовское гражданство в порядке исключения, лишается своего литовского паспорта, если его действия угрожают безопасности и интересам Литвы, если они поддерживают государство, угрожающее безопасности Литвы и других стран-союзников в регионе, а также очернили имя Литвы», — уточнили в издании.

Законопроект подготовили члены сейма Даля Асанавичюте, Стасис Шедбарас и Андрюс Вишняускас. Его намерены зарегистрировать в базе законодательных актов сейма в четверг.

По словам политиков, изменения были инициированы в связи с ситуацией вокруг Украины. Они считают, что действующая правовая норма с ее основаниями для лишения гражданства не отвечает геополитической ситуации.

О необходимости внесения поправок в закон о гражданстве в Литве заговорили после того, как фигуристка Маргарита Дробязко, получившая литовское гражданство в виде исключения, вместе с мужем Повиласом Ванагасом выступили в Сочи.

Президент Литвы Гитанас Науседа 10 августа подписал декрет о лишении Ванагаса и Дробязко государственной награды за то, что они выступили во время российской спецоперации по защите Донбасса. В заявлении политика уточнялось, что фигуристы исключены из списка кавалеров ордена Гедиминаса пятой степени, которого пара была удостоена в 2000 году.

ВКонтакте
Opex 360

L’engagement de haute intensité concerne aussi la Gendarmerie nationale

par Laurent Lagneau · 10 août 2022

Au cours de ces derniers mois, et surtout depuis le début de la guerre en Ukraine, il a régulièrement été question de l’engagement dit de « haute intensité » pour l’armée de Terre, la Marine nationale et l’armée de l’Air & de l’Espace. En revanche, ayant gardé son statut militaire après être passée dans le giron du ministère de l’Intérieur, Gendarmerie nationale a plutôt été discrète sur ce sujet.

Sujet qui la concerne pourtant également, comme l’a rappelé le rapport publié en février dernier par les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès [désormais secrétaire d’État aux Anciens combattants, ndlr].

En effet, selon la Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD, ex-DPSD], en cas de conflit de haute intensité, la « sécurité de nos emprises, et au-delà des sites essentiels à la continuité de l’action de l’État, pourrait être d’autant plus difficile à assurer qu’une part importante de nos unités sera déployée probablement hors de France, face aux forces ennemies ».

En outre, et d’après le général Delion, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDC], qui relève de l’armée de Terre, il faudrait aussi « penser sécuriser la base spatiale de Kourou, les points d’entrée et de sortie des câbles sous-marins » ainsi que les « convois logistiques, les postes de commandement, et pour cela employer des forces de réserve ».

Aussi, M. Thiériot et Mme Mirallès avaient souligné la nécessité de « remettre au goût du jour la défense opérationnelle du territoire [DOT] » en lui intégrant une « dimension cyber ».

Et c’est là que la Gendarmerie aura un rôle à tenir, comme, d’ailleurs, cela fut le cas par le passé, son implication dans la DOT s’étant « progressivement » effacée « au profit de la sécurité publique ».

« Mission historique de la gendarmerie, la surveillance des frontières […] confère des savoir-faire utiles à la gendarmerie pour la DOT, elle qui dispose de 56 hélicoptères et qui est en train de renouveler sa flotte […]. Elle a en outre des capacités d’action en milieu nautique [avec la gendarmerie maritime, ndlr] et en haute montagne », avaient alors souligné les députés.

Et d’ajouter : « Un dispositif d’intervention augmenté de la gendarmerie [DIAG] permet désormais de mettre à la disposition du commandement territorial une capacité d’intervention spécialisée, un hélicoptère, des outils de lutte anti-drone et des blindés ».

Cité dans le rapport, l’adjoint au major général de la Gendarmerie nationale, le général Olivier Kim, avait alors estimé qu’il fallait par ailleurs « développer l’interopérabilité entre l’armée de Terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Aussi, les deux parlementaires suggérèrent de renforcer la proximité entre les armées et la Gendarmerie, avec la tenue d’exercices militaires communs.

À noter que, après justement l’exercice « Minerve », dont la finalité était de voir comment un groupe de combat d’infanterie pouvait appuyer les gendarmes pour des missions de contrôle du territoire, l’armée de Terre et la Gendarmerie avaient signé un accord, en 2018, pour renforcer leur interopérabilité et leur efficacité opérationnelle « dans le cadre des opérations conjointes sur le territoire national ».

Quoi qu’il en soit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet dernier, le directeur de la Gendarmerie nationale [DGGN], le général Christian Rodriguez, n’a pas coupé à des questions sur le rôle que seraient susceptibles de tenir les gendarmes dans un conflit de haute intensité.

« La guerre en Ukraine pose à nouveau la question de la défense opérationnelle du territoire. Même si le risque d’une agression par une colonne de chars reste peu probable dans notre pays, il faudra aller au-delà de la prévention des agressions sur les seules ‘installations vitales' », ainsi fait valoir le général Rodriguez.

Et, à ce titre, a-t-il poursuivi, les « renouvellements actuels d’équipements, avec le remplacement en fin d’année de nos vieux véhicules blindés [par des « Centaure »] et la livraison d’hélicoptères H160 [permettant de transporter jusqu’à 14 personnes équipées], rendent possible, avec la réforme du GIGN, etc., une stratégie ambitieuse que nous travaillons avec les armées face à la possibilité d’une crise de plus haute intensité.

En outre, a rappelé le DGGN, s’agissant de la DOT, le « rôle de la gendarmerie est d’abord de tenir les territoires ». Aussi, si « certains sites, d’importance vitale, sont déjà protégés par construction, d’autres, qui ne sont pas classés points de distribution d’électricité, châteaux d’eau, etc.], doivent être connus de la gendarmerie également », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le général Rodrigez a aussi estimé que la Gendarmerie doit aussi être préparée « à faire face en première intervention à des personnes lourdement armées ». En conséquence, a-t-il continué, la « formation, mais aussi la transformation de la composition de nos pelotons de surveillance et d’intervention ont été durcies ». Et cela pose également la question de l’armement, le « pistolet des brigades » n’étant « pas suffisant ». Cela étant, a-t-il fait remarquer, les « gendarmes ne peuvent pas transporter des armes automatiques dans leurs actions du quotidien ni les laisser dans leurs véhicules ».

Valeurs Actuelles

Une fin de règne sans fin

Vingt-deux juin 1897, Buckingham Palace, un jour qui ne sera jamais oublié. La nuit a été très chaude et j’étais plutôt agitée. Il y avait un tel vacarme tout le temps, mais cela ne m ‘a pas empêché de dormir un peu. Petit déjeuner dans la salle à manger chinoise. Le début du défi lé, avec les troupes coloniales, était malheureusement déjà passé devant le palais, mais il restait encore beaucoup de soldats, principalement britanniques. J’ai regardé un petit moment…

L’auteur de ces lignes est l’héroïne du jour. Tout un pays, et derrière celui-ci tout un empire, célèbre les soixante ans de règne de la reine Victoria. Trois millions de personnes se sont rendues à Londres pour les festivités. Près de 25 000 soldats de l’Empire campent dans les tentes installées à Hyde Park. Durant la semaine qui a précédé l’événement, un million de Britanniques sont venus réserver leur place le long de l’itinéraire prévu pour le défilé.

“Avec mon cœur je remercie mon peuple bien-aimé. Que Dieu le bénisse !”

L’arrivée, la veille, à la gare de Paddington depuis le château de Windsor, la traversée de Londres le long de rues « très joliment décorées avec les balcons des maisons fleuris, pavoisés, tendus de draperies », « les visages rayonnants dans la foule et les ovations ininterrompues », les retrouvailles avec la famille dans la Bow Room de Buckingham Palace, « l’accueil des princes étrangers », « les télégrammes qui arrivaient sans arrêt », la robe pour la soirée « brodée d’or spécialement travaillé en Inde avec la coiffe de diamants et le collier de diamants, etc. », le dîner « entre l’archiduc François- Ferdinand [de Habsbourg, NDLR] et le prince de Naples », la salle du bal « terriblement chaude et à l’éclairage inefficace », tout est noté par la souveraine dans son journal.

Le lendemain, elle relate encore les festivités qui se poursuivent après qu’elle eut « touché un bouton électrique, grâce auquel un message a été télégraphié à tout l’Empire : “Avec mon cœur je remercie mon peuple bien-aimé. Que Dieu le bénisse !” »

Nouvelle procession ensuite dans Londres avec un arrêt devant la cathédrale Saint-Paul. Victoria a refusé qu’on la transporte à l’intérieur sur une chaise roulante. Elle y entend le Te Deum chanté sur les marches depuis son carrosse : « La scène était très impressionnante. » Le soir, au dîner, la reine, quoique « très fatiguée » a « essayé de parler à la plupart des princes et princesses ».

Un rugissement d’acclamations

Ce journal, à l’initiative de sa mère, Victoria le tient depuis qu’elle a 13 ans (elle est née en 1819), avec une régularité exemplaire. Au total, il comptera 141 volumes ! De son vivant, elle en fera publier des extraits à propos des Highlands, dédiés « tout spécialement à la mémoire de son serviteur personnel dévoué et fidèle ami John Brown », un domestique écossais qui fut peut-être son compagnon de veuvage.

À la mort de la reine, sa fille Beatrice expurgera cette œuvre prolifique et en détruira une partie. Il faudra attendre 2012 pour que la Couronne rende accessible au public, en ligne, cette chronique, rédigée sans effets de style mais qui témoigne d’une curiosité des gens et des choses, durant un règne exceptionnellement long, matrice de la monarchie britannique de l’ère moderne.

Tous les événements de son règne y trouvent place. De l’accession au trône à la suite de la mort de son oncle, Guillaume IV, alors qu’elle n’a que 18 ans, le 20 juin 1837 ( « Maman m’a réveillée à 6 heures pour me dire que l’archevêque de Canterbury souhaitait me voir… » ) à son couronnement, le 28 juin 1838. ( « Les acclamations, les tambours, les trompettes, le feu des canons, tout cela en même temps rendait le spectacle des plus imposants. » )

On y lira l’alternance de ses gouvernements, les relations compliquées avec le prince de Galles, son fils aîné, le conflit avec la Russie en Crimée. Mais aussi les guerres en Afrique et en Asie ; les inaugurations, comme celle de l’Exposition coloniale et indienne, à Londres, le 4 mai 1886, où elle avance appuyée sur sa canne, ou celle, une semaine plus tard, à Liverpool, de l’Exposition internationale, où elle souligne avec plaisir « l’incessant parfait rugissement des acclamations ».

Au fil du temps, la mort se fait plus présente dans ces pages. La souveraine note la disparition de huit (sur dix) de ses Premiers ministres, lord Melbourne, Peel, lord Russell, lord Derby, lord Aberdeen, lord Palmerston, Disraeli, Gladstone ( « toujours très loyal envers moi personnellement » )… Une sincère émotion perce parfois dans une chronique souvent froide du quotidien.

Elle refusera de porter désormais autre chose que du noir

juin 1879, dans une embuscade tendue par les Zoulous en Afrique du Sud, du prince Louis-Napoléon, le fils de Napoléon III, engagé dans l’armée britannique après la chute du second Empire et l’exil, Victoria s’épanche : « Mourir d’aussi horrible façon est vraiment trop choquant ! Pauvre chère impératrice [Eugénie] ! Son seul enfant, qui était toute sa vie, parti ! Je suis vraiment au désespoir. C’était un si aimable jeune homme, qui aurait fait un si bon empereur pour la France, un jour ! »

Le 28 mars 1884, « un autre coup terrible s’est abattu sur moi et sur nous tous aujourd’hui, écrit-elle. Mon Leopold adoré, ce fils brillant, intelligent […] nous a été enlevé ». Le prince, son huitième enfant, était hémophile et meurt après une chute à Cannes, en France, alors qu’il n’a que 30 ans.

La veille, elle avait noté à propos du premier anniversaire du décès de John Brown : « Je ne puis cesser de me lamenter. » Mais c’est, sans aucun doute, la disparition précoce de son époux, Albert, le 14 décembre 1861, avec qui elle formait un couple fusionnel, qui marque le tournant de sa vie de femme. Elle refusera de porter désormais autre chose que du noir.

Son journal s’interrompt deux semaines, jusqu’au 1er janvier 1862 : « Incapable d’écrire mon journal depuis que notre bien-aimé nous a quittés. C’est avec un cœur brisé que je débute cette année nouvelle sans lui. » Suit une décennie de profonde dépression.

La gestion de la très nombreuse descendance, qu’il faut caser, malgré les frasques de certains, va occuper “la veuve de Windsor”, qui ne se fait guère d’illusions sur ces mariages arrangés. Comment comprendre autrement ce demi-aveu qu’elle livre à l’été 1885, lors du mariage de Beatrice avec Henry de Battenberg : « Je conduisais à l’autel pour la neuvième fois un enfant et pour la cinquième une fille, pourtant je crois n’avoir jamais été aussi émue qu’en cette occasion, mais jamais non plus aussi confiante. »

Jusqu’au bout, la souveraine accomplit son devoir. En avril 1900, elle fait un ultime voyage de trois semaines en Irlande. La popularité de “la grand-mère de l’Europe” est à son zénith : à Dublin, « même les nationalistes devant l’hôtel de ville semblaient oublier leur politique et agitaient leur chapeau », note-t-elle avec plaisir.

La dernière entrée du journal date du 13 janvier 1901, alors que Victoria s’est retirée à Osborne House, le palais inspiré de la Renaissance italienne que son mari et elle avaient fait bâtir sur l’île de Wight à partir de plans dessinés par lui : « Passé une bonne nuit, mais un peu en éveil. Levée tôt et pris du lait. Lenchen [le surnom de la princesse Helena, sa cinquième enfant] est venue me lire quelques papiers. »

Son règne aura duré soixante-trois ans et deux cent seize jours

« Dehors avant 13 heures, poursuit-elle, sur une chaise dans le jardin avec Lenchen et Beatrice. Un peu reposée, un peu de nourriture, courte promenade avec Lenchen et Beatrice. Repos à mon retour, à 17 h 30, descendu dans la salle à dessin écouter le service de M. Clement Smith [son chapelain] , qui était bien et m’a beaucoup réconfortée. »

Quelques mots d’une dame âgée et fatiguée, entourée de ses filles préférées et dont le déclin n’échappe plus à son entourage. Voilà des jours qu’elle confie son épuisement dans son journal, et qu’elle se plaint de sa vue qui baisse. « Une autre année commence et je me sens si faible et si mal en point que j’y entre tristement », dicte-t-elle, à la date du 1er janvier 1901. Elle a terriblement maigri.

Le 14, Victoria doit s’aliter et son médecin prévient que la fin est proche. Il faut alerter la famille. La souveraine du Royaume-Uni et de ses autres royaumes, impératrice des Indes, s’éteint le 22 janvier à 18 h 30, entourée des siens. Parmi eux figure son petit-fils, l’empereur allemand Guillaume II, et son héritier, le prince de Galles, qui va lui succéder sous le nom d’Édouard VII.

Son règne aura duré soixante-trois ans et deux cent seize jours. Un record dans l’histoire de la monarchie britannique, qui ne sera battu que par son arrière-arrière-petite-fille, Elizabeth II.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

Гассиев перед боем с Уэлчем вспомнил «неприятные удары» Уайлдера

Супертяжеловес Мурат Гассиев 26 августа проведет первый бой за 13 месяцев (его эксклюзивно покажет РЕН ТВ). В белградском парке Калемегдан он сразится с 42-летним американцем Карлоусом Уэлчем, поделился боксер в беседе с «Известиями».

Убрать за восемь минут: героем «Бойцовского клуба РЕН ТВ» стал Мурат Гассиев Россиянин техническим нокаутом победил опытного немца Михаэля Валлиша

Гассиев — бывший чемпион IBF и WBA в первом тяжелом весе. После поражения от Александра Усика в финале Суперсерии-2018 он перешел в супертяжелый вес. С тех пор провел лишь два поединка. Сейчас Мурат оправился от перелома правой руки и готовится к бою с Уэлчем.

По словам спортсмена, простой в спортивной карьере произошел из-за многих факторов: травма, проблемы с визой и прочее. Сейчас Гассиев уверен, что бой с Уэлчем станет для него новым стартом.

«В карьере любого спортсмена бывают паузы: где-то остановился, что-то мешает. Но я на это никак не реагирую. Делаю свою работу, постоянно тренируюсь, поддерживаю себя в форме. Рабочий процесс, рабочий момент. Меня это точно не останавливает», — признался он.

Гассиев добавил, что был бы рад получить визу и пройти в США тренировочный лагерь. Когда-то он имел возможность спарринговаться там со звездами бокса — Владимиром Кличко, Деонтеем Уайлдером, Крисом Арреолой, Домиником Бризилом.

«С Уайлдером мы работали во всю силу. Очень неприятный удар у него. Хороший, и он еще нестандартно бьет. У него особо школы бокса нет. От его ударов очень тяжело защищаться. Размашистые, какие-то кривые удары. Если сравнивать его с Владимиром Кличко, тот классический левый джеб кидает, потом кидает удар правой. С ним полегче в этом плане. Но по уровню они, конечно, разные. Кличко намного выше. А Уайлдер именно физически посильнее», — вспомнил спортсмен.

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

«В 19 лет Кличко меня избил, не отрицаю. Но тем спаррингом я остался доволен»

ВКонтакте
Известия (RUS)

Опрос показал готовность россиян передавать пароли от соцсетей другим людям

Треть (32%) россиян никогда не меняют пароли от личных кабинетов почты, онлайн-банков и соцсетей. При этом чаще всего (45%) граждане РФ записывают свои пароли в текстовые файлы на компьютере или добавляют в заметки на смартфонах, тогда как 28% хранят их на бумаге. К таким выводам пришли эксперты копании «АльфаСтрахование» в ходе исследования по теме кибербезопасности, с результатами которого 11 августа ознакомились «Известия».

Надежда и опора: что ждет российский рынок информационной безопасности Эксперты обсудили перспективы отрасли в новых условиях

Кроме того, выяснилось, что около половины (52%) участников опроса доверяют свои пароли и доступы другим людям: 28% признались, что передают пароли своим супругам, 24% — родителям и родственникам.

Лишь 6% россиян регулярно (раз в месяц и чаще) обновляют пароли для доступа в личный кабинет почты, онлайн-банка или соцсетей. Каждый четвертый (26%) респондент отметил, что старается менять пароли раз в несколько месяцев, а свыше трети (36%) россиян проходят эту процедуру раз в полгода-год.

При этом абсолютное большинство (57%) опрошенных используют универсальный пароль для доступа ко всем необходимым онлайн-сервисам. Пятая часть (21%) считают этот вариант максимально удобным, а 36% уверены в сохранности своих данных, поскольку придумывают максимально сложные пароли. Данные почты Mail.ru говорят об обратном — в основном россияне используют простые пароли. Доля пользователей, которые применяют комбинации свыше 10 символов, содержащие буквы, цифры и спецсимволы, достигает лишь 17%.

«61% регистрирующихся пользователей Mail.ru использует встроенного помощника для генерации надежного пароля. Также в почте можно в целом отказаться от пароля, а входить по отпечатку пальца, токену (устройство, хранящее или генерирующее уникальный пароль) или одноразовому коду. Это самый безопасный способ. Мы рекомендуем использовать двухфакторную аутентификацию и восстановление с помощью кода на резервный адрес почты или телефон», — отметил технический директор почты Mail.ru Андрей Сумин.

По данным исследования, 17% опрошенных никогда не слышали о двухфакторной аутентификации. Резервный адрес электронной почты и номер телефона для доступа к личному кабинету почты использует половина россиян.

Также выяснилось, что больше половины россиян не уверены в безопасности данных, которые оставляют в Сети, а также в конфиденциальности переписок. Они подчеркивают, что участились случаи спам-звонков и рассылок — это указывает на необходимость быть особенно внимательными в таких ситуациях, предупредила руководитель управления страхования имущества физлиц «АльфаСтрахование» Татьяна Ходеева.

В марте эксперт по кибербезопасности в «Лаборатории Касперского» Дмитрий Галов рассказал, как выявить факт взлома профиля в мессенджере Telegram. Для этого следует воспользоваться функцией «Активные сеансы», которая фиксирует, на каких устройствах был произведен вход в аккаунт, Кроме того, чтобы обеспечить безопасность аккаунта, рекомендуется установить код-пароль или подключить защиту при помощи Touch ID или Face ID на iPhone. Тогда при использовании мессенджера будет всплывать значок замка для блокировки и разблокировки приложения. Эксперт также посоветовал подключить в профиле двухфакторную аутентификацию через раздел «Конфиденциальность» в настройках.

ВКонтакте
Valeurs Actuelles

[Vidéo] La Tour Eiffel, nouvelle « no-go zone » ? On embarque avec la police !

L’objectif des policiers : interpeller vendeurs à la sauvette, joueurs de bonneteau, chauffeurs de Tuk-tuks illégaux ou encore des délinquants mineurs non-accompagnés. L’équipe de VA + a pu suivre les forces de police dans leur opération.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Известия (RUS)

«Аэрофлот» и S7 Airlines в июле поставили рекорд по перевозкам внутри России

Авиакомпании «Аэрофлот» и S7 Airlines в июле поставили рекорд по пассажиропотоку в России, несмотря на закрытые аэропорты центральных и южных регионов страны. Первая компания перевезла 2,5 млн человек и достигла нового пика в своей постсоветской истории. Вторая показала прошлогодний июльский рекорд — 1,65 млн, рассказали источники «Известий» на рынке.

Взлетная погода: Путин призвал не перекладывать на пассажиров подорожание авиаперевозок Как президент оценивает перспективы развития авиации в условиях санкций

Благодаря этому суммарный внутренний пассажиропоток входящих в топ-5 авиаперевозчиков РФ в июле начал расти после четырехмесячного падения.

Он увеличился почти на 1% в годовом выражении и составил 6,9 млн человек, еще около 800 тыс. (–41%) было перевезено на международных рейсах пяти авиакомпаний (всего 7,7 млн, –6%).

Ряд аналитиков подняли цифры годовых прогнозов по объемам трафика. При этом они уверены: уровня в 100 млн человек в текущем году достичь будет сложно.

К тому же выделенная для этого госсубсидия в 100 млрд рублей, позволяющая авиакомпаниям снизить цены на билеты по России, действует до конца октября. В ноябре-декабре перевозчики традиционно сократят число рейсов, чтобы сэкономить самолетный ресурс для следующего высокого сезона 2023 года.

За семь месяцев года, по предварительной оценке, все российские авиакомпании перевезли свыше 51,5 млн человек (в июле — больше 11 млн человек).

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известий»:

Трафик работы: «Аэрофлот» и S7 вышли на рекордные перевозки в РФ

ВКонтакте
France24 - Monde

Au Cameroun, le rugby féminin plaque les préjugés

Publié le : 11/08/2022 - 09:16Modifié le : 11/08/2022 - 09:14

Yaoundé (AFP) –

Elle n'hésite pas à aller au contact et prendre des coups, à multiplier les plaquages. "Cela me permet de travailler un peu plus sur le plan physique", sourit Alvine, sélectionnée cette année dans l'équipe nationale féminine du Cameroun. La rugbywoman est également joueuse au sein de la Nfon Dreams Academy, un des quatre clubs de rugby féminins camerounais.

Mais au pays du ballon rond qui porte aux nues Samuel Eto'o et Rigobert Song, le ballon ovale, plus encore chez les femmes, peine à exister. Selon la fédération camerounaise de rugby, seules 120 femmes sont licenciées.

"Les jeunes femmes qui viennent s'entraîner sont très motivées, mais nous manquons de moyens", déplore à l'AFP Landry Bissou Boaz, entraîneur à la Nfon Dreams Academy. "Nous avons choisi de mettre l'accent sur le rugby féminin, pour promouvoir les femmes dans une activité dite masculine, mais c'est très difficile".

"Passion"

"Même ma propre famille me dit que de jouer au rugby ne m'apporte rien. Mais je leur réponds que c'est ma passion. J'aime le rugby, j'aime mon sport, j'aime ce que je fais", soutient Alvine Kuekam Maché, qui alterne les postes en première, deuxième et troisième lignes.

Evidemment la jeune femme ne vit pas de sa passion. Même internationale, Alvine ne perçoit aucun salaire, juste quelques primes. Elle vit chez sa mère, vendeuse de maïs grillé sur les marchés, avec ses trois frères et soeurs dans une petite baraque en terre cuite à Nkomo, un quartier populaire de Yaoundé.

La joueuse a dû faire face aux nombreuses réticences de sa mère dans sa pratique de l'ovalie. "J'ai peur quand elle joue. Si jamais elle se blesse, personne ne l'aide pour se soigner", déclare Marie-Claire Nyondzo, avant de concéder: "Mais ça me plaît de la voir jouer".

"Ma famille considérait au début que c'était un sport très rude, mais avec le temps, elle a fini par accepter que je le pratique", raconte de son côté Marlyse Endalle, capitaine du Red Dragon Rugby Club de Douala, la capitale économique.

"Certains parents considèrent que c'est un sport violent qui expose leurs filles à de graves blessures", affirme Joseph Ndé, manager de l'équipe nationale de rugby féminine.

- Idées reçues -

Elles font également face à des idées reçues. "Je ne raconte pas d'emblée à un homme le sport que je pratique, cela reste encore mal vu dans la société et nous sommes victimes de préjugés", affirme Alvine Kuekam Maché, tenant dans ses mains un ballon ovale vieilli, recouvert de terre.

En 2019, le Cameroun, pays d'environ 30 millions d'habitants, figurait, d’après un rapport des Nations unies, au 141e rang sur 189 pays en matière d'égalité femmes-hommes. Les femmes ne sont que 6% dans le gouvernement du président Paul Biya, 89 ans, au pouvoir sans partage depuis 1982, et ne sont que 8% à être à la tête des communes.

Les joueuses comptent sur le prochain Championnat d'Afrique de rugby au Cameroun justement pour mettre en avant leur discipline. Selon World Rugby, organe dirigeant du rugby mondial, les Camerounaises se hissent au 26e rang, sur 61 nations. Leurs homologues masculins pointent à la 104e place, sur 109.

Début juillet, une rencontre pour le compte du championnat national a opposé la Nfon Dreams Academy au Red Dragon Rugby Club de Douala. L'équipe d'Alvine s'est finalement inclinée, encaissant trois essais. Plusieurs dizaines de spectateurs ont assisté à la confrontation, offrant de la visibilité à la discipline.

"C’est intéressant de voir les femmes faire ce sport. C’est vraiment encourageant parce que cela enlève déjà l’idée que c’est un sport réservé aux garçons, que tout le monde peut l'exercer", s'enthousiasme Ornella Abolo, étudiante à Yaoundé.

© 2022 AFP

New York Times - World

¿Crees que el 9% de inflación es malo? Imagina el 90%

Mientras el mundo lidia con el aumento de los precios, un recorrido por Argentina revela que los años de inflación pueden originar una economía muy extraña.

Argentina ha lidiado con precios en rápido aumento durante gran parte de los últimos 50 años. La gente se ha quedado con poca idea de cuánto deberían costar las cosas.Credit...Sebastian Lopez para The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Jack Nicas y Ana Lankes

Photographs by Sebastián López Brach

Jack Nicas y Ana Lankes, corresponsales en Sudamérica, estuvieron en Buenos Aires durante dos semanas para entender cómo los argentinos se han adaptado a la alta inflación que han experimentado durante años.

BUENOS AIRES — Eduardo Rabuffetti es un argentino que visitó Estados Unidos una sola vez, en 1999, durante su luna de miel en Miami. Sin embargo, es posible que conozca los billetes de 100 dólares mejor que la mayoría de estadounidenses.

Asegura que con el tacto puede identificar uno falso. Es capaz de decirte exactamente cómo son 100.000 dólares. (Diez fajos de media pulgada, te caben en una sola mano). Y en numerosas ocasiones ha caminado por las calles de Buenos Aires con decenas de miles de dólares estadounidenses escondidos en su chaqueta.

Eso se debe a que Rabuffetti, un desarrollador inmobiliario que ha construido dos torres de oficinas y una casa, compró el terreno para cada una de esas construcciones con billetes de 100 dólares.

“Acá si no ves la plata, nadie te firma nada”, dijo. “Después de tantas crisis que pasamos, digamos, uno se va acostumbrando”.

No solo es Rabuffetti. Casi todas las grandes compras en Argentina —terrenos, casas, autos, arte caro— se llevan a cabo con montones de la divisa estadounidense. Para ahorrar, los argentinos toman fardos de billetes estadounidenses y los meten entre su ropa vieja, en el espacio debajo del parquet y en cajas de seguridad a prueba de bombas ubicadas detrás de nueve puertas con cerrojo y cinco pisos bajo tierra.

Los argentinos tienen tanta divisa estadounidense —los expertos dicen que aquí hay más que en cualquier lugar fuera de Estados Unidos— que a veces se desecha por error. El mes pasado, unos transeúntes hallaron decenas de miles de dólares volando cerca de un basurero argentino.

El dólar es rey en Argentina porque el valor del peso argentino se está desintegrando, sobre todo a lo largo del mes pasado. Hace un año, con 180 pesos se podía comprar un dólar en el muy socorrido mercado negro. Ahora hacen falta 298 pesos para adquirir un billete verde. Con el desplome del peso, los precios se han desorbitado para seguir el ritmo. Aquí muchos economistas esperan que la inflación, que este año ya está en 64 por ciento, llegue al 90 por ciento en diciembre.

Es una de las peores crisis económicas del país en décadas, y para Argentina eso es mucho decir.

Los países de todo el mundo intentan lidiar con el aumento de precios, pero tal vez no haya ninguna economía de importancia que comprenda mejor que Argentina cómo vivir con la inflación.

El país ha tenido dificultades con precios que aumentan rápidamente durante gran parte de los últimos 50 años. Durante un periodo caótico a finales de los años ochenta, la inflación llegó a un casi increíble 3000 por ciento y la población se precipitó a conseguir víveres antes de que los dependientes armados con las pistolas de etiquetado de precios pudieran recorrer las tiendas. Ahora la alta inflación ha vuelto, excediendo el 30 por ciento cada año desde 2018.

Para comprender cómo se las arreglan los argentinos, pasamos dos semanas en Buenos Aires y sus alrededores, hablando con economistas, políticos, granjeros, restauradores, agentes inmobiliarios, peluqueros, taxistas, cambistas, artistas callejeros, vendedores ambulantes y desempleados.

La economía no siempre es el mejor tema de conversación, pero en Argentina anima a casi todos, provocando maldiciones, profundos suspiros y opiniones informadas sobre la política monetaria. Una mujer mostró alegremente su escondite para un fajo de dólares (una vieja chaqueta de esquí), otra explicó cómo se metió dinero en efectivo en el sostén para comprar un condominio y una camarera venezolana se preguntó si había emigrado al país correcto.

Una cosa quedó muy clara: los argentinos han desarrollado una relación muy inusual con su dinero.

Gastan sus pesos tan rápido como los obtienen. Compran de todo, desde televisores hasta peladores de patatas, a plazos. No confían en los bancos. Apenas usan los créditos. Y después de años de aumentos constantes de precios, tienen poca idea de cuánto deberían costar las cosas.

Argentina muestra que la gente encontrará la manera de adaptarse a los años de alta inflación, viviendo en una economía que es imposible de comprender en casi cualquier otra parte del mundo. La vida es especialmente manejable para quienes tienen los medios para hacer que ese sistema caótico funcione. Pero todas esas sorprendentes soluciones alternativas significan que los pocos que han tenido el poder político, durante los años de dificultades económicas, han pagado un precio real por sus decisiones.

“Nos preguntamos lo mismo, cómo la sociedad permite muchas cosas que están sucediendo”, dijo Juan Piantoni, director de Ingot, una compañía de cajas de seguridad cuyo negocio está en auge a medida que los argentinos pagan para guardar su efectivo. “En este momento en particular creo que estamos en la víspera de una situación que puede generar un salto de crisis muy importante”, agregó. “Nadie prendió la mecha todavía, el día que suceda eso veremos con qué nos encontramos”.

Hasta ahora, las cosas se han mantenido en calma. Los salarios de muchos trabajos están aumentando casi un 50 por ciento al año. Los propietarios pueden aumentar los alquileres a tasas similares. Y millones de argentinos usan el mercado negro para evadir las restricciones gubernamentales sobre la compra de dólares estadounidenses.

El resultado es que en las zonas más ricas de la capital argentina, la construcción continúa a buen ritmo y los restaurantes y bares están repletos. La próxima reserva disponible para una cena para dos personas en Anchoita, uno de los restaurantes de moda en la ciudad, es para enero de 2023.

En los barrios más pobres, la gente recolecta chatarra para vender, junta su dinero para comprar comida e intercambia bienes usados con el fin de evitar usar los pesos. Los pobres de Argentina normalmente no tienen trabajos con aumentos automáticos de salario y ciertamente no tienen dinero extra para comprar dólares estadounidenses. Eso significa que ganan pocos pesos, mientras todo a su alrededor se vuelve mucho, mucho más caro. Cerca del 37 por ciento de los argentinos ahora viven en la pobreza, en comparación con el 30 por ciento registrado en 2016.

El 2 de julio renunció el ministro de Economía de Argentina. Durante los siguientes 26 días, el valor del peso cayó un 26 por ciento. Entonces el presidente Alberto Fernández destituyó al nuevo ministro de Economía. Era la ocasión número 21 en la que un ministro de Economía argentino duraba dos meses o menos.

El reciente embate de la hiperinflación en Argentina está relacionado con las mismas cosas que han hecho subir los precios en todo el mundo, incluida la guerra en Ucrania, las limitaciones de la cadena de suministro y los grandes aumentos en el gasto público.

Pero muchos economistas creen que la inflación de Argentina también es autoinfligida. En resumen, el país gasta mucho más de lo que ingresa para financiar servicios de salud, universidades, energía y transporte público gratuitos o fuertemente subsidiados. Para compensar el déficit, imprime más pesos.

El Fondo Monetario Internacional, al que Argentina le debe 44.000 millones de dólares, le ha pedido al gobierno que reduzca su déficit y apruebe políticas monetarias más estrictas. El miércoles, el nuevo ministro, Sergio Massa, dio uno de los pasos más significativos en años cuando prometió que Argentina dejaría de imprimir pesos para financiar su presupuesto.

Sin embargo, muchos argentinos se mostraron escépticos de que el país estuviera listo para tomar las decisiones difíciles que son necesarias.

“Quizá necesitemos que el paciente sufra un infarto antes de que la familia diga: ‘Hagamos la cirugía’”, dijo Hugo Alconada Mon, uno de los principales periodistas de investigación del país y autor de libros muy exitosos que recientemente gastó lo último de sus ahorros en reparaciones de automóviles. “Pero ¿cuántas personas terminarán en la pobreza por eso? ¿Cuántas personas se irán del país?”.

Adiós a las etiquetas de precios

Los argentinos esperan que lo que viven en la actualidad no se convierta en un desastre como el de 2001, cuando hubo una corrida bancaria.

Ese año, quedó claro que los inversionistas extranjeros creían que el peso argentino valía mucho menos que la tasa oficial del gobierno, y los argentinos se apresuraron a recuperar su dinero antes de que se perdiera. Como respuesta, el gobierno detuvo los retiros, lo que redujo los ahorros de todas las personas debido a una devaluación repentina. El presidente renunció y salió de las oficinas gubernamentales en un helicóptero para evitar a las multitudes enojadas que llegaron a la Plaza de Mayo.

Dos décadas después, las multitudes enfurecidas siguen en Plaza de Mayo. Miles de argentinos se reunieron allí el mes pasado para protestar por la inflación galopante.

Ana Mabel estaba en las inmediaciones de la multitud, mezclando maní y azúcar caramelizada en un tina de metal. Vendía bolsas de maní confitado a 200 pesos cada una, o unos 70 centavos de dólar; una semana antes vendía las bolsas a 150 pesos. Pero ese aumento apenas mantuvo el nivel de sus costos. Todo lo que necesitaba se había vuelto más caro en las últimas semanas: el maní, el azúcar, el aceite, el tanque de gasolina y las bolsas de plástico para empacar las golosinas. Tiene cinco hijos que mantener y, por primera vez, se endeudó.

“No hay nada que regule los precios”, dijo frustrada, mientras removía lentamente el maní en la tina. “Los empresarios no quieren, el gobierno no puede y todo eso va para nosotros, ¿entendés?”.

Para los argentinos, esta es una vieja historia. En 2017, los precios habían subido tanto que Argentina duplicó su billete de banco más grande ubicándolo en 1000 pesos, que en ese entonces equivalía a unos 58 dólares en el mercado negro. Ahora ese billete vale alrededor de 3,45 dólares, más o menos el precio de una Big Mac. Un iPhone puede costar más de un millón de pesos.

Muchos argentinos han perdido la noción del valor de las cosas. Los menús cambian constantemente sus precios. Los taxímetros se ajustan con frecuencia. Y, a menudo, las etiquetas de precios están desactualizadas.

Oscar Benítez dirige una ferretería del tamaño de un clóset grande, meticulosamente organizada. Vende 80.000 productos diferentes y apenas sabe el precio de algunos de ellos.

Eso se debe a que cambian cada tantos días, en una lista que le mandan sus proveedores y que él revisa en su computadora para poder hacer cada venta. En gran medida, ya no usa las etiquetas de precios.

Muestra unas tijeras que el proveedor dice que ahora deberían costar 600 pesos. “Esto hace un mes, valía 400 pesos”, dijo consultando su lista. “Hace un año valía 120 pesos”.

Parecía exasperado por la situación. “Es triste. Pero, para mí, siempre fue así”, dijo. “Porque si no tuviera 51 años estaría ahí, en Estados Unidos, que es lo que intento para mis hijas”.

Los precios fluctúan tanto que en las últimas semanas muchas empresas han detenido las ventas para ver dónde se estabilizan los precios, lo que dificulta encontrar ciertos artículos como aceite de cocina y repuestos para automóviles. Algunos agricultores también se están aferrando a su trigo y soja, apostando a que los precios subirán, y mitigando los beneficios económicos del auge de las materias primas que debería beneficiar a un país exportador como Argentina.

En una pequeña tienda del centro de Buenos Aires, Noelia Mendoza vendía sus últimos paquetes de papel higiénico. Sus proveedores dijeron que no tenían más, por lo que subió los precios. Un paquete de cuatro rollos de una sola capa ahora cuesta 290 pesos, o un dólar, un 50 por ciento más que el mes anterior. “Va a haber escasez”, dijo.

Carla Cejas, una de sus amigas que estaba cerca, dijo: “Nunca entendí el bidé hasta ahora”.

Una bolsa llena de 10.000 billetes de 100 dólares

Ignacio Jauand, un publicista de 34 años, compra a plazos todo lo que puede: su cama, su ropa, una PlayStation 5 y un pelador de papas, entre otras cosas.

No es que no pueda comprar esos artículos de contado, pero apuesta a que el valor del peso bajará. Si tiene razón, sus pagos finales costarán significativamente menos. Esa apuesta, dijo, siempre ha valido la pena. “Las últimas cuotas que pagué por la televisión o la nevera equivalían a quizás dos o tres combos de McDonald’s”, dijo.

“Comprando le ganas a la inflación”, agregó.

Ese es el mantra de Argentina. Los pesos se desintegran en su valor, así que es mejor que los gastes lo más rápido que puedas.

La gente sale a comer o comprar electrodomésticos, obras de arte o automóviles, mientras que los dueños de las tiendas se abastecen de inventario, apostando a que los precios solo subirán. “Cuando pienso en mis ahorros en pesos, digo: ‘Paguemos un viaje, renovemos algo en la casa, compremos cosas’”, dijo Eduardo Levy Yeyati, economista argentino y profesor invitado en la Universidad de Harvard. “De lo contrario, siento que estoy perdiendo dinero todos los días al tenerlo en el banco”.

¿Qué será lo que más les gusta comprar a los argentinos? Quizás dólares.

El banco central de Argentina estima que los hogares argentinos y las empresas no financieras poseen más de 230.000 millones de dólares en activos financieros extranjeros, principalmente en moneda estadounidense. La mayor parte de ese dinero se mantiene en cuentas bancarias internacionales, pero una parte también se oculta en cajas fuertes y escondites en todo el país.

Esa dependencia del dólar es mala para el peso, por lo que el gobierno solo permite que los argentinos compren 200 dólares cada mes. Por esa cantidad, pueden usar el tipo de cambio oficial del gobierno, que dice que cada dólar estadounidense vale alrededor de 130 pesos.

Pero un tipo de cambio diferente, utilizado para las transferencias de Western Union, ciertas transacciones corporativas y el mercado negro, valora el peso en menos de la mitad: cada dólar ahora vale alrededor de 300 pesos. (Como esta tasa es una medida más real de la visión del peso en el mercado, la usamos para convertir los precios en este artículo).

En el centro de Buenos Aires, hombres y mujeres apodados “arbolitos”, se paran en las esquinas de las calles vendiendo dólares. Llevan a los compradores a unos locales, conocidos como cuevas, para cambiar el dinero en privado.

Todo es ilegal, pero a la policía que está cerca no parece importarle. Muchos oficiales también usan el mercado negro.

Juan, un cambista que reparte fajos de billetes en su moto, dijo que tres de sus clientes habituales son policías. A pesar de eso, accedió a hablar con la condición de que solo se usara su nombre de pila.

Los cambistas y los administradores de cuevas estiman que el mercado negro mueve entre tres y cuatro millones de dólares al día. Esos dólares sustentan gran parte de la economía aquí.

Yanina Arias, una agente de bienes raíces de Buenos Aires, dijo que ha cerrado cientos de transacciones en sus 10 años de carrera, pero ninguna ha sido en pesos. A menudo, los vendedores exigen “dólares en billetes sin manchas, sin roturas, que sean de cara grande”, dijo Arias. “No se aceptan de cara chica”.

El rostro en cuestión es el de Benjamin Franklin. El mercado negro generalmente ofrece un tres por ciento más por los billetes más nuevos de 100 dólares con el retrato grande de Franklin porque son más difíciles de falsificar.

Siete argentinos describieron el pago de propiedades en efectivo, pero pocos estaban dispuestos a permitir que se publiquen sus nombres porque les preocupaba ser auditados.

Para ir al banco a cerrar el trato, describieron que se metieron decenas de miles de dólares en los pantalones y en bolsas de supermercado llenas de productos. Arias dijo que las personas más ricas han contratado camiones blindados.

Una trabajadora de servicios financieros en Buenos Aires dijo que cuando vendió la finca de su familia por un millón de dólares hace unos años, el comprador le entregó una bolsa de lona llena de 10.000 billetes de 100 dólares. Más tarde, cuando compró su departamento, puso 100.000 del efectivo en los bolsillos de un abrigo grande y corrió a la casa de los vendedores. Ellos, una pareja mayor, insistieron en contar cada billete a mano.

Cambiar leche por pañales

Después de que Adela Castillo y su esposo perdieron sus trabajos durante la pandemia —ella era cuidadora y él trabajaba en el transporte marítimo—, decidieron arriesgarse en grande. Convirtieron su casa en uno de los barrios más pobres de Buenos Aires en una tienda de cemento, piedra caliza, pintura y placas de yeso.

Al principio, estaba dando sus frutos. El gobierno estaba construyendo nuevas viviendas asequibles en el vecindario y se convirtió en un gran comprador. Para mantenerse al día, necesitaba un montacargas. Y para comprar uno, necesitaba 15.000 dólares en efectivo.

Un banco nunca le daría ese tipo de préstamo pero, afortunadamente, contaba con un amigo de la familia que tenía esa cantidad guardada. “Es un enorme favor”, dijo ella. “Porque nadie te presta así nomás, es un familiar de la casa”.

Y compró el montacargas. “Ayuda un montón”, dijo. Luego, el valor del peso siguió cayendo en picada. “Lo que a él le interesa es que yo le devuelva en dólares, no quiere en pesos”, dijo. Con cada declive en el valor del peso, su deuda ha crecido más.

De pie frente a su tienda, con polvo de piedra caliza en el cabello y en su abrigo, dijo que la situación era difícil. No estaba segura de cómo iba a pagar su deuda. “Pero ahí vamos, la vamos remando”, dijo. “La vamos peleando”.

Como el peso está perdiendo tanto valor, algunos argentinos pobres están tratando de evitarlo por completo.

Silvina López, de 37 años, estaba de pie en medio de un frío penetrante con su bebé. Necesitaba pañales pero no tenía dinero. Después de un derrame cerebral, López quedó ciega de un ojo y no trabajaba, mientras que su esposo trabajaba en la construcción cuando hacía sol. Pero su salario, alrededor de siete dólares por día, no había aumentado mientras los precios seguían incrementándose.

Pero aquí, junto a una parada de autobús en el barrio pobre de Lomas de Zamora, no necesitaba pesos. En cambio, tenía sacos de leche en polvo, ayudas del gobierno que podía intercambiar para asegurarse de que su bebé de un mes, Milagro, tuviera pañales.

Otra mujer había instalado una tienda en la esquina de la calle para hacer trueques y le cambió a López un paquete de 12 pañales, dos bolsas de azúcar y una caja de galletas por la leche en polvo. La hija de ocho años de López, Mía, de inmediato abrió las galletas.

“Mi familia, mis hermanos, todos vienen aquí”, dijo. “También tienen muchos hijos”.

Durante la recesión que acompañó a la corrida bancaria de 2001, medio millón de personas se reunían regularmente en los llamados clubes de “trueque”, para intercambiar bienes sin usar pesos. A lo largo de los años los clubes se desintegraron, en gran medida, pero como la inflación se ha vuelto a incrementar, están regresando.

En un domingo reciente, casi 100 personas se agruparon entre dos decenas de mesas, intercambiando sus productos: ropa usada, artículos de limpieza, masa de pizza casera, insecticidas y empanadas de membrillo. Para facilitar los intercambios, utilizaban créditos, la moneda del club, impresa en papel blanco.

Las mujeres agarraban puñados de billetes, mientras compraban en las mesas de sus vecinos. Todos dijeron que preferían los créditos a los pesos.

En un momento, una organizadora que vendía maquillaje de Avon, Karina Sánchez, apagó la música de cumbia para hacer un anuncio: estaban intercambiando créditos más antiguos y de menor denominación por otros más nuevos y de mayor tamaño. Mostró billetes mucho más antiguos que valían medio crédito. El año pasado introdujeron un billete de 1000 créditos.

Sí, dijo Sánchez, el crédito también estaba experimentando inflación.

Natalie Alcoba colaboró con este reportaje desde Buenos Aires.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Tévennec, le phare de la mort

Même les marins les plus doués redoutent le courant violent qui règne dans l’étroit passage séparant la côte bretonne de la chaussée de Sein. Avant de s’embarquer, les anciens avaient coutume de réciter cette prière : « Va Doué, va silourit da dremen ar Raz, / Rak va lestr a zo bihan, hag armor a zo bras. » “Mon Dieu, secourez-moi pour passer le Raz, car mon bateau est petit et la mer est grande !” Les parages y ont fait d’innombrables victimes…

Au XIXe siècle, avec l’essor du cabotage, les Ponts et Chaussées vont décider de sécuriser cette route maritime, la plus directe entre l’Atlantique et la Manche. Deux ans après le phare d’Ar Men, commencé en 1867, l’ingénieur Paul Joly est chargé de dessiner les plans d’une tour carrée flanquée d’une maison d’habitation au sommet du rocher de Tévennec qui émerge à 25 encablures de la pointe du Van, au nord de la baie des Trépassés. Mais peu d’ouvriers acceptent de travailler sur cet îlot qu’ils croient maudit. On raconte en effet que les fantômes des noyés s’y rassemblent pour attendre la barque de l’Ankou, « le serviteur de la Mort », le collecteur des âmes.

Déjà, à l’époque gauloise, l’île de Sein, toute proche, était un lieu sacré, « antichambre de l’Autre Monde », demeure de sept prêtresses, vierges guérisseuses et oracles.

Au cœur de la nuit s’élèvent, diton, des cris lugubres, des voix péremptoires : « Kert kuit ! » “Va-t’en !” ; « Kerz deuz va flas ! » “Retire-toi de mon domaine !” Mis en service le 15 mars 1875, le phare de Tévennec ne fera pas mentir la réputation de l’endroit. En trente-cinq ans, plus d’une vingtaine de gardiens s’y succéderont, démissionnant tour à tour. Il est vrai que les conditions d’existence sur ce caillou, sans ravitaillement régulier ni remplacement assuré, sont très éprouvantes.

Un tunnel sous le rocher

Les histoires les plus macabres ne tardent pas à courir au sujet de Tévennec. Plusieurs résidents auraient perdu la raison. L’un se serait sectionné l’artère fémorale, la femme d’un autre aurait accouché avant terme, son père aurait été englouti en lui rendant visite. Un autre, mort brutalement, aurait été conservé dans le saloir en attendant la relève ! De guerre lasse, le phare sera automatisé à partir de 1910, le premier des côtes françaises.

En réalité, les archives de Quimper ne relèvent qu’un seul décès survenu sur place, le 26 février 1896, celui d’Alexis Kerliviou, « mauvais agent, presque impotent et passablement abruti par l’alcool ». Rien de mystérieux donc. Récemment, des plongeurs ont découvert un tunnel sous le rocher, où l’eau s’engouffre comme dans un siphon naturel, provoquant les bruits qui avaient suscité les superstitions locales. En 2016, l’écrivain Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises, a passé soixante-neuf jours sur l’île, en la compagnie des cloportes de mer mais sans y rencontrer l’ombre d’un revenant !

“Lumière sur Tévennec, les portes de l’enfer”, par Marc Pointud, Coop Breizh, 128 pages, 25 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Retour de la canicule en France... 2022, année de tous les records

Publié le : 09/08/2022 - 18:25

FRANCE 24 Suivre

Le troisième épisode caniculaire regagne du terrain à compter de mercredi en France métropolitaine et l'été 2022 est déjà record en nombre de jours de vague de chaleur, qui renforce encore une sécheresse inédite.

La canicule n'en finit plus en France. Au total, 18 départements vont être placés, mercredi 10 août, en vigilance orange canicule ("Soyez très vigilant"), de la Loire-Atlantique aux Hautes-Pyrénées, ainsi que le Gard ou encore le Vaucluse, avant des orages attendus à partir de dimanche, a annoncé mardi Météo-France.

Les températures maximales "atteindront 34 à 37°C des Pays-de-Loire à Poitou-Charentes, et 36 à 38°C de façon généralisée sur le Sud-Ouest avec localement des pointes à 39 ou 40°C", avertit Météo-France dans un bulletin.

🌡️#VaguedeChaleurQuelles #températures ces trois prochains jours ? ➡️https://t.co/nKFFz1VUlR pic.twitter.com/N0INvDVyx2

August 9, 2022

"Cette vague de chaleur se poursuivra jeudi, vendredi et samedi sur le Sud et une grande partie ouest du pays, en s'étendant progressivement vers le Nord-Ouest et vers le Nord", a précisé Christine Lac, responsable de permanence pour la prévision à Météo-France, lors d'un point presse.

"Ce troisième épisode caniculaire devrait prendre fin dimanche avec une dégradation orageuse dont l'activité pourrait être marquée, ce qui nous permettrait de revenir la semaine prochaine à des températures en nette baisse qui devraient se rapprocher des normales de saison", a poursuivi Christine Lac.

Un record de durée

Si l'épisode caniculaire en cours n'est pas encore fini, "avec déjà 28 jours aujourd'hui, l'été 2022 sera record sur le nombre de jours de vague de chaleur, pas sur la sévérité (...) On est loin de la sévérité de 2003 au niveau national", a commenté Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France.

Les précédents records au niveau national remontaient à 1983 avec 23 jours et 2003 avec 22 jours, a-t-il précisé. La France a en effet déjà connu deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, quand la quasi-totalité de l'hexagone a été en alerte canicule.

Depuis 1947, 45 vagues de chaleur ont été recensées.  Mais "sur les 35 dernières années, elles ont été trois fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes", selon Météo-France, signe du changement climatique.

Dans le monde, juillet 2022 a d'ailleurs été l'un des mois de juillet les plus chauds jamais enregistrés, avec juillet 2016 et juillet 2019, a indiqué mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée de l'ONU basée à Genève. "Et évidemment, comme nous le savons tous, une vague de chaleur très prolongée et très intense a touché certaines parties de l'Europe", a déclaré la porte-parole de l'OMM, Clare Nullis, en conférence de presse.

Un cruel manque d'eau

Outre la canicule, certaines régions du monde connaissent une forte sécheresse, c'est-à-dire un manque d'eau. Selon l'OMM, juillet a été plus sec que la moyenne dans une grande partie de l'Europe, dans la majeure partie de l'Amérique du Nord, dans de grandes régions d'Amérique du Sud, d'Asie centrale et d'Australie.

93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés. Le 9 août, 22 étaient en "alerte renforcée", qui impose des réductions fortes des arrosages et des prélèvements pour l'agriculture, voire des interdictions de certains prélèvements, et 68 sont "en crise", où même les prélèvements d'eau pour l'agriculture sont interdits.

Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR MER EN SURCHAUFFE

Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

Un nouvel épisode caniculaire touche la France, 26 départements en vigilance orange

Chaleur, sécheresse : vers un été record en France et en Europe ?

Известия (RUS)

Парламентарии предложили повысить МРОТ до 30 тыс. рублей

МРОТ в России предлагают повысить до 30 тыс. рублей, и сделать это рассчитывают с 1 января 2023 года. Законопроект 11 августа планируется внести в Госдуму, узнали «Известия».

Держи, студент: стипендии предлагают поднять до уровня МРОТ Реально ли в условиях кризиса провести в жизнь эту инициативу

Авторы инициативы уверены, что повышение минимального размера оплаты труда поможет сгладить последствия инфляции, а также снизить уровень бедности населения. По их расчетам, на эти цели потребуется 1,16 трлн рублей. По мнению экспертов, повышение МРОТ логично, однако поднимать его надо в пределах разумного, чтобы не разорить бизнес.

По данным «Известий», 11 августа группа депутатов фракции ЛДПР во главе с Леонидом Слуцким намерена внести в Госдуму законопроект «Об изменениях в статью 1 закона «О минимальном размере оплаты труда». Документом предлагается с 2023 года повысить МРОТ до 30 тыс. рублей.

«Минимальный размер оплаты труда в России значительно ниже данного показателя большинства стран Европы. Низкий уровень МРОТ приводит к дифференциации доходов населения, спаду производства, обширной теневой экономике, росту социальной напряженности», — говорится в пояснительной записке к законопроекту, которая имеется в распоряжении «Известий».

Как отметил зампред фракции ЛДПР, глава комитета по труду и социальной политике Ярослав Нилов, пересмотреть параметры МРОТ важно именно сейчас — в момент подготовки бюджета на 2023 год. Он напомнил, что МРОТ — величина, которая рассчитывается по медианной методике, принятой в России несколько лет назад. Тогда ориентировались на стабильную экономическую ситуацию, что не соответствует нынешним реалиям и требует коррекции.

Подробнее читайте в эксклюзивном материале «Известиям»:

Цель по средствам: МРОТ предлагают повысить до 30 тыс. рублей

ВКонтакте
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Kaotik 747, d’enfant de la DDASS à rappeur patriote

Menacé de mort et insulté par des individus de gauche pour avoir l’outrecuidance de défendre les forces de l’ordre ou encore les pompiers régulièrement agressés, le rappeur est revenu sur son parcours de vie, depuis son enfance passée par la DDASS jusqu’à son émancipation par un rap positif et engagé, animé par l’amour de la France.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Opex 360

À son tour, Taïwan annonce son intention de mener des exercices d’artillerie avec des tirs réels

par Laurent Lagneau · 8 août 2022

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 4 août, en réponse à la visite à Taipei de Nancy Pelosi, la président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, la Chine a lancé des manoeuvres militaires d’une ampleur jusqu’alors inégalée dans six zones entourant Taïwan. Et, pour la première fois, des missiles balistiques tirés par l’Armée populaire de libération [APL] ont survolé l’île… Et certains d’entre-eux sont tombés dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon.

Durant trois jours, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué avoir détecté quotidiennement, et en moyenne, une soixantaine d’avions et une vingtaine de navires autour du détroit de Taïwan. En outre, à en croire certains clichés diffusés par Pékin, jamais l’APL ne s’était approchée si près des côtes taïwanaises.

« Nous ne nous attendions pas à ce que le voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires », a commenté Su Tseng-chang, le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.

Cela étant, selon les comptes-rendus qu’il a publiés chaque jour depuis le début de ces manoeuvres, à aucun moment l’état-major taïwanais n’a fait état de la présence de chasseurs-bombardiers furtifs J-20 parmi les formations aériennes envoyées par l’APL dans le détroit et ses environs. Pas plus qu’il n’a été question de drones… Ce qui ne correspond pas aux annonces faites par Pékin au sujet de ces exercices.

14 PLAN vessels and 66 PLA aircraft around our surrounding region were detected today until 1700(GMT+8). #ROCArmedForces have monitored the situation and responded to these activities with aircraft in CAP, naval vessels, and land-based missile systems. pic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

— 國防部 Ministry of National Defense, R.O.C. 🇹🇼 (@MoNDefense) August 7, 2022

Ainsi, le point de situation taïwanais du 7 août mentionne trois bombardiers stratégiques H-6K, dix-huit avions de combat [dont huit Su-30, quatre J-11 et six J-16] et un appareil de guerre électronique Y-8 ASW. Ceux publiés précédemment ont décrit des formations chinoises similaires. Or, selon l’APL, des bombardiers tactiques Xian JH-7 ont aussi été de la partie…

« Emportant des munitions réelles, plusieurs bombardiers et chasseurs-bombardiers de la composante aérienne de l’APL ont décollé un par un, se sont mis en formation de combat et ont lancé des simulation d’attaques par saturation, conjointement avec la Force des fusées », a expliqué le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois.

« Ces exercices nous ont notamment permis de perfectionner et d’améliorer nos capacités de destruction de cibles insulaires stratégiques avec des frappes de précision », a commenté Zhang Zhi, un officier des forces aériennes chinoises, auprès de l’agence Chine nouvelle.

Quoi qu’il en soit, et alors que ces manoeuvres étant justement censées se terminer le 7 août, Pékin en a annoncé de nouvelles, sans donner de précisions sur leur durée et les moyens engagés.

« L’Armée populaire de libération […] continue de mener des exercices pratiques interarmées dans l’espace maritime et aérien autour de Taïwan, en se concentrant sur des opérations conjointes anti-sous-marins et d’assaut en mer », a en effet fait savoir le Commandement du théâtre d’opérations Est des forces armées chinoises, ce 8 août.

De son côté, Taipei prévoit à son tour de lancer des manoeuvres militaires, avec des tirs réels de munitions. « Nous allons nous entraîner à contrer des attaques ennemies simulées sur Taïwan », a indiqué Lou Woei-jye, porte-parole du huitième corps d’armée taïwanais, selon l’AFP.

Ces manoeuvres viseront à contrer d’éventuelles opérations amphibies dans la région de Pingtung, située à l’extrême sud de l’île. Elles mobiliseront de 78 obusiers automoteurs de 155 mm et six mortiers de 120 mm ainsi que plusieurs centaines de soldats du 8e corps d’armée et de la 333e brigade d’infanterie mécanisée. Selon Lou Woei-jye, elles ne sont « pas une réponse aux exercices chinois en cours » étant donné qu’elles étaient « déjà programmées ». Un autre exercice, d’une ampleur plus conséquente, devrait être lancé le 5 septembre prochain.

L’artillerie taïwanaise repose essentiellement sur l’obusier automoteur M109 de 155 mm [de facture américaine] ainsi que sur des canons M59 « Long Tom » et M114. Elle dispose également d’un nombre important [environ 650] de canons tractés M101 de 105 mm et lance-roquettes multiples RT/LT-2000 et Kung Feng VI, de conception locale.

À son tour, Taïwan annonce son intention de mener des exercices d’artillerie avec des tirs réels

par Laurent Lagneau · 8 août 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 4 août, en réponse à la visite à Taipei de Nancy Pelosi, la président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, la Chine a lancé des manoeuvres militaires d’une ampleur jusqu’alors inégalée dans six zones entourant Taïwan. Et, pour la première fois, des missiles balistiques tirés par l’Armée populaire de libération [APL] ont survolé l’île… Et certains d’entre-eux sont tombés dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon.

Durant trois jours, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué avoir détecté quotidiennement, et en moyenne, une soixantaine d’avions et une vingtaine de navires autour du détroit de Taïwan. En outre, à en croire certains clichés diffusés par Pékin, jamais l’APL ne s’était approchée si près des côtes taïwanaises.

« Nous ne nous attendions pas à ce que le voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires », a commenté Su Tseng-chang, le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.

Cela étant, selon les comptes-rendus qu’il a publiés chaque jour depuis le début de ces manoeuvres, à aucun moment l’état-major taïwanais n’a fait état de la présence de chasseurs-bombardiers furtifs J-20 parmi les formations aériennes envoyées par l’APL dans le détroit et ses environs. Pas plus qu’il n’a été question de drones… Ce qui ne correspond pas aux annonces faites par Pékin au sujet de ces exercices.

14 PLAN vessels and 66 PLA aircraft around our surrounding region were detected today until 1700(GMT+8). #ROCArmedForces have monitored the situation and responded to these activities with aircraft in CAP, naval vessels, and land-based missile systems. pic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

— 國防部 Ministry of National Defense, R.O.C. 🇹🇼 (@MoNDefense) August 7, 2022

Ainsi, le point de situation taïwanais du 7 août mentionne trois bombardiers stratégiques H-6K, dix-huit avions de combat [dont huit Su-30, quatre J-11 et six J-16] et un appareil de guerre électronique Y-8 ASW. Ceux publiés précédemment ont décrit des formations chinoises similaires. Or, selon l’APL, des bombardiers tactiques Xian JH-7 ont aussi été de la partie…

« Emportant des munitions réelles, plusieurs bombardiers et chasseurs-bombardiers de la composante aérienne de l’APL ont décollé un par un, se sont mis en formation de combat et ont lancé des simulation d’attaques par saturation, conjointement avec la Force des fusées », a expliqué le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois.

« Ces exercices nous ont notamment permis de perfectionner et d’améliorer nos capacités de destruction de cibles insulaires stratégiques avec des frappes de précision », a commenté Zhang Zhi, un officier des forces aériennes chinoises, auprès de l’agence Chine nouvelle.

Quoi qu’il en soit, et alors que ces manoeuvres étant justement censées se terminer le 7 août, Pékin en a annoncé de nouvelles, sans donner de précisions sur leur durée et les moyens engagés.

« L’Armée populaire de libération […] continue de mener des exercices pratiques interarmées dans l’espace maritime et aérien autour de Taïwan, en se concentrant sur des opérations conjointes anti-sous-marins et d’assaut en mer », a en effet fait savoir le Commandement du théâtre d’opérations Est des forces armées chinoises, ce 8 août.

De son côté, Taipei prévoit à son tour de lancer des manoeuvres militaires, avec des tirs réels de munitions. « Nous allons nous entraîner à contrer des attaques ennemies simulées sur Taïwan », a indiqué Lou Woei-jye, porte-parole du huitième corps d’armée taïwanais, selon l’AFP.

Ces manoeuvres viseront à contrer d’éventuelles opérations amphibies dans la région de Pingtung, située à l’extrême sud de l’île. Elles mobiliseront de 78 obusiers automoteurs de 155 mm et six mortiers de 120 mm ainsi que plusieurs centaines de soldats du 8e corps d’armée et de la 333e brigade d’infanterie mécanisée. Selon Lou Woei-jye, elles ne sont « pas une réponse aux exercices chinois en cours » étant donné qu’elles étaient « déjà programmées ». Un autre exercice, d’une ampleur plus conséquente, devrait être lancé le 5 septembre prochain.

L’artillerie taïwanaise repose essentiellement sur l’obusier automoteur M109 de 155 mm [de facture américaine] ainsi que sur des canons M59 « Long Tom » et M114. Elle dispose également d’un nombre important [environ 650] de canons tractés M101 de 105 mm et lance-roquettes multiples RT/LT-2000 et Kung Feng VI, de conception locale.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 4 août, en réponse à la visite à Taipei de Nancy Pelosi, la président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, la Chine a lancé des manoeuvres militaires d’une ampleur jusqu’alors inégalée dans six zones entourant Taïwan. Et, pour la première fois, des missiles balistiques tirés par l’Armée populaire de libération [APL] ont survolé l’île… Et certains d’entre-eux sont tombés dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon.

Durant trois jours, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué avoir détecté quotidiennement, et en moyenne, une soixantaine d’avions et une vingtaine de navires autour du détroit de Taïwan. En outre, à en croire certains clichés diffusés par Pékin, jamais l’APL ne s’était approchée si près des côtes taïwanaises.

« Nous ne nous attendions pas à ce que le voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires », a commenté Su Tseng-chang, le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.

Cela étant, selon les comptes-rendus qu’il a publiés chaque jour depuis le début de ces manoeuvres, à aucun moment l’état-major taïwanais n’a fait état de la présence de chasseurs-bombardiers furtifs J-20 parmi les formations aériennes envoyées par l’APL dans le détroit et ses environs. Pas plus qu’il n’a été question de drones… Ce qui ne correspond pas aux annonces faites par Pékin au sujet de ces exercices.

14 PLAN vessels and 66 PLA aircraft around our surrounding region were detected today until 1700(GMT+8). #ROCArmedForces have monitored the situation and responded to these activities with aircraft in CAP, naval vessels, and land-based missile systems. pic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

— 國防部 Ministry of National Defense, R.O.C. 🇹🇼 (@MoNDefense) August 7, 2022

Ainsi, le point de situation taïwanais du 7 août mentionne trois bombardiers stratégiques H-6K, dix-huit avions de combat [dont huit Su-30, quatre J-11 et six J-16] et un appareil de guerre électronique Y-8 ASW. Ceux publiés précédemment ont décrit des formations chinoises similaires. Or, selon l’APL, des bombardiers tactiques Xian JH-7 ont aussi été de la partie…

« Emportant des munitions réelles, plusieurs bombardiers et chasseurs-bombardiers de la composante aérienne de l’APL ont décollé un par un, se sont mis en formation de combat et ont lancé des simulation d’attaques par saturation, conjointement avec la Force des fusées », a expliqué le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois.

« Ces exercices nous ont notamment permis de perfectionner et d’améliorer nos capacités de destruction de cibles insulaires stratégiques avec des frappes de précision », a commenté Zhang Zhi, un officier des forces aériennes chinoises, auprès de l’agence Chine nouvelle.

Quoi qu’il en soit, et alors que ces manoeuvres étant justement censées se terminer le 7 août, Pékin en a annoncé de nouvelles, sans donner de précisions sur leur durée et les moyens engagés.

« L’Armée populaire de libération […] continue de mener des exercices pratiques interarmées dans l’espace maritime et aérien autour de Taïwan, en se concentrant sur des opérations conjointes anti-sous-marins et d’assaut en mer », a en effet fait savoir le Commandement du théâtre d’opérations Est des forces armées chinoises, ce 8 août.

De son côté, Taipei prévoit à son tour de lancer des manoeuvres militaires, avec des tirs réels de munitions. « Nous allons nous entraîner à contrer des attaques ennemies simulées sur Taïwan », a indiqué Lou Woei-jye, porte-parole du huitième corps d’armée taïwanais, selon l’AFP.

Ces manoeuvres viseront à contrer d’éventuelles opérations amphibies dans la région de Pingtung, située à l’extrême sud de l’île. Elles mobiliseront de 78 obusiers automoteurs de 155 mm et six mortiers de 120 mm ainsi que plusieurs centaines de soldats du 8e corps d’armée et de la 333e brigade d’infanterie mécanisée. Selon Lou Woei-jye, elles ne sont « pas une réponse aux exercices chinois en cours » étant donné qu’elles étaient « déjà programmées ». Un autre exercice, d’une ampleur plus conséquente, devrait être lancé le 5 septembre prochain.

L’artillerie taïwanaise repose essentiellement sur l’obusier automoteur M109 de 155 mm [de facture américaine] ainsi que sur des canons M59 « Long Tom » et M114. Elle dispose également d’un nombre important [environ 650] de canons tractés M101 de 105 mm et lance-roquettes multiples RT/LT-2000 et Kung Feng VI, de conception locale.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Le 4 août, en réponse à la visite à Taipei de Nancy Pelosi, la président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, la Chine a lancé des manoeuvres militaires d’une ampleur jusqu’alors inégalée dans six zones entourant Taïwan. Et, pour la première fois, des missiles balistiques tirés par l’Armée populaire de libération [APL] ont survolé l’île… Et certains d’entre-eux sont tombés dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon.

Durant trois jours, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué avoir détecté quotidiennement, et en moyenne, une soixantaine d’avions et une vingtaine de navires autour du détroit de Taïwan. En outre, à en croire certains clichés diffusés par Pékin, jamais l’APL ne s’était approchée si près des côtes taïwanaises.

« Nous ne nous attendions pas à ce que le voisin malveillant fasse étalage de sa puissance à notre porte, et mette arbitrairement en péril les voies navigables les plus fréquentées du monde par ses exercices militaires », a commenté Su Tseng-chang, le Premier ministre taïwanais, Su Tseng-chang.

Cela étant, selon les comptes-rendus qu’il a publiés chaque jour depuis le début de ces manoeuvres, à aucun moment l’état-major taïwanais n’a fait état de la présence de chasseurs-bombardiers furtifs J-20 parmi les formations aériennes envoyées par l’APL dans le détroit et ses environs. Pas plus qu’il n’a été question de drones… Ce qui ne correspond pas aux annonces faites par Pékin au sujet de ces exercices.

14 PLAN vessels and 66 PLA aircraft around our surrounding region were detected today until 1700(GMT+8). #ROCArmedForces have monitored the situation and responded to these activities with aircraft in CAP, naval vessels, and land-based missile systems. pic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

— 國防部 Ministry of National Defense, R.O.C. 🇹🇼 (@MoNDefense) August 7, 2022

14 PLAN vessels and 66 PLA aircraft around our surrounding region were detected today until 1700(GMT+8). #ROCArmedForces have monitored the situation and responded to these activities with aircraft in CAP, naval vessels, and land-based missile systems. pic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

#ROCArmedForcespic.twitter.com/O7hjVAaCaJ

— 國防部 Ministry of National Defense, R.O.C. 🇹🇼 (@MoNDefense) August 7, 2022

August 7, 2022

Ainsi, le point de situation taïwanais du 7 août mentionne trois bombardiers stratégiques H-6K, dix-huit avions de combat [dont huit Su-30, quatre J-11 et six J-16] et un appareil de guerre électronique Y-8 ASW. Ceux publiés précédemment ont décrit des formations chinoises similaires. Or, selon l’APL, des bombardiers tactiques Xian JH-7 ont aussi été de la partie…

« Emportant des munitions réelles, plusieurs bombardiers et chasseurs-bombardiers de la composante aérienne de l’APL ont décollé un par un, se sont mis en formation de combat et ont lancé des simulation d’attaques par saturation, conjointement avec la Force des fusées », a expliqué le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois.

« Ces exercices nous ont notamment permis de perfectionner et d’améliorer nos capacités de destruction de cibles insulaires stratégiques avec des frappes de précision », a commenté Zhang Zhi, un officier des forces aériennes chinoises, auprès de l’agence Chine nouvelle.

Quoi qu’il en soit, et alors que ces manoeuvres étant justement censées se terminer le 7 août, Pékin en a annoncé de nouvelles, sans donner de précisions sur leur durée et les moyens engagés.

« L’Armée populaire de libération […] continue de mener des exercices pratiques interarmées dans l’espace maritime et aérien autour de Taïwan, en se concentrant sur des opérations conjointes anti-sous-marins et d’assaut en mer », a en effet fait savoir le Commandement du théâtre d’opérations Est des forces armées chinoises, ce 8 août.

De son côté, Taipei prévoit à son tour de lancer des manoeuvres militaires, avec des tirs réels de munitions. « Nous allons nous entraîner à contrer des attaques ennemies simulées sur Taïwan », a indiqué Lou Woei-jye, porte-parole du huitième corps d’armée taïwanais, selon l’AFP.

a indiqué

Ces manoeuvres viseront à contrer d’éventuelles opérations amphibies dans la région de Pingtung, située à l’extrême sud de l’île. Elles mobiliseront de 78 obusiers automoteurs de 155 mm et six mortiers de 120 mm ainsi que plusieurs centaines de soldats du 8e corps d’armée et de la 333e brigade d’infanterie mécanisée. Selon Lou Woei-jye, elles ne sont « pas une réponse aux exercices chinois en cours » étant donné qu’elles étaient « déjà programmées ». Un autre exercice, d’une ampleur plus conséquente, devrait être lancé le 5 septembre prochain.

L’artillerie taïwanaise repose essentiellement sur l’obusier automoteur M109 de 155 mm [de facture américaine] ainsi que sur des canons M59 « Long Tom » et M114. Elle dispose également d’un nombre important [environ 650] de canons tractés M101 de 105 mm et lance-roquettes multiples RT/LT-2000 et Kung Feng VI, de conception locale.

Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Le Figaro

La France perd sa place de premier exportateur net d'électricité en Europe

Thomas Engrand

Au premier semestre 2022, Paris a été doublé par la Suède. L'Allemagne est aussi en forte progression.

Un effondrement de la production française plus qu'une augmentation de celle de la Suède. C'est ce qui explique que l'Hexagone ait perdu sa première place d'exportateur net d'électricité entre janvier et juin 2022, selon un rapport de l'analyste de données énergétiques EnAppSys paru ce mercredi 10 août.

La France «est passée d'exportateur net, plus tôt dans l'année, à un importateur net, qui résulte d'une chute dramatique de sa position nette globale», écrit la structure britannique. Elle explique ce virage à 180° par des «problèmes structurels avec son parc nucléaire». Plus grave, les difficultés que connaît le pays pourraient durer. La situation «ne montre aucun signe d'amélioration prochaine», a ainsi déclaré Jean-Paul Harreman, directeur de EnAppSys BV.

En plus de la canicule, qui oblige à arrêter certaines centrales, comme celle de Tricastin (Drôme), en raison des températures élevées des fleuves, le parc français fait face à des problèmes de corrosions affectant certains réacteurs et a conduit à stopper 12 d'entre eux (sur 56).

Le nord de l'Europe en tête

Les pays du nord de l'Europe dominent largement ce classement. Derrière la Suède, qui a exporté 16 térawattheures (TWh) entre janvier et juin, principalement vers la Finlande et le Danemark, on trouve l'Allemagne. La première puissance économique du continent a envoyé 15,4 TWh d'électricité à ses voisins. Le double du semestre 2021 précédent, afin de répondre notamment à la demande Française.

À lire aussiFactures d'électricité : 1,3 milliard de livres d'impayés au Royaume-Uni

Loin derrière la Bulgarie monte sur la troisième marche avec 6.6 TWh. Un chiffre en légère augmentation. En revanche, aucun changement en queue du peloton. L'Italie reste le premier importateur net durant la période avec 22TWh venant principalement de Suisse et de France.

À VOIR AUSSI - «On pourrait couper l'électricité chez les particuliers cet hiver»

Carburants : les prix à la pompe poursuivent leur baisse

Le litre de gazole a perdu quatre centimes en une semaine, passant d'1,87 euro au 29 juillet à 1,83 euro au 5 août, selon les données officielles.

Liban : la vente du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine annulée

Cette décision fait suite à des retards de livraison selon l'ambassade ukrainienne au Liban, où le cargo devait accoster ce dimanche à Tripoli.

Prime de rentrée exceptionnelle : êtes-vous concerné ?

Près de 11 millions de Français pourront bénéficier de cette prime, versée «courant septembre» d'après le ministère des Finances. Le Figaro fait le point sur ce qu'il faut savoir.

Le Figaro

Incendies : le feu «toujours en progression» en Gironde, 6800 hectares brûlés et 10.000 personnes évacuées

LE POINT SUR LA SITUATION - Le pays est en proie à plusieurs incendies dans au moins 4 départements. La première ministre est attendue dans la journée en Gironde.

Le pays fait face à plusieurs incendies depuis le premier week-end d'août, renforcés par une nouvelle vague de chaleur qui s'accentue en cette fin de semaine. Mercredi, avant un déplacement dans l'Aveyron, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin indiquait vouloir «renforcer les moyens mobilisés» avec «plus de 1000 sapeurs pompiers, 9 avions, 2 hélicoptères bombardiers d'eau» afin de lutter contre des feux qui progressent rapidement dans plusieurs départements. Le Figaro fait le point.

Gironde : 6800 hectares brûlés, Elisabeth Borne attendue dans la journée

Un mois presque jour pour jour après le début du gigantesque incendie de Landiras, la reprise d'un feu «très vigoureux», qui a dévoré 6800 hectares de forêt et entraîné l'évacuation de 10.000 personnes, continuait mercredi soir sa «progression» dans le sud de la Gironde. Jeudi, la première ministre Élisabeth Borne se rendra en Gironde avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour souligner que la mobilisation du gouvernement est «totale». Selon l'Élysée, le président Emmanuel Macron a aussi échangé avec la première ministre mercredi après-midi pour «faire le point sur la situation».

En 24 heures, à un rythme galopant, le feu qui s'est déclaré à Saint-Magne mardi après-midi a déjà détruit 6800 hectares de forêts, dans le secteur de Hostens, à la frontière avec le département des Landes, également rattrapé par les flammes. «Très vigoureux», selon Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde, il était mercredi soir «toujours en progression», au sud et à l'est de Landiras, la zone déjà balafrée par un gigantesque incendie en juillet. «Le combat est extrêmement ardent (...) Qu'est-ce-qu'il en est pour la nuit ? Le feu nous a habitués à nous surprendre», a indiqué le préfet délégué lors d'un point presse, sous le ballet des hélicoptères.

«Le feu s'est élargi de tous les côtés et avec la hausse des températures, on a un feu qui a explosé à certains endroits», notamment vers le nord en direction de Belin-Béliet, qui est «menacé», a expliqué le directeur départemental des pompiers de la Gironde Marc Vermeulen. «Aucune victime» n'est à déplorer parmi les habitants mais la «lutte tous azimuts» contre les flammes a fait deux blessés légers et «un blessé plus sérieux» parmi les pompiers, selon Martin Guespereau. Dix-sept habitations et deux camions de pompiers ont été détruits.

L'autoroute A63 de Bordeaux à Bayonne a été coupée dans les deux sens au niveau de Saint-Geours-de-Maremme, et la dynamique du feu, très mobile, a nécessité l'évacuation depuis mardi soir de 10.000 personnes dont 2000 dans les Landes, ainsi que d'un Ehpad dans ce département. Comme en juillet, des salles communales ont été ouvertes pour recueillir les habitants qui ont dû quitter leur logement, parfois pour la seconde fois.

À VOIR AUSSI - Incendie en Gironde: «Le front du feu a été stabilisé», selon le maire d'Hostens

Maine-et-Loire : l'incendie principal pas encore maîtrisé

Débuté lundi, l'incendie principal en Maine-et-Loire, à Baugé-en-Anjou, n'était toujours pas maîtrisé mercredi en début de soirée, a indiqué le Codis du département. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a rendu visite, mercredi après-midi, aux secours à Baugé.

«À l'échelle de toute la France, c'est plus de 40.000 hectares qui ont brûlé et nous ne sommes que le 10 août. Ce chiffre est déjà plus de deux fois supérieur à une année entière normale», a notamment déclaré le ministre. «Aussi loin que notre regard porte d'un point de vue météo, nous n'avons pas le signe d'une amélioration qui nous permettrait de compter sur des pluies pour recharger une partie» des nappes phréatiques, a souligné Christophe Béchu.

À lire aussiIncendies: une année record et des stratégies «pare-feu» à revoir

Sur Baugé, au nord-est du département, où plus de 1200 hectares avaient déjà brûlé mercredi matin, «le feu est contenu sans qu'il soit maîtrisé», a précisé le Codis. L'absence de progression est due à l'action mercredi de moyens terrestres et aériens, notamment des Dash qui ont arrosé le secteur jusqu'en début d'après-midi. À Beaulieu-sur-Layon, commune située au sud d'Angers dans la région viticole du Layon, un feu moins important «continue de se propager» après une reprise en cours de journée, a-t-on fait savoir de même source. Plus de 80ha y ont brûlé. Au total, «504 sapeurs-pompiers ont été mobilisés sur ces deux feux», a indiqué le Codis. Par ailleurs, plusieurs départs de feu simultanés se sont produits, et l'ensemble des moyens du département ont été mobilisés dans la journée.

Le feu a débuté lundi «sur le secteur de la commune de Baugé-en-Anjou, un secteur un peu particulier, car c'est une zone d'exclusion: ce qui veut dire que ni la population ni les secours ne peuvent entrer car il y a du stockage de munitions de la IIe guerre mondiale», a précisé le Codis. L'incendie qui ravage la forêt du Pugle, massif forestier, compte beaucoup d'herbacés dont des fougères qui aident à propager le feu.

À VOIR AUSSI - Incendie dans le Maine-et-Loire: plus de 1 200 hectares brûlés

Drôme : 291 hectares brûlés, le feu pas encore maîtrisé

Le feu de forêt et de végétation qui s'est déclaré vendredi soir dans la Drôme a peu progressé mercredi et la surface brûlée s'élève désormais à 291 hectares, ont indiqué les sapeurs-pompiers. Provoqué par la foudre et situé sur le massif du Diois dans la commune de Romeyer, le feu «a très peu évolué au cours de la journée mais n'est pas encore fixé», a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Ramon Navarro, officier supérieur de direction du SDIS (service départemental d'incendie et de secours) de la Drôme.

À lire aussiAttractivité du métier de pompier, pare-feux, arbres plus résistants... ces mesures qui pourraient limiter les incendies

Mercredi matin, la surface impactée par le feu avait atteint 286 hectares, ayant parcouru plus de 65 hectares dans la nuit. «Il y a eu très peu de vent et le dispositif en place avec les différentes actions menées a permis de juguler la propagation mais on reste encore très prident sur une des trois dernières parties du chantier», a-t-il expliqué. D'ici la tombée de la nuit, les pompiers s'attendent en effet à une reprise du vent, par rafales, qui devrait souffler du sud au nord. C'est sur partie nord que le feu n'est pas vraiment circonscrit, selon l'officier.

Aucune habitation n'a été évacuée par les 320 pompiers du dispositif, qui se sont affairés dans la journée «à ceinturer le feu» pour l'empêcher d'atteindre les communes et les hameaux alentour. Trois secteurs étaient particulièrement surveillés: le secteur nord, le secteur sud et le secteur avant (ouest). Des feux tactiques ont été pratiqués pour faire butter l'incendie sur un sol déjà brûlé afin d'éviter sa propagation et un hélicoptère lourd, qui a fait mardi 90 largages de 4000 litres d'eau, a été d'appui mercredi.

Lundi soir, un pompier gardois venu en renfort a été brûlé au visage. Deux autres soldats du feu, un du Gard également, ainsi qu'un Drômois, ont inhalé des fumées. «Tous trois ont pu quitter l'hôpital» mardi, avait assuré le préfet de la Drôme dans un communiqué mardi soir. La RD 742 est toujours bloquée par la gendarmerie.

Jura : une centaine d'hectares de forêts et de broussailles partis en fumée

Plusieurs incendies ont ravagé mercredi près de 110 hectares de végétation dans le Jura, placé au niveau «crise» sécheresse depuis le 1er août, une trentaine d'habitants d'un hameau devant être évacués, a annoncé la préfecture dans un communiqué. Dans le secteur de la commune de Vescles, 70 hectares de broussailles et de forêts étaient déjà partis en fumée en milieu d'après-midi. Le feu «continue sa course vers le Nord, propageant une impressionnante fumée sur la vallée», a indiqué la préfecture dans un communiqué.

«Une centaine d'hectares sont menacés» mais «le feu se situe dans une zone peu accessible et ne menace pas de zone d'habitation», a-t-elle ajouté, précisant que deux routes départementales ont été «coupées afin de faciliter l'intervention des sapeurs-pompiers» et que «des coupures d'électricité pourraient également se produire dans le secteur». En fin de matinée, un autre sinistre s'est déclaré sur les communes de Vosbles-Valfin et de Cornod, à une vingtaine de kilomètres plus à l'ouest. Quelque 40 hectares de végétation ont brûlé et une trentaine d'habitants d'un hameau ont été évacués «par mesure de prévention», selon la préfecture.

À lire aussi«Pilote de Canadair est un métier dangereux»: Pierre Chicha, un pompier du ciel à l’épreuve du feu

Un troisième départ de feu a rapidement été maîtrisé à Plaisia. Des pompiers de huit départements de l'est de la France ont été mobilisés en renfort devant porter à 150 le nombre de soldats du feu «sur place d'ici la fin de journée», toujours selon la préfecture du Jura qui a activé son centre opérationnel départemental. Dans les Vosges, un incendie a ravagé mercredi 15 hectares de forêt entre les communes de Mortagne et de Brouvelieures, a annoncé la préfecture du département, ajoutant qu'une centaine d'habitants d'un quartier de Mortagne avaient été évacués.

Près de 80 pompiers sont mobilisés pour lutter contre cet incendie ainsi que 30 gendarmes «en appui» et un hélicoptère de reconnaissance de la gendarmerie, a spécifié la préfecture dans un communiqué. Une cellule de crise a été ouverte à la préfecture et des pompiers de cinq départements voisins sont attendus en renfort, a-t-elle précisé.

Sur la Seine, opération béluga à haut risque

REPORTAGE - L'opération d'extraction, qui mobilise des dizaines de personnes, a débuté ce mardi peu avant 22 heures.

Incendies : 10.000 personnes évacuées en Gironde, Élisabeth Borne se rendra sur place jeudi

LE POINT SUR LA SITUATION - Lors d'un déplacement dans l'Aveyron, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également fait part «de grandes suspicions que le feu qui a repris en Gironde, soit le fait d'incendiaires».

Regarder la vidéo

Les cinq traits communs à tous les pervers narcissiques

PSYCHOLOGIE - Il est des caractéristiques que l'on retrouve, toujours, dans les mécanismes de l'emprise. Portrait-robot de ces prédateurs manipulateurs, pour les repérer et s'en défaire.

Le Figaro

Italie : la coalition de droite en tête des intentions de vote aux législatives

Mayeul Aldebert

La formation conservatrice Fratelli d'Italia, dirigée par Giorgia Meloni, dépasse le Parti démocrate de centre gauche dans les sondages.

Tous les ingrédients d'un retour au pouvoir de la droite italienne sont là. Aux élections municipales en juin dernier, les coalitions locales formées entre ses trois composantes - Fratelli d'Italia, la Ligue et Forza Italia - avaient déjà enregistré une forte poussée.

À six semaines des élections législatives anticipées, les sondages annoncent une large victoire de la coalition de droite, créditée de 45 à 46% des intentions de vote dans les enquêtes. Avec un tel résultat, la droite pourrait obtenir une majorité confortable de sièges à la chambre des députés (plus de 60%) selon le mode de scrutin mixte italien.

Dans le détail, c'est le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia (FDI), qui pourrait arriver en première position avec 23 à 24% des voix, devant le Parti démocrate de centre-gauche. La Ligue de Matteo Salvini pourrait récolter près de 14% suffrages et Forza Italia de l'infatigable Berlusconi environ 9%.

À lire aussiItalie: «le fascisme appartient à l'Histoire», selon Giorgia Meloni

À VOIR AUSSI - Giorgia Meloni,leader italienne d'extrême-droite, affirme que «le fascisme appartient à l'Histoire»

Le gouvernement italien pourrait donc être dirigé pour la première fois par une femme car, selon les termes de la coalition des partis de droite, la première des formations alliées obtiendra le poste de président du Conseil des ministres. La leader vibrionnante Giorgia Meloni du parti conservateur Fratelli d'Italia est donc favorite pour devenir à 45 ans la prochaine cheffe du gouvernement. Lors des législatives de 2018, FDI n'avait que légèrement dépassé la barre des 4% de voix.

«Je suis chrétienne»

En dix ans, elle est parvenue à rassembler sur son nom les mécontentements et les aspirations d'Italiens au bout de leurs espoirs déçus, excédés par le «diktat» de Bruxelles, la vie chère, l'avenir bouché de leurs enfants. Elle incarne désormais un certain dégagisme, ayant refusé de participer aux précédents gouvernements de coalition, contrairement à d'autres partis contestataires et antisystèmes comme le Mouvement 5 Étoiles ou la Ligue.

Sa devise? «Dieu, patrie, famille». Ses priorités ? Fermer les frontières pour protéger l'Italie des clochers de «l'islamisation», renégocier les traités européens pour que Rome reprenne le contrôle de son destin, lutter contre les «lobbys LGBT» et «l'hiver démographique» du pays à la moyenne d'âge la plus élevée dans le monde industrialisé après le Japon en encourageant la natalité - tout en réduisant les naturalisations. «Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne», lance-t-elle à ses supporteurs en 2019 à Rome lors d'un fervent discours devenu célèbre.

À lire aussiSilvio Berlusconi entre en campagne électorale

À VOIR AUSSI - Italie: Matteo Salvini en campagne contre l'immigration sur l'île de Lampedusa

Fin 2012, lasse des dissensions qui rongent la droite, elle fonde Fratelli d'Italia avec d'autres dissidents du Berlusconisme, restant toujours dans l'opposition.

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

À Strasbourg, des habitants impuissants face aux dealers

REPORTAGE - «Bagarres, trafics et vols» gangrènent plusieurs secteurs du vaste quartier de la gare depuis des mois.

Strasbourg

Après Lyon et Marseille, Gérald Darmanin va-t-il débarquer à Strasbourg? Un conseiller municipal d’opposition, Pierre Jakubowicz (Agir), vient d’alerter, par lettre, le ministre de l’Intérieur sur «les bagarres de rue, l’accaparement de l’espace public, les intimidations, les vols, les trafics» qui pourrissent depuis des mois la vie des habitants de plusieurs secteurs du vaste quartier de la gare. En un an, l’élu a interpellé à quatre reprises la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, relayant l’exaspération des riverains. «En vain. L’idéologie prend le pas sur le bon sens, bloquant le déploiement de la vidéosurveillance», tacle l’élu qui est en contact avec les collectifs d’habitants. Celui de la place Karl-Ferdinand Braun, à quelques pas de l’École d’architecture, a entamé un bras de fer avec les dealers.

Rendez-vous est pris sur place. Vers 16 heures, une douzaine de jeunes hommes arrivent par une des rues qui borde la placette. En voyant des «intrus», ils poursuivent nonchalamment leur chemin, laissant derrière eux trois «veilleurs». Une heure plus tard, tous ont retrouvé leur place habituelle à l’abri des regards, les yeux rivés sur leurs téléphones. Ils quitteront le quartier après 23 heures. Quant aux riverains, personnes âgées, familles avec enfants, ils sont absents de l’espace public.

À lire aussiÀ Paris, dans l’enfer de «Stalincrack»

Les jardins partagés créés sous l’ancienne municipalité sont délaissés. «Les gens ne sortent plus, ils se taisent», s’insurge Matthieu, un jeune père de famille excédé par ce trafic sous ses fenêtres. Président du collectif, il presse le pas, de peur d’être repéré. Surpris à filmer des bagarres entre bandes rivales, hurlements et va-et-vient lié au trafic de drogues, des voisins ont été menacés. La police leur a conseillé de «ne pas aller au contact».

«Pendant deux ans, on n’a pas vu les policiers. Là ils passent deux à trois fois par semaine. Fin juillet, ils ont interpellé trois individus et pris une voiture. On ignore les suites», raconte ce quadragénaire qui vit depuis une quinzaine d’années dans ce quartier populaire. Comme lui, des jeunes cadres - ils représentent désormais un quart de la population - se sont tournés vers ces immeubles construits en même temps que la gare. Le quartier a été fortement impacté par le Covid. Rue du Faubourg-National, un hôtel a abrité jusqu’au printemps 2021 un centre d’hébergement d’urgence. Des passants, médusés, ont alors assisté à une bagarre au couteau avec des chaises comme boucliers. Et certains habitants ont décidé de déménager.

Campements sauvages

Plus loin dans la rue, devant un café affichant spécialités «sucrées et salées» de l’Afrique de l’Est, une quinzaine d’hommes discutent à voix forte sur le trottoir, un verre à la main. «Ils sont là tard le soir. On ferme les fenêtres», commente une habitante. Place Sainte-Aurélie, il n’est pas rare que des tessons de bouteilles jonchent l’aire de jeu. S’il n’y a pas eu d’agressions dans le secteur, certaines jeunes femmes se plaignent de remarques déplacées… «Ne stigmatisons pas le quartier. Il y a les mêmes trafics dans la Grande-Île. Quand je vois l’état de la place Kléber, je relativise les choses», juge Geoffroy Lebold, président des commerçants du Faubourg-National, qui dirige Le Tigre, une brasserie avec un vaste jardin d’été. Sa porte est toutefois surveillée par un vigile.

Pendant deux ans, on n’a pas vu les policiers. Là ils passent deux à trois fois par semaine. Fin juillet, ils ont interpellé trois individus et pris une voiture. On ignore les suites

Élue «référente du quartier de la gare» où elle habite, l’écologiste Marie-Dominique Dreyssé, déjà partie prenante dans les équipes socialistes, veut «agir pour faire respecter le droit et pour permettre à l’ensemble des habitants de se réapproprier l’espace public». Concernant la place Karl-Ferdinand Braun, un «atelier projet» se réunira le 30 août. Mais pas question d’installer des caméras. «Une étude montre qu’il y a trop de recoins sur cette place pour que la vidéosurveillance soit opérante. Les dealers pourraient s’enfuir vers les Halles», précise-t-elle d’emblée. Il n’est pas certain que ce constat apaise le voisinage, d’autant que les écologistes ont toujours été hostiles à la vidéosurveillance. Pour autant, annonce Marie-Dominique Dreyssé, «on réfléchit à un arrêté pour interdire l’alcool dans la rue».

Quid des campements sauvages, comme celui installé place de la Gare, face à la statue de Gutenberg, ou près du centre administratif et qui alimentent la chronique strasbourgeoise? Jusque-là, la municipalité et l’État se sont renvoyé la balle. Mais vu les problématiques qui gangrènent la ville, capitale parlementaire de l’Europe, un dialogue est urgent. Avec ou sans le ministre.

À VOIR AUSSI - Drogues: la méthamphétamine en «pleine expansion» dans l’UE

«Chez nous, un traître collabo on lui met douze balles dans la tête» : florilège des propos tenus par l'imam marocain Hassan Iquioussen

En instance d'expulsion du territoire français, «ce prédicateur tient depuis des années un discours haineux à l'encontre des valeurs de la France», a justifié le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Incendie en Gironde : l'autoroute A63 partiellement fermée

«Cette fermeture est nécessaire car les fumées ont poussé vers l'A63, cela pose des problèmes de visibilité», a déclaré le préfet délégué à la sécurité de Gironde.

Regarder la vidéo

Les secrets des couples qui durent : «Les unions les plus solides reposent sur quatre piliers»

ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, la psychanalyste et thérapeute conjugale Cécilia Commo déjoue les préjugés sur la relation idéale. À la clé, un éclairage sur les mécanismes du couple et un éloge libérateur de l'imperfection amoureuse.

Le Figaro

Royaume-Uni : l'un des «Beatles» présumés de l'État Islamique inculpé après son arrestation

Le groupe de quatre djihadistes est soupçonné d'avoir torturé et tué les journalistes James Foley et Steven Sotloff et les travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller.

Un homme de 38 ans soupçonné de faire partie d'une cellule du groupe État islamique (EI), connue sous le nom de «Beatles» et spécialisée dans la capture, la torture et l'exécution d'otages occidentaux, a été inculpé pour plusieurs infractions terroristes après son arrestation au Royaume-Uni, a annoncé jeudi 11 août la police.

Arrêté à l'aéroport londonien de Luton, Aine Leslie Davis doit être présenté à la justice devant la Westminster Magistrates Court dans la matinée, a précisé Scotland Yard dans un communiqué. Interpellé en Turquie en novembre 2015, il y était depuis emprisonné pour des actes de terrorisme.

Vidéos de propagande

Les quatre membres des «Beatles», ainsi surnommés en raison de leur accent britannique, sont accusés d'avoir enlevé au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires issus des États-Unis, du Royaume-Uni, d'Europe, de la Nouvelle-Zélande, de la Russie et du Japon. Ils sont aussi soupçonnés d'avoir torturé et tué, notamment par décapitation, les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller. L'EI avait diffusé des vidéos de propagande montrant leurs exécutions sur les réseaux sociaux. Deux des «Beatles», Alexanda Kotey (38 ans) et El Shafee Elsheikh (34 ans), anciens ressortissants britanniques, ont été arrêtés en janvier 2018 par une milice kurde en Syrie et remis aux forces américaines en Irak avant d'être envoyés au Royaume-Uni. Ils ont finalement été extradés en 2020 aux États-Unis, en Virginie, pour des accusations de prise d'otages, de complot visant à tuer des citoyens américains et de soutien à une organisation terroriste étrangère.

À VOIR AUSSI - Erdogan veut établir une ceinture de sécurité contre le terrorisme au nord de la Syrie

Alexanda Kotey a plaidé coupable pour son implication dans ces meurtres en septembre et été condamné à la prison à perpétuité en avril. El Shafee Elsheikh a été reconnu coupable de tous les chefs d'accusation en avril, et connaîtra sa peine la semaine prochaine. Le quatrième bourreau des «Beatles», Mohamed Emwazi, a été tué par un drone américain en Syrie en 2015. En 2014, la femme d’Aine Leslie Davis, Amal El-Wahabi, était devenue la première personne au Royaume-Uni à être condamnée pour avoir financé des djihadistes de l'EI pour avoir tenté d'envoyer 20.000 euros à son mari en Syrie. Lors de son procès, à l’issue duquel elle était emprisonnée pendant 28 mois, Aine Leslie Davis avait été dépeint comme étant un trafiquant de drogue avant son départ pour la Syrie.

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Transport aérien: vols annulés, scènes de chaos... les coulisses de la grande pagaille estivale

Valérie Collet

RÉCIT - La reprise du trafic a été lourdement perturbée. De nombreux voyageurs ont connu un été cauchemardesque.

Les acteurs du transport aérien ont-ils eu les yeux plus gros que le ventre? Cet été, ils ont bien eu du mal à digérer la reprise de leur activité. Le retour en masse de voyageurs avides de vacances, après deux ans rythmés par les vagues de Covid, a donné lieu à des images de chaos à Paris, Londres, Amsterdam, Francfort, Sydney ou encore Chicago: des heures d’attente avant les contrôles, des milliers de bagages entassés dans les halls d’aéroports, des dizaines de milliers de vols annulés depuis juin…

Plusieurs aéroports ont pris une mesure radicale pour éviter d’être débordés: limiter pendant plusieurs mois le nombre de voyageurs autorisés chaque jour à prendre l’avion. De quoi contraindre les compagnies à revoir à la baisse leur programme de vols et à annuler des milliers de créneaux. Ainsi l’aéroport d’Heathrow, le plus important d’Europe, n’accueillera pas plus de 100.000 passagers par jour jusqu’en septembre, contre 110.000 à 125.000 en juillet et août 2019. Son patron a demandé aux compagnies de ne plus vendre de billets pour l’été.

À lire aussiRetard des avions: notre analyse des données aéroport par aéroport en France et en Europe

À Amsterdam, la jauge est fixée à 67.500 passagers par jour en juillet et 72.500 en août. Une évaluation calquée sur la disponibilité des agents de sécurité chargés d’inspecter bagages et passagers.

Le patron de Lufthansa, Carsten Spohr, a fait les comptes. La compagnie allemande a supprimé 6000 vols pour éviter le désordre à Francfort. Ces perturbations lui coûteront de 350 à 400 millions d’euros en remboursements et manque à gagner.

Cette pagaille géante est d’autant plus surprenante que, si l’été 2022 marque une progression du trafic par rapport à l’an passé, le volume de passagers reste loin du niveau d’avant la pandémie. D’après Eurocontrol, l’organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne, le trafic de la première semaine d’août atteint 88,5 % du niveau de 2019. Et pour cause: les Chinois sont toujours privés de voyages à l’étranger par leur gouvernement.

À lire aussiLa grande inconnue de la rentrée pour les compagnies aériennes

La reprise de la demande a été plus forte qu’initialement prévu. L’Association du transport aérien international (Iata) a fait bondir ses prévisions de trafic pour cet été de 21 points entre octobre 2021 et juin 2022. Les compagnies ont augmenté leurs plans de vols au fur et à mesure. Mais elles n’ont pas été capables de tous les assurer dans des conditions normales, faute d’avoir assez de personnel au sol et dans les avions.

Plusieurs mouvements de grève pour les salaires

Plusieurs minicrises se sont additionnées au fil des semaines pour finir par entraîner le chaos. À commencer par plusieurs mouvements de grève déclenchés lors des premiers départs en vacances. Fin juin, les pompiers salariés du groupe ADP ouvraient le bal, suivis par l’ensemble des employés qui réclamaient des augmentations de salaire. Ils ont obtenu une hausse de 3 % au prix d’une grande confusion: 35.000 bagages rendus à leurs propriétaires près de dix jours après leur enregistrement et des centaines d’annulations au départ de Roissy et Orly.

Mi-juillet, rebelote: les personnels navigants (hôtesses, stewards) de Transavia, filiale à bas coût d’Air France-KLM, ont conduit la compagnie à annuler un tiers de ses vols quatre jours de suite. Autre facteur aggravant mis en avant par les responsables du groupe ADP et du contrôle aérien: la fermeture de l’espace aérien ukrainien, qui concentre les vols sur une zone plus restreinte et engendre des retards.

À lire aussiAérien: les grèves ne coulent pas les low cost

C’est surtout le manque de personnel qui a bridé la capacité des compagnies et des gestionnaires d’aéroports à gérer l’afflux des passagers. Si les entreprises françaises ont largement eu recours à l’activité partielle pendant les mois creux du Covid, de nombreux sous-traitants n’ont pas conservé leurs employés. Agents d’entretien, chargés de la manutention des bagages, personnels dédiés à l’inspection des bagages… Ces jobs peu qualifiés indispensables manquent à l’appel. «Nous avons aussi été touchés, convient un cadre du groupe ADP. Nous avons perdu des salariés qui ne sont pas revenus. Mais au début de l’été nous avons retrouvé 80 % à 90 % de notre effectif.»

Si vous venez pour une vacation horaire le matin entre 6 heures et 10 heures et qu’ensuite on vous fait faire une pause jusqu’à 16 heures et reprendre jusqu’à 20 heures, les conditions de travail sont très peu attractives

Augustin de Romanet, PDG d’ADP, reconnaît des conditions de travail peu motivantes pour les emplois peu qualifiés: «Les salaires ne sont pas les plus faibles. Mais c’est vrai que si vous venez pour une vacation horaire le matin entre 6 heures et 10 heures et qu’ensuite on vous fait faire une pause jusqu’à 16 heures et reprendre jusqu’à 20 heures, les conditions de travail sont très peu attractives. Nous y travaillons avec nos prestataires.»

L’aéroport d’Heathrow à Londres a réussi à ramener 70.000 employés sur la plateforme, rapporte le Financial Times. C’est davantage que les 50.000 présents au cœur de la pandémie mais moins que les 95.000 d’avant le Covid. Cela a grippé la machine.

Des cadres pour occuper des postes de bagagistes

L’Amérique aussi est touchée. Aux États-Unis, les orages et les tempêtes ont fait monter d’un cran la tension dans les compagnies, confrontées à un manque critique de personnel. En Australie, les dirigeants de Qantas ont demandé aux cols blancs de se retrousser les manches. La compagnie nationale a mobilisé ses cadres volontaires pour occuper provisoirement une centaine de postes de bagagistes dans les aéroports de Sydney et de Melbourne.

«Cette fonction consiste à trier et à scanner les bagages avant qu’ils ne soient transportés dans l’avion, à scanner les sacs et à les charger sur un tapis, à les charger dans l’avion et à les décharger à l’arrivée, précise le patron des opérations de Qantas. Vous recevrez un tableau de service, vous serez programmé pour ces opérations et vous serez supervisé et géré en direct par nos partenaires de manutention au sol.» L’initiative, prévue pour trois mois, n’a pas encore été reprise par d’autres compagnies.

À lire aussi Les annulations de vols font les affaires des compagnies

La confusion va-t-elle se résorber à la rentrée, quand la fièvre estivale sera retombée? Les experts de l’aérien l’espèrent: «Nous n’avons pas modifié nos prévisions de retour au trafic de 2019 qui pourrait survenir courant 2024», rappelait Augustin de Romanet fin juillet. La chasse aux pilotes, bagagistes, agents de sûreté et d’entretien est lancée pour y parvenir.

À VOIR AUSSI - Transport aérien: à Amsterdam, des voyageurs «stressés» et «en colère» face aux files d’attente

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

Regarder la vidéo

Liban : la vente du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine annulée

Cette décision fait suite à des retards de livraison selon l'ambassade ukrainienne au Liban, où le cargo devait accoster ce dimanche à Tripoli.

Covid : l'UE réserve 15 millions de doses du vaccin Moderna modifié

Elles font partie de la commande globale de 460 millions de doses passée avec Moderna, au nom des Vingt-Sept, par la Commission depuis le début de la pandémie.

Le Figaro

Sécheresse : la détresse des propriétaires dont la maison se fissure

Marine Richard

TÉMOIGNAGES – Des fenêtres qui ne s'ouvrent plus, un sol qui se lézarde, l'été particulièrement sec a un effet dévastateur sur certaines habitations.

«Ma maison n'est plus vendable. Mon bien est dévalorisé à cause des fissures», déplore Patrick dont la maison implantée sur un terrain argileux à Rochefort-du-Gard, en région Occitanie (30), se lézarde à cause de la sécheresse. Le mois de juillet a en effet été le mois le plus sec jamais enregistré depuis 1959, provoquant des dommages sur les maisons, et le mois d'août n'est pour le moment pas plus pluvieux.

LIRE AUSSI - Les pavillons sont les logements les plus exposés à la sécheresse

Patrick était pourtant convaincu qu'il ne serait jamais confronté à ce type de problème, même après avoir vu ses voisins dans la tourmente à cause de leurs maisons fissurées. «C'est un maçon qui a fait construire la maison, les fondations sont solides. Les fissures ont mis plus de temps à apparaître chez nous que chez nos voisins, elles sont moins larges, mais elles sont là», s'inquiète le conseiller municipal.

Une «catastrophe silencieuse»

C'est une «catastrophe silencieuse dont on ne s'aperçoit pas tout de suite», explique Thierry, président de l'association CatNat Wannehain sinistrés des Hauts-de-France, qui vient en aide aux victimes de la sécheresse. En rentrant de vacances en 2019, il a rencontré des difficultés à ouvrir sa porte d'entrée et a aperçu de fines fissures au niveau des jointures, de la taille d'un cheveu, quasi invisibles, mais celles-ci se sont développées par la suite. «On estime que rien que dans le Nord-Pas-de-Calais, 6000 maisons seraient touchées par la sécheresse, mais les gens n'en sont pas tous conscients et pensent que c'est une petite fissure due à la dilatation des matériaux. Ils n'agissent pas et les fissures infimes s'aggravent», alerte-t-il.

Patrick et Thierry ne sont pas les seuls à voir leurs maisons se détériorer sous leurs yeux. Plus de 4 millions de maisons seraient «potentiellement très exposées» à la sécheresse, selon un rapport de la sénatrice Nicole Bonnefoy (PS). En cause ? Une rétractation des argiles lorsque l'eau s'évapore. Or, avec le réchauffement climatique, les sécheresses sont plus intenses et plus rapprochées.

Des fenêtres qui ne s'ouvrent plus

«Les maisons individuelles sont les principales habitations concernées par ces sinistres même si on trouve aussi des HLM», explique Bruno Souillard, expert d'assuré chez Altaïs expertise. Saretec, spécialiste en la matière, a identifié les dommages causés par le manque d'eau : un affaissement des sols sous les fondations et les dallages des bâtiments et des fissures sur les murs. En extérieur, 45% des fissures apparaissent sur les façades du bâtiment, 18% sur la terrasse, 14% sur le mur de clôture. À l'intérieur, ce sont les murs qui présentent le plus de fissures. Pour Jean-Yves, propriétaire d'une résidence secondaire à Brem-sur-Mer, en Vendée (85), l'impact se fait surtout ressentir sur les fenêtres et sur les portes. «Les fissures bloquent leur ouverture sur une partie de la maison. J'observe aussi des fissures sur le carrelage au sol», se désole-t-il.

À lire aussiL’été 2022, annonciateur du climat à venir

À VOIR AUSSI - Sécheresse: la Loire si basse qu'elle se traverse à pied

Dès lors, quel remède trouver pour remédier à ces dommages ? Consolider les fondations ? C'est ce qu'a entrepris Jean-Yves en 2014 et en 2019. «On ne voyait plus de fissures jusqu'en 2021 mais cet été, j'ai de nouveau vu des fissures, qui sont encore plus impressionnantes», s'alarme le retraité bordelais. Il ne voit qu'une solution : que la commune de Brem-sur-Mer soit déclarée en état de catastrophe naturelle, ce qui lui permettrait d'obtenir une indemnisation de la part des assurances et de pouvoir installer des micropieux composés d'une armature en métal sous les fondations par exemple, pour renforcer l'ancrage de la structure. La commune n'est pas encore reconnue en état de catastrophe naturelle, ce qui explique pourquoi Jean-Yves a dû débourser 40.000 € de sa poche entre 2014 et 2019 pour les premiers travaux qu'il a lancés. Il a déposé cet été un dossier à la mairie de Brem-sur-Mer qui elle-même a formulé une demande à la préfecture pour que la commune soit reconnue comme une zone en état de catastrophe naturelle. Entre 2012 et 2018, près de 43 % de ces demandes ont trait à la sécheresse, soit 13.486 dossiers.

Un processus au long cours

Mais être indemnisé par les assurances est loin d'être un long fleuve tranquille. Une fois que le maire a été informé des dommages observés et a effectué la demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle auprès de la préfecture, si un arrêté en ce sens est publié au Journal Officiel, les sinistrés ont 10 jours seulement pour se manifester. Les compagnies d'assurances nomment un expert indépendant qui visite les sinistrés et établi un rapport. L'expert demande ensuite des études complémentaires afin de voir si les fissures sont bien causées par la sécheresse.

«Les compagnies d'assurance peuvent jouer sur le fait que la sécheresse n'est pas la seule responsable de l'apparition de fissures et imputer la pathologie à des insuffisances structurelles. Mais, même s'il y a une pluralité de causes déterminantes, dès l'instant que la sécheresse est l'un des facteurs, les assurances doivent indemniser le client», assure l'expert d'assuré chez Altaïs expertise. Si la compagnie d'assurance refuse, un expert d'assuré peut intervenir sur demande du sinistré. «En général, on parvient à régler le litige à l'amiable, dans 80% des cas. On ne va en justice que dans 20% des cas», rassure Bruno Souillard.

Un processus qui prend du temps, de 6 mois à 2 ans, pour des sinistres chiffrés entre 80.000 et 120.000 € en moyenne pour les compagnies d'assurance. Thierry attend encore d'être indemnisé, trois ans après avoir déposé son dossier en mairie. «L'expert mandaté par l'assurance est venu chez moi au bout de 8 mois, ce qui a augmenté mon délai d'attente. Le nombre d'experts n'est pas assez important», regrette-t-il. Thierry revoit les assureurs fin août afin de négocier le montant de son indemnisation. Un vrai parcours du combattant.

À VOIR AUSSI - Dans un contexte «historique» de sécheresse, Christophe Béchu donne la «priorité à l'eau potable»

Le Figaro

Kiev au centre des soupçons après une explosion sur une base russe en Crimée

Tanguy Berthemet

DÉCRYPTAGE - Officiellement, le gouvernement ukrainien n’a pas revendiqué l’attaque.

À Zaporijjia

L’explosion demeure assez mystérieuse mais revêt une forte portée symbolique. Mardi peu après 15h20, une énorme détonation a secoué la base aérienne russe de Novofedorivka, près de Saky, sur la côte ouest de la Crimée. Moscou assure qu’il s’agit d’un accident tandis que Kiev garde officiellement le silence, alors même que beaucoup s’interrogent sur un possible raid ukrainien. La péninsule a été occupée par Moscou en 2014 et sert, depuis le 24 février, tout autant de base arrière que de rampe de lancement pour l’invasion du reste de l’Ukraine.

Jusqu’à présent, la Crimée était restée épargnée par la guerre, voyant même, en cet été, des dizaines de milliers de touristes russes affluer sur ses plages. Mardi, ils y ont été surpris par l’explosion. Sur les réseaux sociaux, des dizaines de vidéos montrent des vacanciers en maillots de bain, atterrés, regardant l’immense panache de fumées noires s’élevant dans le ciel. Un début de panique semble s’être emparé de certains touristes qui ont formé un vaste embouteillage sur le nouveau pont reliant la Crimée à la Russie. Jointe via les réseaux sociaux, une vacancière qui veut rester anonyme affirme «n’avoir jamais eu aussi peur de sa vie». «J’étais en train de me demander ce que j’allais faire quand tout a sauté. Les portes et les fenêtres de l’appartement que je loue, à une centaine de mètres des limites de la base, ont été soufflées. Il y avait des débris partout.» Selon les témoins, l’incendie a duré plusieurs heures, parsemé de nouvelles explosions.

Il ne s’agit pas d’un accident. C’est un travail précis des forces de défense et de sécurité de l’Ukraine. Cette opération a été menée pour détruire cette base aérienne

Le bilan du sinistre, comme son origine, n’est pas clair. Les dépôts de carburant comme ceux de munitions auraient été détruits. Les images satellitaires de Saky, prises peu avant le choc, montrent qu’une trentaine d’appareils de tous types étaient stationnés ainsi que huit hélicoptères. Le commandement de l’armée de l’air ukrainienne a affirmé mercredi, dans un communiqué, qu’environ «une dizaine appareils» ont été détruits, notamment des SU-24 et des SU-30.

À lire aussiDans les tranchées ukrainiennes, en attendant l’offensive vers Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Les autorités russes, de leur côté, n’ont évoqué qu’un blessé grave et cinq légers. Selon Moscou, qui reconnaît «l’explosion de plusieurs dépôts de munitions aériennes», l’explosion n’est pas liée à une attaque. Les agences de presse russes citent un ministre anonyme qui l’impute «à une violation des règles de sécurités» et écarte, lui aussi, l’hypothèse humiliante d’un raid ukrainien réussi.«Le Kremlin n’a guère intérêt à dénoncer des frappes ukrainiennes dans la mesure où celles-ci démontrent l’inefficacité des défenses antiaériennes russes, déjà mise en évidence par le naufrage du Moskva», observe le centre de réflexion américain Institute for the Study of War.

«Stratégie réutilisée»

«Il ne s’agit pas d’un accident. C’est un travail précis des forces de défense et de sécurité de l’Ukraine. Cette opération a été menée pour détruire cette base aérienne. Je ne peux pas donner les détails opérationnels. Ils sont classés secrets car cette stratégie va être réutilisée pour frapper de nouveau la Crimée, les zones occupées de l’Ukraine et la Russie», affirme au Figaro Roman Kostenko, officier et secrétaire du comité de la défense et des renseignements de la Rada, l’Assemblée nationale ukrainienne.

À lire aussiGuerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

Officiellement, cependant, le gouvernement ukrainien n’a pas revendiqué l’attaque. Interrogé sur l’implication des forces ukrainiennes, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, Mykhaïlo Podolyak a nié. «Bien sûr que non. Qu’avons-nous à voir là-dedans?» Dans son adresse de mardi soir, le président n’a pas non plus évoqué directement cette question, insistant toutefois sur le fait que «que la guerre contre l’Ukraine a commencé avec l’occupation de la Crimée et qu’elle se terminera par sa libération». Le ministère de la Défense a pour sa part publié un communiqué lourd de sous-entendus et franchement moqueur. «Le ministère n’est pas en mesure de déterminer les causes de l’incendie mais une fois encore rappelle l’importance du respect des règles de sécurité sur les sites dangereux.»

Cette stratégie de la dénégation semble devenir une règle des autorités ukrainiennes après leurs opérations les plus audacieuses. Comme les États-Unis ou, plus encore, comme Israël, qui n’a reconnu presque aucun des nombreux raids aériens menés ces dernières années contre les hommes et les matériels des milices pro-iraniennes en Syrie. De même, Kiev a gardé le silence quand, le 29 mars, deux hélicoptères ont détruit des réservoirs de carburant près de Belgorod en Russie. Il n’a pas non plus évoqué les incendies contre deux dépôts de carburants, civil et militaire, à Briansk, là encore en Russie, le 25 avril, quand la presse russe assure que des drones ont ouvert le feu. Le gouvernement ukrainien a, en revanche, revendiqué l’attaque, par deux missiles, du Moskva. Ce croiseur, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a coulé le 13 avril dernier. Moscou a toujours affirmé que le navire avait été victime d’une explosion dans une soute à munitions.

À VOIR AUSSI - Moscou accuse Kiev de bombarder la plus grande centrale d’Europe

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Le Figaro

Disney+ dépasse Netflix, mais doit s'adapter à un marché qui sature

Pierre-Yves Dugua

Le géant de la communication semble avoir réussi son pari de faire basculer l'audience de ses films, séries et chaînes de télévision vers ses services en «streaming».

Il aura fallu cinq années à Disney pour passer devant Netflix. Le géant de la communication a annoncé mercredi soir avoir attiré 221 millions d'abonnés à l'ensemble de ses plateformes de vidéo à la demande (Disney +, Hulu et ESPN). Netflix, pionnier du «streaming», a indiqué le mois dernier avoir recruté un total de 220, 7 millions d'abonnés. C'est une victoire symbolique importante qui cache cependant des défis à venir coûteux. Disney révise en effet à la baisse plusieurs objectifs de croissance, change ses tarifs et son offre.

L'énorme pari annoncé par Bob Iger, patron de Disney en 2017, est réussi : le basculement de l'audience de ses films, séries et chaînes de télévision vers ses services en «streaming» se produit en gros comme la direction de la firme de Burbank (Californie) l'envisageait. La grande menace que Netflix représentait pour les modes traditionnels de distribution de ses productions a été efficacement contrée.

Saturation du marché nord-américain

Au cours du dernier trimestre, Disney + a séduit 14, 4 millions de nouveaux abonnés, ce qui dépasse largement les prévisions des analystes. Pour autant, la transformation de Disney en leader du «streaming» n'est pas encore financièrement profitable. Cette activité lui a encore fait perdre 1, 1 milliard de dollars au cours du dernier trimestre. L'an dernier au cours de la même période, les pertes n'avaient été que de 293 millions. L'objectif de profitabilité en 2024 est toutefois confirmé par le directeur financier du groupe qui présentait mercredi soir les performances de Disney d'avril à juin.

Comme dans le cas de Netflix, la croissance dans la vidéo à la demande est essentiellement à l'international. Les signes de saturation du marché nord-américain se multiplient, ce qui pose du reste un problème aux autres studios comme Warner Bros. Discovery, NBCUniversal et Paramount par exemple, qui ont avec un peu de retard décidé de suivre la stratégie de Disney.

À lire aussiPris au piège d'un combat culturel: le dilemme de Netflix, Disney & Co

Ce dernier pense disposer d'un catalogue suffisant et de franchises incontournables comme «Star Wars» et les super-héros de «Marvel», pour poursuivre le développement du nouvel empire Disney +. On voit bien toutefois que les coûts associés à son déploiement international ainsi que l'encombrement du marché compliquent sa stratégie. Christine McCarthy, directrice financière de Disney, est contrainte de réviser à la baisse les projections de recrutement d'abonnés encore validées cet hiver par Bob Chapek, le patron du groupe, successeur de Bob Iger. Désormais Disney + vise entre 215 et 245 millions de clients d'ici septembre 2024. L'objectif de 230 à 260 millions est abandonné. La perte des droits de diffusion de matches de criket, très important pour le marché indien, explique en partie cet ajustement.

Offre avec publicité

Les dépenses de Disney en nouveau contenu sont aussi révisées à la baisse pour l'exercice fiscal 2022. Elles chuteront de 32 à 30 milliards de dollars. Mais surtout, les tarifs de Disney + changent aussi, alors que l'inflation pousse des millions de foyers à réviser leur budget de distractions. D'une part l'abonnement au service de «streaming» sans publicité va grimper de 38% en décembre. Il atteindra aux États-Unis 10, 99 dollars par mois, ce qui reste inférieur à l'offre équivalente de Netflix. D'autre part, un nouveau service, ponctué de publicité, sera proposé à 7,99 dollars. Cette dernière option vise à préserver la clientèle moins aisée. Netflix qui planche désormais au lancement d'un nouveau service, moins cher, mais financé en partie par de la publicité, devra s'ajuster à cette nouvelle configuration.

À lire aussiBousculées par Netflix et Disney+, les chaînes télé se transforment en plateformes

Heureusement Disney peut compter à nouveau sur ses parcs à thème pour assurer sa prospérité. La sortie de la pandémie et le retour des foules aux Disneyland implantés dans le monde entier, dopent ses résultats. Le chiffre d'affaires trimestriel de ce pôle le plus profitable du groupe, bondit de 26% pour atteindre 21, 5 milliards de dollars. Les profits générés par cette activité, dont Bob Chapek était responsable avant sa nomination au poste de numéro un, décollent de 50% pour atteindre 3,6 milliards de dollars.

À VOIR AUSSI - Les méchants sont-ils les nouveaux héros des séries ?

Le média en ligne Axios racheté 525 millions de dollars par Cox Enterprises

Cox Enterprises, qui détenait déjà une participation minoritaire dans Axios, va injecter 25 millions de dollars d'argent frais pour financer la croissance du média, spécialiste des articles courts et des newsletters.

Le très attendu film One Piece: Red fait une entrée chahutée dans les salles

Depuis ce mercredi, l'adaptation en long-métrage du manga le plus vendu dans le monde dans est projetée les cinémas Pathé. Lors des avant-premières des incidents ont été recensés.

L'empire des médias News Corp voit ses profits doubler en 2022

Les performances records du groupe de Rupert Murdoch sont tirées par la hausse des abonnements numériques à ses titres d'information, ainsi que le regain des dépenses publicitaires.

Le Figaro

Éric Ciotti: «La proposition de loi sur le droit de vote des étrangers est une provocation politique»

Mattias Corrasco

ENTRETIEN - Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes voit dans l’octroi d’un tel droit un danger de fragmentation de la nation.

LE FIGARO. - Le député Renaissance Sacha Houlié a déposé une proposition de loi visant à accorder le droit de vote aux étrangers extra-européens aux municipales. Qu’en pensez-vous?

Éric CIOTTI.- Sur le fond, j’y suis opposé. Le vote est consubstantiellement lié à la nationalité. L’unique exception à ce principe est l’Union européenne, car nous appartenons à une communauté de destins et de civilisation. Sur la forme, il s’agit plutôt d’une provocation politique liée aux tensions existantes au sein de la majorité. Depuis 2017, on voit bien que la macronie avance sans aucune racine territoriale, ni même idéologique. C’est un peu l’auberge espagnole: on y trouve tout et son contraire. Et au final, c’est souvent l’impuissance qui triomphe. Manifestement, par cette provocation ce courant veut se faire entendre, quitte à fracturer un peu plus la nation, car une telle décision ne serait pas sans conséquences.

Lesquelles redouteriez-vous?

Un tel droit de vote aux municipales conduirait à l’élection de maires et de conseillers municipaux étrangers, eux-mêmes grands électeurs participant à l’élection des sénateurs pouvant peser sur les lois de la République. Au-delà, j’y vois un danger de fragmentation de la nation, qui serait soumise à des pressions communautaires, voire à des influences étrangères. Je pense, en particulier à l’Algérie et à certains pays du Maghreb. Ce serait une fragilité extrême.

À lire aussiGérald Darmanin: «Une lutte plus intraitable que jamais contre les délinquants étrangers»

Dans nos colonnes, le ministre Darmanin a annoncé un débat sur l’immigration. Cette initiative va-t-elle dans le bon sens?

L’annonce de ce débat traduit surtout le désaveu d’Emmanuel Macron à l’égard de son ministre de l’Intérieur. Alors que Gérald Darmanin avait annoncé un texte sur l’immigration, le président de la République a refusé de l’examiner dès la rentrée, en le renvoyant à ses travaux. Ce débat est un leurre pour masquer le report des discussions sur un texte dont nous avions besoin. Arrêtons les grandes palabres et passons à l’action! La situation migratoire est extrêmement grave. La semaine dernière, près de 1000 clandestins ont été arrêtés à la frontière franco-italienne. Chaque semaine, on recense près de 4000 arrivées sur les côtes de Lampedusa. Près de 2 millions d’étrangers en situation régulière ont été accueillis en France entre 2017 et 2022. Cette situation n’est plus supportable. On observe une montée du communautarisme et de la délinquance. Les étrangers sont surreprésentés dans les actes délictueux ou criminels. Il faut donc limiter les flux d’entrée, et faciliter les expulsions.

Le vote est consubstantiellement lié à la nationalité. L’unique exception à ce principe est l’Union européenne, car nous appartenons à une communauté de destins et de civilisation

Comment jugez-vous l’action du gouvernement sur la sécurité?

Je n’en suis pas satisfait, et les Français sont inquiets. Il y a une réalité statistique: la violence gagne du terrain. Il faut réarmer notre État dans ses fonctions régaliennes pour mieux protéger nos concitoyens. Il faut accorder des moyens supplémentaires à la justice pour que les peines prononcées soient réellement exécutées. Il faut mettre en œuvre la double peine pour les étrangers délinquants, des peines planchers pour les récidivistes mais aussi et surtout des sanctions dès les premiers délits à l’égard de ceux qui s’attaquent à tout dépositaire de l’autorité publique. Le message doit être clair et simple: «Tu touches à un uniforme de la République et, le soir même, tu dors en prison

À la suite de la suspension de l’expulsion de l’imam Iquioussen, le ministre de l’Intérieur a saisi le Conseil d’État. Quelle décision en attendez-vous?

D’un côté, l’arrêt du tribunal administratif de Paris reconnaît que l’imam a tenu des propos antisémites et qu’il a eu des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes. D’un autre côté, il relativise en affirmant que les faits remontent dans le temps ou ne sont pas suffisamment graves. Ce raisonnement est aberrant et choquant: j’espère que le Conseil d’État reviendra dessus. Dans le cas contraire, l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme constituerait un obstacle irrémédiable à une indispensable souveraineté juridique française. Notamment dans sa capacité à décider qui la France veut accueillir ou pas sur son sol. Pour moi, il est urgent d’engager une renégociation de cette convention, car elle date d’une période où l’enjeu était de protéger les réfugiés fuyant le bloc soviétique. Les enjeux ne sont plus les mêmes. La crise migratoire actuelle et celle à venir doivent nous inviter à rompre avec une certaine naïveté. C’est pour cela que je déposerai dans quelques jours une proposition de résolution à l’Assemblée nationale pour demander au président de la République d’engager cette renégociation. Si cette dernière n’est pas accordée, nous devrons alors décider de suspendre temporairement son application sur le territoire national.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: une plateforme offre la possibilité aux étrangers de voter par substitution

Les 35 heures et l’assistanat dans le collimateur des Républicains

ANALYSE - Les parlementaires LR et leurs alliés Centristes assument leurs divergences au sujet du RSA.

Avec Taïwan, Mélenchon divise la Nupes

En martelant qu'il n'y a qu'«une seule Chine», l'Insoumis s'est attiré les foudres des partis de gauche alliés.

Le Maire-Coquerel, l’improbable tandem des finances publiques

RÉCIT - L’entente entre les deux hommes est cordiale mais sans concessions.

Le Figaro

Des élus de gauche fustigent des discriminations à l'entrée de plages privées de la Côte d'Azur

Dans une caméra cachée, des couples maghrébins et noirs se voient refuser l'accès parce qu'ils seraient, aux dires des employés, complets. Mais un couple blanc, qui se présente ensuite, est accepté dans les deux cas.

«Insupportable», «racisme structurel dans notre société»: plusieurs élus de gauche se sont insurgés, mercredi 10 août, contre des discriminations ethniques à l'entrée de plages privées sur la Côte d'Azur, constatées lors d'une opération de SOS-Racisme.

Dans une vidéo diffusée la veille du média en ligne Loopsider, qui a filmé cette opération en caméra cachée, des couples maghrébins et noirs se voient refuser l'accès à deux plages privées de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes) parce qu'ils seraient, aux dires des employés, complets. Mais un couple blanc qui se présente ensuite est accepté dans les deux cas.

«Insupportable»

«Insupportable», a tweeté le député France insoumise et directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, rejoint par le député LFI Bastien Lachaud: «Il y a la réalité insupportable du racisme et des discriminations. Et il y a le fait qu'il faille encore aujourd'hui apporter la preuve de ce racisme structurel dans notre société, que certains s'obstinent toujours à nier».

À lire aussiSamuel Fitoussi: «En généralisant la discrimination positive, la France entre dans un engrenage malsain»

Le sénateur socialiste Rachid Temal s'est aussi indigné: «Racisme ordinaire en 2022 en France. Il faut renforcer les outils de contrôle, de suivi et les sanctions». «La justice doit embrayer le pas et lourdement sanctionner», a abondé le patron d'EELV Julien Bayou. SOS-Racisme a indiqué son intention de déposer plainte contre les deux établissements mis en cause.

«Le racisme est bien présent à chaque instant pour un grand nombre de citoyens sans qu'il n'y ait une réponse politique et publique à la hauteur pour combattre et sanctionner ces comportements et attitudes racistes», ont aussi déploré les porte-parole d'EELV Chloé Sagaspe et Alain Coulombel dans un communiqué. «L'heure est à la prise de décisions fortes et profondes», ont-ils insisté.

À VOIR AUSSI - «Toute la gauche s'est alignée sur la ligne radicale imposée par Mélenchon», analyse Guillaume Tabard

«Chez nous, un traître collabo on lui met douze balles dans la tête» : florilège des propos tenus par l'imam marocain Hassan Iquioussen

En instance d'expulsion du territoire français, «ce prédicateur tient depuis des années un discours haineux à l'encontre des valeurs de la France», a justifié le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Incendie en Gironde : l'autoroute A63 partiellement fermée

«Cette fermeture est nécessaire car les fumées ont poussé vers l'A63, cela pose des problèmes de visibilité», a déclaré le préfet délégué à la sécurité de Gironde.

Regarder la vidéo

Les secrets des couples qui durent : «Les unions les plus solides reposent sur quatre piliers»

ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, la psychanalyste et thérapeute conjugale Cécilia Commo déjoue les préjugés sur la relation idéale. À la clé, un éclairage sur les mécanismes du couple et un éloge libérateur de l'imperfection amoureuse.

Le Figaro

Face à la Chine, «Taïwan s'inquiète de la crédibilité de son allié américain»

Elisabeth Pierson

ENTRETIEN - Fin connaisseur de l'île, l'historien Barthélémy Courmont explique comment le statu quo, situation par défaut, est préférable aux yeux de beaucoup de Taïwanais, réalistes sur la fragilité des promesses des États-Unis.

Barthélémy Courmont est maître de conférences en Histoire à l'Université Catholique de Lille. Il est également directeur de recherche à l'IRIS et responsable du programme Asie-Pacifique. Fin connaisseur de Taïwan, où il a vécu 7 ans, il a accompagné à plusieurs reprises des délégations sénatoriales en visite sur l'île.

LE FIGARO. - Dans cette nouvelle crise autour de Taïwan, certains affirment que les États-Unis ont provoqué la Chine, d’autres que Pékin a surréagi. Qui a menacé qui ?

Barthélémy COURMONT. - Si les États-Unis avaient voulu briser l'«ambiguïté stratégique» entretenue sur la question de la «Chine unique» depuis des décennies, Joe Biden aurait fait lui-même le déplacement. Au contraire, le voyage de Nancy Pelosi à Taïpei a fait frémir Washington. Cette visite n'a été l'occasion d'aucune signature, aucune annonce, mais ressemblait davantage à un baroud d'honneur pour la Démocrate, consciente que son poste de présidente à la Chambre des représentants pourrait prendre fin à l'issue des Midterms prévus dans trois mois. Pékin n'attendait que ce prétexte pour une démonstration de force spectaculaire, et la Chine ressort renforcée de cette crise.

Quant au président américain qui réaffirmait en mai dernier le soutien militaire des États-Unis en cas d'attaque, il n'a fait que reprendre les termes du Taiwanese Relations Act signé en 1979. En contrepartie de la reconnaissance d'«une seule Chine», cet accord garantissait la protection américaine en cas d'agression chinoise. Depuis lors, l'objectif américain est de ne jamais laisser croire au régime chinois qu'il ait le champ libre. Sans être trop précis pour autant dans ses garanties.

Le statu quo autour de Taïwan vient de manquer de partir en éclat. Peut-il se maintenir encore longtemps ?

Un statu quo est toujours, par définition, une situation provisoire. De fait, certains Taïwanais s'en lassent. Depuis 1971, c'est le seul territoire dans le monde où 23 millions d'habitants n'existent pas au regard du droit international. Cela implique qu'en cas d'agression, aucun mécanisme international n'existe pour leur venir en aide. Par ailleurs, l'île n'apparaît dans aucun classement officiel bien qu'elle soit au 20e ou 21e rang des puissances économiques mondiales.

Cependant, les mêmes qui aspirent à une reconnaissance s'inquiètent des effets d'une rupture du statu quo. Impossible d'éviter des relations conflictuelles avec la Chine continentale. À ce prix, cela en vaut-il la peine ? D'autant que la situation n'est finalement pas si désavantageuse pour les Taïwanais, qui n'en entretiennent pas moins des relations bilatérales avec de nombreux pays. Et les menaces chinoises ne provoquent pas de vent de panique. Depuis des décennies, ils ont appris à vivre avec.

En cas d’attaque chinoise, le jeu d'alliances mènerait-il inéluctablement à une Troisième Guerre mondiale ?

Contrairement à ce que les États-Unis laissent penser, une invasion de Taïwan n'enclencherait pas forcément l’appui américain. Le pacte qui les lie, vieux de 40 ans, ne fait pas office de mandat international. En outre, toute intervention américaine extérieure de plus de 60 jours est soumise à un vote du Congrès. Vu les divisions internes entre Démocrates et Républicains, un consensus sera difficile à obtenir.

Conscient de cela, Taïpei s'inquiète de la crédibilité du discours de son allié. Déjà en 2005, lorsque le régime de Pékin adoptait une loi anti-sécessionniste menaçant d'intervention armée au moindre pas vers l'indépendance, le gouvernement taïwanais s'était tourné vers les Américains, cherchant des gages de protection. Le président Bush avait alors rétorqué que, dans le cas où la rupture du statu quo était provoquée par Taïwan, les États-Unis se permettraient de ne pas intervenir. Ce fut la douche froide pour les Taïwanais. La fiabilité de son allié était remise en doute. Cette crainte s’est renforcée au fil des débandades américaines successives au Moyen-Orient, puis en Afghanistan.

Imaginez un instant que les exercices chinois n'en aient pas été, que la Chine ait envahi Taïwan ces derniers jours. Les Américains seraient-ils intervenus ? Rien n'est moins sûr, en dépit des engagements de Joe Biden.

Croyez-vous à la possibilité d'un dénouement pacifique ?

Un certain réchauffement des relations a pu le laisser croire dans les années 2000. En 2009, un accord de libre-échange est signé entre Pékin et Taïpei. Pour la première fois cette même année, les Chinois sont autorisés à visiter Taïwan. Plus de 5 millions s’y rendent dès 2010. Deux lignes aériennes directes sont ouvertes entre Taïpei, Pékin et Shanghai. Mais ce rapprochement divise les Taïwanais. Les uns, positifs, y voient la possibilité d’un dénouement pacifique au statu quo. Les autres demeurent sur leurs gardes : ouvrir la porte à Pékin ne revient-il pas à s'exposer à l'appétit du régime central ? Le président taïwanais d'alors, Ma Ying-jeou, est accusé de naïveté.

Cette crainte est ravivée en 2013 avec l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir. Pour le nouveau chef de la République populaire de Chine, la réunification avec Taïwan est une priorité. Lorsqu'au printemps 2014, un nouveau projet de traité est mis sur la table pour faciliter l’emploi des Chinois sur l'île, les étudiants taïwanais se soulèvent et occupent le Parlement. C'est le fameux «mouvement des tournesols». Deux ans plus tard, l'élection de Tsai Ing-wen, figure de proue du parti pro-indépendance, marque encore un peu plus la rupture avec Pékin.

En tout état de cause, la réunification souhaitée par le régime chinois ne pourra se faire que par la force. En revanche, même si l’armée chinoise est puissante, l’absence de frontière directe avec Taïwan, séparée par un détroit de 130km, rendra l'invasion complexe. Pour Pékin, la victoire n’est pas gagnée d'avance.

À VOIR AUSSI - La Chine poursuit ses manœuvres militaires près de Taïwan

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

UE : l'embargo sur le charbon russe est entré en vigueur ce mercredi

Cette décision a été prise par les 27 États membres, qui ont eu 120 jours pour s'y préparer.

L'embargo européen sur le charbon russe est entré en vigueur dans la nuit de mercredi 10 à jeudi 11 août, à minuit. Une décision prise il y a quatre mois par les 27 dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou. Elle pourrait encore renforcer les vives tensions sur ses approvisionnements énergétiques.

Cet embargo décrété en avril par les Vingt-Sept devient effectif à l'issue d'une période de transition de 120 jours. Seuls les contrats commerciaux conclus avant le 9 avril pouvaient être honorés durant cette période. Il s'agissait de la première sanction de l'UE frappant le secteur énergétique russe. Les Européens ont ensuite décidé fin mai un embargo progressif d'ici fin 2022 sur l'essentiel du pétrole russe.

À lire aussiRuée mondiale sur le charbon: «Cauchemar énergétique»

L'Union Européenne importait jusqu'à l'an dernier 45% de son charbon de Russie pour une valeur de 4 milliards d'euros par an, et certains pays, comme l'Allemagne ou la Pologne, qui l'utilisaient pour leur production d'électricité en étaient particulièrement dépendants. Alors que la consommation européenne annuelle de charbon, combustible fossile polluant, a chuté de 1.200 à 427 millions de tonnes entre 1990 et 2020, la fermeture de nombreuses mines sur le continent a contribué à accroître la dépendance des Européens aux importations.

À VOIR AUSSI - Ukraine: le Parlement européen réclame un embargo «immédiat» sur le gaz, le pétrole et le charbon russes

L'Europe de l'Est se prépare à un hiver particulièrement difficile

Pour la houille, les achats de l'UE à la Russie sont ainsi passés de huit millions de tonnes en 1990 (7% des importations) à 43 millions en 2020 (54%). Face à la chute des livraisons de gaz russe et au risque de pénurie, plusieurs pays (comme l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas ou encore l'Italie) ont annoncé ces derniers mois un recours accru aux centrales électriques au charbon. Sur les cinq premiers mois de 2022, l'électricité produite à partir de charbon en Allemagne a bondi de 20%, selon le cabinet Rystad. L'embargo total sur le charbon russe pousse les Européens à s'approvisionner ailleurs : aux États-Unis (environ 17,5% des importations de houille de l'UE au premier semestre), en Australie, en Afrique du Sud ou encore en Indonésie.

À lire aussiGaz russe : l'Europe pourra-t-elle passer l'hiver ?

Face aux tensions sur les marchés, l'équation s'annonce compliquée pour la Pologne, pays traditionnellement minier mais importateur net de charbon. Alors que la production locale s'élevait ces dernières années à environ 55 millions de tonnes par an, le pays devait encore importer environ 12 millions de tonnes dont 10 de Russie. Le gouvernement nationaliste populiste a imposé dès mi-avril une interdiction totale des importations du charbon russe, provoquant de graves pénuries et des hausses vertigineuses des prix. Actuellement, la tonne de charbon en Pologne vaut quatre fois plus cher qu'il y a un an. Varsovie a donc plafonné les prix et rationné les achats, tandis que les capacités limitées des ports, chemins de fer et voies fluviales compliquent la hausse des importations, avivant l'inquiétude sur les approvisionnements pour passer l'hiver.

À VOIR AUSSI - Charbon: «Le signe de plusieurs décennies d'errements en matière de politique énergétique»

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

Regarder la vidéo

Carburants : les prix à la pompe poursuivent leur baisse

Le litre de gazole a perdu quatre centimes en une semaine, passant d'1,87 euro au 29 juillet à 1,83 euro au 5 août, selon les données officielles.

Covid : l'UE réserve 15 millions de doses du vaccin Moderna modifié

Elles font partie de la commande globale de 460 millions de doses passée avec Moderna, au nom des Vingt-Sept, par la Commission depuis le début de la pandémie.

Le Figaro

Le leader nord-coréen proclame une «victoire éclatante» contre le Covid

Le pays n'a signalé aucun nouveau cas depuis le 29 juillet et seulement 74 décès depuis fin avril. Un «miracle sans précédent» d'après Kim Jong-un.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a proclamé mercredi une «victoire éclatante» sur le Covid-19, après avoir été lui-même malade, selon sa sœur qui accuse Séoul d'être à l'origine de l'épidémie dans son pays. Présidant une réunion avec des personnels de santé et des scientifiques, Kim Jong-un s'est félicité de cette «victoire (...) dans la guerre contre la maladie pandémique maligne», selon l'agence de presse officielle KCNA.

«La victoire remportée par notre peuple est un événement historique qui a montré une fois de plus au monde la grandeur de notre État, la ténacité indomptable de notre peuple et les belles coutumes nationales dont nous sommes fiers», a ajouté le dirigeant nord-coréen, cité par l'agence. La Corée du Nord, l'un des premiers pays au monde à fermer ses frontières en janvier 2020 après l'apparition du virus dans la Chine voisine, a annoncé son premier cas de coronavirus le 12 mai, et Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie.

À lire aussiCorée du Nord: Kim Jong-un rattrapé par Omicron

Depuis le 29 juillet, Pyongyang n'a signalé aucun nouveau cas. La Corée du Nord a enregistré près de 4,8 millions de «cas de fièvre», selon l'expression employée pour désigner le nombre d'infections, depuis la fin avril, avec seulement 74 décès, soit un taux de létalité officiel de 0,002%, selon KCNA. La gestion de l'épidémie «est un miracle sans précédent dans l'histoire mondiale de la santé publique», a lancé Kim sous un tonnerre d'applaudissements, selon l'agence de presse.

L'influente sœur du dirigeant a révélé qu'il avait lui-même été malade, selon un autre article de KCNA. Le dirigeant «a souffert de fortes fièvres pendant les jours de cette guerre de quarantaine, mais il ne pouvait pas s'allonger un seul instant car il pensait aux personnes dont il était responsable», a déclaré Kim Yo-jong.

Ballons et dollars

C'est la première fois que Pyongyang annonce que Kim Jong-un, dont la santé est l'objet de la plus grande attention des observateurs, a été infecté par le coronavirus. Kim Yo-jong a aussi accusé la Corée du Sud d'être à l'origine de l'épidémie dans son pays, via l'envoi de prospectus de propagande par ballons. Pyongyang avait déjà accusé des «choses étrangères» proches de la frontière avec le Sud d'avoir provoqué l'épidémie de Covid dans ce pays isolé, des allégations rejetées par Séoul.

Malgré une interdiction imposée en 2021, des militants sud-coréens continuent d'envoyer des ballons contenant des prospectus et des billets en dollars, soulevant les protestations de Pyongyang. Dénonçant un «crime contre l'humanité», la sœur et conseillère de Kim Jong-un a menacé Séoul de «fortes représailles». Le ministère sud-coréen de l'Unification a rejeté des «allégations sans fondement» et les «commentaires grossiers et menaçants» de Pyongyang.

À lire aussiHan Duck-soo: «Les provocations de la Corée du Nord ne l'aideront jamais à atteindre ses objectifs»

Les analystes estiment que la déclaration de victoire contre le Covid démontre une volonté de la Corée du Nord de se tourner vers d'autres priorités, «comme la relance de l'économie ou la réalisation d'un essai nucléaire», selon Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul. «La rhétorique belliqueuse de Kim Yo-jong est inquiétante car non seulement elle tentera de rejeter la responsabilité d'une éventuelle résurgence du Covid sur la Corée du Sud, mais elle cherche également à justifier la prochaine provocation militaire de la Corée du Nord», a-t-il ajouté.

Les experts, y compris l'OMS, sont sceptiques sur les statistiques sanitaires de Pyongyang et son contrôle de l'épidémie. Les hôpitaux du pays sont notoirement sous-équipés, avec peu d'unités de soins intensifs et aucun traitement ou vaccin contre le coronavirus n'est disponible, selon les experts. La Corée du Sud voisine, qui dispose d'un système sanitaire performant et d'un fort taux de vaccination au sein de sa population, affiche par comparaison un taux de mortalité de 0,12%, selon les chiffres officiels.

À VOIR AUSSI - Covid-19: l'OMS «profondément préoccupée» des ravages en Corée du Nord se dit prête à aider

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Le Figaro

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Le ministre de l'Économie du Brésil, Paulo Guedes, a affirmé que la France était en train de devenir «insignifiante», menaçant de se détourner du marché français si Paris ne cessait pas ses critiques sur la déforestation en Amazonie. «Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a-t-il lancé mardi à Brasilia, lors d'un congrès de chefs d'entreprise du secteur de la restauration dont des extraits filmés ont commencé à être diffusés dans la presse brésilienne mercredi.

Paulo Guedes, ministre-clef du gouvernement du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, a également mis sur le même plan l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en 2019, et ceux qui ravagent la forêt amazonienne. «Un jour, un ministre français m'a dit: “Vous êtes en train de brûler la forêt”. Je lui ai répondu : “Et vous, vous avez brûlé Notre-Dame”», a-t-il raconté, sans préciser de quel ministre il parlait.

À lire aussiBrésil : la Banque centrale relève son taux directeur de 0,5 point, à 13,75%

«Ce sont des accusations futiles ! Vous n'avez pas brûlé Notre-Dame, mais vous n'avez pas réussi à empêcher le petit pâté de maison (où se trouve la cathédrale) de prendre feu. Chez nous, (la forêt amazonienne) est plus grande que l'Europe et vous nous critiquez», a-t-il ajouté. «Après, j'ai donné un autre exemple (au ministre) : “nos échanges commerciaux avec vous (la France) s'élevaient à 2 milliards de dollars en 2000, autant que la Chine. Aujourd'hui, c'est 7 milliards avec vous et 120 milliards avec la Chine. Vous devenez insignifiants pour nous”».

L'accord commercial entre l'UE et le Mercosur au centre des débats

Dans son discours mardi, Paulo Guedes a critiqué le fait que le président français Emmanuel Macron soit opposé à la ratification de l'accord commercial entre l'Union Européenne et le Mercosur (qui réunit Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), doutant de l'engagement du Brésil à défendre l'environnement, face à l'avancée de la déforestation et des incendies en Amazonie. «Ou la France nous ouvre son marché, à nous et au Mercosur, ou elle deviendra insignifiante pour nous et on ira voir ailleurs», a-t-il insisté.

En septembre 2019, Jair Bolsonaro et Emmanuel Macron ont eu de nombreuses passe d'armes au sujet des feux de forêt en Amazonie, le président brésilien accusant son homologue français de menacer la «souveraineté» du Brésil en critiquant sa politique environnementale. Paulo Guedes lui-même avait jeté de l'huile sur le feu, déclarant à l'époque que la Première dame Brigitte Macron était «vraiment moche».

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Le Figaro

La Méditerranée en surchauffe nous promet des tempêtes à l’automne

Vincent Bordenave

DÉCRYPTAGE - La rencontre de l’air chaud évaporé de l’eau et de l’air froid de l’atmosphère favorise les phénomènes violents.

Même pour les plus frileux, la baignade est particulièrement facile cet été sur les côtes méditerranéennes. Et pour cause, la température de l’eau dépasse de 5 °C les normales de saison, et avoisine les 30 °C sur toute la partie occidentale du bassin. «Cette situation exceptionnelle est liée à la concomitance de deux facteurs, explique Caroline Jane Muller, chercheuse CNRS en détachement à l’Institut des sciences et des technologies d’Autriche. Nous vivons un été particulièrement chaud et sec. À cette chaleur exceptionnelle s’ajoute une absence totale de vent. La mer n’est pas du tout brassée et accumule la chaleur.»

Les eaux de surface ont commencé à chauffer, puis la chaleur a gagné toute la colonne d’eau. Et cela va continuer: «Les canicules marines connaissent une inertie bien plus forte que les vagues de chaleur terrestres, continue la scientifique. Elles durent ainsi très longtemps. Dans le cas présent, il n’y a aucune raison de voir diminuer la température de l’eau avant la fin de l’été.»

À lire aussiVagues de chaleur: quelles conséquences sur la santé, l’agriculture, l’eau, l’énergie... et l’économie?

Une aubaine pour les vacanciers de fin d’été, mais qui a des conséquences sur toute faune et la flore locale… et qui pourrait également en avoir sur la météo du début d’automne. Quand les températures deviennent un peu moins élevées, l’air chaud et humide qui stagne à la surface de l’eau remonte dans l’atmosphère, l’air chaud étant plus léger que l’air froid. Cela crée une instabilité et favorise la formation de nuages, de pluies violentes et d’orages. «Il s’agit d’un phénomène météo assez classique de chaque fin d’été, détaille la scientifique. On a l’habitude de voir des orages plus ou moins violents au mois de septembre dans le sud de la France, c’est le cas avec les épisodes cévenols. On compte ainsi habituellement une dizaine de tempêtes par an en Méditerranée. Mais plus l’eau est chaude, plus ce type d’épisode risque d’être violent. Et dans de très rare cas, d’amener la formation de “medicanes”.» Un «medicane», contraction des mots Méditerranée et hurricane (tornade en anglais), est un ouragan méditerranéen qui, dans son comportement, peut se comparer aux ouragans tropicaux. «La différence est que le cœur des tempêtes tropicales est chaud, quand celui des medicanes est froid», détaille Caroline Jane Muller.

On peut déjà prévoir, si ce n’est des medicanes, des épisodes pluvieux particulièrement dangereux à la rentrée

Deux phénomènes concomitants sont nécessaires à la formation des ouragans en Méditerranée. L’eau doit être particulièrement chaude, et le courant d’air chaud rencontrer un courant d’air froid. «Il est encore trop tôt pour prévoir si un tel phénomène va se produire à la rentrée, note la scientifique. Mais le risque est très élevé cette année. Car d’un point de vue physique, l’énergie de ces tempêtes est liée à l’évaporation à la surface de la mer. Plus l’eau est chaude, plus cette énergie est élevée. On peut donc déjà prévoir, si ce n’est des medicanes, des épisodes pluvieux particulièrement dangereux.»

Risque d’ouragan

Le risque est d’autant plus élevé que le phénomène n’a pas besoin d’une longue vague de froid exceptionnelle pour subvenir. Un événement froid localisé et court dans le temps peut suffire à déclencher un tel ouragan. «Heureusement, nous avons les outils pour prévoir de tels événements à plus de quinze jours, continue Caroline Jane Muller. On surveille les mouvements de masse d’air froid et on arrive à mesurer le risque. Mais il y a un enjeu important à intégrer ce potentiel danger qui devient de plus en plus fort avec le changement climatique.»

À lire aussiRéchauffement climatique: inquiétude en haute montagne avant la fin de l’été

Selon les projections du Giec, le groupe international d’experts sur le climat, les canicules deviendront plus fréquentes et intenses d’ici 2050. Elles augmenteront en durée et l’eau chauffera en continu de juin à septembre. «On ne peut pas empêcher la formation de tempête ou de medicane, prévient la chercheuse. Mais on peut commencer à s’adapter à leur présence régulière en modifiant et en sécurisant nos infrastructures.»

À VOIR AUSSI - En Méditerranée, une ONG évalue l’impact des futures éoliennes sur la biodiversité

Et si Homo habilis n’était pas un homme?

DÉCRYPTAGE - Selon de nouvelles analyses, des spécimens d’Afrique du Sud seraient en réalité des australopithèques.

Sur la Seine, opération béluga à haut risque

REPORTAGE - L'opération d'extraction, qui mobilise des dizaines de personnes, a débuté ce mardi peu avant 22 heures.

Le béluga est mort lors de son transfert vers Ouistreham

Prisonnier depuis une semaine dans une écluse de la Seine, le cétacé était très affaibli. Suite à la dégradation de son état, les soignants ont décidé de l'euthanasier après un long voyage vers la ville portuaire.

Regarder la vidéo
Le Figaro

La météo du jeudi 11 août : la canicule s'étend vers le bassin parisien

Le Figaro

90% du territoire français est toujours touché par de fortes chaleurs ce jeudi avec des risques extrêmes d'incendie dans l'Ouest et des températures pouvant monter jusqu'à 39°C.

La canicule s'étend, entre le Sud-Ouest et le Val-de-Loire ainsi que dans le bassin parisien, tandis que le reste du pays fait face à de fortes chaleurs selon La Chaîne Météo*. La bise présente dans le Sud-Ouest accentue le risque de départ de feu dans la région. Quelques orages peuvent éclater entre les Alpes-du-Sud et la Montagne Corse. 25 départements sont en alerte orange canicule dans le Sud-Ouest.

À lire aussiCanicule : les 41 fontaines de Pernes-les-Fontaines sont à sec

La météo par région :

De la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine, en passant par les Pays de la Loire, le soleil brille du matin au soir avec de très fortes chaleurs généralisées. Un vent léger autour de 25 à 30 km/h entre la Bretagne et les Charentes accentue le risque de départ de feu. Les températures minimales sont en moyenne comprises entre 17 et 22°C et les maximales 30 à 39°C.

Une chaleur écrasante sévit en Centre-Val de Loire dans les Hauts-de-France, en Normandie et en Île-de-France. Les températures maximales sont comprises entre 30 et 34°C.

Une journée très ensoleillée et très chaude est attendue en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand Est. La nuit très douce laisse place à des températures qui s'envolent rapidement l'après-midi. Les températures minimales affichent 15 à 20°C et les maximales 30 à 34°C.

De l'Auvergne-Rhône-Alpes à la Corse, en passant par PACA, le beau temps domine malgré quelques risques d'orage entre le Mercantour et la Montagne Corse. La vallée du Rhône est marquée par de fortes chaleurs tandis que le vent du Sud tempère sur le littoral. Les températures maximales sont comprises entre 29 et 37°C.

En Occitanie, la fournaise se poursuit avec néanmoins un vent marin qui limite les températures de l'après-midi. Les maximales peuvent atteindre 39°C des côtes Languedocienne au midi Toulousain.

*La Chaîne météo est une propriété du Figaro.

À VOIR AUSSI - Incendie en Gironde: le feu en progression, 6 200 ha ont déjà brûlés, selon la préfecture

La météo du dimanche 7 août : la chaleur se maintient au Sud, le Nord se rafraîchit

Les conditions météo s'annoncent toujours chaudes au Sud tandis que le nord du pays est rafraîchi par un vent venu de Nord-Est. Le risque orageux se maintient l'après-midi en montagne.

La météo du lundi 8 août : grand soleil et fortes chaleurs attendus sur tout le pays

Après un premier week-end d'août particulièrement chaud au sud du pays, la chaleur s'accentue sur tout le territoire.

Canicule : tout ce qu'il faut savoir sur la nouvelle vague de chaleur prévue en France dès ce lundi, jusqu'au 15 août

FOCUS - Une quatrième vague de chaleur doit gagner le pays à partir de ce lundi et s'imposer sur tout le territoire jusqu'au week-end suivant, aggravant encore la sécheresse et le risque de départ de feux.

Le Figaro

Les cinq traits communs à tous les pervers narcissiques

PSYCHOLOGIE - Il est des caractéristiques que l'on retrouve, toujours, dans les mécanismes de l'emprise. Portrait-robot de ces prédateurs manipulateurs, pour les repérer et s'en défaire.

«Les cinq traits communs à tous les pervers narcissiques» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

«C'est un pervers narcissique, va-t’en !» Qui n'a jamais entendu ce terme, utilisé à tort et à travers, pour désigner à peu près n'importe quel type de comportement malsain ? Les caractéristiques de la perversion narcissique sont pourtant toutes particulières. Ce n'est pas une maladie mentale, mais «une série de mécanismes de défense mis en place par quelqu'un qui vit ce que l'on appelle une angoisse de dissociation», introduit le psychanalyste et psychothérapeute Jean-Charles Bouchoux, auteur de Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?*.

À lire aussiComment repérer les «pervers narcissiques» et s’en protéger

En clair, la personne a peur de tomber dans la psychose parce qu'elle se rend compte qu'elle a une part sombre en elle. Elle projette alors son mal-être sur l'autre, de façon systématique, pour combler cette faille narcissique. Elle a souvent subi un traumatisme ou souffre d'une grande peur de l'abandon, une angoisse commune à la victime et qui explique, en partie, qu'elle reste dans la relation. Comment savoir si l'on est piégé dans une histoire perverse ? Focus sur cinq grands traits typiques du profil.

Il instaure une fusion

La plupart du temps, le pervers narcissique a une cible en particulier, il n'adopte pas sa conduite avec tout son entourage. La relation qu'il entretient peut être amoureuse, filiale ou professionnelle. Il fait en sorte de tout connaître de l'autre et met en place un lien fusionnel, à cause duquel la personne devient dépendante affectivement.

Il accuse

Au quotidien, le pervers narcissique reproche à l'autre d'avoir des défauts qu'il craint d'avoir en lui. Plutôt que d'affronter la peur d'avoir certains mauvais côtés, il les plaque sur l'autre. Ainsi, lui est forcément dans un comportement légitime, quand l'autre est systématiquement en tort.

À lire aussiPervers narcissiques: «Quand on n’a pas de repères, c’est souvent la mauvaise personne qui arrive en premier»

Prenons l'exemple d'un couple assis à la terrasse d'un café, «le pervers voit passer une personne qu'il trouve jolie. La pensée qui lui vient alors est : “Si je ressens cela, il/elle peut le ressentir aussi et peut donc me tromper”. Sans que rien ne se soit passé, il va donc dire au partenaire : “Je ne peux pas te faire confiance”», illustre Jean-Charles Bouchoux. La victime est ainsi perpétuellement condamnée pour une trahison qu'elle n'a pas commise.

Le déni

C'est un des mécanismes essentiels à la perversion narcissique. Le pervers n'a absolument pas conscience de l'être, «et passe son temps à être dans le refus pur et simple de la réalité», précise le psychanalyste. Dans le cas d'une dispute, par exemple, «la personne perverse est violente verbalement. Après coup, le (la) partenaire lui reproche d'avoir agi de cette manière. Plutôt que de reconnaître son tort, le pervers narcissique va dévaluer la réalité que l'autre a vécue, et répondre que cela ne voulait rien dire, qu'il ne le pensait pas, que ce n'est pas de sa faute, ou encore que l'autre l'a bien cherché, que s'il n'avait pas fait ça, il n'aurait pas dit ça… et ce pour chaque altercation.» La violence vient de lui, mais le coupable, c'est l'autre.

Il nourrit la promesse d'une vie merveilleuse

Avec ce type de profil, le début de l'union est idyllique. Le pervers narcissique nourrit immédiatement la promesse d'une vie future à deux, de grands projets, d'un beau mariage, d'enfants... Ce récit crée un fantasme chez la victime, le rêve de vivre quelque chose de magnifique. Seulement, la promesse, totalement prématurée, ne se réalise pas.

À lire aussiCouple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Voici d'ailleurs pourquoi les victimes restent, malgré les dysfonctionnements. «On peut faire le deuil de quelque chose qui a existé, s'en détacher, mais faire le deuil de quelque chose de fantasmé, que l'on espère voir se concrétiser, est beaucoup plus difficile. On pourrait comparer cela à une forme d'addiction : on attend d'une drogue qu'elle nous fasse vivre un moment extraordinaire, mais ce n'est jamais à la hauteur de ce que l'on espère, donc on en reprend pour tenter de l'atteindre. Si cette drogue nous apportait immédiatement ce qu'on attendait d'elle, le problème serait résolu et on passerait à autre chose», illustre le spécialiste. Dans le cas du pervers narcissique, la victime reste parce qu'elle est tenue par le rêve.

Le pervers narcissique isole son partenaire

Ce mécanisme est systématique. Le pervers isole, car il ne faut pas qu'un tiers puisse venir mettre son grain de sel. Si un regard extérieur est posé, sa stratégie pourrait être mise en défaut. La plupart du temps, la démarche commence par des réflexions telles que «je n'aime pas les membres de ta famille, ils m'agacent, regardent ce qu'ils m'ont dit, eux ne m'aiment pas…» Ainsi, le pervers divise pour mieux régner, sa victime doit être de «son côté».

À lire aussiAnne Parillaud: «Mon livre est une plongée dans la mécanique psychique d'un pervers narcissique et de sa victime»

L'autre option, encore plus compliquée à dénouer selon le psychanalyste, consiste à séduire l'entourage, au point de voir ce dernier se rallier à sa cause. C'est l'une des raisons qui font que la victime reste : son univers tout entier tourne autour de la relation.

Cet article vous est proposé par Madame Figaro

*Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?, de Jean-Charles Bouchoux, (Ed. Eyrolles), 2009.

À VOIR AUSSI - Psychologie: faut-il croire à l'invisible ?

Et si Homo habilis n’était pas un homme?

DÉCRYPTAGE - Selon de nouvelles analyses, des spécimens d’Afrique du Sud seraient en réalité des australopithèques.

Sur la Seine, opération béluga à haut risque

REPORTAGE - L'opération d'extraction, qui mobilise des dizaines de personnes, a débuté ce mardi peu avant 22 heures.

Quand la science s’est trompée: des canaux par dizaines construits par les Martiens

DANS LE GRENIER DE LA SCIENCE (6/6) - De la vie sur Mars? Oui, et même une civilisation très avancée, ont longtemps pensé des astronomes ayant vu des structures rectilignes à la surface de la planète rouge.

Le Figaro

Sophie Le Saint, joker de l'info sur France 3 : « Les records d'audience prouvent que le public est au rendez-vous l'été »

Cécile Brelot

INTERVIEW – La journaliste a remplacé Catherine Matausch jusqu'au 7 août aux éditions du week-end de France 3. L'ancienne titulaire de « Télématin » se confie sur le rôle qu'elle incarne depuis près de quinze ans.

« Merci pour votre fidélité tout au long de ces week-ends passés à vos côtés », concluait Sophie Le Saint lors de son dernier journal télévisé de l'été 2022, dimanche 7 août. Après cinq semaines aux commandes des éditions du week-end, comprenant le « 12/13 » et le « 19/20 », la joker de France 3 laisse sa place à Catherine Matausch. Une saison estivale récompensée de la meilleure part d'audiences pour l'édition nationale. Score non survenu depuis 2015. La journaliste est une habituée de l'information.

À lire aussiSolenn Riou, joker cet été sur LCI et titulaire à la rentrée : «Je n'avais pas pour ambition de devenir présentatrice, du moins pas si tôt !»

À VOIR AUSSI - Gilles Bouleau est l'invité du Buzz TV

Dès 1998, « ce bébé de France 2 » comme elle aime se qualifier, a fait ses armes pendant vingt-deux ans à la présentation des JTs de « Télématin ». En parallèle, la présentatrice était la remplaçante permanente d'Élise Lucet au « 13 Heures ». Aujourd'hui, Sophie Le Saint se consacre exclusivement à son rôle de joker de France 3. Dès le 29 août prochain, elle remplacera au « 12/13 » Émilie Tran Nguyen, en congés maternité. Dans la continuité de notre série de l'été, Sophie Le Saint partage sa vision, ses souvenirs et les enjeux du rôle de joker qu'elle prend très à cœur.

LE FIGARO. – Comment s'est passé votre été au JT ? Sophie LE SAINT. - Très bien. L'ambiance d'une rédaction est particulière en été, plus familiale. Les équipes sont réduites, donc à taille humaine. Le travail en est d'autant plus agréable. On pourrait aussi penser qu'en cette période de vacances, les téléspectateurs délaissent l'actualité, mais les audiences nous prouvent le contraire. La semaine dernière, France 3 a eu ses meilleurs scores depuis 2015 pour le « 19/20 » semaine et week-end. Notre travail est récompensé. Le public est au rendez-vous.

Que révèle ce record d'audience ? France 3 propose des journaux de proximité. Nos éditions font la part belle à nos régions. Cet été, nous avons lancé la série « Les vacances près chez vous », qui propose des alternatives économiques pour partir. Avec un faible budget d'essence par exemple. Le pouvoir d'achat est la préoccupation principale des Français, nos sujets tentent de répondre au mieux à leurs attentes. La proximité est une autre de nos richesses éditoriales. En vacances, à l'heure de l'apéritif vers 19h30, les Français se disent qu'ils vont redécouvrir leur pays et ses régions.

En vacances, à l'heure de l'apéritif vers 19h30, les Français se disent qu'ils vont redécouvrir leur pays et ses régions.

Au-delà des imprévus, les actualités restent-elles denses l'été ?Totalement. Les rédacteurs s'inquiétaient que nous manquions d'actualités le week-end au cours de ces cinq semaines d'été. On peut avoir une sensation de calme. Que les incendies sont derrière nous, par exemple. Samedi dernier, d'autres feux démarraient en Isère. Le calme n'est qu'une brève illusion.

Quelle est votre organisation pour présenter quatre éditions le week-end ? Nos réunions commencent le mercredi, même si le lundi et le mardi, jours de repos, tout le monde garde un œil aussi bien sur la presse nationale que régionale. Le jeudi, nous avons une conférence de préparation, au cours de laquelle nous regardons les sujets dont nous disposons. Ceux déjà tournés, parmi lesquels nous faisons, pour ainsi dire, notre marché en fonction des actualités. Puis, le jeudi après-midi, les chefs de service proposent sujets et reportages à réaliser. D'ici au vendredi notre conducteur est établi. Et nous pouvons rentrer dans le vif du sujet.

« Je ne suis pas certaine que le rythme intense d'une chaîne info me convienne. »

Y a-t-il une différence entre le rôle de joker et de titulaire ?Je ne fais aucune différence. J'ai été titulaire pendant 22 ans et parallèlement joker d'Élise Lucet au «13 Heures» de France 2. Je ressens la même responsabilité. Mais n'oublions pas que présenter un JT est un travail... d'équipe. Beaucoup de personnes sont à mes côtés. De nos reporters sur le terrain aux rédacteurs en chef.

Quel souvenir gardez-vous de votre première fois à ce poste ?Mon premier remplacement était celui d'Élise Lucet au 13 Heures. Cela s'est passé il y a si longtemps, que je ne me souviens plus exactement... Je garde cependant un souvenir très net d'un week-end où j'ai remplacé au pied levé Laurent Delahousse. Le « 20 Heures » est la grand-messe, je ressentais vraiment une énorme pression sur mes épaules. Cinq minutes avant ce direct, William Leymergie m'a appelée pour me dire : « Voilà, je suis installé, je te regarde... C'est exactement la même chose que pour les JTs de '' Télématin,' alors tout va bien !». Et tout s'est bien passé. Je n'oublierai jamais ce moment. Je suis reconnaissante qu'on m'ait confié de grandes éditions comme celle-ci.

À lire aussiWilliam Leymergie, tout-terrain

Un joker peut-il ajouter une touche personnelle à ses journaux télévisés ?Chacun à sa personnalité et la fait transparaître à l'antenne, on ne peut pas tricher. Dans la vie, je suis quelqu'un de très empathique et cela doit se ressentir dans mes lancements et ma façon d'être à l'écran. On me le dit, d'ailleurs. Hier encore, dans le train, un monsieur m'a dit qu'il appréciait vraiment mon sourire et ma bienveillance. C'est très mignon.

Échangez-vous avec Catherine Matausch, titulaire que vous remplacez ?Cet été, pas du tout ! Je remplace régulièrement Catherine depuis maintenant un an et demi. Avec la rédaction, nous voulions vraiment qu'elle profite pleinement de ses vacances. Au début, nous échangions beaucoup. Je suis un pur bébé de France 2, après 22 ans sur « Télématin » et les remplacements d'Élise Lucet au « 13 Heures », j'avais besoin de ses conseils. Pour moi, elle est la pro des pros sur France 3. À présent, je la laisse se reposer.

À lire aussiFrance 3 : les JT nationaux disparaissent

Avez-vous d'autres projets après cet été ?Je quitte la tranche « 14/17h » de France Info. La direction m'a demandé d'assurer les remplacements sur France 3, que ce soit en semaine ou en week-end. Je reviendrai à l'antenne dès le 29 août prochain pour remplacer au « 12/13 » Émilie Tran Nguyen, encore en congés maternité. Il est vrai qu'après trois ans, je ne suis pas certaine que le rythme intense d'une chaîne info me convienne. J'ai beaucoup appris mais la cadence est difficile. La saison prochaine, je me concentre donc à 100% sur mon rôle de joker de la Trois. En parallèle, j'ai plein d'idées. Vous savez, au départ, je souhaitais être critique de cinéma. J'adore la culture et, même s'il y a de moins en moins d'émissions dédiées, c'est quelque chose que je n'ai pas encore fait ! Alors pourquoi pas ? Ce serait formidable ! Une chose est sûre, je ne bougerai pas du service public, j'y suis très attachée.

Du rouge d'Espelette au vert de la Soule, «Échappées belles» aux couleurs du Pays basque

CRITIQUE - Ce magazine plutôt réussi met l'accent sur les spécificités de cette région qui a su conserver son mystère. À voir samedi 6 août à 20h55 sur France 5.

Mort du journaliste Emmanuel Faux : vive émotion chez Robert Namias, Denis Brogniart ou François Baroin

Les hommages se sont multipliés depuis l'annonce du décès de cette voix emblématique d'Europe 1, fils de Gisèle Halimi.

Sur RMC Découverte, plongée dans les coulisses du parc saisonnier le plus visité au monde

La chaîne balade ses caméras au cœur d'Europa-Park, qui cultive sa différence depuis 1975 entre tradition familiale et perpétuelle innovation.

Le Figaro

Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?

Tiphaine Honnet

NOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.

«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?

À lire aussi » Mon couple est mort à la minute où mon enfant est né: des parents racontent

Un seuil de tolérance en déclin

Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»

Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»

La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive

Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).

Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.

Poison insidieux

Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido,on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.

À lire aussi » En couple, doit-on aussi être meilleurs amis ?

Enfants et achat immobilier

Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.

Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer

Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.

Tout redéfinir avec un regard extérieur

Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»

Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»

La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre

Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»

(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.

À VOIR AUSSI - Julia de Funès: « Le poncif "être bien avec soi-même pour être bien avec les autres" doit être inversé »

Incendie en Gironde : l'autoroute A63 partiellement fermée

«Cette fermeture est nécessaire car les fumées ont poussé vers l'A63, cela pose des problèmes de visibilité», a déclaré le préfet délégué à la sécurité de Gironde.

Regarder la vidéo

«Enfin, je vais passer à autre chose»: ces Français qui changent de nom de famille

TÉMOIGNAGES - Une récente loi permet de modifier facilement son patronyme. Une bénédiction pour ceux qui ne l’assument plus.

«Chez nous, un traître collabo on lui met douze balles dans la tête» : florilège des propos tenus par l'imam marocain Hassan Iquioussen

En instance d'expulsion du territoire français, «ce prédicateur tient depuis des années un discours haineux à l'encontre des valeurs de la France», a justifié le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le Figaro

Dans les tranchées ukrainiennes, en attendant l’offensive vers Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La routine de la guerre s’est installée sur ce front que l’artillerie russe pilonne régulièrement.

L’Ukraine se prépare à la «bataille du Sud»

REPORTAGE - Le ministre de la Défense promet une contre-offensive en vue de libérer la ville de Kherson.

À Inhoulka, la maire courage a tenu bon face à l’occupant russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que la guerre fait rage depuis plus de cinq mois en Ukraine, le village d’Inhoulka a connu une occupation fulgurante par des milliers de soldats russes pendant dix jours, au début du conflit, en mars.

En Ukraine, la résistance en exil du bataillon biélorusse: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des opposants au régime de Minsk combattent aux côtés des forces ukrainiennes, et se disent prêts à rentrer au pays «les armes à la main».

En Ukraine, la hausse fulgurante du nombre d’amputés

REPORTAGE - Les cliniques spécialisées dans les prothèses font face à un afflux de demandes depuis le début de la guerre, il y a plus de cinq mois.

Après des mois d’arrêt, le port d’Odessa revit: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Grâce à un accord avec Moscou, Kiev espère exporter à nouveau ses céréales par la mer Noire.

Dans la région de Donetsk, la colère et le désespoir des civils pris dans une guerre interminable: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la nuit de samedi, Volodymyr Zelensky a annoncé l’évacuation obligatoire des civils de la région de Donetsk.

Près de l’Ukraine, ces villes russes rattrapées par la réalité du conflit: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Belgorod et Koursk, frappées par des bombardements sporadiques des forces armées ukrainiennes, apportent un soutien mitigé à «l’opération spéciale» de Vladimir Poutine.

Au cimetière de Dnipro, les croix, les pleurs et les silences fichés dans la terre ukrainienne racontent la dureté de la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Au centre de l’Ukraine, le cimetière militaire de Krasnopilske est la dernière demeure des soldats originaires de la ville et de ceux qui n’ont pu être inhumés chez eux.

Autour de Kherson, la contre-offensive à petits pas de l’armée ukrainienne : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les forces de Kiev avancent méthodiquement en direction de cette ville tenue par les Russes.

Sur le front, ces Ukrainiens qui font la guerre avec leurs drones: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ils ont rejoint le Corps des volontaires ukrainiens et surveillent les déplacements de l’ennemi sur les lignes au sud de leur pays.

Dans le sud de l’Ukraine, une curieuse vie sous la férule russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Melitopol, qui comptait 150.000 habitants avant le 24 février, le passage à l’heure russe est déjà bien avancé. Malgré un certain ressentiment sudiste envers Kiev, l’enthousiasme pour cette nouvelle situation est difficile à mesurer.

Dans le Donbass, ces villes fantômes «libérées» par Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Avec la prise de Lissitchansk, la Russie contrôle la totalité de la région de Louhansk, dévastée et vidée de sa population.

La vie entre parenthèses des habitants demeurés à Donetsk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville sinistrée, vidée de ses jeunes hommes, où les souvenirs des fêtes de l’euro 2012 semblent dater d’une éternité, la population se résigne à accepter son sort.

Triste été sur les plages minées d’Odessa: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La ville de la mer Noire qui, habituellement, en cette période, regorgeait de touristes est régulièrement frappée par des missiles russes.

De Tchernobyl à Odessa, neuf journées à travers l'Ukraine en guerre

REPORTAGE - Les Ukrainiens sont entrés dans leur sixième mois d'une guerre dont ils savent qu'elle sera longue. Nous avons sillonné le pays sur près de 2000 kilomètres pour mieux comprendre comment ce peuple, longtemps russophone, s'est détaché à jamais de son puissant voisin.

Sur la ligne de front, les petits paysans du Donbass résistent: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Leur attachement à leurs lopins et à leurs bêtes est viscéral, et les Russes ne les feront pas bouger.

Ukraine: notre reportage exclusif au cœur du commandement militaire de l'Otan

EXCLUSIF - En «état de mort cérébrale» en 2019, selon les mots d'Emmanuel Macron, l'Otan est aujourd'hui en ébullition. Renforcée par la guerre en Ukraine et entraînée par le contexte extraordinaire d'une crise inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Alliance est sortie du coma. Plongée exclusive à Bruxelles et à Maisières dans les coulisses de la diplomatie et du commandement militaire otanien.

À Kiev, une ONG enseigne aux soldats le droit de la guerre

REPORTAGE - Depuis le début de l’invasion russe, elle multiplie les formations pour les Ukrainiens ayant pris les armes, notamment les groupes de volontaires et la défense territoriale.

À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.

Dans le Donbass, les nouvelles du front indiffèrent les irréductibles retraités: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les habitants qui n’ont pas fui sont plus inquiets de la crise économique que des combats qui se rapprochent.

En Ukraine, l’agonie de l’hôpital de Zolotchiv, sans cesse bombardé: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - À 30 km de Kharkiv, il ne reste plus que cinq médecins pour recevoir les blessés du front dans des bâtiments dévastés.

À «Petite Catherine», les habitants tiraillés entre leur russophilie et leur aversion pour la guerre de Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Originellement tourné vers Moscou, ce village ukrainien de 3000 âmes, dont le nom fait référence à l’impératrice de Russie Catherine II, a été pris à revers par cette guerre d’agression.

En Ukraine, la vie harassante des soutiers de la nouvelle route du blé: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Pour déjouer le blocus russe de la mer Noire, des chauffeurs routiers, devenus petits soldats de l’économie, sillonnent sans relâche le pays pour exporter des centaines de tonnes de céréales qui nourriront le monde entier.

À Krementchouk, les habitants traumatisés par les frappes russes témoignent

REPORTAGE - L’envoyé spécial du Figaro a pu confirmer sur place qu‘un missile avait bien détruit lundi un centre commercial, et non un dépôt d’armes comme le prétend la Russie, faisant au moins 18 morts et 59 blessés.

Avec une unité de reconnaissance de l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans la campagne du sud de l’Ukraine, ces vétérans du Donbass s’approchent au plus près des lignes ennemies.

Ukraine: après des semaines d'accalmie, Kiev à nouveau meurtrie par des frappes

REPORTAGE - Un député ukrainien a évoqué 14 missiles sur la capitale et sa région tôt dimanche matin, touchant un complexe résidentiel proche du centre-ville.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine: à Mykolaïv, l’urgence de la guerre prend le pas sur les délibérations de Bruxelles

REPORTAGE - «Le moment historique» tant vanté par le président du Conseil, Charles Michel, ne rencontre que peu d’écho à proximité de la ligne de front.

À Kherson, les Ukrainiens vivent le cauchemar éveillé de l’occupation russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans la ville, la première à être tombée aux mains de l’armée russe depuis le début de la guerre, le rouble est devenu la monnaie courante.

Près de Kherson, les Russes ont commis vols, viols et tortures: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Les habitants des villages tout juste libérés par l’armée ukrainienne dans le sud du pays racontent ce qu’ils ont enduré et comment ils ont tenté de résister aux soldats russes.

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Le Figaro

Dans les tranchées ukrainiennes, en attendant l’offensive vers Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Tanguy Berthemet

REPORTAGE - La routine de la guerre s’est installée sur ce front que l’artillerie russe pilonne régulièrement.

Envoyé spécial entre Mykolaïv et Kherson

La nuit a été calme pour la première fois depuis des mois. L’artillerie russe est restée muette. Mais personne n’en tire la moindre conclusion. «Ils recommenceront bien assez tôt», philosophe Vassili. Le visage du soldat, marqué par les ans, le soleil et une vie qui n’a sans doute jamais été facile, se plisse d’un sourire. Derrière lui, le mur de terre de la casemate s’effrite sans qu’il y prête attention.

À lire aussiÀ Inhoulka, la maire courage a tenu bon face à l’occupant russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Devant, une tranchée file le long d’une haie de peupliers, puis s’avance dans un champ sec. Régulièrement dans ce petit boyau, qui fait inévitablement ressurgir les images du front de 1916, des hommes patientent. Dans ce coin de campagne, quelque part entre Mykolaïv et Kherson, la ville voisine distante d’une quarantaine de kilomètres et sous occupation russe depuis le début mars, l’unité de cette brigade d’infanterie motorisée fait la guerre.

La plaine est parfaitement plate, et vide jusqu’aux premières lignes russes. Seules quelques positions avancées, isolées et discrètes, les protègent. «Les Russes sont par-là entre deux et quatre kilomètres», explique le capitaine «Python». Mâchoire carrée, l’œil bleu, l’officier qui commande la position ressemble à un modèle d’affiche de propagande pour le recrutement. À l’aube, des patrouilles d’éclaireurs se sont glissées dans les rares fourrés pour aller observer les mouvements d’éventuels ennemis et tenter d’établir l’état des défenses russes. «Ils ont amené beaucoup de renforts ces derniers temps. Nos renseignements nous le disent», affirme le capitaine.

Parfois, le bruit d’une fusillade se fait entendre, signe d’un accrochage entre patrouilles. Ça s’arrête vite. «Les Russes s’en vont», veut croire Vassili. «C’est rare. En fait, ici la guerre est essentiellement pour l’instant un duel d’artillerie», tempère Python. Un jeu du chat et de la souris entre les pièces ukrainiennes, pour la plupart fournies par un pays de l’Otan, plus rapides et à la portée supérieure, et celles de l’armée russe, plus anciennes mais nettement plus nombreuses et mieux approvisionnées. «Ils ont surtout des 122 et des 155 mm et s’en servent beaucoup», continuent l’officier.

Ces canons modernes ont changé la donne ici. Ils nous permettent de tirer plus loin, de casser la chaîne logistique russe

Brusquement, un lourd claquement se fait entendre. Puis un second. «Un Krab!, dit Vassili en expert. Ça ne va pas tarder à tomber.» Quelques minutes plus tard, la réaction de l’artillerie russe soulève quatre grosses gerbes de terre noire, à quelques centaines de mètres, là ou peu avant se trouvait le canon Krab ukrainien. Presque dans la foulée, une nouvelle salve s’abat dans un grand fracas mat, une centaine de mètres devant la position de la brigade. Le silence revient, comme si rien ne s’était passé. «C’est toujours comme ça avec les Russes. Ils tirent n’importent où», s’agace Youri, dit «Kroz», un paysan souriant qui s’est mué en soldat dès le 25 février.

Le Krab est resté invisible. Ces obusiers automoteurs de 155 mm, curieux mélanges de technologies coréenne et britannique fabriqués en Pologne, ont été offerts par ce pays. Depuis, certains d’entre eux rôdent, discrets, dans les alentours de Mykolaïv. Ils appuient les vieilles pièces soviétiques qui équipent l’armée ukrainienne. «Ces canons modernes ont changé la donne ici. Ils nous permettent de tirer plus loin, de casser la chaîne logistique russe. Cette nuit nous avons ainsi pu de nouveau attaquer les ponts au-dessus du Dniepr qui relient Kherson à l’arrière. C’est pour ça que la nuit a été calme. Les Russes n’avaient sans doute plus de munitions», assène le capitaine Python.

À lire aussiÀ Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

L’homme s’est installé dans son PC, une caravane antique qui a été enterrée dans une tranchée et cachée par un filet verdâtre. Un lit, étrangement couvert d’un drap d’enfant aux couleurs du film d’animation Cars, un tas de casques, de gilets pare-balles et une table où sont soigneusement rangés des pots de Nescafé, du thé et une bouilloire sous un dessin d’enfant accroché au mur. Tout y sent la routine de la guerre. L’officier en profite pour glisser le couplet sur l’aide. «Le soutien de l’Ouest est précieux, indispensable car sans cela nous ne pourrions rester. Mais il nous faut plus d’armes encore, et plus de munitions. Nous défendons toute l’Europe», entonne-t-il.

Le premier objectif de ce front est de reprendre Kherson, cité stratégique dont la chute sans le moindre coup de feu, début mars, reste une plaie pour les Ukrainiens. L’offensive contre la ville est régulièrement annoncée par Kiev. Mais elle se fait attendre. Pour l’officier, «l’heure viendra. On ne se sait pas quand, mais elle viendra. On est prêt».

Lassitude

Déjà, du terrain a été repris. La position de la brigade a été reconquise mi-juin. «Nous avons placé intelligemment notre artillerie et nous les avons obligés à partir», détaille «André». Ce capitaine buriné, qui a bien dépassé l’âge de la retraite, a rempilé peu avant la guerre. «Il le fallait.» Caserné près de la Crimée, il était là le 24 février. «Les Russes nous ont bombardés avec tout ce qu’ils avaient. Des Grads, des obus, des missiles…», se souvient l’officier. Il a reculé jusqu’à Mykolaïv. Depuis, il attend de repartir en avant.

Dans la tranchée aussi les hommes attendent sans savoir trop quoi. La lassitude gagne même si on ne le reconnaît pas. «Non, rien ne nous ennuie. Nous sommes là pour défendre notre pays. Nous n’en avons qu’un», réplique «Jobra», un ancien ouvrier «qui n’y connaissait rien aux armes avant», en déployant les lunettes de vision nocturne offertes pas sa famille. Pour casser les journées, on se raconte en boucle les histoires des horreurs commises par l’ennemi. «Un jour, ils ont contraint une colonne de voitures civiles à emprunter une route minée. Deux personnes sont mortes et une femme blessée a dû ramper vers nos lignes avec ses deux enfants sous leurs tirs. On a pu la secourir mais nous avons eu un mort», déroule «André».

À lire aussiEn Ukraine, la résistance en exil du bataillon biélorusse: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

D’autres soldats bricolent, améliorent les boyaux, les couvrant, çà et là, de lourds rondins ou revêtant le sol de planches. Il fait chaud. Personne n’en parle encore mais l’hiver approche. La terre sèche, les casemates fraîches se transformeront alors en trous de boue glacée. Jobra hausse les épaules. «On sait que l’on va souffrir. Mais cela peut être pire.» Derrière la ligne, à l’abri d’une maison à moitié détruite, une ambulance et une équipe médicale patientent. Le front est calme mais on y meurt quand même.

À VOIR AUSSI - «Nos fusils s’enrayent constamment»: le témoignage inédit d’un soldat ukrainien sur le front

Guerre en Ukraine : la Russie masse des troupes dans le Sud pour enrayer une contre-attaque, selon le Royaume-Uni

Après le Donbass, la région de Kherson pourrait devenir le nouvel épicentre de la guerre, prévient le renseignement militaire britannique.

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Luc Ferry: «Une guerre avec la Chine, vraiment?»

CHRONIQUE - Le jour où la Chine reprendra Taïwan, et ce n’est probablement qu’une question de temps, que feront les Américains?

Il va de soi que la démocratie américaine attire davantage la sympathie que les régimes autoritaires de Chine ou de Russie. Le communisme chinois, fût-il moins meurtrier qu’au temps de Mao, reste pour l’immense majorité des Européens un repoussoir, quant à Poutine, qui nous méprise parce qu’il nous juge en pleine décadence, il est clair qu’il ne suscite guère l’admiration d’une presse qui le traite à jet continu de dictateur, quand elle ne le compare pas à Hitler ou à Staline, ce qui est absurde historiquement, mais populaire médiatiquement.

Cela justifie-t-il la volonté des Américains de se poser à nouveau en gendarmes de la planète, en leaders incontestés du «monde libre» comme a voulu le faire savoir urbi et orbi Nancy Pelosi par son séjour à Taïwan? On me permettra d’en douter et ce pour deux raisons que ceux qu’enthousiasme cette visite semblent oublier un peu vite: d’abord parce qu’elle n’aura pas d’autre effet que de jeter la Chine dans les bras de Poutine au pire moment, ensuite parce qu’il existe en matière d’armes de destruction massive une dissymétrie désormais irréversible entre les démocraties et les régimes autoritaires. Quoi qu’ils en aient, les Américains n’ont plus les moyens de leur prétention à régenter le monde, les crimes de guerre qu’ils ont commis à Hiroshima et Nagasaki étant tout simplement impensables aujourd’hui, à la fois inacceptables par les opinions publiques occidentales et inassumables par les dirigeants actuels. Du reste, les responsables Américains eux-mêmes ont fini par les dénoncer comme le fit Eisenhower en personne dans ses Mémoires, en affirmant qu’en avril 1945, «le Japon cherchait le moyen de capituler sans perdre la face de sorte qu’il n’était nullement nécessaire de le frapper avec cette arme abominable».

À lire aussiFace à la Chine, «Taïwan s’inquiète de la crédibilité de son allié américain»

Aujourd’hui, si les États-Unis mènent en Ukraine une guerre contre la Russie, c’est sans se mouiller, à des milliers de kilomètres, en tirant de nombreux bénéfices et par Ukrainiens interposés, en évitant soigneusement un conflit direct qui risquerait de pousser la Russie à utiliser l’arme nucléaire, ce dont nous, Occidentaux, sommes désormais tout à fait incapables. Hiroshima et Nagasaki, c’est fini: on n’imagine mal un pays démocratique prendre la décision de raser une ville, fût-elle ennemie, avec tous ses civils, femmes et enfants, ce que le monde entier qualifierait aussitôt de crime de guerre.

Même face au petit peuple afghan, les États-Unis ont dû plier bagage, alors face à une Chine désormais alliée à la Russie, que pourraient-ils faire? Il faut écouter ce que disait le général de Gaulle, personnage peu suspect d’esprit munichois, des territoires cédés par la Chine à la Russie, des propos que cite Alain Peyrefitte (dans son livre, C’était de Gaulle): «Fatalement, un jour ou l’autre, les Chinois se sentiront assez forts pour exiger le retour des régions concédées. Nous n’avons pas à nous mêler de ces querelles, mais nous avons à être présents partout. Il y a quelque chose d’anormal dans le fait que nous n’avons pas de relations avec le pays le plus peuplé du monde sous prétexte que son régime ne plaît pas aux Américains…».

À lire aussiRenaud Girard: «La Troisième Guerre mondiale sans le vouloir?»

Le raisonnement vaut a fortiori pour Taïwan, les dirigeants chinois étant sans nul doute capables du pire en cas de conflit armé avec les États-Unis ou le Japon. Le jour où la Chine reprendra Taïwan, et ce n’est probablement qu’une question de temps, que feront les Américains? Réponse: rien, sinon les gesticulations rituelles sans effet réel sur l’annexion du petit territoire par son gigantesque voisin. Même sur le plan économique et commercial, la dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine est telle, ne serait-ce que s’agissant des «terres rares» indispensables à la fabrication les produits de la troisième révolution industrielle (ordinateurs, smartphones, composants électroniques, etc.) qu’entrer dans une logique de sanctions serait plus pénalisant pour eux que pour la Chine.

Mme Pelosi, plutôt que de rechercher son petit moment de gloire médiatico-narcissique, qui plus est contre l’avis de son propre président, aurait dû y réfléchir à deux fois avant de déclencher une tempête qui soude entre eux les deux dictateurs les plus puissants du monde, elle aurait dû comprendre que les États-Unis ne sont plus le nombril de la planète, que le temps des rodomontades belliqueuses est révolu et que, comme le voulait de Gaulle, la coopération culturelle, économique et politique, même si elle est infiniment difficile avec des pays qui n’ont pas la même histoire que nous, est la seule voie d’avenir.

À VOIR AUSSI - La Chine poursuit ses manœuvres militaires près de Taïwan

L’Allemagne privée de gaz russe, «une bombe énergétique»

L’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.

Antoine Bondaz: «Sur la crise Pékin-Taïwan, la question de fond est de savoir qui menace qui»

ENTRETIEN - Lorsqu'ils s'expriment sur Taïwan, les chefs d'État occidentaux pèsent soigneusement leurs mots. Mais les finesses diplomatiques ne doivent pas occulter l'essentiel: le rapport de force entre les deux États et l'attitude belliqueuse du régime de Pékin, explique le chercheur.

Le Figaro

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

Stéphane Kovacs

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

«Ces Français qui s’exilent parce qu’ils “ne reconnaissent plus la France”» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».

À lire aussiEmmanuel Todd et Jérôme Fourquet: «La France au XXIe siècle, lutte des classes ou archipel?»

Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance

«Je privilégie la qualité de vie»

Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»

La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»

«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»

Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»

À lire aussiFace à l’insécurité, de plus en plus de Français s’arment

À VOIR AUSSI - L’insécurité est-elle en hausse en France?

Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»

On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions

Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»

Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»

«Je vois la France perdre son âme!»

Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.

«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»

(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.

L'imam Hassan Iquioussen épinglé pour location de logements insalubres

INFO LE FIGARO - Le prédicateur, âgé de 57 ans, serait propriétaire d'une demi-douzaine de logements, qu'il louerait en dépit de leur état manifestement sujet à caution. Assez pour que ses détracteurs le décrivent comme un potentiel « marchand de sommeil ».

Les secrets des couples qui durent : «Les unions les plus solides reposent sur quatre piliers»

ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, la psychanalyste et thérapeute conjugale Cécilia Commo déjoue les préjugés sur la relation idéale. À la clé, un éclairage sur les mécanismes du couple et un éloge libérateur de l'imperfection amoureuse.

«Enfin, je vais passer à autre chose»: ces Français qui changent de nom de famille

TÉMOIGNAGES - Une récente loi permet de modifier facilement son patronyme. Une bénédiction pour ceux qui ne l’assument plus.

Le Figaro

Côte d'Azur : notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre

Paul Carcenac

EXCLUSIF - Sécurité, environnement, pollution, transports, immobilier, loisirs, commerces, services… Sur la base d'une trentaine d'indicateurs, nous avons comparé la qualité de vie dans 80 communes situées entre Hyères et Menton.

«Côte d'Azur : notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

«L'éternité c'est la mer mêlée au soleil», écrivait Rimbaud. N'est-ce pas la parfaite définition de la Côte d'Azur ? Les Français sont nombreux à vouloir changer de région pour profiter à l'année de ses beautés naturelles et de son climat. La période Covid a également conduit des habitants de grandes villes du Sud-Est à envisager de déménager dans des lieux plus verts ou plus proches de la mer.

Mais derrière les paysages de carte postale, gare à l'aveuglement. Déserts médicaux, pollution, manque de transports, disparition des petits commerces et des services, petite délinquance, prix de l'immobilier... Les défauts avec lesquels les habitants doivent composer sont parfois nombreux. En outre, certaines communes colonisées par les propriétaires Airbnb et dénaturées par le tourisme sont de moins en moins adaptées à un quotidien serein. Ainsi, nous avons compilé des données sur la qualité de vie dans 80 villes et villages situés entre Hyères et Menton. Nos comparaisons, sur 27 critères rassemblés en huit grandes thématiques (voir méthodologie détaillée), permettent de comprendre quelles sont les communes à privilégier pour couler des jours heureux près de la grande bleue.

[Quatre-vingt communes sont classées. Si celle que vous recherchez n'apparaît pas dans le top 20 ci-dessous, tapez son nom dans la barre de recherche du tableau ou consultez la carte plus bas.]

Numéro 1 : Saint-Jean-Cap-Ferrat, la presqu'île qui a tout pour plaire

Le village de Saint-Jean-Cap-Ferrat, simple petit port de pêche au début du siècle dernier, est devenu un village huppé et touristique, même s'il reste encore trois patrons pêcheurs. Tout au long du XXe siècle, il fut le repaire de têtes couronnées (Leopold II de Belgique), des vedettes du rock (Keith Richards), du cinéma (Charlie Chaplin), ou encore du monde de l'art (Jean Cocteau). Les plus belles demeures historiques - la plus connue étant la villa Éphrussi de Rothschild - avoisinent celles de riches magnats de la Silicon Valley incognitos qui apprécient aujourd'hui son calme, son authenticité à l’opposé du «bling bling» d'autres destinations de la Côte d'Azur.

Il y existe une authentique vie de village à l'année. Les habitants profitent d'une situation idéale en plus du paysage idyllique : la commune est posée entre Nice et Monaco autour d'une presqu'île relativement épargnée par les affres de la bétonnisation. «On est à proximité de ces deux grands pôles d'activité, d'un aéroport international. Nous avons tous les avantages de la métropole sans les inconvénients», estime le maire Jean François Dieterich.

Saint-Jean-Cap-Ferrat se démarque en particulier dans les catégories «transports» (5e), «loisirs» (5e), et «santé» (13e). Et surtout sur le volet «sécurité» (1er ex-æquo). Pas une surprise pour le maire, qui a mis le paquet sur la police municipale et les caméras de vidéoprotections pour garantir la tranquillité de ses administrés. Cette qualité de vie qui se paie en revanche cher : Saint-Jean-Cap-Ferrat est moins bien classée en «immobilier» (60e sur 80), pénalisée par un coût du foncier qui reste parmi les plus chers de France (16.783 euros / m2). Pas de quoi, cependant, remettre en cause sa belle première place au classement général.

Numéro 2 : La Londe-les-Maures, entre authenticité et dynamisme

Face aux îles de Porquerolles, de Port-Cros ou du Levant, La Londes-les-Maures rayonne. Ancienne commune ouvrière, la petite ville varoise vivait il y a un siècle au rythme des mines de plomb et de zinc. Tout cela a bien changé, même si le patrimoine industriel est toujours debout. La commune est aujourd'hui un bourg authentique avec son marché provençal du dimanche, mais aussi très dynamique, grâce à ses deux ports de plaisance où peuvent s'amarrer jusqu'à 1200 bateaux.

La Londe-les-Maures se distingue dans les catégories «transports» (3e), grâce à sa proximité de l'aéroport de Toulon-Hyères, «santé» (6e) et «sécurité» (8e). Elle bénéficie d'un certain dynamisme économique (34e), évidemment porté par le tourisme et le port de plaisance, mais aussi grâce à la viticulture (AOC Côtes de Provence). La Londe-les-Maures est aussi correctement classée dans notre catégorie «immobilier» (34e), portée par des prix maîtrisés du foncier (5164 euros/m2) et des délais de vente relativement courts (86 jours).

Numéro 3 : Saint-Jeannet, la tranquillité au pied du «baou»

Le «baou» (montagne en patois) de Saint-Jeannet, près de Nice, fait la fierté de ses 3500 habitants. Il faut dire que le panorama est l'un des plus beaux de toute la Côte d'Azur. De là-haut, à plus de 700m d'altitude, on peut admirer, les jours de temps clair, un panorama à 240° sur toute la côte, jusqu'à Antibes.

En dessous de cette crête, Saint-Jeannet est resté ce bourg secret que l'on a presque regret à évoquer tant ce genre de lieux authentiques se fait rare. «Le village est très typique, il a gardé ses racines provençales», explique Sébastien Liprandi, chef propriétaire de la table des Baous, l'un des restaurants de la commune. Saint-Jeannet n'est pas un «village-dortoir», malgré sa situation stratégique sur les bords du Var, à une poignée de kilomètres de l'entrée ouest de Nice et de l'aéroport international. «Il y a de nombreux commerces», continue le restaurateur. En effet, Saint-Jeannet est classé 13e dans cette catégorie, également grâce à sa densité d'écoles: de la maternelle au collège, le village est bien pourvu au regard de sa taille. Il est aussi très vert, ce qui fait la joie des locaux et des randonneurs (15e dans la catégorie «environnement»), et son marché immobilier reste accessible et dynamique (15e). Enfin, autre point fort de cette bourgade qui a tout pour plaire : elle est calme et sans problème de sécurité (3e sur 80). «Ici il n'y a jamais aucun souci», résume efficacement Sébastien Liprandi.

Méthodologie détaillée

La sélection des communes :

Nous avons sélectionné les villes et villages situés entre Hyères et Menton, à un maximum de 10 km du littoral. Soit au total 80 communes.

La méthode de calcul :

Chaque commune est classée selon chaque critère, et obtient un rang moyen par thématique (lire ci-dessous). Nous calculons ensuite le classement final par rapport aux classements dans les différentes thématiques. Un bonus de 10% sur le score moyen final a été ensuite attribué aux communes bénéficiant d'un front de mer.

Voici le détail de la composition des classements thématiques et les sources :

Classement thématique Environnement et pollution (coeff 3) :

  • Pourcentage de la population exposée à des dépassements de la ligne directrice OMS pour les particules fines PM10 en 2019 - coeff 2, source : AtmoSud
  • Part des surfaces Forêt et milieux semi-naturels dans l'occupation du sol en 2018 - coeff 1, source : ministère de la Transition écologique
  • Part de la surface artificialisée entre 2009 et 2019 - coeff 1, source : ministère de la Transition écologique

Classement thématique Sécurité (coefficient 2) :

  • Vols violents sans arme (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Coups et blessures volontaires (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Cambriolages de logement (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur
  • Vols dans les véhicules (taux pour 1000 hab.) en 2021 - coeff 1, source : ministère de l'Intérieur

Classement thématique Transports (coefficient 2) :

  • Distance de l'aéroport le plus proche, hors aviation d'affaire, point de départ de la mairie de la commune - coeff 2, source : Google Maps
  • Part des actifs occupés de 15 ans et plus travaillant dans une autre commune que leur commune de résidence en 2018, - coeff 1, source : INSEE
  • Bonus de 20% du score si une gare de trains existe dans la commune, source : SNCF

Classement thématique Immobilier (coefficient 2) :

  • Plus bas prix du m2 (au 1er mai) - coeff 2, source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier
  • Plus grande évolution des prix au m2 sur 5 ans - coeff 2, source : Délais de vente en jours
  • Plus courts délais de vente (en nombre de jours) - coeff 1, source : CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier
  • Plus faible part des résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) dans le total des logements, en 2018 - coeff 1, source : INSEE

Classement thématique Loisirs (coefficient 2)

  • Nombre d'équipements sportifs et culturels intermédiaires (salles de sport spécialisées, les bassins de natation, les structure d'athlétisme et les pistes de roller, skate, vélo) pour 10.000 habitants en 2020 - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Nombre d'équipements sportifs et culturels de proximité (boulodromes, terrains de tennis, salles ou terrains multisports, terrains de grands jeux et les bibliothèques) pour 10 000 habitants en 2020 - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Nombre de licenciés sportifs pour 100 habitants en 2018 - coeff 1, Source : Recensement des licences et clubs sportifs / Injep - Meos, 2018
  • Présence d'une ou plusieurs plages sur le territoire de la commune : bonus de 20% du score.

Classement thématique Commerces-services (coefficient 1)

  • Densité d'écoles maternelles et primaires pour 10 km2 en 2020, - coeff 2, source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité d'établissement d'enseignement secondaire (collège-lycée) pour 10km2 en 2020 - coeff 2 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité de banques pour 10 km2 en 2020 - coeff 1 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Commerces de commerces de bouche (boucherie, charcuterie, poissonnerie) pour 10 km2 en 2020 - coeff 2 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Densité de crèches (pour 10 km2) en 2020 - coeff 1 , source : Insee, Base permanente des équipements (Bpe)
  • Part des locaux raccordables à la fibre optique en 2021 - coeff 1 , source : Arcep

Classement thématique économie - démographie (coefficient 1)

  • Évolution annuelle moy. de la population 2013 - 2019 (en %) - coeff 1, source : INSEE
  • Densité de population en 2018 - coeff 1, source : INSEE
  • Taux d'emploi des 15-64 ans 2018 - coeff 1, source : INSEE
  • Médiane du revenu disponible par UC (unité de consommation) en 2018 - coeff 1, source : INSEE

Classement thématique Santé (coefficient 1)

  • Nombre d'infirmiers libéraux pour 1000 habitants - coeff 1, source : Insee, Base permanente des équipements 2020,
  • Accessibilité potentielle localisée (APL) aux médecins généralistes 2018 - coeff 1, source : DRESS

À VOIR AUSSI - Été 2022: où partir en vacances ?

Incendie en Gironde : l'autoroute A63 partiellement fermée

«Cette fermeture est nécessaire car les fumées ont poussé vers l'A63, cela pose des problèmes de visibilité», a déclaré le préfet délégué à la sécurité de Gironde.

Regarder la vidéo

Rodéo urbain: qu'est-ce que la méthode du choc tactique utilisée à Londres pour arrêter les délinquants?

DÉCRYPTAGE - Au-delà de l'intensification des contrôles de police, cette méthode, interdite actuellement par la loi française, pourrait permettre aux forces de l'ordre d'interpeller plus facilement les suspects.

«Chez nous, un traître collabo on lui met douze balles dans la tête» : florilège des propos tenus par l'imam marocain Hassan Iquioussen

En instance d'expulsion du territoire français, «ce prédicateur tient depuis des années un discours haineux à l'encontre des valeurs de la France», a justifié le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le Figaro

Le syndrome du voyageur

SÉRIE D'ÉTÉ - Les vacances permettent de se ressourcer et de changer d'air mais, pour certains, le choc est plus puissant que prévu, bien au-delà du simple dépaysement...

Lire le dossier

À qui profite le pillage ? Enquêtes sur la disparition de trésors artistiques

SÉRIE D'ÉTÉ - Bronzes antiques, statues millénaires, tableaux de maître... Suivez le parcours rocambolesque de cinq chefs-d'œuvre dont le monde a failli perdre la trace.

Lire le dossier

Les ministres qui ont redressé les comptes de la France

SÉRIE D'ÉTÉ - Quelques ministres ont brillé au cours de l'histoire par leur volonté de redresser les finances publiques. Retour sur quatre siècles de solutions pour désendetter le pays.

Lire le dossier

Ils ont voulu leur Versailles

SÉRIE D'ÉTÉ - Galerie des glaces, jardins à la française, jeux d'eau, grands appartements: ils ressemblent à Versailles mais sont en Espagne, en Allemagne ou en Italie. Comment le plus grand château d'Europe à sa création a-t-il essaimé sous d'autres latitudes en inspirant les princes et les puissants? Visite guidée de ces autres demeures royales.

Lire le dossier

Les six vies de Juan Manuel Fangio

SÉRIE D'ÉTÉ - Pilote surdoué, doté d'une résistance à toute épreuve et d'une clairvoyance incroyable, mécanicien hors pair, esprit libre, chef d'entreprise…  Le Figaro retrace les grands moments de la vie du pilote automobile le plus respecté de l'histoire. Une légende récompensée par cinq titres de champion du monde de Formule 1 et qui a inspiré l'expression «arrête de te prendre pour Fangio».

Lire le dossier

Les enfants de Maigret

SÉRIE D'ÉTÉ - Le célèbre commissaire imaginé par Simenon a fait des émules. De Cuba à Venise, de Paris à Los Angeles, en passant par Reykjavik, ses héritiers enquêtent.

Lire le dossier

Le tour du monde d'Agatha Christie

SÉRIE D'ÉTÉ - Le 20 janvier 1922, la romancière et son mari quittent Southampton pour un voyage qui durera près de dix mois. Le Figaro Magazine l'a reproduit, cent ans plus tard, pour mieux vous le raconter.

Lire le dossier

Hôtels de guerre

SÉRIE D'ÉTÉ - Lorsque tout s'effondre dans un pays en guerre, les reporters accourent pour constater, témoigner, raconter. Où séjournent-ils dans ces situations extrêmes? Placés au cœur des convulsions de l'histoire, des hôtels sont ainsi entrés dans la légende des conflits avec ceux qui y ont vécu ou en ont tenu la chronique. De Kiev à Sarajevo en passant par Beyrouth, Phnom Penh, Abidjan et Madrid, Le Figaro revisite ces improbables refuges en équilibre sur les lignes de front.

Lire le dossier

Comment le phénomène des NFT bouleverse le monde

SÉRIE D'ÉTÉ - Le terme de « jeton non fongible » (NFT en anglais) a fait son entrée dans le Larousse 2023. Si ces nouveaux outils technologiques existaient avant la pandémie, le phénomène s'est amplifié depuis au point d'atteindre le grand public… et certains excès. Pourtant, au-delà d'un effet de mode ou d'un discours marketing, ces actifs numériques dessinent un bouleversement profond pour de nombreux secteurs.

Lire le dossier

Les visages de Marilyn

SÉRIE D'ÉTÉ - Il y a 60 ans disparaissait l'héroïne de Certains l'aiment chaud. De Norma Jeane, la pin-up pour calendrier, à l'icône peinte par Andy Warhol, en passant par la star de Hollywood, ses multiples facettes ont forgé pour toujours l'image de Marilyn Monroe. Travelling arrière.

Lire le dossier

L'été dans l'assiette

SÉRIE D'ÉTÉ - Chaque jour, un grand chef partage sa recette et ses astuces pour cuisiner un plat phare des tables estivales.

Lire le dossier

Comment nourrir 10 milliards d'humains en 2050?

SÉRIE D'ÉTÉ - Deux planètes et demie ! C'est ce qu'il faudrait pour nourrir l'humanité en 2050. Pour sortir de cette impasse, start-up, ONG, industriels, agriculteurs, et scientifiques planchent sur un nouveau modèle alimentaire. Tour d'horizon des solutions proposées par les aventuriers de nos assiettes.

Lire le dossier

Les grands archéologues au Moyen-Orient

SÉRIE D'ÉTÉ - Le XIXe siècle et le début du XXe ont été, au Proche-Orient, l'époque des grandes découvertes sur des civilisations disparues. Le Figaro vous entraîne, de Troie à Pétra en passant par les pyramides d'Égypte ancienne, sur les traces de pionniers et de personnages atypiques qui ont marqué l'archéologie. L'Histoire, des histoires, mais avant tout des aventures hors norme…

Lire le dossier

Les Robinson

SÉRIE D'ÉTÉ -Le Figaro est parti à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi de vivre au cœur de la nature, loin du tumulte des grandes villes.

Lire le dossier

Dans le grenier de la science

SÉRIE D'ÉTÉ - Comment naissent les maladies ? Qu'y a-t-il au centre de la terre ? Qu'est-ce que le feu ? Tout au long de son histoire, l'homme a tenté de s'expliquer le monde… et il s'est souvent trompé. Le Figaro vous raconte quelques-uns des tâtonnements qui ont fait la science.

Lire le dossier

Affaire Jubillar : l'enquête du Figaro

SÉRIE D'ÉTÉ - En décembre 2020, Delphine Jubillar, une mère de famille et infirmière disparaît. Deux ans plus tard, toute la France connaît désormais son nom et son visage, mais son corps reste introuvable. Son mari est présenté comme le coupable idéal. Cet été, deux journalistes du Figaro sont parties sur les traces de ce fantôme, qui, depuis, hante le Tarn.

Lire le dossier

Rêves d'évasion, astuces et compromis: les Français se confient sur leur budget vacances

C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. La contrainte financière s'impose pourtant, avec plus ou moins de force, aux vacanciers. Pour notre série «Chères vacances», ils ont accepté de dévoiler leurs projets et de faire les comptes. Retrouvez ici l'ensemble des épisodes.

Lire le dossier

Écrivains et intellectuels dans la guerre

SÉRIE D'ÉTÉ - Hommes de lettres ou philosophes, ils se consacraient à la vie de l'esprit et rien ne les prédisposait à se battre. Pourtant ils ont choisi de prendre les armes pour défendre leur pays ou une cause. L'expérience du danger, du combat et la proximité de la mort vont les marquer profondément. Et nourrir leurs œuvres théâtrales, romanesques ou conceptuelles.

Lire le dossier

Les chefs qui font vivre leur village

SÉRIE D'ÉTÉ - Ces cuisiniers sont le cœur battant de communes de moins de 1000 habitants, qu'ils soutiennent en utilisant la production locale, en recrutant et en multipliant tables, hôtels ou commerces.

Lire le dossier

Le tour de France des vignobles de Thomas Jefferson

SÉRIE D'ÉTÉ - À la veille de la Révolution française, le futur président des États-Unis d'Amérique a visité les grandes régions viticoles de notre pays. Le Figaro a repris son itinéraire.

Lire le dossier

La Riviera, terre d'écrivains

SÉRIE D'ÉTÉ - Saint-Jean-Cap-Ferrat, Cassis, Juan-les-Pins... À partir de la fin des années 1920, la Côte d'Azur est devenue un refuge et un lieu d'inspiration pour des auteurs britanniques et américains.

Lire le dossier

Chanteurs d'un seul tube

SÉRIE D'ÉTÉ - Born to be alive, Tout doucement, C'est la ouate... Ces chansons ont marqué leur époque, mais leurs interprètes n'ont jamais retrouvé un tel succès. Comment l'ont-ils vécu ?

Lire le dossier

Les prophètes des temps modernes

SÉRIE D'ÉTÉ - Chacun à sa façon, ils ont pressenti et mis en mots ce qu'allait devenir notre monde actuel.

Lire le dossier

Des pâtisseries en destination

SÉRIE D'ÉTÉ - Pour passer des vacances gourmandes, Le Figaro a quelques bonnes adresses à vous confier.

Lire le dossier

L'art et la matière

SÉRIE D'ÉTÉ - Pendant toute la période estivale, Le Figaro Magazine rend hommage au beau geste, au savoir-faire d'artisans qui en perpétuent l'excellence et en modernisent l'expression avec talent.

Lire le dossier

Les plans mythiques du cinéma

SÉRIE D'ÉTÉ - Pendant toute la période estivale, Le Figaro Magazine raconte les coulisses d'une image culte tirée d'un chef-d'œuvre du septième art.

Lire le dossier

Notre plongée au cœur des «villages sous emprise»

Le Figaro est allé à la rencontre d'habitants de localités reculées, nimbées de mystères. Dérives sectaires, ésotérisme, mysticisme : ces communautés villageoises cultivent une utopie à l'abri des regards.

Lire le dossier

Mon hôtel au bout du monde

SÉRIE D'ÉTÉ - Explorer les plus beaux endroits de la planète, c'est bien. Y trouver un hébergement de qualité, c'est encore mieux. Le Figaro est allé à rencontre de ces Français partis à l'étranger pour vivre une grande aventure hôtelière.

Lire le dossier

Les victoires de l'écologie

SÉRIE D'ÉTÉ - En cette période estivale, Le Figaro Magazine évoque les victoires de l'humanité dans son combat pour la préservation de la planète.

Lire le dossier
Le Figaro

Le Club Le Figaro Présidentielle en podcast : tous les épisodes

La rédaction du Figaro débat des enjeux de la présidentielle autour d'Yves Thréard, en direct et en podcast.

Les Récits du Figaro en podcast : écoutez le premier épisode gratuitement

Grandes destinées, aventures extraordinaires : découvrez les grandes histoires du Figaro.

Les podcasts du Figaro : le moment Philo

Retrouvez un nouvel épisode du Moment Philo, chaque lundi matin, gratuitement, sur Le Figaro.

Les podcasts du Figaro : Au goulot !

Retrouvez un nouvel épisode du podcast Au goulot ! chaque mois, gratuitement, sur Le Figaro.

Podcast Scandales

PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

Lire le dossier
Le Figaro

Jeremy Stubbs: «Pourquoi les Anglais soutiennent le "contact tactique" contre les délinquants à moto»

Martin Bernier

ENTRETIEN - Pour lutter contre les rodéos urbains, certains plaident pour l'adoption en France de la méthode anglaise de «contact tactique», qui autorise la police à renverser les délinquants à moto. Jeremy Stubbs explique la réalité de cette technique en Angleterre et les différences culturelles entre nos deux pays.

Jeremy Stubbs est président de l'Association des conservateurs britanniques de Paris et directeur adjoint de la rédaction de la revue Causeur.

FIGAROVOX. - En réaction aux récents accidents causés par des rodéos urbains dans notre pays, certains ont estimé que la France devait adopter la même méthode de maintien de l'ordre que les Britanniques: le «contact tactique» qui consiste à renverser le délinquant à moto. Qu'est-ce qui a justifié la mise en place de cette méthode ?

Jeremy STUBBS. - En Angleterre, la méthode dite de contact tactique a été développée pour répondre à l'explosion des crimes et délits liés aux motos, mobylettes et scooters, surtout des délits de vols à l'arraché. Dans la seule région du Grand Londres, en 2012, le nombre de cas signalés était de 827 mais, en 2017, de 23.000. La technique dite de contact tactique n'a pas du tout été conçue et déployée dans le contexte de rodéos urbains, qui représentent beaucoup plus un phénomène français.

À l'époque, cette décision a-t-elle suscité des débats en Angleterre ? Était-elle soutenue seulement par le parti conservateur ?

La décision d'utiliser cette technique est intervenue en 2018 quand Theresa May était première ministre. Ancienne ministre de l'Intérieur, elle a soutenu l'introduction du «contact tactique» sans hésitation. Il y a eu quelques critiques molles de la part de la gauche, mais l'opinion publique, excédée par le niveau de criminalité et de délinquance à Londres et dans d'autres grandes villes, était largement favorable à cette mesure. D'ailleurs, les résultats ont été au rendez-vous: le nombre de cas signalés est vite descendu d'un tiers.

La police londonienne a rendu publique une compilation de séquences filmées par les caméras embarquées des véhicules de police. On y voit de nombreux délinquants à moto projetés par terre ou qui viennent rebondir sur le capot de la voiture des policiers. Ce film aurait joué un rôle dissuasif efficace, selon les autorités policières.

En quoi consiste concrètement cette technique policière de lutte contre la délinquance ?

La méthode du «contact tactique» n'est pas destinée à être utilisée par n'importe quel policier anglais où et quand il décide de s'en servir. Seuls les agents ayant reçu une formation spéciale et une autorisation spécifique peuvent tamponner les deux-roues.

Dans un grand nombre de cas, le motocycliste s'en sort avec une jambe fracturée ou un pied fracturé, voire dans un cas, un crâne fracturé. Souvent, les jeunes voleurs dédaignent le port du casque à leurs risques et périls. Mais là encore, l'opinion a refusé de s'en offusquer. La plupart des citoyens anglais considèrent que ces délinquants n'ont que ce qu'ils méritent.

Vers la fin de 2018, la police londonienne a rendu publique une vidéo qui est une compilation de séquences filmées par les caméras embarquées des véhicules de police. On y voit de nombreux délinquants à moto projetés par terre ou qui viennent rebondir sur le capot de la voiture des policiers. Ce film aurait joué un rôle dissuasif efficace, selon les autorités policières. Quoique développée à Londres, la méthode a pu être adoptée par d'autres services de police dans les autres grandes villes de l'Angleterre ou du Pays de Galles.

En Angleterre, la technique du « contact technique » a été utilisée 63 fois en 2018 : sur ces 63 cas, 3 incidents ont fait l'objet d'une enquête officielle indépendante mais aucune n'a donné lieu à une action disciplinaire.

Le gouvernement, en France, se refuse à autoriser la police à intervenir de manière aussi musclée. Est-ce révélateur d'un rapport différent des Français et des Britanniques à l'autorité ?

Il s'agit moins d'une différence de rapport à l'autorité que d'une différence dans la liberté accordée aux représentants des forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions. Un policier français qui ferait tomber un motocycliste se verrait tout de suite suspendu de ses fonctions et ferait l'objet d'une enquête sans avoir l'impression, en toute probabilité, d'être véritablement soutenu par sa hiérarchie ou le ministère.

En Angleterre, par contraste, on sait que la technique du «contact technique» a été utilisée 63 fois en 2018 : sur ces 63 cas, 3 incidents ont fait l'objet d'une enquête officielle indépendante mais aucune n'a donné lieu à une action disciplinaire. C'est la première raison pour laquelle il serait difficile d'introduire cette technique en France: il faudrait changer le cadre juridique dans lequel travaillent les forces de l'ordre. La raison pour laquelle les règles sont plus strictes pour les policiers et gendarmes de ce côté de la Manche est sans doute historique. Depuis longtemps en France, ces derniers jouissent du port d'une arme, à la différence de leurs homologues britanniques, ce qui a provoqué la création d'un encadrement plus restrictif.

En Angleterre, le « contact tactique » est pratiqué dans des environnements autres que ceux des quartiers dits difficiles.

Les Anglais ne craignent-ils pas les manifestations voire les émeutes que pourrait susciter un accident provoqué par les forces de l'ordre ?

Il faut rappeler que la méthode en question a été développée et pratiquée dans le contexte du vol à l'arraché, plutôt que dans celui des rodéos urbains. Il s'ensuit que le «contact tactique» est pratiqué dans des milieux autres que ceux des quartiers dits difficiles. Voici donc la deuxième raison pour laquelle il serait difficile d'acclimater la technique sur le sol français.

On peut dire qu'en France le rodéo urbain est devenu partie intégrante d'une certaine culture des jeunes des cités. Son développement a été accéléré par le confinement. Puisque les rodéos urbains ont lieu normalement dans les quartiers où la présence policière génère une hostilité routinière, tout incident qui verrait un jeune projeté de son deux-roues serait suivi inévitablement, non seulement par la possible mise à pied du policier responsable, mais surtout par une émeute visant spécifiquement les forces de l'ordre.

La vie est faite de choix parfois difficiles. Qu'est-ce qu'on préfère: un jeune irresponsable projeté de sa moto avec une jambe brisée, ou des enfants parfaitement innocents qui sont fauchés et doivent lutter pour leur vie ?

En cela, on dirait que, en France, la pression médiatique exercée par les politiques d'extrême gauche, ainsi que par certains journalistes et personnalités publiques est telle que la lutte contre les rodéos urbains est perdue d'avance. Rappelons-nous que, lors de la présentation du film, Rodéo, à Cannes cette année, la réalisatrice, Lola Quivoron, a déclaré à Konbini que les accidents qui ont lieu au cours des rodéos sont «causés par les flics qui prennent en chasse et qui poussent les riders vers la mort.» (sic).

Outre cet anglicisme aussi grinçant que prétentieux – «riders» pour «motocyclistes» - l'artiste en question semblait incapable d'envisager le type d'accident tragique qui, à Pontoise, a laissé une petite fille entre la vie et la mort. Cet accident-là est bien la faute de l'irresponsabilité des jeunes que l'opinion bien-pensante semble aduler ou prétend comprendre.

La vie est faite de choix parfois difficiles. Qu'est-ce qu'on préfère: un jeune irresponsable projeté de sa moto avec une jambe brisée, ou des enfants parfaitement innocents qui sont fauchés et doivent lutter pour leur vie ?

À VOIR AUSSI - Rodéo urbain dans le Val-d'Oise: un jeune homme mis en examen et écroué

Didier Rykner: «Paris est gérée avec un mélange d'idéologie, de méconnaissance de l'Histoire et de calcul politique»

ENTRETIEN - Le directeur de La Tribune de l'art publie un essai au vitriol sur le bilan de la municipalité parisienne. Celle-ci n'hésite pas à détruire des espaces verts, des jardins et des arbres au profit des promoteurs immobiliers, assure-t-il.

Pierre-Henri Tavoillot: «Avec l’écologisme, chacun peut espérer se sauver en lavant la Nature des péchés des humains»

GRAND ENTRETIEN - L’écologisme rencontre un vif succès dans une partie de la jeunesse étudiante. L’expression «sauver la planète» est devenue sa boussole. Or, argumente le philosophe*, sans que ses sympathisants en aient eux-mêmes toujours conscience, l’écologisme participe du désir de la table rase et de la régénération, qui a souvent provoqué des désastres au cours de l’histoire.

Michèle Tribalat: «La dépossession de notre politique migratoire a été consentie»

ENTRETIEN - Pour la démographe*, si la France accueille toujours une immigration importante, tant clandestine que régulière, c’est en raison d’un manque de volonté politique. Aujourd’hui, ce sont l’administration et les juges - nationaux comme européens - qui produisent la norme en matière de droit des étrangers, sans que le gouvernement s’y oppose, comme cela a pu être le cas dans des pays voisins, explique-t-elle.

Le Figaro

Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux

Ghislain de Montalembert

DÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.

«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.

En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.

1 - Les prêts familiaux non déclarés

Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »

2 - Des variations de revenus suspectes

Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».

À VOIR AUSSI - Charles Prats : «Plutôt que d'augmenter les impôts, stoppons la fraude !»

3 - Un train de vie incohérent

Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »

À lire aussiComment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux

4 - Une résidence pas assez principale

Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».

Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.

PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre

Écoutez-le et abonnez-vous sur votre plateforme audio favorite

5 - Un IFI insuffisant

« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarésà l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».

À VOIR AUSSI - Fraudes sociales: la véritable ampleur du phénomène

6 - Une banque étrangère

Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.

-7 - L'abus de Pinel

Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».

8 - Le faux démembrement de propriété

La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »

9 - La location meublée en SCI

Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !

10 - La pension alimentaire abusive

De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».

Le Figaro

Entendu à New York sur ses pratiques fiscales, Trump garde le silence

En avril 2022, l'ancien président des États-Unis avait déjà été condamné pour obstruction à une enquête de fraude fiscale par la procureure générale de New York Letitia James.

Donald Trump a gardé le silence mercredi 10 août face à la procureure générale de New York qui l'auditionnait sous serment pour des soupçons de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization, en pleine tempête politique après une perquisition spectaculaire du FBI chez lui en Floride.

L'ancien président des États-Unis est visé depuis 2019, avec deux de ses enfants Ivanka et Donald Jr, par une enquête au civil de la plus haute magistrate de l'État de New York, Letitia James. Il a été entendu dans le bureau de Letitia James dans la matinée à Manhattan, mais a invoqué le fameux 5e amendement de la Constitution américaine, qui autorise à ne pas témoigner contre soi-même. Dans un communiqué, Donald Trump s'est dit une nouvelle fois victime d'une «chasse aux sorcières» et a affirmé avoir «refusé de répondre aux questions, en vertu des droits et prérogatives accordés à tout citoyen par la Constitution des États-Unis».

À lire aussiMar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

À VOIR AUSSI - La résidence de Donald Trump perquisitionnée par le FBI

À peine arrivé vers 13H00 GMT dans les services de Letitia James, une magistrate élue afro-américaine du parti démocrate, le milliardaire républicain s'est moqué sur son réseau social Truth Social de son «bureau somptueux, magnifique et onéreux (...) de belles conditions de travail alors que des gens se font tuer à New York et qu'elle consacre son temps et ses efforts à essayer +d'attraper Trump+».

«République bananière»

En débarquant mardi soir dans la capitale économique et culturelle des États-Unis, l'homme d'affaires avait annoncé qu'il allait «voir la procureure générale raciste de New York». Il s'estime, avec son groupe Trump Organization, «attaqués de toutes parts» dans un pays gouverné par son adversaire Joe Biden. Une «République bananière» selon lui. L'un des fils Trump, Eric, a dénoncé aussi sur Twitter le fait que son père soit contraint à «une déposition en face de la plus corrompue des procureurs généraux des États-Unis» (Letitia James). «Le mal incarné» d'après Eric Trump.

À lire aussiAux États-Unis, le Parti républicain reste sous l’emprise de Donald Trump

Cette audition de Donald Trump - qui a quitté le pouvoir le 20 janvier 2021 sans reconnaître la victoire de Joe Biden et qui veut se représenter en 2024 - était réclamée par Letitia James depuis des mois et avait été fixée au 15 juillet. Mais le décès de la première épouse de Donald Trump, Ivana, avait encore repoussé l'évènement. Les Trump ont finalement cédé à la pression après trois années d'enquête de Letitia James. D'après CNN, Ivanka et Donald Jr avaient discrètement été entendus par les services de la procureure générale fin juillet et début août.

Fraudes

L'enquête au civil contre le groupe familial Trump Organization avait été ouverte après le témoignage explosif au Congrès à Washington d'un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen, faisant état d'évaluations frauduleuses, à la hausse ou à la baisse, d'actifs au sein de la Trump Organization, pour décrocher des prêts, obtenir des réductions d'impôts ou de meilleures indemnisations d'assurances. Letitia James avait assuré en janvier avoir »mis au jour des preuves importantes qui font penser que Donald Trump et la Trump Organization avaient faussement et frauduleusement valorisé nombre d'actifs«, notamment des golfs ou le triplex personnel du milliardaire américain, situé dans la Trump Tower à New York. Des allégations balayées par les avocats de Donald Trump. La procureure générale n'a pas le pouvoir d'inculper Donald Trump mais elle peut engager des poursuites civiles et notamment réclamer des réparations financières. Les faits présumés font aussi l'objet d'une enquête, pénale cette fois, menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg.

Perquisition du FBI

Cette audition survient deux jours après une perquisition sans précédent du domicile de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, qui a déclenché une vague d'indignation chez les républicains. Il a même suggéré sur Truth Social que le FBI puisse avoir «placé des preuves »contre lui lors de l'opération. Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon.

À lire aussiÉtats-Unis : Donald Trump reste le républicain préféré pour la présidence de 2024

À VOIR AUSSI - «C'était terrible»: les partisans de Trump en colère après le raid du FBI en Floride

La perquisition de la police fédérale a-t-elle à voir avec les nombreux cartons que Donald Trump a emporté avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021? Est-elle liée à l'enquête sur sa responsabilité dans l'assaut du Capitole? Concerne-t-elle plutôt les soupçons de fraude financière dont la Trump Organization fait l'objet à New York? Ni le ministère de la Justice ni le FBI ni la justice de New York n'ont fait de commentaire cette semaine. Donald Trump, qui flirte ostensiblement avec une nouvelle candidature en 2024, clame son innocence dans toutes ces affaires.

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Saint-Denis : une cinquantaine d'individus armés impliqués dans une violente rixe

Steve Tenré

Les faits se sont produits tout près d'une station de tramway. Les agresseurs étaient armés de barres de fer et de planches cloutées.

Une scène de guérilla urbaine. Plusieurs dizaines de personnes se sont battues lors d'une violente rixe survenue à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lundi soir aux alentours de 21 heures, a appris Le Figaro de sources policières ce mercredi 10 août. L'affrontement a eu lieu au plus près de la station de tramway Saint-Denis, située sur la ligne T8, alors que des familles attendaient leur train.

Selon nos informations, une cinquantaine d'individus est impliquée dans l'affrontement. Certaines sources évoquent une bataille de bandes, «apparemment entre Égyptiens et Algériens», sans que cela n'ait été officiellement confirmé.

À lire aussiNouvelle attaque contre des policiers à Sevran, trois blessés

Armés de barres de fer et de planches cloutées

Les protagonistes se sont battus avec des barres de fer et de «longs bâtons», certains étant même armés de planches cloutées, nous indique-t-on. Des images ont été diffusées sur les réseaux sociaux, où l'on peut voir des mouvements de foule et des assaillants prenant en chasse leurs adversaires.

Au vu de ces scènes de panique, un équipage de police a été déployé pour mettre fin à la mêlée. L'un des agresseurs, muni d'une planche à laquelle étaient fixés des clous, a été interpellé après avoir frappé le dos d'un homme, a-t-on appris. Lors de son arrestation, l'individu s'est rebellé et a asséné des coups à un agent de police.

À lire aussiViolences: le palmarès des professions les plus touchées

Aucune autre interpellation n'a pour l'instant été portée à notre connaissance, mais des investigations sont en cours pour retrouver les auteurs des faits.

À VOIR AUSSI - Attaque de policiers à Lyon: l'arrestation du suspect «ne change rien», estime Gérald Darmanin

Paris : une Américaine de 27 ans violée dans des toilettes publiques

Un homme de 23 ans a été interpellé sur le pont Louis-Philippe et placé en garde à vue.

Regarder la vidéo

Aéroport de Roissy : un homme armé d'un couteau tué par la police

Cet homme de 32 ans, sans domicile fixe, s'était montré menaçant envers des agents de sécurité et des policiers.

Regarder la vidéo

Un appel à témoins lancé après la disparition d'une petite fille de 10 ans

La fillette n'a pas donné signe de vie depuis le 6 février, se volatilisant vers 16 heures.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Béluga : le récit de l'impossible sauvetage qui a tenu la France en haleine

Marie-Liévine Michalik

RÉCIT - Après une semaine d'incertitudes, le cétacé de 800 kilogrammes, repéré dans la Seine le 2 août, a été euthanasié après l'aggravation de son état lors de son transfert vers le Calvados.

10h25. À Ouistreham, dans le Calvados, le béluga repéré dans la Seine le 2 août se fait attendre. Le camion chargé de le transporter, parti à l'aube ce mercredi 10 août de l'écluse de Saint-Pierre-la-Garenne, dans l'Eure, ne devrait pas tarder. Pourtant, les dizaines de badauds qui guettent depuis le pont voisin n'en perçoivent toujours pas l'ombre. Le temps passe, l'église du centre-ville sonne ses onze coups. Les curieux affluent pour accueillir le mammifère marin qui fait les gros titres en ce début du mois d'août. Mais à 11 h 25, la nouvelle tombe : «Malgré une opération inédite de sauvetage du béluga, nous avons la tristesse de vous annoncer son décès», déclare la préfecture du Calvados qui, elle aussi, attendait patiemment l'arrivée du cétacé. Tout était prêt pour le recevoir dans le port de Ouistreham. Un poste de commandement avait été activé et les équipes mobilisées.

À lire aussiBeaucoup de mystères autour de la présence du béluga dans la Seine

Depuis une semaine, les deux départements normands vivent au rythme des respirations difficiles de l'animal, égaré très loin de ses eaux de résidence habituelle. Long de quatre mètres et fort de ses 800 kg, il a été repéré errant dans la Seine et, afin de l'empêcher de poursuivre son périple jusqu'à la capitale, conduit délicatement dans l'écluse à l'orée du barrage de Saint-Pierre-la- Garenne, devenue sa demeure sept jours durant.

Six longues heures pour le sortir de l'eau

«Il fallait le sortir de là, c'était devenu urgent», confie au Figaro Lamya Essemlali, présidente de l'ONG de défense des océans Sea Shepherd, très investie dans le sauvetage du béluga. Habitué à vivre en groupe dans les eaux arctiques et subarctiques, l'animal a souffert d'un milieu de vie non salé et surtout trop chaud. Une fois le béluga repéré et placé dans l'écluse, les soignants, qui réalisent des rondes de surveillance 24 heures/24, s'aperçoivent qu'il ne se nourrit pas, qu'il perd en ­vivacité et maigrit très vite. Des petites taches brunâtres apparaissent sur son corps, nourrissant les inquiétudes des spécialistes. Que faire pour sauver cet animal qui semble se laisser mourir dans ce bassin loin de ses contrées ? Entre vitamines et calamars, les vétérinaires et les bénévoles ­venus à son chevet tentent de le requinquer, sans grand succès. Pour lui rendre sa liberté, plusieurs solutions sont envisagées «mais aucune n'était parfaite», ajoute la militante. Après de longues heures de discussions entre les services de l'État et les professionnels animaliers, la décision est prise de l'évacuer vers le Calvados, pour le placer quelques jours en surveillance dans un bassin d'eau de mer avant de lui offrir une échappée vers l'océan. La date du mardi 9 août est arrêtée. Pour la vingtaine de soigneurs et les 80 pompiers de la Seine- Maritime et de l'Eure, l'opération «Béluga» peut commencer.

C'est un sauvetage hors norme qui se prépare. «On a commencé à se préparer dès lundi, explique au Figaro l'adjudant-chef Stéphane Vollais, sapeur-pompier plongeur. On est habitué à aller dans l'eau de nuit, mais pas face à un animal aussi gros.» En lien avec les équipes du Marineland d'Antibes et de Planète sauvage, près de Nantes, les pompiers apprennent à déplacer un filet au fond de l'eau pour recueillir le cétacé affaibli. L'opération est censée commencer à 20 heures, puis repoussée : avant de se lancer dans cette périlleuse mission, il faut attendre que le thermomètre qui a avoisiné les 34 °C en milieu d'après-midi redescende.

Tout était prévu pour limiter au maximum le stress de l'animal

Le soir venu, les pompiers entrent en œuvre à mesure que le ciel se teinte de couleurs orangées. En file indienne, chacun porte une bouée des deux filets qui s'élancent sur plusieurs mètres. La première maille doit empêcher le béluga d'accéder aux vannes de l'écluse, la seconde, plus grande et plus solide, permettre de l'attraper et de le sortir de l'eau. Une fois le matériel acheminé devant le bassin, avec un certain retard dû à un changement de filet, place aux plongeurs. Équipés de bouteilles d'oxygène, ils s'immergent et s'installent aux quatre coins de l'écluse. «Tout était prévu pour limiter au maximum le stress de l'animal», poursuit l'adjudant-chef Stéphane Vollais.

Ce n'est que vers 2 heures du matin que les mailles encerclent le cétacé. «On y est allé très doucement, centimètre par centimètre, complète le pompier. La consigne était de ne pas entrer en contact avec lui, par peur de l'effrayer ou de le perturber.» Après de longs efforts, le béluga est enfin extrait de l'écluse. C'était «plus long qu'imaginé», mais «c'est un animal sauvage et c'était une technique nouvelle, donc il a fallu y aller pas à pas», commente Isabelle Dorliat-Pouzet, sous-préfète de l'Eure.

Soins et souffrance

À la surprise générale, dans sa parure blanche, couvert de son immense filet, le cétacé se met à légèrement bouger. «C'était un moment extrêmement intense et stressant, témoigne Isabelle Dorliat-Pouzet. C'était assez stupéfiant.» Pour autant, l'animal paraît très affaibli. Une fois installé sur la berge, entouré de matelas, il subit une prise de sang et des échographies. Son sort est suspendu aux résultats médicaux, mais l'espoir luit encore dans les yeux des sauveteurs. «Au moment où nous nous parlons, glisse la fonctionnaire de l'État, c'est un animal qui résiste et est vivant», ajoutant que «l'opération, quelle que soit la suite, est une réussite».

À lire aussiSur la Seine, opération béluga à haut risque

Les soigneurs profitent de ces longues minutes d'attente pour panser les quelques plaies de l'animal. Puis le feu vert est lancé : le béluga peut prendre la route. Afin de lui «permettre de tenir le coup hors de l'eau», une perfusion lui est administrée. Soulevé par une grue, le mammifère emmailloté tel un nouveau-né est désormais cantonné dans un grand cadre en fer long de six mètres. Ce dernier, préparé dès le ­matin, est disposé dans un camion réfrigéré au nom explicite : ­«Dinard crustacés», peut-on lire sur ses flancs. À sa tête, Joachim et Louka, chauffeurs pour l'entreprise de fruits de mer. Leur ­mission : conduire l'animal dans le département voisin. Et cela le plus rapidement possible, sans pour autant se précipiter pour ne pas engendrer chez le béluga un stress inutile ou lui infliger des blessures. Durant 160 kilomètres, les soignants veillent minute par minute sur l'état du cétacé qui «est dans un état stable avec des respirations régulières», indique Lamya Essemlali une heure après le départ.

«L'opération de la dernière chance»

Mais rapidement, la santé du béluga se dégrade. Trois heures après son départ de Saint-Pierre-la-Garenne, le cétacé arrive au Service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières, à Ouistreham, pour subir une expertise. «À l'issue du transport, les vétérinaires nous ont conseillé de procéder à l'euthanasie», indique Guillaume Lericolais, sous-préfet du Calvados. «Il était dans un état de maigreur extrême et en état d'anoxie, soit une grave diminution de l'oxygène dans l'organisme», précise Florence Ollivet-Courtois, vétérinaire pour le SDIS 14. Suite à une «décision collégiale», il est alors décidé d'administrer au ­cétacé un premier produit pour l'endormir, puis un second pour l'euthanasier. Le béluga rend son dernier souffle, entouré des ­soignants et des équipes des associations qui l'ont accompagné.

L'autopsie est importante car nous avons besoin de comprendre pourquoi il est mort et comment il s'est retrouvé dans la Seine

Le corps du cétacé a été envoyé dans un laboratoire départemental de Caen pour «procéder dans les plus brefs délais aux analyses».«L'autopsie est importante car nous avons besoin de comprendre pourquoi il est mort et comment il s'est retrouvé dans la Seine», explique Florence Ollivet Courtois, qui suppose que le manque d'alimentation est responsable de la mort de l'animal.

Pour l'ONG Sea Shepherd, «cette issue est tragique même si nous la savions fort probable». ­Florence Ollivet Courtois concède que cette mission avait «très peu de chances d'aboutir à un retour à la nature». Tout cela a-t-il alors été fait en vain ? Certainement pas, assure l'adjudant-chef Stéphane Vollais : «C'est une expérience unique qui nous a permis de beaucoup apprendre sur les cétacés en danger et les soins à leur administrer.» L'association Sea Shepherd souligne la mobilisation incroyable et l'émotion partagée par l'ensemble des Français. En quelques jours, plus de 35.000 euros ont été récoltés pour financer l'opération de sauvetage. «L'aide a même dépassé nos frontières, ajoute sa présidente, en notant l'aide fournie par les scientifiques canadiens. Du début à la fin, c'était une course contre la montre et un sacré défi logistique. Nous ne regrettons rien!»

Et si Homo habilis n’était pas un homme?

DÉCRYPTAGE - Selon de nouvelles analyses, des spécimens d’Afrique du Sud seraient en réalité des australopithèques.

Une nouvelle piste pour identifier certains cas d’autisme

DÉCRYPTAGE - Dans 10 % des cas, le trouble serait associé à la présence in utero d’autoanticorps maternels dirigés contre des protéines du cerveau.

Sur la Seine, opération béluga à haut risque

REPORTAGE - L'opération d'extraction, qui mobilise des dizaines de personnes, a débuté ce mardi peu avant 22 heures.

Le Figaro

«Don't Pay» : des milliers de Britanniques ne veulent plus payer leurs factures d'énergie

Thomas Engrand

Étranglés par l'explosion des prix, de nombreux ménages se sont réunis dans un mouvement de désobéissance civile, pour obtenir un geste du gouvernement.

97.035 ce mercredi 10 août, et le chiffre ne cesse de monter. C'est le nombre de Britanniques qui se sont engagés à ne plus payer leurs factures d'énergies à partir du 1er octobre, si le gouvernement n'agit pas pour en faire baisser le montant. Une condition toutefois, il faut que le nombre de signataires atteigne le million d'ici là. Ces «grévistes» de la facture se sont réunis au sein d'un mouvement de désobéissance civile : «Don't Pay».

Depuis plusieurs mois, les réseaux sociaux et les journaux britanniques, comme le Guardian, se font l’écho de ces foyers étranglés par l'inflation. Une hausse qui touche particulièrement l'électricité et le gaz. Depuis avril, l'autorité britannique de l'énergie (Ofgem) a augmenté de 54% le plafond des prix de l'énergie dans le pays. Si la structure justifie cette hausse par «une augmentation record des prix mondiaux du gaz au cours des six derniers mois, les prix de gros ayant quadruplé au cours de l'année dernière», selon un communiqué, cela se traduira par une hausse annuelle de 693 livres (plus de 830 euros) pour les 22 millions de clients concernés.

«Don't Pay» estime que même si seule une fraction des foyers cessent de payer, cela mettra les distributeurs d'énergie dans une situation très compliquée et les obligera à s'asseoir à la table des négociations.

L'arrêt des paiements, une arme connue

L'arrêt des paiements comme arme pour faire bouger le gouvernement n'a rien de nouveau, particulièrement en Grande-Bretagne, où cet outil a été utilisé avec succès à la fin des années 1980, début des années 1990, pour forcer Margaret Thatcher à abandonner la «Poll tax», un impôt par tête très impopulaire car jugé inégalitaire.

À lire aussiRoyaume-Uni : 1,7 million de clients risquent de perdre leur fournisseur d'énergie à l'orée de l'hiver

Le gouvernement conservateur, en pleine élection pour désigner le successeur de Boris Johnson, est monté au créneau. Un porte-parole a prévenu dans les colonnes du Guardian que cela était «un message hautement irresponsable qui, à la fin, provoquera l'augmentation des prix pour tout le monde et affectera aussi les demandes de crédit». Avant de mettre en avant les efforts faits par son parti pour atténuer l'impact de la hausse des prix pour les citoyens. «Nous avons fourni 37 milliards de livres d'aide pour les ménages, qui comprend les 400 livres de réduction sur les factures d'énergies et 1.200£ de soutien direct pour aider les plus vulnérables à faire face au coût de la vie», se défend-il.

À VOIR AUSSI - Inflation: la Banque d'Angleterre voit la récession approcher

Prime de 5000 euros par mois, retour temporaire de salariés... La coûteuse relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour passer l’hiver

DÉCRYPTAGE - L’exécutif est contraint de rouvrir le site pour six mois. La pénurie de gaz russe organisée par Moscou n’est pas la seule raison.

Covid : l'UE réserve 15 millions de doses du vaccin Moderna modifié

Elles font partie de la commande globale de 460 millions de doses passée avec Moderna, au nom des Vingt-Sept, par la Commission depuis le début de la pandémie.

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Droit de vote des étrangers: «Vaine provocation»

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

La planète brûle, notre pays part en fumée, l’inflation galope, les Français sont inquiets pour leur rentrée, mais c’est le moment que choisit un député en mal de publicité pour ressortir ce qu’en jargon journalistique on appelle un marronnier ou un serpent de mer. L’idée d’accorder le droit de vote aux étrangers non européens aux élections municipales est un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité. À chaque fois, le scénario est identique: l’affaire reste sans suite, non sans avoir provoqué auparavant une vive polémique. La proposition de loi déposée, début août, par Sacha Houlié ne devrait pas échapper à la règle: elle va polluer le débat politique avant de finir dans les poubelles de l’histoire.

Réputé représenter l’aile gauche du macronisme, le jeune président de la commission des lois du Palais Bourbon veut sans doute marquer son territoire. Et contrebalancer les récents propos du ministre de l’Intérieur, qu’il juge trop à droite: Gérald Darmanin entend désormais se montrer plus ferme face à l’immigration clandestine. Ce petit jeu du «en même temps» ne trompe personne et le chef de l’État, appelé à arbitrer dans la coulisse, sait très bien que cette réforme du droit de vote - qui est de niveau constitutionnel - ne trouvera jamais aucune majorité. À l’exception de Jean-Luc Mélenchon et de sa troupe, personne ne souhaiterait aujourd’hui faire ce cadeau à l’imam Iquioussen et à tous ceux qui, depuis des années, crachent sur la France.

Mettre le feu à la rentrée parlementaire avec l’examen d’une pareille proposition de loi risque d’accentuer encore un peu plus la défiance des Français pour leurs représentants. Ces derniers sont élus pour apporter des solutions concrètes aux problèmes quotidiens des gens et anticiper les grands défis à venir. Pas pour se perdre dans de vaines controverses qui divisent inutilement le pays et favorisent le racisme et le communautarisme. Avec des idées comme celle portée par Sacha Houlié, il est plus que certain que le grand débat sur l’immigration programmé à la rentrée par Élisabeth Borne virera au pugilat. Le monde tremble sur ses bases, mais la France regarde ailleurs…

Erwan Barillot: «France liquide contre France solide, le nouveau clivage»

ENTRETIEN – L'ancien clivage gauche/droite semble avoir été balayé au profit d'un autre, que l'écrivain Erwan Barillot qualifie de liquide/solide. Il esquisse pour nous les contours de cette nouvelle grille d'analyse.

«LR n'est plus le parti populaire qu'il a été»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Vice-président du conseil départemental du Val-de-Marne, membre de la liste de LR et de ses alliés qui a fait basculer ce bastion communiste en 2021, Nicolas Tryzna appelle à une refonte du parti de la droite traditionnelle.

Le Figaro

70 ans après avoir été spolié par les nazis, un Matisse réapparaît au Centre Pompidou

  1. Accueil
  2. Culture
  3. Patrimoine

À QUI PROFITE LE PILLAGE ? (3/5) - Propriété des héritiers du galeriste Paul Rosenberg, Profil bleu devant la cheminée a fait l'objet d'âpres négociations avec un musée norvégien avant d'être restitué.

Amélie ComSimon Cherner

C’est jour de vernissage en mars 2012 au Centre Pompidou à Paris. Dans les galeries, une soixantaine de tableaux d’Henri Matisse sont accrochés aux cimaises. Consacrée aux séries et aux paires de l’artiste, l’exposition décrypte la démarche du peintre. De variations en variations, les toiles se succèdent dans un parcours de huit salles pour en percer le mystère. Des œuvres de jeunesse, des dessins, les papiers découpés bleus sur fonds blanc, tout y est. Robe bleue, profil devant la cheminée, lui, ne devrait pas être là. Son cartel indique : «Henie Onstad Kunstsenter, Høvikodden», une institution culturelle privée, en Norvège, qui a prêté la toile pour l'occasion. Mais le Matisse tape dans l'œil de Christopher Marinello, un enquêteur de Art Loss Register, spécialiste de la récupération d'objets volés...

Du Paris des années 1940 à Oslo, la Robe bleue a voyagé. Elle appartenait à Paul Rosenberg, marchand d’art parisien, dont le tort fut d’être né juif à une époque où l’antisémitisme a poussé l’Allemagne nazie à commettre l’impensable. En 1940, le galeriste s'enfuit avec femme et enfants aux États-Unis. Il laisse derrière lui une partie de ses chefs-d'œuvre. À son départ pour New York, il reste dans sa galerie, rue de la Boétie, près de 2000 tableaux.

À lire aussiRestitution de cinq des 12.000 livres de Georges Mandel, ministre juif assassiné par la milice vichyste

À VOIR AUSSI - «Très heureux que ce procès ait lieu»: un ancien gardien de camp nazi condamné en Allemagne

Une centaine de toiles, dont dix-huit Matisse, sont, elles, conservées dans un coffre de banque à Libourne. Une dénonciation suffit aux Allemands pour découvrir la cache. Le 28 avril 1941, le coffre est ouvert et vidé. En quelques mois, toutes les œuvres sont réquisitionnées par les Allemands. Comme tant d'autres, la collection Paul Rosenberg est entreposée au Jeu de Paume, garde-meuble où les hauts dignitaires du Reich, dont Hermann Göring, viennent faire leurs courses. Ces confiscations alimentent également le marché de l’art parisien, particulièrement actif durant l’occupation. À Berlin, Adolf Hitler s'est fait prescripteur du «bon goût«. Tout ce qui n’est pas criant de classicisme est de «l’art dégénéré». Henri Matisse n'échappe pas à l'opprobre. Robe bleue, profil devant la cheminée est stocké dans une salle en vue d’être échangé contre des toiles jugées plus nobles.

Les œuvres y sont entreposées sans grand soin, parfois débarrassées de leur cadre. Cette pièce sera baptisée salle des martyres par Rose Valland, conservatrice au Jeu de Paume. Avec une rigueur scientifique, la résistante prend des notes, consigne tous les faits et gestes des Allemands, décrit les œuvres, en fait l’inventaire. Détail crucial pour la suite, Robe bleue, profil devant la cheminée y figure. Il est échangé dans un lot de tableaux contre une œuvre ancienne. En 1941, la toile se retrouve entre les mains de Gustav Rochlitz, un marchand d’art allemand qui a pignon sur rue à Paris. Complice du IIIe Reich, il s'est fait pour spécialité d'écouler «l’art dégénéré». Arrêté en 1945, il confessera la vente du tableau à la galerie Pétridès, avenue Matignon. Aucun document ne confirme la transaction.

À lire aussiEt dans le chaos de Bagdad, les Américains traquèrent la Dame de Warka

À VOIR AUSSI - Découvrez le créateur de Bambi: Felix Salten, homme de lettre autrichien qui a fui les nazis

«Leur refus était absolu»

Chercheur de provenance pour la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture - créée en 2019 et dirigée par David Zivie -, Camille Noé Marcoux n'a pas travaillé sur ce dossier, mais il a accepté de l'ouvrir pour Le Figaro. Il confirme l'itinéraire obscur du Matisse après la guerre. «On ne sait pas très bien ce qu'il se passe pendant cette dizaine d'années. Ce n'est qu'en 1950 qu'il réapparaît, lorsqu'il est racheté, de bonne foi, par le collectionneur norvégien Niels Onstad au courtier Henri Bénézit», retrace l'historien.

Le tableau prend donc la route pour la Norvège où Niels Onstad l'offre à son épouse, Sonja Henie. Le couple ambitionne d’ouvrir un centre d’art près d'Oslo. Baptisé Henie Onstad Kunstsenter (HOK), l'établissement est inauguré à Høvikodden en 1968. Le Matisse en est la tête d’affiche. Enclin à prêter des œuvres, le musée norvégien fait voyager la collection. C'est ainsi qu'en 2012, Robe bleue, profil devant la cheminée quitte Oslo pour les cimaises du Centre Pompidou à Paris. Exposée aux yeux de tous, la toile correspond à celle recensée par l'Art Loss Register, qui dresse l'inventaire des œuvres volées. Soixante-dix ans après la spoliation par les nazis, les ayants droit de Paul Rosenberg sont alertés. Elles sont trois : Marianne Rosenberg, Elizabeth Rosenberg et Anne Sinclair, les trois petites-filles du marchand.

En 2012, la Norvège est peu sensible à la question des restitutions. «Lorsque nous avons contacté le HOK en juin, les responsables norvégiens du centre se sont tout de suite braqués ; leur refus était absolu», témoigne Marianne Rosenberg.

Une délégation norvégienne se rend à New York pour expliquer leur point de vue. Ils reconnaissent que le tableau a été spolié pendant la guerre, mais soulignent que, «selon la loi norvégienne, un bien qui a été la propriété d’une personne pendant plus de cinquante ans est réputé lui appartenir», comme le rappelle Ana Maria Bresciani, conservatrice au HOK qui a participé aux recherches sur le Matisse.

Avec une grande élégance, ma mère leur a répondu qu'ils pourront tout à fait racheter le tableau une fois restitué, s'ils y tiennent tant

À lire aussiSpoliations nazies: l'Assemblée nationale examine la restitution de 15 œuvres d'art mardi

Les Norvégiens proposent un compromis : ajouter une plaque explicative à côté du tableau. «Avec une grande élégance, ma mère leur a répondu qu’ils pourront tout à fait racheter le tableau une fois restitué, s’ils y tiennent tant», se souvient Marianne Rosenberg en en riant encore. Sa sœur, Elisabeth Rosenberg Clark, la seconde héritière américaine ne garde pas que des bons souvenirs de ces tractations. «Ils nous ont demandé de payer environ 30.000 dollars pour les frais de climatisation de la salleoù le tableau était exposé, c’était ridicule», s'indigne-t-elle encore.

Un point oppose les deux parties : le tableau a-t-il été revendu après la guerre par Paul Rosenberg lui-même ? L’hypothèse, qui a valeur de porte de secours pour les Norvégiens, est balayée par les héritières du marchand. «C’est impossible, explique Marianne Rosenberg au Figaro. Mon grand-père s’était établi à New York. Il n’a pas participé au marché de l’artparisien du lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, qui était un marché d’opportunistes.»

Autre point examiné : l’arrière du tableau a été modifié. «Les œuvres de Paul Rosenberg portent, pour la plupart, une marque reconnaissable au dos», témoigne Camille Noé Marcoux. «Nous l’avons ouvert, examiné sous tous les angles, fait passer aux rayons x, nous n’avons trouvé aucun tampon, assure Ana Maria Bresciani, conservatrice au HOK. Nous ne savons absolument pas à quel moment le tableau a été rentoilé.» Malgré des incertitudes persistantes, les ayants droit font pression sur l'opinion publique norvégienne.

À lire aussiRestitutions de biens spoliés: un nouveau cap pour la France

À VOIR AUSSI - Les origines nazies de la torche olympique

La presse locale s’empare alors du sujet. Les deux sœurs Rosenberg rappellent volontiers le passé nazi de Sonja Henie. L’ancienne championne olympique de patinage artistique ne fréquentait-elle pas les mêmes cercles qu’Adolf Hitler qui l’appréciait particulièrement ? Des photographies d’archives la montrent tout sourire devant lui. Aux jeux Olympiques de 1936, on lui connaît un salut nazi.

Arrivés à la conclusion que, hélas, certaines lacunes risquent de ne jamais être élucidées, nous avons décidé de respecter les principes de la Conférence de Washington sur les œuvres d'art volées par les nazis. Nous avons aussi pris acte de procédures passées aux États-Unis ou en France qui s'étaient éternisées pendant des années. Nous avions décidé qu'il était plus éthique de restituer.

Début 2014, le centre Henie-Onstad achève ses propres recherches et son enquête. Décision est prise de restituer l'œuvre, que les experts estimaient alors à plus de 20 millions de dollars. Et, ce, malgré les zones d’ombre qui persistent dans son parcours. «Arrivés à la conclusion que, hélas, certaines lacunes risquent de ne jamais être élucidées, nous avons décidé de respecter les principes de la Conférence de Washington sur les œuvres d'art volées par les nazis, explique Ana Maria Bresciani. Nous avons aussi pris acte de procédures passées aux États-Unis ou en France qui s’étaient éternisées pendant des années. Nous avions décidé qu’il était plus éthique de restituer.»

À lire aussiLa France va restituer Rosiers sous les arbres, toile de Klimt, spoliée en 1938 en Autriche

Le 21 mars 2014, deux ans après l'exposition parisienne au Centre Pompidou, la direction du musée norvégien confie l’œuvre à Christopher Marinello, représentant des ayants droit. «Cette restitution ne s’est pas faite de très bonne grâce, mais cela a été fait», se réjouit Marianne Rosenberg, qui n'a contemplé le Matisse que dans un second temps.

«C'était un moment très spécial, très émouvant de rencontrer le tableau que mon grand-père avait acheté, se souvient-elle. C’était étonnant, aussi, car pour la première fois, nous étions frappées par sa beauté, par les couleurs merveilleuses de cette toile de Matisse.» Depuis, l'œuvre est conservée dans un lieu secret.

Quant au centre Henie-Onstad, il semble avoir appris de cet épisode. Dès 2015, le musée organise une exposition consacrée au tableau restitué ainsi qu’au travail de recherche sur d'autres œuvres susceptibles d’avoir été spoliées. «Nous les avons traumatisés au point que le musée a complètement changé de fusil d’épaule aujourd'hui. C’est bien !», se félicite Marianne Rosenberg. «La sensibilité au sujet des restitutions s’est accrue depuis quelques années, constate-t-elle en approuvant l'essor de filières de formation spécialisées dans ce domaine. La recherche de provenance est un art qui commence à s’enseigner. C’est tard, mais il vaut mieux tard que jamais !»

À VOIR AUSSI - Un tableau volé par les nazis rendu à ses propriétaires 76 ans après

Le Figaro

Aéroport de Roissy : un homme armé d'un couteau tué par la police

Guillaume Poingt

Cet homme de 32 ans, sans domicile fixe, s'était montré menaçant envers des agents de sécurité et des policiers.

Un homme de 32 ans armé d'un couteau a été tué par le tir d'un policier, ce mercredi matin peu avant 8h30 au terminal 2F de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, a appris Le Figaro de sources policières concordantes.

À lire aussiAméricaine violée à Paris dans des toilettes publiques : un suspect écroué

À VOIR AUSSI - Deux femmes violées dans un hôpital des Hauts-de-Seine, le suspect toujours en fuite

«Faisant preuve de sang-froid, les policiers ont neutralisé ce matin un individu menaçant en possession d'une arme blanche à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle», a écrit la préfecture de police de Paris sur son compte Twitter.

Un seul coup de feu tiré

L'individu, sans domicile fixe, importunait des agents de sécurité et la police aux frontières (PAF) a été appelée en renfort. L'homme s'est alors montré agressif et menaçant avec les policiers. Il aurait tenté de porter un coup de poing à un policier avant de revenir avec un couteau qu'il venait d'aller chercher dans son caddie. Il a alors été touché à l'abdomen par le tir d'un agent de la police aux frontières (PAF).

Un photographe de l'AFP, témoin de la scène, explique qu'«un homme de couleur de grande taille a brandi un objet qui ressemblait à un couteau vers la police. Une sommation a été faite mais il s'est avancé et un policier a tiré. Un seul coup a été tiré», indique le témoin. L'homme est décédé des suites de ses blessures.

L'homme abattu est originaire de Fort-de-France, en Martinique, nous précise une source policière. Il n'a par ailleurs tenu aucun propos à caractère terroriste. Deux enquêtes en flagrance ont été ouvertes, indique le parquet de Bobigny au Figaro. La première confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) sous la qualification d'homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique. La seconde pour tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, confiée à la police aux frontières.

À VOIR AUSSI - Une femme meurt en plein vol, sa famille contrainte de rester à ses côtés

Rodéo dans le Val-d'Oise : le motard qui a reconnu avoir renversé deux enfants mis en examen et écroué

Le jeune homme s'était rendu à la police samedi, après avoir fauché la veille un garçon et une petite fille de 7 ans dont le pronostic vital est toujours engagé.

Regarder la vidéo

Un appel à témoins lancé après la disparition d'une petite fille de 10 ans

La fillette n'a pas donné signe de vie depuis le 6 février, se volatilisant vers 16 heures.

Regarder la vidéo

Avion : une femme meurt en plein vol, sous les yeux de sa famille

Le mari et les deux enfants de la victime ont dû rester à côté de la dépouille pendant les huit heures de vol restantes.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Destination l’autre bout du monde: bronzage le jour, boulot la nuit avec le programme vacances-travail

Par Victor Merat • Publié le 11/08/2022 à 07:00 • Mis à jour le 11/08/2022 à 09:57

Plus de 400.000 jeunes Français ont bénéficié de ce dispositif qui permet de voyager dans de nombreux pays en pouvant travailler sur place.

En 2019, Margo s’envole en Australie avec sa meilleure amie. Elle a 21 ans, vient de terminer sa troisième année de droit à l’université de Nancy, et veut prendre une année sabbatique avant de poursuivre en master. «Je voulais partir le plus loin possible et apprendre l’anglais, raconte la Messine, aujourd’hui âgée de 23 ans. J’ai toujours été intriguée par ce pays, son côté nature, préservé.» Pendant neuf mois, les deux amies pérégrinent dans ce territoire grand comme quatorze fois la France. Elles travaillent comme serveuses dans des restaurants de Sydney et Melbourne. Le reste du temps, Margo parcourt le pays, de la forêt de Daintree à la grande barrière de corail. Ou visite les Fidji, le Japon ou Bali grâce à ses salaires. Pour 40 heures par semaine, elle touche 4000 dollars australiens par mois (2700 euros), sans compter les «tips». L’aventure de Margo a un nom: le Programme vacances-travail, dit «PVT».

Ce dispositif, qui s’adresse aux 18-30 ans - voire 35 ans pour certaines destinations comme le Canada - permet aux jeunes de s’expatrier un à deux ans en ayant la possibilité de travailler sur place pour vivre convenablement. L’avantage est qu’il n’est pas obligatoire de trouver un employeur en amont. Seize destinations délivrent le visa (Brésil, Japon, Nouvelle-Zélande...) aux Français, à l’issue d’accords bilatéraux. Le dernier en date, avec le Pérou, a pris effet en avril dernier. Depuis 1999, plus de 400.000 Français ont bénéficié du PVT - dont 58% en Australie. En 2018, ils étaient 47.000 à s’éparpiller aux quatre coins du monde, selon les données du ministère des Affaires étrangères. Ces vingt dernières années, 42.000 étrangers ont voyagé dans l’Hexagone. Selon le site pvtistes.net, qui guide et conseille les volontaires, les participants ont en moyenne entre 23 et 27 ans, ils terminent leurs études ou sont en césure.

Au Canada, une sélection par tirage au sort

La demande du «visa vacances-travail» se fait en France auprès de la représentation diplomatique ou consulaire de la destination d’accueil, à l’exception de l’Australie où la démarche se fait en ligne. Des conditions existent pour obtenir le sésame. Pêle-mêle: ne pas avoir déjà bénéficié d’un PVT dans le pays en question, avoir un casier judiciaire vierge ou souscrire une assurance couvrant les risques pour la durée du séjour. Thomas et Garance, Parisiens de 25 ans, ont reçu «en cinq minutes» leur sésame pour l’Australie où ils arriveront fin septembre. Le jeune homme a démissionné de son travail dans le secteur du marketing pour se frotter à la vie seul et loin du foyer. «Ce n’était pas le moment pour moi de commencer à travailler. Or, pendant mes études, je n’avais pas fait d’Erasmus, ni d’échange», explique-t-il.

Côté finance, chaque pays fixe un montant minimal des ressources dont doit disposer le candidat avant son départ: 2500 euros pour l’Argentine, la Corée du Sud ou le Chili, 1800 euros pour le Canada, etc... Pour financer son départ en septembre dans le pays à la feuille d’érable, Laure, 22 ans, a travaillé dans une boulangerie pendant deux ans, en parallèle de ses études.

» LIRE AUSSI - Prendre une année de césure durant ses études: les erreurs à ne pas commettre

À VOIR AUSSI - Le Dico de l’orientation - Qu’est-ce qu’une césure?

À l’exception de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie, le nombre de participants est limité. Il y a par exemple 8585 places pour le Canada, en 2022. Pour sélectionner, le pays tire au sort. Quitte à en décourager certains. «C’est dommage car tu peux avoir beaucoup de motivation et ne pas être sélectionné», regrette Élise*, 24 ans. Elle a connu le PVT par du bouche-à-oreille et est entrée en contact, lors d’un séjour à Montréal, avec des Français participant au programme. Son objectif: partir outre-Atlantique.

Glacier, pâtissier, cueilleur: des expériences à valoriser

Sur place, les impétrants trouvent du travail en répondant à des annonces ou en démarchant spontanément les employeurs. Julie Meunier, 37 ans, fondatrice du site pvtistes.net, a par exemple été professeur et traductrice de français à Toronto, en 2005 avant de faire le tour des agences d’intérim. «Sur place, on postule, on cherche des offres sur LinkedIn, on répond aux annonces. Il faut être productif», conseille-t-elle. À peine rentrée en France, elle repart pour un autre PVT en Australie. «L’année la plus épanouissante de (sa) vie», où elle fait le ménage dans un solarium à Sydney avant de ramasser des melons dans une ferme à Home Hill, au nord-est du pays. Thomas et Garance, eux, opteront pour le réseautage: «On nous a conseillé de s’installer en auberge et de nouer des contacts pour avoir des conseils sur les jobs et les appartements qui se libèrent. C’est mieux pour éviter les arnaques.» En Australie, Margo a passé quelques jours dans une ferme à cueillir des tomates cerises. Pour ce «service rendu», le pays accepte de renouveler les visas jusqu’à deux fois, sous réserve d’avoir travaillé un certain nombre de mois dans le secteur agricole. Les métiers de l’hôtellerie-restauration et de l’agriculture sont parmi les plus pratiqués. Mais d’autres participants sont glaciers, gardiens de ranch, développeurs web ou pâtissiers.

Le programme vacances-travail est donc une expérience de découvertes - professionnelle, culturelle, linguistique, personnelle. Elle peut être valorisée sur un CV. «C’est presque un ‘’must do’’», plaisante Julie Meunier. Et un premier pas vers une expatriation longue? «Certains partent avec ce projet de s’installer de façon pérenne. C’est possible, surtout au Canada, qui veut attirer des francophones contrairement à d’autres pays où il y a une immigration choisie en fonction des besoins et des périodes», poursuit-elle. D’autres changent leurs projets, comme Margo. Exit le master à son retour en France: «Le PVT a été un déclic. J’ai réalisé que mes études ne me plaisaient pas et que je voulais pouvoir travailler en voyageant. Cette expérience m’a donné le courage de sauter le pas.» Elle a depuis monté son entreprise de conseil en marketing digital et parcourt le monde.

* Le prénom a été modifié.

À VOIR AUSSI - Le Dico de l’orientation - Qu’est-ce qu’un échange Erasmus?

La rédaction vous conseille

Le Figaro

Macron en jet-ski : Rousseau (EELV) dénonce un acte «criminel» au regard du réchauffement climatique

Le patron des écologistes, Julien Bayou, a quant à lui regretté un acte «désarmant de nullité».

Une sortie en canoë, et en même temps une virée en jet-ski. Retiré le temps des vacances d'été au Fort de Brégançon (Var), Emmanuel Macron met un point d'honneur à se faire discret. Mais le chef de l'État a été photographié ces derniers jours en train de pratiquer différents sports nautiques en Méditerranée. Le président de la République a aussitôt été épinglé par une partie des écologistes, qui lui ont reproché son recours au scooter des mers, l'accusant de faire entorse au «plan de sobriété» et à la «mobilisation générale» qu'il a lui-même décrétés pour la rentrée.

«Ceci confirme cette impression persistante qu'il ne comprend pas le réchauffement climatique. Et aujourd'hui il est criminel de ne pas le comprendre», a asséné la députée écoféministe (Nupes) de Paris, Sandrine Rousseau, sur Twitter. Une critique reprise dans la foulée par le patron d'Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, qui a regretté un acte «désarmant de nullité». «L'enjeu n'est pas individuel, fermer l'eau du robinet pendant qu'on se brosse les dents ou changer les ampoules des ministères», a-t-il pesté. Contacté par l'AFP, l'Élysée s'est refusé à tout commentaire.

À VOIR AUSSI - Conférence de l'ONU sur les océans: «Nous ne devons pas détourner notre mission collective», affirme Macron

Le Maire-Coquerel, l’improbable tandem des finances publiques

RÉCIT - L’entente entre les deux hommes est cordiale mais sans concessions.

Les vacances très discrètes d’Emmanuel Macron à Brégançon

ANALYSE - Retiré à Bormes-les-Mimosas depuis le 30 juillet, le président veut éviter les erreurs avant une rentrée difficile et chargée.

Droit de vote des étrangers : Darmanin «fermement opposé» à la mesure défendue par Houlié (LREM)

Contre l'avis du ministre de l'Intérieur, le député qui préside la commission des lois de l'Assemblée entend soumettre sa proposition de loi au groupe Renaissance à la rentrée.

Le Figaro

Pourra-t-on se baigner dans la Seine et dans la Marne en 2024?

DÉCRYPTAGE - Directives européennes, qualité de l’eau… Les obstacles qui empêchent les Franciliens de nager dans leur fleuve et leurs rivières sont légion.

De Jacques Chirac à Bertrand Delanoë en passant par Anne Hidalgo, les maires de Paris ont tous rêvé de lever l’interdiction de baignade dans la Seine édictée en 1923. Cent ans après, les Jeux olympiques de 2024 devaient permettre d’honorer cette promesse maintes fois faite aux Parisiens, avec un mantra révélateur: «La baignade en héritage.» Aujourd’hui, une directive européenne de 2006 limite pourtant drastiquement la possibilité de se baigner dans les fleuves et les rivières, partout en France. Elle impose notamment une qualité d’eau propice à la baignade 90% du temps, quatre années consécutives. Le plan entrepris par 27 partenaires, dont l’État et la mairie de Paris, pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine - le budget du projet est évalué à 1,4 milliard d’euros - doit donc se soumettre à ces normes européennes très strictes.

Pour Colombe Brossel, adjointe à la mairie de Paris en charge de la propreté, lever l’interdiction de baignade n’est qu’une question de temps. Selon elle, il n’y a «aucune espèce d’inquiétude à avoir. Nous prenons les choses très au sérieux, mais aucune difficulté insurmontable n’a pour l’instant été remontée en comité», afin de créer des espaces de baignade pérennes après 2024. La préfecture d’Île-de-France explique pourtant de son côté que «les exigences pour ce type de baignades sont plus fortes que celles pour les baignades dites “ponctuelles”», comme celles des Jeux olympiques, pour lesquelles il n’y aura donc pas de problème.

À lire aussiSécurité, cérémonie sur la Seine, inflation... À deux ans des JO de Paris 2024, Tony Estanguet se confie sur les dossiers chauds

Pour permettre aux Franciliens de se baigner dans la Seine en 2024, une véritable course contre la montre s’instaure. Les collectivités tentent de convaincre les particuliers de faire des travaux d’assainissement chez eux, afin qu’il n’y ait plus de branchements d’eaux usées qui rejoignent la Seine. «C’est le sujet sur lequel il y a eu le plus d’inquiétude, mais il est en passe d’être surmonté», confie Colombe Brossel. Derrière la gare d’Austerlitz, un bassin de rétention est aussi en construction, afin que les eaux usées cessent de rejoindre la Seine lors des fortes pluies. Ce projet à 80 millions d’euros permettra de stocker 46.000 m3 d’eau pluviale, soit l’équivalent de 20 piscines olympiques. En parallèle, la ville de Paris travaille sur les questions de propreté du fleuve. «Même si l’eau est dépolluée, il peut y avoir des mégots ou des déchets plastiques», ajoute Colombe Brossel. Des actions de sensibilisation sont mises en place afin de permettre aux Parisiens de renouer avec la Seine.

Aucune dérogation

En juin 2022, le ministère de la Santé a rappelé aux préfets la nécessité de respecter la directive européenne de 2006. Cet été, aucune dérogation n’a par exemple été donnée pour se baigner dans la Marne. Sylvain Berrios, maire de Saint-Maur-des-Fossés, espérait pourtant une dérogation exceptionnelle pour permettre aux baigneurs de nager dans la plus grande rivière de France. «C’est important qu’on ne décourage pas les élus avec de nouvelles normes. Les choses ont changé depuis l’interdiction préfectorale.»Aujourd’hui, les analyses réalisées par le syndicat Marne Vive, regroupant 46 communes d’Île-de-France, révèlent une eau propice à la baignade 37 jours par an. Aurélie Janne, directrice du syndicat, affirme «qu’il y a une nette amélioration depuis une dizaine d’années».

À lire aussiComment les JO 2024 vont gêner la circulation à Paris

Face à l’interdiction de baignade, le maire de Saint-Maur-des-Fossés accuse donc le coup. «Si on ne change pas la directive, après les Jeux olympiques, nous n’aurons aucun héritage. Ce n’est pas normal qu’on se soumette à une directive aveugle du travail qui est fait. Une rivière ne sera jamais 90% du temps baignable, surtout avec les inondations que nous avons connues en 2021.» Directives européennes, arrêtés préfectoraux, qualité de l’eau: dans la Marne ou dans la Seine, la baignade en Île-de-France n’est peut-être pas encore à l’ordre du jour…

L'imam Hassan Iquioussen épinglé pour location de logements insalubres

INFO LE FIGARO - Le prédicateur, âgé de 57 ans, serait propriétaire d'une demi-douzaine de logements, qu'il louerait en dépit de leur état manifestement sujet à caution. Assez pour que ses détracteurs le décrivent comme un potentiel « marchand de sommeil ».

Les secrets des couples qui durent : «Les unions les plus solides reposent sur quatre piliers»

ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, la psychanalyste et thérapeute conjugale Cécilia Commo déjoue les préjugés sur la relation idéale. À la clé, un éclairage sur les mécanismes du couple et un éloge libérateur de l'imperfection amoureuse.

Rodéo urbain: qu'est-ce que la méthode du choc tactique utilisée à Londres pour arrêter les délinquants?

DÉCRYPTAGE - Au-delà de l'intensification des contrôles de police, cette méthode, interdite actuellement par la loi française, pourrait permettre aux forces de l'ordre d'interpeller plus facilement les suspects.

Le Figaro

Accusé de viols, Benjamin Mendy au tribunal pour plus de trois mois de procès

L'international français a, de nouveau, plaidé non coupable. Les audiences devraient durer quinze semaines.

Accusé de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle, le champion du monde de football Benjamin Mendy a comparu mercredi au premier jour d'un procès prévu pour durer plus de trois mois à Chester, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Âgé de 28 ans, le défenseur français, suspendu depuis un an par Manchester City, est accusé par sept femmes et nie les dix chefs d'accusation qui concernent des faits qui se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021 à son domicile de Prestbury, dans le Cheshire. Il risque la prison à perpétuité.

À son arrivée à la Chester Crown Court, Mendy a pris place dans le box des accusés mercredi matin, l'air détendu mais sérieux, vêtu d'un costume-cravate bleu nuit. Il s'est exprimé en anglais pour confirmer son identité, un interprète étant présent à ses côtés. Le procès devait initialement s'ouvrir le 25 juillet mais avait été reporté de deux semaines. Quelques dizaines de journalistes étaient présents dans le tribunal ou à l'extérieur pour le début de ce procès très médiatisé qui se déroule à Chester, ville fortifiée de 80.000 habitants au sud-ouest de Manchester.

À VOIR AUSSI - Le meilleur de Benjamin Mendy à Manchester City

Benjamin Mendy a plaidé non coupable, comme il l'avait fait pour les neuf autres, d'une dixième accusation - la huitième de viol - ajoutée au dossier en juin et sur laquelle il n'avait pas eu l'occasion de se prononcer. Le reste de la première journée s'est concentré sur le choix des jurés et l'organisation des audiences, avant de rentrer la semaine prochaine dans le vif du sujet.

14 jurés - huit hommes et six femmes dont deux suppléantes - ont été tirés au sort et assermentés après avoir répondu à plusieurs questions, dont une sur leurs «liens» avec les clubs de Manchester City, où évoluait Mendy jusqu'à sa suspension, et de Manchester United, le rival local. «M. Mendy est un footballeur professionnel. Il joue pour Manchester City», a précisé le juge Steven Everett aux potentiels jurés, qui ont également dû dire s'ils avaient des connexions particulières avec cinq autres joueurs de Premier League : Raheem Sterling, Jack Grealish, Kyle Walker, Riyad Mahrez et John Stones.

Sous contrôle judiciaire

Vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l'équipe de France, où il jouait le rôle de bon camarade à défaut d'en être l'un des joueurs-clé, Benjamin Mendy a quitté les pelouses depuis près d'un an pour le banc des accusés et les cellules des prisons de Liverpool et de Manchester, où il a passé plus de quatre mois, d'août 2021 à janvier 2022, en détention provisoire. Libéré début janvier, il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès. Le juge a accepté mercredi que son couvre-feu soit raccourci de 21H à 6H (contre 20H et 7H auparavant) pour lui permettre de «faire du sport» avant et après les journées d'audience. Mendy n'a plus disputé le moindre match de football depuis le 15 août 2021 avec son club de Manchester City.

Formé au Havre, révélé à Marseille et passé une saison par Monaco, Benjamin Mendy était devenu le défenseur le plus cher de l'histoire en 2017 quand les Citizens avaient déboursé 52 millions de livres (environ 61,4 millions d'euros au cours actuel) pour s'attacher ses services. Il était considéré comme l'un des grands espoirs français et mondiaux au poste d'arrière gauche mais sa carrière a été freinée depuis quatre ans par des blessures et il n'a jamais réellement justifié les espoirs placés en lui. Benjamin Mendy est jugé au côté d'un autre homme, Louis Saha Matturie - sans rapport avec l'ancien footballeur Louis Saha -, qui a également pris place dans la salle d'audience, vêtu d'une chemise blanche et d'une veste kaki. Louis Saha Matturie est poursuivi pour huit viols et quatre agressions sexuelles sur huit femmes entre juillet 2012 et août 2021. Il a également plaidé non coupable.

À VOIR AUSSI - Le footballeur Benjamin Mendy, accusé de sept viols, est libéré sous caution

Tops/Flops Marseille-Reims : l'OM et ses recrues déchaînés, Faes s'est trompé

Porté par plusieurs de ses recrues, l'OM s'est nettement imposé face à Reims en clôture de la première journée de Ligue 1 (4-1). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Ligue 1 : le but génial de Messi en vidéo

L'Argentin a tenté et réussi un geste magnifique avec le PSG.

Ligue 2 : Le but fou du Guingampais Livolant

Le capitaine de l'En Avant Guingamp a réussi un geste magnifique à Laval samedi.

Le Figaro

«Au-delà de l’“affaire Iquioussen”: l’histoire et l’influence des Frères musulmans»

TRIBUNE - Le journaliste et réalisateur de documentaires Michaël Prazan* retrace l’histoire de la Confrérie, à laquelle se rattache l’imam Iquioussen, visé par un arrêté d’expulsion suspendu par le tribunal administratif de Paris.

Michaël Prazan est l’auteur de «Frères musulmans. Enquête sur la dernière idéologie totalitaire» (Grasset, 2014).

Concomitance des dates ; alors qu’un drone américain tuait Ayman al-Zawahiri, à Kaboul, le 31 juillet, la France annonçait vouloir expulser l’imam autoproclamé Hassan Iquioussen, auteur de prêches sexistes, homophobes, antisémites, complotistes appelant à éliminer les musulmans coupables d’apostasie, qu’il traite de «collabos». Quel rapport, me direz-vous, entre le chef d’Al-Qaida et un «prêcheur de haine» marocain résidant en France depuis sa naissance? Un seul, mais non des moindres: la confrérie des Frères musulmans. Les deux hommes, aux parcours singuliers et différents, ont été formés à la doctrine matricielle de l’islam politique représentée par la puissante confrérie d’inspiration salafiste, créée en 1928 par Hassan al-Banna, un enseignant originaire de la région du Delta.

À l’époque, dans une Égypte sous domination britannique où commencent à circuler les idées démocratiques, laïques ou féministes, Hassan al-Banna a le projet de «réislamiser» le peuple, proie de la dépravation occidentale, qu’il placera sous la férule d’un islam rigoriste, littéraliste et autoritaire. Son programme, édité en 1936, connu sous le nom du «Manifeste en 50 points» a pour priorité le rétablissement de la charia, le re-voilement des femmes, la séparation totale entre les sexes, et la mise sous surveillance d’une population avec, en bout de course, «la restauration du califat islamique».

À lire aussiExpulsion d’Hassan Iquioussen: «Au nom de l’État de droit, le Tribunal administratif de Paris désarme l’État de droit»

À VOIR AUSSI - Qui est Hassan Iquioussen, l’imam que Gérald Darmanin souhaite expulser?

Interdire, surveiller, punir, en sont les maîtres mots. La litanie des interdictions qu’Al-Banna entend édicter une fois au pouvoir est interminable. Il s’agit, entre autres, d’«interdire le jeu», «la danse» «l’alcool et la drogue», «la mixité entre étudiants», «les livres et les journaux qui promeuvent le scepticisme» et «l’immoralité», pour «insuffler l’esprit du djihad islamique». Hassan al-Banna ne se contente pas de prêcher partout en Égypte, c’est aussi un homme politique fortement influencé par les fascismes européens.

Après son assassinat, en 1949, par la police politique du roi Farouk et le renversement de ce dernier en 1952 par les «officiers libres» de Nasser alliés aux Frères musulmans, c’est une nouvelle figure, plus radicale encore, Sayyid Qutb, qui devient l’idéologue de la Confrérie.

Interdire, surveiller et punir sont les maîtres mots du programme d’Hassan al-Banna en 1936

Ce poète, initialement romantique et laïque, effectue un virage à 180 degrés après un séjour en 1948 dans une université du Colorado, où il déteste le mode de vie occidental et «l’impudeur des femmes américaines». Sayyid Qutb formalise dans plusieurs ouvrages, dont Jalons sur la route de l’Islam, la décadence de l’Occident, le «djihad contre les Juifs», qui permettra d’éradiquer l’État d’Israël, une pustule insupportable édifiée sur le territoire sacré du califat islamique, qu’il entend restaurer, et la nécessité d’islamiser la planète entière. Il appelle de ses vœux la création d’une «avant-garde révolutionnaire», qui permettra par la violence de renverser cet Occident honni et d’instaurer le règne de l’Islam - celui, bien sûr, des Frères musulmans - sur la terre entière.

Mais Nasser s’est retourné contre ses anciens alliés. Devenu le «raïs», dont le pouvoir est contesté par Qutb et les «frères» qui tenteront de l’assassiner en 1954, Nasser fait pendre l’idéologue en 1966. Suivra une terrible répression qui a bien failli voir disparaître les Frères musulmans. Ils se maintiendront pourtant, profitant de leur faiblesse en Égypte pour gagner de nouveaux territoires dans le monde musulman, puis, à partir des années 1970, en Europe et aux États-Unis, notamment grâce au militantisme acharné du gendre d’Hassan al-Banna, Saïd Ramadan - le père de Hani et Tariq Ramadan -, qui installe la première antenne frériste à Munich, en 1973.

À lire aussiL’Égyptien Saïf al-Adel, possible successeur d’Ayman al-Zawahiri à la tête d’al-Qaida

À VOIR AUSSI - Imam Iquioussen: «Il n’a rien à faire sur le sol de la République», déclare Gérald Darmanin

Dans le même temps, Ayman al-Zawahiri, un élève brillant issu de la haute bourgeoisie du Caire, a rejoint les Frères musulmans dès l’adolescence. À 15 ans, il crée, dans le giron de la Confrérie, le groupuscule terroriste al-Djihad, qui, en 1981, assassinera Sadate, parce que ce dernier a osé signer un accord de paix avec l’État Hébreu. Après avoir purgé une légère peine de prison, Zawahiri rejoint le Palestinien Abdoullah Azzam, Frère musulman et fondateur méconnu de l’organisation djihadiste al-Qaida, qui organise le séjour des combattants arabes en Afghanistan. Zawahiri y fait la connaissance du protégé d’Azzam: Oussama Ben Laden. Après avoir éliminé Azzam, les deux hommes se lancent dans une série d’attentats qui ciblent les États-Unis, et dont le point d’orgue sera les attentats du 11 septembre 2001.

Quand elles ont lieu, les tentatives de prise du pouvoir par la force ou par les urnes menées par les Frères dans les années 1980 et 1990 en Égypte, en Syrie, en Tunisie ou en Algérie se sont soldées par un échec. Leurs leaders, tels Rached Ghannouchi, le fondateur d’Ennahda, la branche tunisienne des Frères musulmans, ont trouvé refuge en Occident, notamment à Londres, où le réseau associatif frériste a pris souche.

Désormais, la Confrérie est présente dans 80 pays à travers le monde. Au début de la décennie 1980, l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), créée par deux Frères musulmans marocains, qui déploie rapidement une constellation d’associations cultuelles, éducatives ou sportives, s’implante en France et rassemble, avec la bénédiction des pouvoirs publics, une masse de fidèles en permanente expansion, qui culmine avec l’instauration de la RAMF, le Rassemblement annuel des Frères musulmans au Bourget, où affluent 100.000 personnes depuis 1988. Les plus prestigieux prédicateurs de la Confrérie, tels que l’imam Youssef al-Qaradawi, l’émir réfugié au Qatar qui anime l’émission «La Charia et la Vie» sur al-Jazeera, ou l’Égyptien Safwat Higazi, qui entend «envoyer ces fils de porcs et de singes (les Juifs) dans le feu de l’enfer, sur les ailes des roquettes Qassam» (les roquettes du Hamas, les Frères musulmans palestiniens), y ont tenu des prêches très radicaux. Le président Sarkozy leur interdira l’entrée du territoire en 2012.

Le prosélytisme de la Confrérie n’a jamais été si intense, particulièrement en Occident. Une nouvelle génération s’est employée à produire un argumentaire à même de pervertir le cadre laïque et démocratique

Replacé dans ce contexte, on comprend mieux les diatribes d’un individu tel que Hassan Iquioussen. Ce dernier ne fait que suivre le discours, les objectifs, et le corpus des Frères musulmans. Et, comme tout bon Frère musulman, il se montre incapable de condamner Ben Laden et les attentats terroristes d’al-Qaida. La «taqiya» - le mensonge légal à destination des «infidèles» - a ses limites.

Depuis que la Confrérie a raté ses rendez-vous politiques dans la foulée des révolutions arabes de 2011, qu’elle est partiellement détruite dans son fief égyptien et que l’organisation a été interdite ou placée sous surveillance dans de nombreux pays, l’UOIF s’est empressée de changer de nom. Les Frères musulmans français se font désormais appeler «Musulmans de France», histoire de noyer le poisson.

À lire aussiComment l’imam Iquioussen a contribué à l’«édification islamique» d’une génération

À VOIR AUSSI - Passe d’armes à l’Assemblée nationale entre Gérald Darmanin et Sébastien Chenu sur l’expulsion de l’imam Iquioussen

Pour autant, le prosélytisme de la Confrérie n’a jamais été si intense, particulièrement en Occident. Une nouvelle génération, qui a pris acte des lignes de résistance du cadre laïque et démocratique, s’est employée à produire un argumentaire à même de le pervertir. Il s’agit de victimiser les musulmans sous l’étendard de l’«islamophobie», de sanctuariser le voile en le faisant passer pour un objet d’émancipation féminine, de faire abroger le droit au blasphème. Pour cela, les Frères musulmans français ont créé des associations tels que le CCIF, et nouent des partenariats avec des associations d’extrême gauche, telles qu’Alliance citoyenne, qui promeut à Grenoble le voile des «hijabeuses» et le «burkini» dans les piscines municipales. Hassan Iquioussen, Tariq Ramadan, et tant d’autres, qui prêchent davantage aujourd’hui sur les réseaux sociaux que dans les mosquées, se sont fait le relais de cette idéologie, reprenant un argumentaire mieux adapté aux réalités françaises.

Si le ministère de l’Intérieur parvient un jour à expulser Hassan Iquioussen, ce ne sera que l’arbre qui cache la forêt: les écoles théologiques créées par les Frères musulmans, les «Instituts européens des sciences humaines» installés à Château-Chinon et à Saint-Denis, sont toujours en charge de la formation des imams de France.

Expulsion d'Hassan Iquioussen: «Les juges ont pris le pouvoir sur la politique migratoire»

ENTRETIEN - Le tribunal administratif de Paris a suspendu, le 5 août, l'expulsion de l'imam Iquioussen, proche des Frères musulmans. Pour Pierre-Marie Sève, cette décision révèle une nouvelle fois la mainmise des juges sur la politique en France, qui décident en dépit de la volonté nationale et de la gravité de la situation.

«Le passe vaccinal doit être levé maintenant et non pas juste avant le premier tour!»

EXCLUSIF - Dans une tribune collective, vingt sénateurs LR appellent à la suspension immédiate du passe vaccinal. Selon eux, rien ne justifie plus le maintien en vigueur de ce dispositif hormis un calcul politique.

Pierre-Henri Tavoillot: «Avec l’écologisme, chacun peut espérer se sauver en lavant la Nature des péchés des humains»

GRAND ENTRETIEN - L’écologisme rencontre un vif succès dans une partie de la jeunesse étudiante. L’expression «sauver la planète» est devenue sa boussole. Or, argumente le philosophe*, sans que ses sympathisants en aient eux-mêmes toujours conscience, l’écologisme participe du désir de la table rase et de la régénération, qui a souvent provoqué des désastres au cours de l’histoire.

Le Figaro

Une pétition veut «décoloniser» le nom de la Nouvelle-Zélande

Claire Rodineau

La tribune, qui veut aussi revoir tous les noms de «villes, cités et monuments» pour leur rendre leur nom maori, a déjà recueilli plus de 70.000 signatures. Suffisamment pour être considérée par le parlement du pays.

Ne l'appelez plus jamais Nouvelle-Zélande. Une pétition, lancée par Te Pāti Māori (littéralement «le parti maori») invite à ce que le pays de l'océan Pacifique soit débaptisé pour reprendre un nom maori et ainsi, effacer un peu de son passé colonial. Le texte en appelle à la Chambre des Représentants pour que la Nouvelle-Zélande soit désormais appelée «Aotearoa» (à prononcer au-te-ah-ro-uh). Et le parti politique ne s'arrête pas là puisqu'il invite aussi à revoir tous les noms de «villes, cités et monuments» pour leur rendre leur nom maori d'ici à 2026.

Le texte a déjà recueilli 70.000 signatures. Selon le média en ligne Quartz, ce nombre est suffisant pour que le parlement prenne la proposition en considération. Elle pourrait ensuite être votée ou soumise à un référendum. «Cela devrait nous permettre, non seulement de récupérer notre langage, mais aussi de gommer un peu du traumatisme de la colonisation», a déclaré la députée Debbie Ngarewa-Packer, co-dirigeante du parti Te Pati Maori, dans une interview à la NPR américaine.

À lire aussiQuand partir en Nouvelle-Zélande ? Météo et climat… La meilleure période par île

Un nom déjà présent sur les billets de banque

Découverte en 1642 par l'explorateur néerlandais Abel Tasman (qui a donné son nom à la Tasmanie), la Nouvelle-Zélande a d'abord été nommée «Staten Landt» puis «Nova Zeelandia» en référence à la Zélande, une province du sud-ouest des Pays-Bas. «Nieuw Zeeland» devint ensuite «New Zealand» quand le pays est intégré à l'empire britannique en 1840.

Selon la dirigeante du parti maori, le mot Aotearoa désignerait les nuages qui auraient aiguillé les premiers navigateurs polynésiens vers ces terres lointaines. Le terme est de plus en plus usité dans le pays : il s'affiche sur certains documents officiels, passeports et même billets de banque. Comme l'explique le Wall Street Journal, un communiqué tout ce qu'il y a de plus officiel, rédigé conjointement par la Nouvelle-Zélande et les États-Unis en mai, faisait même mention de Jacinda Ardern comme de la «première ministre d'Aotearoa-Nouvelle-Zélande».

Depuis 2018, plusieurs pétitions et contre-pétitions ont successivement demandé que le nom de la Nouvelle-Zélande soit changé ou au contraire reste le même. Plus globalement, le pays œuvre depuis plusieurs années à renouer avec ses origines en encourageant l'usage du maori – l'une de ses trois langues officielles avec l'anglais et la langue des signes.

Ce combat ne s'arrête pas à la langue. En 2015, le gouvernement néo-zélandais avait lancé un concours pour repenser le drapeau du pays, marqué du symbole de l'Union Jack britannique. Mais la nouvelle version du drapeau a finalement été rejetée par un référendum populaire après des mois de débats passionnés.

Une question de générations ?

Debbie Ngarewa-Packer, co-dirigeante du parti maori, voit dans ces atermoiements un conflit générationnel. «La population maorie est jeune : 70% d'entre elles a moins de 40 ans, 25% moins de 20 ans. De l'autre côté, la génération d'avant, élevée dans un système dont les Maoris étaient absents, a une vision beaucoup plus 'monoculturelle'». Pour elle, la Nouvelle-Zélande, «l'une des dernières nations à avoir été colonisées», va «vivre des épisodes que d'autres pays ont déjà connus pour retrouver leur identité».

Citons l'exemple du Swaziland qui, en 2018, a officiellement changé de nom pour devenir l'Eswatini (le pays des Swazis, en langue swati). L'Australie a pour sa part modifié son hymne national, car il n'était pas suffisamment représentatif de la culture aborigène.

Un zoo vend ses lions aux enchères pour faire de la place aux derniers arrivés

Le parc animalier de Lahore, au Pakistan, a décidé de se séparer de la moitié de sa population de lions, devenue trop nombreuse. Mais certains défenseurs de la nature montrent les crocs.

Il n'y a pas qu'Étretat dans la vie : nos dix plus beaux villages de Normandie

LA SÉLECTION DU FIGARO- Ils sont au bord de la Manche ou dans le pays d'Auge, au pied de la côte d'Albâtre ou dans les Alpes Mancelles. Ces villages vous plongent dans la Normandie des ports et des vallées.

Cinq astuces pour payer son billet d'avion moins cher

PRATIQUE - Le prix des billets d'avion constitue une part non négligeable d'un budget de vacances, de plus en plus serré à l'heure de l'inflation galopante. Alors, lors de la réservation, quelques réflexes peuvent permettre d'alléger la note.

Le Figaro

« J'ai cédé à ma fille » : Anggun dévoile la raison de sa prochaine participation à « Danse avec les Stars »

Cécile Brelot

La chanteuse a officialisé sa présence dans le casting de la 12e édition du concours de danse de TF1.

« J'ai une grande nouvelle à vous annoncer, je vais participer à Danse avec les Stars », révèle d'un ton enjoué Anggun dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux de l'émission. La chanteuse française, récemment vue dans Mask Singer où elle officie comme jurée depuis 2019, va à son tour être jugée.

Meilleures notes

Sous l'œil attentif du jury composé de François Alu, Marie-Agnès Gillot, Bilal Hassani et Chris Marques, l'artiste d'origine indonésienne devra viser les meilleures notes sur une valse, un jive ou encore un tango. Si l'apprentie danseuse se dit « très excitée de revenir sur TF1 », Anggun compare cette « nouvelle aventure » à « un énorme challenge ».

La télévision est le milieu de prédilection de l'artiste. La chanteuse de 48 ans est une habituée des émissions de divertissement. En Indonésie, elle a participé à des programmes tels que « X Factor Indonesia », « Indonesia Got Talent », l'équivalent de « La France a un incroyable talent ». Les téléspectateurs ont aussi pu la voir comme coach dans « The Voice Indonésie ».

À lire aussiDécouvrez la bande-annonce d'Asia's Got Talent avec Anggun

Si Anggun a accepté de participer à cette douzième saison de « Danse avec les Stars » « malgré sa peur », c'est suite à une demande très précise. « Ma fille est une grande fan de l'émission. Depuis des années elle me supplie de participer. Vu que je suis une bonne maman, j'ai cédé », conclut-elle avant d'entonner en riant le générique de l'émission de danse.

La chanteuse rejoint le casting déjà composé de l'humoriste Florent Peyre, de l'influenceuse Léa Elui, des chanteurs Billy Crawford et Eva ainsi que le judoka et ancien ministre David Douillet. Anggun retrouva Camille Combal, présentateur de « Mask Singer » et également de « Danse avec les Stars ».

Tiktokeuse, youtubeurs, fans d’Éric Zemmour... Martin Weill part à la rencontre des «nouveaux réacs» sur TMC

CRITIQUE - Entouré d’intervenants de qualité, l’ancien journaliste de «Quotidien» interroge, dans un film diffusé ce mardi 23 novembre (21h15 sur TMC), les représentants de la droite la plus radicale sur la toile. Intéressant mais en manque de mordant.

Stéphane Bern exprime sa douleur «insupportable» suite au décès de son frère

Après la mort de son père en février dernier, le défenseur du patrimoine vient d'enterrer son frère. Comme un salut militaire providentiel, Stéphane Bern incarne un commandant de l'armée de l'air endeuillé ce jeudi 25 août sur France 3, dans le téléfilm Pour l'honneur d'un fils.

«Je n'aurais pas eu la même carrière» : Cyril Hanouna dit sa gratitude à Jean-Pierre Foucault

Invité sur Europe 1 dans «Le Club de l'été», le présentateur vedette de TF1 a reçu des compliments de son cadet. Ensemble, ils ont animé plusieurs émissions, dont «La bonne touche» sur RTL.

Le Figaro

Le pari fou de Samsung avec les smartphones pliants

Elsa Bembaron

DÉCRYPTAGE - L'année dernière, dix millions de ces téléphones ont été vendus dans le monde.

Après avoir dédié le mois d'août au lancement des Galaxy Note, ses smartphones avec de très grands écrans, Samsung le consacre à ses téléphones pliants. Ce passage de témoin entre deux catégories de produits reflète une volonté du Coréen : inventer un segment de marché et s'y imposer. En lançant sa quatrième génération des smartphones pliants, les Galaxy Z Fold 4 et Flip4, le groupe témoigne de sa confiance en sa capacité à développer ce marché. Il y acquiert aussi une précieuse expérience et une avance sur ses concurrents.

L'année dernière, 10 millions de smartphones pliables ont été vendus dans le monde, c'est quatre fois plus qu'en 2020. C'est certes une goutte d'eau à l'échelle d'un marché mondial de 1,4 milliard de produits. Toutefois, les enjeux dépassent ces simples chiffres. Tout d'abord, les ventes de téléphones pliants pourraient atteindre les 75 millions d'unités en 2025, soit, un marché de plus de 75 milliards de dollars. Une manne pour Samsung qui domine très largement le domaine. Dans certains pays, comme en France, il affiche même une insolente part de marché de 99%. « Ultraleader, Samsung cherche à généraliser l'adoption de ces produits. Au premier semestre, les ventes ont encore été multipliées par six en France », précise François Hernandez, responsable mobilité Samsung France. À terme, les pliants pourraient représenter la moitié des ventes de smartphones haut de gamme. Pour atteindre cet objectif, Samsung ne lésine pas sur les investissements en Recherche et Développement et en marketing.

Une précieuse avance sur la concurrence

La marque a déroulé le tapis rouge pour présenter ses nouveaux Galaxy Flip4 et Fold4 – le premier est doté d'un écran qui se plie dans le sens de la largeur et le second, plus grand, dans le sens de la longueur. Les prix se veulent eux aussi «accessibles», pour atteindre un «large public». Les guillemets sont de rigueur, alors que le Flip4 affiche un prix de départ à 1109 euros, pour atteindre 1289 euros dans sa version avec 512 Go de mémoire. Le Fold4 démarre lui à 1799 euros et atteint 2159 euros pour une version avec un Terra de mémoire... mais cette dernière est vendue uniquement dans la boutique en ligne de Samsung. À noter que les prix restent stables par rapport à ceux lancés l'année dernière.

À lire aussiGuerre des puces électroniques: l’empire Samsung contre-attaque

Le fabricant met aussi à profit le retour d'expérience de ses clients pour améliorer ses produits. Ainsi, la charnière, véritable défi technologique et mécanisme indispensable à ce type d'appareil, est améliorée. Un petit détail qui se joue sur quelques millimètres, mais qui permet d'améliorer l'aspect de l'appareil. Or, Samsung ne produit pas que des téléphones. Le leader mondial de l'électronique grand public est présent sur toutes les gammes de produits utilisant des écrans. Le principe du pliant pourrait donc être appliqué à d'autres catégories, à moyen ou long terme.

En attendant, Samsung peaufine ses téléphones. Le design est en effet un élément fondamental aux yeux des utilisateurs. Les smartphones pliants se démarquent de leurs concurrents, pour devenir à la fois un accessoire de mode et un produit statutaire. Ils offrent aussi des possibilités d'usage directement liées à leur format. Posé sur une table avec son écran ouvert à 45 degrés, le Flip4 offre un double affichage, adapté par exemple, à une conversation vidéo ou à la réalisation des selfies. Des particularités qui peuvent séduire une jeune génération, rompue à l'usage des réseaux sociaux (Instagram, TikTok...), qui se filme et partage des contenus en ligne. Le Fold4, avec son très grand écran déplié vient directement rivaliser avec les tablettes. Samsung a amélioré l'utilisation multitâche en s'appuyant notamment sur son partenariat avec Google (Android). Et, comme à chaque nouvelle génération de téléphone portable haut de gamme, la qualité des capteurs photo est améliorée, la connectivité et l'autonomie des batteries sont augmentées et la puissance de l'appareil dopée par l'intégration de processeur de dernière génération, ici les Snapdragon 8 Gen 1 de Qualcomm.

À VOIR AUSSI - Samsung dévoile son nouveau portable pliant, le Galaxy Z Flip

The Sandbox, porte-étendard du métavers décentralisé

PLONGÉE DANS LES UNIVERS PARALLÈLES (2/5) - Ce jeu s’appuie sur la blockchain pour proposer un monde virtuel dont on peut être copropriétaire.

Elon Musk relance la possibilité de racheter Twitter

Le milliardaire américain a envisagé qu'un accord puisse être trouvé si Twitter confirme que 100 comptes du réseau social «sont bien réels».

Elon Musk vend pour près de 7 milliards de dollars d'actions Tesla

Cette vente intervient alors que l'industriel est engagé dans un bras de fer juridique autour du rachat du réseau social Twitter.

Regarder la vidéo
Le Figaro

PSG : Simakan plutôt que Skriniar ?

EN COURS : Mis à jour le 11 août 2022 à 09:44

Après deux mois de négociations, le PSG n’arrive pas à arracher Milan Skriniar à l’Inter Milan. Et ce même si le Slovaque (27 ans) a déjà validé le transfert. À moins de trois semaines de la fin du mercato, le club de la capitale s’active sur un autre dossier, comme le révèle le journal L’Equipe. Paris s’est renseigné concernant Mohamed Simakan, défenseur français du RB Leipzig. Âgé de 22 ans, l’ancien Strasbourgeois a l’expérience d’une défense à trois, ce que Christophe Galtier applique au PSG. Le champion de France pourrait inclure «des joueurs défensifs» dans le cadre d’un échange, Leipzig réclamant près de 40 M€ pour Simakan, sous contrat jusqu’en 2026. C’est nettement moins que les 70 M€ que l’Inter exige pour Skriniar, en fin de contrat dans un an.

À VOIR AUSSI - Tous les buts de Clermont-PSG le 6 août dernier (0-5)

Guirassy en partance pour Everton ?

Il y a du mouvement du côté de Rennes. Le club breton devrait enregistré l’arrivée d’Arnaud Kalimuendo en provenance du PSG dans les prochains jours pour 25 M€. Avec cette future signature, le Stade Rennais va devoir dégraisser un secteur offensif déjà bien fourni.

Sans surprise, le départ de Séhrou Guirassy serait dans les tuyaux. L’ancien Amiénois est associé à Everton et pourrait être prêté au club anglais avec option d’achat d’après Le Parisien. L’attaquant se montrerait séduit à l’idée de rejoindre les Toffees et de découvrir la Premier League.

Issa Diop de West Ham à Fulham (officiel)

En perte de vitesse à West Ham, Issa Diop reste en Premier League, mais chez un promu. Le défenseur et ex-international espoirs tricolore (24 ans) a signé pour cinq saisons à Fulham. Ancien toulousain, son transfert avoisinerait les 18 M€.

Parme prête Cyprien au FC Sion (officiel)

Direction la Suisse pour Wylan Cyprien. Le milieu défensif de 27 ans, prêté à Nantes la saison dernière, est cette fois prêté au FC Sion, 7e de son championnat en 2021-22. Parme l’avait acheté à l’OGC Nice en 2021 pour environ 8 M€, mais il ne s’est jamais imposé en Italie.

Chelsea prête Malang Sarr à Monaco (officiel)

L’ASM tient un renfort en défense. L’ex-international espoirs français Malang Sarr (23 ans) arrive en prêt en provenance de Chelsea. Son prêt est assorti d’une option d’achat estimée à 12 M€. Formé et révélé à l’OGC Nice, Sarr a joué 22 matches avec Chelsea la saison dernière, dont 16 comme titulaire.

Damsgaard de la Sampdoria à Brentford (officiel)

Comme attendu, Mikkel Damsgaard rejoint la Premier League et Brentford. Le milieu offensif danois (22 ans) a été acheté à la Sampdoria pour près de 15 M€. Il a paraphé un contrat jusqu’en 2027 avec le club anglais.

Les infos à retenir de la veille :

Aubameyang, l’attaquant que veut Tuchel pour Chelsea

Selon Fabrizio Romano, Thomas Tuchel, l’entraîneur de Chelsea, ferait actuellement le forcing auprès de ses dirigeants afin que ceux-ci en fassent de même auprès de Barcelone pour obtenir la signature de Pierre-Emerick Aubameyang. En effet, avec les départs de Timo Werner et Romelu Lukaku, l’attaque des Blues a pâli et l’attaquant gabonais, même à 33 ans, pourrait constituer un renfort de poids. A priori, le club blaugrana est disposé à le laisser partir. Lui ou Memphis Depay, mais peut-être pas les deux…

À LIRE AUSSI - Kalimuendo, Aubameyang, de Jong... Les infos mercato à retenir ce mercredi

Kalimuendo (PSG) va signer à Rennes

Prêté à Lens la saison dernière, Arnaud Kalimuendo va poursuivre en Ligue 1. Mais ce ne sera pas au PSG, son club formateur qu'il va définitivement quitté. L'Équipe et Le Parisien annoncent son transfert imminent au Stade Rennais. Le Parisien parle même d'un accord de principe ficelé entre les deux clubs et une potentielle arrivée en Bretagne ce jeudi. Kalimuendo, attaquant et international espoirs français de 20 ans, va coûter entre 20 et 25 M€ à Rennes. Leeds, Everton et l'OGC Nice ont aussi été cités comme courtisans.

Chelsea pourrait doubler MU pour de Jong (Barça)

On le sait, le FC Barcelone veut vendre Frenkie de Jong et a accepté une offre d'environ 75 M€ de Manchester United. Mais le milieu néerlandais (25 ans) n'approuve pas l'idée. Peut-être changera-t-il d'avis pour un club qui joue la Ligue des champions, comme Chelsea ? Le Times révèle que les Blues sont proches d'un accord avec le Barça pour de Jong. Le quotidien catalan Sport confirme et évoque une somme supérieure à 80 M€, bonus compris. La position de l'ancien joueur de l'Ajax reste pour le moment inconnue.

Et aussi :Alexis Sanchez est Marseillais (officiel)Lyon : ça se tend pour CherkiChelsea revend Werner à Leipzig (officiel)Barcelone : Umtiti enfin vers la sortieDepay poussé vers la JuventusL’OM pour Slimani après Monaco et Lyon ?

Bonjour à tous !

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !

PSG : Simakan plutôt que Skriniar ?

Après deux mois de négociations, le PSG n’arrive pas à arracher Milan Skriniar à l’Inter Milan. Et ce même si le Slovaque (27 ans) a déjà validé le transfert. À moins de trois semaines de la fin du mercato, le club de la capitale s’active sur un autre dossier, comme le révèle le journal L’Equipe. Paris s’est renseigné concernant Mohamed Simakan, défenseur français du RB Leipzig. Âgé de 22 ans, l’ancien Strasbourgeois a l’expérience d’une défense à trois, ce que Christophe Galtier applique au PSG. Le champion de France pourrait inclure «des joueurs défensifs» dans le cadre d’un échange, Leipzig réclamant près de 40 M€ pour Simakan, sous contrat jusqu’en 2026. C’est nettement moins que les 70 M€ que l’Inter exige pour Skriniar, en fin de contrat dans un an.

À VOIR AUSSI - Tous les buts de Clermont-PSG le 6 août dernier (0-5)

Guirassy en partance pour Everton ?

Il y a du mouvement du côté de Rennes. Le club breton devrait enregistré l’arrivée d’Arnaud Kalimuendo en provenance du PSG dans les prochains jours pour 25 M€. Avec cette future signature, le Stade Rennais va devoir dégraisser un secteur offensif déjà bien fourni.

Sans surprise, le départ de Séhrou Guirassy serait dans les tuyaux. L’ancien Amiénois est associé à Everton et pourrait être prêté au club anglais avec option d’achat d’après Le Parisien. L’attaquant se montrerait séduit à l’idée de rejoindre les Toffees et de découvrir la Premier League.

Issa Diop de West Ham à Fulham (officiel)

En perte de vitesse à West Ham, Issa Diop reste en Premier League, mais chez un promu. Le défenseur et ex-international espoirs tricolore (24 ans) a signé pour cinq saisons à Fulham. Ancien toulousain, son transfert avoisinerait les 18 M€.

Parme prête Cyprien au FC Sion (officiel)

Direction la Suisse pour Wylan Cyprien. Le milieu défensif de 27 ans, prêté à Nantes la saison dernière, est cette fois prêté au FC Sion, 7e de son championnat en 2021-22. Parme l’avait acheté à l’OGC Nice en 2021 pour environ 8 M€, mais il ne s’est jamais imposé en Italie.

Chelsea prête Malang Sarr à Monaco (officiel)

L’ASM tient un renfort en défense. L’ex-international espoirs français Malang Sarr (23 ans) arrive en prêt en provenance de Chelsea. Son prêt est assorti d’une option d’achat estimée à 12 M€. Formé et révélé à l’OGC Nice, Sarr a joué 22 matches avec Chelsea la saison dernière, dont 16 comme titulaire.

Damsgaard de la Sampdoria à Brentford (officiel)

Comme attendu, Mikkel Damsgaard rejoint la Premier League et Brentford. Le milieu offensif danois (22 ans) a été acheté à la Sampdoria pour près de 15 M€. Il a paraphé un contrat jusqu’en 2027 avec le club anglais.

Les infos à retenir de la veille :

Aubameyang, l’attaquant que veut Tuchel pour Chelsea

Selon Fabrizio Romano, Thomas Tuchel, l’entraîneur de Chelsea, ferait actuellement le forcing auprès de ses dirigeants afin que ceux-ci en fassent de même auprès de Barcelone pour obtenir la signature de Pierre-Emerick Aubameyang. En effet, avec les départs de Timo Werner et Romelu Lukaku, l’attaque des Blues a pâli et l’attaquant gabonais, même à 33 ans, pourrait constituer un renfort de poids. A priori, le club blaugrana est disposé à le laisser partir. Lui ou Memphis Depay, mais peut-être pas les deux…

À LIRE AUSSI - Kalimuendo, Aubameyang, de Jong... Les infos mercato à retenir ce mercredi

Kalimuendo (PSG) va signer à Rennes

Prêté à Lens la saison dernière, Arnaud Kalimuendo va poursuivre en Ligue 1. Mais ce ne sera pas au PSG, son club formateur qu'il va définitivement quitté. L'Équipe et Le Parisien annoncent son transfert imminent au Stade Rennais. Le Parisien parle même d'un accord de principe ficelé entre les deux clubs et une potentielle arrivée en Bretagne ce jeudi. Kalimuendo, attaquant et international espoirs français de 20 ans, va coûter entre 20 et 25 M€ à Rennes. Leeds, Everton et l'OGC Nice ont aussi été cités comme courtisans.

Chelsea pourrait doubler MU pour de Jong (Barça)

On le sait, le FC Barcelone veut vendre Frenkie de Jong et a accepté une offre d'environ 75 M€ de Manchester United. Mais le milieu néerlandais (25 ans) n'approuve pas l'idée. Peut-être changera-t-il d'avis pour un club qui joue la Ligue des champions, comme Chelsea ? Le Times révèle que les Blues sont proches d'un accord avec le Barça pour de Jong. Le quotidien catalan Sport confirme et évoque une somme supérieure à 80 M€, bonus compris. La position de l'ancien joueur de l'Ajax reste pour le moment inconnue.

Et aussi :Alexis Sanchez est Marseillais (officiel)Lyon : ça se tend pour CherkiChelsea revend Werner à Leipzig (officiel)Barcelone : Umtiti enfin vers la sortieDepay poussé vers la JuventusL’OM pour Slimani après Monaco et Lyon ?

Bonjour à tous !

Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !

Mercato : Kimpembe reste au PSG

L'Equipe affirme que le défenseur international français n'a, finalement, pas vocation à quitter Paris.

Mercato : «J'ai toujours voulu entraîner le PSG», promet Galtier

Le coach... marseillais revient sur son arrivée à la tête du champion de France pour Le Parisien.

Mercato : Fabian Ruiz (Naples) dit oui au PSG

Comme révélé par L'Équipe et confirmé par Foot Mercato , Fabian Ruiz s'est entendu sur les bases d'un…

Le Figaro

Quatorze créateurs, une vision : Asantii, le label qui dynamise la mode africaine

Sabrina Pons

Lancée début août, la griffe présente un vestiaire créatif et intemporel qui entend s'inscrire dans la slow fashion et l'envie de mettre en valeur le savoir-faire africain.

Ils sont quatorze à dessiner pour Asantii. Des stylistes qui viennent de RDC, d'Angola, d'Éthiopie, du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Kenya, du Maroc, du Nigeria, du Rwanda, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de Tanzanie. L'idée de collaborer avec une nouvelle marque panafricaine les rend enthousiastes. Pour cause : le projet est unique. Dévoilé au début du mois d'août - d'abord à Londres (où le studio de création est supervisé par une équipe de développement de produits forte de son expérience dans de grands groupes de luxe, sous la houlette de Vanessa Anglin, ancienne responsable chez Burberry ), puis à Kigali -, il vise à présenter deux collections par an.

Pour tous et pour longtemps

On y trouve des basiques intemporels vendus entre 50 et 300 euros, qui ne répondent pas au phénomène de saisonnalité très présent dans l'industrie de la mode. «On prend le chemin contraire à celui de la fast fashion, on veut pouvoir vendre nos vêtements à tout moment de l'année», explique la fondatrice Maryse Mbonyumutwa. Ce qui donne des jeans larges en denim brut, de nombreuses chemises travaillées dans les volumes et les détails (volants, fronces, liens, broderies...), quelques vestes en jean, longue et courte, taillées dans les grandes largeurs, ainsi que des tuniques longues.

Avec Asantii, je veux montrer que la mode africaine va bien au-delà du wax. On veut éviter le label communautaire et aller vers une portée internationale.

Les pièces proposées sont destinées à parler au plus grand nombre et sont, pour la plupart, fabriquées à partir de matières sourcées en Afrique (coton égyptien, cuir, raphia…). «Avec Asantii, je veux montrer que la mode africaine va bien au-delà du wax. On veut éviter le label communautaire et aller vers une portée internationale. Quand je travaillais dans le textile en Chine, nous avons eu de nombreuses marques étrangères à produire, mais jamais je n'ai eu en main le dossier technique d'un label qui venait d'Afrique. Avec Asantii, je veux rectifier le tir», poursuit Maryse Mbonyumutwa.

Le Rwanda, nouvelle place de la mode

L'entrepreneuse rwandaise, qui s'est associée avec le groupe chinois C&D et Vanessa Anglin, travaille son projet depuis trois ans, avec envie et grandes ambitions. Elle totalise vingt-trois années passées dans l'industrie du textile à explorer tous les maillons de la chaîne dans les usines chinoises, mais aussi celles du Bangladesh, de l'Inde et plus récemment d'Éthiopie qui s'est doté d'une zone industrielle gigantesque, mais où les petites mains sont les moins chères de la planète. L'expérience et le réseau lui ont permis d'en saisir les travers, ce qui a fait naître chez elle une soif d'opportunités. Comme le lancement d'un site de production de grande envergure au Rwanda, en 2019, pays jusque-là peu exploitée par l'industrie textile.

Après avoir bénéficié d'un coup de pouce de l'État, elle est parvenue à créer 4300 emplois assortis d'un projet sociétal (salaires équitables, crèche à disposition des enfants des employés, repas gratuits, distribution de serviette hygiéniques...). L'usine répond d'abord à une logique de production pour les marques étrangères. Le projet Asantii s'est ensuite imbriqué dans la machine avec une grande liberté. «L'avantage d'avoir notre propre infrastructure, est que l'on commence toujours par de petites quantités, ce qui permet d'éviter le gaspillage, précise l'entrepreneuse. En allant produire ailleurs, nous aurions dû nous plier à un quota minimum.»

Combat contre la seconde main

Le textile qui arrive en Afrique s'apparente de plus en plus à des déchets. Avec l'avènement du vintage , on trie davantage et les belles pièces restent en Europe.

Toutes ces mises en actions sont également une façon d'en découdre avec la fripe, vue comme une concurrence déloyale. Les importations massives de vêtements de seconde main en Afrique créent des opportunités économiques, mais sont aussi considérées comme un obstacle au développement d'une véritable industrie textile. Au Rwanda, le gouvernement surtaxe les fripes depuis 2016 dans le but de les éliminer progressivement du marché. «La seconde main est un combat. Malheureusement, le textile qui arrive ici s'apparente de plus en plus à des déchets. Avec l'avènement du vintage, on trie davantage et les belles pièces restent en Europe. Seuls 30% des vêtements importés vont sur les marchés, le reste finit dans les poubelles», regrette Maryse Mbonyumutwa.

Désireuse de promouvoir la création africaine, la Rwandaise met aussi à disposition de son collectif de créateurs son usine à pour leur marque propre. À la manière d'un incubateur, elle leur offre une production adaptée, idéale pour toute jeune marque qui se lance. Et une façon pour elle de fidéliser de jeunes talents. Qui sait, ils seront peut-être ses meilleurs clients. Un pari sur l'avenir où tout le monde y gagne.

Kylie Jenner enceinte ose la combinaison intégrale en dentelle noire transparente

Pour assister à la Fashion Week de New York, la benjamine du clan Kardashian, qui attend son deuxième enfant, s’est revêtue d’une combinaison transparente laissant apparaître son ventre arrondi.

Jeans larges et bijoux XXL : Rihanna et A$AP Rocky, couple radieux et assorti dans les rues de New York

Trois mois après la naissance de leur premier enfant, la chanteuse et le rappeur se sont offert une virée nocturne toute en style, et coordonnée.

Pour en finir avec la taille 34 : ces nouveaux mannequins qui font bouger les lignes

Longtemps taxée de grossophobe, l’industrie de la mode semble œuvrer pour le changement avec la mise en avant de nouveaux visages. Et de nouvelles courbes.

Le Figaro

Pays-Bas: le premier ministre Mark Rutte fragilisé par une révolte paysanne

Laure Mandeville

Alors qu’il célèbre un record de longévité à la tête du gouvernement, une jacquerie inédite ébranle le pays.

Le premier ministre Mark Rutte, 55 ans, fête ces jours-ci un record remarquable. Au pouvoir depuis bientôt douze ans, il est devenu, début août, le chef de gouvernement néerlandais à la plus grande longévité politique. Mais cette célébration se trouve assombrie par les noirs nuages d’une révolte paysanne qui, depuis deux mois, ne faiblit pas.

Ainsi Rutte a-t-il dû rentrer de vacances de manière anticipée, début août, pour entamer vendredi dernier un premier round de discussions avec le monde agricole, qui, plein de colère, continue de bloquer les villes néerlandaises avec ses tracteurs. C’est l’annonce, brutale, en juin, d’un plan de réduction du cheptel de 30 %, dans le but de réduire les émissions d’azote néerlandaises de 50 % d’ici à 2030, qui a mis le feu aux poudres. Près de 40 000 fermiers, dont certains sont menacés de disparition par ces mesures, ont alors entrepris de manifester, certaines altercations avec la police dégénérant même en violences. Les maisons de certains ministres ont été encerclées par les manifestants. «Du jamais vu aux Pays-Bas», confiait alors le journaliste Kleis Jager, qui a comparé la révolte à celle des «gilets jaunes», lisant dans la jacquerie hollandaise l’expression du fossé qui se creuse entre Pays-Bas dits «périphériques», des campagnes et des petites villes, et populations urbaines des grandes métropoles. La rébellion des agriculteurs néerlandais représente un vrai défi pour la coalition gouvernementale menée par Rutte, dans la mesure où les Pays-Bas restent une véritable puissance agricole, qui occupait la place de deuxième exportateur de produits alimentaires au monde, derrière les États-Unis.

À lire aussiLes clés pour comprendre la révolte des tracteurs aux Pays-Bas

À VOIR AUSSI - Les images de la tornade qui a fait au moins un mort et sept blessés aux Pays-Bas

La crise de l’agriculture batave est d’autant plus forte qu’elle a connu un processus d’industrialisation accéléré de sa production, se trouvant souvent à la pointe des technologies chimiques et de la mécanisation du secteur. Ce modèle d’agriculture intensive, qui s’est fait souvent au détriment de l’environnement, entre aujourd’hui en dissonance avec les exigences de l’UE et celles des militants verts et des citadins qui pressent les gouvernants de passer à l’agriculture biologique. Pour les fermiers, le coup est rude, car il vient après des années d’efforts déjà exigés par les autorités sur le front des réductions des émissions de gaz carbonique. Le monde agricole a le sentiment de faire les frais d’une transition écologique décidée dans les villes, mais il porte l’essentiel du coût. Des déséquilibres qui compliquent la négociation engagée par le gouvernement.

«Tyrannie climatique»

«Le gouvernement peine à trouver un compromis avec les groupes de fermiers les plus radicaux, qui sont derrière nombre des actions de protestation et refusent de discuter», explique Kutsal Yesilkagit, professeur à l’université de Leyde. «Ce groupe de fermiers en colère est devenu le catalyseur de groupes antiétatiques nationaux et internationaux, dont beaucoup ont émergé pendant la crise du coronavirus», précise-t-il. Professeur de science politique à l’université de Leyde et de Groningue, Caspar Van den Berg, confie au Figaro que l’importance du soutien apporté par les populations rurales aux fermiers a «beaucoup frappé les observateurs, car il révèle un malaise large et profond». «S’inspirant de certaines pratiques américaines, les gens se sont mis à installer des drapeaux à l’envers comme le font les groupes les plus radicaux de la révolte, et ils l’ont fait aussi sur les bâtiments publics, ce qui indique une volonté d’aller contre les institutions et de défier toute autorité», s’inquiète-t-il. Il note aussi «une attitude ambiguë de certaines autorités locales, soit parce qu’elles craignent de devenir les cibles du mouvement, qui flirte avec la violence et l’intimidation, soit parce que certains maires souhaitent souligner qu’ils sont partiellement en accord avec les révoltés.»

À lire aussiLes Pays-Bas tournent la page de la frugalité

Pour Caspar Van den Berg, cette ambiance prérévolutionnaire, qui rappelle plus les sautes d’humeur politique de la France que la tradition d’une Hollande caractérisée par le consensus et le compromis, reflète «un bouillonnement de mécontentements où s’amalgament, en un mélange potentiellement toxique, plusieurs groupes prêts à se liguer contre l’État, de la rébellion anti-Covid à la défendre des intérêts des fermiers».

Voyant dans cet affrontement des campagnes et des villes une opportunité politique, Marine Le Pen et Donald Trump ont présenté, début août, les plans du gouvernement néerlandais comme une manifestation de «la tyrannie climatique» des élites gouvernantes occidentales. Surpris par la virulence du phénomène, Rutte et les partis centristes de sa coalition ont peiné à ajuster leur réponse. Venant après la crise du Covid, la révolte des paysans bataves semble avoir suscité une désaffection du parti libéral VVD, qui perdrait 13 de ses 34 sièges si une élection se tenait aujourd’hui, à en croire de récents sondages. Les autres partis de la coalition gouvernementale baissent également, 7 électeurs sur 10 se déclarant mécontents de l’équipe Rutte.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Le Figaro

Pourquoi tout le monde décide toujours à ma place?

PSYCHOLOGIE - Choix du lieu de vacances, activités extrascolaires des enfants... Celles et ceux qui n'ont pas voix au chapitre le vivent plus ou moins bien. Quels mécanismes psychiques entrent en jeu dans ces situations ? Éléments de réponse avec le psychologue clinicien Vincent Joly.

Chaque jour, dans tous les domaines de la vie, les scénarios s'enchaînent et des dizaines de décisions sont prises sans nous. Parfois, cela nous convient très bien : je ne décide pas, donc je suis... le mouvement ? On a tous dans notre entourage ce vieux copain qui répond à toute question collective sur WhatsApp par un «Oh vous savez moi tout me va, je vous laisse décider du cadeau de Marion / du resto de vendredi prochain / du lieu des prochaines vacances». Ou cette cousine adorable qui préfère laisser le temps filer plutôt que de prendre la moindre décision, malgré nos relances, nous obligeant à toujours trancher au dernier moment sur la logistique de la prochaine cousinade du 15 août.

En vidéo, comment retrouver la confiance en soi

Ne pas décider, et se libérer

«Laisser l'autre décider est parfois un choix de confort pour certaines personnalités, souligne Vincent Joly, psychologue clinicien à Paris. Je reçois des patients qui, en se libérant du poids décisionnel permanent, se sentent soulagés.» C'est le cas de Dominique, 57 ans, ancien chef d'entreprise dans la construction : «J'ai passé des décennies à prendre des décisions du matin au soir, avec les conséquences que cela implique. Pour ma fin de carrière, je suis redevenu salarié. Beaucoup moins d'arbitrages au quotidien : je me laisse porter par les autres et c'est plutôt reposant.»

« L'équilibre des groupes sociaux ne peut tenir que si nous avons un bon ratio entre leaders et suiveurs. Ces derniers sont donc totalement légitimes et utiles. »

Refuser d'être un décideur et assumer son statut de suiveur pour se libérer de l'espace mental par ailleurs : après tout, pourquoi pas ? «L'équilibre des groupes sociaux ne peut tenir que si nous avons un bon ratio entre leaders et suiveurs, ajoute le psychologue. Ces derniers sont donc totalement légitimes et utiles. Le seul bémol : dans nos sociétés très compétitives, ceux qui sont à la manœuvre, les fameux décideurs, sont largement plus valorisés.» Soit, mais si on se sent bien dans des bottes de suiveur, pourquoi changer ?

À lire aussiQui sont ces gens qui ont un avis sur tout et tout le temps (et pourquoi ils vont mal) ?

Ne pas décider, mais subir

En contrepoint vient l'exemple inverse : je ne décide pas, donc je subis. Et surtout j'en souffre : agacement, frustration et cette désagréable impression de ne jamais être écouté, voire d'être invisible. Un ressenti capable de créer une réelle souffrance psychique. «Vous ne supportez pas que les autres décident à votre place ? Et si c'était votre place, justement, le cœur du problème ? martèle Vincent Joly. Pas question ici de se blâmer en mode “c'est de ma faute, je ne suis pas assez bien, je dois changer”. Certes, on doit tous apprendre à mieux se connaître et s'affirmer. Mais il faut bien avoir conscience qu'un groupe social, qu'il soit familial, amical ou professionnel, est soumis à des forces, une sorte d'algorithme, sur lesquels nous avons peu de prise.»

En vidéo, développer son intuition en 7 étapes

Parfois même, notre place est presque attribuée d'office. Ainsi, le benjamin d'une fratrie est par définition le dernier-né ; même s'il aura bénéficié de certains avantages liés à son statut de petit dernier, il y a fort à parier qu'il n'aura pas eu beaucoup voix au chapitre face à ses aînés. Un conditionnement involontaire, dont il est difficile de s'extraire. Armelle, juriste de 46 ans, se souvient : «Je suis la dernière de cinq enfants et je n'ai jamais eu mon mot à dire à la maison, mes frères et sœurs prenaient toute la place, criaient toujours plus fort, décidaient de tout. Quand je suis arrivée dans le monde professionnel, je n'osais piper mot et j'acceptais tout sans rechigner. Aujourd'hui encore, je redoute les réunions, j'ai toujours l'impression d'être cette enfant à qui l'on coupera la parole quoiqu'il arrive.»

À lire aussiLes parents doivent-ils intervenir dans les conflits entre frères et sœurs ?

L'enfance justement, ce moment crucial où tout se noue. « Si, dès le plus jeune âge, il y a une carence dans la construction de l'estime de soi, cela va impacter la capacité de l'individu à s'affirmer plus tard. L'attention réelle, le regard aimant, l'écoute d'un parent, confortent et rassurent l'enfant, pétri de doutes. Et cela façonne durablement sa capacité à prendre sa place une fois adulte. Il saura mieux prendre la parole, arbitrer sans peur et se sentir protégé en cas d'erreur», ajoute Vincent Joly. Mais est-ce à dire que sans une estime de soi en béton armé, nous sommes condamnés à subir les décisions des autres ad vitam ? Pas forcément.

Comment trouver sa (bonne) place

1. Se réajuster : Armelle a choisi cette option : «Je ne trouvais pas ma place et laissais les autres décider de tout, dans ma famille, dans mon boulot. Mais il restait des compartiments de ma vie que j'avais délaissés : à 35 ans, j'ai repris la danse, monté une association, fédéré une petite communauté, organisé des stages... Être aux commandes était si simple, le pouvoir de décision si naturel, si intuitif !» Parfois, il suffit juste de se réajuster, de se «trouver» une autre place pour changer la donne et s'épanouir.

2. S'arrêter pour observer : Pour Vincent Joly, il est crucial de ne pas reporter la faute sur soi-même ou sur l'autre, de stopper cette spirale du jugement, totalement stérile : «Posez plutôt votre attention sur ces situations concrètes où l'on décide pour vous, malgré vous. Observez avec recul et détachement, seul ou avec l'aide d'un thérapeute. Nous sommes dans une société de la réaction, immédiate et incessante, qui nous a fait perdre notre capacité à nous poser en simple observateur. Or, quoique de mieux que la contemplation, comme lorsqu'on admire un paysage, pour comprendre les tenants et aboutissants de ces situations si irritantes ?» Et c'est peut-être là, dans un petit recoin que l'on n'avait jusqu'alors jamais vu, que se trouve notre vraie place. Concrètement, il s'agit d'arrêter de ressasser et perdre son énergie sur le fait que Madame X. décide de tout au bureau... pour mieux apprécier à quel point on est capable de faire les bons arbitrages quand il s'agit de notre vie privée sociale, ou familiale, ou par exemple, celle de nos enfants.

En vidéo, 12 habitudes pour positiver votre quotidien

3. Désamorcer les nœuds relationnels : Cette observation peut également se faire de façon plus concrète via une thérapie brève comme la «constellation familiale». Dérivée de la psychogénéalogie, cette méthode aide à remonter à la source de dynamiques inconscientes, pour comprendre et dénouer des schémas familiaux qui peuvent être pesants. En l'espèce ici, une fille, un frère, qui ne supporterait plus que tout le monde décide à sa place. L'avantage des constellations familiales ? La prise de conscience se fait de manière beaucoup plus rapide : la séance dure une heure environ et se déroule dans une grande salle. Le sujet va choisir des « figurants » parmi un groupe de volontaires pour incarner les différents membres de sa famille, puis les placer dans l'espace, de façon instinctive. Ensuite, les déambulations, sensations et ressentis de chacun vont venir éclairer l'histoire du sujet et, à la manière d'une thérapie de groupe en accéléré, apporter des éléments de réponse incroyablement nets et précis.

4. S'accorder une pause, une fugue : Si vous continuez à subir ces schémas de décisions imposées malgré vous, peut-être faut-il pousser le curseur plus loin. « Quand on a une estime de soi très basse et une incapacité à saisir sa place, il est bon de s'isoler », conclut le psychologue Vincent Joly. Notamment lorsque le manque de pouvoir décisionnel s'étend à des domaines de la vie plus « lourds » que le choix d'un lieu de vacances ou d'un cadeau d'anniversaire : rythme professionnel imposé, décisions sur l'éducation des enfants... L'idée n'étant pas de tout plaquer pour disparaître dans la pampa, mais de prendre quelques heures, quelques jours, pour se poser seul avec soi-même et explorer cette notion de positionnement dans l'échiquier de la vie. Ce temps précieux, que l'autrice Alice Cheron a théorisé dans son ouvrage L'appel de la fugue (aux éditions Leduc) est salvateur. Fuguer, et non fuir, permet de recalibrer sa boussole interne pour revenir avec une meilleure connaissance de soi. Sortir d'une partie qui ne nous convient plus, passer son tour en quelque sorte, pour revenir plus aligné.

(1) Alice Cheron, L'appel de la fugue (2020), Éditions Leduc

Couple: à l'approche de la quarantaine, pourquoi rien ne va plus?

TÉMOIGNAGES - «40 ans, c'est la vieillesse de la jeunesse», écrivait Victor Hugo. À la fin de la trentaine, nombreux sont celles et ceux qui traversent une crise de couple, plus ou moins violente.

Comment la pensée positive peut influencer et changer votre vie

Et si l'on commençait par modifier notre perception de ce qui nous entoure pour aller mieux ou du moins s'alléger ? Voici, entre autres, ce que propose la pensée positive. Des professionnels nous expliquent le procédé.

Arrêter le flot de pensées au moment de s'endormir : 4 conseils d'une psychologue

Vouloir dormir et se retrouver à fixer le plafond à cause de ruminations mentales venues tambouriner à la porte. La situation est commune mais loin d'être irrémédiable. Une spécialiste nous livre ses astuces pour s'en sortir.

Le Figaro

Aya Nakamura et son compagnon devant la justice pour violences réciproques sur conjoint

Placé en garde à vue samedi, le couple est ressorti libre. Il sera jugé au tribunal correctionnel de Bobigny en novembre pour «violences par conjoint avec ITT de moins de 8 jours».

La chanteuse Aya Nakamura et son conjoint Vladimir Boudnikoff ont été placés dans la nuit de samedi 6 à dimanche 7 août en garde à vue au commissariat de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). L'artiste française de 27 ans et son compagnon seront jugés fin novembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des violences réciproques, a-t-on appris auprès du parquet et de source proche de l'enquête, confirmant une information de TF1/LCI.

D'après les premiers éléments de l'enquête, le couple a fait appel aux policiers à la suite d'une dispute qui était devenue houleuse. «Il n'y a pas eu vraiment de coups, il n'y a pas eu d'étranglement, on est plus sur des dégradations d'objets», a indiqué cette source, précisant qu'ils ont été légèrement blessés. Les conjoints, qui ont récemment eu un enfant, sont ressortis libres avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour «violences par conjoint avec ITT de moins 8 jours» fin novembre.

Artiste française la plus écoutée dans le monde, elle fait danser la planète avec des tubes comme Djadja (plus de 877 millions de vues sur YouTube) et Pookie s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires. Son deuxième album, Nakamura (2018), a changé la vie de cette artiste née à Bamako (Mali), qui a grandi à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne.

À VOIR AUSSI - Non Stop People - Aya Nakamura : ses rares confidences sur sa grossesse cachée

Interceltique: la jeune génération secoue le biniou

REPORTAGE - À Lorient, un espace est désormais dédié aux musiques celtiques actuelles, où saxophones, batteries et trompettes animent le festival.

Décès à 60 ans du chanteur Daniel Lévi, connu pour son rôle de Moïse dans les Dix Commandements

Le chanteur souffrait d'un cancer depuis 2019.

Regarder la vidéo
Le Figaro

Seuls au monde, Jennifer Lopez et Ben Affleck s'embrassent en pleine rue en allant chercher des donuts

De retour de sa lune de miel, le couple de jeunes mariés a été aperçu, partageant un moment de tendresse dans les rues de Santa Monica.

Retour à une routine californienne pour le couple. Après leur mariage à Las Vegas le 16 juillet dernier, puis leur très médiatique lune de miel à Paris, Ben Affleck et Jennifer Lopez sont revenus à leur American way of life.

À lire aussiAprès sa lune de miel, Ben Affleck retrouve son ex-femme Jennifer Garner et leur fils Samuel, à Los Angeles

Le couple a ainsi été filmé dans la ville de Santa Monica, dans l'agglomération de Los Angeles, en train de s'embrasser dans la rue hier mardi 9 août – entre deux poubelles - après avoir fait un arrêt dans une boutique Dunkin'Donuts pour y acheter quelques sucreries. Ils ont auparavant déjeuné avec une partie de leurs enfants au Huckleberry Café (les jumeaux de la chanteuse Emme Maribel et Maximilian David, âgés de 14 ans, et le plus jeune fils de Ben Affleck, Samuel, âgé de 10 ans), avant de se séparer pour faire quelques courses.

Ben Affleck, un brin agacé, prend la pose avec une multitude de fans à Paris

Sur la vidéo, on peut voir Jennifer Lopez embrasser Ben Affleck et lui sourire amoureusement. Le comédien de 49 ans portait un t-shirt vert «Believe in Boston» (sa ville natale) et un blue-jean. Il tenait dans sa main gauche un soda et dans sa main droite un sac de donuts. L'actrice et chanteuse, qui l'enlaçait par la taille, portait quant à elle une tenue entièrement noire et semblait prête pour une session de sport.

Le couple a ravivé sa romance en avril 2021, peu de temps après que la chanteuse a mis fin à sa relation avec Alex Rodriguez. C'est au bout d'un an seulement que l'acteur a demandé la main de sa Jennifer, et ce pour la deuxième fois : tous deux étaient déjà fiancés en 2002 mais avaient annulé le mariage en raison de sa trop grande médiatisation, avant de se séparer peu de temps après.

La lune de miel parisienne de Ben Affleck et Jennifer Lopez

Céline Dion, ses 3 fils, ses 3 chiens : la photo à retenir de la Fête des mères américaine

A l'occasion de la Fête des mères, célébrée le 9 mai aux Etats-Unis, la chanteuse a publié une photo d'elle, comblée et très entourée, sur ses réseaux sociaux.

Après les rumeurs de brouille avec sa belle-mère Victoria Beckham, Nicola Peltz apparaît en larmes sur Instagram

Un doudou dans les bras, le visage éploré... Vendredi 5 août, l'épouse de Brooklyn Beckham a partagé une publication sur Instagram semblant répondre à ses détracteurs.

Torses bronzés et abdos dessinés : la photo de vacances des Zidane et de leurs quatre enfants

Le footballeur, sa femme Véronique et leurs enfants Enzo, Luca, Théo et Elyaz ont partagé un joli portrait de famille pour marquer l'été.

Le Figaro

Se loger à New York après la pandémie: mission impossible pour les locataires

Actualité

Après une accalmie en 2021, à la sortie de la pandémie de Covid-19, les prix à la location ont bondi sur un an de 20,4% au deuxième trimestre cette année.

Par Le Figaro Immobilier , AFP agence

Mis à jour le 11/08/22, 08:01

Publié le 11/08/22, 04:00

  • Saint-Sulpice-les-Champs (23)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Vaux-et-Chantegrue (25)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Saint-Palais (64)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Paris 4ème (75)
  • Appartement
Voir l'annonce
  • Colomiers (31)
  • Locaux Professionnels
Voir l'annonce

Louer un logement à New York a toujours été un sport de combat. Mais depuis la sortie de la pandémie, c’est mission quasi impossible pour de nombreux locataires face à une flambée des prix sans précédent.

Au printemps, où se renégocient les baux, Paula Sevilla, une jeune femme espagnole, et ses colocataires se sont vus imposer une augmentation de 800 dollars par mois pour rester dans leur appartement partagé de Brooklyn, le plus grand et le plus à la mode des cinq arrondissements de New York. Elles se mettent alors en quête effrénée d’un nouveau chez-soi: après deux mois de visites (souvent des logements sans fenêtre, à la limite de l’insalubrité) de longues files d’attente et des dossiers de candidature toujours plus exigeants, elles sont sélectionnées pour un trois-pièces pour 3.000 dollars par mois.

«Il nous est arrivé de perdre un appartement pour avoir candidaté ... quatre minutes trop tard», raconte à l’AFP l’Espagnole de 26 ans, New-Yorkaise d’adoption. Sur un marché de l’achat quasiment inaccessible aux classes moyennes, trouver la perle rare à louer a toujours été une gageure dans cette ville mythique, aimant économique et culturel mondial mais aux criantes inégalités socio-économiques. Après une petite accalmie en 2021, à la sortie de la pandémie de Covid-19 qui avait mis la mégapole à genoux et fait fuir des dizaines de milliers de familles, les prix à la location ont bondi sur un an de 20,4% au deuxième trimestre cette année, selon le site immobilier StreetEasy.

Un salaire représentant 40 fois le loyer

Les propriétaires - parfois des fonds d’investissements dissimulés derrière des agents immobiliers- exigent un salaire annuel représentant 40 fois le loyer mensuel, aucune dette, des relevés bancaires et feuilles d’impôts presque parfaits. Paula Sevilla gagne 75.000 dollars par an, légèrement au-dessus du salaire médian à New York. Mais pas assez pour louer seule. Les locataires doivent aussi parfois s’acquitter de commissions aux agents, représentant un mois de loyer, voire 15% du coût annuel.

Il faut ajouter un contexte économique inflationniste, la piètre qualité de construction des immeubles en termes d’isolations thermique et phonique, notamment à Brooklyn et dans le Queens, et une pénurie chronique de nouveaux logements dans une mégapole de 8,5 millions d’âmes. Il en manquait 340.000 en 2019 pour toute l’agglomération new-yorkaise, selon le centre de recherche de Washington Up For Growth.

Il y a «trop de clients et pas assez d’appartements», résume tout simplement Miguel Urbina, un agent immobilier. La municipalité de New York -- ville qui penche à gauche -- a imposé des loyers «stabilisés» pour un million de logements et deux millions de locataires mais les prix, qui dépendent d’un vote du conseil municipal à majorité démocrate, ne sont pas pour autant bloqués. Sous le très à gauche maire Bill de Blasio (2014-2021), les loyers «stabilisés» n’ont augmenté que de 1,5% sur un an. Sous son successeur de l’aile droite du parti démocrate, l’ancien policier afro-américain Eric Adams, les prix sont en train de flamber comme jamais depuis au moins dix ans (de +3,5% à +5% en juin sur un an).

» LIRE AUSSI - À New York, les acheteurs français reviennent en quête de bonnes affaires

À Manhattan, une famille consacre 55% de ses revenus pour se loger. Le taux atteint 60% à Brooklyn et 43% dans le populaire Queens, selon des données de StreetEasy qui dénonce «une charge financière faramineuse». L’île de Manhattan, poumon financier des États-Unis, offre des petits appartements pour 5.000 dollars par mois en moyenne, explique à l’AFP Gea Elika, agent immobilier. On y trouve aussi des duplex géants avec terrasses autour de Central Park sur la célébrissime 5e avenue proposés à... 140.000 dollars par mois.

De quoi pousser les classes moyennes et les jeunes générations vers des quartiers plus défavorisés où vivent les communautés afro-américaines, hispaniques et asiatiques, alimentant la gentrification. Et les perspectives sont sombres: la «skyline» de Manhattan, qui change presque à vue d’œil, concentre la construction de gratte-ciel de bureaux et d’appartements de luxe. Et malgré des chantiers à Brooklyn, dans le Queens et le New Jersey de l’autre côté du fleuve Hudson, personne n’envisage un ralentissement des prix.

À VOIR AUSSI - Evénement] Immobilier: quels sont les avantages à investir en nue-propriété

Le Figaro

Traditionnelles, originales ou équilibrées : les meilleures salades de légumes à déguster cet été

Légumes du soleil, haricots verts et artichauts : nos meilleures recettes de salades de légumes, pour un été placé sous le signe de la fraîcheur et de la gourmandise.

La salade est sans équivoque un essentiel de l'été. Présente aux barbecues, déjeuners sur l'herbe ou encore au bureau, ses mille et une déclinaisons nous accompagnent tout au long de la saison chaude. Qu'elles soient composées de courgettes, poivrons, betterave, radis ou fenouil, on joue sur les couleurs et on travaille notre créativité pour faire le plein d'énergie au cours d'un repas sain et équilibré.

En vidéo : pour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre

À lire aussi25 sauces pour pâtes maison à faire en boucle cet été

Quand les températures s'affolent, l'envie de cuisiner est soumise à rude épreuve. Alors en quelques minutes et en deux temps trois mouvements, on prépare une salade croquante de haricots verts et sa vinaigrette d'œuf ultra-onctueuse ou encore une salade marocaine gourmande aux poivrons grillés. Pour les férus de saveurs d'ailleurs, une salade cambodgienne épicée ou une salade de légumes grillées et mozzarella di bufala sont les bienvenues. Impossible de tomber dans la routine.

25 salades de légumes à déguster en boucle cet été

Nos plus belles recettes estivales de tartes sucrées et salées

Réalisées en deux temps, trois mouvements, les tartes font l’unanimité pendant l'été. Sélection de recettes sucrées et salées.

25 sauces pour pâtes maison à faire en boucle cet été

Un bon plat de pâtes ne se refuse jamais. À condition que la sauce soit faite avec des ingrédients frais. Au menu : crème d'olives, carbonara, pesto, poivrons ou encore homard. À tavola !

Le Figaro

Ils sont coincés dans leur appartement depuis 6 mois à cause de leur ascenseur

Actualité

Ayant des problèmes de santé, ils ne peuvent pas emprunter les escaliers, ce qui les oblige à rester confinés dans leur appartement, au 10e étage.

Par Le Figaro Immobilier

Mis à jour le 11/08/22, 08:00

Publié le 11/08/22, 04:00

  • Saint-Sulpice-les-Champs (23)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Vaux-et-Chantegrue (25)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Saint-Palais (64)
  • Maison
Voir l'annonce
  • Paris 4ème (75)
  • Appartement
Voir l'annonce
  • Colomiers (31)
  • Locaux Professionnels
Voir l'annonce

Depuis le 2 février dernier, Mohamed et Rahma, âgés de 78 ans, ne peuvent plus quitter leur appartement, ne serait-ce que pour prendre l’air. L’ascenseur qui conduit à leur logement, situé au 10 e étage de l’immeuble du 461 Le Grand Mail, à Montpellier, est en panne.

Des problèmes de santé les empêchent de prendre l'escalier pour continuer leurs activités, selon Midi Libre. Rahma est atteinte d’un cancer du sein, d’une insuffisance cardiaque et de problèmes aux jambes qui la contraignent à se déplacer avec un déambulateur et Mohamed a une insuffisance respiratoire. Rahma a même raté trois rendez-vous médicaux pour son cancer à cause de cette panne d’ascenseur.

Un impayé de facture de la part du syndic

Mohamed est dans l’incompréhension. Il assure payer toutes ses charges et ne comprend pas pourquoi il est coincé chez lui. «Ils dépriment. Surtout ma mère à cause de l’isolement. Ils vivent la situation comme une injustice, ils paient leurs charges et ils estiment avoir le droit à un service à la hauteur», explique l’un de leur fils, Abdelmjid.

Ce dernier a dû quitter son poste de professeur d’histoire-géographie dans l’Ain pour venir s’installer chez ses parents et les aider à faire leurs courses. Fin juin, la famille a fait appel à un avocat et a envoyé une lettre de mise en demeure au syndic afin de demander des indemnités. Elle a également fait une demande de relogement d’urgence à la Société d’Aménagement de l’Agglomération de Montpellier .

» LIRE AUSSI - Une locataire handicapée réclame d’être relogée le temps que l’ascenseur soit changé

Citya Cogesim, le syndic de la copropriété, assure que des travaux, d’un montant de 6000 €, vont débuter au mois d’août mais, d’après Midi Libre, le devis n’est pas encore signé. La société qui assurait le suivi de l’ascenseur, Paca Ascenseur, ne souhaiterait pas intervenir en raison d’un impayé de facture de la part du syndic.

France24 - Monde

En direct : les combats se poursuivent à proximité de Donetsk

Publié le : 11/08/2022 - 06:45Modifié le : 11/08/2022 - 08:23

FRANCE 24 Suivre

Le Conseil de sécurité de l'ONU tient aujourd'hui une réunion d'urgence pour discuter la situation à la centrale ukrainienne de Zaporijjia, alors que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de l'avoir bombardée. Le directeur de l'AIEA juge la situation "extrêmement grave". Dans le Donbass, les combats se rapprochent de Donetsk. Suivez les derniers développements de la guerre en Ukraine.

  • 7 h 46 : poursuite des combats dans une ville stratégique pour accéder à Donetsk 

De violents combats ont fait rage cette nuit autour de la ville de Pisky, située sur la ligne de front à 10 km au nord-ouest de Donetsk dans l'est de l'Ukraine.

Un responsable de la République populaire de Donetsk, Danil Bezsonov, a déclaré que Pisky, ville stratégique dans la défense de Donetsk, était sous le contrôle des forces russes et séparatistes, ce que les Ukrainiens ont démenti de leur côté. "Il fait chaud à Pisky. La ville est à nous mais il reste des poches de résistance éparses dans son nord et son ouest", a-t-il affirmé sur Telegram.

  • 7 h 07 : le procès de combattants ukrainiens du régiment Azov capturés à Marioupol aura lieu avant la fin de l'été 

Le chef de l'administration séparatiste soutenue par la Russie dans la région de Donetsk, Denis Pushilin, a affirmé que le procès des membres de cette unité de combat ultranationaliste se tiendrait probablement dans la ville de Marioupol d'ici la fin de l'été.

Les hommes du régiment Azov avaient résisté pendant des semaines face à aux forces russes, depuis les bunkers et les tunnels situés sous l'aciérie Azovstal à Marioupol. Ils ont fini par rendre se rendre en mai.

Bien que les prisonniers d'Azov n'aient pas encore été formellement inculpés, le 2 août la Cour suprême de Russie a jugé que le régiment était une organisation terroriste, ouvrant ainsi la voie à l'inculpation des combattants capturés.

  • 3 h 01 : une contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays ?

L'armée ukrainienne a affirmé mercredi avoir frappé un pont dans la région de Kherson, occupée par les forces russes. Elle dit mener dans le sud du pays une lente contre-offensive depuis plusieurs semaines, ce qui a, selon Kiev, permis de reprendre des dizaines de villages à l'armée russe.

Tetyana Ogarkova, journaliste, responsable du département international de l'Ukraine Crisis Center, estime que "les Russes essaient de démontrer qu'ils sont très nombreux et très forts dans le Donbass". "Mais ils savent que le risque majeur est au sud. Si la contre-offensive ukrainienne prend de l'ampleur, il y a des risques pour la Crimée", plaide-t-elle. 

  • 1 h 14 : à Zaporijjia, la situation est "extrêmement grave", selon l'AIEA

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi une réunion d'urgence pour débattre de la situation à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia que Kiev et Moscou s'accusent mutuellement d'avoir bombardée, a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dans un communiqué que son directeur général, Rafael Grossi, informerait le Conseil de sécurité "de la situation en matière de sûreté et de sécurité nucléaires" à la centrale, ainsi que de ses "efforts pour convenir d'une mission d'experts de l'AIEA sur le site dès que possible". Rafael Grossi a qualifié la situation du complexe d'"extrêmement grave".

DG @RafaelMGrossi will brief #UNSC on 11 Aug about nuclear safety and security at #Zaporizhzya NPP: "I welcome this opportunity to inform the Council. It is vital that the IAEA be present at the plant to help reduce danger of a possible nuclear disaster." https://t.co/dePSvEnO4H pic.twitter.com/nHAKv9E4N9

August 10, 2022

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Capitalisme en mer

Ukraine : mais où va donc le cargo "Razoni" et son précieux maïs ?

LE FIL DU 8 AOÛT

La Banque mondiale annonce une aide supplémentaire de 4,5 milliards de dollars à Kiev

LE FIL DU 10 AOÛT

Ukraine : des bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

Le Figaro

Ce qu'il faut éviter au déjeuner en cas de forte chaleur

Pour survivre aux températures particulièrement élevées de cette semaine, il faut certes s’hydrater, mais aussi adapter son alimentation. Deux diététiciennes rappellent ce qu’il faut mettre dans son assiette lorsque le thermomètre grimpe.

Brumisateur, douche fraîche avant de dormir, vêtements clairs... Tous les moyens sont bons pour nous faire supporter les températures particulièrement élevées de cette semaine. Mais votre assiette a aussi son rôle à jouer. Passage en revue de ce qu'il faut bannir de sa table du déjeuner pour survivre.

En vidéo, tout ce qu'il faut éviter quand il fait chaud

Le gras

Ce midi, vous êtes tentée par un cheeseburger ou une pizza ? Erreur. «Lorsqu'il fait chaud, la junk food et tout aliment gras de manière générale doivent être évités, car ils demandent beaucoup d'efforts au corps pour les digérer. Et ce travail de digestion augmentera la température de l'organisme», prévient la diététicienne nutritionniste Sarah Chaignaud.

La viande rouge

Même si par temps chaud, l'idée de manger un steak saignant ne vous traverse pas forcément l'esprit, durant le week-end les barbecues entre amis ont tendance à se multiplier. Une habitude vivement déconseillée par la diététicienne et ce, pour la même raison que les aliments gras : la digestion qui augmentera la température du corps. Alors privilégiez les viandes blanches ou les brochettes de porc.

Canicule : quelques astuces pour rafraîchir votre logement

Les boissons diurétiques

«Elles donnent envie d'aller aux toilettes et favorisent la déshydratation», souligne la diététicienne nutritionniste Chloé Thomas. Pour survivre aux journées caniculaires, diminuez donc la consommation de thé, café ou bières. Cantonnez-vous à l'eau, moins drôle mais sans risque.

À lire aussiComment rester hydraté (à part en buvant de l'eau) ?

Le sucre

Il n'a pas bonne réputation, même l'été. «Les sucres apportent des calories inutiles, favorisent la déshydratation et sont également difficiles à digérer, ce qui risque d'augmenter la température du corps», souligne Sarah Chaignaud. Ainsi, on éloigne de son assiette gâteaux, pâtisseries, viennoiseries, sodas et même jus de fruits. Sans oublier de diminuer sa consommation de pain, pâtes ou encore pommes de terre, qui contiennent également des sucres.

Les boissons alcoolisées doivent connaître le même sort : «Elles déshydratent l'organisme à cause de leur effet diurétique», prévient Sarah Chaignaud. Si vous tenez à prendre un verre d'alcool, «il vaudra mieux privilégier un seul verre de rosé, plus désaltérant et un peu plus hydratant que les autres», recommande la diététicienne Chloé Thomas.

Un exemple de déjeuner léger et équilibré

Concrètement, que privilégier ?

Les légumes, évidemment. Ce sont les grands gagnants de l'été : «Il faut les privilégier car ils sont riches en eau. On peut ainsi consommer des crudités (tomate, laitue, concombre...) ou des légumes cuits», conseille Chloé Thomas. Les soupes froides et gaspachos constituent une excellente alternative pour s'hydrater en faisant le plein de vitamines.Enfin, les férus de salades composées pourront opter pour «différents légumes comme les poivrons, radis, ou les tomates, accompagnés d'un peu de féculents (riz, quinoa...) ou d'un morceau de pain complet, et de protéines, avec un blanc de poulet ou du jambon blanc», préconise Sarah Chaignaud.Pour le dessert, misez sur des fruits frais ou compotes de fruits riches en eau. Melon, pastèque et fraises en tête. Les amateurs de glaces doivent privilégier les sorbets, à base d'eau et de fruits frais.

Les laitages. On l'oublie souvent mais ils représentent une importante source d'hydratation : «Les fromages blancs et yaourts nature sont composés à 90% d'eau, comme les fruits», précise Chloé Thomas.

Enfin, inutile de rappeler qu'il est indispensable de boire sans attendre d'avoir soif. Selon la diététicienne Sarah Chaignaud, avec la transpiration, le corps perd davantage d'eau. Il est donc important de boire jusqu'à 2,5 litres dans la journée.

Quels aliments consommer pour avoir une belle peau cet été?

Que boire de bon dans un bar lorsque l'on ne veut pas d'alcool ?

Sans alcool, la fête est plus folle. Difficile de croire au célèbre slogan quand vous sirotez votre eau pétillante. Mais étancher sa soif avec des soft-drinks sans mourir d’ennui est possible. Tour d’horizon avec une diététicienne nutritionniste.

France24 - Monde

Les explosions en Crimée rappellent le rôle de la résistance ukrainienne en territoire occupé

Publié le : 10/08/2022 - 18:30

Sébastian SEIBT Suivre Eliott SAMUEL

Les circonstances des fortes explosions qui ont eu lieu mardi sur une base aérienne russe en Crimée demeurent floues. Mais les experts s’accordent à dire que si l’Ukraine en est responsable, l’armée a dû recevoir le soutien de groupes de résistance sur place. Le rôle des “partisans” pro-Kiev dans les territoires occupés par la Russie devient de plus en plus important.

Près de 24 heures après les explosions survenues sur une base aérienne militaire russe en Crimée, le mystère demeure, mercredi 10 août, autour des circonstances de cet incident qui, officiellement, a fait un mort et plusieurs blessés. 

Moscou assure qu’il s’agit d’un accident lié à une explosion dans un dépôt de munitions. Mais Sergueï Axionov, le gouverneur russe de Crimée, a en parallèle relevé le niveau d’alerte terroriste, suggérant que les autorités craignent un acte de sabotage et “deviennent plus inquiètes quant à la sécurité dans la région”, assure le New York Times.

Accident, sabotage ou missile ?

Du côté de Kiev, c’est une version très différente des faits qui est mise en avant. “Un responsable du gouvernement ukrainien, sous couvert d’anonymat, a affirmé au Washington Post qu’il s’agissait de l’œuvre des forces spéciales ukrainiennes”, a affirmé sur Twitter Isabelle Khurshudyan, la cheffe du bureau en Ukraine du journal américain.

Le New York Times soutient pour sa part que des responsables militaires ukrainiens lui ont assuré que cette attaque avait été menée par des “groupes de résistants loyaux à Kiev et actifs en territoire occupé par la Russie”. 

Il ne faut pas non plus exclure la possibilité que les Ukrainiens aient réussi à toucher cette base aérienne avec un missile. “Les vidéos disponibles depuis hier montrent des dégâts importants, peu compatibles avec la thèse d’un sabotage sur place – cela aurait nécessité des grandes quantités d’explosifs, difficiles à transporter à proximité d’une base probablement bien protégée par les forces russes”, souligne Huseyn Aliyev, spécialiste du conflit ukraino-russe à l'université de Glasgow.

Mais la thèse du missile comporte un hic : la base aérienne russe de Novofedorivka se trouve à plus de 200 kilomètres de la ligne de front, et les seules armes pouvant frapper à une telle distance ont été livrées à Kiev par des pays alliés de l’Otan.

Ces nations ont toujours insisté pour que leur matériel militaire soit utilisé à des fins uniquement défensives, et non pour frapper la Russie hors du territoire ukrainien. C’est sans doute pour cette raison que des responsables ukrainiens sous couvert d’anonymat multiplient les déclarations suggérant qu'il s'agirait d'une opération menée par un réseau de résistance ou des forces spéciales ukrainiennes.

L’insistance des Russes à mettre ces explosions sur le compte d’un accident se comprend aussi : si l’Ukraine avait pu frapper une cible aussi éloignée de la ligne de front, “ce serait plutôt humiliant pour Moscou et ses services de renseignement”, juge Taras Fedirko, politologue et anthropologue spécialiste de l’Ukraine à l’université de St-Andrews, en Écosse. 

Le gouverneur prorusse de Kherson empoisonné

Même s’il s’agissait d’un missile lancé depuis l’Ukraine, il n’aurait probablement pas pu frapper juste “sans le soutien de groupes de partisans pro-Kiev sur place fournissant des informations utiles comme des coordonnées GPS”, suppose Huseyn Aliyev. 

Ces explosions en Crimée viennent rappeler que la guerre ne se livre pas seulement sur le front : dans les territoires occupés par la Russie, Kiev “compte de plus en plus sur des réseaux de résistance ou de partisans pour infliger des revers à l’armée russe”, affirme Huseyn Aliyev.

C’est particulièrement flagrant à Kherson, dans le sud du pays, où Volodymyr Saldo, nommé en avril par Moscou gouverneur de cette région occupée depuis début mars, a été empoisonné puis transporté en urgence dans un hôpital de Russie, dimanche 7 août. Une opération qui aurait été menée par la résistance locale. “Les patrouilles russes sont attaquées régulièrement le soir par des partisans pro-ukrainiens dans cette ville”, ajoute Huseyn Aliyev.

D’autres villes occupées du sud du pays sont de plus en plus le théâtre d'actes de sabotages ou d'assassinats ciblés, a constaté Alexander Motyl, un spécialiste américain de l’Ukraine. Sur le blog militaire "1945", il a listé une vingtaine d’incidents survenus depuis début avril à Melitopol et Berdyansk – entre Kherson et Marioupol – et autour de Zaporijjia, un peu plus au nord.

Ces attaques prennent des formes très diverses comme les assassinats de soldats russes, celui d’un blogueur ukrainien prorusse, des sabotages de voies de chemin de fer ou encore des attaques contre des stations radars russes.

Des actes de guérilla auxquels la Russie devait s’attendre à partir du moment où ses troupes ont mis une botte sur le sol ukrainien. La promotion de groupes de partisans fait partie de la “stratégie de défense de l’Ukraine depuis 2014”, rappelle le quotidien The Guardian

Propagande de guerre et réelle menace pour l’armée russe

En janvier 2022, alors que la crise russo-ukrainienne s’envenimait, Kiev “a fait adopter une loi sur la défense du territoire prévoyant un cadre légal pour la création de groupes de combattants volontaires”, souligne Taras Fedirko.

Mais il a fallu attendre “environ mi-avril pour que ces résistants soient opérationnels sur le terrain”, précise Huseyn Aliyev. La plupart des réseaux n’ont longtemps existé que sur le papier car “les structures n’étaient pas du tout soutenues financièrement et logistiquement par les autorités”, ajoute ce chercheur. 

Pour Taras Fedirko, il est encore très difficile aujourd’hui de savoir à quel point ces groupes de partisans sont formés de résistants locaux ou d’éléments venus de l’extérieur, “que ce soient des soldats ou des membres des forces spéciales”. “Il y a, en tout cas, un niveau de sophistication dans l’organisation des opérations – planifier des empoisonnements, suivre des cibles ou faire sauter des voies de chemin de fer – qui nécessite une formation militaire pour au moins certains membres de ces groupes”, estime Taras Fedirko. 

Il est aussi compliqué de savoir dans quelle mesure Kiev exagère à dessein l’efficacité de ces partisans. “Cela fait évidemment partie de la propagande de guerre”, reconnaît Huseyn Aliyev. Certains groupes, comme l’Armée des partisans de Berdyansk, sont très actifs sur les réseaux sociaux pour menacer l’envahisseur ou les Ukrainiens tentés de collaborer avec les Russes. “Leur but est assez clair : suggérer qu’il y a toujours un espoir tant qu’il y a une résistance et faire comprendre aux éventuels collaborateurs qu’ils sont surveillés”, résume Taras Fedirko. 

Mais même s’il y a une part d’exagération, “ces résistants sont devenus un problème très sérieux pour l’armée russe”, assure Huseyn Aliyev. D’une part, les actes de sabotage et les assassinats ciblés “obligent une partie des soldats russes à se concentrer sur la chasse au partisan au lieu de se battre sur le front”, observe Taras Fedirko. 

D'autre part, “c’est aussi une source importante de renseignements pour l’armée ukrainienne”, estime Huseyn Aliyev. Pour lui, l’artillerie ukrainienne ne pourrait pas viser efficacement les dépôts de munitions russes sans les informations transmises par ces partisans, aux premières loges pour suivre les mouvements russes. 

C’est pour cela aussi que les explosions sur la base aérienne en Crimée sont importantes. “Il ne faut pas oublier que jusqu’à présent, il n’y avait pas ou très peu de signes d’une quelconque résistance dans cette région”, souligne Huseyn Aliyev. Si l’attaque a bel et bien été menée avec un soutien local, cela signifie que "Kiev a décidé d’investir dans le développement d’un réseau en Crimée”, note ce chercheur. En d’autres termes, les lignes d’approvisionnement depuis cette région – essentiel pour l’offensive russe dans le sud de l’Ukraine – ne seront plus sûres pour l’armée russe. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Reportage en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia hors de contrôle

GUERRE EN UKRAINE

Ponts bombardés, lance-roquettes Himars : la stratégie de Kiev pour reprendre Kherson

Décryptage

Guerre en Ukraine : quels rapports de force dans l'Est et le Sud ?

Le Figaro

Renaud Girard: «La Troisième Guerre mondiale sans le vouloir?»

Renaud Girard

CHRONIQUE - L’Histoire a prouvé que mener une politique extérieure avec des considérations de politique intérieure est d’une extrême dangerosité.

Traversons-nous aujourd’hui, dans le détroit de Formose, une phase géopolitique dangereuse, qui rappellerait celle de l’Europe balkanique du début de l’été 1914? La Chine, les États-Unis et Taïwan avancent-ils désormais, comme des somnambules, vers la confrontation armée, à l’image de l’Autriche-Hongrie contre la Serbie, alliée de la Russie, après l’attentat de Sarajevo?

On peut se poser la question quand on constate les postures inutilement risquées choisies d’abord par les Américains, puis par les Chinois.

L’Américaine Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, avait-elle vraiment besoin de se rendre à Taïwan le 3 août 2022, sachant que cette visite exaspérerait le pouvoir communiste chinois? N’était-il pas suffisant, pour le moral de la courageuse démocratie taïwanaise, que Joe Biden ait, dans une conférence de presse tenue à Tokyo le 23 mai 2022, assuré que l’Amérique interviendrait militairement si l’île était agressée par les forces de la Chine communiste? Après les protestations de Pékin, Washington avait précisé que rien n’avait changé au statu quo durant depuis 1978: l’Amérique ne reconnaissait officiellement qu’une seule Chine mais Pékin s’abstenait de prendre des mesures coercitives envers Taipei. Était-il nécessaire que Mme Pelosi, bête noire des Chinois communistes, en rajoute? Quels avantages diplomatiques offre donc la politique du chiffon rouge sous le nez du taureau?

À lire aussiQuand les stratèges conservateurs américains se déchirent sur Taïwan

À VOIR AUSSI - Moscou accuse Kiev de bombarder la plus grande centrale d’Europe

Trois mois avant des élections de mi-mandat (du premier mardi de novembre), qui s’annoncent extrêmement difficiles pour le Parti démocrate américain - qui pourrait perdre sa majorité à la Chambre des représentants au profit du Parti républicain -, on peut comprendre que Mme Pelosi ait voulu faire parler d’elle. Mais choisir une démarche diplomatique aussi provocatrice était, de sa part, irresponsable.

La surréaction chinoise n’a pas été davantage responsable. L’APL (l’Armée populaire de libération) a orchestré des manœuvres aériennes et navales à balles réelles dans le détroit de Formose, parfois bien au-delà de la ligne médiane entre la Chine continentale et l’île. Ce sont les manœuvres navales les plus importantes que la Chine communiste ait jamais organisées autour de Taïwan. Il est vrai que, ce même mois de novembre 2022, aura lieu le 20e congrès du Parti communiste chinois. Le président Xi Jinping compte y briguer un troisième mandat et veut y apparaître en homme fort. L’exigence du rattachement de l’île de Taïwan à la mère patrie continentale est sans conteste partagée par la très grande majorité des Chinois.

Les principales motivations de Nancy Pelosi et de Xi Jinping sont actuellement de politique intérieure. Rien n’est plus dangereux qu’une politique étrangère menée sur des considérations de politique intérieure.

Dans la mesure où de nombreux navires de l’US Navy croisent dans les eaux internationales de cette partie de la mer de Chine, on a affaire à une situation explosive. Car on ne peut plus exclure un incident naval sino-américain, qui dégénérerait. Et, sous la pression médiatico-nationaliste, en Chine comme aux États-Unis, pourrait se créer une escalade que personne, bientôt, n’arriverait plus à arrêter. Après l’attentat du 28 juin 1914 contre l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, la presse viennoise avait jeté beaucoup d’huile sur le feu, sans mesurer les dangers encourus par le continent européen.

Il est dangereux, pour les Chinois comme pour les Américains, de toucher au statu quo de Taïwan. Il y a une ambiguïté stratégique: il faut la conserver à tout prix. Dans un article récent du National Interest, le professeur à Harvard Graham Allison, a souligné que si la politique somnambulique des gouvernements américain et chinois se poursuivait comme d’habitude, on aurait l’histoire comme d’habitude, c’est-à-dire la guerre. Le scénario de l’apocalypse n’est pas si difficile à écrire: la Russie se joindrait à la Chine et, par le jeu des alliances, nous aboutirions à une troisième guerre mondiale.

À lire aussiAntoine Bondaz: «Sur la crise Pékin-Taïwan, la question de fond est de savoir qui menace qui»

L’allumette chinoise est plus dangereuse que l’ukrainienne. Aussi horrible soit-elle, la guerre d’Ukraine reste encadrée par des bornes. Les Occidentaux ont dit que leurs forces n’entreraient pas sur le territoire de l’Ukraine agressée et qu’ils s’abstiendraient de lui fournir des armes qui pourraient atteindre le territoire de la Russie. Les Russes ont déclaré qu’ils n’utiliseraient pas leurs armes nucléaires, réservées pour le cas où un intérêt vital de la Russie serait menacé. En outre, l’ONU parvient à agir positivement sur le conflit, comme le montre le corridor céréalier entre Odessa et le Bosphore.

Hélas, de telles bornes n’existent actuellement pas en mer de Chine orientale. Ce n’est pas parce que le monde a vécu pendant soixante-douze ans sans affrontement direct entre grandes puissances que cette paix nucléaire va se prolonger mécaniquement.

Luc Ferry: «Une guerre avec la Chine, vraiment?»

CHRONIQUE - Le jour où la Chine reprendra Taïwan, et ce n’est probablement qu’une question de temps, que feront les Américains?

Stéphane Amar: «Le Djihad islamique palestinien constitue une réelle menace pour l'État d'Israël»

ENTRETIEN - Du 5 au 7 août, l'Etat hébreu a mené des raids ciblés à Gaza contre des chefs du groupe armé palestinien Djihad islamique, considéré comme terroriste par les pays occidentaux. Celui-ci a riposté en lançant de nombreuses roquettes sur Israël. Le journaliste, qui vit à Jérusalem, analyse la situation.

France24 - Monde

Taïwan poursuit ses exercices militaires après les menaces répétées de Pékin

Publié le : 11/08/2022 - 06:18

FRANCE 24 Suivre

L'armée taïwanaise a procédé, jeudi matin, à un nouvel exercice de défense à munitions réelles. La veille, la Chine avait annoncé la fin de ses manuvres dans le détroit de Taïwan, tout en assurant qu'elle "continuera à se préparer à la guerre".

Pékin a mis fin à ses manœuvres militaires mais cela n'arrête pas l'armée taïwanaise qui a procédé à un nouvel exercice à munitions réelles, jeudi 11 août. Elle a effectué des tirs d'obusiers et de fusées éclairantes, a expliqué à l'AFP Lou Woei-jye, porte-parole du 8e corps d'armée.

"Nous avons deux objectifs dans ces exercices, le premier est de s'assurer du bon état de l'artillerie et de sa bonne maintenance et le second est de confirmer les résultats de l'an dernier", a expliqué Lou Woei-jye, en référence à des exercices militaires en 2021.

Une retransmission en direct a montré des pièces d'artillerie alignées sur la côte et des soldats, répartis en unités, tirant l'un après l'autre les obusiers vers le large.

Taïwan avait déjà mené un exercice militaire mardi à Pingtung. Des centaines d'hommes ont participé à ces deux sessions, selon l'armée. Les autorités ont minimisé la portée de ces exercices, assurant qu'ils étaient déjà programmés et n'étaient pas une réponse à ceux de la Chine.

Pékin ne renonce "pas à l'usage de la force" contre son voisin

Pékin s'est emporté après une visite à Taïwan, la semaine dernière, de la président de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, lançant des exercices aériens et maritimes de plusieurs jours autour de l'île. Taipei a accusé la Chine d'avoir pris prétexte de cette visite pour s'entraîner à une invasion.

Pékin avait annoncé, mercredi, la fin de ses manœuvres, déclarant que ses forces avaient "mené à bien diverses tâches" dans le détroit de Taïwan, tout en promettant de continuer à patrouiller dans ses eaux. Mais, dans la même déclaration, la Chine assurait qu'elle "continuera à mener des entraînements militaires et à se préparer à la guerre".

Parallèlement, le Bureau chinois des affaires taïwanaises déclarait, mercredi, dans un livre blanc que Pékin ne renonce "pas à l'usage de la force" contre son voisin et se réservait "la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires".

"Nous sommes disposés à créer un vaste espace (de coopération) afin de parvenir à une réunification pacifique", indique le document. "Mais nous ne laisserons aucune marge de manœuvre aux actions séparatistes ayant pour objectif une pseudo-indépendance de Taïwan."

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Chine continue ses exercices militaires autour de Taïwan

La Chine achève ses vastes manœuvres militaires autour de Taïwan

Taïwan effectue un exercice d'artillerie simulant une défense contre une invasion chinoise

France24 - Monde

Kim Jong-un salue une "victoire" de la Corée du Nord sur le Covid-19

Publié le : 11/08/2022 - 02:34

FRANCE 24 Suivre

Pyongyang, qui a annoncé son premier cas de Covid-19 le 12 mai, n'en a enregistré aucun depuis le 29 juillet. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'est félicité, mercredi, de cette "victoire (...) dans la guerre contre la maladie pandémique maligne".

Près de trois mois après avoir annoncé son premier cas de Covid-19, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a proclamé, mercredi 10 août, une "victoire éclatante" sur le Covid-19 et ordonné la levée des restrictions imposées dans le pays. Aucun cas n'a été officiellement enregistré en Corée du Nord depuis le 29 juillet.

Présidant une réunion avec des personnels de santé et des scientifiques, Kim Jong-un s'est félicité de cette "victoire (...) dans la guerre contre la maladie pandémique maligne", selon l'agence de presse officielle KCNA.

"La victoire remportée par notre peuple est un événement historique qui a montré une fois de plus au monde la grandeur de notre État, la ténacité indomptable de notre peuple et les belles coutumes nationales dont nous sommes fiers", a ajouté le dirigeant nord-coréen, cité par l'agence.

La Corée du Nord, l'un des premiers pays au monde à fermer ses frontières en janvier 2020 après l'apparition du virus dans la Chine voisine, s'est longtemps vantée de sa capacité à se prémunir de la maladie.

Un taux de létalité officiel de 0,002 %

Pyongyang a annoncé son premier cas de Covid-19 le 12 mai et Kim Jong-un a pris personnellement en main la lutte contre l'épidémie. Il a notamment ordonné un confinement national, sa population n'étant pas vaccinée, et a déployé l'armée.

Les hôpitaux du pays sont notoirement sous-équipés, avec peu d'unités de soins intensifs et aucun traitement ou vaccin contre le coronavirus n'est disponible, selon les experts. Le système de santé nord-coréen a ainsi été classé 193e sur 195 pays par une étude de l'université américaine Johns Hopkins l'an dernier.

La Corée du Nord a enregistré près de 4,8 millions d'infections depuis la fin avril, avec seulement 74 décès, soit un taux de létalité officiel de 0,002 %, selon KCNA.

La Corée du Sud voisine, qui dispose d'un système sanitaire performant et d'un fort taux de vaccination au sein de sa population, affiche par comparaison un taux de mortalité de 0,12 %, selon les chiffres officiels.

Séoul accusé d'avoir provoqué l'épidémie de Covid-19

L'influente soeur du dirigeant a révélé qu'il avait lui-même été malade, selon un autre article de KCNA. Le dirigeant "a souffert de fortes fièvres pendant les jours de cette guerre de quarantaine, mais il ne pouvait pas s'allonger un seul instant car il pensait aux personnes dont il était responsable", a déclaré Kim Yo Jong.

Elle a aussi accusé Séoul d'avoir provoqué l'épidémie de Covid dans son pays, ont rapporté les médias publics jeudi. Elle s'en est prise aux envois de prospectus de propagande par ballons depuis la Corée du Sud, évoquant un "crime contre l'humanité", a rapporté l'agence de presse officielle KCNA. Pyongyang avait déjà accusé des "choses étrangères" proches de la frontière avec le Sud d'avoir provoqué l'épidémie de Covid-19 dans ce pays isolé, des allégations rejetées par Séoul.

Malgré une interdiction imposée en 2021, des militants sud-coréens continuent d'envoyer des ballons contenant des prospectus et des billets en dollars, soulevant les protestations de Pyongyang. Dénonçant un "crime contre l'humanité", la soeur et conseillère de Kim Jong Un a menacé Séoul de "fortes représailles".

Les analystes estiment que la déclaration de victoire contre le Covid-19 démontre une volonté de la Corée du Nord de se tourner vers d'autres priorités, "comme la relance de l'économie ou la réalisation d'un essai nucléaire", selon Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.

"La rhétorique belliqueuse de Kim Yo Jong est inquiétante car non seulement elle tentera de rejeter la responsabilité d'une éventuelle résurgence du Covid sur la Corée du Sud, mais elle cherche également à justifier la prochaine provocation militaire de la Corée du Nord", a-t-il ajouté.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Covid-19 : Kim Jong-un fustige les autorités sanitaires de Corée du Nord et mobilise l'armée

Pandémie

Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

Corée du Nord : face à la propagation du Covid-19, Kim Jong-un blâme son gouvernement

Le Figaro

Photos du crash de l'hélicoptère de Kobe Bryant : le procès s'ouvre en Californie

L'épouse de l'ancien basketteur poursuit des secouristes ayant pris des clichés sur les lieux du drame survenu en 2020.

Le procès qui oppose la veuve de Kobe Bryant au comté de Los Angeles, dont des secouristes ont pris des photos du site où s'était écrasé l'hélicoptère dans lequel son mari, sa fille et sept autres personnes ont trouvé la mort, doit démarrer mercredi aux États-Unis. La superstar du basket Kobe Bryant, sa fille Gianna, 13 ans, et sept autres personnes étaient décédés dans cet accident d'hélicoptère le 26 janvier 2020 à l'ouest de Los Angeles, en Californie.

Sa veuve, Vanessa Bryant, affirme avoir souffert de détresse émotionnelle lorsque des policiers et pompiers du comté de Los Angeles ont photographié le lieu du crash et des victimes avant de partager les clichés avec d'autres personnes.

«Au moins 11 employés (du shérif, ndlr) et une douzaine de pompiers ont partagé les photos dans les 24 heures après le crash», assurent les avocats de Mme Bryant dans des documents judiciaires.

«Au cours des semaines qui ont suivi, un agent (du shérif) a montré des photos de restes (humains) dans un bar, un autre a envoyé des photos à un groupe d'amis de jeux vidéo et (des pompiers) ont affiché des photos à un gala de récompenses», ont-ils écrit.

Les avocats du comté de Los Angeles ne contestent pas que des photos aient été prises mais assurent qu'elles n'ont jamais été rendues publiques et qu'elles ont été supprimées depuis. «Le comté a travaillé sans relâche pour empêcher que ses photos du site du crash ne soient rendues publiques», a dit l'une des avocats, Mira Hashmall.

«Plus de deux ans et demi plus tard, aucune des photos du comté n'est apparue dans les médias, aucune n'est trouvable en ligne et les plaignants admettent ne les avoir jamais vues», a-t-elle ajouté.

La plainte de Vanessa Bryant a été associée à celle de Chris Chester, dont l'épouse et la fille de 13 ans ont aussi péri dans l'accident. Un jury de dix personnes a été sélectionné mercredi avant le début des débats, prévu dans l'après-midi.

D'autres familles de victimes s'étaient vues accorder l'an dernier 2,5 millions de dollars d'indemnités dans la même affaire. Une enquête avait conclu à la responsabilité du pilote de l'hélicoptère dans l'accident, une «erreur de jugement» ayant entraîné sa «désorientation» au milieu d'un épais brouillard.

La mort de Kobe Bryant à 41 ans avait provoqué une vive émotion dans le monde entier. En 20 ans, Kobe Bryant était devenu un joueur emblématique des Los Angeles Lakers. Il avait remporté cinq titres de champion de NBA et été désigné meilleur joueur de la ligue en 2007-2008. Il avait pris sa retraite en 2016.

À VOIR AUSSI - Le but en retourné acrobatique de Messi lors de Clermont-PSG le 6 août dernier (0-5)

NBA : un maillot de Jordan porté lors des Finales 1998 proposé aux enchères pour 3 à 5 millions de dollars

LE SCAN SPORT - la tunique version rouge avait été portée par «His Airness» lors du match 1 contre Utah.

NBA: le propriétaire des Nets défend sa direction sportive au détriment de Durant

Après l'ultimatum posé par la star de Nets Kevin Durant, Joseph Tsai a réagi en soutenant très clairement le personnel d'encadrement de son club.

France24 - Monde

Les États-Unis dévoilent un plan iranien visant à assassiner l'ex-conseiller John Bolton

Publié le : 10/08/2022 - 21:44

FRANCE 24 Suivre

La justice américaine a révélé mercredi un complot dirigé par un membre des Gardiens de la révolution iraniens pour assassiner John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche sous l'administration Trump.

Un scénario digne d'un film d'espionnage : la justice américaine a révélé mercredi 10 août qu'un membre des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République d'Iran, avait ourdi un complot pour assassiner John Bolton entre octobre 2021 et avril 2022. L'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump avait été un des soutiens les plus forts au retrait de Washington de l'accord sur le nucléaire iranien.

Le ministère américain de la Justice a précisé dans un communiqué que Shahram Poursafi alias Mehdi Rezayi, 45 ans, était inculpé en son absence pour avoir offert le versement de 300 000 dollars à des individus aux États-Unis pour tuer John Bolton, qui fut également ambassadeur des États-Unis à l'ONU.

Le complot, apparemment destiné à venger la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué en janvier 2020 dans une frappe américaine, a été révélé aux autorités par la personne censée assassiner John Bolton. Son identité n'a pas été révélée.

Les accusations de la justice américaine interviennent au moment où le régime iranien étudie un compromis présenté par l'Union Européenne pour sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, moribond depuis le retrait des États-Unis en 2018, sous l'impulsion de Donald Trump. Il était alors conseillé par John Bolton.

Pendant des mois, Téhéran a conditionné tout accord à un retrait des Gardiens de la révolution de la liste noire américaine des organisations terroristes.

"Ce n'est pas la première fois que nous mettons au jour un complot de l'Iran pour se venger sur le sol américain et nous travaillerons sans relâche à dévoiler et empêcher chacune de ces tentatives", a déclaré le vice-ministre de la Justice, Matthew Olsen.

Selon l'acte d'accusation, à la fin de l'année 2021, Shahram Poursafi est entré en contact avec une personne censée mener à bien l'assassinat. Il s'agissait en fait d'un informateur de la police fédérale américaine (FBI). Pendant des mois, ils se sont échangé des messages.

Un million de dollars en cryptomonnaie pour une deuxième cible

Shahram Poursafi lui a ordonné d'ouvrir un compte en cryptomonnaie, puis lui a donné l'adresse professionnelle de l'ancien conseiller de Donald Trump. Il l'a ensuite pressé de mettre le plan à exécution avant le premier anniversaire de la mort de Qassem Soleimani.

La date du 3 janvier 2022 passée, Shahram Poursafi a continué à pousser l'informateur à tuer John Bolton, lui promettant un contrat d'un million de dollars s'il réussissait à viser une deuxième cible.

Bolton avait soutenu le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire

Le FBI a publié un avis de recherche de Shahram Poursafi avec plusieurs photos, dont deux le montrent vêtu de l'uniforme des Gardiens de la Révolution. "Lors de leurs échanges, la source confidentielle a plusieurs fois fait référence à Poursafi comme étant lié à la Force Qods. Poursafi n'a jamais nié", a noté la justice américaine.

S'il est arrêté, ce qui est peu probable car il semble se trouver en Iran, Shahram Poursafi risque jusqu'à 25 ans de prison.

Conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump d'avril 2018 à septembre 2019, John Bolton considérait l'accord nucléaire de 2015 comme une "erreur stratégique majeure". Il avait publiquement soutenu la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de ce pacte, qui vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran.

L'acte d'accusation précise que John Bolton avait été informé du complot et a coopéré avec les enquêteurs.

Des menaces toujours "graves et crédibles" venues de l'Iran contre Pompeo

Dans un communiqué, il a qualifié les responsables iraniens de "menteurs, terroristes et ennemis des États-Unis", appelant le président Joe Biden à ne pas revenir dans l'accord avec l'Iran.

L'actuel conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a tweeté pour sa part que Téhéran s'exposait à des "conséquences sévères" s'il s'attaquait à des responsables américains présents ou passés.

En mars dernier, le département d'État avait révélé au Congrès devoir payer deux millions de dollars par mois pour assurer la sécurité de l'ancien chef de la diplomatie Mike Pompeo, face à des menaces "graves et crédibles" venues de l'Iran.

Avec John Bolton, Mike Pompeo a été l'un des principaux artisans de la politique de "pression maximale" sur l'Iran de l'administration Trump.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Nucléaire iranien : Téhéran examine un "texte final" soumis par les Européens

Nucléaire iranien : retour à la table des négociations, au point mort depuis cinq mois

Téhéran a "les capacités techniques" de fabriquer une bombe atomique, selon un responsable

France24 - Monde

France : l'incendie en Gironde continue de progresser, des milliers d'hectares brûlés

Publié le : 11/08/2022 - 09:41

FRANCE 24 Suivre

Malgré la mobilisation de 1 100 pompiers, le feu continue, jeudi, de consommer des centaines d'hectares de forêt en Gironde, dans la région de Bordeaux. Plus de 6 800 hectares sont partis en fumée en deux jours et les températures caniculaires, aux alentour de 40 °C, accentuent les risques de départ de nouveaux feux.

L'incendie qui sévit en Gironde depuis le 9 août a brûlé plus de 6 800 hectares de forêt en deux jours. Sur le front, quelque 1 100 sapeurs-pompiers sont mobilisés avec des conditions météorologiques particulièrement défavorables, a fait savoir jeudi 11 août la préfète de Gironde, Fabienne Buccio.

La représentante de l'État indique dans un communiqué que des renforts sont attendus pour combattre les feux, ajoutant que le risque de départ de feux est "très sévère". "Les conditions sont particulièrement difficiles : la végétation et les sols sont particulièrement secs après plus d'un mois sans pluie", fait savoir la préfète.

🔥#IncendiesGironde | Point de situation à 8h00▶️6800ha brûlés▶️10 000 personnes évacuées▶️1100 #SapeursPompiers mobilisésLes conditions de risque très sévère d’éclosion de feu: ➡️végétation et sol sec➡️température caniculaire ➡️air sec➕d'infos👉https://t.co/yh8Cjpc2Wh pic.twitter.com/XDnO8nEz3I

August 11, 2022

"Les températures caniculaires (40 °C ce jour) devraient se maintenir jusqu'à samedi et se conjuguent avec un air très secs pour créer des conditions de risque très sévère d'éclosion de feu", ajoute-t-elle.

La virulence des feux a contraint les autorités à évacuer 10 000 personnes.

"C'est un feu qui va très vite", a fait savoir Grégory Allione, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), sur RTL.

#Gironde | Encore une nuit de lutte acharnée contre les feux de forêt #Fdf 🙏Malgré l’engagement sans faille de 1 100 sapeurs-pompiers c’est 6 600 hectares qui ont brûlé. Prudence et courage à tous les « soldats du climat ». pic.twitter.com/luOInwBk9g

August 11, 2022

Plusieurs incendies fixés vers Angers

Ailleurs en France, le feu a été maîtrisé dans le Maine-et-Loire, où deux incendies ont ravagé plus de 1 500 hectares depuis lundi. Ils sont désormais fixés, d'après les pompiers du département. 

"On est toujours en défense de points sensibles sur 22 sites car ils se situent dans les surfaces brûlées. On a de très nombreuses reprises, dont certaines pas naturelles", a toutefois regretté le centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (Codis).

À Beaulieu-sur-Layon, au sud d'Angers, dans la région viticole du Layon, l'incendie est aussi fixé et 150 hectares ont été brûlés. "Le feu nécessite une vigilance puisque, là aussi, on a des reprises non naturelles", selon le Codis. Plus de 500 pompiers, dont beaucoup venus d'autres départements, sont encore présents sur ces deux sinistres.

Selon les scientifiques, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes (canicule, sécheresse, incendies, etc.) est une conséquence directe du réchauffement climatique, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Un nouvel épisode caniculaire touche la France, 26 départements en vigilance orange

Chaleur, sécheresse : vers un été record en France et en Europe ?

Le feu a ravagé 6 200 hectares en Gironde, déjà 10 000 personnes évacuées

France24 - Monde

Le maïs, une plante tropicale devenue indispensable à l'élevage, mais inadaptée aux sécheresses

Publié le : 11/08/2022 - 09:30

Paris (AFP) – Le maïs, originaire du Mexique, a conquis la France dans les années 1970 et est devenu indispensable pour nourrir le bétail. Mais cette plante gourmande en eau pendant l'été est de moins en moins adaptée alors que le changement climatique va aggraver les sécheresses en France.

La France est devenue le premier exportateur européen de maïs, qui occupe autour de 10% de sa surface agricole utile. Avant tout destiné à l'alimentation animale - maïs grain pour les volailles, les ovins et les porcs; maïs fourrage pour les bovins- il s'est imposé dans des régions comme la plaine d'Alsace ou les Landes.

Cultivé à partir du 17e siècle en France, le maïs a "d'abord été confiné dans le Sud-Ouest, la région la plus chaude de France et la plus humide", des conditions qui lui sont favorables, raconte à l'AFP Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

C'est grâce au travaux d'hybridation "à la fin des années 1940", que la plante tropicale a pu gagner "des climats un peu plus frais", poursuit-il.

A partir de la fin des années 1960, les superficies récoltées explosent, selon des données de la l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Aujourd'hui la culture du maïs représente près de 3 millions d'hectares, sur les 28 millions d'hectares de surface agricole du pays.

Jusque dans les années 1970, les vaches étaient nourries l'été au pâturage et l'hiver au foin, à la paille ou à l'ensilage d'herbe (pour conserver l'herbe humide), rappelle le scientifique, ingénieur agronome.

La révolution de l'élevage

"Et le maïs est arrivé, avec des machines adaptées, des ensileuses (qui) permettent de faire des gros volumes de stocks qui se conservent facilement, se font très rapidement et en une seule récolte" contre plusieurs pour l'herbe, poursuit-il.

Cette "révolution totale" a permis d’énormément simplifier la vie de l’éleveur.

La maïs est toutefois faible en protéines et il a fallu importer des tourteaux de soja pour compléter l'alimentation donnée aux animaux, explique Christian Huyghe.

Mais en période de sécheresse estivale, qui seront amenées à s'intensifier avec le réchauffement climatique, "une variété emblématique, le maïs, pose question", soulève Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.

"Pour finir sa croissance et faire de la production agricole valorisable, il a besoin d'eau en juillet et en août, les mois où il y en a moins en France", souligne-t-elle.

Cela pose la question de "réduire la part du maïs dans l'agriculture française pour des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale", poursuit Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l'eau et des impacts du changement climatique.

Le problème avec la culture du maïs, c'est qu'elle demande de l'eau à un moment où les sources ne débordent pas. Pour qu'elle puisse avoir un bon rendement, son irrigation est nécessaire mais "quel système de production permet d’être le plus résilient ? Et est-ce que le maïs a une place là-dedans ?" interroge Christian Huyghe.

Pour lui, "le maïs va faire partie de la panoplie", mais "sa part va plutôt être amenée à se réduire" à l'avenir, ce qui va obliger le marché de l'alimentation animale à se réorganiser.

"Pour être résilient, un système doit être diversifié", insiste-t-il. "Une trajectoire d’investissement qui conduirait à maximiser les cultures en maïs" en assurant leur arrosage avec de grandes réserves d’eau "fragiliserait le système", met-il en garde.

De manière plus large, la production de viande, via l'élevage intensif, a plus d'impacts environnementaux que celle d'autres produits alimentaires, selon des études scientifiques. Des ONG prônent donc de réduire la consommation de viande et de privilégier l'élevage du bétail nourri à l'herbe.

© 2022 AFP

Le Figaro

Mary McCartney: «Mon enfance fait partie de mon identité d’artiste»

Valérie Duponchelle

ENTRETIEN EXCLUSIF - Pour la première fois, la fille de Paul McCartney expose ses photographies en France, à Château La Coste. Sa célèbre famille est en filigrane.

Propos recueillis à Château La Coste

Le sourcil noir arqué et l’œil bien bleu, comme sa robe courte en soie, Mary McCartney n’a pas besoin de décliner son patronyme tant elle ressemble à son père, Paul McCartney. Même si elle a la finesse athlétique de sa mère, Linda McCartney, photographe américaine disparue prématurément d’un cancer en 1998 à 56 ans. Née en 1969 à Londres, l’aînée des enfants biologiques du couple de rock stars est un mélange de charme fluide et d’assurance, de simplicité de bon aloi et de conscience aiguë qu’elle appartient à un monde à part, les «royals du rock». Pour présenter sa première exposition en France, «Moment of Affection» à Château La Coste, qui retrace trente ans de sa carrière de photographe, elle n’a gardé qu’une vingtaine d’œuvres provenant de ses archives personnelles, pour la plupart jamais vues auparavant.

Mardi 12 juillet, le maître de ce domaine viticole dédié à l’art et à l’architecture, l’homme d’affaires et collectionneur irlandais Paddy McKillen, et sa sœur Mara, blanche vestale, ont créé un merveilleux déjeuner (végétarien) sous les arbres du mas, en son honneur. Toute la société élégamment branchée de Londres était là. À commencer par sa sœur cadette, Stella McCartney, styliste écoresponsable formée à Saint Martins College of Art and Design, qui a fait un flamboyant discours portant haut les couleurs de la famille et de l’amour fraternel.

À lire aussiEn Normandie, dans l’intimité de David Hockney, le peintre le plus cher du monde

Parmi les invités de ce «happening so British» en Provence, les artistes Idris Khan et Annie Morris, qui exposent respectivement dans la Galerie Richard Rogers et le Pavillon Oscar Niemeyer du château, la mécène suisse Maja Hoffmann et son fils Lucas venus de leur Fondation Luma, à Arles, l’investisseur et philanthrope Nicolas Berggruen qui vient d’ouvrir le Palazzo Diedo dans le quartier de Cannaregio, à Venise, pour y ancrer les projets de Berggruen Arts & Culture, et l’homme d’affaires italien et photographe tendance paparazzi, Jean Pigozzi, dont la collection d’art africain va avoir un musée à Cannes (est-ce lui qui a fait le sacrilège de venir en hélicoptère?). Un ange est passé au-dessus de ces têtes couronnées. Il était rock.

Tous ces regards constamment posés sur nous étaient assez intenses, j’aime la distance qu’offre la photographie

LE FIGARO. - Pourquoi ce titre «Moment of Affection» pour cette exposition qui ouvre par un portrait de votre père et finit par un portrait de votre mère?

Mary McCARTNEY. - Je devais faire cette exposition en 2019 et je réfléchissais à ce lieu que je ne connaissais pas encore lorsque cette phrase m’est venue. D’habitude, je choisis mes photos, puis un titre en découle. Là, c’était l’inverse. L’espace est petit, j’ai plongé dans vingt-cinq ans d’archives. Je voulais plus créer une collection d’images qu’une étude. Ce choix est pour le public, ce n’est pas mon «moment d’affection». C’est ma façon d’être et de procéder. Je traverse la vie ainsi, je vois ces moments, je les photographie, puis je les développe, je les archive et je les laisse dormir comme une mine à explorer ensuite. C’était mon domaine privé, là je le donne à voir à tous.

Des mains de votre mère, Linda McCartney, tenant délicatement une grenouille comme un talisman, à votre père, Paul McCartney, savourant voluptueusement la vie de famille, c’est aussi votre autoportrait?

Oui. Cela parle de mon amour pour les gens et des connexions authentiques entre les êtres. J’aime le langage du corps qui s’exprime sans artifice, le moment où les gens se connectent. J’aime la simplicité d’une image qui permet à chacun d’y projeter ce qu’il ressent. Souvent, je ne montre pas les visages, car ainsi on peut y ajouter sa propre histoire.

Pourquoi un «moment of affection» avec deux arbres qui s’épousent?

Parce que c’était le Covid, j’étais confinée dans le Sussex, où j’ai grandi. La nature, soudain, a pris toute son importance. L’environnement est une question qui m’est chère. L’air qui entoure ces arbres, dans Hugging Trees, Sussex, 2021, vous enveloppe et vous fait sentir vivant. C’est aussi ce que je veux faire ressentir avec mon exposition.

À lire aussiElsa Schiaparelli: créer sous le souffle surréaliste

La première image, Family Circle, Sussex, 1999, montre votre père, Paul McCartney, au plus intime…

C’est une photo de mon père avec mon fils, alors nouveau-né, qui a aujourd’hui 23 ans. Je rendais visite à mon père pour le week-end. Il est entré dans la pièce et ils se sont endormis ensemble sur le canapé. Ils sont abandonnés l’un à l’autre, comme le montre le geste léger du bras, c’est complètement naturel et ouvert. Ce n’est pas une photo posée. Tout est question d’harmonie. Mon père a l’air très jeune, heureux et confiant.

La famille est-elle une notion importante pour les McCartney?

Oui. C’est la première fois que je montre cette photo, jusque-là c’était trop personnel. Mais, maintenant, je réalise que mon enfance fait partie de mon identité d’artiste. On a grandi à Londres, avec les gens qui nous dévisageaient sans cesse. Et, l’été, nous allions dans un endroit vraiment isolé en Écosse pour être enfin libres et sortir du regard public. C’est sans doute pour cela que regarder les autres m’intéresse tant. Tous ces regards constamment posés sur nous étaient assez intenses, j’aime la distance qu’offre la photographie. J’ai alterné dans l’exposition des photos des miens et des moments d’intimité qui sont universels. Une mère et sa fille qui se tiennent les mains en Russie. Des amoureux de Londres qui se lient par la pointe des chaussures. Un couple qui fusionne sur le ferry de Hongkong. Des teenagers qui se dévorent de baisers. J’aime ces moments sexy et romantiques où l’on se soucie de l’autre. Ce n’est pas seulement le fait d’être née dans une famille heureuse, c’est le propre de l’être humain. Je crois que nous prospérons difficilement seuls, nous avons besoin d’amour (All you need is love, 1967, NDLR).

Je crois au monde dérobé, au temps suspendu où se fixent les souvenirs

Votre enfance a-t-elle été à ce titre déterminante?

J’ai eu la chance de grandir dans une maison où résonnaient les chansons, où étaient accrochées des photographies. Dans Fervent, London, 2004, j’ai photographié un jeune couple au concert de Morrissey («Mozz» fut le leader et chanteur des Smiths, actifs de 1982 à 1987, NDLR). La jeune femme en extase a les bras croisés sur la gorge, lui a quelque chose de christique, comme si la musique vous sauvait la vie. J’adore les concerts, quand ils sont bons. Je ne suis pas saturée de concerts.

Chantez-vous?

Un peu. Mais je suis timide, même au karaoké. Tous les enfants de la famille (y compris Heather McCartney, née Heather Louise See en 1962 de l’union de Linda et de Joseph Melville See Jr. qui a été adoptée par Paul McCartney, NDLR), nous savons chanter. Mais le faire en public est autre chose. Je joue un peu de la guitare.

À lire aussiCe que chanter apporte aux enfants

Êtes-vous toujours en retrait?

Je crois au monde dérobé, au temps suspendu où se fixent les souvenirs. J’ai photographié mes sœurs Stella et Heather de dos à la campagne, lorsqu’elles marchent bras dessus dessous, on sent leur protection mutuelle. J’ai fait le portrait de Frisky, l’étalon que je monte dans le Sussex, j’aime l’énergie et la puissance du cheval, la communication physique que nous avons avec eux. Je suis montée à cheval avant de marcher, ma mère avait la passion des chevaux. Dans Love, Sussex, 1995, j’ai fait le portrait de mes parents à travers les deux chevaux qu’ils montaient et qui ont l’air de s’embrasser, ce qui demande une grande technique de la part des cavaliers. Ma mère est à gauche, mon père est à droite.

La figure maternelle est capitale pour vous, la photo de votre mère avec la grenouille trône dans votre atelier de Londres…

Oui, j’ai quatre fils. Dans Mum’s Side of the Bed, Sussex, 1996, j’ai voulu faire un portrait de ma mère sans faire un portrait classique, plutôt comme une nature morte et un paysage. On y voit le poids de son corps et le creux de sa tête dans l’oreiller, l’irruption de la lumière qui souligne son absence ou sa présence. Dans Mother and Sister, Sussex, 1995, j’ai photographié ma mère et ma sœur Stella lorsque nous avons appris le diagnostic de son cancer. C’était le matin, nous prenions une tasse de thé. Les traitements n’avaient pas commencé. Stella avait 22 ans, semblait être redevenue l’enfant qu’elle était. Qui protège qui? Pour moi, c’est une composition classique de Mère à l’enfant. C’est la photo qui m’émeut le plus.

Quel genre de lectrice êtes-vous?

Plus encore que les livres, comme Outliers, de Malcolm Gladwell, sur la clé des destins extraordinaires, je dévore les documentaires qui racontent la vie de quelqu’un. Et les autobiographies.

«Mary McCartney, Moment of Affection», à Château La Coste, 2750 route de la Cride, Le Puy-Sainte-Réparade, près d’Aix-en-Provence, jusqu’au 4 septembre. Ouvert tous les jours, de 10 heures à 19 heures.

» Suivez toutes les infos du Figaro culture sur Facebook et Twitter . » Découvrez le programme de visites guidées du Figaro Storeici .

Léonard de Vinci: le château du Clos Lucé accueille son Saint Jérôme

Exposé tout l’été dans ce qui fut la dernière demeure de l’artiste, ce tableau inachevé continue d’intriguer. Sa datation reste inconnue et on ignore qui l’a commandé.

Russes interdits de musée de Vincennes : le gouvernement admet une erreur

Deux touristes s'étaient vus refuser l'entrée du château. Le ministère de la Défense a déploré un manque de «discernement» des surveillants.

Ancré dans le vignoble, le pavillon post-mortem de Niemeyer au Château La Coste

Ce bâtiment au toit blanc s’enroule et se déroule entre les palissages de vignes, pour faire corps avec la nature. C’est la toute dernière œuvre de l’architecte brésilien mort en 2012 à 104 ans.

France24 - Monde

Électricité: des entreprises désemparées face à des prix toujours plus hauts

Publié le : 11/08/2022 - 08:24Modifié le : 11/08/2022 - 08:22

Paris (AFP) – Des factures multipliées par deux, voire par six: certaines entreprises s’inquiètent alors que les prix de l'électricité pour cet hiver flambent à des niveaux inédits en raison d'un ensemble de causes, dont les problèmes du parc nucléaire français.

Les prix de l'électricité n'ont cessé de grimper, pour atteindre des records, en particulier en France, où ils ont presque doublé en quelques semaines. L'électricité pour livraison l'an prochain s'échangeait sur les marchés à terme à plus de 550 euros le mégawattheure, contre moins de 100 euros il y a un an.

Si les particuliers sont protégés par le "bouclier énergétique" mis en place par le gouvernement, les professionnels se montrent de plus en plus inquiets.

La Fédération nationale du bois (FNB) a ainsi écrit en juillet à la Première ministre Élisabeth Borne pour l'alerter sur une situation "dramatique".

"La spéculation qui gagne le secteur de l’électricité prend une telle ampleur que la continuité de l’activité de nos entreprises n’est plus garantie pour cet hiver et au-delà", selon elle.

"Depuis cette lettre la situation s’est fortement dégradée car les prix ne font que grimper", s'inquiète Nicolas Douzain-Didier, le délégué général de la fédération. "Nous sommes dans une impasse sans solution".

groupe électrogène

Une spirale que connaît bien Yannick Chopin, dont l'entreprise de fabrication de palettes située en Mayenne s'est heurtée brutalement à la crise des marchés de l'énergie.

"Toutes les petites PME achètent au jour le jour, on n'a pas de projection sur le très long terme et on n'a pas de directeur des achats", souligne le patron de Palettes 53.

Son entreprise, qui réalise un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros, dépense habituellement 90.000 euros par an pour l'électricité. Mais avec la crise, la facture aurait pu grimper selon son estimation à quelque 600.000 euros. "C’était complètement incohérent", se rappelle-t-il.

Une flambée qui a conduit le chef d'entreprise à une décision radicale: louer un groupe électrogène pendant trois mois en début d'année. Le temps de souscrire à un contrat fixe de fourniture d'électricité pour les trois prochaines années, à un prix certes doublé (200.000 euros par an) mais qui lui permet encore de faire passer l'augmentation des coûts à ses clients.

Un réflexe que n'ont pas eu tous les professionnels, qui ont souvent des contrats à prix variables, qui ne cessent de grimper. La FNB fournit l'exemple d'une scierie pour laquelle le coût de l'électricité sera quasi multiplié par six entre 2021 et 2023.

tarif réglementé

Cette tendance sur les marchés s'explique par de nombreux facteurs: elle est notamment alimentée par les prix élevés du gaz à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Les prix de gros de l'électricité suivent en effet l'évolution des cours du gaz en raison de la conception actuelle du marché, fondée sur la règle du "prix marginal": c'est le coût de la dernière centrale (en général à gaz) appelée pour satisfaire la demande qui fait le prix pour tout le monde.

Un alignement "absurde" a dénoncé le président français Emmanuel Macron. La Commission européenne planche d'ailleurs sur une réforme des marchés, mais celle-ci prendra du temps.

D'autres facteurs contribuent à la hausse, à commencer en France par les nombreuses centrales nucléaires en maintenance, avec des problèmes de corrosion qui ont conduit à arrêter 12 réacteurs sur 56, faisant craindre pour l'approvisionnement de cet hiver.

Enfin, chaleurs et sécheresses n'ont pas arrangé les choses. Les réservoirs des barrages exploités par EDF atteignaient jeudi dernier "un taux de remplissage en volume de 65%, soit 15 points en-dessous de la moyenne historique", indique-t-on chez l’électricien.

Avant des réformes de fond qui prendront du temps, les entreprises réclament pour certaines un tarif réglementé d'urgence, à l'image du TaRTAM (tarif règlementé transitoire d’ajustement du marché) mis en place lors de la précédente envolée du marché en 2007.

Du côté de l’Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden), qui regroupe des entreprises très consommatrices (raffinage, chimie, sidérurgie, pharmacie...), on craint que des prix régulés soient trop élevés.

"Nous plaidons pour des contrats à long terme, disons de 15 ans, qui donnent de la visibilité", avance son président Nicolas de Warren.

© 2022 AFP

Le Figaro

Red Star, Versailles, Paris 13 Atletico: ces clubs franciliens qui grandissent à l’ombre du PSG

Sébastien FerreiraValentin Feuillette

DÉCRYPTAGE - En lice dans le championnat de National, chacun de ces trois clubs a son parcours, ses forces et ses faiblesses. Le Figaro fait le point.

Après la Ligue 1 et la Ligue 2, le National - 3e division - reprend ses droits ce vendredi avec huit matchs en simultané. Parmi les dix-huit clubs qui composent le championnat, mélange d’amateurs et de professionnels, trois entités franciliennes naviguent dans l’ombre du PSG, et dans une moindre mesure du Paris FC (Ligue 2). Chacune avec son parcours, ses forces et ses faiblesses.

À lire aussiFoot: la rétrogradation administrative de Bordeaux en National 1 confirmée en appel

Il y a l’historique Red Star, soucieux de préserver son identité depuis l’arrivée d’investisseurs américains, qui démarrait une saison de Ligue 2 il y a seulement quatre ans. L’ambitieux FC Versailles 78, racheté par un promoteur immobilier l’an dernier, et enivré par une épopée jusqu’en demi-finale de la Coupe de France il y a quelques mois. Et enfin le Paris 13 Atletico, immense par son nombre de licenciés mais minuscule par son budget, le plus petit de National.

Pour pimenter le tout, cette saison, il n’y aura que deux montées en Ligue 2 et six relégations en National 2, soit un tiers des clubs qui descendront. «Ce ne sera pas évident», projette Jean-Guy Wallemme, l’entraîneur du Paris 13 Atletico. C’est le début d’un marathon aux allures de sprint: pour tous, y compris les trois clubs d’Île-de-France, il faudra vite accrocher le bon wagon. Ou au moins fuir le mauvais.

Sous pavillon américain, le Red Star doit préserver son ADN

Le 8 juin 2022 restera gravé dans l’histoire du Red Star et de la ville de Saint-Ouen. Le maire, Karim Bouamrane (PS), organisait ce jour-là un conseil municipal exceptionnel entouré de Patrice Haddad, président du Red Star, Josh Wander, nouveau propriétaire américain du club, et des représentants des groupes de supporteurs. Une réunion au sommet afin de présenter les échéances à venir pour le mythique club de la Seine-Saint-Denis, désormais détenu à 100 % par le fonds d’investissement américain 777 Partners. La prise de contrôle pouvait faire peur au sein de ce fleuron du «93», attaché à sa tradition populaire. «Le Red Star, c’est à Bauer. Bauer, c’est le Red Star. On doit s’assurer que le club reste à Bauer.»

Karim Bouamrane a été clair sur l’avenir de l’enceinte avec l’arrivée des Américains. Le grand projet de rénovation du stade, futur site d’entraînement des JO de Paris 2024, est d’ailleurs au centre de ce renouveau. Par respect des valeurs et de l’histoire des Audoniens, le club a sécurisé le nom «Bauer» pour quatre-vingt-dix-neuf ans, empêchant toute tentative de naming. Pour répondre aux enjeux contemporains, les travaux promettent une végétalisation du stade avec un hectare de terrain de foot, 500 m2 de jardins naturels, 1500 m2 de toitures végétalisées, plus de 60 arbres plantés et 450 m2 de jardins terrasse. «L’idée est de faire un lieu de vie attractif et ouvert pour le quartier», explique au Figaro Christophe Disic, responsable de la communication territoriale à la mairie de Saint-Ouen.

Nous sommes à une étape fondamentale du club, le stade est là, le centre de formation est en place, il faut redonner au Red Star la visibilité et l’ambition sportive

La vision du groupe américain, qui veut injecter 30 millions d’euros sur cinq ans, se fonde sur un vecteur d’identité bien marquée avec trois piliers: l’ancrage local, l’accessibilité pour tous et l’excellence sportive. «Le Red Star est un club avec une identité très forte que nous souhaitons conserver. Nous sommes ici pour du long terme», avait tenté de rassurer Josh Wander, lors du conseil municipal présentant le projet 777. Le nouveau propriétaire a promis «une aide financière permettant un prix de licence adapté aux jeunes dont les parents sont en difficulté» et un gel des «prix des places et des abonnements pendant la durée des travaux». La dernière étape du développement sera de remettre le Red Star sur la carte du football français. «Nous sommes à une étape fondamentale du club, le stade est là, le centre de formation est en place, il faut redonner au Red Star la visibilité et l’ambition sportive», résume Patrice Haddad.

Retrouver la Ligue 2 et y rester deux saisons consécutives permettra au club de bénéficier de l’autorisation officielle de la FFF pour ouvrir son centre de formation, renforcé par un centre d’entraînement flambant neuf basé au parc des sports de Marville. À l’approche de cette nouvelle saison, le club à l’étoile rouge compte sur son duo: Habib Beye sur le banc et Reda Hammache dans les bureaux. Sur les recommandations de l’entraîneur, le directeur sportif a joué la carte de la continuité en conservant ses cadres après une belle deuxième partie de saison dernière. Se moderniser tout en conservant son ADN et sa riche histoire de 125 ans, tel est le défi du Red Star.

Loin du château, le FC Versailles 78 veut rester royal

Après un parcours marquant en Coupe de France (demi-finale perdue contre Nice) et une montée historique (1er de son groupe de National 2) la saison dernière, le FC Versailles 78 aborde la nouvelle campagne avec la même philosophie. «Nos valeurs de travail et de rigueur resteront au cœur du projet sportif à Versailles. Je continuerai d’être en perpétuelle interrogation pour progresser, et la confrontation des idées dans un championnat aussi relevé me plaît bien», confie Youssef Chibhi, entraîneur solidement installé dans la cité royale depuis 2014.

Forte d’objectifs grandissants depuis le rachat du club en mai 2021 par le promoteur immobilier et constructeur français Fiducim-City, la direction a frappé un grand coup sur le marché estival des transferts. L’arrivée de l’attaquant international néerlandais Jeremain Lens (34 ans), passé par le PSV Eindhoven, Sunderland et le Besiktas, va apporter l’expérience nécessaire dans «un championnat relevé et concurrentiel avec la réforme annoncée (six descentes en N2 à l’issue de la saison, NDLR)», selon les mots de Youssef Chibhi, également chargé du recrutement à Versailles. Ce renfort doré rejoint la liste des autres trentenaires signés par le promu yvelinois cet été: le défenseur Pierre Gibaud (Le Havre), le gardien Sébastien Renot (Troyes) et l’attaquant Romain Armand (Pau). Des noms connus dans le football français qui comptent à eux trois des centaines de matchs dans les divisions supérieures. Consolider les forces présentes par des ajouts habitués à l’exigence du monde professionnel est l’objectif principal de Versailles.

Recevoir à Paris à proximité d’enceintes sportives aussi prestigieuses que Roland-Garros, l’hippodrome de Longchamp ou le Parc des Princes démontre la qualité de l’emplacement choisi

Pour Chibhi, la concurrence régionale avec le Red Star et le Paris 13 Atletico est avant tout représentative du haut niveau sur les pelouses d’Île-de-France: «Une rivalité sportive existe oui, mais pas plus qu’avec les autres équipes du championnat. On ne peut que respecter l’histoire du Red Star, ses supporteurs et son stade mythique. Le travail effectué au Paris 13 Atletico durant toutes ces années est également à souligner.» Exister au sein du bassin parisien, l’un des viviers les plus riches au monde devant la région de Sao Paulo au Brésil, est l’autre mission du FCV78.

Pour cette nouvelle saison symbolique, le club des Yvelines peut également compter sur un sacré coup de main. Le Stade Français Paris rugby a accepté de prêter son antre de Jean-Bouin pour les rencontres à domicile de Versailles en attendant la mise aux normes du stade Montbauron qui, jusqu’à récemment, ne pouvait pas bénéficier d’un éclairage digne de ce nom en raison de sa trop grande proximité avec le château de Versailles. Une contrainte bientôt levée. «J’espère que ce beau stade Jean-Bouin nous permettra de créer un engouement encore plus grand autour de l’équipe. Recevoir à Paris à proximité d’enceintes sportives aussi prestigieuses que Roland-Garros, l’hippodrome de Longchamp ou le Parc des Princes démontre la qualité de l’emplacement choisi», se réjouit Youssef Chibhi. De quoi permettre à l’ambitieux versaillais de s’installer sur la durée dans le paysage footballistique au niveau national.

L’ascension fulgurante du Paris 13 Atletico

Au détour des gratte-ciel du 13e arrondissement, les couleurs vertes et noires zèbrent les survêtements des garçons et des filles. Malgré ses 1600 licenciés, premier club de France à ce jeu-là, le Paris 13 Atletico est bien le Petit Poucet de National, avec le plus mince budget. En 2011, l’équipe fanion évoluait en Régional 3, le huitième échelon du foot français. Le voilà désormais avec son voisin du Red Star. «On n’a toujours joué que leur équipe B», sourit Frédéric Pereira, président depuis 2012.

Cette ascension fulgurante, ni le club ni la mairie ne l’avait vu venir. Le Paris 13 Atletico, anciennement FC Gobelins renommé en 2020, loge au stade Boutroux et ses 200 places assises. «La mairie de Paris et la Fédération Française de Football font en sorte de l’homologuer pour septembre», expose Frédéric Pereira. Bientôt, 1000 personnes s’y réuniront. Pour cet été, le stade Charléty, antre du Paris FC, servira de terrain d’accueil. En espérant que les calendriers ne se télescopent pas trop. Le Paris 13 Atletico s’adapte et ne s’emballe pas avec son budget de 1,5 million d’euros. C’est moitié moins que la moyenne des clubs amateurs de National. «Il ne faut pas oublier d’où on vient et ne pas dépenser l’argent qu’on n’a pas», souligne Pereira. Surtout dans un championnat sans droits télés. L’objectif est de «pérenniser le club et travailler avec la mairie pour de meilleures installations». D’autant que «le budget, c’est pour tout le club. On n’est pas qu’une équipe», insiste-t-il.

C’est important que toutes les filles du quartier puissent avoir accès au terrain. Le football féminin, ce n’est pas nouveau, mais on est en train de former la base en école de foot

L’homme d’affaires d’origine portugaise connaît l’entité sur le bout des doigts: «J’ai grandi à 100 mètres du stade Boutroux. Ma première licence, je l’ai prise à 7 ans, en 1988, ici.» Il est un «môme du club», décrit Philippe Surmon, fondateur du Paris 13 Atletico en 1968 et président jusqu’en 2020. Arriver aussi haut, «c’est une suite logique, cinquante ans de travail qui finissent par payer», savoure le désormais président du District de Paris. «Le club s’est construit au fur et à mesure avec les forces vives», ajoute Jean-Guy Wallemme, ancien entraîneur du RC Lens, nommé à Paris en juin.

C’est un défi inédit qui attend le Paris 13 Atletico cette saison, face à Nancy, Le Mans ou Châteauroux, son premier adversaire dans l’Indre ce vendredi (19 h 30). Parler d’exploit ne suffirait pas à qualifier un éventuel maintien, dans une National à 18 équipes pour six relégations à la fin. «Ça va compliquer la tâche pour tout le monde», nuance Wallemme. Maintien ou pas, il y aura toujours une cinquantaine d’équipes à gérer au sein du club. «70 avec l’école de foot», aiguille Frédéric Pereira. Et, sur environ 1600 licenciés, 150 filles. «On n’en parle pas assez, regrette le président. C’est important que toutes les filles du quartier puissent avoir accès au terrain. Le football féminin, ce n’est pas nouveau, mais on est en train de former la base en école de foot, comme on l’avait fait pour les garçons, pour que dans 5-7 ans, ça porte ses fruits.» L’équipe première féminine évolue en Régional 3, cinquième échelon national. «Le football, ce n’est pas que les seniors, ce qui est important aussi ce sont les jeunes, l’école de foot, la formation», résume Frédéric Pereira. Pour offrir du confort aux jeunes pousses, les hommes de Jean-Guy Wallemme sont attendus sur le pont.

Tops/Flops Marseille-Reims : l'OM et ses recrues déchaînés, Faes s'est trompé

Porté par plusieurs de ses recrues, l'OM s'est nettement imposé face à Reims en clôture de la première journée de Ligue 1 (4-1). Retrouvez les Tops et les Flops de cette rencontre.

Ligue 1 : le but génial de Messi en vidéo

L'Argentin a tenté et réussi un geste magnifique avec le PSG.

Ligue 2 : Le but fou du Guingampais Livolant

Le capitaine de l'En Avant Guingamp a réussi un geste magnifique à Laval samedi.

France24 - Monde

RDC: l’hôpital de Rutshuru, terminus des combattants blessés et des enfants affamés

Publié le : 11/08/2022 - 08:22Modifié le : 11/08/2022 - 08:21

Rutshuru (RD Congo) (AFP) – Une porte s’ouvre sur des lits en enfilade. Des corps par dizaines sont étendus, silencieux. Qu’ils soient civils, militaires ou miliciens, dans la guerre menée par les rebelles du M23 en République démocratique du Congo, les corps mutilés et les enfants décharnés finissent ici, à l’hôpital de Rutshuru.

Le Mouvement du 23 mars (M23) est le dernier avatar des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda voisin, vaincue en 2013. Depuis fin 2021, Ces rebelles ont repris les armes, reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté les accords sur leur démobilisation.

Cette semaine, un rapport confidentiel d'experts mandatés par les Nations unies et consulté par l’AFP affirme que l’armée rwandaise a "fourni des renforts de troupes au M23" et "lancé des interventions militaires contre des groupes armés congolais et des positions des Forces armées congolaises" depuis au moins novembre 2021.

Kigali a récusé jeudi ces "allégations non valides" et avancé son "droit à défendre son territoire".

Cinq mois d’attaques "hit and run" du M23 sur les positions de l’armée congolaise - et du Parc national des Virunga - se sont transformés depuis fin mars en barrages d’artillerie, pour empêcher le gouvernement de reprendre le territoire désormais sous contrôle de la rébellion.

"Ils nous tiraient dessus au mortier… uniquement des obus de mortier, pendant des heures", raconte un soldat, à peine remis sur pied à l’hôpital de Rutshuru. Il a été éventré par un éclat d’obus dans les affrontements à seulement vingt kilomètres de la ville.

La zone où il se battait il y a un mois avec son régiment, est aujourd’hui entièrement contrôlée par le M23.

Dans la pièce tout en longueur flotte une odeur de transpiration et un calme sourd, abimé par quelques gémissements et le murmure des infirmiers.

En avançant dans la travée centrale, le regard s'attache sur des membres emmaillotés dans des bandages blancs. Il manque un bras. Ici, il manque une jambe, là une mâchoire a été arrachée.

"Moi, j’ai pris deux balles dans le bras droit", raconte un jeune milicien au regard noir. "Nous gardions une base arrière et comme mes camarades ont rejoint le front contre le M23 avec les FARDC (Forces armées de la RDC), un autre groupe armé en a profité pour nous encercler et ils ont ouvert le feu sur nous".

Il affirme que des groupes rebelles comme celui qui l’a attaqué ce matin de juillet se sont engagés avec eux dans la guerre contre le M23 aux côtés de l’armée, mais "chacun a son axe, il n’y a pas de collaboration entre nous".

Chances de survie

Sa femme est là, se tient au-dessus de lui. Elle le regarde en serrant leur bébé contre sa poitrine. Il n’a pas deux ans, et ses berceuses sont des chants de guerre et de corps meurtris.

"Bip… bip… bip…" Plus loin, les moniteurs de fréquence cardiaque résonnent dans les salles d’opération. Les chirurgiens, infirmiers et anesthésistes ne connaissent pas de répit. "Il faut trier les blessés, prioriser, évaluer les chances de survie. C’est très difficile", décrit un des chirurgiens.

Il n’y a que deux salles d’opération à l’hôpital de Rutshuru et 271 blessés, dont un tiers par armes à feu, ont été admis en chirurgie pour le seul mois de juin. "Mais il y a un mois, c’était pire!", s’exclame-t-il en enlevant ses gants maculés de sang à la sortie d’un "raccourcissement d’un membre", détruit par un obus.

"Certains jours, quand l’ambulance arrivait, c’était sept ou huit blessés que nous trouvions entassés à l’arrière du véhicule".

Des pleurs, encore des gémissements et le ronronnement des concentrateurs d’oxygène: à l’autre bout de l’hôpital, la guerre fait des ravages sur les enfants. Ici, point de plaies béantes ni de fractures, mais l’impossibilité de trouver à manger dans la fuite ont rongé les petits corps chétifs.

"Ça déborde!", s’indigne le superviseur de ce pavillon. "Si rien n’est fait, dans les prochaines semaines ce sera une catastrophe." Des enfants, trop faibles, sont nourris par des sondes.

D’autres, au système immunitaire effondré à cause de la malnutrition, ont la peau qui se décolle en lambeaux comme de profondes brûlures sur leurs cuisses et leurs mains atrophiées.

La salle s’est vidée le temps d’une "démonstration culinaire" aux parents. Les gémissements ont disparu. Seuls les plus faibles restent dans la pièce. Ceux-là n’ont plus la force de pleurer.

Les médecins font une pause, s’affalent dans des chaises en plastique et scrollent leurs smartphones. "Vous avez l’espoir de rentrer chez vous bientôt?", demande un des médecins à une jeune maman. "C’est impossible! réplique-t-elle. La guerre est toujours là. S’il vous plaît, il faut continuer à nous aider".

© 2022 AFP

France24 - Monde

Un nageur, un businessman cernés par les eaux : les inondations de Séoul en images virales

Publié le : 10/08/2022 - 18:33Modifié le : 10/08/2022 - 18:37

Thaïs Chaigne Suivre

D’impressionnantes images documentent les inondations d’une rare intensité ayant touché Séoul, la capitale de la Corée du Sud, les 8 et 9 août 2022. Au moins 9 personnes sont mortes et 7 portées disparues. 

Au matin du 10 août, le ciel de Séoul s’est légèrement calmé après trois jours de pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations historiques dans la capitale sud-coréenne et ses environs. Plus de 140 mm de pluie sont tombés par heure dans certains quartiers au sud de la ville dans la nuit du 8 au 9 août. Une première depuis 80 ans, selon l’agence météorologique coréenne (KMA). Le 10 août, au moins 16 personnes étaient mortes ou portées disparues et plus de 2 500 habitations avaient été inondées, selon l’agence Yonhap.

De nombreuses photos et vidéos montrent des rues de Séoul et de ses environs complètement submergées.

강남역 사거리 씨씨티비봤는데 여기 침수됐는데 완전 ...ㅠㅠ pic.twitter.com/5b5EjD9Jn7

August 8, 2022

비오는날만 볼 수 있는 서울대 명물 '기숙사 삼거리 분수쇼' 개장! pic.twitter.com/yJSl7g4dh0

August 8, 2022

도림천... pic.twitter.com/oHDh03pgHl

August 8, 2022

 

L’eau est fortement montée dans plusieurs lieux souterrains de la ville, notamment dans certaines stations de métro et des parkings, mais aussi dans des habitations situées à moitié sous le niveau du sol, ou “banjiha”. Une famille de 3 personnes est morte submergée dans l’une d’elles. 

윤 대통령은 9일 한화진 환경부 장관에게 국가 하천, 지방 하천, 지류 전반의 수위를 모니터할 시스템을 개발하라고 지시했다. 그러나 해당 시스템은 이미 있다는 지적이 나온다. https://t.co/8sGHLTCwZu

August 9, 2022

 

와 실화냐..... 차 찾으러갈려면 잠수해서 가야됨? pic.twitter.com/BweuBPAKkD

August 8, 2022

 

20220808 오후 9시 7분7호선 이수역 승강장 pic.twitter.com/uP3IYnJHk4

August 8, 2022

Les habitants de Séoul ont aussi assisté à des scènes incongrues qu’ils ont partagées sur les réseaux sociaux. 

Une image est notamment devenue le symbole des inondations sur les réseaux sociaux. On y voit un homme habillé comme un businessman assis sur le capot de sa voiture et cerné par les eaux, prenant des photos avec son téléphone. 

낭만넘치는 강남역 차주님 #폭우 #낭만 #워터파크 pic.twitter.com/3YbpnPAmGW

August 8, 2022

이 분 각도별로 찍히고 있잖아 ㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋㅋ ㅠㅠㅠㅠㅠㅠㅠ https://t.co/KIBX0YfDO2 pic.twitter.com/X6wGK3Xvoc

August 8, 2022@tiptem101#폭우#서울침수#수도권호우경보발령♬ Attention - NewJeans

L’autre image devenue virale lors de ces inondations est celle de cet homme qui nage dans les courants d’eau de pluie. Dans une vidéo Youtube largement partagée, il a été surnommé “Silim-dong Phelps”, en référence au nageur américain Michael Phelps et à la rue où la vidéo a été prise (Silim-dong, dans le sud-est de Séoul). La vidéo, publiée avec une bande sonore de rires, a été vivement critiquée – de nombreux Coréens ont pointé un comportement dangereux et déplacé au vu des victimes de l’inondation.

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Auditionné à New York sur ses pratiques fiscales, Donald Trump refuse de répondre aux questions

Publié le : 10/08/2022 - 17:13Modifié le : 10/08/2022 - 22:22

FRANCE 24 Suivre

Entendu sous serment mercredi dans le cadre d'une enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières, l'ex-président américain Donal Trump a fait savoir qu'il avait refusé de répondre aux questions du bureau de la procureure générale de New York.

Trump insiste. L'ancien président républicain Donald Trump était entendu sous serment mercredi 10 août dans le cadre d'une enquête au civil sur des soupçons de fraudes financières au sein de son groupe Trump Organization. Interrogé par le bureau de la procureure générale de New York, il a indiqué avoir refusé de répondre aux questions de la justice, en pleine tempête politique après une perquisition spectaculaire du FBI à son domicile en Floride. Pour cela, il a invoqué le fameux 5e amendement de la Constitution américaine, qui permet à tout justiciable de ne pas témoigner contre soi-même.

La plus haute magistrate de l'État de New York, Letitia James, une élue démocrate, l'a confirmé dans un bref communiqué et a assuré qu'elle "poursuivrait les faits (et l'application) de la loi, où que cela conduise". "Nos enquêtes continuent", a-t-elle promis.

Assurant être une nouvelle fois victime d'une "chasse aux sorcières", Donald Trump a "refusé de répondre aux questions en vertu des droits et prérogatives accordés à tout citoyen par la Constitution des États-Unis", selon son communiqué.

Quelques heures auparavant, l'ancien président avait écrit sur son réseau social Truth Social être "dans le bureau somptueux, magnifique et onéreux de la procureure générale (Letitia James). De belles conditions de travail alors que des gens se font tuer à New York et qu'elle consacre son temps et ses efforts à essayer 'd'attraper Trump'".

Sur ce même média, Donald Trump avait annoncé, mardi dans la nuit, être arrivé à New York pour "voir la procureure générale raciste de New York demain pour la poursuite de la plus grande chasse aux sorcières de l'Histoire des États-Unis". "Ma formidable entreprise et moi-même sommes attaqués de toutes parts", a-t-il ajouté, estimant que les États-Unis gouvernés par le démocrate Joe Biden s'apparentaient à une "République bananière".

"La plus corrompue"

Dans le même registre, l'un de ses fils, Eric Trump, a écrit sur Twitter que son "père (allait) s'asseoir pour une déposition en face de la plus corrompue des procureurs généraux des États-Unis", accusant encore la magistrate démocrate afro-américaine Letitia James d'incarner le "mal".

L'homme d'affaires et deux de ses enfants, Donald Jr et Ivanka Trump, ont finalement cédé à la pression après trois années d'enquête de Letitia James. D'après CNN, Ivanka et Donald Jr avaient discrètement été entendus par les services de la procureure générale fin juillet et début août.

Fraudes

L'enquête au civil contre le groupe familial Trump Organization avait été ouverte en mars 2019, après le témoignage explosif au Congrès à Washington d'un des anciens avocats personnels de Donald Trump, Michael Cohen. Ce dernier faisait état d'évaluations frauduleuses, à la hausse ou à la baisse, d'actifs au sein de la Trump Organization, pour décrocher des prêts, obtenir des réductions d'impôts ou de meilleures indemnisations d'assurances.

Letitia James avait assuré en janvier avoir "mis au jour des preuves importantes laissant penser que Donald Trump et la Trump Organization avaient faussement et frauduleusement valorisé le nombre d'actifs", notamment des golfs ou le triplex personnel du milliardaire américain, situé dans la Trump Tower à New York.

La procureure générale n'a pas le pouvoir d'inculper Donald Trump mais elle peut engager des poursuites civiles et notamment réclamer des réparations financières. Les faits présumés font aussi l'objet d'une enquête, pénale cette fois, menée par le procureur de Manhattan Alvin Bragg.

Perquisition du FBI

L'enquête sur la Trump Organization n'est pas liée à la perquisition menée lundi par le FBI dans la résidence floridienne de Donald Trump. À Mar-a-Lago, les enquêteurs étaient à la recherche de documents classifiés que l'ancien président aurait emportés avec lui lorsqu'il a quitté la Maison blanche en janvier 2021.

Celle-ci a déclenché une vague d'indignation chez les républicains. L'ancien président a même suggéré sur Truth Social que le FBI puisse avoir "placé" des preuves contre lui lors de l'opération. Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon.

Donald Trump, qui flirte ostensiblement avec une nouvelle candidature en 2024, clame son innocence dans chacune de ces affaires.

Avec AFP & Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La perquisition de la résidence de Trump en Floride divise la classe politique américaine

FBI VS TRUMP

La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

De Washington, l'ex-président Donald Trump laisse planer l'ombre d'un retour en 2024

France24 - Monde

Le feu a ravagé 6 200 hectares en Gironde, déjà 10 000 personnes évacuées

Publié le : 10/08/2022 - 01:11Modifié le : 10/08/2022 - 15:46

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

Des reprises de feux du gigantesque incendie de Landiras, en Gironde, ont ravagé au moins 6 200 hectares de forêts de pins et entraîné l'évacuation de 10 000 personnes, a annoncé la préfecture de la Gironde. Le risque d'amorce de feux est au "maximum".

Les reprises d'incendies près de Landiras en Gironde, théâtre d'un gigantesque incendie en juillet, ont ravagé 6 200 hectares de forêts de pins depuis mardi après-midi, entraînant l'évacuation de 10 000 personnes, a annoncé mercredi 10 août, Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité en Gironde. 

🔥#IncendiesGironde|Feu en progression combattu avec une coordination des moyens entre les #SapeursPompiers de #Gironde et des #Landes appuyés par @DFCIaquitaine ▶️6200ha brûlés▶️10 000 personnes évacuées▶️1000 #SapeursPompiers mobilisés⚠️Restez prudent et évitez le secteur pic.twitter.com/iAE6F3kLpl

August 10, 2022

La situation jugée "très défavorable" par les pompiers à Hostens et Saint-Magne, s'est dégradé dans la journée. Le "feu est très virulent et s'est étendu au département des Landes. Les communes d'Hostens, de Saint-Magne et des secteurs de Belin-Béliet ont été évacuées", soit environ 3 800 personnes, selon un communiqué.

Le feu a par ailleurs détruit 16 maisons sur plusieurs secteurs de la commune de Belin-Béliet où une opération d'évacuation d'environ 2 000 personnes était en cours mercredi. "Aucun blessé n'est à déplorer", selon la préfecture.

Par ailleurs, la préfecture signale que "le front de l'incendie se dirige vers l'A63 (Autoroute sens Bayonne-Bordeaux). Le "gestionnaire de l'autoroute ne constate pas de gêne à la visibilité mais dans l'immédiat, un abaissement de la vitesse à 90 km/h et une réduction à deux voies de circulation sur trois dans le sens Bayonne-Bordeaux ont été décidés". En fonction de l'évolution du feu, une coupure de l'autoroute est envisagée.

#Gironde | Dans le retour de l’enfer.Prudence et courage à tous les « soldats du climat ». pic.twitter.com/ymgicp0Q8P

August 9, 2022

Des centaines de pompiers, des Canadairs et des hélicoptères bombardiers

Depuis mardi 13 h, 300 pompiers appuyés de Canadairs, Dash et hélicoptère bombardier d'eau luttent contre une virulente reprise des flammes sur ce secteur forestier proche de la zone déjà sinistrée de Landiras.

Les pompiers ont notamment recours à des "feux tactiques" pour créer des zones tampons et stopper l'avancée du feu. Lors des opérations, "un camion et trois véhicules légers ont été détruits mais aucun pompier n'a été blessé", a précisé le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.

Dix feux de forêt traités sur la journée de mardi

Ces reprises de feu à Saint-Magne et Hostens constatées se situent à une vingtaine de kilomètres de Landiras, l'épicentre du gigantesque feu qui a englouti près de 14 000 hectares de forêt en juillet et qui n'est toujours pas "maîtrisé" à ce jour.

"Ce sont des points chauds qui se sont réactivés en début d'après-midi [mardi], aux heures les plus chaudes de la journée", a expliqué dans l'après-midi à l'AFP le Sdis de la Gironde, décrivant un "feu assez rapide" attisé par des vents chauds.

#FeuxDeForêt | Gironde épisode II. 🥹 pic.twitter.com/N7o4IP5Nhn

August 9, 2022

Avec le retour, cette semaine des fortes chaleurs en Gironde placée en vigilance orange canicule, les pompiers ont eu à traiter pour cette "journée difficile" de mardi pas moins de "10 feux de forêt (...) avec des surfaces allant de quelques milliers de m2 à plusieurs hectares", sur l'ensemble du département, a souligné le lieutenant-colonel Arnaud Mendousse.

La Gironde n'est pas la seule à brûler. Ailleurs en France, d'autres incendies se sont déclarés. Plus au nord, le feu ravage la forêt du Maine-et-Loire depuis lundi, où plus de 1 200 hectares se sont envolés en fumée, nécessitant la présence de près de 400 sapeurs pompiers. L'incendie a débuté sur la commune de Baugé-en-Anjou, un secteur un peu particulier, car s'y trouve un stockage de munitions de la Seconde Guerre mondiale.

🔥#feudeforêt | Bellevigne-en-Layon @beaulieusurlayonHier vers 16h, les sapeurs-pompiers du @SDIS_49, @SDIS85, @Sdis67, @SDIS68 sont intervenus pour un feu de forêt. Ils sont maîtres du feu, ce dernier est fixé. 7️⃣5️⃣ hectares brûlés1️⃣1️⃣1️⃣ SP engagés3️⃣pts sensibles2️⃣largages pic.twitter.com/sDuwQbUwgs

August 10, 2022

Dans la Drôme, en Auvergne-Rhône-Alpes, un feu de forêt et de végétation qui s'est déclaré vendredi soir a progressé dans la nuit de mardi à mercredi et la surface brûlée s'élève désormais à 286 hectares.

Avec déjà plus de 50 000 hectares brûlés depuis le début de l'année, la France a connu dès juillet un record de surfaces incendiées, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (EFFIS), qui tient des statistiques comparables depuis 2006.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Incendies en Gironde : le feu de forêt à La Teste-de-Buch est "fixé"

Incendies en Gironde : stagnation des deux gigantesques feux cette nuit

Incendies en Gironde : les feux de la Teste-de-Buch et Landiras fixés, mais pas éteints

France24 - Monde

Ukraine : mais où va donc le cargo "Razoni" et son précieux maïs ?

Publié le : 08/08/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT Suivre FRANCE 2

Le premier cargo rempli de céréales à avoir quitté l’Ukraine depuis le début de la guerre devait arriver le 7 août au Liban. Mais il s'est arrêté au large des côtes turques et attend "de nouveaux ordres". Une illustration du capitalisme maritime dans ce qu'il peut avoir de plus sauvage?

Il n’est pas arrivé à destination et n’atteindra peut-être jamais les côtes libanaises. Le "Razoni", premier cargo transportant des céréales à avoir quitté le port d’Odessa – le 1er août – depuis le début de la guerre en Ukraine, se trouve au large d’Alexandrette, dans le sud de la Turquie.

Attendu dimanche 7 août à Tripoli (Liban), ce navire transportant 26 500 tonnes de maïs a finalement changé de cap à la dernière minute. "Son propriétaire m'a informé qu'il ne se rendait plus au port de Tripoli", a affirmé Ahmad Tamer, le directeur du port libanais interrogé par Les Échos.

Cargo test pour les exportations ukrainiennes

Une déconvenue pour les autorités ukrainiennes qui voulaient faire de cette première livraison un symbole du début de retour à la normale commerciale. L'ambassade d'Ukraine à Beyrouth, qui avait convié la presse pour célébrer l’arrivée du "Razoni", a dû envoyer un message en urgence pour reporter la cérémonie à une date ultérieure.

Le sort du "Razoni" est suivi de très près par la communauté internationale. Surtout qu’il y a quatre autres cargos qui ont quitté les ports ukrainiens dimanche 7 août, et qu’une dizaine d’autres doivent encore se mettre en route.

L’arrivée à bon port de la précieuse cargaison du "Razoni" est considérée comme un premier test pour le respect d’un accord entre la Turquie, l’ONU, la Russie et l’Ukraine sur le transport maritime en mer Noire.

Conclu le 22 juillet, il prévoit une reprise progressive et sous surveillance internationale des exportations de céréales depuis plusieurs ports ukrainiens alors même que la guerre continue à faire rage avec la Russie, qui détient le contrôle militaire de la mer Noire.

>> À lire aussi : "La reprise des exportations de céréales est un "soulagement pour le monde", selon Kiev"

Cette reprise de la livraison des céréales ukrainiennes est considérée comme vitale dans un contexte de flambée des prix alimentaires et de pénurie dans plusieurs pays. L’Ukraine, l’un des principaux greniers à grains mondiaux, fournit ainsi, par exemple, 25 % des besoins en céréales du Liban, notamment pour l’alimentation animale, rappelle Les Échos.

Le maïs transporté par le "Razoni" était d’ailleurs officiellement destiné à l'alimentation des poulets d’élevage au Liban, souligne le Washington Post. Mercredi, le cargo avait passé sans souci les examens menés à Istanbul par les représentants ukrainiens, turcs et russes.

Mystère et boule de maïs

Ce n’est que trois jours plus tard que le navire a décidé qu’il pourrait finalement voguer vers de nouveaux horizons. Le statut du "Razoni" a alors subitement changé sur les sites de suivi des cargos commerciaux – tels que VesselFinder – pour passer de "en route vers" à "en attente d’ordres".

Cette modification ne signifie pas seulement que sa destination finale n’est plus connue, mais aussi que l’acheteur de la cargaison a ou peut changer, note le Washington Post. "La marchandise sera mise en vente à ceux qui souhaitent l'acheter, pas forcément au Liban", a confirmé aux Échos Ahmad Tamer, le directeur du port de Tripoli.

En fait, ce changement impromptu de programme permet de prendre toute la mesure du flou qui entoure ces très médiatiques premières exportations ukrainiennes de maïs. Il n’est ainsi même pas sûr que le bateau ait eu un acheteur pour sa cargaison en quittant Odessa. "Il arrive que ces navires se dirigent vers une zone géographique où ils savent qu’il y aura des acheteurs et attendent ensuite les offres", souligne George Kiourktsoglou, spécialiste de la sécurité du commerce maritime à l’université de Greenwich.

D'ailleurs, l’identité ou même la nationalité du propriétaire de la cargaison n’est même pas connue. Les seules informations dont on dispose sont que le capitaine et une partie de l’équipage sont syriens, que le navire bat pavillon de la Sierra Leone et qu’il est opéré par une société – la Razoni Shipping LTD – enregistrée à Monrovia, la capitale du Liberia.

C’est donc un incroyable "imbroglio" selon Les Échos, ou une "énigme" pour le quotidien allemand Tagesschau, qui entourent ce cargo. Mais ce n’est pas pour autant inhabituel. Au contraire, il n’est pas rare de rencontrer des navires battant un pavillon de complaisance – expression utilisée quand des États permettent d’enregistrer un navire sur leur territoire alors que le propriétaire n’est pas résident du pays – "qui changent une ou plusieurs fois d’acheteurs en cours de route", note Stavros Karamperidis, directeur du groupe de recherche sur le transport maritime à l’université de Plymouth.

Flambée des prix des denrées alimentaires

C’est d’autant plus fréquent avec des marchandises soumises à d’importantes fluctuations des prix, comme le pétrole ou les denrées alimentaires telles que les céréales. Le "Razoni" était censé quitter le port d’Odessa le 24 février, date du début de la guerre en Ukraine. La flambée des prix alimentaires, due en partie au blocus des ports ukrainiens, n’était pas encore intervenue. Le propriétaire du cargo a pu vouloir en profiter.

Ce qui ne signifie pas que l’acheteur initial ne bénéficie d’aucune protection contre l’appât du gain du vendeur. "Il y a toujours un accord qui lie les parties, mais encore faut-il savoir ce qu’il contient", précise George Kiourktsoglou.

Les termes d’un tel contrat peuvent permettre au vendeur de se dégager, sous certaines conditions, de ses obligations initiales. Il peut, par exemple, y avoir une clause stipulant que si la hausse du prix dépasse un certain seuil, le propriétaire de la cargaison peut remettre tout ou partie des marchandises en vente. Et même s’il existe une pénalité pour rupture du contrat, "il se peut que le profit réalisé grâce à la hausse de prix soit tel que le vendeur préférera s’acquitter de la pénalité de rupture", estime George Kiourktsoglou.

Il se peut aussi que le changement d’itinéraire du "Razoni" réponde à des considérations géopolitiques, note l’expert de l’université de Greenwich. La guerre en Ukraine a changé le jeu des alliances, et en fonction de la nationalité du vendeur, ce dernier peut vouloir privilégier certains clients. Surtout pour des denrées actuellement aussi précieuses que les céréales. Mais pour ça, "il faudrait savoir qui est le vrai propriétaire de cette cargaison", estime George Kiourktsoglou.

Selon les experts interrogés, il y a cependant fort à parier que malgré tous les projecteurs médiatiques braqués sur ce navire, les identités des vendeurs et acheteurs demeurent un secret. Sa destination finale sera probablement connue grâce aux nombreux sites qui surveillent les allées et venues des cargos. Mais ce ne sera peut-être pas celle de la cargaison. "Nous n'avons aucune idée de jusqu'où le cargo va être acheminé, s'il va être revendu en cours de route, consommé dans le pays de destination ou réexporté", résume Ismini Palla, chargée de la communication du Centre de coordination conjointe des exportations ukrainiennes.

Au lieu de symboliser la reprise des exportations ukrainiennes, le trajet du "Razoni" illustre avant tout, d’après George Kiourktsoglou, à quel point "le commerce maritime représente la jungle du capitalisme moderne".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

Guerre en Ukraine : quels rapports de force dans l'Est et le Sud ?

Reportage

Crise céréalière : Kiev accuse Moscou de détruire délibérément les cultures

LE FIL DU 1er AOÜT

La reprise des exportations de céréales est un "soulagement pour le monde", selon Kiev

France24 - Monde

Quarantaine, frappes à distance, invasion : les scénarios chinois contre Taïwan

Publié le : 06/08/2022 - 17:26

Mehdi CHEBIL

Taïwan a accusé, samedi, l'armée chinoise de simuler une attaque de l'île lors d'exercices militaires mobilisant plus d'une centaine d'avions de combat et plus d'une dizaine de navires militaires entre le 4 et le 7 août. Ces manœuvres sont présentées comme la préparation d'un futur blocus de l'île, qui constitue l'une des stratégies possibles de Pékin.

Encore plusieurs heures à tenir avant la fin des exercices militaires chinois, prévue pour ce dimanche 7 août à midi. En attendant, les forces armées de Taïwan restent en alerte maximale tandis que des dizaines d’avions de chasse, de navires, et de missiles chinois sont testés à proximité de l’île que Pékin souhaite ramener dans le giron national "de gré ou de force".

La visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, et ces exercices militaires – les plus importants jamais organisés par l’armée chinoise à proximité de Taïwan – ont relancé les spéculations sur la forme que prendrait une attaque de la Chine continentale contre cette île de 400 kilomètres sur 150, soit près du double de la taille de la Corse.

Si cette question semble lointaine pour les décideurs français et européens, elle est cruciale pour les think tanks américains qui perçoivent le conflit autour de Taïwan comme décisif pour la prééminence des États-Unis dans le Pacifique Ouest. Plusieurs plans d’action prospectifs ont été établis, qui s’articulent autour de deux stratégies distinctes : l’encerclement puis l’étouffement de Taïwan pour forcer la réunification souhaitée par Pékin, ou l’invasion en règle de l’île.

Blocus, quarantaine… la stratégie du boa constricteur

Une carte des six zones maritimes des exercices chinois actuels montre l’île de Taïwan complètement cernée par les forces ennemies. Des experts militaires américains, cités par le Wall Street Journal, affirment ainsi que cette disposition renforce le scénario où Pékin imposerait un blocus de Taïwan afin de forcer des négociations sur la réunification. Un rapport de la Rand Corporation publié en février 2022 présentait ce scénario comme inspiré du blocus de Cuba en 1962. L'institut de recherche évoque plutôt une "quarantaine" : Pékin laisserait passer nourriture et provisions essentielles.

Carte de Taiwan et des eaux environnantes, localisant les zones des exercices militaires chinois prévus entre le 4 et le 7 août ⤵️ #AFP #AFPGraphics pic.twitter.com/YAtHCv11X8

August 3, 2022

"Les objectifs de la Chine (consisteraient à) démontrer par un fait accompli sa souveraineté en contrôlant les espaces aérien et maritime, ainsi que les livraisons de cargos, les navires, avions, et personnes qui ont accès à Taïwan", écrivent les auteurs du rapport.

En théorie, un blocus est considéré comme un acte de guerre, mais Pékin utiliserait le fait que l’ONU ne reconnaît "qu’une seule Chine" pour argumenter que ses actions respectent la légalité internationale. Dans les faits, une telle action impliquerait un déploiement militaire encore plus conséquent que celui de ces derniers jours pour faire respecter cette "quarantaine".

"En moins de 24 heures, une vaste flotte chinoise comprenant la marine, les garde-côtes, et des navires de la milice maritime se déploie autour de Taïwan pour faire respecter la quarantaine, interceptant les navires qui cherchent à s’approcher de l’île sans l’accord de Pékin. Les avions de chasse chinois et ses systèmes de défense sol-air se préparent à attaquer toute intrusion non-autorisée dans l’espace aérien de Taïwan", écrit une enquête de Reuters détaillant le déroulement d’un tel scénario.

De plus, l’armée chinoise pourrait envahir des petites îles relevant de la souveraineté taïwanaise, comme les îles Matsu ou Kinmen, qui sont totalement indéfendables car situées à seulement quelques kilomètres des côtes chinoises, pour augmenter la pression sur Taipei.

Les analystes américains soulignent que cette stratégie de l’étouffement s’inscrirait dans la continuité d’une politique chinoise qu’ils décrivent comme du "gray-zone warfare" - un conflit de basse intensité, sans déclaration de guerre. Les exercices en cours et les intrusions répétées d’avions de chasse chinois pour tester les défenses taïwanaises font, selon eux, partie intégrante de cette stratégie. Un avantage clef de ce plan – du point de vue chinois – est qu’il transfère la lourde décision d’ouvrir le feu sur les épaules des autorités taïwanaises et américaines.

Multiple PLA aircraft and vessels were detected participating in drills around Taiwan Strait and have crossed the median line. #ROCArmedForces have utilized alert broadcast, aircraft in CAP, patrolling naval vessels, and land-based missile systems in response to this situation. pic.twitter.com/lVpRWCZxhm

August 5, 2022

La principale limite d’une stratégie de l’étouffement est qu’elle ne garantit pas une capitulation taïwanaise. Au contraire, un blocus ou l’attaque d’ilots isolés pourrait galvaniser la volonté de résistance de la population taïwanaise, de son gouvernement, ainsi que de ses alliés occidentaux. Une situation qui pourrait alors précipiter le cauchemar ultime de Pékin : l’indépendance de Taïwan et son intégration dans un traité d’alliance formelle avec les États-Unis et le Japon.

"Choc et effroi" dans le Pacifique… frappes et invasion massive de Taïwan

C’est pourquoi d’autres analystes américains estiment que le plan d’attaque chinois prendrait la forme d’une attaque surprise de l’île, qui viserait notamment à décapiter le gouvernement taïwanais, afin de limiter ses capacités à mobiliser avant un débarquement massif. Une forme revisitée de la campagne "Shock and Awe" ("choc et effroi") en Irak en 2003, qui avait permis à l’armée américaine de s’emparer de Bagdad en moins de vingt jours.

"Pour parvenir à ses buts, la Chine doit faire fort et brutal ("go big and brutal") dès le départ. Son plan de guerre pourrait bien inclure une attaque surprise aérienne avec des missiles contre Taïwan et les bases militaires américaines dans le Pacifique, des frappes sur les communications satellitaires (…) et une vague de sabotages et d’assassinats à Taïwan, en prélude à une invasion aéroportée et amphibie massive", écrit ainsi dans le Wall Street Journal le professeur Hal Brands, spécialiste des relations internationales et coauteur de "Danger Zone : The Coming Conflict with China". La probabilité d’une telle invasion se renforce, selon lui, au fur et à mesure que les autorités chinoises craignent de perdre définitivement Taïwan.

Parmi les 11 missiles balistiques chinois tirés le 4 Août dans l'après midi figurent non seulement les DF-15 mais aussi une variante de DF-16 (DF-16ZD ??).#TaiwanChinaCrisis pic.twitter.com/z33n47JEDu

August 4, 2022

Les chiffres d’une telle opération donnent le tournis. Les stratèges militaires estiment habituellement qu’il faut un ratio d'au moins trois assaillants pour un défenseur, ce qui impliquerait pour l’armée chinoise de mobiliser 1,2 million d’hommes pour faire face aux 450 000 militaires taïwanais (dont plus de la moitié sont des réservistes).

Cette force d’invasion devrait traverser les 180 kilomètres de mer du détroit de Taïwan sous une pluie de missiles avant d’accoster sur une île dont la topographie – falaises, montagnes, villes densément peuplées – est favorable à des défenseurs retranchés. L’invasion de Taïwan ne "ressemblerait en rien au débarquement du Jour-J" le 6 juin 1944, affirmait ainsi Ian Easton, un directeur de l’institut Projet 2049 et auteur de "The Chinese Invasion Threat : Taiwan's Defense and American Strategy in Asia".

Pour assurer l’effort logistique, l’armée chinoise réquisitionnerait alors des centaines de ferrys et des navires civils, qui sont depuis plusieurs années organisés pour être mobilisables comme auxiliaires militaires, selon Thomas Shugart, un ex-officier américain de sous-marin et chercheur au CNAS (Centre pour une nouvelle sécurité américaine).

"Le scénario de l’invasion peut apparaître très risqué", précise un rapport du Conseil des relations extérieures publié en février 2021. "Mais, du point de vue d’un analyste chinois, la récompense durable serait la résolution définitive de la question de la souveraineté de Taïwan".

🇹🇼🇨🇳L'invasion de Taïwan serait bien plus périlleuse que celle de l'Ukraine par la Russie.Il s'agit d'une île défendue par une armée très bien équipée et qui se prépare depuis des décennies à un assaut amphibie de la Chine.Sans compter un possible soutien 🇺🇸 envers Taipei. pic.twitter.com/AIfYu9OMBQ

August 2, 2022

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Modernisation de l’armée

Chine-Taïwan : "La menace militaire est beaucoup plus crédible qu’il y a 20 ans"

Sous la pression des exercices militaires chinois, Taïwan dénonce son "voisin malveillant"

La Chine simule une attaque contre Taïwan, selon Taipei

Le Figaro

Le très attendu film One Piece: Red fait une entrée chahutée dans les salles

Tom Kerkour

Depuis ce mercredi, l'adaptation en long-métrage du manga le plus vendu dans le monde dans est projetée les cinémas Pathé. Lors des avant-premières des incidents ont été recensés.

Le très attendu film One Piece: Red débarque dans les cinémas français ce 10 août. La nouvelle adaptation cinématographique du manga le plus vendu dans le monde est distribuée et projetée en France par les cinémas Pathé. Il s'agit du quinzième long métrage tiré de la franchise qui fête cette année ses 25 ans.

Avant-même sa sortie officielle, One Piece: Red faisait déjà parler de lui. Lors des avant-premières, le public surchauffé s'est livré à des débordements. Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux capture une scène chaotique filmée en pleine projection, dimanche 7 août. Le cinéma La Joliette à Marseille a été débordé: du pop-corn envoyé dans les airs, des t-shirts arrachés, une bande de personnes qui se jettent sur l'écran... De quoi perturber la séance.

S'il peut prêter à sourire, cet incident n'est pas si isolé. Lors d'une autre projection de ce film, cette fois à Bordeaux, des spectateurs ont déclenché une alarme incendie. Ils n'auraient pas apprécié une révélation à la fin de l'œuvre.

Ces écarts ne touchent d'ailleurs pas que One Piece. Ils sont réguliers lors des passages au cinéma de films d'animation japonaise grand public. Par exemple, il y a quelques mois, lors de la projection du film Jujutsu Kaisen 0 au Grand Rex, des débordements similaires ont eu lieu. Plusieurs hommes s'étaient mis torse nu dans la salle. Ces spectateurs ont écopé d'un rappel à l'ordre.

À lire aussiNotre critique de One Piece: Red, les flibustiers font sombrer le manga

Ces scènes répétées provoquent l'indignation des fans. «Tu paies ta place de ciné pour que des détraqués passent devant l'écran, se mettent torse nu et jettent des pop-corn pendant la scène la plus importante du film… Ne me parlez pas d'ambiance, c'est du grand n'importe quoi», s'agace un internaute.

«Esprit bon enfant»

Aux yeux de Nathalie Cieutat, la directrice générale adjointe distribution de Pathé Films, ces incartades sont à relativiser. «Pour nous, c'est un non-sujet. Oui, certains fans sont partis en vrille dans les dernières secondes de projection. Mais cela fait partie du folklore, ça reste très bon enfant.» Par ailleurs, elle indique que les directeurs des cinémas où ces scènes ont eu lieu ne semblent pas refroidis, au contraire. «Ces films sont une bonne occasion d'attirer un public très large, le cinéma a besoin de retrouver ces spectateurs», plaide-t-elle.

Même si l'intention des trublions n'est pas mauvaise, le public s'agace et des parades sont étudiées. «Une solution souvent discutée par les fans de films d'animation japonaise est de séparer les séances en deux. D'une part ceux qui veulent profiter du film, et de l'autre ceux qui voient ça comme un événement social où faire la fête», commente Benjamin Benoit, un journaliste spécialisé dans l'animation japonaise. Un remède à étudier si les événements se répètent.

À VOIR AUSSI - Le Zimbabwe met en circulation des pièces d'or pour maîtriser l'inflation

Disney+ dépasse Netflix, mais doit s'adapter à un marché qui sature

Le géant de la communication semble avoir réussi son pari de faire basculer l'audience de ses films, séries et chaînes de télévision vers ses services en «streaming».

Le média en ligne Axios racheté 525 millions de dollars par Cox Enterprises

Cox Enterprises, qui détenait déjà une participation minoritaire dans Axios, va injecter 25 millions de dollars d'argent frais pour financer la croissance du média, spécialiste des articles courts et des newsletters.

Sur Amazon, l’inquiétant business de la contrefaçon de livres

ENQUÊTE - De nombreux ouvrages sont piratés, imprimés à bas coût puis revendus en ligne avec de fortes remises.

France24 - Monde

Ukraine : des bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

Publié le : 10/08/2022 - 06:50Modifié le : 10/08/2022 - 22:36

FRANCE 24 Suivre

Des bombardements russes ont tué au moins 14 civils dans la nuit de mardi à mercredi, non loin de la centrale nucléaire de Zaporijjia que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée. La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après avoir brandi une affiche contre la guerre en Ukraine à la télévision russe, a été interpellée mercredi à Moscou.

  • 3 h 01 : une contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays ?

L'armée ukrainienne a affirmé mercredi avoir frappé un pont dans la région de Kherson, occupée par les forces russes. Elle dit mener dans le sud du pays une lente contre-offensive depuis plusieurs semaines, ce qui a, selon Kiev, permis de reprendre des dizaines de villages à l'armée russe.

Tetyana Ogarkova, journaliste, responsable du département international de l'Ukraine Crisis Center, estime que "les Russes essaient de démontrer qu'ils sont très nombreux et très forts dans le Donbass". "Mais ils savent que le risque majeur est au sud. Si la contre-offensive ukrainienne prend de l'ampleur, il y a des risques pour la Crimée", plaide-t-elle. 

  • 22 h 25 : la Lituanie suspend le transit vers Kaliningrad de marchandises russes qui ont atteint leurs quotas

Les chemins de fer lituaniens ont annoncé mercredi qu'ils suspendaient le transit vers le territoire russe de Kaliningrad de certaines marchandises russes dont le volume a atteint les limites prévues. Coincé entre la Pologne et la Lituanie, Kaliningrad est largement approvisionné par voie ferroviaire à partir de la Russie continentale.

"Les moyennes de certains codes des produits ont déjà été atteintes", a indiqué le transporteur ferroviaire publique lituanien interrogé par l'AFP. Il s'agit notamment de produits en fer et acier, de bois, d'engrais et d'éthylène glycol. "Lorsque la quantité transportée de marchandises spécifiques atteint les moyennes annuelles fixées, les demandes de transport sont rejetées et leur transport n'est pas effectué", a précisé le groupe.

Le transit ferroviaire vers Kaliningrad a repris en juillet, en vertu des "orientations européennes", après avoir été arrêté le mois précédent par Vilnius au nom des sanctions européennes frappant les importations de marchandises russes.

  • 20 h 49 : le Conseil de sécurité de l'ONU tient une réunion d'urgence sur la centrale de Zaporijjia

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra jeudi une réunion d'urgence pour discuter la situation à la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, a-t-on appris de sources diplomatiques. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de l'avoir bombardée.

Une source au sein de la présidence chinoise du Conseil de sécurité, dirigé en août par Pékin, a précisé à l'AFP que la réunion aurait lieu le 11 août à 15 h (19 h GMT, 21 h heure de Paris). Une seconde source diplomatique au siège des Nations unies à New York a ajouté que les 15 pays membres du Conseil se retrouveraient jeudi après-midi à la demande de la Russie, qui y dispose d'un droit de veto, comme les quatre autres membres permanents (États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni).

  • 20 h 27 : la première cargaison de céréales à quitter l'Ukraine a accosté en Turquie

Le premier navire transportant des céréales ukrainiennes a accosté au port de Mersin, en Turquie, selon des sites de traçage du trafic maritime. Il y a trouvé un nouvel acheteur, a rapporté le site d'information Middle East Eye.

Le Razoni, cargo battant pavillon sierra-léonais, avait quitté le 1er août le port ukrainien d'Odessa avec 26 000 tonnes de maïs à son bord. Il aurait dû accoster dimanche dans le port de Tripoli, au Liban.

  • 18 h 57: les explosions en Crimée dues à des cigarettes mal éteintes, ironise Kiev

Lors d'une conférence de presse à Copenhague, le ministre de la Défense ukrainien a refusé de commenter une éventuelle implication de son armée dans des explosions dans un dépôt de munitions en Crimée. Oleksiï Reznikov a estimé qu'elles étaient dues à des cigarettes : "Je pense que les militaires russes dans cet aérodrome ont oublié une règle très simple : 'ne fumer pas dans des endroits dangereux'. C'est tout", a ironisé le ministre, en visite au Danemark pour une rencontre avec des pays donateurs à l'Ukraine.

Mardi 9 août, des explosions ont fait un mort et des blessés dans un dépôt de munitions sur le site d'un aérodrome militaire de la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par la Russie, qui a arrêté ses livraisons de pétrole via l'Ukraine.

L'armée russe a affirmé qu'aucun tir ni bombardement n'avait été à l'origine de ces déflagrations, d'abord signalées par les autorités de cette presqu'île unilatéralement rattachée à la Russie en 2014.

  • 17 h 25 : l'embargo sur le charbon russe entre en vigueur dans l'UE

L'embargo européen sur le charbon russe entre en vigueur mercredi à minuit, quatre mois après son adoption dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou et au moment où l'UE fait face à de vives tensions sur ses approvisionnements énergétiques.

Cet embargo, décrété en avril par les Vingt-Sept, devient effectif à l'issue d'une période de transition de 120 jours, pendant laquelle seuls les contrats commerciaux conclus avant le 9 avril pouvaient être honorés. Il s'agissait de la première sanction de l'UE frappant le secteur énergétique russe. Les Européens ont ensuite décidé fin mai un embargo progressif d'ici fin 2022 sur l'essentiel du pétrole russe.

L'UE importait jusqu'à l'an dernier 45 % de son charbon de Russie pour une valeur de 4 milliards d'euros par an. Certains pays comme la Pologne et l'Allemagne, qui l'utilisaient pour leur production d'électricité, en étaient particulièrement dépendants. Face à la chute des livraisons de gaz russe et au risque de pénurie, plusieurs pays membres (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Italie) ont annoncé ces derniers mois un recours accru aux centrales électriques au charbon.

  • 17 h 04 : les livraisons de pétrole russe reprennent en Slovaquie

Les livraisons de pétrole russe ont repris en Slovaquie après une coupure liée à des sanctions portant sur les droits de transit par l'Ukraine, a annoncé la raffinerie slovaque Slovnaft. "Le pétrole brut arrive déjà à nouveau en Slovaquie par l'oléoduc Droujba et en Hongrie l'approvisionnement devrait être rétabli dans la journée de demain", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la raffinerie, Anton Molnar.

Par contre, les livraisons de pétrole par Droujba n'ont toujours pas repris en République tchèque, a indiqué à l'AFP Barbora Putzova, porte-parole de la société Mero qui gère la partie tchèque de Droujba.

L'entreprise russe responsable du transport des hydrocarbures, Transneft, avait annoncé l'interruption des livraisons de pétrole à la Hongrie, à la République tchèque et à la Slovaquie, à compter du 4 août. Elle avait expliqué que son paiement des droits de transit ukrainiens, effectué le 22 juillet, avait été refusé à cause de l'entrée en vigueur de certaines sanctions.

  • 16 h 40 : la Suisse pourrait représenter l'Ukraine en Russie

L'Ukraine souhaite que la Suisse représente ses intérêts en Russie mais Moscou doit encore donner son aval pour que l'accord entre en vigueur, a indiqué le ministère suisse des Affaires étrangères.

Au début de la guerre en Ukraine, la Suisse avait offert "ses bons offices" à Kiev et Moscou, avait indiqué en mai à l'AFP la diplomatie suisse. Ce que Kiev a accepté. "Les négociations à ce sujet sont terminées", selon le ministre des Affaires étrangères, confirmant une information publiée par la Luzerner Zeitung.

Moscou estime cependant que la Suisse n'est plus neutre depuis qu'elle a repris les sanctions européennes à son encontre après le déclenchement de la guerre.

Lorsque deux États rompent entièrement ou partiellement leurs relations, la Suisse, qui se prévaut de sa neutralité, est habituée à assumer une partie de leurs tâches diplomatiques ou consulaires.

  • 16 h 05 : l'Ukraine dit avoir mis hors service un pont stratégique de la région occupée de Kherson

L'armée ukrainienne a affirmé avoir frappé un pont dans la région de Kherson, occupée par les forces russes, le rendant impraticable, après des tirs ayant déjà visé un autre axe logistique majeur dans cette zone. Selon le commandement Sud des forces armées ukrainiennes, le pont en question est situé près de la centrale hydroélectrique de Kakhovka et est à présent "inutilisable". "La frappe était précise et effective", a-t-il assuré sur Facebook.

Le 8 août, l'armée ukrainienne avait annoncé avoir frappé un autre pont situé dans la même région, l'Antonivski, d'importance stratégique pour la logistique des forces russes.

En banlieue de la ville occupée de Kherson, traversant la rivière Dniepr, ce pont avait déjà été visé et partiellement détruit le 27 juillet, contraignant l'armée russe à installer des pontons mobiles.

  • 14 h 17 : la journaliste russe Marina Ovsiannikova interpellée à Moscou

La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après avoir interrompu le journal d'une chaîne d'État russe avec une affiche contre l'offensive en Ukraine, a été arrêtée pour avoir "discrédité" l'armée, a indiqué son avocat.

"Nous sommes en ce moment chez les enquêteurs. Une enquête a été ouverte" contre Marina Ovsiannikova pour "diffusion de fausses informations" sur l'armée russe, a déclaré à l'AFP l'avocat Dmitri Zakhvatov. La journaliste devra passer la nuit dans un centre de détention provisoire. Les enquêteurs doivent à présent décider si Marina Ovsiannikova, 44 ans et mère de deux enfants mineurs, sera placée officiellement en détention provisoire ou restera en liberté dans l'attente de son procès, a précisé son avocat.

Elle risque jusqu'à 10 ans de prison si elle est reconnue coupable par la justice russe.

Selon un message publié par Mme Ovsiannikova sur Telegram, une dizaine de membres des forces de l'ordre ont perquisitionné son domicile tôt le matin mercredi et ont "effrayé" sa fille.

L'enquête a été ouverte après une action de protestation en solitaire : à la mi-juillet, sur un quai à proximité du Kremlin, elle avait brandi une pancarte affirmant que "Poutine est un assassin, ses soldats sont fascistes". Des jouets ensanglantés étaient déposés à ses côtés.

>> À revoir, notre entretien avec Marina Ovsiannikova : "Je ne fais pas partie de la racaille"

  • 13 h 50 : Entretien. Mykhaïlo Fedorov : la transformation numérique participe à "l'effort de guerre" de l'Ukraine

  • 13 h 18 : le Danemark va former des soldats ukrainiens au Royaume-Uni

Le Danemark va dépêcher des instructeurs militaires au Royaume-Uni pour aider à l'entraînement de soldats ukrainiens et proposera de former des officiers ukrainiens sur son sol, a déclaré le ministère danois de la Défense.

Cette annonce intervient avant une conférence jeudi à Copenhague au cours de laquelle les ministres de la Défense britannique, danois et ukrainien devraient discuter d'un soutien de longue durée à l'Ukraine, notamment en matière de formation militaire, de déminage et de fourniture d'armes.

  • 12 h 36 : pour le G7, la Russie "met en danger la région" en occupant la centrale nucléaire de Zaporijjia

Le groupe des pays les plus industrialisés du G7 a accusé Moscou de "mettre en danger" la région ukrainienne autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les troupes russes, et demandé la restitution de la centrale à l'Ukraine.

"Nous exigeons que la Russie rende immédiatement à son propriétaire souverain légitime, l'Ukraine, le contrôle total de la centrale nucléaire de Zaporijjia", écrit le G7 dans un communiqué publié par l'Allemagne, qui en assure la présidence. "C'est le contrôle continu de la centrale par la Russie qui met la région en danger."

  • 11 h 09 : les Philippines annulent l'achat d'hélicoptères militaires russes

Les Philippines ont annulé la commande de 16 hélicoptères militaires russes, ont annoncé les autorités de ce pays, confirmant les articles de presse assurant que l'ex-président Rodrigo Duterte avait décidé cette rupture de contrat pour cause de sanctions américaines contre Moscou.

Manille, allié de longue date des États-Unis, avait conclu en novembre un contrat de 12,7 milliards de pesos philippins (228 millions d'euros) pour des hélicoptères Mi-17 afin de moderniser ses équipements militaires.

  • 10 h 30 :  les Européens arrêtent d'acheter du charbon russe mais se ruent sur d'autres fournisseurs

  • 9 h 11 : la vente du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine annulée au Liban

Le contrat de vente du premier chargement de céréales exporté par l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe a été annulé en raison du retard de livraison, a indiqué l'ambassade ukrainienne au Liban. Le "Razoni", cargo battant pavillon sierra-léonais, avait quitté le 1er août le port ukrainien d'Odessa sur la mer Noire avec 26 000 tonnes de maïs, et aurait dû accoster dimanche dans le port de Tripoli, au Liban.

Le délai de livraison de cinq mois a toutefois "incité l'acheteur et l'expéditeur à s'entendre sur l'annulation de la commande", a expliqué mardi soir l'ambassade ukrainienne dans un communiqué publié peu avant minuit. Selon elle, l'expéditeur étudie "d'autres demandes d'achat".

  • 8 h 41 : les bombardements russes tuent au moins 13 civils dans la région de Dnipropetrovsk 

Au moins treize personnes ont été tuées dans la nuit de mardi dans le district de Nikopol, près de la centrale de Zaporijjia, a annoncé le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, Valentyn Reznychenko, sur l'application de messagerie Telegram. 

Deux blessés ont succombé à leur blessures, s'ajoutant au bilan de onze morts annoncé par le gouverneur quelques minutes plus tôt.

  • 6 h 38 : un mort dans des explosions sur une base aérienne russe en Crimée

Les autorités locales ont déclaré qu'une personne avait été tuée mardi après-midi dans des explosions sur une base aérienne russe, dans la péninsule annexée de Crimée, ce que Moscou a démenti. D'après les Russes, il ne s'agissait pas d'une attaque mais de l'explosion de munitions entreposées.

Des témoins ont dit avoir entendu au moins 12 explosions vers 15 h 20, heure locale (12 h 20 GMT), mardi, depuis la base aérienne de Saky, près de Novofedorivka, sur la côte ouest de la péninsule.

  • 1 h 19 : les Russes vont raccorder la centrale de Zaporijjia à la Crimée

Les forces russes qui occupent la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia préparent son raccordement à la Crimée, presqu'île annexée par Moscou en 2014, et l'endommagent en procédant à une réorientation de la production électrique, a alerté mardi le président de l'opérateur ukrainien, Energoatom, Petro Kotin.

"Pour ce faire, il faut d'abord endommager les lignes électriques de la centrale reliées au système énergétique ukrainien. Du 7 au 9 août, les Russes ont déjà endommagé trois lignes électriques. En ce moment, la centrale fonctionne avec une seule ligne de production, ce qui est un mode de travail extrêmement dangereux", a-t-il ajouté.

"Lorsque la dernière ligne de production sera débranchée, la centrale sera alimentée par des groupes électrogènes fonctionnant au diesel. Tout dépendra alors de leur fiabilité et des stocks de carburant", a aussi prévenu Petro Kotin.

  • 0 h 01 : "la Crimée est ukrainienne et nous n'y renoncerons jamais", insiste Volodymyr Zelensky

Alors que des explosions se sont produites mardi dans un dépôt de munitions sur la péninsule ukrainienne de Crimée, annexée par la Russie, le président ukrainien a fait une mise au point. 

"La Crimée est ukrainienne et nous n'y renoncerons jamais. Nous n'oublierons pas que l'occupation de la Crimée fut le début de la guerre de la Russie contre l'Ukraine", a martelé Volodymyr Zelensky lors de son allocution quotidienne. "Le monde commence à comprendre qu'il a eu tort en 2014 en décidant de ne pas répondre de toutes ses forces aux premières actions agressives de la Russie.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 7 AOÜT

Quatre navires chargés de céréales ont quitté les ports ukrainiens

Capitalisme en mer

Ukraine : mais où va donc le cargo "Razoni" et son précieux maïs ?

LE FIL DU 8 AOÛT

La Banque mondiale annonce une aide supplémentaire de 4,5 milliards de dollars à Kiev

Le Figaro

Les constructeurs d’éoliennes face à des vents contraires

Guillaume Guichard

DÉCRYPTAGE - Flambée des coûts, baisse des prix, rivaux chinois… Vestas, Siemens Gamesa et GE Renewable Energie souffrent.

Une éolienne sur deux dans le monde a été produite par des fabricants européens. Ces derniers traversent pourtant de graves difficultés. Le danois Vestas a ainsi essuyé une perte nette de 119 millions d’euros au deuxième trimestre, contre un bénéfice de 83 millions l’an passé à la même époque. Son rival germano-espagnol Siemens Gamesa ne va pas mieux: il a perdu plus de 200 millions d’euros au deuxième trimestre et révisé à la baisse ses prévisions pour l’année. GE Renewable Energy, dont le siège est à Paris, a lui perdu plus de 400 millions de dollars au second trimestre et revu ses objectifs à la baisse pour 2022.

C’est le paradoxe du secteur: accumuler les pertes en dépit de perspectives de croissance mirobolantes. Grâce à la transition énergétique, les investissements dans l’éolien en mer devraient doubler d’ici 2030 dans le monde pour atteindre 100 milliards de dollars, selon le cabinet Rystad Energy. Mais depuis la fin de la crise du Covid, l’industrie pâtit de la course au kilowattheure le moins cher, provoquée notamment par l’irruption de nouveaux concurrents aux électriciens, les majors pétrogazières comme Shell, BP et TotalEnergies. Ces géants contribuent à faire chuter les tarifs d’achat d’électricité éolienne lors des enchères organisées par les États, ce qui réduit les marges du secteur.

Trois ans de trou d’air

Les fabricants d’éoliennes ont subi les mêmes affres que les autres industriels: dérèglement des chaînes logistiques et flambée des matières premières. «Le prix de l’acier est passé de 500 à 1500 dollars la tonne depuis 2020, témoigne un développeur éolien. Or, une éolienne en mer, c’est entre 2000 et 3000 tonnes d’acier.» De plus, Siemens Gamesa, Vestas et GE Renewable feront face à un trou d’air de commandes ces trois prochaines années, avant de bénéficier de l’hypercroissance promise par la transition énergétique. «Ce plateau temporaire est généré par la fin des subventions aux États-Unis et en Chine, Pékin voulant s’assurer que l’éolien peut être réellement compétitif face aux centrales à charbon», détaillent les analystes de Jefferies.

À lire aussiComment s’opposer à un projet éolien

Les fabricants européens sont par ailleurs menacés par de nouveaux rivaux chinois, qui installent à tour de bras et deux fois plus vite qu’en Occident leurs mâts sur leur immense et très protégé marché local. «Notre industrie exporte pour 8 milliards d’euros de technologies et d’équipements dans le monde, expliquaient en début d’année les dirigeants du secteur dans une lettre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Mais nous perdons du terrain face aux Chinois en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. La Chine commence même à gagner des parcs éoliens en Europe.»

Ils craignent subir le même sort que l’industrie des panneaux photovoltaïques, submergée par la concurrence chinoise à bas coût au début des années 2010. Heureusement, les clauses de «contenu local» pour la fabrication des parcs éoliens européens se multiplient. L’enjeu n’est pas négligeable, notamment pour la France et ses trois usines d’éoliennes.

À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron promet de multiplier par dix le solaire et de déployer 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

Regarder la vidéo

Carburants : les prix à la pompe poursuivent leur baisse

Le litre de gazole a perdu quatre centimes en une semaine, passant d'1,87 euro au 29 juillet à 1,83 euro au 5 août, selon les données officielles.

Covid : l'UE réserve 15 millions de doses du vaccin Moderna modifié

Elles font partie de la commande globale de 460 millions de doses passée avec Moderna, au nom des Vingt-Sept, par la Commission depuis le début de la pandémie.

France24 - Monde

Irak : le leader chiite Moqtada al-Sadr exige la dissolution du Parlement

Publié le : 10/08/2022 - 17:39

FRANCE 24 Suivre

L'influent leader chiite irakien Moqtada al-Sadr a réclamé mercredi à la justice une dissolution du Parlement d'ici la fin de la semaine prochaine, appelant ses partisans à poursuivre leur sit-in aux abords de l'Assemblée.

Alors que la paralysie politique se poursuit en Irak, le puissant leader chiite Moqtada al-Sadr a réclamé mercredi 10 août que la justice procède à la dissolution du Parlement national d'ici la fin de la semaine prochaine – une demande déjà formulée le 4 août. Ses partisans poursuivent leur sit-in aux abords de l'Assemblée.

Dans un contexte de crise politique dans le pays, les partisans de Moqtada al-Sadr ont envahi fin juillet le Parlement qu'ils ont occupé avant de transférer leur campement dans les jardins de l'institution.

Moqtada al-Sadr a réclamé une dissolution du Parlement et des législatives anticipées. Ses adversaires du Cadre de coordination, coalition d'influentes factions chiites pro-Iran, ont accepté sa requête sous certaines conditions. Un des rivaux du leader chiite – intégré à cette alliance – a réclamé une session parlementaire pour étudier une éventuelle dissolution.

"Certains pourraient dire que la dissolution du Parlement nécessite une séance parlementaire", a commencé le prédicateur chiite dans un communiqué sur son compte Twitter. Mais certains blocs, préférant se partager le pouvoir et préserver "la corruption" ne vont pas "céder face à la revendication du peuple pour une dissolution du Parlement", a-t-il accusé.

Une dissolution pour "fixer la date des élections anticipées"

Interpellant "les autorités judiciaires compétentes", il a donc réclamé cette dissolution "dans un délai n'excédant pas la fin de la semaine prochaine". Cela permettrait au président "de fixer la date des élections anticipées, selon les conditions que nous annoncerons ultérieurement".

Selon la Constitution, une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.

Moqtada al-Sadr a justifié son appel à la justice en rappelant que tous les délais impartis par la Constitution pour nommer un nouveau président et un nouveau chef du gouvernement n'avaient pas été respectés après les dernières législatives d'octobre 2021.

Il a invité ses anciens députés et ses partisans à déposer des recours devant la justice pour obtenir cette dissolution.

Dix mois après ce scrutin, l'Irak attend toujours la désignation d'un Premier ministre et d'un président, sur fond de querelles politiciennes. Lundi, l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de Moqtada al-Sadr, a indiqué que seul le Parlement pouvait discuter d'élections anticipées.

La dernière poussée de fièvre a débuté quand le courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

En Irak, le leader chiite Moqtada al-Sadr réclame la dissolution du Parlement

Irak : manifestations rivales à Bagdad dans un contexte de crise politique

Reportage en Irak : dans le Parlement envahi, les partisans d'al-Sadr décidés à rester

Le Figaro

Fortnite, de jeu vidéo pour adolescents à candidat au métavers

Tom Kerkour

PLONGÉE DANS LES UNIVERS PARALLÈLES (3/5) - Le célèbre jeu de tir veut se transformer en un univers pour les marques, les artistes et les joueurs.

Le concept de métavers promet pour les prochaines années un univers virtuel parallèle au monde réel où se connecteraient des millions d’humains pour se divertir, échanger, travailler, consommer ou vivre des expériences inédites. Des mondes virtuels existent déjà dans le secteur du jeu vidéo, de la santé ou de l’industrie, préfigurant des possibilités de demain. Bienvenue dans le futur.

Et si les jeux vidéo d’aujourd’hui étaient les salles de concert, boutiques et bureaux de demain? C’est le rêve des créateurs de Fortnite , le très populaire jeu vidéo développé par le studio Epic Games. Dans celui-ci, le joueur incarne un personnage envoyé avec cent autres personnes sur une île ; son objectif: être le dernier à rester en vie dans cette arène géante. Un principe similaire à celui décrit par l’auteur Suzanne Collins dans sa série de best-seller Hunger Games. Un concept simple qui passionne près de 10 millions de personnes chaque jour.

Mais Fortnitepourrait bientôt être bien plus qu’un passe-temps pour enfants un peu agaçants. C’est l’ambition de Tim Sweeney, le PDG d’Epic Games. Déjà en 2019, avant que le terme de métavers ne soit sur les lèvres de tous les patrons de la tech, le dirigeant expliquait vouloir dépasser le stade de simple jeu. À ses yeux, Fortnite doit être une expérience à part entière. Un univers virtuel parallèle où on puisse jouer, bien sûr, mais aussi discuter, travailler, assister à un concert ou faire du shopping. La vraie vie, mais numérique.

À lire aussiThe Sandbox, porte-étendard du métavers décentralisé

Ce qui était à l’origine un projet de transformation sur le très long terme a été accéléré par la crise du Covid-19 et les nombreuses injonctions à rester chez soi. Dès le 24 avril 2020, les joueurs ont eu un aperçu de cette transition vers le métavers. Fortnite a été la scène d’un nouveau genre de concert, une prestation totalement virtuelle du rappeur américain Travis Scott. Pendant une dizaine de minutes, 12,3 millions de personnes ont assisté à sa performance en live. Ils ont fait danser leurs doubles virtuels devant une version numérique géante de l’artiste. Le tout dans un jeu de lumières et d’effets spéciaux qu’il serait difficile - et coûteux - de recréer dans le monde réel. L’expérience a depuis été répétée, notamment avec Ariana Grande. Dans un costume argenté échancré, la pop star a interprété plusieurs chansons de son répertoire, comme Raindrops, 7 Rings ou Be Alright. Le tout en transportant le spectateur tantôt dans l’espace, tantôt dans le ciel.

Les amateurs du septième art peuvent aussi se laisser séduire par le prototype de métavers d’Epic Games. En juin 2020, alors que les salles obscures étaient encore fermées dans de nombreux pays, des films de Christopher Nolan ont été gracieusement projetés dans un espace de «plein air» virtuel. Les joueurs étaient tout simplement postés sur une île, avec devant eux un écran géant. Le tout derrière leur d’ordinateur.

Shopping virtuel

Comme dans la vraie vie, Fortnite propose aux joueurs d’habiller leurs doubles numériques. Au sein de la boutique virtuelle peuvent être essayés des déguisements loufoques, comme la tenue du «professeur d’aérobique assassin», ou celle d’Aquaman. Mais les plus coquets peuvent offrir à leur avatar une veste griffée Balenciaga ou Moncler. Avantage non négligeable: le coût. Il est plus facile de convaincre un acheteur de craquer pour un objet virtuel à 10 euros, qu’un vêtement à plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’euros.

À lire aussiComment s’habiller dans le métavers?

Les prix de ces objets de luxe restent pour l’instant bas. Ce système est avant tout une manière pour les maisons de luxe d’exposer leurs produits à un plus large public. «Epic Games veut renouveler sa gamme d’annonceurs, car il estime que Fortnite n’est plus un simple jeu vidéo. C’est une plateforme de divertissement et de communication», expliquait en décembre au Figaro Matthieu Daversin, directeur associé chez Publicis Luxe.

Au-delà des objets promotionnels, les marques ont d’autres outils pour faire leur publicité grâce au jeu. L’enseigne Carrefour, par exemple, a choisi de construire dans le jeu une île ressemblant à l’un de ses magasins. Les joueurs ont donc pu s’affronter entre des allées de fruits et légumes. Une incursion virtuelle qui n’a pourtant pas totalement séduit le distributeur. «Il y a eu un peu de déception», confie un connaisseur du projet. En effet, les retours des joueurs n’étaient ni nombreux ni dithyrambiques.

Les moteurs 3D

Il est plutôt logique qu’un groupe de jeux vidéo regarde avec intérêt le métavers. «Ces entreprises ont un temps d’avance. Elles possèdent des infrastructures de réalité virtuelle de pointe, analyse Fabien Aufrechter, le directeur d’Havas Sovereign Technologies. Le monde du jeu vidéo possède tout ce qu’il faut pour construire un métavers. Il a déjà un écosystème, une communauté, des mécaniques et un univers qui se prête bien. Ils seront sans doute les premiers à se lancer, Fortnite en est un bon exemple. Cependant, s’il fait un pas vers le métavers, nous n’y sommes pas encore.» D’autres entreprises du monde vidéoludique, comme The Sandbox ou Roblox , ne veulent pas passer à côté de l’opportunité à 5000 milliards de dollars du métavers quantifiée par McKinsey.

À lire aussiMétavers: Horizon, support des ambitions futuristes de Meta

Epic a deux avantages de taille dans sa construction d’un métavers. D’abord, des investissements colossaux, il alloue au moins 3 milliards de dollars à son projet. Sa deuxième force est que, lorsque le joueur est basculé dans une réalité parallèle, tout ce qu’il voit est généré par un logiciel, un moteur 3D. Or, seulement deux entreprises pèsent véritablement dans ce marché. Il s’agit de Unity et d’Unreal Engine, conçus par Epic. Ces outils permettent de recréer des univers réalistes, si proches de la réalité qu’il pourrait bientôt être difficile de différencier métavers et monde réel. Ces technologies sont si convoitées qu’AppLovin, un spécialiste des applications mobiles, a annoncé mardi vouloir acheter Unity. Il est prêt à débourser 55,85 dollars par action, un premium de 18% par rapport à leur valeur de lundi. Soit une coquette somme de 17,5 milliards de dollars.

Facebook n'est plus utilisé que par un tiers des ados américains

Youtube et TikTok, plateformes de divertissement, sont ultra-populaires et font de l'ombre aux plateformes sociales.

Apple demande à ses sous-traitants de respecter les règles sur Taïwan

Le groupe de Tim Cook, dont la majorité des iPhone sont fabriqués en Chine, ne veut pas froisser Pékin.

The Sandbox, porte-étendard du métavers décentralisé

PLONGÉE DANS LES UNIVERS PARALLÈLES (2/5) - Ce jeu s’appuie sur la blockchain pour proposer un monde virtuel dont on peut être copropriétaire.

Le Figaro

Covid-19 : 87 morts en 24 heures, 17.729 malades hospitalisés

1057 personnes sont traitées en service de soins critiques, dont 66 depuis la veille.

L'épidémie continue de refluer: 87 personnes sont décédées du Covid-19 ce mercredi 10 août, selon les dernières données de Santé publique France.

17.729 patients sont actuellement hospitalisés avec la maladie, dont 812 arrivés ces dernières 24 heures. Ils étaient 18.171 au total la veille. 1057 personnes sont traitées en service de soins critiques, dont 66 depuis la veille.

À VOIR AUSSI - Covid : «Le gouvernement n'a pas l'intention de relâcher la pression sur la population»

Et si Homo habilis n’était pas un homme?

DÉCRYPTAGE - Selon de nouvelles analyses, des spécimens d’Afrique du Sud seraient en réalité des australopithèques.

Une nouvelle piste pour identifier certains cas d’autisme

DÉCRYPTAGE - Dans 10 % des cas, le trouble serait associé à la présence in utero d’autoanticorps maternels dirigés contre des protéines du cerveau.

Sur la Seine, opération béluga à haut risque

REPORTAGE - L'opération d'extraction, qui mobilise des dizaines de personnes, a débuté ce mardi peu avant 22 heures.

France24 - Monde

Le béluga extrait de la Seine a dû être euthanasié

Publié le : 10/08/2022 - 04:37

FRANCE 24 Suivre FRANCE 3

Le béluga échoué dans la Seine depuis vendredi a été euthanasié, mercredi, lors de son transport vers Ouistreham, dans le Calvados, où il devait être installé dans une écluse de mer. Son état, déjà préoccupant, s'est détérioré pendant le voyage, a expliqué la préfecture du Calvados.

Le béluga égaré dans la Seine a dû être euthanasié en raison de la dégradation de son état de santé pendant son transfert entre l'Eure et le Calvados, a annoncé mercredi 10 août une responsable des services vétérinaires des pompiers de l'Essonne sur Twitter.

"En cours de voyage, les vétérinaires ont constaté une dégradation de son état, notamment de ses activités respiratoires", a expliqué à la presse la colonelle Florence Ollivet-Courtois, vétérinaire-cheffe du service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de l'Essonne.

Au vu de "la souffrance évidente de cet animal (...)  il n'était pas pertinent de le relâcher et donc il fallait procéder à son euthanasie", a-t-elle ajouté.

Le cétacé, dont l'état de santé était préoccupant, avait été sorti dans la nuit de mardi à mercredi de l'écluse de Saint-Pierre-la Garenne (Eure) dans laquelle il se trouvait. Vers 4 h du matin, après six heures d'efforts, le cétacé de près de 800 kg avait été soulevé dans un filet tracté par une grue et déposé sur une barge, où il avait été immédiatement pris en charge par une dizaine de vétérinaires.

Le béluga a été sorti de l’eau après de longues heures de préparation et d’efforts. Bravo aux équipes impliquées d’avoir relevé ce défi.Les premiers examens médicaux ont été faits, les résultats seront bientôt connus. Le béluga va maintenant prendre la route vers Ouistreham. pic.twitter.com/Vc8aBMKf6r

August 10, 2022

Le béluga transporté vers une écluse d'eau de mer

Le béluga, animal évoluant en eaux froides, dont la présence dans la Seine est exceptionnelle, avait ensuite pris la route, mercredi matin, en direction de Ouistreham, dans le Calvados où il devait être installé dans une écluse d'eau de mer. Il devait y séjourner plusieurs jours avant d'être relâché en pleine mer.

Le bilan de santé de l'animal était déjà assez pessimiste. "La maigreur de l'animal" augurait selon les vétérinaires "d'un mauvais pronostic vital".

Deux cétacés morts après avoir échoué dans la Seine 

Repéré le 2 août dans le fleuve, le cétacé était retenu depuis vendredi dans le bassin d'une écluse, située à 70 km au nord-ouest de Paris. Le cétacé, qui avait refusé de se nourrir de calmars et de truites vivantes, s'était vu administrer des vitamines et des antibiotiques et son état avait pourtant montré quelques signes d'amélioration durant les premières heures.

Une orque avait déjà été observée dans la Seine en mai, entre Rouen et Le Havre. Elle avait finalement été retrouvée morte et une autopsie avait privilégié un décès par inanition.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Découvertes

Un rare hybride entre deux espèces de dauphins a été découvert au large des Caraïbes

JAPON

Après un moratoire de 30 ans, le Japon réautorise la chasse à la baleine

Découvertes

Pourquoi l’Islande s’en tirerait sans dommage si elle avait vraiment harponné une espèce de baleine protégée

Le Figaro

Le Nicaragua de Daniel Ortega cible l’Église

Patrick Bèle

RÉCIT - Le régime voudrait réduire au silence l’ultime institution qui ose encore exprimer une voix dissonante.

«Nous vous demandons de nous laisser en paix!»L’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, s’est adressé jeudi dernier aux forces de police qui encerclaient le palais épiscopal depuis plusieurs jours. La police venait de lui refuser l’accès à une église pour célébrer la messe. Elle accuse Rolando Alvarez de ne pas vouloir coopérer avec elle. «C’est la police qui refuse de coopérer en ne laissant pas entrer les prêtres, les séminaristes et les personnes qui doivent permettre la transmission de nos moments de prières et de communion», a répliqué Rolando Alvarez.

Cinq religieux et six laïcs sont retenus au palais épiscopal de Matagalpa avec l’évêque Alvarez. Celui-ci est depuis deux ans l’un des principaux pourfendeurs du régime de Daniel Ortega. «Revendiquer l’impunité est un délit, surtout quand cela provoque la discorde», a déclaré la vice-présidente et épouse du président Daniel Ortega, Rosario Murillo. Elle menace de mettre en détention l’évêque Alvarez, l’accusant de «pécher contre la spiritualité». «Ces jours-ci, nous devons tenir compte du fait que dans notre patrie bénie il y a des lois, qu’on ne peut pas les ignorer et encore moins commettre des délits… Provoquer le discrédit de nos institutions, qui méritent le respect, est aussi un délit», a poursuivi Rosario Murillo, assurant que l’évêque Alvarez pourrait être emprisonné.

À lire aussiNicaragua: le président ex-guérillero compte sur ses soutiens russes et cubains

Le régime de Daniel Ortega semble vouloir pousser Rolando Alvarez hors du territoire national. Il serait en discussion avec le Vatican et la Conférence épiscopale pour obtenir son départ. «Déjà en 2019, l’évêque Silvio Baez avait dû quitter le pays», explique Oscar René Vargas, ancien proche conseiller de Daniel Ortega, qui est aujourd’hui en exil après avoir reçu des menaces explicites contre sa vie de la part de représentants du régime. «Les syndicats, la police, l’armée, ajoute-t-il: toutes les institutions sont sous contrôle.»

«Cette situation touche nos cœurs d’évêques et l’Église nicaraguayenne, parce que si un membre souffre, nous souffrons tous avec lui», a expliqué la Conférence épiscopale nicaraguayenne dans un communiqué le 7 août. Cette déclaration a été lue dimanche pendant la messe par le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua. Mais le soutien de la hiérarchie de l’Église catholique semble bien timide face aux menaces que subit Rolando Alvarez. Le Vatican est-il réellement en train de discuter avec le régime son départ du pays? Ce serait une très mauvaise nouvelle pour les défenseurs de la démocratie au Nicaragua. «L’Église est la dernière institution où peut s’exprimer une critique du régime, explique le sociologue Oscar René Vargas. Toutes les autres institutions du pays sont passées sous le contrôle direct du pouvoir de la présidence

Fermetures de médias

L’évêque Rolando Alvarez n’est pas le seul religieux, tant s’en faut, à subir les foudres du régime dictatorial d’Ortega. Les autorités ont ordonné le mois dernier l’expulsion des missionnaires de la charité de Mère Teresa de Calcutta. Un prêtre de l’église de Nandaime, Manuel Salvador Garcia Rodriguez, a été condamné récemment à deux ans et huit mois de prison pour agression sexuelle. La femme censée l’avoir accusé a, par la suite, nié la réalité des faits. Elle a, à son tour, été emprisonnée, et le prêtre est toujours derrière les barreaux.

Un prêtre de Boaco est également emprisonné, accusé de blanchiment d’argent. Le 1er août, le père Uriel Vallejos s’est retrouvé avec quelques dizaines de fidèles assiégés dans son église de Matagalpa sous les tirs à balles réelles et les gaz lacrymogènes de la police. Les fidèles n’ont pu se défendre que par des jets de pierres. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés, comme le père Vallejos. Il a ensuite été libéré et a pu récemment regagner son domicile. La police voulait saisir le matériel de diffusion de radio Hermanos, la plus ancienne radio catholique du pays. Selon l’Institut nicaraguayen des télécommunications et de la poste, cette radio ne dispose pas de licence depuis le 20 janvier 2003. Sept autres radios ont également été fermées par le pouvoir en début de semaine.

Les conditions sont réunies pour que se reproduise un nouveau tsunami social, comme en 2018

Ces derniers mois, le pouvoir a interdit trois chaînes de télévision de l’Église. Si le diocèse de Matagalpa, dont dépendent ces médias, a assuré qu’il poursuivra sa mission consistant «à informer et à dénoncer toute situation qui, comme celle-ci, continue de violer la liberté d’expression et de religion», leurs images ne sont plus disponibles que sur YouTube.

Ces fermetures de médias ont été dénoncées par l’Union européenne et par les États-Unis comme des «décisions arbitraires». Pour le porte-parole du Service d’action extérieure de l’Union européenne, Peter Stano, il s’agit d’une «nouvelle violation de la liberté d’expression et de la liberté religieuse ou d’opinion au Nicaragua». L’évêque de Matagalpa a protesté contre cette censure. «Sa soutane ne lui confère pas l’impunité», a rétorqué le député Wilfredo Navarro, membre du parti de Daniel Ortega.

Fin juillet, l’ensemble du personnel du quotidien La Prensa s’est résolu à quitter le pays pour s’installer au Costa Rica, les menaces du pouvoir se faisant de plus en plus pressantes.

À lire aussiNicaragua: le nouvel ambassadeur des États-Unis interdit d’entrée

«Ortega a peur que se reproduise un nouveau tsunami social comme en 2018, analyse Oscar René Vargas. Les conditions sont réunies pour cela: les conditions socio-économiques se sont considérablement dégradées depuis. En 2021, plus de 90.000 Nicaraguayens ont émigré vers les États-Unis. C’est une situation sans précédent. Depuis 2018, plus de 100.000 de nos compatriotes se sont installés au Costa Rica. Mais ce pays ne peut plus accueillir davantage de réfugiés. Alors les Nicaraguayens s’associent aux caravanes de migrants qui se rendent aux États-Unis.»

Rapprochement avec la Russie et la Chine

En 2018, la répression du mouvement social avait provoqué la mort de 350 personnes. De nombreux leaders politiques avaient été arrêtés ou contraints à l’exil. En novembre 2021, Daniel Ortega a été réélu à la présidence alors que tous ses concurrents potentiels étaient incarcérés ou en exil, dans l’impossibilité de faire campagne. Depuis, la répression s’est encore durcie avec la fermeture de plus de mille associations et ONG.

«L’Église est la dernière organisation en mesure de s’opposer au pouvoir, explique Oscar René Vargas. Et il s’inquiète de sa capacité de mobilisation. Ainsi, le 19 juillet, le gouvernement a organisé des défilés dans les principales villes du pays, dont Matagalpa, pour célébrer la victoire de la révolution sandiniste en 1980. Le 22 juillet, c’est l’Église qui a organisé une manifestation en l’honneur du Divin Enfant. Il y avait 10 fois plus de participants que pour la célébration de la révolution.»

L’Église est la dernière organisation en mesure de s’opposer au pouvoir

Le régime Ortega tente de sortir de son isolement depuis quelques mois en se rapprochant de la Chine et de la Russie, notamment en exprimant sa volonté de participer au projet des «nouvelles routes de la soie» développé par Pékin. Comme le Venezuela et Cuba, les relations avec Washington sont de plus en plus compliquées.

La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères nicaraguayen, Denis Moncada, a annoncé: le «gouvernement nicaraguayen, dans l’usage de ses pouvoirs et dans l’exercice de sa souveraineté nationale, retire immédiatement l’autorisation accordée à Hugo Rodriguez» d’entrer sur le territoire. Il s’agit du nouvel ambassadeur des États-Unis, qui devait prendre ses fonctions ces jours-ci. Le gouvernement Ortega accuse le diplomate «d’ingérences» et «d’irrespect».

Jeudi, devant la commission sénatoriale, M. Rodriguez avait affirmé que le Nicaragua «devient de plus en plus un État paria dans la région» et a comparé le pays à la «dictature» que sa famille a connue en République dominicaine dans les années 1950.

Guerre en Ukraine : la Russie masse des troupes dans le Sud pour enrayer une contre-attaque, selon le Royaume-Uni

Après le Donbass, la région de Kherson pourrait devenir le nouvel épicentre de la guerre, prévient le renseignement militaire britannique.

Guerre en Ukraine: l’armée russe intensifie sa discrète campagne de recrutement

DÉCRYPTAGE - Selon le quotidien «Kommersant», de nouvelles unités seraient en cours de formation pour reconstituer les forces déployées sur le sol ukrainien.

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo
France24 - Monde

Tunisie : la justice suspend la révocation des juges décidée par Kaïs Saïed

Publié le : 10/08/2022 - 14:57

FRANCE 24 Suivre

La justice tunisienne a suspendu, mercredi, la révocation d'une cinquantaine de magistrats, décidée début juin par le président Kaïs Saïed et qualifiée d'"attaque à l'État de droit" par plusieurs ONG, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.

Un revers pour le président tunisien, deux semaines après un référendum marqué par près de 70 % d'abstention. Selon des sources judiciaires à l'AFP, la justice tunisienne a suspendu mercredi 10 août la révocation d'une cinquantaine de magistrats qui avait été décidée par le président Kaïs Saïed, début juin. La mesure présidentielle avait été qualifiée d'"attaque à l'État de droit" par plusieurs ONG.

Le chef de l'État avait révoqué 57 magistrats le 1er juin par décret présidentiel, les accusant de corruption et d'entrave à plusieurs enquêtes, un an après s'être arrogé l'ensemble des pouvoirs. Cinquante-trois juges, dont certains étaient accusés d'"adultère", avaient déposé des recours devant le tribunal administratif.

La suspension des révocations pour un nombre non précisé de juges a été annoncée à la presse par le porte-parole du tribunal administratif Imed Ghabri.

Une révocation qui avait entraîné un mois de grève des magistrats

L'avocat Kamel Ben Messoud, du comité de défense des magistrats révoqués, a indiqué que la suspension concerne "environ 50 juges" qui pourront selon lui reprendre leur fonction dès l'obtention d'une copie du verdict. Les autres magistrats, qui font l'objet de poursuites pénales, n'ont pas bénéficié de la décision de suspension, a ajouté Me Ben Messoud à des médias locaux.

Le tribunal administratif a indiqué à l'AFP qu'il publierait sa décision dans la journée de mercredi, sans donner plus de précisions.

La révocation de ces magistrats avait été dénoncée par plusieurs ONG, dont Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, comme une "attaque directe contre l'État de droit" et avait entraîné plus d'un mois de grève de magistrats, très suivie.

Depuis le 25 juillet 2021, assurant agir dans l'intérêt du pays qu'il jugeait ingouvernable, Kaïs Saïed concentre tous les pouvoirs, faisant craindre une dérive autocratique dans le berceau du Printemps arabe.

Il a dissous en février le Conseil supérieur de la magistrature, remplacé par un CSM provisoire dont il a nommé les membres, avant de renforcer début juin par décret sa tutelle sur le système judiciaire en rendant possible la révocation sans appel des magistrats.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR Décryptage

En Tunisie, le Conseil supérieur de la magistrature victime d'un coup de force

Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

DÉCRYPTAGE

Référendum en Tunisie : victoire du "oui", échec d'une révolution ?

Le Figaro

L’Île-de-France manque de tiers-lieux

La CCI de la région capitale fait plusieurs recommandations pour multiplier la création d’espaces de travail partagés.

C’est un corollaire de la mutation de l’économie. Avec le fort développement de l’entrepreneuriat et du travail indépendant depuis une dizaine d’années, les grandes métropoles ont vu émerger les tiers-lieux. Incubateurs mais aussi pépinières d’entreprises et espaces de coworking, ces locaux partagés - qui peuvent également abriter des salles de sport ou de spectacle, des lieux de restauration, des sites de production… - se multiplient pour répondre aux nouveaux besoins des actifs. Et l’Île-de-France, première région de l’Hexagone, ne fait pas exception. Mais selon la CCI Paris Île-de-France, qui gère plusieurs de ces espaces d’activité d’un genre nouveau, leur développement devrait être plus rapide.

Car malgré un essor jugé «spectaculaire» par la chambre de commerce - le nombre de tiers-lieux a en effet été multiplié par plus de 7 en une décennie pour dépasser aujourd’hui le millier d’espaces disponibles -, l’Île-de-France est à la traîne, comparée aux autres grandes métropoles européennes. Les tiers-lieux représentent en effet 2 % de la surface des bureaux franciliens, contre 3 % à Bruxelles, 4 % à Amsterdam et 6 % à Londres.

À lire aussi Le déploiement des tiers-lieux s’accélère

Et, pour la CCI Paris Île-de-France, les raisons de ce retard sont simples: ces espaces de travail partagés se développeraient plus rapidement et seraient plus pérennes s’ils répondaient davantage aux besoins des entreprises.

Manque de compatibilité avec les start-up industrielles

Dans un rapport récent, l’établissement public préconise plusieurs pistes. Si les espaces de coworking ont été le principal vecteur de développement des tiers-lieux (leur nombre a bondi de 140 % ces quatre dernières années), la crise sanitaire a rendu ces lieux incompatibles avec la mise en œuvre de règles de distanciation pour limiter la propagation du virus du Covid-19.

La levée progressive des restrictions d’activité et de déplacement a certes permis à la majorité de ces espaces de travail partagés de redémarrer leur exploitation, l’essor du télétravail, que soutient la CCI Paris Île-de-France, est désormais une opportunité pour le développement des tiers-lieux mais aussi pour les entreprises qui souhaitent optimiser la gestion de leurs locaux.

À lire aussi«J’écarte les offres d’emploi où il n’y a pas de télétravail»: ces jeunes qui privilégient une nouvelle organisation

Le modèle actuel de multiplication des tiers-lieux est également peu compatible avec l’accroissement des start-up industrielles, pourtant nombreuses sur le territoire. L’Île-de-France, d’ailleurs, n’est pas en reste puisque la région capitale concentre 38 % des créations françaises d’entreprises. Or si les jeunes pousses tricolores sont principalement accompagnées durant leur phase de lancement et d’industrialisation, elles le sont beaucoup moins lors de leur période de pré-industrialisation alors que la mise en commun de locaux et d’outils de production leur serait grandement utile et pourrait alléger leurs coûts.

Contraintes intrinsèques

Une voie de développement que les tiers-lieux devraient d’autant moins délaisser que Bpifrance, la banque publique d’investissement, prévoit d’injecter 2,3 milliards d’euros pour les start-up et PME industrielles dans le cadre du plan France 2030.

À lire aussiLe coworking va s’éloigner des centres-villes

Dernier frein, les espaces de travail partagés souffrent enfin de contraintes intrinsèques directement liées à leur modèle économique. Alors que les entreprises intéressées par un tiers-lieu ont besoin de flexibilité et rechignent à s’engager sur le long terme, les espaces sont soumis, auprès du propriétaire des locaux qu’ils exploitent, aux règles classiques des baux à 3, 6 ou 9 ans. Et ainsi doivent au final parfois payer des loyers même en cas d’inoccupation des lieux. La CCI Paris Île-de-France recommande donc de mieux accompagner les créateurs de tiers-lieux, notamment dans le choix de leur localisation mais aussi dans la mise en place de leur politique tarifaire qui, peu lisible, peut rebuter certains clients professionnels.

Sécheresse : un risque de pénurie de lait menace la France, selon la FNSEA

À cause de la sécheresse, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles s'attend à manquer de lait «cet automne et cet hiver».

Snickers s'excuse pour avoir présenté Taïwan comme un «pays»

Le géant américain des confiseries Mars Wrigley assure «respecter la souveraineté» chinoise, après qu'une publicité pour ses barres chocolatées a mentionné Taïwan comme un «pays».

Des tonnes d'oranges pourrissent dans les ports européens à cause d'un conflit entre l'UE et l'Afrique du Sud

L'UE a introduit de nouvelles exigences phytosanitaires qui ont conduit à ce blocage. L'Afrique du Sud, deuxième exportateur mondial d'agrumes frais après l'Espagne, a déposé plainte auprès de l'OMC.

Regarder la vidéo
France24 - Monde

L'UE arrête d'acheter du charbon russe mais cherche d'autres fournisseurs

Publié le : 10/08/2022 - 12:13

Christophe DANSETTE Christophe DANSETTE

Ce mercredi, les Européens arrêtent officiellement d'acheter du charbon à la Russie, conséquence de l'un des trains de sanctions visant Moscou depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Mais paradoxalement, avec la reprise post-pandémie, les Européens ont augmenté leur consommation de charbon et cherchent d'autres fournisseurs. Quant aux prix, ils augmentent. Décryptage.

>> À voir aussi : "Colombie : le coût social et écologique du charbon que Berlin veut importer"

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR La chronique de l’éco

L'Allemagne et l'Autriche relancent le charbon

Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon

La chronique de l’éco

Guerre en Ukraine : les 27 ont approuvé un embargo sur le charbon russe

France24 - Monde

Elections générales au Kenya : la commission électorale attendue au tournant

Publié le : 09/08/2022 - 23:07

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Aline BOTTIN

Plus d'un Kényan sur deux s'est déplacé pour voter. Ce mardi était jour de scrutin local, législatif et présidentiel. Il s'agit d'élire le cinquième président du pays. Le duel s'annonce serré entre les deux favoris, Raila Odinga et William Ruto. Les regards se tournent aussi vers la Commission électorale. Pas question de répéter la saga de 2017, un scrutin invalidé en raison d'irrégularités. Des incidents ont notamment eu lieu lundi concernant la distribution de matériel électoral. 

Egalement au sommaire de ce numéro : 

C’est une décision qui pourrait sonner le glas de l'opposition à la junte en Guinée. Le Front national de la défense de la Constitution a été dissous. Motif : il agirait comme une milice privée. Le collectif était à l'avant-poste de la contestation contre l'ancien président Alpha Condé et plus récemment contre les militaires au pouvoir. À Conakry, la correspondance de Malick Diakité.

Enfin, au Cameroun, les adeptes du blanchiment cutané trouvent désormais leur bonheur dans une boisson. A l'origine : une députée. Reportage France 24 de Tony Menga et Michel Mvondo. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le Kenya a voté pour élire un nouveau président

La chronique de l’éco

Présidentielle au Kenya : les questions économiques au cœur des préoccupations des électeurs

Présidentielle au Kenya : fin d'une campagne dominée par la crise économique

Le Figaro

Trois Rafale vont rejoindre Nouméa pour des exercices en Asie-Pacifique

Cette mission aérienne, baptisée Pégase 22, comprend également deux Airbus A330 MRTT ravitailleurs et deux Airbus militaires A400M.

Trois avions de combat Rafale sont attendus vendredi en Nouvelle-Calédonie en provenance de Métropole dans le cadre d'une projection des moyens de l'armée de l'Air et de l'Espace dans la zone Asie-Pacifique. Baptisée Pégase 22, cette mission aérienne comprend également deux Airbus A330 MRTT ravitailleurs et deux Airbus militaires A400M. La flotte se posera vendredi en fin de journée en Nouvelle-Calédonie après deux escales, en Inde et en Australie et 18.000 kilomètres parcourus. « Cette mission entend montrer que la France est capable de protéger ses intérêts et ses ressortissants sur tous points du globe », a déclaré à l'AFP le Colonel Frédéric Puchois, chef d'état-major interarmées des FANC (Forces armées de la Nouvelle-Calédonie).

À lire aussiLa Grèce achète six Rafale supplémentaires

À VOIR AUSSI - La Chine poursuit ses manœuvres militaires près de Taïwan

Affirmer la présence de la France dans cette zone

Son objectif est également « d'affirmer la présence de la France dans cette zone d'intérêt stratégique et de renforcer (les) liens avec de nombreux partenaires de la région », indique en outre le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, Stéphane Mille, dans un document de présentation de Pégase 22.

Dans l'archipel français du Pacifique sud, des exercices avec les « moyens maritimes, aériens et terrestres » des FANC auront lieu jusqu'au 16 août à Koumac (nord) et à Lifou (archipel des Loyauté).

Le détachement aérien, qui mobilisera environ 160 effectifs, réalisera également des survols de différentes régions de Nouvelle-Calédonie, permettant à la population de voir les appareils. Premier pilote de chasse d'origine kanak, Johan Pidjot sera aux commandes d'un des trois Rafale.

Relance de la coopération avec l'Australie

Les avions partiront ensuite en Australie pour trois semaines où ils prendront part à l'exercice «Pitch Black», aux côtés «d'une centaine d'avions des armées de l'air alliées d'Australie, des États-Unis, du Canada, de la Nouvelle-Zélande ou encore d'Allemagne », a précisé le Colonel Puchois.

À lire aussiCrise des sous-marins : huit mois après le choc, l'Australie et la France veulent aller de l'avant

«Pitch Black» marque «la relance d'une coopération Air avec l'Australie après la déconvenue de l'incident lié à la vente annulée des sous-marins français», a indiqué le ministère des Armées. Canberra avait annulé en septembre 2021 un méga contrat d'achat de sous-marins français, suscitant une crise diplomatique entre les deux pays. Les avions militaires regagneront le territoire français le 18 septembre après des escales en Indonésie, à Singapour et sur la base aérienne française aux Émirats arabes unis.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les Rafale français font la «police de l'air»

Mar-a-Lago, théâtre d'une descente du FBI chez l'ex-président Donald Trump en Floride

La police fédérale cherchait les cartons de documents confidentiels emportés, en violation de la loi, par l'ancien chef de la Maison-Blanche lors de son départ de Washington en janvier 2021.

Regarder la vidéo

Proche-Orient : qu'est-ce que le Djihad islamique palestinien, frappé par l'armée israélienne?

FOCUS - L'organisation palestinienne est soutenue par l'Iran et considérée comme proche du mouvement islamiste Hamas.

Brésil : le ministre de l'Économie juge la France «insignifiante»

«Vous avez intérêt à bien nous traiter, sinon on va vous envoyer vous faire foutre», a notamment lancé Paulo Guedes.

Regarder la vidéo
France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass

Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53

Gwendoline DEBONO

La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 5 JUILLET

Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass

LE FIL DU 24 JUIN

Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk

LE FIL DU 4 JUILLET

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano

Le Figaro

Le réseau social américain Reddit débarque en France et s’allie au Figaro

Tom Kerkour

EXCLUSIF - Dès le 10 août, un agrégateur de contenus d’actualités françaises sera ajouté à la version mobile du réseau social.

Reddit, l’autoproclamée «première page d’internet», est un mastodonte du web. Ce réseau social américain né en 2005 permet à ses utilisateurs de se rencontrer et d’échanger au sein de communautés thématiques. La plateforme est notamment connue pour ses forums sur les cryptomonnaies, l’actualité ou les photos d’animaux mignons. Son fonctionnement atypique lui a permis de se hisser dans la courte liste des réseaux sociaux populaires qui s’inscrivent dans la durée. La plateforme compte aujourd’hui 54 millions d’utilisateurs actifs quotidiens dans le monde. La moitié de ce trafic provient des États-Unis.

À lire aussiGuerre des pixels: «La France a mené une véritable épopée numérique»

La société, qui prépare son introduction en Bourse, veut se développer davantage hors de l’Amérique du Nord. Elle vise le Vieux Continent, plus particulièrement la France. «L’Europe est une priorité dans l’expansion internationale de Reddit. Avec une base d’utilisateurs très engagés en France, nous continuons à construire une expérience plus significative et localisée pour les utilisateurs français», explique un porte-parole de l’entreprise. Plusieurs raisons expliquent ce choix. L’une d’elles est le coup de projecteur qu’a connu le site en France lors de la «Reddit Place» ou «Pixel War», en avril 2022. Un événement collaboratif qui a poussé les communautés de plusieurs pays à se confronter. Un appel à soutenir la France a été relayé par plusieurs personnalités sur les réseaux sociaux. Même l’ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour s’était prêté au jeu.

Reddit reste un nain en France par rapport aux autres réseaux sociaux. Selon Médiamétrie, le site et l’application ont attiré seulement 2,6 millions de visiteurs uniques en France en juin. À titre de comparaison, Twitter en compte 16 millions, Instagram 35 millions et Snapchat 26 millions.

Contenu localisé

Dans l’optique de séduire le marché français, Reddit fait le choix de lancer une fonctionnalité spécifique à la France. À partir du 10 août, un nouvel onglet sera progressivement proposé aux utilisateurs. Nommé «actualité», le nouveau fil est un agrégateur de contenus de la presse française, un équivalent de Facebook News ou Google News. La France est le premier pays à bénéficier de contenus localisés. Les autres utilisateurs dans le monde n’ont accès qu’à un fil d’articles américains. Cette nouveauté sera d’abord réservée aux utilisateurs d’iPhone, la version Android ne sera disponible que d’ici à la fin de l’année.

S’il choisit les articles de presse comme angle d’attaque, c’est parce que 70 % de ses utilisateurs se connectent dans le but de s’informer.

« Le Figaro » produit désormais du contenu qui se consomme directement au sein de ces communautés, comme pour TikTok, Instagram ou Snapchat

Pour ce lancement, le réseau social a cherché des partenaires au sein de la presse française. Il s’allie au Figaro, qui s’engage à partager quotidiennement une sélection d’articles sur la plateforme. Dans un second temps, des contenus spécifiques, comme «Ask me anything», des interviews de membres de la rédaction seront aussi proposés. «Nous sommes ravis de pouvoir travailler avec Reddit, commente Bertrand Gié, le directeur délégué du pôle News du Figaro. Cette coopération s’ancre dans notre nouvelle politique vis-à-vis des réseaux sociaux. Nous ne les concevons plus uniquement comme des sources de trafic. Le Figaro produit désormais du contenu qui se consomme directement au sein de ces communautés, comme pour TikTok, Instagram ou Snapchat.» Cette nouveauté devrait permettre d’envoyer un nouveau public vers lefigaro.fr.

Du contenu d’autres médias sera également mis en avant dans cet onglet, mais il ne sera pas sélectionné par les rédactions elles-mêmes. Selon nos informations, Reddit a récemment constitué une équipe chargée de la curation de ces contenus. Lors de phases de tests, ils ont mis en ligne des articles provenant de sites d’information comme Courrier international, L’Obs, Le Monde ou les médias du service public. La société refuse de lister les critères permettant de mettre en avant certains sites ou contenus davantage que d’autres.

Une épineuse question reste toutefois à traiter: les droits voisins. Le réseau social estime ne pas tomber sous le coup de cette loi, «la fonctionnalité de Reddit est fondamentalement différente des produits visés par la loi sur les droits voisins». La presse française, elle, n’est pas de cet avis et espère obtenir sa part du gâteau.

Le média en ligne Axios racheté 525 millions de dollars par Cox Enterprises

Cox Enterprises, qui détenait déjà une participation minoritaire dans Axios, va injecter 25 millions de dollars d'argent frais pour financer la croissance du média, spécialiste des articles courts et des newsletters.

Disney+ dépasse Netflix, mais doit s'adapter à un marché qui sature

Le géant de la communication semble avoir réussi son pari de faire basculer l'audience de ses films, séries et chaînes de télévision vers ses services en «streaming».

France24 - Monde

“Ça doit s’arrêter un jour”: en Tunisie, le retour de l'abattage des chiens errants

Publié le : 09/08/2022 - 17:20

Fatma Ben Hamad Suivre

Fin juillet, plusieurs municipalités tunisiennes ont annoncé lancer une campagne d'abattage des chiens errants, pratique annuelle largement décriée comme barbare par des organisations de protection des animaux. Nouveauté : les autorités prévoient d’engager des chasseurs qui aideront les agents municipaux à traquer les chiens des rues. Des activistes tunisiennes ont contacté notre rédaction afin d’attirer l’attention sur cette pratique qu'elles qualifient de carnage.

Attention, certaines images figurant dans cet article peuvent choquer

Dans un communiqué publié le 21 juillet sur sa page Facebook, le gouvernorat de Tunis a annoncé une campagne d’abattage des chiens errants à Tunis et dans plusieurs autres municipalités du pays. Le plan de travail, établi en mai 2022, prétexte “assurer la sécurité des citoyens et des touristes et préserver l’esthétique” des villes. 

Le communiqué ajoute que les municipalités collaborent désormais avec des associations de chasseurs, tout en assurant “poursuivre les campagnes de vaccination et de stérilisation” des chiens errants en collaboration avec les associations vétérinaires. La campagne est néanmoins dénoncée par ces mêmes organisations, images à l’appui, sur les réseaux sociaux. 

Sur la plupart d’entre elles, on voit des cadavres de chiens abattus par balle, abandonnés dans les rues ou dans des bennes à ordures. Parfois, l’animal est encore vivant, quoique gravement blessé, et gît agonisant dans une mare de sang. Les auteurs des extraits vidéos ne mâchent pas leurs mots quant à la décision du gouvernement.

“Le spectacle m’a rendue malade. Ils ont même tué des chiots”

Khadija, ressortissante britannique faisant du bénévolat auprès des animaux errants, habite depuis plus de deux ans dans le centre de Hammamet (nord-est). Le matin du 18 juin, elle a trouvé plusieurs chiens de rue, qu’elle nourrissait régulièrement, abattus par balle par des agents municipaux. 

Elle raconte :

Je ne les ai pas vus tirer, je suis rentrée chez moi vers 2h du matin pour découvrir ma rue jonchée de cadavres de chiens. Au début, j’ai vu une chienne sur la chaussée, une chienne que j’adorais. Elle avait l’air d’avoir été renversée par une voiture. Quand je suis descendue de la voiture, des habitants m’ont dit : “c’est la municipalité, il n'y en a plus.” 

Cette nuit-là, je n’ai vu que quelques cadavres, mais j’ai entendu qu’une cinquantaine de chiens auraient été tués le même soir, et la municipalité prévoit encore plusieurs soirées d’abattage… Je n’ai pas pu aller chercher plus de cadavres, le spectacle m’a rendue malade. J’ai pleuré frénétiquement pendant quelques jours, je me suis sentie comme engourdie. Ils ont même tué des chiots.

“Nous finissons toujours par perdre face à ces pratiques barbares”

C’était la première fois que j'assistais à quelque chose d'aussi affligeant. Comme beaucoup d’autres bénévoles, je fais stériliser et vacciner autant d’animaux que possible, mais cela n’est jamais assez. Nous finissons toujours par perdre face à ces pratiques barbares. Cela doit s'arrêter un jour. 

Nous sommes régulièrement à court de vaccins contre la rage pour les animaux domestiques, et même lorsque la municipalité ouvre un centre de stérilisation, les locaux sont rarement ouverts au public ou aux bénévoles. Pourtant, nous serions nombreux à se porter volontaires. 

Le gouvernement tunisien avait pourtant promis en 2020 de rompre avec ces campagnes d’abattage, pratiquées régulièrement par la police municipale en Tunisie et dénoncées par les associations de protection animale. 

En 2021, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU a estimé dans un rapport que l’exposition des enfants aux violences faites aux animaux nuit à l'intérêt supérieur de l’enfant, et a recommandé à la Tunisie d'éliminer ces pratiques. 

Captures d'écran d'une vidéo filmée le matin du 5 août et publiée dans un groupe de protection animale sur Facebook. On y voit un employé municipal larguer le cadavre d'un chien dans une benne à Bir Bouregba, Hammamet. © Sauvetage des animaux de Tunisie sur Facebook

Le collectif Tunisia Animals Voice a adressé une lettre au président tunisien en décembre 2021, dans laquelle il l’interpelle sur la nécessité de créer une loi de protection animale qui mettrait fin aux abattages et développerait la stérilisation et la vaccination des animaux errants. Le même collectif a lancé une pétition en ligne ayant les mêmes objectifs, qui a récolté à ce jour plus de 44 000 signatures.

“La solution est simple : nourrissez-les, stérilisez et vaccinez-les”

Malika est l’une des fondatrices de Tunisia Animal Voices, collectif qui recueille images et témoignages de violences envers les animaux et interpelle les autorités et les associations tunisiennes. Elle explique :

Nous essayons de mobiliser en ligne le maximum de gens contre ces abattages. Souvent, les municipalités publient sur Facebook un avis d’abattage des chiens, c’est donc l’occasion d’inonder le fil de commentaires avec des messages qui dénoncent ces pratiques. En 2020, cela a fait réagir la maire de Tunis, même si elle est revenue sur ses déclarations anti-abattage par la suite.

A LIRE SUR LES OBSERVATEURS >> En Tunisie, une nouvelle campagne "barbare" d'abattage de chiens errants

Parmi les nombreux bénévoles de cette cause sur le terrain, la vétérinaire Dr Soumaya Chouk se rend aux municipalités pour leur proposer d‘opter pour la méthode TNR (“Trap-Neuter-Release” – Attraper-Stériliser-Relâcher, en français) afin de venir à bout de la surpopulation et combattre la rage. 

L'État tunisien offre des vaccins antirabiques aux animaux ayant déjà un propriétaire, et exclut les animaux errants. Mais ensuite, il tue ces mêmes animaux exclus des soins, sous prétexte qu’ils seraient enragés ! 

S’il y a une remontée dans les chiffres de contamination par la rage, c’est la faute directe de la politique des gouvernements. 

La solution est simple : donnez leur à manger, stérilisez et vaccinez-les.

De plus en plus de municipalités tunisiennes, comme Sousse, Raoued ou Radès, annoncent vouloir ouvrir des refuges et stériliser les chiens. Mais elles manquent de ressources financières et médicales. Une association italo-tunisienne, L’arca Di Noé, a proposé en 2021 au ministère de l’Intérieur un appui logistique et budgétaire aux gouvernorats souhaitant poursuivre ce projet. D’autres municipalités, comme celles de Djerba, refusent catégoriquement la méthode TNR en raison de la pressions des habitants qui préfèrent une solution plus radicale à la surpopulation canine sur l’île. 

Télécharger l'application

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
France24 - Monde

Du Sahel à Dubaï : les routes de l'or sale

Publié le : 15/07/2022 - 12:29

Caroline DUMAY

Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.

En fermant les yeux sur l'origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt. Différentes institutions internationales, telle que l'OCDE, demandent des régulations bien plus strictes. Car le boom aurifère des régions sahéliennes suscite la convoitise croissante des groupes armés, dont des jihadistes.

Cette enquête journalistique, menée pendant plus d'une année dans plusieurs pays africains, est partie d'un fait presque divers : l'arrestation de mules franco-malgaches à l'aéroport de Johannesburg en décembre 2020, avec plus de 73 kilogrammes d'or dans leurs bagages. L'auteure de ce documentaire a alors cherché à comprendre à qui appartenait cet or. Elle signe ce film en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut qui ont réalisé des images exclusives des fonderies du grand marché de Bamako et de la mine d'Intahaka dans le nord du Mali. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri

crise sécuritaire au Sahel

Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés

La chronique de l’éco

Guerre en Ukraine : l'or russe à son tour sanctionné ?

Le Figaro

Accalmie sur le front de l'inflation aux États-Unis

Pierre-Yves Dugua

L'inflation a ralenti plus que prévu en juillet, à 8,5% sur un an. Cela s'explique notamment par la baisse du prix de l'essence.

Une hirondelle ne fait pas le printemps. Pour autant, la stabilité de l'indice des prix à la consommation du mois de juillet aux États-Unis est plus encourageante que prévu. Après un bond d'1, 3% en juin, on savait que la chute de quelque 20% des prix de l'essence à la pompe en juillet, limiterait grandement sa hausse en juillet. De là à anticiper que les prix à la consommation soient inchangés, il y avait un grand pas. Même l'inflation sous-jacente, mesure de l'inflation qui élimine l'impact de l'énergie et des produits alimentaires, retombe de 0, 7% en juin, à 0, 3% en juillet.

À lire aussiL'inflation aux États-Unis stable en juin, +4% sur un an

Tous types de biens et services confondus, l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation au cours des douze derniers mois retombe à 8, 5%. Les 9, 1% traumatisants constatés en juin pourraient être le pic attendu depuis des mois par la Réserve fédérale et la Maison-Blanche. Encore faut-il que les facteurs générateurs de la pire inflation depuis plus de 40 ans se calment. Il ne s'agit pas simplement de la flambée des cours du pétrole, aggravée par l'embargo sur le pétrole russe.

Des problèmes qui persistent

Les sérieux dysfonctionnements dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises depuis plus de deux ans, sont également inflationnistes. Or ils ne sont pas résolus. De plus, en dépit de quelques progrès constatés sur le front du marché du travail, où le nombre d'embauches augmente nettement, et le nombre de postes non pourvus recule modestement, la pénurie de main-d’œuvre aux États-Unis sévit toujours. Elle entretient une forte pression à la hausse des salaires, alors que la productivité des employés plonge.Enfin les fortes hausses de dépenses publiques, décidées au début de la pandémie et maintenues après son déclin, ont aussi réveillé le mal que l'on croyait éradiqué depuis longtemps. Enrayées par les républicains au Congrès, au grand regret du Président Biden, elles ont enfin cessé de stimuler une demande supérieure à l'offre de biens et services. Reste la politique monétaire de la Fed. Après avoir beaucoup trop attendu pour abandonner son taux directeur nul et ses rachats de dette publique, la banque centrale est maintenant décidée à majorer le coût du crédit jusqu'à ce qu'elle constate un retour crédible à une inflation plus proche de son objectif de 2%. On en est encore loin, mais l'excellent indice de juillet est un argument pour que Jerome Powell et ses collègues limitent à 50 points le relèvement de leur taux directeur le 21 septembre prochain.Depuis la mi-mars, la Fed a déjà augmenté ce taux quatre fois, passant de zéro à 2, 50%. Les deux dernières hausses, en juin et juillet, ont été de 75 points de base, ce qui marquait la volonté de la Fed de rattraper son retard.

À lire aussiWall Street termine en baisse, plombée par la technologie avant l'inflation américaine

À VOIR AUSSI - États-Unis: la Fed relève de nouveau ses taux de trois quarts de points

Prime de 5000 euros par mois, retour temporaire de salariés... La coûteuse relance de la centrale à charbon de Saint-Avold pour passer l’hiver

DÉCRYPTAGE - L’exécutif est contraint de rouvrir le site pour six mois. La pénurie de gaz russe organisée par Moscou n’est pas la seule raison.

Covid : l'UE réserve 15 millions de doses du vaccin Moderna modifié

Elles font partie de la commande globale de 460 millions de doses passée avec Moderna, au nom des Vingt-Sept, par la Commission depuis le début de la pandémie.

Urgences : le ministre de la Santé admet que des services sont fermés

Cette déclaration marque un changement de discours de François Braun, qui réfutait jusqu'à présent toute fermeture d'urgences, n'évoquant qu'un accès régulé.

Regarder la vidéo
France24 - Monde

Grèce : une cinquantaine de migrants portés disparus après le naufrage d'un bateau

Publié le : 10/08/2022 - 14:14

FRANCE 24 Suivre

Le naufrage d'un bateau de migrants au large des îles grecques de Karpathos et de Rhodes, en Mer Egée, a fait au moins 50 disparus. Une opération de sauvetage est en cours pour tenter de retrouver des survivants. Le navire, parti d'Antalya, en Turquie, devait rejoindre les côtes italiennes. 

Les autorités portuaires grecques recherchent, mercredi 10 août, environ 50 migrants portés disparus après que leur bateau naufragé a coulé dans le sud-est de la mer Egée, en Grèce.

"Selon les déclarations de 29 personnes secourues, il y avait sur le bateau 80 personnes, donc jusqu'à 50 personnes sont portées disparues", a indiqué à l'AFP une responsable du bureau de presse des garde-côtes en fin matinée.

L'opération de sauvetage a été ordonnée à l'aube par le ministre de la Marine marchande Yannis Plakiotakis après avoir été informé du naufrage de ce bateau de migrants au large des îles de Karpathos et Rhodes, en Egée, selon un communiqué des garde-côtes.

Le bateau avait appareillé de la ville turque d'Antalya, située sur les côtes turques voisines, avec pour destination l'Italie, selon les premières informations des garde-côtes.

Pas de gilets de sauvetage

Quatre bateaux qui naviguaient dans la zone du naufrage, deux patrouilleurs des garde-côtes et un hélicoptère de l'armée de l'air grecque, participent aux recherches des disparus. Celles-ci sont entravées par des vents forts, a indiqué à la radio Skaï Nikos Kokalas, porte-parole des garde-côtes, en soulignant que "de nombreux naufragés ne portaient pas de gilets de sauvetage". 

La traversée périlleuse de quelques milles nautiques entre les îles grecques et les côtes turques en mer Egée, située en Méditerranée orientale, coûte la vie à de nombreux migrants et réfugiés qui tentent de passer en Europe à bord d'embarcations de fortune pour fuir guerres et misère.

Depuis janvier 2022, 64 personnes ont péri en Méditerranée orientale, et 111 en 2021, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

Le dernier naufrage en mer Egée a eu lieu le 19 juin. Quelque huit personnes ont alors péri au large de l'île de Mykonos tandis que 108 personnes ont été secourues par les garde-côtes grecs, selon l'OIM.

Le nombre d'arrivées de migrants et réfugiés en Grèce, en provenance surtout de Turquie, a augmenté cette année, selon les autorités grecques. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Naufrage mortel de migrants dans la Manche : dix personnes présentées à la justice

Au moins 17 migrants haïtiens retrouvés morts après le naufrage d'un navire au large des Bahamas

En Italie, près de 700 migrants secourus en mer, en pleine campagne électorale

France24 - Monde

Variole du singe : la vaccination patine "par manque de bras, non par manque de doses"

Publié le : 10/08/2022 - 07:07

Henrique VALADARES Suivre

Malgré l’ouverture de 153 centres de vaccination contre la variole du singe en France, la campagne patine et les rendez-vous restent difficiles à décrocher. Le ministère de la Santé a décidé de lancer ce mercredi l’expérimentation de la vaccination dans cinq pharmacies.

Le gouvernement veut accélérer le rythme. Si 153 centres de vaccination ont été d’ores et déjà été ouverts en France et 20 322 personnes vaccinées contre la variole du singe, décrocher un rendez-vous rapidement devient de plus en plus compliqué. Avec 2 423 cas recensés en France au 4 août, associations et élus ont critiqué le gouvernement, appelant à accélérer le rythme de la vaccination. Le ministère de la Santé a donc annoncé lundi 8 août l’expérimentation en pharmacie.

Dans cinq officines, situées en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d'Azur et dans les Hauts-de-France, les pharmaciens pourront administrer le vaccin à partir du mercredi 10 août et pour deux semaines.

Cette expérimentation testera les "modèles d'organisation entre les officines et les hôpitaux qui reçoivent les doses", ont expliqué les autorités. Elle permettra d'évaluer la pertinence d'étendre ou non la campagne de vaccination à d'autres pharmacies.

Pour Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon (Paris), "il faut des solutions rapides, et l’une d’entre elles est de solliciter les pharmacies d’office". Car "le compte n’y est pas en termes de vaccination : au rythme actuel, il faudra six mois pour vacciner tout le public cible. Et on ne peut pas attendre décembre", assure-t-il.

"On sait depuis le Covid-19 que les pharmaciens savent gérer les doses"

À l’heure actuelle, le public ciblé comprend uniquement les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les individus ayant des partenaires sexuels multiples, les personnes trans, les travailleurs du sexe, les professionnels exerçant dans des lieux de consommation sexuel et le personnel soignant.

Pour le ministère de la Santé, cette expérimentation permettra d’"évaluer s’il n’y a pas de pertes de doses". Le vaccin anti-variole présente plusieurs difficultés : il doit impérativement être maintenu à très basse température (-80°C) et "ne peut se conserver que quinze jours" une fois décongelé, explique le ministère. Les vaccins étant conditionnés dans des boîtes de vingt doses, ils doivent donc trouver preneurs rapidement.

Un argument que réfute Gilles Pialoux, également président de la Société française de lutte contre le sida : "Il est bien dommage qu’on ne garde la vaccination en pharmacie qu’en phase expérimentale pour l’instant. On sait déjà depuis le Covid-19 que les pharmaciens savent très bien comment vacciner et gérer les doses".

>> À lire aussi : Paris ouvre son premier vaccinodrome pour "contenir" l'épidémie de variole du singe

"Il n’y a pas de manque de doses, mais un manque de bras"

Selon Gilles Pialoux, l'actuelle lenteur de la vaccination n’est pas due à un "manque de doses, mais à un manque de bras" en France.

Le poids de cette nouvelle épidémie pourrait "peser sur l’hôpital public, alors qu’on n’en peut plus", explique le médecin. "À l’hôpital Tenon, par exemple, on ne peut pas recevoir plus de dix personnes atteintes de variole de singe ou suspectées de l’être. La procédure est longue. Ce n’est pas comme avec le Covid-19 où il suffit d’un coton dans le nez pour tester : il y a la prise en charge, la prévention, faire des tests d’IST, il faut rechercher les contacts et surtout les différentes lésions, qui peuvent être très difficiles à repérer".

>> À lire aussi : La variole du singe ravive les craintes d’une stigmatisation de la communauté gay

Une "prévention combinée" face à une "maladie complexe"

Les spécialistes appellent également à ne pas compter que sur la vaccination. "Nous devons appliquer la prévention combinée", recommande Gilles Pialoux. "Et aussi appeler à la diminution de risques notamment dans les rapports sexuels, améliorer le dépistage et tout le protocole qu’on avait établi avec le Covid-19 mais qui a été relâché."

Le diagnostic est également à améliorer, selon le médecin, d’autant qu’il s’agit "d’une maladie très complexe, avec beaucoup de manifestations différentes : sur le terrain, on a découvert que cela pouvait se présenter comme des angines, ou bien des lésions nasales, voire dans les oreilles – autant des zones qui ne sont pas visées dans les rapports sexuels. Pis, il y a des données françaises qui montrent qu’une personne infectée sur dix n’a qu’une seule lésion dans le corps", au lieu d’une multitude de marques cutanées comme "présenté dans les manuels médicaux".

"Le futur de cette épidémie dépend de plusieurs questions : est-ce que le virus va s’étendre en dehors de la cible actuelle ? Est-ce qu’on va pouvoir diversifier l’offre de dépistage ? Et surtout, il y a un grand travail de communication à faire, notamment auprès du public".

>> À lire aussi : Symptômes, diagnostic, traitements...tout ce qu'il faut savoir sur la variole du singe

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Aux États-Unis, la variole du singe considérée comme une urgence de santé publique

REPORTAGE

Paris ouvre son premier vaccinodrome pour "contenir" l'épidémie de variole du singe

Variole du singe : premiers décès en Europe et en Amérique du Sud

France24 - Monde

RD Congo : les États-Unis "préoccupés" par des informations sur un soutien du Rwanda au M23

Publié le : 10/08/2022 - 10:39

FRANCE 24 Suivre

Après sa visite d'une journée à Kinshasa, Antony Blinken doit se rendre à Kigali, mardi, pour la dernière étape de sa tournée africaine et sans doute l'une des plus délicates. À Kinshasa, le secrétaire d'État américain s'est dit préoccupé par le soutien du Rwanda au groupe rebelle M23, auteur de massacres en RD Congo. Il a demandé davantage de "transparence".

Attendu au Rwanda dans la soirée du mercredi 10 août dans la cadre de sa tournée africaine, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a évoqué, la veille, en République démocratique du Congo la préoccupation des États-Unis après des informations "crédibles" faisant état d'un soutien de Kigali au M23, une rébellion qui a resurgi dans l'est congolais. 

"Tous les pays doivent respecter l'intégrité territoriale de leurs voisins", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'un tête-à-tête avec le président congolais Félix Tshisekedi. 

Le M23 est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin d'année dernière en reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des accords sur la démobilisation et réinsertion de ses combattants. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que dément Kigali.

Dans un rapport de 131 pages au Conseil de sécurité de l'ONU, consulté la semaine dernière par l'AFP, des experts missionnés par cette institution ont déclaré que les troupes rwandaises étaient intervenues militairement à l'intérieur de la RDC depuis novembre 2021.

Demande de transparence auprès de Kigali

Le Rwanda a également "fourni des renforts de troupes" pour des opérations spécifiques du M23, selon le rapport des experts, "en particulier lorsque celles-ci visaient à s'emparer de villes et de zones stratégiques".

"Nous demandons que le Conseil de sécurité publie [ce] rapport dans son intégralité", a déclaré Christophe Lutundula, ministre congolais des Affaires étrangères lors de la conférence de presse conjointe avec Antony Blinken. "Toute entrée de forces étrangères en RDC doit se faire de manière transparente et avec le consentement de la RDC. C'est la raison principale pour laquelle je suis ici", a indiqué son homologue américain.

"Il est juste de dire que nous ne fermons certainement pas les yeux", a ajouté le chef de la diplomatie américaine, qui a affirmé que les États-Unis apportent un soutien aux "très importants efforts de médiation menés par l'Afrique".

Rencontre attendue avec le président rwandais Paul Kagamé

L'est de la RDC est infesté par une centaine de groupes armés qui sèment la mort depuis près de 30 ans. Le M23 est l'un des plus actifs actuellement.

"Antony Blinken devrait clairement affirmer que les États-Unis imposeront des sanctions ciblées aux responsables gouvernementaux et aux autres personnes qui soutiennent des groupes armés qui commettent des abus" dans l'est de la RDC, demandent 19 organisations congolaises et américaines.

"Le secrétaire d'État Blinken devrait informer le président rwandais Paul Kagame que les États-Unis ne toléreront aucun soutien au M23, comme l'a fait le président Barack Obama en 2012", a déclaré le Père Rigobert Minani Bihuzo du Centre d'études pour l'Action sociale (CEPAS), un des signataires.

Pour la restauration de la paix dans cette partie du territoire congolais, deux initiatives diplomatiques africaines sont en cours. Elles sont menées par les présidents kenyan Uhuru Kenyatta - pour le désarmement de la centaine de groupes armés actifs - et angolais Joao Lourenco, pour obtenir la désescalade entre Kinshasa et Kigali, accusé de soutenir le M23. Ce que dément le Rwanda. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Diplomatie américaine : Antony Blinken en Afrique pour contrer l'influence russe

RD Congo : l'ONU confirme des attaques de l'armée rwandaise dans le pays

REPORTAGE

Guerre dans le Nord-Kivu : la RD Congo accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23

France24 - Monde

La perquisition de la résidence de Trump en Floride divise la classe politique américaine

Publié le : 10/08/2022 - 03:34

FRANCE 24 Suivre

Vingt-quatre heures après la perquisition de la résidence de l'ex-président américain Donald Trump, en Floride, l'escalade judiciaire fragmente la classe politique américaine. Les soutiens du milliardaire parlent de "persécution politique", certains en appelant à la guerre civile.

Une première étape vers un procès pour les uns, "une persécution politique" pour les autres : la perquisition spectaculaire du domicile de Donald Trump par le FBI a jeté, mardi 9 août, une nouvelle lumière sur les profondes fractures de l'Amérique. Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon.

"Personne n'est au-dessus des lois (...) pas même un ancien président", a asséné sur NBC la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi – qui, comme la plupart des autres ténors de son camp, appelle depuis des années à ce que l'ex-magnat de l'immobilier rende des comptes.

>> À lire aussi : La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

Soutien de son camp

L'escalade judiciaire semble en parallèle avoir cimenté l'emprise de Donald Trump sur le parti républicain, qui a fait bloc autour de l'ancien homme d'affaires – au point de l'ériger en martyr.

Dès l'annonce de la perquisition, un groupe de partisans de Donald Trump s'est rendu devant la luxueuse résidence de l'ancien homme d'affaires pour crier leur colère. Plusieurs d'entre eux agitaient des drapeaux "Biden n'est pas mon président", énième rappel que plus d'un an et demi après la défaite de Donald Trump à l'élection, des dizaines de millions d'Américains restent fermement convaincus que la présidentielle de 2020 lui a été "volée".

Sur les réseaux sociaux, certains trumpistes appelaient purement et simplement mardi au "divorce", dans ce pays aux divisions si béantes qu'elles peuvent sembler irréconciliables.

"Voilà le genre de choses qui se produisent dans des pays en guerre civile", a tancé Marjorie Taylor Greene, élue de Géorgie connue pour ses outrances, appelant même à un démantèlement du FBI. "La persécution politique doit cesser !"

Dénonçant une "intolérable instrumentalisation à but politique" du ministère de la Justice, le chef des conservateurs à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a promis une enquête sur son fonctionnement si les républicains revenaient au pouvoir.

Le téléphone de Scott Perry saisi par le FBI

La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a écarté catégoriquement mardi la possibilité que Joe Biden ait été informé à l'avance de la perquisition chez son ancien (et potentiel futur) rival à l'élection présidentielle.

"Le président Biden a été très clair, avant qu'il soit élu et depuis le début de son mandat, sur le fait que le ministère de la Justice conduit ses enquêtes de façon indépendante. Il croit en l'État de droit", a-t-elle déclaré.

Donald Trump, qui pourrait à tout moment se déclarer candidat à un nouveau mandat, a en tout cas sauté sur l'occasion pour lancer un nouvel appel à la générosité de ses partisans.

"Ce n'est pas juste ma maison qui a été attaquée – c'est le domicile de chacun des Américains patriotes pour lequel je me suis battu", a-t-il plaidé dans un e-mail à ses militants, leur suggérant un don de 5 à 5 000 dollars pour combattre une "chasse aux sorcières".

Au lendemain de l'opération de la police fédérale, l'élu républicain Scott Perry a annoncé que des agents du FBI avaient saisi son téléphone, sans que cet allié de Donald Trump n'en précise la raison. "Ce matin, alors que je voyageais avec ma famille, trois agents du FBI m'ont rendu visite et ont saisi mon téléphone portable", a-t-il déclaré à Fox News, dénonçant des "espèces de tactiques dignes d'une république bananière".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR FBI VS TRUMP

La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

De Washington, l'ex-président Donald Trump laisse planer l'ombre d'un retour en 2024

Donald Trump annonce que sa résidence en Floride a été "perquisitionnée" par le FBI

France24 - Monde

La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?

Publié le : 09/08/2022 - 18:43

Sébastian SEIBT Suivre

La perquisition que le FBI a menée lundi à Mar-a-Lago serait liée à une enquête concernant des documents que Donald Trump aurait emportés illégalement avec lui en quittant la Maison Blanche. Une affaire qui semble anodine comparée aux autres dossiers dans lesquels l'ancien président américain est mis en cause, mais un obscur article du Code des États-Unis pourrait en faire une bombe politique.

C’est une perquisition extraordinaire qui pourrait avoir des conséquences extraordinaires. Du moins, c’est ce que les opposants à Donald Trump espèrent après la descente effectuée, lundi 8 août, par le FBI à Mar-a-Lago, la résidence de l’ex-président américain en Floride.

“Ils ont même forcé mon coffre !”, s’est offusqué Donald Trump dans un communiqué où il qualifie cette perquisition de cabale politique organisée par “la gauche radicale” pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.

Des soupçons solides ?

Mais l’ex-président n’a pas indiqué la raison officielle pour laquelle les agents fédéraux ont fouillé et emporté des documents trouvés sur place. Le FBI non plus n'a pas précisé dans quel but ses agents avaient agi.

Le ministère de la Justice n’a, pour l’instant, lancé que deux enquêtes visant Donald Trump. La première concerne ses efforts pour faire annuler la victoire électorale de Joe Biden lors de l’élection présidentielle de 2020, tandis que la seconde s’intéresse à des documents “classifiés” que l’ex-président est accusé d’avoir illégalement pris avec lui en quittant la Maison Blanche.

C’est ce dernier dossier qui serait à l’origine de la spectaculaire action du FBI, d’après l’écrasante majorité des médias américains.

Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour Donald Trump : si le FBI s’est permis de perquisitionner la résidence la plus célèbre de l’ex-président, “c’est que les enquêteurs ont des raisons solides de soupçonner qu'un lieu abrite les preuves d'un crime”, souligne le site Vox.

Une telle procédure “doit être autorisée par un ordre d’une cour fédérale, ce qui signifie que la pression judiciaire sur Donald Trump est bien plus forte que ce qu’on pouvait imaginer jusqu’alors”, note la radio publique NPR. En effet, aucun juge ne donne son aval à une opération du FBI susceptible de déclencher une onde de choc médiatique et politique de grande ampleur sans s’être assuré au préalable que le risque de faire chou blanc est minime.

C’est en tout cas une sacrée escalade judiciaire dans une affaire qui peut sembler relativement anodine comparée au dossier politiquement explosif des événements entre l’élection de novembre 2020 et l’assaut sur le Capitole du 6 janvier 2021. 

Les Archives nationales vs Donald Trump

À l'origine, tout vient des Archives nationales, qui cherchent à partir de mi-2021 à mettre la main sur des dossiers sensibles que Donald Trump est soupçonné d’avoir “oublié” de leur remettre en quittant la Maison Blanche. La loi oblige en effet tous les présidents à laisser les documents classifiés en quittant leur poste. “C’est essentiel pour notre démocratie. C’est un moyen de surveillance, après coup, de l’action gouvernementale par le peuple”, avait déclaré David S. Ferriero, alors archiviste des États-Unis, dans un communiqué publié en février 2022.

En janvier 2022, 15 cartons remplis de feuilles, lettres et autres documents quittent Mar-a-Lago pour rejoindre les Archives nationales. Donald Trump et ses conseillers font savoir qu’il s’agit d’un malentendu qui a été réglé dans une atmosphère “des plus courtoises”, raconte le Washington Post qui a consacré une longue enquête à ces 15 cartons.

Mais du côté des Archives nationales, le ton était beaucoup moins conciliant lorsque le contenu de ces boîtes est découvert. Parmi des documents anodins comme comme un menu d’anniversaire, des serviettes officielles de la présidence, il y en avait d'autres plus confidentiels tels que les lettres envoyés par le dictateur nord-coréen Kim Jong-un. Et “certains documents étaient tellement sensibles qu’il est impossible d’évoquer leur existence en public”, note le Washington post.

Un inventaire qui incite les responsables des Archives nationales à demander au ministère de la Justice, en février 2022, d’ouvrir une enquête pour établir si Donald Trump avait ou non enfreint la loi sur la conservation des documents officiels classifiés. 

“Ce n’est pas facile à établir car il faut prouver que Donald Trump savait qu’il n’avait pas le droit de prendre ces documents ou qu’il les a volontairement cachés ou détruits pour dissimuler des traces”, note CNN.

C'est probablement l'objectif de cette récente perquisition : trouver la preuve que l’ex-président a pris ces documents dans le but de les cacher. Les enquêteurs chercheraient peut-être aussi “d’autres documents classifiés que Donald Trump n’a pas remis en janvier”, note John Owens, spécialiste de la politique américaine à l’université de Westminster. Si le FBI en a trouvé, l’ex-président pourrait difficilement, cette fois-ci, soutenir qu’il s’agit d’un malheureux malentendu.

“Il s’agirait alors de dissimulation de documents classifiés, ce qui est un crime fédéral”, assure Elie Honig, un avocat américain et chroniqueur judiciaire sur CNN

Le menace de l’article 18 section 2071 du Code des États-Unis

Et pas n’importe quel crime. “La raison pour laquelle cette perquisition est une telle bombe politique est inscrite dans l’article 18 section 2071 du Code des États-Unis”, a tweeté Marc Elias, avocat et ancien conseiller juridique d’Hillary Clinton, l’ex-candidate démocrate à la présidence. Un texte qui punit la dissimulation ou la destruction volontaire de documents officiels d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Et surtout, mener à l'impossibilité de se présenter à un poste officiel dans l’administration.

“Techniquement, Marc Elias a raison : ce texte implique que si Donald Trump est reconnu coupable de ce crime, il pourrait ne pas avoir le droit de se représenter en 2024”, reconnaît Emma Long, spécialiste du système judiciaire américain à l'université d'East Anglia (Norwich). Mais il y a beaucoup de "mais" à cette affirmation, tempère cette politologue.

Le premier concerne la procédure. “Ce serait probablement très long et il n’y a aucune certitude qu'elle aboutirait avant la prochaine élection, ce qui permettrait à Donald Trump de se représenter”, souligne Emma Long.

Ensuite, il y a tout un débat constitutionnel autour de ce texte. En effet, la même menace d’inéligibilité avait déjà été brandie en 2015 contre… Hillary Clinton. Les républicains, y compris Donald Trump, avaient assuré que la destruction par l’ancienne candidate démocrate d’emails qu’elle avait envoyés en tant que secrétaire d’État sous Barack Obama lui interdisait d’être candidate en raison de ce fameux article 18. 

À l’époque, de nombreux juristes américains avaient soutenu que ce texte s’appliquait à tous les postes du gouvernement sauf celui de président des États-Unis. En effet, la Constitution américaine fixe les conditions pour devenir président “et il n’est nulle part indiqué qu’il faut avoir un casier vierge ou ne pas avoir détruit de document classifié”, avait écrit Eugene Volokh, un constitutionnaliste américain

Reste que cette question juridique n'a jamais été définitivement tranchée. Autrement dit, “il reviendrait à la Cour suprême de décider et je ne pense pas, au vu de sa couleur politique très à droite, qy’elle rendrait un jugement défavorable à Trump”, estime John Owens.

Il n’empêche que pour cet expert, toute nouvelle condamnation pourrait être la goutte qui fait déborder le vase pour Donald Trump. “Il est déjà affaibli par les auditions au sujet de l’assaut sur le Capitole, sa cote de popularité nationale est en baisse, et s’il venait à être reconnu coupable dans une autre affaire, cela pourrait sonner définitivement le glas de ses ambitions”, affirme John Owens.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

De Washington, l'ex-président Donald Trump laisse planer l'ombre d'un retour en 2024

Donald Trump annonce que sa résidence en Floride a été "perquisitionnée" par le FBI

Assaut du Capitole : Donald Trump doit être tenu pour légalement responsable, selon la commission

France24 - Monde

Afghanistan : des écoles secrètes pour filles

Publié le : 09/08/2022 - 17:48Modifié le : 09/08/2022 - 17:58

Samia METHENI Suivre

"J'avais le coeur brisé": lorsque les filles des écoles secondaires ont été renvoyées chez elles en mars, Kawsar était désemparée. Mais des femmes de tout le pays ont ouvert des écoles clandestines pour permettre aux filles de poursuivre leur éducation - dans l'espoir que cette mesure ne soit que temporaire et que les talibans reviennent sur cette décision

France24 - Monde

Sénégal : qui est cette jeunesse derrière le leader de l'opposition, Ousmane Sonko?

Publié le : 04/08/2022 - 16:25Modifié le : 05/08/2022 - 11:01

Laura MOUSSET Suivre

Au Sénégal, Ousmane Sonko, président du parti Pastef et leader de l’opposition, rassemble autour de lui de nombreux jeunes issus de différentes classes sociales et qui, pour la plupart, se désintéressaient de la politique. Leur point commun : un profond désir de changement. Qui est cette jeunesse en quête de rupture ? France 24 a rencontré plusieurs jeunes engagés au sein de Pastef.  

France24 - Monde

Ukraine : des femmes de l'armée racontent leur vie au front

Publié le : 02/08/2022 - 19:17

Samia METHENI Suivre

Qu'elles offrent un soutien psychologique ou qu'elles conduisent des tanks, les femmes de l'armée ukrainienne ont des rôles essentiels sur le champ de bataille dans la guerre contre la Russie. Récemment revenues du front pour se reposer avant une nouvelle rotation, Karina et Kateryna acceptent de se livrer, un peu, sur leur vie au front, cette guerre à laquelle elles ne s'attendaient pas, et ces cinq mois qui semblent "avoir duré des années"

France24 - Monde

Ukraine : À Bakhmout, les familles qui restent vivent dans la peur

Publié le : 01/08/2022 - 17:54Modifié le : 01/08/2022 - 17:58

Le 30 juillet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les habitants des zones sous contrôle ukrainien de la région de Donetsk à partir au plus vite. Olena est une mère de famille de la ville de Bakhmout : elle est toujours sur place avec sa fille et son époux, car la mère de ce dernier est alitée depuis cinq ans, et il n'est pas question pour eux de l'abandonner. 

France24 - Monde

Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan

Publié le : 01/07/2022 - 15:47

Caroline DE CAMARET

Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.

Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.

A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.

Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
  • Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
  • Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
France24 - Monde

Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?

Publié le : 30/06/2022 - 21:14

Claire BONNICHON Suivre Claire BONNICHON Suivre

La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.

Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
  • Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
  • Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
  • Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
  • Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
  • Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
France24 - Monde

Le procès du footballeur Benjamin Mendy, accusé de viols, s'ouvre au Royaume-Uni

Publié le : 10/08/2022 - 06:12Modifié le : 10/08/2022 - 15:56

FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

Accusé de huit viols, d'une tentative de viol et d'une agression sexuelle, le footballeur français Benjamin Mendy est jugé à partir de mercredi à Chester pour plus de trois mois. Début janvier, il a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès.

Le procès du champion de monde de football Benjamin Mendy, accusé de huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle, s'ouvre mercredi 10 août à Chester dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Âgé de 28 ans, le footballeur français, suspendu depuis un an par Manchester City, est accusé par sept femmes et nie les dix chefs d'accusation qui concernent des faits qui se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021 à son domicile de Prestbury, dans le Cheshire.

Il est jugé au côté d'un autre homme, Louis Saha Matturie – sans rapport avec l'ancien footballeur Louis Saha –, poursuivi de son côté pour huit viols et quatre agressions sexuelles sur huit femmes entre juillet 2012 et août 2021. Ce dernier a également plaidé non coupable.

Leur procès devait initialement s'ouvrir le 25 juillet mais avait été reporté de deux semaines. Il est prévu pour durer quinze semaines, selon le tribunal.

Les premiers jours de ce procès au long cours doivent être consacrés au choix des jurés et à l'organisation des audiences.

Le procès de Benjamin Mendy s'ouvre deux jours après celui du Gallois et ancienne star de Manchester United Ryan Giggs, 48 ans, accusé de violences sur sa compagne.

Un espoir du football français

Vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l'équipe de France, Benjamin Mendy a quitté les pelouses depuis près d'un an pour le banc des accusés et les cellules des prisons de Liverpool et de Manchester, où il a passé plus de quatre mois, d'août 2021 à janvier 2022, en détention provisoire. Libéré début janvier, il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès.

Mendy n'a plus disputé le moindre match de football depuis le 15 août 2021 avec son club de Manchester City, qui l'a suspendu au démarrage de l'affaire.

Formé au Havre, révélé à Marseille et passé une saison par Monaco, Benjamin Mendy était devenu le défenseur le plus cher de l'histoire en 2017 quand les Citizens avaient déboursé 52 millions de livres (environ 61,4 millions d'euros au cours actuel) pour s'attacher ses services.

À son arrivée à City, il était considéré comme l'un des grands espoirs français et mondiaux au poste d'arrière gauche. Mais sa carrière a été freinée depuis quatre ans par des blessures et il n'a jamais réellement justifié les espoirs placés en lui.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le footballeur français Benjamin Mendy mis en examen pour un septième viol, le procès repoussé

PORTRAIT

CAN-2022 : l'odyssée d'Édouard Mendy, champion d'Afrique après la Ligue des champions

LES AFRICAINS DE PREMIER LEAGUE (4/4)

CAN-2022 : la miraculeuse odyssée du Sénégalais Édouard Mendy jusqu'à la Ligue des champions

France24 - Monde

Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine

Publié le : 30/06/2022 - 19:05

Grégoire SAUVAGE Suivre

La France passe la main jeudi soir à la République tchèque après six mois à la tête du Conseil de l'UE. Selon un sondage Viavoice pour France 24, si les Français sont partagés sur le bilan d'Emmanuel Macron à l'issue de ce mandat et, plus globalement, sur la capacité de l'Union à faire face aux défis futurs, une large majorité plaide pour un resserrement des liens entre les pays membres dans le contexte de la guerre en Ukraine. 

Accord pour faire chuter les émissions de CO2, régulation des GAFA, salaire minimum... Malgré un mandat perturbé par le retour de la guerre en Europe, la France n'a pas chômé pendant les six mois de la présidence de l'UE avec un total de 130 accords entérinés. Salué pour son activisme par ses partenaires, Emmanuel Macron a symboliquement transmis jeudi 30 juin la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en lui souhaitant "bon courage".

Au cours d'une courte cérémonie organisée à la fin du sommet de l'Otan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a remis un bâton aux couleurs de l'UE à son homologue tchèque Jan Lipavsky, en estimant que l'Europe sortait de la présidence française "plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie".

En revanche, dans la population française, la perception du bilan d'Emmanuel Macron à la présidence de l'UE est beaucoup plus mitigée, révèle un sondage exclusif de l'institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France. Les Français ne sont que 35 % à juger ce bilan globalement positif contre 39 % qui pensent le contraire.  

"La présidence française a été très bousculée par un agenda politique d'élections présidentielle et législatives qui ont affaibli Emmanuel Macron, et bien sûr par la guerre en Ukraine qui a changé la donne", explique Caroline de Camaret, cheffe du service Europe de France 24.

Le souhait d'une Europe puissante

Télescopée par l'invasion russe de l'Ukraine, la présidence française s'est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique. Tout en affichant un soutien sans faille au président ukrainien Volodymyr Zelensky et en encourageant les livraisons d'armes à Kiev, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec Vladimir Poutine, une position d'équilibre parfois critiquée parmi les 27 mais approuvée par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice pour France 24.

Dans ce contexte, les personnes interrogées plaident pour une Europe plus puissante et un renforcement des capacités militaires de l'Union. Ainsi, près des trois quarts des Français sont favorables à la création d'une armée européenne. C'est dix points de plus que lors de la première édition de ce baromètre publié en décembre 2021. 

"L'UE a certes renforcé des capacité de production et de souveraineté, mais on est encore loin de la construction d'une armée européenne même s'il s'agit d'un leitmotiv d'Emmanuel Macron", rappelle toutefois Caroline de Camaret.

Guerre, inflation, prix de l'énergie : les Français plongés dans l'incertitude

Si les Français considèrent que l'Europe peut jouer un rôle stratégique et servir de bouclier en ces temps troublés, ils jugent de manière sévère la gestion européenne du conflit ukrainien. Ils sont ainsi plus d'un sur deux (57 %) à penser que l’UE n’est pas à la hauteur des enjeux.

Les sondés se montrent également sceptiques sur l'aptitude des 27 à relever les défis de demain. Entre une inflation qui s'envole dans la zone euro, des prix de l'énergie qui flambent et une guerre en Ukraine qui s'installe dans la durée, les Français affichent leur pessimisme pour l'avenir. Selon ce sondage Viavoice, ils sont 74 % à estimer que la situation de l'économie européenne va se dégrader.

>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?

Dans les prochains mois, les Français appellent donc les pays membres à se serrer les coudes. Ils sont 62 % à considérer que les pays de l'UE doivent être plus solidaires entre eux.

"Cette guerre met l’UE face à des défis pluriels : celui de sa souveraineté, de son indépendance et de sa place politique dans la conversation internationale. Sans doute ici s’invente un lien nouveau entre les Français et l’UE dans un contexte international instable et face aux enjeux planétaires", notent les sondeurs. "Ce n’est pas moins d’UE mais bien plus d’UE que réclament les Français".

Selon cette enquête, 60 % des Français estiment que l’UE doit constituer un sujet important voire prioritaire (13 %) pour le quinquennat qui s’ouvre. 

Étude réalisée en ligne du jeudi 23 au lundi 27 juin 2022 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française.

  

 

 

 

 

 

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DEMAIN A LA UNE

Présidence française de l'UE : quel bilan pour Emmanuel Macron ?

La chronique de l’éco

Plan climat de l'UE : vers la fin des véhicules thermiques en 2035

Ici l'Europe

Crise ukrainienne : l’Europe prête à plonger dans la récession ?

France24 - Monde

Offensive militaire à Gaza : une victoire pour le Premier ministre israélien Yaïr Lapid ?

Publié le : 09/08/2022 - 13:51

David RICH Suivre

En déclenchant une "attaque préventive" contre le Jihad islamique à Gaza, le Premier ministre israélien est parvenu à éliminer plusieurs dirigeants du groupe armé palestinien sans susciter un embrasement de la région. Une opération dont l'impact reste cependant limité, aussi bien sur le plan militaire que politique, selon plusieurs observateurs. 

"Nous ferons tout ce qu'il faut pour défendre notre peuple." Vendredi 5 août, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid annonçait le déclenchement d’une opération militaire contre le groupe armé palestinien Jihad islamique, accusé de planifier des attaques contre l’État hébreu.

Après trois jours d'hostilités qui ont couté la vie à plusieurs dizaines de Palestiniens dont des civils, des combattants et deux dirigeants du groupe islamiste à Gaza, les deux parties ont signé dimanche soir une trêve, qui a permis la réouverture, lundi, des points de passage vers l’enclave palestinienne.

Cette opération est la première offensive militaire d’envergure du Premier ministre israélien Yaïr Lapid, qui a succédé en juin à Naftali Bennett à la tête du gouvernement. Une "attaque préventive" qui intervient dans un contexte particulier, en pleine campagne électorale, à trois mois des élections législatives. 

Yaïr Lapid, le chef de guerre

L’opération militaire contre le Jihad islamique faisait office de baptême du feu pour Yaïr Lapid, ancien journaliste, parfois critiqué pour son manque d’expérience sur la question sécuritaire.

Une offensive au cours de laquelle Israël a tué deux des principaux chefs militaires du groupe à Gaza, Tayssir al-Jabari et Khaled Mansour, et détruit une cellule qui "préparait une attaque de missiles antichar contre Israël", selon les mots du Premier ministre.

Dans le même temps, les forces israéliennes ont mené des opérations en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'État hébreu, au cours desquelles 19 membres du Jihad islamique ont été arrêtés.

Autre fait notable, cette opération éclair, qui n’a généré aucune perte humaine côté israélien, n’a pas suscité de réponse militaire du mouvement islamiste Hamas, malgré les frappes israéliennes sur l’enclave qu’il contrôle.

"Avec cette opération, il s’agissait pour Yaïr Lapid de frapper le Jihad islamique de manière globale, à Jénine, en Cisjordanie, et surtout à Gaza, qui constitue son encrage principal", souligne Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO). "Le Premier ministre pensait que le Hamas ne bougerait pas. Force est de constater que son pari a fonctionné."

Lors du dernier conflit entre Israël et le Hamas en mai 2021, 260 Palestiniens et 14 Israéliens sont morts en onze jours d'hostilités. Quelques mois plus tard, Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, a proposé un plan visant à "améliorer" les conditions de vie des Palestiniens dans la bande de Gaza, en échange d'un engagement au "calme" du mouvement contrôlant l’enclave. Depuis, le gouvernement israélien a annoncé l’augmentation du nombre de permis d'entrée en Israël pour les Palestiniens de Gaza.

"Le Hamas a bien conscience que la dernière guerre contre Israël n’a pas permis d’avancée sur le terrain pour Gaza", analyse Hugh Lovatt, coordinateur au think tank European Council on Foreign Relation à Londres. "La situation actuelle d’accalmie en échange d’un relâchement des restrictions israéliennes est loin d’être satisfaisante au vu de la situation désespérée de la population de Gaza. Mais pour le Hamas, elle reste préférable à la guerre, à condition que ces allègements des restrictions continuent."

Une victoire militaire en trompe-l’œil ?

Dimanche, Yaïr Lapid a adressé ses remerciements aux forces israéliennes, qualifiant l’opération de "réussite extraordinaire".

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, avait pour sa part promis de continuer les opérations  jusqu'à "l’élimination des menaces" qui pèsent sur la zone israélienne adjacente à la bande de Gaza.

Pour Vincent Lemire, historien et directeur du Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ), Israël a bien remporté une bataille contre le Jihad islamique, mais pas la guerre.

"C’est un mouvement non pyramidal : à la différence du Hamas, il est constitué de cellules autonomes, séparées", explique-t-il. "Il est peu probable que le Jihad islamique s’arrête après cette offensive puisqu’il est conçu pour pouvoir continuer de fonctionner même lorsque ses chefs sont neutralisés."

En acceptant un cessez-le-feu, le groupe armé palestinien espère, pour sa part, obtenir la libération de plusieurs de ses chefs détenus par Israël. Selon lui, des négociations en ce sens doivent avoir lieu entre l’Égypte et l’État hébreu.

 

 

Impact politique incertain

L'opération éclair de Yaïr Lapid intervient dans un contexte de crise politique en Israël. Le 30 juin dernier, Naftali Bennett, alors Premier ministre, avait été contraint de jeter l’éponge, son bloc politique étant devenu minoritaire après avoir perdu le soutien de l’un de ses membres.

Conformément à l’accord de coalition entre les deux hommes, Yaïr Lapid lui a succédé, avec en ligne de mire les législatives de novembre lors desquelles il espère battre la coalition dirigée par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. 

Pour Vincent Lemire, il ne fait aucun doute que la guerre contre le Jihad islamique a permis à l’actuel chef de gouvernement de marquer des points contre son adversaire.

"En frappant le Jihad islamique, Yaïr Lapid frappe l’Iran, qui le finance. C’est important sur le plan intérieur car l’Iran est la bête noire de Netanyahu. (…) Cette guerre lui a également donné l'occasion de se distinguer de son rival sur le plan de la communication, qu’il maîtrise parfaitement." 

Israël a ainsi publié plusieurs vidéos visant à montrer comment l’armée évite de frapper des civils. Les forces israéliennes ont également diffusé les images d’un tir raté depuis Gaza, affirmant que celui-ci avait causé la mort de plusieurs Palestiniens.

Le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne a, pour sa part, communiqué un bilan de 46 Palestiniens tués, dont 16 enfants, et 360 autres blessés.

Watch this failed rocket launch which killed children in Gaza.This barrage of rockets was fired by the Islamic Jihad terrorist organization in Gaza last night.The rocket in the red circle misfired, killing Palestinian civilians—including children—in Jabaliya in northern Gaza. pic.twitter.com/55zSU3fsRY

August 7, 2022

S’il reconnaît un bénéfice pour l'image de Yaïr Lapid, Jean-Paul Chagnollaud estime quant à lui que l’impact politique de la guerre doit être largement relativisé.

"Les derniers sondages donnent les coalitions de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou et de Yaïr Lapid au coude-à-coude. Dans ce contexte, il est impossible de prévoir ce qu’il peut se passer dans trois mois. Yaïr Lapid est à la tête d’une coalition très hétéroclite qui inclut des gens de gauche comme des gens favorables à l’annexion de la Cisjordanie, ce qui empêche la mise en place d’un réel projet politique. À mon sens, l’opération militaire contre le Jihad islamique est une tactique de très court terme peu efficace, aussi bien sur le plan politique que militaire", souligne le spécialiste du conflit israélo-palestinien, déplorant l’absence de stratégie pour une paix durable.

"Tant que de réelles négociations n’auront pas lieu, aucune opération militaire ne permettra de garantir la sécurité d’Israël. Dans cette guerre, il n’y a pas de gagnant, ni politique, ni militaire, juste un perdant, toujours le même, le peuple palestinien."

Alors que la situation demeurait calme mardi à Gaza, un nouveau raid israélien a eu lieu à Naplouse en Cisjordanie, tuant trois palestiniens dont un haut cadre du mouvement Fatah, soupçonné par l’État hébreu d'avoir mené des attaques anti-israéliennes.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Gaza : des points de passage ouverts après une trêve fragile entre Israël et le Jihad islamique

Israël assure avoir "neutralisé" les chefs du groupe Jihad islamique à Gaza

Israël arrête des membres du Jihad islamique en Cisjordanie et lance "une semaine" de raids sur Gaza

France24 - Monde

En Guinée, le gouvernement annonce la dissolution du FNDC, un collectif contestataire

Publié le : 09/08/2022 - 23:37

FRANCE 24 Suivre

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui dénonce la "gestion unilatérale de la transition" par la junte en Guinée, a été dissous par un arrêté du gouvernement authentifié mardi par l'AFP. Cette décision intervient alors que le collectif préparait une nouvelle manifestation.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un important collectif qui s'oppose depuis plusieurs mois à la junte au pouvoir en Guinée et qui avait été le fer de lance de la contestation contre l'ex-président Condé (2010-2021), a été dissous par un arrêté du gouvernement authentifié mardi 9 août par l'AFP.

"Le présent arrêté (...) prend effet à compter de sa date de signature" samedi, dit le document signé par Mory Condé, ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation.

Le FNDC, coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, a été à l'initiative des manifestations organisées les 28 et 29 juillet, interdites par les autorités et où cinq personnes ont été tuées, pour dénoncer la "gestion unilatérale de la transition" par la junte.

L'annonce de la dissolution avait fuité, lundi au soir, sur les réseaux sociaux à la suite d'un nouvel appel à manifester du FNDC le 17 août sur l'ensemble du territoire guinéen. "Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l'ordre", a affirmé le gouvernement dans cet arrêté. "Ce groupement de fait (...) provoque des manifestations armées sur les voies et lieux publiques, ayant les agissements d'un groupement de combats et de milices privées."

>> À lire : En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans

Ce collectif "mettant en péril l'unité nationale, la paix publique et le vivre ensemble, ne figure pas sur la liste des ONG en Guinée, ni sur la liste des collectifs d'association (...) et encore moins dans le répertoire des ONG agréées en République de Guinée", complète Mory Condé.

"Un coup dur porté à la liberté"

"Nous ne commentons pas cet arrêté du ministre, nous ne nous sentons pas concernés", a réagi auprès de l'AFP Abdoulaye Oumou Sow, chargé de communication du collectif.

Cellou Dalein Diallo, principal opposant guinéen sous l'ancien président Alpha Condé, a condamné cette décision en estimant que c'était "un coup dur porté à la liberté, la justice, la démocratie et la paix", sur les réseaux sociaux.

"Pour nous, s'inscrire dans une logique de la confiscation des libertés des citoyens ou faire taire toutes les voix dissonantes ne fera que compliquer davantage la situation", a réagi l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'Homme et du citoyen (OGDH), qui se dit "très préoccupée" par "la tournure des événements".

Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis les dernières manifestations à la prison civile de Conakry après avoir été inculpés de "participation à un attroupement interdit, de pillages, de destruction de biens publics et privés, de coups et blessures volontaires".

Une absence de dialogue

Le collectif avait suspendu ses mouvements de contestation pour une semaine, dont celui prévu dans tout le pays le 4 août, "à la demande expresse" du chef de l'État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Cette trêve avait pour "unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée", avait dit le FNDC.

Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé le 5 septembre dernier Alpha Condé au pouvoir depuis 2010, s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.

La Cédéao a ainsi appelé le 1er août "les autorités guinéennes, la classe politique et la société civile à engager un dialogue inclusif afin de désamorcer la tension et de convenir d'un calendrier et de modalités raisonnables pour le rétablissement pacifique de l'ordre constitutionnel".

Mais la junte refuse "de répondre aux nombreux appels au dialogue sur la transition", a dénoncé lundi le FNDC dans un communiqué critiquant également "l'attitude de défiance chronique" du pouvoir guinéen vis-à-vis de la Cédéao, sa "gestion unilatérale et autoritaire de la transition" et "l'usage illégal d'armes létales dans la gestion des manifestations".

Outre l'ouverture d'un "dialogue crédible" avec les acteurs politiques et la société civile et la fixation d'un délai raisonnable et consensuel sur la durée de la transition, le FNDC exige de la junte la libération sans condition de tous ses militants arrêtés lors des dernières manifestations.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans

Guinée : une information judiciaire pour "assassinats" ouverte contre l'ex-président Condé

Coups d'État au Mali, Burkina Faso et Guinée : la Cédéao se penche sur les sanctions

France24 - Monde

Burkina Faso : 15 soldats tués dans une double attaque à l'engin explosif

Publié le : 09/08/2022 - 20:16

FRANCE 24 Suivre

Quinze soldats burkinabè ont été tués mardi lors d'une double attaque à l'engin explosif commise par des jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a annoncé l'état-major des armées.

Au moins 15 soldats ont été tués mardi dans le nord du Burkina Faso par deux explosions qui ont touché un véhicule de transport blindé puis des soldats qui s'étaient précipités au secours des premières victimes, a indiqué l'armée, mardi 9 août, dans un communiqué.

Cette double attaque "à l'engin explosif improvisé s'est produite sur l'axe Bourzanga-Djibo", dans la région du Centre-Nord, selon l'état-major. "Le bilan des deux incidents fait état de 15 militaires tombés et d'un blessé" et a aussi occasionné "des dégâts matériels", ajoute-t-il.

Elle a été commise "lors d'une mission d'escorte conduite par une unité militaire du 14e régiment interarmes (RIA)", indique l'état-major. "Un des véhicules du convoi, transportant des combattants, a en effet sauté sur un engin explosif à hauteur de la localité de Namsiguia", dans la province du Bam, précise-t-il. "Alors que s'organisaient les opérations de secours et de sécurisation, un deuxième engin a manifestement été activé à distance, causant de nombreuses victimes".

Selon l'armée, "des renforts ont immédiatement été dépêchés sur les lieux de l'incident pour assurer l'évacuation des victimes" et "des opérations de sécurisation sont actuellement en cours dans la zone". Aucun groupe n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque. Une enquête a été ouverte pour en déterminer les auteurs, a indiqué l'armée.

La violence de mouvements armés jihadistes

Lundi, au moins dix civils, dont quatre supplétifs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ont été tués lors d'une attaque de jihadistes présumés, toujours dans le nord du Burkina, selon des sources sécuritaires et locales.

Jeudi dernier, ce sont neuf supplétifs de l'armée et quatre soldats qui avaient été tués dans une attaque contre une unité du détachement militaire de Bourzanga qui coordonnait une action offensive avec un groupe de VDP, selon l'armée. Le nord et l'est du Burkina sont les deux régions les plus touchées par les attaques jihadistes, mais les autres régions ne sont pas pour autant épargnées.

Le Burkina Faso, où des militaires ont pris le pouvoir en janvier en promettant de faire de la lutte anti-jihadiste leur priorité, est confronté comme plusieurs pays voisins à la violence de mouvements armés jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique, qui y ont fait depuis 2015 des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés. Plus de 40 % du territoire du Burkina est hors du contrôle de l'État, selon des chiffres officiels.

Le 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'avoir été incapable d'enrayer la violence jihadiste. Mais la situation sécuritaire ne s'est pas améliorée et les attaques attribuées aux groupes jihadistes se sont même multipliées ces derniers mois, visant indifféremment civils et militaires.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Cédéao lève les sanctions économiques au Mali, accord pour deux ans de transition au Burkina

Une nouvelle attaque dans le nord du Burkina Faso fait au moins cinquante morts

Plusieurs gendarmes tués lors d'une attaque dans le nord du Burkina Faso

France24 - Monde

Quarante ans après, un hommage national rendu aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers

Publié le : 09/08/2022 - 16:35

FRANCE 24 Suivre

Un hommage national a été rendu aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers, survenu il y a 40 ans dans le quartier juif de Paris. Pour la première fois, un membre du gouvernement assistait aux commémorations.

Quarante ans après l'attentat de la rue des Rosiers dans le quartier juif historique de Paris – attribué au groupe palestinien extrémiste d'Abou Nidal –, une cérémonie en hommage aux victimes a été organisée, mardi 9 août, en présence pour la première fois d'un membre du gouvernement.   

Six personnes avaient été tuées et 22 autres blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, au cœur de la capitale. L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). 

Le seul suspect aux mains de la justice française clame toujours son innocence, ses avocats dénonçant la recherche "d'un coupable à tout prix". Extradé en décembre 2020 par la Norvège, ce Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et incarcéré. Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat.

"Le cauchemar a débuté ce jour funeste et ne me quitte plus", a témoigné lors de la cérémonie Guy Ariel Benarousse, victime de l'attentat. "Un hommage national, c'est bien et vous m'en voyez ravi. Mais il est temps que mon pays la France, et son gouvernement, prenne ses responsabilités, afin que tous ceux qui ont participé à cet odieux attentat puissent comparaître devant un juge", a-t-il déclaré.  

Très émue, la sœur d'André Hezkia Niego, autre victime de l'attentat, a raconté la "profonde douleur" de son quotidien depuis la perte de son grand frère. "Les mêmes questions demeurent : pourquoi cet acte antisémite ? Qui sont les terroristes ? Autant de questions sans réelles réponses", a regretté Jacqueline Niego. 

Il y a 40 ans, un attentat antisémite frappait la rue des Rosiers, à Paris.40 ans, sans procès, 40 ans sans justice. Pour les victimes, pour l'Histoire, il est temps que l'errance judiciaire cesse. Il faut un procès. Vite. pic.twitter.com/0pJUsk7kUv

August 9, 2022

"Pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat"

Présent lors de l'hommage, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a reconnu que "la soif de justice qu'éprouvent les victimes n'a pas été étanchée". "Je sais que notre justice, en lien avec nos diplomates, est extrêmement mobilisée pour que toute la lumière soit faite sur ce lâche attentat", a indiqué Eric Dupond-Moretti. 

"Quarante ans plus tard, un triste constat s'impose : l'antisémitisme, cette bête immonde, n'est pas morte ; elle rampe, plus ou moins masquée", a-t-il affirmé.

Le ministre, des élus, ambassadeurs et représentants des institutions juives se sont ensuite recueillis devant la plaque commémorative de la rue des Rosiers en y déposant tour à tour des gerbes de fleurs, avant d'observer une minute de silence. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Antisémitisme : le meurtrier de Mireille Knoll condamné à la perpétuité

Meurtre antisémite de Mireille Knoll : condamné à perpétuité, Yacine Mihoub fait appel

France : le Conseil d'État suspend la dissolution de deux associations pro-palestiniennes

France24 - Monde

Iran : une permission de sortie de prison accordée à la chercheuse Fariba Adelkhah

Publié le : 09/08/2022 - 17:01

FRANCE 24 Suivre

L'Iran a accordé une permission de sortie de prison d'une durée de cinq jours à la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, condamnée à cinq ans de prison en 2020.

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui purge une peine de cinq ans d'emprisonnement en Iran, bénéficie d'une permission de sortie de cinq jours, a annoncé, mardi 9 août, son comité de soutien français.

Cette annonce intervient au moment où les grandes puissances attendent une réponse de l'Iran à une proposition européenne d'accord sur son programme nucléaire. "Fariba a bénéficié aujourd'hui d'une permission de sortie de la prison d'Evine, sous contrôle judiciaire et d'une durée de 5 jours, éventuellement renouvelables", a indiqué son comité de soutien dans un communiqué.

"Nous nous réjouissons donc de ce répit, mais ne pouvons que rappeler le caractère inacceptable de la privation de liberté dont notre collègue et amie est l'objet, dans le cadre d'une politique publique de prise d'otages de la part de la République islamique d'Iran", souligne le comité, rappelant que d'autres Français et Européens sont également détenus dans ce pays.

Permission de sortie pour Fariba !Des selfies pour souhaiter à Fariba un bon retour dans son nouvel appartement durant sa permission pour les 5 prochains jours#FreeFariba@ScPoResearch @sciencespo https://t.co/53IhI55a1c

August 9, 2022

Plusieurs Français détenus en Iran

Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Fariba Adelkhah avait été arrêtée en juin 2019, puis condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.

Assignée à résidence depuis octobre 2020 à Téhéran avec l'obligation de porter un bracelet électronique, limitée dans ses déplacements, elle a été réincarcérée en janvier 2022 pour avoir enfreint ces règles, selon les autorités judiciaires.

Une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, parmi lesquels de nombreux binationaux – l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité – restent détenus ou bloqués dans le pays. Les ONG accusent Téhéran de les prendre en otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.

Parmi eux figurent trois Français, outre Fariba Adelkhah : Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné en janvier à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ce qu'il conteste, et deux syndicalistes, Cécile Kohler et son conjoint Jacques Paris, arrêtés en mai et accusés d'"atteinte à la sûreté" de l'Iran.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La franco-iranienne Fariba Adelkhah de nouveau incarcérée à Téhéran

L'Iran confirme le retour en prison de Fariba Adelkhah pour non-respect de son assignation à résidence

Deux Français arrêtés en Iran, Paris réclame leur "libération immédiate"

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Les manifestations contre la vie chère dégénèrent en Sierra Leone, deux policiers tués

Publié le : 11/08/2022 - 03:54

FRANCE 24 Suivre Eliott SAMUEL

Deux membres des forces de sécurité ont été, mercredi, frappés à mort lors d'une manifestation contre la vie chère à l'initiative d'un groupe de femmes à Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Le gouvernement a annoncé d'instaurer un couvre-feu entre 15 h et 7 h du matin.

Des manifestations contre la vie chère en Sierra Leone ont tourné, mercredi 10 août, à l'émeute, à Freetown. Deux policiers ont été "frappés à mort par les manifestants" dans l'est de la capitale, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police Brima Kamara.

Un couvre-feu de 15 h à 7 h (locales, 17 h et 9 h à Paris) a été annoncé par le vice-président, qui a confirmé la mort de "Sierra-Léonais innocents, dont des membres des forces de sécurité".

Dans le quartier de Kissy, à l'Est de la capitale, des dizaines de jeunes manifestants ont lancé des pierres et des bâtons sur les forces de sécurité, qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP. Plusieurs manifestants ont également affirmé à l'AFP que les forces de sécurité avaient tiré à balles réelles.

Certains d'entre eux scandaient "Bio doit partir", en référence au président Julius Maada Bio, au pouvoir depuis 2018, actuellement au Royaume-Uni en visite privée.

Des dizaines d'entre eux, blessés, étaient à l'hôpital Cannaught, selon un médecin de l'établissement joint par téléphone qui souhaite garder l'anonymat.

La police a également annoncé avoir arrêté des dizaines de manifestants.

Des manifestations sans autorisation ?

L'initiative de la manifestation est venue d'un groupe de femmes commerçantes – The Grassroots Women of Salone – qui a convoqué un "rassemblement pacifique" pour "attirer l'attention sur les difficultés économiques et les nombreux problèmes qui affectent les femmes de la Sierra Leone", selon une lettre adressée à l'inspecteur général de la police et consultée par l'AFP.

Le coordinateur de la sécurité nationale a nié, samedi, qu'une quelconque organisation ait demandé l'autorisation de manifester. 

Mardi, le gouvernement avait déclaré dans un communiqué qu'il avait ordonné à l'armée d'aider la police à gérer la "situation potentiellement instable en matière de sécurité (...) causée par les incitations répétées sur les réseaux sociaux (...) à se lancer dans des manifestations violentes dans tout le pays".

Internet a été coupé temporairement mercredi après-midi, a indiqué NetBlocks, un site basé à Londres qui surveille les blocages sur Internet à travers le monde.

Outre dans la capitale, les manifestations ont également eu lieu dans les villes de Makeni et Magburuka, dans le centre du pays.

Des violences condamnées

"Nous avons la responsabilité de protéger chaque citoyen de la Sierra Leone. Ce qui s'est passé aujourd'hui est malheureux et fera l'objet d'une enquête approfondie. J'exhorte tous les Sierra-Léonais à rester calmes", a déclaré le président Bio sur Twitter dans la soirée.

As a government, we have the responsibility to protect every citizen of Sierra Leone. What happened today was unfortunate and will be fully investigated. I urge all Sierra Leoneans to be calm.

August 10, 2022

"Certains Sierra-Léonais égoïstes ont intensifié l'appel à la violence et au renversement par la force du gouvernement légitime", a de son côté fustigé le vice-président Mohamed Juldeh Jalloh à la télévision d'État.

De nombreuses ambassades et organisations internationales ont également réagi.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a "fermement condamné les violences ayant conduit à des pertes en vie humaine". Elle appelle au "respect de la loi et à l'identification de leurs auteurs pour qu'ils soient présentés devant la justice", dans un tweet.

Babatunde Ahonsi, coordinateur des Nations unies dans le pays, a appelé "au calme et au dialogue". L'Union européenne, tout comme le Royaume-Uni, ont encouragé "toutes les parties à s'abstenir de recourir à la violence et à rester calmes".

Un pays touché par la guerre et les épidémies

Malgré un sol regorgeant de diamants, la Sierra Leone est un des pays les moins développés au monde.

L'ancienne colonie britannique et ses 7,5 millions d'habitants se remettaient encore d'une guerre civile brutale de 1991 à 2002 et de l'épidémie d'Ebola de 2014-2016 en Afrique de l'Ouest quand ils ont été frappés par la pandémie de Covid-19 puis par les conséquences de la guerre en Ukraine.

Le président Bio avait lancé, le 1er juillet, de nouvelles pièces de monnaie et billets de banque du pays ouest-africain, qui perdaient trois zéros par rapport aux anciens, en vue de rétablir la confiance dans un contexte d'importante inflation.

La guerre en Ukraine a rendu le quotidien des habitants encore plus difficile. La forte hausse des prix de produits aussi essentiels que le riz, l'huile de cuisson ou les carburants est ressentie plus durement quand on subsiste avec moins de 1,9 dollar par jour, comme le font 43 % des Sierra-Léonais, selon la Banque mondiale.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

La Sierra Leone abolit la peine de mort

En Sierra Leone, l'explosion d'un dépôt de carburant fait au moins 92 morts

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Présidentielle au Kenya : dépouillement en cours, le pays retient son souffle

Publié le : 10/08/2022 - 22:42

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Célia CARACENA Suivre

22 millions de kenyans étaient appelés à se rendre aux urnes mardi pour élire leur nouveaux président, mais aussi leurs gouverneurs et députés. A la fermeture des bureaux de vote, la participation atteignait les 12 millions: jamais aussi peu d'électeurs ne s'étaient déplacées. Le pays retient son souffle: qui sera le vainqueur de l'élection entre les deux favoris, Raila Odinga et William Ruto ? La Commission électorale a jusqu'au 16 août pour publier les résultats.

C'est la dernière étape et certainement la plus délicate de son déplacement sur le continent. Antony Blinken a quitté la RD Congo pour le Rwanda. Kigali est accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M 23 à l'origine de massacres dans l'est de la RDC. Un soutien que semble confirmer l'ONU. Washington a fait part de sa préoccupation. Deux policiers morts et plus de 800 détenus en fuite après une attaque de miliciens dans la nuit de mardi à mercredi, sur une prison urbaine dans l'est de la République démocratique du Congo. Selon une source pénitentiaire qui a requis l'anonymat, sur les 872 personnes détenues dans cette prison, seules 49 y sont restées. 

Ce paradoxe au Niger : premier producteur de pétrole d'Afrique, le pays manque de carburant. Il doit donc en importer. Pas de kérosène, des prix en hausse. Csq : Certaines compagnies aériennes doivent suspendre leurs vols. Un coup dur pour un secteur en pleine croissance. Reportage France 24 de Moïse Gomis.

La Biennale de Ouidah, au Bénin  a ouvert ses portes. L'objectif de cet événement, organisé par Laboratorio Arts Contemporains, est de montrer que le Vodun n 'est pas qu'une religion.  A cette occasion, nous vous proposons de nous rendre à Porto Novo. Les  adeptes du Vodun ont accepté l'appui des artistes pour rénover les temples sacrés qui abritent les divinités. Emmanuelle Sodji nous en dit plus.

Enfin nous irons au Niger. Tenues traditionnelles, champs guerriers, danses endiablées : le Bianou, principale fête de la région d'Agadez au Niger, s'est clôturée. La tradition se transmet dans la communauté Touareg depuis plus d'un millénaire et est vécue comme une bouffée d'air frais par les habitants face à la dure situation sécuritaire que traverse le pays. Reportage d'Harold Girard.

 

Cheffe d'édition : Célia Caracena

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Valeurs Actuelles

[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Mali : l'attaque jihadiste de Tessit a tué 42 soldats, la plus meurtrière contre l'armée depuis 2019

Publié le : 10/08/2022 - 19:18

FRANCE 24 Suivre

Selon un nouveau bilan, au moins 42 soldats maliens ont été tués dimanche dans le nord-est du Mali. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière attribuée à des jihadistes contre les forces maliennes depuis 2019.

Le bilan établi mercredi 10 août en fait l'attaque jihadiste la plus meurtrière contre des soldats au Mali depuis la série d'attaques fin 2019-début 2020 perpétrée par le groupe État islamique (EI). Dimanche 7 août, au moins 42 membres des forces armées maliennes ont été tués dans la zone de Tessit, à proximité des frontières du Burkina Faso et du Niger.

Ce nouveau bilan, confirmé par le gouvernement malien, est issu d'un document officiel dressant la liste les militaires décédés, authentifié mercredi par plusieurs hauts responsables militaires à l'AFP. Le précédent bilan comptabilisait 17 soldats et 4 civils tués.

Le gouvernement de transition au Mali, qui a annoncé un deuil national de trois jours, fait aussi état de "37 terroristes neutralisés". 

L'attaque de dimanche intervient alors que le Mali, qui a poussé vers la sortie son allié français et relancé la coopération avec Moscou, fait depuis quelques semaines face à une résurgence d'assauts de la nébuleuse du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda).

Parmi les quatre civils tués, certains d'entre eux étaient des élus locaux, avaient déclaré à l'AFP des proches des victimes sous le couvert de l'anonymat.

Le communiqué officiel affirmait également que sept "ennemis" étaient morts dans l'attaque – des assaillants "vraisemblablement de l'État islamique au Grand Sahara (EIGS) et bénéficiant d'un appui drones et artillerie avec un usage des explosifs et véhicule piégé".

"Trois frontières"

La zone de Tessit est fréquemment le théâtre d'affrontements et d'attaques, située du côté malien de la zone dite des "trois frontières", dans une immense région rurale non contrôlée par l'État.

Les groupes armés affiliés à Al-Qaïda, rassemblés sous la houlette du GSIM, y combattent depuis 2020 le groupe EIGS, affilié à l'organisation EI.

Les jihadistes cherchent à prendre le contrôle de cette zone stratégique et aurifère.

L'armée malienne, installée dans un camp militaire à côté de la localité de Tessit, a souvent été prise à partie dans cette région. En mars 2021, 33 soldats de la relève de Tessit avaient été tués dans une embuscade revendiquée par l'EIGS.

Dans cette zone parfois appelée le "Gourma malien" opèrent également des Casques bleus de la mission de l'ONU au Mali.

Les civils, comme ailleurs au Mali, y sont pris entre les feux des acteurs du conflit, et souvent accusés d'être alliés avec l'un quand ils ne le sont pas avec l'autre. En février, une quarantaine d'entre eux avaient été tués par l'EIGS à Tessit, accusés de complicité avec Al-Qaïda.

Les habitants de la zone, régulièrement coupée du réseau téléphonique depuis plusieurs années et d'autant plus enclavée en saison des pluies, ont fui par milliers, notamment vers la grande ville voisine de Gao, à 150 km au nord.

Vague d'attaques en 2019-2020

Cette zone des "trois frontières" avait auparavant été le théâtre, fin 2019-début 2020, de la série d'attaques la plus meurtrière qu'avaient connus les trois pays concernés depuis le déclenchement du conflit en 2012 dans le nord du Mali.

Plus d'une dizaine de camps isolés dans lesquels les soldats sahéliens étaient retranchés avaient été les cibles de l'EIGS selon un mode opératoire éprouvé : l'attaque éclair de combattants à motos. Des centaines de soldats avaient été tués.

Ces revers avaient poussé l'armée malienne, ainsi que les soldats nigériens et burkinabè, à se replier et se regrouper sur des places plus fortes.

Fin juillet, au moins 11 attaques coordonnées et portant la marque du GSIM ont frappé le territoire malien. L'une d'entre elle s'était déroulée à Kati, aux portes de Bamako et au cœur de l'appareil militaire malien.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Mali : plusieurs morts dans une attaque jihadiste à Tessit

Mali : l'ONU accuse des soldats maliens et "blancs" d'être impliqués dans la mort de 33 civils

Maintien de la paix

En Afrique, les missions de l'ONU "en fin de course"

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Mykhailo Fedorov : la transformation numérique participe à l'"effort de guerre" de l'Ukraine

Publié le : 10/08/2022 - 13:13

Gulliver CRAGG Suivre

France 24 s’est entretenu avec Mykhailo Fedorov, vice-Premier ministre ukrainien, à la tête également du ministère de la Transformation numérique – un nouveau portefeuille créé en 2019, le président Volodymyr Zelensky s'étant engagé à présenter un gouvernement pionnier en matière numérique. Depuis l'invasion russe, cette transformation numérique participe à l'"effort de guerre", souligne Mykhailo Fedorov. Plusieurs projets ont ainsi été lancés : un chatbot permettant d'envoyer des informations sur les mouvements de l'armée russe, un projet commun sur les drones avec l'armée ukrainienne, et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour la reconnaissance faciale. Ce dernier outil permet d'identifier des soldats russes tués et d’informer leurs familles par les réseaux sociaux.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 10 AOÛT

Ukraine : des bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia

L'entretien de l'intelligence économique

Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?

Le fil du 6 août

Guerre en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia est "gravement endommagée"

Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?

Publié le : 09/08/2022 - 16:00

Ali LAIDI

L'Osint, pour "open source intelligence", est une pratique qui permet d'obtenir des informations, y compris dans des environnements difficiles comme la guerre en Ukraine. Grâce aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, on a accès quasiment en direct aux informations concernant les frappes, les combats, les déplacements de troupes et les pertes des deux armées. Pour en parler, Ali Laïdi reçoit Nicolas de Rycke, consultant associé au cabinet d'intelligence économique Axis&Co.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 9 AOÛT

Ukraine : de nouvelles frappes à Nikopol et des explosions sur la péninsule ukrainienne de Crimée

Le fil du 6 août

Guerre en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia est "gravement endommagée"

LE FIL DU 4 AOÛT

Ukraine : Volodymyr Zelensky accuse Amnesty de "tenter d'amnistier l'État terroriste" de Russie

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Dans le procès Twitter-Elon Musk, le rôle crucial de la Cour de chancellerie du Delaware

Publié le : 16/07/2022 - 12:06

Sébastian SEIBT Suivre

Dans le très attendu procès entre Elon Musk et Twitter, il y a un acteur dont il est rarement question : la Cour de la chancellerie du Delaware qui va trancher le litige. Ce tribunal, vieux de 230 ans, est pourtant un personnage principal de cette saga qui fonctionne selon des règles très particulières.

L’un des atouts maître de Twitter dans sa bataille judiciaire contre Elon Musk, le patron de Tesla, s’appelle Leo Strine. L’expérience de cet avocat du cabinet américain Wachtell, Lipton, Rosen & Katz (WLRK) recruté par Twitter pourrait s’avérer décisive dans l’issue de la plainte déposée le 12 juillet pour forcer Elon Musk à finaliser l’acquisition du réseau social. 

Une ligne du CV de cet homme de loi doit, en effet, donner des sueurs froides au patron de Tesla qui ne veut plus racheter Twitter : Leo Strine a passé 16 ans comme juge à la Cour de la chancellerie du Delaware.  

Un atout de taille pour le Delaware

Rares sont les avocats à avoir une connaissance aussi intime du fonctionnement de ce tribunal très particulier, appelé à trancher le litige entre les deux poids lourds de la Silicon Valley.

Ce tribunal quasi unique en son genre – il n'y en a que trois aux États-Unis (Mississippi, Delaware, Tennessee) – s’est forgé au cours de ses 230 années d’existence une place de premier plan dans l’arène de la guerre commerciale entre grands fauves de l’économie américaine. 

“Presque tous les accords de fusion et acquisition aux États-Unis contiennent une clause qui stipule que tout litige relatif à ce contrat devra être réglé devant la Cour de la chancellerie du Delaware”, souligne le Delaware News Journal.

Cette popularité vient avant tout du fait que ce tribunal se situe dans l’État du Delaware, un État qui compte moins d’habitants – un peu plus de 950 000 – que d’entreprises qui y ont élu leur domicile fiscal (1,5 million). Les deux tiers des groupes de la liste Fortune 500, qui établit chaque année un classement des 500 principales entreprises cotées aux États-Unis, y ont leur adresse et se tournent tout naturellement vers lui en cas de litige.

Et si toutes ces entreprises ont choisi le Delaware, ce n’est pas seulement à cause des douceurs de sa fiscalité de ce petit État pour les entreprises, qui lui vaut d’être considéré comme un paradis fiscal. “L’existence de la Cour de la chancellerie" en elle-même "est l’un des principaux attraits de cet État pour les grands groupes”, peut-on lire sur le site de l’Université de Santa Clara (Californie), qui a rédigé un historique de cette juridiction hors-norme.

L'équité en héritage

Hors-norme tout d’abord parce qu’elle est l’une des dernières descendantes directes de la Haute cour de la chancellerie Britannique, qui a joué un rôle important au Royaume-Uni entre le 14e et 19e siècle. Son but était de permettre de saisir le chancelier du Roi d’Angleterre afin de lui demander de trancher des litiges particulièrement épineux en fonction de la “conscience” du monarque, censée avoir le dernier mot quand le droit commun ne suffisait pas. 

La parole royale était souvent jugée plus “équitable” dans des affaires qui avaient trait à des questions d’héritage, de tutelle de personne ou encore de certains conflits commerciaux.

C’est cette tradition que la Cour de la chancellerie perpétue depuis sa création en 1792. Ses juges – qui se font appeler chanceliers – sont censés pouvoir se fonder sur les “principes d’équités” plutôt que sur les règles de droit.

Pour autant la Cour de chancellerie n’est pas au-dessus des lois. Elle les applique, mais ses juges se réservent la possibilité de trancher en vertu des “principes d’équité” quand les textes de loi ne sont pas suffisamment clairs. 

C’est pourquoi cette juridiction est si prisée en cas de litiges autour d'accords de fusion et acquisition, car les clauses de ces contrats sont souvent rédigées en termes très généraux, nécessitant une interprétation au cas par cas par des experts en la matière. Un savoir-faire dont ce tribunal à fait sa spécialité en plus de deux siècles d’existence.

Pas de jury

Un autre avantage est que l’équité permet “de trancher autrement qu’en allouant des dommages et intérêts, ce qui est la norme dans les affaires civiles”, explique Charles Elson, spécialiste de la gouvernance d’entreprise à l’Université du Delaware, interrogé par le New York Times

Les juges peuvent ainsi décider qu’il est “équitable” d’obliger une partie à honorer son offre de rachat ou de l’en absoudre… Une question au cœur de la bataille entre Twitter et Elon Musk et qui a été portée à l’attention de la Cour de chancellerie de nombreuses fois depuis le début du 21e siècle, a constaté la chaîne économique Bloomberg.

Les grands groupes apprécient aussi une autre particularité de ce tribunal : il ne fait pas appel à un jury et laisse les juges décider de tout. Il y a donc beaucoup moins de publicité autour de ces audiences, souvent très pointues, techniques et beaucoup plus expéditives que devant les tribunaux civils traditionnels. Une certaine intimité qui sied parfaitement à des sociétés qui ne veulent, généralement, pas que les détails de leurs affaires s’étalent dans les médias.

Ce qui ne veut pas dire que ce tribunal n’a jamais eu à se pencher sur des affaires ayant eu des répercussions médiatiques importantes. La Cour a jugé, en 2021, que l’impact économique de la pandémie de Covid-19 n’était pas un motif suffisant pour permettre à une société de revenir sur une promesse de rachat faite à un autre groupe. C’est aussi cette juridiction qui a départagé, en 2020, le géant du luxe LVMH qui ne voulait plus racheter l’enseigne américaine de bijoux de luxe Tiffany.

Elon Musk lui-même a déjà eu affaire à la Cour de la chancellerie. En avril 2022, il a eu gain de cause devant cette juridiction face à des actionnaires de Tesla qui voulaient l’empêcher de racheter SolarCity, une entreprise spécialisée dans l’énergie solaire.

Une victoire qui ne présage en rien de l’issue de son procès contre Twitter. La Cour de chancellerie apparaît, en effet, très réticente à permettre à un acheteur de revenir sur une offre acceptée. 

Bloomberg n’a ainsi trouvé qu’un seul cas où les juges ont considéré qu’il y avait eu un “événement défavorable important” justifiant de revenir sur les termes du contrat. En 2018, le tribunal a trouvé que le groupe pharmaceutique allemand Fresenius avait le droit revenir sur son engagement d’acquérir le fabricant américain de médicaments Akorn, dont les revenus avaient chuté de près de 30 % deux mois seulement après avoir signé l’accord de rachat. 

Pas sûr que les juges trouvent l’argument d’Elon Musk – qui reproche à Twitter de lui avoir caché le nombre réel de faux comptes – aussi convaincant qu’une baisse d’un tiers des revenus.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR

Le milliardaire Elon Musk renonce finalement à racheter Twitter

La chronique de l’éco

Twitter saisit la justice pour obliger Elon Musk à acheter le réseau social

La semaine de l'éco

Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer

Valeurs Actuelles

[Benedetti] Rassemblement national à l’Assemblée, le risque de la modération

Indéniablement, le Rassemblement national sort renforcé de ce début de législature. Non pas seulement parce qu’il fait une entrée en force à l’Assemblée nationale, mais aussi parce que son groupe parlementaire a dans cette entame de mandat contribué à polir l’image d’une formation dont l’objectif est d’abord de gagner la bataille de sa banalisation, étape indispensable aux yeux de ses dirigeants pour conquérir le pouvoir.

Opposants, certes, mais opposants rationnels, raisonnables, résilients aussi, car attendant leur heure comme le chat tapi dans l’ombre. C’est cette stratégie du félin, de la patience pour laquelle a opté avec pragmatisme Marine Le Pen. Sa percée parlementaire a lavé l’échec de la présidentielle tout en la réinstallant dans la course pour l’Elysée, même si elle n’en dit rien, trop politique pour brûler les étapes de sa relance. Là où la guérilla permanente et totale opère du côté de la gauche et principalement dans les travées des insoumis, le RN fait le choix de la plasticité, réitérant sa détermination à s’opposer mais prêt à ce stade à ne pas obstruer et bloquer la marche parlementaire de ce début de quinquennat.

Toute la question est de savoir jusqu’à quand ? Sur la durée cette disposition sera nécessairement amenée à évoluer, ne serait-ce que pour une raison structurelle que nombre d’observateurs ne paraissent pas prendre en compte dans leurs analyses. Le Parlement n’est pas une enclave en apesanteur, dissociée de la société et de ses humeurs. Le champ politique est socialement contraint, et ce qui se jouera à l’extérieur des enceintes de représentation constituera le paramètre-clef des évolutions à venir. Cela vaudra pour le RN comme pour les autres groupes d’opposition car les positionnements de ces derniers seront inévitablement indexés sur les tectoniques sociales.

Ses députés n’ont pas été élus pour se muer en force d’appoint d’une majorité présidentielle en mal d’une majorité législative.

Le facteur économique sera déterminant, greffé qu’il est sur une situation géopolitique des plus imprévisibles. Les professeurs de routine qui envisagent l’avenir en continuité au prisme de leurs habitudes de pensée pourraient se voir contredits, dès lors que les tensions inflationnistes perdureraient, que la situation énergétique ferait place à la rareté et au rationnement, que la croissance se contracterait, etc. C’est dans une vallée peu familière que nous entrons, une zone d’instabilité dont les répercussions ne manqueront pas de redistribuer les jeux partisans à proportion des humeurs de la cité.

Mais pour le RN, ajouté au durcissement de la conjoncture, un autre élément pourrait peser dans ses orientations tactiques à venir, nécessitant de durcir ses positions, voire de les systématiser, dans tous les cas de réajuster sa tactique dans le sens d’une moins grande conciliation : ses députés n’ont pas été élus pour se muer en force d’appoint d’une majorité présidentielle en mal d’une majorité législative, au risque à terme de laisser le monopole de l’anti-macronisme à la seule gauche d’une part et d’entretenir d’autre part une forme de confusionnisme qui, à terme, sous couvert de recentrage, pourrait rouvrir un espace sur la droite qui, nonobstant l’échec avéré de l’entreprise Zemmour, reste néanmoins en demande d’une opposition sans concession et frontale.

L’exemple italien, souvent incubateur en anticipation de bien des mouvements qui, politiquement en viennent à se dupliquer ailleurs, est de ce point de vue instructif qui a vu la Lega, elle-même en recherche sans doute de normalisation, se faire doubler par la formation de Georgia Meloni, Fratelli d’Italia, en passe potentielle de rafler la mise aux prochaines législatives du mois de septembre de l’autre côté des Alpes.

Tout laisse à penser en conséquence que le retour au Palais Bourbon dans quelques semaines se fera d’ores et déjà dans un tout autre contexte, le gouvernement ayant déjà consommé le pain blanc des indulgences lui ayant permis de godiller entre ses oppositions diverses et variées. Le temps des coagulations parlementaires corrosives s’opèrera au rythme des mécontentements d’une société aussi inquiète que nerveuse. La suite ne fait que commencer.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Serena Williams proche de la retraite, la fin d'une carrière hors norme et engagée

Publié le : 10/08/2022 - 16:00

Romain HOUEIX Suivre

Dans une lettre publiée mardi dans Vogue, la légende Serena Williams, qui a remporté 23 Grands Chelems, a annoncé sa retraite prochaine après 25 ans de carrière. Une page se tourne pour le monde du tennis avec le départ de cette icône qui aura inspiré les nouvelles générations par sa domination sur les courts et ses prises de position féministes et antiracistes.

"Le compte à rebours est enclenché." C'est par ces mots, mystérieux mais sans ambiguïté, que Serena Williams, légende du tennis mondial, a annoncé mardi 9 août sa retraite prochaine à l’âge de 41 ans.

Disant vouloir "savourer les prochaines semaines", elle explique sa décision : "Je veux me concentrer sur mon rôle de maman, mes objectifs sur le plan spirituel, pour découvrir une nouvelle mais tout aussi passionnante Serena."

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Serena Williams (@serenawilliams)

Jamais la date de sa retraite n'est clairement annoncée dans la longue lettre introspective de Serena Williams publiée dans Vogue mais tous les signes pointent vers un baroud d'honneur à l'US Open, un dernier Majeur de la saison à domicile qui est aussi le lieu de sa première victoire en Grand Chelem en 1999. Depuis, elle en a ajouté 22 autres à son palmarès, à une seule marche du record de Margaret Court.

"Malheureusement, je n'étais pas prête à gagner Wimbledon cette année. Et je ne sais pas si je serai prête à gagner à New York. Mais je vais essayer", assure-t-elle. "Je sais qu'il y a un fantasme des fans selon lequel j'aurais pu égaler Margaret" cette année à Wimbledon "puis peut-être battre son record à New York, puis lors de la cérémonie de remise des trophées, dire 'À plus !' Je comprends, c'est un beau rêve ! Mais je ne cherche pas une cérémonie, ni un dernier moment sur le terrain. Je suis nulle pour les adieux, la pire au monde."

Richard, Venus et Serena, la saga Williams

Aux origines de la saga Williams, il y a le père, Richard. Des années avant la naissance de ses filles Venus et Serena, il découvre la somme que remporte une gagnante de Roland-Garros : 40 000 dollars. Un montant fou pour un Afro-Américain à faibles revenus vivant dans le quartier gangréné par la violence de Compton, près de Los Angeles. Il décide que ses enfants seront champions ou championnes de tennis.

Venus Williams naît en 1980, Serena Williams, l'année suivante. Dès l'âge de quatre ans, elles supportent un entraînement draconien, improvisé par leur père, qui n'a pourtant jamais tenu une raquette de sa vie. Le film "La Méthode Williams", sorti en France le 1er décembre 2021, revient sur cette atypique début de carrière.

Au départ moins douée que sa sœur, Serena Williams observe minutieusement les matches de son aînée, travaillant d'arrache-pied pour éviter de reproduire les même erreurs. Elle rejoint en 1997 le circuit professionnel, où elle détonne en raison de son physique impressionnant. Elle accède au sommet après son impressionnante victoire à l’US Open en 1999 à seulement 17 ans, tandis qu'elle s'adjuge également, avec sa sœur, le tournoi en double. L'année suivante, elles récidivent en remportant l'or aux JO de Sydney. Au total, elles gagneront ensemble 14 titres de Grand Chelem en double, la meilleure paire de l’Histoire, hommes et femmes confondus.

Queen Serena Williams à la Une de L'Equipe demain pic.twitter.com/tXIcDUDiix

August 9, 2022

En 2002, Serena Williams remporte Roland-Garros, l’US Open et Wimbledon en battant à chaque fois sa sœur en finale. Puis, en 2003, en gagnant l’Open d’Australie, toujours face à sa sœur, elle devient la neuvième femme de l’Histoire à conquérir les quatre tournois du Grand Chelem. C'est le début d'une longue domination dans le tennis féminin. Serena Williams remporte 73 titres dont 23 Grands Chelems en simple.

Elle est ainsi la cinquième joueuse de l'Histoire à remporter les quatre tournois du Grand Chelem en simple et en double, et la première à remporter les quatre tournois du Grand Chelem et l'or olympique en carrière en simple et en double.

Ses atouts ? Son service, frappé parfois à plus de 200 km/h, et son coup droit. Sa confiance aussi. Serena Williams est persuadée que, quand elle joue son meilleur tennis, personne ne peut la battre. Un exploit montre la force de son mental : elle a remporté trois tournois du Grand Chelem en ayant sauvé une balle de match en finale.

L'éternel rebond

La carrière de Serena Williams n'a toutefois rien d'un long fleuve tranquille. En 2001, au tournoi américain d'Indian Wells, alors qu'elle doit affronter sa sœur en demi-finale, cette dernière déclare forfait, déclenchant la colère du public, qui accuse le père des deux joueuses d'une manipulation au profit de la benjamine. Serena Williams est huée en finale. Le clan Williams accuse le public de racisme et boycotte le tournoi jusqu'en 2015.

En 2003-2004, elle est absente huit mois après une opération du genou. Même si elle n'a alors que 21 ans, on doute qu'elle rejoue au tennis, Serena Williams semblant accaparée par d'autres centres d'intérêt, la mode ou la télévision. En 2010, elle se taillade les pieds en marchant sur du verre brisé, puis en mars 2011, une embolie pulmonaire lui coûte quasiment la vie.

Ses différents déboires – et surtout la tragédie qui frappe sa famille en septembre 2003 lorsque sa demi-soeur Yetunde est tuée par balle à Los Angeles – la rendent finalement plus humaine aux yeux du public, dont une partie est fatiguée de la voir gagner. Quelques mois avant le drame, elle est sifflée à Roland-Garros, elle qui a pourtant toujours dit son amour de Paris, où elle possède un appartement. Ses détracteurs n'imaginent pas que dix ans plus tard, entraînée par le Français Patrick Mouratoglou, elle s'exprimerait dans la langue de Molière sur le court central.

Une sportive engagée

En parallèle de sa carrière sportive, elle devient femme d'affaires et n'hésite pas à prendre position pour défendre les droits des femmes et ceux de la communauté noire. En 2014, elle lance le fonds d’investissement Serena Ventures, qui a pour mission de "donner des opportunités aux entrepreneurs de nombreux secteurs". En 2017, elle publie une tribune appelant à lutter contre les inégalités salariales, qu'elles soient entre les hommes et les femmes, ou entre les Blancs et les Noirs.

>> À lire aussi : "Sport féminin : lever le tabou des règles pour en finir avec les tenues blanches"

Elle s'engage aussi aux côtés du mouvement Black Lives Matter. Elle se présente également à Roland-Garros en mars 2018 dans une combinaison intégrale noire avec un parement rouge, inspirée du film "Black Panther" mettant en scène le héros éponyme de Marvel. Une tenue qui défraie la chronique, le président de l'époque de la Fédération française de tennis (FFT), Bernard Giudicelli, la jugeant inappropriée. L’équipementier Nike publie alors une photo de la joueuse avec la légende suivante : "Vous pouvez retirer son costume à une super-héroïne, mais vous ne pouvez pas lui enlever ses super-pouvoirs."

You can take the superhero out of her costume, but you can never take away her superpowers. #justdoit pic.twitter.com/dDB6D9nzaD

August 25, 2018

Elle aura aussi contribué à normaliser la maternité dans la carrière sportive des femmes. Elle remporte son dernier tournoi du Grand Chelem à l'Open d'Australie 2017 alors qu'elle est enceinte de deux mois. Et alors que certains auraient pu voir dans la naissance de son premier enfant, après une grossesse et un accouchement compliqués, un signe de retraite anticipée, la cadette des Williams revient. Utilisant sa fille Olympia comme une motivation supplémentaire, elle reprend le chemin des courts et retrouve son niveau, disputant quatre nouvelles finales de Grand Chelem.

"Au niveau de Michael Jordan"

"Elle doit faire ce qu'elle veut. Elle le mérite, après tout ce qu'elle a accompli", a réagi, à l'annonce de la retraite de la joueuse, John McEnroe, l'ancien champion américain, qui a pourtant eu des mots très durs par le passé envers Serena Williams. "Elle n'a plus besoin de jouer au tennis. Elle est au niveau de Michael Jordan, LeBron James et Tom Brady. Elle est l'une des plus grandes sportives de l'Histoire, tous sports confondus, hommes ou femmes", a-t-il ajouté.

Signe de son impact sur le sport, le tennis américain est déjà à la recherche de "la nouvelle Serena Williams". Parmi les deux prétendantes à cette couronne honorifique, "Coco" Gauff, numéro 11 mondiale à 18 ans, et Emma Raducanu numéro 10 mondiale et tenante du titre à l'US Open à 19 ans.

"Elle a clairement révolutionné le jeu. Dominer à ce point... Il n'y a personne d'autre à avoir dominé à ce point dans le tennis féminin. (...) Sa carrière est incroyable. Elle a tellement accompli. (...) Cette longévité, c'est quelque chose que beaucoup de joueuses, moi en particulier, espèrent réaliser", a déclaré cette dernière.

"L'empreinte qu'elle laisse par sa carrière est quelque chose qu'aucune autre joueuse ne peut probablement espérer atteindre. C'est quelque chose qui peut inspirer encore bien des générations. (...) J'ai grandi en la regardant jouer, elle est la raison pour laquelle je joue au tennis", témoigne pour sa part Cori Gauff. "Je suis un peu triste parce que j'ai toujours voulu jouer contre elle."

Peut-être en aura-t-elle l'occasion à l'US Open pour un passage de flambeau.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR PORTRAIT

Ons Jabeur, des courts de tennis des hôtels tunisiens à ceux de Wimbledon

code vestimentaire

Sport féminin : lever le tabou des règles pour en finir avec les tenues blanches

Tennis : Novak Djokovic remporte Wimbledon et son 21e titre du Grand Chelem

France24 - Monde

Le Real Madrid remporte la Supercoupe de l'UEFA face à l'Eintracht Francfort

Publié le : 10/08/2022 - 23:36

FRANCE 24 Suivre

Le Real a surclassé, mercredi, l'Eintracht Francfort (2-0) à Helsinki, remportant la 5e Supercoupe de l'UEFA de l'histoire du club.

Et de deux coupes pour le Real Madrid. Déjà vainqueur de la Ligue des champions en mai, le club a remporté, mercredi 10 août, la Supercoupe de l'UEFA contre l'Eintracht Francfort (2-0) à Helsinki. Ce trophée vient s'ajouter aux 97 déjà présents dans la grande armoire du Real, le club le plus titré au monde, devant les 96 du Barça.

Et comme durant toute la dernière campagne de Ligue des champions, c'est l'inévitable Karim Benzema qui a délivré les Madrilènes à la 65e minute sur une frappe à l'entrée de la surface. 

Avec le même onze que celui aligné au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions remportée contre Liverpool le 28 mai, Carlo Ancelotti a réussi son pari et est devenu le premier entraîneur de l'histoire à cumuler quatre Supercoupes d'Europe.

"S'il faut gagner toutes les compétitions, on essaiera", avait lancé le technicien italien mardi en conférence de presse.

Benzema, second meilleur buteur de l'histoire du Real

Karim Benzema a lui aussi repris sur le même rythme que la saison précédente. L'avant-centre français, immense favori pour le Ballon d'Or le 17 octobre, est devenu, grâce à son but au stade olympique d'Helsinki, le 2e meilleur buteur de l'histoire du Real, devant les 323 buts de la légende Raul.

Cette Supercoupe lui a aussi permis d'égaler les 23 titres glanés par la légende Paco Gento sous le maillot merengue, et de soulever son premier trophée en tant que capitaine officiel de la "Maison blanche".

Son association avec Vinicius, très actif sur le côté gauche, a encore une fois fait des étincelles mercredi soir. À la 17e, "KB9" a laissé filer un ballon transmis par Valverde en direction du Brésilien, dont la reprise a été contrée par le retour fulgurant de Tuta. Et à la 37e, la frappe de "Vini" a frôlé le montant droit de Kevin Trapp.

L'autre grosse satisfaction côté madrilène est précisément Federico Valverde: l'Uruguayen, aligné sur l'aile droite comme lors de la finale de C1, a évolué à un niveau très élevé, multipliant les appels et les débordements. 

Mais les Madrilènes, malgré leur maîtrise apparente, se sont toutefois fait peur à l'entame : au quart d'heure de jeu, Daichi Kamada, préféré à la recrue Mario Götze en attaque, a été servi en profondeur, mais a buté face à Thibaut Courtois, lui aussi très concentré dès les premières minutes de la saison.

Résultat : une copie propre pour le champion d'Espagne et d'Europe en titre, qui reprend sa saison comme il l'avait terminée, en gagnant.

Un début de saison plombé pour l'Eintracht

Pour l'Eintracht, vainqueur de la Ligue Europa en mai, cette deuxième défaite consécutive, après la lourde défaite 6-1 en ouverture du championnat d'Allemagne vendredi face au Bayern Munich vient plomber le début de saison des hommes d'Oliver Glasner, qui a tardé à faire entrer Randal Kolo-Muani (67e à la place de Jesper Lindstrom), dangereux dès son apparition sur la pelouse.

Privés de Filip Kostic, en partance vers la Juventus, les Aigles n'ont pas pu faire grand chose face à cet immuable Real.

Désormais, c'est la Liga qui attend Carlo Ancelotti et ses hommes : le Real débutera son championnat domestique dimanche (22 h) par un déplacement à Almeria.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR FOOTBALL

Le Français Aurélien Tchouaméni rejoint le Real Madrid pour six ans

COMPTE-RENDU

Le Real Madrid remporte sa 14e Ligue des champions aux dépens de Liverpool

Valeurs Actuelles

[Benedetti] Rassemblement national à l’Assemblée, le risque de la modération

[Benedetti] Charles Péguy, prophète du temps des jeunes barbares

[Benedetti] Pourquoi l’Assemblée est devenue un grand théâtre

[Benedetti] Affaire Cayeux : l’opportunisme macroniste pris à son propre piège

[Benedetti] Comment la guerre en Ukraine a retourné l’ordre international

[Benedetti] Quand La France insoumise achève de normaliser le Rassemblement national

[Benedetti] L’après Macron a déjà commencé

[Benedetti] Dernier tramway avant la crise institutionnelle ?

[Benedetti] Législatives 2022 : qu’en sera-t-il de la démocratie au soir du second tour ?

[Benedetti] Le second tour des législatives aboutira-t-il à une confusion politique ?

Valeurs Actuelles

[Entretien] Linda Kebbab : « Ceux qui défendent les rodéos sauvages mettent de la poésie dans le sang »

Violences sexuelles en maternelle : un parcours du combattant pour les familles

Pompiers suspendus : le Covid aura eu raison des flammes

Interdiction du plomb : quand l’Union européenne menace les vitraux de France

Véronique Louwagie, députée LR : « Diminuer les dépenses publiques pour revaloriser les classes moyennes »

IVG : réactions violentes en réponse au coup d’arrêt tombé aux Etats-Unis

Christine Kelly pointée du doigt pour son rapport à Dieu : à gauche, la laïcité à géométrie variable

France24 - Monde

Mercato : le Chilien Alexis Sanchez rejoint l'OM

Publié le : 10/08/2022 - 16:25

FRANCE 24 Suivre

L'Olympique de Marseille a annoncé mercredi la signature officielle de l'attaquant chilien Alexis Sanchez, passé par Barcelone, Arsenal et l'Inter Milan. Un grand nom, certes sur le déclin, pour le club phocéen.

Un accueil digne d'une rock star. Alexis Sanchez est déjà chez lui à Marseille, en témoigne la foule venue l'accueillir à l'aéroport, à la veille de l'annonce mercredi 10 août de sa signature à l'OM. Le Chilien, passé par Barcelone, Arsenal et l'Inter Milan, sera chargé d'apporter au club son talent en attaque, son sens du but et son expérience du plus haut niveau.

"Libre de tout contrat, l'attaquant international chilien aux 143 sélections, qui a remporté 17 trophées dans sa carrière, s'est engagé après le succès de sa visite médicale", a écrit le club dans un communiqué. Un responsable a précisé à l'AFP qu'il avait signé pour un an.

Le joueur, qui vient de résilier son contrat avec l'Inter Milan, était arrivé mardi soir à l'aéroport de Marseille-Provence où plusieurs centaines de supporters l'attendaient depuis plusieurs heures dans une ambiance survoltée.

L’Olympique de Marseille annonce aujourd’hui la signature d’@Alexis_Sanchez. Libre de tout contrat, l’attaquant international chilien aux 143 sélections qui a remporté 17 trophées dans sa carrière s’est engagé après le succès de sa visite médicale. 🇨🇱👉 https://t.co/uDsgwShYoX pic.twitter.com/vVh7F9uzJd

August 10, 2022

À 33 ans, le Chilien n'est plus tout à fait le même joueur, plus tout à fait le "Nino Maravilla", l'"enfant prodige", qui a enchanté l'Europe du football lors de la première moitié des années 2010. Mais sa carte de visite a vraiment de l'allure, avec près de 250 buts en carrière, plus de 140 sélections et deux Copas America avec le Chili, où il a été dirigé par deux vieilles connaissances marseillaises, Marcelo Bielsa et Jorge Sampaoli. Et un top 10 au Ballon d'Or 2015.

Des années compliquées depuis 2017

Arrivé en Europe en 2008, à l'Udinese, Sanchez a ensuite brillé à Barcelone (47 buts entre 2011 et 2014) et surtout à Arsenal, où il a marqué 80 fois en quatre saisons. En revanche, son passage à Manchester United, de 2017 à 2019, a été raté. Le Chilien s'est relancé à l'Inter Milan, qu'il vient de quitter libre, une condition indispensable à son arrivée en Provence. En Lombardie, il avait retrouvé un véritable impact et des statistiques, dans un nouveau rôle de premier remplaçant offensif.

À Marseille, il devrait avoir plus de temps de jeu et de responsabilités qu'à l'Inter. C'est sans doute ce qui l'a séduit, son statut milanais ne lui convenant plus tout à fait. Le président marseillais Pablo Longoria, lui, peut être satisfait de ce joli coup, pour un club qui court depuis des années après un "grand attaquant" sans jamais vraiment parvenir à ses fins.

"Buteur, passeur, rapide, agile et pouvant jouer à tous les postes du secteur offensif, également très présent dans le pressing et dans les 'un-contre-un', l'international chilien est un joueur de classe mondiale possédant une grande expérience du très haut niveau", s'est félicité le club marseillais.

"C'est un profil qui matche totalement avec ce qu'on veut mettre en place", avait déjà déclaré dimanche le dirigeant espagnol avant la victoire de son équipe contre Reims (4-1) en ouverture du championnat.

Accueil exceptionnel pour Alexis Sanchez à Marseille. 🥵🔥🎥 @elyalenanoah pic.twitter.com/uSgVu05qWJ

August 9, 2022

Sanchez apportera à l'OM son immense expérience, bien utile au moment d'attaquer le mois prochain la Ligue des champions, et son caractère. Moins dribbleur et moins véloce qu'à ses débuts, il semble en outre avoir le profil parfait pour évoluer dans la ligne de deux du 3-4-2-1 d'Igor Tudor, où il sera un concurrent supplémentaire à Dimitri Payet.

Les comptes de l'OM dans le rouge vif

L'arrivée du Chilien, neuvième recrue du frénétique mercato estival marseillais, pose tout de même quelques questions. Sanchez aura ainsi un salaire conforme à sa carrière et qui n'arrangera pas la situation financière de l'OM.

Avec des pertes de plus de 70 millions d'euros en 2020-2021 selon le dernier rapport de la DNCG, après plus de 90 millions d'euros pour chacune des deux saisons précédentes, les comptes de l'OM sont dans le rouge vif et le propriétaire Frank McCourt a demandé des ventes à Longoria, pour ne plus avoir chaque saison à boucher un trou profond.

Or, les départs ne sont pas très nombreux cet été à l'OM, seuls ceux de Luan Peres et Lucas Perrin ayant fait entrer un peu de cash. Au club, on reconnaît d'ailleurs "qu'ils sont deux de trop en attaque".

Les dirigeants espèrent donc toujours trouver une porte de sortie pour le jeune Konrad de la Fuente, ce qui ne devrait pas poser trop de difficulté, mais surtout, et c'est plus compliqué, pour Cédric Bakambu, et son énorme salaire, ou Bamba Dieng, dont le transfert permettrait à l'OM d'enregistrer une jolie plus-value.

En attendant, Igor Tudor a vraiment l'embarras du choix. Milik, Luis Suarez, Bakambu, Alexis Sanchez... L'attaque marseillaise est de haut niveau.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR TRANSFERT

Football : le Bayern Munich s'offre la star du Sénégal Sadio Mané

SAGA MBAPPÉ

Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

EN IMAGES

Mercato : les principaux transferts de l'été de la planète football

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Le Jihad insoumis a du plomb islamiste dans l’aile

En quelques jours, la France insoumise a été marquée définitivement au fer rouge du signe antisémite infamant.

Certes, le mouvement d’extrême gauche n’avait pas bonne presse au regard de son islamogauchisme idéologique et électoral consubstantiel. Certes, toujours, les déclarations de Mélenchon sur les attentats de Toulouse relevant d’un complot ou sur le peuple juif déicide n’avaient pas amélioré son image.

Certes, enfin, la visite du sulfureux Jeremy Corbyn à Paris sur l’invitation de Danièle Obono, admiratrice d’Houria Bouteldja, avait un peu plombé l’ambiance des élections présidentielle et législatives.

Et j’avais même hasardé l’hypothèse, à l’examen des résultats décevants du parti extrémiste, qu’une manière de barrage invisible avait fonctionné sans bruit médiatique. Mais la courte rentrée parlementaire a été encore plus catastrophique.

D’abord, l’initiative intempestive de députés communistes et insoumis de réclamer, toutes affaires cessantes nonobstant l’urgence économique, le boycott de l’Etat juif au nom d’un apartheid imaginaire. Le moins que l’on puisse écrire est que cette démarche n’est pas passée inaperçue et a été mal perçue.

Après un article du présent signataire dans le Figarovox , un entretien percutant de Pierre-André Taguieff dans Le Figaro, une tribune au vitriol de Michel Onfray dans Le Journal du Dimanche, une question orale au garde des Sceaux du député UDI Meyer Habib a permis à Éric Dupond-Moretti, ordinairement indulgent envers la gauche extrême, de stigmatiser sévèrement l’antisémitisme de la France insoumise .

Comme si cela ne suffisait pas, ses lieutenants Bompard et Guiraud (ce dernier signataire de la question parlementaire précitée et auteur d’un fake historique sur l’incendie imaginaire d’une mosquée applaudi par des juifs) ont cru devoir prendre la défense de l’islamiste antisémite et sexiste Hassan Iquioussen que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se propose d’expulser vers le Maroc nonobstant l’opposition du tribunal administratif fort soucieux de sa vie privée.

Certes, les députés Insoumis mettent en avant l’Etat de droit, mais on les avait vu moins soucieux de la légalité lorsqu’il s’agit des migrants illégaux ou des policiers violentés.

Mais la goutte d’eau qui a fait déborder un vase antisémite déjà plein concerne le soutien implicite des Insoumis au Jihad islamique. Ainsi, samedi soir, de nombreux caciques de ce parti (Mathilde Panot et Clémentine Autain notamment) avaient condamné sévèrement Israël pour la mort de plusieurs enfants palestiniens dans le bombardement du quartier de Jabalia à Gaza.

Las, c’était une roquette du mouvement islamiste qui avait par maladresse tué une vingtaine de personnes dont ces malheureux enfants. Une vidéo documentée et relayée par Valeurs actuelles le 6 août l’atteste. Il est vrai que l’on sait l’islamiste plus habile au couteau.

Depuis, silence de mort de la France insoumise qui veut bien mettre Israël au ban de l’humanité, mais certainement pas égratigner une organisation islamiste classée terroriste par toutes les nations démocratiques. Pas question de désespérer Trappes, Stains et Saint-Denis.

Une page historique est définitivement tournée : le réel cruel a remplacé le fantasme idéologique, l’antisémitisme n’est plus situé à l’extrême droite en déliquescence existentielle mais à l’extrême gauche en perdition morale.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Le béluga égaré n'a pas survécu : "c'est très triste" déplore une habitante de Ouistreham

Publié le : 10/08/2022 - 14:51Modifié le : 10/08/2022 - 15:35

FRANCE 3

Le béluga égaré dans la Seine depuis une semaine a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion à Ouistreham (Calvados), où les experts espéraient pouvoir le soigner avant de le relâcher en mer.

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Le Jihad insoumis a du plomb islamiste dans l’aile

[Goldnadel] Migrants : que les Grecs invitent l’Europe à aller se faire voir chez les Allemands

[Goldnadel] Le Monde et les Insoumis sont favorables à la taxe pour l’audiovisuel sans pluralisme

[Goldnadel] Affaire Cayeux : je suis moins obtus que Têtu

[Goldnadel] Quand les soldats de la gauche féministe sont rattrapés par la patrouille

[Goldnadel] La main droite ne doit plus serrer celle des braillards d’extrême gauche

[Goldnadel] L’alliance des droites n’est plus un songe creux

[Goldnadel] Extrême gauche : Macron n’aura pas su montrer les limites à Borne

[Goldnadel] Législatives : le fascisme d’extrême gauche ne passera pas

[Goldnadel] Quand nos féministes de gauche sont plus ridicules que précieuses

France24 - Monde

Planification écologique : l’économie fait son grand nettoyage

Publié le : 09/08/2022 - 11:37

Charlotte PRUDHOMME MYRIAM MASCARELLO Cécile KHINDRIA

Sécheresse, incendies géants, effondrement des glaciers, disparition de la biodiversité : l’humanité a moins de 10 ans pour éviter la catastrophe climatique. Si la terre se réchauffe de plus d’1,5 °C d’ici la fin du siècle, les changements seront irréversibles. Le GIEC est ainsi formel : il faut réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Est-possible ? Comment faire et qui doit payer ? C’est tout l’enjeu de la planification écologique, notre gros mot de la semaine.

  • Guillaume COUZY, Directeur Général de Stellantis France
  • Magali REGHEZZA, Géographe à l’ENS, membre du Haut Conseil pour le Climat
  • Guillaume OLIVARI, Directeur de la Production de Stellantis France
  • Stéphane GOUTX, Entrepreneur et chauffeur de VTC
  • Sacha, Militant de Youth for Climate

Chaleur, sécheresse : vers un été record en France et en Europe ?

MER EN SURCHAUFFE

Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent

CHANGEMENT CLIMATIQUE

Accélération de la fonte des glaces, avec des conséquences bien visibles

Valeurs Actuelles

Pierre Vermeren : « Iquioussen est le Frère musulman parfait, père de famille et prédicateur sans concession »

Valeurs actuelles. Gérald Darmanin a récemment lancé une procédure d’expulsion à l’encontre de l’imam Hassan Iquioussen. Est-elle justifiée ? Pierre Vermeren. C’est une décision à la fois opportuniste et logique. Opportuniste car lors de la campagne présidentielle française, les Frères musulmans et leurs nombreux relais n’ont jamais été mis en cause par le camp présidentiel. Mieux que cela, ils ont massivement voté en sa faveur au second tour, après avoir choisi Jean-Luc Mélenchon au premier, dans des proportions considérables (comme en Seine Saint-Denis). Ces derniers espéraient donc que la clémence dont ils bénéficient de la part des pouvoirs publics depuis leur création en association française en 1983 à Nancy, se poursuive, voire s’amplifie. En quelques décennies, les Frères musulmans, mais aussi le Maroc et l’Algérie qui essayent de contenir leur influence en France en devançant leurs revendications, ont réussi à édifier plus de 2 500 mosquées – leur objectif prioritaire -, dont des dizaines de mosquées géantes. Or, au cœur de l’été, le ministre de l’Intérieur prend une mesure radicale contre un des prêcheurs les plus provocateurs et les plus en vue du mouvement, le bien connu Hassan Iquioussen. Cette mesure aurait pu être prise par les pouvoirs publics il y a déjà vingt ans, après la publication du rapport Obin, et tout au long de ces deux décennies : elle est de ce point de vue logique. Car l’anti-républicanisme (hostilité à la laïcité, à l’égalité homme-femme, à la liberté des femmes, homophobie, antisémitisme, négation de crimes de masse…) manifesté par les déclarations et les enseignements du prêcheur ne fait pas débat. Mais il est piquant que cette décision ait été prise en l’absence d’évènement particulier – si ce n’est pour l’anniversaire d’un an de la loi contre le séparatisme qui la rend possible – et au lendemain d’élections auxquelles les Frères ont contribué.

Hassan Iquioussen correspond-il au profil type du prêcheur islamiste proche de la mouvance des Frères musulmans ? Oui, à 57 ans, Iquioussen est un cadre historique du mouvement français des Frères musulmans créé à Nancy en 1983, par la naissance de l’UOIF (devenu Musulmans de France). Iquioussen ne dépare pas parmi ses cadres fondateurs et dirigeants, les Marocains Thami Breze (né en 1957), Fouad Alaoui (1958), Tareq Oubrou (1959), Amar Lasfar (1960)… Hassan Iquioussen appartient à cette génération d’opposants marocains à Hassan II des années 1980 qui a versé dans l’islamisme pour créer une base contestataire en Europe. Elle a créé les Frères musulmans en France et en Belgique, grâce au soutien et aux subsides de l’Arabie Saoudite jusqu’en 1990, puis du Qatar (rejoint par la Turquie). L’originalité de l’impétrant est qu’il est né en France, à Denain dans le Nord, où son père était mineur de fond (comme des dizaines de milliers de mineurs recrutés au Maroc par les Houillères du nord après-guerre), et qu’il a quelques années de moins : il né en 1964. De ce point de vue, il est plus proche de Tariq Ramadan (petit-fils du fondateur égyptien des Frères, grands opposants à Nasser), né en Suisse en 1963. Cette génération a créé et implanté les Frères musulmans en Europe francophone ; ils se connaissent parfaitement, travaillent ensemble à la construction d’un islam français sous leur coupe, et malgré des rivalités, ils ont pris le leadership en Méditerranée. En effet, partout au sud -sauf en Turquie et à Tripoli-, les Frères sont désormais combattus ou honnis. Né en France en ayant refusé la naturalisation, bien meilleur francophone qu’Oubrou, ayant étudié en France et bénéficié d’une totale liberté d’expression et de mouvement -par rapport au Suisse Ramadan-, Iquioussen est l’électron libre des Frères et la star des tribunes enflammées et des prêcheurs francophones sur Youtube. Il est le Frère musulman parfait, père de famille nombreuse et prédicateur sans concession autre que calculée au prêchi-prêcha dominant.

Comment comprendre que les autorités n’aient pas agi plus tôt et laissé Hassan Iquioussen prêcher en toute impunité depuis des années ? Parce qu’en France, la loi c’est la loi, la liberté religieuse existe, et tout ce qui n’est pas interdit est permis. Il n’y a en outre jamais eu de reconnaissance explicite du fait islamiste dans ce pays par les pouvoirs publics (on parle depuis peu de « radicalisation »), ni a fortiori de stratégie de lutte contre les Frères musulmans ; ceux-ci se présentent comme une aimable association cultuelle et sociale, devenue dans les grandes villes l’interface entre les élus locaux et la prétendue « communauté musulmane » qu’ils sont les seuls à prétendre incarner et représenter dans son ensemble. Si l’on ajoute que les Frères musulmans passent leur temps à dire qu’ils ne le sont pas – hormis Iquioussen, grand admirateur du cheikh égyptien Qaradawi -, qu’ils savent très bien jouer avec les lignes et les interdits, qu’ils mentent selon leurs intérêts, abusant de la crédulité de leurs adversaires, de nos faiblesses et de nos ignorances en matière d’anthropologie religieuse et d’islam en particulier : je crois qu’on a un bon faisceau d’indices. Demeurent toutefois les propos sulfureux rapportés par la presse, sur les juifs, le « pseudo-génocide arménien » -sur lequel il a dit « s’éclater »-, les « pseudo » attentats en France etc. Là encore prime en France la liberté d’expression, outre la hantise des politiques de se mêler de ces affaires qui relèvent des tribunaux, mais que finalement aucun juge ne condamne. On a pu défiler dans les rues de Paris en criant « mort aux Juifs », sans conséquences. Mais l’essentiel n’est peut-être pas là…

Quels dangers représentent plus généralement ces prêcheurs très influents auprès des jeunes sur les réseaux sociaux ? Au-delà des provocations verbales bien mesurées, le problème pour la société française est la volonté des Frères de forger un islam de combat politique, communautaire, non-intégré, populaire et provocateur. La constitution d’un groupe social homogène, galvanisé et séparé au sein de la société française, d’une contre-société dirigée et obéissante à ses prédicateurs, n’est pas propre à la France. Les Frères ont procédé de la même manière dans la plupart des pays arabes sunnites, et partout où ils se sont implantés. Mais en France comme en Belgique, ils ont agi sans se heurter au mur de l’État policier, face à un État et à une société ignorants, complaisants et naïfs, très loin de s’imaginer ce qui se tramait. C’est là que le charisme physique et verbal d’Iquioussen et de quelques autres est performant, auprès de sa communauté de 150 000 abonnés, comme auprès des élus locaux impressionnés. Son influence ne concerne certes qu’une minorité de musulmans de France, mais elle fédère un groupe important auquel elle inculque des principes éducatifs, islamiques, politiques et sociaux qui séparent : les Frères ne sont pas dans l’action immédiate mais agissent dans le temps long de la transmission et de l’éducation. Leur objectif – dès les années vingt en Égypte – est de forger des militants qui éduquent islamiquement leur famille, nombreuse et obéissante, et leurs voisins, avec pour objectifs le prosélytisme, l’exemplarité, l’ordre islamique, la soumission au groupe et aux chefs de la confrérie, le sens du sacrifice et de la solidarité islamique.

Ce projet en France n’est compatible que dans des immeubles, des quartiers, voire des villes culturellement homogènes, avec un environnement adéquat (boucheries et supérettes hallal, restaurants et fastfood halal, mosquée, librairie islamique, hammam, magasins de vêtements de sport ou islamiques, clubs de sports communautarisés etc.). Le problème des Frères est de contourner ou de neutraliser les institutions et les réseaux de la République, en premier lieu l’école (accessoirement aussi la police et la médecine), dont il faut désamorcer tout ce qui est jugé hostile au projet : la mixité, la laïcité, l’enseignement sportif et surtout la natation, les cours sur la sexualité et le genre, la littérature, la philosophie, l’histoire de la religion et du génocide, le darwinisme, l’instruction civique républicaine etc. Les cours d’arabe qui ne sont pas des prétextes à l’islamisation ne représentent ici aucun intérêt, l’éducation religieuse et arabe étant confiée à la mosquée, ou à une école privée le cas échéant. Ce projet séparatiste qui a constitué des centaines d’enclaves sur ce modèle est bien ce qui pose un problème majeur à la République, après 20 ou 30 ans de travail séparatiste ; il semble que le pouvoir politique en prenne peu à peu conscience. Ce n’est manifestement pas le cas du Tribunal administratif de Paris, qui regarde le doigt quand on lui montre la lune.

À la suite de l’annonce de Gérald Darmanin, plusieurs groupes militants, politiques et personnalités d’extrême-gauche à l’instar de la Jeune Garde ou de la France insoumise ont accouru pour le défendre, de concert avec Tariq Ramadan et 26 mosquées du Nord, qui ont signé un communiqué de soutien. Comment interpréter ces réactions malgré le passif scandaleux et documenté de Hassan Iquioussen ? Dans le cas de Ramadan et des 26 mosquées liées aux Frères, la solidarité est automatique et pour tout dire compréhensible. Ramadan et Iquioussen sont de vieux amis et complices, et nombre de mosquées liées aux Frères ont reçu ce prédicateur et bénéficient de sa popularité. Il est étrange en revanche que les dizaines d’autres mosquées liées aux Frères ne se solidarisent pas avec lui, même si des manifestations de soutien ont eu lieu en région lyonnaise. Dans le cas des politiques de gauche, la chose est différente. Que le député LFI de Roubaix (David Guiraud, ndlr) se solidarise avec le prêcheur, c’est trop humain puisque sa base électorale est proche d’Iquioussen. Ce dernier a très bien expliqué en public comment agir avec les élus de la République et la manière de monnayer les voix communautaires auprès d’eux. Par ailleurs, les personnalités et mouvements d’extrême gauche ont deux raisons d’appeler à la solidarité avec le prêcheur. D’une part, leur hostilité voire leur haine envers le Ministre de l’Intérieur, accusé de tous les maux, d’autant plus violemment qu’il se prévaut de son grand-père algérien -ce qui devrait d’après eux le rendre aveugle à des comportements qu’eux refusent de considérer. D’autre part, leur clientèle électorale, composée pour une bonne moitié d’électeurs musulmans, ainsi que l’a démontré le grand chelem en Seine-Saint-Denis et ses 12 députés Nupes raflés à la barbe de l’UDI. Enfin, pour des intellectuels et des groupes révolutionnaires, il est cohérent de défendre des éléments qui sapent la stabilité d’une société honnie.

Assistons-nous à la déchéance morale de la gauche qui se noie sous le poids de ses contradictions ? C’est ce que dit Gérald Darmamin, et je ne suis pas là pour en juger. En revanche, dans ce pays riche, démocratique, libre et en paix civile -quels que soient par ailleurs ses défauts et limites-, et au regard de sa longue histoire de guerres civiles, soutenir une personne qui tient des propos qui attisent les passions et les tensions communautaires, qui nargue les pouvoirs publics, mais aussi des populations et des minorités jetées à l’encan – Arméniens, Juifs… -, qui affiche son antiféminisme et une conception fondée sur l’inégalité ontologique et juridique entre les deux sexes (mais que pense-t-il de l’approche genrée ?), c’est entrer en contradiction avec la longue histoire de la République et de sa si difficile et longue consolidation. De ce point de vue, comme le constate Manuel Valls, il y a bien deux gauches irréconciliables.

Hassan Iquioussen a tenu des propos antisémites caractérisés. Les réactions contrastées à gauche illustrent-elles une ligne de fracture sur la question de l’antisémitisme, des juifs et d’Israël ? Sans reprendre les propos et la démonstration sourcée de Michel Onfray présentée dans le JDD, il y a clairement un malaise dans notre civilisation. Notre génération a été éduquée et formée dans l’aversion à l’antisémitisme sur fond de construction de la mémoire et de l’histoire du génocide juif. C’est ce que tous les professeurs d’histoire de ma génération ont dû apprendre puis enseigner. Dans la société, toute la « résistance » à l’idéologie du Front national a été bâtie sur cette question depuis quarante ans. J’ajoute que notre société intellectuelle, artistique, médiatique et politique a été reconstruite et structurée autour de ce péché absolu du nazisme et de ses collaborateurs. Dans le même temps, nous avons -par étapes jusqu’à nos jours- expié la colonisation et ses méfaits. La gauche socialiste des années 1970 et 1980 communiait pleinement dans cette double thématique expiatoire et répulsive : ces deux tabous absolus balisaient son action politique. Force est de constater que les temps ont changé. Sous le coup de plusieurs évènements qui se sont déployés dans le temps et dans l’espace depuis le tournant du dernier siècle, la gauche socialiste s’est scindée en deux gauches que tout oppose.

Quels sont ces évènements ? La montée en puissance du tiers monde et des idéologies décoloniales au sein de la société et des organisations internationales ; l’enrichissement des pays pétroliers islamiques devenus les principaux bailleurs de l’islam politique dans le monde et tenants de la revanche sur l’Occident ; la désoccidentalisation du monde et la prise du pouvoir au sein de l’ONU des adversaires d’Israël, repeint en bastion colonial avancé de l’Amérique ; la lente montée de l’immigration musulmane en Europe de l’ouest et la transformation sociologique, culturelle et électorale des sociétés qui en découle ; l’effondrement de l’idéologie de la lutte des classes et du collectivisme, qui a conduit les forces révolutionnaires de la gauche intellectuelle occidentale à abandonner le prolétaire au profit de l’immigré (tout aussi déréalisé au demeurant) ; l’impasse et les échecs de nationalisme arabe et de la lutte du peuple palestinien, qui ont conduit au renforcement et au cavalier seul d’Israël, aujourd’hui rejoint par les monarchies arabes pro-occidentales. J’en passe. Ballotée par ces évènements, toute une partie de la gauche dite extrême, mais qui est peut-être devenue majoritaire, a quitté les positions des années 1980, et semble aujourd’hui donner la priorité à la vision islamiste du monde au détriment de l’héritage européen du XXe siècle dans son rapport à la question juive. Ce n’est pas seulement un retour au XIXe siècle du fait de la médiation islamiste.

Les Frères musulmans profitent-ils des failles d’une population française apathique voire naïve et du laxisme des politiques ? Face à cela, a-t-on un modèle culturel, religieux, civilisationnel à opposer ? Les Frères musulmans, quoique minoritaires et violemment contestés dans le monde islamique, demeurent fidèles à leur devise maintes fois répétée : « Allah est notre objectif. Le Prophète est notre chef. Le Coran est notre loi. Le Jihad est notre voie. Mourir dans la voie d’Allah est notre plus grande espérance ». Plus diplomate, leur fondateur, El Banna, se contentait de dire que « le Coran est notre constitution ». De sorte que les termes de « l’intégration » de ces militants politiques dans la République laïque sont par essence problématiques. Que faire dans une démocratie libérale et pluraliste pour venir à bout d’un ennemi qui se présente en alternative radicale, et qui mise sur la lente montée démographique de ses ouailles pour amener à résipiscence l’adversaire qu’il s’est désigné ? Rappelons que le « jeune » Iquioussen, à 57 ans, a déjà 15 petits-enfants, reflet d’une stratégie familialiste et nataliste mûrement réfléchie quand on sait que les Tunisiens ou les Marocains d’aujourd’hui ont à peine plus de deux enfants en moyenne à 40 ans !

Le mouvement incarné par Iquioussen ne serait rien dans une société dynamique économiquement et démographiquement, fière de ses valeurs, de son histoire et confiante en son avenir. Ce n’est manifestement pas le cas. Les Français sont moroses, divisés et ne croient en rien, de l’aveu même des préfets qui se sont penchés sur la question il y a quelques années. Ce n’est évidemment pas le cas de tout le monde, mais un certain reflet de notre société désabusée. Les Frères musulmans, comme d’autres forces, misent sur les fragilités et les divisions de notre pays. En l’état actuel des choses, seul l’État, l’exécutif en particulier, a les moyens et la capacité d’agir. Il est troublant de voir que 91% des Français disent soutenir la décision de Darmanin : cela constitue un rare point de consensus dans ce pays, même si le juge administratif a choisi la minorité. Avec son ordre juridique, ses forces de l’ordre, son éducation nationale et son appareil bureaucratique, la République dispose d’un outil qui a peu d’équivalent dans le monde par sa puissance et son ancrage dans la société. À elle de s’en servir pour calmer les ardeurs et l’arrogance de ceux qui la méprisent pour sa faiblesse supposée.

Pierre Vermeren a récemment publié Histoire de l’Algérie contemporaine XIX-XXIe siècles, de la Régence d’Alger au Hirak (Nouveau monde Éditions, 2022) et Comment peut-t-on être Berbères ? Amnésie, renaissance, soulèvements (Riveneuve, 2022).

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Retour en IMAGES: 2022, déjà une année terrible pour le climat

Publié le : 08/08/2022 - 19:24

Samia METHENI Suivre

La crise climatique touche tout le monde et partout. Hausse des températures, incendies, sécheresse, fonte des glaciers...sont autant de conséquences du changement climatique sur la planète. Retour en images. 

France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

{{ scope.legend }}

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
Valeurs Actuelles

Jean-Philippe Tanguy, le nouveau visage du Rassemblement national à l’Assemblée

« Silence pour la France ! » Un cri dans la nuit signé Jean-Philippe Tanguy. Dans un hémicycle dont l’ambiance pesante en cette fin juillet s’explique tant par la température extérieure que par la virulence des débats sur le pouvoir d’achat, le néo-député RN de la Somme se lance dans une diatribe contre le comportement de ses collègues de la Nupes. Cinq minutes de railleries depuis la tribune qui deviennent virales, aussi bien sur les réseaux sociaux qu’au sein de l’Assemblée nationale.

Certains députés s’amusent face à la séquence, d’autres se paient une « scène surjouée », perçue comme un buzz sciemment préparé par le nouveau trublion du Palais Bourbon. C’est pourtant Marine Le Pen qui était censée prendre la parole ce soir-là. Fatiguée et peu convaincue par le fond du texte qui lui a été proposé par Renaud Labaye, l’omniprésent quoique discret secrétaire du groupe RN, elle demande à Jean-Philippe Tanguy de la remplacer au pied levé. Hilare devant la performance de son poulain, la présidente a visiblement apprécié le “show Tanguy”. « Jean-Philippe s’est révélé être une vraie personnalité parlementaire. Je ne suis pas sûre qu’il y ait beaucoup de députés qui arrivent à faire rire toute l’Assemblée », s’amuse-t-elle.

Une relation de confiance s’est tissée entre Marine Le Pen et Jean-Philippe Tanguy depuis son arrivée au Rassemblement national en 2020, après une décennie passée au côté de Nicolas Dupont-Aignan chez Debout La France. Les échelons, il les a gravis, et vite. Candidat sur la liste de Sébastien Chenu dans le Nord lors des régionales de 2021, il devient directeur adjoint de la campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle l’année suivante, avant que cette dernière le nomme président délégué du fraîchement formé groupe parlementaire à l’Assemblée. Un message fort adressé à Jean-Philippe Tanguy, mais aussi à l’Avenir français, le mouvement satellite du RN qu’il a lancé avec une centaine d’anciens cadres de DLF l’année dernière, dont six des 89 députés marinistes sont issus.

Un bourreau de travail qui a fait ses preuves

Marine Le Pen laisse Jean-Philippe Tanguy entretenir une certaine singularité qui détonne avec l’attitude du reste des députés RN élus en juin dernier, eux qui appliquent à la lettre les consignes strictes transmises par Marine Le Pen et Renaud Labaye sur l’attitude attendue au Palais Bourbon. Ce qui n’empêche pas la patronne de le recadrer quand il “en fait trop”. Il faut dire que Jean-Philippe Tanguy n’a pas chômé depuis son entrée dans l’hémicycle. Le mois dernier, le candidat malheureux du parti à la présidence de la commission des finances se plaint, devant les caméras, des manœuvres de La France insoumise pour faire élire Eric Coquerel. « Ils ont triché ! », lance-t-il alors tel un enfant un brin mauvais perdant.

Il s’illustre dans un autre registre quelques jours plus tard en affirmant que l’ascension professionnelle d’Emmanuel Macron serait due, en partie, à son talent pour « solliciter les aspirations homo-érotiques » de certains cadres de la banque Rothschild. Le tollé est immédiat. Homophobe ? « J’assume pleinement ma sexualité [son homosexualité, ndlr] depuis mes 14 ans », raille-t-il.  Avec Jean-Philippe Tanguy, les médias ont trouvé un client, un vrai. Même si cette attention médiatique nouvelle lui semble parfois « un peu surréaliste », il assume sa volonté de « mettre tout de suite le pied dans la porte pour s’imposer ». Mission réussie.

Cette rapide esquisse du personnage pourrait donner l’impression faussée d’un simple amuseur, qui se contenterait d’asséner ses « punchlines » de sa voix perchée pour asseoir une petite notoriété dans le milieu politico-médiatique. Derrière l’apparat se cache pourtant un bourreau de travail, affirment ses collègues. Passé par Saint-Cyr, diplômé de l’ESSEC et de Sciences-Po Paris, Jean-Philippe Tanguy est une tête qui trouve aisément sa place dans le nouveau dispositif mariniste. « C’est la grande révélation de la campagne », souffle un proche.

Pour sa troisième participation à l’élection reine, Marine Le Pen conçoit un plan dénué de toute outrance, de toute approximation. Les propositions doivent désormais être rigoureusement chiffrées et applicables. Cela tombe bien, c’est justement ce que Jean-Philippe Tanguy souhaite apporter au projet quand il rencontre Marine Le Pen à l’automne 2020.  Un rendez-vous aux airs de retrouvailles. La dernière fois qu’ils avaient échangé, c’était en avril 2017. Jean-Philippe Tanguy, alors bras-droit de Nicolas Dupont-Aignan et fervent partisan d’un rapprochement avec le FN, était devenu l’un des relais privilégiés du “Front” lors des négociations. 

 Jean-Philippe c’est Florian sans l’ego surdimensionné. Il n’essaie pas d’imposer. Il applique.

Le succès de la stratégie présidentielle de Marine Le Pen lui offre une certaine visibilité qui entraîne avec elle son lot de convoitises et de critiques inhérentes à sa nouvelle position de favori de la reine. Pour certains profils politiques du RN, le faux départ lors de l’entre-deux tours ne peut donc qu’être imputé à l’influence grandissante du nouveau cercle rapproché de Marine Le Pen, ce “club des technos” qui regroupe la paire Tanguy-Labaye mais aussi les membres des Horaces, le groupe de conseillers techniques de l’ombre de la candidate. Tanguy is the new Philippot ? « Jean-Philippe c’est Florian sans l’ego surdimensionné, tempère un cadre du parti qui a côtoyé les deux hommes. Il n’essaie pas d’imposer. Il applique. » Une description que semble partager le principal intéressé, lui qui se définit en politique comme un « chien qui a besoin d’admirer et d’avoir confiance ».

Un bon soldat qui a tout de même ses idées. Souverainiste d’aussi loin qu’il s’en souvienne, militant du “non” lors du référendum sur la Constitution européenne de 2005, Jean-Philippe Tanguy a longtemps été de ces politisés qui ne s’engagent pas. La sécurité du privé l’attire plus que l’action publique. Il exporte ses connaissances dans le domaine de l’énergie – son secteur de prédilection – aux quatre coins de la planète, d’EDF à Hitachi jusqu’à General Electric. Tanguy assiste donc, impuissant, au rachat de la filiale énergie d’Alstom, fleuron français du transport ferroviaire, par le géant américain en 2014, deux ans après son départ de l’entreprise. C’est le déclic. Frappé par la grande braderie de l’industrie nationale par les pouvoirs publics, les compromissions et les tentatives de corruption dans ce dossier qui embarrasse jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, il se décide à franchir le Rubicon.

Idéologiquement proche de Nicolas Dupont-Aignan depuis plusieurs années, Jean-Philippe Tanguy rejoint son cabinet parlementaire en 2012. Là encore, le jeune techno devient rapidement un élément indispensable de l’organisation de Debout La France. Pour les régionales de 2015, il prend la tête de la liste Debout La France dans le Nord-Pas-de-Calais. Sa concurrente n’est autre que Marine Le Pen. Quand ils se retrouvent au même moment à Soisson, à l’occasion de la fête du haricot, le candidat Tanguy ne peut que constater la ferveur populaire qui entoure la candidate Le Pen, l’aura particulier qui l’accompagne. Ni lui, ni Dupont-Aignan ne pourront lutter contre “ça”. 

Une relation complexe avec Dupont-Aignan

Mais encore faut-il convaincre NDA de la nécessité d’une union pérenne du camp national. Entre les deux hommes, le respect et l’amertume cohabitent à part égale. Jean-Philippe Tanguy regrette « la succession de choix politiques désastreux » de son ancien mentor, son incapacité à dépasser cette image d’éternel solitaire qui lui colle à la peau. Il ne se montre pas particulièrement surpris par la récente lutte chevronnée de Nicolas Dupont-Aignan contre le passe sanitaire ou toute forme de restrictions de libertés. « Il a toujours été un hypocondriaque compulsif. A l’époque, il avait peur des ondes », s’amuse aujourd’hui le néo-député. Cela fait partie de la complexité du personnage. Quelques années avant de rejoindre activement DLF, Philippe de Villiers l’avait pourtant prévenu à son sujet. Lors d’une séance de dédicaces, Jean-Philippe Tanguy avait fait part à la figure vendéenne de sa réflexion autour d’un éventuel engagement politique au côté de l’ancien édile de Yerres. « Bonne chance ! C’est un courageux, mais il ne sait pas ce qu’il pense », lui avait-il répondu. 

Après le départ de Tanguy de Debout La France, les échanges entre les deux hommes se sont progressivement raréfiés, jusqu’à devenir inexistants. NDA est du genre rancunier et, contrairement à ses collègues de l’Avenir français, Jean-Philippe Tanguy peut se montrer cruel quand les années DLF sont évoquées. Conséquence : ce dernier attend toujours le message de félicitations de son ancien patron pour sa première élection à l’Assemblée. Message que d’autres ex-DLF récemment élus ont, eux, bien reçu. C’est le jeu. Jean-Philippe Tanguy et Nicolas Dupont-Aignan se sont bien croisés dans les couloirs du Palais Bourbon. C’était au début de l’été. « Vous savez, j’ai changé », lui a assuré NDA d’une voix solennelle. En guise de réponse, Jean-Philippe Tanguy a laissé échapper un bruyant éclat de rire. Peu importe la manière, il parvient toujours à se faire remarquer.

Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

Proposé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau…

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

    Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    Valeurs Actuelles

    Jean-Philippe Tanguy, le nouveau visage du Rassemblement national à l’Assemblée

    Et soudain, l’Assemblée revit la lumière…

    Nicolas Dupont-Aignan, l’éternel marginal de l’Assemblée nationale

    La revanche d’une blonde

    Les coulisses de la rentrée chargée du Rassemblement national à l’Assemblée

    Clientéliste, racialiste, anti-flic… portrait de la mafia Mélenchon

    Législatives 2022 : stratégie payante et score historique pour le Rassemblement national

    Vardon vs Kandel : quand l’opposition entre Reconquête et le Rassemblement national vire au pugilat

    Philippe Olivier : « C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite »

    Dans la tête de Robert Ménard

    Valeurs Actuelles

    Le climat comme gisement d’économies

    [Edito] Bac : le niveau des organisateurs baisse aussi !

    Macron, la fonte du glacier du Mont Blanc et le réchauffement climatique : un peu de prudence, Monsieur le Président

    La visite d’Emmanuel Macron à Chamonix a permis aux tenants de la doxa réchauffiste de marteler une fois de plus leurs arguments. La réalité est pourtant plus complexe, explique Rémy Prud’homme, pour l’Association des climato-réalistes.

    Rentable pour les industriels, ruineux pour l’Etat, le scandale à 20 milliards de l’éolien offshore

    Typiques d’une économie planifiée, les projets de parcs éoliens offshore vont porter le rapport entre leur coût, énorme, et leur intérêt énergétique, médiocre, à une hauteur jamais vue jusqu’ici, regrette Rémy Prud'homme.

    80 km/h : lettre ouverte au délégué à la Sécurité routière

    Parce que les conclusions d'une étude lui déplaisaient, le délégué ministériel à la sécurité routière a tenté d'en discréditer le contenu avant d'injurier publiquement l'auteur. Celui-ci, le professeur émérite Rémy Prudhomme, lui répond par une lettre ouverte et maintient que la diminution imposée de la vitesse a été bien moins vertueuse qu'on ne le dit.  

    Feux en Amazonie : décryptage de la stratégie puérile et cynique d’Emmanuel Macron

    Professeur émérite à l'université Paris-Est Créteil et membre du comité scientifique de l'association des climato-réalistes, Rémy Prud’homme revient sur le mélange de puérilité et de cynisme qui a caractérisé la présidence française sur le sujet des feux en Amazonie. Un décryptage salutaire.

    Nucléaire : Nicolas Hulot ou le complexe de Marie-Chantal

    Tribune. Le ministre de la Transition écologique, qui veut fermer des centrales nucléaires en état de marche, joue les gosses de riches avec l’argent des contribuables, dénonce Rémy Prud'homme, professeur émérite des Universités et ancien directeur adjoint de l’environnement à l’OCDE.

    L’échec du rail : à qui la faute ?

    Tribune. Professeur émérite des Universités, ancien directeur adjoint de l’environnement à l’OCDE, Rémy Prud’homme estime que les réformes envisagées pour la SNCF, faute de bien cibler l’origine du problème, sont vouées à l’échec.

    France24 - Monde

    Vendre dans le nouveau monde du travail

    Proposé par

    Publié le : 23/05/2022 - 10:52

    Business Reporter

    Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

    La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

    Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

    Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

    Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

    La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

    Sécurisation des comptes avec le multithreading

    Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

    Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

    Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

    Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

    Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

    Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

    L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

    Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

    Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

    C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

    Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

    Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

    S’adapter au « great reshuffle »

    Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

    « Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

    Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

    En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

    Je m'abonne

    Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR
    Valeurs Actuelles

    Un député de la majorité propose d’accorder le droit de vote aux étrangers aux municipales, Ciotti “très hostile” à l’idée

    « Je suis totalement opposé au droit de vote des étrangers. Le vote, c’est l’expression de la souveraineté populaire. C’est l’expression de la volonté générale des Français. » Ces propos ont été tenus par Eric Ciotti, mardi 9 août, au micro de BFM TV. Le député des Alpes-Maritimes s’est dit « très hostile » à l’idée que les étrangers puissent voter lors des prochaines élections municipales. Une déclaration qui fait suite à la proposition de loi constitutionnelle déposée par le député Renaissance et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale Sacha Houlié, qui souhaite instaurer le droit de vote des étrangers hors de l’Union européenne. Eric Ciotti a évoqué « un chemin extraordinairement dangereux », avant de souligner que « le vote [devait] être lié à la nationalité » et que « vouloir y déroger [revenait à] menacer nos principes républicains essentiels »

    Des divergences au sein de la majorité 

    Eric Ciotti a aussi vivement critiqué le manque de coordination au sein de la majorité. En effet, quelques minutes seulement après l’annonce de cette proposition de loi, l’entourage de Gérald Darmanin avait confié à BFM TV que « le ministre de l’Intérieur [était] fermement opposé à cette mesure ». Pour le député, qui s’est « réjoui de cette position » au micro de la chaîne d’information, il est toutefois nécessaire de « se méfier des différentes positions de cette majorité plurielle ». Quelques instants plus tard, Eric Ciotti a demandé « solennellement au gouvernement de se désolidariser de cette proposition ». Avant de s’interroger : « La Première ministre, est-ce qu’elle souscrit à cette proposition ? » 

    Droit de vote aux étrangers, quand le président de la commission des Lois porte un texte aussi grave et dangereux que dit le Gouvernement ?

    Je m’opposerai de toutes mes forces à ce projet. pic.twitter.com/E1xJWDl8Bt

    — Eric Ciotti (@ECiotti) August 9, 2022

    En 2019, interrogé sur ce sujet, Emmanuel Macron avait dit préférer favoriser l’accès à la nationalité française plutôt que d’accorder le droit de vote aux étrangers lors des élections locales, rappelle BFM TV. De son côté, Sacha Houlié a assuré que le document avait été déposé « à titre personnel »

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Chine, Cuba, Venezuela… Mélenchon, le groupie des dictatures

    C’est une polémique de plus qui s’ajoute à une liste déjà bien longue pour Jean-Luc Mélenchon. La montée des tensions entre la Chine et Taiwan aura suffi à faire sortir le leader insoumis de l’ombre. Jusque-là, l’ancien député ne se faisait plus remarquer mais vadrouillait : un voyage de deux semaines en Amérique-du-Sud où il s’est rendu au Mexique, au Honduras et en Colombie, pour une visite éminemment politique. « Dans chacun de ces pays vient d’avoir lieu un événement politique majeur […] ce que nous appelons la révolution citoyenne », a-t-il écrit dans une note parue sur son blog le 12 juillet dernier.

    Deux semaines plus tard, toujours sur son site, Jean-Luc Mélenchon refait parler de lui. Le 3 août, à la suite de la visite tumultueuse de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, à Taïwan, l’Insoumis écrit : « Quel est le sens de la visite de Pelosi sur place ? Taïwan est un sujet tendu depuis la libération de la Chine. Mais, pour les Français depuis 1965 et le général de Gaulle, il n’y a qu’une seule Chine. Taïwan est une composante à part entière de la Chine. » Une sortie qui serait passé relativement inaperçue si l’ambassade de Chine en France ne s’en était pas mêlée, en se félicitant, sur Twitter, le 4 août, du soutien du leader insoumis à la Chine et à sa politique envers Taiwan. Résultat : tollé général. Y compris chez la Nupes, dont les représentants Julien Bayou (EELV) et Olivier Faure (PS) y sont allés de leurs critiques.

    Dans sa note de blog, Jean-Luc Mélenchon précise que sa position n’est ni plus ni moins celle adoptée dès 1965 par le général de Gaulle. « Sa référence à 1965 est un anachronisme car le communiqué portant sur l’établissement de relations diplomatiques date du 27 janvier 1964. De Gaulle décide d’établir des relations diplomatiques avec le gouvernement de la République populaire de Chine, et aucune mention de Taïwan n’est faite à l’époque », a pourtant relevé Antoine Bondaz, chercheur à Sciences-Po et spécialiste de Taïwan et de la Chine, dans un entretien au Figaro. Mélenchon reprend également à foison les éléments de langage de la propagande chinoise sur la libération du pays en insistant sur la proclamation de la République populaire de Chine en 1949. Problème : il occulte la décolonisation qui débute en 1945 et libère les Taïwanais de l’occupation japonaise.

    Un soutien au pire des régimes 

    La polémique n’est pas nouvelle. En réalité, le leader insoumis s’est toujours distingué par sa fascination pour les pires dictatures, pour peu qu’elles soient socialistes ou communistes et issues – le plus souvent – d’Amérique latine. En témoigne sa complaisance publique et assumée pour les régimes dictatoriaux comme le Venezuela, Cuba ou la Chine mais également une certaine constance dans l’anti-américanisme forcené. Un positionnement qui a moins à voir avec sa conception de la géopolitique mondiale qu’avec sa pensée révolutionnaire.

    La Russie, le Venezuela, la Chine, Cuba… Autant de pays autocratiques où les libertés individuelles sont battues en brèche. Tous ces régimes, sans exception, ont été soutenus par le tribun de la France insoumise : « Il n’est pas vrai que la Russie soit une menace pour la paix du monde ; ce sont les États-Unis d’Amérique qui sont dans la position agressive. » Sur TV5 Monde en 2021 : « Contre la caste des empires de presse et de l’aristocratie des possédants de toujours, Chavez mène un combat victorieux par les seules méthodes de la démocratie et des votes à répétition. » A la mort de Chavez en 2013 : « C’est un jour de deuil pour nous et pour un certain nombre de peuples et de militants. » Sur BFMTV en 2017 : « Moi, je ne prendrais pas modèle sur l’opposition au Venezuela et je la condamne. » Sur France inter en 2017 : « Je ne suis pas d’accord pour qualifier Cuba de dictature et je salue la contribution de Cuba socialiste à la lutte des peuples. » Lors de l’hommage organisé par l’insoumis en 2016 : « Le décès de Fidel nous a amené une fois de plus à penser que c’est dans l’exemple de nos héros que nous puisons sans cesse les leçons qui nous permettent d’ouvrir le chemin qu’en leur temps ils ont d’abord dégagé. » La liste est sans fin.

    « Mélenchon rêve de voir s’effondrer la démocratie libérale » 

    « J’ai un peu de mal à saisir pourquoi les gens sont surpris. Mélenchon a toujours été d’une certaine constance dans son soutien aux dictatures et je pense qu’il faut le saluer. Que l’extrême gauche soutienne l’extrême gauche c’est normal », rappelle Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais. « Il n’y a rien d’étonnant dans ces positions, je me souviens encore de ma première prise de bec avec lui à On n’est pas couché où il défendait la Chine contre le Tibet », corrobore l’essayiste Eric Naulleau, auprès de Valeurs actuelles. « Le Dalaï-lama vous le trouvez sympathique parce que vous avez lu Tintin au Tibet », moquait-il alors, déniant le droit à l’indépendance au peuple tibétain face à la Chine communiste.

    Comment expliquer cette adoration de Mélenchon pour ces régimes contre nos démocraties ? : « Mélenchon approuve les mesures qui sont prises sans fard par le PC chinois tel qu’il est et par la dictature post-castriste, telle qu’elle est. Tous ces systèmes politiques ont en commun d’être hostiles à la démocratie libérale, à ce qu’il appelle le ‘système’, cela lui suffit, analyse Pierre Rigoulot, spécialiste des régimes communistes, directeur de l’institut d’histoire sociale et co-auteur du Livre noir du communisme. Mélenchon rêve de voir s’effondrer la démocratie libérale. Le plus important pour lui c’est la haine partagée de tous ces États contre cette dernière, peu importe qu’ils soient dictatoriaux. » 

    La fascination pour la violence populaire comme mode de pensée et d’action

    « Il y a une fascination de la violence chez Mélenchon à la fois dans la culture et dans la nature. Il vient d’une culture de gauche essentiellement violente qui s’étend jusqu’à George Sorel [philosophe connu pour sa théorie du syndicalisme révolutionnaire, ndlr] et la violence nécessaire », observe aussi Eric Naulleau. « On ne peut pas se réclamer impunément de la Terreur robespierriste et bolchévique et se dire démocrate. » Selon lui, les régimes de gauche vont dans le sens de l’histoire et œuvrent pour le bien, même s’ils sont dictatoriaux : « C’est un long fil sanguinaire de Robespierre jusqu’à Lénine. Ils pensent que la révolution peut s’accommoder de tout, et que peu importe la violence sur le peuple, on va vers le bien. Ce serait folklorique si ça ne débouchait pas sur des choses graves. »

    Aveuglé par l’idéologie révolutionnaire, Jean-Luc Mélenchon en viendrait-il même à appliquer ses méthodes à son parti et sa vision politiques ? « Il cherche à ridiculiser l’institution parlementaire, à déplacer le centre de gravité des décisions du parlement à la rue et soutient aussi à l’international tous nos ennemis. On ne peut lui reprocher d’être incohérent », remarque Pierre Rigoulot. « L’extrême gauche est un totalitarisme. De la même manière, Mélenchon applique au sein de son parti des méthodes dictatoriales, il n’y a pas de démocratie interne : c’est la tactique des démocraties populaires dans les pays de l’est et de l’ex-URSS », renchérit Pierre-Henri Dumont. Ou comme le résume Eric Naulleau : « LFI est à l’image des régimes qu’elle soutient : autour d’un homme fort pour qui les élections sont un simulacre. Il y a une forte violence institutionnelle chez eux. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Expulsion de l’imam Iquioussen : Gérald Darmanin dépose un recours devant le Conseil d’État

    Le vendredi 5 août dernier, le tribunal administratif suspendait l’expulsion de l’imam islamiste Hassan Iquioussen, au motif que cette dernière mettait en péril, de façon disproportionnée, sa vie familiale. Dans la foulée, Gérald Darmanin avait fait part de son intention de faire appel. Finalement, le ministère de l’Intérieur a déposé un recours devant le Conseil d’État mardi 9 août, a fait savoir la place Beauvau à CNews mercredi.

    À compter du dépôt de ce recours, le Conseil d’État avait 48h pour se pencher sur l’affaire et fixer une date d’audience le plus rapidement possible. Cette dernière aura donc lieu le 26 août prochain, juste avant la rentrée. Un exercice vital pour Gérald Darmanin, qui aura tout à gagner à remporter ce bras de fer s’il espère mettre fin à un été bien délicat.

    Gamelles en série

    L’échec de l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen, contre lequel les griefs ne manquent pourtant pas, est loin d’être le premier échec estival du ministre de l’Intérieur. En débordant un peu sur la fin du printemps, il faut d’abord évoquer le fiasco du Stade de France et les mensonges dans lesquels s’était enfermé le « premier flic de France ». Dès le mois de juillet, ensuite, la France a été marquée par une série d’agressions au couteau contre laquelle il a semblé bien démuni.

    L’implication personnelle du ministre dans l’affaire des policiers agressés à Lyon a également mal tournée, entre les démentis du parquet de Lyon et les joutes verbales avec Grégory Doucet. Enfin, Gérald Darmanin a été contraint d’annoncer lui-même le report de son propre projet de loi sur l’immigration – sous la pression d’une Élisabeth Borne qui, par ailleurs, s’en serait volontiers débarrassée lors de son arrivée à Matignon. Décidément une mauvaise période pour le très ambitieux ministre.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    « Une telle structure n’a pas lieu d’être » : pas encore né, le Conseil national de la refondation déjà très critiqué

    C’est le grand projet que porte Emmanuel Macron depuis sa réélection, en avril dernier. Reconduit aux affaires, Emmanuel Macron avait annoncé la création d’un Conseil national de la refondation. Cette nouvelle institution, qui doit rassembler des élus locaux, des professionnels, des corps intermédiaires et des citoyens, devait incarner la « nouvelle méthode » promise par le chef de l’Etat. A l’époque, rappelle Le Figaro, Emmanuel Macron misait cependant sur une reconduction de sa large majorité à l’Assemblée.

    La gifle reçue par ses troupes lors des législatives a largement fragilisé la pertinence du CNR. En témoigne le report régulier de son lancement, d’abord prévu en juin, puis reporté à la fin de l’été, avant d’être fixé à la mi-septembre. Malgré tout, Emmanuel Macron s’accroche. « C’est compliqué pour lui de s’asseoir dessus, surtout lui, qui n’aime pas être contraint par les événements à renoncer », estime Olivier Rozenberg, professeur associé au Centre d’études européennes et de politique comparée à Sciences Po.

    Un énième cirque

    Reste que le CNR risque de pâtir du désintérêt – sinon de l’hostilité – des autres formations politiques. Comme le rappelle Le Figaro, le RN a déjà annoncé qu’il boycottera « cet énième cirque », conçu pour contourner « les institutions dont Emmanuel Macron est censé être le garant ». Même topo du côté des Républicains : « dans une période où le Parlement a retrouvé sa vraie place, une telle structure n’a pas lieu d’être », estime le sénateur LR Philippe Tabarot. Son collègue député Julien Dive est cependant plus conciliant : si « tous les groupes, à part (eux), décidaient de siéger, alors il faudrait se poser la question », a-t-il déclaré. L’initiative d’Emmanuel Macron sera-t-elle une nouvelle fois sauvée par Les Républicains ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] L’antisémitisme, carrefour de l’islamo-gauchisme

    Comme toujours dans l’histoire, ce qui éclate un jour aux yeux de tous trouve ses causes et ses germes plusieurs décennies auparavant. Pour ce qui est du « nouvel » antisémitisme auquel notre pays est aujourd’hui confronté, il faut remonter le temps de toute une génération : la mienne. Ilan Halimi avait deux ans de moins que moi, son bourreau deux jours de plus que moi.

    En 2006, Ilan Halimi fut enlevé et supplicié par Youssouf Fofana. Il lui fallait enlever un juif « parce qu’ils sont bourrés de thunes », selon le chef du gang des barbares.

    En 2012, Mohammed Merah, récidiviste et radicalisé, abat à bout portant Jonathan Sandler et ses deux enfants devant le collège-lycée juif Otzar Hatorah à Toulouse. Jonathan Sandler avait mon âge et était enseignant.

    En 2015, Amédy Coulibaly, lui aussi sensiblement du même âge que moi, choisit l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes pour y exécuter Yohan Cohen, Philippe Braham, François-Michel Saada et Yoav Hattab. Là aussi, le terroriste était né et avait grandi en France où il avait été radicalisé dans son islamisme et son antisémitisme.

    Dans les années qui suivront les crimes et les agressions antisémites ne feront que se multiplier, du supplice de Sarah Halimi en passant par celui de Mireille Knoll, respectivement assassinées par Kobili Traoré et Yacine Mihoub, tous deux aux cris de « Allah Akbar ».

    Cette montée de l’antisémitisme était perceptible à travers des faits moins violents mais aussi édifiants. Comme chez moi, dans les Bouches-du-Rhône, lorsque Bernard Ravet, dans son livre Principal de collège ou imam de la république publié en 2017, explique qu’il avait été contraint de refuser un élève juif dans son établissement, « faute de pouvoir garantir sa sécurité dans mon collège musulman à 95% ».

    Cet état des lieux aussi inquiétant que dramatique trouve ses causes dans les 40 dernières années de l’histoire de notre pays, cette chronique du renoncement et du déni de réalité. Cette histoire, nous le savons tous mais certains regardent ailleurs, est celle de ce qu’on a appelé pudiquement « les territoires perdus de la République » où se développait le racisme anti-blanc nié farouchement par nos élites bien-pensantes. Cette histoire est surtout et avant tout celle d’une immigration anarchique, devenue très vite non-assimilable, terreau de l’islamisme et son corollaire qu’est l’antisémitisme.

    L’islamo-gauchisme permet en réalité de réunir et activer l’ancien et le nouvel antisémitisme.

    Après le temps des démissions en matière de politique d’immigration et d’assimilation, celui des années 80 et 90, vint le temps des accommodements raisonnables, celui des vingt dernières années, avec l’islamisme et l’antisémitisme, avec des visées électoralistes assez peu discrètes. Si certains se sont essayés – à droite, au centre comme à gauche – au simple mais néanmoins dangereux et nauséabond clientélisme électoral, d’autres sont allés beaucoup plus loin.

    Revenons aux sources de cette dérive. Comme l’avait si bien expliqué le think tank Terra Nova en son temps, la gauche s’est vu abandonnée par les gros bataillons des classes moyennes et populaires que les bobos s’empressèrent de rebaptiser avec mépris les « petits blancs », qui rejoignirent soit les rangs de l’abstention, soit ceux du Rassemblement national.

    En quête d’électeurs, la gauche s’inventa un peuple et donc un électorat de substitution : les enfants de l’immigration et des banlieues. Et au lieu de s’adresser à la majorité d’entre eux pratiquant un islam modéré, ils ont préféré par facilité et efficacité flatter directement une minorité influente et agissante : celle des grands frères et des imams.

    Aujourd’hui, l’extrême gauche ayant pris le contrôle de la gauche toute entière va tout simplement au bout de cette logique. Des manifestation aux cotés du CCIF à l’accueil du très controversé M. Corbyn, de la résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » à la défense l’imam Hassan Iquioussen, on assiste à une véritable fuite en avant islamo-gauchiste.

    L’islamo-gauchisme permet en réalité de réunir et activer l’ancien et le nouvel antisémitisme. Celui des deux derniers siècles, partagé tant par Marx que par les nationaux-socialistes, montrant du doigt le capital, l’argent et la réussite ; et celui masqué sous l’antisionisme, qui diabolise Israël depuis sa création.

    Député de la Nation et membre du groupe Rassemblement national,  j’ai rejoint Marine Le Pen en 2015, après quinze ans d’engagement au sein de la droite traditionnelle car j’ai la conviction que seul un contrôle strict de l’immigration, permettra de façon durable de lutter contre l’islamisme et de protéger nos compatriotes juifs. Que seul un comportement et surtout une action fermes et sans ambiguïté seront capables de donner un coup d’arrêt à cet antisémitisme contraire à toutes mes valeurs et celles de la France, notamment du fait de ses racines chrétiennes.

    J’attends, comme beaucoup de nos compatriotes, de l’ensemble de la représentation nationale, et en particulier des rangs d’une gauche qui s’égare, une condamnation sans équivoque de tout antisémitisme d’où qu’il vienne et quelle que soit la forme qu’il puisse prendre.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    « Il ne faut pas se mentir, ça va être dur » : le gouvernement se prépare à un hiver très compliqué pour les Français

    Après la canicule et les incendies cet été, la France grelottera-t-elle dans quelques mois, minée par les pénuries d’énergie ? C’est ce que paraissent craindre certains membres du gouvernement, alors que se profile une rentrée extrêmement compliquée pour les Français. À tel point que les cadres de la majorité ne s’évertuent pas tant à l’empêcher qu’à y préparer les Français, relate Le Parisien. « On ne peut pas être comme des voyageurs qui boiraient du champagne dans un avion, en ignorant qu’il va s’écraser sur la montagne », analyse même, crépusculaire, un cadre de la majorité.

    Il faut admettre que l’addition est déjà salée : « Le contexte géopolitique, la guerre, le sujet climatique, l’énergie, c’est très anxiogène », liste le ministre de l’Agriculture Marc Fesnau. Or, l’arrivée de l’hiver va nettement compliquer les choses, au point que de potentielles coupures d’électricité paraissent désormais possibles : « Il ne faut pas se mentir, ça va être dur. L’hiver va être compliqué. Tous les efforts sont faits pour limiter les contraintes, mais il va y avoir des contraintes », admet le député Renaissance Marc Ferracci.

    Montrer l’exemple… le plus souvent possible !

    Reste donc à préparer la population à un hiver compliqué : autour d’Élisabeth Borne, les ministres s’attellent à « faire entrer ces sujets dans l’atmosphère ». Certains envisagent même d’adopter la même communication que pendant le Covid, avec l’organisation régulière de conférences de presse pour habituer les Français à une nécessaire planification écologique – et à la réduction de la consommation d’énergie qu’elle implique.

    « On ne peut pas exclure d’être contraints d’utiliser les mêmes formats que lors du Covid », confie au Parisien un conseiller de l’exécutif. La méthode aurait le mérite de marteler ces sujets, tout en mettant en avant l’action du gouvernement : « Plus on souhaite responsabiliser les gens dans leurs comportements individuels, plus cela suppose que l’État, la puissance publique, montre l’exemple », concède Roland Lescure, ministre délégué à l’Industrie. Dans un tel contexte, par certain que de nouvelles photos d’Emmanuel Macron au guidon d’un jet-ski, publiée mardi 9 août, soient du meilleur goût…

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Gérald Darmanin « fermement opposé » au droit de vote des étrangers lors des municipales

    Le mardi 2 août dernier, le député Renaissance Sacha Houlié déposait, en toute discrétion, une proposition de loi constitutionnelle accordant le droit de vote aux étrangers lors des élections municipales. Son texte, résume Le Figaro, s’adresse « aux étrangers non ressortissants de l’Union européenne résidant en France ». Cependant, et malgré son statut de président de la commission des lois de l’Assemblée, Sacha Houlié semble ne pas pouvoir compter sur le soutien de toute la majorité.

    Face à ce dernier, Gérald Darmanin n’a ainsi pas fait mystère de sa totale opposition à une telle proposition. Sacha Houlié devrait donc trouver sur sa route un ministre de l’Intérieur « fermement opposé » à sa réforme. Mais surtout, croit savoir Le Figaro, le député poitevin doit aussi composer avec l’hostilité d’Emmanuel Macron lui-même, qui ne s’est jamais déclaré favorable à une telle mesure. Le chef de l’État privilégierait plutôt la lutte contre l’abstention et l’amélioration de « l’accès à la citoyenneté » des étrangers.

    Jordan Bardella vent debout

    Peu soutenu dans son propre camp, Sacha Houlié devra également faire face à une opposition déchaînée : déjà, Les Républicains et le Rassemblement national ont fait savoir leur opposition ferme au droit de vote des étrangers. « Je m’opposerai de toutes mes forces à ce projet », a prévenu Éric Ciotti, tandis que Jordan Bardella a évoqué « la dépossession finale des Français de leur pays ». La proposition du député poitevin, en tout cas, devrait faire partie du grand débat parlementaire sur l’immigration qui sera engagé en octobre.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    À Marseille, Éric Dupond-Moretti promet des solutions contre les nuisances de la prison des Baumettes

    Action, réaction. Lundi 1er août, la presse nationale se faisait l’écho des doléances d’un collectif marseillais, baptisé « Les riverains des Baumettes ». Les membres de ce dernier, domiciliés dans les environs immédiats de la célèbre prison phocéenne, se plaignaient des incivilités quotidiennes de la part des détenus ou de leurs proches : cris et hurlement par les fenêtres brisées, rues transformées en parloirs publics par des proches n’hésitant pas à crier debout sur le toit de leur voiture, menaces et insultes, feux d’artifice et mortiers, etc.

    En déplacement à Marseille, mercredi 3 août, Éric Dupond-Moretti s’est donc exprimé en détail sur la question. Alors qu’il visitait la prison des Baumettes, relate BFMTV, le ministre de la Justice a notamment annoncé la réparation « dans l’urgence » des fenêtres cassées par les détenus. Il a également promis l’installation d’un pare-vue, conçu pour retirer les maisons voisines du champ de vision des détenus. « Ça ira vite pour les fenêtres » et un peu moins pour le pare-vue, dont la construction nécessite de lever « des questions techniques, […] il faut le temps de réaliser les choses », a détaillé le garde des Sceaux.

    Un brouilleur téléphonique ?

    Éric Dupond-Moretti a également assuré que la préfète de police des Bouches-du-Rhône est déterminée à augmenter la présence de la police aux abords de la prison. Enfin, le ministre a évoqué l’installation d’un brouilleur qui permettrait de limiter les nuisances téléphoniques. Une idée qui doit cependant être étudiée de près par des techniciens, afin d’éviter que le brouilleur ne perturbe également les conversations des riverains.

    Marseille : les dernières actualités

    Marseille : des producteurs soupçonnés de “franciser” des fruits et légumes achetés à l’étranger

    Cris, tirs de mortiers… Les riverains de la prison marseillaise des Baumettes exaspérés par les “parloirs sauvages”

    Marseille : un homme fiché S et vêtu d’une djellaba interpellé, il menaçait des passants avec un couteau

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Prisons : des surveillants tirent la sonnette d’alarme sur les violences entre détenus

    Cinq mois après l’agression mortelle d’Yvan Colonna, attaqué au sein de la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), un jeune homme de 22 ans a perdu la vie le 2 août dernier, au centre pénitentiaire d’Avignon-Le Pontet (Vaucluse), après avoir reçu un coup de couteau en céramique au niveau du cœur. L’agression s’est déroulée en début de matinée, dans une cour de promenade où six détenus étaient présents. Un certain nombre de responsables syndicaux ont décidé d’alerter au sujet de la fréquence et de la gravité des problèmes de violences entre détenus, détaille La Croix, mardi 9 août. 

    « Des bagarres d’une extrême gravité » 

    « En fait, les médias ne parlent de la violence entre détenus que lorsqu’il y a un mort. Mais c’est un problème qui se pose de manière quasi quotidienne dans beaucoup de prisons. Avec des bagarres parfois d’une extrême gravité », regrette Jessy Zagary, délégué régional FO justice Paca-Corse, dans les colonnes du quotidien national. 

    Depuis début 2022, plusieurs individus ont été tués en prison par un autre détenu. La presse a largement évoqué le décès d’Yvan Colonna, violemment agressé début mars. Fin mars, c’est un homme de 27 ans qui a été tué avec un tesson de bouteille au centre de détention de Châteaudun (Eure-et-Loir), indique La Croix. Deux mois plus tôt, en janvier, à la prison de Baie-Mahault (Guadeloupe), une bagarre en cellule avait coûté la vie à un jeune homme de 25 ans. 

    « Parfois, tout dégénère pour une remarque, un regard » 

    Entre 2015 et 2021, 16 homicides commis en détention ont été recensés par l’administration pénitentiaire. En 2018, celle-ci avait dénombré 8 883 actes violents entre personnes détenues, observe le journal. Toutefois, de l’avis général, un certain nombre de faits n’apparaissent pas dans les statistiques, car les victimes n’osent pas toujours les dénoncer ou porter plainte. « La loi du silence et la peur restent fortes en détention », commente un surveillant auprès de nos confrères, avant d’estimer qu’il est généralement difficile d’empêcher ces violences dont les raisons peuvent être multiples. 

    « Parfois, tout dégénère pour une remarque, un regard, une histoire de cigarette. Ce qui est compliqué, c’est que de nombreux détenus se fabriquent des armes artisanales qui peuvent provoquer des blessures graves, alerte Jean-Jacques Racamy, secrétaire général Ufap/Unsa justice en Guadeloupe, auprès de La CroixJe me souviens de deux détenus qui parlaient tranquillement. Avant qu’une demi-heure plus tard, l’un ne poignarde l’autre au niveau de la carotide. » Parfois, les violences sont liées à un trafic de stupéfiants ou à du racket. « Certains détenus font régner la force pour bien montrer qui est le ‘taulier’, ajoute William Cozic, délégué FO pénitentiaire à Nantes. On retrouve aussi dans la prison des rivalités ou des haines qui existent à l’extérieur, par exemple entre personnes de quartiers différents. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Seine-et-Marne : des riverains vent debout contre l’installation illégale de gens du voyage

    Lundi 8 août, une cinquantaine de riverains et le maire de Montereau-sur-le-Jard (Seine-et-Marne), Christian Hus, ont manifesté en fin d’après-midi. En cause : l’installation illégale, il y a plusieurs semaines de cela, d’un campement de gens du voyage dans la commune, rapporte Actu.fr ce mardi. Depuis le 25 juin dernier, les caravanes ont commencé à arriver par étapes, en suivant des roulements. Désormais, elles sont une quarantaine – autrement dit, plus d’une centaine de personnes – à s’être installées à l’entrée du hameau d’Aubigny, au niveau d’une parcelle agricole enclavée le long de la RD 57. Les deux agriculteurs qui possèdent le terrain ont déposé une plainte, mais sans succès à l’heure actuelle. 

    « Nous sommes pris en étau » 

    « La préfecture de Seine-et-Marne se retranche derrière l’agglomération Melun Val de Seine qui n’est pas en conformité avec la création d’une aire de grand passage, s’agace Christian Hus auprès de nos confrères. Le village fait office de tampon et nous sommes pris en étau entre les nomades qui cherchent un terrain et les autorités. Les riverains sont exaspérés ! » L’édile a écrit un courrier au préfet, en date du 8 août, pour décrire la situation qui, d’après lui, provoque des problèmes de sécurité, de tranquillité, mais également de promiscuité. « Les occupants se branchent sur la bouche à incendie et sur la borne d’Enedis, qui n’est plus fermée. Il suffirait d’un rien pour qu’un passant ou un enfant s’électrocute », constate-t-il. 

    « C’est insupportable ! » 

    Même amertume du côté d’un père de famille de 40 ans interrogé par Actu.fr« Tous les ans, ils reviennent au même endroit. Le maire a bien fait tout ce qui était en son pouvoir en installant des barrières, mais elles ont été découpées », témoigne celui qui habite le long du campement. Et de poursuivre : « Il y a du bruit et la situation a failli dégénérer le 6 août lorsqu’un voisin a demandé de baisser la musique qui était à fond. On entend aussi les ferrailleurs qui font de la découpe. Ça claque de partout. » Avant de conclure : « C’est insupportable ! » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    La police démantèle une partie de Caliweed, un incroyable réseau de trafic de drogue qui générait un million d’euros par mois

    De nouveaux éléments nous parviennent, concernant l’affaire Caliweed : un réseau de livraisons de drogue à domicile. Une nouvelle affaire est actuellement instruite à Paris, nous apprend Le Parisien mardi 9 août. Les enquêteurs de la police judiciaire ont réussi à couper une branche du réseau en mettant la main sur le trésorier général de cette entreprise illégale et leurs investigations leur ont permis de chiffrer l’activité à hauteur de plus d’un million d’euros par mois.  

    Sept hommes et deux femmes mis en examen 

    Au total, sept hommes et deux femmes, âgés de 19 à 35 ans, ont été mis en examen le 30 juin dernier dans la capitale. Huit d’entre eux ont ensuite été écroués. Dans le détail, cette équipe est suspectée d’avoir pris part à un trafic de drogue en région parisienne, mais également dans l’Oise, l’Eure et le Loiret, détaille le quotidien francilien. Et cela, depuis environ un an. Le chiffre d’affaires mensuel a été estimé à hauteur d’un 1,3 million d’euros exactement.

    Plus de 32 000 clients  

    Selon les informations dont disposent nos confrères, ce réseau emploie des dizaines de livreurs. Pour les recruter, des annonces sont régulièrement diffusées par le biais de la messagerie cryptée Telegram. Pour espérer être embauché, il faut poster une photo de sa carte d’identité et un justificatif de domicile. Par ailleurs, les dealers annoncent qu’il est demandé aux candidats de passer un entretien vidéo sur Snapchat ou Telegram avec l’organisation. La rémunération des livreurs a été chiffrée entre 150 et 250 euros, selon leurs missions. Le 30 juin dernier, les fonctionnaires de police ont estimé que la plateforme alimentait 32 185 clients, parmi lesquels 16 800 sont jugés comme assidus. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Avec 7 000 candidatures, la réserve de la police nationale couronnée de succès

    C’est une initiative qui rencontre un franc succès. En janvier dernier, relate France Bleu, Gérald Darmanin annonçait la création d’une réserve au sein de la police nationale, comme il en existe déjà au sein de la gendarmerie ou de l’armée. À l’époque, le ministre de l’Intérieur identifiait deux objectifs : renforcer les effectifs, et améliorer le lien entre la population et la police. Quelques mois plus tard, son projet est en passe de devenir réalité : en septembre, 700 réservistes effectueront leurs premières missions aux côtés de policiers d’active, à l’issue d’une formation de deux semaines.

    La formation passe en revue toutes les activités que peut effectuer un policier, sur le terrain ou derrière un ordinateur. Mélissa, 19 ans, raconte à France Bleu : « On apprend plein de choses : de la théorie sur les enquêtes, la déontologie, les violences sexistes et sexuelles, mais surtout de la pratique, comme les techniques d’interpellation et de menottage ». Surtout, les réservistes sont formés au maniement d’une arme de poing : au cours de leur formation, ils tirent en moyenne 200 cartouches.

    30 000 réservistes en 2030

    Les candidats peuvent être âgés de 18 à 67 ans. Au maximum, ils pourront être appelés 90 jours par an. « Ils seront mis à disposition des services de la police nationale dans les départements où ils résident », explique le commandant Philippe Leduc, qui encadre la formation des volontaires basés à Orléans. « Ils seront en appui des policiers sur le terrain, pour des affaires ponctuelles, des événements particuliers comme un festival, ou pour renforcer des services qui seraient fragilisés par des blessures ou des maladies », poursuit le policier, qui précise que chaque réserviste sera « toujours accompagné par un policier en activité. »

    Preuve que l’initiative plaît : depuis la création de cette réserve, plus de 7 000 candidatures ont été recensées. À terme, ajoute France Bleu, la police nationale espère pouvoir compter sur un vivier de 30 000 réservistes. En 2021, l’armée française en comptait près de 80 000, et la gendarmerie 23 000.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Linda Kebbab : « Ceux qui défendent les rodéos sauvages mettent de la poésie dans le sang »

    Valeurs actuelles. Rodéos urbains, refus d’obtempérer… L’ordre public est mis à mal. L’Etat décompte pas moins de 534 interventions dans le Val-d’Oise depuis début avril dans la lutte contre les rodéos sauvages. Comment expliquez-vous l’intensification de ces phénomènes ? Linda Kebbab. Je ne saurais pas dire s’il y a une intensification du phénomène des rodéos urbains. On a le sentiment chaque année qu’il y en a plus que l’année précédente, mais c’est juste qu’avec l’arrivée du beau temps, c’est beaucoup plus significatif. Avec l’été viennent les accidents graves, d’où cette impression que le phénomène est nouveau ou plus important. En réalité, je crains que l’échange que nous avons aujourd’hui, nous l’aurons dans deux ans, cinq ans et même dix ans. Je me souviens qu’il y a douze ans, lorsque j’étais en brigade de police, nous courions déjà après eux. Je travaillais à Créteil pendant l’été. C’était un vrai fléau, les familles ne pouvaient pas se poser sur les étendues vertes parce que des voyous faisaient leur loi avec des scooters ou des motocross non homologués sur la voie publique. En revanche, je pense qu’il y a une meilleure prise en compte par l’opinion et par la presse de ce phénomène que nous connaissons depuis longtemps.

    Le rodéo est dit “sauvage” parce qu’il résulte d’un refus d’obtempérer. Le summum pour ces délinquants est de pratiquer le refus d’obtempérer. C’est-à-dire de faire son rodéo sauvage jusqu’au bout et de ne pas se faire rattraper par la police. Tout cela dans des quartiers populaires qui ont été construits avec l’objectif de donner aux piétons un espace de circulation libre. Ces espaces deviennent de vrais terrains de jeu pour les deux-roues, tandis que les voitures de police n’y ont pas accès. Les refus d’obtempérer sont donc un jeu d’enfant pour ces délinquants. Ils savent où cacher leurs engins, il y a même des planques prévues à cet effet, ils sont très organisés.

    Quel est le but recherché par les auteurs de ces rodéos sauvages ? Il y a une forme de mise en scène, avec une volonté de faire le buzz. Il y a déjà certainement un attrait de plus en plus prononcé pour les activités mécaniques. Avec un accès aux deux roues qui est sans doute plus aisé aujourd’hui via Internet pour trouver leur engins : des scooters en fin de vie, des appareils volés ou non-homologués. En réalité, cette recherche du buzz a existé avant même l’utilisation des réseaux sociaux. Quand ces délinquants se faisaient remarquer dans leur quartier, et quand nous, forces de l’ordre, essayions de leur mettre la main dessus, le défi était de ne pas revenir sous les yeux des copains qui observaient la scène. Seulement, ces scènes où les délinquants essayaient de briller devant leurs copains, n’étaient pas relayées sur les réseaux. Aujourd’hui, les spectateurs sont sur Internet, les réseaux sociaux permettent de décupler la visibilité de ces actes de délinquance. Le rodéo sauvage n’a d’intérêt pour eux que parce qu’il crée du buzz : à un moment donné, il y a un spectacle donné aux copains. D’ailleurs, quand des municipalités prennent la peine de leur proposer des circuits fermés, pour la plupart d’entre eux, ça ne les intéresse pas. Simplement parce qu’ils n’ont personne devant qui briller, et qu’ils n’ont aucun moyen de créer leur buzz de la défiance à l’égard des forces de l’ordre.

    Le film Rodéo de Lola Quivoron a fait polémique en début d’année. Les rodéos sauvages seraient une pratique « mal comprise » et « criminalisée à mort », selon la réalisatrice. Comment faut-il comprendre ces propos ? Les seuls en extase et en émoi devant ces phénomènes sont des bourgeois qui ne les subissent pas. Et cette productrice dont le film a été mis en avant au festival de Cannes en fait partie. Il s’agit tout simplement d’une admiration pour un acte délictueux, que l’extrême gauche voit souvent comme une forme de poésie. Cela démontre une méconnaissance totale du phénomène. C’est une forme de visibilité artistique et intellectuelle d’une activité qui méprise la sécurité des riverains et la tranquillité des quartiers touchés par le rodéo. Chez les défenseurs des délinquants, la violence est perçue comme de la poésie. Dire que le bruit des rodéos est une manière de s’approprier l’espace, de s’exprimer, est un véritable mépris pour les victimes. C’est donc une hypocrisie artistique de gens qui sont ravis de leur petit appartement sur cour à Paris et qui n’ont pas d’autre thématique que de mettre de la poésie dans la délinquance. Il ne s’agit même pas de déconnexion mais d’individus profondément bêtes. Sauf que cette bêtise a client sur rue, elle est relayée par des médias mainstream et elle donne le sentiment à ces gens qui pratiquent le rodéo sauvage d’être légitimes dans leur activité. Et bien évidemment, les victimes ne sont pas considérées. Il faut dire ce qui est : ceux qui défendent les rodéos sauvages mettent de la poésie dans le sang.

    La semaine dernière, des images ont beaucoup tourné, montrant une famille encerclée par un cortège de mariage sur une place de Saint-Denis en Seine-Saint-Denis ; il y avait visiblement une volonté de faire peur aux riverains. Le rodéo est-il un moyen de s’approprier et de marquer un territoire ? Totalement. En tant que policiers on le constate sur la voie publique. Le message du rodéo sauvage est simple : « Tirez-vous, on est chez nous. » Et pour preuve, ils nous défient jusqu’au bout, au point de refuser d’obtempérer. Ces gens connaissent mieux le quartier que personne, ils s’y sentent chez eux. Dans le cas de ce cortège de mariage, ils se trouvent en dehors de leur quartier, aux pieds de la mairie. Ils élargissent un territoire où la loi de la République ne devrait pas s’appliquer. C’est du mépris pour la vie humaine. Cette famille a été prise pour un plot, tout simplement, autour duquel ils slaloment. Ils n’ont plus le statut d’humain. La place de la mairie est transformée en petit circuit automobile. Le pire dans tout cela, c’est que le mariage est le contrat d’institution d’une famille ; et au sortir de la mairie, ces individus méprisent une famille et la mettent en danger. C’est un mépris pour tous les actes de construction d’une société. Il y a quelque chose de très viril dans le rodéo sauvage : faire du une roue sur un deux-roues, c’est une manière d’impressionner, un peu comme un cheval qui fait une ruade. Le mot “rodéo” n’est pas choisi au hasard.

    Il ne s’agit plus seulement de trouble à l’ordre public. Ces derniers mois, de nombreuses victimes font les frais de ces rodéos. Ce vendredi encore, deux enfants ont été fauchés à Pontoise. Est-ce qu’il y a une augmentation de la violence ? Et est-elle volontaire ou s’agit-il d’accidents ? Il serait faux de croire que ces délinquants avaient plus d’estime pour la vie humaine il y a dix ou quinze ans. Les informations sont simplement beaucoup plus relayées aujourd’hui. J’ai déjà eu le cas d’individus qui percutaient des enfants ou des personnes dans des rodéos sauvages, et la première préoccupation des délinquants était de s’enfuir et de dissimuler la moto pour que l’auteur ne soit pas identifié et poursuivi. Tout en laissant agoniser des victimes. Penser que les délinquants avaient un code d’honneur il y a dix ans est faux. La justice est obligée de considérer ces cas comme des accidents dès lors qu’avec son avocat le délinquant affirme qu’il n’avait pas l’intention de faire du mal. Ou alors l’affaire sera classée avec la mention “blessures par négligence”. Même si l’individu a pris tous les risques : rouler à contre-sens, faire du une roue, rouler trop vite… A partir du moment où il peut démontrer qu’il ne voulait pas percuter les passants, cela passera pour un accident.

    Quelles sont les difficultés auxquelles doivent faire face les forces de l’ordre ? Face aux rodéos sauvages, les forces de l’ordre sont complètement démunies. Nous avons un arsenal administratif, même si on utilise le code de la route : en pratique, on peut ordonner l’immobilisation du véhicule. Et lorsque le véhicule n’est pas homologué ou en fin de vie, on peut l’envoyer à la fourrière, et ordonner sa destruction. C’est le seul outil dont on dispose. Mais ces engins sont un peu comme les cafards : vous en détruisez un, il y en a dix autres qui prennent le relai. Ils ne rencontrent aucune difficulté à se procurer de nouveaux véhicules, plus puissants et plus gros. C’est une sorte de tonneau des Danaïdes. Il y a de l’impuissance chez les forces de l’ordre : quand vous êtes policier, vous vous dites que votre action doit permettre de protéger des vies. Il n’y a qu’à regarder le récent exemple de Pontoise, avec une jeune fille entre la vie et la mort, pour vous donner une idée des difficultés que nous rencontrons. Il n’y a malheureusement aucune punition appliquée, et les familles ne sont pas écoutées.

    Au niveau pénal, trouvez vous que les peines soient ajustées, malgré les durcissements de la loi en 2018 et 2022 ? Le politique semble avoir pris la mesure de la situation : en 2018, le code de la route a été renforcé sur la loi concernant les rodéos urbains. Ce durcissement a conduit à des peines d’emprisonnement d’un à trois ans, avec des amendes ajustées en fonction des circonstances. A l’instar des rodéos qui ont conduit à des accidents graves, je n’ai pas le souvenir que ces gens-là soient allés en prison. Les peines ne sont pas appliquées. C’est une loi qui est difficile à mettre en application parce qu’on assiste toujours au même problème : quelles que soient les infractions, il n’y a pas assez de places dans les prisons. L’environnement carcéral est aujourd’hui insuffisant pour pouvoir y mettre les personnes responsables de délits dits « mineurs », qui n’entraînent pas de blessures.

    Au niveau pénal, c’est largement insuffisant. Dites-vous bien que s’il n’y avait pas de blessés dans ce genre d’actes de délinquance ces individus n’iraient pas en prison. Il y a comme un besoin de victimes graves pour pénaliser sévèrement le délit. “Mieux vaut prévenir que guérir” : le gouvernement a oublié le fameux adage. C’est sur les faits que la justice devrait condamner le délit et non pas sur les conséquences. C’est avant tout une question de politique pénale. Sauf que la politique pénale statue en fonction des capacités carcérales.

    Comment voyez-vous l’avenir alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin semble avoir pris la mesure de la situation ? A part une énième circulaire aux préfets pour alourdir l’arsenal administratif sur la confiscation des engins, je ne vois pas quelles améliorations pourraient venir nous soulager. La justice est en manque de repères et de moyens. C’est un canard sans tête : notre garde des Sceaux ne se bat pas contre le crime et la délinquance. Je suis prête à parier que dans un an, nous aurons la même conversation.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    En Alsace, les brigades vertes veillent au respect des arrêtés limitant l’usage de l’eau

    Depuis le 4 août dernier, 62 départements français subissent une sécheresse au niveau de gravité maximal. C’est notamment le cas du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, où l’usage de l’eau est très sérieusement limité depuis quelques jours. Des règles que ne respectent pas toujours particuliers et professionnels, au point que les brigades vertes alsaciennes sont désormais chargées de faire la chasse aux contrevenants. Patrouillant en équipe de deux, raconte France 3 Régions, ces agents surveillent et sensibilisent la population, mais ne verbalisent pas.

    « Cela fait 30 ans que je travaille à la brigade verte, je n’ai jamais connu de situation comme ça », raconte Nicolas Krust, dont la charge de travail a nettement augmenté ces derniers jours. La liste des interdictions est effectivement conséquente. Depuis le début du mois d’août, il est interdit : de remplir sa piscine, nettoyer sa voiture, son allée ou sa terrasse, arroser sa pelouse ou son potager. Les collectivités doivent également renoncer au nettoyage des rues et des trottoirs, ainsi qu’à l’arrosage des parterres de fleurs, des espaces verts ou des terrains de sport.

    Délation climatique

    Souvent, les agents des brigades vertes sont sollicités par téléphone. La plupart du temps, relate France 3 Régions, leurs correspondants cherchent des renseignements sur les règles en vigueur. Cependant, d’autres appels proviennent parfois de particuliers désireux… de dénoncer leurs voisins, surpris en train d’enfreindre les règles. « De nombreuses personnes nous appellent pour nous prévenir que leur voisin est en train de nettoyer sa terrasse ou d’arroser son jardin, ça reste fréquent », avoue Nicolas Krust.

    Haut-Rhin : les dernières actualités

    Une septuagénaire égorgée à Mulhouse, trois clandestins algériens écroués

    Colmar : excédé par le bruit, un homme ouvre le feu sur un groupe de jeunes

    Colmar : le mythique Retable d’Issenheim entièrement restauré

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Sevran : trois policiers blessés lors d’un nouveau guet-apens à la cité des Beaudottes

    Les forces de l’ordre ont été de nouveau prises pour cible par des jeunes de la cité des Beaudottes, à Sevran (Seine-Saint-Denis), dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 août. Vers 23h samedi, raconte Le Figaro, c’est une voiture de police en patrouille que les assaillants ont utilisée comme « appât », en la ciblant avec des mortiers d’artifice et des pavés. Sous pression, les policiers pris pour cible sont alors contraints d’appeler des renforts.

    Pour ralentir la progression de ces derniers, les assaillants ont notamment enflammé la végétation aux alentours, tout en multipliant les jets de projectile en direction des policiers. Trois fonctionnaires ont d’ailleurs été légèrement blessés : l’un d’entre eux a reçu un pavé sur le bras, un autre a été brûlé au cou par un mortier d’artifice.

    Des faits similaires quatre jours plus tôt

    Encerclés, les policiers ont dû faire usage de grenades lacrymogènes et de LBD pour parvenir à se dégager. Finalement, une enquête a été ouverte et confiée au service de l’accueil et de l’investigation de proximité (SAIP) de Sevran. Les faits, note Le Figaro, se sont donc déroulés de la même façon que lors de la nuit du 2 au 3 août, durant laquelle pompiers et policiers avaient été attaqués dans le même quartier. Deux policiers avaient été légèrement blessés.

    Seine-Saint-Denis : les dernières actualités

    Seine-Saint-Denis : la police démantèle un réseau de drogue qui faisait “régner la terreur”

    « Libérez Abdeslam », « vous êtes morts » : à Aulnay-sous-Bois, de glaçants tags anti-police découverts

    Seine-Saint-Denis : une centaine de femmes et d’enfants africains squattent un immeuble à Montreuil

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Gironde : un nouveau rodéo sauvage fait deux victimes, un adolescent en urgence absolue

    Les rodéos sauvages continuent de faire des victimes, en France. Dimanche 7 août, deux adolescents qui participaient à un rodéo urbain à Verdon-sur-Mer (Gironde) ont été blessés, rapporte Le Figaro ce lundi, confirmant une information de France Bleu. L’un d’eux, âgé de 14 ans, se trouvait en état d’urgence absolue lorsqu’il a été conduit à l’hôpital. Auprès du quotidien national, la gendarmerie a confirmé être intervenue à la suite d’un « accident corporel de la circulation routière »

    Des mineurs qui « n’étaient pas du coin » 

    Les faits se sont produits sur une voie privée, dans une impasse située entre le port maritime du Médoc et la départementale 1215, observe la radio régionale. Au total, « une quinzaine de jeunes » s’étaient réunis au cours de l’après-midi sur cette route non autorisée au public, selon le maire de Verdon-sur-Mer, Jacky Bidalun. Auprès de nos confrères, l’édile a précisé qu’il s’agissait de mineurs qui « n’étaient pas du coin ». De son côté, la gendarmerie a évoqué des « touristes »

    L’accident s’est produit entre deux conducteurs de motos qui roulaient dans le même sens. L’un d’eux a subitement effectué un demi-tour, avant d’entrer en collision avec le second, poursuit France Bleu. Les deux victimes sont âgées de 14 et 16 ans. La première a été gravement blessée au bassin et au fémur. Elle se trouvait en urgence absolue lorsqu’elle a été emmenée à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux. Quant au second garçon, il n’a eu que des blessures superficielles. 

    « C’est à celui qui va le plus vite » 

    Le maire n’a pas caché son inquiétude auprès de la radio régionale, car ce n’est pas la première fois que des jeunes motards se retrouvent sur cette route. « C’est à celui qui va le plus vite, celui qui fait le plus beau tête-à-queue. C’est malheureux, parce que ce gamin est très touché », a-t-il déploré. Une enquête a été ouverte. L’objectif sera notamment de déterminer si les victimes portaient ou non un casque au moment des faits. 

    Gironde : les dernières actualités

    Bordeaux : pour partir en vacances, un homme obtient la modification de son contrôle judiciaire

    Bordeaux : une crèche forcée de fermer ses portes en raison d’un “climat d’insécurité”

    “On ne l’a pas vu” : le maire girondin de Landiras déplore l’absence du gouvernement face aux incendies

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Alpes-Maritimes : 600 kilos de pollen de cannabis découverts cachés sous de la laine de mouton

    Les douaniers de la brigade de Menton ont réalisé une belle saisie, le 27 juillet dernier, au péage autoroutier de La Turbie (Alpes-Maritimes). Lors d’un banal contrôle, les douaniers se sont intéressés à un camion espagnol, circulant en direction de l’Italie. À son bord, rapporte Le Figaro, se trouvaient 129 ballots de laine de mouton destinés à une filature italienne. Mais la cargaison du camion ne se limitait pas à de telles marchandises : sous la laine, les forces de l’ordre ont rapidement découvert 612 kilos de pollen de cannabis.

    Le pollen de cannabis, explique Le Figaro, est une matière première plus fine que la résine ou l’herbe. Elle présente également l’avantage de contenir un taux de THC (la substance active du cannabis, à l’origine de ses effets stupéfiants) plus élevé que ces deux autres supports. Ces caractéristiques en font un produit recherché et onéreux : selon la douane, les 612 kilos saisis sont évalués à plus de six millions d’euros « sur le marché illicite des stupéfiants ».

    115 tonnes de « stups » saisies en 2015

    Le chauffeur, de nationalité espagnole, a été placé en détention provisoire. Il est visé par une enquête judiciaire pour « trafic de stupéfiants » et risque une lourde peine de prison en cas de condamnation. C’est d’autant plus vrai que l’homme est déjà connu pour des faits similaires. Ces derniers, précise Le Figaro, remontent à 2014 et se sont déroulés dans une autre région. En 2021, ajoute la direction générale des douanes, 115 tonnes de stupéfiants ont été saisies en France.

    Alpes-Maritimes : les dernières actualités

    “La violence continue de se propager à Nice” : un jeune homme retrouvé mort dans le quartier des Moulins

    À la frontière franco-italienne la tension migratoire au plus fort

    Alpes-Maritimes : un jeune de 16 ans tué lors d’une fusillade entre deux familles de la communauté du voyage

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Var : 900 pieds de cannabis retrouvés dans le sous-sol d’une villa

    C’était une production quasi industrielle. Les gendarmes ont réalisé une vaste saisie de drogues mardi 17 mai. Dans une villa du Var, les forces de l’ordre ont saisi 900 pieds de cannabis installés au sous-sol de la maison, dans des chambres de culture, rapporte France Bleu samedi 21 mai. Les gendarmes ont également découvert six kilos de têtes séchées de cannabis sur place et saisi aussi 3 000 euros en liquide, deux armes à feu et une voiture haut de gamme de la marque Mercedes. Les gendarmes de la brigade de recherche de Gassin-Saint-Tropez étaient mobilisés pour cette opération, tout comme le GIGN d’Orange, le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG) et la gendarmerie mobile de Hyères.

    « De véritables laboratoires »

    Auprès de France Bleu, la commandante de la compagnie de gendarmerie de Gassin-Saint-Tropez a décrit que les locaux faisaient « 200 mètres carrés ». Elle a encore confié à nos confrères : « C’étaient de véritables laboratoires de production qui ont alimenté un vaste trafic de drogue sur le golfe de Saint-Tropez et sans doute aussi, sur l’ensemble du littoral. » 

    Quatre personnes arrêtées

    Les forces de l’ordre ont par la suite réussi à interpeller quatre individus du côté de Fréjus. Ils sont suspectés d’être des trafiquants de drogue et ont tous été mis en examen pour « production de stupéfiants en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « blanchiment aggravé », relate France Bleu. Trois d’entre eux ont directement été placés en détention provisoire. Le quatrième a été mis sous contrôle judiciaire.

    St Tropez : les dernières actualités

    Dans le Var, bataille à distance entre Bardella et Zemmour

    Éric Zemmour, candidat dans le Var : « Je ne me voyais pas faire la campagne à l’arrière »

    Législatives : encore hésitant, Éric Zemmour teste sa popularité dans le Var

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    « On ne maîtrise plus rien » : en Gironde, 6 000 hectares ont brûlé en une nuit, l’A63 menacée par les flammes

    Retour en enfer pour la Gironde. Mardi 9 août, en milieu de journée, de nouveaux incendies se sont déclarés dans la région, près d’un mois après un important premier épisode tragique. Cette fois, l’événement semble particulièrement hors-norme : en une nuit, plus de 6 000 hectares de forêt et de végétation sont partis en fumée. Le plus important des feux est une reprise de l’incendie de Landiras qui, en juillet dernier, avait déjà brûlé 14 000 hectares. Dans la nuit, rapporte Sud-Ouest, le feu s’est d’ailleurs étendu au département des Landes, où 200 hectares sont partis en fumée.

    Les dégâts sont déjà considérables : malgré la mobilisation permanente de 500 pompiers, 6 000 personnes ont été évacuées depuis le début des incendies, dont 3 800 lors de la seule journée de mardi. Plus d’un millier d’habitants ont également été évacués en urgence, dans la nuit de mardi à mercredi. Par ailleurs, 16 maisons ont été détruites dans la commune de Belin-Béliet.

    Des flammes de 40 mètres de haut, l’A63 fermée

    Sur place, l’heure est largement à la panique. « On ne peut pas lutter contre des flammes de quarante mètres de haut et un incendie imprévisible capable de sautes de feu de plus de 700 m de long », souffle Frédérique auprès du Parisien, une infirmière habitant dans la commune d’Hostens, forcée à quitter les lieux mercredi matin. « En fait, on ne maîtrise plus rien », ajoute-t-elle.

    Hélas, les pompiers semblent partager ce constat : « Le feu génère son propre vent. On a essayé de l’avoir plusieurs fois, de l’attaquer sur les flancs pour le rétrécir mais il nous a à chaque fois passé », a expliqué un lieutenant-colonel des pompiers au Parisien. Vers 11h30, mercredi, le feu progressait toujours rapidement. Il menace désormais l’A63 entre Bayonne et Bordeaux, qui a été fermée dans les deux sens. Au même moment, plusieurs villages des Landes entamaient à leur tour des opérations d’évacuation.

    Gironde : les dernières actualités

    Gironde : un nouveau rodéo sauvage fait deux victimes, un adolescent en urgence absolue

    Bordeaux : pour partir en vacances, un homme obtient la modification de son contrôle judiciaire

    Bordeaux : une crèche forcée de fermer ses portes en raison d’un “climat d’insécurité”

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle : la police abat un SDF armé d’un couteau

    Des coups de feu ont été tirés mercredi 10 août vers 8h45, dans l’enceinte de l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle, a appris Valeurs actuelles de source policière. Un SDF au comportement agressif et armé d’un couteau s’est montré menaçant à l’égard des fonctionnaires de la police des frontières, depuis le terminal 2F.

    Selon nos informations, quatre agents de la BSF (chargée de la protection des frontières), ont été appelés par des agents de sécurité, qui avaient demandé – sans succès – au SDF de quitter les lieux. A leur arrivée, ce dernier s’est avancé vers l’un des policiers, et a tenté de le frapper au visage. Le fonctionnaire est cependant parvenu à esquiver ce coup, avant que son assaillant ne se dirige vers ses affaires et ne revienne armé d’un couteau.

    Malgré plusieurs sommations, l’individu a poursuivi son chemin vers les policiers, toujours armé de son couteau. L’un d’entre-eux a donc ouvert le feu. Touché à l’abdomen, l’homme est décédé. Une source policière indique à Valeurs actuelles que ce dernier était un Français âgé de 32 ans, originaire de Fort-de-France (Martinique).

    « Faisant preuve de sang-froid, les policiers ont neutralisé ce matin un individu menaçant en possession d’une arme blanche à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle », a écrit la préfecture de police de Paris sur son compte Twitter.

    Faisant preuve de sang-froid, les policiers ont neutralisé ce matin un individu menaçant en possession d’une arme blanche à l’aéroport de #Roissy Charles de Gaulle. pic.twitter.com/KBtVKQVtbH

    — Préfecture de Police (@prefpolice) August 10, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Hauts-de-Seine : suspecté d’avoir commis deux viols dans un hôpital, un individu recherché par la police

    Deux patientes – âgées de 68 et de 77 ans – de l’hôpital Max-Fourestier, dans les Hauts-de-Seine, à l’ouest de Paris, ont été violées par un homme qui se trouvait à l’intérieur du centre hospitalier. Les deux viols se sont déroulés à trente minutes d’intervalle, au cours de la matinée du 27 juillet dernier. Leur agresseur, en fuite, est actuellement recherché par les enquêteurs du commissariat de Nanterre, nous apprend CNews, mardi 9 août. Non identifié à ce jour, il serait a priori étranger à l’établissement hospitalier, précise de son côté Le Figaro. En effet, le parquet a confié que, selon toute vraisemblance, il ne faisait ni partie des patients ni du personnel. Contacté par la presse, l’établissement n’était pas joignable dans l’immédiat. 

    Les violences sexuelles en Île-de-France 

    En décembre dernier, le ministère de l’Intérieur avait publié son bilan sur la délinquance en Île-de-France. Dans le document, cité par Le Parisien, il était écrit que les violences sexuelles avaient augmenté de façon alarmante dans cette région. Dans le détail, sur les quarante-six derniers mois, une hausse de 67 % des violences sexuelles avait été constatée par rapport au précédent quinquennat. Rien que dans la capitale, on dénombrait alors en moyenne 11 259 faits de violence sexuelle par an, sur les trois dernières années et les dix premiers mois de 2021, contre 6 745 à l’occasion du quinquennat précédent. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Paris : un Somalien suspecté de meurtre arrêté après une rixe porte de la Chapelle

    Un Somalien âgé de 30 ans a été mis en examen pour meurtre, lundi 8 août, à Paris. Ensuite, l’individu a été écroué. Prénommé Abdelkarim, ce dernier est suspecté d’avoir – en compagnie de deux complices – tué un Erythréen, au cours de la nuit du 8 au 9 juillet dernier, dans le quartier Marx-Dormoy (XVIIIe arrondissement). Après une rixe survenue porte de la Chapelle, vendredi 5 août, il a été arrêté. Le trentenaire nie les faits qui lui sont reprochés. Toutefois, les enquêteurs de la brigade criminelle ont rassemblé un grand nombre d’éléments à charge, rapporte Le Parisien ce mardi. 

    Une bagarre entre Somaliens et Erythréens 

    Dans cette affaire, tout a commencé aux alentours de 3 h du matin, dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier. Soudain, une bagarre a éclaté entre les membres d’un groupe de Somaliens et d’Erythréens qui se trouvaient à l’angle de la rue Riquet et celle de La Chapelle, détaille le quotidien régional. L’un d’eux s’est fait trancher la gorge avec un objet qui pourrait, a priori, être un tesson de bouteille. Mobilisés sur les lieux du crime, les pompiers n’ont rien pu faire pour sauver la victime, qui a succombé sur place à ses blessures. Un second blessé a été emmené à l’hôpital. 

    Les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire de Paris, chargés de conduire les investigations, ont interrogé un chauffeur VTC qui a décrit l’auteur du coup mortel comme étant un homme vêtu d’un t-shirt rouge, poursuit Le Parisien. Après quoi, les enquêteurs ont recueilli les images de la vidéosurveillance de la ville, qui ont enregistré les faits. Un relevé de traces ADN a permis de découvrir un profil génétique sur la chemise de l’homme qui a été tué. La semaine dernière, un premier suspect a été arrêté après une rixe. L’individu, qui dément être l’auteur du meurtre, a été déféré devant le juge d’instruction. Ce dernier a finalement décidé sa remise en liberté, sous le statut de témoin assisté. 

    Une nouvelle rixe survenue rue Pajol 

    Plus récemment, vendredi 5 août, aux alentours de 21 h, une rixe a cette fois-ci éclaté à proximité de la porte de la Chapelle, rue Pajol. Une rixe qui a opposé Abdelkarim à deux autres hommes. Ivre, le Somalien venait alors de blesser deux sans-abri avec un tesson de bouteille, et de dégrader l’enseigne d’une maison de la presse, observent nos confrères. Au cours de l’intervention, un témoin l’a désigné comme étant le meurtrier de la nuit du 9 juillet. Le suspect a été placé en garde à vue dans les locaux de la brigade criminelle. Les enquêteurs sont maintenant à la recherche d’un troisième suspect, qui n’a pas encore été identifié. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Saint-Etienne : une jeune femme giflée par un individu qui jugeait sa jupe trop courte

    La scène a choqué les passagers du TER Firminy/Lyon Perrache. Jeudi 4 août, une jeune femme de 21 ans a été giflée par un inconnu qui lui reprochait de porter une jupe trop courte. Les faits se sont déroulés aux alentours de 19 h, dans la rame du TER qui repartait de Saint-Etienne Châteaucreux, rapporte Le Progrès lundi 8 août. Un agent SNCF a prévenu la police, qui a ensuite procédé à l’arrestation de cet homme de 31 ans en gare de Saint-Chamond. 

    « Tu n’as jamais vu une femme en jupe ? » 

    Tout a commencé lorsque des passagers présents dans le TER ce soir-là ont entendu des cris, qui ont aussitôt attiré leur attention. Cité par nos confrères, l’un des voyageurs a confié avoir entendu une jeune femme hurler : « Tu n’as jamais vu une femme en jupe ? » Cette dernière venait en effet d’être interpellée par un individu qui lui reprochait d’arborer une tenue trop légère. Selon des témoins de la scène, l’homme lui aurait craché dessus et asséné une gifle. 

    Après avoir été agressée, la jeune femme est allée trouver un agent SNCF, qui a immédiatement alerté les forces de l’ordre, détaille le quotidien régional. Le train, une fois arrivé en gare de Saint-Chamond, a stoppé son trajet. La police nationale, à ce moment-là, se trouvait sur les quais. Désigné par la victime comme étant son agresseur, le trentenaire est sorti de la gare en trottinette. Les fonctionnaires de police l’ont interpellé. Visiblement en état d’ivresse, il a dans un premier temps refusé de se soumettre aux contrôles des policiers. La jeune femme a porté plainte contre lui. L’individu devra répondre devant la justice de ces faits de violence, avec la circonstance aggravante d’avoir été perpétrés dans un transport collectif. 

    Saint-Etienne : les dernières actualités

    Insécurité : après une nouvelle agression, SOS Médecins suspend ses activités à Saint-Etienne

    Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

    Loire : un dangereux multirécidiviste repris après un mois de cavale

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Refus d’obtempérer : un chauffard blesse trois policiers qui ouvrent le feu à Toulouse

    Un automobiliste de 24 ans s’est rendu coupable d’un refus d’obtempérer à Toulouse (Haute-Garonne), rapportent Actu.fr et Actu17. Les faits se sont déroulés aux alentours de 2 heures du matin, dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 août. Dans un premier temps, il a percuté le véhicule des policiers de la brigade anticriminalité (BAC). Après quoi, des policiers ont ouvert le feu sur le chauffard qui leur fonçait dessus. Le jeune homme a été interpellé et trois agents ont été blessés. 

    Le fuyard placé en garde à vue 

    Tout a commencé aux alentours de 2 heures du matin, au niveau de l’avenue Honoré-Serres. Le jeune homme de 24 ans a refusé d’arrêter la voiture à bord de laquelle il se trouvait lorsque les policiers le lui ont ordonné, détaillent les deux médias. Ensuite, il a percuté à diverses reprises le véhicule des policiers de la BAC, avant de poursuivre sa course sur l’autoroute A64. Finalement, le conducteur a été intercepté peu après, par un autre équipage de la BAC, alors qu’il se trouvait à hauteur du magasin Ikea situé sur la commune de Roques, près de la sortie de l’autoroute. Une nouvelle fois, il a refusé de s’arrêter, précise de son côté Actu.fr

    Alors que l’individu s’apprêtait à repartir à contresens, en direction des policiers qui avaient mis pied à terre, ces derniers ont ouvert le feu dans sa direction, avant de l’interpeller. Le jeune fuyard – déjà connu des services de police – a été placé en garde à vue, précisent nos confrères. Il n’a pas été touché par les tirs des fonctionnaires. En revanche, trois policiers ont été légèrement blessés au cours de cette intervention. 

    Le syndicat Alliance Police nationale, dont les propos sont cités par Actu.fr, a tenu à féliciter « l’ensemble des fonctionnaires qui ont permis l’interpellation d’un chauffard qui a délibérément et à plusieurs reprises foncé sur eux ». Et cela, avant de souhaiter « un prompt rétablissement » aux trois policiers « de la BAC TRD qui ont été blessés lors de cette intervention »

    Toulouse : les dernières actualités

    Toulouse : les rodéos sauvages épuisent les patients d’un centre de traitement du cancer

    Toulouse : un mineur qui roulait sans assurance ni permis arrêté après un rodéo urbain

    “Ils l’ont massacré” : à Toulouse, le cri d’alerte de la belle-fille d’un septuagénaire tabassé dans le métro

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : le RN demande l’abandon des sanctions contre la Russie

    Faut-il continuer à sanctionner la Russie économiquement, comme le fait le monde occidental depuis le début de la guerre en Ukraine ? Si ces mesures économiques ont d’abord pour objectif de mettre Moscou au ban de la communauté internationale, certains responsables politiques s’interrogent sur leur efficacité économique. Laurent Jacobelli, député et porte-parole du Rassemblement national, ne s’en est pas caché sur franceinfo, mercredi 10 août.

    « J’ai l’impression que la Russie ne va pas si mal », a-t-il estimé, rappelant que « le rouble s’est renforcé et que les exportations russes augmentent ». En revanche, a poursuivi Laurent Jacobelli, « les Français payent le prix fort en matière de coût de l’énergie ». Plus simplement encore, le député du RN pose cette question : « Est-ce que les sanctions marchent ou pas ? » Une question à laquelle Laurent Jacobelli et le RN répondent par la négative.

    🗣 Le RN demande l’abandon des sanctions contre la Russie➡️ « C’est une manière de soutenir la paix”, selon le porte-parole du RN. “Il y a toujours la guerre en Ukraine. J’ai l’impression que la Russie ne va pas si mal. Un des seuls peuples qui souffrent, c’est le peuple français” pic.twitter.com/q0tUYjTisJ

    — franceinfo (@franceinfo) August 10, 2022

    Un rôle à part pour la France ?

    Plus généralement, Laurent Jacobelli a regretté qu’Emmanuel Macron ne reste pas fidèle à la doctrine géopolitique gaullienne. « La France a longtemps eu un rôle à part dans le concert des nations », a-t-il rappelé. Aujourd’hui, au contraire, « le président de la République n’est plus reconnu comme un négociateur par la Russie ». Or, selon le porte-parole du RN, la fin des sanctions est une « manière explicite de soutenir la paix » et de défendre l’Ukraine – l’idée étant, selon lui, de privilégier la diplomatie à une quasi-cobelligérance qui empêche les négociations.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Viktor Orban : « l’UE s’est tiré une balle dans les poumons en sanctionnant la Russie »

    Il ne mâche pas ses mots. Vendredi 15 juillet, le chef du gouvernement hongrois Viktor Orban a pris la parole à la radio nationale pour critiquer durement la politique de sanctions prise par l’Union européenne à l’égard de la Russie, rapporte Le Figaro. Le Premier ministre national-conservateur a fustigé : « Bruxelles croyait que la politique des sanctions pénaliserait les Russes, mais elle nous pénalise encore plus », a-t-il affirmé. En effet, à la suite de l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie en février dernier, l’Union européenne a adopté un sixième paquet de sanctions à l’égard de la Fédération de Russie.

    Asphyxie économique

    « Au début, j’ai pensé que nous nous étions simplement tiré une balle dans le pied, mais l’économie européenne s’est tiré une balle dans les poumons et est asphyxiée », a déclaré Viktor Orban, en référence à l’impact, négatif selon lui, des sanctions européennes contre la Russie. « Il y a des pays engagés dans la politique de sanctions, mais Bruxelles doit admettre que c’était une erreur, que les sanctions n’ont pas atteint leur but, et qu’elles ont même eu un effet contraire », a-t-il ajouté. Très dépendante de l’importation de gaz et de pétrole russe, la Hongrie est parvenue à négocier une exemption avec Bruxelles. Mais cela n’a manifestement pas suffi, et le gouvernement hongrois a dû se résoudre à proclamer, mercredi 13 juillet, un « état d’urgence énergétique ». Les mesures prévoient notamment que les particuliers consommant davantage de gaz et d’électricité que la moyenne devront payer le surplus au prix du marché et non au tarif réglementé. « Nous sommes obligés de faire payer un prix plus élevé, car sinon le système n’est plus viable », a expliqué Viktor Orban dans son intervention à la radio.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Un ex-employé de Twitter condamné pour espionnage pour le compte de l’Arabie saoudite

    Un ancien employé de Twitter a été reconnu coupable d’espionnage pour le compte de l’Arabie saoudite, mardi 9 août, par le tribunal de San Francisco. Pour le compte de Riad, Ahmad A. collectait les identités et informations personnelles d’internautes critiquant le régime et la famille royale saoudienne. En échange, rapporte BFMTV, l’homme était rémunéré à hauteur de quelques dizaines de milliers de dollars à chaque opération. Au total, il aurait reçu 100 000 dollars et une montre de luxe, estimée à 40 000 dollars.

    « Les preuves ont montré que, pour de l’argent et alors qu’il pensait faire ça à l’abri des regards, le prévenu a vendu son poste (d’employé de Twitter, ndlr) à un proche » de la famille royale saoudienne, a estimé le procureur fédéral Colin Sampson, à l’issue de deux semaines de procès.

    Un autre accusé en fuite

    Ahmad A. avait été arrêté à Seattle en novembre 2019. Selon le parquet, il avait été approché par Riad à la fin de l’année 2014, avant de quitter la compagnie en 2015 – une fois ses méfaits accomplis. Un autre employé, Ali A., était également accusé des mêmes actes. L’homme a cependant quitté les Etats-Unis. Selon l’avocate de Ahmad A., ce dernier aurait d’ailleurs été jugé en lieu et place d’Ali A., pour faire bonne mesure. « C’est évident que les accusés que cherchait le gouvernement ne sont pas là », a-t-elle estimé. Son client risque néanmoins entre 10 et 20 ans de prison.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    « Notre nation vit des jours sombres » : en Floride, la villa de Donald Trump perquisitionnée par le FBI

    Lundi 8 août, la villa floridienne de Donald Trump a été perquisitionnée par le FBI. C’est l’ancien président qui l’a annoncé lui-même, estimant être la cible d’une « persécution politique ». « Notre nation vit des jours sombres, ma belle demeure, Mar-a-Lago à Palm Beach, en Floride, est assiégée et a été perquisitionnée et occupée par de nombreux agents du FBI », a-t-il notamment déclaré. Selon Le Parisien, Donald Trump n’a cependant pas précisé la raison de cette visite domiciliaire.

    De son côté, le FBI n’a pas confirmé cette opération, pas plus qu’il n’a souhaité faire de commentaires. Si l’ancien président est surtout poursuivi pour son éventuelle implication dans l’émeute du 6 janvier 2021, il semble cependant que ce soit une autre affaire qui a suscité l’intérêt de l’agence fédérale. En l’occurrence, avance Le Parisien, il semble que la gestion défaillante d’un certain nombre de documents confidentiels soit au cœur de cette perquisition.

    Une quinzaine de cartons déjà saisie

    Concrètement, Donald Trump aurait quitté la Maison-Blanche en apportant des cartons de documents qu’il aurait dû, comme l’ordonne la Constitution, remettre aux Archives nationales américaines. C’est cette dernière agence qui, constatant ces manquements, avait demandé l’ouverture d’une enquête à ce sujet. Par le passé, les Archives nationales avaient d’ailleurs déjà récupéré une quinzaine de cartons contenant des documents parfois secret-défense, comme des lettres échangées entre Barack Obama et le leader nord-coréen Kim Jong Un, des cartes météorologiques des Etats-Unis, etc.

    Quoiqu’il en soit, il semble que la perquisition de lundi ait été poussée. « Ils ont même forcé mon coffre-fort ! », a affirmé Donald Trump. Selon lui, « cette perquisition non annoncée de [son] domicile n’était ni nécessaire ni appropriée ». L’ancien président estime en effet avoir travaillé en bonne intelligence « et coopéré avec les agences gouvernementales concernées ». Pas suffisamment, semble-t-il.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Concurrencé, Donald Trump reste le candidat préféré des Républicains pour 2024

    Concurrencé, Donald Trump ? Ultra-populaire parmi l’électorat républicain, il doit cependant composer avec l’émergence de Ron DeSantis, le très conservateur gouverneur de la Floride, de plus en plus apprécié par la droite américaine. De quoi mettre en péril une troisième candidature de Donald Trump en 2024, après 2016 et 2020 ? Loin s’en faut, note CNews. Lors de la Conservative Political Action Conference (CPAC), le rassemblement annuel des conservateurs américains, un sondage officieux a été réalisé parmi les 10 000 personnes composant le public.

    Les résultats sont sans appel : 69% des sondés font de Donald Trump leur candidat préféré pour l’élection présidentielle de 2024. Ron DeSantis, malgré sa côte grandissante, n’obtient le soutien que de 24% des sondés. Enfin, Donald Trump Jr, le fils aîné de l’ancien président, âgé de 44 ans, obtient tout de même 8% des suffrages exprimés.

    Verdict en 2028 ?

    Certes, note CNews, ce sondage n’est pas précisément représentatif de l’électorat républicain dans son ensemble. Reste que Donald Trump persiste à sortir vainqueur de toutes les autres enquêtes d’opinion : s’il venait à officialiser sa candidature, ce qui fait de moins en moins de doutes, il est peu probable que Ron DeSantis parvienne à lui faire de l’ombre – si toutefois c’était sa volonté.

    En revanche, toutes ces enquêtes semblent montrer que le départ potentiel de Donald Trump, second mandat ou pas, n’assagirait pas le parti républicain. Au contraire, la figure du magnat de l’immobilier semble avoir durablement radicalisé l’électorat de droite. Ron DeSantis, à défaut de se présenter dès 2024, pourrait ainsi incarner l’avenir des Républicains post-Trump. Et le gouverneur de Floride, dont la fidélité à l’égard de l’ancien président n’a jamais failli, est au moins autant conservateur que lui – sinon davantage. Verdict en 2028 ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Kosovo, une nouvelle poudrière en Europe ?

    Barricades, blocages, forces spéciales kosovares, sirènes anti-aériennes, coups de feu… Ce 31 juillet, à Mitrovica au Nord du Kosovo, les heurts opposant la population serbe aux forces de police albanaises du Kosovo avaient un amer goût de déjà-vu. Le Kosovo, petit État désormais majoritairement peuplé d’Albanophones musulmans, a certes fait sécession de la Serbie en 2008, mais n’est toujours pas reconnu par l’ONU ; pas plus, du reste, que par plus de la moitié des États y siégeant. Il apparaît aujourd’hui comme un nouveau théâtre d’opérations mettant aux prises atlantistes et alliés historiques des Russes, déjà engagés dans un autre bras de fer dont on connaît les conséquences retentissantes sur notre quotidien.

    L’étincelle de ce 31 juillet a été provoquée par la décision des autorités albanaises du Kosovo d’imposer dans le nord à majorité serbe des plaques d’immatriculation et des papiers d’identité kosovares en lieu et place des plaques et passeports serbes. En 2011, un accord de circulation avait pourtant été conclu entre Belgrade et Pristina ; accord qui n’imposait aucunement aux Serbes du Kosovo d’adopter le passeport et la plaque du nouveau petit État.

    Cette décision unilatérale, qui peut sembler anecdotique aux yeux d’observateurs extérieurs, ne l’est certainement plus dans le contexte de la guerre en Ukraine et d’affrontements avec la Russie, alliée historique de la Serbie. En outre, le déplacement au Kosovo du secrétaire d’État américain Anthony Blinken quelques jours à peine avant les affrontements a peut-être réveillé les velléités d’offensives albanaises musulmanes sur les populations serbes chrétiennes du Nord du Kosovo. Moscou a d’ailleurs immédiatement critiqué l’offensive et se tient derrière les Serbes, seul pays candidat à l’adhésion à l’Union européenne n’ayant pas imposé de sanctions aux Russes tout en condamnant l’offensive sur l’Ukraine.

    Une déclaration d’indépendance qui n’a rien réglé

    Au-delà de l’affaire des plaques d’immatriculation, il faut comprendre que des problèmes de fond restent enfouis et loin d’être réglés aux yeux des différentes parties. À commencer, comme il vient d’être rappelé, par l’incapacité du Kosovo à voir son indépendance reconnue internationalement quatorze ans après sa déclaration unilatérale. Ce qui, rétrospectivement, sonne évidemment comme un échec pour l’OTAN. Il n’y a plus d’alignement diplomatique systématique, vingt-deux États ayant même retiré leur reconnaissance du Kosovo, à l’instar du Ghana ou de Madagascar.

    Autre point d’achoppement, et non des moindres, le retour impossible des réfugiés serbes chassés par les forces albanaises de l’UÇK, organisation classée terroriste par les États-Unis jusqu’à l’offensive de l’OTAN sur la Serbie. Or, à compter de fin mars 1999, l’UÇK devint subitement l’allié incontournable de l’OTAN. En effet, lors du retrait de l’armée serbe du Kosovo en juin 1999, plus de 250 000 Serbes furent chassés de leurs villages sous peine d’exécution, alors qu’ils devaient bénéficier en théorie de la protection des forces de l’OTAN.

    Qui se soucie aujourd’hui des réfugiés serbes, chrétiens, et européens, chassés il y a 23 ans par les Albanais du Kosovo ?a

    Les chiffres des mouvements de population au fil du temps sont édifiants. Un simple regard sur les recensements de 1981 (régime communiste yougoslave) et 2011 (post-indépendance) suffit pour s’en aviser. À Pristina, la capitale, vivaient plus de 43 875 Serbes en 1981. En 2011, ils n’étaient plus que 437, soit cent fois moins qu’en 1981. À Pec, dans l’ouest du pays, ne vivaient plus que 332 Serbes, contre 17791 en 1981. Enfin, à Prizren capitale de la Serbie au XIVe siècle, ils étaient 11 651 en 1981, mais seulement 231 trente ans plus tard. Des chiffres récents indiquent même qu’ils ne seraient plus que 27 dans cette localité. 27 ! Autrement dit, 400 fois moins en quarante ans.

    L’actualité pousse à la réflexion sur les réfugiés syriens, irakiens, afghans – et même sur la possibilité d’accueillir des Talibans, à l’instar de Sandrine Rousseau. Mais qui se soucie aujourd’hui des réfugiés serbes, chrétiens, et européens, chassés il y a 23 ans par les Albanais du Kosovo ? Faudra-t-il attendre le bruit assourdissant des coups d’artillerie, demain, au cœur de l’Europe, pour que leur cri silencieux soit entendu ?

    Effacer toute trace du christianisme

    Le Kosovo reste enfin un trou noir européen en matière de djihadisme international. En quelques années post-guerre, près de 150 monuments culturels ou religieux serbes ont été détruits par les Albanais radicaux, dont certains monastères datant du XIIIe siècle protégés par l’UNESCO ; soit davantage de destructions qu’en cinq siècles d’occupation ottomane.

    On se souvient de ces vidéos montrant de jeunes musulmans albanais arrachant des croix sur le toit de monastères en feu dans l’indifférence de la gauche moraliste, pourtant gardienne des minorités en France. Cette même gauche qui se roule par terre pour autoriser le Burkini dans nos piscines ou proteste contre l’expulsion d’imams radicaux aux propos antisémites sera certainement la première à dénoncer le retour de réfugiés chrétiens au Kosovo, qu’ils qualifieront de « colons » ou de « mâles blanc ».

    Parallèlement à ces destructions infâmes, plus de 400 mosquées ont vu le jour au Kosovo, largement financées par les pays du Golfe, avec un nombre de départs de djihadistes vers la Syrie le plus élevé d’Europe en proportion de sa population.

    Depuis cette alerte du 31 juillet, les tensions se sont atténuées, mais pour combien de temps ? Le gouvernement kosovare-albanais a reporté au 1er septembre l’obligation pour les Serbes du nord d’accepter administrativement le Kosovo indépendant sur tous leurs documents, ainsi que sur leurs véhicules.

    Mais si la violence s’intensifie en septembre, l’Europe défendra-t-elle l’intégrité territoriale serbe sur sa région du Kosovo comme elle le fait pour l’Ukraine, ou continuera-t-elle de défendre le séparatisme albanais, soit l’exact inverse de ce qu’elle fait en Ukraine ? Les Russes en profiteront-ils pour soutenir les Serbes et tenter de déstabiliser l’armée américaine dans les Balkans, ces mêmes États-Unis d’Amérique qui disposent de leur plus grande base en Europe au… Kosovo ? Le djihadisme international, quant à lui, sera-t-il de retour au plus près de chez nous pour mener une nouvelle guerre sainte avec la main d’Erdogan et des pays du Golfe ?

    Une seule réponse peut être ici formulée : plus que jamais, de nouveaux risques de guerre persistent à nos frontières.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Belgique : attaque au couteau à La Louvière, les habitants dénoncent un sentiment d’insécurité

    Le 1er août, un homme est décédé en plein centre-ville de La Louvière (Belgique) après avoir reçu plusieurs coups de couteaux. Quelques semaines plus tôt, un café situé sur la place Mansart – un secteur festif de la commune – avait été entièrement saccagé. Depuis le début de l’année, 260 faits de coups et blessures ont été signalés à la police. Les habitants déplorent un sentiment d’insécurité, soulignent la RTBF et RTL.be samedi 6 août. Mais de son côté, la police assure que la criminalité est en baisse dans cette commune, chiffres à l’appui.

    « Une augmentation de la violence dans notre société »

    Le chef de corps Eddy Maillet s’est confié sur la question auprès de RTL.be. Le spécialiste assure que les contrôles policiers sont plus nombreux que jamais à La Louvière. Dans le même temps, il précise que les actes criminels ne sont pas plus élevés que dans d’autres zones comparables. Au contraire, il dit avoir observé qu’ils ont plutôt baissé, dernièrement. Dans le détail, 7 439 faits violents ont été dénombrés en 2021, contre 7 962 en 2019, avant la crise sanitaire. Toutefois, de façon générale, « c’est vrai qu’on constate une augmentation de la violence dans notre société. Ce qu’on appelle en France “l’ensauvagement”, l’ensemble de la société belge doit y faire face. Aujourd’hui, lorsqu’il y a un différend familial, monsieur et madame qui se disputent, ça se termine par un coup de couteau », constate Eddy Maillet.

    Quelles solutions pourraient être mises en place, pour réduire ce sentiment d’insécurité ? Multiplier les contacts entre policiers et citoyens est l’une des propositions évoquées ; toutefois, les forces de l’ordre estiment que cela devient de plus en plus difficile, notamment en raison de la multiplication des tâches administratives ainsi que la réduction des effectifs, détaillent les deux sites d’actualité. En Belgique, à l’heure actuelle, il manque entre 2 500 et 3 000 policiers.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Vidéo] Les terroristes du Jihad islamique ont tué des Palestiniens dans des tirs ratés à Gaza

    Entre Israël et le Jihad islamique palestinien – baptisé « Al-Qods » – dans la bande de Gaza, le torchon brûle. Dimanche 7 août, l’armée israélienne, Tsahal, a assuré qu’un nouveau tir raté présumé du Jihad islamique serait à l’origine d’une explosion ayant entraîné la mort de deux personnes, et fait huit blessés, dans le camp de réfugiés de Jabaliya. Les faits se seraient déroulés ce dimanche, au cours de la matinée, rapporte i24News. D’après une première enquête évoquée par nos confrères, l’armée n’a procédé à aucune frappe dans la zone au cours des dernières heures. Un peu plus tôt, Tsahal avait diffusé une vidéo montrant, selon elle, un tir de roquette raté du Jihad islamique depuis la bande de Gaza. Ce tir, réalisé au cours de la nuit dernière, aurait apparemment causé la mort de plusieurs enfants palestiniens. Dans cette vidéo, apparaît un barrage de roquettes qui auraient été lancées sur Israël depuis Gaza. Or, il semblerait que l’une d’entre elles ait échoué en territoire palestinien.  

    Un camp de réfugiés 

    Dans un premier temps, les Palestiniens ont affirmé que c’était une frappe israélienne qui avait visé le camp de réfugiés de Jabaliya, assurant ensuite que ladite frappe avait tué sept civils, parmi lesquels quatre enfants, observe le site d’actualités. Toutefois, Tsahal a démenti être à l’origine de cette frappe. L’armée israélienne a précisé avoir visé un site de lancement de roquettes à un autre endroit de Jabaliya, plus tôt dans la soirée. Avant de confier ne pas avoir mené d’opérations à cet endroit, au moment de l’explosion. 

    Regardez ce tir de roquette raté, tuant des enfants à Gaza.

    Ce barrage de roquettes a été tiré par le Jihad islamique à Gaza la nuit dernière.

    La roquette dans le cercle rouge a raté, tuant des civils palestiniens – y compris des enfants – à Jabaliya, dans le nord de Gaza. pic.twitter.com/4FZ4ckPl4h

    — Tsahal (@Tsahal_IDF) August 7, 2022

    #Breaking : 1 roquette tirée depuis #Gaza par le #Jihadislamique vers #Israel s’écrase à nouveau sur une zone habitée de #Jebalya. Sur place, des morts et des blessés. L’armée isr. affirme ne pas avoir mené des opérations dans le secteur au moment de l’explosion @i24NEWS_FR

    — Matthias Inbar (@MatthiasInbar) August 7, 2022

    Après quoi, l’armée a indiqué que les systèmes de détection avaient laissé voir que la roquette avait été lancée puis avait explosé à l’intérieur du camp de réfugiés, détaille i24News. Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien Yaïr Lapid s’est exprimé en ces termes : « Les forces de sécurité israéliennes n’ont pas frappé Jabaliya ces dernières heures. » 

    253 blessés 

    Ce dimanche également, le ministère de la Santé du Hamas a fait savoir que 29 personnes, dont six enfants, étaient mortes dans la bande de Gaza depuis le début de la flambée de violences entre Israël et le groupe Jihad islamique, note le média. Dans le même bilan, il est aussi fait état de 253 blessés. Selon les estimations de l’armée israélienne, 120 roquettes tirées depuis Gaza depuis le 5 août n’ont pas franchi la frontière, mais ont atterri dans le territoire palestinien. Israël dit viser des sites appartenant au Jihad islamique. Selon Tsahal, des terroristes et des chefs ont déjà été tués. Samedi 6 août, l’armée israélienne avait annoncé se préparer à « une semaine » de raids sur Gaza. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    La production d’électricité française s’est effondrée au premier semestre 2022

    C’est un naufrage qui en dit long sur la crise énergétique que traverse la France. Au premier semestre 2022, rapporte Le Figaro, la France a perdu sa première place d’exportateur net d’électricité en Europe. Pire encore, elle figure soudainement au rang des importateurs nets, souligne un rapport de l’analyste de données énergétiques EnAppSys. Le classement fait désormais la part belle à la Suède, qui s’empare de la première place, ainsi qu’à l’Allemagne.

    Ce n’est cependant pas tant la production énergétique de ces deux pays qui a augmenté que celle de la France qui s’est effondrée. Cette dernière « est passée d’exportateur net, plus tôt dans l’année, à un importateur net, qui résulte d’une chute dramatique de sa position nette globale », décrypte EnAppSys. Ce brusque effondrement s’explique assez facilement, poursuit la structure britannique, qui évoque des « problèmes structurels avec son parc nucléaire ».

    Berlin en profite

    En effet, rappelle Le Figaro, 26 des 56 réacteurs français sont actuellement à l’arrêt – principalement pour des raisons d’entretien insuffisant ou de canicule. Le rapport d’EnAppSys se permet même une prédiction peu réjouissante : la situation « ne montre aucun signe d’amélioration prochaine », estime-t-on. En attendant, c’est donc Stockholm et Berlin qui en profitent. L’Allemagne, surtout, peut se targuer d’avoir doublé ses exportations (15,4 TWh) par rapport au premier semestre 2021 – précisément grâce à la demande française.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Nucléaire français, histoire d’un sabordage

    Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

    La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

    comment en sommes-nous arrivés là ?

    Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

    L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

    Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

    L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

    L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

    À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

    S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

    Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

    Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

    Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

    Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

    Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

    Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

    Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

    * Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Inflation : le gouvernement redoute une forte augmentation du tarif des péages en 2023

    Le pouvoir d’achat n’est pas près de sortir de l’actualité, tant il est désormais largement admis que l’épisode inflationniste actuel devrait durer jusqu’en 2023. Et s’il veut ne pas perdre trop de plumes dans l’affaire, le gouvernement a tout intérêt à limiter au maximum les hausses de prix les plus visibles. Or, selon Le Figaro, la perspective d’une énième augmentation des tarifs au péage au début de l’année prochaine semble presque inévitable, inflation oblige.

    Une échéance qui risque de considérablement agacer, dans un pays qui n’a jamais vraiment accepté la privatisation des autoroutes. En conséquence, le gouvernement est déjà sur ses gardes : « Il est inconcevable qu’il y ait une hausse [du prix des péages] en février prochain, de 7% ou 8% », a prévenu Clément Beaune dans le JDD, dimanche 31 juillet. Mieux, le ministre des Transports assurait alors avoir « bon espoir » de parvenir à un compromis avec les sociétés autoroutières, en raison du « contrat qui les lie avec l’État ».

    L’État également à blâmer ?

    Pour autant, concédait le ministre, il existe bien « une formule de revalorisation annuelle des péages prenant en compte l’inflation » parmi les clauses du contrat. Une inflation autour de 5 à 6% pourrait donc bel et bien entraîner une augmentation similaire des tarifs autoroutiers. Afin d’éviter une telle hausse, le gouvernement précise désormais que des discussions seront engagées « dès la rentrée avec les sociétés de concessionnaires, pour éviter une forte augmentation ».

    Le sujet est d’autant plus délicat que les sociétés autoroutières pourraient ne pas être les seules à être pointées du doigt. « Le gouvernement perçoit énormément d’argent dans le cadre de ces contrats », rappelle au Figaro Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier. Selon lui, « environ 50% [du tarif payé par un usager] revient à l’État, dont 38% d’impôts et de taxes, auquel s’ajoute la TVA ». Selon l’avocat, « le gouvernement met la pression aux sociétés d’autoroute mais il doit aussi intervenir en réduisant le volume de sa taxation ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Thecamp, un campus échoué dans la garrigue

    Niché sur le plateau de l’Arbois, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, thecamp est un immense technopôle inauguré en septembre 2017. À l’origine du projet, Frédéric Chevalier, entrepreneur aixois connu pour avoir fondé HighCo, une entreprise de marketing tournée vers les nouvelles technologies. Avec cette société, il est devenu le plus jeune patron coté en Bourse, à seulement 32 ans. Une réussite qui a fait de lui l’une des figures emblématiques de l’entrepreneuriat local. Si bien que lorsqu’il a eu l’idée de créer thecamp, il n’a pas eu de mal à convaincre de nombreuses entreprises prestigieuses comme Accor, Air France-KLM, CMA CGM, des banques telles que le Crédit agricole et la Caisse d’épargne, ou encore les collectivités territoriales d’investir dans le projet. Nombreux sont ceux qui ont fait confiance au flair de l’homme d’affaires. Plus de 80 millions d’euros ont été levés, dont 40 millions uniquement pour la construction du site, œuvre de l’architecte Corinne Vezzoni.

    Des ambitions gâchées

    Les politiques ont également été séduits par l’homme et par son envie d’innover, Emmanuel Macron le premier. Alors qu’il était ministre de l’Économie, ce dernier déclarait dans une vidéo promotionnelle de thecamp : « C’est un projet qui correspond exactement à ce dont la France a besoin. » D’autres, comme Maryse Joissains, ancienne maire d’Aix-en-Provence, imaginaient que « the-camp [allait] nous permettre de préparer le monde de demain ».

    Comme eux, les acteurs de l’économie locale étaient également subjugués par le technopôle de l’Arbois. À l’époque, Élisabeth Viola, directrice interrégionale Méditerranée de la Caisse des dépôts et consignations y voyait « la vitrine du savoir-faire français » quand Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, annonçait : « C’est un projet qui va être un étendard pour le territoire, le totem du territoire. » C’est dire si les attentes autour du programme de Frédéric Chevalier étaient grandes.

    Malheureusement, l’entrepreneur aixois est mort dans un accident de moto sur la route de Cabriès, deux mois avant l’inauguration du campus, emportant avec lui son génie et ses idées. Sa disparition est un véritable tournant pour le projet. « C’est un bateau qui a perdu son capitaine », explique Kevin Polizzi, le nouvel actionnaire unique de thecamp. Après cela, les cadres du projet ont pris les commandes du campus et ont tout fait pour être fidèles à ce qu’avait imaginé son fondateur. Trop même, car « thecamp n’était plus un projet d’entreprise mais était devenu un projet de mémoire », selon le repreneur. Il ajoute : « Les présidents se sont succédé, il y a eu beaucoup de turnover, de l’instabilité… Petit à petit, le projet s’est étiolé. » Pire, son modèle économique n’a jamais été viable. Le campus de l’Arbois était « trop fermé, trop cher et trop compliqué ». Il n’attirait pas comme il aurait dû. La Silicon Valley à la française n’est jamais parvenue à trouver ni sa raison d’être ni un équilibre financier.

    L’espoir d’un sauvetage

    Pourtant, dans les plus hautes sphères de l’État, on a longtemps fait semblant d’y croire. En juillet 2019, plusieurs membres du gouvernement se rendent sur le campus et en font l’éloge. Jean-Baptiste Lemoyne, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, y trouve « une atmosphère propice […] pour repenser le modèle économique de demain », tandis que Muriel Pénicaud, ministre du Travail des gouvernements d’Édouard Philippe, sent que « le côté ruche et fertilisation croisée, les espaces ouverts qui donnent envie de se rencontrer, ça a de l’effet ». Enfin, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, voit que « ça marche ». Incompétence ou malhonnêteté, peut-être les deux ? Mais ce n’est pas parce que des hommes d’État veulent faire croire ou se faire croire que cela fonctionne que c’est réellement le cas. Les exemples sont nombreux en la matière. Le fait est que, très rapidement, le bateau thecamp coule.

    Son sauvetage passe alors par un appel à reprise. Plusieurs dossiers sont en lice. Un projet d’école de commerce porté par le groupe américain IMD, la création d’un campus dédié à la production vidéo, idée du producteur Ashargin Poiré et du spécialiste des jeux vidéo Stéphane Tangui, et la continuité, voulue par Kevin Polizzi, entrepreneur marseillais. Sans réelle surprise, c’est le troisième candidat qui est choisi. Sans doute parce que, comme le fondateur, il est issu de la région, mais aussi parce que son projet ne signe pas la fin de thecamp mais sa remise à flot.

    Le 1er juillet dernier, le fondateur de Jaguar Network et président d’Unitel Group est donc devenu l’actionnaire unique de thecamp en y injectant 50 millions d’euros. S’il souhaite « respecter la promesse de Frédéric Chevalier », il prévoit tout de même plusieurs changements de fond. Le technopôle, qui était réservé quasi exclusivement aux partenaires fondateurs depuis sa création, « va être ouvert à tout le monde », explique l’entrepreneur. Il souhaite également que le campus de l’Arbois passe de « quelque chose d’iconique à quelque chose d’accessible » avec un catalogue de services plus large, qui ira de la formation des élus à l’organisation de séminaires.

    L’idée reste la même mais le modèle change. Avec pour objectif d’être « rentable dès 2023 et d’avoir une marge bénéficiaire dès 2024 ». Les politiques, les investisseurs et les collectivités territoriales qui se sont investis dans le projet, tant sur le plan médiatique que financier (20 millions d’euros d’argent public engagés sous forme d’avances remboursables par la métropole Aix-Marseille-Provence, la région Paca et le département et dont le remboursement a été ajourné), doivent croiser les doigts pour que Kevin Polizzi parvienne à redresser la barre. S’ils ont déjà perdu beaucoup d’argent, ils pourraient au moins ne pas perdre totalement la face.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    L’énergie cinétique des marées, l’avenir du renouvelable

    La prochaine bataille des énergies renouvelables se déroulera probablement sous l’eau, à plus de 40 mètres de profondeur. Des lieux hostiles, plongés dans l’obscurité, balayés par des courants marins de 6 mètres par seconde, où la pression atteint 6 kilogrammes par centimètre carré, qu’une poignée d’entreprises françaises essaient pourtant de dompter.

    C’est au large de Cherbourg, au raz Blanchard, une zone de trente kilomètres de longueur située entre la pointe du Cotentin et les îles Anglo-Normandes, et au large de Brest, dans le passage du Fromveur, entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant, qu’elles pourraient bientôt construire des fermes d’hydroliennes.

    Si ces fonds marins très peu avenants ont été retenus, c’est qu’ils permettront à des monstres d’acier de plusieurs centaines de tonnes, qui cachent dans leurs entrailles des turbines électriques, d’exploiter au mieux l’énergie cinétique des marées. « On considère qu’il y a un gisement à partir de 2 mètres par seconde, explique Anne Georgelin, responsable éolien en mer et énergies marines renouvelables au Syndicat des énergies renouvelables (SER). Le raz Blanchard et le Fromveur bénéficient d’une vitesse de courant et d’une densité énergétique exceptionnelles. Avec les autres gisements, notamment dans le golfe du Morbihan et autour de la Bretagne, notre pays dispose d’un potentiel de 3 à 5 gigawatts. » Certes, c’est trois fois moins que le solaire et quatre fois moins que l’éolien installé aujourd’hui dans l’Hexagone, mais c’est aussi l’équivalent de plusieurs réacteurs nucléaires !

    Une énergie totalement prédictible

    Cette technologie présente de nombreux avantages. D’abord, sa totale prédictibilité, un atout incontestable comparé à d’autres énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, qui sont tributaires, elles, du bon vouloir du soleil, des nuages et du vent. Posée au fond de l’eau et mue uniquement par les courants marins, une hydrolienne utilise les deux sens de marée et ne s’arrête que pendant l’étale, c’est-à-dire le moment où le courant est nul avant de repartir dans l’autre sens. « Elle fonctionne réellement de 60 à 70 % de son temps, calcule Serge Quaranta, président des Constructions mécaniques de Normandie (CMN) qui appartiennent depuis 1992 à Iskandar Safa (propriétaire du groupe Valmonde, l’éditeur de Valeurs actuelles). Et son fonctionnement est totalement prédictible car les marées dépendent des phases lunaires qui sont, elles, connues depuis des siècles et dont le calendrier à venir est tout aussi connu. »

    Les pêcheurs ne peuvent qu’être favorables à ces turbines immergées. À plusieurs titres. Les hydroliennes ont besoin des courants les plus forts et dans ces coins-là, les poissons passent rarement, hormis pendant la période de l’étale. Les marins-pêcheurs n’ont donc quasiment aucune raison d’y jeter leurs filets : la pratique de la pêche y est très dangereuse et leurs engins de pêche seraient emportés par les courants violents recherchés.

    Deuxième avantage des hydroliennes : l’emprise sur le domaine maritime est plus faible que pour l’éolien marin. Principale raison ? La densité de l’eau est 800 fois supérieure à celle de l’air : « Un courant marin de 20 kilomètres par heure, ce n’est pas la même chose qu’un vent de 20 kilomètres par heure, c’est bien plus puissant », souligne Serge Quaranta. En outre, contrairement aux éoliennes en mer, il n’y a pas de restriction à la circulation des bateaux (de plaisance ou non) puisque les hydroliennes reposent à environ 40 mètres sous la surface de l’eau. Enfin, pour les riverains, il y a une absence totale d’impact visuel et sonore, ce qui est le gage d’une bonne acceptation sociale et environnementale.

    La production de 3 réacteurs nucléaires

    Pourtant et jusqu’à il y a encore peu, l’hydrolien français était à la peine même si en 2013, François Hollande, alors en déplacement à Cherbourg, avait prophétisé : « Les hydroliennes représentent la formule la plus prometteuse », anticipant qu’en 2020, elles produiraient près de 3 gigawatts, soit « 3 réacteurs nucléaires ». Mais c’est devenu « un scandale d’État », s’emporte Hervé Morin, président de la région Normandie. Il est l’homme politique français le plus à la pointe sur ce type d’énergie : « L’État a demandé à Naval Energies, filiale de Naval Group, d’investir dans cette technologie par l’intermédiaire d’Open Hydro, une entreprise irlandaise rachetée quelques années plus tôt. Mais du jour au lendemain, l’État a décidé d’abandonner les recherches autour de cette énergie. »

    Si l’usine d’OpenHydro a bien été inaugurée le 14 juin 2018 à Cherbourg, en présence de Karmenu Vella, commissaire européen, et de Denis Naughten, ministre de l’Environnement irlandais, Naval Energies l’a fermée un mois et demi plus tard, après avoir investi 250 millions d’euros dans la technologie… On aurait pu s’en douter : le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot n’avaient pas cru utile de se déplacer.

    En cause, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) estimait que cette énergie n’avait pas d’avenir, car trop chère et présentant trop d’incertitudes technologiques. « C’est la même chose que pour le solaire, se souvient Hervé Morin. En 2003, je suis revenu enthousiaste d’un centre de recherche sur le solaire à Chambéry mais la technocratie avait jugé à l’époque que cette technologie n’avait aucun avenir. Conséquence : les panneaux installés en France sont désormais fabriqués en Chine… » Serge Quaranta est plus philosophe : « Après les problèmes de Naval Energies, beaucoup ont conclu que l’hydrolien était une voie sans issue. Or ce qui est arrivé à Naval Group, alors qu’il est capable de construire des sous-marins qui sont les objets les plus complexes au monde, illustre parfaitement l’histoire de toute industrie : quand une technologie éclôt, des décisions mènent à des échecs, d’autres, à des succès. »

    Les deux meilleurs spots au monde

    Aujourd’hui, deux acteurs français ont visiblement fait les bons choix et sont très bien positionnés sur le marché de l’hydrolien : une entreprise de Quimper, Sabella, et une de Grenoble, HydroQuest, détenue à 49 % par CMN. Chacune a développé une technologie différente.

    L’hydrolienne de Sabella ressemble à un moteur d’avion ; elle est équipée d’un axe horizontal (flux axial), qui nécessite qu’elle soit toujours face au courant pour être la plus performante possible (un mécanisme permet d’orienter les pales). Arrêtons-nous à ce stade pour un petit cours de physique : la puissance est proportionnelle à la surface balayée par l’hélice. Une petite fabrique peu d’électricité ; pour augmenter la production, il faut accroître le diamètre de l’hélice qui progressivement se rapproche de la surface de la mer. C’est la limite de ce type de procédé.

    L’hydrolienne d’Hydroquest possède, elle, un axe vertical (on parle de flux transverse), ce qui la libère de la contrainte précédente. « On la pose dans le sens du courant, et ensuite, on adapte simplement la vitesse de rotation des hélices entre 2 et 12 tours par minute ; il n’y a pas besoin d’orienter la machine ou les pales », précise Serge Quaranta.

    Depuis quelques années déjà, Sabella et HydroQuest soumettent leurs machines, dont 80 % de la valeur ajoutée est française, à rude épreuve. « Nous avons deux des meilleurs spots au monde », confirme Hervé Morin. En novembre 2015, l’entreprise de Quimper (qui a accueilli dans son capital BPI et GE Renewable Energy) a implanté son démonstrateur préindustriel, la D10, au large de l’île d’Ouessant, dans le courant du Fromveur, à 55 mètres de profondeur. Depuis, ce prototype aux pales de 10 mètres de diamètre et d’une puissance de 1 mégawatt a été plusieurs fois sorti de l’eau puis immergé après avoir rencontré différents problèmes (étanchéité, câble endommagé, piratage informatique… ). La D10 est actuellement de nouveau raccordée au réseau de l’île d’Ouessant.

    Une manière de désenclaver la Bretagne

    De son côté, la filiale de CMN a établi son prototype OceanQuest il y a deux ans sur un site d’expérimentation propriété d’EDF, situé en mer de Paimpol-Bréhat. Sa puissance est de 1 mégawatt. « Nous l’avons sorti de l’eau à la fin de 2021 ; nous l’avons expertisé et avons constaté que le système avait parfaitement répondu à nos attentes », indique le patron des Constructions mécaniques de Normandie. Depuis, HydroQuest s’est associé au sein d’un consortium à l’énergéticien spécialiste du renouvelable, le groupe Qair, pour racheter la concession d’EDF au raz Blanchard. Le but ? Y bâtir une ferme pilote avec 7 hydroliennes, chacune de 2,5 mégawatts, 200 tonnes, 20 mètres de haut, 26 mètres de large et 4 rotors.

    Ce projet nécessitant un investissement supérieur à 100 millions d’euros a reçu un accueil favorable de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ; reste à obtenir la validation gouvernementale. Les premiers électrons devraient être produits fin 2025, début 2026. Sur le raz Blanchard, Engie possédait également une concession qui a été acquise par la région Normandie associée au groupe écossais Simec Atlantis Energy qui travaille sur une hydrolienne à axe horizontal.

    Bon d’accord, l’hydrolien a encore aujourd’hui des coûts de production d’électricité bien supérieurs à celui de l’éolien marin. En mars 2022, les acteurs des énergies marines renouvelables, réunis au sein de l’Observatoire des énergies de la mer, rappelaient que la facture d’un démonstrateur hydrolien s’élevait à 12 millions d’euros par mégawatt installé, contre 10 millions pour une éolienne en mer flottante et 7,3 millions pour une éolienne en mer posée (hors raccordement). « Mais nous sommes aussi à des niveaux de maturité différents, précise Anne Georgelin. L’hydrolien est la filière la plus récente, dix à quinze ans, contre trente pour l’éolien. »

    Une chose est certaine : la création de fermes d’hydroliennes permettra d’attirer non seulement des énergéticiens et des investisseurs, mais aussi de faire baisser le coût. Serge Quaranta estime parfaitement possible d’atteindre celui de l’éolien flottant. Ce sera aussi une manière de désenclaver la Bretagne, très dépendante des importations régionales d’électricité. « La stratégie énergétique est de développer des moyens de production à proximité ou en Bretagne, explique Anne Georgelin. Installer une capacité de production d’électricité présente donc un intérêt à l’échelle régionale, même si elle n’a pas une puissance des plus significatives par rapport au mix national. Il s’agit aussi de tirer parti des ressources naturelles et énergétiques dont chaque région dispose. »

    Un investissement de 9 à 10 milliards d’euros

    Les industriels français sont confiants car pour Bruxelles, l’énergie hydrolienne permettra d’atteindre les objectifs européens de neutralité carbone : en 2020, la Commission européenne s’est fixé de porter la capacité installée des énergies océaniques (hydrolien et houlomoteur) à 100 mégawatts d’ici à 2025, 1 gigawatt d’ici à 2030 et 40 gigawatts d’ici à 2050.

    En France, la PPE pour la période 2028-2033 pourrait, elle aussi, se montrer ambitieuse, avec un projet représentant un investissement de 9 à 10 milliards d’euros pour les entreprises de la filière, tandis que plusieurs centaines d’emplois pérennes pourraient être créés dans la construction et la maintenance. « Nous ne sommes pas les ennemis de Sabella et Simec Atlantis, affirme Serge Quaranta. Je ne souhaite qu’une chose : c’est que l’on devienne concurrents à l’avenir. Cela signifiera que nous aurons réussi à développer une nouvelle filière industrielle. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Elon Musk attaque Twitter en justice

    Duel de dépôt de plainte. Vendredi 29 juillet, l’homme d’affaires Elon Musk a déposé plainte contre le réseau social Twitter, rapporte BFM TV. Cette plainte, dont le contenu n’a pas encore été rendu public, a été déposée par le milliardaire devant un tribunal de l’État du Delaware. Cependant, tout porte à croire que l’une des doléances d’Elon Musk porterait sur le nombre de comptes spams, de faux utilisateurs du réseau social. L’homme d’affaires, qui avait fait une offre de rachat acceptée par la plateforme en avril dernier, s’est depuis rétracté. Et l’un des motifs de cette rétractation portait justement sur le nombre, inexact et minoré à ses yeux, de faux comptes.

    Les hostilités commencent le 17 octobre

    Furieux de se voir floué de quarante-quatre milliards de dollars, le montant du rachat par Elon Musk, Twitter avait déposé une première plainte, également dans le Delaware, contre Elon Musk le 12 juillet. La plateforme exige que le patron de Tesla honore son engagement de rachat ou verse des indemnités de rupture. La Justice américaine a décidé que le début de ce qui promet d’être un enchaînement de batailles juridiques de haut niveau serait fixé au 17 octobre prochain.

    Elon Musk s’était engagé à offrir 54,20 dollars par action de Twitter. Mais entre la baisse générale du marché boursier ces derniers mois, la chute des recettes publicitaires qui affecte le réseau social et les critiques du milliardaire sur la place publique, le titre de Twitter s’était rapidement écroulé pour tomber autour de 32 dollars le 11 juillet, veille de sa plainte contre Elon Musk. Il cotait 41,61 dollars vendredi 29 juillet.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Face à la pénurie de moutarde, une PME alsacienne fait le pari gagnant du localisme

    Pari réussi. Samedi 30 juillet, Europe 1 se fait l’écho de l’étonnante réussite d’une PME alsacienne, Alélor, qui fabrique et commercialise de la moutarde. Pourtant, depuis plusieurs mois, la moutarde est une denrée qui se fait rare, voire inexistante, dans les rayons des magasins. La faute à la guerre en Ukraine, qui bloque l’exportation de graines de moutarde, concomitante à une forte sécheresse ayant frappé le Canada l’été dernier, pays également producteur de cette plante. Pour autant, le carnet de commandes d’Alélor, dernière entreprise d’Alsace à commercialiser ce condiment, ne désemplit pas. Et ce, grâce à une méthode assumée.

    Le choix du localisme

    En effet, Alélor, petite PME située à Mietesheim, dans le Bas-Rhin, a fait le choix du localisme. C’est-à-dire de produire local, en travaillant avec de petits agriculteurs alsaciens, producteurs de graines de moutarde. Résultat : 30 % de chiffre d’affaires en plus, des carnets de commandes qui explosent, et une vingtaine d’employés qui travaillent dur. « Nous avons effectivement 60 % de graines locales dans notre fabrication », confirme Alain Trautmann, dirigeant d’Alélor, une entreprise familiale vieille de 150 ans. « La grande distribution s’est retrouvée le bec dans l’eau, avec des grands groupes internationaux qui ne pouvaient plus fabriquer et livrer », raconte-t-il. « On est passés de 4 à 6 millions d’euros de chiffre d’affaires et nous connaissons actuellement une croissance de 30 %. À ce rythme-là, on sera à 60 % à la fin de l’année », se réjouit-il. Les ventes explosent, tant dans le magasin de l’usine, que via la vente en ligne. Peut-être un modèle à suivre pour survivre à la crise qui se profile.

    Bas-Rhin : les dernières actualités

    Strasbourg : des archéologues découvrent une église disparue depuis le 14e siècle

    “Ces élus devront rendre des comptes” : malgré la mobilisation de Stéphane Bern, une mairie détruit une maison à colombages classée

    Quatre morts, dont deux enfants, dans un incendie à Strasbourg

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Mais où sont passés les travailleurs ?

    En pleine saison estivale, les restaurateurs boivent la tasse.

    Durement touché par les confinements, le secteur de l’hôtellerie-restauration voit aujourd’hui les salariés et saisonniers qui composaient jusqu’alors l’essentiel de sa main-d’œuvre disparaître dans la nature. En 2021, près de 450 000 salariés ont ainsi claqué la porte de leur entreprise, d’après la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). C’est 100 000 de plus qu’en 2020. Selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), de 200 000 à 300 000 offres d’emploi ne seraient toujours pas pourvues cet été, obligeant parfois les restaurateurs à adapter leurs horaires, voire carrément dans certains cas à ne pas ouvrir.

    Mais cette tendance observée ne touche pas uniquement les saisonniers, bien au contraire. Les anecdotes abondent : ici, un opérateur télécoms qui ne trouve pas d’employés pour ses boutiques ; là, un industriel qui peine à embaucher des chauffeurs de camion ; ailleurs encore, ce festival qui a toutes les difficultés du monde à recruter des techniciens pour sa scène ; ou cette start-up de l’assurance, obligée de payer les candidats pour qu’ils se présentent aux entretiens ! Sans même parler du secteur de la santé dont, après deux années en première ligne dans la lutte contre le Covid, les effectifs ont fondu comme neige au soleil : entre 2019 et 2021, le nombre de postes d’infirmier vacants est passé de 10 000… à 60 000.

    La France serait-elle donc confrontée à une “grande démission” ? Aux États-Unis, les mois de confinement, la généralisation du télétravail et un taux de chômage historiquement bas (3,6 % en juin), qui assure de retrouver rapidement un emploi, ont poussé de nombreux salariés à quitter leur entreprise, en quête d’une meilleure qualité de vie ailleurs.

    Un Big Quit qui se traduit par des chiffres spectaculaires : quelque 48 millions d’Américains ont démissionné l’an dernier, et la tendance est la même cette année ; 4,5 millions de départs en mars, 4,4 en avril, les chiffres donnent le tournis aux employeurs et ne semblent pas vouloir s’infléchir.

    De ce côté-ci de l’Atlantique, la situation, sans être aussi dramatique, se tend de plus en plus. Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail, les démissions ont déjà augmenté de plus de 50 % entre le premier trimestre 2021 et le premier trimestre 2022. De son côté, le cabinet de conseil Boston Consulting Group s’attend à une aggravation dans les prochains mois : une étude récente révèle que 34 % des travailleurs dits “de terrain”, non éligibles au télétravail, envisagent de partir dans les six prochains mois, un taux qui monte à 54 % chez les plus jeunes, la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010). Jean-Étienne de Bengy Puyvallée, cofondateur du cabinet de recrutement Circular Search, constate : « Là où il y a quelques années les entreprises pouvaient se permettre de sélectionner les candidats, aujourd’hui le rapport de force s’est inversé. » À ses yeux, le développement du télétravail a eu des impacts beaucoup plus négatifs que d’aucuns voudraient le croire. « Les entreprises qui imposent à leurs salariés 100 % de télétravail commettent une erreur stratégique grave, poursuit le patron du cabinet de recrutement. On note chez les salariés qui ne viennent presque plus au bureau qu’il y a de moins en moins de sentiment d’appartenance à l’entreprise et qu ‘ils sont beaucoup plus facilement “aspirés” à l’extérieur. »

    L’état du marché du travail amène tous les observateurs à se poser la même question : si les employeurs ont du mal à recruter, alors où sont passés les travailleurs ? La question n’est pas anodine. Tout le monde a besoin de suffisamment d’argent, chaque mois, pour payer son loyer, ses factures, de quoi manger, etc. Et si les cadres supérieurs peuvent compter sur l’épargne constituée et sur les éventuelles indemnités de départ négociées avec leur patron pour s’offrir quelques mois de pause, les plus précaires n’ont pas ce matelas de sécurité.

    Une hypothèse pourrait être qu’ils vivent de la solidarité nationale, alimentant l’idée d’une génération d’assistés. Elle est toutefois battue en brèche par d’innombrables tableaux de statistiques publiques. Du côté de Pôle emploi, les dernières données, en date de fin mars, montrent un recul de 16,5 % sur un an du nombre de chômeurs de catégorie A (ceux qui n’ont pas du tout travaillé au cours des trente derniers jours). À 2 962 800, ce chiffre est même à un plus bas depuis fin 2012. L’Insee ajoute que, si les démissions se sont intensifiées en 2021 (+ 26 % par rapport à 2020), cela traduit essentiellement un « effet de rattrapage après la forte baisse enregistrée pendant la crise sanitaire ». Idem pour le RSA : selon les relevés du ministère de la Santé et des Solidarités, après avoir connu un pic fin 2020, le nombre de bénéficiaires du minima social connaît une diminution quasi continue depuis.

    Pas de vague de faillites en vue

    À la place, deux facteurs permettent d’expliquer où sont les salariés. Le premier, c’est qu’un certain nombre se sont mis à leur propre compte. Pour beaucoup de personnes exerçant des métiers pénibles, les mois d’arrêt au printemps 2020 ont donné envie d’un rythme de vie plus confortable. Un tel phénomène s’observe de longue date chez les infirmiers, qui préfèrent souvent s’installer en libéral et choisir leurs horaires que travailler à l’hôpital. En dix ans, le nombre de libéraux a ainsi augmenté de plus de 40 %, alors que les hospitaliers ne croissaient que de 8 %. C’est ainsi que, depuis la fin du premier confinement, l’Urssaf enregistre une envolée du nombre d’autoentrepreneurs : entre juin 2020 et juin 2021, 720 000 nouvelles immatriculations ont été enregistrées, soit une hausse de plus de 30 %.

    Le second, c’est, tout simplement, qu’il y a beaucoup plus d’entreprises, donc de postes à pourvoir, qu’avant la crise sanitaire. Le soutien débridé du gouvernement à l’économie depuis mars 2020 a permis à nombre de sociétés qui connaissaient des difficultés d’échapper à la faillite : d’après la Banque de France, « à fi n avril 2022, le nombre de défaillances cumulé sur un an est inférieur de 43 % par rapport à la période mai 2018-avril 2019, avant toute manifestation de la pandémie de Covid-19. » Une tendance qui devrait se poursuivre : « Il n’y a pas à ce stade de signe d’une vague de faillites à venir. » Du côté de l’Insee, on souligne également que « les embauches en contrat à durée indéterminée ont dépassé leur niveau d’avant crise de 3,1 %. […] Autrement dit, les salariés quittent leur travail surtout pour en trouver un autre, que ce soit dans une autre entreprise de leur secteur d’activité ou dans un autre secteur d’activité ».

    Que leurs ex-salariés se soient mis à leur compte ou aient choisi une autre entreprise plus en phase avec leurs attentes, la conséquence est la même pour les employeurs : il faut désormais rivaliser de bienveillance pour fidéliser ceux qui restent et en attirer d’autres, quitte à se plier en douze. Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait exhorté les chômeurs à traverser la rue pour trouver un emploi ; une chose est désormais sûre : les employeurs sont de plus en plus nombreux à attendre des éventuels candidats sur le trottoir d’en face, en leur déroulant le tapis rouge : « On voit beaucoup d’entreprises qui s’adaptent, en proposant des semaines de quatre jours, en se déterminant comme des entreprises à mission pour “donner du sens” au travail, ou encore qui offrent des bonus de bienvenue », raconte Jean-Étienne de Bengy Puyvallée.

    Et pour convaincre les candidats, plus question non plus de faire le méchant. « Il n’y a pas si longtemps, certaines entreprises réclamaient quatre, voire cinq entretiens avant de sélectionner le bon candidat. Aujourd’hui ce n’est plus possible », précise le spécialiste. Inutile non plus d’espérer débusquer le bon profil en se contentant d’une offre d’emploi postée sur son site Internet et en patientant avant que les candidatures pleuvent : il faut communiquer sur son ADN, se mettre en scène dans des vidéos, etc. Sur la plate-forme Welcome to the Jungle, les start-up font la promotion de la qualité de vie sur le lieu de travail, insistent sur leurs valeurs, leurs engagements… et, dans un tout petit coin de leur page, listent leurs offres d’emploi.

    Dans certains secteurs d’activité, l’alternative consiste à mettre le paquet sur l’innovation, pour remplacer les postes vacants par des applications informatiques. En première ligne, la restauration, dont les conditions de travail, souvent difficiles, rendent les recrutements beaucoup plus complexes. Nombre de start-up proposent d’automatiser certaines tâches afin de gagner du temps – et donc de pouvoir composer avec moins de personnel : un QR code scanné avec son téléphone, et on peut payer, diviser la note, ajouter un pourboire… Et éviter de nombreux allers-retours aux serveurs.

    La situation peut-elle durer dans le temps ? Il est certain que les jeunes générations, habituées à “zapper” d’une entreprise à l’autre, ne changeront pas facilement de comportement, du moins dans l’immédiat. Les nuages noirs qui s’amoncellent au-dessus de l’économie française pourraient toutefois mettre un terme à la fièvre qui s’est emparée du marché du travail. « Le début de l’année a été bon, mais nos clients voient bien que la rentrée va être compliquée, entre les mouvements sociaux qui s’annoncent, une inflation galopante et des indicateurs économiques tous dans le rouge. Bien sûr, personne ne peut deviner comment évolueront les choses. Mais il y a beaucoup de raisons pour que les entreprises renoncent à certains recrutements », prédit Jean-Étienne de Bengy. Avec à la clé une réaction en chaîne : moins d’offres disponibles et donc, espèrent les recruteurs, le retour au marché du travail des démissionnaires.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Le climat comme gisement d’économies

    Tout va très bien, madame la marquise / […] Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, que le présent de la situation financière de la France est désastreux et que son futur est pire. La France est à la fois le pays d’Europe où le poids des impôts (relativement au PIB) est le plus élevé et en même temps l’un de ceux où la qualité des services publics (enseignement, santé, sécurité, justice, etc. ) est la plus mauvaise. Cerise sur le gâteau, la France réalise cet exploit en s’endettant de plus en plus. Le contexte des années à venir est particulièrement inquiétant : inflation hors de contrôle, menaces militaires, taux des emprunts en hausse, instabilités politiques. Nous sommes dos au mur, désarmés devant ces probables aggravations de la conjoncture.

    « Tout va très bien, tout va très bien. » Le gouvernement prévoit d’accroître les dépenses dans à peu près tous les secteurs et jure qu’il le fera sans augmenter les impôts – ni la dette. Les nombreux députés de la majorité le croient (ou font semblant de le croire). Leur première loi est une loi de dépenses nouvelles. L’opposition est encore plus irresponsable, ce qui n’est pas peu dire, puisqu’elle trouve ces dépenses insuffisantes.

    Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement

    Compte tenu de la situation, la concurrence ne devrait pourtant pas porter sur des projets de dépenses nouvelles, mais sur des propositions de suppression de dépenses ou/et d’augmentation d’impôts. Moins facile, moins électoral, mais indispensable. Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement, pour deux raisons.

    La première est que tous les autres secteurs sont vraiment en situation d’urgence. Il y a une urgence scolaire, lorsque le niveau des élèves en mathématiques est pratiquement le plus bas des 30 pays du monde où il est mesuré et lorsqu’on ne trouve plus de candidats au métier d’enseignant. Il y a une urgence sanitaire, lorsque médecins et soignants fuient les conditions de travail et les salaires de l’hôpital et que les déserts médicaux se multiplient. Il y a urgence militaire lorsque l’on voit que la France (la nation la moins mal équipée d’Europe) serait, dans l’hypothèse d’une guerre de grande intensité, à court de munitions au bout de quelques semaines. Il y a urgence sécuritaire lorsque notre police n’a pas assez d’hommes (et de femmes) pour endiguer une criminalité croissante. Il y a urgence judiciaire lorsque les tribunaux relâchent des délinquants faute de greffiers et mettent des années pour juger des plaintes civiles simples. Bien entendu, remettre ces services publics d’aplomb est une affaire de gestion autant que d’argent, mais les nécessaires réorganisations ne se feront pas sans argent.

    La deuxième raison de chercher des économies du côté du climat est qu’il n’y a pas vraiment d’ urgence environnementale. Lire : climatique, puisque le souci du climat a évincé celui de l’environnement, notamment en France, où il n’y a plus un ministre de l’Environnement depuis longtemps, mais plusieurs ministres de la Transition écologique. La lutte contre le “dérèglement climatique” (comme s’il y avait un règlement climatique) est devenue une religion avec ses pontifes, ses dogmes, ses catéchismes, ses conciles, ses zélotes, ses interdictions, ses prescriptions, ses proscriptions, ses taxes, ses subventions – et ses profiteurs. Sa puissance est formidable. Il faut pourtant envisager de tailler dans le fouillis complexe des mesures prises au nom de la “lutte pour le climat”. Il y a gros à gagner. Et pas grand-chose à perdre.

    La voiture électrique supprimera les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions

    Gros à gagner : toutes les mesures prises au nom de la lutte contre le climat coûtent cher aux finances publiques et/ou à l’économie. “C’est bon pour le climat” est comme un talisman qui annihile toute réflexion et justifie n’importe quoi. Prenez l’exemple de la voiture électrique. À terme, elle supprimera évidemment les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions. Ce double coup porté aux finances publiques ne gêne personne.

    Pas grand-chose à perdre : il ne s’agit pas de nier la réalité d’un réchauffement du globe ; + 1,1 °C en cent cinquante ans, la différence entre les températures de Paris et d’Orléans. Mais de montrer que les dommages qui nous menacent si ce réchauffement continue ne sont nullement urgents – même si beaucoup de gens gagnent leur vie à psalmodier le contraire.

    Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment.

    Les prévisions des prophètes de la nouvelle religion ont généralement pour horizon l’année 2100, à la rigueur 2050, ce qui protège assez bien leurs auteurs de la contradiction du réel. Certaines prévisions pourtant se rapportaient aux années 2010-2020 : la plupart d’entre elles apparaissent maintenant comme des bobards, des fausses nouvelles. Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment. En 1972, le célèbre rapport Meadows annonçait pour la fin du siècle l’épuisement de la plupart des gisements de minéraux : inexact, bien sûr. Dès les années 1980, Greenpeace et WWF annonçaient la disparition immédiate des ours polaires : ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. En 2007, Al Gore et le Giec obtenaient un prix Nobel (pas de physique, de la paix – comme Arafat) en annonçant que la glace de l’océan Arctique allait bientôt fondre, avant 2014, ouvrant de nouvelles routes maritimes : on les attend toujours. En 2000, David Viner, un célèbre climatologue britannique, affirmait : « Dans quelques années, les chutes de neige hivernales seront devenues un évènement très rare et excitant […] les enfants ne sauront tout simplement plus ce qu ‘est la neige » ; en réalité, Boston a reçu davantage de neige durant l’hiver 2014-2015 que durant aucun autre hiver depuis 1872. On nous promettait des réfugiés climatiques par millions : on n’en a encore vu aucun (mais on a vu Maduro, les talibans et Poutine jeter chacun 5 millions de personnes sur les routes de l’exil). On peut multiplier à l’infini les prophéties de ce type qui ne se sont jamais avérées. Cela ne veut pas dire qu’elles ne se réaliseront jamais, mais affecte sérieusement la crédibilité des eschatologues à la mode et suggère que l’apocalypse climatique n’est pas pour maintenant. Il n’y a pas d’urgence climatique.

    Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur)

    Beaucoup de pays, du reste, commencent à le comprendre. Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur). Comme l’écrit le Daily Telegraph dans une formule imagée que l’on n’ose pas traduire ici : « The entire German political establishment has been caught with its environmental trousers down » et l’Allemagne rouvre des centrales à charbon à tour de bras. C’est largement la prétention de Boris John-son à atteindre le “zéro carbone” au Royaume-Uni en 2030 à un coût exorbitant pour les Britanniques qui l’a forcé à démissionner. Serons-nous les derniers à jouer à sauver la planète quoi qu’il nous en coûte ?

    Dans la situation financière et économique actuelle de la France, le champ du climat apparaît comme celui où il est le moins dommageable de faire les économies indispensables. Le président de la SNCF (une entreprise grandiosement réformée il y a cinq ans et toujours subventionnée à hauteur de 13 milliards d’euros par an, bien plus que le budget annuel de la Justice) demande tout d’un coup au nom de la lutte pour le climat la bagatelle de 100 milliards d’euros. À toutes les demandes de ce type, et elles sont nombreuses, la réponse ne doit pas être le chéquier, mais les ciseaux.

    * Rémy Prud’homme est docteur en sciences économiques, professeur émérite à l’université Paris-XII. Il a été directeur adjoint de la direction de l’environnement de l’OCDE et a publié notamment le premier manuel d’économie de l’environnement en français (“le Ménagement de la nature”) dès 1980.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Électrique : l’Europe se mord la queue

    La vie ne serait-elle donc qu’un éternel recommencement ? Le 29 avril 1899, la Jamais contente , une voiture construite par la Compagnie générale belge des transports automobiles Jenatzy était la première à franchir la barre, alors mythique, des 100 kilomètres par heure. Les entrailles de ce petit bolide, exposé au musée de la Voiture et du Tourisme de Compiègne, cachaient deux moteurs électriques. À l’époque, ce mode de propulsion surpassait les motorisations à essence et à vapeur. Puis, la place accordée à ce type de motorisation est devenue anecdotique tandis que les moteurs à essence et Diesel s’imposaient tout au long du XXe siècle. Cent trente-six ans après l’exploit de la Jamais contente, le moteur électrique va de nouveau s’imposer. Mais cette fois, de force !

    Le 8 juin dernier, les députés du Parlement européen ont adopté un texte actant la fin des ventes de véhicules à moteur thermique neufs dès 2035. Cette proposition faisait partie de huit textes majeurs du paquet Climat, déposé par la Commission européenne il y a un an. Regroupés sous l’intitulé “Fit for 55”, ils visent à réduire de 55 %, par rapport aux niveaux de 1990, les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote) d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Les discussions ont donné lieu à d’âpres batailles : les Verts voulaient interdire les moteurs thermiques dès 2030 tandis que le Parti populaire européen avait déposé un amendement pour réduire les émissions de 90 % en 2035, ce qui aurait sauvé les motorisations hybrides.

    Le 28 juin, les ministres de l’écologie des 27 pays membres de l’Union européenne ont trouvé une position commune sur le “Fit for 55”. La Bulgarie, l’Italie, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie avaient demandé de reporter de cinq ans la décision de passer au tout-électrique, de peur de faire face à « des coûts disproportionnés et inutiles pour le secteur automobile comme pour les consommateurs ». L’Allemagne exigeait que soient pris en compte les motorisations hybrides et les carburants liquides non carbonés. Les Vingt-Sept doivent maintenant s’accorder avec le Parlement européen et la Commission pour donner force de loi au “Fit for 55”.

    En cas d’accord, le 1er janvier 2035, cette mesure touchera – en Europe seulement – les voitures et les utilitaires à motorisation thermique et hybride, mais pas les camions, les motos, les engins agricoles, les véhicules militaires. « Cela ne concerne que le particulier et l’artisan , constate Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club Association. La faute des eurodéputés est d’imposer la batterie électrique en ne regardant pas plus loin que le pot d’échappement. » Une fois encore, l’Europe veut se montrer la plus vertueuse.

    Si émettre moins de gaz à effet de serre s’entend, l’Union européenne était déjà un bon élève avec, en 2019, près de cinq fois moins de CO2 émis que les États-Unis (13,4 milliards de tonnes) et quatre fois moins que la Chine (11,5 milliards de tonnes). Sur les 2,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone émis par les Vingt-Sept, 17 % proviennent du transport dont 15 % pour les voitures européennes qui ne contribuent qu’à 2,2 % des émissions mondiales de CO2.

    Des professionnels du secteur automobile relèvent que le Parlement européen n’est pas aussi sévère avec l’univers numérique qui, s’il était un pays, serait le cinquième émetteur mondial de CO2 : « C’est comme si, avec tous les efforts faits dans l’automobile, nous vidions une piscine avec une cuillère, et qu’en même temps, on y jetait des seaux d’eau dans notre dos », considère Yves Carra.

    Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, le tout-électrique « constitue un grand défi pour notre industrie automobile ». Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, est plus sombre. Le 1er décembre 2021, il déclarait au sommet Reuters Next : « Ce qui a été décidé, c’est d’imposer à l’industrie automobile une électrification qui ajoute 50 % de coûts additionnels à un véhicule conventionnel. Il est impossible que nous répercutions 50 % de coûts additionnels au consommateur final. »

    Une technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie

    En janvier 2022, il en remettait une couche dans un entretien à quatre quotidiens européens : « Ce qui est clair est que l’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie. » Il mettait en garde : « Il ne faut pas perdre de vue que nous risquons de perdre les classes moyennes, qui ne pourront plus acheter de voiture. » Un motif d’inquiétude aussi soulevé par l’Association européenne des constructeurs automobile.

    Les autres grands de l’automobile – à l’exception de Volvo et de Ford -ne sont guère plus emballés par la décision européenne. Elle va leur coûter très cher : 73 milliards d’euros en cinq ans chez Volkswagen, 40 milliards en dix ans chez Mercedes-Benz Group, 30 milliards entre 2021 et 2025 chez Stellantis. « Nous allons tenir nos engagements, mais c’est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel », considère Luc Chatel, président de La Plateforme de l’automobile. Sabordage industriel, le mot est lâché et on comprend mieux les craintes de Carlos Tavares, qui redoute une casse sociale dans les 4 000 entreprises du secteur : il faut trois personnes pour assembler les 70 pièces d’un moteur électrique contre cinq pour les 300 pièces d’un moteur thermique. « On chiffre à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035, sous l’impact de ces transformations », expliquait Luc Chatel lors d’une table ronde organisée, en juin dernier, par Le Lab de la filière auto.

    En fait, le sabordage est double. Les constructeurs américains et chinois ne vont pas cesser de vendre des véhicules thermiques. Ensuite, passer au 100 % électrique (la part de marché de cette motorisation a atteint 12,1 % en France au 1er semestre) revient à donner les clés du véhicule électrique à l’Asie, car le marché de la batterie – elle représente 40 % du prix de la voiture – est entre ses mains : selon Statista, le chinois CATL contrôlait, en 2021, 32,5 % du marché des batteries pour voitures électriques ; il est suivi par le sud-coréen LG Chem (21,5 %), le japonais Panasonic (14,7 %), le chinois BYD (6,9 %), les sud-coréens Samsung SDI (5,4 %) et SK Innovation (5,1 %). Autant dire que l’Europe risque de perdre sa souveraineté automobile au profit de l’Asie et surtout de la Chine.

    Les gouvernements européens ont beau s’entendre pour créer l’Airbus européen des batteries, celles-ci renfermeront toujours des terres rares, du lithium, du cobalt, du nickel ; beaucoup d’éléments extraits, raffinés ou contrôlés par les Chinois. « Notre dépendance à l’égard de la Chine est très forte, puisque ce pays fournit 60 % des 30 matières premières critiques », expliquait Guillaume Pitron, auteur de la Guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (Les Liens qui libèrent), lors de la table ronde du Lab de la filière auto.

    Passer de la dépendance au pétrole à la dépendance aux terres rares

    Or, la demande européenne va exploser pour répondre aux objectifs de la transition énergétique qui, outre la voiture électrique, repose sur les panneaux solaires, les éoliennes, etc. Avec le risque de voir les prix des batteries (et donc des voitures électriques dont le prix est, aujourd’hui, supérieur de 40 % à un modèle thermique équivalent) propulsés à la hausse, car, dans un premier temps, tout ne pourra pas venir du recyclage. L’université catholique de Louvain a calculé qu’en 2050, il faudrait deux fois plus de nickel, quatre fois plus de cobalt, 26 fois plus de terres rares et 35 fois plus de lithium…

    « Nous allons passer d’une dépendance au pétrole avec quelques pays à une dépendance à une seule et même nation, la Chine , résume Yves Carra. Tout le monde le sait sauf les députés européens. » Ceux-ci ont par ailleurs fermé les yeux sur les conditions de travail et surtout sur le très polluant processus de fabrication des batteries : il faut rouler 70 000 kilomètres en voiture électrique pour compenser les émissions de CO2 de ce processus. Pour autant que l’électricité ne provienne pas d’une centrale à charbon…

    RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, est parti sur une hypothèse de 15,6 millions de véhicules électriques en 2035 sur un parc total de 38 millions de voitures. Elles consommeront environ 40 térawattheures, soit 8 % de la production actuelle d’électricité totale de la France et autant que la consommation annuelle du Danemark. RTE assure que la production d’électricité pourra répondre à ce surcroît de demande : « Lors des périodes de forte consommation, ou lorsque la production décarbonée est peu disponible (indisponibilité du parc nucléaire, peu d’énergie renouvelable), des moyens thermiques peuvent être sollicités. À l’horizon 2035, le recours aux moyens thermiques pourra continuer à se produire, et notamment lors des pics de charge. Néanmoins, compte tenu de la progression attendue du parc renouvelable, le recours à l’énergie carbonée se réduira, et ce malgré l’augmentation de la consommation associée au parc de véhicules électriques » , explique un expert chez RTE.

    Le problème semble moins lié aux pics de circulation qu’aux moments où le propriétaire d’un véhicule électrique aura décidé de recharger sa batterie. Aujourd’hui, 80 % des recharges se font à domicile ou sur le lieu de travail, les 20 % restant sur une des 62 000 bornes installées en France. C’est 38 000 de moins que ce que prévoyaient, en 2020, les ministères des Transports et de la Transition écologique pour la fin de 2021. Un retard dû à la crise sanitaire et à la pénurie de composants électroniques. Le cabinet EY estime qu’en 2035, il faudra, en Europe, 65 millions de bornes – dont 2 % de bornes rapides – (56 millions en résidentiel et 9 millions en itinérance), pour un investissement cumulé de 115 milliards d’euros entre 2022 et 2035. De nombreux constructeurs et industriels redoutent de devoir passer à la caisse pour installer, à leurs frais, des bornes de recharge. Tesla l’a déjà fait, et depuis longtemps.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    “La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

    Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

    François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

    Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

    Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

    Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

    La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

    À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

    Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

    En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

    En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

    Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

    Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

    À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

    Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

    Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

    Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

    Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

    Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

    Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

    Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

    Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

    Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

    Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

    Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

    Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

    Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

    Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

    Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

    Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

    Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

    En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

    Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Vis ma vie d’écocitoyen !

    Changer de chauffage

    Un jour, j’ai décidé de remplacer ma chaudière au fuel par une pompe à chaleur (PAC) : 13 000 euros. En réalité, la PAC ne supprime pas la chaudière classique car, prudents – et la suite montrera qu’ils n’avaient pas tort -, les installateurs recommandent de conserver une chaudière d’appoint. Au cas où. Quel bilan ? Pendant deux ans, la PAC a fonctionné avec un ronronnement incessant et une explosion de la facture d’électricité. Puis il y eut la panne. Une panne puis deux. Pour chaque panne, comptez huit mois d’attente. Car les plombiers de base qui ont reçu leur formation PAC ne sont pas assez pointus pour réparer les pannes. Il faut faire appel au constructeur. Qui lui, est bien plus intéressé par installer de nouvelles PAC que par réparer les anciennes. Après deux pannes, plus de nouvelles. Exit la PAC. Retour à la chaudière au fuel. Bonne nouvelle : le ronronnement a cessé la nuit.

    Trier ses déchets

    Il faut recycler et pour recycler ses déchets, il faut les trier. Les communes ont installé des containers dédiés à cet effet. Les uns pour les emballages et le papier et les autres pour le verre. L’expérience montre que le tri est un désastre. Il faut savoir que lorsque le mauvais tri dépasse un certain seuil, l’ensemble de la benne est déclassé et n’est pas recyclé. Ainsi, il suffit d’un sac noué ou de quelques bouteilles dans le bac jaune pour que le container entier parte en incinérateur. Un margoulin irresponsable peut annuler les efforts des autres. Aussi, chaque soir, je fouille dans les poubelles pour en retirer les bouteilles que je porte consciencieusement dans le bac prévu à cet effet, 50 mètres plus loin. Mais comme les gens ont compris que le tri qu’ils faisaient ne servait à rien, ils ne le font même plus. Mieux, quand les communes en ont assez de payer des pénalités pour mauvais tri, elles suppriment les bacs dédiés et ne conservent que les containers d’ordures en mélange ! Un désastre. Idem pour le compostage des déchets organiques. Qui dit petit jardin dit petit composteur, certes, mais composteur tout de même. Les mouches et les guêpes, passe encore, mais quand les rats sont arrivés, j’ai dit “stop”.

    “À nous de vous faire préférer le train”

    Le train plutôt que la voiture. Certes. Mais 9 fois sur 10, le voyage en voiture est moins cher qu’en train. À deux, c’est 10 fois sur 10. Comment est-il possible qu’en plein défi climatique, la SNCF ait augmenté ses tarifs de 10 % ? Cherchez l’erreur. Voyager en train plutôt qu’en avion. Certes, là aussi. Mettons sur un Paris-Lisbonne. Vous avez le choix entre trois heures en avion pour moins de 100 euros ou vingt-huit heures en train avec deux changements pour 260 euros. Cherchez (encore) l’erreur.

    Changer de voiture

    « Monsieur le propriétaire, j’envisage de changer mon véhicule diesel et de le remplacer par une voiture électrique. Mais avant de procéder à cet achat, pourriez-vous m’indiquer si la copropriété a prévu d’équiper le parking de prises de rechargement ? » Réponse : « Cher Monsieur. Cette question a été évoquée à la dernière assemblée générale et j’ai le regret de vous informer que la copropriété n’a pas prévu d’équiper le parking de prises de rechargement. » Quel est l’intérêt d’un propriétaire d’effectuer et de payer des travaux qui ne lui servent personnellement à rien ? Cherchez (toujours) l’erreur.

    Isoler son habitation

    C’est le nouveau dada écolo. Seulement voilà : les travaux sont à la charge du propriétaire pour réduire la consommation d’énergie… du locataire. Faute de pouvoir isoler par l’extérieur (qui suppose une décision de la copropriété), il est toujours possible de tenter une isolation par l’intérieur : 20 centimètres de moins sur chaque mur. Sur un studio de 18 mètres carrés, cela compte. Sans pouvoir majorer le loyer d’un euro, corseté qu’il est par la loi Alur. Voire en étant même obligé de le réduire, puisque la surface a diminué. Isoler la toiture ? Dans une copropriété, la toiture est financée par la copropriété, mais il faut reconnaître que l’isolation n’intéresse en vérité que les occupants du dernier étage. Quel est l’intérêt des copropriétaires de financer des travaux pour le confort de quelques-uns ? Et donc, pas d’isolation. Chercher des aides pour financer ses travaux ? Essayez, vous verrez ! C’est fou ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

    Investir dans les renouvelables

    Il fut un temps où la mode était aux éoliennes. Un grand fabricant mondial – Abengoa – a eu besoin de capitaux. J’ai donc investi une grosse somme d’argent sur le conseil avisé de mon “conseiller financier” de la banque Barclays. Trois mois après, la société s’écroule et décide une “restructuration de sa dette”. J’explique. Un jour vous avez une obligation qui vaut 100 et le lendemain, après la fameuse restructuration, elle ne vaut plus que 1. Quant à mon “expert” en carambouille, il continue tranquillement sa vie professionnelle.

    Je ne me décourage pas. La mode des éoliennes passée, le vent a tourné en direction du solaire. Les parlementaires, les ministres ont fignolé leur discours en faveur d’un « plan solaire ». Je repère une start-up prometteuse. Française de surcroît. Une pépite à haut potentiel. L’équipe a mis au point un processus qui permet une accélération des mouvements des cellules photovoltaïques qui à son tour produit de l’électricité. Le rendement est amélioré de 15 %. Formidable. Je deviens actionnaire de lancement. Sauf que l’année qui suit, les Chinois se mettent eux aussi aux panneaux solaires et inondent le marché européen. Exit , la pépite. Et le capital investi a perdu 80 % de sa valeur.

    On peut aussi installer des panneaux solaires soi-même. En théorie, la chose est facile. Il y a même des kits. À condition d’avoir les autorisations qui, évidemment, dépendent du lieu d’accrochage (au sol ou sur le toit). Il y a aussi un effet de seuil car avant une dizaine de panneaux, le coût est prohibitif. Mais les vraies difficultés commencent quand il s’agit de raccorder sa production au réseau ou pour sa propre consommation. Là encore, c’est fabuleux ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.

    Conclusion

    Je crois avoir fait preuve de bonne volonté. J’ai essayé toute la panoplie de l’écoattitude. Cette année, je passe même mes vacances à pied. Cinq cents kilomètres sur le GR 34. Ce sera ma contribution à la survie des ours polaires ! Un dernier mot : quand la Chine programme d’ouvrir de nouvelles mines, l’Union européenne vote la fin des touillettes en plastique et la Ville de Paris mise sur les déplacements en trottinette. En réaction à la guerre en Ukraine, les deux principales décisions furent d’importer du gaz de schiste américain et de rouvrir les centrales à charbon. L’urgence climatique est la première victime de la guerre. Entre les discours convulsifs, l’inertie générale et les décisions des fanfarons, le citoyen écolo de base est totalement perdu.

    * Nicolas-Jean Brehon est enseignant à Sciences Po Rennes.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Julien Rochedy : “Je veux que les vérités du passé nous reviennent”

    Valeurs actuelles.La nouvelle gauche “woke” n’est en vérité que le dernier symptôme morbide de cette philosophie de la déconstruction née dans quelques esprits malades de la dernière partie de ce désespérant XXe siècle, écrivez-vous en préambule de votre ouvrage. Est-ce le sentiment que ce “nihilisme systémique” atteignait aujourd’hui un point de non-retour qui vous a poussé à écrire ce livre ?

    Julien Rochedy.Pourquoi notre civilisation fait-elle tout pour disparaître ? C’est la question qui me hante depuis mon adolescence. Le nihilisme profond, diffus et à la fois invisible pour bien des gens – car dissimulé dans nos idées généreuses et le phénomène moderne qui nous appartient en propre -a effectivement atteint son stade ultime avec le wokisme. D’une manière générale, je pense qu’il s’agit de l’expression finale de la postmodernité, laquelle n’est que l’acmé de la modernité qui ne devait finir, en dernière analyse, qu’en suicide collectif. Pourquoi ? La modernité comme façon “d’être au monde”, comme métaphysique, conception de l’homme et intentions politiques, prend vraiment son envol avec les Lumières. Elle constitue une rupture radicale avec tout ce que nous avions traditionnellement pensé dans notre civilisation. Claude Polin résume ainsi : « La civilisation occidentale a incarné successivement deux philosophies radicalement contraires. La philosophie classique estimait qu’il y a une nature des choses physiques et morales, que l’homme ne saurait transgresser sans se nuire à lui-même. La philosophie moderne affi rme que les désirs individuels sont la mesure de toute chose. »

    À partir de là, nous avons basculé dans un processus qui fonctionne comme une négation sans limite (Adorno) qui devait mécaniquement se terminer par le désir de disparaître. Mais parce que, moi, je n’ai absolument aucune envie de me flageller et de m’annihiler en tant que Blanc, chrétien, hétérosexuel, Français, Européen et Occidental, j’ai voulu écrire ce livre pour revenir aux vérités classiques qui furent celles de nos pères avant ce basculement moderne qui conduit nécessairement, je le répète, au suicide.

    Pourquoi dites-vous qu’un esprit non formé va aujourd’hui systématiquement pencher – et penser – à gauche ?

    Parce que nous vivons encore dans une civilisation dont la plupart des idées et des inclinations sont “modernes” ou “postmodernes”, c’est-à-dire essentiellement de gauche, quelles que soient les nuances de cette dernière (libérale, socialiste, progressiste, etc. ). Dès lors, penser en suivant seulement l’esprit du temps et les tendances spontanées de la société nous conduit naturellement, malheureusement, à pencher à gauche. De surcroît, il faut comprendre que la modernité n’a eu de cesse de jeter l’opprobre sur les vérités classiques. Aujourd’hui, celles-ci passent immanquablement pour des idées “d’extrême droite” quand elles ne sont, en vérité, que les idées de la véritable droite et, plus généralement, celles des grands Anciens. Prenons un exemple parmi des dizaines : la pensée classique estimait que l’amitié (Aristote) était à la fois la cause et le but d’une société, laquelle n’était possible qu’à travers une homogénéité importante entre ses membres. C’était une conception organiciste de la cité, et sans elle la vie en commun était non seulement impossible à terme, mais condamnait immanquablement la cité au déchirement et, in fine, à la mort. Avec la modernité, cette conception classique changea radicalement : la cité dut désormais être le fruit d’un contrat entre des membres abstraits mais prétendument rationnels. Cette idée funeste continue de présider à nos destinées : les Français ou les Européens ne doivent plus fondamentalement se ressembler pour “vivre ensemble”, mais adhérer à une ridicule “charte républicaine” ou aux “valeurs européennes”, etc. Même dans ce qui se croit être “de droite” en France, on pense souvent de la même façon, et on craindrait de revenir à la vérité classique qui veut que, pour se rassembler, il faille d’abord et surtout se ressembler.

    Pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre réflexion sur la philosophie de droite (et celle de gauche qui lui fait face) à la Révolution française ?

    Car ce que l’on appelle “la droite” – la véritable -n’est, en réalité, que l’avocate des vérités classiques face aux nouvelles vérités “de gauche” qui ont ouvert le processus moderne au XVIIIe siècle et, de manière fracassante, avec la Révolution française. Or, je pense que ce processus arrive à son terme et qu’il est enfin temps de revenir à ces vérités du passé. Attention, que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas d’être réactionnaire au sens strict et de vouloir revenir au passé. C’est impossible et contre-productif. Je ne veux pas que le passé revienne, je veux que les vérités du passé nous reviennent ; c’est assez différent. De nos jours, il existe des sociétés ayant de très hauts niveaux de développement technique qui continuent pourtant de communier avec ces vérités des Anciens. Il n’y a que l’Occident qui veut mourir à ce point en tant qu’Occident, c’est-à-dire dans tout ce qui le constitue dans sa chair (et non simplement dans ses “valeurs” qui ne sont que des abstractions). Je crois possible d’avoir la technologie sans le nihilisme qu’entraîne, encore une fois, toute pensée moderne, je veux dire toute pensée de gauche.

    Toute la gauche, et notamment en ses formes actuelles, se trouve résumée dans un dialogue, plus exactement un aller-retour qui va de Voltaire à Rousseau puis revient à Voltaire. Pouvez-vous nous décrypter cette image ?

    Historiquement, la première gauche est libérale et entame sa négation fondatrice à l’égard de la chrétienté. C’est effectivement celle de Voltaire. Il faut extirper la religion de notre société car elle est jugée sans nuance “obscurantiste”, opprimante et privilégiée. Une fois l’Église écrasée comme infâme, le règne de la Raison, de l’individu et de ses désirs pouvait enfin nous conduire à une meilleure société. Derrière, arrive nécessairement la gauche socialiste, engendrée mécaniquement par la gauche libérale puisque cette “meilleure société” fantasmée tarde évidemment à advenir, notamment pour tout le monde. C’est Rousseau qui découle alors de Voltaire. Ils sont adversaires en apparence, comme le sont extérieurement de nos jours les “libéraux” et les “socialistes”, mais ils partagent, comme l’avait bien vu Heidegger, « une même métaphysique ». Ils sont matérialistes et progressistes, en un mot : ils sont modernes. Cette modernité (la gauche) a donc comme postulat indépassable de vouloir toujours émanciper l’individu et, quand elle se pare de couleurs socialistes, elle conserve en vérité toujours ce désir, mais croit seulement pouvoir l’émanciper d’autant mieux par le collectif. À travers la révolution et la “dictature du prolétariat”, elle pense pouvoir le libérer de la tyrannie, de l’oppression de classe, du capitalisme, etc. Mais quand cette émancipation que l’on croyait possible par le collectif échoue comme au XXe siècle, avec les catastrophes communistes que l’on connaît, alors la gauche revient tout simplement à son postulat de base en se passant dorénavant du moyen collectif : c’est la pensée de la déconstruction que nous subissons aujourd’hui. Elle établit que l’oppression n’est plus seulement le produit d’une religion ou d’une classe sociale, mais le fruit de tout ce qui est normatif et qui s’impose de facto à l’individu. C’est d’ailleurs pourquoi cette dernière gauche en date s’accorde parfaitement avec le capitalisme actuel, car libérer les désirs individuels des carcans normatifs finit bien souvent par favoriser, essentiellement, la consommation sans limite.

    Face à ces personnages, vous proposez les figures “droitières” d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre et celle, moins connue, de Johann Herder. Qu’est-ce que la droite doit à ces penseurs ?

    J’ai voulu présenter la philosophie de la droite originelle à travers ses fondateurs, ses premiers penseurs, car je me suis aperçu, avec déception, qu’ils étaient totalement méconnus dans notre pays. La gauche a si bien réussi son lavage de cerveau culturel que tout le monde connaît Voltaire et Rousseau, mais personne ne connaît ni ne lit plus Maistre ou Burke. Qui se souvient même de Herder, lequel eut pourtant une postérité intellectuelle majeure ? Et Donoso Cortés, dont les fameux discours appartiennent, selon Carl Schmitt, au patrimoine des plus grands discours politiques de l’humanité ? Beaucoup de gens se disent de droite, se pensent de droite, par réaction et réflexe, mais ne connaissent pas les philosophes qui ont engendré leur camp politique. Je pense que c’est l’une des nombreuses raisons qui expliquent les continuelles défaites idéologiques de la droite face à la gauche. Nous devons connaître les sources de nos doctrines pour nous armer intellectuellement face à une gauche qui, certes, multiplie les erreurs, mais qui ne commet jamais celle de dédaigner la pensée grâce à laquelle elle avance pour nous laisser toujours meurtris et larmoyants, au bord du chemin de l’histoire.

    Continuité, appartenance, autorité, hiérarchie, gratitude, humilité aussi ; quels sont, selon vous, les mots qui définissent ou devraient définir l’homme de droite ?

    L’homme de droite est un classique ; c’est par nature un Ancien. Il craint que le chaos, originel et tapi derrière toute chose, ne revienne détruire l’harmonie qu’il souhaite dans la nature et la société. C’est pourquoi il aime l’ordre, qui est la condition du maintien des choses belles, rares et fragiles, ainsi que de la véritable justice. Il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang. Hiérarchiser, c’est avoir des critères, et donc croire au Beau, au Vrai et au Bien comme universaux, garde-fous des tendances nihilistes à la relativisation générale.

    Il est davantage spiritualiste que matérialiste, car il croit à l’importance de la religion, des forces de l’esprit, des liens que l’homme doit toujours conserver avec un sacré. Il pense que la société est la conséquence d’un groupement de familles qui, avec le temps, se sont de plus en plus ressemblé jusqu’à créer une culture particulière, une identité singulière, une civilisation aux traits distincts que le devoir impose avant tout de perpétuer. Il n’est pas hostile par principe aux changements, mais ceux-ci doivent s’appréhender prudemment et être toujours regardés en fonction du bien commun, c’est-à-dire avant tout en fonction de ce qu’ils apportent à la survie et au développement de la communauté.

    Enfin, c’est un homme qui aspire fondamentalement à la liberté, mais qui en connaît tellement la saveur qu’il sait, précisément, que celle-ci s’exprime et se maintient d’autant mieux dans les contours de la coutume, des traditions et, comme le disait Burke, grâce à une certaine virilité. Pardonnez-moi cette vision quelque peu romantique mais, au fond, c’est un chevalier : maître en son domaine et attaché à ses libertés ; croyant en Dieu et donc au Bien et au Mal ; protecteur des faibles et donc soucieux de son peuple ; garant de l’ordre et de la justice ; guerrier pour maintenir les traditions de son royaume ; et humble, enfin, vis-à-vis du passé qu’il honore et, par là, du futur qu’il prépare, certes sans espérances inconsidérées, mais toujours avec force et fidélité.

    Dans votre longue postface intitulée Droite & Déconstruction , vous finissez en attaquant la gauche actuelle wokiste issue de la philosophie de la déconstruction. Pouvez-vous nous expliquer la nature de cette nouvelle gauche et en quoi elle est éventuellement différente de l’ancienne ?

    En effet, en présentant la philosophie de la contre-révolution, je suis revenu aux sources de la pensée de la droite. Cependant, j’aime toujours utiliser des auteurs passés dans la mesure où ceux-ci peuvent encore nous être utiles aujourd’hui. J’ai donc dû m’intéresser à toute la philosophie de la déconstruction née dans les années 1970 en France, et qui a surtout germé aux États-Unis (sous la fameuse marque French Theory ) pour essayer de comprendre ce que nous devons subir de nos jours. En lisant ces grands penseurs, de Blanchot à Derrida en passant par Deleuze et Foucault, je me suis rendu compte que nous avions affaire à nos pires ennemis, aux plus dangereux poisons pour notre civilisation et pour tout équilibre mental dans ce monde. Je pèse mes mots : j’ai découvert les vecteurs du nihilisme les plus fous, et quel ne fut pas mon effroi lorsque je me suis rendu compte que ces derniers régnaient dans les universités, influençant ensuite les médias, le monde économique et jusqu’à la politique !

    Leur objectif explicite et assumé consiste à détruire tout ce que le beau préfixe issu du grec archè induit dans une civilisation, car archè est commencement et commandement. C’est toute l’archéologie et toutes les architectures qui sont visées : il faut oublier nos racines, nous libérer des ordres normatifs (le genre, la culture, l’appartenance identitaire, les restes de la tradition, le théologique, etc. ), détruire même l’idée de l’amitié dans la cité pour que n’existent que des nomades faisant marcher à plein leur “machine désirante” dans une fluidité totale pour un “devenir cyborg”. Et pour parvenir à ce délire utopique mais effroyable, il faut d’abord renverser toutes les valeurs, les critères et les normes. C’est ce à quoi s’emploient en ce moment les wokes.

    L’objectif de la gauche woke est donc, en un certain sens nietzschéen, d’inverser toutes nos valeurs ?

    Cela signifie qu’avant de mettre tout “sens dessus dessous” pour échapper à toute architecture normative censée “oppresser” les individus, il faut d’abord mettre tout ce qui est dessous dessus. En clair, tout ce qui était jadis considéré comme inférieur ou secondaire doit devenir le centre de l’attention et le nouvel objet de considération, voire de vénération : la matière plutôt que l’âme, le sensible plutôt que l’intelligible, l’affect plutôt que la raison, la différence plutôt que l’identité, l’autre plutôt que le même, l’homosexualité plutôt que l’hétérosexualité, la victime plutôt que le héros, le féminin plutôt que le masculin, le “racisé” plutôt que l’homme blanc, l’animal plutôt que l’homme (le courant antispéciste), le tiers-monde plutôt que l’Occident (le courant postcolonialiste), les minorités plutôt que la majorité, le relatif plutôt que l’objectif, l’informe plutôt que le beau (l’art contemporain), l’obésité plutôt que le sain (le “ body positive” ), le déviant plutôt que le conforme, la racaille plutôt que l’honnête homme, les sous-cultures plutôt que la grande culture, le handicap plutôt que le fonctionnel (l’“antivalidisme”), le présent plutôt que le passé, l’athéisme (ou l’ésotérisme) plutôt que la religion, etc. Dans tous les domaines ou presque, il faut prôner l’exact inverse de ce que les structures de notre civilisation proposaient à l’homme et à l’organisation de la cité. Voilà la philosophie du wokisme contre laquelle doit impérativement s’armer intellectuellement la droite.

    Pourquoi dites-vous que l’écologie nous offre une merveilleuse opportunité ?

    Oui, j’ai effectivement beaucoup d’espoir quant au retour des vérités classiques, notamment grâce au sentiment écologique qui pénètre petit à petit les populations occidentales. L’écologie est pour le moment l’otage de la gauche, laquelle ne s’en sert que pour exprimer son ressentiment, que pour continuer à attaquer l’homme blanc et la civilisation occidentale en les culpabilisant, et en ne voulant plus qu’ils se reproduisent. Or, en vérité, l’écologie appartient tout entière à la pensée traditionnelle, et donc à la droite. Elle est souci du foyer (et donc de la patrie), désir de renouer avec la nature (et donc, aussi, avec la nature en nous), elle est une crainte du chaos, elle est volonté de conserver et de prudence, et, surtout, elle est un idéal d’harmonie : bref, encore une fois, elle est totalement et radicalement de droite. Quand la version “politique” de celle-ci s’en sera enfin rendu compte, alors nous pourrons avancer, et enfin envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. La pensée des Anciens, grâce à l’écologie, reprendra en main notre civilisation en fermant définitivement, je l’espère, la parenthèse moderne, et donc, en fait, tout espace de déploiement de la gauche et du nihilisme dans l’histoire.

    Philosophie de droite, suivi de Droite & Déconstruction, de Julien Rochedy, Éditions Hétairie, 270 pages, 22 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Renoncement au français : une histoire de lâcheté

    Dans son rapport sur la communication institutionnelle, adopté en séance le 3 février 2022, l’Académie française se disait consternée par l’effacement du français au profit de l’anglais, qu’elle considère comme une « atteinte à l’identité » de notre langue. « Il ne s’agit pas, tempère l’Académie, de s’opposer à l’évolution du français, à son enrichissement au contact d’autres langues », mais d’observer que « leur afflux massif, instable, incontrôlé, porte atteinte à l’identité et éventuellement à l’avenir » du français. Quid de la responsabilité des politiques dans le processus d’effacement du français ?

    Revenons en arrière. Bruxelles, 23 mars 2006. Dépêche de l’agence Reuters : « Le président Chirac quitte la salle du Conseil européen pour protester contre le discours en anglais d’Ernest-Antoine Seillière. » Un coup d’éclat, assurément, mais un coup d’éclat sans lendemain pour la langue française. Son successeur, Nicolas Sarkozy, se prépare à donner un coup de rasoir à toute volonté politique de maintenir le français comme langue internationale. Dans un essai paru le 17 juillet 2006, à neuf mois de l’élection présidentielle, M. Sarkozy écrit ainsi : « Aujourd’hui, notre politique d’intransigeance linguistique nous rend inaudibles. […] Au nom de la francophonie, nous refusons de parler dans une autre langue que le français dans les négociations internationales, y compris dans les discussions informelles qui sont spuissanceouvent les plus importantes. »

    Huit mois plus tard, le 9 et le 13 mars 2007, désormais candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy se contredit : « Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes […] Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. » (Discours à Caen et à Besançon.)

    Après les paroles, les actes. En 2007, Nicolas Sarkozy désormais président travaille à promouvoir à sa façon le français, en nommant par exemple au gouvernement – ministre des Affaires étrangères – Bernard Kouchner qui, en 2006, écrivait : « La langue française n’est pas indispensable […] Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » Une façon de justifier par avance les propos de son homologue britannique qui déclarerait, quelques années plus tard, devant son Parlement (16 juin 2010) : « Le français est une langue inutile. »

    Avançons. En janvier 2008, les parlementaires français votent le renoncement à l’exigence de traduction pour les brevets comme il est clairement énoncé à l’article premier du protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Ils contribuent à l’appauvrissement terminologique de leur langue et collaborent à la perte de sa fonctionnalité. Le 15 avril 2008, la Commission européenne supprime le français de ses publications statistiques. Le 2 septembre de la même année, Peter Allen, dans le Daily Mail, rapporte les propos du ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Dans le futur, peu de gens s’exprimeront en français. » Espérons que le désormais académicien exprimait alors un regret…

    Janvier 2009. Sur intervention du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, la France renonce au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena). Ce renoncement oblige les 27 autres pays de la francophonie à accepter l’anglais comme la seule et unique langue de travail. C’est la France qui a renforcé une hégémonie linguistique adverse à l’encontre des intérêts de tous les francophones. L’Organisation internationale de la francophonie tentera de faire modifier le régime linguistique vers le multilinguisme, en vain.

    Février 2009. Décret relatif au Corps européen. Alain Richard, lorsqu’il était ministre de la Défense, avait justifié l’emploi de la langue anglaise comme seule « langue opérationnelle » de ce Corps. Or, il n’y a aucun soldat “native english speaker” dans ce Corps. Ainsi, les langues des deux pays fondateurs, le français et l’allemand, sont exclues, au profit exclusif de l’anglais. En outre, seuls les sigles anglo-américains figureront sur les véhicules des casques bleus. La langue française n’est ainsi plus visible dans un monde où l’image et la représentation symbolique priment.

    Juin 2009. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) écrit dans un rapport que « le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C’est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle » . Ces notions de facilité et de modernité attribuées à l’anglais et répétées dans divers rapports amènent progressivement les décideurs à renoncer au français.

    Novembre 2009, Bruxelles. Traité de Lisbonne. La France accepte la nomination d’une haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne parle pas un mot de français ni d’aucune autre langue que l’anglais. Ce choix “sarkocide” est dramatique pour la langue française et la francophonie. Juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature (ENM) est confirmé par le Conseil d’État. Ainsi est rejetée la requête du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats pour le maintien du choix de plusieurs langues parmi une liste établie par le ministère. Le Conseil d’État renforce l’ancrage de l’anglais dans l’esprit des futurs magistrats. Janvier 2012, enfin, l’Agence française de développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence, le 14 juin, à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires français des réponses exclusivement en anglais. De Nicolas Sarkozy, on retiendra donc la langue française passée au “Kärcher” dans les institutions internationales. Son langage vulgaire. Sa maîtrise de l’anglais avec ce superbe « sorry for the time », s’excusant du temps pluvieux devant Hillary Clinton en visite à l’Élysée, en 2010. Bref : le refus de se battre pour le français et la volonté de promouvoir l’anglais.

    Au tour de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Rappelons que, en 1994, 60 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault, avaient saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer à l’application de la loi Toubon, laquelle proposait l’obligation d’emploi du français dans les règlements et contrats, les messages publicitaires, les annonces publiques, les distributions de produits et de services, les organes de diffusion des résultats des travaux de recherche scientifique ayant sollicité une subvention de l’État. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi (au nom de la liberté d’expression !) a ouvert un boulevard aux termes anglais. Il a annulé l’obligation pour le privé d’utiliser les termes équivalents en français créés par les commissions de terminologie. Cependant, ces termes s’imposent à l’administration, car l’article 2 de la Constitution dispose que le français est la langue de la République (c’est pour cela d’ailleurs que le terme “ordinateur” a remplacé “computer” et que “logiciel” a remplacé l’horrible “software” ). L’administration a donc l’obligation d’employer les équivalents francisés. Mais, sous le quinquennat de François Hollande, on est passé de l’obligation à la recommandation. Les quelques appuis juridiques de la loi Toubon ont été les uns après les autres amoindris au fil des amendements, en toute discrétion. L’indifférence généralisée sur la qualité de la langue par tous les ministères, mise en exergue par le rapport de l’Académie française, est une conséquence de ladite recommandation. La loi Toubon de 1994 est pratiquement une coquille vide.

    Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée.

    Notons, pour mémoire, quelques renoncements au français sous François Hollande. Mars 2014, le Figaro . La France crée une université française au Viêtnam… en langue anglaise. Michel Guillou, de l’université Jean-Moulin, écrit : « Il faut dénoncer la position suicidaire des décideurs français qui mettent au placard la langue française et la francophonie, considérées comme démodées […] Le bon sens est balayé. » Et de conclure : « Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée. » En 2014, Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, a adressé à Michel Sapin, ministre des Finances, une lettre entièrement en anglais. Les commissaires français en poste à Bruxelles s’adressent en anglais à l’administration française.

    Mai 2016. Audrey Azoulay, ministre de la Culture, cautionne le choix d’une chanson en anglais pour représenter la France au concours de l’Eurovision et l’anglais pour l’hymne des Bleus à l’Euro de football. Le mois suivant, la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, réduit les heures de latin et de grec au motif qu’elles seraient réservées à une élite.

    Novembre 2016, dans le cadre de la modernisation de la justice, l’Assemblée nationale vote un amendement à l’article 225 du code pénal qui fait de la langue française un discriminant social en France. Il est désormais établi comme discriminatoire d’opérer toute distinction entre les personnes physiques ou morales sur le fondement de leur capacité à s’exprimer dans une autre langue que le français. Cet amendement abroge de fait les dispositions de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sur la primauté du français en France. Du président Hollande, on se souviendra de « ses constructions grammaticales […] personnelles » et d’un « discours élyséen […] spongieux » , pour reprendre les mots d’Anne Queinnec. Rien que du mou pour le rayonnement du français.

    Poursuivons encore. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’effacement du français s’amplifie dans les ministères. Le Figaro , 21 mars 2018. Macron annonce aux académiciens qu’il veut faire du français la troisième langue la plus parlée au monde. Dans le cadre des mesures d’austérité, la réduction du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger a entraîné la suppression de 500 postes d’enseignants titulaires. Depuis son arrivée à la présidence, le niveau de français dans les ministères n’a jamais été aussi calamiteux. Le récent rapport de l’Académie produit 30 pages d’exemples : Agriloops, One Health, ou « le sharepoint de la communauté » ; Taste France, France Connect, Good France, French Impact, Creative Patterns… termes anglais employés par différents ministères et institutions, sans oublier le “Made for Sharing” , slogan officiel des jeux Olympiques de 2024 à Paris.

    En 2018 encore, le ministère de la Culture décide de ne plus publier le rapport annuel sur l’application de la loi Toubon en France et dans les institutions internationales. En décidant en catimini de neutraliser l’article 22 de ladite loi, il prive les parlementaires et les citoyens de leur droit aux informations sur le devenir de leur propre langue. En 2018 toujours, du Québec cette fois. Emmanuel Macron est lauréat d’un “prix citron” de non-respect du français, pour avoir déclaré au Premier ministre du Québec son intention de « renouveler le logiciel » de la francophonie en s’inspirant de « l’exemple nord-américain » selon lequel « parler l’anglais renforce la francophonie ».

    Depuis le mois d’avril 2022, nos cartes d’identité sont bilingues français-anglais. La requête de l’Académie française pour le retrait de l’anglais est rejetée par le Premier ministre. Accoupler la langue anglaise à notre identité équivaut à lui donner le statut de langue officielle. Les citoyens français ne peuvent pas réaliser, sur un plan social, économique et identitaire, toutes les implications qui vont rapidement en découler. Les pays francophones sont aussi concernés par l’effacement progressif du français et la montée en puissance de l’anglais en France. Face au constat d’une langue française quasi inexistante dans les institutions internationales, d’une langue truffée d’anglicismes, quels sont les avantages pour ces pays de maintenir le français comme langue officielle ? Ils devront négocier en anglais à Bruxelles ! Quel sera l’intérêt d’apprendre le franglais ? Qui voudra de cette fausse monnaie ?

    En 1539, l’ordonnance royale fit du français la langue de l’administration et ce “pour le bien-être de nos sujets”. La langue française, née d’une décision politique de François Ier , est une langue vivante. Elle meurt par absence de volonté politique de la promouvoir. Elle meurt par délaissement de ceux qui auraient dû la défendre. Comme l’écrit Alain Borer dans « Speak White ! », pourquoi renoncer au bonheur de parler français ? (Tracts Gallimard, 2021) : « La langue évolue, le cancer aussi. La langue est un organisme vivant, mais comme tout organisme, faute de soins, elle meurt. »

    Du premier mandat Macron, on retiendra donc que pour lui il n’y a pas une culture française. Quand, en février 2022, à Moscou, le président Poutine le salue en français d’un « Bonsoir » , le président Macron lui répond en anglais « How are you ? » – ainsi, pour le président Macron, un simple mot de politesse ne s’exprime ni en français ni dans la langue de l’autre.

    Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, avait prévenu, à de multiples reprises, des risques que l’anglicisation faisait courir à la langue française. Aujourd’hui, telle une vigie, elle alerte avec force sur la proche disparition du français : « Il y a un moment, écrit-elle, où les choses deviendront irréversibles. »

    La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi

    Quinze années d’atteintes répétées de nos gouvernements contre notre langue ont conduit les francophones à se soumettre à l’anglais, et ce sans aucune injonction. « La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi » , note Paul-Marie Coûteaux. Aujourd’hui, le principe de substitution non seulement ne soulève plus l’indignation dans l’opinion publique mais il s’est installé. Cependant, renoncer à la langue française ne semble pas suffisant. Il reste maintenant à la rendre “inintelligible”. L’invasion des anglicismes, la propagation de l’écriture inclusive et des nouveaux pronoms personnels brisent sa rigueur et la richesse de ses nuances. Charpentée par la foi chrétienne, la langue française relie les peuples à leurs racines. L’acharnement des politiques à renoncer à notre langue contribue à nier nos origines. Sa défense est donc aujourd’hui vitale.

    Un dernier mot. La plupart des candidats à la dernière élection présidentielle se référaient au général de Gaulle. Qu’ils s’inspirent donc de sa lettre du 19 juillet 1962 adressée à son ministre : « J’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas. » Quant à ceux qui se réfèrent à François Mitterrand, qu’ils méditent ce qu’il écrivait en 1986 : « Un peuple qui perd ses mots n’est plus entendu de personne. » Son Premier ministre Pierre Mauroy avait le souci du patrimoine linguistique de la France et, par là même, de son identité culturelle. « Si tout ce qui est jeune, moderne et dynamique, si tout ce qui signifie technique et progrès, si tout ce qui est propre à faire rêver ne peut que s’exprimer dans une autre langue, il se crée à la limite une situation de colonisation portant atteinte à la dignité même de la nation » , déclarait-il en 1982. C’était on ne peut plus clair. Mais huit ans plus tôt, le 19 mai 1974, pour annoncer au monde entier son élection à la présidence de la République française, Valéry Giscard d’Estaing avait fait le choix de s’exprimer en anglais. Ainsi, chef d’État d’un pays francophone, il déniait au français son statut de langue internationale. Le président “Giscard à la barre” a montré l’exemple, les élites ont perçu son message. Deux générations de Français ont assisté dans une indifférence généralisée au lent et impitoyable sabordage de leur langue. La responsabilité des politiques dans le choix du renoncement au français est immense. L’incompétence de l’État, son incurie et la trahison des hautes institutions sont la cause du délabrement de la langue française et de sa mise hors jeu de la scène internationale.

    * Jean-Loup Cuisiniez est polyglotte. Il a été porte-parole du Collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Le suicide industriel de l’Europe…

    Tout le monde en est maintenant convaincu, sauf que c’est un peu tard : l’industrie manufacturière, c’est fondamental pour une économie, surtout à l’aune de la souveraineté. Mais pour fabriquer des choses, il faut essentiellement de l’énergie et des matières premières. L’Europe s’échine consciencieusement, et même opiniâtrement, à rendre l’une tellement coûteuse qu’elle en devient inaccessible et à s’interdire purement et simplement d’utiliser les autres.

    Pour l’énergie, c’est déjà évident. Les consommateurs en sont victimes et le perçoivent, mais l’industrie est également concernée. Conjoncturellement, il y a bien sûr les coûts d’approvisionnement, touchés par la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine. Mais structurellement, l’énergie chère est inévitable en Europe. Le gaz, l’essence et l’électricité sont tellement taxés directement qu’ils représentent une des premières sources financières de l’État. Il y a en outre des facteurs plus subtils de renchérissement : les dépenses du réseau électrique pour connecter et corriger les défauts des énergies intermittentes, les “marchés de capacité” imposés à ces énergies, car il faut bien produire même les nuits sans vent, les “certificats d’économie d’énergie”, tout cela payé in fine par les consommateurs et les industriels. En outre, la raréfaction volontaire des sources d’énergie (abandon du charbon, du nucléaire en Allemagne, l’interdiction d’exploration) pousse évidemment les prix à la hausse.

    Emissions de CO2 : le « marché à polluer »

    Mais il y a un sujet moins connu, et pourtant de première importance : le marché des quotas d’émission de CO2, qui est imposé aux grands industriels utilisateurs d’énergies fossiles, que ce soit les énergéticiens ou les producteurs de matières premières : ciment, acier, verre, chimie… Notons que, pour rendre la chose satanique, les écologistes appellent ça un “marché à polluer”, alors que le CO2 n’est en aucun cas un polluant ! Ce dispositif, d’une complexité extrême, fait jusqu’à présent l’objet d’allègements partiels pour les industries pour lesquelles, par nature, l’émission de CO2 est incontournable, car elle fait partie chimiquement du procédé. C’est le cas du ciment, de l’acier, de nombreux produits chimiques. De fait, les industriels de ces secteurs travaillent pour changer complètement les procédés, mais cela ne peut être qu’à long terme, à base d’une électricité qui sera de toute façon de plus en plus chère et avec des surcoûts importants.

    À titre d’exemple, la tôle d’acier se vendait 400 euros la tonne (chiffre de 2019, dernier représentatif d’un marché équilibré). La production d’acier à partir de minerai de fer émet 2 tonnes de CO2 par tonne d’acier ; par le biais du marché des quotas de CO2, un prix du dioxyde de carbone de 100 euros par tonne (cible généralement admise comme étant nécessaire) augmente de 50 % le prix, c’est insurmontable pour les producteurs locaux. Cela n’a quand même pas échappé aux fonctionnaires européens et c’est pour cela qu’ils n’osaient pas imposer à plein leur système pour les matières premières industrielles, craignant que cela entraîne des délocalisations, appelées pudiquement “fuites de carbone”. Mais la volonté de l’Union européenne d’instaurer une taxe carbone aux frontières change la donne. Il est clair que cette taxe ne peut être appliquée qu’aux matières premières, car le calcul de l’empreinte carbone de produits finis se heurterait à des difficultés méthodologiques, pratiques et juridiques insurmontables. Même limitée aux matières premières, cette taxe posera des problèmes de droit international du commerce et ne verra peut-être jamais le jour. Mais les difficultés viendront aussi de l’harmonisation avec les règles internes de l’Union européenne : les contraintes financières exercées pour raison climatique contre l’industrie sont tellement disséminées dans l’ensemble des taxes et des surcoûts qu’il sera impossible de faire la balance entre un acier, un ciment ou un engrais importé ou produit localement. Or, la taxe aux frontières annule toute raison d’alléger le système des quotas pour les industries de base. Et même si on y arrivait, on se retrouverait avec une contrainte interne sur les matières premières et pas sur les produits finis. Mettre une taxe aux frontières pour protéger des matières premières locales trop chères, cela s’appelle du protectionnisme. L’histoire montre qu’inévitablement la perte de marchés et de valeur sur les produits finis sera bien supérieure au gain (ou à la non-perte) sur les matières premières. On risque donc d’arriver à une situation pire qu’actuellement en matière de désindustrialisation.

    Substances chimiques : on légifère sur le danger et non sur le risque

    Le deuxième sujet est encore moins connu du grand public. Il s’agit de la réglementation européenne sur les substances chimiques, dont l’acronyme en anglais est Reach (“enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques” au regard de la santé et de l’environnement). Contrairement à une idée reçue, ce règlement concerne tout ce qui nous entoure et qui est considéré comme “non naturel”, pas seulement les “produits chimiques” dans leur définition commune, c’est-à-dire des molécules de synthèse pour pesticides ou matières plastiques. Le problème, c’est que la démarche de Reach implique de décrire le monde des objets avec des notions juridiques simplistes : la notion de “substance” (qu’on peut assimiler aux matières premières) et la notion d’“article” (interprétée comme produit fini). Et le flou des définitions permet toutes les interprétations. Là encore, compte tenu de la complexité que cela entraînerait, l’Europe a renoncé à appliquer les mesures les plus contraignantes aux produits finis, importés ou non. Or, dans son application, ce règlement prend un tour inquiétant : au lieu d’essayer de gérer les risques engendrés par nos fabrications et leur utilisation, il interdit de plus en plus l’introduction, la fabrication et l’utilisation de certaines substances en Europe. Autrement dit, on légifère sur le danger et non plus sur le risque. Or, le risque se gère, mais la seule façon de gérer le danger, c’est sa suppression pure et simple. Il y a déjà des conséquences importantes sur des pans entiers de l’industrie et même de l’agriculture. Une des plus touchées est l’industrie des traitements de surface, utilisant par nature des produits dangereux. Par exemple, il est plus facile d’importer un objet chromé que de le chromer en Europe. Mais en plus, in fine, le résultat est que l’objet est totalement fabriqué hors d’Europe, cela facilite la logistique. Et presque tous les objets que nous utilisons sont traités en surface.

    En contraignant les matières premières et l’énergie tout en renonçant à l’étendre aux produits finis car c’est presque impossible, l’Europe adopte l’attitude de l’ivrogne qui a perdu ses clés sur le trottoir en sortant de sa beuverie en pleine nuit : il cherche seulement sous le réverbère, car il n’y a que là qu’il y a de la lumière. Dans les deux cas, pour appliquer des principes qui partent d’objectifs par ailleurs consensuels (climat et santé), devant les difficultés d’application, l’Europe vire au dogmatisme, et préfère pénaliser son industrie que de renoncer à ses démarches ou même simplement de les amender. Le processus est pervers car le péril avance imperceptiblement. C’est du grignotage. Et pour couronner le tout, le classement de certains investissements comme “non verts” par la “taxonomie” européenne influe sur les orientations des grands organismes financiers, et cela ne touche pas que l’énergie. Il est probable que, dans l’esprit de certaines de nos élites, la démarche est assumée. Pour elles, l’Europe est le centre intellectuel du monde, aux autres de garder les mains dans le cambouis. C’est peut-être cela, le néocolonialisme ?

    * Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes les librairies Internet, 4,99 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Contre l’arrêt de la Cour suprême sur l’avortement : le cœur brisé ? Certes, mais lequel ?

    L’Amérique vient de prendre un peu d’avance sur le plan éthique. Cette Amérique, toujours montrée du doigt parce qu’elle préfère savoir les armes aux mains des honnêtes propriétaires plutôt que dans celles des seuls criminels ; cette Amérique a son idée pour rappeler à tous le caractère sacré de la vie humaine à la différence de Kim Kar-dashian, star de la téléréalité, qui déclare : « Aux États-Unis, les armes ont plus de pouvoir que les femmes. » En revenant sur l’arrêt Roe vs Wade, la Cour suprême a remis aux mains de chaque État, c’est-à-dire au plus près des citoyens, la liberté et la responsabilité de décider de ce qui est juste et bon sur le plan éthique.

    L’État de droit est menacé par la colère des célébrités californiennes celles qui s’émeuvent de voir les Inuits manger du phoque. L’actrice et productrice américaine Patricia Arquette a ainsi twitté : « Demain, une femme qui a besoin d’un avortement en Amérique ne sera pas autorisée à cause de six marchands de pouvoir fanatiques. » La championne de l’équipe féminine de football des États-Unis aux cheveux rose-violet, Megan Rapinoe, s’est déclarée « triste ». Mais pourquoi au juste ? Depuis le Maine, Stephen King a enchaîné les messages ironiques sur Twitter, du genre : « C’est la meilleure Cour suprême que le XIXe siècle ait jamais produite. » « I am heartbroken today, a écrit Michelle Obama.

    « I am heartbroken for people around this country who just lost the fundamental right to make informed decisions about their own bodies. » (En français : “J’ai le cœur brisé pour les gens de ce pays qui viennent de perdre le droit fondamental de prendre des decisions conscientes concernant leur propre corps. ”) Le moins que l’on puisse dire, chère Michelle, c’est que, de corps, il y en a deux. L’un dépend de l’autre, mais a néanmoins une existence propre. Situation qui perdurera encore longtemps après la naissance. La musicienne américaine Taylor Swift reprend le communiqué de Michelle Obama et confie être « absolument terrifiée » en rappelant qu’après « des décennies de lutte » ce droit leur est arraché. « Arraché » ? Comme l’est le petit corps aspiré ? La chanteuse Mariah Carey parle de sa détresse de devoir expliquer à sa fille de 11 ans que « nous vivons dans un monde où les droits des femmes se désagrègent ». Il fut un temps où l’on n’enseignait pas aux jeunes filles le « droit » de tomber enceinte. Aucun mot pour l’adoption, la vraie alternative, le cas échéant.

    “J’ai le cœur brisé”, dit donc Michelle Obama. Mais de quel cœur parle-t-elle ? La vérité est que les cardiomyocytes, cellules contractiles qui composent le muscle cardiaque, apparaissent au vingt et unième jour et qu’elles se mettent à battre avant même que le cœur soit complètement formé. Elles battront toute la vie jusqu’au jour et à l’heure que nul ne connaît. Connaissez-vous un bébé qui soit favorable à l’avortement ? Les pauvres, ils ne savent pas écrire de pancartes “mon corps m’appartient”, mais qui peut en douter. Voilà ce qui, personnellement, me brise le cœur.

    En France, les défenseurs de la vie parlent de choix, quand aux États-Unis on parle de vie pro-life ; les pro-choice sont ceux qui veulent avoir le choix d’avorter. Qu’est devenue la France, fille aînée de l’Église ? Ni pro-life ni pro-choice, ¡ Viva la muerte ! L’avortement ne se discute plus, il est remboursé. Sang pour sang. La France vient d’inventer les pro-death. Bientôt l’euthanasie. Comment s’étonner dès lors de la prolifération des infanticides ? Et quid des rescapés qui, parce que, malades ou vieillards, seront rattrapés bientôt par l’euthanasie ? Est-il possible que la seule façon d’échapper à la mort en France soit de commettre un crime ? Parce que ça, l’abolition de la peine de mort pour les criminels, ils y tiennent ! Dans ce monde chrétien sans Dieu, seuls les assassins seraient donc réputés innocents ?

    « N’est-ce pas une personne qui est tuée lors de l’avortement ? L’enfant à naître est pourtant une vie, répond le pape à sa propre question rhétorique. Est-il licite d’éliminer une vie humaine ? Est-il juste d’embaucher un tueur à gages pour résoudre un problème ? » Vous avez bien lu : un tueur à gages. Le souverain pontife n’y va pas par quatre chemins. « Nous vivons dans une culture du rebut, poursuit François. L’inutile est écarté. Les vieillards… les malades en phase terminale ; et les enfants non désirés renvoyés à l’expéditeur avant leur naissance. Pourtant les manuels médicaux parlent de tous les organes présents dès la troisième semaine. »

    Alors qu’il faisait mine de s’en laver les mains, laissant à Christophe Castaner le sale boulot (passer de douze à quatorze semaines le délai légal pour avorter), Emmanuel Macron était finalement à la manœuvre, le 19 janvier, à Strasbourg, devant le Parlement européen. Le chef de l’État a notamment fait part de sa volonté d’inscrire le droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Discours qui intervient au lendemain de l’élection de Roberta Metsola à la tête du Parlement européen. Le choix controversé de cette Maltaise de 43 ans est une source d’espoir dans la mesure où la nouvelle présidente a affirmé son opposition totale à l’avortement. Malte est l’un des derniers pays européens, avec Andorre et le Vatican, où l’avortement n’est pas légal.

    Il aura suffi qu’une petite intrigante propose au Parlement français l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution pour qu’accourent les supplétifs venus de toute la gauche. Il n’y avait pas de majorité présidentielle à Paris, mais il y en aura une pour la culture de mort.

    C’est peut-être un détail pour vous, mais le diable, dit-on, ne vit-il pas dans les détails ? Le 1er janvier 2022, la France est devenue le premier pays au monde à interdire le broyage et le gazage des poussins mâles. Qui n’avait pas le cœur brisé en apprenant ces méthodes ? Encore un effort, nous sommes sur la bonne voie…

    * Thierry Martin est essayiste, anthropologue de formation et ancien doctorant à l’EHESS.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    JO 2024 : l’historien Didier Rykner redoute une détérioration importante des monuments historiques

    Les JO de Paris approchent, et charrient avec eux d’innombrables inquiétudes. Parmi ces dernières, on peut notamment évoquer celle de voir les Jeux détériorer pour de bon les lieux historiques de la capitale. Dans une tribune au Figaro publiée le 7 août, l’historien de l’art Didier Rykner tire justement le signal d’alarme à ce propos, et ceci alors que la ville est déjà dans « un état de dégradation invraisemblable ».

    D’abord, et ça ne peut pas faire de mal de le rappeler, l’historien se souvient qu’Anne Hidalgo avait d’abord juré que Paris ne serait pas candidate : « Les Jeux, ça coûte cher, et les Jeux dispendieux, je crois que ce n’est plus du tout d’actualité », affirmait-elle avant sa première élection. Depuis, la candidate humiliée à l’élection présidentielle a complètement changé son fusil d’épaule, au grand désespoir de Didier Rykner : « À quoi vont servir ces jeux, à part ruiner encore davantage notre pays ? », s’interroge-t-il, rappelant que la capitale semble déjà métastasée par les chantiers en tout genre. « Et les deux années à venir promettent d’être encore pires que celles qui viennent de s’écouler », craint désormais l’historien.

    « Rien n’est trop beau pour les JO… »

    En effet, s’étonne Didier Rykner, « plutôt que de chercher à concentrer les épreuves sur les équipements sportifs existants, les organisateurs ont choisi de transformer tout Paris en un grand stade ». En conséquence, « certains des lieux parisiens historiques les plus emblématiques (…) vont ainsi accueillir de lourdes installations provisoires (…) au risque de les dégrader encore davantage qu’ils ne le sont aujourd’hui. » Ce sera par exemple le cas de la place de la Concorde, « dont l’état de détérioration est aujourd’hui critique », qui devra accueillir les épreuves… de skateboard, de BMX freestyles (cyclisme), de basket-ball et de breakdance.

    Le Champ-de-Mars n’échappera pas au saccage, poursuit Didier Rykner, rappelant que ce dernier va devoir supporter l’installation d’un stade entier. « Avec le Grand Palais éphémère et le mur de verre autour de la tour Eiffel, (…) le Champ-de-Mars sera vandalisé lourdement et de manière pérenne. » Et le constat est le même partout : les Invalides, les ponts Alexandre III et d’Iéna, le parc du château de Versailles et même la Seine devront se parer des installations olympiques. « Rien n’est trop beau pour les JO… »

    « Il est désormais trop tard pour reculer (…), 2024, c’est déjà demain », conclut l’historien abattu. Enfin, note-t-il, l’État semble se décider à agir. « On ne voit pourtant pas bien comment il pourrait empêcher le désastre annoncé de ces jeux qui menacent de ridiculiser la France aux yeux du monde. » Pamphlétaire.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Strasbourg : des archéologues découvrent une église disparue depuis le 14e siècle

    Il est assez rare qu’une église bien connue des archives historiques disparaisse sans jamais laisser de trace. Il est encore moins fréquent qu’elle réapparaisse des siècles plus tard, au détour du banal chantier d’un immeuble d’habitation. C’est pourtant ce qu’il s’est passé à Strasbourg à la fin du mois de juillet 2022, raconte France Bleu. À l’époque, une équipe de chercheurs d’Archéologie Alsace entreprend des fouilles préventives rue des Glacières, où doit se dérouler la rénovation d’un immeuble.

    Les archéologues alsaciens espéraient alors trouver des traces du mur d’enceinte qui entourait Strasbourg durant le Moyen Âge. Au lieu de cela, les chercheurs ont eu la surprise de découvrir des vestiges de l’église Sainte-Élisabeth, un ancien couvent de dominicains construit en 1224 et détruit autour de 1394.

    Une découverte rarissime

    Sur place, les archéologues ont déjà « retrouvé des éléments d’un sol pavé constitué de plusieurs rosaces rouges et noires », relate France Bleu, ainsi que des éléments du chœur, de l’autel et de la nef. Quatre sépultures ont également été trouvées. « Il est très rare de trouver une église médiévale sur laquelle aucun édifice religieux plus récent n’a été construit », s’est réjoui Florent Minot, membre de l’équipe d’Archéologie Alsace. Selon lui, les vestiges découverts attestent que l’église est restée dans l’état dans lequel elle se trouvait au moment de sa destruction. Tous les éléments découverts vont désormais être retirés du site et déplacés dans un lieu spécialisé, afin d’être étudiés par les historiens.

    Strasbourg : les dernières actualités

    Quatre morts, dont deux enfants, dans un incendie à Strasbourg

    Le mari d’une candidate LR violemment agressé alors qu’il collait des affiches à Strasbourg

    Législatives : le mari d’une candidate LR roué de coups par une “dizaine de jeunes” en Alsace

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    André Theuriet, savoureux poète forestier

    Il est assis près de la gare de Bourg-la-Reine, les jambes croisées dans son fauteuil, la tête penchée que retient nonchalamment son bras posé sur l’accoudoir – et l’on s’émerveille que les “vendanges de bronze” de l’occupation allemande (les occupants ayant davantage besoin de canons que de statues) aient épargné l’effigie de cet aimable poète, membre de l’Académie française et surtout maire de Bourg-la-Reine, d’où ces honneurs municipaux.

    André Theuriet (1833-1907) avait grandi près de Bar-le-Duc, à l’ombre tutélaire de son grand-père, ancien capitaine de dragons de l’Empire devenu forestier. Sa vocation de “boisier”, comme il dira, était née là et c’était presque une évidence que son premier recueil de poèmes, en 1867, eut pour titre le Chemin des bois . Il fut salué par Théophile Gautier ( « C’est un talent fin, discret, un peu timide que celui de Theuriet ; il a la fraîcheur, l’ombre et le silence des bois » ) et lui valut l’année suivante un prix de l’Académie. L’éloge du bon Théo n’aura de cesse de le poursuivre et de l’enfermer ; il semblera qu’on aura tout dit quand on aura souligné sa discrétion et regretté sa timidité, au point que Jean Richepin, qui succédera à l’Académie à ce « savoureux poète forestier », arguant que « la timidité de sa muse [avait été] comme un voile cachant sa beauté », trouvait nécessaire de « désembuer sa mémoire » de la « légende grise » qui l’aurait diminuée…

    Tout discret et tout timide qu’il était, Theuriet sera garde national et se battra à Buzenval, en 1871. Il y fera écho dans les Paysans de l’Argonne, publiés cette année-là. Un deuxième recueil de vers en 1874, le Bleu & le Noir, assoit sa renommée ; il délaisse bientôt la poésie versifiée pour les romans et les contes, une soixantaine de volumes qu’il écrit d’une plume intarissable jusqu’à sa mort, en 1907 : le Mariage de Gérard, le Fils Maugard, la Maison des deux Barbeaux, Madame Heurteloup, l’Amoureux de la préfète, l’Oncle Scipion « qui sont à peu près tous plus ou moins des histoires d’amour », comme le notera Richepin, mais des histoires entendues comme des refrains d’autrefois, car ce que cherche Theuriet, fût-ce indélibéré-ment, c’est le diapason de la chanson populaire, soit notre plus ancienne poésie et la plus véridique.

    Verlaine cite Theuriet dans ses Hommes d’aujourd’hui comme un sylvain, qui revient toujours à la forêt comme à la source de sa vie poétique. Lui-même s’en explique, autant qu’il est possible, dans ses Impressions d’un forestier : « Ce qui nous surprend et nous charme, nous autres boisiers , ce n’est pas seulement l’originale beauté de ces nappes de verdure ondulant de colline en colline ; ce n’est pas la fière tournure des chênes centenaires, ni la limpidité des eaux ruisselantes, ni le calme des futaies profondes ; non, c’est par-dessus tout la volupté des sensations d’autrefois… »

    Sa statue assise à Bourg-la-Reine est l’œuvre de Charles Théodore Perron ; Raymond Poincaré, président de la République, viendra l’inaugurer un jour de l’automne 1913. Péguy habitait en face. Quelques mois plus tard, la dernière image que le lieutenant Péguy partant pour le front emportera de Bourg-la-Reine sera l’effigie d’un poète…

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Les Hautes Mers, échappée loin de la terre

    C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.

    Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.

    La salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi, avec, en toile de fond, la mer

    De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.

    Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu

    À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.

    Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.

    Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie

    Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.

    Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, fraîchement pêchés

    Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.

    La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.

    Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Peugeot 208, l’électrique en progrès

    PHILOSOPHIE

    Difficile d’égaler la Peugeot 208 au plan esthétique. La version “e” se hisse sur le podium des meilleures ventes de voitures électriques (18 000 unités écoulées en France en 2021). La firme sochalienne lui apporte quelques évolutions bien appréciables pour renforcer son autonomie. Ainsi, le rapport de démultiplication du réducteur a été modifié pour permettre à l’engin une plage d’utilisation plus favorable. De même, pour une meilleure gestion de l’énergie, les ingénieurs ont greffé un capteur d’hygrométrie qui aide à piloter plus finement la climatisation et le chauffage. Le confort d’assise est parfait pour quatre, mais, rassurez-vous, c’est une cinq places. Le coffre préserve un volume de chargement de plus de 300 litres.

    PRATICITÉ

    Ambiance flatteuse à bord. L’i- Cockpit 3D fait son petit effet sur les finitions qui l’intègrent. La qualité des matériaux, la sellerie, l’ergonomie générale sont au meilleur niveau. On aime ces inserts chromés, ce volant à méplat typé sport et ce levier de vitesses très design qui trône sur la console centrale. Dès le premier niveau de finition, vous disposerez de l’air conditionné automatique, du combiné numérique, du frein de stationnement électrique, de l’allumage automatique des feux de croisement, de la reconnaissance automatique des panneaux de signalisation avec préconisation de vitesse. Le radar de recul arrive au deuxième niveau de finition. Suit un festival d’équipements au fur et à mesure que vous montez en gamme, la finition GT jouant la surdouée, avec ses éclairages d’ambiance variables, ses détecteurs d’angle mort, son volant cuir et ses jantes de 17 pouces. Le summum est atteint avec la GT Pack qui ajoute notamment le régulateur adaptatif et la sellerie Alcantara à surpiqûres.

    TECHNIQUE

    Sur le papier, vous pouvez couvrir désormais 362 kilomètres avec une charge pleine. Dans la réalité, vous pourrez presque y parvenir. C’est mieux qu’avant. L’autoroute, on le sait, n’est pas le fort des voitures électriques, mais si vous vous cantonnez à la ville et sa périphérie, vous pourrez tenir quasiment la semaine entre deux recharges. Celles effectuées à 80 % sur un chargeur surpuissant à courant continu de 100 kilowatts prendront une demi-heure. Sinon, il faudra huit heures de charge avec une borne à courant alternatif de 11 kilowatts et dix-huit heures sur une prise domestique. Bref, mieux vaut s’équiper chez soi d’une prise rapide. Sur route, le mode de conduite normal limite la puissance à 100 chevaux, sans pénaliser l’agrément. Le mode sport profite des 136 chevaux disponibles. Batterie garantie 8 ans ou 160 000 kilomètres.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    [Tourisme] Les Hautes Mers, échappée loin de la terre

    C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.

    Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.

    Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.

    Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu

    De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.

    À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.

    Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.

    Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, tout frais pêchés

    Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.

    Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.

    La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.

    Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    Valeurs Actuelles

    Pour protéger ses archives militaires, le château de Vincennes ferme ses portes aux ressortissants russes

    La guerre en Ukraine a parfois des conséquences inattendues. Désormais, il est par exemple impossible aux citoyens russes de visiter le château de Vincennes. Deux ressortissantes russes en ont fait les frais le 28 juillet dernier, rapporte France 3 Régions. Selon elles, deux gardiens leur auraient refusé l’accès au château. Au cours de leur échange, les agents de sécurité finissent par avouer que c’est bien la nationalité russe des deux touristes qui pose problème.

    « J’étais bouleversée », raconte l’une des concernées – une journaliste qui, précisément, a fuit la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Et il ne s’agit pas d’une maladresse commise par un gardien trop tatillon. Lorsque la guerre a éclaté, le ministre des Armées a pris la décision d’interdire l’accès au château aux ressortissants russes. Précisément, la directive « restreint l’accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes ».

    73 000 Russes vivent en France

    Or, le château de Vincennes abrite depuis 2005 l’un des centres du Service Historique de la Défense (SHD), dont une partie des archives sont accessibles – sous certaines modalités – aux visiteurs. C’est ce trésor de guerre historique que le ministère des Armées a fait le choix de protéger, au détriment des Russes de passage ou déjà installés en France. Selon France 3 Régions, 73 500 immigrés russes résidaient en France en 2021.

    Valeurs actuelles Hors Série : Russie - Ukraine, l'histoire tragique

    Livre : Wokisme La France sera-t-elle contaminée ?

    Valeurs actuelles Grands Débats : Sommes nous encore une grande puissance ?

    New York Times - World

    Damage at Air Base in Crimea Worse Than Russia Claimed, Satellite Images Show

    Russian authorities had previously portrayed the blast as minor, but the satellite images show three major craters and at least eight destroyed warplanes. Local officials listed dozens of damaged buildings and declared a state of emergency.

    Follow live news updates on the Russia-Ukraine war.

    Here’s what you need to know:

    Explosions at a base in Crimea destroyed at least eight Russian jets, satellite photos indicate.

    A Russian missile attack kills 13 in a district near a key nuclear plant, a Ukrainian official says.

    Ukraine’s experimentation with drones gives it a technological advantage.

    Russia detains a former state television journalist who protested against the war.

    Hungary settles Russia’s bill with Ukraine to restore oil flows.

    Russia wants to divert electricity from a nuclear plant to Crimea, says a Ukrainian official.

    In parts of Russia-occupied Ukraine, Moscow controls the internet. Here’s how.

    A Russian filmmaker finds himself trapped between Hollywood and Moscow.

    Explosions at a base in Crimea destroyed at least eight Russian jets, satellite photos indicate.

    Satellite photos taken after a series of explosions on Tuesday at a Russian air base in Crimea appear to show at least eight wrecked warplanes, indicating an expensive and serious blow to the Russian military in contradiction to the Kremlin’s account.

    Russian authorities said munitions stored at the site — the Saki Air Base, on Crimea’s western Black Sea coast — had exploded, and denied that any aircraft had been destroyed. But pictures released by Planet Labs, a satellite imaging company, appear to show at least three blast craters in areas where planes were parked near the runways, leaving blackened debris.

    A senior Ukrainian official has said the blasts were an attack carried out with the help of partisans, but was not more specific, and the Ukrainian military has not publicly acknowledged any involvement. Military analysts have said Ukraine does not have missiles that can reach the base from territory it controls, well over 100 miles away, and that Ukrainian jets would have been unlikely to penetrate that far into Russian-controlled airspace.

    President Volodymr Zelensky saluted the attack in his nightly address on Wednesday, saying, “In just one day, the occupiers lost 10 combat aircraft: nine in Crimea and one more in the direction of Zaporizhzhia.”

    The New York Times has reviewed satellite imagery of the Saki Air Base, collected by Planet Labs hours before and a day after the explosions. The pictures show what appear to be three large craters and at least eight destroyed aircraft, both Su-24 and Su-30 warplanes, all parked on the air base’s western tarmac. The planes cost tens of millions of dollars each.

    In addition, two buildings near the aircraft appear to have been completely destroyed, with possible shock wave damage and large burn marks observable elsewhere at the military base.

    Other parts of the air base appeared intact, including several helicopters and a large ammunition depot.

    Witnesses reported multiple explosions at the Saki base. Videos and photos posted to social media showed plumes of smoke rising from the scene, and what appeared to be the nose cone of a jet.

    Officials said at least one person was killed and more than a dozen wounded. Sergei Aksyonov, the Kremlin-installed leader of Crimea, said on Wednesday that at least 62 apartment buildings and 20 commercial structures had been damaged. He declared a state of emergency and raised the terrorism threat level on the peninsula.

    Ukraine has used special operations forces and local partisans to attack other targets in Russian-held areas, according to Ukrainian officials. In his address on Wednesday, Mr. Zelensky called on all Ukrainians to help spy on Russia and its supporters. “If you have any important information about the enemy, please report it in a safe way to our intelligence services, our military,” he urged them. “If you know those who help the occupiers or justify aggression, please report this as well.”

    Since seizing Crimea from Ukraine in 2014, Russia has heavily militarized it, and has used it as a vital jumping-off point for military operations since its broader invasion of Ukraine on Feb. 24. Even so, the attack on the air base suggests that Ukrainian forces are able to carry out guerrilla operations there.

    Christoph Koettl contributed reporting from New York.

    Richard Pérez-Peña and Christiaan Triebert

    A Russian missile attack kills 13 in a district near a key nuclear plant, a Ukrainian official says.

    Russian forces killed at least 13 civilians and wounded 11 others in an overnight missile attack in southern Ukraine, a senior Ukrainian military official said on Wednesday, in an escalation of fighting around a key nuclear power plant held by Moscow.

    The Russians used Grad missiles in the attack on the Nikopol district, across the Dnipro River from the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant, according to the head of the Dnipropetrovsk military administration, Valentyn Reznichenko. He said that Russians had fired 80 rockets on residential neighborhoods, causing damage to apartment blocks, administrative buildings and infrastructure, and leaving 1,000 people without gas.

    Russian forces launched a “deliberate and insidious strike when people were sleeping in their homes,” Mr. Reznichenko wrote on the Telegram social messaging app. He said that 10 residents were hospitalized, seven of whom were in serious condition.

    In his nightly address on Wednesday, President Volodymr Zelensky said Ukraine would not leave the “Russian shelling of the Dnipropetrovsk region unanswered.”

    In recent weeks, Russia has reinforced its positions in Kherson Province, which borders Dnipropetrovsk, and targeted a series of missile attacks there and on nearby provinces. According to Ukrainian officials, those attacks have included shellfire directed at Nikopol from the Zaporizhzhia plant, which Russian forces seized in March soon after invading Ukraine in February.

    It was not clear whether the overnight attack had come from the grounds of the nuclear plant. On Saturday, rocket fire struck a dry spent-fuel storage facility at the plant itself. Ukraine and Russia blamed each other for the episode, which prompted the head of the United Nations’ nuclear watchdog, Rafael Mariano Grossi, to express “grave concern” and renew his appeals for a formal inspection of the plant.

    The Ukrainian authorities, as well as independent military and nuclear experts, say that the transformation of the plant, the largest in Europe, into a combat zone is almost without precedent. They also say that Russia’s use of the site as a base from which to launch attacks offers a tactical advantage, given that it is extremely difficult for Ukraine to return fire without imperiling the plant’s reactors.

    On Wednesday, foreign ministers from the Group of Seven major industrialized democracies, who were meeting in Germany, issued a statement demanding that Russia withdraw its forces from Ukraine and immediately return control of the nuclear complex to Ukraine. The statement blamed Russia’s military actions around the plant for “significantly raising the risk of a nuclear accident or incident,” endangering the entire region.

    Fighting in the south is intensifying as Ukrainian forces receive an influx of long-range artillery from the United States and other Western countries, increasing its capacity to strike Russian military infrastructure far behind the front lines. A Ukrainian official said that Ukrainian forces were responsible for a blast on Tuesday at a Russian air base on the western coast of Crimea, the peninsula that Moscow illegally seized in 2014, but said that a domestically manufactured weapon had been used in the strike.

    Ukrainian forces have also been trying to mount a counteroffensive in Kherson Province, aimed at retaking the provincial capital, Kherson city, which lies more than 100 miles downstream from the nuclear plant.

    Russia’s attacks in the south appear aimed, in part, at raising pressure on Ukraine’s military given the counteroffensive, but they also fit a broader pattern established since the war began of raining fire on civilian areas. Moscow denies targeting civilians.

    Russian forces captured the last city in Luhansk Province in the Donbas region in eastern Ukraine in early July, after a sustained artillery barrage and street fighting that lasted weeks. Since then, however, their advance in Donetsk Province has slowed and, overall, both sides have been depleted by heavy losses in more than five months of fighting.

    A British military intelligence report on Wednesday said that, in response to its losses, Russia has most likely established a major new ground forces formation, the 3rd Army Corps, based east of Moscow. But the new formation is “unlikely to be decisive to the campaign” in Ukraine, the report said, and may struggle to attract enough recruits because of limited public support for the war effort.

    “Russian commanders highly likely continue to be faced with the competing operational priorities of reinforcing the Donbas offensive, and strengthening defenses against anticipated Ukrainian counter attacks in the south,” the report said.

    Matthew Mpoke Bigg

    Our Coverage of the Russia-Ukraine War

    Advertisement

    Ukraine’s experimentation with drones gives it a technological advantage.

    POKROVSKE, Ukraine — A private in the Ukrainian army unfolded the rotors of a common hobby drone and, with practiced calm, attached a grenade to a device that can drop objects and was designed for commercial drone deliveries.

    After takeoff, the private, Bohdan Mazhulenko, who goes by the nickname Raccoon, sits casually on the rim of a trench, as green fields pocked with artillery craters scroll by on his tablet.

    “Now we will try to find them,” he said of the Russians.

    For years, the United States has deployed drones in the wars in Iraq and Afghanistan, and Turkish drones played a decisive role in fighting between Azerbaijan and Armenia in 2020.

    But these were large, expensive weapons. Ukraine, in contrast, has adapted a wide array of small craft ranging from quadro-copters, with four rotors, to midsize fixed-wing drones, using them to drop bombs and spot artillery targets.

    Ukraine still uses advanced military drones supplied by its allies for observation and attack, but along the frontline the bulk of its drone fleet are off-the-shelf products or hand-built in workshops around Ukraine — myriad inexpensive, plastic craft adapted to drop grenades or anti-tank munitions.

    It’s part of a flourishing corner of innovation by Ukraine’s military, which has seized on drone warfare to counter Russia’s advantage in artillery and tanks. Makeshift workshops experiment with 3-D printed materials, and Ukrainian coders have made workarounds for electronic countermeasures the Russians use to track radio signals. The fixed-wing Punisher, a high-end military drone manufactured in Ukraine, can strike from more than 30 miles away.

    Andrew E. Kramer and David Guttenfelder

    Russia detains a former state television journalist who protested against the war.

    Russian investigators detained a former state television journalist on Wednesday, months after she staged a rare protest against the war in Ukraine live on air.

    Marina Ovsyannikova, 44, was charged with spreading false information about the country’s armed forces.

    Ms. Ovsyannikova was still asleep early in the morning when a group of investigators and police officers raided her home and took her away for questioning over the false information charge.

    “Are the 350 children who died in Ukraine fakes?” she asked on her Facebook account after the detention, adding, “How many children must die for you to stop?”

    Dmitri Zakhvatov, Ms. Ovsyannikova’s lawyer, said in a post on the Telegram messaging app that his client faces up to 10 years in prison for her protest in July, when she stood on a Moscow embankment opposite the Kremlin with a poster that read, “Putin is a killer. His soldiers are fascists.”

    The court hasn’t decided whether to arrest Ms. Ovsyannikova, he said, but she was ordered to spend the night at Moscow police headquarters.

    Ms. Ovsyannikova worked as a producer at the flagship news program on Channel One, one of Russia’s most popular television networks, when she appeared behind an anchor during an evening newscast with a poster that said: “Stop the war. Don’t believe the propaganda. They are lying to you here.”

    She was charged with staging an illegal protest and fined.

    She later quit her job and continued to openly criticize the war. On Monday, a court in Moscow fined Ms. Ovsyannikova $650 for discrediting Russian armed forces, her second fine related to that charge.

    Thousands of Russians protested the war in Ukraine shortly after President Vladimir V. Putin sent troops there. The Russian government responded swiftly by making all criticism of the war illegal, which sent chilling shock waves across the country’s civil society.

    More than 200 people have been charged with criminal offenses after protesting against the war, according to OVD Info, a rights organization that tracks such cases. In July, a court in Moscow sentenced Aleksei Gorinov, an opposition lawmaker, to seven years in prison for denouncing the invasion.

    Ivan Nechepurenko

    Advertisement

    Hungary settles Russia’s bill with Ukraine to restore oil flows.

    BERLIN — Hungary’s main oil conglomerate said on Wednesday that it would pay an outstanding bill owed by Russia’s oil pipeline operator to the Ukrainian authorities, clearing the way for Russian oil deliveries to resume to three Central European countries.

    Analysts described the financial arrangement as an unexpected boomerang effect of sanctions imposed on Moscow.

    The conglomerate, MOL Group, an administrator of the Hungarian arm of the Druzhba, or Friendship, pipeline, said on Wednesday that it had “transferred the fee due for the use of the Ukrainian section of the pipeline.”

    Ukraine pledged to resume deliveries of Russian crude to the three countries, Hungary, Slovakia and Czech Republic, “within a matter of days,” MOL said.

    The authorities in those three countries said on Tuesday that Russian oil deliveries from the pipeline had stopped last week over “technical” banking issues linked to the sanctions that Europe had imposed on Russia to punish it for invading Ukraine in February.

    “This seems to be just another example of the ‘friendly fire’ from the sanctions that is going to hurt some European countries, in this case Hungary,” Vitaly Yermakov, a senior research fellow with Oxford Energy, said in an email. “Sanctioning economic activity is a blunt weapon that can have unintended consequences.”

    Led by Hungary’s prime minister, Viktor Orban, the three countries had lobbied for oil delivered by pipeline, as opposed to by tankers, to be exempted from a European Union decision to start banning imports of Russian oil later this year.

    All three rely heavily on Russian oil to fuel their economies, but none more so than Hungary. MOL, which is one of the country’s biggest and most profitable companies, announced in April that it would pay dividends of $652 million to shareholders.

    Mr. Orban’s Fidesz party won a landslide victory in April elections on the promise that, thanks to cheap energy from Russia, gas and utility prices would not skyrocket as they had elsewhere in Europe. But this month, Mr. Orban’s government was forced to scrap a price cap on power for higher-use households, as the price of energy continued to climb.

    Hungary, along with Slovakia and Czech Republic, sits at the end of the southern arm of the Druzhba pipeline. Mr. Yermakov said they had no viable alternatives to Russian oil in the short term.

    Germany and Poland, at the northern end of the pipeline, have stopped purchasing Russian crude and instead have begun buying it from other providers and having it shipped to ports on their northern coasts.

    A tanker carrying a shipment of U.S. sour crude, which is similar in grade to the Russian oil delivered through the Druzhba pipeline, arrived at the German port of Rostock last week, Reuters reported, citing analyst and vessel tracking data.

    A pipeline connects Rostock’s oil terminal on the Baltic Sea to the two main refineries in eastern Germany, PCK refinery in Schwedt and Leuna, both of which depended on Russia for deliveries until the start of the war.

    Benjamin Novak contributed reporting from Budapest.

    Melissa Eddy

    Russia wants to divert electricity from a nuclear plant to Crimea, says a Ukrainian official.

    The head of Ukraine’s nuclear energy company says that Russia wants to use a nuclear power plant it has occupied in southern Ukraine to supply electricity to the Crimea region that Moscow has controlled since 2014. If confirmed, the development could intensify military competition for the Zaporizhzhia plant, where recent fighting has raised the risk of a nuclear accident.

    In the last few days, Russian forces at the Zaporizhzhia plant, which is Europe’s largest and supplies about a fifth of Ukraine’s electricity, have damaged three transmission lines that connect it to the Ukrainian grid, according to the president of the company that runs the plant. The official, Petro Kotin, described such moves as a prelude to diverting the plant’s production, and said they were highly dangerous.

    Since the invasion began, Russia has made a point of seizing important Ukrainian infrastructure, including ports, railways and agricultural facilities. For several weeks, Russian forces controlled the Chernobyl nuclear plant in northern Ukraine, before retreating.

    Russian moves to disconnect the Zaporizhzhia plant from the Ukrainian grid are dangerous, Mr. Kotin said on Ukrainian television, because the power lines do not just carry electricity from the complex. They also channel electricity to the plant so that it can operate safely.

    “At the moment, the plant is operating with only one power line, which is an extremely dangerous way of working,” Mr. Kotin said. “When the last power line is disconnected, the plant will be powered by generators running on diesel. Everything will then depend on their reliability and fuel stocks.”

    His assertions could not be independently confirmed, and inspectors with the International Atomic Energy Agency say they have not been able to visit the Zaporizhzhia plant since Moscow invaded Ukraine in February. But global concern about the plant has risen in recent days.

    The Ukrainian authorities say that Russia has launched missiles from Zaporizhzhia’s grounds to attack the city of Nikopol on the eastern bank of the Dnipro River, knowing that Ukrainian forces cannot return fire without risking hitting a reactor. At the same time, shellfire on Saturday damaged a dry fuel storage area at the complex. Both Ukraine and Russia blamed each other for that attack. The I.A.E.A. said it was “gravely concerned” over the episode.

    Russia controls about one-fifth of Ukraine’s territory, including Crimea, a peninsula in the northern Black Sea. Russia has taken steps to integrate areas that it now controls into Russia, including issuing passports, but the diversion of power from Zaporizhzia would represent a significant step, as well as depriving Ukraine of a major energy source.

    It would also hamper President Volodymyr Zelensky’s aim for Ukraine to reclaim all of the land it has lost to Russia since 2014.

    One unknown factor is whether Russia could shield any lines linking the plant to Crimea from attack, especially given Ukraine’s increasing capacity to hit targets with long-range precision artillery supplied by the United States and other Western governments.

    Matthew Mpoke Bigg

    Advertisement

    In parts of Russia-occupied Ukraine, Moscow controls the internet. Here’s how.

    More than five months into its war, Russia controls large sections of eastern and southern Ukraine, and that influence sometimes extends to cyberspace.

    It has cut off Ukrainians in Russia-occupied Kherson, Melitopol and Mariupol from the rest of the country, limiting communication and access to news about the war. In some areas, the internet and cellular networks have been shut down altogether, leaving people with access only to Russian state television and radio.

    Internet traffic in Kherson is being diverted through Russia

    Internet routing data for a service provider in Kherson shows traffic beginning to flow through Russian networks in May before fully transitioning by early June.

    Internet traffic in Kherson is being diverted through Russia

    Internet traffic routed through:

    Ukrainian providers

    Russia

    100%

    Kherson falls

    0

    January

    February

    March

    April

    May

    June

    July

    August

    100%

    Kherson

    falls

    0

    January

    March

    May

    June

    August

    By Scott Reinhard

    Weeks after taking over Ukraine’s southern port city of Kherson, Russian soldiers ordered local internet service providers to give up control of their networks. The Russian authorities then rerouted mobile and internet data from Kherson through Russian networks, government and industry officials said.

    They blocked access to Facebook, Instagram and Twitter, as well as to Ukrainian news websites and other sources of independent information. Then they shut off Ukrainian cellular networks, forcing residents to use Russian mobile service providers.

    Such restrictions are part of a Russian authoritarian playbook. The tactics have put those Ukrainian areas in the grip of a vast digital censorship and surveillance apparatus, with Russia able to track web traffic and digital communications, spread propaganda and manage what news reaches people.

    “The first thing that an occupier does when they come to Ukrainian territory is cut off the networks,” said Stas Prybytko, who leads mobile broadband development in Ukraine’s Ministry of Digital Transformation. “The goal is to restrict people’s access to the internet and block them from communicating with their families in other cities and keep them from receiving truthful information.”

    In some Russian-occupied areas of Ukraine, digital censorship is even worse than inside Russia, government and industry officials say. In the Kherson and Donetsk regions, Google, YouTube and the messaging app Viber have been blocked, internet operators said.

    Konstantin Ryzhenko, a Ukrainian journalist in Kherson, said many Ukrainian websites and online banking services were inaccessible, as well as social media services like Facebook and Instagram. VPNs have become essential, he said.

    “You’re buying the device that is wiretapping your traffic, knowing full well who you are, and identifies precisely all your actions on the internet,” he said.

    In some occupied areas, internet and mobile phone networks were shut off, creating a digital blackout. And a few Ukrainian internet providers sabotaged their own networks rather than turning them over to the Russians, according to the Ukrainian government.

    Natalia Yermak and Alex Wilcoxen contributed reporting.

    Adam Satariano

    A Russian filmmaker finds himself trapped between Hollywood and Moscow.

    When efforts to punish Russia over its invasion of Ukraine spread to the cultural realm, boycotts began with Russian artists who supported President Vladimir V. Putin. Soon, even those who had denounced the war were disinvited from their engagements, and eventually the issue migrated to its next staging ground: Hollywood.

    Now, artists like Kirill Serebrennikov, the film and theater director, are finding that they must prove they are dissident enough to enjoy a Western audience.

    In May, he was at the Cannes Film Festival in France for the premiere of his new film, “Tchaikovsky’s Wife.” He had missed the premieres of his last two films at the festival: “Summer,” in 2018, when he was confined to his Moscow apartment under the surveillance of an ankle monitor, and last year’s “Petrov’s Flu.”

    Were it not for the war, his attendance this year would have marked the triumphant return of a dissident. But after Ukrainian filmmakers called for a boycott of Russian culture, he was mostly addressed as a representative of his hostile country.

    At a news conference during the festival, he acknowledged the difficulty of being a Russian artist. But the questions kept coming: about the war, about the boycott, about his connections to the state. At one point, the moderator tried to steer the conversation back to the film by addressing the actors, who had yet to be asked anything, but the director looked pained. He stroked his lower lip with his index finger and stared into the middle distance.

    When the very next question returned to the boycott, he dropped his head dramatically, like someone in the midst of a losing game.

    — Irina Aleksander

    New York Times - World

    In the Amazon, a U.N. Agency Has a Green Mission, but Dirty Partners

    One of the world’s largest sustainable development agencies has worked with energy companies to quash opposition and keep oil flowing, even in sensitive areas.

    A gas flame burned at an oil well in Putumayo, Colombia.Credit...Federico Rios for The New York Times

    Supported by

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Sarah Hurtes and Julie Turkewitz

    RESGUARDO BUENAVISTA, Colombia — At the edge of the Colombian Amazon, in an Indigenous village surrounded by oil rigs, the Siona people faced a dilemma.

    The United Nations Development Program, or U.N.D.P., had just announced a $1.9 million regional aid package. In a village with no running water, intermittent electricity and persistent poverty, any money would mean food and opportunity.

    But the aid program was part of a partnership between the United Nations agency and GeoPark, the multinational petroleum company. The company holds contracts to drill near the Siona reservation, including one with the government that would expand operations onto what the Siona consider their ancestral land. To the Siona people on the Buenavista reservation, oil drilling is an assault, akin to draining blood from the earth.

    Caribbean Sea

    PANAMA

    venezUELA

    Pacific

    Ocean

    Bogotá

    colombia

    putumayo

    Buenavista

    Putumayo R.

    brazil

    ecuaDor

    peru

    200 miles

    By The New York Times

    This collaboration is one example of how one of the world’s largest sustainable development organizations partners with polluters, even those that at times work against the interests of the communities the agency is supposed to help.

    From Mexico to Kazakhstan, these partnerships are part of a strategy that treats oil companies not as environmental villains but as major employers who can bring electricity to far-flung areas and economic growth to poor and middle-income nations. The development agency has used oil money to provide clean water and job training to areas that might otherwise be neglected.

    But internal documents and dozens of interviews with current and former officials show that when the United Nations has partnered with oil companies, the agency has also tamped down local opposition to drilling, conducted business analyses for the industry and worked to make it easier for companies to keep operating in sensitive areas.

    The agency’s Colombia office, in particular, is a revolving door of officials moving in and out of oil companies and government energy ministries. The United Nations development agency has also worked with the government and the oil industry to compile dossiers on drilling opponents. There is no evidence that those dossiers were used to target anyone, but in a country where environmental activists are killed at a rate higher than anywhere else in the world, activists and community members said they felt their lives had been put at risk.

    Even as the United Nations sounds the alarm on climate change and calls for a dramatic reduction in fossil fuel consumption, its development arm at times serves as a cheerleader for the oil and gas industry.

    “The oil and gas sector is one of the industrial sectors worldwide capable of generating the greatest positive impacts on people’s development conditions,” the United Nations Development Program wrote in 2018.

    The development agency said it supports a clean energy transition and does not encourage drilling. But Achim Steiner, the agency’s head, said its mission is to bring people out of poverty, and that that often means working in countries that are built on coal, oil and gas. “We have to start where economies are today,” Mr. Steiner said in an interview. “I don’t see a contradiction, but there is a tension.”

    Adding to that tension, current and former officials say, is a relentless fund-raising pressure. The agency takes a cut — from about 3 to 10 percent — of donations. Officials, backed by the agency’s own audits, say that puts pressure on development officers to find partners in their assigned countries, even when the donors work against their agency’s interests.

    Internal emails show that senior officials have bristled at having to put a glossy sheen on the world’s dirtiest companies — a process critics call blue washing, after the organization’s signature color.

    In 2017, for example, two years after world leaders adopted the Paris climate agreement, the agency published a report on the positive role the oil and gas industry could play for the world. It listed an Exxon Mobil recycling initiative and Chevron’s promotion of engineering in classrooms.

    “I really think this publication is problematic, as it aims to portray the oil and gas industry in a favorable light,” one agency employee wrote in a group email. The report “was undermining our message on sustainable energy,” read another email.

    Understand the Latest News on Climate Change

    Understand the Latest News on Climate Change

    Australia’s leap forward. The country’s Lower House of Parliament passed a bill that commits the government to reducing carbon emissions by at least 43 percent from 2005 levels by 2030, and reaching net zero by 2050 — a dramatic shift for Australia, long seen as a laggard on climate change. The new Labor government is expected to push the legislation through the Senate in a few weeks.

    Understand the Latest News on Climate Change

    Extreme heat in Britain. A heat wave that demolished records in Britain in July, bringing temperatures as high as 104.5 degrees Fahrenheit to a country unaccustomed to scorching summers, would have been “extremely unlikely” without the influence of human-caused climate change, a scientific report found.

    Understand the Latest News on Climate Change

    Natural gas consumption in Europe. As rising temperatures sent electricity demand soaring and the war in Ukraine continued to upend the global energy market, European Union energy ministers hammered out a deal to curb natural gas consumption among member countries by 15 percent between now and next spring.

    Understand the Latest News on Climate Change

    Wind power. Contentious plans to build a wind farm off the coast of Catalonia, a part of Spain that is still highly dependent on fossil fuels, would generate urgently needed renewable energy. But critics are pushing back against the plan, saying it would fundamentally alter the character of a region that has changed little since the 20th century.

    As a share of the agency’s $8 billion budget, money from the energy industry is a pittance: about $6 million a year, according to data provided by U.N.D.P. But locally that money can have outsize effects.

    Nowhere are those effects felt more than in Colombia, where oil companies, the government, armed groups and environmentalists are fighting over the future of the Amazon. Deforestation has reached record levels, threatening a rainforest that serves as a crucial buffer against climate change.

    Until last year, the Siona people living on the banks of the muddy Putumayo River in southern Colombia saw the United Nations development agency as an ally in that fight. The community had benefited from a previous grant from the agency.

    Then came the GeoPark partnership.

    ‘Deal of the Year’

    Mario Erazo Yaiguaje, a soft-spoken community leader and former governor of the Buenavista reservation, suspected that the U.N.D.P. aid program was a stealth attempt by the oil company to push his village into accepting its presence in the region.

    The Siona of Buenavista live in wooden homes on a small territory cut into the Amazon on the border with Ecuador. Community life revolves around the chagra, a traditional farm plot, and yagé, a substance that the outside world labels a hallucinogen, but the Siona consider a medicine that, when taken under the instruction of an elder, allows them to receive wisdom and guidance.

    This region has been the scene of conflict for generations, and the Siona of Buenavista see oil companies as the source of their problems, drawing in both leftist rebels, who have attacked the oil pipelines in the area, and the government soldiers who are sent to guard company infrastructure. The oil industry and the cocaine trade have together contributed to so much violence that one of the country’s highest courts has designated the Siona at “risk of extermination.”

    The United Nations announced its GeoPark partnership at a moment of controversy. The company was already defending a lawsuit over an oil spill in the region. Then, a local advocacy organization publicly accused GeoPark of hiring an armed group to threaten drilling opponents. The company fiercely denied the allegation, but activists in the region said they feared for their lives.

    Mr. Erazo saw the GeoPark deal as a tactic. “Clearing their name,” he called it. “When we saw that GeoPark was giving money to U.N.D.P., we realized that they’d made the deal of the year.”

    GeoPark says it has no interest in drilling on the Siona reservation and has taken steps to give up its lease on the disputed territory. It said its partnership with the development agency was intended to help communities that had suffered economically during the Covid-19 pandemic. The money was never intended for the Siona, the company said.

    “We have always had a relationship based on dialogue, respect and building trust with our neighbors,” the company said in a statement.

    The Siona of Buenavista saw things differently and began preparing for a difficult decision. Sitting in the front row of a community meeting last year, wearing the traditional white tunic reserved for special occasions, Mr. Erazo listened as the community’s lawyer, Lina María Espinosa, laid out their choice:

    “You are going to receive a sum that will provide for any family need,” she said. “But the money comes from, or will come from, the oil company.”

    She asked: “Will you accept it?”

    ‘Feeding the Beast’

    Mr. Erazo understood why GeoPark might want to partner with the United Nations. But why would a sustainable development agency partner with an oil company?

    The origins of these deals are murky. Unlike the broader United Nations, the agency receives no dues from member nations. Its donations mostly come from governments and large international funds. Groups like the Bill and Melinda Gates Foundation and private companies make up the rest.

    Former officials say today’s relationship with major energy companies can be traced in part to a fight with one of the agency’s biggest benefactors, a nonprofit fund called the Global Environmental Facility, which pools money from governments to address major planetary challenges.

    In 2011, Monique Barbut, the fund’s top executive at the time, became convinced that U.N.D.P. was too focused on raising money, with too little to show for it. “These people were accountable to no one,” Ms. Barbut said in an interview. She began cutting funding.

    Those cuts coincided with the lingering effects of the global financial crisis and increased demand for development aid. So the agency doubled down on its fund-raising. Energy companies were among the targets.

    “In an environment of declining aid, revenue from extractive sectors can serve as an additional source of financing,” U.N.D.P. wrote in 2012 as part of a strategy dedicated to oil, gas and mining.

    That year, the agency announced a partnership with Shell Oil that helped train Iraqis to work in the oil and gas industry. A project with the energy company Pemex helped expand oil production in Mexico.

    Development officials, who operate with broad authority in their assigned countries, recall constant pressure to find money.

    “It’s a system centered on feeding the beast,” said Benoit Lebot, who worked on environmental projects during that period. Mr. Lebot said he erupted at his supervisors “I am not a number on a spreadsheet!” and ultimately quit.

    Even today, staff members say — and performance appraisal forms reiterate — that supervisors prioritize raising money and starting projects. “How many projects did you get? How much money did you bring in?” said Dominic Rassool, who in 2018 quit his job as a technical adviser. Whether or not projects succeed, he said, matters less.

    Mr. Steiner, the agency’s top executive, makes no apologies for the fund-raising focus.

    “For those who say that that pressure is there, I can only say, ‘Well, welcome to reality,’” he said.

    He firmly rejected, however, the notion that he prioritizes raising money over running successful programs. He said that independent evaluators review and rate every project.

    But current and former evaluators say that when they do find problems, United Nations and local government officials often pressure them to soften their conclusions.

    “Most of the time, it’s done in a tasteful way,” said Roland Wong, who evaluated projects for the agency for over a decade. Other times, the changes are more egregious. “Evaluations can suffer from gross embellishment to the point where it’s almost untrue.”

    A common technique, current and former officials say, is to recast failures as “lessons learned.”

    ‘This Is a Trick’

    Mr. Steiner talks about meeting economies where they are, and Colombia’s economy relies heavily on oil. It is the nation’s most important export. Anyone looking to raise money for development here would naturally find their way to fossil fuel companies.

    Though Mr. Steiner says the agency does not support drilling projects, records show it does work to make it easier to drill. For years, Colombia’s national oil and gas agency and the country’s largest company, Ecopetrol, have contracted with U.N.D.P. to analyze risks and give advice on how to run the business more smoothly.

    That business risk might mean a leaky pipeline, where the agency’s analysis could help prevent or mitigate an environmental problem. Other times, the business risk might be an angry community that opposes drilling.

    In those situations, records show that development officials step in to smooth things over — with the goal of ensuring that operations continue as planned. As part of several U.N.D.P. projects, the agency worked with Ecopetrol and the Colombian fossil fuels ministry to compile dossiers on people in oil drilling areas.

    One report, in the department of Meta, in the central part of the country, was inadvertently posted on a government website in 2015. The dossier, prepared for the interior ministry, identified town counselors and farmers who held “aggressive discourse” against the oil industry. A church was identified where the priest gave “speeches against the industry” at the end of mass.

    Environmental activists are killed in Colombia at a rate of more than one a week, according to Global Witness, a human rights organization with offices in London, Washington and Brussels, making Colombia the world’s deadliest place to defend the earth. When activists saw themselves in the report, they felt the development agency had put them at risk. There is no evidence that this document or other dossiers led to violence.

    In a statement, Ecopetrol said it works with the development agency because of its reputation for impartiality and to ensure that underserved communities get the attention they deserve.

    “The company has long recognized the importance of social leaders and their contribution to society,” Ecopetrol said, using a local term for environmental and community activists. The company said it rejects threats or any other tactics that impede “free, safe and legitimate exercise of their work.”

    Mr. Steiner said this is an essential process known as “stakeholder mapping.” If governments are to consult people on all sides of an issue, the key players must be identified.

    The published report, however, focused in particular on opponents of the oil industry. Among the report’s action items: organize a forum of community members and environmentalists and “dismiss their speech.”

    The U.N.D.P. said that, while the report was written by an agency contractor, was hosted on the agency’s server and included the agency’s logo, it was actually written at the behest of the Colombian government. Thus an agency spokesman would not comment on the report’s content.

    One environmental activist, Edgar Humberto Cruz, who is listed in the report under the category “problematic,” said U.N.D.P. organized meetings to highlight the benefits that Ecopetrol and other companies brought to the region. “They told us that it was not convenient to oppose the industry,” Mr. Cruz said.

    An agency spokesman said that such conversations are not part of the agency’s policy.

    Today in Meta, suspicions run deep.

    “The only reason it has come here, to our region, is to try to soften up the communities so that Ecopetrol can come in to do its oil work,” said Gustavo Carrión, a leader in Castilla La Nueva, a town in northwest Meta.

    The agency’s own employees acknowledge as much. Fabian Espejo, who worked for the development agency in Colombia for five years, wrote in his 2020 doctoral thesis that the agency had good intentions but also took its cue from the oil, gas and mining ministries “to keep the production running smoothly.”

    Mr. Steiner said his agency works under difficult conditions to bring money and opportunities to people who need it most. He does not set Colombia’s energy policies and cannot order the government to stop drilling in certain areas. What he can do, he said, is look for ways to minimize harm to communities and the environment.

    “But also to maximize the benefits of an industry — extractive industries writ large — that is very significant, and a very significant revenue source for many developing countries,” he said.

    A development official made a similar argument last year in a tense call with Mr. Erazo and others about the GeoPark deal. The United Nations did not invite the oil companies into the area, the official, Jessica Faieta, said. But “now that they’re already in the region, we can in some way guarantee that they comply with human rights.”

    The Siona of Buenavista were livid. The United Nations seemed to be vouching for oil companies, Mr. Erazo said.

    That conversation torpedoed any hope of winning them over. The Siona filed a formal complaint with the agency, returned their earlier grant and swore off ever again accepting help from the development program.

    “People applaud every time a U.N.D.P. representative arrives because he’s arrived with something. ‘God bless!’” Mr. Erazo said. But, he went on, “This is a trick.”

    The partnership with GeoPark, he said, was “the death of that organization for us.”

    Today, along the banks of the Putumayo, Mr. Erazo sees trouble ahead. Inflation has sent food costs soaring. Gasoline prices have made even simple transport difficult.

    A relationship with the United Nations Development Program would certainly have its benefits.

    But he has no regrets.

    The development agency canceled the GeoPark partnership and is now investigating why it ever got involved with the company when the Siona’s grievances were already so well known.

    “I think that is a legitimate critique,” Mr. Steiner said, adding, “You know, we have learned lessons.”

    Sofía Villamil and Genevieve Glatsky contributed reporting from Bogotá.

    Advertisement

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Advertisement

    Supported by

    From the Workshop to the War: Creative Use of Drones Lifts Ukraine

    While Russia lacks an effective long-range strike drone, Ukraine’s experimentation has produced an array of inexpensive, plastic aircraft, jury-rigged to drop grenades or other munitions.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Andrew E. Kramer

    Photographs by David Guttenfelder

    POKROVSKE, Ukraine — A private in the Ukrainian army unfolded the rotors of a common hobby drone and, with practiced calm, attached a grenade to a device that can drop objects and was designed for commercial drone deliveries.

    After takeoff, the private, Bohdan Mazhulenko, who goes by the nickname Raccoon, sits casually on the rim of a trench, as green fields pocked with artillery craters scroll by on his tablet.

    “Now we will try to find them,” he said of the Russians.

    For years, the United States has deployed drones in the wars in Iraq and Afghanistan, and Turkish drones played a decisive role in fighting between Azerbaijan and Armenia in 2020.

    But these were large, expensive weapons. Ukraine, in contrast, has adapted a wide array of small craft ranging from quadro-copters, with four rotors, to midsize fixed-wing drones, using them to drop bombs and spot artillery targets.

    Ukraine still uses advanced military drones supplied by its allies for observation and attack, but along the front line the bulk of its drone fleet consists of off-the-shelf products or hand-built in workshops around Ukraine — myriad inexpensive, plastic units adapted to drop grenades or anti-tank munitions.

    It’s part of a flourishing corner of innovation by Ukraine’s military, which has seized on drone warfare to counter Russia’s advantage in artillery and tanks. Makeshift workshops experiment with 3-D printed materials, and Ukrainian coders have made workarounds for electronic countermeasures the Russians use to track radio signals. The fixed-wing Punisher, a high-end military drone manufactured in Ukraine, can strike from more than 30 miles away.

    Ukraine has long embraced drones to try to achieve a technological edge as it fought as an underdog against Russian-backed separatists in the war in the country’s east. Before Russia’s invasion in February, Ukraine’s military bought Turkish-made Bayraktar TB2 drones, the most lethal pilotless craft in the country’s arsenal. In a sign of appreciation, one Ukrainian woman named her baby boy Bayraktar.

    In a bit of innovative marketing that earns some money, too, the Ukrainian company that makes the Punisher drone allows people to pay about $30 to send a written message on the bombs it drops. The ploy taps into people’s anger at Russia, said Yevhen Bulatsev, a founder of the company, UA Dynamics, which donates the drones to the military.

    Our Coverage of the Russia-Ukraine War

    Among the more popular messages, he said, are names of killed friends, hometowns lost to occupation, or people’s own names along with a note saying “hello from.”

    “A lot of people want to express hard feelings,” he said. “It’s quite a good thing. It helps people psychologically.”

    After Russia invaded, the United States and European allies donated strike and observation drones to Ukraine, including the Switchblade, an American munition that hovers over a battlefield until a tank or other target comes into view, then dives down to blow it up.

    Out in the fields and tree lines of eastern Ukraine, drones have become ubiquitous on the Ukrainian side, outnumbering, soldiers say, Russia’s arsenal of pilotless craft. Drones have almost wholly replaced reconnaissance patrols and are used daily to drop ordnance.

    The Ukrainians refer to the drones buzzing back and forth over no-man’s-land as “mosquitoes.” And on a recent, sweltering summer afternoon at a position dug into a tree line of oak and acacia, a drone strike was the only military action, other than distant artillery shelling.

    “You don’t always find personnel, but you can hit trenches or equipment,” Private Mazhulenko said as he sent the drone off to find a target. The battery allows it to hover for about 10 minutes.

    Private Mazhulenko’s controller beeped. Russian electronic countermeasures had jammed the drone’s signal. On autopilot, the drone tried to fly back to the Ukrainian position. The private regained control and sent it toward Russian lines again.

    “Come on, come on, Raccoon, drop it,” Private Mazhulenko’s comrades urged, watching the screen over his shoulder.

    The radio crackled from another Ukrainian position that heard the buzzing, and Private Mazhulenko’s group radioed back not to worry — it is “our mosquito.”

    A Russian trench came into view. But the signal went down again. Out of battery, he guided the drone back, catching it in the air with one hand, then pulling the detonator from the grenade. Such flights are repeated several times a day.

    “Only with technology we can win,” said Yuri Bereza, a commander of the Dnipro-1 unit in the Ukrainian National Guard, whose soldiers run a workshop building small bombs for drones at their frontline base.

    Drones are a significant bright spot for the Ukrainian army. Russia has an effective observation drone, the Orlan-10, used to direct artillery fire at Ukrainian targets, but no effective, long-range strike drone akin to the Bayraktar — a notable shortcoming for a major military power. Russian troops also fly consumer drones but have fewer of them, Ukrainian soldiers say.

    The Russian army instead leans on blunt force, deploying legacy heavy weaponry like artillery and tanks, and has been less nimble in adapting consumer technology to the battlefield. It also lacks the flow of small commercial drones donated by nongovernmental groups and even relatives and friends of soldiers that have poured to Ukrainian frontline units.

    Private Mazhulenko’s steady hand notwithstanding, rigging a hobby drone to drop explosives is a nerve-racking task.

    Preparing the grenade to explode at its target requires dismantling safety features. On the most common type of grenade used by Ukrainian drone operators, three safety devices, including a small metal plate protecting the firing pin from accidentally striking the primer, are taken out and thrown away. This is done with hacksaws and pliers in workshops.

    Accidents have happened, said Taras Chyorny, a drone armorer working in Kyiv, recalling colleagues who had lost fingers while handling the grenades. He has experimented with various makeshift detonators and settled on a nail molded into Play-Doh kneaded into the shape of a nose cone. The downside: the grenade might explode if dropped while handling.

    “It’s better to do it in an atmosphere that is calm,” he said of the tinkering.

    The end result is a black tube, like a fat cigar. The Ukrainians glue on aerodynamic fins — sometimes made from a 3-D printer — to cause the grenade to drop straight down, improving accuracy. At the front, pilots such as Private Mazhulenko arm and rig the grenade before each flight.

    The grenade is carried on a commercial accessory designed for dropping items, such as water balloons or small packages for drone deliveries. The drop is activated by pressing a button to turn on the drone’s landing light.

    Small adaptations to tactics, designs of the explosive, flight patterns and launch and retrieval have all improved over the past five months, according to a commander in an Azov unit that flies drones.

    “There’s a boom in experimentation,” said the commander, who used the nickname Botsman. With the risk of drones buzzing over their positions at any time, he said, Russian soldiers “cannot eat and cannot sleep. The stress leads them to make mistakes.”

    One of the larger workshops in Kyiv, called Dronarnia, takes orders online from military officers seeking customized drones, some large enough to drop 18-pound bombs. The group is financed by crowdsourced donations. Other workshops have raffled off kitchenware to raise money.

    Ukrainian officials have been flaunting their drone advantage. The country’s deputy minister of digital transformation, Mykhailo Fedorov, hosted a presentation in Kyiv last week of what he called the “army of drones,” showing off an array of donated craft.

    It included the Fly Eye 3, a state-of-the-art reconnaissance drone donated by a Polish special operations team and hobby drones of various types donated by people around the world — including children — wanting to support Ukraine. All would be sent to the front to fight the Russians, Mr. Fedorov said.

    A nongovernmental group, Frontline Care, came up with the idea of selling messages on the six-pound bombs dropped by the Punisher drone. A website allows clients to pay by credit card and enter a message. The project is called Boomboard.

    Svitlana, an office manager who did not want to disclose her last name out of security concerns, heard about the website through a friend. Clients can donate as much as they like for a message, but a minimum is 1,000 hryvnia, or about $25. Svitlana paid with her Visa card to write “For the unborn children” on a bomb.

    She was angry, she said, about the war disrupting her plans to have children with her husband, who is now serving as a soldier. Also, Russian troops occupied her hometown in northern Ukraine.

    “For me it’s really personal,” she said. “I never thought I would sponsor a weapon. I really believe that democracy and peace can give us a better life. But now I understand, without weapons we cannot defend our country.”

    Yurii Shyvala contributed reporting from Pokrovske and Maria Varenikova and Natalia Yermak from Kyiv.

    Advertisement

    New York Times - World

    Kenya’s Presidential Election

    Advertisement

    Supported by

    Kenyans on Tenterhooks as Votes Are Counted in Presidential Race

    Conflicting estimates of which candidate was ahead suggested a very tight race. Official results are expected to take several days.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Declan Walsh and Abdi Latif Dahir

    NAIROBI, Kenya — Kenyans waited anxiously on Wednesday for the results of their presidential election, the most closely fought in years, amid conflicting estimates of which candidate was ahead.

    Unofficial tallies by several Kenyan news outlets put William Ruto, the country’s vice president, who campaigned as the champion of Kenya’s “hustlers” — struggling young people — at least three percentage points ahead of his rival, Raila Odinga.

    But at least one major news organization put Mr. Odinga, a former political detainee who later became prime minister and is making his fifth run for the presidency, ahead by a similar margin in the balloting held on Tuesday.

    The conflicting estimates, based on preliminary counts of fewer than half of all votes, only confirmed that the race to lead Kenya, an East African powerhouse struggling through a grinding economic crisis, was too close to call.

    The period between voting and results is especially delicate in Kenya, where it has been a focus of vote-rigging accusations. The last three presidential elections ended in chaos after Mr. Odinga, the losing candidate in each of those contests, claimed to have been cheated. In 2007, that dispute triggered widespread violence in which over 1,200 people were killed.

    By Wednesday evening, 24 hours after polls closed, the national election commission reported that 99 percent of results from all polling stations had been electronically submitted — and were publicly available on the commission’s website.

    But those results came in the form of about 45,000 images, all handwritten tally sheets, which greatly slowed the task of determining the overall result. On top of that, electoral officials said it could take several days more to declare a winner because they must verify every electronic image against its paper original — a process that had not even begun on Wednesday evening.

    However, there is likely to be at least an unofficial result by Thursday, when news organizations are expected to have completed their private tallies of the entire vote.

    Ordinary Kenyans, meanwhile, waited with bated breath.

    In small towns throughout the southern part of the Rift Valley, where ethnic violence broke out after the 2007 election, markets and bus stops were nearly empty in anticipation of fresh trouble, and many businesses and restaurants were closed. Some people who had stayed behind said they had sent their families away to keep them safe and had remained behind to watch out for their properties.

    In Nakuru, the biggest city in the Rift Valley, motorcycle taxi drivers argued about who had won. In nearby Molo, young men clustered around a newspaper stand to scrutinize headlines about the race.

    And at her home outside Eldoret, Grace Nyambura flipped through the TV news stations and incessantly scrolled through her smartphone, checking for the latest indications of a result. She had sent her three children to stay in the city of Eldoret, fearing an outbreak of violence.

    “We cannot sleep,” said Ms. Nyambura, 36, who left her work tending a plot of avocados and maize plants to follow the news. “These results have taken over our lives,” she added. “We need to know how things will end.”

    Not everyone was so engaged. The head of the election commission, Wafula Chebukati, said turnout would exceed 65 percent — higher than the commission’s estimate of 60 percent on Tuesday, but still considerably below the 80 percent figure of the last election.

    Soaring food prices combined with disillusionment at the choice of candidates seem to have persuaded some Kenyans to stay at home. Although their images are strikingly different, Mr. Ruto, 55, and Mr. Odinga, 77, are both products of Kenya’s calcified political elite, which is notorious for its shifting alliances and endemic corruption.

    “I just feel like there’s no change,” said Florence Wangari, 30, an event planner in Nakuru who opted to catch up with some work on Tuesday, a public holiday, instead of “wasting time in line” to vote.

    Like others, Ms. Wangari pointed to the high unemployment rate and the government’s failure to deliver decent education and health care. It feels as if “there’s nothing that my vote is going to change,” she said.

    Even so, Mr. Ruto appeared to have broken through in some areas with his appeal to frustrated “hustlers,” a novelty in a country where political choices are often shaped by ethnic loyalties.

    Early results showed him polling strongly in the coastal region, where Mr. Odinga hoped to shore up his base, and, crucially, in Mount Kenya, the crucible of Kenyan politics.

    In recent years, President Uhuru Kenyatta, who was barred by term limits from running again this year, had a falling-out with Mr. Ruto, his running mate in the last two elections, and forged an alliance with Mr. Odinga, his adversary in those contests.

    Mr. Odinga had been counting on that realignment to boost his support in the central Mount Kenya region, primary home of the Kikuyu ethnic group that includes Mr. Kenyatta and has dominated Kenyan politics for decades.

    But initial results showed Mr. Odinga polling disappointingly in that area — a blow to his electoral fortunes but also an implicit rejection of Mr. Kenyatta, whose extensive business interests in the area have become a source of popular resentment.

    As the unofficial counts progressed, prominent supporters in both camps claimed their candidate was emerging victorious. But others appealed to members of the public to band together and crowdsource a tallying effort — and help to figure out who their next president will be.

    Declan Walsh reported from Nairobi, Kenya, and Abdi Latif Dahir from Eldoret, Kenya.

    Advertisement

    New York Times - World

    Polio Outbreak in New York

    Advertisement

    Supported by

    London Children Offered Polio Vaccine Booster as More Virus Is Found in Sewage

    Children of ages 1 to 9 in the city will be offered a booster after signs that the virus was turning up more frequently in samples. No cases have so far been reported.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Euan Ward

    LONDON — Every child in London age 1 to 9 should be offered a booster dose of polio vaccine, the British health authorities said on Wednesday, after traces of the virus turned up in sewage samples across a quarter of the city’s boroughs, though no individual cases of the disease have been reported.

    Health authorities declared a national incident in June — a designation that is used to underscore the potential seriousness of the issue — after sewage samples suggested the virus was spreading in London. Now, officials said, samples indicated that it had spread beyond a close network of a few individuals.

    Normally, routine surveillance of sewage in Britain picks up the virus once or twice a year, the U.K. Health Security Agency said in a statement, but between February and July, 116 samples of type 2 poliovirus were detected in samples from eight London boroughs in the north and east of the city.

    “No cases of polio have been reported and for the majority of the population, who are fully vaccinated, the risk is low,” Dr. Vanessa Saliba, a consultant epidemiologist at the health agency, said in the statement.

    “But we know the areas in London where the poliovirus is being transmitted have some of the lowest vaccination rates. This is why the virus is spreading in these communities and puts those residents not fully vaccinated at greater risk.”

    Polio, which can cause paralysis, was once a profoundly feared childhood disease but has practically been eradicated by vaccination. Britain’s last known case was in 1984, and a case discovered in Rockland County, N.Y., last month was the first in the United States in nearly a decade. Wild poliovirus has been eliminated from every country in the world except Afghanistan and Pakistan.

    The traces found in London’s sewage, like the case in New York State, involved poliovirus derived from the oral polio vaccine, which uses a weakened live form of the virus that immunized people excrete for a short time.

    In rare cases, in communities with low vaccination coverage, the virus can spread. In very rare cases — generally where vaccination protection is low enough that it circulates for at least a year, according to the World Health Organization — it can gradually mutate back into a form that can paralyze.

    Most of the London sewage samples contained a form of virus still very close to the harmless version in the vaccine, the U.K. Health Security Agency said, but a few carried enough mutations to cause severe disease.

    The oral polio vaccination is no longer routinely given in Britain, which, like the United States, now favors a vaccine that uses inactivated — in effect, dead — virus.

    The U.K. Health Security Agency said childhood vaccination uptake in London was lower than the rest of the country. Recent figures in London suggest a broader immunization coverage of 86.6 percent, according to the Global Polio Eradication Initiative, which should generally be sufficient to prevent widespread transmission of the virus.

    “While the majority of Londoners are protected from polio, the N.H.S. will shortly be contacting parents of eligible children aged one to nine years old to offer them a top-up dose to ensure they have maximum protection from the virus,” said Jane Clegg, the chief nurse for Britain’s National Health Service in London, adding that medics were already reaching out to parents and carers of children whose vaccinations were not up to date.

    The U.K. Health Security Agency said on Wednesday that it was working closely with the World Health Organization, as well as health agencies in New York and Israel, to investigate the links between the poliovirus outbreak in London and recent episodes in Israel and the United States.

    Many countries globally, including the United States and Israel, already provide an additional polio vaccine booster as part of their childhood vaccination schedule. Britain routinely offers a preschool booster vaccine, which includes polio, to children at the age of 3 years and 4 months old.

    The British health agency also said on Wednesday that it had already increased sewage surveillance across London, and that 10 to 15 sites across the country would be examined to ascertain whether poliovirus had spread outside of London.

    Apoorva Mandavilli contributed reporting from New York.

    Advertisement

    New York Times - World

    ‘We Couldn’t Do Anything’: Family Drowns in Seoul Basement During Floods

    Advertisement

    Supported by

    Hundreds of thousands of poor people live in semi-underground homes around the city. The death of a family of three showed ​how vulnerable they are to flooding.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Choe Sang-Hun

    SEOUL — At 4:40 p.m. on Monday, the 13-year-old girl texted her ​72-year-old ​grandmother ​who was ​in the hospital, wishing her well and saying that she was praying for her quick recovery.

    “How sweet of you, my little puppy!” the grandmother texted back.

    That was the last time she ​talked with her granddaughter.

    Four hours later, floods triggered by one of ​South Korea’s heaviest rainfalls gushed down the steps into the three-room, semi-underground home in southern Seoul where the teenager had lived with her mother, 47, and her aunt, 48.

    The family had moved into the house seven years ago. They knew the low-lying district was prone to flooding, but it was cheap and close to a government welfare center where the aunt, who had Down syndrome, could get help.

    The heavy rainfalls that struck the Seoul metropolitan area from Monday until early Wednesday left six people missing and at least nine dead, including the family of three, highlighting the predicament of South Korea’s urban poor as well as the country’s housing crisis and growing inequality.

    The water rolled down with such force that the family could not push their only door open, according to neighbors and emergency officials. The girl’s mother banged on the door and called her ​neighbors for help. The neighbors called ​the government’s 119 emergency response hotline ​on the family’s behalf, ​but so many flood victims were dialing in that their calls did not go through. ​

    Two neighborhood men tried to rescue the family through the house’s street-level window, but they could not go through the anti-theft, steel grating blocking the window. “The water filled the house so quickly we couldn’t do anything about it,” Jeon Ye-sung, 52, a neighbor, ​told reporters.

    Mr. Jeon ​rushed home on Monday evening after his daughter ​told him on the phone that the water was gushing through the windows into their ​own ​semi-underground home. He broke the windows to rescue his three daughters. But​ he and another neighbor could not reach his neighbors.

    By the time rescue officials pumped the water out early Tuesday, they found the family of three dead.

    South Korea’s urban poor often live in banjiha, or semi-underground homes.​ The flood hazard of these underground homes was dramatically depicted in the South Korean movie “Parasite,” which became the first foreign-language movie to win the Academy Award for Best Film ​in 2020.

    One of the nine dead was a woman in her 50s who also lived in a semi-underground home in Seoul. She fled the floodwater but returned to her home to rescue her cat and didn’t make it out alive.

    In Seoul, a city where sky-high housing prices are one of the biggest political issues, living high and dry in tall apartment buildings built by the country’s conglomerates like Samsung and Hyundai is a status symbol​.

    But the poor often live in cheap, damp and musty banjiha. Hundreds of thousands live in such homes in the congested metropolitan area, where they struggle to find jobs, save money and educate their children to overcome growing inequality.

    Over the years, Seoul has offered to help those living in such basement apartments, providing them with pumps and other equipment to fight floods. It has also renovated sewer systems in low-lying districts to help drain rainwater more quickly. The government has urged those living in semi-underground basements to move to state-owned apartments with cheap rents.

    Still, thousands of families live in banjiha, fearing floods each monsoon season. They build small dikes with sandbags around their homes. When the floodwater recedes, they put their clothing and furniture in alleyways to dry. In a survey in 2020, more than half of the 500 semi-underground households in two districts in Siheung, just southwest of Seoul, reported their homes submerged in rainwater.

    “When I returned home from work, I found my banjiha under water,” a semi-underground dweller wrote on the South Korean web portal Naver on Tuesday. “It felt as if heaven had crashed down on me.”

    On Tuesday, when President Yoon Suk-yeol visited the neighbor​hood where the family of three died, their home was still filled with waist-high​ floodwater. Pillows, furniture and plastic bags floated inside. Mr. Yoon had to squat on the street outside to look down into the home through the street-level window.

    The neighborhood was strewn with bags of garbage, rain-damaged furniture and electronics that families dragged out of their basement homes. “There is hardly anything we can salvage,” said Park Kyong-ja, 77, who has lived in the neighborhood for 26 years.

    ​Choi Tae-young, the head of the Seoul Metropolitan Fire and Disaster Headquarters, blamed the floodwater for blocking the door of the family’s home. But neighbors accused the government of failing to alert residents to the coming floods. The city did not warn of the danger of a nearby stream overflowing until 9:21 p.m. Monday, according to local media and neighbors.

    From inside their home, the family of three called neighbors between 8 p.m. and 9 p.m., appealing for help because they could not get out. The teenager’s mother, who was identified by the police and local media only by her last name, Hong, also called her mother in the hospital at 8:37 p.m., saying that she could not open the door because of the floodwater, according to the daily newspaper JoongAng Ilbo.

    “When I got out and rushed to their home, it was already filled with water and I could not see the inside,” Kim In-sook, a neighbor, told reporters. Police and firefighters could pump out the water only hours later.

    Hong Seok-cheol, 46, who lives in a semi-underground home next door, left at 7:45 p.m. on Monday to eat out with his wife. When the couple returned home 40 minutes later, they were shocked to find the alleyway flooding. Their home was filled with water.

    “The rain came so fast and furious and the pressure on drainage pipes underground was so strong that they burst open, worsening the flood,” Mr. Hong said. “There was no way my wife and I could have made out if we had been trapped inside.”

    Some of the household items belonging to the family of three sat outside the four-story building on Wednesday, including a white teddy bear. In the underground garage, four cars were caked with mud.

    “The torrential rainfall was the worst in 115 years,” Mr. Yoon, the president, said during a meeting with emergency response officials on Wednesday. “The poor and the weak are more vulnerable to natural disasters. Our country will become safe when they feel safe​.”

    Advertisement

    New York Times - World

    What Martial Law? Marcoses Get Star Treatment in New Film.

    Advertisement

    Supported by

    A big-budget production depicts the family as victims of a political vendetta, a popular narrative during the recent presidential election in the Philippines.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Camille Elemia

    MANILA — Even before its opening night last week, “Maid in Malacanang” was shaping up to be the most talked-about film of the year in the Philippines.

    The almost two-hour drama portrays the Marcos family’s last days in the presidential palace before being forced into exile by a pro-democracy revolt in 1986.

    “We did everything for this country after World War II, only to be destroyed by the people who yearn for power,” a sobbing Imelda R. Marcos tells her son, Ferdinand Marcos Jr., in one scene. “Remember this, we will never be able to return after we leave. They will do everything so the Filipino people will hate us.”

    A teary-eyed Mr. Marcos, played by the young actor Diego Loyzaga, consoles his mother as he replies, “I promise, I don’t know how or when, but we will return.”

    The Marcoses returned to the Philippines in the 1990s, but the family’s biggest comeback happened in May, when Mr. Marcos, the son and namesake of the former dictator, was elected president in the most consequential race in three decades. The release of “Maid in Malacanang,” a big-budget production starring two famous actors, is seen as a sort of victory lap for the new president and his family.

    “This is a work of truth,” Imee Marcos said at the movie’s premiere. One of Mr. Marcos’s sisters, she was the movie’s creative producer and executive producer. “We waited 36 years for this story to come out.”

    Despite the corruption and tax evasion cases against the family, many Filipinos consider the Marcoses something like royalty, an idea that the film plays on while furthering the myth that they were victims of a political vendetta.

    More than 30 million people voted for Mr. Marcos in May, allowing him to clinch the presidency with the largest vote margin in more than 30 years. Nearly half the country believes the family was unjustly forced to flee.

    But many of Mr. Marcos’s detractors say he won the election because of a yearslong campaign to rewrite Marcos family history and the legacy of the father’s brutal dictatorship. “Maid in Malacanang,” they say, is just the latest attempt to rewrite the narrative.

    The movie is told through the eyes of three maids who worked for the Marcoses during the years leading up the 1986 People Power revolution, when hundreds of thousands of people marched through the streets of Manila to protest against a family that they saw as corrupt.

    The film portrays the former dictator, Ferdinand E. Marcos, who ruled the Philippines for over two decades, as a soft leader incapable of violence — a popular talking point among Marcos family supporters online. The movie also portrays the Marcoses as ordinary people who love simple food, even as they surround themselves with designer bags and jewelry.

    What the film does not mention: the widespread public anger over the family’s excesses, such as Imelda Marcos’s 1,060 pairs of shoes. Also missing is any mention of the tens of thousands of people who were tortured during martial law.

    “I was not alive during the term of president Marcos, but I was surprised to see a different story, different from what I heard from other people,” said Maricar Amores Faypon-Sicat, a moviegoer who saw the film on opening night.

    “I did not know that he wanted to avoid bloodshed, and until the last minute, he was thinking of the Filipino people,” said Ms. Amores Faypon-Sicat, 29.

    Darryl Yap, the director, said the decision to make the film came only after the presidential election, though he had done some preliminary work ahead of that time. He said the landslide win for Mr. Marcos was “an overwhelming testament that the Filipino people are ready to hear the side of the Marcoses.”

    Speaking to a select audience at the July 29 premiere, Mr. Yap said the film was the first time that viewers were given an opportunity to watch a film about the Marcos family that was not based on the opposition’s narrative.

    Not everyone has been receptive.

    Members of the Roman Catholic clergy condemned the depiction of Corazon Aquino, the leader of the opposition, playing mahjong with nuns from the Carmelite monastery in Cebu Province at the height of the protests. One leader of the church has called for a boycott of the movie.

    Sister Mary Melanie Costillas, the head of the monastery, said the truth was that the nuns were praying and fasting during the demonstrations, fearful that the elder Mr. Marcos would find Mrs. Aquino, who was sheltering at the monastery to avoid being detained. At that time, there were reports that Mr. Marcos had issued a shoot-to-kill order against Mrs. Aquino.

    “The attempt to distort history is reprehensible,” Sister Costillas said in a statement. She said that the mahjong scene “would trivialize whatever contribution we had to democracy.”

    The actress playing Irene Marcos, the Marcoses’ youngest child, fueled outrage after she likened the accusations against the family and the details of the father’s human rights abuses to “gossip.”

    Historians and artists say the movie has opened up a new front in the battle against misinformation in the Philippines, taking something that was once mostly online and bringing it into a new domain.

    “I now feel that the struggle has shifted to the cultural sphere,” said Bonifacio Ilagan, 71, a renowned playwright. He said that the movie mainly targets the younger generation who never experienced martial law. “They are vulnerable to disinformation. They are the market of the film because they lack historical sense.”

    Mr. Ilagan, who was tortured during the Marcos years, has teamed up with Joel Lamangan, a well-known movie director, to make a film to counter the narrative of “Maid in Malacanang.” Mr. Lamangan was the first member of the local directors guild to publicly denounce the Marcos-backed film as “pure nonsense,” which he said resulted in death threats.

    They expect financing their project to be a challenge. “It will be an uphill climb because we have no producer and we have no money,” said Mr. Lamangan, 69, who is also a martial law victim. “But we are trying to do crowdfunding.”

    “Maid in Malacanang” was bankrolled by a major local film production company known for producing blockbusters in the Philippines.

    The underlying narrative of the film is centered on the legacy of the elder Mr. Marcos and how people will remember him. In one scene, a wistful Mr. Marcos asks Irene as she begs him to leave the palace: “How will I face my grandchildren? Their grandfather is a soldier, but he retreated from war.”

    A weeping Irene responds: “I will make sure that the truth will come out and history will tell your grandkids who you really are.”

    Mr. Marcos tells his daughter that the opposition was “mad at us because we come from the province. They are mad at us because the people love us. But still, I can’t make myself get angry at them.”

    At the premiere, the audience applauded.

    Advertisement

    New York Times - World

    Beluga Whale Dies in France During Last-Ditch Rescue Mission

    Advertisement

    Supported by

    The 13-foot, 1,800-pound animal had been removed from the Seine river where it had been stranded for days, but it was later euthanized after experiencing difficulty breathing.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Constant Méheut

    PARIS — A malnourished beluga whale that had been stranded in the Seine river for several days, causing its health to deteriorate rapidly, died on Wednesday a few hours after being removed from the water in a last-ditch rescue operation.

    Florence Ollivet-Courtois, a veterinarian, said the whale had been euthanized after scientists realized it was having difficulty breathing while being transported by truck to a saltwater basin.

    “The suffering is obvious for this animal, and therefore we decided that it was not appropriate to release it and that we had to proceed with its euthanasia,” Dr. Ollivet-Courtois said in a video posted by the state authorities from the Calvados region in Normandy, where the beluga had been expected to stay under observation in a basin and receive medical treatment.

    It was a tragic end to an ambitious rescue operation that ultimately aimed to return the whale to the sea. The beluga’s fate had drawn attention far beyond France, generating financial donations and aid from groups and individuals, officials said.

    “We are devastated by this tragic outcome that we knew was very likely,” Sea Shepherd France, a conservation group, wrote in a Twitter post on Wednesday, saying that the removal operation “was risky but essential to give a chance to an otherwise doomed animal.”

    The beluga, a protected species usually found in cold Arctic waters, was spotted more than a week ago in the Seine, heading toward Paris. Since Friday, it had been blocked near a lock at Saint-Pierre-la-Garenne, about 40 miles northwest of the capital, causing growing concerns as its health rapidly deteriorated.

    Sea Shepherd France, which monitored the situation on the ground, said several efforts to feed the whale had failed, even after it was given vitamins and products to stimulate its appetite.

    The authorities considered several rescue options, including opening locks and nudging it to head toward the English Channel with boats. But experts dismissed such an attempt, saying it would stress the already weakened beluga and could present other risks.

    The authorities eventually decided to try to extract the whale from the water with the intention to return it to the sea, an option that they initially seemed unenthusiastic about given its complexity and the associated health risks it posed for the whale.

    “It was an option that was not necessarily a given, because we didn’t know if the beluga would be able to withstand it,” Isabelle Dorliat-Pouzet, a state official from the Eure region, where the beluga was found, told reporters on Tuesday. She added: “We are not 100 percent sure about it yet, but it seems to us that it is better to try it than not — it’s in its interest.”

    The operation, which began late Tuesday and involved dozens of firefighters, veterinarians and scientists, lasted long into the night. Around 4 a.m. on Wednesday, after nearly six hours of work, the beluga was finally removed from the river.

    Images shared on Twitter by Sea Shepherd France showed divers trying to lure it into a large net. Once in the net, the 13-foot, 1,800-pound animal was lifted by a crane and placed on a nearby barge, where several veterinarians immediately attended to it.

    “It is alive,” Ms. Dorliat-Pouzet told the French news channel BFM TV on Wednesday. “But it is terribly thin for a beluga, and that does not bode well for its life expectancy for the medium term.”

    The beluga was then placed into a refrigerated truck headed to a basin in the English Channel port of Ouistreham. It was expected to spend several days there under observation in preparation for its release.

    It remained unclear why the whale had strayed so far from its natural habitat. France’s Pelagis Observatory, which specializes in sea mammals, said in a statement that the nearest beluga population lived near the Svalbard archipelago, north of Norway, about 1,860 miles from the Seine.

    “These cases of wandering remain unusual and unexplained, with probably multiple reasons such as health status, age (sub-adults disperse more easily), social isolation, environmental conditions,” the observatory wrote.

    This was only the second known time that a beluga whale had been seen in France, according to the observatory. The first was in 1948, when one was pulled out of the Loire estuary in a fisherman’s net. But other animals have strayed into the country’s rivers recently, including an ailing orca that died in the Seine in May.

    In September 2018, a beluga was spotted in a stretch of the Thames River in England.

    Advertisement

    New York Times - World

    Sentence of American Lawyer Held in U.A.E. Is Overturned

    Advertisement

    Supported by

    The man, Asim Ghafoor — who was convicted in absentia of financial crimes and had once worked with Jamal Khashoggi — is expected to be released.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Vivian Yee

    CAIRO — An American lawyer imprisoned in the United Arab Emirates since mid-July is expected to be released after his sentence was overturned by an Emirati court, reversing a punishment that raised alarm that he was being targeted for political reasons.

    The lawyer, Asim Ghafoor, who lives in Virginia and works in Washington, was detained on July 14 at an airport in Dubai while waiting for a flight to Istanbul, where he was to attend a family wedding. The U.A.E. said at the time that Mr. Ghafoor had been convicted in absentia of tax evasion and money laundering after it opened an investigation into him at the request of the United States, though the State Department said the United States had not asked for his arrest.

    As pressure from members of Congress and Muslim advocacy groups in the U.S. mounted on U.A.E. authorities to release him, Mr. Ghafoor appealed his conviction at a hearing in Abu Dhabi, the U.A.E. capital, on Tuesday. His three-year prison sentence was then overturned, though his conviction stands, said Aziza Ansari, one of his cousins.

    Mr. Ghafoor still faces a fine of $1.36 million and deportation, according to a statement from Abu Dhabi’s Judicial Department, which said a court had confiscated from Mr. Ghafoor’s account a sum of money he had transferred illegally through the U.A.E.

    It is not clear when he will be released.

    The son of Indian immigrants, Mr. Ghafoor has for much of his career represented Muslim Americans in civil rights cases, work for which he was surveilled by the U.S. government.

    He eventually came to work with Jamal Khashoggi, the Saudi columnist for The Washington Post whose gruesome murder by Saudi agents in 2018 focused world condemnation on Saudi Arabia’s crown prince and de facto leader, Mohammed bin Salman. Mr. Ghafoor worked on Mr. Khashoggi’s immigration case after the Saudi dissident moved to the United States, according to Mr. Ghafoor’s lawyer.

    Mr. Ghafoor also helped Mr. Khashoggi found Democracy for the Arab World Now, a Washington-based advocacy group that has criticized the U.A.E. — a close ally of Saudi Arabia — over its record of prosecuting and imprisoning dissidents. Mr. Ghafoor now sits on the group’s board. But the State Department has said there was no indication that his arrest is connected to his work with Mr. Khashoggi.

    The U.A.E. has insisted the case was purely about money laundering. In a statement on Monday, the Emirati Embassy in Washington said Emirati authorities had begun investigating Mr. Ghafoor in 2020 after “receiving an official request” for “mutual legal assistance related to an ongoing probe of Mr. Ghafoor by U.S. authorities” from the American Embassy in Abu Dhabi on behalf of American law-enforcement agencies, including the Department of Justice, the Federal Bureau of Investigation and the Internal Revenue Service.

    The Department of Justice declined to comment.

    The embassy statement said the Emirati investigation had found that Mr. Ghafoor had laundered at least $4.9 million through the Emirati banking system, transferring the money through multiple bank accounts that “he opened with the intent to conceal the origin of the funds from tax authorities.” An unidentified person using Mr. Ghafoor’s bank cards had made dozens of transactions on his accounts through Emirati A.T.M.s, the statement said.

    “The case reflects expanded U.A.E. and U.S. legal cooperation to combat transnational financial crimes,” the embassy statement said, noting that President Biden, who met U.A.E. President Mohammed bin Zayed at a summit in Saudi Arabia two days after Mr. Ghafoor’s arrest, had remarked on the country’s efforts to combat financial crimes.

    Mr. Ghafoor’s supporters have questioned the Emirati version of events, noting that Emirati authorities never informed him of the case against him, tried and convicted him without his knowledge and presence, and did not give him an opportunity to defend himself before he was sentenced.

    Nada Rashwan contributed reporting.

    Advertisement

    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

    Advertisement

    Supported by

    In Italy, Where Pizza Was Born, Domino’s Bows Out

    The company entered the Italian market in 2015, but seems to have been done in by a proliferation of home-delivery food during the pandemic and a desire for more artisanal pies.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Elisabetta Povoledo

    ROME — It turns out that Italians don’t necessarily like pineapple on their pizza, after all. Or at least not enough to keep nearly three dozen Domino’s Pizza franchises afloat.

    Last month, the Italian outlets of the American pizza conglomerate extinguished their pizza ovens, unable to win over picky palates in the place where pizza was invented.

    Though the company’s Italian website remained live, outlets in Turin, Parma, Rome and elsewhere offered the same discouraging message: “Sun. to Sat. CLOSED.” Domino’s international map was more up-to-date. It listed 90 international markets, but Italy was not among them.

    Bloomberg reported Tuesday and court documents show that Domino’s Italian franchise had “sought protection from creditors” earlier this year “after running out of cash and falling behind on its debt obligations.”

    Bloomberg said the company had 10.6 million euros ($10.8 million) of debt at the end of 2020.

    The closure ended an ambitious business venture that had aimed to tantalize Italians looking to try something new, like cheeseburger pizza or BBQ chicken pizza.

    Read More on the Coronavirus Pandemic

    Domino’s Pizza Italia opened its first outlet in Milan in 2015, via a franchising agreement with a local company, ePizza.

    In a legal filing in Milan in April, lawyers for ePizza said that the company had been optimistic about entering the Italian market in 2015, “the second largest market in the world” of pizza eaters, after the United States. At the time, too, Italy didn’t have a structured, large scale, home delivery model like the Domino’s Pizza model.

    Just two years ago, media reports relayed the Italian company’s plans to open 850 stores over the next decade, with the aim of claiming a 2 percent stake of the national pizza market.

    By 2021, 34 restaurants bore the Domino’s brand. And a representative for Domino’s Pizza Italia had cheered the opening of the fifth restaurant in Rome, suggesting that Italians had been open to American-style pizza. There were Italians “who are not afraid of putting pineapple on a pizza,” the representative had said.

    But the coronavirus pandemic changed everything.

    With restaurants and bars closed for long stretches of time during sundry lockdowns, many began to adopt the takeout and home delivery model that Domino’s pizza had sought to dominate Italy with. The proliferation of food delivery platforms like Deliveroo, Glovo or Just Eat “have notably increased the competition” for ePizza, according to the April legal filing in Milan.

    Representatives for ePizza and Domino’s Pizza in the United States and in Italy did not immediately respond to requests for comment.

    Other culinary ventures that naysayers said were doomed to fail in Italy have done quite well. When Starbucks opened its first Italian venue in 2018, many said that Italians accustomed to thimble-sized espressos would snub the company’s maxi sizes, and its prices. But Percassi, the Italian licensee for the American company, has since opened 18 stores throughout northern and central Italy, including a drive through.

    Alessandro Lazzaroni, for five years the chief executive of Domino’s Pizza Italia, left the company in December 2020 and is now chief executive of Crazy Pizza, a high-end pizzeria started by the Italian businessman Flavio Briatore, a former director of the Benetton and Renault Formula One racing teams. Crazy Pizza made headlines in Italy this summer after Neapolitan pizza makers complained that the pizzas were too expensive.

    And after all, Italians are picky about their pizza.

    Stefano Auricchio, the director general of an association that protects “real Neapolitan pizza” said he was sorry to hear that Domino’s Pizza had closed “because it impoverishes the market in general,” as families have fewer options to choose from.

    That said, he thought that in recent years Italians had evolved their palate for pizza and were looking for more “artisanal products” over chain brands. “There is a tendency now to recognize the work of the chef” and the quality of the products, he said.

    According to a study recently commissioned by the association, Neapolitan pizza evoked concepts of “quality, well being and family,” notions that large pizza chains “with their standardized products” struggled to match.

    “Neapolitan pizza is the mother of all pizza, even Italian pizza,” he said. “It all started here.”

    But food does go on. One former Domino’s Pizza site on a busy Rome street was closed on Tuesday. But a big sign had been painted on the roll up door announcing the opening of a restaurant selling piadina, a flat unleavened bread, griddled and stuffed with various ingredients, that is popular in central Italy: “Coming Soon. Gino Piada.”

    Advertisement

    New York Times - World

    Mexico City Declared Police Abuse Over. Reports of Misconduct Kept Rising.

    Advertisement

    Supported by

    The police and city officials have turned a blind eye to misconduct, current and former police officials say — leaving victims of abuse, many of them poor, with little recourse.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Steve Fisher and Maria Abi-Habib

    MEXICO CITY — Juan Carlos García Cortés was running errands in Mexico City on his moped when a taxi cut him off and two men jumped out. They shoved him in the back, threw a jacket over his head and began beating him.

    Mr. García’s abductors weren’t street-level criminals — they were members of Mexico City’s newly created elite police unit tasked with combating kidnapping and extortion, the very crimes inflicted on Mr. García.

    After beating Mr. García, the officers threatened to charge him with homicide if he didn’t pay them 50,000 pesos, about $2,500 dollars, according to depositions from the García family and a formal complaint filed with the attorney general’s office. It was more than he earned in eight months at a taco stand where he worked.

    Mexico has long had major problems with corruption within its police forces. However, Mexico City’s ambitious mayor, Claudia Sheinbaum, a top contender to succeed the country’s president, made stamping out official corruption in her own force a priority.

    In June 2020, just over a year and a half after taking office, she declared victory: “All of those practices involving torture, illegality, et cetera, have been totally eliminated,” Ms. Sheinbaum said at a news conference.

    Yet Mr. García’s ordeal happened in 2021.

    The episode is among thousands of misconduct claims reported by Mexico City residents against the capital’s main police force in recent years, despite the mayor’s declaration. Even senior police officials say corruption hasn’t been eradicated from the force of more than 81,000 officers. The numbers bear that out.

    Interviews with current and former police officers, government records and documents reviewed by The New York Times involving illegal arrests and abductions show that Ms. Sheinbaum’s police force has, in some ways, gotten worse since she took office.

    Instead of curbing physical abuse and false arrests, police and city officials have turned a blind eye, current and former police officials say — often leaving victims, many of them poor, with little recourse after enduring violent human rights abuses.

    In the nearly four years since Ms. Sheinbaum took office, the city’s human rights commission has received more than 5,000 reports against the police classified as acts of bodily harm and violations of personal liberty — incidents that include illegal arrests, torture and death threats.

    There were more than 1,900 such reports just in 2021, the highest number in a single year since 2004, when the commission first started publicly categorizing the types of claims made against government employees.

    Allegations of torture, according to the commission, include electric shocks, strangulation, simulated executions and sexual assault. In the first six months of 2022, the commission fielded more reports compared with the same period last year.

    The commission — led by an official elected by Mexico City’s Congress — reviews every report and then refers it to the relevant department for investigation. A police spokeswoman told The Times that since 2019, 477 officers have been dismissed for not upholding the force’s principles or for failing a background check.

    The increase in reports of misconduct could be a sign that residents have more ways to report abuse than they did under the previous mayoral administration, said Pablo Vázquez Camacho, a deputy secretary of the city’s main police force.

    “There is greater opportunity to file reports by residents,” he said. “It is likely that more investigations are being opened because we are investigating more.”

    Mr. Vázquez, however, disagreed with Ms. Sheinbaum’s view that police corruption, including extortion of citizens, had ended. “It is not very realistic to say that it has been eradicated completely,” he said. “But we are in the process of eradicating it.”

    The spike in claims of police abuse could also be tied to broader investigative and intelligence powers given to officers, starting in 2019, to fight crime, according to Miguel Garza, director of the Institute for Security and Democracy, a Mexican research institute.

    The main force’s responsibilities were expanded beyond patrolling streets to investigating crimes ranging from drug trafficking to homicides, and included the creation of a task force in 2019 focused on fighting extortion and kidnapping.

    “There is pressure from commanders to deliver results,” said Mr. Garza, a former Mexico City police commander. “What they’re looking for is to ensure people are incarcerated and, to do that, at times they might frame a person with drugs.”

    The police abuses heavily target low-income residents who often cannot afford legal representation, according to current and former police officers.

    “They target these vulnerable groups because they believe they don’t have the knowledge or the education to defend their rights,” said a former Mexico City police officer, Jaime Ramón Bernal García, who was accused of disobeying an order and fired in 2014. He said his dismissal came after he had demanded better labor conditions for police officers. He later founded a nonprofit that promotes labor rights for law enforcement.

    Still, Ms. Sheinbaum’s office reaffirmed the mayor’s achievements.

    “All practices of torture and illegal arrests have stopped occurring,” the mayor’s office told The Times in a statement in March. Last month, the office told The Times that the force had also bolstered its human rights training this year to address behavior cited in the most common cases of police misconduct.

    “We want citizens to know that we will not permit nor tolerate these actions,” Ms. Sheinbaum’s office said.

    The mayor’s assertion that her administration has reformed Mexico City’s police reflects a broader national push to transform the nation’s security forces under Mexico’s president, Andrés Manuel López Obrador, in order to root out government corruption.

    Shortly after taking office in late 2018, Mr. López Obrador, dissolved the federal police and created a new force, the National Guard, that he said would be “incorruptible.” (Human rights groups have accused the National Guard of the same violent practices carried out by the Federal Police.)

    Ms. Sheinbaum is matching Mr. López Obrador’s enthusiasm and empowering the National Guard on a local scale, as “part of a strategy to reinforce security,” she has said. Currently, more than 12,000 National Guard troops patrol Mexico City.

    Yet the deep rot within Mexico City’s main police force, the day-to-day enforcement arm in the capital, persists.

    A presidential election in 2024 has perhaps worsened the misconduct. The police are working to improve security and crack down on crime to bolster arrest statistics ahead of Ms. Sheinbaum’s expected presidential run, said analysts and several police officers. In some cases, innocent people have been arrested and forced to confess to unsolved crimes, even if the cases are eventually thrown out in court.

    The misconduct in Mr. Garcia’s case is not an exception.

    In spring 2021, police officers detained a man named Omar, 25, demanding that he confess to killing a woman in his neighborhood, according to Omar’s testimony to the prosecutor, which was provided to The Times by his lawyer. The lawyer asked that Omar’s last name not be used for fear of reprisal from the police.

    When Omar refused, the officers took a plastic bag and covered his head, nearly suffocating him, according to Omar’s testimony. They then forced him to confess to the murder in a recorded video, he said.

    A Mexico City judge threw out the case, citing evidence of torture.

    Last year, the city’s human rights commission published a scathing report citing “a series of patterns” of abuses, including torture and arbitrary arrests, by the city police force and a smaller force under the Mexico City attorney general’s office.

    The report highlighted cases of officers planting drugs on detainees, extorting citizens for cash while threatening to disappear them and breaking into homes without arrest warrants and beating residents.

    The commission recommended that the Mexico City police chief, Omar García Harfuch, bring in experts to help identify how the force was failing national and international arrest standards. It also called for the force to comply with a national arrest register meant to limit torture and forced disappearances at the hands of police officers.

    The director of the police force’s human rights department said all the recommendations put forward by the commission were in the process of being implemented — though the pandemic has created some delays.

    In the case of Mr. García, the taco stand worker, his assailants drove him to the Mexico City attorney general’s office after abducting him and parked outside, according to CCTV footage reviewed by The Times.

    Then someone called his wife, Maria Karina Chia Pérez, demanding cash for his release and the ownership documents for Mr. García’s moped, according to the García family.

    Ms. Chia called everyone she knew but could only come up with half the money.

    When she couldn’t deliver the bribe, the men changed into uniforms and then marched Mr. García into the attorney general headquarters, according to the surveillance footage.

    Mr. García was charged with drug trafficking. The attorney general’s office did not respond to a request for comment.

    The police report said officers found Mr. García with a bag full of cocaine and marijuana at the very time the surveillance footage showed he was being held in the taxi in front of the attorney general’s office.

    After seven months in prison, Mr. Garcia pleaded guilty in exchange for his conditional release. His son was born while he was imprisoned.

    “It felt terrible, ” Mr. García said of pleading guilty. “But on the other hand I felt better because I was going to have my freedom and could see my son.”

    Now, Mr. García is trying to pursue criminal charges against the officers.

    “I just want justice to be done,” Mr. García said.

    Advertisement

    New York Times - World

    New Laws of the Land: Sierra Leone Reshapes Environmental Battleground

    Advertisement

    Supported by

    The West African nation will let communities veto mining, farming and industrial projects. Activists say the legislation is a progressive landmark. At least one investor calls it unworkable.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Elian Peltier

    DAKAR, Senegal — It is a struggle that communities across the world have faced: stopping companies from grabbing their lands, polluting their environment and forcing them to relocate.

    When a major investor sees an opportunity to profit from a mine or large-scale agriculture, long-established ways of life, and even land ownership rights, often prove to mean little.

    But in one West African country, Sierra Leone, the rules of such struggles may be about to change drastically.

    Under new laws passed this week, companies operating in Sierra Leone will have to obtain the express consent of local communities before starting mining, industrial or farming activities. Residents owning land will be able to veto any project affecting it. And the government will have to help pay for any legal fees that the local communities incur in negotiations — meaning it will most likely finance legal expertise used against the companies.

    Environmental and land rights experts have hailed the laws as a bold step for the nation of eight million people, which remains among the world’s poorest despite extensive natural resources, and even as intensive mining and palm oil and sugar cane plantations have led to deforestation, landslides and soil erosion.

    The new laws, which the president is expected to sign next week, are some of the first of their kind to apply across most of a country’s territory, and will be among the world’s most protective, according to human rights and environmental observers.

    “To our knowledge, there is not a legal regime anywhere, in either hemisphere, that grants such robust rights to communities facing harm,” said Sonkita Conteh, the director of the Sierra Leone program at Namati, a nonprofit providing legal training to local communities.

    The legislation has also generated pushback, with companies warning that it would hamper any new land development. At least one significant investor said that he would not attempt new projects in Sierra Leone because of one of the new laws.

    Nonprofits and international organizations have long fought to force governments and businesses to seek consent from local populations before starting large-scale projects, with Latin and Central American countries at the forefront of this fight.

    “Usually companies are given concessions before they obtain the consent from the populations, and then they ‘inform’ them,” said Natalia Greene, a climate change activist based in Ecuador. “They offer people a sandwich, make them sign something, and that’s it.”

    In Sierra Leone, until now, most communities have had little say over projects. Companies mining gold, titanium or diamonds, or growing palm oil, have often bypassed residents through agreements with local chiefs or government officials to operate on their lands, according to observers.

    Cormac Cullinan, a Cape Town-based environmental lawyer, said the right to what legal experts call “free, prior and informed consent” was a worldwide issue.

    “Those who live somewhere have the greatest moral rights to be consulted and to say no,” said Mr. Cullinan, who represents Indigenous South Africans seeking to halt the construction of the African headquarters of Amazon in Cape Town.

    “But that right is often not recognized in law.”

    This is changing in a handful of countries. In 2018, Sierra Leone’s neighbor, Liberia, adopted a law requiring prior consent from rural populations across most of the country’s territory, although unlike in Sierra Leone, the government can still circumvent local communities to allow mining activities. In February, Ecuador’s highest court enshrined a similar right, but it applies only to the country’s 14 recognized Indigenous groups.

    Two of Sierra Leone’s new laws, the Customary Land Rights and National Land Commission Acts, are going the furthest, according to environmental experts, capping a decade of fights by local organizations against land grabbing and pollution. A third law, adopted on Tuesday, strengthens community protections against mining activities.

    The laws will apply to each of Sierra Leone’s provinces, but not the capital city, Freetown, and its suburbs, which have a different legal system. Around 95 percent of the country is governed by customary law, with unwritten rules and oral traditions determining who can own, use or transfer land, often at the disadvantage of certain ethnic groups and women.

    One of the laws will also end a colonial-era rule preventing descendants of freed slaves from owning land outside Freetown.

    Mr. Conteh, the legal expert at Namati, said that until now families could easily be dispossessed of their lands, either because they had little proof of ownership, or because companies would strike deals with intermediaries.

    The new legislation in Sierra Leone transfers power from intermediaries such as community leaders to people owning or directly using the land.

    It also states that women should have equal land rights, without interference and discrimination, a problem that has long plagued Sierra Leone.

    While women make up the majority of the country’s agricultural work force, they often face barriers to owning land, according to Aisha Fofana Ibrahim, a professor of gender studies at the University of Sierra Leone. It has left them dependent on their husband or male relatives and at risk of losing access to land in case of divorce or death, she said.

    The new legislation creates committees tasked with managing communal lands and resolving land disputes, at least 30 percent of whose members will have to be women. “The law is a huge win for women,” Dr. Fofana Ibrahim said.

    But Idrissa Tarawallie, a professor of political science at the same university, said he was more ambivalent about the legislation’s benefits. One of the laws may strengthen communities in dealings with foreign companies, he said. But another, which promises new processes to determine who owns land, could pit some Sierra Leoneans against one another.

    “Land in Sierra Leone is tied to issues of tribes, ethnicity and origin,” Dr. Tarawallie said. “But after Ebola and Covid, it is the new diamond,” he added. “Applying a liberal approach to land ownership without a thorough application of tradition and culture might lead to clashes.”

    Some firms have also criticized the legislation. Gerben Haringsma, the country director for Sierra Leone at Socfin, a Luxembourg-based company that has grown palm oil in the country for a decade and has faced accusations of land grabs, argued that the laws would make new large-scale investments in agriculture impossible.

    Mr. Haringsma said in an email that he welcomed legislation clarifying who owned land in Sierra Leone. But he argued that with the land rights law, too many community members would now have to be involved in investors’ decision processes.

    “With this law, populations do not have to be protected as major investors cannot start major projects anymore,” Mr. Haringsma said.

    Ms. Greene, the Ecuadorean consultant, said Indigenous people and local communities worldwide should have better information about projects affecting their livelihoods, as well as the right to veto.

    And given the opportunity, they would use that veto, she said: “Most of the communities, if they’re properly informed of all the environmental impact, will say no.”

    Advertisement

    New York Times - World

    ‘A Slow Death’: Egypt’s Political Prisoners Recount Horrific Conditions

    Advertisement

    Supported by

    Many are held in filthy cells, subjected to routine torture and denied lifesaving medications, according to former inmates, their families and lawyers, and rights groups. Some never leave.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Vivian Yee

    CAIRO — Every time he appeared before Egyptian prosecutors during his 21 months in detention, Ahmed Abdelnabi, a 61-year-old print shop owner from Alexandria, had a more disturbing story to tell.

    For the first three weeks, he had been locked in a narrow, filthy cell with no light, he told his lawyer and his family, leaving only for interrogations during which he was tortured with electric shocks, beaten and threatened with the rape of his wife.

    Denied medication for his diabetes, heart conditions, high cholesterol and high blood pressure despite repeated requests, he kept fainting. For the first 40 days, he and his cellmate got no food, surviving on scraps of bread the prisoner next door passed through a hole.

    “He’d say, ‘I’m dying a slow death,’” said Mr. Abdelnabi’s lawyer, Shorok Sallam. “‘I’m going to die. I might not make it to next time. I’m being tortured. I’m being denied medication. I’m being denied food.’ These are things he said a million times.”

    Arrested in a yearslong campaign to extinguish opposition to the government, Mr. Abdelnabi was one of thousands of political prisoners held without trial for weeks, months or years for offenses as minor as liking an antigovernment Facebook post.

    Many detainees are locked for long stretches in cells that lack bedding, windows or toilets and are denied warm clothes in winter, fresh air in summer and medical treatment, no matter how sick, according to former detainees, their families and lawyers, and rights groups. Torture is commonplace, they say. Visits are routinely prohibited. And some never leave.

    Such conditions are widespread, according to former inmates, lawyers and rights groups. Several former detainees and their families said their experiences were not as severe, but they, as well as rights groups and lawyers, said they were the exceptions.

    More than a thousand people have died in Egyptian custody since the authoritarian President Abdel Fattah el-Sisi came to power in a 2013 military takeover, owing to treatment that rights groups say amounts to deadly negligence.

    It is all part of a justice system that has helped Mr. el-Sisi cow dissent, deterring those who might be tempted by opposition politics. Rights groups estimate Egypt now holds some 60,000 political prisoners. That amounts to about half of the total jail population, which a government official put at about 120,000 in October.

    Some have been tried and sentenced. But Mr. el-Sisi’s government has stuffed the jails with critics chiefly through a system of pretrial detentions that imprisons people indefinitely without trial.

    No public records exist of the number of prisoners stuck in the pretrial detention system. But an analysis by The New York Times found that at least 4,500 were detained without trial in one six-month period — many in abject, occasionally life-threatening, conditions.

    The prisons cannot keep up.

    Egypt has built 60 detention centers over the last 11 years, almost all of them under Mr. el-Sisi, according to Egyptian reports and the Cairo-based Arabic Network for Human Rights Information, which shuttered this year after relentless government harassment. As of 2021, the country had 78 prisons, the group said.

    This spring, Egypt’s best-known prisoner of conscience, the British-Egyptian political activist and intellectual Alaa Abd El Fattah, went on a hunger strike in a small cell without a bed or mattress. For months, his family said, he had been denied books, newspapers, a radio, hot water and exercise in the prison yard, though the authorities have softened some restrictions amid international pressure for his release.

    For a time, Mr. Abd El Fattah shared a prison complex with a former presidential candidate, 71-year-old Abdel Moneim Aboul Fotouh, who suffers from conditions the United Nations has called life-threatening, including angina, prostate disease and kidney stones. He has received almost no medical attention apart from basic tests, the U.N. said.

    But the authorities do not reserve such treatment only for prominent prisoners.

    His Crime? Protesting

    Ahmed Abdelnabi and his wife, Raia Hassan, boarded a flight from Cairo to Istanbul in December 2018. Their daughter, Nosayba Mahmoud, said they were planning to stop in Turkey on their way to visit her in Dallas.

    But in Istanbul, they never got off the plane.

    Three frantic weeks later, the family heard that a defense lawyer had spotted the couple at an Egyptian prosecutor’s office. Security officers had arrested them before takeoff.

    When Ms. Sallam, Mr. Abdelnabi’s lawyer, got to see him, she reported that he had trouble moving the left side of his body, which was covered in red, raised burns from repeated electric shocks, and that he could barely see.

    “Just the idea that they weren’t taking their medications, they were under this tremendous psychological pressure, that they weren’t eating, not taking a shower, not changing their clothes, let alone that you don’t know where they are and what’s happening to them — it’s traumatic,” said Ms. Mahmoud, 37. “You don’t know if your loved ones are going to make it out or going to be killed.”

    Requests for comment sent to the Egyptian state prosecutor, prison officials and the presidency through a government spokesman received no response. But officials have said some politically motivated arrests were necessary to restore stability after the turbulence of the 2011 Arab Spring revolution.

    Mr. Abdelnabi had been imprisoned under Egypt’s previous authoritarian leader after printing fliers for protesters. This time, his family and lawyer said, prosecutors seemed interested in why he had joined Islamist-led protests against the 2013 military takeover.

    The protests at Cairo’s Rabaa Square were among the most contentious in recent history. Demonstrators called for the restoration of President Mohamed Morsi, who had been elected in the country’s first free vote after the previous president, Hosni Mubarak, was forced out in the 2011 uprising.

    Mr. Morsi was the leader of the Muslim Brotherhood, an Islamist group that Mr. Mubarak’s secular government, to which Mr. el-Sisi belonged, had feared and repressed for decades. In 2013, the military reclaimed power amid mounting public anger with Mr. Morsi and set about vilifying and dismantling the Brotherhood.

    It brutally suppressed the Rabaa sit-in, killing at least 800 people in one day.

    Ousted and detained, Mr. Morsi collapsed in a Cairo courtroom and died in June 2019. He had been denied treatment for diabetes and high blood pressure for six years.

    To this day, being labeled an Islamist can lead to firings, asset freezes and travel bans, as well as the worst treatment Egypt’s prisons can mete out, according to ex-detainees and families of prisoners arrested for ties to the Brotherhood — a crime in the eyes of the government, which casts group members as terrorists.

    Mr. Abdelnabi’s daughter, Ms. Mahmoud, said her father had never joined the Brotherhood, though he sympathized with some of its goals and had voted for Mr. Morsi.

    Her mother, Ms. Hassan, was released. But Mr. Abdelnabi was transferred to Cairo’s notorious Tora Prison, where he was held at Scorpion 2, widely known as Egypt’s harshest prison ward.

    The new detainees at Tora received what prisoners call, with gallows humor, the “welcome party.” Several former prisoners and defense lawyers described the routine: Arrivals run blindfolded through a human corridor of guards, who attack them with sticks. They stumble until they fall.

    In his new cell, Mr. Abdelnabi told his lawyer, he had no toilet, light or bedding except for a thin blanket he used to sleep on the dirty floor. The guards eventually brought food — cheese and bread that Mr. Abdelnabi said he found inedible. It came only every four days or so.

    Neglect and Suffering

    As weeks in detention stretched to months, Mr. Abdelnabi paled and thinned. He was incoherent, unable to form a sentence, said his lawyer, Ms. Sallam. When pain from kidney stones made him scream, other prisoners thumped on the walls to get the guards’ attention, Ms. Mahmoud said. But most of a day passed before he was given a painkiller.

    Ms. Mahmoud said the family did what they could, bribing guards with nearly $1,300 to give their father a bucket to use as a toilet.

    When prosecutors allowed them to bring food, warm clothes and medication on a few occasions, guards rejected them, citing security reasons, said Ms. Sallam, his lawyer.

    Mr. Abdelnabi developed scabies, a skin disease that produced a rash so severe that he once appeared for a hearing covered in dried blood from scratching, Ms. Sallam said. Scared of catching it, the prosecutor made him leave the room.

    He waited outside while his detention was extended for another 15 days.

    After that, the prosecutor finally allowed a topical cream. But when the lawyer handed it to the guards, she said, they refused to accept it.

    Some Never Leave

    For political prisoners, detention can amount to a death sentence.

    They rarely get access to medication or to treatment in outside hospitals when needed, Amnesty International found in a report last year. More than 70 percent of Egyptian prisoners who die while in custody do so because of denial of health care, according to the Geneva-based Committee for Justice.

    Among them were a young filmmaker jailed over a music video mocking Mr. el-Sisi and a dual Egyptian-American citizen whose diabetes and heart ailment went largely untreated. Both died in 2020.

    Torture resulted in nearly 14 percent of prison fatalities, while poor conditions caused nearly 3 percent, the group found.

    Salah Sallem, a physician and a former member of the government-appointed National Council for Human Rights, declined to answer questions about specific prisoners without reviewing their medical files.

    “Death is a part of life,” he said.

    Last Rites

    One day in 2020 soon after the end of Ramadan, the Muslim holy fasting month, a guard found Mr. Abdelnabi disoriented and bleeding from his eyes, Ms. Mahmoud said other prisoners later told her. Clots of blood dripped from his mouth. He eventually stopped eating or drinking and told his lawyer he was in severe pain.

    When summoned, a prison doctor said he could do nothing, according to his family, who later spoke to detainees from his ward. By Sept. 2, 2020, he could not walk without help and had to be carried to the prison infirmary.

    When he returned, he asked his cellmate to read him the Quran, a last rite. He died minutes later.

    Prison authorities refused to release his body to his family, they said, until they signed a death certificate citing “natural causes.”

    Shortly before Mr. Abdelnabi’s death, his case had been sent to trial. At the first session, Ms. Mahmoud said, the court did not appear to have been notified that one of the defendants had died.

    His name was called. No one answered except for a former cellmate who began to sob.

    “Remove his name,” the judge said, and that was that.

    Advertisement

    New York Times - World

    Extreme Weather

    Advertisement

    Record-Setting Rainfall Inundates Seoul, Killing at Least 9

    Choe Sang-Hun

    SEOUL — Some of the heaviest rainfall in decades struck the Seoul area overnight, flooding homes, streets and subway stations, and killing at least nine people, South Korean officials said on Tuesday.

    Three of the dead, two sisters in their 40s and a 13-year-old girl, were found early Tuesday as emergency workers pumped out the water that had flooded their semi-basement home in southern Seoul. Another was a municipal employee, apparently electrocuted while removing a tree that had fallen onto a sidewalk, the police said.

    In addition to the nine confirmed deaths, officials said six people were missing after floodwaters pulled them into manholes, underground passages or streams.

    Nearly 17 inches of rain poured down in southern Seoul between early Monday and early Tuesday, roughly the same amount that falls in a typical summer month, weather officials said. In one district, 5.4 inches fell in a single hour, breaking an 80-year-old Seoul record.

    The deluges continued Tuesday afternoon, and more heavy rain was expected Wednesday in the capital area and in provinces east and south of it, the Korea Meteorological Administration said.

    The flooding turned Seoul’s Monday evening rush hour into chaos. Some subway stations were closed, and drivers abandoned cars in the upscale Gangnam district as roads became impassable. Homes and other buildings experienced power outages.

    Photos on social media showed commuters wading through waist-deep water, drivers stranded on car roofs and rainwater cascading down the steps of subway stations. Some of the images from Tuesday morning, after the floods receded, resembled a disaster movie, with cars strewn across city streets.

    Hiking paths on the mountains around Seoul were closed on Tuesday, and the government issued alerts warning that landslides were possible. Businesses were urged to adjust their working hours so employees could avoid traffic jams and potential hazards.

    South Korea annually reports floods during its monsoon season, which starts in June and ends in early August. It used to suffer heavy human casualties, even accepting humanitarian aid from North Korea in 1984. But in the past decade, it has annually reported a single-digit number of casualties, except in 2011 and 2020.

    In 2020, one and a half months of on-and-off rains triggered floods and landslides across the country, killing 48 people and leaving 12 missing. In 2011, more than 70 people were killed, including 17 who lost their lives when mudslides slammed into residential buildings in southern Seoul.

    The low-lying southern districts of Seoul have often been vulnerable to floods. The area is heavily developed with tall buildings, which deflect rainwater into streams that can’t release it into the Han River, the area’s main waterway, fast enough.

    President Yoon Suk-yeol, whose approval ratings have plummeted since he took office in May, said on Facebook that he had “ordered the related government agencies to evacuate people from dangerous areas to avoid human casualties.”

    North Korea has also been hit by heavy rainfall in recent weeks. Several bodies found in South Korea near the countries’ border last month were believed to be those of flood victims, swept downstream from the North, the South Korean police said.

    In the past, flooding has also brought land mines from the North into the South. Officials warned South Koreans living near the border to exercise caution, saying that the North had released floodwaters from nearby dams.

    Advertisement

    New York Times - World

    ‘Captain Condom’ Turned the Tide in Thailand’s War on AIDS and Overpopulation

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    At a time when most Thais avoided discussing safe sex and family planning, Mechai Viravaidya promoted condom use with spectacle and humor, saving millions of lives.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Seth Mydans

    BANGKOK — Mechai Viravaidya twice saw Thailand in desperate trouble — first from a ruinous population explosion and then from the AIDS epidemic — and he responded to both crises the same way: with condoms and his own considerable charisma.

    Birth control was something Thais neither talked about nor very much practiced in the early 1970s, when the country’s population was growing at an unsustainable pace and the average family had five children.

    So Mr. Mechai decided to tackle the subject that no one else would touch, spearheading a nationwide campaign to publicize and demystify contraceptives.

    “It wasn’t a job for intelligent people, smart people, respectable people, aristocratic people,” he said in a June interview.

    Mr. Mechai, now 81, is in fact all of these, the foreign-educated son of two doctors, the husband of a former private secretary to the king and, over the years, a government minister, organizational leader and senator.

    But he is also uninhibited, unpretentious and always willing to put on a show to persuade people.

    His goal with the family-planning campaign, he said, was to make condoms just one more item shoppers picked up in the market, along with soap, toothpaste and dried fish. To pull that off, he knew it would help to lend condoms positive associations, something that made people smile.

    “If I can accomplish that by blowing up condoms or filling them with water,” he said, “then fine, I’ll do it.”

    Mr. Mechai was speaking not far from the Bangkok offices of the Population and Community Development Association, the organization he founded nearly 50 years ago to fight poverty in Thailand, with family planning a linchpin.

    He toured the country, village to village, with an endless array of gimmicks and publicity stunts that linked condoms with fun. Filling them up with water past the point of breaking was a staple performance.

    “Who can blow up the biggest condom?” he would call out to the crowds. “Who can make it burst!”

    He opened what he called family-planning “supermarkets” at bus stations to distribute contraceptives and persuaded Buddhist monks to bless condoms, distributing videos of the ceremonies. To educate younger Thais, he produced a safe-sex English alphabet that included letters like B for birth control, C for condom and V for vasectomy.

    In addition to the spectacle, the campaign had serious infrastructure behind it. He mobilized and trained a network of 350,000 teachers and 12,000 village community leaders.

    And he didn’t limit his family-planning efforts only to condoms. In Bangkok, he offered mass free vasectomies on a parade ground near the palace to celebrate the king’s birthday.

    The Fight Against H.I.V.

    An estimated 40 million people are living with H.I.V. worldwide. About 10 million of them do not have access to treatment.

    Some found his methods offensive, or at least insufficiently decorous. A newspaper columnist, trying to formulate an insult, suggested that people start calling condoms “mechais.”

    The idea caught on, and Mr. Mechai framed a copy of the article to hang on his wall.

    It all added up to more publicity, the main weapon in his arsenal, and the results of his campaign were dramatic. Thailand’s population growth rate fell from more than 3 percent in 1974 to 0.6 percent in 2005, and the average number of children per family shrank from five to fewer than two.

    The World Bank called Mr. Mechai’s campaign “one of the most successful and effective family planning programs in the world.”

    In 1970, both Thailand and the Philippines had equivalent populations of 36 million.

    “Now we have about 70 million and they have 107 million,” Mr. Mechai said in the interview, actually understating the Philippines population, which is over 110 million. He added that if Thailand hadn’t addressed its population issue it, too, would be sending millions of its citizens abroad to find work.

    “If we hadn’t stepped in it would have been to the deep detriment of the economy of Thailand and the quality of life,” he said.

    When the AIDS pandemic began to overwhelm Thailand in the late 1980s, Mr. Mechai employed the same knack for publicity, persuasiveness and showmanship in combating the disease.

    As with his first condom campaign, he initially struck out on his own as the government refused to back a safe-sex campaign, fearing it would hurt the lucrative sex-tourism industry.

    So Mr. Mechai turned instead to the military, a powerful institution beyond the reach of civilian government, which agreed to air regular safe-sex announcements on its 300 radio stations and five television stations.

    Then in 1991, a new prime minister, Anand Panyarachun, embraced AIDS prevention, making Mr. Mechai his minister of information and tourism. Every government ministry was now called on to play a role in AIDS education.

    “We had condoms out everywhere on the streets — everywhere, everywhere,” Mr. Mechai said in a TED Talk recounting his approach. “In taxis, you get condoms, and also, in traffic, the policemen give you condoms.”

    And Mr. Mechai — despite or perhaps because of his M.B.A. from Harvard — took it upon himself to become the recognizable symbol that he said every successful marketing program needs, dubbing himself “Captain Condom” and going to schools and night clubs to promote safe sex.

    The World Health Organization called Thailand’s approach to the AIDS crisis “the quickest response to the problem that we have ever seen.” The United Nations said Mr. Mechai’s program had achieved a 90 percent decline in new infections, and the World Bank estimated that it had saved 7.7 million lives between 1991 and 2012.

    Mr. Mechai was born in Bangkok in 1941, to a Scottish mother, Isabella MacKinnon Robertson, and a Thai father, Samak Viravaidya, both doctors, who had met as students at the University of Edinburgh Medical School.

    Raised speaking Thai and English, he went to high school and college in Australia, earning a bachelor’s degree in commerce in 1964 from the University of Melbourne.

    His comfort among both Thais and Westerners, Mr. Mechai said, has enhanced his ability to pitch his programs — and lobby for financing — in different cultures, successfully courting substantial grants from foundations, development organizations and foreign governments.

    Returning to Thailand in 1966, Mr. Mechai thought at first of becoming a doctor like his parents. “I helped my father stitch up a finger that had been cut off, holding on to a rubber tourniquet,” he said, “and I realized, that’s not for me.”

    Attracted by the wide range of issues it addressed, he joined the government’s National Economic and Social Development Board, where he served for eight years as an economist.

    At the same time he found other outlets for his energies, writing a newspaper column, hosting an evening radio show and teaching a part-time university English course.

    His penchant for performance also led him to acting, and he appeared in a popular, sentimental TV drama, “Star-Crossed Lovers,” playing a Japanese army officer who falls in love with a Thai college student during World War II.

    In 1971 he married a childhood friend, Thanpuying Putrie, with whom he has one daughter. His wife is a cousin of King Bhumibol Adulyadej, the father of the current king, and she served for years as his deputy principal private secretary. Mr. Mechai delights in saying that his mother was the doctor who delivered his future wife.

    In his role as a government economist, he toured the country and saw firsthand the poverty, and the social and economic dislocations that he later devoted his life to addressing.

    “There were children everywhere,” he said of Thai villages. “This was the great problem. And I realized I was wrong in thinking the government could do everything. So I decided to go out on my own.”

    In 1974 he left government to found the Population and Community Development Association. It flourished and branched out to address a range of social and economic issues, from rural development to environmental protection.

    In the years that followed, his career path took him in and out of government roles, including as cabinet spokesman, deputy industry minister and three terms as a member of the Senate between 1987 and 2006.

    In addition to his work on family planning and safe sex, developing Thailand’s rural economy has been a decades-long focus of his activism. In the 1990s, he founded the Village Development Project, which aims to foster entrepreneurship and create income-generating activities in rural Thailand.

    It has set up small factories in the countryside to lure workers back home from sweatshops in Bangkok, part of an effort to combat the urban migration that has debilitated rural economies.

    His said his greatest pride now is the Mechai Bamboo School in northeastern Thailand, set up to “re-engineer rural education” by turning the school into a lifelong learning center and an active contributor to life in its community.

    A boarding school with a student body of 180 that makes a point of including undocumented and disabled students, it extends the concept of education into a set of life skills, according to Mr. Mechai.

    “The school aims to foster good citizens who are honest, willing to share, and truly accept and practice gender equality,” Mr. Mechai said.

    Its outreach programs offer assistance to older villagers, give nutritional advice to pregnant women and assist in small-scale agriculture.

    Mr. Mechai said more than 100 small rural schools have begun to follow his lead in becoming more involved in their communities.

    Though now at an age when most people are slowing down, Mr. Mechai has no plans to stop addressing what he said were his life’s main concerns: “to combat economic and social inequality by reducing births, reducing deaths from AIDS and reducing poverty, financial dependence and ignorance.”

    Advertisement

    New York Times - World

    Dr. Oh, ‘the God of Parenting,’ Will See You Now. On Television.

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    In South Korea, Dr. Oh Eun-young, a celebrated psychiatrist, has helped destigmatize seeking therapy and blown up the traditionally private relationship with patients by putting it all on TV.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By John Yoon

    SEOUL — Appointment day was finally here. The parents had waited for a month to see the renowned psychiatrist in South Korea about their child’s issues. They entered the room, the doctor arrived, and the door closed.

    Then the teleprompters turned on, the cameras started rolling, and the producer shouted, “Action!”

    So began the taping of “My Golden Kids,” one of the most popular reality shows in South Korea. Reigning over the episode was Dr. Oh Eun-young, a specialist in child and adolescent psychiatry who has been called the “god of parenting.”

    Her mantra: “There is no problem child, only problems in parenting.”

    In a country where celebrity is often personified by young megastars churned out by an exacting entertainment industry, Dr. Oh, 57, occupies a singular cultural place. She draws millions of viewers on television and the internet, dispensing advice on parenting and marriage.

    Through a portfolio of shows — and books, videos and lectures — she has redefined therapy for Koreans, blown up the traditionally private relationship between doctor and patient and introduced the nation to accessible vocabulary on mental health issues.

    “She is the mother that you wish that you would have had in your childhood,” said Dr. Yesie Yoon, a Korean American psychiatrist in New York who grew up watching Dr. Oh’s shows. “People really put their personal feelings toward popular figures in the media. And I feel like she’s serving a kind of good mother role to a lot of Korean people.”

    Her success is all the more notable in a country where taboos about seeking mental health treatment have deep roots and getting therapy has traditionally been a furtive enterprise.

    South Koreans attest to Dr. Oh’s role in destigmatizing psychiatric treatment, and the fact that some are willing to share their struggles on her shows is a watershed cultural moment. Practitioners in Dr. Oh’s field say it is becoming easier to persuade South Koreans to get therapy or take medication.

    In South Korea, about one in four adults has reported having a mental disorder in his or her lifetime, with only one in 55 receiving treatment in 2021, according to the National Mental Health Center. (One in five American adults received mental health treatment in 2020, according to the Centers for Disease Control and Prevention.) South Korea has among the world’s highest suicide rates; it was the fifth leading cause of death in 2020, the government says. Among people in their 20s, it accounted for 54 percent of deaths.

    When Dr. Oh started her career as a medical doctor in 1996, many South Koreans associated mental illness with weakness, she said in an interview at a counseling center in the wealthy Seoul district of Gangnam. Some even believed that people could become mentally ill from studying psychiatry. Over the years, those attitudes have transformed.

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Are you concerned for your teen? If you worry that your teen might be experiencing depression or suicidal thoughts, there are a few things you can do to help. Dr. Christine Moutier, the chief medical officer of the American Foundation for Suicide Prevention, suggests these steps:

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Look for changes. Notice shifts in sleeping and eating habits in your teen, as well as any issues he or she might be having at school, such as slipping grades. Watch for angry outbursts, mood swings and a loss of interest in activities they used to love. Stay attuned to their social media posts as well.

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Keep the lines of communication open. If you notice something unusual, start a conversation. But your child might not want to talk. In that case, offer him or her help in finding a trusted person to share their struggles with instead.

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Seek out professional support. A child who expresses suicidal thoughts may benefit from a mental health evaluation and treatment. You can start by speaking with your child’s pediatrician or a mental health professional.

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    In an emergency: If you have immediate concern for your child’s safety, do not leave him or her alone. Call a suicide prevention lifeline. Lock up any potentially lethal objects. Children who are actively trying to harm themselves should be taken to the closest emergency room.

    Tips for Parents to Help Their Struggling Teens

    Resources If you’re worried about someone in your life and don’t know how to help, these resources can offer guidance:1. The National Suicide Prevention Lifeline: Text or call 988 2. The Crisis Text Line: Text TALK to 741741 3. The American Foundation for Suicide Prevention

    “Compared to when I took my first steps as a doctor,” she said, “more people have realized that talking to a psychiatrist is something helpful — not something embarrassing at all.”

    Dr. Yang Soyeong, a psychiatrist practicing in Seoul, agreed: “Parents can be afraid of having their mistakes pointed out by a psychiatrist. But because Dr. Oh does that so gently on television, I think that has lowered people’s apprehension for visiting the clinic.”

    The United States has long made stars out of one-name medical personalities like Dr. Phil and Dr. Oz, who have drawn criticism for their tactics. Dr. Oh’s celebrity has also spilled out of the medical arena. In Seoul, a life-size cutout of her stands in front of a mobile phone dealership advertising the carrier’s family plans. She appears in TV commercials for a health insurance company.

    Dr. Oh, who runs one hospital and four counseling centers, has been using TV as a therapeutic platform since 2005, when she started her broadcast career giving lectures about childhood developmental disorders.

    On “My Child Has Changed,” which aired from 2005 to 2015, each episode was dedicated to a family’s problems. Dr. Oh entered their homes for counseling sessions, and the takeaway from many episodes was that a lot of children’s problems were caused by parental abuse, lack of understanding or negligence.

    In a signature flourish of the show, Dr. Oh would dispose of every object the parents used to beat their children — back scratchers, umbrellas, shoehorns, broken chair legs.

    When “My Golden Kids” launched in 2020, the pandemic, with its social restrictions, was forcing people to confront loved ones’ problems full on. Rather than visiting herself, Dr. Oh now sends a camera crew into homes to record what transpires; clips are aired when families discuss issues in the studio.

    The problems shown have run the gamut: A 9-year-old yelling at his mother, a 5-year-old self-harming, a 12-year-old stealing from his mother, a 14-year-old having unexplained, chronic vomiting.

    Even with a family’s consent, the in-home cameras can feel highly intrusive. But giving a doctor the chance to assess family interactions in real-life settings, not the confines of a psychiatrist’s office, has diagnostic advantages, experts say.

    “It’s a child psychiatrist’s dream,” said Dr. Yoon, the New York psychiatrist. “In my clinic, I only address and discuss the things that they bring to me. I may ask questions to dig deeper that they may not answer, and they may not answer truthfully.”

    The show illustrates how much work the parents do in following through with the doctor’s advice. It also shows how change can take time, and how old issues can resurface.

    Since “My Golden Kids” began, Dr. Oh has expanded her TV empire to include “Oh Eun-young’s Report: Marriage Hell,” in which she counsels couples; and “Dr. Oh’s Golden Clinic,” in which she advises individuals. She says she has a plan to tackle the country’s low birthrate by easing people’s fear of having children. She also hopes to feature more Korean families who live abroad and encounter cultural and language barriers.

    Dr. Oh was born premature, and she said the doctors were not sure she would survive. Until she was about 2, she was smaller than her peers and had a “difficult temperament”: picky with food, often sick and crying every night. She attributes her comfort with herself as an adult to her parents, saying she had “received a lot of love from them and felt understood by them.”

    She received bachelor’s and master’s degrees from Yonsei University’s College of Medicine, and a medical degree from Korea University’s College of Medicine. She married a doctor, and their son is in the military.

    “We were all someone’s children at some point,” she said. “The point isn’t to blame parents for every problem but to emphasize that they are incredibly important figures in children’s lives.”

    At a recent taping of “My Golden Kids,” a panel of comedians and celebrities appeared. They and Dr. Oh greeted the parents of a child who had refused to attend school for months. Video of the family’s home life was shown. The doctor then shared her recommendations.

    She has critics. Lee Yoon-kyoung, 51, an activist for education reform and parental rights and the mother of two high school-age sons, worries that Dr. Oh’s celebrity might lead viewers to consider her words as gospel when there might be multiple interpretations of the same behavior.

    “Of course, we acknowledge her expertise,” Ms. Lee said, “but some parents get a bit uncomfortable when people deem her opinions unconditionally true, as if her words were divine.”

    Some viewers have questioned the wisdom, as well as the privacy implications, of putting yelling, hitting families on television. On “My Golden Kids,” Dr. Oh does not explicitly identify the children, but faces are not obscured, and parents state their own names and call their children by name.

    Videos of episodes have been uploaded to YouTube, generating humiliating comments about the families. Comments have since been turned off. But some parents and mental health professionals, noting that the internet is forever, have demanded the show blur faces.

    Dr. Oh says blurring could make it harder for people to empathize, inviting more abuse. Viewers, she said, should consider the problems televised as all part of the human experience. “The main reason I do these shows is that understanding children is the starting point of understanding people,” she said.

    Ban Su-jin, a 42-year-old mother of three from Incheon, had privacy concerns when she appeared on “My Golden Kids” in 2020 to consult about a son who feared leaving the house.

    “My husband was worried that my son’s friends would make fun of him for having this problem,” she said. But they agreed it was “worth risking anything.”

    After the taping, she said, her son’s anxiety improved drastically. The episode drew some negative messages, Ms. Ban said, but also encouragement from friends and neighbors.

    “The episode,” she said, “helped them understand how much pain my son had borne.”

    Advertisement

    New York Times - World

    After Mocking France’s Literary Elite, a Fraught Invite Into the Club

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    Mohamed Mbougar Sarr, a Senegal-born writer, has won high praise and top prizes from Paris’s insular publishing establishment. But the novelist wonders: Is it an endorsement or “a way to silence me”?

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Norimitsu Onishi

    PARIS — For African writers living in France, there is a dream they will never acknowledge publicly, a character says in Mohamed Mbougar Sarr’s novel, “The Most Secret Memory of Men.” That dream — “our shame, but also the glory we fantasize about” — is to be praised by France and its literary establishment.

    The post-colonial relationship between France and its former African colonies is a deeply fraught one. Even six decades after their independence, France looms large not only in their politics and economies, but also in their imagination.

    “The relationship with Paris is very strong because, in the end, there is only Paris,” Mr. Sarr said. “When we meet anglophone African writers, they’re surprised that the relationship with France is still so strong.”

    France remains omnipresent for many francophone African authors like Mr. Sarr, 32, who grew up in Senegal and has lived in France for the past dozen years. Their readers are in France, Mr. Sarr said, and France remains the place of literary “judgment, validation and recognition.”

    Late last year, Mr. Sarr became the first writer from Africa south of the Sahara to win France’s top literary prize, the Goncourt, established in 1903. But it wasn’t only his background that stood out. A subject of his novel was precisely the French literary establishment, which he describes with a mix of harshness, ridicule and affection.

    So why did this establishment grant him its highest award?

    “I don’t know how to interpret it exactly,” Mr. Sarr said, in a two-and-a-half-hour interview in the Paris office of his publisher, Philippe Rey. “Does it mean that they have a better sense of humor, more self-derision, than believed? Or is it a way to silence me, or to endorse me with the prize?”

    He added, “But I really hope that it’s because it’s above all a good book.”

    The novel — “La plus secrète mémoire des hommes” in French — was praised nearly universally, with Le Monde calling it “a great book.”

    At its heart is a quest to find a long-forgotten (and fictitious) Senegalese author, T.C. Elimane, who briefly won praise for a novel published in France in 1938, at the height of the colonial era. Initially praised by the French literary establishment, which dubbed him the “black Rimbaud,” the character is accused of plagiarism, his book is withdrawn from circulation, and he is reduced to silence.

    “The Most Secret Memory of Men” — whose main narrator is a young novelist who appears to be a stand-in for Mr. Sarr himself — is told in various literary styles, with French, African and Latin American influences. The story travels through space and time, from contemporary Paris to postwar Argentina to a Senegalese village. Besides the main narrator, a collection of voices complement one another to form an overall story, as one of the novel’s main goals is to put different realities and traditions “on the same level,” Mr. Sarr said.

    Mr. Sarr’s book was inspired by the real-life story of a Malian writer, Yambo Ouologuem, whose novel, “Bound to Violence,” won France’s second-most prestigious prize, the Renaudot, in 1968. Accused of plagiarism, Mr. Ouologuem stopped writing and returned to Mali.

    The accusations of plagiarism against the fictional and real-life authors — who incorporated Western literature into their work, using it for their purposes — touch upon a central question of colonialism and Africa’s place in the world today, Mr. Sarr said. Western writers — anyone from Jean de La Fontaine to James Joyce — could cull from the past without accusations of plagiarism because the Western canon was considered part of their heritage.

    “People are very happy when an African, because of colonialism, writes in a European language that was a colonial language,” Mr. Sarr said. “But I get the impression that there are limits. It shouldn’t go too far. By too far, I mean, there shouldn’t be insolence or irreverence.”

    “When you are the source of a heritage,” he continued, “you have to be able to accept that your heirs, in appropriating that heritage, renounce that heritage or make fun of it.”

    Which is exactly what his novel did.

    The Goncourt can make careers overnight, and Mr. Sarr has kept a busy schedule more than half a year after his victory. Nearly 40 translations of his novels are in the works; the English version of his prizewinner is slated to appear next spring.

    It was his fourth novel since he started writing a decade ago, following his move from Senegal to France.

    “I started to write because of solitude,” he recalled, “and there was also the experience of immigration, and all the little problems that immigration exposes.”

    The oldest of seven brothers, Mr. Sarr grew up in Diourbel, a small and dusty city in the center of Senegal, not far from Touba, the center of the dominant Sufi Muslim brotherhood called the Mourides. Family life was rooted in the tradition of the Mourides and the culture of his ethnic group, the Serer.

    He learned to speak Serer at home, and, then later, Wolof, Senegal’s main language, around the neighborhood. At home, in keeping with the Serer’s matriarchal tradition, his mother and grandmother would tell him tales about the family and the wider world, often in the courtyard where a mat was laid out in the evenings. This oral tradition infuses his novel, in which critical truths are revealed through the narration of a woman called the Mother Spider.

    French, he learned in the private Catholic school he attended in Diourbel, though he regularly heard it at home from his father, a medical doctor, who would send his son to bookstores. His father, a subscriber to several newspapers, regularly tasked his son with writing “press summaries of the news, random events or what the president went to inaugurate that day,” Mr. Sarr said.

    “I was born in an environment that encouraged me from a very young age to seek words and books,” Mr. Sarr recalled. “But there was no library at home where I found an existing collection of books. Instead, there were books that were bought for me or given to me when I asked for them.”

    Though his mother also speaks French, Mr. Sarr has always communicated with her strictly in Serer. With his father, it has always been a mix of Serer and French.

    After going to high school in Saint-Louis — the former colonial capital of French West Africa along Senegal’s Atlantic coast — Mr. Sarr, like many of his home country’s brightest students, came to France to further his studies.

    His first three novels dealt with contemporary themes — Islamic extremism; migration; and homosexuality in Senegal. The more timeless themes in “The Most Secret Memory of Men” began to germinate in his mind as soon as he began writing a decade ago.

    Living in Beauvais, a city about 50 miles north of Paris, Mr. Sarr started writing full time after his studies and also began scrutinizing the French literary establishment, which plays a crucial role in his novel.

    “I spent many years on the periphery of that world — observing it, reading its books and getting to know its figures before I entered it, somewhat brutally, almost like a breaking and entering,” Mr. Sarr said.

    His entry was initiated last September when his novel was included on the long list of the Goncourt.

    France’s literary awards are regulated by a clubby, insular world that tends to reward established members in a time-honored exercise of back-scratching that generally blocks newcomers. Juries are dominated by aging white men who are appointed for life; some are editors at big publishing houses and go so far as to champion books they have edited themselves. The literary juries symbolize a France resistant to change.

    “I’m not sure that France’s literary institutions can continue functioning like that much longer,” Mr. Sarr said.

    Alone among the major awards, the Goncourt has carried out overhauls to make it more credible. Still, even the Goncourt was hit with a scandal last September as one of its 10 jurors lobbied and cast a vote for a novel written by her romantic partner.

    Mr. Sarr’s brothers and parents began closely following the evolution of each list as it was whittled down. A brother sent him a news alert even before he himself learned that he had made the short list.

    Last November, on the day the Goncourt was to announce its new laureate, Mr. Sarr waited in the tiny Paris offices of his publisher. He was informed he had won a few minutes before the official announcement — and the flood of news articles announcing that France’s most prestigious literary prize had been awarded for the first time to a writer from sub-Saharan Africa.

    Mr. Sarr called his parents in Senegal. The usual greetings taken care of, the son delivered the news to his father.

    “We got it,” he said, using the French pronoun “on.”

    They had broken into the house.

    Advertisement

    New York Times - World

    With Sign Language and Sound, an Artist Upends Audience Perceptions

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    Christine Sun Kim’s poetic and political art pushes viewers to consider the limits, and misunderstandings, that come with communication in any language, whether spoken or signed.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Andrew Russeth

    Last summer, a small plane hauled a sign with an intriguing phrase over Manchester, England: “The Sound of Smiling.”

    At the Queens Museum in New York right now, “Time Owes Me Rest Again” is scrawled on a wall, each supersized word accompanied by curving lines swooping across the enormous mural.

    And earlier this year, visitors to the Mildred Lane Kemper Art Museum in St. Louis were confronted with an atrium-filling artwork listing sources of personal trauma, including “Dinner Table Syndrome.”

    “I’m finally at the point where I can do whatever I want, and I am going for it,” the artist responsible for all of this, Christine Sun Kim, said in American Sign Language from Berlin, her longtime home.

    Ms. Kim, who was born deaf, said that while growing up, and later, as an aspiring artist, she knew she was being denied opportunities afforded the hearing.

    That is a common experience, according to Gerard Buckley, president of the National Technical Institute for the Deaf and dean of the Rochester Institute of Technology, where Ms. Kim studied as an undergraduate. “Deaf children throughout the world,” Dr. Buckley wrote in an email, “all too often hear negative messages about their career aspirations.”

    With Ms. Kim’s work now sought out by collectors and museums around the world, Mr. Buckley said she has become a role model for deaf children — and the artist said she’s now “trying to make up for all those years.”

    Over the past decade, working in wry drawings (charts, text and musical notation), video, audio, performance and the odd airplane banner, Ms. Kim, 42, has made work that is poetic and political, charismatic and candid, and that upends the conventions of language and sound.

    At MoMA PS1 in Queens in 2015, Ms. Kim staged an installation that asked visitors to hold a speaker in their hands and walk while trying to keep a protruding antenna in contact with a wire overhead. When done successfully, a voice emerged from the speaker, reading a text. It was a difficult task, a physical embodiment of how tenuous — and rigid — communication can be.

    As her reputation has grown and her work has been featured in increasingly high-profile venues, she has become the very rare artist with a public platform that transcends the often insular art world.

    At the 2020 Super Bowl, in what she said was an act of both protest and patriotism, Ms. Kim performed the national anthem in American Sign Language, or ASL. But Fox, which was broadcasting the game, showed her for only a few seconds before cutting away, a decision she condemned in a guest essay for The New York Times.

    More About on Deaf Culture

    Five years earlier, she delivered a hugely popular TED Talk about ASL, her art and navigating the hearing world. Initially hesitant about the TED invitation — “I was almost a little bit embarrassed about how corporate it was” — the talk, now viewed over two million times, changed her life, she said, bringing global attention to her work.

    Ms. Kim has lived in Berlin for almost a decade, but she was born in Southern California to parents who had emigrated from South Korea. One of her drawings is a pie chart labeled “Why My Hearing Parents Sign,” and two of the larger slices read, “To Make Sure I Feel Loved” and “My Sister Is Also Deaf,” but the largest is “They’re Cooler Than Your Parents.”

    In high school, Ms. Kim could not take a sculpture class because no interpreter was offered, and even at R.I.T. (which has a large deaf population, and named her a distinguished graduate this year), she could not enroll in some courses for the same reason.

    Post-college, she decamped to New York, and worked as an assistant at the Lexington School for the Deaf and as an educator at the Whitney Museum while trying to figure out her future.

    “Deaf people are always teachers by default,” she said, recalling that time. “We have to teach hearing people ASL, Deaf culture, whatever. So I think that inside, I had given up on being an artist, too.”

    (Like many of her peers, Ms. Kim capitalizes the word Deaf to connote a shared culture.)

    Ms. Kim got an M.F.A. from the School of Visual Arts in 2006, but was still feeling listless when she made a transformative trip to the German capital for a residency.

    Many exhibitions in the city involved sound art, and that got her thinking.

    “It took me a while to admit that I wanted to work with sound — maybe a few years, actually — because I was scared,” Ms. Kim said. “I thought that working with sound was something that was so oppressive, and ingrained or dominant in our society.”

    But she eventually enrolled in Bard College’s sound program, which encourages experimental approaches to the medium, and earned her second M.F.A. in 2013, before settling in Berlin. On a previous trip there, she had met an artist, Thomas Mader, 38, now her husband and occasional collaborator. He learned ASL and helped teach it to their daughter, Roux, who just turned 5.

    Much of Ms. Kim’s art nudges viewers to reconsider how they hear and perceive, and pushes them to think about the limits, and risks and misunderstandings, that come with communication in any language.

    At the Queens Museum, the zooming lines in her gargantuan mural suggest comic-book action, but they actually chart the motions required to sign its defiant title, “Time Owes Me Rest Again.”

    The piece “foregrounds ASL as a language — and it’s not generally centered in a monumental way in spaces,” said Sally Tallant, the museum’s director.

    That enigmatic airplane banner (“The Sound of Smiling”) was from Ms. Kim’s “Captioning the City” project, whose texts, scattered playfully around Manchester, alluded to how closed-captioning can elucidate or obscure meaning, depending on how it renders nonverbal material like music.

    Lately, echoes have been appearing in Ms. Kim’s work. “In my very Deaf life, everything is repeated or an echo,” she said. “Beth is basically repeating what I’m saying, and captions are a repetition or an echoing.”

    (She was referring to Beth Staehle, her ASL interpreter for the video interview for this article.)

    In the hearing world’s view of deafness, or in the Deaf community itself, Ms. Kim said, there’s always a danger of a single view, an echo, being repeated unthinkingly.

    “Echo Trap” was the title of a sprawling mural exploring that danger, which she presented at a 2020–21 exhibition about art and disability at the Museum für Moderne Kunst, or MMK, in Frankfurt, Germany. A black line bounced along the walls, with the words “HAND PALM” atop it, nodding to the gestures for “echo” in ASL. It appeared to be engulfing the room.

    Her similarly expansive work seen in St. Louis, “Stacking Traumas,” raised fraught topics like being stuck at dinner with hearing people who cannot sign. (That is “Dinner Table Syndrome.”)

    Ms. Kim is part of “a whole generation of mostly young, American and female artists who are political and are activist, and doing some great work — the activism is part of their work,” said Susanne Pfeffer, the MMK’s director.

    In the same MMK exhibition, Ms. Kim displayed work from “Deaf Rage,” a series of casual-looking charts that record her exasperation with the art industry and the broader world. One rage-inducing example: “Curators Who Think It’s Fair to Split My Fee With Interpreters.”

    As part of her activism, Ms. Kim is the co-founder of an initiative with the designer Ravi Vasavan that promotes the use of a Deaf Power symbol, rendered as <0/.

    “Deaf people have worked really hard to protect, to fight, to kind of be an activist — and there isn’t really room to have fun, to play, in our lives,” the artist said. “I feel like we don’t get to play enough because of our identities at times, or because of the way that society is set up.”

    Ms. Kim’s mischievous and incisive art, and even her activism, attempts to correct that.

    “I just want deafness to not be just about barriers,” she said while discussing <0/. “Deafness can also be about joy. It’s also about community. This is our way of telling people that.”

    Advertisement

    New York Times - World

    Ex-Goddess Works to Reform 700-Year Tradition. Her M.B.A. Helps.

    Advertisement

    Supported by

    The Saturday Profile

    As a child, Chanira Bajracharya was worshiped in Nepal, but still made time to study. She is now encouraging the girl goddesses who’ve followed her to do the same.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Emily Schmall

    PATAN, Nepal — When the 6-year-old goddess wept for four days, it was viewed as a terrible omen for Nepal, and her tears appeared to have foreshadowed a national tragedy.

    On the last day of her crying, June 1, 2001, the crown prince of Nepal killed nine members of the royal family, including his parents, King Birendra and Queen Aishwarya, before shooting himself.

    More than 20 years later, in a nondescript office in Patan, an ancient city a few miles from the capital, Kathmandu, that girl who had been worshiped as a goddess was now a woman concerned with more earthly matters: Chanira Bajracharya, a freshly minted M.B.A., was handling loan applications at the financial services firm where she works.

    Her ability to land a corporate job has set her apart from most other former kumari, women who in their prepubescent youth were worshiped as the living embodiment of a Hindu goddess — but most of whom were denied education.

    “People used to think because she’s a goddess, she knows everything,” said Ms. Bajracharya, 27. “And who dares to teach a goddess?”

    She was speaking at the family home in Patan, where she had performed her divine duties for 10 years.

    The walls of one room were covered with photographs of her in full kumari regalia, a small girl with brightly painted lips and eyes lined with kohl. In one photograph, she is looking down imperiously at the last king of Nepal, Gyanendra, the assassin’s uncle.

    Her days were often spent receiving a long line of visitors, who would kneel at her tiny feet, which were never supposed to touch the ground outside. The devotees would place offerings of cash and fruit into brass bowls as, wordlessly, Chanira would stretch out an arm covered in red satin, smudging vermilion paste, a religious marker called a tika, on their foreheads as a blessing.

    The institution of the kumari, which means “virgin” in Nepali, stretches back seven centuries. The tradition centers on the story of a Hindu goddess, Taleju, who gave counsel to a king.

    At one meeting, he tried to sexually assault her, and she disappeared. He expressed such remorse that she told him that while she would never again reappear in her own body, he should worship a young girl, through whom the goddess would continue her kingly counsel.

    Since the 14th century, girls as young as 2 have been chosen from Buddhist families from the Newar community living in the Kathmandu Valley.

    A dozen children are bestowed the title of kumari at any one time, but only three, representing the three ancient kingdoms of the Kathmandu Valley, including Patan, observe the kumari lifestyle full-time. The other goddesses, Ms. Bajracharya said, are “just part-time.”

    The kumari, Ms. Bajracharya said, act as a syncretic symbol between Hinduism and Buddhism, the largest faiths in Nepal, a country of about 30 million.

    “Under Buddhist culture children are protectors,” said Chunda Bajracharya, a retired professor of the Newar language who is not related to the former kumari. “It’s our culture, tradition and a matter of pride,” she said.

    Most kumari before Ms. Bajracharya, including her aunt, Dhana Kumari Bajracharya, received no formal education. Losing their divinity when they get their first period, many enter adulthood illiterate and struggle to find a life beyond the throne.

    Ms. Bajracharya is working to change that, urging the current crop of young goddesses to study as she did, which she believes will not only help them, but also help shield an institution that critics argue deprives girls of their childhoods and human rights.

    “It makes it easier to get back to the society after retiring,” she said. “It’s really hard being illiterate in this world.”

    Ms. Bajracharya, who remains a staunch champion of the tradition, had favorable feelings about her unusual childhood.

    “Those moments were the best moments of my life,” she said. “Everyone was coming to see me, everyone was coming to get blessings from me, they were bringing a lot of gifts, being part of festivals.”

    And she rejected any notion that the role had violated her rights.

    “People used to think that as a goddess, we have a very secluded life, we don’t get to speak with others, we don’t get time to play, we’re not allowed to smile,” she said. “All those myths that have been so popular, sometimes I get so irritated.”

    Still, no one considers it an easy role.

    Kumari are rarely allowed outside. During the dozen and a half times each year they do go out, for rituals or during Nepali Hindus’ festival season, they must be carried, either in a palanquin or in someone’s arms. They do not speak to strangers — and when in the throne room, do not speak to anyone, even family.

    In exchange, they are afforded unparalleled respect. At the Indra Jatra festival, when the kumari of Kathmandu is driven in her chariot through the streets of the city, she reconfirms every year the head of state’s legitimate claim to power with a tika.

    Because their emotions are perceived as a reflection of the nation’s well-being, as Ms. Bajracharya’s outburst before the royal massacre was, they must strive to remain passive during rituals.

    Ms. Bajracharya’s reign as the living goddess of Patan, from 2001 to 2010, saw some of Nepal’s greatest political change, from the palace killings her tears were believed to have foretold, to the Maoist insurgency that intensified afterward. In 2008, Nepal abolished its 240-year-old monarchy and became a democratic republic.

    That same year, Nepal’s Supreme Court ruled that the kumari tradition should be preserved but amended. It ordered the government to give kumari an educational allowance, in addition to the stipend and retirement pension they already received.

    “Once girls did not study. Now all children study. So that freedom should be there for kumari,” said Udhav Man Karmacharya, the head priest at Taleju Temple in Kathmandu.

    And that education did not interfere with Chanira’s divine duties, he noted.

    “She was quite natural as a goddess,” he said.

    Before Chanira was born, her mother, Champa Bajracharya, received a holy sign in a dream — a lotus flower falling from heaven into her womb. She went to a Buddhist priest, who interpreted the dream to mean that her child would be a pure soul who would “rebel from the world,” she said.

    When it came time to deify a new young girl in Patan, all 150 families in the Ratnakar Mahavihar Hakhabahal community there, part of the Newar clan, were invited to bring their female children to an elaborate selection trial. The head priest performed tantric rituals asking Taleju to inhabit one of the children. An astrologer studied their charts.

    “The one chosen by the goddess, she starts showing signs, she’s becoming more polite, her face appears red. Those physical changes, they happen. Everyone who is there can see she’s being possessed by the goddess,” Ms. Bajracharya said of what she remembers of that day when she was selected.

    “The ones not chosen by the goddess cry, or walk away or run, or show some other unacceptable behavior that disqualifies them,” she added.

    The finalists are examined by the priest’s wife for scars, birthmarks and other perceived defects. The girl with the highest number of 32 prescribed qualities — including eyes like a deer, and heart like a lion — becomes the next kumari, invested with the power of the goddess.

    Kumari usually live sequestered away from their parents, raised by official caretakers. But Ms. Bajracharya stayed at home, as there was no special kumari house for her during her reign.

    After she completed a typical day’s divine duties, she studied, played with her cousins and watched movies on a computer. No roughhousing, though — a childhood scrape could have cost her her divinity.

    Her mother arranged for her to be tutored by a teacher from a nearby school.

    Ms. Bajracharya, who stepped down at 15, still commands respect in the Newar community of Patan. And she mentors young goddesses, like her successor, 9-year-old Nihira Bajracharya, not related, who receives tutoring.

    “We really need education to survive,” she said she told Nihira’s parents when the girl assumed the throne at 5. “Being a kumari can be a great responsibility, but apart from that she is also a normal girl, and she will have a life after her divine duties, and she needs every skill that is required to survive.”

    Post-retirement life is notoriously difficult for many kumari. They can struggle to walk properly or speak above a whisper, after doing so little of both. A popular myth says any man who marries a kumari dies within a year, though many former kumari do wed.

    Ms. Bajracharya’s own dating prospects have been affected by the myth, she said, having received fewer proposals for marriage than her peers.

    But she has landed a much-coveted job with a foreign company, a subsidiary of Home Loan Experts, a mortgage brokerage based in Australia. Ms. Bajracharya believes it was her family’s modern adaptation of the traditional kumari lifestyle that enabled her to do so well, studying business administration at the prestigious Kathmandu University.

    Few people at the office know that the new credit analyst spent her childhood worshiped by royalty and Nepal’s first president. On a recent Monday, she was just one of a dozen workers, mainly young women fresh from business school, eyes fixed on desktop computers, assessing Australian home loan applications from 6,000 miles away.

    “As a kumari, I was not allowed to speak to many outsiders,” she reflected. From those days “to now being in a position where I have to communicate constantly with foreign clients, it’s been a journey,” she added. “And I really feel like I have so much more to learn.”

    Bhadra Sharma contributed reporting.

    Advertisement

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Ukraine Dispatch

    In My Homeland, the Smell of Death on a Summer Afternoon

    In Ukraine, tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

    A Ukrainian soldier in mid-June at a grave where the bodies of hundreds of unclaimed civilians were buried in Lysychansk. These were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” the soldier said casually.Credit...Tyler Hicks/The New York Times

    Supported by

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Natalia Yermak

    Natalia Yermak is a Ukrainian reporter and translator working for The New York Times.

    LYSYCHANSK, Ukraine — There was a mass grave that held 300 people, and I was standing at its edge. The chalky body bags were piled up in the pit, exposed. One moment before, I was a different person, someone who never knew how wind smelled after it passed over the dead on a pleasant summer afternoon.

    In mid-June, those corpses were far from a complete count of the civilians killed by shelling in the area around the industrial city of Lysychansk over the previous two months. They were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” a soldier said casually.

    He lit a cigarette while we looked at the grave.

    The smoke obscured the smell.

    It was rare to get such a moment to slow down, observe and reflect while reporting from Ukraine’s eastern Donbas region. But that day, the Ukrainian soldiers were pleased after delivering packets of food and other goods to local civilians, so they offered to take reporters from The New York Times to another site that they said we should see: the mass grave.

    After leaving the site, I naïvely thought the palpable presence of death in the air could not follow me home — over all of the roads and checkpoints separating the graves in the Donbas — to my loved ones in the western part of Ukraine.

    I was wrong.

    I had returned to Kyiv, the capital, to the small apartment I had been renting, and was washing the smoke and dust of the front lines off my clothes when my best friend, Yulia, texted: She had lost her cousin, a soldier, fighting in the east.

    I would soon have to stand over another grave.

    It was an experience familiar to many Ukrainians. Five months after the full-scale Russian invasion began, the wars’ front lines mean little. Missile strikes and the news of death and casualties have blackened nearly every part of the country like poison.

    Yulia’s cousin Serhiy was serving in an air mobile battalion around the city of Izium in the east. A few hours before he died, he sent his last message to his mother, Halyna: an emoji of a flower bouquet. Then he drove to the fight on the front line, where a Russian machine gun found him.

    In Donbas, these tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable even as they completely surround you, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.

    There is no catharsis for the people living in the frontline regions. Instead, they seem overwhelmed by the vastness of what is going on around them — as if it’s an existential threat too big for them to do anything about. So they wait numbly for what often seems the inevitable outcome, hypnotized by indecision, all while often forgetting they are directly in harm’s way.

    It felt different in the west, away from the front. In the Donbas, almost every sudden odd noise was exactly what you suspected it to be: something lethal flying nearby, seeking out the living.

    Our Coverage of the Russia-Ukraine War

    In contrast, Kyiv was almost peaceful. With running water, gas, electricity and internet, it was far from the medieval conditions of a destroyed Lysychansk. People were playing Frisbee and walking dogs in the parks, devoid of the bodily stiffness and sense of dread that accompanies the threat of sudden death.

    The chain of midsummer missile strikes on cities far from the fighting in the east and south had only just started, turning the daily news of killed civilians into a nightmare: unsuspecting people — children among them — blasted apart or burned alive inside malls and medical centers in broad daylight. It left tight knots in our stomachs, but they hadn’t transformed yet into something almost genetic, a terror that would be passed on to the offspring by the survivors of this war.

    Another nightmare, a private one, was contained in Serhiy’s coffin, closed to spare the family the sight of his wounds. It heralded the war’s arrival in Lishchyn, a postage stamp of a village in northwest Ukraine where Yulia’s family came from. There was no thud of artillery or shriek from a missile, just the quiet hum of a funeral procession.

    Because of soldiers like Serhiy fighting on the front line, the village residents still had their present and future, distorted by war, but protected. That’s why, on that Saturday morning, hundreds of them came to Serhiy’s parents’ yard to share the weight of their grief and take a long farewell walk with the family.

    As the priest read prayers to the crowd, a flock of swallows maneuvered high above us — a set of peaceful black spots crossing the blue sky. One of them flew down and sat on a wire just above Serhiy’s mother, who was wailing by the coffin, placed on a pair of kitchen stools outside the house.

    I’ve watched these ceremonies before on reporting duty, but from the emotionally safe distance of an outsider. But that day, there was Yulia, trembling in the wind. So I put my arm around my best friend, as close to a person’s raw pain as ever before.

    Hours later, when the prayers ended, Halyna could not cry anymore. She just spoke quietly to her son, the way she used to over 30 years ago, when he was a newborn, his face in the cradle as tiny as the face in the funeral photograph of the smiling uniformed man holding a rocket launcher.

    Finally, we made the long walk to take Serhiy from the family’s yard to his grave.

    Hundreds of people walked with Serhiy’s parents through his native village. There was a shop where he might have bought his first cigarettes, and a lake where he probably swam after ditching school with his friends.

    Experiences from Serhiy’s life seemed to hide in every corner of their village. It made the walk excruciatingly long.

    My steps that day fell in concert with the pain of one family — but just one. There are so many more in this war, which seems far from over.

    It was hard to keep my thoughts from drifting back over the wheat fields of Donbas, to that yawning mass grave in Lysychansk.

    There was no one present to mourn them there. After the Russians took over the city during the last days of June, the 300 body bags with name tags attached by Ukrainian soldiers were probably joined by many more, unnamed. But I figured that someone somewhere was quietly mourning each of them.

    Now, as I’m writing this, others are walking those same tracks of remembrance and loss throughout Ukraine — over city alleys and wheat fields, over rubble and broken glass, through eastern steppes, western forests, liberated villages, trenches and bleeding cities at the edge of the front line.

    Ahead, there will be a sunny afternoon for some of us to stop, take the hand of someone we love and let go of everything and everyone we lost to the war.

    But how long is the walk to get there?

    Advertisement

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Ukraine Dispatch

    Kyiv Nightlife Comes Back Amid Urge for Contact. ‘This Is the Cure.’

    Frenzied raves. Crowded bars (with free therapy). And of course, cuddle parties. Nightlife is returning to Ukraine’s capital. But revelers still have to reckon with guilty feelings. Plus curfew.

    Young people partying in Kyiv earlier this month.Credit...

    Supported by

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Jeffrey Gettleman

    Photographs by Laura Boushnak

    KYIV — The rave had been planned for weeks, with the space secured and the D.J.s, the drinks, the invites and the security all lined up.

    But after a recent missile strike far from the front lines killed more than 25 people, including children, in central Ukraine, an attack that deeply unsettled all Ukraine, the rave organizers met to make a hard, last-minute decision. Should they postpone the party?

    They decided: No way.

    “That’s exactly what the Russians want,” said Dmytro Vasylkov, one of the organizers.

    So they rigged up enormous speakers, blasted the air-conditioning and covered the windows of a cavernous room with thick black curtains. Then, they flung open the doors to an old silk factory in Kyiv’s industrial quarter.

    And as if on command, the room filled with young men with their shirts stripped off and young women in tight black dresses, everyone moving as if in a trance, facing forward, almost like at a church, the D.J. the altar.

    It was dark, sweaty, loud and wonderful. Here was a country locked in a war that touched every person in the room but still, they were dancing their hearts out.

    “If you know how to use it, this is the cure,” said one raver, Oleksii Pidhoretskii, a young man who lives with his grandmother and hadn’t been out for months.

    After a prolonged silence, Kyiv nightlife is roaring back.

    Many people are venturing out for the first time since the war began. To drink by the river. To meet a friend. To sit at a bar and have a cocktail. Or three.

    Our Coverage of the Russia-Ukraine War

    This is a city full of young people who have been cooped up for two years, first because of Covid and then the war with Russia. They yearn for contact. War makes that urge even greater, especially this war, where a Russian cruise missile can take you out, anywhere, anytime.

    And now that summer is in full swing, and the heavy fighting is mostly concentrated in Ukraine’s east, hundreds of miles away, Kyiv is finally feeling a little less guilty about going out.

    “This was a big question for me: Is it OK to work during the war? Is it OK to pour a cocktail during the war?” said Bohdan Chehorka, a bartender. “But the first shift was the answer. I could see it in the customers’ eyes. It was psychotherapy for them.”

    Each passing weekend, in a city that already enjoyed a reputation for being cool, it gets easier to find a party. A hip-hop event the other night became a sea of bobbing heads. The party was held outdoors. For a spell, it started raining. But that didn’t matter. The party was on. On the dance floor, bodies were bumping.

    Across town, people spilled out of sidewalk cafes. Inside the bars stood fewer empty stools than just a few weeks ago. Along the Dnipro River, which wends through Kyiv, hundreds of people sat on the walled banks, with friends, and often drinks, silhouetted by the amazingly long twilight and a silky blue sky, soaking up the wonders of a northern clime in the throes of a summer night.

    But curfew hangs over this city like a hammer. The party may be on but so is the war.

    At 11 p.m., by municipal decree, everyone has to be off the streets. Anyone caught violating this faces a fine or, for young men, a potentially heavier consequence: an order to report for military service. Working backwards, that means bars close at 10, to allow workers to get home. Last call is at 9. So people get going early.

    The rave in the old silk factory, for example, started at 2:30 in the afternoon.

    Still, even at that odd hour, people at the rave said they succeeded, with the help of the pounding techno and some other aids, in forgetting about the war. They synced up with the bass vibrations, closed their eyes and were able to “dissolve,” and “escape,” they said. Momentarily.

    The war is not just a looming shadow but a force that directs everyone’s life, dominates everyone’s thoughts, shades everyone’s moods, even if they’re trying really hard to do the things they enjoyed before.

    Both the hip-hop party and the rave donated proceeds to the war effort or humanitarian causes, part of the reason the parties were held in the first place.

    And in casual conversations, like one at Pink Freud, a bar, the war keeps coming up. Small talk between a young woman and Mr. Chehorka, the bartender, who also works as a psychotherapist, led to a conversation about hobbies that led to a discussion about books that led, inexorably, to the Russians.

    Mr. Chehorka told the young woman that he was selling his large collection of Russian language books because he never wanted to read Russian again.

    “This is my own war,” he explained.

    He added that he felt the city’s whole psyche had changed. “Kyiv’s different now,” he said. “People are more polite, more friendly. They’re not drinking as hard.”

    A yearning for close connection, for something meaningful amid a seismic, terrifying event that won’t end, is what brought two dozen people to a recent“cuddle” party.

    Cuddle parties started before the war, but the people who came two Sundays ago — a mix of men and women from their early 20s to mid-60s — said they really needed them now.

    The cuddlers gathered in a large, tent-like structure near the river, and as new age music played, they lay on floor cushions in a big warm heap. Some stroked their neighbor’s hair. Others clutched each other tightly, eyes closed, like it was the last embrace they’d ever share with anyone. After about 15 to 20 minutes, the heap stirred awake.

    The cuddlers opened their eyes, untangled themselves, stood up and smoothed out their pants. The whole idea is to seek bodily comfort from curling up with a stranger. They found new cuddling partners and new positions.

    The instructor was clear that none of this was supposed to be sexual or romantic. But still, it looked like a G-rated orgy.

    This cuddling is another dimension of Kyiv’s party scene at the moment: Many social gatherings are specifically engineered to provide solace.

    Maksym Yasnyi, a graphic designer, just held a 24-hour yoga party, which he said was “really cool” but it wasn’t like going out before the war.

    “Before the war, Kyiv nightlife was sparkling with different colors,” he said. “You could spend the whole night going from party to party. If I allow myself to think about this, I’ll make myself really upset.”

    Now, when it hits 10, Kyiv radiates a nervous energy. People drinking on the street, or out by the river, check their watches. They cap the clear plastic bottles of cider they were swigging, get up and walk quickly.

    Cars move faster. More run yellow lights. The clock is ticking.

    Uber prices triple, if you can find one.

    Some young people, seeing the impossibility of hailing a ride, say bye to their friends and duck their heads and start running home, desperate to beat curfew.

    At the stroke of 11, Kyiv stops. Nothing moves. The sidewalks lie empty.

    All that energy that was building, building, building, suddenly plunges into a stunning, citywide hush.

    Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

    Advertisement

    New York Times - World

    Words of War: A Literary Lifeline for the Battlefield

    Advertisement

    Supported by

    war Poetry Dispatch

    Does poetry have any place in a war zone? For one correspondent, it is indispensable.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    Even the newest of correspondents knows not to go into a war zone without the right training, the right gear and the right exit plan. But some seasoned reporters have learned that they need something more to sustain them through the bleak days and nights of carnage. Something to remind them of the humanity beneath the inhumanity. For some, it is poetry.

    Few correspondents are more seasoned than Alissa J. Rubin, who in 15 years at The New York Times has served as a bureau chief in Baghdad, Kabul and Paris and before that covered conflict in the Balkans. We asked her to talk about what she reads when her job brings her to the battlefield.

    By Alissa J. Rubin

    Listen to This Article

    To hear more audio stories from publications like The New York Times, download Audm for iPhone or Android.

    When I think about poems for a war zone or really for covering anything sad or traumatic — so much, of course, is sad that isn’t war — some of the ones that come to mind may at first strike some people as off the point. But each one I describe here calls on us to find the humanity amid the brutality, to pay attention to the details, and shows us how the smallest thing can be infinitely large, that it can convey tragedy but also remind us that beauty still exists, that there can be life even in the rubble — and, yes, even love.

    Space is limited when you are on the road, but I always travel with paperback collections of two poets: W.B. Yeats and W.H. Auden. There are also others (listed below) who can offer solace and insight both to those covering conflict and those reading about it.

    For me, the book on war that I keep rereading is one that I was reluctant to take up and then, when I was persuaded to, never expected to finish, much less to be transfixed by: Homer’s “Iliad.”

    I first read it during the war in Iraq, and was amazed by its immediacy. How could something composed 2,600 years ago make sense to me? But it did.

    There are extended metaphors drawn from peaceful moments in the natural world. Yet when these metaphors are used to describe the terrible barbarity of warfare, they remind the reader of the violence inherent in human existence, but also of a kind of nobility.

    Here the Greek warrior Patroklos throws his spear, killing one of the Trojans’ best fighters — and his death becomes that of a noble tree:

    It struck right between Sarpedon’s midriff and his beating heart.Sarpedon toppled over,As an oak tree falls or poplar or tall mountain pine which craftsmen cut with sharpened axes, to harvest timber for a ship —That’s how he lay there stretched out before his chariot and horses, groaning and clawing at the bloody dust.

    The “Iliad” is also startlingly psychological.

    After the hero, Achilles, kills his enemy, Hector, the leader of the Trojans, he drags the body around the Greek camp over and over and over. Hector may have been vanquished, but Achilles cannot rid himself of the fury he feels at Hector for having killed Patroklos, his best friend, in an earlier battle.

    Nowadays, we might speak of Achilles’ rage as PTSD. But above all it is a reminder that for many on the battlefield, the nightmare moments of war simply will not go away.

    The “Iliad” hit me hard back in Iraq, and it stays with me today, and so the first poem I have chosen is based on a scene from the epic. It is by an early 20th-century Greek poet, Constantine Cavafy, and is about the horses of Achilles, which were given to him by Zeus, the king of the Greek gods. The horses are immortal — but when they see Achilles’ best friend killed, they cannot help but weep.

    My last selection is taken directly from the “Iliad.” It recounts a visit to Achilles by Priam, the father of the slain Trojan hero, Hector. Priam has come to plead for the return of his son’s remains, so that he can be buried properly. (This will be recognizable to any war correspondent: Whatever the era and whatever the culture, proper disposition of the bodies of the dead is sacrosanct.)

    Priam is an old man, and his courage in confronting the warrior who has been desecrating his son’s body in the Greek camp, and his plea to him, are a powerful and moving moment. Priam asks Achilles to think of his own father, and somehow, in that moment, Achilles is able to let go of his anger.

    The poems in between those two bookends are just works by poets I love, and who I feel have taught me something about loss, about violence but most of all about the duty — my duty — to observe closely with mind and heart what is being lost, overlooked, forgotten, destroyed. It is all that I have to give, my way of showing respect for all who are suffering.

    When I am in ugly places, I also try to read poems that focus on one or two small things that take my breath away, that call me to pay attention. The bird sitting on a branch and offering inspiration in “Black Rook in Rainy Weather” by Sylvia Plath comes to mind. So do the shoes that Robert Hayden recalls his father polishing in “Those Winter Sundays” — an act of love the boy does not recognize until years later, when he is a man.

    Then there are poems about writing, like “From The Frontier of Writing” by Seamus Heaney, which is a brilliant depiction not only of the small-scale war of putting words onto paper but also of what it is like to go through a checkpoint. Auden’s incredible “Musée des Beaux Arts” is about how disaster can strike — a boy can fall to his death from the sky or, in my world, a bomb can wipe out an apartment block — and yet there are people who never seem to notice the catastrophe.

    Because that Auden poem is so well-known (Times readers may recall the “Close Read” we did on it this year), I wanted to include another Auden work that is often overlooked, one that he wrote as Nazi Germany invaded Poland, marking the seemingly inexorable advance of war across the continent. The poem, “September 1, 1939,” is — like so much of his poetry — prescient about human beings’ ability to destroy their own civilization.

    I have included another great poem about war: “Nineteen Hundred and Nineteen” by Yeats. I am in awe of the poet’s breadth and depth, and this poem is one I’ve spent so many hours with. The opening line pulls you up short: “Many ingenious lovely things are gone,” he begins. A later stanza describes a moment of violence in a period of civil war that erases past and present alike. Yeats is talking about the brutality of soldiers in Ireland’s War of Independence — 100 years ago — but I see the horrors of fighting in Syria, in Afghanistan, in Bosnia.

    Now days are dragon-ridden, the nightmareRides upon sleep: a drunken soldieryCan leave the mother, murdered at her door,To crawl in her own blood, and go scot-free.

    I always try to read a few poets from the places that I cover when I am there. That means I have often spent time with the pre-Islamic poetry from Iraq (sadly, in English translation since I do not read Arabic).

    But recently, with the war in Ukraine and the refugees in Eastern Europe in mind, I have also been plunging into the work of the Polish Nobel laureate Wislawa Szymborska. Her poem “Could Have” sums up my feelings about having been spared over and over, not just from the threats one encounters during conflicts but also from all the terrible other things that could have dragged me into the abyss, both psychological and physical.

    I have also spent time with the work of Mahmoud Darwish, a Palestinian poet who wrote in his native land and in Beirut and Paris. He is the quintessential poet of exile, a successor to Dante, forever searching for paradise but condemned to life on a broken earth. I love his poems because they are so specific to place. They remind me that as a reporter, I have to be loyal and true to the place I am covering, and understand that for those I am writing about, it may be holy ground, even if I cannot see it that way.

    I struggled with this in Iraq, because it is a land of scrub desert, whose grandeur only grew on me slowly. But for the people I covered, it was home, its flaws barely visible. Where I saw the Tigris and Euphrates as slow moving and sometimes clogged with trash, the people I wrote about saw them as the rivers that gave them their place in history as Mesopotamia.

    Darwish writes about seeing things as they are seen by others in his poem “The Cypress Broke,which I have included. Reporting in a time of war requires a kind of radical empathy, something that takes you deep into a time and place. Poetry like his helps remind me how focusing on the particular can offer the best path to grasping the universal.

    There is also “Journey of the Magi,” perhaps my favorite poem by T.S. Eliot. It is told from the point of view of one of the three kings bearing gifts for the Christ child.

    For this king, who is from a long way off, and of a different faith, the journey takes more than it gives. It is above all a poem about doubt. But it offers such vivid description of travel in places that sound like Afghanistan or Kurdistan that I felt I recognized the king’s journey and could imagine riding a camel in his retinue.

    And the cities hostile and the towns unfriendlyAnd the villages dirty and charging high prices … Then at dawn we came down to a temperate valleyWet, below the snowline, smelling of vegetationWith a running stream and a water mill beating the darkness.

    Ultimately, for all its talk of doubt, the poem is about the longing to find faith — and the terrible, forever uncertainty inherent in that quest.

    There are many more poems that I could recommend for those touched by war and those fortunate enough not to be. But these are a start. I hope one or another catches your eye and perhaps lets you discover a poet you did not know.

    Audio produced by Jack D’Isidoro.

    The Horses of Achilles, by Constantine Cavafy

    When they saw Patroklos dead— so brave and strong, so young —the horses of Achilles began to weep;their immortal natures were outragedby this work of death they had to look at.

    Read the full poem.

    Could Have, by Wislawa Szymborska

    It happened, but not to you.You were saved because you were the first.You were saved because you were the last.Alone. With others.On the right. The left.

    Read the full poem.

    From the Frontier of Writing, by Seamus Heaney

    and everything is pure interrogationuntil a rifle motions and you movewith guarded unconcerned acceleration —a little emptier, a little spentas always by that quiver in the self,subjugated, yes, and obedient.

    Read the full poem.

    Musée des Beaux Arts, by W.H. Auden

    About suffering they were never wrong,The old Masters: how well they understoodIts human position: how it takes placeWhile someone else is eating or opening a window or just walking dully along

    Read the full poem.

    September 1, 1939, by W.H. Auden

    Faces along the barCling to their average day:Lest we should see where we are,Lost in a haunted wood …Children afraid of the night

    Read the full poem.

    Nineteen Hundred and Nineteen, by William Butler Yeats

    We too had many pretty toys when young:A law indifferent to blame or praise,O what fine thought we had because we thoughtThat the worst rogues and rascals had died out.

    Read the full poem.

    The Cypress Broke, by Mahmoud Darwish

    And the cypressbroke. And those passing by the wreckage said:Maybe it got bored with being neglected, or it grew oldwith the days, it is long like a giraffe, and littlein meaning like a dust broom, and couldn’t shade two lovers.

    Read the full poem.

    Black Rook in Rainy Weather, by Sylvia Plath

    I only know that a rookOrdering its black feathers can so shineAs to seize my senses, haulMy eyelids up, and grantA brief respite from fearOf total neutrality.

    Read the full poem.

    Those Winter Sundays, by Robert Hayden

    Sundays too my father got up earlyand put his clothes on in the blueblack cold,then with cracked hands that achedfrom labor in the weekday weather madebanked fires blaze. No one ever thanked him.

    Read the full poem.

    The Journey of the Magi, by T.S. Eliot

    . . . Were we led all that way forBirth or Death? There was a Birth, certainlyWe had evidence and no doubt. I had seen birth and death,But had thought they were different; this Birth wasHard and bitter agony for us, like Death, our death.We returned to our places, these kingdoms,But no longer at ease here …

    Read the full poem.

    The Iliad, Book 24, by Homer

    The majestic king of Troy slipped past the restand kneeling down beside Achilles, clasped his kneesand kissed his hands, those terrible, man killing handsthat had slaughtered Priam’s many sons in battle.… Dear God my life so cursed by fateI fathered hero sons in the wide realm of Troyand now not a single one is left, I tell you.… Most of them violent Ares cut the knees from underBut one, one was left me to guard my walls, my people —The one you killed the other day, defending his fatherland,My Hector! It’s all for him I’ve come to the ships now,To win him back from you — I bring a priceless ransom.Revere the gods, Achilles! Pity me in my own rightRemember your own father …

    Advertisement

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    Advertisement

    Supported by

    Ukraine Dispatch

    ‘We Survived Another Night’: In Ruined Suburb, Solace in a Small Community

    In a largely abandoned apartment complex on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, the people who stayed behind find comfort in their surroundings and each other.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Jane Arraf

    Photographs by Emile Ducke

    SALTIVKA, Ukraine — On a recent Saturday morning, Yevhenia Botiyeva weeded the flower bed outside her apartment building, a routine she has taken on since she returned home in late spring.

    She worked methodically, seemingly unbothered by the apocalyptic landscape of burned buildings, shattered windows and the occasional thud of artillery that surrounded her.

    Her husband, Nikolai Kucher, who had survived Covid-19 and a heart attack and now had cancer, would emerge soon from their first-floor apartment to build a wood fire to heat water in a blackened kettle for coffee. But for now it was just Ms. Botiyeva, 82, tending to the overgrown lilies.

    It was an oddly cozy scene for a war zone — a testament to how even the threatening and surreal starts to feel normal given enough time.

    “Tea or coffee?” Ms. Botiyeva offered, pouring hot water from a plastic thermos as she sat at a folding kitchen table placed outside the building. A vase filled with orange lilies and deep yellow heliopsis paid homage to a picture of the Virgin Mary affixed to a nearby wall by the building’s entrance.

    “The mother of God protects us,” she said serenely, urging her guests to try their “wartime sweets” — salty crackers topped with creamy honey spooned from a jar.

    Planned in the 1960s as a bedroom community on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, Saltivka was once a district of half a million people. Now in largely abandoned apartment blocks which once held thousands of people, there are merely dozens.

    Ms. Botiyeva, a retired ophthalmologist and her husband, a retired engineer, said they preferred to endure the hardship rather than join the millions of displaced Ukrainians relying on the kindness of strangers while they wait out the war. In the process, they have created a community with the others who have stayed behind.

    There aren’t many: Ms. Botiyeva and her husband live in one of only four of the 33 apartments in their building that are still occupied.

    Just 20 miles from the Russian border, Saltivka bore the brunt of much of Russia’s initial assault.

    Every visible building has scorched walls and shattered windows. The shops that are still standing have been boarded up. Nearby, an apron and other pieces of clothing hang from the upper branches of a tree, swept there by an explosion, according to the residents.

    The playgrounds are deserted — families with children have fled.

    There is no running water, no heat and no safety from continuing Russian attacks.

    Our Coverage of the Russia-Ukraine War

    But few residents leave the apartment complex since most of the suburb is so heavily damaged and there are no buses running — and the nearest grocery store is now an hour’s walk away.

    A message scrawled on an abandoned van blocking part of the road to the apartment complexes warns there is no civilian access to the area. That security ban, imposed during the worst of the shelling, has now been lifted. For the most part, however, only security forces and volunteers delivering food come here.

    “We survived another night,” Halyna Zakusova, a neighbor, said while hugging Ms. Botiyeva after emerging from the sixth-floor apartment she shares with her son.

    Ms. Zakusova, 65, sat at the outdoor table and stroked a black and white cat, Musa, that had jumped into her arms.

    The two women, casual acquaintances before the war, have become friends. Ms. Zakusova, a retired city employee, moved into the building 31 years ago in the chaotic collapse of the Soviet Union.

    Because their apartment building — number 25 — is on the edge of the complex, the police and volunteers drop donated food nearby and the residents distribute it to neighboring buildings.

    “We take what we need and we give the rest to other people. When we don’t have something, we can go to them,” Ms. Botiyeva said. “Life is like a boomerang: how you want to be treated you should treat other people, even people you don’t know.”

    The two women meet every day for coffee, Ms. Botiyeva said, and when they make something nice, they share it. A few days ago, Ms. Botiyeva made cherry vareniki: dumplings filled with sour cherries gathered from a nearby tree, cooked over a hot plate.

    Outside the next apartment block, another woman, Larysa, sat at a battered wooden table pitting cherries to add sugar to and freeze for the winter. “They have vitamin C,” Larysa said. Suspicious of foreign visitors, she did not want to give her last name.

    “Some of our neighbors left for abroad, some went to western Ukraine and some went to other regions,” said Lyudmyla, 67, a retired accountant sitting next to her. “Those who had no money stayed here.”

    Lyudmyla showed off the fruit trees she planted when she first moved into the building in 1991. She also declined to give her last name for privacy reasons but handed out handful after handful of tart cherries.

    Nearby the cherry trees, there are apricot, walnut and apple trees.

    There are also flowers “for the soul,” said Mr. Kucher, Ms. Botiyeva’s husband.

    In addition to packaged food, the police drop off donated dog and cat food for abandoned pets. Outside Building 25, a few minutes after a stray tabby cat finished eating from a bowl of dried food, two pigeons stepped up to finish off the rest.

    Every other day, Ms. Zakusova’s son, Oleksandr Ihnatenko, 37, trudges out to the edge of the complex with a bucket of grain to feed dozens of racing pigeons in a two-story pigeon coop for an absent neighbor.

    Ukrainian artillery aimed at Russian forces thuds in the background. After Russia failed to capture Kharkiv in the invasion in February, Ukrainian forces pushed them back — in some places back to the Russian border. But Ukraine’s second biggest city is of such strategic importance that Russia is expected to eventually launch another all-out assault for it.

    After the terror of the early days when they huddled in the basement, the remaining residents have become experts at recognizing frightening noises, Ms. Botiyeva said.

    “At first you’re scared, you’re confused, you cannot accept the situation,” she said. “Now we understand what is outgoing, what is incoming. We are not afraid of every sound. Now we have experience. But it is better not to have this experience.”

    Ms. Botiyeva and her husband left the apartment for a few months after the start of the war, not because they were afraid but because they were freezing, she said. They stayed with friends and when spring came, they returned.

    Mr. Kucher said they wore out their welcome. His wife gave a more ethereal reason for coming back.

    “A home needs to feel that it is loved, that it is not abandoned, that it is not left behind,” Ms. Botiyeva said, adding, “So that it can take us in later and we can live here in peace.”

    Ms. Zakusova and her son stayed through the winter despite the subzero temperatures. She said they poured boiling water into hot-water bottles and burrowed under piles of blankets to keep warm.

    As the summer goes on, and with what might be a bigger Russian offensive looming, peace seems elusive.

    “We thought we would be a generation that would not know war,” Ms. Zakusova said. Her mother, 88, survived World War II but is now trapped in a village in the Russian-occupied Kherson region.

    “We can’t reach her by phone, we can’t go there,” she said. “We have no idea what’s going on. Does she have food? Does she have medicine?”

    Ms. Zakusova said if the war was still raging when winter came, she planned to go find her mother and stay with her. Her son would remain behind.

    “He will survive, but my mother won’t,” she said.

    “It will be all right,” she said, not just with conviction but also with a remarkable serenity considering all the hardships she had faced and were likely still to come. “We will be all right.”

    Advertisement

    New York Times - World

    Below an Israeli City, a Musical Harmony Belies the Tensions Above Ground

    Advertisement

    Supported by

    Israel Dispatch

    In an underground reservoir built 1,233 years ago in a city that saw sectarian riots last year, visitors hear a beguiling musical composition that combines Arab love songs with Hebrew poetry.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Patrick Kingsley

    RAMLA, Israel — In a subterranean reservoir, underneath the Israeli city of Ramla, the stone walls echo with an Arab-Jewish harmony at odds with the frictions of the world above.

    Visitors to the medieval site, built by Muslim rulers 1,233 years ago, enter hearing the words of Jewish liturgical poetry and Arab folk songs, each sung to the same Arab music.

    To listen to the composition, you descend from street level via a steep staircase, down to a turquoise pool. From a jetty at the bottom, you step into a white dinghy. Then you paddle across the carp-filled water, underneath several loudspeakers, and through an arcade of 36 stone arches that give the place its name: Pool of the Arches.

    Under the speakers in the eastern arches, you can hear the Jewish poetry. Under the western arches, the Arab songs. And in the middle, a mix of the two. Each track is different, but they are mostly slow, somber melodies that blend ethereal vocals with the strumming of an oud.

    “Art that brings people together,” said Jalil Dabit, one of the first visitors to the musical installation, and a member of Israel’s Palestinian minority. “Perfect for Ramla,” he added.

    Any intercultural project in Israel — where many Arabs complain of systemic discrimination by Jews, and many Jews fear they will never be accepted by Arabs — has the potential to feel either resonant or contrived.

    In Ramla, one of Israel’s so-called mixed cities, that potential is even greater.

    Ramla was founded in the early eighth century during the Umayyad caliphate, and in the Middle Ages, it was briefly a Christian stronghold. Upon its capture by the new state of Israel in 1948, Israeli soldiers expelled thousands of Arabs from the city. Today, its population of 76,000 is an ethnic mishmash — three-quarters are Jews, one-quarter Arabs.

    During ethnic unrest last year, set off by the latest Gaza war, Ramla was one of several mixed cities where there was fighting between Arab and Jewish citizens.

    Against this backdrop, the local art museum, Contemporary Art Center Ramla, is attempting to address the tensions, and bring art to a city often overlooked by Israel’s cultural elite. The installation at the underground reservoir, “Reflection,” running for a year, is one of the center’s flagship initiatives.

    “It gives a chance for everybody to have their own voice,” said Smadar Sheffi, the center’s director.

    10 miles

    44

    Ramla

    Pool of the

    Arches

    ISRAEL

    40

    1/2 mile

    Tel Aviv

    WEST BANK

    JORDAN

    1

    Lod

    Jordan River

    Ramla

    Jerusalem

    By The New York Times

    When the reservoir was built in 789, the city’s residents fetched water by lowering buckets from small gaps in the reservoir’s roof. Today, the project’s loudspeakers hang from the same openings.

    Emanating from those speakers is a 22-minute cycle of four Arab love songs, each played simultaneously with four Jewish religious poems. All the songs and poems are at least a century old, and each of the four pairings is set to a different Arab tune.

    In one matchup, an Arab folk song popularized in the 1970s by Fairuz, a Lebanese singer, is set against a Jewish poem written in the 19th century by Rafael Antebi, a Syrian-born rabbi. The Arabic song depicts a hypnotized lover while the Hebrew verse addresses an exiled Jew’s yearning for Zion.

    All the songs and poems were recorded by a team of three singers — two Jewish and one Arab. Then they were blended together by Dor Zlekha Levy, an Israeli artist who led the project, and Yaniv Raba, an Israeli composer.

    Mr. Zlekha Levy, 32, often focuses his work on this kind of linguistic overlap, and says he became fascinated by the relationship between Jewish and Arab culture as a teenager. His grandfather was one of more than 120,000 Arabic-speaking Jews who fled or were expelled from Iraq in the early 1950s. He continued to watch Arab films every week until he died decades later, and regularly visited Arab communities in Israel, piquing his grandson’s interest.

    In 2008, Mr. Zlekha Levy visited Cordoba, the Spanish city where Muslims and Jews lived side by side in the Middle Ages. Sitting in the city’s cathedral, a former mosque near the home of Maimonides, a revered medieval Jewish philosopher, Mr. Zlekha Levy had an epiphany. He realized he wanted to make art that evoked a similar kind of cultural exchange.

    It was “a kind of motivation,” he said. “I really try to recreate this kind of experience.”

    To those familiar with Israel’s aboveground tensions, Mr. Zlekha Levy’s project at the reservoir could seem like a gimmick. But there is nevertheless an organic quality to it, both politically and artistically, residents and organizers said.

    Within Ramla, where Arab-Jewish relations are comparatively less fraught than in some other mixed cities, the investment in the project reflects the relative willingness of the city authorities to support intercultural exchange.

    During the ethnic unrest last May, the violence was contained much more quickly than in Lod, another mixed city nearby — thanks to better ties between the leaders of Ramla’s different communities, and more inclusive municipal leadership.

    After the riots broke out, the city’s Jewish mayor went door to door with local Arab and Jewish leaders, persuading people to stay home. The mayor also organized a community street dinner that brought together dozens of Jewish and Arab community leaders, again salving the anger.

    “I’d have to be naïve to think there aren’t challenges — we are in a conflict that has been here for generations,” said Malake Arafat, an Arab school principal in Ramla.

    But there are strong bridges between Ramla’s different communities, Ms. Arafat said. “And they are embedded in the structure of daily life,” she added. For instance, she said, her Arab students participate in community projects in the school’s mainly Jewish neighborhood, and some of those Jewish neighbors come to the school’s events.

    Similarly, the artistic concept of mixing the Jewish liturgy with Arab music is also a phenomenon with long roots in the real world. The practice is often heard in many contemporary synagogues run by Jews of Middle Eastern origin.

    Even after moving to Israel in the early years of the state, many Jews from the Arab world, known as Mizrahi Jews, still retained an affection and affinity for the Arab songs they grew up hearing on the radio.

    Religious Mizrahim wanted to use that music as part of their religious practice. In order to make it suitable for the solemnity of a synagogue, they’d take the original Arab tunes and overlay them with Hebrew lyrics, some of them written by rabbis and some taken from sections of the Torah.

    Moshe Habusha, a leading Mizrahi musician, regularly performed these compositions for Ovadia Yosef, a former chief rabbi of Israel who died in 2013 and whose legacy still dominates religious Mizrahi society.

    In fact, Mr. Zlekha Levy and his collaborator, Mr. Raba, used combinations of Hebrew poems and Arab tunes that were already religious Mizrahi staples.

    They then adapted those combinations and recorded Jewish singers and musicians performing the new adaptations.

    Separately, they recorded an Arab performer singing the Arabic lyrics of the Arab love songs, set to the same Arab music as the Jewish poems.

    Finally, they decided to play the recordings of both the Jewish poems and the Arab songs side by side in the reservoir’s middle. So as you float beneath the central arches, you hear both melodies — creating the perception of a single, united composition, even though the two recordings in fact remain separate tracks, played from separate speakers.

    “There’s a deep connection between the cultures,” Mr. Zlekha Levy said.

    “We are not that different from each other,” he added. “And this is what also this installation explores.”

    Myra Noveck and Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.

    Advertisement

    New York Times - World

    Ciudad de México anunció el fin del abuso policial. Los reportes de mala conducta siguieron en aumento

    Advertisement

    Supported by

    Los policías y funcionarios de la capital han hecho caso omiso ante la conducta indebida de sus agentes, afirman funcionarios y exfuncionarios de la policía, lo que deja a las víctimas de los abusos con pocas alternativas.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    Por Steve Fisher y Maria Abi-Habib

    CIUDAD DE MÉXICO — Juan Carlos García Cortés estaba haciendo mandados en su motoneta en Ciudad de México cuando un taxi le cortó el paso y dos hombres saltaron de él. Lo empujaron en la parte trasera, le pusieron una chamarra en la cabeza y comenzaron a golpearlo.

    Los secuestradores de García no eran delincuentes callejeros, sino miembros de la recién creada unidad de élite de la policía de Ciudad de México encargada de combatir el secuestro y la extorsión, los mismos delitos que se le infligieron a García.

    Tras golpear a García, los agentes lo amenazaron con acusarlo de homicidio si no les pagaba 50.000 pesos, unos 2500 dólares, según una denuncia formal presentada ante la fiscalía y las declaraciones de la familia García. Era más de lo que ganaba en ocho meses en un puesto de tacos donde trabajaba.

    México tiene desde hace tiempo grandes problemas de corrupción en sus fuerzas policiales. Sin embargo, la ambiciosa jefa de gobierno de Ciudad de México, Claudia Sheinbaum, una de las principales aspirantes a suceder al presidente del país, ha hecho de la erradicación de la corrupción oficial en su propia fuerza una prioridad.

    En junio de 2020, a poco más de un año y medio de asumir el cargo, anunció el éxito: “Todas las prácticas que tuvieran que ver con tortura, ilegalidad, etcétera, están totalmente canceladas”, dijo Sheinbaum en una conferencia de prensa.

    Sin embargo, el calvario de García ocurrió en 2021.

    El episodio está entre miles de denuncias de mala conducta presentadas por los residentes de la Ciudad de México contra la principal fuerza policial de la capital en los últimos años, a pesar de la declaración de la jefa de gobierno. Incluso altos mandos de la policía dicen que la corrupción no ha sido erradicada de la fuerza de más de 81.000 oficiales. Los números lo confirman.

    Entrevistas con agentes de policía actuales y retirados, registros gubernamentales y documentos revisados por The New York Times sobre detenciones ilegales y secuestros muestran que el cuerpo de policía de Sheinbaum ha empeorado, en ciertos aspectos, desde que asumió el cargo.

    En lugar de frenar los abusos físicos y las detenciones falsas, los policías y los funcionarios de la ciudad han hecho caso omiso, según afirman funcionarios y exfuncionarios de la policía, dejando a menudo a las víctimas, muchas de ellas pobres, con pocas alternativas después de soportar violentos abusos de los derechos humanos.

    En los casi cuatro años transcurridos desde que Sheinbaum asumió su cargo, la comisión de derechos humanos de la ciudad ha recibido más de 5000 informes contra la policía clasificados como actos contra la integridad física y violaciones a la libertad personal, incidentes que incluyen detenciones ilegales, torturas y amenazas de muerte.

    Solo en 2021 se recibieron más de 1900 denuncias de este tipo, la cifra más alta en un solo año desde 2004, cuando la comisión empezó a clasificar públicamente los tipos de reclamos presentados contra empleados del gobierno.

    Las denuncias de tortura, según la comisión, incluyen descargas eléctricas, estrangulamiento, ejecuciones simuladas y agresiones sexuales. En los primeros seis meses de 2022, la comisión recibió más denuncias en comparación con el mismo periodo del año pasado.

    La comisión —dirigida por un funcionario elegido por el Congreso de Ciudad de México— revisa cada informe y luego lo remite al departamento correspondiente para su investigación. Una portavoz de la policía le dijo al Times que, desde 2019, 477 agentes han sido despedidos por no respetar los principios de la fuerza o por no superar la verificación de antecedentes.

    El aumento de las denuncias de mala conducta podría ser una señal de que los residentes tienen más formas de reportar los abusos que bajo la gestión del anterior jefe de gobierno, dijo Pablo Vázquez Camacho, subsecretario de participación ciudadana y prevención del delito de la ciudad.

    “Hay una mayor apertura a denunciar por parte de las propias personas”, dijo. “Es probable que se abran más expedientes de investigación porque se está investigando más”.

    Sin embargo, Vázquez discrepó con la opinión de Sheinbaum de que la corrupción policial, incluida la extorsión a los ciudadanos, haya terminado. “Sería poco realista hablar de que se ha erradicado por completo”, dijo. “Pero estamos en vías de erradicación”.

    El repunte de las denuncias de abuso policial también podría estar vinculado a los poderes de investigación e inteligencia más amplios que se les otorgaron a los oficiales, a partir de 2019, para combatir el crimen, según Miguel Garza, director del Instituto para la Seguridad y la Democracia, un centro de investigación mexicano.

    Las principales responsabilidades del grupo de trabajo se ampliaron más allá de patrullar las calles para investigar delitos que van desde el tráfico de drogas hasta homicidios, e incluyeron la creación de una fuerza especial en 2019 centrada en combatir la extorsión y el secuestro.

    “Hay presión de los mandos para que haya resultados”, dijo Garza, comandante retirado de la policía de Ciudad de México. “Lo que buscan es que la gente se quede, por ejemplo, en prisión preventiva y si para eso tienen que a lo mejor simular que la persona traía droga”.

    Los abusos de la policía se dirigen en gran medida a los residentes de bajos ingresos, que a menudo no pueden permitirse una representación legal, según agentes de policía actuales y retirados.

    “Están enfocados en estos grupos vulnerables que ellos creen que no tienen los conocimientos, la educación, los estudios, para poder defender sus derechos”, dijo Jaime Ramón Bernal García, un policía retirado de Ciudad de México que fue acusado de desobedecer una orden y despedido en 2014. Dijo que su despido se produjo después de haber exigido mejores condiciones laborales para los policías. Posteriormente, fundó una organización sin fines de lucro que promueve los derechos laborales de los agentes de la ley.

    Aun así, el despacho de Sheinbaum reafirmó los logros de la jefa de gobierno.

    “Todas las prácticas relacionadas con tortura y detenciones ilegales han dejado de presentarse”, dijo la oficina de la jefa de gobierno al Times en un comunicado en marzo. El mes pasado, la oficina le dijo al Times que la fuerza también había reforzado su formación en derechos humanos este año para abordar el comportamiento citado en los casos más comunes de mala conducta policial.

    “Queremos que la ciudadanía sepa que no vamos a permitir ni tolerar estas acciones”, dijo el despacho de Sheinbaum.

    La afirmación de la jefa de gobierno de que su gestión ha reformado la policía de la capital mexicana refleja un impulso nacional más amplio para transformar las fuerzas de seguridad del país en la presidencia de Andrés Manuel López Obrador, con el fin de erradicar la corrupción del gobierno.

    Poco después de asumir el cargo a finales de 2018, López Obrador, disolvió la policía federal y creó una nueva fuerza, la Guardia Nacional, que dijo que sería “incorruptible”. (Los grupos de derechos humanos han acusado a la Guardia Nacional de las mismas prácticas violentas llevadas a cabo por la Policía Federal).

    Sheinbaum está igualando el entusiasmo de López Obrador y fortaleciendo la Guardia Nacional a escala local, como “parte de una estrategia de reforzamiento de la seguridad”, ha dicho. Actualmente, más de 12.000 efectivos de la Guardia Nacional patrullan Ciudad de México.

    Sin embargo, la profunda descomposición dentro de la principal fuerza policial de Ciudad de México, el brazo de seguridad cotidiana de la capital, persiste.

    Las elecciones presidenciales de 2024 quizás hayan empeorado la mala conducta. La policía trabaja para mejorar la seguridad y reprimir la delincuencia con el fin de reforzar las estadísticas de detenciones antes de la esperada contienda presidencial de Sheinbaum, dijeron analistas y varios oficiales de policía. En algunos casos, se ha detenido a personas inocentes y se les ha obligado a confesar delitos no resueltos, incluso si los casos acaban siendo desestimados por los tribunales.

    La mala conducta en el caso de García no es una excepción.

    En la primavera de 2021, los agentes de policía detuvieron a un hombre llamado Omar, de 25 años, exigiéndole que confesara haber matado a una mujer en su barrio, según el testimonio de Omar ante el fiscal, facilitado al Times por su abogado. El abogado pidió que no se usara el apellido de Omar por temor a represalias de la policía.

    Cuando Omar se negó, los agentes tomaron una bolsa de plástico y le cubrieron la cabeza, casi asfixiándolo, según su testimonio. A continuación, lo obligaron a confesar el asesinato en un video grabado, dijo.

    Un juez de Ciudad de México desestimó el caso, alegando pruebas de tortura.

    El año pasado, la comisión de derechos humanos de la ciudad publicó un informe mordaz en el que se citaban “una serie de patrones” de abusos, como la tortura y las detenciones arbitrarias, por parte de la policía de la ciudad y de una fuerza más pequeña dependiente de la Fiscalía General de Justicia de la Ciudad de México.

    El informe resaltaba casos de agentes que sembraban drogas a los detenidos, extorsionaban a los ciudadanos para obtener dinero en efectivo mientras los amenazaban con desaparecerlos e irrumpían en los hogares sin órdenes de detención y golpeaban a los residentes.

    La comisión recomendó al jefe de la policía de la capital, Omar García Harfuch, que contratara a expertos para que ayudaran a identificar los incumplimientos de las normas nacionales e internacionales en materia de detenciones. También pidió que el cuerpo cumpliera con un registro nacional de detenciones destinado a limitar la tortura y las desapariciones forzadas a manos de los agentes de policía.

    El director del departamento de derechos humanos de la policía dijo que todas las recomendaciones presentadas por la comisión estaban en proceso de ser implementadas, aunque la pandemia originó algunos retrasos.

    En el caso de García, el trabajador del puesto de tacos, sus agresores lo condujeron a la Fiscalía General de Justicia de la Ciudad de México después de que lo privaran de la libertad y se estacionaron afuera, según grabaciones de seguridad revisadas por el Times.

    Después, alguien llamó a su esposa, María Karina Chia Pérez, exigiendo dinero en efectivo para su liberación y los documentos de propiedad de su motoneta, según la familia de García.

    Chia llamó a todos sus conocidos, pero solo pudo reunir la mitad del dinero.

    Como no pudo entregar el soborno, los hombres se pusieron uniformes y luego llevaron a García a la sede de la fiscalía, según las imágenes de vigilancia.

    García fue acusado de tráfico de drogas. La oficina del fiscal general no respondió a una solicitud de comentarios.

    Según el informe policial, los agentes encontraron a García con una bolsa llena de cocaína y marihuana en el mismo momento en que las imágenes de vigilancia mostraban que estaba retenido en el taxi frente a la oficina del fiscal general.

    Tras siete meses en prisión, García se declaró culpable a cambio de su libertad condicional. Su hijo nació mientras estaba encarcelado.

    “Se sentía mal”, dijo García sobre haberse declarado culpable “Por otra parte, pues me sentí tranquilo porque iba tener mi libertad para ver a mi hijo”.

    Ahora, García intenta presentar cargos penales contra los agentes.

    “Lo único que queremos es que se haga justicia”, dijo García.

    Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib

    Advertisement

    New York Times - World

    Una agencia de la ONU con una misión verde y socios sucios en la Amazonía

    Una de las mayores agencias para el desarrollo sustentable se ha aliado con empresas de hidrocarburos para aplastar a la oposición y mantener el flujo de petróleo, incluso en zonas sensibles.

    Un mechero en un pozo petrolero en Putumayo, ColombiaCredit...Federico Rios para The New York Times

    Supported by

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    Por Sarah Hurtes y Julie Turkewitz

    RESGUARDO BUENAVISTA, Colombia — En el borde de la Amazonía colombiana, en una aldea indígena rodeada de torres de perforación petrolera, el pueblo siona enfrentaba un dilema.

    El Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo, o PNUD, acababa de anunciar un paquete de asistencia regional de 1,9 millones de dólares. En una comunidad sin servicio de agua corriente, con electricidad intermitente y donde la pobreza es un problema que persiste, cualquier suma de dinero significaría alimento y oportunidades.

    Pero el programa de asistencia formaba parte de una alianza entre la agencia de Naciones Unidas y GeoPark, una empresa petrolera multinacional. La compañía tiene contratos para perforar cerca de la reserva de los siona, entre ellos uno con el gobierno que extendería las operaciones hasta lo que los siona consideran su tierra ancestral. Para el pueblo siona del resguardo Buenavista (una reserva indígena), la perforación petrolera es una violación, similar a sacar la sangre de la tierra.

    Esta colaboración es un ejemplo del modo en que una de las organizaciones para el desarrollo sostenible más grandes del mundo se asocia con agentes contaminantes, incluso con aquellos que en ocasiones trabajan contra los intereses de las comunidades que se supone que la agencia debería ayudar.

    De México a Kazajistán, estas alianzas forman parte de una estrategia que no considera a las empresas petroleras como villanos ambientales sino como grandes empleadores que pueden llevar electricidad a las zonas remotas y crecimiento económico a los países pobres y de ingreso medio. La agencia de desarrollo ha usado fondos de la industria petrolera para proveer de agua limpia y capacitación laboral a zonas que de otra manera estarían abandonadas.

    Pero documentos internos y decenas de entrevistas con funcionarios y exfuncionarios muestran que cuando Naciones Unidas se ha aliado con las grandes petroleras, la agencia también ha sofocado la oposición local a la perforación, además de realizar análisis de negocios para la industria y trabajar para que sea más fácil que las compañías sigan operando en zonas sensibles.

    La oficina de la agencia en Colombia, en particular, es una puerta giratoria de funcionarios que entran y salen de empresas petroleras y oficinas gubernamentales de energía. La agencia de desarrollo de Naciones Unidas también ha trabajado con el gobierno y con la industria petrolera para recopilar expedientes sobre los opositores a la perforación. No hay pruebas de que esos expedientes se hayan usado para atacar a alguna persona, pero en un país donde los activistas ambientales son asesinados a mayor ritmo que en cualquier otro lugar del mundo, activistas e integrantes de la comunidad dijeron que sintieron que sus vidas se habían puesto en riesgo.

    Incluso cuando Naciones Unidas advierte con alarma sobre el cambio climático y hace llamados para la reducción dramática del consumo de combustibles fósiles, su agencia de desarrollo en ocasiones funge como un ente que impulsa la industria del gas y del petróleo.

    “El sector de petróleo y gas es uno de los sectores industriales a nivel mundial capaz de generar los mayores impactos positivos en las condiciones de desarrollo de las personas”, apuntó el Programa de Naciones Unidas para el Desarrollo en 2018.

    La agencia de desarrollo dijo que apoya la transición a una energía limpia y no alienta la perforación. Pero Achim Steiner, líder de la agencia, dijo que su misión es sacar a las personas de la pobreza y que, a menudo, eso significa trabajar en países que dependen del carbón, el petróleo y el gas. “Tenemos que empezar donde las economías están hoy”, dijo Steiner en una entrevista. “No veo una contradicción, sin embargo hay una tensión”.

    Según funcionarios y exfuncionarios, un factor que incrementa esa tensión es la incesante presión para recaudar fondos. La agencia se queda con una parte —entre 3 y 10 por ciento— de las donaciones. Los funcionarios, respaldados por las propias auditorías de la agencia, dicen que eso presiona a los funcionarios de desarrollo para encontrar aliados en sus países asignados, incluso cuando los donantes trabajan en contra de los propios intereses de su agencia.

    Correos electrónicos internos muestran que altos funcionarios se han molestado por tener que lavarle la cara a algunas de las empresas más sucias, un proceso que los críticos denominan blue washing (o lavado azul), debido al color emblemático de la organización.

    En 2017, por ejemplo, dos años después de que los líderes mundiales adoptaron el acuerdo de París sobre el clima, la agencia publicó un informe sobre el papel positivo que la industria de petróleo y gas podía tener en el mundo. Mencionaba una iniciativa de reciclaje de Exxon Mobil y la promoción de Chevron de la ingeniería en los salones de clase.

    “Realmente considero que esta publicación es problemática, pues busca presentar a la industria de hidrocarburos bajo una luz favorable”, escribió un empleado de la agencia en un correo electrónico grupal. El informe “estaba perjudicando nuestro mensaje sobre energía sostenible”, decía otro correo electrónico.

    Como parte del presupuesto total de 8000 millones de dólares de la agencia, el dinero de la industria de la energía es mínimo: unos 6 millones de dólares al año, según los datos proporcionados por el PNUD. Pero, a nivel local, estos fondos pueden tener efectos enormes.

    En ningún otro lugar estos efectos se sienten más que en Colombia, donde las empresas petroleras, el gobierno, los grupos armados y los ambientalistas se enfrentan por el futuro de la Amazonía. La deforestación ha alcanzado niveles récord y amenaza a un bosque tropical que sirve como amortiguador clave contra el cambio climático.

    Hasta el año pasado, el pueblo siona, que vive en las orillas del terroso río Putumayo en el sur de Colombia, veía a la agencia de desarrollo de Naciones Unidas como una posible aliada en ese enfrentamiento. La comunidad ya se había beneficiado de un fondo previo procedente de la agencia.

    Luego sucedió la alianza con GeoPark.

    ‘El gran negocio del año’

    Mario Erazo Yaiguaje, un líder comunitario de voz suave y exgobernador de la reserva Buenavista, sospechaba que el programa de asistencia del PNUD era un intento encubierto de la petrolera para presionar a su pueblo con el fin de que aceptara su presencia en la región.

    Los siona de Buenavista viven en casas de madera en un pequeño pueblo de la Amazonía, en la frontera con Ecuador. La vida comunitaria gira en torno a la parcela agrícola familiar, llamada chagra, y al yagé, una sustancia que en el mundo exterior se tipifica como alucinógena pero que los siona consideran como una medicina que, si se toma bajo el acompañamiento de un guía, les permite adquirir sabiduría y orientación.

    Durante generaciones esta región ha sido un escenario de conflictos y los siona perciben a las empresas petroleras como la fuente de sus problemas, al atraer tanto a los rebeldes de izquierda que han atacado los oleoductos de la zona como a los soldados gubernamentales que han sido enviados para resguardar la infraestructura de las compañías. La industria petrolera y el negocio de la cocaína han contribuido tanto a la violencia que la Corte Constitucional de Colombia clasificó a los siona como en “riesgo de exterminio”.

    Naciones Unidas anunció su alianza con GeoPark en un momento de controversia. La compañía ya estaba defendiéndose en una demanda por un derrame de petróleo en la región. Luego, una organización local de defensa acusó públicamente a GeoPark de contratar a un grupo armado para amenazar a quienes se oponen a la perforación. La empresa negó con vehemencia la denuncia, pero los activistas en la región indicaron que temían por sus vidas.

    Para Erazo el acuerdo con GeoPark era una táctica. “Una cosa de limpiar el nombre”, dijo. “Cuando nos damos cuenta de que GeoPark le da recursos al PNUD, lo miramos como que hicieron el gran negocio del año”.

    GeoPark dice que no tiene interés en perforar en la reserva siona y que ha tomado medidas para abandonar su concesión en el territorio en disputa. Dijo que su alianza con la agencia de desarrollo estaba enfocada en ayudar a las comunidades afectadas económicamente durante la pandemia de la COVID-19. El dinero nunca estuvo destinado para los siona, dijo la empresa.

    “Siempre hemos tenido una relación con nuestros vecinos basada en el diálogo, el respeto y la construcción de confianza”, dijo la empresa en un comunicado.

    Los siona de Buenavista vieron las cosas de otra manera y empezaron a prepararse para una decisión difícil. Sentado en la primera fila de una asamblea comunitaria el año pasado, ataviado con la túnica blanca tradicional que se reserva para las ocasiones especiales, Erazo escuchaba mientras abogada de la comunidad, Lina María Espinosa formulaba así su decisión:

    “Van a recibir una platica que les va a servir para cualquier necesidad familiar”, dijo. “Pero la platica que viene, o la que va a venir más adelante, es de la petrolera”.

    Espinosa preguntó: “¿Van a recibir?”

    ‘Alimentar a la bestia’

    Erazo comprendía por qué GeoPark querría asociarse con Naciones Unidas. Pero ¿por qué querría una agencia de desarrollo sostenible asociarse con una empresa petrolera?

    Los orígenes de estos acuerdos son turbios. A diferencia de Naciones Unidas, la agencia no recibe aportaciones de los Estados miembro. Sus donaciones provienen en su mayor parte de gobiernos y grandes fondos internacionales. Los grupos como la Fundación Bill y Melinda Gates y las empresas privadas conforman el resto.

    Algunos exfuncionarios dicen que la relación actual con las grandes compañías energéticas puede remontarse a una pelea con uno de los mayores benefactores de la agencia, un fondo sin fines de lucro llamado Global Environmental Facility que reúne dinero de los gobiernos para atender los principales desafíos del planeta.

    En 2011, Monique Barbut, la principal ejecutiva del fondo en ese momento, se convenció de que el PNUD estaba demasiado enfocado en recaudar fondos y tenía poco que mostrar como resultados. “Esta gente no era responsable ante nadie”, dijo Barbut en una entrevista. Y empezó a recortar el financiamiento.

    Esos recortes coincidieron con los efectos persistentes de la crisis financiera global y un aumento en la demanda de ayuda para el desarrollo. Así que la agencia reforzó sus labores de recolección de fondos. Entre los objetivos estaban las empresas de energía.

    “En un ambiente de ayuda decreciente, los ingresos de los sectores extractivos pueden servir como una fuente adicional de financiamiento”, escribió el PNUD en 2012 como parte de una estrategia dedicada al petróleo, el gas y la minería.

    Ese año, la agencia anunció una alianza con Shell Oil que ayudó a capacitar a iraquíes para trabajar en la industria de hidrocarburos. Un proyecto con la empresa estatal Pemex ayudó a ampliar la producción petrolera en México.

    Funcionarios de desarrollo, que operan con amplia autoridad en sus países asignados, recuerdan la presión constante para conseguir dinero.

    “Es un sistema centrado en alimentar a la bestia”, dijo Benoit Lebot, quien trabajó en proyectos ambientales durante ese periodo. Lebot dijo que estalló con sus supervisores: “¡No soy un número en una hoja de cálculo!”. Y terminó por renunciar.

    Incluso hoy, los integrantes del personal dicen —y lo reiteran las formas de evaluación de desempeño— que los supervisores priorizan la recaudación de fondos y el lanzamiento de proyectos. “¿Cuántos proyectos conseguiste? ¿Cuánto dinero trajiste?”, dijo Dominic Rasool, quien renunció a su trabajo de asesor técnico en 2018. Si los proyectos tenían éxito o no, dijo, importa menos.

    Steiner, el principal ejecutivo de la agencia, no se disculpa por el enfoque en la recaudación de fondos.

    “Para quienes dicen que ahí hay esa presión, solo puedo decirles: ‘Bueno, bienvenidos a la realidad’”, dijo.

    Sin embargo, rechazó con firmeza la idea de que prioriza la recaudación de fondos por encima de la operación de programas exitosos. Dijo que cada proyecto es revisado y calificado por evaluadores independientes.

    No obstante, evaluadores actuales y anteriores dicen que, cuando sí identifican problemas, Naciones Unidas y funcionarios gubernamentales locales a menudo los presionan para que suavicen sus conclusiones.

    “La mayor parte del tiempo se hace de forma elegante”, dijo Roland Wong, quien evaluó proyectos para la agencia durante más de una década. En otras ocasiones los cambios son más indignantes. “Las evaluaciones pueden sufrir un embellecimiento grosero al punto que es casi falso”.

    Una técnica común, según dijeron funcionarios y exfuncionarios, es presentar los fracasos como “lecciones aprendidas”.

    ‘Es un engaño’

    Steiner habla de que hay que encontrar a las economías donde están y la economía de Colombia depende mucho del petróleo. Es la exportación más importante del país. Cualquiera que busque recaudar dinero para el desarrollo aquí naturalmente hallaría el camino hacia las empresas de combustibles fósiles.

    Si bien Steiner dice que la agencia no apoya la perforación, los registros muestran que sí trabaja para que sea más sencillo perforar. Durante años, las agencias nacionales de hidrocarburos de Colombia y la mayor empresa del país, Ecopetrol, han contratado a PNUD para analizar riesgos y brindar asesoría con el fin de llevar a cabo el negocio con menos contratiempos.

    Ese negocio puede significar un ducto con fuga, donde el análisis de la agencia puede ayudar a prevenir o mitigar un problema medioambiental. En otras ocasiones el riesgo de negocio puede ser una comunidad molesta que se opone a la perforación.

    En esas situaciones, los registros muestran que los funcionarios de desarrollo intervienen para calmar las cosas, con el objetivo de asegurar que las operaciones procedan según lo planeado. Como parte de varios proyectos del PNUD, la agencia trabajó con Ecopetrol y el ministerio de hidrocarburos de Colombia para recopilar expedientes de personas en zonas de perforación.

    Un informe, en el departamento de Meta, en la zona central del país, fue publicado inadvertidamente en un sitio web del gobierno en 2015. El reporte, preparado para el ministerio del Interior, identificaba a concejales locales y agricultores que tenían un “discurso agresivo” contra la industria petrolera. Se identificaba una iglesia donde, al final de la misa, el párroco “toma los últimos minutos para pronunciar discursos contra la industria”.

    En Colombia los activistas ambientales son asesinados a un ritmo de más de uno por semana, según Global Witness, una organización de derechos humanos con oficinas en Londres, Washington y Bruselas, lo que convierte al país en el lugar más mortífero para defender al planeta. Cuando los activistas se vieron en el reporte, sintieron que la agencia de desarrollo los había puesto en riesgo. No hay pruebas de que este documento u otros expedientes hayan provocado incidentes violentos.

    Ecopetrol indicó en un comunicado que trabaja con la agencia de desarrollo por su reputación de imparcialidad y para asegurarse de que las comunidades desfavorecidas reciban la atención que merecen.

    “La empresa ha reconocido de forma reiterada la relevancia que tienen los líderes sociales y su aporte a la sociedad”, dijo Ecopetrol, refiriéndose a los líderes medioambientales. La empresa indicó que rechaza cualquier acción o amenaza “que impida el libre, seguro y legítimo ejercicio de su labor.”

    Steiner dijo que este es un proceso esencial conocido como “mapeo de actores” o de stakeholders. Si los gobiernos van a consultar a la gente en todos los bandos de un tema, hay que identificar a los participantes clave.

    Sin embargo, el reporte publicado se enfocaba en los opositores a la industria petrolera. Entre las actividades a realizar del informe resaltan la organización de un foro con integrantes de la comunidad y ambientalistas y “desestimar su discurso”.

    El PNUD dijo que, aunque el reporte fue redactado por un contratista de la agencia y se alojaba en el servidor de la agencia e incluía su logotipo, en realidad había sido redactado por solicitud del gobierno colombiano. Por lo tanto, un portavoz de la agencia no quiso comentar el contenido del informe.

    Un activista ambiental, Édgar Humberto Cruz, quien fue mencionado en la categoría de “problemático” en el documento, dijo que el PNUD organizó reuniones para destacar los beneficios que Ecopetrol y otras empresas traían a la región. “Nos dijeron que no era conveniente oponerse a la industria”, dijo Cruz.

    Un portavoz de la agencia dijo que esas conversaciones no son parte de la política de la agencia.

    Hoy la desconfianza en el Meta es profunda.

    “Por lo que solo ha llegado aquí, a nuestra región, es a tratar de suavizar a las comunidades para que Ecopetrol pueda entrar a hacer sus trabajos petroleros”, dijo Gustavo Carrión, un líder en Castilla La Nueva, un poblado al noroeste del Meta.

    Los propios empleados de la agencia lo reconocen. Fabián Espejo, quien trabajó durante cinco años para la agencia en Colombia, escribió en su tesis de doctorado de 2020 que la agencia tenía buenas intenciones pero que también le daba pie a los ministerios de petróleo, gas y minería “para mantener la producción sin contratiempos”.

    Steiner comentó que su agencia trabaja en condiciones difíciles para llevar dinero y oportunidades a la gente que más las necesitan. Él no formula las políticas energéticas de Colombia y no puede ordenarle al gobierno que deje de perforar en ciertas zonas. Lo que puede hacer, dijo, es buscar formas de minimizar el daño a las comunidades y al medioambiente.

    “Pero también de maximizar los beneficios de una industria —a gran escala las industrias extractivas– que es muy significativa y una fuente muy significativa de ingresos para muchos países en desarrollo”, dijo.

    Una funcionaria de desarrollo formuló un argumento similar durante una tensa llamada con Erazo y otros sobre la alianza con GeoPark. Naciones Unidas no invitaba a las empresas petroleras a la zona, dijo la funcionaria, Jessica Faieta. Pero “ya que están en estos territorios, podemos nosotros, de cierta manera, garantizar su cumplimiento con los derechos humanos”.

    Los siona de Buenavista estaban furiosos. Parecía que Naciones Unidas estaba respaldando a una empresa petrolera, dijo Erazo.

    La conversación echó por tierra cualquier esperanza de ganárselos. Los siona presentaron una queja formal con la agencia, devolvieron un fondo previo y juraron jamás volver a aceptar ayuda del programa de desarrollo.

    “La gente está aplaudiendo cada vez que sale un representante del PNUD, porque nos ha llegado con algo. ¡Bendito sea!”, comentó Erazo. Pero, añadió, “es un engaño”.

    La alianza con GeoPark, dijo, fue “la muerte de esa organización para nosotros”.

    Hoy, a lo largo de las riberas del Putumayo, Erazo anticipa los problemas que van a presentarse. La inflación ha disparado los costos de alimentos. Los precios de gasolina han hecho que incluso la transportación sencilla se vuelva difícil.

    Una relacióncon el Programa de Naciones Unidas para el Desarrollo ciertamente tendría beneficios.

    Pero no se arrepiente.

    La agencia de desarrollo canceló la alianza con GeoPark y ahora está investigando por qué se involucró con la compañía si los agravios de los siona ya eran tan conocidos.

    “Creo que esa es una crítica legítima”, dijo Steiner. Y añadió: “Sabe, hemos aprendido lecciones”.

    Sofía Villamil y Genevieve Glatsky colaboraron con reportería desde Bogotá.

    Sarah Hurtes es una periodista con sede en Bruselas. Se unió al equipo de investigaciones internacionales del Times en 2022. @HurtesSarah

    Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

    Advertisement

    New York Times - World

    Tensión entre China y Taiwán: lo que necesitas saber

    Advertisement

    Supported by

    Después de casi una semana de que el ejército chino hiciera maniobras cerca de la isla, se anunciaron más ejercicios militares. ¿Qué significa la situación actual?

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    Por Tiffany May y Mike Ives

    China informó el lunes que iba a realizar nuevos simulacros cerca de Taiwán. Esta es una señal de que Pekín podría mantener la presión militar sobre la isla tras realizar maniobras más extensas en la zona, en represalia por la visita de la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, la semana pasada.

    El Comando del Teatro de Operaciones Oriental del Ejército Popular de Liberación informó el lunes que estaba enfocado en llevar a cabo “operaciones conjuntas de asalto marítimo y antisubmarinos” en una ubicación no especificada. El Ministerio de Defensa Nacional de Taiwán afirmó haber detectado el lunes 13 buques de guerra chinos y cerca de 40 incursiones cerca de la isla, incluidas 21 que cruzaron la línea informal en el Estrecho de Taiwán, que divide la isla de China continental.

    Los últimos simulacros indican que Pekín podría estar buscando normalizar la presencia de sus fuerzas militares alrededor de Taiwán, y así permitir que las fuerzas chinas practiquen la imposición de un lento estrangulamiento a la isla que incluye restringir gran parte del acceso a su espacio aéreo y marítimo. El anuncio de China se produjo un día después de que sus fuerzas militares concluyeran 72 horas de ejercicios alrededor de Taiwán, simulando en la práctica un bloqueo. Durante esos ejercicios, China envió al menos 11 misiles a las aguas al norte, sur y este de Taiwán, y desplegó buques de guerra y aviones de combate para arremolinarse en torno a la isla.

    Taiwán, una isla de 23 millones de habitantes a 128 kilómetros de la costa de China, ha sido durante mucho tiempo una fuente de tensión entre Washington y Pekín. China reclama a Taiwán, una isla gobernada democráticamente, como parte de su territorio y ha prometido tomarla, a través del uso de la fuerza de ser necesario.

    Pelosi fue la funcionaria estadounidense de más alto perfil en visitar Taiwán desde 1997, cuando Newt Gingrich, entonces presidente de la Cámara de Representantes, realizó una visita polémica. Luego de que Pelosi aterrizara en Taipéi la noche del 2 de agosto, un coro de organismos del gobierno chino denunció su visita, alegando que frustraba los esfuerzos de China por unificarse con Taiwán y ponía en peligro la estabilidad de la región.

    A continuación, un vistazo a los problemas que rodean a China y a Taiwán, y lo que ha cambiado desde la visita de Pelosi.

    Una explicación de los simulacros chinos alrededor de Taiwán

    Pekín ha presentado los ejercicios militares como una demostración de fuerza. También son una advertencia y una práctica valiosa

    China ha presentado los simulacros militares como una demostración de fuerza con la intención de castigar a la isla por una visita de Pelosi que desafió los reclamos de Pekín sobre Taiwán. Los ejercicios, que se realizaron cada vez más cerca de Taiwán y duraron 72 horas, les dieron a las fuerzas chinas una práctica valiosa en caso de que algún día se les ordene atacar la isla.

    En el primer día de los simulacros de la semana pasada, cinco misiles balísticos chinos cayeron en la zona económica exclusiva de Japón al este de Taiwán. Fue la primera vez que alguno cayó en esas aguas. Los analistas interpretaron eso como una advertencia de Pekín tanto a Estados Unidos como a Japón sobre ayudar a Taiwán en caso de un conflicto, y también fue un recordatorio para Washington de que China podría atacar las bases estadounidenses en la región.

    China seleccionó seis zonas para los ejercicios por su importancia en una posible campaña para aislar a Taiwán, aseguró el mayor general Meng Xiangqing, profesor de estrategia en la Universidad de Defensa Nacional en Pekín, durante una entrevista en la televisión china. Una zona cubre la parte más angosta del Estrecho de Taiwán. Otras podrían usarse para bloquear un puerto importante o atacar tres de las principales bases militares de Taiwán. Otra, frente al sur de Taiwán, podría bloquear una ruta de escape.

    La concentración militar de China ha llegado a un punto en el que algunos comandantes y analistas piensan que una invasión es un escenario cada vez más plausible, aunque todavía muy arriesgado. Incluso con una baja probabilidad de un conflicto inminente, los ejercicios están llevando al límite la tensión en la región, y el anuncio del lunes sobre nuevos simulacros solo aumentó esas preocupaciones. Citando a expertos, los medios estatales chinos afirmaron el lunes que la cantidad de aviones que patrullan el estrecho seguirá incrementándose.

    El líder de China tiene tiempo con la mirada en Taiwán

    Xi Jinping, el líder más poderoso que ha tenido China en varias generaciones, ha dejado más claro que cualquiera de sus predecesores que considera la unificación de Taiwán con China como un objetivo principal de su gobierno, además de una medida clave para lo que denomina el “rejuvenecimiento nacional” de China como una superpotencia moderna y unida.

    Taiwán figuró en los primeros años de la carrera política de Xi. En 1996, año en el que aumentaron las tensiones en el Estrecho de Taiwán, se convirtió en el funcionario político líder de una división antiaérea de reserva del Ejército Popular de Liberación en la provincia de Fujian, que se encuentra frente a la isla desde el otro lado del Estrecho de Taiwán.

    Su creciente interés en la unificación también refleja un cálculo político interno. Se espera que Xi sea confirmado para un tercer mandato sin precedentes como líder en un congreso del Partido Comunista a celebrarse en otoño. Antes de esa reunión, Xi quizá quiera proyectar una imagen de fuerza en el país y en el extranjero, en particular sobre el tema de Taiwán.

    Los ejercicios buscan no solo amenazar a Taiwán y Estados Unidos, sino también apaciguar a los nacionalistas chinos en casa que parecían estar decepcionados por lo que percibieron como una respuesta que no era suficientemente dominante.

    Taiwán es el mayor punto de discordia en las relaciones entre EE. UU. y China

    Las incursiones de China en el espacio aéreo y marítimo cercano a Taiwán se han vuelto más agresivas en los últimos años, lo que ha incrementado el riesgo de conflicto.

    En junio, Pekín elevó la tensión cuando el Ministerio de Relaciones Exteriores declaró que China tenía jurisdicción sobre el Estrecho de Taiwán y que este no podía considerarse una vía navegable internacional. Además, en el último año, los aviones militares chinos han sondeado cada vez más el espacio aéreo cerca de Taiwán, lo que llevó a las fuerzas militares taiwanesas a reunir aviones de combate.

    Pekín aumentó la presión durante la visita de Pelosi. Las fuerzas militares de China anunciaron simulacros con fuego real que comenzaron el jueves, algunos de ellos en partes del mar que parecen invadir zonas que Taiwán asegura se encuentran en sus aguas territoriales.

    En un acuerdo diplomático intencionalmente ambiguo adoptado en 1979, Estados Unidos mantiene una política de “Una sola China” que reconoce, pero no respalda, el reclamo de Pekín sobre Taiwán. Los líderes estadounidenses siguen siendo ambiguos sobre cómo ayudarían a Taiwán en el caso de un ataque chino, pero el presidente Joe Biden se ha comprometido a defender la isla.

    La isla ha estado atrapada entre los dos rivales durante años

    Taiwán nunca ha sido parte de la República Popular de China. Durante décadas, su población vivió con la ley marcial impiuesta por una gestión respaldada por Estados Unidos y liderada por Chiang Kai-shek, quien había salido de China luego de ser derrocado por la revolución comunista de Mao en 1949. China y Estados Unidos estuvieron al borde de la guerra por Taiwán en dos ocasiones en los años cincuenta.

    Esa tensión de la Guerra Fría disminuyó en su mayoría en las décadas de 1980 y 1990 cuando Taiwán se democratizó y China abrió su economía. Pero volvió a estallar en 1995 y 1996, cuando China se opuso a una visita del presidente Lee Teng-hui de Taiwán a la Universidad de Cornell, su alma máter.

    China lanzó misiles cerca de la isla principal de Taiwán como una advertencia para Lee y otra vez cuando Taiwán se preparaba para sus primeras elecciones presidenciales abiertas. La crisis solo terminó cuando el presidente Bill Clinton mandó portaaviones a extremos opuestos del Estrecho de Taiwán.

    Tiffany May cubre noticias de Asia para The New York Times. Se unió al Times en 2017. @nytmay

    Advertisement

    New York Times - World

    Las claves del reciente cese al fuego en Gaza

    Advertisement

    Supported by

    El conflicto parece ser un duro golpe para la Yihad Islámica Palestina, el grupo militante de Gaza, y ha reforzado la imagen del primer ministro interino de Israel, Yair Lapid.

    Send any friend a story

    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    Por Isabel Kershner

    JERUSALÉN — Un cese al fuego que terminó con tres días de ataques feroces transfronterizos entre Israel y un grupo miliciano palestino en Gaza parece haberse mantenido y la vida comenzó a regresar a la normalidad en ambos territorios.

    El ejército israelí inició una ofensiva el viernes por la tarde con ataques de misiles dirigidos a objetivos del grupo, la Yihad Islámica Palestina, bajo el argumento de que la acción buscaba frustrar un ataque inminente. Los objetivos en la Franja de Gaza recibieron impactos por aire, tierra y mar. La Yihad Islámica disparó unos 1100 cohetes y proyectiles de mortero hacia el territorio israelí, según el ejército.

    El domingo por la noche, ambas partes accedieron a un cese al fuego mediado por Egipto para detener la ronda más intensa de lucha entre israelíes y palestinos en más de un año. Según el Ministerio de Salud en Gaza, al menos 44 palestinos fueron asesinados en el combate, 15 de ellos niños, y 360 resultaron heridos, 20 de los cuales están graves.

    Después de mantener cerrados los cruces fronterizos de Gaza por más de una semana, Israel los reabrió el lunes por la mañana para la entrega de provisiones de ayuda humanitaria, empezando con el combustible que resolverá la falta urgente de electricidad en el enclave. Para el mediodía, las autoridades israelíes habían quitado todas las restricciones de seguridad que habían impuesto la semana pasada sobre los residentes de las zonas fronterizas para mantenerlos cerca de refugios antibombas y fuera de la distancia de los francotiradores milicianos.

    A continuación, te decimos cuánto sabemos sobre las consecuencias del conflicto de tres días.

    Cinco conclusiones sobre el conflicto

    Pareciera que la Yihad Islámica ha sufrido un golpe crítico

    Tras concluir su campaña en Gaza, el ejército israelí declaró el lunes que había impactado 170 objetivos de la Yihad Islámica, con lo que eliminó a altos comandantes del grupo, así como a escuadrones con lanzacohetes, y destruyó fosas de lanzamiento, puestos de comando y bodegas de armas.

    La Yihad Islámica señaló que había perdido a doce de sus líderes y miembros, entre ellos Taiseer al-Jabari, comandante de la región norte de Gaza, y Khaled Mansour, comandante de la región sur.

    Aunque la Yihad Islámica aseguró haber obtenido algunas concesiones vagas relacionadas con sus prisioneros que se encuentran en Israel bajo los términos del cese al fuego, Israel negó haber accedido a ninguna otra condición más que un cese al combate en ambos lados.

    El ejército israelí señaló que unos 200 cohetes de la Yihad Islámica se habían quedado cortos y habían caído dentro de la Franja de Gaza, lo cual provocó bajas entre los civiles, incluidos niños. La aseveración del ejército no pudo ser verificada de manera independiente.

    También dijo que su sistema de defensa antimisiles Cúpula de Hierro realizó 380 intercepciones de cohetes cuyo destino eran centros poblados de Israel, con una tasa de éxito de un 96 por ciento, un aumento en comparación con el 90 por ciento de las rondas previas. Tzipi Livni, un exministro del gobierno israelí y un experimentado negociador con los palestinos, comentó que esas defensas redujeron la duración del combate y evitaron más bajas.

    Sin embargo, el secretario general de la Yihad Islámica Palestina, Ziad al-Nakhala, también cantó victoria poco después del anuncio del cese al fuego el domingo por la noche.

    “Todas las ciudades del enemigo estaban a distancia de los misiles de la resistencia”, mencionó en un discurso televisado. Y agregó: “Mantuvimos el control del campo a pesar del desequilibrio de poder con el enemigo”.

    El primer ministro interino de Israel demostró su experiencia en temas de seguridad

    En general, el último operativo en Gaza se ha considerado un éxito en Israel, pues no murieron israelíes y hubo pocos daños en su territorio.

    Esto le está favoreciendo a Yair Lapid, el nuevo primer ministro centrista del gobierno en funciones de Israel, quien se está postulando para el cargo en unas elecciones programadas para el 1 de noviembre.

    Desde hace tiempo, a Lapid lo han criticado en Israel por no tener el conocimiento necesario sobre seguridad nacional para liderar al país en tiempos de guerra, en particular si se le compara con su principal rival, Benjamin Netanyahu, quien ha acumulado una vasta experiencia como la persona que ha ocupado el cargo de primer ministro de Israel por más tiempo y quien ahora encabeza a la oposición.

    No obstante, según los analistas, al iniciar los ataques aéreos el viernes, Lapid mejoró su posición de arranque en la campaña política. Y el domingo dio un golpe de efecto en las relaciones públicas cuando Netanyahu, que en el pasado se había negado a asistir a las reuniones informativas sobre seguridad con Lapid, fue fotografiado sentado frente a él recibiendo una actualización formal sobre la situación de seguridad y emitió una declaración de apoyo al gobierno.

    “Ahora Lapid se ha ganado la imagen de un primer ministro que ha dirigido una operación militar”, dijo Gayil Talshir, politóloga de la Universidad Hebrea de Jerusalén.

    Hamás, el principal grupo miliciano en Gaza, no se involucró en el conflicto

    Hamás, el grupo miliciano más grande y poderoso en el enclave costero palestino de Gaza, no participó en el último conflicto con Israel y le dejó toda la responsabilidad del combate a la Yihad Islámica, una organización de menor tamaño. Las dos agrupaciones son rivales, pero a menudo se alían para enfrentar a Israel.

    Funcionarios y expertos israelíes mencionaron que la decisión de Hamás de permanecer al margen, aunque aumentó el número de muertes en Gaza, fue un testimonio del éxito del giro que ha dado el gobierno israelí en la política hacia el enclave durante el último año.

    En una iniciativa por mejorar la economía de Gaza, donde viven unos dos millones de personas y que cuenta con una tasa de desempleo de alrededor del 50 por ciento, Israel ha ofrecido permisos de trabajo a 14.000 residentes del territorio, una cantidad pequeña en términos relativos, pero que es la mayor desde que Hamás tomó el poder por la fuerza en 2007, lo cual ha brindado un salvavidas económico a miles de familias.

    Israel afirma que podría ampliar el número de permisos hasta 20.000, dependiendo de la situación de seguridad, y que también ha trabajado durante el último año para aumentar las importaciones y exportaciones de Gaza.

    Pero las perspectivas de un desarrollo económico mayor se ven obstaculizadas por la negativa de Hamás a liberar los restos de dos soldados israelíes, retenidos desde 2014, y el encarcelamiento durante un año de dos civiles israelíes que sufren problemas de salud mental.

    Otro factor que limita el desarrollo de Gaza, según los funcionarios israelíes, es que Hamás se niega a reconocer el derecho de Israel a existir y sigue centrándose en la construcción de su fuerza militar a expensas de la inversión en la población civil.

    La Yihad Islámica, por su parte, niega que la decisión de Hamás de mantenerse al margen de esta ronda de combates haya profundizado la división entre los dos grupos. Al-Nakhala, líder de la Yihad Islámica, dijo: “Hamás es la columna vertebral de la resistencia y estamos en una alianza continua con ellos para enfrentarnos al enemigo”.

    La Yihad Islámica no logró detener los arrestos israelíes en Cisjordania

    Al-Nakhala señaló que su organización quería proteger la vida de Bassem Saadi, una figura importante de la Yihad Islámica que las fuerzas especiales de Israel arrestaron en el territorio ocupado de Cisjordania la semana pasada. Los milicianos habían amenazado con tomar represalias por el arresto. La Yihad Islámica exigió su liberación como parte de las conversaciones para el cese al fuego que medió Egipto, sin ningún éxito hasta ahora.

    Los dos últimos días de conflicto en Gaza pueden estar relacionados con un aumento de la violencia en Israel y Cisjordania ocurrido hace varios meses. Una avalancha de ataques palestinos en contra de civiles en Israel en abril y mayo produjo un aumento en las redadas israelíes en toda Cisjordania y en arrestos casi todas las noches, entre ellos el de Saadi.

    Con sus amenazas de represalias, la Yihad Islámica esperaba frenar las acciones israelíes en contra del grupo en Cisjordania. Sin embargo, las redadas en Cisjordania han continuado, aunque la lucha se intensificara en Gaza.

    El sábado, el ejército israelí anunció que había aprehendido a 19 sospechosos de pertenecer a la Yihad Islámica en las redadas realizadas durante la noche por Cisjordania. El domingo, declaró que había detenido a otros 20.

    Israel dijo que recibió apoyo internacional y evitó críticas de algunos nuevos aliados árabes

    La ronda de violencia más reciente sucedió poco después de una visita del presidente de Estados Unidos, Joe Biden, a la región a mediados de julio. La noche del domingo, la Casa Blanca emitió un comunicado para aplaudir el cese al fuego en el que Biden declaró: “Mi apoyo hacia la seguridad de Israel es duradera e inquebrantable, incluido su derecho a defenderse en contra de ataques”.

    Biden agradeció especialmente a los dirigentes egipcios su papel fundamental en el fin de las hostilidades, así como a Catar por su ayuda.

    Funcionarios israelíes dijeron que también habían recibido fuertes expresiones de apoyo por parte de los países europeos.

    El enfrentamiento también enfatizó la creciente aceptación de Israel en otras partes del mundo árabe. Las guerras pasadas en Gaza han generado fuertes críticas de otros países árabes. Esta vez, la respuesta fue más tenue.

    Dos de los tres países árabes que formalizaron lazos con Israel en 2020 en un proceso conocido como los Acuerdos de Abraham, Marruecos y los Emiratos Árabes Unidos, expresaron su preocupación en torno a la violencia, pero evitaron criticar a Israel. Tan solo el tercer país, Baréin, condenó de forma directa los ataques de Israel.

    El lunes, el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas sostuvo una reunión de emergencia para hablar sobre el conflicto.

    El embajador palestino, Riyad Mansour, le pidió al consejo que le pusiera “un alto” al asesinato de palestinos por parte de Israel. El embajador de Israel, Gilad Erdan, defendió al ejército israelí y comentó que había actuado con exactitud y “extrema precisión” para reducir el daño colateral.

    Hiba Yazbek, Fady Hanona e Iyad Abuheweila colaboraron en este reportaje.

    Isabel Kershner, corresponsal en Jerusalén, ha estado informando sobre la política israelí y palestina desde 1990. Es autora de Barrier: The Seam of the Israeli-Palestinian Conflict. @IKershnerFacebook

    Advertisement

    Известия (RUS)

    Под обстрел ВСУ в Запорожье попали детсад и общежитие

    Под обстрел украинских боевиков попали территория детского сада, многоэтажный дом и общежитие в районном центре Каменка-Днепровская Запорожской области. Об этом 11 августа сообщила в своем Telegram-канале военно-гражданская администрация (ВГА).

    «Они могут воплотить ужасную историю на атомной станции» Новый глава военно-гражданской администрации Запорожской области Евгений Балицкий — об угрозе со стороны Киева для ЗАЭС, референдуме и хождении рубля

    Как уточняется, обстрел произошел ночью и стал настоящим террором мирного населения.

    «В результате преступных действий киевского режима повреждения получили пять многоквартирных жилых домов, общежитие ВАТ АПК «Солоха» и гаражный кооператив с находящимися в нем автомобилями. Кроме того, артиллерийскими снарядами повреждена территория детского сада», — отметили в ВГА.

    Ранее в четверг член главного совета ВГА Запорожья Владимир Рогов предупредил, что Украина готовит масштабную провокацию на Запорожской АЭС. В этот же день он рассказал об отражении российскими системами противовоздушной обороны (ПВО) всех ночных попыток атак ВСУ на город Энергодар, где расположена Запорожская АЭС.

    Как отметил глава Национального центра управления обороной России генерал-полковник Михаил Мизинцев, обстрелы Запорожской АЭС могут привести к глобальной техногенной катастрофе, которая затронет многие страны.

    8 августа официальный представитель МИД РФ Мария Захарова предупредила, что ситуация вокруг ЗАЭС с каждым новым обстрелом со стороны украинских боевиков становится всё опаснее. Захарова также подчеркнула, что действия Киева ставят под угрозу население всей Европы.

    В ночь на 7 августа украинские боевики в очередной раз обстреляли из реактивной системы залпового огня «Ураган» расположенную в Энергодаре ЗАЭС. При подлете к энергоблокам ракета успела раскрыться и выпустить осколочные боевые элементы.

    5 августа украинские радикалы дважды обстреляли территорию ЗАЭС.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Politico призвало Зеленского признать факты преступлений ВСУ

    Президент Украины Владимир Зеленский должен признать правдивость обвинений со стороны организации Amnesty International, которая утверждает, что Вооруженные силы Украины замешаны в преступлениях против мирного населения страны. Об этом 11 августа пишет издание Politico.

    «Главное — не стреляют и не бомбят» Специальный репортаж «Известий» — о том, как живет Бердянск после ухода ВСУ

    Автор публикации отметил, что режиму Зеленского необходимо быть открытыми к критике со стороны западных наблюдателей, а не обвинять всех, имеющих иную точку зрения, в работе на РФ.

    «Зрелым ответом на ​​критику было бы серьезно отнестись к выводам и поработать над улучшением армейской практики и защиты гражданских лиц, а не накидываться на гонца», — пишет автор статьи.

    Он также добавил, что власти Украины заинтересованы в постоянной критике работы Amnesty International, так как из-за деятельности глава киевского офиса и соучредитель шведского отделения организации были вынуждены уйти в отставку.

    «Отчет Amnesty политически неудобен для украинского правительства и его союзников на Западе, но это не делает его неправильным или неточным», — резюмировал автор статьи.

    Накануне, 10 августа, соучредитель шведского офиса организации Amnesty International Пер Вестберг решил уволиться из-за несогласия с докладом правозащитников о преступлениях вооруженных сил Украины (ВСУ).

    Ранее, 6 августа, глава украинского бюро Amnesty International Оксана Покальчук также приняла решение об уходе с занимаемого ею поста после скандала вокруг публикации о преступлениях ВСУ. Она уточнила, что ее попытка добиться удаления документа и публикации нового не увенчалась успехом.

    4 августа правозащитники выпустили доклад, в котором проанализировали действия ВСУ. Эксперты пришли к выводу, что украинские военные продолжают размещать боевую технику и вооружение в школах и больницах, таким образом нарушая военное право. Организация задокументировала, что ВСУ ставили мирное население в рискованное положение и что нахождение в оборонительной позиции не освобождает киевских силовиков от соблюдения правил.

    Доклад прокомментировал президент Украины Владимир Зеленский. Его возмутило, что украинские войска обвинили в нарушении международных правовых норм и военного права. Доклад организации он расценил как попытку «переложить ответственность с агрессора на жертву».

    Гендиректор Amnesty International Агнес Калламар, комментируя заявление украинского лидера, подчеркнула, что выводы доклада были основаны на доказательствах, собранных правозащитниками в ходе обширных расследований, которые проводились в соответствии со строгими правовыми стандартами и процедурами.

    Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите населения Донбасса. Решение было принято на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили эвакуацию мирных граждан в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующие указы.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Диетолог назвала способы преодолеть тягу к сладкому

    Диетолог Дарья Русакова рассказала «Известиям», как можно побороть тягу к сладкому и стоит ли совсем отказываться от сахара.

    Песок сыплется: как сахар портит внешность людей Врачи рассказали, почему сладости отнимают красоту и молодость

    Как отметила врач, чаще всего причиной тяги к сладкому являются какие-то психологические проблемы. Это может быть способ получения удовольствия, а может быть заедание стресса. Поэтому необходимо комплексное решение проблемы, обязательна консультация у психотерапевта.

    С диетологической точки зрения, для того чтобы снизить уровень тяги к сладкому, важно употреблять белковые продукты, а также продукты, богатые пищевыми волокнами (фрукты, овощи).

    «Тяга к сладкому может еще начать замаскированную анемию, поэтому нужно проверять уровень железа и другие показатели крови. Чаще всего организм требует каких-то продуктов, шоколада например, именно из-за скрытой анемии», — уточнила диетолог.

    Кроме того, по словам Русаковой, важно соблюдать водный баланс и не допускать больших перерывов между едой, потому что когда происходят такие перерывы, очень легко сорваться. Некоторые люди в больших количествах употребляют углеводистую пищу, в том числе хлеб, и это тоже приводит к повышенному желанию съесть сладкое.

    Однако полностью от сладкого нет смысла отказываться, отметила врач. Если у человека сахарный диабет, стоит рассмотреть отказ и перейти на безопасные и разрешенные врачом сахарозаменители. Врач также привела данные Всемирной ассоциации здравоохранения, согласно которой безопасной ежедневной дозой сахара является до 50 г в день.

    «В настоящее время существует множество растительных малокалорийных продуктов, которыми можно заменить сладкое. Не рекомендуется заменять сахар фруктозой. Это разновидность сахара, которая по вкусу не очень сладкая, из-за чего сложно соблюдать дозировку. Фруктоза чаще всего вызывает еще большую тягу к сладостям», — подчеркнула она.

    Кроме того, Русакова добавила, что можно заменять сладкое ягодами, фруктами. Однако нежелательно пить напитки с добавлением сахара, но есть твердые сладости — вполне приемлемо, заключила диетолог.

    20 июня врач-терапевт Татьяна Романенко рассказала о признаках, указывающих на то, что уровень сахара в крови повышен. Среди классических симптомов специалист назвала жажду, сухость во рту и учащенное мочеиспускание.

    Помимо этого следует обратить внимание на зуд и регулярные воспалительные заболевания со стороны половых органов. Врач указала на то, что зачастую это связано с повышением уровня глюкозы в крови.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Путин и Эрдоган обсудят ход строительства АЭС «Аккую»

    В ходе телефонных переговоров с президентом России Владимиром Путиным турецкий лидер Реджеп Тайип Эрдоган обсудит строительство атомной электростанции (АЭС) «Аккую». Об этом 11 августа заявил глава минэнерго Турции Фатих Домнез.

    Энергетика сотрудничества Президенты России и Турции дали старт строительству АЭС «Аккую» и обсудили дальнейшее развитие двусторонних отношений

    По его словам, Анкара не может изменить сроки реализации первого объекта атомной энергетики, отмечает агенство Anadolu.

    «Как вы знаете, по возвращению из Сочи президент Эрдоган заявил, что сам посетит Мерсин, проверит ход работ и обсудит ситуацию с российским лидером», — напомнил министр.

    По словам министра, есть проблемы, характерные для мегапроектов, стороны работают над тем, чтобы не отстать от графика.

    Министр напомнил, что Эрдоган 9 августа побывал на строительной площадке, ознакомился с ходом реализации проекта, дал указания. Турецкий лидер обещал проинформировать Путина о ситуации с реализацией проекта строительства станции, вопрос обсуждался 5 августа на переговорах в Сочи Эрдогана с Путиным.

    21 июля в Турции началось строительство четвертого энергоблока АЭС «Аккую» с участием России. Российская компания «Росатом» 29 октября 2021 года получила лицензию на строительство энергоблока № 4 АЭС «Аккую» в Турции. До получения лицензии на участке сооружения блока проводился подготовительный этап — инженерные изыскания и устройство котлована.

    Осенью прошлого года Эрдоган предложил Путину подумать над строительством еще двух атомных станций помимо уже возводящейся АЭС «Аккую».

    Путин и Эрдоган присутствовали на церемонии начала возведения объекта 3 апреля 2018 года. В тот же день российский лидер отметил, что при строительстве АЭС будут применяться лучшие современные технологии, аналогичные тем, что используются в РФ.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Die Welt сообщила о нехватке учителей в Германии для обучения детей с Украины

    В Германии усилилась нехватка учителей в школах из-за большого притока беженцев с Украины. Об этом 10 августа сообщила газета Die Welt.

    Нерадушный прием: в Европе всё больше недовольны украинскими беженцами В странах ЕС стали сокращать средства на содержание переселенцев

    По данным издания, в стране имеется дефицит преподавателей, а нагрузка на учителей с притоком беженцев увеличилась. Кроме того, существует проблема интеграции детей украинских беженцев в образовательную систему Германии.

    «Нехватка учителей в школах серьезна и больше всего сказывается на тех, кто нуждается в особой поддержке или не имеет поддержки дома», — сказала член Союза образования и науки страны Аня Бенсингер-Штольце.

    Она отметила, что нехватка преподавательского состава и недостаточная интеграции беженцев усугубляют неравенство между учениками. По ее словам, успех в школе в Германии по-прежнему зависит от социального происхождения.

    Издание также указывает на то, что школьное обучение украинских детей во многом зависит от местных условий, в том числе от учебной программы и от того, есть ли возможность проводить индивидуальные занятия с учениками. При этом, как рассказали газете педагоги немецких школ, у них нет конкретных процедурных указаний со стороны земель, как обучать детей из Украины.

    Ранее, 1 августа, стало известно, что ряд регионов Германии перестал принимать украинских беженцев из-за превышения квот, в том числе федеральные земли Бранденбург, Саксония и Бавария.

    По последним данным, в Германии находятся 915 тыс. украинских беженцев.

    В конце июля политолог Александр Асафов рассказал, что в Европе стремительно растет недовольство беженцами с Украины. Причиной этого в том числе послужило то, что страны Евросоюза (ЕС) взяли курс на отмену ранее предоставляемых украинцам льгот.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    В Австрии отказались производить «Газель Next NN»

    Компания Steyr Automotive в июле 2022 года решила отказаться от планов производства на своих мощностях в Австрии российских грузовиков «Газель Next NN» в адаптированном для Европы виде. Об этом 11 августа сообщил портал Drom.ru, сославшись на австрийскую деловую прессу.

    Пошел на разгон: российский авторынок вернулся к росту В июле было продано 32 тыс. машин в основном российских и китайских марок

    Компания под своей маркой намеревалась собирать для рынка Западной Европы легкие коммерческие автомобили «Группы ГАЗ» в двух версиях — с дизельным мотором Volkswagen и с электрической силовой установкой. Кроме того, Steyr намеревался предложить под своим брендом низкопольные электробусы GAZ e-Citymax 9 и e-Citymax 12.

    Ресурс напомнил, что сборку российских машин в Австрии предполагалось начать в 2023 году, однако после событий на Украине в марте 2022 года австрийская компания приостановила партнерство с российским автопроизводителем, а сейчас и вовсе отказалась от сотрудничества.

    По информации австрийской прессы, Steyr намерена заняться разработкой собственных моделей электротранспорта, а также сборкой шведских электрогрузовиков Volta грузоподъемностью 16 т.

    26 июля «Автостат Инфо» сообщил, что среди коммерческой техники в России в июле 2022 года лидировали автомобили «Группы ГАЗ». На втором месте находится продукция УАЗа. Третье место по объему парка и одновременно первое место среди иномарок в РФ занял Volkswagen.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    В ЛНР задержали изготовителя взрывных устройств

    Сотрудники российских спецслужб в ЛНР задержали пособника украинских войск, который ранее служил в ВСУ и изготавливал самодельные взрывные устройства (СВУ). Об этом в четверг, 11 августа, заявили в пресс-службе Росгвардии.

    Пограничное «геройство»: на территории России начались диверсии ВСУ Что изменится в регионах, где повысили уровень террористической опасности

    В сообщении уточняется, что мужчина 1963 года рождения был задержан росгвардецами совместно с сотрудниками ФСБ в одном из населенных пунктов ЛНР.

    В пресс-службе добавили, что до начала спецоперации России на Украине задержанный активно содействовал военнослужащим ВСУ и нацбатальонов, изготавливал СВУ, устанавливал датчики слежения (трекеры). Кроме того, он снимал на видео результаты обстрела местных жителей.

    Отмечается, что по адресу, где проживал мужчина, силовики обнаружили схрон, в котором находились оружие, боеприпасы, элементы для сбора взрывных устройств, а также несколько комплектов военной формы НАТО, бундесвера и Вооруженных сил Великобритании.

    3 августа сообщалось, что Росгвардия уничтожила группу украинских диверсантов в ЛНР.

    Днем ранее стало известно, что росгвардейцы в ЛНР ликвидировали позиции 13 операторов беспилотников ВСУ.

    До этого, 29 июля, спецназовцы задержали подозреваемого в содействии ВСУ и обнаружили схроны с боеприпасами в ЛНР. Саперы ведомства ликвидировали более 70 противотанковых и противопехотных мин.

    Россия продолжает спецоперация по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля. Решение о ее проведении последовало на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны ВСУ. Тогда в связи с серьезным ухудшением обстановки власти Донецкой и Луганской народных республик попросили помощи у Москвы.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    ЦОДД изменил схему движения на 114 улицах Москвы в июле

    В Москве координаторы Центра организации дорожного движения (ЦОДД) в июле изменили схему движения на 114 улицах. Об этом сообщается 11 августа на официальном сайте мэра столицы.

    Наездили на миллиарды: в России выросло число нарушений ПДД С начала года лихачи получили 90,2 млн штрафов

    «Ежемесячно ЦОДД усиливает безопасность пешеходов с помощью новых зебр, островков, светофоров рядом с детскими учреждениями и прогулочными зонами. Там, где бывают заторы, вводят дополнительные полосы и наносят вафельную разметку, а на узких улицах — одностороннее движение», — говорится в сообщении.

    В прошлом месяце было организовано 334 парковки, 20 островков безопасности, 20 пешеходных переходов, 10 светофоров, 10 дополнительных полос для движения транспорта, уточнило агентство городских новостей «Москва».

    Например, после того, как в Западном округе ввели одностороннее движение на Гжатской и Гродненской улицах, парковка увеличилась на 116 мест.

    Накануне пресс-служба столичного департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры сообщила, что средняя загруженность на дорогах города к концу августа может составить восемь баллов. Заторы ожидаются в связи с окончанием дачного сезона и периода отпусков, а также из-за возвращения в город учащихся. Так, предполагается, что движение будет осложнено на Третьем транспортном кольце, МКАД, Ленинском проспекте, Варшавском, Ярославском шоссе.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Трамп ищет «крота» среди соратников на фоне прошедших обысков в его поместье

    Бывший президент США Дональд Трамп в последнее время стал беспокоиться, что его самого, его семью и его ближайшее окружение могут прослушивать, а на фоне недавно прошедшего обыска в его поместье во Флориде сторонники призывают 45-го президента Соединенных Штатов не доверять определенным людям. Об этом 11 августа сообщил журнал Rolling Stone со ссылкой на источники.

    Трамп в осаде: к экс-президенту нагрянуло с обыском ФБР Новое расследование против бывшего лидера может пошатнуть позиции демократов

    Как отмечает издание, на прошедшей летом встрече со своим ближайшим окружением Трамп был крайне обеспокоен возможной прослушкой со стороны федеральных властей или, как выразился бывший глава государства, Байдена.

    «Он спрашивал меня и других: «Наши телефоны прослушиваются, как вы думаете?» Учитывая большой масштаб расследований, ведущихся в отношении президента, я не думаю, что он предполагает, будто это невозможно», — вспомнил собеседник издания.

    Кроме того, сообщает журнал, Трамп и его сторонники обеспокоены тем, что среди его окружения мог появится человек, который бы работал на федеральные службы.

    «Экс-президент и несколько его давних советников пытаются выяснить, есть ли у них, по их терминологии, «крот» или «крыса» в святая святых Трампа, который подсовывает секреты федералам», — указал собеседник издания.

    Один из советников экс-президента рассказал автору статьи о том, что они получают огромное количество писем от сторонников Трампа, в которых люди высказываются на тему возможного «крота».

    «Я получаю много сообщений, в которых [вроде] говорится: «Этот парень, должно быть, осведомитель» и другие… призывают [бывшего] президента начать проверять телефоны своих сотрудников», — рассказал журналу собеседник.

    Ранее, 8 августа, ФБР провело обыск в поместье Трампа Мар-а-Лаго во Флориде. Основанием стало расследование министерства юстиции о том, что политик вывез официальные президентские документы в поместье Палм-Бич.

    Трамп сообщил, что поместье «в осаде, разгромлено и оккупировано». Ордер на обыск был согласован с минюстом США. Также он добавил, что согласился вернуть определенные записи в архивы, назвав это «рядовым и рутинным процессом».

    В апреле генеральный прокурор штата Нью-Йорк заявила о намерении привлечь экс-президента к ответственности по делу о предполагаемых финансовых махинациях в его компании. По словам генпрокурора, Трамп, несмотря на требование прокуратуры и предписание суда, отказывался предоставлять нужные документы.

    В июле 2021 года Trump Organization и ее финансовому директору Аллену Вайссельбергу были предъявлены обвинения в уклонении от уплаты налогов, причастности к мошенничеству, хищении имущества и подделке документов. Компанию, в частности, подозревают в том, что она искусственно завышала стоимость своих активов с целью получения кредитов. Трамп отвергает обвинения.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    В Запорожской области заявили о подготовке Украиной провокации на АЭС

    Украина готовит масштабную провокацию на Запорожской АЭС. Об этом 11 августа заявил член главного совета военно-гражданской администрации (ВГА) Запорожья Владимир Рогов.

    «Они могут воплотить ужасную историю на атомной станции» Новый глава военно-гражданской администрации Запорожской области Евгений Балицкий — об угрозе со стороны Киева для ЗАЭС, референдуме и хождении рубля

    «В том, что Украина готовит масштабную провокацию на Запорожской АЭС, нет никакого сомнения», — сказал он в эфире «Первого канала».

    В этот же день Рогов сообщил, что российские системы противовоздушной обороны (ПВО) отразили все ночные попытки атак ВСУ на город Энергодар, где расположена Запорожская АЭС. По его словам, украинские подразделения активизировали удары по городу и станции накануне заседания Совета Безопасности ООН по обстрелам ЗАЭС со стороны Украины.

    Ранее, 10 августа, Россия запросила заседание СБ ООН по факту обстрелов ЗАЭС. Заместитель постоянного представителя РФ при организации Дмитрий Полянский сообщил, что «украинские провокации не должны скрываться от широкой общественности».

    9 августа заместитель директора департамента по вопросам нераспространения и контроля над вооружениями МИД РФ Игорь Вишневецкий на конференции по Договору о нераспространении ядерного оружия (ДНЯО) заявил, что целями обстрелов Запорожской атомной электростанции со стороны Украины были получение нового оружия и привлечение внимания.

    Как отметил глава Национального центра управления обороной России генерал-полковник Михаил Мизинцев, обстрелы Запорожской АЭС со стороны украинских националистов могут привести к глобальной техногенной катастрофе, которая затронет многие страны.

    8 августа официальный представитель МИД РФ Мария Захарова предупредила, что ситуация вокруг ЗАЭС с каждым новым обстрелом со стороны украинских боевиков становится всё опаснее. Захарова также подчеркнула, что действия Киева ставят под угрозу население всей Европы.

    В ночь на 7 августа украинские боевики в очередной раз обстреляли из реактивной системы залпового огня «Ураган» расположенную в Энергодаре ЗАЭС. При подлете к энергоблокам ракета успела раскрыться и выпустить осколочные боевые элементы. В зоне поражения оказались район сухого хранилища отработавшего ядерного топлива и пост автоматизированного контроля радиационной обстановки.

    5 августа украинские радикалы дважды обстреляли территорию ЗАЭС.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Экономист рассказал о способной заменить доллар валюте

    Международная резервная валюта на основе корзины валют стран БРИКС может заменить доллар. Об этом заявил начальник отдела глобальных исследований «Открытие Инвестиции» Михаил Шульгин.

    Многополярный день: саммит БРИКС напомнил о важности классической дипломатии О чем говорили и о чем промолчали участники встречи стран «пятерки»

    «Основной тенденцией валютного рынка РФ будет снижение роли доллара США и евро при возрастающей роли валют дружественных стран и рубля. Новая резервная валюта необходима в целях обслуживания внешнего долга и проведения взаиморасчетов между дружественными странами», — приводит его слова «Прайм» 11 августа.

    Эксперт подчеркнул, что курс наднациональной валюты должен быть привязан к курсам национальных валют.

    По его словам, новая валюта могла бы позволить избежать финансовых, инфраструктурных рисков отдельных валют участников межгосударственного объединения. Главной ценностью он назвал защиту стран БРИКС от рисков, которые связаны с расчетами в долларах и евро.

    Как рассказала в беседе с «Известиями» 23 июня директор института «РУССТРАТ» Елена Панина, одним из главных вопросов, который обсуждается по линии БРИКС, становится создание международной резервной валюты. Она отметила, что, несмотря на не слишком высокие параметры потребления на душу населения в странах, в генеральной совокупности государства «пятерки» — огромный и емкий рынок, делающий БРИКС самодостаточным в финансово-экономическом аспекте.

    Врио завкафедрой статистики Государственного университета управления Николай Кузнецов 6 августа выразил мнение, что на фоне стремления США и других стран наладить внутреннее экономическое положение может начаться валютная война, предполагающая целенаправленное снижение регулятором какой-либо страны стоимости нацвалюты.

    Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявил журналистам 8 августа, что доллар перестал быть надежной резервной валютой. По его словам, эти опасения разделяют многие страны.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Экс-глава Генштаба Балуевский заявил о революции в артиллерии

    Коммерческие квадрокоптеры китайского производства произвели настоящую революцию в применении традиционной ствольной и реактивной артиллерии, заявил 11 августа бывший начальник Генштаба Вооруженных сил России генерал армии Юрий Балуевский.

    Формула огня: как артиллерия стала важнейшим инструментом спецоперации Почему авиация не заменит пушки и так ли хороша американская гаубица «три топора»

    По его словам, полностью решена вековая проблема разведки, указания цели и корректировки огня. Как отмечается в предисловии Балуевского к вышедшей в среду книге ЦАСТ «Чужие войны — новая парадигма», при корректировке огня с беспилотника возможно применение артиллерии с обычными снарядами и эффективностью, сопоставимое с высокоточным вооружением.

    В итоге снижается и требуемое для поражения количество снарядов и орудий.

    «Это по иронии способствовало возвращению (скорее всего, все же временному) традиционной артиллерии на пьедестал бога войны в значении, сопоставимом с ее значением в годы Первой мировой войны», — подчеркнул Балуевский.

    Он напомнил слова одного из обозревателей: квадрокоптер Mavic китайской компании DJI стал символом современной войны в принципе.

    Возможности интеграции беспилотников с высокоточными средствами поражения не исчерпаны, заключил он.

    16 июня два источника на рынке авиализинга сообщили «Известиям», что «Государственная транспортная лизинговая компания» (ГТЛК) и фонд поддержки проектов «Национальной технологической инициативы» планируют создать авиакомпанию — оператора беспилотников в России.

    В ближайших планах ГТЛК по этому проекту — вместе с Росавиацией сформировать нормативно-правовую базу для возможности коммерческих запусков дронов.

    25 мая генеральный директор компании-разработчика «Навигатор» Сергей Бабуров сообщил, что российские ученые разработали систему предупреждения столкновения малых беспилотников в воздухе «СО-2021» с искусственным интеллектом.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Арестович заявил о готовности выдвинуться в президенты Украины

    Советник главы офиса президента Украины Алексей Арестович заявил, что готов участвовать в президентской гонке, если нынешний глава государства Владимир Зеленский не пойдет на второй срок. Об этом он сказал 10 августа в программе «В гостях у Гордона» (украинский журналист Дмитрий Гордон внесен в список лиц, в отношении которых имеются сведения об их причастности к экстремистской деятельности или террору) на YouTube.

    Слишком много предателей: Зеленский уволил друга детства Почему президент отстранил главу СБУ и генерального прокурора

    «Я буду подаваться [в президенты Украины]. Я хочу посмотреть, как это будет», — ответил он на соответствующий вопрос.

    Ранее, 26 ноября 2021 года, бывший спикер Верховной рады Дмитрий Разумков заявил о намерении стать кандидатом в президенты Украины. По словам Разумкова, он реализует все амбиции, «которые будут для того, чтобы действительно изменить» Украину. Верховная рада Украины отправила в отставку спикера Дмитрия Разумкова 7 октября. После отставки с поста он заявил, что пропали преграды, мешавшие его президентским амбициям.

    10 сентября украинский лидер сказал, что вопрос его повторного выдвижения в президенты решит народ. При этом глава государства заявил о намерении «выполнить обещания и поехать отдыхать». Он также признался, что не жалеет о вступлении в должность главы государства.

    Зеленский вступил в должность президента Украины с 20 мая 2019 года.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Российские ПВО отразили атаки ВСУ на Энергодар и Запорожскую АЭС

    Российские средства противоздушной обороны (ПВО) отразили все ночные попытки атак ВСУ на город Энергодар, где расположена Запорожская АЭС. Об этом в четверг, 11 августа, сообщил член главного совета администрации региона Владимир Рогов.

    Ядерный срыв: чем грозят обстрелы ВФУ Запорожской АЭС В результате очередной атаки повреждена высоковольтная линия «Каховская»

    «В Энергодаре со вчерашнего вечера, большую часть ночи и сегодня с самого утра громко и очень громко», — написал Рогов в своем Telegram-канале.

    Он отметил, что атаки ведутся с помощью тяжелой артиллерии и беспилотников, однако все попытки атак были отражены системами ПВО. По его словам, украинские подразделения активизировали удары по городу и Запорожской атомной электростанции накануне заседания Совета Безопасности ООН по фактам обстрела ЗАЭС со стороны Украины.

    Накануне заместитель постоянного представителя РФ при международной организации Дмитрий Полянский сообщил, что Россия запросила заседание Совбеза ООН на вторую половину дня 11 августа из-за продолжающихся обстрелов станции.

    В тот же день глава военно-гражданской администрации Энергодара Александр Волга заявил, что повреждение инфраструктуры Запорожской атомной электростанции при обстрелах со стороны украинских боевиков может привести к колоссальному радиоактивному загрязнению.

    Также Волга рассказал, что планы по эвакуации населения Энергодара в случае чрезвычайного происшествия на электростанции существуют. Он добавил, что они прорабатываются в зависимости от ситуации.

    Ранее, в ночь на 7 августа, украинские боевики в очередной раз обстреляли ЗАЭС из реактивной системы залпового огня «Ураган». При подлете к энергоблокам ракета успела раскрыться и выпустить осколочные боевые элементы. За два дня до этого радикалы дважды обстреляли территорию станции. В этот раз снаряды попали на промышленную площадку станции. Обстрелу подверглись и жилые районы Энергодара.

    5 августа официальный представитель МИД России Мария Захарова предупредила, что ситуация вокруг ЗАЭС с каждым новым обстрелом со стороны украинских боевиков становится все опаснее. Дипломат подчеркнула, что действия Киева ставят под угрозу население всей Европы.

    ВКонтакте
    Opex 360

    Quand la France avait de l’avance dans la mise au point d’un planeur hypersonique avec le projet VERAS

    par Laurent Lagneau · 7 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer2

    En janvier 2019, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait annoncé que la Direction générale de l’armement [DGA] allait notifier un contrat relatif à la mise au point d’un démonstrateur de planeur hypersonique, appelé V-Max [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

    « Beaucoup nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvions plus attendre. D’ici fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol. Ce projet, V-max, sera un saut technologique pour bon nombre de nos capacités », avait précisé Mme Parly.

    À l’époque, la Russie s’apprêtait à mettre en service le système Avanguard, constitué d’un planeur hypersonique propulsé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19. La Chine avait emprunté la même voie avec le DF-17 [ou Wu-14], apparemment opérationnel aujourd’hui. Même chose pour les États-Unis, avec le programme « C-HGB » [Common Hypersonic Glide Body], toujours en cours de développement.

    En mars 2021, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], indiqua dans les colonnes du journal « Les Échos » que le projet V-Max serait mené par ArianeGroup, en s’appuyant sur les recherches de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA]. « Envoyé par une fusée-sonde, le planeur non propulsé doit ensuite rebondir sur les couches de l’atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5 », avait-il expliqué, avant de préciser les progrès technologiques à faire.

    Il faut « maîtriser la manoeuvrabilité à très grande vitesse dans des couches de la basse atmosphère exige d’inventer un nouveau système de guidage et de trouver de nouveaux matériaux résistant à la chaleur, ce qui pose d’immenses défis », avait-il détaillé.

    Le calendrier fixé par Mme Parly pouvait paraître ambitieux. Et, d’ailleurs, il n’a pas été tenu puisque le premier essai du V-Max n’a pas encore eu lieu… Cela étant, ce projet ne part pas d’une feuille blanche… En effet, dès les années 1960, la France avait l’ambition de mettre au point un planeur hypersonique, dans le cadre du programme « VERAS » [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales], lancé par la Direction des recherches et moyens d’essais [DRME] de la Délégation ministérielle pour l’armement [DMA, ancêtre de la DGA actuelle], avec le concours de l’ONERA.

    En 1965, la DRME notifia à la société Nord-Aviation le soin de mener une étude pour réaliser ce planeur hypersonique. D’autres entreprises et laboratoires furent impliqués, dont Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

    D’une masse d’environ une tonne, ce planeur hypersonique devait être propulsé par une fusée Diamant A [ou Émeraude]. Cela étant, il fallait préalablement trouver les bons matériaux pour permettre à cet engin de résister aux fortes chaleurs inhérentes au vol hypersonique. Le choix des ingénieurs de l’époque se porta sur un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium. Appelé P333, il avait été mis au point par Pechiney.

    Cet alliage « présente des caractéristiques intéressantes à haute température, tout en restant apte à la réalisation de tôles minces et en gardant une bonne capacité de mise en forme. De plus son oxydabilité demeure dans des limites acceptables pour des services de courte durée, et sa soudabilité est satisfaisante », lit-on dans un article de la Revue de physique appliquée, publié en 1970.

    Les résultats de l’étude de faisabilité de ce programme furent présentés au ministère des Armées en 1967. Et il fut décidé de le poursuivre. Dévoilé officiellement en 1968 et présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget l’année suivant, le VERAS sera finalement annulé en 1971, soit quelques mois avant son premier vol, programmé au Centre d’essais des Landes.

    Les difficultés techniques ont pu motiver une telle décision… De même que les contraintes budgétaires. « Travailler avec des alliages nouveaux est une chose. Encore fallait-il que les matériaux soient effectivement disponibles sur le marché », avance Jean-Christophe Carbonel, dans son livre « French Secret Projects 3« , en citant une source ayant suivi ce projet à l’époque.

    Le projet VERAS fut lancé peu après l’abandon du programme « Minerve », qui visait à mettre au point un missile aérobalistique à capacité nucléaire – le Matra 600 – destiné au bombardier biréacteur supersonique Br.1180 que devait développer Bréguet. Ce concept a depuis été repris par la Russie [avec l’engin aérobalistique hypersonique Kinjal] et la Chine [avec H-AS-X-13, emporté par le bombardier H-6N].

    Par ailleurs, et outre le V-MAX, la France mène également le projet ASTREE, qui doit aboutir à un statoréacteur mixte [ou statomixte], c’est à dire un moteur pouvant effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique afin d’atteindre une vitesse hypersonique. Ces travaux serviront au missile hypervéloce ASN4G [pour Air Sol Nucléaire 4e génération], qui remplace l’ASMP-A [pour Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré] des Forces aériennes stratégiques à l’horizon 2035.

    Quand la France avait de l’avance dans la mise au point d’un planeur hypersonique avec le projet VERAS

    par Laurent Lagneau · 7 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer2

    En janvier 2019, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait annoncé que la Direction générale de l’armement [DGA] allait notifier un contrat relatif à la mise au point d’un démonstrateur de planeur hypersonique, appelé V-Max [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

    « Beaucoup nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvions plus attendre. D’ici fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol. Ce projet, V-max, sera un saut technologique pour bon nombre de nos capacités », avait précisé Mme Parly.

    À l’époque, la Russie s’apprêtait à mettre en service le système Avanguard, constitué d’un planeur hypersonique propulsé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19. La Chine avait emprunté la même voie avec le DF-17 [ou Wu-14], apparemment opérationnel aujourd’hui. Même chose pour les États-Unis, avec le programme « C-HGB » [Common Hypersonic Glide Body], toujours en cours de développement.

    En mars 2021, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], indiqua dans les colonnes du journal « Les Échos » que le projet V-Max serait mené par ArianeGroup, en s’appuyant sur les recherches de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA]. « Envoyé par une fusée-sonde, le planeur non propulsé doit ensuite rebondir sur les couches de l’atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5 », avait-il expliqué, avant de préciser les progrès technologiques à faire.

    Il faut « maîtriser la manoeuvrabilité à très grande vitesse dans des couches de la basse atmosphère exige d’inventer un nouveau système de guidage et de trouver de nouveaux matériaux résistant à la chaleur, ce qui pose d’immenses défis », avait-il détaillé.

    Le calendrier fixé par Mme Parly pouvait paraître ambitieux. Et, d’ailleurs, il n’a pas été tenu puisque le premier essai du V-Max n’a pas encore eu lieu… Cela étant, ce projet ne part pas d’une feuille blanche… En effet, dès les années 1960, la France avait l’ambition de mettre au point un planeur hypersonique, dans le cadre du programme « VERAS » [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales], lancé par la Direction des recherches et moyens d’essais [DRME] de la Délégation ministérielle pour l’armement [DMA, ancêtre de la DGA actuelle], avec le concours de l’ONERA.

    En 1965, la DRME notifia à la société Nord-Aviation le soin de mener une étude pour réaliser ce planeur hypersonique. D’autres entreprises et laboratoires furent impliqués, dont Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

    D’une masse d’environ une tonne, ce planeur hypersonique devait être propulsé par une fusée Diamant A [ou Émeraude]. Cela étant, il fallait préalablement trouver les bons matériaux pour permettre à cet engin de résister aux fortes chaleurs inhérentes au vol hypersonique. Le choix des ingénieurs de l’époque se porta sur un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium. Appelé P333, il avait été mis au point par Pechiney.

    Cet alliage « présente des caractéristiques intéressantes à haute température, tout en restant apte à la réalisation de tôles minces et en gardant une bonne capacité de mise en forme. De plus son oxydabilité demeure dans des limites acceptables pour des services de courte durée, et sa soudabilité est satisfaisante », lit-on dans un article de la Revue de physique appliquée, publié en 1970.

    Les résultats de l’étude de faisabilité de ce programme furent présentés au ministère des Armées en 1967. Et il fut décidé de le poursuivre. Dévoilé officiellement en 1968 et présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget l’année suivant, le VERAS sera finalement annulé en 1971, soit quelques mois avant son premier vol, programmé au Centre d’essais des Landes.

    Les difficultés techniques ont pu motiver une telle décision… De même que les contraintes budgétaires. « Travailler avec des alliages nouveaux est une chose. Encore fallait-il que les matériaux soient effectivement disponibles sur le marché », avance Jean-Christophe Carbonel, dans son livre « French Secret Projects 3« , en citant une source ayant suivi ce projet à l’époque.

    Le projet VERAS fut lancé peu après l’abandon du programme « Minerve », qui visait à mettre au point un missile aérobalistique à capacité nucléaire – le Matra 600 – destiné au bombardier biréacteur supersonique Br.1180 que devait développer Bréguet. Ce concept a depuis été repris par la Russie [avec l’engin aérobalistique hypersonique Kinjal] et la Chine [avec H-AS-X-13, emporté par le bombardier H-6N].

    Par ailleurs, et outre le V-MAX, la France mène également le projet ASTREE, qui doit aboutir à un statoréacteur mixte [ou statomixte], c’est à dire un moteur pouvant effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique afin d’atteindre une vitesse hypersonique. Ces travaux serviront au missile hypervéloce ASN4G [pour Air Sol Nucléaire 4e génération], qui remplace l’ASMP-A [pour Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré] des Forces aériennes stratégiques à l’horizon 2035.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer2

    En janvier 2019, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait annoncé que la Direction générale de l’armement [DGA] allait notifier un contrat relatif à la mise au point d’un démonstrateur de planeur hypersonique, appelé V-Max [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

    « Beaucoup nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvions plus attendre. D’ici fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol. Ce projet, V-max, sera un saut technologique pour bon nombre de nos capacités », avait précisé Mme Parly.

    À l’époque, la Russie s’apprêtait à mettre en service le système Avanguard, constitué d’un planeur hypersonique propulsé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19. La Chine avait emprunté la même voie avec le DF-17 [ou Wu-14], apparemment opérationnel aujourd’hui. Même chose pour les États-Unis, avec le programme « C-HGB » [Common Hypersonic Glide Body], toujours en cours de développement.

    En mars 2021, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], indiqua dans les colonnes du journal « Les Échos » que le projet V-Max serait mené par ArianeGroup, en s’appuyant sur les recherches de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA]. « Envoyé par une fusée-sonde, le planeur non propulsé doit ensuite rebondir sur les couches de l’atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5 », avait-il expliqué, avant de préciser les progrès technologiques à faire.

    Il faut « maîtriser la manoeuvrabilité à très grande vitesse dans des couches de la basse atmosphère exige d’inventer un nouveau système de guidage et de trouver de nouveaux matériaux résistant à la chaleur, ce qui pose d’immenses défis », avait-il détaillé.

    Le calendrier fixé par Mme Parly pouvait paraître ambitieux. Et, d’ailleurs, il n’a pas été tenu puisque le premier essai du V-Max n’a pas encore eu lieu… Cela étant, ce projet ne part pas d’une feuille blanche… En effet, dès les années 1960, la France avait l’ambition de mettre au point un planeur hypersonique, dans le cadre du programme « VERAS » [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales], lancé par la Direction des recherches et moyens d’essais [DRME] de la Délégation ministérielle pour l’armement [DMA, ancêtre de la DGA actuelle], avec le concours de l’ONERA.

    En 1965, la DRME notifia à la société Nord-Aviation le soin de mener une étude pour réaliser ce planeur hypersonique. D’autres entreprises et laboratoires furent impliqués, dont Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

    D’une masse d’environ une tonne, ce planeur hypersonique devait être propulsé par une fusée Diamant A [ou Émeraude]. Cela étant, il fallait préalablement trouver les bons matériaux pour permettre à cet engin de résister aux fortes chaleurs inhérentes au vol hypersonique. Le choix des ingénieurs de l’époque se porta sur un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium. Appelé P333, il avait été mis au point par Pechiney.

    Cet alliage « présente des caractéristiques intéressantes à haute température, tout en restant apte à la réalisation de tôles minces et en gardant une bonne capacité de mise en forme. De plus son oxydabilité demeure dans des limites acceptables pour des services de courte durée, et sa soudabilité est satisfaisante », lit-on dans un article de la Revue de physique appliquée, publié en 1970.

    Les résultats de l’étude de faisabilité de ce programme furent présentés au ministère des Armées en 1967. Et il fut décidé de le poursuivre. Dévoilé officiellement en 1968 et présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget l’année suivant, le VERAS sera finalement annulé en 1971, soit quelques mois avant son premier vol, programmé au Centre d’essais des Landes.

    Les difficultés techniques ont pu motiver une telle décision… De même que les contraintes budgétaires. « Travailler avec des alliages nouveaux est une chose. Encore fallait-il que les matériaux soient effectivement disponibles sur le marché », avance Jean-Christophe Carbonel, dans son livre « French Secret Projects 3« , en citant une source ayant suivi ce projet à l’époque.

    Le projet VERAS fut lancé peu après l’abandon du programme « Minerve », qui visait à mettre au point un missile aérobalistique à capacité nucléaire – le Matra 600 – destiné au bombardier biréacteur supersonique Br.1180 que devait développer Bréguet. Ce concept a depuis été repris par la Russie [avec l’engin aérobalistique hypersonique Kinjal] et la Chine [avec H-AS-X-13, emporté par le bombardier H-6N].

    Par ailleurs, et outre le V-MAX, la France mène également le projet ASTREE, qui doit aboutir à un statoréacteur mixte [ou statomixte], c’est à dire un moteur pouvant effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique afin d’atteindre une vitesse hypersonique. Ces travaux serviront au missile hypervéloce ASN4G [pour Air Sol Nucléaire 4e génération], qui remplace l’ASMP-A [pour Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré] des Forces aériennes stratégiques à l’horizon 2035.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer2PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer2Enregistrer2

    En janvier 2019, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait annoncé que la Direction générale de l’armement [DGA] allait notifier un contrat relatif à la mise au point d’un démonstrateur de planeur hypersonique, appelé V-Max [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

    « Beaucoup nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvions plus attendre. D’ici fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol. Ce projet, V-max, sera un saut technologique pour bon nombre de nos capacités », avait précisé Mme Parly.

    À l’époque, la Russie s’apprêtait à mettre en service le système Avanguard, constitué d’un planeur hypersonique propulsé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19. La Chine avait emprunté la même voie avec le DF-17 [ou Wu-14], apparemment opérationnel aujourd’hui. Même chose pour les États-Unis, avec le programme « C-HGB » [Common Hypersonic Glide Body], toujours en cours de développement.

    En mars 2021, Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], indiqua dans les colonnes du journal « Les Échos » que le projet V-Max serait mené par ArianeGroup, en s’appuyant sur les recherches de l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA]. « Envoyé par une fusée-sonde, le planeur non propulsé doit ensuite rebondir sur les couches de l’atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5 », avait-il expliqué, avant de préciser les progrès technologiques à faire.

    Il faut « maîtriser la manoeuvrabilité à très grande vitesse dans des couches de la basse atmosphère exige d’inventer un nouveau système de guidage et de trouver de nouveaux matériaux résistant à la chaleur, ce qui pose d’immenses défis », avait-il détaillé.

    Le calendrier fixé par Mme Parly pouvait paraître ambitieux. Et, d’ailleurs, il n’a pas été tenu puisque le premier essai du V-Max n’a pas encore eu lieu… Cela étant, ce projet ne part pas d’une feuille blanche… En effet, dès les années 1960, la France avait l’ambition de mettre au point un planeur hypersonique, dans le cadre du programme « VERAS » [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales], lancé par la Direction des recherches et moyens d’essais [DRME] de la Délégation ministérielle pour l’armement [DMA, ancêtre de la DGA actuelle], avec le concours de l’ONERA.

    En 1965, la DRME notifia à la société Nord-Aviation le soin de mener une étude pour réaliser ce planeur hypersonique. D’autres entreprises et laboratoires furent impliqués, dont Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

    D’une masse d’environ une tonne, ce planeur hypersonique devait être propulsé par une fusée Diamant A [ou Émeraude]. Cela étant, il fallait préalablement trouver les bons matériaux pour permettre à cet engin de résister aux fortes chaleurs inhérentes au vol hypersonique. Le choix des ingénieurs de l’époque se porta sur un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium. Appelé P333, il avait été mis au point par Pechiney.

    Cet alliage « présente des caractéristiques intéressantes à haute température, tout en restant apte à la réalisation de tôles minces et en gardant une bonne capacité de mise en forme. De plus son oxydabilité demeure dans des limites acceptables pour des services de courte durée, et sa soudabilité est satisfaisante », lit-on dans un article de la Revue de physique appliquée, publié en 1970.

    article

    Les résultats de l’étude de faisabilité de ce programme furent présentés au ministère des Armées en 1967. Et il fut décidé de le poursuivre. Dévoilé officiellement en 1968 et présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget l’année suivant, le VERAS sera finalement annulé en 1971, soit quelques mois avant son premier vol, programmé au Centre d’essais des Landes.

    Les difficultés techniques ont pu motiver une telle décision… De même que les contraintes budgétaires. « Travailler avec des alliages nouveaux est une chose. Encore fallait-il que les matériaux soient effectivement disponibles sur le marché », avance Jean-Christophe Carbonel, dans son livre « French Secret Projects 3« , en citant une source ayant suivi ce projet à l’époque.

    French Secret Projects 3

    Le projet VERAS fut lancé peu après l’abandon du programme « Minerve », qui visait à mettre au point un missile aérobalistique à capacité nucléaire – le Matra 600 – destiné au bombardier biréacteur supersonique Br.1180 que devait développer Bréguet. Ce concept a depuis été repris par la Russie [avec l’engin aérobalistique hypersonique Kinjal] et la Chine [avec H-AS-X-13, emporté par le bombardier H-6N].

    programme « Minerve »

    Par ailleurs, et outre le V-MAX, la France mène également le projet ASTREE, qui doit aboutir à un statoréacteur mixte [ou statomixte], c’est à dire un moteur pouvant effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique afin d’atteindre une vitesse hypersonique. Ces travaux serviront au missile hypervéloce ASN4G [pour Air Sol Nucléaire 4e génération], qui remplace l’ASMP-A [pour Air-Sol Moyenne Portée – Amélioré] des Forces aériennes stratégiques à l’horizon 2035.

    projet ASTREE
    Opex 360

    La première promotion « QWI Rafale » a été diplômée par le Centre d’expertise aérienne militaire

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En mai, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], implanté sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avait annoncé qu’elle venait de créer une nouvelle formation en vue de délivrer la qualification QWI « Rafale » [« Qualified Weapons Instructor »], l’objectif étant de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat. Et cela, sur le modèle de la « Weapons School » de l’US Air Force et du « Naval Aviation Warfighting Development Center » [NAWDC] de l’aéronavale américaine.

    Selon les explications alors données par le CEAM, cette formation « QWI Rafale » devait permettre aux stagiaires de « parfaire leur connaissance et leur maîtrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». Une fois leur qualification en poche, leur rôle consistera à restituer « tout ce qu’ils auront appris » à leur unité d’origine.

    Le 1er août, le CEAM a indiqué que les cinq premiers stagiaires [quatre de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont un navigateur officier système d’armes, et un pilote de la Marine nationale] venaient de recevoir leur diplôme de « Qualified Weapons instructor », à l’issue d’un stage intensif qui aura duré six semaines.

    « Les QWI Rafale auront désormais, dès leur retour en escadron, l’importante tâche de réaliser des instructions avancées à tous les équipages, de conseiller le commandement sur l’emploi tactique du Rafale et de contribuer à l’évaluation des forces », a précisé le CEAM.

    Et d’ajouter : « Pour atteindre tous ces objectifs, ils devront en permanence appliquer la devise des QWI de toutes les nations : ‘Humble, crédible, accessible’. Ils pourront aussi s’appuyer sur le réseau d’experts tactiques qu’ils sont en train de créer et qui s’enrichira au fur et à mesure des formations ».

    Cela étant, le CEAM a donné quelques détails supplémentaires sur cette formation « QWI », qui a mobilisé 27 instructeurs de 5 unités. Ainsi, après une phase théorique, celle-ci s’est notamment concentrée sur la guerre électronique, l’emploi des capteurs et des armements air-air « dans un environnement […] contesté », avec « forte menace et brouillage intensif ».

    Puis les stagiaires ont enchaîné sur des missions de guerre au Centre de simulation Rafale nouvelle génération [CSR-NG] qui, explique le CEAM, permet « d’exploiter au plus près de la réalité les capacités du Rafale au standard F3R », l’objectif étant de « vérifier l’assimilation des notions techniques et tactiques enseignées et de confirmer l’importance de la standardisation et de la mécanisation dans les missions de haute intensité [réflexion, exécution, débriefing, analyse] ».

    Enfin, le stage a aussi mis l’accent sur la maitrise de l’emploi des liaisons de données tactiques, via une formation technique et pratique dispensée par le Centre expert et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT] du CEAM.

    « Cette formation me permet à la fois de continuer à progresser mais aussi d’appréhender mon rôle au sein de l’unité avec un autre angle tout en lui donnant une légitimité certaine », a témoigné l’un des cinq stagiaires, pilote à l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine. « Le Rafale est constamment en évolution ce qui en fait un vecteur d’humilité obligeant sans cesse à remettre en questions ses connaissances. Cette formation permet à tous les QWI de mettre à jour un socle de connaissances solide dans tous les domaines : vecteur, guerre électronique, L16, armements, tactique… », a-t-il conclu.

    Pour rappel, réunissant sous un même commandement « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation », le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a été créé en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et du Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA].

    La première promotion « QWI Rafale » a été diplômée par le Centre d’expertise aérienne militaire

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En mai, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], implanté sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avait annoncé qu’elle venait de créer une nouvelle formation en vue de délivrer la qualification QWI « Rafale » [« Qualified Weapons Instructor »], l’objectif étant de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat. Et cela, sur le modèle de la « Weapons School » de l’US Air Force et du « Naval Aviation Warfighting Development Center » [NAWDC] de l’aéronavale américaine.

    Selon les explications alors données par le CEAM, cette formation « QWI Rafale » devait permettre aux stagiaires de « parfaire leur connaissance et leur maîtrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». Une fois leur qualification en poche, leur rôle consistera à restituer « tout ce qu’ils auront appris » à leur unité d’origine.

    Le 1er août, le CEAM a indiqué que les cinq premiers stagiaires [quatre de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont un navigateur officier système d’armes, et un pilote de la Marine nationale] venaient de recevoir leur diplôme de « Qualified Weapons instructor », à l’issue d’un stage intensif qui aura duré six semaines.

    « Les QWI Rafale auront désormais, dès leur retour en escadron, l’importante tâche de réaliser des instructions avancées à tous les équipages, de conseiller le commandement sur l’emploi tactique du Rafale et de contribuer à l’évaluation des forces », a précisé le CEAM.

    Et d’ajouter : « Pour atteindre tous ces objectifs, ils devront en permanence appliquer la devise des QWI de toutes les nations : ‘Humble, crédible, accessible’. Ils pourront aussi s’appuyer sur le réseau d’experts tactiques qu’ils sont en train de créer et qui s’enrichira au fur et à mesure des formations ».

    Cela étant, le CEAM a donné quelques détails supplémentaires sur cette formation « QWI », qui a mobilisé 27 instructeurs de 5 unités. Ainsi, après une phase théorique, celle-ci s’est notamment concentrée sur la guerre électronique, l’emploi des capteurs et des armements air-air « dans un environnement […] contesté », avec « forte menace et brouillage intensif ».

    Puis les stagiaires ont enchaîné sur des missions de guerre au Centre de simulation Rafale nouvelle génération [CSR-NG] qui, explique le CEAM, permet « d’exploiter au plus près de la réalité les capacités du Rafale au standard F3R », l’objectif étant de « vérifier l’assimilation des notions techniques et tactiques enseignées et de confirmer l’importance de la standardisation et de la mécanisation dans les missions de haute intensité [réflexion, exécution, débriefing, analyse] ».

    Enfin, le stage a aussi mis l’accent sur la maitrise de l’emploi des liaisons de données tactiques, via une formation technique et pratique dispensée par le Centre expert et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT] du CEAM.

    « Cette formation me permet à la fois de continuer à progresser mais aussi d’appréhender mon rôle au sein de l’unité avec un autre angle tout en lui donnant une légitimité certaine », a témoigné l’un des cinq stagiaires, pilote à l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine. « Le Rafale est constamment en évolution ce qui en fait un vecteur d’humilité obligeant sans cesse à remettre en questions ses connaissances. Cette formation permet à tous les QWI de mettre à jour un socle de connaissances solide dans tous les domaines : vecteur, guerre électronique, L16, armements, tactique… », a-t-il conclu.

    Pour rappel, réunissant sous un même commandement « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation », le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a été créé en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et du Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En mai, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], implanté sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avait annoncé qu’elle venait de créer une nouvelle formation en vue de délivrer la qualification QWI « Rafale » [« Qualified Weapons Instructor »], l’objectif étant de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat. Et cela, sur le modèle de la « Weapons School » de l’US Air Force et du « Naval Aviation Warfighting Development Center » [NAWDC] de l’aéronavale américaine.

    Selon les explications alors données par le CEAM, cette formation « QWI Rafale » devait permettre aux stagiaires de « parfaire leur connaissance et leur maîtrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». Une fois leur qualification en poche, leur rôle consistera à restituer « tout ce qu’ils auront appris » à leur unité d’origine.

    Le 1er août, le CEAM a indiqué que les cinq premiers stagiaires [quatre de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont un navigateur officier système d’armes, et un pilote de la Marine nationale] venaient de recevoir leur diplôme de « Qualified Weapons instructor », à l’issue d’un stage intensif qui aura duré six semaines.

    « Les QWI Rafale auront désormais, dès leur retour en escadron, l’importante tâche de réaliser des instructions avancées à tous les équipages, de conseiller le commandement sur l’emploi tactique du Rafale et de contribuer à l’évaluation des forces », a précisé le CEAM.

    Et d’ajouter : « Pour atteindre tous ces objectifs, ils devront en permanence appliquer la devise des QWI de toutes les nations : ‘Humble, crédible, accessible’. Ils pourront aussi s’appuyer sur le réseau d’experts tactiques qu’ils sont en train de créer et qui s’enrichira au fur et à mesure des formations ».

    Cela étant, le CEAM a donné quelques détails supplémentaires sur cette formation « QWI », qui a mobilisé 27 instructeurs de 5 unités. Ainsi, après une phase théorique, celle-ci s’est notamment concentrée sur la guerre électronique, l’emploi des capteurs et des armements air-air « dans un environnement […] contesté », avec « forte menace et brouillage intensif ».

    Puis les stagiaires ont enchaîné sur des missions de guerre au Centre de simulation Rafale nouvelle génération [CSR-NG] qui, explique le CEAM, permet « d’exploiter au plus près de la réalité les capacités du Rafale au standard F3R », l’objectif étant de « vérifier l’assimilation des notions techniques et tactiques enseignées et de confirmer l’importance de la standardisation et de la mécanisation dans les missions de haute intensité [réflexion, exécution, débriefing, analyse] ».

    Enfin, le stage a aussi mis l’accent sur la maitrise de l’emploi des liaisons de données tactiques, via une formation technique et pratique dispensée par le Centre expert et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT] du CEAM.

    « Cette formation me permet à la fois de continuer à progresser mais aussi d’appréhender mon rôle au sein de l’unité avec un autre angle tout en lui donnant une légitimité certaine », a témoigné l’un des cinq stagiaires, pilote à l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine. « Le Rafale est constamment en évolution ce qui en fait un vecteur d’humilité obligeant sans cesse à remettre en questions ses connaissances. Cette formation permet à tous les QWI de mettre à jour un socle de connaissances solide dans tous les domaines : vecteur, guerre électronique, L16, armements, tactique… », a-t-il conclu.

    Pour rappel, réunissant sous un même commandement « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation », le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a été créé en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et du Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA].

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    En mai, le Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM], implanté sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avait annoncé qu’elle venait de créer une nouvelle formation en vue de délivrer la qualification QWI « Rafale » [« Qualified Weapons Instructor »], l’objectif étant de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat. Et cela, sur le modèle de la « Weapons School » de l’US Air Force et du « Naval Aviation Warfighting Development Center » [NAWDC] de l’aéronavale américaine.

    Selon les explications alors données par le CEAM, cette formation « QWI Rafale » devait permettre aux stagiaires de « parfaire leur connaissance et leur maîtrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». Une fois leur qualification en poche, leur rôle consistera à restituer « tout ce qu’ils auront appris » à leur unité d’origine.

    Le 1er août, le CEAM a indiqué que les cinq premiers stagiaires [quatre de l’armée de l’Air & de l’Espace, dont un navigateur officier système d’armes, et un pilote de la Marine nationale] venaient de recevoir leur diplôme de « Qualified Weapons instructor », à l’issue d’un stage intensif qui aura duré six semaines.

    « Les QWI Rafale auront désormais, dès leur retour en escadron, l’importante tâche de réaliser des instructions avancées à tous les équipages, de conseiller le commandement sur l’emploi tactique du Rafale et de contribuer à l’évaluation des forces », a précisé le CEAM.

    Et d’ajouter : « Pour atteindre tous ces objectifs, ils devront en permanence appliquer la devise des QWI de toutes les nations : ‘Humble, crédible, accessible’. Ils pourront aussi s’appuyer sur le réseau d’experts tactiques qu’ils sont en train de créer et qui s’enrichira au fur et à mesure des formations ».

    Cela étant, le CEAM a donné quelques détails supplémentaires sur cette formation « QWI », qui a mobilisé 27 instructeurs de 5 unités. Ainsi, après une phase théorique, celle-ci s’est notamment concentrée sur la guerre électronique, l’emploi des capteurs et des armements air-air « dans un environnement […] contesté », avec « forte menace et brouillage intensif ».

    Puis les stagiaires ont enchaîné sur des missions de guerre au Centre de simulation Rafale nouvelle génération [CSR-NG] qui, explique le CEAM, permet « d’exploiter au plus près de la réalité les capacités du Rafale au standard F3R », l’objectif étant de « vérifier l’assimilation des notions techniques et tactiques enseignées et de confirmer l’importance de la standardisation et de la mécanisation dans les missions de haute intensité [réflexion, exécution, débriefing, analyse] ».

    Enfin, le stage a aussi mis l’accent sur la maitrise de l’emploi des liaisons de données tactiques, via une formation technique et pratique dispensée par le Centre expert et d’instruction des liaisons de données tactiques [CEILDT] du CEAM.

    « Cette formation me permet à la fois de continuer à progresser mais aussi d’appréhender mon rôle au sein de l’unité avec un autre angle tout en lui donnant une légitimité certaine », a témoigné l’un des cinq stagiaires, pilote à l’Escadron de chasse 3/30 Lorraine. « Le Rafale est constamment en évolution ce qui en fait un vecteur d’humilité obligeant sans cesse à remettre en questions ses connaissances. Cette formation permet à tous les QWI de mettre à jour un socle de connaissances solide dans tous les domaines : vecteur, guerre électronique, L16, armements, tactique… », a-t-il conclu.

    Pour rappel, réunissant sous un même commandement « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation », le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a été créé en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et du Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA].

    Известия (RUS)

    Одно судно с украинским зерном не смогло выйти из порта Черноморск

    Одно судно с зерном не вышло из украинского порта Черноморск. Об этом 11 августа сообщило министерство обороны Турции.

    Истина в зерне: кто обеспечит сопровождение украинских судов в Черном море На переговорах в Каире глава МИД РФ сообщил о третьей стороне, которая также будет заниматься исполнением соглашения о вывозе пшеницы

    Причиной названы сложные погодные условия.

    «Судно, которое сегодня должно было выйти из порта Черноморска для поставки зерна, не смогло отправиться из-за плохой погоды и погодных условий на море», — говорится в сообщении ведомства в Twitter.

    Порт Черноморск располагается под Одессой.

    10 августа судно Jaohar Ranim с 6 тыс. т пшеницы из Украины прибыло в порт Дуррес в Албании. Оно вышло с Украины 8 августа. Начиная с 1 по 10 августа августа из украинских портов вышли 12 судов, на борту которых в совокупности находится 375 тыс. т сельхозпродукции.

    8 августа первый турецкий сухогруз Polarnet доставил в порт назначения зерно с Украины. Судно пришвартовалось в порту Дериндже близ Стамбула. Он доставил 12 тыс. т кукурузы, вывезенной из порта Черноморска.

    По заявлению украинских властей, ежедневно из портов страны будут выходить не более трех судов с зерном, чтобы испытать безопасность маршрутов выхода.

    22 июля в Стамбуле была заключена «продуктовая сделка». Пакет документов, которые в том числе предполагают подключение ООН к снятию ограничений на экспорт, подписали глава Минобороны РФ Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш.

    В то же время соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна подписала украинская делегация. Срок его действия составляет 120 дней с возможностью продления.

    Тема вывоза зерна с Украины активно обсуждалась на фоне ухудшения ситуации на продовольственных рынках мира. В результате минирования украинскими боевиками портов на территории государства оказался заблокирован вывоз пшеницы из страны по морю. В Кремле в свою очередь подчеркивали, что Россия не препятствует вывозу украинского зерна.

    ВКонтакте
    Opex 360

    Finalement, l’Espagne ne livrera pas de chars Leopard 2A4 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Étant donné qu’elle est habituée à en utiliser, l’armée ukrainienne a reçu des centaines de chars T-72 de conception soviétique, de la part de membres de l’Otan, comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou encore la Macédoine du Nord. Et cela afin de la renforcer face aux forces russes, qui en disposent également.

    Évidemment moins performants que les chars de conception plus récente, même s’ils ont été modernisés, ces T-72 livrés par les membres de l’Otan tirent des obus de 125 mm, ce qui pose la question de leur approvisionnement en munitions. En outre, leur soutien peut s’avérer compliqué, certaines pièces détachées n’étant disponibles qu’en Russie.

    Quoi qu’il en soit, en juin dernier, le quotidien El Pais avait révélé que Madrid envisageait de transférer plusieurs dizaines de chars Leopard 2A4 que l’Ejército de Tierra avait mis sous cocon en 2012 pour des raisons budgétaires. Pour rappel, ces chars avaient dans un premier temps été loués à l’Allemagne en vue de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis l’Espagne décida finalement de les conserver, avant donc d’en mettre une partie en réserve.

    L’information d’El Pais avait ensuite été confirmée par Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense, auprès de la chaîne de télévision Cadena SER. « La possibilité d’effectuer cette livraison est sur la table », avait-elle en effet déclaré.

    Cela étant, un tel transfert supposait alors de réunir plusieurs conditions. À commencer par obtenir l’accord de Berlin, conformément aux règles en matière de vente d’armes. Puis il était nécessaire de remettre en état de marche les Leopard 2A4 devant être cédés à l’Ukraine. Et, enfin, il fallait également prévoir la formation des militaires ukrainiens pour leur permettre des les utiliser. Sur ce point, il était question de les former en Lettonie, où l’Ejército de Tierra a déployé un détachement disposant de six Leopard 2E dans le cadre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan.

    La tâche était-elle trop compliquée? Toujours est-il que l’Ukraine ne recevra aucun Leopard 2A4 espagnols. La raison en a été donnée cette semaine par Mme Robles.

    « Nous examinons aujourd’hui toutes les possibilités mais je peux déjà dire que les Leopard [stockés au Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse, ndlr] ne peuvent pas être envoyés [en Ukraine] car ils sont dans un état absolument déplorable », a expliqué la ministre espagnole. Un état si « déplorable » qu’ils « constitueraient un risque pour ceux qui les utiliseraient », a-t-elle insisté.

    Pour rappel, la mise sous cocon consiste à placer des équipements [chars, avions, etc] dans des conditions de conservation maximale, c’est à dire à une température adéquate, avec très peu d’humidité. Cette pratique, ancienne, vise à permettre une remontée en puissance rapide en cas de besoin. Aussi, faut-il en conclure que les Leopard 2A4 stockés à Saragosse n’ont pas bénéficié du traitement adéquat? Ou bien faut-il voir dans l’argument avancé par Mme Robles un moyen pour se dédire d’une promesse trop compliquée à tenir?

    Quoi qu’il en soit, l’Ejército de Tierra prévoit de céder à son homologue ukrainienne vingt véhicules blindés TOA [Transporte Oruga Acorazado] M113 de facture américaine. En service depuis les années 1960, les 453 exemplaires que possède encore l’armée espagnole vont être progressivement remplacés par le nouveau véhicule blindé 8×8 « Dragon ».

    Finalement, l’Espagne ne livrera pas de chars Leopard 2A4 à l’Ukraine

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Étant donné qu’elle est habituée à en utiliser, l’armée ukrainienne a reçu des centaines de chars T-72 de conception soviétique, de la part de membres de l’Otan, comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou encore la Macédoine du Nord. Et cela afin de la renforcer face aux forces russes, qui en disposent également.

    Évidemment moins performants que les chars de conception plus récente, même s’ils ont été modernisés, ces T-72 livrés par les membres de l’Otan tirent des obus de 125 mm, ce qui pose la question de leur approvisionnement en munitions. En outre, leur soutien peut s’avérer compliqué, certaines pièces détachées n’étant disponibles qu’en Russie.

    Quoi qu’il en soit, en juin dernier, le quotidien El Pais avait révélé que Madrid envisageait de transférer plusieurs dizaines de chars Leopard 2A4 que l’Ejército de Tierra avait mis sous cocon en 2012 pour des raisons budgétaires. Pour rappel, ces chars avaient dans un premier temps été loués à l’Allemagne en vue de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis l’Espagne décida finalement de les conserver, avant donc d’en mettre une partie en réserve.

    L’information d’El Pais avait ensuite été confirmée par Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense, auprès de la chaîne de télévision Cadena SER. « La possibilité d’effectuer cette livraison est sur la table », avait-elle en effet déclaré.

    Cela étant, un tel transfert supposait alors de réunir plusieurs conditions. À commencer par obtenir l’accord de Berlin, conformément aux règles en matière de vente d’armes. Puis il était nécessaire de remettre en état de marche les Leopard 2A4 devant être cédés à l’Ukraine. Et, enfin, il fallait également prévoir la formation des militaires ukrainiens pour leur permettre des les utiliser. Sur ce point, il était question de les former en Lettonie, où l’Ejército de Tierra a déployé un détachement disposant de six Leopard 2E dans le cadre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan.

    La tâche était-elle trop compliquée? Toujours est-il que l’Ukraine ne recevra aucun Leopard 2A4 espagnols. La raison en a été donnée cette semaine par Mme Robles.

    « Nous examinons aujourd’hui toutes les possibilités mais je peux déjà dire que les Leopard [stockés au Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse, ndlr] ne peuvent pas être envoyés [en Ukraine] car ils sont dans un état absolument déplorable », a expliqué la ministre espagnole. Un état si « déplorable » qu’ils « constitueraient un risque pour ceux qui les utiliseraient », a-t-elle insisté.

    Pour rappel, la mise sous cocon consiste à placer des équipements [chars, avions, etc] dans des conditions de conservation maximale, c’est à dire à une température adéquate, avec très peu d’humidité. Cette pratique, ancienne, vise à permettre une remontée en puissance rapide en cas de besoin. Aussi, faut-il en conclure que les Leopard 2A4 stockés à Saragosse n’ont pas bénéficié du traitement adéquat? Ou bien faut-il voir dans l’argument avancé par Mme Robles un moyen pour se dédire d’une promesse trop compliquée à tenir?

    Quoi qu’il en soit, l’Ejército de Tierra prévoit de céder à son homologue ukrainienne vingt véhicules blindés TOA [Transporte Oruga Acorazado] M113 de facture américaine. En service depuis les années 1960, les 453 exemplaires que possède encore l’armée espagnole vont être progressivement remplacés par le nouveau véhicule blindé 8×8 « Dragon ».

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Étant donné qu’elle est habituée à en utiliser, l’armée ukrainienne a reçu des centaines de chars T-72 de conception soviétique, de la part de membres de l’Otan, comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou encore la Macédoine du Nord. Et cela afin de la renforcer face aux forces russes, qui en disposent également.

    Évidemment moins performants que les chars de conception plus récente, même s’ils ont été modernisés, ces T-72 livrés par les membres de l’Otan tirent des obus de 125 mm, ce qui pose la question de leur approvisionnement en munitions. En outre, leur soutien peut s’avérer compliqué, certaines pièces détachées n’étant disponibles qu’en Russie.

    Quoi qu’il en soit, en juin dernier, le quotidien El Pais avait révélé que Madrid envisageait de transférer plusieurs dizaines de chars Leopard 2A4 que l’Ejército de Tierra avait mis sous cocon en 2012 pour des raisons budgétaires. Pour rappel, ces chars avaient dans un premier temps été loués à l’Allemagne en vue de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis l’Espagne décida finalement de les conserver, avant donc d’en mettre une partie en réserve.

    L’information d’El Pais avait ensuite été confirmée par Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense, auprès de la chaîne de télévision Cadena SER. « La possibilité d’effectuer cette livraison est sur la table », avait-elle en effet déclaré.

    Cela étant, un tel transfert supposait alors de réunir plusieurs conditions. À commencer par obtenir l’accord de Berlin, conformément aux règles en matière de vente d’armes. Puis il était nécessaire de remettre en état de marche les Leopard 2A4 devant être cédés à l’Ukraine. Et, enfin, il fallait également prévoir la formation des militaires ukrainiens pour leur permettre des les utiliser. Sur ce point, il était question de les former en Lettonie, où l’Ejército de Tierra a déployé un détachement disposant de six Leopard 2E dans le cadre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan.

    La tâche était-elle trop compliquée? Toujours est-il que l’Ukraine ne recevra aucun Leopard 2A4 espagnols. La raison en a été donnée cette semaine par Mme Robles.

    « Nous examinons aujourd’hui toutes les possibilités mais je peux déjà dire que les Leopard [stockés au Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse, ndlr] ne peuvent pas être envoyés [en Ukraine] car ils sont dans un état absolument déplorable », a expliqué la ministre espagnole. Un état si « déplorable » qu’ils « constitueraient un risque pour ceux qui les utiliseraient », a-t-elle insisté.

    Pour rappel, la mise sous cocon consiste à placer des équipements [chars, avions, etc] dans des conditions de conservation maximale, c’est à dire à une température adéquate, avec très peu d’humidité. Cette pratique, ancienne, vise à permettre une remontée en puissance rapide en cas de besoin. Aussi, faut-il en conclure que les Leopard 2A4 stockés à Saragosse n’ont pas bénéficié du traitement adéquat? Ou bien faut-il voir dans l’argument avancé par Mme Robles un moyen pour se dédire d’une promesse trop compliquée à tenir?

    Quoi qu’il en soit, l’Ejército de Tierra prévoit de céder à son homologue ukrainienne vingt véhicules blindés TOA [Transporte Oruga Acorazado] M113 de facture américaine. En service depuis les années 1960, les 453 exemplaires que possède encore l’armée espagnole vont être progressivement remplacés par le nouveau véhicule blindé 8×8 « Dragon ».

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Étant donné qu’elle est habituée à en utiliser, l’armée ukrainienne a reçu des centaines de chars T-72 de conception soviétique, de la part de membres de l’Otan, comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie ou encore la Macédoine du Nord. Et cela afin de la renforcer face aux forces russes, qui en disposent également.

    Évidemment moins performants que les chars de conception plus récente, même s’ils ont été modernisés, ces T-72 livrés par les membres de l’Otan tirent des obus de 125 mm, ce qui pose la question de leur approvisionnement en munitions. En outre, leur soutien peut s’avérer compliqué, certaines pièces détachées n’étant disponibles qu’en Russie.

    Quoi qu’il en soit, en juin dernier, le quotidien El Pais avait révélé que Madrid envisageait de transférer plusieurs dizaines de chars Leopard 2A4 que l’Ejército de Tierra avait mis sous cocon en 2012 pour des raisons budgétaires. Pour rappel, ces chars avaient dans un premier temps été loués à l’Allemagne en vue de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis l’Espagne décida finalement de les conserver, avant donc d’en mettre une partie en réserve.

    L’information d’El Pais avait ensuite été confirmée par Margarita Robles, la ministre espagnole de la Défense, auprès de la chaîne de télévision Cadena SER. « La possibilité d’effectuer cette livraison est sur la table », avait-elle en effet déclaré.

    Cela étant, un tel transfert supposait alors de réunir plusieurs conditions. À commencer par obtenir l’accord de Berlin, conformément aux règles en matière de vente d’armes. Puis il était nécessaire de remettre en état de marche les Leopard 2A4 devant être cédés à l’Ukraine. Et, enfin, il fallait également prévoir la formation des militaires ukrainiens pour leur permettre des les utiliser. Sur ce point, il était question de les former en Lettonie, où l’Ejército de Tierra a déployé un détachement disposant de six Leopard 2E dans le cadre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan.

    La tâche était-elle trop compliquée? Toujours est-il que l’Ukraine ne recevra aucun Leopard 2A4 espagnols. La raison en a été donnée cette semaine par Mme Robles.

    « Nous examinons aujourd’hui toutes les possibilités mais je peux déjà dire que les Leopard [stockés au Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse, ndlr] ne peuvent pas être envoyés [en Ukraine] car ils sont dans un état absolument déplorable », a expliqué la ministre espagnole. Un état si « déplorable » qu’ils « constitueraient un risque pour ceux qui les utiliseraient », a-t-elle insisté.

    Pour rappel, la mise sous cocon consiste à placer des équipements [chars, avions, etc] dans des conditions de conservation maximale, c’est à dire à une température adéquate, avec très peu d’humidité. Cette pratique, ancienne, vise à permettre une remontée en puissance rapide en cas de besoin. Aussi, faut-il en conclure que les Leopard 2A4 stockés à Saragosse n’ont pas bénéficié du traitement adéquat? Ou bien faut-il voir dans l’argument avancé par Mme Robles un moyen pour se dédire d’une promesse trop compliquée à tenir?

    Quoi qu’il en soit, l’Ejército de Tierra prévoit de céder à son homologue ukrainienne vingt véhicules blindés TOA [Transporte Oruga Acorazado] M113 de facture américaine. En service depuis les années 1960, les 453 exemplaires que possède encore l’armée espagnole vont être progressivement remplacés par le nouveau véhicule blindé 8×8 « Dragon ».

    Opex 360

    Mali : L’état des lieux de la base de Gao venant d’être fait, le retrait de Barkhane entre dans la dernière ligne droite

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a donné quelques précisions sur le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.

    « Venus à la demande du Mali en 2013, nous quittons ce pays à sa demande, dans le respect de sa souveraineté. Je constate que les autorités maliennes n’ont pas su, au cours de ces huit années, profiter du contrôle de la situation au niveau sécuritaire qui leur était offert pour trouver des solutions politiques. C’est entre autre le constat de cette impossibilité qui a prévalu dans la décision de retrait du Mali », a d’abord rappelé le général Burkhard.

    Ce retrait, a-t-il continué, est une « opération logistique d’ampleur dans un Sahel très étendu, aux axes de communication peu développés avec toujours un risque sécuritaire élevé ». Et d’ajouter : « La manœuvre de désengagement en ordre et en sécurité, très lourde à exécuter, devrait être terminée d’ici à la fin de l’été ». À noter que le CEMA a également indiqué que Barkhane bénéficie « d’un appui américain dans le domaine du renseignement et de la logistique, ainsi que pour ce dernier aspect de l’aide, entre autres, des Émirats arabes unis, du Canada et du Qatar ».

    Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce retrait sera accompli bien avant la fin de cet été… étant donné que, le 5 août, le colonel Yves Gastine a reçu une délégation des Forces armées maliennes [FAMa] pour effectuer l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, laquelle aura été la principale base de la force Barkhane au Mali.

    #Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

    — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

    En règle générale, l’état des lieux d’une base précède de quelques jours la rétrocession officielle de celle-ci aux FAMa. La dernière en date est celle de Ménaka, rendue au Maliens le 13 juin dernier.

    Depuis, et en moyenne, deux convois logistiques, composés d’environ 70 camions civils et alternativement escortés par Groupements tactiques Désert « Via Domitia » et « Monclar », font chaque semaine le trajet entre Gao et Niamey, sous le regard vigilant des Mirage 2000D basés au Niger. Au total, et à ce jour, près d’un millier de conteneurs et une centaine de véhicules blindés ont quitté le territoire malien.

    La rétrocession de la PfOD de Gao mettra ainsi un terme à neuf années de présence militaire française au Mali. Si Barkhane a infligé de lourds revers aux organisations jihadistes, en éliminant plusieurs de leurs chefs [dont, notamment, Abdelmalek Droukdel, l' »émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique, et Adnane Abou Walid al-Sahraoui, celui de l’État islamique au grand Sahara] et en dégradant leurs capacités, la menace qu’elles incarnent n’a pas disparu pour autant, comme en témoigne la récente attaque de la garnison de Kati, qui, située près de Bamako, est au coeur du pouvoir malien depuis le coup d’État d’août 2020. En outre, elle s’étend à d’autres pays du Sahel, voire au golfe de Guinée.

    Devant les députés, le général Burkhard a réfuté l’idée d’un « échec stratégique ».

    « L’échec est le fait des autorités maliennes, ce qui cependant n’est pas satisfaisant pour nous. Les Français, mais également les forces de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali [MINUSMA] et l’Union européenne, se sont engagés durant huit ans et ont subi des pertes. Le but était d’améliorer la situation sécuritaire afin de permettre aux autorités maliennes de trouver une solution politique. La solution militaire ne pouvait pas régler le problème malien. En huit ans, il n’y a pas eu un pas malien dans cette direction », a fait valoir le CEMA.

    Photo : État-major des armées

    Mali : L’état des lieux de la base de Gao venant d’être fait, le retrait de Barkhane entre dans la dernière ligne droite

    par Laurent Lagneau · 6 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a donné quelques précisions sur le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.

    « Venus à la demande du Mali en 2013, nous quittons ce pays à sa demande, dans le respect de sa souveraineté. Je constate que les autorités maliennes n’ont pas su, au cours de ces huit années, profiter du contrôle de la situation au niveau sécuritaire qui leur était offert pour trouver des solutions politiques. C’est entre autre le constat de cette impossibilité qui a prévalu dans la décision de retrait du Mali », a d’abord rappelé le général Burkhard.

    Ce retrait, a-t-il continué, est une « opération logistique d’ampleur dans un Sahel très étendu, aux axes de communication peu développés avec toujours un risque sécuritaire élevé ». Et d’ajouter : « La manœuvre de désengagement en ordre et en sécurité, très lourde à exécuter, devrait être terminée d’ici à la fin de l’été ». À noter que le CEMA a également indiqué que Barkhane bénéficie « d’un appui américain dans le domaine du renseignement et de la logistique, ainsi que pour ce dernier aspect de l’aide, entre autres, des Émirats arabes unis, du Canada et du Qatar ».

    Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce retrait sera accompli bien avant la fin de cet été… étant donné que, le 5 août, le colonel Yves Gastine a reçu une délégation des Forces armées maliennes [FAMa] pour effectuer l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, laquelle aura été la principale base de la force Barkhane au Mali.

    #Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

    — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

    En règle générale, l’état des lieux d’une base précède de quelques jours la rétrocession officielle de celle-ci aux FAMa. La dernière en date est celle de Ménaka, rendue au Maliens le 13 juin dernier.

    Depuis, et en moyenne, deux convois logistiques, composés d’environ 70 camions civils et alternativement escortés par Groupements tactiques Désert « Via Domitia » et « Monclar », font chaque semaine le trajet entre Gao et Niamey, sous le regard vigilant des Mirage 2000D basés au Niger. Au total, et à ce jour, près d’un millier de conteneurs et une centaine de véhicules blindés ont quitté le territoire malien.

    La rétrocession de la PfOD de Gao mettra ainsi un terme à neuf années de présence militaire française au Mali. Si Barkhane a infligé de lourds revers aux organisations jihadistes, en éliminant plusieurs de leurs chefs [dont, notamment, Abdelmalek Droukdel, l' »émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique, et Adnane Abou Walid al-Sahraoui, celui de l’État islamique au grand Sahara] et en dégradant leurs capacités, la menace qu’elles incarnent n’a pas disparu pour autant, comme en témoigne la récente attaque de la garnison de Kati, qui, située près de Bamako, est au coeur du pouvoir malien depuis le coup d’État d’août 2020. En outre, elle s’étend à d’autres pays du Sahel, voire au golfe de Guinée.

    Devant les députés, le général Burkhard a réfuté l’idée d’un « échec stratégique ».

    « L’échec est le fait des autorités maliennes, ce qui cependant n’est pas satisfaisant pour nous. Les Français, mais également les forces de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali [MINUSMA] et l’Union européenne, se sont engagés durant huit ans et ont subi des pertes. Le but était d’améliorer la situation sécuritaire afin de permettre aux autorités maliennes de trouver une solution politique. La solution militaire ne pouvait pas régler le problème malien. En huit ans, il n’y a pas eu un pas malien dans cette direction », a fait valoir le CEMA.

    Photo : État-major des armées

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a donné quelques précisions sur le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.

    « Venus à la demande du Mali en 2013, nous quittons ce pays à sa demande, dans le respect de sa souveraineté. Je constate que les autorités maliennes n’ont pas su, au cours de ces huit années, profiter du contrôle de la situation au niveau sécuritaire qui leur était offert pour trouver des solutions politiques. C’est entre autre le constat de cette impossibilité qui a prévalu dans la décision de retrait du Mali », a d’abord rappelé le général Burkhard.

    Ce retrait, a-t-il continué, est une « opération logistique d’ampleur dans un Sahel très étendu, aux axes de communication peu développés avec toujours un risque sécuritaire élevé ». Et d’ajouter : « La manœuvre de désengagement en ordre et en sécurité, très lourde à exécuter, devrait être terminée d’ici à la fin de l’été ». À noter que le CEMA a également indiqué que Barkhane bénéficie « d’un appui américain dans le domaine du renseignement et de la logistique, ainsi que pour ce dernier aspect de l’aide, entre autres, des Émirats arabes unis, du Canada et du Qatar ».

    Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce retrait sera accompli bien avant la fin de cet été… étant donné que, le 5 août, le colonel Yves Gastine a reçu une délégation des Forces armées maliennes [FAMa] pour effectuer l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, laquelle aura été la principale base de la force Barkhane au Mali.

    #Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

    — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

    En règle générale, l’état des lieux d’une base précède de quelques jours la rétrocession officielle de celle-ci aux FAMa. La dernière en date est celle de Ménaka, rendue au Maliens le 13 juin dernier.

    Depuis, et en moyenne, deux convois logistiques, composés d’environ 70 camions civils et alternativement escortés par Groupements tactiques Désert « Via Domitia » et « Monclar », font chaque semaine le trajet entre Gao et Niamey, sous le regard vigilant des Mirage 2000D basés au Niger. Au total, et à ce jour, près d’un millier de conteneurs et une centaine de véhicules blindés ont quitté le territoire malien.

    La rétrocession de la PfOD de Gao mettra ainsi un terme à neuf années de présence militaire française au Mali. Si Barkhane a infligé de lourds revers aux organisations jihadistes, en éliminant plusieurs de leurs chefs [dont, notamment, Abdelmalek Droukdel, l' »émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique, et Adnane Abou Walid al-Sahraoui, celui de l’État islamique au grand Sahara] et en dégradant leurs capacités, la menace qu’elles incarnent n’a pas disparu pour autant, comme en témoigne la récente attaque de la garnison de Kati, qui, située près de Bamako, est au coeur du pouvoir malien depuis le coup d’État d’août 2020. En outre, elle s’étend à d’autres pays du Sahel, voire au golfe de Guinée.

    Devant les députés, le général Burkhard a réfuté l’idée d’un « échec stratégique ».

    « L’échec est le fait des autorités maliennes, ce qui cependant n’est pas satisfaisant pour nous. Les Français, mais également les forces de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali [MINUSMA] et l’Union européenne, se sont engagés durant huit ans et ont subi des pertes. Le but était d’améliorer la situation sécuritaire afin de permettre aux autorités maliennes de trouver une solution politique. La solution militaire ne pouvait pas régler le problème malien. En huit ans, il n’y a pas eu un pas malien dans cette direction », a fait valoir le CEMA.

    Photo : État-major des armées

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a donné quelques précisions sur le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.

    « Venus à la demande du Mali en 2013, nous quittons ce pays à sa demande, dans le respect de sa souveraineté. Je constate que les autorités maliennes n’ont pas su, au cours de ces huit années, profiter du contrôle de la situation au niveau sécuritaire qui leur était offert pour trouver des solutions politiques. C’est entre autre le constat de cette impossibilité qui a prévalu dans la décision de retrait du Mali », a d’abord rappelé le général Burkhard.

    Ce retrait, a-t-il continué, est une « opération logistique d’ampleur dans un Sahel très étendu, aux axes de communication peu développés avec toujours un risque sécuritaire élevé ». Et d’ajouter : « La manœuvre de désengagement en ordre et en sécurité, très lourde à exécuter, devrait être terminée d’ici à la fin de l’été ». À noter que le CEMA a également indiqué que Barkhane bénéficie « d’un appui américain dans le domaine du renseignement et de la logistique, ainsi que pour ce dernier aspect de l’aide, entre autres, des Émirats arabes unis, du Canada et du Qatar ».

    Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce retrait sera accompli bien avant la fin de cet été… étant donné que, le 5 août, le colonel Yves Gastine a reçu une délégation des Forces armées maliennes [FAMa] pour effectuer l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, laquelle aura été la principale base de la force Barkhane au Mali.

    #Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

    — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

    #Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

    #Barkhane#Mali#Gao@FAMa_DIRPA#FAMApic.twitter.com/fKktfX9hCa

    — Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

    August 5, 2022

    En règle générale, l’état des lieux d’une base précède de quelques jours la rétrocession officielle de celle-ci aux FAMa. La dernière en date est celle de Ménaka, rendue au Maliens le 13 juin dernier.

    Depuis, et en moyenne, deux convois logistiques, composés d’environ 70 camions civils et alternativement escortés par Groupements tactiques Désert « Via Domitia » et « Monclar », font chaque semaine le trajet entre Gao et Niamey, sous le regard vigilant des Mirage 2000D basés au Niger. Au total, et à ce jour, près d’un millier de conteneurs et une centaine de véhicules blindés ont quitté le territoire malien.

    La rétrocession de la PfOD de Gao mettra ainsi un terme à neuf années de présence militaire française au Mali. Si Barkhane a infligé de lourds revers aux organisations jihadistes, en éliminant plusieurs de leurs chefs [dont, notamment, Abdelmalek Droukdel, l' »émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique, et Adnane Abou Walid al-Sahraoui, celui de l’État islamique au grand Sahara] et en dégradant leurs capacités, la menace qu’elles incarnent n’a pas disparu pour autant, comme en témoigne la récente attaque de la garnison de Kati, qui, située près de Bamako, est au coeur du pouvoir malien depuis le coup d’État d’août 2020. En outre, elle s’étend à d’autres pays du Sahel, voire au golfe de Guinée.

    Devant les députés, le général Burkhard a réfuté l’idée d’un « échec stratégique ».

    « L’échec est le fait des autorités maliennes, ce qui cependant n’est pas satisfaisant pour nous. Les Français, mais également les forces de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali [MINUSMA] et l’Union européenne, se sont engagés durant huit ans et ont subi des pertes. Le but était d’améliorer la situation sécuritaire afin de permettre aux autorités maliennes de trouver une solution politique. La solution militaire ne pouvait pas régler le problème malien. En huit ans, il n’y a pas eu un pas malien dans cette direction », a fait valoir le CEMA.

    Photo : État-major des armées

    L'Humanité

    Baya, magie et merveilles

    Actu

    Les artistes féminines pionnières #9  Autodidacte, Baya a été découverte, à 17 ans par Aimé Maeght à Alger en 1947. L’audace et la puissance picturale de son œuvre ont été saluées par l’avant-garde en Europe et ont ouvert la voie à l’école des Peintres du signe au Maghreb.

    Latifa Madani

    Dotée d’un imaginaire foisonnant, elle est connue pour ses femmes-­oiseaux, ses femmes-fleurs ou ses femmes-poissons aux couleurs éclatantes et aux formes gracieuses. Un jaillissement d’émeraude profond, de rose vif, de jaune chatoyant et de somptueux violet. Les critiques diront que « la jeune femme avait découvert elle-même ce que la peinture occidentale venait de mettre soixante ans à faire aboutir » . L’histoire de Baya, au talent précoce et étonnant, pourrait s’apparenter à un conte de fées.

    Dans son attirail de merveilles, les philtres et les sorts secrètement le disputent aux extraits de parfums des Mille et Une Nuits. Je parle pour promouvoir un début et sur ce début, Baya est reine.André Breton

    Née Fatma Haddad en 1931, orpheline à l’âge de 5 ans, elle est élevée par sa grand-mère, employée comme domestique dans une ferme horticole. Elle ne va pas à l’école, mais elle passe du temps à modeler avec de la terre et de l’eau des animaux fantasques et d’étranges figures féminines. De quoi attirer l’œil de la sœur de la propriétaire, Marguerite Caminat, qui a ses entrées dans le milieu artistique. C’est ainsi que, de passage à Alger, le galeriste et mécène Aimé Maeght découvre les premières œuvres de l’adolescente. Il veut aussitôt l’exposer dans sa galerie à Paris. André Breton, qui préface le catalogue de l’exposition, écrit en 1947 : « Dans son attirail de merveilles, les philtres et les sorts secrètement le disputent aux extraits de parfums des Mille et Une Nuits. Je parle pour promouvoir un début et sur ce début, Baya est reine ».

    Comme un  Matisse inspiré de tradition picturale orientale 

    Baya n’a pas 17 ans, ses aquarelles rencontrent un grand succès, particulièrement chez les surréalistes, emballés par le monde magique et l’univers féerique de l’artiste. Le magazine Vogue lui consacre en février 1948 un article élogieux, sous la plume d’Edmonde Charles-Roux. On rapproche son style de celui d’un « Matisse que la tradition picturale orientale aurait inspiré ». Durant son séjour en France, Baya côtoie beaucoup d’artistes, dont Georges Braque.

     Quand je peins, je suis heureuse, je suis dans un autre monde.  Baya

    Aimé Maeght la reçoit dans l’atelier Madoura de Vallauris (Alpes-Maritimes), où elle passe des étés à créer des modelages et à révéler l’ampleur de son talent et de son imaginaire. Ses travaux impressionnent Picasso, aux côtés duquel elle réalise, durant l’année 1949, une série de poteries, de céramiques et des gouaches sur papier. Certaines d’entre elles ont été exposées au musée Magnelli de la Céramique de Vallauris en 2013.

    Baya refuse de coller une étiquette à son style

    De retour en Algérie au début des années 1950, son mariage avec le musicien Mahfoud Mahieddine, de presque trente ans son aîné, marque le début d’une longue pause dans sa carrière et sa vie publique. Il faut attendre dix ans, avec l’indépendance du pays et l’acquisition par le musée des Beaux-arts d’Alger de certaines de ses œuvres, pour que Baya reprenne ses pinceaux.

    Elle ne les lâchera plus jusqu’à sa mort, à 66 ans, en novembre 1998. « Quand je peins, je suis heureuse, je suis dans un autre monde », confie-t-elle alors que sa palette s’élargit et gagne en maturité. Son univers reste féminin, mais elle y ajoute des fruits fusionnant avec des instruments de musique, ses compositions jouent avec les symétries, ses arabesques gagnent en liberté.

    Art naïf, contemporain, surréaliste ou art brut ? Baya refuse de coller une étiquette à son style. Plusieurs de ses œuvres sont conservées dans la Collection de l’art brut à Lausanne, en Suisse. Elle a exposé à Alger, Paris, Marseille, New York, en Belgique, dans le monde arabe et deux fois à la Fête de l’Humanité. Une partie de ses œuvres sont conservées au musée national des Beaux-Arts d’Alger, au musée des Arts décoratifs et à l’Institut du monde arabe à Paris, au Sharjah Art Museum aux Émirats arabes unis, à l’Arab Museum of Modern Art de Doha au Qatar et au Musée national du Mali.

    Exposition« Baya. Femmes en leur jardin, œuvres et archives, 1944-1998 »Les artistes féminines pionnièresLes séries d'été de l'HumanitéPeintureAlgérie
    Известия (RUS)

    В Турции один человек погиб и 43 пострадали в ДТП с пассажирским автобусом

    В турецком городе Ушак пассажирский автобус столкнулся с грузовиком. Один человек погиб и 43 пострадали, написало агентство Anadolu 11 августа.

    Карта битого: спасателей научат резать пострадавшие в ДТП машины QR-код подскажет, как эвакуировать людей из аварийной машины

    Авария произошла около 03:00 по местному времени в четверг.

    «Автобус, следовавший из Измира в Анкару, столкнулся с прицепом грузовика. Раненые доставлены в учебно-исследовательский госпиталь города. Согласно полученной нами информации, у них нет опасных для жизни травм», — сказал глава Ушака Туран Эргюн.

    Трасса открыта для однополосного движения.

    Полиция задержала водителя грузовика. Прокуратура организовала расследование происшествия. Обстоятельства и причины инцидента устанавливаются.

    20 июля сообщалось, что в Турции в результате ДТП с автобусом 12 человек были ранены. Машина, следовавшая из Стамбула в направлении Малатьи, вылетела с дороги в районе поселка Кембер провинции Кайсери. Пострадавшие были госпитализированы.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Ким Чен Ын переболел COVID-19

    Лидер КНДР Ким Чен Ын переболел COVID-19. Об этом 11 августа говорится в опубликованном агентством ЦТАК заявлении его сестры Ким Ё Чжон, заместителя заведующего отделом пропаганды и агитации ЦК Трудовой партии Кореи (ТПК).

    Нечистая правда: стоит ли доверять данным КНДР о жертвах COVID-19 И почему, нуждаясь в помощи, Пхеньян принимает ее не от всех

    «И хотя он был тяжело болен, хотя у него и была высокая температура, он не позволил себе ни на минуту прилечь, постоянно думая о народе, о котором ему необходимо заботиться в этой войне против эпидемии», — сообщила она.

    По словам Ким Ё Чжон, лидер КНДР был одним из десятка миллионов северокорейцев, столкнувшихся с новым коронавирусом.

    Ранее в этот же день Ким Чен Ын на заседании по противоэпидемическим мерам объявил о полной победе над COVID-19 в стране благодаря чрезвычайным мерам.

    Вспышку заболевания COVID-19 в Северной Корее зафиксировали 12 мая, когда лидер КНДР заявил, что в стране «внезапно» возникла чрезвычайная ситуация из-за коронавируса, после чего потребовал от правительства принять меры, чтобы остановить распространение болезни. До этого более двух лет Пхеньян не сообщал официально о коронавирусе в стране.

    После выявления болезни карантин был введен по всей стране. 25 мая сообщалось, что симптомы лихорадки зафиксировали более чем у 3,06 млн жителей КНДР. 30 мая государственный чрезвычайно-противоэпидемический штаб Северной Кореи сообщил, что в период с 28 по 29 мая в стране зарегистрировали более 100 тыс. обращений пациентов с повышенной температурой. Так, общее число заболевших превысило 3,5 млн.

    Ежедневный показатель заболеваемости на севере достиг нуля 29 июля после пика с показателем в 392 920 человек 15 мая. Эту информацию 8 августа подтвердил и посол РФ в КНДР Александр Мацегора. При этом он отметил, что эпидемиологическая обстановка в Северной Корее до сих пор не наладилась.

    ВКонтакте
    Opex 360

    La Marine américaine a lancé des études de concept pour un grand navire de surface autonome

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Douze porte-avions, soixante-six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de classe Virginia, douze sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de classe Columbia, 31 navires d’assaut amphibie, 96 « destroyers » de nouvelle génération DDG(X), une quarantaine de frégates, sans oublier les navires auxiliaires et de soutien…

    Au total, et selon le plan « Force Design 2045 » qu’a récemment dévoiler son chef d’état-major, l’amiral Michael Gilday, l’US Navy pourrait compter plus de 350 navires et environ 3000 aéronefs en 2045. Sous réserve, évidemment, que les crédits budgétaires suivent… et que les chantiers navals américains aient les capacités de répondre aux exigences de cette feuille de route.. D’autant plus que celle-ci prévoit également la mise en service de plus de 150 « grandes plateformes de surface et sous-marines autonomes » ou barrées à distance.

    Cependant, cela dépendra des résultats du programme « Ghost Fleet Overlord », lancé en 2019 par le Bureau des capacités stratégiques [SCO], en vue d’accélérer l’intégration de navires sans équipage au sein de l’US Navy. À cette fin, celle-ci a récemment créé la « Task Force 59 » qui, placée sous l’autorité de sa 5e Flotte [dont le quartier général est établi à Bahreïn, ndlr], met en oeuvre différents types de drones, qu’ils soient navals et aériens.

    Par ailleurs, l’important exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], qui vient de s’achever, a intégré plusieurs navires sans équipages, dont le Sea Hunter, le Sea Hawk, le Ranger et le Nomad. Ce qui a permis de collecter des données « brutes » qui serviront ensuite à affiner les besoins de l’US Navy dans ce domaine… et à définir des concepts d’emploi.

    En attendant, cette dernière a prononcé la capacité opérationnelle initiale du système UISS [Unmanned Influence Sweep System], un dragueur de mines sans équipage pouvant être mis en oeuvre depuis un navire de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship]. Il pourrait, à terme, remplacer les navires de type Avenger ainsi que les hélicoptères MH-53E Sea Dragon pour ce type de mission.

    En outre, l’US Navy a récemment annoncé les essais prochains d’un navire de transport rapide [« Expeditionary Fast Transport » – EPF] pouvant naviguer de manière autonome sur les voies maritimes commerciales. « L’EPF-13 [ou USNS Apalachicola] sera le premier navire de la marine américaine pleinement opérationnel à posséder une capacité autonome », a souligné Tim Roberts, le responsable de ce programme.

    Cela étant, et outre cet EPF-13, les navires autonomes les plus imposants que possède la marine américaine sont de type MUSV [Medium Unmanned Surface Vehicle]. Or, son ambition est de disposer de telles plateformes au tonnage nettement plus important, de l’ordre de 1’000 à 2’000 tonnes, pour une longueur allant de 60 à 90 mètres. Tel est, en tout cas, les spéficications du programme LUSV [Large Unmanned Surface Vehicle], pour lequel elle vient d’attribuer des contrats six industriels pour mener à bien des études de concept, pour un montant total d’environ 60 millions de dollars.

    Parmi les industriels retenus, on trouve Hungtington Ingalls Industries Inc, Lockheed-Martin, Marinette Marine Corp., Bollinger Shipyards Lockport LLC, Austal USA LLC et Gibbs & Cox Inc.. Cette phase d’étude doit durer deux ans. À l’issue, le concept retenu donnera lieu au développement d’un prototype, dont les technologies reposeront sur celles mise au point par la Darpa [l’agence de recherche du Pentagone, ndlr] et l’Office of Naval Research pour le programme « Sea Hunter ».

    Selon le cahier des charges, le LUSV que souhaite l’US Navy doit être en mesure de transporter jusqu’à 40 tonnes de fret, de naviguer pendant 90 jours sans équipage, d’affrontrer des vagues de 4 mètres de haut et de générer jusqu’à 75 kilowatts pour alimenter ses capteurs électroniques.

    See the game-changing, cross-domain, cross-service concepts the Strategic Capabilities Office and @USNavy are rapidly developing: an SM-6 launched from a modular launcher off of USV Ranger. Such innovation drives the future of joint capabilities. #DoDInnovates pic.twitter.com/yCG57lFcNW

    — Department of Defense 🇺🇸 (@DeptofDefense) September 3, 2021

    Les missions qui seront dévolues à ce LUSV pourraient aller à la guerre électronique à la lutte anti-surface et sous-marine [le Sea Hunter a initialement été mis au point à cette fin, ndlr], en passant par la frappe contre terre, voire la défense aérienne, le MUSV Ranger ayant testé une telle capacité avec quatre lanceurs SM-6 conteneurisés installés à son bord.

    La Marine américaine a lancé des études de concept pour un grand navire de surface autonome

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Douze porte-avions, soixante-six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de classe Virginia, douze sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de classe Columbia, 31 navires d’assaut amphibie, 96 « destroyers » de nouvelle génération DDG(X), une quarantaine de frégates, sans oublier les navires auxiliaires et de soutien…

    Au total, et selon le plan « Force Design 2045 » qu’a récemment dévoiler son chef d’état-major, l’amiral Michael Gilday, l’US Navy pourrait compter plus de 350 navires et environ 3000 aéronefs en 2045. Sous réserve, évidemment, que les crédits budgétaires suivent… et que les chantiers navals américains aient les capacités de répondre aux exigences de cette feuille de route.. D’autant plus que celle-ci prévoit également la mise en service de plus de 150 « grandes plateformes de surface et sous-marines autonomes » ou barrées à distance.

    Cependant, cela dépendra des résultats du programme « Ghost Fleet Overlord », lancé en 2019 par le Bureau des capacités stratégiques [SCO], en vue d’accélérer l’intégration de navires sans équipage au sein de l’US Navy. À cette fin, celle-ci a récemment créé la « Task Force 59 » qui, placée sous l’autorité de sa 5e Flotte [dont le quartier général est établi à Bahreïn, ndlr], met en oeuvre différents types de drones, qu’ils soient navals et aériens.

    Par ailleurs, l’important exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], qui vient de s’achever, a intégré plusieurs navires sans équipages, dont le Sea Hunter, le Sea Hawk, le Ranger et le Nomad. Ce qui a permis de collecter des données « brutes » qui serviront ensuite à affiner les besoins de l’US Navy dans ce domaine… et à définir des concepts d’emploi.

    En attendant, cette dernière a prononcé la capacité opérationnelle initiale du système UISS [Unmanned Influence Sweep System], un dragueur de mines sans équipage pouvant être mis en oeuvre depuis un navire de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship]. Il pourrait, à terme, remplacer les navires de type Avenger ainsi que les hélicoptères MH-53E Sea Dragon pour ce type de mission.

    En outre, l’US Navy a récemment annoncé les essais prochains d’un navire de transport rapide [« Expeditionary Fast Transport » – EPF] pouvant naviguer de manière autonome sur les voies maritimes commerciales. « L’EPF-13 [ou USNS Apalachicola] sera le premier navire de la marine américaine pleinement opérationnel à posséder une capacité autonome », a souligné Tim Roberts, le responsable de ce programme.

    Cela étant, et outre cet EPF-13, les navires autonomes les plus imposants que possède la marine américaine sont de type MUSV [Medium Unmanned Surface Vehicle]. Or, son ambition est de disposer de telles plateformes au tonnage nettement plus important, de l’ordre de 1’000 à 2’000 tonnes, pour une longueur allant de 60 à 90 mètres. Tel est, en tout cas, les spéficications du programme LUSV [Large Unmanned Surface Vehicle], pour lequel elle vient d’attribuer des contrats six industriels pour mener à bien des études de concept, pour un montant total d’environ 60 millions de dollars.

    Parmi les industriels retenus, on trouve Hungtington Ingalls Industries Inc, Lockheed-Martin, Marinette Marine Corp., Bollinger Shipyards Lockport LLC, Austal USA LLC et Gibbs & Cox Inc.. Cette phase d’étude doit durer deux ans. À l’issue, le concept retenu donnera lieu au développement d’un prototype, dont les technologies reposeront sur celles mise au point par la Darpa [l’agence de recherche du Pentagone, ndlr] et l’Office of Naval Research pour le programme « Sea Hunter ».

    Selon le cahier des charges, le LUSV que souhaite l’US Navy doit être en mesure de transporter jusqu’à 40 tonnes de fret, de naviguer pendant 90 jours sans équipage, d’affrontrer des vagues de 4 mètres de haut et de générer jusqu’à 75 kilowatts pour alimenter ses capteurs électroniques.

    See the game-changing, cross-domain, cross-service concepts the Strategic Capabilities Office and @USNavy are rapidly developing: an SM-6 launched from a modular launcher off of USV Ranger. Such innovation drives the future of joint capabilities. #DoDInnovates pic.twitter.com/yCG57lFcNW

    — Department of Defense 🇺🇸 (@DeptofDefense) September 3, 2021

    Les missions qui seront dévolues à ce LUSV pourraient aller à la guerre électronique à la lutte anti-surface et sous-marine [le Sea Hunter a initialement été mis au point à cette fin, ndlr], en passant par la frappe contre terre, voire la défense aérienne, le MUSV Ranger ayant testé une telle capacité avec quatre lanceurs SM-6 conteneurisés installés à son bord.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Douze porte-avions, soixante-six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de classe Virginia, douze sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de classe Columbia, 31 navires d’assaut amphibie, 96 « destroyers » de nouvelle génération DDG(X), une quarantaine de frégates, sans oublier les navires auxiliaires et de soutien…

    Au total, et selon le plan « Force Design 2045 » qu’a récemment dévoiler son chef d’état-major, l’amiral Michael Gilday, l’US Navy pourrait compter plus de 350 navires et environ 3000 aéronefs en 2045. Sous réserve, évidemment, que les crédits budgétaires suivent… et que les chantiers navals américains aient les capacités de répondre aux exigences de cette feuille de route.. D’autant plus que celle-ci prévoit également la mise en service de plus de 150 « grandes plateformes de surface et sous-marines autonomes » ou barrées à distance.

    Cependant, cela dépendra des résultats du programme « Ghost Fleet Overlord », lancé en 2019 par le Bureau des capacités stratégiques [SCO], en vue d’accélérer l’intégration de navires sans équipage au sein de l’US Navy. À cette fin, celle-ci a récemment créé la « Task Force 59 » qui, placée sous l’autorité de sa 5e Flotte [dont le quartier général est établi à Bahreïn, ndlr], met en oeuvre différents types de drones, qu’ils soient navals et aériens.

    Par ailleurs, l’important exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], qui vient de s’achever, a intégré plusieurs navires sans équipages, dont le Sea Hunter, le Sea Hawk, le Ranger et le Nomad. Ce qui a permis de collecter des données « brutes » qui serviront ensuite à affiner les besoins de l’US Navy dans ce domaine… et à définir des concepts d’emploi.

    En attendant, cette dernière a prononcé la capacité opérationnelle initiale du système UISS [Unmanned Influence Sweep System], un dragueur de mines sans équipage pouvant être mis en oeuvre depuis un navire de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship]. Il pourrait, à terme, remplacer les navires de type Avenger ainsi que les hélicoptères MH-53E Sea Dragon pour ce type de mission.

    En outre, l’US Navy a récemment annoncé les essais prochains d’un navire de transport rapide [« Expeditionary Fast Transport » – EPF] pouvant naviguer de manière autonome sur les voies maritimes commerciales. « L’EPF-13 [ou USNS Apalachicola] sera le premier navire de la marine américaine pleinement opérationnel à posséder une capacité autonome », a souligné Tim Roberts, le responsable de ce programme.

    Cela étant, et outre cet EPF-13, les navires autonomes les plus imposants que possède la marine américaine sont de type MUSV [Medium Unmanned Surface Vehicle]. Or, son ambition est de disposer de telles plateformes au tonnage nettement plus important, de l’ordre de 1’000 à 2’000 tonnes, pour une longueur allant de 60 à 90 mètres. Tel est, en tout cas, les spéficications du programme LUSV [Large Unmanned Surface Vehicle], pour lequel elle vient d’attribuer des contrats six industriels pour mener à bien des études de concept, pour un montant total d’environ 60 millions de dollars.

    Parmi les industriels retenus, on trouve Hungtington Ingalls Industries Inc, Lockheed-Martin, Marinette Marine Corp., Bollinger Shipyards Lockport LLC, Austal USA LLC et Gibbs & Cox Inc.. Cette phase d’étude doit durer deux ans. À l’issue, le concept retenu donnera lieu au développement d’un prototype, dont les technologies reposeront sur celles mise au point par la Darpa [l’agence de recherche du Pentagone, ndlr] et l’Office of Naval Research pour le programme « Sea Hunter ».

    Selon le cahier des charges, le LUSV que souhaite l’US Navy doit être en mesure de transporter jusqu’à 40 tonnes de fret, de naviguer pendant 90 jours sans équipage, d’affrontrer des vagues de 4 mètres de haut et de générer jusqu’à 75 kilowatts pour alimenter ses capteurs électroniques.

    See the game-changing, cross-domain, cross-service concepts the Strategic Capabilities Office and @USNavy are rapidly developing: an SM-6 launched from a modular launcher off of USV Ranger. Such innovation drives the future of joint capabilities. #DoDInnovates pic.twitter.com/yCG57lFcNW

    — Department of Defense 🇺🇸 (@DeptofDefense) September 3, 2021

    Les missions qui seront dévolues à ce LUSV pourraient aller à la guerre électronique à la lutte anti-surface et sous-marine [le Sea Hunter a initialement été mis au point à cette fin, ndlr], en passant par la frappe contre terre, voire la défense aérienne, le MUSV Ranger ayant testé une telle capacité avec quatre lanceurs SM-6 conteneurisés installés à son bord.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Douze porte-avions, soixante-six sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de classe Virginia, douze sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de classe Columbia, 31 navires d’assaut amphibie, 96 « destroyers » de nouvelle génération DDG(X), une quarantaine de frégates, sans oublier les navires auxiliaires et de soutien…

    Au total, et selon le plan « Force Design 2045 » qu’a récemment dévoiler son chef d’état-major, l’amiral Michael Gilday, l’US Navy pourrait compter plus de 350 navires et environ 3000 aéronefs en 2045. Sous réserve, évidemment, que les crédits budgétaires suivent… et que les chantiers navals américains aient les capacités de répondre aux exigences de cette feuille de route.. D’autant plus que celle-ci prévoit également la mise en service de plus de 150 « grandes plateformes de surface et sous-marines autonomes » ou barrées à distance.

    Cependant, cela dépendra des résultats du programme « Ghost Fleet Overlord », lancé en 2019 par le Bureau des capacités stratégiques [SCO], en vue d’accélérer l’intégration de navires sans équipage au sein de l’US Navy. À cette fin, celle-ci a récemment créé la « Task Force 59 » qui, placée sous l’autorité de sa 5e Flotte [dont le quartier général est établi à Bahreïn, ndlr], met en oeuvre différents types de drones, qu’ils soient navals et aériens.

    Par ailleurs, l’important exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], qui vient de s’achever, a intégré plusieurs navires sans équipages, dont le Sea Hunter, le Sea Hawk, le Ranger et le Nomad. Ce qui a permis de collecter des données « brutes » qui serviront ensuite à affiner les besoins de l’US Navy dans ce domaine… et à définir des concepts d’emploi.

    En attendant, cette dernière a prononcé la capacité opérationnelle initiale du système UISS [Unmanned Influence Sweep System], un dragueur de mines sans équipage pouvant être mis en oeuvre depuis un navire de combat littoral [LCS – Littoral Combat Ship]. Il pourrait, à terme, remplacer les navires de type Avenger ainsi que les hélicoptères MH-53E Sea Dragon pour ce type de mission.

    En outre, l’US Navy a récemment annoncé les essais prochains d’un navire de transport rapide [« Expeditionary Fast Transport » – EPF] pouvant naviguer de manière autonome sur les voies maritimes commerciales. « L’EPF-13 [ou USNS Apalachicola] sera le premier navire de la marine américaine pleinement opérationnel à posséder une capacité autonome », a souligné Tim Roberts, le responsable de ce programme.

    a récemment annoncé

    Cela étant, et outre cet EPF-13, les navires autonomes les plus imposants que possède la marine américaine sont de type MUSV [Medium Unmanned Surface Vehicle]. Or, son ambition est de disposer de telles plateformes au tonnage nettement plus important, de l’ordre de 1’000 à 2’000 tonnes, pour une longueur allant de 60 à 90 mètres. Tel est, en tout cas, les spéficications du programme LUSV [Large Unmanned Surface Vehicle], pour lequel elle vient d’attribuer des contrats six industriels pour mener à bien des études de concept, pour un montant total d’environ 60 millions de dollars.

    vient d’attribuer

    Parmi les industriels retenus, on trouve Hungtington Ingalls Industries Inc, Lockheed-Martin, Marinette Marine Corp., Bollinger Shipyards Lockport LLC, Austal USA LLC et Gibbs & Cox Inc.. Cette phase d’étude doit durer deux ans. À l’issue, le concept retenu donnera lieu au développement d’un prototype, dont les technologies reposeront sur celles mise au point par la Darpa [l’agence de recherche du Pentagone, ndlr] et l’Office of Naval Research pour le programme « Sea Hunter ».

    Selon le cahier des charges, le LUSV que souhaite l’US Navy doit être en mesure de transporter jusqu’à 40 tonnes de fret, de naviguer pendant 90 jours sans équipage, d’affrontrer des vagues de 4 mètres de haut et de générer jusqu’à 75 kilowatts pour alimenter ses capteurs électroniques.

    See the game-changing, cross-domain, cross-service concepts the Strategic Capabilities Office and @USNavy are rapidly developing: an SM-6 launched from a modular launcher off of USV Ranger. Such innovation drives the future of joint capabilities. #DoDInnovates pic.twitter.com/yCG57lFcNW

    — Department of Defense 🇺🇸 (@DeptofDefense) September 3, 2021

    See the game-changing, cross-domain, cross-service concepts the Strategic Capabilities Office and @USNavy are rapidly developing: an SM-6 launched from a modular launcher off of USV Ranger. Such innovation drives the future of joint capabilities. #DoDInnovates pic.twitter.com/yCG57lFcNW

    @USNavy#DoDInnovatespic.twitter.com/yCG57lFcNW

    — Department of Defense 🇺🇸 (@DeptofDefense) September 3, 2021

    September 3, 2021

    Les missions qui seront dévolues à ce LUSV pourraient aller à la guerre électronique à la lutte anti-surface et sous-marine [le Sea Hunter a initialement été mis au point à cette fin, ndlr], en passant par la frappe contre terre, voire la défense aérienne, le MUSV Ranger ayant testé une telle capacité avec quatre lanceurs SM-6 conteneurisés installés à son bord.

    Известия (RUS)

    Молдавия договорилась об аудите долга перед «Газпромом» с двумя компаниями

    Молдавия подписала договор об аудите долга перед российским «Газпромом» с двумя компаниями из Норвегии и Великобритании. Об этом в среду вечером сообщил министр инфраструктуры и регионального развития республики Андрей Спыну, отмечает портал Noi.

    Спасение строптивой: как Россия и Молдавия договаривались о поставках газа Эксперты полагают, что стороны нашли компромисс не только по долгу, но и по формуле цены

    Проверка, как ожидается, будет завершена до 30 января 2023 года.

    «Агентство публичной собственности подписало договор о закупке услуг независимого финансового и юридического аудита долга Moldovagaz перед «Газпромом» и Factoring-Finance с компаниями Wikborg Rein Advokatfirma AS из Норвегии и Forensic Risk Alliance & Co из Великобритании», — сообщил он.

    Ранее российская компания сообщала, что исторический долг Молдавии составляет $440 млн, вместе с пеней эта сумма выросла до $700 млн. Кишинев с этой суммой не согласен и намерен провести аудит.

    Осенью 2021 года за сутки до истечения октябрьского контракта на газ «Газпром» и «Молдовагаз» заключили пятилетний контракт на поставку энергоресурса, тем самым предотвратив в Молдавии гуманитарную и экономическую катастрофу.

    В ходе переговоров, российская компания предлагала Молдавии рыночную цену с дополнительной скидкой 25% при условии, что Кишинев оплатит свой долг в примерно $790 млн в течение трех лет. Кишинев настаивал на снижении цены вдвое ниже рыночной, ссылаясь на отсутствие денег.

    Долг Кишинев тоже не признавал, но за сутки до истечения октябрьского контракта стороны договорились. После этого в стране несколько раз вводили режим ЧП из-за возможного прекращения поставок газа ввиду отсутствия оплаты Кишиневом и повышали тарифы на газ для промышленности и населения. Ситуация вызвала массовые протесты населения зимой и весной 2022 года.

    ВКонтакте
    Opex 360

    Selon le secrétaire général de la Défense et de la sécurité nationale, la Chine « espionne à tire-larigot » en France

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2021, le sénateur Stéphane Piednoir avait adressé une question écrite à Frédérique Vidal, qui était alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au sujet des mesures qu’elle envisageait pour contrer les ingérences et les influences étrangères dans les milieux universitaires et académiques français. Et de prendre pour exemple le partenariat entre le réseau d’écoles d’ingénieurs ParisTech et l’université chinoise Xi’an Jiaotong, soupçonnée d’être liée à l’Armée populaire de libération [APL]. Partenariat dont le Secrétariat général de la Défense et de sécurité nationale [SGDN], qui relève du Premier ministre, n’avait pas été préalablement informé.

    La question était-elle embarrassante? Toujours est-il que Mme Vidal a quitté son ministère sans avoir répondu au sénateur, qui en sera quitte a reposer sa question à Sylvie Retailleau, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur…

    Quoi qu’il en soit, il a été rapporté – comme encore récemment par le quotidien « Le Télégramme » – que la Chine s’intéresse particulièrement à la Bretagne… en raison de ses écoles d’ingénieurs et de ses laboratoires spécialisés dans la cyberdéfense et de l’importante concentration d’emprises militaires [bases navales, dont celle de l’Île-Longue, écoles militaires, centre de la DGA Maîtrise de l’information à Bruz, etc]. De même que la région de Châteauroux, qui abrite l’un des quatre Centres de transmissions [CTM] utilisés par la Marine nationale pour communiquer avec ses sous-marins.

    En outre, le groupe de télécommunications chinois Huawei, soupçonné d’avoir des liens avec l’APL, a récemment décidé d’implanter une usine dédiée aux solutions technologiques de réseaux mobiles à Brumath [Bas-Rhin], dans un périmètre où sont concentrées les unités de l’armée de Terre spécialisées dans la collecte du renseignement et où est installé un site de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE]. Pourtant, ce ne sont pas les « déserts militaires » qui manquent en France…

    Lors d’une audition à huis clos à l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier [ce qui laisse supposer que son compte-rendu a été expurgé des questions « sensibles »], Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, ne s’est pas trop attardé sur les actions de la Russie en France, si ce n’est qu’il n’a manqué de souligner les « fortes attaques » [infomationnelles, ndlr] de cette dernière « contre la présence française en Afrique ».

    En revanche, M. Bouillon a été plus bavard – et aussi plus direct – à l’égard des menées chinoises en France.

    « De nombreux Chinois s’intéressent à nos intérêts en pratiquant l’infiltration et l’espionnage. […] Des chinois espionnent à tire-larigot et s’en donnent à cœur joie en matière d’entrisme, de pénétration et de tentatives de captations », a-t-il confié aux députés.

    Aussi, a-t-il continué, « à chaque arrivée dans les universités de stagiaires ressortissants de certains pays -– nous sommes attentifs à la Chine et à l’Iran qui s’intéressent à la physique et à la chimie, et à quelques autres États – nous faisons systématiquement réaliser une enquête par les services de renseignement et, le cas échéant, refusons un droit d’accueil de tel ou tel, voire mettons fin à son séjour ».

    Et de préciser : « Nous surveillons aussi les centres de type Confucius ou Léo Lagrange [ce qui semble très surprenant, ndlr] et autres, et leur système de fondation ».

    Par ailleurs, a poursuivi le SGDN, « nous faisons en sorte que certaines entreprises, en particulier chinoises, ne puissent pas accroître à l’excès leur importance en France ». Ainsi, a-t-il dit, « nous leur leur avons interdit l’accès, en matière de téléphonie, à certaines zones considérées comme sensibles ».

    Sauf à Brumath, apparemment… Mais sans doute que ce cas n’entre-t-il pas dans le cadre de la loi n° 2019-810 du 1er août 2019, laquelle « vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Surnommée trivialement « loi anti-Huaweï », celle-ci permet de limiter drastiquement l’implication de l’équipementier chinois dans l’installation du réseau 5G en France. Et, selon M. Bouillon, les députés auront « probablement à retravailler » ce texte prochainement. « C’est un des points sur lesquels nous pourrons intervenir », leur a-t-il dit.

    Cela étant, la sensibilisation des acteurs privés et publics est un des axes prioritaires pour contrer les ingérences, qu’elles soient chinoises ou le fait d’un autre pays.

    L’une des menaces que M. Bouillon a qualifiée « d’hybride » concerne la sécurité économique. « Cela va du stagiaire qui traîne après la fermeture des bureaux pour copier des dossiers, à la visite d’une délégation étrangère qui oublie des petits objets sous la table ou prend des photos », a-t-il expliqué. Sur ce point, « si les Si les très grandes entreprises y sont sensibilisées, en revanche, les petites et moyennes, qui sont parfois des pépites sans le savoir, sont d’une grande vulnérabilité ». En outre, ce genre de menace couvre également « la prédation par la captation de matière grise, les attaques réputationnelles et les attaques en Bourse ».

    Mais le SGDN, la sensibilisation des acteurs publics à ces enjeux est un « sujet complexe ». Ce qu’il a illustré par une anecdote.

    « Tous les jours, je lis des notes d’information m’informant qu’une université ou un laboratoire a accepté de prendre tel ou tel. Lorsque j’étais en poste à Strasbourg, j’avais connu un prix Nobel de Chimie dont le laboratoire était plus ouvert que le bistrot du coin. Tout le monde y traînait, dont quelques stagiaires à l’origine indéterminée. Il m’avait dit : ‘La science n’a pas de frontières’. Je lui avais répondu qu’il s’était réjoui de voir son prix Nobel lui être attribué à lui et non à un de ses collègues étrangers », a-t-il raconté aux députés.

    Ceux-ci auront d’ailleurs bientôt à se prononcer [sans doute à l’occasion de l’examen de la prochaine Loi de programmation militaire] sur des « textes de loi en matière de protection du patrimoine scientifique et technique, afin de renforcer la prudence et les précautions à prendre en ces domaines ». Car, comme l’a souligné M. Bouillon, « nous subventionnons des laboratoires et des entreprises, au travers des plans de relance, nous leur attribuons des aides pour qu’ils puissent se développer et non pour servir un État étranger ».

    Selon le secrétaire général de la Défense et de la sécurité nationale, la Chine « espionne à tire-larigot » en France

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2021, le sénateur Stéphane Piednoir avait adressé une question écrite à Frédérique Vidal, qui était alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au sujet des mesures qu’elle envisageait pour contrer les ingérences et les influences étrangères dans les milieux universitaires et académiques français. Et de prendre pour exemple le partenariat entre le réseau d’écoles d’ingénieurs ParisTech et l’université chinoise Xi’an Jiaotong, soupçonnée d’être liée à l’Armée populaire de libération [APL]. Partenariat dont le Secrétariat général de la Défense et de sécurité nationale [SGDN], qui relève du Premier ministre, n’avait pas été préalablement informé.

    La question était-elle embarrassante? Toujours est-il que Mme Vidal a quitté son ministère sans avoir répondu au sénateur, qui en sera quitte a reposer sa question à Sylvie Retailleau, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur…

    Quoi qu’il en soit, il a été rapporté – comme encore récemment par le quotidien « Le Télégramme » – que la Chine s’intéresse particulièrement à la Bretagne… en raison de ses écoles d’ingénieurs et de ses laboratoires spécialisés dans la cyberdéfense et de l’importante concentration d’emprises militaires [bases navales, dont celle de l’Île-Longue, écoles militaires, centre de la DGA Maîtrise de l’information à Bruz, etc]. De même que la région de Châteauroux, qui abrite l’un des quatre Centres de transmissions [CTM] utilisés par la Marine nationale pour communiquer avec ses sous-marins.

    En outre, le groupe de télécommunications chinois Huawei, soupçonné d’avoir des liens avec l’APL, a récemment décidé d’implanter une usine dédiée aux solutions technologiques de réseaux mobiles à Brumath [Bas-Rhin], dans un périmètre où sont concentrées les unités de l’armée de Terre spécialisées dans la collecte du renseignement et où est installé un site de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE]. Pourtant, ce ne sont pas les « déserts militaires » qui manquent en France…

    Lors d’une audition à huis clos à l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier [ce qui laisse supposer que son compte-rendu a été expurgé des questions « sensibles »], Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, ne s’est pas trop attardé sur les actions de la Russie en France, si ce n’est qu’il n’a manqué de souligner les « fortes attaques » [infomationnelles, ndlr] de cette dernière « contre la présence française en Afrique ».

    En revanche, M. Bouillon a été plus bavard – et aussi plus direct – à l’égard des menées chinoises en France.

    « De nombreux Chinois s’intéressent à nos intérêts en pratiquant l’infiltration et l’espionnage. […] Des chinois espionnent à tire-larigot et s’en donnent à cœur joie en matière d’entrisme, de pénétration et de tentatives de captations », a-t-il confié aux députés.

    Aussi, a-t-il continué, « à chaque arrivée dans les universités de stagiaires ressortissants de certains pays -– nous sommes attentifs à la Chine et à l’Iran qui s’intéressent à la physique et à la chimie, et à quelques autres États – nous faisons systématiquement réaliser une enquête par les services de renseignement et, le cas échéant, refusons un droit d’accueil de tel ou tel, voire mettons fin à son séjour ».

    Et de préciser : « Nous surveillons aussi les centres de type Confucius ou Léo Lagrange [ce qui semble très surprenant, ndlr] et autres, et leur système de fondation ».

    Par ailleurs, a poursuivi le SGDN, « nous faisons en sorte que certaines entreprises, en particulier chinoises, ne puissent pas accroître à l’excès leur importance en France ». Ainsi, a-t-il dit, « nous leur leur avons interdit l’accès, en matière de téléphonie, à certaines zones considérées comme sensibles ».

    Sauf à Brumath, apparemment… Mais sans doute que ce cas n’entre-t-il pas dans le cadre de la loi n° 2019-810 du 1er août 2019, laquelle « vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Surnommée trivialement « loi anti-Huaweï », celle-ci permet de limiter drastiquement l’implication de l’équipementier chinois dans l’installation du réseau 5G en France. Et, selon M. Bouillon, les députés auront « probablement à retravailler » ce texte prochainement. « C’est un des points sur lesquels nous pourrons intervenir », leur a-t-il dit.

    Cela étant, la sensibilisation des acteurs privés et publics est un des axes prioritaires pour contrer les ingérences, qu’elles soient chinoises ou le fait d’un autre pays.

    L’une des menaces que M. Bouillon a qualifiée « d’hybride » concerne la sécurité économique. « Cela va du stagiaire qui traîne après la fermeture des bureaux pour copier des dossiers, à la visite d’une délégation étrangère qui oublie des petits objets sous la table ou prend des photos », a-t-il expliqué. Sur ce point, « si les Si les très grandes entreprises y sont sensibilisées, en revanche, les petites et moyennes, qui sont parfois des pépites sans le savoir, sont d’une grande vulnérabilité ». En outre, ce genre de menace couvre également « la prédation par la captation de matière grise, les attaques réputationnelles et les attaques en Bourse ».

    Mais le SGDN, la sensibilisation des acteurs publics à ces enjeux est un « sujet complexe ». Ce qu’il a illustré par une anecdote.

    « Tous les jours, je lis des notes d’information m’informant qu’une université ou un laboratoire a accepté de prendre tel ou tel. Lorsque j’étais en poste à Strasbourg, j’avais connu un prix Nobel de Chimie dont le laboratoire était plus ouvert que le bistrot du coin. Tout le monde y traînait, dont quelques stagiaires à l’origine indéterminée. Il m’avait dit : ‘La science n’a pas de frontières’. Je lui avais répondu qu’il s’était réjoui de voir son prix Nobel lui être attribué à lui et non à un de ses collègues étrangers », a-t-il raconté aux députés.

    Ceux-ci auront d’ailleurs bientôt à se prononcer [sans doute à l’occasion de l’examen de la prochaine Loi de programmation militaire] sur des « textes de loi en matière de protection du patrimoine scientifique et technique, afin de renforcer la prudence et les précautions à prendre en ces domaines ». Car, comme l’a souligné M. Bouillon, « nous subventionnons des laboratoires et des entreprises, au travers des plans de relance, nous leur attribuons des aides pour qu’ils puissent se développer et non pour servir un État étranger ».

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2021, le sénateur Stéphane Piednoir avait adressé une question écrite à Frédérique Vidal, qui était alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au sujet des mesures qu’elle envisageait pour contrer les ingérences et les influences étrangères dans les milieux universitaires et académiques français. Et de prendre pour exemple le partenariat entre le réseau d’écoles d’ingénieurs ParisTech et l’université chinoise Xi’an Jiaotong, soupçonnée d’être liée à l’Armée populaire de libération [APL]. Partenariat dont le Secrétariat général de la Défense et de sécurité nationale [SGDN], qui relève du Premier ministre, n’avait pas été préalablement informé.

    La question était-elle embarrassante? Toujours est-il que Mme Vidal a quitté son ministère sans avoir répondu au sénateur, qui en sera quitte a reposer sa question à Sylvie Retailleau, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur…

    Quoi qu’il en soit, il a été rapporté – comme encore récemment par le quotidien « Le Télégramme » – que la Chine s’intéresse particulièrement à la Bretagne… en raison de ses écoles d’ingénieurs et de ses laboratoires spécialisés dans la cyberdéfense et de l’importante concentration d’emprises militaires [bases navales, dont celle de l’Île-Longue, écoles militaires, centre de la DGA Maîtrise de l’information à Bruz, etc]. De même que la région de Châteauroux, qui abrite l’un des quatre Centres de transmissions [CTM] utilisés par la Marine nationale pour communiquer avec ses sous-marins.

    En outre, le groupe de télécommunications chinois Huawei, soupçonné d’avoir des liens avec l’APL, a récemment décidé d’implanter une usine dédiée aux solutions technologiques de réseaux mobiles à Brumath [Bas-Rhin], dans un périmètre où sont concentrées les unités de l’armée de Terre spécialisées dans la collecte du renseignement et où est installé un site de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE]. Pourtant, ce ne sont pas les « déserts militaires » qui manquent en France…

    Lors d’une audition à huis clos à l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier [ce qui laisse supposer que son compte-rendu a été expurgé des questions « sensibles »], Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, ne s’est pas trop attardé sur les actions de la Russie en France, si ce n’est qu’il n’a manqué de souligner les « fortes attaques » [infomationnelles, ndlr] de cette dernière « contre la présence française en Afrique ».

    En revanche, M. Bouillon a été plus bavard – et aussi plus direct – à l’égard des menées chinoises en France.

    « De nombreux Chinois s’intéressent à nos intérêts en pratiquant l’infiltration et l’espionnage. […] Des chinois espionnent à tire-larigot et s’en donnent à cœur joie en matière d’entrisme, de pénétration et de tentatives de captations », a-t-il confié aux députés.

    Aussi, a-t-il continué, « à chaque arrivée dans les universités de stagiaires ressortissants de certains pays -– nous sommes attentifs à la Chine et à l’Iran qui s’intéressent à la physique et à la chimie, et à quelques autres États – nous faisons systématiquement réaliser une enquête par les services de renseignement et, le cas échéant, refusons un droit d’accueil de tel ou tel, voire mettons fin à son séjour ».

    Et de préciser : « Nous surveillons aussi les centres de type Confucius ou Léo Lagrange [ce qui semble très surprenant, ndlr] et autres, et leur système de fondation ».

    Par ailleurs, a poursuivi le SGDN, « nous faisons en sorte que certaines entreprises, en particulier chinoises, ne puissent pas accroître à l’excès leur importance en France ». Ainsi, a-t-il dit, « nous leur leur avons interdit l’accès, en matière de téléphonie, à certaines zones considérées comme sensibles ».

    Sauf à Brumath, apparemment… Mais sans doute que ce cas n’entre-t-il pas dans le cadre de la loi n° 2019-810 du 1er août 2019, laquelle « vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Surnommée trivialement « loi anti-Huaweï », celle-ci permet de limiter drastiquement l’implication de l’équipementier chinois dans l’installation du réseau 5G en France. Et, selon M. Bouillon, les députés auront « probablement à retravailler » ce texte prochainement. « C’est un des points sur lesquels nous pourrons intervenir », leur a-t-il dit.

    Cela étant, la sensibilisation des acteurs privés et publics est un des axes prioritaires pour contrer les ingérences, qu’elles soient chinoises ou le fait d’un autre pays.

    L’une des menaces que M. Bouillon a qualifiée « d’hybride » concerne la sécurité économique. « Cela va du stagiaire qui traîne après la fermeture des bureaux pour copier des dossiers, à la visite d’une délégation étrangère qui oublie des petits objets sous la table ou prend des photos », a-t-il expliqué. Sur ce point, « si les Si les très grandes entreprises y sont sensibilisées, en revanche, les petites et moyennes, qui sont parfois des pépites sans le savoir, sont d’une grande vulnérabilité ». En outre, ce genre de menace couvre également « la prédation par la captation de matière grise, les attaques réputationnelles et les attaques en Bourse ».

    Mais le SGDN, la sensibilisation des acteurs publics à ces enjeux est un « sujet complexe ». Ce qu’il a illustré par une anecdote.

    « Tous les jours, je lis des notes d’information m’informant qu’une université ou un laboratoire a accepté de prendre tel ou tel. Lorsque j’étais en poste à Strasbourg, j’avais connu un prix Nobel de Chimie dont le laboratoire était plus ouvert que le bistrot du coin. Tout le monde y traînait, dont quelques stagiaires à l’origine indéterminée. Il m’avait dit : ‘La science n’a pas de frontières’. Je lui avais répondu qu’il s’était réjoui de voir son prix Nobel lui être attribué à lui et non à un de ses collègues étrangers », a-t-il raconté aux députés.

    Ceux-ci auront d’ailleurs bientôt à se prononcer [sans doute à l’occasion de l’examen de la prochaine Loi de programmation militaire] sur des « textes de loi en matière de protection du patrimoine scientifique et technique, afin de renforcer la prudence et les précautions à prendre en ces domaines ». Car, comme l’a souligné M. Bouillon, « nous subventionnons des laboratoires et des entreprises, au travers des plans de relance, nous leur attribuons des aides pour qu’ils puissent se développer et non pour servir un État étranger ».

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    En octobre 2021, le sénateur Stéphane Piednoir avait adressé une question écrite à Frédérique Vidal, qui était alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, au sujet des mesures qu’elle envisageait pour contrer les ingérences et les influences étrangères dans les milieux universitaires et académiques français. Et de prendre pour exemple le partenariat entre le réseau d’écoles d’ingénieurs ParisTech et l’université chinoise Xi’an Jiaotong, soupçonnée d’être liée à l’Armée populaire de libération [APL]. Partenariat dont le Secrétariat général de la Défense et de sécurité nationale [SGDN], qui relève du Premier ministre, n’avait pas été préalablement informé.

    adressé une question écrite

    La question était-elle embarrassante? Toujours est-il que Mme Vidal a quitté son ministère sans avoir répondu au sénateur, qui en sera quitte a reposer sa question à Sylvie Retailleau, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur…

    Quoi qu’il en soit, il a été rapporté – comme encore récemment par le quotidien « Le Télégramme » – que la Chine s’intéresse particulièrement à la Bretagne… en raison de ses écoles d’ingénieurs et de ses laboratoires spécialisés dans la cyberdéfense et de l’importante concentration d’emprises militaires [bases navales, dont celle de l’Île-Longue, écoles militaires, centre de la DGA Maîtrise de l’information à Bruz, etc]. De même que la région de Châteauroux, qui abrite l’un des quatre Centres de transmissions [CTM] utilisés par la Marine nationale pour communiquer avec ses sous-marins.

    par le quotidien « Le Télégramme »

    En outre, le groupe de télécommunications chinois Huawei, soupçonné d’avoir des liens avec l’APL, a récemment décidé d’implanter une usine dédiée aux solutions technologiques de réseaux mobiles à Brumath [Bas-Rhin], dans un périmètre où sont concentrées les unités de l’armée de Terre spécialisées dans la collecte du renseignement et où est installé un site de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE]. Pourtant, ce ne sont pas les « déserts militaires » qui manquent en France…

    à Brumath

    Lors d’une audition à huis clos à l’Assemblée nationale, le 13 juillet dernier [ce qui laisse supposer que son compte-rendu a été expurgé des questions « sensibles »], Stéphane Bouillon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, ne s’est pas trop attardé sur les actions de la Russie en France, si ce n’est qu’il n’a manqué de souligner les « fortes attaques » [infomationnelles, ndlr] de cette dernière « contre la présence française en Afrique ».

    En revanche, M. Bouillon a été plus bavard – et aussi plus direct – à l’égard des menées chinoises en France.

    « De nombreux Chinois s’intéressent à nos intérêts en pratiquant l’infiltration et l’espionnage. […] Des chinois espionnent à tire-larigot et s’en donnent à cœur joie en matière d’entrisme, de pénétration et de tentatives de captations », a-t-il confié aux députés.

    Aussi, a-t-il continué, « à chaque arrivée dans les universités de stagiaires ressortissants de certains pays -– nous sommes attentifs à la Chine et à l’Iran qui s’intéressent à la physique et à la chimie, et à quelques autres États – nous faisons systématiquement réaliser une enquête par les services de renseignement et, le cas échéant, refusons un droit d’accueil de tel ou tel, voire mettons fin à son séjour ».

    Et de préciser : « Nous surveillons aussi les centres de type Confucius ou Léo Lagrange [ce qui semble très surprenant, ndlr] et autres, et leur système de fondation ».

    de type Confucius

    Par ailleurs, a poursuivi le SGDN, « nous faisons en sorte que certaines entreprises, en particulier chinoises, ne puissent pas accroître à l’excès leur importance en France ». Ainsi, a-t-il dit, « nous leur leur avons interdit l’accès, en matière de téléphonie, à certaines zones considérées comme sensibles ».

    Sauf à Brumath, apparemment… Mais sans doute que ce cas n’entre-t-il pas dans le cadre de la loi n° 2019-810 du 1er août 2019, laquelle « vise à préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». Surnommée trivialement « loi anti-Huaweï », celle-ci permet de limiter drastiquement l’implication de l’équipementier chinois dans l’installation du réseau 5G en France. Et, selon M. Bouillon, les députés auront « probablement à retravailler » ce texte prochainement. « C’est un des points sur lesquels nous pourrons intervenir », leur a-t-il dit.

    loi n° 2019-810

    Cela étant, la sensibilisation des acteurs privés et publics est un des axes prioritaires pour contrer les ingérences, qu’elles soient chinoises ou le fait d’un autre pays.

    L’une des menaces que M. Bouillon a qualifiée « d’hybride » concerne la sécurité économique. « Cela va du stagiaire qui traîne après la fermeture des bureaux pour copier des dossiers, à la visite d’une délégation étrangère qui oublie des petits objets sous la table ou prend des photos », a-t-il expliqué. Sur ce point, « si les Si les très grandes entreprises y sont sensibilisées, en revanche, les petites et moyennes, qui sont parfois des pépites sans le savoir, sont d’une grande vulnérabilité ». En outre, ce genre de menace couvre également « la prédation par la captation de matière grise, les attaques réputationnelles et les attaques en Bourse ».

    Mais le SGDN, la sensibilisation des acteurs publics à ces enjeux est un « sujet complexe ». Ce qu’il a illustré par une anecdote.

    « Tous les jours, je lis des notes d’information m’informant qu’une université ou un laboratoire a accepté de prendre tel ou tel. Lorsque j’étais en poste à Strasbourg, j’avais connu un prix Nobel de Chimie dont le laboratoire était plus ouvert que le bistrot du coin. Tout le monde y traînait, dont quelques stagiaires à l’origine indéterminée. Il m’avait dit : ‘La science n’a pas de frontières’. Je lui avais répondu qu’il s’était réjoui de voir son prix Nobel lui être attribué à lui et non à un de ses collègues étrangers », a-t-il raconté aux députés.

    Ceux-ci auront d’ailleurs bientôt à se prononcer [sans doute à l’occasion de l’examen de la prochaine Loi de programmation militaire] sur des « textes de loi en matière de protection du patrimoine scientifique et technique, afin de renforcer la prudence et les précautions à prendre en ces domaines ». Car, comme l’a souligné M. Bouillon, « nous subventionnons des laboratoires et des entreprises, au travers des plans de relance, nous leur attribuons des aides pour qu’ils puissent se développer et non pour servir un État étranger ».

    Opex 360

    Chine/Tensions : L’US Navy poursuivra ses missions dans le détroit de Taïwan, au nom de la liberté de navigation

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le mois dernier, à quelques semaines de remettre le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey avait dit constater une « agressivité de plus en plus en plus importante » chez les forces chinoises, notamment dans les régions sur lesquelles Pékin revendique sa souveraineté. Et de décrire une « montée des tensions » rendant de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ».

    Ce constat a récemment été partagé par le Pentagone. Ainsi, le 27 juillet, le secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans l’Indo-pacifique, Ely Ratner, a fait état d’une « forte augmentation des comportements dangereux et non professionnels de la part des navires et des avions [chinois], à l’égard non seulement des forces américaines mais aussi les forces alliées opérant dans la région ». Et d’ajouter : « Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques ».

    Ces derniers mois, le Canada et l’Australie ont dénoncé le comportement « dangereux » des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime, alors engagés dans des opérations visant à défendre la liberté de navigation [FONOP – Freedom of Navigation OPeration] ou dans des missions relevant de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions internationales visant la Corée du nord pour ses activités nucléaires et balistiques.

    Et les navires français ne sont pas épargnés. « Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », avait en effet dénoncé l’amiral Pierre Vandier, les chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par le journal « Le Monde ».

    Mais c’est surtout dans le détroit de Taïwan qu’ont lieu la plupart de ces incidents et autres manoeuvres d’intimidation.

    « La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », avait ainsi fait valoir l’amiral Rey.

    Cela étant, et alors que, en réponse à l’escale taïwanaise de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, elle vient de lancer des manoeuvres militaires d’une ampleur inédite autour de Taïwan, qu’elle considère comme une « province rebelle », la Chine va très propablement durcir encore plus le ton à l’égard des transits de navires étrangers dans le détroit.

    Pour autant, les États-Unis n’ont pas l’intention de baisser le pavillon. « Nous effectuerons des transits aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan au cours des prochaines semaines, conformément, encore une fois, à notre approche de longue date consistant à défendre la liberté des mers et le droit international », a en effet déclaré John Kirby, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques, le 4 août.

    Selon M. Kirby, la Chine se sert de la visite de Mme Pelosi à Taipei pour « faire monter les enchères et les tensions » en vue « d’établir un nouveau statu quo ». Or, a-t-il continué, « nous n’allons pas accepter un nouveau statu quo dans les relations inter-détroits » et le « monde le rejettera également » [ce qui n’est pas si sûr, la Chine ayant ses obligés… et le soutien de la Russie].

    En attendant, le porte-avions USS Ronald Reagan restera, avec son groupe aéronaval, en mer des Philippine et dans les environs de Taïwan afin de « surveiller la situation ». Certainement que des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] américains naviguent également dans les parages…

    Cela étant, M. Kirby a aussi déclaré qu’une escalade des tensions « ne serait pas dans nos intérêts ». D’où l’annonce du report, à une date non précisée, d’un test de missile intercontinental à capacité nucléaire Minuteman III, lequel aurait dû avoir lieu le 6 ou le 7 août. « Alors que la Chine s’engage dans des exercices militaires déstabilisateurs autour de Taïwan, les États-Unis démontrent plutôt le comportement d’une puissance nucléaire responsable en réduisant les risques d’erreur de calcul et de perception erronée », a-t-il fait valoir.

    Chine/Tensions : L’US Navy poursuivra ses missions dans le détroit de Taïwan, au nom de la liberté de navigation

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le mois dernier, à quelques semaines de remettre le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey avait dit constater une « agressivité de plus en plus en plus importante » chez les forces chinoises, notamment dans les régions sur lesquelles Pékin revendique sa souveraineté. Et de décrire une « montée des tensions » rendant de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ».

    Ce constat a récemment été partagé par le Pentagone. Ainsi, le 27 juillet, le secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans l’Indo-pacifique, Ely Ratner, a fait état d’une « forte augmentation des comportements dangereux et non professionnels de la part des navires et des avions [chinois], à l’égard non seulement des forces américaines mais aussi les forces alliées opérant dans la région ». Et d’ajouter : « Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques ».

    Ces derniers mois, le Canada et l’Australie ont dénoncé le comportement « dangereux » des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime, alors engagés dans des opérations visant à défendre la liberté de navigation [FONOP – Freedom of Navigation OPeration] ou dans des missions relevant de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions internationales visant la Corée du nord pour ses activités nucléaires et balistiques.

    Et les navires français ne sont pas épargnés. « Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », avait en effet dénoncé l’amiral Pierre Vandier, les chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par le journal « Le Monde ».

    Mais c’est surtout dans le détroit de Taïwan qu’ont lieu la plupart de ces incidents et autres manoeuvres d’intimidation.

    « La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », avait ainsi fait valoir l’amiral Rey.

    Cela étant, et alors que, en réponse à l’escale taïwanaise de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, elle vient de lancer des manoeuvres militaires d’une ampleur inédite autour de Taïwan, qu’elle considère comme une « province rebelle », la Chine va très propablement durcir encore plus le ton à l’égard des transits de navires étrangers dans le détroit.

    Pour autant, les États-Unis n’ont pas l’intention de baisser le pavillon. « Nous effectuerons des transits aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan au cours des prochaines semaines, conformément, encore une fois, à notre approche de longue date consistant à défendre la liberté des mers et le droit international », a en effet déclaré John Kirby, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques, le 4 août.

    Selon M. Kirby, la Chine se sert de la visite de Mme Pelosi à Taipei pour « faire monter les enchères et les tensions » en vue « d’établir un nouveau statu quo ». Or, a-t-il continué, « nous n’allons pas accepter un nouveau statu quo dans les relations inter-détroits » et le « monde le rejettera également » [ce qui n’est pas si sûr, la Chine ayant ses obligés… et le soutien de la Russie].

    En attendant, le porte-avions USS Ronald Reagan restera, avec son groupe aéronaval, en mer des Philippine et dans les environs de Taïwan afin de « surveiller la situation ». Certainement que des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] américains naviguent également dans les parages…

    Cela étant, M. Kirby a aussi déclaré qu’une escalade des tensions « ne serait pas dans nos intérêts ». D’où l’annonce du report, à une date non précisée, d’un test de missile intercontinental à capacité nucléaire Minuteman III, lequel aurait dû avoir lieu le 6 ou le 7 août. « Alors que la Chine s’engage dans des exercices militaires déstabilisateurs autour de Taïwan, les États-Unis démontrent plutôt le comportement d’une puissance nucléaire responsable en réduisant les risques d’erreur de calcul et de perception erronée », a-t-il fait valoir.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Le mois dernier, à quelques semaines de remettre le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey avait dit constater une « agressivité de plus en plus en plus importante » chez les forces chinoises, notamment dans les régions sur lesquelles Pékin revendique sa souveraineté. Et de décrire une « montée des tensions » rendant de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ».

    Ce constat a récemment été partagé par le Pentagone. Ainsi, le 27 juillet, le secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans l’Indo-pacifique, Ely Ratner, a fait état d’une « forte augmentation des comportements dangereux et non professionnels de la part des navires et des avions [chinois], à l’égard non seulement des forces américaines mais aussi les forces alliées opérant dans la région ». Et d’ajouter : « Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques ».

    Ces derniers mois, le Canada et l’Australie ont dénoncé le comportement « dangereux » des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime, alors engagés dans des opérations visant à défendre la liberté de navigation [FONOP – Freedom of Navigation OPeration] ou dans des missions relevant de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions internationales visant la Corée du nord pour ses activités nucléaires et balistiques.

    Et les navires français ne sont pas épargnés. « Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », avait en effet dénoncé l’amiral Pierre Vandier, les chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par le journal « Le Monde ».

    Mais c’est surtout dans le détroit de Taïwan qu’ont lieu la plupart de ces incidents et autres manoeuvres d’intimidation.

    « La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », avait ainsi fait valoir l’amiral Rey.

    Cela étant, et alors que, en réponse à l’escale taïwanaise de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, elle vient de lancer des manoeuvres militaires d’une ampleur inédite autour de Taïwan, qu’elle considère comme une « province rebelle », la Chine va très propablement durcir encore plus le ton à l’égard des transits de navires étrangers dans le détroit.

    Pour autant, les États-Unis n’ont pas l’intention de baisser le pavillon. « Nous effectuerons des transits aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan au cours des prochaines semaines, conformément, encore une fois, à notre approche de longue date consistant à défendre la liberté des mers et le droit international », a en effet déclaré John Kirby, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques, le 4 août.

    Selon M. Kirby, la Chine se sert de la visite de Mme Pelosi à Taipei pour « faire monter les enchères et les tensions » en vue « d’établir un nouveau statu quo ». Or, a-t-il continué, « nous n’allons pas accepter un nouveau statu quo dans les relations inter-détroits » et le « monde le rejettera également » [ce qui n’est pas si sûr, la Chine ayant ses obligés… et le soutien de la Russie].

    En attendant, le porte-avions USS Ronald Reagan restera, avec son groupe aéronaval, en mer des Philippine et dans les environs de Taïwan afin de « surveiller la situation ». Certainement que des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] américains naviguent également dans les parages…

    Cela étant, M. Kirby a aussi déclaré qu’une escalade des tensions « ne serait pas dans nos intérêts ». D’où l’annonce du report, à une date non précisée, d’un test de missile intercontinental à capacité nucléaire Minuteman III, lequel aurait dû avoir lieu le 6 ou le 7 août. « Alors que la Chine s’engage dans des exercices militaires déstabilisateurs autour de Taïwan, les États-Unis démontrent plutôt le comportement d’une puissance nucléaire responsable en réduisant les risques d’erreur de calcul et de perception erronée », a-t-il fait valoir.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    Le mois dernier, à quelques semaines de remettre le commandement de la zone Asie-Pacifique [ALPACI] et des forces armées en Polynésie, le contre-amiral Jean-Mathieu Rey avait dit constater une « agressivité de plus en plus en plus importante » chez les forces chinoises, notamment dans les régions sur lesquelles Pékin revendique sa souveraineté. Et de décrire une « montée des tensions » rendant de « plus en plus probable » un risque de « dérapage ».

    Ce constat a récemment été partagé par le Pentagone. Ainsi, le 27 juillet, le secrétaire adjoint à la Défense pour les affaires de sécurité dans l’Indo-pacifique, Ely Ratner, a fait état d’une « forte augmentation des comportements dangereux et non professionnels de la part des navires et des avions [chinois], à l’égard non seulement des forces américaines mais aussi les forces alliées opérant dans la région ». Et d’ajouter : « Nous voyons Pékin combiner sa puissance militaire croissante avec une plus grande volonté de prendre des risques ».

    Ces derniers mois, le Canada et l’Australie ont dénoncé le comportement « dangereux » des forces aériennes chinoises à l’égard de leurs avions de patrouille maritime, alors engagés dans des opérations visant à défendre la liberté de navigation [FONOP – Freedom of Navigation OPeration] ou dans des missions relevant de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions internationales visant la Corée du nord pour ses activités nucléaires et balistiques.

    Et les navires français ne sont pas épargnés. « Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », avait en effet dénoncé l’amiral Pierre Vandier, les chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], dans un entretien publié par le journal « Le Monde ».

    Mais c’est surtout dans le détroit de Taïwan qu’ont lieu la plupart de ces incidents et autres manoeuvres d’intimidation.

    « La déclaration chinoise récente disant que les eaux du détroit de Taïwan sont des eaux sous souveraineté chinoise, c’est faux. C’est un détroit international. Ce qui est sous souveraineté chinoise, ce sont les eaux territoriales, soit 12 nautiques. […] Donc la première des choses, c’est de réagir face à ces affirmations », avait ainsi fait valoir l’amiral Rey.

    Cela étant, et alors que, en réponse à l’escale taïwanaise de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis, elle vient de lancer des manoeuvres militaires d’une ampleur inédite autour de Taïwan, qu’elle considère comme une « province rebelle », la Chine va très propablement durcir encore plus le ton à l’égard des transits de navires étrangers dans le détroit.

    ampleur inédite

    Pour autant, les États-Unis n’ont pas l’intention de baisser le pavillon. « Nous effectuerons des transits aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan au cours des prochaines semaines, conformément, encore une fois, à notre approche de longue date consistant à défendre la liberté des mers et le droit international », a en effet déclaré John Kirby, le coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour les communications stratégiques, le 4 août.

    Selon M. Kirby, la Chine se sert de la visite de Mme Pelosi à Taipei pour « faire monter les enchères et les tensions » en vue « d’établir un nouveau statu quo ». Or, a-t-il continué, « nous n’allons pas accepter un nouveau statu quo dans les relations inter-détroits » et le « monde le rejettera également » [ce qui n’est pas si sûr, la Chine ayant ses obligés… et le soutien de la Russie].

    En attendant, le porte-avions USS Ronald Reagan restera, avec son groupe aéronaval, en mer des Philippine et dans les environs de Taïwan afin de « surveiller la situation ». Certainement que des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] américains naviguent également dans les parages…

    Cela étant, M. Kirby a aussi déclaré qu’une escalade des tensions « ne serait pas dans nos intérêts ». D’où l’annonce du report, à une date non précisée, d’un test de missile intercontinental à capacité nucléaire Minuteman III, lequel aurait dû avoir lieu le 6 ou le 7 août. « Alors que la Chine s’engage dans des exercices militaires déstabilisateurs autour de Taïwan, les États-Unis démontrent plutôt le comportement d’une puissance nucléaire responsable en réduisant les risques d’erreur de calcul et de perception erronée », a-t-il fait valoir.

    Известия (RUS)

    Шотландия хочет привлечь армию для размещения беженцев с Украины

    Правительство Шотландии рассматривает возможность привлечь армию для помощи в размещении беженцев с Украины. Об этом сообщила 10 августа газета The Telegraph.

    Нерадушный прием: в Европе всё больше недовольны украинскими беженцами В странах ЕС стали сокращать средства на содержание переселенцев

    По данным издания, власти страны ведут переговоры с министерством обороны из-за опасений, что тысячи украинцев прибудут в Шотландию и их негде будет размещать.

    «Министры SNP (Шотландской национальной партии. — Ред.) рассматривают возможность официального обращения к британской армии и найма второго круизного лайнера для размещения украинских беженцев», — говорится в материале.

    При этом, как отмечает издание, у минобороны нет достаточного места в казармах в Шотландии, поэтому правительство изучает все возможные варианты выхода из сложившейся ситуации. В статье упоминается возможность организации других форм размещения, в том числе временных лагерей для беженцев.

    Как пишет The Telegraph, в отличие от Англии, где беженцев с Украины могут разместить у себя только их родственники, а также семьи и организации, в Шотландии и Уэльсе заботу о размещении покинувших страну украинцев взяли на себя также местные власти. Однако для всех жилья не хватило. В итоге с 12 июля Шотландия вслед за Уэльсом временно приостановила прием беженцев.

    Накануне Бюро национальной статистики (ONS) Великобритании опубликовало результаты опроса, согласно которому менее 25% опрошенных готовы предоставить временное и бесплатное жилье в королевстве на срок более года.

    Согласно данным МВД Великобритании на конец июля, с середины марта страна приняла уже 104 тыс. беженцев с Украины. В общей сложности британские власти получили 198 тыс. обращений за визами. К настоящему моменту выдано больше 166 тыс. виз, свыше 25 тыс. ожидают рассмотрения.

    По данным Управления верховного комиссара ООН по делам беженцев, в период с 24 февраля по 9 августа 2022 года в страны Европы с Украины прибыло свыше 6,4 млн беженцев. Больше всего их в Польше, Германии и Чехии.

    ВКонтакте
    Opex 360

    La Royal Air Force a mis en service deux avions Falcon 900LX pour le transport de personnalités

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    L’affaire a été rondement menée. Il y a à peine six mois, la Royal Air Force [RAF] fit savoir qu’elle louerait deux avions d’affaires Falcon 900LX [construits par Dassault Aviation] auprès de la société Centreline AV Ltd afin de remplacer les quatre BAe 146 alors en service au sein du No. 32 [The Royal] Squadron, spécialisé dans le transport des haute autorités du Royaume-Uni.

    Il s’agissait-là d’un petit événement dans la mesure où, durant sa longue histoire, la RAF n’a que très rarement utilisé des avions de conception française…

    Quoi qu’il en soit, les deux Falcon 900LX ont déjà été livrés au No.32 Squadron, sous le nom de « Envoy IV », en référence à l’avion de transport léger « Envoy III » qui fut utilisé par la RAF dans les années 1930/40 ainsi qu’au « rôle crucial » qu’ils auront à tenir dans la « diplomatie de défense » britannique.

    Ce nom « reflète notre fier héritage, annonce l’arrivée d’un nouveau type d’avion et reconnaît son importante mission. La flotte – et ceux qui la font voler – jouent un rôle clé dans l’avenir de la défense britannique, agissant rapidement pour établir et renforcer des partenariats, des relations et une influence à travers le monde », avait expliqué l’Air Vice-Marshal Simon Edwards, chef d’état-major adjoint de la RAF, en mai dernier.

    Ces deux Falcon 900LX [ou « Envoy IV »] ont été déclarés opérationnels par la RAF le 1er août. Du moins partiellement. En effet, et selon le contrat attribué à Centreline AV Ltd, ces appareils seront mis en oeuvre par des équipages mixtes [militaires et civils] jusqu’en 2024. Par la suite, ils seront exclusivement exploités par le No. 32 Squadron, après avoir été mis aux « normes militaires ».

    « J’ai été extrêmement impressionné par la façon dont l’Envoy IV est entré en service. L’intégration d’un nouvel avion […] n’est jamais une tâche facile, mais nos équipes se sont magnifiquement mobilisées pour que tout se passe bien. Je voudrais également rendre hommage à Centreline AV Ltd qui a été un partenaire exceptionnel. Nous sommes impatients de travailler avec eux dans les années à venir », a commenté l’Air Commodore [ou général] Lyle, le commandant de l’Air Mobility Force.

    Par rapport au BAe146, le Falcon 900LX « offre un changement radical en termes de portée, d’efficacité et de coûts d’exploitation », souligne la RAF. Effectivement, selon les données de Dassault Aviation, cet appareil affiche une autonomie de près de 9000 km tout en étant sobre en matière de caburant. Propulsé par trois turboréacteurs Honeywell TFE731-60, il peut voler à la vitesse maximale de Mach 0,87.

    La Royal Air Force a mis en service deux avions Falcon 900LX pour le transport de personnalités

    par Laurent Lagneau · 5 août 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    L’affaire a été rondement menée. Il y a à peine six mois, la Royal Air Force [RAF] fit savoir qu’elle louerait deux avions d’affaires Falcon 900LX [construits par Dassault Aviation] auprès de la société Centreline AV Ltd afin de remplacer les quatre BAe 146 alors en service au sein du No. 32 [The Royal] Squadron, spécialisé dans le transport des haute autorités du Royaume-Uni.

    Il s’agissait-là d’un petit événement dans la mesure où, durant sa longue histoire, la RAF n’a que très rarement utilisé des avions de conception française…

    Quoi qu’il en soit, les deux Falcon 900LX ont déjà été livrés au No.32 Squadron, sous le nom de « Envoy IV », en référence à l’avion de transport léger « Envoy III » qui fut utilisé par la RAF dans les années 1930/40 ainsi qu’au « rôle crucial » qu’ils auront à tenir dans la « diplomatie de défense » britannique.

    Ce nom « reflète notre fier héritage, annonce l’arrivée d’un nouveau type d’avion et reconnaît son importante mission. La flotte – et ceux qui la font voler – jouent un rôle clé dans l’avenir de la défense britannique, agissant rapidement pour établir et renforcer des partenariats, des relations et une influence à travers le monde », avait expliqué l’Air Vice-Marshal Simon Edwards, chef d’état-major adjoint de la RAF, en mai dernier.

    Ces deux Falcon 900LX [ou « Envoy IV »] ont été déclarés opérationnels par la RAF le 1er août. Du moins partiellement. En effet, et selon le contrat attribué à Centreline AV Ltd, ces appareils seront mis en oeuvre par des équipages mixtes [militaires et civils] jusqu’en 2024. Par la suite, ils seront exclusivement exploités par le No. 32 Squadron, après avoir été mis aux « normes militaires ».

    « J’ai été extrêmement impressionné par la façon dont l’Envoy IV est entré en service. L’intégration d’un nouvel avion […] n’est jamais une tâche facile, mais nos équipes se sont magnifiquement mobilisées pour que tout se passe bien. Je voudrais également rendre hommage à Centreline AV Ltd qui a été un partenaire exceptionnel. Nous sommes impatients de travailler avec eux dans les années à venir », a commenté l’Air Commodore [ou général] Lyle, le commandant de l’Air Mobility Force.

    Par rapport au BAe146, le Falcon 900LX « offre un changement radical en termes de portée, d’efficacité et de coûts d’exploitation », souligne la RAF. Effectivement, selon les données de Dassault Aviation, cet appareil affiche une autonomie de près de 9000 km tout en étant sobre en matière de caburant. Propulsé par trois turboréacteurs Honeywell TFE731-60, il peut voler à la vitesse maximale de Mach 0,87.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    L’affaire a été rondement menée. Il y a à peine six mois, la Royal Air Force [RAF] fit savoir qu’elle louerait deux avions d’affaires Falcon 900LX [construits par Dassault Aviation] auprès de la société Centreline AV Ltd afin de remplacer les quatre BAe 146 alors en service au sein du No. 32 [The Royal] Squadron, spécialisé dans le transport des haute autorités du Royaume-Uni.

    Il s’agissait-là d’un petit événement dans la mesure où, durant sa longue histoire, la RAF n’a que très rarement utilisé des avions de conception française…

    Quoi qu’il en soit, les deux Falcon 900LX ont déjà été livrés au No.32 Squadron, sous le nom de « Envoy IV », en référence à l’avion de transport léger « Envoy III » qui fut utilisé par la RAF dans les années 1930/40 ainsi qu’au « rôle crucial » qu’ils auront à tenir dans la « diplomatie de défense » britannique.

    Ce nom « reflète notre fier héritage, annonce l’arrivée d’un nouveau type d’avion et reconnaît son importante mission. La flotte – et ceux qui la font voler – jouent un rôle clé dans l’avenir de la défense britannique, agissant rapidement pour établir et renforcer des partenariats, des relations et une influence à travers le monde », avait expliqué l’Air Vice-Marshal Simon Edwards, chef d’état-major adjoint de la RAF, en mai dernier.

    Ces deux Falcon 900LX [ou « Envoy IV »] ont été déclarés opérationnels par la RAF le 1er août. Du moins partiellement. En effet, et selon le contrat attribué à Centreline AV Ltd, ces appareils seront mis en oeuvre par des équipages mixtes [militaires et civils] jusqu’en 2024. Par la suite, ils seront exclusivement exploités par le No. 32 Squadron, après avoir été mis aux « normes militaires ».

    « J’ai été extrêmement impressionné par la façon dont l’Envoy IV est entré en service. L’intégration d’un nouvel avion […] n’est jamais une tâche facile, mais nos équipes se sont magnifiquement mobilisées pour que tout se passe bien. Je voudrais également rendre hommage à Centreline AV Ltd qui a été un partenaire exceptionnel. Nous sommes impatients de travailler avec eux dans les années à venir », a commenté l’Air Commodore [ou général] Lyle, le commandant de l’Air Mobility Force.

    Par rapport au BAe146, le Falcon 900LX « offre un changement radical en termes de portée, d’efficacité et de coûts d’exploitation », souligne la RAF. Effectivement, selon les données de Dassault Aviation, cet appareil affiche une autonomie de près de 9000 km tout en étant sobre en matière de caburant. Propulsé par trois turboréacteurs Honeywell TFE731-60, il peut voler à la vitesse maximale de Mach 0,87.

    PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

    L’affaire a été rondement menée. Il y a à peine six mois, la Royal Air Force [RAF] fit savoir qu’elle louerait deux avions d’affaires Falcon 900LX [construits par Dassault Aviation] auprès de la société Centreline AV Ltd afin de remplacer les quatre BAe 146 alors en service au sein du No. 32 [The Royal] Squadron, spécialisé dans le transport des haute autorités du Royaume-Uni.

    Il s’agissait-là d’un petit événement dans la mesure où, durant sa longue histoire, la RAF n’a que très rarement utilisé des avions de conception française…

    Quoi qu’il en soit, les deux Falcon 900LX ont déjà été livrés au No.32 Squadron, sous le nom de « Envoy IV », en référence à l’avion de transport léger « Envoy III » qui fut utilisé par la RAF dans les années 1930/40 ainsi qu’au « rôle crucial » qu’ils auront à tenir dans la « diplomatie de défense » britannique.

    Ce nom « reflète notre fier héritage, annonce l’arrivée d’un nouveau type d’avion et reconnaît son importante mission. La flotte – et ceux qui la font voler – jouent un rôle clé dans l’avenir de la défense britannique, agissant rapidement pour établir et renforcer des partenariats, des relations et une influence à travers le monde », avait expliqué l’Air Vice-Marshal Simon Edwards, chef d’état-major adjoint de la RAF, en mai dernier.

    Ces deux Falcon 900LX [ou « Envoy IV »] ont été déclarés opérationnels par la RAF le 1er août. Du moins partiellement. En effet, et selon le contrat attribué à Centreline AV Ltd, ces appareils seront mis en oeuvre par des équipages mixtes [militaires et civils] jusqu’en 2024. Par la suite, ils seront exclusivement exploités par le No. 32 Squadron, après avoir été mis aux « normes militaires ».

    « J’ai été extrêmement impressionné par la façon dont l’Envoy IV est entré en service. L’intégration d’un nouvel avion […] n’est jamais une tâche facile, mais nos équipes se sont magnifiquement mobilisées pour que tout se passe bien. Je voudrais également rendre hommage à Centreline AV Ltd qui a été un partenaire exceptionnel. Nous sommes impatients de travailler avec eux dans les années à venir », a commenté l’Air Commodore [ou général] Lyle, le commandant de l’Air Mobility Force.

    Par rapport au BAe146, le Falcon 900LX « offre un changement radical en termes de portée, d’efficacité et de coûts d’exploitation », souligne la RAF. Effectivement, selon les données de Dassault Aviation, cet appareil affiche une autonomie de près de 9000 km tout en étant sobre en matière de caburant. Propulsé par trois turboréacteurs Honeywell TFE731-60, il peut voler à la vitesse maximale de Mach 0,87.

    Известия (RUS)

    Боррель призвал европейцев быть готовыми «заплатить» за поддержку Украины

    Европейцы должны быть готовы «заплатить цену» за поддержку Украины и сохранение единства. Об этом 11 августа заявил верховный представитель ЕС по иностранным делам и политике безопасности Жозеп Боррель в интервью испанской газете El País.

    Что-то пошло не так: европейцы признали неэффективность санкций Товарооборот с Германией растет вопреки введенным ограничениям

    По его словам, украинский конфликт «напрямую затрагивает» Европу.

    «Все военные конфликты заканчиваются переговорами. То, что мы помогаем Украине в военном отношении, не означает, что мы не делаем все возможное для переговоров», — подчеркнул Боррель.

    Он добавил, что европейцы должны быть готовы к тому, чтобы столкнуться с затяжным конфликтом в поисках политических решений. Глава европейской дипломатии считает, что страны юга Европы не должны демонстрировать отсутствие солидарности с севером в энергетическом плане.

    «Испания может сделать многое, потому что у нее треть всех европейских мощностей по сжижению природного газа. Мы (Испания. — Ред.) можем стать воротами в Европу для газа, альтернативного российскому», — заявил он.

    В этот же день обозреватель Bloomberg Хавьер Блас заявил, что Россия одерживает победу на рынке энергоресурсов. Он отметил, что страна, несмотря на введенные против нее санкции, смогла в полном объеме восстановить свои темпы добычи нефти, а ее доходы от продаж ресурса даже после введения весенних скидок остаются рекордными.

    По словам журналиста, помимо экономического прогресса Россия также добилась успехов в политике, так как введенные против нее западные санкции не только не оказали никакого влияния, но и поставили Запад еще в большую зависимость от российских энергоресурсов.

    8 августа Bloomberg со ссылкой на данные о движении танкеров сообщило, что государства на юге Европы и в Средиземноморье тайно покупают нефть из России. Так, за неделю, завершившуюся 5 августа, объем поставок сырой нефти из российских экспортных терминалов в Черном и Балтийском морях в порты Италии достиг максимального за семь недель уровня. Впервые с апреля закупила партию черного золота марки Urals и Испания: поставка была произведена из Казахстана.

    На следующий день материал Bloomberg прокомментировал ведущий эксперт Фонда национальной энергетической безопасности Станислав Митрахович, заявив, что Евросоюз будет сквозь пальцы смотреть на исполнение своих ограничений и закупать российскую нефть, перегруженную в третьих странах, в том случае, если в регионе будет наблюдаться дефицит энергоресурсов.

    Страны Запада начали ужесточать санкции против России в ответ на спецоперацию по защите мирного населения Донбасса, начавшуюся 24 февраля. Она началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующие указы.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Полковник ВСУ назвал комплексы Javelin бесполезным оружием

    Противотанковые ракетные комплексы (ПТРК) FGM-148 Javelin в боевых действиях продемонстрировали себя не так, как говорится в рекламных буклетах. Они оказались бесполезными. Об этом рассказал попавший в плен с завода «Азовсталь» командир 36-й бригады морской пехоты ВСУ полковник Владимир Баранюк.

    «День сменяет день, трагедия трагедию» Специальный репортаж «Известий» — о том, как жители Донецка выживают под постоянными обстрелами

    «Да, были у нас Javelin, были… Они себя никак не зарекомендовали, особенно в процессе городских боев», — отметил он, сообщает RT.

    По словам военнослужащего, его подчиненные не смогли сделать ни одного пуска из комплексов.

    «Потому что постоянно что-то мешало и так далее», — жаловался он.

    Как рассказал Баранюк, в его распоряжении было два Javelin.

    «Пока мы их несли из машины, один сломали, а со вторым потом пытались понять, как стрелять. Кто по инструкции, кто YouTube смотрел», — продолжил он.

    По словам Баранюка, военным никто не объяснил, как пользоваться вооружением, а сами они не смогли понять инструкцию, так как английского никто не знал.

    8 августа Пентагон заявил, что выделяет Киеву военную помощь еще на $1 млрд. Она включает в себя боеприпасы для реактивных систем залпового огня HIMARS, зенитные ракетные комплексы NASAMS, артиллерийские снаряды и тысячу противотанковых Javelin.

    14 июня сообщалось, что у ВСУ возникли проблемы с обслуживанием Javelin, поскольку никто в подразделении украинских военных не умеет починить их «привередливое оборудование», в результате чего эффективность комплексов сходит на нет.

    Всего Вашингтон после начала спецоперации поставил Киеву более 7 тыс. таких комплексов. Стоимость одного комплекса в комплекте с шестью ракетами составляет $600 тыс.

    Россия 24 февраля начала проведение операции по защите мирного населения в Донбассе. В Москве пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных. Власти Донецкой и Луганской народных республик объявили об эвакуации жителей в РФ, а 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал указ о признании независимости ДНР и ЛНР.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Захарова посоветовала Британии вызвать американского посла

    В МИД Великобритании по поводу Тайваня необходимо было вызвать посла США, а не КНР. Такое заявление 11 августа сделала официальный представитель МИД РФ Мария Захарова.

    Дразнить дракона: что доказал Китай ракетными стрельбами у Тайваня И какими вооружениями пригрозила острову Поднебесная на беспрецедентных учениях

    «Сама глава британского МИДа [Лиз Трасс] понять не в состоянии. Объясняю: Китай неоднократно предупреждал Вашингтон, что примет ответные меры, если визит [спикера палаты представителей конгресса США Нэнси] Пелоси состоится. Если кого и вызывать в МИД Британии, так это посла США. Ибо действия Пелоси, кроме как провокацией никто не называет», — написала она в Telegram-канале.

    Ранее, 10 августа, Трасс заявила, что посол Китая в Великобритании Чжэн Цзэгуан вызван в МИД Соединенного Королевства из-за «агрессивного поведения» Пекина по поводу Тайваня. Она добавила, что Великобритания призывает Китай в срочном порядке разрешить все разногласия мирными способами, без угрозы применения силы или принуждения.

    Тайвань является частью Китая, однако уже много десятилетий живет как независимое государство. США утверждают, что не оспаривают принадлежность острова Китаю, однако в то же время оказывают поддержку тайваньским властям, в том числе поставками оружия.

    Пелоси прибыла на Тайвань 2 августа. В ответ на это войска КНР начали масштабные учения с боевыми стрельбами вокруг острова.

    В МИД КНР отметили, что все трения в Тайваньском проливе вызваны действиями США. Официальный представитель минобороны Китая У Цянь 8 августа заявил, что Соединенные Штаты спровоцировали обострение этой ситуации, поэтому американская сторона должна нести ответственность за последствия.

    10 августа официальный представитель восточной зоны боевого командования армии Китая Ши И отчитался об успешном выполнении поставленных задач у берегов Тайваня. По его словам, КНР будет пристально отслеживать изменения в Тайваньском проливе и продолжать военные учения, отстаивая государственный суверенитет и территориальную целостность.

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Ребенок подорвался на мине «Лепесток» в Донецке

    В Донецке ребенок получил ранение, наступив на сброшенную украинскими боевиками мину ПФМ-1 «Лепесток». Об этом в четверг, 11 августа, сообщает штаб территориальной обороны Донецкой Народной Республики (ДНР).

    Минный труд: в Донецке обезвреживают смертоносные «Лепестки» Вооруженные формирования Украины дистанционно заминировали столицу ДНР боеприпасами ПФМ-1

    «По проспекту Семашко в Кировском районе Донецка на мине ПФМ-1 подорвался ребенок 2007 года рождения», — говорится в Telegram-канале штаба.

    За минувшие сутки в Донецке от противопехотных мин пострадали еще два человека. В штабе отметили, что мины почти незаметны из-за их небольшого размера и зеленого корпуса. Местным жителям посоветовали не выходить из дома без острой необходимости, а в случае обнаружения мин звонить спасателям.

    Также уточняется, что за сутки в результате обстрелов вооруженных формирований Украины в республике погибли четыре человека, 21 мирный житель, включая ребенка, получил ранения.

    Ранее, 2 августа, корреспондент «Известий» рассказал, что Вооруженные силы Украины (ВСУ) продолжают раскидывать мины «Лепесток» по окраинам Донецка. 7 августа сообщалось, что за несколько дней на минах в ДНР подорвались 29 человек.

    Использование противопехотных мин ПФМ-1 «Лепесток» запрещено в вооруженных конфликтах из-за их опасности для гражданских лиц. Их запрет закреплен конвенцией ООН, к которой присоединились 163 государства, включая Украину. Фотоматериалы применения такого оружия ВСУ на Донбассе уже направлены РФ в ООН.

    Бывший заместитель генсека ООН Сергей Орджоникидзе в начале августа заявил, что использование Вооруженными формированиями Украины (ВФУ) мин ПФМ-1 «Лепесток» против мирного населения является «террористическими методами» ведения войны. Он объяснил, что Украина нарушает все международные соглашения, которые относятся к вооруженным конфликтам.

    Россия с 24 февраля проводит спецоперацию по защите Донбасса. Ее ключевые цели — денацификация и демилитаризация киевского режима. Москва подчеркивала, что при помощи спецоперации Россия останавливает войну, которую Киев восемь лет вел против мирного населения республик.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    L'Humanité

    Éditorial. Bombance et austérité

    Éditorial

    Cathy Dos Santos

    Par Cathy Dos Santos

    Il y a la propagande gouvernementale et il y a les faits. Des faits têtus. Prenons pour exemple le numéro de com ­auquel s’est livré Gabriel Attal pour survendre le budget 2023. Dans ­l’Hémicycle, le ministre ­délégué aux Comptes publics a promis lundi monts et merveilles à ses homologues de l’Éducation, du Travail, des Solidarités, de la Justice, de la Défense, de l’Intérieur, de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires, de l’Agriculture, etc. «  Une hausse inédite de 11,4 % », soit des milliards d’euros supplémentaires en perspective, a-t-il martelé. De quoi crier bombance en chœur ! Enfin presque.

    Car il y a les discours et les faits dont le fameux « en même temps », cher à Emmanuel Macron et à ses exécutants. Le jeune macroniste a d’ailleurs pris soin de préciser que l’extrême générosité de l’exécutif serait accompagnée d’une diminution générale de « 2,5 % en volume ». Dès lors, on est en droit de se demander dans quels portefeuilles l’exécutif compte taper. On le sait, les grandes fortunes ne seront pas mises à contribution. Pas question de ressusciter l’ISF, que la majorité sortante a aboli. Les grandes multinationales de transports et pétrolières ne seront pas non plus inquiétées, à une très courte majorité l’Assemblée nationale a voté contre l’instauration d’une taxe sur les « superprofits » et autres « bénéfices exceptionnels ». Ce projet « d’enfer fiscal » de la Nupes, selon Gabriel Attal.

    Il y a le libéralisme et la réalité à laquelle se heurtent les agents de l’État et des millions de foyers aux abois. Dans le champ lexical officiel, le mot austérité est un tabou. C’est pourtant cette machine de guerre antisociale qui s’appliquera dans le budget à venir, comme durant les années d’avant Covid. Elle saignera des secteurs publics déjà à l’agonie, après des décennies de coupes claires, comme le rappelle le cri d’alarme des sages-femmes, que nous relayons dans nos colonnes. Le Collège des sages-femmes dénonce les innombrables fermetures de maternités, l’absence de considération et de revalorisation salariale. Conséquence, 40 % des professionnels souffrent de burn-out. Ce sont là les faits, rien que les faits.

    Pas question de ressusciter l’ISF, que la majorité sortante a aboli.

    gabriel attalGouvernement Borneaustéritématernités fermées
    Известия (RUS)

    Жители Херсонской области начали возвращаться с Украины

    Уехавшие на Украину жители Херсонской области начали возвращаться домой. Об этом 11 августа рассказала замглавы региона Екатерина Губарева.

    В разрядке исключения: будут ли Херсон и Запорожье включены в переговоры РФ и Украины В ближайшей перспективе эксперты не видят предпосылок к возобновлению диалога

    По ее словам, люди уехали, поверив фейкам украинской пропаганды о контрнаступлении Вооруженных сил Украины (ВСУ) и якобы злых русских.

    «Увидели, что вакансий на рынке труда мизер, средняя зарплата сравнима с Африкой, а в довесок еще и за русский язык укоряют. Да, можно еще в Европу поехать, но давайте будем объективными, честно признаем, что нигде в мире сегодня нет рая земного, тем более для беженцев», — цитирует ее «РИА Новости».

    Как она добавила, жить на родной земле людям проще, несмотря на обстрелы. Здесь есть нормальный соцпакет и перспективы, подчеркнула Губарева.

    Губарева отметила, что украинская пропаганда работает на полную мощность, говоря о «зверствах», происходящих на освобожденных территориях. Но Киев не может повлиять на общение людей между собой, поэтому родственники и знакомые обмениваются информацией, поэтому у беженцев есть две альтернативы.

    Речь идет между выбором вернуться, получить гражданство России, оформить социальные выплаты и пенсии, либо остаться без всяких гарантий на подконтрольных Украине территориях, где наживаются на переселенцах, а соцвыплаты минимальны.

    23 июля сообщалось, что 350 т лекарственных препаратов, в том числе для онкобольных, и необходимые расходные материалы доставлены в Херсонскую область. Благодаря поддержке со стороны РФ местные больницы могут оказывать бесплатную помощь населению.

    В регионе заработал Пенсионный фонд, а 17 июля состоялось открытие центра занятости населения.

    29 июня замглавы военно-гражданской администрации Кирилл Стремоусов заявил, что область начала подготовку к референдуму о присоединении к России. 28 июня в Херсонской области заработал российский ЗАГС, а с 1 мая регион ввел в обращение рубли.

    Херсонская область перешла под контроль Вооруженных сил РФ в ходе проводимой Россией с 24 февраля военной операции по защите ДНР и ЛНР. Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.

    Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.

    Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

    ВКонтакте
    Известия (RUS)

    Германии предсказали проблемы из-за пересохшего Рейна

    Постепенное высыхание русла главной реки Германии Рейна, по которому перевозится 80% всех грузов из промышленных центров страны в порты Нидерландов, грозит экономическими проблемами. Об этом 10 августа сообщает Daily Mail.

    Погода в горе: Западная Европа столкнулась с новыми рекордами жары Поможет ли общая борьба с изменениями климата предотвратить подобное в будущем

    Уже на этой неделе уровень воды в реке может стать непроходимым для барж, что угрожает поставкам нефти и угля, которые необходимы стране в условиях снижения поставок российского газа.

    Сейчас уровень реки ниже, чем в тот же период времени в 2018 году, когда Европа пережила последнюю крупную засуху. В том же году река закрылась для грузовых судов на 132 дня, что чуть не спровоцировало рецессию. Затраты на перевозку грузов по реке в этом году уже выросли в пять раз.

    По оценкам экономистов, сбой может снизить общий экономический рост Германии в этом году на полпроцента, при этом эксперты предупреждали, что страна столкнулась с рецессией из-за энергетического кризиса еще до того, как разразилась засуха.

    Старший научный сотрудник Объединенного исследовательского центра Европейской комиссии Андреа Торети отметила, что пока последствия ситуации не просчитаны, но они могут быть более серьезными, чем в 2018 году.

    Недели засушливой погоды превратили несколько основных водных путей Европы в ручейки, создав проблемы для немецких заводов и электростанций, которые полагаются на доставку по водным путям.

    «Это особенно касается Рейна, узкое место которого в Каубе имеет очень низкий уровень воды, но остается судоходным для судов с небольшой осадкой», — сказал представитель министерства транспорта Германии Тим Александрин.

    Власти прогнозируют, что уровень воды в Каубе упадет ниже отметки 40 см рано утром в пятницу и продолжит снижение.

    Постепенное высыхание рек на фоне аномальной жары затронуло не только Германию, но и Испанию, Южную Францию, Португалию и большую часть Италии.

    Как напоминает «Газета.Ru», в июле более 100 коммун во Франции остались без питьевой воды из-за засухи. Министр комплексных экологических преобразований Франции Кристоф Бешу рассказывал, что власти организовали поставки питьевой воды в пострадавшие регионы на грузовиках.

    Минувший июль признан одним из шести самых жарких в Европе за всю историю наблюдений. В нескольких странах были побиты температурные рекорды. 9 августа стало известно, что испанские фермеры опасаются роста цен на продовольствие из-за одной из самых сильных за последнее десятилетие засух.

    До этого, 30 июля, Bloomberg сообщил, что цены на электроэнергию в Европе достигли рекордных показателей в июле и будут расти.

    ВКонтакте
    L'Humanité

    « La France insoumise a opéré un virage majeur »

    Entretien

    Gauche Le sociologue Manuel Cervera-Marzal analyse les conséquences de la séquence des élections présidentielle et législatives pour la FI, dont la stratégie « populiste » de 2017 a été mise en sourdine en 2022.

    Diego Chauvet

    Manuel Cervera-Marzal Sociologue, chargé de recherche à l’université de Liège

    Auteur du Populisme de gauche. Sociologie de la France insoumise, (la Découverte, 2021) Manuel Cervera-Marzal considère que le mouvement, qui a renoué avec le terme « gauche » à l’occasion des élections, va devoir ­développer des « ramifications locales » pour ne pas s’affaiblir.

    En 2021, vous considériez dans votre livre que la France insoumise (FI) achevait un cycle populiste. Est-ce toujours le cas en 2022 ?

    La stratégie discursive du « peuple contre l’oligarchie » était très présente en 2017. En 2022, on peut déjà soulever un point notable : le terme « gauche », qui avait disparu du vocabulaire de Jean-Luc Mélenchon lors de la précédente échéance, a fait son grand retour lors de la présidentielle. Dans plusieurs entretiens, il se ­réclame de la « gauche radicale », de la « gauche de rupture », à la différence de la « gauche d’accompagnement ». Ensuite, il a impulsé une union de la gauche aux législatives à laquelle peu de gens s’attendaient, et qu’il rejetait il y a cinq ans. C’est un virage majeur par rapport à la stratégie populiste de 2017.

    Les insoumis redeviennent-ils un parti de gauche plus classique ?

    Oui, et ce ne sont pas les seuls. Même le Parti socialiste (PS) est concerné. Alors qu’un certain nombre de gens doutaient de plus en plus de l’appartenance du PS à la famille de la gauche, son premier secrétaire, Olivier Faure, a tranché très clairement en réaffirmant que la famille politique des socialistes ce sont les insoumis, les communistes, les Verts, c’est-à-dire la gauche.

    Comment cette clarification a-t-elle pu avoir lieu ?

    Le contexte a changé. En 2017, on sort du quinquennat Hollande, un quinquennat socialiste. Il a abîmé, démonétisé l’idée de gauche auprès de larges secteurs de l’électorat. Jean-Luc Mélenchon a occupé progressivement le vide laissé par l’effondrement du Parti socialiste. L’aboutissement, c’est l’union de la gauche à laquelle on assiste aujourd’hui. Même s’il est bas, on voit bien qu’il reste à la gauche un socle d’environ 30 % des électeurs qui se déplacent pour voter. Cela avait donc un sens de réinvestir cette étiquette aujourd’hui. Mélenchon ne navigue pas à vue : il espérait certainement gagner la présidentielle, mais il avait prévu l’option d’une élimination. Les alliances passées pour les législatives, il les avait en tête depuis un certain temps. Réaffirmer son appartenance à la gauche, c’était préparer le terrain.

    Depuis 2017, la France insoumise a pourtant traversé des périodes critiques. Beaucoup tablaient sur sa fin et une quasi-disparition de la gauche avant le premier tour de la présidentielle. Que s’est-il passé pour que la donne soit si différente ?

    Plusieurs éléments expliquent le rebond, et même le progrès de 2022. La France insoumise est avant tout conçue pour les joutes des présidentielles. Elle a une faible implantation locale. Ce n’est pas qu’elle n’a pas réussi à le faire, c’est que les stratèges du mouvement n’ont jamais voulu doter le mouvement de ramifications dans les territoires et dans la société. Ils ont concentré les moyens humains, financiers et matériels au sommet de la pyramide, autour de la communication du leader. Présidentialisée, la FI n’est pas très bien calibrée pour les autres scrutins. Mais c’était la troisième campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Il y a donc une accumulation d’expérience qui entre en ligne de compte et, pour les électeurs, c’est un point de stabilité dans un paysage. Les insoumis ont aussi beaucoup travaillé leur programme et sa mise en scène, et pris en compte une des grandes critiques qui leur avaient été adressées en 2017, à savoir leur fonctionnement mono­lithique, leur manque de pluralisme et d’ouverture. En mettant sur pied le parlement de l’Union populaire écologique et sociale (Nupes), ils ont pu mettre en scène les ralliements de personnes venues d’autres mouvements.

    Ces mouvements sont-ils toujours sujets aux « percées fulgurantes mais éphémères », comme vous nous l’expliquiez il y a quelques mois ?

    Ces nouveaux mouvements ne sont pas organisés comme des partis traditionnels, sans véritables congrès et structures intermédiaires, avec un leader et sa base évanescente. Les effectifs gonflent pour une élection présidentielle, puis redescendent aussitôt. Cette tendance observée il y a cinq ans reste valable. L’Union populaire a fonctionné de la même manière que la FI, la République en marche également. Mais, avec la poursuite de l’effondrement des partis traditionnels, 2022 confirme qu’il y a bien un basculement du paysage politique. On peut imaginer des changements substantiels pour la FI dans les prochaines années. La centralité autour de Jean-Luc Mélenchon va rester. Sauf accident, je ne vois pas pourquoi il quitterait la scène politique. Mais la FI a multiplié par 4 le nombre de ses députés, et son financement public est passé de 4 à 10 millions d’euros annuels. Ils ne continueront pas à orienter tous ces moyens uniquement sur la présidentielle. Il leur faudra ­développer des ramifications locales. Sinon, ils risquent de se réaffaiblir. Si le Rassemblement national arrive à obtenir des scores décorrélés de son implantation militante, ce n’est pas le cas des partis de gauche. Pour ces derniers, le travail sur le terrain a véritablement une influence sur les ­résultats électoraux. L’avenir électoral de la FI dépend de sa ­capacité à développer un maillage militant.

    En Espagne, Podemos a fait face à un plafond de verre qui a permis au final aux socialistes de revenir au centre du jeu à gauche. Après la campagne de la Nupes et les clarifications sur la ligne du PS, peut-on imaginer la même évolution en France ?

    Le cas de l’Espagne est intéressant. La dynamique de vases communicants change de sens en 2016, au moment où Pedro Sanchez prend la tête du Parti socialiste face aux barons sociaux-libéraux tels que Zapatero – l’équivalent de la « Hollandie » en France. Il réancre son parti à gauche face à la concurrence de Podemos. Cela s’est avéré une stratégie gagnante. Il a remis en selle le PSOE, et Podemos devient la force d’appoint. Il ne faut donc pas enterrer les socialistes français trop vite non plus. En faisant cette alliance avec eux au sein de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a peut-être remis en selle le PS… Même si tout n’est pas oublié.

    france insoumisepopulismegaucheJean-Luc Mélenchon
    L'Humanité

    WEBSÉRIE. Ep2. La Fête de l'Humanité au cœur de l'Essonne

    Reportage

    Cette semaine, découvrez le nouvel épisode de votre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 (Le Plessis-Pâté/Brétigny-sur-Orge).

    Ce nouveau reportage, au plus près des équipes, vous fait découvrir le travail en amont avant le départ sur le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme :  le plan de la Fête, la vente des bons de soutien, la signature de la convention avec Cœur d'Essonne Agglomération qui accueille l'évènement ainsi que le travail de la rédaction.

    Chaque mercredi, venez découvrir de l'intérieur comment se prépare ce nouveau modèle de Fête !

    Rendez-vous la semaine prochaine sur le terrain avec l'arrivée des équipes dans l' Essonne et le début du montage sur le site de la Fête de l'Humanité.

    Le pass 3 jours est en vente ici.

    L'Humanité

    VIDÉO. Nuits des Étoiles. Avec les astronomes de la Butte-Montmartre

    Reportage

    Les Nuits des Étoiles ont fêté leur 32e édition les 5,6 et 7 août 2022. Une manifestation proposée sur tout le territoire à découvrir en famille ou entre amis. L'Humanité a rejoint la soirée d'observation céleste animée par l'Association Française de l'Astronomie à Montmartre.

    Franck Cartelet

    Après deux années ternies par l'épidémie de covid-19, les Nuits des étoiles ont de nouveau brillé sur tout le territoire. Animées par des équipes d'astronomes bénévoles issus de clubs, planétariums et offices du tourisme, ce sont 511 rendez-vous qui étaient organisés par l'Association Française d'Astronomie.

    Pour cette édition, c'est le thème de l'exploration qui est mis en valeur, alors que l'année 2022 doit être marquée d'une nouvelle mission lunaire, nommée Artemis.

    Découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne

    Positionnés en haut du square Louise Michel, au pied du Sacré-Cœur, une équipe de 6 animateurs, équipés de  télescopes, vous invite à découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne.

    "Au sein de la ville lumière, avec tous les bureaux éclairés, il y a un halo lumineux dans le ciel de Paris donc nous allons regarder les objets les plus lumineux comme la Lune qui est très proche et qui nous offre de très beaux détails" explique Rémi Leblanc-Messager, l'un des animateurs de cette Nuit des Étoiles.

    Mais le rôle de Rémi ne s'arrête pas là. Parler du ciel, faire de la prévention sur la pollution lumineuse et répondre à une multitude de questions des visiteurs venus s'émerveiller devant ce spectacle céleste font parti de ses objectifs. Pour rappel, la période est idéale, l'été et la douceur des températures nocturnes incitent à profiter du spectacle.

    Le partage des émotions

    Pour Rémi, le partage des émotions et l'émerveillement restent un moment fort à transmettre. "C'est agréable de voir comment ça résonne chez les gens et découvrir le plaisir chez les visiteurs"/.../ "Cette transmission est extrêmement importante dans un domaine qui est merveilleux et qui fait rêver".

    Parler d'astronomie, c'est aussi parler de la Terre et pas seulement pointer le regard vers le cosmos, nous rappelle Rémi. "Ça parle de nous aussi l'astronomie et quelle place on a ?". Beaucoup de questions dont les gens s'emparent. "J'aimerais qu'un jour tous les Français puissent voir la Voix lactée, découvrir ce vertige dans un ciel pur, c'est d'une beauté naturelle inexplicable", s'exalte Rémi.

    La pollution lumineuse

    Cette édition 2022 s’est déroulée sous un ciel nocturne qui a gagné en visibilité car pour la première fois, la pollution lumineuse sur le territoire français a été mesurée. Réalisée par la société d’expertise du parc d’éclairage public DarkSkyLab et publiée par la revue Ciel & Espace, l’étude montre une amélioration de la situation en cœur de nuit de 2014 à 2021.

    "Je viens de voir Saturne et c'est fou !" s'exclame Marine, une jeune picarde en visite dans la capitale. "D'habitude, je m'allonge dans mon jardin et je n'ai pas les explications qui vont avec. Ici, si tu as une question, il y a 5 à 6 personnes qui peuvent y répondre".

    L'Humanité

    WEBSÉRIE. Ep1. La Fête de l’Humanité s’installe sur la Base 217 en Essonne

    Reportage

    Découvrez le premier épisode de notre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 au cœur de l’Essonne.

    Cette websérie en 6 épisodes vous invite à découvrir le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme : travail des équipes, évolution du montage, préparation des militant.e.s, travail de la rédaction de l'Humanité... Chaque mercredi découvrez de l'intérieur comment se prépare cette nouvelle Fête de l'Humanité 2022 !

    Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir la suite de ce déménagement aux allures de défi...

    Le pass 3 jours est en vente ici

    L'Humanité

    Ibis Bagnolet. Sans-papiers et exploités dans un centre d’hébergement d’urgence

    Reportage

    Des travailleurs sans-papiers, embauchés par une entreprise sous-traitante de l’association Coallia, en charge de l’hébergement social à l’hôtel Ibis de Bagnolet, occupent depuis le 20 juillet l’établissement afin d’alerter sur leurs conditions de travail. L'Humanité a rejoint leur piquet de grève.

    Ils sont salariés sans papiers et pour beaucoup d’entre eux, ils ne sont plus payés depuis cinq mois. Depuis le mercredi 20 juillet, sept d’entre eux se sont mis en grève afin d’alerter sur leurs situations. 

    La vie des travailleurs sociaux sans papiers de l’Ibis de Bagnolet

    Tout a commencé au début de l’épidémie de Covid-19, alors que le pays entre dans son premier confinement. L’État réquisitionne l’hôtel Ibis de Bagnolet afin d’offrir un hébergement d’urgence aux personnes les plus vulnérables et les plus fragiles.

    Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques

    C’est l’association Coallia, un gros opérateur associatif de politiques publiques qui se voit confier la mission. Mais l’organisme décide de sous traiter à une entreprise, baptisée société Gaba Global Service International.

    Depuis le mois de février, les retards sur salaires deviennent la règle alors que les bulletins de paie se font de plus en plus discrets. Les semaines de travail varient de 48 à 60 heures alors que le tarif est de 8 euros de l’heure.

    5 mois sans salaires

    « 5 mois sans salaires, il faut que les chèques arrivent avec les fiches de paie et le paiement des heurs supplémentaires ! » martèle Jean-Albert Guidou, responsable du collectif travailleurs migrants de la CGT

    Le syndicaliste tient à préciser : « Si nous n’obtenons pas tout, les procédures se poursuivront au niveau du tribunal des Prud’hommes, voir sur d’autres tribunaux ».

    « Concernant la demande de régularisation des camarades, il y a un engagement de l’association Coallia afin de favoriser la situation des travailleurs en grève » conclue le représentant de la CGT.

    « Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter cela au moment où la crise sociale tape aussi fort. Il faut faire respecter le droit de chacun et ça passe par le droit de l’ensemble des salariés », déclare Émilie Lecroq, conseillère départementale PCF de Seine-Saint-Denis. 

    L'Humanité

    VIDÉO. Fabien Gay défend « l’esprit de paix »

    Reportage

    Le directeur de l’Humanité a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur de notre journal, assassiné il y a cent huit ans. Axant son discours sur la paix, comme seul combat à même de résoudre les défis de notre siècle, il a donné rendez-vous à tous pour la prochaine Fête de l’Humanité.

    Aurélien Soucheyre

    Pourquoi Jaurès est-il mort ? Parce qu’il défendait la paix. Parce qu’il s’opposait de toutes ses forces au déclenchement de cette boucherie absurde que fut la Première Guerre mondiale. La guerre, cent huit ans après l’assassinat du fondateur de notre journal, est pourtant là. Elle frappe même le sol européen depuis février et l’invasion militaire russe en Ukraine. « C’est l’horreur, la violence absolue qui prime. C’est la négation de l’humanité, la non-reconnaissance de l’autre. Aucune société ne sort renforcée d’une guerre tant elle laisse des fractures béantes », a prévenu Fabien Gay, dimanche, lors d’un discours devant le Bistrot du Croissant, à Paris, à l’endroit où Jean Jaurès fut tué, le 31 juillet 1914.

    Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires

    Le directeur de l’Humanité a rappelé n’avoir « qu’une seule boussole : la justice et la paix », alertant contre les risques d’escalade et d’« affrontements militaires d’empires déchus en reconstitution ». « Poutine et ses affidés ont plongé l’Europe dans une phase de tension maximale » et suscité une indignation légitime, mais « quid du Yémen, bombardé par la coalition menée par l’Arabie saoudite dans une guerre qui compte 370 000 victimes ? » a-t-il interrogé. « Quid de la Palestine, toujours et encore plus occupée et violentée » par un État israélien qui « foule ouvertement l’ensemble des résolutions de l’ONU ? ».

    En Ukraine – où il défend un « cessez-le-feu immédiat » – comme ailleurs, Fabien Gay appelle à conjurer le pire. À respecter le droit international, à dialoguer, à ne pas se laisser enfermer dans des logiques de conflit, à écarter les tensions nationalistes et les logiques capitalistes d’accaparement des richesses qui ne peuvent « mener qu’au désordre et à l’affrontement ». Car le péril est grand : « Le réarmement militaire partout dans le monde doit nous inquiéter d’autant plus que c’est en Europe qu’il est le plus rapide depuis 2017. Le commerce d’armes est en progression pour atteindre les 2 000 milliards de dollars. Les cinq principaux vendeurs d’armes, dont la France, ont une immense responsabilité dans cet engrenage. »

    Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine. Fabien Gay

    Une course démente alors même que les objectifs de développement durable établis par l’ONU, « qui visent à répondre aux grands défis de l’humanité, comme la faim dans le monde, le réchauffement climatique et l’accès aux droits fondamentaux, sont évalués à 2 500 milliards ». « On se rend compte du gâchis qui nous est imposé », dénonce Fabien Gay. Un gâchis qu’il est temps d’empêcher, en France et dans le monde. « C’est l’esprit qui animait Jaurès qui doit nous animer. Celui de la paix. Non pas comme le moment où la guerre n’est pas, mais bien comme projet de société, comme culture, comme principe fondateur et supérieur », mesure Fabien Gay. « Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine », assure-t-il, concluant que, « face au péril militariste, il est vital de bâtir un multilatéralisme par et pour les peuples ». Et que, « face au changement climatique et aux défis des migrants qui quitteront des espaces devenus inhabitables, face au besoin de nourrir 9 milliards d’habitants par des sociétés interdépendantes, la paix est le chemin nécessaire pour assurer la bonne résolution des enjeux ».

    L'Humanité

    En guerre contre l’évasion fiscale

    Actu

    Cyprien Boganda

    Les années n’ont pas entamé sa combativité. À 78 ans, l’ancienne magistrate et femme politique continue de batailler contre l’évasion fiscale, l’un des grands sujets d’une vie bien remplie. À la Fête de l’Humanité, elle aura l’occasion de faire partager son expérience en la matière : désormais avocate, elle épaule les syndicats qui attaquent en justice les multinationales soupçonnées de dissimuler une partie de leurs avoirs. C’est elle qui a, par exemple, porté plainte contre McDo en 2015 pour fraude fiscale – la multinationale a accepté de verser 1,25 milliard d’euros pour éviter des poursuites en France –, ou, plus récemment, contre General Electric. Née en 1943, en Norvège, Eva Joly a été juge d’instruction au pôle financier durant de nombreuses années, où elle s’est fait connaître à la faveur de plusieurs dossiers retentissants (affaire Elf, notamment).

    Fête de l'Humanité 2022éva Joly
    L'Humanité

    Les femmes en paroles et musique

    Actu

    Débats, enregistrements de podcasts, soirée spéciale : à la Fête de l’Humanité, le deuxième sexe envahit tous les espaces.

    Lutte contre les violences, féminicides, sexisme, attaques contre les droits reproductifs… L’Humanité rend compte tout au long de l’année de l’évolution de notre société sur les questions de genre : la libération de la parole des femmes et les progrès de leurs combats pour l’égalité, mais aussi les injonctions, les régressions et atteintes à l’intégrité du corps des femmes. Récemment, la terrible remise en cause du droit à l’avortement dans tous les États américains avec la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême nous a rappelé une vérité énoncée il y a plus de cinquante ans par la philosophe féministe Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » La Fête de l’Humanité est l’espace idéal pour discuter de la révolution féministe en cours, comme de ces multiples remises en question dans de nombreux pays, notamment au Village du monde où la situation aux États-Unis sera développée et mise en perspective. Le stand du PCF abordera aussi ce sujet, tout comme celui de la gestation pour autrui et la marchandisation du corps des femmes, la lutte contre la pédocriminalité et les violences sexistes et sexuelles, la recherche médicale androcentrée, les campagnes et la prise en charge de l’endométriose. L’Agora dédiera sa soirée du vendredi au « deuxième sexe » en menant le débat contre les agressions sexistes et sexuelles et la notion du consentement. Un enregistrement de podcasts est également prévu avant de laisser la piste à une programmation musicale spéciale. « La femme est l’avenir de l’homme », chantait Jean Ferrat. Et peut-être aussi l’avenir de la musique ? Rendez-vous à la Fête pour en juger !

    Fête de l'Humanité 2022Féminisme
    L'Humanité

    Le Secours populaire, la solidarité en actes

    Actu

    Le Secours populaire français (SPF) et l’Humanité sont partenaires de longue date. C’est tout naturel pour le Secours populaire d’être présent à cette grande fête populaire qu’est la Fête de l’Humanité. Parce que l’une des valeurs du SPF est la solidarité inconditionnelle, de nouveau cette année les visiteurs de la Fête auront accès à une grande braderie de vêtements neufs et un espace dédié aux livres. Parce que la solidarité, c’est aussi se faire plaisir, le stand du SPF accueillera un bar et une restauration rapide, ainsi qu’une loterie où tous les tickets seront gagnants. Placé sous le signe de la mondialisation de la solidarité, le stand du SPF, situé à l’entrée du Village du monde, proposera des objets artisanaux au profit des actions des partenaires de l’association dans le monde. Cette année, prenant en compte le thème de la Fête, l’institut de formation et des savoirs populaires du SPF organisera, au sein du Village du monde, un séminaire populaire où des amis de l’association et des médecins du SPF viendront témoigner des actions de solidarité mises en œuvre auprès des populations victimes de conflits. S’ensuivra une belle soirée d’amitié et de solidarité. La solidarité populaire, c’est aussi la mobilisation de tous et la vocation du SPF est de proposer au plus grand nombre d’agir en particulier dès le plus jeune âge. Les enfants seront donc invités à être solidaires au sein du mouvement Copain du monde, dont le stand se situera à l’Espace enfance. Il sera aussi possible aux jeunes et aux moins jeunes de rencontrer les animateurs du SPF afin de mieux connaître l’association et d’en devenir un des acteurs. Les points de rendez-vous seront sur le stand du SPF, mais aussi au Village du livre, où les visiteurs trouveront des publications, dont le journal Convergence. Enfin, et dans le cadre de la lutte contre le gaspillage, les restaurants de la Fête seront invités à remettre à la fédération du SPF de l’Essonne les produits non consommés, lesquels seront remis à des familles aidées par les animateurs-collecteurs bénévoles de l’association sur le département. Ensemble, nous pouvons agir pour un monde plus juste et solidaire et mettre en œuvre la devise « Tout ce qui est humain est nôtre ».

    Fête de l'Humanité 2022Secours Populaire Françaisspfvillage du monde
    L'Humanité

    Sexion d’Assaut, le retour

    Scène Angela-Davis, samedi 10 septembre, 22 heures

    Inès Gacemi

    Ils seront sur scène le samedi soir, mais contrairement au refrain de leur tube Wati by Night, cette soirée ne devrait pas nous décevoir. Après leur séparation en 2013, pour se consacrer à leurs carrières personnelles, les membres de Sexion d’Assaut se sont reformés pour une tournée inédite. « C’est forcément des gros souvenirs et beaucoup, beaucoup de nostalgie », confie Black M, l’un des leaders du groupe, au moment de reprendre la direction de la scène pour une série de concerts qui promettent d’être mémorables. Car Sexion d’Assaut a marqué toute une génération grâce à ses albums l’École des points vitaux (2010), certifié triple disque de platine, et l’Apogée (2012), vendus chacun à plus de 500 000 exemplaires. Leur troisième album, le Retour des rois, dont la sortie était initialement prévue le 14 mai, se fait encore attendre. Qu’à cela ne tienne, les compères de Maître Gims nous donnent rendez-vous à la Fête de l’Humanité pour bouger sur leurs tubes Désolé, Avant qu’elle parte ou encore Ma direction. « Nous avons toujours les mêmes codes, les mêmes habitudes, prévient Black M. Nous venons avant tout pour nous amuser. »

    Fête de l'Humanité 2022sexion d'assautrapMusique
    L'Humanité

    A la Fête de l'Huma, un Village famille pour jouer et apprendre ensemble

    Actu

    Jeux, lectures, spectacles : le jeune public va se régaler. Et cette année, la Fête propose un centre de loisirs pour vos enfants, vos petits-enfants, nièces, neveux…

    La Fête de l’Humanité, ce n’est pas que pour les adultes. Le Village familles proposera bon nombre d’activités et de nouveautés, aussi bien pour les petits que pour les grands, pour de mémorables moments en famille. Au programme, des jeux, un concert tout public, un spectacle de marionnettes, des lectures animées pour enfants et des activités ludiques et artistiques.

    Cette année sera proposé un centre de loisirs pour vos enfants ou petits-enfants (accessible sur réservation avant la Fête, à 10 euros la demi-journée). Car jouer, c’est avant tout prendre du plaisir sans être préoccupé par une quelconque logique productive ou par le gain de quelque avantage matériel.

    Ce nouvel espace est pensé pour y vivre un moment familial enrichissant, dans un havre de paix grâce notamment aux activités proposées par l’union des fédérations des Pionniers de France et la Grosse Boîte !

    Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

    Mouvement d’enfants et d’éducation populaire, les Pionniers de France ont pour but d’agir dans les quartiers pour améliorer le quotidien des enfants et contribuer à améliorer leur vie dans toute la société. Leur objectif est d’organiser des activités de loisirs multiples et diversifiées pour les enfants et d’aborder par le jeu les grands enjeux de notre société : paix, écologie ou encore solidarité.

    Autre acteur de l’espace familles, la Grosse Boîte est une boutique café-jeux, un lieu vivant pensé autour de la découverte de jeux de société. Dans une atmosphère conviviale et accueillante, il invite le public à se détendre autour d’un jeu de société original et d’une bonne boisson. À la Fête de l’Humanité, la Grosse Boîte proposera des jeux en avant-première et invitera des créateurs et actrices à jouer avec le public et à faire des dédicaces. Rendez-vous à la Fête pour toutes les familles !

    Un appel à votre participation financière, à la solidarité

    Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

    Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

    C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

    POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

    Fête de l'Humanité 2022
    L'Humanité

    Les Wampas sont toujours à la Fête

    Actu

    Didier Chappedelaine, alias Didier Wampas, alias le roi des punks, avec son band les Wampas, sera une fois de plus à la Fête. La Fête de l’Huma, pour le retraité de la « Retap », c’est une vieille histoire, au point qu’on ne sait plus combien de fois il est passé sur la Grande Scène à La Courneuve. Lui qui aura mené depuis ses débuts une carrière musicale parallèlement à son métier d’électricien à la RATP continue d’être le digne représentant du rock alternatif à la française, qu’il sert toujours de sa voix éraillée, parfois à la limite du juste, mais on s’en fiche. C’est avec un nouvel album, Tempête, tempête, qu’il se présentera sur scène en compagnie de sa troupe de choc – Tony Truant (guitare), Jean-Michel Lejoux (basse), Nicolas Schauer (batterie) et Effello (guitare). Au programme : outre les grands classiques, leur nouvel album, mais aussi une petite surprise qui ravira les fans de vélo et fermera peut-être la trilogie dédiée aux Forçats de la route. Après Laurent Jalabert et Marco Pantani, c’est dorénavant Julian Alaphilippe qui est entré au panthéon du chanteur et compositeur, qui a toujours mis en avant sa passion pour la Petite Reine.

    Fête de l'Humanité 2022les wampasMusiquerock
    L'Humanité

    Une Fête de l'Humanité pour changer d’air(e)

    Actu

    Avec les travaux des JOP 2024, la Fête est contrainte de déménager, mais nos équipes tout comme les collectivités du Cœur d’Essonne mettent tout en œuvre pour accueillir les quelque 600 000 personnes qui, comme chaque année, viendront rejoindre les allées de la Fête de l’Humanité pour partager un moment festif, culturel et politique.

    Fabien Gay

    La Fête de l’Humanité, qui se tiendra les 9, 10 et 11 septembre, sur un nouveau terrain, au cœur de l’Essonne, sur l’ancienne Base aérienne 217, sera un moment unique de la rentrée sociale et politique.

    Construite par les équipes de l’Humanité, des milliers de militantes et de militants communistes, politiques, syndicaux et associatifs, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent venir y partager un moment, entre amis ou en famille, participer à un débat, assister à un concert, découvrir un film ou un livre ou simplement faire la fête dans les nombreux stands militants ou du Village du monde.

    La Fête, notre bien commun

    Pendant trois jours, les espaces de débats, de l’Agora, de l’Humanité, du Forum social, du Village du livre, du nouvel Espace des territoires et du tourisme, mais aussi ceux de nombreux stands militants, donneront à entendre les réponses aux besoins urgents d’augmentation des salaires, du pouvoir d’achat et de la nécessaire bataille pour la réindustrialisation et notre souveraineté énergétique.

    Dans les allées de la Fête de l’Humanité résonneront aussi les combats pour la paix en Ukraine, mais également partout dans le monde, en Palestine, au Yémen, pour les Kurdes, les Sahraouis, les combats antiracistes, écologistes, féministes.

    On peut affirmer modestement qu’inscrite dans le paysage politique et social depuis des décennies, la Fête de l’Humanité l’est au patrimoine populaire de notre pays, singulièrement pour les progressistes et leurs amis. Elle est un bien commun qui dépasse nos frontières nationales, qui traverse des générations qui ont construit l’événement, y ont des souvenirs impérissables et heureux. C’est tout cela qui en fait un lieu si important.

    La mobilisation populaire qui nous porte

    L’an dernier, lors de l’édition 2021 de la Fête de l’Humanité – après les vagues de Covid, de confinements et de couvre-feux –, le bonheur de se retrouver était palpable, visible dans les larges sourires des visiteurs, sensible dans l’atmosphère conviviale, détendue et enthousiaste tout à la fois.

    Comme nous avons su le faire par le passé, notre Fête est marquée par sa capacité de résilience et d’adaptation. Les dernières crises ont eu des impacts sur notre organisation auxquels s’ajoutent les difficultés économiques. Nous les avons surmontées à chaque fois par la mobilisation populaire qui nous porte et nous permet de réussir le rendez-vous.

    Nous sommes aussi précurseurs et novateurs comme dans notre démarche pratique pour vous accueillir en essayant d’intégrer les exigences écologiques, de prendre en compte les évolutions et les manières de faire la fête à notre époque, de sécuriser notre site et de faire vivre les acteurs locaux par les pratiques les plus socialement ambitieuses.

    Nous devons mesurer que cette Fête se déroulera alors que des crises successives s’accumulent et font planer des menaces inédites sur le genre humain. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il se déroule chaque jour. Les ruptures qui s’exacerbent quotidiennement sont le signal d’un système à bout de souffle qui ne répond plus aux besoins humains.

    Passer un cap dans la prise de conscience collective

    Si le caractère festif et convivial doit rester central, notre Fête doit être une occasion de passer un cap dans la prise de conscience collective et dans les mobilisations à venir.

    Avec une extrême droite qui a percé un plafond de verre électoral et se retrouve comme une option possible de gouvernement pour les classes possédantes, le devoir d’union est plus que nécessaire. La Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui rassemble l’ensemble des forces de gauche, est une première étape et doit poser les jalons d’une démarche hors les murs du Parlement pour battre en brèche les projets de régression sociale tels que la retraite à 65 ans ou la pénalisation des allocataires du RSA qui seront encore plus précarisés. Elle doit aussi faire vivre le débat à gauche, avec les forces sociales, syndicales, associatives, dans le respect de leur diversité pour porter un nouvel horizon de progrès, de futures conquêtes sociales et démocratiques. Elle doit également en finir avec la banalisation des idées de haine, antisémites, racistes qui charrient tant de violences.

    Les épisodes climatiques extrêmes sont autant de révélateurs de menaces graves et déjà là sur nos conditions de vie. Ils posent l’enjeu de souveraineté et de mise sous biens communs de nombreux secteurs.

    La militarisation des relations internationales et les affrontements impérialistes grandissants ne doivent pas être à sous-estimer. Une riposte populaire et internationale d’ampleur doit se mettre en œuvre.

    Les défis sont donc nombreux. Il nous impose un esprit de responsabilité et de combativité. Des lanceurs d’alerte aux travailleurs sans-papiers, des agents du service public qui maintiennent contre vents et marées nos écoles, nos hôpitaux debout, des syndicalistes réprimés aux féministes qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles, des militants LGBT à ceux du climat et des quartiers, simples citoyens : cette Fête est la vôtre. Les 9,10 et 11 septembre, il est temps de changer d’air(e).

    Un appel à votre participation financière, à la solidarité

    Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

    Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

    C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

    POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

    Fête de l'Humanité 2022
    L'Humanité

    Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse

    Actu

    Gauche Lors d’une conférence de presse, lundi, le secrétaire national du PCF a appelé à la mobilisation dès septembre, face au projet de régression sociale porté par Élisabeth Borne. Il partage l’idée d’une action nationale commune de la Nupes après l’été.

    Naïm Sakhi

    Malgré les appels du pied d’Élisabeth Borne en direction des groupes d’opposition, le compte n’y est pas pour Fabien Roussel. Lors d’une conférence de presse, lundi 11 juillet, le secrétaire national du PCF a déploré un discours de politique générale « préoccupant et dangereux pour les travailleurs », prononcé le 6 juillet par la première ministre. Assurant qu’Emmanuel Macron n’avait « visiblement pas compris le message des Français qui l’ont privé d’une majorité » pour appliquer son programme libéral, le député du Nord regrette l’absence de hausse « de salaires dans le privé, mis à part des primes », dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat. Et d’ajouter « la hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires est non seulement en dessous de l’inflation mais ne concerne pas les employés des délégations de service public ».

    À l’offensive, Fabien Roussel a rappelé sa volonté de travailler avec l’ensemble des forces de gauche sur « une réforme des retraites progressiste », en s’appuyant sur le projet porté par la Nupes aux législatives. « Nous avons bien noté la volonté du gouvernement d’allonger le temps de travail, souligne le député communiste, je propose un référendum pour trancher nos deux projets. » En outre, le secrétaire national du PCF a salué les journées de mobilisation syndicale des 22 et 29 septembre – « une bonne nouvelle », selon lui – et partage la proposition, émise par Jean-Luc Mélenchon, d’une action commune des forces politiques de gauche à la rentrée. « Je suis pour un appel le plus large possible, avec les organisations syndicales, assure le député, ils apporteront le marteau et nous, la faucille. »

    En amont du vote de la motion de censure dans l’après-midi (lire aussi page 7), ce point presse s’est tenu à l’issue d’un comité de liaison de la Nupes. Cette réunion de travail réunissait Jean-Luc Mélenchon (FI), Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS) et le secrétaire national du PCF. « La Nupes n’est ni un parti, ni un mouvement, mais une alliance électorale et un accord programmatique. Nous devrons écrire ensemble ce qu’elle sera demain pour entretenir l’espoir », mesure Fabien Roussel. Pour ce faire, les leaders des formations de gauche se sont accordés afin que les universités d’été des différentes formations contiennent un atelier réunissant des représentants des formations de la Nupes. « Nous avons besoin de nous parler, sans chichi et sans détour. Nous devons mettre en avant ce qui nous rassemble, mais aussi pointer nos limites », poursuit le parlementaire du Nord, élu dans l’une des quatorze circonscriptions où Marine Le Pen avait dépassé les 60 % face à Emmanuel Macron. Et d’ajouter  que « pour l’emporter demain, il nous faudra comprendre et analyser, ensemble, les raisons du vote en faveur de l’extrême droite ».

    Par ailleurs, Fabien Roussel entreprendra un nouveau tour de France après l’été. «Je veux entendre ce que les Français ont à dire» assure-t-il. Un moyen pour le député communiste de continuer à marquer sa singularité tout en restant dans l’union.

    Fabien RousselpcfNupesNupes PCF
    L'Humanité

    Climat. Le carnage écologique des ultrariches

    Premier plan

    Dans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter. Jets privés, yachts, tourisme spatial : leurs activités de luxe hypothèquent notre futur.

    Emilio Meslet

    Ils prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils voient le monde comme leur terrain de jeu, les frontières n’existent plus et monter à 12 500 mètres d’altitude pour une demi-heure de vol est leur quotidien. Avec un kérosène moins taxé que l’essence de M. et Mme Tout-le-Monde, s’il vous plaît. « Ils », ce sont les ultrariches.

    Le « name and shame » contre les écocidaires

    Ceux qui, au mépris de l’urgence climatique et parce qu’ils en ont les moyens, se comportent comme si l’humanité ne vivait pas déjà à crédit, ayant consommé, dès le 28 juillet cette année, l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. « Ils » s’appellent Bernard Arnault, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Mark Zuckerberg et composent une élite capitaliste s’affichant en une des magazines financiers comme un modèle de réussite. Leur fortune pourrait sauver la planète (et l’espèce humaine avec), mais ils passent leur temps à la saccager. L’équation est des plus simple : plus on est riche, plus on pollue.

    D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone (CO2) que les 50 % les plus modestes. Les premiers sont à l’origine de 17 % des gaz à effet de serre (GES) quand les seconds n’en sont responsables que de 12 %. Sans parler de la destruction de la biodiversité, terrestre comme marine, qu’implique leur mode de vie. Et si leurs luxueuses vacances nous coûtent cher, ce n’est rien comparé au bilan carbone de leurs investissements et de leurs entreprises dans des secteurs polluants. À l’échelle de la France, lorsque est inclus au calcul le poids climatique du patrimoine financier, les ONG Oxfam et Greenpeace trouvent une donnée effrayante : 63 milliardaires émettent autant de CO2 que la moitié de la population hexagonale. À elle seule, la famille Mulliez, derrière le groupe Auchan, détruit le climat dans les mêmes proportions que la totalité des habitants de Nouvelle-Aquitaine.

    Benjamin Lucas : « L’ISF climatique est une question morale »

    Pour autant, ce n’est pas aux plus gros pollueurs que le gouvernement macroniste demande de la « sobriété ». Peu importe que les émissions des 1 % les plus aisés seront trente fois supérieures, en 2030, à ce qu’il faudrait pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement sous les 1,5 °C, c’est aux simples quidams qui pratiquent déjà une sobriété forcée du fait de leurs revenus que l’on demande de faire des « petits gestes du quotidien » qui, seuls, ne sauveront personne de la catastrophe . Les ministres donnent du « débrancher son WiFi la nuit », du « baisser la climatisation », du « éteindre la lumière » à longueur de plateaux sans oser s’attaquer à la racine du problème : les milliardaires et le système qui leur permet de perdurer. En 2018, Emmanuel Macron préférait instaurer une taxe carbone pesant sur tout un chacun plutôt qu’un ISF climatique tel que le proposent aujourd’hui la Nupes (lire page 5) ainsi que plusieurs associations écologistes.

    « Ils » sont les vrais criminels climatiques.

    Quand les plus fortunés planent…

    À ce rythme, ils finiront par survoler les ruines du monde qu’ils sont censés bâtir. Les canicules, les inondations, les incendies, les disparitions d’espèces s’amplifient mais les milliardaires n’en ont cure. Eux veulent voyager dans le plus grand des luxes, quand bon leur semble, sans avoir à emprunter de vols commerciaux. Encore moins un métro ou un taxi, même pour un Londres Ouest-Londres Est. Parce que le temps, c’est aussi de l’argent… Le 25 mai, Bernard Arnault préférait grimper dans son jet afin de traverser la capitale anglaise plutôt que de rester sur la terre ferme. Résultat de cette folie : 200 kg de dioxyde de carbone (CO2) rejetés pour dix minutes de vol. Soit autant d’énergie qu’il faut à une voiture pour rouler 1 000 kilomètres. Le PDG de LVMH, proche d’Emmanuel Macron, affectionne aussi les allers-retours Paris-Bruxelles – quinze en deux ans malgré un Thalys reliant les deux villes en 1 h 30 –, émettant au passage 2,7 tonnes de CO2 à chaque fois.

    Au fil des ans, le réchauffement climatique s’intensifie. Alors qu’on pourrait s’attendre à assister au déclin souhaitable de l’aviation privée, l’inverse se produit : elle est en plein boom, notamment boostée par… le télétravail que les cadres fortunés peuvent faire depuis leur lieu de villégiature.

    Total, Engie, Stellantis, LVMH... Le filon inexploité des superprofits des crises

    En France, un avion sur dix quittant une piste est un jet, parfois pour des distances et des escales très courtes. Exemple parmi d’autres, celui de Vincent Bolloré. L’un de ses avions faisait l’aller-retour entre Paris et la Côte d’Azur dans la journée. Son bilan carbone dominical ? Six tonnes de CO2. Ces fastueux appareils sont pourtant le moyen de transport le plus polluant : ils émettent, en moyenne, dix fois plus de gaz à effet de serre que les déjà peu vertueux avions de ligne classiques.

    Terrible nouvelle pour le climat : la tendance n’est pas à la sobriété. Les locations d’avions d’affaires bondissent depuis quelques années, les carnets de commandes des fabricants sont pleins. Entre 2005 et 2019, les émissions de dioxyde de carbone des jets ont augmenté de 31 % en Europe, d’après un rapport de l’ONG Transport & Environment. Et, selon le quotidien le Figaro, 40 % de ces voyages se feraient à vide. 

    Les  superyachts superpolluants

    L’ Azzam, l’ Éclipse, le Dubaï. Des navires qui, à eux trois, s’étalent sur plus de 500 mètres. Ces monstres marins font partie des cinq plus grands yachts du monde, ceux qu’on appelle les « super­yachts ». Des embarcations luxueuses de 40 à 180 mètres de long accueillant Jacuzzi, salles de sport, héliports, cinémas, discothèques, parfois même des sous-marins. Et des équipages prêts à recevoir sur ces terrains de foot flottants des familles d’oligarques russes, de rois du pétrole qataris ou de magnats de la Silicon Valley.

    Un bond de 25 % en un an

    Bien qu’ils ne naviguent que très peu, ou en tout cas pas très loin, ces super­yachts ont un impact écologique désastreux. « Un côté pollution totale », pour Grégory Salle, qui leur a consacré un ouvrage entier, Superyachts.  Luxe, calme et écocide, en 2021. Pourtant, l’industrie se porte bien. L’édition 2021 du « Global Order Book », publié par le magazine Boat International, montre que le Covid a eu un effet de relance pour le secteur : plus de 1 000 vaisseaux de luxe ont été commandés ou sont en construction cette année-là. Un bond de 25 % en un an.

    Chercheur en sciences sociales au CNRS, Grégory Salle rappelle que « la seule flotte des 300 plus gros superyachts en activité émet tous les ans 285 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant voire davantage que des pays entiers ». Pour les ultrariches qui polluent le plus, posséder un tel palace flottant, c’est l’assurance de voir leur empreinte carbone tripler. À ce triste jeu, l’ex-propriétaire du club de football Chelsea FC et oligarque russe Roman Abramovitch est numéro 1. En 2018, il a émis 22 440 tonnes de CO2 avec son imposant vaisseau sur un bilan carbone total équivalant à près de 34 000 tonnes.

    En sus des émissions pharaoniques, des rejets massifs d’eaux souillées et des nuisances sonores et lumineuses, le « superyachting » dégrade les fonds marins. Grégory Salle s’est intéressé à la posidonie : une plante à fleur maritime, véritable lieu de vie et d’alimentation pour les poissons. Espèce protégée en Méditerranée, elle capte le carbone et amortit la houle pour ralentir l’érosion du littoral. Lors du mouillage, l’ancre et les chaînes des bateaux viennent balayer les sols marins et mettre ainsi à mal ce poumon de la mer.

    Une très carbonée guerre des étoiles

    Pour les milliardaires, le ciel n’est plus une limite. Le 11 juillet 2021, Richard Branson (Virgin Group) devenait le premier milliardaire à voler dans sa propre fusée, SpaceShipTwo. À peine neuf jours plus tard, Jeff Bezos (Amazon) l’imitait avec Blue Origin. Et en septembre, Elon Musk (SpaceX, Tesla) allait plus haut avec un vol de trois jours à plus de 500 kilomètres d’altitude avec Falcon 9. La course au tourisme spatial est lancée. Richard Branson ambitionne de faire décoller 400 vols par an et la fusée de Jeff Bezos a déjà effectué son cinquième vol touristique de l’année en juin. Mais à quel prix climatique ?

    Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé

    « L’équivalent de 1 220 tonnes de TNT »

    D’après le rapport d’évaluation environnementale de SpaceShipTwo, les émissions de CO2 d’un vol complet représentent l’équivalent d’ « un tour de la Terre seul dans une voiture moyenne » (27,2 tonnes de CO2), alarment les chercheurs Roland Lehoucq, Emmanuelle Rio et François Graner dans une étude publiée par The Conversation. Même constat pour SpaceX, chez qui la recyclabilité des fusées permet surtout à l’entreprise d’augmenter sa fréquence de lancement. D’après le rapport cité plus haut, la fusée Falcon 9 utilise en kérosène « l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT ». Une énergie comparable à celle de l’explosion au port de Beyrouth.

    Des vols plus fréquents, et donc des billets moins chers. Pour Blue Origin, la place est aujourd’hui estimée à 12 années de Smic (200 000 dollars), loin des 28 millions d’euros déboursés par un Néerlandais de 18 ans pour participer au vol inaugural. D’abord réservé aux ultrariches, le tourisme spatial ne sera alors plus qu’un loisir de riches.

    ClimatRéchauffement climatiquemilliardairesoxfam
    L'Humanité

    Canicule. Roland Pellenq : « Si rien n’est fait, les villes seront invivables »

    Entretien

    Pendant les canicules, la température dans les centres-villes est plus élevée qu’ailleurs. Un phénomène d’îlot de chaleur urbain contre lequel il faut lutter en réintroduisant du végétal, souligne Roland Pellenq, directeur de recherche au CNRS. Entretien

    Eva Douley

    Qu’est-ce que le phénomène d’îlot de chaleur urbain ? Quelles sont ses conséquences dans les villes ?

    Quand la France souffre de températures caniculaires, les villes se transforment en étuves. L’été, à Toulouse, Marseille ou Paris, des écarts de température de 8 °C à 10 °C peuvent être observés entre les centres-villes et la périphérie. Car les surfaces artificialisées et fortement minéralisées (bitume, béton, pierre…) des espaces urbains absorbent, stockent et rejettent la chaleur. Par conséquent, il y a un effet de chaleur continu dans les villes : c’est ce qu’on appelle, scientifiquement, le phénomène d’îlot de chaleur urbain.

    Le béton, en particulier, absorbe et rend beaucoup de chaleur. On peut l’observer facilement sur une nationale du Sud : quand le ruban d’asphalte s’étale devant vous, que le soleil brille, à l’horizon, la route semble mouillée… C’est ce que l’on appelle le « gradient de température », qui est un fort changement de température sur une très faible distance, entre une température ambiante d’environ 30 °C et le bitume, chauffé par le soleil, qui peut atteindre 70 °C à 80 °C.

    On comprend donc facilement que dans les espaces denses, comme les centres urbains, les îlots de chaleur sont particulièrement dangereux en période de canicule puisqu’ils provoquent des températures extrêmes, que l’homme peut difficilement supporter. Si rien n’est fait, quand la population sera encore plus urbaine – près des trois quarts de la population mondiale devraient vivre en ville en 2050, contre un peu plus de la moitié aujourd’hui – , que le climat de Lyon sera celui de Madrid aujourd’hui, les villes seront invivables. Avec des risques importants pour la santé des habitants les plus vulnérables.

    Comment les villes peuvent-elles lutter contre ces îlots de chaleur urbains ?

    Il y a quatre façons de lutter contre les îlots de chaleur urbains : le principal objectif étant d’éviter, au maximum, les radiations directes du soleil. Tout d’abord, il faut diminuer les « mobilités hard », c’est-à-dire les camions et les voitures qui se déplacent dans les villes. Car la hausse des températures favorise la production d’ozone, qui favorise le réchauffement climatique. Un véritable cercle vicieux ! Il en va de même pour les activités industrielles, le chauffage domestique ou la climatisation, qui accentuent le phénomène.

    Ensuite, il faut augmenter la part de la végétation sur le sol, les façades ou les toits, ou encore multiplier les plans d’eau pour favoriser le rafraîchissement urbain. Il ne s’agit pas de créer des forêts en ville, seuls quelques arbres peuvent suffire à créer de l’ombre et à rafraîchir l’air. En puisant l’eau liquide présente dans le sol, les arbres la rejettent dans l’air sous forme de vapeur d’eau : donc s’il y a un parking en dessous, ça ne sert à rien. Après, il faut repenser l’agencement des bâtiments. Car plus les bâtiments sont hauts et compacts, plus ils font obstacle au vent, accroissant la sensation de chaleur. Ils piègent les rayons du soleil en les réfléchissant et créent par là même des « canyons » urbains.

    Sur le modèle du quartier du Panier à Marseille, où les habitations sont basses et reliées par des ruelles qui ne voient pas, ou peu, le soleil durant la journée, les nouveaux quartiers doivent inclure des bâtiments à hauteur différenciée, qui ne soient pas exposés directement au soleil. Enfin, pour l’existant, la question des matériaux est centrale. On remarque bien que vivre dans un logement mal isolé, qui concentre la chaleur, est un facteur de vulnérabilité face aux phénomènes de stress thermique, d’insolation, de déshydratation ou d’hyperthermie provoqués par les îlots de chaleur. Les nouvelles infrastructures urbaines doivent inclure, par exemple, les matériaux à rétention d’eau, l’humidification de la chaussée, la multiplication des fontaines publiques ou la création d’ombrage à l’aide de toiles tendues.

    Où en est la climatologie urbaine aujourd’hui ?

    Les premiers travaux spécifiques sur les îlots de chaleur ont émergé au début des années 1990, avec la prise de conscience de l’impact du milieu urbain sur l’environnement. Et les travaux menés depuis trente ans sur cette section de la climatologie urbaine ont permis de modéliser certaines des caractéristiques qui peuvent expliquer la formation de ces îlots de chaleur urbains. La principale est la diminution dans les villes de la part des zones humides et des espaces végétalisés.

    Aujourd’hui, il y a un double objectif : réduire la surchauffe urbaine et améliorer le confort thermique des citadins. Pour ce faire, on a constaté que lutter contre les îlots de chaleur urbains nécessite d’abord une cartographie fine de leur localisation, afin de pouvoir adapter les stratégies d’action au contexte.

    Or, en milieu urbain, les réseaux de mesure comme ceux de Météo France ne sont généralement pas assez denses pour caractériser finement les processus météorologiques, et Google Maps ne permet pas de connaître la hauteur des bâtiments. Il faut donc interroger les usagers sur leur ressenti pour compléter efficacement les mesures quantitatives.

    caniculevillesRéchauffement climatique
    L'Humanité

    Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

    Premier plan

    Ce jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en une année. Sept ans après l’accord de Paris, malgré des progrès notables, les engagements des États mènent toujours vers un réchauffement supérieur à l’objectif de 1,5 °C. Pour protéger les populations de ses impacts, plusieurs pays, telles la Gambie, la Suisse ou l’Autriche, commencent à mettre en œuvre des stratégies nationales.

    Alexandra Chaignon

    Si la courbe n’est pas infléchie, la planète s’oriente vers un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, alertait en avril le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

    D’autant que les conséquences dévastatrices du changement climatique sont devenues une réalité partout sur la planète : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont désormais considérées comme « très vulnérables ».

    Suivre les performances des pays

    Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations, pénuries d’eau… Les événements extrêmes se multiplient. Face à ce constat, certains pays agissent, certains plus que d’autres. Mais l’engament face au réchauffement ne se joue pas seulement sur un seul critère.

    Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

    Plusieurs outils de surveillance existent d’ailleurs à l’échelle planétaire, permettant de suivre les performances des pays en matière de protection du climat, prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, le recours aux énergies renouvelables, la politique climatique, etc.

    3,3 à 3,6 milliards de personnes sont considérées comme très vulnérables aux dérèglements climatiques. 

    Tous montrent qu’aucun pays ne fait assez bien dans tous les domaines. Ainsi, en Norvège, l’énergie hydraulique couvre près de 95 % des ­besoins en énergie du territoire, mais c’est l’un des pays qui extraient le plus de pétrole par habitant au monde.

    Même si les financements ont tendance à manquer...

    « Les pays classés haut n’ont aucune raison de se détendre. Des efforts et une action encore plus importants de la part des autorités sont nécessaires pour amener le monde sur la voie de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C », avertit ainsi le Climate Change Performance Index, outil de surveillance indépendant qui, depuis plusieurs années, laisse vide les trois premières places de son index afin de symboliser l’incapacité des États à mettre en place des politiques efficaces.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Néanmoins, des États font des efforts et montrent qu’il est possible d’agir. À tous les niveaux, et à l’échelle planétaire. Même si les financements ont tendance à manquer, tout espoir n’est pas perdu, comme le souligne Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement : « Alors que la sonnette d’alarme retentit un peu partout dans le monde pour alerter sur l’urgence climatique, nous voyons des pays et des entreprises s’unir dans le but de réduire de manière plus ambitieuse les émissions de gaz à effet de serre. »

    Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

    Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    environnementRéchauffement climatiqueGiecrapport du giec
    L'Humanité

    Dépassement

    Éditorial

    Christophe Deroubaix

    À partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit. C’est le fameux « jour du dépassement ». De plus en plus établi dans les consciences, il contribue à modeler les termes du débat ­public. Mais, « en même temps », il est instrumentalisé par ceux qui n’agissent pas, ou peu, ou en tout cas pas assez, et qui en profitent pour faire étalage d’une volonté de papier mâché.

    Dans la dernière livraison du Journal du Dimanche, Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge de la patate chaude, a tapé du poing sur une table qui en tremble encore : « La clim, portes ouvertes, ce n’est plus acceptable ! » « Couper le wifi la nuit » ou « Ne pas envoyer un e-mail le soir avant d’aller se coucher… » ont trouvé de la compagnie.

    Si seulement on pouvait sortir la planète du chaudron dans lequel elle est plongée avec ces petits gestes du quotidien, nul doute que des centaines de millions d’humains s’y prêteraient de bonne grâce. Mais il faut bien plus. Plus précisément, il faut une action d’une autre nature que la simple addition des bonnes volontés et pratiques individuelles.

    La lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital.

    Créateur d’inégalités, le changement climatique est surtout le produit des inégalités. Selon un rapport d’Oxfam et Greenpeace, rendu public en début d’année, 63 milliardaires français émettent autant de CO 2 que 50 % de la population.

    À titre d’exemple, Bernard Arnault est allé faire trempette, dimanche dernier, dans la Méditerranée. Un aller-retour à bord de son jet privé. Six tonnes de CO2 dépensées, soit 2 500 fois plus que le même trajet en TGV. On compte sur Emmanuel Macron pour le rappeler à la « sobriété ».

    Autrement formulé : la lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital ou… elle ne sera pas. Les inactifs économiques s’avèrent aussi être des inactifs climatiques. Lorsque la Macronie, gardienne fébrile d’un système dépassé, refuse d’augmenter la fiscalité sur les mégaprofits qui sont en train d’être annoncés, elle commet une double faute : contre la justice sociale et contre la planète.

    Réchauffement climatiqueEditorial
    L'Humanité

    Islande. Sus aux énergies fossiles !

    Actu

    Lina Sankari

    Au départ, il y a une contrainte. Et une solution politique. Souvent vantée pour son recours à près de 100 % aux énergies ­renouvelables pour sa consommation électrique, l’Islande est favorisée par l’activité volcanique, qui alimente l’énergie géothermique, et les fleuves glaciaires qui nourrissent l’hydroélectrique.

    Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !

    « Malgré de bonnes intentions, l’Islande n’a pas eu recours aux énergies renouvelables en raison de leur importance pour le climat. Sa motivation était simple : elle ne pouvait pas faire face aux variations du prix du pétrole causées par de nombreuses crises qui ont frappé le marché mondial de l’énergie. Isolée près du cercle polaire, elle avait besoin d’une ressource énergétique stable et économiquement viable », résume la directrice de l’Iceland School of Energy de l’université de Reykjavik, Halla Hrund Logadottir.

    9 habitations sur 10 chauffées grâce à l’énergie thermique

    Jusqu’au choc pétrolier, les combustibles fossiles dominent. C’est toujours le cas dans le transport, mais aujourd’hui 9 habitations sur 10 sont chauffées grâce à l’énergie thermique, et les sites de production tournent également grâce aux énergies propres.

    Au départ, les initiatives sont isolées mais, dès les années 1950, les municipalités explorent de nouveaux projets et 530 usines hydroélectriques sortent de terre, favorisant des systèmes de production indépendants. Durant la décennie suivante, le gouvernement crée un fonds de garantie pour le forage géothermique qui attribue des prêts pour la recherche et les tests de forage qui entraînent, malgré tout, pollution au soufre et émissions de CO2.

    La plus grande usine de captage de CO2 au monde

    Dans le même temps, le cadre juridique et ­réglementaire encourage les foyers à se connecter au réseau de chauffage par géothermie. Les producteurs de silicium ou d’aluminium restent toutefois des industries polluantes susceptibles de compromettre les objectifs de ­réduction des émissions à un minimum de 40 % dans le cadre des accords de Paris.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    En septembre 2021, l’Islande inaugure la plus grande usine de captage de dioxyde de carbone au monde. En extrayant le CO2 de l’air pour l’enfouir à jamais sous terre, elle projette ainsi d’éliminer 1 % des gaz à effet de serre émis sur notre planète d’ici à 2025 et compense en une année l’impact de 4 000 vols Paris-New York. Une trentaine d’installations similaires existent déjà dans le monde. En France, on trouve au moins 8 formations géologiques imperméables et argileuses capables de contenir le CO2.

    Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

    environnementRéchauffement climatiqueislandegéothermie
    L'Humanité

    France. La montagne des quatre saisons

    Actu

    Alexandra Chaignon

    Pour les massifs montagneux français, le tourisme durable, ce n’est pas qu’un concept publicitaire. À plus forte raison quand on sait qu’au niveau mondial, le tourisme est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais là, c’est devenu une nécessité face au changement climatique. D’autant que la menace n’est pas qu’écologique.

    Elle est aussi économique. Les territoires concernés n’ont d’autre choix que de réfléchir à la diversification d’une économie exclusivement tournée vers le ski – qui représente 82 % du chiffre d’affaires de la montagne, afin de limiter la dépendance à un enneigement qui diminue.

    Un tourisme « toutes saisons »

    C’est l’un des axes de la stratégie française sur l’énergie et le climat pour la période 2018-2022. Le 2e plan national d’adaptation au changement climatique préconise d’adapter au cas par cas, selon les caractéristiques propres à chaque territoire.

    « Il faut retrouver une intelligence environnementale »

    Dans le Jura, la route des lacs, longue de 150 km, a ainsi été entièrement repensée pour permettre un tourisme « toutes saisons », moins dépendant des conditions météorologiques. Elle épouse les courbes du massif jurassien en un subtil camaïeu de bleu et relie plusieurs sites touristiques. Le développement d’une filière locale de gestion de VTC à assistance électrique entend en  « assurer un usage grand public ».

    Itinéraire de mobilité douce

    Du côté des Alpes, dans les Bauges, c’est tout le modèle économique et touristique des stations d’Aillons-Margériaz qui a été repensé. Dans les stations du massif, les investissements se tournent désormais en priorité vers des activités indépendantes de l’enneigement.

    Bénéficiant d’une altitude plus élevée et de meilleures conditions d’enneigement, Margériaz 1 400 se voit aujourd’hui « conforté » dans son rôle de stade de neige pour une « clientèle de proximité », alors que le site d’Aillons 1 000 « se réorganise autour d’une offre récréative toutes saisons » (randonnée, VTT, trail). L’ensemble représente un programme de travaux de près de 10 millions d’euros, étalés sur une dizaine d’années.

    Dernier exemple, celui du massif des Vosges, où la route des crêtes, trait d’union entre l’Alsace et les Vosges, a été transformée en itinéraire de mobilité douce, avec expérimentation de la fermeture de la route à la circulation lors d’événements ponctuels. Un tournant qui prend forme grâce aux collectivités locales, véritables chevilles ouvrières de ces projets. 

    Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

    environnementRéchauffement climatiqueFrance
    L'Humanité

    Autriche. Le pays où l’herbe est toujours plus verte

    Actu

    Lina Sankari

    C’est un long mouvement, une valse à plusieurs temps. Si les premières exploitations d’agriculture biologique se fédèrent autour d’une réglementation dès les années 1960 en Autriche, le vrai coup de pouce est étatique.

    Grâce au soutien fédéral et au programme de financement Opul, les paysans prennent peu à peu le tournant du bio avec des directives claires, jusqu’à parvenir, en 2020, à 26,4 % des surfaces cultivées du pays (contre 12 % en France et 7 % à l’échelle de l’Europe). Un record mondial.

    Du fait de sa géographie et de son relief montagneux, l’Autriche compte une majorité de fermes de petite taille, dépendantes des subventions, et ne peut ainsi compter sur une production de masse à bas coût pour conquérir des marchés.

    Des consommateurs sensibilisés

    Depuis son entrée dans l’Union européenne, en 1995, et face à la concurrence des exploitations intensives, le bio est devenu une porte de sortie. Entre 2016 et 2017, on estime que 6 % des agriculteurs ont opéré leur transition vers l’agriculture biologique.

    Avec des consommateurs sensibilisés par les médias et les campagnes gouvernementales, la grande distribution en a fait un argument et, en 2016, 69 % des ventes de produits alimentaires biologiques étaient réalisées en grandes surfaces, via des labels spécifiques, et 11 % de cette production, qui mise sur les labels d’origine, était destinée à l’exportation.

    Stabiliser les revenus

    Malgré des prix de revient supérieur pour certains produits estampillés bio, comme le lait, la position dominante de la grande distribution pousse toutefois les agriculteurs à chercher des solutions alternatives. D’autant que la conversion progressive des exploitations pourrait pousser les enseignes à revendiquer des prix toujours plus bas. Face à cette concurrence, les grandes marques créent leur propre cahier des charges et exigent, par exemple, que le bétail ait accès au pâturage toute l’année.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Certains producteurs se regroupent et créent leur propre marché afin de s’assurer des prix rémunérateurs grâce à la vente directe. Faute de salaires suffisamment élevés, 70 % des exploitants autrichiens ont une double activité et nombre d’entre eux associent leur activité agricole à l’agrotourisme afin de stabiliser leurs revenus. La restauration, qui ne représentait en 2019 que 3 % des ventes du secteur, pourrait offrir de nouveaux débouchés aux fermes biologiques. 

    Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète

    environnementRéchauffement climatiqueagriculture bioautriche
    L'Humanité

    « Il faut retrouver une intelligence environnementale »

    Entretien

    Selon la chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme, Géraldine Molina, le réchauffement climatique impose de s’inspirer d’alternatives existantes pour repenser nos modes de vie, en lien étroit avec la nature.

    Anaëlle Hédouin

    Quels sont les impacts du réchauffement climatique sur les sociétés ?

    L’impact est variable selon les sociétés et les contextes géographiques. À l’heure actuelle, la majorité de la population mondiale est urbaine, et les villes correspondent aux formes de territoire ayant le plus artificialisé l’environnement. Ce processus d’« anthropisation » devait assurer un meilleur confort des populations en les émancipant des contraintes environnementales. Mais, paradoxalement, en voulant augmenter leur confort, les sociétés urbaines ont augmenté leur vulnérabilité. Les îlots de chaleur urbains créent des écarts de température allant jusqu’à 10 degrés entre les zones environnantes végétalisées et les centres-villes. Lors des canicules, les villes sont extrêmement difficiles à vivre et nos enquêtes soulignent l’impact sur la santé physique et mentale des habitants. À Lyon, même dans les populations les plus aisées, les habitants souffrent par exemple d’insomnie ou d’éco-anxiété.

    En quoi le changement climatique est-il un facteur d’inégalités ?

    Il crée des inégalités géographiques, climatiques et sociales. Entre la ville et les environs, les populations ne sont pas soumises aux mêmes contraintes et à la même violence des événements extrêmes. Plus encore, selon le niveau de vie, certains possèdent une panoplie de stratégies adaptatives que d’autres n’ont pas. Les personnes les plus aisées ont des résidences secondaires à la montagne ou à la mer et vont pouvoir s’échapper des villes pour éviter les vagues de chaleur urbaines. Avec leurs ressources économiques, elles pourront installer la climatisation ou isoler plus facilement leur logement. D’autres populations subissent la chaleur de plein fouet car elles n’ont pas de capacité de mobilité, par manque de moyens, situation de handicap, ou parce qu’elles ont un état de santé dégradé. Ces inégalités entraînent une injustice climatique : ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations environnementales.

     Ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations du climat.Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

    Comment penser nos stratégies d’adaptation ?

    Il faut retrouver une intelligence environnementale, c’est-à-dire inventer de nouveaux modes de vie avec un lien plus sain avec la nature. Toutes les stratégies basées sur des technologies sont gourmandes en énergie, en matériau et en ressources, et participent à des effets pervers de dégradation environnementale. La climatisation, par exemple, renforce les îlots urbains en rejetant la chaleur dans les rues. La question de l’adaptation pose cette question : a-t-on envie de vivre dans des bunkers climatisés sans pouvoir sortir de chez nous ?

    Quels exemples d’alternatives pouvez-vous nous citer ?

    Nos recherches portent surtout sur les solutions s’inspirant du fonctionnement naturel pour permettre de meilleures adaptations dans les villes. Comme les habitats autonomes, qui ont des systèmes de récupération et de stockage des eaux de pluie à usage domestique tout au long de l’année. Ces alternatives s’inspirent des cycles de l’eau. Ils vont aussi récupérer des pièces de voiture pour autoconstruire des petites éoliennes à bas coût, autoproduire une partie de leur production alimentaire, et aussi utiliser des toilettes sèches pour ensuite fertiliser les sols. Ces habitats ont été introduits par des pionniers de l’écologique considérés comme des marginaux, il y a quarante ans. Moqués pour leur relation jugée passéiste avec la nature, ils sont un peu les nouveaux héros d’aujourd’hui. Ces pratiques qui émanent de la société civile sont très inventives, et les professionnels peuvent s’inspirer aussi pour penser les aménagements urbains. Il y a eu, par exemple, une expérimentation à Lyon pour récupérer d’anciens parkings et en faire des lieux de stockage d’eau de pluie afin d’arroser la végétation pendant les canicules.

    La société serait-elle prête à changer de mode de vie ?

    Au vu du contexte économique, Emmanuel Macron parle de « sobriété énergétique ». C’était impensable, il y a quelque temps, car elle était évoquée comme quelque chose qui émanait des milieux alternatifs. Aujourd’hui, on revient là-dessus car de toute façon on ne pourra pas y couper. Dans cette course frénétique à l’hypertechnologisation de nos sociétés, nous sabotons des ressources dont nous avons besoin pour notre survie : s’alimenter, boire, assurer son confort thermique et même respirer. Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. Alors, est-ce qu’on accélère ou est-ce qu’on envisage de réinventer nos modes de vie ? Il y a des personnes résilientes avec un nouveau rapport à la sobriété et au confort qui sont très heureuses ainsi.

     Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. » Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme

    Quelles sont les limites de l’adaptation ?

    Il y a une injonction très forte à l’adaptation, en particulier du côté des politiques et des industriels. Elle semble être un moyen pour eux de se défausser et de laisser la responsabilité aux individus. Mais, passé un certain seuil de tolérance, il devient impossible pour les organismes de s’adapter, notamment à cause des chocs thermiques. Aujourd’hui, le seuil de tolérance de certaines personnes en ville est déjà dépassé. On observe alors des phénomènes de migration intenses qui posent question : si les villes sont désertées lors des canicules et à plus long terme, les territoires périphériques seront grignotés et artificialisés, ce qui renforcera les dégradations environnementales. C’est un cercle vicieux. L’adaptation doit absolument être corrélée à l’atténuation, avec des politiques de sobriété de grande ampleur et un effort des acteurs économiques et industriels participant fortement aux dégradations écologiques.

    environnementinégalitésRéchauffement climatique
    L'Humanité

    La Fête de l'Humanité met la bataille climatique à l’honneur

    Actu

    À l’heure où l’urgence devient de plus en plus palpable, la lutte environnementale tiendra une place de choix dans les allées.

    Marion d'Allard

    Le climat s’emballe et les conséquences de ce bouleversement ne sont plus des projections. Elles sont une réalité, y compris en France, où l’été 2022 s’annonce d’ores et déjà étouffant. La planète est en surchauffe, les vagues de chaleur s’enchaînent, les records tombent les uns après les autres, la banquise se meurt, les tempêtes dévastent des régions entières, les inondations et les sécheresses menacent, partout, les plus fragiles.

    Une grande soirée climat avec Alternatiba

    Face à la réalité du changement climatique, l’Humanité a résolument pris le parti de la conscience écologique et de la transition. Le climat est un enjeu social majeur, à l’heure où les conséquences de son dérèglement aggravent la fracture Nord-Sud et creusent les injustices sociales à l’échelle planétaire. Depuis des années, les scientifiques alertent, mais les États rechignent à prendre les décisions politiques qui s’imposent. Agriculture, énergies, transports, logement, industries, la transition écologique est un impératif, et la Fête de ­l’Humanité sera une nouvelle fois l’occasion de porter haut la bataille pour le climat.

    Toute la programmation de la Fête et l'achat des billets, c'est par ici !

    Samedi 10 septembre, la scène de l’Agora accueillera un temps fort de la Fête autour de cette thématique. Une première table ronde réunira le politologue Paul Ariès, auteur d’Une histoire politique de l’alimentation, et la journaliste spécialiste de la gastronomie Emmanuelle Jarry, autour d’un enjeu fondamental : notre assiette.

    S’ensuivra un grand entretien avec la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe n° 1 du Giec. Nous mettrons ensuite en regard la question de l’écologie dite « punitive » et celle de l’écologie positive, avant de laisser place à une grande soirée climat, festive et engagée, organisée en partenariat avec l’ONG Alternatiba.

    Un appel à votre participation financière, à la solidarité

    Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.

    Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.

    C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.

    POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.

    Fête de l'Humanité 2022ClimatRéchauffement climatiqueGiec
    L'Humanité

    Éditorial. Dû

    Éditorial

    Sébastien Crépel

    Par Sébastien Crépel

    Rien ne sert de chercher une volonté politique derrière la revalorisation du Smic au 1er août, elle n’existe pas. Au moment où le projet de loi sur le pouvoir d’achat était en passe d’être adopté définitivement par le Parlement, le salaire minimum augmentait ce lundi d’un peu plus de 2 %. Les deux nouvelles n’ont rien à voir l’une avec l’autre, si ce n’est une pure coïncidence de date, car la décision de rehausser le Smic et les salaires en général ne figure pas dans le texte gouvernemental. Tous les amendements en ce sens ont été méthodiquement repoussés. Ne reste, en dehors d’une « prime » hypothétique, que la revalorisation dite « automatique » du salaire minimum pour compenser l’emballement des prix qui étrangle les travailleurs et leurs familles.

    Et encore, compenser est un grand mot pour parler de l’augmentation du Smic. Le gain net pour un emploi à temps plein représente 26,41 euros par mois. C’est mieux que rien, mais à peine, quand il faut survivre avec 1 329,05 euros net. Surtout, laisser faire l’indexation prévue dans le Code du travail sans « coup de pouce » supplémentaire en temps de forte inflation revient à accepter que la revalorisation du Smic accuse toujours un temps de retard sur le coût de la vie. Ainsi, c’est parce que les prix ont augmenté de plus de 2 % entre mars et juin que le Smic est revalorisé d’autant, mais seulement le 1er août. La perte de pouvoir d’achat dans l’intervalle n’est pas rattrapée. Et quand l’inflation reste contenue au-dessous de 2 %, le Smic ne bouge pas, en attendant la revalorisation annuelle du 1er janvier. Alors que la flambée des prix s’installe dans la durée, une hausse substantielle des salaires, à commencer par le Smic, n’en est que plus justifiée.

    La formule du « coup de pouce » sent l’aumône. Appelons un chat un chat : quand paiera-t-on leur dû aux salariés ? « Inciter » les patrons à négocier de meilleurs minima de branche ne suffit pas. Le manque à gagner grossit à force de courir derrière les prix à chaque revalorisation du Smic, au lieu de prendre les devants et de porter dans un premier temps le salaire minimum à 1 500 euros net.

    revalorisation du smicSalaires et pouvoir d'achatminima sociauxinflation
    L'Humanité

    Coups de balai pour les salariés d’Arc En Ciel

    Actu

    Les syndicats tenaient une conférence de presse, mercredi, au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, pour dénoncer les infractions répétées au Code du travail opérées par le sous-traitant du nettoyage.

    Cécile Rousseau

    La répression bat son plein sur le campus de Jussieu (5e arrondissement de Paris). Mercredi 26 juillet, la CGT de la Sorbonne Université, SUD éducation, ainsi que le collectif CGT parisien du nettoyage tenaient une conférence de presse pour dénoncer les licenciements abusifs de certains employés du sous-traitant chargé de l’entretien, Arc En Ciel Propreté. « Il y a urgence à agir, exhorte Danielle Cheuton, du collectif CGT parisien du nettoyage. Trois chefs d’équipe ont été virés et d’autres personnes sont sur la sellette à la suite des différentes grèves qui ont été menées. Depuis avril, on impose aux salariés des charges de travail supplémentaires et ceux qui refusent sont sanctionnés. » Pour les syndicats, depuis la prise de contrat de cette société, en février 2021, tout part complètement à vau-l’eau. Une grève massive, suivie par 100 % des 120 des employés en septembre 2021, avait permis de mettre au jour des conditions de travail inhumaines, avec des tentatives de modification radicale des horaires et des heures complémentaires non payées et non majorées.

    Mais le protocole de fin de conflit, qui avait permis d’obtenir quelques avancées, n’a ensuite pas été totalement respecté. Sur ce constat, une seconde mobilisation a éclaté en février 2022 pour exiger le non-licenciement de deux chefs d’équipe et également le retrait du projet de pointeuse mobile. Le 19 mai, c’est un autre chef d’équipe qui est débarqué. Pour Stéphane Rohbach, secrétaire général de l’union locale CGT du 5e et du 6e arrondissement, pas de doute : « Les trois chefs sur cinq qui ont été licenciés ont participé à la première grève. Ils se débarrassent des personnels récalcitrants ; 10 % des effectifs ont disparu depuis 2021. » Samy, qui avait débrayé en septembre 2021, s’est lui aussi retrouvé dans le collimateur après treize années sans nuages au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « Je savais que j’étais sur leur liste noire. Lors de la deuxième grève, le ton est monté avec une responsable quand j’ai défendu mes collègues mobilisés. J’ai eu des témoignages contre moi et j’ai été mis à pied quinze jours. » Licencié le 13 juillet, officiellement pour avoir refusé d’effectuer des tâches supplémentaires sur son temps de travail, l’employé est dégoûté. « Juste avant, ils m’avaient mis sur le dos un chef d’équipe qui me suivait partout. La vraie cause du licenciement, c’est parce que j’ai protesté contre leurs méthodes. Je ne vais pas me laisser faire. »

    Ce surcroît d’activité exigé par la direction, en lien avec la suppression des heures complémentaires, un autre salarié qui tient à rester anonyme a aussi refusé de le prendre en charge. Et pour cause. En plus de ses missions habituelles, équivalant déjà au travail de trois personnes, cela impliquait de vider 22 poubelles supplémentaires. En guise de représailles, il s’est vu sanctionné par deux avertissements et un retrait de deux heures de salaire par jour pour absences injustifiées. Selon les fiches de paie que nous avons pu consulter, son revenu est tombé à 900 euros au mois de mai (contre 1 200 euros en avril). « On lui inflige une punition digne du XIXe  siècle alors que les sanctions pécuniaires sont interdites par le Code du travail », dénonce Danielle Cheuton, avant de poursuivre : « Arc En Ciel a un sentiment d’impunité. Elle sait qu’elle va être condamnée mais elle s’en moque, compte tenu de la lenteur de la justice. Le montant des condamnations à venir est intégré dans son fonctionnement. »

    Alors qu’une enquête de l’inspection du travail est en cours, Yacine Ikhlef, représentant de SUD éducation, rappelle que la société n’en est pas à son coup d’essai : « Elle a été condamnée 24 fois en appel pour des faits quasi similaires. Depuis sa création, elle a toujours été en conflit avec les salariés. » Contactée par l’Humanité, Arc En Ciel n’a pas donné suite. De son côté, l’université, donneuse d’ordres du prestataire de nettoyage, ne semble pas non plus exemplaire dans ce dossier. « Nous avons alerté au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), poursuit Yacine Ikhlef. Mais, lors de la deuxième grève, la direction de l’université nous a parlé de partenariat “gagnant-gagnant”, permettant de dégager des marges. Entre les licenciements abusifs, les infractions au Code du travail et les fraudes à l’Urssaf, Sorbonne Université ne peut pas ignorer ce qu’il se passe. Le recours à la sous-traitance ne peut se faire que via une dégradation des conditions de travail. Il faut réinternaliser cette activité. »

    société de nettoyagesous-traitancebas salairesSalaires rémunérations
    L'Humanité

    Bagnères-de-Bigorre. 43 jours de bagarre pour les salaires chez Pommier

    Actu

    Industrie. Les salariés du fabricant de matériel d’électricité, filiale du groupe Cahors implantée dans les Hautes-Pyrénées, entamaient, ce mardi, leur 43e jour de grève.

    Luis Reygada

    En plein cœur de l’été, certains s’adonnent aux plaisirs des congés et profitent de longues marches dans le magnifique arrière-pays occitan. À Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, ils étaient plus d’une centaine à battre le pavé, ces dernières semaines, mais pour d’autres raisons : leur effort ne s’inscrit pas dans l’endurance kilométrique mais dans le rapport de forces qui oppose force de travail et capital, et se cristallise dans la grève.

    Cornes de brume

    Ici, voilà maintenant plus de deux mois que le conflit ­social a éclaté, le 24 mai, et c’est « au son des mégaphones, des cornes de brume, des pétards et sous la fumée des fumigènes » que les employés de l’usine Pommier ont déjà défilé plusieurs fois dans le centre-ville pour faire entendre leurs revendications (1).

    Quarante-trois jours que leur patron, Grégoire Libert, fait la sourde oreille face à des grévistes qui rappelaient, ce mardi, au sortir d’une conférence de presse, la légitimité de leur lutte : « Nous nous battons pour conserver un fleuron de l’industrie sur notre territoire, pour nos emplois, ainsi que pour la juste rémunération de notre travail. Nous réclamons le droit de vivre et travailler dignement. »

    Payé au smic après 17 années d’ancienneté

    Bruno Lavigne est ouvrier monteur chez Pommier, une des dix filiales du groupe Cahors, spécialiste de la gestion des réseaux électriques et de télécommunications pouvant se vanter de compter parmi ses clients des acteurs majeurs du marché comme Enedis, Engie, Vinci, Bouygues ou encore Eiffage.

    «Dans ce site, on fabrique des cellules électriques qui vont dans les blocs de béton servant à redistribuer l’électricité », nous explique celui qui, malgré 17 années d’ancienneté, peine à boucler ses fins de mois avec un salaire d’à peine 1 330 euros net. « Quand je suis rentré dans la boîte, avec le treizième  mois et les primes, on arrivait à s’en sortir. Maintenant, le Smic m’a rattrapé ; c’est malheureusement le cas de beaucoup de travailleurs à Pommier. »

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Après deux années difficiles, les salariés estiment s’être assez retroussés les manches et avoir suffisamment supporté les difficultés – provoquées notamment par une réduction drastique des effectifs, passés de 129 à 67 salariés – pour mériter aujourd’hui des hausses de salaires permettant au moins de faire face à l’inflation. Lors des dernières NAO, alors que les comptes de l’entreprise sont redressés, l’intersyndicale CFDT-CGT a réclamé des augmentations de 5 % et le retour de la prime de vacances, d’un montant de 400 euros.

    Surcharge de travail, burn-out

    Mais la réponse de la part de la direction est « non », et ce malgré l’image que Cahors met en avant dans sa communication : celle d’un groupe qui serait « socialement responsable » et adepte du « dialogue social constructif » avec « des équipes ressources humaines à l’écoute ». «On a perdu tous nos acquis au prétexte que l’usine n’allait pas bien, rappelle Aurélien Leroy, délégué syndical central CGT. La prime de vacances mais aussi la prime de la médaille du travail, les chèques emploi service universel… Aujourd’hui, la ­ société fait des bénéfices, alors nous n’acceptons pas qu’il n’y ait aucune négociation possible. La diminution de 50 % des ­effectifs a provoqué une dégradation de nos conditions de ­travail, avec de la surcharge et même des burn-out. Les salariés en ont marre, ils doivent être écoutés. »

    Déterminés à se faire entendre, les grévistes accumulent les mobilisations et reçoivent de nombreux soutiens à travers le département et même au-delà, notamment de leurs collègues de la filiale Maec-Cahors, dans le Lot. Lorsque les Pyrénéens débarquent en bus pour interpeller leur PDG jusque sous les fenêtres de son bureau, le 15 juin, leurs ­camarades débrayent pour aller les soutenir. Eux-mêmes s’étaient déjà mis en grève en mars 2021, avant de relancer un mouvement en novembre à la suite d’un protocole de fin de conflit que n’aurait pas respecté Grégoire Libert.

    Un ancien de chez Goldman Sachs

    Aujourd’hui, les salariés de Pommier ne croient plus en la sincérité de cet ancien de chez Goldman Sachs. La CGT indique avoir saisi l’inspection du travail pour des délits d’entrave et le non-respect du droit de grève. «Il refuse de se réunir, laisse pourrir le conflit et ne fait que des propositions par téléphone et à la baisse, qu’il sait inacceptables pour nous», précise Aurélien Leroy (2).

    Malgré les difficultés de tenir un mouvement comme celui-ci dans la durée – le taux de grévistes est passé de 95 % à un tiers aujourd’hui et la CFDT s’est résolue à reprendre le travail depuis le 4 juillet –, les grévistes se disent décidés à bloquer la production «jusqu’à obtenir de véritables négociations ». Quitte à faire pression en passant par la préfecture, la Direccte ou même l’Élysée !

    Profitant d’un passage du président de la République dans la région, la semaine dernière, les représentants de la CGT se sont en effet réunis avec certains de ses conseillers pour leur exposer leurs griefs. «Ils ont pris note et se sont engagés à contacter M. Libert. Pour le moment, nous n’avons aucun retour, mais espérons qu’ils tiendront parole rapidement. Quoi qu’il en soit, nous ne lâcherons rien» (3).

    https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS

    L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Just Eat, le plan social qui en cachait un plus gros, Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    grèvescgtcfdtSalaires et pouvoir d'achat
    L'Humanité

    24 heures dans la vie de celles et ceux qui font tourner l’aéroport de Roissy

    Histoire de la semaine

    • Un an après la crise, le trafic aérien a remis les gaz.
    • Sur la zone aéroportuaire nord-parisienne de Roissy, la demande explose mais les bras manquent.
    • Soumis aux cadences extrêmes, les 80 000 salariés de la plateforme saturent, épuisés, tandis que leurs salaires restent cloués au sol.
    • Nous avons passé une journée au cœur de la fourmilière.
    Marie ToulgoatLuis Reygada

    Après un arrêt presque total pendant la crise du Covid, l’activité de l’aéroport parisien a aujourd’hui retrouvé des niveaux similaires à ceux de 2019. Mais, alors que les 800 entreprises de la plateforme aéroportuaire s’étaient séparées de nombreux salariés pour absorber le choc de la chute d’activité liée à la pandémie, avec la promesse de réembaucher dès la reprise du trafic aérien, les travailleurs restés en poste n’ont rien vu venir depuis.

    Un vide qui rend leurs tâches infiniment plus compliquées. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, ils sont nombreux à s’être mobilisés en juin et juillet pour voir leurs mini-salaires s’envoler et recevoir ainsi une marque de reconnaissance pour leurs métiers pourtant très réglementés et dont dépendent chaque année la sécurité de millions d’usagers.

    Car, si Roissy ne s’endort jamais, c’est que des travailleurs font vivre nuit et jour la deuxième plateforme aéroportuaire d’Europe, la neuvième au monde. Suivez le guide.

    6 heures.  Imad Dachroune, agent de piste

    Le jour se lève sur le tarmac. Au loin, un avion amorce sa descente, approche de la piste et se pose enfin. Au sol, la discrète chorégraphie d’Ihmad Dachroune commence. Il a été informé par un collègue régulateur de l’engin à prendre en charge et de sa place de parking.

    Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chronopour vider les soutes.

    Une fois l’avion stationné, c’est à lui de jouer. « On commence par le mettre en sécurité. On arrive avec le matériel, on le bloque, on met les cales, on dispose l’escabeau, explique l’agent de piste. C’est une grande responsabilité. » Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chrono pour assurer les manœuvres et vider les soutes. « Je travaille sur de petits avions, donc il faut s’agenouiller dedans, voire s’allonger. Au total, on manipule trois à quatre tonnes de bagages par jour. C’est difficile », dit-il, à raison de cinq à six avions dans la journée.

    Un labeur d’une grande intensité que sa rémunération peine à récompenser. Au bout de vingt-cinq ans d’ancienneté chez Gibag, société sous-traitante de la filiale de court-courriers d’Air France, HOP!, son salaire net ne dépasse pas 1 700 euros, hors primes.

    D’autant plus qu’à la pénibilité viennent s’ajouter des risques très concrets : « Le taux d’accident du travail est cinq fois plus important que la moyenne chez les agents de piste », explique celui qui est aussi délégué syndical SUD aérien.

    7 heures.  Willy Plantier, agent de tri chez FedEx

    À l’autre bout de la piste, au nord-ouest de la zone aéroportuaire, l’entreprise américaine FedEx s’étend sur 45 hectares : c’est le plus grand hub hors États-Unis du spécialiste du transport international de fret, qui fait office de porte d’entrée et de sortie européennes des colis en provenance et vers le monde entier. Willy Plantier y occupe un poste d’agent de tri, un de plus dans la fourmilière FedEx qui compte 3 200 salariés. Tous y jouent un rôle essentiel pour maintenir à flot la mécanique bien rodée qui traite plus de 60 000 colis et enveloppes par heure, soit un volume de 1 200 tonnes qui transitent tous les jours ici.

    « Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoir cette double casquette parce qu’il manque du personnel. Mais c’est aussi la volonté de l’entreprise d’avoir du personnel polyvalent », précise celui qui est aussi délégué CGT. «

    Polyvalent et flexible », ajoute-t-il : « Le statut d’intérimaire est souvent préféré car les contrats sont de 35 heures par semaine, contre 25 pour ceux qui se font embaucher. Certains travaillent comme ça depuis huit, parfois dix ans. Nous sommes déjà montés à 900 intérimaires sur une même journée. »

     Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoircette double casquette parce qu’il manque du personnel. »

    Charger, décharger, dispatcher, parquer, sécuriser, tracter les containers, aller et revenir au centre de tri déployé sur 72 000 m²… « C’est très physique, avec beaucoup de manutention », précise-t-il en rappelant que les déclarations d’accidents du travail oscillent ici entre 700 et 900 par an.

    Le flux est continu. L’augmentation du e-commerce, conséquence de la crise sanitaire, est passée par là : au niveau mondial, FedEx a constaté, en 2021 une augmentation de 100 millions de colis par rapport à l’année précédente.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Toutefois, les payes restent clouées au sol : après vingt années d’ancienneté, Willy Plantier touche un salaire de base (hors primes et majorations heures de nuit) de 1 700 euros net par mois. « C’est peu, vu la difficulté du travail, les horaires de nuit… » À 7 heures et demie du matin, il rentre enfin chez lui. Derrière lui, la flotte de 340 avions de FedEx poursuit son ballet incessant.

    10 h 20.  Nourdine Sghiri, chauffeur super poids lourds, Transdev

    À 5,5 kilomètres de là, retour en plein cœur de la zone aéroportuaire, au terminal 2F. Nourdine Sghiri s’affaire autour d’un Airbus A350 d’Air France. L’avion décollera dans une heure pour emmener ses 324 passagers de l’autre côté de l’Atlantique. Le chauffeur super poids lourds transporteur de fret aérien est employé d’Aero Piste, filiale de la multinationale Transdev qui sous-traite pour la compagnie française.

    Ces ravages provoqués par la sous-traitance en cascade sur les chantiers des JO de Paris 2024

    Peu de monde le sait : les vols long-courriers d’Air France emportent parfois dans leur soute jusqu’à 15 tonnes de fret, en plus des bagages des passagers. « C’est une activité très rentable », assure celui qui est aussi délégué du personnel « non syndiqué », avant de dénoncer le sous-effectif : « Ils se sont servis de la crise du Covid pour se défaire de personnels ; aujourd’hui, on est à 100 % de l’activité mais avec deux fois moins de salariés. Les cadences sont trop élevées. Logiquement, ça se répercute sur la sécurité et sur la qualité du service. »

    Difficile de ne pas se plaindre quand le salaire de base plafonne à 1 800 euros net. Charger, décharger les palettes, conduire les engins de plusieurs tonnes sur les pistes. « Beaucoup de stress et de responsabilité, mais peu de sentiment de valorisation, d’autant plus que nous travaillons en horaires décalés, le week-end. On finit tard le soir… C’est éreintant pour la santé », complète le chauffeur. Si son salaire ne décolle pas, ce n’est pas le cas de ses factures de péage et d’essence pour ses trajets entre Roissy et chez lui, dans l’Oise, à 40 kilomètres au nord de l’aéroport.

    14 heures.  Sylvia, agent de sûreté

    Dans le hall du terminal, à l’entrée des points de contrôle qui ouvrent les portes de la zone d’embarquement, la file d’attente s’allonge et les passagers commencent à perdre patience. Les longues minutes à attendre provoquent de plus en plus souvent des invectives, des bousculades. « Il y a de plus en plus de tension », confirme Sylvia, agent de sûreté syndiquée FO.

     On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte.Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables. »

    Derrière le portique où s’enchaînent les voyageurs, elle et ses collègues s’assurent qu’aucun d’entre eux n’apporte en vol d’objets interdits ou dangereux. Mais depuis le Covid, les effectifs de sa société, le sous-traitant ICTS, ont fondu alors que le nombre de passagers a quasiment retrouvé son niveau d’avant la crise. Conséquence : les agents de sûreté sont sommés de mettre les bouchées doubles, au péril, parfois, de la sécurité. « On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte, quitte à mal faire notre travail. Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables », souffle la salariée, dans l’entreprise depuis vingt-huit ans.

    Grève à Roissy et Orly : « Nous défendons aussi les intérêts des usagers »

    Son employeur chercherait à recruter, mais à 1 500 euros net sans les primes pour une si grande responsabilité, les candidats ne se bousculent pas. D’autant plus que les agents, même après trente années de fidélité, n’ont pas la garantie de l’emploi : tous doivent passer une certification tous les trois ans et risquent le licenciement en cas d’échec.

    15 h 30.  Makan Dembele, agent de manutention

    Voilà dix-huit ans que Makan Dembele s’occupe du nettoyage et de la manutention de pièces d’avion comme des moteurs, qu’il transporte et met à disposition des mécaniciens chargés ensuite de les monter sur les aéronefs. Un travail minutieux dont se chargeaient auparavant les salariés d’Air France, « mais l’entreprise a préféré sous-traiter pour faire des économies ».

    Aujourd’hui employé par Acna, Makan Dembele a vu défiler plusieurs patrons au gré des marchés remportés à chaque fois par la société qui affichera les prix les plus bas en rognant sur tout. « En réalité, nous sommes des CDI intérimaires, car tous les trois ans, à chaque nouvel appel d’offres, nous ne sommes pas sûrs d’être repris. À chaque fois, c’est la même angoisse et avec une seule certitude : à nouvel employeur, nouvelle perte de salaire », dénonce cet élu CGT qui gagne aujourd’hui 1 500 euros par mois alors qu’il en gagnait auparavant 1 800.

    « C’est dû aussi aux accords que certains syndicats ont signés pendant le Covid. Sur la plateforme, beaucoup ont perdu leur treizième mois, d’autres leurs primes… Il y a un gros malaise à Roissy. » Pour ce syndicaliste, sous-traitance et appels d’offres sans critères sociaux fixés par les donneurs d’ordres, qu’il s’agisse d’Air France ou d’ADP, ne peuvent qu’avoir des conséquences négatives sur les salaires et les droits des travailleurs. Pour lui, pas de doute : « L’objectif des employeurs est aussi de diminuer les effectifs afin qu’il n’y ait plus de représentants des salariés dans les entreprises. »

    23 heures.  Samira Abdallaoui, employée de restauration

    Dans n’importe quel autre restaurant, les fours seraient déjà éteints, les tables nettoyées. Mais Samira Abadallaoui, hôtesse de salle dans une brasserie de l’aéroport Charles-de-Gaulle, n’a pas encore fini sa journée de travail. Ses clients arrivent par les airs et leur vol est en retard. « On travaille avec Aéroports de Paris (ADP), il nous arrive de faire des heures supplémentaires et de rester lorsque les vols sont retardés », explique-t-elle.

     On n’arrive pas à joindre les deux bouts.Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. »

    Les horaires décalés font partie du travail. Mais depuis quelque temps, l’employeur demande également aux salariés de multiplier les missions, pour faire face au manque de personnel. « Avant, on faisait ce pour quoi on était payés : servir le client et débarrasser la table. Aujourd’hui, le patron nous demande aussi de faire l’accueil, la plonge, de nous occuper du bar. Il n’y a pas assez de personnel », déplore la salariée de SSP, société spécialisée dans la restauration en aéroports et gares.

    Une surcharge de travail conjuguée à une pression importante : en servant des clients en transit pressés par le temps, les salariés du restaurant ont tous l’exigence d’un service efficace et rapide, quelle que soit l’heure de la journée. Et qu’importe la fatigue.

    Pour la travailleuse, syndiquée à la CGT, ce sont les salaires qui dissuadent les candidats de venir grossir leurs rangs. « Ici, on commence au Smic. On n’arrive pas à joindre les deux bouts. Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. Nos salaires ont été augmentés de 2 %, mais ce n’est même pas 100 euros brut. Les jeunes ne veulent plus venir, et je les comprends. »

    Ce soir-là, ses heures supplémentaires l’emmènent jusqu’à tard. Alors qu’elle finit sa « journée », Imad Dachroune, sur les pistes, et Willy Plantier, dans son hub, s’apprêtent à commencer la leur.

    L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Just Eat, le plan social qui en cachait un plus gros, Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    roissyaéroports de parisADPSalaires et pouvoir d'achat
    L'Humanité

    STMicroelectronics. L’envers du décor de la « Silicon Valley » française

    Actu

    Il y a une semaine, Emmanuel Macron annonçait un investissement record de 5,7 milliards d’euros pour une « méga-fab » chez STMicroelectronics. Le champion français des semi-conducteurs ne brille pourtant pas par ses politiques sociales ni salariales. Démonstration.

    Guillaume Pavis

    Crolles (Isère), correspondance.

    L’implantation de STMicro à Crolles est gargantuesque : 44 hectares abritant 26 000 mètres carrés de salles blanches où se relaient jour et nuit 6 000 salariés afin de produire les précieuses puces qui manquent tant depuis deux ans à l’industrie, de l’automobile et la téléphonie. Symbole de la croissance du groupe (+ 25 % en 2021) : le ballet incessant des pelles mécaniques et des grues ­affairées à étendre l’usine.

    Car le groupe n’a pas attendu les annonces d’Emmanuel Macron pour élargir son emprise : une première extension a été mise en service début 2021 et une seconde devrait être pleinement opérationnelle à la fin de l’année. La « méga-fab », coentreprise avec l’Américain GlobalFoundries censée produire des semi-conducteurs de 18 nanomètres, devrait à terme voir le berceau historique du groupe accueillir 1 000 employés supplémentaires.

    Un fort turnover parce que les salaires ne suivent pas

    Mardi 12 juillet, alors qu’il accueillait le chef de l’État, le PDG, Jean-Marc Chéry, a tenu à mettre en valeur l’« atout principal » du groupe : ses « collaboratrices et collaborateurs ». Si la richesse de la société cotée à Amsterdam est humaine, elle peine à remplir les poches de ses employés. « Le PDG a vu ses revenus augmenter de 36 % en une année, 9 % pour son seul salaire, détaille Aimeric Mougeot, élu CGT au CSE et au comité européen de l’entreprise. En comparaison, lors de nos négociations annuelles, en mars dernier, l’augmentation collective s’est limitée à 2,6 % ! Et encore, pour pas mal de collègues comme les ingénieurs, ça s’est résumé à 0 %. »

    À ses côtés, un salarié lâche, désabusé : « On a beau dire aux ressources humaines que nos factures augmentent, rien n’y fait. » L’entreprise n’a d’ailleurs pas fait bénéficier ses salariés de la prime Macron.

    Pour Nadia Salhi, déléguée syndicale centrale adjointe CGT, il ne faut pas chercher plus loin les raisons des difficultés de recrutement. « Cette année on a embauché 430 personnes mais 230 sont parties parce que les salaires ne suivent pas. »

    Semi-conducteurs : STMicroelectronics peut-il redevenir une acteur de premier plan ?

    Même constat pour Alban Germain, élu au CSE et délégué syndical du Collectif autonome et démocratique (CAD), une organisation représentative en interne : « Les jeunes ne restent pas et les anciens ne progressent pas. Il y a un an, deux personnes avec dix-sept années d’ancienneté sont parties. »

    Un recours massif aux intérimaires

    Les contrats précaires sont donc nombreux, notamment chez les opérateurs en production. « ST recourt massivement aux intérimaires. Dans certains services, ils représentent plus de 40 % des effectifs ! Alors, si sur les 1 000 emplois annoncés, 400 sont précaires, il n’y a pas de quoi se réjouir… » analyse Aimeric Mougeot.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Une étude de la CGT ayant mis le sujet en lumière, l’inspection du travail s’en est emparée en 2021. Dans un courrier du 4 juin, elle a mis en demeure la direction du site d’appliquer un « plan de résorption de la précarité », pointant « un volume particulièrement important » de travailleurs intérimaires et en CDD. « La direction a alors titularisé 180 intérimaires », poursuit Aimeric Mougeot. « On a pourtant l’impression que ça repart de plus belle ces derniers temps », alerte Nadia Salhi.

    Tout est décompté, à la seconde près

    À la précarité s’ajoutent des conditions de travail difficiles en production, avec des postes en 3-8 ou en 2-8, le week-end ou la semaine, et des pauses d’une heure à une heure et demie. Tout est décompté, à la seconde près.

    Voisine de site, Soitec fournit le substrat dont se sert STMicro pour ses composants. La société alimentera également la future « méga-fab ». Là aussi, le travail s’effectue dans les mêmes rudes conditions que chez STMicro, d’autant que les syndicats y déplorent l’importation des mêmes méthodes de gestion des personnels.

    Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer

    « Quand vient l’entretien annuel, que tu as mouillé le maillot pour tenir les objectifs et que le manager tient la liste de tes temps de pause et te reproche quatre minutes de trop, il y a de quoi sortir de ses gonds », raconte Fabrice Lallement, délégué syndical CGT et secrétaire du CSE.

    « Les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST»

    C’est ce management qui a déclenché la grève spontanée et victorieuse des salariés de Soitec en juin. Au bout d’une semaine de lutte, la direction a concédé la mise en place de cellules paritaires d’amélioration des conditions de travail et l’obtention de l’équivalent de trois mois de salaire sous forme de primes.

    Un scénario que les salariés de ST aimeraient voir advenir, mais les conditions de négociations sont elles aussi rudes. « Si tu fais grève, tu es catalogué et ta progression est bloquée », témoigne un salarié. « Plusieurs élus du personnel sont en arrêt maladie à la suite d’agressions verbales de la part des RH », rappelle Nadia Salhi.

    C’est le cas de David Majewski. Le secrétaire de la CGT sur le site de Crolles ­raconte : « Au retour de mon premier arrêt, en mars, une ­réunion s’est très mal passée avec la direction et j’ai de nouveau été arrêté dans un état anxieux. Il y a vraiment une volonté de pression sur les syndicats les plus revendicatifs. » Alban Germain abonde : « Quand j’ai rejoint le CAD, les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST. »

    L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Just Eat, le plan social qui en cachait un plus gros, Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    stmicroelectronicssemi-conducteursSalaires et pouvoir d'achat
    L'Humanité

    Rachel Keke : « Ce n’est pas avec une prime qu’on remplit son réfrigérateur »

    Entretien

    La députée Nupes Rachel Keke, ancienne gréviste victorieuse de l’hôtel Ibis-Batignolles, était mardi à Paris auprès des salariés de Louvre Hotels Group en grève. Elle plaide pour une hausse généralisée des salaires et appelle à « se sortir la défaite de la tête ». Entretien.

    Rosa Moussaoui

    L’écho des luttes pour de meilleurs salaires dans le secteur hôtelier parvient-il à l’Assemblée nationale, où est actuellement discuté le projet de loi sur le pouvoir d’achat ?

    Oui, cet écho nous parvient ! Ces travailleuses et travailleurs dénoncent le blocage de leur salaire. Nous, nous livrons bataille dans l’Hémicycle pour faire valoir les propositions de la Nupes en faveur de la hausse des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros.

    Le peuple aspire à vivre décemment. L’inflation va atteindre cette année les 7 % : si les salaires restent ce qu’ils sont, si les augmentations sont en dessous de ce taux, ça ne suffira pas, les gens ne s’en sortiront pas.

    Le gouvernement ne veut rien entendre. Il propose des primes, des chèques. Mais qu’est-ce qu’on peut faire avec des primes ? Étalées sur toute une année, ces primes ne valent rien. Ce n’est pas avec des chèques qu’on peut remplir son réfrigérateur. Ce n’est pas avec des primes qu’on peut nourrir ses enfants. Ils ne proposent rien de sérieux. Ils sont dos au mur. Le peuple souffre. Tout augmente sauf les salaires. Il faut sortir de cette logique.

    Les grévistes des hôtels dénoncent aussi des conditions de travail difficiles, avec des cadences de plus en plus serrées. Vous avez connu de telles conditions de travail. Comment les changer ?

    Par la lutte. C’est la seule façon d’améliorer les conditions de travail. Sans lutte, les employeurs ne comprennent pas. Pour l’instant, Louvre Hotels Group refuse de négocier, après cinquante-cinq jours de grève. À l’hôtel Ibis-Batignolles, nous avons dû faire vingt-deux mois de grève ! Ils répètent qu’il n’y a ni argent ni solution. Mais quand le rapport de forces s’installe, ils finissent toujours par trouver l’argent.

    Deux mois de grève pour les salaires chez Louvre Hotels Group

    La majorité de ces grévistes sont des femmes immigrées. Subissent-elles des discriminations ?

    On n’est pas loin de l’esclavagisme. Ces métiers, ce sont des hommes et des femmes d’origine étrangère qui les font. La plupart d’entre eux n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, de poursuivre des études. Ils sont obligés de faire ces métiers. Ils sont méprisés, déconsidérés. Ce n’est pas acceptable dans un pays de droits.

    Travail dissimulé. La révolte des exploités de l’hébergement d’urgence

    Dans ce conflit, la direction de Louvre Hotels Group, les directions d’établissement semblent rechigner à s’asseoir à la table des négociations. Comment restaurer une forme de dialogue social ?

    Il faut continuer, ils finiront par céder. Ils savent que ces conflits gâtent leur image de marque. Ils ne peuvent pas les laisser s’enliser trop longtemps. Ils parient sur le découragement, la fatigue des salariés, sur l’usure de la grève. C’est une autre manifestation de mépris.

    Vous dénoncez aussi avec force le recours, dans ces secteurs, à la sous-traitance...

    La sous-traitance, c’est la maltraitance. Les donneurs d’ordres ne peuvent pas se laver les mains de la façon dont leurs sous-traitants se comportent avec les salariés. Ils ne peuvent pas se dégager de toute responsabilité en cas de conflit, quand les enveloppes budgétaires accompagnant les contrats interdisent des salaires et des conditions de travail dignes.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    Depuis votre entrée au Palais Bourbon, comment vous situez-vous par rapport au monde du travail ?

    Je garde toujours la lutte en moi. Je veux être une voix pour ceux qu’on n’entend pas. Pour ça, il faut hausser le ton, crier. Ce n’est pas une histoire d’agressivité. C’est pour que les gens comprennent bien la souffrance, la douleur de ceux qui sont mal payés.

    Votre élection comme députée a mis un coup de projecteur sur ces métiers déconsidérés. Est-ce utile pour ceux qui luttent dans ces secteurs ?

    Mon parcours prouve que, même lorsqu’on est tout en bas, on peut accéder aux responsabilités politiques. Pour les femmes de chambre, les gouvernantes, pour celles qui travaillent dans le secteur du nettoyage, de la propreté, c’est un souffle de dignité. Quand elles me voient, elles sont fières. Mes collègues et moi-même, nous n’avons jamais cessé de croire dans notre lutte, même dans les moments les plus difficiles. Il faut se sortir la défaite de la tête.

    L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Just Eat, le plan social qui en cachait un plus gros, Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Rachel KékéhôtellerieSalaires et pouvoir d'achatdiscrimination au travail
    L'Humanité

    Les députés briseront-ils l’inflation ?

    Actu

    Pouvoir d’achat. Le projet de loi censé contrer la hausse des prix est examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale. La majorité promet des « compromis », mais refuse de parler salaires et répète son credo : « Ni dette, ni impôt supplémentaires. »

    Florent LE DU

    Les députés face à l’urgence, celle d’une inflation qui n’en finit plus de grimper pour approcher les 6 % et des portefeuilles des Français qui se vident en conséquence. Des carburants à plus de 2 euros le litre, des produits de première consommation qui flambent (+ 17 % pour les pâtes en un an, 20 % pour les viandes surgelées, 13 % pour les plats préparés), des loyers qui ont augmenté de 3,6 % en un trimestre… Les hausses de prix se répandent dans la plupart des postes de dépenses des Français.

    Quelle ­réponse apporter ? L’ensemble des forces politiques en ont fait un enjeu central de leurs campagnes électorales, avec des philosophies socio-économiques diverses qui s’opposent à nouveau cette semaine au Palais Bourbon.

    Sourde aux appels incessants de la gauche à augmenter les salaires, la Macronie défend son « paquet pouvoir d’achat », examiné depuis lundi dans l’Hémicycle. Une série de mesures « qui ne visent qu’un seul objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français (…) comme nous l’avons fait depuis deux ans face à des crises majeures », a assuré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en introduction des débats.

    Les élus du parti présidentiel sont prévenus 

    Deux textes (un projet de loi et un projet de loi de ­finances rectificative) sont en jeu. Ils comprennent des mesures de justice maigres mais bienvenues comme la hausse de plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité, APL, allocations familiales), l’augmentation des bourses étudiantes ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Mais peu de mesures structurelles pour empêcher les prix de monter à nouveau et impacter réellement et durablement les ressources des Français.

    L'Humatinale

    Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

    « À l’heure des pleins qui ne sont plus possibles pour tous, on a un gouvernement qui ne se saisit pas de l’occasion de répondre de manière vigoureuse et décisive aux besoins de la France modeste, qui prend la hausse des prix comme un uppercut », reproche Sébastien Jumel. Le député communiste dénonce une « volonté du gouvernement, presque idéologique, de faire l’impasse sur les salaires ». « À chaque fois qu’on a mis sur la table la question de l’augmentation des salaires, l’exécutif nous a répondu primes et chèques », fustige également le député PS Gérard Leseul, qui déplore d’autres manques importants concernant les prix des transports en commun et des loyers (avec seulement un plafonnement de l’augmentation des loyers à 3,5 %). En attestent les mesures phares de la majorité : un chèque alimentaire de 100 euros (auquel s’ajouteront 50 euros par enfant), la prolongation de la remise de 18 centimes sur le carburant, le bouclier tarifaire sur l’énergie ou le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales), « au bon ­vouloir des entreprises », a rappelé l’écologiste Sandrine Rousseau.

    Renaissance envoie plusieurs signaux aux « républicains »

    Des réponses largement insuffisantes, selon les députés de la Nupes, qui promettent de multiplier les amendements et leurs propres propositions lors de discussions parlementaires qui s’annoncent serrées, article par article, point par point. Car, la Macronie et sa majorité seulement relative ne pourront pas passer en force. Après le revers subi, la semaine dernière, avec une loi sanitaire amputée de la moitié de son texte par les votes des oppositions, les députés du parti présidentiel sont prévenus : ils devront écouter, et parlementer. « C’est l’esprit constructif, de compromis, qui nous anime », a avancé Bruno Le Maire, avant de dessiner « des lignes rouges : ni dette, ni impôt supplémentaires », et de préciser qu’il n’irait pas au-delà d’un budget établi à 20 milliards d’euros. « Avoir des idées, c’est bien, mais savoir les financer, c’est mieux », a ajouté Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales, qui portait son regard sur sa gauche et la Nupes qui proposent hausse des salaires, blocage des prix, hausse plus significative des retraites ou du point d’indice des fonctionnaires…

    La majorité n’est donc pas prête à changer de logiciel économique malgré des inégalités sociales qui se creusent. Elle a cependant commencé à céder sur l’individualisation de l’Allocation adulte handicapé, refusée par la Macronie sous le précédent mandat. Un nouveau mode de calcul, qui ne prendrait plus en compte les revenus du conjoint, devrait être appliqué. La Nupes comme LR promettent de se battre à l’Assemblée pour que ce soit le cas dès cet été, et non à l’horizon 2023 comme le souhaite la Macronie. Pour le reste, « j’ai le sentiment qu’ils vont faire des concessions plutôt à la droite qu’à la gauche », s’inquiète Sébastien Jumel. En commission, les députés de Renaissance ont en effet envoyé plusieurs signaux à leurs homologues LR en votant plusieurs de leurs amendements. Comme la suppression des cotisations maladie pour les travailleurs indépendants. Des « gains de pouvoir d’achat », a avancé, lundi, Olivier Dussopt, ministre du Travail, qui ose même prétendre « garantir aux Français de mieux vivre de leur travail ». « Votre projet est dangereux car il donne un blanc-seing aux entreprises pour ne pas augmenter les salaires et ruine les comptes publics : l’intéressement, la prime défiscalisée, c’est moins d’argent pour l’État ; la baisse des cotisations, c’est moins d’argent pour la Sécu, a répondu l’insoumise Clémence Guetté. Résultat, on fait de l’austérité à tout-va dans les services publics. »

    La Macronie a par ailleurs voté en commission la défiscalisation plus large des heures supplémentaires, avec une limite annuelle permettant de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les revenus de 5 000 euros à 7 500 euros. De quoi s’assurer les voix des LR ? Ceux-ci se savent désirés et ont laissé entendre, ces derniers jours, qu’ils ne voteraient le texte que si leur proposition de bloquer le prix du carburant à 1,50 euro le litre était acceptée. Une mesure également défendue par la Nupes, mais refusée catégoriquement par Bruno Le Maire, selon qui « cela ­ferait exploser les dépenses publiques ». « Cet argument ne tient pas puisque, dans le même temps, il y a un refus obstiné du gouvernement de taxer les superprofits en mettant à contribution les grands mangeurs que sont Total, Engie et d’autres, ce qu’ont fait la plupart des autres pays européens », répond Sébastien Jumel. Sur le blocage des prix comme sur les surprofits, la majorité pourrait être mise en échec.

    pouvoir d'achatSalaires et pouvoir d'achatmacronieAssemblée nationale
    L'Humanité

    200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance

    Actu

    Alors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.

    Marie Toulgoat

    Dans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.

    Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. «La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.

    Victimes collatérales de la pandémie de Covid

    Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

    Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. «Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.

    Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?

    Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.

    Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.

    De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.

    Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.

    Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.

    Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.

    Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.

    Ras-le-bol généralisé

    Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.

    L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précarité

    Les saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.

    Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. «Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.

    Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier

    Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.

    Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. «Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.

    Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

    Dans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.

    Un secteur entier au pied du mur

    Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.

    Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.

    Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.

    (1) Le prénom a été modifié.

    Droit du travail. Un maximum de revendications

    Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.

    Quel statut pour les saisonniers ?

    Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.

    L'actualité sociale que vous ne verrez pas ailleurs est dans l'Humanité

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et dont une des missions est de révéler les conditions sociales en France (nos dernières révélations : Paris 2024, le ravage de la sous-traitance en cascade, Harcèlement sexuel. McDonalds soupçonné d’imposer le menu Maxi-Silence, Scandale à haut débit dans la fibre optique, Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer...)

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    saisonniersassurance chômage intermittentsréforme assurance-chômageassurance-chômage
    L'Humanité

    Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat

    Actu

    Analyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.

    Diego Chauvet

    Les mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.

    Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne

    La  Macronie  brandit chèques et boucliers

    En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.

    Quelques pirouettes verbales

    D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.

    Un gouvernement pour servir le capital

    Porter le  smic à 1 500 euros

    C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.

    La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »

    Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation

    Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».

    « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »

    Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.

    Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron
    L'Humanité

    La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires

    Actu

    Dans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.

    Stéphane Guérard

    Ils sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »

    De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.

    « Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »

    Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.

    « Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »

    Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »

    Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »

    Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.

    « Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.

    Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne
    L'Humanité

    Cinéma. Rencontre du troisième type sous le soleil californien

    Nos recommandations culturelles

    Jordan Peele signe un ovni grand public, à mi-chemin entre science-fiction et western, pour mieux dénoncer l’obsession de célébrité de nos contemporains.

    Cécile Rousseau

    Une pluie d’objets en métal. Au-dessus d’un ranch, en plein désert californien, les nuages ont le pouvoir de tuer. Otis Haywood, dresseur de chevaux pour le cinéma et la télévision, meurt sur son destrier, percuté à la tête par une pièce d’un dollar mystérieusement tombée du ciel. Ses deux enfants, OJ et Emerald, vont vite être, eux aussi, confrontés à cette menaçante entité venue d’ailleurs.

    Dès le début, Nope (« nan » en français) intrigue par son originalité. Délaissant les ficelles horrifiques, après le très réussi Get Out (2017), métaphore du racisme endémique, puis Us (2019), où une famille d’Africains-Américains se retrouve confrontée à son double maléfique, Jordan Peele continue son exploration des recoins invisibles et des faces sombres de l’Amérique. Dans ce troisième long métrage, quelques attributs angoissants persistent, notamment l’inquiétante et imposante maison, épicentre des phénomènes. Mais c’est dans une ambiance à mi-chemin entre les petits hommes verts, le film catastrophe et le western que l’industrie du spectacle et l’influence des médias en prennent pour leur grade.

    Les deux pieds sur la terre battue, mal à l’aise avec les névroses des réalisateurs et autres divas des plateaux de tournage, OJ, incarné par Daniel Kaluuya, préfère se concentrer sur ses chevaux. En un toucher de crinière et un battement de cils, l’acteur oscarisé fait passer toute la sensibilité de ce dresseur mutique. Quant à sa sœur, Emerald, comédienne à la punchline permanente accro aux réseaux sociaux (jouée avec entrain par Keke Palmer), elle tente de secouer ce frère accablé par la future faillite du business familial.

    Tous deux s’unissent non pas pour lutter contre cette manifestation paranormale, mais pour en capturer une image qu’ils pourront vendre à prix d’or, rêvant d’une invitation au talk-show d’Oprah Winfrey. L’entreprise ne se révèle pas si simple quand les cumulonimbus déchaînés, à renfort d’effets spéciaux impressionnants, décident de brouiller les appareils électriques. Dans cette mission pleine de « do it yourself » lorgnant vers l’humour des buddy movies (films de potes – NDLR), un chef-opérateur et un installateur de caméras de surveillance vont arriver à la rescousse. Jordan Peele, qui a aussi écrit et produit Nope, ajoute une nouvelle pierre à l’édification d’un cinéma noir états-unien pour mieux rappeler à quel point celui-ci fait partie de l’americana.

    Un parc d’attractions en carton-pâte pour ausculter l’envers du mythe hollywoodien

    Si la question du regard est centrale dans ce long métrage, celle de la mémoire des pionniers afro-américains du 7e art est l’un des sujets qui lui tient à cœur. Le ­cinéaste en profite ici pour inventer une ascendance au jockey noir sur son cheval au galop représenté dans une série de clichés animés du photographe Eadweard Muybridge en 1887. Une réhabilitation sous les projecteurs alors que son identité reste toujours méconnue. Irrigué par l’obsession de la célébrité, Nope est un ovni conçu pour le grand public, entre coolitude californienne et moments de tension, qui distille aussi une réflexion maligne sur la crise climatique.

    Le Jupiter’s Claim, parc d’attractions en carton-pâte sur la conquête de l’Ouest, est d’ailleurs un décor parfait pour ausculter l’envers du mythe hollywoodien. Celui des enfants stars propulsés sur le devant de la scène et traumatisés à vie, celui des animaux surexploités dans des sitcoms aux rires préenregistrés qui finissent par craquer, à l’instar du chimpanzé Gordy. Jeune comédien durant cette période, Ricky « Jupe » Park, propriétaire du parc, reste abîmé. L’acteur Steven Yeun, vu dans la série The Walking Dead, dépeint un cow-boy touchant et un père de famille toujours en quête d’un quart d’heure de gloire quel que soit le danger.

    Avec ce divertissement efficace, parabole sociale sur fond de rencontre du troisième type, l’auteur confirme qu’il est passé maître dans l’art de scanner son époque au travers du cinéma de genre. Une course à deux-roues pour tenter d’obtenir une image ou une vidéo de l’entité extraterrestre tient ainsi en haleine comme un thriller, soulignant son extraordinaire facilité à mêler les styles.

    Lancé, le réalisateur ne se limite pas à l’observation des travers contemporains, il multiplie les sous-textes et dissémine des références à la pop culture. Quitte à frôler l’overdose. À vouloir être sur tous les fronts, Jordan Peele lâche un peu trop la bride et déverse un flot de messages appuyés qui parasitent à certains moments le pur plaisir du blockbuster estival.

    cinéma
    L'Humanité

    One Piece Red élargit sa base mais déçoit les fans

    Nos recommandations culturelles

    Avec 490 millions d’exemplaires vendus dans le monde dont 28 millions en France, l’équipage du chapeau de paille s’est définitivement imposé comme un pilier culturel d’une génération. Les premières réactions aux avant-premières présagent néanmoins d’un fort mécontentement chez les aficionados.

    Emma Neige

    Le phénomène planétaire One Piece célèbre cette année ses vingt-cinq ans. À cette occasion, le manga d’Eiichirō Oda s’offre une nouvelle adaptation cinématographique. Le récit réunit le Capitaine Luffy et son équipage de drôles de pirates pour un festival sur l’île d’Elegia.

    Uta, la chanteuse la plus populaire du monde, va monter sur scène pour la première fois. Celle qui n’est autre que la fille du légendaire pirate Shanks Le Roux va révéler la puissance exceptionnelle de sa voix. Incarnée par l’icône de J-Pop  Ado, la cantatrice renouvelle le genre avec sa performance. La voix française d’Uta est interprétée par Hoshi qui a participé à la traduction des chansons. « Je trouve ça hyper cool, qu’un animé comme One Piece adapte les musiques en français car ça ne se fait plus ou très rarement. C’est bien pour les enfants ou même les adultes qui ne connaissent pas forcément l’univers » explique-t-elle. Dans cette comédie musicale charmante, les nombreux retournements de situations n’ont pas d’incidences sur l’intrigue de l’œuvre complète d’Oda. Pas besoin d’avoir vu ou lu les 103 tomes de One Piece pour apprécier l’histoire d’Uta. Même si les fans peuvent repérer les messages cachés et les références tout au long de l’aventure.

    Le film est produit par le studio d’animation Toei, qui compte parmi ses plus grands succès le géant Dragon Ball. Souvent critiqués pour la lenteur de la série One Piece, les animateurs ont fait un réel effort sur Red. Le rythme est plus enlevé, le séquençage plus cadencé. Mais cette amélioration pose quelques problèmes. Le montage apparaît saccadé ou abrupt. L’animation simpliste n’atteint pas le niveau de celles de ses concurrents directs (Demon Slayer et Jujutsu Kaisen Zero). Heureusement, les chorégraphies bariolées de la diva compensent certaines lacunes.

    One Piece est l’un des plus grands Shonen, autrement dit un manga destiné aux jeunes garçons. Or, ce film élargit le monde des pirates à un public plus divers, au détriment des fans parfois trop passionnés. Des incidents ont en effet eu lieu lors de deux avant-premières. À Marseille, les spectateurs ont perturbé la séance et endommagé la salle. Tandis qu’à Bordeaux, l’alarme incendie a été activée. Un geste déplacé qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté One Piece. Ce n’est pas une première dans le milieu des aficionados d’animation japonaise. Déjà, à la sortie de Demon Slayer : Le Train de l’Infini et Jujutsu Kaisen Zero, certaines projections s’étaient déroulées dans une ambiance chaotique. En conquérant une nouvelle audience, One Piece Red va nécessairement décevoir d’autres fans. Espérons que leurs réactions restent courtoises afin que les spectateurs soient bercés par la voix d’Uta et non par les hurlements désenchantés.

    one piececinéma d'animationCinéma japonais
    L'Humanité

    Disparition. Olivia Newton-John, la star de Grease s’est éteinte 

    Nos recommandations culturelles

    L’actrice et chanteuse australo-britannique luttait depuis 30 ans contre un cancer du sein. Elle est morte, le 8 août, à l’âge de 73 ans.

    Emma Neige

    Olivia Newton-John luttait contre le cancer du sein depuis plus de trois décennies, son premier diagnostic ayant été posé en 1992 alors qu’elle avait 44 ans. En rémission en 2017, sa maladie a refait surface. L’artiste mettait toute son énergie et sa notoriété au service de la lutte contre la maladie. «Olivia a été un symbole de triomphe et d’espoir depuis 30 ans en partageant son expérience sur le cancer du sein», a écrit son époux, précisant qu’un fonds à son nom avait été créé afin de financer la recherche sur un traitement à base de plantes médicinales, l’«Olivia Newton-John Foundation Fund».

    Dame Olivia Newton-John s’est éteinte paisiblement dans son ranch en Californie du Sud entourée de sa famille et de ses amis. John Easterling, son mari, sur ses réseaux sociaux le 8 août 2022

    Mondialement connue pour son rôle de Sandy aux côtés de John Travolta, dans Grease. Dans les salles françaises, le film a fait 6 millions d’entrées. Tout le monde fredonnait « Summer nights » et « You’re the one that I want ». Ce succès planétaire est le climax de sa carrière cinématographique. Lors de sa sortie en 1980, Xanadu fera un flop même s’il est depuis devenu culte dans la communauté LGBTQIA + de Los Angeles. Ses retrouvailles avec Travolta dans Two of a Kind sont également un échec commercial. Dès lors, elle se consacrera surtout à la chanson et à son ranch californien où elle vivait entourée d’animaux.

    Anoblie par la reine Elizabeth II

    Celle que la reine Elizabeth II a élevée au rang de « Dame commandeur de l’ordre de l’Empire britannique » a été l’une des chanteuses les plus populaires des années 1970 et 1980, avec des tubes tels «I Honestly Love You», «Physical», «Have You Never Been Mellow», ainsi que ceux issus des bandes originales de Grease et Xanadu.

    En 1974, Olivia Newton-John représentait la Grande-Bretagne à l’Eurovision avec la chanson Long Live Love. Elle termine 4e, s’inclinant derrière… Abba.

    Proche de ses fans, elle était une grande alliée de la communauté LGBTQIA +. Dans les années 1980 déjà, elle n’hésite pas à inclure des couples homosexuels dans ses clips et se produit à de nombreuses reprises à la Pride de Los Angeles. La star a également milité pour les causes environnementales et animales. Son plus grand combat reste celui pour la recherche. Aussi, plutôt que des fleurs, la famille a fait un appel aux dons pour son organisation de lutte contre le cancer.

    Décèscinémahollywood
    L'Humanité

    Points de vue, images du monde nippon

    Nos recommandations culturelles

    Cinéma Réédition en copie restaurée 4K d’un classique absolu : Rashomon, d’Akira Kurosawa, a frappé les esprits dans les années 1950 avec un récit à tiroirs qui fit école.

    Vincent Ostria

    Présenté à la Mostra de Venise en septembre 1951, où il remporta le lion d’or (avant d’être récompensé par un oscar en 1952), Rashomon n’était pas le premier film d’Akira Kurosawa, loin de là. Mais la découverte de cet opus singulier et virtuose fut une vraie surprise, qui lança une mode du cinéma nippon en Occident. Avant cela, on n’y prêtait guère attention et l’ethnocentrisme dominait. Avec ce film en costumes situé à l’ère Heian (794-1185 après J.-C.), on entrevoyait un nouveau type de récit. Comme il émanait d’une culture encore très exotique à l’époque, l’effet fut radical. À ce propos, on vit justement fleurir l’expression « effet Rashomon », qui passa dans le langage courant. Cet effet provenait du fait que Rashomon était un des premiers films à mettre la subjectivité au centre du récit. Au lieu qu’un événement – le viol d’une femme et le meurtre de son mari samouraï par un brigand – soit décrit par un seul narrateur, il est raconté successivement par tous les protagonistes du film, y compris le mort, qui s’exprime à travers la bouche d’une médium. Chacune de leurs versions est différente. Ce type de distanciation était assez rare dans le cinéma de fiction non expérimental, où la linéarité narrative dominait et où les flash-back étaient univoques. Aujourd’hui cela paraîtrait banal. L’intérêt supplémentaire de cette expérimentation, c’est qu’elle n’a rien de cérébral. Elle coule de source.

    une caméra hypermobile

    Un bûcheron, un bonze et un troisième larron s’abritent de la pluie sous une porte de la ville. Le bûcheron évoque le meurtre et affirme qu’il y a assisté. Tout le reste de l’intrigue découle de ce premier récit en se transportant par la suite dans deux autres décors simplissimes : une cour vide où les personnages témoignent et une forêt où l’action violente se déroule (racontée dans les flash-back). En même temps l’histoire est pleinement incarnée par les acteurs, archi-expressifs – dont certains parmi les plus célèbres à l’époque au Japon comme Tochiro Mifune et Machiko Kyo. La théâtralité de leur jeu, dans l’esprit du kabuki, est contrebalancée par le naturel des décors et des situations. Car, contrairement à nombre de films hollywoodiens d’alors, les extérieurs naturels n’étaient pas reconstitués en studio. Cela se ressent nettement dans les scènes dans la forêt, où Kurosawa utilise les éléments du réel (le soleil, les ombres, la végétation) pour ­dynamiser son récit à tiroirs.

    C’est flagrant dans le dernier combat du samouraï et du brigand conté par le bûcheron, tourné avec une caméra hypermobile et dont le montage est saisissant de virtuosité. Leur combat au sabre est bien moins guindé et factice que dans la plupart des films de cape et d’épée hollywoodiens. Ici les bretteurs se poursuivent comme des animaux, se traînant parfois à quatre pattes. Rien que cette scène épique, par sa force naturaliste, explique pourquoi le cinéma nippon a autant frappé les esprits. Kurosawa avait (au moins) dix ans d’avance sur le ­cinéma occidental.

    akira kurosawacinéma
    L'Humanité

    Des sites pour l’art et le territoire

    Nos recommandations culturelles

    Expositions Des lieux se sont fédérés pour rapprocher l’art du quotidien et ouvrir des pistes pour mieux s’ancrer dans l’expérience du terrain des Alpes du Sud.

    Lise Guéhenneux

    Le musée Gassendi, le Centre d’art informel de recherche sur la nature (Cairn) et le musée Alexandra-David-Neel à Digne, le musée Muséum de Gap et le centre d’art d’Embrun viennent rejoindre l’association Botox(s), réseau d’art contemporain créé en 2007 pour fédérer des structures engagées dans l’expérimentation artistique. Visiter ces endroits des Alpes du Sud, c’est tout d’abord aller à la rencontre d’acteurs qui ne ménagent pas leurs efforts communs pour que vive le territoire. À Digne-les-Bains, le musée Gassendi est exemplaire à ce titre. Depuis vingt ans, Nadine Gomez, la conservatrice, a su se faire accompagner par des artistes pour concevoir un projet de musée ouvert sur l’extérieur, un territoire riche des traces géologiques de 300 millions d’années couvrant 200 000 hectares dans la réserve naturelle du premier écoparc labélisé Unesco.

    Émanation du musée Gassendi et de l’écoparc, le centre d’art, ouvert depuis 2000, invite en résidence des artistes questionnant les rapports entre art et sciences. Cette année, l’artiste Ilana Halperin déroule plusieurs récits croisant géologie et vie quotidienne dans les salles d’exposition du centre situé au départ d’un « musée promenade » où l’artiste Andy Goldsworthy a conçu avec les habitants un parcours de 150 km pour réactiver les sentiers désertés par l’exode rural, remettre en état des bâtisses qui deviennent des « œuvres refuges ». Autre lieu exemplaire, le centre d’art les Capucins, qui a su déjà en dix ans créer une communauté d’intérêts autour de son activité qui met à contribution le territoire en cherchant à rapprocher les artistes des artisans, des personnes de générations différentes impliqués dans une économie plutôt locale et durable.

    Si les artistes aînés des années 1960-1970 réagissaient contre les rapports de pouvoir d’un système exploitant la terre comme les hommes, ici il s’agit d’une urgence à faire communauté. Depuis 2011, ces partages d’expériences le temps d’une résidence, d’une expo, finissent par composer une équipe et c’est ce groupe inventé qui devient alors le centre de l’exposition « Pleine lune en poissons ». Pour fêter ses dix ans, le centre d’art les Capucins expose des œuvres de 90 personnes qui ont participé à son activité depuis l’ouverture, des artistes présents sous forme d’ateliers, de résidences, des artisans avec lesquels les artistes ont travaillé. Invitée en 2015, l’artiste Jagna Cuichta revient aujourd’hui pour composer un agencement, une armature centrale en métal parfois garnie de plaques de Plexiglas recouvertes d’un film plastique, parfois de tressages d’osier. L’artiste se laisse guider par l’improvisation pour disposer les différents éléments, s’appropriant l’espace en tant qu’artiste puisque sa pratique artistique expérimente justement l’exposition comme temps de partage, travail collectif. Cette construction s’attache également à déhiérarchiser les genres, aussi les productions des artistes et des artisans mais également des bénévoles dialoguent-elles ensemble.

    Expositionsalpes-maritimes
    L'Humanité

    Le palestinien Khalil Awawdeh entame son 154e jour de grève de la faim

    Homme du jour

    Nadjib Touaibia

    Le Palestinien Khalil Awawdeh, 40 ans, père de quatre enfants, se meurt dans les geôles israéliennes. Jeudi 4 août, il en était à son 154e jour de grève de la faim, selon ses proches. Il est privé de visites familiales et ne voit pas son avocat. Il a été transféré à plusieurs reprises de la prison aux hôpitaux israéliens. Khalil met sa vie en péril pour protester contre sa détention « administrative », sans inculpation ni procès.

    Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun lance un appel à la mobilisation internationale contre ces détentions arbitraires qui broient la vie de quelque 650 Palestiniens, dont l’avocat Salah Hamouri. Amnesty International réclame de son côté la fin de l’isolement cellulaire du jeune Ahmad Manasra, 21 ans, incarcéré à l’âge de 13 ans. Torturé et transféré dans une clinique psychiatrique, il a tenté de mettre fin à ses jours.

    palestineIsraël-Palestineprisonniers palestiniens
    L'Humanité

    L’apartheid israélien dénoncé à l’Assemblée

    Actu

    Parlement Un texte soutenu par le groupe PCF et des élus insoumis, socialistes et écologistes vise à obtenir de la France la dénonciation du régime de ségrégation dont est victime le peuple palestinien.

    Pierre Barbancey

    Plusieurs députés de gauche, à l’initiative des communistes, font de la question palestinienne une priorité. L’élu PCF Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères, a déposé, mi-juillet, une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » et invitant la France à « reconnaître la Palestine comme un État souverain et autonome », comme l’ont déjà fait 139 pays. Ce texte a été cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. En décembre 2014, déjà, les représentants de la nation avaient majoritairement invité, sans succès, le « gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».

    Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 –  « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » –, les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis », dont l’organisation d’un « régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Le texte ajoute ­qu’Israël « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».

    Des voix s’élèvent aussi à l’ONU

    Le texte s’appuie pour cela sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International, ou israélienne, à l’instar de B’Tselem, qui, toutes, dénoncent l’apartheid mis en place par Israël. Il cite également le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique » qu’il a qualifié d’ «apartheid ».

    Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France. Dans ce sens, celle-ci pourrait être « à l’initiative au sein de l’Union européenne ». Ils insistent aussi sur la « reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État. Enfin, ces députés invitent le gouvernement à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël et à imposer des « sanctions ciblées » aux responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ».

    Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe (sic). Des députés PC, FI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure- t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».

    les Attaques du crif et de la licra

    Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s’exprime à l’encontre d’Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit « le reflet d’un antisémitisme, qui s’affuble du masque de l’antisionisme », qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine “gauche” qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un État au-dessus des lois internationales. Le texte, pourtant, soutient une solution fondée sur « la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967 ». Comme l’a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu’il était reçu par Emmanuel Macron, aucune des centaines de résolutions des Nations unies concernant Israël n’a jamais été appliquée !

    Pour être débattu dans l’Hémicycle, il faudrait que ce projet de résolution soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes. Présenté en séance, il devrait permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou sur les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.

    Israël-PalestineapartheidAssemblée nationalejean-paul lecoq
    L'Humanité

    Liberté pour Salah Hamouri !

    Éditorial

    Fabien Gay

    Depuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.

    Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.

    Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.

    Salah Hamouriprisonniers palestiniensIsraël-PalestineEditorial
    L'Humanité

    Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

    Reportage

    Près de 1 200 Bédouins de Masafer Yatta vivent dans la hantise de leur expulsion. Harcelés quotidiennement par les soldats et les colons israéliens, ils disent leur volonté de résister et de rester sur ces terres où ils sont nés. Reportage 

    Pierre Barbancey

    Masafer Yatta (sud de Hébron, Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

    Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux petites filles. Le sourire jusqu’aux oreilles, elles sont toutes deux vêtues d’une même robe orange à fleurs blanches. Comme des bourgeons de vie dans cet environnement austère. Le désert vallonné qui s’étend au sud de Hébron, grande ville méridionale de la Cisjordanie, est balayé par un vent bienvenu. D’étouffante, la chaleur en deviendrait presque caresse.

    À 46 ans, Mohammad Ayoub a encore la possibilité de balayer du regard ce paysage de Masafer Yatta qu’il a toujours connu. Depuis qu’il a ouvert les yeux et où il espère les fermer – un jour lointain – pour toujours. Il sait en décrypter chaque signe, chaque mouvement, chaque changement. Ce qui, pour l’étranger, apparaît comme dénué de sens et de beauté n’a pas de secret pour lui. Il appartient à cette terre. Il incarne ce lieu rocailleux et rude, où l’on serre les dents plutôt que de pleurer. Son père, son grand-père et ses aïeux avant lui étaient ainsi. Ses enfants le seront… s’ils peuvent rester dans ce hameau que tout le monde nomme Al Fakhit.

    Un Palestinien étale les cartes des colonies.

    Mohammad possède encore cette liberté, celle de la vision et du rêve. Pour combien de temps encore ? Le cauchemar pointe son nez de façon quotidienne. La triste et terrible réalité de l’occupation israélienne, qui a commencé il y a bien longtemps. « Quand j’étais jeune, il fallait qu’on cache la farine sinon les soldats y versaient de la terre. Nous étions contraints de rester dans les grottes pour faire comme s’il n’y avait personne. » Dans les années 1980, l’armée a décrété que cette zone était militaire, soit 3 000 hectares. Officiellement pour la transformer en terrain d’entraînement.

    Des populations transportées de force

    Dès 1985, les destructions d’habitations, de dépendances et même d’étables ont commencé. Les populations présentes sont essentiellement bédouines. Elles vivent de l’élevage, des produits laitiers et de l’agriculture. En 1999, les populations de 12 villages du secteur ont été contraintes de monter dans des camions et transportées de force dans une autre zone. À la suite d’un appel déposé par les Palestiniens, le tribunal israélien a émis une injonction leur permettant de revenir, mais seulement de manière provisoire. Depuis plus de vingt ans, les habitants vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, celle d’une éviction totale. « Cette peur est en permanence présente en nous », certifie Mohammad Ayoub.

    Pour l’ONU, ces expulsions pourraient « s’apparenter » à un crime de guerre.

    Le 12 janvier dernier, les bulldozers israéliens, escortés par l’armée, sont ainsi arrivés pour détruire un abri qu’il avait construit pour ses animaux. « J’ai immédiatement reconstruit, mais en mai ils sont revenus. J’ai de nouveau rebâti l’abri et le 1er  juin ils ont de nouveau tout saccagé. Ils ont fait pareil avec mon voisin », s’emporte-t-il. Un peu plus loin, on distingue une école, surmontée du drapeau palestinien, construite par l’Union européenne (UE). Elle aussi doit disparaître. Le temps des grandes manœuvres a commencé. « Ce n’est pas un exercice : au cours du week-end, l’armée israélienne a commencé ce qui semble avoir été des préparatifs pour l’expulsion de quelque 1 000 résidents palestiniens de Masafer Yatta », alertait le 17 juin, dans un tweet, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem.

    Le triptyque de la mort

    Le 4 mai, la Haute Cour d’Israël a pris une décision autorisant l’expulsion de 1 200 Palestiniens de la zone, dont 500 enfants, décision dont l’ONU a dit qu’elle « peut s’apparenter » à un crime de guerre. Parmi les juges, David Mintz, qui vit dans une colonie de Cisjordanie… Nidal Younes, chef du conseil de village de Masafer Yatta, estime que « la décision de la Cour est une décision raciste prise par un juge colonial. Nous nous sommes battus devant les tribunaux avec Israël au cours des vingt-deux dernières années et ce juge n’a eu besoin que de cinq minutes pour détruire la vie de 12 villages et de leur population qui dépend de la terre ».

    Près de la Ligne verte, un camp d’entraînement de l’armée israélienne.

    L’Union européenne et les Nations unies ont condamné le verdict de la Cour israélienne. « L’établissement d’une zone de tir ne peut pas être considéré comme une « raison militaire impérative » pour transférer la population sous occupation », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué. Des déclarations qui ont laissé de marbre les autorités israéliennes. « Elles voudraient qu’on soit dégoûté et qu’on parte de nous-mêmes, remarque Mohammad Ayoub. Mais on est chez nous, c’est notre terre. Nous sommes des fermiers et des bergers, nous n’avons pas d’autre choix. » Face à cette détermination, l’armée israélienne multiplie donc les destructions et les saisies de tracteurs. « Et les colons nous empêchent d’emmener nos troupeaux sur les collines », rappelle-t-il.

    Mohammad Makhamreh, 19 ans, en sait quelque chose. La maison de ce jeune berger se trouve à quelques centaines de mètres de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949) et l’armée y a installé, assez récemment, un camp, dans le cadre de ses exercices à munitions réelles (balles, obus, roquettes…). On ne peut même plus y accéder en voiture. D’énormes rochers barrent le sentier. Un soir où il tentait de regrouper ses moutons, il a entendu une grosse explosion. « Je me suis réveillé six jours après. J’avais perdu ma main droite, et j’avais le genou cassé. » Le jeune homme, pas plus que son père, Moussa, n’est pas dupe. « Ils font tout pour qu’on parte. Ils nous attaquent même la nuit et menacent de saisir nos moutons si on les laisse paître près de leur base. » L’arbitraire de l’occupation. Muhammad et sa mère tentaient de passer pour aller vendre leurs produits à la ville de Yatta lorsqu’ils ont été arrêtés par les soldats au motif qu’ils n’avaient pas le droit d’être là. «  Ils nous ont emmenés jusqu’à la colonie de Gush Etzion (distante de plusieurs dizaines de kilomètres – NDLR) et ne nous ont relâchés qu’au milieu de la nuit, sans moyen de transport. »

    Sur les sommets, interdits aux bergers palestiniens, les avant-postes – des mobile homes qui servent à occuper les lieux avant l’autorisation formelle de création d’une colonie (toute aussi illégale) – se déploient comme des chenilles processionnaires. Ils font partie du dispositif global mis en place. L’armée pour chasser par la force, les juges pour faire croire à la justice et les colons, petits gangsters religieux qui incendient les champs, tabassent voire tuent les paysans palestiniens. Le triptyque de la mort, en quelque sorte. Si le village d’Um Al Kheir, porte nord-ouest de Masafer Yatta, n’est, pour l’instant, pas concerné par la décision d’expulsion, le harcèlement est quotidien.

    « Selon les Israéliens, notre village n’existe pas »

    Le village est la cible de la colonie – illégale – de Karmel, qui ne supporte pas ces Bédouins à ses portes. « Selon les Israéliens, notre village n’existe pas, dénonce Tarek Al Hathalin, 27 ans. Et comme, selon les accords d’Oslo, nous sommes en zone C, donc dépendants d’Israël pour l’administration et la sécurité, ils font ce qu’ils veulent et multiplient les démolitions. » Depuis les années 1980, comme les autres villages, Um Al Kheir subit les attaques répétées dans les moindres domaines de la vie. Le frère de Tarek a été tellement tabassé par les colons qu’il en a perdu la raison. Son oncle, Suleiman, connu pour sa capacité de résistance et de participation à toutes les manifestations, a été écrasé en janvier dernier par un colon. « Les colons sont des tueurs. » Il rajoute pourtant : « S’ils n’avaient pas eu cette mentalité, on aurait pu vivre ensemble. »

    Tous les vendredis, des manifestations ont lieu. Les résidents palestiniens se rassemblent, soutenus par quelques activistes israéliens. Comme Omri, la vingtaine à peine passée. « Tout le sud de Hébron est soumis à un nettoyage ethnique », dénonce-t-il. Zoha, israélienne elle aussi ; regrette qu’ « en Israël, les gens sont persuadés que les Palestiniens veulent les détruire ». Ironie de l’histoire, ces mêmes Palestiniens portent dans une main les titres de propriétés ancestraux qu’ils possèdent et, dans l’autre, les ordres d’expulsion qu’ils ont reçus. Tous le proclament : « Nous ne partirons pas. » Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux filles plus fort que de coutume, les yeux rivés vers ce désert qu’il voudrait sans fin.

    Mort de Shireen Abu Akleh. Washington soutient la version israélienne

    Les condamnations pleuvent en Palestine après l’enquête balistique du département d’État américain sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh. Les conclusions avancent l’idée qu’elle aurait été « vraisemblablement » victime d’un tir israélien, sans se prononcer de façon définitive sur l’origine du projectile. Pire, les experts n’ont « aucune raison » de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel, précise le département d’État.

    Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

    L’Autorité palestinienne (AP) a dénoncé une tentative de « cacher la vérité » sur la mort de la reporter d’Al Jazeera, tuée d’une balle dans la tête le 11 mai, en marge d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine. « Nous n’avons pas peur d’accuser Israël (…) qui porte la responsabilité de l’assassinat », ajoute l’AP. Sa famille a également réagi dans un communiqué, s’avouant « atterrée par l’annonce » et « la tentative d’orienter le récit » en la faveur d’Israël. Elle promet de « réclamer justice pour Shireen et que soient tenus pour responsables l’armée et le gouvernement israéliens ». La position américaine rejoint celle de l’armée israélienne, qui a estimé impossible de déterminer de manière « définitive » l’origine du tir fatal… Pourtant, de nombreux rapports, notamment de l’ONU, ont conclu que la journaliste a été tuée par un tir israélien, et de manière « délibérée » pour le procureur palestinien Akram Al Khatib. Le Hamas a appelé à une enquête internationale et accusé les États-Unis d’être « complices » de sa mort.

    palestineHébroncolonies israéliennescisjordanie
    L'Humanité

    Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »

    La rencontre

    Avec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.

    Vadim KamenkaAntoine Poncet

    Après quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.

    Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?

    En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.

    Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.

    Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?

    Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».

    La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.

    Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.

    Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?

    Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.

    En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.

    Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?

    Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.

    Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?

    Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.

    Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.

    Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…

    Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?

    Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.

    Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman
    L'Humanité

    ONU : "les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh provenaient des forces de sécurité israéliennes"

    Actu

    Gaël De Santis

    Les manœuvres israéliennes pour noyer le poisson n’y feront rien. L’enquête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme sur les circonstances de la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai près du camp de réfugiés de Jenine est claire. « Toutes les informations que nous avons recueillies -y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien- corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », a déclaré vendredi à Genève la porte-parole de l’institution, Ravina Shamdasani. Selon cette dernière, il n’a été trouvé aucune information sur « une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes ».

    « La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza », dit Ravina Shamdasani. Car dans le contexte de guerre coloniale menée par Israël en Cisjordanie, ce sont pas moins de 58 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l’année, dont treize enfants, recense le haut-commissariat.

    Israël-Palestineliberté de la presse
    L'Humanité

    Palestine. « Un mur pour annexer définitivement les blocs de colonies »

    Entretien

    Il y a vingt ans démarraient les travaux d’une « barrière de sécurité » que les Israéliens ont présentée comme visant à empêcher les attaques palestiniennes. Pour le journaliste René Backmann, ce mur de l’apartheid a servi à renforcer la colonisation en volant et en annexant les terres de Cisjordanie. entretien

    Pierre Barbancey

    Ancien chef du service international du Nouvel Observateur, René Backmann a couvert le Proche et le Moyen-Orient pendant des années. En 2006, il publie une première édition d’ Un mur en Palestine (Gallimard), résultat d’une minutieuse enquête sur le terrain tant du côté israélien que palestinien, interrogeant de nombreux dirigeants. Il actualisera ce travail en 2009. Son ouvrage fait référence. L’édifice, déclaré illégal par la Cour internationale de justice, devrait à terme parcourir 712 kilomètres de territoire, soit deux fois la longueur de la Ligne verte, c’est-à-dire la ligne d’armistice de 1949. En 2018, il englobait 65 colonies de Cisjordanie. Une annexion de fait.

    À Jérusalem-Est, la vie des Palestiniens sous le joug de l’occupation

    La construction du mur a débuté en 2002, mais le projet était dans les tiroirs israéliens depuis longtemps.

    Effectivement. Au printemps 1995, après un attentat à Tel-Aviv, Yitzhak Rabin, qui était alors premier ministre, s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose pour se protéger, pour empêcher les « terroristes » de passer des territoires occupés palestiniens de Cisjordanie en Israël. Les Israéliens parlaient à l’époque d’un « obstacle continu ». Ils ont commencé à réfléchir sur ce projet, puis Rabin a été assassiné (en novembre 1995, par un extrémiste juif – NDLR). Un projet repris par Ehoud Barak, qui l’avait « amélioré », puis par Ariel Sharon, quand celui-ci est revenu au pouvoir, en mars 2001. Mais, avec lui, ça devenait plus compliqué. Sharon concevait Israël comme s’étendant d’ouest en est, de la Méditerranée au Jourdain. Quand on lui a présenté ce projet de mur, il l’a d’abord approuvé. Après réflexion, il s’y est opposé car cela entérinerait l’idée d’une frontière entre les Palestiniens et les Israéliens. Et en plus une frontière qui passerait en Israël tel qu’il le concevait !

    Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

    L’architecte de ce mur, le colonel Dany Tirza, qui attendait les ordres pour démarrer le chantier, était embarrassé. Il avait un tracé tout prêt. Il s’est alors tourné vers le Likoud (le parti de Sharon – NDLR) et Avi Dichter, alors patron du Shin Bet (les services de renseignements intérieurs israéliens – NDLR), qui habitait dans le Néguev, pas très loin d’Ariel Sharon. Dichter avait bien compris que le mur était un instrument indispensable pour s’emparer des territoires palestiniens. Il a réussi à convaincre Sharon. Il a notamment émis l’idée qu’à l’avenir, Israël serait contraint à de nouvelles négociations avec les Palestiniens. Or, selon lui, si les discussions ont lieu sur des frontières qui n’existent pas, les Palestiniens pourront récupérer davantage de territoire. Si Israël fixe d’ores et déjà des frontières matériellement, il sera plus difficile de faire reculer ses occupations. Sharon est alors devenu un partisan acharné de la frontière physique, qui était celle du mur.

    Il y a tout juste vingt ans, un débat assez sérieux a éclaté entre les militaires et les politiques, lors de la pose de la première pierre. Le ministre de la Défense, Binyamin Ben-Eliezer, un ancien général, travailliste, affirme que le tracé fera environ 330 kilomètres, comme la Ligne verte, lors de la présentation aux journalistes. Les militaires le regardent, effarés. Ils n’avaient pas les mêmes cartes. Pour eux, le mur était beaucoup plus long et, surtout, le tracé n’avait rien à voir. Le vrai tracé – qui ressemble quasiment à celui qu’on peut voir aujourd’hui – contournait par l’ouest, si l’on peut dire, tous les grands blocs de colonies et les agglomérait au territoire israélien. Le tracé de Dany Tirza, en réalité, avait pour but de les annexer définitivement. C’est ce qui a été fait en grande partie, sans rien dire à personne. Tous les gouvernements israéliens quels qu’ils soient, travaillistes ou Likoud, l’ont approuvé.

    Les Israéliens ne parlaient-ils pas d’une « barrière de sécurité » ?

    En fait, il y a le mur et la barrière. Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si le résultat reste le même. La barrière ne s’avère pas aussi hermétique que les Israéliens le prétendaient au début. Ils ne parlaient que de barrière de sécurité et personne ne passait au travers. D’abord, les Palestiniens ont bien sûr trouvé le moyen de la franchir. Ensuite, les patrons des grandes entreprises israéliennes qui utilisaient de la main-d’œuvre palestinienne étaient furieux car le mur compliquait leur passage. Donc, ils se sont mis d’accord dans certains endroits avec les militaires pour soit laisser de petits passages que les ouvriers palestiniens pouvaient utiliser, soit creuser un tunnel sous la barrière !

    Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard, à la communication, à la compréhension.

    La barrière constitue la plus grande partie de la séparation. Elle absorbe beaucoup plus de territoire que le mur. La barrière est une sorte de grillage posé sur un muret, jalonné de poteaux sur lesquels sont fixés des systèmes de détection électronique. Tout est construit en territoire palestinien, je le rappelle. Du côté israélien, il y a une piste qui permet à l’armée de patrouiller. Et du côté palestinien, il s’agit carrément d’une piste de détection avec une terre damée, une autre de circulation pour l’armée et, au-delà, un espace d’antifranchissement de véhicules. Et puis, un fossé précédé de barbelés. L’ensemble fait près de 150 mètres de largeur et une longueur de 700 kilomètres, du nord au sud. Les Israéliens bâtissent également des murs qui leur permettent de protéger certains lieux d’éventuels tirs palestiniens. Mais la surface de terre volée aux Palestiniens est énorme.

    De toute manière, tout le monde reconnaît que le mur ne sert pas à une protection mais à annexer des territoires. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des zones aquifères, mais également de colonies et de leurs réserves foncières qui font parfois le double en surface ! Ils ont volé les territoires et ceux qui sont dans les boucles du mur sont définitivement annexés à Israël. Les routes y sont totalement séparées et sans aucune négociation. Ils ont totalement réussi leur coup.

    Comment les Israéliens ont-ils perçu la construction du mur ? Ont-ils avalé la couleuvre d’un mur qui allait les protéger ?

    Beaucoup d’Israéliens savaient de quoi il retournait. Quelques-uns croyaient à la protection. Les colons disaient que ça allait empêcher les Palestiniens de circuler, donc que c’était une bonne solution. À mon avis, la majeure partie des Israéliens ne pensaient pas tellement que ça allait les protéger. Ils estimaient que c’était une solution pour se séparer en paix. Le problème palestinien apparaissait de plus en plus lointain et sans intérêt. Bien sûr, il existait aussi des personnalités qui pensaient autrement. Par exemple, l’historien Zeev Sternhell, aujourd’hui décédé, considérait que le mur était une imbécillité.

    Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

    Aujourd’hui, vingt après, le mur est le nom de quoi ?

    C’est le nom de la séparation, le nom de l’obstacle qui existe entre les Palestiniens et les Israéliens. Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard (on ne se voit plus), à la communication, à la compréhension. C’est un obstacle à tout. Il n’y a plus de rencontres ou de moins en moins et de plus en plus compliquées. Du côté palestinien, cela provoque de la haine, de la fureur et l’envie de se venger. De l’autre, israélien, c’est plutôt de l’indifférence.

    En 2021, les Palestiniens de Cisjordanie, des camps de réfugiés, mais aussi de Gaza et d’Israël se sont retrouvés dans leur révolte. Ils ont réussi à passer au-dessus du mur ?

    La colère les a poussés à un tel geste. Le mur n’a plus l’importance qu’il avait auparavant. Les uns et les autres ont partagé leur révolte. Pas tellement matériellement, mais politiquement et psychologiquement. Ils ont commencé cette bataille au même moment, partout, pour bien montrer qu’il n’y avait qu’un seul territoire : la Palestine mandataire. Et s’il fallait discuter, c’est à partir de ce territoire, pas à partir de celui que les Israéliens avaient décidé de créer. L’idée de mettre un obstacle matériel devant les gens est absurde.

    Israël-Palestinecolonies israéliennes
    L'Humanité

    Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU

    Actu

    La commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme estime que les violences sont le fruit de l’occupation israélienne et que l’application des résolutions internationales est nécessaire.

    Pierre Barbancey

    L’an dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait décidé de créer d’urgence une commission internationale indépendante et permanente pour enquêter sur les violations des droits humains commises dans les territoires palestiniens et en Israël depuis le 13 avril 2021. C’est-à-dire au moment des manifestations qui avaient mobilisé les Palestiniens de chaque côté de la Ligne verte. Dans les territoires occupés, la répression avait été terrible. En Israël même, l’extrême droite était venue épauler la police. Depuis Gaza, des roquettes étaient lancées alors que les avions israéliens bombardaient cette enclave. Bilan : 260 morts palestiniens et 13 israéliens.

    Jérusalem-Est. Toujours plus de provocations israéliennes

    Des résolutions « largement ignorées »

    Pour les enquêteurs de la commission de l’ONU et leur présidente, la Sud-Africaine et ancienne haut commissaire aux droits de l’Homme, Navanethem (Navi) Pillay, la tâche n’a pas été simple. Israël les a empêchés d’entrer sur son sol, ainsi que dans les territoires palestiniens. Ce qui n’a pas empêché Tel-Aviv de dénoncer un rapport « partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’État d’Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés » (sic), et de qualifier Navi Pillay de  « militante anti-Israël ».

    Les États-Unis s'opposent à cette commission qu'ils jugent "partiale et biaisée"

    « Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit – NDLR) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un État qui en occupe un autre », écrit Navi Pillay. On peut lire dans le rapport : « Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences. Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d ’un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël. »

    La commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes. Navi Pillay fait remarquer que celles-ci « ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens ». Elle enfonce le clou : « C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et Israël. » Ce rapport, qui n’est pas contraignant, risquent de connaître le même sort.

    Du jamais-vu !

    Les États-Unis ont réitéré leur « ferme opposition » à cette commission, jugée « partiale et biaisée » (les mêmes termes qu’Israël). Son existence perpétue « une tendance ancienne à réserver un traitement à part injuste pour Israël », selon le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, pourtant en pointe pour dénoncer la présence de troupes russes en Ukraine. Interpellé lors d’un échange en marge du Sommet des Amériques, qui se tient cette semaine à Los Angeles, sur la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a estimé que les faits « n’ont pas encore été établis. Nous cherchons une enquête indépendante, crédible. Quand cette enquête sera là, nous suivrons les faits, où qu’ils mènent ». La journaliste d’ Al Jazeera a été la cible d’un tir d’un soldat israélien, avait conclu, le 26 mai, le procureur en chef palestinien. Une enquête de la chaîne américaine CNN pointe également une responsabilité israélienne. Du jamais-vu !

    Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

    Il est effectivement temps de se demander pourquoi aucune résolution des Nations unies n’est appliquée par Israël. Pourquoi aucune sanction n’est jamais envisagée contre ce pays pour qu’il respecte le droit international, pour le punir de cette occupation et de la poursuite de la colonisation ? Et, à l’inverse, pourquoi toute action citoyenne, comme celle du mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), est-elle criminalisée et qualifiée d’antisémite ? Comme le fait remarquer la commission de l’ONU, « il a été récemment démontré que des États tiers pouvaient prendre des mesures rapides et unifiées pour faire respecter le droit international lorsqu’un État membre de l’ONU contrevenait au droit international ». L’histoire jugera.

    palestineOnuisraëlcolonies israéliennes
    L'Humanité

    Salah Hamouri : Paris se couche devant Tel-Aviv

    Actu

    Le Quai d’Orsay attend des explications sur les raisons de la détention de l’avocat franco-palestinien et n’envisage aucune action pour le faire libérer.

    Pierre Barbancey

    La présidente de la commission d’enquête du comité des droits de l’Homme de l’ONU, Navi Pillay, a dénoncé la non-application des résolutions internationales au Proche-Orient à l’occasion de la présentation de son rapport. C’est en effet un point essentiel. Existe-t-il une volonté pour forcer Israël à respecter les droits juridiques et humains des Palestiniens ?

    Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU

    Pour l’heure, la réponse est clairement non. La situation de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri en est l’exemple type. Âgé de 37 ans, né à Jérusalem d’une mère française et d’un père palestinien, il n’a cessé d’être harcelé par les autorités occupantes israéliennes depuis son adolescence. Il a régulièrement été arrêté et placé en détention administrative. La dernière fois, c’était le 7 mars. Il devait être libéré ce 6 juin.

    Il restera en prison jusqu’au 6 septembre, en vertu du pouvoir d’un juge militaire et d’un « dossier secret ». Une mascarade de justice. Une atteinte aux droits humains. Aucune charge n’est révélée mais la détention peut être prolongée indéfiniment. L’occupant britannique s’en était servi. L’occupant israélien s’en sert.

    Maigres déclarations

    Que fait la France pour obtenir la libération de Salah Hamouri ? Rien ! Régulièrement interrogé par l’Humanité – sans quoi le nom de Salah Hamouri n’apparaîtrait même plus dans le domaine public –, le ministère français des Affaires étrangères se contente de maigres déclarations qu’il faut lui arracher. Rebelote le 7 juin. Nous avons demandé au Quai d’Orsay et à la nouvelle ministre, Catherine Colonna, s’ils entendent « engager de véritables actions, concrètes et publiques, de coercition, afin qu’Israël cesse le harcèlement de Salah Hamouri (…) et le libère sans condition ». Que répond le ministère ? Qu’il a pris note « avec préoccupation du prolongement de la détention administrative de M. Salah Hamouri ».

    Israël. Les autorités prolongent la détention administrative de Salah Hamouri

    Pire : « Nous restons pleinement mobilisés pour obtenir des explications sur les raisons de sa détention (…) et à ce qu’il puisse bénéficier de toutes les voies de recours. » De deux choses l’une. Soit le ministère français des Affaires étrangères ne sait pas ce qu’est une détention administrative. Soit il noie le poisson pour ne pas avoir à intervenir. C’est sans équivoque la seconde hypothèse qu’il faut retenir.

    Si la France, grande puissance mondiale, n’est pas capable d’ « obtenir des explications » de la part d’Israël, il y a lieu de s’inquiéter. « Nous ne voulons pas d’explications qui ne retardent que les actes, dénonce le comité de soutien à Salah Hamouri. Nous voulons une position ferme de la France et des actes pour obtenir sa libération. » P. B.

    Salah HamouriIsraël-Palestine
    L'Humanité

    Pastèque, melon, pêche… L’été porte ses fruits

    Actu

    Théo Gobbi

    «L’été le plus froid du reste de ta vie. » Un cri d’alarme sans appel des écologistes, tandis que, partout dans le monde, le mercure bat des records. En voyage, à la plage ou tout simplement dans son jardin, la quête de fraîcheur est, cette année plus que jamais, l’objet de tous les désirs. Sous ce cagnard, pour se désaltérer et se nourrir, quoi de mieux qu’un bon fruit frais ? Melons, pastèques, pêches, poires, fraises et autres fruits des bois, la saison est riche en arrivages. L’intérêt premier de ces produits ? Ils possèdent une teneur en eau très importante. L’idéal, donc, lorsque les températures brûlantes pointent le bout de leur nez. À titre d’exemple, la pastèque, également appelée melon d’eau, est composée de plus de 90 % d’eau. Le « vrai » melon cantaloup, quant à lui, n’a pas à rougir face à sa cousine cucurbitacée, puisque sa teneur en eau est équivalente.

    Bien les choisir

    Pour bénéficier de tous les bienfaits de ces fruits du soleil, encore faut-il bien les choisir. Pour le melon, la technique connue consiste à en sentir l’extrémité. Il faut que l’odeur soit présente, sans être trop forte pour autant. Plus il sent, plus il est mûr. Il doit aussi être suffisamment lourd et il faut observer de belles craquelures. Pour la pastèque, c’est avant tout à l’œil qu’il faut se fier. Car en achetant une moitié ou un quart de fruit, on peut alors contrôler la couleur de la chair, qui doit être d’un beau rouge. Entière, il faudra veiller à ce qu’elle soit lourde et bien ferme.

    Riches en fructose

    Concernant les fraises et les mûres, il faut se fier à leur parfum et à l’uniformité de leur couleur. Si l’on en trouve en pleine nature, mieux vaut ramasser les fruits situés en hauteur, là où les animaux ne sont pas en mesure de faire leurs besoins. Les bonnes pêches, nectarines et abricots sont aussi repérables à l’odorat et à leur souplesse au toucher.

    Après avoir fait son petit marché, l’heure est aux préparatifs. Place à l’imagination. En jus et autres milk-shakes, en morceaux sous le parasol, en salade ou pour sublimer un plat, les fruits sucrés de l’été ont leur place partout. La figue ou la poire accompagnent parfaitement certaines viandes, comme le magret de canard. Cuits, les pêches, abricots et autres mirabelles peuvent être transformés en compote, voire en confiture. De quoi accompagner une boule de glace, du fromage blanc ou une pannacotta. Les fruits cuits sont d’ailleurs plus digestes et conservent leurs qualités­ nutritionnelles.

    Contrairement aux légumes, certains fruits ne sont pas à consommer sans modération. Le raisin et les cerises, également de saison, comptent parmi les plus sucrés, avec respectivement près de 16 grammes et 14,5 grammes de sucre pour 100 grammes de fruit. Le melon et la poire atteignent et surpassent 10 grammes. Quant à la pastèque, elle est plus raisonnable avec seulement 6,5 grammes de sucre pour 100 grammes. Il est donc recommandé de limiter la consommation des différents fruits trop sucrés et de l’espacer suffisamment des repas, si possible, pour une meilleure digestion et éviter ainsi le stockage du fructose dans l’organisme.

    Bon et sain
    L'Humanité

    Canicule et dress code : pour l’homme, des tenues libres mais pas trop...

    Actu

    Travail Si les codes vestimentaires masculins tendent à s’assouplir sur les lieux de travail, dans les bureaux, le pantalon-chemise reste de mise, même en cas de fortes chaleurs. Rares sont les milieux où le bermuda, même élégant, a droit de cité.

    Mélanie Mermoz

    Pour les femmes, les périodes de canicule permettraient presque de faire un peu oublier les inégalités professionnelles. Elles peuvent venir au travail en robe et sandales, quand leurs collègues masculins restent contraints de porter costume-­cravate et chaussures fermées. « Quelle que soit la température, le costume est incontournable », observe Vincent (1), directeur juridique d’un groupe international. En 1938, Virginia Woolf, écrivait dans « Trois Guinées » : « Votre habillement à vous (les hommes) ne couvre pas seulement la nudité, il ne flatte pas seulement la vanité, il ne crée pas seulement de la beauté, mais il sert à afficher votre statut social, professionnel ou intellectuel. » Près de quatre-vingts ans plus tard, la situation n’a guère changé. Dans l’entreprise de Vincent, aucun dress code (code vestimentaire) n’existe, mais si une tenue plus décontractée est admissible à la rigueur avant un déplacement ou la veille du week-end, mieux vaut éviter toute fantaisie vestimentaire. « Il y a vingt ans, j’ai eu droit à une remarque quand j’ai porté un pull-over à col roulé avec une veste de costume ! » s’amuse-t-il. « Comme nos locaux sont climatisés, porter le costume ne pose pas de problème. C’est seulement un peu désagréable dans les transports. » Beaucoup moins que le port d’une tenue de sécurité dans des ateliers surchauffés ou celle d’un personnage mascotte dans un parc d’attractions !

    Dans la banque, cravate et costume ne sont plus obligatoires

    Les normes vestimentaires tendent toutefois à s’assouplir dans certains secteurs. « Depuis une dizaine d’années, la population des salariés de la banque s’est rajeunie et le dress code a changé. La cravate, comme le costume ne sont pas obligatoires », observe Rémi Gandon, président des métiers de la banque et de la finance CGE-CGC. Dans la sécurité, les tenues ont aussi évolué. « Depuis une dizaine d’années, il existe une tenue pour l’été avec un pantalon non doublé et une chemise à manches courtes », détaille Florent Lecoq, délégué syndical CGT chez Securitas.

    Des us et lois amenés à évoluer

    Dans de nombreux bureaux, même sans contact avec la clientèle, pas question néanmoins d’aller jusqu’au short ou au bermuda. Arthur (1), technicien dans une usine, en a fait récemment l’amère expérience. « Un de mes collègues, ex-militaire, m’a dit que cela le ­dérangeait. Si cette tenue ne posait aucun problème à mon manager, mon N + 2 m’a indiqué qu’il ne souhaitait pas que je m’habille ainsi parce que cela risquait d’être mal perçu par les ouvriers de l’atelier. »

    Si le bermuda est mal perçu dans votre entreprise, messieurs, mieux vaut ne pas passer outre. L’article L. 1121-1 du Code du travail permet à un employeur d’imposer à un salarié des contraintes vestimentaires, si elles sont justifiées par la nature des tâches à accomplir et proportionnées au but recherché. En 2008, la cour de Cassation s’est appuyée dessus pour confirmer le licenciement d’un salarié qui portait un bermuda à son travail. Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes caniculaires, les habitudes vestimentaires vont sans doute évoluer. En 2005, le ministère nippon de l’Environnement a invité les entreprises à réduire la climatisation et les salariés à porter des tenues adaptées. La Cool Biz campaign japonaise va-t-elle faire des émules en France ?

    entreprises
    L'Humanité

    La courgette, tout l’été, elle en jette !

    Actu

    Indissociable de la cuisine provençale, la courgette est aussi un formidable atout pour une alimentation équilibrée. Inspirante par ses différentes variétes, elle se prête à une multitude de recettes créatives.

    Théo Gobbi

    Et si l’un des produits phares de la cuisine italienne n’était pas originaire de la Botte… Cultivée en Amérique centrale depuis dix mille ans, la courgette est arrivée en Europe sous drapeau espagnol au XVIe siècle.

    Si sa réputation se fait rapidement, elle devient finalement un emblème de notre gastronomie méditerranéenne au XIXe siècle, notamment lorsque les cultures s’intensifient dans le sud de la France. C’est qu’avec sa forte propension en eau, son goût amer et ses différents nutriments, la petite cucurbitacée est l’un des légumes-fruits les plus plébiscités des terroirs ensoleillés.

    La pleine saison de la courgette court de juin à septembre. En France, près de 130 000 tonnes, composées de 130 variétés, sont produites chaque année, principalement dans le sud-est du pays. Parmi les courgettes les plus communes, on retrouve la verte « non coureuse des maraîchers » ou la « black beauty », reconnaissables à leur forme allongée et leur couleur foncée caractéristiques. Il existe cependant des variétés plus insolites et tout aussi savoureuses comme la courgette jaune au doux goût sucré, la blanche d’Égypte ou la ronde de Nice, parfaite pour cuisiner des farcis. Mais qu’importe sa couleur, sa taille ou sa forme, la courgette est avant tout un mets délicieux pour la santé.

    À choisir bien ferme et peau lisse

    La courgette est une bonne source de ­vitamines B9, une substance qui contribue notamment à la synthèse des acides aminés et à la formation du sang. Elle contient aussi de la vitamine C, indispensable au bon fonctionnement du corps, qui aide à lutter contre la fatigue et favorise le fonctionnement normal du système immunitaire.

    Bouillie, la courgette devient une source de phosphore ; crue, elle recèle de la vitamine B2, bénéfique pour l’ensemble du métabolisme, les cellules… Et tout cela pour une ­valeur calorique très faible et un effet diurétique. Comme la plupart des légumes, elle est également chargée en fibres et possède un taux de glucides relativement faible. En quelques mots, la courgette, si elle est consommée convenablement, n’a pas vraiment de défauts.

    Pour choisir un produit de qualité chez le primeur, il faut simplement s’assurer qu’il est bien ferme au toucher et a la peau lisse. Les courgettes sont meilleures lorsqu’elles ne sont pas trop grandes, on les récolte d’ailleurs au stade « immature ». À noter que leur peau est souvent amère, mais c’est aussi dans cette partie que se cachent le plus de nutriments. Bien lavés, il est donc préférable de déguster ces légumes-fruits sans les éplucher. Si elle est la plus célèbre représentante des « courges d’été », la courgette possède de nombreux cousins plus confidentiels, mais tout aussi savoureux. On retiendra notamment les courges cou tors et leur chair jaune et savoureuse, ou le pâtisson, une courge à la forme aplatie possédant un goût à mi-chemin entre la star de ce papier et l’artichaut.

    Salade de courgettes crues et feta

    1. Après avoir bien lavé les courgettes, découper les extrémités.
    2. Passer ensuite les légumes dans le sens de la longueur pour obtenir de fines lamelles façon tagliatelles. Cette opération peut aussi se faire avec un économe.
    3. Couper les tomates cerises en deux et ajouter aux courgettes directement dans les assiettes.
    4. Mélanger trois cuillères à soupe d’huile d’olive, une cuillère à café de vinaigre balsamique, deux pincées de sel, une pincée de poivre et le jus d’un demi-citron pour préparer la vinaigrette. Réserver.
    5. Écraser la feta à la fourchette pour disposer dans les assiettes. Ajouter les amandes. Verser un peu de vinaigrette et servir.

    À la page. Un légume en 83 façonsLa courgette, un légume peu gourmand et dénué de goût ? Au travers de 80 recettes piochant entre classicisme et imagination, la journaliste culinaire Béatrice Vigot-Lagandré a cherché à démontrer toute la valeur de ce légume-fruit à la fois économique et bon pour la santé. Courgettes, je vous aime ! Éditions le Sureau, 10 euros.

    En carafe. Cru artisan fort en Médoc

    Pour accorder la courgette farcie, ce mets riche en goût et l’un des plats les plus emblématiques de la saison estivale, ce haut-médoc aux notes de fruits rouges prononcés fera des merveilles pour un prix tout à fait raisonnable. Château de Lauga 2020 AOC haut-médoc (55 % cabernet sauvignon, 40 % merlot, 4 % petit verdot, 1 % carménère), 10 euros.

    Cet article est en accès libre...

    ...mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Bon et sainrecettes
    L'Humanité

    Pour les travailleurs indépendants, prendre des congés est un vrai luxe

    Actu

    Le nombre d’indépendants a explosé ces dernières années et, pour une proportion importante d’entre eux, prendre des vacances est devenu difficile, voire impossible.

    Mélanie Mermoz

    Caroline (1) est en vacances à la montagne, pour deux semaines. Enfin, vacances, c’est beaucoup dire. Aujourd’hui, elle a travaillé neuf heures ! Heureusement, les autres jours, samedi et dimanche compris, c’était plutôt deux ou trois heures. Il faut dire qu’elle cumule les casquettes, elle est lectrice-correctrice salariée pour une maison d’édition, journaliste pigiste à l’occasion et autoentrepreneuse.

    Si, dans les deux premiers cas, il s’agit bien d’un emploi salarié, son travail est toutefois payé à la tâche et les congés payés sont intégrés dans la rémunération. Comme pour un indépendant, cette forme de salariat atypique implique de s’organiser pour planifier son activité et de mettre de côté l’argent pour pouvoir prendre ses congés.

    Seuls 18 % « breakent » plus de deux semaines

    Depuis 2009, le nombre de travailleurs free-lance a augmenté de 92 %, selon Eurostat ; dans ce chiffre sont toutefois compris les travailleurs des plateformes à la fausse indépendance. Perçu comme permettant d’échapper au carcan du travail salarié classique, le free-lancing séduit, mais exercer une activité indépendante a pour conséquences une protection sociale au rabais et l’absence de congés payés.

    Les « tracances », une nouvelle pratique qui brouille les frontières entre vie pro et temps de repos

    Selon une enquête réalisée par YouGov, pour ITG, une société de portage salariale, 60 % des free-lances sondés prévoient cependant de partir cet été. Parmi les 30 % qui ne partiront pas, c’est à 56 % pour des raisons financières et à 30 % par manque de temps. Les indépendants interrogés privilégient les courtes durées, seuls 18 % envisagent de prendre plus de quatorze jours de congé.

    Gérard partira trois semaines en août. Pas d’état d’âme pour ce consultant numérique et formateur informatique, à cette période, le chiffre d’affaires est inexistant. C’est aussi ce moment creux que choisit Marie, rédactrice free-lance, pour partir. Enfin, si elle le peut, « il est difficile de refuser du boulot ». Non seulement cela permet une rentrée d’argent, mais refuser du travail fait courir le risque de ne pas être rappelé plus tard.

    Si une coupure est nécessaire pour recharger les ­batteries, elle est rarement totale. Aude, graphiste, fait presque figure d’exception, elle n’emmène pas son ordinateur avec elle. Selon l’étude citée plus haut, parmi les indépendants qui vont prendre des congés, 70 % vont toutefois continuer à travailler pendant cette période.

    Les raisons sont multiples. Les free-lances sont d’abord très dépendants des demandes de leurs clients. Caroline avait prévu de travailler de façon très légère pendant ses congés, mais deux de ses clients ont décalé leurs demandes d’une semaine, augmentant sa charge de travail. Les tâches administratives sont aussi chronophages. « J’emporte mon PC car on a toujours des trucs à faire : compta, communication, prise de rendez-vous pour la rentrée mais, par rapport à d’habitude, oui, j’arrive quand même à bien décrocher », explique Gérard. Plus de quatre-vingt-cinq ans après l’adoption de la loi instaurant les congés payés, de plus en plus de travailleurs sont privés de congés, même non payés.

    congés payés
    L'Humanité

    Se protéger des moustiques : les produits qui marchent, les précautions à prendre

    Actu

    Pires ennemis des vacanciers, les moustiques sont très présents dans l’Hexagone cet été. Pour éviter de se gratter jusqu’au sang ou, pire, de devoir se rendre aux urgences, il est important de leur barrer la route. Sprays, crèmes, diffuseurs... On fait le point.

    Théo Gobbi

    Après des mois de dur labeur, vous vous ­accordez enfin quelques semaines de répit. À la mer, à la campagne ou en montagne, l’heure est à la détente et au plaisir. Mais, alors que le soleil est sur le point de se coucher, cela commence à vous démanger un peu partout. Les moustiques sont là.

    Des bornes à leurre olfactif

    S’ils sont un véritable marronnier des vacances d’été, il semblerait que cette année, plus que les précédentes, ces vampires ­assoiffés de sang soient bien décidés à gâcher les congés des Français. Hyères, dans le Var, ainsi que le Grau-du-Roi, dans le Gard, sont littéralement infestés de ces moustiques qui rendent la vie dure aux vacanciers.

    Pour y remédier, la municipalité­ de Hyères a choisi d’installer 157 bornes antimoustiques à leurre olfactif depuis la fin mai. La commune camarguaise a, quant à elle, fait appel à l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée), pour pulvériser un traitement adulticide dans les rues de la ville.

    Les moustiques n’aimant pas l’air ni le froid

    En faisant le pari que ces solutions fonctionnent, toutes les destinations ne sont pas équipées de la même façon. Mieux vaut alors se préparer à l’invasion par ses propres et bons vieux moyens. Mais, selon l’UFC-Que choisir, certains sont plus efficaces que d’autres.

    Parmi ceux-là, l’utilisation d’un ventilateur ou d’un climatiseur pour l’intérieur, les moustiques n’aimant pas l’air ni le froid. Sans oublier les spirales fumigènes pour les espaces extérieurs et les bombes insecticides, qui seraient à privilégier aux diffuseurs électriques, dont le champ d’action est limité.

    Pour des nuits tranquilles, l’inoxydable moustiquaire est également un barrage efficace. Quant aux performances des divers appareils à ultrasons et lampes à ultraviolets, elles laisseraient encore à désirer.

    Un tigre redoutable

    Se protéger de moustiques n’est pas uniquement une question de confort, mais bien de santé. Avec la prolifération du moustique-tigre dans 67 départements de la Métropole, selon le site du ministère, les risques de transmission de virus sont accrus. Reconnaissable à ses rayures blanches, « Aedes ­albopictus » est originaire d’Asie du Sud-Est et a été identifié pour la première fois en 2004 en France.

    Santé Tous nos articles pour prendre soin de vous et de vos proches.

    L’insecte, qui pique davantage le matin et le soir, peut transmettre la dengue, le chikungunya ou le zika. Si, après avoir été piqué, des symptômes tels qu’une éruption cutanée, des douleurs articulaires et musculaires ou encore des maux de tête apparaissent, il est primordial ­d’aller consulter un médecin. Le ministère de la Santé souligne par ailleurs l’importance de ne pas se refaire piquer après avoir contracté l’une de ces maladies, pour éviter sa propagation.

    Concernant les moustiques plus « classiques », ils peuvent aussi se révéler dangereux en cas de ­réaction allergique. Bien que plus commun aux piqûres d’abeille ou de guêpe, l’œdème de Quincke – gonflement au niveau du visage, de la gorge et dans la bouche – est un risque à ne pas prendre à la légère, car il peut entraîner des problèmes ­respiratoires, voire un choc anaphylactique. ­Sortez couverts.

    Cette offre est faite pour vous !

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Santémoustique tigre
    L'Humanité

    Excursion historique sur le plateau des Glières

    Actu

    L’endroit ne vous laissera pas indifférent. D’abord, parce qu’il faut le vouloir pour y arriver. Mais, surtout, parce que le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance, est chargé d’un passé aussi glorieux que tragique.

    Anne Drivas

    La route aux talus bordés de hautes fleurs est belle tout du long. Chaque tournant en annonce un nouveau et on se demande si l’on va s’arrêter un jour. Arrivé sur le plateau, garez la voiture et n’y pensez plus. Vous êtes à 1 450 mètres d’altitude, l’air est frais et léger. Vous êtes au cœur de la Haute-­Savoie, et ce n’est pas seulement une image.

    Le plateau des Glières est un plateau calcaire du massif des Bornes qui se compose de plusieurs ensembles. Département : Haute-Savoie. Région : Auvergne-Rhône-Alpes. Il s’étend sur les communes de Glières-Val-de-Borne et de Fillière. Dans le patois local (dit aussi franco-provençal), le terme singulier de glière ou glaire désigne un terrain rocailleux et sablonneux, une grève de ­rivière souvent inondée, où l’herbe est par nature abondante et toujours verte, faisant le bonheur des troupeaux de grosses vaches blanche et marron qui y paissent paisiblement. Un paysage reposant, fait d’un savant mélange de verdure et de roches. Une invitation à la promenade, diverse et variée, sans ­jamais ­lasser l’œil du voyageur.

    À 45 minutes d’Annecy et de Chamonix, 29 kilomètres de La Roche-sur- Foron et 15 de Thorens-Glières, le plateau des Glières n’offre rien de moins que huit itinéraires de randonnée pédestre de tous niveaux, accessibles en toute saison, où vous pourrez apprécier les vastes prairies naturelles des alpages qui succèdent aux belles forêts sombres, et vous sentir seul au monde, enfin, sous la voûte des cieux. Les sentiers sont balisés et bien entretenus, tout en gardant leur caractère sauvage. Alors, laissez-vous guider dans ce paysage idyllique par la musique des cloches des vaches et le concert des oiseaux. N’oubliez pas un sac à dos ­suffisamment grand pour y glisser, outre la Thermos d’eau fraîche ou de café chaud, un (ou deux, voire trois) fromages directement vendus dans les fermes que vous croiserez. Vous êtes au pays du reblochon et de la tomme, n’omettez pas de faire honneur aux savoir-faire locaux ancestraux !

    Loisirs sportifs et contemplatifs

    En prenant de la hauteur, la vue sur la chaîne des Aravis ou sur le Mont-Blanc vous en mettra plein les mirettes, l’occasion de respirer à pleins poumons ! Hiver comme été, c’est une terre de loisirs et d’activités de pleine nature ­intenses : 29 kilomètres de piste de ski nordique tous niveaux, randonnée en raquettes (ou en baskets, mais pas en tongs, n’abusez pas) sur 17 kilomètres d’itinéraire, ou encore simples balades en famille ou en solitaire, à chaque saison, ce lieu historiquement chargé offre un regard différent. Un vrai espace de loisirs sportifs et contemplatifs ! Cerise sur le gâteau, le choix d’une restauration authentique est au rendez-vous avec de très bonnes ­enseignes comme Chez Constance, où les beignets de pomme de terre vous laisseront un souvenir inoubliable. Au diable les remords, vous perdrez les kilos en marchant et en grimpant toujours plus haut.

    Une bataille emblématique

    Mais, avant de passer à table et de randonner de la manière qu’il vous plaira, un détour par le musée de la Résistance et le mémorial s’impose afin de marcher sur les pas des résistants qui ont libéré, seuls, le département au printemps 1944.

    Le plateau des Glières fut en effet un haut lieu de la Résistance française ­durant la Seconde Guerre mondiale, choisi comme terrain de parachutage par les Britanniques. C’est ici que, entre janvier et mars 1944, 465 maquisards se regroupent, sous le commandement successif du lieutenant Tom Morel, puis du capitaine Maurice Anjot, pour réceptionner des armes destinées au maquis de Haute-Savoie et à la préparation du ­débarquement des Alliés. C’est ici que les maquisards livrèrent une des batailles les plus emblématiques de la Résistance à l’occupation allemande. Encerclé, activement bombardé par la Luftwaffe et pourchassé sans relâche par 700 miliciens et plus de 3 000 chasseurs de la ­division alpine de la Wehrmacht, le maquis finit par tomber, le 26 mars, les armes à la main ou en se dispersant, au prix de très nombreuses pertes : 129 maquisards et 20 habitants y laissèrent la vie, tués au combat, fusillés ou déportés peu après. La plupart d’entre eux reposent à la Nécropole nationale des Glières, à Morette. Leur épopée tragique connut à l’époque un retentissement considérable, bien au-delà de la région. Mais ici, en Haute-Savoie, sur ce plateau battu par le vent ou brûlé par le soleil, personne ne les a jamais oubliés.

    Cet article est en accès libre...

    ...mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Découverteplateau des glières
    L'Humanité

    Football. Ivresse, colère et larmes éternelles de la demi-finale du Mondial 1982, à Séville

    Il était une fois

    Séville, 8 juillet 1982. En cette soirée se joue un match qui va rester dans les annales de la Coupe du monde : la demi-finale France-RFA. Alors que la victoire semble promise aux Bleus, les multiples rebondissements vont en faire un des « matchs du siècle », marqué au sceau d’une immense déception qui confine au traumatisme, teinté aussi de nostalgie pour une certaine époque du football.

    La demi-finale de la Coupe du monde 1982 qui voit s’affronter à Séville la France et l’Allemagne appartient à la catégorie des « matchs du siècle », au même titre que la demi-finale de la Coupe du monde 1970 Italie-RFA, remportée par les « Azzurri » 4-3 après prolongations. Le souvenir de cette partie marquée par de multiples rebondissements renvoie aussi à l’héroïque, à l’image de Franz Beckenbauer continuant à jouer la clavicule cassée et le bras bandé. En 1982, l’héroïque a failli rimer avec le tragique, tant l’image de Patrick Battiston gisant à terre inanimé, victime de ce qui aurait été la « brutalité allemande », a hanté les écrans de télévision.

    Une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant

    Est-ce pour cela que le match passionne encore, alors que l’équipe de France a depuis remporté deux Euros et deux Coupes du monde de football ? Est-ce la nostalgie pour un football qui aurait été moins mondialisé et financiarisé qu’aujourd’hui ? Ou la mélancolie pour une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant que les formations réalistes et victorieuses concoctées par Aimé Jacquet et Didier Deschamps ? Et donc une nostalgie pour une France qui brille, mais qui perd à la fin du match ?

    Didier Deschamps entre dans la cour des (très) grands

    On ne peut comprendre la déception qui a saisi les télé­spectateurs au soir du 8 juillet 1982 sans revenir aux années 1970. Après les exploits du Stade de Reims et la troisième place obtenue par les Bleus à la Coupe du monde 1958, le football hexagonal connaît un sacré trou d’air. Des Bleus incapables de se qualifier pour les Coupes du monde 1970 et 1974 ou pour le championnat d’Europe des nations. Des clubs français éliminés dès les premiers tours des Coupes d’Europe par de modestes formations du Vieux Continent.

    « Championne du monde des matchs amicaux »

    Or, à partir de 1976, la politique de formation menée par les clubs professionnels, l’action d’apôtres du beau jeu comme Michel Hidalgo et une génération de jeunes joueurs conduite par Michel Platini changent la donne. La finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue par Saint-Étienne en 1976 contre le Bayern Munich, la qualification pour la Coupe du monde en Argentine (1978) apparaissent comme les manifestations les plus saillantes de ce renouveau.

    Décès. Hidalgo, ce prince qui redonna l’espoir au football français

    Toutefois, la plupart des clubs français continuent à mordre la poussière en Coupe d’Europe et l’équipe de France reste la « championne du monde des matchs amicaux ». Le syndrome des « poteaux carrés (1) » persiste, l’explication donnée à la défaite des Verts en 1976, soit un mélange de malchance, de manque de compétitivité et d’excuses un peu faciles. En ce sens, Séville 1982 se situe dans la continuité de huit ans de promesses non tenues.

    Un Mondial qui semble, du côté français, se résumer à Séville

    France-RFA masque aussi un parcours laborieux dans le Mundial espagnol, au cours duquel les Bleus avaient peut-être épuisé un peu tôt leur stock de cartes « chance ». Au premier tour, initialement surclassés par les Anglais (1-3), ils rétablissent la situation en disposant 4-1 du Koweït lors d’un match surréaliste. Mécontent de la validation d’un but marqué par Alain Giresse, le cheikh Fahad Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, président de la fédération koweïtienne, descend des tribunes pour intimer l’ordre à ses joueurs de quitter la pelouse et parvient à faire annuler le but français ! Surtout, on a un peu oublié que la dernière rencontre de poule contre la Tchécoslovaquie, achevée sur un score nul 1-1 qualifiant la France, s’est jouée à peu de choses. Plus précisément à une tête de Manuel Amoros qui détourne sur la ligne de but française le tir de Bicovsky à la 89e minute. Terminant à la deuxième place, l’équipe de France échappe au groupe B du 2e tour mettant aux prises la RFA, l’Angleterre et l’Espagne. Comparé au groupe C réunissant Argentine, Brésil et Italie, le groupe D que rejoint la France est également beaucoup moins périlleux. Il est composé de l’Irlande du Nord et de ses joueurs un peu limités techniquement, et de l’Autriche qui a perdu de son allant de la Coupe du monde 1978. De fait, pour se qualifier en demi-finale, les Français disposent facilement des Britanniques (4-1) et, avec davantage de précision, auraient pu alourdir le score de leur victoire sur l’Autriche (1-0).

    Au commencement était Séville 1982

    Si l’on fait exception du match de classement, joué et perdu sans conviction contre la Pologne (2-3), la Coupe du monde 1982 semble, du côté français, se résumer à Séville. Le nom de l’adversaire y fait aussi beaucoup.

    Le sourire des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ?

    Aujourd’hui, un match France-Allemagne se résume à une confrontation de deux grandes équipes nationales métissées. L’arrière-plan historique est largement ignoré. En 1982, les choses sont moins claires. L’agression de Battiston par le gardien Harald Schumacher réveille des réflexes anti-allemands dans un contexte mémoriel marqué par la question de Vichy, de la Résistance et de la déportation, dans une France où vivent encore de nombreux témoins de l’Occupation. Quelques jours après, dans les pages de « Paris Match », Jean Cau associe le match au souvenir des guerres franco-allemandes. Plus tard, Pierre-Louis Basse, dans « Séville 82. Le match du siècle », en 2005, le relie implicitement aux exactions allemandes. « Le sourire du monstre », celui de Schumacher, comme il l’écrit, ne serait-il pas celui des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ? Contrairement à une légende bien établie, le match n’a toutefois pas entraîné de crise diplomatique entre Paris et Bonn, à un moment où les deux pays suivent une trajectoire économique divergente avant de se rapprocher, en 1983, autour des missiles Pershing et du tournant de la rigueur. Certes, l’opulente Allemagne et son puissant deutsche mark suscitent l’envie dans une France frappée par la crise industrielle. Mais la déception des téléspectateurs de France-Allemagne – dont celle de l’auteur de ces lignes – est d’abord sportive. Comment les Bleus ont-ils pu laisser échapper une victoire qui leur était promise ? Les supporters français sont-ils condamnés au supplice de Sisyphe, de voir leur équipe condamnée à des échecs sans fin ?

    La culture de la gagne n’est pas encore la marque de la France

    C’est que le match France-Allemagne ne se résume pas à l’agression subie par Battiston à la 57e minute ou à l’épreuve des penalties. Il consiste d’abord en une opposition de styles à laquelle on assiste moins aujourd’hui dans un football mondialisé et standardisé. Technique et vivacité françaises contre puissance et engagement (un euphémisme dans le cas de Schumacher) allemands.

    Les multiples rebondissements soumettent les supporters des deux camps à un régime d’ascenseur émotionnel. Ouverture du score allemande, égalisation française, agression de Schumacher sur Battiston alors que celui-ci manque de peu la cible. C’est d’ailleurs le premier cri désolé du duo de commentateurs Jean-Michel Larqué-Thierry Roland – « À côté ! » – avant qu’il ne se rende compte de la violence du geste du gardien allemand, qui « n’est pas venu pour rien ». On oublie aussi souvent que Manuel Amoros aurait pu donner la victoire aux Français à la 89e minute, si son tir de 30 mètres ne s’était pas écrasé sur la barre transversale (et de section ronde) allemande.

    Au-delà de la qualité médiocre des images, visionner le match aujourd’hui reste un tourment pour ceux qui l’ont suivi en direct et qui doivent subir à nouveau « l’épreuve » des tirs au but, qui sourit d’abord aux Français après l’échec d’Uli Stielike, immédiatement annulé par celui de Didier Six. Oubliant pudiquement Schumacher, le rapport officiel de la Fifa note que « l’équipe allemande a pu utiliser la diminution de concentration de l’adversaire et obtenir l’égalisation ». La culture de la gagne n’est pas encore la marque de l’équipe de France. Michel Platini saura l’acquérir sous le maillot de la Juventus pour l’Euro 1984.

    Avec Coca-Cola, nous entrons dans la voie du football business

    Si France-Brésil 1998 a souvent été décrit comme un match Adidas-Nike, la marque aux trois bandes habille et équipe les deux adversaires de 1982. Mais, encore une fois, la victoire est allemande. Horst Dassler, président de la filiale française d’Adidas, a fait de l’entrisme au sein de la Fédération française de football à la fin des années 1960 pour imposer ses produits en équipe de France, puis dans la Coupe de France à partir des 32es de finale. Il a ensuite racheté deux équipementiers français majeurs (­Hungaria et Le Coq sportif) avant de les faire ­fusionner sous le logo du gallinacé. Dassler est aussi actif au sein de la Fifa. Depuis 1970, le ballon officiel de la Coupe du monde est fabriqué par Adidas.

    Bernard Tapie se faufile entre les mailles du filet

    Avec Coca-Cola, la multinationale allemande guide le président de la Fifa, Joao Havelange, dans la voie du football business. Élu et réélu depuis 1974, le Brésilien n’a pas trop à se forcer. D’autant que l’aide des deux multinationales lui permet de financer les programmes de développement demandés par les fédérations qui l’ont élu, notamment celles d’Afrique. Le montant des droits télévisés reste en effet ­modeste : 39 millions de francs suisses (monnaie utilisée par la Fifa, dont le siège est à Zürich depuis 1932), un peu moins que la vente des billets (40 millions), un peu plus que la publicité (36 millions). Le bénéfice engrangé, 63,90 millions, est reversé pour 25 % à la ­fédération espagnole, 65 % aux associations nationales participantes, la Fifa n’en gardant que 10 % (6,3 millions). On est loin du 1,3 milliard de francs suisses que rapportent les droits TV de la compétition vingt ans plus tard. Toutefois, le cocktail ­financier associant la Fifa, les « global brands » – ces firmes multinationales dont les produits et l’image sont commercialisés sur tous les continents – et les télé­visions est composé. Et les pétromonarchies du Golfe sont même déjà là avec le Koweït en avant-garde, dont la fédération réussit à faire expulser la fédération israélienne de l’Asian Football Confederation en 1976, et dont les joueurs sont les premiers footballeurs de la péninsule Arabique à se qualifier pour une phase finale de la Coupe du monde.

    Football. La fronde des confédérations européenne et sud-américaine

    Depuis les années 1930, des joueurs noirs, maghrébins…

    La Coupe du monde espagnole voit le passage du nombre d’équipes participantes de 16 à 24. L’Asie et l’Afrique comptent deux représentants chacune. La diversité y gagne. Mais, de ce point de vue, l’équipe de France est depuis longtemps en avance. On a en effet beaucoup glosé sur la France black-blanc-beur de 1998. Or, depuis les années 1930, la sélection nationale a été pionnière en alignant des joueurs noirs, maghrébins ou des enfants d’immigrés européens. À ce titre, les Bleus de Séville sont représentatifs de cette tradition. Des descendants d’Italiens (Battiston, Genghini, Platini), d’Espagnols (Amoros, Hidalgo, Giresse, Lopez), d’Africains (Tigana), des Antillais (Janvion, Trésor) qui partagent un enracinement régional français avec Ettori, Bossis, Rocheteau ou Six. Il manque les joueurs d’origine maghrébine qui auraient pu être représentés si Omar Sahnoun n’était pas mort d’une crise cardiaque deux ans plus tôt. Et le tout sans que cela ne suscite de polémique. Séville si proche, si loin.

    footballcoupe du mondefrance-allemagne
    L'Humanité

    Juillet 1912 : l'instauration du carnet de circulation, une malédiction de 100 ans pour les Tsiganes

    Il était une fois

    Le 16 juillet 1912, la loi « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades » constitue un tournant dans la politique discriminatoire envers les Tsiganes : tous se voient imposer un carnet destiné à les ficher, favorisant leurs exclusion et répression. Ils devront attendre un siècle pour en être libérés. Mais bien des discriminations persistent.

    Par Emmanuel Filhol, enseignant-chercheur honoraire, université de Bordeaux-Montaigne

    Dans le contexte des discours ­sécuritaires et xénophobes qui prévalent à la fin du XIXe siècle en France (et en Europe), où l’inté­gration nationale des citoyens s’accompagne d’une unification relative des perceptions négatives de l’étranger, les représentations véhiculées par la société sur la communauté tsigane – dont les personnes (Manouches et Gitans) appartiennent pourtant à la citoyenneté française selon la loi de 1889 – obéissent aux normes de l’idéologie dominante. Laquelle est aussi porteuse de préjugés ancrés dans la mémoire longue des sociétés européennes.

    D’où les stéréotypes, les images caricaturales, un catalogue d’idées reçues appliquées aux Tsiganes (voir encadré ci-dessous, « La question de la désignation ») pour mieux les dévaloriser et justifier leur rejet, que l’on retrouve dans les plus importants journaux de l’époque.

    À quoi reconnaît-on le « romanichel » ? À sa figure crasseuse incluse dans la « redoutable tourbe errante », déclare « le Petit Journal » du 8 février 1899. Pour le député-maire d’Ivry, « ces nomades (étant) la cause des épidémies de scarlatine, rougeole, fièvre typhoïde », il faut « faire disparaître le mal ». « Le Petit Parisien » du 3 août 1908, qualifiant les ­Tsiganes de « peuple néfaste », suggère qu’on sévisse contre ces « parasites outrecuidants », ces « rongeurs » qui « infectent notre territoire ».

    Le thème de l’invasion et des incendies volontaires est aussi récurrent, comme celui des Bohémiens conducteurs d’animaux féroces, auxquels s’ajoute l’accusation d’enlèvement d’enfants. Mais, de tous les forfaits imputés à ces « incorrigibles maraudeurs », le plus atroce est l’anthropophagie, à l’instar de ce qu’affirme « le Petit Journal illustré » du 20 mars 1927, dont la une montre un groupe de Bohémiens faisant cuire au-dessus d’un feu un homme embroché.

    Entretenir la confusion avec une population délinquante

    Au regard de tels méfaits imaginaires, les pouvoirs publics adoptent différentes mesures de surveillance et de contrôle des nomades afin de savoir toujours « où ils sont, d’où ils viennent, où ils vont ». Entre autres, le recensement général des « nomades, ­Bohémiens, vagabonds » en mars 1895, la circulaire de l’Intérieur du 4 avril 1908 préconisant aux brigades régionales de police mobiles créées par Clemenceau de « mensurer » et photographier les nomades ou romanichels. Elles conduisent à l’établissement de la loi 16 juillet 1912, votée par le Parlement, « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades ».

    La réglementation de 1912 dont dépend l’itinérance économique définit trois catégories d’ambulants : les marchands ambulants, les forains de nationalité française et les nomades. Chacune se voit attribué des papiers d’identité spécifiques. Cela va du simple récépissé de déclaration (marchand ambulant) et du carnet de forain (avec sa photographie), à l’encartement du nomade élaboré d’après la « méthode Bertillon » – du nom de l’inventeur de l’identification anthropométrique des criminels –, à laquelle sera ajoutée la dactyloscopie (relevé des empreintes digitales).

    Une pratique coercitive qui confond les Tsiganes avec une population délinquante, criminogène, qu’il s’agit donc d’identifier et de contrôler étroitement dans le dessein « d’obliger ces nomades à se fixer ». Selon l’article 3, les « nomades » désignent, « quelle que soit leur nationalité, tous les individus circulant en France sans domicile ni ­résidence fixes et ne rentrant dans aucune des autres catégories spécifiées, même s’ils ont des ressources ou prétendent exercer une profession».

    La fin du fichage des « nomades »

    Tout nomade, aux yeux de la loi, est dans l’obligation de faire viser (avec l’indication du lieu, du jour et de l’heure) son carnet individuel, établi dès l’âge de 13 ans révolus, à l’arrivée et au départ de chaque commune (la durée de stationnement est en moyenne de 24 à 48 heures). Il doit aussi se soumettre à des mensurations et des identifications photographiques, qui y sont consignées. Une partie est réservée aux mesures sanitaires et prophylactiques.

    Les nomades voyageant « en bande » doivent aussi se munir d’un carnet collectif dont le père de famille est le responsable légal. La partie « signalement » fait référence aux « marques particulières » de l’individu. Une rubrique relative aux autres personnes renseigne sur leur état civil et les liens qui les rattachent au « chef de famille ». Un encadrement reçoit les empreintes digitales des enfants de moins de 13 ans.

    Les Allemands ordonnent, dès 1940, que les Tsiganes soient internés

    Un signe ostentatoire est en outre imposé aux ­nomades par l’article 4 : leurs véhicules sont munis à l’arrière d’une plaque de contrôle ornée d’un numéro spécifique et revêtant le titre de la loi du 16 juillet 1912. Ces « voitures employées » sont décrites très précisément dans les deux formes du carnet anthropométrique : leur type, leur aspect extérieur, leurs ouvertures, ainsi qu’un examen mécanique détaillé et une description intérieure effectuée par les forces de police.

    De plus, à ces papiers d’identité correspond un « double » administratif, soit une notice individuelle, soit une notice collective, conservé dans des fichiers par les préfectures, les sous-préfectures et le ministère de l’Intérieur.

    Tsiganes, cette longue ségrégation

    Le 6 avril 1940, sous la République finissante, le gouvernement interdit la circulation des nomades au prétexte qu’en période de guerre, par leurs déplacements, ils peuvent fournir, en tant qu’espions ­potentiels, des renseignements à des agents ennemis – alors que les nomades français iront combattre sur le front pendant les deux guerres mondiales.

    Le décret assigne à résidence tous les nomades porteurs des carnets imposés par la loi de 1912 sur le « territoire métropolitain, pour la durée de la guerre », ce qui permet aux brigades de gendarmerie d’exercer dans les départements « une surveillance constante et efficace ». Les activités de travail pratiquées par les familles, livrées à elles-mêmes, s’épuisent vite dans cet espace limité, ce qui rend leurs conditions d’existence extrêmement précaires.

    Après la défaite, le gouvernement de Vichy applique ce décret d’assignation à résidence en zone libre. En zone occupée, les autorités allemandes ordonnent, dès octobre 1940, que les Tsiganes (« Zigeuner ») soient internés. C’est le régime de Vichy qui se charge du transfert des familles assignées à résidence et de la gestion des 30 camps (dont deux créés dans la zone sud par l’État français) où furent détenus 6 500 à 7 000 Tsiganes de tous âges, dans un dénuement total ; environ 200 d’entre eux ont été déportés.

    Ils sont une petite partie et l’une des multiples catégories d’hommes, de femmes et d’enfants réprimés, entre 1939 et 1946, dans un vaste ensemble de camps – 200, enfermant 600 000 personnes, comme l’a ­établi l’historien Denis Peschanski (1) –, par les politiques d’internement de la République finissante, du gouvernement de Vichy et des occupants allemands, servant les logiques d’exception puis d’exclusion qui ouvriront la voie à celle de l’extermination.

    Ailleurs dans l’Europe occupée par les nazis, les Tsiganes ont subi, entre 1939 et 1945, un génocide longtemps occulté. Son bilan, difficile à établir, se situe autour de 300 000 morts sur une population d’environ un million de personnes.

    De 1939 à 1946, la France des camps

    En France, la libération du territoire national n’a ­cependant pas entraîné celle de tous les Tsiganes ­internés : en décembre 1944, cinq camps sont toujours en activité ; les derniers prisonniers seront libérés du camp des Alliers, le 1er juin 1946. Pour pouvoir circuler à nouveau, les Tsiganes devront patienter jusqu’à la loi du 10 mai 1946 portant fixation de la date légale de cessation des hostilités qui abroge de fait le décret du 6 avril 1940 et rend ­caduques les mesures d’assignation à résidence.

    Mais les mesures d’identification liées au carnet anthropométrique n’ont pas été supprimées : les Tsiganes ont été astreints, en France, au « régime administratif des nomades », instauré par la loi de 1912, jusqu’en 1969. Le carnet anthropométrique est ensuite relayé par le « livret ou carnet de circulation », visé d’abord chaque mois, puis tous les trois mois.

    Si le caractère vexatoire du carnet anthropométrique disparaît, l’obligation pour les « gens du voyage » – dénomination forgée en 1970 (2) – de détenir un carnet de circulation n’en constitue pas moins une entrave aux droits de l’homme relatifs à la liberté de circuler et de choisir sa résidence.

    Saisi d’une question de constitutionnalité visant la non-conformité des droits et libertés contenus dans la nouvelle législation adoptée en 1969, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 5 octobre 2012 en faveur de l’abrogation du carnet de circulation. La loi de 1969 a finalement été remplacée par celle du 27 janvier 2017 qui touche à l’égalité et à la citoyenneté.

    Cette récente annulation n’efface pas pour autant dans les esprits un siècle de discriminations légales. D’autant que celles-ci ont connu des prolongements qui limitent encore ­aujourd’hui l’exercice des droits de ces personnes. Notons, parmi les discriminations toujours actuelles, les insuffisances en matière d’aires d’accueil, malgré les obligations légales, et la non-reconnaissance de la caravane comme logement, avec ses multiples conséquences pour l’accès à divers droits.

    Le stationnement donné par les communes était toujours à côté des ordures

    Et les Manouches eux-mêmes, comment ont-ils vécu l’imposition de ces carnets par la loi de 1912 ? Des entretiens que nous avons menés dans les années 2000 montrent qu’ils s’en souviennent avec acuité, ainsi que des opérations d’identification qui leur étaient infligées.

    En voici quelques extraits représentatifs (la retranscription est fidèle à l’énonciation de ­chacun).

    • Marcelle Picque : « Ces souvenirs de carnet anthro, je les ai à partir de l’âge de 13 ans, ça fait quarante-deux ans, quand j’ai eu mon premier carnet (…). La préfecture nous déclarait tout, y nous mesurions, y nous prenions le signalement de notre visage, et si nous avions des anomalies, (…) n’importe quoi, c’était tout envisagé. »
    • Toto Hoffmann : « Oh ! mais ils avaient des instruments… (…) Alors il y avait un genre de papier gros buvard, avec de l’encre. Après vous aviez les doigts… ils vous laissaient ça sur les mains ! (…) Et puis, ils avaient une espèce de serre-joint (où) il y avait les centimètres, les millimètres… »
    • Marie Philipot : « Si je me souviens du carnet collectif anthropométrique ? Eh oui, on peut pas oublier ça. Dès que je suis arrivée dans le Lot-et-Garonne, il a fallu le prendre. » Elle évoque au passage les lieux de stationnement attribués par les autorités communales (années 1960) : « C’était toujours à côté d’un tas d’ordures, ou du train qui passe, partout où il y avait du danger. J’ai souvent eu peur pour mes petits, mais on n’est que des ­Gitans. Ils devaient penser (que) pour les Gadjé (les non-Tsiganes), c’était assez bien pour nous. C’était des endroits affreux. »

    (1) Voir de Denis Peschanski : « La France des camps. L’internement, 1938-1946 », Gallimard, 2002.(2) L’expression « gens du voyage » instaurée par le pouvoir politique et administratif ne peut s’entendre qu’au pluriel, niant ainsi l’individualité, la singularité des personnes et des groupes contenus dans cette désignation fictive.

    La question de la désignation

    Le terme « Tsigane », du grec médiéval « athinganoï » (désignant au XIVe siècle, en Grèce, une communauté un peu à l’écart, aux pratiques divinatoires, composée en partie de musiciens), est employé dans cet article comme expression générique. Il rassemble la diversité des groupes, avec les noms qu’ils s’attribuent à eux-mêmes : les Sinté ou Manouches (« hommes » en romani) – Sinté français, allemands et italiens, voyageurs, Gitans ou Kalé (Noirs) –, les Yéniches (issus des populations errantes de l’époque de la guerre de Trente Ans, pas tous tsiganes), enfin les Roms (les « hommes »), répartis en sous-groupes dits Kalderash, Lovara, Tchurara.

    Ces noms sont à distinguer de ceux donnés par les Gadjé (les non-Tsiganes), émanant surtout des pouvoirs publics, qui participent des représentations approximatives erronées aux connotations péjoratives : Bohémiens, romanichels, nomades, gens du voyage.  

    Emmanuel Filhol, l’auteur de cet article, a notamment publié :« Le Contrôle des Tsiganes en France (1912-1969) », Karthala, 2013.« Les Tsiganes en France, un sort à part, 1939-1946 », avec Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Il était une foisHistoireromstsiganes
    L'Humanité

    Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...

    Il était une fois

    Les États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.

    Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.

    Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.

    De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990

    Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.

    Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.

    McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.

    Au départ était un stand de hot dogs

    Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.

    En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.

    Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.

    Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.

    Cap sur l'Europe

    La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).

    Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.

    Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chics

    En France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.

    La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du  fast-food

    Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.

    En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.

    La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.

    Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).

    Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.

    Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.

    Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».

    Le droit social des petites entreprises

    Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.

    Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.

    Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicat

    McDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.

    La francisation a des limites

    En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.

    En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.

    Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.

    En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.

    En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.org

    EN SAVOIR PLUS

    • « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
    • « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
    • « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
    • « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
    • « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.

    Il était une fois... une autre histoire !

    Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

    Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

    Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

    A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

    McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation
    L'Humanité

    30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu

    Il était une fois

    Entré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.

    Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université

    Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.

    En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.

    Une innovation enviée par le monde entier

    Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.

    Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.

    Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.

    À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.

    La question de la rentabilisation des infrastructures

    Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.

    En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.

    Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde

    Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.

    C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.

    En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.

    Des terminaux gratuits et un accès aux services payant

    Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?

    Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.

    Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.

    Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries

    Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.

    La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.

    Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.

    Une arme à double tranchant

    Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.

    La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.

    En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.

    Du même auteur

     

    • Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
    • De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.

    Plus que 3 jours pour profiter de notre offre spéciale d'abonnement !

    Cet article est en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, engagé et progressiste.

    Nous vous proposons de bénéficier de notre offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ l'abonnement digital quotidien + magazine pendant 4 mois.
    • Soit une réduction de 67% pendant 4 mois et un gain de 34€.
    • Toute la richesse du quotidien, du magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • L’offre n’est valable que jusqu'au 30 juin : pour en profiter, rendez-vous ici.
    Il était une foisnouvelles technologies
    L'Humanité

    La brève histoire et grande aventure de la CGTU

    Il était une fois

    Contestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.

    Michel Pigenet

    « Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.

    Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.

    L’union sacrée des années de guerre

    Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.

    Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.

    Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.

    Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».

    L’appui tactique des communistes

    Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.

    Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.

    Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT

    Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.

    À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».

    Au plus fort des tensions, on en vient aux mains

    Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.

    Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.

    « Une nouvelle scission serait un véritable crime »

    Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.

    Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.

    L'Humanité

    Une brèche dans les prisons

    Il était une fois

    Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

    Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

    Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

    Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

    Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

    « L’une des régions cachées de notre système social »

    Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

    Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

    Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

    Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

    Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

    Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

    Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

    Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

    L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

    Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

    Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

    Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

    Faire entendre la voix des prisonniers

    Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

    Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

    Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

    C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

    À VOIR

    Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

    prisonnancy
    L'Humanité

    Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

    Il était une fois

    Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

    Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

    À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

    Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

    Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

    Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

    En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

    Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

    Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

    Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

    Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

    Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

    Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

    Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

    Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

    Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

    De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

    Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

    Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

    Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

    Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

    Anne SteinerAllemagneIl était une fois
    L'Humanité

    Pour rire

    Billet

    Maurice Ulrich

    C’est une série d’été, comme il y en a dans tous les quotidiens. L’Opinion, journal libéral, a choisi, comme il le précise, d’explorer « l’humour en politique ». Mercredi, c’était un dénommé Papacito. Un portrait pleine page. Il y a quelques années, nous dit-on, personne ne le connaissait, « ni les grands manteaux noirs ou en cuir avec un col en fourrure qu’il aime porter, ni son humour. En moins de dix ans, il est devenu un des leaders de la fachosphère ». La bonne blague. Allez, on continue. « Monarchiste, fervent admirateur du ­général Franco, viriliste, masculiniste et selon ses dires très chrétien », il pense que la République est un complot des francs-maçons, il a voté Éric Zemmour, ensuite Marine Le Pen, et on nous le ­rappelle : mais oui, bien sûr, c’est lui qui en juin 2021 avait posté sur les réseaux sociaux une vidéo intitulée « Le gauchiste est-il un gilet pare-balles » où il tirait sur un mannequin avant de l’attaquer au couteau. À l’Opinion, ce doit être à mourir de rire.

    le billet de Maurice Ulrich
    L'Humanité

    Immigration: Le jeu dangereux de Darmanin

    Actu

    Face à LR et au RN déterminés à surenchérir, le ministre de l’Intérieur surfe sur l’affaire Hassan Iquioussen pour ouvrir la voie à sa future réforme.

    Julia Hamlaoui

    D’une affaire à l’autre, Gérald Darmanin prépare sa prochaine réforme de l’immigration. Non content d’avoir annoncé en juillet l’expulsion d’un Algérien soupçonné d’une agression de policiers à Lyon peu avant que celui-ci soit mis hors de cause par le parquet, c’est désormais avec le cas d’ Hassan Iquioussen que le ministre de l’Intérieur occupe les médias cet été.

    Pourquoi une expulsion au lieu de poursuites

    Depuis la suspension, en fin de semaine dernière, par le tribunal administratif (TA) de Paris de l’expulsion, ordonnée le 28 juillet, d’Hassan Iquioussen, le ministre ne manque pas une occasion de faire savoir sa détermination à aller au bout du processus engagé contre le prédicateur mis en cause pour des propos antisémites, homophobes et sexistes, remontant pour certains à une vingtaine d’années. Et ce bien que le tribunal ait fait valoir que la décision constituait une « atteinte disproportionnée » à la « vie privée et familiale » de l’homme de 58 ans, né en France mais de nationalité marocaine. « Ces propos anciens n’ont jamais donné lieu à un refus de titre de séjour ou à une condamnation pénale », a aussi relevé à l’audience M e Marion Ogier, qui intervenait au nom de la LDH. Et c’est là que le bât blesse : pourquoi une expulsion au lieu de poursuites au moment voulu pour des déclarations relevant du délit de provocation à la haine ? Une façon de montrer les muscles mais aussi de pousser les feux de la logique qui a prévalu dans la loi contre les séparatismes.

    La place Beauvau a agité la fiche S

    Dans la foulée du jugement, le locataire de la place Beauvau a agité la fiche S de l’imam pour justifier sa démarche. « C’est stratégique, au moment même où le ministère venait d’essuyer un camouflet devant le TA qui soulignait le manque d’éléments étayant la persistance de la menace à l’ordre public depuis 2014. Mentionner la fiche S, c’est une façon de laisser à penser que la menace serait toujours actuelle. En réalité, c’est la surveillance qui est actuelle », rappelle le professeur de droit public Serge Slama sur Public Sénat.

    Renforcer les possibilités d’expulsion

    C’est que Gérald Darmanin a une rentrée à préparer. «  J’attends avec sérénité la décision du Conseil d’État. (…) Mais si jamais il venait à nous donner tort, nous étudierons avec les parlementaires les moyens de donner les forces à la République de se défendre, en modifiant la loi s’il le (faut) », a-t-il annoncé depuis Marseille. Et l’occasion est toute trouvée avec le projet de loi en préparation sur l’immigration. Renforcer les possibilités d’expulsion dans de telles situations va de pair avec une mesure d’ores et déjà en préparation : le durcissement de la double peine. « Nous pourrions examiner les protections contre l’éloignement dont bénéficient certaines catégories d’étrangers, en lien avec leur âge d’arrivée en France ou leur statut marital, et qui ne découlent pas d’obligations constitutionnelles ou internationales », a proposé Gérald Darmanin dans un entretien au Figaro, vantant « une lutte plus intraitable que jamais contre les étrangers délinquants ». Au risque d’alimenter l’amalgame entre délinquance et immigration, mais aussi de pousser plus loin la différenciation des peines en fonction de la nationalité.

    Initialement prévu pour octobre, l’examen du texte a été repoussé sur ordre de Matignon pour laisser place à une « consultation » et à un débat préalable au Parlement, qui s’annonce déjà comme un concours Lépine du sécuritaire entre LR et le RN.

    gérald darmanin
    L'Humanité

    Fuite en avant

    Éditorial

    Sébastien Crépel

    Par Sébastien Crépel

    Ce qu’il est convenu d’appeler désormais « l’affaire Iquioussen » est un cas d’école de la dangereuse fuite en avant du ministre de l’Intérieur et du gouvernement, dont il est un membre éminent. En décidant d’expulser vers le Maroc l’imam du Nord et de le faire savoir dans un vocabulaire particulièrement martial, Gérald Darmanin n’entend pas simplement éloigner un extrémiste religieux dont le discours antirépublicain, misogyne et antisémite ne fait pas l’ombre d’un doute. Rappelons au passage que l’individu en question sévit au vu et au su de tous depuis maintenant près de deux décennies sans que les ministres successifs n’y trouvent rien à redire. En janvier 2004, l’Humanité dénonçait dans un portrait fouillé du personnage « la culture de la haine antijuive » qui animait déjà les prêches d’Iquioussen, et s’interrogeait sur « le silence de plomb » d’un dénommé Sarkozy, alors en fonction Place Beauvau.

    Dix-huit ans plus tard, on pourrait penser que le pouvoir a enfin pris la mesure du problème. Las ! L’actuel ministre de l’Intérieur semble moins intéressé par la manière de le résoudre, avec détermination mais dans le respect du droit, que par le profit politique qu’il en escompte pour son combat du moment : celui de relier, selon une rhétorique identifiante de l’extrême droite, l’immigration, la délinquance et le fanatisme islamiste. Comme si l’ensemble formait une seule réalité où se fondent, unis par une même phobie, les étrangers, réfugiés ou non, et nos compatriotes musulmans. Plus besoin de Le Pen et de ses 89 députés, le ministre Darmanin parle à leur place, selon un sinistre calcul visant à paralyser les oppositions RN et LR. Quitte à brutaliser l’État de droit en promettant de plier les lois de la République à ses volontés si les juges ne lui cèdent pas.

    Le décor est planté du « grand débat » sur l’immigration promis à la rentrée : double peine généralisée, expulsion facilitée des demandeurs d’asile, diminution des délais de recours… Un abaissement des droits humains se prépare, dont le danger du « séparatisme » n’est que le prétexte. 

    Immigrationislamismeantisémitismedélinquance
    L'Humanité

    Malgré le départ de Johnson, les tories renforcent sa ligne

    Actu

    Immigration Dans leur course à la désignation comme premier ministre, les deux derniers candidats en lice au sein du Parti conservateur, Liz Truss et Rishi Sunak, s’ingénient à durcir le projet scandaleux d’externalisation de l’accueil des réfugiés.

    Thomas Lemahieu

    Après le débarquement manu militari de Boris Johnson, début juillet, la course au poste de premier ministre bat son plein au Royaume-Uni et, pour les deux finalistes, Liz Truss et Rishi Sunak, la compétition est entrée dans la dernière ligne droite… et même à droite toute, forcément ! Dans cette guéguerre interne au Parti conservateur – ce sont les adhérents qui doivent trancher d’ici début septembre –, les surenchères sont immanquablement de mise. Quand la ministre des Affaires étrangères promet une baisse des taxes pour les familles, l’ex-ministre de l’Économie ajoute au programme une hausse de la TVA qui touchera d’abord les plus modestes. Quand Sunak envisage d’aller ponctionner les collectivités locales défavorisées, Truss dénonce l’explosion de la dépense publique pour faire face à la pandémie et annonce l’austérité générale. Face aux syndicats engagés dans leur « été de la colère » sur les salaires, les deux prétendants conservateurs à la fonction suprême rivalisent d’ingéniosité pour détruire plus encore le droit de grève en imaginant, par exemple, d’imposer des conditions plus drastiques avant tout dépôt de préavis.

    Il est un domaine dans lequel Truss et Sunak se calent tranquillement dans les pas de leur ancien premier ministre : l’immigration. À travers son plan spectaculaire et destiné plus à l’édification du public qu’autre chose, porté avec Priti Patel, sa ministre de l’Intérieur, Boris Johnson s’est lancé dans un décalque du modèle australien d’externalisation de la gestion des réfugiés (lire ci-contre) : contre une aide directe de 120 millions de livres (142 millions d’euros), le Royaume-Uni demande au Rwanda d’accueillir les migrants, demandeurs d’asile compris, qui seraient arrêtés sur son sol. Mais, selon un chiffrage révélé récemment, le petit pays d’Afrique de l’Est n’aurait pas, même à moyen terme, les capacités d’en héberger plus de 200. En fait, de tels dispositifs existent déjà sur notre continent, que ce soit entre l’Espagne et le Maroc ou entre l’Union européenne, dans son ensemble, et la Turquie, depuis la crise des réfugiés à partir de 2015-2016. En Italie, l’idée de créer des centres de détention en Libye pour retenir les migrants là-bas figure au centre du programme de la coalition de droite extrême qui a toutes les chances de l’emporter aux législatives du 25 septembre prochain…

    un accord entériné fin juin à kigali

    Outre-Manche, le projet de « délocalisation » des réfugiés a choqué, et très largement – l’Église anglicane et même le prince Charles l’ont dénoncé –, car le Rwanda a, en l’occurrence, la réputation de recruter les réfugiés pour participer à des opérations de ses forces armées dans les pays voisins. De manière plus globale, les opposants à cet accord, entériné officiellement à Kigali lors du sommet du Commonwealth fin juin, s’alarment du sort réservé à ces migrants bannis par charters du Royaume-Uni sur un territoire où les droits humains les plus élémentaires ne sont pas respectés.

    Si, à ce stade, les « transferts » de migrants vers le Rwanda demeurent suspendus, après une décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et dans l’attente d’une validation en bonne et due forme du texte de loi par l’instance de contrôle de conformité légale au Royaume-Uni, les candidats à la succession de Johnson ne comptent pas abandonner ce projet. Liz Truss et Rishi Sunak proposent d’ailleurs quelques ajustements, mais pour faire pire encore. L’un comme l’autre disent rechercher d’autres pays qui pourraient accepter de faire comme le Rwanda. Truss promet de ne pas « se recroqueviller » devant la Convention européenne des droits de l’homme. Sunak imagine, lui, de rassembler les migrants, non pas sur la terre ferme, mais sur des bateaux qui seraient transformés en centres de rétention.

    un parti en décalage avec l’opinion publique

    Alors que, selon le décompte récent d’un tabloïd, près de 18 000 exilés auraient traversé la Manche depuis le début de l’année, les conservateurs britanniques affirment vouloir parachever le plan de « reprise en main » de leurs frontières dans le cadre de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit). « Nous n’avons pas le contrôle aujourd’hui, déplore ainsi Rishi Sunak, qui entend fixer un nombre maximal de migrants par an. L’immigration devrait être légale, ordonnée et contrôlée et, pour le moment, elle ne l’est aucunement. Aucune option ne devrait être écartée. » Liz Truss, elle, promet directement de « renvoyer vers l’Afrique » plus d’exilés chaque année.

    De toute évidence, les concurrents pour prendre la tête du gouvernement conservateur cherchent à flatter leur base électorale, bien plus radicale sur la question que l’opinion publique. Selon un sondage Ipsos paru début août dans le New Statesman, entre 2012 et 2022 la question de l’immigration a dégringolé dans le classement des priorités des Britanniques : il y a dix ans, 55 % la voyaient comme une « menace » (contre 24 % comme une « nécessité »), alors qu’aujourd’hui ils sont 53 % à la considérer comme nécessaire aux besoins en compétences du pays, et seulement 23 % comme un danger pour les emplois et la protection sociale.

    Porte-parole du Conseil pour la protection des migrants, une ONG qui porte assistance aux réfugiés au Royaume-Uni, Zehrah Hasan dénonce, dans les colonnes du quotidien The Guardian, le jeu cynique des conservateurs. Selon elle, Truss et Sunak « démontrent leur engagement farouche en matière de cruauté et d’immoralité, et abdiquent toute responsabilité envers des personnes qui ont été forcées de voyager vers le Royaume-Uni. Ils veulent étendre l’environnement hostile et intensifier la brutalisation des réfugiés pour marquer des points politiques. Leurs plans ne feront que détruire plus de vies et déchirer plus de familles ».

    Royaume-uniImmigration
    L'Humanité

    L’Australie parquait les migrants dans les îles voisines

    Actu

    Ces dernières années, de nombreux réfugiés qui débarquaient dans le pays ont été entassés dans des camps, sur le sol de voisins, plus pauvres. Une expérience chaotique, qui inspire en Europe.

    Antoine Poncet

    Il s’en est fallu de peu. Le gouvernement britannique a été empêché, le 14 juin dernier, d’expulser 130 migrants iraniens, irakiens, albanais ou syriens vers… le Rwanda. Une gestion extraterritoriale des demandeurs d’asile qui rappelle l’exemple désastreux de l’Australie. Là-bas, les personnes arrivées sur des embarcations de fortune ont longtemps été envoyées vers des pays voisins, dans des camps aux allures de prison. Les détenus de l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et ceux de l’État insulaire de Nauru ont été nombreux à relater les violences qu’ils ont subies.

    Aujourd’hui, et à force de pressions internationales, ces camps insalubres sont fermés. Au fil des années, de nombreux Australiens ont exprimé leur désapprobation concernant cette politique migratoire. Et des manifestations ont eu lieu, y compris là où les réfugiés étaient détenus, comme dans certains hôtels transformés en camps. « Il est évident que le traitement offshore est inefficace, nuisible et coûteux. L’Australie a dépensé 9 milliards de dollars à ce titre au cours des neuf dernières années », déplore Sahar Okhovat, chargée de mission auprès du Conseil australien pour les réfugiés, une ONG.

    Toutefois, en 2022, l’Australie négocie toujours avec des pays étrangers, souvent pauvres, pour traiter les demandes des migrants. S’ils ne sont plus placés dans des « prisons à ciel ouvert », comme les qualifiait Amnesty International, les réfugiés vivent au sein des communautés locales, dans l’incertitude. D’après le gouvernement australien, 112 personnes seraient toujours « en transit » à Nauru, à la date du 31 mai 2022. Et le Conseil australien pour les réfugiés estime qu’environ 100 demandeurs d’asile vivent toujours en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

    modèle canadien en exemple, le parrainage citoyen

    L’expérience calamiteuse de l’Australie n’empêche pas le gouvernement britannique de vouloir tenter l’expérience, au Rwanda. Et malgré les expulsions annulées par la Cour européenne des droits de l’homme en juin dernier, le gouvernement de Boris Johnson ne veut pas baisser les bras. « Ce n’est jamais une réponse aux mouvements de personnes en quête de protection, rétorque Sahar Okhovat. Ce type de traitement est inefficace, il crée des dommages incommensurables, nuit à la réputation internationale d’un pays et, comme la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée l’a déclaré, il est illégal. »

    En Australie, le Conseil australien pour les réfugiés demande l’arrêt définitif du traitement extraterritorial, ainsi que la réforme du système de détention des migrants, ou encore un programme humanitaire plus important et plus réactif à destination des réfugiés. En la matière, le modèle canadien est érigé en exemple. Il s’agit d’un système de parrainage de migrants par des citoyens. Lequel permet « d’augmenter la protection offerte aux réfugiés et d’impliquer les citoyens des pays d’accueil dans le processus », explique Sahar Okhovat. Le Conseil australien pour les réfugiés plaide depuis 2010 pour la mise en place de ce modèle en Australie. Et une mesure a été prise en ce sens, le 17 décembre dernier, par le ministre australien de l’Immigration, Alex Hawke. Jusqu’alors, le Conseil collectait des fonds pour aider les Canadiens à parrainer des réfugiés. Les mêmes réfugiés qui étaient détenus indéfiniment par l’Australie. Le serpent qui se mord la queue.

    australieréfugiés
    L'Humanité

    Le Soleil à nouveau dans les kiosques sénégalais

    Actu

    Nadjib Touaibia

    « Licenciements abusifs », « non-paiement de primes », « mauvaise gestion », « pillage systématique des ressources (du journal) à travers des marchés nébuleux et des magouilles »… les employés du quotidien public le Soleil sont montés au front pour dénoncer leur direction et exiger des autorités un « arbitrage ». En grève depuis le 5 août, ils affirment avoir été enfin entendus. « Il nous faut un autre manager parce que le contrat de confiance est rompu avec le directeur général », Yakham Mbaye, un responsable du parti présidentiel, a déclaré à la presse Ndiol Maka Seck, coordonnateur du collège des délégués du personnel, formé de trois syndicats de l’entreprise. Onze journalistes du quotidien avaient été brièvement interpellés le 4 août par la gendarmerie. Le Soleil a été créé en 1970. Il est propriété de l’État à 51 % et d’autres institutions publiques à 49 %. Le Sénégal occupe la 73e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi en 2022 par Reporters sans frontières.

    L'Humanité

    Cisjordanie. Un défenseur des Bédouins muselé

    Actu

    Pierre Barbancey

    La destruction programmée des villages de Bédouins de Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie, est un enjeu considérable dans la bataille contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Dans ce combat, les communistes israéliens entendent prendre toute leur place. Les députés de la Liste unie, dont ceux appartenant au parti communiste, comme le chef de file Ayman Odeh ou Aida Touma-Sliman, participent aux manifestations organisées sur place. C’est aussi le cas d’Ofer Cassif. La particularité des élus communistes israéliens est qu’on y trouve aussi bien des Palestiniens que des juifs, comme Ofer Cassif, connu pour son engagement.

    Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta

    Au mois de mai, ce dernier s’est donc rendu à Masafer Yatta. Mais il s’est vu interdire l’entrée de la zone par la police israélienne. S’en est suivi un incident. Ofer Cassif a lancé en direction des policiers : « Qui pensez-vous que vous êtes ? Je suis membre de la Knesset. Nous sommes venus soutenir les habitants de Masafer Yatta, qui sont confrontés à la démolition de leurs maisons et à leur expulsion de leurs terres, à la lumière de la décision de la Haute Cour qui nie le droit international », a-t-il expliqué. « Les policiers ont violé à plusieurs reprises mon immunité pendant le cortège silencieux et m’ont empêché de me déplacer librement. L’un des policiers m’a menacé quand il a dit à ses amis : “Si (Cassif) continue, non seulement je l’arrêterai, mais je lui tirerai dessus.” » Le procureur général vient de donner à la police l’autorisation d’interroger Ofer Cassif, malgré son statut de député.

    cisjordanieIsraël-Palestinebédouins
    L'Humanité

    Serena Williams

    Femme du jour

    Florent LE DU

    Elle ne pouvait pas partir sans gagner à nouveau. Lundi, Serena Williams, 40 ans, a mis fin à une longue série de quatre cent trente jours sans victoire, en l’emportant à Toronto. Le lendemain, la tenniswoman américaine aux 73 titres professionnels en simple annonçait son départ à la retraite pour la fin de ­l’année. Celle qui (avec sa sœur Venus) a ­révolutionné le tennis féminin par sa puissance devrait tirer sa révérence après l’US Open, en septembre. « C’est la fin d’une histoire qui a démarré à Compton  (ville populaire près de Los Angeles – NDLR), avec une petite fille noire qui ­voulait simplement jouer au tennis », a- t-elle déclaré au magazine Vogue . Elle restera comme l’une des plus grandes joueuses de l’histoire, avec 319 semaines au rang de n° 1 mondiale et 23 titres de Grand Chelem. Sérénissime.

    tennis fémininserena williams
    L'Humanité

    Retraite de la handballeuse Amandine Leynaud : « Moi, petite Ardéchoise, si on m’avait dit ça… »

    Entretien

    Amandine Leynaud, la plus grande gardienne de l’histoire du handball féminin français a pris sa retraite en juin après une carrière de près de vingt ans où elle a tout remporté. Pour l’Humanité, elle revient sur son parcours exceptionnel.

    Nicolas Guillermin

    Sacrée championne du monde en 2017, d’Europe 2018 et olympique en 2021, Amandine Leynaud (36 ans) a tout gagné avec l’équipe de France. Révélée à Metz avant de rejoindre deux grands clubs européens, le Vardar Skopje puis le Györi ETO KC, avec lequel elle remporte la Ligue des champions en 2019, elle cumule une vingtaine de titres nationaux. Après avoir pris sa retraite internationale en 2021, la native d’Aubenas a mis un point définitif à sa carrière, le 5 juin, en finale de Ligue des champions (défaite 31-33) face aux Danoises de Vipers Kristiansand. Entretien avec une légende du hand féminin.

    Que ressentez-vous maintenant que vous ne jouerez plus jamais au haut niveau ?

    Je me sens en paix avec moi-même. Cette décision était réfléchie, je l’ai prise il y a longtemps. J’ai vraiment profité de ma dernière année en club, je me sens bien. J’ai fini sur un week-end de folie avec 16 000 spectateurs dans une salle magnifique, un moment exceptionnel. Quand je vois le handball il y a vingt et aujourd’hui, quelle évolution ! C’est vraiment extraordinaire d’avoir pu vivre ça.

    Est-ce que c’était le bon moment pour arrêter ? Votre dernier match était une finale de Ligue des champions, vous êtes encore au top…

    C’était le bon moment pour moi, c’est ce que je ressens. J’avais envie de finir au plus haut, il y a tellement de sportifs qui partent parce qu’ils ont une blessure ou qui font la saison de trop. Ça reflète assez qui je suis, ma carrière et ce que je voulais laisser comme image.

    Le handball va vous manquer ?

    L’adrénaline, c’est ce qui va le plus me manquer. Celle avant une grande compétition comme les JO ou une finale olympique, de Ligue des champions… Mais dans la vie tu peux en trouver ailleurs. Les copines vont aussi me manquer, les moments de rigolades et les moments difficiles aussi parfois où tu crées des liens d’amitié car jouer au haut niveau ce ne sont pas que des médailles.

    Et les entraînements et tout le travail au quotidien ?

    (rires) Plus les années passent, plus c’était devenu difficile… J’ai été opéré plusieurs fois du genou (ligaments croisés), l’effort physique devient plus dur, on vieillit. Être performante demande un entraînement quotidien, on n’a pas de vacances, on ne peut pas se dire : « Allez, je prends une semaine de repos ». Il y a chaque été la préparation d’avant-saison avec des objectifs forts. En revanche, le sport va me manquer mais pour mon bien-être mental et physique je continuerais, ce sera du sport-plaisir comme le foot, le padel, le squash, la natation…

    N’a-t-on pas trop tendance à idéaliser le sport de haut niveau alors que c’est dur physiquement et psychologiquement de tenir…

    Oui, complètement. L’exigence est tout le temps présente, tu joues en championnat le mercredi puis le dimanche en Ligue des champions. Si, en plus ce sont des matchs à l’étranger, en Russie ou en Scandinavie, tu te déplaces pendant trois jours… Tu rentres chez toi le lundi et hop ! tu repars le mardi parce que tu joues en championnat à l’extérieur, ce qui fait que tu rentres le jeudi… Entre temps, il faut t’entraîner une à deux fois par jour. C’est très dur de tenir ce rythme et, pour les gens qui t’accompagnent dans ta vie, la famille, les enfants, ce n’est pas évident. Et lors des fenêtres internationales, je ne pouvais pas me poser car j’étais sélectionnée, je partais avec l’équipe de France. Bref, c’est sans arrêt. Même les vacances sont très courtes. Sur le mois que te donne ton club, tu prends 2 semaines maximum l’été où tu coupes vraiment mais pas au-delà car après c’est trop dur pour reprendre. Les quinze jours restants, tu suis un programme physique donné par ton club qui te prend 2 à 3 heures par jour…

    Quel regard portez-vous sur votre carrière ?

    Globalement, je ne regrette rien. J’ai tout gagné, que ce soit en équipe de France ou en club, je connais tellement de sportifs qui n’ont pas ce palmarès donc je me sens très chanceuse. Je n’ai aucun regret pour toutes ces défaites, ces douleurs en clubs et en équipe de France car ça m’a permis de me construire en tant que sportive mais aussi pour devenir la femme que je suis. J’ai joué à l’étranger dans les meilleurs clubs, j’ai été confronté aux plus grandes joueuses. Et puis, cela a été très enrichissant de découvrir de nouvelles cultures, de nouvelles langues. Moi, petite Ardéchoise, si on m’avait dit ça…

    Y a-t-il un style Amandine Leynaud dans les buts ?

    (Elle sourit) Je ne sais pas si j’ai vraiment un style… Ou alors un style plus posé, une lecture de jeu, de la patience… Pour moi, les arrêts les plus impressionnants ne sont pas forcément les meilleurs. Je me suis toujours attaché à avoir beaucoup de discipline dans mon jeu et je pense que ça m’a permis d’avoir une carrière aussi longue. Beaucoup de travail vidéo aussi, ça fait partie du rôle d’une gardienne, tout en suivant son instinct. Il faut que ça t’apporte quelque chose de visionner les tirs des adversaires mais que tu trouves le juste milieu, c’est ça la recette pour réussir ses matchs.

    Qu’allez-vous faire maintenant ? On parle de vous à Bourg-de-Péage (Drôme), votre club de toujours pour entraîner les gardiennes ou en équipe de France…

    Je veux me reposer, retour aux sources en Ardèche, profiter de la verdure, de l’espace, ça va me faire du bien. Prendre le temps aussi, profiter de ma famille parce que ça fait vingt que je joue un match tous les trois jours… On est en contact avec Bourg-de-Péage. Si je peux les aider ce sera avec le plus grand plaisir. Pour l’équipe de France, rien d’officiel encore mais, si ça devait se faire, ce serait un honneur pour moi de continuer.

    La transmission, c’est quelque chose qui doit vous tenir à cœur…

    Oui, car c’est un poste tellement spécifique avec de fortes responsabilités. On dit souvent qu’il n’y a pas de grandes performances sans grandes performances de gardien. Il y a malheureusement très peu d’athlètes qui se spécialisent à ce poste, et donc ça me paraîtrait presque égoïste de ne pas transmettre ce que j’ai appris. Quand j’étais plus jeune, ça m’a manqué. C’est ce que j’ai déjà fait pendant plusieurs années avec Laura (Glauser) et Cléo (Cléopâtre Darleux) en sélection, pour que l’équipe de France gagne encore des titres. Le collectif reste le plus important.

    Comment et que transmet-on ?

    Il y a la technique, la vidéo, le vécu, le physique, la tactique, l’aspect humain, émotionnel, psychologique… Il y a tellement d’aspects à maîtriser lorsque tu es sportif de haut niveau. Pour tout ce qui touche au psychologique, il n’y a pas de recette miracle mais des orientations que tu peux travailler. Gardien est un poste très intéressant car on touche à plein de choses.

    Devenir entraîneur, c’est un métier qui pourrait vous intéresser ?

    Non. Ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse ! (rires) Chacun ses spécificités, diriger un groupe, c’est un autre travail. Ce n’est pas un métier dans lequel je m’épanouirai. Chacun son domaine de compétences.

    Le handball a énormément évolué durant votre carrière, racontez-nous…

    Ma carrière a duré dix-neuf ans. J’ai eu la chance de tout connaître. La génération d’avant, les joueuses se sont battues pour devenir professionnelles. Nous, on a continué à se battre pour ça, et puis on a eu des résultats, des médailles, les médias et les sponsors ont commencé à s’intéresser à notre sport et l’économie du handball s’est développée. Je suis hyper fière d’avoir participé à ce développement, d’avoir donné envie à des gamins et gamines de faire du handball. Le hand d’il y a vingt est complètement différent de celui d’aujourd’hui. Déjà, sur le plan athlétique, les filles et des garçons ont énormément évolué, ce n’est pas le même handball, c’est devenu très physique, les tirs vont jusqu’à 120 km/h que ce soit pour les garçons et filles. C’est devenu très attractif, beau à voir… Quand j’ai débuté, ce n’était pas aussi fort. Aujourd’hui la plupart des filles sont des machines. Le hand s’est professionnalisé, la Ligue féminine de handball (LFH) a énormément progressé. Les clubs ont évolué au niveau des infrastructures, des structures médicales… Quand j’ai commencé il n’y avait pas de kiné présent tout le temps en club, maintenant c’est la norme.

    Que ressent-on lorsque l’on joue dans des salles pleines comme Bercy, en finale de Ligue des champions ou des JO ?

    C’est difficile de l’exprimer, c’est de l’ordre de l’ivresse, un truc qui te prend aux tripes… Tu vois tous ces gens qui sont là pour toi, qui t’encouragent, qui te donnent tout, qui vivent le truc avec toi, qui sont stressés pour toi, c’est juste incroyable… À part les artistes, je crois que seuls les sportifs vivent ce genre de communion avec le public.

    Vous n’avez jamais caché votre homosexualité sans pour autant la revendiquer…

    Je ne me suis jamais senti à part, dans le sens où je me devais de justifier mes orientations sexuelles. J’en suis fier, mais, médiatiquement, je ne me suis jamais senti le devoir d’en parler. Pour moi, tout le monde savait. Je l’ai vécu comme ça. Je n’ai jamais senti d’homophobie dans mon sport ni de personne. J’ai l’impression qu’on en fait quelque chose de spécial mais, à mes yeux, le plus important c’était que ma famille, les gens qui m’aiment, acceptent mes choix et qui je suis.

    Dans le football et en particulier le foot français masculin, l’homosexualité est toujours très tabou…

    C’est triste. Chez les hommes, l’homosexualité reste taboue car il y a encore cette image de patriarche, de virilité, de devoir assumer d’être un homme. C’est la société qui a défini comment un homme devrait être… Je suis quelqu’un de très positif, j’ose croire que la société évolue et qu’elle va encore évoluer. L’orientation sexuelle des gens ne devrait plus être un sujet de nos jours.

    Aujourd’hui, seriez-vous prête à vous engager dans des associations contre l’homophobie ?

    Jusqu’à maintenant, c’est vrai que j’ai essayé de toujours me concentrer sur ma carrière. Mais si ça devait se présenter, pourquoi pas ? Vraiment. Il y a des milliers de jeunes qui souffrent, c’est forcément une cause qui me touche, alors si je peux apporter mon soutien…

    Handballhomosexualitépratique du sport
    L'Humanité

    Ligue1. Le cercle des téléspectateurs disparus

    Premier plan

    Football Alors que le championnat de France reprend ce week-end, les logiques financières privent des millions de passionnés de retransmissions. La multiplication des abonnements nécessaires et leur coût fonctionnent comme un tri sélectif social.

    Christophe DeroubaixAlex Marinello

    Vous vous êtes réjoui que Kylian Mbappé fasse le choix de demeurer à Paris et donc en Ligue 1 ? Vous êtes impatient de voir le retour de l’OM en Ligue des champions ? Eh bien, maintenant, il va falloir raquer. Pour regarder la télévision comme pour aller au stade. Le football, encore et toujours le plus populaire des sports, devient « censitaire » lorsqu’il s’agit d’en être (télé)spectateur. L’arrivée d’Amazon sur le marché des droits TV a accéléré le processus. Seuls 1,8 million d’abonnés ont accès à huit des dix matchs de chaque journée de Ligue 1. Lorsque Canal Plus disposait des droits, tous ses abonnés – soit environ 9 millions – pouvaient s’énerver ou s’ennuyer devant un Lyon-Saint-Étienne ou un Reims-Rennes.

    La rançon du « peuple du football »

    Pour le mastodonte américain, le compte est bon : s’il débourse 260 millions d’euros par an pour ces droits TV, il en récolte 280 via son Pass Ligue 1 à 14,99 euros tous les mois. Nul besoin de rendre ce dernier plus attractif. La firme fondée par Jeff Bezos se paie même le luxe en cette rentrée de faire passer son abonnement Prime (qui donne accès aux films, documentaires et séries dont Amazon détient les droits) – nécessaire pour prendre le Pass – de 49 à 69 euros par an. Soit un total d’une vingtaine d’euros mensuels pour le supporter de foot. Ce dernier ne limitant pas sa passion aux joutes de Ligue 1, il prétend aussi regarder les matchs de Ligue des champions : auquel cas il faut ajouter 45,99 euros pour le bouquet Canal Plus Sport (qui diffuse également deux matchs de Ligue 1 et deux rencontres de la Ligue des champions), incluant également beIn Sports (qui propose tous les autres matchs de la Ligue des champions ainsi que l’Europa League). Coût total : 67 euros par mois. Et encore, on ne parle pas de la Coupe de France dont Eurosport détient les droits. Si, dans un moment de folie, vous envisagez de prétendre avoir accès à tous les matchs, y compris ceux des championnats étrangers, le compte sera plus ou moins rond mais tournera autour de la centaine d’euros.

    Une « rançon » que ne peut payer une frange grandissante du « peuple du football ». À l’instar d’Erwan, 25 ans, supporter de Rennes, à la recherche d’un emploi dans l’enseignement. Constat amer : « Si on compile toutes les offres d’abonnement, ça monte haut. Sachant que, moi, je suis un amateur de la Coupe de France, de la Ligue des champions et de la Ligue 1, il faudrait que je m’abonne à Eurosport, Canal Plus, Amazon et b eIn Sports. Déjà que je suis assez réticent par rapport à l’image que renvoie ce genre ce chaînes… Si on accumule les prix de tous les abonnements, ça fait une sacrée so mme. » Hors de portée de son RSA. Corentin, 21 ans, étudiant boursier en journalisme à Toulouse, grand fan de football et supporter de l’OL, a, lui, un temps suivi le rythme effréné du marché des droits TV (lire notre entretien page 4) avant de hisser le drapeau blanc : « Avant, j’étais abonné à Canal et à b eIn Sport pour suivre la Ligue 1. Mais impossible pour moi de m’abonner à Amazon Prime en plus. J’en avais un petit peu marre de prendre des abonnements un peu partout. Avec l’accumulation des chaînes, ce n’était plus possible. J’ai fait le choix de garder Canal et beIn qui rassemblent quand même plus de sports, tandis qu’Amazon ne se contente que de la Ligue 1. »

    Désormais, le sport principal d’un amateur de foot, c’est le système D avec la sainte Trinité : les bars, les amis et le piratage. Pour Corentin comme pour Sébastien, 21 ans, étudiant boursier en licence à Angers, supporter de l’OL, le bonheur se situe entre les codes Amazon refilés de temps en temps par des amis et… le streaming. Ce choix est aussi celui de Yoann, 34 ans, agent de la RATP depuis 2009, footballeur amateur, marié et père de deux enfants : « La qualité n’est pas la même, mais c’est le seul moyen que j’ai aujourd’hui. Pour choper des liens avec les commentaires en français, c’est compliqué aussi. J’arrive tout le temps à me dépatouiller pour regarder les matchs du PSG, même si la qualité n’est pas la même sur le streaming. » De toute façon, cette pratique est illégale. Une loi antipiratage, entrée en vigueur en début d’année, a pris pour cible le streaming sportif. Avec un succès certain : fin mai 2022, selon l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), 400 sites ont été mis hors ligne, et la consommation de contenus sportifs piratés est en chute libre.

    En la matière, le football n’est que la pointe avancée d’un mouvement général de marchandisation du sport. Il fut un temps – finalement pas si lointain – où il n’en coûtait pas un centime pour assister aux exploits de Michael Schumacher sur les circuits de Formule 1 ou les succès de Contador, Nibali et Quintana sur les pentes du Giro. Même le tennis et le sacro-saint Roland-Garros de juin ont commencé à se faire croquer… par l’ogre Amazon, encore lui, pour des « night sessions » (« sessions de nuit », mais la formule en anglais, ça fait plus moderne et vendeur), au bilan écologique catastrophique.

    Et les qataris sont arrivés

    L’expérience ultime de tout supporter et passionné, c’est évidemment le stade. Si la situation en France n’atteint pas encore le degré de la grande gentrification des enceintes outre-Manche, la nature en est identique. Yoann, notre agent de la RATP, en a fait les frais : « J’ai été abonné pendant quatre ans avant l’arrivée du Qatar. Je me suis réabonné en 2012, parce que le Parc me manquait. J’étais abonné juste à côté de la tribune Auteuil. À l’époque, le prix de l’abonnement était plus raisonnable. Je payais entre 150 et 200 euros. Avant, c’était même autour de 90 euros. Quand le Qatar est arrivé, l’abonnement est passé à 350 euros, matchs de Coupe d’Europe comp ris. Et puis c’est vraiment devenu hors de prix à partir de 2015. Avant, j’habitais chez mes parents, c’était vraiment plus simple financièrement. Aujourd’hui, je touche 1 950 euros net par mois. L’abonnement le moins cher se situe aux alentours de 400 euros. Maintenant que j’ai mon crédit pour la maison à payer et deux enfants à nourrir, je ne peux plus me permettre de payer 400 euros pour aller au Parc des Princes. » « Il faut payer très cher pour voir du foot à la TV et encore plus cher pour aller au stade, résume Sébastien. Ça devient un peu un cercle fermé. » Un cercle de plus en plus fermé dont sont exclues les catégories populaires et même moyennes.

    Comment inverser cette tendance ? La clé principale est détenue par la Ligue de football professionnel (LFP), détentrice des droits. C’est elle qui élabore un cahier des charges lors des appels d’offres et peut y inclure les critères qu’elle souhaite. Le rapport de la mission d’information sur les droits de diffusion audiovisuelle des manifestations sportives de l’Assemblée nationale, fin 2021, lui facilite d’ailleurs la tâche et évoque deux pistes : « un match en clair » par journée de championnat de Ligue 1, et créer un lot « highlights » pour la diffusion en clair d’images de matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 et d’images d’archives. À force de jongler avec des centaines de millions de droits TV, on oublie que la LFP a une mission de service public. Si les pontes du foot pro l’ont oublié, le gouvernement pourrait le lui rappeler, voire le lui imposer.

    footballligue 1Télévisiondroits TV
    L'Humanité

    Football. « La Ligue 1 a vendu une part des bijoux de famille »

    Entretien

    Selon l’économiste Jean-François Brocard, la Ligue de football professionnel a choisi une stratégie court-termiste en faisant entrer un fonds de pension dans la nouvelle société commerciale.

    Nicolas Guillermin

    Jean-François Brocard Économiste au Centre de droit et d’économie du sport, à Limoges

    Les saisons se suivent et les déficits structurels des clubs de l’élite, incapables d’adopter une stratégie économique vertueuse, s’aggravent. Malgré les récentes décisions prises par la Ligue de football professionnel (LFP), les perspectives à court terme ne s’annoncent pas mirobolantes.

    Droits télévisés. Mediapro fait trembler le football français

    Quel est l’état de santé économique des clubs de Ligue 1 ?

    Ils sortent d’une période extrêmement compliquée avec le Covid et le fiasco du diffuseur Mediapro, qui est venu renforcer leur déficit structurel. Peu d’argent rentre et ils connaissent des difficultés de trésorerie. Dix-sept clubs ont été déficitaires en 2020-2021 contre dix un an plus tôt. Les pertes sont évaluées à 646 millions d’euros. Pour 2021-2022, ça risque d’être pire. La Ligue a décidé de parer au plus pressé en créant une société commerciale, dont un fonds de pension américain, CVC Capital Partners, est devenu actionnaire à 13 % pour 1,5 milliard d’euros, afin d’apporter du cash. La Ligue a vendu une part des bijoux de famille, c’est une opération très court-termiste, qui est critiquable, car il est dommage de donner à un fonds d’investissement la possibilité de toucher une partie des futurs revenus, mais en même temps la situation actuelle était intenable pour la plupart des clubs.

    Y a-t-il une corrélation avec le rachat de clubs, de plus en plus nombreux, par des actionnaires étrangers ?

    Oui, depuis 2019, les clubs de L1 et L2 ont accumulé 1,8 milliard de pertes. C’est pour ça que beaucoup sont à vendre, car les propriétaires en ont assez de toujours remettre la main au portefeuille, sachant que la plupart de ceux qui avaient acheté ces dernières années avaient envisagé une plus-value rapide avec une revente à court terme et que ça ne s’est pas matérialisé. Les clubs français restent très bon marché par rapport aux clubs anglais, espagnols ou italiens, et les clubs allemands ne sont pas à vendre. Mais il commence à y avoir une sacrée concurrence, car tous les fonds d’investissement ont la même stratégie : faire du trading (acheter des jeunes joueurs à fort potentiel et les revendre rapidement beaucoup plus cher – NDLR) et de moins en moins de formation, qui coûte cher et prend plusieurs années. Donc tout le monde ne peut pas s’en sortir, surtout que le marché des transferts est atone.

    Football. Une Ligue 1 resserrée pour sa survie

    En mai, la Ligue a mis en place un plan de développement structurel des clubs. Qu’en pensez-vous ?

    Ça va dans le bon sens. Pour toucher l’argent de CVC, les clubs vont devoir présenter et respecter un plan d’utilisation des sommes perçues. Ce plan est mis en place pour attirer les investisseurs comme CVC, qui ne veut pas que les clubs dépensent l’argent uniquement en achat de talents mais investissent aussi dans les infrastructures, la formation, le numérique. C’est donc cohérent que CVC s’assure que le produit qu’il va vendre demain sera de meilleure qualité. C’est dommage d’être obligé d’en passer par là pour obliger les clubs à se structurer, mais c’est la réalité.

    La Ligue envisage aussi de limiter la masse salariale des clubs à 70 % de leur chiffre d’affaires…

    C’est un ratio comptable qui a du sens. Les clubs dépensent énormément pour acheter des talents, car la compétition devient trop importante sur le marché et fait monter les prix. C’est la course à l’échalote et, malgré les difficultés, ils pensent toujours que leurs déficits vont être compensés par des balances de transferts positives. Sauf qu’il y a de moins en moins de clubs qui arrivent à former beaucoup de joueurs et de moins en moins de pays capables de les acheter. Idéalement, il faudrait que les clubs aient une masse salariale autour de 50 %, mais 70 %, c’est vraiment le plafond pour éviter qu’ils fassent n’importe quoi. Les clubs signent souvent des contrats de trois ans aux joueurs avec des salaires élevés et des clauses d’augmentation salariale automatique chaque saison. Et dès que les revenus baissent, ils se retrouvent en difficulté.

    La Ligue compte sur CVC pour multiplier ses revenus par 2,3 d’ici à huit ans et atteindre 1,8 milliard d’euros. Est-ce réaliste ?

    C’est très ambitieux. La Ligue mise sur une hausse des droits télé domestiques mais surtout internationaux (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024 contre dix fois plus pour la Liga espagnole – NDLR). Ils sont sous-évalués car la Ligue n’a pas le savoir-faire pour les vendre. Elle a fait entrer CVC, qui a plus de réseau et l’habitude de vendre à l’étranger. Pour les droits domestiques, ça va dépendre de l’évolution de la demande. Les chaînes vont-elles se faire concurrence ou s’entendre ? Et il y a aussi tous les revenus commerciaux, comme le digital, où la Ligue n’est pas très douée non plus. À voir…

    footballligue 1droits TV
    L'Humanité

    EDF réclame 8,34 milliards d’euros au gouvernement

    Actu

    Énergie La société accuse l’État d’assécher ses finances en la forçant à augmenter le volume d’électricité vendue à prix cassé au privé. La CGT dénonce une défense « tardive » des intérêts de l’entreprise.

    Marie Toulgoat

    La direction d’EDF monte au créneau contre son actionnaire principal : l’État. Mardi, l’énergéticien a annoncé déposer un recours devant le Conseil d’État. Le PDG, Jean-Bernard Lévy, sur le départ, réclame une indemnité de 8,34 milliards d’euros, le manque à gagner estimé d’EDF en raison de la mise en place du « bouclier tarifaire ». La direction de la société réclame également l’annulation du rehaussement des volumes d’électricité vendus à bas prix à des fournisseurs alternatifs dans le cadre de l’Arenh (accès régulé à l’électricité nucléaire historique).

    En janvier, le gouvernement avait en effet demandé à l’entreprise de mettre à disposition de ses concurrents 20 % de sa production d’électricité, à hauteur de 120 térawattheures par an contre 100 auparavant. La mesure avait été adoptée pour éviter la flambée du tarif réglementé de vente de l’électricité, plafonnant ainsi la hausse à 4 %. Pour Virginie Neumayer, responsable syndicale (CGT) au conseil social et économique central d’EDF, si la décision de l’énergéticien d’attaquer ce mécanisme en justice est bienvenue, elle est trop tardive. « La direction aurait dû agir plus rapidement pour préserver l’intérêt de l’entreprise. EDF avait déjà les moyens d’intervenir. Le Code de l’énergie permet de réviser l’Arenh depuis plusieurs années et même de le suspendre dans des cas particuliers. Or nous sommes dans un moment particulier avec d’un côté la guerre en Ukraine et de l’autre les difficultés économiques de la société », explique-t-elle.

    Ce déplafonnement de l’Arenh avait entraîné une levée de boucliers de la part des salariés et actionnaires minoritaires (qui représentent 16 % du capital de la société), qui dénonçaient une « spoliation » du groupe. Au printemps, le conseil social et économique de l’entreprise a déclenché une procédure de droit d’alerte économique. Des organisations syndicales et actionnaires ont également déposé un recours devant le Conseil d’État pour demander l’annulation de l’augmentation du plafond de l’Arenh. Le juge des référés l’a rejeté en mai. Mise au pied du mur par la colère des actionnaires, la direction avait lancé le même mois un recours gracieux. Deux mois plus tard, il n’a pas abouti.

    Les détracteurs du bouclier tarifaire peuvent compter sur un argument choc pour réclamer la révision des règles de l’accès réglementé à l’énergie. Fin juillet, la direction du groupe a en effet fait part de résultats catastrophiques pour le premier semestre de l’année 2022, essuyant une perte inédite de 5,3 milliards d’euros. Dans un communiqué, le grand patron d’EDF précisait que ces chiffres dramatiques traduisaient « les difficultés rencontrées en matière de production nucléaire en France et dans une moindre mesure hydroélectrique, ainsi que l’effet du bouclier tarifaire mis en place en France pour 2022 ».

    Bien que la direction ait haussé le ton et engagé des poursuites administratives, la CGT entend ne pas se contenter du recours devant le conseil d’État pour sauver la peau de l’énergéticien. « On regarde la situation avec lucidité, mais on ne veut pas compter sur ceux qui ont mené EDF au bord du gouffre, les directions et les gouvernements successifs », assène la syndicaliste. Au-delà d’une indemnisation du groupe de plus de 8 milliards d’euros pour le manque à gagner, le syndicat a formulé une série de propositions pour sortir EDF du précipice financier dans lequel il se trouve . « Il faut immédiatement réévaluer l’Arenh à hauteur de 60 euros le mégawattheure au lieu de 42 pour faire face aux investissements à venir. Pour compenser et limiter la hausse des prix de l’électricité, qui est un bien de première nécessité, il faudrait abaisser la TVA à 5,5 % contre 20 % aujourd’hui », suggère Virginie Neumayer. Le syndicat souhaite également obtenir une « exception française » pour déroger aux règles du marché européen de l’électricité, comme cela a été accordé à l’Espagne et au Portugal.

    Enfin, il faudrait selon la syndicaliste que l’entreprise retrouve l’ensemble de ses prérogatives définies dans la loi de 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz. L’État, qui détient 84 % du capital de la société, a d’ailleurs annoncé en juillet vouloir acquérir les 16 % restants d’EDF pour en devenir à nouveau l’unique actionnaire. La manœuvre sera-t-elle suffisante pour répondre à « l’urgence » ?

    EDF
    L'Humanité

    Les Beaufour, de l’Eure-et-Loir aux Bermudes

    Actu

    Portrait de milliardaires. Actionnaires majoritaires du laboratoire Ipsen, fondé à Dreux en 1929 par leur grand-père, Anne et Henri Beaufour préfèrent gérer leur fortune depuis l’étranger.

    Luis Reygada

    À l’origine de la fortune colossale de la fratrie Beaufour – 4,1 milliards d’euros – il y a le romarin. Ou plutôt le Romarène, un remède à base de la plante aromatique et médicinale destiné au traitement des troubles digestifs. Vendus dans ces petites boîtes métalliques qui rappellent le bon temps des médicaments de mamie, les granulés solubles aux vertus décongestives – aujourd’hui retirés du marché – ont fait le succès des Laboratoires Beaufour, fondés à Dreux (Eure-et-Loir) en 1929 par le docteur Henri Beaufour, le grand-père d’Anne et Henri.

    Un important groupe biopharmaceutique

    Près d’un siècle plus tard et après une phase d’expansion à l’international soutenue notamment par des produits phares comme le Tanakan (produit à partir de feuilles de ginkgo biloba) ou le Smecta (antidiarrhéique), les Laboratoires Beaufour sont devenus Ipsen, important groupe biopharmaceutique commercialisant ses produits dans plus de 100 pays.

    Cotée en Bourse à Paris et aux États-Unis, la multinationale se spécialise aujourd’hui en cancérologie (75,1 % des ventes totales), en neurosciences et dans les maladies rares, des « marchés » qui lui ont rapporté près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 (+ 12,3 %).

    29 e place du classement des fortunes françaises

    En 2000, le décès d’Albert Beaufour, fils du fondateur et actionnaire majoritaire du groupe, aurait suscité «  une longue bataille feutrée » – d’après Forbes – pour la direction du groupe. Elle sera finalement remportée par les petits-enfants Anne et Henri, lesquels, détenteurs de 57 % du capital du groupe, se retrouvent aujourd’hui très confortablement installés à la 29 e place du classement des plus grandes fortunes françaises réalisé par Challenges.

    Pourtant, ni Challenges ni Forbes ne précisent que ces discrets actionnaires, domiciliés en Suisse et au Royaume-Uni, détiennent la majorité d’Ipsen par le biais d’un complexe maillage juridique structuré autour d’une holding, Mayroy SA. Il faut sonder les documents déposés auprès de l’Autorité des marchés financiers pour démêler les ramifications de cette société anonyme luxembourgeoise, dont le capital est détenu par d’autres sociétés aussi régies par les lois du grand-duché européen.

    Un dividende en hausse de 20 % pour l’année 2021

    Les revues mettant sur un piédestal nos « chers » milliardaires oublient aussi de rappeler que l’organisation de la succession d’Albert Beaufour s’est menée en recourant à des trusts, ces structures financières opaques très affectionnées des évadés et fraudeurs fiscaux, puisqu’elles permettent de dissimuler d’énormes fortunes au fisc français.

    Mondialisation. Les plaques tournantes de l’évasion fiscale mises en lumière

    Ce n’est pas à Jersey, à Guernesey, aux Bahamas ou dans le Delaware que les conseillers des héritiers ont ainsi monté deux coquilles juridiques mais aux Bermudes, un paradis fiscal tout aussi efficace pour accueillir des sociétés offshore et offrir un abri – ou du moins une boîte aux lettres – à des non-résidents souhaitant échapper à l’impôt.

    Ainsi, tandis que le groupe Ipsen se charge notamment de «  renforcer son portefeuille en oncologie » et de maintenir sa marge opérationnelle d’activités à 35 %, ses actionnaires ont pu profiter d’un dividende en hausse de 20 % au titre de l’exercice 2021. De quoi continuer d’alimenter les activités philanthropiques des Beaufour.

    Portrait de milliardaireLes séries d'été de l'Humanitélaboratoires pharmaceutiques
    L'Humanité

    Analyse. La mort à petit feu des services de gériatrie

    Actu

    Santé Depuis plusieurs mois, des unités de soins de suite et de réadaptation sont contraintes de réduire leur capacité d’accueil. Le reflet d’un manque d’attractivité professionnelle de ces secteurs et un risque certain pour les usagers.

    Marie Toulgoat

    En plein cœur de l’été, ce lundi, le rassemblement au pied de l’hôpital Cimiez de Nice n’a pas rassemblé beaucoup de monde : l’hôpital fonctionne déjà à flux tendu, mener une grève aurait été trop difficile. Mais dans les étages de l’établissement de santé, les soignants ne décolèrent pas. Dans l’unité de gériatrie, 115 lits ont été fermés ces dernières semaines, à en croire la CGT, soit l’équivalent de deux étages complets sur huit. Une rustine de dernière minute appliquée par la direction du CHU pour pallier la pénurie de soignants et redéployer les personnels. « On est à bout de souffle, la seule solution trouvée a été de fermer des lits du service SSR (soins de suite et réadaptation) », se désole Stéphane Gauberti, responsable CGT du CHU de Nice. Dans ce secteur qui rétablit les patients, souvent âgés, en vue d’un retour à leur domicile ou un placement en Ehpad, on craint désormais que la patientèle soit bientôt livrée à elle-même.

    Si la situation est « catastrophique » dans l’hôpital niçois, l’établissement ne compte pas pour autant parmi les moins bien lotis. À Mulhouse, dans le Haut-Rhin, le secteur SSR, tous établissements confondus, a perdu 177 lits sur un total de 603. À Pontivy, dans le Morbihan, le service gériatrique de Kervénoaël a dû tout bonnement fermer ses portes cet été, après une première fermeture en 2021, inspirant à la CGT du site une « vive inquiétude pour les conséquences sur la santé des usagers ». Fin avril à Auch, dans le Gers, le service SSR a lui aussi été condamné à la fermeture pendant un mois et demi, faute de médecins. Vingt-quatre patients âgés de 80 à 90 ans avaient dû être déplacés vers d’autres établissements de santé, explique France Bleu. Dans toutes les régions, dans de nombreux départements, l’histoire se répète. Et partout le diagnostic est le même. « Il y a une véritable fuite de soignants », alerte Malika Belarbi, responsable du collectif national CGT santé. « Il y a de moins en moins de personnes, on tourne avec des vaca taires, les conditions de travail sont difficiles », ajoute-t-elle. À Nice, Stéphane Gauberti abonde : « Les infirmières sont fatiguées, elles ont enchaîné le travail sans relâche depuis le début du Covid. Elles connaissent un secteur, elles vont devoir être redéployées et redécouvrir une patientèle en entier. C’est épuisant », explique-t-il. Pour le syndicaliste, les deux concessions accordées aux soignants – les 183 euros mensuels du Ségur de la santé et la revalorisation de 3 % du point d’indice – n’ont guère permis d’endiguer la catastrophe . « Les soignants qui sortent de formation ne veulent plus venir dans ces services », complète le cégétiste.

    une stratégie « volontaire » du gouvernement

    Si ces difficultés font écho à celles des soignants de l’ensemble des services – urgences, psychiatrie et maternité en tête –, c’est bien en gériatrie que la situation est la plus délicate. Dans un rapport sur les besoins en ressources humaines, la Fédération hospitalière de France démontre en effet que ce sont les services de gériatrie qui éprouvent le plus d’embarras pour assurer des recrutements. 84 % des établissements peinent en effet à embaucher assez de personnel pour assurer correctement les besoins de leurs services et doivent se résoudre, donc, à prendre des mesures drastiques de réduction des capacités d’accueil. En comparaison, 22 % des blocs opératoires et 18 % des services en psychiatrie rencontrent ces difficultés. « La situation est véritablement dramatique. Cela veut dire que l’on soigne moins bien les patients. On se concentre désormais uniquement sur les situations d’urgence, on n’est plus en mesure de proposer des projets de soins, des accompagnements », s’alarme Malika Belarbi.

    Pour la syndicaliste, cette extrême souffrance que vivent les structures gériatriques pourrait trouver son origine dans une stratégie « volontaire » du gouvernement. « Les pouvoirs publics se sont lancés dans un virage domiciliaire. En laissant les services gériatriques dans un état de détresse tel, il y a peut-être une volonté de fermer les établissements et d’encourager le recours aux soins à domicile. Aujourd’hui, il est de plus en plus fréquent de maintenir à domicile des personnes âgées qui sont lourdement dépendantes physiquement », précise Malika Belarbi. Pour exiger du gouvernement une réponse à la hauteur des difficultés rencontrées par les services de SSR et de gériatrie – et par le personnel de santé en général –, la CGT appelle d’ores et déjà à une journée d’action le 22 septembre.

    Santégériatrie
    L'Humanité

    La « happy house » de Kungs

    Actu

    Musique Le jeune compositeur français, Valentin Brunel de son vrai nom, n’a pas fini de faire danser son public. Après un succès planétaire, il livre son second opus en 2022. De quoi faire vibrer la Fête sur la Scène Angela Davis, le vendredi 9 septembre, à 22 heures.

    Emma Neige

    Il commence à jouer des tambours à 5 ans, puis se passionne pour la musique électronique durant son adolescence. Valentin Brunel, alias Kungs, né en 1996 à Toulon, interrompt ses études pour se lancer corps et âme dans la musique. Il compose alors le titre qui va propulser sa carrière : This Girl. Avec ce septième morceau, le plus shazamé (identifié par l’application Shazam) de tous les temps, il réussit à faire danser le monde entier à seulement 19 ans. Dès son entrée dans le milieu, il se définit plus compositeur que disc-jockey et acquiert avec ses morceaux une reconnaissance internationale. En février 2017, son premier album, Layers, est récompensé par la victoire de la musique du meilleur album de musiques électroniques ou dance de l’année. Kungs poursuit son ascension et performe dans de grands festivals comme Coachella, l’EDC Las Vegas et Tomorrowland. Son nouvel opus, Club Azur, sort en mars 2022. Avant d’être un album, c’est d’abord un événement que Kungs a créé. Durant le confinement, il organise tous les samedis, de 22 heures à 4 heures du matin, les livestreams Club Azur, qu’il présente avec humour comme ​​​​​​​« la plus grosse soirée de France ». Il compose le morceau Never Going Home lors d’un de ces lives. Kungs décide de faire de la musique positive pour son public, qui, comme lui, est coincé à la maison, avec pour objectif de sortir son album pour la réouverture des clubs. On ressent la volonté du jeune artiste de faire danser son public. Martin Solveig prête sa voix sur deux titres de l’album, un honneur pour le jeune Toulonnais, qui le cite parmi ses plus grandes influences. Les morceaux légers et dansants de Kungs sont pensés pour les festivals, pour le grand bonheur du public de la Fête.

    Fête de l'Humanité 2022Musiqueconcerts
    L'Humanité

    Fernanda Melchor  : autopsie d’un paradis artificiel

    Nos recommandations culturelles

    Roman Dans une résidence pour ultrariches, deux garçons découvrant la transgression, sexe, drogue et musique saturée, basculent dans l’extrême violence. Un roman poisseux et sidérant de l’autrice mexicaine.

    Sophie Joubert

    On pourrait croire au début d’un « teen movie », l’un de ces films américains qui montrent des adolescents découvrant la transgression : sexe, drogue et musique saturée. Soit Polo, jardinier dans une résidence sécurisée pour ultrariches qui, le soir venu et faute de mieux, boit des bières et du mauvais alcool avec Franco, un garçon obèse qui vit dans la résidence avec ses grands-parents. Depuis que les Marono, un couple et leurs trois enfants, ont emménagé au Paradaïze (« paradise » avec l’accent anglais), les fantasmes de Franco convergent vers « madame Marian », la mère de famille, et ses atouts clinquants. Gavé de pornographie et de chips au fromage, le « gosse de riches » boutonneux aux boucles d’angelot ne sort de chez lui que pour aller laver la voiture, espérant apercevoir sa voisine en train de bronzer sur sa terrasse. Gamin pauvre contraint de vivre avec sa mère et sa cousine enceinte qu’il hait autant qu’il désire, Polo rêve d’épater son cousin Milton qui fraie avec « ces gens-là », ceux qu’on admire et craint au point de ne pas oser prononcer leur nom. S’enhardissant chaque jour un peu plus, Franco s’introduit dans la maison des Marono pour aller voler les culottes de Marian dans le panier de linge sale. Dégoûté et fasciné par le comportement de son acolyte, trop faible pour s’en aller, Polo se laisse convaincre de l’aider à mettre en œuvre la folle idée qui colonise son cerveau. L’un est frustré sexuellement, l’autre est humilié socialement, corvéable à merci pour un salaire misérable, obligé de tondre les pelouses de gens qui le méprisent. Tous deux vont faire alliance et commettre l’irréparable.

    Après la Saison des ouragans, Paradaïze est le deuxième roman publié en France de la Mexicaine Fernanda Melchor, brillamment traduit de l’espagnol par Laura Alcoba. Sur un peu plus de 200 pages qu’on lit sans reprendre son souffle, la romancière autopsie une microsociété gangrenée par la violence banalisée, la misogynie, la pornographie et les fantasmes de viol. Barricadés dans des résidences fermées censées les protéger des narcotrafiquants, les riches fabriquent les bombes humaines qui leur exploseront au visage. On pense au film Parasite, du Coréen Bong Joon-ho, pour l’aspect lutte des classes et la vengeance des affreux, sales et méchants qui s’introduisent chez les riches comme un ver dans le fruit. Avec un peu moins de second degré et d’humour grand-guignol.

    Écrit à la troisième personne, Paradaïze épouse le point de vue de Polo, qui se souvient de faits passés, provoquant une sensation d’étouffement, comme si on était enfermé à l’intérieur de son crâne. Hyperréaliste quand il décrit le quotidien sordide des deux garçons, le roman bascule dans une atmosphère poisseuse, presque gothique, quand ils s’enivrent sur le perron d’une maison en ruine où, selon une légende locale, rôde le fantôme d’une « comtesse sanglante ». Un beau jeu de massacre.

    L'Humanité

    Dans le creux de la mort, la poésie vit

    Nos recommandations culturelles

    Littérature Des peintures de vanités aux moulages pompéiens et au film l a Momie, Claro tire un livre inspiré et fort sur la place que peut occuper l’écriture.

    Alain Nicolas

    « L e ven t de vanité » pousse les uns et les autres, sans marquer de préférence. Ce jour de février 1497 où Savonarole fait ériger à Florence son célèbre « bûcher des vanités », Johannes Ockeghem, maître de la chapelle de chant des rois de France, meurt. (Josquin des Près, son successeur, compose une Déploration à la mémoire de son «  bon père ».) «  Leurs cadavres se croisent », écrit Claro dans Sous d’autres formes nous reviendrons. L’un sera brûlé, quelques semaines plus tard, hérétique et réprouvé ; l’autre, porté vers la paix de l’âme. À l’un le cri, à l’autre le chant. Et pourtant, en partage ils auront ce quelque chose qui tourne dans les consciences au moment où le monde se désaxe, le sentiment de la vanité de toutes choses. « V anitas  », disait l’Ecclésiaste du fond des âges bibliques. En ces temps où musique, peinture, poésie, philosophie jouissent du nouveau et de l’ancien à la fois, la vanité devient un objet d’art.

    L’accumulation des objets de luxe jetés au feu devient art. Les maîtres flamands agencent savamment le désordre de ce bric-à-brac pictural, «  luth côtoyant des calebasses, vignes accrochant la dentelle », le tout composé pour que l’éphémère prenne la pose, pour que la mort fasse signe. Le risque étant que l’appel au détachement, à la mortification devienne lui-même recherche de la coupable délectation esthétique. Comme si la peinture de « vanités » était appelée à en devenir une elle-même. Au premier rang de celles-ci, le livre. Dans les flammes du brasier, il ne se distingue guère du corps : « les peaux gercent, s’entrouvrent ». Le réel reprend le dessus : « Là où le feu applique sa force, la fiction fane et flétrit. » « Un livre en sa somme, la somme qu’un livre assume n’est-elle qu’un impur ramassis de vanités ? »

    Vanité ultime n’était le fait que c’est non dans le corps, mais « dans la langue réelle » que s’est formé le « sentiment de mort ». L’écriture, promesse d’immortalité, est aussi le lieu où l’écrivain rencontre « la phrase avide de m’inventer mourant ». Claro nous propose, avec Sous d’autres formes nous reviendrons, une méditation sévère sur ce sentiment qui a traversé toutes les époques en toutes les formes d’art, et qui a pris le nom de memento mori. Il nous en donne une traduction qui sonne plus radical que le traditionnel « souviens-toi que tu vas mourir » : « N’oublie pas de mourir. » Le livre aiderait ainsi la mort à frayer en nous son chemin. Les rappels de la littérature, de la peinture et de la musique voisinent ainsi avec l’expérience la plus personnelle, la mort du père et le refus d’assister à ses obsèques, de se confronter avec un visage qui bientôt prendra la forme de celui qu’on retrouve sur les peintures de vanités, le crâne aux orbites vides. « Je regarde la mort et la mort me regarde, tête dans la tête et os dans l’os. »

    Claro s’appuie sur une riche tradition littéraire et culturelle

    Dans le vide naît la littérature. La bulle représentée par les peintres, emplie d’un dernier souffle et prête à éclater. L’orbe du théâtre anatomique créé selon « la composition en cercles et ellipses de l’œil » où le défunt devient l’acteur principal d’un paradoxal « tableau vivant » que la peinture là encore s’approprie. L’espace laissé par les corps des Pompéiens, décomposés sous les cendres qui ont gardé leur empreinte et que les artistes fouilleurs ont retrouvés par injection de plâtre, travail dit par les gens du métier « à creux perdu ». L’écriture aussi se fait à creux perdu. « Se peut-il que ce vide en nous niché soit appelé à devenir une façon de moule et que dans ce moule (…) nous devions injecter un jour le plâtre du langage ? »

    Tressant les fils que proposent peinture, musique, littérature ou cinéma tout au long de ce livre, Claro construit en poète, à coups d’intuitions fulgurantes, un livre inspiré sur un sujet où l’érudition gratuite et l’épanchement incontrôlé constituent autant d’écueils (qu’il évite…). Il s’appuie sur une riche tradition littéraire et culturelle, qu’il n’exhibe pas et ne cherche pas non plus à dissimuler par un jeu d’allusions réservé à une élite. Un discret jeu typographique alerte le lecteur, lui permet de s’y retrouver et renvoie à une bibliographie qu’on est impatient de consulter. Méditation austère, Sous d’autres formes nous reviendrons est tout sauf un livre désespéré. Si le retour de l a Momie, tableau final suscité par le film de Karl Freund en 1932, ne promet pas une résurrection, du moins les bandelettes chargées de signes rappelant les phrases de l’écrivain lui assurent-elles une forme de vie «  avec » la mort.

    LittératurepoésiePeinturecinéma fantastique
    L'Humanité

    31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

    Dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, ce coup de feu fait l’effet d’un coup de tonnerre : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" Celui que beaucoup voyait comme le dernier rempart contre la guerre est assassiné au Café du Croissant devant ses amis et ses collègues de l’Humanité. Récit d’une journée où s’est noué le destin.

    Par Michel Vovelle, historien.Extrait de l’article publié le 24 avril 2004 dans l’Humanité hebdo.

    31 juillet, fin d’une harassante journée. Jaurès a appris à la Chambre la mobilisation autrichienne, l’annonce de l’état d’urgence par l’Allemagne et tenté une ultime démarche auprès du sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, pour inciter à de derniers efforts pacifiques. Il se rend alors à l’Humanité, dans l’intention d’y dicter un article qu’il veut « décisif » pour prendre position et appeler à l’action.

    Auparavant, il va dîner au Café du Croissant avec ses amis et ses collaborateurs. Bref moment de détente. Puis c’est le drame que l’un de ceux-ci, Émile Poisson, nous relate : « Horreur ! le rideau, mon rideau derrière sa tête vient de se plier, de se soulever légèrement ; un revolver s’est glissé, tenu par une main ; et cette main, seule, apparaît à 20 centimètres derrière le cerveau. Pan ! pas d’éclair, pour ainsi dire, une étincelle rougeâtre. La fumée d’un cigare : je regarde, figé, abruti, un quart de seconde ; puis un deuxième coup, mais Jaurès déjà est tombé sur Renaudel. […] Je regarde la fenêtre, Landrieu vient de tirer, d’arracher le rideau ; j’aperçois une ombre, un chapeau, un verre de bière qui tombe sur une figure, je me dresse comme une bête en fureur. Dans le silence qui n’a pas encore été troublé, j’entends un déchirement, un cri indéfinissable, qui devait être perçu à plusieurs centaines de mètres, puis quatre mots hurlés, glapis, puissamment, férocement répétés deux fois : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" C’est ma femme qui, la première, a recouvré la parole. »

    Un coup de tonnerre dans un Paris déjà électrisé

    Jean Jaurès meurt presque immédiatement. Rattrapé, l’assassin se nomme Raoul Villain, 29 ans, fils d’un greffier au tribunal de Reims. Il affirme avoir voulu « supprimer un ennemi de mon pays » et n’appartenir à aucun mouvement. C’est la thèse du crime solitaire qu’adoptera l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

    Sur le moment, la nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre, dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, comme au gouvernement, qui l’accueille dans une consternation embarrassée. Mais, pour spectaculaire qu’il soit, l’événement va être non point occulté mais immédiatement relayé par l’entrée en guerre de la France aux côtés de la Russie contre l’Allemagne, dès les jours suivants.

    Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

    Il n’y a pas eu de troubles – émotion certes et cortèges spontanés –, mais pas de mobilisation populaire : en France comme en Allemagne, c’est la mobilisation générale qui s’impose. Jaurès est mort et sa cause est perdue.

    Une course haletante depuis ce printemps

    On peut formuler deux questions qui au demeurant s’enchaînent : au-delà de l’effet de surprise, le double événement – l’assassinat, la guerre – apparaît dans le temps court de la crise de l’été 1914 comme l’aboutissement d’un cheminement sinon inexorable, du moins préparé.

    C’est en résumant, brièvement, les dernières semaines de la vie de Jaurès qu’on en prend conscience. Une course haletante depuis ce printemps où les élections législatives avaient conforté les positions des socialistes français, où le ministre Viviani (à défaut d’un ministère Caillaux-Jaurès dont on avait parlé) pouvait sembler une solution acceptable pour les défenseurs d’une politique pacifique : même après [l’assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à] Sarajevo, Jaurès pouvait conserver un relatif optimisme, confiant dans les capacités de la classe ouvrière, brandissant l’arme de la « grève générale simultanément et internationalement organisée » au congrès extraordinaire de la SFIO le 14 juillet.

    Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

    Mais alors que le président de la République Poincaré et son Premier ministre Viviani se rendaient à Saint-Pétersbourg pour mettre au point une ultime négociation plus avancée qu’il ne le croyait, Jaurès, apprenant l’ultimatum autrichien contre la Serbie, prenait conscience dans son discours de Vaise, le 25 juillet, du péril des « massacres à venir ».

    Une sorte de « J’accuse », peut-être...

    On lui a fait grief d’avoir adopté dans les colonnes de l’Humanité une attitude réservée à l’égard de la manifestation populaire sur les Grands Boulevards le 27. Mais c’est qu’il croyait encore pouvoir faire pression sur le gouvernement français, auquel le groupe socialiste exprime alors une confiance inquiète : Paris et Berlin voudront-ils retenir les velléités guerrières de leurs alliés russe et autrichien ?

    Le 29 et le 30, le voici à Bruxelles, où se réunit l’Internationale socialiste et où il veut encore voir dans le gouvernement français le meilleur appui de la proposition de médiation britannique, tout en appelant les prolétaires allemands et français à renforcer leur pression.

    Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère ».

    Soucieux toutefois de ne pas la faire monter prématurément, il convainc à son retour les responsables de la CGT de reporter au 9 août la manifestation prévue pour le 2, car s’il convient que le prolétariat rassemble toutes ses forces, il importe aussi de garder le sang-froid nécessaire, laissant le champ à la diplomatie.

    En cet instant peut-être, sa vigilance est en défaut : reçu par les ministres, par Viviani qui cache une partie de ses informations, il découvre le 31, en apprenant que l’Allemagne a décrété l’état de péril de guerre avancé, que le gouvernement français s’apprête lui aussi à sauter le pas.

    Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère » : une sorte de « J’accuse », peut-être. Mais il sent le souffle de la mort, il l’a dit, il le répète à Paul Boncour : « Ah ! croyez-vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »

    La une de l'Humanité du 1er août 1914.

    Vous partagez les valeurs de l'Humanité ?

    Nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

    Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

    • 5€ pour 2 mois d'abonnement digital quotidien + magazine (au lieu de 27 € normalement).
    • Toute la richesse du quotidien, de l'Humanité magazine et de l’Humanité.fr dans un même abonnement !
    • Abonnement résiliable à tout moment.
    • Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici.

    Jean Jaurès
    L'Humanité

    Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »

    Au mitan des années 1900, le grand écrivain autrichien rencontre Jaurès. D’abord par hasard, dans la foule, puis au restaurant. Ce qui ne fait qu’accroître son désir de voir « ce tribun du peuple » en meeting, « dans son élément ». Il tire de ces moments un portrait (publié en août 1916 dans le journal viennois « Neue Freie Presse ») qui donne à voir toute l’épaisseur physique et morale du socialiste, ainsi que l’impression qui saisissait le peuple à son écoute. Extraits.

     C’est il y a 8 ou 9 ans, dans la rue Saint-Lazare, que je le vis pour la première fois. Il était 7 heures du soir, l’heure à laquelle la gare, cette masse d’acier noire avec son cadran étincelant, se met à attirer la foule, tel un aimant. […]

    Accompagné d’un ami, avec peine, je me frayais lentement un passage quand soudain il me poussa du coude : « Tiens! v’là Jaurès ! » Je levai les yeux, mais il était déjà trop tard pour saisir la silhouette de celui qui venait de passer devant nous. Je ne vis de lui qu’un dos large comme celui d’un portefaix, d’imposantes épaules, une nuque de taureau courte et massive, et ma première impression fut celle d’une force paysanne que rien ne saurait ébranler.

    La serviette sous le bras, le petit chapeau rond posé sur sa tête puissante, un peu courbé à l’image du paysan derrière sa charrue, avec la même ténacité, il progressait peu à peu, de son pas lourd et imperturbable, à travers la foule impatiente. Personne ne reconnaissait le grand tribun, des jeunes gens filaient devant lui en jouant des coudes, des gens pressés le dépassaient, le bousculant dans leur course ; son allure restait la même, fidèle à son rythme pesant.

    31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »

    La résistance de ces flots noirs et houleux venait se briser comme sur un bloc de rocher devant ce petit homme trapu qui suivait son propre chemin et labourait son champ personnel : la foule obscure, inconnue de Paris, le peuple qui se rendait à son travail et qui en revenait. De cette fugitive rencontre, je ne gardai que la sensation d’une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but.

    Je ne devais pas tarder à le voir de plus près et à découvrir que cette force était un simple élément de sa personnalité complexe. Des amis m’avaient invité à leur table, nous étions quatre ou cinq dans un espace exigu. Soudain il entra, et de cet instant tout fut à lui : la pièce qu’il remplissait de sa voix ample et sonore, et notre attention tant visuelle qu’auditive, car si grande était sa cordialité, si éclatante, si brûlante de vitalité sa présence que chacun, stimulé malgré soi, sentait sa propre vigueur s’accroître.

    Il arrivait directement de la campagne ; son visage large, ouvert, dans lequel de petits yeux enfoncés lançaient néanmoins des éclairs vifs, avait les couleurs fraîches du soleil, et sa poignée de main était celle d’un homme libre, non pas polie, mais chaleureuse. Jaurès paraissait alors d’humeur particulièrement joyeuse ; il avait, en travaillant au-dehors, piochant et bêchant son bout de jardin, à nouveau transfusé dans ses veines une énergie et une vivacité qu’à présent, avec toute la générosité de sa nature, il prodiguait en se prodiguant lui-même.

    Il avait à l’intention de chacun une question, une parole, un geste affectueux avant de parler de lui-même, et c’était merveilleux de voir comment, à son insu, il commençait par créer chaleur et vie autour de lui pour pouvoir ensuite, dans ce climat, laisser libre cours à sa vitalité créatrice.

    Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.

    Je me souviens encore nettement de l’instant où, tout à coup, il se tourna vers moi, car c’est alors que je plongeai pour la première fois mes yeux dans les siens. Petits, et malgré leur bonté éveillés et perçants, ils vous assaillaient sans que cela fût douloureux, ils vous pénétraient sans être importuns. Il prit des nouvelles de quelques-uns de ses amis socialistes viennois ; à mon grand regret je dus avouer que je ne les connaissais pas personnellement.

    Il me posa ensuite des questions au sujet de Bertha von Suttner (1), pour laquelle il semblait avoir une très grande estime, et il voulut savoir si chez nous elle avait une influence effective, vraiment sensible, dans les cercles littéraires et politiques. Je lui répondis que chez nous on n’avait que peu de réelle considération pour le merveilleux idéalisme de cette femme d’une noblesse exceptionnelle. On l’estimait, mais avec un léger sourire de supériorité, on respectait ses convictions, sans pour autant se laisser convaincre dans son for intérieur et, tout compte fait, on trouvait quelque peu lassant son entêtement perpétuel à défendre une seule et même idée. Et je ne lui cachai pas combien je déplorais de voir justement les meilleurs de nos écrivains et de nos artistes la considérer comme une insignifiante marginale. Jaurès sourit et dit : « Mais c’est précisément comme elle qu’il faut être : opiniâtre et coriace dans son idéal. Les grandes vérités n’entrent pas d’un seul coup dans la cervelle des hommes, il faut les enfoncer, sans relâche, clou après clou, jour après jour ! C’est là une tâche monotone et ingrate, et pourtant ô combien nécessaire ! »

    On passa à d’autres sujets et la conversation ne cessa d’être animée tant qu’il resta parmi nous car, quelle que fût la nature de ses propos, ils venaient de l’intérieur, ils jaillissaient, brûlants, du fond de sa poitrine, de son cœur ardent, de toute cette plénitude de vie accumulée, amassée en lui, d’un prodigieux mélange de culture et de force. […]

    A présent, je l’avais approché, je connaissais ses livres – un peu à l’image de son corps par leur ampleur ramassée, leur côté massif –, j’avais lu beaucoup de ses articles qui me permettaient de deviner l’impétuosité de ses discours et cela ne faisait qu’augmenter mon désir de voir et d’entendre également un jour dans son univers à lui, dans son élément, cet agitateur, ce tribun du peuple.

    L’occasion ne tarda pas à se présenter. Le climat politique était redevenu étouffant, ces derniers temps les relations entre la France et l’Allemagne avaient été chargées d’électricité. […] Certes les manifestes fraternels des socialistes français et allemands étaient collés sur les murs, mais à la vérité ils y restaient rarement plus d’un jour : la nuit, les camelots du roi les arrachaient ou les salissaient de leurs sarcasmes.

    En ces journées de trouble je vis annoncé un discours de Jaurès : à l’instant du danger, il était toujours présent. Le Trocadéro, la plus grande salle de Paris, devait lui servir de tribune. […] La salle gigantesque commença tôt à se remplir. Je ne sais plus si c’était un dimanche, mais ils avaient revêtu leurs habits de fête, ceux qui d’ordinaire sont à l’œuvre en blouse bleue derrière une chaudière, dans les usines, les ouvriers de Belleville, de Passy, de Montrouge et de Clichy, pour entendre leur tribun, leur guide.

    Bien avant l’heure, l’espace immense était noir de monde. […] La foule ondoyait simplement, puissante, agitée, pleine d’espoir et pourtant parfaitement disciplinée – spectacle déjà en lui-même inoubliable et lourd de destin. Puis un orateur s’avança, la poitrine barrée par une écharpe, et annonça Jaurès.

    On l’entendit à peine mais aussitôt le silence se fit, un immense silence habité. Et il entra. De son pas lourd et ferme que je lui connaissais déjà, il monta à la tribune et, tandis qu’il montait, le silence absolu se transforma en un grondement de tonnerre extasié en signe de bienvenue. La salle entière s’était levée et les acclamations étaient bien plus que des sons émis par des voix humaines, elles exprimaient une reconnaissance tendue, accumulée depuis longtemps, l’amour et l’espoir d’un monde ordinairement divisé et déchiré, muré dans son silence et sa souffrance.

    Jaurès dut attendre plusieurs longues minutes avant que sa voix puisse se détacher des milliers de cris qui faisaient rage autour de lui. Il dut attendre, attendre encore, avec constance, grave, conscient de l’importance du moment, sans le sourire aimable, sans le feint mouvement de recul propre aux comédiens en de pareilles circonstances. Alors seulement, lorsque la vague s’apaisa, il commença à parler.

    Ce n’était pas la voix de naguère qui mêlait amicalement au cours de la conversation plaisanterie et propos sérieux ; c’était à présent une autre voix, forte, mesurée, nettement marquée par le rythme de la respiration, une voix métallique qu’on aurait dite d’airain. Il n’y avait en elle rien de mélodique, rien de cette souplesse vocale qui, chez Briand, son redoutable camarade et rival, séduit tellement, elle n’était pas lisse et ne flattait pas les sens, on ne sentait en elle qu’acuité, acuité et résolution. Parfois il arrachait, telle une épée, un mot de la forge ardente de son discours et le jetait dans la foule qui poussait un cri, atteinte au cœur par la violence de ce coup. […]

    Il marchait en long et en large, levait un poing fermé contre un ennemi invisible puis le laissait retomber sur la table comme pour l’écraser. Toute la pression accumulée en lui montait de plus en plus dans ce va-et-vient de taureau furieux et, sans qu’il le veuille, le rythme acharné de cette formidable exaltation s’imposait à la foule. Des cris de plus en plus forts répondaient à son appel et quand il serrait le poing beaucoup d’autres peut-être suivaient son exemple. La vaste salle froide et nue se trouvait d’un seul coup remplie par la fièvre apportée par ce seul homme, cet homme vigoureux, vibrant sous l’effet de sa propre force. [...]

    Le travailleur vigoureux et infatigable qu’il était avait pris sur lui la charge la plus lourde : rester pondéré dans un pays saisi par la passion, et à peine la paix fut-elle menacée qu’il se dressa comme d’habitude, sentinelle sonnant l’alarme dans le danger. Le cri destiné à réveiller le peuple de France était déjà dans sa gorge quand il fut jeté à terre par ces gens de l’ombre qui connaissaient sa force inébranlable, et dont il connaissait les projets et l’histoire. Tant qu’il montait la garde, la frontière était sûre. Ils le savaient. Il fallut qu’il ne fût plus qu’un cadavre pour que la guerre se déchaîne et que sept armées allemandes s’enfoncent sur le territoire français. »

    (1) Pacifiste autrichienne, prix Nobel de la paix en 1905.

    Jean Jaurèsstefan zweig
    L'Humanité

    Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes

    Actu

    La résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.

    Benjamin König

    Comment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.

    Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ». 

    Extrait du discours

    Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.

    Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.

    Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.

    La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.

    Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.

    Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.

    C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. » 

    Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara

    Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance
    L'Humanité

    1972, la gauche se met d’accord

    Actu

    V e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».

    Jean Vigreux

    Si la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.

    La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.

    décomposition-recomposition

    Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »

    La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.

    À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.

    Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.

    revendications fortes

    L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.

    Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.

    L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.

    gaucheprogramme commununion de la gauchegeorges marchais
    L'Humanité

    Entretien. Affaire Iquioussen : la LDH défend le droit

    Entretien

    DROIT La demande d’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen par le ministre de l’Intérieur et sa suspension par le tribunal administratif ont entraîné un emballement médiatique et politique que dénonce le président de la Ligue des droits de l’homme, Patrick Baudouin.

    Le 5 août, le tribunal administratif a suspendu l’expulsion de l’imam Iquioussen. La Ligue des droits de l’homme (LDH) était intervenue volontairement pour soutenir la requête en référé liberté contre l’arrêté d’expulsion. Le ministre de l’Intérieur a été enjoint de procéder au réexamen de la situation de M. Iquioussen. Gérald Darmanin a annoncé faire appel de cette décision devant le Conseil d’État.

    Que reproche le ministère de l’Intérieur à Hassan Iquioussen ?

    Dans l’arrêté d’expulsion, il est reproché à cet imam d’avoir tenu des propos à caractère fortement antisémite – dont les derniers ont été tenus en 2014 –, de porter atteinte aux valeurs républicaines, de tenir des propos plus ou moins complotistes en mettant en doute les attentats terroristes. Et le quatrième reproche est d’avoir tenu, il y a trois ans, des propos contraires à l’égalité hommes-femmes, du genre : la femme ne doit pas sortir sans être accompagnée… Ce sont les quatre reproches qui servent de base à l’arrêté d’expulsion, pour dire que l’on entre dans le cadre d’un article du Code des étrangers permettant d’expulser des personnes qui sont en France depuis plus de vingt ans, notamment au motif de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes déterminé.

    Quelle est la position de la Ligue des droits de l’homme ?

    Je tiens à rappeler que la LDH déplore et désapprouve absolument les propos qui ont pu être tenus par cet imam, que ce soit au niveau de l’égalité hommes-femmes ou de l’antisémitisme. Mais la question qui se pose est une question de droit : les motifs évoqués par le ministre de l’Intérieur sont-ils des motifs juridiquement sérieux qui permettent l’expulsion ? Nous avons considéré que tel n’était pas le cas, pour les raisons reprises par la décision du tribunal administratif, qui a ordonné le sursis à l’application de l’arrêté d’expulsion. Les propos antisémites ont été tenus il y a près de dix ans. Depuis lors, cet imam les a totalement désavoués. Sur la question des valeurs républicaines et du complotisme, le dossier produit par le ministre de l’Intérieur repose plus sur des allégations que sur des preuves. Il n’y a pas de preuves de propos récents, où il soutiendrait que la charia est la seule loi applicable. Concernant l’égalité hommes-femmes, au vu des éléments du dossier, il y avait certes des propos condamnables. Mais il n’y a jamais eu de procédures intentées contre cet imam. C’est assez rare d’expulser quelqu’un à qui l’on reproche la discrimination, les propos haineux ou portant à la violence et qui n’a pas été condamné. La notion évoquée de troubles à l’ordre public nous laisse extrêmement sceptiques.

    Hassan Iquioussen vit en France depuis toujours. Il est né en France, il a eu la nationalité française et l’a abandonnée à l’âge de ses 16 ans pour prendre la nationalité marocaine, à la demande de ses parents. Ensuite, à deux reprises il a demandé la nationalité française qu’il n’a pas obtenue. Il a eu des titres de séjour renouvelés sans difficulté jusqu’à la dernière demande, en mai. Là, on le lui refuse et on lui présente un arrêté d’expulsion pour des faits anciens, reniés pour certains d’entre eux. Il est né en France, a vécu en France, a toute sa famille en France (5 enfants, sa femme, des petits-enfants). Il y a un droit fondamental qui est le droit à la vie privée et à la vie familiale. Il nous est apparu que la mesure d’expulsion était disproportionnée et injustifiée au regard des éléments produits par le ministre en l’état. C’est exactement ce qu’a retenu le tribunal administratif dans son jugement le 5 août.

    Depuis quelques jours, une vidéo tourne sur les réseaux sociaux : celle d’un prêche de 2021 dans l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet aux propos anti-IVG, homophobes, contre lequel aucune action du ministère de l’Intérieur n’a été menée. Qu’en pensez-vous ?

    Quand il y a des propos homophobes, le parquet peut se saisir du dossier, déposer une plainte pour propos homophobes et ça tombe sous le coup de la loi. La Ligue des droits de l’homme est très souvent partie civile dans ces procès-là, où il est question de propos antisémites, racistes, homophobes, contre les femmes. Il y a des lois pénales, des sanctions qui doivent être appliquées. Peu importe qui les tient, des Français nés en France ou des étrangers vivant en France : il faut poursuivre. L’imam aurait certainement dû être poursuivi il y a dix ans, mais ça n’a pas été fait. Le ministre a fait un recours devant le Conseil d’État et c’est son droit le plus légitime. Mais je trouve très choquants ses propos affirmant que l’imam n’a rien à faire sur le territoire français, alors que la justice est saisie. Il y a une séparation des pouvoirs. Le pouvoir judiciaire doit rester indépendant, et le pouvoir politique doit le laisser indépendant. Là, il y a une pression manifeste exercée par Gérald Darmanin.

    Le secrétaire général des « Républicains », Aurélien Pradié, utilise, comme le RN, cette affaire pour remettre à l’ordre du jour la création d’une Cour de sûreté. Comment réagissez-vous à cela ?

    Rétablir une Cour de sûreté, c’est créer à nouveau une juridiction d’exception telle qu’on en a eu dans le passé en France. Les juridictions d’exception portent atteinte à l’État de droit. Je trouve actuellement très dangereuse cette agitation médiatique du ministre de l’Intérieur, cette occupation des écrans avec beaucoup de rodomontades. Maintenant, ce sont les LR qui ne veulent pas donner l’impression d’être en retrait, et qui vont aller encore plus loin… Où va-t-on s’arrêter ? On a déjà tous les instruments juridiques. En matière de terrorisme, on est à 25 lois depuis 1985. À quoi cela sert-il ? C’est du clivage, sans cesse, pour opposer les camps, les Français, les étrangers… C’est une dérive. C’est bien qu’il y ait encore des juridictions comme le tribunal administratif – et je l’espère, le Conseil d’État – qui donnent des coups d’arrêt. Gérald Darmanin dit que si le Conseil d’État lui donne tort, il proposera de modifier la loi pour la durcir encore, alors qu’elle est suffisante pour lui permettre d’expulser… sauf quand le tribunal dit que les preuves ne sont pas suffisantes. M. Darmanin est mauvais joueur et ne veut pas s’incliner.

    « Rétablir une Cour de sûreté, c’est créer à nouveau une juridiction d’exception telle qu’on en a eu dans le passé en France. Et porter atteinte à l’État de droit. »

    « La notion évoquée de troubles à l’ordre public laisse la LDH extrêmement sceptique. »

    justiceimamReligion
    L'Humanité

    Sécheresse. Quand l’eau ne coule plus de source

    Premier plan

    La France traverse, sans en voir la fin, un été historiquement sec. Première à en souffrir, l’agriculture, qui utilise 45 % de la ressource en eau, est aussi pointée comme une cause. Et si elle était l’une des solutions ?

    Olivier Chartrain

    Voilà des semaines que la sécheresse met la France chaque jour un peu plus à la torture. Hommes, bêtes, sols tentent de faire front. Les plantes aussi essaient de survivre, à leur manière. « En période de sécheresse, elles conservent au maximum leur eau pour elles-mêmes, explique Paul Galzin, apiculteur près de Béziers (Hérault). Du coup, la floraison est réduite ; et sur les fleurs qui sortent quand même, la plante ferme ses glandes à nectar. Il y a des fleurs, mais pas de nectar. » Or, le nectar, sorte de jus sucré, a pour fonction d’attirer les pollinisateurs. Pour résumer : pas de nectar, pas de miel.

    Sécheresse. « Les “mégabassines” ne sont pas la solution »

    Ou en tout cas beaucoup moins. « Ma récolte d’été, sur le châtaignier et la bruyère, vient de se terminer, reprend l’apiculteur. Elle est divisée par quatre par rapport à l’an dernier. Or, elle représente les deux tiers de ma production annuelle. Donc, même si la récolte de printemps a été très bonne, cela représente une baisse d’environ 40 % sur l’année. » Et ça ne s’arrête pas là : « Le miel, c’est la réserve énergétique des colonies pour l’hiver. Et le pollen, leur réserve en protéines, encore plus nécessaire pour le renouvellement des générations. » Autrement dit, c’est cet hiver seulement qu’on pourra mesurer l’impact de la sécheresse sur les colonies d’abeilles elles-mêmes – alors qu’elles subissent déjà l’impact des pesticides et des parasites.

    Le débit de la Loire divisé par quatre

    Comme pour n’importe quel autre élevage, des solutions existent : garder une part du miel pour l’hiver ou faire des apports de sucre inverti (un mélange de glucose et de fructose qui se présente sous forme de pâte blanche). Mais elles ont toutes un impact financier qui vient s’ajouter à d’autres, comme le prix du gazole – un poste lourd quand on doit aller visiter des ruches disséminées dans un rayon de 60 km autour de Béziers. « Je suis en bio, ce qui alourdit encore les coûts, analyse Paul Galzin. Alors, des saisons comme celle-ci, il ne faudrait pas en enchaîner deux ou trois. La hausse du prix de vente a ses limites, les consommateurs ne pourront pas suivre éternellement. » Et à long terme, « quand on regarde l’Espagne ou les pays du Maghreb, on voit que les rendements en miel baissent. Il va falloir s’adapter », conclut-il en précisant qu’il veut « rester positif ».

    Jour du dépassement : comment faire reculer cette date fatidique

    S’adapter ? Dans l’immédiat, la chose paraît difficile. Partout, les signaux sont au rouge, comme la couleur dominante des cartes des arrêtés sécheresse que les préfectures publient chaque semaine. Les deux tiers des départements métropolitains (62 sur 96) sont officiellement en crise. Ce mois de juillet a été le plus sec depuis que les relevés de températures existent (1958). Les cours d’eau disparaissent du paysage ou connaissent des débits faméliques, à l’image de la Loire : le fleuve royal a vu le sien quasiment divisé par quatre (de 475 à 129 m3/s) entre début et fin juillet. Les sols sont plus secs que lors des précédents – déjà historiques – de 1976 et 2003. S’adapter ? Même dans les alpages, là où l’herbe est toujours abondante et bien verte, les troupeaux ne trouvent plus rien à brouter. La production de lait baisse, et les éleveurs commencent déjà à attaquer les réserves de foin qu’ils viennent tout juste de faucher et qui, en temps normal, leur servent à passer l’hiver.

    Canicule : des solutions contre les fournaises urbaines

    S’adapter ? Sur son exploitation située entre Dreux et Châteauneuf-en-Thymerais, dans le nord-ouest de l’Eure-et-Loir, Xavier Pelé n’a été contraint de cesser toute irrigation que depuis le vendredi 5 août. Jusque-là, dans ce département qui s’appuie sur les larges ressources de la nappe de Beauce, il pouvait encore irriguer – avec de fortes contraintes techniques et horaires – une partie de ses cultures. Résultat, ses parcelles affichent des rendements très disparates : entre 60 et 100 quintaux à l’hectare, ce qui n’est pas catastrophique selon lui. Assuré contre le risque sécheresse, il n’utilisera pas cette assurance, très coûteuse, cette année : « Il faut que la baisse de rendement soit supérieure à 25 %. »

    Une France sous la menace du feu

    Les « mégabassines » au cœur des critiques

    Pour autant, il n’a pas attendu cet été chauffé au rouge pour réfléchir à la question… et à ses pratiques. Quand beaucoup pointent du doigt la culture du maïs, très gourmand en eau en plein été, lui parvient à en cultiver sans irrigation. Rien de miraculeux : « Je travaille le sol le moins possible. Du coup, il reste frais, il s’assèche moins. Et comme mon sol reste vivant, riche en organismes microbiens et en vers de terre, quand il pleut, l’eau ne ruisselle pas et pénètre beaucoup mieux. » Il se montre intarissable – sans mauvais jeu de mots – sur le sujet : « Beaucoup d’agriculteurs ont pris conscience des limites de notre environnement et de l’impact de nos activités, plaide-t-il. On cherche à minimiser cet impact. » D’où l’intérêt pour des pratiques de non-labour et de culture sur couvert végétal qui permettent de « développer la vie du sol, donc améliorer le drainage et mieux recharger la nappe quand il pleut, avec une eau de meilleure qualité, car elle est filtrée par le sol ». De cette manière, sur ses terres, il a « gagné en dix ans 1 point de matière organique en plus ». Or, 1 point, traduit-il, « c’est 200 m3 d’eau à l’hectare en plus dans le sol ».

    S’adapter ? Ce praticien des sols rejoint les experts : « Faire des retenues d’eau en pompant dans les nappes n’a pas de sens. » Ce qui s’appelle mettre les pieds dans les mégabassines, ce mode de stockage réclamé par certains irrigants mais très critiqué, tant au niveau de l’évaporation qu’il entraîne qu’en termes de partage de la ressource. «  Mais on pourrait mieux gérer la ressource, complète Xavier Pelé. Par exemple, stocker les eaux usées en aval des stations d’épuration, au lieu de les rejeter dans les rivières comme cela se fait aujourd’hui. » Un point sur lequel la France, qui recycle moins de 1 % de ses eaux usées (0,6 %), accuse un retard certain sur des voisins comme l’Italie (8 %) ou l’Espagne (14 %). Un gaspillage auquel s’ajoute celui des réseaux de distribution, dont le mauvais état entraîne des pertes par fuite à hauteur de 20 %, équivalentes à la consommation annuelle de 18,5 millions de personnes. Des solutions existent donc. Encore faudra-t-il gagner leur mise en œuvre. En attendant, d’après Météo France, les nappes ne se rechargeront pas avant cet automne, et encore faudrait-il un mois de pluies excédentaires pour cela. D’ici là, il faudra tenir.

    sécheresseagricultureeau
    L'Humanité

    « Le Média positif » côté pile, côté face

    Actu

    Le site le Média positif entend « faire ressortir le plus positif de l’actualité ». Le profil de son fondateur raconte une tout autre histoire.

    Joseph Korda

    Quotidiennement depuis deux ans, Emma Rouvet et Hugues de Rosny, les animateurs du « Média Positif » postent sur les réseaux sociaux des vidéos et des informations glanées sur Internet et censées divertir, faire sourire, arracher une larmichette ou partager une heureuse initiative.

    Ils applaudissent cette commune de région parisienne qui a décidé de planter des arbres devant les habitations de ses administrés ou encore louent le gouvernement espagnol qui favorise les mobilités douces en misant sur la gratuité partielle des trains. Lorsqu’ils sont interrogés sur les plateaux télé, les deux fondateurs expliquent que leur média peut faire bouger les choses, s’appuyant sur l’exemple d’un sans-abri honoré et pris en charge par les pouvoirs publics suite à la mise en avant d’une vidéo contant son héroïsme. Bref, dans cet univers virtuel tout n’est que beau, bon et « positif », comme son nom l’indique.

    À ceci près que dans la vraie vie, Hugues de Rosny se trouve être conseiller municipal d’Orléans (Loiret) aux côtés de Serge Grouard, le très droitier maire LR. Dans la ville que ce dernier est censé administrer entre deux passages chez CNews, on y érige de magnifiques statues serties de rochers aux abords de la gare afin de faire fuir les sans-abris. On menace également, en pleine canicule, d’abattre plusieurs tilleuls centenaires, provoquant la sidération et la colère des habitants ( L’Humanité du 14 juin 2022). Et du côté des mobilités douces ? Le plan vélo pourtant voté en 2019 est au point mort ( L’Humanité du 7 janvier 2022), la voiture règne toujours en maitresse incontestée, jusque sur les trottoirs et les transports en commun sont loin, très loin d’être accessibles à tous.

    En fait, il serait de bon ton que les élus de la majorité d’Orléans s’inspirent un peu plus des infos relayées par « Le média positif »…

    médiasorléansils n'ont pas honte
    L'Humanité

    Du ballon rond aux prétoires

    Actu

    Justice Deux stars du foot comparaissent cette semaine en Angleterre : Ryan Giggs pour violences conjugales, Benjamin Mendy pour viols.

    Alexandre Fache

    Ils sont deux stars du ballon rond à se retrouver devant les tribunaux anglais cette semaine pour des violences faites aux femmes. Depuis lundi, l’ex-ailier de Manchester United et ancien sélectionneur du pays de Galles Ryan Giggs, 48 ans, comparaît dans la ville qui l’a fait roi, accusé de violences sur son ex-compagne Kate Greville, mais aussi du délit de « comportement d’emprise » sur celle-ci. Et ce mercredi, c’est Benjamin Mendy, 28 ans, vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France et joueur de Manchester City, qui va devoir répondre de huit viols, d’une tentative de viol et d’une agression sexuelle, dont l’accusent pas moins de sept femmes. Tous deux nient les faits qui leur sont reprochés.

    Ancien défenseur de l’OM (2013-2016) et champion de France avec Monaco (2017), Benjamin Mendy a vécu une carrière riche et mouvementée, avant d’être rattrapé par ces accusations de viol l’an passé, pour des faits qui se seraient déroulés entre octobre 2018 et août 2021 à son domicile de Prestbury (Cheshire). Il doit être jugé à Chester en même temps qu’un autre homme, un dénommé Louis Saha Matturie (rien à voir avec son quasi-homonyme, l’ex-footballeur Louis Saha), qui est poursuivi pour huit viols et quatre agressions sexuelles commis entre 2012 et 2021. Comme Mendy, l’intéressé a plaidé non coupable. Suspendu par son club de Manchester City dès le démarrage de l’affaire, Benjamin Mendy a effectué plus de quatre mois de détention préventive, entre août 2021 et janvier 2022, avant d’être libéré et placé sous contrôle judiciaire.

    à la une des tabloïds anglais

    Décrit comme un boute-en-train et omniprésent sur les réseaux sociaux jusqu’à ces mises en cause, le natif de Longjumeau (Essonne), recruté pour quelque 61 millions d’euros par City en 2017, avait déjà défrayé la chronique pour des problèmes extrasportifs. Son entraîneur Pep Guardiola avait ainsi peu apprécié une sortie en boîte de nuit, révélée en 2019 par la presse locale. « Je ne suis pas son père. Je préférerais qu’il rentre tôt chez lui, mais je ne contrôle pas les joueurs dans cette situation », avait commenté le technicien espagnol. En 2020, Mendy avait aussi fait la une des tabloïds anglais après la saisie de sa Lamborghini, conduite sans permis ni assurance par l’international. Cette fois, les faits reprochés sont d’une tout autre nature et pourraient lui valoir plusieurs années de prison si sa culpabilité est démontrée.

    violences faites aux femmesViolences sexuellesviolences conjugalesfootball
    L'Humanité

    Une France sous la menace du feu

    Le manque d’eau est loin d’être le seul problème climatique auquel la France est confrontée cet été. Après un mois de juillet où les incendies ont dévoré – entre autres – la Gironde, le Gard et le Vaucluse, le pays continue de brûler. Le Sud est toujours en proie aux flammes. Entre la Lozère et l’Aveyron, un mégafeu a parcouru 700 hectares de végétation, obligeant 3 000 personnes à être évacuées.

    Trois Canadair et 600 pompiers luttent toujours contre le feu qui, mardi, n’était pas encore fixé. Celui qui s’est déclaré vendredi en Isère ne l’est pas davantage. Plus de 100 hectares sont en cendres. Plus au nord, le Maine-et-Loire et la Charente connaissent aussi des incendies. Dans le premier département, au moins 600 hectares ont brûlé et 500 autres sont menacés. Dans le second, 220 pompiers et des moyens aériens tentent de venir à bout des flammes, qui ont déjà ravagé 150 hectares de forêts. Alors que l’été est loin d’être achevé, les brasiers de juillet et août ont déjà fait plus de dégâts que ceux de toute l’année 2021. Près de 50 000 hectares ont brûlé lors des dernières semaines, contre 30 000 hectares l’an passé.

    incendiesforêtsRéchauffement climatique
    France24 - World

    Trump declines to answer questions in New York alleged fraud inquiry

    Issued on: 10/08/2022 - 16:31

    FRANCE 24 Follow

    Donald Trump on Wednesday declined to answer questions under oath in New York over alleged fraud at his family business, as legal pressures pile up for the former president whose house was raided by the FBI just two days ago.

    Trump said he had "no choice" but to invoke the fifth amendment, which allows individuals to remain silent to protect against self-incrimination under questioning.

    In a statement Trump said "I declined to answer the questions under the rights and privileges afforded to every citizen under the United States Constitution," saying he took the advice from his legal counsel.

    "When your family, your company, and all the people in your orbit have become the targets of an unfounded, politically motivated Witch Hunt supported by lawyers, prosecutors, and the Fake News Media, you have no choice," Trump said.

    "If there was any question in my mind, the raid of my home, Mar-a-Lago, on Monday by the FBI, just two days prior to this deposition, wiped out any uncertainty."

    Trump earlier said on social media he was in the offices of New York Attorney General Letitia James, whose investigation is one of several active probes into the brash billionaire's business practices and other actions.

    The former president took to his Truth Social platform to launch a barrage of attacks on James, branding her a "racist" attorney general who is "trying to 'get Trump.'"

    James is conducting "a continuation of the greatest Witch Hunt in U.S. history!" Trump wrote. "My great company, and myself, are being attacked from all sides. Banana Republic!"

    James suspects the Trump Organization fraudulently overstated the value of real estate properties when applying for bank loans, while understating them with the tax authorities in order to pay less in taxes.

    A spokesperson for the New York attorney general's office said in a statement that James participated in the deposition and confirmed that Trump invoked his Fifth Amendment rights.

    "Attorney General James will pursue the facts and the law wherever they may lead," the spokesperson added. "Our investigation continues."

    Trump and his eldest children, Donald Jr and Ivanka, had been due to start testifying under oath in July but the depositions were postponed due to the death of the former president's first wife.

    Another White House run?

    The Trumps have denied any wrongdoing, and the former Republican leader has charged that the probe is politically motivated.

    If James, an African-American Democrat, finds any evidence of financial misconduct, she can sue the Trump Organization for damages but can not file criminal charges, as it is a civil investigation.

    Trump's son Eric hit out at James in a tweet Wednesday, saying his father was sitting "for a deposition in front of the most corrupt Attorney General in the United States."

    Donald Trump on Wednesday also posted video clips of James verbally attacking Trump, calling him an "illegitimate president" and vowing a lawsuit.

    James's probe is one of several legal battles in which Trump is embroiled, threatening to complicate any bid for another run for the White House in 2024.

    The deposition comes on the heels of a Federal Bureau of Investigation search on Trump's Florida residence in an escalation of legal probes into the 45th president that has set off a political firestorm.

    The FBI, which is led by Christopher Wray, a Trump appointee, declined to provide a reason for the raid.

    But US media outlets said agents were conducting a court-authorized search related to the potential mishandling of classified documents that had been sent to Mar-a-Lago after Trump left the White House in January 2021.

    Trump predictably voiced outrage over the search, dubbing it "weaponization of the justice system."

    At the White House, Press Secretary Karine Jean-Pierre said President Joe Biden did not have any advance notice about the raid and respected the independence of the Justice Department.

    Since leaving office, Trump has remained the country's most divisive figure, continuing to sow falsehoods that he actually won the 2020 vote.

    He also has faced intense legal scrutiny for his efforts to overturn the results of the 2020 election and over the January 6 attack on the US Capitol by his supporters.

    (FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    FBI 'raided' Trump's Florida estate in confidential records probe

    Trump watched Fox News for hours, ‘chose’ not to act, panel hears

    Republicans rally around Trump following FBI raid of his estate

    L'Humanité

    Sécheresse. « Les “mégabassines” ne sont pas la solution »

    Entretien

    Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l’eau au CNRS, est formelle : un bouleversement des pratiques, notamment agricoles et domestiques, est nécessaire si l’on veut préserver les stocks. Entretien

    Pour protéger nos réserves d’eau, quelles sont les restrictions à cibler prioritairement ?

    À ce sujet, il n’y a pas de magie possible. La sécheresse est le fait de causes climatiques, à savoir un hiver peu pluvieux et un été particulièrement chaud. Mais il existe aussi des causes humaines, car le niveau des nappes phréatiques est influencé par les prélèvements que nous, société humaine, effectuons. C’est bien pour cela que, lorsqu’on entre en période de sécheresse, des outils de régulation de la consommation d’eau sont activés avec les arrêtés préfectoraux. Il faut réserver le peu qu’il reste pour les usages sacralisés par la loi sur l’eau : l’eau potable et domestique, et l’eau servant pour la lutte contre les incendies. À titre individuel, chacun a sa part à jouer, bien que le secteur domestique ne soit pas celui qui consomme le plus. En France, 45 % de l’eau utilisée sert à l’agriculture et 30 % à la production d’électricité.

    Sécheresse. Quand l’eau ne coule plus de source

    Justement, quelles solutions de long terme peuvent être mises sur la table dans ces domaines ?

    Il existe des pratiques agroécologiques pour empêcher l’évaporation, avec le paillage des sols, et pour maintenir l’eau dans les sols, grâce à la matière organique. Une transition du matériel d’irrigation permettrait également une meilleure adaptation aux futures sécheresses. Arrêter l’irrigation par le haut pour une irrigation à ras du sol serait par exemple préférable. Il y a aussi la question de la proportion de cultures pour le bétail et les humains. Moins d’élevage voudrait dire moins de besoins de faire boire le bétail, moins de besoins de fourrage avec le maïs. Or, le maïs fait partie des espèces végétales les plus irriguées dans le monde. Et la période où l’eau est indispensable à sa croissance tombe entre juin et août : celle où il y a le moins d’eau, même sans sécheresse. Concernant l’électricité, nous devons baisser notre consommation. Une partie de notre électricité vient de méthodes qui demandent de l’eau pour le refroidissement. C’est le cas du charbon, du gaz et du nucléaire, contrairement à l’éolien et au solaire.

    La réponse de l’État est-elle à la hauteur de ces enjeux ?

    J’espère que cette année va permettre de repenser les politiques publiques. Dans le domaine agricole, les propositions du Varenne agricole de l’eau (une concertation conclue fin 2021 sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie – NDLR) ne sont pas à la mesure de ce qui se prépare. Les principaux engagements pris sont de construire des « mégabassines » de plusieurs hectares, qui n’empêchent en rien les sécheresses. Hors sécheresse, les agriculteurs vont irriguer de plus grandes surfaces et assurer des revenus stables. En période de sécheresse, ces retenues sont vides ou vont être vides. Les agriculteurs seront ainsi plus vulnérables que si leur surface irriguée était plus petite. Enfin, la tarification de l’eau non domestique doit être discutée. On peut imaginer une tarification progressive selon les usages, pour lutter contre les gaspillages. La Nupes le propose dans son programme, et c’est à mon avis une bonne chose.

    gestion de l'eausécheresseagriculture
    France24 - World

    US uncovers Iran 'plot' to kill ex-National Security Advisor John Bolton

    Issued on: 10/08/2022 - 18:28

    NEWS WIRES

    The US Justice Department said Wednesday it had uncovered an Iranian plot to kill former White House National Security Advisor John Bolton, and announced charges against a member of the Islamic Revolutionary Guard Corps.

    The Justice Department said 45-year-old Shahram Poursafi, also known as Mehdi Rezayi, had offered to pay an individual in the United States $300,000 to kill Bolton, the former US ambassador to the United Nations.

    The Justice Department said that plan was likely set in retaliation for the US killing of top Guard commander Qassem Soleimani in Iraq in January 2020.

    The allegation came as Iran weighs a proposed agreement in Vienna talks to revive the 2015 agreement that aims to prevent Tehran from developing nuclear weapons.

    For months Tehran has held up the deal, demanding that the United States remove its official designation of the Islamic Revolutionary Guard Corps as a sponsor of terrorism.

    "This is not the first time we have uncovered Iranian plots to exact revenge against individuals on US soil and we will work tirelessly to expose and disrupt every one of these efforts," said US Assistant Attorney General Matthew Olsen.

    According to the charges, Poursafi tried to arrange Bolton's murder beginning in October 2021, when he contacted online an unidentified person in the United States, first saying he wanted to commission photographs of Bolton.

    That person passed the Iranian onto another contact, who Poursafi then asked to kill Bolton.

    He offered $250,000, which was then negotiated up to $300,000.

    "Poursafi added that he had an additional 'job,' for which he would pay $1 million," the Justice Department said.

    But that second person, court documents say, was a confidential source for the US Federal Bureau of Identification.

    Foreign policy 'hawk'

    The ostensible assassin stalled, waiting for an initial payment, but only in late April did Poursafi send money, paying a total of $100 in cryptocurrency.

    Poursafi was charged with the use of interstate commerce facilities in the commission of murder-for-hire, which brings up to 10 years in prison, and with providing and attempting to provide material support to a transnational murder plot, which carries a maximum 15 years sentence.

    Bolton, one of the leading "hawks" of the US foreign policy establishment and a strong critic of Iran, was national security advisor in the White House of president Donald Trump from April 2018 to September 2019.

    In the administration of president George Bush, he was ambassador to the United Nations from 2005-2006.

    The court documents indicated Bolton was aware of the plot and cooperated with investigators, allowing photographs of himself outside his Washington office to be sent to Poursafi.

    Over the months Poursafi discussed the plot with his US contact, he disclosed that it related to Tehran's desire for revenge for the US killing of Soleimani.

    Soleimani was head of Iran's Revolutionary Guard Corps' Quds Force and personally maintained its network of allies and proxies across the Gulf region.

    He was targeted by a US drone strike just after he landed at Baghdad's airport on January 7, 2020.

    Since that strike Tehran has vowed to extract revenge, and US officials have said that the country had been looking to kill one or more US officials.

    Another official believed on Tehran's target list was Mike Pompeo, who was secretary of state at the time of the assassination of Soleimani, and before that director of the Central Intelligence Agency.

    At the time Pompeo said Soleimani had been plotting large scale attacks on US targets like embassies.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Iran executes former translator convicted of spying for CIA, Mossad

    Thousands march to mark a year since death of Iran's general Soleimani

    Two armed drones shot down at Baghdad airport

    France24 - World

    North Korea declares victory against pandemic, citing Covid ‘miracle’

    Issued on: 11/08/2022 - 02:43

    FRANCE 24 Follow

    North Korean leader Kim Jong Un declared victory in the battle against the novel coronavirus, ordering a lifting of maximum anti-epidemic measures imposed in May, state media said on Thursday.

    North Korea has not revealed how many confirmed infections of the virus it has found, but since July 29 it has reported no new suspected cases with what international aid organisations say are limited testing capabilities.

    While lifting the maximum anti-pandemic measures, Kim said that North Korea must maintain a “steel-strong anti-epidemic barrier and intensifying the anti-epidemic work until the end of the global health crisis,” according to a report by state news agency KCNA.

    Analysts said that although the authoritarian North has used the pandemic to tighten social controls, its victory declaration could be a prelude to restoring trade hampered by border lockdowns and other restrictions.

    Observers have also said it may clear the way for the North to conduct a nuclear weapon test for the first time since 2017.

    North Korea’s official death rate of 74 people is an “unprecedented miracle” compared to other countries, KCNA reported, citing another official.

    Instead of confirmed cases, North Korea reported the number of people with fever symptoms. Those daily cases peaked at more than 392,920 on May 15, prompting health experts to warn of an inevitable crisis.

    The World Health Organization has cast doubts on North Korea’s claims, saying last month it believed the situation was getting worse, not better, amid an absence of independent data.

    Pyongyang’s declaration of victory comes despite rolling out no known vaccine programme. Instead, the country says it relied on lockdowns, homegrown medicine treatments, and what Kim called the “advantageous Korean-style socialist system.”

    The North has said it was running intensive medical checks nationwide, with daily PCR tests on water collected in borderline areas among the measures.

    It also said it has been developing new methods to better detect the virus and its variants, as well as other infectious diseases, such as monkeypox.

    Kim’s sister, Kim Yo Jong, said the North Korean leader himself had suffered from fever symptoms, and blamed leaflets from South Korea for causing the outbreak, KCNA reported.

    “Even though he was seriously ill with a high fever, he could not lie down for a moment thinking about the people he had to take care of until the end in the face of the anti-epidemic war,” she said in a speech praising his efforts.

    (FRANCE 24 with REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    China, Russia veto US-led push for tougher sanctions on North Korea

    North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia

    North Korea reports uptick in suspected Covid-19 cases

    L'Humanité

    Le fakir à la pointe de la physique

    Actu

    La science face au paranormal #9 Indémodable, la planche à clous est l’ustensile incontournable de ces ascètes indiens au regard hypnotique. Mais, attention, un fakir peut en cacher un autre, et l’exploit relève plus des principes élémentaires de physique que d’un contrôle surnaturel de la douleur...

    Laurent Mouloud

    Lumière tamisée, regard hypnotique, barbichette de rigueur… tous les fakirs de music-hall le savent, il faut soigner le décorum si l’on veut que le public y croie au maximum. Et surtout, surtout, ne jamais oublier la pièce maîtresse du spectacle : la fameuse planche à clous. L’objet de torture, hérissé de pics, a fait frémir des générations de spectateurs. Qui n’a jamais redouté de voir ce corps allongé cérémonieusement s’embrocher de part en part ? Malgré les apparences, les fakirs, réputés pour leur maîtrise surnaturelle de la douleur, n’ont pas de penchants suicidaires. Plutôt un sens aigu de la mise en scène, un bon tonus musculaire et une fine connaissance de quelques principes élémentaires de physique.

    Car il n’est pas si simple de s’enfoncer sur un clou. Comme chacun le sait, ce dernier pénètre dans un matériau grâce à la force exercée sur lui. Souvent le marteau. Ici, le poids du fakir. S’il n’y avait qu’un clou, la totalité de ce poids se porterait dessus, et notre mage serait transpercé. Mais voilà : multiplier le nombre de clous revient à diviser la force qui s’exerce sur chacun d’eux. En clair, si vous prenez une planche à 100 clous et un solide fakir de 80 kilos parfaitement étendu, chaque pointe ne supporte qu’un poids de 800 grammes. Insuffisant pour pénétrer le corps. Et ce, d’autant plus si notre athlète raidit ses muscles, rendant le matériau plus dense et difficile à perforer.

    Au début du XXe siècle, Paul Heuzé, (debout avec une moustache), écrivain et illusionniste, s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement leurs soi-disant pouvoirs. © Henry Guttmann Collection/Hulton Archive/Getty Images

    Ce principe posé, le fakir prévoyant va peaufiner les détails, qui n’en sont pas vraiment. Les clous doivent être soigneusement choisis. Plus leur section sera grosse, plus ils seront impressionnants, mais inoffensifs. Autre facteur déterminant : leur répartition sur la planche. Aucune pointe ne doit dépasser afin que le poids se répartisse de manière homogène. De même, l’espacement entre les clous est crucial : de l’avis des spécialistes – il y en a –, un intervalle d’environ 2 centimètres semble le bon compromis entre la nécessité d’impressionner la galerie et la garantie de ne pas se transformer en brochette birmane.

    La planche à clous comme outil thérapeutique

    Vous pouvez maintenant prendre votre air le plus inspiré, plonger dans une pseudo-méditation transcendantale et vous étendre tout du long. Vous ou n’importe qui, tant ce tour de la planche à clous relève du savoir-faire méticuleux et non point d’un quelconque pouvoir divin. À l’origine, le fakir n’a d’ailleurs rien du saltimbanque habité qui a tant fasciné l’Occident. Le mot faqïr, d’origine arabe, signifie pauvre  et désignait, dans le sous-continent indien, un ascète soufi cherchant à accéder à la sainteté par la contemplation et toutes sortes de mortifications corporelles (transpercements, mutilations…). L’usage de la planche à clous était vu comme un outil thérapeutique avec lequel l’ascète pouvait réduire ses tensions physiques et émotionnelles, le contact des clous sur la peau – selon le principe de l’acupression – stimulant la circulation sanguine, la sécrétion d’endorphine et la relaxation musculaire.

    Les « néofakirs » occidentaux sont très loin des préceptes de dénuement de leurs cousins indiens.

    Mais ce n’est pas cette dimension religio-médicale qui intéresse les Occidentaux à la fin du XIX e siècle. Eux rêvent, à travers les récits de voyages de lord Osborne, Louis Jacolliot ou encore Daniel Arnauld, d’un être surnaturel, capable de léviter, de charmer des serpents, de se transpercer le corps sans défaillir. Loin du mendiant des origines, cette image du fakir d’opérette sera importée dans l’Hexagone dès 1880 et connaîtra un immense succès auprès d’une population friande d’orientalisme. « Avec la découverte de la tombe de Toutânkhamon, la France est en pleine égyptomanie, et le mystérieux fakir nourrit cette curiosité pour les mondes orientaux », explique la chercheuse Fleur Hopkins-Loféron, autrice d’une thèse sur le « néofakirisme ».

    Le public se pâme devant ces hommes exotiques

    « Néo » car la société française ne fait pas que se passionner. Elle se réapproprie cet aspect de la culture indienne, le réinterprète à l’aune de ses propres codes et stéréotypes. « L’engouement est d’autant plus grand qu’il y a, à l’époque, une volonté de donner une dimension scientifique au merveilleux, au spiritisme, d’intégrer dans le monde savant des pratiques jugées occultes.  L’univers des fakirs – leur pouvoir supposé de mentalistes, leur résistance à la douleur – colle parfaitement à ce désir d’y croire et ce besoin de réenchanter le quotidien. »

    La figure du fakir devient un incontournable de l’imaginaire collectif. Sur scène, le public se pâme devant ces hommes exotiques, enturbannés et torse nu. Leur succès est colossal jusqu’à la fin des années 1930. Il y a foule dans les music-halls. Et il n’est pas rare que des ambulances stationnent dans la rue pour prendre en charge les spectateurs qui s’évanouissent durant ces démonstrations de dolorisme.

    Dans les années 1930, Tahra-Bey, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels. Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938. © Colaimages/Alamy Stock photo

    Ces « néofakirs » sont très loin des préceptes de dénuement extrême de leurs cousins indiens. Le plus célèbre d’entre eux, Tahra-Bey, d’origine arménienne, a grandi à Constantinople et aurait inspiré Hergé pour son personnage de Ragdalam le Fakir, dans l’album de Tintin,  les Sept Boules de cristal. L’intrigant gaillard, qui se fait appeler « docteur » pour plus de sérieux, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels, capable de tomber dans un coma cataleptique, de survivre « sans oxygène » et, évidemment, d’être insensible à la douleur. Mais, à l’image de nombreux autres artistes de son acabit, le bonhomme semble surtout un habile prestidigitateur et entourloupeur de première, vendant au passage talismans et prédictions parfaitement bidon à la riche - et moins riche - bourgeoisie.

    Tahra-Bey connut des moments difficiles. En 1928, il est défié en duel par Paul Heuzé, surnommé le « démolisseur de fakirs ». Cet écrivain et illusionniste s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement les soi-disant pouvoirs des fakirs en les reproduisant aisément. Il se perce le corps avec des épingles, s’enferme dans un cercueil et, bien sûr, s’allonge sur la fameuse planche à clous, dont il donne une cote précise ( « 1,50 m de longueur sur 0,50 m de large et 2 cm d’épaisseur ; les clous font 10 cm et sont disposés en rectangles, chaque rectangle faisant 5 x 4 cm »). Organisé au Cirque d’hiver, devant près de 10 000 spectateurs qui se sont arraché les places, son face-à-face avec Tahra-Bey tourne à l’humiliation pour ce dernier, dont la crédibilité aura du mal à s’en remettre.

    D’excellents bonimenteurs, rien de magique ou d’occulte

    Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938 et fera partie de la « charette des fakirs » avec, entre autres, le « Fakir Birman », en fait un duo (un acteur et un commercial) dont les tromperies ont été mises au jour par l’Humanité, sous la plume d’Henriette Nizan.  « Ces fakirs étaient d’excellents bonimenteurs, ils avaient une connaissance parfaite de leur corps et de leur pouvoir de persuasion, mais, encore une fois, tout cela n’a rien à voir avec du paranormal », poursuit Fleur Hopkins-Loféron.

    Rien de magique ou d’occulte, juste de l’adresse, une bonne connaissance du corps et un courage parfois stupéfiant. Comme celui de Mirin Dajo, un Néerlandais né en 1912 qui se faisait transpercer avec des fleurets non stérilisés, sans aucun saignement. Des radiographies montrent les traces de plus de 500 transfixions à travers les reins, l’estomac, le foie et même le cœur ! Lui-même était persuadé que sa pratique était la conséquence d’une « soumission volontaire à la Puissance supérieure qui régit le monde »...

    Des professeurs de médecine finirent par trouver l’explication : les fleurets, introduits très lentement, provoqueraient une distention des tissus et leur pointe glisserait sans les endommager sur les parois résistantes des gros vaisseaux sanguins. L’absence d’infection ? Les instruments métalliques portent peu de microbes et la plupart d’entre eux sont retenus à la surface de la peau lors de la pénétration. Mirin Dajo meurt néanmoins en 1948 de ce qu’on pourrait appeler un accident du travail : une terrible infection après avoir avalé un poignard de 35 centimètres de long… La « Puissance supérieure qui régit le monde » avait, sans doute, décidé d’abandonner notre intrépide fakir.

    La science face au paranormalLes séries d'été de l'Humanitésciencesfakir
    L'Humanité

    Éditorial. Ruissellement climatique

    Éditorial

    Christophe Deroubaix

    Par Christophe Deroubaix

    Le 28 juillet marquait le jour du dépassement, cette date bascule à partir de laquelle l’humanité a épuisé ses ressources annuelles et commence donc à vivre à crédit. Ce 8 août marque le jour du ruissellement. Le 9 aussi. Et le 10. Chaque jour de l’année en fait. Il se trouve donc que les libéraux ont raison : leur théorie du ruissellement s’avère opérante. C’est du sommet de la pyramide des richesses que se déverse un tombereau d’émissions de gaz à effet de serre sur une population mondiale dont les plus atteints sont toujours les plus démunis. Si notre maison brûle, on connaît les pyromanes : les milliardaires. Il faut encore et toujours citer l’étude des ONG Oxfam et Greenpeace : 63 milliardaires émettent autant de CO 2 que la moitié de la population hexagonale. 63 d’un côté, 34 millions de l’autre ! À titre d’exemple, le vol dominical de l’un de nos « champions nationaux » affiche un bilan carbone égal à celui de 925 années de WiFi.

    Nous ne stigmatisons pas – quoique – des individus qui ont pour nom Musk, Abramovitch ou Arnault, mais les incarnations d’un système économique et d’organisation sociale connu. On pourrait ici paraphraser le fondateur de ce journal en écrivant que le capitalisme porte en lui l’écocide comme la nuée porte l’orage. Si le système a ses mandataires, il a aussi ses syndics. On les repère assez aisément au fait qu’ils n’appellent à la sobriété que l’agriculteur arrosant son champ et le particulier branchant sa clim – et aucun doute qu’il faille là aussi changer d’habitudes et de méthodes. Tout, sauf toucher au cœur du réacteur : le détenteur du capital. On reconnaîtra, entre autres, la figure de Bruno Le Maire, qui ne prononce le verbe « taxer », même pour le conjurer, sans pouvoir réprimer un hoquet d’effroi.

    Et pourtant, c’est bien le début du chemin : « taxer », ou, dans le langage de la Nupes, « créer un ISF climatique », adaptation du vieux principe du « pollueur-payeur », point de départ du financement d’une transition écologique qui ne pourra s’accommoder de la suraccumulation des richesses.

    Réchauffement climatiquemilliardaires
    France24 - World

    Vela, Ruidiaz lift MLS All-Stars to 2-1 win over Liga MX

    Issued on: 11/08/2022 - 08:50Modified: 11/08/2022 - 08:48

    Washington (AFP) – Goals from Los Angeles FC star Carlos Vela and Seattle's Raul Ruidiaz lifted the Major League Soccer All-Stars to a 2-1 victory over their Liga MX foes for the second straight year in the MLS All-Star Game on Wednesday.

    The MLS All-Stars got things going early at Allianz Field in St. Paul, Minnesota, where Vela headed home a cross from LAFC teammate Diego Palacios in the third minute.

    Palacios split two Liga MX defenders then arced his cross over a crowded penalty box to Vela for the goal.

    Ruidiaz doubled the score from the penalty spot in the 73rd minute after New England Revolution playmaker Carles Gil drew the foul in the penalty area.

    Pachuca defender Kevin Alvarez pulled a goal back for the Liga MX side in the 85th, unleashing a long-range blast that eluded New York City FC keeper Sean Johnson.

    But the Mexican outfit's frantic bid for an equalizer in the closing minutes came up short and MLS celebrated a win in the mid-season exhibition for the second straight year.

    The match featuring top players from the neighboring leagues, played before a crowd of 19,797, boasted plenty of intensity for a mid-season friendly.

    Less than three minutes had passed before the MLS side had survived a VAR review for a handball, with Walker Zimmerman cleared of the infraction.

    Minnesota United's Dayne St. Clair gave home fans something to cheer with a diving save of a rocket from Pumas UNAM forward Juan Dinenno, which kept the lead at 1-0 going into halftime.

    St. Clair replaced Andre Blake in goal in the 32nd minute and made four saves on the way to being named Man of the Match.

    "I was definitely a little bit surprised," he said of receiving the accolade. "Normally it's the guys who contribute to the goals who get the award, but I'm definitely very happy."

    During a halftime television interview, MLS Commissioner Don Garber hinted that the mid-season showcase's format could change again after two years of MLS v Liga MX All-Stars.

    He noted that 2023 will see plenty of competition between the leagues with the expanded Leagues Cup, which will feature all the clubs in both leagues with CONCACAF Champions League berths on the line.

    "We'll see what next year in Washington DC looks like when DC United hosts (the All-Star Game)," Garber said.

    The All-Star Game, a fixture since MLS launched in 1996, has changed formats several times, sometimes featuring Eastern Conference v Western Conference All-Stars and sometimes MLS squads facing overseas clubs.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Real Madrid beat Eintracht Frankfurt to win fifth UEFA Super Cup

    Issued on: 10/08/2022 - 23:49

    NEWS WIRES

    Goals from David Alaba and Karim Benzema gave Real Madrid a 2-0 victory over Eintracht Frankfurt and a fifth UEFA Super Cup on Wednesday.

    While Frankfurt were dangerous, particularly in the first half, Madrid's experience and individual quality saw them through, as it did so often in their victorious 2021-22 Champions League campaign.

    Frankfurt had the best of the early stages, with Madrid keeper Thibaut Courtois forced into a stunning anticipation save when one-on-one with Daichi Kamada in the 14th minute.

    Madrid almost got there first, when Benzema released Vinicius to curl past Kevin Trapp in the penalty box, only for Tuta to clear the ball off the line.

    With Madrid dominating possession, Frankfurt mounted several counter-attacks until Madrid launched a counter of their own in the 37th minute.

    A diving Trapp got his fingertips to a goal-bound shot by Vinicius, pushing the ball out for a corner.

    From the ensuing play, Benzema linked with Casemiro just next to the right post.

    The Brazilian sucked in several Frankfurt defenders and a diving Trapp, before heading back to an unmarked Alaba who scored from close range.

    After the goal, Madrid stepped it up a gear and should have gone 2-0 up, with Benzema uncharacteristically dragging the ball wide with the goal begging in the 41st minute.

    Vinicius, Benzema connect 

    Madrid's quality became more obvious in the second half, with Trapp saving a deflected Vinicius shot in the 54th minute and Casemiro hitting the crossbar with 61 minutes gone.

    Borussia Dortmund loanee Ansgar Knauff had a chance saved just minutes later, before Vinicius and Benzema combined to put Madrid 2-0 up.

    Vinicius skated down the left before slicing the ball back seemingly unsighted for the Frenchman to hammer home from the edge of the box.

    Frankfurt fought hard in the closing stages but Madrid were able to dominate the game to win their fifth Super Cup from eight attempts.

    The clash, in Helsinki's Olympic Stadium, was the first time these two sides had met in a European decider since 1960, when Madrid dismantled Frankfurt 7-3 through four goals to Ferenc Puskas and three to Alfredo di Stefano in the European Cup final.

    The match also highlighted the growing gap between the Champions League and Europa League competitions, with Madrid being the ninth Champions League team to win the competition in the past 10 years.

    Only city rivals Atletico Madrid have won the Super Cup when qualifying via a Europa League win in the past decade, having done so by beating Real in the 2018 edition.

    In the 10 years before, Champions League and Europa League participants won five Super Cups each.

    Frankfurt joined Hamburg (1977 and 1983), Dortmund (1997) and Bremen (1992) as losing Super Cup finalists from Germany, with only Bayern Munich (2013 and 2020) having won the showpiece event.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Women's Euro 2022

    England rallies to knock out Spain, reaching Euro semi-finals

    Women's Euro 2022

    Late goal sends Sweden to Euro 2022 semi-final, knocking out Belgium

    Football

    France thrash Italy in stirring start to women’s Euro 2022

    L'Humanité

    La Comanimale : voyage dans la tête de mon chien

    Actu

    La science face au paranormal #8 À mi-chemin entre télépathie et voyance, cette « communication intuitive » promet l’inespéré : discuter avec son chat, son cheval, sa vache ou son canard, afin de savoir ce qu’il pense et ressent.

    Marie-Noëlle Bertrand

    Et là, le poney lui répond : «Dis-lui merci pour son message. (…) On n’a pas toujours été tendre avec moi et j’ai subi quelques maltraitances qui me font automatiquement réagir.» Philosophe , Apache, 4 ans, fraîchement adopté, à qui l’on vient de demander pourquoi il tente de mordre sa nouvelle cavalière, conclut : « Je sais que si j’arrive à éliminer tous ces traumatisants souvenirs, on arrivera à s’entendre et nous apprendrons ensemble ce qu’est la coopération. »

    À mi-chemin entre télépathie et spiritisme

    L’extrait n’est pas tiré d’un livre pour enfants, ni d’un dessin animé. Il figure au nombre des dialogues retranscrits sur son site par Christiane Saarbach (1), communicatrice animale. Elle y rapporte également les propos de Mika, petite chienne bouledogue qui s’excuse de son agressivité : « J e suis un vrai fauve avec les autres chiens. Je n’y peux rien, c’est mon caractère, je pète un câble et n’arrive plus à me contrôler. » Ou encore ces mots de Stone, matou de 1 an, qui a la fâcheuse manie de faire hors de son bac : « Désolé pour les désagréments, (…) lorsque je fais mes cacas au sol, c’est pour montrer que les énergies de la maison ne sont pas bonnes. »

    Le site de Christiane Saarbach n’est pas seul en son genre. Internet commence à pulluler de ce type de « témoignages », garantis conformes à la parole des animaux. Chats, chiens, lapins et autres équidés auraient enfin trouvé le moyen de bavarder comme des pies avec leurs humains. Un seul vecteur leur serait nécessaire : l’interprète, rôle que s’engagent à tenir les spécialistes de la comanimale.

    Koko est un gorille confié par le zoo de San Francisco, en 1972, à Penny Patterson, étudiante en psychologie qui lui apprend depuis son plus jeune âge une langue des signes. © Films du losange/Everett/Aurimages

    À mi-chemin entre télépathie et spiritisme, la pratique, autrement baptisée communication intuitive, offre ce nouvel horizon. Née il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, elle promet l’inespéré, à l’heure où le lien affectif avec nos animaux s’étend et se renforce : savoir, enfin, ce que son bichon pense et ressent, et, mieux encore, établir avec lui un lien quasi spirituel.

    Nul besoin d’avoir de don pour cela. Moyennant une bonne initiation à la méditation (et 200 euros environ pour le stage de niveau 1), n’importe qui peut s’y mettre, expliquent les adeptes. L’« interprète » pourra dès lors agir en présence de l’animal… ou pas. Une photo ou un coup de téléphone suffiraient à entrer en contact avec lui, où qu’il se trouve sur la planète et, même, qu’il soit vivant ou mort.

     Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi.  Laila Pel Monte, pionnière de la communication animale

    À la différence des humains, les animaux «  n’ont rien perdu de leurs facultés télépathiques », insiste sur son blog Geneviève Peltier, elle aussi praticienne. « Ils essayent de renouer ce lien avec nous, sont blessés parfois de notre manque d’ouverture qui les empêche de s’exprimer et tellement heureux quand ils y parviennent ! » Dans leur monde, la bienveillance fait loi. On n’y parle ni de maîtres ni de propriétaires, mais de « gardiens ». Ces derniers sont également nombreux à témoigner du succès de l’entreprise.

    La science est loin d’être aussi convaincue

    La chose intrigue, au point que même des chaînes de télévision publique s’y intéressent. « Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi », explique Laila Pel Monte, considérée comme l’une des pionnières de la communication animale en France, dans un documentaire diffusé sur France 5 il y a quelques années. « Je peux le toucher, je peux le sentir, je peux le caresser, j’ai son odeur, j’ai tout. À ce moment-là, je reçois des informations, sous forme de pensées, d’images ou de sensations. C’est cela son langage. »

    Un article, publié en 2010, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé. 

    À chacune de ses interventions, Laila del Monte paraît taper dans le mille, touchant du doigt les questions qui travaillent celles et ceux qui font appel à elle. Le documentaire est des plus enthousiastes à ce sujet – le fait qu’elle en soit une des coscénaristes n’y est peut-être par pour rien. La science, pour sa part, est loin d’être aussi convaincue.

    Si la communication animale attire encore peu son regard, la télépathie, en revanche, l’intéresse depuis longtemps. Dès la fin du XIXe siècle, période curieuse de tout durant laquelle le spiritisme se fraie un chemin jusque dans les universités, certains n’excluent pas la possibilité d’une communication par la pensée. Fameux explorateur du cerveau, le professeur Charcot sera de ceux-là. Le philosophe Henri Bergson aussi. Cent cinquante ans plus tard, le résultat est maigre.

    L’impossibilité télépathique avec les animaux

    « Une méta-analyse (recueil d’études – NDLR) portant sur vingt années de recherches sur la télépathie ne rend compte que de 7 articles validés sur le sujet , explique Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances à l’université Clermont-Auvergne et au CNRS. Tous estiment que le taux de significativité est trop bas. » En d’autres termes, les coïncidences observées ont autant de chances d’être dues au hasard qu’à un mécanisme parapsychologique.

    Les chercheurs, plus globalement, jugent que notre cerveau, bien qu’émetteur d’ondes, n’est pas « équipé » pour pouvoir les coder et les décoder sans l’aide d’une machine – schématiquement, l’électroencéphalogramme. Des études se poursuivent en ce sens, impliquant des casques à électrodes. Les têtes nues, elles, ne semblent plus offrir la moindre perspective.

    La tentation est forte d’en conclure, en miroir, à l’impossibilité d’une communication télépathique avec les animaux. « La rigueur scientifique, toutefois, empêche de l’exclure, prévient Romy Sauvayre. Ce n’est pas parce qu’une chose ne fonctionne pas ici qu’il en va automatiquement de même là. » Reste que, là encore, les résultats sont minces.

    Un seul article, publié en 2010 dans une revue adoubée, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé. « Mais, même des revues classées laissent passer des erreurs, relève Romy Sauvayre. Chaque année, des articles sont dépubliés pour résultats erronés. »

    D’autres travaux ont eu un bel écho. Ceux de Rupert Sheldrake, singulièrement. En 1999, le parapsychologue britannique rendait une étude démontrant la capacité d’un chien à prévoir le retour prochain de sa maîtresse, sans qu’intervienne la moindre stimulation externe. Ce travail, toutefois, n’a jamais pu être validé. Au contraire, même, d’autres scientifiques ont tenté de vérifier la théorie, sans jamais parvenir aux mêmes conclusions.

    Une observation minutieuse du comportement animal

    Reste cette ultime option : celle postulant que la communication animale, peut-être, surferait, à l’instar de la voyance et à grand renfort de liens de causalité vite tirés, sur nos besoins de comprendre ce qui parfois nous dépasse et de retrouver de la spiritualité là où le déclin des religions a laissé un vide. « L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » reprend Romy Sauvayre. On retrouve ce schéma avec la communication animale, dont beaucoup d’adeptes pratiquent aussi le « coning de guérison », soit « un système de soins énergétiques faisant appel à des forces naturelles, des Dévas, des esprits de la nature qui s’unissent et se canalisent sur l’animal et son esprit », explique-t-on sur un site.

    L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances (CNRS)

    Le rationalisme, donc, s’acharnerait à pulvériser tout espoir que l’humain parvienne à communiquer avec d’autres êtres vivants ? Pas si sûr. Ethologues et biologistes avancent sur cette voie. Foin de télépathie, ni d’anthropomorphisme mystifié dans leur démarche, au contraire : une observation minutieuse du comportement animal. En 2014, des chercheurs de l’université de Saint Andrews, en Grande-Bretagne, ont mis au point un dictionnaire de signes observés chez une communauté de 80 chimpanzés, en Ouganda, pour échanger entre eux. Lever le bras, frapper le sol, bomber le torse… d’après la revue Current Biology, dans laquelle a été publiée l’étude, au moins 66 signes différents, permettant d’exprimer près de 5 000 formes intentionnelles de communication, auraient été identifiés.

    D’autres travaux visent à décrypter le chant des baleines ou encore les « pseudo-liens sociaux » qui unissent l’homme et l’animal, entre autres dans les élevages. Tous s’appuient sur une réalité bien tangible que nous n’avons pas fini d’explorer : l’intelligence animale, et cette capacité, singulière à chaque espèce, d’échanger avec son environnement.

    La science face au paranormalLes séries d'été de l'Humanitéanimauxanimaux domestiques
    France24 - World

    Taiwan holds live-fire drills as China ends largest-ever military exercises

    Issued on: 11/08/2022 - 08:45

    NEWS WIRES

    Taiwan's army held another live-fire drill Thursday after Beijing ended its largest-ever military exercises around the island and repeated threats to bring the self-ruled democracy under its control.

    Beijing has raged at a trip to Taiwan last week by US House Speaker Nancy Pelosi — the highest-ranking elected American official to visit in decades — staging days of air and sea drills around the island that raised tensions to their highest level in years.

    Taiwan has accused China of using the Pelosi visit as an excuse to kickstart drills that would allow it to rehearse for an invasion.

    Lou Woei-jye, spokesman for Taiwan's Eighth Army Corps, told AFP its forces fired howitzers and target flares as part of the defensive drill on Thursday morning.

    The exercise in Taiwan's southernmost county Pingtung began at 0830 am (0030 GMT) and lasted about an hour, he said.

    Artillery trucked in from the coast was lined up side by side, with armed soldiers in units firing the howitzers out to sea one after the other, a livestream showed.

    Taiwan held a similar drill on Tuesday in Pingtung. Both involved hundreds of troops, the military said.

    The military has played down the exercises' significance, saying they were already scheduled and were not in response to China's war games. 

    "We have two goals for the drills, the first is to certify the proper condition of the artillery and their maintenance condition and the second is to confirm the results of last year," Lou said, referring to annual drills.

    'Prepare for war'

    The latest exercise came after China's military indicated its own drills had come to an end Wednesday, saying its forces "successfully completed various tasks" in the Taiwan Strait while vowing to continue patrolling its waters.

    But in the same announcement, China added that it would "continue to carry out military training and prepare for war".

    In a separate white paper published Wednesday, China's Taiwan Affairs Office said Beijing would "not renounce the use of force" against its neighbour and reserved "the option of taking all necessary measures".

    "We are ready to create vast space for peaceful reunification, but we will leave no room for separatist activities in any form," it said in the paper.

    China last issued a white paper on Taiwan in 2000.

    Taiwan's foreign ministry on Thursday joined its top policymaking body on China in rejecting the "one country, two systems" model that Beijing has proposed for the island. 

    "China's whole statement absolutely goes against the cross-strait status quo and its reality," ministry spokesperson Joanne Ou told a press conference.

    "China is using US House Speaker Nancy Pelosi's visit as an excuse to destroy the status quo and taking the opportunity to make trouble, attempting to create a new normal to intimidate the Taiwanese people."

    "One country, two systems" refers to the model under which Hong Kong and Macau were promised a degree of autonomy under Chinese rule.

    Taiwan routinely stages military drills simulating defence against a Chinese invasion, and last month practised repelling attacks from the sea in a "joint interception operation" as part of its largest annual exercises.

    In response to the Chinese military revealing it was bringing drills to an end Wednesday, Taiwan's army said it would "adjust how we deploy our forces... without letting our guard down".

    Since the late 1990s, the island has transformed from an autocracy into a vibrant democracy, and a more distinct Taiwanese identity has solidified.

    Relations between the two sides have significantly worsened since Tsai Ing-wen became Taiwan's president in 2016.

    Tsai and her Democratic Progressive Party do not consider Taiwan a part of China.

    Their platform falls under China's broad definition of Taiwanese separatism, which includes those who advocate for the island to have an identity separate from the mainland.

    (AFP) 

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Pelosi praises Taiwan, says Asian trip wasn't to change regional status quo

    Interview

    China’s 'military threat' to Taiwan 'is much more credible than it was 20 years ago'

    China announces more military drills around Taiwan

    France24 - World

    Ukraine assault sparks talk of Russian 'cultural revolution'

    Issued on: 11/08/2022 - 08:42Modified: 11/08/2022 - 08:40

    Moscow (AFP) – Actor Sergei Bezrukov says the world has had enough of "liberal values" and hopes Moscow's intervention in Ukraine and foreign sanctions can help Russian culture chart its own path.

    Bezrukov is among artistic figures who say Moscow should leverage the country's growing isolation to purify Russian culture of Western influence and promote conservative values including patriotism and the Orthodox faith.

    "We must take advantage of the isolation to reconnect with our traditions," Bezrukov, one of Russia's most popular artists, told AFP in an interview.

    Instead of looking up to Hollywood, Russia should build its own cultural space, he said.

    "For 30 years, we have lived in the Marvel Universe," the 48-year-old actor and director said, referring to the American film industry.

    "It's time to create our own," Bezrukov said at Moscow's Gubernsky Theatre, where he is artistic director.

    "Returning to the USSR is impossible, but we can try to restore faith in Russia," added Bezrukov, who has recently been slapped with EU sanctions for his support of the Kremlin's military campaign in Ukraine.

    Over the years President Vladimir Putin has cast himself as a guardian of traditional Russian values such as heterosexual marriage and religion, and repeatedly said that Western liberal values have become obsolete.

    Since the start of Moscow's offensive in Ukraine, authorities have redoubled efforts to break with Western values, and many artists say that art should be the main conduit of those attempts.

    "Russia is on the cusp of a conservative revolution," said theatre producer and director Eduard Boyakov, who is a supporter of what he calls Russia's "sacred war" in Ukraine.

    - Blacklisted artists -

    After the start of the assault on Ukraine, numerous artists, including director Kirill Serebrennikov and actress Chulpan Khamatova, left Russia.

    Those still in the country are under mounting pressure to back the intervention in Ukraine.

    Several fiercely pro-Kremlin figures, including Sergei Mironov and Zakhar Prilepin, co-chairmen of the political party A Just Russia, have launched what they dubbed a fight against the "anti-state position" of Russia's cultural elites.

    They have demanded that the head of the Bolshoi Theatre, Vladimir Urin, sack 30-year-old director Alexander Molochnikov over his allegedly unpatriotic position or be dismissed himself.

    Many anti-Kremlin figures can no longer stage performances in Russia.

    "More than a hundred musical performances have been cancelled since February," Alexei Kozin, head of Navigator Records, a major Russian music label specialising in rock, told AFP.

    Kozin, who is based in Russia, said the unofficial "blacklist" currently consists of around 40 names, including Yury Shevchuk, a legendary rock musician who accused the Kremlin of "killing" young Russians and Ukrainians during a concert in May.

    In June, Moscow authorities announced a change of leadership at three of the capital's top theatres.

    The Gogol Centre theatre, transformed by Serebrennikov into a bastion of artistic freedom, has been closed.

    "Authorities no longer want provocative art. They'd rather prefer quiet, reliable, even boring art," Gogol Centre playwright Valery Pecheikin, who is still in Russia, told AFP.

    "As a result, the theatre will return to great classics, the cinema to light comedies and museums to exhibitions that spring no surprises," he added.

    - 'Total clean-up' -

    Exhibitions have already been affected, too.

    In April, the Tretyakov Gallery pulled the plug on Russian-American artist Grisha Bruskin's show dedicated to ideologies. The gallery cited "technical reasons" for the closure of the exhibition initially scheduled to run until July.

    Olga Andreeva of conservative weekly Expert evoked "an eternal struggle" between Slavophiles and Westernisers, two schools of thought in 19th-century Russia.

    "We are now seeing a new round of this battle," she told AFP. "Society is radically changing."

    Putin himself sets the tone.

    In a chilling speech in March, Putin called for the "self-purification" of society and said Russians will spit out "scum and traitors" who make money in Russia but prefer to live in the West.

    In July, he agreed to head a new patriotic movement that is reminiscent of Soviet-era youth organisations.

    In late June, Russia unveiled a new 100-ruble note.

    In a sign of the times, Apollo, the Greek god of music and poetry that previously featured on the note riding a chariot atop the Bolshoi Theatre, has been replaced with an image of a monument to the Unknown Soldier.

    Marina Davydova, editor-in-chief of the magazine Teatr, whose publication has been suspended, compared the pro-Kremlin figures to "hongweibings" who helped Mao Zedong crack down on bourgeois tendencies during the Chinese Cultural Revolution in 1966-1976.

    "It won't be difficult to guess that the clean-up will be total, but the speed with which it is happening is impressive," Davydova, who now lives in exile, wrote on Facebook.

    "Even comrade (Joseph) Stalin took years to defeat the Russian avant-garde."

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Pyrobatie. Marcher sur le feu, un vaste enfumage

    Actu

    La science face au paranormal #7  Pratique aussi vieille que l’humanité, poser ses pieds sur les braises rougeoyantes a longtemps été symbole de pureté, de virginité et d’innocence. Intervention divine, transe spirituelle... Les explications de cette maîtrise de la douleur se bousculent. Et si, plus simplement, ce qui était chaud ne brûlait pas forcément ?

    Malou Lebellour-Chatellier

    Moyennant une bonne somme d’argent, vous pouvez désormais, au sein de séminaires organisés par les plus grands gourous du développement personnel, vous initier à la marche sur le feu et apprendre à maîtriser votre « énergie vitale » et votre « feu intérieur »… Née en Inde il y a des milliers d’années, cette pratique ésotérique s’est exportée sur tous les continents.

    On en trouve des traces aussi bien en Chine qu’en Grèce et en Nouvelle-Zélande. D’origine religieuse, elle était avant tout pratiquée par une minorité d’initiés : des prêtres, des brahmanes et des oracles, qui entretenaient le mystère autour de son exécution. Dans certaines régions, elle faisait également office d’ordalie, test ultime pour prouver son innocence face au jugement divin. Si l’accusé se brûlait la plante des pieds en marchant sur les braises, il était immédiatement condamné.

    Piétiner des braises « comme si c’était de l’eau »

    Dans les biographies de nombreux saints, l’immunité au feu s’explique par une intervention miraculeuse. Selon Henri Broch (1), professeur de biophysique théorique et fondateur du laboratoire de zététique (l’art du doute), le moine Pietro Aldobrandini aurait ainsi parcouru un chemin de feu au XI e siècle, ce qui lui vaudrait d’être vénéré sous le nom de saint Pierre Igneus. D’autres religieux suscitaient l’admiration parce qu’ils étaient capables de piétiner des braises « comme si c’était de l’eau ».

    Marcher sur des braises ardentes ne serait finalement qu’une affaire de motivation.

    Bien qu’ancestral, ce rite est encore pratiqué dans les régions d’obédience hindouiste, notamment en Inde et à La Réunion. La coutume veut qu’il ait lieu en fin d’année et qu’il soit dédié à la déesse Pandialé. Dans la mythologie hindoue, la marche sur le feu est liée à cette divinité, qui prouva sa virginité à son futur époux en traversant un parterre de braises sans se brûler. Afin de se rendre digne d’elle, les participants purifient leur âme en s’abstenant, quinze jours avant le rituel, de tabac, d’alcool, de viande et de rapports sexuels.

    Cette épreuve, de son nom scientifique « pyrobatie », du grec pyro (« feu ») et batein (« marcher »), consiste pour le candidat à traverser pieds nus et sans courir un sentier de charbons ardents, long d’une dizaine de mètres. Elle a généralement lieu de nuit, afin que tout le monde puisse bien voir que les braises rougeoient et qu’il n’y a pas de trucage. Évidemment, cette immunité « surnaturelle » a fait couler beaucoup d’encre chez les commentateurs, surtout les colons anglais confrontés pour la première fois de leur vie à des fakirs qui marchaient sur des braises. Une fois écartée l’hypothèse de la protection divine, c’est celle parascientifique de la transe qui a longtemps été l’explication donnée à ce petit miracle. Les marcheurs auraient reçu un entraînement spirituel spécifique, et seraient capables de surmonter leurs douleurs physiques par la force de leur volonté.

    Température et chaleur ne veulent pas dire la même chose

    Cette explication justifierait l’importation de cette pratique aux États-Unis par les leaders du développement personnel, tel Tony Robbins, organisateur de séances géantes de marche sur le feu, lors desquelles il initie ses « fidèles » à la reprogrammation neurolinguistique de leur esprit, la PNL, censé leur procurer des « pouvoirs illimités ». Marcher sur des braises brûlantes ne serait finalement qu’une affaire de motivation. Un petit détail réfute pourtant cette hypothèse : l’absence de stigmates physiques observés. Tous les témoignages rapportent qu’aucune lésion n’est visible sous les pieds des marcheurs après la traversée. Or, la gestion de la douleur ne peut pas empêcher la peau de roussir. Dès lors, comment expliquer rationnellement la marche sur le feu ?

    Henri Broch identifie trois facteurs pour expliquer cette expérience. Tout d’abord, le charbon sur lequel se déplacent les marcheurs n’est pas très conducteur de chaleur. Il l’emmagasine moins que d’autres matériaux et la transfère plus lentement. De fait, température et chaleur ne veulent pas dire la même chose. Si vous ouvrez votre four lorsqu’il est en train de chauffer, vous ne serez pas brûlé par l’air à 200 °C qui en sort, et vous ne vous ferez pas très mal en touchant le poulet qui y est enfourné, en revanche vous vous rôtirez les doigts si vous touchez au plat en métal. De plus, le temps passé par le marcheur sur les braises lors de la marche est minime, chaque pied n’est en contact avec elles que cinq ou six secondes, ce qui est insuffisant pour que la peau brûle. Ainsi, nos fakirs marchent sur des braises comme ils marcheraient sur des cailloux, et nous n’y voyons que du feu. Demandez-leur de marcher sur des plaques de métal à 800 °C et vous verrez si leur mental ne flanche pas…

    Les isolants tels que les produits ignifuges, la corne des pieds ou l’eau ont eux aussi leur rôle à jouer. Si vous jetez de l’eau sur une plaque tiède ou chaude, celle-ci s’évaporera immédiatement, mais si vous la jetez sur une plaque brûlante elle se regroupera par billes et mettra beaucoup plus de temps à disparaître, puisqu’une couche de vapeur se sera installée entre la plaque et l’eau. Ce phénomène, lié à l’état sphéroïdal, peut expliquer certains miracles du feu, tels ceux de saint François de Paule, capable de tenir dans ses mains des charbons ardents, ou des barres de métal chauffées à blanc. Évidemment, autant d’expériences à ne pas reproduire chez vous…

    La science face au paranormalLes séries d'été de l'Humanitéscience
    L'Humanité

    Quand les militaires se mettent à l’ufologie

    Actu

    La science face au paranormal #6 Les scientifiques ne sont pas les seuls à se pencher sur l’origine des objets volants non identifiés. Les armées aussi enquêtent.

    Gaël De Santis

    Les États-Unis d’Amérique sont une grande démocratie parlementaire. Les représentants du peuple y débattent de tout, même des objets volants non identifiés (Ovni) ! Le 17 mai, on a vu très sérieusement les élus du peuple auditionner des militaires au sujet de ceux qui sont aussi appelés les phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN), un nom choisi pour se départir de l’imagerie populaire, qui voudrait qu’ils soient la manifestation d’une civilisation extraterrestre… « Depuis le début des années 2000, nous avons observé un nombre croissant d’objets non autorisés ou non identifiés », a annoncé au Congrès Scott Bray, directeur adjoint du renseignement de la Navy, la marine américaine.

     Il reste une petite poignée (d’événements) où il y a des caractéristiques de vol ou des identifications que nous ne pouvons expliquer avec les données que nous avons à disposition » 

    Scott Bray, directeur adjoint du renseignement de la Navy

    Des phénomènes inexpliqués d’origine extraterrestre

    Les Ovni intéressent les armées du monde entier. Et pour cause, il est plus probable que les phénomènes inexpliqués soient moins d’origine extraterrestre que d’origine humaine, et potentiellement d’ennemis. Les PAN « sont une potentielle menace de sécurité nationale et ils doivent être traités comme tels », a déclaré André Carson, président de la commission du contre-renseignement à la Chambre des représentants. Qui dit PAN dit aéronef peu détectable, système de propulsion inexpliqué… Devant le Congrès, Scott Bray s’est voulu rassurant : il n’a « pas connaissance » de la possession d’une telle technologie par de potentiels adversaires comme la Chine ou la Russie.

    Longtemps, aux États-Unis, cette question a été placée par les autorités sous le sceau du silence. La doctrine change. Le sous-secrétaire à la Défense pour le renseignement, Ronald Moultrie, explique ce revirement : « Nous voulons savoir ce qui est là-bas autant que vous voulez savoir ce qui est là-bas. » L’expression est amusante : il use des mots « out there », qu’on retrouve dans la série télévisée X-Files, dans laquelle deux agents du FBI, Mulder et Scully, enquêtent sur des phénomènes paranormaux en ayant pour devise « the truth is out there » (« la vérité est ailleurs »). L’idée est d’encourager les pilotes et le personnel militaire à témoigner.

    Ailleurs dans le monde, des groupes de chercheurs tentent d’expliquer ce type d’apparition. En France, une institution rattachée au Centre national d’études spatiales (Cnes), le Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan), recense les observations d’objets depuis 1977.

    Les scientifiques élucident 23,5 % des cas

    Ce groupement examine un à un les PV de gendarmerie, les témoignages qui lui parviennent. Il s’est d’ores et déjà penché sur 2 978 cas. Dans 23,5 % des cas, les scientifiques élucident l’énigme. Ainsi, le 13 mai 2015, au lever du soleil, au volant de sa voiture, un homme observe depuis le périphérique parisien un « objet oblong, lumineux et blanc ». Il a le bon réflexe, prend trois photographies de l’objet – que l’on peut voir sur le site de l’institution. Si une traînée de condensation est « présente » derrière un avion, relèvent les scientifiques, « elle peut également ne pas être distinguée comme telle par le témoin (…) qui assimile dès lors la traînée comme un objet unique, l’avion lui-même ne pouvant être visible ».

    Dans d’autres cas, le phénomène est « probablement identifié », à savoir le doute persiste. C’est ce qui advient à Coudekerque-Branche, dans le Nord, le 18 juin 2016. Cette nuit-là, à 1 h 30, en famille, deux enfants et leur père qui scrutent les étoiles observent un « phénomène triangulaire de couleur rouge clair orangé, sans traînée ni halo ». Les enquêteurs du Geipan discutent avec les témoins. À partir des discussions, des dessins réalisés par les enfants, les scientifiques concluent que les observations sont « compatibles avec l’hypothèse d’un oiseau », certainement une chouette effraie à une distance de 20 mètres. Reste un doute : « Pourquoi une disparition rapide et progressive du PAN ? » Certainement la réverbération des lampadaires de la rue et l’entrée de l’oiseau dans une zone d’ombre du fait des toits des maisons. En revanche, le mystère demeure, soit par manque d’informations dans 33 % des cas, soit parce que l’enquête n’a pu déboucher sur rien, dans 3,3 % des cas.

    Oiseaux, drones, retour sur terre d’éléments de fusée, avions ou encore nuages expliquent très souvent les Ovni. À l’avenir, d’autres objets pourraient troubler les Terriens. Les géants du numérique sont en train de déployer des flottes de satellites. Ainsi, Starlink, l’entreprise spatiale d’Elon Musk, va expédier pas moins de 25 000 engins autour de notre planète pour assurer une couverture Internet à haut débit. Autant de points susceptibles d’être lumineux dans le ciel. Les phénomènes inexpliqués existent depuis le début de l’humanité. Mais c’est en juin 1947 qu’a commencé l’essor des Ovni, quand un pilote, Kenneth Arnold, aperçoit ce qu’il appelle des « disques ricochant sur l’eau », d’où le nom des soucoupes volantes. C’est dans cette période que se développe l’aviation civile et militaire. La vérité est certainement plutôt ici qu’ailleurs. 

    La science face au paranormalLes séries d'été de l'Humanitéscience
    France24 - World

    New Zealand cricket great Ross Taylor says he faced racism

    Issued on: 11/08/2022 - 07:56Modified: 11/08/2022 - 07:54

    Wellington (AFP) – New Zealand Cricket said on Thursday that they are looking into allegations by former skipper Ross Taylor that he suffered racism.

    The 38-year-old, who is of New Zealand-Samoan descent, retired from international cricket in April after a glorious career spanning 16 years.

    Taylor's comments are the latest accusation of racism in cricket.

    In his autobiography "Black and White" released on Thursday, the legendary batsman says he endured racially barbed comments from teammates, but does not specify at what level of the game in New Zealand.

    Taylor said that for most of his career he was "an anomaly, a brown face in a vanilla line-up".

    "In many ways, dressing-room banter is the barometer," he wrote.

    "A teammate used to tell me, 'You're half a good guy, Ross, but which half is good? You don't know what I'm referring to.' I was pretty sure I did.

    "Other players also had to put up with comments that dwelt on their ethnicity."

    He represented New Zealand in 112 Tests, scoring 7,683 runs between 2006 and 2022.

    He was captain of the Black Caps for two years until 2012.

    A spokesman for New Zealand Cricket told AFP they have contacted Taylor about the allegations.

    "NZC has reached out to Ross to discuss some of the comments in his book, both to better understand the details of them and to offer support. These discussions are ongoing," said the spokesman.

    "Ross currently sits on an NZC working group seeking to improve the game’s engagement with Pasifika communities and his input is greatly valued.

    "We consider him an important part of our cricket family and are deeply disappointed he’s been exposed to this type of behaviour.

    "NZC deplores racism."

    Last month, an independent review into allegations of racism at Cricket Scotland found the governance and leadership practices of the organisation to be "institutionally racist".

    In June, Pakistan-born Azeem Rafiq said his family have been subjected to "threats, attacks and intimidation" since the former Yorkshire spinner made allegations of racism against his old club.

    Rafiq sent shockwaves through cricket when he said he had been subjected to racial harassment and bullying during his time as a Yorkshire player.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Vivre de son travail, tout simplement

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Éleveurs ou pêcheurs, ils n’arrivent plus à joindre les deux bouts, malgré un quotidien de dur labeur. Une injustice dénoncée dans deux documentaires diffusés sur Arte.

    Laurent Etre

    Le 20 juin 2017, dans la campagne de Saône-et-Loire où il est éleveur, Jérôme Laronze, 36 ans, est abattu par les gendarmes. La fin tragique et révoltante d’une cavale commencée neuf jours plus tôt après un énième contrôle des autorités sanitaires auquel le syndicaliste de la Confédération paysanne avait refusé, cette fois, de se soumettre. Alerter au sujet de la pression exercée sur le monde agricole par l’administration était devenu un axe majeur de son combat, plus global, en faveur d’une agriculture durable qui permet aux petits exploitants de vivre dignement.

    Reprenant le fil de l’affaire, la réalisatrice de Sacrifice  paysan, Gabrielle Culand, décortique les ressorts d’un profond malaise professionnel. Acculés par des diffi­cultés financières dues notamment aux conditions de la politique agricole commune (PAC) et aux marges de la grande distribution, les paysans doivent encore se plier à des normes de traçabilité conçues à la suite de scandales sanitaires, tel celui de la « vache folle », dont la responsabilité incombe pourtant à l’industrie agroalimentaire, et non à leurs propres pratiques. Pour faire ressortir toute l’aberration de ce système qui broie des travailleurs attachés à leur métier et à leurs bêtes, Gabrielle Culand suit un éleveur confronté à la saisie administrative de son troupeau, une décision qui intervient lorsque est constatée une surmortalité dans le cheptel.

    « Les éleveurs saisis sont condamnés, au préalable, pour maltraitance animale, alors qu’ils ont simplement été débordés par une situation, travaillant à perte, souvent seuls. Or, l’administration leur impose en plus de la paperasse. On parle beaucoup, de nos jours, de la condition animale, et c’est évidemment une excellente chose. Mais n’oublions pas la souffrance des hommes derrière celle des ani maux. J’ai vu des éleveurs sortir laminés des tribunaux », alerte Gabrielle Culand (lire notre entretien dans l’Humanité magazine n° 817).

    Du côté des pêcheurs, les conditions de vie ne sont guère meilleures. Avec le Salaire de la mer, la réalisatrice Anne Mourgues nous immerge dans un quotidien de labeur, d’injustice sociale, mais aussi de solidarité et de révolte. On y suit Jérémy, son équipage et ses proches, confrontés aux pénuries. En effet, depuis le Brexit, les filets remontent quasi vides, car les marins-pêcheurs du Boulonnais (Pas-de-Calais) se sont retrouvés brutalement privés d’accès aux eaux britanniques. Pris à la gorge par les crédits, les frais bancaires et la hausse du prix du carburant, harcelés par les huissiers, Jérémy, Cynthia, son épouse, et leurs deux enfants dépendent désormais de l’aide familiale. « Là, on est arrivés à un point où on ne peut même plus nourrir nos enfants. Si on n’avait pas de parents, on serait SDF ! » lâche la mère de famille dont la force de caractère crève l’écran. Un documentaire bouleversant en point d’orgue d’une soirée d’Arte à la tonalité très sociale.

    Télévisiondocumentairepaysanspêcheurs français
    France24 - World

    All Blacks star Barrett feared worst after 'scary' Springboks hit

    Issued on: 11/08/2022 - 06:46Modified: 11/08/2022 - 06:44

    Johannesburg (AFP) – Beauden Barrett says that he "thought the worst" when landing on his neck after a horror high-speed challenge in New Zealand's defeat to South Africa last weekend.

    Barrett was upended after Springbok winger Kurt-Lee Arendse crashed into him in mid-air late in South Africa's 26-10 victory as the All Blacks suffered a fifth loss in their last six games.

    The incident earned Arendse a red card and he was later banned for four matches.

    Barrett said that he instantly feared for his neck after crashing head first into the turf at Mbombela Stadium.

    "It was quite a big collision and I did think the worst instantly, especially when I was on the ground and told to stay still," the 31-year-old said.

    "It wasn't until (the doctor) came on and asked me, 'Can you move your fingers? Your toes?' I was relieved to have passed those tests.

    "I eventually sat up and was able to walk off and get on with it.

    "But there was a fearful period there for a minute or so where you do think of the worst.

    "It's quite scary when you go over backwards and you find yourself come down on your head and shoulders."

    All Blacks head coach Ian Foster is under pressure to beat the world champions in Saturday's second Test against South Africa in order to guarantee his job for the rest of The Rugby Championship.

    Barrett said belief is still strong in the All Blacks' camp and called on New Zealand fans to get behind their team.

    "Winning is a habit, but losing can be too," he said.

    "We have to remember how well we can do the simple things, why we play the game and what got us here in the first place, not over-complicating things and just enjoy playing footy.

    "All I ask is the fans believe in us, have our backs and support (us) because we certainly need that."

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Quand l’univers drag se démocratise

    Nos recommandations culturelles

    Plateforme La version française de l’émission américaine RuPaul’s Drag Race pour « trouver la meilleure drag-queen française » prend fin ce jeudi. Entre représentation et dépolitisation.

    Lilah Pinto-Kadouri

    Le drag est un art. Art de la transformation, du spectacle, mais aussi art engagé et politique visant à déconstruire l’idée de genre. Depuis fin juin, France Télévisions diffuse sur FranceTV Slash la version française du concours créé en 2009 aux États-Unis, Drag Race France. Le dernier des huit épisodes est diffusé ce jeudi 10 août. D’abord disponible à la demande sur la plateforme, le succès a été tel que l’émission est aussi diffusée sur France 2 le samedi, à minuit, après Fort Boyard. Programmation nocturne, mais programmation quand même. Accessible à plus de téléspectateurs, l’univers drag n’est plus réservé à la scène LGBTQI+, il est presque démocratisé.

    La drag-queen se base sur des archétypes de la féminité et des rôles de genre pour se construire une identité féminine exacerbée. Souvent associée à l’homosexualité masculine, elle peut pourtant être de toute identité de genre comme d’orientation sexuelle. Chaque semaine, les candidates s’affrontent lors d’une épreuve. Jugées sur leurs talents artistiques et musicaux, avec beaucoup d’humour, elles sont éliminées au fur et à mesure de l’émission par les jurés Nicky Doll, Daphné Bürki et Kiddy Smile.

    une reconnaissance édulcorée

    Pour Arnaud Alessandrin, sociologue et auteur de Drag in the city : éléments pour une analyse du paysage drag-queen français, « la téléréalité touche plus de spectateurs qu’un documentaire ou un article ». Par sa diffusion sur Internet, elle vise un public jeune, plutôt urbain et majoritairement LGBTQI+ ou intéressé par les questions de genre. Le passage du Web à la télévision montre que des spectateurs hors du public cible originel ont vu l’émission. La téléréalité permet aussi la mise en récit du portrait de plusieurs drags. « Ceux-ci accèdent ainsi à la reconnaissance, à une professionnalisation de leur métier et, pour quelques drags, à une sortie de la précarité », souligne Arnaud Alessandrin. Pour le sociologue, « Drag Race France révèle ainsi la capacité de la France à produire et diffuser un contenu qui permet plus de représentations de communautés ». Il note d’ailleurs une augmentation du nombre de mémoires et de recherches sur le sujet, voire de documentaires, comme la Folle Histoire des travestis, rediffusé sur France 4 le mardi 9 août.

    Mais le passage par la téléréalité ne risque-t-il pas de dépolitiser un art à l’origine engagé ? Comme pour toute traduction télévisuelle grand public de propos militants, on peut relever une standardisation du combat drag, et sa réappropriation par le capitalisme. Selon le sociologue, une autre critique faite par cette communauté peut être soulevée : la forte inégalité entre les drag-queens. Car « monter à Paris et créer ses costumes coûte cher et n’est accessible qu’à des privilégiés ». Et l’émission, plus de l’ordre du loisir, laisse peu de place à l’engagement. Il y a ainsi une vraie tension : pour Arnaud Alessandrin, s’il s’agit d’une reconnaissance, c’est « une reconnaissance édulcorée qui préfère les paillettes aux pancartes ».

    téléréalitéfrance télévisions
    L'Humanité

    L’eau coule comme l’histoire

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Les gorges du Gouleyrous : dans ce véritable lieu d’histoire, c’est une interdiction de baignade qui fait naître des débats écologiques et humains.

    Lilah Pinto-Kadouri

    Les images sont dignes d’une carte postale : le documentaire de Laurine Estrade et Jean-Baptiste Bonnet s’ouvre sur des paysages magnifiques qui donnent envie de s’échapper de son canapé. Jouxtant des montagnes, des familles de vacanciers s’amusent au bord d’un lac. À côté d’eux, des ouvriers semblent délimiter un espace. Dans une grotte, un archéologue conduit des fouilles. Le début du documentaire est intrigant. Que se passe-t-il ? Qui sont tous ces gens ? Leur point commun, c’est de fréquenter les gorges du Gouleyrous, où l’on a découvert le crâne de l’homme de Tautavel.

    Il y a plus de 450 000 ans vivaient des hommes et des animaux préhistoriques autour de cette rivière. Aujourd’hui, celle-ci se trouve au cœur d’activités humaines très différentes. Tandis qu’un archéologue semblant sortir tout droit d’une BD de  Tintin explore la grotte et étudie la faune et la flore, des touristes se baignent. La rivière devient le lieu d’intérêts divergents lorsqu’un arrêté préfectoral interdit la baignade et autorise l’installation d’une grille pour sécuriser le site par rapport au puisage de l’eau.

    Négociations et concessions

    L’élément perturbateur est en place, les acteurs peuvent à présent entrer en scène. Les premiers sont les voisins de la rivière, qui viennent arrêter les travaux et discuter avec les ouvriers. La préservation du lieu est essentielle. Ils craignent une destruction de l’écosystème. Les ouvriers, quant à eux, ne font que suivre les ordres du préfet. Le scientifique est bien embarrassé lui aussi, car les travaux perturbent ses recherches. Ainsi, comme dans une pièce de théâtre, des personnages principaux se distinguent : les ouvriers, mais aussi les voisins, l’homme taciturne et sa femme. Celle-ci, en prenant des vidéos, essaye de sensibiliser le public. De négociations en concessions, les parties délimitent l’espace de la grille le long de la berge, pour représenter l’interdit. D’autres intervenants s’immiscent dans la discussion : un membre d’une association, le propriétaire du parking, le maire, interrogé par une journaliste de France Bleu. L’on rit de voir qu’une fois la grille installée les touristes se baignent toujours.

    Si l’attention du spectateur peut se disperser face à un documentaire un peu trop lent, celui-ci soulève quand même des problématiques écologiques, humaines et sociales. C’est aussi l’occasion d’assister à des débats autour d’un lieu à l’histoire riche, et de retracer son évolution, de la préhistoire jusqu’à nos jours.

    écologiedroits des animauxdocumentairefrance 3
    France24 - World

    Chinese medical portal censored after doubting herbal 'Covid remedy'

    Issued on: 11/08/2022 - 07:22

    Beijing (AFP) – A popular Chinese medical information site has been censored by authorities for "violation of relevant laws and regulations", months after its criticism of a government-backed herbal Covid-19 treatment sent shares in a pharmaceutical giant tumbling.

    DXY, which counts tech giant Tencent among its investors and runs a host of health-related services, previously questioned the value of Lianhua Qingwen, a herbal remedy marketed for fever and sore throats, as a Covid-19 treatment.

    China approved the concoction -- made up of ingredients like honeysuckle and apricot seeds -- as a Covid-19 treatment in 2020, and it was distributed to Shanghai residents during the city's outbreak this year.

    DXY's article was part of a wave of reports that caused shares in Lianhua Qingwen's producer -- one of China's largest traditional medicine companies -- to plunge.

    The website has now been banned from posting on at least five of its Weibo social media accounts, with a notice at the top of its official page saying that due to "violation of relevant laws and regulations, this user is currently prohibited from posting".

    DXY's official WeChat accounts, which typically publish multiple articles a day on medical topics, have not been updated since Monday.

    The Weibo notice did not specify which regulations had been violated by DXY, which did not immediately respond to AFP's request for comment.

    The Chinese government has increasingly promoted traditional medicine at home and abroad in recent years, often with nationalistic undertones.

    DXY's coverage prompted criticism that it was targeting traditional Chinese medicine (TCM) in order to promote Western pharmaceuticals.

    The United States and other countries have warned there is no evidence Lianhua Qingwen works to prevent or cure Covid-19, even as it has increasingly been promoted by government authorities in China and Hong Kong.

    The US Food and Drug Administration has said it has not approved Lianhua Qingwen and that coronavirus-related claims about it were "not supported by competent and reliable scientific evidence".

    Beijing issued its first white paper on TCM in 2016, laying out plans to build medicine centres and dispatch practitioners to developing countries in Africa and Southeast Asia.

    President Xi Jinping has described TCM as a "treasure of Chinese civilisation" and has said that it should be given as much weight as other treatments.

    Beijing's National Health Commission has also dispatched TCM practitioners as part of its medical reinforcement teams sent to fight Covid-19 outbreaks across the country.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Dozens of homes destroyed, thousands evacuated as wildfires rage in southwestern France

    Issued on: 10/08/2022 - 10:16

    NEWS WIRES James VASINA

    A fire that destroyed thousands of hectares of tinder-dry forest in southwest France has flared again amid a fierce drought and the summer's latest wave of extreme heat, officials said Wednesday.

    Black-and-orange skies, darkened by the smoke billowing from forests and lit up by the flames, were seen across the area as the fires continued to burn out of control despite the efforts of firefighters backed by water-bombing aircraft.

    Fires, which have razed about 6,200 hectares (15,320), have now crossed in the neighbouring Landes region.

    France, like the rest of Europe, has been struggling this summer with successive heatwaves and its worst drought on record. Dozens of wildfires are ablaze across the country, including at least eight major ones.

    >> Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

    "Prepare your papers, the animals you can take with you, some belongings," the Gironde municipality of Belin-Beliet said on Facebook before evacuating parts of the town.

    In the nearby village of Hostens, police had earlier been door to door telling residents to leave as the fire advanced.

    Camille Delay fled with her partner and her son, grabbing their two cats, chickens and house insurance papers.

    "Everyone in the village climbed onto their rooftops to see what was happening - within ten minutes a little twist of smoke became enormous," the 30-year-old told Reuters by telephone.

    Firefighters said more evacuations were likely. Even so, some Hostens residents were reluctant to abandon their homes.

    >> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    "It's complicated to go with the dogs and we cannot leave them here," said Allisson Horan, 18, who stayed behind with her father.

    "I'm getting worried because the fire is in a plot of land behind ours and the wind is starting to change direction." Numerous small roads and a highway were closed.

    Heatwaves

    More than 57,200 hectares have gone up in flames so far in France this year, nearly six times the full-year average for 2006-2021, data from the European Forest Fire Information System shows.

    "The fire is creating its own wind," senior local official Martin Guespereau told reporters, adding that efforts to fight it were made more difficult by how unpredictable it was.

    Sweden and Italy are among countries preparing to send help to France, Interior Minister Gerald Darmanin said.

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    He repeated calls for everyone to be responsible - nine out of 10 fires are either voluntarily or involuntarily caused by people, he said.

    The Gironde wildfire is one of many that have broken out across Europe this summer, triggered by heatwaves that have baked the continent and brought record temperatures.

    In Portugal, nearly 1,200 firefighters backed by eight aircraft have battled a blaze in the mountainous Covilha area some 280 km (174 miles) northeast of Lisbon that has burned more than 3,000 hectares of forest since Saturday.

    Spain and Greece have also had to tackle multiple fires over the past few weeks.

    The Gironde was hit by major wildfires in July which destroyed more than 20,000 hectares of forest and temporarily forced almost 40,000 people from their homes.

    Authorities believe the latest inferno was a result of theprevious fires still smouldering in the area's peaty soil.

    Fires were also raging in the southern departments of Lozere and Aveyron. In the Maine et Loire department in western France, more than 1,200 hectares have been scorched by another fire.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Forest fires rage in southwest France for fifth day

    ON THE GROUND

    ‘We’ve lost everything’: Tourists evacuated in France’s Gironde as wildfires rage

    Macron tours blaze devastation as firefighters battle French wildfires

    France24 - World

    DJ sets and debris: Volunteers hold cleanup ‘raves’ to rebuild Ukraine

    Issued on: 10/08/2022 - 14:08Modified: 10/08/2022 - 14:09

    Pariesa Young Follow

    With electronic beats blaring in the background, volunteers sweep, scrub and haul debris. It’s not a typical techno party activity, but for young people in Ukraine, it’s a compromise between summer music festivals and the massive rebuilding effort taking place. Our Observer, one of the volunteers organising the “rave cleanups”, explained that it’s a way to keep volunteers motivated and inspired during the long cleanup process.

    A group of young Ukrainians have built a team of volunteers to repair homes, clean up bombed buildings and help bring some joy back to the people of Ukraine – all while dancing to techno beats. If war hadn’t broken out when Russia invaded Ukraine on February 24, these volunteers might be enjoying summer music festivals. Instead, they are mobilised to help the cleanup effort in towns devastated by bombing and violence.

    View this post on Instagram

    A post shared by Repair Together (@repair.together)

    Repair Together was formed by a group of friends who began organising cleanup events, transporting volunteers from Kyiv to needy areas in the northern Chernihiv region. Chernihiv was the site of fierce Russian attacks after troops began invading Ukraine on February 24. By the time the Russians withdrew in early April, many homes and buildings had been destroyed by weeks of bombing. 

    After holding several events to clean and rebuild buildings in the Chernihiv area, volunteers from Repair Together organised a rave party on July 23 in the town of Yahidne, attracting more than 200 volunteers. Many of them came from Kyiv, but people from the United States, Germany and other countries were also there to help. 

    As a DJ played nearby, the volunteers worked to clean up the site of the town’s cultural centre. 

    View this post on Instagram

    A post shared by Repair Together (@repair.together)

    ‘People who join us once to volunteer will come again and again, they won’t be tired'

    Tetiana Burianova is one of the creators of Repair Together. She told the FRANCE 24 Observers team how the “rave cleanups” came to be.

    The first time we did it, it was just for our friends, we didn’t even announce it. Then, we saw a lot of locals come to us and join us cleaning. They enjoyed the atmosphere, the music and they asked for more and thanked us for the experience. Then we organised a second event for all our volunteers and a lot of journalists came as well.

    Cleaning-up Rave after of bombing of a cultural center in a small village in Ukraine. Young people want to help clean up, but with good music.... pic.twitter.com/f9NRlUVlRY

    July 23, 2022

    Parties and techno and raves were a big part of our life before. And now it’s impossible – volunteering is our lifestyle. All we can do is help people in Ukraine and support each other. So we mix the things we like with volunteering. All the time, we are organising concerts for locals and volunteers. We have stand-up shows as well as music. People who join us once to volunteer will come again and again, they won’t be tired. They want to do more because we are doing a great job together in a good atmosphere with nice music. It’s inspiring to us and we enjoy what we do. 

    @hannaexpl#fyp#ukraine#ukrainewar#славаукраїні♬ original sound - Hanna

    Videos of the event show young people dancing to the music and enjoying beer and food in the remains of Yahidne’s cultural centre, destroyed by Russian attacks. But amid the festivities, they are also stacking bricks, shovelling rubble and clearing out debris.

    The event captured international attention, and they’ve since conducted two more cleanups and started planning the next rave party, to be held in late August. The group has organised eight cleanups so far, allowing them to clear debris from 12 homes in the Chernihiv region. They are now hoping to start rebuilding those homes.

    View this post on Instagram

    A post shared by Repair Together (@repair.together)

    ‘All of Ukraine is united to help them and hasn’t forgotten about them’

    The Kyiv region had a lot of attention. But when the Russian troops left, we went to the Chernihiv region to see the situation and it was awful. People lost their homes, they had nowhere to live. And we wanted to help those people because it’s far from Kyiv and cut off since all the bridges were destroyed. 

    The attention from these parties really helps the locals. Maybe it’s not the kind of music they usually listen to, but it brings a psychological help to know that all of Ukraine is united to help them and hasn’t forgotten about them. And of course, some grannies in the villages don’t like the music, but young people like it very much. 

    Download the app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    UN Security Council to discuss Ukraine nuclear plant crisis

    Issued on: 10/08/2022 - 06:50Modified: 10/08/2022 - 12:01

    FRANCE 24 Follow

    The UN Security Council will hold an emergency meeting Thursday to address the crisis at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear complex, the power plant that Kyiv and Moscow accuse each other of having bombed, diplomatic sources said. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).  

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    5:27am: Russian-backed separatist leader says Azov trial to begin this summer

    Denis Pushilin, head of the Russian-backed separatist administration in eastern Ukraine’s Donetsk region said on Wednesday that a trial of captured personnel from Ukraine’s Azov Regiment would take place by the end of the summer, likely in the city of Mariupol.

    The Azov Regiment, a unit of Ukraine’s national guard with far-right and ultranationalist origins, garnered international attention for its resistance to the Russian siege of Mariupol’s vast steelworks.

    After fighting for weeks from the bunkers and tunnels below the steel works, hundreds of Azov fighters surrendered in May to Russian-backed forces.

    Though the Azov prisoners have not yet been formally charged, on Aug. 2 Russia’s supreme court ruled the regiment was a terrorist organisation, clearing the way for captured fighters to be charged as such.

    Ukraine, which has itself tried and convicted a string of Russian soldiers for war crimes committed against civilians, says the Azov captives are prisoners of war, deserving of protection under the Geneva Conventions.

    02:20am: Russian advance stalls in Donbas

    “The Russians continue to press in the Donbas region, but for the last month or so, they’ve made very little progress,” reports FRANCE 24’s Chief Foreign Editor Rob Parsons. “We’re talking about kilometres in single figures. It’s very hard and they’re taking heavy losses.”

    The Ukrainian counteroffensive in the Kherson region has further complicated the military situation for Russia, Parsons explains:  

     

    August 11, 12:48am: Crimea blast comes soon after Zelensky vows to retake peninsula

    Tetyana Ogarkava, journalist at the Ukraine Crisis Media Centre, says the coincidence suggests a Ukrainian strike on the air base, though Russia has denied this and Kyiv has also declined to take responsibility.

     

     

    11:33pm: Ukraine accuses Russia of using nuclear plant for deadly rocket attack

    Ukraine accused Russia on Wednesday of firing rockets from around a captured nuclear power plant, killing at least 13 people and wounding 10, in the knowledge it would be risky for Ukraine to return fire.

    The town Ukraine says Russia targeted – Marhanets – is one Moscow says its foes have used in the past to shell Russian soldiers at the Zaporizhzhia plant, which they seized in March.

    Ukraine and Russia have accused each other of imperilling the plant, Europe’s largest nuclear complex, with attacks nearby.

    After the United Nations atomic energy watchdog sounded the alarm over a potential nuclear disaster, the Group of Seven leading industrialised countries on Wednesday told Russia to hand back the plant to Ukraine.

    There were no indications that their demand will sway Moscow.

    9:51pm: Ukraine's armed forces will respond to Russian shelling of town, Zelensky says

    Ukraine's armed forces will respond to the Russian shelling of the town of Marhanets, which killed 13 people and wounded 10 on Wednesday, President Volodymyr Zelenskiy said in a video address.

    Zelenskiy also said Ukraine needed to consider how to inflict as much damage as possible on Russian forces and thereby shorten the war.

    8:40pm: UN Security Council to discuss Ukraine nuclear plant crisis

    The UN Security Council will hold an emergency meeting Thursday to address the crisis at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear complex, the power plant that Kyiv and Moscow accuse each other of having bombed, diplomatic sources said.

    A source in the Security Council presidency, currently held by China, told AFP on Wednesday that the meeting would occur August 11 at 3:00 pm (1900 GMT).

    A second diplomatic source at United Nations headquarters in New York said the council's 15 member nations would gather at the request of Russia, one of the five permanent members of the Security Council -- along with Britain, China, France and the United States -- which hold veto power over UN resolutions.

    8:21pm: First Ukrainian wheat shipments expected next week, UN says

    The first wartime wheat from Ukraine should ship next week under a landmark deal also signed by Russia aimed at tackling the global food crisis, a top UN official said on Wednesday.

    The first 12 ships to leave the three Black Sea ports designated by the agreement were carrying 370,000 tonnes of corn and foodstuffs, according to Frederick Kenney, interim UN coordinator at the joint centre in Istanbul overseeing the deal.

    But that should change once the ships docked in Ukraine when Russian invaded its neighbour in February leave their ports and new ones come in to pick up wheat that has accumulated with this year's harvest, Kenney told reporters. "We are dealing with three ports that were essentially frozen in time," Kenney said. "The silos were full of corn and the ships that were there have been loaded with corn," he continued.

    5:28pm: Ukraine's creditors agree 2-year freeze on $20 billion overseas debt

    Ukraine's overseas creditors have backed its request for a two-year freeze on payments on almost $20 billion in international bonds, according to a regulatory filing on Wednesday, a move that will allow the war-torn country to avoid a debt default.

    With no sign of peace or a ceasefire on the horizon nearly six months after Russia's invasion began on February 24, bondholders have agreed to postpone sovereign interest and capital payments for 13 Ukrainian sovereign bonds maturing between 2022 and 2033.

    The government in Kyiv launched a consent solicitation, which is a formal request to agree with creditors on changes to sovereign debt contracts, on July 20.

    5:10pm: Ukraine says it made bridge in Russian-held Kherson region 'unusable'

    The Ukrainian army said Wednesday it struck and made unusable a bridge in the Russian-held Kherson region, after hitting another key bridge in the same area a few days before.

    A "precise and efficient strike" against a bridge near the Kakhovka hydropower plant made it "unusable", the Operational Command "South" said on Facebook.

    Another bridge in the same region, the Antonivskiy bridge – deemed to be strategic for Russian military logistics – was hit a few days earlier, the Ukrainian armed forces had reported on Monday.

    4:41pm: China calls US 'main instigator' of Ukraine crisis

    China, which Russia has sought as an ally since being cold-shouldered by the West over its invasion of Ukraine, has called the United States the "main instigator" of the crisis.

    In an interview with the Russian state news agency TASS published on Wednesday, China's ambassador to Moscow, Zhang Hanhui, accused Washington of backing Russia into a corner with repeated expansions of the NATO defence alliance and support for forces seeking to align Ukraine with the European Union rather than Moscow.

    "As the initiator and main instigator of the Ukrainian crisis, Washington, while imposing unprecedented comprehensive sanctions on Russia, continues to supply arms and military equipment to Ukraine," Zhang was quoted as saying.

    "Their ultimate goal is to exhaust and crush Russia with a protracted war and the cudgel of sanctions."

    2:23pm: Russian authorities raid home of TV protester who denounced Ukraine invasion

    Russian authorities on Wednesday raided the home of a former state TV journalist who quit after making an on-air protest against Moscow’s war in Ukraine, and launched a criminal case against her on the charge of spreading false information about the Russian armed forces, her lawyer said on social media.

    The case against Marina Ovsyannikova was launched under a law, enacted after the February 24 invasion of Ukraine, that penalises statements against the military, lawyer Dmitry Zakhvatov said. A conviction is punishable by up to 15 years in prison.

    Zakhvatov told the independent news site Meduza that the case is likely linked to a protest Ovsyannikova staged last month, holding a banner that said “(Russian President Vladimir) Putin is a killer, his soldiers are fascists.”

    He said on Telegram that after the raid Ovsyannikova is expected to be brought into the Investigative Committee for questioning.

    2:23pm: Volunteers hold cleanup ‘raves’ to rebuild Ukraine

    For young people in Ukraine, it’s a compromise between summer music festivals and the massive rebuilding effort taking place. 

    >> Read further: DJ sets and debris: Volunteers hold cleanup ‘raves’ to rebuild Ukraine

    11:59am: Denmark to train Ukrainian soldiers

    Denmark will send military instructors to Britain to help train Ukrainian soldiers and also offer to train Ukrainian officers on its soil, the Danish defence ministry said on Wednesday.

    “Denmark will support a British-led training project with 130 Danish soldiers and at the same time offer to train Ukrainian soldiers in Denmark,” a ministry statement said.

    The instructors will provide basic military training, including urban combat and tactical operations, to Ukrainian soldiers with zero to limited military experience.

    Denmark has contributed to both British and Canadian training missions in Ukraine since 2015 and provided weapons and cyber security support to Ukraine since Russia invaded its neighbour in February.

    08:39am: Blasts at Crimea air base ‘a psychological setback for Russia’

    Tuesday’s explosions at a Russian military base in Crimea – whether due to Russian incompetence or not – will undeniably deal a blow to Russian morale as images of the powerful blasts are now seeping back to Russia via social media. Videos posted online shows sunbathers on nearby beaches fleeing as huge flames and pillars of smoke rose over the horizon from multiple points.

    “The word is of course getting back to Russia, despite the efforts of Russian television to try to calm people down and to persuade them that this is all Ukrainian propaganda,” FRANCE 24’s Chief Foreign Editor Rob Parsons explained. “There is no doubt that for Russian morale this is a bit of a blow.”

     

    07:35am: Russia has ‘almost certainly’ established new major ground force, UK says

    Russia has “almost certainly” established a major new ground forces formation to support its operations in Ukraine, Britain said on Tuesday.

    The unit, called the 3rd Army Corps, is based out of the city of Mulino, east of Russia’s capital Moscow, the British Defence Ministry said in its daily intelligence bulletin on Twitter.

    The update also added that Russian commanders continued to face “competing operational priorities” of reinforcing its offensive in the eastern Donbas region, as well as strengthening its defence against Ukrainian counterattacks in south.

    07:05am: Russian shelling kills 13 in Dnipropetrovsk region

    Russian shelling has killed 13 people in Ukraine’s central Dnipropetrovsk region overnight, governor Valentyn Reznychenko said on Wednesday.

    Reznychenko initially put the casualties at 21, with 11 killed in the district of Nikopol, near Europe's largest nuclear power plant Zaporizhzhia, and 10 in the town of Marganets. But in a subsequent messages on the Telegram messaging app he revised the number, but without clarifying which initial details were incorrect.

    The Zaporizhzhia plant was shelled over the weekend, prompting strong reactions from both the United Nations and the International Atomic Energy Agency (IAEA) who warned of the dangers of a potential nuclear disaster. Kyiv and Moscow have traded blame over the attacks. 

    2:18am: One killed in blasts at Russian air base in Crimea

    Local authorities said one person was killed on Tuesday in blasts at a Russian air base in the annexed Crimean peninsula. Moscow said the explosions were detonations of stored ammunition, not the result of any attack.

    Witnesses said they had heard at least 12 explosions around 3:20 p.m. local time (1220 GMT) on Tuesday from the Saky air base near Novofedorivka on the west coast of the peninsula, which Russia annexed from Ukraine in 2014 and used in February as one of the launchpads for its invasion.

    1:05am: Russia says Crimea airbase blast was ammo detonation, not attack

    Moscow insisted Tuesday that major blasts at a key military airbase on the Russian-annexed Crimea peninsula were caused by exploding ammunition rather than Ukrainian fire.

    Dramatic amateur footage shared on social media appeared to show panicked holidaymakers fleeing a Crimean beach with young children, as ballooning clouds of grey smoke rose over the horizon.

    The blasts rocked the Saki airfield on the 167th day of Moscow’s invasion.

    12:44am: Zelensky aide: Ukraine not responsible for Crimea blasts

    Ukraine is not taking responsibility for explosions at a Russian air base in Crimea on Tuesday, an advisor to President Volodymyr Zelensky said, suggesting partisans might have been involved.

    Mykhailo Podolyak, asked by the Dozhd online television channel whether Kyiv was taking responsibility, replied: “Of course not. What do we have to do with this?”

    (FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

     

    © France Médias Monde graphic studio

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN AS IT HAPPENED

    US approves $89 million to help Ukraine clear landmines, unexploded ordnance

    AS IT HAPPENED

    Second caravan of cargo ships sails from Ukraine

    As it happened

    Russia and Ukraine trade blame over Zaporizhzhia nuclear plant shelling

    L'Humanité

    Se travestir, un acte artistique et politique

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Le Doc stupéfiant, cette formidable collection documentaire, interroge le rôle des travestis dans l’art et la société, depuis l’Antiquité.

    Caroline Constant

    Pour éprouver leur masculinité, le metteur en scène Olivier Py incite « tous les hommes à mettre une robe et à marcher dans la rue un samedi soir ». Son propos, provocant, est à l’image de ce que représentent les travestis dans l’histoire de l’art et dans la société : une transgression totale, encore aujourd’hui, racontent les principaux intéressés.

    Cette transgression passe par l’art, et notamment par le cinéma : le critique Gérard Lefort, Olivier Py, des chercheurs évoquent ces titres iconiques où des hommes se déguisent en femme, et inversement : de Funès dans la Folie des grandeurs, Robin Williams dans Mrs Doubtfire, Julie Andrews dans Victor Victoria. Que signifie le rire qu’ils provoquent ? Chacun occupe, grâce au déguisement, un rôle qu’il ne peut pas tenir avec son identité de départ. Mais, du coup, chacun bouge aussi les lignes, sur les questions de tâches ou de rôles assignés à un genre. Et le raisonnement va loin : Marilyn Monroe, comme Marlène Dietrich ou May West sont « des exagérations de femmes, donc des travelos absolues », s’amuse Gérard Lefort.

    Le documentaire revisite aussi l’histoire, de la cour de Louis XIV, où les hommes étaient largement fardés et pomponnés, au théâtre anglais, qui interdisait aux femmes de monter sur scène, en passant par le travail d’un Didier Bourdon.

    Le travestissement a des conséquences politiques : quand les femmes, interdites de pantalon, s’en emparent, à l’instar d’une George Sand ou d’une Colette, elles revendiquent une liberté de mouvement. Quand Michel Serrault joue la Cage aux folles, alors que l’homosexualité est largement criminalisée, et qu’il revendique de rire avec les homosexuels, sans les marginaliser, il fait avancer leurs droits. Le film, réjouissant, interroge notre société patriarcale, en même temps que nos identités, peut-être pas si figées. Passionnant. 

    documentairefrance 4
    L'Humanité

    Contractualiser la production agricole au XXIe siècle

    Actu

    Les causes réelles de la pénurie de moutarde dans les magasins en France en 2022 devraient conduire nos gouvernants à s’interroger sur la mise en danger de notre souveraineté alimentaire via la soumission de nos marchés s agricoles au libre-échange mondialisé sur fond de dumping social, fiscal et environnemental. Retour sur une conséquence désastreuse de l’accord de libre-échange qui date de 2016 entre l’Union européenne et le Canada.

    Gérard Le Puill

    Il faut le dire et le répéter : avant la mise en place de cet accord de libre-échange qu’est le CETA, les paysans bourguignons produisaient 12.000 tonnes de graines par an pour les moutardiers de Dijon, soit les trois quarts de leurs besoins annuels qui étaient de 16.000 tonnes. En 2020, la production bourguignonne était tombée à 4.000 tonnes. Tout simplement parce que la graine importée du Canada- dont les rendements étaient favorisés par l’usage de produits de traitement chimique interdits en France et en Europe- coûtait moins cher aux industriels et leur permettait aussi de peser sur les prix payés aux producteurs locaux. Mais en 2021, la sécheresse a considérablement fait chuter les rendements au Canada. Du coup, le prix de la graine de moutarde a doublé sur le marché mondial tandis que les exportations canadiennes ont diminué sensiblement faute de stocks.

    Les contrats de Bonduelle avec les maraîchers

    Pour éviter de telles remises en cause de notre souveraineté alimentaire sur divers produits, une politique de contractualisation annualisée est souhaitable dans de nombreuses productions. Cela suppose de fixer d’avance un prix d’achat tenant compte des coûts de production dans le respect d’un cahier des charges pour produire de la qualité. Cette contractualisation doit à la fois concerner les volumes à fournir et la manière de produire. C’est d’ailleurs de cette manière que la firme Bonduelle, spécialisée dans la transformation des légumes frais, congelés et en conserves, fonctionne avec des maraîchers et des producteurs de maïs doux dans plusieurs régions de France afin d’avoir des légumes de qualité, suffisants en volumes et cueillis juste à temps pendant les périodes de récolte.

    Pour freiner le réchauffement climatique, nous devons aussi modifier progressivement le contenu de notre assiette en augmentant notre consommation de protéines végétales et en réduisant parallèlement notre consommation de protéines animales. Nous devrions, dès à présent, consommer moins de viande et un plus de légumes secs chaque semaine. De près de 8 kg par an et par personne au début du XXème siècle, notre consommation de lentilles, de pois chiches, de fèves et autres haricots secs est passée à 1,7 kilos un siècle plus tard. Malgré cela, la production de lentilles sur le territoire national ne couvre guère que 30 % de notre consommation annuelle, alors que la France dispose de terres favorables à sa culture avec des labels connus tels la lentille verte du Puy en Haute Loire, celle du Berry en région Centre, la blonde de Saint-Flour dans le Cantal. Notre pays demeure aussi très déficitaire pour la production des autres protéines végétales destinées aux humains comme au bétail. Or des productions comme le pois chiche et le soja donnent de bons rendements dans plusieurs de nos régions.

    Un exemple à suivre pour la production de sarrasin

    La France importe aussi beaucoup, des graines de sarrasin pour la production de crêpes et de galettes en Bretagne. On annonce pour 2022, un important déficit de production du fait de la sécheresse. Là aussi, il serait possible de mettre en place des contrats avec les éleveurs laitiers très nombreux dans cette région, comme dans quelques autres. Chaque fois qu’il faut labourer une prairie temporaire pendant trois ou quatre ans avant d’y semer de l’herbe à nouveau pour en améliorer le rendement fourrager, la tête d’assolement pourrait être un semis de sarrasin au printemps pour être récolté en septembre. Cela permettrait de semer du méteil un mélange de graminées et de légumineuses dès l’automne pour la fauche d’ensilage au printemps suivant.

    Afin que les consommateurs redécouvrent l’intérêt des protéines végétales pour leur santé, comme pour réduire le bilan carbone de leur assiette, il faudrait aussi que la presse en général, et la télévision en particulier, parlent davantage de la manière de les cuisiner. Des plats comme le cassoulet, la garbure ou les lentilles aux lardons ont été inventés naguère pour accommoder les restes après un festin. Justement, réapprendre cela de nos jours serait plus pertinent que d’obéir à publicité des entreprises commerciales qui livrent des repas à domicile. Car ce n’est pas en répondant aux appels de « commejaime.fr » et de ses semblables que nous réduirons le bilan carbone de notre assiette au quotidien.

    agriculture
    L'Humanité

    Climat : produire la nourriture du bétail en stockant du carbone

    Actu

    Alors que perdure la sécheresse, des reportages télévisés montrent que les rendements du maïs que l’on récolte entier et broyé, puis conservé en silo pour nourrir les herbivores, seront faibles cette année. Se pose donc la question sur les possibilités de récolter plus de fourrages au printemps en augmentant les semis effectués en automne avec des mélanges appropriés de céréales et de plantes riches en protéines.

    Gérard Le Puill

    Avec la sécheresse, les restrictions d’eau et les incendies qui font le quotidien de l’actualité depuis des semaines, nourrir les herbivores ruminants que sont les bovins, les ovins et les caprins devient de plus en plus problématique. Au point que se multiplient les témoignages d’éleveurs affirmant devoir bientôt vendre une partie de leur troupeau, faute de pouvoir le nourrir. Mais pour peu que l’offre de viande soit durablement supérieure la demande, les prix au départ de la ferme risquent de s’effondrer. Alors que notre « Ministre de l’Agriculture » est en charge de la « Souveraineté Alimentaire » depuis le mois d’avril dernier, on a hâte voir quel type d’agriculture il est susceptible de promouvoir pour reconquérir et préserver la « souveraineté alimentaire » si vitale pour un pays agricole comme la France.

    Pour le moment, on reste sur sa faim. Ainsi, un nouvel accord de libre-échange a été conclu à la fin de mois de juin entre la Commission européenne et la Nouvelle-Zélande. Il doit permettre à ce pays d’augmenter, sans droits de douane, ses volumes d’exportations de viandes ovines, bovines et de produits laitiers en Europe. Mais le ministre Marc Fesneau s’est abstenu de tout commentaire sur le sujet, tout comme le président de la République et la Première Ministre dont la fonction intègre désormais la planification écologique.

    Le bilan carbone élevé des produits importés

    Dans un pays d’élevage comme la France, réduire les importations de viandes et de produits laitiers est indispensable pour réduire le bilan carbone de notre assiette. Car les produits carnés et le beurre importés de l’autre bout du monde voyagent sur des milliers de kilomètres en camion, en bateau, puis encore en camion avant d’arriver dans nos grandes surfaces commerciales avec le maintien permanent de la chaîne du froid. Tout cela afin que la concurrence, via l’augmentation de l’offre commerciale, fasse chuter le prix de vente des animaux et du lait au départ de la ferme en France. Du coup, faute de perspectives concernant le revenu du travail, installer des jeunes paysans devient de plus en plus difficile alors que les plus de 50 ans sont désormais majoritaires dans la profession.

    Il ne peut y avoir de souveraineté alimentaire si les hommes et les femmes qui produisent notre nourriture ne sont pas correctement rémunérés. L’actuelle sous-rémunération accroît leur endettement et fragilise les exploitations. La sécheresse de cet été 2022 et la hausse sensible du prix des aliments du bétail à base de céréales et d’oléagineux nous montrent aussi que notre souveraineté alimentaire dépend également de l’autonomie fourragère des fermes d’élevage en France.

    Renouer avec des pratiques abandonnées depuis 60 ans

    Qu’il soit récolté en grains pour nourrir les porcs et les volailles, ou destiné à l’ensilage pour être consommé par les vaches laitières et les bovins de boucherie, le rendement du maïs sera en forte baisse cette année dans presque toutes les régions de France. Car le maïs est semé au mois d’avril pour être récolté entre septembre et octobre dans la plupart des cas. Comme les étés sont de plus en plus secs, ses rendements sont de plus en plus aléatoires. Cette culture fourragère s’est considérablement développée en France depuis la mise en place du marché commun agricole en 1962. Les six premiers pays membres étaient la République fédérale allemande, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays Bas. La récolte mécanisée de ce maïs destiné à l’ensilage réduisait considérablement la charge de travail concernant notamment l’alimentation des vaches laitières qu’il faut également traire deux fois par jour.

    Mais cette dépendance au maïs devient un handicap quand se succèdent des années de sécheresse estivale. Mieux vaut donc semer en automne et récolter au printemps des foins et d’autres fourrages qui pourront être ensilés. Entre 2018 et 2021, la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire a fait des essais de méteil (cultures associées avec de l’avoine, du pois fourrager, de la vesce, des pois protéagineux et de la féverole) en mettant en place trois dates de récolte différentes pour comparer la valeur nutritive des mélanges mis en silo après la récolte. Les témoignages d’éleveurs ayant participé à ces essais montrent qu’il s’agit d’une voie d’avenir.

    Les multiples qualités de la betterave fourragère

    Jusqu’au milieu du XXe siècle, les éleveurs bretons semaient du seigle au début de l’automne pour en faire un fourrage vert que l’on fauchait en avril, juste avant l’épiaison. Il permettait de nourrir les vaches pendant les quelques semaines où les stocks de foins commencent à manquer, tandis que l’herbe des prés n’avait pas encore poussé suffisamment. Une fois le seigle consommé, les éleveurs labouraient les champs pour y semer des betteraves fourragères que l’on récoltait en octobre pour nourrir le bétail en hiver. En cette troisième décennie du XXIe siècle, certains éleveurs sèment à nouveau de la betterave fourragère dont la culture est moins gourmande en eau que le maïs pour un rendement fourrager intéressant. Elle donne aussi « un aliment très apprécié des bovins et très énergétique » selon les éleveurs qui renouent avec cette production. De nos jours, la mécanisation du semis, de la récolte et du service à l’auge a diminué sensiblement la charge de travail que nécessitait la betterave fourragère au milieu du siècle dernier.

    Le méteil et la betterave fourragère peuvent donc intervenir désormais comme une alternative au maïs ensilé et aux tourteaux de soja importés pour réduire le bilan carbone de la production de lait et de viande tout en réduisant la dépendance des éleveurs aux aléas climatiques. Il reste à voir si le « Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire » prendra conscience de l’importance de ce genre de sujet pour favoriser dans les meilleurs délais les changements qui préserveront cette souveraineté alimentaire.

    souveraineté alimentaireagriculturesécheresse
    L'Humanité

    L’agriculture biologique face au recul des ventes

    Actu

    Passer de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique se traduit par une baisse des rendements et une augmentation de la charge de travail. L’interdiction des engrais chimiques et des produits de traitement des cultures explique ce double handicap. De ce fait, quand les laiteries paient le lait bio au prix du lait conventionnel, sous prétexte d’une réduction des débouchés, la situation devient intenable pour les producteurs.

    Gérard Le Puill

    Entre 2020 et 2021, les fermes françaises converties en agriculture biologique ont augmenté de 9 % en nombre. Mais, durant la même période, les ventes de produits bios ont diminué de 0,51 % globalement. Les ventes directes des producteurs aux consommateurs sont restées stables. Il en a été de même dans les magasins spécialisés, comme chez les artisans commerçants. Le débouché provenant de la restauration hors domicile a légèrement augmenté. Du coup, le recul global des ventes est imputable aux seuls rayons bios dans la grande distribution. Dans ces magasins, les ventes de viandes bios ont reculé de 9 % en 2021 et cette tendance se poursuit en 2022. Pour certains consommateurs, faire le plein de carburant dans la station-service d’une grande surface sert à économiser quelques euros tandis que l’on se détourne du lait, des œufs ou du poulet bio au moment de faire ses courses en magasin.

    Quand un céréalier bio manque de débouchés

    Dans La France Agricole du 1 er juillet dernier, un céréalier bio de Haute Garonne livrait le témoignage suivant : « En 2021, j’ai déconverti la moitié de mon exploitation céréalière, en bio depuis huit ans, à cause des débouchés sur l’alimentation animale qui se sont fermés. La demande en œufs et lait bio a diminué, et par effet mécanique, le besoin en céréales pour alimenter ces élevages aussi. Ce retour en arrière est un déchirement, mais je ne peux pas me permettre que mes productions soient payées au prix du conventionnel, alors que la récolte est moindre pour des coûts supplémentaires. La baisse de la consommation bio, liée à la crise économique que nous traversons, et le nombre de conversions soutenu ont entraîné une production supérieure à la demande. Les pouvoirs publics n’en ont jamais tenu compte, encourageant les conversions sans parler du maintien. Résultat : le marché s’effondre ».

    Cette analyse est largement confirmée, notamment chez les producteurs de lait de vache passés en agriculture biologique. Alors que leurs coûts de production sont nettement plus élevés que pour les fermes produisant du lait conventionnel, certaines laiteries paient désormais 400 € les 1 000 litres de lait bio. C’est moins que le prix du lait conventionnel que SODIAAL annonçait à 420 € les 1 000 litres au troisième trimestre 2022. Car les gros volumes de lait conventionnel permettent de diversifier la gamme des produits laitiers alors que les faibles volumes de lait bio collectés par les grandes laiteries ne le permettent pas. Une bonne partie du lait bio est alors déclassée en laiterie et mélangée au lait conventionnel pour produire des yaourts et des fromages. Pourtant, pour permettre aux producteurs de lait bio de dégager un revenu, il faudrait que les prix des 1 000 litres de lait bio au départ de la ferme soient supérieurs à 500 €.

    Seul le lait à comté est convenablement payé

    Notons à ce propos que le lait de vache le mieux payé, sans être bio, est en France le lait à Comté, essentiellement produit dans les départements du Doubs, du Jura et dans quelques communes de l’Ain. Il est soumis à un strict cahier des charges avec seulement deux races de vaches régionales et l’interdiction de l’ensilage dans l’alimentation des laitières. Parallèlement, la maîtrise des volumes de production et les durées variables d’affinage permettent aux petites coopératives de ne pas céder à la pression des grandes surfaces en quête de prix bas au moment de négociations annuelles sur les volumes et les prix d’entrée en magasin des produits laitiers.

    Alors que deux loi EGALIM votées en 2018, puis en 2021, devaient mettre fin au pillage des paysans et des PME de l’agroalimentaire par les grandes enseignes, la Confédération paysanne publiait le 27 juillet dernier un texte titré : « La situation du marché bio est la preuve de l’échec des lois EGALIM ». Après avoir noté que « 10 des 16 décrets d’application de la loi EGALIM 2 n’ont pas encore été publiés », le syndicat paysan livrait ce constat :

    « Si la loi EGALIM 2 permettait de rémunérer équitablement les paysans, alors on ne devrait pas observer des prix en bio inférieurs aux prix conventionnels, comme c’est le cas dans nombre de filières. C’est bien la preuve que les prix agricoles ne sont pas basés de fait sur les coûts de production. Autre scandale, les prix dans les rayons affichent toujours des hausses énormes entre le bio et le conventionnel. Par exemple, bien qu’acheté aux producteurs en dessous du prix du lait conventionnel, le lait bio peut être vendu le double aux consommateurs (1). Cela prouve bien l’absence de corrélation entre le prix et la production et les prix en rayon. C’est pourquoi nous demandons l’interdiction immédiate des surmarges de la grande distribution sur les produits de qualité (AOC, IGP, AB). C’est une mesure de bon sens, protectrice des paysans et des consommateurs, facile à mettre en œuvre et à contrôler. Surmarger sur ces produits, c’est diminuer l’accessibilité de toutes et tous aux produits de qualité. S’ajoute à cela, l’absence d’accompagnement des pouvoirs publics pour augmenter réellement et significativement les débouchés de la bio dans la restauration collective (2) », observait la Confédération paysanne.

    Il reste à voir si cette analyse parviendra à inspirer et à faire agir Marc Fesneau, le nouveau « Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ».

    agricultureconfédération paysannebiologieprix du lait
    France24 - World

    China’s 'military threat' to Taiwan 'is much more credible than it was 20 years ago'

    Issued on: 07/08/2022 - 16:54Modified: 07/08/2022 - 17:00

    Mehdi CHEBIL

    Dozens of Chinese military aircraft and ships entered Taiwan's air defence zone from Friday to Sunday, as Beijing launched its largest-ever military exercises around the island. These manoeuvres allowed Western military experts to study the modernisation of the Chinese army. 

    As China’s largest-ever military exercises surrounding Taiwan were coming to a close on Sunday, Taiwan’s transport ministry said six out of the seven "temporary danger zones" set up by China were no longer in operation as of noon on Sunday, signalling a partial end to the drills. It added that the seventh zone, located in waters east of Taiwan, would remain in effect until 10am (0200 GMT) local time on Monday. Beijing has also announced that new drills will be taking place in the Yellow Sea, located between China and the Korean peninsula, until August 15. Despite some assurances from Beijing of a drawdown in its military activities, by late Sunday Taiwan's defence ministry said it had detected 66 Chinese air force jets and 14 Chinese warships conducting drills in and around the Taiwan Strait.

    49 PLA aircraft (J-10*7, J-11*6, J-16*10, SU-30*24, Y-8 EW and Y-8 ASW ) flew on the east part of the median line of the Taiwan Strait on August 5, 2022. Please check our official website for more information: https://t.co/Ys11BtcCzv pic.twitter.com/MXupW45USe

    August 5, 2022

     

    This show of military force in recent days was seen as a response to the visit to Taipei of Nancy Pelosi, the speaker of the US House of Representatives. Beijing views the island of Taiwan as an integral part of its territory, which must be brought back into the national fold by choice or by force. The Chinese army's exercises were also an opportunity for Western military experts to study the balance of power in the Taiwan Strait. FRANCE 24 spoke to Professor Alessio Patalano, a specialist in East Asian maritime strategy at King's College London.

    Do the Chinese military exercises provide any indication of Beijing's ability to carry out a full-scale invasion of Taiwan?

    It is clear that China's military capabilities have gradually improved since their military exercises in 1995-96 and in the early 2000s. This time around, they have longer-range missiles and better quality ammunition (…) Although the Chinese navy can now deploy more comfortably away from the mainland, beyond Taiwan’s eastern coast, there is still a lack of information on Chinese submarine capabilities due to a lack of open sources.

    The military threat is much more credible than it was 20 years ago. But it remains unclear whether the Chinese military can really carry out a full-scale, large military operation in Taiwan.

    China's military hasn’t been involved in a major conflict since 1979. Does the Chinese military have the capacity to conduct modern joint operations involving maritime, air and land forces?

    These exercises will show to what extent the 2016 military reform, which created five joint command areas, has improved these coordination capabilities. At first glance, this certainly seems to be the case.

    But that doesn't mean that this coordination will be perfect from start to finish. These Chinese military exercises lasted a few days, whereas a military operation to invade Taiwan would take much longer. As we saw with the Russian invasion plans for Ukraine, there is a fundamental difference between a plan on a piece of paper and real-life war.  

    Taiwan suffers from a shortage of pilots for its F-16 fleet, according to a recent Bloomberg report, which details how Chinese aircraft incursions delay the military’s ability to train new fighter pilots. Do you think these Chinese military exercises contribute to deteriorating Taiwanese military capabilities?

    Not necessarily. What you see at the moment is the result of a 10-year transition period, during which time the Taiwanese have been rethinking their own defense posture. In the mid-2010s, Taiwan made the choice to move away from conscription to a fully professional force. They’re somewhat going back on this decision, partly because Ukraine is proving that a system comprising territorial defense and some civic forces can be a better deterrent.

    These transition periods cost money and create imbalances – such as the lack of pilots at one point. But the Taiwanese are aware of this and will eventually resolve this problem.

    This story was adapted from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Pelosi praises Taiwan, says Asian trip wasn't to change regional status quo

    Taiwan accuses China of simulating an attack as retaliation for Pelosi visit intensifies

    China, Taiwan play high-seas ‘cat and mouse’ as drills wrap up

    France24 - World

    Blinken arrives in Africa ‘to counter Russian influence’ on the continent

    Issued on: 06/08/2022 - 21:09Modified: 06/08/2022 - 21:12

    Mariamne EVERETT Follow

    US Secretary of State Antony Blinken arrives in South Africa on Sunday to kick off a three-country tour that will also take him to DR Congo and Rwanda, aimed at "developing a strategy to counter Russian efforts to undermine democracy in Africa", according to a France-based political scientist.  

    Russia, France, and now the US. "It's like a new Cold War is playing out in Africa," William Gumede, director of Democracy Works, told AP, ahead of US Secretary of State Antony Blinken's three-nation African tour.

    It follows the tours of Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, who visited Egypt, Uganda, Ethiopia and the Republic of Congo to rally support for Russia amid its ongoing war in Ukraine, and of French President Emmanuel Macron, who visited Cameroon, Benin and Guinea-Bissau with the aim of renewing France’s relations with the African continent. US Agency for International Development head Samantha Power and US ambassador to the UN Linda Thomas-Greenfield also embarked on Africa tours of their own. 

    The trip is Blinken’s second to Africa since being appointed secretary of state. His first visit in November 2021 was aimed at "resetting US-African relations following Donald Trump’s presidency, demonstrating the US’ commitment to democracy and showing that the US cares about its relationship with African countries", according to Douglas Yates, a political scientist specialised in African politics who teaches at the American Graduate School in Paris.

    Blinken visited Kenya, Senegal and Nigeria during his 2021 tour, three countries that "meet the minimum requirements for democracies and have all come out of military rule," Yates said.

    Since Trump’s presidential term, during which the US pulled out from a number of initiatives important to South Africa, including the Paris Climate Agreement and the Green Climate Fund, South Africa has seen the US as an "unreliable partner", Yates said. 

    As such, the US, South Africa’s second-largest trading partner in 2021, is "trying to get South Africa back in the fold", he said.  

    Countering 'malign' Russian activities

    According to Yates, the purpose of Blinken's second trip to Africa, however, is to "develop a strategy with African partners to counter Russian efforts to undermine democracy" on the continent.

    Blinken has been given authorisation for such a mission by H.R. 7311, the "Countering Malign Russian Activities in Africa Act", which the US House of Representatives passed on April 27, 2022. So-called malign Russian activities include the use of hard and soft power to expand Moscow’s influence on the continent.

    Russian hard power includes the Wagner Group, a mercenary group with apparent links to Moscow that is present in many countries including the Central African Republic, Sudan and Mali. The group has been sanctioned by the EU for fuelling violence, looting natural resources and intimidating civilians. Russian soft power includes the use of social and official media to disseminate anti-Western and anti-democracy propaganda.

    Blinken has carefully selected the three countries he will visit, "as, excepting South Africa, they [DR Congo and Rwanda] are not considered models of democracy and the US wants to make sure these countries are on their side, as they have military capacity, which they can use to counter Moscow’s influence", Yates said.

    South Africa, like 16 other African countries, abstained from voting on the UN resolution condemning the Russian invasion of Ukraine, while DR Congo and Rwanda voted for it. Furthermore, South African President Cyril Ramaphosa refused to condemn Russia's invasion. South Africa is part of the BRICS group, composed of Brazil, Russia, India, China and South Africa, countries that are seen as the world’s leading emerging market economies. While Russia’s February 24 invasion resulted in widespread condemnation from G7 countries and their allies, the only BRICS country to support the UN resolution was Brazil, with South Africa, China and India abstaining.  

    Will South Africa now condemn Russia?

    Blinken will be in South Africa from August 7-9, when he will launch what the State Department calls the US Strategy for Sub-Saharan Africa, which "reinforces the US view that African countries are geostrategic players and critical partners on the most pressing issues of our day, from promoting an open and stable international system, to tackling the effects of climate change, food insecurity and global pandemics, to shaping our technological and economic futures".

    South African Minister of International Relations Naledi Pandor, who is scheduled to meet with Blinken on Monday, said that the bill H.R. 7311 is "intended to punish countries in Africa that have not towed the line on the Russia-Ukraine war" in an opinion piece for The Daily Maverick, a South African newspaper.

    The South Africa visit and the Africa trip as a whole "would be a major success for Blinken if he managed to get a statement from Ramaphosa condemning the Russian invasion of Ukraine and ensure that South Africa does not migrate to the Russian camp", Yates said.

    "This is not just a shaking hands with different officials trip, but rather a policy-oriented one," he said.

    Ensuring Russia influence 'doesn’t spread south'

    After his visit to South Africa, Blinken will head to DR Congo from August 9 to 10, when he is expected to state US support for regional efforts, led by Kenya and Angola, to advance peace in eastern DR Congo and the broader Great Lakes region.  

    Blinken’s last stop will be in Rwanda from August 10 to 11, where he will meet for the first time with President Paul Kagame, whom DR Congo has accused of supporting the M23 rebel group in eastern DR Congo. "In both the DRC and Rwanda, the secretary will highlight the need for respect for territorial integrity and explore how the United States can support efforts to reduce tensions,” US assistant secretary of state for African affairs Molly Phee, who will be accompanying Blinken on his tour, told The Africa Report.

    Yates said that in addition to these official reasons for visiting DR Congo and Rwanda, "behind the scenes, this is about developing a strategy to counter Russian influence in Africa and its efforts to undermine democracy. If Rwanda, DR Congo and South Africa are stable allies, they will be able to contain Russian influence and ensure it doesn’t spread south of the equator, to countries like Madagascar and Mozambique."

    "Despite Rwanda's small size, it has the most impactful military in the region," he added. 

    One of the many reasons some African countries have not taken a stance on the war in Ukraine is the continent's historical relationship with the former Soviet Union, which supported several independence movements in Africa – diplomatically, and eventually, financially and militarily – against European colonial masters. 

    Theodore Murphy, director of the Africa programme at the European Council on Foreign Relations, wrote a piece in which he stated that the West made a strategic error "by asking African countries to choose a side over Ukraine", as it allows Russia to adopt an anticolonial posture even as it sends unofficial military support and has strong economic ties with the continent.

    According to Russia's TASS news agency, Lavrov, in an article "for the African media" published on the foreign ministry's website, said that Russia "does not impose anything on anyone or [tell] others how to live. We treat with great respect the sovereignty of the States of Africa, and their inalienable right to determine the path of their development for themselves".

    The challenge that Blinken, along with other Western powers, seems to be facing is that many African countries simply do not want to get entangled in what appears to be a new cold war between the US and Russia and have to adopt a definite position.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Blinken urges preservation of democracy as he kicks off African tour

    Biden presses 'pause' on Trump-era foreign policies as Blinken takes diplomatic helm

    As it happened

    Blinken urges Russia to reject the 'path of war' at UN Security Council

    France24 - World

    Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature

    Issued on: 04/08/2022 - 17:55

    Cyrielle CABOT

    France has seen searing temperatures in successive heatwaves over the past few weeks, but it’s not only on land that temperatures are insufferably high. The Mediterranean Sea’s surface temperature reached a record high 30.7°C in late July, and marine heatwaves are becoming increasingly common because of climate change – with dramatic consequences for biodiversity.

    As Europe battles wildfires and record drought on land, rising sea temperatures pose another kind of threat. On July 24, the temperature in the Mediterranean reached a peak of 30.7°C off the coast of Alistro in eastern Corsica, according to the Keraunos meteorological observatory. The next day, in the bay of Villefrance-sur-Mer – an idyllic beach town a few miles from Nice – a researcher at the local oceanographic laboratory recorded a temperature of 29.2°C.  

    “It’s unprecedented,” said the researcher, Jean-Pierre Gattuso. The Mediterraean’s temperature is usually between 21° and 24°C at this time of year.  

    “What we’re seeing is a marine heatwave,” Gattuso said. “Like the heatwaves we get on land, it’s characterised by unusual temperatures for the season and can go on for several days or even weeks.”  

    In this case, Gattuso said, record temperatures have been continuing since the end of June and are affecting the entire western Mediterranean, from the heel of the Italian boot to Spain.  

    >> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    This climatic anomaly is linked to the successive heatwaves that have ravaged southern and western Europe in recent weeks.

    “The temperature in the atmosphere and the temperature in the ocean work in tandem,” said oceanographer Carole Saout-Grit at Paris’s CNRS research institute. “When we talk about global warming, we’ve got to remember that 90 percent of the heat that has accumulated since the pre-industrial era has been absorbed by the ocean.”  

    “When you’ve got excess heat in the atmosphere, the ocean will try to suck it out, so that can cause the water to overheat,” Saout-Grit continued. But for the sea to overheat, there must be no wind. And that is “precisely the situation in the Mediterranean at the moment – otherwise, a gust of wind would allow the water at the surface to mix with the cooler water at the bottom, and the overall temperature would drop”. 

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    These marine heatwaves don’t just happen in the Mediterranean. “The Pacific Ocean, particularly the North Pacific … has already been affected by this phenomenon,” Gattuso noted. Marine heatwaves have also been observed in the South Atlantic and even the Arctic. 

    These sudden, atypical spikes in temperature – which come on top of the long-term trajectory of the oceans warming – have disastrous consequences for aquatic fauna and flora. “With a team of 70 scientists, we’ve studied the impact in the Mediterranean for the period 2015-19. We found out that 90 percent of the area had been affected and that around 50 species had suffered deaths on a large scale,” Gattuso said. 

    On the other side of the world, marine heatwaves are also contributing to the bleaching of the Great Barrier Reef, turning the coral white. According to an Australian government report published in May, 91 percent of the reef has suffered bleaching due to a prolonged heatwaves during the southern hemisphere’s summer season.

    Around 50 percent of the world’s coral reefs are considered to be under threat from climate change.

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    This article was translated from the original in French.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CLIMATE CRISIS

    France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    FRANCE

    French state faces landmark lawsuit over climate inaction

    France24 - World

    Iraq cleric Sadr urges judiciary to dissolve parliament by end of next week

    Issued on: 10/08/2022 - 16:25

    NEWS WIRES

    Powerful Iraqi Shi'ite Muslim cleric Moqtada al-Sadr on Wednesday called on the country's judiciary to dissolve parliament by end of next week, threatening unspecific consequences if it does not do what he says.

    The populist leader has helped inflame tensions in Iraq over the last two weeks by commanding thousands of followers to storm and occupy parliament, preventing the formation of a government nearly 10 months after elections.

    His political opponents, mostly fellow Shi'ites backed by Iran, have refused to accede to Sadr's demands, raising fears of fresh unrest and violence in a conflict-weary Iraq.

    The judiciary "must dissolve parliament by the end of next week... if not, the revolutionaries will take another stance," Sadr said in a statement on his Twitter account, without elaborating.

    Sadr has called for early elections and unspecified changes to the constitution after withdrawing his lawmakers from parliament in June.

    The withdrawal was a protest against his failure to form a government despite holding nearly a quarter of parliament and having enough allies to make up more than half the chamber.

    Sadr blames Iran-aligned parties for the failed government formation and accuses them of corruption, but his followers also control some of the worst-managed government departments.

     

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Iraqi cleric Sadr calls for wider protest as supporters occupy parliament

    Iraq tensions soar as thousands join counter-rally against parliament occupation

    Powerful Iraqi cleric calls for early elections as political crisis escalates

    France24 - World

    World’s glaciers are melting faster than expected, with visible consequences

    Issued on: 31/07/2022 - 16:58

    The extreme temperatures Europe has experienced in recent weeks have resulted in an increase in the rate of snowpack melt in the Alpine glaciers. As in many other parts of the world, the consequences are increasingly visible in the Alps, where the glaciers are particularly vulnerable due to their smaller size and thinness. 

    The Earth is getting warmer, and its ice is melting. For years, images of polar bears grappling with their shrinking homes have been warning us about the melting of the ice caps. Rising sea levels, shifting borders, avalanches, floods – the consequences are clearly visible and there is no need to go all the way to Antarctica to see them. 

    In Pakistan, at the gateway to the Himalayas or in Alaska, signs that the melting of ice is accelerating are everywhere, while climate disasters are becoming more frequent.

    In Europe, extreme temperatures have led to a faster and earlier melting of snow cover in the Alpine glaciers, at a rate unprecedented since monitoring began 60 years ago, according to data consulted by Reuters.

    Water infiltration and rock avalanches

    After a winter with little snow, the Alps saw two early heatwaves in June and July. During the most recent one, the freezing level (also called 0°C isotherm, a fictitious altitude line where the outdoor temperature reaches zero) was established at an altitude of 5,184 metres in Switzerland – higher than the Mont Blanc summit – whereas it is normally situated between 3,000 and 3,500 metres in summer. 

    While the melting of glaciers due to climate change is a global threat, those in the Alps are particularly vulnerable due to their smaller size and thinness. 

    On July 3, the Italian Marmolada glacier – the highest point in the Dolomites and one of Italy's most popular hiking routes – collapsed at one of the mountain's peaks: the 3,309-metre Punta Rocca. The exceptionally high temperatures of recent weeks have accelerated the melting of the permafrost, which is the "cement" that consolidates the mountain. At least two rope teams were on the glacier at the time of the collapse, which killed 11 people.

    France's Laboratory of Glaciology and Geophysics of the Environment closely monitors a large number of glaciers.

    "Many ice tongues (a narrow sheet of ice) do not show characteristics of imminent collapse, but a lot of water transits over the glaciers due to summer melting," Sylvain Coutterand, a geomorphologist and glaciologist and the author of "Atlas des glaciers disparus" (Atlas of missing glaciers), told French channel BFMTV.

    "Ice tongues slide faster and, if they are thinned, they are less resistant to the stresses that the glacier receives on the rocky bed and can therefore break," he explained. 

    Alpine glaciers shrink to nothing 

    The Morteratsch Glacier in Switzerland no longer looks like its pictures in the region's guidebooks. The long white ice tongue that used to run down a large part of the valley, and which is the third-largest glacier in the eastern Alps, has shrunk by about 3 kilometres in length. Its width has shrunk by about 200 metres. 

    According to data from Swiss glacier monitoring network Glamos and the Free University of Brussels, this glacier is now losing 5 centimetres of thickness per day and has already melted more than it does after a whole regular summer. 

    The Alps glaciers are on track for their highest mass losses in at least 60 years of record keeping, data shared exclusively with @Reuters shows https://t.co/vZA1fs0E1Y pic.twitter.com/wUlcZiXJJh

    July 26, 2022

    With a temperature increase of about 0.3°C per decade, warming in Europe is happening almost twice as fast as the global average. Experts fear that the Alpine glaciers will disappear sooner than expected if the coming years are marked by repeated heatwaves, warned Matthias Huss, director of Glamos. 

    In a special report published in 2019, the IPCC (UN Intergovernmental Panel on Climate Change) warned that the Alps glaciers will have lost more than 80 percent of their current mass by 2100 and that many of them are already doomed to disappear, regardless of the measures that might be taken to limit greenhouse gas emissions. 

     

    pic.twitter.com/jaX3Yv1sSO

    July 25, 2022

    A shifting border between Italy and Switzerland  

    In Austria, "the glaciers are now bare up to the peaks", said Andrea Fischer, a glaciologist at the Austrian Academy of Sciences.

    "We can easily imagine the result at the end of the summer (...) of massive losses of glacier cover in the Italian Alps," noted Marco Giardino, vice-president of the Italian Glaciological Committee. 

    This melting of the glaciers has even moved the Italian-Swiss border. Following the line of separation of the waters – its northern flow marks Swiss territory and the southern one, Italian – the border has been progressively modified by the melting of the Theodul Glacier. The latter lost almost a quarter of its mass between 1973 and 2010, being reduced to bare rock and forcing the two neighbouring countries to redraw their separation line by a few dozen metres. 

    The issue is not insignificant: the Rifugio Guide del Cervino, originally built on Italian territory, sits at this point at an altitude of 3,480 metres. However, when the border moved due to the glacier’s melting, two-thirds of the hut are now officially in Switzerland – a problem that has led to intense diplomatic negotiations between the two countries. 

    >> In pictures: Droughts, fires and melting glaciers plague Italy 

    Glacial lakes and floods in Pakistan 

    The melting of glaciers creates a high risk of flooding, destroyed homes and a risk to life. The rapid melting of glaciers is also creating thousands of glacial lakes. 

    In Pakistan, where there are thousands of glaciers in the foothills of the Himalayas, the country has recently been hard hit by the consequences of climate change. In the northeastern region of Hunza, a major flood caused by melting ice devastated the village of Hassanabad. 

     

    The flood – which occurred as a heatwave struck South Asia in May – destroyed nine houses in the village and damaged half a dozen others. The water also washed away two small hydroelectric power plants and a bridge that connected the remote community to the outside world. 

    Pakistan is home to more than 7,000 glaciers – more than any other region or country in the world, the poles excluded. 

    According to the Pakistani government, its 33 glacial lakes – all located in the Himalayan, Hindu Kush and Karakoram mountain ranges, which all have a junction in the country – are at risk of bursting and could release millions of cubic metres of water and debris in just a few hours, as they did in Hassanabad last May. 

    This year, at least 16 heatwave-related glacial lake floods have already taken place, compared to an average of five or six per year, the Pakistani government said after the Hassanabad disaster. 

    >> 'Like doomsday': the Pakistani villagers living in fear of melting glaciers 

    'High water everywhere'

    The melting of glaciers has accelerated since 2015 and no region has been spared. However, the phenomenon is particularly affecting glaciers in Alaska, the Alps and Iceland. 

    In total, the melting is contributing to a more than 20 percent rise in sea levels and could have disastrous consequences for water supplies and agriculture across the world, especially during dry seasons and in dry areas. 

    "Glaciers distinct from the Greenland and Antarctic ice sheets are shrinking rapidly, altering regional hydrology, raising global sea levels and elevating natural hazards," warned an article published in the scientific journal Nature, in 2021.  

    Between 2000 and 2019, glaciers lost a mass of 267 billion tons of ice per year, equivalent to 21 percent of the observed sea-level rise – loss of mass 47 percent greater than that of the Greenland ice sheet, and more than twice that of the Antarctic ice sheet.

    This story has been translated from the original in French

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ENVIRONMENT

    ‘Earth Overshoot Day’ comes earlier every year

    Cost of living

    Heatflation: How high temperatures drive up food prices

    Record high temperatures registered around France as fires rage in southwest

    France24 - World

    Beluga whale which strayed into France's Seine river euthanised despite rescue efforts

    Issued on: 10/08/2022 - 04:35

    FRANCE 24 Follow

    A beluga whale which transfixed France after straying into the river Seine has been euthanised after its already ailing condition deteriorated during an unprecedented rescue mission to save it, local authorities said Wednesday.

    "Despite an unprecedented rescue operation for the beluga, we are sad to announce the death of the cetacean," the prefect of the Calvados department said on Twitter.

    #BelugaMalgré une opération inédite de sauvetage du #beluga, nous avons la tristesse de vous annoncer le décès du cétacé.Mme Ollivet Courtois, vétérinaire du @sdis91 vous explique ⬇️ pic.twitter.com/5Mb8s5BZPc

    August 10, 2022

    After nearly six hours of work, the 800-kg cetacean was lifted from the river by a net and crane at around 4am (02:00 GMT) on Wednesday and placed on a barge under the immediate care of a dozen veterinarians. 

    But the whale, whose already poor condition deteriorated during transportation, was put down after it began having difficulty breathing. A beluga whale of this size should normally weigh around 1,200 kg.

    The all-white beluga, a protected species usually found in cold Arctic waters, was lifted from the river by crane and placed in a refrigerated lorry to take it to the coastal town of Ouistreham, where it was to be placed in a salt water lock for observation.

    The four-metre (13-foot) whale was spotted more than a week ago heading towards Paris and was stranded some 130 kilometres (80 miles) inland from the Channel at Saint-Pierre-La-Garenne in Normandy.

    Since Friday, the animal’s movement inland had been blocked by a lock at Saint-Pierre-La-Garenne, 70 kilometres northwest of Paris, and its health had deteriorated after it refused to eat.

    The 24 divers involved in the operation and the rescuers handling the ropes had to try several times between 10pm and 4am to lure the animal into the nets to be lifted out of the water.

    The beluga whale’s rescue transfixed France, prompting nationwide coverage of its removal from the Seine river.

    (FRANCE 24 with AFP, REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Rescue mission for beluga whale stuck in Seine river goes into the night

    Beluga whale strays into France’s polluted Seine river

    French authorities plan to give vitamins to malnourished beluga whale in the Seine

    France24 - World

    Up to 50 migrants missing after boat sinks off Greek coast

    Issued on: 10/08/2022 - 13:54

    NEWS WIRES

    An air and sea rescue operation was underway Wednesday after around 50 people went missing when a migrant boat sank in the Aegean Sea, the Greek coastguard said.

    The vessel foundered at dawn off the islands of Karpathos and Rhodes after setting sail on Tuesday from Antalya, southern Turkey, heading for Italy.

    “According to the statements of 29 rescued people, there were 80 people on the boat, so up to 50 people are missing,” a coastguard press office official told AFP.

    The rescue effort, ordered by merchant shipping minister Yannis Plakiotakis, according to a coastguard statement, included four vessels already sailing in the southern Aegean, two coastguard patrol boats and a Greek air force helicopter.

    However, strong winds of up to 50 kilometres per hour (30 mph) were hampering the operation, coastguard spokesperson Nikos Kokalas told Skai radio.

    “Many of those shipwrecked were not wearing life-jackets,” Kokolas said.

    Although boat appears to have been trying to get to Italy, Greece is often the country of choice for migrants fleeing Africa and the Middle East to try to reach a better life in the European Union.

    Thousands come to Greece via Turkey over the narrow and perilous sea crossing separating the traditional enemies.

    Sixty-four people have perished in the eastern Mediterranean since January, the International Organization for Migration says.

    Eight people died off the Greek island of Mykonos on June 19 when 108 more were rescued, according to the UN migration body.

    The Greek coastguard on Sunday said 122 migrants were rescued near Rhodes after their vessel ran into trouble after sailing from Turkey.

    Athens says migrant arrival numbers have climbed this year and accuses Ankara of not doing enough to stop smugglers from sending them across the border—often in flimsy boats that make for dangerous journeys.

    Turkey pledged under a 2016 deal to cut migrant numbers leaving its shores in return for financial aid from the European Union.

    At the end of June, the EU urged Ankara to halt "violent and illegal expulsions" from its territory.

    Charity groups and media accuse Athens of illegally turning back migrants, a charge Greece’s conservative Greek government has denied.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    France holding 10 suspects over migrants' drowning in English Channel

    ON THE GROUND

    Germany proposes new path to residency, work for migrants in limbo

    More than 1,000 migrants arrive in Italy within hours, authorities say

    France24 - World

    Ahead of Rwanda visit, Blinken says US 'concerned' by reports of Rwandan support for DRC rebels

    Issued on: 10/08/2022 - 10:54

    FRANCE 24 Follow

    On the eve of his visit to Rwanda on Wednesday, Secretary of State Antony Blinken said his country is “concerned” by “credible” reports that Rwanda is supporting rebels in eastern Democratic Republic of Congo.

    The resurgence of the M23 group in Congo’s restive east has exacerbated tensions between the neighbours, with Kinshasa accusing Kigali of backing the rebels.

    Blinken was speaking in the Congolese capital Kinshasa, where he arrived on Tuesday for the second leg of a three-nation African tour and met President Felix Tshisekedi.

    Rwanda has denied the allegations.

    “We are very concerned by credible reports that Rwanda has supported the M23,” the top US diplomat told a press conference in Kinshasa. “All countries have to respect their neighbours’ territorial integrity. Any entry of foreign forces into the DRC must be done transparently and with the consent of the DRC.”

    Blinken added that he was “not turning a blind eye” and would discuss the issue with Rwandan President Paul Kagame.

    He said his trip to the region was to ensure US support for mediation efforts led by Angola and Kenya “to prevent further violence, to end conflict (and) to preserve the territorial integrity of the DRC”.

    He spoke after visiting South Africa on Monday, where he said the United States was seeking a “true partnership” with Africa.

    Strained relations

    The DRC is seeking international support as it struggles with Rwanda over the M23, a primarily Congolese Tutsi group that is one of many operating in the troubled east.

    After lying mostly dormant for years, the rebels resumed fighting late last year, seizing the strategic town of Bunagana on the Ugandan border in June and prompting thousands of people to flee their homes.

    In a 131-page report to the UN Security Council seen last week by AFP, experts said Rwandan troops had intervened militarily inside the DRC since at least November.

    Rwanda also “provided troop reinforcements” for specific M23 operations, the experts’ report said, “in particular when these aimed at seizing strategic towns and areas”.

    Congolese Foreign Minister Christophe Lutundula on Tuesday urged the United Nations to make the report public.

    “We demand the Security Council publish (this) report in its entirety,” he said.

    Kinshasa and Kigali have had strained relations since the mass influx of Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 Rwanda genocide.

    Relations began to thaw after Tshisekedi took office in 2019 but the M23’s resurgence has revived tensions.

    The group, also known as the “March 23 Movement”, first leapt to prominence in 2012 when it briefly captured the city of Goma before a joint Congolese-UN offensive drove it out.

    Kenyan President Uhuru Kenyatta has led an initiative to disarm the active rebel groups, while Angolan counterpart Joao Lourenco has worked to ease tensions between Kinshasa and Kigali.

    Rwanda and M23

    Blinken arrived in Kinshasa from South Africa, where he said the United States was seeking a “true partnership” with Africa and was not vying with other powers for influence on the continent.

    Tshisekedi was to “raise the questions of strategic partnership” between the DRC and the United States during his meeting with Blinken at the presidential palace, his office said in a statement Monday.

    On the eve of Blinken’s swing through the DRC and Rwanda, Human Rights Watch (HRW) urged him to condemn the M23 attacks and press Rwanda on its rights record, which included a “brutal” crackdown on dissent.

    “As in 2012, the M23 are committing war crimes against civilians,” said a HRW statement.

    “Witnesses described summary killings of at least 29 people, including children, in June and July... The US should raise with Rwanda the reliable reports that it is again supporting the M23’s abusive conduct in eastern Congo.”

    The M23 is just one of scores of armed groups that roam eastern DRC, many of them a legacy of two regional wars that flared late last century.

    One of the bloodiest militias is the Allied Democratic Forces (ADF) -- an organisation the Islamic State group describes as its “Central Africa Province” affiliate.

    The US State Department placed the ADF on its list of IS-linked “terrorist” organisations in March 2021.

    (FRANCE 24 with AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN Interview

    ‘Stakes are high’ amid renewed Rwanda-DR Congo tensions over rebel fighters

    UN experts say Rwanda provided military support to M23 rebels in eastern Congo

    UN 'regrets' DR Congo’s expulsion of peacekeeping mission spokesman

    France24 - World

    Tunisian court suspends president’s dismissal of 50 judges

    Issued on: 10/08/2022 - 13:43

    NEWS WIRES

    A Tunisian administrative court suspended the dismissal of fifty judges who were fired by President Kais Saied in June, a lawyer told Reuters on Wednesday.

    Saied dismissed 57 judges on June 1, accusing them of corruption and protecting terrorists - charges that the Tunisian Judges’ Association said were mostly politically motivated.

    The lawyer, Kamel Ben Massoud, told Reuters that the court had rejected the appeals of at least seven other judges.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked

    Tunisia constitutional referendum marked by low turnout as opposition boycotts

    Democracy in Tunisia

    Tunisia’s referendum: Victory for ‘yes’ vote, but failure for revolution

    France24 - World

    Tennis great Serena Williams announces imminent retirement

    Issued on: 10/08/2022 - 08:26

    NEWS WIRES

    Saying “the countdown has begun,” 23-time Grand Slam champion Serena Williams announced on Tuesday that she is ready to step away from tennis so she can turn her focus to having another child and her business interests, presaging the end of a career that transcended sports.

    In an essay released Tuesday by Vogue magazine, and a post on Instagram — the sorts of direct-to-fans communication favored these days by celebrities, a category she most definitely fits — Williams was not completely clear on the timeline for her last match, but she made it sound as if that could be at the U.S. Open, which begins Aug. 29 in New York.

    Voir cette publication sur Instagram

    Une publication partagée par Serena Williams (@serenawilliams)

    “There comes a time in life when we have to decide to move in a different direction. That time is always hard when you love something so much. My goodness do I enjoy tennis. But now, the countdown has begun,” Williams, who turns 41 next month, wrote on Instagram. “I have to focus on being a mom, my spiritual goals and finally discovering a different, but just (as) exciting Serena. I’m gonna relish these next few weeks.”

    Williams, one of the greatest and most accomplished athletes in the history of her — or any other — sport, wrote in the essay that she does not like the word “retirement” and prefers to think of this stage of her life as “evolving away from tennis, toward other things that are important to me.”

    “I feel a great deal of pain. It’s the hardest thing that I could ever imagine. I hate it. I hate that I have to be at this crossroads,” she wrote. “I keep saying to myself, I wish it could be easy for me, but it’s not. I’m torn: I don’t want it to be over, but at the same time I’m ready for what’s next.”

    That she would be publicly contemplating the end of her playing days is not all that surprising, given her age — her 10 Grand Slam titles after turning 30 are unsurpassed — her history of injuries and her recent record: one victory in a singles match in the past 12 months (that win arrived Monday in Toronto; she is scheduled to play again on Wednesday).

    “Serena Williams is a generational, if not multigenerational, talent who had a profound impact on the game of tennis, but an even greater influence on women in sports, business and society. At a time when our nation and the world have wrestled with essential issues of identity, Serena has stood as a singular exemplar of the best of humanity after breaking through countless barriers to her participation and ultimate success,” U.S. Open tournament director Stacey Allaster said. “She leaves an indelible legacy of grace and grit that will inspire athletes, female and male, for many generations to come. We can’t thank her enough for all she has done for our sport.”

    Williams’ status as an athlete, and a groundbreaker, is obvious to everyone.

    She was the first Black woman since Althea Gibson in 1958 to win a Grand Slam title; Williams and her older sister, seven-time major singles champion Venus, helped broaden the sport’s audience and attract new players.

    “I grew up watching her. I mean, that’s the reason why I play tennis,” Coco Gauff, an 18-year-old African-American who was the runner-up at this year’s French Open, said Tuesday. “Tennis being a predominantly white sport, it definitely helped a lot, because I saw somebody who looked like me dominating the game. And it made me believe that I could dominate, too.”

    U.S. Tennis Association spokesman Chris Widmaier said the organization would “be operating under the assumption that this will be Serena Williams’ last U.S. Open.”

    It is the year’s final Grand Slam event and one she has won six times, most recently in 2014, to go along with seven titles apiece at Wimbledon and the Australian Open, plus three at the French Open, across a career remarkable for its peaks and its longevity.

    She also owns 14 Grand Slam doubles championships, all won with Venus, part of a remarkable tale of two siblings from Compton, California, both of whom grew up to be ranked No. 1, win dozens of trophies and dominate tennis for stretches — a story told in the Oscar-winning film “King Richard.”

    Venus, who is 42 and still competing, was the first in the family to break through, reaching her first Grand Slam final at the 1997 U.S. Open. But it was Serena who soon surpassed her sister, winning the 1999 U.S. Open at age 17 and then going on to add 22 more such triumphs (Venus won seven major singles titles), eventually establishing herself as a one-of-a-kind superstar, known for far more than her talent with a racket in hand.

    The younger Williams was armed with as effective a serve as there’s ever been, powerful forehands and backhands, instincts and speed that allowed her to cover every inch of a court and switch from defense to offense in a blink, and an enviable will to win. That unflinching desire to be the best helped make her the best — and also sometimes got her into trouble with chair umpires during matches, most infamously during the 2018 U.S. Open final she lost to Naomi Osaka, a woman more than a decade younger who grew up idolizing Williams, as have so many of today’s players.

    The official Twitter feed for Wimbledon posted this message Tuesday above a photo of Williams: “Some play the game. Others change it.”

    “I don’t particularly like to think about my legacy. I get asked about it a lot, and I never know exactly what to say. But I’d like to think that thanks to opportunities afforded to me, women athletes feel that they can be themselves on the court,” Williams wrote. “They can play with aggression and pump their fists. They can be strong yet beautiful. They can wear what they want and say what they want and kick butt and be proud of it all.”

    The American has won more Grand Slam singles titles in the professional era than any other woman or man. Only one player, Margaret Court, collected more, 24, although the Australian won a portion of hers in the amateur era.

    “I’d be lying if I said I didn’t want that record. Obviously I do. But day to day, I’m really not thinking about her. If I’m in a Grand Slam final, then yes, I am thinking about that record,” Williams said. “Maybe I thought about it too much, and that didn’t help. The way I see it, I should have had 30-plus Grand Slams.”

    But, Williams went on to write, “These days, if I have to choose between building my tennis resume and building my family, I choose the latter.”

    She and her husband, Reddit co-founder Alexis Ohanian, have a daughter, Olympia, who turns 5 on Sept. 1.

    “Believe me, I never wanted to have to choose between tennis and a family. I don’t think it’s fair,” said Williams, who was pregnant when she won the 2017 Australian Open for her last Grand Slam trophy. “If I were a guy, I wouldn’t be writing this because I’d be out there playing and winning while my wife was doing the physical labor of expanding our family.”

    Williams said she and Ohanian want to have a second baby, and wrote: “I definitely don’t want to be pregnant again as an athlete. I need to be two feet into tennis or two feet out.”

    She was off the tour for about a year after getting injured during her first-round match at Wimbledon in 2021. She returned to singles competition at the All England Club this June and lost in the first round.

    “Unfortunately I wasn’t ready to win Wimbledon this year. And I don’t know if I will be ready to win New York," Williams wrote in her essay. “But I’m going to try.”

    Williams hinted in the Vogue essay that the U.S. Open would be her last tournament but did not say so explicitly.

    “I’m not looking for some ceremonial, final on-court moment,” Williams wrote. “I’m terrible at goodbyes, the world’s worst.”

    (AP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Serena Williams announces she will not play at the Tokyo Olympics

    Serena Williams returns to competitive tennis with Wimbledon wildcard

    Serena Williams limps out of Wimbledon in tears due to injury

    France24 - World

    Ukraine's digital transformation on 'war footing', minister says

    Issued on: 09/08/2022 - 12:24

    Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

    FRANCE 24 sat down with Mykhailo Fedorov, Ukraine's deputy prime minister and minister of digital transformation. The ministry was created in 2019 because President Volodymyr Zelensky had promised that Ukraine would be a pioneering e-government. Since the Russian invasion, digital transformation has been put on a "war footing", Fedorov said. He told FRANCE 24's Gulliver Cragg about several projects: a chatbot that allows people to send information about the movements of the Russian army, a joint project on drones with the Ukrainian military, as well as the use of artificial intelligence for facial recognition. The latter includes identifying slain Russian soldiers and informing their families via social media.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN AS IT HAPPENED

    US approves $89 million to help Ukraine clear landmines, unexploded ordnance

    AS IT HAPPENED

    US to send Ukraine $5.5 billion in new govt, military aid

    As it happened

    Russia and Ukraine trade blame over Zaporizhzhia nuclear plant shelling

    France24 - World

    Kenya general election: Cancellation of local polls raises questions ahead of vote

    Issued on: 08/08/2022 - 23:34

    Aline BOTTIN Wassim Cornet

    In tonight's edition: Kenyans are just hours away from heading to the polls for a general election. They will choose governors, MPs and a new president, marking the end of Uhuru Kenyatta's nine years in office. Also, as grain exports from Ukraine slowly resume, we take a closer look at fertiliser, another product from the region that Africa depends on. Finally, Chad's military government and more than 40 opposition groups sign a deal to launch national peace talks later this month. 

    Kenyan presidential candidates in final dash before vote to succeed Kenyatta

    EYE ON AFRICA

    Kenya's women in politics still fighting to get their voices heard

    EYE ON AFRICA

    Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution

    France24 - World

    War in Ukraine: the battle for Donbas

    Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54

    Gwendoline DEBONO Gwendoline DEBONO Josh VARDEY

    The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.

    AS IT HAPPENED

    Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance

    As it happened

    Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk

    As it happened

    Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says

    France24 - World

    France hit by drought: Farmers bear the brunt

    Issued on: 03/06/2022 - 18:13

    Sonia BARITELLO Follow Alison SARGENT

    In this edition, we're looking at one of the key consequences of climate change: drought. From parched fields, to burning forests, to houses cracking as the ground beneath them dries up, droughts are becoming more frequent in France and around the world. As scientists look for solutions, many are calling for changes to our agricultural model and the way we consume, in the hope of conserving Earth's most precious resource: water.

    France has had an exceptionally dry winter, followed by a springtime heatwave, leaving much of the country's water table unable to replenish. We hear from farmers and locals facing the effects of drought.

    Meanwhile, some local authorities have created their own mass reservoirs to ensure a supply of water for crops. But this system is controversial.

    To understand just how worrisome the lack of water is and discuss solutions, we're joined by Florence Habets, a hydroclimatologist working for France's National Centre for Scientific Research.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CLIMATE EMERGENCY

    France's crop yields will be 'very poor' due to unprecedented drought

    Southern France swelters under record high temperatures for May

    Tens of thousands march in climate protests across France

    France24 - World

    From the Sahel to Dubai: On the trail of dirty gold

    Issued on: 15/07/2022 - 12:14

    In the Sahel, the number of informal mines is rising as gold mining areas escape state control. Mali is emerging as a gold-purchasing hub for Sahelian countries, while Dubai has become the main destination for artisanal gold production from the African continent. From the hidden smelters of Bamako to the artisanal mines of the Ivory Coast and a major gold market in Dubai, Caroline Dumay investigates the transforming global gold industry.

    The United Arab Emirates is being singled out for turning a blind eye to the origin of the gold bars entering its territory. In response, international institutions such as the OECD are calling for stricter industry regulations. The gold boom in Sahelian regions is attracting increasing interest from armed groups, including jihadists.

    This investigation, carried out over more than a year in several African countries, was sparked by the arrest of Franco-Malagasy ‘mules’ at Johannesburg airport in December 2020 carrying 73 kilograms of gold in their luggage. The journalist behind this documentary sought to uncover who owned the gold, in collaboration with Stefan Carstens, Graham Walsh and Damien Koffi, as well as Walid Ag Menani and Anne-Fleur Lespiaut, who took exclusive images of the smelters at Bamako's large gold market and of the Intahaka mine in northern Mali.

    H.E. Dr Thani Al Zeyoudi, UAE Minister of State for Foreign Trade and Chair of the UAE Bullion Market Committee, said: “The gold and precious metals industry is core to our economy. That is why we have long implemented the highest international regulations in areas such as anti-money laundering and the unethical sourcing of gold. It is now our intention to implement a UAE-wide Good Delivery Standard  that will bring all relevant public and private sector participants together to embed the very best practices across our economy. This will further strengthen the UAE’s AML/CFT framework, which is a critical national priority and a central focus of the UAE leadership.”

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    Manchester City star Benjamin Mendy to stand trial for rape Wednesday

    Issued on: 10/08/2022 - 05:24

    NEWS WIRES

    Manchester City and France footballer Benjamin Mendy stands trial Wednesday for the alleged rape and assault of seven women, which could see his playing career end in prison if convicted.

    Mendy, 28, is due at Chester Crown Court in northwest England to face eight counts of rape, one count of sexual assault and one count of attempted rape, relating to seven young women.

    He pleaded not guilty in May to nine of the 10 charges, but was subsequently hit with the further rape count which has not yet been put to him in a court.

    All the alleged offences are said to have taken place at Mendy’s home address in Prestbury near Macclesfield, also in northwest England, between October 2018 and August last year.

    He is standing trial before a jury along with his co-defendant Louis Saha Matturie, 40, who has also pleaded not guilty.

    Matturie denies eight counts of rape and four counts of sexual assault, relating to eight young women. His alleged offences span from July 2012 to August last year.

    Both the defendants are on bail, with Mendy subject to what a judge previously called “stringent” conditions, including the surrender of his passport.

    After his arrest last August he was initially held at Altcourse prison in Liverpool, and then a prison in Manchester, before being freed on bail in January.

    None of the women said to have been assaulted can be named under English law, which also places restrictions on what can be reported about the case.

    The trial is expected to last up to six weeks.

    It begins in the same week that former Manchester United star Ryan Giggs started his trial on charges of attacking and coercively controlling his ex-girlfriend.

    Mendy joined Premier League champions City from French side Monaco in 2017. He has played 75 times for the Manchester club, but his playing time was limited by injuries and a loss of form.

    He was suspended by City after being charged by police in August.

    The last of Mendy’s 10 caps for France came in November 2019, after the defender won the World Cup in 2018.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Man City defender Mendy charged with seventh count of rape

    Man City's Benjamin Mendy remanded in custody on rape charges

    Manchester City retains Premier League title, beating Aston Villa

    France24 - World

    'International community should take responsibility for Afghan people', says former minister

    Issued on: 10/08/2022 - 12:13Modified: 10/08/2022 - 12:21

    A report released by Amnesty International marking one year since the withdrawal of US and NATO troops concludes that the Taliban has decimated the rights of girls and women in Afghanistan. To understand exactly what's happening in the country today, FRANCE 24 spoke to Dr. Habiba Sarabi, a former Afghan minister for women's affairs and former governor of Bamiyan province. She urged the international community to "take responsibility for the Afghan people and Afghan women in particular".

    Since coming to power, the Taliban have rolled back women's rights, especially in the areas of education and work. Those who protest risk arrest and torture.

    "The international community, first and foremost the US and NATO, made a mistake in Afghanistan. Without any plan they withdrew and put everything in the hands of the Taliban. Now they have to fix it," Dr. Sarabi told FRANCE 24.

    "The international community should take responsibility for the Afghan people and Afghan women in particular," she added.

    >> Amnesty International report: Death in slow motion: Women and girls under Taliban rule

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

    Women in Afghanistan gradually disappearing from public life

    #The 51%

    Fearing for their lives: Rescuing Afghanistan's women judges

    ENCORE!

    Avignon’s 76th Theatre Festival: Kubra Khademi on Afghanistan’s heroines

    France24 - World

    Polls close in Kenya’s tightly contested presidential race

    Issued on: 09/08/2022 - 07:33

    FRANCE 24 Follow

    Kenyans voted for a new president on Tuesday against a backdrop of economic hardship and growing disenchantment with the political elite, with voting largely peaceful but producing low turnout in some areas.

    The country is hoping for an orderly transition of power after almost a decade under two-term President Uhuru Kenyatta, but concerns about vote-rigging linger after past election disputes triggered deadly unrest.

    Deputy President William Ruto, 55, is running against veteran opposition leader Raila Odinga, the 77-year-old now backed by longtime rival Kenyatta after a stunning shift in allegiances.

    Voters lined up well before dawn to cast their ballots in what has been billed as a key test for democracy in a country where ordinary people have become frustrated with political leaders and their failure to deliver on their promises.

    By 4pm (1300 GMT), 10 hours after polling began, turnout was at just over 56 percent of the 22 million registered voters, according to the Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC).

    Comparable figures for the August 2017 election were not immediately available but overall turnout then reached 78 percent. 

    Polls had largely closed by 10:00 pm (1900 GMT), with some stations reporting sparse turnout as they shut their doors at 5:00 pm, when voting was due to finish.

    Polling stations whose opening was delayed were continuing to admit voters, IEBC chairman Wafula Chebukati said in a press briefing, urging Kenyans to be patient as election officials worked late into the night, counting votes.

    “We call for patience among Kenyans as we undertake this rigorous exercise and also endeavour to complete this exercise as soon as possible,” he said.

    No presidential election outcome has gone uncontested since 2002, and there will be an anxious wait for this year’s results which are not expected for several days.

    Hope for fair vote

    Pressure was on the IEBC to ensure a free and fair vote in all six polls – for the presidency as well as for senators, governors, lawmakers, women representatives and some 1,500 county officials.

    The IEBC acknowledged that about 200 electronic voter registration devices had failed out of a total of more than 46,000. 

    Polling was suspended in Wajir, a county bordering Somalia, after a gunfight left election officials trapped inside an office where ballots were stored, the IEBC said.

    The suspension of local polls triggered a protest in western Nakuru county, but police said late Tuesday that the country had largely “remained calm and peaceful with no major incidents to report”.

    Many people said they hoped this year’s vote would make their lives easier as they struggle to put food on the table amid soaring inflation and a crippling drought.

    “I have come to vote to pick someone who will bring change to this country,” said unemployed 34-year-old Ruth Iminza in the Nairobi slum of Kibera.

    “Everything has gone up including school fees for our children.”

    Analysts have suggested that Odinga, a onetime political prisoner and former prime minister who is making his fifth stab at the presidency, could edge past his younger rival.

    If neither candidate wins more than 50 percent, Kenya will stage a run-off for the first time in its history.

    Ruto has painted the election as a battle between ordinary "hustlers" and "dynasties" – the Kenyatta and Odinga families that have dominated Kenyan politics since independence from Britain in 1963.

    Since neither man belongs to the dominant Kikuyu tribe, which has produced three of the country's four presidents, the election will open a new chapter in Kenya's history.

    If Odinga wins, his running mate Martha Karua – a Kikuyu – would become deputy president, the first woman to hold the post.

    'We want peace'

    Kenya's international partners are closely watching the vote in a country deemed a beacon of regional stability.

    Both Odinga and Ruto have urged a peaceful election, but fears remain that if the loser challenges the outcome – as widely expected – there could be unrest.

    Security was tight, with more than 150,000 officers deployed across the country of about 50 million.

    The trauma of the 2007 poll, which was followed by politically motivated ethnic clashes that killed more than 1,100 people, runs deep.

    Odinga's challenge to the 2017 election result that saw then foe Kenyatta re-elected was met with a heavy-handed police response that left dozens dead.

    Some observers said economic pressure could vie with tribal allegiance as the big motivator for voters in a country where a third of the population lives in poverty.

    The new president will have to tackle the cost-of-living crisis, youth unemployment, a $70-billion debt and entrenched corruption.

    But first, he will have to make peace with his opponent, Kenyans say.

    "There should be no violence. Whoever wins, we will support them and the person who fails should support the winner," said unemployed Mary Musera, who woke up at 3:00am to vote in Kibera.

    "We want peace."

    (FRANCE 24 with AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN EYE ON AFRICA

    Kenya general election: Cancellation of local polls raises questions ahead of vote

    Kenyan presidential candidates in final dash before vote to succeed Kenyatta

    EYE ON AFRICA

    Kenya's women in politics still fighting to get their voices heard

    France24 - World

    Guinea dissolves leading opposition group amid political unrest

    Issued on: 09/08/2022 - 23:33

    NEWS WIRES

    Guinea’s junta-appointed government has dissolved the country’s leading opposition movement, the National Front for the Defence of the Constitution (FNDC), under a decree authenticated by AFP on Tuesday.

    An alliance of political parties, trade unions and civil groups, the FNDC spearheaded protests against former president Alpha Conde before his ouster in a coup last year.

    Friction has been growing for months between the FNDC and the junta, culminating in an announcement by the coalition on Monday that it would stage demonstrations on August 17.

    A decree, dated Saturday, declared the FNDC’s dissolution, signed by Territorial Administration Minister Mory Conde. It was authenticated by AFP on Tuesday.

    “The de-facto group called the National Front for the Defence of the Constitution, is dissolved... with effect from the date of signature,” the ruling said.

    Rumours of the decree had spread on social media late Monday.

    It said the FNDC’s “operational mode is based on violent attacks (perpetrated) during banned demonstrations, attacks against individuals who do not share their ideology, and targeted attacks against the security forces”.

    The organisation has “the behaviour of combat groups and private militias... threatening national unity, public peace and cohabitation”, it said.    

    Unstable

    Rich in minerals but deeply poor, the West African state has had little stability since it gained independence from France in 1958.

    In 2010, Conde, today aged 84, became the country’s first democratically elected president.

    But his popularity dived in his second term as critics accused him of authoritarianism, and opposition protests were violently repressed.

    Dozens died, the overwhelming majority of them civilians, in protests launched by the FNDC.

    On September 5, as anger mounted over Conde’s successful bid for a third term—a move he defended on the grounds of a change to the constitution—mutinous troops rebelled.

    Junta strongman Mamady Doumbouya has pledged to return power to elected civilians within three years.

    The timeline has put the junta into conflict with the region’s bloc, the Economic Community of West African States (ECOWAS).

    ECOWAS’ chair, Guinea-Bissau President Umaro Sissoco Embalo, said late last month that he had convinced the junta to shorten the transition to two years. But that figure has not been confirmed by Guinea.

    Cellou Dalein Diallo, a leading opposition figure under Conde, condemned the decision to dissolve the FNDC, calling it “a blow to freedom, justice, democracy and peace” in a social media post.

    Protests

    Demonstrations broke out in Guinea on July 28 and 29 over concerns the junta was dragging its feet on restoring civilian rule, leaving five dead.

    The FNDC on Monday called for nationwide protests on August 17 to condemn the lack of “credible dialogue” and use of lethal weapons against demonstrators. The organisation is also calling for the release of jailed supporters.

    The coalition’s communications officer, Abdoulaye Oumou Sow, refused to comment Tuesday on the dissolution order.

    But the Guinean Organisation for the Defence of Human Rights (OGDH) separately warned that “confiscating civil liberties or silencing all dissenting voices will only make the situation more complicated.”

    It said it was “very concerned... by the turn of events”.

    Two FNDC leaders, Oumar Sylla and Ibrahima Diallo, were jailed after the July demonstrations.

    They have been charged with taking part in an illegal gathering, destruction of property and bodily harm.

    The organisation suspended its activities for a week, including a demonstration planned for August 4, in response to an appeal for calm issued by ECOWAS on August 1.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN EYE ON AFRICA

    Guinea's ousted leader Alpha Condé ordered to stay in the country to face trial

    Guinea announces three-year transition period before restoring civilian rule

    UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians

    France24 - World

    Several soldiers killed in twin blasts in Burkina Faso

    Issued on: 09/08/2022 - 20:22

    NEWS WIRES

    Two explosions killed 15 soldiers in Burkina Faso on Tuesday, the army said, the latest in a series of such attacks as the country battles a jihadist insurgency.

    The twin blasts using "improvised explosive devices occurred on the road from Bourzanga to Djibo" in the Centre-North region, the army general staff said.

    "The toll for both incidents is 15 fallen soldiers and one wounded."

    It was carried out during an escort mission, the statement said.

    "One of the vehicles in the convoy, which was carrying troops, hit an explosive device near Namsiguia district in Bam province," it added.

    While troops secured the area and tended to the victims, "a second device was remotely detonated, causing many casualties".

    Jihadists based in neighbouring Mali began mounting cross-border raids on Burkina Faso and neighbouring Niger in 2015.

    In Burkina Faso, violence blamed on jihadists affiliated to Al-Qaeda and the Islamic State group has killed thousands of people and forced 1.9 million more to flee their homes.

    Burkina Faso's ruling junta took power in a January coup that ousted former president Roch Marc Christian Kabore, amid widespread anger over the government's failure to quell the insurgency.

    Today more than 40 percent of the country remains outside the government's control, according to official figures.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Burkina ex-leader Compaoré apologises to family of slain revolutionary icon Sankara

    ECOWAS leaders lift Mali sanctions, agree on Burkina transition

    At least 50 civilians killed in suspected jihadist raid on Burkina Faso village

    France24 - World

    Suspect charged over 'targeted' Muslim murders in US city

    Issued on: 10/08/2022 - 02:52

    NEWS WIRES

    US police hunting the killer of four Muslim men in Albuquerque, New Mexico said Tuesday they have arrested their “primary suspect” and charged him with two of the murders.

    The killings, three of which came in the last couple of weeks, sent shock waves through the Muslim population in Albuquerque, with community leaders talking of a growing sense of panic.

    But on Tuesday, investigators said a tip had led them to 51-year-old Afghan immigrant Muhammad Syed.

    The breakthrough came after detectives had appealed for public help cracking the case, issuing a photograph of a car they believed was involved in the killings of the South Asian men.

    “We tracked down the vehicle believed to be involved in a recent murder of a Muslim man in Albuquerque,” Albuquerque police chief Harold Medina wrote on Twitter.

    “The driver was detained and he is our primary suspect for the murders.”

    The New York Times cited Ahmad Assed, the president of the Islamic Center of New Mexico, saying he had been told the suspect was a Sunni Muslim who was angry that his daughter had married a Shiite Muslim.

    Shiite and Sunni are the two main branches in Islam. The schism that opened around 1,400 years ago over who should succeed the Prophet Mohammed continues to affect intra-Muslim relations around the world.

    At a press conference, police said they were still investigating the motive.

    Tensions rose in Albuquerque after the discovery on August 5 of a body near an office providing services to refugees.

    That came as police were investigating the deaths of two men who had died within the previous 10 days. It is these two murders that Syed has been charged with.

    A gun believed to have been used in the slayings was found during a police search of his home.

    The November death of an Afghan man in the city was also being probed for a likely connection to the recent killings.

    The spate of killings had set nerves on edge in the city’s Muslim community.

    “Now, people are beginning to panic,” Tahir Gauba, the director of public affairs with the Islamic Center of New Mexico, told the Albuquerque Journal earlier.

    US President Joe Biden weighed in over the weekend, pledging unity and support.

    “I am angered and saddened by the horrific killings of four Muslim men in Albuquerque,” he said on Twitter.

    “While we await a full investigation, my prayers are with the victims’ families, and my Administration stands strongly with the Muslim community.

    “These hateful attacks have no place in America.”

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    BBC

    Donald Trump refuses to answer questions in New York investigation

    By Bernd Debusmann Jrin Washington

    Former US President Donald Trump has declined to answer questions as part of a New York state investigation into his family's business practices.

    Mr Trump had sued in an effort to block the interview at the New York attorney general's office on Wednesday.

    State officials accuse the Trump Organization of misleading authorities about the value of its assets in order to get favourable loans and tax breaks.

    Mr Trump denies wrongdoing and has called the civil probe a witch hunt.

    An hour after he was pictured arriving at the Manhattan office where he was questioned under oath, Mr Trump released a statement in which he criticised New York Attorney General Letitia James and the broader investigation.

    "Years of work and tens of millions of dollars have been spent on this long simmering saga, and to no avail," he said. "I declined to answer the questions under the rights and privileges afforded to every citizen under the United States Constitution."

    Ms James' office confirmed that the interview took place on Wednesday and that "Mr Trump invoked his Fifth Amendment right against self-incrimination".

    "Attorney General James will pursue the facts and the law wherever they may lead," the statement added. "Our investigation continues."

    His deposition comes just days after the FBI executed an unprecedented search warrant at his Florida estate, Mar-a-Lago, as part of a separate investigation that is reportedly linked to his handling of classified material.

    While the attorney general's investigation is a civil one, a parallel investigation is being carried out by the Manhattan District Attorney's office which could result in criminal charges.

    Legal analysts suggest Mr Trump may have declined to answer questions on Wednesday because his answers could have been used against him in that criminal investigation. The former president invoked the Fifth Amendment, which protects people from being compelled to be a witness against themselves in a criminal case.

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Trump on people pleading the Fifth Amendment: 'Disgraceful'

    The questioning lasted around four hours, and included lengthy breaks, his lawyer Ronald Fischetti told US media.

    Mr Trump began by reading a statement into the record condemning the attorney general and her investigation and invoking his Fifth Amendment rights.

    He proceeded to say "same answer" to every question he was asked.

    Ms James' office has said that the depositions - a legal term that means testimony not given in court - were among the last remaining investigative procedures to be carried out.

    Once the investigation concludes, the state attorney general could decide to bring a lawsuit seeking financial penalties against Mr Trump or his company.

    Ms James had sought Mr Trump's deposition - and that of two of his children, Ivanka and Donald Trump Jr - for more than six months while the family resisted subpoenas through the New York court system.

    Lawyers for Mr Trump had also attempted to sue Ms James in a bid to prevent her from questioning the former president and his children.

    But in February, a New York Supreme Court judge ruled that all three must sit for depositions. Ivanka and Donald Trump Jr were questioned earlier this month.

    The judge said the investigation had uncovered "copious evidence of possible financial fraud" giving the attorney general a "clear right" to question under oath the former president and two of his children involved in the business.

    Ms James hailed the judge's decision as a victory, saying that "justice has prevailed".

    The investigation, which was first opened in 2019, seeks to prove that Mr Trump and the Trump Organization misrepresented the value of assets in order to obtain favourable loans and tax breaks. The alleged fraud is said to have taken place before Mr Trump took office.

    "The mob takes the Fifth," Donald Trump said at an Iowa campaign rally in 2016.

    His target? You've guessed it - Hillary Clinton. Some of her former staffers had exercised their right to silence during a congressional inquiry.

    The boot is now on the other foot, as they say.

    "I once asked," said his statement on Wednesday - published while his deposition by the New York attorney general was still ongoing - "If you're innocent why are you taking the Fifth Amendment?"

    "Now I know the answer to that question," he concluded, suggesting that he had been left with no choice.

    There are parallels here - in terms of Mr Trump's response - with the separate investigation into his handling of official documents, thought to have been the reason for the recent search of his Florida estate.

    While his allies have been demanding answers from officials over the unprecedented action, he could choose to provide some himself. That's because he'll have a copy of the warrant and the inventory of material removed from his property.

    Yet his public statements suggest he's been left in the dark, and he has repeatedly attacked the process.

    His supporters may believe the narrative that he is being persecuted. But - as Trump himself once did - others may see his refusal to answer questions as a sign there's substance to the case against him.

    Trump's other legal battles:

    More on this story

    Republican uproar over FBI search of Trump's home

    Trump must testify in NY investigation says judge

    Katty Kay: Will an FBI 'raid' supercharge Trump?

    Related Topics

    France24 - World

    Inside Afghanistan's secret schools, where girls defy the Taliban

    Issued on: 09/08/2022 - 18:36

    Juliette MONTILLY Follow

    Hundreds of thousands of girls and young women have been deprived of educational opportunities since the Taliban returned to power a year ago, but their thirst for learning has not diminished. Secret schools have sprung up in rooms of ordinary houses across the country, where students and teachers take tremendous risks. This is their story.

    BBC

    North Korea leader Kim Jong-un 'suffered fever' during Covid outbreak, says sister

    By Francesca GillettBBC News

    North Korea's Kim Jong-un suffered from "fever" during the Covid pandemic, his sister has said - in what appears to be the first suggestion he had the virus.

    Kim Yo-jong also blamed South Korea for her country's outbreak - saying it sent leaflets contaminated with Covid across the border.

    South Korea rejected the claims as "groundless".

    Ms Kim was speaking as her brother declared victory in the country's battle against Covid.

    The secretive country announced its first Covid outbreak in May and has reported fever infections and deaths since. But there is widespread doubt over the data, especially the low number of deaths.

    In her speech, Ms Kim - who is a powerful senior official - blamed South Korea for spreading Covid into the North by sending anti-Pyongyang leaflets across the border. Activists in South Korea have done this for decades, using balloons to float propaganda leaflets into the North, although the practice was banned last year.

    Ms Kim called the sending of leaflets a "crime against humanity", and cited "the danger of spreading an infectious disease through contacting contaminated objects", according to state news agency KCNA.

    She warned that North Korea was considering "a strong retaliatory response".

    Also in her speech, Ms Kim spoke of her brother's health, saying: "Even though he was seriously ill with a high fever, he could not lie down for a moment thinking about the people he had to take care of until the end in the face of the anti-epidemic war."

    North Korea refers to "fever" rather than coronavirus patients due to a lack of testing equipment.

    Mr Kim meanwhile declared a "shining victory" over the virus and praised the "indomitable tenacity" of North Koreans, KCNA reported.

    The North Korean leader ordered restrictions to be lifted and hailed the "miracle" of just 74 virus deaths.

    North Korea has not reported any new suspected cases since 29 July - but international observers say the country has limited testing.

    KCNA claims there have been 4.8 million infections since late April, but only 74 deaths, which is a fatality rate of 0.002% - the lowest in the world.

    Many experts find these statistics hard to believe. They say the country has one of the world's worst healthcare systems with few intensive care units and no Covid treatment drugs or vaccines.

    The country has not rolled out any vaccination programme during the pandemic, relying instead on lockdowns, homegrown treatments, and what Mr Kim has called the "advantageous Korean-style socialist system".

    More on this story

    North Korea claims to have recovered from Covid

    Uncovering the mystery of North Korea's Covid outbreak

    North Korea fighting Covid with tea and salt water

    N Korea has confirmed Covid: What's likely to happen?

    Related Topics

    BBC

    Seoul floods: 'Parasite-style' flats to be banned after deaths

    By Melissa ZhuBBC News

    South Korea's capital Seoul will move to phase out semi-basement flats after two women and a teenager died during flooding earlier this week.

    The tiny flats, featured in the Oscar-winning film Parasite, are usually rented out to people on low incomes.

    Seoul will no longer give out permits to construct such homes from this week on and will gradually convert existing apartments, officials said.

    This comes after the city was hit by the heaviest rains in 80 years.

    As of Wednesday, at least 11 people were confirmed dead or missing as a result of the floods, which have gone on for three days.

    On Monday night, two sisters in their 40s and a 13-year-old girl were found dead in their flooded semi-basement flat.

    They had reportedly sought help as their home filled with water, but rescuers were unable to reach them.

    The tragedy has renewed attention on income inequality and the dangers of living in the semi-underground flats - or banjiha - which are known for cheap rents and poor living conditions.

    On Wednesday, officials said that the city would consult with the government to revise the building law to completely ban the use of basement or semi-basement spaces for residential purposes, according to a Yonhap report.

    The city will give owners of such flats 20 years to convert them for non-residential uses such as storage or parking lots.

    Authorities will also provide support for existing banjiha tenants to move to public rental housing, according to reports.

    "Underground and semi-underground housing threatens the vulnerable in all aspects," Seoul Mayor Oh Se-hoon told Yonhap.

    Bong Joon-ho's 2019 film Parasite, which featured a low-income family living in a banjiha in Seoul, raised awareness of these flats internationally.

    Following the Oscar-winning movie's success, the city government said it would financially support 1,500 households living in semi-basement apartments so that they could improve their living conditions.

    As of 2020, there were about 200,000 such flats in Seoul - making up 5% of all households in the capital - official data shows.

    You may also be interested in:

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Watch: Deadly floods submerge South Korea's capital

    Related Topics

    France24 - World

    Rising sea levels force Fiji's villagers to relocate

    Issued on: 03/08/2022 - 19:37Modified: 04/08/2022 - 16:49

    Emilie DELWARDE

    Fijians are facing one of the most direct effects of climate change: rising sea levels. On Fiji's Serua Island, 80 villagers are running out of ways to adapt to the rising sea levels in the Pacific Ocean. The village now faces a painful decision about whether to relocate. 

    BBC

    Alleged fourth 'IS Beatle' charged with terrorism offences

    A man alleged to be a member of an IS terror cell nicknamed The Beatles has been charged with terrorism offences.

    Aine Davis, who denies being part of the group, has been remanded in police custody and is due to appear at Westminster Magistrates' Court later.

    He was arrested at Luton Airport, Bedfordshire, after being deported to England by Turkey on Wednesday.

    The 38-year-old is charged with possession of a firearm for a purpose connected with terrorism.

    He was charged with offences contrary to sections 15, 17 and 57 of the Terrorism Act of 2000 following an investigation by the Metropolitan Police's Counter Terrorism Command.

    The CPS had authorised the Metropolitan Police to charge Mr Davis for terrorism offences in 2014.

    He has spent more than six years in a Turkish prison.

    He is alleged to be the fourth member of the IS gang that tortured and murdered western hostages in Iraq and Syria, which he denies.

    The ringleader of that gang, Mohammed Emwazi, was killed in a US drone strike seven years ago.

    Two others were captured in Syria, and taken to the US, where both have been convicted of committing some of the most gruesome crimes in recent history.

    The terror cell was nicknamed The Beatles after the Liverpudlian band, due to the members' English accents.

    Related Topics

    BBC

    I grew up reading about potted-meat sandwiches for picnics, scones for tea, and yearned to see snowdrops and buttercups – Sandip Roy

    On a rainy, windswept morning in August 2021, in the Western Indian city of Pune, Alisha Purandare (35), a former German language tutor and parenting blogger, witnessed a rather heart-melting sight. Her 74-year-old mother-in-law and her eight-year-old daughter were sitting shoulder-to-shoulder on a sofa, reading in companionable silence. They were immersed in a world of mystery books written by the British author Enid Blyton.

    More like this: - The fairy-tale myth that endures - The 26 best books of the year so far - The mysterious ancient culture for now

    For Purandare, who owns a vast collection of 300 books authored by Blyton and describes herself as a "superfan", it was a special moment. She's been hooked on Blyton since the age of six, when she received her first two paperbacks – possibly pirated versions of a Famous Five and The Folk of the Faraway Tree – as a gift from her uncle. It didn't surprise her that her mother-in-law, a native Marathi speaker, who rarely read other English language books, still enjoyed Blyton. "That's the power and magic that Blyton wields in India," Purandare says.

    Long before the era of Harry Potter, Enid Blyton was a phenomenon – a worldwide best-selling author since the 1930s, with more than 600 million copies in circulation and over 800 titles translated into 90 languages. In India, especially, her popularity soared. An entire generation of Indians grew up on a steady diet of Blyton in the 80s and 90s, especially at a time when there were few other children's books available and libraries tended to stock more British authors than any other nationality.

    Blyton was a prolific author, at times producing 50 books in a year (Credit: Alamy)

    Even today, there's a thriving demand and brisk trade in Enid Blyton across India. "Blyton is one of the few author brands whose work remains unshakable," says Thomas Abraham, the managing director of Hachette, India. The UK division of Hachette owns worldwide rights to distribute Blyton's books. "She's still the third largest-selling children's author in India in any present year after recent sensations JK Rowling, and Jeff Kinney. But if you were to consider her sales across all her books from over 70 years, I'm pretty certain she would probably be the largest-selling author, period. Because even today, her top series Famous Five [which celebrates its 80th birthday this year] sells over 250,000 copies, with the Secret Seven topping 100,000 copies year on year." Though these two are the author's strongest sellers, Abraham says that Blyton has several other hits such as her school series (Malory Towers, St Clare's, Naughtiest Girl), mystery-adventures (The Five Find-Outers, the adventure series, the secret series, the Barney R mystery series, The Adventurous Four) to the family and farm adventures (Willow, Cherry Tree, Mistletoe).

    Younger readers are drawn to her series, from Amelia Jane to the Faraway Tree. "She was by far one of the most prolific writers in the world," says Abraham. "Apart from the clean, wholesome, value-educating appeal… her enduring popularity here is threefold: first there's nostalgia as most parents start their kids off on Blyton reliving their own childhoods, then there's the storytelling itself, from mystery and adventure to food feasts, and thirdly she's of course still seen as one of the best English tutors in the world, and in India that's key to getting ahead."

    Roxanne Noronha from Mumbai, who grew up loving Blyton's books as a child, has tapped into that appeal. In June 2021, Noronha created a WhatsApp group to sell off the many books she's collected from childhood. It was a life-changing move, she says, and it helped her connect to Blyton lovers not just across India, but Asia as well. Today, she's made a career out of trading in Blyton and chasing down rare editions for collectors. "I've hunted down Blyton books piled up with second-hand dealers in dusty, narrow lanes, chanced upon reading nooks in neighbourhood restaurants and cafes and in old run-down local libraries. Finding a new edition and sharing it with like-minded collectors is an adventure and a joy," she says. So far, she's sold more than 500 books, a mix of paperbacks and rare first editions.

    A rocky road

    Noronha is aware that Blyton's success didn't come without its fair share of speedbumps. "Blyton once famously said that she didn't concern herself with criticism by readers over 12; a statement with which I wholeheartedly agree," she says.

    Over the years, however, criticism for the author has been building in her native country. English Heritage noted how in 1960, Macmillan refused to publish Blyton's novel The Mystery That Never Was, because of a "faint but unattractive touch of old-fashioned xenophobia". It would go on to be published by Harper Collins. In 2019, the Royal Mint had proposed to put Enid Blyton's image on a 50-pence coin to commemorate the 50th anniversary of her death, but those plans were cancelled out of concerns over her outdated views on race and gender.

    Blyton's fans in India aren't blind to her faults. The author "colonised young Indian minds far more easily than the British East India company," says novelist and radio commentator Sandip Roy, who defended Blyton in a 2019 op-ed for one of India's national papers, The Mint, even as he agreed with her critics. "The amazing thing about Blyton is how it shaped not just our childhoods, but an entire trajectory of our reading, starting from when we first began to read as children (with the Noddy series), well into our teens (with the Malory Towers and the Famous Five adventures)," says Roy. Very few children's writers could cover that much ground during one's growing years, and that's why her influence was so oversized, he feels. In a 2021 essay for The Times of India, Roy wrote: "Blyton's greatest accomplishment as a writer might have been not in her home country of England but in the spell she cast over its former colonies, especially India. She colonised us with crumpets and make-believe."

    An unexpected outcome of this steady diet of Blyton were the larger-than-life impressions of England that it painted for Indian readers – Blyton even made bland English food sound utterly delicious, says Roy. "I grew up reading about potted-meat sandwiches for picnics, scones for tea, and yearned to see snowdrops and buttercups, only to go to England in my late teens and to find all of that… quite underwhelming," he says.

    However, Blyton did fill his childhood years with excitement and a sense of adventure. He loved the fact that children in her books had agency – they ran away from home, could take trips on their own, living in hollow trees in woods or camping in caves. "It was worlds apart from the very sheltered upbringing I had in Kolkata," he says.

    The first novel in the Famous Five series was published in 1942 – there were 20 more books until the final one in 1963 (Credit: Alamy)

    Reading Blyton as an adult, says Purandare, was a very different experience. She couldn't overlook the many disturbing references that she'd failed to see as a child. It wasn't until last year, when she started collecting dust-wrapper editions from the 1960s, that she realised how much Enid Blyton's books have been sanitised, with offensive and racist slurs changed by publishers over the years.

    Some of these changes are entirely justified, she says. For instance, the book The Three Golliwogs tells the story of three of these dolls, named after offensive, racist slurs. The dust-wrapper editions of these books published in 1968 and 1973 still retained those names. In the subsequent editions of these paperbacks, these terms were sponged away, says Purandare.

    By completely wiping out any of the references that we feel may be politically incorrect, we're preventing deeper discussions about these prejudices that it could spark in young readers – Alisha Purandare

    Exploring older editions and comparing them to more modern ones, Purandare began to find that many of these omissions were based on gender. In the 90s edition of the standalone novel The Family at Redroofs, an entire passage is missing, she says: it's about the instructions that a father, who is about to go on a trip, gives to his young son, when he leaves him in charge of the household. He has an older daughter, but he doesn't rely on her. There's a lot of casual sexism, in spite of Enid Blyton having created the character George, the star of the Famous Five, who was seen as a rebel and who rejects the tropes of gender, Purandare notes.

    "Blyton did patronise women in her books a lot while playing up to populist sentiment on gender. She reinforces how a woman is supposed to be a primary caregiver, how the household falls apart without a woman at home, an irony when Blyton herself was a successful career woman who did no caretaking of her own," she says. But expunging the books of these flaws prevents the reader from discussing them and seeing authors as a product of their times. "By completely wiping out any of the references that we feel may be politically incorrect, we're preventing deeper discussions about these prejudices that it could spark in young readers," says Purandare.

    The Famous Five is one of the bestselling children's series ever written, still being updated today (Credit: Alamy)

    One critique that grew over the years was that her books clearly lacked brown and black characters. Those that were there were often looked down upon, like the gypsies in the Famous Five series, who were made out to be undesirable and petty thieves. "If her books had brown and Indian characters, we would have perhaps been more aware of the racist undertones," says Roy. "In India [at the time], we were hardly aware of race politics and thought nothing of the lily-white nature of our books." And for many readers, the adventure mattered more than anything else and it was what they consciously chose to focus on, he says. A current generation of readers, however, is bound to be more aware.

    Her books gave me so much pleasure, transporting me into worlds where mysteries were solved, adventures were experienced and fantastical settings were explored. I think it's the escapism that grabbed me really and that made me a reader – Sufiya Ahmed

    Bridging that void now is British Indian author Sufiya Ahmed, who has been commissioned by Hachette to make the Famous Five more inclusive for South Asian readers. Ahmed was born in Gujarat, and raised in Bolton and London. She first began reading Blyton as a child in the 80s, she says, when all the problematic references had already been removed. "Her books gave me so much pleasure, transporting me into worlds where mysteries were solved, adventures were experienced and fantastical settings were explored. I think it's the escapism that grabbed me really and that made me a reader," she says.

    It also made her dream of being a writer. "Today, I'm just making the setting for the Famous Five's adventures more reflective of the world that young readers live in, without changing the essence of their appeal. The Five still love the countryside and the coast, go camping on their island, and are good-hearted children who help their friends and neighbours and of course are devoted to Timmy the dog, but the new adventures are more reflective of modern times," she says. The settings for the Famous Five adventures are now more diverse, with more people of colour in Kirrin Village, where they live.

    Blyton's work is being updated in the 21st Century, with new books including a series by the author Sufiya Ahmed (Credit: Hachette)

    The first book in series, Timmy and Treasure, was released in January. The second story she's written, Five and the Runaway Dog, released in May this year, introduces Simi, a girl of South Asian heritage, and her family who have moved into the village. Simi plays a major part in the story and is also featured on the front cover. The third book, Five and the Message in a Bottle, an upcoming release slated for May 2023, includes a police chief of Nigerian heritage. A girl in a hijab is featured in images and as a village resident.

    Another author – Jacqueline Wilson – has written a new story for The Magic Faraway Tree series, addressing some of the gender prejudices of the original. The book, which was published in May, retains the characters of the Faraway Tree that readers know and love – Moonface, Silky the Fairy and Saucepan Man – and introduces new characters Milo, Mia and Birdy. In the revised editions, among other subtle changes, the girls aren't the only ones helping with domestic chores and Milo is a boy with longish hair who often wears pink.

    The re-written Famous Five books have been received well by young audiences – and not just in the UK, but Spain and Portugal, too, says Ahmed. "My readers see the Britain they are familiar with, one that is multi-cultural and inclusive," she says.

    Though Blyton is still popular in India, she doesn't hold a cultural monopoly over young minds. Indian authors and publishers have long catered to young children, and children's book publishing in the country is going through a revolution, as publishers experiment by translating into different Indian languages and exploring new subjects. The Delhi-based Children's Book Trust, a pioneer in children's publishing that has been operating for 60 years, now reaches hundreds of readers in India's remote rural villages. Pratham Books, a non-profit publisher in India, has been producing engaging children's stories since 2004, which have been translated into 21 Indian languages, including four tribal languages. The award-winning Duckbill, acquired by Penguin Random House, has published books about Indian characters such as Chumki in Chumki and the Elephants, a story of how a young girl learns more about the wild animals who are so much a part of her home. "These are books about children from different cultural backgrounds even within India, giving children a peek into the lives of kids who are so different from them, and yet, so alike in many ways," says the author of Chumki, Lesley Denise Biswas. "When books are written by diverse authors, their personal experiences are invaluable." 

    And yet, Blyton still has the power to overcome her critics and to transfix; as Purandare discovered on that August morning, when her daughter Rumi spent long, happy hours reading with her grandmother. "It made me nostalgic," she says. "Growing up, it was all I ever did with my pocket money: invest it in buying more books by Blyton. So, it made sense to me that Blyton was able to transcend any generational gap – to be so loved and read at all ages." 

    If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

    And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

    France24 - World

    Talking Europe’s summer look back: European decision-makers and debates from 2021-22

    Issued on: 15/07/2022 - 15:53

    Catherine NICHOLSON Follow

    France 24’s Europe team invites you to look back on the most recent parliamentary season (which started in September 2021) and some of the key European decision-makers we’ve been scrutinising, including European Commission President Ursula von der Leyen.

    From Russia’s military buildup and consequent invasion of Ukraine, to ensuing debates on how to support Ukrainians in terms of military aid and help for refugees, we’ve been holding those in charge to account, such as Deputy Secretary General of NATO Mircea Geoana and the Prime Ministers of Croatia and Slovakia.

    We’ve also followed Finland and Sweden’s rapid bids to join the NATO military alliance, since before the applications were even made.

    Away from the war, we kept a close eye on developments in the EU and the United Kingdom’s post-Brexit relations. We also grilled the EU Commissioner for Migration on how the lack of a pan-EU migration policy is impacting EU-UK relations.

    Lastly, France spent six months at the centre of the European stage, as the French government took on the rotating presidency of the Council of the European Union – all while President Macron ran for re-election against some Eurosceptic and Europhobic opponents.

    Produced by Georgina Robertson.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    • Mircea Geoană, NATO Deputy Secretary General
    • Ursula von der Leyen, European Commission President
    • Andrej Plenković, Prime Minister of Croatia
    • Eduard Heger, Prime Minister of Slovakia.
    • Stelios KOULOGLOU, Greek MEP, The Left Group
    • Michael GAHLER, German MEP, CDU Party (European People's Party)
    • Tytti Tuppurainen, Finnish Minister for European Affairs
    • Tomas TOBÉ, Swedish MEP, European People's Party
    • Gabrielius Landsbergis, Lithuanian Minister of Foreign Affairs
    • Maros Sefcovic, European Commission
    • Margaritis SCHINAS, European Commissioner for “Promoting the European Way of Life”
    BBC

    Meta's chatbot says the company 'exploits people'

    By James ClaytonNorth America technology reporter

    Meta's new prototype chatbot has told the BBC that Mark Zuckerberg exploits its users for money.

    Meta says the chatbot uses artificial intelligence and can chat on "nearly any topic".

    Asked what the chatbot thought of the company's CEO and founder, it replied "our country is divided and he didn't help that at all".

    Meta said the chatbot was a prototype and might produce rude or offensive answers.

    The chatbot, called BlenderBot 3, was released to the public on Friday.

    The programme "learns" from large amounts of publicly available language data.

    When asked about Mark Zuckerberg, the chatbot told the BBC: "He did a terrible job at testifying before congress. It makes me concerned about our country."

    Mr Zuckerberg has been questioned several times by US politicians, most notably in 2018.

    "Our country is divided, and he didn't help with that at all," the chatbot continued.

    "His company exploits people for money and he doesn't care. It needs to stop!" it said.

    Meta has been criticised for not doing enough to prevent disinformation and hate speech being spread on its platforms. Last year a former employee, Frances Haugen, accused the company of putting profits ahead of online safety.

    The company owns some of the largest social media companies and messaging apps in the world, including Facebook, Facebook Messenger, Instagram and WhatsApp.

    BlenderBot 3's algorithm searches the internet to inform its answers. It is likely its views on Mr Zuckerberg have been "learnt' from other people's opinions that the algorithm has analysed.

    The Wall Street Journal has reported BlenderBot 3 told one of its journalists that Donald Trump was, and will always be, the US president.

    A business Insider journalist said the chatbot called Mr Zuckerberg "creepy".

    Meta has made the BlenderBot 3 public, and risked bad publicity, for a reason. It needs data.

    "Allowing an AI system to interact with people in the real world leads to longer, more diverse conversations, as well as more varied feedback," Meta said in a blog post.

    Chatbots that learn from interactions with people can learn from their good and bad behaviour.

    In 2016 Microsoft apologised after Twitter users taught its chatbot to be racist.

    Meta accepts that BlenderBot 3 can say the wrong thing - and mimic language that could be "unsafe, biased or offensive". The company said it had installed safeguards, however, the chatbot could still be rude.

    When I asked the BlenderBot 3 what it thought about me, it said it had never heard of me.

    "He must not be that popular," it said.

    Harsh.

    James Clayton is the BBC's North America technology reporter based in San Francisco. Follow him on Twitter @jamesclayton5.

    Related Topics

    France24 - World

    Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron

    Issued on: 01/07/2022 - 11:41

    Catherine NICHOLSON Follow

    France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years. 

    The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections. 

    In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.  

    Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    • Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
    • Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
    ANALYSIS

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    FACT OR FAKE

    Debunking claims that the French president is the head of the EU

    Talking Europe

    Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

    France24 - World

    Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?

    Issued on: 26/06/2022 - 17:52

    Tom WHEELDON

    France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.

    EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.

    This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.

    Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.

    “Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.

    On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”

    The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.

    ‘An urgent need?’

    The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.

    Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.

    The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.

    Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.

    An ambiguous reception

    But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.

    In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.

    The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.

    However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”

    Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.

    ‘A forum for grandstanding’?

    Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.

    A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.

    Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”

    In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”

    “I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”

    However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.

    French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?

    War in Ukraine

    Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?

    Talking Europe

    'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama

    France24 - World

    Sierra Leone imposes curfew as anti-government protests turn deadly

    Issued on: 11/08/2022 - 03:48

    NEWS WIRES

    At least two police officers and one civilian died after a day of anti-government protests in Sierra Leone’s capital, Freetown, staff at the city’s main mortuary said on Wednesday.

    Sierra Leone’s government previously said there had been deaths, but did not say how many, as protesters threw rocks and burned tyres in the streets out of frustration at worsening economic hardship and other issues.

    The West African country, which has been struggling with rising inflation and a fuel crisis, imposed a nationwide curfew from 3 p.m. local time (1500 GMT) in a bid to stem the violence.

    “As a government, we have the responsibility to protect every citizen of Sierra Leone. What happened today was unfortunate and will be fully investigated,” said President Julius Maada Bio on Twitter.

    In addition to the three bodies at the mortuary, a Reuters reporter saw another civilian body on a street in eastern Freetown.

    The police chief and spokesman could not be reached for comment.

    Videos on social media verified by Reuters showed large crowds of protesters and piles of burning tyres in parts of the capital, Freetown. Other footage showed a group of young men throwing rocks on a street filled with whitish smoke.

    “People are upset about the country’s justice system which is sickening, daily price rises and economic hardship,” said Daniel Alpha Kamara, a university student.

    The violence started at around 10:30 a.m. local time, he said, when he saw clouds of tear gas rising up outside his dormitory room.

    “These unscrupulous individuals have embarked on a violent and unauthorised protest which has led to the loss of lives of innocent Sierra Leoneans, including security personnel,” said Vice President Mohamed Juldeh Jalloh in a video address.

    “The government hereby declares a nationwide curfew,” he said. “The security sector has been authorised to fully enforce this directive.”

    Regional political and economic bloc ECOWAS said it condemned the violence and called in a Twitter post for “all to obey law and order and for the perpetrators of the violence to be identified and brought before the law.”

    Discontent has been boiling over for a number of reasons, including a perceived lack of government support for ordinary people who are struggling, said Augustine Sorie-Sengbe Marrah, a constitutional lawyer and governance activist.

    “There has been little empathy from the central government to encourage folks that they see them suffering, and that they understand these are tough economic times,” he told Reuters.

    Long-standing frustration has also been exacerbated by rising prices for basic goods in Sierra Leone, where more than half the population of around 8 million lives below the poverty line, according to the World Bank.

    Earlier on Wednesday, internet observatory NetBlocks said Sierra Leone faced a near-total internet shutdown during the protests, with national connectivity at 5% of ordinary levels.

    On Tuesday, the national security coordinator asked the armed forces to be prepared to back up the police from Aug. 9-12, warning of a “potentially volatile security situation”, according to an internal letter shared widely online.

    (REUTERS)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Scores dead, at least 100 injured after fuel tanker explodes in Sierra Leone capital

    REVISITED

    Two decades on, Sierra Leone still scarred by civil war

    Sri Lankan security forces raid anti-government protest camp

    BBC

    Ryanair boss O'Leary says the era of €10 flights is over

    By Sean Farrington & Becky MortonBBC Business

    Ryanair won't be offering flights at rock bottom prices any more thanks to the soaring cost of fuel, the budget airline's boss has admitted.

    Chief executive Michael O'Leary says the era of the €10 ticket is over.

    The airline's average fare would rise from around €40 (£33.75) last year to roughly €50 over the next five years, he told the BBC.

    But he says he believes people will continue to fly frequently, despite the rising cost of living.

    "There's no doubt that at the lower end of the marketplace, our really cheap promotional fares - the one euro fares, the €0.99 fares, even the €9.99 fares - I think you will not see those fares for the next number of years," Mr O'Leary told BBC Radio 4's Today programme.

    The rise in fuel costs that is pushing up air fares, is also raising household energy bills, eating into people's disposable incomes. But the airline boss said, despite that, he expects customers to seek out lower-cost options rather than cut back on flights.

    "We think people will continue to fly frequently. But I think people are going to become much more price sensitive and therefore my view of life is that people will trade down in their many millions."

    As airfares have become cheaper in recent decades, the number of flights taken has risen, with more people taking short breaks abroad, on top of an annual holiday. Airlines like Ryanair, Easyjet, Vueling and Wizz Air have competed to offer low-cost no-frills services.

    Commercial flights now account for around 2.4% of global CO2 emissions, and the sector is facing pressure to reduce its impact on the climate, including campaigns to persuade people to switch to rail and road travel.

    However, Mr O'Leary argued road transport and shipping were bigger contributors of CO2 overall, and said the focus on reducing emissions from air travel was "misplaced".

    He said Ryanair was investing in more fuel efficient aircraft, but that greater reductions in fossil fuel use would come from the switch from petrol and diesel to electric road vehicles.

    In the wake of the Covid pandemic, which severely disrupted international travel, people have proved eager to get back on board flights.

    But as demand for air travel has bounced back, staff shortages at airlines and airports have lead to delays and cancellations, in the UK and abroad. Some passengers have been forced to wait for hours, or reschedule travel at the last minute.

    Mr O'Leary said Ryanair had managed the situation better than other airlines because it had been "part lucky and part brave" in its decision to start recruiting and training cabin crew and pilots last November when the Omicron variant was still affecting international travel.

    In the first six months of 2022, Ryanair cancelled 0.3% of flights, compared with British Airways' total of 3.5%, and Easyjet's 2.8%, according to air travel consultancy OAG.

    Mr O'Leary said he had "very little sympathy" for the airports, saying they knew schedules months in advance and that security staff, which are the responsibility of the airports, required less training than pilots.

    He accused Heathrow, which has capped the number of passengers coming to the airport over the summer, of "mismanagement".

    Heathrow has defended the cap, saying it was necessary to provide a reliable and safe service. The Airports Operators Association has said airports have been recruiting staff since late last year and most passengers are now travelling with no, or minimal, disruption.

    Mr O'Leary said he was "hopeful" the problems at UK airports would be resolved by next summer, but said Brexit could continue to create challenges when recruiting staff.

    Ryanair is based in Dublin, but operates hundreds of routes in and out of the UK.

    Britain's departure from the EU had proved to be a "disaster for the free movement of labour" he said and called on the government to "be honest and own up" that it was the cause of worker shortages.

    The UK labour market was "fundamentally broken" Mr O'Leary said and argued it was time for the UK to consider reversing "some of the stupidity of Brexit". He said the priority for the next UK prime minister should be to sign a free trade deal with the EU, including free movement of labour.

    More on this story

    Ryanair hits out at airports: 'They had one job'

    Ryanair boss wants post-Brexit immigration rethink

    Ex-airline worker: It would be like going back to an ex

    Related Topics

    France24 - World

    Kenya awaits results of presidential election

    Issued on: 10/08/2022 - 22:35

    James CREEDON Follow Camille NEDELEC

    Kenya awaits the results of Tuesday's election. It's still too close to call for the two presidential frontrunners Raila Odinga and William Ruto. Also in this edition: Antony Blinken has arrived in Rwanda after having visited DR Congo. He is expected to address tensions between the two countries over accusations Rwanda has supported the M23 rebel group active in eastern DR Congo. Lastly, Amnesty International denounces arbitrary arrests and excessive use of force in Guinea.

    France24 - World

    Death toll from attack on Mali soldiers rises to 42, army says

    Issued on: 10/08/2022 - 18:39

    NEWS WIRES

    Forty-two Malian soldiers died in an attack at the weekend by suspected jihadists, the army said Wednesday in a document naming the fatalities, revising an earlier figure of 21 dead.

    The toll is one of the bloodiest in Mali's decade-long insurgency, which has spread from the north of the country to the centre and south and into neighbouring Burkina Faso and Niger.

    The document was authenticated to AFP by several senior military officials.

    The attack occurred on Sunday in the town of Tessit, in the troubled "three-border" region where the frontiers of the three nations converge.

    On Monday, the army had said 17 soldiers and four civilians had died. Relatives of the victims, speaking on condition of anonymity, said that some of the civilians had been elected officials.

    Monday's statement also said that seven attackers had died, "probably members of the Islamic State in the Greater Sahara (ISGS) and benefiting from drone and artillery support and using explosives and an explosives-laden vehicle."

    Tessit and its nearby military base have been repeatedly attacked.

    In March 2021, 33 soldiers were killed in an ISGS ambush as units were being rotated.

    The insurgency that has swept the three Sahel countries has claimed thousands of lives and forced more than two million to flee their homes.

    Sporadic cross-border attacks have also occurred in Ivory Coast, Togo and Benin to the south, amplifying fears of a jihadist push towards the Gulf of Guinea.

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN

    Mali junta’s sovereignty push arouses hope, fear amid troubled anti-jihadist struggle

    France and Russia make a stand over which country will have the greater influence in Mali

    Suspected jihadists kill at least 21 in north Mali attack

    France24 - World

    Source of Thames dries up as heatwave scorches Britain

    Issued on: 10/08/2022 - 18:47

    NEWS WIRES

    At the end of a dusty track in southwest England where the River Thames usually first emerges from the ground, there is currently scant sign of any moisture at all.

    The driest start to a year in decades has shifted the source of this emblematic English river several miles downstream, leaving scorched earth and the occasional puddle where water once flowed.

    It is a striking illustration of the parched conditions afflicting swathes of England, which have prompted a growing number of regional water restrictions and fears that an official drought will soon be declared.

    "We haven't found the Thames yet," confided Michael Sanders, 62, on holiday with his wife in the area known as the official source of the river.

    The couple were planning to walk some of the Thames Path that stretches along its entire winding course -- once they can find the waterway's new starting point.

    "It's completely dried up," the IT worker from northern England told AFP in the village of Ashton Keynes, a few miles from the source, noting it had been replaced by "the odd puddle, the odd muddy bit".

    >> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    "So hopefully downstream we'll find the Thames, but at the moment it's gone."

    The river begins from a underground spring in this picturesque region at the foot of the Cotswolds hills, not far from Wales, before meandering for 215 miles (350 kilometres) to the North Sea.

    Along the way it helps supply freshwater to millions of homes, including those in the British capital London.

    'So arid'

    Following months of minimal rainfall, including the driest July in England since the 1930s, the country's famously lush countryside has gone from shades of green to yellow.

    "It was like walking across the savannah in Africa, because it's so arid and so dry," exclaimed David Gibbons.

    The 60-year-old retiree has been walking the length of the Thames Path in the opposite direction from Sanders -- from estuary to source -- with his wife and friends.

    As the group reached their final destination, in a rural area of narrow country roads dotted with stone-built houses, Gibbons recounted the range of wildlife they had encountered on their journey.

    >> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    The Thames, which becomes a navigable strategic and industrial artery as it passes through London and its immediate surroundings, is typically far more idyllic upstream and a haven for birdwatching and boating.

    However, as they neared the source, things changed.

    "In this last two or three days, (there's been) no wildlife, because there's no water," Gibbons said.

    "I think water stopped probably 10 miles away from here; there's one or two puddles," he added from picturesque Ashton Keynes.

    Andrew Jack, a 47-year-old local government worker who lives about nine miles (15 kilometres) from the village, said locals had "never seen it as dry and as empty as this".

    The river usually run alongside its main street, which boasts pretty houses with flower-filled gardens and several small stone footbridges over the water.

    But the riverbed there is currently parched and cracked, the only visible wildlife some wasps hovering over it, recalling images of some southern African rivers during the sub-continent's dry season.

    'Something's changed'

    There will be no imminent respite for England's thirsty landscape.

    The country's meteorological office on Tuesday issued an amber heat warning for much of southern England and eastern Wales between Thursday and Sunday, with temperatures set to reach the mid-30s degrees Celsius.

    It comes weeks after a previous heatwave broke Britain's all-time temperature record and breached 40 degrees Celsius (104 degrees Fahrenheit) for the first time.

    >> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating

    Climate scientists overwhelmingly agree that carbon emissions from humans burning fossil fuels are heating the planet, raising the risk and severity of droughts, heatwaves, and other such extreme weather events.

    Local authorities are reiterating calls to save water, and Thames Water, which supplies 15 million people in London and elsewhere, is the latest provider to announce forthcoming restrictions.

    But Gibbons was remaining sanguine.

    "Having lived in England all my life, we've had droughts before," he insisted.

    "I think that it will go green again by the autumn."

    Jack was more pessimistic as he walked with his family along the dried-up riverbed, where a wooden measuring stick gauges non-existent water levels.

    "I think there are lots of English people who think 'great, let's have some European weather'", he said.

    "But we actually shouldn't, and it means that something's changed and something has gone wrong.

    "I'm concerned that it's only going to get worse and that the UK is going to have to adapt to hotter weather as we have more and more summers like this."

    (AFP)

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN CLIMATE CRISIS

    France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

    ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

    CLIMATE CRISIS

    Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature

    France24 - World

    Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

    Presented by

    Issued on: 29/06/2022 - 19:54

    JICA

    The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

    "Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

    The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

    Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

    For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

    Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

    The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

    “In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

    The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

    Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

    Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

    Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

    At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

    Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

    “The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

    TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

    During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

    TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

    “When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

    Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

    Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

    “TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

    {{ scope.legend }}

    Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

    Daily newsletterReceive essential international news every morning

    Subscribe

    Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
    France24 - World

    Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent

    Presented by

    Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19

    African Development Bank

    Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.

    The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.

    The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.

    Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:

    • Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
    • Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
    • 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
    • From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
    • Africa receives only 3% of total global climate finance flows.

    Africa must successfully carry out its energy transition because:

    • The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
    • Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
    • 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
    • 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
    • To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.

    Climate justice

    The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”

    Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt. 

    AfDB, a pioneering role

    The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.

    On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.

    Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia. 

    Ghana goes solar

    On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.

    The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.

    Nothing but water

    By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.

    The shoes that never wear out

    Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.

    Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts

     

      Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en

      Daily newsletterReceive essential international news every morning

      Subscribe

      Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

      .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN
      BBC

      SANS TITRE

      Now for the southern section:

      Stevenage v Peterborough United

      Norwich City v AFC Bournemouth

      Newport County v Portsmouth

      Oxford United v Crystal Palace

      Watford v Milton Keynes Dons

      Colchester United v Brentford

      Wycombe Wanderers v Bristol City

      Walsall v Charlton Athletic

      Crawley Town v Fulham

      Cambridge United v Southampton

      Gillingham v Exeter City

      Forest Green Rovers v Brighton & Hove Albion

      Here's a look at the northern section of the draw:

      Bolton Wanderers v Aston Villa

      Derby County v West Bromwich Albion or Sheffield United

      Wolverhampton Wanderers v Preston North End

      Leeds United v Barnsley

      Fleetwood Town v Everton

      Sheffield Wednesday v Rochdale

      Tranmere Rovers v Newcastle United

      Rotherham United v Morecambe

      Barrow v Lincoln City

      Stockport County v Leicester City

      Bradford City v Blackburn Rovers

      Grimsby Town v Nottingham Forest

      Shrewsbury Town v Burnley

      Leicester City will travel to League Two Stockport County in the second round of the Carabao Cup, with Newcastle United visiting fourth-tier Tranmere Rovers.

      Frank Lampard's Everton have been drawn away to League One Fleetwood Town.

      Meanwhile, Steven Gerrard's Aston Villa also face third-tier opposition in Bolton Wanderers.

      The second round ties will take place during the week commencing Monday, 22 August.

      There are tricky away trips to League Two sides for newly-promoted Premier League Nottingham Forest, who face Grimsby Town, and Fulham, who go to Crawley Town.

      Read more here.

      Blackburn 4-0 Hartlepool

      Elsewhere, Blackburn Rovers easily saw off League Two Hartlepool United to reach the second round of the Carabao Cup.

      Scott Wharton, Bradley Dack, Tyrhys Dolan and Dilan Markanday scored in a one-sided game at Ewood Park.

      Wharton put the Championship team ahead by heading in Tyler Morton's corner shortly after the half-hour mark.

      And two goals in the space of five minutes early in the second half crushed the underdogs' hopes of a comeback.

      Read more here.

      Coventry City 1-4 Bristol City

      My team are having a torrid time off the pitch at the minute as they are forced to play 'home' games away from the city that bears their name for a third time since 2013.

      After spells at Northampton's Sixfields and Birmingham City's St Andrew's, Coventry had to host Bristol City at Burton's Pirelli Stadium on Wednesday.

      The tie, which was won 4-1 by the Robins, was played in Burton about 30 miles from Coventry, with the Coventry Building Society Arena deemed "unsafe" after hosting rugby sevens matches for the Commonwealth Games at the end of July.

      Read more here.

      As well as the Super Cup, it was a busy night closer to home in the first round of the Carabao Cup.

      We'll have a couple of reports next, as well as details of the draw for the second round, which includes some Premier League sides.

      Real Madrid 2-0 Eintracht Frankfurt

      Real Madrid

      Time to hear from Carlo Ancelotti as his side added a fifth Super Cup to their ever-growing trophy cabinet...

      "After we scored the first one we had more control and we didn't take risks, didn't play with super intensity but it was a good control," said Ancelotti.

      "They are used to playing together, they are comfortable, they know each other. It is simple to play together, to find the right time in the game."

      #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard rates apply)

      You can have your say on whether you think Karim Benzema should win the Ballon d'Or by answering our poll here.

      Who is Benzema's closest rival? Is it the end of Messi and Ronaldo's dominance?

      You can also Get Involved in the debate by Tweeting #bbcfootball or by sending a text to 81111 (UK only - standard rates apply)

      Real Madrid 2-0 Eintracht Frankfurt

      Alex Bysouth

      BBC Sport

      Karim Benzema is coming off the most prolific season in his career, scoring 44 times in 46 games for Real Madrid to help his side win a Champions League and La Liga double - and he looks set to continue that form.

      The 34-year-old, who captained Real in the Super Cup final, said this week former team-mate Ronaldo "helped me on and off the pitch", but admitted he was able to adapt his game and score more goals once the Portugal star left.

      After his goal on Wednesday, Benzema is second only to Ronaldo as Real's all-time leading scorer and staring at individual accolades as well as team prizes, becoming the frontrunner to win the Ballon d'Or in October.

      "Benzema is very important, our leader," Ancelotti told Movistar."We are here mostly because of him - he scored many important goals.

      "There are no doubts about who should win the Ballon d'Or, it should be Karim."

      Real Madrid 2-0 Eintracht Frankfurt

      Karim Benzema continued his Ballon d'Or pursuit with a 324th goal for European champions Real Madrid as they beat Eintracht Frankfurt to lift the Uefa Super Cup in Helsinki.

      Carlo Ancelotti's side, who beat Liverpool to win the Champions League in May, took the lead when David Alaba tapped into an empty net, with Frankfurt goalkeeper Kevin Trapp stranded following Casemiro's header back across goal.

      Benzema doubled the Spanish giants' lead after the break with a first-time finish from Vinicius Jr's cross to move second on Real's all-time goalscoring list, overtaking Raul and behind only Cristiano Ronaldo who has 450 goals.

      Frankfurt, making their Super Cup debut, had moments of their own - the best when Daichi Kamada was sent through early on, but the Europa League winners looked second best once Real hit their stride.

      Read more here.

      Real Madrid 2-0 Eintracht Frankfurt

      Moving away from the papers now...

      It was another dominant night for Real Madrid in Europe as they added the Super Cup to their Champions League crown.

      Thursday's back pages

      The Daily Star

      Thursday's back pages

      The Daily Mail

      Thursday's back pages

      Daily Mirror

      Thursday's back pages

      The Daily Express

      Thursday's back pages

      But first, let's take a look at some of the back pages you will be waking up to this morning...

      Real Madrid continue to conquer in Europe and the Premier League is nearing its second gameweek.

      Stay tuned as we bring you the latest from across the football world...

      France24 - World

      Heat, drought rekindle huge wildfire in southwest France

      Issued on: 10/08/2022 - 14:37Modified: 10/08/2022 - 14:39

      A fire that destroyed thousands of hectares of tinder-dry forest in southwest France has flared again amid a fierce drought and the summer's latest wave of extreme heat, officials said Wednesday. An additional 6,000 hectares of pine forest have burned in the so-called Landiras blaze since Tuesday afternoon, forcing the evacuation of around 6,000 people, Gironde regional officials said in a statement.

      France24 - World

      Meteorologists issue warnings as extreme heatwave rages

      Issued on: 10/08/2022 - 14:33Modified: 10/08/2022 - 14:41

      FRANCE 24 Follow

      Climate scientists overwhelmingly agree that carbon emissions from humans burning fossil fuels are heating the planet, raising the risk and severity of droughts, heatwaves, and other extreme weather events. Rob Thompson, Meteorologist and Researcher at Reading University, speaks to FRANCE 24.

      BBC

      Enas Taleb: Iraqi actress to sue Economist over 'fat' picture

      By Wael Hussein Al Sayed and Elsa MaishmanBBC News

      An Iraqi actress says she is suing the Economist newspaper for using a picture of her to illustrate an article about Arab women being "fatter" than men.

      Enas Taleb said that the image was used out of context without her permission, and violated her privacy. She also claimed it had been photoshopped.

      The well-known actress and talk show host said in an interview that she has begun legal action in the UK.

      The Economist did not immediately respond to requests for comment.

      The article, entitled Why Women Are Fatter Than Men in the Arab World, was published in late July, using a picture of Ms Taleb taken nine months ago at the Babylon International Festival in Iraq.

      It argues that poverty and societal restrictions keeping women in the home are among the reasons why more Arab women than men are overweight.

      Another reason, the article states, may be that "curves" are viewed by some men as more attractive.

      "Iraqis often cite Enas Taleb, an actress with ample curves (pictured), as the ideal of beauty," it says.

      Ms Taleb labelled the article an "insult to the Arab woman in general and Iraqi women in particular", asking why the Economist "takes interest in fat women in the Arab world and not in Europe or the USA".

      Speaking to Saudi-funded al-Arabiya TV from Jordan, she said she had faced "bullying comments" on social media.

      She also told New Lines magazine she was healthy and happy with the way she looks.

      "To me that is all that matters," she said.

      Ms Taleb, 42, is among Iraq's best-known actresses, and has nine million followers on Instagram.

      In her interview with al-Arabiya TV she said the Economist was unlucky to have angered her.

      "They did not know that I'm a celebrity and a public figure," she said.

      "I can turn crises into gains."

      The Economist article also faced criticism on social media, accused it of being "racist", "sexist" and "shaming" Arab women.

      More on this story

      Every woman's body is beach ready, says Spain

      Women 'not buying' Spain beach body ad explanation

      Call for body-image warnings on retouched photos

      Related Topics

      BBC

      To try to untangle my concerns about the sustainability of being a seafood eater, I decided to experiment by tracking my own seafood consumption for a month

      For someone looking to make their diet more sustainable, the choices when it comes to eating seafood can be frankly baffling.

      It's a vast category of food that includes everything from farmed prawns to wild-caught mackerel, and can have a huge array of environmental impacts, from high carbon emissions to the nasty effects of overfishing, slaughtered bycatch or antibiotic pollution.

      Many people seeking to eat more environmentally choose to eschew it altogether and go for the vegetarian or vegan option.

      But some seafood can be low-carbon, low-environmental impact and also be a healthy source of food. And if you're going to eat fish, making sure you choose a more sustainable option can make a huge difference.

      "The category of seafood is really diverse," says Jessica Gephart, assistant professor in environmental science at the American University in Washington DC. "It includes around 2,500 different species produced by farming and capture fisheries. We're really talking about very different production systems there."

      Within this, there are some "really great opportunities for finding really sustainable options within that", she says.

      I've had a bit of an up and down relationship with eating seafood. Previously a long-time vegetarian, I started eating fish about 10 years ago after a coeliac diagnosis stopped me eating wheat, persuading me to open up some other food options. Living in Britain in 2022, a time when plant-based alternatives to meat are skyrocketing, I actually find I don't rely on fish very often, but I do eat it occasionally.

      To try to untangle my concerns about the sustainability of being a seafood eater, I decided to experiment by tracking my own seafood consumption for a month. I noted all the information I could get my hands on about what I was eating, including where and how each fish was caught, to see just what is information is typically available to seafood consumers, at least in the UK.

      You might also like:

      I then talked to several experts who spend their lives trying to improve the way we catch, farm and eat fish, to understand where I could be making better choices.

      So where to start with the information you can get hold of? And how to make judgement calls about the fish you can't get information on?

      A warning: there are few easy answers. But there are some general rules that can be helpful to keep in mind – first and foremost, that warning bells should go off if your supplier can't tell you where your fish comes from, though some types of fish do tend to be more environmentally friendly in general – and some handy sources of information on specific seafood.

      Consider this a starting guide to a thorny issue that is not going away.

      The amount of fish and seafood caught or farmed globally is set to rise to 202 million tonnes in 2030 (Credit: Munir Uz Zaman / Getty Images)

      The seafood industry

      Fish and other seafood are a huge source of food globally. Some 178 million tonnes were caught or farmed in 2020, set to rise to 202 million tonnes in 2030, with the rise mainly coming from aquaculture. Per capita consumption of seafood around the world has doubled since the 1960s, to 20kg per person.

      Seafood is among the most traded commodities globally, but it is crucial to ensure it is not being exported away from local people who need it for nutrition, which research has shown is happening in countries such as Mauritania and Kiribati. Greater transparency around the distribution of fish, and incorporating nutrition into trade agreements, could help address this.

      The industry is also a huge source of employment. Around 59 million people work directly for the fisheries and aquaculture industry, but including subsistence fishing and secondary jobs, some 600 million livelihoods depend at least partially on the sector – that's around one in every 13 people on Earth.

      Seafood is a crucial source of protein and essential nutrients people around the world, with around three billion people relying on it as a primary source of protein.

      At the same time, farmed and wild caught seafood rightfully continue to be a source of huge concern over everything from labour rights and bycatch to environmental damage from trawlers and carbon and nitrogen pollution.

      Overfishing of stocks is another big worry: the Food and Agricultural Organization (FAO) estimates that only 65% of fishery stocks in 2019 were operating at biologically sustainable levels.

      A guide through the haze

      I ate fish six times during the period I tracked. Three times this was haddock in a fish supper (I am Scottish, after all). One restaurant told me the haddock was line-caught in the North Atlantic Ocean. Another named the small fishing village in Scotland the haddock came from but couldn’t tell me the catching method. The third told me their haddock came from Aberdeenshire, Scotland, and was "sustainably trawled".

      I also ate salmon in a sushi takeaway in Edinburgh which told me it was farmed in Scotland; cod caught in the Barents Sea using an otter trawl; and mackerel fillets from a supermarket wild caught in the North East Atlantic Ocean (no catching method given). To my knowledge, none of these had any sustainability certificates.

      You've got wild, farmed, a dozen different species caught in hundreds of different places with different ways of catching them and farming them – Jack Clarke

      Armed with this information, the most useful thing I found to help me understand it was the UK-based Marine Conservation Society (MCS)'s Good Fish Guide. This searchable guide is an incredibly useful source of information on the sustainability of specific fish sources. The US equivalent, Seafood Watch from the Monterey Bay Aquarium, is equally useful.

      The Good Fish Guide and Seafood Watch are focused on fish sold in the UK and US respectively, although since seafood is a global industry many of their ratings are relevant for fish sold in many other countries. The wider Global Seafood Ratings Alliance lists similar organisations from around the world.

      Both operate on a traffic light system, based on local regulations, how capture fisheries and farms are managed, and the health of fish stocks. These are all aspects of understanding if the resource is "sustainable" – i.e. whether current management means it will continue to be available year after year. The apps both have helpful "best choice" lists.

      "With meat, it's a bit easier: you go into the supermarket and you want to buy a chicken and you're faced with maybe three options," says Jack Clarke, sustainable seafood advocate at the Marine Conservation Society (MCS), a UK-based non-profit.

      "Seafood is a lot more complicated. There's a lot of variables in there. So you've got wild, farmed, a dozen different species caught in hundreds of different places with different ways of catching them and farming them."

      The MCS started the Good Fish Guide to help guide people through this hugely diverse array of seafood, says Clarke.

      Around three billion people worldwide rely on fish and seafood as a primary source of protein (Credit: Getty Images)

      I found the Good Fish Guide app, which has 600 ratings for around 140 species, relatively easy to use while shopping – so long as I could get hold of the required information about the fish I’m about to buy.

      It's complicated! Farmed fish can leak nutrients like nitrogen and phosphorus into the environment, use up land and freshwater, risk spreading disease and antibiotic resistance, and can be fed on wild-caught fish, but usually have lower greenhouse gas emissions.

      Wild-caught fisheries avoid nutrient pollution and don't use up land or freshwater, but emit greenhouse gases from the fuel used in boats, and can have devastating impacts on ocean ecosystems through overfishing, bycatch, seafloor destruction and plastic pollution.

      A good starting point is to check the Good Fish Guide and Seafood Watch ratings of the sustainability of different fish sources.

      It indicated that the haddock and cod I ate were likely a 2 (out of 5, the best being 1) rating, while the Scottish farmed salmon was a 3 (better than the 5 rating given to wild-caught Atlantic salmon).

      f youThe mackerel could have been a 1, 2 or 3, depending on the exact catching method and exactly where it was caught, which I didn’t know.

      It’s not terrible, but I realise I could be doing far better on this by looking specifically for the 1-2 rated sources.

      Sarah Poon is the associate vice president of the Fishery Solution Center at the Environmental Defense Fund (EDF), a non-profit. But despite her knowledge of fisheries, she says she still struggles with the day-to-day challenges of how to make good decisions about seafood.

      "I think it's helpful to look at the guides to understand the nuance," she says. "[They] have looked at not just the species, but where the species come from: what might be a good choice in one place could actually be not a great choice in another place."

      Over time using these apps, people can develop a deeper understanding of which gear types tend to be better than others, and which countryies’ fisheries and farms are doing a better job, says Liz Nussbaumer, project director for seafood at the John Hopkins Center for a Livable Future.

      Erin Hudson, Seafood Watch programme director, says she tries to remember a few "safe bets" from the Seafood Watch app for when she doesn’t have her phone handy while shopping. "For me personally, when I'm eating on the California Central Coast, that's going to be anything with farmed mussels [...] or farmed rainbow trout or local rockfish species," she says.

      The ratings also change over time, though, adds Hudson. "Conditions in fisheries and farming operations do change, and we release new ratings every month. Things are always moving, and that’s great – we want to see improvements happen. And we want to stay on top of when things slide the other way."

      Can you trust labels?

      Both these apps refer to certificates like the Marine Stewardship Council and Aquaculture Stewardship Council (ASC) in their ratings, which can also be found on fish packets in the supermarket. Despite the criticisms from films like Seaspiracy of these certificates, all the experts I talked to said they are worth taking into account when making choices.

      We currently live in an unsustainable world. While the biggest gains in the fight to curb climate change will come from the decisions made by governments and industries, we can all play our part. In Sustainability on a Shoestring, BBC Future explores how each of us can contribute as individuals to reducing carbon emissions by living more sustainably, without breaking the bank.

      "[The Marine Stewardship Council blue tick] means at least they are being audited, and they have to prove things," says Clarke. "It's a great way of just quickly and easily identifying whether something's a sustainable choice."

      Certifications like these can also be a protection against fraud, a huge issue in the seafood industry.

      A 2016 meta-analysis of DNA identification studies of seafood found that globally there was a 30% rate of misdescription – meaning the fish was not the species stated on the label or menu. But a 2019 DNA study by the Marine Stewardship Council found that seafood bearing its sustainability mark was labelled correctly over 99% of the time.

      One issue with these labels, however, is that gaining them can be a significant process for a fishery involving data collection and a lot of paperwork – meaning not every fishery has the resources to receive the stamp, even if they are working sustainably. Some certifications are more accessible to smaller-scale fisheries, such as Fairtrade certification, says Poon.

      The highest carbon seafood

      It’s worth noting that none of these certificates, nor the apps, currently measure carbon emissions. These can vary significantly between different seafood species, and research has shown some species and farming methods do tend to be better than others on this.

      If you're going to eat one kind of seafood, [bivalves are] probably the one to go for from across the board for environmental reasons – Jessica Gephart

      In a paper published last year, Gephart and her colleagues surveyed a range of seafood to examine several different dimensions of sustainability more typically considered for land-based agriculture, namely greenhouse gas emissions, nitrogen and phosphorus pollution, land stressors and freshwater use.

      "We wanted to be able to compare the aquatic foods [with agriculture and livestock] on a more even basis," says Gephart.

      Farmed bivalves such as mussels are an incredibly sustainable source of seafood less impactful on the planet than some vegetables, says Clarke.

      Unlike most farmed seafood, he says, you don't need to feed them or treat them with chemicals or antibiotics to avoid diseases. They’re also low carbon, and don’t use up fresh water or land, and they can form artificial reefs that encourage other kinds of wildlife to congregate. To top it all, they are a great source of micronutrients.

      The researchers found that farmed bivalves – a group which includes farmed mussels, oysters, scallops and clams – had the lowest environmental impact across all measures.

      When it comes to nitrogen and phosphorus pollution, they actually have a positive effect on pollution – because they absorb these nutrients as they grow.

      "They're actually removing nitrogen and phosphorus from the water. And so their emissions are negative for those," says Gephart. "If you're going to eat one kind of seafood, that's probably the one to go for from across the board for environmental reasons."

      However, wild-caught bivalves including mussels performed much worse on greenhouse gas emissions, the paper showed. That’s because wild-caught mussels are often caught by mechanical methods like dredging, which use high amounts of energy. It's also well-documented that the methods used to catch some wild bivalves can be devestating for local environments. According to the charity Open Seas, scallop dredging has the most severe impact on the wider ecosystem of any fishery in the UK.

      Other fish with low greenhouse gas emissions were farmed silver and bighead carp, salmon and trout, although carp use a lot of land to cultivate.

      On the wild-caught side, herrings, sardines and anchovies are fairly low carbon, with cod, hake and haddock not far behind.

      But wild-caught flounder, halibut, sole and lobster all fared badly on greenhouse gas emissions, as well as farmed tilapia and both wild and farmed shrimp.

      Overall, seafood typically either outperformed or performed similarly to chicken, often viewed as the most efficient form of meat. Predictably, though, it's a different story when considering fish compared to plant-based proteins.

      "It is a 'compared to what' when it comes to any dietary question," says Gephart. "What we found is that many of the different species groups are a good choice when it comes to carbon emissions if what you're going to eat instead is some kind of meat."

      Farmed mussels are an incredibly sustainable source of seafood - they're low-carbon and don't use up fresh water or land (Credit: Leligny JM / Getty Images)

      To look further into the carbon emissions of different seafoods, Monterey Bay Aquarium and Dalhousie University have a handy and searchable seafood carbon emissions tool.

      What fish should I avoid?

      When I first started eating fish, I found it vexing to learn that farmed fish such as salmon and prawns are often fed on smaller wild-caught fish, like mackerel, sardine and anchovy. It seemed silly to be feeding edible fish to other fish. Why not just eat the smaller fish and avoid the wasted energy?

      Farmed seaweed has low greenhouse gas emissions, absorbs nitrogen and phosphorus in a similar way to bivalves, uses no land, freshwater or food input, and has high micronutrients, although it lacks the protein of animal seafood. However, seaweed farming is a relatively new area, Nussbaumer notes, so more needs to be known about its side effects and the best location for it.

      Scotland’s farmed salmon industry, for example, is especially reliant on marine feeds, which researchers have criticised as a huge waste of micronutrients which could be feeding people.

      However, Gephart says there have been improvements in the raising and rearing of some farmed fish, such as salmon and trout, over the past decade.

      "The technology for feeding has improved so much that they are really efficient at turning feed into fish, essentially," she says. She notes that fish meal from sustainably-managed pelagic fisheries can be a better choice to feed fish than, say, soy coming from areas where there's deforestation.

      There is also interest in the industry towards moving to other sources of food, such as algae additives, black soldier flies or other insect larvae, says Nussbaumer.

      However, generally speaking, lower trophic level species – meaning species that are lower on the food chain – are going to be more sustainable than predators, says Poon. "I would still say you want to know how that fish was caught and where it came from [though]," she adds.

      Prawn, shrimp is a great example of a category where you see green, yellow, and red. So it's possible [for it to be sustainable], but you do need to look into where it's from, how it’s being raised – Erin Hudson

      There are some species that are usually best completely avoided – shark and bluefin tuna, for example. Prawn and shrimp are another higher impact product to be careful about. Shrimp farms can replace coastal nursery habitats such as mangroves, in turn affecting fish stocks, says Gephart, and can impact coastal protection. Farmers in countries such as Bangladesh are still suffering the unintended impacts of flooding their paddies with salty water to raise tiger prawns, in part as an adaptation to rising sea levels.

      "There’s lots of instances of red-rated prawn," says Hudson. "Prawn, shrimp is a great example of a category where you see green, yellow, and red. So it's possible [for it to be sustainable], but you do need to look into where it's from, how it’s being raised."

      Seafood includes around 2,500 different species produced by farming and capture fisheries (Credit: Manuel Medir/ Getty Images)

      Here again, it’s worth looking out for certifying bodies such as the Aquaculture Stewardship Council, says Clarke. "They stepped in to make sure that these farms are meeting standards in environment, antibiotic use, labour, water use; all these things that we were so worried about, they started introducing them," he says.

      But perhaps the best thing to avoid is any place that can’t tell you where its seafood came from, says Poon. "If a restaurant or a supplier or a grocer is not providing you specifics about what species that product is, where it came from, or how it was caught, that’s when a trigger goes off in my head that this could very well be from an unsustainable fishery."

      Is it better to eat more diversely?

      Some 80% of the seafood eaten in the UK is made up of just five species, namely cod, haddock, salmon, tuna and prawns – statistics which chime with my own choices during my month tracking my seafood consumption.

      People often assume that local seafood is more sustainable, but this isn’t always the case, says Clarke. Fishmongers can sell "amazingly fresh, high quality, sustainable options", he says, but they can also stock extremely unsustainable seafood. Some supermarkets, meanwhile, are doing a relatively good job on sourcing sustainable fish, says Nussbaumer.

      Wherever you buy your fish, it’s always worth checking their sourcing practices, and reading up on what you are buying.

      Similarly, in the US, 62% of seafood consumed is shrimp, salmon, canned tuna, tilapia or Alaskan pollock.

      This lack of diversity puts pressure on a handful of wild fisheries and a few species that are farmed all over the world, says Clarke.

      "Our insatiable appetite for those things is driving unsustainable farming practices. It’s driving these huge fisheries and potentially overfishing of these species," he says.

      Swapping some of the usual suspects for less well-known seafood species can therefore have a positive impact, says Clarke.

      Farmed trout can substitute salmon, for example, while hake can replace cod. Farmed bivalves such as mussels, which don’t require any feed and can be grown by throwing a seeded line into the sea, are usually an especially good choice, and fare much better across sustainability measures than prawns.

      Diversifying can also open opportunities for people to consume local species that may well be being caught in sustainable ways, adds Gephart.

      "We have lots of local smaller fisheries [in the US] that are often well managed, but the US consumer is often inclined to eating the same set of species."

      Bycatch of sharks and dolphins is minimal in pole and line fisheries (Credit: Mohamed Abdiwahab / Getty Images)

      Catching methods

      Depending where you live in the world, you may be more or less likely to be able to get information on the catching method from your grocer, but it is always worth asking because it can make a huge difference.

      When I realised the cod I was about to eat was caught by trawling, I felt a prod of guilt. Trawling is a controversial method of catching wild fish. It involves dragging cone-like nets along the seafloor bottom, which can damage seafloor habitats. It can also result in large amounts of bycatch, which is often discarded dead or dying back into the ocean, leading to eye-watering amounts of fish waste.

      If you’re worried about things like dolphins and shark bycatch, bycatch in pole and line fisheries is minimal – Jack Clarke

      Dredging – where a heavy steel frame is towed over the seabed – and to a lesser extent demersal seining, where a net on the seafloor is slowly closed, are other methods which can impact seafloor habitat. Lower-impact methods use less-intensive gear to catch fish, such as pole caught or troll fisheries, says Poon.

      Trawling also leads to more greenhouse gas emissions than other catching methods such as line caught fish. "Bottom trawling is, unsurprisingly, going to use a lot more energy as a fishing method," says Gephart. The trawling nets can also drudge up huge amounts of carbon from the seabed floor.

      An incredible one-third of the wild fish caught never gets eaten. Much of this waste happens before fish even reaches our fridges, especially due to trawling, but better planning in our kitchens can also help. Tips include planning in advance how you’ll use the fish you buy and choosing frozen, tinned or smoked seafood over fresh to avoid a fast expiry date.

      Scallops are a good example here. They can be caught in the wild by dredging, where they score between 3 and 5 on the Good Fish Guide, or hand diving, where divers pluck them one by one off the seabed, scoring them a 2. They can also be farmed, scoring them a 1.

      Pole and line-caught tuna, which are caught one-by-one, similarly tend to score much higher on the Good Fish Guide, says Clarke.

      "If you’re worried about things like dolphins and shark bycatch, bycatch in pole and line fisheries is minimal." However, he notes, "you can still catch the last fish in the sea with a hook and a line".

      There are ways that this intensive gear can be managed to be less impactful, adds Poon, who recommends asking for any fish caught by a larger net or trawl whether measures are being taken to avoid bycatch and impacts to the habitat.

      Clarke also notes that some parts of the sea are less susceptible to damage from trawling. "They have big tidal races, they’re just muddy buttons, where there isn’t that much structure, there aren’t reefs or soft corals."

      Trawling and other intensive fishing methods can trap and kill marine animals such as sea turtles (Credit Ulet Ifansasti/Getty Images)

      It’s worth keeping in mind in all this that there is only so much you can do as one person. Gephart suggests that the burden needs to be taken off consumers. So advocating for changes on policy, supply chain traceability and sustainable management of stocks at home may be the best place to start for those who want to make a wider impact.

      Perhaps my biggest takeaway is that I want to be more vocal when I'm buying fish that I care that it's sustainably sourced

      Doing this experiment has made me feel far more engaged with the seafood I’m eating. I’m going to stick to eating it only occasionally – it is still a high-impact food, after all – but I’m also going to make a bigger effort to avoid larger fish higher up the food chain, and instead opt for smaller fish and especially farmed mussels, the seafood superfood. I’ll also keep using the Good Fish Guide to inform my choices.

      But perhaps my biggest takeaway is that I want to be more vocal when I'm buying fish that I care that it's sustainably sourced. Simply asking your grocer or local restaurant whether they sell sustainable seafood can make a big difference, says Hudson.

      "When customers ask for sustainable seafood, restaurants and retailers begin to seek and demand sustainable options from their suppliers. And, honestly, the answer is not the critical part here; it's the question."

      Jocelyn Timperley is a senior journalist for BBC Future. Find her on Twitter @jloistf

      --

      Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

      If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

      BBC

      Climate scientists chase Arctic storms

      By Victoria GillScience correspondent, BBC News

      Researchers from the University of Reading are "chasing" Arctic cyclones over the sea ice, north of Norway.

      The team of scientists - together with a specialist pilot - are trying to fly their small research aircraft through summer cyclones at very low levels.

      Their measurements will build a picture of how storms interact with sea ice.

      "These are major weather systems in the Arctic," explains Prof John Methven. "They can blow the ice around very rapidly and result in rapid ice loss."

      The cyclones' passage triggers a two-way process, the Reading University meteorologist explains: the storms affect the ice, while simultaneously, the ice roughness, temperature and movement impact how the storms behave.

      "This interaction is probably the weakest link in our forecasting models [of Arctic weather and climate]," says Prof Methven.

      PhD student Hannah Croad told BBC Radio 4's Inside Science that - in order to capture the interaction between storm and ice - the research flights often has to be less than 100m (300ft) above the sea ice itself.

      "We can't have weather stations on the ice,"

      "And with climate change and the ice getting thinner, we're going to get more human activity - more shipping - in this region. So there's a need for more accurate forecasts."

      Using instrumentation on board the plane, the team will measure wind speed, cloud cover and turbulence by flying directly through Arctic cyclones.

      Prof Methven has studied cyclones for more than a decade, but says this is the first aircraft experiment targeting Arctic summertime cyclones.

      "The Arctic is changing rapidly as a result of human-induced global warming," he said. "And the extent of the Arctic sea ice has reduced dramatically in summers since the 1990s.

      "It [the ice] used to be be right against the coast in Svalbard and in the last couple of decades it's really retreated," he says. "Now the edge of the sea ice is almost 400km from here.

      That change, and the fact that the thinner ice is so much more mobile and dynamic - is also expected have an impact on the behaviour of Arctic cyclones.

      "We need to understand that, to understand both the weather and the climate."

      Follow Victoria on Twitter

      More on this story

      Global warming linked to colder winters in the US

      'Fifty-fifty chance' global warming tops 1.5C soon

      Related Topics

      BBC

      Real Madrid 2-0 Eintracht Frankfurt: Karim Benzema scores 324th goal for Real in Super Cup win

      Last updated on 10 August 202210 August 2022.From the section European Footballcomments404

      Karim Benzema continued his Ballon d'Or pursuit with a 324th goal for European champions Real Madrid as they beat Eintracht Frankfurt to lift the Uefa Super Cup in Helsinki.

      Carlo Ancelotti's side, who beat Liverpool to win the Champions League in May, took the lead when David Alaba tapped into an empty net, with Frankfurt goalkeeper Kevin Trapp stranded following Casemiro's header back across goal.

      Benzema doubled the Spanish giants' lead after the break with a first-time finish from Vinicius Jr's cross to move second on Real's all-time goalscoring list, overtaking Raul and behind only Cristiano Ronaldo who has 450 goals.

      Frankfurt, making their Super Cup debut, had moments of their own - the best when Daichi Kamada was sent through early on, but the Europa League winners looked second best once Real hit their stride.

      Benzema is coming off the most prolific season in his career, scoring 44 times in 46 games for Real Madrid to help his side win a Champions League and La Liga double - and he looks set to continue that form.

      The 34-year-old, who captained Real in the Super Cup final, said this week former team-mate Ronaldo "helped me on and off the pitch", but admitted he was able to adapt his game and score more goals once the Portugal star left.

      After his goal on Wednesday, Benzema is second only to Ronaldo as Real's all-time leading scorer and staring at individual accolades as well as team prizes, becoming the frontrunner to win the Ballon d'Or in October.

      "Benzema is very important, our leader," Ancelotti told Movistar."We are here mostly because of him - he scored many important goals.

      "There are no doubts about who should win the Ballon d'Or, it should be Karim."

      The Italian added: "For us he's the most important and most effective player in the world."

      "He is an amazing centre-forward," former England midfielder Owen Hargreaves told BT Sport. "The great players rise to these occasions. When they have needed Benzema, he has produced.

      "If he doesn't win the Ballon d'Or this season, he never will. I can't see how he doesn't win it. He is irreplaceable. He will age well because he has always been a smart player.

      "He doesn't look like he is slowing down - there isn't another one out there like him."

      Former Real Madrid winger Steve McManaman added: "Incredible, exalted company. Huge iconic names in the history of Real Madrid - only got Cristiano above him and that says a lot.

      "[He's had} 610 appearances to get to where he has got and he deserves all the plaudits."

      Oops you can't see this activity!

      To enjoy Newsround at its best you will need to have JavaScript turned on.

      Ancelotti named the same XI that started the Champions League final and there was a swagger to Real's play that comes with being crowned European champions for the 14th time - and now adding a fifth Super Cup to their trophy cabinet.

      Frankfurt, meanwhile, earned a place in the continent's top-tier competition with their Europa League penalty shootout success over Rangers.

      This meeting was their first against Real Madrid since a 7-3 defeat in the 1960 European Cup final and will give the Bundesliga side a gauge of what is to come.

      After Japan striker Kamada failed to beat Thibaut Courtois to put the Germans ahead, they needed Brazilian defender Tuta to make a superb goalline block to deny Vinicius following a slick Real move at the other end.

      Vinicius and Benzema have forged an almost telepathic understanding in attack and combined on the left to free the Brazilian, who shifted the ball onto his right foot and forced Trapp into a fingertip save from distance.

      From the resulting 37th-minute corner came Real's breakthrough, with Alaba handed the simplest of finishes from close range.

      Benzema almost made it two with a fizzed half volley that was narrowly off target, but did get the goal he needed in the 65th minute to pull clear of former captain Raul on the club's all-time scoring charts.

      Once again it saw him combine with Vinicius, the young forward this time finding Benzema pulling away just inside the box and the veteran beat Trapp with a snappy effort to put the game beyond Frankfurt.

      Casemiro had earlier curled against the bar from distance and Ancelotti, who suggested this week it was possible for Real to compete for all six competitions they are in this season, was able to hand debuts to new signings Antonio Rudiger and Aurelien Tchouameni.

      "After we scored the first one we had more control and we didn't take risks, didn't play with super intensity but it was a good control," said Ancelotti.

      "They are used to playing together, they are comfortable, they know each other. It is simple to play together, to find the right time in the game."

      Line-ups

      Formation 4-3-3

      Formation 3-4-2-1

      Match Stats

      Live Text

      Match ends, Real Madrid 2, Eintracht Frankfurt 0.

      Second Half ends, Real Madrid 2, Eintracht Frankfurt 0.

      Eder Militão (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

      Foul by Randal Kolo Muani (Eintracht Frankfurt).

      Lucas Alario (Eintracht Frankfurt) is shown the yellow card for a bad foul.

      Aurélien Tchouaméni (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

      Foul by Lucas Alario (Eintracht Frankfurt).

      Attempt blocked. Ansgar Knauff (Eintracht Frankfurt) left footed shot from outside the box is blocked. Assisted by Lucas Alario.

      Offside, Eintracht Frankfurt. Christopher Lenz tries a through ball, but Mario Götze is caught offside.

      Foul by David Alaba (Real Madrid).

      Randal Kolo Muani (Eintracht Frankfurt) wins a free kick on the right wing.

      Substitution, Real Madrid. Antonio Rüdiger replaces Daniel Carvajal.

      Substitution, Real Madrid. Aurélien Tchouaméni replaces Toni Kroos.

      Substitution, Real Madrid. Dani Ceballos replaces Vinícius Júnior.

      Toni Kroos (Real Madrid) wins a free kick in the defensive half.

      Foul by Randal Kolo Muani (Eintracht Frankfurt).

      Foul by Toni Kroos (Real Madrid).

      Daichi Kamada (Eintracht Frankfurt) wins a free kick in the defensive half.

      Foul by Eduardo Camavinga (Real Madrid).

      Lucas Alario (Eintracht Frankfurt) wins a free kick in the attacking half.

      BBC

      Cappadocia is uniquely suited to this kind of underground construction due to the lack of water in the soil and its malleable, easily mouldable rock

      Violent gusts whipped loose soil into the air as I hiked through Cappadocia's Love Valley. Pink- and yellow-hued hillsides coloured the rolling landscape scarred with deep red canyons, and chimneystack rock formations loomed in the distance. It was arid, hot, windy and devastatingly beautiful. Millennia ago, this volatile, volcanic environment naturally sculpted the spires surrounding me into their conical, mushroom-capped shapes, which now draw millions of visitors to hike or hot-air balloon in the central Turkish region.

      But beneath Cappadocia's crumbling surface, a marvel of equally gargantuan proportions lay hidden away for centuries; a subterranean city that could conceal the whereabouts of up to 20,000 inhabitants for months at a time.

      The ancient city of Elengubu, known today as Derinkuyu, burrows more than 85m below the Earth's surface, encompassing 18 levels of tunnels. The largest excavated underground city in the world, it was in near-constant use for thousands of years, changing hands from the Phrygians to the Persians to the Christians of the Byzantine Era. It was finally abandoned in the 1920s by the Cappadocian Greeks when they faced defeat during the Greco-Turkish war and fled abruptly en masse to Greece. Not only do its cave-like rooms stretch on for hundreds of miles, but it's thought the more than 200 small, separate underground cities that have also been discovered in the region may be connected to these tunnels, creating a massive subterranean network.

      According to my guide, Suleman, Derinkuyu was only "rediscovered" in 1963 by an anonymous local who kept losing his chickens. While renovating his home, the poultry would disappear into a small crevasse created during the remodel, never to be seen again. Upon closer investigation and some digging, the Turk unearthed a dark passageway. It was the first of more than 600 entrances found within private homes leading to the subterrestrial city of Derinkuyu.

      Excavation began immediately, revealing a tangled network of underground dwellings, dry food storage, cattle stables, schools, wineries and even a chapel. It was an entire civilisation tucked safely underground. The cave city was soon spelunked by thousands of Türkiye's least claustrophobic tourists and, in 1985, the region was added to the Unesco World Heritage list.

      Derinkuyu is made up of 18 levels of tunnels that burrow more than 85m underground (Credit: RalucaHotupan/Getty Images)

      The city's exact date of construction remains contested, but Anabasis, written by Xenophon of Athens circa 370 BCE, is the oldest written work that seems to reference Derinkuyu. In the book, he mentions Anatolian people, in or near the region of Cappadocia, living underground in excavated homes rather than the more popular cliffside cave-dwellings that are well known in the area.

      According to Andrea DeGiorgi, associate professor of classical studies at Florida State University, Cappadocia is uniquely suited to this kind of underground construction due to the lack of water in the soil and its malleable, easily mouldable rock. "The geomorphology of the region is conducive to the digging of underground spaces," she said, explaining that the local tufa, or limestone soil, would have been fairly easy to carve with simple tools like shovels and pickaxes. This same pyroclastic material was naturally forged into the fairy-tale chimneys and phallic spires jutting from the earth above ground.

      But whom to credit with Derinkuyu's creation remains a partial mystery. The groundwork for the sprawling network of subterranean caves is often attributed to the Hittites, "who may have excavated the first few levels in the rock when they came under attack from the Phrygians around 1200 BCE", according to A Bertini, an expert in Mediterranean cave dwellings, in his essay on regional cave architecture. Adding weight to this hypothesis, Hittite artefacts were found inside Derinkuyu.

      However, the bulk of the city was likely built by the Phrygians, highly skilled Iron-age architects who had the means to construct elaborate underground facilities. "The Phrygians were one of Anatolia's most prominent early empires," explained DeGiorgi. "They developed across western Anatolia around the end of the first millennium BCE and had a bent for monumentalising rock formations and creating remarkable rock-cut facades. Though elusive, their kingdom spread to include most of western and central Anatolia, including the area of Derinkuyu."

      Half-ton boulders could be rolled in place to close off the tunnels in times of invasion (Credit: Richard Beck/Getty Images)

      Originally, Derinkuyu was likely used for the storage of goods, but its primary purpose was as a temporary haven from foreign invaders, with Cappadocia seeing a constant flux of dominant empires throughout the centuries. "The succession of empires and their impact on the landscapes of Anatolia explain the recourse to underground shelters like Derinkuyu," DeGiorgi explained. "It was at the time of the [7th-Century] Islamic raids [on the predominantly Christian Byzantine Empire], however, that these dwellings were used to the fullest." While the Phrygians, Persians and Seljuks, among others, all inhabited the region and expanded upon the underground city in subsequent centuries, Derinkuyu's population swelled to its peak during the Byzantine Era, with nearly 20,000 residents living underground.

      Today, you can experience the harrowing reality of life underground for just 60 Turkish lira (£2.80). As I descended into the musty, narrow tunnels, the walls blackened with soot from centuries of torch lighting, the unfamiliar sensation of claustrophobia began to set in. However, the ingenuity of the various empires that expanded upon Derinkuyu soon became apparent. Intentionally narrow, short hallways forced visitors to navigate the labyrinth of corridors and dwellings while stooped over and single file – obviously an inopportune position for intruders. Dimly lit by lamplight, half-ton circular boulders blocked doors between each of the 18 levels and were only moveable from the inside. Small, perfectly round holes in the centre of these hefty doors would have allowed residents to spear invaders while maintaining a secure perimeter.

      "Life underground was probably very difficult," my guide Suleman added. "The residents relieved themselves in sealed clay jars, lived by torchlight and disposed of dead bodies in [designated] areas."

      Each level of the city was carefully engineered for specific uses. Livestock was kept in stables nearest to the surface to reduce the smell and toxic gases produced by cattle, as well as provide a warm layer of living insulation for the cold months. The inner layers of the city contained dwellings, cellars, schools and meeting spaces. Identifiable by its unique barrel-vaulted ceilings, a traditional Byzantine missionary school, complete with adjacent rooms for study, is located on the second floor. According to DeGiorgi, "the evidence for winemaking is grounded in the presence of cellars, vats for pressing and amphoras [tall, two-handled jars with a narrow neck]." These specialised rooms indicate that inhabitants of Derinkuyu were prepared to spend months beneath the surface.

      Derinkuyu had many entrances, including more than 600 found within private homes (Credit: SVPhilon/Getty Images)

      But most impressive is a complex ventilation system and protected well that would have supplied the entire city with fresh air and clean water. In fact, it's thought that the early construction of Derinkuyu centred around these two essential elements. More than 50 ventilation shafts, which allowed for natural airflow between the city's many dwellings and hallways, were distributed throughout the city to avoid a potentially fatal attack on their air supply. The well was dug more than 55m deep and could be easily cut off from below by the city inhabitants.

      While Derinkuyu's construction was indeed ingenious, it's not the only underground city in Cappadocia. At 445 sq km, it's merely the largest of the 200 and counting underground cities beneath the Anatolian Plains. More than 40 of these smaller cities are three or more levels deep beneath the surface. Many are connected to Derinkuyu via carefully dug tunnels, some stretching as long as 9km. All of them are equipped with emergency escape routes in case an immediate return to the surface was necessary. But Cappadocia's subterranean secrets have not yet all been excavated. In 2014, a new and potentially even larger underground city was unearthed beneath the Nevsehir region.

      Derinkuyu's living story came to a close in 1923 when the Cappadocian Greeks evacuated. More than 2,000 years after the city's likely creation, Derinkuyu was abandoned for the last time. Its existence was all but forgotten to the modern world until some errant chickens brought the subterranean city back into the light.

      --

      Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

      If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

      BBC

      The rise of repairing: Why more of us are trying to fix things

      By Suzanne BearneBusiness reporter

      It's not unusual for Emma Ash to jump onto YouTube to watch a video of how to repair yet another electrical item that has suddenly stopped working.

      The 46-year-old also routinely picks up old items from car boot sales, or even skips, to fix and refurbish them.

      "I'm a granddaughter of a generation who really believe in making do and mending," says Ms Ash, who lives in West Berkshire.

      "It's always been part of my life. I'm all about saving things."

      The boss of YoungPlanet, an app that allows parents to donate no longer needed kids' toys and clothing to other parents, she managed to fix a fridge during lockdown.

      She has also resolved a leaking toilet, and mended a broken vacuum cleaner.

      "It's always worth a shot," says Ms Ash. "It's hugely satisfying because invariably it doesn't cost as much as getting someone else out."

      With many of us having to cut back on our spending due to the rising cost of living, there has been an increase in the number of people repairing goods, instead of replacing them with a new purchase.

      Add in environmental concerns and a report earlier this year found that a quarter of Londoners are now repairing more than they were in 2020.

      Nationwide more than half of people said they had repaired something in the past year, according to last month's Sustainable Consumer 2022 report by accountancy group Deloitte.

      Given that around the world as much as 50 million tonnes of electronic item waste alone is produced per year, of which only 20% is formally recycled, and it is hard not to agree that this increased repair work is a good thing.

      New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

      However, certain home electrical products are easier to fix than others.

      For example, some 42% of people in the UK have successfully fixed a vacuum cleaner, or would be "comfortable" to give it a go, a report found last year. Yet for televisions the number falls to 14%, and to just 10% for microwave ovens.

      Whatever electrical item you think about fixing, it is obviously important to work as safely as possible, and ensure that the item is unplugged before you start.

      What should start to make repairs easier are the new "right to repair regulations" that came into force for England, Scotland and Wales last summer.

      Mirroring similar European Union legislation that applies to Northern Ireland, they legally require manufacturers of electrical goods to start making spare parts available to buy. There are however, exemptions, for smartphones and laptops.

      To help give people more confidence to try to repair things, a growing number of individuals and organisations are taking matters into their own hands, and organising 'repair cafes' - both in the UK and overseas.

      More often held in a communal space, such as community hall, library or church building, the idea is that people can take along broken electronic items, and volunteers will help fix them, or offer advice.

      "It isn't just about getting something repaired, it's about learning new skills and feeling empowered to maintain your own products," says Ugo Vallauri. He is co-director of London-based Restart Project.

      There are now an estimated 2,400 such repair cafes worldwide, and more than 250 in the UK.

      Earlier this year, Restart Project also launched two permanent sites or "Fixing Factories" in London. In Camden and Brent volunteers repair people's broken electronics on a pay-what-you-like basis.

      "We'd like to turn it into a national network of similar places, and want repair to become the norm," says Mr Vallauri.

      "Everyone should have access to repair, and it should be the first option when something breaks rather than giving up and clicking on next-day delivery for something new."

      When it comes to clothing items, there are also new, convenient ways to get items fixed rather than have to buy replacements.

      Website-based Make Nu allows users to send off clothing to be repaired and then mailed back. And Sojo is a clothing repair app which works as a marketplace, allowing people to find somewhere to repair and mend the clothes.

      Josephine Philips founded London-based Sojo in 2021, fresh out of university. "I was thinking if circular, slow fashion is going to be accessible to a younger generation it needs to be modernised and digitised, and so set about creating a solution."

      But with a great many people still scrambling to buy the latest smart phone, ultra-high definition television, or latest clothing trend, is the tide actually turning?

      "There is definitely a subculture of people wanting to get things repaired, but it's very much a subculture," says Tim Cooper, professor of sustainable design and consumption at Nottingham Trent University.

      "Although there are thousands of repair cafes globally, and they have done a great job, they tend to be quite small compared to the millions of products people are buying. We need to move away from a throwaway culture."

      Mr Vallauri adds that what would help boost the number of people repairing their electrical goods in the UK is a tax cut to make it more affordable. "We have been campaigning for the removal of VAT…which exists on repairs of yachts but not on computers or white goods."

      He also points to an initiative in Austria where the government is giving out repair vouchers helping to reduce the cost of repair by 50% up to the value of €200 ($204; £168). There is a similar scheme in the German state of Thuringia.

      Meanwhile, last year France launched a mandatory repair score index for some electrical products. For example, when you buy a smartphone or lawnmower you will see a score of 1-10 of how repairable it is.

      Still, increasing number of people in the UK do indeed seem to be fixing things at home. Espares, a website offering spare parts for everything from fridges to vacuum cleaners, says its UK sales are now a third higher than they were back in 2019.

      It posts repair guides on its website and YouTube, and last year it launched a video chat tool enabling people to show their problem to its customer service team.

      "We see a lift whenever people are having to pull the purse strings," says head of brand Adam Casey. "It's a no-brainer that instead of, say, paying hundreds of pounds for a new dishwasher they might change the spray arm themselves for £20."

      Back in West Berkshire, Ms Ash advises others to "give it a go yourself".

      "You can always find a video on YouTube of someone fixing whatever fault there is with your item," she says. "Fixing something gives you a lot of satisfaction and is really empowering."

      Related Topics

      BBC

      The Kite Runner: Broadway show first to adopt mask-only nights

      By Steven McIntoshEntertainment reporter

      The Kite Runner has become the first show on Broadway to require audiences to wear masks at certain performances.

      The move is particularly notable as the show's weekly mask-only evening will be on Fridays - one of the most popular nights in New York's theatre district.

      Fans who are disabled or have other health vulnerabilities have long called for theatres to host mask-only nights.

      But the major theatres in London's West End have yet to introduce such a scheme.

      Producers said they scheduled the performances after some ticket buyers "expressed trepidation" about coming to see the show.

      'Audience demand'

      In England and Wales, the mask mandate was lifted in January, in line with a significant fall in Covid cases and deaths following the rollout of the vaccine.

      As a result, it has become increasingly rare in recent months to see audience members wearing facemasks at the vast majority of West End performances.

      However, the US was much slower than the UK to do away with facemask rules.

      Broadway theatres only lifted the industry-wide mask mandate on 1 July, and two plays - The Minutes and American Buffalo - kept their mask requirements in place until they closed later that month.

      The decision to offer mask-only performances of The Kite Runner means immunocompromised ticket buyers, or indeed anyone who is uncomfortable sitting in a mask-free environment, will be able to see the show.

      "There were a number of people, including friends, colleagues, even a doctor who had expressed some trepidation about attending our show, or any show, without a masked audience," The Kite Runner's lead producer Victoria Lang told The Hollywood Reporter.

      "We thought, why not dedicate at least one performance a week to make it a masked audience, so that anyone and everyone who wants to see the show has the opportunity to do that?

      "You always hope to boost sales, but it wasn't done specifically to boost sales," she added. "It was done really just to accommodate the requests from the people that were looking for a masked show."

      The Kite Runner is an adaptation of the 2003 novel by Khaled Hosseini and opened on Broadway on 21 July, with a planned 17-week running.

      The first mask-only performance of the show, which is directed by Giles Croft, will take place on 19 August.

      Ushers inside the theatre will enforce the policy, Lang said, and signage outside the theatre and box office will make the policy clear to audiences.

      Some venues in the UK have scheduled occasional mask-only performances, including the Hampstead Theatre, the Nottingham Playhouse, the Birmingham Rep, the Stephen Joseph Theatre in Scarborough, and the Royal Shakespeare Company.

      Theatres and cinemas already offer showings and screenings for a variety of audiences - such as subtitled or signed performances for people who are hard of hearing, and parent-and-baby screenings for adults who don't want the sound of their infant crying to disrupt others.

      As there would be very little public enthusiasm for bringing mask mandates back to entertainment venues in the UK, individual nights dedicated to masks could be a way for theatres to keep most ticket-buyers happy.

      Earlier this year, Silent Witness star Liz Carr called for UK theatres to host "Covid-safer performances".

      "Theatre should remain accessible even to those of us who have health conditions," she told BBC News at the Olivier Awards in April.

      "I think they should have facemask performances that are more socially distanced. In the same way you might have a British sign language performance, I think you should have Covid-safer performances."

      Carr recalled: "Some of my friends who weren't ready to come and see my show, they came to see the dress rehearsal, because they didn't feel safe enough to come.

      "So I think performances with less capacity and mandatory facemasks, every show should be doing that to make sure theatre remains accessible even to those of us who have health conditions."

      Some high-profile West End stars encouraged live audiences to wear masks before the mask mandate was fully lifted in the UK.

      Frozen star Stephanie McKeon tweeted in October: "A plea to amazing London audiences: Please please please wear your masks in the theatre. We are working so hard on our end to ensure everyone is safe and to keep our shows running.

      'We would be so grateful if you could help us out and do your bit too. Thank you."

      More on this story

      Carr: Theatres should host mask-only performances

      Related Topics

      BBC

      The Hundred: Will Smeed hits competition's first century for Birmingham Phoenix

      Last updated on 10 August 202210 August 2022.From the section The Hundredcomments446

      Will Smeed became the first player to hit a century in The Hundred after smashing a blistering unbeaten 101 for Birmingham Phoenix against Southern Brave at Edgbaston.

      The 20-year-old's sparkling innings came from just 50 balls, featuring eight fours and six sixes.

      The previous record score in the men's Hundred was 92, set by Smeed's team-mate Liam Livingstone in 2021.

      Smeed's effort helped the Phoenix score 176 runs from 100 balls - the highest score in this year's Hundred so far.

      With a buoyant and expectant Edgbaston bathed in sunshine, Smeed needed one run to reach the historic milestone with just two balls remaining.

      In the end he managed to scramble two runs off the penultimate delivery to send the crowd wild, with the Somerset batter removing his helmet and raising his bat into the air to take in the delirious applause.

      Smeed's performance was backed up with the ball by another youngster as 22-year-old Henry Brookes took 5-25 - only the third ever five-wicket haul in The Hundred - to help bowl Southern Brave out for 123 and seal a crushing 53-run victory.

      Former England white-ball captain Eoin Morgan believes Smeed's century could be a turning point, with the youngster potentially becoming the standard-bearer for a new breed of cricketer committed to solely playing limited-overs cricket across the globe.

      "It's a line in the sand for English cricket," Morgan told Sky Sports. "He doesn't play any first-class cricket, he is predominantly a T20 cricketer and is clearly exceptional in what he does. So it is potentially a new avenue for him into international cricket.

      "We've seen in other competitions around the world where domestic franchise tournaments which attract big-name players create domestic heroes. Tonight Will Smeed has become one of them."

      Smeed's extraordinary knock was the perfect blend of power hitting, innovative strokeplay, perfectly-timed acceleration and high-class technique.

      After clipping George Garton off his pads for four with the first ball of the match, Smeed played second fiddle to fellow opener Chris Benjamin and the vastly experienced Moeen Ali in the opening stages.

      When both players departed it brought Livingstone to the crease and there was an expectation the England batter would soon be crunching the ball around Edgbaston.

      Instead it was Smeed who stepped up, the youngster nonchalantly smashing James Fuller for consecutive fours. He then reached his half-century off just 25 balls with a huge six, getting down on one knee to smack a Jake Lintott delivery over the fence.

      All Livingstone needed to do was stand and admire.

      As Smeed smashed it around, thoughts began to turn towards the elusive three figures - but would he have time?

      We knew it was possible. West Indies legend Chris Gayle took just 8.5 overs of the match (53 balls) to hit the quickest 100 in men's T20 cricket (he faced 30 balls), playing for Royal Challengers Bangalore in the IPL in 2013.

      But according to statistician Andrew Samson a player reaches a century in 16.4 overs (100 balls) roughly once in every 50 men's T20 matches, so it is hardly a common occurrence.

      With 10 balls remaining Smeed was on 83. A single and a streaky four moved him to 88, before another huge six brought up 94 and a new tournament-record score.

      Another single moved him to 95, a thick edge brought four and 99 not out.

      Edgbaston was on tenterhooks.

      The record-breaking moment was not the cleanest shot Smeed will ever hit, and was helped by a mis-field, but no-one in the crowd cared as they erupted in celebration.

      "I felt a bit scratchy for most of it," said Smeed afterwards, clearly not getting carried away with the adulation. "I mishit a lot of balls but it's small boundaries and a few dropped over in our innings.

      "You try to put it to the back of your mind when you're in the 90s. I've had a couple of close calls so it was nice to get over the line."

      It was clear from a young age that Smeed was destined to be a high achiever.

      At school, as well as playing cricket, he played rugby, football, hockey, tennis and the hurdles. He achieved A* in maths, further maths, chemistry and physics A Level, and is currently part way through an undergraduate Open University degree in maths and economics.

      Smeed has never played a first-class match and only has one 50-over match to his name (while also admitting he does not watch much Test cricketexternal-link).

      He is part of a new, exciting generation of young cricketers who focus, for now, on the shortest formats having been brought up on a diet of the Indian Premier League, T20 Blast and the Big Bash.

      He gave a hint as to his precocious sporting talent on a wider stage when he hit 82 off 49 balls in only his second professional game for Somerset aged just 18 against Gloucestershire in the 2020 T20 Blast.

      The following year he became one of the breakout stars of the inaugural Hundred. The youngest player in the 2021 competition, aged just 19, Smeed only came in as an injury replacement but made made the most of the opportunity, hitting three sixes in a 13-ball 36 on his debut against the Trent Rockets, ending the tournament tournament with 166 runs at a strike-rate of 172.91.

      England are certainly aware of his talents and he was called up to the Lions squad at the aged of just 17 for a tour of Bangladesh in 2019. Over the winter, he played for Quetta Gladiators in the Pakistan Super League.

      He has continued on a rapid upward trajectory since, and his latest record-breaking antics may mean the shouts for a call-up to the senior England squad become too loud to ignore.

      Phoenix captain Moeen Ali said: "It's awesome because you want to be performing and winning, but if you're bringing through a few youngsters while you're doing that it's great.

      "Obviously Will was good for us last year and Brookesy tonight was fantastic. It's great winning but when you get young players doing well, it's great for experienced players because you don't feel that it always has to be you stepping up."

      Asked whether this display could be a launching pad for his career, Smeed was once again humble in his response.

      "I don't know. Cricket can be a strange game. It was nice to get the extra few runs as I have been stuck short a few times," he told Sky Sports.

      "It's a learning lesson that you don't have to hit every ball out of the middle of the bat. And hopefully the more I play the more I can learn and improve.

      "That was a great team performance. Shout out to Brookesy his spell was epic and I feel like I have stolen this (Match Hero award) off him a bit. But there will be confidence in the group again and hopefully we can go on a bit of a roll now."

      BBC

      The youngest cast members are just a few months old – Frederik Mayet

      Visiting Oberammergau, a small village located in Germany's Bavarian Alps, feels like stepping into a Disney film. From the rolling mountains that frame the village, to the wooden houses covered with swirling folk art paintings and carvings – a practice that dates back to the 16th Century there – the words "quaint", "cute" and "postcard-worthy" come easily. It doesn't even seem outrageous that the area has its own wine and cheese vending machine… because why wouldn't they encourage visitors to enjoy this setting as much as possible?

      More like this:

      –      Shakespeare's most controversial villain

      –      The mysterious ancient civilization for now

      –      A symbol that spread around the world

      Located near the centre of the village is St Peter und Paul, a baroque Catholic church. It was here, in 1634, in the Rococo-style church, that the villagers first made a historic pledge. In a turn of events that feel eerily resonant now, the black plague had come to the village and decimated almost 20% of the population in only a few months. In an attempt to turn the tide, the residents promised that they would perform a passion play – aka a dramatic retelling of the life, death, and resurrection of Jesus Christ – once every 10 years, if God spared the rest of the city. The first productions were performed in the church graveyard, just above the bodies of those taken by the disease, and – as the story goes – no one else died. 

      The latest staging of the Oberammergau Passion Play is running from May to October this year, having been delayed by two years because of the pandemic (Credit: Arno Declair)

      Since those first performances, plenty of events have conspired to stop the plays, which are typically performed at the beginning of every decade, including the Franco-Prussian War, the Spanish Flu – and yes, Covid-19, with the 2020 production postponed until this year, when it is running as usual from May to October. Historically, it's experienced mixed support: in 1770 the Duke of Bavaria Maximilian III Joseph tried to ban it, claiming "the theatre stage is no place for the greatest secret of our holy religion". However, in 1900, entrepreneur Thomas Cook found such a value in the performance, he compelled the city to build a 4,400-seat theatre so that he could sell foreign audiences on the idea of seeing a five-hour play (with an additional three-hour dinner break) in a language they didn't speak, a move that effectively introduced tourism to the region.

      A group effort

      Now in its 388th year, the passion play influences nearly aspect of the life in the village. Nearly 2,000 of the Oberammergau's 5,000 residents take part both in front and behind the stage. Main actors commit to taking almost a year off work for rehearsals, a group trip to Israel, and the six-month play performance schedule. And every man commits to growing out his hair for the year leading up to the show, and keeps his shaggy do until it's cut during the wrap party. (Their hair is later displayed in ropes in the Oberammergau Museum, a building covered in blue denim costumes from 2000 and 2010 Passion Plays.)

      As Frederik Mayet, one of the two actors alternating in the role of Jesus this year, says, all group sacrifices are in service of what they see as the greater good. They've been literally training for this their entire lives.

      "The small ones grow into the into the passion play," he says. "The youngest ones are just a few months old on stage the first time. The first song in the passion play, when Jesus is ridding the donkey, that's a song that everyone learns in school. We sang it for the first time a few weeks ago [in rehearsals]. I had goosebumps. It's very emotional right now."

      The entire cast of the passionspiel are amateurs. However, the production's 12 scenes feel well-polished. A barnyard's worth of animals crop up on stage, including the donkey that assists Jesus's first appearance. And every New Testament beat, including Jesus purging the temple, performing miracles, sitting for the last supper, and ultimately dying and rising again, plays out with a heart-breaking honesty. Between acts, Old Testament-inspired static tableaus, depicting scenes that are supposed to specifically prefigure events playing out in the main story, add a touch of surrealism. During large crowd scenes, younger actors fidget with their costumes and wiggle around stage, adding a touch of realism. (One must assume Biblical-era children didn't always recognize the gravity of what they were witnessing). But none of this distracts from the play's central theme. The play might be in German (with available manuscripts in English), but even if you don't speak the language the mission is clear: this is an act of passion. 

      Oberammergau is the most picturesque of Bavarian villages, and the passion play is at the heart of everything it does (Credit: Alamy)

      Christian Stückl, the artistic director of Munich's People Theatre, who took charge of the passion play in 1990, and has directed it for the fourth time this year, says creating it is a very unique theatrical experience in some ways – but then ultimately, a show is a show.

      "I like it very much to act with these amateurs here in Oberammergau," he says. "It's quite different if I work with professional actors in Munich. In Oberammergau, I have to go on stage and show you how to do it. Professional actors don't like if I go on stage and show them. But an amateur, he needs it. [But] in the end, it's not so different, because you can have bad professionals and good amateurs. It's very close together."

      In his time at the helm, Stückl has also seen the play go through a number of notable administrative changes. In 1999 he successfully petitioned to remove the rule that all actors must be Catholic. (Although he calls the still-standing rule that you must have been born in the village or be a 20-year resident too restrictive, noting that two decades is too long to prove that you're a part of the city.) However, making adjustments to the actual production can be tricky when you're dealing with centuries of tradition.

      We have a lot of trouble with Oberammergau because the younger generation likes to have a new play and the old generation holds on [to] the older passion plays – Christian Stückl

      "We have a lot of trouble with Oberammergau because the younger generation likes to have a new play and the old generation holds on [to] the older passion plays," says Stückl. "Most tourist operators are like, 'no you have to do the same, like 10 years back, because my audience like to see the same play'."

      Moving with the times

      However, despite pushbacks, evolution has occurred. VIP guests throughout the years include Hitler, who unfortunately was a big fan. Because of that, Stückl felt it was important to ensure any potentially antisemitic readings of the material were squashed. With this in mind, the changes made include the addition of a menorah that now is placed on the table during the last supper, while at one point, Jesus holds up the Torah to the audience – all to emphasise that Jesus was Jewish.

      Mayet hopes his depiction of Jesus is fitting for the times too. Much like when the play started, the world is in turmoil. If Passion Play's Jesus needs to shout in order to be heard, then so be it.

      "We want to have a Jesus who is very confident in what he's saying," he says. "So someone that is very loud and shouting. A lot has changed in the last 12 years. We have a totally different world situation. The rich get richer and the poor get poorer. And we've had Covid in the last two years. In 2015 and then again this year we had the refugee crisis in Europe. So, there's a deep need for Jesus to be louder again."

      It's understandable that this play, a once a decade rarity, has become a pilgrimage for both believers and those who simply appreciate an epic show. As audience members, we love seeing passion, but perhaps even more, we're drawn to stories of families. And while it's easy to visually trace physical genealogical similarities among the actors, the Oberammergau passion play is also the story of "chosen family" – of a group of people who share in deep love and support for each other despite not being biologically related. As local resident and performer Otto Huber (who laughs and says, "they tell me I'm 75" when asked his age), explains, it is that factor that has kept him participating year after year – something he'll continue as long as he's able.

      The play covers all the major beats in the story of Jesus including, in this scene from the 1934 300th anniversary production, his entry into Jerusalem (Credit: Alamy)

      "Oberammergau is an amazing place," he says. "It's so fantastic to look at Oberammergau with this variety in the evolution of art, of music, and of theatre. That's really wonderful. And we were thankful that we can live at this place. And the base of everything is a warm brotherhood. We have a very good family feeling for our neighbours. The ancestors of my mother came to the city before 1600. And while we haven't got the casting lists [from back then], we were always very much dedicated to the play."

      If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

      And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

      BBC

      If you've been somewhere 15-plus years, and you've had one job title, that can be a worry, unless you’re at the very top of your game with nowhere else to climb – Jamie McLaughlin

      Tenure at a job is vital for appealing to future employers – that's the prevailing narrative in the workforce, even though many workers frequently change jobs and have for years. Still, some employees worry about leaving a job before they’ve put in at least a year or even more, in fear that recruiters will admonish them for not sticking with a role, or even judge them as someone who can’t hold down a position. 

      In ways, it makes sense that the stalwart ‘company man’ – someone who knuckles down at a single organisation for years, if not their entire career – remains on a pedestal. After all, they’re revered for staying power and focus, loyalty and commitment. These are all desirable qualities in a potential hire.

      But some experts say there actually can be such a thing as too much staying power. “There are a lot of positive connotations about longevity in a role, but there is a fair degree of negativity as well,” says Jamie McLaughlin, CEO of New York-based recruiting company Monday Talent.

      Although there’s plenty to be said for having extended experience – and lots of benefits that can come from digging in your heels with one employer – spending too long in one role may work against people in some cases. Some recruiters feel there’s a ‘tipping point’ at which loyalty can potentially signal complacency. And even for those not applying for jobs, there may be other reasons to start looking around after a while.

      The tipping point

      There is plenty of truth to the idea that a long stay at a company is generally looked upon favourably. It’s an indication of expertise, says McLaughlin – a safe bet that someone who’s been successful in a position for a long time really knows their stuff – and of company loyalty.  It also shows workers have figured out what they want out of a role, he adds.

      Some recruiters say they worry that an employee who spends too much time in a position may be too comfortable and unable to learn new cultures (Credit: Getty Images)

      For some employers, however, there is a point at which staying in one place can start to reflect poorly on a worker. “Eight, nine, 10 years, that's fantastic,” he says. “But 15, 17, 19 years... there's a big difference there. I think there is a window where the balance kind of tips a little bit.” For instance, being in one position for that long can signal that professional development has stalled, or that workers have a smaller network.

      “If you’ve only been in one industry, in one business, it can make you a little bit one-dimensional,” says McLaughlin. “From a hiring manager's perspective, I’d question how diverse is their learning and development style? Are they willing to take risks or are they risk averse? Are they dynamic enough? You might look at that and go, how motivated is this person? Why haven’t they wanted to move?”

      Claudia B Kropf, vice president of human resources at the US-based National Automobile Dealers Association, and founder of HR consultancy Monday’s Row, agrees lengthy tenure can make hiring managers wonder if a worker lacks ambition. She believes “the biggest drawback of remaining in a position too long, is getting comfortable with the status quo”, which could make a prospective employer worry someone might be too entrenched in one company’s culture to quicky adapt to another.    

      “Someone's been somewhere 15, 20 years, and you have to wonder, are they institutionalised?” says McLaughlin. “Are they just part of the furniture? How adaptable can they really be?” These questions, combined with existing biases about the inadaptability of older workers, has the potential to be damaging.

      Of course, notes Kropf, these judgements are entirely subjective – there’s no universal answer to how all hiring managers will judge long-tenured employees. “One person may see loyalty in 15-plus years of service,” she says, “whereas another may see apathy.” It may be up to the applicant, then, to paint that long tenure as a strength, rather than a weakness.

      Exceptions to the rule

      Although there may be red flags around longevity, there are also nuances buried within the number of years on a CV. 

      For instance, lots of movement within a single company can mitigate some of the negatives associated with staying put. “If you're somewhere 15 years, but you've moved up levels every couple of years, that's like changing jobs,” says McLaughlin. That makes a lot of time spent at the same company much more palatable, because it implies you’ve gotten lots of varied experience over those years, he says. On the other hand, he adds, “if you've been somewhere 15-plus years, and you've had one job title, that can be a worry, unless you’re at the very top of your game with nowhere else to climb”.

      A worker’s industry can make a difference, too. Some career paths do call for staying put for a decade or more to accrue necessary tenure for a new job title. “If you’re an accountant or a lawyer,” says McLaughlin, “I don't think there's as much negative connotation if you've been somewhere 10 or 15 years, moved up and made partner. In those professions, that's pretty much the route you take.”

      That stands in stark contrast to, say, creative professions, where he argues moving around is often the best way to further skills and open career options. “When you move from one agency or team to another, your network changes, your client base changes, your boss changes, your learning and development changes. You're exposed to new challenges, new people, new ideas.”

      Plus, says Kropf, the world is constantly changing – and employees must keep up with new technology to stay competitive. Workers whose jobs evolve and offer them new skills don’t can get left behind. 

      The compensation factor

      Beyond the opinions of hiring managers, staying put too long can also have adverse effects on workers, particularly regarding salary.

      For many employees, there are plenty of opportunities to gain bumps in pay while staying within a single organisation, as long as there’s a culture of upward mobility – people don’t necessarily have to change employers to see their pay progress at least somewhat. Yet staying in a job too long can potentially hurt earning potential, even if it doesn’t hamper job-title growth.

      Workers who move up in a company and succeed during a long tenure can more easily combat stigma against staying too long (Credit: Getty Images)

      Regular promotion within the same organisation can mean employees climb the job title ladder just as rapidly as someone who jumps from job to job, says McLaughlin. Yet even if they receive regular raises, staying put can mean less money. A 2022 US survey conducted by the payroll company ADP show people who switched jobs saw, on average, close to 2% more annual wage growth than their former colleagues who stuck around.

      This is especially the case amid the current tight labour market, as employers are offer big incentives to bring talent into their organisations. A 2022 survey of more than 2,600 workers in the US by research organisation The Conference Board showed 20% of people who changed jobs during the pandemic saw a 10% to 20% pay increase, and nearly a third of those surveyed got an even bigger bump – over 30% more than they previously made. The pattern is similar in the UK, where job switchers also reaped wage benefits.

      These salary incentives are among the reasons many people in countries including the US and UK – especially young workers – are currently changing jobs instead of sticking with a single employer.

      To stay or to go?

      Even with all this in mind, however, workers shouldn’t necessarily go running from their long-standing jobs. While there are valid considerations as to whether sticking it out in a position is the best idea, it’s also important that employees are happy.

      “If you found somewhere you love,” says McLaughlin, “and you're comfortable there, you feel you're looked after there, and you're paid well and respected, you don't need to move just for the sake of it.”

      But keeping eyes forward at the same time can be a good idea. McLaughlin says if you’re nearing the five-year mark, it’s worth it to assess where you are, and look at what else may be out there. 

      “You want to make sure your role has evolved with your life; that’s really the benchmark,” he says. “And every five years or so you should be opening the door, just to see what your options might be. Just because you're having conversations with people doesn't mean you're unhappy or you're changing jobs. You're just doing due diligence on your career.”

      BBC

      Are we falling in love with robots?

      By Michael DempseyTechnology of Business reporter

      It's a fiercely hot afternoon in Milton Keynes and I'm chasing a small orange flag as it waggles just above a line of low garden walls. The flag is attached to a white robot with six wheels and I'm relieved to see that it's slowing down to a halt.

      Cristiane Bonifacio has just extracted a large chocolate bar from the robot that has rolled up outside her home. Ms Bonifacio is in a hurry and has to dash back indoors for a work Zoom call, but she's got just enough time to express her affection for the robot delivery service that sends these machines scuttling along her local pavements.

      "I love the robots. Sometimes you find one that's got stuck so you help it and it says 'thank you'."

      The robot delivery service from Starship Technologies was launched in Milton Keynes four years ago and has been steadily expanding ever since, with further towns added just last month.

      After decades of playing the villain in science fiction, robots are now part of life in many towns and people haven't just embraced them, they rush to assist them. What is going on?

      Amber Case is an Oregon-based specialist in human-robot interaction and the way technology changes everyday life. "In the movies robots are always a technology that's attacking us. But the delivery robots wait for us and we use them."

      She thinks occasions when a robot hits an obstacle and requires help from a passer-by are a crucial part of the human-robot relationship. "Technology can be adorable if it needs our assistance. We like a robot that needs us a bit, and when we help the robot it creates a bond."

      Curiously, Ms Case is critical of the Starship Technologies delivery robots that pepper the pavements of Milton Keynes.

      They are battery-powered, summoned and opened by an app, equipped with sensors to detect pedestrians and armed with a speaker. This allows a remote human operator to address people observed through on-board video cameras.

      Yet this arsenal of tech is not being applied correctly, she says. "I feel they are automating the wrong part of the journey. Humans are really good at negotiating terrain and finding a particular house. Is this just a fetish for automating things?"

      Despite these reservations she concedes that "the Starship team have gone about it the right way, understanding how to make sure it's not scary, but cute. It seems they think more about the design than some robot makers and a well-designed robot is more likely to succeed."

      The design element of the Starship robot chimes with the public. Victoria Butterworth recalls that the robots were one reason she moved to Milton Keynes.

      "They caught my attention, they're so quirky and original."

      She adds that "of course there were lots of other reasons to move here", but the robots came to play an important part in her life when her dachshund developed disc displacement and needed constant attention.

      The robots allowed her to care for the dog without leaving her home to shop. "They were a real godsend when the dog was ill."

      The human-robot bond emerging in Milton Keynes has banished the stereotype of a menacing robot, she says.

      "When you see one you don't get that science-fiction emotion of 'Oh No! It's a robot!' It's more like a cute little character you see on the street. It makes your walk more colourful."

      Andy Curtis, Starship's UK operations manager who is in charge of 180 robots in Milton Keynes, talks about each machine operating in a "bubble of awareness" that allows it to alert people to its presence and offer thanks if they assist it. "It's designed to be cute, not to be invasive."

      This gentle demeanour is more than incidental. It pays off, says Mr Curtis. "People will jump in if a robot struggles on a difficult surface and it plays back a thank you message."

      More technology of business:

      In Starship's native Estonia, pedestrians come to the rescue when robots encounter snow and ice on the streets of Tallinn, pulling them onto the pavement to be repaid with that popular voice of thanks.

      Adam Rang, a businessman in Tallinn, confesses to being excited by the robots. But it's not an emotion his two-year-old son shares. "I point them out to him but he doesn't care. He's more interested in buses. It shows how normal they are to people born today, even though we've been waiting all our lives for robots like the ones promised in science fiction."

      He adds that drivers in Tallinn are accustomed to halting at pedestrian crossings to let the robots pass over, even though Estonian traffic law does not afford them pedestrian rights.

      He believes that part of our affection for the robots stems from disappointment with a promised future that didn't appear. "A lot of science fiction predictions didn't work out. But the robots give us the future we were promised."

      Back in Milton Keynes the robots queue up outside Moores Fish & Chips on a Friday night. Co-owner Johnny Pereira explains why this mix of traditional and hi-tech has proved a hit with his regular customers and bedded in with the locals.

      "Parents like to order robot-delivered fish and chips for the family, it's popular with kids. It's definitely increased business. But I can spot when customers sitting outside are new to Milton Keynes - they stare at the robots! People who live here are used to them."

      At the local robot hub beside a mini-supermarket the little machines line up on the pavement, waiting for their next order.

      Stephanie Daniels and her son, Noah, have dropped by and they too are impressed by robotic good manners. "I like it, they're very innovative, they have very good sensors. They're very cool and very weird at the same time. And they say 'Thank you!'"

      Related Topics

      BBC

      The plans for giant seaweed farms in European waters

      By Tristen TaylorBusiness reporter, Netherlands

      At a testing site way off the Dutch coast a breakthrough was made this summer.

      Some 12km (7.5 miles) out at sea, a converted fishing boat mechanically harvested a batch of farmed seaweed.

      The kelp had been grown on netting hanging below a 50m (164ft) long plastic tube that was floating on the water, held in place by buoys and two anchors on the seafloor.

      The boat was positioned alongside, and an 8m tall, electric-powered cutting arm was moved into the water. It pulled up the tubing and sliced the long strands of seaweed from the 2m wide net. The seaweed was then automatically bagged-up, and dropped onto the deck.

      North Sea Farmers, the consortium behind the test, says it was the world's first mechanical harvest of an offshore (some distance from the coast) seaweed farm.

      Eef Brouwers, North Sea Farmers' manager for farming and technology, says that the successful harvest was "an important first step" towards the large-scale cultivation of commercial seaweed farms in the North Sea.

      North Sea Farmers has almost 100 members including food and consumer goods giant, Unilever, and energy firm Shell. They hope to dramatically increase Europe's production of farmed seaweed over the next decade.

      Currently global seaweed production is dominated by Asia, and particularly China. The total worldwide harvest in 2019 was 35.8 million tonnes, and of that amount 97% came from Asia, with more than half from Chinese waters.

      By contrast, Europe produced just 287,033 tonnes that year, or 0.8% of the global total, with almost all of this being the harvesting of wild stocks.

      New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

      While most of us don't give seaweed much thought, it is an increasingly sought after crop. Its uses ranging from a human food and additive, to animal feed, land fertilizer, an ingredient in cosmetics, as a form of bio-packaging in place of plastic, as a biofuel, and to absorb carbon dioxide.

      There are thousands of different types of seaweed around the world, but seven are harvested more than most. These include kelp and pyropia. The latter is used to make nori, the dried Japanese seaweed sheets that wrap rolled sushi.

      The seaweed industry was worth $40bn in 2020, according to one report. However, the same study predicts that this will soar to $95bn by 2027.

      Given those figures, it is not surprising that European producers wish to start farming seaweed at significant scale.

      Seaweed for Europe, another trade group for seaweed producers, wants the European Union to produce eight million tonnes of farmed seaweed by 2030. Adrian Vincent, an associate at the organisation, says this goal is "ambitious but completely achievable".

      What will greatly help is that the target is being backed by the European Commission. A spokesman for Brussels added that the EU is already giving financial support of €273m ($277m; £228m) to seaweed projects, a figure "that is expected to grow".

      Meanwhile, the Dutch government is proposing setting aside 400 sq km (154 sq miles) of its territorial waters in the North Sea for large-scale seaweed cultivation. Germany and the Republic of Ireland are also at the forefront of developments. In the UK, which of course is no longer in the European Union, Scotland is leading the way.

      Dutch firm The Seaweed Company is now farming kelp off the west coast of Ireland, plus in Moroccan and Indian waters, and in its home country.

      "We are seaweed pioneers," says Joost Wouters, the firm's founder. "Scale and speed is our mission. To be sustainable from the financial, social and ecological side, you need a lot of seaweed."

      Located above the picturesque Mulroy Bay in County Donegal, the company's Irish processing facility consists of a barn where harvested seaweed is shredded and then dried in in the firm's specially-designed own machine.

      Mr Wouters refuses to allow the dryer and mechanical cutters to be photographed, wanting to protect the company's technology from rivals.

      In order to farm seaweed, the company first has to cultivate spores in a laboratory, which are then placed on ropes in hatcheries. Once the seaweed starts to grow, the lines are moved to the open ocean. Harvest takes place just a few months later.

      "That's the beauty of it," he says. "You don't need land, fresh water or fertiliser. That's why so many people are now seeing interesting opportunities in algae."

      Lucy Watson, the development executive at Ireland's Seafood Development Agency, says that the country has "good sites [for farming seaweed], well informed industry players, and R&D capacity". She adds: "There are no negative environmental impacts of farming seaweeds per se."

      Others are not convinced, such as Marc-Philippe Buckhout from Seas At Risk. The group is a coalition of more than 30 European environmental organisations working to protect Europe's seas and the wider oceans.

      He fears that seaweed has become the new green hype, with potentially negative repercussions, such as crowding out other sea organisms.

      "Large scale farms might be the industry's preferred way forward," he says, "but we would definitely favour smaller operations that are set in the sort of carrying capacity of the area that they're situated in."

      Reinier Nauta, a specialist seaweed researcher at Wageningen University in the Netherlands, shares these concerns. "One of the most important questions is the impact of algae cultivation on the nutrient balance of the sea," he explains.

      He points out that farming seaweed at scale could result in a decline in phytoplankton, an important food for fish, and these fish are, in turn, then feeding seals and porpoises.

      North Sea Farmers' Eef Brouwers admits that in order to fully determine the environmental impact there will have to be much larger test farms. "We need to get to a large scale first to be able to figure out what's going on," he says.

      Off Germany's Baltic Sea coast, Eva Strothotte a biologist from Kiel University of Applied Science is managing an EU-funded project to see if growing kelp at offshore wind farms is technically and economically viable.

      The test site is 100km from the coast and subject to extreme weather. Her team has had to develop specially toughened moorings for the lines, and set up an extensive array of sensors to monitor the seaweed's growth.

      She says: "We talked to seaweed producing companies in Scotland and Norway, and they said 'you must be absolutely crazy, there's no way to grow seaweed in such a location', but if you can do it here then you can do it anywhere."

      Back in Mulroy Bay, Mr Wouters admits he is concerned that the fast-growing industry could "attract people who don't care about nature, and don't want to grow with nature."

      Additional reporting by Ingrid Gercama and Nathalie Bertrams.

      Related Topics

      Opex 360

      Avec la création annoncée de 200 nouvelles brigades, la Gendarmerie va « changer de paradigme »

      par Laurent Lagneau · 10 août 2022

      Dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP], lancée en 2008, la Gendarmerie nationale a dû fermer 500 de ses brigades, l’idée étant alors de créer des « communautés de brigades » [COB] afin de mutualiser les moyens. Cela a eut plusieurs effets négatifs : le temps d’intervention s’est allongé [il était, en moyenne, de 12 minutes en 2016], une partie de la population a pu se sentir « abandonnée » et la capacité des gendarmes à recueillir ce que l’on appelle, en matière de renseignement, des « signaux faibles » s’en est trouvée amoindrie.

      Depuis, et même si la Cour des comptes l’a invitée à rationaliser ses implantations en zone rurale, la Gendarmerie a mis un terme à la fermeture des ses brigades, tout en cherchant à créer de nouveau du lien avec les élus locaux et les populations. Cette approche a notamment été initiée par le général Richard Lizurey et poursuivie par le général Christian Rodriguez, son successeur à la tête de la Direction de la gendarmerie nationale [DGGN].

      En octobre 2021, et afin d’accroître la présence des gendarmes sur le territoire national, celui-ci avait défendu l’idée d’aller « vers des modèles alternatifs, qui pourraient être des postes de gendarmerie dans des endroits où il n’y a pas de brigade ».

      Et le général Rodriguez avait alors proposé d’affecter deux gendarmes dans le local d’une mairie [ou d’un bureau de poste] et de leur confier un « budget » ainsi que la responsabilité de « réservistes qui habitent dans le coin ». Cela « permettrait d’avoir une « sorte d’excroissance d’une brigade à un endroit où, aujourd’hui, on ne voit pas beaucoup de bleu », avait-il expliqué.

      Cependant, et conformément aux directives du président Macron, il est question d’aller plus loin et de recréer 200 nouvelles brigades. Ce qui, conjugué à la numérisation, va faire « changer de paradigme » la gendarmerie nationale, selon le général Rodiguez, qui était auditionné par les députés de la Commission de la Défense, le 27 juillet dernier.

      « Plutôt que d’attendre les usagers derrière un ordinateur, il s’agira désormais d’aller vers les gens, de passer d’une logique de guichet à une logique de pas de porte. […] Nous devons provoquer cette proximité, car la population la demande, plutôt que des contacts dématérialisés », a estimé le DGGN. Aussi, a-t-il ajouté, « recréer des brigades permettra d’aller en ce sens, d’autant que les 200 nouvelles […] seront dotées de moyens de déplacement adaptés à leurs territoires : chevaux, motos, mais aussi trottinettes électriques là où c’est pertinent, etc ».

      En outre, a-t-il continué, des « brigades itinérantes seront également chargées de partir plusieurs jours dans des territoires qui ne sont jamais investis ordinairement, en dormant en chambres d’hôtes ou chez l’habitant, etc ». Selon le général Rodriguez, le « dernier changement d’une telle ampleur connu par la gendarmerie date d’il y a 300 ans, lorsque les brigades avaient été territorialisées ».

      S’agissant plus précisément des 200 nouvelles brigades, elles ne seront pas créées du jour au lendemain.

      « Il faut 5 à 6 ans pour construire une brigade [ce qui paraît excessivement long, ndlr]. Dans l’attente, les 200 brigades seront créées de manière très souple, dès 2023. Il suffira que les mairies leur fournissent des bureaux. Des logements et garages pourront ensuite être loués, le temps d’entreprendre les constructions. Nous savons ‘bricoler’ de cette manière, avec l’aide des élus », a expliqué le DGGN.

      Pour le moment, les implantations de ces nouvelles brigades n’ont pas encore été déterminées. Cela se fera en « concertation entre les élus locaux et les préfets », a précisé le général Rodriguez. « La gendarmerie ne décidera pas, elle précisera seulement les flux actuels de circulation de la délinquance, et les types de brigades disponibles [qui sont extrêmement divers] » a-t-il ajouté.

      Par ailleurs, et alors qu’il a rappelé que les brigades existantes [ainsi que celles qui ont été fermées, ndlr] avaient été initialement créées « en fonction des capacités de déplacement des chevaux par jour », la gendarmerie équestre devrait prendre un nouvel essor dans les années à venir. « Je souhaite augmenter le nombre de nos postes à cheval. Un nouveau sera créé à Deauville cet été. Dans le Grand-Est, nous créons un tel poste au moment des vendanges. Au milieu des vignes, ces brigades peuvent voir loin et sont très dissuasives. Elles sont très utiles également pour les incendies. Elles permettent aussi de faire évoluer les carrières des cavaliers », a en effet déclaré le général Rodriguez. Actuellement, on compte environ un millier de gendarmes à cheval, les places étant rares… et le concours particulièrement sélectif.

      Photo : Gendarmerie nationale

      Opex 360

      Pour son directeur, la mission de la Gendarmerie « n’est pas d’arrêter les voleurs… mais de faire en sorte qu’il n’y en ait pas »

      par Laurent Lagneau · 10 août 2022

      Dans sa nouvelle dystopique « Minority Report » publiée en 1956, l’écrivain américain Philip K. Dick avait décrit une société dans laquelle les crimes étaient prédits grâce au don de précognition de trois « précogs », permettant ainsi à une agence gouvernementale appelée « Précrime » d’éradiquer la criminalité à Washington, les assassins étant arrêtés avant de passer à l’acte. Cette fiction a-t-elle inspiré la Gendarmerie nationale?

      Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, son directeur général [DGGN], le général Christian Rodriguez a en effet affirmé que la « mission première » des gendarmes « n’est pas d’arrêter les voleurs mais de faire en sorte qu’il n’y ait pas de voleur ». Pour cela, a-t-il continué, le « maillage du territoire, s’il n’en est pas une condition suffisante, en est une condition nécessaire, au même titre que la statut militaire ».

      S’agissant plus précisement de ce maillage territorial, le général Rodriguez a rappelé que la Gendarmerie nationale comptait 100’000 militaires « pour couvrir 95% du territoire », le tout avec la nécessité de « dégager du temps pour rencontrer les concitoyens, les maires et les élus, afin de produire du sentiment de sécurité ».

      Dans le détail, 33’400 des 35’000 communes de France sont situées en zone de gendarmerie, ce qui, selon le DGGN, représente « 52% de la population », dont la moitié vit « en zones urbaines et périurbaines ».

      Cela ayant été rappelé, pour faire en sorte qu’il « n’y ait pas de voleurs », la Gendarmerie a recours à l’intelligence artificielle. « Nous avons aussi développé des algorithmes permettant de placer des gendarmes au bon endroit et au bon moment, en évitant notamment de recourir à eux la nuit lorsque c’est superflu », a expliqué le générail Rodriguez.

      Ce qui, a-t-il continué, permet de dégager du « temps » au profit du « surcroît de proximité qui sera attendu des gendarmes, conformément à la commande passée par le Président de la République et le ministre de l’intérieur, d’un doublement de la présence sur la voie publique ».

      En outre, a encore indiqué le DGGN, ce recours à l’intelligence artificielle donne des « effets perceptibles sur le terrain. » Ainsi, a-t-il développé, un « algorithe a également permis dans onze départements d’accroître la présence des gendarmes sur les lieux où les cambriolages étaient probables, améliorant ainsi leur prévention de 3 % par rapport aux autres départements ».

      Et il s’agit d’aller plus loin. « Une deuxième version de cet algorithme, qui sera expérimentée avant la fin de l’année, tiendra compte de l’ensemble des situations de crise rencontrées », a indiqué le général Rodriguez. « Des ‘cartes chaudes’ seront ainsi fournies aux gendarmes qui partiront en patrouille, afin qu’ils sachent où se positionner pour prévenir les faits de délinquance, mais aussi les accidents de voiture, etc », a-t-il précisé.

      Par ailleurs, sachant que 90% des feux de forêt ont une origine humaine [imprudences et comportements dangereux], la gendarmerie fait aussi tourner ses algorithmes pour prévenir les incendies criminels.

      « La gendarmerie ne mène pas la lutte contre les incendies : elle y est engagée pour évacuer les populations et éviter les pillages. Nous sommes également chargés des enquêtes. Avec les algorithmes, les pompiers parviennent à anticiper les déplacements des incendies, mais nous parvenons aussi à prévoir les lieux où les feux risquent de prendre. Nous avons ainsi interpellé plusieurs personnes, souvent perturbées, qui étaient soupçonnées d’être à l’origine d’incendies », a ainsi conclu le général Rodriguez.

      Photo : Gendarmerie nationale

      BBC

      'Italian pizza is better for sure' - Italians respond to Domino's pulling out of country

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      Domino's Pizza's last stores in Italy have been closed after the firm that operated its outlets in the country filed for bankruptcy.

      Franchise holder ePizza SpA said it was impacted by Covid-19 restrictions and increasing competition from traditional restaurants using delivery apps.

      News of the fast food giant's exit from the country was celebrated by some on social media.

      A resident from Bologna said, "It's like me going to England and making fish and chips, it doesn't make sense."

      Opex 360

      Des Su-25 « Frogfoot » font aussi partie des avions livrés par la Russie au Mali. Avec des pilotes russes aux commandes?

      par Laurent Lagneau · 10 août 2022

      Le 9 août, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a présidé une cérémonie au cours de laquelle plusieurs aéronefs ont officiellement été remis à la force aérienne malienne. Sur les premières photographies de cet évènement, on peut distinguer au moins quatre avions d’attaque léger L-39C Albatros [ayant gardé leur livrée russe] un appareil de transport tactique Casa CN-295 [arrivé à Bamako en mai dernier] et deux hélicoptères, dont un Mil Mi-24P et un Mil Mi-8.

      Par la suite, d’autres images de la cérémonie ont été diffusées via les réseaux sociaux. Et sur plusieurs d’entre-elles figure au moins un avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » dont la livrée – couleur sable – est parfaitement adaptée à l’environnement malien.

      Vive le Mali 🇲🇱 vive la transition malienne.Dieu bénisse et protège le Mali et qu’il envoie plus bas que terre tous les ennenmis du Mali https://t.co/XcpfvPf37W

      — Liberteetjustice (@klebert225) August 9, 2022

      Comme les L-39C Albatros et les Mil Mi-24P/35, ces appareils ont très certainement été livrés par la Russie. D’ailleurs, sur les images du discours prononcé par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense, on voit des officiers russes mais aussi sept personnes – au moins – de type caucasien portant chacun une combinaison de vol de couleur sable « Kurtazh », assez similaire à celle que l’on peut trouver sur le site spécialisé ukrainien AVIAPOINT pour environ 136 euros…

      Quoi qu’il en soit, lors de son allocution, le colonel Camara a fait l’éloge du « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».

      « Je dois dire que la cérémonie d’aujourd’hui est historique, tant par la nature, la qualité que par le volume de ce que vous nous remettez, dont nous n’exposerons ici qu’une partie, le reste étant bien sûr engagé en opération au moment où se tient cette cérémonie », a déclaré le colonel Camara en s’adressant au colonel Goïta. « Le parking sur lequel nous nous trouvons sera d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble des matériels récemment acquis. […] Les équipements présents offre un échantillon des capacités qui font de l’armée de l’air malienne un outil complet de combat », a-t-il poursuivi.

      Cérémonie de Réception officielle des aéronefs de l'armée sous la Présidence du Colonel Assimi Goïta chef de l'état et chef suprême des armées.Vive le Mali 🇲🇱 d'@GoitaAssimi, vive la Russie 🇸🇮 de Vladimir Poutine, vive l'Afrique. (Seul ☝ Dieu a le pouvoir) pic.twitter.com/GwaqGw06ja

      — Sinde Bassemori (@SBassemory) August 9, 2022

      « Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a ensuite détaillé le colonel Camara.

      Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35.

      Cela étant, le Mali ne sera pas le seul pays sahélien à déployer des Su-25 Frogfoot, le Niger et le Tchad en ayant acquis quelques exemplaires [notamment auprès de l’Ukraine] dans les années 2000. Avec un rayon d’action modeste [550 km] au regard de l’immensité du territoire malien, cet appareil, bien que lourdement armé avec son canon de 30 mm et sa capacité à emporter 4000 kg de munitions, pourrait avoir un emploi limité.

      Par ailleurs, et selon le général Stephen Townsend, chef – sortant – du commandement militaire américain pour l’Afrique, le groupe paramilitaire russe Wagner, dont Bamako a sollicité les services, aurait déployé au Mali de « nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne ».

      Photo : capture d’écran

      Opex 360

      Une délégation turque est attendue à Washington pour négocier l’achat d’avions F-16 Viper

      par Laurent Lagneau · 9 août 2022

      L’achat par la Turquie de chasseurs-bombardiers F-16 Viper paraît très mal engagé, étant donné qu’il suscite une forte opposition parmi les élus du Congrès des États-Unis. Au point que, dans sa version de la Loi d’autorisation de la Défense nationale [National Defense Authorization Act – NDAA] pour l’année 2023, la Chambre des représentants a adopté un amendement le rendant quasiment impossible.

      Pour rappel, exclue du programme F-35 pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph », la Turquie a fait savoir qu’elle comptait se procurer 40 F-16 « Viper » et porter à ce standard 80 des F-16 d’ancienne génération qu’elle possède déjà.

      Or, ce dossier est crucial pour Ankara, qui redoute de voir ses forces aériennes être distancées par leurs homologues grecques, qui diposeront, à terme, de 24 Rafale F3R, d’au moins 85 F-16 Viper et, très probablement, de 40 F-35A.

      L’amendement voté par la Chambre des représentants, exige de l’administration Biden de prouver que la vente de F-16 Viper à la Turquie est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une « description détaillée » des mesures qu’elle envisagerait de prendre pour avoir l’assurance que ces chasseurs-bombardiers ne soient pas utilisés pour « porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan » [en clair, la Grèce].

      « Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », avaient ainsi fait valoir les parlementaires à l’origine de cet amendement.

      Reste à voir ce qu’en fera le Sénat… dont plusieurs membres influents sont sur la même longueur d’onde que leurs homologues de la Chambre des représentants.

      Cela étant, la Maison Blanche est favorable à cette vente de F-16 Viper à la Turquie. D’ailleurs, en juin, lors du dernier sommet de l’Otan, à Madrid, le président Biden avait promis à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il ferait le nécessaire pour débloquer ce dossier. « J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », avait-il dit… Visiblement, il s’était avancé trop vite…

      Quoi qu’il en soit, le gouvernement turc n’entend rien lâcher… Et il enverra une délégation à Washington, le 15 août prochain, pour relancer les négociations sur cet achat de F-16V.

      « Les discussions pour l’acquisition des F-16V continuent. […] Nous avons une réunion le 15 août : nous avons été invités aux États-Unis », a en effet déclaré Hulusi Akar, le ministre turc de la Défense, ce 9 août, sans dire qui était à l’origine de cette invitation…

      Reste que, et comme on pouvait s’y attendre, les conditions posées par la Chambre des représentants sont « inacceptables » pour Ankara. « Nous espérons qu’elles seront levées par le Sénat », a affirmé M. Akar, avant de souligner que « l’approche de M. Biden [avait été] très positive à Madrid ».

      Peut-être qu’une amélioration des relations entre Ankara et Athènes serait de nature à convaincre le Sénat américain à revenir sur l’amendement de la Chambre des représentants… Mais cela n’en prend pas le chemin. En juin, M. Erdogan a décidé de rompre le dialogue avec les autorités grecques. Puis, le mois suivant, la Turquie a annoncé son intention de reprendre sa prospection de gaz naturel en Méditerranée orientale… avec l’Abdulhamid Han, son nouveau navire de recherche capabble de forer à une profondeur de 12’200 mètres.

      BBC

      Picture of wild cat hunting flamingo wins award

      A striking image of a caracal hunting flamingo in Tanzania has won first prize in the 2022 Nature TTL Photographer of the Year competition.

      A Cat and Its Prize, by US photographer Dennis Stogsdill, beat 8,000 entries from around the world.

      "This is nature at its most raw," Nature TTL founder Will Nicholls says.

      "The caracal is soaked from chasing the flamingos through the waters but has come out on top.

      "The contrasting colours against the dark surroundings really make this image pop - a wonderful scene to have been able to observe, no doubt, let alone capture exquisitely on camera."

      The photo also won the Animal Behaviour category.

      Here are winning images from the other categories, with descriptions by the photographers.

      Animal Behaviour, second place: African elephant puffing dust, by Michael Snedic

      After wallowing in the mud, this majestic African elephant was walking towards our safari vehicle, in the Ngorongoro Crater, in Tanzania, Africa.

      It sucked up some dust in its trunk - and before long, it turned its trunk upwards and released a huge puff of dust.

      My camera was set to continuous shutter and I was clicking away like crazy - an exhilarating moment.

      Camera Traps, winner: Ice bear, by Geoffrey Reynaud

      In the Yukon, Canada, a unique phenomena happens every year.

      The bears will freeze their fur and stay out until the month of December, despite the temperature reaching as low as -30C.

      This picture was taken by a camera trap set up along the river, about two days before a snowstorm.

      Camera Traps, second place: Top of the world, by Sascha Fonseca

      A snow-leopard scans for prey across the jagged peaks of the Ladakh mountain range, in India.

      Thick snow blankets the ground - but the big cat's dense coat and furry footpads keep it warm.

      I captured this image during a three-year DSLR [digital single-lens reflex] camera trap project on the Indian Himalayas.

      Landscapes, winner: Nature fights back, by Bertus Hanekom

      A thunderstorm passes over a sunflower which, against the odds, has managed to survive on a rubbish dump in the semi-arid Karoo region of South Africa.

      Landscapes, second place: The lava, by Marek Biegalski

      An eruption began in March 2021 at the Fagradalsfjall volcano, in Geldingadalir, Iceland.

      I captured this image on the 17 September, as the lava flow that day was spectacular.

      Small World, winner: The journey of a moth, by Tibor Litauszki

      I managed to photograph this moth in summer at dusk.

      To keep track of the flight, I used an LED [light-emitting diode] headlight and lit the moth with a flash.

      I made the twilight mood with multi-exposure inside the camera.

      Small World, second place: Pretty in pollen, by Tim Crabb

      A moth, Micropterix calthella, covered in golden balls of pollen from a creeping buttercup flower found in Mutter's Moor, near Sidmouth, Devon.

      The image is a compilation of focus-stacked pictures.

      The Night Sky, winner: The top of Australia, by Josselin Cornou

      This photo was taken during a trip to Mount Kosciuszko, the highest point in Australia.

      It is also one of the best places to capture the Milky Way, in part thanks to the dark skies.

      The Night Sky, second place: The Astonishing, by Mauro Tronto

      This shot is mixture of magical elements - the moonlight refracting to generate a magnificent rainbow, the beautiful northern lights just above and Godafoss, the spectacular waterfall in Iceland.

      All elements are real and occurring at the same time.

      Underwater, winner: Sunset ray, by Andy Schmid

      A pink whipray splitting a school of bannerfish, shot against the setting Sun on a late afternoon at the famous dive site Tuna Factory, located close to Malé, the capital of the Maldives.

      Underwater, second place: Caviar, by Talia Greis

      A male eastern gobble-guts fish carries eggs in its mouth.

      He will continue to hold the eggs for a month, before hatching occurs.

      Urban Wildlife, winner: City hare, by Jan Piecha

      During the daytime, this place on the outskirts of Kassel, in Germany, is crowded with people going about their daily business - but at night, it belongs to the animals.

      Urban Wildlife, second place: Glow worm metropolis, by Josselin Coronou

      A city of glow-worms are populating this old abandoned train station in Helensburg, Australia, providing beautiful lights on rainy days.

      To make this photo happen, I had to travel to the location during a storm, as an ephemeral waterfall would start to appear.

      A day after this photo was taken, the tunnel was flooded.

      Wild Portraits, winner: I see you, by Tomasz Szpila

      When a huge lion looks you right in the eyes, you immediately forget that you are sitting safely in the car.

      Instinctively, you cower and slowly retreat deeper inside the car so as not to provoke a predator.

      Fortunately, he and his brothers were busy consuming the young buffalo that had been hunted several minutes earlier.

      Wild Portraits, second place: A moment of wilderness, by Matt Engelmann

      I cautiously observed this fox for a month in Graubünden, Switzerland, and noticed that this place was well used as a marking spot.

      The picture was taken with a wide-angle lens with a remote shutter release, so as not to disturb the fox.

      Under-16, winner: Vantage points, by Achintya Murthy

      Malabar parakeets are wonderful creatures.

      They are also called blue-winged parakeets.

      They usually flock together and are seen in huge numbers.

      In the midst of a bunch of activities, it was my privilege to shoot this image, from a bird hide in Karnataka, India.

      These two are fighting over a stump that had paddy grains as its feed.

      Under-16, second place: Great crested grebe, by Maksymilian Paczkowski

      My local pond, near Poznań, in Poland, is great place for grebes.

      There are at least four breeding species on this pond and they're pretty tame because fishermen are often there.

      This little great crested grebe was posing for me through all the time that Sun was setting.

      All pictures courtesy Nature TTL.

      Related Topics

      Opex 360

      Les États-Unis admettent avoir fourni des missiles antiradar à l’Ukraine

      par Laurent Lagneau · 9 août 2022

      Au-delà des raisons généralement avancées pour expliquer les difficultés des forces russes en Ukraine [mauvaise appréciation tactique, pas d’initiative laissée aux échelons inférieurs, manque de coordination, état de préparation des troupes surestimé, etc], il est probable que les planificateurs russes n’aient pas anticipé l’ampleur de l’aide militaire que recevrait l’Ukraine, tant au niveau de la qualité que celui de la quantité. Et cette aide n’est pas près de se tarir.

      En effet, le 8 août, et alors que le ministère russe de la Défense a dit considérer qu’ils étaient « directement impliqués » dans le conflit pour avoir communiqué des renseignements aux forces ukrainiennes, les États-Unis ont annoncé le déblocage d’une nouvelle tranche d’aide militaire au bénéfice de Kiev, pour un montant d’un milliard de dollars.

      Cette somme servira à financer la livraison de 75’000 obus de 155 mm, de munitions supplémentaires pour les systèmes d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], de mortiers de 120 mm [avec 20’000 obus], de missiles pour les systèmes de défense aérienne NASAMS, d’un millier de missiles antichar Javelin et d’une cinquantaine de véhicules blindés. Au total, depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche, l’assistance militaire américaine à l’Ukraine approche les dix milliards de dollars. Et elle vient s’ajouter à celle fournie par plusieurs pays de l’Otan, laquelle est loin d’être anecdotique.

      Cela étant, la liste des armements et des munitions livrés par les États-Unis aux forces ukrainiennes est visiblement incomplète… En effet, le 7 août, des photographies montrant des débris présentés comme étant ceux d’un missile AGM-88 HARM [High-speed, Anti-Radiation Missile] trouvés près d’une position tenue par forces russes en Ukraine ont été diffusées via les réseaux sociaux [d’abord via Telegram, puis sur Twitter, ndlr].

      Russian channels have posted images of what appear to be the remains of an AGM-88 HARM antiradiation missile. A fragment of the HARM’s BSU-60A/B stabilization fin can be seen in the wreckage.

      The missile was reportedly fired at a Russian position. pic.twitter.com/GCNA55CJdj

      — OSINTtechnical (@Osinttechnical) August 7, 2022

      Pour rappel, développé à partir de l’AGM-145 « Shrike », l’AGM-88 HARM est un missile anti-radar utilisé pour supprimer les défenses aériennes adverses [SEAD – Suppression of Enemy Air Defenses].

      Or, les forces ukrainiennes sont supposées ne pas avoir les capacités nécessaires pour mettre en oeuvre une telle munition étant donné que leurs avions de combat sont tous d’origine soviétique [ou russe]. À moins d’avoir bricolé un dispositif pour cela [ce qui paraît improbable… mais pas impossible] ou trouvé un moyen pour les lancer depuis une plateforme terrestre [après tout, Israël avait bien réussi à le faire avec l’AGM-145 « Shrike »…].

      En tout cas, si la façon dont cet AGM-88 « HARM » est arrivé sur la position russe demeure un mystère, les États-Unis ont fini par admettre avoir livré un « certain nombre » des missiles anti-radar aux forces ukraniennes. C’est en effet ce qu’a déclaré Colin Kahl, le sous-secrétaire américain à la Défense, chargé des affaires politiques, le 8 août. Il n’a cependant pas précisé le type de ces missiles, ni quand ils ont été ont été envoyés en Ukraine.

      Plus généralement, M. Kahl a fait valoir que les États-Unis avaient « fait beaucoup de choses, à court terme » pour maintenir, si n’est accroître, les capacités des forces aériennes ukrainiennes. Il a ainsi cité les pièces de rechange destinés aux MiG-29 et… des missiles pouvant être tirés par des avions ukrainiens et susceptibles d’avoir des « effets sur les radars russes ».

      Dès lors, on pouvait penser qu’il partait du Kh-58, un missile anti-radar de conception soviétique que les États-Unis auraient pu récupérer en Inde ou en Pologne… Seulement, un autre responsable du Pentagone a confirmé auprès de CNN, plus tard, que les missiles livrés à l’Ukraine étaient bien des AGM-88 « HARM »…

      Par ailleurs, et comme l’a relevé CNN, Kiev n’a « pas publiquement reconnu avoir reçu ou utilisé » de tels missiles jusqu’à présent…

      Plusieurs explosions sur une base aérienne RU en Crimée. Si un accident ne peut être écarté, les rumeurs de livraisons d'ATACMS à l'UKR pourraient se confirmer.

      Les missions OCA (Offensive counter-air) sont un autre aspect de l'acquisition d'une supériorité aérienne. https://t.co/R3IbNKYFoO

      — Défense & Sécurité Internationale (@DSI_Magazine) August 9, 2022

      Outre les AGM-88 « HARM », et selon des bruits de coursive, les États-Unis auraient également fourni à Kiev des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour les M142 HIMARS mis en oeuvre par l’armée ukrainienne. D’une portée de 300 km, cette munition donnerait à celle-ci une capacité de frappe dans la profondeur [voire celle d’atteindre le territoire russe]. Or, ce 9 août, la base russe de Novofedorivka, située en Crimée, à environ 200 km de la ligne de front, a été le théâtre de plusieurs explosions, ce qui confirmerait ce qui n’était alors qu’une rumeur.

      BBC

      Mexico's indigenous groups celebrate their heritage

      Members of Mexico's indigenous communities took to the streets of the capital on Tuesday to celebrate their heritage and demand more rights.

      Their Mexico City march marked the United Nation's Day of the World Indigenous Peoples.

      A spokesman for the march said 18 indigenous communities took part in the celebration.

      They wore traditional clothing as they marched down Reforma Avenue in the city's centre.

      Among those taking part were indigenous groups from the south-western state of Oaxaca such as Triqui, Mazatec and Zapotec, as well as groups from southern Chiapas state, such as the Tzetal.

      Spokesman Pascual de Jesús said the idea behind the parade was to give visibility to the many indigenous people living in the capital and to combat discrimination.

      The Diablos of Juxtlahuaca (Devils of Juxtlahuaca) in their elaborate horned masks were among the highlights of the parade.

      The Devils of Juxtlahuaca traditionally perform their dance on 25 July, the feast day of Santiago (Saint James), the patron saint of Juxtlahuaca.

      But as the Devils have tried to expand knowledge of their traditions, the dance is now performed on other occasions, too.

      The dance dates back to the times of the Spanish conquest of Mexico, when Spanish priests tried to convert the indigenous Mixtec people to Catholicism.

      They organised dances representing events in Spanish history which had a strong religious significance, such as the battles to regain control of Spain from the Moors and impose Christianity.

      The mock battle showed the fighters for Christianity, led by Saint James, defeating their Muslim rivals.

      The dances are performed to this day: at one point, a dancer representing an injured Moor is given the choice to convert to Christianity.

      He refuses, saying he would rather be taken away by devils than betray his religion. It is then the dancers dressed as devils enter the stage and drag him away.

      All pictures subject to copyright.

      More on this story

      Aztec altar with human ashes found in Mexico City

      Related Topics

      Opex 360

      Le Mali a reçu au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatross, probablement livrés par la Russie

      par Laurent Lagneau · 9 août 2022

      Il y a deux jours, le ministère malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a annoncé, sans livrer plus de détails, que le colonel Assimi Goïta, le chef de la junte au pouvoir à Bamako, présidérait une cérémonie au cours de laquelle des « aéronefs militaires » seraient remis au chef d’état-major de l’armée de l’Air malienne.

      Effectivement, ce 9 août, celui-ci a pris officiellement possession d’au moins quatre avions d’attaque légers L-39C Albatros, sur le tarmac de l’aéroport international de Bamako. A priori, un hélicoptère d’attaque Mil Mi-35 supplémentaire a fait aussi partie du lot.

      À en juger par les photographies diffusées sur les réseaux sociaux, les L-39C arborent la même livrée que les appareils de ce type utilisés par les forces aérospatiales russes, les cocardes maliennes ayant simplement remplacé les marques russes peintes sur la dérive et les ailes de ces avions.

      Développé dans les années 1960 par l’avionneur tchèque Aero Vodochody, le L-39C est un avion d’entraînement pouvant être utilisé pour des missions d’attaque au sol. Disposant d’une autonomie de 1750 km [avec des bidons de carburant externes, ndlr], cet appareil a en effet la possibité de mettre en oeuvre de l’armement [une nacelle « canon », bombes de 500 kg ou panier de roquettes] grâce à quatre points d’emport extérieurs.

      🚨Les #FAMa réceptionnent de nouveaux avions de combats @FAMa_DIRPA @GouvMali pic.twitter.com/xA0nbi1pDp

      — Malibook (@Malibooknews) August 9, 2022

      Au total, les forces aériennes russes ont reçu plus de 2000 exemplaires du L-39C Albatros…et elles en maintiendraient encore une grosse centaine en service actuellement.

      Les modalités et les conditions dans lesquelles ces quatre avions ont cédés au Mali n’ont pas été précisées. En outre, ce transfert pose plusieurs questions : comment ces appareils seront utilisés au regard de leur autonomie par rapport à l’immensité du territoire malien? Et comment se déroulera leur maintien en condition opérationnelle [MCO]? En outre, on ignore si des pilotes maliens ont été formés pour en prendre les commandes… Et si tel est le cas, quand l’ont-ils été? Enfin, quel rôle a tenu la groupe paramilitaire privé russe Wagner dans cette affaire?

      Par le passé, la force aérienne malienne a possédé des avions de combat à réaction, dont des MiG-17, des MiG-21 et des Aero L-29 Delfin. Tous ces appareils, à de rares exception près, avaient été livrés par l’Union soviétique. Les L-39C qu’elle vient de recevoir rejoindre au moins quatre Embraer EMB 314 « Tucano » [dont un serait opérationnel] et un Cessna Caravan utilisé comme avion de reconnaissance. Jusqu’alors, ses capacités offensives reposaient essentiellement sur des hélicoptères d’attaque Mil Mi-24/35 récemment livrés par la Russie.

      Par ailleurs, peu avant de quitter la tête du commandement militaire américain pour l’Afrique [US AFRICOM], le général Stephen Townsend a indiqué que la guerre en Ukraine n’avait pas eu de conséquence sur la présence de Wagner au Mali.

      Le groupe paramilitaire russe « semble s’intéresser toujours autant au Mali. En fait, il y a déployé de nouvelles capacités sophistiquées, comme des systèmes de défense aérienne que nous avons vus apparaître là-bas récemment », a en effet expliqué le général Townsend, lors d’une conférence de presse donnée le 26 juillet dernier. Sur ce point, en mars, les forces armées maliennes [FAMa] ont dit avoir reçu des radars mobiles 59N6-TE de la part de la Russie.

      Quoi qu’il en soit, la remise de ces L-39C Albatros a eu lieu deux jours après une attaque qui, attribuée à l’État islamique au grand Sahara [EIGS] a fait 17 tués, de 22 blessés et de 9 disparus parmi les soldats maliens à Tessit, dans la zone dite des trois frontières.

      Dans un communiqué, l’état-major malien explique que les assaillants ont bénéficé d’un « appui drones et artillerie ». Et d’ajouter, en sa gardant de préciser ses accusations : « Les opérations clandestines et non coordonnées de survol enregistrées par les forces armées maliennes, hier, dimanche et aujourd’hui, confirment la thèse que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’une expertise extérieure ». En ne désignant pas clairement les responsables de ce soutien présumé, Bamako laisse courir la rumeur selon laquelle la France serait impliquée… alors que son retrait militaire du Mali est sur le point de s’achever.

      BBC

      A new reality for women seeking an abortion in Texas

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      In the aftermath of the Supreme Court's decision to overturn the constitutional right to an abortion, clinics are shutting down and abortion seekers don't know where to go for help.

      Some are turning to crisis pregnancy centres, not knowing that these are anti-abortion.

      This is what happened when a woman considering an abortion walked into one of these centres in Texas.

      Video by Angélica M Casas

      BBC

      Commonwealth Games takes big step towards esports

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      A trial took place at the Commonwealth Games in Birmingham last weekend to see whether esports could take their place alongside traditional sports like swimming and athletics.

      A hundred players representing 20 different Commonwealth nations fought for medals in three different video games: Rocket League, Dota2 and eFootball.

      The trial was widely regarded as a success. The president of the Commonwealth Games Federation, Dame Louise Martin, told the BBC: “Going forward this will be a sport within the Games - that’s my personal opinion.”

      Opex 360

      Moscou suspend les inspections de ses bases prévues par l’accord de désarmement nucléaire New Start

      par Laurent Lagneau · 9 août 2022

      Alors qu’il arrivait à son terme, en février 2021, le traité de désarmement nucléaire « New Start » [Strategic Arms Reduction Treaty], qui limite la taille des arsenaux nucléaires américains et russes à 1550 têtes nucléaires déployés et à 700 lanceurs stratégiques, fut prolongé in extremis de cinq ans de plus, Washington et Moscou s’étant finalement mis d’accord pour activer une clause prévue par l’article XIV du texte.

      « Le président [Biden] a toujours dit clairement que le traité New Start était dans l’intérêt de la sécurité nationale des Etats-Unis et une telle extension est encore plus nécessaire quand les relations avec la Russie sont tendue », fit valoir la Maison Blanche, à l’époque.

      L’avenir du New START paraissait alors compromis, l’administration du président Trump estimant qu’un tel texte devait concerner également la Chine [ce qu’elle refusa évidemment] ainsi que les armes hypersoniques. À Moscou, il était question d’y inclure les systèmes de défense antimissile, ce qui était un point de désaccord majeur avec Washington, comme, du reste, les modalités du mécanisme de vérification des engagements pris par les deux parties.

      Justement, à ce propos, Moscou a annoncé, le 8 août, que les inspections de ses bases nucléaires par les États-Unis allaient être suspendues « temporairement », ce qui ne peut qu’affaiblir un peu plus la portée du New Start, à moment où les tensions s’accumulent entre ses deux signataires.

      La Fédération Russie « a officiellement informé » les États-Unis que tous ses sites soumis aux inspections dans le cadre du traité New Start en seraient « temporairement exemptés », a en effet annoncé le ministère russe des Affaires étrangères.

      Et de justifier cette décision par des « réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les États-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », les inspecteurs russes ayant des difficultés pour obtenir des visas, à cause des sanctions occidentales prises en réponse à l’invasion de l’Ukraine. « Les inspecteurs américains et les membres d’équipage de leurs avions n’ont pas de difficultés similaires », a fait valoir Moscou.

      Cela étant, la diplomatie russe a souligné le « rôle unique » que tient ce traité de désarmement nucléaire dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Aussi, a-t-elle promis, les inspections reprendront « immédiatement » une fois que seront réglés les problèmes qu’elle a évoqués.

      Pour le moment, les États-Unis n’ont pas officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, un porte-parole du département d’État a confié à l’AFP que Washington « garde les discussions entre les parties relatives à l’application du traité confidentielles ». Et d’ajouter : « Les principes de réciprocité, de prédictibilité et de stabilité mutuelles continueront à guider l’approche des États-Unis ».

      Après la fin du traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI], du traité « Ciel ouvert » ou encore du traité sur les Forces conventionnelles en Europe [FCE], le New START est le dernier accord de désarmement entre les États-Unis et la Russie à être encore en vigueur.

      La semaine passée, M. Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, son homologue russe, que les États-Unis étaient disposés à « négocier rapidement un nouveau cadre de contrôle des armements pour remplacer le New START quand il arrivera à échéance, en 2026. Cela étant, a-t-il dit, une telle « négocation nécessite un partenaire disposé à agir de bonne foi » et la »Russie doit démontrer qu’elle est prête à travailler au contrôle des armes nucléaires avec les États-Unis ».

      Outre la maîtrise des armements nucléaires, le New START offre plusieurs avantages : il permet d’avoir des garanties sur la réalité des arsenaux possédés par les deux parties supérieures à celles que peuvent apporter les services de renseignement. Et il favorise le dialogue entre militaires de chaque camp.

      À noter que la suspension des inspections prévues par le New START a été annoncé alors que le chef du Kremlin a récemment indiqué que le nouveau missile balistique intercontinental RS-28 « Sarmat » [code Otan : SS-X-30], capable d’emporter au moins 15 ogives nucléaires mirvées, pourrait entrer en service d’ici la fin de cette année.

      Opex 360

      Pour la première fois, la marine américaine confie l’un de ses navires à un chantier naval indien

      par Laurent Lagneau · 8 août 2022

      Pour les mêmes raisons que la Turquie, l’Inde aurait pu subir les rigueurs de la loi américaine dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act] pour avoir acquis des systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » auprès de la Russie. D’ailleurs, l’opportunité d’appliquer des sanctions à New Delhi pour cet achat fit l’objet d’un débat au sein de l’administration américaine.

      Cela étant, et au-delà d’éventuels problèmes d’interopérabilité avec les équipements de facture américaine acquis par les forces indiennes, le Pentagone s’opposa à tout sanction susceptible d’affecter les intérêts indiens pour au moins deux raisons : éviter de compromettre de futurs [et juteux] contrats d’armements et faire de l’Inde un contre-poids à l’influence chinoises dans la région Indo-Pacifique.

      Ce qui a d’ailleurs donné à un renforcement de la coopération militaire entre les États-Unis et l’Inde, via la signature de plusieurs accords, comme le LEMOA [Logistics Exchange Memorandum of Agreement], le BECA [Basic Exchange and Cooperation Agreement] pour le renseignement spatial ou encore le COMCASA [Communications Compatibility and Security Agreement], lequel permet aux forces indiennes d’accéder aux réseaux sécurisés d’information utilisés par les avions américains, comme la liaison 16.

      Cette coopération vient de franchir un nouveau palier avec la décision du commandement du transport maritime militaire de l’US Navy [Military Sealift Command] de confier la maintenance de l’un de ses navires logistiques, en l’occurrence l’USNS « Charles Drew » [classe « Lewis & Clarke »], au chantier naval indien L&T, implanté à Kattupalli, dans le sud-est de l’Inde. Une première.

      L’USNS Charles Drew est ainsi arrivé à Kattupali pour y subir des travaux de maintenance. Il devrait y rester une dizaine de jours, selon la presse indienne. Construit par General Dynamics National Steel and Shipbuilding Company [NASSCO], ce navire de 45’000 tonnes a été admis au service en 2011. Il fait partie d’un programme comptant 14 unités au total.

      Selon le quotidien The Economic Times, le chantier naval L&T « dispose d’une capacité unique de levage de navires qui lui permet de travailler sur plusieurs plates-formes en même temps. Il a déjà construit des bateaux pour la Marine et la Garde côtière. Il a également obtenu des commandes à l’exportation ».

      Pour le ministre indien de la Défense, Ajay Kumar, il s’agit d’un jour à marquer d’une pierre blanche non seulement pour l’industrie navale indienne mais aussi pour les relations avec les États-Unis en matière de défense. L’arrivée de l’USNS « Charles Drew » marque le « marque le début d’un nouveau chapitre pour des engagements plus approfondis », a-t-il dit.

      « Aujourd’hui, l’Inde compte six grands chantiers navals, qui réalisent un chiffre d’affaires de près de 2 milliards de dollars. Nous fabriquons des navires pour nos propres besoins. Nous avons nos propres bureaux d’études capables de concevoir toutes sortes de navires à la pointe de la technologie. Le premier porte-avions indigène du pays, l’INS Vikrant, est un brillant exemple de la croissance de notre industrie navale. Dans le cadre du nouvel écosystème d’innovation, des navires pouvant réaliser des missions autonomes ont été construits par Goa Shipyard Limited et certaines de nos start-up », a également souligné M. Kumar.

      BBC

      Issey Miyake's fashion in pictures

      Issey Miyake has died aged 84, leaving behind a legacy of revolutionary fashion design.

      Born in Hiroshima in Japan in 1938, Miyake was just seven years old when the city was devastated by an atomic bomb dropped by the United States. His mother died of radiation exposure three years later.

      Miyake was known to work with traditional and modern fashion techniques and pioneered the use of different materials in his creations.

      He built a global fashion brand, which included designing Steve Jobs' famous black turtleneck jumpers.

      Here's a look back at some images showcasing his designs during his long career.

      All photographs subject to copyright.

      More on this story

      Japanese fashion designer Issey Miyake dies

      Related Topics

      BBC

      Thousands of beagles saved from drug trials in US

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      Nearly 4,000 beagles are looking for new homes after what is thought to be one of the biggest ever dog rescue efforts in the US.

      The dogs were being bred at a facility in Virginia that then sold them on to laboratories for drug experiments.

      But the company has now been shut down because of animal rights violations - and charities are on a mission to rehome the dogs.

      The breeding facility in Cumberland, owned by company Envigo RMS, was sued in May by the US Department of Justice which accused it of multiple acts of animal cruelty.

      Inspectors found some dogs were being killed instead of receiving veterinary care for conditions that could be easily treated. They were also being fed with food that contained maggots, mould and faeces, while some nursing mothers were denied anything to eat. In another instance, 25 puppies died from cold exposure.

      Following the lawsuit, the company denied the allegations but announced it was closing that facility, and placing the dogs with the animal rights charity Humane Society, CBS News reported.

      BBC

      Whale dies during rescue mission in France

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      A beluga whale which was stranded in the River Seine in France has died during a rescue operation.

      The 800kg whale became trapped in the river, 100 km (62 miles) inland and its health was beginning to deteriorate as it struggled to find food.

      Eighty helpers, including divers, police and a dozen vets worked through the night to remove the animal from the river and onto a refrigerated truck for transfer back to the coast.

      The whale developed breathing difficulties during the journey and experts then made the difficult decision to euthanise it.

      BBC

      Cuban fuel depot fire spreads to third tank

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      A third fuel tank has been consumed by flames at a fuel depot in Cuba.

      The site, located near the city of Matanzas, has been on fire since lightning struck the area during a storm on Friday.

      Cuban officials say one firefighter has died and dozens of people have been injured by the blaze.

      Local authorities have warned nearby residents to wear face masks when outside and avoid rain as it may contain toxic substances.

      BBC

      Crimea beachgoers run after airfield explosion

      This video can not be played

      To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

      Dramatic footage filmed in Crimea showed beachgoers running after an explosion at a nearby military airfield.

      One person can be heard urging her mother to run, as a plume of smoke is seen in the distance.

      Russia's defence ministry later said ammunition was detonated, but this has not been independently verified.

      The Ukrainian peninsula that Moscow annexed in 2014 is a popular destination with Russian tourists.

      BBC

      Birmingham bull: Photographers share images on Instagram

      By John BrayBBC News, West Midlands

      It's just over a week since a giant mechanical bull strode into the Alexander Stadium in Birmingham and delivered a show-stopping performance.

      It provided the undoubted "wow " moment at the opening of the Commonwealth Games.

      Brummies instantly took the bull to their hearts, and the original plan to dismantle it after the Games finished was quickly shelved.

      Tens of thousands of people have crammed into Centenary Square to see it and it was hardly a surprise when the city council announced it would stay in place until the end of September - before being moved to an indoor venue in the city.

      The bull has proved a magnet for photographers too, who've been sharing their images with the BBC Midlands Instagram account.

      Here's a small selection of the wonderful photographs of a structure that will surely go down in history as one of Birmingham's greatest tourist attractions.

      Follow BBC West Midlands on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to: newsonline.westmidlands@bbc.co.uk

      More on this story

      Games bull creator delighted by scrapheap reprieve

      Commonwealth Games bull to stay in Birmingham

      City considers keeping Commonwealth Games bull

      Games bull still centre stage but future uncertain

      Raging bulls & a Nobel laureate - Commonwealth Games open in style

      Related Internet Links

      Artem

      Birmingham 2022

      Birmingham City Council

      Related Topics

      BBC

      Northern Lights create Norfolk coast summer showcase

      By Martin BarberBBC News, East

      Aurora hunters were given a treat in the early hours of Monday when the Northern Lights created a display of "pillars and greens" visible to the naked eye.

      A clear night sky, a set moon and several solar flares created the perfect conditions to see the aurora off the Norfolk coast, which, when photographed, also revealed purple hues.

      The Northern Lights are caused by the interaction of the solar wind - a stream of charged particles escaping the Sun - and our planet's magnetic field and atmosphere.

      "I'd been expecting the lights all day," said Norfolk-based aurora hunter James Rowley-Hill, who also administers the 20,000-strong Aurora UK group on Facebook.

      "It first kicked off on Saturday night in Canada but I wasn't expecting as good a show as this, I'm well happy," he said.

      Photographer Gary Pearson made the most of the display a little further along the Norfolk coast at Brancaster Staithe.

      "You could see the pillars and the greens of the aurora clearly with the naked eye once adjusted to the dark last night," he said.

      "The other colours were picked up on camera due to the camera's long exposure recording what your eyes can't see, and, because of that, cameras are always able to capture the colours far more vividly."

      He added: "To photograph them you really need a camera on a tripod that can be set to take a long exposure of say 20 or 30 seconds, but I have seen quite a few photos of Monday's [aurora] taken with mobile phones."

      Weather forecaster Dan Holley said it might be possible to observe the Northern Lights on Monday evening from the Norfolk coast as it "will remain fairly clear but some fog patches may develop, especially towards dawn."

      Find BBC News: East of England on Facebook, Instagram and Twitter. If you have a story suggestion email eastofenglandnews@bbc.co.uk

      Photos by Gary Pearson, James Rowley-Hill and Stuart Hill

      More on this story

      'Rare' sighting of Northern Lights on Dartmoor

      Northern Lights create coastal showcase

      The aurora hunters who chase the Northern Lights

      Spectacular Northern Lights pictured over Scotland

      Northern Lights seen from space in amazing video

      Aurora Borealis: One of nature's greatest spectacles

      Related Internet Links

      NASA: Aurora

      Related Topics

      Choisissez vos articles