Opex 360
Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.
Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.
L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].
Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.
« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.
Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »
En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.
Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.
Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.
S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.
« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.
En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…
Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.
Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.
Opex 360
Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.
Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.
En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.
Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.
Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.
À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…
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La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.
En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.
Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.
Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.
Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].
Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.
À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.
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Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.
L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.
« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».
Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».
D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »
Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.
Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».
Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.
Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.
Photo : SMDR
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La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.
La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].
Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».
« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.
« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.
Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.
Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…
Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.
Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.
Photo : Système d’artillerie Polonez
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.
Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.
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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.
Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Opex 360
Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement
par Laurent Lagneau · 10 mai 2022
Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.
En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.
Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.
« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.
Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.
Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.
Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.
Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.
L'Humanité
L’ombre de Marine Le Pen plane encore sur l’Assemblée
Premier planLégislatives Après un score sans précédent, le 24 avril, l’extrême droite s’avance divisée mais reste puissante. Pour Marine Le Pen, l’enjeu est triple : obtenir un groupe, éliminer Zemmour et garder son rôle de première opposante.
Benjamin KönigÀ Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sur la place de la République et ses alentours, le marché du vendredi est un curieux épicentre de la vie politique du pays : on y rencontre des militants de nombreux partis de gauche, EELV, le PCF ou LO. Mais on y croise aussi régulièrement Marine Le Pen, la députée du coin (élue en 2017 avec 58,6 %), en compagnie du maire Steeve Briois et de l’état-major du RN. C’est là que l’héritière a lancé sa campagne des législatives, le 7 mai, après deux semaines de silence à la suite de sa défaite au second tour de la présidentielle avec un score inédit de 41,5 %. Le jour même où la gauche unie, rebaptisée Nupes, tenait une convention fondatrice à Aubervilliers. « Elle a compris que ça urgeait », plaisante Bruno Cautrès, politologue au Cevipof et chercheur au CNRS, évoquant le relatif effacement politique et médiatique du RN depuis le second tour de la présidentielle. Un effacement que le sociologue Erwan Lecœur (lire entretien page 4) explicite : « Ceux qui sont en train de créer quelque chose de nouveau, c’est l’union à gauche. Elle est en train de se faire voler la vedette. »
Pour l’héritière de Montretout, il était urgent de remettre son parti au centre du jeu. Pour sa rentrée, sur le JT de TF1 mardi soir puis au micro de RTL mercredi matin, elle a donc tiré à boulets rouges sur la gauche. « La Nupes, c’est-à-dire l’extrême gauche alliée à la gauche, c’est l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, qui veut ouvrir les prisons, qui veut régulariser les clandestins, qui veut augmenter les impôts de 270 milliards d’euros, qui veut désarmer la police », a-t-elle énuméré. N’en jetez plus : pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon pourrait même « transformer l’Assemblée nationale en ZAD ». Au demeurant, cela ne devrait pas trop la gêner : elle n’y met quasiment jamais les pieds. Plus sérieusement, la cheffe du RN veut à tout prix apparaître comme l’opposante en chef à Emmanuel Macron. « La vraie question, c’est de savoir quelle opposition » aura le président réélu, estime celle pour qui les Français « ont déjà un peu choisi en (la) mettant au second tour ».
Un scrutin peu favorable au RN
Pour ce faire, l’autre enjeu pour le RN est de taille : obtenir un groupe à l’Assemblée nationale. « La dynamique rend cet objectif possible », analyse Bruno Cautrès, qui pointe « le nombre très important de circonscriptions où Marine Le Pen est arrivée en tête » le 24 avril. 159 précisément, dont 142 sans compter l’outre-mer, où le vote Le Pen demeure d’abord une sanction contre Emmanuel Macron. Marine Le Pen a de plus obtenu plus de 40 % des suffrages dans 338 autres circonscriptions. Le scrutin n’est toutefois « traditionnellement pas favorable au RN », rappelle Bruno Cautrès, mais obtenir au moins quinze députés – le seuil nécessaire pour composer un groupe – est un scénario plus que plausible. D’autant que le RN part de loin : en 2017, il l’avait emporté dans huit circonscriptions, et ne compte aujourd’hui que six élus. « Impossible de vous donner un objectif chiffré », a avancé Jordan Bardella lors de présentation des investitures ce mercredi. Mais il s’agit « de se doter du groupe le plus puissant possible », a poursuivi le président par intérim du RN, qui devrait le rester jusqu’au prochain congrès, en septembre. Et qui n’est étrangement pas candidat : un temps pressenti dans la 4e circonscription du Var, celle de Saint-Tropez, il a finalement renoncé. Pour quelle raison ? Peut-être parce qu’après avoir longtemps hésité, Éric Zemmour lorgnerait ce territoire…
Pour l’ex-candidat ouvertement pétainiste et misogyne à la présidentielle, la Reconquête promise ressemble plutôt à une débandade : peu de cadres sont candidats, préférant garder leurs fonctions d’eurodéputés (Nicolas Bay, Jérôme Rivière, Maxette Pirbakas) ou de sénateurs (Stéphane Ravier, Sébastien Meurant). Seul Stanislas Rigault, 22 ans, ira se frotter au suffrage à Cavaillon, dans le Vaucluse. Éric Zemmour a longtemps insisté pour une alliance du « camp national » avec le RN lors de ces législatives. Une proposition qui n’a pas fait long feu : l’occasion était trop belle pour Marine Le Pen d’écraser la concurrence, comme le FN de Jean-Marie Le Pen avait laminé le MNR de Bruno Mégret. « S’ils n’ont pas de députés, cela sera très difficile pour eux de se projeter », analyse Bruno Cautrès, qui table sur une marginalisation du parti zemmourien. Comme d’habitude, les passes d’armes ont été violentes entre les frères ennemis de l’extrême droite : « C’est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen », avait persiflé Éric Zemmour au soir du second tour. Un crime de lèse-majesté qui lui a valu un retour de bâton signé notamment Louis Aliot : « Il faut qu’il dégonfle sa tête et arrête d’insulter les gens », a rétorqué le maire RN de Perpignan. Ce dernier reconnaît pourtant : « On ne sent pas les gens très mobilisés et il va falloir créer les conditions de la remobilisation. »
Car malgré cette probable progression, la situation du RN est paradoxale, selon Bruno Cautrès : « Marine Le Pen a augmenté son score au second tour de la présidentielle, a survécu à Zemmour, et devrait être dans une phase d’ascension et de projection. » Or, souligne le politologue, « de manière assez étonnante, on ne voit pas où sont la stratégie et la perspective ». Précisément, les dirigeants du RN l’ont concédé : il n’est pas question pour eux de viser une victoire ou de jouer un troisième tour. Pour l’extrême droite, l’inversion du calendrier électoral, avec des législatives croupions de la présidentielle, n’est pas un problème. Le parlementarisme n’a jamais été et ne sera jamais sa tasse de thé : « On joue parfaitement la logique des institutions, qui veut que le président de la République compose sa majorité », a avoué Jordan Bardella ce mercredi. Analyse corroborée par Marine Le Pen : « Je pense que la logique des institutions veut que le président ait une majorité. » Et d’appeler paradoxalement les électeurs de permettre au RN « d’entrer en force à l’Assemblée ».
Une trentaine de circonscriptions prioritaires
Mais pour y faire quoi ? S’opposer, disposer du « ministère de la parole », comme le formule Erwan Lecœur. Face au chef de l’État, mais aussi face au « bloc de 50 nuances de rouge », comme Jordan Bardella nomme la Nupes. Pour s’opposer à « la politique que compte mettre en œuvre Emmanuel Macron, (qui) est tout aussi nocive aujourd’hui qu’il y a quinze jours », a renchéri Marine Le Pen en arpentant les allées du marché d’Hénin-Beaumont. Et, en effet, un groupe d’extrême droite à l’Assemblée, ce qui constituerait une première sous la Ve République hors scrutin proportionnel, lui permettrait de jouer pleinement les porte-voix de l’extrême droite à l’Assemblée. Le RN vise prioritairement une trentaine de circonscriptions, notamment dans ses deux zones de force : les Hauts-de-France et le Sud-Est, surtout en Paca et Occitanie. Sans oublier le Grand-Est, où le porte-parole Laurent Jacobelli est investi à Hayange, ville dirigée par le maire RN Fabien Engelmann. Ou en Meurthe-et-Moselle, où le RN a désigné l’ancien suppléant de… Nadine Morano, ex-députée de la 5e circonscription.
Dans le nord de la France, le parti d’extrême droite ne vise pas moins de quinze circonscriptions : cinq dans le Pas-de-Calais (1re, 3e, 10e, 11e et 12e), quatre dans le Nord (3e, 13e, 17e et 19e), deux dans l’Oise (2e, 3e), deux dans l’Aisne (1re, 3e), comme dans la Somme (4e, 5e). Un département où est investi Jean-Philippe Tanguy, codirecteur de campagne durant la présidentielle et ancien de Debout la France. À noter que le RN n’a d’ailleurs pas présenté de candidat face à Nicolas Dupont-Aignan. Ce qui n’est pas le cas concernant l’identitaire niçois Philippe Vardon, écarté sans ménagement pour avoir osé contester la désunion avec Zemmour. À sa place, le RN a investi Benoît Kandel, un ancien adjoint du maire Christian Estrosi, passé par Reconquête !, et qui conteste que le parti zemmouriste soutienne… Philippe Vardon. Une belle salade niçoise !
Enfin, dans le Sud-Est, le parti à la flamme vise quatre circonscriptions du Var (2e, 4e, 5e, 6e), trois du Gard (2e, 4e, 6e), notamment celle du maire de Beaucaire, Julien Sanchez, et deux dans les Bouches-du-Rhône (12e, 16e). Le RN portera bien sûr un œil attentif à Perpignan, où a été investie une adjointe de Louis Aliot dans la 2e circonscription, déjà détenue par le RN. Reste un objectif moins avouable pour le parti d’extrême droite : « Ce que veut Marine Le Pen, c’est du financement public, elle est acculée avec 23 millions d’euros de dettes », a persiflé le sénateur Stéphane Ravier, passé chez Zemmour. Qui doit bien connaître la situation après avoir passé trente ans au RN.
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Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.
« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.
Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.
Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».
En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.
« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.
Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.
« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.
Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.
« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.
À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.
Photo : British Army
L'Humanité
Quelles réalités politiques derrière la tripolarisation ?
Le débatTrois blocs électoraux sont apparus au premier tour de la présidentielle. Conséquence du mode de scrutin, cette situation est aussi le fruit du rejet des partis traditionnels.
Pierre-Henri LabLa tripolarisation est une construction artificielle. Chaque pôle est en fait un conglomérat regroupant différents électorats.
Patrick Lehingue, professeur de sciences politiques à l’université de Picardie
La tripolarisation est une construction artificielle et paresseuse, largement induite par un mode de scrutin qui ne laisse en lice au second tour que deux concurrents et oblige chacun à se plier à ce classement imposé. Le premier tour étant moins contraint, on peut lui préférer un classement en quatre « blocs » qui, le 10 avril révélait une quasi-équivalence numérique : 11,2 millions de voix pour les candidats de gauche, 11,5 pour Macron et Pécresse, 11,3 millions de voix pour les trois candidats d’extrême droite, à quoi il faut toujours ajouter abstentionnistes et bulletins blancs ou nuls, les plus nombreux (13,6 millions).
Moins artificiel, un peu plus fondé politiquement, ce type de présentation n’en reste pas moins critiquable, agrégeant des bulletins, des électorats, des situations et des histoires de vie très disparates. D’un certain point de vue, la distribution des voix entre les douze candidats n’est pas sociologiquement arbitraire ou erratique. Les électeurs de Marine Le Pen sont moins diplômés, beaucoup plus modestes, plus jeunes, davantage concentrés dans les petites bourgades que ceux d’Éric Zemmour, qui relèvent davantage d’une bourgeoisie aisée, littéralement réactionnaire, qui jusqu’alors ne se reconnaissait pas dans les entreprises partisanes des Le Pen, jugées trop vulgaires ou opportunistes.
« Seul le bloc de droite est sociologiquement assez homogène. »
Si sociologiquement l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est partiellement structuré par des critères d’âge, de revenus, de confession, de perception de leur position sociale par les enquêtés s’en réclamant, on ne trouve pas de telles prédéterminations sociales du vote chez les électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo ou de Fabien Roussel. De ce point de vue, seul « le bloc de droite » est sociologiquement assez homogène, ce qui est à la fois la cause et l’effet du siphonnage de l’électorat LR par Emmanuel Macron. En fait, c’est la notion même de « bloc », souvent employée ces derniers temps, qu’il faudrait réfuter, tant il connote l’idée de rassemblements homogènes, et « obéissants » « comme un seul homme » à tel ou tel leader ou mot d’ordre.
Les électorats sont davantage, et de plus en plus, des conglomérats. Ordinairement, un conglomérat désigne une roche formée par des « fragments agglomérés » (des segments sociaux plus ou moins disparates, l’alliance improbable de l’atelier et de la boutique, disait-on auparavant du FN). Un assemblage informe de choses. C’est précisément le rôle du parti ou de ses porte-parole que de donner forme et de prêter vie et sens à l’agrégation de « ses » électeurs. Comme l’indique le sociohistorien Michel Offerlé quand il travaille sur les premiers groupes socialistes à la fin du XIX e siècle, un électorat désigne « tout à la fois » – on serait ici tenté d’ajouter : « et en même temps » mais dans des proportions variables – « une collection d’individus, un artefact statistique », les quatre blocs évoqués ci-dessus , « et un rassemblement de groupes mobilisés ».
Le rejet des partis tels que le PS et LR est à l’origine de la tripolarisation. La nouveauté lors des législatives est constituée par l’union de la gauche.
Philippe Marlière, professeur de sciences politiques, University College London
Qu’il est loin le temps de la « quadrille bipolaire » ! Dans les années 1970, le champ politique était facile à déchiffrer : il y avait une gauche et une droite de force à peu près égale (bipolarisme) et, à l’intérieur de chaque camp, deux partis aux scores électoraux similaires : PS et PCF à gauche, et UDF et RPR à droite. La récente élection présidentielle a consacré la tripolarisation de la scène électorale. En 2017, celle-ci couvait, et elle n’apparaît nettement qu’en 2022, avec la chute vertigineuse de la candidate conservatrice (Valérie Pécresse n’a recueilli que 4,7 %). Le paysage électoral se trouve bouleversé avec l’émergence de trois blocs de taille comparable : un bloc libéral-conservateur sous la direction d’Emmanuel Macron, un bloc d’extrême droite et un bloc des gauches.
Le réalignement en profondeur du champ politique français est essentiellement la conséquence du recoupement de deux facteurs : la candidature Macron à la suite du forfait de François Hollande, et le rejet latent, puis manifeste du PS et de LR qui ont, tour à tour, gouverné la France ces quarante dernières années. Macron a, dans un premier temps, fatalement affaibli le PS en attirant à lui une part significative de l’électorat socialiste, qui lui est resté fidèle en 2022. Avec un total de 32 % (contre 27 % en 2017), la gauche demeure dans ses basses eaux historiques. Dans un deuxième temps, il a asséché l’électorat conservateur. Une partie de celui-ci, radicalisé, s’est déportée vers Éric Zemmour ou d’autres candidats de droite.
« Cette période de réalignement est volatile, et une surprise est donc possible. »
Le « en même temps » a vécu : le macronisme n’est ni de centre gauche, ni même centriste. Il penche à droite et forme une nébuleuse libérale-conservatrice regroupant les catégories économiquement aisées et âgées. Que Renaissance (ex-LaREM) fasse cohabiter en son sein des électeurs qui voteraient dans tout autre pays européen pour des partis sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens-démocrates ou conservateurs est unique. Cette situation exceptionnelle est avant tout le reflet d’une époque (le dégagisme anti-PS et anti-LR), la conséquence d’un système électoral majoritaire qui impose des regroupements parfois contre nature, et de la centralité de l’élection présidentielle dans le système politique.
Le macronisme est le point central de cette recomposition politique, puisqu’il rassemble des électeurs de centre gauche, de centre droit et de droite. Les blocs des gauches et a fortiori de l’extrême droite auront fort à faire pour remporter l’élection législative. Il ne s’agit pas d’exprimer un jugement de valeur, mais de constater qu’en l’absence d’une gauche et d’une droite fortes la nébuleuse macroniste devrait attirer l’électeur médian et décrocher la majorité. Cette période de réalignement est volatile, et une surprise sous la forme de la victoire de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) est donc possible. Ce n’est cependant pas l’hypothèse la plus probable. La tripolarisation en trois blocs égaux et minoritaires en voix devrait favoriser le bloc macroniste, certes de droite, mais central.
À lire. Le vote. Approche sociologique de l’institution et des comportements électoraux, de Patrick Lehingue, Paris, la Découverte, coll. « Grands repères », 2011, 287 pages.
On peut suivre Philippe Marlière sur Twitter : @PhMarliere
Présidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
«Barème Macron» : la Cour de cassation tranche en faveur des licencieurs
ActuDroit du travail. La haute juridiction a validé, ce mercredi, le « barème Macron ». Ce qui empêche les juges de déroger à ce système fixant des indemnisations minimalistes en cas de licenciement abusif. Les syndicats poursuivent l’action.
Stéphane GuérardLes employeurs sont saufs. Ils pourront continuer de procéder à des licenciements abusifs en provisionnant les maigres indemnités légales à verser au salarié éjecté. Telle est la portée de la décision rendue par la Cour de cassation, mercredi, qui valide ainsi l’une des mesures les plus problématiques des ordonnances de 2017, affaiblissant nombre de garanties en faveur des travailleurs, celle du « barème Macron » sur les licenciements. Pour les organisations syndicales – CGT, FO, CFDT et SAF en tête –qui s’étaient engagées depuis cinq ans dans une bataille judiciaire pour obtenir l’abrogation de ce dispositif, ferraillant contre le gouvernement et les défenseurs du patronat, la décision est rude à encaisser. Car, si elle ne signe pas la fin du combat – le Comité européen des droits sociaux doit encore statuer dans les prochaines semaines –, elle offre une victoire au pouvoir macronien qui avait fait de cette mesure l’un des points majeurs « pro-business » du premier quinquennat.
du sur-mesure pour le patronat
De fait, l’ordonnance n° 2017-1387 établissant des planchers et plafonds d’indemnisation en fonction de l’ancienneté du salarié viré abusivement avait pour but de « sécuriser juridiquement des situations actuellement insatisfaisantes ». Sécuriser qui ? Avant tout les employeurs, en levant, dixit le gouvernement, « les freins au recrutement, en accroissant la prévisibilité des décisions (de justice – NDLR) rendues et en sécurisant les entreprises, notamment les TPE-PME, au regard des risques liés à la rupture du contrat de travail ». Jusqu’en 2016, le Code du travail prévoyait que, en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse et en l’absence de reclassement, le juge pouvait décider d’une indemnité à verser, égale ou supérieure à six mois de salaire. Une entrave à l’embauche, hurlaient alors les patronats qui ont obtenu du président des riches des règles sur mesure. Depuis 2017, un licenciement abusif ne donne plus droit qu’à une indemnité d’un à deux mois de salaire brut pour un an d’ancienneté, de trois à six mois pour cinq ans d’ancienneté… de trois à vingt mois pour trente ans et au-delà. Résultat, les audiences de recours aux prud’hommes se sont vidées. Le dernier rapport de la commission d’évaluation des ordonnances Macron note que « le barème est majoritairement appliqué par les juges et qu’il a un effet maximal à la baisse sur le montant des indemnités pour les salariés ayant entre deux ans et cinq ans d’ancienneté dans les entreprises de 11 salariés ou plus. Ce sont pour ces salariés que l’intérêt (financier) à agir s’affaiblirait d’abord. L’effet est moindre pour les salariés ayant une ancienneté au-delà de cinq ans ».
la juste indemnisation du préjudice subi
Pour mener leur combat, les organisations syndicales ont pu s’appuyer sur des jugements pris par des tribunaux ayant décidé courageusement de s’affranchir du barème afin de fixer une juste indemnisation du préjudice subi. Dans une affaire, la cour d’appel de Paris avait renforcé la dynamique en estimant que le barème « couvrait à peine la moitié du préjudice » subi par une salariée. Début avril, l’Organisation internationale du travail (OIT) appelait le gouvernement français à revoir sa copie sur ce même sujet. Un argument repris à son compte par la première avocate générale de la Cour de cassation qui, lors de l’audience du 31 mars, estimait que les juges étaient fondés à apprécier « in concreto » (en fonction du contexte) si l’indemnité perçue était « adéquate ».
« Sous la pression du patronat et du gouvernement, aussi par manque de courage, de volonté et de conviction, la Cour de cassation n’a pas voulu ouvrir la boîte de Pandore des indemnisations plafonds trop basses, déplore Isabelle Taraud, du Syndicat des avocats de France . Ce faisant, elle admet que le juge reste muselé par le barème. Dès lors, quel intérêt financier a un salarié lésé d’aller en justice pour récupérer deux ou trois mois de salaire qui ne couvriront que ses frais de procédure ? L’impunité demeure pour les employeurs, qui continueront de payer des miettes pour un licenciement abusif et de transférer son coût sur Pôle emploi et l’assurance-maladie ca r les dépressions sont fréquentes chez les travailleurs lésés. »
redonner du souffle au code du travail
Les syndicats ne vont cependant pas lâcher l’affaire. « Nous demandons toujours l’abrogation du barème pour laisser une totale liberté au juge et donner la possibilité au salarié d’obtenir une juste indemnisation », insiste Force ouvrière, qui rappelle, avec la CGT, que l’OIT impose au gouvernement un devoir de suivi de ce barème avec les syndicats. Une autre voie est ouverte : une réforme législative redonnant du souffle au Code du travail. Une des priorités de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives.
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#MeToo, la justice balance plutôt vers la liberté de dénoncer
ActuViolences sexuelles Liberté d’expression ou diffamation ? Mercredi, la Cour de cassation a définitivement débouté Pierre Joxe et Éric Brion, qui poursuivaient leurs accusatrices, Ariane Fornia et Sandra Muller.
Alexandre FacheOù s’arrête la liberté d’expression et où commence la diffamation ? Voilà la question – d’importance – qui était posée à la Cour de cassation à travers deux affaires emblématiques de la vague #MeToo : celle opposant la journaliste Sandra Muller à l’ancien patron de la chaîne Equidia, Éric Brion, et celle mettant aux prises Ariane Fornia à l’ex-ministre socialiste Pierre Joxe. Dans les deux cas, les mis en cause, accusés publiquement d’agression ou de harcèlement sexuels, avaient poursuivi leur accusatrice en diffamation. S’ils avaient d’abord obtenu gain de cause, les deux hommes avaient ensuite été déboutés en appel. Des jugements confirmés ce mercredi 11 mai par la plus haute juridiction française. À chaque fois, la cour a estimé que « les propos incriminés reposaient sur une base factuelle suffisante » et que « le bénéfice de la bonne foi devait être reconnu » à Ariane Fornia et Sandra Muller, même en l’absence de preuves irréfutables.
Les deux affaires débutent en octobre 2017, alors que le mouvement de dénonciation des violences sexuelles vient d’être relancé par la double enquête incriminant le producteur Harvey Weinstein. Le 13 octobre, Sandra Muller invite toutes les femmes victimes de ces violences à les dénoncer publiquement en lançant sur Twitter le hashtag #BalanceTonPorc. Elle met elle-même en application ce conseil en publiant un message accusant nommément son harceleur : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. Éric Brion, ex-patron de Equidia #BalanceTonPorc. » Un post largement partagé et suivi de milliers d’autres, qui allaient contribuer à la prise de conscience de l’ampleur des violences contre les femmes, mais aussi susciter un débat sur la façon de rendre publique cette parole, voire sur sa légitimité même.
« Ma vie a été totalement brisée » par ce tweet de Sandra Muller, avait affirmé Éric Brion lors du premier procès en mai 2019, tout en concédant avoir eu des mots déplacés lors d’une « soirée arrosée » à Cannes en 2012. Le tribunal l’avait suivi, condamnant la journaliste à lui payer 15 000 euros de dommages et intérêts. Une décision cassée en appel, en mars 2021. « Même si Éric Brion a pu souffrir d’être le premier homme dénoncé sous le hashtag #BalanceTonPorc, le bénéfice de la bonne foi doit être reconnu à Sandra Muller », avait estimé la cour.
L’affaire opposant Pierre Joxe à Ariane Fornia, par ailleurs fille de l’ex-ministre sarkozyste Éric Besson, a suivi une chronologie très proche. Le 18 octobre 2017, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 32 ans, publie un billet en ligne dans lequel elle affirme avoir été victime d’agressions sexuelles dans sa jeunesse, dont l’une à l’Opéra Bastille. Son agresseur n’est pas nommé, elle évoque simplement « un ancien ministre de Mitterrand, membre de plusieurs gouvernements, qui a occupé des fonctions régaliennes ». Mais le nom de Pierre Joxe, 87 ans aujourd’hui, émerge rapidement dans la presse. Poursuivie pour diffamation, Ariane Fornia est condamnée à un euro symbolique de dommages et intérêts, et 3 000 euros au titre des frais de justice. Mais, là aussi, en appel, la justice se ravise, estimant que l’accusatrice pouvait « bénéficier du fait justificatif de la bonne foi ». Une appréciation confirmée mercredi par la Cour de cassation.
« Ces décisions sont totalement logiques, cela aurait été un vrai coup de tonnerre s’il en avait été autrement », commente Marilyn Baldeck, la déléguée générale de l’AVFT, Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail. Pour cette spécialiste du combat juridique contre ces violences, « le droit français de la diffamation est plutôt protecteur des femmes » dans ce type d’affaire et les « procédures bâillons de moins en moins nombreuses, notamment depuis le procès Baupin », qui s’était largement retourné contre l’ex-élu écologiste. Ces décisions sont aussi fidèles à la jurisprudence de la Cour de cassation, fait remarquer la militante. « En 2016, elle avait déjà pris un arrêt interdisant purement et simplement les poursuites pour diffamation à l’encontre de salariés dénonçant des faits de harcèlement moral ou sexuel dans le cadre de l’entreprise, pour peu qu’un des canaux classiques (DRH, délégués du personnel, médecine du travail, défenseur des droits…) ait été saisi. »
Mercredi, Sandra Muller a salué « une décision historique et courageuse ». Elle l’est d’autant plus que l’avocate générale de la cour avait, elle, plaidé, lors de l’audience du 5 avril, pour une cassation des décisions d’appel, estimant qu’il fallait préserver « un équilibre entre liberté d’expression et protection des droits individuels des citoyens ». Cet « équilibre » ne se fera pas au détriment des femmes, a finalement tranché la Cour de cassation.
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La plateforme à l’écoute des discriminations
Un jour avecDepuis février 2021, sept juristes du site Antidiscriminations, placé sous la houlette de la Défenseure des droits, recueillent les douloureux témoignages de victimes de discriminations et leur proposent leur aide.
Mélanie Mermoz« Cela fait des mois que les agences d’intérim ne me donnent pas de missions. Pourtant, je suis cariste et c’est une profession qui est recherchée. Mes amis aux noms européens ont des missions, mais, moi, on ne me propose jamais rien ! » s’indigne l’interlocuteur de Julia, écoutante juriste à la plateforme Antidiscriminations. Du lundi au vendredi, de 9 heures à 18 heures, avec ses six collègues, tous également juristes, elle répond au téléphone (39 28) ou par chat (www.antidiscriminations.fr). En un an, la plateforme Antidiscriminations.fr, lancée en février par le gouvernement et placée sous la houlette de la Défenseure des droits, a été contactée par 14 000 personnes (11 000 par téléphone et 3 000 par chat). Si ce mercredi, entre le beau temps et les vacances scolaires, l’activité est exceptionnellement calme, d’habitude, chaque écoutant traite une dizaine d’appels dans la journée.
Refus d’embauche basé sur l’origine
Ici, les appels ne sont pas minutés, certaines communications téléphoniques peuvent dépasser les quarante-cinq minutes. « Les personnes en ligne sont révoltées, en colère, parfois en pleurs. Notre but est d’abord de les calmer pour recueillir les éléments qui permettent de prouver l’existence d’une discrimination », explique Julia. À chaque appel, elle reprend avec son interlocuteur la définition de la discrimination : un traitement différencié dans l’accès aux biens et aux services, le logement, l’emploi ou l’éducation et basé sur l’un des 25 critères reconnus (l’origine, le handicap, l’état de santé, etc.). La froideur du vocabulaire juridique tranche avec la rage de la personne qui subit une situation injuste, mais il est nécessaire de s’assurer que ce qu’elle évoque relève bien du champ de la discrimination. Dans près de la moitié des sollicitations (49 %), ce n’est d’ailleurs pas le cas. Il peut s’agir de harcèlement, d’un dysfonctionnement de service public…
L’écoutant prend alors le temps d’orienter vers la structure la plus adaptée. Ici, le comportement décrit par l’intérimaire entre bien évidemment dans le cadre de la discrimination puisqu’il s’agit d’un refus d’embauche basé sur l’origine. Pour confirmer son ressenti, l’homme a renvoyé aux agences d’intérim son CV, mais en remplaçant son nom à consonance maghrébine par un patronyme plus « français », et il a alors reçu des réponses positives. Ce testing improvisé est reconnu par la justice comme un élément de preuve et va pouvoir appuyer sa saisine. Tous les interlocuteurs de Julia et de ses collègues ne sont toutefois pas aussi autonomes. Certains ont besoin d’être davantage accompagnés dans leurs démarches. Les écoutants de la plateforme leur envoient alors par e-mail une présaisine, un récapitulatif de la situation avec la liste des pièces nécessaires pour appuyer leur dossier.
Des situations très variées
Le combiné raccroché, Julia répond sur le chat au directeur d’une association dont le service civique, une jeune femme russe, a vu sa mission interrompue quand elle est passée du statut d’étudiante à celui de détentrice d’une autorisation de travail. Une décision qui ne s’appuie sur aucun texte réglementaire. Dans ces situations, où une action rapide est nécessaire, les personnes sont invitées à contacter le délégué du Défenseur des droits le plus proche (il en existe 92 sur toute la France). Si la nationalité de la jeune femme dont le service civique a été interrompu n’est peut-être pas en cause, la plateforme a reçu dans les dernières semaines de nombreux appels de personnes d’origine russe. « Leurs comptes bancaires ont été bloqués après l’annonce des sanctions économiques visant la Russie. Il ne s’agissait pourtant pas d’oligarques, mais de personnes vivant en France et dont le seul tort était d’être de nationalité russe, voire de simplement porter un nom à consonance “de l’Est” », dénonce Nouara, une autre juriste écoutante.
Les situations racontées au 39 28 sont très variées : des parents d’un enfant autiste qui ne parviennent pas à obtenir sa scolarisation, un jeune homme d’origine africaine qui voit annuler sa réservation de voiture de location quand l’agence reçoit son permis de conduire, ou encore la situation dans une entreprise où sept licenciés économiques sur huit ont plus de 50 ans et six sur huit sont des femmes, laissant suspecter une discrimination basée sur l’âge et sur le sexe… Si les motifs de discrimination sont multiples, la création de cette plateforme aisément accessible a toutefois mis en exergue l’ampleur de celles en fonction de l’origine. « Elles sont devenues le premier motif d’appel alors qu’auparavant, c’était le handicap qui était la première cause de saisine du Défenseur des droits, observe Loïc, un autre écoutant. Les gens qui subissent des discriminations ont non seulement de plus en plus conscience qu’elles sont inacceptables, mais aussi qu’il est possible d’agir. »
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Le billet de maurice ulrich. Décorations
BilletMaurice UlrichPourquoi le prince Charles a-t-il tant de décorations et de médailles que son uniforme de cérémonie pourrait tenir tout seul ? Pour quels hauts faits d’armes, quels sauvetages de vies en détresse ? Faute de réponses précises, il faut en risquer une. Il s’est, comme le dit Figaro au comte Almaviva dans la pièce de Beaumarchais, « juste donné la peine de naître et rien de plus ». Mais c’est déjà beaucoup et suffisant en tout cas pour qu’en l’absence de sa maman, il ait été amené à prononcer devant le Parlement britannique le traditionnel discours de la reine sans la reine. La priorité du gouvernement, a-t-il déclaré d’emblée, doit être de « faire croître et développer l’économie ainsi que d’aider les familles confrontées à la crise du coût de la vie ». Des paroles fortes, suivies quelque temps après par une déclaration du Trésor indiquant qu’il n’y avait pas de budget pour ça. Sinon, selon la BBC, deux millions de Britanniques sont restés au moins une journée sans manger au cours du mois passé. Sans décorations.
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »
PortraitArrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.
Cécile RousseauLa qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.
« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.
Agents foudroyés
Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.
Recensement des cas de suicide
Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.
« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »
S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »
Un procès comme « thérapie sociale »
Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »
Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.
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L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron
EntretienLe président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal ? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier, co-auteurs d'un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation, soupçonnent qu’une part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. Entretien
Florent LE DUSur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156 000 euros de patrimoine en 2014, 500 000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que l’intéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions d’euros entre 2009 et 2013.
En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre : Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions d’euros chez Rothschild.
Un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.
Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron : où sont passés les millions ? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.
Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré ?
En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.
Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux ».
Or, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720 000 euros pour l’ensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent ?
Jean-Baptiste Rivoire Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.
Quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale ?
Jean-Baptiste Rivoire Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.
Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.
En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.
Dossier Lutter contre l'évasion fiscale
Débat vidéo. Pandora Papers: quelles solutions pour que cesse le scandale ?
Emmanuel Macronenquêtepatrimoineévasion fiscale L'Humanité
VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?
VidéoLa maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.
De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.
"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"
Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.
Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.
Serrant la déclaration de Louis Delgrès
La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.
"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".
Une légende aux Antilles
Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.
"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.
"Une rebelle et une citoyenne"
"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.
Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".
L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.
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Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?
VidéoInsoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris
VidéoÀ l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse.
Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain.
Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange.
En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite.
L'Humanité
Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?
VidéoFace à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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VIDÉO. Morts au travail. Syndicats et associations tirent la sonnette d’alarme
VidéoUn rassemblement s’est tenu aux abords du ministère du Travail afin de dénoncer les accidents mortels du travail, toujours plus nombreux en France. Une mobilisation qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, ce jeudi 28 avril.
Franck CarteletLe sujet de la vie au travail est resté étonnamment absent des débats liés à l’élection présidentielle et pourtant il concerne des millions de salariés. C’est le 28 avril qui a été choisi par l’OIT (Organisation internationale du travail) depuis 1996, afin de rappeler au monde l’enjeu de la santé et la sécurité au travail. Une mobilisation qui avait pour mot d’ordre cette année : « Halte à l’impunité patronale ! ».
A cette occasion, la Confédération européenne des syndicats (CES) met en garde : « si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’union européenne aura à déplorer plus de 27.000 décès d’ici 2029.»
Cordistes en colère
Une délégation de « cordistes en colère » s’est associée à l’évènement. Selon Grégory Molina, cordiste intérimaire en province : « Un manque de formation, d’informations et d’encadrement sur les chantiers liés avec une grande précarité de nos missions ne nous permet pas de mettre en avant notre droit de retrait car le risque serait de perdre son emploi ».
2.000 inspecteurs du travail
Selon Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe communiste au Conseil de Paris, il est utile de commémorer cette journée afin de rendre visible les morts au travail et ne pas les oublier. « En 10 ans, l’inspection du travail a perdu 16% de ses salariés »,..., « Aujourd’hui en France, il n’existe plus que 2.000 inspecteurs du travail » s’alarme l’élu de Paris.
Conscients des risques liés à la sécurité au travail
Quand à Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, il tient à préciser que les jeunes qui arrivent sur le marché du travail sont bien plus conscients des risques liés à la sécurité au travail. Le responsable syndical conclut en précisant : « Il suffit de comparer les moyens mis en place pour le code républicain de la route et les moyens mis en place pour le code républicain du travail ».
L'Humanité
La Nupes suscite l’espoir en Europe
ActuParlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.
Jean-Jacques RégibierStrasboug (Bas-Rhin), correspondance.
« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».
Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.
« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.
l’UE elle-même déroge à ses propres règles
C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’eurodéputée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.
Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.
Législatives 2022NupesgaucheUnion européenne L'Humanité
Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire
ActuLa Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés
Cyprien CaddeoC’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.
Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images
1924 : le fragile Cartel des gauches
En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.
Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images
1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail
Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »
En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.
Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.
Après la signature du programme commun en 1972. © AFP
1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun
À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).
De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.
Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP
1997 : de la gauche à la majorité plurielle
21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.
2022 : l’heure de la Nupes
La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.
Nupesgauche L'Humanité
Ce qui est nouveau
ÉditorialMaurice UlrichOn ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.
« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.
La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !
Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.
EditorialLégislatives 2022gaucheNupes L'Humanité
Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes
Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.
L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures
Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord
La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.
Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces.
Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon.
Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique
Stéphane Ravacley Artisan
Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.
À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».
Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.
Un médecin communiste à élire de toute urgence
Loïc Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)
Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.
Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».
Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. « Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.
La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme
Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac
Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.
La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».
Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.
Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.
NupesLégislatives 2022 L'Humanité
Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire
ActuLa nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.
Benjamin KönigAurélien SoucheyreUne foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.
Le V de la victoire
« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».
Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il. « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »
«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»
Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.
De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »
La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».
Urgences sociales, démocratiques, écologiques
La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »
Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».
Une nouvelle page
Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.
VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.
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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche
ActuLes près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.
Aurélien SoucheyreC’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.
Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.
« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.
De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.
Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.
Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.
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La gauche renoue avec ses fondamentaux
Premier planLégislatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.
Florent LE DULa gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.
Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980
Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.
Preuve que la gauche met derrière elle le social-libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».
« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.
Le parti redore un blason piétiné par les éléphants
Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.
« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »
En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.
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Une clarification des idées
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinParfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.
Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.
Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.
Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
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Législatives. Une union pour gagner l’Assemblée
Premier planAprès EELV et avant le PS, le PCF s’est entendu avec la FI pour les élections de juin. Sous l’influence des communistes, la base programmatique de cet accord a été étoffée de nombreuses propositions sociales, antilibérales et écologiques.
Florent LE DULa gauche peut conquérir le pouvoir. Avec un rassemblement inédit, sur un programme de rupture, ambitieux et émancipateur, elle se donne en tout cas toutes les raisons d’y croire. Ce fol espoir, impensable il y a peu, a encore grandi mardi 3 mai, jour anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936.
Le PCF a ainsi rejoint l’accord déjà acté entre Europe Écologie-les Verts et la France insoumise, dimanche soir. « Nous sommes heureux de voir ce rassemblement se renforcer et la perspective d’une majorité en juin se dessiner, a salué la députée FI Clémentine Autain. Nous vivons un tournant historique et il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette Nouvelle Union populaire. » « C’est une excellente nouvelle qui peut aboutir à un événement historique et essentiel pour les Français, se réjouit son homologue communiste Stéphane Peu. Je vois aussi cet accord comme la création d’une union durable, au moins pour les cinq ans qui viennent, afin de construire ensemble une véritable alternance de gauche. »
Il était impensable que les communistes n’aient pas leur pleine place dans cette union. » CLÉMENTINE AUTAIN, DÉPUTÉE FI
Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans...
En attendant le PS, voire le NPA (avec qui les négociations sont toujours en cours à l’heure où nous bouclions ces pages), cette alliance entre PCF, FI et EELV constitue une avancée décisive pour cette coalition en cours de construction. Le conseil national du PCF, après consultation des fédérations départementales, a validé cet accord dans l’après-midi du mardi 3 mai, avec 120 votes pour, 25 contre et 13 abstentions. Selon nos informations, celui-ci prévoit que des candidats communistes, représentants de cette « Nouvelle Union populaire écologique et sociale » (Nupes) soient investis dans 54 circonscriptions (les écologistes ont signé dimanche soir pour 100 candidatures). Ce qui devrait garantir au PCF le droit au remboursement et au financement prévus dans le cadre de ces élections, ainsi que la création d’un groupe parlementaire. Surtout, communistes, insoumis et écologistes se sont accordés sur la base d’un projet de gouvernement, déjà avancé avec l’entente FI-EELV.
La hausse « immédiate » du Smic à 1 400 euros, la retraite à 60 ans, la garantie d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix sur les produits de première nécessité, la planification écologique et « l’éradication de la pauvreté », objectifs déjà fixés avec les écologistes, restent d’actualité. « C’est un programme pour améliorer immédiatement la vie des gens, se félicite Stéphane Peu. Très concrètement, le pouvoir d’achat va augmenter très rapidement avec le blocage des prix notamment, les salaires vont augmenter, les services publics seront redynamisés… »
« Renationalisation d’EDF, d’Engie »
À l’issue de deux semaines de négociations, les communistes ont obtenu de la FI et d’EELV une série de nouvelles propositions que portera cette Nupes. L’accord comprend ainsi « la reconquête des services publics et de nouvelles créations d’emplois publics », dans la santé, l’éducation, le transport et le fret ferroviaire. La construction de logements publics, l’encadrement des loyers à la baisse sont aussi avancés. De nombreuses mesures portées par le PCF depuis plusieurs années pourraient aboutir grâce à ce rassemblement, comme la « renationalisation d’EDF, d’Engie, des autoroutes, des aéroports », et de banques généralistes ; des « nouveaux droits d’intervention et de décision des salariés dans les entreprises », ou encore la lutte contre l’évasion fiscale, la « taxation du capital au même niveau que le travail » et le rétablissement de l’ISF. La VIe République est aussi au programme.
Point de discorde entre les formations, la question du nucléaire n’a visiblement pas été tranchée, elle pourrait l’être au sein même du Parlement. « L’Assemblée nationale est faite pour cela, il faut que nos différentes visions vivent au sein d’une même majorité », estime l’écologiste Sandra Regol, qui se réjouit de l’arrivée des communistes dans l’accord.
L’accord avec les communistes prévoit une majorité pluraliste afi n que le PCF puisse former un groupe d’au moins 15 élus.
Avec un rassemblement basé sur ces mesures et non un simple découpage électoral, « nous nous sommes donné les moyens d’être crédibles aux yeux des Français, et c’est ce qui affole le pouvoir en place », estime Clémentine Autain. Car l’objectif est clair : obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour gouverner le pays. La gueule de bois de la présidentielle a vite laissé place à l’ivresse du rassemblement, qui crée une dynamique inédite pour une force qui apparaissait vaincue quelques jours plus tôt.
Cinq circonscriptions, territoires de conquête
« La victoire est possible. Macron a été mal élu, beaucoup ne voulaient pas de ce second tour et l’aspiration à l’unité est très grande. Il y a tout pour créer une dynamique qui renforce notre bloc par rapport à la présidentielle. Ce rassemblement peut générer beaucoup d’espérance et une grande mobilisation des électeurs de gauche qui sera, j’en suis sûr, sans commune mesure avec celle des précéde ntes législatives », s’enthousiasme Stéphane Peu . « Nous avons pour nous la dynamique, grâce à cette coalition, au fait que nous imposons un 3e tour de la présidentielle, avec Jean-Luc Mélenchon qui se propose d’être premier ministre et surtout un programme dans lequel les gens fondent beaucoup d’espoir », ajoute le député FI Éric Coquerel.
Côté écologiste, Sandra Regol, numéro 2 d’EELV, considère que « la force de cette coalition est d’avoir à la fois un socle de propositions communes très fortes et nombreuses tout en gardant nos spécificités, en ayant chacun nos propositions propres ».
L’accord avec les communistes prévoit lui aussi une « majorité pluraliste » et l’objectif que le PCF puisse former un groupe parlementaire d’au moins 15 élus. Raisonnablement, les communistes peuvent espérer conserver leurs onze sièges sortants, même si les batailles ne sont pas gagnées d’avance. Pour se renforcer, le PCF et ses militants viseront la victoire dans les 43 autres circonscriptions. Selon nos informations, cinq d’entre elles seraient particulièrement désignées comme des territoires de conquête. Celle de Dax et Tarnos (Landes), ville dirigée par Jean-Marc Lespade.
À Bourges Ouest-Vierzon (Cher), chez le maire communiste Nicolas Sansu. Dans la circonscription menée par le RN Sébastien Chenu, Denain-Trith-Saint-Léger (Nord), où Patrick Soloch est parti pour représenter la gauche. À Creil-Nogent-Clermont (Oise), où le médecin Loïc Pen pourrait être candidat, comme en 2012. Et Lens-Avion (Pas-de-Calais), qui devrait voir le maire avionnais Jean-Marc Tellier être investi. Les candidatures pressenties de ces cinq responsables communistes devraient être confirmées dans les prochains jours.
Cette Nouvelle Union populaire écologique et sociale espère présenter ses 577 candidats le 7 mai, après la signature possible et espérée du PS, pour un lancement de campagne commun. Une étape supplémentaire dans « cette union qui répond aux grands enjeux d’aujourd’hui, estime Stéphane Peu. Cet espoir, à un moment où l’histoire s’accélère, peut créer un mouvement de grande puissance, y compris dans la rue ». Car la victoire aux législatives qui semble aujourd’hui possible ne sera pas une fin en soi. « Même si nous avons la majorité, ce sera difficile, avoue Clémentine Autain. La clé, c’est la mobilisation populaire, qui doit accompagner et rendre possibles les transformations profondes que nous proposons. » Comme il y a quatre-vingt-six ans, du temps du Front populaire…
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L’exigence du peuple de gauche
ÉditorialSébastien CrépelL’accord conclu entre formations de gauche pour les législatives ne tombe pas du ciel. Ni même des états-majors des partis politiques qui ont négocié chaque formule du programme et la répartition minutieuse des circonscriptions au long de nuits sans sommeil. Il est d’abord le fruit de l’exigence du peuple de gauche, qui s’est puissamment exprimé en faveur de l’union, à l’occasion du 1er Mai notamment. Sans cette amicale pression, sans cette aspiration massive, l’alliance n’aurait probablement pas vu le jour. Les obstacles à un tel rassemblement étaient nombreux, et les revendications des uns opposables aux autres sur telle mesure ou telle carence du programme, tel ancrage local, ou encore sur le risque de sous-représentation, jamais nul quand on accepte de partager les candidatures.
Le compromis auquel les formations de gauche ont abouti n’est pas parfait. Il ne pouvait pas l’être par définition, puisqu’il inclut le renoncement mutuel à des ambitions légitimes, passage obligé pour présenter des candidats d’union partout en France. C’est le prix à payer pour concourir à la direction du pays.
Qui eût cru que la gauche remonterait si vite sur le ring après son élimination brutale de la course à l’Élysée ? Au point d’inquiéter le président réélu. Il a pour cela fallu mettre de côté les rancunes qui duraient depuis près de quinze ans entre anciens frères ennemis socialistes, surmonter les divergences qui séparent Verts, insoumis et communistes, dépasser l’héritage en demi-teinte du Front de gauche, aplanir les oppositions supposées « irréconciliables » il y a encore deux semaines par les commentateurs. Et cela sans perdre de vue la demande de changement profond exprimé par les 32 % d’électeurs de gauche à la présidentielle. Ce pas de géant a été accompli en quelques jours grâce à l’élan populaire. Si cette force grandit encore, la gauche peut en franchir un autre en juin en réalisant l’impensable : gagner les législatives. Comme ses prédécesseurs du Front populaire y sont parvenus, dans un tout autre contexte, il y a exactement quatre-vingt-six ans, le 3 mai 1936.
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La poursuite d’une entreprise unique
ChroniqueJean-Claude LebrunEn avril 2021 paraissait le premier volume d’un cycle porté par une double ambition autobiographique et romanesque. En son centre se trouvait Simon, le double littéraire de l’auteur, né comme lui en 1948 à Tlemcen, en Algérie. Dès 1955, sa famille avait traversé la Méditerranée. Plus tard, elle s’était installée à Champigny-sur-Marne, alors haut lieu de la banlieue rouge. Le récit évoquait de façon singulière et chaleureuse l’enfance et la préadolescence de Simon sous la triple influence de ses origines « pied-noir », de son judaïsme et de l’environnement communiste dans lequel il s’était trouvé immergé. Il a maintenant 16 ans, l’âge de nouvelles découvertes et de l’aiguisement du regard critique.
Dans la France des années 1960, si son horizon immédiat demeure celui de la parentèle et d’une communauté juive dépeinte du même mouvement avec chaleur et ironie, Simon commence à relier cette expérience première avec un savoir nouvellement acquis, par exemple sur les différences de classes et la distinction sociale. Il peut en mesurer la pertinence dans ce qui devient pour lui une préoccupation majeure, sa relation avec les filles. Dans plusieurs scènes savoureuses, Gil Ben Aych le montre confronté à cette donnée inattendue qui ruine ses efforts de séduction mais contribue à son éducation politique. De la même façon qu’il le suit dans un camp de vacances sioniste sur la Côte d’Azur recommandé par une connaissance de la famille, dont il revient passablement désabusé. Son apprentissage peu à peu s’affine. Un engagement futur se précise.
Puis il y eut en juillet 1965 le voyage en Allemagne, autorisé par les parents, de Simon avec son cadet Abram. Un projet éminemment lourd de sens pour tous, même si Gil Ben Aych sur ce chapitre opère par touches subtiles. Par exemple en évoquant la rudesse des auberges de jeunesse. Les deux frères passeront un mois à Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg. Ils multiplieront alors les rencontres avec une jeunesse cosmopolite. Feront leurs premières expériences professionnelles dans ce qu’on n’appelait pas encore des jobs d’été. Et surtout choisiront d’aller loger chez l’habitant, chez une femme seule avec sa fille. Moment de grâce, de timidité, de naissance du sentiment amoureux et d’ébauche d’échange malgré la barrière de la langue. Des goûts littéraires et des références également s’affichent, dont Simon découvre la diversité. Premier véritable apprentissage de l’autre. Un final superbe et émouvant, en manière d’apogée de ce récit tellement attachant.
LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun L'Humanité
« Born in the USA »
ChroniqueViolaine de Filippis AbateLe média politique américain Politico a récemment divulgué un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, établi en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade. Cela signifie que chaque État serait libre d’interdire l’avortement. La juridiction rendra au plus tard sa décision le 30 juin et pourrait, le cas échéant, revenir sur son projet. Si toutefois il était maintenu comme tel, on estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
La volonté du président conservateur de la Cour suprême, John Roberts, de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade n’est ni nouvelle ni dissimulée. En 2020, il avait voté contre une loi de Louisiane qui tendait déjà à supprimer l’IVG dans cet État, en expliquant que l’arrêt Roe vs Wade l’en empêchait. Dès lors, pour que la juridiction qu’il préside puisse valider des lois abolissant l’avortement, il fallait revenir sur cet arrêt : et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le président de la Cour suprême a ainsi confirmé les fuites du site Politico quant au projet de revenir sur cet arrêt, afin de permettre aux États d’interdire l’IVG en toute légalité.
Cette annonce a déjà fait naître des propositions de loi, puisqu’en Louisiane, les républicains se sont empressés de déposer un projet visant à qualifier l’avortement d’homicide et à donner des droits à l’embryon dès la fécondation. Ainsi, il ne serait plus non plus possible de prendre la pilule du lendemain dans cet État.
Ce climat réactionnaire démontre la fragilité de nos droits. Comme le rappelait Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Le droit à l’avortement est déjà fortement restreint dans de nombreux États fédérés. Au Texas, par exemple, il est interdit d’avorter dès que les battements du cœur sont audibles, soit à partir de six semaines environ, même en cas d’inceste ou de viol.
Restreindre les droits des femmes n’est pas qu’une manie américaine. Dans l’Union européenne, en effet, des lois très restrictives persistent dans certains États, comme en Pologne. Par ailleurs, depuis janvier 2022, le Parlement européen est présidé par Roberta Metsola, elle aussi anti-IVG. Avant son élection, elle s’était déjà positionnée plusieurs fois contre l’avortement, et avait notamment voté contre un rapport incitant les États membres à garantir l’accès à l’IVG, ce qui n’a pas empêché son élection.
Alors que la France vient, a contrario, d’adopter l’allongement du délai d’IVG à quatorze semaines grâce à la députée Albane Gaillot, il convient donc de rester vigilant, face aux menaces réactionnaires pesant sur nos droits si difficilement acquis.
On estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.
droit à l'avortementÉtats-Unisivgavortement L'Humanité
Soulever le capot des gestions d’entreprise
ChroniquePierre IvorraLes géants du CAC 4O, l’indice de la Bourse de Paris qui regroupe les valeurs des plus grands groupes à base française, ont établi un nouveau record d’activité et de bénéfices en 2021. Ils ont même dépassé leur pic de 2017. De leur côté, les banques européennes sont en superforme, tandis que les constructeurs automobiles ont battu l’année passée tous leurs records de rentabilité. Vivendi, leader mondial de la culture, du divertissement, des médias et de la communication, a affiché un résultat net de près de 25 milliards d’euros, Total Energies de 14,2 milliards, Stellantis, le groupe de Peugeot, Fiat et Chrysler, de 13,4 milliards, LVMH, le géant du luxe, de 12 milliards, BNP Paribas de 9,5 milliards. Même un groupe plutôt habitué aux déficits comme ArcelorMittal a réussi à dégager un bénéfice de 13,2 milliards d’euros. Bref, ça baigne pour les profits !
Cette situation incite évidemment les adversaires du capitalisme ou, plus simplement, les gens soucieux de justice sociale à réclamer un partage de ces richesses produites par les salariés. Celles-ci sont trop souvent distribuées pour leur plus grande part aux actionnaires sous forme de dividendes ou de rachats d’actions, opération qui permet de réduire le nombre de titres et par là même d’augmenter la part reçue par chacun d’entre eux. Au total, ce sont 80 milliards d’euros qui ont ainsi été versés en 2021. Comme souvent, L’Oréal, Total Energies et Sanofi ont été les groupes les plus généreux, avec le versement respectivement de 12,3 milliards, 8,6 milliards et 4,4 milliards d’euros, soit un peu plus du tiers du total.
On ne peut cependant pas en rester là. En effet, les bénéfices déclarés par les groupes ne constituent qu’une partie des profits qu’ils réalisent. En amont, on peut évaluer la valeur ajoutée créée, ou les revenus que génère l’activité d’une entreprise avant les intérêts versés, les impôts et taxes acquittés, avant les provisions constituées et les dotations aux amortissements réalisées. En entrant dans le détail de ces données, on peut évaluer la politique d’investissement mise en œuvre, mesurer les priorités assignées. Ainsi, une entreprise qui investit bien peu et consacre une part essentielle de ses ressources au versement de dividendes risque d’avoir de sérieux problèmes. En même temps, la nature des investissements réalisés est souvent très éclairante. L’accumulation de moyens matériels au détriment de l’emploi et de la formation peut alerter. Bref, il faut soulever le capot de la gestion des entreprises pour faire prévaloir d’autres critères que ceux visant à gonfler et accaparer les profits.
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Arrêt de travail : un scandale de plus
ChroniqueChristophe PrudhommeDans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail. L’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.
Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent. Un exemple : les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger l’accident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas n’est pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.
Il existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier ! Sollicitée, l’assurance-maladie répond que, « dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services ».
Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients. C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.
Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.
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États-Unis. Le recul des droits
ChroniqueCharlotte RecoquillonEst-ce une surprise ? En réalité, pas vraiment. Depuis que trois des neuf juges de la Cour suprême aux États-Unis ont été nommés par Donald Trump, nous savions que l’équilibre politique de cette institution avait basculé. Et nous savions que la majorité conservatrice constituerait une menace bien réelle pour un certain nombre de droits, à commencer par celui d’avorter. Depuis plusieurs mois déjà, alors que nous attendions que la Cour suprême rende son avis sur la constitutionnalité du droit à l’avortement au niveau fédéral, de nombreux États à majorité républicaine votaient des lois extrêmement restrictives.
Je ne rentrerai pas ici dans un argumentaire juridique sur le bien-fondé de l’argumentation du juge Alito, auteur du prérapport éventé par Politico et qui a embrasé la société américaine depuis une semaine. Il y a toutefois quelque chose d’absurde et de dangereux dans le fait de justifier que le droit à l’avortement ne serait pas garanti aujourd’hui car la Constitution n’y fait pas référence explicitement. Ce document fondateur de la nation américaine, rédigé intégralement par des hommes, n’accordait même pas la citoyenneté politique aux femmes, et encore moins la citoyenneté économique. Il a fallu attendre 1920 pour que les femmes blanches puissent voter, et plusieurs décennies supplémentaires pour que les femmes noires, amérindiennes et asiatiques obtiennent le même droit. Oserait-on revenir sur ces droits aussi ?
À vrai dire, c’est possible. Et d’ailleurs, la lutte pour le droit à l’avortement est étroitement liée à la question du droit de vote. En effet, si la nomination de trois juges conservateurs par Donald Trump nous enseigne une chose, c’est bien que les élections comptent, et ont des conséquences. Concrètes. Rapides. Profondes. Par ailleurs, le juge Alito justifie d’interdire l’avortement dans la loi fédérale en prétextant rendre aux femmes le pouvoir politique au niveau des États. Mais non seulement une grande partie des États sont gouvernés par des majorités républicaines elles-mêmes opposées au droit à l’avortement – de nombreuses lois ont été votées ces derniers mois et d’autres sont prêtes à l’être –, mais, pire, dans ces mêmes États, de nombreuses lois ont été votées pour restreindre l’accès au droit de vote. Ces offensives contre le droit de vote affectent essentiellement les mêmes personnes : les pauvres et les minorités raciales. En 2021, 19 États ont ainsi adopté des lois rendant plus difficile d’exercer son droit de vote. C’est une accélération jamais vue auparavant, selon le Brennan Center, qui documente ce sujet depuis 2011.
Les élections de mi-mandat qui auront lieu en novembre s’annoncent compliquées pour les démocrates. Joe Biden n’est pas très populaire, l’économie est source d’inquiétude et il a, pour le moment, déçu les progressistes qui ont joué un rôle déterminant dans son élection. Le droit de vote et l’accès aux urnes, fortement fragilisés par les républicains, sont donc des enjeux majeurs pour les mois et années à venir.
États-Unisdroit à l'avortement L'Humanité
Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens
Nos recommandations culturellesCinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.
Pierre BarbanceyPrésenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.
Pas de politique
La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.
Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »
Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »
C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.
Le visage de ces hommes
Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.
cinémaloup bureauGuerre en Ukraine L'Humanité
Plus que jamais gagner la paix
ÉditorialStéphane Sahuc« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…
D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.
Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.
Guerre en Ukraine L'Humanité
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités
ActuLors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.
Gaël De SantisL’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».
C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.
Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».
« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.
Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.
La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».
Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue
Premier planAprès soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».
Vadim KamenkaSur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.
Un défilé qui a réuni 11 000 soldats
Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».
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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.
Des sacrifices à venir
Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.
Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.
Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.
La France veut éviter toute escalade
À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.
Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.
Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.
Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »
Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.
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Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.
ActuNous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.
Gérard Le PuillEn présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.
Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.
Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».
Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…
Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.
Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25 milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.
Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.
…Et accroître la déforestation en Amazonie
À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.
Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.
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Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !
ChroniqueFrancis Wurtz« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».
Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.
Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?
« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité
ActuTandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.
Nadjib TouaibiaLa guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.
L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.
L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.
Dans un entretien publié dans le Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »
Une neutralité lourde de ressentiment
Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».
Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.
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Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.
L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les alliances traditionnelles.
Guerre en UkraineLula L'Humanité
Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix
ActuRéunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.
Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.
Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.
Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.
Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.
Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.
Antoine Poncet
Guerre en Ukraineinflationpétroleopep L'Humanité
Irlande du Nord. « La démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat »
ActuDéputé chevronné du Sinn Féin, Gerry Kelly met en garde les unionistes tentés, après leur déroute, de se tourner vers Boris Johnson pour entretenir la paralysie à Belfast. Entretien
Thomas LemahieuNi une offense ni une médaille. Alors qu’une nouvelle génération a, avec succès, pris la tête du Sinn Féin, Gerry Kelly est ce qu’on peut appeler un vieux routier du républicanisme : ancien volontaire dans l’Armée républicaine irlandaise (IRA), emprisonné à plusieurs reprises, gréviste de la faim à la fin des années 1970 puis en cavale après la spectaculaire évasion collective de la prison de Maze, en 1983, membre de la délégation qui a négocié les accords de paix à la fin des années 1990, etc. Réélu dans la circonscription de Belfast-Nord, il livre son analyse, au présent et pour l’avenir.
Que ressentez-vous devant ce résultat véritablement historique pour le Sinn Féin ?
Nous étions assez confiants parce que nous sommes rentrés dans cette élection avec un message clair et positif ! On peut changer les choses, il est temps. Les citoyens l’attendent, ils nous l’ont répété depuis des mois au porte-à-porte. Cela vaut pour le pouvoir d’achat, pour le coût de la vie. Cela vaut pour la santé. Le système public est complètement cassé. Il est temps d’injecter de l’argent, de sortir des années d’austérité imposées par les tories. Les gens ont été sensibles à ce programme. Ils savent qu’on fera ce qu’on a dit, parce qu’on a commencé à le faire depuis des années aussi. Donc nous sommes très heureux…
Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable.
Il y a une dimension symbolique forte pour l’Irlande dans votre victoire aussi…
Évidemment, le moment est historique. Dans ce vote, il y a cette revendication d’égalité pour tous les citoyens. Nous allons avoir une première ministre, Michelle O’Neill (vice-présidente du Sinn Féin – NDLR), extrêmement compétente. Car, à la fin, ce qui compte, ce n’est pas de faire des promesses, c’est de passer à l’action. Nous avons besoin d’un gouvernement, et il doit être mis en place ce lundi, c’est indispensable. Malheureusement, le Democratic Unionist Party (DUP) entend manifestement prendre en otage les électeurs au sujet du protocole nord-irlandais (1) : ils comptent demander à Boris Johnson de le démanteler. C’est un prétexte grossier, de leur part, pour continuer de paralyser la situation…
Il n’y a aucun problème sur cette question, selon vous ?
Non, seul l’unionisme politique voit dans le protocole nord-irlandais un problème. Les gens ordinaires ne perçoivent pas du tout les choses comme ça. Les unionistes avaient fait de cette question leur priorité et, le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été plébiscité ! Maintenant, ils tentent de prendre en otage le résultat démocratique pour faire obstruction. Quelle erreur ! Comment peuvent-ils envisager de miser plus sur Boris Johnson, qui est de notoriété publique un personnage parfaitement malhonnête, que sur les électeurs qui viennent de s’exprimer ici ? En réalité, le DUP utilise ce prétexte pour tenter d’empêcher l’installation du nouveau gouvernement, pour nous interdire d’agir sur le coût de la vie, sur la santé…
Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise.
Mais n’allez-vous pas devoir, également, vous tourner vers Londres pour obtenir l’organisation d’un référendum sur la réunification de l’Irlande ?
Cela ne va pas se passer du jour au lendemain. Comme l’a dit notre présidente, Mary Lou McDonald, la discussion doit commencer maintenant sur le référendum. Nous voulons avoir ce débat avec tout le monde sur cette île. Ce n’est pas une question de papiers, d’identités, d’appartenances religieuses ou sociales : tous ceux qui vivent ici doivent avoir droit à la parole. En réalité, les républicains le savent bien, c’est une affaire de long cours. On ne va pas demander aux gens de mettre un mouchoir sur leurs exigences en matière de pouvoir d’achat, dans l’espoir d’obtenir une unification de l’Irlande. Nous en parlons parce que nous sommes un parti qui est constitué sur toute l’île, nous en parlons parce que nous n’avons jamais été aussi forts qu’aujourd’hui, au Nord comme au Sud. Nous voulons gouverner sur toute l’île, mais d’abord pour sortir les gens ordinaires de la crise. Je ne suis pas un républicain romantique qui voudrait une unification à tout prix, sans aucun sens derrière. Je veux une Irlande unie pour changer les choses réellement pour le peuple.
Est-ce qu’il faut, devant l’obstruction du DUP, sortir de l’obligation, établie dans les accords de paix, de gouverner avec les deux camps rassemblés dans une coalition obligatoire ?
Notre histoire est faite de conflits. J’ai été impliqué dans les négociations pour les différents accords de paix. Cela a été très, très dur, comme chacun sait. Et ç’a été le compromis, une manière d’avancer politiquement. La question du référendum est dedans, on dit qu’on veut en parler, il n’y a rien d’extraordinaire. Mais pour répondre plus directement, le DUP et l’unionisme politique peuvent dire ce qu’ils veulent, nous, on ne veut pas toucher à ces compromis : ni au protocole ni aux accords de paix. Le DUP devrait se rappeler que, dans son nom même, il y a l’adjectif « démocratique ». Pour nous, cela a un sens : la démocratie a parlé, tout le monde doit respecter le résultat. Nous venons du peuple, nous en faisons partie, nous connaissons ses difficultés, ses souffrances. C’est pour ça qu’on a besoin d’un gouvernement dès ce lundi.
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Irlande du Nord. La victoire du Sinn Féin ouvre une « nouvelle ère »
ActuL’enclave britannique sur l’île d’Émeraude avait été modelée pour que ça n’arrive jamais. Et pourtant, après les élections pour l’assemblée locale, les républicains sont désormais la première force politique devant les unionistes. Présidente du Sinn Féin, Mary Lou McDonald appelle à « préparer » le référendum d’autodétermination sur la réunification.
Thomas LemahieuDe rouille et d’os, l’endroit est idéal pour un naufrage. Dans la capitale de ce qui reste, jusqu’à nouvel ordre, une province du Royaume-Uni, le quartier des docks a été rebaptisé « Titanic » il y a une dizaine d’années. Avec ses quatre proues à l’échelle réelle, un musée a été bâti à la gloire du paquebot construit par 15 000 ouvriers sur les chantiers navals de Belfast.
Sans s’étendre sur sa mise à l’eau fatale, l’ambition était, à l’évidence, de tenter de rattraper Dublin, qui, sur les ruines industrielles de son port, a attiré tous les géants mondiaux du numérique grâce à son dumping fiscal, mais aussi de proposer aux touristes un autre programme que le tour spécial « Troubles », en bus à impériale et avec commentaire machinal, le long des « murs de la paix » suturant toujours les quartiers catholiques et protestants de la ville…
Dans le coin, en dehors des terrains vagues et des friches, tout est siglé Titanic : hôtels, restaurants, bars, parkings… Et même des studios de cinéma, où, autre tentative de faire son trou dans la concurrence planétaire, ont été tournées de nombreuses scènes de la série à succès Game of Thrones. Puis Titanic encore et toujours, le vaste centre d’expositions, qui, vendredi et samedi, pendant les deux jours de dépouillement centralisé pour les six circonscriptions de Belfast – le système de votes « à préférences », avec transfert des voix à chaque décompte, rend les opérations extrêmement longues en Irlande –, au lendemain des élections pour le Parlement nord-irlandais.
C’est un grand moment pour l’égalité. » Mary Lou McDonald, présidente du Sinn Féin
Entre marteau et enclume, l’endroit est idéal aussi pour une revanche. Voire pour une révolution. Car, après le Titanic et surtout après la partition de l’Irlande dans les années 1920, les chantiers navals de Belfast sont devenus un bastion du pouvoir colonial : pendant des décennies, les Britanniques y ont réservé les emplois aux protestants unionistes pour mieux discriminer les catholiques républicains.
Les Irlandais, qui aiment emprunter à Mark Twain, dont un ancêtre fut, paraît-il, chasseur de sorcières en chef à Belfast, une de ses citations – « Si vous n’aimez pas le temps qu’il fait, attendez quelques minutes » –, pourraient en choisir une autre, ces jours-ci : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Un score net, sans appel ni bavure
Naufrage pour les unionistes, revanche et même révolution pour les républicains. Les sondages l’annonçaient et les chercheurs spécialisés dans le conflit nord-irlandais le voyaient venir, et cette fois, c’est arrivé, ce n’est pas rien : sur l’île, le monde a changé de base.
Le Sinn Féin, partisan de la réunification et donc de la sortie de l’Irlande du Nord du Royaume-Uni, est, pour la première fois depuis la création de toutes pièces par les forces impériales de leur enclave majoritairement protestante sur l’île d’Émeraude, arrivé en tête, devançant ses adversaires ultraconservateurs, qui entendent rester à l’ombre de la couronne de la monarchie britannique.
Le Sinn Fein est devenu le premier parti nord-irlandais décrochant 27 sièges sur 90 à l’Assemblée, contre 25 pour le Democratic Unionist Party (DUP).
Le score est net, sans appel ni bavure : le parti républicain pan-irlandais, présidé de l’autre côté de la frontière, à Dublin, par Mary Lou McDonald, a recueilli 29 % des « premières préférences », contre 21,3 % pour le Democratic Unionist Party (DUP) de Jeffrey Donaldson, qui, après avoir pris l’ascendant dans le camp loyaliste sur fond de colère contre les accords de paix de 1998, était systématiquement le premier parti en Irlande du Nord.
Jusqu’ici vice-première ministre d’Irlande du Nord – un poste dévolu au second parti –, en coalition forcée avec les unionistes hégémoniques, Michelle O’Neill, qui est également vice-présidente du Sinn Féin, devrait changer de casquette et, solidement appuyée par son avance en voix mais également en sièges dans la prochaine assemblée, devenir la première ministre nord-irlandaise (lire encadré ci-dessous).
Un changement, à la portée limitée sur le papier, des accords de paix qui contraignent à une forme de cohabitation entre les deux camps issus du passé, avec des pouvoirs équivalents entre les deux têtes de l’exécutif. Mais tout de même, le symbole demeure proprement inouï et il ne peut que changer la donne dans les prochaines années.
Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public » Sinead Ennis, députée du Sinn Féin
Sur place, sous les feux des caméras, Mary Lou McDonald savoure résolument : « Souvenez-vous bien que ce territoire a été imaginé il y a un siècle juste pour s’assurer qu’aucune Michelle O’Neill n’occupe jamais la fonction de première ministre, lance-t-elle. C’est un grand moment pour l’égalité. »
Après une campagne sérieuse et fédératrice, menée sur les grandes urgences sociales – coût de la vie, logement, système de santé, etc. –, qui a ringardisé les unionistes, plus repliés que jamais et vent debout contre le protocole nord-irlandais instaurant une barrière douanière en mer, entre leur territoire et la Grande-Bretagne, la présidente du Sinn Féin, qui fait un tabac en République d’Irlande et est plus que jamais en lice pour en devenir la prochaine première ministre à son tour lors des législatives de 2025, pousse résolument son avantage. « Je crois qu’il est possible de tenir un référendum (sur la réunification de l’Irlande – NDLR) dans les cinq prochaines années, encourage Mary Lou McDonald. Sa préparation doit être ordonnée, pacifique et démocratique, et, le plus important, c’est de la commencer dès maintenant. »
Le « franchissement d’un Rubicon historique »
Dans tous leurs discours de victoire au Titanic Exhibition Center, les futurs députés Sinn Féin mettent un grand soin à sortir des assignations identitaires et à rassembler, loin des débordements de certains élus DUP, qui, en grande pompe, clament leur fidélité à « Sa Majesté la reine » et lancent des « God Save the Queen », aussi rageurs que dépités… « Nous devons nous mettre au travail tout de suite pour régler la crise du pouvoir d’achat et investir dans l’hôpital public », avertit, par exemple, Sinéad Ennis.
D’une certaine manière, face à la fuite en avant du DUP, qui compte continuer de paralyser l’exécutif nord-irlandais tant que le gouvernement de Boris Johnson ne reniera pas sa signature du protocole nord-irlandais, les républicains pourraient avoir des convergences avec l’Alliance, une formation centriste qui se positionne comme « non alignée » entre les deux camps traditionnels et qui a, elle, réussi à s’imposer comme troisième force (13,9 %) en doublant son nombre d’élus grâce à de bons transferts des voix de préférence en sa faveur.
Sa dirigeante, Naomi Long, appelle à revenir sur la clause des accords de paix qui contraint unionistes et républicains à gouverner ensemble. Mais à l’instar de Gerry Kelly, l’un des hommes clés du Sinn Féin lors des négociations des accords du Vendredi saint ratifiés en 1998 (lire notre entretien page 13), les républicains n’ont a priori aucune intention de s’engager sur ce terrain glissant…
Ce lundi, le gouvernement britannique va entrer dans la danse : Brandon Lewis, le secrétaire d’État britannique à l’Irlande du Nord, qui avait, à la veille de l’élection, écarté tout changement sur le protocole nord-irlandais, une manière de renvoyer par avance les unionistes dans les cordes, promet de demander au DUP de désigner son vice-premier ministre.
Mais évidemment, c’est plutôt la méfiance qui règne en Irlande, côté républicain, mais aussi chez les loyalistes, qui, malgré les trahisons depuis des décennies, retentent leur chance avec les conservateurs. Entre ses dirigeants de premier plan, comme Michelle O’Neill, qui parle d’une « nouvelle ère », ou Declan Kearney, qui évoque le « franchissement d’un Rubicon historique », et des militants qui veillent à ne pas surenchérir dans le symbolique renvoyant à un passé dont chacun voit bien qu’il n’est pas complètement passé, le Sinn Féin attend la suite avec détermination, mais aussi avec gravité et prudence. « Tiocfaidh Ar La », ont toujours dit en gaélique les ancêtres des vainqueurs de ces jours à Belfast. Cela signifie : « Notre jour viendra. » La promesse avait des accents messianiques, elle parait plus vraie que jamais.
Bio express Michelle O’Neill, future première ministre du Sinn Féin
Tout comme Gerry Adams, le leader emblématique du Sinn Féin pendant des décennies, qui a passé la main à la tête du parti à Mary Lou McDonald, Martin McGuinness, l’ex-commandant de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) décédé depuis lors, a, au nord de l’île, organisé une transition réussie avec Michelle O’Neill. À chaque élection en Irlande du Nord, cette quadragénaire qui s’apprête à devenir la première républicaine désignée première ministre d’Irlande du Nord a réussi à faire monter le score du Sinn Féin
Pour ses adversaires, difficile de la renvoyer personnellement à la période de la guerre civile et des « Troubles ». Certes, elle compte, comme il se doit, dans sa famille des anciens membres de l’IRA. Mais elle avait une petite vingtaine d’années en 1998, lors de la signature des accords de paix… Déjà mère de sa première fille, elle s’engage alors dans le parti au sein duquel elle grimpe tous les échelons jusqu’à devenir sa vice-présidente depuis 2017.
irlandeIrlande du nordsinn feinMary Lou McDonald L'Humanité
Irlande du Nord. Le Sinn Féin à l'aube d'une victoire historique
ActuLes républicains pourraient devenir la première force politique des deux côtés d’une île toujours divisée, à l'issue des élections locales qui ont eu lieu jeudi. Éclairage de l’universitaire Agnès Maillot. Entretien
Thomas LemahieuL’histoire s’accélère-t-elle en Irlande ? Dans le Sud, après une percée spectaculaire lors des législatives, en 2020, le Sinn Féin caracole plus que jamais en tête des intentions de vote, avec 34 % des voix, sur une ligne résolument à gauche, payante face au vieil attelage des faux frères de droite (Fine Gael et Fianna Fáil). Dans le Nord, dans ce qui reste une province du Royaume-Uni, les mêmes, défenseurs depuis toujours d’une réunification de l’île, pourraient, ce jeudi 5 mai, à l’occasion des élections régionales, devenir la première force politique, devant les loyalistes et les unionistes britanniques. Une rupture dans l’histoire politique de l’Irlande du Nord, près de 25 ans après la signature des accords du Vendredi saint. Maîtresse de conférences à la Dublin City University et spécialiste du conflit nord-irlandais (1), Agnès Maillot met en lumière les dynamiques politiques à l’œuvre d’un côté comme de l’autre de la frontière.
En Irlande du Nord, les derniers sondages s’accordent : le Sinn Féin pourrait, pour la première fois, dépasser les unionistes du Democratic Unionist Party (DUP). Comment ce parti réussit-il à s’imposer d’un côté comme de l’autre de cette île qu’il rêve de réunifier ?
Déjà, c’est effectivement le seul parti qui est à la fois dans le Nord et le Sud. Au fil des ans, le Sinn Féin s’est non seulement professionnalisé, mais il a aussi développé des axes programmatiques très forts sur les grandes questions sociales et sociétales qui touchent directement l’électorat. C’est un parti très marqué à gauche, mais qui est aussi crédible et désormais prêt à gouverner aux yeux de beaucoup de gens. En février 2020, aux dernières élections législatives en République d’Irlande, il est arrivé en tête des « premières préférences » dans un système électoral qui organise les transferts de voix selon un ordre donné par les électeurs.
Dans un contexte de crise chronique, avec des tas de citoyens mal logés, des sans-abri, des loyers de plus en plus exorbitants, le Sinn Féin a fait du logement une priorité absolue. Alors que l’État s’est désinvesti du secteur, cela a permis de mobiliser les plus modestes, mais également les jeunes. Listes d’attente interminables pour des soins de base, délais de prise en charge aux urgences qui peuvent aller jusqu’à 36 ou 48 heures, coûts prohibitifs et assurances privées… Le Sinn Féin a également placé au centre de son programme la politique publique de santé. Et c’est là aussi une attente très forte de la population. Alors, au lieu de tout braquer sur ce qui reste historiquement sa priorité, la réunification de l’Irlande, le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, sur le système public de santé, sur l’inflation aggravée encore par la guerre en Ukraine. Cela leur a réussi dans la république du Sud, cela peut leur réussir dans le Nord aussi.
Le Sinn Féin se focalise sur la crise du logement, le système public de santé et l'inflation. Agnés Maillot, Universitaire
Comment caractériser le vote pour le Sinn Féin aujourd’hui ? De moins en moins communautaire ou protestataire, de plus en plus de gouvernement ?
C’est un vote pour un parti qui est perçu comme capable de gouverner. Après, évidemment, les dimensions s’entremêlent, et ce n’est pas tout à fait la même situation d’un côté et de l’autre de la frontière. En Irlande du Nord, qui demeure sous l’autorité du Royaume-Uni, on a quand même trente ans d’un conflit qui – même s’il a été plus ou moins réglé avec les accords de paix en 1998 – reste très présent dans la vie quotidienne et dans la mémoire collective. Dès lors, l’histoire du Sinn Féin lui colle encore à la peau. Cela vaut notamment pour les liens avec l’Armée républicaine irlandaise (IRA), qu’il n’a jamais désavouée : les actions étaient, selon lui, nécessaires au moment où elles se sont produites. Les conditions ne sont pas les mêmes aujourd’hui que dans les années 1970 ou 1980, et le Sinn Féin n’est plus du tout dans une logique paramilitaire… Mais tous ses adversaires mettent systématiquement en avant ce pedigree sulfureux.
Avec Mary Lou McDonald à Dublin et Michelle O’Neill à Belfast, une nouvelle génération a pris la tête du parti. Est-ce que ça ne change pas la donne, tout de même ?
Il y a une nouvelle génération, ça ne fait aucun doute. Mais, en Irlande du Nord, les dirigeants du Sinn Féin demeurent malgré tout – de par leurs attaches familiales, leur histoire, leur éducation – renvoyés à ce passé. Michelle O’Neill est beaucoup trop jeune pour avoir été mêlée à des violences, mais tous les dirigeants du parti ont été affectés de près ou de loin : leurs parents ou leurs proches ont pu être impliqués dans des opérations paramilitaires, victimes d’attentats ou de violences policières. Qu’on le veuille ou non, ce passé reste très présent dans le Nord car tout n’a pas été résolu… C’est différent pour les dirigeants du Sinn Féin en République d’Irlande.
À propos de la réunification qu’ils défendent depuis des décennies, les républicains évoquent une « fenêtre d’opportunités ». L’élection peut-elle faire basculer l’Irlande ?
La réunification, ça fait partie de l’ADN du Sinn Féin. C’est l’objectif, et ça le restera, c’est clair. Ensuite, dans leur stratégie, les nationalistes ont intégré une part de pragmatisme. Comme cela est consigné dans les accords de paix de 1998, tout référendum sur le sujet doit passer par l’entremise du ministre britannique chargé de l’Irlande du Nord. Les conditions nécessaires à la tenue d’un référendum ne sont pas clairement détaillées, mais on imagine qu’il faudrait une opinion majoritaire en sa faveur. Comment on le détermine ? Par des sondages d’opinion ? Par une élection qui serait massivement remportée par des partis qui soutiennent l’idéal de la réunification ?
Difficile à trancher, mais pour l’instant, ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du tout dans les intentions du gouvernement britannique. Et ça, le Sinn Féin en est parfaitement conscient. Donc, sans camoufler leur vision en faveur de la réunification, ses dirigeants cherchent, je pense, à augmenter leur assise électorale par le biais d’un programme de justice social inclusif et des mesures plus sociétales susceptibles de convaincre les jeunes, nationalistes ou unionistes, en faveur des droits des personnes LGBT, des droits des femmes, de l’avortement, de la défense de l’environnement et du climat. Des questions qui les mobilisent bien davantage que la réunification.
En réalité, avec un Sinn Féin qui est au plus haut en République d’Irlande, le scénario est déjà assez effrayant pour les unionistes : si l’organisation qui se définit par son objectif de réunification devient le premier parti des deux côtés de l’île, ça ne veut pas dire qu’il va pouvoir du jour au lendemain décider d’une réunification, loin de là… Mais cela signifie que l’opinion est en train de bouger.
Les unionistes vivent en vase clos. Ils ont très peu de contacts avec le reste du monde.
Hégémonique si longtemps en Irlande du Nord, l’unionisme est-il désormais condamné aux seconds rôles ?
À la fin des années 1960, la démographie en Irlande du Nord était très simple : il y avait deux tiers d’unionistes protestants et un tiers de catholiques nationalistes. On ne connaît pas encore les résultats du dernier recensement, mais ça devrait donner à peu près une égalité entre les deux camps. Par ailleurs, de plus en plus de citoyens ne se reconnaissent ni d’un côté ni de l’autre. Les unionistes ont perdu le contrôle d’un État qui avait été façonné il y a cent ans en fonction de leurs intérêts. Donc, évidemment, on revient à ce symbole : ce jeudi, en devenant le premier parti d’Irlande du Nord, les républicains pourraient renverser la table. Même si, à en croire les sondages, le Sinn Féin devra plus son succès à la chute spectaculaire du DUP qu’à sa propre progression…
Sur le fond, le camp unioniste et loyaliste est en train de se fragmenter : auparavant, il y avait deux partis ; à présent, il y en a trois. Le DUP demeure le principal, mais il est concurrencé par les plus modérés du Ulster Unionist Party (UUP) et par une frange plus extrême encore, les ultraconservateurs de la Traditional Ulster Voice (TUV). Dans les faits, ces formations ne se disputent plus que 40 % de l’électorat, voire moins encore… Un parti non aligné comme l’Alliance leur fait perdre du terrain car il représente mieux les vues des classes moyennes unionistes, ou des jeunes qui s’identifient de moins en moins aux positions extrêmement conservatrices et franchement d’arrière-garde du DUP ou du TUV sur l’avortement, sur les droits des personnes LGBT, etc.
La grande affaire de la plupart des unionistes, c’est le protocole nord-irlandais imposé dans le cadre de la sortie de l’Union européenne car, à leurs yeux, il sépare l’Irlande du Nord du reste du royaume. Mais on peut tourner la question dans tous les sens, on l’a fait depuis le jour de la victoire du Brexit au référendum en juin 2016 : personne n’a d’autres solutions que ce statut hybride pour l’Irlande du Nord, avec un pied dans le Royaume-Uni et un pied dans l’Union européenne. En fait, beaucoup considèrent qu’on peut parfaitement s’en accommoder, et même que les Nord-Irlandais bénéficient du meilleur des deux mondes, tout en ayant sauvé l’essentiel, les flux commerciaux et la circulation des personnes entre les deux parties de l’île…
Sur les droits des femmes ou des personnes LGBT, les républicains paraissent avoir pris un tournant progressiste que les unionistes, repliés sur leur idéologie ultraconservatrice, n’ont pas emprunté… Comment expliquer ce fossé grandissant ?
Les unionistes vivent en vase clos. C’est la grande différence avec le Sinn Féin. Le DUP, par exemple, n’existe qu’en Irlande du Nord et est très peu en contact avec le reste du Royaume-Uni, sauf à travers ses quelques députés qui siègent à Westminster. Le Sinn Féin, c’est un parti de toute l’Irlande qui est, par ailleurs, en lien avec le reste du monde. Or, depuis le début du XXIe siècle, l’Irlande a fait des progrès énormes sur les questions sociétales. Et le Sinn Féin est ancré dans la république, donc, au fond, il a bougé lui-même avec le reste de la société. Par ailleurs, il a toujours été assez progressiste, même par rapport à ses rivaux au sud de l’île. Certes, il y a quelques contradictions internes car le catholicisme occupe toujours une place dans le parti. Mais celui-ci a bougé aussi en Irlande du Nord, tandis que les unionistes sont, eux, restés englués dans les positions les plus rétrogrades… À tel point qu’ils sont maintenant en décalage avec leur propre électorat, qui, quand on regarde les enquêtes d’opinion, est en réalité bien plus progressiste que ses représentants politiques…
Rebels in Government. Is Sinn Féin ready for power ?,l’IRA et le conflit nord-irlandaissinn feinirlandeIrlande du nordRoyaume-uni L'Humanité
Irlande du Nord. 30 janvier 1972 : le Bloody Sunday, des plaies toujours à vif
Il était une foisLe 30 janvier 1972, à Derry, l’armée britannique tire sur ses citoyens, en ouvrant le feu sur une marche pacifique. Bilan : 14 morts, froidement exécutés. Ce massacre va raviver le conflit nord-irlandais pour trente ans. Il hante les familles dont la soif de justice est sous la menace d’une amnistie voulue par Boris Johnson. Toute la vérité n’a pas encore été faite sur le «Dimanche sanglant».
Bernard DuraudC'est une page des plus sombres du conflit nord-irlandais. Il y a cinquante ans, treize catholiques de Derry (Londonderry pour les protestants) étaient tués par les soldats britanniques. Un quatorzième succombera de ses blessures par balles quelques semaines plus tard. Pendant des années, ce massacre du 30 janvier 1972, qui prit le nom de « Bloody Sunday » (le « Dimanche sanglant »), est resté une plaie à vif, et une preuve brutale de la domination britannique en Irlande du Nord.
À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle
Les quatorze victimes, dont sept jeunes de 17 ans, faisaient partie d’une foule de plus de 10 000 manifestants. Tous répondaient à l’appel d’une marche pour l’égalité de l’Association nord-irlandaise pour les droits civiques (Nicra), créée en 1968, à l’image du mouvement de Martin Luther King et des pacifistes noirs américains.
À Derry, ville pauvre coupée en deux par la rivière Foyle, la ségrégation sociale et politique est bien réelle. La division confessionnelle multiséculaire entre catholiques et protestants recoupe d’autres croyances selon que vous soyez républicain et nationaliste (partisan d’une Irlande unie) pour les premiers, ou unioniste et loyaliste (fidèle à la couronne d’Angleterre) pour les seconds.
Un désir de droits égaux dans les urnes
La Nicra demandait ainsi qu’un catholique nord-irlandais ait la même possibilité d’accès au logement, à l’emploi, qu’un protestant. Elle voulait des droits égaux dans les urnes dans cette entité (l’Ulster) taillée sur mesure et contrôlée par les protestants. Elle réclamait enfin que soit mis un terme à la loi sur l’internement qui, depuis 1971, permettait alors d’arrêter sans raison, de détenir sans preuve et d’incarcérer sans jugement. Ce sera, en 1981, le cadre du calvaire infligé par Margaret Thatcher à Bobby Sands et neuf de ses compagnons emprisonnés à Long Kesh, tous morts après une grève de la faim de plusieurs semaines.
La marche de protestation de Derry devait être pacifique. L’IRA (l’Armée républicaine irlandaise) restait hors du cortège, l’arme au pied : elle avait donné sa parole aux organisateurs. C’est dans le calme que la population nationaliste de Derry devait descendre du quartier du Bogside vers l’hôtel de ville. Déclarée illégale par le gouvernement britannique, la manifestation était donc sous haute surveillance.
Une émeute éclate dans la banlieue catholique en 1969
Belfast, Derry : les tensions allaient croissant en Irlande du Nord et, à chaque fois, les civils catholiques se heurtaient à la police royale d’Ulster (RUC, majoritairement protestante) et aux groupes paramilitaires loyalistes. En 1969, une émeute éclate dans le Bogside. Incapable de rétablir l’ordre, le gouvernement unioniste de Belfast demande à Londres le déploiement de l’armée.
Confrontés aux combattants de l’IRA, les Britanniques veulent lui porter un coup fatal, par civils interposés, restaurer la loi et l’ordre. Ils expédient leurs troupes. C’est ainsi que le premier régiment de parachutistes est spécialement dépêché en Irlande du Nord, et prend position dans Derry.
À 14 heures, ce dimanche 30 janvier 1972, tout un peuple – jeunes, femmes, enfants, personnes âgées – est rassemblé pour marcher vers le Guildhall. En tête figurent Ivan Cooper, député protestant, figure respectée des droits civiques à Derry, ainsi que Bernadette Devlin, membre du Parti socialiste républicain irlandais, jeune députée élue au Parlement de Westminster. Avant le départ, elle affirme : « Le seul accord que nous voulons, c’est celui qui fera de nous des gens libres. » Les barricades érigées par l’armée sont conçues pour modifier le parcours, les manifestants sont orientés vers le Free Derry Corner. Aux jets de pierres et aux quolibets, les soldats ripostsent à ce stade par gaz lacrymogènes, canon à eau et balles en caoutchouc.
L’ordre de tirer à balles réelles est donné
À 16 h 7, les paras sont autorisés à entrer dans le Bogside ; l’ordre de tirer à balles réelles est donné et un jeune, John Duddy, est abattu d’une balle dans le dos alors qu’il tentait de fuir. Il courait aux côtés d’un prêtre, le futur évêque Edward Daly. La panique est à son comble. Plus d’une centaine de cartouches sont tirées directement dans la foule par une vingtaine de soldats sous le commandement du major Ted Loden. Parmi les personnes tuées, certaines tentaient de porter secours. On relèvera quatorze blessés, douze par des tirs de soldats et deux renversés par des véhicules blindés.
La réponse brutale des paras a transformé le conflit nord-irlandais. Beaucoup de catholiques croyaient qu’il était possible de réformer l’Irlande du Nord, mais l’espoir de plus d’égalité se trouve anéanti. Un grand nombre de nationalistes ont rejoint les rangs de l’IRA, estimant que la liberté authentique ne sera obtenue qu’avec l’expulsion des troupes britanniques d’Irlande du Nord. Gerry Adams, qui fut pendant longtemps le leader du Sinn Féin, expression politique de l’IRA, et l’un des acteurs clés du processus de paix, nous expliquait en 1998 lors d’un entretien : « L’instauration de l’internement, le 9 août 1971, eut un effet décisif, celui de faire de gens ordinaires des combattants résolus, et vint crûment leur rappeler que l’évolution menant aux réformes était bloquée. L’assassinat des manifestants désarmés à Derry vint en apporter la confirmation brutale. Oglaigh na héireann (l’IRA – NDLR) connut un afflux de nouvelles recrues. »
Dès lors, les répercussions s’enchaînent. L’assemblée législative de Stormont à Belfast, en place depuis 1920, est suspendue. Londres prend le contrôle direct de l’Irlande du Nord, et le conflit – « les troubles » selon la terminologie officielle – connaît sa période la plus meurtrière. Pour la seule année 1972, près de 500 personnes trouvent la mort. Les fusillades ont provoqué la colère à Derry et bien au-delà. L’ambassade britannique à Dublin, capitale de la République irlandaise, est réduite en cendres par une foule en colère.
« Sunday Bloody Sunday » de U2 deviendra un tube planétaire
Deux jours après le drame, Paul McCartney et son nouveau groupe, les Wings enregistrent « Give Ireland Back to the Irish » (« Rendez l’Irlande aux Irlandais ») : ce morceau sera interdit en Grande-Bretagne. Quelques mois plus tard, le Bloody Sunday inspire une chanson à John Lennon, descendant d’Irlandais : « Les cris des treize martyrs emplissaient l’air de Derry. » En 1982, « Sunday Bloody Sunday », premier titre de l’album « War » de U2, deviendra un tube planétaire, un hymne pour la paix afin que « les larmes cessent de couler ». La martyrologie du Bloody Sunday est également portée à l’écran. Le cinéaste britannique Paul Greengrass s’en empare à son tour en 2002, quatre ans après les accords de paix, en retraçant le fil des événements avec force et minutie, les gens de Derry jouant leur propre rôle.
La mémoire officielle, elle, s’est très vite organisée après la tragédie. Les représentants de l’armée firent des déclarations aux médias disculpant leurs soldats. Ces derniers n’avaient fait que répondre à des tirs et n’avaient tiré que sur des personnes hostiles et clairement identifiées (tireurs embusqués ou porteurs de bombes, sous-entendu de l’IRA). Cependant, aucune arme n’a été retrouvée sur les lieux, pas plus que de traces d’explosifs sur les victimes.
La gifle de Bernadette Devlin au ministre de l'Intérieur
La version de l’armée fut reprise par le gouvernement britannique, alors que le premier ministre conservateur Edward Heath annonçait la mise en place d’une enquête publique confiée à lord Widgery. Des débats houleux eurent lieu à la Chambre des communes marqués par les protestations de Bernadette Devlin, présente à la manifestation, et la célèbre gifle qu’elle administra au ministre de l’Intérieur Reginald Maudling. Son intervention fut vaine car le rapport Widgery, publié le 18 avril 1972, après seulement un mois d’enquête, imputait la responsabilité de la tragédie aux organisateurs de la marche. Il estimait aussi timidement que l’attitude des soldats avait « frôlé l’imprudence ».
Les conclusions du rapport furent rejetées en bloc par les familles des victimes et quelques journalistes témoins des faits. Mais le long combat pour la vérité et la justice fut entravé par le cours du conflit. En 1992, quelques membres des familles et militants de Derry créèrent la Bloody Sunday Justice Campaign, collectant les témoignages, publiant des ouvrages et honorant chaque année la mémoire des victimes. Il faudra encore plusieurs années de campagne et la perspective d’un accord de paix (il sera signé le vendredi saint, en 1998) pour obtenir du gouvernement de Londres un véritable changement.
Le 29 janvier 1998, à la veille de la commémoration du Bloody Sunday, Tony Blair fait ouvrir une nouvelle enquête, confiée au juge Saville. Douze années seront nécessaires pour mener à bien ces investigations, aux moyens financiers considérables (195 millions de livres), et venir à bout d’un rapport en dix volumes comprenant des milliers de témoignages. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées.
Le rapport final est publié le 15 juin 2010. À la Chambre des communes, le premier ministre conservateur David Cameron reconnaît la responsabilité des parachutistes et présente ses excuses : « Ce qui s’est passé lors du Bloody Sunday était à la fois injustifié et injustifiable. Ce fut une faute (…). Quelques-uns au sein de nos forces ont mal agi. Le gouvernement est le responsable ultime de la conduite des forces armées et, à ce titre, au nom du gouvernement, et même du pays entier, je suis profondément désolé. »
Mais la « vérité » livrée par le rapport n’a pas suffi à étancher la soif de justice des familles des victimes et n’a pas permis, jusqu’à présent, l’ouverture d’une procédure visant à obtenir des poursuites judiciaires. Bien au contraire. L’inculpation pour meurtre et le procès engagé contre un seul militaire, le soldat F. (dont le nom est resté anonyme), ont été abandonnés en juillet 2021, peu avant que Boris Johnson n’avalise les recommandations de la commission parlementaire sur la Défense d’accorder l’amnistie aux anciens soldats.
Un projet de loi pourrait être discuté courant 2022, prévoyant d’annuler toutes les poursuites, donc les enquêtes, sur tous les crimes commis durant la période du conflit de 1968 à 1998, ravivant sur fond de Brexit les tensions entre communautés. Les enquêtes encore ouvertes (1 200 dossiers) accusent principalement l’armée, mais aussi l’IRA et les paramilitaires loyalistes. L’héritage des « Troubles », qui ont fait plus de 3 500 morts et 45 000 blessés, risque d’être, pour longtemps, très lourd à porter.
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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Mafia des déchets : les gendarmes frappent au cœur de la criminalité organisée
Christophe CornevinINFO LE FIGARO - Neuf trafiquants présumés ont été interpellés lundi dans le Gard et les Bouches-du-Rhône. La filière démantelée par l'Office de lutte contre les atteintes à l'environnement porterait sur environ cent mille de tonnes de détritus et de gravats. Soit dix fois le poids de la tour Eiffel.
Dans l'ombre d'un narco-banditisme qui éclabousse la France de points de deals et défraie la chronique en semant des cadavres fauchés à la kalachnikov, la criminalité organisée se recycle dans des trafics de déchets. Un business moins risqué mais tout aussi lucratif.
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En témoigne le spectaculaire coup de filet que viennent de mener, dans le Gard et les Bouches-du-Rhône, les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) et de la Section de Recherches de Nîmes. Au terme de plusieurs mois d'une investigation serrée dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en décembre dernier par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, les militaires ont interpellé neuf personnes, dont des opérateurs indélicats qui ont répondu très officiellement à des appels d'offres et qui facturaient la récupération et le traitement des déchets sans jamais le recycler.
Un mode opératoire bien rôdé
Le mode opératoire est bien rôdé: une fois le pactole empoché, à des tarifs pouvant flirter jusqu'à 250 euros la tonne, ces « écocidaires » en puissance abandonnent leurs cargaisons parfois toxiques dans des décharges à ciel ouvert, voire les enfouissent dans des terres agricoles au plus grand mépris de la pollution des sols, de la nappe phréatique et de la santé humaine. Parmi les gardés à vue, figurent un entrepreneur présenté comme proche du banditisme et deux responsables de société de transports.
Au dernier stade des investigations, la filière démantelée porterait, selon nos informations, sur environ cent mille de tonnes de décombres ménagers et aux autres gravats issus du BTP ainsi sortis du circuit habituel. La noria des camions encombrés de cochonneries tournait à plein régime. Par montagnes entières, les immondices remplissaient des hangars de location longs de 100 à 200 mètres de façade dans le Gard, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône. C'est l'incendie d'un de ces entrepôts, début 2021 à Millau, qui a été à l'origine de l'enquête. À l’époque, les experts avaient découvert que le site abritait, à lui seul, près de 20 000 m3 de déchets, soit largement plus que le seuil de stockage autorisé. «Les bâtiments étaient tellement pleins que les murs en étaient déformés», souffle une source informée qui précise qu'une partie des déchets étaient en outre clandestinement acheminés dans la région de Gérone en Espagne.
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Les stocks étaient d'un tel volume que les pompiers ont mis un mois pour venir à bout de l'incendie d'un autre entrepôt, en décembre à Saint-Chamas. Le sinistre avait généré un taux pollution phénoménal, analogue à celui de Pékin.
Même si elle est d'une dimension exceptionnelle, cette opération coup de poing de l'Oclaesp n'est pas la première du genre. Fin février dernier, les gendarmes ont arrêté un agriculteur qui, pendant près de vingt ans, a organisé des ballets de tracteurs et de camions benne pour enterrer des tonnes de terres et de gravats dans une décharge illégale entre Thionville et Hayange. Placé en détention provisoire, il avait été condamné en 2018 et incarcéré pendant quelques mois pour stockage illégal de déchets avant de poursuivre ses activités au grand dam de riverains, d'élus et d'associations environnementales. Les terres polluées étaient d'une superficie telle que les militaires, qui avaient par ailleurs procédé des prélèvements préalables pour vérifier la nature des déchets enfouis, ont fait appel à un drone pour rassembler des preuves.
«Malfaiteurs de l'environnement»
En décembre 2021, c'étaient dix-sept « malfaiteurs de l'environnement » gravitant au sein de la « mafia des déchets » qui avaient été condamnés à Draguignan de peines de prison ainsi qu'à verser près de trois millions d'euros pour dépolluer des terrains de la Côte d'Azur dans lesquelles ils avaient déversé des centaines de milliers de mètres cubes de terre, de béton, de ferraille ou de goudron. Au total, une vingtaine de sites ont été irrémédiablement défigurés, entre Fréjus, Le Luc et Trans-en-Provence, dans le Var, et jusqu'à Sospel dans les Alpes-Maritimes.
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Arrêtés lors d'un retentissant coup de filet qui avait mobilisé plus de 200 gendarmes et agents de l'État du Var, lors d'une opération baptisée « Terres brûlées », ces voyous d'un genre particulier étaient poursuivis pour « abandon et gestion irrégulière de déchets », « escroquerie en bande organisée », « menaces de mort » visant des propriétaires de terrain qui se sont fait tromper. « Pour aménager leurs parcelles, ces derniers répondaient à des annonces sur Le Bon Coin ou Facebook pour obtenir de la terre végétale, a expliqué la Fédération nationale de l'environnement (FNE). Mais alors qu'ils attendaient quelques camions, ce sont des centaines de camions qui venaient finalement déverser des déchets sur leurs propriétés ».
Une dimension tentaculaire
D'une dimension tentaculaire, ces affaires dessinent la trame originale d'un « Gomorra à la française », en référence au livre enquête qui décrivait les pratiques de la Camorra, l'organisation secrète napolitaine qui, très tôt, a compris que les vieux moteurs de voitures gorgés d'huile usagées et autres déchets du BTP pouvaient se transformer en or tant les marges du recyclage étaient fortes. En vingt ans, près de dix millions de tonnes de produits toxiques ont ainsi été enfouies illégalement en Campanie. « Le milieu du crime organisé a vite compris que les trafics de déchets rapportent beaucoup, les gains étant comparables à ceux du négoce du cannabis à l'échelle de l'Europe», confie au Figaro le général Sylvain Noyau, chef de l'Oclaesp. Pour un coût quasi nul puisque même les camions sont loués, les filières d'acheminement, qui s'organisent dans un périmètre local, n'ont rien à voir avec les complexes chaînes d'approvisionnement du haschisch venant du rif marocain et de la cocaïne acheminée d'Amérique du sud avec une forte marge d'incertitude. Enfin, les « mafieux » du déchet encourent des peines d'emprisonnement ne pouvant guère excéder sept ans, contre trente de réclusion criminelle pour les « narcos ».
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Sous l'impulsion du directeur général de la gendarmerie Christian Rodriguez, qui a fait de la sécurité environnementale l'un des piliers de son action depuis 2019, l'Office spécialisé est monté en puissance avec la création à travers le pays de neuf détachements spécialisés pour mener au plus près du terrain des investigations très minutieuses. « Dans ces dossiers de déversements sauvages en pleine nature, personne ne porte plainte et il est difficile de retracer la provenance des déchets si on n'intercepte pas le camion en flagrant délit au moment où il décharge, observe le général Noyau. Par ailleurs, derrière la façade de l'activité légale d'une société, qu'il nous faut mettre au jour toute une partie souterraine souvent bien cachée. »
Face à une réglementation environnementale de plus en plus contraignante sur le traitement des ordures toxiques, ce qui n'a fait que renchérir le coût de leur élimination, la tentation de contourner de système est forte. Entre 2017 et l'année dernière, le nombre des infractions liées aux déchets a bondi de 85%. Cette tendance ne devrait guère s'infléchir. Selon l'association gestes propres, crée en 1972 par Antoine Riboud, pas moins d'un million de tonnes de déchets sont abandonnées chaque année en France.
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L'Humanité
Opposition des Irlandais du nord à l’amnistie, par Londres, des crimes de la guerre civile
ActuEn violation totale des accords avec la République d’Irlande, le premier ministre britannique tente d’imposer un projet de loi de prescription des crimes commis pendant le conflit nord-irlandais. 1200 enquêtes sont toujours en cours. Une décision qui entrave le processus de justice et de réconciliaton.
Lina SankariC’est une petite bombe lâchée par Boris Johnson. Une de plus. Le 14 juillet, le premier ministre britannique a confirmé sa volonté de présenter, dès l’automne, un projet de loi d’amnistie visant à prescrire les crimes commis durant la guerre civile en Irlande du Nord (1969-1998). L’annonce a provoqué un front uni des loyalistes, des républicains et des associations de victimes. Jusqu’aux accords de paix de 1998, plus de 3 000 personnes sont mortes et 45 000 ont été blessées dans ce conflit qui puise ses origines dans la lutte contre la domination britannique. Or, selon Boris Johnson, les enquêtes encore en cours - qui portent principalement sur des forfaits commis par l’armée d’occupation - pourraient être classées. Interrogé par le Guardian, Mark Thompson, dont le frère, Peter, a été abattu par des soldats britanniques à Belfast en 1990, regrette cette «impunité de facto» et «un gouvernement qui ne se soucie pas du tout des droits de l’homme et de la primauté du droit.» Le projet est également une violation directe de l’accord de 2014 qui prévoyait d’instaurer d’une unité d’enquête pour régler les meurtres non résolus.
Vérité et réconciliation?
La décision intervient alors que 1200 affaires restent en cours d’examen. «En venir à bout prendrait au moins vingt ans», juge Brandon Lewis, le ministre chargé de l’Irlande du Nord, à la Chambre des communes. En clair, si le projet de loi était adopté, il serait impossible d’engager des poursuites pour des crimes commis par les paramilitaires et les soldats britanniques. « Beaucoup de familles ont passé des décennies à essayer d’obtenir la vérité sur les meurtres de leurs proches face à la dissimulation, à la destruction délibérée de preuves et à l’échec des enquêtes sur les crimes, y compris le meurtre. C’est une tentative de mettre les soldats britanniques au-dessus de la loi et d’empêcher les enquêtes sur les meurtres, la torture, les tirs pour tuer et la collusion impliquant les forces britanniques en Irlande», estime la présidente du Sinn Fein, Mary Lou McDonald. Le gouvernement tue ainsi le processus de réconciliation et de justice pourtant loin d’avoir abouti. En Irlande du Nord, l’opposition au projet juge par ailleurs insuffisante la promesse de l’exécutif d’ « établir une histoire orale » des « Troubles » et « une commission indépendante » pour aider les familles à obtenir des informations sur les circonstances de la disparition de leurs proches. « Les propositions britanniques ne peuvent pas être la base d’une solution pour surmonter le passé et ne seront pas soutenues par les partis d’Irlande du Nord », a prévenu Simon Coveney, ministre des affaires étrangères de la République d’Irlande.
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Le billet de Maurice Ulrich. Saucisses
ChroniqueMaurice UlrichC’est un conflit dont on ne saurait encore mesurer les conséquences. L’Irlande du Nord se trouve en effet depuis le Brexit au centre d’un affrontement entre Londres et l’Union européenne déjà appelé la « guerre de la saucisse ». Les nouvelles règles sanitaires en vigueur interdisent en effet à la Grande-Bretagne d’exporter de la viande qui ne serait pas congelée à moins 18 degrés. L’Irlande du Nord, de par son statut particulier qui la maintient dans le marché unique et l’union douanière des 27, se trouve donc privée de ses approvisionnements en saucisses fraîches anglaises. On ignore les qualités qui les font visiblement apprécier du peuple mais outre que la situation jette un froid entre la capitale britannique et Bruxelles en quête d’une solution de compromis, c’est aussi le cas en Irlande même, où les esprits s’échauffent entre les unionistes et les républicains, favorables à une réunification de l’Irlande. En attendant, on prête aux services secrets de Sa Majesté l’intention de préparer des parachutages clandestins et massifs de saucisses sur Belfast et Londonderry.
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Royaume-Uni. Glaciation entre Bruxelles et Londres après le Brexit
ActuAvant le G7 organisé par Boris Johnson, la Commission reproche aux Britanniques de ne pas respecter leurs obligations en Irlande du Nord.
Thomas LemahieuQuelques mois après leur accord au forceps sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le torchon brûle de nouveau entre Bruxelles et Londres. En réalité, alors que de nombreuses pommes de discorde étaient restées camouflées dans le paquet global, il n’a sans doute jamais cessé de se consumer. Depuis janvier, les passes d’armes se sont multipliées sur la pêche, par exemple, avec l’envoi de patrouilleurs britanniques, prêts à intervenir militairement, début mai contre des bateaux français au large de Jersey.
Ces derniers jours, ce qui a le plus ému sur le continent, c’est le sort de plusieurs dizaines de citoyens des pays de l’UE qui, arrivant sur le sol britannique sans pouvoir présenter le visa de travail désormais indispensable avant leur installation, ont été arrêtés à la douane et placés ensuite en centre de rétention. Selon les statistiques officielles britanniques, 3 294 Européens au total ont été refoulés aux frontières britanniques au premier trimestre. Un chiffre qui paraît assez considérable, alors que les mesures de confinement limitaient drastiquement la circulation des personnes.
La question de la frontière en mer d’Irlande
En Irlande du Nord, la situation est extrêmement tendue, notamment depuis que, sous prétexte de dénoncer un régime de faveur pour les dirigeants du parti républicain Sinn Féin pendant les restrictions sanitaires, de jeunes unionistes ont provoqué des émeutes pour dénoncer, en vérité, la mise en place d’une frontière en mer d’Irlande entre leur « province » et le reste du Royaume-Uni. Or, ce point constitue l’une des pierres angulaires dans les textes sur le Brexit : il s’agit de ne pas instaurer une frontière physique au milieu de l’île, ce qui pourrait faire voler en éclats les accords du Vendredi saint, qui ont permis à l’Irlande de tourner la page de la guerre civile à la fin des années 1990. Concrètement, le protocole nord-irlandais, effectif depuis le 1er janvier, maintient Belfast et l’Ulster dans le marché unique et l’union douanière européens pour les marchandises, en prévoyant des contrôles douaniers sur les biens arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne.
Le premier ministre déclare la « guerre de la saucisse »
Mais, à ce stade, le Royaume-Uni rechigne à appliquer ce protocole nord-irlandais et, comme il l’a déjà fait pour certaines autres marchandises agroalimentaires, s’apprêterait à étendre la période de grâce pour la viande réfrigérée, censée s’achever le 30 juin. Faute de quoi, dramatise le gouvernement de Boris Johnson, les Nord-Irlandais pourraient être rapidement privés de saucisses ou de bâtonnets de poulet pané. La Commission dénonce la manipulation autour de ce que les tabloïds raillent déjà comme une « guerre de la saucisse ». Pour Bruxelles, Londres doit tenir parole après avoir signé le protocole en connaissance de cause.
À deux jours d’un sommet du G7 en Cornouailles pendant lequel Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, a promis de mettre son grain de sel, l’Union européenne et le Royaume-Uni ne trouvent pas de terrain d’entente. À l’issue d’une rencontre, mercredi matin, avec Maros Sefcovic, le vice-président de la Commission européenne, David Frost, le ministre britannique chargé du Brexit, promet de « continuer de discuter ». Mais son interlocuteur pour l’UE se montre plus cinglant : « Nous sommes à la croisée des chemins dans notre relation avec le Royaume-Uni, indique le commissaire européen . La confiance qui devrait être au cœur de tout partenariat doit être restaurée. »
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Irlande du Nord. Bobby Sands, l’alouette, à la vie à la mort
ActuLe 5 mai 1981, le révolutionnaire républicain et socialiste, 27 ans à peine, pousse son dernier soupir après une grève de la faim de 66 jours. Suivie en direct dans le monde, son agonie provoque la colère contre le joug colonial.
Thomas LemahieuQuelques repères.
- 9 mars 1954 Naissance de Robert Gerard Sands.
- 1972 Entrée dans l’IRA.
- 1973 Condamnation à cinq ans de prison.
- 1er mars 1976 Abrogation du statut spécial des combattants prisonniers de l’IRA.
- 1977 Condamnation à quatorze ans de prison.
- 1er mars 1981 Début de la grève de la faim.
- 9 avril 1981 Victoire, à 51,2 %, dans une législative partielle contre un candidat loyaliste.
Bobby Sands serait l’alouette. Il l’a promis, en février 1979, sous la forme d’une parabole. Un texte écrit depuis les blocs H de la prison de Long Kesh, à une dizaine de kilomètres de Belfast (Irlande du Nord). Là-bas, dans ce repli de l’enfer sur terre, les membres de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) continuent la lutte. Quelques mois plus tard, Margaret Thatcher prendra le pouvoir au Royaume-Uni, mais les travaillistes ont tracé la route de la répression en leur retirant le statut de prisonniers politiques.
Une lumière crue sur le joug colonial britannique
Pétris de catholicisme, mais aspirant aussi à la réunification de leur île sous l’étendard d’une « République indépendante et socialiste », les révolutionnaires nord-irlandais multiplient les grèves, nus comme des vers dans les courants d’air glacés – grève de la couverture (la Blanket Protest) –, avec, ensuite, leurs excréments tapissés sur les murs des cellules – grève de l’hygiène (la Dirty Protest)-, jetant ainsi une lumière crue sur l’inhumanité du joug colonial britannique.
Ils portent cinq revendications immédiates : pas d’uniforme carcéral ; pas de travail obligatoire ; libre association ; une visite, un colis, une lettre par semaine ; rétablissement de la remise normale des peines. C’est simple, très basique, mais c’est trop. Pour Londres, ils peuvent toujours courir… Comprendre : ils peuvent crever.
Fable prémonitoire
Bobby Sands serait l’alouette jusqu’au bout, à la vie, à la mort. Son grand-père, raconte-t-il dans son courrier qui sera publié sous pseudonyme par les feuilles républicaines, connaissait un homme qui avait commis l’un des crimes les plus cruels. Il avait capturé une alouette et l’avait mise en cage. Constatant qu’elle ne chantait plus à tue-tête pour lui, le gars s’était braqué, privant le volatile de nourriture et de lumière. La bête, elle, n’avait jamais cédé. « L’alouette désirait ardemment sa liberté, relève Bobby Sands, mais elle mourut, plutôt que de se conformer aux souhaits du tyran, qui l’emprisonna et la tortura. J’ai l’impression d’avoir quelque chose en commun avec cet oiseau, sa torture, son emprisonnement et, à la fin, son meurtre. Elle avait un esprit qu’on ne trouve pas souvent, même parmi nous, les êtres humains, prétendument supérieurs. »
Le 7 mai 1981, au cimetière de Milltown à Belfast, Gerry Adams se tenait devant le cercueil de son ami Bobby Sands. © AP Photo
Un aller simple vers Long Kesh
Quand il narre cette fable, Bobby Sands, pas encore 25 ans, n’est déjà plus le tranquille gamin catholique grandi dans un faubourg protestant de Belfast, avant que sa famille en soit chassée, en 1972, sous les lazzis et les menaces de mort de ses voisins. À peine majeur, rattrapé par les « troubles », il rejoint l’IRA, et est très vite arrêté dans une planque. Condamné à cinq ans de prison, Bobby Sands en profite pour apprendre le gaélique et rédiger des poèmes politiques. Il finit par être libéré, mais il a juste le temps de se marier et d’avoir un enfant. En 1977, il est renvoyé à l’ombre pour détention d’un revolver. Une condamnation de plus, cette fois pour quatorze années, qui vaut un aller simple vers les supplices dans les sinistres geôles de Long Kesh.
Les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun
Au fil du temps, dans les blocs H de la prison transformés en quartier général de l’IRA, Bobby Sands tire, avec ses camarades, les leçons de l’échec de leurs protestations et de l’intransigeance unioniste, encore renforcée, par la nouvelle majorité conservatrice en Angleterre. À la fin de l’année 1980, devenu « officier commandant » (OC) des prisonniers politiques de l’IRA, Sands planifie une grève de la faim, un mode d’action radical qui s’inscrit dans la tradition des républicains irlandais : en 1920, en pleine guerre d’indépendance, Terence MacSwiney, maire de Cork, était décédé dans la prison de Brixton (Angleterre) après avoir jeûné pendant 74 jours. Bobby Sands recueille les noms de 70 volontaires et organise un tour afin de s’installer dans la durée. C’est lui qui commence, le 1er mars 1981, cinq ans jour pour jour après que le gouvernement britannique a transformé les combattants de l’IRA embastillés en détenus de droit commun.
Notre revanche sera le rire de nos enfants.
BobBy Sands
Entre effroi et colère
Sa grève de la faim durera 66 jours. Début avril, déjà, Thatcher subit un cuisant camouflet, quand les républicains irlandais réussissent à faire élire Bobby Sands aux Communes, lors d’une législative partielle avec pour slogan : « Sa vie est entre vos mains ». Mais la Dame de fer ne moufte pas, sur le moment. « Il a choisi de s’ôter la vie, c’est un choix que son organisation ne laisse pas à beaucoup de ses victimes », dira-t-elle plus tard, avec un cynisme consommé. Entre effroi et colère, toute la planète suit en direct l’agonie du jeune homme. « S’il meurt, la Grande-Bretagne apparaîtra devant le monde civilisé comme une lépreuse », prophétise Bernadette Devlin McAliskey, ex-députée du Parti socialiste républicain irlandais. Le 5 mai 1981, Bobby Sands pousse son dernier soupir, après quelques jours de coma. Neuf autres prisonniers politiques connaîtront la même fin tragique, jusqu’à la fin août de la même année.
Sur les peintures murales, à Belfast, loin du visage hideux de l’impérialisme britannique, Bobby Sands continue, quarante ans plus tard, de sourire dans l’éclat de sa jeunesse volée. « Notre revanche sera le rire de nos enfants », promet-il. Dans un coin du paysage, toujours, une alouette s’échappe.
Un tournant pour les républicains. Présidente du Sinn Féin, longtemps cantonné à rester la branche politique de l’IRA, Mary Lou McDonald avait 12 ans en mai 1981, quand Gerry Adams, son illustre prédécesseur, portait, à l’avant d’une foule de 100 000 sympathisants, le cercueil de son ami Bobby Sands. Aujourd’hui, elle voit l’élection du gréviste de la faim comme « un tournant dans la lutte républicaine », avec le « développement de la politique électorale » qui « a planté les graines de la paix », ayant abouti en 1998 aux accords du Vendredi saint.
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Entretien avec Mary Lou McDonald (Sinn Féin), qui réclame un référendum sur l’unité de l’Irlande
EntretienDepuis la sortie du Royaume Uni de l'Union européenne en janvier et le retour des contrôles douaniers, le fragile équilibre qui prévalait en Irlande du Nord ne cesse de s'effriter. Les nouvelles violences dans la nuit du jeudi 8 avril à Belfatst dévoilent les réelles menaces qui planent sur l'accord de paix de 1998. La question de l'unité des deux Irlandes n'a jamais été aussi forte comme le défend la présidente du Sinn Féin, seule force politique présente sur l'ensemble de l'île.
L’ancienne députée européenne, présidente du Sinn Féin, est à la tête d’une formation qui avait remporté les législatives, en février 2020, avec 24,5 % des voix. Deuxième force politique au sein du Parlement irlandais, le parti, qui a toujours défendu l’unité de l’Irlande, réclame un référendum sur le sujet. Entretien.
Vadim KamenkaFinalement, un compromis entre l’Union européenne et le gouvernement britannique a été trouvé pour éviter une sortie du Royaume-Uni sans accord. Quelle est votre analyse de ce texte ?
Mary Lou McDonald Le sentiment général après l’accord est celui d’un soulagement, car un no deal pouvait être désastreux. Depuis le début, notre analyse consistait à dire qu’il ne pouvait pas y avoir de bon Brexit. Car cette décision de quitter l’Union européenne ne pouvait avoir que des conséquences négatives pour l’Irlande, le continent et plus largement pour la politique internationale. Nous savions qu’une sortie concoctée par le Parti conservateur n’était pas la réponse à la situation que nous affrontons et que nous devons résoudre ensemble. Nous sommes déterminés, à partir du moment où le texte sera ratifié par le Parlement européen, à ce que les clauses protectrices pour l’Irlande soient respectées, que les décisions prises soient effectives. En résumé, le soulagement d’une sortie avec un deal entre Londres et Bruxelles ne doit pas nous empêcher de combattre l’orientation de ce texte et ses dangers.
Retrouvez ici tous nos articles sur les conséquences du Brexit pour les Britanniques et les Européens.
Notre île doit faire face à un immense défi économique. Le Brexit et la situation géographique de l’Irlande font du territoire un pont reliant les îles britanniques à l’Europe. Cette conjoncture engendre forcément des problèmes comme celui des contrôles douaniers (1). Par ailleurs, il faut mesurer son impact social avec de nombreux secteurs qui vont être touchés et contraints de se réorganiser. Parmi eux, on peut noter que l’Irlande importe et exporte de nombreux biens et services avec le marché britannique.
L’autre question essentielle pour les Irlandais porte sur l’avenir du processus de paix. Le danger est réel pour l’accord du Vendredi saint (2), son application institutionnelle et l’harmonie politique pour le maintien de ce texte. Je rappelle que celui-ci doit conduire aux changements constitutionnels et à la réunification de l’île.
Au final, je suis consciente que, pour l’opinion européenne, le Brexit est une mauvaise nouvelle. Nous ne pensons évidemment pas que seule l’Irlande va en souffrir. Seulement, notre proximité géographique, le fait que nous soyons une île et que notre pays demeure divisé rendent cette situation encore plus complexe. Surtout, elle comporte bien plus de dangers potentiels pour notre société.
L’accord trouvé par le gouvernement britannique encourage la dégradation sociale, fiscale et environnementale au nom de la concurrence. Est-ce inquiétant ?
Mary Lou McDonald Évidemment, il n’y a pas de bon Brexit et encore moins quand il est négocié par un gouvernement conservateur. Mais, soyons honnêtes, les tories n’ont pas soutenu une sortie de l’Union européenne pour défendre les droits de l’homme, l’égalité des salaires ou la lutte contre la pauvreté. Nous savons bien ce qu’ils recherchaient : la dérégulation, se débarrasser de ce qu’ils voient comme une bureaucratie inutile. À propos du temps de travail, les tories considèrent que des mesures de protection de la santé et de la vie des travailleurs sont une grossière intrusion. Car, vos doutes sur cet accord, nous les partageons depuis bien longtemps. Nous sommes tout à fait conscients que l’accord sur le Brexit initié par les conservateurs comporte des clauses de dumping social, de dérégulation, des clauses contraires à la protection sociale et à la protection environnementale.
Le seul point positif est que l’accord reconnaît la possibilité d’un certain ajustement entre le Royaume-Uni et l’Europe concernant ces sujets, mais je ne serais pas surprise que, dans les années à venir, les tories atteignent leur but en imposant le démantèlement de la protection sociale au Royaume-Uni. Cela aura des conséquences négatives pour les salariés britanniques et pour nous tous. Malgré tous les défauts et les erreurs de l’UE, nous devons reconnaître les avantages qu’elle a apportés aux travailleurs, comme la liberté de mouvement, la protection au travail, la parité hommes-femmes… des progrès qui ne sont pas intangibles et que nous devons défendre. D’où nos propositions avec d’autres forces de gauche en Europe sur la nécessité d’une réorientation rapide de la politique européenne.
Les risques de relancer des tensions sur l’île et de remettre en cause la paix obtenue en 1998 sont-ils réels ?
Mary Lou McDonald Après la signature de l’accord en 1998, le fait que les deux parties de l’Irlande (la République d’Irlande et l’Irlande du Nord) soient membres de l’UE avait mis de l’huile dans les rouages et entraîné une liberté de mouvement. Cela avait favorisé des échanges économiques et de services, notamment publics, comme sur la santé. Les frontières dans ce pays partitionné étaient devenues virtuelles. Les Irlandais pouvaient aller et venir librement de Belfast à Dublin, et oublier qu’il existait deux systèmes juridictionnels différents. De même pour les populations qui vivaient dans la zone frontalière : vous pouviez, par exemple, être fermier, habiter l’Eire et avoir des terres sans difficulté dans l’Ulster en étant membre de l’UE. Mais le Brexit risque de mettre en danger ces avancées. Dans le cadre de l’UE, nous avions obtenu la garantie d’un certain nombre de droits grâce aux institutions européennes (la Cour de justice, la Convention européenne des droits de l’homme, le Parlement…).
Ces droits sont essentiels du fait de l’histoire de l’Irlande. En tant qu’ancienne colonie britannique, notre histoire reste marquée par de très graves abus commis par le passé dans le nord de l’Irlande contre les libertés démocratiques et les droits humains. Cela explique notre attachement à des organisations qui assurent et renforcent les droits des citoyens. Une lutte essentielle à nos yeux. Et je peux vous assurer que, dans le nord, de nombreux habitants sont anxieux. Car certains citoyens vont être privés de leur passeport britannique. En revanche, ceux qui possèdent un passeport irlandais resteront citoyens européens.
Ces différences provoquent-elles de fortes irritations ?
Mary Lou McDonald Elles participent à cette instabilité. Vous vivez dans un pays européen, vous êtes citoyen européen, mais, désormais, certains de vos droits vont vous être retirés, dont par exemple celui de la représentativité au sein des institutions européennes et en particulier au Parlement. Nous essayons de compenser ces difficultés au maximum comme pour les étudiants en Irlande du Nord. Nous les aidons à pouvoir bénéficier du statut d’Erasmus afin qu’ils puissent voyager et se familiariser avec d’autres cultures au sein de la famille européenne. Mais il ne s’agit que de compensations. On ne répond qu’en partie à la colère de nombreux citoyens qui ont perdu ces droits. Car il ne faut pas oublier qu’une majorité des habitants de l’Irlande du Nord ont voté pour rester au sein de l’UE. Le vote du Brexit n’a pas fonctionné démocratiquement pour ces gens. Ces citoyens qui se tournent désormais vers les conservateurs britanniques pour obtenir des réponses se montrent de plus en plus inquiets devant les critiques de Londres à l’égard des institutions européennes comme la Cour de justice. Mais ils ont obtenu le protocole irlandais qui protège l’accord du Vendredi saint et permet aux entreprises du Nord d’exporter en toute transparence vers le Royaume-Uni et l’UE. C’est extrêmement avantageux pour l’Irlande du Nord et essentiel au progrès économique de l’île. Les positions adoptées par le Parti unioniste démocrate (DUP) sont incompréhensibles et imprudentes (3). Un choix qui n’est pas motivé par les meilleurs intérêts des habitants du Nord. Ce protocole est essentiel pour le fonctionnement de l’Irlande comme un seul territoire.
À propos de cette colère, peut-elle avoir un impact sur le processus de réunification ?
Mary Lou McDonald En ce qui concerne la réunification, mon parti et moi-même nous nous y consacrons corps et âme. C’est le meilleur choix qu’on puisse faire pour l’avenir de notre pays et pour notre peuple. Pour l’Europe, ce projet, qui pourrait aboutir à une paix durable, fait sens après avoir porté la réunification de l’Allemagne. Ce formidable combat qui m’occupe au quotidien passe par le processus démocratique. L’accord de 1998 prévoit un référendum pour mettre fin à la partition de l’île. Une partition qui a été réalisée par les Britanniques de la manière la plus antidémocratique qui soit. Mais la démographie de ce pays a changé : les Anglais avaient partitionné l’Irlande pour favoriser un bastion unioniste (4) au nord. Aujourd’hui, ils ne sont plus majoritaires.
À mes yeux, en tant que militante d’un parti de gauche progressiste, la transformation politique du Nord apparaît comme le tournant majeur qui aurait été inimaginable il y a encore dix ans. Nous sommes très fiers d’avoir été le premier pays au monde à voter en faveur du mariage pour tous. Ces changements étaient impossibles, il y a une décennie. Nous avons réussi à obtenir des droits très larges et très significatifs pour les femmes. L’autre évolution porte sur un nouvel intérêt pour la politique, notamment chez les jeunes et les 15-17 ans. Ils y voient l’occasion de reconstruire le pays, de mettre fin aux problèmes sociaux et aux inégalités qui nous accablent en tant que société postcoloniale. Ce défi est à la fois très excitant, car il s’inscrit dans une démarche progressiste, mais aussi très exigeant. Car nous devons accomplir ces changements de manière pacifique et démocratique. C’est pourquoi l’accord de 1998 et ses applications pour mener à bien le processus de paix doivent être protégés. À ce propos, je suis particulièrement reconnaissante de la solidarité de nos voisins et amis européens, et de la France. Nous avons fortement apprécié, en Irlande, l’action de Michel Barnier, avec qui j’ai eu de nombreux différends politiques, mais dont on peut saluer l’honnêteté avec laquelle il a conduit ces négociations.
Que propose le Sinn Féin en cette année compliquée pour l’Irlande, avec le Brexit et la situation sanitaire et économique ?
Mary Lou McDonald Nous menons l’opposition à Dublin, pour la première fois. Notre programme est évidemment de travailler sur les mesures sanitaires face à la pandémie de Covid. Nous devons aussi nous pencher sur le dossier du Brexit et ses conséquences économiques comme la question de la pêche. Nos marins pêcheurs sont inquiets comme les vôtres en France. Nous devons continuer à bâtir notre parti et à nous préparer pour les élections. Et surtout, à préparer le processus de réunification. Car, comme je l’ai dit au gouvernement de Dublin, personne ne peut nier les changements sociaux et politiques, et la volonté de réunification du peuple irlandais. Nous allons aussi accueillir de plus en plus d’adhérents dans notre parti, qui est en pleine expansion, nous sommes présents dans toutes les couches de la société, nous avons une représentation nationale et, sans minimiser les défis, nous sommes plutôt optimistes pour le chemin qui nous reste à parcourir.
Une future première ministre
En succédant, en 2018, à la figure historique du Sinn Féin, Gerry Adams, la dirigeante a accéléré la mutation du parti. À 50 ans, cette Dublinoise est devenue une personnalité politique de premier plan en Irlande et pourrait devenir la première taoiseach (première ministre) de l’histoire de la République. Née dans un quartier plutôt aisé de la capitale, Mary Lou McDonald est une formidable oratrice. Son discours progressiste sur l’avortement, le mariage gay, les inégalités, le chômage des jeunes, le manque de logements sociaux et un système de santé défaillant a permis ce bouleversement politique. Le Sinn Féin est devenu la première force du pays et prône « une révolution par les urnes ».
Mary Lou McDonaldirlandeRoyaume-unigrands entretiens Le Figaro
Un commandant assiégé à Marioupol demande l'aide d'Elon Musk
EN COURS : Mis à jour le 12 mai 2022 à 09:55
Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l'usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l'aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu'il intervienne afin de les sauver.
«Les gens disent que vous venez d'une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l'impossible. (...) À l'endroit où je vis, il est presque impossible de survivre», a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol. «Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n'est pas vous, qui d'autre? Donnez-moi une piste», a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l'homme le plus riche du monde qui essaie d'acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars.
L’Ukraine continue à contrer des attaques au nord de Kharkiv
Les forces ukrainiennes continuent de contrer des attaques au nord de la seconde ville d’Ukraine, Kiev, et de récupérer plusieurs villes et villages près de la frontière russe. Les Russes ont reporté progressivement le retrait de leurs unités de la zone et les troupes vont probablement se redéployer après avoir compensé les pertes sur la rive est de la rivière Siverskyi.
Mercredi, l’Ukraine a annoncé avoir repoussé les forces russes à l’est pour récupérer le village de Pytomnyk, sur la route principale qui mène au nord de Kharkiv, à mi-chemin de la frontière russe.
À VOIR AUSSI - Ukraine: Zelensky remercie Biden pour avoir réactivé la loi de prêt-bail
Des Russes fuyant Poutine se plaignent d'un accueil froid en France
Horrifiés par la dérive du pouvoir russe et l'invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de Russes ont choisi l'exil. Arrivés en France, certains découvrent que l'accueil est loin de la chaleur réservée aux réfugiés Ukrainiens.
Artiom Kotenko, citoyen russe de 50 ans né sur le territoire de l'Ukraine soviétique, raconte à l'AFP avoir été «anéanti» par l'assaut lancé par Moscou le 24 février. Une semaine plus tard, cet artiste et designer graphique ayant travaillé pour le musée de l'Ermitage et le théâtre Tovstogonov, quitte Saint-Pétersbourg pour la Finlande avant de rejoindre Paris. Il est rapidement devenu évident qu'obtenir des papiers pour travailler légalement en France allait s'avérer très difficile, à l'inverse des citoyens ukrainiens qui, fuyant la guerre, sont accueillis à bras ouverts, comme un peu partout en Europe.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington
La Russie est «la menace la plus directe» pour l'ordre mondial
La Russie est la «menace la plus directe» pour l'ordre international en raison de son invasion de l'Ukraine, a déclaré jeudi à Tokyo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
La Russie «est aujourd'hui la menace la plus directe pour l'ordre mondial avec la guerre barbare contre l'Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a dit Ursula von der Leyen après avoir rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.
Premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui sera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de Kiev.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué. Le soldat accusé se déplaçait avec quatre autres soldats russes après l'attaque de leur convoi le 28 février et ils ont volé une voiture près du village de Chupakhivka, a poursuivi le communiqué, expliquant que le civil --qui n'a pas été identifié-- circulait à bicyclette sur le bord de la route non loin de son domicile.
Vadim Shishimarin, placé en détention, risque un emprisonnement à vie s'il est reconnu coupable de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Plus de 10.700 crimes de guerre présumés impliquant 622 suspects ont été signalés auprès des services de la procureure.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l'Allemagne appelle à enquêter sur les «crimes contre l'humanité»
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous. En cette 76e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.
Un commandant assiégé à Marioupol demande l'aide d'Elon Musk
Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l'usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l'aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu'il intervienne afin de les sauver.
«Les gens disent que vous venez d'une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l'impossible. (...) À l'endroit où je vis, il est presque impossible de survivre», a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol. «Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n'est pas vous, qui d'autre? Donnez-moi une piste», a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l'homme le plus riche du monde qui essaie d'acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars.
L’Ukraine continue à contrer des attaques au nord de Kharkiv
Les forces ukrainiennes continuent de contrer des attaques au nord de la seconde ville d’Ukraine, Kiev, et de récupérer plusieurs villes et villages près de la frontière russe. Les Russes ont reporté progressivement le retrait de leurs unités de la zone et les troupes vont probablement se redéployer après avoir compensé les pertes sur la rive est de la rivière Siverskyi.
Mercredi, l’Ukraine a annoncé avoir repoussé les forces russes à l’est pour récupérer le village de Pytomnyk, sur la route principale qui mène au nord de Kharkiv, à mi-chemin de la frontière russe.
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Des Russes fuyant Poutine se plaignent d'un accueil froid en France
Horrifiés par la dérive du pouvoir russe et l'invasion de l'Ukraine, des dizaines de milliers de Russes ont choisi l'exil. Arrivés en France, certains découvrent que l'accueil est loin de la chaleur réservée aux réfugiés Ukrainiens.
Artiom Kotenko, citoyen russe de 50 ans né sur le territoire de l'Ukraine soviétique, raconte à l'AFP avoir été «anéanti» par l'assaut lancé par Moscou le 24 février. Une semaine plus tard, cet artiste et designer graphique ayant travaillé pour le musée de l'Ermitage et le théâtre Tovstogonov, quitte Saint-Pétersbourg pour la Finlande avant de rejoindre Paris. Il est rapidement devenu évident qu'obtenir des papiers pour travailler légalement en France allait s'avérer très difficile, à l'inverse des citoyens ukrainiens qui, fuyant la guerre, sont accueillis à bras ouverts, comme un peu partout en Europe.
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La Russie est «la menace la plus directe» pour l'ordre mondial
La Russie est la «menace la plus directe» pour l'ordre international en raison de son invasion de l'Ukraine, a déclaré jeudi à Tokyo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
La Russie «est aujourd'hui la menace la plus directe pour l'ordre mondial avec la guerre barbare contre l'Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a dit Ursula von der Leyen après avoir rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.
Premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui sera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de Kiev.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre à bord d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué. Le soldat accusé se déplaçait avec quatre autres soldats russes après l'attaque de leur convoi le 28 février et ils ont volé une voiture près du village de Chupakhivka, a poursuivi le communiqué, expliquant que le civil --qui n'a pas été identifié-- circulait à bicyclette sur le bord de la route non loin de son domicile.
Vadim Shishimarin, placé en détention, risque un emprisonnement à vie s'il est reconnu coupable de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Plus de 10.700 crimes de guerre présumés impliquant 622 suspects ont été signalés auprès des services de la procureure.
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Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous. En cette 76e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise et se concentre désormais dans le sud. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.
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Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA
L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
L'Humanité
Le Brexit version Johnson menace la paix en Irlande
ActuLe premier ministre britannique pourrait revenir sur les dispositions de l’accord de retrait qui concernent l’Irlande du Nord.
Gaël De SantisLe premier ministre britannique, Boris Johnson, met la pression sur les Européens. Si un accord sur les nouvelles relations de son pays avec l’Union européenne (UE) n’est pas trouvé d’ici le Conseil européen du 15 octobre, les négociations s’arrêteront, a-t-il rappelé ce lundi. En d’autres mots, la sortie de son pays de l’UE ne s’accompagnerait pas d’un accord de libre-échange. Et ce serait les règles de l’Organisation mondiale du commerce, avec des tarifs de douane plus élevés, qui s’appliqueraient.
Michael Russell, secrétaire à la Constitution du gouvernement écossais, hostile à la sortie de l’UE, a critiqué la position du gouvernement britannique, qui mène vers un « désastreux résultat de Brexit en plein milieu d’une profonde récession et d’une pandémie globale ».
Pis, selon des informations du Financial Times, le quotidien phare des traders de la City, l’artisan du Brexit pourrait revenir sur les dispositions prises dans l’accord de retrait du 17 octobre 2019 qui organisait la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le 31 janvier dernier. Son annexe prévoyait l’absence de frontière physique entre l’Irlande du Nord, sous souveraineté britannique, et la République d’Irlande, membre de l’UE.
Londres ne respecterait pas ses engagements
Les documents sur lesquels travaillent maintenant les services gouvernementaux de Boris Johnson prévoient, selon un porte-parole, de « protéger la place de l’Irlande du Nord dans (notre) Royaume-Uni ». Voilà qui pourrait fragiliser l’édifice de paix prévu dans les Accords du vendredi saint, qui permirent la fin de la lutte armée.
« Nous appelons la communauté internationale, ensemble avec les forces progressistes et démocratiques en Grande-Bretagne, à sauver les Accords du vendredi saint et à insister pour que le gouvernement britannique respecte ses engagements », a interpellé, lundi, Martin Schirdewan, coprésident du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen.
L’UE est au pied du mur. L’accord de sortie stipulait l’inclusion dans le traité des dispositions pour l’Irlande du Nord qui permettaient à cette province britannique de rester dans le marché unique de l’UE. Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, s’inquiétait, lundi, outre des conséquences pour la paix de la décision de Boris Johnson, du danger pour une « économie unie et cohérente pour l’île tout entière ».
Les négociations, qui doivent rouvrir ce mardi, butent également sur la question de la pêche et des règles de concurrence.
Irlande du nordirlandebrexitboris johnson Le Figaro
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Envoyée spéciale à Kharkiv
Veronika Kostianskaya applique une dernière couche de vernis sur les ongles rosés de sa cliente avant de les faire soigneusement sécher sous une lampe à UV. La jeune femme âgée de 20 ans, chaussée de Crocs roses, travaille depuis plusieurs années comme esthéticienne à Kharkiv.
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Mais aujourd’hui, une des trente stations de métro de la ville fait office de salon de beauté. «On doit être belles pour la victoire», s’exclame Iryna Reshetik, sa cliente au maquillage impeccable. Depuis deux mois et demi, Veronika, Iryna et des milliers d’habitants de Kharkiv vivent sous terre pour échapper aux bombes russes qui pleuvent sur la deuxième ville d’Ukraine, à seulement 30 kilomètres de la frontière russe.
Les réfugiés du métro
«Pour quelle heure je peux prendre un rendez-vous demain?», demande une voisine à Veronika. «Oh, quand vous voulez, vous savez je ne bouge pas d’ici», s’amuse l’esthéticienne, installée derrière une petite table au centre de la plateforme. Arrivée dans le métro avec sa famille fin février, la jeune femme est allée récupérer son équipement chez elle pour pouvoir continuer son travail.
Si un tiers du 1,5 million d’habitants a fui vers le reste du pays ou à l’étranger, une partie d’entre eux restent à Kharkiv et vivent sous terre, dans des caves ou dans le métro. Construit dans les années 1970 et 1980 par les Soviétiques, ce dernier a été conçu pour résister aux attaques aériennes en pleine guerre froide. S’il n’existe pas de chiffres exacts sur le nombre de réfugiés du métro, ils seraient plusieurs milliers, une station pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. L’Unicef estime par ailleurs que 1500 enfants de moins de 14 ans vivraient encore le long des trois lignes de la ville. Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre. Là où les rames se sont arrêtées, elles ont été transformées en appartement de fortune.
Il y a deux mois on ne se connaissait pas mais maintenant on est comme une grande famille
À Akademika-Pavlova, les deux cents «abrités» comme les appellent les travailleurs du métro, n’ont pas eu cette chance. Sur la plateforme, sont disposées des dizaines de tentes données par des volontaires, et des matelas ont été jetés à même le sol. Sur l’un, un chat noir somnole. À côté, deux fillettes absorbées par le dessin animé qu’elles regardent sur un téléphone ne prêtent pas attention aux bruits des conversations qui résonnent sous le bas-relief soviétique. Une quinzaine d’enfants vivent encore dans cette station. Leurs dessins pullulent sur le granit froid et gris des murs. «Non à la guerre», peut-on lire sur l’un d’eux, avec des avions barrés au milieu d’un arc-en-ciel.
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«Il y a deux mois on ne se connaissait pas mais maintenant on est comme une grande famille», s’amuse Sergueï Peregniak en trinquant avec Iryna et d’autres voisins. La plupart viennent de Saltivka, une immense banlieue résidentielle du nord de la ville, aujourd’hui pilonné sans cesse par l’artillerie russe. «Au début, on devait répondre à des besoins urgents: manger, boire, ne pas avoir froid. Une fois que c’était fait, on a tenté d’améliorer le confort», explique Iryna après sa manucure. Pour cela, cette architecte d’intérieur aux cheveux blond platine mobilise ses proches comme des inconnus sur les réseaux sociaux.
«Kharkiv, c’est chez moi»
Une entrepreneuse de Kharkiv qui vendait des systèmes de filtration de l’eau a ainsi installé une fontaine d’eau potable. Quatre fois par jour, différentes organisations et volontaires amènent de la nourriture. «Certains demandent toujours plus d’aide, mais d’autres n’osent pas», explique Sergueï, un des principaux volontaires de la station. Après 30 jours, le quadragénaire s’est rendu compte qu’un couple de retraités modestes n’avait pas de brosses à dents. «Je n’ai pas posé de questions, j’ai juste laissé quelques produits pour eux.»
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Dans la station, les habitants tentent de conserver des conditions d’hygiène minimum malgré l’absence de douche et avec seulement trois toilettes sommaires pour 200 personnes. Quasiment toutes les familles rencontrées racontent être tombées malades à cause de l’humidité, du manque d’hygiène et surtout de la température, au maximum 15 degrés. En avril, l’organisation Médecins sans frontières, qui a mis en place des cliniques mobiles dans les stations, alertait sur le risque le développement d’infections des voies respiratoires et de l’hypertension chez les réfugiés du métro.
Les habitants qu’on abrite sont parfois complètement déboussolés, ils ne font plus la différence entre le jour et la nuit
Mais pour Nadia, responsable d’une station dont le nom a été changé, le plus inquiétant est leur santé mentale. «Nous, cela fait des années qu’on travaille dans le métro, on a l’habitude. Mais les habitants qu’on abrite sont parfois complètement déboussolés, ils ne font plus la différence entre le jour et la nuit», raconte-t-elle, montrant les lumières constamment allumées. «Certains n’osent même plus sortir, ils ont trop peur de l’extérieur», ajoute-t-elle. Le 24 mars, une distribution humanitaire à la sortie du métro Akademika-Pavlova a été la cible de tirs d’artillerie, faisant six morts et quinze blessés.
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«On comprenait qu’il y avait des combats, ça faisait peur mais ça nous paraissait loin. Mais quand ils ont frappé ici, ça a créé la panique» se désole Sergueï, qui avait porté secours aux blessés. «On a réalisé alors que chaque sortie dans la rue est un risque par définition et qu’on peut ne pas en revenir», poursuit le quadragénaire, qui ne prenait jamais le métro avant la guerre. Quand il parle des trois «voisins» de la station, tués par des éclats ce jour-là, son regard se vide. Depuis, cet ouvrier dans la construction a évacué ses filles et d’autres membres de sa famille. Une centaine de personnes sont parties dans les semaines suivant la frappe. Désormais, ceux qui restent répètent tous la même chose: «Kharkiv, c’est chez moi, je resterai jusqu’au bout.»
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Ukraine : Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington
D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.
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L'Humanité
Cyrille Martinez chante la multitude des coureurs de fond
Nos recommandations culturellesrécits Fondeur par tradition familiale, l’auteur du Poète insupportable met en littérature les vies minuscules et les petites foulées.
Alain Nicolas« C ’ est dégoûtant, la course de fond », se disait le jeune Cyrille quand, à 5 ans, il voyait passer « avec leur chevelure épaisse, leur barbe impressionnantes, leur corps en souffrance » les concurrents du Marvejols-Mende, le premier des semi-marathons français. « Ils grimacent comme des singes, ils respirent comme des chiens, ils crachent comme des lamas, ils sont gluants comme des truites. » Face à ce bestiaire halluciné, l’enfant se sent terrifié comme par la statue de la Bête du Gévaudan, les squelettes de l’hôpital. Pourtant, la course à pied, dans la famille Martinez, est une seconde nature. Père, mère, frères, oncle, tante et cousines, tout le monde court. Seul transfuge, un cousin, devenu professionnel de handball. Où l’on court quand même pas mal.
Cyrille s’y est mis à 9 ans, en assistant à l’entraînement de ses parents dans un stade pourri de la périphérie d’Avignon. Abandonné par les treizistes, il accueille les coureurs de toute distance et l’enfant multiplie les tours. Peu importent les quolibets des rugbymen et des footeux, il est entré dans la course, le running comme on dira plus tard. Un monde peuplé de rêves, d’histoires lamentables ou glorieuses. Celle de Michel, qui un jour, comme par désœuvrement, ne s’arrêta de courir dans ce stade délaissé qu’à la 42e boucle de 1 kilomètre, suivie des 195 mètres réglementaires jusqu’au parking. Celle de Serge, qui vivait comme un professionnel, tyrannisant sa famille, à l’écoute de la moindre fibre de son corps, mais qui ne fit jamais le moindre résultat. Celle de Yacine, l’extraterrestre qui gagna le championnat de France de 5 000 mètres mais qui, Algérien, fut privé de médaille.
Et celle de Jean-Claude, évidemment. Jean-Claude voulait gagner un marathon pour séduire Hélène. Pour s’entraîner il courut jusqu’à 42 kilomètres de chez lui avant de s’apercevoir qu’il n’avait rien prévu pour le retour. Et dut en faire un second avant de s’écrouler, vaincu par les crampes et la déshydratation.
Le Marathon de Jean-Claude, huitième livre de l’auteur, est, comme les sept qui l’ont précédé, impossible à classer. Essai, chronique autobiographique, histoire du sport, observation de terrain anthropologique, il est tout cela et plus encore. Cyrille Martinez propose un chant fraternel dédié à Martine, Jean-Pierre, Rachid, François, figurants, champions, tricheurs, victimes, héros de ces épopées épatantes où la gloire naît de dérisoires défis : « Courir pour rien. »
Littératurepoésiemarathonathlétisme Le Figaro
Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»
Stéphane KovacsENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.
Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».
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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance.»
«Je privilégie la qualité de vie»
Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»
La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»
«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»
Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»
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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»
On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions
Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»
Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»
«Je vois la France perdre son âme!»
Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.
«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»
(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.
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L'Humanité
Les camps de réfugiés de l’île de Lesbos
Nos recommandations culturellesLittérature Dans un grand roman, Rabih Alameddine délègue le pouvoir de témoignage sur la réalité de l’exil à un être transgenre qui est donc, lui-même, en marge des normes de la société.
Muriel SteinmetzNé en Jordanie de parents libanais, Rabih Alameddine (63 ans) quittait le Liban au début de la guerre civile. Prix Femina étranger 2016 pour les Vies de papier (les Escales), il revient avec ce grand roman, lauréat du Pen/Faulkner Award 2022. Il y situe l’action – ou plutôt la non-action, pour cause d’immobilisation contrainte – dans l’île grecque de Lesbos, épicentre de la tragédie des migrants venus de Syrie, du Soudan, d’Irak, d’Afghanistan, d’Iran, d’Algérie, du Maroc, du Mali, du Congo… Ils débarquent de bateaux pneumatiques surchargés. Leur but ? Rejoindre l’Europe.
À Lesbos arrive par avion Mina, Libanaise, chirurgienne et transgenre. Elle parle arabe. Elle doit rejoindre Emma et son groupe de bénévoles d’une ONG suédoise.
Le romancier élabore une vision à focales multiples pour mieux embrasser le tout du « champ de bataille ». Il s’agit d’abord de jauger l’afflux massif des réfugiés, au moment où l’Europe s’apprête à refermer ses portes. L’objectif se concentre peu à peu sur « un petit point gris plus sombre apparu sur l’eau ». Puis ce sont, en gros plan, des jeunes, des vieux, hommes, femmes, enfants, gelés. La plage ressemble à une « scène de film catastrophe ». On s’attarde sur une famille syrienne dont la mère est atteinte d’un cancer du foie ; sur les enfants qui, au sein du camp de fortune, jouent en toute innocence ; sur les ONG que les Grecs regardent de haut, avec ces « bénévoles étudiants » venus aider « pendant leurs vacances » – « touristes de la catastrophe ». Et il y a les policiers grecs « dans leurs si viriles tenues antiémeute ».
Le drame d’un passé arraché
On a l’idée, comme en relief, de ce qui se passe dans ce no man’s land grouillant d’humanité. Mina, qui dit « je », prend en charge les diverses composantes du récit. Ce jeune médecin devenu femme, naturalisé américain après avoir été chassé par sa famille libanaise – mère syrienne autocentrée –, revisite son parcours identitaire morcelé. Ses réminiscences se superposent au réel de Lesbos. Le Liban s’invite entre les lignes, parmi tant d’autres pays d’exil, dans l’actualité d’une île où chacun vit le drame d’un passé arraché. Ces strates de texte font osciller le récit, qui navigue, bord sur bord, du présent dramatique des réfugiés au passé personnel d’une exilée du dedans.
En cours de route, Mina rencontre un « écrivain », qui a tenté d’écrire « l’histoire du réfugié » sans y parvenir, faute d’avoir trouvé « la bonne distance ». N’est-ce pas un double imaginaire du romancier lui-même, qui vit aujourd’hui à San Francisco (Californie) et dont on sait qu’il a composé deux essais sur son expérience dans des camps de réfugiés syriens au Liban ? Ce romancier supplie Mina la chirurgienne d’écrire à sa place le livre impossible. Sous le contrôle de la jeune femme, des histoires fortes et singulières, murmurées à l’oreille sous des tentes de fortune, irriguent le récit à même le camp. Le livre tient du témoignage à grand-angle, sur la base de cette écoute réelle, tout le contraire de celle de deux journalistes, l’une anglaise, l’autre belge, observées in situ avec ironie « en tenue de safari et queue-de-cheval assortie », la « poignée de main militaire » et des réponses plein la bouche, venues là pour « écrire des articles personnels, poignants » sur les souffrances des migrants « avant et après la grande traversée ».
Un monde transitoire où tout est à reconstruire
La Réfugiée du titre, c’est donc Mina, qui peut en même temps témoigner de l’exil des autres au regard du sien. Depuis sa situation résolument à part, elle tire de l’anonymat des histoires de vie bouleversantes. Ces gens ont trouvé à qui se fier sans peur, car Mina est transgenre, soit un être que ne peut et ne veut pas voir la culture généralement dominante. Mina soigne des personnes issues de « groupes tout aussi invisibilisés ». Changement de sexe. Changement de vie, dans un monde transitoire où tout est à reconstruire.
Ce grand roman semble bâti à chaux et à sable, à partir d’une multitude d’éléments, à dessein hétérogènes, savamment cousus ensemble. Rabih Alameddine ne croit plus au « récit linéaire comme ceux du XIXe siècle ». « Notre époque, a-t-il dit dans un entretien, fonctionne de manière fracturée, la notion de temps n’est plus la même. Il n’est plus cette constante, cette ligne droite, et tout nous paraît distordu. » La Réfugiée, roman explosé en mille directions spatio-temporelles, traduit dans sa forme ce qu’il emprunte au monde où il a vu le jour.
Littératuremigrantslesbos L'Humanité
témoignages La mémoire d’enfants après-guerre
Nos recommandations culturellesValère Staraselski« J’ai gardé un souvenir lumineux de mes séjours dans les lieux d’accueil de la Commission centrale de l’enfance… Ma mère demanda et obtint de nous y placer, ma sœur et moi, pendant un an alors qu’en l’absence de mon père, déporté et décédé à Auschwitz, il lui fallait reconstruire les moyens de sa vie de famille », relate l’ancien ministre d’État Charles Fiterman. Près de 12 000 enfants juifs de France furent assassinés par les nazis. À la Libération, parallèlement aux projets unitaires, les juifs communistes n’avaient pas renoncé à la création d’une structure de prise en charge de l’enfance. Joseph Minc annonce, en février 1945, la fondation de cette entité. « Pour la première fois de ma vie, je découvrais un monde juif qui me rendait heureux », témoigne Boris Cyrulnik.
mémoire2ème guerre mondiale Le Figaro
Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle
Claire ConruytTandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».
L'annonce a fait polémique : l'autorisation du port du burkini dans les piscines dépendra du vote du Conseil municipal de Grenoble, qui aura lieu le 16 mai prochain. Ce, a expliqué le maire Éric Piolle (Europe Écologie Les Verts), afin «d'assurer l'égalité d'accès aux services publics, et la liberté de se vêtir ou se dévêtir, dans le respect de l'hygiène et de la sécurité».
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Le président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a, en conséquence, menacé de priver la ville de Grenoble de subventions régionales. «Je mets le maire en garde, a-t-il déclaré sur Twitter. Pas un centime des Auvergnats-Rhônalpins ne financera votre soumission à l'islamisme.»
«Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains», a rétorqué le maire de la ville sur France 2, ce matin : «Il est responsable des trains express régionaux, qu'il y interdise le voile et qu’il laisse les piscines de Grenoble tranquilles.»
Éric Piolle a de nouveau déploré une «polémique» autour d'un «non-sujet». «À la piscine, la loi de 1905 s’applique. À la piscine, vous pouvez exprimer vos convictions politiques, philosophiques et religieuses comme vous pouvez le faire dans la rue», a-t-il poursuivi, assurant qu'il ne «défend[ait] pas le burkini» : «Je lève des interdits discriminants.»
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Emmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
Regarder la vidéo L'Humanité
Face au sexisme, la meilleure attaque, c’est l’autodéfense
Nos recommandations culturellesEssai Des suffragettes aux associations officielles contemporaines, l’autodéfense féministe est en pleine renaissance. Un enseignement puissant et émancipateur.
Kareen JanselmeL’image refleurit depuis quelque temps… Une suffragette à chapeau, jupe ample et bouffante, renverse un policier grâce à une prise de jujitsu. L’autodéfense féministe n’a rien de neuf. Cette « mise en pratique du féminisme » remonte au début du XXe siècle, quand Emmeline Goulden-Pankhurst, suffragette radicale, sollicite la professeure d’arts martiaux Edith Garrud et son dojo londonien pour entraîner les militantes du Women’s Social and Political Union à contrer les violences policières et machistes. Cette dernière créera même les Amazones, un service d’ordre clandestin non mixte, qui maîtrise les arts martiaux et les subterfuges (les militantes dissimulent sous leurs robes des matraques confisquées aux agents ou les déstabilisent en coupant leurs bretelles de pantalon). Le vote des femmes n’a pas empêché les violences sexistes de perdurer. Aucune raison, donc, pour que l’autodéfense féministe disparaisse.
Augmenter la confiance en soi
« Apprendre à se défendre ensemble, entre femmes, c’est ne plus maintenir la peur cousue dans la doublure de notre épiderme », écrit Mathilde Blézat, qui est allée à la rencontre des héritières des « suffrajitsu » (contraction de suffragette et jujitsu). Cette militante féministe avait déjà dessiné les contours de cet enseignement dans des chapitres du cultissime Notre corps, nous-mêmes (éditions Hors d’atteinte), dans la version entièrement réactualisée de 2020. Ce livre lui permet de revenir en détail sur cette formation physique et psychologique qui se veut aujourd’hui intersectionnelle, permettant une approche plus particulière pour les adolescentes, les lesbiennes, les femmes handicapées.
« L’objectif est d’augmenter la confiance en soi et de faire tomber les sentiments de vulnérabilité et de culpabilité face aux violences subies – autant de barrières mentales héritées de la socialisation genrée », précise l’autrice. Pas d’amalgame avec la « self- défense pour femme », en vogue dans les centres sportifs, plus axée sur la culpabilisation, la compétition et « la promotion d’imaginaires qui ont tendance à renforcer le sentiment d’insécurité plutôt qu’à le réduire ». Le danger, rappelons-le, vient rarement des inconnus, car ce sont bien à 91 % des proches qui violent les femmes.
Portant un regard critique sur les politiques sécuritaires, l’autodéfense féministe et ses diverses méthodes visent à déconstruire les stéréotypes et à renforcer l’autonomie des femmes. La formation collective agit souvent comme un déclic, révélant aux participantes « la somme d’expériences qu’elles avaient avant le stage », ignorée, invisibilisée dans notre société. « Porteur de changement social, de révolution des rapports de genre » pour Mathilde Blézat, pourquoi ne pas intégrer cet outil dans une politique ambitieuse de prévention des violences sexistes et sexuelles en subventionnant les associations, ou en l’incluant dans les fameuses heures dédiées à l’éducation sexuelle, imposées depuis 2001 mais dont seulement 13 % sont dispensées, comme le révélait récemment le collectif #NousToutes. Au Canada, au Kenya, la dimension préventive se mesure : avec l’autodéfense féministe, il y a un avant et un après.
Féminismeautodéfenseviolences faites aux femmesEssais L'Humanité
Document Entrez dans l’histoire, jamais dans le rang !
Nos recommandations culturellesKareen Janselme« Si les femmes ne disposent pas du droit juridique de décider si leur grossesse est un futur bébé ou un fardeau inacceptable, alors ce sont elles qui sont mortes, civilement parlant », écrit en 1998 Phyllis Chesler, se remémorant le combat pour la légalisation de l’avortement aux États-Unis. Bien avant que la Cour suprême ne projette de revenir cinquante ans en arrière, comme vient de le révéler le site américain Politico, la professeure en psychologie rappelait l’importance de la lutte et de la transmission. Il faut refuser de grandir « comme des filles sans mère », s’inspirer de la vague précédente pour donner corps à une sororité non pas idéale, mais réelle. Ses 22 lettres, saisissantes, évidentes, galvanisantes, adressées à son fils mais surtout à tous et à toutes les féministes du futur sont enfin traduites dans la langue d’Annie Ernaux. K. J.
Féminismedroit à l'avortementivg Le Figaro
Bac 2022: découvrez le sujet de maths et son corrigé
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 11/05/2022 à 15:36
• Mis à jour le 11/05/2022 à 18:34
Ce mercredi 11 mai, les élèves de terminales ont passé les premières épreuves du bac. Découvrez le sujet de mathématiques.
Les épreuves de spécialités introduites par la réforme du bac ont lieu ces 11, 12 et 13 mai en métropole. Cette année, plus de 520.000 candidats passeront ces épreuves. Dans la voie générale, ils sont environ 380.000 à plancher. Et très exactement 142.730 lycéens passent l’épreuve de spécialité mathématiques. Découvrez le sujet au bac 2022 de cet enseignement.
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Bac général 2022: sujet de mathématiques
Mathématiques Bac 2022FigaroEtudiantCorrigé maths bac 2022 sdetarle1À VOIR AUSSI - Bac 2022: ce à quoi il faut s’attendre
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Le Figaro
Les secrets de la célèbre méthode du cours Hattemer à Paris
REPORTAGE - Fondé en 1885 par une préceptrice alsacienne, le cours Hattemer revendique une pédagogie traditionnelle basée sur l’enseignement des fondamentaux: français et mathématiques en priorité, à un rythme soutenu.
Quand on lui demande ce qu’elle souhaite faire plus tard, Nour, 11 ans, écarquille ses grands yeux clairs et lâche, comme une évidence: «Chirurgien!». Et son voisin, Alexander? «Ingénieur!». Les mêmes métiers que leurs parents, et des projets déjà très concrets pour ces deux jeunes élèves du cours Hattemer, école parisienne privée, laïque et hors contrat, dont les bancs ont accueilli avant eux de nombreuses personnalités comme un certain.. Jacques Chirac, mais aussi l’écrivain et ancien directeur du Figaro Jean d’Ormesson, le chanteur Michel Polnareff, l’actrice Brigitte Bardot et tant d’autres dont les portraits ornent le couloir de l’école.
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Ces célébrités qui ne parlent sans doute pas beaucoup à Gabrielle, 7 ans, toute pimpante dans sa blouse bordeaux d’uniforme, alors que sa mère Florence vient de la déposer à la garderie du matin: «Pour Gaby j’ai hésité entre l’École internationale bilingue de la Jonchère, et Hattemer, se souvient la mère de famille. J’ai finalement choisi Hattemer notamment pour le volet musical: le parascolaire proposé ici est de grande qualité, ma fille fait du chant, du piano, elle adore. Des parents m’avaient aussi prévenu que le niveau était exigeant, mais les enseignants sont vraiment adorables et très concernés par les enfants». Aujourd’hui le Cours Hattemerséduit toujours les familles. Fondé en 1885 par une préceptrice alsacienne célèbre à l’époque pour ses méthodes pédagogiques, l’établissement privé hors contrat et laïc scolarise 443 enfants de la maternelle au bac, sur son site historique, rue de Londres à Paris, mais aussi dans le 16e. Malgré plusieurs changements de propriétaires, elle appartient depuis 2017 au groupe Globeducate (également propriétaire de l’École bilingue internationale), l’école a gardé les mêmes recettes. «Les principes pédagogiques qui ont fait le succès de l’école n’ont guère changé», résume Catherine de Mestier, qui en dirige l’école primaire, après y avoir débuté en 2002 comme enseignante.
Nous utilisons des méthodes qui ont fait leurs preuves, comme l’apprentissage de la lecture par la méthode syllabique, ou le boulier en mathématiques
Pour commencer, au primaire aucune classe ne compte plus de 15 élèves. «Le principal avantage des petits effectifs est de nous permettre de porter les élèves qui ont plus de mal que les autres», souligne Pascale Bertrand, 63 ans, enseignante au cours Hattemer depuis 15 ans. Et malgré les années, les célèbres méthodes restent plébiscitées. «Nous utilisons des méthodes qui ont fait leurs preuves, comme l’apprentissage de la lecture par la méthode syllabique, ou le boulier en mathématiques, très pratique pour travailler le calcul mental», détaille t-elle. Du traditionnel, digne de l’école communale des grands-parents? «C’est vrai, l’image d’Hattemer est un peu “old school”, s’amuse Charlotte, qui a choisi Hattemer pour ses 3 petits de 3, 4 et 7 ans, mais c’est un peu de l’affichage, ils savent aussi être moderne: par exemple les enfants ne sont pas submergés de devoirs comme dans d’autres écoles».
L’exercice quotidien de la dictée
Parmi les fondamentaux du cours Hattemer, outre un enseignement poussé de la grammaire et de l’orthographe françaises, il y a aussi l’anglais, à raison de 4 à 8 heures par semaine, dès la maternelle. Et puis, ce qui a contribué à faire sa réputation de sérieux: l’exercice quotidien de la dictée. Dans leur petite salle de classe, les 13 élèves de Brigitte Lebetquier sont justement en train de préparer la prochaine, la dictée «numéro 79», tirée du manuel maison. Chez Hattemer tous les manuels sont des productions internes. Ils sont remis en début d’année à toutes les familles, dans un grand «tote bag» qui comprend également un joli stylo-plume en bois, pour apprendre à soigner son écriture. «On en est à l’heure exquise des espoirs sans fatigue», lit à voix haute et sans hésiter un petit blondinet, tandis que l’enseignante veille à ce que chaque liaison soit respectée. Le niveau de langue et de vocabulaire du texte étudié, qui fleure bon les années 50, semble très soutenu pour des CM2. Mais les élèves restent concentrés et bombardent l’enseignante de questions sur le sens de tel ou tel mot. Laquelle répond à chacun en prenant le temps d’en préciser l’étymologie. Après l’étude du sens du texte, les élèves planchent sur l’orthographe des mots nouveaux, puis sur la grammaire - et ensuite seulement viendra le moment de la dictée, dans une mécanique bien huilée.
Ce qui me plaît, chez Hattemer, c’est surtout qu’on ne s’éparpille pas, comme dans l’Éducation nationale où il faut enseigner beaucoup trop de choses différentes
Car même si le cours Hattemer est une école hors contrat, tout y est bien cadré, notamment les programmes scolaires, transmis à chaque nouvel enseignant, mais aussi vendus aux familles qui souhaitent se lancer dans l’instruction en famille ou partent faire le tour du monde. «À notre arrivée nous recevons effectivement un programme “clé en mains” pour chaque niveau de classe, raconte Guénola Bes de Berc, 34 ans, qui enseigne chez Hattemer depuis 6 ans après une première carrière dans le service achats d’une entreprise. C’est pratique, mais aussi très rassurant, en complément des leçons qui se transmettent de maîtresse à maîtresse. Mais ce qui me plaît, chez Hattemer, c’est surtout qu’on ne s’éparpille pas, comme dans l’Éducation nationale où il faut enseigner beaucoup trop de choses différentes. Nous nous concentrons sur les bases, et les programmes sont nos points de repères communs».
Au «grand cours», les parents voient leurs enfants en classe
La fin de matinée approche dans le grand bâtiment de la rue de Londres, mais avant de se ruer sur la cantine les élèves de 11e (CM2) de Katell Richard doivent passer l’épreuve du «grand cours». Un rite hebdomadaire immuable qui a marqué des générations d’«Hatmmeriens». Une leçon à laquelle les parents sont invités à assister, pour la plus grande fierté, ou la plus grande angoisse, de leurs enfants. Mais pour cause de pandémie, depuis deux ans les parents ne sont pas installés au fond de la classe mais derrière leurs ordinateurs ou leurs smartphones. Une caméra filme la salle de cours, et grâce à une application de réunion en ligne ils ne manquent rien des hésitations de leur enfant. Viendra ensuite la remise des bons points et des tableaux d’honneur par la directrice en personne, Catherine de Mestier, tout sourire et n’oubliant pas de glisser un petit mot de félicitations à chacun des élèves, en les vouvoyant - car le vouvoiement entre les enseignants et les élèves est de rigueur chez Hattemer, y compris en maternelle. Le prix de cet enseignement sur mesure et cadré: environ 10.000 euros par an, cantine comprise, sans les activités extrascolaires et la garderie du matin et du soir. «C’est un sacré budget avec 3 enfants, reconnaît Charlotte, la mère de famille. Mais nous sommes rassurés par le fait que les enseignements se concentrent sur les matières fondamentales, la lecture, le calcul, tout ce qu’il faut pour réussir dans la suite de leurs études». Et le prix de l’excellence.
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Condamnés en appel, les époux Fillon vont en cassation
La cour a sensiblement diminué la sentence prononcée en première instance.
Philippe Raimbourg, la gloire de son père Bourvil
PORTRAIT - Le directeur de l’école de management de la Sorbonne est aussi le fils cadet de Bourvil. Un père grâce à qui il a croisé, enfant, Belmondo, Gabin ou Brassens et qui lui a enseigné l’importance de l’éloquence.
Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun
REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
Le Figaro
Le délinquant suspecté de la mort d'Antoine Alléno mis en examen et écroué
Guillaume PoingtSteve TenréCet homme de 25 ans, connu de la police, est soupçonné d'avoir tué le fils du chef étoilé Yannick Alléno au volant d'une voiture volée. Il a été placé en détention provisoire.
Le chauffard suspecté d'avoir mortellement percuté dimanche soir Antoine Alléno, fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, a été mis en examen et placé en détention provisoire mercredi 11 mai dans la soirée, a indiqué au Figaro le parquet de Paris. «L'intéressé a été mis en examen des chefs d'homicide involontaire par conducteur d'un véhicule terrestre à moteur, aggravé par l'état d'ivresse manifeste et l'invalidation du permis de conduire du conducteur, blessures involontaires aggravées par les mêmes circonstances, dégradations, vol avec violences et délit de fuite», a indiqué le parquet. Ce dernier a également «ramené à exécution» les peines exécutables inscrites au casier judiciaire du suspect, qui correspondent à un total de neuf mois d'emprisonnement.
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Une information judiciaire pour « homicide et blessures involontaires aggravées, dégradations, violences volontaires, vol et délit de fuite » avait précédemment été ouverte. Le parquet avait requis la mise en examen de l'intéressé ainsi que son placement en détention provisoire. Le suspect risque en théorie 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.
Ivre et sans souvenir
Dimanche, Francky D., un jeune homme de 25 ans domicilié à Bezons (Val-d'Oise), erre dans les rues de la capitale en état d'ivresse, probablement à l'affût d'un méfait à commettre. Malgré un permis de conduire révoqué, il vole un véhicule de luxe, une Audi RS6, devant Coya, un restaurant péruvien situé rue du Bac, dans le 7e arrondissement de Paris. Le suspect aurait présenté un faux ticket au voiturier, avant de se glisser derrière le volant et de prendre la fuite à toute allure. Moins de trois kilomètres plus loin, peu après 23 heures, il percute un VTC et un scooter arrêtés à un feu rouge à l'angle de la place de la Résistance et de l'avenue Bosquet, tout près du pont de l'Alma. Le conducteur du scooter, Antoine Alléno, décède sur place.
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Souffrant de multiples contusions, la passagère du scooter et le conducteur du VTC sont, eux, transportés à l'hôpital. Juste après le choc, Francky D. prend la fuite à pied, mais est rapidement interpellé par un commissaire de police hors service de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP). Placé en garde à vue dans les locaux du Service du traitement judiciaire des accidents (STJA), le suspect dit ne pas se souvenir des circonstances du drame. Totalement ivre, avec plus d'un gramme d'alcool par litre de sang, il refuse le test d'alcoolémie et est conduit de force à l'hôpital pour un prélèvement sanguin.
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«Regarde Antoine tout le monde pense à toi !»
Issu de la communauté des gens du voyage, le suspect est un petit délinquant déjà bien connu des services de police et de la justice pour diverses affaires : vols de véhicules, vol en bande organisée, violences, détention d'armes à feu, divers délits routiers ou encore escroquerie. Plusieurs fois condamné, il faisait par ailleurs l'objet d'une fiche de recherche pour une peine de prison de 3 mois qu'il n'avait pas purgée, selon une source policière. Ce drame relance le débat sur l'exécution des peines et « l'impunité ». « Je dénonce depuis très longtemps le sentiment d'impunité générale. Vous savez que même si vous êtes poursuivi ou condamné, vous savez d'emblée qu'il ne se passera rien et que ça ne changera rien », a notamment dénoncé la maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, invitée sur CNews mardi.
Je dénonce depuis très longtemps le sentiment d'impunité générale. Vous savez que même si vous êtes poursuivi ou condamné, vous savez d'emblée qu'il ne se passera rien et que ça ne changera rien
Yannick Alléno a rendu hommage à son fils sur le réseau social Instagram. « Regarde Antoine tout le monde pense à toi ! », écrit-il en légende d'une photo montrant plusieurs bouquets de fleurs déposés en sa mémoire devant le restaurant «Burger Père&Fils par Alléno». Le jeune homme de 24 ans faisait ses gammes dans cet établissement aux côtés de son père, un grand chef français ayant 3 étoiles au classement du Guide Michelin depuis 2007. La publication a été «aimée» près de 50 000 fois, notamment par de nombreux chefs cuisiniers.
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Strasbourg : une parachutiste décède après une chute de 1000 mètres
La femme de 24 ans pratiquait le parachutisme. La raison de l'accident reste pour l'instant inexpliquée.
Une mère et son fils américains jugés à Paris pour de rocambolesques tentatives d'assassinat du père français
June Hopkins et son fils Brendan Walsh sont aussi soupçonnés d'avoir espionné pendant des mois le père de ce dernier, sur fond d'affaires d'héritage et d'argent de famille.
Val-de-Marne : l'homme suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne hospitalisé en psychiatrie
Le pronostic vital de la jeune femme, âgée de 37 ans, était toujours engagé en milieu de soirée dimanche, selon le parquet de Créteil.
L'Humanité
Essai La violence de genre, nid de toutes les violences
Nos recommandations culturellesKareen JanselmePassionnante mais effrayante théorie qui donne au corps des femmes non plus une place marginale dans l’histoire des conflits mais centrale, comme objectif de victoire sur l’ennemi entraînant la « destruction du corps social à travers la profanation du corps féminin ». Rita Laura Segato commence sa démonstration par les sinistres féminicides à Ciudad Juarez (Mexique) depuis 1993. L’universitaire argentine établit une « contiguïté cognitive entre le corps de la femme et le territoire », en analysant la transformation des guerres et leur extension, dernières formes de domination pour des puissances en « perte progressive du contrôle de l’économie ». « La violence de genre est le nid de toutes les autres formes de violence », met alors en évidence celle dont les écrits ont inspiré la performance du collectif chilien Las Tesis, Un violador en tu camino. K. J.
Féminisme Le Figaro
Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général
Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.
La Corée du Nord a déclaré une «grave urgence nationale» après avoir détecté son premier cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, le dirigeant Kim Jong Un jurant d'«éliminer» le virus, selon les médias d'État, jeudi 12 mai. Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang sur des personnes malades et fiévreuses, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.
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Kim Jong Un a annoncé la mise en place d'un confinement dans tout le pays à l'issue d'une réunion de crise du bureau politique. «L'objectif était d'éliminer la racine dans les plus brefs délais», a affirmé le leader cité par l'agence d'État KCNA. Le dirigeant nord-coréen «a appelé toutes les villes et tous les comtés du pays à confiner minutieusement leurs territoires et à organiser le travail et la production après avoir isolé chaque unité de travail, chaque unité de production et chaque unité d'habitation les unes des autres», afin de bloquer la propagation du «virus malveillant», a précisé l'agence de officielle.
Le pays n'avait encore jamais officiellement enregistré de cas de Covid, ayant complètement fermé ses frontières dès le début de la pandémie en 2020, aux dépens de son économie. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la Corée du Nord avait mené, en 2020, 13.259 tests anti-Covid, qui se sont tous révélés négatifs. Les experts estiment que la Corée du Nord n'a vacciné aucun de ses 25 millions d'habitants, ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie. Le système de santé du pays, très déficient, pourrait avoir du mal à surmonter une épidémie d'ampleur, selon les observateurs.
Achats panique
La Corée du Nord est entourée de pays qui ont lutté ou luttent encore pour éradiquer d'importants foyers d'Omicron. La Corée du Sud, où les taux de vaccination sont élevés, a récemment assoupli la quasi-totalité des restrictions sanitaires, les cas ayant fortement diminué après une flambée en mars. La Chine voisine, seule grande économie du monde à maintenir une politique zéro Covid, est aux prises avec de multiples foyers d'Omicron, et a confiné plusieurs grandes villes dont la capitale financière Shanghai.
Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, a rapporté que des zones de la capitale nord-coréenne Pyongyang avaient été confinées pendant deux jours. «De multiples sources ont également entendu parler d'achats panique en raison de l'incertitude quant au moment où le confinement pourrait prendre fin», a indiqué le site, citant des sources à Pyongyang.
La Corée du Nord se vante depuis longtemps de sa capacité à tenir le virus à distance. Lors d'une parade militaire en 2020, Kim Jong Un avait remercié les citoyens et les militaires pour leur loyauté et pour être restés en bonne santé face à la pandémie mondiale. Les médias d'État avaient déjà évoqué des mesures de «prévention des épidémies», et des civils ont parfois été vus portant des masques sur des photographies officielles. Mais lors de l'énorme défilé militaire à Pyongyang fin avril diffusé par les médias d'État, aucune des milliers de personnes présentes n'a été vue portant un masque.
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Selon les analystes, la crise sanitaire en Corée du Nord pourrait perturber les essais d'armement du pays. Pyongyang a déjà effectué plus d'une douzaine de tests d'armement cette année, dont un missile balistique intercontinental à pleine portée, pour la première fois depuis 2017. Des images satellites indiquent que la Corée du Nord se prépare à effectuer un essai nucléaire, et les États-Unis ont prévenu que cela pourrait arriver dès ce mois-ci. «Il est possible que l'essai nucléaire soit retardé afin de se concentrer sur la maîtrise du coronavirus», a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul. Mais il a ajouté que si les craintes de la population concernant une épidémie se répandaient, Kim Jong Un pourrait procéder à un essai «pour détourner cette peur».
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L'Humanité
Poésie « Ils ne peuvent juger ce qui se passe en nous »
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poésieFéminisme Le Figaro
Jean-Luc Mélenchon, l’énigme d’une non-candidature aux législatives
Sophie de RavinelDÉCRYPTAGE - Sorti au premier tour de la présidentielle avec 21,95 % des voix, le chef de file du nouveau mouvement unitaire de la gauche entend rester en surplomb du marécage politique.
« Jean-Luc Mélenchon a toujours détesté gérer les accusations et les histoires glauques, qu’il s’agisse d’argent, de violences ou de mœurs. Vraiment, il déteste…» Les accusations portées contre Taha Bouhafs pour des agressions sexuelles ne font pas exception, confirme au Figaro un proche de l’ex-candidat à la présidentielle. Une raison de plus pour rester en surplomb du marécage politique dans lequel il ne veut plus se salir.
L’affaire, qui a déclenché le 8 mai une enquête interne au mouvement, a été rendue publique mercredi, moins de 48 heures après que le jeune militant des quartiers populaires, influent sur les réseaux sociaux et sous le coup d’une condamnation en première instance pour injure publique en raison de l’origine, décide de renoncer à se présenter aux législatives à Vénissieux (14e circonscription du Rhône). Dans la nuit de mardi, il avait jeté l’éponge, arguant de trop lourdes pressions «du système» contre lui et d’une nouvelle «menace de mort».
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En Interne chez les Insoumis, si Jean-Luc Mélenchon peut donner un avis ou trancher, ses nombreux lieutenants s’occupent habituellement de ces affaires avec, en l’occurrence ici, leur comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles. Ce dossier sensible, comme d’autres, est toujours susceptible de tourner au vinaigre pour l’ex-candidat à la présidentielle. Surtout qu’il a publiquement continué à soutenir Taha Bouhafs mardi, après donc que son mouvement a été saisi, affirmant mercredi qu’il n’avait pas été mis au courant des accusations graves portées contre le militant… Mélenchon a moins que jamais envie de se faire politiquement éreinter par ces histoires. Son avenir, il le voit très en hauteur.
Sorti au premier tour de la présidentielle avec 21,95 %, à peine plus de 400.000 voix derrière Marine Le Pen arrivée en deuxième position, il est tout de suite parvenu à susciter une dynamique en vue des législatives, contrairement à 2017, habilement présentées comme un troisième tour. Avec l’argument qu’il pourrait devenir premier ministre en cas de majorité parlementaire.
Macron a fait de lui son principal opposant
Cette dynamique a été majeure dans la constitution d’une union de la gauche que personne n’imaginait possible. Malgré une dissidence socialiste interne qui reste encore à mesurer, cette Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) a été portée samedi 7 mai sur les fonts baptismaux aux Docks d’Aubervilliers, près de Paris, dans une ambiance enthousiaste. Entouré des responsables des partis socialiste, écologiste et communiste, Olivier Faure, Julien Bayou et Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon s’est fondu avec bonheur dans une foule en liesse formant de la main le «V» de la victoire, symbole du mouvement. Deux jours plus tard, au même endroit, Emmanuel Macron a fait de lui son principal opposant.
Le député sortant de Marseille sait que d’autres affaires pénibles pourraient sortir sur d’autres candidats Insoumis. Ils sont 326 - une vraie gageure pour un mouvement qui a très peu ou pas investi dans la formation interne et encore moins dans les élections locales intermédiaires - contre une centaine pour les écologistes, 70 pour les socialistes et une cinquantaine pour les communistes.
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Les viseurs des adversaires sont en place. Jean-Luc Mélenchon, lui, en face, va laisser le responsable des désignations, Paul Vannier, assumer, et se concentrer sur la dynamique. Si certains ont pu croire à un feu de paille et l’évoquent encore, la dynamique ne baisse pas pour le moment. Mercredi, un sondage, Harris Interactiv pour Challenges, a donné la Nupes en tête avec 28 %, deux points devant LREM et ses alliés, eux-mêmes deux points devant le RN. Déjà, le 6 mai, un autre sondage, réalisé par Cluster 17, donnait une large avance à l’union de la gauche.
Si ces sondages nationaux pour des élections par circonscription sont peu fiables, et à mettre en regard avec la projection en nombre de sièges, ce sont des indicateurs pris en compte par toutes les formations politiques.
Une vague pourrait-elle déferler? «Il y croit, à la majorité, et moi aussi! En se fiant aux résultats de la présidentielle, nous sommes deuxième dans 448 circonscriptions et, déjà, nous avons posé le match contre Emmanuel Macron», affirme son vieux camarade des luttes lambertistes, René Revol, maire de Grabels près de Montpellier et suppléant LFI de la 2e circonscription de l’Hérault.
À l’Assemblée, c’est Mathilde Panot qui fera le boulot. Elle sait faire fonctionner un groupe en mettant son ego de côté
Dans ce cadre, chose étonnante, Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas se représenter à l’Assemblée nationale. Il l’a déclaré dimanche sur France Inter: «La probabilité d’avoir une majorité semble s’améliorer pour moi, donc je me prépare plutôt à l’idée d’être premier ministre qu’à l’idée d’être de nouveau député.» Le 6 mai sur France 2, il avait glissé qu’il ne serait «vraisemblablement pas» candidat. En réalité sa décision est prise. Alors, fatigue? Lassitude? Envie de tourner la page à 70 ans sur un échec à la présidentielle transformé en victoire potentielle aux législatives, y compris si la Nupes devient la première force d’opposition?
À quelques confidents rencontrés ce mercredi, Jean-Luc Mélenchon a expliqué: «Est-ce que je serais utile à l’Assemblée? Je ne pense pas, j’ai plein de choses à faire, des travaux intellectuels en chantier, des liens à poursuivre avec l’Amérique latine et d’autres à nouer avec l’Afrique, le continent le plus jeune, le plus pauvre», cette autre rive de la Méditerranée qui lui est très chère. «À l’Assemblée, a-t-il encore ajouté, c’est Mathilde (Panot, NDLR) qui fera le boulot. Elle sait faire fonctionner un groupe en mettant son ego de côté.» Son ami René Revol, comme beaucoup d’autres, n’était pas dans la confidence de ce choix. Il a été «un peu surpris, au début en effet. Je pensais qu’il allait se présenter, mais je pense qu’il a dû réfléchir que la meilleure façon c’était de mener la bataille partout…»
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Après l’ouverture de la campagne officielle le 30 mai, le chef de file de la Nupes pourra en effet se propulser dans toutes les circonscriptions, et les médias s’en faire l’écho sans les restrictions liées à l’équité imposées par l’Arcom, l’ex-CSA.
«Les parlementaires Insoumis de la dernière mandature, devenus des anciens face à ceux qui vont arriver, c’est à eux de prendre la main. Si Jean-Luc Mélenchon reste, il devra forcément prendre la présidence de l’intergroupe et écrasera l’activité parlementaire. Vous l’imaginez possible?», interroge un autre de ses proches, Bernard Pignerol. À peine moins âgé que lui, il souligne: «Entre 71 et 76 ans, vous ne savez pas ce qui peut vous arriver. Il faut rester ni trop près, ni trop loin…»
Pas une semi-retraite
Chez les députés, Éric Coquerel, à nouveau candidat en Seine-Saint-Denis, assure que ce retrait n’a rien à voir avec une semi-retraite. «Jean-Luc restera au premier plan. Il sait qu’il y a du monde pour tenir la boutique à l’Assemblée et cela lui permettra de faire des choses à l’international, toute aussi prenantes et utiles.» À l’entendre lui aussi, son mouvement et Jean-Luc Mélenchon en tête «cherchent à développer leurs réseaux internationaux».
De toute façon, Jean-Luc Mélenchon, élu pour la première fois sénateur en 1986, alors au PS, n’était plus passionné par son rôle de député qui comporte aussi une part locale. Élu en 2017 à Marseille, sur la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône, il a vite lâché la main. Si sa suppléante Sophie Camard, avec qui il est brouillé depuis les municipales et la création du Printemps Marseillais, reste muette, d’autres parlent et sont acides. En 2018, un soir, à un petit groupe de militants, il aurait prévenu: «Je ne veux pas m’occuper des poubelles, moi, je parle aux consciences.» Ce militant est encore sidéré aujourd’hui. «Dire cela, surtout chez nous où la propreté est un problème réel, avec une incidence forte sur les habitants, c’est violent…Quand Mélenchon arrivait à Marseille, il était très fatigué, témoigne-t-il encore… Il fuyait les conflits et ne protégeait pas, ne redonnant pas la ligne quand il le faut. À Marseille comme au national, il n’a rien fait pour préparer sa succession…»
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Son homme fort monté pendant la présidentielle, Manuel Bompard, se présentera à sa place. L’annonce va être faite par Jean-Luc Mélenchon lui-même jeudi à Marseille. Mais Bompard risque d’être bien mal accueilli, venant de Toulouse et, surtout, déjà député européen. Quant à sa succession sur le plan national, c’est une affaire qui reste peut-être encore lointaine.
Lundi sur France 5, François Hollande, au sens politique affûté, a risqué une hypothèse. Selon l’ex-chef de l’État, Jean-Luc Mélenchon «sait qu’il ne sera pas premier ministre». Cette démarche d’union des gauches, contraire à sa stratégie populiste de 2017, aurait pour seule fin d’être «candidat de nouveau à l’élection présidentielle de 2027». «Il est trop tôt pour fermer cette porte de 2027, admet Bernard Pignerol. Il faut permettre à la suite d’éclore sans brusquer aucune hypothèse.»
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L'Humanité
« Les salaires, premier levier pour le pouvoir d’achat »
EntretienL’économiste Anne Eydoux détaille la politique fiscale et sociale du quinquennat Macron qui, en favorisant les plus aisés, a rendu particulièrement sensible la question du reste à vivre des plus pauvres.
Eugénie BarbezatAnne Eydoux Maîtresse de conférences en économie au Cnam.
Membre des Économistes atterrés, Anne Eydoux analyse les mécanismes qui ont conduit à aggraver les difficultés de ceux qui en avaient déjà pour boucler les fins de mois.
Le pouvoir d’achat des Français a-t-il réellement baissé durant le quinquennat Macron ?
Il y a une divergence entre les statistiques et les perceptions. À l’approche de l’élection présidentielle, les statistiques de l’Insee, du Trésor ou de l’OFCE indiquaient une hausse moyenne du pouvoir d’achat par unité de consommation de l’ordre de 1 % par an, sur les cinq dernières années. Pourtant, les sondages révélaient que plus de la moitié de la population pensait que son pouvoir d’achat avait baissé durant le quinquennat, et que seuls les plus aisés avaient tiré leur épingle du jeu. Les mouvements sociaux, qu’il s’agisse des gilets jaunes ou des mobilisations contre la réforme des retraites, se sont fait l’écho de cette perception, sans réellement être entendus. Pour rappel, en décembre 2018, le président de la République annonçait une hausse du Smic de 100 euros par mois. Mais c’est la prime d’activité, une aide sociale, qui a augmenté, sans bénéficier à tous les salariés au Smic, notamment celles et ceux à temps partiel.
Comment expliquer ce paradoxe ?
En observant les effets redistributifs des mesures sociofiscales adoptées ces cinq dernières années, on constate que les réformes comme le prélèvement forfaitaire unique (ou flat tax) et la suppression de l’impôt sur la fortune ont bénéficié aux plus riches. Quelques mesures comme les baisses d’impôt sur le revenu ou la défiscalisation des heures supplémentaires ont amélioré le pouvoir d’achat de la classe moyenne. Mais le revenu disponible des 5 % les plus aisés a bien plus augmenté que celui des ménages médians. Quant aux plus modestes, ils ont bien moins profité des mesures sociofiscales du quinquennat. La hausse de la prime d’activité et de certains minima sociaux, ou encore de la prime énergie et du reste à charge zéro en santé, ne compense pas la perte de pouvoir d’achat qu’ils ont subie.
Quels ont été les facteurs de cette perte de pouvoir d’achat chez les plus pauvres ?
Les ménages en bas de l’échelle des revenus ont été affectés d’abord par le changement du mode de calcul des aides au logement qui a pesé surtout sur les jeunes actifs et sur les familles monoparentales. La hausse des taxes sur l’énergie et le tabac a touché les ménages ayant les budgets les plus contraints, notamment ceux qui doivent utiliser leur véhicule en zone rurale ou qui vivent dans un logement mal isolé. Enfin, et surtout, la réforme de l’assurance-chômage a entamé les revenus des chômeurs et des précaires. Une fois payés le loyer, les factures, etc., leur budget réellement disponible est souvent insuffisant pour boucler les fins de mois. L’effet de calendrier a été un facteur aggravant : des mesures en faveur des plus aisés ont été prises dès le début du quinquennat, tandis que les mesures pour le pouvoir d’achat des plus modestes ont été différées. La hausse des taxes sur le carburant et le tabac, ainsi que celle de la CSG ont précédé la suppression de la taxe d’habitation et des cotisations salariales d’assurance-chômage. Cette dernière mesure, présentée comme favorable au pouvoir d’achat, s’est finalement retournée contre les chômeurs : en fragilisant le système d’indemnisation, elle a permis au gouvernement d’imposer des mesures d’économie aux partenaires sociaux.
Quels seraient les leviers d’action les plus efficaces pour que les citoyens les plus modestes puissent vivre dignement ?
Le premier levier, ce sont les salaires. C’était une revendication des gilets jaunes, et la crise sanitaire a révélé que, parmi les travailleurs (et singulièrement les travailleuses) essentiels, beaucoup sont mal payés. Or, cela fait dix ans que le Smic n’a pas été revalorisé autrement que par son indexation automatique sur l’inflation. Le salaire minimum est maintenant plus élevé au Royaume-Uni qu’en France et il le sera bientôt en Allemagne. La revalorisation des minima sociaux est un deuxième levier : elle améliore directement le niveau de vie des plus pauvres. Depuis plus de trente ans, les minima sociaux ont très peu augmenté. Depuis 2017, ils se sont même dévalorisés par rapport au salaire minimum. Résultat : les ménages modestes n’ont plus de quoi finir le mois. Il est aujourd’hui essentiel de revaloriser ces aides au lieu de stigmatiser leurs bénéficiaires. Le blocage des prix est un troisième levier. Celui des loyers aurait un effet redistributif. Dans l’urgence, celui des prix de l’énergie ou des biens de première nécessité permettrait de protéger le pouvoir d’achat des plus précaires. Mais des mesures de plus long terme sont nécessaires pour assurer une transition écologique et sociale qui réduise la dépendance aux importations et permette le développement des énergies renouvelables à un prix abordable.
inflationSalaires et pouvoir d'achatpouvoir d'achatminima sociaux Le Figaro
«Je continuerai d'agir pour mon pays» : Olivier Véran ne se ferme aucune porte
Le FigaroInvité sur BFMTV/RMC, le ministre de la Santé se dit prêt à relever de nouvelles missions «parlementaires ou ministérielles».
Tandis que la nomination du nouveau gouvernement est prochainement attendue et que le dernier Conseil des ministres a eu lieu mercredi 11 mai, Olivier Véran, invité sur BFMTV/RMC, a indiqué ne se fermer aucune porte.
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«Je continuerai d'agir pour mon pays», a affirmé le ministre de la Santé, candidat aux législatives à sa propre succession dans l'Isère sous les couleurs de la majorité. Au micro d'Apolline de Malherbe, Olivier Véran, bien que discret sur son avenir, a affirmé que «si d'autres missions» lui était confiées, «parlementaires ou ministérielles», il «continuer[ait] d'agir pour [s]on pays».
«Je suis honoré par la confiance que m'a accordée le président de la République (...) j'aime profondément l'action publique et la politique», a-t-il enfin éludé.
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Emmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
Regarder la vidéo L'Humanité
Mobilisations. Un troisième tour revendicatif contre Macron
ActuPartout, les manifestants ont exigé plus de justice sociale lors de ce 1er Mai marqué par une opposition frontale au président réélu et émaillé d’incidents.
Cécile RousseauClotilde MathieuLudovic Finez« Emmanuel Macron, suppôt des patrons ! » En ce 1er Mai post-réélection, les slogans scandés depuis cinq ans sont toujours d’actualité. Quelque 50 000 personnes ont défilé à l’appel de la CGT, de l’Unsa, de la FSU et de Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse, dans les rues de Paris. À Lyon, ce sont entre 4 000 et 6 000 manifestants qui ont battu le pavé, plus que l’an dernier selon la CGT, qui comptabilisait 255 rassemblements en France. Dans la capitale, des incidents ont émaillé les début et fin de parcours de cette journée où se mêlaient revendications sociales et politiques. De son côté, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a adressé un message clair au locataire de l’Élysée : « Nos exigences sont toujours là sur l’augmentation du Smic et le refus de la retraite à 65 ans ! » Sur ce projet de réforme, il estime qu’une journée d’action « est possible avant la rentrée ».
Paris : le pouvoir d’achat dans toutes les têtes
En tête de cortège, un gilet jaune tentait de résumer le sentiment général sur une peluche géante : « Emmanuel Macron, je te déteste de tout mon cœur. » Sous les blouses blanches, la colère gronde aussi depuis un bon moment. Christine Huet, infirmière de bloc à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et élue CGT, ne supporte plus ce système en bout de course : « Nous n’avons pas les budgets pour notre projet d’ouvrir 120 lits d’Ehpad et un centre de soins de suite et de réadaptation. Il reste difficile de recruter. Avec la renégociation des grilles salariales, certains collègues n’ont touché que 4,60 euros en plus par mois ! » Des services publics aux usines, le pouvoir d’achat est dans toutes les têtes. « Il y a un problème avec les salaires dans ce pays ! tacle Marc Darcy, élu CGT chez Stellantis à Poissy (Yvelines). Il faut reprendre le chemin des luttes pour obtenir des résultats ! Nous avions demandé 400 euros d’augmentation annuelle il y a deux ans, sans tenir compte de l’inflation. Au final, nous avons dû nous contenter de 40 euros brut. »
Choqué par le salaire astronomique du PDG Carlos Tavares (19 millions d’euros), il dénonce les milliards versés aux actionnaires « grâce aux cadences soutenues que nous avons fournies et au chômage partiel financé par l’État. Les élections ne sont pas finies mais nous devons aller chercher l’argent là où il est tout de suite ! » Du côté des métiers du soin, la solidarité intergénérationnelle joue à plein. Aide médico-psychologique retraitée, Anise le répète plusieurs fois : elle est venue en soutien à ses ex-collègues. « Je refuse de rester sur mon canapé tant que nos métiers ne sont pas reconnus et revalorisés ! » lance-t-elle. Sylvie, aide à domicile de 58 ans, chasuble FO sur le dos, réalise au quotidien des toilettes, pourtant non incluses dans son contrat, en plus de ses tâches de ménage et de courses. « Je ne suis pas payée pour ça. Je cours partout dans Paris, je monte les escaliers et je soulève des gens. Je ne me vois pas faire ça jusqu’à 65 ans. Si nous ne sommes plus là, qui va s’occuper des personnes âgées et des personnes en situation de handicap ? »
Derrière la bannière de l’union syndicale Solidaires, des dizaines de sans-papiers employés par Chronopost à Alforville (Val-de-Marne) exigent toujours leur régularisation. Au bout de six mois de lutte, l’attente devient insoutenable pour Djibrirou : « Macron n’a jamais rien fait pour nous ! Il est temps de nous donner des papiers et de nous rendre notre dignité. »
Lille : à la recherche d’un relais politique pour les luttes
« Nous demandons l’annulation de la réforme de l’assurance-chômage et le retour à la retraite à 60 ans. » Parmi les 2 000 manifestants à Lille, Nathalie Renard, danseuse et comédienne, est venue avec des camarades du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes). Elle évoque les réalités du spectacle vivant : « Nos cachets sont bloqués. Dans la plupart des compagnies, on gagne la même chose qu’il y a quinze ans. » « Cela en décevra beaucoup si l’union ne se fait pas à gauche », conclut-elle, évoquant les législatives. « On espère une nouvelle majorité », confirme Corinne Veegaete, drapeau SUS santé sociaux à la main. Agent dans un établissement pour personnes handicapées, elle pointe la chute du pouvoir d’achat. Pour ses collègues, dont les salaires sont au ras des pâquerettes, mais aussi pour les usagers, dont l’allocation aux adultes handicapés (AAH) « n’est pas revalorisée ».
Même « espoir d’une majorité à gauche » chez Marie Bernyn et Sandrine Desmettre, chasubles de la CGT sur le dos, qui travaillent respectivement à la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) et dans le groupe de protection sociale Malakoff Humanis. « Il faut augmenter les salaires, les minima sociaux, les pensions et préserver les cotisations sociales, qui permettent de financer l’assurance-chômage, les retraites, la Sécurité sociale… Les services publics sont également au cœur des débats : hôpitaux, pompiers, écoles… » résument-elles.
Au démarrage du cortège, c’est d’ailleurs aux « camarades députés ou futurs députés » que s’est notamment adressé Stéphane Vonthron, de l’union locale CGT de Lille, face à un groupe fourni aux couleurs de l’Union populaire. « Nous avons besoin que nos revendications soient portées par la lutte mais aussi dans l’Hémicycle. Sans luttes syndicales, il n’y aurait pas eu les congés payés, la Sécurité sociale… » rappelle-t-il, insistant particulièrement sur la précarité des livreurs à vélo. « Le blocage des prix, l’augmentation du Smic, la baisse du temps de travail, oui, c’est toujours possible ! » embraye le député lillois FI Adrien Quatennens, quand le micro lui est passé, appelant à une « revanche dans les urnes en juin ».
« Aucune élection n’ira dans le sens du peuple. On veut une vraie révolution, obtenir par la rue le RIC (référendum d’initiative citoyenne), la justice fiscale, sociale et écologique ! » tranche de son côté Sylvain « Robespierre », à la tête d’un petit groupe de gilets jaunes. Il le reconnaît : les règlements de comptes internes sont sévères depuis l’élection de Macron face à Le Pen.
Saint-Nazaire : de nombreux combats dans les usines
L’horizon était toujours nuageux, ce dimanche, place de l’Amérique-latine à Saint-Nazaire, où 700 personnes se sont rassemblées face aux imposants blocs de béton de la base sous-marine. L’appel à la mobilisation lancé par les syndicats n’a guère fait mouche auprès des salariés. Seuls les plus militants étaient présents, déçus du niveau de mobilisation. « Les salariés sont désabusés », « dépités », « repliés sur eux-mêmes », même « s’il y a une prise de conscience des dangers que comporte la réélection d’Emmanuel Macron », en pointant notamment le recul de l’âge de la retraite à 65 ans, estiment Fabien Pouessel et Christophe Grigard, CGT territoriaux. En 2010, pointe un autre syndicaliste, « la place était noire de monde ». La séquence électorale n’a pas aidé, estiment-ils.
Dans les terres périphériques, où les usines s’étendent, comme à Donges, Montoir-de-Bretagne, le Rassemblement national est arrivé en tête aux premier et deuxième tours de l’élection présidentielle. Ceux qui votent « Marine » en parlent désormais « ouvertement », sans d’ailleurs penser « extrême droite », raconte Benoît. Face à sa montée, les responsables de l’union locale CGT souhaitent aller dans les entreprises, dans la perspective des élections législatives, faire campagne « sur les dangers du programme de Marine Le Pen », même si la tâche est « très compliquée ».
Cette place clairsemée où les interrogations sont nombreuses fait toutefois contraste avec ce que vit Karl, ouvrier chez Airbus. Dans son usine, les mouvements sur les salaires, mais aussi et surtout sur les conditions de travail se sont multipliés. Depuis le début de l’année, ce sont treize débrayages sur le site, avec à chaque fois 260 à 300 ouvriers « qui sortent », sur les 840 à statut, poursuit le délégué syndical.
Tout comme à la raffinerie Total de Donges, où les « cols bleus » ont tenu trois semaines en grève pour exiger l’embauche des intérimaires en production. Les luttes ruissellent. Dans de toutes petites entreprises sous-traitantes, « des salariés nous appellent pour savoir comment s’y prendre pour faire grève sur les salaires », affirme Sabine Bernard, cosecrétaire générale de la CGT locale. Autant de forces qui manquent ce dimanche. Sabine, Karl et tant d’autres restent optimistes et motivés. Les militants savent que pour « faire bouger », il faudra « énormément de travail de terrain ».
manifestations1er maisyndicatsréforme des retraites L'Humanité
Mobilisation. 1er Mai, première réponse sociale à Macron
ÉvénementUne semaine après la réélection du président, le 1er Mai va prendre une coloration particulière. Les syndicats veulent lancer le début de la riposte dans la rue, face à un locataire de l’Élysée qui promet des lendemains très libéraux. Décryptage
Cyprien BogandaClotilde MathieuUn peu désuète, l’expression n’a jamais semblé aussi anachronique. « L’état de grâce », sorte de lune de miel supposée unir le dirigeant fraîchement intronisé avec les citoyens, n’aura même pas duré le temps d’une soirée. Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d’unité syndicale, en accumulant des réformes très décriées : le recul de l’âge de départ à la retraite est ainsi dénoncé aussi bien par la CGT que par la CFDT, dont le dirigeant, Laurent Berger, évoque une mesure « injuste » et « brutale ». Ce dimanche 1er mai, les syndicats veulent sonner le début de la riposte, autour de mots d’ordre sociaux et politiques (lire aussi l’encadré page 4). « La meilleure réponse à apporter (à Emmanuel Macron) se trouve dans la rue, en intensifiant les mobilisations sur les questions sociales qui se sont imposées malgré tout dans cette présidentielle », prévient Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
1. Retraites, une réforme rejetée en bloc
Le président-candidat a cherché à rassurer sur sa gauche, en promettant qu’il réformerait dans la « concertation ». Las ! Le lendemain de sa réélection, son ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne fermait pas la porte à l’utilisation du 49-3 pour entériner l’une des réformes les plus explosives de son nouveau quinquennat, celle des retraites. De 62 ans aujourd’hui, l’âge de départ passerait à 64 ans vers 2027 (donc à la fin du quinquennat), avant d’être porté ensuite à 65 ans après une mystérieuse étape de « revoyure ». Pour les syndicats, c’est niet. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable », nous confiait Yves Veyrier, secrétaire général de FO, en début de semaine.
Pour Régis Mezzasalma, conseiller confédéral sur les retraites à la CGT, les deux mesures censées atténuer le choc – le maintien du dispositif « carrières longues », permettant à certains assurés de partir plus tôt, et la prise en compte de la pénibilité – ne constituent pas des contreparties acceptables. « Aujourd’hui, le dispositif “carrières longues” relève de plus en plus de la chimère : ses critères sont très restrictifs et les avantages peu généreux. Cela ne concerne que des gens justifiant d’une année de cotisation complète avant 20 ans, qui ont donc commencé à travailler extrêmement tôt. En comptant 43 annuités (désormais nécessaires pour partir à taux plein – NDLR), cela fait partir à 62 ans… »
Quant à la prise en compte de la pénibilité promise par Emmanuel Macron, le syndicaliste demande à voir, mais critique la philosophie de la mesure : « Au lieu d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail en amont, on persiste dans une logique de réparation des dégâts en fin de carrière. » Reste à savoir si les syndicats, aujourd’hui opposés au principe même de la réforme, sauront faire front le cas échéant… Ils pourront en tout cas s’appuyer sur une opinion publique opposée, à 69 %, au recul de l’âge de départ, selon un sondage d’Elabe de mars 2022.
2. Les plus précaires pris pour cibles
Emmanuel Macron s’acharne à stigmatiser les chômeurs et les plus précaires, au nom d’une relecture punitive du contrat social selon laquelle les « devoirs » passeraient « avant les droits ». Sa proposition de conditionner le RSA à des heures de travail hebdomadaire plaît à la droite mais hérisse les syndicats. Même chose pour sa volonté d’accentuer la pression sur les chômeurs. « D’ici à la fin de l’année, nous allons devoir renégocier une convention d’assurance-chômage, rappelle Michel Beaugas, secrétaire confédéral FO. Mais, depuis 2018, la loi prévoit que les syndicats doivent s’inscrire dans une lettre de cadrage du premier ministre : nous aurons très peu de latitude pour revenir, par exemple, sur la réforme restreignant l’accès aux indemnités chômage (entrée en vigueur fin 2021 – NDLR). On risque d’avoir droit à un nouveau tour de vis sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter n’importe quel boulot… »
Le nouveau président a également l’intention de transformer Pôle emploi en un organisme nommé France Travail, avec la création d’un guichet unique réunissant les compétences de Pôle emploi, des communes et autres missions locales. « On se demande quelle forme cette fusion prendrait, s’inquiète Francine Royon, de la CGT Pôle emploi. Une chose est sûre : cette transformation est guidée par une volonté de réaliser des économies à tout prix, ce qui n’est jamais une bonne chose. La fusion de l’ANPE et des Assedic, décidée par Nicolas Sarkozy dans un souci de “simplification” (en 2008 – NDLR), a abouti à une dégradation de la qualité du service et des conditions de travail… »
Président mal élu et déjà contesté, Emmanuel Macron va peut-être ressouder à ses dépens une forme d'unité syndicale, par des réformes très décriées.
3. Les salaires dans toutes les têtes
Chez les salariés, la colère suit la courbe des prix. Les annonces d’Emmanuel Macron au fil de sa campagne ont attisé la contestation sociale. Le chèque alimentaire n’a toujours pas de montant et la prime inflation s’est évaporée aussi vite qu’un plein d’essence. Les Français attendent toujours la réindexation des pensions de retraite à l’inflation ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. D’autant qu’aucun coup de pouce au Smic n’est envisagé.
Sur le terrain, la colère gronde toujours. Dans l’agroalimentaire, la CGT engrange les victoires sur les salaires, où les augmentations arrachées se situent en moyenne autour de 5 %. En ce moment, les actions se multiplient chez Danone, Évian, Badoit ou Volvic. Pour tenter d’apaiser ce climat social tendu, les patrons prennent exemple sur le gouvernement et multiplient les primes. À l’image du groupe Nestlé, qui a proposé aux syndicats une hausse de 2,3 % à laquelle s’ajoute un « abondement » de 850 euros à l’intéressement, permettant de faire gonfler l’enveloppe jusqu’à 2 000 euros.
D’autres préfèrent jouer la montre, en envoyant les CRS sur les piquets de grève. Chez RTE, dans les établissements de maintenance, les salariés débrayent depuis dix semaines. « À Lyon, l’arrêt de travail est de deux heures par jour », raconte le délégué syndical CGT Francis Casanova. Avec un salaire minimum de branche à seulement 30 euros au-dessus du Smic pour ces métiers très techniques, la proposition d’une revalorisation salariale de « 0,3 % » pour 2022 a fait descendre les techniciens de leurs poteaux. D’autant que le résultat net de l’entreprise, de 661 millions d’euros, est « pompé à 60 % par les actionnaires », lance le syndicaliste.
4. Un big bang pour les fonctionnaires
La poursuite de la réforme de la fonction publique inquiète les fonctionnaires. Le dégel du point d’indice ne va pas refroidir le climat. Attendu « avant l’été », celui-ci devrait être loin des attentes syndicales, qui prônent une hausse de 10 %. « Depuis 2011, la hausse des prix est supérieure à 13 %. Depuis le début du quinquennat actuel, elle est de l’ordre de 7,5 %. En juin 2022, les prévisions évoquent une inflation proche de 6 % sur un an. Il s’agit donc, à la fois, de rattraper, mais aussi d’anticiper », rappelle l’Unsa dans son communiqué.
Durant l’entre-deux-tours, le président de la République a annoncé vouloir « faire une réforme complète des grilles et de l’organisation » de la fonction publique, en indiquant qu’une partie de la rémunération se ferait au « mérite ». Car, a-t-il argumenté, « le système en catégories C, B et A a beaucoup de rigidités ». Une réforme dangereuse pour la représentante de la CGT, Céline Verzeletti, qui n’est toutefois pas opposée à « revoir la grille » sur la « question de l’égalité femme-homme » avec des « métiers fortement féminisés » du social, de la santé, de l’éducation, où les femmes se retrouvent dans les mêmes catégories, mais avec des grilles de rémunération différentes. En revanche, poursuit-elle, « les différentes catégories correspondent à la reconnaissance de nos qualifications ». Le risque pour les fonctionnaires est de se retrouver dans la même situation que les salariés du privé, où « les blocs de compétences n’ont rien à voir avec les diplômes », et d’exacerber encore plus les inégalités.
1er maisyndicatsmobilisationsréforme des retraites L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique El País (ESP)
SANS TITRE
En los años ochenta la bollería industrial vivía algo así como en la Disneylandia de las políticas alimentarias: una fantasía sin exigencias de ningún tipo respecto a la declaración exacta de ingredientes. Ríete tú, pero eso llegó con un reglamento europeo ya entrados en 2016. Tampoco había cortapisas en la declaración de efectos beneficiosos para la salud: "Bollycao es la merienda que alimenta", cantaban unos niños en un anuncio que haría saltar por los aires el proyecto de perfiles nutricionales y la publicidad infantil del ministro Garzón.
Eran otros tiempos. Ni la industria se andaba con medias tintas ni sutilezas para vender sus productos, ni la mayoría de los consumidores se planteaba el dilema de la nutrición saludable. ¿Quién iba a cuestionar el impacto nutricional de un bollo blandito, bien envuelto y que por fin acababa con el drama infantil de las meriendas de bocadillo que se desmoronaba al jugar? Por si quedaban dudas, la campaña de lanzamiento lo presentaba como "la merienda de una pieza".
Hace unas semanas, el tuitero Dani Bordas lanzaba al aire la pregunta de si la bollería industrial de nuestra infancia era mejor o peor que la de ahora. El tecnólogo de los alimentos Miguel Ángel Lurueña, autor del blog Gominolas de Petróleo, recogió el guante e intentó diseccionar cómo eran aquellos maravillosos bollacos de nuestra tierna infancia. En su análisis ganaban por la mínima los de hoy, veredicto con el que coinciden muchos nutricionistas y expertos en alimentación. “Vi el hilo de Miguel Ángel y no puedo añadir nada a lo que él decía. Es muy difícil saber si antes eran mejores que ahora porque antes no se declaraban igual los ingredientes en las etiquetas”, responde Javier Sánchez Perona, científico titular del CSIC e investigador del Instituto de la Grasa en el departamento de Alimentación y Salud.
Pregunta muy interesante que da para mucho. A ver si soy capaz de saciar vuestra curiosidad en este #hilo >>> https://t.co/6hbforE3uS
22 de marzo de 2022Así han ido cambiando las grasas
Durante siglos la manteca y la mantequilla fueron ingredientes básicos en buena parte de la repostería: los humanos los comían sin remilgos y morían en guerras, devorados por alguna alimaña en el bosque o, qué sé yo, por una infección cualquiera. En los ochenta, mientras Jane Fonda vendía como churros sus vídeos de aerobic, las grasas animales -a la sazón, grasas saturadas-, cayeron en desgracia. Se les acusó de ser las causantes de la obesidad de los occidentales y se sustituyeron por "grasas vegetales". ¿Cuáles? Las más apañadas, léase, el aceite de palma.
Como era grasa vegetal los consumidores se quedaron tranquilos: ya podían seguir engullendo sus bollos y atorar sus arterias sin más preocupaciones. “Muchos se enteraron cuando la legislación obligó a declarar el tipo de grasa vegetal; pero los tecnólogos de alimentos ya lo sabíamos porque para darle la textura es necesaria una grasa que sea sólida a temperatura ambiente, es decir, rica en ácidos grasos saturados: y el aceite de palma lo es”, explica el profesor Sánchez Perona. Buena parte de los biscotes crujientes, las Sopinstant de Gallina Blanca y hasta hace dos telediarios, los Corn Flakes de Kellogg’s llevaban aceite de palma.
Este aceite, hoy satanizado, es el más vendido en el mundo. Vale que es rico en ácidos grasos saturados y que este tipo de grasas no son las más recomendables desde el punto de vista de la salud cardiovascular, pero – añade Sánchez Perona – “depende del contexto de hábitos de vida”. En los países productores de palma tienen incidencias de enfermedades cardiovasculares inferiores a las nuestras. “No es lo mismo usar aceite de palma para un dulce industrial, que además lleva gran cantidad de azúcar y probablemente aditivos para hacerlo más atractivo a los sentidos, que para freír verdura o pescado”, apunta el experto.
Temiendo caídas de ventas, la industria mandó al aceite de palma a vestuarios y saltaron al terreno de juego las grasas hidrogenadas. “Estas sí que son realmente peligrosas por la presencia de ácidos grasos trans, que se comportan como los saturados desde el punto de vista físico”, apunta Sánchez Perona (nuestro nutricionista de cabecera Juan Revenga también escribió largo y tendido sobre el tema). Luego llegó el turno del girasol alto-oleico, un invento industrial para que se pareciera al aceite de oliva, pero sin las propiedades cardioprotectoras del jugo de la aceituna.
Como no gustan las medias tintas, en los últimos años se han multiplicado las galletas, masas de pizza y toda suerte de ultraprocesados ‘con aceite de oliva’. Con su bacon, su pepperoni o su triple de queso, y, en muchas ocasiones, un aceite de oliva que no pasa de ‘orujo de oliva’.
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¿El viaje acaba aquí? Probablemente, no. En la reciente edición de Madrid Fusión se presentaba Verdeo, un proyecto de grasa vegetal insaturada elaborada con base de aceite de oliva. Es sólido a temperatura ambiente y aspira a conquistar el universo de la bollería industrial del futuro: punto y seguido en esta historia de grasas y bollitos.
Azúcar en tiempos de los videojuegos
Sin etiquetas nutricionales es imposible saber si los bollos de cuando éramos niños llevaban más o menos azúcar. Pablo Ojeda, dietista y experto en obesidad, cree que es muy probable que ahora lleven más. “Muchos de los alimentos que nos rodean llevan azúcar, porque actúa de conservante y hace que los alimentos sean más palatables y adictivos: si las cosas normales ya tienen un puntito de dulzor porque llevan azúcar, para que notemos dulces los bollos es posible que ahora lleven más azúcar porque nuestro umbral del dulzor está más alto que en los ochenta”, declara.
También endulzan con dátiles o miel, con intenciones de vender los mismos productos con una pátina de sanos. “Eso es postureo industrial: desde el punto de vista metabólico te pega una subida de glucosa bestial, porque al fin y a al cabo el dátil está sacado de su matriz alimentaria, y no deja de ser un azúcar añadido”, sentencia Ojeda. La miel – ya lo explicaba Juan Revenga – es un azúcar libre con los mismos efectos metabólicos al azúcar. También los hay sin conservantes, sin gluten, sin lactosa… “Salvo que tengas una intolerancia y debas tomarlos ‘sin’, lo único que favorece es el ‘efecto halo’: acabas comiendo más porque te convences de que son buenos para tu salud”. “Y no dejan de ser bollería industrial con un porrón de azúcar que aporta más bien poco a tu dieta”, concluye Ojeda.
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Enriquecido con esto y aquello
Cuando todo el campo era Bollycao y los Donuts empezaron a venir “de dos en dos” no había quejas de que los niños comieran mal, pero con el cambio de milenio el marketing convenció a los padres de que sus niños andaban malcomiendo, pero que esas deficiencias nutricionales se podían paliar. ¿Comiendo más frutas, verduras y potajes? ¡No, hombre, no! Con galletas y bollos enriquecidos con chorrocientas vitaminas, minerales y el indispensable hierro: el nutricionista Pablo Zumaquero se hacía eco de un reciente estudio que revela que estos alimentos ultraprocesados reducen la diversidad de la microbiota intestinal hasta el punto de provocar inflamación intestinal.
En su obsesión por que los niños estén bien alimentados, los padres provocan precisamente lo contrario: que tengan problemas de nutrición. “Creen que así salvan que el niño no quiera comer legumbres, vegetales o pescados, pero dándoles ultraprocesados no arreglan el problema de base. Si el niño ya está enfermo, encima, incluso se enfadan y te acusan de querer privar a su hijo de una pequeña alegría por recriminarles que le den un bollo ultraprocesado”, añade Marta Tejón, dietista-nutricionista en pediatría clínica.
Aquellos maravillosos años (sin información)
Pongamos como ejemplo un Bony, el bollo relleno de mermelada de fresa de Bimbo, otro de los favoritos de la chavalada en tiempos del Naranjito. Según la página de Bimbo en los 70 el envoltorio llevaba un dibujo simplón con una foto del bollo y listo. En los 80 añadieron información tan sustancial como que iba ‘con mermelada’. ¿A qué niño le interesa saber más? Mientras el cromo no estuviera ‘repe’, todo en orden. Con el cambio de milenio llegaron los ‘enriquecidos con hierro y vitaminas’, y también, los paquetes dobles. Una fantasía que nos permitía comer el doble, porque todo el mundo sabe que, una vez abierto, un bollito se seca a toda prisa; y que dos mejor que uno.
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A partir de 2016 se acabaron las risas: la etiqueta nutricional obligatoria informaba de que cada bollito de 55 gramos aporta 228 kilocalorías. O sea, el 11% del total diario para un adulto, el 16% de grasas y el 24% de azúcares, en un pastelito que da para escasos cinco bocados. Los mensajes frontales del paquete y parte de la publicidad, por cierto, ya se dirigen al adulto porque según el Código PAOS no se debe usar la imagen infantil para anunciar alimentos poco saludables. Entró en vigor en 2005 y no es una ley sino una especie de código de buenas conductas de la industria; el mismo que llevan casi dos décadas saltándose a la torera.
¿Y el sabor y el tamaño?
Algunos tuiteros se quejan de que los Bollycaos de ahora son más pequeños, o con menos relleno. En cambio, desde su web se anuncia que ahora son ‘más tiernos’ y ‘con más relleno’, sin entrar a discutir el tamaño. De ser menor, no estarían solos: en los últimos años muchos productos han ido menguando de manera casi imperceptible su tamaño. Chocolatinas, patatas fritas o cortezas tienen ahora unos cuantos gramos menos: se conoce como shrinkflation o ‘reduflacción’: adelgazar el tamaño del producto (con diferentes intenciones). En declaraciones a la BBC, la firma de chocolates Cadbury’s lo justificaba hace un par de años como una forma de combatir la obesidad.
Eso sí, solo afectaba a las chocolatinas de venta en pack; esas que compramos en el supermercado y podemos comprobar cómo aumentan de precio cada cierto tiempo. Con la inflación disparada este año, muchas marcas han optado por adelgazar el producto para no repercutir el alza de los precios. Sin ir más lejos, las bolsas de Doritos llevan cinco unidades menos. Cola Cao o la margarina Tulipán también prefieren achicar gramaje a subir precios.
Al menos, son más seguros
En lo que seguro que han ganado los ultraprocesados es en seguridad alimentaria. “En los años 80 -y antes- la seguridad alimentaria en España era de chiste (por no decir de miedo). Fue mejorando paulatinamente, especialmente, con la entrada en la UE (1986) y, sobre todo, con la creación de la EFSA y la AESAN (2002)”, declaraba desde Twitter el tecnólogo Miguel Ángel Lurueña, que asegura que ahora hay más controles y más restricciones, como los límites o prohibiciones para compuestos tóxicos. Un bollo no deja de ser un bollo y una pizza, una pizza; pero por suerte ya no estamos en esa Disneylandia loca, que ahora nos parecería similar a la que presentaba Banksy en aquella instalación distópica de 2015.
L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie Le Figaro
Disparition de Delphine Jubillar : une confrontation organisée entre Cédric et son ancien codétenu
Cet ancien voisin de cellule affirme que Cédric Jubillar lui a confié le lieu où se trouvait le corps de l'infirmière disparue.
C'est une étape de la procédure très attendue par les juges. Jeudi 12 mai, une confrontation est organisée entre Cédric Jubillar et son ancien codétenu «Marco», indique au Figaro l'une de ses avocates, confirmant une information de La Dépêche . Cet homme affirme que le mari de l'infirmière disparue du Tarn lui a donné des indications sur le lieu où est enterré son corps. Cette version est formellement contestée par le principal intéressé.
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En décembre, les révélations de nos confrères du Parisien sur les affirmations de ce voisin de cellule à la prison de Toulouse-Seysses avaient fait l'effet d'un coup de tonnerre. Le peintre-plaquiste, mis en examen depuis le 18 juin 2021 pour le meurtre de sa femme, aurait confié à ce détenu le lieu où est enterré son corps, évoquant une ferme récemment incendiée à Cagnac-les-Mines. Toujours selon ses dires, plusieurs personnes de l'entourage de Cédric Jubillar sauraient où se trouve la dépouille et l'une d'elles l'aurait aidé à la transporter, puis à l'enterrer dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Alors que «Marco» a été libéré cet automne, Cédric Jubillar lui aurait en plus demandé de déplacer le corps avec Séverine, son amante de l'époque, mais celle-ci aurait refusé.
Cinq mois après ces supposées révélations, l'enquête n'a pas progressé. Pour vérifier les dires de cet ancien voisin de cellule, les enquêteurs ont déployé d'importants moyens aux abords de la ferme, équipés de radars et de détecteurs de métaux, avec l'appui de la Force opérationnelle spécialisée (FOS, du 17e RGP de Montauban), sans trouver la moindre trace de corps. «Ils ont déraciné des arbres, fouillés les moindres recoins et cela n'a rien donné. Cette confrontation m'étonne», se désole auprès du Figaro Me Emmanuelle Franck, l'une des avocates de Cédric Jubillar. Séverine avait également été placée en garde à vue pour «complicité de recel de cadavre», avant d'être libérée, ayant montré sa «bonne foi» auprès des enquêteurs. «Cela prouve que, harcelé de questions par son codétenu, Cédric Jubillar a fini par répondre par l'absurde», poursuit Me Jean-Baptiste Alary.
«L'état de perdition» de l'accusation
En février, Cédric Jubillar avait été auditionné par les deux juges d'instruction sur ces déclarations, niant les faits avancés par son ancien codétenu. «Cédric Jubillar a répondu que ce dernier avait raconté n'importe quoi. Et les recherches menées depuis décembre démontrent que cet homme a raconté n'importe quoi», avait alors insisté Alexandre Martin, troisième avocat du mis en cause. Me Emmanuelle Franck avait de son côté pointé du doigt «un interrogatoire sur du vide qui met en évidence l'état de perdition dans lequel se retrouve l'accusation».
Placé en détention provisoire depuis sa mise en examen, Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. Vendredi dernier, ses trois avocats ont déposé une nouvelle demande de remise en liberté, jusqu’à présent toutes rejetées par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse.
Val-de-Marne : l'homme suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne hospitalisé en psychiatrie
Le pronostic vital de la jeune femme, âgée de 37 ans, était toujours engagé en milieu de soirée dimanche, selon le parquet de Créteil.
Le fils du chef Yannick Alléno tué à un feu rouge par un voleur de voiture en fuite
INFO LE FIGARO - Le jeune homme de 24 ans a été violemment percuté alors qu'il se trouvait sur son scooter dimanche soir, dans le 7e arrondissement de Paris.
Regarder la vidéoParis : un forain meurt percuté par une nacelle à la Foire du Trône
Percuté à la tête sur les montagnes russes, l'employé du manège est mort sur le coup. Une enquête a été confiée au commissariat du 12e arrondissement.
Le Figaro
Pétrole : la France dispose-t-elle de «nombreux mois» de stock pour faire face à d'éventuelles pénuries ?
Wladimir Garcin-BersonLA VÉRIFICATION - «Nous avons des réserves, des stocks sur le pétrole», a assuré la ministre de la Transition écologique. À raison ?
LA QUESTION. En cas de coupure des livraisons de pétrole russe, l'Hexagone est-il prêt ? Interrogée sur ce sujet jeudi dernier, la ministre de la Transition écologique s'est voulue rassurante. «Aujourd'hui, nous n'avons aucun problème d'approvisionnement en France», a déclaré Barbara Pompili, au micro de France Info. Le gouvernement recherche «d'autres fournisseurs» pour remplacer les millions de barils russes, mais il pourra aussi éventuellement compter, en cas d'urgence, sur les importantes quantités d'or noir mises de côté.
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«Nous avons des réserves, des stocks sur le pétrole, donc je dis à nos concitoyens : pas la peine de se précipiter vers les stations essence, il y a ce qu'il faut», a déclaré Barbara Pompili. Si l'Union européenne mène à bien son projet d'embargo sur le pétrole et les produits pétroliers russes, annoncé par la patronne de la Commission face aux eurodéputés, «on est tranquilles pendant de nombreux mois», a assuré la ministre. «Il peut y avoir, sur le diesel, quelques petites questions […], mais aujourd'hui, vous pouvez être tranquilles, vous avez de l'essence», a-t-elle conclu.
Alors, qu'en est-il ? La France peut-elle vraiment s'appuyer sur d'importantes «réserves» pour faire face à une crise d'approvisionnement en pétrole et produits pétroliers ? Permettraient-elles de tenir plusieurs mois ?
VÉRIFIONS. Rappelons tout d'abord que cette question est essentielle. Remplacer la Russie ne sera pas simple, le pays représentant quelque 12,7% des importations de pétrole brut de la France, en 2019. L'Hexagone reste toutefois moins dépendant que ses voisins : à titre de comparaison, la Russie pesait 22,5% des importations de brut de la zone euro en moyenne, 31,5% de l'Allemagne, 49,5% pour la République tchèque et jusqu'à 100% pour la Slovaquie. La France reste plus dépendante concernant ses produits pétroliers : en 2020, la Russie représentait 18% des importations de gazole, selon Bercy.
La filière et l'exécutif sont donc à la manœuvre, en partenariat avec l'UE, pour trouver des sources alternatives. Et, comme l'indique Barbara Pompili, l'Hexagone peut aussi compter sur ses réserves pour passer une situation de crise. Mais à certaines conditions : un ensemble de règles, certaines européennes, d'autres contrôlées par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), régit cette utilisation. L'une d'entre elles précise que «chaque pays de l'AIE a l'obligation de détenir des stocks de pétrole d'urgence équivalant à au moins 90 jours d'importations nettes de pétrole». Un moyen de faire face aux crises. Ces réserves peuvent être débloquées sur ordre de l'AIE, «en cas de grave perturbation de l'approvisionnement en pétrole […] dans le cadre d'une action collective», ou «à l'instigation des seuls pouvoirs publics français», précise le ministère de la Transition écologique. En 2016, l'exécutif avait par exemple puisé dans les réserves, face aux mouvements sociaux bloquant les dépôts.
Dans ce domaine, la France dispose de deux atouts majeurs. À défaut d'avoir lui-même du pétrole, l'Hexagone a su diversifier ses sources, afin de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En outre, «la France a une longue tradition de stockage pétrolier de sécurité», ayant compris tôt l'aspect capital de ce dossier, juge Francis Perrin. Cet enjeu avait été traité dès 1928, dans une loi «relative au régime d'importation du pétrole», souligne le directeur de recherche à l'Iris, également chercheur associé au Policy center for the new South. Le pays capitalise donc des décennies d'expertise en la matière.
Trois mois de consommation
Concrètement, il existe deux types de stocks : les commerciaux, d'une part, et les stratégiques, d'autre part. Les premiers sont détenus et gérés par les compagnies pétrolières dans le cadre de leur activité. Ces derniers «sont des volumes de produits pétroliers nécessaires pour la gestion de l'activité, en permanence, indique le président de l'Ufip énergie et mobilité, Olivier Gantois. Ils doivent permettre à chaque opérateur d'encaisser les à-coups de la demande». Détenus par les opérateurs privés, ils se situent soit dans les terminaux d'importation, soit dans les raffineries – le brut à l'entrée, les produits transformés à la sortie -, soit dans des dépôts secondaires.
Les stocks stratégiques, quant à eux, doivent permettre de couvrir «trois mois de consommation pétrolière» des différents produits, qu'il s'agisse du fioul domestique, du gasoil ou du sans-plomb, par exemple. Ils sont «constitués à l'initiative de l'État français, qui oblige les entreprises à constituer un stock auquel elles ne pourront pas toucher, sauf après autorisation du gouvernement», détaille un expert. Alors que c'est l'État fédéral qui les gère, aux États-Unis, en France, ils sont pris en charge par les compagnies pétrolières.
Une société dédiée, la Sagess, gère la part du lion des stocks stratégiques, note Francis Perrin. «On y trouve les compagnies pétrolières, les grandes surfaces, des indépendants», détaille le chercheur. «La Sagess assure ainsi la gestion de plus de 75% des stocks stratégiques, répartis dans près de 200 dépôts» partout en France, indique au Figaro l'entourage de Barbara Pompili. Cette répartition permet à chaque région de disposer de «plusieurs jours de consommation en essence et en gazole directement utilisables», ajoute-t-on.
Une utilisation exceptionnelle
Pour le chercheur, il est «parfaitement exact qu'il n'y a pas de raison de s'affoler», ainsi que le soulignait Barbara Pompili. «La France n'est pas le pays le plus dépendant de la Russie : en novembre 2021, la part de la Russie dans les importations de brut et de raffiné était de 13%, quand la moyenne des pays européens de l'OCDE montait à 34%. La Russie pèse peu», martèle-t-il. Le pays peut aussi compter sur ses façades maritimes pour importer facilement, ses partenaires variés et ses stocks importants. «L'approvisionnement ne rencontre pas aujourd'hui de difficulté : le niveau des stocks dans les dépôts en France est élevé, et les stations-service affichent une disponibilité des produits proche de 100%», confirme le ministère de la Transition écologique.
Reste que la période est particulièrement chaotique. En théorie, il est «très exceptionnel de toucher aux stocks stratégiques», rappelle Olivier Gantois : historiquement, l'AIE n'a donné son feu vert qu'à trois reprises, en 1991, 2005 et 2011. Symbole des tensions en cours, à l'automne, les États-Unis ont déjà poussé une première fois pour puiser dans les réserves stratégiques de pétrole. Et, plus récemment, en mars puis en avril, l'AIE a validé la mise sur le marché de «près de 183 millions de barils», dont 7,88 millions provenant des réserves tricolores, et qui seront libérés entre mars et octobre. «On a déjà deux utilisations en quelques mois, contre trois fois sur plusieurs décennies, auparavant», s'étonne Francis Perrin. Un signal fort, qui laisse percevoir l'ampleur des dérèglements engendrés par la guerre en Ukraine.
En résumé, la France dispose bien de stocks de pétrole et de produits pétroliers importants, comme l'exige l'AIE. Ces derniers émaillent le territoire et permettent de faire face aux situations de crise. S'il est exceptionnel d'y toucher, les pays membres ont accepté de puiser dans leurs réserves deux fois depuis le début de la guerre en Ukraine, et ils «peuvent recommencer», selon Francis Perrin. En creux reste le sujet du prix : d'ici quelques mois, les opérateurs devront racheter du pétrole et des produits pour reconstituer les stocks débloqués par l'Hexagone cette année. Si les cours restent élevés sur les marchés, la facture sera alors salée.
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Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
Hausse des taux d’intérêt: la Banque de France sonne l’alarme
DÉCRYPTAGE - Selon l’institution, une hausse de 1% des taux d’intérêt coûte, à long terme, 40 milliards par an au budget.
L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture Le Figaro
Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne
Le ministre français des Affaires étrangères a été convoqué pour plusieurs «infractions», notamment dans le cadre d'une enquête pour «atteinte aux biens publics», dans un contexte de relations tendues entre la France et le Mali.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une «atteinte aux biens publics et autres infractions», a appris mercredi 11 mai l'AFP auprès d'un tribunal de Bamako, dans un contexte de relations très tendues entre Paris et Bamako.
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«Le juge d'instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant», précise la convocation, qui a été authentifiée à l'AFP par la justice malienne.
«Nous sommes au stade des enquêtes»
Une source judiciaire malienne a précisé à l'AFP que cette enquête faisait suite à une plainte d'une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée «Maliko» («La cause du Mali»). «C'est une histoire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié», a ajouté cette source judiciaire. Selon un document officiel consulté par l'AFP, l'affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keita était président du Mali.
À cette époque, une société française - Oberthur Technologie - a obtenu pour une dizaine d'années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens. «Le Drian était à l'époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes», a déclaré à l'AFP une autre source judiciaire malienne.
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«Aucun fondement juridique»
De son côté, l'association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s'est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l'AFP. «Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 - 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics ont été allègrement violées à l'occasion de l'attribution du marché susmentionné», affirme le document qui accompagne la plainte. Interrogée par l'AFP, une source diplomatique à Bamako a affirmé mercredi «qu'à ce jour, aucune plainte n'est parvenue à l'ambassade de France à Bamako».
Commentant le dossier, une magistrate malienne a de son côté indiqué à l'AFP que «cette convocation» du ministre français en l'état n'a «aucun fondement juridique». Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'opérations de groupes jihadistes liés à al-Qaida et à l'organisation État islamique, ainsi qu'à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits. Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
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Les rapports entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner. Les autorités maliennes - dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 - ont annoncé début mai mettre fin au traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi qu'aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
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L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Sécheresse : sept cartes pour comprendre les conséquences dans les départements français
Service InfographieCharles LescurierINFOGRAPHIE - En ce début de mois de mai, les terres agricoles sont soumises à rude épreuve. Faut-il déjà s'inquiéter du manque d'eau et envisager un été aussi terrible que celui de 1976 ?
La guerre en Ukraine ébranle durement le secteur agricole mondial. Contraint de réduire drastiquement sa production, ce géant des céréales et des oléagineux, premier exportateur mondial de tournesol, deuxième producteur d'orge, fait vaciller les stocks de nombreux pays. Or, la pénurie en produits agricoles pourrait encore s'amplifier avec l'arrivée sur l'Europe d'une sévère période de sécheresse. Le Portugal et l'Espagne sont déjà touchés. Les prémices se font dès à présent sentir en France. Certains observateurs prédisent une année terrible comme en 1976. Le temps sec et chaud qui s'est installé sur l'Hexagone depuis fin avril semble leur donner raison. Qu'en est-il exactement ? Que montrent les indices au long cours dont l'analyse peut donner une tendance de fond pour les mois à venir : pluviométrie, humidité des sols, débit des rivières et nappes phréatiques.
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Ces départements qui limitent déjà l'usage de l'eau
D'abord un constat. Aujourd'hui, l'inquiétude est déjà là. Au 10 mai, quinze départements limitent l'usage de l'eau par arrêté préfectoral. Ils sont soit en situation de vigilance, soit d'alerte, voire d'alerte renforcée sur une partie de leur territoire. Ces restrictions s'échelonnent de la simple incitation à l'économie d'eau (au niveau vigilance), à la réduction de plus de 50% des prélèvements agricoles et à l'interdiction de laver sa voiture ou d'arroser son jardin au stade de l'alerte renforcée. Déjà mi-avril, huit départements avaient mis en œuvre des mesures de restriction. Davantage qu'en 2021 sur la même période, où seulement deux départements étaient concernés par un arrêté préfectoral et trois en 2020. Cette situation sanctionne un déficit de 25 % de pluviométrie relevé en avril, mais au-delà, elle est la conséquence de conditions peu favorables depuis le début de l'année hydrologique qui commence en septembre, date correspondant au mois qui suit les plus basses eaux.
Des précipitations inférieures à la normale
Depuis septembre 2021, les précipitations affichent des valeurs inférieures à la normale sur une grande partie du territoire. Comparé à la période de référence (1981-2010), il a moins plu ces derniers mois. Le déficit dépasse 50 % sur l'est des Alpes-Maritimes, il atteint 25 % à 50 % du Médoc à l'Indre, en Lorraine et en Alsace, du nord des Alpes à l'est de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Ainsi qu'en Ardèche et dans le sud Bretagne. Si l'on regarde les précipitations efficaces, c'est-à-dire, les quantités d'eau d'écoulement superficiel et d'infiltration qui arrivent au sol après l'évapotranspiration, on retrouve de forts déficits : plus de 75 % en plaine d'Alsace et localement sur les Alpes-Maritimes. Les Charentes, le Poitou, le sud du Val de Loire et le sud-est du Massif central sont aussi fortement déficitaires (50 à 75 %).
Des sols asséchés
Ce manque de pluie provoque un net assèchement de la terre. L'indicateur de sécheresse est calculé à partir de l'indice d'humidité des sols moyenné sur trois mois. Ainsi, la sécheresse déjà présente sur les trois derniers mois de la Vendée au Poitou s'étend sur un arc passant par la Creuse pour rejoindre la Lozère. Puis, elle s'accentue à l'est de la région PACA. Les sols sont mêmes localement extrêmement secs sur le Cantal, ainsi qu'au sud de l'Alsace et en Lorraine.
Le débit moyen des cours d'eau
Les rivières sont à la peine. La grande majorité du territoire présente un déficit du débit moyen des cours d'eau. La situation est la plus critique dans le Sud-Est où une seule station dépasse les 40 % de la valeur moyenne calculée sur plusieurs années. Sur le nord du pays, la majeure partie des stations de mesure indique des débits de moins de 80 %, et pour un tiers d'entre elles sous les 40 %.
Des nappes phréatiques sous surveillance
La recharge saisonnière des nappes phréatiques a non seulement été très courte - de novembre 2021 à mars 2022 - mais aussi modeste. La période de vidange a débuté très tôt, dès février, avec deux à trois mois d'avance. En mars, la situation s'est rapidement dégradée, l'insuffisance des pluies impactant leur état. La tendance devait être la même en avril. Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) indique que leur état devra être particulièrement surveillé en Vendée et dans le Périgord, en PACA, en Lorraine et en Bourgogne-Franche-Comté.
Des cultures en danger
Compte tenu de cette situation générale pour le moins préoccupante, le ministère de l'Agriculture précise que «les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements». Il estime aussi qu'«il y aura un impact sur la situation des céréales même s'il est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise». S'il perdure, le temps sec et chaud, pourrait de la même façon affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages, alors que les pousses d'herbes qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.
Quelles prévisions pour l'été 2022 ?
Pour les mois à venir, il faut rester prudent, les modèles à long terme des prévisions saisonnières étant peu fiables. Néanmoins, selon notre partenaire la Chaîne Météo *, l'été devrait être plus chaud que la normale, avec des températures 1,5°C au-dessus des moyennes sur les mois de juin, juillet et août. La configuration météorologique globale de l'été, avec des hautes pressions au Nord et des faibles pressions au Sud, pourrait conduire à une sécheresse persistante, en particulier sur la moitié nord de la France. Toutefois, d'après Régis Crepet météorologue à la Chaîne Météo, la survenue d'orages dès juin pourrait en limiter l'ampleur, en particulier sur l'axe sud-ouest / nord-est. Enfin, août devrait être plus perturbé, mais aussi plus humide, les hautes pressions en reculant sur l'Europe favorisant l'entrée de flux dépressionnaires atlantiques. Les précipitations redeviendraient finalement excédentaires de 5 à 10 % à l'échelle de l'Hexagone.
*La Chaîne météo appartient au groupe Le Figaro
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Le Figaro
Biden accueille l'Asie du Sud-Est, un accord commercial allégé en ligne de mire
Le sommet avec l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), qui s'ouvre jeudi, doit permettre au président américain, accaparé par la guerre en Ukraine de remettre l'accent sur sa politique asiatique.
Joe Biden accueille jeudi 12 mai les dirigeants des pays d'Asie du Sud-Est à Washington pour afficher l'engagement concret des États-Unis dans cette région face aux appétits croissants de la Chine, qui pourrait prendre la forme d'une initiative commerciale revisitée. Avant l'invasion russe de l'Ukraine, le président américain avait clairement défini sa priorité absolue sur la scène internationale: la compétition teintée de confrontation avec Pékin. Le sommet avec l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), qui s'ouvre jeudi 12 mai par un dîner avant d'autres rencontres vendredi, doit permettre au démocrate, accaparé depuis des mois par le conflit russo-ukrainien, de remettre l'accent sur sa politique asiatique.
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Son principal conseiller pour l'Asie, Kurt Campbell, a expliqué que les États-Unis entendaient évoquer avec l'Indonésie, la Thaïlande, Singapour, la Malaisie, les Philippines, le Vietnam, le Cambodge, le Laos et Brunei les domaines de coopération comme la lutte contre le Covid-19. Il a aussi dit s'attendre à «un intérêt important», de certains de ces pays, pour le Cadre économique pour l'Indo-Pacifique (Indo-Pacific Economic Framework, IPEF), la dernière initiative commerciale américaine annoncée fin 2021 par le secrétaire d'État Antony Blinken lors d'une visite à Jakarta. «Nous avons bon espoir de pouvoir avoir un lancement substantiel avec un panel très large d'acteurs potentiels», a assuré Kurt Campbell, invité mercredi du cercle de réflexion United States Institute of Peace.
Tournant souverainiste
Koji Tomita, l'ambassadeur du Japon à Washington, a précisé lors d'un autre événement qu'il s'attendait à ce que l'IPEF soit lancé formellement la semaine suivante, lors d'une visite très attendue de Joe Biden à Tokyo et à Séoul. L'ancien président démocrate Barack Obama avait proposé un traité de libre-échange transpacifique (TPP), présenté à l'époque comme un instrument clé pour que les États-Unis soient en première ligne dans cette région dont il avait, déjà, fait une priorité. Mais son successeur républicain Donald Trump, dans son tournant souverainiste, avait tourné le dos à cet accord, qu'il jugeait défavorable aux travailleurs américains. Joe Biden, pourtant vice-président de l'ère Obama, a clairement fait comprendre qu'il n'avait aucune hâte de relancer de grands accords de libre-échange, à l'unisson avec une opinion plus protectionniste.
Selon des experts, l'IPEF prévoit d'engager formellement les États-Unis à travailler avec leurs partenaires sur des priorités économiques, comme l'amélioration des chaînes d'approvisionnement perturbées depuis la pandémie, la lutte anticorruption ou la promotion d'énergies propres. Mais contrairement aux accords commerciaux traditionnels, cette initiative ne garantira pas l'accès au marché des États-Unis, la première économie mondiale - qui est d'ordinaire octroyé pour obtenir les concessions des autres pays.
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Kurt Campbell a assuré que le président Biden n'entendait pas embarquer l'Asie «dans une nouvelle Guerre froide», et que les éventuelles ententes commerciales devraient répondre aux «besoins» des populations de la région. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Asean depuis plus de dix ans, malgré d'intenses tensions territoriales entre Pékin et plusieurs membres du forum comme le Vietnam et les Philippines.
Le sommet de Washington intervient aussi alors que les États-Unis n'ont cessé depuis plus d'un an d'accroître leur pression sur la Birmanie en riposte au coup d'État militaire de février 2021. Des responsables américains ont dit qu'ils afficheraient leur soutien aux forces démocratiques de Birmanie, et que le pays serait probablement représenté par une chaise vide pendant les réunions.
Claire Despagne, la fondatrice de D+ For Care, au cœur d'une polémique sur le temps de travail
Dans un podcast, l'entrepreneuse s'est emportée contre le temps de travail des stagiaires, à savoir 35 heures. Une prise de parole qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes.
Embargo sur le pétrole russe : un accord est possible dans la semaine, estime Clément Beaune
Une conversation entre leaders européens, notamment avec le premier ministre hongrois Viktor Orban qui bloque le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe, aura lieu mardi.
Regarder la vidéoLe déclin de l’empire télévisuel français
DÉCRYPTAGE - La baisse du temps passé devant le petit écran s’accélère, menaçant le modèle économique des chaînes.
Le Figaro
Français de l'étranger, comment remplir votre déclaration de revenus et éviter la double imposition
NOS CONSEILS - Les Français non-résidents de France ont-ils des obligations fiscales vis-à-vis de leur pays d'origine ? Lesquelles sont-elles ? Quels sont les risques de double imposition ?
La date limite de la déclaration 2022 en ligne des revenus de 2021 est fixée au 24 mai prochain à 23h59 (31 mai pour une déclaration sous forme papier). Contrairement aux résidents fiscaux de France tenus de déclarer leur revenu mondial, les non-résidents ont une obligation fiscale limitée aux seuls revenus de source française. «Le Code Général des Impôts liste un nombre très important de revenus de source française, mais les conventions internationales qui repartissent le droit d'imposer entre la France et l'état de résidence ont une suprématie sur ce droit interne», explique Céline Rang, avocate fiscaliste associée du cabinet Alménide. Quels sont les revenus susceptibles d'être imposés en France pour un non-résident ?
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Les revenus liés à des biens immobiliers situés en France
Que ce soit une ancienne résidence principale, une résidence secondaire ou un investissement dans la pierre, nombreux sont les Français de l'étranger à posséder un bien immobilier en location dans leur pays d'origine. Les revenus liés à la location de ce bien immobilier situé en France, qu'il soit vide ou meublé, sont imposables. C'est au contribuable lui-même de déposer une déclaration de revenus à ce titre. La location d'un bien vide, tout d'abord, est soumise au régime des impôts fonciers. «Les personnes dont les loyers bruts perçus n'excèdent pas 15.000 € par an peuvent bénéficier d'un régime déclaratif très simplifié, le régime micro-foncier. Ils sont imposés sur le revenu brut moins un abattement de 30% forfaitaires. Pour des revenus bruts supérieurs à 15.000 €, il y a obligation de déposer une déclaration des revenus fonciers au régime réel (formulaire 2044) sur laquelle sera reporté un certain nombre de dépenses et charges afférentes à ce bien, et déductibles (frais de gestion, assurance, intérêts d'emprunt et assurance de l'emprunt, une partie de la taxe foncière, dépenses de rénovation et d'amélioration et d'entretien …). Cette possibilité est aussi offerte aux personnes qui ont des revenus bruts de moins de 15.000 €, s'ils pensent que le total de leurs charges sera supérieur à 30% » détaille Céline Rang. En cas de choix pour le régime réel, le contribuable s'engage pour 3 ans.
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La location d'un bien meublé peut bénéficier d'un régime micro d'imposition avec un abattement de 50%, si les revenus de location meublée bruts sont inférieurs ou égaux à 72.600 €. Au-delà, c'est le régime réel qui s'applique, avec déclaration du revenu brut et de toutes les charges. Ce régime est également ouvert aux personnes dont les revenus bruts sont inférieurs à 72.600 € et dont les charges seraient supérieures à 50% du revenu. «Les personnes qui déclarent leur meublé au réel ont la possibilité de déduire leur amortissement, ce qui est en général très favorable et permet souvent de réduire voire annuler totalement l'imposition. Cela nécessite cependant de faire appel à une société d'expertise comptable car on se retrouve dans des obligations déclaratives propres à une activité industrielle et commerciale, devant être télétransmises à l'administration», précise Céline Rang. L'impôt dû sur une éventuelle plus-value immobilière réalisée lors de la vente d'un bien situé en France sera prélevé par le notaire, au moment de la vente.
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Les revenus financiers : dividendes, intérêts, plus-values
«En ce qui concerne les dividendes et les intérêts sur des placements financiers situés en France, les conventions fiscales prévoient généralement une retenue à la source qui est effectuée par l'établissement financier (encore faut-il que les établissements financiers aient bien été informés du statut de non-résident de leurs clients). Ces revenus n'ont donc pas à être reportés sur une déclaration de revenus en France.» Pour les cessions de valeurs mobilières, les conventions fiscales prévoient souvent une imposition dans l'état de résidence. En tant que non-résident de France, les plus ou moins-values résultant de la vente d'actions situées en France ne sont généralement pas imposables en France et n'ont pas à être reportées dans la déclaration de revenus. Cependant, ces dispositions peuvent ne pas s'appliquer lorsque les titres cédés se rapportent à des biens immobiliers situés en France.
Les salaires
«Sont considérés comme de source française, et donc imposables en France pour un non-résident, les salaires rémunérant une activité professionnelle exercée physiquement en France, dès lors qu'ils sont payés par un employeur français, ou bien que l'activité professionnelle a été exercée en France plus de 183 jours par an ou sur une période de 12 mois, selon les conventions fiscales.» L'employeur doit alors effectuer une retenue à la source. «Selon le niveau de salaire imposable en France, la personne sera éventuellement tenue de reporter les montants dans sa déclaration de revenus en tant que non-résidente et d'acquitter un impôt complémentaire.»
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Les stock-options et plans d'actions gratuites
«Sur ce point, la France a suivi les recommandations de l'OCDE en matière fiscale. Elle a en effet intégré dans son droit interne le fait que la portion de source française des gains réalisés dans des plans d'actions gratuites et les plans de stock-option reste imposable en France», indique Céline Rang. Attention donc aux années d'activité professionnelle exercée en France pendant la période dite de vesting (entre le consentement et l'acquisition définitive des actions) alors même que la cession des titres a lieu alors que l'on réside hors de France. Les gains réalisés au titre de cette période sont bien imposables en France.
Quelle imposition pour les revenus de source française et quand opter pour le taux moyen ?
Les non-résidents de France sont imposés sur leurs revenus de source française au taux minimum de 20% pour un revenu net imposable jusqu'à 26.070 €. Au-delà s'applique un taux de 30%. «Alors qu'un résident de France marié avec 3 enfants et 15.000 € nets de revenus locatifs ne paiera pas d'impôts en France, un non-résident sera taxé à 20%. Sans compter les prélèvements sociaux. L'imposition des non-résidents est extrêmement pénalisante, à cause de ces taux minimum spécifiques de 20 et 30%». Ils ont cependant la possibilité d'opter pour le taux moyen d'imposition «qui résulterait de la déclaration en France de leur revenu mondial». Lorsqu'il effectue sa déclaration en ligne, le contribuable peut sélectionner l'option taux moyen, lequel lui sera appliqué dans le cas où cela lui est plus favorable. «Par exemple une retraitée qui perçoit pour seul revenu 15.000 € annuels serait imposée à un taux moyen d'environ 3% si elle déclarait tout en France. Résidente de l'étranger, elle a donc intérêt à opter pour le taux moyen.»
En sus de l'impôt, les revenus locatifs sont soumis à des prélèvements sociaux (CSG, CRDS et prélèvement de solidarité). Les contribuables affiliés à un régime de sécurité sociale de l'Union Européenne et du Royaume-Uni (malgré la sortie du pays de l'UE) ne doivent s'acquitter que du prélèvement de solidarité (soit une imposition de 7,5% au lieu de 17,2% pour la totalité des prélèvements sociaux).
Quel est le risque de double imposition ?
Sur ce point qui concentre les inquiétudes des Français résidents de l'étranger, Céline Rang rassure : «Par principe, les personnes non-résidentes de France doivent déclarer leur revenu mondial dans leur état de résidence (sous réserve de dispositions fiscales locales contraires). La France a signé des conventions fiscales avec un très grand nombre de pays. Toutes ces conventions contiennent des dispositions pour éliminer la double imposition (crédit d'impôt ou exonération)». Si les obligations fiscales sont bien remplies en France et dans l'état de résidence, les situations de double imposition sont rarissimes.
Guerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA
L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
Dans quel jeu diplomatique s’est engagé le royaume du Maroc?
DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.
Le Figaro
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
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À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
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REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
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GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 L'Humanité
Pour arrêter de fumer, mieux vaut privilégier la vapote à l’Iqos
ActuVéritable phénomène depuis son arrivée en 2017, l’Iqos, cette alternative à la cigarette qui chauffe le tabac sans le brûler, n’est pas exempte de danger pour la santé, bien au contraire. S’il va être toujours préférable d’arrêter complètement l’herbe à Nicot, la cigarette électronique reste moins nocive à court terme.
Théo GobbiÀ chacun sa technique pour décrocher de la cigarette : patchs nicotinés, chewing-gums, hypnose…. Si certains parviennent à couper net, sans avoir besoin de substituts, la tâche est plus ardue pour d’autres.
C’est là que peuvent intervenir la cigarette électronique, dite « vapoteuse », mais également un appareil plus récent et très à la mode, l’Iqos. La première, désormais bien ancrée dans les habitudes des fumeurs, a déjà fait ses preuves. La seconde, qui se traduit par un appareil d’une dizaine de centimètres dans lequel on insère des cigarettes créées spécialement à cet effet, chauffe le tabac, sans le brûler.
Vapeur d’eau, nicotine et arômes
C’est là son principal argument de vente. « Avec ce tabac chauffé, il y a des shoots de nicotine plus importants qu’avec une vapote. Cela entretient la dépendance et envoie des substances toxiques au même titre que la cigarette classique, même sans combustion. L’Iqos est vraiment à éviter », nous explique une tabacologue de Tabac Info Service (1).
Mais si l’Iqos n’est pas recommandable, qu’en est-il de la vapoteuse, qui se résume, elle, à de la vapeur d’eau contenant de la nicotine et des arômes ? Eh bien, selon l’experte, c’est « déjà mieux », même s’il n’y a pas encore le recul suffisant pour estimer les risques à moyen et long terme. « Il faut l’utiliser comme un outil d’aide à l’arrêt du tabac sur le court terme et non pas comme un produit de remplacement sur le long terme », poursuit-elle.
Avec parcimonie et à bon escient
Néanmoins, il faut s’en servir correctement dès l’achat pour ne pas tomber dans la dépendance. « Comme ce n’est pas du tabac et qu’il n’y a pas de combustion, on s’autorise à vapoter partout. Il faut dès le départ s’en servir de la bonne manière, pour pouvoir s’en détacher progressivement », indique-t-elle.
Suivre, donc, les mêmes contraintes qu’avec une cigarette, à savoir, par exemple, ne pas l’utiliser dans les lieux d’où l’on sortait pour fumer auparavant, chez soi ou dans sa voiture… Il est aussi nécessaire de réguler, en ne s’en servant que pendant une courte durée, pour ne pas l’avoir à la bouche sans arrêt.
Le plus important, selon la tabacologue, est de ne surtout pas cumuler tabac et vapoteuse : « La cigarette électronique doit servir à arrêter le tabac. Si l’on veut diminuer, il faut passer par des substituts nicotiniques tels que des gommes à mâcher, des patchs ou des sprays, en fonction de sa consommation. »
Pour franchir le pas et s’adonner à la vapote, il est important de faire attention à quelques détails. L’appareil ne doit pas être acheté dans un bureau de tabac, mais dans un magasin spécialisé et doit répondre aux normes « CE », « NE » ou « NF ».
Les e-liquides, même s’il est indiqué « bio » ou « fabriqué en France » sur l’étiquette, doivent obligatoirement indiquer le label Afnor, preuve que le fabricant a fait contrôler sa production par un laboratoire indépendant. Enfin, le vendeur saura vous conseiller sur le modèle d’e-cigarette à acheter, ainsi que sur le taux de nicotine et de wattage nécessaire à chacun.
Tabac-info-service.frSantéindustrie du tabac Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLe profil du prochain premier ministre, l'avenir politique d'Éric Zemmour et la future réforme des retraites étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Jean-Yves Dormagen, président-fondateur de Cluster17. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie du Figaro, d'Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro, et de François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?», «Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?», et «Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?»
Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?
Réélu il y a plus de deux semaines, Emmanuel Macron n'a toujours pas révélé le nom de son prochain premier ministre. Si le président de la République a indiqué en début de semaine depuis Berlin qu'il l'avait déjà choisi, le chef de l'État a bien l'intention de prendre son temps jusqu'à la fin officielle de son premier mandat, le 13 mai, pour précéder à sa nomination. D'autant que le président en a dressé un portrait-robot : quelqu'un attaché à la «question productive, environnementale et sociale».
Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?
Encore sonné par leur score à la présidentielle, le parti nationaliste mise sur les futures législatives pour tenter de s'implanter localement sur l'ensemble du territoire. Si Reconquête! présentera 550 candidats, quid de l'avenir politique et électoral d'Éric Zemmour ? Si sa candidature n'est pas encore tranchée, elle devrait l'être dans les prochains jours. Quoi qu'il en soit, celui qui a récolté 7,07% à la présidentielle entend bien rester dans le jeu.
Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?
C'est la promesse de la campagne présidentielle qui a fait couler le plus d'encre : le relèvement du seuil de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, voulu par Emmanuel Macron. Si celui-ci espère mener des consultations pendant plusieurs mois pour faire adopter la réforme début 2023, le président de la République sait qu'il est attendu au tournant. Et que la mise en œuvre de cette promesse, qui fait déjà face à une forte opposition, sera un des marqueurs de son mandat.
» Voir l'émission du mardi 10 mai :
Législatives : Emmanuel Macron serait-il obligé de nommer Jean-Luc Mélenchon premier ministre en cas de cohabitation avec la gauche ?
Selon la Constitution, le président de la République peut nommer qui il veut à la tête du gouvernement. Dans les faits, il est contraint de choisir le chef de la majorité comme premier ministre.
Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre
Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.
Emmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
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Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Cyrille LouisREPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
Envoyé spécial à Sieverodonetsk et Lyssytchansk
Au cœur de Sieverodonetsk, un camion de pompiers slalome pour éviter les câbles électriques qui pendent, telles des lianes, en travers de la chaussée. Sur l’avenue principale se succèdent les façades noircies par les flammes, les constructions réduites en miettes et les pylônes foudroyés. Sur le trottoir, un homme traîne sans le moindre embarras deux chaises qu’il vient de récupérer dans un magasin éventré. D’autres, un peu plus loin, portent un tronc d’arbre. Depuis cinq jours, la ville est privée d’électricité et l’intensité des bombardements russes est telle qu’il est impossible de la rétablir. Alors, pour les milliers d’habitants qui, tapis dans des abris souterrains, en dépendent pour cuisiner et faire bouillir l’eau, le bois est désormais une denrée précieuse.
Vu des quartiers nord, où les autorités locales ont déménagé dans un immeuble protégé par des soldats aux mines épuisées, les combats semblent tout proches et le vacarme de l’artillerie est incessant. «Les Russes sont en lisière de la ville, à environ 1 km d’ici, soupire Aleksander Struk, le chef de l’administration militaire. La nuit dernière, ils ont donné l’assaut au village de Vojevodivka.»
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Polo gris, montre connectée au poignet, l’homme ressemble à l’acteur Vincent Cassel. Sous pression, il ne dissimule pas une certaine inquiétude. Selon lui, l’ennemi a progressé de 3 km en direction de la ville au cours des dix derniers jours. «Si on nous donne le signal du départ, dit-il, nous devrons être prêts à évacuer en quelques heures ce qu’il reste du personnel municipal ainsi que les volontaires qui nous aident à ravitailler la population. Mais pour ceux qui ont refusé de partir en lieu sûr, ça risque d’être plus compliqué…»
«Je suis née ici et je mourrai ici»
L’armée russe, qui a décidé fin mars d’évacuer les régions de Kiev, Tchernihiv et Sumy, concentre depuis lors son offensive sur le front du Donbass. Ces derniers jours, elle a redoublé d’efforts pour prendre en tenaille les localités jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk, qui comptaient à elles deux 230.000 habitants à la veille de la guerre, afin d’encercler le contingent ukrainien chargé de leur défense. Si elle y parvient, quelque 40.000 civils risquent de s’y retrouver pris au piège.
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Samedi, les forces russes ont bombardé une école où se trouvaient 90 personnes, dont plusieurs dizaines seraient encore prisonnières des décombres, dans un village à l’ouest de cette agglomération. Puis elles ont jeté deux ponts mobiles sur la rivière Donets dans l’espoir de couper la route qui lui sert de cordon ombilical. Après de violents combats, l’armée ukrainienne affirme avoir repoussé leur assaut. Mais face à la puissance de feu supérieure de l’ennemi, le saillant de Sieverodonetsk apparaît de plus en plus vulnérable.
L’unique route qui y conduit est pilonnée depuis plusieurs jours, si bien qu’entrer en ville ou en sortir relève par moments de la loterie. De chaque côté de ce ruban d’asphalte cabossé, une multitude de cratères noirs et quelques voitures retournées sur le dos en témoignent. En route vers Lyssytchansk, on double des files de minibus chargés de soldats et des mitrailleuses antiaériennes Douchka en route vers le front. Dans le sens inverse, ce sont des porte-chars vides et des blindés d’infanterie. De temps à autre, un avion de chasse survole la zone à basse altitude. À l’entrée de la ville, une raffinerie frappée à de multiples reprises par l’artillerie russe n’en finit pas de brûler…
On est terrorisé à l’idée de se retrouver pris au piège, car on voit bien que les Russes se comportent comme des animaux !
Dans le quartier Proletarskyi, au détour d’une rue, un homme et une femme tirent deux caddies dans lesquels ils ont empilé des bouteilles d’eau. «Le réseau municipal ne fonctionne plus, alors on est obligé d’aller se ravitailler à une source située un peu plus loin.» Pour ces quadragénaires, pas question de partir sans leurs mères, qui vivent sous le même toit. «Je suis née ici et je mourrai ici», assène Nina Pissarenko, 73 ans, en poussant le portillon de leur modeste demeure. Emmitouflée dans une pelisse grise et un manteau de fourrure, elle justifie: «Si je pars, je ne pourrai pas être enterrée au côté de mes aïeux.»
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Nina et les siens prêtent à peine attention au grondement de l’artillerie. Comme on leur fait observer que la canonnade se rapproche, ils désignent la trappe qui permet d’accéder, par une échelle de bois, au cellier sous-terrain. Plongée dans l’obscurité, la pièce est saturée d’humidité. Un pauvre matelas gît au pied d’étagères où sont entreposés des bocaux remplis de cornichons géants et de tomates confites. «Ce sont celles de mon jardin», sourit Nina Pissarenko, qui, comme si de rien n’était, prépare son potager pour l’été. «Hier, j’étais en train de semer lorsque j’ai vu passer un missile au-dessus de ma tête.» Dans un bac en plastique noir, elle collectionne les éclats de projectiles tombés ces derniers jours près de chez elle et invite le visiteur à soupeser le plus gros.
Nina, qui vit dans cette maison depuis l’âge de 4 ans, n’a quitté Lyssytchansk qu’une seule fois, pour faire ses études à Kiev. Sitôt son diplôme d’agronome en poche, elle est revenue au pays. «Du Donbass, dit-elle, j’aime tout.» Jeune fille, elle se souvient avoir insisté pour qu’on lui fasse visiter une mine de charbon et n’a rien oublié de la fascination alors éprouvée. Mais cet attachement viscéral ne chasse pas la peur. «On est terrorisé à l’idée de se retrouver pris au piège, car on voit bien que les Russes se comportent comme des animaux!» Contrairement à nombre de ses voisins, Nina essaie de se tenir informée du conflit en cours. «Vous avez entendu parler de Boutcha?», interroge-t-elle en fronçant les sourcils. Fière de la résistance qu’oppose l’armée ukrainienne, elle s’étonne toutefois de ne pas l’entendre répliquer davantage au déluge de feu ennemi. «Les Russes, eux, sont partout», grommelle-t-elle en remuant ses bras comme les ailes d’un moulin.
«Les rues sont désertes»
Quelques rues plus loin, Iana Potorinska tire nerveusement sur une cigarette. Le 2 mai dernier, la maison de ses parents est partie en fumée après avoir été visée par un bombardement. Au bord des larmes, cette femme de 53 ans insiste pour qu’on constate l’étendue des dégâts et nous entraîne d’un pas vif à travers les allées couvertes d’herbes folles. De temps à autre, un voisin jaillit de nulle part et nous supplie de noter un numéro de téléphone pour prévenir ses proches qu’il est toujours en vie. Le réseau de téléphonie est hors service et, depuis plusieurs jours, les habitants n’ont plus de contact avec le monde extérieur. Une maison dévastée émerge à un carrefour. Le toit a disparu, comme découpé à la serpe, tandis que les murs ont été ramenés à hauteur d’enfant. Dans un coin trône, encore debout mais entièrement brûlé, un réfrigérateur. «Il était dix heures du matin et, par miracle, nous avons eu le temps de courir vers l’abri quand la sirène a retenti, raconte Iana, mais nos six chats et l’un de nos chiens ont été brûlés vifs.»
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Iana et ses parents se sont réfugiés au sous-sol d’une résidence située rue de la Victoire, dans le quartier Spoutnik. À l’entrée, quatre gros réservoirs attendent d’être remplis. «C’est ici qu’on stocke l’eau pour faire la vaisselle, se laver et vider les toilettes», précise un habitant. Dans la cour, quelques tulipes rouges et jaunes. Des arbustes en fleur. Mais depuis plusieurs jours, la vie s’est pour l’essentiel repliée sous terre. Une enfilade de pièces plongées dans le noir mène à un réduit dont les parents de Iana ne sortent plus guère. «Grâce à Dieu, nous réussissons à nous nourrir grâce à l’aide humanitaire qui arrive encore ici», dit-elle. Des pâtes, de la soupe lyophilisée, parfois un peu de viande… Sur la table à manger, à la lueur vacillante d’une bougie, on devine les reliefs du dernier repas et un bouquet de fleurs séchées. «Notre seul bonheur», soupire Natalia, une pharmacienne à la retraite. Et puis, par terre, des détritus empilés dans un coin.
Quelques rues plus loin, dans ses bureaux aux fenêtres calfeutrées par des sacs de sable, le chef de la police de l’oblast de Louhansk dit faire confiance à l’armée ukrainienne mais confesse ses craintes. «Toute l’agglomération est à portée de l’artillerie russe, la route est menacée et j’ai bien peur qu’on finisse par se retrouver encerclés», résume Oleh Hryhorov, un sympathique géant exaspéré d’entendre que certains accusent ses hommes d’avoir déserté la ville. Sur un effectif de 700 à 800 agents en temps de paix, l’officier affirme que 200 sont restés à leur poste. Ils traquent les pillards, viennent en aide à la population et disent avoir arrêté une trentaine de «collaborateurs» accusés de livrer aux Russes des informations sur les positions de l’armée ukrainienne. Le 18 avril, un missile russe s’est abattu sur un poste de police de Lyssytchansk. «La veille, la star du rock Sviatoslav Vakartchouk était venue donner un petit concert devant le bâtiment et des spectateurs avaient posté des photos sur les réseaux sociaux. J’imagine que ça a agacé les Russes», raconte Oleh Hryhorov. Ce jour-là, précise-t-il, six policiers se trouvaient dans une autre partie du bâtiment au moment de l’impact. À en juger par l’amas de poutres, de parpaings et de tôles qui en subsiste, ce sont des miraculés.
Face à des Russes qui sont en train de chercher à nous épuiser, aucune aide ne sera de trop
Pourtant certains, dans la pénombre de leur abri souterrain, disent se sentir «abandonnés» par l’administration. «Vous voyez bien que les rues sont désertes», peste Artiom Ivassinko, un mineur de 34 ans. Au début de la guerre, l’homme a envoyé sa femme et sa fille de 4 ans chez des amis installés à Krasnodar, en Russie. Mais il se décrit comme «un patriote de Lyssytchansk» et n’envisage pas un instant de les rejoindre. À l’entendre, certaines de ses connaissances évacuées vers Dnipro, une grande ville au centre du pays, ont depuis fait le choix de revenir car ils y avaient épuisé leurs économies. Au chômage technique, comme la plupart des 1500 travailleurs qu’emploie en temps de paix sa mine de charbon, Artiom s’occupe en ravitaillant les quelques dizaines de collègues toujours présents sur le site. La perspective de voir sa ville encerclée par la Russie ne semble pas l’inquiéter plus que ça. «On aura ce qu’on aura», philosophe-t-il, en refusant de prendre parti entre Moscou et Kiev. «Je suis très en colère contre les deux.»
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Dans son bureau, où les cartons de médicaments, de vivres et de couche-culottes s’entassent au pied d’un aquarium vide et d’une collection d’icônes, le chef de l’administration militaire s’agace lorsqu’on l’interroge sur les ambivalences d’une partie de la population. «Ces histoires de sympathies prorusses, s’agace-t-il, ce n’est vraiment pas ma priorité!»
On peut le comprendre. Depuis deux jours, le pilonnage de la route qui arrive de l’Ouest dissuade les transporteurs de s’y aventurer et certains aliments commencent à manquer dans l’agglomération de Sieverodonetsk. «Pour les communications, on peut encore fonctionner grâce à des boîtiers Starlink qui nous permettent d’accéder à internet, mais le manque d’électricité va vite poser de gros problèmes - notamment parce qu’il empêche le fonctionnement du réseau d’eau», poursuit Aleksander Struk, dont le bureau est alimenté par un groupe électrogène. Au moment de conclure, il esquive une question sur les armes lourdes livrées par l’Occident à l’armée ukrainienne. «Nos hommes en ont reçu, dit-il, mais je ne peux pas vous dire lesquelles.» En quantité suffisante? Il hésite… «Face à des Russes qui sont en train de chercher à nous épuiser, aucune aide ne sera de trop.»
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Le Figaro
La météo du jeudi 12 mai : le retour de la grisaille et des averses
Le FigaroSi le temps demeure ensoleillé sur la moitié nord et dans le Sud-Est, la grisaille s'invite sur le territoire, accompagnée de quelques averses en Auvergne et Franche-Comté.
Après deux journées de beau temps, la grisaille s'invite à nouveau sur le territoire ce jeudi 12 mai. Si le temps reste ensoleillé sur la moitié nord et sur le littoral méditerranéen, le ciel est davantage couvert dans le centre de la France, selon La Chaîne Météo *. Quelques averses sont également à prévoir l'après-midi en Auvergne et en Franche-Comté, accompagnées de quelques orages en Aquitaine. Les températures, quant à elles, sont estivales, en dépit d'une légère baisse sur la moitié nord.
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La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce avec la formation de belles éclaircies dès le matin sur la pointe bretonne. À noter néanmoins quelques nuages gris dans les terres. Le beau temps se maintient l'après-midi, accompagné de températures en légère baisse, mais particulièrement douces. Il fera notamment 16°C à Brest et 19°C à Rennes.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger voile nuageux. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, mais les nuages sont de plus en plus nombreux. Les températures, quant à elles, accusent une légère baisse par rapport aux deux journées précédentes.
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est nuageux le matin. Si de belles éclaircies se forment le long de la frontière allemande, des nuages gris sont néanmoins attendus en Bourgogne. La grisaille gagne du terrain l'après-midi, accompagnée d'averses et de quelques orages sur la Franche-Comté. Le temps reste sec sur les Alpes et la vallée du Rhône, tandis que les températures demeurent élevées. Il fera notamment 25°C à Strasbourg et 26°C à Lyon.
Dans le Sud-Ouest, de la grisaille est à prévoir le matin sur le littoral atlantique et dans le Limousin. Le temps est davantage ensoleillé sur les Pyrénées. Le ciel reste voilé l'après-midi, tandis que quelques averses et orages peuvent se déclencher en Auvergne. Les températures, quant à elles, accusent une légère baisse mais restent douces.
Dans le Sud Est, le temps est ensoleillé dès le matin, avec de belles éclaircies qui se forment sur le littoral méditerranéen. Grand soleil et beau ciel bleu sont au programme sur la Corse. Le soleil continue de briller l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h, tandis que les températures sont estivales. Il fera notamment 20°C à Nice et 26°C à Perpignan.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du dimanche 8 mai : soleil parfois contesté, quelques orages dans le Sud-Est
Ce dimanche 8 mai s'annonce ensoleillé, malgré la présence de passages nuageux et d'averses en plus des quelques orages dans le Sud-Est.
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À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment dans la journée, le temps est ensoleillé sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéoLa météo du lundi 9 mai : grand soleil et premières chaleurs sur la quasi-totalité du pays
Avec des températures proches de 25°C dans l'après-midi, de nombreuses régions vont connaître leurs premières chaleurs dans l'après-midi. Le soleil brillera malgré quelques nuages orageux en montagne.
Regarder la vidéo Le Figaro
Les déboires d’Oleg Tinkov, banquier russe opposé à la guerre en Ukraine
Alain BarluetRÉCIT - Le fondateur de la première banque en ligne du pays dit avoir été obligé de la vendre après ses prises de position.
Correspondant à Moscou
Fondateur de la Tinkoff Bank - douzième banque russe en termes de capitaux -, trente-deuxième fortune du pays l’an dernier, selon Forbes, Oleg Tinkov, 55 ans, était l’une des étoiles de la scène économique en Russie. Laquelle a sérieusement pâli, à l’aune des autorités, depuis l’«opération militaire spéciale» en Ukraine contre laquelle Tinkov a été l’un des rares, parmi les grands patrons russes, à prendre parti. «Je ne crois pas à l’avenir de la Russie», confiait-il y a quelques jours au New York Times, sans révéler l’endroit où il se trouvait en Europe car il se dit menacé.
Pas «oligarque» au sens strict du terme, puisque n’ayant pas bâti sa fortune sur les privatisations de l’ère Eltsine, l’ex-étudiant de l’Institut des mines de Leningrad a prospéré en développant diverses entreprises, dont une chaîne de magasin d’électroménager (Tekhnoshok), un fabricant de plats cuisinés surgelés (Daria, le nom de sa fille), une chaîne de restaurants (Tinkoff Brewery Company) et une maison de disques (Music Shock). Mais il a surtout attaché son nom à la création, en 2006, de la Tinkoff Bank, la première banque entièrement numérique et sans agence en Russie - un pari auquel bien peu croyaient alors. C’est ce fleuron qu’Oleg Tinkoff a été contraint de céder le 27 avril, «pour quelques kopecks», sous la pression du Kremlin, ainsi qu’il vient de le raconter dans une interview (réalisée en Italie, le lieu a été précisé cette fois) à Youri Douts, le patron de la chaîne télévisée d’opposition Dojd («la pluie»).
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«Aujourd’hui, en Ukraine, des innocents meurent chaque jour, c’est impensable, inacceptable!», a écrit Oleg Tinkov sur son compte Instagram. «Les États doivent dépenser de l’argent pour soigner les gens, pour la recherche, afin de vaincre le cancer, et non pour la guerre», ajoute l’homme d’affaires. En octobre 2019, on lui diagnostique à Moscou une leucémie myéloïde aiguë. En juillet 2020, il subit une greffe de la moelle osseuse à Londres, où il résidait principalement ces dernières années. Le 19 avril, nouvelle charge antiguerre sur Instagram, encore plus violente: «Je ne vois pas un seul bénéficiaire de cette guerre insensée! Les généraux se sont réveillés avec une gueule de bois et ont réalisé qu’ils avaient une armée de m…» «Mikhaïl Fridman (autre oligarque ayant pris ses distances avec l’«opération militaire», NDLR), m’a appelé pour me dire que j’étais fou, mais je n’ai pas pu m’en empêcher», a raconté Tinkov dans son interview à Dojd.
«Comme un otage»
Le jour même, dans un communiqué, la banque Tinkoff (40.000 employés) prend ses distances avec son fondateur, qualifié seulement de «l’un de nos vingt millions de clients»… Depuis janvier 2021, avec ses problèmes de santé, l’homme d’affaires a restructuré son groupe autour d’une fondation familiale, la Tinkov Family Foundation, très centrée sur l’action philanthropique, et n’est plus actionnaire majoritaire de sa banque. En février 2022, le trust familial détenait 35,1 % des actions, la direction de l’établissement 6,5 %, les 58,4 % restant étant négociés en Bourse. Avant la guerre, Oleg Tinkov avait déjà voulu vendre sa banque, évaluée alors à 19 milliards de dollars à la Bourse de Londres, à divers gros groupes, dont Yandex (le Google russe), avant d’y renoncer en jugeant les offres insuffisamment intéressantes.
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Immédiatement après ses prises de position critiques, raconte Tinkov, la banque aurait été contactée par l’administration présidentielle et menacée de nationalisation si elle n’acceptait pas les conditions d’un nouvel acheteur, en l’occurrence le groupe Interros, de Vladimir Potanine, pour le coup un oligarque «pur sucre». «Je n’ai rien pu négocier, j’étais comme un otage», a expliqué Tinkov au New York Times. «Une vente au rabais» des 35 % de ses parts, scellée le 27 avril, et dont l’homme d’affaires n’a pas révélé le montant exact, évalué à 3 % de sa valeur réelle. Selon le quotidien Kommersant, la transaction avoisinerait les 300 millions de dollars. Une très bonne affaire pour Interros. «Le rendement des fonds propres de Tinkoff Bank a atteint 33 % en 2021, contre 23 % pour la Sberbank et 17 % pour VTB», souligne l’économiste Andreï Barkhota. Et des rumeurs circulent sur un possible rapprochement entre la Tinkoff Bank et la filiale de la Société générale, Rosbank, en cours d’acquisition par le même Vladimir Potanine.
Oleg Tinkov proclame aujourd’hui n’avoir rencontré Vladimir Poutine qu’une fois, après son élection en 2000, n’avoir jamais été invité au Kremlin et avoir toujours réussi à demeurer «indépendant». Ce qui ne l’avait pas empêché de déclarer en 2016 que l’actuel président était le «tsar dont la Russie a besoin…»
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La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel
La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.
Le Figaro
Inflation, taux, croissance: «Retour sur terre»
Gaëtan De CapèleL’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Le vent tourne vite en économie. Voici quelques mois encore, ceux qui s’inquiétaient de l’envolée de la dette passaient pour d’incorrigibles Cassandre, accrochés à des lubies d’un autre temps. Le chœur des modernes dissertait sur le monde nouveau en leur faisant la leçon. Le progrès économique, la mondialisation, les gains de productivité, nous expliquaient-ils, avaient définitivement vaincu l’inflation. Les taux d’intérêt devaient rester ad vitam aeternam cloués au plancher, l’endettement devenait une question secondaire. Ce raisonnement paresseux fut, comme on sait, un formidable encouragement au laisser-aller, notamment en France, où l’on s’enivre, plus que partout ailleurs, de dépense publique.
Une pandémie et une guerre plus loin, ce grand échafaudage intellectuel s’écroule. Le mirage de l’argent magique et la fable du crédit sans fin sont emportés par les tourments du monde. Ils laissent derrière eux trois bombes à retardement: une inflation galopante, des bulles spéculatives (Bourse, immobilier, cryptomonnaies…) et des montagnes de dettes. Sans filet de sécurité, cette fois: le piège se referme aussi sur les banques centrales, ces pompiers pyromanes, qui, après avoir inondé plus que de raison le monde de monnaie gratuite, sont désormais contraintes de relever une à une leurs taux d’intérêt au risque de casser la croissance.
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Pour un quinquennat placé sous le signe du pouvoir d’achat et des tensions sociales, ce grand chambardement tombe bien mal. La cigale, ayant beaucoup trop chanté, se trouve aujourd’hui fort dépourvue. Le gouverneur de la Banque de France, plutôt réputé pour sa pondération, donne de la voix: il met en garde contre toute nouvelle dérive budgétaire susceptible de menacer la soutenabilité d’une dette appelée à coûter de plus en plus cher. Au moment où le ciel s’assombrit, l’État serait bien inspiré de reprendre, enfin, la maîtrise de ses dépenses. À un mois des élections législatives, telle visiblement n’est pas la priorité du gouvernement, qui a encore signé hier pour plusieurs milliards d’euros de chèques sans provision.
«Comment penser la reconquête de notre indépendance industrielle et technologique?»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - La Fondation Res Publica a récemment organisé un colloque sur le thème de la réindustrialisation en France. Son directeur, Joachim Le Floch-Imad, retrace l'histoire de l'industrie française et esquisse des solutions pour bâtir une nouvelle souveraineté industrielle.
Nicolas Baverez: «Vers l’économie de guerre»
CHRONIQUE - L’économie de guerre n’est pas un choix mais une réalité qui s’impose aux démocraties face à la menace des empires autoritaires.
Le Figaro
Le petit déjeuner est-il vraiment le repas le plus important de la journée ?
Ophélie OstermannOptionnel ou essentiel ? Penchons-nous sur les vertus du sacro-saint premier repas de la journée avec l'aide de quatre professionnels.
Depuis que nous sommes capables de manger solide, la règle est simple : se nourrir au réveil coûte que coûte. Le premier repas de la journée serait le plus important (il représente 25% des apports journaliers), le sauter nous condamnerait aux neurones en mousse et au coup de fatigue en milieu de matinée, à manger deux fois plus au déjeuner et donc à nous exposer à la prise de poids. De quoi faire douter tout frileux de la tartine.
Pour parfaire la liste des réjouissances, des travaux américains publiés en avril 2019 dans la revue Journal of American College of Cardiology (lien en anglais) mettent en avant un risque accru de mort d'origine cardiovasculaire chez les personnes qui ne petit-déjeunent pas. Si ces résultats sont à prendre avec des pincettes (les travaux n'ont pas permis de prouver un lien de cause à effet, seulement une association), ils n'en font pas moins tiquer, et succèdent à plusieurs études associant l'absence de petit déjeuner à des risques pour la santé. Qu'en est-il vraiment ?
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Un besoin de carburant
Si l'on se concentre sur les besoins du corps, le petit déjeuner est effectivement un repas important en raison de sa fonction première : couper le jeûne de la nuit. «Nous avons épuisé les réserves de la veille, notamment celles de sucres, pour assurer nos fonctions vitales comme respirer, digérer, maintenir l'activité cérébrale et effectuer la régulation thermique. Le corps attend donc la compensation, d'autant que l'on reprend une activité physique rapidement le matin», indique Philippe Pouillart, enseignant chercheur en pratique culinaire et santé à l'Institut polytechnique UniLaSalle à Beauvais. Le professionnel rappelle également que la matinée est le moment le plus opportun pour métaboliser les protéines et les glucides.
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Se nourrir évite aussi la fatigue de milieu de matinée et la baisse de vigilance. «Le petit déjeuner est quasiment obligatoire pour les enfants, les adolescents, les femmes enceintes, les personnes âgées ou à pathologies», estime le Dr Catherine Serfaty, médecin nutritionniste.
À privilégier mais pas indispensable
Si le repas est important, difficile pour autant d'affirmer que les non-adeptes prennent des risques pour leur santé, selon le professeur François Mariotti de l'Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement AgroParisTech. «On ne sait pas grand-chose de ferme sur le sujet car les données les plus cohérentes sont épidémiologiques. En clair il s'agit d'études qui montrent comment les choses sont associées, ce qui ne permet pas rigoureusement de conclure à la relation de cause à effet.»
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Si rien, pour l'heure, n'a permis de démontrer un lien de cause à effet, le Pr Mariotti souligne tout de même que «les données convergent et que plusieurs études mettent en avant des associations fortes. Il est rare que l'on ait des certitudes en matière de nutrition, mais le petit déjeuner semble être plutôt un repas à privilégier».
S'écouter et manger lorsque l'on a faim
Seulement voilà, par manque de temps ou tout simplement parce qu'ils n'ont pas faim, certains ne petit-déjeunent pas au réveil. 20% des adultes français ne mangent pas tous les matins, selon les chiffres du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), en 2015.
Faut-il se forcer à manger ? Il s'agirait surtout de modifier sa vision du sacro-saint premier repas de la journée, «socialement normé», selon Monique Romon, médecin membre de la Société française de nutrition (SFN). «En France, le petit déjeuner doit être pris avant les activités de la journée. Ce repas est certes important mais il n'est absolument pas indispensable avant de partir travailler. Si le jeûne de la nuit ne doit pas être prolongé trop longtemps - pas plus de 12 ou 14 heures - il peut tout à fait être coupé plus tard», insiste la médecin.
«Lorsqu'on me dit en consultation que l'on n'a pas l'habitude de manger le matin, je ne modifie rien. Ce n'est pas un mauvais réflexe s'il est adopté depuis longtemps. Il n'y aura pas de modification biologique si l'on ne prend pas de petit déjeuner au réveil», confirme la médecin nutritionniste Catherine Serfaty.
Ce n'est pas un mauvais réflexe s'il est adopté depuis longtemps
Si certains s'interrogent sur les conséquences d'une absence du repas sur les futures prises alimentaires, la Dr Monique Romon rassure : «On a montré que les gens qui ne petit-déjeunent pas le matin ne mangent pas plus après. En revanche, celles et ceux qui n'ont pas faim auront faim plus tard dans la matinée». D'où l'importance d'opter pour un menu très léger chez soi, «un fruit et une tranche de pain pour l'équilibre hypoglycémique», illustre Catherine Serfaty, ou de se nourrir plus tard, une fois arrivé(e) sur son lieu de travail. Pour rappel, un menu équilibré - et ce pour tous les âges - se compose d'un produit céréalier, d'un produit laitier, d'une boisson et éventuellement d'un fruit, selon les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS).
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Le Figaro
Avec Métèque, le disque de ses 70 ans, Renaud s'offre un massacre en règle de la chanson française
François AubelCRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.
«Est-ce que Renaud est toujours vivant ?» Jamais rassurante sur son état de santé, cette question est la troisième requête qui s'affiche lorsque l'on tape le nom du chanteur sur Google. Oui, malgré cette peur de la mort qui le hante comme il l'a récemment déclaré sur RTL, il est toujours debout et fête ce 11 mai son premier coup de gueule dans le 14e arrondissement de Paris, il y a 70 ans.
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Pour cet anniversaire, qu'il a célébré sur France 2 avec ses bons amis (Dave, Zaz, Élodie Frégé, Joyce Jonathan ou Bénabar, liste non exhaustive…), Mister Renard s'offre un nouvel album. Métèque -c'est son titre en hommage à Georges Moustaki- revisite les répertoires des artistes qui ont été importants pour lui, de Ferrat à Brassens en passant par Montand ou Reggiani. C'est d'ailleurs par le tube de Moustaki, que ce disque s'ouvre. Renaud s'accroche aux mots (pas aux notes) comme un naufragé. Sa voix titube. Elle s'est frottée à tous les soleils, à tous les succès, à tous les excès aussi, elle est brûlée, complètement carbonisée. On voit d'ici les commentaires : «C'est facile de tirer sur une ambulance», «Vous ne respectez rien»…
Au contraire, c'est parce que l'on respecte l'œuvre et la carrière de Renaud, que l'on aurait souhaité qu'il en fasse de même. Il y a dans cette collection de reprises une infinie tristesse. De la désolation. Celle de ne pouvoir dépasser le quatrième titre sur quatorze... Depuis juillet 2020, et la diffusion de sa piteuse Corona Song, Renaud tente, à n'importe quel prix, de rester dans le jeu, au cœur d'un système qu'il a passé son existence à épingler du fond de sa tanière, la Closerie des Lilas. Il espère profiter du peu du vent qu'il a dans l'dos, comme il l'écrivait si bien. Mais personne, semble-t-il, n'est là pour lui dire que le vent est tombé. Personne pour l'arrêter dans cette course à l'abîme, lui dire qu'il serait raisonnable de ne pas en vouloir un dernier pour la route. Personne pour lui lancer «laisse béton» quand il envisage de rendre hommage à Gainsbourg dans un autre album qui serait en préparation. Métèque, est déjà celui de trop.
Comme l'écrivait Blaise Cendrars, pour connaître le désespoir – ce qui a toujours été la source d'inspiration de Renaud -, «il faut avoir vécu et aimer encore le monde». Ce disque est sans doute la preuve que le plus célèbre des Séchan est toujours morgane de ses semblables, mais pas qu'il est encore le chanteur que nous aimions. Lui-même le reconnaît : sa voix le stresse beaucoup. «Quand je parle elle est un peu éraillée, quand je chante c'est un peu laborieux, j'ai de plus de plus de mal à chanter», confiait-il encore sur RTL.
Prenez la chanson L'amitié, chef-d’œuvre de Jean Max Rivière et Gérard Bourgeois interprété par Françoise Hardy. On met au défi les amateurs de chanson française de reconnaître ce titre de 1965 dans la bouche de Renaud. Il le concasse. L'émiette comme une vieille madeleine. Il change le rythme, piétine les paroles. Idem pour Bonhomme de Brassens ou Si tu me payes un verre de Reggiani qui aurait mérité plus d'égards pour son centenaire.
Et que dire de l'orchestration qui accompagne ces reprises ? Sinon qu'elle nous donne l'étrange sentiment d'être attablé dans une guinguette sans charme devant un verre de vin aigre ou, pour les versions westerns (La folle complainte de Charles Trénet ou Le jour où le bateau viendra d'Hugues Aufray), d'assister très tard dans la nuit, à l'heure où tous les cowboys sont gris, au festival country de Craponne-sur-Arzon, jolie bourgade d'Auvergne par ailleurs.
On doit ces arrangements à Michel Cœuriot, pianiste tout droit sorti des années 80. Du temps du Joueur de blues et de Lucille de Michel Jonasz, ses faits d'armes. Pour vous donner une idée du ton qu'il donne à ce disque, pensez à ces après-midi où vous tombiez, l'âme en peine, devant La Chance aux chansons de feu Pascal Sevran. Tout cela sent la laque, les bigoudis et le parfum bon marché. Très loin de l'écrin digne des chansons choisies par Renaud.
Certains, comme Christian Eudeline, trouvent des excuses au chanteur. «Il ne triche pas. Il n'a pas la voix vocodée (…). Il est comme ça, on l'a vu évoluer en public, on a vu ses histoires d'amour se défaire, sa fille grandir, il nous a accompagnés, on l'a vu avoir des problèmes qu'il a noyés dans l'alcool», déclare-t-il, avec beaucoup indulgence à l'AFP. Oui, Renaud a écrit la bande originale de nos vies avec sa gouaille, son goût de la nostalgie et cet esprit titi, bravache et irrévérencieux. Il était là, dans le bus de nos colos. Derrière les premiers accords de guitare que l'on grattait entre copains. Et plus tard encore. Mais parce qu'il vaut toujours mieux avoir des souvenirs que des regrets, on aimerait qu'il arrête de marcher à l'ombre de ce qu'il était.
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L'Humanité
Recettes. La fermentation, le sel de la vie !
ActuMéthode de conservation, millénaire, la fermentation semble revenir au goût du jour. Relativement simple à mettre en œuvre, elle permet de révéler de nouvelles saveurs et améliore la qualité des aliments.
Marie MersierLa fermentation est « une transformation que subissent certaines matières organiques sous l’action d’enzymes sécrétées par des micro-organismes (1) ». Sans que l’on puisse dater précisément l’apparition de cette dernière, elle existerait depuis l’utilisation des premiers récipients (jarres, vases…), soit environ 6 000 ans avant J.-C.
Kombucha asiatique, kvas slave, kimchi coréen, ou encore le chou fermenté qui aurait servi de base alimentaire pour les bâtisseurs de la muraille de Chine, la fermentation d’aliments ou de boissons est une technique ancestrale commune à de nombreuses cultures. Et si cette méthode est pratiquée depuis des siècles et partout sur le globe, c’est parce qu’elle présente de nombreux atouts que nous apprivoisons de nouveau aujourd’hui. Ainsi, comme l’explique Rachel de Thample (2) : « La fermentation décrit la transformation chimique du sucre en alcool ou en acides par l’action des bactéries et/ou des levures (…). Aucun matériel sophistiqué n’est nécessaire – juste quelques connaissances de base sur les quantités et les durées. En fait, l’une des choses que j’aime le plus dans la fermentation est son côté minimaliste. Son principe même consiste à utiliser ce qui nous entoure, que ce soient les levures naturelles et les bactéries présentes dans l’air ou les ingrédients de base à portée de main… »
En plus de permettre la conservation des aliments, qui autrefois était une nécessité l’hiver, lorsque les légumes frais se faisaient plus rares, la fermentation développe des saveurs inédites pour nos papilles et enrichit les vertus nutritives des aliments.
Aucun contact avec l’air
En effet, les aliments fermentés sont « probiotiques » et nourrissent ainsi les bactéries présentes dans la flore intestinale. Par ailleurs, la lactofermentation (celle qui est la plus répandue dans l’alimentation avec les légumes au sel, en saumure ou les kimchis) va accroître la concentration des nutriments et de la vitamine C dans les aliments. En revanche, si l’on n’a pas encore l’habitude de consommer des produits fermentés, il est conseillé d’y aller petit à petit pour ne pas trop perturber le microbiote et voir comment l’organisme réagit. Certaines personnes digéreront très bien les choucroutes, pickles et autres délicieux kéfirs ou kombuchas. Pour d’autres cela sera plus compliqué. Il faut donc s’écouter.
On peut désormais trouver dans le commerce des produits fermentés de très bonne qualité, mais, la magie de la fermentation, c’est de s’y mettre à la maison en essayant par exemple la lactofermentation. Bocaux en verre pour contenir les ingrédients, un poids pour les maintenir immergés dans l’eau sans contact avec l’air (afin que les bactéries bénéfiques amorcent le boulot de transformation et empêchent les mauvaises bactéries de se développer), du sel (ingrédient essentiel de nombreuses fermentations), de l’eau filtrée, le temps que le processus se fasse de lui-même, et hop, le tour sera joué. Notre palais et notre odorat jouant également un rôle clé : si après quelques jours l’aspect n’est pas engageant, on n’y va pas, le goût quant à lui doit être un peu acidulé.
(1) Définition extraite du « Larousse ».(2) « Fermentations », aux éditions Ulmer.
Oignons rouges lacto fermentés
Ingrédients pour 1 bocal : 500 g d’oignons rouges épluchés 20 cl d’eau de source (de préférence), 10 g de sel fin, 1 c. à c. de graines de coriandre, 1 c. à c. de graines de cumin et/ou de graines de moutarde, 10 grains de poivre, 2 ou 3 tiges d’aneth frais, 1 bocal en verre de 500 ml (type le Parfait), 1 pierre plate propre et non calcaire ou des poids de fermentation en verre ou céramique disponibles sur www.etsy.comPréparation : 30 minutes + 15 jours de fermentationDifficulté : facile
- Laver le pot à l’eau chaude avec du produit vaisselle et le faire sécher dans un four à 100 °C pendant 10 minutes, puis le laisser refroidir.
- Éplucher les oignons et les couper en rondelles d’environ 3 mm, puis disposer celles-ci en couches dans le bocal.
- Entre chaque couche, intercaler un peu de sel, d’aromates et d’aneth. Tasser bien au fur et à mesure. Puis couvrir avec l’eau.
- Poser une pierre ou un poids sur le dessus. Les oignons et la pierre doivent être entièrement immergés au bout de 24 heures. Les oignons ne doivent pas être en contact avec l’air, sinon ils vont moisir. Si ce n’est pas le cas, il convient de rajouter de l’eau salée en respectant la proportion de 1,5 g de sel pour 10 cl d’eau.
- Fermer le bocal mais sans le joint en caoutchouc, car les gaz de fermentation doivent s’échapper.
- Laisser durant 48 heures à température pour amorcer la fermentation, puis stocker au frais et à l’abri de la lumière. Dans une cave c’est l’idéal, sinon au réfrigérateur, mais le processus de lactofermentation sera plus long.
- Commencer à consommer au bout de 15 jours, les oignons doivent avoir un goût acide.
Pot de coco. Yaourt vegan
Issu d’une fermentation naturelle, sans gluten, ni lactose ni soja, ce dessert végétal et non sucré offre tous les avantages digestifs d’un yaourt traditionnel. Fabriqué en France et composé à 98 % de lait de coco extrait de noix cultivées au sein d’une filière équitable et entièrement bio, le YA « coco nature gourmande » sera délicieux avec des fruits et du muesli. Il se prête à l’élaboration de gâteaux et pâtisseries, et remplace la crème fraîche dans des recettes salées comme le curry. Une alternative aux produits laitiers à la fois saine, douce et délicieuse.Yaourt végétal « coco nature gourmande », YA, environ 3,90 eurosBoisson vivante. Kéfir de fruits
Un kéfir de fruits et issu de la fermentation entre de l’eau, des fruits et des grains de kéfir. Grâce aux levures et bonnes bactéries qu’elle contient, cette boisson originaire des steppes d’Asie centrale a de multiples actions positives sur la flore, le transit et le système immunitaire. Il est possible de la préparer à la maison mais, si l’on est à la recherche du juste équilibre et d’arômes subtils, on vous conseille de déguster ce kéfir aux fleurs de sureau, ultrarafraîchissant et légèrement pétillant.
Karma Kefruit « fleurs de sureau », environ 3,35 euros
Initiation. Avant de vous lancer dans la fermentation, il est recommandé de consulter plusieurs ouvrages (par exemple, « À la découverte de la fermentation » aux Éditions Marie-Claire) afin de ne pas avoir trop de déconvenues. Vous pourrez ainsi mieux choisir la méthode (saumure, salaison… ) qui vous convient.
Bon et sain L'Humanité
Balade à Langres, sous les lumières de Diderot
ActuC’est dans cette ville de Haute-Marne que l’encyclopédiste a vu le jour en 1713. Parcourons la citadelle dans les pas du bouillonnant Denis, qui sut interpeller ses contemporains sur leurs pratiques morales, sociales et religieuses.
Sabine JeanninPour rendre visite à Diderot, l’écrivain-penseur au génie multiple, dans la ville où il a passé son enfance, il faut prendre de la hauteur, au propre comme au figuré ! La citadelle perchée sur un éperon calcaire domine à plus de 450 mètres d’altitude le plateau de Langres où la Seine, la Marne, l’Aube et la Meuse prennent leur source. Un fameux quarté… La situation exceptionnelle de la ville l’ouvre aux quatre vents et vous incitera à emporter une écharpe dans vos promenades. L’une des places ne se nomme pas en vain Bel-Air !
Langres a de la séduction à revendre, de quoi amadouer le touriste le plus rétif. Cette ville antique possède la plus grande enceinte fortifiée complète d’Europe, longue de 3,6 kilomètres, ponctuée de neuf portes et de douze tours. Dans le tissu urbain qui reste médiéval, malgré les façades des maisons Renaissance ou d’époque classique, les rues serpentent, se resserrent, débouchent sur des places aux formes très variées. C’est sur l’une d’elles que Denis Diderot voit le jour en 1713, au 9 de la place qui porte aujourd’hui son nom.
Quelques mois après sa naissance, son père, maître coutelier réputé, achète une maison en face, au n° 6 de cette même place (attention, la plaque qui mentionne le lieu de sa naissance est erronée). La maison familiale, haute de deux étages, est étroite. Au rez-de-chaussée où se trouvait l’atelier de son père, un marchand de journaux est aujourd’hui installé. Cela, Diderot l’aurait apprécié ! Mais, à cette époque, le gamin Denis, turbulent et bagarreur, ne rêvait que de faire les quatre cents coups dans le labyrinthe des rues (dont on peut avoir un aperçu, passage des Hallebardiers ou ruelle de la Trésorerie), dans les faubourgs en contrebas, ou sur la promenade des remparts (voir encadré). Cette dernière offre des vues superbes sur un paysage embrassant d’un côté le Morvan, de l’autre le Jura.
Formé par les jésuites
Brillant élève, il fréquente le collège des Jésuites tout à côté de la maison familiale, sur la rue principale (aujourd’hui rue Diderot). Le collège a brûlé en 1746 et a été reconstruit, mais l’ancienne chapelle des Jésuites, dans l’aile sud, est restée intacte.
Langres est l’un des plus anciens évêchés de France et sa tradition chrétienne (neuf ordres religieux sont présents dans la cité au XVIIIe siècle) est perceptible à travers sa cathédrale Saint-Mammès, son quartier canonial, fréquenté par le jeune Denis que son père destinait à une carrière religieuse. L’une de ses sœurs, religieuse, mourra folle, à 28 ans, au couvent des Ursulines de Langres, dont on peut voir encore le portail depuis le chemin de ronde.
Après son départ en 1728 pour la capitale, Diderot revient plusieurs fois à Langres, notamment pour obtenir l’approbation paternelle à son mariage. Afin d’empêcher ce qu’il considère comme une mésalliance, son père, homme rigoureux et pieux, le fait enfermer dare-dare au cachot, d’où le remuant Denis s’échappe pour aller épouser clandestinement sa Toinette. Il reviendra également à la mort de son père (1759), puis, onze ans plus tard, pour arranger le mariage de sa fille unique avec le fils d’une famille langroise.
Conseiller de la tsarine Catherine II
La Maison des Lumières-Denis Diderot (1, place Pierre-Burelle) présente sur trois niveaux le mouvement des Lumières - étape cruciale dans l’histoire des idées -, ainsi que la vie et l’œuvre de Diderot. L’infatigable artisan de « l’Encyclopédie », critique d’art, passionné de techniques et de sciences, à la plume incisive et drôle, était classé par Victor Hugo parmi les « puissants balayeurs d’étable », avec Voltaire, Rabelais ou Beaumarchais. La salle 5 rappelle son rôle auprès de la tsarine Catherine II, qui se voulait « despote éclairé ». Celle-ci a dit de lui après son séjour en Russie : « Si je l’avais cru, tout aurait été bouleversé dans mon empire ! » Une statue en bronze de Bartholdi, dressée en 1884 sur la place (et tournant le dos à la cathédrale…) où Diderot a vécu les quinze premières années de sa vie, rend hommage à l’enfant du pays, mais elle a fait couler beaucoup d’encre : l’athéisme de Diderot l’a rendu infréquentable pendant des lustres.
Avant de quitter Langres, on ne peut manquer de se rendre, au-delà de la porte des Moulins, à la fontaine de la Grenouille par l’allée de Blanchefontaine, que Diderot aimait tant. Entre ombre et lumière, la longue promenade conduit à une grotte abritant une source dont l’eau se déverse dans plusieurs bassins étagés. Dans ce lieu romantique par excellence, un peu à l’abandon, on retrouve l’âme du Diderot, bouillonnant et tendre, qui écrivait à son amante Sophie Volland : « Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde (…) Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. »
En flânant, un tour de la ville par le chemin de ronde
- La porte des Moulins, ouverte dans un pavillon du XVIIe siècle, fait communiquer la ville avec le plateau.
- Point de vue avec table d’orientation : vue sur la vallée de la Marne, les Vosges, le Jura.
- Ancien chemin de fer à crémaillère, le premier de France, inauguré en 1887, qui reliait la gare à la ville haute.
- La tour du Petit-Sault (1517) contrôlait l’angle N.-0. de l’enceinte et la route de Paris.
- L’arc gallo-romain, datant du Ier siècle avant J.-C., marquait l’entrée principale de la ville. Il est encastré dans les remparts à la fin du IIIe siècle.
- La tour de Navarre (1512) est la tour d’artillerie la plus monumentale (28 m de diamètre, murs de 7 m d’épaisseur). Elle se visite tous les jours, d’avril à septembre.
Découverte L'Humanité
Horaires de travail atypiques, des inégalités aussi entre les femmes
ActuUne enquête de l’Institut national d’études démographiques met en lumière que les moins diplômées sont davantage exposées aux horaires et aux temps de travail inhabituels.
Mélanie MermozEn France, un peu plus d’un tiers des salariés (36 %) travaillent en horaires atypiques (tôt le matin, le soir ou la nuit, le samedi ou le dimanche). Une étude de l’Ined (Institut national d’études démographiques), parue le 27 avril (1), met en lumière combien les femmes, particulièrement les moins qualifiées, sont davantage exposées au travail en dehors des « horaires de bureaux ». Elles sont notamment plus concernées par le travail du samedi, mais surtout par celui du dimanche (en 2019, 15 % des femmes travaillaient le dimanche, contre 11 % des hommes, et ce chiffre a augmenté depuis 2013, alors qu’il diminuait pour les hommes).
Toutes les femmes ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. L’enquête de l’Ined met en évidence un accroissement des inégalités entre les cadres et les salariées les moins qualifiées. La part des femmes cadres exposées aux horaires atypiques diminue de 23 %, tandis que celle des ouvrières non qualifiées (la catégorie la plus touchée) augmente de 11 %. Les politiques de conciliation des vies professionnelle et personnelle et les accords collectifs concernant l’égalité professionnelle ont davantage bénéficié aux cadres, tandis que les femmes les moins qualifiées ont été davantage impactées par les politiques de modulation du temps et l’assouplissement des règles du travail dominical (loi Mallie en 2009 et loi Macron en 2015). S’il est présenté par ses promoteurs comme une modernisation de la société, le travail dominical affecte fortement la vie de celles et ceux qui le subissent. Pour de nombreuses mères solo, contraintes de travailler le dimanche, la garde des enfants est un véritable casse-tête. Une étude de l’Insee, parue en juillet 2016 (2), montre par ailleurs la diminution de la sociabilité tant familiale qu’amicale qu’il provoque. Cette diminution ne parvient pas à être compensée par l’attribution d’un jour de repos compensateur, un autre jour de la semaine.
De premières expériences réussies
Pour les femmes les moins qualifiées, c’est la double, voire la triple peine. Elles ne sont pas seulement exposées aux horaires atypiques, mais aussi à d’autres contraintes temporelles. Les femmes qui travaillent en horaires atypiques sont ainsi plus exposées aux emplois du temps irréguliers, imprévisibles, aux journées discontinues. Le temps partiel est aussi très fréquent. Les femmes les moins qualifiées sont, par exemple, très présentes dans les métiers de l’aide à la personne qui cumulent temps partiel, journées discontinues… Le vieillissement de la population va augmenter les besoins pour ce type de postes, il est donc urgent de réfléchir à des solutions pour améliorer les conditions de travail, en particulier temporelles, de ces professions. Autre secteur où les femmes sont très présentes, celui du nettoyage : des entreprises expérimentent avec succès le travail en journée, les bureaux ne sont plus nettoyés le matin ou le soir quand les salariés sont absents mais quand ils sont présents. Pour les agents et agentes d’entretien, c’est la fin des horaires atypiques et une amélioration certaine de leurs conditions de travail.
temps de travailÉgalité hommes femmes Le Figaro
Menace nucléaire russe : faut-il une distribution préventive de comprimés d'iodes ?
Elisabeth PiersonLA VÉRIFICATION - Alarmé par les menaces à demi-mot de Poutine sur l'usage de l'arme nucléaire, le maire écolo de Bègles réclame l'accès aux comprimés protecteurs des déchets radioactifs sur tout le territoire.
LA QUESTION. «Guerre en Ukraine, risque nucléaire maximal. Après l'impréparation des masques, vaccins, tests, celle des comprimés iodure potassium. Je demande à Emmanuel Macron une distribution générale». Ce coup de gueule de Clément Rossignol-Puech, maire écolo de Bègles, près de Bordeaux, est apparu début mars sur Twitter. Deux mois plus tard, invité de France 3 Aquitaine, l'édile persiste et signe, considérant que le risque «n'a jamais été aussi haut».
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«En ce moment-même, les médias russes pro-Poutine montrent des simulations d'attaque de l'Europe avec des missiles nucléaires», a-t-il de nouveau alerté sur le plateau de la chaîne régionale. En prévention, le Clément Rossignol-Puech préconise une «distribution préventive de comprimés d'iodes, qui permet d'atténuer les effets de la radioactivité sur la santé humaine». L'État, estime-t-il, doit «élargir au plus vite le périmètre d'activation du Plan Particulier d'Intervention à l'ensemble du territoire national».
Signe d'une inquiétude latente, en Belgique où la pastille est en accès libre, la demande en iode stable a bondi dans les pharmacies depuis le début de l'invasion russe. En France, plusieurs pharmacies ont également reçu des demandes, et la commande sur internet est en hausse. La démarche est-elle utile ? Les pastilles d'iode peuvent-elles protéger en cas d'attaque nucléaire russe ?
VÉRIFIONS. Il semblerait que l'élu EELV mélange plusieurs choses. La prise d'iodure de potassium, ou iode stable, est l'une des trois mesures que peut prendre le préfet en cas d'accident nucléaire, avec la mise à l'abri et à l'évacuation des populations. Son rôle ? Saturer la glande thyroïde face à la dissémination de cellules radioactives dans l'atmosphère, et, ce faisant, limiter le développement de cancers.
En l’état actuel, le Plan Particulier d'Intervention (PPI), protocole national en cas de menace nucléaire, ne prévoit l'accès aux pastilles en pharmacie que dans un périmètre de 20 km maximum autour des sites. Les Français résidant dans ce cercle autour des 18 centrales gérées par EDF ont reçu des boîtes gratuites, que l'exploitant renouvelle tous les 5 à 7 ans, après date de péremption.
Jugeant ce dispositif non suffisant, le maire de Bègles préconise d’équiper tous les élus locaux de pastilles, afin de garantir une distribution générale à tous les Français, jugeant que «cette distribution se déroulerait probablement dans une situation de crise et de panique entraînant une saturation des voies de circulation».
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Ni Hiroshima, ni Tchernobyl
Or, de quoi parle-t-on en évoquant une menace nucléaire russe en marge de la guerre en Ukraine ? Le spectre de l'usage d'une guerre nucléaire globale, brandi à demi-mot par le Kremlin, ne peut certes pas être complètement écarté dans le contexte historique de la «dissuasion». La majorité des experts la jugent néanmoins improbables au vu de la spirale infernale qu'elle engendrerait. Et, en pareil cas, étant donné l'extrémité d'une telle «destruction mutuelle assurée» entre grandes puissances nucléaires, les pastilles d'iode ne seraient que très accessoires dans un tel contexte.
Le maire de Bègles mentionne plutôt l'usage de l'arme nucléaire tactique par les Russes en Ukraine. C’est en effet le seul risque concret à l’heure actuelle. Contrairement à l'arme nucléaire stratégique, l'arme tactique a une capacité de destruction bien moins élevée. Elle est notamment utilisée sur le champ de bataille, pour détruire une colonne de chars ou percer des défenses, par exemple. Son usage en Ukraine permettrait à la Russie de remporter la manche sans aller jusqu'à déclencher une Troisième Guerre mondiale.
Quid d'une catastrophe nucléaire du type de Tchernobyl ? Cette crainte avait beaucoup circulé début mars, alors que Russes contrôlaient la centrale située non loin de Kiev, et que la centrale atomique de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, était touchée par les bombardements russes. Le président Volodymyr Zelensky accusait alors Poutine de vouloir «répéter» la catastrophe de 1986. Mais depuis le départ des troupes russes de Tchernobyl le 31 mars, l'agence ukrainienne EnergoAtom a pu confirmer que le sarcophage de béton était intact, comme le système de refroidissement des matières radioactives stockées sur place. Quant à Zaporijia, aucun des réacteurs ni aucun site d'entreposage de combustibles n'a été touché.
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Pas un remède miracle
Dans le cas d'un usage d'armes nucléaires tactiques en Ukraine, l’iode ne sera pas d'une grande utilité pour les Français. D'abord parce qu'en cas de frappe nucléaire en Ukraine, «il n'est pas évident que les nucléides arrivent jusqu'à nous», explique un professionnel de l'énergie nucléaire interrogé par Le Figaro. «Il faudrait savoir où le nuage radioactif va se déplacer, ce qui est impossible à modéliser». Par ailleurs, «on parle de quantités d'atomes infimes. Rien à voir avec Tchernobyl, où l'on avait un rejet massif et continu dans les airs pendant des jours et des jours», écarte l'expert.
De plus, l'iode «n'est pas un remède miracle» face aux radiations, rappelle Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Si elle limite le développement de cancers, «la prise de comprimés d'iode stable ne protège pas contre les autres éléments radioactifs (comme le césium 134 ou le césium 137) potentiellement rejetés», aux multiples potentiels effets secondaires, mentionne l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
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Enfin, la consommation de l'iode stable ne s'improvise pas. «La durée de vie du comprimé étant d'environ 24h, quelle serait la consommation des personnes non sensibilisées à son utilisation ?», s'interroge le pharmacien Philippe Besset, qualifiant l'idée de «gâchis» alors qu'un seul laboratoire permet de fabriquer ces cachets en France, la pharmacie centrale des armées, basée à Orléans.
Sur une page mise à jour en mars dernier pour «mettre fin aux idées reçues» (signe de l'actualité du sujet), l'IRSN précise que l'iode ne doit pas être consommé de manière préventive. Les comprimés «doivent être administrés en situation accidentelle et uniquement sur instruction des autorités», met en garde l'Institut. Au risque de vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, palpitations cardiaques en cas de consommation répétée. Ainsi, généraliser l'iode serait au mieux inutile, au pire, «contre-productif» selon le Philippe Besset, puisque cela conférerait un «sentiment de fausse sécurité». Le dispositif actuel est, selon le président de la FSPF, «largement suffisant» : suite à l'accident de Fukushima en 2011, une circulaire interministérielle en France a déjà élargi le protocole de sécurité, établissant la création de stocks départementaux avec l'équivalent d'un comprimé par habitant, et la désignation de «communes-relais» pour gagner en réactivité.
En résumé, l'iode, qui protège des retombées radioactives, n'est pas le remède adapté dans le cadre d'une frappe nucléaire tactique en Ukraine. Le dispositif actuel est suffisant pour une distribution efficace. La généralisation des cachets serait au mieux un gâchis, au pire nocif, puisque entraînant le danger d'une consommation inappropriée et d'un sentiment de fausse sécurité.
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Covid-19 : les Parisiens lassés du port du masque obligatoire dans les transports en commun
REPORTAGE - Alors que le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun, la majorité des Parisiens expriment une certaine lassitude en raison du ralentissement de l'épidémie.
Le Figaro
Cinq mots dont nous écorchons (constamment) l’orthographe
Maguelonne de GestasUne relation «ambiguë» ou «ambigüe»? «Ça et là» ou «çà et là»? Les accents sont souvent sources d’erreurs. Le Figaro vous propose un éclairage.
«Elle s’est tâchée en tombant dans les égoûts.» Cette phrase paraît anodine. Pourtant, deux petites erreurs s’y sont glissées. Les accents sont féroces. Leur bon usage est, avouons-le, pernicieux. Où faut-il placer le tréma dans «ambiguité»? Comment écrit-on «ragoutant»? Le «diplomate» prend-il un accent circonflexe sur le «o»? Autant d’interrogations irritantes... La rédaction vous propose un petit tour d’horizon de ces mots que nous écorchons (trop) souvent, grâce à l’éclairage de Jean Pruvost et de son livre: Pour en finir avec les 100 fautes de français qui nous agacent (Figaro littéraire, 2022).
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● «Je me suis fait une tâche»
S’il est un mot qui nous fait tourner en bourrique, c’est bien celui-ci. La «tâche» et la «tache» n’ont pas le même sens. Écrit avec un accent circonflexe sur le -a, la «tâche» s’emploie pour parler du travail imposé. Le mot est issu du latin médiéval taxa, le «travail agricole rémunéré», rappelle Jean Pruvost. Le latin a donné tasche au XIIe siècle, et ce n’est qu’au XVIIIe siècle que le -s fit place à l’accent circonflexe. La «tache» sans accent est une salissure.
● «Un abyme»
«Abime», «abîme» ou «abyme»? Retenons que pour évoquer une cavité sans fond, on écrit «abîme», ou «abime», depuis la réforme d’orthographe de 1990. Le mot est né du latin abismus, issu du grec abussos. Il fut d’abord orthographié abysme jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. On note traditionnellement «mise en abyme» pour désigner la représentation d’une œuvre dans une œuvre similaire, appelée ainsi par Gide. Mais on peut tout autant écrire «mise en abime», selon une graphie plus récente.
● «Mon portable est tombé dans l’égoût»
Lieu peu ragoûtant s’il en est, encore moins en tant que reposoir après la chute intempestive d’un téléphone, «l’égout», issu du verbe égoutter, ne prend pas d’accent circonflexe. Au contraire de «ragoûtant», «goût» et «dégoût», qui en sont tous trois coiffés. L’égout est attesté en français depuis le XIIIe siècle pour désigner le conduit qui sert à l’écoulement des eaux.
● «Une relation ambigue, une chambre contiguë»
Si ces mots nous font devenir chèvre, sans doute est-ce parce qu’ils ont souvent changé d’orthographe. Et qu’une difficulté apparaît en fonction de leur genre. Au féminin, «si l’on ne met pas de tréma sur l’une des voyelles finales, la fin du mot se prononce alors comme “fatigue”», remarque Jean Pruvost. Il est donc nécessaire d’ajouter un accent sur l’une des deux voyelles de «ambigue» et «contigue». Mais laquelle? Traditionnellement, on écrit «ambiguë», «aiguë» et «contiguë». Toutefois, après moult oscillations entre 1970 et 1990, il semblerait «plus moderne» de porter le tréma sur le -u. Chacun est donc libre de choisir entre tradition et modernité, «à condition d’être cohérent sur tous les mots concernés», préconise le linguiste.
● «Ça et là»
La locution, fort ancienne, est parfois écrite, à tort, «ça et là». Or, ainsi que le rappelle le linguiste, elle est le vestige d’un usage archaïque de l’adverbe de lieu «cà». Ce dernier était un synonyme d’ici jusqu’au XVIe siècle, que l’on trouvait dans venez cà, soit «venez ici». Il vient du latin ecce hac, «par ici». Attention à ne pas confondre avec «ça», sans accent, une altération de «cela». «Là», marqueur de lieu, ne sort pas sans son chapeau, pour se distinguer de l’article «la».
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Les cinq conseils d’un professeur de français pour réussir les écrits du bac
Les épreuves de spécialité du baccalauréat 2022 se déroulent du 11 au 13 mai. Le Figaro a demandé à un professeur de français ses recommandations pour réussir une copie.
«L’énorme danger, c’est qu’on s’habitue à certaines fautes»: les correcteurs d’orthographe nous rendent-ils feignants?
ENQUÊTE - Ils corrigent automatiquement nos erreurs. Mais avec eux, nous avons perdu l’habitude de relire et connaître les règles du français...
Le Figaro
Les dix métiers de la finance, très recherchés, où les jeunes diplômés sont embauchés à prix d'or
NOS CONSEILS - Pour les salariés qui évoluent en finance d'entreprise ou banque d'affaires, voici 10 métiers qui promettent un salaire annuel de 60.000 à 70.000 euros par an, avant cinq ans d'expérience.
Ils sont prisés des diplômés des plus prestigieuses écoles de commerce ou d'ingénieurs. Parmi les plus connus, banquiers d'affaires ou traders, permettent de décrocher en début de carrière des salaires qui font parfois tourner la tête. D'autres métiers sont moins connus mais promettent à la fois des salaires de plus de 60.000 euros à 70.000 euros par an avec moins de cinq ans d'expérience et un tremplin pour une carrière prometteuse. Revue de ces 10 Graal de la finance.
1. Banquier d'affaires
C'est de loin le métier le plus prestigieux et le plus feutré avec des horaires mais aussi des salaires démesurés. Les banques d'affaires puisent dans le vivier des plus grandes écoles de commerce ou d'ingénieur. Le banquier d'affaires réalise du conseil stratégique et financier pour les entreprises. Il gère aussi leurs investissements, les cessions, les levées de fonds, les prises de participations, les fusions-acquisitions, voire les restructurations financières. Une expertise pointue récompensée par des salaires élevés en début de carrière, entre 65.000 et 70.000 euros hors bonus, selon le cabinet Michael Page.
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2. Trader
Son objectif est de générer du profit pour ses clients, d'acheter et de vendre différents produits financiers. Afin d'y parvenir, l'opérateur de marché s'informe régulièrement sur les fluctuations du marché, et conseille ses clients sur les achats et les ventes à réaliser. Les banques et institutions financières recherchent des profils matheux, souvent passés par des écoles de commerce ou d'ingénieur. «Les postes de traders pour des juniors dotés de très bons parcours académiques sont assez rares. Ce qui explique les salaires hors normes, qui avoisinent les 70.000 à 80.000 euros annuels hors bonus », confie Mikael Deiller.
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3. Asset manager
L'asset manager gère un portefeuille d'actifs immobiliers pour le compte de personnes physiques ou morales. En clair, des caisses de retraite, des institutions bancaires ou encore des entreprises souhaitant placer leurs excédents de trésorerie, confient leur argent à l'asset manager, pour qu'il soit géré au travers de fonds. «Les institutions financières bancaires ou d'assurance possèdent la plupart du temps une filiale d'asset management. Il y a souvent peu d'élus sur ces profils de moins de trois ans d'expérience», constate Mikael Deiller, directeur sénior des divisions finance et comptabilité, banque et services financiers au sein du cabinet Michael Page. Diplômé d'école de commerce ou un master dans le domaine de la finance, un asset manager affiche un salaire annuel de 60.000 euros en début de carrière.
4. Consultant en actuariat
Recruté par des banques ou des compagnies d'assurances, le consultant en actuariat intervient dans la phase préparatoire de la conception des contrats d'assurance. Mathématicien de haut vol doté d'un Bac+5 spécialisé en finance, actuariat ou mathématiques appliquées (école d'ingénieur ou de commerce), cet expert du traitement et de l'analyse des répercussions financières du risque réalise notamment des études économiques, financières et statistiques pour définir les règles, les barèmes de tarification et autres clauses des contrats d'assurance. Selon le cabinet Michael Page, un consultant en actuariat gagne 60.000 euros en début de carrière.
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5. Responsable conformité
Le responsable conformité ou «Compliance Officer» est essentiellement employé par les banques ou les assurances afin de s'assurer que les pratiques correspondent aux intérêts des clients. De formation de niveau Bac+5 dans une école de commerce ou une école spécialisée dans la finance, il a pour mission principale de détecter les transactions suspectes dans les établissements bancaires en vérifiant l'origine des fonds, l'identité des personnes et la cause du transfert. Il a également un rôle de consultant au sein de la banque qui l'emploie puisqu'il conseille la direction sur les mesures à prendre pour être en conformité avec les diverses réglementations nationales et européennes. «Ce sont des candidats qui ont besoin d'une double formation, de connaissance juridique et financière. Des profils assez rares et recherchés. Dans un grand groupe, les responsables conformité débutent avec un salaire compris entre 55.000 et 65.000 euros. Pour la perle rare, les entreprises sont prêtes à mettre un peu plus», estime Aurélien Boucly, directeur au sein du cabinet Robert Half.
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6. Contrôleur de gestion
C'est un des métiers les plus recherchés de la finance d'entreprise. Ouvert aux jeunes diplômés détenteurs d'un DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et de gestion) ou d'un Bac+5 spécialisé dans la finance, le contrôle de gestion et l'audit d'une école de commerce, le poste de contrôleur de gestion a pour objectif d'assister la direction générale et opérationnelle dans le pilotage de l'entreprise, de faire parler les chiffres de façon très concrète. «Les postes et périmètres d'attribution du contrôleur de gestion évoluent vers la data et le traitement des données, les informations devenant plus massives et moins structurées. Ces profils de contrôleur de gestion-data scientist sont récents et particulièrement demandés des grandes entreprises et des groupes», rapporte James Marking, head research au sein du cabinet de recrutement Hays. En utilisant des outils de business intelligence, ce professionnel est en mesure de connecter toutes les sources de données de l'entreprise et d'affiner leurs analyses. Une valeur ajoutée qui a un effet sur le salaire. Selon l'étude de rémunération nationale publiée par le cabinet Hays début 2022, un responsable du contrôle de gestion peut prétendre en début de carrière à un salaire compris entre 60.000 et 70.000 euros
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7. Conseiller en fusion acquisition
Ce spécialiste des opérations financières qui évolue en cabinet de conseil ou en banque conseille les entreprises sur les opportunités de fusion et acquisition qui peuvent se présenter, mais aussi sur leur introduction en bourse. «Une entreprise en recherche de croissance externe peut avoir un département stratégie M&A, rattachée à la direction générale et une équipe de profils de salariés juniors spécialisés dans les fusions et les acquisitions. Si on raisonne sur la finance de marché, les salaires décollent beaucoup plus vite qu'en entreprise», rapporte Mikael Deiller. La rémunération de profils diplômés d'une grande école de commerce ou d'ingénieur comme Polytechnique s'élève entre 70.000 et 75.000 euros hors variable. «Il faut en contrepartie accepter de travailler sur des amplitudes horaires assez larges», ajoute l'expert.
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8. Consolideur
Autre fonction accessible aux profils débutants : celle de consolideur. Ce poste spécifique, qui évolue plus particulièrement dans des groupes possédant différentes filiales, a pour mission de vérifier les données comptables et financières d'un groupe, d'analyser les différents états et de créer des comptes consolidés. Détenteurs d'un diplôme supérieur de comptabilité et gestion (DSCG) de niveau master (bac+5), ces profils bénéficient d'une expertise niche, très recherchée. «Ces salariés ont dès le début de responsabilités. Produire des rapports annuels est très important pour une entreprise. C'est pour cela que les rémunérations sont élevées», explique James Marking. Selon le cabinet Hays, un consolideur doté de trois ans d'expérience et d'un bon niveau d'anglais gagne un salaire moyen de 70.000 euros.
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9. Contrôleur financier
Le contrôleur financier a plusieurs casquettes. Il supervise tout l'aspect comptable d'une entreprise, de ses filiales et s'assure du suivi financier de la société, de l'analyse prévisionnelle de l'activité. Il a également pour mission de développer des projets à l'international, de réaliser des études de cibles potentielles. C'est précisément pour ce double challenge que David, 30 ans, a rejoint en 2021 un groupe pionnier dans le travail temporaire. Diplômé de la Toulouse Business School, il a évolué au sein d'un cabinet en tant qu'auditeur financier pendant 5 ans avant de devenir le contrôleur financier international du groupe. Son salaire annuel : 73.000 euros. «Une première expérience dans un grand cabinet de conseil a sans doute boosté ma carrière», déclare le contrôleur financier. Selon Aurélien Boucly du cabinet Robert Half, «les candidats qui ont accompagné les entreprises lors d'une acquisition ou la vente d'une structure d'activité, dans un département d'audit externe, peuvent espérer décrocher une rémunération annuelle de 70.000 euros après 4 ans d'expérience».
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10. Directeur administratif et financier
Véritable chef d'orchestre de la gestion financière, le DAF est le maillon fort du top management. En tant que «business partner» de la direction générale, il conseille le chef d'entreprise sur le développement stratégique de l'entreprise. Il se charge du pilotage des différents indicateurs de rentabilité et de solvabilité de la société, définit les combinaisons financières les plus avantageuses pour financer sa croissance. L'accès au poste de Directeur Administratif et Financier est souvent l'aboutissement d'une belle carrière dans la finance d'entreprise. Certains postes deviennent toutefois de plus en plus accessibles à des jeunes fraîchement diplômés passés par une école de commerce, un IEP (Institut d'Études Politiques) ou une école d'ingénieurs. «Certaines start-up en forte croissance acceptent de recruter des jeunes candidats qui ont enregistré une première expérience dans un cabinet de conseil du Big 4 autour de 65.000 à 70.000 euros. Ça vient casser le modèle français, où l'on privilégie l'expérience», explique Mikael Deiller.
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Selon les chiffres communiqués par le cabinet Hays, le salaire des directeurs administratifs et financiers caracole en tête des grilles de rémunération de la finance d'entreprise. Un jeune DAF, doté d'un à trois ans d'expérience, peut prétendre dans un groupe à un salaire annuel de 80.000 à 90.000 euros. Ce salaire augmente au bout de trois ans d'expérience pour s'établir entre 100.000 et 110.000 euros.
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Le Figaro
Nos dix plus beaux villages de Normandie
LA SÉLECTION DU FIGARO. - Ils sont au bord de la Manche ou dans le pays d'Auge, au pied de la côte d'Albâtre ou dans les Alpes Mancelles. Ces villages vous plongent dans la Normandie des ports et des vallées.
On la dit douce et fleurie. Maritime et balnéaire. Venteuse et sauvage. La Normandie, c'est un peu ça : des kilomètres de sable, des casinos, des bunkers sur la plage. On y vient pour flamber, lézarder ou réviser son Histoire. Mais pas que. La Normandie, c'est aussi des chaumières à colombage, ses chemins creux, son bocage... Bref, ses villages.
Certains sont célèbres pour leur port, leur falaise ou leur abbaye. D'autres cachent des maisons en granit, des ruelles tordues, des côtes décharnées ou des pommiers à fleurs. Tous sont différents mais incontournables. Voyager, c'est aussi comprendre. Ces dix villages, classés d'après leur distance de Paris (du plus proche au plus éloigné), vous permettront de mieux cerner cette terre de touristes et de taiseux.
Giverny, village idyllique de Monet
Il se levait avant le jour et allait vite étudier la lumière. Monet a vécu plus de 40 ans à Giverny et conçu ses jardins comme des œuvres : partout, des explosions de couleurs. Aujourd'hui, on vient les admirer. Au Clos Normand, cerisiers à fleurs, roses, capucines, pavots et iris. Au Jardin d'eau, saules pleureurs au bord de l'étang et nymphéas au fond du bassin. Giverny, c'est plus de 600.000 visiteurs chaque année pour 500 habitants en bord de Seine, dans l'Eure. Mais tout a gardé son aspect d'origine, y compris les reflets dans l'eau. Où est Monet ? On s'attend à ce qu'il surgisse. Il n'est pas si loin, derrière l'église, en retrait du cimetière communal. Sa tombe est recouverte de fleurs.
Comment y aller ? Comptez une heure de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu'à Vernon-Giverny puis 15 minutes de navette.
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Lyons-la-Forêt, un savoir-hêtre
Il y a eu ici un château fort. C'était il y a longtemps, au XIIe siècle. Il a été démantelé par les Anglais. La guerre ici ? Difficile à imaginer. Lyons-la-Forêt est un village de l'Eure coquet et fleuri, quoique avec du caractère. Les habitants se comparent aux irréductibles Gaulois : les maisons à colombage vous plongent des siècles en arrière. On se croirait dans un album d'Astérix et Obélix. Surtout un jour de marché, quand on se retrouve sous la vieille halle à pans de bois. Lyons-la-Forêt, c'est l'authentique à deux heures de Paris. Et l'une des plus belles hêtraies d'Europe. Les troncs centenaires laissent passer les rayons du soleil. Ici, promis, il fait beau plusieurs fois par jour.
Comment y aller ? Comptez 1 h 20 de train depuis Paris jusqu'à Rouen puis 45 minutes de voiture par la N31 puis la D6 ou une heure par autocar (ligne 500).
Honfleur, nul port ailleurs
Honfleur, comment dire, chacun sait : des maisons colorées, des barques de pêcheurs, des reflets dans l'eau et des greniers à sel. Le plus beau port du Calvados et peut-être de Normandie. Une toile de maître. Le terrain de jeu des impressionnistes, Boudin, Courbet, Jongkind. Tous ont peint son ciel et les battements de son cœur. La semaine, les pêcheurs ouvrent les filets de sole sur les quais. Le week-end, les visiteurs investissent le Vieux Bassin, les galeries d'art, la Lieutenance, le quai Sainte-Catherine et les ruelles tordues. Si vous avez le temps, grimpez sur les hauteurs, vers la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, on y voit le Pont de Normandie et l'estuaire de la Seine. Comment dire ? Superbe.
Comment y aller ? Comptez 2 h 10 de train depuis Paris jusqu'à Trouville-Deauville puis 25 minutes de voiture par la D62 ou 40 minutes en autocar (Bus Verts du Calvados, ligne 20).
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Veules-les-Roses, la mer à la campagne
Veules-les-Roses, c'est la Veule, plus petit fleuve de France, 1149 mètres de long et 11 moulins, qui tournent parfois encore. Pour les voir, il faut suivre le circuit le long du cours d'eau, à l'abri des saules pleureurs. On y voit des chaumières fleuries, des cressonnières, peu d'agitation. Les touristes ont l'habitude de dire qu'ils sont réveillés par le silence. Victor Hugo y venait puiser l'inspiration. Son bureau donnait sur la mer, quel spectacle ! Ici, on vient aussi pour la plage, c'est une station balnéaire et l'un des plus beaux villages de France. On le comprend en haut, sur les falaises blanches de la côte d'Albâtre, accessible depuis le bourg par un chemin creux.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris Saint-Lazare jusqu'à Dieppe puis 30 minutes de voiture par la D925.
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Beuvron-en-Auge, fleurie et authentique
Beuvron-en-Auge est un village grotesque. Pas ridicule, mais grotesque, du nom de ces ornements fantaisistes sur les façades de certains manoirs. Ils n'ont pas pris une ride depuis le XVIe siècle. Et à vrai dire, tout semble figé dans ce village du Calvados. Les maisons à pan de bois sont serrées les unes aux autres. On se croirait dans un décor de cinéma, surtout devant le Vieux-Manoir, le plus fier de tous. Beuvron, c'est un condensé de Normandie, 200 habitants, un cafetier qui fait coiffeur et des pommiers le long des haras. Même le nom du village respire le terroir : « en-Auge », le pays du cidre et du Camembert. Quand on vient ici, il y a des obligations, comme goûter à la Teurgoule, dessert à base de riz, de lait et de cannelle - rien à voir avec le riz au lait. Pour digérer, marchez vers la chapelle de Clermont-en-Auge, le coin offre de superbes balades.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 en train depuis Paris jusqu'à Lisieux puis 30 minutes de voiture par la D50.
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Étretat, mystérieuse et romantique
Étretat, c'est d'abord un dilemme : on se demande par où commencer, la falaise d'Amont ou d'Aval ? Elles sont là, toutes les deux, blanches et lumineuses, comme des couronnes posées sur la mer. Au nord, la falaise d'Amont et son arche comme une trompe d'éléphant. Côté sud, la falaise d'Aval, son aiguille, son arche et sa grotte. Au XVIIIe siècle, Étretat n'était qu'un village de pêcheurs. Puis des Parisiens ont débarqué et le petit port de Seine-Maritime est devenu un lieu de villégiature, une inspiration d'artistes, forcément avec ces couleurs, ces lumières. Aujourd'hui, Étretat n'est plus vraiment un village. C'est une légende.
Comment y aller ? Comptez 2 heures de train depuis Paris jusqu'à Bréauté-Beuzeville puis 25 minutes de voiture par la D72 puis la D940 ou 30 minutes en autocar (ligne 17).
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Saint-Cénéri-le-Gérei, là-haut sur la colline
Un pont romain. Des volets bleus. Des portails ouverts. Du silence. C'est Saint Cénéri-le-Gérei, 120 habitants au cœur des Alpes Mancelles, dans l'Orne. Ici, on se balade entre les maisons de pierre, on s'allonge dans l'herbe, on chemine le long la Sarthe. C'est vert, vallonné, romantique. Au XIXe siècle, des peintres se rassemblaient ici, à l'auberge des sœurs Moisy. Un soir, l'un d'eux dessine son profil sur le mur de la salle à manger. D'autres l'imitent. Une coutume était lancée. Depuis, 60 autres ont été peints. On vient à Saint-Cénéri-le-Gérei pour ça, l'histoire et les légendes. En contrebas de l'église, il y a une chapelle posée sur une prairie. Des jeunes filles viennent planter une aiguille dans la robe de Saint-Cénéri pour trouver l'âme sœur. Hors du temps, c'est ça qu'on dit ?
Comment y aller ? Comptez 2 h 30 de train depuis Paris jusqu'à Alençon (correspondance au Mans) puis 20 minutes de voiture par la D112 puis la D101.
Barfleur, la perle des marées
À Barfleur, on respire un air neuf -c'est que disent les habitants- près du port. Ils inspirent face à la mer, se retournent et expirent vers le reste du territoire. Barfleur est sur une pointe, à l'extrémité nord-est du Cotentin, dans la Manche. C'est d'ici que partaient les chevaliers français pour mettre une rouste aux Anglais. C'était à l'époque de Guillaume-le-Conquérant. Depuis, les navires de pêche ont remplacé les navires de guerre, mais le port reste la place forte du village. À marée haute, il faut voir la mer ramener les marins sur les quais. À marée basse, les embarcations échouées sur le sable. Un spectacle doux ou grave, on ne sait plus, la faute à l'austérité des maisons en granit, rue Saint-Nicolas ou Saint-Thomas-Beckett. À proximité, ne pas manquer la vue depuis le phare de Gatteville, 74,85 mètres, deuxième plus haut de France. Au sommet, on inspire, on se retourne, on expire.
Comment y aller ? Comptez 3 heures de train depuis Paris jusqu'à Valognes puis 25 minutes de voiture par la D902.
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Le Mont-Saint-Michel, merveille normande
On le voit de loin, des prairies, des plages, de la pointe du Grouin. Le Mont-Saint-Michel est une île, un mirage, une folie. On ne le visite pas, on y part à l'assaut, par son artère principale ou ses ruelles, ses jardins cachés, ses échoppes. En haut, c'est l'abbaye, perchée à 80 mètres, merveille architecturale et militaire. Le Mont est un site touristique de la Manche et surtout spirituel : on y vient demander l'éternité auprès de l'archange Saint-Michel. Selon la légende, c'est lui, en apparition, qui a ordonné à l'évêque d'Avranches l'édification d'un sanctuaire. C'était en 708 et le site est depuis devenu l'un des plus visités de France : 2,5 millions de touristes chaque année.
Comment y aller ? Comptez 1 h 50 de train depuis Paris jusqu'à Rennes puis 1 h 10 de voiture par la D175 ou par autocar (Keolis Armor). Sur place, garez-vous sur les grands parkings à 2,7 km du Mont puis prenez une navette gratuite.
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Goury, le vrai bout du monde
Ici, pas de mairie, pas de poste, pas de réseau téléphonique, pas de maison à colombage. Juste des gens en anorak. Et la mer. La mer brute et déchaînée. Les houles s'écrasent ici, à l'extrémité nord-ouest du Cotentin, dans la Manche. Goury n'est pas un village, c'est un port, un phare, une station de sauvetage, les courants du Raz Blanchard sont considérés comme les plus puissants d'Europe. Ils soulèvent des barrières d'écume, rendent la navigation difficile voire impossible. Goury, c'est la rudesse du Cotentin, le cap de la Hague, une terre décharnée, le bout du monde, mais aussi la douceur de la Manche, un petit morceau d'Irlande. Les prairies plongent dans l'océan. Des murets de pierre sèche séparent les pâturages. Goury n'a rien à voir avec l'Homme. Goury est l'œuvre de la mer.
Comment y aller ? Comptez 3 h 20 de train depuis Paris jusqu’à Cherbourg puis 30 minutes de voiture par la D901.
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Publié en mai 2021, cet article fait l'objet d'une mise à jour
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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.
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Ces petites taxes locales qui plombent le pouvoir d’achat des propriétaires
Actualité
Elles sont discrètes et méconnues du grand public mais pèsent de plus en plus lourd dans le budget des Français.
Par Guillaume Errard
Mis à jour le 12/05/22, 04:00
Publié le 12/05/22, 04:00
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Voir l'annonceVoir l'annonceCes taxes sont moins connues des Français que la taxe d’habitation ou la taxe foncière. Pour autant, elles réduisent votre pouvoir d’achat de plusieurs dizaines voire centaines d’euros chaque année. Ce qui, dans le contexte tendu que l’on connaît, est loin d’être négligeable. Ce sont les taxes pour prévenir les inondations (dit «Gemapi»), sur les ordures ménagères ou encore sur les abris de jardins.
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La première, collectée par les intercommunalités, est payée, entre autres, par les redevables de la taxe d’habitation sur les résidences principales (acquittée par les propriétaires et les locataires) et secondaires (acquittée par les propriétaires) mais aussi de la taxe foncière (acquittée par les propriétaires). Or, en 2023, tous les Français seront exonérés de taxe d’habitation sur les résidences principales. Conséquence: les locataires ne seront plus imposés sur la taxe sur les inondations. Dit autrement, le poids de la taxe sera supporté uniquement par les propriétaires qui verront leur facture fiscale s’envoler. À Toulon, le taux de la taxe Gemapi a quasiment doublé entre 2020 et 2021, triplé dans le Lot-et-Garonne et quintuplé pour la métropole Aix-Marseille-Provence, selon le syndicat de propriétaires UNPI.
Autre conséquence de la suppression de la taxe d’habitation: l’envolée de la taxe sur les ordures ménagères (TEOM). «Elle coûte 130 euros par habitant par an en moyenne et plus de 500 euros pour une famille de 4 personnes», affirme Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce qui vient de réaliser un sondage sur le sujet, auprès d’une soixantaine de collectivités. Cette année, 77% d’entre elles veulent augmenter la taxe sur les ordures ménagères de 5% et près d’une sur deux (49%) envisage une hausse de 10%. Ce qui représente une hausse qui peut aller jusqu’à 65 euros par an.
La flambée des prix de l’énergie pèse lourd
L’échantillon est limité mais la tendance est là. «De plus en plus d’intercommunalités reportent la suppression de la taxe d’habitation sur la taxe sur les ordures ménagères ou sur celle sur les inondations qu’elles augmentent», confirme Pierre Hautus, directeur général de l’Union nationale des propriétaires immobiliers qui réclame un «encadrement de la taxe foncière». Bien qu’elle soit prélevée en même temps que la taxe foncière (dernière colonne de votre avis de taxe foncière), la taxe sur les ordures ménagères n’est pas liée à cet impôt local que paient 32 millions de contribuables. Mais pour autant, elle suit la même évolution à la hausse.
La suppression de la taxe d’habitation n’est pas la seule explication à l’augmentation de la TEOM. La flambée des prix de l’énergie, causée par la guerre en Ukraine, est aussi en cause. Pour trier les déchets, les communes utilisent des camions qui fonctionnent au carburant. Sans compter la taxe sur les activités polluantes qui a plus que doublé en 3 ans (de 25 à 54 euros) et dont les élus ont répercuté la hausse sur la taxe sur les ordures ménagères pour faire face à la crise sanitaire.
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Enfin, une autre petite taxe cause de grands tracas aux ménages. Il s’agit de la taxe d’aménagement, plus connue sous le nom de taxe «cabanes de jardin». Créé en 2012, cet impôt, que vous payez une fois par an, frappe les constructions de plus de 5 m² et, pour la sixième année consécutive, a grimpé de près de 7%! Une envolée inédite liée à la flambée du prix de construction sur lequel la taxe est indexée. Ce qui représente une hausse d’une soixantaine d’euros de la base forfaitaire. À cela s’ajoutent les parts des collectivités locales qui varient selon les communes et les départements (calculez le coût de votre taxe d’aménagement via le simulateur en ligne des pouvoirs publics).
Bref, à ce train-là, ces taxes ne mériteront bientôt plus leur qualificatif de «petites». «Plus les collectivités trient, plus elles paient de taxes notamment celle sur les activités polluantes qu’elles considèrent injustes, conclut Nicolas Garnier. Le risque, c’est de voir les collectes baisser ou les stockages sauvages se multiplier. Et les taxes continuer de grimper». Le fameux cercle vicieux.
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Le Figaro
Thomas Brail, l’ami des arbres
Florence VierronPORTRAIT - Grimpeur arboriste dans le Tarn, il mobilise l’opinion publique pour empêcher l’abattage de beaux alignements en milieu urbain. Après la création d’une association, il sort un livre pour expliquer sa démarche.
Dans la famille Brail, c’est Thomas qui fait du bruit dans les médias. Quoi de plus normal, après avoir vécu pendant vingt-huit jours à 17 mètres de hauteur dans un platane à Paris en 2019. Mais «si tout le monde était comme ma sœur, la nature et l’environnement se porteraient mieux», affirme, modeste, le grimpeur arboriste de 47 ans. «Petite, elle sauvait les fourmis piégées par les araignées avec une pince à épiler.» Le frère et la sœur ont grandi dans le Tarn au milieu des animaux - «nous avons eu jusqu’à 10 chiens, mon père les ramenait de la déchetterie où les gens les abandonnaient». La nature a été leur cour de récréation. Et les arbres, leurs amis. Thomas Brail leur rend hommage dans un livre, L’Homme qui sauvait les arbres (Arthaud), dans lequel il raconte le combat qu’il mène depuis trois ans. Précisant qu’il le fait pour son fils: «J’espère qu’il sera fier de moi.»
Les arbres, Thomas Brail peut en parler pendant des heures. Il les aime, les renifle, leur parle, connaît leurs besoins, leurs malheurs. Son métier consiste à les maintenir le plus longtemps possible. À la fin de son livre, il énumère 41 bénéfices qu’ils nous apportent, liste non exhaustive. Au hasard: de meilleures relations sociales, une diminution du stress, de l’ombre en été, de la chaleur en hiver, de la matière pour fabriquer du papier, des bateaux, des instruments de musique… «Laissez un chien attaché à une barrière. Au bout d’un moment, il va s’énerver, aboyer, peut-être mordre. Et la Ligue des animaux va arriver. Mais un arbre, ça ne s’exprime pas. Un arbre n’a pas demandé qu’on lui mette les pieds dans le bitume. Un arbre, ça pousse en forêt avec ses copains. En les mettant en ville, on les met en prison.» Alors quand, en mai 2019, le maire de Mazamet, la ville du Tarn où il vit, entre Toulouse et Béziers, décide d’abattre neuf platanes âgés de 120 ans parce qu’un commerçant se plaint qu’ils masquent son magasin, son sang ne fait qu’un tour. D’ailleurs, s’il était un animal, Thomas Brail se verrait bien en tigre: «C’est calme, mais il ne faut pas l’énerver.»
Plusieurs combats
Son histoire «médiatique» commence le jour où une entreprise d’élagage fait vrombir ses tronçonneuses sur place, il s’installe dans l’un des platanes menacés, après avoir prévenu les médias locaux. Trois jours de camping inconfortable suffiront pour que le maire abandonne. Sept arbres échappent à la guillotine. Il devient lanceur d’alerte malgré lui, même si le terme lui déplaît. Autant que les mots «militant», «activiste» et «écolo». «Je ne sais pas ce que je suis. Je fais ce que je peux. Aujourd’hui, on est tous écolos, on aime tous manger de bonnes choses, voir de beaux arbres. J’ai choisi cette voie, je l’assume et je pense que c’est la bonne», dit-il avec son accent ondulé. Dans la foulée, il crée le GNSA (Groupe national de surveillance des arbres).
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«Thomas a voulu alerter sur la façon dont les arbres sont traités, voire maltraités. Il m’a demandé d’être le parrain du GNSA. J’ai dit oui tout de suite», raconte le comédien Bruno Solo, son ami depuis leur rencontre sur un film de Jean-Pierre Mocky, où Thomas Brail était troisième assistant. Le GNSA est aujourd’hui la seule association qui défend les arbres urbains. «Surveillance ça veut dire qu’on vous regarde. Ce serait prétentieux de parler de sauvegarde ou de sauvetage», précise Thomas Brail. C’est pourtant de sauvegarde dont il est question dans l’article de loi L350-3 du code de l’environnement sur lequel il se base pour mobiliser l’opinion publique. Cet article interdit qu’on abatte des arbres en ville, lorsqu’ils font partie d’un alignement.
Le deuxième combat se fera à Condom, dans le Gers, où un bel alignement de platanes doit disparaître pour transformer un parking en promenade piétonne. Bis repetita, il prend ses quartiers à 10 mètres de haut, mais la partie est plus difficile. Alors il part à Paris. En septembre 2019, il choisit un platane face au ministère de la Transition écologique, occupé alors par Élisabeth Borne. Dans la capitale, il y a aussi les médias nationaux. «Mais le temps médiatique est court. Ça a fonctionné quatre jours et c’est retombé.» Il réussit tout de même à captiver Juliette Binoche, qui lui rend visite. Il tente à de nombreuses reprises d’obtenir un rendez-vous avec la ministre. Il sera reçu quatre mois plus tard. Pendant vingt-huit jours, il vit soutenu par son baudrier, ravitaillé par des amis et des commerçants et réussit à ne pas poser le pied sur le bitume parisien. Le 29e jour, il apprend que les 16 platanes de Condom ont été abattus. Il n’a plus de jambes pour le porter et sa compagne a déserté.
«Besoin de bénévoles et de dons»
Abasourdi, le grand gaillard élancé à la barbe aérienne ne se décourage pas. Le jeune rebelle qui voulait devenir une rock star à la sortie de l’adolescence a de solides réserves. Il a intérêt, car il est beaucoup sollicité. Bayonne, Montauban, L’Haÿ-les-Roses, Montreuil, la tour Eiffel, partout «les mêmes aberrations, alors que l’on sait que nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030». Et s’il continue, c’est parce que la petite graine qu’il a plantée a bien poussé. Quelque 70 antennes du GNSA s’activent aujourd’hui en France, principalement animées par des femmes. «La force du GNSA, c’est que tous les groupes font des vidéos. Mais nous avons besoin de bénévoles et de dons», déclare Thomas Brail, qui a réduit l’activité de son entreprise de moitié pour se consacrer à «sa» cause. «Il a un grand sens de la pédagogie, et du charisme. Il a su créer une armée verte bienveillante et sait transmettre sa passion», précise Bruno Solo.
Pour toucher les jeunes, peu présents pour l’instant, il a compris l’utilité des réseaux sociaux, «même si ça crée de la pollution numérique». Trois ans après la naissance du GNSA, il considère que ce n’est que le début du mouvement. Dans son viseur, le prochain gouvernement: «Je ne donne pas beaucoup de temps aux politiques pour nous rejoindre, parce que la politique va toujours dans le sens du vent», sourit-il. «Thomas est très malin. Et surtout, il a l’humilité de ne pas se sentir plus grand que la cause qu’il défend», conclut Bruno Solo.
Covid-19 : 133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
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La survie des vaquitas est encore possible
Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.
L'Humanité
Mieux comprendre la ménopause
ActuPassage essentiel dans la vie des femmes, la ménopause n’est plus aussi taboue mais fait encore l’objet d’idées reçues. Les femmes ont tout à gagner à parler de leurs troubles afin de dédramatiser cette période charnière.
Marie MersierLa ménopause, ou plus précisément périménopause (tout ce qui la précède et la suit), n’a pas bonne presse. On l’aborde souvent par le prisme des symptômes, donc on la stigmatise, alimentant ainsi la peur et les tabous. En effet, le yoyo des hormones qui entoure cette période a des conséquences plus ou moins notables sur le bien-être de la femme. Prise de poids, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles de l’humeur, tout un ensemble de manifestations pas toujours simples à vivre et à accepter.
D’abord, et c’est important de le souligner : temporalité, ressenti… à chaque femme son cycle menstruel, mais aussi sa ménopause. Ensuite, peut-être faut-il changer notre regard sur cette étape : ne plus la considérer comme une fin en soi (même si cela marque la fin des menstruations donc de la vie reproductive), mais comme le début d’un nouveau cheminement, riche et épanouissant, « une autre manière d’être soi ». C’est ce que propose Sophie Kune grâce à son compte Instagram @menopause.stories et son livre « Ménopausée et libre ! » (1) qui annonce la couleur : « La ménopause n’est pas qu’un symptôme, c’est une nouvelle féminité ! »
Début d’un nouveau cycle
Apprivoisant la ménopause d’un point de vue décomplexé et holistique, c’est-à-dire en mettant en résonance ses aspects physiologiques, psychiques et émotionnels, l’autrice offre des clés pour se réapproprier le vécu de la ménopause. « Lorsqu’elle s’installe, on a l’impression que tout notre corps prend le dessus. En observant ce processus et en se reconnectant à soi-même, on peut essayer de poser des mots sur ce que l’on expérimente et ressent. Le fait de délivrer cette parole, d’être écoutée, là où l’on se sent le plus à l’aise – avec son médecin, son gynécologue, une amie – désamorce pas mal de choses. » Il sera d’ailleurs intéressant de voir si la proposition d’Emmanuel Macron de créer une consultation gratuite pour la ménopause sera suivie d’effets (2).
Même si chaque femme abordera et vivra de façon unique cette période, il existe des ressources afin de l’accompagner plus sereinement. La nutrithérapeute Marion Baudier-Melon conseille : « Le stress et le manque de sommeil ayant un fort impact sur les désagréments liés à la ménopause, pratiquer une activité sportive et prendre du temps pour soi, calme et régénérateur, seront une priorité. Dans la mesure du possible, adapter son assiette en mettant le focus sur la variété et en favorisant les aliments à index glycémique bas : fibres, légumineuses, protéines, bons acides gras comme les oméga 3. Du côté des plantes, trèfle rouge, maca, ginkgo, gattilier peuvent être des pistes, mais toujours sur les conseils d’un ou d’une naturopathe, car il existe des contre-indications surtout en cas de cancer hormonodépendant. » Enfin, déployant une « nouvelle écologie du corps féminin », Miyé (3) est une gamme de soins vers laquelle on peut s’orienter, avec, par exemple, le « Gel intime hydratant et rééquilibrant » ou le complément alimentaire « Équilibre hormonal féminin ». Certes, cela représente un investissement, mais ces produits se distinguent par leur formulation bio et vegan à l’efficacité avérée.
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Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : la fin du masque, pas de l'épidémie
Camille LestienneLe masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun à partir de lundi prochain.
Bonjour,
Le parfum du métro vous avait manqué? À partir de lundi prochain le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun même s'il reste recommandé. Si la cinquième vague touche à sa fin, une nouvelle campagne vaccinale est envisagée à l'automne face à la menace de nouveaux variants. En Afrique du Sud, BA.4 et BA.5 sont responsables d'une légère reprise de l'épidémie. Seul grand pays à maintenir la politique du «zéro Covid», la Chine essuie, elle, les critiques de l'OMS qui n’estime pas «soutenable» la stratégie choisie par les autorités de Pékin. Enfin des nouvelles de… la grippe espagnole de 1918. Après avoir tué entre 50 à 100 millions de personnes dans le monde, elle serait devenue un banal virus saisonnier.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro
1. Le masque tombe, les variants en embuscade
«Le port du masque ne sera plus obligatoire dans l'ensemble des transports en commun» à partir du 16 mai, a annoncé hier mercredi Olivier Véran, à l'issue du Conseil des ministres alors que la situation sanitaire continue de s'améliorer. Mercredi, la moyenne quotidienne des nouvelles contaminations sur sept jours, qui lisse les variations, s'établissait à 36.548, en nette diminution de 20,44%. Dès lundi également le masque ne sera plus exigé dans les avions et les aéroports dans toute l'Union européenne. Attention toutefois à ne pas jeter tous les derniers masques qui tapissent vos poches: ils restent recommandés et s'avèrent, pour certains, efficaces contre le pollen.
D'autres mesures sont maintenues: le passe sanitaire dans les établissements de santé, l'isolement d'une semaine après un test positif et l'obligation vaccinale des soignants. Par ailleurs une nouvelle campagne vaccinale pourrait être menée à l'automne afin de contrer les nouveaux variants. En Afrique du Sud, les variants BA.4 et BA.5 sont responsables d'un rebond de l'épidémie sans toutefois affoler les experts. À ce jour, «ils ne montrent pas de profil particulier de virulence», rassure l'épidémiologiste Antoine Flahault. Vendredi dernier, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, avertissait sur France Inter : «Ce qui est certain, c'est que les nouveaux variants vont prendre le pouvoir sur le variant actuel. On aura un retour d'un variant de ce virus à l'automne.»
Les chiffres à retenir
- 1329 malades en soins critiques (-35 depuis la veille)
- 20.152 patients hospitalisés (-347 depuis la veille)
- 40.299 nouveaux cas détectés (47.925 il y a une semaine)
- 87 décès en 24 heures à l'hôpital (147.075 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,3% de la population)
- 41,2 millions de doses de rappel administrées
Source : Santé publique France au 11 mai
2. Vacciner et protéger les précaires
Alors que le spectre de l'épidémie s'éloigne, l'heure est aux bilans. Épidémiologistes et ONG tirent les leçons d'une campagne vaccinale complexe menée auprès des exclus pourtant identifiés comme personnes à risques. Le taux de vaccination des plus précaires est bien moins mauvais que ce qu'ils craignaient. Des progrès peuvent et doivent toutefois être faits. Tout cela, note Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, doit «nous permettre de réfléchir à ce qu'il faudra faire pour la prochaine crise. Car on sait qu'il y en aura une.»
3. La Chine critiquée pour sa stratégie «zéro Covid»
Maintenant, les autorités installent des barbelés à l'intérieur des bâtiments où il y a un cas positif, des cadenas sur les portes des résidences. Elles entrent de force chez les gens pour les arracher à leur famille et les emmener en “camp de quarantaine” », l'angoisse de tous les Chinois.
La politique zéro Covid de la Chine «n'est pas soutenable», a affirmé mardi le patron de l'OMS. Tedros Adhanom Ghebreyesus recommande aux autorités chinoises de changer de stratégie. Des propos qui ont été immédiatement censurés en Chine où les mesures les plus strictes continuent de s'appliquer. Une Française expatriée à Shanghai détaille auprès de Madame Figaro ses conditions de vie dans la ville confinée depuis le mois d'avril. Elle confirme une escalade de la violence avec la mise en place de barbelés et de cadenas dans les lieux où des cas positifs ont été détectés. «J'ai vu des hommes se faire emmener de force, enveloppés entièrement de scotch», dénonce-t-elle encore. Emmanuel Macron a demandé mardi au président Xi Jinping de «tenir compte des préoccupations» des Français affectés par les restrictions anti-Covid. Épargnée jusque là au prix d'une fermeture totale de son économie, la Corée du Nord va plus loin encore en décrétant un confinement général de sa population après la découverte d'un premier cas de Covid.
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4. Du nouveau sur la grippe espagnole de 1918
Au début de l'épidémie, le Covid a souvent été comparé à la grippe espagnole qui en 1918 et 1919 a provoqué la mort de 50 à 100 millions de personnes dans le monde. Une étude génomique menée par des chercheurs de l'Institut Robert-Koch à Berlin (Allemagne) et de l'Institut Rega à Louvain (Belgique) et publiée mardi dernier dans NatureCommunications, révèle que la grippe espagnole serait devenue un banal virus saisonnier. Une étude fondée sur un défi technique: réussir à séquencer l'ARN de virus vieux d'un siècle prélevé sur des petits morceaux poumons conservés dans du formol dans les collections de pathologies des musées. «La grippe de 1918 n'est pas la clé de tout, mais en augmentant notre compréhension des pandémies du passé, nous enrichissons notre catalogue de scénarios possibles. Nous essayons aussi d'identifier certains processus partagés entre différentes pandémies, même si elles sont très différentes. En cela, ce travail contribue à nous préparer aux prochaines pandémies», explique au Figaro le virologiste Sébastien Calvignac-Spencer, qui a dirigé les travaux.
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5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. À partir du 16 mai, il ne sera plus obligatoire dans les transports mais reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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Alors que les contaminations au Covid-19 sont en baisse depuis trois semaines, le président du Conseil scientifique préfère rester prudent quant à la fin de la pandémie.
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Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
Le Figaro
La lettre du Figaro du 12 mai 2022
Louise DarbonL'alerte sur l'économie mondiale, un reportage dans le Donbass pilonné par les Russes et une enquête sur ces Français qui «ne reconnaissent plus la France» et s'exilent.
Chers lecteurs,
On ne le dit que trop: les histoires d'amour finissent mal en général. C'est le cas de celle que vivaient l'Europe et les taux négatifs depuis 2014. Cet épisode mis en place pour soutenir l'activité économique il y a huit ans est en train de prendre fin. Fini l'argent gratuit a décidé la BCE. Même si cela risque de peser sur une croissance déjà pas en grande forme, la faute à la guerre en Ukraine et aux confinements chinois.
La lettre du jour vous expliquera que si Jean-Luc Mélenchon veut bien être premier ministre, il ne veut plus être député. Et elle vous parlera de ces Français dépités et désabusés qui quittent leur France bien-aimée qu'ils «ne reconnaissent plus».
Bonne lecture, chers abonnés et très bonne journée!
Louise Darbon
• À la une
Inflation, taux, croissance : le monde en état d'alerte
L'Europe va-t-elle dire adieu à ses chers taux négatifs, ceux qui l'accompagnent depuis 2014? C'est probable à en croire Christine Lagarde. La présidente de la BCE a annoncé que les taux devraient remonter sous peu. Plusieurs gouverneurs de plusieurs banques centrales - dont celui de la Banque de France -, sont aussi pour une telle offensive. Cette «normalisation» de la politique monétaire européenne était attendue, mais peut-être pas aussi rapidement.
Les marchés, comprenant que la période qui s'ouvre sera compliquée, se sont un peu affolés ces derniers jours. Ainsi sur celui des obligations souveraines, les coûts des emprunts d'États se sont envolés - en anticipation de la hausse des taux directeurs des banques centrales. L'argent «gratuit», c'est fini. Et pour les entreprises, il devient de plus en plus difficile de se financer avec des taux de financement «multipliés par cinq depuis le 1er mars».
Il faut dire qu'à voir comment l'inflation se comporte - elle qui refuse catégoriquement de se cantonner aux 2 % attendus mais volait à 7,5 % le mois dernier -, la BCE ne pouvait rester sans rien faire. Les États-Unis et l'Angleterre ont déjà relevé leurs taux directeurs. D'abord prudente, la banque centrale du Vieux Continent a mis cette prudence de côté. Peut-être un peu trop tard d'ailleurs. Car des nuages menaçants s'accumulent dans le ciel de la croissance mondiale avec les confinements chinois, le durcissement monétaire américain, la guerre en Ukraine et la baisse du pouvoir d'achat. L'euphorie attendue avec la sortie de la période Covid ne sera pas: on aura au mieux de la stagnation au pire, la redoutée stagflation.
Pas mal d'économistes considèrent en tout cas que resserrer la politique monétaire n'est pas la meilleure idée du monde: cela risque de casser la jolie embellie sur l'emploi en Europe et de peser sur la croissance.
En tout cas, tout ça semble signer la fin de la toute-puissance des banques centrale qui - face à l'inflation -, n'ont plus les mêmes marges de manœuvre pour résoudre les crises.
• L'éditorial
Inflation, taux, croissance: «Retour sur terre »
Le vent tourne vite en économie. Voici quelques mois encore, ceux qui s'inquiétaient de l'envolée de la dette passaient pour d'incorrigibles Cassandre, accrochés à des lubies d'un autre temps. Le chœur des modernes dissertait sur le monde nouveau en leur faisant la leçon. Le progrès économique, la mondialisation, les gains de productivité, nous expliquaient-ils, avaient définitivement vaincu l'inflation. Les taux d'intérêt devaient rester ad vitam aeternam cloués au plancher, l'endettement devenait une question secondaire. Ce raisonnement paresseux fut, comme on sait, un formidable encouragement au laisser-aller, notamment en France, où l'on s'enivre, plus que partout ailleurs, de dépense publique. Une pandémie et une guerre plus loin, ce grand échafaudage intellectuel s'écroule. Le mirage de l'argent magique et la fable du crédit sans fin sont emportés par les tourments du monde. Ils laissent derrière eux trois bombes à retardement : une inflation galopante, des bulles spéculatives (Bourse, immobilier, cryptomonnaies…) et des montagnes de dettes. Sans filet de sécurité, cette fois : le piège se referme aussi sur les banques centrales, ces pompiers pyromanes, qui, après avoir inondé plus que de raison le monde de monnaie gratuite, sont désormais contraintes de relever une à une leurs taux d'intérêt au risque de casser la croissance.
Pour un quinquennat placé sous le signe du pouvoir d'achat et des tensions sociales, ce grand chambardement tombe bien mal. La cigale, ayant beaucoup trop chanté, se trouve aujourd'hui fort dépourvue. Le gouverneur de la Banque de France, plutôt réputé pour sa pondération, donne de la voix : il met en garde contre toute nouvelle dérive budgétaire susceptible de menacer la soutenabilité d'une dette appelée à coûter de plus en plus cher. Au moment où le ciel s'assombrit, l'État serait bien inspiré de reprendre, enfin, la maîtrise de ses dépenses. À un mois des élections législatives, telle visiblement n'est pas la priorité du gouvernement, qui a encore signé hier pour plusieurs milliards d'euros de chèques sans provision.
• Ce qui se passe en Ukraine
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes
Concentrée sur le Donbass après son échec à prendre Kiev, l'armée russe cherche aujourd'hui à prendre en tenaille les villes jumelles de Sieverodonetk et Lyssytchansk, pour encercler les soldats ukrainiens présents là-bas. Eux tentent de repousser les assauts incessants des hommes de Poutine comme ils peuvent, mais la puissance de feu supérieure de l'ennemi rend la tâche difficile. Ce dernier pilonne sans cesse les routes qui permettent d'accéder aux deux villes, rendant le ravitaillement de plus en plus difficile.
Cyrille Louis a rencontré là-bas Nina, Iana et Artiom, trois des quelques dizaines de milliers d'habitants restés chez eux. Ils lui ont raconté le quotidien dans ces villes du Donbass, sous le feu de l'artillerie russe, à vivre sous terre pour se protéger, à survivre grâce à l'aide alimentaire, sans électricité, sans réseau téléphonique. Un peu comme à Kharkiv, où depuis deux mois, une vie souterraine s'organise dans le métro, pour échapper aux bombes russes.
• Les informations à connaître en vous levant
Le délinquant suspecté de la mort d'Antoine Alléno mis en examen et écroué - Soupçonné d'avoir tué, au volant d'une voiture volée, le fils du chef étoilé Yannick Alléno, cet homme de 25 ans est connu de la police. Il a été placé en détention provisoire. [En savoir plus]
Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général - Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA. [En savoir plus]
Législatives 2022 : 49% de Français veulent un premier ministre de gauche - Depuis sa victoire, le président de la République fait durer le suspense quant à la nomination du successeur de Jean Castex. [En savoir plus]
• Les articles à ne pas manquer
Jean-Luc Mélenchon, l'énigme d'une non-candidature aux législatives
Il veut être premier ministre mais pas député. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas candidat aux législatives. Le patron des Insoumis y croit à sa majorité, les sondages classant son union des gauches en tête des prochaines élections. Mais il le dit lui-même: «je me prépare plutôt à l'idée d'être premier ministre qu'à l'idée d'être de nouveau député». Il pense qu'il sera plus utile ailleurs qu'au Palais Bourbon, occupé à développer ses liens avec l'Amérique latine et l'Afrique par exemple. Si ce choix vous étonne, il paraît très cohérent à l'entourage de notre ami insoumis. On sait que sans être sur les bancs de l'hémicycle, il «restera au premier plan». De toute façon, la part locale du mandat de député ne l'a jamais passionné.
Ces Français qui s'exilent parce qu'ils «ne reconnaissent plus la France »
La France, ils l'aiment. Tellement qu'ils la quittent. Ne reconnaissant plus leur pays bien-aimé, pris d'un malaise diffus où se mêlent sentiment d'insécurité et malaise identitaire, ils volent vers des horizons plus sereins. Et leur dévolu se jette sur le Portugal par exemple, où Christophe retrouve une certaine France, «celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l'importance de la famille». Ou bien sur la Hongrie ou la Grèce où Laure et Paul se sentent en sécurité, où ils ne ferment plus la porte à clé et ne se sentent plus menacés de se faire agresser à chaque coin de rue.
«Roger Federer, c'est la beauté pure du sport et du tennis »: entretien avec le journaliste US auteur d'une biographie référence
Les amoureux de tennis se languissent de leur cher Roger. Federer n'a plus été vu sur les cours depuis juillet 2021 et son quart de finale perdu à Wimbledon. Preuve que la fascination pour le génie suisse n'est pas morte pour autant, Christopher Clarey, grand reporter au New York Times, a consacré un livre au parcours de la légende du tennis. Il retient de Federer son «élégance» d'abord et ensuite ce côté «caméléon» qui fait de lui «un citoyen global du tennis». C'est assez simple finalement: «Roger Federer, c'est la beauté pure du sport» et il restera dans les annales pour la magie de son geste. On se souviendra de cette «impression de beauté» qu'il renvoie et qui ne s'effacera pas de sitôt.
Les secrets de la célèbre méthode du cours Hattemer à Paris
Depuis sa création en 1885, le cours Hattemer en a accueilli du beau monde: Jacques Chirac, Jean d'Ormesson, Brigitte Bardot, Michel Polnareff et bien d'autres. L'établissement privé hors contrat et laïc accueille aujourd'hui 443 élèves de la maternelle au bac dans ses locaux des 8e et 16e arrondissements parisiens. Toujours la même recette, la même exigence, les mêmes principes pédagogiques, la même importance sur le parascolaire. On compte sur de petits effectifs et de bonnes vieilles méthodes comme on les aime: méthode syllabique pour apprendre à lire, boulier pour apprendre à compter et dictée pour apprendre à écrire.
Chez Hattemer, on ne s'éparpille pas, comme dans l'Éducation nationale (...). Nous nous concentrons sur les bases, et les programmes sont nos points de repère communs.
• Ce que Le Figaro racontait en 1901
Bombardés avec des poissons
Article paru dans Le Figaro du 12 mai 1901La rue de Lévis a été hier le théâtre d'une scène joyeuse. Deux marchandes de poisson, Léontine Clairejoie et Julie Lagareille, demeurant à Clichy, débitaient leur marchandise, quand deux gardiens de la paix s'approchèrent d'elles et leur intimèrent l'ordre de «circuler».
Refus d'obéissance, menaces de contravention se suivirent avec une grande rapidité. Finalement, les marchandes, prises d'une colère folle, saisirent une à une leurs limandes, leurs carpes, leurs raies et les lancèrent au visage des gardiens.Lorsque les munitions furent épuisées, les mégères coiffèrent les agents avec leurs paniers. Force resta pourtant aux représentants de l'autorité qui emmenèrent les deux viragos chez M. Michaut, commissaire de police, lequel leur dressa procès-verbal.
Pendant ce temps, les gamins du quartier s'emparaient des poissons et s'en servaient comme de projectiles.
Guerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA
L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
Le fils du chef Yannick Alléno tué à un feu rouge par un voleur de voiture en fuite
INFO LE FIGARO - Le jeune homme de 24 ans a été violemment percuté alors qu'il se trouvait sur son scooter dimanche soir, dans le 7e arrondissement de Paris.
Regarder la vidéoEmmanuel Macron a choisi son prochain premier ministre
Le président de la République a annoncé à Berlin, lundi, lors d'une conférence de presse, qu'il connaissait l'identité du prochain chef du gouvernement sans en dévoiler le nom.
Regarder la vidéo L'Humanité
Que faire lorsque son enfant rechigne à découvrir de nouveaux aliments ?
ActuEntre 2 et 10 ans, les enfants ont tendance à se braquer dès qu’il s’agit de manger des légumes et autres denrées, faisant du repas un casse-tête pour les parents.
Noé BlouinLa question est récurrente dans la bouche des jeunes parents : « Comment faire pour que mon enfant mange de tout ? » Vers 2 ou 3 ans, les petits commencent souvent à faire preuve de réticences à l’arrivée d’un nouveau plat dans leur assiette, et les repas peuvent vite se transformer en véritable séance de négociations. Ce rejet, qui apparaît aux alentours de 2 ans, s’appelle la néophobie alimentaire et a déjà fait l’objet d’études scientifiques. En 1994, on estimait ainsi que 77 % des petits Français entre 2 et 10 ans étaient touchés, 50 % des enfants de 24 mois, selon une autre étude datant de 2010. Si le phénomène est relativement normal, il n’en reste pas moins un temps anxiogène pour les parents, partagés entre l’envie d’éviter les carences, l’éveil à la nourriture et la peur de dégoûter son enfant de certains aliments.
Patience et persévérance
Une bonne alimentation est plus que nécessaire pour le développement de l’enfant. D’abord, du point de vue de la croissance, car, entre 4 et 11 ans, le petit grandit en moyenne de 6 centimètres et prend environ 2 kilos chaque année. Il s’agit aussi d’éduquer aux habitudes alimentaires saines. Plus qu’un dégoût de la nourriture, la néophobie alimentaire prend source à l’âge de l’opposition, lorsque l’enfant commence à s’affirmer comme individu. Instinctivement, il sera plus prompt à dire non que oui. Difficile donc de lui faire avaler quelque chose dont il n’a pas envie. Avec toute l’énergie que son âge demande, le corps penche plutôt vers les produits riches en calories. Pour aider l’enfant à évoluer, la clé réside dans la patience et dans la persévérance. Il ne veut pas finir ses légumes ? Tant pis, le forcer est contre-productif et pourrait bien l’en dégoûter pendant de longues années. Sans le saturer, il faut lui représenter les mêmes mets problématiques de manière régulière. Il peut y être exposé jusqu’à quinze fois avant de l’accepter. Mais la redondance des plats (une fois par mois) n’est pas la seule piste.
Faire aimer des produits qui rebutent un enfant n’est pas aisé. Cependant, avec quelques stratégies bien pensées, rien n’est impossible. La première consiste à cuisiner avec lui. Lorsque le temps le permet, préparer le repas avec son enfant l’aide à appréhender de manière ludique les aliments et lui donne envie de goûter à ce qu’il a préparé. Puisque l’on mange aussi avec les yeux, des présentations amusantes peuvent également diminuer l’appréhension des plus jeunes. Les grandes marques l’ont d’ailleurs bien compris : les sourires des BN et autres glaces en forme de clown en témoignent. Dans un esprit plus sain, pourquoi ne pas essayer une purée bicolore pommes de terre-carottes ou un arc-en-ciel de crudités ? Lorsque l’on évoque les légumes honnis par les enfants, les épinards et les choux de Bruxelles viennent spontanément à l’esprit. Outre la texture et le goût de ces derniers, de nombreux petits écoliers les ont en effet découverts dans l’antre anti-gastronomique que peut parfois être la cantine (même s’il y a du mieux dans certains établissements). Aux parents de leur faire découvrir un univers parallèle où les épinards ne sont pas qu’une bouillie fade et où les choux de Bruxelles sont correctement assaisonnés, adoucis avec du lard et une pointe de muscade.
Puisque « l’âge du non » n’empêche pas non plus l’enfant de développer un certain mimétisme vis-à-vis des adultes, avoir soi-même une bonne alimentation est un facteur important. La qualité du temps passé à table en est un également. Du stress et de l’anxiété des repas peuvent naître d’autres troubles alimentaires bien plus sérieux, comme l’anorexie ou l’obésité. Intimement lié à l’alimentation, le moment de partage qu’est le dîner doit aussi être synonyme de plaisir, celui de se retrouver en famille pour manger et échanger. L’amour de l’assiette suivra.
3 questions à Émilie Morvan, diététicienne pédiatrique
« Il ne faut pas forcer l’enfant, il doit expérimenter »
Doit-on s’inquiéter qu’un enfant refuse d’essayer de nouveaux aliments ?
La néophobie alimentaire est une période normale du développement de l’enfant. Elle est différente des troubles de l’oralité, qui sont plus de l’ordre du dysfonctionnement. Cela peut en revanche être plus poussé chez certains enfants. Généralement, cela se développe entre 2 et 6 ans, mais, dans des cas plus rares, cela peut survenir dès 6 mois. Les troubles peuvent persister jusqu’à l’âge adulte lorsque le problème n’a pas été pris en charge. La néophobie alimentaire était moins connue avant, mais nous avons heureusement progressé dans le domaine. Pour la majorité des enfants, cela reste une période qui passe relativement rapidement et qui n’est pas dangereuse, sauf elle se met à persister plusieurs années. On peut en revanche toujours consulter un spécialiste pour avoir des pistes et diminuer ce traumatisme vis-à-vis des aliments. En tant que diététicien, on peut informer et conseiller les parents et aussi aider l’enfant via des jeux et des exercices afin d’assouplir leur jugement sur les nouveaux aliments.
Quel rôle peuvent jouer les parents pour aider les enfants à franchir ce cap ?
Pour éviter tous ces troubles, j’incite beaucoup les parents à faire participer les enfants à tout ce qui tourne autour du repas en lui-même, ne serait-ce que faire les courses, cuisiner ou débarrasser la table, etc. J’ai aussi remarqué que certains parents baissaient un peu les bras lorsqu’ils avaient fait goûter deux ou trois fois le même aliment refusé par leurs enfants. Il faut en réalité une moyenne de dix fois pour que l’enfant puisse accepter un aliment, ou du moins qu’il arrive à le reconnaître sous différentes formes. Il faut, dans tous les cas, éviter de cacher l’aliment, toujours leur dire qu’il s’agit du même, mais cuisiné dans une forme différente. L’enfant a le droit de savoir ce qu’il mange. Aussi, il ne faut pas le forcer. J’incite également les parents à laisser les petits explorer la nourriture, jouer avec, sentir, toucher, recracher… Ils ont besoin de sentir les textures différentes et de ne pas obligatoirement aimer du premier coup. C’est donc bien de les laisser expérimenter à ce niveau-là.
Y a-t-il un vrai risque de carences pour les enfants atteints de néophobie alimentaire ?
Un enfant sait exactement, même encore mieux que l’adulte, ce dont il a besoin. S’il mange, c’est qu’il a faim, s’il dit non, c’est qu’il n’a plus faim. À ce niveau-là, il est donc bien de ne jamais forcer l’enfant, car il ne se laissera jamais mourir de faim, si je puis dire. Mais c’est vrai que, si le trouble persiste, il ne faut pas non plus hésiter à aller voir un spécialiste, que ce soit un diététicien, un psychologue, un médecin ou un ergothérapeute, car il peut aussi y avoir des blocages qui peuvent effectivement engendrer des carences, des retards staturo-pondéraux, voire des troubles du comportement alimentaire.
Famillealimentation Le Figaro
Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
Marti BlanchoPALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
Difficile de choisir la bonne maternité. Mis à part le bouche-à-oreille, quelques brochures non exhaustives et des conseils très généraux sur Internet, jeter son dévolu sur un établissement pour mettre un enfant au monde revient souvent à avancer dans le noir. Quel est le niveau de la structure ? Quelle disponibilité du personnel ? Où trouver les taux de césarienne et d'épisiotomie, et quelle importance leur accorder ? Quels ateliers et cours prénataux sont proposés ? Autant de questions auxquelles répond notre palmarès 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France. Pour noter les établissements de façon objective, nous avons récolté et compilé des données sur huit critères de qualité des soins et d'accompagnement de la femme enceinte. Des informations parfois inédites que même les propres sites web des établissements n'affichent pas de façon exhaustive.
La sélection, mode d'emploi. Nous avons contacté l'ensemble des 69 maternités franciliennes. 49 d'entre elles ont répondu positivement à nos sollicitations : ce sont elles qui composent ce classement. Deux ont refusé de nous transmettre des informations précises sur les éléments demandés : l'hôpital Jean Verdier à Bondy et la maternité Sainte Félicité à Paris. 18 n'ont jamais répondu.
Les Bluets, première maternité d'Île-de-France
Au vu de nos critères, l'hôpital Pierre Rouquès prend la première place. Aussi connu sous le nom de maternité des Bluets, l'établissement de santé figure parmi les pionniers de l'accouchement physiologique ou naturel en France. Le docteur Fernand Lamaze, résistant et obstétricien, a dirigé la maternité à sa création en 1947 et y a instauré sa méthode d'« accouchement sans douleur ». Cet éventail de techniques en provenance du Royaume-Uni et de l'URSS avait pour objectif un enfantement moins traumatique et angoissant pour la femme.
Une histoire que l'hôpital privé à but non lucratif continue de perpétuer aujourd'hui. « On tend vers le moins de médicalisation possible », assure Brice Martin, directeur de l'établissement qui a vu son fils y naître il y a cinq mois. La maternité des Bluets se démarque en effet par des taux de césarienne et d'épisiotomie bien en dessous de la moyenne régionale.
40 sages-femmes et une dizaine de gynécologues-obstétriciens s'activent dans cette maternité du 12e arrondissement de Paris, qui constitue presque l'essentiel de l'activité de l'hôpital dont elle fait partie. Il s'agit aussi d'une des rares en Île-de-France à proposer l'accouchement dans l'eau. « On cherche le plus possible à se baser sur le projet de naissance des futurs parents, les écouter et les accompagner au mieux tout en restant dans la limite de la sécurité maternelle », développe Brice Martin.
« Tout s'est très bien passé aux Bluets. Malgré un accouchement très long, plus de 12 heures de travail, les sages-femmes sont restées adorables », confie Marine L., une jeune maman. Avant de mettre au monde son premier enfant en février 2020, elle a choisi l'établissement grâce au bouche-à-oreille. « On m'en avait parlé comme une maternité donnant beaucoup de place au coparent et privilégiant l'accouchement physiologique ».
Qu'est-ce qu'une bonne maternité ?
Pour choisir une maternité, se renseigner sur les taux de césarienne et d'épisiotomie est une première étape essentielle. Même s'ils ne constituent pas la seule et unique mesure de la qualité d'un établissement, « ces indicateurs de pratique traduisent vraiment la façon dont les femmes accouchent», rappelle Anne Evrard, présidente du Collectif interassociatif autour de la naissance. Ainsi, elle tient à saluer l'effort de transparence de l'ARS Île-de-France, qui met en ligne une carte recensant l'ensemble des maternités de la région et leurs différents indicateurs.
Le respect du projet de naissance et des choix du ou des futurs parents est tout aussi primordial explique Anne Evrard : « Dans le suivi de grossesse, est-ce que les parents sont bien accueillis quand ils parlent de ce qui leur importe ? C'est fondamental. Il faut que ça soit pris en compte. Si ça botte en touche, il faut se poser des questions. »
« Des établissements qui font un véritable effort »
Viennent ensuite les différents ateliers de préparation à la naissance et consultations spécialisées proposées. Mais là encore, il faut bien faire la différence entre les établissements qui les réalisent sur site et ceux qui les externalisent, par manque de sages-femmes en général.
Les maternités des hôpitaux de Versailles, d'Argenteuil, du Raincy-Montfermeil et de Mantes-la-Jolie sont celles qui en proposent le plus en interne au-delà du périphérique. Intra-muros, l'Institut mutualiste Montsouris et la maternité de Port-Royal sont les mieux dotés. Cette dernière fait d'ailleurs partie « des établissements qui font un véritable effort et essaient de maîtriser au mieux la pratique médicale », opine Anne Evrard.
Pénurie de sages-femmes
De l'autre côté du spectre, les hôpitaux qui pêchent en termes d'ateliers de préparation à la naissance accusent le plus souvent un manque crucial de sages-femmes. À l’instar de ce grand hôpital de la Seine-Saint-Denis, où un quart de l'effectif manque à l'appel : « J'ai dû enlever toutes les consultations spécialisées. Il y a tellement d'accouchements pour le peu de sages-femmes qu'elles ne peuvent faire que ça, toujours en urgence », explique la cheffe du service maternité, qui tient à rester anonyme de par son devoir de réserve.
« La situation des maternités en Seine-Saint-Denis est critique : il manque 30% des sages-femmes sur l'ensemble des centres périnatal», alerte le docteur Patrick Daoud, coordonnateur du département femmes/enfants des hôpitaux d'Aulnay-sous-Bois, Montreuil et Montfermeil ainsi que président du réseau périnatal de l'Est francilien. Cette « hémorragie des sages-femmes dans le 93 », la gynécologue l'explique par un salaire insuffisant et des conditions de travail fortement dégradées qui les poussent hors des hôpitaux vers l'exercice libéral.
Une problématique exacerbée en Seine-Saint-Denis mais qui touche aussi les autres départements. Même la maternité des Bluets, première de notre classement, évoque des difficultés pour le recrutement. Et son directeur de s'inquiéter des problèmes de la périnatalité, exacerbés par la crise du Covid-19 et des hôpitaux : « Qu'est-ce qu'on attend pour réagir ? »
Méthodologie détaillée
Pour élaborer ce classement, nous avons d'abord utilisé les données provenant du dernier fichier HospiDiag, compilé pour l'année 2020 par l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH). Nous en avons extrait les indicateurs suivants et calculé une note sur 20 avec 10 comme minimum pour chaque établissement en prenant en compte les écarts :
- Nombre d'accouchements par gynécologue et sage-femme. Plus il est élevé, plus le gynécologue ou sage-femme est entraîné et familiarisé avec d'éventuelles complications lors de la naissance.
- Nombre de sages-femmes par gynécologue. Plus le nombre est élevé, plus les gynécologues sont assistés et peuvent donc se concentrer sur les accouchements plus sensibles.
- Dans un second temps nous avons récupéré les taux de césarienne et d'épisiotomie fournis par l'ARS Île-de-France pour 2020, dernière année renseignée :
- Taux de césarienne. Les maternités dont le taux dépasse la moyenne des établissements de même niveau plus l'écart-type se voient attribuer un malus de 0,5 point. Celles pour qui ce taux est inférieur à la moyenne moins l'écart-type bénéficient d'un bonus de 0,5 point. Toutes les autres maternités ne sont ni avantagées ni pénalisées.
- Taux d'épisiotomie. Même calcul que pour le taux de césarienne.
Ensuite, nous avons pris en compte le score de satisfaction générale, que l'on peut retrouver dans le fichier Scope Santé mis à disposition par la Haute autorité de santé. Cette note est calculée à partir des réponses de patients à des questionnaires qui leur sont remis après leur passage par l'établissement.
Enfin, nous avons contacté l'ensemble des maternités franciliennes pour les sonder sur les ateliers, cours de préparation à la naissance, consultations spécialisées proposées en interne ainsi que les différentes positions d'accouchement.
- Nous avons calculé une note sur 20 avec un minimum de 10 en comptant la présence ou non de préparation à la naissance, haptonomie, yoga ou sport, préparation à l'allaitement, psychologue, kinésithérapeute ou ostéopathe, hypnose, acupuncture, sexologue, diététicien ou nutritionniste, tabacologue ou addictologue.
- Un bonus de 0,1 point est attribué aux maternités proposant d'accoucher dans l'eau.
Finalement, nous calculons une note finale sur 20 de la façon qui suit :
- La note du nombre d'accouchements par gynécologue/sage-femme et celle du nombre d'ateliers et consultations spécialisées comptent chacune pour 30% de la note finale.
- La note du nombre de sages-femmes par gynécologue et celle de satisfaction représentent chacune 20% de la note finale.
- Il faut enfin ajouter les différents bonus et malus pour la possibilité d'accouchements dans l'eau, le niveau de la maternité ainsi que pour les taux de césarienne et épisiotomie
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Covid-19 : 133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
La survie des vaquitas est encore possible
Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.
Le Figaro
Des démarches administratives en ligne encore trop complexes
Anne-Hélène PommierLes Français regrettent les délais d’attente excessifs et le manque de compétences des interlocuteurs.
C’était pourtant l’un des satisfecit du gouvernement: avec 212 des 250 formalités «essentielles à la vie quotidienne» accessibles via internet au mois de septembre dernier, la numérisation de l’administration avançait à grand pas. Pas efficacement apparemment, puisqu’un tiers des adultes ont renoncé au moins une fois à effectuer une démarche administrative en ligne en 2021, selon le dernier baromètre de l’Insee publié mercredi.
Tous n’abandonnent pas, bien sûr: 67 % des Français affirment d’ailleurs avoir réalisé au moins une démarche sur internet l’an dernier, contre 33 % il y a dix ans. La part de personnes déclarant leurs impôts en ligne a ainsi plus que doublé, passant de 24 % en 2011 à 60 % en 2021. Mais l’étude de l’institut des statistiques met en lumière plusieurs écueils, et relève la persistance d’une fracture numérique en France, avec 33 % des personnes majeures n’ayant effectué aucune démarche en ligne l’an dernier.
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Pire, «40 % de ces personnes n’ont pas utilisé internet du tout dans l’année», note l’Insee. L’institut souligne que les personnes les moins à l’aise avec les démarches en ligne sont souvent «plus âgées, moins diplômées et moins souvent en emploi».
Manque de proximité
Mais les griefs ne sont pas toujours en lien avec la dématérialisation des procédures. L’Insee recense aussi les délais d’attente, trop longs lors des démarches administratives, notamment lorsque les demandes concernent le logement social ou les places en crèche. Plus d’un tiers (36 %) des usagers pense aussi «ne pas avoir obtenu le bon interlocuteur lors de leur demande ou le juge incompétent». Et 30 % d’entre eux estiment que les procédures administratives sont trop compliquées, avec un trop grand nombre de pièces justificatives à fournir. Là encore, les personnes les plus défavorisées rencontrent davantage de difficultés, mais c’est aussi le cas pour les jeunes «amenés à réaliser davantage de démarches que leurs aînés», précise l’Insee.
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Enfin, 12 % des Français qui ont eu des difficultés à effectuer leurs démarches déplorent l’absence de services administratifs à proximité de leur domicile. Preuve que des progrès restent à faire dans le développement des espaces France services, concept importé du Canada après la crise des «gilets jaunes» pour rapprocher les citoyens des services publics. Leur nombre devrait atteindre 2500 à la fin de l’année.
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La moitié des seniors ne sont-ils plus «en emploi» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?
LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
BCE : Christine Lagarde exclut une stagflation en zone euro
La présidente de la BCE estime que la situation actuelle ne peut être comparée à celle du choc pétrolier au début des années 70.
Le Figaro
Pièces introuvables, prix en hausse : la mode vintage risque-t-elle la rupture de stock ?
Mitia BernetelLa menace de pénurie plane sur la mode vintage. Les pièces héritées du passé subissent un engouement sans précédent... Mais elles ne sont, par définition, pas illimitées.
L'hégémonie du neuf n’est plus. Ces dernières années, le grand public a développé une passion pour les vêtements de seconde main. Selon Fashion Network, 29% des Français achètent des vêtements ayant déjà eu un propriétaire, contre 16% en 2018. Si la demande augmente, la disponibilité des pièces vintage, elle, ne suit pas. Héritées d’une autre époque, représentantes d’un savoir-faire disparu ou d’un style qui n’est plus produit, ces pièces se raréfient inéluctablement. En réalité, l’impact de la ruée vers l’ancien commence déjà à se faire sentir sur l’offre vintage. État des lieux.
Vague vintage et envolée des prix
Passionnée de mode et collectionneuse, Marie Laboucarié se lance sur le marché du vintage en 2017 sous le nom Nina Gabbana Vintage. Elle débusque et propose à la vente des pièces griffées de la fin des années 1990, photo de défilés à l’appui. Ses articles de niche rencontrent un public de plus en plus large d'amateurs, mais aussi de pros, comme la styliste de Rihanna ou encore Patricia Field, la célèbre styliste des séries cultes Sex and the city et Emily in Paris. Fripouille, Kouni Bouni Vintage, Safripsti Vintage… Comme elle, elles sont des dizaines à se lancer dans la vente de leurs trouvailles, souvent directement sur Instagram.
Eric Rey, directeur retail du groupe D.B. INVEST, fripier grossiste et propriétaire d'enseignes comme Kilo Shop et Kiliwatch, confirme cette tendance à la hausse. Ces dernières années, le chiffre d’affaires de l'activité de grossiste du groupe a doublé, et, malgré la très forte concurrence, l'activité des boutiques a augmenté de 30%. Les prix des pièces ont, eux aussi, augmenté.
Ainsi, dès l’année qui suit ses débuts, Marie Laboucarié observe une évolution des prix et fait face à une rareté grandissante. Une observation corroborée par le marché secondaire des sacs à main de luxe, plus rentable que jamais. Après 5 ans, son activité aurait même, selon elle, atteint ses limites. «Sur les sites, les pièces partent en deux secondes. Les dépôts-ventes sont devenus inabordables et même les ventes aux enchères ne sont plus intéressantes» déplore-t-elle. Au point de ne plus pouvoir nourrir son offre, ni créer la marge nécessaire à la rentabilité de son activité. «Une simple histoire d’offre et de demande», selon Eric Rey. De très forte demande.
La fripe, c’est devenu chic
Il faut dire que l’image de la seconde main a radicalement changé. Autrefois, on se tournait vers l’achat d’un vêtement déjà porté par manque de moyen. Aujourd’hui, dans l'esprit du plus grand nombre, il s'agit d'un acte vertueux, associé à un engagement écologique, grâce notamment aux campagnes marketing des plateformes de revente. Une pratique qui implique aussi de la ruse, pour dénicher le bon plan, et des connaissances, pour mettre le doigt sur la bonne pièce. En somme, elle constitue une fierté, aux antipodes du phénomène de la honte d'acheter associé à la mode jetable, par exemple.
Fait inédit, les stars sont aussi à la manœuvre de cette tendance vintage, puisant dans les archives des maisons de couture pour briller sur les tapis rouges. Son paroxysme étant Kim Kardashian portant la robe de Marilyn Monroe au Met Gala 2022. La démocratisation s’achève en boutique, où le vintage est dorénavant traité avec déférence, dans des espaces dédiés aux mêmes codes que le prêt-à-porter, à l’instar du « Second Printemps » au Printemps Haussmann à Paris. «Dans les corners des grands magasins, le merchandising est tel que les clients ne se rendent même pas compte que les pièces sont de seconde main» s’amuse Eric Rey. Un changement d’image qui provoque une ruée vers l’ancien, accrue par les réseaux sociaux.
Sur Tiktok, nouveau temple du vintage, dans des «haul» Vinted, un passage en revue vidéo du fruit d’une session shopping, les utilisateurs vantent leur butin de seconde main. Les influenceurs incitent aussi à dénicher certaines marques ou pièces. La vague Y2K (comprendre : retour des années 2000) fait, par exemple, émerger des vidéos expliquant la différence entre une étiquette de la marque Jennyfer récente et d’époque (années 1990/2000), «vintage», donc. Un engouement loin d’être anecdotique. Avec plus d’un milliard de vues seulement pour les vidéos regroupées sous le hashtag «Vinted», le réseau a un impact massif sur la disponibilité des pièces. «Quand une pièce est mentionnée sur Tiktok, c’est terminé», lâche Marie Laboucarié. Le coup de grâce pour un système circulaire en pleine mutation.
Les sacs de luxe les plus rentables en 2022
La fin d'un système
«Les consommateurs sont de plus en plus avertis et font donc attention à ce qu’ils donnent, ce qu’ils jettent, explique Eric Rey. Aujourd’hui, ceux qui auraient pu donner une veste Dior ne la donnent plus : ils vont dans un dépôt-vente. C’est l’appât du gain. Quand on a commencé à considérer le vintage comme de l’or, ça a transformé le marché.» Un constat partagé par la vendeuse vintage Marie Laboucarié : «Les gens ont l’impression d’avoir des merveilles. Par exemple, sur les plateformes de revente, un article d’une ligne secondaire comme Just Cavalli se vend maintenant au prix d’une pièce de la ligne principale Roberto Cavalli.» déplore-t-elle.
« Quand on a commencé à considérer le vintage comme de l'or, ça a transformé le marché. »
À ces nouvelles pratiques s'ajoute l'effet inéluctable du temps. «Les pièces des années 50, 60, ont près de 70 ans à présent. Plus ça va aller, moins elles seront en mesure d'être portées. » Souligne Eric Rey. Facteur clé dans ce marché des pièces anciennes, l'usure entraîne fatalement la rareté et la hausse des prix. Le phénomène tend à s'accélérer. La mode a bas coût a inondé le marché de pièces d'une qualité incomparable à l'ancien : « Cette marchandise va se détériorer plus vite et il sera de plus en plus difficile de la récupérer», annonce le directeur retail.
Cette diminution des pièces disponibles laisse certains acteurs sur le bord de la route. À son échelle, l’experte vintage des années 2000 ne s'y retrouve plus : «Mes clients peuvent eux-mêmes acheter leurs pièces en ligne, ils n’ont plus besoin de moi à présent». Une résignation que ne partage pas le grossiste en seconde main Eric Rey.
Un autre vintage est possible
Son métier ? Miser sur les tendances pour investir aujourd’hui dans les pièces qui seront recherchées demain. L'entreprise fait l'acquisition de stocks de vêtements, auprès des centres de tri qui les collectent, donnés dans les bornes par exemple, aux quatre coins du monde. Dans son hangar de 20 000 m2 à Rouen, le fripier entrepose ces vêtements qui attendent que le roulement de la mode fasse son effet pour avoir une nouvelle heure de gloire. Illustration avec le jean Levi's 501 : délaissé il y a dix ans, acheté à ce moment-là par le fripier, adoré à nouveau de nos jours et donc revendu en masse, avec un bénéfice clair et net. Pour Eric Rey, rien ne porte à croire que ce système touche à sa fin, au contraire.
S'il admet lever le pied du côté des opérations commerciales dans ses corners pour limiter l'incitation à la consommation, ce dernier n'est pas inquiet du sort du vintage. «Qui vous dit que dans 20 ans, une robe Sézane ne vaudra pas quatre fois son prix ?» nous lance-t-il. Loin d’être pessimiste, le directeur retail du groupe D.B. INVEST regarde son écosystème évoluer avec intérêt. Pour lui, des pièces des créateurs émergents à celles des collaborations designer d’H&M, tout ce qui est convoité aujourd’hui est enclin à devenir rare, donc vintage. Qu’importe si la qualité n’est pas au rendez-vous. «Pour pallier ça, il y a une nouvelle pratique : l’upcycling». Après «vintage», «reconditionner», sera certainement le prochain mot qui compte. Un verbe d'action sans doute plus enclin à mener la mode à la vie éternelle.
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L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
Essaisalbert einsteinsciences L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Le Figaro
La FNSEA appelle le gouvernement à distribuer le chèque alimentaire «le plus rapidement possible»
Paul MarionLe syndicat agricole réclame un chèque alimentaire d'urgence pour protéger le consommateur final de l'augmentation du prix des denrées alimentaires.
Invitée de RMC ce jeudi, la présidente de la FNSEA Christiane Lambert a appelé le gouvernement à distribuer le chèque alimentaire «le plus vite possible, pas dans trois ans. C'est dans les 200 premiers jours (du quinquennat) qu'il faut le faire». Si les contours du futur chèque alimentaire ne sont pas encore connus, le gouvernement prévoit bien sa mise en place dès cet été.
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Si elle est favorable au chèque alimentaire, Christiane Lambert considère toutefois que la hausse des prix alimentaires dans les rayons est «fondée». «L'alimentation des animaux coûte beaucoup plus cher, l'emballage, l'acier, le carton coûtent plus cher. Il faut pouvoir répercuter ces charges», a expliqué Christiane Lambert en rappelant qu'«il y a eu huit ans de baisse des prix avec des prix écrasés. Les consommateurs ne s'en sont pas aperçus mais ils payent moins cher pour leur alimentation».
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La présidente de la FNSEA défend ainsi les hausses de tarifs - jusqu'à 20% sur certains produits - qu'agriculteurs et industriels exigent de la grande distribution au cours de négociations actuellement dans l'impasse. «Nos demandes (de hausse des prix) sont basées sur des indicateurs objectifs», a assuré Christiane Lambert en réponse à certains distributeurs qui comme Michel-Edouard Leclerc qui demandent davantage de «transparence» à leurs fournisseurs sur leurs tarifs.
Buitoni : contaminations, plaintes, pizzas concernées ... Le point sur le scandale sanitaire
56 personnes ont été contaminées par la bactérie E.coli après avoir consommé des pizzas «Fraîch'Up», selon Santé Publique France. Deux nouvelles gammes sont désormais mises en causes.
Pouvoir d'achat : ce que les associations de consommateurs veulent obtenir du gouvernement
Le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, les reçoit à Bercy ce mercredi après-midi.
«Les prix de l'énergie resteront élevés pour financer la transition énergétique», selon le président d'Engie
Jean-Pierre Clamadieu estime, par ailleurs, que la France peut réduire sa dépendance au gaz russe d'ici «3 ou 4 ans».
Le Figaro
Comment se défaire d'un pervers narcissique ?
NOS CONSEILS - Se séparer d'une personne perverse narcissique demande de s'armer de patience, mais aussi et surtout de suivre certaines étapes, détaillées par la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler.
«Quitte-le, va-t’en, sauve-toi». Quand on cherche à rompre avec un partenaire pervers narcissique, on s'entend souvent conseiller ces courtes phrases, comme si la solution résidait dans une simple action : partir. Mais si avec chaque rupture vient son lot de tourments, quand la perversion s'est installée dans le lit conjugal, quitter l'autre n'est ni rapide, ni facile. Tout simplement parce que la personne en face de soi fait preuve «d'un narcissisme grandiose, de machiavélisme, de sadisme et qu'elle agit impulsivement», rappelle la psychothérapeute Anne Clotilde Ziégler, auteure d'ouvrages (1) sur le sujet.
Le mécanisme du pervers est puissant. «S'il faut fuir le plus vite possible, on le fait surtout quand on le peut, insiste la professionnelle. Cela ne fonctionne d'ailleurs pas toujours du premier coup». Comment se défaire de l'emprise et vers qui se tourner ? La thérapeute détaille chaque étape.
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Je prends conscience que le problème vient de lui
La première étape pour se défaire d'un pervers narcissique, est d'ouvrir les yeux sur le problème : «il est essentiel de pointer le dysfonctionnement et d'être en mesure de voir que c'est la personne en face qui ne se comporte pas normalement», explique Anne Clotilde Ziégler. La psychothérapeute remarque que lorsque ces victimes arrivent dans son cabinet, elles sont «gaslightées». «Le gaslighting résume les efforts de l'un pour rendre l'autre fou», illustre-t-elle. Autrement dit, les patients arrivent avec l'impression d'avoir perdu la raison, et le travail du psy est alors de leur faire comprendre que non, et que cette impression découle de la manipulation de l'autre.
L'autre partie du travail consistera à comprendre «par quel bout la victime a pu être attrapée. On cherche à mettre le doigt sur sa propre vulnérabilité», souligne la psychothérapeute. Cela peut se faire via une thérapie, mais aussi grâce à des discussions avec l'entourage, ou en se rapprochant d'associations spécialisées.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
Je me défais de l'influence, je m'informe
La deuxième étape est de «récupérer sa pensée», de sortir de l'influence. C'est ce qui permet de voir clair dans le jeu de l'autre, d'être capable d'anticiper son prochain «coup». «À partir de là, on voit l'autre agir en temps réel, on détecte la part de machiavélisme et de sadisme dans ses actions», analyse la psychothérapeute.
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La spécialiste conseille de lire, de regarder des vidéos et des films sur les pervers narcissiques, pour être en mesure de reconnaître les traits de la personne en face de soi et d'avoir des clefs pour récupérer un regard critique sur la situation. «En général, à ce moment-là, on ne se dit plus “Génial, on part à la mer ce week-end !” mais "Il va me pourrir la vie au bout de 5 minutes, c'est sur”. Et la plupart du temps, ça ne loupe pas», observe-t-elle. Ce travail d'information permet de détecter le mécanisme malsain avant qu'il ne nous prenne dans son engrenage.
J'accepte que je ne le guérirai pas
Pour être en mesure de quitter un pervers narcissique, il est primordial d'accepter qu'on ne le guérira pas et ainsi de rompre avec le syndrome de l'infirmière qui est l'un des ciments de l'emprise. «Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. Le mythe de la belle et la bête ne marche pas dans la réalité, l'amour ne soigne pas les gens», tranche Anne Clotilde Ziegler. Cette dernière souligne d'ailleurs que cet espoir de sauvetage motive souvent les victimes de pervers narcissiques à rester dans la relation.
Même avec tout notre amour, on ne le changera pas. L'amour ne soigne pas les gens
J'accepte d'y laisser des plumes
L'autre frein à la rupture est souvent matériel. On a peur de perdre son appartement, un cercle amical parfois, un statut social… tout ce qu'on a acquis pendant la relation. «Il faut se dire qu'on n'en sortira pas de façon juste, et que plus on accepte de lâcher, plus vite on sera libéré. Mieux vaut y laisser quelques plumes qu'y laisser sa peau», commente la psychothérapeute.
Elle illustre sa pensée : «Imaginons que j'ai un manteau que j'aime beaucoup, et que la personne perverse me retient par le col de ce manteau. La manière la plus facile de me dégager n'est-elle pas de le retirer et de le lui laisser ?». Évidemment, la tâche est plus rude quand le couple a des enfants. La spécialiste insiste d'ailleurs ici sur l'importance d'être accompagné pour s'en sortir.
Je sors de l'isolement
L'un des traits qui revient systématiquement dans l'emprise du pervers narcissique est l'isolement. La raison est simple : le partenaire divise pour mieux régner, au point que les victimes deviennent dépendantes de sa présence. Alors, avant de prendre l'initiative de s'en aller, «on essaye de reprendre contact avec soi, de se souvenir de ce qu'on aime, de renouer des relations avec des gens, parce qu'on est plus fort en groupe que seul», précise la psychothérapeute.
La professionnelle conseille aussi de se rapprocher de gens avec qui l'on parle de tout autre chose, mais aussi d'amis qui connaissent la situation et nous accompagnent ; si toutefois on en a. Recréer une vie en dehors du couple, sortir, voire même «aller promener son cœur ailleurs, et utiliser la rencontre amoureuse comme porte de sortie», sont des options efficaces pour s'aider dans le processus de rupture.
J'annonce mon départ le plus tard possible
Une fois que toutes ces conditions sont réunies et que l'idée de partir se concrétise, on peut mettre en place le départ. «Attention à l'annoncer le plus tard possible, pour ne pas laisser à l'autre l'opportunité d'organiser de quoi nous bloquer», insiste-t-elle. Dans le cas où le couple vit ensemble, mieux vaut préparer ses affaires en l'absence du partenaire, et prévoir de partir en étant accompagné d'une tierce personne, qui pourrait s'interposer s'il tentait d'intervenir. Anne Clotilde Ziégler avertit : «la violence physique est fréquente à ce moment-là, et elle reste possible jusqu'au dernier instant».
(1) Anne Clotilde Ziégler est auteure de Pervers narcissiques - 50 scènes du quotidien pas si anodines pour les démasquer et leur faire face, 19,50 euros et de Pervers narcissiques, Bas les masques !, 16,50 euros, tous deux publiés aux éditions Solar.
Aider l'autre, c'est s'aider soi : pourquoi l'altruisme nous fait du bien
Pandémie, actualités angoissantes... La morosité et la sinistrose ne sont jamais très loin. Des spécialistes nous expliquent comment agir pour soi, et pour les autres, nous soigne.
Ma femme est plus âgée, et alors ?
TÉMOIGNAGE - Quand on aime, on ne compte pas… les années. Signe des temps et de parité, les couples où la femme est plus âgée que l'homme se multiplient. Et ces unions, en rejetant les frontières classiques du désir, sont souvent passionnelles. Témoignages des intéressés.
Le Figaro
L’effondrement d’un «stablecoin» ajoute de la panique sur le marché des cryptos
Ingrid VergaraDÉCRYPTAGE - Le Terra USD est une cryptomonnaie indexée sur le dollar et réputée pour sa stabilité. Sa chute brutale entraîne celle des entreprises vivant de sa vente et déstabilise le marché.
En tombant à près de 29.000 dollars, le bitcoin atteignait mercredi son plus bas niveau depuis juin 2021. L’emblématique cryptomonnaie a perdu 50 % depuis son plus haut de novembre dernier, entraînant dans son sillage la plupart des autres jetons dont la valeur avait beaucoup progressé comme Solana, Cardano ou Avalanche.
Un nouvel élément est venu s’ajouter aux troubles d’un marché déjà sous forte pression depuis plusieurs semaines: la crise de confiance à l’égard du troisième plus gros «stablecoin» du marché, le Terra USD, qui s’est effondré de 50 % en 24 heures. Utilisé dans l’écosystème de la finance décentralisée, ce cryptoactif est censé avoir une valeur arrimée, en théorie, à celle du dollar. Mardi, il a brusquement perdu cette parité à la suite de retraits massifs sur une plateforme de finance décentralisée, qui ont entraîné un déséquilibre soudain entre l’offre de jetons en circulation et la demande.
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Or, à la différence d’autres stablecoins existants, la parité du Terra USD n’est pas assurée par des réserves en dollars sur un compte à part, mais par un mécanisme algorithmique plus complexe jouant sur un arbitrage entre offre et demande. «Le plus important est de pouvoir comprendre exactement ce qu’il y a à l’intérieur d’un stablecoin. Parce que s’il est collatéralisé d’une mauvaise manière, sa valeur peut tomber à zéro», rappelait en avril dernier Pietro Grassano, directeur des solutions commerciales d’Algorand lors de la Paris Blockchain Summit Week. Pour pallier ce brutal décrochage, les créateurs du Terra, qui ont déjà déployé l’équivalent de 1,5 milliard de dollars en bitcoins sans produire d’effets, ont annoncé un «plan de relance». Cette injection conséquente de bitcoins sur un marché déjà vendeur n’a pas arrangé la baisse de cours. «Cet épisode illustre simplement le fait que c’est un produit à la croissance rapide, qu’il présente des risques pour la stabilité financière et que nous avons besoin d’un cadre adéquat» a commenté la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
Avant son effondrement, la capitalisation du Terra USD pesait environ 19 milliards de dollars (le marché total des cryptomonnaies en vaut actuellement 1500 milliards), limitant le risque réel de déstabilisation, selon plusieurs experts. Mais cette mésaventure du Terra - qui n’est pas une première - intervient dans un contexte général d’incertitudes et de grande nervosité des investisseurs.
Coinbase au plus bas
La hausse des taux d’intérêt américains, les risques géopolitiques liés à la guerre en Ukraine et les inquiétudes sanitaires en Chine ont éloigné les investisseurs des placements les plus risqués, expliquant en grande partie la baisse du marché des cryptos depuis plusieurs mois. «Ce marché se comporte comme le jumeau siamois du Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques», résume Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.
De nombreux fonds qui ont fortement investi en cryptoactifs en 2020 et en 2021 subissent de lourdes pertes. Le cabinet d’analyses de données sur les blockchains Glassnode a noté un afflux de «transactions urgentes» de la part d’investisseurs institutionnels depuis un mois, alors que les particuliers tendent à faire le dos rond.
Or le passage sous le seuil des 30.000 dollars du bitcoin risque de déclencher des ordres de ventes automatiques qui pourraient nourrir un cercle vicieux.
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Cette baisse du marché des cryptomonnaies entraîne, avec elle, celle des entreprises cotées qui en vivent. Mercredi, l’action de la plateforme d’échange Coinbase dégringolait de 22 % après ses résultats. Depuis son introduction en Bourse en fanfare il y a un an, sa capitalisation a chuté de 80 %. Le géant américain a vu ses volumes de transaction fondre de 45 % sur un trimestre, et le nombre d’utilisateurs actifs baisser de deux millions en trois mois, faisant logiquement chuter ses revenus. «Le Nasdaq est en baisse, le bitcoin est en baisse. Cela a conduit à mettre de moins en moins de dollars dans la crypto» reconnaît Alesia Haas, la directrice financière de Coinbase. Le géant veut croire que ces conditions de marché ne vont pas durer à long terme et il investit massivement dans la diversification de ses produits, comme les NFT et la finance décentralisée. Dans le même temps, Coinbase doit aussi investir pour s’adapter à la multiplication des exigences réglementaires, et affronter une concurrence plus rude de plateformes d’échange décentralisées comme Uniswap. Au premier trimestre, sa perte nette s’est creusée à 430 millions de dollars.
De nombreuses sociétés de minage de cryptomonnaies, qui surfaient avec succès sur la vague d’euphorie des années 2020 et 2021 boivent aussi la tasse, comme Riot Blockchain ou Marathon Digital Holdings.
Micro-strategy et sa tirelire en bitcoins
Michael Saylor, fondateur de l’éditeur de logiciels de business intelligence, a propulsé son entreprise vieille de 33 ans sur le devant de la scène mondiale non pas pour son activité principale mais pour sa passion pour le bitcoin. L’éditeur, qui a réalisé en 2021 un chiffre d’affaires modeste de 510 millions dollars, détient en portefeuille 124.500 bitcoins, ce qui en fait le plus gros détenteur de cette cryptomonnaie, loin devant Tesla! Michael Saylor a commencé à parier sur le bitcoin dès 2020. Année après année, il en a amassé, quitte à s’endetter pour cela. Au 31 décembre, tout allait bien. La valeur de son portefeuille de bitcoins était de 4 milliards de dollars. Son prix de revient moyen était de 30.159 dollars et le cours de la cryptomonnaie était encore à 45.879 dollars. Las, la chute du cours du bitcoin, qui vient de revenir à 31.300 dollars, risque de faire apparaître une moins-value.L’action Microstrategy, ex- star de la Bourse, a perdu 75 % de sa valeur en six mois.
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Adieu «Fifa» : les célèbres jeux vidéo de football s'appelleront désormais «EA Sports FC»
L'éditeur américain EA et la fédération internationale de football ont mis fin à un partenariat vieux de 30 ans.
Inflation: les cryptomonnaies, un refuge face à l'érosion de l'épargne?
DÉCRYPTAGE - Alors que la hausse des prix frappe de plein fouet les pays occidentaux, les livrets d'épargne classiques sont concurrencés par de nouvelles offres en cryptomonnaies.
Apple enterre son emblématique iPod, 20 ans après sa sortie
Le célèbre baladeur numérique, qui a révolutionné l'industrie musicale au début des années 2000, restera disponible dans les points de vente de la marque jusqu'à épuisement des stocks.
Le Figaro
Le championnat de France professionnel renaît au golf du Médoc
Laurent LouëtINFO FIGARO - Disparue du calendrier depuis dix ans, l'épreuve est relancée par Bernard Pascassio et sera disputée sur le parcours des Châteaux du 15 au 18 juin 2022. Avec de l'ambition à revendre.
De notre envoyé spécial au Pian Médoc,
Le championnat de France professionnel de golf se prépare à revivre. Organisés par la société Kalika avec le sceau de la Fédération française, seule habilitée par le ministère des sports à délivrer un titre national, les quatre tours du championnat 2022 auront lieu du 13 au 18 juin sur le parcours des Châteaux du Golf du Médoc Resort. « Je crois fort dans cette épreuve parce que le titre de Champion de France est hautement symbolique », note Bernard Pascassio, à l'initiative du projet. Il va falloir retrouver dans les placards le trophée Jean Garaïalde et le dépoussiérer avant de le remettre au prochain vainqueur...
Dotation
Avec une dotation à hauteur de 150 000 euros, le championnat de France professionnel accueillera dès 2022 un champ de 90 joueurs, répartis comme tel : les 40 meilleurs joueurs du classement national à début juin, 25 joueurs présents dans ce même classement l'année précédente, tandis que 20 invitations seront lancées et 5 amateurs acceptés. La liste définitive des joueurs présents sera connue début juin.
« On a choisi la date en fonction du calendrier international, note le fondateur de Kalika. Cela tombe pendant l'US Open. Les joueurs français seront les acteurs principaux. Nous comptons sur leur présence. Mais, pour moi, le tournoi doit être plus fort que les joueurs… » Autrement dit, le Trophée Jan-Garaialde, qui s'est disputé pour la dernière fois en 2009 et a été remporté par Gary Stal, est suffisamment légitime pour attirer les meilleurs. Si les meilleurs Français ne viennent pas, les organisateurs ne tiendront plus compte des dates du circuit européen l'an prochain. « Nous comptons relancer l'épreuve pour un bail au long cours, précise Denis Fabre, cheville ouvrière de cette relance aux côtés de Bernard Pascassio. Nous ne faisons pas un coup, nous souhaitons le voir inscrit dans le temps et se disputer au golf du Médoc Resort au moins sur les trois prochaines années. »
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Si cette relance est possible dès 2022, les organisateurs le doivent en grande partie à la venue d'un sponsor titre : les Maisons MCA (société de construction installée en Nouvelle-Aquitaine, qui compte une quarantaine d'agences dans les Landes, au Pays basque…) dirigées par Serge Melchior se sont engagées pour les quatre prochaines années « Être champion de France, c'est être le meilleur parmi les meilleurs », souligne Thomas Delage, directeur de la communication, reprenant les mots de son patron, mordu de golf (index 2), membre à Arcachon, club avec lequel il a été sacré champion de France amateur senior.
« Quand tu es joueur pro de golf, tu dois prendre des risques. Tu ne travailles pas dans l'administration ! »
« Sans vantardise, reprend Bernard Pacassio, jamais avare de bons mots, la Ryder Cup a pu avoir lieu en France grâce à la dotation de l'Open de France montée à hauteur de 4M€. Entre parenthèses, moi, je n'ai jamais payé aucun joueur pour qu'il vienne, car je préfère mettre l'argent dans la dotation. Quand tu es joueur pro de golf, tu dois prendre des risques. Tu ne travailles pas dans l'administration ! Ma volonté, aujourd'hui, est d'aider les jeunes joueurs français. » Et d'enchaîner : « J'ai reçu un petit mot de Raphaël Jacquelin qui me fait chaud au cœur. Il écrit, entre autres : « Je serai disponible pour le championnat de France. Cela me fait plaisir de venir jouer ce tournoi et d'honorer les efforts qui sont faits pour le relancer. » Je veux que les joueurs soient fiers d'être champion de France ! Avec le challenge que constituent le parcours du Golf du Médoc Resort et une bonne dotation, je pense que nous avons la légitimité d'y croire. »
Alors qu'il a accueilli sur son parcours pendant trois ans le Lacoste Ladies Open de France (qui sera disputé en 2022 à Deauville), Vincent Paris se réjouit aujourd'hui de voir les professionnels français débarquer au Médoc. « La question ne s'est pas posée longtemps de savoir s'il fallait y aller ou pas, explique le directeur général du complexe Golf hôtel qui figure régulièrement parmi les plus beaux d'Europe. Depuis la création, il n'y a pas une année ici sans un tournoi de golf professionnel, en dehors des quatre années de travaux que nous avons effectués. Outre le Lacoste Ladies Open de France, il y a eu l’Open de France masculin, des finales du Challenge Tour, des étapes de l'Alps Tour ou le championnat PGA Schweppes… »
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Apprécié de nombreux joueurs français (Havret, Pavon et beaucoup d'autres) qui en ont fait un spot privilégié d'entraînement, le Golf du Médoc Resort est également le lieu idéal pour une épreuve qui s'annonce comme une jolie fête annuelle du golf professionnel français. « Nous envisageons d'inviter Jean Garaialde pour remettre le trophée qui porte son nom en compagnie du président de la Fédération », note Philippe Sabarros, appelé en renfort par Pascassio et Fabre au sein de l'organisation. Dans cet ordre d'idée, un liseré bleu blanc rouge pourrait apparaître sur les manches du vainqueur – à la manière de ce qui existe pour les champions de France de cyclisme ou de ski – tout comme pourrait être initié un départ de « Légendes françaises » au matin du 4e et dernier tour de l'épreuve, à la façon des starters du Masters à Augusta.
« En 2023, nous pourrions avoir un champ de 90 hommes et de 50 femmes, avec des dotations à l'identique. »
En 2023, le championnat de France devrait aussi devenir mixte. « Nous avions la volonté que ce soit le cas dès 2022, explique Bernard Pascassio, mais le calendrier du Ladies European Tour comptait déjà une date mi-juin (Aramco Team Series à Londres, NDLR). Dommage, pour cette année. En 2023, nous pourrions avoir un champ de 90 hommes et de 50 femmes, avec des dotations à l'identique. C'est notre objectif. La dotation des dames serait la même que celle des messieurs, au prorata de la participation féminine. » Le projet est évidemment soutenu par le sponsor titre, MCA, ouvert sur le sujet : « Si, à terme, MCA peut collaborer avec d'autres partenaires pour développer la mixité du championnat de France professionnel, conclut Hugo Delage, nous l'encouragerons. Le golf est un sport mixte et porteur de valeurs d'égalité. » Avis aux... professionnels.
Le Figaro
Cet hôtel particulier parisien va largement dépasser les 100.000 €/m²
Actualité
Le cofondateur de WhatsApp, Jan Koum, a déjà dépensé 70 millions d’euros pour acquérir l’hôtel de Fleury, au Champ-de-Mars, et vient de lancer un chantier titanesque qui va durer au moins trois ans.
Par Marine Richard
Mis à jour le 12/05/22, 04:00
Publié le 12/05/22, 04:00
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Voir l'annonceVoir l'annonceCet hôtel particulier de plus de 600 m², doté d’un jardin et d’une vue imprenable sur la Tour Eiffel, situé aux abords du Champ-de-Mars, va connaître une seconde vie grâce à son nouveau propriétaire qui n’est autre que Jan Koum, le cofondateur du service de messagerie par téléphone WhatsApp, selon Challenges.
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L’Américain d’origine ukrainienne a acquis ce bien en 2020 pour 70 millions d’euros. Une somme, certes moins conséquente que les 200 millions d’euros déboursés par Xavier Niel pour l’hôtel Lambert à Paris. Mais le fondateur de Free s’est offert 3900 m², qu’il a donc payés un peu plus de 51.200 €/m², alors que l’acquisition de Jan Koum dépasse le montant astronomique de 110.000 €/m². On n’ose imaginer le montant final du prix au mètre carré après travaux.
Construite au début du 20e siècle, la bâtisse appartenait à un membre de la famille régnante du Qatar, qui avait notamment installé une piscine au sous-sol de l’hôtel particulier. Jan Koum vient de commencer un chantier titanesque pour réhabiliter l’hôtel particulier, supervisé par le cabinet de l’architecte Alain-Charles Perrot et du décorateur Remi Tessier. Ce décorateur français a par ailleurs aménagé le yacht de 100 mètres de long de Jan Koum, le Moonrise. Le cofondateur de WhatsApp prévoit notamment la restauration des façades et l’aménagement d’un second sous-sol. Au prix de son acquisition, on imagine volontiers qu’il compte gagner quelques mètres carrés supplémentaires... Jusqu’à 80 ouvriers vont être mobilisés pour effectuer ces travaux de grande ampleur, qui vont durer au moins trois ans.
Des voisins renommés
Une fois la restauration du bien achevée, Jan Koum côtoiera des voisins pour le moins prestigieux à l’image du roi du Maroc, Mohamed VI, qui a investi 84 millions d’euros dans un autre hôtel particulier situé à quelques mètres de là, peu de temps après Jan Koum.
Jan Koum, né près de Kiev, a fait fortune en revendant WhatsApp à Facebook en 2014 pour 22 milliards de dollars en cash et en actions, avec son acolyte Brian Acton. Jan Koum a quitté Facebook en 2018 et a réinvesti une partie de son argent dans des acquisitions immobilières, dont deux villas en bord de mer à Malibu, en Californie, une maison à Beverly Hills, rachetée au producteur Jeffrey Katzenberg pour 125 millions de dollars., soit 118 millions d’euros.
En 2020, il a également fait l’acquisition d’une vaste propriété sur l’île de Saint-Barthélemy, dans les Antilles françaises. Il s’agit de l’une des plus vastes propriétés de Saint-Barth, la villa «Camp David», près de la plage de Saint-Jean, qui comprend une dizaine de bungalows et deux piscines.
Le Figaro
Près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour le «nouveau Veolia»
Cette progression est liée en partie à la hausse des prix de l'énergie, que le géant des services à l'environnement répercute sur ses clients.
Veolia, qui a absorbé mi-janvier une large part de Suez, a enregistré près de 10 milliards d'euros d'activité pour ce premier trimestre dans sa nouvelle configuration, et dit sa confiance en dépit du «contexte économique et géopolitique actuel». Le chiffre d'affaires du géant des services à l'environnement a atteint 9,935 milliards d'euros, en augmentation de 14,7% à périmètre et changes constants, une progression liée en partie à la hausse des prix de l'énergie, que Veolia répercute sur ses clients. Hors renchérissement de l'énergie, il augmente de 7,1%, au-delà de sa croissance habituelle, a souligné le PDG du groupe, Antoine Frérot.
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Le résultat d'exploitation combiné (Ebit courant) est à 692 millions, en hausse de 18%, grâce à «une dynamique commerciale forte» et à un programme d'économies de coûts, a indiqué jeudi le patron de Veolia, qui n'a en revanche pour cette fois pas publié de résultat net part du groupe. «L'année a bien commencé pour le nouveau Veolia. Notre champion de la transformation écologique est sur les rails et tient ses premières promesses», a assuré aux journalistes Antoine Frérot, qui présentait ses derniers résultats trimestriels avant de céder les rênes le 1er juillet à Estelle Brachlianoff.
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Le Figaro
Polène, la petite marque française qui monte, s'affiche au bras de Kate Middleton
Mitia BernetelEn quelques années à peine, cette jeune marque de maroquinerie parisienne s'est frayé un chemin vers les plus grands, d'Emily in Paris à la duchesse de Cambridge.
Ce 10 mai à Manchester, la duchesse de Cambridge et le prince William étaient en déplacement à Manchester. Pour inaugurer le Glade of Light memorial, en hommage aux victimes de l'attentat de mai 2017, Kate Middleton a misé sur une tenue sobre, de circonstance. Un détail pourtant, accroche l'œil : son sac à main. Silhouette carrée plane et épurée, bleu profond et détails dorés, il s'agit du modèle Numéro Sept Mini de Polène, la marque de maroquinerie française à succès.
Une histoire de famille
À la genèse de Polène, il y a une famille, deux frères, Antoine et Mathieu, et une sœur, Elsa, au goût prononcé pour l'artisanat. En 2015, ils se rendent aux portes ouvertes des ateliers Hermès et tombent amoureux des gestes des artisans. Les trois trentenaires se mettent à rêver d'une marque de sacs au savoir-faire d'excellence... mais au prix accessible. Leur affection pour les belles choses leur a certainement été soufflée par leur arrière-grand-père, fondateur de la célèbre marque de marinière Saint-James. Mais eux sont néophytes en matière de maroquinerie.
Soit. Avec un premier croquis réalisé par leurs soins, sans l'aide de styliste, ils se rendent à Ubrique en Andalousie, un des hauts lieux de la maroquinerie en Europe où naissaient les créations de Loewe, Chloé ou encore Jacquemus. Ils trouvent d'abord les portes des ateliers closes, mais s'installent sur place et persévèrent. Jusqu'à obtenir leurs entrées et donner finalement naissance à ce premier sac, en octobre 2016. Un modèle rond, en cuir de veau pleine fleur, fait à la main. Le Numéro Un, premier-né de toute une dynastie.
Succès international
Du Numéro Un au Numéro Dix et leurs déclinaisons, puis Béri, Cyme ou Umi, les sacs Polène, se distinguent par leur silhouette rafraîchissante, moderne et sans fioritures. Pari gagné pour la fratrie. Les sacs séduisent la presse, les influenceurs et sont de véritables succès commerciaux. Grâce à cet équilibre entre savoir-faire, sobriété et bon rapport qualité-prix (dû notamment à un système de vente sans intermédiaire), les sacs pullulent au bras des Parisiennes dès 2017. Mais la marque passe un second cap lorsqu'elle tape dans l'œil des stylistes les plus influents hors de nos frontières.
Séduite par la marque, l'actrice parisienne Camille Razat soumet quelques modèles à la styliste Patricia Field sur le tournage de la série Emily in Paris. Jackpot : son personnage porte trois sacs Polène lors de la saison 1 et cinq autres se retrouvent dans la saison 2. L'impact est considérable : la clientèle, alors en grande partie hexagonale, devient à 80% internationale. Polène prévoit d'ailleurs d'ouvrir sa première boutique cet été à Manhattan. Nouveau coup d'éclat pour la maroquinerie française, avec Kate Middleton et son Numéro Sept Mini, acquis certainement sous les conseils de sa conseillère en image. Pour l'occasion, la marque a remis en vente ce coloris, en rupture, sur son site (en précommande). Il y a fort à parier que c'est outre-Manche qu'elle va récolter ses prochains lauriers.
Quels sont les sacs de luxe les plus rentables en 2022 ?
Le mythe est devenu réalité : la maroquinerie de luxe s'est transformée en valeur refuge. Sacs prisés, règles d'or, rentabilité… Guide pratique pour un investissement rentable.
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L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Inflation, taux, croissance: le monde en état d’alerte
Florentin CollompDÉCRYPTAGE - La BCE acte la fin de l’argent facile et prépare les esprits à une hausse de taux dès cet été, malgré les menaces sur la croissance.
L’expérience des taux négatifs, entamée en 2014, devrait bientôt toucher à sa fin. Les choses sont dites à demi-mot, mais la Banque centrale européenne (BCE) prépare les esprits à une hausse de son taux directeur, actuellement à -0,5 %, dès juillet. Dernière en date à entonner cette petite musique, sa présidente, Christine Lagarde, a indiqué mercredi la fin des rachats d’actifs (quantitative easing) «au début du troisième trimestre», suivie, «quelques semaines seulement» après, par une première hausse de taux. Ce qui laisse augurer d’un décollage lors du conseil de politique monétaire du 21 juillet.
Depuis quelques jours, plusieurs éminents représentants du Conseil des gouverneurs mènent une offensive concertée en ce sens. «Il est nécessaire de relever notre taux d’intérêt clé au troisième trimestre, probablement en juillet», affirmait lundi le gouverneur finlandais Olli Rehn. La même date était citée mardi par son homologue allemand, Joachim Nagel, selon lequel les taux négatifs - honnis depuis le début outre-Rhin - «vont très bientôt faire partie de l’Histoire dans la zone euro». Si les «faucons», avocats d’une politique restrictive, militent à cette fin depuis longtemps, les «colombes», membres les plus accommodants du cénacle, ont fini par s’y rallier. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, plaide lui aussi pour resserrer «à partir de cet été». Ce calendrier pourrait être officialisé lors de la prochaine réunion du conseil le 9 juin à Francfort.
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La «normalisation» de la politique monétaire, face à une inflation galopante, devrait donc arriver beaucoup plus vite que prévu. Christine Lagarde estimait encore voici quelques mois qu’une hausse des taux ne serait pas à l’horizon avant, au moins, 2023. Mais ce revirement intervient-il trop tard?
Les messages habilement distillés par la BCE ont, certes, un peu calmé les marchés, qui s’affolaient depuis plusieurs jours. En Bourse, le CAC a perdu 13 % depuis le début de l’année, le Dow Jones 11,5 % et le Nasdaq, plongé de 25 %. «Les marchés commencent à réaliser qu’on entre dans une phase économique où les conditions financières vont être beaucoup plus restrictives», explique Antoine Bouvet, économiste chez ING.
Le «jeu dangereux» de la BCE
Le marché des obligations souveraines connaissait un peu de répit, mercredi, après une envolée récente des coûts des emprunts d’État. Le bund allemand à dix ans, qui fait référence, négatif début mars, dépasse 1 %. Les OAT françaises, encore négatives au début de l’année, atteignent plus de 1,5 % - alors que le Trésor s’était basé sur un taux moyen de 0,75 % dans le budget. Plus inquiétant, le taux italien a franchi les 3 %, creusant dangereusement l’écart («spread») avec celui de l’Allemagne, comme au tout début de la crise du Covid en mars 2020. «La BCE laisse faire, jouant un jeu dangereux consistant à voir si les marchés peuvent se stabiliser d’eux-mêmes», estime Antoine Bouvet.
Ces taux obligataires augmentent en anticipation de la hausse prévue des taux directeurs des banques centrales, marquant bel et bien, cette fois, la fin de l’argent «gratuit». Les marchés s’attendent désormais à trois ou quatre hausses successives de 0,25 point par la BCE d’ici à la fin de l’année - ce qui porterait son taux de dépôt à +0,5 % - et quatre autres en 2023.
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Avec une inflation moyenne de 7,5 % le mois dernier dans la zone euro, qui pourrait bondir jusqu’à 9 %, avant de ne redescendre, selon des estimations, qu’aux alentours de 5 % à la fin de l’année, bien au-dessus de son objectif de 2 %, la BCE ne peut plus rester les bras croisés. Aux États-Unis, où la hausse des prix a enfin très légèrement fléchi, à 8,3 % en avril, la Réserve fédérale s’est embarquée dans un resserrement agressif. Ses taux directeurs, déjà relevés à près de 1 %, pourraient dépasser les 3 % en 2023. Son président, Jerome Powell, assume que ce processus puisse être «douloureux» pour l’économie. Même logique au Royaume-Uni, qui a remonté son taux à 1 %, alors même que la Banque d’Angleterre prévoit un recul du PIB à la fin de l’année.
C’est tout le dilemme. La BCE était sur ce point beaucoup moins déterminée. Un de ses membres confiait récemment avoir les moyens de juguler l’inflation au prix d’une récession, une option évidemment écartée. Cette prudence semble à présent dépassée. Or la BCE, qui voulait attendre que la reprise post-Covid soit bien installée avant d’agir, risque d’avoir trop tergiversé et de le faire au moment où la conjoncture se retourne.
Fin de la toute-puissance des banques centrales
Confinements prolongés en Chine, durcissement monétaire aux États-Unis, guerre en Ukraine, baisse du pouvoir d’achat: les nuages se multiplient sur la croissance mondiale, régulièrement révisée à la baisse. On pensait connaître une année 2022 euphorique post-Covid, celle-ci risque de se transformer, au mieux, en épisode de stagnation. La stagflation tant redoutée pointe son nez. Une coupure du robinet du gaz russe pourrait aggraver encore la situation. «Si ce n’est pas une récession, c’est un choc très sévère», prévient Jacob Kirkegaard, chercheur au Peterson Institute for International Economics. Selon lui, comme de nombreux autres économistes, il serait contre-productif de resserrer la politique monétaire dans ce contexte, au risque de casser l’extraordinaire embellie de l’emploi en Europe. Une répétition de l’erreur de la BCE à l’été 2011, qui avait relevé ses taux trop tôt, provoquant un retour de la récession dans la zone euro. Ce serait «la malédiction du mois de juillet», selon Bruno Cavalier, économiste d’Oddo.
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Une hausse des taux cette année ne reviendrait en somme qu’à redonner quelques marges de manœuvre à la BCE, pour pouvoir les rebaisser en cas de récession. Cette contradiction révèle une réalité plus criante: la fin de la toute-puissance des banques centrales, qui avaient sauvé les économies de la crise financière de 2008 et de celle du Covid en inondant les marchés de liquidités. Face à la nouvelle donne d’une inflation débridée, elles n’ont plus ce luxe de pouvoir jouer les pompiers de service, condamnées à donner la priorité à leur mandat de stabilité des prix. Même si beaucoup doutent de l’efficacité de ces hausses de taux pour contenir la flambée des prix de l’énergie ou des matières premières liée à la guerre.
À l’inverse, dans un cercle vicieux, ces hausses de taux contraignent la politique budgétaire des États, pourtant plus nécessaire que jamais pour soutenir le pouvoir d’achat, l’emploi et la croissance. La fin de la parenthèse enchantée de l’«argent magique» risque de sonner un réveil douloureux.
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La moitié des seniors ne sont-ils plus «en emploi» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?
LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
Grand Paris: les prix immobiliers s’envolent près des futures gares
DÉCRYPTAGE - Une nouvelle gare est un facteur d’accélération de la hausse des prix de immobilier. Mais faute de projet de renouvellement urbain, certaines communes peuvent stagner.
Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel
La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
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Le rapport choc sur la gestion kafkaïenne de l’immigration en France
Jean-Marc LeclercEXCLUSIF - La commission des lois du Sénat décrit des préfectures asphyxiées, des tribunaux débordés, un droit «illisible».
«Un droit des étrangers devenu illisible et incompréhensible» ; «source de difficultés quotidiennes pour les agents de l’État chargés de le faire appliquer»; «véritable fonds de commerce pour certains cabinets d’avocats ou de juristes qui n’hésitent pas à en exploiter les failles à des fins lucratives»… Le dernier bilan de la commission des lois du Sénat sur la gestion de l’immigration, que Le Figaro livre en exclusivité, ne fait pas dans la litote.
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Ce rapport, intitulé «Services de l’État et immigration: retrouver sens et efficacité» et adopté mardi soir, décrit l’envers du décor dans les préfectures et les tribunaux qui vivent les contrecoups de la crise migratoire. La mission d’information du Sénat était conduite par le président de la commission des lois en personne, le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet. Elle a pu «prendre la mesure du profond désarroi auquel sont confrontés nos agents publics, de leur épuisement et du sentiment d’une perte de sens de leur métier, certaines des personnes entendues allant même jusqu’à comparer leur quotidien à celui des Shadoks, notamment lorsqu’un étranger, éloigné du territoire national au terme d’une procédure lourde et longue de plusieurs semaines, y revient quelques jours à peine après son départ…»
Pour en arriver à ce constat alarmant, concentré en 120 pages, il aura fallu auditionner plus de 40 hauts responsables de l’administration et magistrats, et se rendre sur le terrain, de la préfecture d’Angers au tribunal administratif de Montreuil, en passant par Varsovie, siège de l’agence européenne de protection des frontières, Frontex.
● La demande de titre de séjour à saturation
Selon la mission Buffet, «les services de l’État sont confrontés à un nombre toujours plus élevé de demandes d’admission au séjour» (271.675 premiers titres délivrés en 2021). Cette spécialité occupe plus de la moitié des quelque 4000 agents des services des étrangers des préfectures. La «tension» y est telle que le rapport propose de mutualiser d’urgence ces services entre les départements (et encore le rapport fait-il l’impasse sur la situation en outre-mer, mais aussi sur le regain d’activité occasionné par l’accueil des Ukrainiens).
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C’est qu’en métropole, la dématérialisation des procédures pour les étrangers est loin d’avoir produit les gains escomptés. Le rapport pointe «la transformation des files d’attente physiques en files d’attente virtuelles», la prise de rendez-vous en ligne se heurtant à l’«insuffisance des créneaux offerts». En clair: l’administration est à la peine. Elle ne compte même plus les demandes, se contentant de livrer les chiffres des seuls dossiers traités. La machine est noyée.
● Un trafic massif de rendez-vous administratifs
Phénomène en cascade: «La rareté des créneaux offerts a suscité l’apparition d’un phénomène inédit et massif de revente sur internet des rendez-vous en préfectures, constitutif d’un véritable trafic.» Ainsi, «des individus peu scrupuleux captent les rendez-vous disponibles (le plus souvent grâce à des logiciels de piratage des modules électroniques des préfectures) afin de les revendre ensuite de façon parfaitement illégale aux étrangers, à des tarifs allant de 20 à 600 euros par rendez-vous».
Beauvau a bien tenté de déjouer ces manœuvres par un dispositif anti-robot et la mise en ligne de créneaux à des heures aléatoires, mais «ces efforts sont insuffisants face aux logiciels avancés de piratage utilisés. Bien plus, ils contribuent à renforcer la désorganisation de l’ensemble, en provoquant de la part des étrangers des tentatives de connexion intempestives, à toute heure du jour ou de la nuit».
Selon le rapport, «en plus de l’émergence d’un marché parallèle de revente de créneaux, se sont développées des sociétés proposant un accompagnement à la prise de rendez-vous. Sous des apparences faussement légales de prestation de services, ces sociétés procèdent à la marchandisation des failles du service public».
● Des usagers fantômes au guichet des préfectures
La préfecture du Maine-et-Loire a regretté, lors de la visite de la mission sénatoriale, «l’absentéisme» chez les usagers, «certains n’honorant pas le rendez-vous pris (soit qu’ils ont pris par précaution plusieurs rendez-vous, soit qu’ils oublient de se présenter)». Des pratiques préjudiciables largement répandues. «Ainsi, la préfecture des Bouches-du-Rhône souligne que la moitié des rendez-vous est indue, c’est-à-dire pris par des étrangers qui ne se trouvent pas dans la situation du dépôt d’une première demande de séjour.»
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Le sénateur Buffet et ses collègues reconnaissent que l’administration n’est pas exempte de reproches, déplorant les «dysfonctionnements liés, notamment, à une saturation des systèmes d’information des préfectures». Ils s’inquiètent aussi de l’évolution vers le tout-numérique, constatant que le «public hétérogène des demandeurs de titres ne bénéficie pas systématiquement d’outils informatiques personnels connectés au réseau internet, voire est peu à l’aise avec les nouvelles technologies». Et de souligner «l’incongruité d’une situation où un service d’accompagnement aux démarches numériques n’est lui-même accessible que par l’intermédiaire d’internet».
● De lourdes répercussions contentieuses
Tant d’incurie a ouvert un boulevard aux experts en procédure. Leur objectif: contraindre l’administration à accorder un rendez-vous aux étrangers qui le réclament. Leur arme: le «référé conservatoire», pour que le juge enjoigne aux préfets de prendre toute «mesure utile». «La preuve de tentative de rendez-vous pourra être apportée par la production d’une capture d’écran anonyme.»
Il est rare que les étrangers saisissent eux-mêmes la justice administrative, mais les associations de défense des droits des étrangers, certains cabinets et syndicats d’avocats, ainsi que le Défenseur des droits sont «à l’origine d’un volume considérable de recours devant les tribunaux administratifs», constate la mission Buffet. Selon elle, «ce contentieux de masse inédit se caractérise (…) par un taux de succès élevé, les tribunaux administratifs faisant droit à la grande majorité de ces référés». À Paris, 90% de ces procédures ont abouti en 2021, pour 2838 actions intentées. Les sénateurs s’inquiètent des «conséquences néfastes» d’un tel système.
● Un engorgement auto-entretenu des tribunaux
Selon eux, le recours à ces procédures est «désormais quasi systématique», ce qui «tend à faire basculer le rôle du juge administratif vers un rôle de secrétariat de préfecture, chargé de gérer les plannings de rendez-vous et les files d’attente, et alimente ainsi un fort sentiment de perte de sens chez les magistrats administratifs». Et d’ajouter, navrés: «Se voyant transférer des charges qui devraient pourtant incomber aux préfectures, les tribunaux administratifs deviennent assimilables à des préguichets.» Ainsi, «contentieux et difficultés d’accès au guichet s’auto-entretiennent en un cercle sans fin».
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Cette dérive kafkaïenne désorganise l’ensemble de la chaîne administrative. Au-delà même des services de préfecture au bord de la crise de nerfs, «en 2021, les tribunaux administratifs ont été saisis de 100.332 requêtes relatives au droit des étrangers (dont environ 80.000 portaient sur les titres et les visas de séjour) sur un total de 240.384 affaires enregistrées, ce qui représente 41,6% de leur activité». En appel, c’est plus de 50% des affaires! Sans même parler des demandes d’asile, traitées à part. Le seul coût annuel de la défense des étrangers au titre de l’aide juridictionnelle dépasse désormais les 60 millions d’euros par an. Réponse publique perfectible, donc. Le rapport Buffet contient 32 mesures pour tenter d’enrayer un naufrage annoncé.
Le faible taux d’expulsion des clandestins grève le système
La mission d’information sur l’immigration de la commission des lois du Sénat, présidée par le sénateur LR du Rhône, François-Noël Buffet, a le sens de la formule pour décrire le contentieux des étrangers en France. Selon son dernier rapport, adopté ce mardi, le «byzantinisme procédural» a «atteint ses limites» et «cet état du droit est avant tout une source d’insécurité juridique». «Au regard du faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), il interroge également sur le sens de l’action du juge, sommé bien souvent de se prononcer dans des délais brefs alors que les perspectives d’un éloignement effectif de l’étranger du territoire national sont faibles.»
Le rapport contient cette confidence: «Les magistrats administratifs rencontrés par la mission d’information ont ainsi fait part de leur perplexité, et parfois même d’un certain découragement face à la complexité de ces règles procédurales, dont le caractère nécessaire ne s’impose pas toujours avec évidence.» Pour le sénateur Buffet et ses collègues, il faut «tout remettre à plat». Un objectif qui mobilise Emmanuel Macron depuis plusieurs mois.
Contexte international défavorable
Placé à la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, le chef de l’État tente de relancer d’importantes réformes, comme celles de Schengen et de Dublin, pour mieux coordonner l’action de pays membres. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est battu également pour améliorer l’efficacité de son administration, mais les marges de manœuvre restent faibles, vu le contexte international. Sur les 100.000 demandeurs d’asile qui arrivent chaque année en France, un tiers relève de la procédure Dublin. En clair: un autre pays membre de l’UE devait en principe s’en occuper. Mais le rapport Buffet révèle que «moins de 3000 demandeurs d’asile sont effectivement transférés chaque année vers l’État membre responsable de l’examen de leur demande d’asile» en 2021.
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Pour les éloignements d’illégaux, la délivrance d’un laissez-passer consulaire reste la pierre d’achoppement de toute politique de fermeté. Il faut que l’État d’origine du clandestin accepte de le reprendre. Le taux de délivrance varie selon les États. Parmi les plus coopératifs: la Géorgie (100% en 2021), l’Arménie (98%) et la Moldavie (94%). Parmi les plus rétifs: outre les États du Maghreb (Algérie, Maroc et, dans une moindre mesure, la Tunisie), la police aux frontières française a désigné à la mission Buffet la Bosnie-Herzégovine (30%), la Mauritanie (11%) et Haïti (0%).
Les centres de rétention administratifs (CRA) sont «des éléments pivots», selon le rapporteur : 40% d’éloignements effectifs pour leurs pensionnaires contre moins de 10% pour les illégaux laissés libres. Mais les places manquent en CRA, regrette la mission Buffet. Selon elle, la première cause d’échec de l’éloignement aujourd’hui en France est le refus par le clandestin de se plier au test PCR que réclame son pays d’origine pour le reprendre et le refus d’embarquer dans l’avion, la seconde.
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L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Le Figaro
Législatives 2022 : dissidence d'une ancienne ministre de Castex contre un candidat de la majorité
Loris BoichotINFO LE FIGARO - Écartée par «Ensemble!» dans le Val-d'Oise sur fond d'accusation de harcèlement moral, l'ex-secrétaire d'État Nathalie Élimas se dit «loyale» et maintient sa candidature.
C'est une dissidence venue d'une ancienne membre du gouvernement Castex. Écartée par la majorité présidentielle dans le Val-d'Oise, l'ex-secrétaire d'État à l'Éducation prioritaire Nathalie Élimas a décidé de maintenir sa candidature aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains, selon nos informations. «Je vais faire campagne», confirme-t-elle au Figaro.
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«Je déplore l'attitude de la majorité et du MoDem. J'ai toujours été loyale et je le reste. Je suis députée sortante, ancienne ministre, j'habite la circonscription depuis toujours : je suis chez moi et je maintiens ma candidature», explique-t-elle. L'élue sortante d'Enghien-les-Bains dénonce le «parachutage» d'Estelle Folest, investie mercredi par «Ensemble!», la nouvelle confédération des partis macronistes.
«Aucune plainte déposée contre moi»
L'ancienne secrétaire d'État issue du Mouvement démocrate (MoDem) avait quitté ses fonctions ministérielles le 5 mars, après avoir été visée par une enquête administrative pour harcèlement moral, à partir d'un signalement de plusieurs de ses collaborateurs. Le parquet de Paris a ensuite ouvert une enquête confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), avait rapporté l'Agence France-Presse (AFP).
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Nathalie Élimas dénonce toujours une enquête administrative «à charge» et un «procès médiatique». Au sujet de l'enquête ouverte par le parquet, elle déclare n'avoir «jamais été officiellement contactée ni convoquée par personne». «Aucune plainte n'a été déposée contre moi en justice», avance-t-elle, à l'origine d'une plainte pour «dénonciation calomnieuse». L'élue fustige aussi une «différence de traitement» par rapport à d'autres candidats macronistes mis en cause mais investis, dont Jérôme Peyrat (Dordogne), condamné pour violence sur son ex-conjointe, et le sortant Thierry Solère (Hauts-de-Seine), mis en examen pour treize chefs, dont «fraude fiscale».
La dissidente rejoint la poignée de députés sortants qui, appelés à s'effacer, ont décidé de maintenir leur candidature. «Évidemment, je continue de soutenir Emmanuel Macron», insiste-t-elle toutefois. Un message clair affiché en toutes lettres sur son affiche : «Ensemble pour le président de la République». Les responsables de la majorité n'ont pas officiellement réagi, mercredi soir, à sa décision. Mais un dirigeant d'«Ensemble!» prévient : «Le principe, quand il y a des dissidences, c'est l'exclusion».
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Contrairement à Olivier Faure, l'ancien premier secrétaire du PS a fustigé l'accord passé avec LFI.
Législatives 2022: l’appel de Nicolas Sarkozy peu suivi
DÉCRYPTAGE - Depuis son message publié sur les réseaux sociaux entre les deux tours de la présidentielle, l’ex-président de la République affronte une série d’oppositions issues de son propre camp.
Législatives 2022 : Cohn-Bendit, Bové et Besset dénoncent une «escroquerie» dans l'accord entre EELV et LFI
Les trois anciens eurodéputés, élus en 2009 sous la bannière d'Europe Écologie, dénoncent un «accord indigne» des écologistes avec la France insoumise pour les élections législatives.
Le Figaro
Lilian Douchet éliminé de «Top Chef»: «J’avais largement le niveau pour aller jusqu’au bout»
ENTRETIEN - Le chef de 28 ans a quitté le concours gastronomique de M6 au terme d’une très belle dernière chance.
Lilian Douchet a marqué la saison 13 de «Top Chef» par son histoire personnelle forte. Le jeune homme devait ouvrir son restaurant lorsque le Covid s’est déclaré. Son projet tombé à l’eau, il s’est reconverti... dans la grande distribution. Après deux ans sans faire de cuisine, c’est donc sous la casquette de directeur d’hypermarché que le jeune homme a concouru dans l’émission. Pour autant, son CV culinaire est très rempli avec des expériences dans de très nombreux établissements étoilés. Il a notamment été sous-chef à La Truffière et à L’Orangerie. Le concours culinaire de M6 représentait donc une renaissance possible pour lui. Éliminé après une dernière chance de haut niveau sur le thème de la poire, il revient sur son aventure.
TV MAGAZINE. - Comment avez-vous réagi lors de votre élimination?Lilian DOUCHET. - J’étais forcément très triste parce que je voulais gagner «Top Chef». Malgré le fait que je n’avais pas cuisiné depuis deux ans, je pense que j’avais largement le niveau pour aller jusqu’au bout. J’étais aussi triste pour Paul Pairet qui a eu confiance en moi dès le début.
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Que vous a-t-il manqué durant cette dernière chance, qualifiée par les chefs de «meilleure de la saison»?Je pense qu’il m’a manqué cinq minutes pour caraméliser ma tuile et cuire davantage mes poires pour qu’elles soient plus fondantes. C’est génial de partir sur la meilleure dernière chance de la saison mais cela n’adoucit rien. J’étais triste de quitter le concours.
Comment se sont passées les deux épreuves précédentes?Je suis quelqu’un de pudique qui a du mal à se livrer sur ses émotions, donc la première épreuve a été très forte, juste par le fait d’avoir parlé de mon pneumothorax. J’étais déçu de ne pas gagner. Pour la seconde, j’étais encore plus triste parce que je pense que j’aurais dû être qualifié. Ma tuile était à la base ultra-croustillante mais elle s’est détrempée au cours du temps d’attente…
Vous avez quitté le concours pour raisons personnelles et vous êtes revenu dans la compétition grâce à l’épreuve des éliminés. Comment l’avez-vous vécu?C’était un grand moment! Je voulais absolument gagner cette épreuve car j’avais envie de revenir auprès du chef Paul Pairet. Pour moi, c’était lui et aucun autre. Je me suis donc mis en mode «warrior». J’étais soulagé de réintégrer le concours car cela avait été un déchirement de devoir partir mais je n’ai pas eu le choix. J’ai réussi à revenir dans la brigade de mon chef, c’était extraordinaire!
«Nous avons été très proches avec Paul Pairet pendant le tournage et j’espère qu’on le restera parce que c’est une personne que j’adore»
Lilian Douchet, candidat de la saison 13 de «top Chef»
Quel lien avez-vous avec lui?Nous avons été très proches pendant le tournage et j’espère qu’on le restera parce que c’est une personne que j’adore. Après mon élimination, nous avons parlé pendant trente minutes. Il m’a dit qu’il pourrait me donner un coup de main si je voulais un poste. Il a fait énormément pour que je retourne en cuisine.
Et avec les candidats?Je suis toujours en contact avec plusieurs d’entre eux. Arnaud est notamment devenu un véritable ami. J’avoue qu’avec tous mes projets actuels, j’ai du mal à les appeler. J’espère qu’on pourra se retrouver autour d’un bon repas pour parler des souvenirs du tournage.
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Quel est justement votre meilleur souvenir? Et le pire?Le meilleur souvenir, c’est ma première épreuve en solo où j’ai présenté la sucette de langoustine façon kakigori japonais. C’était un plat qui me ressemble à 100% avec un côté avant-gardiste et conceptuel et qui est dans la veine de ce que j’aimerais proposer dans mon futur restaurant gastronomique. C’était donc un défi important car je me demandais si j’étais capable de le faire. J’étais hyper heureux de gagner. Le pire moment, c’est la guerre des restaurants et le fait de ne pas avoir pu ouvrir. On a travaillé pendant deux jours, c’était vraiment cruel… L’autre mauvais souvenir restera mon élimination.
Pourquoi avez-vous décidé de faire «Top Chef»?Je me suis fait caster. À ce moment-là, je travaillais dans un hypermarché. Je me suis dit que c’était peut-être le destin et que je devais aller au bout de mes rêves. Depuis mon enfance, je pense que la cuisine est faite pour moi. C’est pour ça que j’ai accepté de participer. La production m’avait déjà proposé de concourir les années précédentes mais j’avais refusé parce que je pensais que je n’étais pas fait pour la télévision. Je suis assez timide mais j’ai finalement trouvé ça assez plaisant.
«On m’a proposé de participer à une émission de téléréalité mais ça ne m’intéresse pas»
Lilian Douchet, candidat de la saison 13 de «Top Chef»
Pourriez-vous animer une émission de télévision?Cela dépend quel genre de programme. Je n’irai pas pour faire le guignol. Une autre chaîne m’a déjà proposé de participer à une émission de téléréalité mais cela ne m’intéresse pas. Si on demande de faire du reportage culinaire sur la cuisine, je le ferai avec grand plaisir.
Que veniez-vous chercher à «Top Chef»?J’avais besoin d’être rassuré. Je me demandais si j’étais fait pour ça et si j’étais capable de réaliser mes rêves. Les chefs pour lesquels j’ai travaillé m’ont toujours dit que j’avais un potentiel énorme. Les jurés m’ont aussi dit de très beaux mots. Glenn Viel m’a dit que j’étais déjà un grand chef, ça m’a scotché et Hélène Darroze que c’était un gâchis pour la cuisine française que je ne revienne pas dans le métier. Philippe Etchebest a aussi eu des mots très forts. En gros, ils m’ont dit d’arrêter de faire le con, de prendre quelques semaines au calme et d’y aller à fond.
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Et c’est ce qui s’est passé?Oui car je viens d’ouvrir le restaurant Lilhome à Bordeaux avec mon cousin et très bientôt Dame Augustine dans le 13e à Paris. Dans ces deux établissements, je propose une carte bistronomique avec des produits de saison issus des circuits courts. On y trouve aussi des tapas et, à Paris, une formule pour le goûter. Je vais aussi signer dans quelques jours pour mon restaurant gastronomique dans le 7e arrondissement de Paris. J’y ferai une cuisine française avec des idées du monde. Je ne vise pas forcément les étoiles. Je vais faire du mieux possible et, si cela arrive, tant mieux.
Vous avez touché les téléspectateurs avec votre histoire. Un chef cuisinier directeur d’hypermarché, ce n’est pas commun...Je savais qu’il y aurait un deuxième confinement et je ne voulais pas rester à ne rien faire. Je suis un gros bosseur. J’ai décidé de m’orienter là où il y avait du travail, c’est-à-dire les hypermarchés. J’ai débuté comme responsable de la boulangerie et, comme je me suis adapté très vite, je suis rapidement devenu directeur. Finalement, il y a plein de marqueurs communs entre la restauration et la grande distribution, notamment la qualité du service et la satisfaction du client.
Que retenez-vous de l’expérience «Top Chef»?De grandes joies et des moments tristes. Émotionnellement, ça a été très dur. Nous étions aussi confinés avec les candidats donc ce n’était pas évident. Mais le concours m’a redonné l’envie.
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Le Figaro
Cameroun : un avion s'écrase en forêt avec 11 personnes à bord
L'engin, dont le type et la marque n'ont pas été rendus publics, a été localisé à 150 km au nord-est de Yaoundé.
Un avion d'une compagnie privée assurant la maintenance de conduites d'hydrocarbures s'est écrasé mercredi dans une forêt du centre du Cameroun avec 11 personnes à bord, et les secours tentent de retrouver les occupants, a-t-on appris auprès du ministère des Transports. Les services de la circulation aérienne «ont perdu le contact radio avec l'aéronef» puis l'appareil a été «localisé dans la forêt» près de Nanga Eboko, à quelque 150 km au nord-est de Yaoundé, précise le ministère dans un communiqué, sans plus de détails sur le sort des passagers.
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«Il s'est écrasé au sol» et «nos équipes sont en train de voir s'il est possible de sauver des gens», a confirmé à l'AFP un responsable du ministère qui a requis l'anonymat. L'appareil est affrété par la Cameroon Oil Transportation Company S.A. (COTCO) ont précisé à l'AFP cette source et un autre haut responsable des autorités aéronautiques, également sous couvert de l'anonymat. La COTCO est chargé de la maintenance et de l'entretien d'un pipeline entre le Cameroun et le Tchad voisin.
L'avion, dont le type et la marque n'ont pas été rendus publics, reliait l'aéroport de Yaoundé-Nsimalen à Belabo, dans l'est du pays, précise le communiqué du ministère. «Des moyens terrestres font actuellement route vers le site» du crash de l'appareil pour «porter assistance à ses occupants», conclut le communiqué.
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Le Figaro
Soupçons de tricherie au concours de commissaire : le président du jury dans la tourmente
Christophe CornevinINFO LE FIGARO - L'inspecteur général Frédéric Dupuch a été suspendu de ses fonctions, tout comme une commandante affectée à la direction générale, à qui il est reproché d'avoir transmis des informations sur les épreuves pour favoriser sa candidature.
L'affaire résonne comme un petit coup de tonnerre et provoque une vive colère, voire une pointe de dégoût, au sommet de la police nationale. Pour le moins fâcheuse, elle éclabousse les épreuves du concours de commissaire de police par la voie d'accès professionnelle (VAP), que la direction générale de la police nationale (DGPN) a officiellement suspendu ce mardi pour des soupçons de tricherie. Nourrie, selon une source informée au Figaro, par des «éléments très précis et très circonstanciés», la fraude met directement en cause le président du jury, l'inspecteur général Frédéric Dupuch et une candidate. Les faits sont assez graves pour que le parquet ait déclenché, le 6 mai dernier, une enquête préliminaire pour « fraude à un examen ou un concours et complicité de cette infraction ».
Au dernier stade des investigations, confiées à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), Frédéric Dupuch, jusqu'ici affecté au poste de conseiller « stratégie et prospective » au cabinet du DGPN, se voit reprocher d'avoir transmis des « informations sur les épreuves » favorisant la candidature d'une femme commandant qui est aussi en poste au cabinet du DG, où elle occupe une fonction au « pôle juridique ».
Selon nos informations, Frédéric Dupuch et la femme officier ont été suspendus de leurs fonctions. L'IGPN a découvert la fraude grâce à des écoutes effectuées, dans le cadre d'une tout autre affaire judiciaire, notamment sur la commandante.
Sans attendre, la « police des polices » est allée mardi au ministère de l'Intérieur, par la rue des Saussaies, pour procéder à la perquisition de leur bureau ainsi qu'à leur domicile respectif. Des documents, des téléphones ainsi que des ordinateurs ont été emportés pour en examiner le contenu. Le haut fonctionnaire et la commandante, qui n'ont pas été placés en garde à vue, devraient vite être entendus par les « bœufs carottes » pour fournir leur version des faits.
«Déterminer l'ampleur de la fraude»
Si, pour l'heure, l'hypothèse d'une « dérive individuelle » est privilégiée, l'IGPN devrait passer au crible l'ensemble des candidats pour « déterminer l'ampleur de la fraude ».
Organisé au sein de la prestigieuse École nationale supérieure de la police (ENSP) de Saint-Cyr au Mont d'Or, le concours d'accès par la voie professionnelle offre dix-neuf de places d'élèves commissaires à des officiers de plus de 50 ans, ayant au moins sept ans d'ancienneté au grade de capitaine.
Dans un communiqué diffusé mardi soir, le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, a précisé que sa décision de « suspension des épreuves », qui en étaient au stade de l'oral devant le jury présidé par l'inspecteur général Dupuch, a été prise de manière provisoire. Elles « reprendront dans les meilleurs délais, dès que les conditions seront réunies », précise-t-on de même source. L'hypothèse de recommencer le concours à zéro, en reconvoquant la centaine d'officiers candidats qui s'étaient présentés à l'écrit et en donnant de nouveaux sujets, n'est pas exclue afin d'éviter tout recours portant sur une éventuelle rupture d'égalité lors des épreuves.
Frédéric Dupuch a notamment été directeur de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP) à la préfecture de police. Il avait été limogé après les violences survenues lors des manifestations «gilets jaunes» en 2019. Considéré par ses pairs comme un brillant haut fonctionnaire, il s'est vu confier en novembre dernier la très stratégique mission de chef de projet « direction départementale de la police nationale ». En clair, l'une plus importantes réformes territoriales jamais engagées au sein de l'institution.
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L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti Le Figaro
Les industriels de l’alimentaire réclament de nouvelles hausses de prix aux distributeurs
Olivia DétroyatMarie BartnikIls se battent pour répercuter la flambée de leurs coûts et réviser les accords conclus fin février. Les acteurs des produits de grande consommation engagent un combat similaire. Monté au créneau, le gouvernement a convoqué deux réunions ce jeudi.
Bis repetita. Deux mois après avoir bouclé dans la douleur leurs négociations tarifaires annuelles avec les centrales d’achat de la grande distribution, les industriels de l’agroalimentaire et des produits de grande consommation (PGC) sont à nouveau sur le pied de guerre. Leur casse-tête: faire passer de nouvelles hausses de prix.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe fin février, ils sont confrontés à une nouvelle flambée de leurs coûts, qui s’ajoute à celle entraînée fin 2021 par le forte reprise post-Covid. Avec la guerre et les sanctions, plus aucun poste n’est épargné, à commencer par les matières premières agricoles: céréales, huiles, beurre, café sucre… Les autres coûts flambent aussi: énergie, emballage, logistique, main-d’œuvre, avec un quadruplement des certaines factures (gaz, transport…).
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L’équation est intenable, selon les industriels de l’agroalimentaire. Et ce d’autant plus qu’en mars, ils n’avaient pu répercuter dans leurs tarifs négociés pour 2022 que la moitié de la hausse de leurs coûts, selon leurs fédérations professionnelles. Les négociations sur le prix auxquelles ils vendent leurs produits de grande marque aux enseignes avaient abouti à des hausses moyennes de 3 à 4 %. Les industriels des produits d’hygiène et d’entretien avaient tout juste obtenu une stabilité de leurs tarifs, après une décennie de baisse.
Réouverture des négociations
Avec la flambée récente des coûts, les industriels assurent avoir besoin de passer de nouvelles hausses de tarifs de 5 à 10 %. La pression est donc maximale. Grâce à la loi EGalim 2, qui vise à protéger le revenu des agriculteurs, les industriels de l’alimentaire ont le droit de demander la réouverture des négociations. 35 % d’entre eux ont déjà envoyé une nouvelle grille tarifaire aux centrales d’achats. Les demandes de hausse dépassent 10 % dans le lait et l’huile. Si les industriels de la volaille ont déjà obtenu des hausses de prix, «on entre dans le dur des discussions pour les autres, et celles-ci sont très difficiles», résume-t-on au ministère de l’Agriculture qui réunit (avec celui de l’Industrie et des PME) chaque jeudi depuis deux mois les acteurs de la filière alimentaire.
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À l’aube de la neuvième réunion prévue ce jeudi matin en visioconférence autour des ministres Julien Denormandie (Agriculture), Agnès Pannier-Runacher (Industrie) et Jean-Baptiste Lemoyne (PME), l’objectif fixé par le gouvernement de boucler les renégociations d’ici à mi-juin semble difficile à tenir.
Désireux de mesurer au plus juste leurs besoins, les industriels ont mis plusieurs semaines à envoyer leurs tarifs. Une charte a été signée mi-mars, engageant enseignes et industriels à respecter des grands principes: justification des demandes de hausses tarifaires pour les industriels, pas de formalisme excessif sur les clauses de renégociation ou sur les pénalités logistiques pour les enseignes…
Las. «L’esprit de cette charte n’est pas respecté, déplore Mickaël Nogal, directeur général de l’Ania, qui regroupe les industriels de l’agroalimentaire. On nous demande un niveau incroyable de détails et de factures pour justifier nos prix. C’est un moyen pour les enseignes de jouer la montre à un moment où il faut justement aller vite, car la situation n’est plus tenable. Et sur les pénalités logistiques, il y a encore des dérives.»
Nous avons très clairement dit non à l’extension des discussions à l’ensemble des produits non-alimentaires, d’autant plus qu’il s’agit de très grandes entreprises
Autre son de cloche du côté des distributeurs. Jacques Creyssel, le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), estime que les renégociations sur les produits alimentaires se passent «dans de bonnes conditions». S’ils ont accepté, sous la pression du gouvernement, de renégocier les tarifs des produits alimentaires, les distributeurs cherchent à ne pas trop augmenter leurs prix en rayon pour séduire les consommateurs craintifs pour leur pouvoir d’achat. La FCD anticipe une inflation en rayon de l’ordre de 7 à 10 % d’ici à quelques mois, en incluant les négociations tarifaires de mars, celles en cours et la répercussion de leurs propres hausses des coûts de l’énergie. Du jamais vu en quinze ans, la dernière inflation alimentaire la plus forte (+5%) remontant à 2018.
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Les distributeurs doivent se battre sur un autre front avec les industriels des produits de grande consommation non-alimentaires, qui ne sont pas concernés par les mécanismes de renégociation prévus par EGalim 2. Ils n’entendent pas lâcher du lest sur l’ensemble des produits. «Nous avons très clairement dit non à l’extension des discussions à l’ensemble des produits non-alimentaires, d’autant plus qu’il s’agit de très grandes entreprises, assure Jacques Creyssel. Cela n’exclut pas des discussions au cas par cas, mais la priorité, ce sont les produits agricoles.»
Des industriels menacent de cesser de livrer les enseignes
La situation devient explosive, car ces fournisseurs sont tout autant victimes de la flambée des coûts que leurs homologues de l’alimentaire. «Nous avons envoyé nos tarifs en décembre, et six mois plus tard, nos coûts ont grimpé au bas mot de 5 à 10 %» clament en chœur les industriels de la cosmétique (Febea) et de la grande consommation (Ilec). Dans cette guerre de tranchées, certains industriels menacent de cesser de livrer les enseignes. «Le cas s’est présenté pour le papier toilette», confirme un distributeur. S’il ne confirme pas une telle menace, le géant de l’hygiène Essity (Lotus, Okay, Demakup) a récemment obtenu très vite une hausse tarifaire… «Elle était indispensable et nécessaire face à l’augmentation inédite des coûts pour assurer la continuité des approvisionnements en magasin», explique un porte-parole du groupe suédois.
Pour tenter de faire retomber la pression, le gouvernement est là encore monté au créneau. Dès la fin février, le médiateur des entreprises a été saisi sur la question de l’impact de la hausse des intrants non-agricoles sur la relation entre industriels et commerçants. Et, ce jeudi matin, une seconde réunion spécifique aux produits de grande consommation non-alimentaires - après une première le 20 avril - aura par ailleurs lieu sous l’égide de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. Elle réunira fédérations et grands distributeurs. Le but: faire un point sur la hausse des coûts pour les industriels, passer en revue les cas d’entreprises en difficulté et prévenir les risques d’arrêt de production. Les industriels tenteront d’obtenir la signature d’une charte pour encadrer les renégociations tarifaires, sur le modèle de celle signée pour l’alimentaire. «L’idée est de ne rouvrir la négociation que sur le prix ou les promotions pour aller vite, conclut Emmanuel Guichard à la Febea. Il nous faut une réindexation avant l’été.» La valse des tarifs ne fait que commencer.
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Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Le Figaro
Aux États-Unis, le désarroi de parents confrontés à la pénurie de lait pour bébé
En cause, les problèmes d'approvisionnement accentués par la fermeture d'une usine du fabricant Abbott. L'affaire a pris une tournure politique.
«Terrifiant», «frustrant». C'est une situation de stress inimaginable pour de nombreux parents américains: les États-Unis connaissent une situation de pénurie très rare de lait pour bébé. En cause, les problèmes d'approvisionnement accentués par la fermeture d'une usine du fabricant Abbott.
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Cela fait des mois que cela dure, raconte Sara Khan, maman de trois enfants âgés de 10 ans, 7 ans et 6 mois. «Dès la naissance de mon bébé, j'ai remarqué qu'il y avait un problème et il aura 7 mois la semaine prochaine», confie-t-elle à l'AFP. Elle décrit alors son parcours du combattant pour trouver quelques boîtes de lait en poudre, sa détresse face aux étagères vides des pharmacies CVS et Walgreens ou des supermarchés Target, que ce soit à Washington ou dans ses environs. Elle a tenu grâce à ses amis et sa famille, qui lui ont envoyé des boîtes de lait par la poste chaque fois qu'ils en trouvaient une, depuis Boston, New York ou Baltimore. «C'est absurde», poursuit-elle, en repensant au moment où elle a même importé du lait d'Allemagne.
La situation s'est vraiment dégradée quand, le 17 février, après le décès de deux bébés, le fabricant Abbott a annoncé le «rappel volontaire» dans son usine du Michigan de laits en poudre, dont Similac, utilisés par des millions de familles américaines. L'enquête a dédouané le lait en poudre mais la production n'a toujours pas repris, aggravant la pénurie qui était déjà provoquée par les problèmes de la chaîne d'approvisionnement et le manque de main-d’œuvre. Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons a atteint 43% à la fin de la semaine dernière, en hausse de 10% par rapport à la moyenne d'avril.
« Nous n'avons eu guère d'autre choix que de nous tourner vers un lait fabriqué à base de plantes »
«C'est très frustrant car ce n'est pas comme si le problème était survenu du jour au lendemain», s'indigne Olivia Espinosa. À San Diego, en Californie, Olivia Espinosa et Steve Hohman sont parents de deux enfants dont Maya, trois semaines, intolérante au lactose. «Nous n'avons eu guère d'autre choix que de nous tourner vers un lait fabriqué à base de plantes», faute d'alternative, dit-il. Habituellement, hôpitaux et pédiatres fournissent aux parents de nombreux échantillons pour trouver celui qui convient le mieux au bébé. Mais rares sont ceux qui en ont encore en stock. Le papa souligne combien il est frustrant que sa fille ne puisse pas essayer d'autres laits qui seraient sans doute plus nourrissants. Cette pénurie «est extrêmement frustrante, en particulier quand on a un nourrisson qui a des besoins très spécifiques», poursuit sa femme, qui confie avoir des difficultés à allaiter et à produire du lait en quantité suffisante.
Même pour les enfants qui n'ont pas de sensibilité particulière, c'est difficile, ajoute Sara Khan. «Ce n'est pas si simple» de changer de lait, dit-elle. Il faut que le bébé aime le goût du nouveau lait et que celui-ci ne provoque pas d'autres problèmes comme la constipation. Et outre les problèmes d'approvisionnement, les parents déplorent les coûts alors que les vendeurs en ligne ont doublé voire triplé leurs prix. «Nous savons que de nombreux consommateurs n'ont pas pu accéder aux préparations pour nourrissons et aux aliments médicaux essentiels qu'ils ont pour habitude d'utiliser», a déclaré Robert Califf, de l'agence américaine du médicament (FDA) dans un communiqué, mardi soir. «Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer qu'il y ait un produit adéquat disponible où et quand ils en ont besoin», a-t-il dit.
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Mercredi, Abbott a dit «regretter profondément la situation». «Depuis le rappel, nous nous efforçons d'augmenter l'approvisionnement de nos autres installations enregistrées auprès de la FDA, notamment en faisant venir du Similac depuis notre site de Cootehill, en Irlande, par avion et en produisant plus de Similac liquide et d'Alimentum», a assuré le groupe. Le dossier prend désormais une tournure politique. «J'exige une action de la FDA (dirigée par l'administration) Biden pour faire face à cette crise», a lancé la républicaine Elise Stefanik sur Twitter. Plus à droite encore, Marjorie Taylor Green s'est offusquée sur Twitter que «le Congrès veuille envoyer près de 40 milliards de dollars à l'Ukraine pendant que les mamans américaines ne trouvent pas de lait pour bébé». Le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell a, lui, jugé ces pénuries «scandaleuses et inacceptables». Sur Twitter, il a exhorté Joe Biden à «se saisir de la situation rapidement». La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait assuré lundi sur CNN que l'administration Biden travaillait «jour et nuit» pour trouver des solutions.
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La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.
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Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
neurosciencessciencescharcot Le Figaro
Michel Cymes règle ses comptes: «On m’a traîné dans la boue»
- Par
Nathalie Chuc
- Mis à jour
le 12/05/2022 à 09:46
- Publié
le 12/05/2022 à 06:00
ENTRETIEN - Le médecin est de retour en tant qu’acteur dans La Doc et le Véto sur France 3. L’occasion d’une mise au point musclée sur les derniers mois difficiles qu’il vient de traverser.
Certains médias le disaient «mort». À 64 ans, après l’arrêt de deux émissions et une polémique qui l’a heurté au début de la pandémie, Michel Cymes est serein. Il savoure sa nouvelle passion, la comédie. Il est de retour dans la série La Doc et le Véto sur France 3, avec Dounia Coesens. En mars 2021, le premier épisode a été couronné d’une superbe audience. Avec «Prenez soin de vous!», qui fait le bonheur de France 5, et «Les Pouvoirs extraordinaires» sur France 2, Michel Cymes fait une croix sur l’animation et renoue avec «son ADN», dit-il, la médecine.
TV MAGAZINE. - Vous avez été malmené par certains médias, au début de la crise sanitaire, est-ce digéré?Michel CYMES. - Je suis plus serein et cela va de pair avec la fin de l’obsession pour le Covid et de l’agressivité générale qui en découlait. C’est le revers de la médaille quand vous avez la chance d’être populaire et, de fait, très exposé.
Beaucoup pensent encore que vous avez affirmé que le Covid était une grippette, or vous ne l’avez pas dit, que s’est-il passé?Je ne l’ai jamais dit. Je n’arrête pas de le répéter partout où je vais, en vain. Comme dit Roselyne Bachelot «quand le ventilateur à m…de se met en route, c’est très compliqué de l’arrêter». Tout est parti d’un SMS de Nadine Morano. J’intervenais dans une émission dans laquelle j’ai jugé qu’il était irresponsable de sa part d’entretenir un climat de psychose sur le virus. Elle l’a mal pris et a écrit après coup le tweet «Cymes #grippette». C’est parti comme ça.
Comment avez-vous vécu ce «lynchage» dans les médias?Cela m’a secoué, je ne crois pas avoir mérité un tel torrent de boue sur la tête. Plein de gens m’ont appelé en me disant «Houla!, qu’est-ce que tu te prends, là!» Avec le recul, j’ai compris que cette polémique ne concernait que les réseaux sociaux des complotistes et des politiques d’extrême droite et d’extrême gauche. Cela ne représente absolument pas l’opinion française. Il faut vraiment démystifier les réseaux surtout que la plupart s’y expriment de façon anonyme. Moi, je les ai quittés depuis longtemps, sauf TikTok pour rester en contact avec les jeunes.
Au pire de la tourmente, avez-vous eu envie d’arrêter la télé?Non, je me suis mis en retrait et j’ai réfléchi. Je reconnais que j’ai commis deux erreurs. La première a été de m’attaquer aux politiques qui racontaient n’importe quoi sur le Covid. Je suis trop grande gueule et impulsif! La prochaine fois, je resterai dans mon domaine strict. Je ne suis pas Robin des Bois, je ne peux pas me mêler de tout, tout le temps.
Et la deuxième erreur?Je me suis trop exposé pendant la pandémie. Je l’ai fait de façon altruiste et pas du tout pour montrer la gueule, je n’en ai pas besoin. Quand «C à vous» ou autre m’appelait sans cesse pour que je vienne donner mon avis sur la pandémie, je jugeais que c’était mon devoir d’informateur au vu de ma popularité. Les gens ont dit: «On ne voit que lui». C’est dur à accepter pour un médecin, mais j’ai appris à dire: «Je ne sais pas». Nous aurions dû le dire plus souvent. Je me souviens avoir dit pourtant: «Tout ce que je vous dis, c’est en fonction des connaissances à l’instant T» mais tout le monde a oublié.
« Quand je vois les scores de “Prenez soin de vous !” et La Doc et le Véto, je me dis que les gens ne me détestent pas autant que les réseaux sociaux essaient de le faire croire »
Michel Cymes
Le succès ne vous a-t-il jamais tourné la tête?J’ai pour maximes «Souris aux gens que tu croises en montant, tu recroiseras les mêmes en descendant» et «La roche Tarpéienne est proche du Capitole» qui signifie il n’y a qu’un pas entre les honneurs et les oublis. J’ai toujours pris du recul avec la popularité. Quand vous avez 25 ans et que vous faites des nuits au SAMU, vous êtes confronté à la mort et à des images dramatiques, cela vous fait tout relativiser. Cela vous blinde à vie! L’amour, le désamour des Français, être élu «animateur préféré des Français», oui, tout cela est loin d’être anodin mais j’ai toujours su le relativiser.
Deux de vos émissions ont été annulées, «Vitamine C» et «Antidote», comment l’avez-vous vécu?C’est simple, on nous a confié une case qui était ultra-sinistrée, le dimanche à 17 h 40 en nous disant: «Allez-y on verra bien, si ça marche tant mieux, sinon tant pis». Et ça n’a pas marché. Objectivement, l’animation et le divertissement, ce n’est peut-être pas un exercice pour moi. Soit je ne suis pas assez bon, soit les gens ne veulent pas me voir animateur et préfèrent que je les rassure avec un programme «santé». En France, on met les gens dans des cases.
Vous faites une exception avec la fiction!Oui, c’est vrai, les gens m’autorisent à jouer la comédie mais ne tolèrent pas que je fasse un programme où il y a des people entre eux et moi! (Rires.)
Le premier épisode de La Doc et le Véto a fait une très belle audience, cela vous a rassuré sur votre sort?Bien sûr! Quand je vois les scores de «Prenez soin de vous!» et La Doc et le Véto, je me dis que les gens ne me détestent pas autant que les réseaux sociaux essaient de le faire croire, cela permet d’apaiser. Je vais d’ailleurs tourner deux autres épisodes de la série!
Pourriez-vous, comme Alessandra Sublet, arrêter l’animation pour vous consacrer à la comédie?Rappelez-moi dans quelques années… Depuis la pandémie, je vis en fonction de mes envies et chaque projet doit être associé au mot «plaisir» avant toute chose. Si je peux continuer à alterner émission et fiction, cela me va parfaitement. J’ai toujours voulu rester le plus spontané possible dans tout ce que je fais, donc je n’ai pas pris de cours de comédie comme je n’ai jamais pris de cours d’animation. Dans la série, je joue une figure médicale, car quand on n’est pas acteur, c’est plus simple pour avoir l’air naturel. Je me garde les rôles de composition pour plus tard, mais j’en ai très envie.
Vous êtes l’ambassadeur santé des Jeux olympiques 2024, qu’est-ce que cela représente pour vous?Un honneur, une énorme responsabilité et une consécration. Je travaille pour le collectif Pour une France en forme avec les plus grands experts du «sport santé» et Tony Estanguet, président de Paris 2024, triple champion olympique. Je suis leur porte-parole pour faire de l’activité physique une cause nationale et mobiliser les municipalités à mettre en place des actions sur le terrain.
La Doc et le Véto, irrésistibles
En mars 2021, le premier épisode de La Doc et le Véto a fait des étincelles sur France 3, plaçant la chaîne en tête des audiences devant TF1. Plus de 5,1 millions de curieux ont été conquis par la rencontre entre une jeune médecin venue de Paris et un vétérinaire d’Auvergne. D’un naturel confondant, Michel Cymes est formidable aux côtés de Dounia Coesens. Dans ce nouvel épisode, la relation, ambiguë, entre les deux héros va prendre un tournant inattendu. «Avec Dounia, on milite pour que nos personnages évoluent pour que cela ressemble à la vraie vie. Cela reste une série de France 3, il ne va pas y avoir des scènes de sexe et ça m’arrange, je ne vous le cache pas!»
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Le Figaro
«Mon corps, mon choix» : Gucci aidera ses employées à avorter en toute sécurité
Sabrina PonsAlors que les craintes autour de la fin du droit à l'IVG aux États-Unis ne cessent d'enfler, la maison de mode italienne a fait une déclaration très claire.
Face à la possible remise en cause du droit à l'avortement aux États-Unis (d'après une fuite de documents, les juges de la Cour Suprême sont favorables au renversement de l'arrêt Roe v Wade, garant du droit à l'IVG), Gucci annonce s'engager à couvrir les frais de toute employée américaine ayant besoin d'accéder à des soins non disponibles dans son État d'origine. «Gucci continuera également à soutenir les organisations partenaires qui permettent l'accès à la santé reproductive et protègent les droits de l'homme, en particulier pour les plus vulnérables», ajoute la griffe italienne dans un communiqué.
Ce n'est pas la première fois que la marque de luxe se fait entendre sur le sujet. En 2019, Gucci s'était immiscée dans le débat avec son défilé Croisière, qui s'était alors tenu à Rome. Celui-ci portait un message politique, visant une récente promulgation aux États-Unis d'une loi ultra-restrictive concernant le droit à l'avortement par l'Alabama et sa menace de renverser l'arrêt Roe v. Wade. Le directeur artistique Alessandro Michele avait tenu à défendre le droit à l'IVG en modifiant ses silhouettes quelques jours avant le défilé. Une prise de position féministe ainsi manifestée par des broderies sur le plissé d'une jupe, en utérus fleuri. Ou délivrée au dos d'un costume en velours avec le slogan féministe phare, né dans les années 1970 : My body, my choice. Alessandro Michele mobilisait alors tout le monde à cette cause, sans distinction de genre.
Engagements
Aux annonces de la griffe italienne s'ajoutent celles des marques Billie, Mother Denim ou encore Mejuri, qui se sont également déclarées solidaires de l'avenir des droits reproductifs des femmes aux États-Unis. Ainsi que celle de Levi Strauss & Co, première marque à avoir pris position la semaine dernière. Par voie de communiqué, elle déclarait souhaiter «protéger la santé et le bien-être» de ses employées. Comme celles de Gucci, elles auront accès aux remboursements des frais liés à l'avortement.
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Le Figaro
L’inflation pèse sur la générosité des Français
Manon MalhèreLes Français ont donné, en moyenne, 274 euros en 2021, soit une baisse de plus de 30% par rapport à 2020.
Particulièrement forte en 2020 en pleine crise du coronavirus, la générosité des Français semble désormais mise à l’épreuve face au retour de l’inflation, qui pèse sur le porte-monnaie des Français. Si le nombre de donateurs est resté globalement stable en 2021 par rapport à l’année précédente, le montant moyen des dons aux associations ou organismes caritatifs s’est en effet limité à 274 euros, soit une baisse de 30,6% par rapport à 2020, selon la troisième édition du baromètre de la solidarité établi par Ipsos pour la fondation Apprentis d’Auteuil, qui doit être publié ce jeudi.
Dans le détail, l’an dernier, 35% des donateurs ont envoyé au moins 100 euros, soit une baisse de 12 points par rapport à 2020, et seulement 8% ont versé au moins 500 euros. Quant aux ménages avec de hauts revenus, ils ont été plus nombreux à donner en 2021, mais pour un montant moyen, lui aussi légèrement inférieur, de 2 191 euros. Ils sont 40 % à avoir versé plus de 1000 euros, contre 43% en 2020 et 65% en 2019. «Ces résultats nous laissent penser que la hausse des prix, notamment ceux de l’énergie, qui a eu lieu au dernier trimestre 2021, a certainement pesé sur des dons», analyse Stéphane Dauge, directeur communication et fundraising d’Apprentis d’Auteuil.
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Pour cette année, le nombre de donateurs devrait rester stable. Mais, les mêmes maux ayant les mêmes effets, une personne sur quatre a l’intention de donner moins - voire pas du tout - en 2022. La baisse du pouvoir d’achat et la perspective d’une flambée durable des prix après deux années de pandémie sont dans tous les esprits… «Il nous faut rester très vigilants pour que les plus vulnérables ne soient pas victimes d’une double peine à savoir, la diminution des dons et l’incidence directe de l’inflation avec la hausse des prix», précise Stéphane Dauge, qui veut garder un certain optimisme. D’abord parce que les jeunes donateurs de moins de 35 ans sont de plus en plus nombreux, avec une forte progression de 10 points enregistrée entre 2020 et 2021. «Si les jeunes ont tendance à se désintéresser de la politique, on observe en revanche une implication croissante sur le terrain, une volonté marquée de prendre les choses en main, ce qui est encourageant», estime le représentant de la fondation.
Le rôle des incitations fiscales
Ensuite parce que, sur le premier trimestre de cette année, la part des donateurs a davantage progressé qu’entre janvier et mars 2021 - un phénomène surtout visible chez les personnes ayant de hauts revenus. En outre, les intentions de dons sont en hausse cette année par rapport à 2021 chez les ménages aisés (82% contre 77%) alors qu’elles restent stables pour le grand public. Nul doute que les incitations fiscales mises en place pour favoriser les dons ont joué chez cette catégorie de personnes. Le rapport insiste en particulier sur le relèvement de 552 à 1 000 euros du plafond des dons bénéficiant d’une réduction de l’impôt sur le revenu de 75%, décidé en 2020 en pleine crise sanitaire et prolongé jusqu’en 2023.
Plus d’un tiers des personnes avec des hauts revenus indiquent que cet avantage fiscal - connu sous le nom de dispositif Coluche - a eu un impact sur le montant de l’argent versé aux associations. «Cela aura pris deux années (depuis 2020) pour que ce relèvement du plafond soit connu, ce qui illustre l’importance de préserver, dans les années à venir, une stabilité de la fiscalité sur les dons», insiste Stéphane Dauge, qui veut faire passer le message au prochain gouvernement.
Un répit pour la déclaration de revenus papier
La date limite pour l’envoi de la déclaration de revenus 2021 en format papier est repoussée au 31 mai, au lieu du 19 mai, a annoncé le ministère de l’Économie mercredi.
«Certains usagers ont reçu leur déclaration de revenus 2021 préremplie au format papier sensiblement plus tard que les années précédentes», explique Bercy, en précisant que cela «concerne un peu moins de 5% des usagers destinataires de ces déclarations». Mais pour la très grande majorité des contribuables qui remplissent leur déclaration de revenus en ligne, le calendrier initial est maintenu. Ils doivent la valider entre le 24 mai et le 8 juin en fonction de leur département de résidence.
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LA VÉRIFICATION - «Aujourd'hui [...], c'est la moitié des Français qui, à 60 ans, ne sont plus en emploi. Hommes et femmes», a affirmé François Ruffin, mardi. À raison ?
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DÉCRYPTAGE - Une nouvelle gare est un facteur d’accélération de la hausse des prix de immobilier. Mais faute de projet de renouvellement urbain, certaines communes peuvent stagner.
Easyjet retire des sièges de ses avions face aux pénuries de personnel
La compagnie exploitera désormais sa flotte d'A319 au Royaume-Uni avec un maximum de 150 passagers à bord contre 156 habituellement, et trois membres d'équipage au lieu de quatre.
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Le Figaro
«Si c'est ça notre société, on est dans la merde» : les mots justes de Galtier après le chant niçois insultant Sala
L'entraîneur de l'OGC Nice a tenu à présenter ses excuses au FC Nantes et aux proches d'Emiliano Sala, après la situation surréaliste vécue à l'Allianz Riviera ce mercredi soir.
Ce mercredi soir se jouait deux matchs en retard de la 36e journée de Ligue 1, les deux rencontres des finalistes de la Coupe de France. Le vainqueur sortant a créé la surprise en s'imposant à Rennes, tandis que Nice a failli couler contre Saint-Etienne, avant de renverser la vapeur au retour des vestiaires. Cependant, les supporters des Aiglons l'ont visiblement encore mauvaise après la finale perdue quatre jours plus tôt.
À la 9e minute, des chants de spectateurs niçois à la mémoire d'Emiliano Sala, ancien buteur du FC Nantes décédé tragiquement en 2019, ont sali la mémoire du joueur. «C'est un Argentin, qui ne nage pas bien, Emiliano sous l'eau, Emiliano sous l'eau». Une action condamnée par le club de sud-est de la France dans un communiqué. En conférence de presse, Christophe Galtier a semblé abattu et dépité par un tel comportement.
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«Je n'ai pas d'adjectifs pour définir ce que j'ai entendu. Une des premières réactions dans le vestiaire, c'est ce que les joueurs ont entendu. Je sais que le club est intervenu à travers un communiqué. Mais au nom de mon vestiaire, mon staff technique et médical et au nom de mes joueurs : on tient à présenter nos excuses à la famille d'Emiliano et le FC Nantes.»
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Des spectateurs niçois toujours amers après le FC Nantes, et Stéphanie Frappart, arbitre de la finale selon le coach. «Il n'y avait pas que trois personnes. Cela chantait assez fort. On dit que les tribunes sont le reflet de notre société. Si c'est ça notre société, croyez-moi on est dans la merde. Ce que j'ai entendu, c'est inadmissible. Il y a aussi des insultes envers madame Frappart. Jusqu'à preuve du contraire elle nous a pas fait perdre la finale. Nous avons perdu la finale.»
Désabusé, Christophe Galtier ne veut plus voir ces personnes à l'Allianz Riviera. «Et je ne vois pas ce que la mémoire d'une personne décédée dans un accident tragique vient faire là. C'est surréaliste. Je n'ai pas de mots. Qu'ils restent chez eux. On ne peut pas entendre ça dans un stade. Si c'est pour insulter des morts qu'ils restent chez eux. Si c'est pour lancer des bouteilles, qu'ils restent chez eux. On gagnera sans ces personnes-là.» Nice recevra Lille ce week-end lors de la prochaine journée, avant de se déplacer à Reims pour conclure la saison.
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
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[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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Dans le sud de la Californie, le marché immobilier en surchauffe
Valérie SamsonDans la région de San Diego, les prix ont flambé de près de 50% en deux ans. La crise du Covid a accéléré un phénomène qui repose avant tout sur la pénurie de biens à vendre.
Dans un marché immobilier pourtant habitué à tous les excès, le chiffre a été qualifié par le Los Angeles Times d'«absurdité». En avril dernier, à South Pasadena, dans le comté de Los Angeles, une maison mise en vente à 1,2 million de dollars s'est vendue… le double du prix, soit 2,5 millions de dollars. Ce qui a choqué en soi n'était pas le prix, mais la surenchère autour de ce bien, sans luxe ostentatoire, composé de trois chambres et d'une seule salle de bains, avec une cuisine un peu vieillotte. Selon l'agent immobilier, 400 personnes se sont déplacées pour voir le bien, 60 on fait une offre – la plupart en cash -, 8 en ont proposé plus de 2 millions, et le gagnant a emporté la mise avec une offre à 2,5 millions. L'affaire a été pliée en une semaine. Une très bonne affaire pour le propriétaire, qui avait acquis ce bien en 1983 pour… 155.000 dollars.
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S'il marque une sorte de nouveau palier, cet exemple est pourtant loin d'être un cas isolé dans un marché immobilier sud californien chauffé à blanc. À Los Angeles comme à San Diego, les meilleurs biens peuvent s'arracher en quelques jours. Il ne s'agit plus de négociation, mais de compétition entre acheteurs. «C'est un marché de vendeurs», résument les professionnels du secteur. Autrement dit, il y a plus de candidats à la propriété que de biens à vendre, et à ce petit jeu, ceux qui peuvent payer cash remportent la mise. Surenchérir de plusieurs centaines de milliers de dollars est devenu banal, et ceux qui doivent passer par la case crédit en sont pour leurs frais, condamnés à attendre que le marché se calme un peu, ou à aller voir toujours plus loin.
En mars 2022, le prix moyen pour un bien immobilier a atteint 405.000 dollars au niveau national, soit une hausse de 26,5% sur deux ans. Le niveau de la bulle immobilière de 2008 a largement été dépassé. Dans le comté de San Diego, cette hausse atteint des niveaux plus vertigineux encore : à Encinitas, pour ne prendre qu'un exemple parmi tant d'autres, la hausse entre mars 2020 et mars 2022 a été de plus de 60%, de 1.210.000 dollars à 1.950.000 dollars en moyenne, selon Redfin. Sur la région de San Diego, il a été de près de 50%. Des chiffres qui peuvent laisser certains en marge de cette frénésie immobilière penser – et espérer - qu'une nouvelle bulle est sur le point d'éclater. Selon un sondage récent réalisé par Redfin, 77% des acheteurs en sont convaincus.
«San Diego discount»
Pourtant, de l'avis de nombreux professionnels du secteur, la situation en 2022 est loin d'être comparable à 2010, quand le marché s'est effondré. À l’époque, des montages financiers douteux avaient permis à nombre d'acteurs d'emprunter pour spéculer sur le marché immobilier, jusqu'au moment où sous l'effet de la remontée de crédits à taux variables, de nombreux emprunteurs sont devenus insolvables, entraînant dans leur suite une crise économique mondiale. En 2022, la situation est bien différente. D'une part, les gens achètent pour habiter et non pas pour spéculer. D'autre part, ceux qui n'achètent pas cash souscrivent le plus souvent un crédit à taux fixe sur 30 ans, avec un apport initial considérable. Ce qui tire aujourd'hui les prix vers le haut, c'est avant tout la rareté. Après la dernière bulle, la construction immobilière a marqué un sérieux coup d'arrêt. Au niveau national, le déficit est aujourd'hui estimé à un million de biens. Et ici comme ailleurs, le Covid a servi de catalyseur : au début de la pandémie, il y a eu beaucoup d'achats de résidences secondaires, ou de relocalisations permises par le télétravail ou des formules de travail plus souples.
À San Diego, à la frontière avec le Mexique, ce phénomène a joué à plein : de nombreux acheteurs, venus de San Francisco, Los Angeles, New York ou Seattle, attirés par un climat ensoleillé et un cadre de vie des plus agréables, s'y sont installés. Conjugué à d'autres facteurs locaux - comme l'explosion des salaires dans le secteur des biotechs, le développement du secteur high-tech, porté notamment par Apple et Google, ou les contraintes légales qui freinent la construction – cet attrait a contribué à faire de la ville la plus chère des États-Unis (non pas en valeur absolue mais rapporté au niveau de salaire). C'est ce que les locaux appellent le «San Diego discount»: accepter d'être payé un peu moins pour vivre mieux. Ici, l'impossibilité d'acheter coince de nombreux acheteurs aspirants sur le marché locatif, où les prix flambent également : il faut désormais compter 2.390$ en moyenne pour un appartement avec une chambre et 3.050 pour deux chambres, en hausse de 27% sur un an en moyenne, avec des pics à 40% dans certaines localités comme Chula Vista.
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Parmi ces déçus de l'achat immobilier, beaucoup comptent sur la récente hausse des taux d'intérêt insufflé par la Fed pour refroidir un marché en surchauffe : de 2,96% en moyenne à taux fixe sur 30 ans, ceux-ci sont passés à 3,76% en février puis 4,17% en mars, contribuant à renchérir le prix des biens auprès d'acheteurs déjà assommés par une inflation record à 8,5%. Au niveau national, le nombre de ventes a commencé à marquer le pas, baissant de 4,5% en mars sur un an. Si les prix de l'immobilier ont longtemps été portés par des taux historiquement bas, ce phénomène devrait toucher à sa fin. Reste qu'il n'existe pas un marché national mais une multitude de marchés locaux. Et là où le déficit de logements est le plus criant et où les acheteurs paient cash, peu de professionnels croient à un retournement du marché. Au mieux un ralentissement : de 27% en un an sur le comté de San Diego, la hausse pourrait être de « seulement » 10% cette année… Seule certitude, à ce niveau de prix, beaucoup de ménages vont se retrouver sur le carreau.
Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?
LA VÉRIFICATION - Selon Jordan Bardella, «en matière énergétique, pour l'instant les sanctions sont un échec». Est-ce vrai ?
Grand Paris: les prix immobiliers s’envolent près des futures gares
DÉCRYPTAGE - Une nouvelle gare est un facteur d’accélération de la hausse des prix de immobilier. Mais faute de projet de renouvellement urbain, certaines communes peuvent stagner.
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DÉCRYPTAGE - Selon l’institution, une hausse de 1% des taux d’intérêt coûte, à long terme, 40 milliards par an au budget.
Le Figaro
Eric Olhats, ancien conseiller de Griezmann, en garde à vue après une plainte pour viol sur mineur
Les faits reprochés à l'actuel recruteur de l'Atletico Madrid remontent aux années 1990 et 2000 lorsque celui-ci était responsable de la formation de Bayonne.
Eric Olhats a été placé en garde à vue il y a quelques heures au commissariat de Bayonne. L'actuel recruteur en France de l'Atletico de Madrid, et ancien conseiller d'Antoine Griezmann, est soupçonné d'agressions sexuels sur mineurs.
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Selon Actu PaysBasque , une plainte pour viol aurait été déposée il y a quelques jours. La victime serait un ancien joueur de Bayonne, qui a connu Eric Olhats lorsque celui-ci était le responsable de la formation du club basque. Une victime mineure au moment des faits. «Des signalements pour attouchements et agressions sexuelles sur mineurs ont été remontées» ajoute le média local.
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Des faits qui remonteraient aux années 1990, début des années 2000
Des informations confirmées par Le Parisien , qui affirme que ces faits se seraient déroulés pendant les années 1990, et au début des années 2000. Plusieurs victimes se seraient manifestées contre l'homme de 59 ans. En 2010, Eric Olhats avait été relaxé lors de son procès pour une affaire de corruption sur mineur rappelle Actu PaysBasque.
Ancien conseiller d'Antoine Griezmann, celui-ci l'a hébergé durant six années en Espagne. Eric Olhats, proche du champion du monde depuis que celui-ci joue à la Real Sociedad. Il avait joué un rôle important lors du transfert du natif de Macon vers l'Atletico Madrid. Les deux hommes ont arrêté leur collaboration en 2016.
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Trois responsables du FC Nantes ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d'une enquête sur des transferts de joueurs.
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LE SCAN SPORT - L'ancien défenseur de l'OL aujourd'hui à Bordeaux aurait eu un comportement très inapproprié dans le vestiaire des Gones, ce qui aurait poussé Juninho à l'écarter du groupe.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Le Figaro
Périscope N° 75 : Et l'Otan dans tout ça ?
Philippe GélieLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.
Chers abonnés,
Désignée par Vladimir Poutine comme son véritable ennemi, au-delà même de l'Ukraine, où en est l'Alliance atlantique après deux mois et demi de guerre ?
Et l'Otan dans tout ça ?
Sortie de coma. Loin de l'état de «mort cérébrale» qu'avait brocardé Emmanuel Macron en 2019, l'Otan se retrouve soudainement ragaillardie par l'agression du président russe. Dans son bras de fer avec l'Alliance occidentale, celui-ci apparaît à ce stade perdant sur tous les fronts: l'Otan a plus que jamais retrouvé une raison d'être, qui avait pu être mise en doute après la disparition du rideau de fer; elle renforce considérablement ses positions sur son flanc est; et elle va bientôt accueillir deux nouveaux membres jusque-là non alignés, la Finlande et la Suède. Désastreux bilan pour le chef du Kremlin qui exigeait, afin de lever sa menace d'invasion, que l'Alliance revienne à sa posture de… 1997! Autrement dit chasse la Pologne, la République tchèque et la Hongrie (entrées en 1999), les États baltes, la Roumanie et la Bulgarie (adhérents en 2004), la Croatie et l'Albanie (2009) et le Monténégro (2017). Réaliste? Ou simple prétexte…
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Candidats. La Finlande et la Suède s'apprêtent à renoncer à leur «neutralité» historique pour faire dans les prochains jours une demande formelle d'adhésion à l'Otan. Ce sera un renforcement stratégique pour l'organisation, qui va densifier sa présence en mer Baltique et sur les 1300 km de frontière russo-finlandaise – la Finlande est un petit pays très aguerri, qui peut mobiliser 280.000 soldats en moins d'un mois, pour une population de 5,5 millions. Ce sera en même temps une addition indolore, tant les deux nouveaux venus sont rompus à la coopération avec l'Alliance et ses missions depuis des décennies. C'est aussi et surtout un signal politique humiliant pour le président russe, qui récolte l'inverse de ce qu'il cherchait. «Le 9e élargissement de l'Otan depuis sa fondation restera comme celui de Poutine. Sans l'agression de l'Ukraine, ça ne serait pas arrivé», souligne l'ancien premier ministre finlandais Alexander Stubb dans le Financial Times. Les opinions publiques et les partis politiques des deux pays ont basculé presque du jour au lendemain en faveur de l'adhésion.
Provocation. Vladimir Poutine pourrait-il en prendre ombrage et menacer les nouveaux entrants? Stockholm et Helsinki vont entrer dans une zone «grise», où ils sont déjà politiquement liés à l'Otan sans encore bénéficier de sa garantie de sécurité collective (Article 5). Pour réduire les risques attachés à cette transition, la procédure devrait être accélérée – elle avait duré 20 mois en 1999, 18 mois en 2004. Et des pays membres de l'Otan s'engagent à se porter à l'aide des futurs alliés s'ils sont attaqués: Boris Johnson a été le premier à le faire mercredi 11 mai.
Coupable récompensé? Pour certains, l'Otan est, plus encore que Poutine, aux origines du conflit en Ukraine: si elle n'avait pas empiété sur les plates-bandes russes, le maître du Kremlin serait resté sagement chez lui. Bref, «à qui profite le crime?», comme on dit dans les cercles complotistes: puisque l'Alliance (donc les États-Unis) paraît tirer le plus grand profit de la guerre, c'est donc qu'elle l'a voulue et provoquée (serait-ce aussi le cas si Poutine n'avait fait qu'une bouchée de l'Ukraine?)... Bien sûr, ce n'est pas l'avis de la majorité des analystes dans le camp occidental. De Bruno Tertrais, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, à Angela Stent, spécialiste de la Russie à Georgetown University, ils sont nombreux à expliquer que c'est l'attraction du modèle démocratique de l'Union européenne sur Kiev, bien plus que celle de l'Otan, qui est perçue comme inacceptable par Poutine. Quant à la théorie très répandue d'une Otan qui n'aurait pas tenu parole en s'étendant à l'Est, elle est décryptée en grand détail dans ce «Factuel» de l'AFP : chacun pourra se faire son opinion.
Je veux que la Russie fasse partie de l'Europe occidentale, c'est notre destinée
Dédouanement. Fait rare, deux acteurs directs de l'expansion de l'Alliance à l'Est viennent de s'exprimer dans ce débat. L'ancien président américain Bill Clinton, dans un article pour la revue The Atlantic, affirme : «L'idée que nous ayons ignoré, manqué de respect ou essayé d'isoler la Russie est fausse». Selon lui, la porte de l'Otan a été ouverte à la Russie en parallèle de l'adhésion de sept anciens membres du Pacte de Varsovie. «J'ai rencontré Eltsine 18 fois et Poutine 5 fois», rappelle celui qui gouverna l'Amérique de 1993 à 2001. «L'invasion injustifiée et non provoquée de l'Ukraine par la Russie, loin de remettre en question l'expansion de l'Otan à l'Est, prouve que cette politique était nécessaire. (…) C'est la force de l'Alliance (…) qui a empêché Poutine de menacer ses membres de la Baltique à l'Europe de l'Est». Dans une interview à Foreign Policy, titrée «Quand Poutine aimait l'Otan» , George Robertson, ancien secrétaire général de l'organisation, confirme que Clinton lui avait demandé «de faire du redressement des relations avec la Russie une priorité». Il affirme qu'en plusieurs occasions, le chef du Kremlin avait manifesté son intérêt pour l'Alliance, notamment après le 11 septembre 2001:
«Quand allez-vous inviter la Russie à entrer dans l'Otan?», avait-il alors lancé.
«Eh bien, nous n'invitons pas les pays, ils doivent demander à être membres», répondit Robertson.
«Nous n'allons pas faire la queue avec tout un tas de pays qui ne comptent pas», rétorqua le Russe.
Adhésion de l'Ukraine. Poutine avait aussi dit autre chose, lors d'une conférence de presse avec Robertson en janvier 2003: «L'Ukraine est un État indépendant et souverain, qui choisira sa propre voie vers la paix et la sécurité». Pas si simple, comme on l'a vu depuis. En 2008, l'Alliance tend la main à l'Ukraine mais, sous le président Ianoukovitch, proche de Moscou, Kiev adopte en 2010 une posture de «non-aligné». Cela n'empêche pas la Russie, après la «révolution de Maïdan» de février 2014, d'envahir la Crimée et le Donbass en mars. Depuis, la Rada, le Parlement ukrainien, a voté une loi en juin 2017 faisant de l'adhésion à l'Otan un objectif stratégique. Pour Jean-Sylvestre Mongrenier, de l'Institut français de géopolitique, il ne faut «pas mêler les causes et les conséquences: c'est l'agression russe qui explique la candidature de l'Ukraine à l'Otan et non pas l'inverse». Alors que le président Zelensky n'exclut pas d'opter pour une «neutralité assortie de garanties de sécurité», quels engagements pris par les puissances occidentales en dehors du cadre de l'Otan seraient de nature à dissuader une future agression russe?
Si l'on veut garantir à l'avenir la sécurité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, la structure adéquate est celle de l'Otan
Obstacles. De toute façon, l'Ukraine ne peut pas prétendre au statut de candidat en l'état. L'Otan a beau afficher une posture de «porte ouverte», Kiev ne remplit pas les conditions d'un Plan d'action pour l'adhésion (Membership Action Plan, dit MAP), car les pays candidats doivent avoir réglé «leurs différends internationaux par des moyens pacifiques» et «rechercher des relations de bon voisinage». De facto, l'annexion de la Crimée et la persistance du conflit dans le Donbass bloquaient, dès avant l'invasion du 24 avril, toute chance d'entrer dans l'Otan. Poutine le savait très bien – c'est même une des raisons pour lesquelles il entretient des «conflits gelés» de la Géorgie à la Moldavie et à l'Ukraine.
L'Otan dans la guerre? Avec son invasion, le maître du Kremlin voit l'organisation qu'il voulait repousser se rapprocher comme jamais. En 1997, l'Acte fondateur Otan-Russie prévoyait que l'Alliance ne déploierait ni troupes ni armes nucléaires dans les pays nouvellement admis; en échange, la Russie s'engageait à ne pas menacer ni user de la force contre les membres de l'Otan ou des pays tiers. Cet accord a été déchiré par Poutine en 2014 avec l'attaque de la Crimée et du Donbass. Depuis, l'Otan a déployé quatre bataillons internationaux en Pologne et dans les États baltes. Aujourd'hui, elle renforce considérablement son flanc est jusqu'à la Roumanie et soutient la résistance de l'Ukraine avec des livraisons d'armes et la fourniture de renseignement, souvent sur une base bilatérale. En attendant la fin de la guerre et, peut-être, de nouveaux arrangements de sécurité en Europe, Vladimir Poutine se retrouve précisément dans la situation d'encerclement qu'il voulait éviter. On ne peut pas dire qu'il ait affaibli l'Otan.
Parlons-en :
«Périscope» fait une pause la semaine prochaine. En attendant un prochain épisode, n'hésitez pas à partager vos remarques ou à poser vos questions par courriel à periscope@lefigaro.fr.
Dans quel jeu diplomatique s’est engagé le royaume du Maroc?
DÉCRYPTAGE - En froid avec Madrid et à couteaux tirés avec Alger, Rabat, qui demeure sur ses gardes face à Paris, est obnubilé par le sort du Sahara occidental.
Guerre en Ukraine : «Comme en 1945, la victoire sera à nous», déclare Vladimir Poutine
Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
Guerre en Ukraine : la Chine suit «attentivement» l'invasion russe pour ajuster ses plans concernant Taïwan, selon la CIA
L'affrontement entre l'Occident et le Kremlin prend les allures d'une répétition générale aux yeux de Pékin, selon le directeur de la CIA.
Le Figaro
Elon Musk prêt à faire revenir Donald Trump sur Twitter
Chloé WoitierANALYSE - Le futur propriétaire estime que le bannissement de l'ex-président était «stupide».
C'est la question qui brûlait les lèvres de tous les observateurs : une fois propriétaire de Twitter, Elon Musk va-t-il mettre fin au bannissement à vie de l'ancien président américain Donald Trump ? Ce dernier avait été bouté hors du réseau social au lendemain des émeutes du Capitole, une sanction imitée à l'unisson par Facebook, YouTube, Snapchat et Twitch. Le milliardaire sud-africain s'est exprimé pour la première fois sur ce sujet mardi soir lors d'une conférence organisée par le Financial Times. Sa réponse est sans ambiguïté : la sanction de Twitter contre Donald Trump, «moralement condamnable et profondément stupide», doit être levée.
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«J'aimerais annuler ce bannissement à vie. Twitter ne m'appartient pas encore, donc je ne peux pas garantir que cela va arriver, mais selon moi, il ne devrait pas y avoir de telles sanctions» sur ce réseau social, a expliqué Elon Musk. Ce dernier a détaillé sa pensée. Selon lui, empêcher Donald Trump d'utiliser son compte Twitter «était une erreur, car cela a ulcéré une importante partie de l'opinion publique et que cela n'a pas empêché Donald Trump de continuer à s'exprimer.»
L'ancien président américain, qui n'a guère goûté son exclusion des plus grands réseaux sociaux du pays, a contre-attaqué en concevant sa propre plateforme, Truth Social, avec le soutien de financiers proches de ses idées politiques. «Donald Trump va maintenant se retrouver sur Truth Social, tout comme une bonne partie de la droite américaine. Je pense que cela risque d'aboutir à une situation franchement bien pire que si nous avions un forum unique où chacun pouvait s'exprimer», a poursuivi Elon Musk.
Trump pas intéressé
Le patron de Tesla et SpaceX a reçu le soutien de Jack Dorsey, qui a quitté ses fonctions de directeur de Twitter en novembre dernier. «Les entreprises ne devraient pas avoir à prendre ce type de décisions, qui sont aussi cruciales pour le débat public», a-t-il expliqué sur le réseau social. «Les bannissements à vie sont une mauvaise idée», ajoute-t-il. Elon Musk a précisé qu'il n'était pas question de laisser tout dire sur Twitter. «Si quelqu'un publie des choses illégales ou dangereuses, il faut rendre le message invisible, limiter sa viralité ou bien décréter une suspension temporaire.»
Mais les bannissements définitifs doivent être réservés aux comptes diffusant des arnaques et tenus par des robots. L'opinion publique américaine est profondément divisée sur la question du bannissement de Donald Trump des réseaux sociaux. 77 % des électeurs républicains estiment que la liberté d'expression de l'ancien président a été entravée contre… 12 % des démocrates. Ces décisions ont engendré, jusqu'en Europe, de vastes débats sur le pouvoir des plateformes digitales : peuvent-elles couper le micro d'un dirigeant élu de leur propre chef, sans supervision démocratique ?
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Le principal intéressé a, lui, déjà fait savoir qu'il ne reviendrait pas sur Twitter même si on lui rouvrait la porte. Et pour cause : cela signerait l'arrêt de mort de Truth Social, qui est censé entrer en Bourse grâce à un Spac. Cette application lancée en février à destination de ceux qui se sentent bâillonnés sur Twitter peine déjà à trouver son public. Elle perdrait tout son intérêt si l'ex-président, suivi par 2 millions de personnes sur Truth Social, pouvait communiquer à nouveau sur le réseau à l'oiseau bleu…
Mais les proches de Donald Trump estiment que ce dernier aura du mal à résister à l'envie de réutiliser son compte, qui lui permettait d'influer sur l'agenda médiatique. «Il adorait son compte Twitter», confie au Washington Post un de ses proches. L'éventuelle annulation de son bannissement pourrait conduire les autres réseaux sociaux à faire de même. Facebook, sous la pression de son conseil de surveillance, avait déjà prévu de réexaminer sa décision en janvier 2023. Soit deux ans après les émeutes.
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DECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.
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DÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.
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DÉCRYPTAGE - La baisse du temps passé devant le petit écran s’accélère, menaçant le modèle économique des chaînes.
L'Humanité
« Le RN peut avoir entre 30 et 50 députés »
EntretienMalgré la défaite de Marine Le Pen, le 24 avril, le Rassemblement national reste une menace. Mais l’émergence d’Éric Zemmour et de la Nupes change la donne.
Benjamin KönigErwan Lecœur Sociologue et politologue spécialiste de l’extrême droite et de l’écologie (laboratoire UMR-Pacte)
Après un score sans précédent au second tour de la présidentielle, estimez-vous que Marine Le Pen et le RN peuvent envisager une progression lors de ces élections législatives ?
Plus que jamais. Ce score de 41,5 % est inédit : jamais l’extrême droite n’avait atteint un tel niveau en France. Sa défaite au second tour ne doit pas masquer une progression très importante, en nombre de voix mais aussi dans sa capacité à rassembler des électorats très divers sociologiquement. C’est nouveau. Depuis que Marine Le Pen est à la tête du RN, elle a ajouté aux votants traditionnels de l’extrême droite un autre électorat plus « niniste », « ni droite, ni gauche, Français d’abord », puis encore un autre, davantage populiste, moins idéologue. Celui-ci est marqué par des colères diverses contre les immigrés, l’islam, les dirigeants – à commencer par Emmanuel Macron. C’est un vote de ressentiments. Il n’y a pas forcément de plafond pour l’avenir, car les mêmes causes – les politiques menées qui ne répondent pas aux attentes sociales, l’abstention à gauche et chez les jeunes – produisent les mêmes effets.
Marine Le Pen se présente en première opposante au chef de l’État, est-ce pour elle l’enjeu de ces législatives ?
Son premier objectif est celui- là. Rester la principale opposante, éventuellement pour la prochaine fois, mais surtout pour le rôle que les Le Pen préfèrent depuis cinquante ans : le ministère de la parole. Accuser le pouvoir est la position préférentielle de l’extrême droite lepéniste, car Marine Le Pen sait bien que le RN n’est pas prêt à gouverner. Il existe toujours une défiance à l’égard de sa capacité à ne pas créer le chaos et la guerre civile. Elle a réussi la normalisation, et presque la présidentialisation. Elle fait de moins en moins peur, on peut parler à ce propos de « casimirisation », une sorte de monstre gentil. Pour ces législatives, l’enjeu est pour la première fois d’avoir un groupe depuis 1986, et le RN pourrait avoir entre 30 et 50 députés, ce qui est énorme. Mais, étant donné le mode de scrutin, c’est très compliqué pour les « challengers » d’obtenir beaucoup d’élus. Or le RN n’a pas d’alliés. Vis-à-vis de Reconquête !, le but du jeu est d’abord de tuer Zemmour.
À ce propos, l’émergence du parti d’Éric Zemmour aurait pu permettre à l’extrême droite de constituer un « bloc national », or, on voit plutôt que le RN essaie de l’éliminer, comme le MNR de Bruno Mégret en 1999… Que peut espérer Reconquête ! pour ces élections ?
Je pense qu’Éric Zemmour subira le même destin que Mégret. Il a d’ailleurs le même profil : repoussant, clivant, voulant rassembler les droites les plus réactionnaires. En tant que sociologue, je n’ai jamais pensé que Zemmour ferait plus de 10 %, il s’agissait avant tout d’une bulle médiatique créée par Bolloré, qui a rassemblé un vote « bourgeois du 16e ». Mais, même là, il n’est pas capable de gagner une seule circonscription. Marine Le Pen, elle, peut compter sur son implantation sociologique, et on voit que son principal objectif est tout autant la mort politique de Zemmour que la constitution d’un groupe à l’Assemblée. Elle préfère avoir 50 députés seule et éliminer la concurrence, dans la tradition de l’extrême droite. Pour elle, c’est Mélenchon et la Nupes qui sont dangereux, et qu’elle va attaquer.
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Taha Bouhafs accusé de violences sexuelles
Actugauche Le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de la France insoumise a été saisi samedi à propos du journaliste, précipitant le retrait de sa candidature à Vénissieux. Les insoumis ont ouvert une enquête interne.
Naïm SakhiLes raisons du retrait de la candidature de Taha Bouhafs à Vénissieux ne sont pas seulement celles avancées dans un premier temps par le militant insoumis. Sur Twitter, dans la nuit de lundi à mardi, l’ex-candidat avait publié un communiqué dans lequel il estimait avoir « sous-estimé la puissance de ce système quand il veut vous broyer ». Le journaliste controversé, sous le feu d’attaques racistes venant de l’extrême droite, écrivait avoir « été soutenu, pas assez pour tenir, mais assez pour être reconnaissant ». Mais, selon les informations révélées par BFM TV et Mediapart mercredi, samedi 7 mai, en marge de la convention de la Nupes, une jeune femme a saisi le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de la France insoumise. En cause, « un témoignage relatant des faits supposés de violences sexuelles reprochés à Taha Bouhafs », écrit le comité dans un communiqué. Le lendemain, après un entretien, l’alerte, jugée sérieuse, a été transmise au comité électoral de la FI, en charge des investitures, puis, lundi, le journaliste a été convoqué. Selon Mediapart, il aurait alors « été convenu que le militant pourrait retirer de lui-même sa candidature ». « Après cette confrontation et avant même la fin de notre procédure interne, Taha Bouhafs a fait le choix de renoncer de lui-même à l’investiture pour les élections législatives », explique pour sa part le CVSS de la FI. S’ensuivra le communiqué de l’intéressé, dans lequel ses motivations restent vagues. « J’étais déjà à bout, le signalement a été la dernière goutte qui m’a conduit à me retirer, explique-t-il à Mediapart. Cela fait partie des calomnies évoquées dans mon communiqué. »
signalement à la Fi début mai
« Dans le respect de la parole des femmes qui se sont adressées à nous, de notre procédure interne et de nos principes politiques, nous avons pris nos responsabilités », réagit Clémentine Autain qui, selon le journal en ligne, aurait reçu le journaliste avec sa collègue députée Mathilde Panot. Dans son communiqué, le CVSS assure avoir enclenché « immédiatement » une procédure au sein de la FI et se tenir « à disposition pour recevoir les éventuels témoignages d’autres femmes ». D’ores et déjà, la militante féministe Caroline De Haas confie au Parisien avoir effectué un signalement, au début du mois de mai, auprès de la FI. « J’ai reçu deux témoignages de personnes qui ne se connaissent pas. L’un porte sur des messages privés agressifs à l’égard d’une membre du milieu associatif. L’autre est un témoignage écrit, précis et circonstancié sur des violences psychologiques et également des faits de viol », précise-t-elle. Selon nos informations, d’autres témoignages pourraient se faire connaître.
Dans la 14e circonscription du Rhône, l’élu vénissian Idir Boumertit a finalement été investi par les insoumis. Lundi, Fabien Roussel, qui a subi une vague de dénigrements sur les réseaux sociaux après l’annonce du retrait de Taha Bouhafs, avait demandé à la FI de « revoir » la candidature du journaliste, à la suite d’une condamnation pour injure publique en raison de l’origine, pour laquelle l’intéressé a fait appel. Dissidente de l’accord de la Nupes, Michèle Picard, la maire PCF de Vénissieux, n’a pour l’heure pas encore communiqué sur les suites qu’elle donnera à sa candidature.
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Disney déçoit en dépit de sa croissance dans le streaming
Pierre-Yves DuguaLe bénéfice est ressorti à 597 millions de dollars, en repli de 46% et très nettement inférieur aux attentes, tandis que Disney+ a vu son nombre d'abonnés croître de 33% sur un an.
Disney évite pour l'instant la catastrophe qui plombe Netflix. Le nombre de nouveaux abonnés à ses plateformes de vidéo à la demande continue de grimper. Il atteint 137,7 millions début avril, ce qui représente une croissance annuelle de 33%. Mais si les derniers résultats trimestriels du numéro un de la communication sont honorables, ils n'en sont pas moins décevants.
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Le cours de Disney qui a plongé de 32% depuis le début de l'année, a du reste encore reculé de plus de 3% mercredi soir, sur le marché hors cote, après la clôture du New York Stock Exchange. Disney reste une des valeurs qui a le plus chuté en quatre mois, parmi les 30 actions représentées dans l'indice Dow Jones. On sait que la multinationale est affectée par les aléas de la conjoncture. Le risque de récession mondiale et l'érosion du pouvoir d'achat de millions de consommateurs va peser sur ses affaires. La firme de Burbank (Californie) a annoncé mercredi soir n'avoir réalisé que 470 millions de bénéfices au cours des trois premiers mois de l'année. C'est presque deux fois moins qu'au cours de la même période l'an dernier. Dans le même temps, le chiffre d'affaires de Disney s'envole, passant de 15,61 milliards de dollars début 2021, à 19,25 milliards de dollars.On y voit le résultat du boom du tourisme, rendu possible par la fin de la pandémie. Le pôle de Disney qui comprend ses parcs à thème et ses hôtels nageait dans les pertes en raison des confinements et restrictions de voyages, début 2021. Il affiche 1,76 milliard de dollars de profits au cours des trois premiers mois de l'année 2022. On note aussi que la controverse politique qui affecte Disney en Floride, ne semble pas pour l'instant dissuader des milliers de familles de venir faire rêver leurs enfants à Disney World. Bob Chapek, le patron de Disney, est devenu malgré lui la bête noire du gouverneur républicain de Floride, et le symbole du patron hollywoodien «woke», pour avoir tardivement dénoncé une loi floridienne interdisant l'enseignement aux jeunes de la théorie du genre dans les écoles publiques.
Un budget de contenu de 32 milliards de dollars
Wall Street s'intéresse énormément au nombre d'abonnés à Disney+, Hulu et ESPN+, les trois grandes plateformes de «streaming» du groupe. Le gain de 33% du nombre d'abonnés à Disney+, par rapport à l'année dernière, a beau dépasser les prévisions des analystes, il représente un ralentissement au regard de la croissance du dernier trimestre 2021. Et surtout, le revenu moyen mensuel payé par abonné ne progresse globalement que de 9%. Ce montant clé n'est que de 4, 35 dollars, tous marchés mondiaux confondus. Disney l'explique par la relative meilleure popularité des formules d'abonnements moins chères. Sur le marché nord américain, le plus concurrentiel et le plus riche, le revenu moyen mensuel par abonné atteint 6,32 dollars, soit un gain 5% sur un an.
Disney continue de tabler sur une croissance du nombre de ses abonnés, ce qui est un soulagement dans le contexte de la prévision inverse faite il y a quelques semaines par Netflix. Il est vrai que Disney, à la différence de Netflix, n'a pas encore offert Disney+ sur l'ensemble des grands marchés mondiaux.
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Rien que d'ici la fin du second trimestre, le service sera par exemple proposé dans 53 nouveaux marchés. Bob Chapek souligne que l'arrivée de nouveaux contenus, à la fois films et séries, devrait stimuler l'intérêt du public. Mais Disney compte aussi sur des formules d'abonnement, moins chères comprenant de la publicité, pour entretenir la croissance faiblissante du nombre de ses utilisateurs.La production de nouvelles séries et films, essentielle pour alimenter l'expansion de Disney+, ajoute aux coûts de développement de cette nouvelle forme de distribution. Elle contribue à un doublement des pertes du pôle «direct to consumer» qui abrite le streaming. Elles atteignent désormais 887 millions de dollars. Pour autant l'objectif de profitablité de cette activité reste septembre 2024, confirme Bob Chapek.
«Nous suivons très attentivement nos dépenses en matière de contenu», souligne-t-il en commentant les résultats trimestriels de sa société. Pour l'ensemble de l'année 2022, il a déjà réduit d'un milliard sa prévision de dépenses à ce poste qui représentera encore néanmoins un montant colossal de 32 milliards de dollars dont en gros un tiers correspond à des droits de diffusion de rencontres sportives.
Guerre en Ukraine: le grisou lorrain comme alternative à l’énergie venue de Russie
Le conflit relance l’intérêt pour l’exploitation en circuit court de ce gaz de charbon.
Le Conseil d'État confirme une mesure pour contenir les factures d'électricité
La haute juridiction a décidé de maintenir l'augmentation du volume d'électricité nucléaire à bas prix qu'EDF doit vendre à ses concurrents.
Automobile: la recette de Stellantis pour vendre moins en gagnant plus
Le chiffre d'affaires du groupe de Carlos Tavares a progressé de 12% au premier trimestre, soit 41,5 milliards d'euros.
L'Humanité
Les députés macronistes, cinq ans de farce et de tragédie
ActuLégislatives Emmanuel Macron a personnellement sélectionné les candidats de la majorité réinvestis pour 2022. Avec un critère : avoir des députés à sa main. Et tant pis s’ils font preuve de mépris de classe, déconsidèrent leur mandat et l’Assemblée, du moment qu’ils votent les lois sans broncher.
Aurélien SoucheyreIls avaient promis de « faire de la politique autrement ». Ils n’ont pas déçu. Pendant cinq ans, les députés macronistes n’ont pas seulement voté des lois antisociales et liberticides les unes après les autres, comme des moutons. Ils ont aussi innové comme jamais, abîmant un mandat qu’ils prétendaient moderniser. Premier coup de maître pour ces prétendus « élus de la société civile » ? S’arroger tous les postes de vice-président et de questeur de l’Assemblée nationale, alors que la coutume réserve des places à l’opposition. Elle finira par en obtenir, mais le ton est donné : la Macronie veut rouler sur l’Assemblée. Deuxième psychodrame : quelques jours plus tard, le 6 juillet 2017, seulement 150 marcheurs parviennent à voter pour prolonger l’état d’urgence. Un ange passe dans l’Hémicycle. Des murmures remontent les colonnes de marbre. Les députés LaREM seraient-ils hostiles à ce texte de loi ? Pas du tout. « Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le bouton ? » s’étouffe le président de la chambre, François de Rugy. Et voilà, en quelques jours à peine, résumé ce qui sera le mandat : un mélange de caporalisme et d’amateurisme.
Oh, l’inexpérience s’excuse. Mais que dire quand elle dure cinq ans ? Il y a quelques jours, les élues LaREM Patricia Mirallès et Coralie Dubost ont été épinglées parce qu’elles n’avaient toujours pas compris la frontière entre les dépenses de frais de mandat et celles strictement personnelles. Un flou artistique que les députés macronistes convoquent à foison. Sitôt élu, le député Modem Cyrille-Isaac Sibille fait voter un amendement visant à assouplir les conditions des essais cliniques pour les nouveaux médicaments… alors qu’il possède des actions chez Sanofi ! Une erreur de jeunesse ? Un exemple plutôt, puisque, début 2022, le député LaREM Mickaël Nogal décide d’abandonner son mandat avant son terme afin de devenir lobbyiste dans l’agroalimentaire. Preuve que beaucoup de marcheurs ne respectent pas vraiment leur rôle de parlementaire, ni leurs opposants, puisque l’élue FI Caroline Fiat, aide-soignante, a été surnommée « Bac -2 ». Sans oublier un absentéisme chronique chez certains. « On a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau, qui est vautré. On a une responsable de textes qui est inexistante, c’est comme si elle était à Nouméa sur une chaise longue », tance Yaël Braun-Pivet en plein examen de la loi visant à « moraliser » la vie politique, oubliant au passage que son micro est ouvert.
La chaise longue, la présidente de la commission des Lois va pourtant la pratiquer elle-même au moment de l’affaire Benalla. Convoquer le chargé de mission de l’Élysée pour l’auditionner ? Pas question. Convoquer Alexis Kohler ? Quelle idée ! L’enquête parlementaire démarrée à l’Assemblée est sabordée par les macronistes en quelques jours. Aucun rapport ne sera ni rédigé, ni adopté, et c’est le Sénat qui sauvera l’honneur du Parlement. « L’incompétence et la soumission à Macron sont érigées en système de gouvernance ! » s’indigne alors le député PCF Sébastien Jumel, qui qualifie les marcheurs de « Playmobil ». Le terme de « godillot » pour désigner un parlementaire aux ordres du président serait-il devenu désuet ? « Vous êtes des Playmobil sans cœur. Et quand on retire les cheveux des Playmobil, on constate qu’ils n’ont pas de cerveau non plus ! » assène même le communiste en février 2020. La raison ? La majorité vient de voter contre l’extension des jours de congé pour deuil accordés en cas de décès d’un enfant. Pourquoi ? Parce que le gouvernement lui demande de voter contre. La levée de boucliers est telle, devant cette déshumanisation subordonnée, que la Macronie finira par s’en mordre les doigts, et adoptera cette extension quelques semaines plus tard…
« Un Parlement croupion »
Elle le fera dans les règles de l’art. En représentant un projet de loi. Pas comme en début de mandat lorsque la commission des Lois convoque trois scrutins de suite pour sauver le verrou de Bercy, jusqu’à obtenir le résultat escompté après avoir réclamé un vote assis-debout… « Macron veut un Parlement aux ordres. Il ne veut pas de micro pour les députés, juste un tampon pour valider les lois », résume alors le député FI Adrien Quatennens. « Il veut une chambre d’enregistrement, voire un Parlement croupion », abonde le socialiste Boris Vallaud. « Les députés LaREM, c’est le stade terminal de la Ve République. Ils sont les intestins silencieux de la bouche élyséenne », mesure André Chassaigne, chef de file des députés communistes, abasourdi devant tant de soumission au président de la République. Les marcheurs se sont d’ailleurs souvent bandé les yeux pendant cinq ans, signant des chèques en blanc au gouvernement. Avec les ordonnances Pénicaud concernant le Code du travail, dès les premières semaines du mandat. Avec les ordonnances sur la gestion de la crise du Covid aussi. Même la réforme des retraites devait être adoptée par ordonnances. Sans que le niveau minimal de pension et que l’âge maximal de départ ne soient précisés… « Quel est mon rôle, à part être le pantin au milieu d’un cinéma de Guignol ? » finit par déclarer Nicolas Turquois, l’un des rapporteurs du texte. Visait-il l’exécutif ? Même pas ! Il s’indignait devant l’avalanche d’amendements déposés par l’opposition visant à préciser enfin les critères de la loi.
Car c’est une chose sérieuse que la loi, qui organise nos vies. Même si les élus LaREM de 2017 les plus inquiétants étaient écartés (Joachim Son-Forget, horrible clown qui a fini chez Zemmour ; M’jid El Guerrab, qui a envoyé en réanimation un élu PS en le frappant avec un casque ; Laetitia Avia, qui a défrayé la chronique en mordant un chauffeur de taxi ; Thierry Solère qui collectionne les mises en examen à tel point qu’il aurait dû devenir ministre ; Gilles Le Gendre, qui se trouve « trop intelligent » pour les Français), il resterait ceux qui ne voient leur mandat que comme une délégation présidentielle et un fil Twitter à remplir. Côté face, ils applaudissent l’écologiste Greta Thunberg en juillet 2019. Côté pile, ils votent juste ensuite le Ceta, traité de libre-échange hyperpolluant. De la même manière, ils disent défendre une loi pour une « école de la confiance », mais adoptent un texte qui stigmatise et met au pas les enseignants. Ils prétendent sauver l’hôpital, mais votent des fermetures de lits. Veulent encourager l’emploi, mais facilitent les licenciements. Assurent moderniser les services publics, en les vendant… Se réclament des Lumières, en expulsant. Et se vantent d’être au service du pouvoir d’achat, en servant les plus riches. Si ce n’était pas si sérieux, le mandat qui s’achève n’aurait été qu’une vilaine farce.
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Burkini à Grenoble : comment les écolos font avancer l’islamo-gauchisme en France
Le Figaro
Michel Maffesoli: «Il n’est plus nécessaire de vivre dans les grandes villes»
ENTRETIEN - Le sociologue interviendra lors des Causeries de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), organisées par Franck Ferrand vendredi 13 et samedi 14 mai.
LE FIGARO. - La crise des démocraties libérales que nous traversons s’explique-t-elle, en partie, par notre déracinement?
Michel MAFFESOLI. - Oui. Cette crise civilisationnelle signe la fin de l’idéal démocratique, une conception assez verticale du monde, conçue uniquement sur la raison. Le jacobinisme en France en est l’expression. Longtemps, une idéologie que j’appelle hegelio-marxiste, une perspective de déracinement, a eu le vent en poupe. Selon cette idéologie, il était nécessaire de se rendre dans les grandes villes puisque c’est là que se faisait la révolution. Cette époque est en train de s’achever. Ce déracinement s’est traduit par l’affaiblissement des structures traditionnelles et des corps intermédiaires. La déconstruction des communautés de base, c’est-à-dire le propre du bien commun. Toute la modernité a dénié cette conception du lieu et du lien.
Nous sommes selon vous entrés dans une nouvelle époque, marquée par un «retour au territoire». Est-ce l’expression d’une recherche de protection tous azimuts (économique, sécuritaire, culturelle)?
Traditionnellement, l’attachement au territoire s’expliquait en effet par une recherche de protection: le système féodal (sociétés d’ordres et non d’individus) était fondé sur un pacte entre le seigneur qui protégeait ses paysans contre les attaques extérieures et, en retour, les paysans qui lui devaient une part de leur récolte, des journées de travail, etc. La Révolution française a bien sûr supprimé cette société d’ordres et l’attachement au territoire a été en quelque sorte remplacé par un attachement à la nation. Aujourd’hui, le sentiment national au sens de l’État-nation s’est en partie émoussé, tandis que renaissent des ancrages territoriaux que l’État-nation avait voulu supprimer, particulièrement en France.
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Mais l’histoire n’est jamais ni une progression linéaire, ni un retour circulaire ; je dirais qu’il y a une réappropriation de valeurs anciennes, mais agencées différemment. L’attachement au territoire ne se vit plus comme une sorte d’enclosure dans des frontières fermées et protectrices, mais comme un refuge d’où l’on peut partir pour parcourir le monde et où l’on revient. La modernité a valorisé l’universel et le cosmopolitisme, et a cru dépasser ce besoin d’enracinement territorial. Il me semble que la postmodernité retrouve un besoin et une forme d’enracinement, mais dynamique. L’homme postmoderne est «d’ici et d’ailleurs».
Avec les moyens de communication actuels, les immigrés, par exemple, ne quittent plus définitivement leur pays: ils communiquent continuellement avec leur famille, leur village, leur pays d’origine. Même s’ils ne songent pas à revenir dans leur pays d’origine, il n’y a pas de rupture. Au contraire des immigrés du siècle dernier qui avaient abandonné leur culture, leur langue, leur religion d’origine, les immigrés actuels transportent la mémoire de leur pays aux semelles de leurs souliers.
Opposer des personnes «enracinées» et d’autres cosmopolites vous semble donc trop schématique?
Le localisme, l’attachement aux divers us et coutumes régionaux, le retour des langues régionales ne s’inscrivent pas en contradiction avec des aspirations «mondialistes», avec une aspiration au voyage, à la mobilité, mais ils l’enrichissent. On peut vivre comme mes amis des Cévennes toute l’année dans un petit village tout en étant connecté à beaucoup de personnes et de lieux en France et à l’étranger. Le territoire est relié par quantité de moyens, le tourisme, internet, l’accueil des réfugiés, etc. au reste du monde. Il n’y a pas plus d’enfermement rural dans un trou éloigné du monde qu’il n’y a de cosmopolitisme totalement déraciné dans les grandes métropoles.
La postmodernité retrouve la belle image du sociologue allemand Georg Simmel, du pont et de la porte: ouverture sur le monde et attachement au refuge territorial.
Renseignements et inscriptions à l’office du tourisme de Châteauneuf-du-Pape: 04 90 83 71 08.
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«La réforme des études de santé brise les rêves de centaines d'étudiants méritants»
FIGAROVOX/TRIBUNE - En 2021, des étudiants en médecine de l'Université de Paris se sont vus refuser l'entrée en deuxième année à la suite d'examens oraux prévus dans le cadre de la réforme. Frédéric Bamas, membre référent du Collectif Pass, demande la réintégration de ces étudiants évincés.
«Comme l'a dit Thierry Henry, Saint-Denis n'a pas grand-chose à voir avec Paris»
FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ancien attaquant de l'équipe de France a déclenché une polémique en insistant sur le fait que «Saint-Denis n'est pas Paris». Pour Guylain Chevrier, ces propos ont le mérite de rappeler la réalité de la délinquance et du communautarisme dans cette ville.
«Une meilleure formation des enseignants pour une meilleure école ?»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - À la traîne dans tous les classements internationaux, l'école française connaît des dysfonctionnements structurels. La fondation Res Publica et son directeur Joachim Le Floch-Imad estiment qu'il faut revoir en profondeur la formation des professeurs.
France24 - Monde
En direct : l'Ukraine va mener le premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Publié le : 12/05/2022 - 06:44Modifié le : 12/05/2022 - 10:00
FRANCE 24
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Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février. En visite au Japon, la présidente de la Commission européenne a estimé jeudi que la Russie était "la menace la plus directe à l'ordre mondial". Suivez notre direct.
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9 h 56 : l'étau se désserre autour de Kharkiv
L'Ukraine affirme être en train de repousser les forces russes de la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays soumise depuis fin février à un déluge de feu, les autres fronts dans le Sud et l'Est ne semblant pas évoluer significativement.
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9 h 07 : l'exécutif finlandais favorable à une adhésion "sans délai" à l'Otan
Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dit favorables jeudi à une adhésion "sans délai" du pays nordique à l'Otan, en annonçant une conférence de presse sur la décision du pays nordique pour dimanche.
"Etre membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l'adhésion à l'Otan sans délai", ont affirmé le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.
La prise de position officielle de l'exécutif marque la bascule de la ligne finlandaise, qui partage une frontière de 1 300 kilomètres avec la Russie et un passé douloureux avec son puissant voisin. L'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 janvier a fait basculer rapidement l'opinion et les responsables politiques finlandais, tout comme en Suède, qui pourrait également annoncer rapidement une candidature.
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9 h 02 : l'Ukraine demande qu'on lui "réserve" une place dans l'Union européenne
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a demandé jeudi qu'une place soit "réservée" pour son pays dans l'Union européenne, même si les négociations d'adhésion doivent durer longtemps.
"On entend très souvent que l'Ukraine appartient à la famille européenne et, à présent, il importe de réserver cette place" pour le pays dans l'Union européenne, a-t-il déclaré à la télévision publique allemande au début d'une visite dans le pays.
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5 h 19 : la Russie est "la menace la plus directe" pour l'ordre mondial, selon Ursula von der Leyen
La Russie "est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine", a dit jeudi à Tokyo la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen après avoir rencontré le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, avec le président du Conseil européen, Charles Michel.
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5 h 10 : un commandant assiégé à Marioupol demande l'aide d'Elon Musk
Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l'usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l'aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu'il intervienne afin de les sauver.
"Les gens disent que vous venez d'une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l'impossible. (...) À l'endroit où je vis, il est presque impossible de survivre", a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e brigade des marines de Marioupol.
"Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n'est pas vous, qui d'autre ? Donnez-moi une piste", a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l'homme le plus riche du monde, qui essaie d'acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars. Le militaire a demandé "à chaque personne de la planète Terre" d'aider à faire en sorte qu'Elon Musk soit au courant de son appel.
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4 h 01 : Marioupol et Boutcha au menu du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, réuni en session extraordinaire, se penche jeudi sur les allégations d'exactions graves commises par la Russie en Ukraine, en particulier à Marioupol et Boutcha.
Cette réunion "sur la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Ukraine à la suite de l'agression russe" a été demandée par Kiev, qui, selon un premier projet de résolution, souhaite une enquête sur ce qui s'est passé dans les régions de Kiev, Tchernihiv, Kharkiv et Soumy.
Il s'agit de la première réunion consacrée à cette question depuis que l'Assemblée générale de l'ONU a suspendu Moscou début avril de la plus haute instance de l'organisation internationale en matière des droits de l'Homme.
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4 h : la Finlande prend position sur l'Otan, prélude à une candidature
Le président et la Première ministre de la Finlande donnent jeudi leur position sur l'adhésion du pays nordique à l'Otan, un signal majeur pour une candidature attendue dans les prochains jours, possiblement avec la Suède.
Sauli Niinistö, interlocuteur régulier de Vladimir Poutine ces dernières années, et Sanna Marin, plus jeune Première ministre d'Europe, devraient afficher leur soutien à une adhésion à l'Alliance atlantique, selon les analystes. Leur annonce doit être faite dans un communiqué commun vers 10 h locales (7 h GMT), selon la présidence.
Les alliés de l'Otan s'attendent à ce que la Finlande et la Suède déposent leurs candidatures pour adhérer à l'organisation dans les jours qui viennent et devraient rapidement approuver leur adhésion, ont déclaré à Reuters cinq diplomates et responsables, alors que l'invasion russe de l'Ukraine oblige à repenser radicalement la sécurité européenne.
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3 h 10 : premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de l'Ukraine.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué, soulignant qu'il avait agi pour empêcher l'homme de témoigner dans une affaire de vol de voiture.
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1 h 35 : les opérations se poursuivent dans l'Est
Le chef d'état-major ukrainien a précisé mercredi soir que les Russes poursuivaient leurs opérations dans l'Est, en particulier vers Slobozhansky et Donetsk – notamment Roubijné et Lyman pour en prendre le contrôle –, mais pas vers Kharkiv près de laquelle la localité de Pytomnyk "a été libérée" par les combattants ukrainiens.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
ANALYSEUkraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
Info ou intox
Azovstal : le siège de l'usine métallurgique de Marioupol nourrit les infox
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
L'Humanité
Série. Malik Oussekine, un combat pour mémoire
Nos recommandations culturellesEn plein mouvement étudiant, contre la loi Devaquet en 1986, Malik Oussekine, 22 ans, est assassiné par des policiers à moto. En quatre épisodes, Antoine Chevrollier a réalisé une fresque humaniste sur le combat judiciaire de sa famille.
Caroline ConstantOussekine,Son nom a laissé son empreinte dans le cœur de toute une génération. Malik Oussekine, massacré par des policiers dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, rue Monsieur-le-Prince, à Paris, est à la fois le symbole des violences policières et de leur impunité, mais aussi d’un racisme très ancré dans la société et jusqu’au plus haut niveau de l’État. Antoine Chevrollier a écrit une série, Oussekine, qui retrace en quatre épisodes d’une heure le combat judiciaire de sa famille. Une œuvre qui inscrit ce crime dans une histoire plus globale : à travers ces frères et sœurs, il parle aussi de tous ceux, issus de l’immigration, qui portent le poids d’une histoire coloniale encore aujourd’hui mal digérée. Le tout de manière très habile, à coups de flash-back qui font résonner entre elles les différentes époques du récit.
À coups de pied, de matraque...
La série commence le 5 décembre 1986, à Paris. Malik (Sayyid El Alami) s’apprête à sortir quand il reçoit un coup de téléphone de sa sœur Sarah (magnifique Mouna Soualem) pour l’inviter à partager une partie de tennis avec son amoureux, Yann, le lendemain. On suit Malik à la Sorbonne, en pleine assemblée générale contre la loi Devaquet. Il y récupère des billets de spectacle auprès d’un copain, Lucas, puis assiste à un concert de jazz. Quand il en sort, il reprend le chemin du métro Saint-Michel, n’écoute pas les étudiants qui lui disent que « ça chauffe » et lui conseillent de rebrousser chemin.
Rue Monsieur-le-Prince, les voltigeurs, des policiers à moto, le prennent en chasse et le tuent à coups de pied, de poing, de matraque, dans le hall d’un immeuble, au numéro 20. Les images de ces violences seront distillées tout au long de la série : on ne voit pas le meurtre avant le dernier épisode. La transition est réalisée par un cauchemar d’un frère aîné, Ben Amar (Malek Lamraoui). Une terreur de petit garçon qui remonte au 17 octobre 1961, quand la police de Papon jetait des Algériens à la Seine. Le récit repart en 1986 : Sarah est inquiète de ne pas trouver Malik chez lui et entend à la radio qu’un étudiant de 22 ans est décédé la nuit précédente. Prise d’un mauvais pressentiment, elle presse son frère Ben Amar d’aller aux nouvelles. Avec sa sœur Fatna (Naidra Ayadi), elle attend au domicile de leur mère. L’aîné de la fratrie, Mohamed (Tewfik Jallab), est contacté par l’avocat Georges Kiejman (Kad Merad).
La douleur. La révolte. Le sentiment d’injustice. Trois éléments fondateurs de cette série. La fratrie s’engage dans un combat titanesque pour que les assassins de Malik soient punis. Et que la devise nationale « Liberté, égalité, fraternité » ait un sens, comme le rappelle Sarah Oussekine au procès des policiers incriminés. Entre-temps, cette famille va subir de plein fouet, dans le deuil de ce petit dernier adoré et chéri, un mépris d’une violence inimaginable : elle n’est sont même pas avertie officiellement. Ben Amar a même droit à un interrogatoire en règle. Le mot « terrorisme » est d’ailleurs lancé : à l’époque, la France sort d’une vague d’attentats commis par des Libanais. Le ministre essaie de trouver des circonstances atténuantes aux meurtriers, quitte à cacher, aussi, qu’un autre jeune homme de 20 ans, Abdel Benyahia, a été tué par un policier à Pantin, la même nuit.
Sensible et très politique
Dès le 6 décembre, la famille de Malik reçoit des menaces téléphoniques ; des insultes racistes sont taguées dans son hall d’immeuble ; une des sœurs est molestée par des nervis d’extrême droite… Ils doivent subir un incendie, une pression constante des médias et des politiques, qui instrumentalisent la mort tragique du petit frère. Tout en prenant soin d’Aïcha (Hiam Abbass), la mère brisée. Ironie de l’histoire : Malik Oussekine ne participait pas au mouvement contre la loi Devaquet, mais c’est sa mort qui en permet le retrait, le 8 décembre. La joie des étudiants, en décalage avec leur souffrance, a visiblement été aussi douloureuse à vivre pour cette famille.
Sensible, et très politique, Oussekine interroge, frontalement, la clémence des tribunaux et d’une certaine classe politique face aux violences policières, depuis Papon. Elle montre aussi ce que la jeunesse issue de l’immigration, et de notre histoire coloniale, a dû subir. Et ce trait d’union entre ce racisme systémique, la violence réelle et la violence institutionnelle fonde encore la société d’aujourd’hui. Un seul regret : que cette fresque humaniste, magnifiquement écrite, réalisée et interprétée, ne passe pas sur une chaîne publique, ou tout au moins une chaîne accessible à tout le public.
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[Saint Clair] Emmanuel Macron, un président en burn out
Burn out, en français dans le texte : cramé, épuisé, vidé de ses ressources.
Emmanuel Macron ne parvient plus, depuis plusieurs semaines, à seulement faire semblant d’être président, d’être candidat, d’être à la hauteur des enjeux, des menaces, de la fonction suprême. Cynisme ? Non ! Succession d’échecs, impuissance chronique, dévalorisation, affaissement intellectuel et psychologique. Emmanuel Macron n’y arrive plus. Il est vide. Il n’a plus d’influx, plus de peps, plus d’idées, plus d’envie. À peine réélu, lors de son discours d’investiture, s’est manifestée la même désinvolture qui avait commandé son attitude relâchée lors du débat du second tour, tel un gamin mal élevé.
Résultat : une foule de caresses dispensées ici et là par un président soumis à ses émotions, comme une manie, comme la marque d’un malaise psychologique. Un président en prise directe avec un mal qu’il ne maîtrise plus : ce sentiment d’inaptitude doublé d’une perte de sens qui le tenaille malgré sa réélection. Son discours, face à une flopée de courtisans, s’en est, lui aussi, gravement fait l’écho : succession de clichés aussi creux qu’inopérants. Petite démonstration.
Soit Emmanuel Macron critique le “repli nationaliste” et se félicite d’être le héraut du camp du bien, « la République et l’Europe », soit il accumule les idées creuses, les clichés, les contractions.
Ouvrons le bal avec l’envolée lyrique la plus affligeante de l’histoire des discours présidentiels : « C’est lorsque se lève le vent du tragique que nous, Français, trouvons la force de nous hisser au-delà de nous-mêmes pour écrire l’Histoire à l’encre de l’universel. » Quel sens ? Quelle vision ? Quel message ? Il n’y en a pas. Du verbiage, rien que du verbiage. L’ensemble du texte puise à la même “encre universelle”. Soit Emmanuel Macron critique le “repli nationaliste” et se félicite d’être le héraut du camp du bien, « la République et l’Europe », soit il accumule les idées creuses, les clichés, les contractions. Par exemple, lorsqu’en parlant des Français, il évoque ce « vieux peuple » qui a offert au monde « les rêves les plus fous : l’humanisme, les Lumières, les droits de l’homme ».
Problème : trois minutes auparavant, Emmanuel Macron évoquait un « peuple nouveau qui a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Alors, vieux peuple ou peuple nouveau ? Les deux ? Le « en même temps » qui fait du vieux un jeune et du jeune un vieux ? En clair, n’importe quoi ! La suite est pire : il attribue l’humanisme à la France, alors qu’il naît en Italie ! Il attribue les Lumières à la France ; elles naissent en Allemagne sous le nom d’Aufklärung, voire de Sturm und Drang ! Il attribue les droits de l’homme à la France ; cela peut éventuellement s’entendre, si l’on accepte de se souvenir qu’ils sont les héritiers de l’Habeas Corpus et du Bill of Rights britanniques, que la Révolution française a été précédée des révolutions anglaise et américaine, que la déclaration d’indépendance américaine de 1776 est pourvue d’un préambule qui énumère un certain nombre de droits fondamentaux, notamment : « Tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. » Chacun jugera.
La prochaine étape, c’est l’angoisse, qui saisira immanquablement ce président en état d’hypoxie idéologique et politique
Poursuivons la longue litanie d’énoncés creux qui émaillent le discours présidentiel : « La France n’aura pas fini d’inspirer le monde. » Verbiage. « Cette confiance, toujours fragile, chaque matin remise en cause, est le socle de notre régime de liberté. » Verbiage. « Servir notre pays, miracle de la volonté et de la liberté des hommes. » Verbiage. Et, Conclusion de l’allocution : « Nos enfants, vers lesquels vont mes pensées en cet instant, et à qui je fais le serment de léguer une planète plus vivable. » Verbiage mégalomaniaque – à moins qu’Emmanuel Macron n’ait été élu, à notre insu, président du monde…
Pourquoi un tel vide domine-t-il le discours présidentiel ? Pourquoi Emmanuel Macron n’est-il pas parvenu à réparer la piteuse fête de la victoire au Champ-de-Mars par un discours dense et enlevé ? Pourquoi n’est-il pas parvenu à reproduire l’aspiration à la grandeur qui avait caractérisé, dans la cour carrée du Louvre, la scénographie de sa précédente élection ? Lui fait défaut cette petite chose qui permet à la vie humaine comme à la littérature de se tenir debout : le souffle. Les deux corps du roi sont entrés, coup sur coup, en dépression – le premier, celui qui porte le socle idéologique, social-libéral européiste et universaliste, ayant entraîné le second dans sa chute.
Le constat est simple : Emmanuel Macron ne supporte pas la pression présidentielle ; il n’a pas les épaules, la charge est trop lourde, sa psychologie est en train de craquer, il tourne à vide, comme c’était le cas pour ses deux prédécesseurs en fin de mandat, dont la chance paradoxale a été leur non réélection. Le hic pour Emmanuel Macron ? Le burn out n’est pas un état stationnaire ; il y a une phase 2. La prochaine étape, c’est l’angoisse, qui saisira immanquablement ce président en état d’hypoxie idéologique et politique lorsqu’il prendra conscience qu’il n’a pas les ressources pour tenir cinq ans.
L'Humanité
Libérer la parole, pour que la honte se transforme en fierté
Nos recommandations culturellesTélévision France 2 diffuse un documentaire qui revient sur le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau, à partir du témoignage de la patineuse Sarah Abitbol.
Laurent EtreSon témoignage, paru en librairie en 2020 (1), a eu l’effet d’une bombe atomique dans le milieu du patinage artistique, et bien au-delà. Après des décennies d’omerta, le scandale des abus sexuels dans le sport de haut niveau éclatait enfin au grand jour. Sarah Abitbol, qui a enchaîné les podiums dans les années 1990, est la première victime à avoir trouvé le courage de briser le silence. Dans cette démarche, elle a pu compter sur le soutien de la journaliste de l’Obs Emmanuelle Anizon, coréalisatrice du présent documentaire aux côtés de Rémy Burkel, mais aussi de l’actuelle ministre des Sports, Roxana Maracineanu, et d’une ancienne, la communiste Marie-George Buffet, qui s’expriment toutes deux devant la caméra.
Croisant images d’archives relatives à la carrière de la championne, évocations douloureuses de ses traumas par l’intéressée, témoignages de la famille et des proches encore stupéfaits de n’avoir rien su déceler, cet Infrarouge retrace les faits – sordides –, pointe les responsabilités individuelles et collectives et, surtout, dévoile les ressorts d’un système infernal. Non seulement le petit monde du patinage bruissait depuis longtemps de rumeurs concernant les agissements de l’entraîneur Gilles Beyer, mais celui-ci avait été suspendu en interne, en 2001, à la suite d’une dénonciation venue d’une autre sportive. Avant que l’affaire ne soit étouffée, faute d’un dépôt de plainte. Trop souvent, les victimes s’enferment dans le silence, par sentiment de honte ou persuadées d’être impuissantes face à des personnalités qui jouent de leur position de pouvoir. Et celles et ceux qui ont des soupçons tardent parfois à réagir, ou même détournent le regard, par crainte de voir leur propre carrière compromise. C’est donc à la société dans son ensemble de se mobiliser en créant les conditions d’écoute et d’accompagnement propices à la libération de la parole. Actuellement, 700 enquêtes sont en cours, tous sports confondus. « Je pense qu’on va encore découvrir beaucoup de choses. (…) Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg », estime Emmanuelle Anizon.
En attendant, ce documentaire donne à entendre, par la voix de Sarah Abitbol, le caractère salvateur et reconstructeur de la libération de la parole. Grâce à cette démarche, explique l’ancienne championne, « la honte se transforme en fierté ». Un documentaire percutant, dont on ne peut qu’espérer qu’il contribuera à la prise de conscience attendue.
Télévisionaffaire sarah abitbolViolences sexuellesviolences faites aux femmes Le Figaro
Le premier cœur animal greffé sur un homme était infecté par un virus porcin
Vincent BordenaveDÉCRYPTAGE - C’est probablement la raison pour laquelle David Bennett est décédé deux mois après cette opération inédite.
Il aura gagné deux mois de vie grâce à un cochon. Le 7 janvier dernier, David Bennett était le premier homme à bénéficier d’une xénogreffe, autrement dit la greffe d’un organe appartenant à une autre espèce. Il est mort à l’âge de 57 ans, le 8 mars dernier. Avant l’opération, il souffrait d’une arythmie mortelle et n’était maintenu en vie que grâce à un dispositif de circulation extracorporelle. Et ses chances de survie étaient bien trop faibles pour lui permettre de bénéficier d’une greffe classique.
Quelques jours après l’opération, David Bennett arrivait à s’asseoir dans son lit et son nouveau cœur «battait à merveille» selon les équipes du Dr Griffith, le chirurgien de la faculté de médecine de l’université du Maryland, qui a effectué la transplantation. Mais un peu plus d’un mois et demi après, la santé de David Bennett se dégrade. Plusieurs œdèmes apparaissent sur le cœur qui ne parvient plus à fonctionner correctement. «David Bennett souffre d’une insuffisance cardiaque sévère et irréversible», juge le Dr Griffith.
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Ce n’est que début mai que l’on apprend dans la revue en ligne MIT Technology Review que le cœur était infecté par un virus porcin. L’information n’avait pas été totalement dissimulée jusque-là, mais elle n’avait fait l’objet que d’une communication professionnelle passée inaperçue du grand public lors d’un séminaire en ligne de la société américaine de transplantation le 20 avril. «On ignore encore si ce virus est bel et bien la cause de la mort», analyse John De Vos, professeur au CHU de Montpellier. «Mais si cela était effectivement le cas, cela ne signerait pas nécessairement la fin des xénogreffes, au contraire. Car la cause de la défaillance serait ainsi ciblée et pourrait être corrigée.»
Le rejet est le principal danger lors d’une greffe. Si ce n’est pas sur ce point que la greffe a échoué, c’est plutôt encourageant pour le futur
Rappelons que le cœur qui a été greffé à David Bennett n’est pas celui d’un cochon ordinaire. Il s’agit d’un animal qui a été génétiquement modifié par l’entreprise américaine Revivicor afin d’être «humanisé». Sur les quelque 20.000 gènes que compte un cochon, 10 avaient été modifiés. Le but était d’empêcher que le cœur ne grossisse trop (les cœurs de cochons sont plus gros que les cœurs humains) ou que la greffe ne soit rejetée immédiatement par le système immunitaire du donneur. «Le rejet est le principal danger lors d’une greffe, explique John de Vos. Si ce n’est pas sur ce point que la greffe a échoué, c’est plutôt encourageant pour le futur.»
Reste à comprendre comment l’infection du cœur est passée inaperçu au moment de la greffe. En théorie, l’organe avait justement été «nettoyé» afin d’éviter tout risque de contamination virale ou bactérienne. La question est d’autant plus brûlante que ces transferts de virus entre le greffon et le receveur sont une source d’inquiétude récurrente chez le public. Des associations de défense des animaux craignent par exemple que ce type de xénotransplantation ne déclenche une pandémie si un virus devait s’adapter à l’intérieur du corps d’un patient, avant de se propager aux médecins et aux infirmières.
En l’occurrence, le risque semble très faible. Le virus détecté est un cytomégalovirus (un virus de la famille des Herpèsvirus), qui ne présente pas de risque pour l’homme en dehors des personnes dont les défenses immunitaires sont très affaiblies. Ce qui est malheureusement le cas d’un receveur d’organe, auquel on a justement donné des traitements immunosuppresseurs pour limiter le risque de rejet.
Sous surveillance très élevé
Tout au long des deux mois qui ont suivi la greffe, les équipes du docteur Griffith ont maintenu le patient sous surveillance très élevé avec de nombreux tests sanguins. Une vingtaine de jours après l’opération, un premier test a mis au jour la présence de ce cytomégalovirus à des niveaux très bas. Une biopsie, réalisée au 34e jour, ne révélait rien d’anormal. Mais au 43e jour, David Bennett s’est réveillé brûlant avec des difficultés respiratoires. Les médecins lui ont alors prescrit du cidofovir (utilisé chez les patients atteints du sida). Ils lui ont également administré des immunoglobulines intraveineuses et des anticorps prélevés sur des donneurs de sang. Un traitement qui a semblé fonctionner puisque 24 heures plus tard, David Bennett pouvait à nouveau s’asseoir sur une chaise. Mais l’accalmie fut de courte durée, l’état de santé du patient s’est à nouveau dégradé une semaine après.
Selon l’équipe du docteur Griffith, l’hypothèse que ces complications soient liées au virus est assez élevée, mais ce n’est pas la seule. Les médecins craignent d’avoir commis une erreur en lui donnant des anticorps, ce qu’ils ont fait par deux fois. Des tests ultérieurs ont en effet montré que ces échantillons sanguins contenaient des anticorps antiporc et qu’ils pourraient également avoir endommagé l’organe.
La mort du patient est bien sûr dramatique, mais si on arrive à en déterminer la cause avec certitude, cela rend possibles de futures xénogreffes.
«C’est compliqué de parler d’échec dans ce cas, juge John De Vos. L’état de santé de David Bennett s’est tout de même considérablement amélioré pendant un temps donné. Le greffon n’a pas été rejeté, en tout cas pas immédiatement après la greffe. La mort du patient est bien sûr dramatique, mais si on arrive à en déterminer la cause avec certitude, cela rend possibles de futures xénogreffes.» En 2020, une équipe de chercheurs allemands avait rencontré un peu le même problème. Des babouins à qui l’on avait greffé des cœurs de cochons infectés par ces virus n’avaient survécu que quelques semaines, contre plus de six mois quand les cœurs étaient sains. «De telles greffes ont même permis à des singes de survivre trois ans, ajoute John De Vos. Il faut donc travailler sur des tests plus précis pour s’assurer l’absence totale de ce type de virus, qui peuvent passer inaperçu en se cachant dans l’organisme sans causer de maladie.»
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Covid-19 : 122 morts en 24 heures, 20.498 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
La survie des vaquitas est encore possible
Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.
France24 - Monde
Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli
Publié le : 11/05/2022 - 17:28
Aude MAZOUE
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Après les visioconférences devant de nombreux parlements nationaux, Volodymyr Zelensky s’est adressé, mercredi, pour la première fois, à des étudiants de Sciences-Po Paris. Faut-il voir dans cette nouvelle intervention le signe d’un essoufflement de la communication du président ukrainien après deux mois et demi de guerre contre la Russie ? Éléments de réponse.
"La principale arme de Volodymyr Zelensky, c’est son image", lâche Arnaud Mercier, professeur en information et communication à l’université Paris-Panthéon-Assas. Après s’être exprimé devant le Congrès américain, le parlement européen ainsi que de nombreuses instances politiques dans le monde, et moins politiques comme la cérémonie des Grammy Awards, pour plaider la cause de son pays, le président ukrainien a choisi de s’adresser, mercredi 11 mai, à des étudiants - une première. Ceux de Sciences-Po, de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP), de l’École polytechnique et de l'Institut national du service public (INSP) plus précisément. Selon le service de communication des établissements universitaires, l’intervention a été initiée par l’ambassade d’Ukraine, qui a contacté plusieurs institutions françaises dans le but de "s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par des étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité".
Le président ukrainien @ZelenskyyUa a choisi la France et ses universités pour s'exprimer pour la première fois devant des étudiants.À Sciences Po, aujourd’hui, ils sont des centaines à être venus l'écouter. Suivez #60minZelensky en direct ➡️ https://t.co/ZIqphkiS3o pic.twitter.com/rtBoQ2I5Ig
May 11, 2022Rien d’étonnant à ce que le chef d’État ukrainien intervienne auprès d’étudiants, quand on sait qu’il a embauché une armada de communicants juniors et jeunes diplômés fraîchement sortis d'universités européennes ou américaines pour gérer son image et sa communication. En somme, son entourage professionnel se compose essentiellement de "jeunes gens baignés dans une culture post-soviétique, mais ils ont pour eux la modernité de cette génération très versée dans les réseaux sociaux, les nouveaux médias. Cette double culture leur donne des armes communicationnelles très puissantes", expliqué à France Inter le chercheur en communication politique Alexandre Eyriès.
Guerre d’usure
Cette intervention auprès d’étudiants livre, en outre, deux enseignements sur la stratégie de communication de Volodymyr Zelensky. Le premier est qu’"en s’adressant à la jeunesse, il sait que la guerre va désormais s’opérer dans un temps long, estime Arnaud Mercier. Parler à l’élite de la jeunesse, c'est en quelque sorte chercher à imprégner les esprits des futurs décideurs de demain afin qu’ils soient à jamais marqués du sceau de la cause ukrainienne et prennent même plus tard les meilleures décisions à son endroit." Le deuxième, - n’en déplaise aux étudiants de Sciences-Po -, traduit aussi un essoufflement de sa communication. "Volodymyr Zelensky a écumé les tribunes les plus prestigieuses partant du puissant Congrès américain jusqu’aux parlements moins influents comme le taïwanais. En s’exprimant à présent devant des étudiants, on voit qu’il a fait le tour des décideurs et se rabat sur des cibles plus modestes. Les étudiants de Sciences-Po ont beau être les décideurs de demain, ils n’ont aujourd’hui aucun pouvoir sur les décisions prises aujourd’hui dans le conflit".
Ce faisant, Volodymyr Zelensky poursuit surtout sa stratégie qui consiste à occuper le terrain médiatique coûte que coûte. Mais à force d’intervenir à tout-va, sans rien de neuf à apporter au débat, le "discours s’émousse, reconnaît le professeur. À trop vouloir parler, on devient inaudible". Au 77e jour de guerre entre Kiev et Moscou, "le conflit s’est installé dans une routine, il n’y a plus l’indignation des débuts vis-à-vis du sort de l’Ukraine, on sent une usure et, à terme, un risque de désintérêt", constate Arnaud Mercier.
"Même les pierres pleurent"
Dans ce contexte, il n’y a dès lors que deux seules possibilités, selon l’expert : avoir une communication politique classique où l’on ne s’exprime dès lors que l’on a une annonce à faire, ou maintenir une communication offensive pour ne pas sombrer dans l’oubli. "Sa cellule de communication a dû arbitrer entre deux risques. Elle a opté pour la stratégie du moins pire".
Néanmoins, lors de sa visio-conférence auprès des étudiants de Sciences-Po, il semble que le leader en guerre ait tenté de renouveler le code de ses interventions. Soucieux d’instaurer un dialogue avec les étudiants, il s’est, cette fois, prêté à un jeu de questions-réponses, en soumettant lui aussi une série de questions aux jeunes intervenants, leur demandant notamment ce qu’ils pensaient de la posture de l’Otan ou des agressions russes. Vêtu de son désormais habituel tee-shirt kaki militaire, il s’est en outre aventuré sur le terrain plus personnel du ressenti. "Comment je vis cette guerre ? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre", a répondu le président de l’Ukraine.
Comment je vis cette guerre? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre @ZelenskyyUa @sciencespo pic.twitter.com/hlb2nHMyBJ
May 11, 2022Les universités, un espace de communication infini
Enfin, en s'exprimant devant un parterre d’étudiants, le président s’est ouvert de nouvelles perspectives de communication. "Contacter les universités, c’est aussi s’offrir de nouveaux forums pour plaider sa cause et certainement trouver un public acquis à sa cause. Il n’est désormais maintenant pas impossible de le voir intervenir dans de nombreuses autres universités comme Yale, Berkeley, Stanford ou Oxford", conclut Arnaud Mercier.
Car la guerre est loin d’être finie. Sur le terrain, les combats restent intenses dans le sud et l’est du pays. À Marioupol, des centaines de soldats restent dans l’aciérie Azovstal alors que la ville est tenue par les Russes. Ces derniers semblent s’éloigner de la ville de Kharkiv. Mardi 10 mai, les renseignements américains ont prévenu que la guerre en Ukraine pourrait se prolonger et n'écartent pas le scénario d'une escalade ou d'une extension du conflit à la Transnistrie voisine.
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MYTHEGuerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
PROPAGANDEGuerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe
GUERRE EN UKRAINE
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
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France24 - Monde
Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas
Publié le : 12/05/2022 - 03:52
FRANCE 24
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Pyongyang a fait état, jeudi, de son tout premier cas d'infection au Covid-19, plus particulièrement au variant Omicron. Le dirigeant Kim Jong-un a aussitôt annoncé des mesures de "confinement" à l'échelle nationale.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a ordonné des mesures de "confinement" à l'échelle nationale après que le pays a détecté son tout premier cas de Covid-19 depuis le début de la pandémie, ont rapporté jeudi 12 mai les médias d'État.
Le dirigeant "a appelé toutes les villes et tous les comtés du pays à confiner minutieusement leurs territoires et à organiser le travail et la production après avoir isolé chaque unité de travail, chaque unité de production et chaque unité d'habitation les unes des autres", afin de bloquer la propagation du "virus malveillant", a déclaré l'agence de presse officielle KCNA.
Après deux ans de lutte contre la pandémie, des échantillons prélevés sur des patients fiévreux à Pyongyang "coïncident avec le variant Omicron BA.2", a rapporté l'agence officielle KCNA.
"Pour que Pyongyang admette publiquement des cas d'Omicron, la situation de santé publique doit être grave", a estimé Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul.
Le site spécialisé NK News, basé à Séoul, citant des sources à Pyongyang, a rapporté que des quartiers de la capitale nord-coréenne avaient été confinés pendant deux jours, faisant aussi état d'achats paniques.
Système de santé déficient
Selon les experts, le système de santé déficient du pays aurait du mal à faire face à une épidémie majeure, d'autant que la Corée du Nord n'a vacciné aucun de ses 25 millions d'habitants, ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.
Accepter les vaccins par le biais du programme Covax de l'OMS requiert la "transparence sur la façon dont les vaccins sont distribués", a déclaré à l'AFP Go Myong-hyun, chercheur à l'Asan Institute for Policy Studies, "c'est pourquoi la Corée du Nord l'a rejeté".
La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance, et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19. Selon l'institution, la Corée du Nord avait mené, en 2020, 13 259 tests anti-Covid, qui se sont tous révélés négatifs.
Lors d'une parade militaire en 2020, Kim Jong-un avait remercié les citoyens et les militaires pour leur loyauté et pour être restés en bonne santé face à la pandémie mondiale. Les médias d'État avaient déjà évoqué des mesures de "prévention des épidémies", et des civils ont parfois été vus portant des masques sur des photographies officielles. Mais lors de l'énorme défilé militaire à Pyongyang fin avril diffusé par les médias d'État, aucune des milliers de personnes présentes n'a été vue portant un masque.
Essai nucléaire retardé ?
Selon les analystes, la crise sanitaire en Corée du Nord pourrait perturber les essais d'armement du pays.
"Il est possible que l'essai nucléaire soit retardé afin de se concentrer sur la maîtrise du coronavirus", a déclaré à l'AFP Yang Moo-jin, professeur à l'Université des études nord-coréennes de Séoul. Mais il a ajouté que si les craintes de la population concernant une épidémie se répandaient, Kim Jong-un pourrait procéder à un essai "pour détourner cette peur".
Avec AFP
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L'Humanité
Parlement, la série qui tacle la technocratie européenne
Nos recommandations culturellesplateforme Samy, jeune assistant parlementaire, est de retour pour une deuxième saison, avec de nouveaux personnages truculents.
Laurent EtreLe jeune Samy (Xavier Lacaille) – alias « Sharky », depuis son combat épique en faveur d’un amendement contre la pêche aux ailerons de requins (saison 1) – fait son retour dans les coursives du Parlement européen. Plein d’entrain, et toujours aussi gaffeur, notre assistant parlementaire est bien décidé à changer de chef à l’occasion de cette nouvelle mandature. Au grand désarroi de son ancien député, l’inénarrable Michel Specklin (Philippe Duquesne), impatient de le retrouver. Cette deuxième saison ne déçoit pas. Après quelques entretiens d’embauche improbables, au cours desquels il récite son laïus de parfait eurocrate béat, Samy est finalement recruté par Valentine Cantel (Georgia Scalliet). Très ambitieuse, un brin psychopathe, mais surtout ignorante des subtilités de la politique bruxelloise, cette parlementaire fraîchement élue compte bien profiter de l’expérience de son poulain, quand celui-ci s’emploie déjà à la manipuler pour affronter au mieux de nouvelles péripéties politico-personnelles. Le tire-au-flanc immature Michel Specklin endure lui aussi les manœuvres de son ex-assistant, lequel s’arrange pour le faire élire, à son insu, président du Parlement. Dans les épisodes suivants, on découvre un autre personnage truculent : Lydia (Anaïs Parello), petite-amie de Samy, qui tente, dans des scènes savoureuses, d’initier celui-ci aux subtilités du féminisme intersectionnel. Entre facéties grinçantes sur les réalités de la technocratie européenne, humour décalé et dilemme autour de valeurs contradictoires, cette série réjouissante saisit, mine de rien, un certain esprit du temps, en mettant en scène les tâtonnements d’une jeunesse en quête d’engagement. L. E.
Séries téléviséesparlementparlement européenfrance télévisions Le Figaro
Un manuscrit oublié de Notre-Dame réapparaît
Vincent BordenaveRÉCIT - Datant du XVIe siècle, l’ouvrage est une œuvre unique qui nous replonge dans le fonctionnement de la cathédrale et son rôle dans la ville. Il est mis en vente à Phidias le 19 mai.
Jusqu’à présent, le livre dormait dans une bibliothèque anonyme. Il sera vendu aux enchères à Phidias (9e arrondissement de Paris) le 19 mai prochain, et est estimé entre 40.000 et 60.000 euros. Sa couverture est certes un peu décollée mais la centaine de pages de ce manuscrit est impeccable, et les quelque 500 lettrines qu’on y trouve sont splendides. Difficile de croire que ces lettres ont toutes été tracées à la main il y a près de cinq cents ans. Et pourtant, elles sont l’œuvre de Noël Bellemare, enlumineur français du XVIe siècle connu sous le nom du «Maître des épîtres du Getty». Ce décor permet de dater l’ouvrage avec certitude au second quart du XVIe siècle et de le relier à Notre-Dame de Paris.
En tournant les pages, les rites liturgiques de la cathédrale et les chants religieux apparaissent. Ce processionnal (livre où sont notés les chants de processions) nous replonge tout simplement dans le fonctionnement de Notre-Dame et son rôle dans la ville, «donc de la place de la religion et de l’église dans la vie des gens du temps, explique Rémi Mathis, directeur adjoint de la bibliothèque de l’École des chartes. On ne s’en rend plus compte aujourd’hui, mais les processions faisaient partie du quotidien des Parisiens du XVIe siècle. L’église défilait littéralement dans la rue de manière très régulière. Cela rythmait la vie de toutes et tous.»
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On chemine ainsi entre la Sainte Chapelle et le baptistère Saint-Jean le Rond, disparu au XVIII siècle, mais aussi dans les rues parisiennes. Le processionnal accompagnait continuellement les prêtres de Notre-Dame dans leur exercice, au sein de la cathédrale, mais également en dehors, lorsque par exemple ils se rendaient auprès d’un mourant pour conférer l’extrême-onction.
Document particulièrement précieux
Propriété des prêtres, les processionnaux sont des documents particulièrement rares car non conservés dans des archives publiques. Seuls deux, plus récents, associés à la cathédrale Notre-Dame sont référencés, et conservés à la Bibliothèque royale de Belgique. La pièce mise en vente à Drouot est donc non seulement belle, mais elle est aussi particulièrement précieuse.
La Bibliothèque nationale de France serait sur les rangs pour en faire l’acquisition. D’autant qu’une seule œuvre est pour le moment réellement attestée de la main de Noël Bellemare. Il s’agit du carton d’un vitrail de la Pentecôte de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois de Paris. «Ce manuscrit augmente donc un corpus qui a été considérablement retravaillé ces dernières années, juge Rémis Mathis. Les artistes enlumineurs de la période sont encore mal connus. C’était une profession qui était peu mise en avant. On a donc perdu la trace de ceux qui la pratiquaient et on les a longtemps nommés en fonction des œuvres qu’on leur attribuait.»
«Modèles et savoir-faire»
Dans un premier temps, les historiens de l’art ont identifié le Maître des Heures d’Henri II grâce au manuscrit «Les Heures d’Henri II». Les autres œuvres contemporaines ont ensuite été rassemblées au sein d’un groupe appelé «Atelier des heures 1520». Peu à peu, l’historienne de l’art américaine Myra Orth a distingué plusieurs mains, auxquelles elle a donné des noms liés aux propriétaires de certains manuscrits, dont celui du Maître des épîtres du Getty qui doit son nom à une œuvre abritée au Musée de Los Angeles.
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«Depuis, Guy-Michel Leproux, professeur à l’École pratique des hautes études, a désigné Noël Bellemare comme le chef de file de ce groupe qu’il a renommé “groupe Bellemare”, commente Rémi Mathis. Ce sont au moins quatre auteurs qui se partageaient des modèles et des savoir-faire. Avoir un nouveau témoin de ce corpus est donc très intéressant pour l’étude de l’enluminure à cette époque, en lien avec les commanditaires religieux et plus largement sur l’art de la Renaissance.»
En dehors des processionnaux, les ouvrages liturgiques liés à Notre-Dame de Paris sont assez bien répertoriés. Avant le dernier tiers du XVIIe siècle, ces livres ne disposaient pourtant pas de lieu de conservation fixe. Ils ont ensuite été rassemblés dans un ancien logement canonial situé à l’entrée du cloître jusqu’en 1789 et la Révolution. En avril 1756, afin de financer les travaux de reconstruction de l’ancienne sacristie, le chapitre de la cathédrale vendit au roi 301 manuscrits parmi les plus précieux de sa collection (sur un total de 350 manuscrits). Cet achat constitue aujourd’hui la base du fonds des manuscrits de Notre-Dame conservés à la Bibliothèque nationale de France. «Le reste des manuscrits fut spolié à la Révolution, principalement au profit des bibliothèques publiques qui firent main basse sur le patrimoine livresque des églises de France», explique l’expertise d’analyse.
Disparu pendant deux siècles
Un indice permet d’imaginer comment le livre mis en vente à Drouot a pu être conservé. Le manuscrit contient une signature qui permet de déterminer l’identité d’au moins un de ces propriétaires: «De Bournonville le jeune», qui vivait près d’un siècle après l’écriture de l’ouvrage. Il s’agit de Valentin de Bournonville, maître de musique de la cathédrale de 1646 à 1653. «En tant que maître de musique, cet ouvrage a pu lui être utile dans son quotidien, il a dû en analyser les chants et se les est appropriés, analyse Rémi Mathis. Il y avait un marché du livre d’occasion à l’époque, mais il est possible qu’il ait pu acquérir ce manuscrit plus directement grâce à son rôle de maître de musique de la cathédrale.»
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Probablement conservé par les héritiers de Bournonville, ce manuscrit disparut durant plus de deux siècles, et se retrouva dans l’extraordinaire collection que l’abbé Bossuet avait consacrée à l’histoire de Paris. Curé de l’île Saint-Louis, il avait réuni également un ensemble de peintures italiennes qui ornent aujourd’hui les chapelles de l’église Saint-Louis en l’île. Vendu à la mort de l’abbé en 1888, le livre a été totalement oublié. Il aura fallu qu’un collectionneur qui souhaite rester anonyme le soumette à l’expertise du cabinet Honoré d’Urfé, dans le but d’une mise en vente aux enchères pour qu’il réapparaisse.
Depuis combien de temps ce manuscrit traînait-il dans cette bibliothèque familiale? Impossible de savoir. «Mon père et mon grand-père étaient de grands collectionneurs, explique le propriétaire. L’incendie de Notre-Dame nous a donné l’idée de regarder de plus près dans notre collection. Et puis nous avions besoin d’argent pour refaire la toiture de la demeure familiale…»
Phidias, 25 rue Henry Monnier Paris 9e.
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Provenant de son appartement parisien, la centaine d’œuvres vendues en ligne, du 10 au 17 mai par Sotheby’s, a été une source d’inspiration pour ses collections de bijoux.
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Estimé entre 20 et 30 millions de francs suisses, le plus gros diamant blanc jamais mis aux enchères n'a pas rencontré le succès escompté. Les enchères n'ont duré qu'une petite poignée de minutes.
Enchères: Michel Siméon, une passion électrique
La maison Aguttes met en vente une sélection d’objets techniques historiques de ce collectionneur compulsif décédé l’an passé.
Valeurs Actuelles
[Benedetti] Législatives 2022 : l’alliance politique forcée des vieux partis sur le déclin
Ce sont des destinées parallèles, mais qui ne se rencontreront pas. Comme deux baleines échouées, les vieilles forces de gouvernement ont poursuivi à l’occasion de cette présidentielle leur déclin inexorable. La source de ce dernier est à rechercher dans l’histoire politique de ces trois dernières décennies. La césure que constitue le Traité de Maastricht dans l’ordre européen a rendu les structures partisanes qui se succédaient au pouvoir au gré des alternances d’autant plus inefficaces, inutiles, surtout qu’à 90 % leurs élus et cadres se sont tous ralliés à une même conception mondialisée et techno-managériale de l’action publique. Plus rien sur le fond ne les séparait, à l’exception de nuances, non pas sur la nature des mesures à opérer politiquement, mais sur le rythme de leurs mises en place.
Le reste des divergences reposait plus ensuite sur des questions de personne que sur des enjeux de fond. Le grand apport du moment Macron que nous traversons est d’avoir de ce côté de l’échiquier clarifié la donne en réunissant les ordo-libéraux de toute obédience. L’autre élément de force de son dispositif est indissociable de cette idéologie de l’irréversibilité dont il est l’un, parmi d’autres, des vecteurs. Tout se passe comme si toute remise en cause du paradigme euro-technocratique dans le sens d’une défense de l’État-nation et de la souveraineté qui lui était associée relevait d’une illégitimité immanente. Il n’y aurait dès lors qu’une politique possible, tout écart avec celle-ci s’avérant a priori disqualifié.
L’alliance crée des turbulences en interne, offre un angle d’attaque à la majorité pour la dénoncer aussi, mais permettra à n’en pas douter le maintien d’un groupe parlementaire au risque néanmoins d’une vassalisation.
Vu sous cet angle, les oppositions sont condamnées à l’opposition, sauf à rejoindre la majorité. Le piège peut se refermer naturellement sur les anciennes marques de gouvernement, elles se retrouvent nécessairement dans un écosystème qui de facto est le leur, et voilà qui explique l’indéniable attractivité que le macronisme exerce sur leurs responsables à droite comme à gauche qui partagent les mêmes valeurs et projets. L’arme est beaucoup plus destructrice démocratiquement dès lors qu’il s’agit de rendre inopérante toute forme d’aspiration à gouverner pour des forces dotées de doctrines d’alternance plus tranchées et fortement critiques quant à l’orientation euro-technocratique dominante qui est l’atmosphère caractéristique de larges pans des classes dirigeantes. Notre chronique précédente a montré comment la campagne de 2022 sera parvenue pour une part à ostraciser l’idée souverainiste.
Reste néanmoins aux vieux partis pour se survivre à choisir entre l’alliance avec des forces d’oppositions concurrentes ou une ligne autonome sur le plan organisationnel, mais pas forcément différenciée dans sa relation avec le logiciel majoritaire. La première hypothèse signifie l’acceptation d’une perte d’hégémonie puisqu’elle suppose une alliance avec des formations désormais plus installées électoralement sur la scène nationale. C’est l’option opérée par le PS avec ce mixte de souverainisme édulcoré et de gauchisme culturelle propre aux insoumis. L’alliance crée des turbulences en interne, offre un angle d’attaque à la majorité pour la dénoncer aussi, mais permettra à n’en pas douter le maintien d’un groupe parlementaire au risque néanmoins d’une vassalisation.
L’autre alternative consiste à s’affranchir de toute combinaison, ni sur sa droite, ni sur sa gauche afin de privilégier l’autonomie. C’est la ligne retenue à ce stade par les Républicains après leur défaite historique de la présidentielle. Entre le risque de la vassalité et celui de la traversée solitaire, sans doute n’y a-t-il pas de solution optimale. Mais c’est le prix à payer pour essayer de se pérenniser, après avoir co-produit au fil d’alternances décevantes cette “renaissance”, nouveau nom des marcheurs, qui n’est autre que l’emballage modifié du “vieux monde”.
France24 - Monde
Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles
Publié le : 12/05/2022 - 09:48
FRANCE 24
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La mort de la journaliste Shireen Abu Akleh, mercredi, a profondément bouleversé ses collègues de la chaîne de télévision Al-Jazira. Ceux-ci décrivent tous une "pionnière" et une grande professionnelle, dont la rigueur journalistique faisait l'unanimité.
Journaliste pour la chaîne de télévision panarabe Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée mercredi 11 mai par balle alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, était une reporter palestinienne de renom, saluée pour son courage et son professionnalisme.
Née en 1971 dans une famille chrétienne de Jérusalem-Est occupé, cette Palestinienne, qui détenait également la citoyenneté américaine, avait étudié le journalisme à l'université Yarmouk en Jordanie avant de cofonder la radio Voix de Palestine basée à Ramallah.
Elle avait rejoint Al-Jazira en 1997, un an après le lancement de la chaîne, dont elle est devenue une des reporters stars.
Pour Hoda Abdel-Hamid, une de ses collègues jointe par téléphone en Ukraine par l'AFP, "elle était assurément une journaliste très courageuse". "Je lui demandais : 'Tu ne te fatigues donc jamais ?' Elle était toujours là, dès qu'il se passait quelque chose. Elle osait beaucoup plus que moi. (...) Mais c'était aussi une journaliste très expérimentée, pas du genre à prendre des risques stupides juste histoire d'en prendre."
>> À lire aussi : "Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie"
Dans une interview récente avec une agence de presse locale, Shireen Abu Akleh ne cachait pas avoir fréquemment peur lorsqu'elle était sur le terrain. "Je cherche un endroit sûr où me tenir et cherche une façon de protéger mon équipe avant de me préoccuper des images", confiait cette journaliste, qui n'avait pas d'enfant.
Shireen Abu Akleh, qui portait un casque et un gilet pare-balles flanqué du mot "Presse", a été tuée mercredi à Jénine, ville palestinienne où l'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a récemment multiplié les opérations.
C'est de cette ville du nord de la Cisjordanie et du camp de réfugiés palestiniens adjacent que sont originaires plusieurs assaillants d'attaques anti-israéliennes meurtrières menées ces dernières semaines, sur fond d'accès de violences.
"L'une des premières femmes arabes correspondante de guerre"
Plus tôt cette année, la journaliste avait écrit dans la revue Cette semaine en Palestine que Jénine ne représentait pas "une histoire éphémère dans (sa) carrière ni même dans (sa) vie personnelle". "C'est la ville qui peut élever ma morale", affirmait-elle, car Jénine "incarne l'esprit palestinien qui parfois tremble et tombe mais, au-delà de toute attente, s'élève pour poursuivre ses combats et ses rêves".
Ayant couvert le conflit israélo-palestinien pendant deux décennies, elle était une icône pour nombre de Palestiniens. Aux yeux de son confrère Mohammad Daraghmeh, également un de ses amis proches, elle était "l'une des journalistes les plus fortes du monde arabe".
Elle "était l'une des premières femmes arabes à être correspondante de guerre à la fin des années 1990, lorsque le rôle traditionnel des femmes à la télévision était de présenter (les informations) dans un studio", a souligné sur Twitter Dima Khatib, une autre journaliste d'Al-Jazira, qualifiant sa collègue de "pionnière".
>> À voir : "Liberté de la presse : 'Les journalistes sont devenus des cibles sur les terrains de guerre'"
"Shireen était une journaliste courageuse, gentille, dotée d'une grande intégrité, et avec laquelle des millions de Palestiniens et moi avons grandi en la regardant", a salué Fadi Quran, l'un des directeurs d'Avaaz, une ONG basée aux États-Unis.
Sa chaîne de télévision lui a rendu hommage mercredi. Elle devait faire l'ouverture du journal "mais elle ne s'est jamais présentée" : refoulant ses larmes, Mohamed Moawad, chef d'édition sur la chaîne qatarienne, se remémore ses derniers échanges avec la journaliste.
"Notre dernière communication a eu lieu 20 minutes avant ce crime odieux. Elle a envoyé un courriel disant : ‘Bonjour, il y a une intervention israélienne à Jénine et je m'y rends maintenant. J'y suis presque. Je vous enverrai les détails’", raconte-t-il à l'AFP.
"Elle allait partout pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas"
Durant la minute de silence observée à l'antenne, des journalistes n'ont pas pu empêcher les larmes de rouler sur leurs joues. Dans les locaux de la chaîne à Doha, ses collègues se prennent dans les bras, serrant contre eux des portraits de la journaliste et des feuilles sur lesquelles est écrit : "Le journalisme n'est pas un crime". Derrière eux, sur des écrans, les images d'affrontements dans les Territoires palestiniens défilent.
"Elle allait partout pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas. Il y a tellement de vidéos montrant Shireen se faire attaquer par les forces israéliennes, se faire tirer dessus et d'autres choses encore", se souvient Mohamed Moawad.
Al-Jazira a par la suite diffusé un communiqué disant que Shireen Abu Akleh avait été tuée "de sang froid" et demandant que les forces armées israéliennes soient tenues responsables de son décès.
L'État hébreu a indiqué enquêter sur sa mort mais a nié que la reporter ait été délibérément touchée. Après avoir dit qu’elle avait "probablement" succombé à un tir de combattants palestiniens, Israël a ensuite affirmé qu'il n'écartait pas que la balle ait été tirée par ses soldats.
"Nous considérons qu'il s'agit d'un acte intentionnel car la balle a touché exactement la zone située sous son oreille, là où il n'y a pas de protection", rétorque Mohamed Moawad, fustigeant des commentaires "irresponsables" en Israël sur la mort de la reporter.
Appels à une enquête indépendante
Les États-Unis ont appelé à une enquête "transparente", de préférence conjointe entre Israéliens et Palestiniens, tandis que l'ONU et l'Union européenne ont exhorté à une investigation "indépendante". Le groupe des pays arabes à l'ONU a réclamé "une enquête internationale indépendante" sur "l'assassinat" de la journaliste.
Mercredi soir, des Palestiniens ont déposé des gerbes de fleurs au passage du véhicule transportant sa dépouille en Cisjordanie, puis une foule s'est massée pour porter son corps, déposé sur un brancard et enveloppé d'un drapeau palestinien, jusqu'au bureau local d'Al-Jazira.
Une cérémonie officielle d'hommage est prévue jeudi en fin de matinée à Ramallah en Cisjordanie, au siège de l'Autorité palestinienne, en présence du président Mahmoud Abbas et de représentants de la presse, avant ses funérailles vendredi dans une église de Jérusalem, ville où elle a grandi.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
Immeuble de médias détruit à Gaza : Washington demande à Israël de préciser sa "justification"
À Gaza, l'armée israélienne bombarde l'immeuble des médias Al-Jazira et Associated Press
L'Humanité
« C’est X-Files qui rencontre Gremlins »
EntretienTélévision Cinq ans après la fin de Hero Corp, Simon Astier revient avec Visitors, une nouvelle série fantastique. Il réalise et partage l’affiche avec, entre autres, Tiphaine Daviot.
Grégory Marin Simon Astier Tiphaine Daviot Réalisateur, acteur Actrice
Richard, Bob et Mitch ont grandi à Pointe-Claire. Ils ont monté ensemble un magasin de jeux vidéo, mais la vie les a séparés. Richard est en pleine remise en question de sa vie et de son couple. Il veut réhabiliter le nom de son grand-père en intégrant la police. Le jour de son arrivée au poste, d’étranges lueurs se percutent dans le ciel et quelque chose va perturber la petite ville…
Vous dites de Visitors que c’est une histoire d’amour qui se développe dans un cadre fantastique.
Simon Astier Tout à fait. On peut avoir des vaisseaux spatiaux, une enquête paranormale, mais, au final, on suit des gens à qui il arrive des choses ordinaires. On part d’une vie plate, et un élément extérieur extraordinaire va venir tout bouleverser. Les personnages vont apprendre à se parler à nouveau, à s’aimer à nouveau, à faire face ensemble.
Tiphaine Daviot Ou comment un événement universel, comme la fin du monde, par exemple, bouscule l’intime.
Effectivement, il faut quelque chose pour ressouder ce couple, qui semble mal parti, non ?
Simon Astier C’est l’inverse d’une comédie romantique, en effet. En général, elles se finissent bien ; ici, on commence mal.
Est-on dans le même univers que dans Hero Corp ? Entre le drame et la comédie, la science-fiction et la parodie ?
Simon Astier C’est de la comédie fantastique. Mais pour faire admettre aux gens la possibilité du fantastique, ici les extraterrestres, il faut le faire avec beaucoup sérieux. Alors, oui, il y a différents niveaux d’écriture, mais ça correspond à ce que je suis dans la vie : des fois je déconne, quelquefois je suis mélancolique, ou j’utilise l’humour comme une manière de communiquer… En tout cas, ce n’est pas une parodie. La parodie, c’est singer un genre. J’ai trop d’amour pour ce genre-là pour le maltraiter.
Pour les acteurs, n’est-ce pas compliqué de jouer tous les registres à la fois ?
Tiphaine Daviot Moi, c’est ce que je préfère. Le plus chouette à jouer, c’est ce qu’on appelle la dramédie : on rit et, deux secondes après, on pleure… C’est ce qui est le plus proche de la vie. C’est hypervivant, on peut mettre plein de sentiments.
On a l’impression que le héros, Richard, comme dans Hero Corp, va devoir s’affirmer alors qu’au début il est un peu limité.
Tiphaine Daviot Il n’est pas con, il est touchant.
Simon Astier Si les personnages sont limités, c’est parce qu’ils sont engagés dans des vies qui ne les épanouissent pas. Parfois, on fait des choix de vie qui peuvent éteindre des parties de nous, faire de nous des versions tronquées de nos personnalités. Richard, au début, on a envie de le secouer, de lui dire de se poser des questions, de vivre sa vie plus intensément.
Ça ne peut pas venir d’eux-mêmes, il faut un élément déclencheur, non ?
Simon Astier Oui, il faut qu’une porte s’ouvre sur l’aventure. Le héros va-t-il la passer ? Ce qui est sûr, c’est que c’est propice à des changements intérieurs, souvent plus intéressants que l’aventure elle-même.
Il y a quelques années, Simon, vous aviez eu des difficultés à continuer Hero Corp. Vous disiez alors qu’il était compliqué de vendre une série de genre en France. Est-ce plus facile aujourd’hui ?
Simon Astier Il y a plus de guichets, de diffuseurs, de financeurs qui ont une autre vision du genre que les opérateurs historiques. Et puis, notre génération, biberonnée à cette culture populaire, commence à avoir des postes décisionnaires.
Peut-on dire que Visitors fait écho à des piliers de la culture populaire (Alien, le Blob…) ?
Simon Astier Tout ça et d’autres choses. C’est un peu X-Files qui rencontre Gremlins. C’est ce genre d’atmosphère que j’ai voulu recréer. Le côté enquête, paranormal, bizarre… et la menace incarnée par une bête avec qui on ne négocie pas. Il faut combattre ou fuir.
Tiphaine Daviot Ce sont des classiques qui ont tellement infusé que les codes ressortent même malgré soi. On est sans doute la première génération à avoir vu autant de films et de séries américains. On est comme des éponges et, aujourd’hui, on a envie de restituer ça, avec une touche « à la française ».
Les décors (la série a été tournée en Champagne) vous y aident ?
Simon Astier Oui. Il y a cette base dont on ne sait pas trop ce qui s’y joue, cette forêt pas loin, ces ombres qui passent… J’adore ce genre de décor un peu étrange. Puis, poser un cadre très différent de ce qu’on connaît aide à ouvrir l’imaginaire. Ça rend le postulat plus crédible, même si on parle d’extraterrestres.
Séries téléviséescinéma fantastique Le Figaro
La junte birmane accentue la répression
RÉCIT - Pour endiguer la résistance, l’armée mène une politique de la terre brûlée dans les plaines centrales du pays.
Phnom Penh
La petite pagode tient encore debout, seule au milieu d’un décor de dévastation, sa flèche dorée pointant vers le ciel moite de la plaine birmane. À Bin, un petit village de la région centrale de Sagaing, le lieu de culte bouddhiste est l’une des rares bâtisses épargnées par le feu dévastateur de l’armée birmane, qui mène, depuis des mois, des raids éclair contre les opposants au coup d’État de février 2021. Des quelque 200 maisons que comptait cette commune de 5500 habitants, plus de la moitié ont été incendiées. Quelques panaches de fumée noire s’échappent des cendres encore chaudes. Autour, les palmiers, qui jalonnaient les ruelles en terre battue du village, sont carbonisés. Les habitants, eux, ont fui.
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Filmées par un drone amateur, ces vidéos ont été relayées sur les réseaux sociaux mi-avril, mais datent en réalité de la fin du mois de janvier. Elles font partie des rares images qui témoignent de la violente répression menée par l’armée birmane pour endiguer la résistance dans cette région agricole, où l’accès à internet a été coupé le 3 mars. Depuis le mois de janvier, et le début d’une vaste offensive militaire permise par la saison sèche, les régions centrales de Sagaing, Magwe et Mandalay sont le théâtre de violents affrontements entre l’armée birmane et les People’s Defense Forces (PDF), une myriade de guérillas anti-junte réparties sur le territoire birman.
«Une sale guerre civile»
Le but de la manœuvre est de déloger de ces zones rurales la résistance armée qui s’est massivement implantée dans la région, tenant tête aux généraux putschistes, dont la prise de pouvoir le 1er février 2021 a mis fin à dix ans de transition démocratique. «En plus d’infliger des pertes humaines et matérielles aux PDF, ces raids de l’armée visent à terroriser les populations locales, leur envoyant un message clair: “voilà ce qui vous attend si vous soutenez la résistance”», avance Anthony Davis, expert en sécurité dans la région Asie-Pacifique.
Selon le groupe d’activistes Data for Myanmar, qui agrège des données publiques sur le conflit, plus de 11.000 maisons dans près de 300 villages ont ainsi été réduites en cendres depuis le mois de décembre. Avec une intensification notable ces dernières semaines, avant le retour attendu de la mousson début juin: sur le seul mois d’avril, quelque 3500 maisons ont été rayées de la carte par les militaires.
En près de six mois de raids terrestres et aériens, l’armée n’a pas réussi à déloger la résistance de ses principaux bastions
«Il y a plus de raids de l’armée depuis qu’internet a été coupé», rapportait à Radio Free Asia un habitant de Thanboh, dans l’État de Sagaing, dont le village a été anéanti la semaine dernière par deux colonnes de soldats, détruisant sur leur passage maisons, bétail et récoltes. «Les premiers incendies ont débuté au petit matin, et les derniers feux se sont éteints vers 5 heures de l’après-midi.»
Cette politique de la terre brûlée est une tactique utilisée de longue date par Tatmadaw, le nom donné à l’armée birmane. Depuis l’indépendance en 1948, ses hommes y ont largement eu recours dans les régions périphériques du pays, en proie à des luttes autonomistes contre l’État central. Au tournant des années 2010, cette technique a été largement employée dans l’État d’Arakan, berceau de la minorité musulmane des Rohingyas, pour faire fuir la population. «Mais c’est la première fois que la junte a recours à cette pratique dans les plaines centrales, principalement peuplées par l’ethnie majoritaire des Bamars, commente Anthony Davis. Cela reflète parfaitement le fait que la résistance armée contre la junte s’est étendue à l’ensemble du territoire.»
À lire aussiFace à la junte militaire, les Birmans hésitent entre guerre et exil
Pour le général Min Aung Hlaing, à la tête du Conseil d’administration de l’État, l’organe de pouvoir militaire qui fait autorité depuis la mise au ban de la conseillère spéciale Aung San Suu Kyi et du président Win Myint, la vaste campagne militaire de ces derniers mois visait avant tout à supprimer, ou du moins à affaiblir, cette résistance, qui inflige des dégâts matériels et psychologiques à l’armée birmane.
«Force est de constater que c’est un échec, lâche un diplomate occidental sur place. En près de six mois de raids terrestres et aériens, l’armée n’a pas réussi à déloger la résistance de ses principaux bastions.» Galvanisés par l’appel à la lutte armée, lancé en septembre dernier par le gouvernement d’unité nationale, l’autorité civile en exil, les PDF sont convaincues de pouvoir l’emporter face à la puissante Tatmadaw. Mais plus d’un an après le putsch militaire, aucun des deux camps ne semble prendre l’ascendant sur l’autre, plongeant le pays dans un conflit larvé de longue haleine, où la violence ne cesse de s’intensifier. «De nombreux crimes de guerre ont déjà été commis en toute impunité, comme le recours aux mines antipersonnel, le recrutement d’enfants soldats ou des exécutions extrajudiciaires, avance un diplomate à Rangoun. On est dans une guerre civile, et une sale guerre civile.»
500.000 personnes déplacées
Sur le terrain, cette politique de terreur a des conséquences dramatiques pour les populations locales. Outre les nombreuses pertes civiles, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés estime que le nombre de déplacés en Birmanie s’élève à plus de 500.000 personnes depuis le coup d’État, principalement en provenance des États de Sagaing (Nord-Ouest) et de Kayah (Est), victime de raids aériens répétés.
Las, ces régions sont parmi les plus agricoles du pays: un tiers de la production nationale de riz et de céréales provient des trois États de Sagaing, Magwe et de Mandalay. Loin des regards, les combats répétés font ainsi craindre «une augmentation de l’insécurité alimentaire en 2022, alors que la moitié de la population vit dans la pauvreté», avance l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Le prix de l’huile de cuisson a presque doublé en un an et, dans certaines régions, 45 % des foyers n’avaient plus de quoi subvenir à leurs besoins alimentaires à la fin 2021.
C’est un retour en arrière à tous les niveaux : on utilise moins nos téléphones pour préserver la batterie, on rationne notre consommation d’eau et on limite nos déplacements ; parce que les rues ne sont pas sûres, mais aussi parce que le prix de l’essence a presque triplé en un an
Malgré ce tableau noir, une économie en berne (le PIB birman a reculé de 18 % l’année dernière), et des coupures d’électricité à répétition sur l’ensemble du territoire, la société birmane accepte le prix de cette guerre, s’accrochant à l’espoir de voir, un jour, une Birmanie délivrée du joug de son armée. «C’est un retour en arrière à tous les niveaux: on utilise moins nos téléphones pour préserver la batterie, on rationne notre consommation d’eau et on limite nos déplacements ; parce que les rues ne sont pas sûres, mais aussi parce que le prix de l’essence a presque triplé en un an, raconte au Figaro un habitant de Rangoun. On doit s’y habituer car ce sera comme ça jusqu’à ce qu’on fasse tomber l’armée!»
Avec la saison des pluies à venir à partir de début juin, l’intensité et le nombre de combats dans les régions rurales devraient se réduire. «Les routes boueuses et le mauvais temps vont limiter les opérations militaires menées par la junte, aussi bien par voie terrestre qu’aérienne», analyse Anthony Davis.
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D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.
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Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.
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France24 - Monde
#VisitBurundi: de jeunes Burundais veulent taguer leur pays sur la carte mondiale du tourisme
Publié le : 12/05/2022 - 09:26Modifié le : 12/05/2022 - 09:25
Bujumbura (Burundi) (AFP) – Burundi: à priori, ce nom n'évoque pas d'emblée des forêts centenaires abritant d'insaisissables chimpanzés, ni des plages de sable blond bordées de palmiers s'étirant le long d'un des plus grands lacs du monde.
Plutôt la pauvreté, la guerre civile des années 1990 et, plus récemment, la crise politique qui a secoué ce petit pays enclavé au coeur de l'Afrique des Grands Lacs.
Autant d'idées que l'initiative VisitBurundi veut dépasser.
"Nous avons décidé de montrer la beauté de notre pays, de montrer la culture, pour enfin changer l'image de notre pays, différente de celle qu'il a à l'étranger", explique Bruce Niyonzima, 27 ans, à Bujumbura, la capitale économique.
"On veut que les Burundais et les étrangers viennent visiter notre pays car c'est un bon pays qui a beaucoup de choses à montrer", poursuit-il en accueillant l'AFP au Musée vivant, un lieu désuet mais non sans charme, à mi-chemin entre refuge d'animaux - un léopard solitaire y côtoie crocodiles et dindons - et marché d'artisanat.
Lancée en 2021, l'initiative est portée par une douzaine de jeunes qui donnent de leur temps pour monter des voyages organisés réunissant quelques centaines de personnes, aider à moderniser les sites touristiques et, surtout, communiquer.
"La stratégie de communication qu'on utilise repose sur les réseaux sociaux parce qu'on a compris que maintenant beaucoup de gens" y ont recours, souligne Darlène Nahayo, 28 ans, responsable événementiel et relations publiques.
"Notre cible, c'est en grande partie les jeunes", ajoute celle qui est aussi co-animatrice d'une chaîne Youtube dédiée aux femmes.
Influenceurs
Le Burundi est classé par la Banque Mondiale comme le pays le plus pauvre au monde en terme de PIB par habitant, mais sa population extrêmement jeune (65% des Burundais ont moins de 25 ans, selon l'Unicef) est de plus en plus connectée, notamment dans les villes.
Comme ailleurs, influenceurs et youtubeurs y font rêver. VisitBurundi fait donc appel à eux à coups de posts et de vidéos léchées - en anglais, kirundi ou français - pour porter son message.
En tee-shirt promotionnel de rigueur, le chanteur et influenceur burundais Alvin Smith s'est ainsi prêté à l'exercice au sanctuaire des tambours sacrés de Gishora, un haut lieu touristique.
Dans cette stratégie numérique, les organisateurs disent s'être inspirés non pas du voisin rwandais - dont le "VisitRwanda" s'étale jusque sur les maillots du Paris Saint-Germain et d'Arsenal - mais de Dubaï, qui a su pendant la pandémie attirer moult influenceurs sur ses plages et dans ses bars à cocktails.
Bujumbura n'est pas encore Dubaï, mais pour VisitBurundi attirer les touristes, à la fois locaux et internationaux, est aujourd'hui plus envisageable qu'il y a seulement quelques années.
En 2015, moins de dix ans après la guerre civile (1993-2006), le pays a plongé dans une crise politique avec la candidature controversée à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, faisant au moins 1.200 morts et instaurant un climat de terreur.
La situation s'est apaisée depuis l'élection en 2020 d'un nouveau président, Evariste Ndayishimiye, et les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé ces derniers mois lever leurs sanctions et reprendre leurs aides.
Le gouvernement - qui n'a pas donné suite aux demandes d'interview de l'AFP - a toutefois été épinglé en septembre par une commission d'enquête de l'ONU, affirmant que la situation des droits humains restait "désastreuse" au Burundi.
"Maintenant, on a une stabilité au niveau de la sécurité et on a un président qui encourage les jeunes, qui veut qu'on développe notre pays. Je pense que c'est le bon moment", insiste M. Niyonzima.
Il ajoute être en discussion avec les autorités pour formaliser un partenariat.
- "Pas grand-chose" -
Avec très peu de touristes, les infrastructures n'ont jamais été véritablement développées - hormis à Bujumbura, où s'égrènent hôtels et restaurants de plage le long des rives du lac Tanganyika.
Les étoffer fait partie des priorités de VisitBurundi.
Aux abords de la Kibira, une forêt dense abritant 200 à 300 chimpanzés, aucun hébergement touristique n'existe encore mais un gîte de quelques chambres est en construction, avec vue imprenable sur les verdoyants champs de thé alentours.
"Les gens aiment beaucoup cette forêt (...) alors c'est mieux de créer un gîte pour permettre aux gens de dormir" ici, se félicite Deus-Dédit Niyiburana, guide touristique dans ce parc national.
"Il ne manque pas grand chose", veut croire ce passionné, intarissable sur chaque plante de la Kibira.
Depuis décembre, les étrangers peuvent obtenir leur visa à l'arrivée à l'aéroport, ce qui facilite grandement des démarches autrefois laborieuses.
Une étape-clé du long périple dans lequel se sont engagés les jeunes de VisitBurundi.
© 2022 AFP
L'Humanité
La Ligue va marquer à la culotte les clubs de l’élite
ActuFOOTBALL Pour percevoir les versements issus de la nouvelle filiale commerciale, les clubs de L1 doivent chacun présenter et respecter un plan d’utilisation de cette manne.
Nicolas GuillerminAprès avoir fait le dos rond pendant deux ans, l’heure est au redéploiement pour le ballon rond français. Secoué par le fiasco Mediapro et la crise sanitaire, le football professionnel, dont les pertes sont estimées à 1,8 milliard d’euros depuis 2019, veut désormais investir pour l’avenir. L’objectif est d’utiliser au mieux la manne apportée par CVC Capital Partners, le fonds d’investissement qui est entré à hauteur de 13 % dans le capital de la nouvelle filiale commerciale de la Ligue contre 1,5 milliard d’euros.
Et le temps presse, comme le montrent les récents chiffres dévoilés, le 5 mai, par la DNCG (direction nationale du contrôle de gestion), évaluant les pertes des clubs à 646 millions d’euros rien que sur la saison dernière (2020-2021). Derrière le PSG, qui occupe dans ce domaine également la première place, haut la main, avec 225 millions, on retrouve ensuite parmi les équipes les plus déficitaires Lyon (107 millions), Marseille (76 millions), Bordeaux (67 millions) et Nice (30 millions). Dix-sept des vingt formations de l’élite ont terminé dans le rouge. Elles n’étaient que dix un an plus tôt.
La répartition de l’apport de CVC, votée lors de l’assemblée générale de la Ligue de football professionnel (LFP) il y a quelques semaines, est connue. Le PSG touchera la plus grosse part (200 millions d’euros), devant Marseille et Lyon qui recevront chacun 90 millions d’euros, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco (80 millions). Les autres clubs de L1 recevront environ 33 millions d’euros chacun. Au total, ces versements représentent 1,1 milliard d’euros. Le reste ira au football amateur, à un fonds de réserve ou encore au fonctionnement de la nouvelle filiale commerciale.
Mais ce qui est nouveau, c’est qu’en raison de la mauvaise gestion récurrente des clubs français, la Ligue a décidé d’imposer des conditions pour toucher cet argent. Réuni le 4 mai, le conseil d’administration de la LFP a adopté un plan de développement structurel des clubs. Pour obtenir le premier versement, prévu en juillet, à hauteur de la moitié de la somme de base allouée à chaque club de L1, qui est de 33 millions, soit 16,5 millions d’euros par club, ces derniers devront présenter rapidement et respecter un plan d’utilisation des sommes perçues, auquel seront conditionnés les versements ultérieurs. Et pour bien montrer que la fin de la récréation a été sifflée, la Ligue limite désormais à 70 % des revenus le montant total autorisé pour la masse salariale (joueurs, encadrement et commissions d’agents). Une décision qui permet de se conformer avec un peu d’avance à la réforme du fair-play financier de l’UEFA, qui entrera en vigueur en 2023.
mieux vendre les droits télé à l’international
Les critères de développement retenus par la LFP sont les infrastructures, la formation, la sécurité, le numérique, mais aussi garder ses meilleurs talents au lieu de les vendre. « Cet argent, c’est tout sauf un chèque en blanc pour récompenser les mauvais élèves, prévient Vincent Labrune, président de la LFP, dans une interview publiée par les Échos le 6 mai. Nous allons nous assurer que les investissements seront fléchés sur l’amélioration de la performance à long terme. C’est notamment une opportunité unique d’investir dans le “produit Ligue 1” pour le rendre meilleur, en utilisant le potentiel du digital comme moyen de renforcer les liens entre la Ligue 1 et les supporters, à l’instar de ce qui est fait dans d’autres sports, comme en NBA ou en NFL. »
Pour s’assurer de la bonne utilisation de ces fonds, la Ligue a mis en place une commission d’octroi composée de Vincent Labrune, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, et Alain Dhée, ex-dirigeant de Valenciennes aujourd’hui président de la commission de la licence club à la LFP. La répartition inégalitaire de ces millions a pour but de créer des locomotives dans le foot hexagonal qui performeront ensuite au niveau européen, afin de renforcer la notoriété de la Ligue 1 et ainsi mieux vendre les droits télé à l’international. Les nantis, plus avancés en matière d’infrastructures, utiliseront donc davantage ces sommes pour investir dans l’achat de joueurs, contrairement à ceux qui ferment la marche. Le risque, visiblement assumé, est que le fossé se creuse encore un peu plus au sein du football français.
footballligue 1 Le Figaro
Comment réconcilier touristes et habitants
Astrid TaupinDÉCRYPTAGE - Victimes de leur attrait, des villes voient le nombre de visiteurs bondir. Les municipalités cherchent des solutions pour préserver la tranquillité de la population et mieux l'intégrer dans la stratégie de la destination.
Apéritifs sur la Côte des Basques à Biarritz avec surfeurs en arrière-plan et musique indie en bande-son. Voici la carte postale idyllique postée des millions de fois sur Instagram. Un style de vie qui représente le rêve absolu pour bon nombre de jeunes, mais aussi moins jeunes, et qui a drainé l'été dernier une foule difficilement contrôlable avec son lot d'incivilités : rodéos en scooter, soirées techno improvisées, fêtes dans les Airbnb… Cet écueil n'est pas propre à la Cité impériale, il s'est répété dans de nombreuses destinations de vacances de l'Hexagone. Mais à Biarritz, Maider Arosteguy, maire de cette commune d'environ vingt-cinq mille habitants, a réagi en invitant ses administrés à dialoguer.
Le 26 mars dernier, elle les a conviés aux Assises de la tranquillité, une journée consacrée à des échanges avec un panel de professionnels du tourisme et de la sécurité, ainsi que des politiques et des associations. Si 87 % des Biarrots pensent que le tourisme est nécessaire pour la ville, il leur semble urgent de trouver des solutions au mieux vivre ensemble. « À très court terme, le centre-ville ainsi que les rues du littoral vont être piétonnisés pour offrir plus d'espace aux piétons et aux cyclistes, des parkings de délestage avec navette gratuite en direction du centre-ville et des plages vont permettre d'amener les visiteurs extérieurs sans stress au plus près de leurs centres d'intérêt », énumère Maider Arosteguy. Fluidifier les flux, éviter les concentrations d'individus aux mêmes endroits, rendre la ville plus agréable pour tout le monde : une priorité pour la saison estivale à venir.
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De cette nécessité a émergé une idée novatrice pour la région : impliquer la population auprès des visiteurs, qu'ils soient français ou étrangers, en créant un pool d'ambassadeurs parmi les habitants se mettant à la disposition des voyageurs, afin de leur faire découvrir la ville comme eux-mêmes la vivent au quotidien. Reste à la mettre en place, mais cela pourrait se faire assez rapidement. Vivre au mieux ses vacances dans la peau d'un riverain, partager ses adresses de restaurants, ses balades préférées loin des parcours proposés dans les guides… La recherche d'authenticité est une valeur importante dans le choix et la réussite d'un séjour aujourd'hui. Biarritz, avec cette initiative, surfe sur le succès des Greeters new-yorkais, concept lancé il y a tout juste trente ans avec ce postulat : « La visite touristique ne doit pas se limiter à un acte de consommation », selon les mots de la fondatrice de l'association Lynn Brooks. Cette déclaration orne aussi le site du réseau de bénévoles « Greeters de France », organisé depuis une dizaine d'années et qui fait de la France une destination reconnue pour l'hospitalité de ses habitants. Jean-François Rial, PDG de l'agence de voyages Voyageurs du Monde et président de l'Office du tourisme et des Congrès de Paris abonde en ce sens : « Je reste persuadé que les touristes et les habitants peuvent cohabiter. Il faut que ces derniers se sentent des touristes dans leur propre ville, mais que les touristes eux-mêmes se comportent comme des locaux afin qu'ils puissent comprendre la vie réelle d'un pays. »
Travailler l'accueil
Au Pays basque espagnol, San Sebastian a privilégié une politique de sauvegarde de sa vieille ville qui va bien au-delà du contrôle des locations saisonnières décriées. « Pour préserver l'âme de ce quartier et de ses citoyens, les commerces de bouche sont encouragés. À l'inverse, depuis 2018, aucune nouvelle entreprise du secteur tertiaire dédiée au tourisme, comme les hôtels, les bars à tapas ou les Airbnb, n'a pu se créer », explique Iñaki Gurrutxaga, chef de cabinet du maire. Tous les édiles s'accordent à dire qu'il faut préserver l'habitat à l'année en freinant la spéculation immobilière sur les logements touristiques.
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En Bretagne, Saint-Malo a mis en place des quotas de meublés saisonniers en fonction de l'emplacement et assortis d'autorisations à durée limitée. « Ce n'est pas un acte vindicatif contre les touristes, mais plutôt une politique anti-inflationniste à l'encontre des loueurs », argumente Gilles Lurton, maire de la cité malouine. Une commune qui mise sur une économie basée à 100 % sur le tourisme, prend le risque de ressembler à un parc d'attractions sans âme qui vive et avec une enfilade de boutiques vendant les mêmes souvenirs « made in China ».
Paris a pour projet de réduire le nombre de ces magasins au profit de commerces de proximité dans les sites hautement touristiques. Comme à Bangkok sur le fleuve Chao Phraya, Jean-François Rial veut développer une flotte de navettes fluviales, mais électriques, utilisées aussi bien par les visiteurs que par les Parisiens qui n'ont aujourd'hui « que » des Batobus hybrides, desservant les îles de la Cité et de Saint-Louis en huit escales sur la Seine. Lors des Assises de la tranquillité, les différents intervenants ont partagé leurs expériences en proposant des solutions contre les incivilités comme le « nudging », méthode ludique pour inspirer la bonne décision, en incitant l'individu à adopter un comportement respectueux sans employer la répression.
« Vote avec ton mégot ! » est une expérience qui a été testée et approuvée à Bordeaux. Les services de la ville ont en effet constaté que la rue est bien moins souillée devant les boîtes à deux compartiments pour jeter son mégot, l'un pour les adeptes de la chocolatine, l'autre pour ceux du pain au chocolat. Biarritz, elle, a installé comme dans d'autres villes devant ses bouches d'égout des plaques à message : « ici commence l'océan ! », afin de faire prendre conscience que tout ce qui est jeté dans les égouts se retrouve à la mer.
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Quant à Marseille, la municipalité a décidé depuis l'été dernier de revoir sa communication externe. « Nous ne cherchons plus à attirer de nouveaux visiteurs. Nous préférons travailler l'accueil et une meilleure information pour faire découvrir un autre Marseille que celui du Vieux-Port », explique Laurent Lhardit, adjoint au maire à l'économie, à l'emploi et au tourisme durable. Peu savent qu'un tiers de la superficie de la Cité phocéenne est encore sauvage avec des fermes en activité qu'il est possible de visiter, ou qu'il existe des calanques sur la Côte bleue moins fréquentées que celles qui s'étirent jusqu'à Cassis.
Les bateaux de croisière étaient récemment encore une source de crispation auprès des habitants des alentours du port, pestant contre les cars garés en double file et les navires laissant tourner leur moteur pour alimenter les groupes électrogènes. La mairie travaille avec les compagnies pour que les croisiéristes bénéficient d'une expérience plus authentique de la ville, avec des circuits hors des sentiers battus par petits groupes, dans des bus de petite taille. Parallèlement, afin de supprimer la fumée des navires en escale tout en leur permettant de conserver le courant à bord, les quais sont en cours d'électrification. Quatre ferries assurant la liaison avec la Corse peuvent déjà être branchés simultanément. L'objectif est d'en faire bénéficier tout le terminal croisière d'ici à 2023. La prochaine étape sera d'interdire les navires pollueurs de naviguer en Méditerranée, au profit de bateaux carbone neutre comme c'est le cas dans certains fjords en Norvège.
Haro sur Airbnb !
Un nouveau règlement visant à limiter l'inflation des locations saisonnières le long du littoral et une partie de l'arrière-pays, entre en vigueur le 1er juin. Vingt-quatre communes des Pyrénées-Atlantiques et du sud des Landes, d'Hendaye à Tarnos sont concernées. L'autorisation de changement d'usage d'un lieu d'habitation en location saisonnière sera soumise au principe de compensation. Le propriétaire devra transformer en logement un autre local - atelier, bureau, garage -, d'une surface équivalente au meublé touristique et dans la même commune.
Saskia Cousin: «Il faut s'adresser au public de proximité»
Saskia Cousin est sociologue. Coauteur avec Bertrand Bréau du premier ouvrage de la collection Repères, Sociologie du tourisme (Éditions La Découverte, 2016), elle a aussi codirigé le dernier numéro, « Tourisme et Pandémies », mis en ligne en décembre 2021, de la revue numérique Mondes du tourisme.
LE FIGARO - Pourquoi touristes et habitants ont-ils de plus en plus de mal à s'entendre ?
Saskia COUSIN. - On ne peut pas faire de généralités : tout dépend de la pression touristique mais aussi des effets sur la vie des habitants. Par exemple, la transformation de commerces du quotidien en magasin pour touristes sera plus difficilement vécue par la population locale qu'un flot de voyageurs arrivant dans une zone dédiée aux touristes. La cohabitation est plus difficile quand les habitants ont l'impression qu'ils n'ont plus leur place, comme dans ces quartiers où la plupart des appartements sont devenus des résidences de vacances.
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Quelle part de responsabilité les mairies ont-elles dans ce désamour ?
Il y a un paradoxe dans l'économie du tourisme, de l'État et des grandes métropoles. Tout le monde veut du tourisme sans touristes. Les hauts lieux victimes de surfréquentation sont en réalité une infime minorité. Je suis toutefois étonnée que la presse se félicite d'un retour du tourisme à Paris, en hausse de 20% par rapport à 2019, sans se poser la question de modèles alternatifs à cette course aux chiffres qui ne bénéficie en fait qu'aux groupes hôteliers et aux grands magasins. Ces politiques axées uniquement sur des objectifs quantitatifs ne se penchent pas sur le type de pratiques qu'elles souhaitent voir développer sur leur territoire. Mais la plupart des communes ne rencontrent pas ce problème qui est extrêmement concentré dans l'espace et dans le temps.
Comment recréer du lien social entre voyageurs et locaux ?
De plus en plus de collectivités se posent cette question et pensent leur offre et leur communication en ce sens, en s'adressant notamment à leur public de proximité. En effet, la meilleure manière de réconcilier touristes et habitants me semble de raisonner en termes de temps libre. Chacun (re)découvre son propre territoire, à quelques heures de chez lui. C'est bon pour la destination, l'environnement, et bien sûr pour les vacanciers.
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France24 - Monde
Finlande : le président et la Première ministre veulent une adhésion "sans délai" à l'Otan
Publié le : 12/05/2022 - 09:17Modifié le : 12/05/2022 - 09:25
FRANCE 24
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Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dits favorables jeudi à une adhésion "sans délai" à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique serait annoncée dimanche à l'organisation.
Le président et la Première ministre de la Finlande ont donné leur feu vert, jeudi 12 mai, à une adhésion "sans délai" à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique serait annoncée dimanche à l'organisation.
"Être membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'Alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l'adhésion à l'Otan sans délai", ont affirmé le président Sauli Niinistö et la Première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.
La population en faveur de l'adhésion
Pays neutre, la Finlande a remis sur la table la question d'une adhésion à l'Alliance atlantique depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La Finlande, qui partage une frontière de plus de 1 300 kilomètres avec la Russie, a progressivement renforcé sa coopération avec l'Otan depuis que la Russie a annexé la Crimée en 2014.
Dans le pays de 5,5 millions d'habitants, 76 % de la population est désormais en faveur de l'adhésion, selon un sondage publié lundi, soit le triple de son niveau d'avant-guerre.
Avec AFP et Reuters
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AnalyseFace au voisin russe, la neutralité de la Finlande à l’épreuve de la guerre en Ukraine
ANALYSELa guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique
Heure par Heure
En direct : l'Ukraine va mener le premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
L'Humanité
Carlos Alcaraz
Homme du jourNicolas GuillerminÀ moins de quinze jours de Roland-Garros, Rafael Nadal et Novak Djokovic, les deux derniers vainqueurs du Grand Chelem parisien, ont du souci à se faire. Une nouvelle superstar du tennis est née et elle s’appelle Carlos Alcaraz. À tout juste 19 ans (le 5 mai), le jeune Espagnol balaie tout sur son passage. Vainqueur du Masters 1000 de Madrid, dimanche 8 mai, en écrasant le numéro 3 mondial, Alexander Zverev, 6-3, 6-1 en 62 minutes chrono, le prodige espagnol a pris un ascendant psychologique en écartant dans la semaine le roi de l’ocre, Nadal, en quart de finale, et le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, en demi-finale. Une performance non seulement inédite dans un même tournoi sur terre battue mais, surtout, le natif d’El Palmar, petite ville de la région de Murcie, est devenu le plus jeune joueur à battre trois top 5 dans une même épreuve depuis la création du circuit ATP, en 1990. Déjà titré à Barcelone, il y a deux semaines, le protégé de Juan Carlos Ferrero surfe sur une série de dix succès consécutifs et occupe depuis lundi la 6e place mondiale. Plus jeune joueur du top 600 mondial en avril 2019 (597e), ce droitier au jeu offensif et au toucher de balle diabolique brûle les étapes. 318e à la mi-mars 2020, 132e un an plus tard, il a une progression fulgurante. Dans les temps de passage de Nadal, qui fêtera ses 36 ans le 3 juin, il a même remporté en avril le Masters 1000 de Miami, que le gaucher de Manacor (Majorque) n’a jamais gagné, malgré cinq finales. Ses résultats en font l’un des grands favoris du tournoi de la porte d’Auteuil. « J’ai très envie d’aller à Paris, de me battre pour un titre en Grand Chelem », dit-il le plus sereinement du monde. Lors du premier de ses treize succès à Roland-Garros en 2005, Rafael Nadal venait d’avoir 19 ans. L’âge de Carlos Alcaraz.
tennis Le Figaro
Pas de record pour «The Rock», un gros diamant blanc, adjugé seulement 18,6 millions de francs suisses
Estimé entre 20 et 30 millions de francs suisses, le plus gros diamant blanc jamais mis aux enchères n'a pas rencontré le succès escompté. Les enchères n'ont duré qu'une petite poignée de minutes.
«The Rock», un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, a été adjugé jeudi 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros), bien loin d'un record dans sa catégorie. Le dernier record obtenu par Christie's pour un diamant blanc similaire (163,41 carats) avait porté la pierre à 33,7 millions de dollars lors d'une vente en novembre 2017 à Genève.
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Le commissaire priseur a abaissé son marteau dans un hôtel genevois au terme d'une petite poignée de minutes d'enchères seulement, dans une salle toutefois comble en raison des attentes qu'avait suscité cette pierre exceptionnelle plus grande qu'une balle de golf.
Avec 228,31 carats «The Rock» en imposait par la taille mais pas seulement. «Il s'agit d'un diamant taillé en forme de poire vraiment exceptionnel», expliquait à l'AFP Max Fawcett, chef du département bijouterie de Christie's à Genève, avant la vente. «Il est parfaitement symétrique. Il est estimé entre 20 et 30 millions de dollars, et je m'attends à une explosion d'enchères», avait indiqué M. Fawcett. Et pourtant, ce n'est pas ce qui s'est passé ce mercredi.
Enchères: Lorenz Bäumer, de l’art à la joaillerie
Provenant de son appartement parisien, la centaine d’œuvres vendues en ligne, du 10 au 17 mai par Sotheby’s, a été une source d’inspiration pour ses collections de bijoux.
Enchères: Michel Siméon, une passion électrique
La maison Aguttes met en vente une sélection d’objets techniques historiques de ce collectionneur compulsif décédé l’an passé.
France24 - Monde
Bientôt un million de morts du Covid aux Etats-Unis, New York veut tourner la page
Publié le : 12/05/2022 - 08:10
New York (AFP) – Les Etats-Unis vont franchir le cap effarant d'un million de morts du Covid-19, mais, à l'image de New York mise à genoux en 2020, le pays veut tourner la page malgré un léger rebond de l'épidémie depuis un mois.
Avec plus de 998.000 décès au 11 mai selon l'université Johns Hopkins et au rythme de centaines de morts par jour, la barre fatidique devrait être atteinte d'ici ce week-end ou au début de la semaine prochaine.
Après plusieurs mois de recul de la pandémie de coronavirus dans le pays officiellement le plus endeuillé du monde (devant le Brésil, l'Inde et la Russie), les Etats-Unis enregistrent depuis un mois une hausse quotidienne du nombre de cas.
Le pays se retrouve dans un contexte de levée des obligations de port du masque, désormais simplement conseillé en intérieur dans la majorité du pays, et d'une quatrième dose de vaccin qui n'est ouverte pour l'instant qu'aux plus de 50 ans.
Le rebond du nombre de cas est lui dû à des sous-variants d'Omicron, plus transmissibles que les souches précédentes. Ses effets semblent toutefois moins graves sur une population complètement vaccinée à 66%, et à plus de 90% pour les plus de 65 ans.
Après plus de deux ans de pandémie et plusieurs vagues de variants du coronavirus, l'Amérique entend tourner la page de la pandémie.
Effervescence new-yorkaise
A l'instar du retour en grâce de l'aimant économique et culturel qu'est New York, incroyable mosaïque de communautés et de classes sociales qui paraît avoir retrouvé son effervescence légendaire.
New-Yorkais, touristes américains et étrangers reviennent dans les théâtres de Broadway, se photographient sous les enseignes publicitaires numériques géantes de Times Square, grimpent sur la statue de la Liberté, se baladent en carriole à Central Park, à pied et à vélo sur le pont de Brooklyn, se précipitent dans les plus beaux musées du nord de Manhattan et admirent du haut des plus récents gratte-ciel ce monstre urbain niché au bord de l'Atlantique.
Autant d'attractions qui rouvrent progressivement depuis 2021 et font la réputation mondiale d'une mégapole de 8,4 millions d'âmes.
Midi et soir, la circulation est de nouveau infernale au centre de Manhattan, son poumon financier et commerçant.
Les files d'attente s'allongent devant les dizaines de milliers de restaurants, échoppes, camions de ventes à emporter pour cols blancs et cols bleus. Les terrasses les plus branchées de Manhattan et de Brooklyn sont de nouveau bondées.
"Cela faisait longtemps qu'on attendait" ce retour de New York, souffle Alfred Cerullo, qui dirige Grand Central Partnership, un lobby pro-business de Manhattan. "Sans aucun doute, dit-il à l'AFP, on ressent l'énergie des gens dans la rue".
Cauchemar de 2020
Le contraste est saisissant avec le cauchemar du printemps 2020.
Epicentre de la pandémie, la "ville qui ne dort jamais" s'était vidée pendant des semaines, désertée comme dans un film de science-fiction.
Les immenses artères de Manhattan et de Brooklyn n'étaient animées que par les sirènes anxiogènes des services de secours, avec des hôpitaux débordés et des morgues contraintes d'entreposer les corps de victimes dans des camions frigorifiques.
Janice Maloof-Tomaso, une infirmière qui travaillait à l'époque près de Boston, se rappelle que beaucoup de soignants n'ont pas supporté de "voir la mort". "Certains ont été traumatisés, et beaucoup sont partis".
Environ 40.000 New-Yorkais ont perdu la vie en raison du Covid depuis le printemps 2020 et tant l'île de Manhattan que les gigantesques quartiers de Brooklyn et du Queens plus à la mode et populaires gardent des stigmates de la pandémie.
Faute de clients pendant des mois, des milliers de petits commerces ont mis la clé sous la porte, leurs vitrines étant toujours couvertes de planches de bois ou d'affiches d'agents immobiliers.
Commerçant "inquiet"
Parmi ces petits patrons de magasins, Frank Tedesco tient une bijouterie dans le très huppé comté de Westchester, au nord du Bronx.
Il confie à l'AFP avoir sauvé sa boutique en 2020 grâce à des aides publiques et son propre patrimoine, mais il se sent "évidemment inquiet" car il ne "(sait) pas ce qu'il va se passer" et comment il pourrait supporter un autre "choc" économique provoqué par un retour de l'épidémie.
Traumatisés par le cauchemar de 2020, les New-Yorkais restent sur leurs gardes. Le masque est encore très courant dans la rue et en intérieur - et obligatoire dans les transports.
Et le télétravail est rentré dans les mœurs: d'après le baromètre hebdomadaire de l'entreprise de sécurité Kastle, le taux d'occupation des bureaux à New York plafonne toujours à 38%.
Le patron de la banque d'affaires Goldman Sachs, David Solomon, a reconnu le 2 mai sur CNBC que le taux de salariés de retour au bureau atteignait tout juste 50 à 60% des effectifs, contre 80% présents avant le Covid.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
[Jamet] La diagonale du flou
Ni tout à fait le même ni tout à fait un autre ? Le 24 avril dernier, les électeurs ont confié un mandat de cinq ans, donc jusqu’en 2027, à l’un des douze candidats qui briguaient la présidence de la République française. Par une étonnante coïncidence, il se trouve que l’élu porte les mêmes nom et prénom que son prédécesseur : Emmanuel Macron. Certains vont même jusqu’à trouver une troublante ressemblance physique entre les deux hommes. De fait, la figure et la silhouette de notre premier magistrat ne sont pas sans présenter quelques traits communs avec celles du jeune homme dont il s’apprête à prendre la succession.
Pour autant, peut-on comparer le visage buriné par les crises, marqué par les épreuves, trahissant parfois la fatigue, la gravité et la dignité d’un chef d’État chevronné et la fougue, l’impétuosité, l’impulsivité adolescentes du jeune homme providentiel qui, en 2017, accédait au pouvoir par surprise (certains, à l’époque, allaient même jusqu’à parler d’effraction), ne craignait pas d’annoncer rien de moins qu’une “révolution” dont il évoquait les contours vaporeux plutôt qu’il n’en dessinait la forme, n’en disait la finalité et n’en précisait les voies, les étapes et les perspectives.
Il est prêt aujourd’hui à laver les pieds des pauvres, à remplir le réservoir de leurs voitures et leur garde-manger.
Trêve de plaisanterie. Nous n’avons pas changé de président, mais le président réélu jure ses grands dieux, par Jupiter, que, s’il a la même identité, il n’a plus les mêmes pratiques, ni la même personnalité, bref qu’il a changé ou, pour reprendre l’un de ses tics de langage, qu’il s’est réinventé. « Je est un autre », disait déjà Rimbaud, autre enfant prodige qui ne s’était fourvoyé ni dans la banque ni dans la politique, mais dans la poésie et le trafic d’armes.
Le beau discours que voilà ! Notre modeste président ne laisse à personne le soin de proclamer sur les places publiques le miracle de sa conversion. Il était distant, on allait jusqu’à dire “arrogant”. Il a compris, il a mûri, il est désabusé. Il était sec, il présente désormais un taux exceptionnellement élevé d’humilité. On avait cru observer que, s’il prétendait organiser de grands débats, c’était pour le plaisir narcissique d’y prendre et d’y monopoliser la parole. Il raillait sans pitié ceux qui ne sont rien et professait qu’il suffit d’essayer pour réussir. Il tonnait du haut de son Olympe élyséen.
Il est prêt aujourd’hui à laver les pieds des pauvres, à remplir le réservoir de leurs voitures et leur garde-manger. Il tranchait de tout, il savait tout mieux que personne, il n’avait eu de cesse de créer et de maintenir une distance infranchissable entre lui et la réalité, entre les classes défavorisées et les élites, entre son ego et son peuple, il avait amassé et fait fructifier au cours de son mandat un capital de détestation inédit. Désormais, à l’instar des médecins de famille d’autrefois, il va au-devant de citoyens qui ne sont décidément pas des sujets, il consulte, il écoute, il prend le pouls des inquiets et des anxieux, il fait baisser la fièvre des coléreux et des abandonnés, pour un peu il toucherait les écrouelles… Et il décidera, finalement, dans le silence, le secret et la solitude. Comme avant.
Le président réélu compte encore sur la peur pour faire barrage à l’extrême gauche.
Car une chose est de prétendre que, de nouveau président, on est un homme nouveau, une autre de cesser de se payer et de payer son auditoire de phrases creuses, de promesses vagues et de témoignages d’autosatisfaction. Peut-on vraiment changer, et en éprouve-t-on seulement le besoin lorsque tout vous réussit ? Car la chance insolente qui a servi une nouvelle fois Emmanuel Macron pourrait bien le dispenser de toute autocritique sérieuse. Après que le Covid avait plongé une grande partie de la population dans l’hébétude, la guerre en Ukraine a regroupé le troupeau des moutons autour de son berger. Le président-candidat a surfé avec succès sur la peur de “l’extrême droite”. Le président réélu compte encore sur la peur pour faire barrage à l’extrême gauche.
Tout occupé à digérer sa victoire et à organiser la suite, le président laisse le pays dans l’ignorance de son programme, de ses intentions, de ses nominations. Du Premier ministre à venir, on sait simplement qu’il sera une femme. Ou un homme. C’est selon. Pour faire une politique “de droite” ? C’est bien possible. “De gauche” ? Cela se pourrait. En s’appuyant sur le parti de l’ordre et de la raison ? De préférence. En cohabitant avec la Nouvelle Union populaire ? On ne peut l’exclure. Pour faire quelles réformes ? Ou pour les différer ? On verra. Nous voilà bien avancés.
Bref, le changement annoncé pourrait bien se résumer à l’annonce du changement. Ce que feu Edgar Faure, expert en compromis boiteux et en formules subtiles appelait « le changement dans la continuité ».
Valeurs Actuelles
[Jamet] La diagonale du flou
Le Figaro
«Ce n'est pas une technique farfelue» : les vertus singulières de l'hypnose à l'hôpital
Cécile ThibertENQUÊTE - L'hypnose s'affirme de plus en plus comme une technique intéressante pour diminuer les doses de certains médicaments et renforcer le lien entre patients et soignants.
Pour beaucoup, cela reste un art mystérieux réservé aux spectacles de magie. Pour d'autres, ce n'est que de l'esbroufe. Loin de ces idées reçues, l'hypnose a aujourd'hui toute sa place à l'hôpital. Même si les mécanismes physiologiques à l'œuvre n'ont pas encore tous été décryptés, l'arrivée des neurosciences dans les années 1990 a permis d'en savoir plus sur la façon dont cette technique agit sur notre cerveau. Pendant ou en amont d'une intervention chirurgicale ou d'un accouchement, pour réduire les douleurs dues à une maladie chronique ou encore pour diminuer l'impact de phobies…. Les champs d'application de l'hypnose médicale sont nombreux. Pour quels bénéfices ?
«Dans la tête des gens, l'hypnose relève encore du spectacle. Ils pensent tout de suite aux spectacles de Messmer. Certes, il y a des liens avec l'hypnose de spectacle. Mais l'hypnose médicale n'est pas quelque chose de farfelu, c'est une technique non médicamenteuse qui a un réel intérêt dans le soin», insiste le Dr Marie-Charlotte Desmaizières, médecin anesthésiste à l'hôpital Saint-Joseph à Paris. Malgré les apparences, l'hypnose n'a rien d'ésotérique. Elle fait en fait appel à une disposition naturelle du cerveau à passer d'un état de conscience normal à un état de conscience modifié (l'état hypnotique). Ce changement n'arrive pas seul. Il s'accompagne d'une modification du tonus musculaire, d'une réduction des perceptions sensorielles ou encore d'une focalisation de l'attention.
L'hypnose médicale n'est pas quelque chose de farfelu, c'est une technique non médicamenteuse qui a un réel intérêt dans le soin.
Quand elle est utilisée à l'hôpital, l'hypnose a principalement deux objectifs : soulager les douleurs aiguës ou chroniques et calmer l'anxiété. «Ce n'est pas miraculeux, l'idée n'est évidemment pas de remplacer tous les médicaments par l'hypnose. Mais c'est un outil supplémentaire qui permet de diminuer les doses de médicaments», précise Antoine Bioy, professeur de psychologie à l'université Paris 8 et praticien au CHU de Bordeaux.
Par exemple, en cas d'opération visant à retirer la thyroïde (thyroïdectomie), le médecin injecte dans tous les cas un médicament anesthésiant. Le plus souvent, l'opération se fait sous anesthésie générale. Mais «avec l'hypnose, on peut se contenter d'une anesthésie locale avec éventuellement de petites doses de médicament sédatif et antidouleurs», précise le Dr Desmaizières. «Dans la douleur, il y a une part inconsciente. Le corps appréhende le fait d'avoir mal. C'est cette anxiété que l'on cherche à contrôler en accompagnant le patient pendant l'intervention avec l'hypnose», poursuit-elle.
Un rituel bien rôdé
En pratique, le rituel est toujours plus ou moins le même. Le soignant commence par une phase dite d'induction hypnotique. «On présente au patient le lieu, l'heure qu'il est. On parle de l'ici et maintenant. L'idée est vraiment de l'ancrer dans le présent pour qu'il se retrouve à son retour», explique le Dr Desmaizières. Vient ensuite la phase de travail où, à force de suggestions, l'hypnopraticien va faire voyager les pensées du patient vers un lieu défini ensemble en consultation préopératoire. «C'est un lieu où il se sent bien, en sécurité. À ce moment-là, on module le ton de notre voix. Elle devient monocorde et descend en intensité», détaille l'anesthésiste.
En parallèle, le soignant doit toujours garder un œil à ce qu'il se passe pendant l'opération. Précisons que le soignant qui pratique la séance d'hypnose n'est pas celui qui réalise l'opération. «Il y a certains moments plus douloureux. Nous les anticipons en adaptant notre discours. Par exemple, on va suggérer au patient qu'il s'apprête à marcher sur un caillou ou à franchir un obstacle quelconque». Enfin, quand l'intervention est terminée, arrive la phase de retour. «L'objectif est de ramener le patient dans l'ici et le maintenant. Nous avons un discours plus énergique, une voix plus prononcée», raconte le médecin.
Remettre l'humain au centre
C'est l'envie de remettre le patient au cœur de son métier qui a poussé Marie-Charlotte Desmaizières vers l'hypnose. «Le métier d'anesthésiste est très technique, encadré par beaucoup de protocoles. Il ne faut pas se tromper. On finit par injecter des médicaments pour endormir le patient sans même avoir discuté avec lui», déplore-t-elle. «Nous sommes là pour soigner les gens, les soulager, et non pour courir partout et pousser des seringues à la chaîne pour faire du chiffre». D'après le médecin, l'hypnose a l'avantage de recréer un lien entre les soignants et le patient et de «réhumaniser» la profession. «Il y a une vraie relation de confiance qui s'établit. Les patients sont moins stressés», souligne-t-elle. Les résultats sont positifs, tant en matière de vécu de l'opération que pour les suites postopératoires. «Au réveil, les patients sont plus rapidement en forme et peuvent avoir moins de douleur», constate le Dr Desmaizières.
Le métier d'anesthésiste est très technique, encadré par beaucoup de protocoles. Il ne faut pas se tromper. On finit par injecter des médicaments pour endormir le patient sans même avoir discuté avec lui.
L'hypnose est particulièrement adaptée aux interventions courtes qui se font en ambulatoire (le patient ne dort pas à l'hôpital), mais elle reste possible pour des actes plus longs. «Nous ne donnons quasiment plus d'anxiolytique la veille de l'intervention car il y a de plus en plus d'ambulatoire. Pourtant, les patients sont toujours autant stressés», décrit l'anesthésiste. Dans ce contexte, l'hypnose fait office de traitement anxiolytique non «chimique».
Preuves d'efficacité, réglementation limitée
L'hypnose médicale a-t-elle fait la preuve de son efficacité ? En partie, selon un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en 2015. Les auteurs estiment en effet qu'il existe «suffisamment d'éléments pour pouvoir affirmer que l'hypnose a un intérêt thérapeutique potentiel», en particulier pour l'anesthésie lors d'une opération chirurgicale ou dans le cadre de la «colopathie fonctionnelle», maladie inflammatoire aussi appelée côlon irritable. En revanche, ils soulignent que «les données actuelles sont insuffisantes voire décevantes dans d'autres indications comme le sevrage tabagique ou la prise en charge de la douleur lors de l'accouchement». Des conclusions à relativiser. Car en pratique, il est impossible d'évaluer les effets de l'hypnose comme on le ferait pour un médicament, comme le souligne Antoine Bioy, professeur de psychologie à l'université Paris 8 et praticien au CHU de Bordeaux. Pour la simple raison qu'il ne peut pas y avoir de groupe placebo. Par ailleurs, les résultats observés (le niveau de douleur, d'anxiété) ne se mesurent pas aussi facilement que le rythme cardiaque, par exemple, et sont très subjectifs.
En pratique, tout le monde peut pratiquer l'hypnose. Il existe une vingtaine de formations universitaires ainsi que de nombreuses formations délivrées par des associations ou des organismes privés. Le statut d'hypnothérapeute n'est pas réglementé et le titre n'est pas reconnu par l'Ordre des médecins. « Je ne conseille pas d'aller voir n'importe quel hypnothérapeute indépendant. Tout le monde peut mettre une petite plaque, ce n'est pas encadré », met en garde le Dr Desmaizières. « L'hypnose n'est pas une fin en soi, ce n'est pas un métier. C'est un outil supplémentaire à notre arsenal thérapeutique. Mais pour pouvoir l'utiliser, il faut avoir des compétences médicales solides dans son domaine. On ne peut pas préparer quelqu'un à une intervention chirurgicale si l'on n'a jamais mis les pieds dans un bloc opératoire. »
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Il ne reste plus que 10 individus du plus petit mammifère marin au monde, près des côtes du Mexique.
Notre classement 2022 des meilleures maternités d'Île-de-France
PALMARÈS EXCLUSIF - Nous avons classé les maternités de la région parisienne, publiques et privées, selon une batterie de critères.
L'Humanité
Ons Jabeur entre dans l’Histoire
Nicolas GuillerminTENNIS La Tunisienne Ons Jabeur a remporté, samedi 7 mai, le prestigieux tournoi de Madrid sur terre battue en écartant 7-5, 0-6, 6-2 l’Américaine Jessica Pegula (14e). La 10e mondiale devient à 27 ans la première joueuse du Maghreb et du monde arabe à gagner un tournoi WTA 1000, la catégorie la plus relevée après le Grand Chelem. Elle ne s’était jusque-là imposée qu’une fois, à Birmingham, en 2021. Il y a deux ans, Ons Jabeur s’était hissée en quart de finale d’un Grand Chelem, à l’Open d’Australie 2020, une performance qui lui avait permis de faire son entrée dans le top 50. Puis, l’année dernière, la première Tunisienne à être titrée sur le circuit WTA. Ce lundi, elle doit grimper à la 7e place mondiale. De bon augure à deux semaines de Roland-Garros. N. G.
tennis France24 - Monde
Le plus gros diamant blanc vendu aux enchères éclipsé par le "diamant de la Croix-Rouge"
Publié le : 12/05/2022 - 08:06
FRANCE 24
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"The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, a été adjugé jeudi 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros), bien loin d'un record dans sa catégorie. Le "diamant de la Croix-Rouge" lui a volé la vedette, la vente s'achevant sur un duel par pallier de 50 000 francs suisses.
Il devait faire des étincelles. Mais "The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, est loin d'avoir atteint un montant record dans sa catégorie, malgré un prix final s'élevant à près de 21 millions d'euros.
Le "diamant de la Croix-Rouge" lui a volé la vedette, porté sans doute par le fait qu'une partie du produit de la vente ira au Comité international de la Croix-Rouge, au moment où la guerre en Ukraine ensanglante à nouveau le Vieux Continent.
De multiples enchérisseurs se sont âprement disputé ce diamant jaune canari pendant dix longues minutes, la vente s'achevant sur un duel par pallier de 50 000 francs suisses. Il a été vendu 13,5 millions d'euros (14,1 millions de francs suisses), dépassant les attentes.
"The Rock", un diamant blanc de 228,31 carats, le plus gros jamais vendu aux enchères, a été adjugé jeudi 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros), bien loin d'un record dans sa catégorie #AFP pic.twitter.com/KfcautAc70
May 11, 2022"Il est parfaitement symétrique"
Le commissaire priseur Rahul Kadakia, directeur international du département de joaillerie de Christie's, en charge de la vente de "The Rock", a lui abaissé son marteau à 18,6 millions de francs suisses (17,8 millions d'euros) au terme de quelques minutes seulement d'enchères, sous les applaudissements malgré tout, dans une salle comble d'un palace genevois.
Le diamant était estimé entre 20 et 30 millions de dollars (entre 19 et 28,4 millions d'euros). Son prix final, incluant la prime de l'acheteur (commission), s'élève à 20,7 millions d'euros.
Mais Rahul Kadakia a expliqué qu'il n'était pas déçu car "The Rock" avait établi "un nouveau prix record par carat pour un diamant de couleur G", l'échelle de graduation des teintes de couleur d'un diamant blanc allant de D à Z.
La pierre précieuse, dont le vendeur est originaire d'Amérique du Nord mais a souhaité rester anonyme, avait tout pour séduire les collectionneurs et les investisseurs. "Il s'agit d'un diamant taillé en forme de poire vraiment exceptionnel" et "il est parfaitement symétrique", avait expliqué Max Fawcett, chef du département bijouterie de Christie's à Genève, avant la vente. Selon l'expert, il n'existe qu'une "poignée" de diamants de cet acabit.
Le dernier record pour un diamant blanc similaire (163,41 carats) avait porté la pierre à 33,7 millions de dollars (prix incluant la prime de l'acheteur) – soit 206 236 dollars par carat – lors d'une vente en novembre 2017 à Genève. Selon Christie's, il s'agissait d'un record toutes maisons de vente aux enchères confondues.
"The Rock" mesure 3,1 cm de large sur 5,4 cm de longueur, est plus haut qu'une balle de golf et pèse, avec ses 61,3 grammes, plus qu'une balle de tennis. Extrait d'une mine d'Afrique du Sud au début des années 2000, il fut ensuite vendu par Christie's dans le cadre d'une vente de gré à gré à un collectionneur privé.
The Red Cross Diamond: 'one of the rarest stones on Earth' 💎 Ahead of its sale in Magnificent Jewels on 11 May, François Curiel, chairman of Christie's Europe and head of the Luxury department, explains what makes this diamond so special: https://t.co/FjBNqFYdYf pic.twitter.com/8erIOx6Hzc
May 3, 2022Un don à sept chiffres pour la Croix-Rouge
"The Red Cross Diamond", un diamant jaune canari de forme coussin de 205,07 carats, a fait fureur. La gemme originale a été extraite en 1901 dans une mine sud-africaine de la société De Beers et aurait pesé environ 375 carats, selon Christie's. En plus de se classer parmi les plus gros diamants du monde, une caractéristique frappante de la pierre est son pavillon, qui est facetté de façon naturelle en forme de croix de Malte.
Le 10 avril 1918, la pierre avait été mise en vente pour la première fois chez Christie's à Londres par le Diamond Syndicate, au profit de la British Red Cross Society et de l'Ordre de Saint-Jean (connu sous le nom d'Ordre de Malte). À l'époque, le diamant avait été adjugé 10 000 livres (environ 600 000 livres d'aujourd'hui, soit plus 700 000 euros). Il avait été acheté par la célèbre joaillerie londonienne SJ Phillips. Le 21 novembre 1973, il fut à nouveau mis en vente chez Christie's à Genève, pour 1,8 million de francs.
"Nous sommes très heureux d'avoir pu le placer dans une autre collection privée et du fait que les consignataires du Red Cross Diamond vont faire un don à sept chiffres au Comité international de la Croix-Rouge", a indiqué Rahul Kadakia.
Le vendeur a souhaité conserver l'anonymat mais a publié cette déclaration : "Depuis près d'un demi-siècle, notre famille a eu le privilège de conserver le Red Cross Diamond. (...) En ce moment propice de l'Histoire, nous honorons l'appel que d'autres ont lancé avant nous."
Avec AFP
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Un portrait de Marilyn Monroe par Warhol vendu aux enchères pour 195 millions de dollars, un record
Frida Kahlo et Pierre Soulages battent des records lors d'une vente aux enchères
L'épée et les pistolets de Napoléon vendus 2,8 millions de dollars aux États-Unis
Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
L'Humanité
Les frissons de la Ligue des champions
ChroniqueMejdaline MhiriPendant quelques instants, mettons de côté le néolibéralisme et ses ravages, les effrayantes perspectives du réchauffement climatique ou l’angoissante danse des ministres macronistes au pied de la tour Eiffel après le second tour de la présidentielle. Fermez les yeux et prenez une grande inspiration. Goûtons ensemble aux joies légères, mais diablement réjouissantes, d’un splendide retournement de situation footballistique.
Mercredi 4 mai, vous êtes en Espagne, au stade Santiago-Bernabeu, plein à craquer. 60 000 places occupées par un public madrilène abasourdi. Il est près de 23 heures et, dans quarante secondes, le temps réglementaire de la demi-finale retour de la Ligue des champions entre Manchester City et le Real Madrid arrive à son terme. Les Mancuniens ont pris de l’avance lors d’un splendide premier acte qui restera dans les mémoires (4-3, le 26 avril en Angleterre). Ce soir, Riyad Mahrez a creusé l’écart en marquant à la 73e minute. Tout semble perdu pour les aficionados du collectif hispanique. Mais l’impensable se produit. Se reproduit plutôt. Comme contre Chelsea, comme face au Paris Saint-Germain, les joueurs de Carlo Ancelotti font preuve d’une détermination éblouissante pour anéantir l’assurance britannique en moins de deux minutes. À la 89e minute, sur une remise de Karim Benzema, et à 90’50’’, sur un centre de Dani Carvajal, le jeune Rodrygo, 21 ans, inscrit un doublé et remet les deux formations à égalité (5-5 en buts cumulés). Les prolongations débutent pour achever en trente minutes ce duel homérique. La clameur monte. Le peuple madrilène hurle pour pousser ses préférés à prolonger l’exploit. Il n’en faut pas tant pour Karim Benzema… À 92’25’’, le Lyonnais subit une faute dans la surface de réparation et obtient un pénalty. Alors qu’il se relève, le joueur de 34 ans, parmi les grands favoris au ballon d’or, propose à Rodrygo de tenter un triplé. Prudent, l’ailier brésilien décline.
Alors le capitaine « KB9 » s’avance, se concentre, tire et marque. Direct dans le petit filet, sur la gauche du gardien. Simple, basique, efficace. Lui qui a mis du temps à gagner le cœur des supporters espagnols, lui que son pays a longtemps conspué, lui l’actuel meilleur buteur de la compétition (15 unités) vient de qualifier son clan pour la finale au Stade de France de la plus belle des coupes européennes. Car les joueurs de Pep Guardiola ne parviendront jamais à répondre à la furia espagnole sur la vingtaine de minutes restantes. Alors, lorsque M. Orsato, l’arbitre italien de la rencontre, siffle la fin de la partie, c’est un déluge d’embrassades, de sourires incrédules et de cris de bonheur côté merengue. On n’a qu’une hâte : que ça recommence. Rendez-vous le 28 mai pour un Real Madrid-Liverpool qui devrait encore nous émouvoir.
footballligue des championsLa chronique sportive de Mejdaline Mhiri France24 - Monde
Nouveau gouvernement en France : Jean Castex fait ses adieux
Publié le : 11/05/2022 - 14:19
Roselyne FEBVRE
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Dernier Conseil des ministres du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Le président de la République dit avoir choisi son nouveau Premier ministre mais n'a pas dévoilé son nom. Alors qui remplacera Jean Castex, nommé à ce poste en juillet 2020 ? Pour en parler, Roselyne Febvre reçoit Bruno Jeudy de Paris Match et Pierre Jacquemain de la revue Regards.
Après la présidentielleMacron II : qui pour remplacer Jean Castex à Matignon ?
Le Premier ministre, Jean Castex, livre sa feuille de route à l'Assemblée nationale
Jean Castex, "Monsieur déconfinement", nommé nouveau Premier ministre
Le Figaro
La création d'un «Conseil de la gouvernance de la désinformation» par Joe Biden suscite la polémique
Claudia CohenDECRYPTAGE- Qualifiée de «Ministère de la Vérité» par les Républicains, cette entité rattachée au département de la Sécurité intérieure entend lutter contre les ingérences étrangères, à l'approche des élections de midterms. Mais des zones d'ombre subsistent.
Début mai, alors que les Américains avaient les yeux rivés sur le rachat de Twitter par Elon Musk, le président Joe Biden annonçait discrètement la création du «Disinformation Governance Board» (DGB): un Conseil de la gouvernance de la désinformation, rattaché au département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Sans en dévoiler les contours, la Maison Blanche expliquait alors vouloir renforcer sa lutte contre les fake news en ligne, à quelques mois des élections législatives de mi-mandat (midterms).
Quelques heures après l'annonce, l'opposition républicaine se bousculait sur les plateaux de télévision pour dénoncer une menace contre la liberté d'expression. Certains sénateurs du Congrès américain assimilant le DGB au «Ministère de la Vérité», décrit par George Orwell dans son roman dystopique 1984. «C'est une arme pour lutter contre les idées que les démocrates répugnent. Elle remet en question les garanties de liberté d'expression du premier amendement pour les citoyens américains», s'insurgeait le sénateur républicain de l'État du Missouri, Josh Hawley.
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Sur les réseaux sociaux, la création du DGB se transformait en une lutte partisane autour de la définition de la désinformation, et le rôle que doit jouer ou non le gouvernement dans la surveillance des contenus en ligne jugés «problématiques». Fort de ses 91 millions d'abonnés sur Twitter, le nouveau propriétaire de la plateforme, Elon Musk, qualifiait d'ubuesque l'initiative de Joe Biden. En parallèle, plusieurs médias américains comme le Wall Street Journal ou le Washington Post exprimaient également, de façon plus modérée, leurs réticences.
Ingérences numériques russes
Si la nouvelle entité se définit comme non-partisane et apolitique, la nomination à sa tête de l'activiste démocrate Nina Jankowicz, fut interprétée par le camp républicain comme le symbole d'une politisation du département de la Sécurité intérieure. Par le passé, cette trentenaire, auteure du livre «How to Lose the Information War: Russia, Fake News and the Future of Conflict», figure féministe et attachée aux droits des immigrés, ne s'est jamais cachée pour exprimer ses opinions. En 2016, elle accusait le Kremlin d'être, en partie, à l'origine de la victoire de Donald Trump. Plus récemment, elle avait qualifié l'affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden, le fils aîné de Joe Biden, de «produit de désinformation fabriqué par Trump».
Pour calmer les ardeurs d'une partie de l'opinion publique, la Maison Blanche n'a pas tardé à se défendre, en précisant quelques jours plus tard que le Conseil lancé par Joe Biden incarnera la «continuité du travail de l'ancien président Trump». En 2018, le président républicain avait en effet créé une entité semblable au DGB: la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency, visant à lutter contre les ingérences numériques étrangères pendant les périodes électorales et la désinformation autour du Covid-19.
«Ce que le DGB fera, c'est rassembler les meilleures pratiques pour faire face à la menace de désinformation des adversaires d'États étrangers, des cartels, et diffuser ces meilleures pratiques aux opérateurs pour faire face à cette menace pendant des années», a expliqué dans une interview sur CNN Alejandro Mayorkas, secrétaire à la Sécurité intérieure. Dans un contexte de guerre en Ukraine où la Maison-Blanche affronte le Kremlin sur le front de la bataille informationnelle, il entend renforcer la lutte contre la désinformation russe sur le sol américain. La Chine et l'Iran sont également visés. En France, Emmanuel Macron avait lancé une initiative comparable à quelques mois de l'élection présidentielle de 2022, en créant l'agence d'État Viginum.
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Plusieurs zones d'ombre
Si le DGB a commencé ses travaux dans le plus grand des secrets depuis deux mois, plusieurs zones d'ombre subsistent. Car au-delà des ingérences numériques étrangères, le Conseil explique vouloir également s'attaquer aux contenus pouvant inciter à des «attaques extrêmes» ou «convaincre des migrants de franchir la frontière mexicaine». Pourtant, Alejandro Mayorkas insiste sur le fait qu'il n'espionnerait pas les Américains et qu'il ne disposerait d'«aucune autorité» ou «capacité opérationnelle» pour réguler les contenus en ligne...
Le département de la Sécurité intérieure n'a pas précisé comment il comptait définir un contenu de «désinformation» ou «extrémiste». Malgré les sollicitations, il n'a pas encore dévoilé les liens qu'il entretiendrait avec les plateformes comme Twitter ou Facebook.
Devant un parterre de journalistes mardi, un porte-parole de l'administration Biden a reconnu que le DHS aurait pu faire «un meilleur travail de communication pour ne pas inquiéter les Américains». Le choix des mots ayant un sens, l'emploi du terme «gouvernance» a été jugé maladroit, voire autoritaire, au sein même du parti démocrate. Désormais, les Américains espèrent que ce nouveau Conseil de la gouvernance de la désinformation clarifiera sa mission dans les prochains jours.
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DÉCRYPTAGE - Stéphane Courbit utilise un Spac pour faire coter Banijay et Betclic sur la place d’Amsterdam.
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New York Times - World
North Korea reports its first Covid outbreak.
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The country’s leader, Kim Jong-un, ordered a national lockdown after a subvariant of the Omicron variant of the coronavirus was found in the capital.
By Choe Sang-Hun
SEOUL — North Korea on Thursday reported its first outbreak of the coronavirus, declaring a “maximum emergency” and ordering all cities and counties in the nation of 25 million to lock down to fight the spread.
It was an abrupt change for a secretive country that had long insisted it had no cases of the virus that first emerged in neighboring China more than two years ago. Outside experts had been skeptical, however, citing a lack of extensive Covid testing and the North’s threadbare public health system.
The danger posed by an outbreak is greater in North Korea than in most other nations because most of its people remain unvaccinated. Outside health experts have long questioned the North’s ability to fight a large-scale outbreak although its regime is capable of imposing totalitarian control on residents’ movement.
The outbreak, if not controlled quickly, could further strain the country’s economy, which had been already hit hard by years of United Nations sanctions and its decision two years ago to close its border with China, its only major trading partner, to prevent the spread of the virus. It could also affect efforts by the North’s leader, Kim Jong-un, to expand his nuclear arsenal “at the fastest possible speed,” analysts said.
The Covid cases emerged after health officials on Sunday tested people in an unidentified organization in Pyongyang, the capital, who showed symptoms such as fever, the North’s official Korean Central News Agency said. They were confirmed to be infected with the BA.2 subvariant of the Omicron variant of the virus, the news agency said. It did not reveal how many people were infected.
Mr. Kim convened the Politburo of the ruling Workers’ Party on Thursday to discuss the crisis, the news agency said.
“He called on all the cities and counties of the whole country to thoroughly lock down their areas” to help prevent the virus from spreading, the report said. He instructed them to keep people working, but said that “each working unit, production unit and living unit” must be kept “from each other.” He also called for tightened vigilance along all of the country’s land and sea borders, and at its air and sea ports.
The news agency did not reveal if officials knew how the virus had entered the country.
After closing its borders from the rest of the world for two years, North Korea again began allowing cargo trains to bring in badly needed imports from China early this year. The North also held a huge nighttime military parade late last month in which the soldiers, members of the elite and tens of thousands of people who mobilized to watch the spectacle did not appear to wear masks.
Signs of possible trouble began leaking out soon afterward.
South Korean intelligence officials said last week that the North Korean authorities were ordering people on the streets to return home and stay there. Also last week, Park Jie-won, director of South Korea’s National Intelligence Service, said that the North had again banned cargo trains from China from entering his country.
On Thursday, the North Korean news agency said, Mr. Kim called for national unity during the state emergency, telling his people that “unscientific fear, lack of faith and weak will” were a “more dangerous enemy” than the “malicious virus.”
He urged his country to continue to push forward with the bold five-year economic development plan he unfurled during a Workers’ Party congress in January last year. Under that plan, North Koreans have been building residential districts in the capital and greenhouse complexes in provinces.
For Pyongyang to publicly admit to having Covid-19 cases, the public health situation had to have been serious, said Leif-Eric Easley, a professor of international relations at Ewha Womans University in Seoul.
“The worsening coronavirus situation is a serious challenge for Kim Jong-un, not only in terms of limiting infections, deaths and food disruptions,” Mr. Easley said. “Kim has credited strict social controls and self-imposed international isolation with keeping North Korea safe from Covid. If those signature measures fail, it could be a blow to regime legitimacy.”
The epidemic control measures that North Korea enforced on Thursday could further restrict the traffic of people and goods between towns and factories, and disrupt supplies and production, said Cheong Seong-chang, director of the Center for North Korean Studies at the Sejong Institute in South Korea.
If North Korea fails to bring the outbreak under control, it “could face a serious food crisis and the kind of great confusion we have seen in China recently,” Mr. Cheong said, referring to the severe difficulties created by the draconian restrictions that China has imposed on major cities like Shanghai in recent weeks.
Analysts questioned whether the Covid outbreak would affect Mr. Kim’s plan to restart nuclear tests. American and South Korean officials have warned in the past week that North Korea could resume such tests as soon as this month, possibly around the time that President Biden is scheduled to meet with South Korea’s new president, Yoon Suk-yeol, in Seoul on May 21.
They also wondered whether North Korea would change its policy of not accepting any pandemic-related humanitarian aid, including vaccine donations from world health organizations. South Korean officials have hoped that humanitarian shipments, including Covid-19 vaccines, could help restart the stalled dialogue between North Korea and the United States and allies.
Mr. Easley, of Ewha Womans University, said North Koreans might be less interested in nuclear or missile tests when the most urgent threat involved the coronavirus rather than a foreign military. But, Mr. Cheong said, “If anything, the North Korean leadership will likely try to boost the morale of the people in the wake of the outbreak through nuclear or missile tests.”
Along with North Korea, Turkmenistan and several small island nations such as Tuvalu and Nauru had reported having no coronavirus cases, according to data from Johns Hopkins University.
Still, the North had enforced some of the world’s harshest restrictions to keep the virus out.
In 2020, it created a buffer zone along its border with China, issuing a shoot-to-kill order to stop unauthorized crossings, according to South Korean and U.S. officials. Also that year, when a man from South Korea defected to the North, North Korea declared a national emergency for fear he might have brought in the virus. It was also accused of shooting a South Korean fisheries official found adrift in its waters and burning his body for fear of the virus.
North Korea has also been extremely hesitant to use the Covid vaccine. It is not known to have imported any doses. The country is also believed to be one of only two nations in the world not to have begun a Covid-19 vaccination initiative, though news reports have suggested that some key people, such as the top leadership elites, may have been vaccinated.
Mr. Kim himself has never appeared in public wearing a mask. All officials who attended the Politburo meeting on Thursday wore them — except for Mr. Kim, according to photos released by North Korean state media.
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Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
France24 - Monde
Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences
Publié le : 10/05/2022 - 13:33
Aude MAZOUE
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La nouvelle coalition de la gauche (Nupes) scellée la semaine dernière entre LFI, les écologistes, les communistes et le PS en vue des législatives des 12 et 19 juin passe mal au parti à la rose. Candidats socialistes sacrifiés, contraints à l’abandon ou dissidents, l'ambiance des mauvais jours règne dans les QG de campagne du PS. Après le désastre de la présidentielle, le parti obtient pourtant 70 investitures potentiellement gagnables.
Un accord sur l'union des gauches, mais à quel prix pour le Parti socialiste ? Loin de l'enthousiasme des discours prononcés samedi 7 mai lors de la convention d'investiture des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), il y a les rictus, les mines déconfites et la colère. Celle des candidats socialistes empêchés de faire campagne aux législatives en vertu de l'accord acté dans la nuit de jeudi à vendredi entre les formations de gauche – La France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS). Douloureuse conséquence de la cuisante défaite d'Anne Hidalgo à la présidentielle (qui n'a pesé que 1,75 % dans le scrutin), à l'issue de l'accord, le Parti socialiste a obtenu 70 investitures sur les 577 circonscriptions législatives françaises. Sur le terrain, l'union nationale a un goût amer pour ce parti qui dispose toujours d'un ancrage local important.
"Nouvelle étape de la lente agonie du PS"
Olivier Faure a promis que les circonscriptions des élus socialistes sortants seraient préservées. Pourtant dans la réalité, certaines de ces candidatures ont bien été sacrifiées sur l'autel de l'accord national. David Habib (Pyrénées-Atlantiques), Michèle Victory (Ardèche) ou encore Régis Juanico (Loire), tous députés socialistes sortants, peuvent en témoigner : une candidature Nupes fait désormais obstacle à la leur. Il y a aussi les candidats qui ne souhaitent pas partir au bras de fer avec le PS et préfèrent se retirer définitivement du jeu politique. C'est notamment le cas de Gisèle Biémouret (Gers), Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) ou Christian Hutin (Nord).
À la liste des grands perdants, s'ajoutent aussi les candidats socialistes, qui au nom de l'accord national, ont annoncé leur retrait forcé, à l'instar de Clément Sapin (Indre), Christophe Lavialle (Loiret), Aurélien Bourdier (Vienne), Sébastien Miossec (Finistère), Arnaud Platel (Finistère) et bien d'autres.
Ma déclaration suite à l’accord. @faureolivier #NUPES pic.twitter.com/wclD2o9oxU
May 6, 2022"Ces retraits sont d'autant plus difficiles à encaisser que certains candidats investis par le PS sont déjà entrés en campagne, explique Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-2 Panthéon-Assas. Certains ont pu contracter des prêts pour anticiper les délais d'obtention des banques, et même déjà engager des frais. Ils se retrouvent dans une position très inconfortable." Cette situation critique "marque nouvelle étape de la lente agonie du PS", résume Michel Wievorka, sociologue et auteur de l'essai "Alors Monsieur Macron, heureux ?" (éd. Rue de Seine).
Des socialistes insoumis
Au milieu du naufrage, certains fervents socialistes engagés dans la campagne, n'en déplaise au patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont refusé la soumission à la nouvelle force dominante à gauche. Cette ligne dissidente est notamment portée par des figures locales comme Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie. L'élue a assuré qu'elle soutiendrait six candidats socialistes dans sa région, faisant fi des éventuelles candidatures LFI, écologistes ou communistes. Moins médiatiques, une dizaine de noms de dissidents comme Christine Pirès (Puy-de-Dôme), Xavier Perrin (Loire-Atlantique) ou Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), ont eux aussi annoncé leur ferme intention de ne pas faire allégeance à l'accord national.
Le rassemblement de la gauche est nécessaire. Il ne peut que se fonder sur la cohérence, la sincérité et la clarté dans les valeurs. On ne répond pas aux défis sociaux et écologiques par l’extrémisme ou l’invective.👇 pic.twitter.com/kbisi48reW
May 5, 2022Mais c'est à Paris, dans la 15e circonscription de la capitale, que la fronde anti-Nupes risque d'attirer tous les regards. Soutenue par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, la députée PS sortante Lamia El Aaraje, qui a perdu son mandat début 2022 après l'annulation de l'élection par le Conseil constitutionnel, ne semble pas décidée à laisser la circonscription à Danielle Simonnet, oratrice nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon.
La fronde des cadres du parti
La dissidente est également soutenue par de grandes figures du parti. Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo... jusqu'à l'ancien président socialiste François Hollande. Tous ont fait montre de leur franche hostilité vis-à-vis de ce mariage de raison. Cette Nouvelle union populaire écologique et sociale "ne peut pas être une source d'espérance", a critiqué l'ex-président le 9 mai sur France Inter. "Je ne suis pas contre l'union, mais je suis contre un accord qui, tel qu'il est fait, sur le plan électoral et programmatique, ne permet pas la victoire", a-t-il précisé.
Si la création d'un mouvement politique en opposition à la Nupes n'est pour le moment pas à l'ordre du jour, le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit prêt, mercredi sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS. "Pas sûr que ces prises de positions des cadres du parti aient beaucoup de conséquences sur le scrutin, estime Benjamin Morel. Ce scrutin, éminemment politique, a de fortes chances de ressembler à celui de la présidentielle. Pour autant, il marque surtout une fracture idéologique entre les deux partis."
Pari risqué
Tous les opposants à l'union avec La France insoumise engagés sur le terrain ont d'ores et déjà assuré qu'ils poursuivraient la campagne sans étiquette, puisqu'en s'opposant au parti, ils en sont de fait exclus. À quinze jours de la date limite de dépôt des candidatures, ces initiatives insurrectionnelles soulèvent tout de même des interrogations. Sans structure derrière eux, comment débourseront-ils les quelque 30 000 euros nécessaires pour mener campagne ? S'ils sont élus, dans quels groupes siègeront-ils à l'Assemblée ? Des questions délicates pour l'heure sans réponse. "Il est à ce stade difficile d'évaluer l'importance de ces candidatures dissidentes tant il semble périlleux de poursuivre la campagne sans l'appui d'un parti. Ne serait-ce que sur le plan financier, puisque la formation politique n'est plus garante des dépenses engagées, poursuit Benjamin Morel. On sait d'expérience que les nouvelles têtes sans étiquette ont peu de chance d'élues. Pour gagner dans ces circonstances, il faut donc être sûr de pouvoir capitaliser sur son nom. C'est un pari risqué."
Une lueur d'espoir subsiste tout de même dans ce sombre tableau. Le Parti socialiste ne s'en est pas si mal tiré, à croire certains observateurs comme Benjamin Morel. "Ils n'ont certes obtenu que 70 circonscriptions contre 100 pour les Verts, mais ce n'est pas si mal pour un parti qui a fait moins de 2 % à la présidentielle. Et si l'on regarde de plus près les députations obtenues, elles sont peu nombreuses mais gagnables."
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INTERVIEWLREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
ANALYSEEn ce début de second mandat, Emmanuel Macron n’est plus maître des horloges
LÉGISLATIVES 2022Déçu par la présence du PS, le NPA refuse de rejoindre l’union de la gauche
L'Humanité
La « double peine » des lesbiennes
Travail Selon une enquête, 53 % des femmes interrogées déclarent avoir subi une agression ou une discrimination dans leur milieu professionnel.
Khoumbaré SemegaUne femme lesbienne sur trois n’est pas visible au sein de son environnement de travail. Telle est la conclusion d’une enquête menée par l’Ifop et l’Autre Cercle , une association qui lutte pour l’inclusion des personnes LGBT+ dans le monde professionnel, rendue publique mardi 10 mai.
Il s’agit de la « première enquête menée en France », selon le directeur du pôle genre et sexualité de l’Ifop, Francis Kraus, qui souligne que « nulle part en Europe, on a trouvé un équivalent avec un échantillon représentatif de lesbiennes ou bisexuelles à si grande échelle ». Mille quatre cents femmes ont participé à ce projet baptisé Voilat, pour Visibilité ou invisibilité des lesbiennes au travail.
Entre sexisme et homophobie
Les résultats sont sans appel : 53 % des femmes lesbiennes interrogées ont déjà été victimes d’agression ou de fortes discriminations, tout au long de leur carrière, en raison de leur orientation sexuelle. Conséquences : ces travailleuses renoncent souvent à certaines pratiques, voire à certains droits. Comme inviter sa conjointe à un événement d’entreprise ou prendre un congé maternité pour aider sa partenaire. En d’autres termes, les lesbiennes refusent de « faire leur coming out » au sein de leur entreprise.
Au travail, les femmes sont déjà confrontées au sexisme. Si on ajoute la lesbophobie, c’est la « double peine ». « Une sorte d’enclave », de croisement entre sexisme et homophobie qui les restreint davantage, témoignait une sondée. Le pourcentage de victimes agressées ou discriminées s’élève drastiquement dans les secteurs les plus masculinisés, comme les transports (58 %) ou l’industrie (57 %). Ces mêmes secteurs où on recense un taux de sexisme élevé.
« On est en 2022 et l’autocensure, les efforts pour se cacher et/ou la crainte des discriminations pèsent sur le moral et la santé des lesbiennes », affirme Sylvie Meisel, coresponsable du projet Voilat au sein de l’association. Quel que soit le secteur professionnel dans lequel elles évoluent, ou leur position dans la hiérarchie, ces femmes craignent les remarques déplacées, l’incompréhension ou tout simplement de se faire cibler comme la « lesbienne du 2e étage », illustre l’une d’elles.
S’inventer une vie hétérosexuelle
Si 80 % disent avoir confié à une poignée de collègues être homosexuelles, elles sont moins d’un tiers à l’avoir évoqué devant leurs supérieurs hiérarchiques. Celles qui n’ont jamais évoqué au bureau leur vie de couple avec une femme – quatre sur dix – disent avoir « inventé » une vie hétérosexuelle, en changeant par exemple le prénom de leur compagne par un prénom masculin.
Difficile pour ces femmes d’évoquer leur vie de couple ou de famille au bureau, comme c’est souvent l’usage pour leurs collègues hétéros. L’Autre Cercle préconise donc, comme pour le guide du travail sur la parité hommes-femmes, de créer un guide à l’usage des employeurs sur l’inclusion des personnes LGBT+, notamment les femmes lesbiennes et bi, en décembre prochain, afin de l’utiliser comme véritable manuel de comportement vis-à-vis de ces personnes discriminées.
New York Times - World
What Happened on Day 77 of the War in Ukraine
Some experts say that Putin is calculating that Western leaders will tire of the protracted struggle before he does, especially if the price is turbocharged inflation and energy shortages.
Mark Landler
LONDON — The West united against Russia’s war on Ukraine more swiftly and solidly than almost anyone had expected. But as the war settles into a prolonged conflict, one that could rumble on for months or even years, it is testing the resolve of Western countries, with European and American officials questioning whether the rising economic toll will erode their solidarity over time.
So far, the fissures are mostly superficial: Hungary’s refusal to sign on to an embargo of Russian oil, thwarting the European Union’s effort to impose a continentwide ban; restiveness in Paris with the Biden administration’s aggressive goal of militarily weakening the Russian president, Vladimir V. Putin; a beleaguered President Biden blaming sky-high food and gas prices on a Putin price hike.
Alongside those tensions, there are further signs of solidarity: Finland and Sweden on Wednesday edged closer to joining NATO, with Britain offering both countries security assurances to gird against the Russian threat. In Washington, the House voted 368 to 57 on Tuesday in favor of a nearly $40 billion aid package for Ukraine.
Yet Russia’s tanks rolled across the Ukrainian frontier just 76 days ago, the blink of an eye in the scheme of history’s forever wars. As the fighting grinds on, the cascading effect on supply chains, energy pipelines and agricultural harvests will be felt more acutely at gas pumps and on supermarket shelves.
Mr. Putin, some experts say, is calculating that the West will tire before Russia does of a long twilight struggle for Ukraine’s contested Donbas region, especially if the price for the West’s continued support is turbocharged inflation rates, energy disruptions, depleted public finances and fatigued populations.
The Biden administration’s director of national intelligence, Avril D. Haines, crystallized those doubts on Tuesday, warning senators that Mr. Putin was digging in for a long siege and “probably counting on U.S. and E.U. resolve to weaken as food shortages, inflation and energy shortages get worse.”
On Wednesday, Mr. Biden traveled to a farm in Kankakee, Ill., to make the case that Mr. Putin’s war was to blame for food shortages and the cost-of-living squeeze on American families, a tacit sign that his steadfast support for Ukraine — a policy that has won bipartisan support in Washington — could carry a political cost.
Mr. Putin faces his own domestic pressures, which were evident in the calibrated tone he struck during a speech in Moscow’s Red Square on Monday, neither calling for a mass mobilization nor threatening to escalate the conflict. But he also made clear that there was no end in sight for what he falsely called Russia’s campaign to rid its neighbor of “torturers, death squads and Nazis.”
On the ground in Ukraine, the fighting shows signs of becoming a protracted battle. A day after Ukraine’s counteroffensive unseated Russian forces from a cluster of towns northeast of the city of Kharkiv, the region’s governor said on Wednesday that the Ukrainian efforts had driven Moscow’s forces “even further” from the city, giving them “even less opportunity to fire on the regional center.”
Ukraine’s apparent success at pushing back Russian troops outside Kharkiv — its second largest city, about 20 miles from the Russian border — appears to have contributed to reduced shelling there in recent days, even as Russia makes advances along parts of the front line in the Donbas region in eastern Ukraine.
That Ukraine would even find itself in an ongoing pitched battle, nearly three months after Russia launched a full-scale invasion, is remarkable. Analysts pointed out that a prolonged war would stretch the resources of a Russian military that has already suffered heavy losses of men and machinery. Given that, some argue that the West should press its advantage by tightening the economic chokehold on Moscow.
“I worry about Western fatigue,” said Michael A. McFaul, a former American ambassador to Russia, “which is why the leaders of the free world should do more now to hasten the end of the war.”
The United States and the European Union, he said, should impose a full range of crippling sanctions immediately, rather than rolling them out in escalating waves, as they have so far. Western countries had come close to such an all-in strategy with military aid, he said, which had helped the Ukrainians hold off the Russians.
But the halting negotiations on a European oil embargo show the limits of that approach when it comes to Russian energy supplies. European Union ambassadors held another fruitless meeting in Brussels on Wednesday, failing to break the fierce resistance of a single member of the bloc, Hungary.
Prime Minister Viktor Orban of Hungary, who has a warm relationship with Mr. Putin and has been at odds with Brussels, threw hopes for a show of unity into disarray when he blocked the latest measure, arguing that a ban on Russian oil would be the equivalent of an “atomic bomb” for the Hungarian economy.
Mr. Orban has continued to resist, even after concessions that would give Hungary more time to wean itself off Russian oil and intense lobbying by other leaders. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, flew to Budapest to try to sway him while President Emmanuel Macron telephoned him.
“We will only support this proposal if Brussels proposes a solution for the problem that Brussels created,” Hungary’s foreign minister, Peter Szijjarto, said, adding that modernizing Hungary’s energy sector would cost “many, many billions of euros.”
In Washington, Mr. Biden has encountered less trouble rounding up support for military and humanitarian aid to Ukraine. The House vote in favor of a massive aid package showed how the war’s brutality had overcome resistance from both the right and left to American involvement in military conflicts overseas.
And yet rising food and fuel prices, which are aggravated by the war, pose a genuine threat to Mr. Biden. The price of food rose 0.9 percent in April from the previous month, according to data released on Wednesday. Treasury Secretary Janet L. Yellen said the administration was “terribly concerned about global food supplies,” adding that 275 million people around the world face starvation.
“Putin’s war has cut off critical sources of food,” Mr. Biden said to farmers in Illinois. “Our farmers are helping on both fronts, reducing the price of food at home and expanding production and feeding the world in need.”
It remains to be seen whether the United States can increase agricultural production enough to ease the shortages. But the visit to a farm came as Mr. Biden, under pressure over the fastest pace of inflation in 40 years, tried to reassure Americans that the White House is taking price increases seriously.
While Mr. Putin faces arguably much greater pressures — from swelling combat casualties to the economic pain caused by sanctions — he is exploiting nationalist feelings, which some analysts note will give him staying power.
The Kremlin signaled on Wednesday that it could annex the strategically important southern Ukrainian region of Kherson, as the occupying authorities said they would prepare a formal request to Mr. Putin to absorb their region into Russia.
“They are motived by powerful nationalism,” said Francis Fukuyama, a political scientist at Stanford University, “for which they are willing to undergo extraordinary economic damage.” Still, he added, the West’s muscular response could be “a moment of turnaround in the self-confidence of democracies.”
For some Europeans, the United States might be going too far. French diplomats with ties to Mr. Macron described the evolving American policy as essentially arming Ukraine to the hilt and maintaining sanctions on Russia indefinitely. France, they said, wants to push hard for negotiations with Mr. Putin because there was no other path to lasting European security.
Other analysts argue that the threats to Western unity are overdone. The moves by Finland and Sweden to join NATO suggest not only that the alliance is pulling together but also that its center of gravity is shifting eastward.
Even before he invaded Ukraine, Mr. Putin warned those countries that they would face “retaliation” if they joined NATO. On a visit to Stockholm, Prime Minister Boris Johnson suggested that the mutual security declaration Britain signed with Sweden — under which both countries pledged come to each other’s aid if they face a military threat or natural disaster — would counter that threat.
“Sovereign nations must be free to make those decisions without fear or influence or threat of retaliation,” Mr. Johnson said, alongside Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden. The declaration “will allow us to share more intelligence, bolster our military exercises and further our joint development of technology,” he said.
Despite Germany’s ambivalence about cutting off Russian gas, it seems highly unlikely to reverse course from its landmark commitment to increase military spending. On Wednesday, Germany started training the first class of Ukrainian gun crews on the use of self-propelled howitzers in western Germany. The German military plans to donate seven of the heavy weapons to Ukraine.
“The Russians, because of their barbarity, keep on generating images and news that will help the cause of Western unity,” said Eliot A. Cohen, a political scientist who served in the State Department during the George W. Bush administration. “If the Ukrainians continue to succeed, I think people will cheer them on.”
Reporting was contributed by Matina Stevis-Gridneff from Brussels, Roger Cohen from Paris, Matthew Mpoke Bigg and Cora Engelbrecht from London, Ana Swanson and Alan Rappeport from Washington, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Christopher F. Schuetze from Berlin.
Lynsey Addario
Soldiers with the Ukrainian Army’s Carpathian Sich Battalion watched drone footage of an attack against a Russian position while they themselves sheltered from artillery fire in an underground bunker in the Kharkiv region of eastern Ukraine on Wednesday. The soldiers waited out the strike on their position before emerging and pushing back a small Russian unit attempting to break through the line.
Photographs and Text by Finbarr O’Reilly
It was on his third day back in his home village, reclaimed in recent days following Russian occupation, that Yuri Emets found the bodies. There were seven of them, all wearing Ukrainian military uniforms, lying in his neighbor’s garden, just behind his own shed.
They appeared to have been dumped there after being killed by Russians, Mr. Emets, 56, said from his once bucolic village of Vilkhivka near the northeastern city of Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, where a Ukrainian counteroffensive has been pushing Russian forces back in recent days.
“It looks like they were hiding in my basement and the Russians found them there and killed them,” he said, pointing to a grenade pin and the blasted-off door of a small underground shelter. Inside the shelter were mattresses, blankets, military clothing, a backpack, boots and jars of pickled vegetables. Empty bullet casings littered the stairs leading to the dank bunker.
“My eldest son was in the military and fought in the east from 2015 to 2019,” he added, as outgoing Ukrainian artillery made a steady thump and smoke from ongoing battles rose from a hilltop on the horizon. “Those guys who died here are like my sons too. I won’t be able to sleep tonight.”
Mr. Emets’s home is far from livable. It was used as a Russian firing position during weeks of occupation. A Russian tank had parked in his driveway and his home had been hit by several shells, blasting away most of the top floor. Mr. Emets and his wife and children fled the village two weeks into the war when the fighting became too intense, abandoning the house he had built in 2006.
On Wednesday, like a handful of other residents from the village, he had come back to assess the damage now that Ukrainian forces had pushed Russian forces further away from Kharkiv.
As people tentatively return, many have been shocked by the scale of destruction. Cars have been blown to pieces. Homes have been shattered by heavy artillery. Burned military vehicles block the main road through town. Bodies are scattered around the once peaceful town.
Other signs of the Russian occupiers also remain. On Wednesday the bloated body of a Russian soldier lay on the grass outside the charred skeleton of a building that was once a school.
“I feel like I never lived in this place after seeing what happened here,” Mr. Emets said.
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Amanda Taub
A single arrest in a Tuscan port is rarely international news. But the Italian police’s decision to seize Scheherezade last Friday in Marina de Carrara was different.
For one thing, Scheherezade is not a person, but a 459-foot luxury superyacht. And for another, American officials say her true owner, through a haze of intermediaries, is likely to be President Vladimir V. Putin of Russia.
Police seizures of massive luxury yachts in European ports have become the most visible symbol of the West’s effort to crack down on Putin and his inner circle in response to Russia’s invasion of Ukraine.
But they are also particularly visible evidence of the Russian ruling class’s corruption. The Scheherezade has gold-plated bathroom fixtures, helicopter landing pads, and a dance floor that converts into a swimming pool. The glitzy boat is a usefully concrete reminder of what Russia experts have said for years: that it is impossible to understand Putin’s regime without understanding the corruption that has by turns created, fueled, shaped, constrained it. And that may, one day, prove to be its undoing.
Mapping the details of that corruption would be the work of a lifetime. But two simple insights can help you grasp the big picture. The first is true of systemic corruption wherever it occurs: It is not primarily a problem of individual immorality, but of a collective action trap. And the second is true of Russia: It got stuck in that trap as a result of its flawed, and ultimately incomplete, transition to democracy in the 1990s.
In Russia, the government heeded Western advisers’ urging to get the state out of the economy as much as possible in order to let free markets flourish. Institutions and constraints fell by the wayside. In that vacuum, the parallel structures of corruption flourished, crowding honest politicians out of government and honest businesses out of the market.
By the late 1990s, official corruption had flourished at every level of the government. In 1999, as President Boris Yeltsin’s presidency began to weaken, elites pressured him to leave office on their terms. If Yeltsin would anoint their handpicked successor, they would ensure that he and his family did not face prosecution for misappropriation of government funds.
He agreed. In August 1999, Yeltsin presented that successor: a young former K.G.B. agent from St. Petersburg named Vladimir Putin.
Rick Gladstone
In a reminder to Ukrainians of the insidious long-term effects of protracted armed conflict, a new report said there were 300,000 pieces of unexploded ordnance in Syria, where the Russia-backed government has been entangled in a war for more than 11 years. The report — by Humanity & Inclusion, formerly known as Handicap International — said half of Syria’s population was at risk of injury or death from inadvertent contact with the munitions, which include undetonated bombs and land mines buried in the ground or under rubble.
Alyssa Lukpat
The U.S. commerce secretary, Gina Raimondo, said at a U.S. Senate hearing that U.S. technology exports to Russia had dropped 70 percent since its invasion of Russia, and that Ukrainian officials had reported finding Russian military equipment that was “filled with semiconductors that they took out of dishwashers and refrigerators.”
Michael Schwirtz
Reporting the Kharkiv region in eastern Ukraine
The impact of a tank round cracked the bunker’s plaster roof and sent uniformed men scrambling. Flak jackets and helmets were flung on and automatic weapons cocked. Amid a crescendo of machine gun fire, a tall soldier slung an anti-tank missile launcher over one shoulder and took a slow drag on his cigarette.
The Russians were close.
Fighting in eastern Ukraine has mostly occurred at a distance, with Ukrainian and Russian forces lobbing artillery shells at one another, sometimes from dozens of miles away. But at some points along the zigzagging eastern front, the combat becomes a vicious and intimate dance, granting enemy forces fleeting glimpses of one another as they jockey for command of hills and makeshift redoubts in towns and villages blasted apart by shells.
On Wednesday, one such dance played out as a Russian unit of about 10 men entered the village where soldiers from a Ukrainian contingent, the Carpathian Sich Battalion, had dug in. In all likelihood, the Russian troops were there to identify targets for incoming tank fire, including the round that jolted the Ukrainian soldiers into action. Ukrainian forces spotted the Russian soldiers and opened fire, pushing them back.
“It was a sabotage group, intelligence,” said a 30-year-old fighter with the call sign Warsaw, panting after the brief firefight. “Our guys were not asleep and reacted quickly, forcing the enemy to flee.”
So it goes every day, every hour, for the fighters of the Carpathian Sich Battalion, a volunteer unit named for the army of a short-lived independent Ukrainian state created just before World War II. Attached to the Ukrainian Army’s 93rd Mechanized Brigade, the battalion is deployed along a line of villages and trenched farmland in the Kharkiv region, assigned the task of holding back Russian forces pushing down from their stronghold in the occupied Ukrainian city of Izium.
The battalion gave a reporter and a photographer with The New York Times permission to visit a frontline position on condition that the precise location of their base not be revealed. Most soldiers agreed to identify themselves only by their call signs.
They have not faced an easy fight.
The Russian military has deployed an enormous force along this front in eastern Ukraine, bringing to bear its overwhelming superiority in tanks, warplanes, helicopters and heavy artillery.
The war machines rarely remain quiet for long. Tanks in particular have become a serious menace, fighters said, often coming within a mile of the battalion’s positions and wreaking absolute havoc. Already this month, 13 soldiers with the battalion have been killed and more than 60 wounded.
“It’s a completely different war than I’ve seen in places like Afghanistan or Iraq,” said a colonel who called himself Mikhailo. “It’s heavy fighting. Nobody cares about the law of war. They shell little towns, use prohibited artillery.”
Many of the battalion’s soldiers had experience in the eight-year war against Russian-backed separatists in eastern Ukraine, and had seen fighting in some of the conflict’s most intense battles. But most had been settled into civilian life for years.
One tall, bearded soldier with the call sign Rusin owns a business selling bathtubs in the mountainous region of Transcarpathia, in western Ukraine. But when Russia invaded on Feb. 24, he quickly married his girlfriend — he said he wanted someone waiting for him back home — and headed to war filled with a sense of mission.
“We understand that this is not a war between Ukraine and Russia,” he said. “This is a war of the pure and the light that exists on this earth, and darkness. Either we stop this horde and the world gets better, or the world is filled with the anarchy that occurs wherever there is war.”
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Alyssa Lukpat
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that he had spoken with Chancellor Olaf Scholz of Germany about increasing sanctions against Russia.
Alyssa Lukpat
Chancellor Olaf Scholz of Germany said at a news briefing that Ukraine should expect to deal with the consequences of Russia’s war, including unexploded bombs, “for 100 years.” Scholz said that bombs from World War II were still being discovered in Germany.
Alyssa Lukpat
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said he was grateful to the United States for preparing the $40 billion aid package for Ukraine that the House passed on Tuesday night. He said he expected to use the money to pay for weapons, ammunition and an investigation into Russian war crimes. The package must still pass the U.S. Senate.
Roger Cohen
Reporting from Paris
Up to now, the United States and its European allies have maintained a united front against Russia’s invasion of Ukraine. But two and a half months into the war, some signs of friction are beginning to emerge.
They center on the American determination, which has grown with Ukrainian military successes, to ensure the conflict weakens Russia “to the degree that it can’t do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” as Defense Secretary Lloyd J. Austin III put it last month.
European powers, by contrast, do not want a long war of attrition that risks escalation or what they believe could be a dangerous humiliation of Russia. They are more focused on securing a cease-fire in Ukraine and a Russian troop withdrawal, at least to the Feb. 23 lines that existed before the war began. They believe it is critical to maintain a diplomatic dialogue with President Vladimir V. Putin of Russia.
“We must, together, never cede to the temptation of humiliation, nor to a spirit of revenge, because they have already, in the past, ravaged the paths of peace,” President Emmanuel Macron of France said this week in a speech in Strasbourg.
He added: “We are not at war with Russia. We are working in Europe for the preservation of the sovereignty and territorial integrity of Ukraine, and for the return of peace on our continent.”
A diplomatic official close to Mr. Macron, who requested anonymity in keeping with French government practice, described the evolving American position as consisting essentially of arming Ukraine to the hilt and maintaining sanctions on Russia indefinitely. This was for the French a source of some frustration.
France, he said, wants to push hard for negotiations because there is no other way to secure Ukrainian security and strategic security on the European continent.
The official said that in the end, a relationship with Mr. Putin was unavoidable.
Mario Draghi, the Italian prime minister, seemed intent on voicing a similar line after a meeting on Tuesday with President Biden in Washington.
“We must support Ukraine,” Mr. Draghi said. “But we must also start talking about peace.” He added: “All parties must make an effort to sit around a table, even the United States.”
Mr. Draghi continued: “We must not try to win, the victory is not defined. For Ukraine it means rebuffing the invasion, but for others?”
The thrust of European powers — at least those not in the immediate vicinity of Russia like Poland and the Baltic States — is that the defense of Ukraine must not mutate into the pursuit of a crushing victory over Mr. Putin’s Russia.
The United States, however, appears to see little chance for diplomacy at present. Avril D. Haines, the U.S. director of national intelligence, told the Senate Armed Services Committee this week that Mr. Putin was “preparing for a prolonged conflict in Ukraine during which he still intends to achieve goals beyond the Donbas.”
Ms. Haines said American intelligence agencies did not believe that Moscow could exert control over the Donbas region, in eastern Ukraine, and the buffer zone Russia wants to establish — across Ukraine’s Black Sea Coast all the way to the Transnistria region of Moldova — in the coming weeks. But she said the Russian leader was pursuing a longer-term aim.
“Putin most likely also judges that Russia has a greater ability and willingness to endure challenges than his adversaries,” Ms. Haines said. “And he is probably counting on U.S. and E.U. resolve to weaken as food shortages, inflation and energy prices get worse.”
Her assessment made no mention of possible cease-fires, Russian troop withdrawals, diplomacy, or potential Ukrainian neutrality and the security guarantees the government in Kyiv would need from Western powers for that.
These are subjects that intensely interest France, Germany, Italy and other European states that are closer to the war than the United States.
Anushka Patil
A 21-year-old Russian soldier accused of shooting a civilian on a bicycle and leaving him dead on the side of the road will be the first Russian service member to stand trial in Ukraine for war crimes since the invasion, Ukraine’s prosecutor general said on Wednesday.
The soldier is in Ukrainian custody and was identified by the prosecutor general, Iryna Venediktova, as Sgt. Vadim Shysimarin. According to Ms. Venediktova, this is what Ukraine’s intelligence agency, the S.B.U., found in its investigation:
On Feb. 28, four days into Russia’s invasion, Sergeant Shysimarin and four other servicemen stole a car at gunpoint while fleeing Ukrainian forces and drove into the village of Chupakhivka in the Sumy region, about 200 miles east of Kyiv. There they saw an unarmed 62-year-old resident biking on the roadside and talking on the phone.
Sergeant Shysimarin was ordered to kill the man so he would not report them. He fired a Kalashnikov rifle out of the car window at the man’s head and killed him on the spot, just a few dozen yards from his home.
Sergeant Shysimarin faces 10 to 15 years in prison. It was not immediately clear how he came to be in custody or when the landmark trial may begin.
Both Ukrainian and international investigators have undertaken vast efforts to document evidence of potential war crimes in areas where Russian forces have retreated. Hundreds of bodies have been recovered for forensic examination, and U.N. officials are rushing more resources to the Ukrainian authorities to help prosecute growing reports of rape by Russian soldiers.
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Ivan Nechepurenko
One person died and six were injured after Solokhi, a Russian village six miles from the border, was shelled from the Ukrainian side, the local Russian authorities said. Gov. Vyacheslav Gladkov of Belgorod, the Russian border region, called the situation “the most difficult” since border areas came under fire. Ukrainian officials have not confirmed or denied recent attacks in Russian territory.
Elisabetta Povoledo
The wives of two Ukrainian soldiers who have been trapped in the bunkers of the besieged Azovstal steel plant in Mariupol for weeks met with Pope Francis on Wednesday, and asked for his help to save the lives of the fighters inside.
Kateryna Prokopenko, 27, the wife of Maj. Denis Prokopenko, who is leading the last Ukrainian soldiers in the factory, and Yulia Fedosiuk, 29, the wife of Sgt. Arseniy Fedosiuk, greeted the pope at the end of his weekly general audience. They asked him to speak to President Vladimir V. Putin of Russia to “tell him, ‘Let them go,’” Ms. Fedosiuk later told reporters.
Ms. Fedosiuk also said that she asked the pope to come to Ukraine, but Francis has said in recent interviews that he would only travel there after traveling to Moscow. He said he has asked for a meeting with Mr. Putin, but had not received a reply.
She said the pope told her that he would pray for them. The pope “was very involved in emotion,” Ms. Fedosiuk said in a segment that aired on an Italian television newscast.
Later speaking to reporters in St. Peter’s Square, Ms. Fedosiuk said she had been nervous, but that it was “a historic moment and we all hope that it can help save the lives of our husbands and the soldiers at Azovstal.” She said they hoped the Ukrainian combatants could be evacuated through a safe corridor to a third country, like Turkey or Switzerland.
“Russian captivity is not an option,” Ms. Prokopenko said.
The day after Russia invaded Ukraine, Pope Francis went directly to the Russian Embassy in the Holy See to appeal for peace, and he has repeatedly called for a stop to the violence. But as he has tried to maintain his role as a diplomatic player, he has generally avoided direct criticism of Mr. Putin or the leader of the Russian Orthodox Church, Patriarch Kirill.
On Wednesday, the women meeting the pope were accompanied by Pyotr Verzilov, a Russian opposition activist and an unofficial spokesman for the activist group Pussy Riot.
This week, Ms. Fedosiuk said that there could be as many as 3,000 soldiers still alive in the plant, including 600 injured. On Saturday, Ukrainian and Russian officials said that all the women, children and elderly people who were trapped in the plant had been evacuated, in coordination with United Nations and Red Cross workers.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine, who has also pleaded for international mediation to assist evacuations, said over the weekend he hoped to get the wounded and medics out of the steel plant next.
The women told reporters in St. Peter’s Square that the circumstances inside the steel factory were increasingly desperate, and that food, water and medicines were running out. Their accounts echoed those of people who have escaped weeks of living in near-darkness of the plant’s underground bunkers, with explosives falling around them and virtually no supplies to survive on.
Stephen Castle
Reporting from London
Prime Minister Boris Johnson of Britain has been an outlier in Europe for his emphatic support for Ukraine, so the announcement of new security pacts with Sweden and Finland, both worried about a security threat from Moscow, builds on a hard-line British policy of resistance to Russian aggression.
The agreements cross a new line, however, by saying that Britain could support the two countries militarily if they were attacked by Russia, even if they aren’t members of NATO, the trans-Atlantic military alliance.
Despite warnings from Moscow not to do so, both Sweden and Finland are debating whether to apply to NATO, whose members are covered by its Article 5 mutual defense guarantee.
But Mr. Johnson’s pact would provide support to the Swedes and Finns during any accession process to NATO, when they could be particularly vulnerable to Russian retaliation, or if they decided not to join the club.
Mr. Johnson, visiting the two nations on Wednesday, was asked whether the agreement could mean deploying British troops to Finland, which has an 800-mile border with Russia.
“In the event of a disaster or in the event of an attack on either of us then, yes, we will come to each other’s assistance, including with military assistance,” he said. The type of help would depend on the request made, he added.
Sweden and Finland have offered mutual guarantees to Britain in return. “We will stand together and support each other in any circumstances in good and bad weather,” said the Finnish president, Sauli Niinisto, who added that his country’s decision to consider NATO membership had been prompted by Russia’s invasion of Ukraine.
Earlier, in Stockholm, after posing for a photo in a rowing boat with his Swedish counterpart, Magdalena Andersson, Mr. Johnson said that the agreement with Sweden “enshrines the values” held dear by both countries.
He added, “As you put it so well, Magdalena, when we were out on the lake: We are now literally and metaphorically in the same boat.”
Pleased to welcome PM @BorisJohnson to Sweden. Important discussions on our broad bilateral relation & joint efforts to support Ukraine against Russian aggression. Agreed to strengthen 🇸🇪 🇬🇧 security & defence cooperation through a political declaration of solidarity. pic.twitter.com/ZUjF54jZsS
For Mr. Johnson, who has struck up a close relationship with the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, the initiative is a helpful distraction from his political troubles at home after he was fined by the police for a lockdown breach in Downing Street. Asked on Wednesday whether that could prompt him to resign, Mr. Johnson deflected, saying he was more focused on the threat from Russia.
Wednesday’s move was also in line with Mr. Johnson’s efforts to forge a new foreign policy role for Britain after Brexit. Now outside the European Union and unable to influence its decisions, Britain is trying to make the most of its status, alongside France, as one of the nations in western Europe most willing and able to deploy significant military muscle.
In February, Britain announced a trilateral security pact with Ukraine and Poland, and British ministers have made several visits to Baltic States that feel particularly vulnerable to Russian aggression.
And Britain has played a leading role in discussions not only in NATO but in a less prominent diplomatic format, called the Joint Expeditionary Force, comprising Britain, Denmark, Estonia, Finland, Iceland, Latvia, Lithuania, the Netherlands, Norway and Sweden.
Some European Union diplomats believe that Britain could try to leverage that influence to divide the 27-nation bloc. For example, those member countries receiving military support or guarantees from Britain might be reluctant to take tough action against London in any escalation of its dispute with the European Union over post-Brexit trade arrangements for Northern Ireland.
But Downing Street, asked on Wednesday whether such connections could be made in talks with Sweden and Finland, said that there was no conditionality attached to its security guarantee.
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Benjamin Novak
After winning his fourth consecutive election in April, Viktor Orban, Hungary’s brash far-right leader and longtime admirer of President Vladimir V. Putin, said his victory was so big it could be seen from the moon — “and certainly from Brussels!”
On Wednesday, as European Union talks over a proposed ban on Russian oil broke off because of Hungary’s opposition, all eyes were once again on Mr. Orban and his role as the bloc’s main spoiler in its efforts to punish Mr. Putin for his invasion of Ukraine.
Mr. Orban, a political chameleon, made his name during the heady days of 1989 when, as a scruffy opposition leader, he called for the withdrawal of Soviet troops from Hungary, channeling the aspirations of the entire region.
But since returning to political power in 2010, Mr. Orban has broken with his country’s long wariness toward Russia, cozying up to Mr. Putin and orienting his government’s energy policy to lean heavily on Russian resources. In March, he said that 64 percent of Hungary’s petroleum and 85 percent of the natural gas used to heat Hungarian households were sourced from Russia.
Eager to secure a deal, E.U. negotiators on the proposed embargo gave Hungary and Slovakia, both dependent on Russian energy, a longer timeline to phase out Russian oil.
But Mr. Orban has been intransigent, arguing that a ban on Russian oil would be the equivalent of an “atomic bomb” for his country’s economy. Hungary has also argued that modernizing its energy supply system to offset dependence on Russia will cost billions of euros — a cost the country can ill afford.
As global markets reel from the effects of the pandemic and Russia’s war in Ukraine, Mr. Orban’s government finds itself financially off-balance. Through sanctions, the bloc has deprived billions of euros worth of E.U. funds to Hungary to discipline the country over its handling of corruption and the rule of law. Successive E.U. reports have criticized Hungary’s judicial independence and raised concerns about corruption and pressure on the media, among other things.
Nevertheless, in a 27-member bloc in which key decisions can require unanimity, Mr. Orban has proved himself shrewd and capable at parrying E.U. criticism.
And he has appeared to take pride in his role as a spoiler. In a speech last October, on a national holiday commemorating Hungary’s 1956 uprising against the Soviets, Mr. Orban characterized Hungary’s relationship to Brussels by saying, “We are the sand in the machinery, the stick between the spokes, the thorn under the nail.”
Daniel Hegedus, a transatlantic fellow with the German Marshall Fund in Berlin, said Mr. Orban appeared to be using Hungary’s power to influence E.U. decision-making as a weapon to try and push back against the financial penalties the E.U. has imposed on his government.
“Orban is aware that he has significant leverage,” Mr. Hegedus said.
Peter Szijjarto, Hungary’s foreign minister, on Wednesday sought to deploy his boss’s strategy by blaming the European Union rather than Hungary for the current impasse over the proposed Russian oil embargo.
“We will only support this proposal if Brussels proposes a solution for the problem that Brussels created,” he said.
Matthew Mpoke Bigg
Britain and Sweden signed a mutual-security declaration on Wednesday, vowing to come to each other’s aid if they face a military threat or natural disaster — an agreement apparently designed to reassure Sweden as it decides whether to apply for NATO membership.
The declaration, agreed to during a visit to Sweden by Prime Minister Boris Johnson of Britain, is a demonstration of European security solidarity amid Russia’s invasion of Ukraine, even as efforts by European Union ambassadors to approve an embargo on Russian oil to punish Moscow were held up on Wednesday by Hungary.
Mr. Johnson is expected to sign a similar mutual-security declaration with Finland’s leader on a visit to that country later in the day.
President Vladimir V. Putin of Russia said even before his invasion of Ukraine that Sweden and Finland would face “retaliation” if they joined the alliance. But Mr. Johnson, speaking at a news conference with Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden on Wednesday, appeared to counter that threat.
“Sovereign nations must be free to make those decisions without fear or influence or threat of retaliation,” Mr. Johnson said. Wednesday’s declaration “will allow us to share more intelligence, bolster our military exercises and further our joint development of technology,” he said.
For her part, Ms. Andersson avoided direct mention of Russia but stressed the potential military element of the agreement and its value before the country’s decisions over security.
“If either country should suffer a disaster or an attack, the United Kingdom and Sweden will assist each other in a variety of ways,” she said. “The support will be given on request from the affected country and may include military resources.”
“The declaration serves a crucial purpose regardless of the choices Sweden will make in terms of our security policy,” she said.
Mr. Johnson’s one-day visit to Sweden and Finland emphasized Britain’s role in rallying support for Ukraine through arms and sanctions against Moscow. It also aimed to promote a coordinated approach to the diplomatic fallout from the war in Europe — an irony given Britain’s departure from the European Union.
As an example of that solidarity, Mr. Johnson pointed to the Ukrainian forces’ use of Next Generation Light Anti-Tank Weapons. The lightweight weapons, a product of the Swedish company Saab, have been assembled in Britain and supplied in their thousands to the government in Kyiv.
One consequence of the conflict has been to drive militarily nonaligned Nordic countries into the arms of NATO as Russian threats and aggression heighten security concerns and compel them to choose sides. Despite Mr. Putin’s threat of “serious political and military consequences” if Finland or Sweden joins the alliance, both are now widely expected to do just that.
Wednesday’s agreement appeared designed to address the period between any potential Swedish declaration of interest in joining NATO and its becoming part of the group’s security apparatus. The country is a member of the European Union, but it is unclear whether any E.U. nation has offered Stockholm a specific agreement that would cover that period.
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Liz Alderman
Russia’s war has caused colossal losses in employment and income for Ukrainians, destroying nearly a third of all jobs in the country and threatening the loss of millions more if the conflict continues, the United Nations’ labor organization said on Wednesday.
Economic upheaval, coupled with a huge outflow of refugees and large-scale internal displacement, has wiped out 4.8 million jobs in Ukraine since Russia’s aggression began, the agency, the International Labor Organization, said in its first report on the economic consequences of the invasion. Should the military escalation continue, over 43 percent of jobs — about seven million — could be lost, it added.
The report underscored the grim economic toll of Russia’s aggression and the challenges that lie ahead for Ukraine, neighboring countries and the global economy in the event that the war widens into a protracted crisis.
Economic activity in Ukraine has essentially ground to a halt across much of the country, forcing the closure of an estimated 50 percent of Ukraine’s businesses — a situation made worse by the destruction of buildings, roads, hospitals and other essential physical assets. An estimated $60 billion to $100 billion worth of critical infrastructure was damaged or destroyed in the first month of the conflict alone.
Should the invasion fail to wind down quickly, up to 90 percent of the Ukrainian population could face poverty or vulnerability to poverty, the organization warned. The European Bank for Reconstruction and Development forecast on Tuesday that Ukraine’s economy will shrink 30 percent this year.
Ukraine’s neighbors are not being spared, either. Of the more than 5.2 million refugees who have fled the hostilities, many have landed in Hungary, Poland, Moldova, Romania and Slovakia. While those countries are working to integrate the newcomers, the prospect of a drawn-out conflict means that refugees could remain in exile longer than expected, putting pressure on labor markets and possibly raising unemployment in the countries hosting them, the I.L.O. said.
Russia’s own economic crisis in the wake of punishing international sanctions is also rippling beyond its borders. The economies of countries such as Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan and Uzbekistan rely on remittances from hundreds of thousands of migrant workers in Russia. Should they lose work and be forced to return to their countries of origin, “there will be severe economic losses in Central Asia as a whole,” the I.L.O. said.
A protracted conflict would also continue to shock the global economy through higher commodity prices, especially food and fuel.
“Higher rates of inflation will have a negative impact on incomes and poverty, especially among the poor who rely on wages as their main income source,” the organization concluded.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union ambassadors held another fruitless meeting in Brussels Wednesday as efforts to approve an embargo on Russian oil continued to run into fierce resistance by a single member of the bloc, Hungary.
Although the European Union has displayed striking unity throughout the 11-week war, the protracted talks — which will likely resume within the week — offer an example of how fractures could develop over time to the benefit of President Vladimir V. Putin, with Hungary emerging as the key spoiler.
Sanctions require unanimity to be approved, and the bloc would prefer the strongest possible version of the oil embargo, instead of trimming it back to secure Hungary’s approval.
Wednesday’s ambassadorial meeting was held without much hope of a breakthrough. There was no revised proposal on the table, officials and diplomats involved in the process said, and it would likely be days yet before the envoys could reconvene with meaningful hope of striking a deal.
The impasse comes as U.S. intelligence officials have warned that Mr. Putin is counting on cracks appearing in Western resolve as he girds Russia for a protracted conflict.
“Putin most likely also judges that Russia has a greater ability and willingness to endure challenges than his adversaries,” the U.S. director of national intelligence, Avril D. Haines, told lawmakers on Tuesday. “And he is probably counting on U.S. and E.U. resolve to weaken as food shortages, inflation and energy prices get worse.”
The E.U. executive branch, the European Commission, presented its proposals for the sixth package of sanctions last week, pushing for the painful measure to ban imports of Russian oil. The ban would hit a key source of revenue for Russia, but it would also come at significant cost for E.U. countries that rely on Russia for important parts of their oil imports.
The proposal was the product of intensive talks between the commission, the bloc’s executive branch, and envoys from each of the 27 member states. The Hungarian envoy struck a better deal for his country, securing a longer period of time for Hungary to completely ban Russian oil.
The Commission and most member states expected the proposal to be swiftly adopted largely as proposed, giving the bloc a political win and continuing to display its unity in the face of Russia’s invasion of Ukraine.
But Prime Minister Viktor Orban of Hungary, who maintains a warm relationship with Mr. Putin and has been increasingly at odds with the European Union, threw such hopes in disarray when he blocked the measure, arguing that a ban on Russian oil would be the equivalent of an “atomic bomb” for his country’s economy.
Despite improving the terms of the embargo for Hungary in subsequent negotiations, Mr. Orban has continued to resist, triggering lobbying efforts by other E.U. leaders. Ursula von der Leyen, president of the European Commission, flew to Budapest on a surprise visit to sway him on Monday, which ultimately failed. Mr. Orban also held a call with president Emmanuel Macron of France by phone on Tuesday.
“We will only support this proposal if Brussels proposes a solution for the problem that Brussels created,” Peter Szijjarto, Hungary’s foreign minister said on Wednesday, adding that transforming Hungary’s refineries and modernizing its energy sector would cost “many, many billions of euros.”
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Cora Engelbrecht and Michael Levenson
The Kremlin signaled on Wednesday that it could annex the strategically important southern Ukrainian region of Kherson, as the occupying authorities said they would prepare a formal request to President Vladimir V. Putin to absorb their region into Russia.
A Kremlin spokesman, Dmitri S. Peskov, told reporters on Wednesday that “the residents of Kherson should decide” whether to join Russia, months after the city of Kherson, with a prewar population of about 290,000, became the first major city to fall to Russian forces after the invasion on Feb. 24.
“Such fateful decisions must have absolutely clear legal grounds and standing — be completely legitimate just as it was in the case of Crimea,” Mr. Peskov said, referring to the region that Russia illegally annexed from Ukraine in 2014, just hours after 97 percent of voters there approved a referendum criticized as fraudulent.
Mr. Peskov, asked whether his statement that Kherson residents should decide their fate meant that Russia planned to hold a referendum there, said: “I said what I wanted to say. I said nothing about a referendum.”
The effort to formally incorporate the region comes as Russian forces have stepped up repressive efforts in Kherson to quash its Ukrainian identity and to bring it firmly into Moscow’s sphere of influence amid a flurry of protests by local residents. Russian forces enforced a transition to the Russian ruble at the beginning of May and have raised Russian flags over government buildings, according to videos and photographs taken from the streets.
The Kherson region carries deep strategic significance: It is where the mighty Dnieper River flows into the Black Sea, and it is the source of a Soviet-era canal supplying water to Crimea. The Kremlin’s interest in the region shows that Russia’s war aims extend well beyond Donbas, the eastern Ukrainian region where the Russian military has focused its ground offensive and where Mr. Putin falsely claimed Russian speakers were in need of protection.
Unlike the annexation of Crimea, the Kremlin appears to be laying the groundwork to take control of the Kherson region without even staging a referendum. Kirill Stremousov, who was installed by Russian forces as deputy head of the Kherson region in April, said on Wednesday that the occupying “military-civilian administration” planned to call on Mr. Putin to declare their region part of Russia with the stroke of a pen.
“This will be one single decree based on the appeal of the leadership of the Kherson region to Russian President Vladimir Putin,” Mr. Stremousov said in a news conference on Wednesday, according to the Russian state news agency Tass.
Mr. Stremousov also said in recent days that Kherson would “integrate with the Russian Federation as much as possible,” and that residents would “have the right to obtain Russian citizenship and Russian passports.”
Mykhailo Podolyak, an adviser to the Ukrainian president’s chief of staff, dismissed the notion that Kherson’s occupying authorities could request to join Russia, saying that the “invaders may ask to join even Mars or Jupiter.”
“The Ukrainian army will liberate Kherson,” he said on Twitter, “no matter what games with words they play.”
President Volodymyr Zelensky of Ukraine has accused Russia of planning to hold a sham referendum in Kherson to bolster its illegitimate government, similar to the self-declared “people’s republics” that Moscow-backed separatists established in the Donetsk and Luhansk regions of eastern Ukraine.
Michael Carpenter, the American ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, warned this month that Russia planned to stage “sham” elections in Donetsk and Luhansk in mid-May, with a similar referendum in Kherson to follow. “This is straight out of the Kremlin’s playbook,” Mr. Carpenter told reporters at the State Department.
The Russian takeover of Kherson has been met with widespread resistance and street protests from local residents. Some residents have been compelled to flee to nearby Ukrainian-held cities, like Odesa and Kryvyi Rih. The regional governor, Hennadii Lahuta, estimated on Tuesday that nearly half of the population had left since March.
Accounts from witnesses who have managed to leave Kherson describe an increasingly repressive environment, where Russian soldiers are ubiquitous in shops and on street corners, checking phones and abducting journalists, community leaders, local council members and activists.
Christopher F. Schuetze
Germany started training the first class of Ukrainian gun crews on the use of self-propelled howitzers in western Germany on Wednesday. Germany’s military will donate seven of the heavy weapons to Ukraine, the German defense minister announced last week.
Cora Engelbrecht
A day after Ukraine’s counteroffensive unseated Russian forces from a cluster of towns northeast of the city of Kharkiv, the region’s governor said on Wednesday that the Ukrainian efforts had driven Moscow’s forces “even further” from the city, giving them “even less opportunity to fire on the regional center.”
The apparent success at pushing back Russian troops outside Kharkiv — Ukraine’s second largest city, which is about 20 miles from the Russian border — appears to have contributed to reduced shelling there in recent days, even as Russia makes advances along parts of the front line to the Donbas region in eastern Ukraine.
Closer to Russia than any other large Ukrainian city, Kharkiv has been a major target of Russia’s invading forces during the war. With a large population of Russian speakers and ethnic Russians, the city has a special place in the Kremlin’s version of history, which portrays it as the place that demonstrates the folly of Ukraine trying to live apart from Russia.
Shelling in Kharkiv had halted on Tuesday for the first time since Russia’s invasion started in February, according to the Ukrainian military and local officials. “For the first time since the beginning of the Russian invasion, we have been living without constant shelling of Kharkiv for the second day,” Kharkiv’s mayor, Igor Terekhov, said in a video interview on Tuesday. “The city is reviving, and business is starting to work.”
The governor, Oleg Synegubov, said that “fierce battles” were continuing across the region on Wednesday. He cautioned that residents who had fled should wait “a few days” before making plans to return.
In an effort to regain ground and thwart more Ukrainian advances, the Russian military has started redeploying forces to the Kharkiv battlefield from areas around the city of Izium to the southeast. Izium has become a base of operations for Russia’s military as it fights to wrest away the Donbas.
“Russian forces are likely prioritizing reinforcing their grouping northeast of Kharkiv to prevent further Ukrainian counteroffensives in the direction of the international border at the expense of offensive operations to the southeast,” the Institute for the Study of War, a Washington-based think tank, said in its latest assessment.
In Kharkiv, the change in tempo after months of daily bombardments came amid a string of successes by the Ukrainian Army in recent days to push Russian forces from strategic positions within artillery range of the city.
The Ukrainian military said on Tuesday that its forces had continued to gain ground north of the city, recapturing four towns in the region.
The Russian news site Readovka said in a post on its Telegram channel on Tuesday that Ukrainian troops might have recaptured the city of Vovchansk, less than six miles from the Russian border. The statement could not be independently verified.
And the Ukrainian Border Guard Service said on Wednesday that it had killed at least 30 Russian service members and taken two prisoners “in recent days.”
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Matthew Mpoke Bigg
Prime Minister Boris Johnson of Britain, visiting Sweden and Finland on Wednesday, is signing new assurances to bolster European security, a statement from Downing Street said. The assurances would tackle traditional, hybrid and cyberthreats and include fresh cooperation on intelligence sharing and joint military operations.
Shashank Bengali
Mr. Johnson’s office said he was signing “mutual security assurances” with the leaders of Finland and Sweden in which Britain pledges “to support the two nations’ armed forces should either face crisis or come under attack.” Finland and Sweden are drawing closer to joining NATO, another sign of how Russia’s invasion has drawn nonaligned countries closer to the alliance.
Ivan Nechepurenko
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said Russia was “watching closely” anything that could change NATO’s “configuration” near the country’s borders. “This is a subject for a very thorough analysis,” he told reporters on Wednesday.
Mark Landler and Dan Bilefsky
The West united against Russia’s war on Ukraine more swiftly and solidly than almost anyone expected. But as the war settles into a grinding conflict that could drag on for months, even years, concerns are growing that the rising economic toll could erode resolve and solidarity in Europe and the United States.
So far, the fissures are only fragmentary: Hungary has refused to sign on to an embargo of Russian oil, thwarting the European Union’s ambitious effort to impose a continentwide ban. There is restiveness in some European capitals with the Biden administration’s goal of militarily weakening the Russian president, Vladimir V. Putin. And a beleaguered President Biden has blamed spiraling food and gas prices on a “Putin price hike.”
Alongside those tensions, however, Russian aggression is also fomenting European unity. Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and Britain and Sweden have signed a mutual-security declaration, vowing to come to each other’s aid if they face a military threat. In Washington, the House voted 368 to 57 in favor of a nearly $40 billion aid package for Ukraine.
Mr. Putin, some experts say, is calculating that the West will tire before Russia does of a long struggle for Ukraine’s contested eastern Donbas region, especially if the price for Western support is turbocharged inflation rates, energy disruptions, depleted public finances and fatigued populations. Mr. Putin faces his own domestic pressures, which were evident in the calibrated tone he struck during a speech in Moscow’s Red Square on Monday during which he refrained from calling for a mass mobilization or threatening to escalate the conflict.
Analysts pointed out that a prolonged war would strain the resources of an already overstretched Russian military. Given that, some argue that the West should press its advantage by tightening the economic chokehold on Moscow. “I worry about Western fatigue,” said Michael A. McFaul, a former American ambassador to Russia, “which is why the leaders of the free world should do more now to hasten the end of the war.”
In other developments:
President Biden traveled on Wednesday to a farm in Illinois, where he was expected to discuss how Russia’s invasion of Ukraine is raising food prices and how U.S. farmers can help alleviate global food shortages.
A day after Ukraine’s counteroffensive unseated Russian forces from a cluster of towns northeast of the city of Kharkiv, the region’s governor said on Wednesday that the Ukrainian efforts had driven Moscow’s forces “even further” from the city.
The Kremlin signaled on Wednesday that it could annex the strategically important southern Ukrainian region of Kherson, as the occupying authorities said they would prepare a formal request to President Vladimir V. Putin to absorb their region into Russia.
Russia’s war has caused colossal losses in employment and income for Ukrainians, destroying nearly a third of all jobs in the country, the United Nations’ labor organization said on Wednesday.
Matina Stevis-Gridneff
E.U. ambassadors meeting on Wednesday in Brussels in another bid to break through Hungary’s resistance to adopting an embargo on Russian oil have broken off their meeting for the day without progress. The protracted negotiations highlight how Prime Minister Viktor Orban of Hungary is becoming the most consequential spoiler in Europe’s efforts to present a united front against Russia.
Andrew Higgins and Boryana Dzhambazova
SHIPKA, Bulgaria — A week after Russia invaded Ukraine, Moscow’s ambassador to Bulgaria climbed a snowy mountain pass to honor czarist-era Russian soldiers who died there fighting for Bulgarian independence in the 19th century.
Present day concerns, however, quickly eclipsed the ambassador’s effort to remind Bulgaria of the debt it owed Russia. On the same day, Bulgaria expelled two of her diplomatic underlings for espionage and announced the arrest of a senior military officer on charges of spying for Russia.
In the weeks since, Bulgaria, a country that Moscow long counted as its most ardent and reliable friend in Europe, has joined fellow members of the European Union in imposing ever tougher economic sanctions on Russia, offered to repair broken military helicopters and tanks for Ukraine, and expelled yet more Russian diplomats.
“Traditionally, Russia has always had a big influence here, but we have been a big surprise to them,” Prime Minister Kiril Petkov said in an interview last week in Sofia, the Bulgarian capital. “They don’t understand what happened,” he added.
The rapid souring of relations with Bulgaria, a poor but symbolically important country because of its historically close ties to Russia, underscores how far off-script the invasion of Ukraine ordered by President Vladimir V. Putin has veered, and not only on the battlefield.
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Nicolas Sarkozy tourne en dérision le score de Valérie Pécresse, qu’il qualifie de “minable”
Entre Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse, le torchon brûle. Mercredi 11 mai, Le Canard enchaîné a rapporté des propos très durs que l’ex-président de la République aurait tenus auprès de son entourage. Dans le détail, l’ancien chef de l’Etat aurait étrillé l’ex-candidate de son parti, évoquant son score « minable » qui témoignerait selon lui de l’échec d’une « campagne nulle qui n’a jamais pris et d’une équipe pas au niveau ». Non sans ironie, il aurait ensuite lancé en ces termes, acerbe : « Pécresse disait souvent que Macron avait cramé la caisse de l’Etat, mais, en réalité, c’est elle qui a cramé la caisse de son parti. »
Un appel au don
Par ailleurs, début mai, Le Point nous apprenait que Valérie Pécresse, qui avait lancé un appel aux dons pour éponger sa dette personnelle de cinq millions d’euros causée par sa défaite à l’élection présidentielle, avait, d’après son entourage, refusé l’argent de Nicolas Sarkozy, qui ne lui avait apporté aucun soutien tout au long de sa campagne. En effet, l’ex-président de la République avait effectué, une dizaine de jours plus tôt, un virement bancaire à hauteur de 2 000 euros en faveur de la présidente de la région Île-de-France.
D’après son entourage, Valérie Pécresse avait fait recréditer le compte de l’ancien locataire de l’Élysée le même jour. Mais dans son numéro du 11 mai, Le Canard enchaîné nous apprend que Nicolas Sarkozy aurait confié à ses proches, en fin de semaine dernière, n’avoir « toujours rien reçu » de ce prétendu retour de virement. Contacté par nos confrères, l’entourage de l’ex-candidate a confirmé que le virement avait bien été effectué le 25 avril.
L'Humanité
La bulle se dégonfle un peu
ActuSpéculation La croissance de géants des technologies marque le pas, entraînant une baisse générale du marché boursier. Ce rééquilibrage ne met pas à l’abri d’un krach.
Pierric MarissalPour la première fois de leur brève mais néanmoins fulgurante histoire, des géants des nouvelles technologies ont perdu des abonnés. C’est ce que révèlent les résultats du premier trimestre de Facebook comme de Netflix. Oh, ce n’est pas grand-chose, le réseau social a perdu 500 000 inscrits, une goutte d’eau dans son océan de 2 milliards de comptes, quand 200 000 utilisateurs ont résilié leur abonnement au service de streaming de vidéos. Mais ces chiffres mettent un coup d’arrêt au mythe de la croissance infinie des entreprises du numérique.
Le pib de l’espagne
La réponse ne s’est pas fait attendre. Depuis la publication des résultats, arrivés progressivement depuis fin avril, la valeur des géants de la tech a fondu de 1 800 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de la Corée du Sud ou de l’Espagne. La chute est bien plus impressionnante encore si on prend comme point de repère le pic de valorisation de novembre 2021. Tous les Gafam – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – marquent le pas et ont chacun vu disparaître environ 500 milliards de dollars en Bourse en six mois. L’indice Nasdaq, où sont cotées toutes ces entreprises technologiques, a lui chuté de 4 500 points sur la période.
Ces valeurs ne plongent pas seules. Le marché des cryptomonnaies a été divisé par deux depuis six mois. La capitalisation du secteur a plongé à 1 450 milliards, alors qu’il tutoyait les 3 000 milliards de dollars en novembre 2021. La valeur des principales cryptomonnaies a chuté d’un tiers, le bitcoin se stabilise ces derniers jours autour de 30 000 dollars. Les entreprises comme les places de change en cryptomonnaies ou les gestionnaires de portefeuilles numériques souffrent bien plus encore. Coinbase, par exemple, a perdu 66 % de sa valeur en Bourse.
le risque d’un effet domino
Ces chiffres peuvent donner le vertige. Songeons que, lors de l’éclatement de la bulle Internet, et du krach qui s’était ensuivi, en 2000-2001, le total des capitalisations volatilisées des 4 300 entreprises cotées au Nasdaq s’élevait à 145 milliards de dollars. Facebook a perdu 220 milliards le jour de l’annonce de ses résultats et n’a pas vacillé. D’aucuns voient cette baisse comme un « rééquilibrage ». En tout cas, si la bulle s’est légèrement dégonflée, le risque d’éclatement, donc d’un krach sans commune mesure avec celui de 2001, demeure. Les Gafam sont en effet la pointe de l’iceberg – certes, une très grosse pointe – des valeurs de la tech. Derrière, les milliers de start-up et de licornes complètement surcotées constituent le gros de la bulle.
Un exemple près de chez nous ? La banque en ligne Qonto, fierté de la French Tech, est valorisée 4,4 milliards d’euros du haut de ses 200 000 clients et de ses 658 salariés. À côté, la Société générale est valorisée 18,7 milliards d’euros, pour plus de 30 millions de clients dans le monde et 131 000 salariés. Ainsi, aux yeux des spéculateurs, un client Qonto « vaudrait » 22 000 euros de capitalisation, quand celui se la Société générale ne pèse que 610 euros. Est-ce bien rationnel…
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LREM devient Renaissance : "Le nom est devenu plus important pour le positionnement d'un parti"
Publié le : 08/05/2022 - 13:02
Sophian AUBIN
En décidant de se rebaptiser "Renaissance", le parti du président Emmanuel Macron s'inscrit dans une tendance qui se généralise dans le paysage politique français : le renouvellement des labels des principales formations. Pour le politologue Christophe Sente, l’accélération de ce phénomène est symptomatique d’une période de transition politique où la forme compte désormais plus que le fond.
"En Marche", "La République en marche" et désormais... "Renaissance". Le parti politique d'Emmanuel Macron a une nouvelle fois changé de nom jeudi 5 mai. Une décision présentée par son délégué général, Stanislas Guerini, comme un "mouvement de refondation" du parti présidentiel, pour l'"élargir".
D'autres formations politiques françaises ont récemment emprunté le même chemin. À l'extrême droite, le Front national a ainsi été rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018 – sa présidente, Marine Le Pen, désirant marquer une rupture avec son père, Jean-Marie Le Pen, qui l'avait précédée à la tête du parti. À gauche, lors des dernières échéances électorales, Jean-Luc Mélenchon a été tour à tour le candidat du Parti de gauche en 2012, de La France insoumise (LFI) en 2017, et de l'Union populaire en 2022.
De son côté, la droite gaulliste, aujourd'hui rassemblée sous l'étiquette "Les Républicains", a connu non moins de six appellations en soixante-dix ans de vie politique, depuis la naissance du Rassemblement du peuple français (RPF) en 1947. Comment expliquer ces changements de plus en plus réguliers des noms des principales forces politiques françaises ? Éclairage avec Christophe Sente, docteur en sciences sociales et politiques et collaborateur scientifique du Centre d'étude de la vie politique (Cevipol) de l’Université libre de Bruxelles, spécialisé dans l’histoire des idées et des partis politiques.
France 24 : En présentant le nouveau nom de "Renaissance", Stanislas Guerini a défendu un "parti populaire qui a vocation à être ouvert" pour "toujours faire le choix des Lumières contre l'obscurantisme". La Renaissance et les Lumières sont des mouvements historiques européens ; avec sa nouvelle appellation, le parti présidentiel semble donc conserver la vitrine du libéralisme "éclairé" et europhile prôné par Emmanuel Macron en 2017. Est-ce un bon pari électoral, à l’aune des scores obtenus par LFI et le RN au premier tour de l’élection présidentielle ?
Christophe Sente : Le parallèle historique est effectivement juste, mais on peut chercher là une signification encore plus profonde : il y a une volonté chez Emmanuel Macron et ses partisans de cliver sur des questions comme celle de l’Europe. Ses concurrents les plus médiatisés, le Rassemblement national et l’Union populaire, sont à différents degrés opposés à l'Europe telle qu’elle est construite aujourd’hui.
On a donc le symptôme d’une difficulté sémantique chez Renaissance : parvenir à s’affirmer dans un clivage opposant modernité et europhilie d’une part, et nationalisme ou populisme de l’autre. Et ce alors que le concept de populisme commence à être éculé, et que le drapeau européen ne permet plus vraiment de remporter une élection en France.
Cette nouvelle dénomination est symptomatique d’un parti qui cherche à identifier par une marque son positionnement vis-à-vis d’un paysage politique qui n’est plus façonné par l’opposition entre la gauche et la droite.
Du Rassemblement du peuple français aux Républicains, la droite gaulliste a connu six noms de parti différents depuis 1947. Quand on songe à la stabilité des dénominations des formations politiques chez nos voisins britanniques ou allemands, faut-il voir dans ce renouvellement régulier des labels politiques une passion française ?
Il est vrai que l’Allemagne demeure un des pays où les dénominations sont les plus stables et où les partis politiques sont peu ou prou ceux nés après 1945, à quelques exceptions près.
Mais ce renouvellement des noms de partis politiques, qui peut apparaître comme une passion très française en 2022, est en fait très partagé, et très européen. Il remonte à 1989, avec l’effondrement de l’URSS, et s’observe ainsi dans la Tchécoslovaquie d’alors. En Europe de l’Ouest, l'Italie a été la première touchée par ce phénomène. Silvio Berlusconi, pour ne citer que lui, a maintes fois changé le nom des structures politiques le représentant.
En France, le renouvellement des dénominations ces dernières années est symptomatique de programmes politiques moins lus qu’autrefois. Le nom est devenu plus important pour le positionnement, exactement comme pour une entreprise. Ce n’est pas un exercice aisé : l’enjeu pour les partis politiques est de se libérer des vieux labels que sont le communisme, le socialisme ou le libéralisme.
Alors que le parti présidentiel opte pour le concept de "Renaissance", Marine Le Pen recherche désormais le "Rassemblement" (national) et Jean-Luc Mélenchon l'"Union" (populaire). Les formations politiques chercheraient donc plus que jamais à rassembler ?
Le rassemblement est un objectif permanent de la politique, logique : la mathématique électorale n’est pas à réinventer. Ces nouvelles dénominations sont le reflet de trois formations qui épousent le concept venu d'outre-Atlantique des "catch-all parties" – les "partis attrape-tout" –, qui n’ont plus vocation à représenter des classes sociales mais plutôt des agrégats d’individus. Leur but : séduire, si ce n’est la totalité du corps électoral, au moins le plus grand nombre, en se positionnant moins sur des fractures socio-professionnelles.
Même Jean-Luc Mélenchon n’est pas étranger à cette tendance, et l’évolution de ses choix terminologiques le prouve. Il y a vingt ans, un radical comme lui aurait parlé de lutte des classes. Aujourd'hui, il préfère le terme "peuple". Ces évolutions dénominatives sont portées par une transition : au slogan du "ni-ni", l’offre politique préfère une posture que l’on pourrait traduire par "et-et".
Mais lorsqu’un parti comme le PS décide de se fondre dans une Union populaire plus vaste le temps des législatives, un risque se profile : celui que la disparition du label entraîne aussi celle de son capital électoral traditionnel.
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APRES LA PRÉSIDENTIELLE 2/3Législatives 2022 : la droite éparpillée façon puzzle
PORTRAITPrésidentielle : Emmanuel Macron, une ambition toujours en marche
ÉLYSEE 2022La nouvelle affiche de Marine Le Pen, ou les faux-semblants de la com' de l'extrême droite
New York Times - World
‘Perpetual Violence’: India’s Dangerous New Pattern of Communal Tensions
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As a national campaign by right-wing groups inflames local tensions, Muslim communities are facing the harshest punishments, according to activists, analysts and retired officials.
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By Hari Kumar, Mujib Mashal and Suhasini Raj
KHARGONE, India — The authorities sent bulldozers to the small city in central India within 24 hours of clashes between Hindus and Muslims that turned into a mob-fueled rampage.
The Hindus said stones had been thrown from the direction of the mosque, where Muslims were breaking the Ramadan fast. The Muslims said the Hindu procession had moved toward them with provocative chants.
Before any official investigation or court ruling, the home minister of the state, Madhya Pradesh, appeared to fault the Muslims and ordered demolitions — the same swift, one-sided punishments imposed in two other states over recent clashes. “The houses from where the stones were pelted, we will turn those houses into piles of stone,” said Narottam Mishra, the home minister.
The communal tensions in Khargone, New Delhi and Gujarat — and the demolitions that followed in each — are part of a worrisome new pattern, according to analysts, activists and former civil servants.
In the past, such clashes, while often deadlier, were usually set off by a local issue and would remain contained to a single area. The trigger for the 2002 Gujarat riots, which left more than 1,000 dead, was a train fire that killed dozens of Hindu pilgrims.
The recent violence, the most widespread communal tensions in recent years, played out across several states, multiple clashes with the same characteristics and one-sided punishments. And they are rooted in the rhetoric of right-wing groups at the national level that are targeting Muslims through provocation, a campaign emboldened by the silence of the country’s top leaders.
The concern, say analysts, activists, and former civil servants, is that the clashes will become more frequent, pushing the nation into a cycle of violence and instability.
The nationwide provocations by right-wing activists, which spread swiftly through social media, inspire local groups, who are increasingly turning religious occasions into political events promoting a Hindu-first vision of India that relegates minorities to second-class citizens. When the recent tensions spilled into violence last month, authorities in those places rushed to dole out punishment that fell disproportionately on Muslims and in ways that circumvented the legal process.
After clashes in New Delhi, demolition, mainly of Muslim-run shops and kiosks, continued for nearly two hours after India’s chief justice issued an order to halt. Bulldozers swooped up tea stalls and ripped out staircases that left a family stranded without a way down. They destroyed the walls of a mosque before stopping short of a nearby Hindu temple.
Officials in the three states justified the razing, saying that they were going after illegal encroachment. But the timing, along with speeches by local politicians calling for the demolitions, suggested a link to the clashes, activists and analysts say.
“I fear that we are in the stage of perpetual violence,” said Asim Ali, a researcher who has studied the rise of Hindu nationalism, known as Hindutva.
“Social media and 24/7 news channels mean that Hindutva groups, which are now very technologically savvy, graft into the local context any hot-button communal issue that takes place anywhere in the country,” he said.
In an open letter to Prime Minister Narendra Modi, more than a hundred retired senior civil servants called for an end to hate and “vigilante violence” that they said had “embedded itself deep in the recesses of the structures, institutions and processes of governance.”
“The administration of law, instead of being an instrument for maintaining peace and harmony, has become the means by which the minorities can be kept in a state of perpetual fear,” they said.
Another group of retired officials countered with a letter in support of Mr. Modi, calling the concerns “empty virtue-signaling.”
“What do you mean by provocation?” said Vinod Bansal, a spokesman for Vishwa Hindu Parishad, a right-wing group behind some of the recent processions.
“These are false allegations levied by the perpetrators to save their skins and hide their sins,” he added. “Hindus are in fact victims in all such cases.”
Khargone, a town of about 200,000 in Madhya Pradesh state where the worst of the communal violence happened on April 10, has a history of small-scale tensions. About three-quarters of the population is Hindu; in many neighborhoods, Hindus and Muslims share the same streets.
Like other recent clashes, the Khargone violence centered on the birthday celebrations of a Hindu god, which overlapped with Ramadan this year.
One procession ended peacefully. Authorities approved a second on a designated route to avoid the mosque at its busiest hour when Muslims gather to break their Ramadan fast. But that procession, which included hundreds of participants, took place later, at peak time.
Among the chants repeated was one heard across other states, too: “If you are to live in this country, you have to hail Lord Ram.”
Anil Gupta, an organizer, said the delay was unintentional, caused by participants’ late arrival. “We did not play any provocative music or songs,” he said. “To take the name of Lord Ram is not a crime.”
Violence erupted. Mobs rampaged for much of the night, destroying property from both communities. Altogether 73 people, including the region’s senior most police officer, were injured.
The police returned the body of a Muslim man to his family days later, with little explanation of how he died. After about a week, the police said they had arrested several Hindu men in connection with his death.
An inquiry by a group of opposition parties contended that the police had initially withheld the victim’s identity so as to justify the government’s heavy-handed response to Muslims.
In the past, officials and religious leaders put in place measures to avoid flare-ups, like assigning members to keep watch at sensitive spots. Such steps broke down in Khargone.
Madan Lokur, a retired justice on India’s Supreme Court, said the police typically tried to forestall violence by garnering intelligence on potential trouble. Not doing so, he said, “will only embolden the aggressors.”
“I see these events as a disturbing pattern which will lead, eventually, to injustice and further vitiate the atmosphere prevailing in some parts of the country and stoke fires and retaliation,” Mr. Lokur said.
Concerns about the fairness of India’s law enforcement in dealing with communal tensions have intensified in recent years.
An Amnesty International report found that after months of peaceful protests against a citizenship law seen as discriminatory toward Muslims turned violent in 2020, the police in New Delhi arrested “Muslims on a mass scale immediately after the riots even though the minority community bore the brunt of the violence” and accused officers of“torturing people.”
“If you try to defend yourself, the police will come for you with its full might,” said Mehmood Pracha, a lawyer who represented several Muslims accused in the 2020 riots.
The Delhi High court, in a recent hearing, raised questions about why the police had not stopped a procession by a right-wing group that had led to the clashes in April. Instead, the court said, the police “were accompanying the said illegal procession.”
Suman Nalwa, a spokeswoman for the New Delhi police, denied the accusations around the 2020 riots and rejected concerns over the April clashes.
“The rhetoric and narrative against police is created by interested groups who want to vilify the police,” she said.
In Madhya Pradesh state, where Khargone is, political leaders have taken a hard line on issues embraced by Hindu nationalist campaigns. Shivraj Singh Chouhan, the state’s chief minister, has supported cow protection and condemned interfaith relationships.
“If anyone looks the wrong way toward any mother, sister and daughter, I will not only send you to jail but will destroy your life, your house, your shop — nothing will be left,” he said in a recent speech.
Officials have followed his lead. After a complaint last month by relatives of a Hindu woman, alleging that a Muslim man had “kidnapped” her, a senior district official retweeted Mr. Chouhan’s speech. The official then tweeted pictures of bulldozers demolishing a shop and house of the man “accused in the kidnapping of a girl student.”
A local court later ordered protection for the couple, describing them as “living together as per their own free will.”
In the days after the Khargone clashes, nearly 150 people were arrested. Riyajuddin Sheikh, a local Muslim social worker, said community leaders compiled lists showing about 125 of the arrested were Muslim. Among the dozens of homes and shops destroyed by bulldozers, the majority belonged to Muslims.
Anugraha P., the district magistrate in Khargone, denied the authorities had unfairly targeted Muslims or the police had done too little to prevent the clashes. “We have to ensure neutrality, and give a message to the people that hatred and fear should not be there,” she said.
Hasina Fakhroo, a 56-year-old widow and mother of six whose house was razed, said the authorities “took out their anger” through collective punishment. She said that no stones had been thrown from her home or the immediate area.
She provided documents to The New York Times showing that she paid property taxes and that her home’s construction was partly funded by a plan the prime minister had championed. But Ms. Fakhroo said she had been receiving notices that the house was on illegally occupied land.
“I shouted ‘Allow me to die here, run the bulldozer over me, where will I go? I am a widow,’” Ms. Fakhroo recalled of the demolition.
The tensions are prompting some to abandon the area.
“My in-laws are pressuring me that we should leave this place,” said Rakesh Kale, a Hindu resident who has painted a “For Sale” sign on his wall.
“How we can live here?” he asked “Violence took place in 2012, 2015, 2018 and now in 2022.”
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Valeurs Actuelles
Terminus pour Taha Bouhafs
Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.
Dans la nuit de lundi à mardi, Taha Bouhafs, journaliste “ engagé ” et militant de 25 ans a annoncé son retrait de la course aux législatives où il était candidat dans la 14ème circonscription du Rhône sous les couleurs de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes). Une investiture qu’il doit plus précisément à la France insoumise pour qui il était déjà candidat en 2017. En réalité cette candidature n’a jamais fait l’unanimité au sein de l’alliance des gauches. Lundi 9 mai, Fabien Roussel candidat malheureux du PCF à la présidentielle avait demandé sur France 2 à LFI de « revoir » la candidature de Taha Bouhafs. « Je ne comprends pas que La France insoumise puisse présenter quelqu’un, sous ses couleurs, qui a été condamné en première instance pour injure raciale. » avait alors déploré le député du PCF.
Depuis le 9 mai la question ne se pose plus. Dans un communiqué publié par le Media, il a annoncé son retrait de l’élection. En cause le harcèlement qu’aurait subi l’éphémère candidat. Il y dénonce « une tempête d’attaques sans précédent ». « Tous les jours, regrette-il, une nouvelle calomnie, une nouvelle insulte, une nouvelle menace de mort. » Et de dénoncer un système trop puissant « quand il veut vous broyer. » Il conclut en invitant les militants à continuer de se battre pour les idées de la gauche. Malgré sa déception et ses regrets, il reconnait avoir été « soutenu mais pas assez pour tenir. »
Un harcèlement que dénonce LFI
Quoi qu’on pense du personnage ou de ses options politiques, force est de reconnaître qu’il a subi une campagne de dénigrement intense. Sur son compte Twitter, le jeune journaliste a annoncé vouloir déposer « une série de plaintes contre chaque personne qui l’a diffamé ou injurié. »
Mardi, le chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, lui a apporté son soutien sur Twitter : « Une meute s’est acharnée contre lui. À 25 ans c’est lourd de vivre avec des menaces de mort et des mises en cause publiques quotidiennes. Je m’en veux de ne pas avoir su le réconforter autant que nécessaire. » a-t-il déploré dans un tweet. Il a été aussitôt rejoint par un de ses lieutenants, le député Alexis Corbière. « Taha Bouhafs était l’exemple de ces milieux sociaux et qui s’engagent et qui ne sont pas toujours parfaits. Vous êtes parfait ? Moi non », a déclaré le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon mardi sur France 2. Aux antipodes de Taha Bouhafs, qu’elle qualifie « d’indigéniste », la journaliste au Figaro Eugénie Bastié a dénoncé un « filtrage pré-électoral, sorte de primaire des candidats organisée à coup de “ name and shame ”» là où le candidat « aurait dû être battu dans les urnes. »
Si l’on peut regretter la campagne parfois violente dont il a été l’objet, il faut également rappeler, à la suite d’Alexis Corbière, que Taha Bouhafs n’est pas « parfait ». Tant s’en faut.
Une condamnation et de nombreuses prises de positions douteuses
Outre son engagement en faveur des thèses décoloniales, antiracistes et plus généralement islamo-gauchistes, le “journaliste des luttes” est abonné aux polémiques. Le 3 juin 2020, au lendemain d’une manifestation interdite dénonçant les «violences policières» organisée à Paris à l’initiative de proches d’Adama Traoré, Taha Bouhafs avait qualifié la policière et syndicaliste Linda Kebbab « d’arabe de service ». Ses propos lui avaient valu une condamnation pour injure publique à raison de l’origine et 1 500 euros d’amende. Condamnation pour laquelle il a fait appel.
À cette sanction s’ajoutent un certain nombre de polémiques qui questionnent le choix fait par la LFI de l’investir. Au hasard : en février 2019, Taha Bouhafs s’en est pris à Benoît Hamon, alors que ce dernier dénonçait des insultes anti-sionistes dont Alain Finkielkraut avait été victime : « Sacré Benoît, c’est bientôt le dîner du Crif, et tu n’as pas envie d’être privé de petits fours » l’avait interpellé Taha Bouhafs. Même la Licra y avait vu un jeu de mots “nauséeux”. En 2019, toujours sur Twitter, il a expliqué que « les pouilleux de Charlie Hebdo [n’existaient] qu’à travers notre indignation ». Et de demander s’il était « libre de vomir Charlie ou [s’il risquait] d’être condamné à un camp de rééducation ? » Au surplus, Taha Bouhafs s’est illustré par un soutien accru à des associations islamistes, aujourd’hui dissoutes, comme Baraka City et le CCIF. Il n’épargne pas ses opposants politiques : en 2016 il s’était affiché lors d’une manifestation avec la tête de marine le Pen au bout d’une pique.
Cette liste, qui n’est pas exhaustive, pourrait s’alourdir dans les prochains jours. Selon les informations de BFMTV une enquête interne autour d’accusations de harcèlement et violences sexuelles a été ouverte dimanche à son encontre par la France Insoumise. De nombreux tweets de soutien avaient d’ailleurs été supprimés ces dernières vingt-quatre heures. C’est ce qu’on appelle parier sur le mauvais cheval.
Contacté par Valeurs actuelles, Taha Bouhafs n’a pas souhaité répondre.
L'Humanité
Mauvais jugement
ÉditorialLaurent MouloudLa Cour de cassation vient de planter un nouveau clou dans le cercueil du Code du travail. Dans un arrêt attendu, la haute juridiction a validé, mercredi, le funeste « barème Macron » qui, en cas de licenciement abusif, plafonne les indemnités que le salarié peut réclamer aux prud’hommes. Les espoirs des organisations syndicales, qui ferraillent depuis cinq ans contre cette mesure emblématique du premier quinquennat, ont été douchés. Tout comme ceux des milliers de salariés victimes de cette logique unilatérale de « sécurisation des entreprises », défendue aveuglément par le chef de l’État, toujours au détriment des travailleurs les plus fragiles.
Voté par ordonnance dès septembre 2017, ce barème a été taillé sur mesure pour les employeurs. Ils peuvent anticiper le montant des sanctions maximales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Un outil « pro-business » pour faciliter le turnover, « flexibiliser » la masse salariale et l’adapter aisément au diktats du marché. Pour le patronat, c’est tout bénef. Pour la justice sociale, on repassera. Ce système de plafonnement, qui varie en fonction de l’ancienneté, désavantage les salariés embauchés depuis peu. Dans leur cas, le montant des indemnités est bien plus faible qu’auparavant – parfois inférieur au préjudice. Et les dissuade de batailler aux prud’hommes en engageant des frais d’avocat. Résultat : le nombre de contentieux est en chute libre et les petits dossiers ont déserté les procédures.
Face à ce déséquilibre flagrant, des cours d’appel ont estimé que les juges devaient déroger au barème et apprécier en fonction du contexte si l’indemnité perçue était « adéquate », comme le réclame l’Organisation internationale du travail. Las, la Cour de cassation a cédé à la pression du patronat. Une décision clairement orientée qui va jusqu’à dépeindre le « cas par cas » – principe même de la justice – comme une « atteinte à l’égalité des citoyens devant la loi » … Le combat va se poursuivre. Et se jouera dès les législatives, où la proposition d’abrogation des ordonnances travail, portée par la Nupes, pourrait réparer dans les urnes les dégats d’un quinquennat antisocial.
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : Robert Ménard s’érige contre la “république de chaos” proposée par l’Union populaire
A l’approche des élections législatives, qui se tiendront les 12 et 19 juin, Robert Ménard se positionne. Le maire de Béziers – qui avait soutenu Marine Le Pen (RN) lors de la présidentielle, en dépit de leurs régulières divergences – a signé une tribune dans les colonnes du Figaro, mardi 10 mai, dans laquelle il s’érige contre la « république de chaos » proposée par la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (NUPES). Ainsi, il appelle à l’union de tous « les sociaux-démocrates, les centristes, les droites, toutes les droites responsables [et] les élus indépendants », pour faire barrage à Jean-Luc Mélenchon aux législatives, arguant que « la France ne mérite pas ça ».
« Le danger est palpable »
Selon le maire de Béziers, « le danger est palpable, car la dynamique est du côté de La France insoumise et de ses alliés ». « Sous nos yeux, la gauche française est en train de s’unir sous l’égide d’un parti clairement antieuropéen et ouvertement communautariste. Anachronique, dramatique, suicidaire », détaille également le cofondateur de l’association Reporters sans frontières (RSF) dans sa tribune.
Plus loin, Robert Ménard évoque l’urgence de « faire bloc » face à une « situation inédite ». Et cela, quitte à soutenir Emmanuel Macron. « Soutenons le chef de l’Etat quand il prend des décisions courageuses, critiquons-le quand il en prend de néfastes », écrit Robert Ménard dans sa tribune publiée dans les pages du quotidien national. Avant de conclure en ces termes, pour étayer son point de vue sur la question : « C’est l’intérêt de notre nation. Ne pas choisir entre le bloc démocratique proeuropéen et son contraire serait irresponsable. »
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Once Best Friends, Bulgaria Takes a Stand Against Russia
Bulgaria has imposed economic sanctions on Russia, offered to repair broken military equipment for Ukraine and expelled Russian diplomats.
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By Andrew Higgins and Boryana Dzhambazova
Photographs by Nanna Heitmann
SHIPKA, Bulgaria — A week after Russia invaded Ukraine, Moscow’s ambassador to Bulgaria climbed a snowy mountain pass to honor czarist-era Russian soldiers who died there fighting for Bulgarian independence in the 19th century.
Present day concerns, however, quickly eclipsed the effort to remind Bulgaria of the debt it owed Russia. That same day, Bulgaria expelled two of the ambassador’s underlings for espionage and announced the arrest of a senior military officer on charges of spying for Russia.
In the weeks since, Bulgaria, a country that Moscow long counted as its most ardent and reliable friend in Europe, has joined fellow members of the European Union in imposing ever tougher economic sanctions on Russia, offered to repair broken military helicopters and tanks for Ukraine, and expelled yet more Russian diplomats.
“Traditionally, Russia has always had a big influence here, but we have been a big surprise to them,” Prime Minister Kiril Petkov said in an interview last week in Sofia, the Bulgarian capital. “They don’t understand what happened,” he added.
The rapid souring of relations with Bulgaria, a poor but symbolically important country because of its historically close ties to Russia, underscores how far off-script the invasion of Ukraine ordered by President Vladimir V. Putin has veered, and not only on the battlefield.
Russia, furious at what it sees as its wayward friend’s insolence, last month abruptly halted supplies of natural gas to Bulgaria by Gazprom, making its erstwhile Balkan ally the first country along with Poland targeted by Moscow’s energy weapon.
At the same time, Mr. Petkov said, Moscow launched cyberattacks, assaulting the server of Bulgaria’s state energy company and crippling pension payments by its postal service. “We are under severe attack at the moment,” he said, describing this as a clear “attempt to derail our government” by stoking domestic unrest.
“They are trying to make an example of us,” Mr. Petkov said, describing Russia’s energy squeeze on his country as aimed at creating a situation in which “energy prices will go through the roof and our government will fall.”
Whether Mr. Petkov’s already fragile coalition government, formed after inconclusive elections in November, survives now depends to a large extent on its ability to patch together alternative sources of energy with help from the European Union, which Bulgaria joined in 2007, and the United States. Mr. Petkov this week visited Washington, where Vice President Kamala Harris pledged U.S. “solidarity in the face of Russia’s latest attempt to use energy as a weapon.”
Assen Vassilev, Bulgaria’s finance minister and deputy prime minister, insisted that Bulgaria was already well on its way to securing substitute supplies of gas by pipeline from Azerbaijan and through deliveries by sea of liquefied natural gas to terminals in neighboring Greece for transport north to Bulgaria.
“For us, obviously, Gazprom is now in the past,” Mr. Vassilev said in an interview. Moscow, he added, had overplayed its hand, prodding normally feuding Balkan nations into fast joint action to counter the danger of Russia suddenly cutting off supplies.
“This,” he said, “gives me a lot of hope that the gas weapon will be not only a paper tiger but will backfire.”
Already clear from Russia’s rift with Bulgaria is that its faltering progress on the battlefield in Ukraine has been accompanied by often self-inflicted setbacks on the diplomatic front.
Moscow has kept China onside and rallied support in Africa and parts of Latin America, but elsewhere it has displayed a striking capacity to lose friends and alienate people.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, for example, recently infuriated many people in Israel, a country that had mostly sat on the fence over the war in Ukraine, by claiming that Jews were “the biggest anti-Semites” and that Hitler had Jewish origins. President Putin later apologized to Israel for the remarks.
The Russian ambassador in Sofia, Eleonora Mitrofanova, scored another own-goal by describing Bulgaria as America’s “bedpan,” an insult that her embassy later blamed on a faulty translation.
Mr. Petkov, the Bulgarian prime minister, said he had summoned the ambassador to protest her remark, telling her that “there are lots of good dictionaries around,” and received an apology.
He added that he was still unhappy that Moscow’s envoy was “acting not like a diplomat but a propaganda machine.”
Bulgaria in March recalled its ambassador from Moscow in response to what it described as “undiplomatic, sharp, and rude” statements by Ms. Mitrofanova. It has let the Russian ambassador stay in Sofia, but more of her diplomats will soon be ordered home.
“Now is the time to take a strong stand against Russian spies and operatives,” Mr. Petkov said. “Now is the time to clean up.”
Poland, while never a friend of Moscow like Bulgaria had been, has also been taken aback by Russia’s disregard for public sentiment. Russia’s embassy in Warsaw, a city awash with Ukrainian flags and abusive billboards targeting Mr. Putin, last week called on residents of the Polish capital to join Russian diplomats in “Victory Day” events on May 9 celebrating the 1945 defeat of Nazi Germany, a Russian holiday that Mr. Putin has turned into a festival of nationalist bombast.
On Saturday, after a public outcry over what many in Poland saw as a crude effort to hijack memories of World War II, the embassy canceled its plans for joint public events with Poles. In a statement, the embassy also expressed regret over Poland’s ingratitude to Moscow for its role in defeating the Nazis, “thanks to which the Polish state exists today!” When the Russian ambassador showed up at Soviet war memorial in Warsaw on Monday, a Ukrainian activist doused him with a red liquid.
Moscow’s embassy in Sofia made an equally unsuccessful attempt to co-opt Russia’s past military glory in service of its brutal onslaught against Ukraine. Ms. Mitrofanova, the ambassador, infuriated even previously pro-Russian Bulgarians with a claim that Russia’s invasion of Ukraine was no different from its czarist-era military intervention against the Ottoman Empire in the Balkans, which helped Bulgaria become an independent nation.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. A Ukrainian counteroffensive near Kharkiv appears to have contributed to sharply reduced Russian shelling in the eastern city. But Moscow’s forces are making advances along other parts of the front line.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
Russian oil embargo. European Union ambassadors again failed to reach an agreement to ban Russian oil, because Hungary has resisted the adoption of the embargo. The country is preventing the bloc from presenting a united front against Moscow.
“There were times when Russia liberated Bulgaria, now it’s time for Russia to liberate Donetsk and Lugansk,” the ambassador, referring to two eastern regions of Ukraine, said in a March speech.
That comparison, said Daniela Koleva, a historian at Sofia University, “caused a wave of indignation” by presenting a one-sided view of history that, like Mr. Putin’s denigration of Ukraine’s history and its right to exist, distorted complicated past events in service of clumsy propaganda.
Ms. Koleva said many Bulgarians acknowledged that their country had benefited from Russian help in the 19th century and still felt some gratitude. But, she added, the country also has bitter, more recent memories of Russian attacks on its Black Sea coast during World War I and of Soviet occupation after World War II.
“There is a lot of mythology about Russia,” she said, adding that more than four decades of Soviet-imposed communist rule had “systematically erased anything that might put a shadow on Russia or the Soviet Union.”
Opinion polls show that sympathy for Russia is still stronger in Bulgaria than elsewhere in Europe. But, according to a survey commissioned by Bulgarian state television in March, more than 60 percent favor tougher sanctions against Moscow while the approval rating of Mr. Putin has more than halved to around 25 percent since he invaded Ukraine.
“This war is a big nail in the coffin of our enchantment with Russia,” said Ruslan Stefanov, program director for the Center for the Study of Democracy, a research organization in Sofia. “They have been very successful in totally turning people off Russia.”
When the government submitted a resolution in Parliament last week authorizing “military-technical assistance” to Ukraine, even the Socialist Party, long a stalwart supporter of Russia, voted in favor. The only party that voted against was Revival, a nationalist outfit that has staged regular protests in support of Russia’s invasion.
Kostadin Kostadinov, the leader of Revival, insisted in an interview that most Bulgarians supported Russia but had been ignored by a government that he accused of turning the country into an “entirely dependent colony of the United States.”
Halting gas deliveries to Bulgaria, he acknowledged, “is not a friendly act” by Russia but one that he said he understood because “we started this war with Russia” by imposing sanctions and expelling diplomats.
Until Gazprom abruptly cut off Bulgaria in late April, the country relied on Russia for about 90 percent of the natural gas it consumed.
But, according to Mr. Petkov, the prime minister, Russia gravely miscalculated by turning Bulgaria into a test of its ability to inflict economic damage and alter government policy in support of Ukraine.
“If the most Russia dependent country with the lowest per capita G.D.P. in the E.U. can afford to stand up to Putin, everybody should be able to stand up to Putin,” he said.
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L'Humanité
Kafka dans les profondeurs protectrices de l’écriture
ChroniqueVoilà l’occasion, grâce à deux volumes de la pléiade, de lire ou relire le fameux Journal et les Lettres de Kafka bien que leur auteur lui-même se soit opposé à leurs publications. Il est d’ailleurs très ferme sur cette question. Ainsi écrit-il à Max Bord : « Tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi (…) en fait de journaux, manuscrits, lettres, écrites par d’autres ou par moi, dessins, etc., est à brûler sans restriction et sans être lu ». Brod n’aura heureusement pas suivi les ordres de son ami. Et nous comptons bien l’imiter — si ce n’est déjà fait.
Vincent RoyJournaux et Lettres de KafkaD’autant que l’organisation même de ces deux volumes (III et IV des Oeuvres complètes) que nous avons sous les yeux enrichit notre re-découverte : en effet, la correspondance — dont quelques lettres étaient encore inédites en français —, est ici classée chronologiquement et le Journal qui recèle des ébauches de récits, des brouillons de lettres, des « exercices d’écriture », des notes, des chapitres de romans, des dessins, des nouvelles, est ici non seulement traduit intégralement, mais tel qu’il a été conçu — c’est-à-dire que les nouvelles et récits qui en furent isolés et constituent le tome I des oeuvres de l’écrivain praguois dans la pléiade sont là réintégrés dans le fil chronologique. Quelle aubaine de les relire dans leur éclairage naturel ! Nous prenons conscience de l’intrication des notations intimes, des projets littéraires, des récits, des lettres… En somme, c’est tout un !
Comment doit-on lire ou plutôt comprendre ces pages voulues secrètes ? « Comme un lieu de vie et de survie solitaire dans les profondeurs protectrices de l’écriture, un réseau souterrain de stockage sans cesse ouvert sur des galeries nouvelles, un moyen de lutter contre la peur », comme le note Jean-Pierre Lefebvre dans son éclairante préface. Kafka dialogue avec lui-même : « L’idée me vient de recommencer à m’adresser la parole ». Le Journal est l’espace d’une « sociabilité égotiste, narcissique », mais pas seulement ; car il est « percé » de fenêtres sur le monde, traversé d’observations sur ce monde. Voici, pour part, ce qui en fait le prix.
La chronique littéraire de Vincent Royfranz kafka France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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Photographie. « HELENE », UN LIVRE COMME UNE NECESSITE
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Magali JauffretQuelle chance que ce livre existe ! Quelle chance que la photographe Estelle Lagarde, un jour de mars 2004, ait eu le toupet de suivre et d’intercepter Hélène, assise en face d’elle dans une rame de métro, pour lui proposer de poser ! Quelle chance qu’Hélène ait dit oui, sans s’offusquer, s’effrayer, se dérober ! Estelle écrit dans le livre qu’elle vient de publier et où elle s’adresse à la jeune femme : « Je n’avais jamais vu un tel personnage auparavant. Tu m’as impressionnée. Tu étais de ces êtres qui viennent d’un autre monde. Et immédiatement, tu m’as inspirée. Photographiquement. Humainement. Physiquement ».
S’en suivent dix ans de rendez-vous, de rencontres, de poses dans des chambres d’hôtel, des lieux désaffectés, de mises en scène lors de moments partagés. La confiance est là.
Une amitié est née. Hélène, « gracile silhouette toute vêtue de noir et rehaussée de talons hauts qui lui confèrent une élégance digne », prend la pose. Elle baisse la tête. Elle regarde l’objectif. Elle sourit. Elle rit franchement. Elle fume. Elle endosse la parure d’un oiseau. Elle entraîne Antoine, son compagnon, dans l’aventure. Ils jouent, sur un lit aux jeunes mariés. Elle arbore un collier de boudins et de saucisses. Sa grâce, son expressivité font mouche. « Toute ta personne irradiait. Tes magnifiques cheveux noir de jais encadraient un visage blanc porcelaine. Tes lèvres fines se dessinaient délicatement sur une peau transparente. Mais de ton visage, ce sont surtout tes immenses yeux noirs, si grands qu’ils m’ont captivée » se souvient Estelle. Hélène est si inspirante que l’imagination d’Estelle s’envole et que la photographe, qui enchaîne les séries, trouve bientôt un emploi pour Hélène dans chacune d’entre elles, de « Femmes intérieures » à « De dame des songes » à « Contes sauvages », de « l’auberge » à « De animal lapidum », sans compter un délicat travail d’altération de l’image au moment du tirage. L’impression, avec elle, d’être dans un film. Hors du temps. Les dernières images, Hélène apparaît souvent floue, comme si elle fuyait quelque chose. On pense aux autoportraits de Francesca Woodmann…
Estelle Lagarde a longtemps gardé cette histoire secrète, comme si elle ne devait jamais être dévoilée jusqu’à ce jour de juin 2020 où le temps étant venu, elle se décide à partager pareil trésor, à opposer l’amitié à la barbarie en exhumant ses négatifs et en fabriquant un livre, une exposition.
Le temps a passé depuis ce 15 novembre 2015 où, alors qu’elle se trouve à Venise, un coup de fil lui apprend la mort d’Hélène, tuée le 13 au Bataclan. Hélène Muyat Leiris, née en 1980, était maquilleuse. Elle avait épousé Antoine Leiris, auteur, en 2016, de « Vous n’aurez pas ma haine », paru aux éditions Fayard. Elle était la mère de Melvil, né en 2013.
http://littlebiggalerie.comphotographiebataclanattentats du 13 novembre 2015 France24 - Monde
États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
Publié le : 12/05/2022 - 01:48
FRANCE 24
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La courte majorité démocrate au Sénat n'a pas suffi, mercredi, à permettre l'adoption d'une loi garantissant l'accès à l'avortement aux États-Unis. Un échec législatif attendu, en amont d'une décision redoutée de la Cour suprême.
Le Sénat américain a échoué mercredi 11 mai à adopter une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays, à l'heure où ce droit est fortement menacé par une décision à venir de la Cour suprême.
Ce vote était surtout symbolique, les démocrates ne disposant pas des 60 voix sur 100 nécessaires pour avancer sur ce texte. Mais il s'inscrit dans un combat plus large des progressistes pour tenter de protéger le droit à l'avortement.
"Pour la première fois en 50 ans, une majorité conservatrice, une majorité extrême de la Cour suprême est sur le point de décréter que les femmes n'ont pas le contrôle sur leur propre corps", a alerté, le ton grave, le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, juste avant le vote.
"Mon corps, mon choix"
Les républicains se sont opposés en bloc à ce projet de loi, accusant les démocrates, par la voix de leur chef Mitch McConnell, de vouloir proposer des "avortements à la demande". Ultime revers, le démocrate Joe Manchin, déjà fossoyeur de plusieurs grands chantiers de Joe Biden, a voté avec l'opposition républicaine.
Le président américain a fustigé l'issue du vote. "Les républicains du Congrès – dont aucun n'a voté pour ce projet de loi – ont choisi de s'opposer au droit des Américaines de prendre les décisions les plus personnelles concernant leur corps, leur famille et leur vie", a-t-il dénoncé dans un communiqué.
Son parti a tenu à organiser ce vote après l'extraordinaire fuite, le 2 mai, d'un projet de décision de la Cour suprême, selon laquelle la plus haute juridiction américaine s'apprêtait à annuler l'accès à l'avortement. Si la Cour suprême venait à revenir sur la jurisprudence qui fonde le droit à l'avortement aux États-Unis depuis 1973, chaque État serait libre de l'interdire ou de l'autoriser. Une vingtaine d'États conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal.
Aux cris de "mon corps, mon choix", une trentaine d'élus de la Chambre des représentants, où cette loi avait été adoptée avec succès en septembre, sont venus assister au vote du Sénat pour contester son échec. Au sein de ce groupe, plusieurs élues ayant publiquement évoqué leur avortement.
Manifestations quotidiennes
Depuis la révélation de ce projet d'arrêt de la Cour suprême, des groupes – plus ou moins denses viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage. Et certains manifestants protestent jusque devant le domicile de juges conservateurs de la Cour.
Plusieurs grandes organisations progressistes ont appelé les Américains à défiler en masse le 14 mai dans tous les États-Unis pour protéger l'accès à l'avortement. Quatre grandes marches sont organisées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles, et des centaines de rassemblements sont prévus dans le reste du pays.
Le président américain Joe Biden a lui aussi promis de s'impliquer personnellement dans la bataille et exhorté les Américains à "choisir des candidats favorables" au droit d'avorter lors des élections législatives de mi-mandat, le 8 novembre. Il souhaite ainsi élargir la majorité des démocrates au Sénat, avec l'espoir d'être alors en mesure de passer cette loi fédérale protégeant l'accès à l'avortement.
Mais ces élections sont toujours très périlleuses pour le pouvoir en place, et il est très possible que les démocrates perdent au contraire leurs minces majorités au Congrès lors du scrutin.
Avec AFP
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États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement
Revue de presse
"Aux États-Unis, la bataille pour la défense du droit à l'avortement est engagée"
CARTOONING FOR PEACEL'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis
Valeurs Actuelles
Olivier Faure, le fossoyeur du Parti socialiste
Ce dimanche, Olivier Faure était l’invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Le premier secrétaire du Parti socialiste est revenu sur les modalités de l’accord entre son parti et La France insoumise, justifiant un opportunisme électoral lugubre pour un parti en quête de résultats : « Nous avons été longtemps les frères ennemis. Nous allons essayer maintenant d’être celles et ceux qui servent ensemble le peuple français », estime le chef de file des socialistes. Cette initiative électorale prendra le nom “Nouvelle union populaire écologique et sociale” (Nupes). Se revendiquant « Européen convaincu », Olivier Faure reconnait des points de convergence avec Emmanuel Macron, mais tient néanmoins à marquer sa différence avec le chef de l’Etat, en soulignant son appartenance à un certain espace politique, « celui de la gauche ». Le Parti socialiste se trouve alors écartelé entre deux tendances et conduit à être phagocyté entre Emmanuel Macron, le meilleur des européistes, et Jean-Luc Mélenchon qui lui porte une critique de l’Europe.
Nous avons été longtemps les frères ennemis. Nous allons essayer maintenant d’être celles et ceux qui servent ensemble le peuple français.
Si des points d’accord ont facilement été trouvés, à l’image de la revalorisation du SMIC à 1400 euros net ou la retraite à 60 ans pour tous, d’autres désaccords persistent. Au-delà des divergences sur le nombre de députés, la question européenne constitue une ligne de fracture assez importante entre Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure. Si le leader de la France Insoumise a fait évoluer son discours en parlant de renégocier les traités européens dans une posture davantage souverainiste, le PS depuis François Mitterrand a quant à lui clairement choisi le camp Maastrichtien.
Pour maintenir cette alliance artificielle, pour ne pas dire contre nature, il leur faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles, tout en travaillant à les transformer, en particulier les règles économiques, sociales et budgétaires. Les signataires du texte assurent : « Nous ne serons ni les premiers ni les derniers à le faire, en France comme en Europe. »
Une alliance potentiellement mortifère
Le compromis trouvé par les « partis de gauche » pourrait être à l’origine d’une scission au sein du PS, qui s’autorise ce qu’il s’interdisait depuis la création de la France Insoumise, à savoir dépasser la ligne rouge que constituait un rassemblement, ne serait-ce que ponctuel. En s’alliant avec une gauche « radicale », Olivier Faure semble conduire le Parti socialiste sur une pente dangereuse. Dès lundi dernier, un certain nombre de ténors du parti ont alors manifesté leur vive opposition, voir indignation à une telle alliance, de François Hollande à Carole Delga (Présidente PS du conseil régional d’Occitanie). Le lendemain, c’est l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve qui a menacé de quitter le navire si l’accord venait à naître, estimant que les dirigeants ont « perdu leur boussole » d’un « socialisme républicain ». Il a été rejoint dans la foulée par l’ancien ministre et maire du Mans Stéphane Le Foll qui a lui aussi fait part de son aigreur face à ces tractations : « Si ce Parti socialiste continue à être comme il est aujourd’hui, (…) ce parti qui se réduit, qui se rabougrit, je partirai bien sûr. » Et d’ajouter qu’il serait prêt à « conduire la campagne » des dissidents PS qui refuseraient de retirer leur candidature en faveur de celle d’un candidat de la “NUPES”.
Dans l’attente de la publication d’un programme chiffré ces prochains jours, Olivier Faure tente de diffuser un message autour du « rassemblement » de la gauche pour ces élections législatives. Il s’efforce de faire passer cette soumission du parti qui a structuré la gauche sous la Vème République pour une coalition au service de « l’intérêt général ».
Cette alliance intervient dans le cadre d’une recomposition du paysage politique à gauche, ou le score de la France Insoumise au premier tour de l’élection présidentielle traduit une nouvelle réalité et un rapport de force en faveur du parti présidé par Jean-Luc Mélenchon. Si un accord a été trouvé, il ne s’est pas fait sans douleurs, davantage d’un côté que de l’autre. Reste alors à savoir si les tensions résisteront au temps.
France24 - Monde
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
Publié le : 11/05/2022 - 18:17
Leela JACINTO
Alice BROGAT
À l’apogée de leur pouvoir, les membres de la famille Rajapaksa occupaient tous les postes clé au Sri Lanka : président, Premier ministre, ministres des Finances et de l’Intérieur. Mais au moment où le clan semblait invincible, une crise économique, qu’il a lui-même provoqué, l’a conduit à sa perte. Cela signifie-t-il pour autant la fin de la dynastie politique la plus puissance d’Asie du Sud-Est ?
Le Sri Lanka au bord du chaos : des manifestations pacifiques contre le gouvernement ont basculé cette semaine dans la violence alors que de nombreux symboles du pouvoir de la famille Rajapaksa, aux manettes depuis près de 20 ans, ont été pris pour cible.
Le 9 mai, une foule en colère s’est notamment abattue sur la résidence du Premier ministre à Colombo, conduisant l’armée à mener, avant l’aube, une opération de sauvetage de Mahinda Rajapaksa et de sa famille. Le Premier ministre avait déjà remis une lettre de démission à son frère cadet, le président, ouvrant la voie à un nouveau "gouvernement d’union nationale".
Au même moment, dans la province d’Hambantota, des manifestants ont attaqué le Musée Rajapaksa, situé dans le village familial ancestral de Medamulana. Deux statues de cire représentant les parents Rajapkasa ont été détruites ainsi que des bâtiments et la maison familiale située à proximité du musée.
Une situation inimaginable, il y a à peine deux ans. Le 12 août 2020, une extraordinaire démonstration de force du clan Rajapaksa se déroulait au Temple de la Dent, l’un des sites bouddhistes les plus vénérés du Sri Lanka, situé dans la ville de Kandy, l’ancienne capitale politique des rois de l’île.
Élu président au mois de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa venait de remporter une victoire écrasante aux élections législatives et prêtait serment avec un cabinet composé de deux de ses frères et deux neveux.
Prêter serment lors d’une cérémonie religieuse était une tradition familiale chez les Rajapaksa, une manière de symboliser leur ancrage dans ce nationalisme bouddhiste cinghalais qui nourrit leur pouvoir. Alors que la fortune du clan n’a cessé de croître ces dernières années, ces cérémonies politico-religieuses se sont multipliées sur les sites sacrés. Fonctionnaires, diplomates et journalistes se sont consciencieusement rendus à chaque investiture d’un Rajapaksa à un nouveau ministère.
La concentration des pouvoirs et la mauvaise gestion, en revanche, n’avaient eux rien de sacré. Lors de la prise de fonction de son nouveau cabinet, le président s’est ainsi octroyé le portefeuille de la Défense, en contradiction avec la Constitution qui empêche le chef de l’État d’occuper un poste ministériel. Son frère, le puissant Mahinda Rajapaksa, est devenu non seulement Premier ministre mais aussi ministre des Finances, de l’Urbanisme et des Affaires bouddhistes.
Le président a également nommé son frère aîné, Chamal Rajapaksa, ministre de l’Irrigation, de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Gestion des catastrophes. Son fils Sashindra a, lui, reçu un poste de secrétaire d’État à l’agriculture. Quant au fils du Premier ministre, il a hérité du portefeuille de la Jeunesse et des sports.
À leur apogée, les Rajapaksa semblaient invincibles. Le clan pouvait signer à tour de bras des méga contrats d’infrastructures, amasser des fortunes et réprimer les minorités et les journalistes sans jamais avoir à rendre de compte.
Pendant de nombreuses années, les défenseurs des droits humains ont dénoncé la répression, les massacres, la corruption et le népotisme de la dynastie politique la plus puissante d’Asie du Sud-Est. Mais leurs appels sont restés lettres mortes auprès d’un électorat prêt à fermer les yeux sur ces coups portés aux libertés publiques, séduit par le culte de dirigeants forts préférant l’action au compromis.
Aujourd’hui, la chute est d’autant plus vertigineuse pour cette famille qui détenait, depuis l’époque de la colonisation, une emprise quasi féodale sur le pays.
Le père de l’actuel président, D. A. Rajapaksa, était un parlementaire représentant le district d’Hambantota. Mais c’est son second fils, Mahinda, qui a catapulté le clan vers les sommets en quittant ses habits de leader de l’opposition pour enfiler le costume de Premier ministre en 2004.
Frères d’armes
Un an plus tard, Mahinda remportait l’élection présidentielle d’une courte tête lors d’un scrutin marqué de violences et un appel au boycott lancé par la minorité tamoule du nord de l’île. Une première victoire pour Mahinda dans la guerre sanglante qui l’opposait au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE).
Le président Mahinda commence alors à mettre place un mode de gouvernance au service de la prospérité de la famille Rajapaksa, lui faisant gagner le surnom de "chef du clan".
Selon ses biographes, le président Mahinda aurait tapé sur l’épaule de son jeune frère Gotabaya, un ancien officier de l’armée, pour lui annoncer qu’il allait devenir le prochain ministre de la Défense. Bientôt allait pouvoir débuter une guerre sans merci pour "en finir" avec les Tigres tamouls, comme il l’avait promis à son électorat.
Les Tigres tamouls avaient pourtant abandonné l’idée de créer un état indépendant. Ils demandaient plus d’autonomie dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de la Norvège. Cette trêve devait paver la voie à un accord de paix et mettre fin à deux décennies d’une guerre civile brutale dans laquelle des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie.
>> À voir : Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes
Les frères Rajapaksa, au contraire, ont élaboré une opération militaire pour anéantir les Tigres tamouls, avec l’appui d’une large part de l’opinion publique. En revanche, pour la minorité tamoule a débuté une période de violences dirigées contre les civils, suscitant la condamnation de l’ONU et des organisations internationales de défense des droits humains.
Gotabaya est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’épisode tristement célèbre du Drapeau Blanc, en 2009, lorsque des membres des Tigres tamouls et leurs familles ont accepté de se rendre aux autorités sri-lankaises, pour finalement être massacrés. Les frères Rajapaksa ont toujours nié leur responsabilité dans ces événements ainsi que dans les nombreuses disparitions de civils qui ont marqué ces années noires.
Le piège de la dette chinoise
Cette ligne sécuritaire extrêmement dure a fait grimper en flèche la popularité de Gotabaya lors de la dernière élection présidentielle, tout comme elle a permis à son frère, plus expérimenté politiquement, de rafler la mise lors des élections législatives l’année suivante. Mais ce ne sont pas les questions sécuritaires mais bien économiques qui ont conduit le clan Rajapaksa à sa perte.
À court de devises étrangères et confronté à une pénurie d’essence, des coupures de courant et une inflation galopante, le vent a fini par tourner pour le clan Rajapaksa, alors que la population tentait de survivre au désastre que son gouvernement avait créé.
Horrifiés par les violations flagrantes des droits de l'Homme au Sri Lanka, les gouvernements occidentaux ont commencé à réduire leurs aides financières. Privé de cette manne, le gouvernement a massivement contracté des emprunts bancaires pour financer le budget de l’État.
Les Rajapaksa ont également accentué leur dépendance vis-à-vis des investissements chinois, tombant dans le piège de la dette. Symbole de ces méga projets à l’utilité douteuse : le gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, financé par des emprunts contractés auprès de banques chinoises à des taux d’intérêt mirobolants pour un projet non viable économiquement.
Alors que la dette du pays explosait, les Rajapaksa ont ignoré les appels du FMI à une restructuration de la dette, promettant que le Sri Lanka serait en mesure de satisfaire ses créanciers. Pendant ce temps, Basil Rajapaksa, nommé ministre des Finances depuis 2020 en dépit de soupçons de corruption, a hérité du surnom de "Monsieur 10 %", en référence à des accusations de détournement de fonds publics.
Quant à son neveu, le fils de Chamal Rajapaksa, Sahindra, il a été à l’origine d’un décret désastreux interdisant l’importation d'engrais chimiques, qui a frappé de plein fouet le secteur agricole, vital pour l’économie du pays. Avec la chute des revenus touristiques liés à la pandémie de Covid-19, les Sri Lankais ont commencé à perdre confiance dans la famille régnante.
Au lendemain des violences entre partisans et opposants au président, Namal, le fils de Mahinda, a reconnu que la famille traversait "une mauvaise passe".
Cependant, d'aucuns refusent de tirer un trait sur les Rajapaksa. "C’est un nom qui a encore des soutiens parmi l’ethnie cinghalaise [Relatif aux habitants de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka, NDLR]", explique à l’AFP Akhil Bery de l’Asia Society Policy Institute. "Bien que cette situation relève en grande partie de la responsabilité des Rajapaksa, leurs successeurs vont devoir hériter de ce désordre, laissant aux Rajapaksa un espace politique à occuper"
Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.
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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans
La chronique de l’éco
Le Sri Lanka pris dans le piège de la dette chinoise
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
L'Humanité
Dialogues Lire et écouter Antonio Tabucchi
Nos recommandations culturellesAlain NicolasMalgré les succès de Nocturne indien ou Requiem, la voix d’Antonio Tabucchi ne nous parvient plus guère. C’est la loi de la « chaîne du livre », dira- t-on. Mais aussi la rançon d’une attitude qui, sans être celle de l’écrivain retranché dans sa tour d’ivoire, le conduit cependant à assumer sa différence. Bernard Comment, auteur et éditeur, fut le traducteur et l’ami d’Antonio Tabucchi. Il fait paraître aujourd’hui un livre de « dialogues » qui nous permet de prendre toute la mesure de l’écrivain toscan dix ans après sa mort, le 25 mars 2012.
On a peu écrit sur Tabucchi. Quand Berlusconi prit le pouvoir à l’aube du XXIe siècle, on s’aperçut de la finesse et de la clairvoyance de l’auteur de Piazza d’Italia, en 1975, de Pereira prétend, en 1994, et d’ Il se fait tard, de plus en plus tard , en 2001. Antonio Tabucchi savait, quand il le fallait, intervenir dans la vie de la cité, dans nos colonnes au besoin. Mais il le faisait sur la base d’une singularité que Bernard Comment, dans sa substantielle préface, qualifie de « donnée constitutive de l’œuvre de Tabucchi, le doute immiscé, la suspension de jugement, l’ambiguïté ».
Ces dialogues, échanges de questions et de réponses par lettres, entretiens transcrits et publiés en revues, verbatim de rencontres en public, donnent une idée assez nette de l’écrivain. Son rôle public, comme on l’a vu, mais aussi sa conception de l’art d’écrire. Refusant l’idée de la « fin du roman » tout comme l’asservissement au réel, il se reconnaît en l’écrivain portugais aux mille « hétéronymes » : « On écrit parce qu’on a découvert, comme l’a dit Pessoa, que la vie ne suffit pas, mais la littérature suffit-elle ? » Fort heureusement, la question restera sans réponse.
LittératureItaliePortugalFiction Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : en Dordogne, la majorité présidentielle investit un élu condamné pour violences conjugales
C’était bien la peine de déclarer l’égalité entre les femmes et les hommes “grande cause nationale” du quinquennat. Depuis 2017, cette ambition a pris du plomb dans l’aile. Prenez le casting des candidats LREM – devenu Renaissance – aux législatives. Dans la quatrième circonscription de Dordogne, le parti présidentiel a ainsi investi un certain Jérôme Peyrat, 59 ans, maire de La Roque-Gageac, et conseiller régional. Petit hic : l’intéressé a été condamné en 2020 à 3 000 euros d’amende avec sursis pour violences envers son ex-compagne. L’élu était accusé de l’avoir frappée lors d’une dispute fin 2019, lui occasionnant 14 jours d’ITT.
Dans la même veine, Stéphane Trompille, 39 ans, député LREM de la quatrième circonscription de l’Ain, n’en démord pas : il maintiendra, « quoi qu’il en coûte », sa candidature pour le scrutin de juin. Le tout alors qu’il a été condamné pour harcèlement sexuel en 2020 sur une collègue chargée des relations presse décision dont il a fait appel… « Sous couvert de plaisanteries de mauvais goût et sexistes, Stéphane Trompille a adopté un comportement attentatoire à la santé » de sa collaboratrice, avait conclu le tribunal à l’époque. Alors, investira, investira pas ?
France24 - Monde
Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
Publié le : 11/05/2022 - 17:55Modifié le : 11/05/2022 - 17:56
Sébastian SEIBT
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Le fonds d’investissement américain Tiger Global a perdu 17 milliards de dollars depuis le début de l’année. Une déroute sans précédent pour l’un des champions des investissements dans le secteur de la tech qui en dit long sur l’état du marché et, plus généralement, de l’économie.
L’une des plus grandes stars de la finance - un fonds spéculatif abonné aux investissements qui rapportent gros - vient de se prendre une claque historique. Tiger Global a perdu 17 milliards de dollars depuis le début de l’année, a calculé le Financial Times dans un article paru mardi 10 mai.
Jamais un fonds d’investissement n’avait souffert d’une telle perte en si peu de temps, confirme la chaîne économique américaine Bloomberg. Les mésaventures de Tiger Global éclipsent la débandade de Melvin Capital, qui avait perdu sept milliards de dollars en quelques jours durant l’affaire GameStop, et celle du fonds d’investissement Bridgewater qui avait vu 12 milliards de dollars se volatiliser au début de la pandémie de Covid-19.
Les mésaventures de l’un des financiers les “plus importants de tous les temps”
“C’est une perte très importante et d’autant plus impressionnante qu’elle concerne Tiger Global”, assure Alexandre Baradez, analyste des marchés chez IG France. En 21 ans d’existence, ce fonds spéculatif américain n’a perdu de l’argent qu’à deux reprises, dont l’une au moment de la crise financière de 2008. “En moyenne, il a un rendement annuel de 20 % pour ses clients”, précise l'analyste.
Une histoire riche en succès boursiers qui a valu à son fondateur, Chase Coleman, d’être classé parmi les 15 plus importants financiers de tous les temps par LCH Investments, une société qui analyse les performances des fonds d’investissement. En 2020, il était encore l'investisseur qui avait engrangé le plus de bénéfices, avec trois milliards de dollars annuels, raconte Bloomberg.
>> GameStop : quand des internautes boursicoteurs rabattent le caquet des spéculateurs
D’où la stupeur suscitée par les pertes faramineuses de Tiger Global. “En quatre mois, ce fonds d’investissement a effacé près de trois quarts de l’ensemble des bénéfices réalisés depuis 2001”, constate le Financial Times.
Une déroute due essentiellement au retournement de tendance dans le domaine de prédilection de ce fonds d’investissement : la high-tech. La dégringolade du Nasdaq (l’indice boursier des nouvelles technologies), qui a perdu plus de 20 % de sa valeur depuis le début de l’année, et la chute en Bourse des groupes tech chinois lui ont fait très mal au portefeuille.
“C’est l’un des fonds d’investissement les plus exposés aux valeurs du secteur de l’innovation”, résume Alexandre Baradez. Tiger Global s’est forgé la réputation d’être à l’avant-garde boursière de toutes les tendances du secteur tech, investissant aussi bien dans Facebook, Airbnb que dans les pépites moins connues de la scène tech chinoise ou européenne.
Trop exposé au secteur de la tech ?
Les mésaventures de Tiger Global sont un témoignage de la vitesse à laquelle la face de la planète boursière est en train de changer. “Cela démontre que même des investisseurs chevronnés qui connaissent leur secteur sur le bout des doigts ont été pris de court”, résume Andrew Beer, analyste pour le fonds d’investissement Dynamic Beta, interrogé par le Financial Times.
D’autres fonds spécialisés dans les nouvelles technologies ont d’ailleurs connu une trajectoire similaire, sans engranger pour autant des pertes aussi spectaculaires. Les placements effectués par la société de gestion Ark Invest - dont la raison d’être est d’investir dans l'innovation - “ont perdu 50 % de leur valeur depuis le début de l’année”, souligne Alexandre Baradez.
Tiger Global, Ark Invest et d’autres ressemblent à s’y méprendre à la cigale de la célèbre fable de Jean de La Fontaine. Ces fonds ont “profité d’une décennie de croissance ininterrompue dans la tech, un secteur qui semblait immunisé contre toutes les crises et qui a, en outre, été l’un des grands gagnants de la pandémie”, résume Alexandre Baradez.
Ils ont dépensé sans compter, sûrs de la bonne fortune des Facebook, Apple, ByteDance (maison mère chinoise de TikTok) et autres start-up et “n’ont pas pensé à se couvrir pour le cas où la croissance de ce secteur connaîtrait un coup d’arrêt”, explique l’analyste d’IG France.
Ce retournement de tendance a pourtant fini par arriver en fin d’année dernière, et, trop longtemps, ces boursicoteurs de haute volée n’ont pas voulu y croire. “En voyant, par exemple, les sociétés tech chinoises perdre 50 % de leur valeur, certains ont pensé pouvoir en profiter, en investissant davantage pour pas cher convaincu que la Chine allait voler au secours de ces entreprises”, raconte Alexandre Baradez. Mais Pékin a laissé ces groupes continuer à s’enfoncer dans le rouge.
Victime de la lutte contre l’inflation
Le changement de climat boursier doit beaucoup à la Banque centrale américaine, qui a changé de cap en quelques mois. En octobre dernier, la Fed ne semblait pas encore très préoccupée par l’inflation, rappelle Alexandre Baradez. Et puis en début d’année, elle a indiqué que sa priorité absolue allait dorénavant être de calmer la flambée des prix, ce qui l’a poussé à rehausser les taux à plusieurs reprises.
Quel rapport entre la lutte contre l’inflation et la mauvaise fortune de Tiger Global ? Pendant longtemps, les taux étaient tellement bas que les seuls investissements rentables étaient les actifs les plus risqués - cryptomonnaies et actions des jeunes entreprises de la tech -, ce qui fait que tout le monde en voulait.
Mais la hausse des taux signifie que d’autres placements - comme les obligations - commencent à devenir intéressants aussi. Si les actifs risqués ne sont plus les seuls à rapporter, le jeu n’en vaut peut-être plus la chandelle. “Surtout dans le contexte de ralentissement économique actuel, avec des groupes tech qui ont annoncé des résultats financiers moins impressionnants [comme Facebook et Netflix, NDLR]”, précise Alexandre Baradez. Ces actions risquées n'étaient plus aussi recherchées, ce qui leur a fait perdre de la valeur.
Les déboires de Tiger Global semblent donc être le prix à payer pour l’entrée brutale dans cette nouvelle réalité boursière et financière, marquée par plus de prudence. Et ce n’est peut-être qu’un début. “La tech a été la première affectée par ce ralentissement. Les autres secteurs commencent maintenant aussi à pâtir”, note l’analyste d’IG France, qui craint l’effet de contagion. Les autres fonds, échaudés par les pertes de Tiger Global, commenceraient à se délester de leurs actifs les plus risqués, accélérant la tendance à la baisse de la Bourse. Jusqu'où ? Si le mouvement s'accélère, il pourrait déborder sur l'économie réelle, avec des groupes cotés incapables de lever de l'argent nécessaire sur les marchés pour financer leur croissance.
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Facebook (Meta) perd un quart de sa valeur en Bourse
GUERRE ET SPÉCULATIONUkraine : pendant la guerre, les affaires continuent pour les fonds spéculatifs
MATIÈRES PREMIÈRESLa guerre en Ukraine, une torpille pour le baron chinois du nickel
New York Times - World
Wave of Violence in Israel
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Al Jazeera Journalist Is Killed in West Bank
The network and Palestinian authorities blamed Israeli troops for the killing. Israel said the blame could lie with Palestinian gunmen.
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By Raja Abdulrahim and Patrick Kingsley
JERUSALEM — A journalist for Al Jazeera was fatally shot in the West Bank city of Jenin early Wednesday, the news network and the Palestinian Health Ministry said, blaming Israeli forces for her death.
The circumstances surrounding the shooting of the journalist, Shireen Abu Akleh, a Palestinian American, were not immediately clear but she was shot as clashes between the Israeli military and Palestinian gunmen took place in the city.
Al Jazeera, citing the Health Ministry, said the journalist had been shot in the head by Israeli forces during a raid. A second journalist was hospitalized after being hit in the back, the ministry said.
“Al Jazeera holds the Israeli government and the occupation forces responsible for the killing of Shireen,” the news network said in a statement. “It also calls on the international community to condemn and hold the Israeli occupation forces accountable.”
The Israeli military’s chief of staff, Aviv Kochavi, said it was not clear who had shot the journalist. In a separate statement, the military said it was investigating the possibility that “the journalists were hit by the Palestinian gunmen.”
In an evening briefing, Israel’s minister of defense, Benny Gantz, emphasized the uncertainty. “It can be Palestinians who shot her,” he said. “Tragically, it may be on our side. We are investigating it.”
Ms. Abu Akleh, 51, a veteran journalist, was wearing a protective vest that identified her as a member of the news media, video from the moments around her death showed.
The video, broadcast by Al Jazeera, does not show Ms. Abu Akleh being shot but gunfire can be heard in the first few seconds, followed by a man yelling, “Injured! Shireen, Shireen, oh man, Shireen! Ambulance!”
As he continues to yell for an ambulance, the camera moves toward Ms. Abu Akleh, who is slumped face down.
Next to her in the video, another journalist, identified by the network as Shatha Hanaysha and also wearing a vest marked “Press” and a helmet, crouches down and tries to reach out to Ms. Abu Akleh. But she was forced back by gunfire.
Ms. Hanaysha told Al Jazeera that there had not been any confrontations between Palestinian fighters and the Israeli army when the shots were fired toward the journalists, adding that she believed that they had been targeted.
“We were four journalists — we were all wearing vests, all wearing helmets,” Ms. Hanaysha told Al Jazeera. Israeli forces, she said, “did not stop firing even after she collapsed. I couldn’t even extend my arm to pull her because of the shots. The army was adamant on shooting to kill.”
Another Al Jazeera journalist, Ali Samoudi, who was also wearing a protective vest, was shot in the back, according to the official Palestinian news agency, which cited the Health Ministry. Al Jazeera reported that he was in stable condition.
In a phone interview from his hospital bed, Mr. Samoudi said: “There were no armed Palestinians or resistance or even civilians in the area,” adding: “We walked toward the soldiers for about 20 meters. Then all of a sudden the first bullet was fired.”
Thomas R. Nides, the U.S. ambassador to Israel, said in a tweet: “Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh.” He added: “I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.”
Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador to the United Nations, called Ms. Abu Akleh’s death “horrifying.”
“She was doing her job,” Ms. Thomas-Greenfield said, adding, “We have to ensure that we get to the bottom of her killing.”
In the wake of several attacks by Palestinians that have killed 19 Israelis and foreigners since late March, the Israeli military has been carrying out regular raids into Jenin since early April. At least three of the suspected perpetrators of those recent Palestinian attacks were from the Jenin area.
The Israeli military said in a statement that its forces had been in Jenin to arrest suspects and came under fire first.
“Massive fire was shot toward Israeli forces by tens of armed Palestinian gunmen,” the military statement said, adding that they “also hurled explosive devices toward the soldiers, endangering their lives. The soldiers responded with fire toward the sources of the fire and explosive devices. Hits were identified.”
Israeli officials said the Palestinian Authority had “rushed to blame Israel” before ascertaining the facts. Israel’s Foreign Ministry said that it had offered to conduct a joint investigation with the Palestinians but the Palestinian Authority had refused.
“Her death is a tragedy but no one should use it for political gains, especially those who violate human rights on a daily basis,” Gilad Erdan, Israel’s ambassador to the United Nations, said in a statement.
A senior Palestinian official, Hussein al-Sheikh, denied that an offer of a joint investigation had been made.
In a separate statement, the Israeli prime minister, Naftali Bennett, said that Israeli forces had returned fire as “accurately, carefully and responsibly as possible,” and that “there is a significant possibility that the journalist was shot by the armed Palestinians.”
Mr. Bennett’s office circulated a video, first broadcast by Al Jazeera on Wednesday morning, that showed Palestinian gunmen in a different part of Jenin firing down an alley, and a voice saying in Arabic: “They’ve hit one — they’ve hit a soldier. He’s lying on the ground.”
Since no Israeli soldiers were reported killed on Wednesday, Mr. Bennett’s office said the video suggested that “Palestinian terrorists were the ones who shot the journalist.”
However, an Israeli rights group, B’Tselem, released a map of the location where Ms. Abu Akleh was killed, which it said was several hundred yards from where the video circulated by the prime minister’s office had been filmed.
The GPS coordinates of the two locations as well as an aerial photograph “demonstrate that the shooting depicted in this video could not possibly be the gunfire that hit Shireen Abu Akleh and her colleague,” the rights group said.
Mr. Samoudi said there were no clashes taking place where he and Ms. Abu Akleh were hit, and that they were shot by Israeli soldiers.
In a separate episode on Wednesday, a man was shot by the Israeli police after charging at officers in the Old City of Jerusalem, according to Kan, the Israeli public broadcaster.
The president of the Palestinian Authority, Mahmoud Abbas, condemned what he called the “assassination” of Ms. Abu Akleh and said he held Israel fully responsible for her death. Mr. Abbas said the death was part of a broader Israeli policy of targeting journalists to “blur reality and carry out crimes in silence.”
Last month, international and Palestinian journalist groups filed a formal complaint with the International Criminal Court accusing Israel of war crimes against journalists and of systematically targeting journalists working in the occupied West Bank and Gaza, as well as of failing to properly investigate killings of news media workers.
Ms. Abu Akleh “joins other journalists that Israel killed as they worked on revealing the crimes of the Israeli occupation,” the Palestinian information ministry said in a statement.
The Palestinian Authority’s state prosecutor’s office said it had begun an investigation into Ms. Abu Akleh’s death and Mr. Samoudi’s injury, in preparation to refer the case to the International Criminal Court. An autopsy on Ms. Abu Akleh was performed, a spokeswoman said.
Ms. Abu Akleh joined Al Jazeera in 1997 and was one of its first field correspondents, the network said.
The Palestinian Authority’s ambassador to Britain, Husam Zomlot, called her the “most prominent Palestinian journalist.”
Israeli police officers later entered Ms. Abu Akleh’s family home in northeast Jerusalem to ask the family to turn off a sound system, an Al Jazeera correspondent said on Twitter. Video showed the police officers leaving the home, as bystanders shouted, “Killers.”
The death of Ms. Abu Akleh comes in a year that is shaping up to be a particularly deadly one for media professionals around the world.
At least 27 have been killed while working or for reasons relating to their journalistic activities since Jan. 1, including seven in Ukraine and eight in Mexico, according to the nonprofit Reporters Without Borders. The Committee to Protect Journalists’ tally says 29 journalists and media workers have been killed this year.
Reporting was contributed by Hiba Yazbek from Nazareth, Israel, Victoria Kim from Seoul and Lara Jakes from Washington.
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France24 - Monde
Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique
Publié le : 10/05/2022 - 18:54
Aude MAZOUE
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Stéphanie ANTOINE
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La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.
Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi.
>> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver
De nombreux secteurs touchés
Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes.
Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs."
La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique
En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."
#Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3
May 10, 2022L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.
Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.
Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter
Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).
À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".
🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi
May 10, 2022Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau.
Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".
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Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
ELEMENT TERRE
Une sécheresse en hiver
Changement climatiqueManifestations contre la sécheresse en Iran : les raisons de la colère
L'Humanité
Roman Errance dans les rues du Caire en toute licence
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzNé au Caire en 1979, Muhammad Aladdin a plusieurs recueils de nouvelles à son actif et six romans, qui lui ont valu, dès le premier, l’Évangile selon Adam (2006), d’être reconnu comme l’un des écrivains les plus novateurs de sa génération. Au début, Ahmad, le héros, s’envoie en l’air, comme il peut, dans une voiture prise dans un embouteillage. Jeune Cairote, diplômé en lettres, il écrit sur commande de brefs récits pornographiques (au moins 500 mots) en arabe, destinés à un site d’Afrique du Sud. Dix histoires par jour ! Ahmad, lorsqu’il n’écrit pas à la chaîne, nous entraîne dans les rues du Caire, où l’on goûte à plein le parler cru du petit peuple et de marginaux hauts en couleur, qui gravitent autour de l’écrivaillon. L’auteur brosse en creux, sous forme de saynètes au rythme haletant, le tableau de toute une génération grandie dans les années 1990, désœuvrée, indifférente aux injonctions religieuses et volontiers suspendue au monde virtuel.
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un demi-millier de migrants évacués d’un square à Pantin
« Ça s’est plutôt bien passé. » Le maire de Pantin, Bertrand Kern (PS), s’est dit satisfait auprès du Parisien, de l’évacuation menée par les forces de l’ordre dans la matinée du mercredi 11 mai. Le square du Cheval Noir à Pantin était pris d’assaut par plusieurs centaines de migrants, majoritairement des exilés afghans, depuis plus de trois mois. Ils vivaient sous des tentes dans des conditions insalubres. Certains avaient été placés à cet endroit après avoir déjà été évacués du canal de l’Ourcq fin janvier.
12 familles parmi les 500 migrants
Bertrand Kern a informé qu’ils étaient « entre 350 et 400 personnes » à vivre sur place. Mais, « comme d’autres ont entendu parler de cette opération, elles étaient environ 500 ce matin quand la police est intervenue », a informé l’édile de la commune de Seine-Saint-Denis dans Le Parisien. Bertrand Kern relate que « 12 familles représentant 62 personnes » faisaient partie de ces centaines d’étrangers. Dans l’après-midi de mercredi, l’association Solidarité Migrants Wilson, qui a assisté à l’évacuation, ne savait toujours pas où les autorités avaient mis à l’abri les clandestins. « Comme d’habitude, on ne sait pas où ils sont allés exactement », a déploré un membre de l’organisation, informant Le Parisien que « certains auraient atterri près de Melun ».
Dès mardi 10 mai, le collectif Pantin Solidaire avait adressé une lettre à Bertrand Kern pour lui demander « d’entamer une réflexion pour la réalisation d’un espace pérenne d’accueil transitoire ». Or, cette action serait à la charge de l’Etat, selon le maire de Pantin. Il a, en effet, jugé « impossible » que sa ville puisse prendre en charge 500 personnes, alors qu’elle a déjà « 6 000 demandeurs de logements en attente ».
New York Times - World
Wave of Violence in Israel
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Trailblazing Palestinian Journalist Killed in West Bank
By Raja Abdulrahim and Ben Hubbard
JERUSALEM — Shireen Abu Akleh originally studied to be an architect but could not see a future for herself in the field. So she decided to go into journalism instead, becoming one of the best-known Palestinian journalists.
“I chose journalism to be close to the people,” she said in a short reel shared by Al Jazeera soon after she was killed on Wednesday by gunfire in the West Bank. “It might not be easy to change the reality, but at least I was able to bring their voice to the world.”
A Palestinian American, Ms. Abu Akleh, 51, was a familiar face on the Al Jazeera network, where she spent 25 years reporting, making her name amid the violence of the Palestinian uprising known as the second intifada, which convulsed Israel and the occupied West Bank beginning in 2000.
She was shot in the head in the West Bank city of Jenin, Al Jazeera and the Palestinian Health Ministry said, blaming Israeli forces for her death. The Israeli military said on Twitter that “Palestinian armed gunfire” might have been responsible.
Mohammed Daraghmeh, the Ramallah bureau chief for the Arabic language news outlet Asharq News, who was friends with Ms. Abu Akleh for many years, said she had remained committed to covering all issues affecting the Palestinians, big and small.
He had last spoken with her two days earlier, he said on Wednesday, and told her that he did not think the events in Jenin were important enough for a journalist as senior as her to cover.
“But she went anyway,” he said. “She covered the story the way it should be done.”
It was not the biggest or political stories that most interested Ms. Abu Akleh, but the smaller ones that showed how people lived, said Wessam Hammad, a news producer with Al Jazeera, who worked with her for 17 years. He said she would see a story where others would not.
“Sometimes I would say, ‘No, Shireen forget it, it’s not a big story.’” he said. “But she would always think about so many different angles on how we could do it, and how can we make it a very human and a very touching story about Palestinians that no other journalist would ever think to do.”
Born in Jerusalem to a Catholic family, Ms. Abu Akleh studied in Jordan, graduating with a bachelor’s degree in journalism. She spent time in the United States when she was younger and obtained U.S. citizenship through family on her mother’s side, who lived in New Jersey, friends and colleagues said.
Al Jazeera said that after graduating from college, she worked for several media outlets, including Voice of Palestine radio and the Amman Satellite Channel, before joining Al Jazeera in 1997. She soon became a household name among Palestinians and Arabs across the Middle East, inspiring many to follow in her path.
Her live television reporting and signoffs became iconic for those who wanted to emulate her, said Dalia Hatuqa, a Palestinian American journalist and friend of Ms. Abu Akleh’s.
“I know of a lot of girls who grew up basically standing in front of a mirror and holding their hair brushes and pretending to be Shireen,” Ms. Hatuqa said. “That’s how lasting and important her presence was.”
Among them was her 27-year-old niece, Lina Abu Akleh. As a young girl, she would take her aunt’s written reports and recite them into her pink Barbie phone.
“I always told her, ‘I don’t know if I have the courage and strength that you do,’ and she would say it’s not easy, it’s a very hard job,” Lina Abu Akleh said.
Her death also illustrated the dangers Palestinian journalists face doing their jobs, whether in the occupied West Bank, in Gaza or inside Israel, she said.
In a 2017 interview with the Palestinian television channel An-Najah NBC, she was asked whether she was ever afraid of being shot.
“Of course I get scared,” she said. “In a specific moment you forget that fear. We don’t throw ourselves to death. We go and we try to find where we can stand and how to protect the team with me before I think about how I am going to go up on the screen and what I am going to say.”
The Palestinian Authority’s ambassador to Britain, Husam Zomlot, called her the “most prominent Palestinian journalist.”
The Abu Akleh family became known widely in Palestinian society because of Ms. Abu Akleh.
“Everyone knows who Shireen is,” said her cousin, Fadi Abu Akleh. “Whenever I introduce myself people ask me, ‘How is Shireen related to you?’”
She lived in Ramallah, West Bank and Jerusalem. In Jerusalem, she lived with her brother and his family, including two nieces and a nephew, to whom she was very devoted, her cousin said.
“She was my best friend, my second mom, my travel companion,” Lina Abu Akleh said. “She was my everything.”
Their last trip together was to New York to spend the Christmas holidays with relatives in the United States.
Ms. Abu Akleh recently spent several weeks in the United States, returning to Ramallah about a month ago. But she never seems to have thought seriously about living in the United States, Mr. Daraghmeh said.
Al Jazeera once sent her to the United States to work. After three months, she returned to Ramallah.
“When she got back, she said: ‘I can breathe now. Everything in the U.S. is technical and complicated,’” Mr. Daraghmeh recalled. “‘Here life is simple. I love Palestine. I want to stay here.’”
A state funeral procession will be held on Thursday in the West Bank city of Ramallah, departing from the presidential headquarters and with the Palestinian Authority president Mahmoud Abbas in attendance, according to the president’s office.
She will be buried on Friday in Jerusalem in a cemetery next to her mother.
“Shireen was a trailblazer,” Ms. Hatuqa said. “I’m just sad that she won’t be around to continue to lead in this industry.”
Raja Abdulrahim reported from Jerusalem, and Ben Hubbard from Doha, Qatar. Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel. Kitty Bennett contributed research.
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France24 - Monde
Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment
Publié le : 10/05/2022 - 18:38
Sébastian SEIBT
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Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire.
“Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.
En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai. “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.
"Je suis prête à payer cash"
Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal.
“J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.
“Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.
Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.
De la pandémie à l’inflation…
Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines…
The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.
May 9, 2022Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.
La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.
À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.
Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.
Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.
… En passant par un scandale sanitaire
Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.
Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.
Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).
Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.
Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.
Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.
En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.
Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.
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la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
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Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
La semaine de l'éco
Médicaments, semi-conducteurs, métaux : face aux pénuries, l’UE vise l’"autonomie stratégique"
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale Valeurs Actuelles
Toxicomanes installés porte de la Villette : après des dizaines de signalements, les maires de Pantin et Aubervilliers portent plainte
Ils en appellent à la justice. Mercredi 20 octobre, les maires de Pantin, Bertrand Kern (PS), et d’Aubervilliers, Karine Franclet (UDI), en Seine-Saint-Denis, tentent de trouver une solution après l’installation de toxicomanes du côté de la porte de la Villette. Le quartier des Quatre-Chemins, situé à cheval sur les deux communes et à proximité directe du square où sont installés les drogués, est particulièrement touché par la présence de ces consommateurs de crack. Dans un communiqué, les deux élus ont déclaré avoir reçu des « dizaines de signalements d’habitantes et d’habitants des Quatre-Chemins ». Ces riverains « se plaignent d’agressions, de nuisances et de détériorations de la part de ces personnes dépendantes du crack », ont-ils informé dans leur lettre, comme le relaie le HuffPost mercredi 20 octobre.
Sans réponse de l’Etat
Bertrand Kern et Karine Franclet ont par ailleurs dénoncé le silence du gouvernement. Ils n’auraient « ni été entendus, ni été reçus par le Premier ministre », Jean Castex. C’est donc pour cette raison que les deux élus ont choisi de se tourner « vers le pouvoir judiciaire », relatent nos confrères. Les deux maires espèrent que la décision d’avoir déplacé de nombreux toxicomanes du jardin d’Eole, dans le quartier de Stalingrad, à la porte de la Villette « soit annulée ». Pour eux, il ne s’agirait pas d’une réponse de l’Etat pour résoudre cette « situation catastrophique », et ainsi « soigner » les crackeurs et « protéger » les riverains. Mercredi 20 octobre, une quatrième manifestation s’est tenue près du passage Forceval, reliant Pantin et Paris. Un mur y a été construit sur ordre de la préfecture de police de Paris afin d’empêcher les toxicomanes de se rendre en Seine-Saint-Denis.
New York Times - World
Hong Kong Police Arrest Former Bishop in National Security Case
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Cardinal Joseph Zen, 90, was among three held for their work with a legal aid group that helped protesters and that officials accuse of colluding with foreign powers.
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By Austin Ramzy and Tiffany May
HONG KONG — The Hong Kong police arrested three prominent activists on Wednesday, including a retired bishop and a pop star who were leaders of a legal aid organization now under investigation for suspected violations of the city’s strict national security law, a lawyer for the group said.
The arrests are the latest in a sweeping crackdown that followed widespread antigovernment protests in 2019 and the imposition of the security law on the territory a year later. More than 170 people have been arrested under the law since it was implemented, and dozens are in custody awaiting trial.
The police arrested Cardinal Joseph Zen, a 90-year-old former bishop; Denise Ho, a prominent Cantopop singer and L.G.B.T.Q. rights activist; and Margaret Ng, a lawyer and former lawmaker. They were all trustees of the 612 Humanitarian Relief Fund, an organization founded in 2019 to provide grants to people who were arrested for participating in demonstrations.
The fund, which was closed last year, is under investigation for colluding with foreign forces, a crime under the national security law.
All five of the fund’s trustees have now been arrested or are already in prison. Hui Po-keung, a scholar who was also a trustee of the fund, was arrested on Tuesday. Cyd Ho, a former lawmaker who was also a member of the fund’s five-person board, is serving a prison term for unauthorized assembly.
The 612 Humanitarian Relief Fund, which takes its name from a crucial date in the mass protests that swept Hong Kong in 2019, said it took in more than $30 million in donations before it closed. Of that, it says $27 million was distributed to arrested protesters for legal fees, bail money, medical expenses, counseling and emergency financial assistance.
The protests began over a proposal that would have allowed extraditions to mainland China, and grew to include calls for greater democratic freedoms and investigations into the use of force by the police. More than 10,000 people were arrested. The fund said that of more than 2,500 people charged with protest offenses, it had assisted 2,221.
Last year, the police announced they were investigating the fund for possible security law violations. It shut down after a partner organization closed, leaving it without access to funds.
The fund’s leadership included some of Hong Kong’s most well-known activists.
Cardinal Zen is a former bishop of Hong Kong who has long been critical of the Chinese government for its restrictions on religion and free expression and the growing clampdown in Hong Kong. He regularly joined marches and still often attends the trials of people facing protest charges.
Human rights advocates condemned his arrest on Wednesday.
“Arresting a 90-year-old cardinal for his peaceful activities has to be a shocking new low for Hong Kong, illustrating the city’s free fall in human rights in the past two years,” Maya Wang, senior researcher on China for Human Rights Watch, said in a statement.
The Latest on China: Key Things to Know
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
The Vatican spokesman, Matteo Bruni, said: “The Holy See has learned with concern the news of Cardinal Zen’s arrest and is following the development of the situation with extreme attention.” Cardinal Zen was released hours later on bail, his lawyer said.
Ms. Ng, the former lawmaker, had previously been convicted over organizing a peaceful demonstration in 2019. She and Ms. Ho were arrested last year along with other executives of the now-defunct pro-democracy news website, Stand News, that was accused of publishing seditious materials.
Elisabetta Povoledo contributed reporting from Rome.
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France24 - Monde
Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou
Publié le : 09/05/2022 - 15:07
Sébastian SEIBT
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Le président russe Vladimir Poutine a prononcé, lundi, un discours très attendu à l’occasion de la cérémonie commémorant le 77e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jugée "décevante" par ceux qui s'attendaient à des annonces majeures, cette allocution a essentiellement cherché à démontrer que tout se déroule comme prévu en Ukraine.
Onze minutes en tout et pour tout. Le président russe Vladimir Poutine a limité la durée de son très attendu discours prononcé avant le début du défilé militaire du 9 mai et célébrant le 77e anniversaire de la défaite des nazis en 1945.
Surtout, ces onze minutes n'ont pas servi à dire grand-chose. "C’était un discours décevant, du moins du point de vue de l’observateur occidental", résume Allyson Edwards, spécialiste de la politique et du militarisme russes à l’université de Warwick.
Rester volontairement vague
Vladimir Poutine était pourtant attendu au tournant. Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’occasion de ce défilé à haute valeur symbolique semblait trop belle pour ne pas être saisie par le président russe. "Il y a eu beaucoup de spéculation en amont de cet événement autour d’une possible annonce d’une mobilisation générale ou d’une déclaration permettant de clarifier les conditions d’une victoire aux yeux de Vladimir Poutine", résume Joanna Szostek, spécialiste la communication politique en Russie à l’université de Glasgow.
>> À lire aussi : Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
Au final, Vladimir Poutine a profité de ce discours prononcé sur la place Rouge pour louer les "forces armées [russes] qui se battent pour la mère patrie afin que personne n’oublie les leçons de la Seconde Guerre mondiale". Il a également rejeté la faute de l’escalade militaire et de la guerre - sans la nommer ainsi - sur l’Otan et les États-Unis. Ce sont eux qui auraient aggravé les tensions en envoyant "des centaines de conseillers militaires" en Ukraine et qui auraient "amélioré les infrastructures militaires" de Kiev, obligeant Moscou de réagir à cette "agression".
Rien de neuf sous le soleil, a priori. "C’est un discours servant, avant tout, à justifier ‘l’opération spéciale’ [terme utilisé par Moscou pour qualifier l’invasion en Ukraine, NDLR]", constate Allyson Edwards.
Dix semaines après l’entrée des chars russes sur le sol ukrainien, le Kremlin en est donc encore à se justifier. Il faut dire qu’il reste "beaucoup de monde à convaincre en Russie, entre ceux qui ont les moyens d’accéder aux médias occidentaux - donc essentiellement les plus aisés -, et les plus jeunes, qui sont la cible principale de la communication actuelle du pouvoir russe", résume cette spécialiste de l’université de Warwick.
Mais même dans ses justifications, Vladimir Poutine est "resté flou, voire s’est contredit, comme lorsqu’il cite à la fois le besoin de lutter contre la menace nazie en Ukraine, puis assure que Moscou n’a fait que réagir à une agression des États-Unis et de l’Otan", note Joanna Szostek.
Un discours qui dénotait, dans l’ensemble, d’un art consommé de l'imprécision. "Il veut que les observateurs, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, se perdent en conjectures quant à ses réelles ambitions en Ukraine. Ce qui lui permet de garder toutes les options ouvertes pour la suite des opérations", analyse Allyson Edwards.
Faire taire les rumeurs sur des problèmes de santé
Vladimir Poutine s’est aussi complu dans le flou "pour donner l’impression que tout était sous contrôle et que l’opération se passait comme prévu", estime Luke March, spécialiste de la politique russe à l’université d'Édimbourg. En évitant d’être trop concret, le président russe a ôté le pain de la bouche des "fact-checkers". Une manière de dire "circulez, il n’y a rien à contester", résume Luke March.
Vladimir Poutine n’a même pas évoqué les combats à Marioupol, ni prononcé le nom de l’Ukraine. Là encore, le but consiste à "maintenir l’illusion que les affrontements sont limités à la région du Donbass, comme cela a été annoncé au début de ‘l’opération spéciale’, et qu’il n’y a eu aucun changement de stratégie depuis", analyse l’expert de l’université d’Édimbourg.
Un autre point attendu par les Occidentaux et que Vladimir Poutine n’a pas évoqué concerne une potentielle mobilisation pour soutenir l’effort de guerre. Pour nombre d’observateurs, Moscou ne pourra pas faire l’économie d’appeler des renforts sur le front si la Russie veut s’assurer la victoire militaire, et le discours du 9 mai aurait pu "être l’occasion de préparer la population à cette éventualité", assurait, par exemple, le site The Atlantic la semaine dernière.
Mais cet appel à des nouvelles levées de troupes "aurait donné l’impression à la population qu’il faut intensifier l’effort parce que l’armée russe a échoué jusqu’à présent", estime Allyson Edwards. Impossible pour le pouvoir de prendre ce risque. D’autant plus que la Russie n’a pas organisé de mobilisation générale ou partielle de ses réserves depuis la chute du régime soviétique. Une décision qui "ne cadrerait pas du tout avec le message que Vladimir Poutine tente de faire passer, qui consiste à suggérer que cette opération militaire n’est en rien extraordinaire et représente un nouvel épisode de l’affrontement entre la Russie et l’Occident", résume Luke March. Pour lui, une mobilisation prochaine n’est pas à exclure, mais elle sera décidée loin des projecteurs médiatiques.
Si la teneur du discours a pu décevoir ceux qui s’attendaient à des annonces majeures, "il ne faut pas oublier que cette prestation du président était aussi importante d’un point de vue de l’image", assure Joanna Szostek. Des rumeurs autour d’une dégradation de l’état de santé de Vladimir Poutine n’en finissent pas de circuler, et "il est apparu bien mieux portant ce matin que lors de ces dernières apparitions médiatiques", souligne cette spécialiste.
Certes, le discours "n’a pas duré très longtemps, mais le propos était bien articulé", reconnaît Luke March. C’était peut-être là le principal objectif de cette cérémonie du 9 mai : faire taire les rumeurs autour de la capacité de Vladimir Poutine à gouverner. Et montrer un président prêt à continuer à se battre encore longtemps
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ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
PROPAGANDEGuerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe
LE FIL DU 6 MAI
Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine, dont des munitions et radars
Valeurs Actuelles
Goussainville : les militants identitaires relaxés en appel
Les faits s’étaient déroulés le 13 octobre 2020. Ce jour-là, les militants parisiens de Génération Identitaire procédaient à une campagne d’affichage contre le maire de la commune de Goussainville (Val-d’Oise), Abdelaziz Hamida, suspecté d’entretenir une proximité avec les milieux islamistes et d’être fiché S. Un mois plus tard, les militants avaient été entendus puis placés en garde à vue, accusés de « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, de la nation, de la race ou de la religion par parole, écrit, image », rappelle l’association de soutien aux lanceurs d’alerte (l’Asla), dans un communiqué diffusé mardi 10 mai. Après avoir été condamnés en première instance à s’acquitter de sommes comprises entre 500 et 750 euros d’amende chacun – en avril 2021 – les militants identitaires ont finalement été intégralement relaxés en appel ce mardi.
L’association dissoute en mars 2021
Pour rappel, l’association Génération identitaire avait été dissoute le 3 mars 2021 en Conseil des ministres, avant de déposer un référé. Finalement, le 3 mai de la même année, le juge des référés en Conseil d’Etat avait refusé de suspendre la dissolution du groupe, arguant que celui-ci prônait « une idéologie incitant à la haine et à la violence envers les étrangers et la religion musulmane », relatait alors Le Monde. Le juge avait par ailleurs estimé que cette dissolution était « proportionnée à la gravité des risques pour l’ordre et la sécurité publique. »
France24 - Monde
Iran : au nom de la natalité, les dépistages d’anomalies fœtales désormais quasiment interdits
Publié le : 11/05/2022 - 19:15
Alijani Ershad
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L’annonce le 16 avril par le ministère iranien de la Santé de l'interdiction pour les médecins et les sages-femmes de pratiquer des tests de dépistages des anomalies fœtales suscite l’indignation des acteurs progressistes en Iran. Ces tests permettaient notamment de détecter des maladies génétiques et ne peuvent désormais être réalisés que sur décision de justice.
Les familles les plus défavorisées risquent d'être les premières victimes de cette nouvelle législation, estime notre Observatrice, une sage-femme.
Beaucoup la croyait oubliée mais elle a refait surface : une loi votée en avril 2021 sur “la protection de la famille et le renouvellement de la population” a été signée par le président iranien puis est entrée en vigueur le 16 avril dernier. Les détections d’anomalie fœtales permettent de repérer notamment les cas de trisomie 21, du syndrome d’Edward ou trisomie 18, ou encore de spina bifida au début de la grossesse, des situations qui autorisent l'avortement. C’était jusqu’ici un des deux motifs autorisant l'interruption volontaire de grossesse, l’autre étant le cas d’une grossesse engendrant un danger pour la mère. L’intervention doit se faire dans tous les cas avant le quatrième mois de grossesse.
Cette nouvelle mesure fait suite à un effort continu pour augmenter la fécondité en Iran. Depuis 2011, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a poussé l’Iran à améliorer le taux de croissance de sa population, qui n’est que de 1,3 % contre 2 % au Pakistan ou 2,3 % en l’Irak, deux pays voisins. En 2012, Ali Khamenei avait fixé comme objectif le doublement de la population, à 150 millions d’habitants.
Il y a eu des mesures incitatives, avec des campagnes publicitaires ou des bonus financiers pour les naissances, et d’autres plus restrictives comme l’arrêt de la distribution de préservatif dans les structures de planning familial. Mais la loi adoptée en 2021 va plus loin : les tests de détection d’anomalies fœtales ne pourront désormais être pratiqués que sur ordre d’un gynécologue, pas d’un médecin généraliste ou d’une sage-femme comme auparavant, et la décision d’avortement n’appartient plus à un seul médecin mais est remise entre les mains d’un collège impliquant un juge, un médecin nommé par le gouvernement et un expert médical.
“On risque de priver des milliers de femmes d’avoir accès à ces tests. “
Mahtab (pseudonyme) est sage-femme dans une petite ville du centre de l’Iran.
“Heureusement nous n’avons pas encore reçu les nouveaux ordres d’application, donc nous continuons à faire comme d’habitude pour le moment. En Iran, on pratique systématiquement des tests de dépistage d’anomalies fœtales. La première phase se fait entre la huitième et la quatorzième semaine de grossesse. Cela coûte environ 600 000 tomans [environ 20 euros, NDLR]. Si tout semble normal, les analyses s'arrêtent là. Sans quoi, il y a une deuxième phase de tests qui doit être pratiquée entre la quinzième et la vingtième semaine et qui coûte environ 700 000 tomans [environ 23 euros, NDLR]. Si l'anomalie continue d’être suspectée, une troisième phase est enclenchée, avec des tests plus précis, pour un coût de 5 millions de tomans [166 euros, NDLR].
Dans ma région, au moins une grossesse sur 700 a eu des anomalies que peuvent détecter les tests, le plus souvent la trisomie 21. Ces vingt dernières années, le nombre d'enfants touchés par ces anomalies a radicalement diminué, grâce à la pratique de ces tests. En les interdisant, cela va forcément augmenter le nombre de victimes. Dans ma région il n’y a qu’un gynécologue pour des dizaines de villages et quelques villes, et parfois des femmes ne voient aucun gynécologue de toute leur grossesse, elles ne vont que chez leur généraliste. On risque donc de priver des milliers de femmes d’avoir accès à ces tests."
“Des hommes au Parlement, qui sont en train de prendre une décision au nom des femmes enceintes dans le pays. “
Kobra Khazali, présidente de la commission des femmes au “Conseil suprême de la révolution culturelle” qui dirige des politiques culturelles de la République islamique, répète depuis deux ans dans les médias iraniens que “les tests sont chers et parce qu’ils ne sont pas précis, ils peuvent revenir à tuer des enfants en bonne santé”. Elle a “félicité” la décision de mise en application de la loi récemment dans un tweet, qui a été supprimé après. Cet argumentaire irrite notre Observatrice :
“Je ne crois pas une seconde à ce qu’ils disent et même aujourd'hui, aucun de ces tests ne sont pris en charge par les assurances, donc ils ne sont pas un poids pour la sécurité sociale, les familles les payent intégralement. C’est le choix de ces hommes au Parlement, qui sont en train de prendre une décision au nom des femmes enceintes dans le pays.
Leur argument selon lequel ces tests ne seraient pas assez précis est également un mensonge. Nous suivons une procédure standard, c’est la même qu’à Paris ou New York, et on a des résultats à 99 % fiables, pas moins. La semaine dernière par exemple, j’avais une patiente qui venait d’un village des environs. Ses deux premiers dépistages étaient alarmants, mais le troisième test, qui est bien plus précis, a montré que le bébé était en bonne santé, les parents ont été rassurés et sont rentrés chez eux sereins. De l’autre côté, sur ces deux dernières années, j’ai trois exemples de familles qui avaient fait les deux premiers tests avec de mauvais résultats mais ont refusé de faire le troisième. Résultat, sur les trois bébés, l’un est né avec une trisomie 21, un autre avec une hydrocéphalie, le troisième est mort à neuf mois après de multiples complications cardiaques…
Les premières victimes de cette loi seront les patients pauvres, c’est le cas de la plupart des miens. Les plus aisés trouveront un moyen de faire des analyses, de la même façon qu’ils peuvent se payer déjà des avortements dans des cliniques. Avec de l’argent vous pouvez tout faire ici. Les moins aisés sont en général les moins éduqués, donc ils seront les plus faciles à convaincre que ces tests ne sont pas nécessaires. De l’autre côté, vu les prix des tests, il nous faut parfois les convaincre de les payer, de renoncer à une autre dépense pour pouvoir avoir le budget suffisant. Donc il est clair que quand nous ne pourrons plus les inciter, ces familles ne feront plus ces tests. Il y aura plus d’enfants nés avec des malformations, des maladies, ce qui rendra plus pauvre encore les familles pauvres, parce que ces problèmes de santé engendrent des coûts exorbitants en Iran”
Selon le parlement iranien, huit à neuf mille avortements légaux auraient lieu chaque année. La nouvelle loi devrait faire diminuer ce chiffre. Plusieurs sources estiment par ailleurs que 300 à 400 avortement illégaux sont pratiqués chaque année.
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Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance Valeurs Actuelles
Une association saisit la justice sur l’accouchement de mères porteuses ukrainiennes en France
Cinq plaintes contre X ont été déposées auprès de différents tribunaux par l’association Juristes pour l’enfance. Cette dernière fustige l’accouchement sous X, sur le sol français, de mères porteuses ukrainiennes. Selon les membres de cette association, il s’agit d’une manière de contourner l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), détaille La Croix, mercredi 11 mai. Dans le détail, l’association a déposé ces plaintes auprès du procureur de la République à Aix-en-Provence, Amiens, La Roche-sur-Yon, Lyon, mais également à Saintes. Le motif est le suivant : « Provocation à l’abandon d’enfant. »
« Un délit pénal »
Cette association, opposée à la GPA, estime que la guerre en Ukraine, initiée il y a maintenant 77 jours, sert de « prétexte » pour permettre l’accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes qui ont passé un contrat avec des couples français, poursuit le journal. D’après une source proche du dossier qui s’est confiée dans la presse, au moins une autre enquête de ce type aurait pour le moment été ouverte en France.
Pour les couples français qui ont signé un contrat de GPA avec une mère porteuse ukrainienne arrivée en France en raison du conflit, « il est prévu que la mère accouche faussement sous X, que le père fasse une reconnaissance prénatale et que son ou sa conjointe dépose une requête en adoption plénière de l’enfant du conjoint », développe l’association dans les plaintes. « Nous espérons contribuer à ce que la justice se saisisse de ces affaires, que des enquêtes soient ouvertes, que des poursuites soient menées. Ces faits sont constitutifs d’un délit pénal », estime la directrice juridique de Juristes pour l’enfance, Aude Mirkovic, dont les propos sont cités par La Croix. Cette dernière souhaite également « contribuer à mettre fin à l’impunité en France » dans les affaires de GPA.
Une « opération de communication assez indécente »
De son côté Me Clélia Richard, avocate de cinq couples concernés, a argué que c’était « la situation de guerre en Ukraine qui [avait] amené ces couples à prendre cette décision » exceptionnelle de faire venir et accoucher la mère porteuse en France, relayent nos confrères. « Il n’y a pas de volonté d’importer la GPA », a-t-elle ensuite assuré, avant de juger que les plaintes de Juristes pour l’enfance étaient une « opération de communication assez indécente ».
France24 - Monde
Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?
Publié le : 06/05/2022 - 13:58
Grégoire SAUVAGE
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Depuis mi-avril, l'Irak a essuyé sept tempêtes de sable. Le phénomène, qui ne cesse d'empirer d'année en année, représente une sérieuse menace pour la santé et l'économie des pays du Moyen-Orient. En cause, le réchauffement climatique, la désertification, mais aussi les conflits armés.
Rien ne semble pouvoir les arrêter. En quelques minutes, elles engloutissent des villes entières d'un épais brouillard de poussière orange. Les habitants suffoquent et à l'extérieur, la vie s'arrête. Depuis toujours, les tempêtes de sable font partie du quotidien des Irakiens, mais leur fréquence et leur intensité ne cessent de s'accentuer ces dernières années, amplifiées par le réchauffement climatique, la désertification ou encore les conflits armés.
Depuis le mois d'avril, le pays a déjà connu sept tempêtes de sable. La dernière en date a provoqué jeudi le décès d'une personne et l'hospitalisation de 5 000 autres pour des troubles respiratoires.
"La majorité a quitté les hôpitaux", a toutefois précisé le porte-parole du ministère de la Santé, Seif al-Badr, dans un communiqué, évoquant des cas qui pour la plupart sont "de moyenne ou faible intensité".
Les plus touchés sont les personnes atteintes de "maladies respiratoires chroniques comme l'asthme", ou encore "les personnes âgées" qui souffrent notamment d'"insuffisance cardiaque", a-t-il ajouté.
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Des milliards de dollars partis en poussière
Au-delà de ces conséquences sanitaires, ces phénomènes extrêmes sont une plaie pour une économie irakienne déjà exsangue. Les aéroports de Bagdad, de Najaf et d'Erbil au Kurdistan, ont ainsi été contraints de suspendre brièvement leurs vols à cause du manque de visibilité.
Comme le rapporte l'organisation météorologique mondiale, le sable a également de nombreux effets néfastes sur l'agriculture. Il diminue les rendements en étouffant les semis, réduit la photosynthèse et accentue l'érosion des sols.
Par ailleurs des dépôts de poussière favorisent l'obstruction des canaux d'irrigation ou encore la détérioration de la qualité de l'eau des rivières et des fleuves.
Lors de ces tempêtes, de nombreuses activités doivent s'interrompre faisant perdre des sommes astronomiques aux pays de la région. Selon l'ONU, chaque année, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient voient partir en poussière près de 13 milliards de PIB.
En septembre 2015, une tempête de sable géante avait recouvert une grande partie du Moyen-Orient, entraînant la fermeture d'aéroports, des accidents de la route et de nombreuses admissions à l'hôpital.
Et les choses devraient continuer à s'aggraver. L'Irak, durant les deux prochaines décennies, pourrait connaître "272 jours de poussière" par an et en 2050, le seuil des 300 jours par an sera atteint, assurait début avril un haut responsable du ministère de l'Environnement.
La guerre de l'eau
En règle générale, les tempêtes de sable surviennent lorsque des vents forts soulèvent dans l'atmosphère de grandes quantités de sable et de poussière provenant d'un sol sec et nu.
Or, ces sols arides et semi-arides gagnent du terrain en Irak et au Moyen-Orient notamment sous l'effet du réchauffement climatique. Avec la hausse des températures, dépassant parfois les 50 degrés, et les faibles précipitations, les périodes de sécheresse deviennent de plus en plus nombreuses.
Par ailleurs, la concurrence féroce entre les États de la région pour s'approprier les ressources en eau, fournit une autre explication.
Comme le rappelle Middle East Eye, "la construction par la Turquie du gigantesque barrage Atatürk en amont de l'Euphrate et du barrage d'Ilısu sur le Tigre est décriée dans la mesure où ceux-ci contribuent à réduire les débits d'eau des deux grands fleuves de la région et provoquent un assèchement des terres plus au sud en Irak".
L'Irak a également entrepris de nombreuses constructions de barrages au cours des dernières années, tout comme son voisin iranien, sans beaucoup de considération pour la gestion des ressources.
Selon certains experts, les guerres successives en Irak pourraient également être un facteur aggravant. En effet, lors d'un conflit armé, les destructions urbaines laissent les terres nues favorisant l'apparition des tempêtes. À cela s'ajoute, les déplacements de population qui entraînent l'abandon de terres cultivées.
L'exemple de la Chine et du Sénégal
Pour lutter contre les tempêtes de sable et ses effets néfastes sur la santé et l'économie, des efforts de prévention ont été entrepris ces dernières années avec la création de systèmes de surveillance. Ainsi, en 2014, un premier centre régional de prévisions pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient a été inauguré à Barcelone.
Pour tenter d'atténuer l'effet de ces calamités engendrées par la désertification, la gestion durable des terres doit devenir un enjeu prioritaire selon la banque mondiale.
Après ces tempêtes de sable en série, le ministère de l'Environnement irakien a également cité "la création de forêts qui font office de brise-vent". Le pays pourrait suivre l'exemple de la Chine ou encore du Sénégal, deux pays qui cherchent à réduire la fréquence et l'intensité des tempêtes de sable grâce à des campagnes de reforestation massive.
►► À voir sur France 24 BILET RETOUR - Une fragile muraille verte en Afrique
Pour sa part, Pékin a commencé à planter des arbres il y a plus de quarante ans. D'ici à 2050, les autorités envisagent de planter 100 milliards d'arbres pour lutter contre l'avancée du désert de Gobi. Autant dire que le temps presse pour l'Irak et pour l'ensemble des pays du Moyen-Orient.
Avec AFP
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FOCUS
Face à la désertification en Espagne, la résistance s'organise
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
France24 - Monde
Covid-19 : bas les masques dès lundi prochain dans les transports en commun en France
Publié le : 11/05/2022 - 15:46Modifié le : 11/05/2022 - 17:12
FRANCE 24
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La dernière grande restriction anti-Covid va disparaître en France. Les voyageurs ne devront plus porter le masque dans les transports dès lundi, une annonce faite par le gouvernement en plein recul de l'épidémie même si celle-ci n'est probablement pas terminée. Cette obligation va aussi être levée dans les aéroports et dans les avions européens, a précisé par ailleurs l'Agence européenne de la sécurité aérienne.
Visage à découvert à partir du 16 mai. L'une des dernières mesures sanitaires en vigueur pour lutter contre le Covid-19 va disparaître dans quelques jours, a annoncé, mercredi 11 mai, le ministre de la Santé, Olivier Véran, à la sortie du conseil des ministres. Sont concernés notamment le métro, le bus, le train, l'avion et les taxis, a précisé le cabinet du ministère à l'AFP.
"Le port du masque reste recommandé mais n'est plus obligatoire", a-t-il dit, jugeant que cette contrainte n'était "plus adaptée" alors que la vague actuelle de Covid-19 est en train de fortement diminuer dans le pays. Les contaminations et les hospitalisations sont actuellement en forte baisse, même si les scientifiques préviennent que l'épidémie n'est probablement pas terminée, notamment face à la menace d'un nouveau variant.
Pour l'heure, l'annonce du gouvernement marque la levée de la dernière grande restriction décrétée par les autorités face à la pandémie de Covid-19 qui avait frappé la France, comme ses voisins européens, voici plus de deux ans.
En début d'année 2022, le gouvernement avait notamment mis fin à l'obligation de présenter un passe vaccinal, attestant d'avoir été vacciné contre le Covid-19, pour accéder à de multiples endroits, dont les transports en commun, les restaurants et les cinémas.
>> Nouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a aussi annoncé la levée à compter de lundi prochain de l'obligation de porter un masque dans les aéroports et à bord des avions dans l'UE. "À partir de la semaine prochaine, les masques faciaux n'auront plus besoin d'être obligatoires pour les voyages aériens", a déclaré le directeur exécutif de l'AESA, Patrick Ky.
Quelques restrictions maintenues
Après la fin du masque dans les transports, quelques restrictions seront tout de même maintenues. Un passe "sanitaire" – distinct du passe vaccinal car il fonctionne aussi en cas de test négatif récent – restera demandé pour accéder aux établissements de santé, et un isolement d'au moins une semaine sera toujours imposé après un test positif.
Au niveau des hôpitaux, les soignants non vaccinés, qui ne peuvent actuellement pas exercer leur activité, ne seront pas réintégrés dans l'immédiat, mais le gouvernement va se poser la question. "Nous serons amenés à nous réinterroger régulièrement", a déclaré Olivier Véran, faisant part de son intention de demander prochainement l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) sur le sujet.
Enfin, le ministre a évoqué la possibilité d'une nouvelle campagne de rappel de vaccination à l'automne, mais s'est gardé de donner tout détail, soulignant que tout dépendrait de l'apparition de nouveaux variants et de leur profil plus ou moins dangereux ou résistant aux vaccins existants.
>> Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Avec AFP
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INTERVIEWNouveaux sous-variants d'Omicron : une "nouvelle vague en Europe au début de l’été" ?
C'EST EN FRANCE
Covid-19 : les conséquences du port du masque sur nos interactions sociales
Selon l'OMS, le Covid-19 est responsable de la mort de 13 à 17 millions de personnes
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Valeurs Actuelles
Président d’Interpol accusé de torture : une information judiciaire ouverte
ne information judiciaire a été ouverte fin mars, à Paris, pour « complicité de torture ». A l’origine : une plainte déposée par deux Britanniques, qui vise le président émirati d’Interpol, Ahmed Nasser Al-Raisi, rapporte BFM TV, mercredi 11 mai, qui cite des sources proches du dossier. Cette plainte avec constitution de partie civile évoque des « tortures » et des « détentions arbitraires » qui seraient survenues en 2018 et 2019, d’après le parquet national antiterroriste (Pnat), qui a confirmé avoir confié une enquête à un juge d’instruction parisien.
Al-Raisi avait été élu en novembre 2021
Dans le détail, Nasser Al-Raisi se serait rendu complice de ces faits en qualité de haut responsable policier des Emirats arabes unis, indique la chaîne d’informations. En France, ce type de plainte permet d’obtenir la désignation quasi-automatique d’un juge d’instruction, statutairement indépendant. Les deux Britanniques, dans un communiqué, ont expliqué qu’ils comptaient « apporter [ce] mercredi les preuves de la torture » dont ils accusent Nasser Al-Raisi de s’être rendu coupable, à l’occasion d’une audition « sur demande du juge d’instruction » du pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris.
La présidence d’Interpol est une fonction principalement honorifique. Pour rappel, Ahmed Nasser Al-Raisi avait été élu président de l’organisation internationale de police criminelle par les Etats membres en novembre dernier. Et cela, au grand dam des défenseurs des droits humains et de certains responsables politiques, souligne BFM TV.
« Torture » et « actes de barbarie »
Le Pnat a aussi ouvert une enquête préliminaire qui concerne le major général Al-Raisi, à la suite d’une plainte pour « torture » et « actes de barbarie » déposée par l’ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR). Celle-ci concerne le sort d’Ahmed Mansoor, qui est l’un des principaux défenseurs des droits de l’Homme dans les Emirats arabes unis (EAU). En janvier 2020, dans un communiqué, le ministère émirati des Affaires étrangères avait rejeté les affirmations jugées « sans fondement » des ONG sur le sort d’Ahmed Mansoor. Sur ce même volet, Interpol avait fait savoir au mois de janvier dernier que le litige relevait « d’un sujet entre les parties concernées ».
New York Times - World
Israel’s Teetering Government Breathes Again as Arab Party Rejoins
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A small Islamist party decided to end its freeze on participating in the fragile eight-way coalition, granting it at least a temporary reprieve.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — Israel’s teetering governing coalition was granted at least a temporary reprieve from its latest crisis on Wednesday when one of its partners, a small Islamist party, agreed to rejoin the coalition.
The Islamist party, Raam, had suspended its involvement a month ago in protest of police actions at the Aqsa Mosque in Jerusalem.
The reversal highlighted both the fragility of the eight-way coalition, which yokes together politicians who would normally be bitter ideological opponents, and Raam’s pivotal but imperiled position.
It came in the first week of a new parliamentary session in which opposition parties had been counting on Raam’s support or acquiescence to dissolve Parliament and force an early general election, Israel’s fifth in less than four years.
But the party’s leader, Mansour Abbas, disappointed them, saying it was better for Israel’s Arab citizens if his party remained in the government.
“We are leading a political process of cooperation that is meant to provide an answer or a solution for the Arab citizens of Israel,” Mr. Abbas told reporters in the Parliament building on Wednesday, adding, “Raam has taken the initiative to take responsibility and to advance this process.”
Justifying the decision, Mr. Abbas listed many of the chronic problems facing Israel’s Arab minority, which makes up about a fifth of the population, including rampant crime and gun violence, inequality in housing and education, and the lack of municipal services in dozens of villages in the Negev desert, which the Israeli authorities do not recognize.
Despite the coalition’s current respite, recent developments have only underscored the diminishing prospects of the government, which was formed less than a year ago in an effort to end a chaotic political stalemate that resulted in four general elections over a period of less than two years.
Headed by Prime Minister Naftali Bennett, the leader of Yamina, a small right-wing party, it brought together parties from the left, center and right, as well as the conservative Islamic party, driven mainly by a desire to keep the former prime minister Benjamin Netanyahu out of power while he stands trial on corruption charges.
Mr. Bennett’s coalition already lost its razor-thin majority last month when a member of his party, Idit Silman, the coalition’s chairwoman and effectively its chief whip, resigned, leaving the government and the opposition in a tie in the 120-seat Parliament.
In announcing her resignation, Ms. Silman stated that the government’s direction did not reflect the values of the right-wing voters who brought Mr. Bennett’s party to power. She said it was time to change course and to try to form a new “national, Jewish, Zionist” coalition with right-wing lawmakers.
The situation has made Mr. Abbas, 48, the convivial leader of Raam and a dentist by profession, one of the most closely watched figures in national politics, as he holds the keys to the longevity of the government.
Political observers waited anxiously on Tuesday night and Wednesday morning for a decision from Raam’s advisory body, the Shura Council of the southern branch of the Islamic Movement in Israel, regarding the party’s participation in the coalition.
The decision to stay in the coalition may also have been influenced by recent polls showing that Raam, which was the first independent Arab party to join an Israeli governing coalition, might not gain enough votes in a new election to make it back into Parliament.
Mr. Netanyahu, now the opposition leader, and his conservative Likud party have used Mr. Bennett’s dependence on Raam and Mr. Abbas to rally their base, while vilifying Raam’s lawmakers as supporters of terrorism.
“The whole country has seen that Naftali Bennett’s government of surrender and weakness is being held hostage by the Shura Council,” Mr. Netanyahu said on Wednesday.
Mr. Netanyahu has denied that he, too, held negotiations with Mr. Abbas in a desperate attempt to form a majority coalition after the last election. Mr. Abbas said Wednesday that he had documentation of those negotiations on his cellphone and threatened to make some of it public.
The Islamist party’s temporary withdrawal from the coalition last month followed several confrontations between the Israeli police and Muslims at the Aqsa Mosque compound in Jerusalem, a site sacred in both Islam and Judaism, and known to Jews as the Temple Mount.
The police said they were responding to violent disturbances in the compound involving Palestinian stone throwers, and were acting to secure the compound for Jewish and other non-Muslim visitors and Muslim worshipers alike, but the police actions on a holy site were deeply embarrassing to Raam.
The government has been further tested by a surge in deadly terrorist attacks in cities across Israel since late March. Arab assailants wielding guns, knives and an ax have killed 19 people over that time.
Israel has responded by stepping up its counterterrorism operations in the occupied West Bank. More than 30 Palestinians have been killed, according to local news reports, most of them involved in attacks, attempted attacks or confrontations with Israeli forces, although some were unarmed or apparently caught in crossfire.
Raam’s timeout from the coalition had little direct impact on the government, since the Parliament was in recess over the past month.
But operating without a majority, the coalition will nevertheless find it difficult to function and pass legislation. And since the Parliament will be dissolved automatically if the government fails to approve a budget by a deadline next March, many Israelis expect to be heading back to the polls soon enough.
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BBC
SANS TITRE
Katya Adler
BBC Europe Editor reporting from Helsinki
This is a massive geopolitical shift for Finland. For decades it’s opted to work alongside, rather than inside Nato - until Russia invaded Ukraine.
Public support for Nato membership has shot up, galvanising a political push to join - here in Finland as well as in neighbouring Sweden - though the hurdles to apply for membership there are a little more complex.
Finland's president and prime minister said today that Nato membership would strengthen their country’s security, as well as bolster the alliance itself.
Finland has a well-equipped, sophisticated military. It also shares an 800 mile (1300 km) long border with Russia.
We're hearing from a number of countries expressing support for Finland's move. Now Danish Prime Minister Mette Frederiksen says Denmark will welcome Finland in Nato and will work to process the bid quickly.
She says the decision "will strengthen Nato and our common security," and "Denmark will do everything for a quick admission process after the formal application".
Foreign Minister Pekka Haavisto has also been speaking and says Russia's invasion of Ukraine has changed Finland's security situation, but adds there is no immediate threat.
In the wake of Finland's announcement about joining Nato, he has also said the country's accession to Nato would strengthen both the alliance and security in the Baltic Sea region, Reuters news agency reports.
Finnish public support for joining Nato was for years at around 20-25%. But since Russia's invasion of Ukraine, it has shot up to a record high of 76%, according to the latest opinion poll.
While military non-alignment and neutrality has long been the stance among many Finns, as a way of staying out of conflicts, the war led to an increasing number of Finns viewing friendly relations with Russia as an empty phrase.
Frank Gardner
BBC News, Security Correspondent
Estonia has welcomed the likely accession of Sweden and Finland to Nato but has warned of long-term Russian preparations for an attack on the Baltic states.
Senior officials at Estonia’s Defence Ministry have called for further Nato reinforcements including an urgent need for air defence units.
This is the full statement from Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin.
During this spring, an important discussion on Finland's possible Nato membership has taken place. Time has been needed to let parliament and the whole society establish their stands on the matter. Time has been needed for close international contacts with Nato and its member countries, as well as with Sweden. We have wanted to give the discussion the space it required. Now that the moment of decision-making is near, we state our equal views, also for information to the parliamentary groups and parties. Nato membership would strengthen Finland's security. As a member of Nato, Finland would strengthen the entire defence alliance. Finland must apply for Nato membership without delay. We hope that the national steps still needed to make this decision will be taken rapidly within the next few days.
As we're reporting, Finland has just said it's in favour of applying to join Nato.
A few steps remain before the application process can begin - a special committee will announce Finland's formal decision on a membership bid on Sunday. But it has wide support from other Nato members.
Neighbouring Sweden is expected to make a decision on joining the defensive alliance in the coming days.
Finland should submit an
application to join the Nato military alliance, Finnish
President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin said in
a joint statement on Thursday.
"Finland must apply for Nato membership without delay,"
Niinisto and Marin said.
This is a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.
Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a
difficult past with Russia, has previously remained outside the
alliance.
If you're just joining us this morning, the government of Finland is about to announce whether it will apply to join Nato - abandoning its traditionally neutral stance.
Support for such a move has grown sharply in Finland and neighbouring Sweden since Russia launched its invasion of Ukraine. Moscow has threatened unspecified measures if the governments in Helsinki and Stockholm abandon their longstanding policy of military non-alignment.
UK Prime Minister Boris Johnson promised military support for Finland and Sweden during a visit on Wednesday.
The Nato security alliance was founded in 1949, when a world war had given way to the Cold War.
The bloc aimed to counter Soviet expansion in Europe, and crucially, its founder members - the UK and US among them - agreed to come to each other's aid should one of them come under attack.
Nato expanded following the collapse of the Soviet Union, when Eastern European countries who were once members of the rival Warsaw Pact decided to join.
In recent years, there were questions over Nato's future. Former US President Donald Trump was a critic while French President Emmanuel Macron called the alliance "brain dead". But with Russia's invasion of Ukraine Nato has been given a new importance.
Read more on Nato here
One of Russia's primary concerns before the conflict was the prospect of Ukraine joining Nato.
Ukraine has since cooled on its plans to join the security bloc. However it does now seem increasingly likely that Nato will be expanding anyway, with Finland poised to say it intends to join and Sweden likely to follow soon after.
In Finland's case, that would mean Russia sharing a long land border with another Nato member.
On Wednesday, Finnish President Sauli Niinisto said Russia's President Vladimir Putin was to blame. "You caused this," he said. "Look in the mirror."
As we await news on Finland's plans with regards to Nato, it's worth looking at what this would mean for the country.
In short, joining Nato would mean a monumental shift in stance. The Nordic nation adopted neutrality following a bitter defeat by the Soviet Union during World War Two.
In some ways, not much would change. Sweden and Finland became official partners of Nato in 1994 and have since become major contributors to the alliance.
They have taken part in several Nato missions since the end of the Cold War.
But a major change would be the application of Nato's "Article 5", which views an attack on one member state as an attack on all. For the first time, Finland and Sweden - which is also considering a plan to join - would have security guarantees from nuclear states.
Read more here.
Joe Inwood
BBC News, Lviv
Meanwhile in Ukraine - Kharkiv has been pounded by Russian artillery for 70 days. But that may almost be coming to an end.
Ukrainian troops around the country's second city have pushed Russian forces so far back that their artillery is no longer in range of its centre.
The latest place to be liberated was the village of Pytomnyk - announced by the Ukrainian military yesterday.
But, Russian forces are not in full-blown retreat - as was seen around Kyiv.
They are believed to be reinforcing with a number of battalion tactical groups - an attempt to secure their supply lines.
Any forces taken from the eastern Donbas region will only slow their advances there - in a fight that already appears to be turning into a bloody stalemate.
Ros Atkins looks at why Nato’s border with Russia looks likely to expand significantly, as both Finland and Sweden consider applying to join the alliance.
All eyes are now on Finland as their President and Prime Minister are set to lay out their positions on whether or not the country might join Nato.
The Nordic country has had a long history of neutrality - but as the war in Ukraine rages, public support for joining Nato has soared to record highs.
We'll bring you more on this as it happens - for now its Yvette Tan and Zubaidah Abdul Jalil signing out and handing over to our colleagues Holly Wallis, Malu Cursino and Thom Poole in London who will bring you the latest updates.
German industrial conglomerate Siemens has announced on Thursday it would pull out of the Russian market as a result of the war on Ukraine.
"We will exit Russia with an orderly ramp down of activities," a statement posted on the firm's Twitter account said on Thursday.
The company had earlier announced in March it would halt all new business and international deliveries to Russia, but would continue local service and maintenance-related activities while ensuring "strict adherence to sanctions."
But the firm said in a press statement on Thursday that "comprehensive international sanctions ... impact the company’s business activities in Russia, particularly rail service and maintenance."
Siemens has had dealings with Russia since the 1850s, and until recently was a supporter of greater economic rapprochement between Germany and Russia.
Phelan Chatterjee
BBC News
We’ll get a lot closer to a definitive answer this morning. President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin will be setting out their positions at 10:00 local time (07:00 GMT).
It’s likely to be a yes from both. That would pave the way for a final decision to be made involving parliament in the coming days.
In neighbouring Sweden, the ruling party – which has been divided on the issue – will say if it’s in favour of joining the alliance on Sunday.
The two Nordic nations have a long history of neutrality, which has shaped their foreign policy and identity. Becoming Nato members would be a monumental shift.
As Putin’s war in Ukraine rages, low levels of public support for joining have soared to record highs, with 76% of Finns and 57% of Swedes saying they’re in favour.
But not everyone agrees it’ll make their countries safer. And Russia – which uses Nato expansion as a pretext for its invasion – is strongly opposed to the move.
Read more: Are Sweden and Finland going from neutral to Nato?
A Ukrainian marine commander, holed up with other fighters at the Azovstal steelworks in Mariupol, has personally appealed to Elon Musk to help them safely leave the southern city that has for weeks been besieged by Russian invaders.
In a Twitter post, Serhiy Volyna wrote: "People say you come from another planet to teach people to believe in the impossible.
"Our planets are next to each other, as I live where it is nearly impossible to survive.
Help us get out of Azovstal to a mediating country. If not you, then who? Give me a hint."
In a separate Facebook post, Volyna described Musk as a "superhuman", asking him to help with the evacuation to "a third country".
Hundreds of marines - as well as Azov regiment fighters, National Guard members and border guards - are the last Ukrainian defenders sheltering from heavy Russian bombardment in underground bunkers at Azovstal, a vast industrial area.
Musk has so far not commented on the marine commander's plea.
All attempts to evacuate the Ukrainian fighters, many of whom are seriously injured, have so far been unsuccessful. However, hundreds of civilians have been allowed to leave the site in recent days.
Russia is the "most direct threat" to the international order because of its "barbaric" war in Ukraine, European Commission President Ursula von der Leyen has warned.
Speaking after Thursday's talks in Tokyo with Japanese PM Fumio Kishida, she also mentioned Moscow's "worrying pact with China".
European Council President Charles Michel also took part in the summit in the Japanese capital.
Meanwhile, Mr Kishida said: "Russia's invasion of Ukraine is not just a matter for Europe, but it shakes the core of the international order including Asia. This must not be tolerated."
Welcome back to our live coverage of the Ukraine crisis. It's just past 07:00 in Kyiv, and if you're just joining us now, here is the round-up of the latest:
This is Yvette Tan and Zubaidah Abdul Jalil in Singapore, stay with us as we continue to bring you the latest on the war.
France24 - Monde
Immeuble effondré en Floride : près d'un milliard de dollars pour les victimes
Publié le : 12/05/2022 - 02:01
FRANCE 24
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Selon un accord judiciaire dévoilé mercredi, les survivants et familles de victimes de l'effondrement meurtrier de l'immeuble de Surfside, en Floride, vont être indemnisés à hauteur d'environ un milliard de dollars.
Les survivants et familles de victimes de l'effondrement d'un immeuble de Floride, qui avait fait 98 morts en 2021, vont recevoir au moins 997 millions de dollars de dédommagement selon un accord négocié devant la justice, a confirmé à l'AFP un des avocats des parties civiles.
L'édifice de douze étages s'était écroulé partiellement au beau milieu de la nuit le 24 juin à Surfside, au nord de Miami Beach. Aux 997 millions s'ajouteront "environ 100 millions de dollars de plus que nous allons récupérer pour les victimes", a ajouté l'avocat, Carlos Silva.
L'accord, annoncé ce mercredi par un tribunal du comté de Miami-Dade, met fin à un recours collectif contre plusieurs entités. Étaient notamment mis en cause les promoteurs d'un projet de construction à proximité, accusés d'avoir contribué, à cause des vibrations engendrées par leurs travaux, à l'effondrement de l'immeuble sinistré.
"Bien qu'aucun montant d'argent ne suffira jamais à les dédommager, nous espérons que la clôture du chapitre judiciaire de cette catastrophe apporte quelque réconfort aux victimes", a salué Harley Tropin, un autre de leurs avocats, dans un communiqué transmis à l'AFP.
Structure dégradée
Le juge chargé du dossier, Michael Hanzman, avait déjà approuvé en mars un accord portant sur 83 millions de dollars, mais qui n'indemnisait que les propriétaires d'appartements de l'immeuble et pas les proches des victimes.
À l'exception d'un adolescent secouru au cours des premières heures, les secouristes, qui avaient travaillé d'arrache-pied pendant un mois, n'avaient pu sauver aucun des habitants présents dans cet immeuble lors de la catastrophe.
Les raisons de l'effondrement de l'édifice, baptisé Champlain Towers South et qui donnait sur le front de mer de Surfside, n'ont pas encore été établies avec certitude, mais les premiers éléments de l'enquête avaient laissé apparaître que la structure du bâtiment semblait par endroits dégradée.
Avec AFP
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Immeuble effondré en Floride : Joe Biden apporte du "réconfort" aux proches des victimes
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Valeurs Actuelles
“Un droit illisible” : un rapport fustige la gestion de l’immigration en France
Un document de 120 pages met à mal les tribunaux et les préfectures débordés par la crise migratoire. Au point que le « droit des étrangers (est) devenu illisible et incompréhensible ». Le dernier rapport de la commission des lois du Sénat, intitulé Services de l’État et immigration : retrouver sens et efficacité, adopté mardi 10 mai, pointe l’organisation désastreuse de l’administration en charge des demandes d’asile en France. Le président de la commission des lois, le sénateur LR François-Noel Buffet, était lui-même en charge du rapport. Le Figaro a pu consulter le dossier. Le quotidien relate premièrement une trop grande quantité de demandes de titres de séjour. La mission d’information a indiqué que les services de l’Etat font face à « un nombre toujours plus élevé de demandes d’admission au séjour ». En 2021, plus de 271 000 premiers titres de séjours ont été accordés, rappelle Le Figaro. La tache serait bien si grande pour les 4 000 agents des services des étrangers des préfectures, au point qu’il est proposé que ces services soient mutualisés entre les départements.
Un trafic de rendez-vous en préfecture
Plus inquiétant encore, les rendez-vous administratifs disponibles se font si rares qu’ils ont mené à un véritable trafic : une « revente sur Internet des rendez-vous en préfectures ». D’après le rapport relayé par Le Figaro, « des individus peu scrupuleux captent les rendez-vous disponibles (notamment grâce à des logiciels de piratage des modules électroniques des préfectures) afin de les revendre ensuite de façon parfaitement illégale aux étrangers ». Et ce, à des prix allant de 20 euros à 600 euros par rendez-vous. Le ministère de l’Intérieur a tenté d’y faire face. En vain. Ses « efforts sont insuffisants face aux logiciels avancés de piratage utilisés ». À cela s’ajoute l’émergence de sociétés qui proposent « un accompagnement à la prise de rendez-vous », sous « des apparences faussement légales de prestation de services ».
En raison de la rareté de ces entretiens, des personnes prendraient plusieurs créneaux par précaution. D’autres oublieraient en revanche de s’y présenter. Ces problèmes mènent une fois encore les préfectures – celle de Maine-et-Loire est notamment citée – à faire face à « l’absentéisme » des usagers. « La moitié des rendez-vous est indue, c’est-à-dire pris par des étrangers qui ne se trouvent pas dans la situation du dépôt d’une première demande de séjour. »
Un « contentieux de masse inédit »
Face à la lenteur administrative, les associations de défense des droits des étrangers n’hésitent pas à avoir recours à la justice pour forcer l’administration à la prise de rendez-vous avec un étranger. D’après la mission d’information, « ce contentieux de masse inédit se caractérise (…) par un taux de succès élevé, les tribunaux administratifs faisant droit à la grande majorité de ces référés », rapporte Le Figaro. En 2021, 90 % des procédures ont abouti à Paris pour 2838 actions intentées. Ce dernier problème conduit ainsi à l’engorgement sans fin des tribunaux. D’après les sénateurs, le recours à ces procédures par des associations est « quasi systématique ». Les juges administratifs sont alors forcés d’arborer un nouveau rôle, celui de secrétaire administratif, poussant à une « désorganisation de l’ensemble des services ». Enfin, le « faible taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) » aggrave encore le problème, relate enfin Le Figaro. « Il interroge sur le sens de l’action du juge, sommé bien souvent de se prononcer dans des délais brefs alors que les perspectives d’un éloignement effectif de l’étranger du territoire national sont faibles. »
New York Times - World
Long After Blockade, Canada’s Truckers Have a Political Champion
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Prime Minister Justin Trudeau condemned the protest as illegal. Now some of his key opponents are embracing it.
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By Ian Austen
OTTAWA — Canadians were shocked when a group of truckers rolled their rigs into the nation’s capital earlier this year, paralyzed the downtown area for weeks and demanded that the government lift all pandemic-related restrictions.
The demonstrations spread to border crossings, forcing car manufacturing plants to shut down and disrupting billions of dollars in trade with the United States. In the end, the prime minister took the extraordinary step of invoking an emergencies act allowing the government, among other things, to freeze protesters’ bank accounts.
But that was then.
Now, the truckers and their supporters have become an important constituency and are being courted by the country’s Conservative Party, Prime Minister Justin Trudeau’s main political opposition.
Many in the party are busy rewriting what happened on those chaotic days in February, glossing over the blockades’ illegality and an arms cache found at a protest in Alberta where the authorities said protesters were ready to use violence to block a border crossing there.
And several would-be Conservative leaders are fighting each other to be seen as the true defender of the truckers and their claims that Canadians have lost their freedoms.
“The truckers have more integrity in their pinky finger than you had in your entire scandal-plagued cabinet,” said Pierre Poilievre, the front-runner for the now vacant party leadership as he challenged a former Quebec premier, Jean Charest, in a debate last week.
With its multiparty system, Canada is not known for the kind of zero-sum politics that has come to define political life in the United States. But that is a narrative that obscures the struggles and intrigue that animates the contest for power in the country. That is especially true after the last elections in October, when Mr. Trudeau was returned to power for a third term as prime minister, with the far right party again failing to take any seats in the parliament.
The Conservatives, the only other party to form a government in Canada, are readying for a fight and see the truckers and their followers not as outcasts, but as political currency that can bring in votes — and money.
“We should support our truckers and stand up for their freedoms,” Mr. Poilievre said at a recent rally in Ottawa.
Canada’s next federal election is expected in 2025, which in the world of politics is an eternity. Anything can happen between now and then. But there are two factors that have unnerved some of those close to the current Liberal Party government.
One is simply the issue of time in power. Gerald Butts, a close friend of Mr. Trudeau and a former top political adviser, noted that Mr. Trudeau will have been in power for 10 years by then.
“If the Liberal Party looks old and tired at that time, voters will give a really hard look at the available alternatives,” he said.
The second factor is, in a word: Truckers (or at least, what they represent).
The truckers may have a relatively small following and may, in political terms, be seen as outsiders. But they have a highly motivated following that is angry, excited, engaged and eager for change.
Taken together, Mr. Butts said, that is cause for concern among the Liberals.
“In that scenario the public will be really looking for a change,” Mr. Butts said.
But for now, the contest is unfolding within the Conservative Party itself as Mr. Poilievre presents himself as the true inheritor of the truckers’ movement.
And it seems to be working.
At last week’s debate, several of the five candidates who were there argued that they were the fiercest backers of the truckers.
“You did not speak up until it was convenient for you to speak up,” Leslyn Lewis, a social Conservative now in her second campaign for leader, said to Mr. Poilievre.
The one candidate opposed to the protests, Mr. Charest, the former Quebec premier who left political retirement to seek the party’s leadership, was jeered for condemning the truckers.
“There is a very real line to be drawn here: if you are a legislator, you cannot support a blockade, you cannot support people breaking the law,” Mr. Charest said in a recent interview.
At the debate, he was the only one clearly expressing that position. One candidate who was absent, Patrick Brown, the mayor of a suburban Toronto community and former member of Parliament, spoke out against the blockade in February.
The blockade began as a modest convoy of truckers and hangers-on that set out from Western Canada with a specific target: a Canadian rule that mirrored American law by requiring truck drivers returning from the United States to be vaccinated.
As the blockade traveled east to Ottawa and spurred copycat groups in other regions, the complaints of its members expanded to include all pandemic restrictions and general disaffection with government and Mr. Trudeau.
Understand the Trucker Protests in Canada
Voicing grievances. A demonstration by truck drivers protesting vaccine mandates earlier this year slowed the economy and for a time brought life to a standstill in parts of Canada. Months later, the demonstrators have grown into an important political constituency. Here’s what to know:
The start of the protests. In January, convoy of truck drivers departed from British Columbia to protest a vaccine mandate imposed by the Canadian government on truckers entering the country from the United States. After the drivers arrived in Ottawa, similar protests erupted in other Canadian cities and on the Ambassador Bridge, which connects Detroit, Mich., with Ontario, Canada, and serves as a vital junction for the automobile industry.
The impact. Protesters soon expanded the scope of their demands, with some espousing a wide range of far-right views. As the demonstrations spread to the border crossings, car manufacturing plants had to shut down and trade with the United States was severely disrupted.
The crackdown. Prime Minister Justin Trudeau took the rare step of declaring a national public order emergency aimed at stopping the protests. On Feb. 17, police officers in Ottawa began arresting demonstrators and removing trucks.
The aftermath. Ahead of Canada’s next federal election in 2025, the drivers and their supporters have been embraced by the country’s Conservative Party, Prime Minister Justin Trudeau’s main political opposition, as would-be Conservative leaders fight each other to be seen as truckers’ true defenders.
Ottawa’s police force, believing that the group would be staying only for a weekend, waved the trucks downtown toward the streets surrounding Parliament.
That assumption was devastatingly wrong. The police chief, who resigned during the nearly month long blockade, admitted that his overwhelmed force had lost control of the city. The city’s mayor and the premier of Ontario both declared states of emergency as the protest spread to include a vital bridge crossing from Detroit that carries more than $300 million in trade a day.
After Mr. Trudeau turned to the Emergencies Act for the first time in history and reinforcements from the Royal Canadian Mounted Police and other law enforcement agencies from across the country poured into town, the streets were finally cleared over two days. More than 200 people were arrested, including several of the convoy organizers, and money raised by the group was seized. No case has yet gone to trial.
Outside Canada, the demonstrators were hailed by far right groups as far as Holland, which staged sympathy protests and members of the right in the United States and elsewhere donated millions of dollars online to the protest, little of which ultimately made its way to the protesters.
The paralysis of the national capital for weeks and the protracted failure of the police to restore order drew global attention and stunned Canadians who, by and large, had never seen anything like it before.
“By any sensible definition this was a massive, illegal occupation,” Marco Mendicino, the public safety minister, told a parliamentary committee late last month, adding: “I’d say the emergency in late January and through February was unprecedented because all the blockades occurred at the same time. We’d never seen that degree of disruption on Ottawa streets.”
So it is especially surprising to some to find mainstream Conservatives, traditionally a law and order party, now pursuing the protest movement. One possible clue could be found in last year’s vote. The party was led by a moderate who angered those on the right by backtracking on issues like easing gun controls while, at the same time, largely failing to win over voters in the center.
Now Conservatives like Mr. Poilievre are trying to follow the same kind of strategy as Republicans in the United States, catering to a loosely organized movement that claims to speak truth to power, but whose supporters’ concerns over what they see as a changing world are often fueled by conspiracy theories and nationalism.
That embrace may allow Mr. Poilievre or someone else to take over the party in which the vote for leadership is limited to a small number of Canadians who purchase memberships. But some analysts warn that it’s less certain to resonate with the broader Canadian public in a general election.
“The key for Canadian politics is that no party wins with just its base,” said Melanee Thomas, a professor of political science at the University of Calgary in Alberta. “This is a short term strategy, because the rhetoric of the convoy, the super charged language, the hyper partisanship is going to be pretty off-putting to somebody who is nonpartisan.”
Still, Mr. Butts, the former Liberal strategist, said those kinds of arguments may not apply in the next vote.
“If I were in my old job,’’ he said, “I would not be assuming that Poilievre can’t win a general election.”
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Valeurs Actuelles
À Vénissieux, la NUPES investit Idir Boumertit pour remplacer Taha Bouhafs
Un clou chasse l’autre. Mercredi 11 mai, la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) a annoncé avoir décidé d’investir Idir Boumertit, conseiller à la métropole de Lyon, et adjoint au maire de Vénissieux, sur la 14e circonscription du Rhône, en remplacement du militant indigéniste Taha Bouhafs, rapporte LyonMag. Taha Bouhafs a été « débranché » lundi 9 mars par la direction de La France insoumise, annonçant lui-même son retrait de candidature, avant que des rumeurs d’agressions sexuelles dont il se serait rendu coupable au sein de LFI ne soient rendues publiques. Il a d’ailleurs été auditionné par la commission de lutte contre les violences sexuelles interne au mouvement d’extrême gauche. Aucune plainte n’a cependant pour l’heure été déposée à son encontre.
Idir Boumertit, un choix par défaut ?
Idir Boumertit n’avait pas initialement prévu d’être candidat aux élections législatives de juin prochain. Il avait même décliné cette offre en avril, rapporte LyonMag : « J’ai été sollicité par notre mouvement l’Union Populaire, et j’ai pris le temps de la réflexion, alors même que le score de Jean-Luc Mélenchon à Vénissieux, sur la conférence territoriale Porte Sud, sur la 14e circonscription pour les législatives et plus largement sur la Métropole de Lyon, pouvait laisser naturellement penser que j’allais engager ma candidature pour cette législative. J’ai pris la décision de continuer d’agir en local. J’agis pour notre pays et pour l’amélioration des conditions de vie des habitants. Cette mission est en soi un défi immense », expliquait-il alors. D’autant qu’Idir Boumertit étant 4e adjoint de la maire de Vénissieux, elle-même candidate dissidente aux élections législatives avec le soutien du PCF, cette candidature ne manquera pas de provoquer des tensions internes dans la majorité municipale de Vénissieux.
Rhône : les dernières actualités
France24 - Monde
L'ONU s'inquiète d'une faim généralisée dans le monde en raison de la guerre en Ukraine
Publié le : 11/05/2022 - 06:43Modifié le : 11/05/2022 - 22:55
FRANCE 24
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L'étau russe se desserre sur Kharkiv, la deuxième ville de l'Ukraine, selon Volodymyr Zelensky, alors que le conflit pourrait s'étendre vers le Sud-Ouest, affirme Washington. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit, de son côté, "profondément préoccupé" par les pénuries qui risquaient d'engendrer une faim généralisée dans le monde. Voici le fil du 11 mai.
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3 h 10 : premier procès pour crime de guerre lié à l'invasion russe
Un soldat russe de 21 ans va être jugé pour crime de guerre en Ukraine, ce qui constituera le premier procès avec ce chef d'accusation dans le pays envahi par la Russie le 24 février, a annoncé mercredi la procureure générale de l'Ukraine.
Vadim Shishimarin est accusé d'avoir tiré avec une kalachnikov par la fenêtre d'une voiture dans laquelle il circulait, abattant un civil de 62 ans qui n'était pas armé, a expliqué le bureau de la procureure Iryna Venediktova dans un communiqué, soulignant qu'il avait agi pour empêcher l'homme de témoigner dans une affaire de vol de voiture.
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1 h 35 : les opérations se poursuivent dans l'Est
Le chef d'état-major ukrainien a précisé mercredi soir que les Russes poursuivaient leurs opérations dans l'Est, en particulier vers Slobozhansky et Donetsk – notamment Roubijné et Lyman pour en prendre le contrôle –, mais pas vers Kharkiv près de laquelle la localité de Pytomnyk "a été libérée" par les combattants ukrainiens.
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22 h 52 : la sélection nationale ukrainienne rejoue pour la première fois un match amical depuis le début de la guerre
L'équipe nationale ukrainienne, qui ne s'était plus rassemblée depuis le début du conflit sur son territoire fin février, a battu le Borussia Mönchengladbach (2-1) dans un match de charité organisé dans la ville rhénane au profit des victimes du conflit.
Les milliers de spectateurs présents ont brandi des drapeaux ukrainiens et se sont joints aux joueurs pour relayer un message de soutien au pays attaqué par la Russie depuis le 24 février. L'intégralité de la recette doit être reversée à des associations d'aide aux civils ukrainiens.
"Ce match est très important, pour notre équipe et pour notre pays", a dit l'ancien international ukrainien Andreiy Voronin, qui commentait la partie pour la chaîne allemande ProSieben : "Nous sentons que nous ne sommes pas seuls, le monde entier est derrière nous".
Sportivement, cette reprise n'était pas sans intérêt pour l'Ukraine, même si plusieurs joueurs importants n'avaient pas été libérés par leurs clubs. Les Jaune et Bleu doivent encore jouer leur qualification pour le Mondial-2022 dans une demi-finale de barrage contre l'Écosse le 1er juin, avant une éventuelle finale contre le Pays de Galles le 5 juin.
Pour Mönchengladbach, il s'agissait d'envoyer un signal de solidarité concret : "Nous voulions offrir une plateforme au football ukrainien", a déclaré le président du club Stephan Schippers.
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20 h 41 : un mort et trois blessés dans une attaque en Russie depuis l'Ukraine, selon le gouverneur de la région de Belgorod
Une personne a été tuée et trois autres blessées dans le sud-ouest de la Russie après des bombardements provenant d'Ukraine, a annoncé le gouverneur russe de la région touchée.
"Pour le moment, une personne a perdu la vie, il est mort dans l'ambulance, et il y a trois blessés", a déclaré le gouverneur de la région de Belgorod, Vyacheslav Gladkov, sur l'application de messagerie Telegram. Il a précisé que la situation était "la plus difficile" qu'ait connue sa région depuis que le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes en Ukraine le 24 février.
Vyacheslav Gladkov a accusé l'Ukraine d'avoir visé le village de Solokhi, précisant qu'une maison avait été en partie détruite. Les autorités dans les régions frontalières de l'Ukraine accusent régulièrement les forces de Kiev de lancer des attaques contre la Russie.
En avril, Vyacheslav Gladkov avait accusé des hélicoptères ukrainiens d'avoir attaqué un dépôt de carburant à Belgorod.
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16 h 26 : l'Ukraine devra "lutter pendant 100 ans" contre les conséquences de la guerre, prévient Olaf Scholz
L'Ukraine devra "lutter pendant 100 ans" contre les conséquences de la guerre actuelle, a prévenu le chancelier allemand Olaf Scholz, en faisant un parallèle avec celles de la Seconde Guerre mondiale dans son pays.
"Ceux qui vivent en Allemagne savent que les bombes qui sont tombées pendant la Seconde Guerre mondiale sont encore découvertes aujourd'hui et que les alertes à la bombe continuent. L'Ukraine devra donc se préparer dès maintenant à lutter pendant 100 ans contre les conséquences de cette guerre", a expliqué Olaf Scholz lors d'une conférence de presse à Berlin.
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15 h 47 : Antonio Guterres se dit "profondément préoccupé" par un risque de faim dans le monde
Le secrétaire général des Nations unies a déclaré qu'il était "profondément préoccupé" par les pénuries alimentaires qui risquaient d'engendrer une faim généralisée dans différentes parties du monde.
"Je dois dire que je suis profondément préoccupé, notamment par les risques de voir la faim se généraliser dans différentes régions du monde en raison de la situation dramatique (...) à laquelle nous sommes confrontés en raison de la guerre en Ukraine", a-t-il déclaré.
S'exprimant aux côtés du chancelier et du ministre autrichien des Affaires étrangères à Vienne, Antonio Guterres a également déclaré que des pourparlers étaient en cours pour évacuer davantage de civils des zones de conflit en Ukraine.
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15 h 29 : les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine ont diminué de 25 %
Le volume de gaz russe acheminé en Allemagne dans un des principaux gazoducs transitant par l'Ukraine a diminué de 25 % depuis mardi, a indiqué l'agence allemande gouvernementale chargée de l'énergie.
"En raison de la réduction du transit, les volumes de gaz acheminés vers l'Allemagne via l'Ukraine (par le gazoduc Megal) ont diminué de 25 % par rapport" à mardi, a précisé cette agence sur son site internet, assurant toutefois que "ces volumes (étaient) actuellement compensés par des flux plus importants, notamment en provenance de Norvège et des Pays-Bas".
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14 h 32 : la Suède et le Royaume-Uni annoncent un accord de défense mutuelle en cas d'agression
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et son homologue suédoise Magdalena Andersson ont annoncé un accord de défense et de protection mutuelle en cas d'agression, en amont de la décision de la Suède sur l'adhésion à l'Otan.
"Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions", a affirmé le chef de gouvernement britannique lors d'une conférence de presse commune en Suède. "Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières (...) incluant des moyens militaires", a précisé Magdalena Andersson.
Boris Johnson doit signer un accord similaire avec la Finlande lors d'une visite à Helsinki en fin de journée mercredi, selon son cabinet.
Inquiets de la réaction de la Russie à leurs probables demandes d'adhésion à l'Otan attendues dans les prochains jours, les deux pays nordiques cherchent des assurances de sécurité bilatérales durant la période comprise entre leur candidature et leur entrée formelle dans l'alliance atlantique, ce qui peut prendre plusieurs mois.
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13 h 07 : plus de civils dans l'usine Azovstal, selon les séparatistes prorusses
Le dirigeant de la république populaire de Donetsk, État prorusse autoproclamé de l'est de l'Ukraine, a déclaré qu'il n'y avait plus de civils dans les sous-sols de l'usine Azovstal de Marioupol et que ses forces n'exerceraient par conséquent plus aucune retenue, selon l'agence Tass.
"Selon nos informations, il ne reste plus de civils. Les mains de nos unités ne sont par conséquent plus liées", écrit Tass en citant Denis Pouchiline, dont les forces participent à l'assaut contre l'aciérie fortifiée.
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13 h : près d'un tiers des emplois perdus en Ukraine à cause de la guerre
Quelque 30 % des emplois en Ukraine – soit 4,8 millions – ont été perdus depuis le début de la guerre déclenchée par la Russie et l'évolution dépend entièrement de la situation militaire, a prévenu l'Organisation internationale du travail.
L'OIT échafaude plusieurs scénarios en fonction de l'évolution des opérations militaires en Ukraine. "Dans l'hypothèse où les hostilités cesseraient immédiatement, il pourrait y avoir une reprise rapide de l'emploi (en Ukraine), avec le rétablissement de 3,4 millions d'emplois, ce qui ramènerait le taux de pertes d'emploi à 8,9 %. A contrario, si l'escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d'emplois pourraient s'accroître encore, pour atteindre 7 millions, ou 43,5 %", écrivent les experts de l'organisation basée à Genève.
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12 h 24 : les prorusses de la région de Kherson veulent demander à Poutine une annexion
Les autorités installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson comptent demander à Vladimir Poutine une annexion, a indiqué un responsable régional prorusse.
"Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la fédération de Russie", a dit aux agences russes Kirill Stremooussov, chef adjoint de l'administration militaro-civile de Kherson, région conquise par l'armée russe durant l'offensive déclenchée par Moscou en février contre l'Ukraine.
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12 h 16 : des femmes de soldats du régiment Azov ont vu le pape et demandé son aide
Un groupe d'épouses de militaires ukrainiens de la division Azov a rencontré mercredi à Rome le pape, à qui elles ont demandé d'intervenir pour "sauver la vie" de ces militaires, retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie Azovstal pilonnée par l'armée russe à Marioupol.
"Nous lui avons demandé de venir en Ukraine, de parler (au président russe Vladimir) Poutine, de lui dire 'Laissez-les partir'", a déclaré à la presse Kateryna Prokopenko, épouse d'un des chefs de la division Azov, Denis Prokopenko. L'entrevue, qui a duré "environ cinq minutes" selon elles, a eu lieu à l'issue de l'audience générale du souverain pontife, sur la place Saint-Pierre au Vatican.
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11 h 09 : une membre du groupe Pussy Riot quitte la Russie, déguisée en livreuse de repas
Une membre du groupe contestataire russe Pussy Riot, Maria Aliokhina, a affirmé mercredi au New York Times avoir pu quitter la Russie, après avoir trompé la police en se déguisant en livreuse de repas. Elle a ensuite traversé la frontière avec la Biélorussie voisine, et une semaine plus tard, elle a pu passer en Lituanie. La militante rejoint ainsi des milliers des Russes qui ont quitté le pays depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
En septembre 2021, Maria Aliokhina a été condamnée à un an de "restrictions" à sa liberté (contrôle judiciaire, couvre-feu nocturne, interdiction de quitter Moscou) pour avoir appelé à manifester contre l'arrestation du principal opposant russe Alexeï Navalny. Fin avril, la justice russe a durci ces mesures en les remplaçant par une peine de prison ferme, lors d'une audience à laquelle la chanteuse militante ne s'était pas présentée.
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10 h 17 : baisse des livraisons de gaz russe en transit via l'Ukraine
Le volume de gaz russe transitant par l'Ukraine, importante voie pour les approvisionnements européens, apparaît en baisse mercredi car les combats dans l'est du pays avec l'armée russe empêchent selon Kiev le bon fonctionnement d'infrastructures gazières.
L'opérateur ukrainien des gazoducs GTSOU a indiqué mardi que la présence des forces russes près des installations de Sokhranivka et Novopskov dans la région de Louhansk ne permettait pas d'assurer le flot habituel de gaz et demandait le transfert de ces volumes vers un autre point de passage, à Soudja. Dans la soirée, le géant gazier russe Gazprom avait démenti tout cas de "force majeur" et argué qu'il était impossible de dérouter les volumes.
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9 h : notre correspondant Gulliver Cragg fait le point sur la contre-offensive ukrainienne à Kharkiv
"La contre-offensive ukrainienne progresse, même si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mis en garde contre des attentes de victoires trop rapides", résume le journaliste de France 24.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (soit près de 38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe, Vladimir Poutine, veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass [Est]" : soit vers la Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa [sud de l'Ukraine] sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
Avec AFP et Reuters
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New York Times - World
Philippines Presidential Election
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Marcos Win Prompts Protests in the Philippines
Young voters who had rallied around Leni Robredo during the presidential race gathered to voice their frustration with preliminary results showing her overwhelming defeat.
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By Sui-Lee Wee
MANILA — Angry young voters gathered in the Philippines on Tuesday to protest against Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former dictator, who clinched a landslide victory this week in one of the most divisive presidential elections in the country’s recent history.
Multiple election observers said they had received thousands of reports of election-related anomalies since the vote on Monday. Malfunctioning voting machines were one of the biggest concerns, with VoteReportPH, an election watchdog, saying the breakdowns had “severely impaired this electoral process.”
On Tuesday, Leni Robredo, Mr. Marcos’s closest rival in the race and the country’s current vice president, said that her team was looking into reports of voter fraud. But every opinion poll before the election had predicted that Mr. Marcos would win by a huge margin, and his lead by Tuesday was so overwhelming that reports of fraud and malfunctioning machines were unlikely to sway the result.
Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” had racked up nearly 31 million votes by 4:30 p.m., according to a preliminary tally. That was more than double the number of votes that Ms. Robredo had, giving Mr. Marcos the biggest margin of victory in more than three decades. Voter turnout was around 80 percent, an election official said Tuesday.
During his campaign, Mr. Marcos appealed to a public disillusioned with democracy in the Philippines, a country of 110 million and the oldest democracy in Southeast Asia. Yet for many Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by the father.
Mr. Marcos’s 92-year-old mother, Imelda Marcos, was sentenced to up to 11 years in 2018 for creating private foundations to hide her unexplained wealth, but remains free. She posted bail, and her case is under appeal by the Supreme Court. Critics fear Mr. Marcos could use the presidency to scrap that case and other outstanding cases against the family.
Dozens of mostly young voters gathered in a park across from the elections commission building on Tuesday morning to protest the election results and Mr. Marcos, chanting, “Thief, thief, thief!” and “Put Imelda in jail.” Riot police stood watch over the demonstrations.
Paula Santos, a doctor in training, confronted the officers: “Personally, I am scared,” she told them. “I am turning 27 and I am scared for our future, especially now that I’m an adult. When I was young, I did not care about politics. But now I am having goose bumps because of fear.”
In the months leading up to the election, hundreds of thousands of Ms. Robredo’s young supporters had campaigned door to door, seeking to fight an online disinformation campaign that portrayed the violent Marcos regime as a “golden age” in the country’s history.
Ms. Santos told the officers that she had supported the younger Mr. Marcos when he ran against Ms. Robredo for the vice presidency in 2016 “because of the beautifully crafted posts and infographics I saw on YouTube.” “But then I saw other accounts, I did my research,” she said. “Knowing the truth is now in your own hands.”
“We’re not here to rewrite history,” she added. “We’re here to learn from it.”
In an interview later, Ms. Santos said that she and her 17-year-old sister cried on election night. Both of them had campaigned for Ms. Robredo. “I was expecting a close fight,” she said. “I didn’t expect it to be such a big gap between numbers. It was hard to believe.”
Across the country, many voters shared in her disbelief.
Recrimination and regret prevailed among some Filipinos as they considered the possibility of another Marcos as president, 36 years after millions of their countrymen ousted the Marcos family for looting billions of dollars from the treasury.
Robert Reyes, a Roman Catholic priest who spent every Wednesday for the past 11 weeks outside the elections commission building demanding a clean vote, said the Catholic Church had failed to “denounce evil.” The Catholic church, which has outsize influence in the Philippines, played a crucial role in overthrowing the Marcos dictatorship during the 1986 “People Power” uprising.
“Hopefully this will wake up the church,” Father Reyes said. “Because what moral authority does the son of a dictator who has not returned what his father has stolen have? What authority does he have to govern a country whose people were plundered by his father?”
Ms. Robredo has stopped short of formally conceding the race. On Tuesday, she told her supporters to accept “whatever the final result will be.”
“I do not consider this a loss because we have achieved many things this election season,” she said, speaking during a Catholic Mass in Bicol Region, where she is from.
She has hinted at a bigger role for her broad-based movement, which she said “will not die at the close of counting.”
Understand the Philippines Presidential Election
A consequential election. Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former Philippines dictator, appeared to clinch a landslide victory in a divisive presidential election, raising profound questions about the future of Southeast Asia’s oldest democracy. Here’s what to know:
A Marcos returns to power. Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” has spent his political career trying to rehabilitate the family name. His overwhelming win heralds a remarkable revival 36 years after the family was ousted for looting billions of dollars from the treasury.
Concerns for democracy. Mr. Marcos won the support of millions of voters who have grown disillusioned with democracy amid widespread poverty and rampant corruption. His victory is likely to lead to further erosion of democratic institutions in the Philippines, which have already been weakened under the departing leader, Rodrigo Duterte.
A divided nation. For other Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by his father. That will present Mr. Marcos with a range of challenges when he begins presiding over the country.
Vote counting could continue through the end of the week. By Tuesday afternoon, Mr. Marcos had yet to deliver a victory speech. But in a statement, Victor Rodriguez, Mr. Marcos’s spokesman, said his “unassailable lead” meant that “the Filipino people have spoken decisively.”
“To those who voted for Bongbong, and those who did not, it is his promise to be a president for all Filipinos,” Mr. Rodriguez said. “To the world, he says: Judge me not by my ancestors, but by my actions.”
Sara Duterte, the daughter of President Rodrigo Duterte and Mr. Marcos’s running mate, had garnered 31.5 million votes by Tuesday, more than triple the votes of Senator Francis Pangilinan, who ran as vice president in support of Ms. Robredo.
Mr. Duterte has been accused of rolling back democratic institutions during his six years as president. Opponents have warned that the alliance between the Marcoses and the Dutertes could usher in a new era of autocracy in the Philippines.
Mr. Marcos and Ms. Duterte are expected to take office on June 30.
As the protests continued outside the elections commission building on Tuesday, demonstrators held up signs that said, “Never again,” and “Fight Marcos, reject Duterte.”
Maria Socorro Naguit, 72, a freelance writer at the protest, said she was 22 when the Marcos regime, during a crackdown on the press, shut down the magazine she worked for. “I’m here because it’s too much, you know?” Ms. Socorro Naguit said. “Honestly, I cannot countenance the return of the Marcoses.”
Watching the results come in on Monday night, Ms. Socorro Naguit said her first reaction was letting out curse words. “And I thought of the republic. Oh my god,” she said.
For Mirus Ponon, a first-time voter in Manila, Election Day was marked by excitement. The 20-year-old university student and civil rights activist stood in line for five hours to cast his vote for Ms. Robredo.
The euphoria didn’t last long. Several hours later, he was crying.
“You could see it coming from a standpoint of the structured propaganda and the machinery of the Marcoses,” he said. “But it’s something that makes you so depressed, as someone who loves the country. You want to continue to fight, yet the country and its people fail you.”
Camille Elemia and Jason Gutierrez contributed reporting.
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BBC
Finland to apply for Nato membership 'without delay'
Finland's president and prime minister have called for the country to apply for Nato membership "without delay".
Sauli Niinisto and Sanna Marin said in a joint statement they expected a decision in the next few days.
The move comes amid a surge in public support for Nato membership following Russia's invasion with Ukraine.
Finland shares a 1,300-km (810-mile) border with Russia. Until now, it has stayed out of Nato to avoid antagonising its eastern neighbour.
Finland will formally announce its decision on Sunday after it has been considered by parliament and other senior political figures.
Sweden has said it will announce a similar decision on the same day.
Russia has threatened unspecified measures if the two governments abandon their long-standing policy of military non-alignment.
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France24 - Monde
Burkina Faso : huit mineurs coincés à plus de 500 mètres sous terre depuis près d'un mois
Publié le : 11/05/2022 - 17:12Modifié le : 11/05/2022 - 17:24
Laura MOUSSET
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Depuis le 16 avril, huit mineurs (six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien) sont pris au piège dans la mine de zinc de Perkoa, au Bukina Faso, à une centaine de kilomètres de la capitale, Ouagadougou. Près d'un mois après leur disparition, les autorités burkinabè estiment qu'il existe des motifs "d'espoir" de les retrouver, à condition que les sauveteurs atteignent rapidement une chambre de refuge à près de 600 mètres sous terre.
Valeurs Actuelles
Un pharmacien de Béziers affiche les photos de suspects de vols sur la porte de son officine
Le « mur des voleurs ». Voilà ce qu’a décidé de mettre en place un pharmacien de Béziers, dans l’Hérault, mardi 10 mai, rapporte France Bleu Hérault. Excédé par les vols à répétitions, le praticien a trouvé une méthode pour le moins radicale pour dissuader les chapardeurs : afficher les visages desdits voleurs sur la porte de son officine. Deux s’y trouvent pour l’instant, un homme et une femme, au visage légèrement flouté. Un troisième s’y trouvait jusqu’à ce que l’affiche soit arrachée, probablement par la personne en question qui se serait reconnue.
Créer un électrochoc
« L’objectif de cette initiative est de choquer », explique le pharmacien installé dans ce quartier depuis six ans. « Il s’agit de créer un électrochoc. De faire comprendre que nous en avons assez de ces vols à répétition. Celui qui s’est reconnu, ne reviendra pas. C’est certain. » Les vols ne sont pas vraiment importants en eux-mêmes : des couches et du lait infantile. Mais le gérant tenait à marquer le coup et son ras-le-bol devant ces vols répétés. « La multiplication de ces vols peut paraître anecdotique, mais c’est rageant », explique le pharmacien. Le « mur des voleurs » n’a pas vocation à demeurer éternellement, et les visages placardés pourraient changer si d’autres voleurs se manifestent, ou tout simplement disparaître si les vols cessent.
Béziers : les dernières actualités
BBC
North Korea orders strict lockdown with first official Covid cases
By Frances MaoBBC News
North Korea has ordered a strict national lockdown after confirming its first official Covid infections.
State media have reported an Omicron outbreak in the capital, Pyongyang, but did not state the number of cases.
KCNA said leader Kim Jong-un had vowed to eradicate the outbreak, which it called a "severe national emergency" that had breached the country's "quarantine front".
But observers believe the virus has long been present in the country.
Outsiders say the nation's 25 million population is vulnerable as North Korea has declined to administer a Covid-19 vaccine programme, even rejecting offers from the international community to supply millions of AstraZeneca and Chinese-made Sinovac jabs last year.
There have also been concerns about North Korea's impoverished healthcare system.
North Korea's main way of combating Covid has been to seal its foreign borders - it was one of the first countries to do so, in January 2020.
But this has also stopped essential supplies from entering the country, which has led to food shortages and a cratering economy.
On Thursday, KCNA said Mr Kim had ordered "maximum emergency" virus controls, which appeared to include orders for localised lockdowns and gathering restrictions in workplaces.
The North Korean news outlet added that the first case of the Omicron variant had been reportedly detected in the capital four days ago.
Residents in some areas of Pyongyang had been subjected to lockdown for at least two days before the latest announcement, according to NK News, a Seoul-based monitoring site.
South Korea's government said it has renewed its offer of humanitarian assistance to the North in response to the news of the outbreak. Pyongyang has yet to respond.
For more than two years, North Korea has, rather dubiously, claimed not to have a single case of Covid-19. So why admit to it now?
Most likely it is because this outbreak is too serious and too difficult to hide.
North Korea has been consistent in its public commitment to fighting the virus. This is how it has justified closing its borders for so long. Now that Omicron has entered the country, the challenge is to limit its spread.
With no vaccines, poor healthcare and a limited capacity to test people, North Korea's options are very limited right now.
Authorities have clearly decided they have no choice but to put the country into lockdown. In order to do this, they simply have to tell people and the rest of the world.
It does not necessarily mean they will be any more willing to accept outside help.
Analysts say Pyongyang's disclosure of the Covid cases at this time is significant and could hamper the state's nuclear ambitions which have been on show this year.
North Korea has claimed to have conducted more than a dozen banned missile tests, including one of an intercontinental ballistic missile, a weapon it hadn't tested in over four years.
Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies, told AFP that North Korea might shelve plans for a nuclear test to focus on battling the outbreak, though if public fears escalated, Mr Kim may go ahead with a test "to divert this fear to another place".
But Leif-Eric Easley, a professor at Ewha University, said that North Koreans "may be less interested in nuclear or missile tests when the urgent threat involves coronavirus rather than a foreign military".
He added that he believed Pyongyang would "likely double down" on its lockdowns, given that it was entering a "period of uncertainty in managing its domestic challenges and international isolation".
Despite North Korea's claims that it had "shining success" in keeping out Covid, there have been signs throughout the pandemic of the virus' potential presence in the country. There were several unconfirmed reports of Covid cases previously.
In June last year, state media reported that Mr Kim had punished officials over a "grave incident" related to Covid, but did not specify details.
Then in September, the state held a military parade featuring lines of soldiers wearing hazmat suits and masks, which some analysts saw as a sign that a special force was created to help prevent the spread of Covid.
North Korea shares land borders with South Korea and China, which have battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Leader of Pussy Riot Band Escapes Russia, With Help From Friends
After more than a decade of activism, Maria Alyokhina disguised herself as a food courier to evade the police — and a widening crackdown by President Vladimir Putin.
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By Valerie Hopkins and Misha Friedman
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VILNIUS, Lithuania — Maria V. Alyokhina first came to the attention of the Russian authorities — and the world — when her punk band and performance art group Pussy Riot staged a protest against President Vladimir V. Putin in Moscow’s Christ the Savior Cathedral.
For that act of rebellion in 2012, she was sentenced to two years in prison for “hooliganism.” She remained determined to fight Mr. Putin’s system of repression, even after being jailed six more times since last summer, each stint for 15 days, always on trumped-up charges aimed at stifling her political activism.
But in April, as Mr. Putin cracked down harder to snuff out any criticism of his war in Ukraine, the authorities announced that her effective house arrest would be converted to 21 days in a penal colony. She decided it was time to leave Russia — at least temporarily — and disguised herself as a food courier to evade the Moscow police who had been staking out the friend’s apartment where she was staying. She left her cellphone behind as a decoy and to avoid being tracked.
A friend drove her to the border with Belarus, and it took her a week to cross into Lithuania. In a studio apartment in Vilnius, the Lithuanian capital, she agreed to an interview to describe a dissident’s harrowing escape from Mr. Putin’s Russia.
“I was happy that I made it, because it was an unpredictable and big” kiss-off to the Russian authorities, Ms. Alyokhina said, using a less polite term. “I still don’t understand completely what I’ve done,” she admitted, dressed in black except for a fanny pack with a rainbow belt.
Ms. Alyokhina, 33, has spent her entire adult life fighting for her country to respect its own Constitution and the most basic human rights, like freedom of expression. After being freed early from prison in December 2013, she and another member of Pussy Riot founded Mediazona, an independent news outlet focused on crime and punishment in Russia.
She also wrote a memoir, “Riot Days,” and traveled internationally performing a show based on the book. Though her dream was to tour with it in Russia, only three venues agreed to host the show, and all faced repercussions.
Ms. Alyokhina was committed to remaining in Russia despite regular surveillance and pressure from the authorities. But now she has joined the tens of thousands of Russians who have fled since the invasion of Ukraine.
Ms. Alyokhina, whose friends call her Masha, had bitten her nails down to stubs, and she puffed almost unceasingly on a vape or on Marlboro Lights. She made the journey in black, three-inch platform boots without laces — a nod to her many stints in jail, where shoelaces are confiscated.
In prison, she and others instead threaded moist towelettes through the eyelets of their shoes to keep them on. As a statement, she and other members of Pussy Riot will wear them while they perform during a tour, starting on May 12 in Berlin, to raise money for Ukraine.
When it first began more than a decade ago, Pussy Riot seemed as much publicity stunt as political activism. But if their protest in the Moscow cathedral — where they sang a “Punk Prayer” ridiculing the symbiosis that had developed between the Russian Orthodox Church and the Kremlin — seemed overwrought at the time, today it appears prescient.
The church’s leader, Patriarch Kirill, recently blessed Russian troops going to Ukraine, and the European Union put his name on a proposed list of people to be sanctioned.
Exactly 10 years to the day after the cathedral protest, Mr. Putin delivered a ranting speech in which he called Ukraine a country “created by Russia,” laying the groundwork for his invasion.
Ms. Alyokhina listened to the speech on the radio from a jail cell. The invasion, she said, had changed everything, not just for her, but for her country.
“I don’t think Russia has a right to exist anymore,” she said. “Even before, there were questions about how it is united, by what values it is united, and where it is going. But now I don’t think that is a question anymore.”
During the interview she was surrounded by other members of the group, now a collective with about a dozen members. Most of them had also recently fled Russia, including her girlfriend, Lucy Shtein.
Ms. Shtein had chosen to leave Russia a month before, also evading restrictions on her movement by sneaking out in a delivery-service uniform. Her decision came after someone posted a sign on the door of the apartment she shared with Ms. Alyokhina accusing them of being traitors.
Ms. Alyokhina and Ms. Shtein were once imprisoned for Instagram posts calling for the release of political prisoners in Russia. In February, Ms. Alyokhina was sentenced to 15 days for “propaganda of Nazi symbolism” over another Instagram post, this one from 2015, that criticized Mr. Putin’s ally, the Belarusian dictator Aleksandr G. Lukashenko. Ms. Shtein was detained at the same time on similar charges.
“They are scared because they cannot control us,” Ms. Alyokhina said.
By the time she arrived at Belarus’s border with Lithuania, she had a Lithuanian visa that she tried to use with her Russian domestic I.D., as Russia had confiscated her passport. By then she had been placed on Russia’s “wanted” list.
In her first attempt to cross, Ms. Alyokhina was held by Belarusian border guards for six hours before being sent back. On her second try, the incredulous officer on duty just sent her away.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. A Ukrainian counteroffensive near Kharkiv appears to have contributed to sharply reduced Russian shelling in the eastern city. But Moscow’s forces are making advances along other parts of the front line.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
Russian oil embargo. European Union ambassadors again failed to reach an agreement to ban Russian oil, because Hungary has resisted the adoption of the embargo. The country is preventing the bloc from presenting a united front against Moscow.
But on the third try, she got through. Ms. Alyokhina had allies outside the country working to find her a path to freedom. One was the Icelandic performance artist Ragnar Kjartansson, a friend who convinced a European country to issue Ms. Alyokhina a travel document that essentially gave her the same status as an E.U. citizen. The country’s officials asked that it not be named.
The document was smuggled into Belarus for Ms. Alyokhina to use. While there, she avoided hotels or anywhere she would need to show proof of identity, which could tip off the people searching for her.
Ms. Alyokhina eventually boarded a bus to Lithuania with the document in hand. She laughed when she described how much better she was treated by the border guards when they thought of her as a “European,” rather than Russian.
“A lot of magic happened last week,” she said. “It sounds like a spy novel.”
The fact that she was able to get out of Russia and Belarus was a reflection, she said, of chaotic Russian law enforcement.
“From here it looks like a big demon, but it is very disorganized if you look from the inside,” she said. “The right hand doesn’t know what the left hand is doing.”
Ms. Alyokhina says she hopes to return to Russia. But no one has any idea how that could happen, when even the most dedicated activists are imprisoned or forced into exile.
Every day in Vilnius, new members of the group were arriving, fleeing Russia and joining for rehearsals for the European tour.
After a few days, Ms. Alyokhina traveled to Iceland with some other group members to visit Mr. Kjartansson, who arranged for them to rehearse in the building that once housed the country’s High Court.
Ms. Alyokhina asked Mr. Kjartansson and Bjork, a relative of his, to perform at events organized by pro-Ukrainian activists when Pussy Riot performs in Iceland. The answer, Mr. Kartjansson said, was a resounding “Yesss!”
In Vilnius, Ms. Alyokhina’s phone buzzed with messages of support and relief that she was now “safe” after the weeklong journey. Ms. Alyokhina chafed at these well-intentioned expressions, which she said were off the mark.
“If your heart is free,” she said, “it doesn’t matter where you are.”
Valerie Hopkins reported from Vilnius, and Misha Friedman from Reykjavik, Iceland.
Audio produced by Tally Abecassis.
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Valeurs Actuelles
Insultes, menaces de mort : des forestiers trop régulièrement pris à partie en Bourgogne-Franche-Comté
Trop, c’est trop. Ce mercredi 11 mai, les forestiers de Bourgogne-Franche-Comté ont fait part de leur ras-le-bol et de leur ressentiment auprès de France 3. Depuis quelque temps, les attaques contre leur profession se multiplient. Parfois de façon virulente, voire violente. « Ce sont tout sauf des cas isolés. Jusqu’à présent, on faisait profil bas, mais là, ça devient trop grave, ça suffit », tonne Bertrand Servois, le président de l’UCFF, l’Union de la coopérative forestière française. Insultes, menaces de mort, tags et dégradations sur le matériel de forestage, les forestiers de la région sont à bout.
« Beaucoup de promeneurs pensent que couper un arbre est un crime »
Quelle est la raison d’une telle hostilité ? Pour Jean-Philippe Bazot, président de la coopérative Fibois en Bourgogne-Franche-Comté : « Beaucoup de promeneurs pensent que couper un arbre est un crime ». Pour répondre à ce que la profession considère comme un tissu d’absurdités, « il faudra faire preuve de pédagogie », explique Jean-Philippe Bazot. Lui se dit prêt à aller discuter sur le terrain de son métier avec ses opposants. « Le public qui vient en forêt ne connaît pas vraiment la gestion forestière », explique-t-il, avant de démontrer que la forêt a besoin de ces coupes pour la maintenir en bonne santé. « C’est tout sauf un crime » conclut le forestier.
Bourgogne-Franche-Comté : les dernières actualités
France24 - Monde
Une journaliste d'Al-Jazira tuée lors d'une opération de l'armée israélienne en Cisjordanie
Publié le : 11/05/2022 - 07:33Modifié le : 11/05/2022 - 22:38
FRANCE 24
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La journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, l'une des plus connues de la chaîne panarabe Al-Jazira, a été tuée par balle mercredi matin, alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne dans un secteur tendu de la Cisjordanie occupée.
Lors d'un raid de l'armée israélienne en Cisjordanie, la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, de la chaîne arabe Al-Jazira, a été tuée par balle, mercredi 11 mai. Alors que la chaîne d'information qatarie accuse Tsahal de l'avoir abattue, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, émet l'hypothèse qu'elle ait été touchée mortellement par un tir palestinien.
Tuée de "sang froid"
Selon Al-Jazira, la journaliste a été tuée "de sang froid" par les forces israéliennes. "Dans ce qui est d'évidence un meurtre, en violation des lois et des normes internationales, les forces d'occupation israéliennes ont assassiné de sang-froid la correspondante d'Al-Jazira en Palestine, Shireen Abu Akleh, prise pour cible de tirs à balles réelles tôt ce matin", a ainsi précisé la chaîne dans un communiqué.
Un autre journaliste, Ali al-Samoudi, blessé lors de ces affrontements, a accusé l'armée israélienne d'avoir ouvert le feu sur les journalistes. "Nous étions en chemin pour couvrir l'opération de l'armée lorsqu'ils ont ouvert le feu sur nous […]. Une balle m'a atteint. La seconde balle a touchée Shireen", a-t-il déclaré.
La vice-ministre des Affaires étrangères du Qatar, Lolwah Al Khater, a précisé dans un message sur Twitter, que la correspondante avait été tuée par les forces israéliennes d'"une balle au visage". "L'occupation israélienne a tué la journaliste d'Al-Jazira Shireen Abu Akleh en lui tirant une balle au visage alors qu'elle portait une veste 'presse' et un casque. Elle couvrait leur attaque dans le camp de réfugiés de Jénine. Ce terrorisme d'État israélien doit cesser, le soutien inconditionnel à Israël doit cesser", a-t-elle écrit.
Mais selon le Premier ministre israélien, Shireen Abu Akleh a "probablement" été tuée par des tirs palestiniens et non israéliens. "Selon les informations que nous avons réunies, il semble probable que des Palestiniens armés, qui ont ouvert le feu sans discernement à ce moment, sont responsables de la mort malheureuse de la journaliste", a déclaré Naftali Bennett dans un communiqué.
"À ce stade, nous ne pouvons pas déterminer par quel tir elle a été blessée et nous regrettons sa mort", a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne, Aviv Kohavi. Il a ajouté qu'une enquête était en cours.
Israël a offert aux Palestiniens une "enquête conjointe" sur la mort de la journaliste.
De multiples condamnations de la communauté internationale
Les États-Unis ont "condamné fermement" la mort de la journaliste américano-palestinienne et réclamé une enquête "transparente" et "immédiate". "Cela doit être étudié de manière transparente. Nous encourageons les deux parties à participer à cette enquête afin que nous puissions comprendre pourquoi cela s'est produit", a dit l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, devant quelques journalistes avant une réunion du Conseil de sécurité.
Le département d'État a lui aussi appelé à une enquête "immédiate et minutieuse", demandant à ce que les coupables "rendent des comptes", par la voix de son porte-parole Ned Price. "Nous avons le cœur brisé et nous condamnons fermement le meurtre de la journaliste américaine Shireen Abu Akleh", a-t-il tweeté.
We are heartbroken by and strongly condemn the killing of American journalist Shireen Abu Akleh in the West Bank. The investigation must be immediate and thorough and those responsible must be held accountable. Her death is an affront to media freedom everywhere.
May 11, 2022Prié de dire qui devait mener les investigations, il s'est ensuite borné devant la presse à "saluer" l'annonce de l'ouverture d'une enquête par l'armée israélienne, assurant que l'État hébreu avait, aux yeux de Washington, "les moyens et les capacités de mener des investigations minutieuses et exhaustives". Il a refusé de se prononcer sur l'origine des tirs. "Nous allons attendre de voir dans quelle direction va l'enquête", a-t-il affirmé.
Plus tôt, mercredi, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme s'est dit "consterné", dans un tweet, par la mort de la journaliste d'Al-Jazira. "Nos services sont sur le terrain pour vérifier les faits", souligne le message exigeant que "l'impunité cesse" et réclamant une enquête "indépendante et transparente sur son meurtre".
L'Union européenne n'a pas dit autre chose. "Il est essentiel qu'une enquête approfondie et indépendante clarifie dès que possible toutes les circonstances de ces incidents et que les responsables soient traduits en justice", a déclaré Peter Stano, porte-parole de Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, dans un communiqué.
La France a, quant à elle, "exigé" une enquête sur la mort "profondément choquante" de Shireen Abu Akleh. "La France exige qu'une enquête transparente s'engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un point de presse électronique.
"La France réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde, en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l'expression contribue à une information libre et au débat public", a-t-elle ajouté.
Une journaliste chevronnée
Palestinienne, chrétienne et âgée d'une cinquantaine d'années, Shireen Abu Akleh avait travaillé à La Voix de la Palestine, à Radio Monte-Carlo, avant de rejoindre la chaîne Al-Jazira, où elle s'est fait connaître à travers le Moyen-Orient pour ses reportages sur le conflit israélo-palestinien.
Ce décès intervient près d'un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d'une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et l'État hébreu.
L'armée israélienne a indiqué, dans un communiqué, avoir mené, au cours des dernières heures, des opérations dans le camp palestinien de Jénine, et d'autres secteurs de Cisjordanie, afin "d'appréhender des personnes soupçonnées de terrorisme". "Durant ces activités de contreterrorisme dans le camp palestinien de Jénine, des dizaines d'hommes armés palestiniens ont ouvert le feu et lancé des objets explosifs en direction des forces israéliennes, menaçant leur vie. Les soldats ont répliqué. Des personnes ont été atteintes", a indiqué l'armée israélienne.
"L'armée mène une enquête sur ces événements et envisage la possibilité que les journalistes ont été atteints par des hommes armés palestiniens", a ajouté le communiqué.
Depuis le 22 mars 2022, Israël a été la cible d'une série d'attaques ayant fait au moins 18 morts. Deux de ses attaques ont été perpétrées par des Arabes israéliens, et quatre d'entre elles par des Palestiniens, dont trois jeunes originaires de Jénine, où l'armée israélienne a multiplié les opérations ces dernières semaines.
Dans la foulée de ces attaques anti-israéliennes, 31 Palestiniens, incluant des assaillants et un jeune de 18 ans, ont été tués, mercredi, près de Ramallah dans des incidents avec l'armée israélienne.
Avec AFP
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L'Humanité
Tokyo va reconnaître les unions de personnes de même sexe
ActuLa ville de Tokyo va reconnaître les unions entre personnes de même sexe dès novembre après avoir amendé la réglementation en vigueur, devenant la plus grande ville à s'engager sur cette voie au Japon.
Camille BauerAu Japon, où la culture patriarcale reste très forte, les droits LGBT avancent à petits pas. Une étape symbolique de cette évolution a été franchie le 11 mai avec l’annonce par la ville de Tokyo de son intention de reconnaître, à partir de novembre, les unions entre personnes de même sexe. La capitale devient ainsi la plus grande ville à s’engager sur cette voie au pays du Soleil levant.
Le précurseur quartier de Shibuya
Le chemin avait été ouvert en 2015 par Shibuya, un arrondissement de la capitale, qui a été le premier à délivrer des certificats symboliques de « partenariat » aux couples de même sexe, et qui, depuis, a été suivi par près de 200 municipalités.
L’année dernière, une étape de plus a été franchie par la décision historique d’un tribunal du nord du pays estimant que la non-reconnaissance du mariage de même sexe était anticonstitutionnelle. Autant de coups de butoir contre l’hostilité du Parti libéral démocrate, la formation de droite conservatrice qui domine la vie politique japonaise depuis plus d’un demi-siècle.
LGBTmariage pour tous New York Times - World
Iran Says It Will Execute an Iranian-Swedish Scientist Accused of Espionage
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Ahmadreza Djalali denies he spied for Israel or helped it kill Iranian nuclear scientists.
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By Farnaz Fassihi
Iran’s judiciary said on Tuesday that it would carry out the execution sentence of an Iranian-Swedish scientist accused of spying for Israel and aiding its assassination of Iranian nuclear scientists.
The announcement of the planned execution of the scientist, Ahmadreza Djalali, who has denied all the charges against him, coincided with the conclusion of a landmark court case in Sweden where, for the first time outside of Iran, a former Iranian official was tried for crimes against humanity.
Swedish prosecutors have asked for a life sentence for the official, Hamid Nouri, who was arrested in 2019 on a trip to Sweden, for his role in the mass execution of 5,000 dissidents in the 1980s. He has denied the charges. A verdict is expected in July, according to Sweden’s judiciary.
In a separate case, Belgium’s judiciary announced on Tuesday that it would uphold earlier sentences against three Iranians, one of them a senior diplomat, convicted of plotting a terrorist attack in Paris against an Iranian opposition group.
Human rights groups condemned the Islamic Republic for what they called its pattern of hostage diplomacy, in which dual nationals or foreign nationals are detained on trumped-up charges of espionage and then leveraged politically to release frozen funds, or to be exchanged for Iranian citizens incarcerated in other countries.
“The Iranian judiciary by announcing its intention to execute Djalali has made it clear that he is a hostage and his life is being used to influence the judicial decision in Sweden,” said Hadi Ghaemi, the director of the Center for Human Rights in Iran, an independent advocacy group based in New York City.
Iran’s judiciary spokesman, Zabihollah Khodaian, denied that the cases of Mr. Djalali and Mr. Nouri were related or that Iran was seeking a swap, according to Iranian media.
“There is no discussion of an exchange and the judiciary will act based on the verdict issued,” Mr. Khodaian told the Iranian news agency ISNA.
Mr. Djalali, a 50-year-old physician and lecturer at the Karolinska Institute in Stockholm, migrated to Sweden in 2009 to study for a doctoral degree, according to his family. He had traveled to Iran in 2016 on an invitation from a university to participate in an academic workshop when he was arrested.
Last week Iranian news media, citing anonymous sources, reported that Mr. Djalali would be executed by the end of May.
His wife, Vida Mehrannia, said in a phone interview from Sweden on Tuesday that the ordeal had shattered the family. She said she woke up every day in fear of Iran executing her husband and of what she would tell their daughter, 19, and son, 10. They have not spoken to Mr. Djalali since the news that his execution was imminent, she said.
Ms. Mehrannia said her husband had never been to Israel and had no contact with governments of countries that Iran deems hostile.
“I never expected them to treat us as pawns in their political games,” Ms. Mehrannia said, crying throughout the interview. “I feel broken. Sweden keeps telling me it will resolve this diplomatically, but nothing has happened yet.”
The cases in Sweden and Iran have created tensions between the two countries. If Iran carries out the execution of a Swedish citizen, it will escalate tensions with Europe at a time when Iran is still negotiating a nuclear deal with the West.
The Swedish foreign ministry said on Friday that a 30-year-old Swedish tourist was arrested in Iran as he was leaving the country with a group of other tourists. In late April, Sweden had warned its citizens against traveling to Iran.
The foreign ministers of the two countries spoke on the phone last Wednesday, according to Iran’s foreign ministry. The outcome of that conversation and the prospect of a diplomatic breakthrough were unclear.
On May 4, Sweden’s foreign minister, Ann Linde, tweeted, “Extremely worrying media reports today that Iran may enforce the death penalty on Swedish citizen Ahmadreza Djalali.” She said Sweden condemned the death penalty sentence against Mr. Djalali and demanded that Iran release him.
Ms. Linde did not appear to have commented publicly on Tuesday’s official announcement by Iran’s judiciary.
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BBC
Shireen Abu Aqla: UN chief appalled at Al Jazeera reporter's killing
UN Secretary General António Guterres says he is "appalled" by Wednesday's killing of veteran Palestinian-American Al Jazeera journalist Shireen Abu Aqla.
He also called for an independent investigation into her death.
Abu Aqla, 51, died while covering a raid by Israeli forces in the occupied West Bank. Her producer was injured.
Al Jazeera said Israeli troops "deliberately" shot her. Israel's prime minister said it was "likely" she was shot by Palestinian gunmen.
The prime minister, Naftali Bennett, called for a joint post mortem and investigation with the Palestinians, but on Thursday Palestinian Authority Civil Affairs Minister Hussein al-Sheikh said the request had been refused.
Palestinian Authority President Mahmoud Abbas said he held the Israeli government fully responsible for what he described as a "crime of execution".
In a statement issued via his spokesperson late on Wednesday, Mr Guterres called on "the relevant authorities to carry out an independent and transparent investigation into this incident and ensure that those responsible are held accountable.
"The secretary general condemns all attacks and killings of journalists and stresses that journalists must never be the target of violence," the statement added.
Meanwhile, White House spokeswoman Jen Psaki wrote on Twitter that Americans were "heartbroken to learn of the killing" of Abu Aqla and the injuries to her producer.
"We send our deepest condolences to her family, friends, and strongly condemn her killing," Ms Psaki added, calling her a "reporting legend" who will be "mourned by all who knew her".
Abu Aqla was widely known and widely admired - by viewers and colleagues alike.
Early on Wednesday morning she went to the Jenin refugee camp to report on a raid by Israeli soldiers and security forces, which the Israeli military said was conducted to apprehend "terrorist suspects".
"During the activity, tens of Palestinian gunmen fired at and hurled explosive devices toward the soldiers. The soldiers responded with fire toward the gunmen and hits were identified," a military statement said.
The Palestinian health ministry said Abu Aqla was hit in the head by a live bullet during the raid. She was taken to hospital in a critical condition and later pronounced dead.
Another Palestinian journalist, Al Jazeera producer Ali Samoudi, was shot in the back and was in a stable condition in hospital, the health ministry added.
Al Jazeera cited Mr Samoudi as saying there was "no Palestinian military resistance" at the scene of the shooting.
Infectious smile, authority and quiet confidence
Shireen Abu Aqla was a household name across the Arab world - literally.
Across the region and beyond, her calm commanding presence filled living rooms, courtyards, and camps.
Living in Jerusalem, I remember her in the scrums of journalists covering a conflict which rarely left the headlines. She was part of our tribe but, her authority and quiet confidence set her apart - her ready smile and infectious laugh drew many to her.
When a story mattered, she was there. Now she is not, and, for so many, a big part of every story she faithfully covered will be missing.
New titles are cascading across social media - trailblazer, symbol, martyr.
But she has only one title which she earned throughout her life - journalist.
Read more from Lyse: Shireen Abu Aqla: Face and voice of war and peace
The Qatar-funded network called on the international community to hold the Israeli government and military accountable for the "intentional targeting and killing" of a journalist.
Abu Aqla joined Al Jazeera in 1997 and was one of its first field correspondents. She was one of the best known women to become a regular face on TV screens covering the Israeli-Palestinian conflict over the years.
The Palestinian ambassador to the UK, Husam Zomlot, told the BBC's Newsday programme that she was a very close friend.
"She was a household [name] in Palestine, in the region and worldwide for being who she was - a prominent journalist who spent her life covering news, covering Israeli brutality in Palestine," he said.
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The Israeli military stepped up raids on Jenin following a wave of attacks by Israeli Arabs and Palestinians on the streets of Israel and the West Bank in recent weeks that has left 17 Israelis and two Ukrainians dead.
Dozens of Palestinians have been killed - including assailants shot dead while carrying out attacks, or militants and civilians killed during Israeli raids and confrontations.
Four of the Palestinians who carried out attacks in Israel came from the Jenin district.
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France24 - Monde
Élections cruciales pour le Liban : un vote dans un contexte de crise économique et sociale
Publié le : 11/05/2022 - 14:31
Meriem AMELLAL
Le 15 mai sont organisées au Liban les premières élections législatives depuis le mouvement de contestation de 2019 et les explosions au port de Beyrouth qui se sont produites en août 2020. Très lourdement endetté, le pays est plongé dans une crise économique sans précédent. Directrice des politiques publiques à l'ONG Kulluna Irada, Sibylle Rizk analyse les enjeux de ce scrutin.
Les élections législatives du 15 mai offrent l'occasion de revenir sur le système politique libanais, basé sur le partage du pouvoir entre les différentes confessions du pays et leur poids démographique. Le dernier recensement date de 1943 et depuis, la population du Liban a considérablement changé. Mais pas son système politique...
Avec le scrutin à venir, les Libanais espèrent réussir à renouveler une classe politique de plus en plus contestée. Et de nombreux indépendants ont décidé de se lancer dans la bataille électorale, notamment des femmes. Largement sous-représentées en politique, elles sont pourtant 180 à s'être portées candidates. Reportage de nos correspondantes à Beyrouth, Zeina Antonios et Sally Farhat.
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REPORTAGELégislatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah
Élections législatives au Liban : la diaspora libanaise appelée aux urnes
REPORTAGEFace à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger
Valeurs Actuelles
« Une politique écœurante » : évincée au dernier moment, une ex-candidate RN claque la porte du parti
Elle claque la porte. Vendredi 6 mai, l’élue RN de Bagnols (Gard) Corine Martin a annoncé démissionner de ses mandats de conseillère municipale et communautaire de Bagnols, ainsi que de responsable de la 3e circonscription du Gard pour le Rassemblement national, rapporte Midi Libre. En cause : sa non-désignation par le parti à la flamme pour être candidate aux élections législatives de juin prochain. L’élu a expliqué : « Je tire ma révérence à cette politique écœurante menée par des lâches, des menteurs, des jaloux, nuisibles pour notre mouvement ».
Le patron du RN local temporise
Le responsable du RN local, Yoann Gillet, a répondu dans Midi Libre aux accusations de Corine Martin, expliquant avoir demandé à plusieurs reprises à l’intéressée de faire officiellement acte de candidature auprès des instances nationales du mouvement, ce que l’élue n’aurait pas fait : « Corine Martin n’a pas candidaté. Elle connait pourtant la procédure. Nous en avons parlé à plusieurs reprises et elle a participé à deux réunions au cours desquelles la procédure lui a été rappelée. Elle connaît d’autant plus la procédure qu’elle l’a suivie dans le passé. » La femme politique s’est défendue, expliquant avoir systématiquement été directement démarchée par le Rassemblement national pour se présenter aux élections précédentes. Corine Martin se retire donc de la vie politique pour se « consacrer à sa famille ». C’est Pascale Bordes qui représentera le RN aux élections législatives dans la 3e circonscription du Gard.
Gard : les dernières actualités
New York Times - World
Old Palestinian Wound Resurfaces at Israeli Resort
Israeli soldiers had long denied killing prisoners after capturing an Arab seaside town, days after Israel’s creation. A new film provides fresh evidence — reopening a debate about Israel’s foundational story.
Dor Beach: The parking lot at this Mediterranean beach town is the latest arena for the battle over Israel’s founding story.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
DOR BEACH, Israel — For many Jewish Israeli visitors to Dor, a Mediterranean beach, its unremarkable parking lot is where they leave their cars on the way to the sea.
For many Palestinian citizens of Israel who live nearby, the parking lot is on the site where they say dozens of their relatives were buried in a mass grave after a massacre in 1948, during the war that cemented the nascent state of Israel.
“When I am here, I think of them,” said Kamal Masri, 57, an Arab steelworker on a recent visit to the beach. Mr. Masri’s relatives lived in Tantura, a Palestinian village on this site that was captured by Israeli soldiers in May 1948 and later razed and replaced by two Israeli resorts, Dor and Nahsholim. “I feel,” he added, “like I can see them.”
But to local Israeli leaders it feels implausible, if not impossible, that Palestinians were either massacred or buried en masse here, just a few years after the Holocaust. “It’s hard to imagine a thing like that,” said Yael Manor, the chairwoman of the Nahsholim administrative committee. “It wasn’t in keeping with the times that they would execute innocent people.”
The legacy of the Arab-Jewish war from 1947 to 1949, during which the state of Israel was founded, has long been shaped by versions of these two dueling narratives. The tension between the two continues to influence the Israeli-Palestinian conflict today.
To Palestinians, the war is remembered as the Nakba, or “catastrophe,” in which 700,000 Arabs fled or were expelled. Millions of their descendants still live as refugees. And over the years there have been allegations of other massacres.
To many Israelis, the conflict was a war of independence and survival against invading Arab armies and hostile local militias who rejected a United Nations plan to divide the land between Jews and Arabs, and who also committed atrocities. By this narrative, the Palestinian exodus was largely voluntary and encouraged by Arab leaders, and was accompanied by the simultaneous persecution and expulsion of Jews from their homes in Palestine and elsewhere in the Middle East.
The puddled parking lot at Dor Beach is the latest arena for this battle over Israel’s founding story. It is also the latest instance of Israeli engagement, if halting, with parts of the Palestinian narrative.
Israeli veterans had often dismissed longstanding Palestinian claims that the Israeli Army conducted a massacre in Tantura in the hours after they took control of the town in May 1948, days after the establishment of the Israeli state.
In 2000, a group of veterans sued an Israeli graduate student who had written a thesis, citing dozens of Arab and Jewish witnesses, in which he said that Israeli soldiers killed scores of captured Tantura villagers before expelling others. The student, Teddy Katz, briefly recanted his claim under social pressure, ending the case. And though Mr. Katz quickly retracted his retraction, his university later downgraded the status of his degree, citing irregularities in his thesis.
But a new documentary from an Israeli filmmaker, titled “Tantura,” has reopened the furor, setting off new debate in the Israeli media, at the University of Haifa, where Mr. Katz studied, and among Arab lawmakers.
“Tantura” features new interviews with Israeli participants in the operation, as well as old recordings of conversations between Mr. Katz and Israeli witnesses. While some veterans continued to deny wrongdoing, others told the film crew that soldiers did kill Palestinian prisoners after Tantura was captured, and that there was a cover-up afterward.
“They went wild in Tantura,” said one interviewee, Yossef Diamant, an Israeli veteran who fought in Tantura and witnessed the aftermath. “It was silenced,” he added.
In the film, Mr. Diamant recalled one soldier using a machine gun to kill captured men as they sat inside a barbed-wire enclosure, and remembered others chasing after villagers with a flame thrower and raping a woman. Reached by phone, Mr. Diamant declined to meet for an interview with The New York Times, but said the soldiers had acted without orders.
A second veteran, Chaim Levin, told the film crew that he recalled seeing a man wearing a wide-brimmed hat kill 15 or 20 prisoners “in cold blood” with a pistol. His family declined to make Mr. Levin, now 101, available for a follow-up interview, and criticized the film’s findings.
The filmmakers showed Israeli Army documents that, while stopping short of mentioning a massacre, acknowledged that soldiers dug a mass grave in Tantura after it was captured, and vaguely referred to “acts of destruction” following the victory and the subsequent deportation of surviving residents.
The filmmakers also found aerial photographs from April 1948 and October 1949 that showed the sudden appearance, at some point in those 18 months, of a 38-yard trench that had been dug in the place where survivors and witnesses said the bodies were buried.
The present-day parking lot is on the site of that trench.
A lawyer, Giora Erdenast, who represented several veterans in the court case in 2000, described Mr. Diamant’s and Mr. Levin’s claims as “totally untrue.” Both sides may have killed a handful of enemy fighters shortly after they raised their hands in surrender, but “describing it as a massacre is totally ridiculous,” Mr. Erdenast said.
Advance screenings of the film, which is not yet showing in cinemas, have already resurfaced a public discussion, not only about Tantura, but also about 1948 in general.
The film has renewed calls, including from the longest-serving Arab Israeli lawmaker, Ahmed Tibi, for the exhumation of those who were killed, if their burial site can be found. It has also prompted academics at the University of Haifa to call for the restoration of Mr. Katz’s original degree.
To some Israeli historians, the film is an attempt to undermine Israel’s legitimacy.
“The goal is to say that Israel was born in sin,” said Yoav Gelber, a history professor at the University of Haifa. Mr. Gelber has always disputed reports of a massacre at Tantura, citing a paucity of other documentation. “It’s not history,” Mr. Gelber said, “and I doubt if it’s film making.”
Those who doubt the claims of a massacre note that other Arab villages in the area were left largely untouched by the war, and that their residents were allowed to stay.
The film’s director, Alon Schwarz, who describes himself as a staunch Zionist, said the film’s effort to set the record straight would bolster Israel, not damage it.
A lasting settlement with the Palestinians will only be possible, he said, if both sides recognize each other’s historical narratives. And in Israel’s case, this meant recognizing that while Arabs also committed atrocities in 1948, many Palestinians “got thrown out of here by force.”
“Saying, ‘Yes, it happened,’ doesn’t mean that we don’t have a right to be in this country,” he added. “But we can acknowledge what we did. We can acknowledge the other side’s pain.”
Some Palestinian survivors and their descendants are campaigning to build a memorial for their relatives at the site, and have their bodies given a proper burial.
That is up to the regional council, which declined to comment on whether it would permit an excavation of the site.
But even if the authorities do dig up the parking lot, it isn’t clear what they might find.
While mapping the 38-yard trench documented in aerial photographs from 1949, a cartography firm featured in the film said it found visual signs that the ditch was empty by that point.
Even if bodies were buried there in 1948, the film concludes, they might already have been hidden elsewhere.
The film does not delve into the exact number of Palestinians alleged to have been killed after Tantura was captured — estimates vary wildly. It also does not reach a conclusion about whether any killings of prisoners were spontaneous or premeditated.
Yossi Offer, a historian of the brigade that captured Tantura and a son of one of the officers involved in the operation, said that he had concluded from conversations with his father’s fellow veterans that rogue Israeli soldiers had killed some prisoners in the heat of the moment, soon after their capture. Before being captured, Mr. Offer said, some Palestinian fighters had fought on after pretending to surrender, while others had mutilated several Israeli corpses, enraging the Israelis who later subdued them.
The subsequent killing of captured Palestinians was “the spontaneous act of idiots that happens in every battle,” but not a massacre, Mr. Offer said.
But surviving villagers remembered a more premeditated approach.
Khalil Deeb Jarban, 82, a retired fisherman who was 8 years old when the village was captured, recalled being detained on the beach, along with much of the village’s surviving population. Israeli soldiers and an Arab collaborator then slowly selected at least 20 men over the course of the morning, leading them to another part of the village, never to be seen again, Mr. Jarban said.
Mr. Jarban said he saw the men led away by the soldiers. “It happened,” he said, “and there’s no need to convince anyone.”
Rawan Sheikh Ahmad and Myra Noveck contributed reporting.
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BBC
SANS TITRE
Thursday's papers
Daily Mirror
Manchester City are now three points clear of Liverpool at the top of the Premier League with two games left. Having scored 10 goals in their last two games they now have a superior goal difference too - of seven goals.
Wolves 1-5 Manchester City
Kevin de Bruyne is all over today's back pages, and rightly so after his brilliant display against Wolves.
Match of the Day's Ashley Williams and Martin Keown discussed his "sensational" performance after his four goals for Manchester City in their 5-1 victory at Molineux.
Thursday's papers
Metro
Kevin de Bruyne’s hat-trick after 24
minutes is the third earliest hat-trick scored from the start of a
game in Premier League history, after Sadio Mane for Southampton against Aston Villa in May
2015 (16) and Dwight Yorke for Manchester United against Arsenal in February 2001 (22).
Dundee United 1-1 Celtic
Former Celtic striker and now pundit John Hartson took a leaf out of Ally McCoist's book as he got the party started for Celtic last night.
The ex-Rangers striker took a break from his punditry duties last week to get very involved in the celebrations after the Gers booked their place in the Europa League final.
And Hartson was even waving a flag from his television platform at Dundee United.
Thursday's papers
Daily Record
Celtic's 10th title success in 11 years also made it on to the front page of today's Daily Record.
Thursday's papers
The Guardian
Today's Guardian leads on Kevin de Bruyne's 'masterclass' against Wolves and also mentions Celtic clinching their 52nd Scottish league title.
Thursday's papers
The Daily Mail
An image of Daniel James' foul on Mateo Kovacic is featured on the back page of today's Mail, along with Kevin de Bruyne celebrating his fourth goal for Manchester City.
Leeds United 0-3 Chelsea
Leeds United
Leeds boss Jesse Marsch to BBC Sport: "Our focus is totally on recovering and preparing for Sunday [at home to Brighton].
"Two tackles in the last two games that are a little bit crossing the line and hurting the team. I'm not going to blame or finger point any of our players. They've given everything they can. We have to stay within boundaries in not jeopardising ourselves.
"The players are so committed, they deserve more. I'm trying to help them to earn it. I have to stay strong with my belief which I have.
"I believe we can still fight for every point left. Until the red card there were a lot of good things. I like our team, I like the club, I love the fanbase. I'm really happy here. We had our backs against the wall in a very difficult situation.
"None of us have lived this. In big games we make the exact same mistakes. We are all in this together and doing everything we can. We're up for the challenge."
Leeds United 0-3 Chelsea
Leeds United
The back page of the Express also features Jesse Marsch's comments as the Leeds boss attempts to 'rally his troops' after their home defeat by Chelsea kept them in the bottom three.
Daniel James was shown a straight red card for a dangerous high tackle on Mateo Kovacic so Marsch added that he had a feeling of "deja vu" after Leeds conceded twice in the first 10 minutes against Arsenal on Sunday and had Luke Ayling sent off in a 2-1 defeat.
"I'm gutted," the American told BBC Sport. "We give up an early goal and go down a man again - deja vu from the Arsenal game - against a real big opponent.
"We don't get a chance to stay in the game and see if we can test ourselves and come away with more. We lose another player. We think Jack Harrison will be OK."
Thursday's papers
The Daily Express
But first let's take a look at today's newspapers, which are dominated by Kevin de Bruyne after his four-goal display helped Manchester City to a 5-1 win at Wolves.
Eddie Howe may have turned down the Celtic job but he returned to management with Newcastle in November.
The former Bournemouth boss has steered the Magpies clear of the Premier League's relegation zone, and we're set to hear from him later, shortly after 09:00 BST.
And you can watch all of Wednesday's goals from the Scottish Premiership by clicking the play icon below.
Rangers 4-1 Ross County
Nick McPheat
BBC Sport Scotland
Rangers' reign as Scottish Premiership champions is officially over despite ending Ross County's European hopes with a comfortable home victory.
The hosts were rewarded for relentless early pressure when Scott Wright buried the opener from close range before James Tavernier added a second from the penalty spot.
County gave themselves an unlikely lifeline when Jordan White curled in, but the Ibrox side sealed the win with late goals from substitutes Fashion Sakala and Amad Diallo.
Celtic's draw at Dundee United means the gap at the top is four points, but with just one game remaining the title is now beyond Rangers, who had a six-point gap and an inferior goal difference of 20 to make up prior to kick-off.
Dundee United 1-1 Celtic
Manager Ange Postecoglou says he completed a "lifelong obsession" by winning a league title with a club like Celtic.
Dundee United 1-1 Celtic
Manager Ange Postecoglou says Celtic's "overwhelming" Scottish Premiership title triumph has "taken every ounce of him" this season.
A draw at Dundee United was enough to reclaim the crown from Rangers and secure a 10th championship in 11 years.
It capped an impressive turnaround in the Australian's first season in charge, after Celtic finished 25 points behind their city rivals last term.
"It's been a hell of a season," Postecoglou told BBC Scotland. "Our starting point was a fair way back and the way this group of players and staff has risen to the challenge - I couldn't be more proud. What it means for our supporters is unbelievable.
"It's fairly overwhelming. It's taken every ounce of me to get us where we are and when you get to the finish line, you just want to collapse. You realise just how much everyone has put into it."
Postecoglou arrived in Scotland last summer having managed mainly in his native Australia and Japan, after Eddie Howe turned down the Celtic job.
Leicester City 3-0 Norwich City
Steve Sutcliffe
BBC Sport
Jamie Vardy scored twice as Leicester condemned relegated Norwich to a fifth consecutive Premier League defeat.
Vardy's double ensured the Foxes ended their own seven-game winless run in all competitions and sees them move up to 10th in the table.
It was no more than Brendan Rodgers' side deserved as they dominated possession, although they struggled to make a breakthrough until Vardy's opener, which deflected off Norwich defender Grant Hanley before looping over visiting goalkeeper Angus Gunn.
Harvey Barnes, who created Vardy's first, also supplied the second for the 35-year-old, who timed his run to perfection before firing into the top left corner.
As Leicester moved through the gears, James Maddison blasted an effort into the roof of the net against his former employers, with Gunn unfortunate to see the ball into his path after failing to collect Kiernan Dewsbury-Hall's cross.
Watford 0-0 Everton
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer
Everton are now two points above third-bottom Leeds, who have played a game more, after claiming a point in a dismal game at Watford.
Everton had the better openings but were wasteful against relegated and injury-hit Watford, who named former Forest Green manager Rob Edwards as their next head coach before kick-off.
This was an opportunity missed by Everton, with Demarai Gray wasting their best chance by shooting inches wide while Watford keeper Ben Foster saved well from Richarlison's deflected shot.
Everton, however, were aided in their battle to avoid the drop by Leeds United's heavy home loss to Chelsea and now have home games to come against Brentford and Crystal Palace.
Watford had little to play for but managed to end a club record run of 11 successive home defeats.
Leeds United 0-3 Chelsea
Leeds United had a player sent off in Wednesday's defeat to Chelsea, which keeps them in the relegation zone on goal difference with two games to go.
Chelsea led through Mason Mount's fourth-minute strike before Daniel James was shown a straight red card for a dangerous high tackle on Mateo Kovacic.
Christian Pulisic and Romelu Lukaku added to Chelsea's lead as they close in on sealing a Champions League spot.
On Sunday, Leeds conceded twice in the first 10 minutes against Arsenal and had Luke Ayling sent off in a 2-1 defeat.
Wolves 1-5 Manchester City
Kevin de Bruyne's four-goal haul at Wolves means he now has 15 goals from 23 Premier League starts this season while Mohamed Salah is the league's top scorer with 22 from 30 starts.
Wolves 1-5 Manchester City
Simon Stone
BBC Sport
I received a rather cheeky message from a Manchester City-supporting colleague last night.
Kevin de Bruyne scored twice as many goals in an hour last night than Mohamed Salah has managed in 13 games.
No-one would say De Bruyne is more of a goal threat than the Liverpool striker but his influence has been shown in the last couple of games.
Valeurs Actuelles
Un parti communautariste musulman présentera une centaine de candidats aux élections législatives
De dix à cent. Mardi 10 mai, un petit parti politique communautariste musulman, l’Union des Démocrates Musulmans de France (UDMF) a annoncé présenter une centaine de candidats aux prochaines élections législatives, rapporte Le Figaro. Crée en 2012 par Nagib Azergui, un ingénieur en télécommunication, l’UDMF avait présenté une dizaine de candidats aux élections législatives de 2017. Cinq ans plus tard, l’objectif avec cette centaine de candidatures, principalement concentrées dans les bastions du vote communautaire musulman (48 candidats en Île-de-France, 16 en Auvergne-Rhône-Alpes), est de « pérenniser le mouvement ».
Un parti ouvertement islamiste
Sur son tract de campagne, l’UDMF annonce la couleur : une femme y est représentée avec un hijab, le voile islamique. Le parti se veut ouvertement islamiste et entend faire de la « lutte contre l’islamophobie et la xénophobie » sa priorité. Le mouvement avait également présenté des candidats aux élections européennes de 2019, aux municipales de 2020, et aux régionales de 2021. L’UDMF est régulièrement pointé du doigt comme étant une émanation de la confrérie des Frères musulmans, mouvement islamiste par ailleurs interdit dans nombre de pays musulmans comme l’Egypte et la Syrie. Nagib Azergui avait dénoncé la dissolution par le ministère de l’Intérieur en 2021 de deux associations, le Collectif contre l’Islamophobie en France (CCIF) et BarakaCity, toutes deux également proches de la Confrérie.
Auvergne-Rhône-Alpes : les dernières actualités
France24 - Monde
Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"
Publié le : 11/05/2022 - 14:55Modifié le : 11/05/2022 - 14:59
Pauline PACCARD
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Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors ont réalisé "Thiaroye 44" , une enquête sur un massacre longtemps passé sous silence : celui de tirailleurs africains de retour de la Seconde guerre mondiale. Ils ont été exécutés par des officiers français à Thiaroye, en banlieue de Dakar, le 1er décembre 1944. Le bilan exact de ce massacre n'est toujours pas connu. Ce film, diffusé samedi 14 mai à 22h10 (heure de Paris) sur France 24, sera disponible sur le site Internet de la chaine.
Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV Monde.
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SECONDE GUERRE MONDIALEMassacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent
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Massacre de Thiaroye : une histoire toujours controversée, 70 ans après
SECONDE GUERRE MONDIALE
"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal
BBC
Sri Lanka crisis: Gotabaya Rajapaksa speech fails to reassure as crisis grows
By Ayeshea PereraBBC News
Sri Lankans have criticised a Wednesday night speech by President Gotabaya Rajapaksa in which he ignored calls to resign and vowed to restore order.
In his first national address since protests began last month, he offered to cede some of the presidency's power to parliament, but set no timetable.
Sri Lankans who have been calling for him to resign over an unprecedented economic crisis were unimpressed.
Many said the speech failed to address the real issues.
"Where were you for the last 30 days? People don't have medicine, people don't have food, the entire country's at a standstill," Kavindya Thennakoon, a protester in Colombo, told the BBC.
"The reforms he's suggesting are not what we need. What we need right now is for [the president] to resign from office... It baffles my mind that Gotabaya Rajapaksa doesn't understand that."
On social media, many referred to the resignation of Prime Minister Mahinda Rajapaksa - the president's brother - earlier this week as they called for him to quit too. "One down. One more to kick out," read one tweet on Thursday morning.
"You should have advised your ministers and your own brother Mahinda against influencing their goons to initiate a wave of terror. If not for their stupidity, Sri Lanka would not have experienced a wave of violence," another tweet read.
Weeks of peaceful protests against the government turned violent on Monday, after supporters of Mahinda Rajapaksa attacked anti-government demonstrators and destroyed two protest sites where thousands had congregated.
Shoot on sight orders
Though the older Rajapaksa brother quit as PM shortly after, angry mobs have since been targeting property belonging to the family and other politicians supporting them.
Violence was reported on both Monday and Tuesday nights. Shops near Colombo were torched, as well as a resort owned by one of Mahinda's sons.
The two-time former president is now holed up in a naval base in the north-east of the country for his own safety, the military has confirmed.
Security forces are deployed across Sri Lanka with orders to shoot looters on sight.
Gotabaya Rajapaksa made no mention of the role of pro-government supporters in triggering the violence, only condemning the actions of the mobs and vowing to bring down the full force of the law against them.
A nationwide curfew that shut shops, businesses and offices was lifted for a few hours on Thursday morning, but will be reimposed in the afternoon.
The BBC's Anbarasan Ethirajan, in Colombo, reports that residents started lining up outside petrol stations even before the curfew was lifted. More vehicles could be seen on the roads as people rushed out to buy essentials.
Why are people angry?
Sri Lankans are desperate as basic items like food and fuel run out or become unaffordable.
Its dire financial situation has caused the Sri Lankan rupee to plunge, provoking severe shortages of basic items such as food, fuel and medical supplies.
The government blames the Covid pandemic, which all but killed off Sri Lanka's tourist trade - one of its biggest foreign currency earners.
It also says tourists were frightened off by a series of deadly bomb attacks on churches three years ago.
However, many experts say economic mismanagement is to blame.
There is a great deal of anger against the Rajapaksa family. Many people believe Mahinda Rajapaksa paved the way for his relatives to plunder the country's wealth for their own financial gain.
All the president's brothers, as well as some of his nephews, held key positions in the government before continued protests forced them to step down.
What is the political alternative?
During his nationwide address, Mr Rajapaksa said he would appoint a new prime minister who commanded the majority of support in parliament, as well as a new cabinet.
He had said earlier he was holding talks with other political parties aimed at forming a unity government. But the main opposition has said it will not be part of the interim administration unless the president stands down.
At present, there is no clarity on which political parties might come together to form such a government.
The political stalemate comes as Sri Lanka attempts to iron out a bailout package with the International Monetary Fund (IMF) - the island's $81bn economy is near bankruptcy.
It has suspended its foreign debt payments, largely because it cannot service loans from China that paid for massive infrastructure projects.
While the pandemic hit the vital tourism sector and shrank Sri Lanka's earnings and foreign exchange reserves, experts say problems have been exacerbated by populist tax cuts in 2019 and a disastrous ban on chemical fertilisers in 2021 that devastated crop yields.
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Valeurs Actuelles
Décès d’Antoine Alléno : le chauffard a été mis en examen
Antoine Alléno, le fils du chef multi-étoilé Yannick Alléno, a perdu la vie dimanche 8 mai, aux alentours de 23 heures. Le jeune homme de 24 ans est décédé à Paris, après avoir été percuté par un automobiliste en fuite au volant d’une voiture volée, rapportait Le Figaro lundi 9 mai. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « homicide involontaire aggravé » et l’a confiée au service du traitement judiciaire des accidents (STJA). Lors de sa garde à vue, l’homme soupçonné d’être le chauffard – âgé de 24 ans et en état d’ivresse au moment des faits – n’a cessé de répéter qu’il ne se souvenait de rien. Ce mercredi, celui-ci a été mis en examen, notamment pour « homicide et blessures involontaires », selon Le Parisien. Le parquet et le juge d’instruction ont réclamé son placement en détention provisoire. Prénommé Francky D., l’individu est domicilié à Bezons, dans le Val-d’Oise.
Les faits dimanche soir
Le drame s’est produit dimanche 8 mai, vers 23 heures. Accompagné d’une passagère, Antoine Alléno se trouvait sur son scooter à un feu rouge à l’angle de la place de la Résistance et de l’avenue Bosquet, près du pont de l’Alma. Un VTC était également à l’arrêt au même endroit. Un automobiliste en fuite, sans être pourchassé par la police, est alors entré en collision avec eux. Antoine Alléno est décédé sur le coup. Après l’accident, le chauffard a abandonné le véhicule et a pris la fuite à pieds, avant d’être interpellé par un policier hors service de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), selon CNews. La passagère et le chauffeur VTC ont été transportés à l’hôpital. Leurs jours ne sont pas en danger.
Un membre de la communauté des gens du voyage connu de la justice
L’auteur du choc venait de voler une voiture de luxe, type Audi RS6, devant un restaurant du VIIe arrondissement de Paris. Il aurait donné un faux ticket au voiturier de l’établissement, selon Le Figaro. Une source policière du quotidien national a précisé que l’individu était recherché pour conduite en état d’ivresse et pour une peine de prison de trois mois qu’il devait purger. Une autre source de TF1 a précisé qu’il serait né en 1997 et serait « un membre de la communauté des gens du voyage ». La même source policière a révélé à la chaîne que l’individu aurait eu « 1,30g d’alcool dans le sang au moment de l’accident ». Il serait également connu de la justice pour des faits de vol, de recel, d’armes, ou encore de violences.
Antoine Alléno était en train de suivre le prestigieux parcours de son père. Le jeune homme faisait son apprentissage dans les cuisines de Yannick Alléno. Le père et le fils avaient même créé un hamburger haut de gamme, l’été dernier, servi au restaurant l’Allénothèque, dans le VIIe.
France24 - Monde
"Aux États-Unis, la bataille pour la défense du droit à l'avortement est engagée"
Publié le : 11/05/2022 - 07:50
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce mercredi 11 mai, l’escalade de la violence au Sri Lanka, où la police a reçu l’ordre de tirer à vue sur les émeutiers. Les déchirements, aux États-Unis, entre conservateurs et progressistes sur le droit à l’avortement. Une femme condamnée à 30 ans de prison au Salvador pour une fausse couche. Le discours du trône prononcé hier par le prince Charles devant le Parlement britannique. Et un député canadien au (petit) coin.
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À la une de la presse, l’escalade au Sri Lanka, où la police a reçu l’ordre de tirer à vue sur les pillards et les auteurs de violences.
D’après The Daily Mirror, les affrontements d’hier ont fait huit morts, dont deux policiers, et plus de 200 blessés, alors que les manifestants exigent toujours le départ du président Gotabaya Rajapaksa. On retrouve le dirigeant dans un dessin à la une du journal, lançant un boomerang enflammé sur les protestataires. Une arme qui finit par se retourner contre lui.
Cartoon of the day. pic.twitter.com/tonxflGhxm
May 10, 2022Cette flambée de violences alarme le quotidien sri-lankais, qui presse les autorités d’empêcher le pays de "plonger dans l’anarchie". Le quotidien fait état d’affrontements entre opposants et partisans du clan Rajapaksa, qu’il accuse d’avoir laissé la situation dégénérer, notamment en ne condamnant pas, dès le départ, les violences commises contre les manifestants pacifiques. The Daily Mirror voit néanmoins "un signe encourageant", un signe possible d’apaisement, dans l’invitation lancée par le président Gotabaya au chef du plus grand parti d'opposition, à former un nouveau gouvernement.
À la une, également, les tensions de plus en plus fortes, aux États-Unis, entre conservateurs et progressistes, depuis les fuites sur la probable décision de la Cour suprême d’entraver le droit à l’avortement. Selon le quotidien suisse Le Temps, les démocrates vont tenter, aujourd’hui, au Sénat, d’inscrire ce droit dans la loi fédérale pour empêcher sa remise en cause au niveau des États. Leurs chances d’y parvenir sont toutefois quasi nulles, en raison de leur faible majorité, et de l'opposition massive des républicains. À six mois des élections de mi-mandat, "le droit à l’avortement déchire l’Amérique", commente Chapatte, dont le dessin à la une du journal montre la statue de la liberté brandissant un cintre, symbole des avortements clandestins.
La fin du droit à l'avortement aux USA? par @chappatte https://t.co/QRjoMAQkPD pic.twitter.com/iXwfywRxdy
May 11, 2022Au Salvador, une femme a été condamnée hier à 30 ans de prison pour avoir fait une fausse couche. El Pais précise que cette femme a passé deux ans en prison préventive, séparée de sa fille de sept ans, avant d’être finalement condamnée. D’après le quotidien espagnol, qui cite des associations salvadoriennes de défense du droit à l’avortement, cette femme aurait été obligée d’interrompre sa grossesse en raison d’une urgence sanitaire, pour n’avoir pas reçu, en temps et en heure, les soins médicaux nécessaires - ce qui n’a pas empêché le bureau du procureur d’engager des poursuites. La législation draconienne du Salvador interdit en effet l’IVG en toutes circonstances, même en cas de danger pour la santé de la mère ou de l’enfant et la loi prévoit des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison, pour "homicide", voire cinquante ans de prison en cas de poursuites pour "homicide aggravé".
En France, une association a porté plainte auprès de plusieurs tribunaux pour protester contre les accouchements, sur le territoire français de mères porteuses ukrainiennes. L’association "Juristes pour l’enfance" estime que ces accouchements constituent une manière de contourner l’interdiction de la gestation pour autrui, la GPA, et que la guerre en Ukraine sert de "prétexte" pour permettre l’accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes ayant passé un contrat de GPA avec des couples français. Selon l’avocate de cinq de ces couples, citée par Le Monde, "ces plaintes sont (toutefois) vouées à l’échec (car) pour déposer plainte, il faut être une victime directe", ce qui n’est pas le cas de cette association. Le journal indique que l'Ukraine est devenue une "destination privilégiée" pour la GPA depuis 2015, quand cette pratique s’est progressivement fermée aux étrangers en Thaïlande et en Inde.
Un mot, enfin, du discours du trône, prononcé hier par le prince Charles devant le Parlement britannique en l’absence de sa mère, Elizabeth II pour raison de santé - une première en près de 60 ans. The Sun dégaine pour l’occasion la Une la plus mièvre du monde : "J’espère que tu as été fière de moi, maman", avec une photo du prince Charles plus bardé de décorations qu’un général soviétique, jetant un regard à tristement pensif à la couronne maternelle.
🇬🇧 I Hope I Did You Proud, Mummy▫Queen watches on TV as Charles makes speech▫@MattSunRoyal▫https://t.co/o6My0OuoZl 🇬🇧@TheSun #frontpagestoday #UK 🗞 pic.twitter.com/M4lgSRIj18
May 11, 2022La même photo fait la Une de Metro, qui tente un jeu de mots assez intraduisible : "Wish you were EIIR" ("J’aimerais que tu sois l’héritier" ou "J’aimerais que tu sois là", voire "J’aimerais que tu sois elle"). À chacun son interprétation.
🚨 WISH YOU WERE ER Prince Charles stands in for the Queen at historic state opening of parliament. #tomorrowspaperstoday pic.twitter.com/aE2axorqab
May 10, 2022À la rubrique «trône", toujours, dans une tout autre catégorie, The Guardian fait état du tollé provoqué par un député canadien, qui s’est fait remonter les bretelles, si je puis dire, pour avoir participé à une réunion virtuelle de la Chambre des communes, une réunion sur Zoom depuis des toilettes. Un comportement perçu comme un "outrage" envers le Parlement, "la cathédrale de la démocratie". Le député concerné à dû présenter ses plus plates excuses. L'histoire ne dit pas, en revanche, s'il a été envoyé au (petit) coin…
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Rwanda : les défis de la surpopulation
Publié le : 06/05/2022 - 14:59
Simon WOHLFAHRT
Bastien RENOUIL
Le dynamisme démographique de l'Afrique a un impact considérable sur les capitales du continent, à l'instar de Kigali, dont la population va doubler d'ici 2050. Dans l'une des zones déjà les plus densément peuplées au monde, les autorités tentent de canaliser et d'organiser cette croissance, tant sur le plan urbanistique qu'économique. Pour le Rwanda, qui nourrit de grandes ambitions sur le continent, Kigali doit être la vitrine de son ambition. Reportage de Simon Wohlfahrt et Bastien Renouil.
Pour faire face à la croissance démographique, Paul Kagame transforme le pays à marche forcée. Le président imagine d’ici 30 ans un Rwanda où l’agriculture sera strictement planifiée, où les quartiers informels laisseront la place à des immeubles modernes et où la capitale Kigali sera devenue un lieu incontournable des conférences internationales et de l’économie de service. Cette "vision 2050" pose la question de la place donnée à la redistribution des richesse et à la liberté d’expression dans un pays qui ne tolère aucune opposition à sa vision. Le Rwanda se classe toujours parmi les 20 pays les plus pauvres du monde en PIB par habitant, et 40% de sa population vit toujours sous le seuil de pauvreté.
Quelques illustrations de cette politique de modernisation :
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Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Le Rwanda rouvre sa frontière avec l'Ouganda, fermée depuis deux ans
CYCLISMELe Rwanda organisera les mondiaux de cyclisme en 2025, une première pour l'Afrique
Valeurs Actuelles
Paris : un chauffard blesse quatre personnes sur les Champs-Élysées après un refus d’obtempérer
Les Champs-Élysées ont dû être fermés samedi soir. Un accident d’une rare violence s’est produit dans la soirée du 12 mars, sur le bas de l’avenue la plus belle du monde à Paris. Selon les informations d’un journaliste de France 2 et France 3, que relaie Le Parisien, il était environ 23 h 15 lorsque le conducteur d’une Mini, avec un autre passager à son bord, a refusé d’obtempérer à un contrôle routier. Alors que deux agents circulant en deux-roues le sommaient de s’arrêter sur le côté de la route, le chauffard a d’abord ralenti, avant d’accélérer soudainement près d’un passage piéton où se trouvaient deux personnes.
Accident spectaculaire hier soir sur les Champs-Élysées : un conducteur a blessé au moins 4 personnes, dont une femme en urgence absolue, après un refus d’obtempérer.⬇️ pic.twitter.com/tkOsOGV5RC
— Hugo Puffeney (@puffeney) March 13, 2022
Quatre blessés, dont un grave
Pour tenter de prendre la fuite, le conducteur n’a pas hésité à percuter de plein fouet les deux piétons qui traversaient la route. Plus loin, il est ensuite entré en collision avec un autre véhicule qui croisait son chemin. La Mini de l’individu a fini sur le flanc. Le chauffard a toutefois réussi à sortir de sa voiture pour tenter de s’enfuir à pied du côté de la place de la Concorde, en direction de la rue de Rivoli et de la rue Royale. Mais la police a réussi à l’arrêter.
Au total, quatre blessés sont à déplorer, dont un grave. Les deux piétons renversés, ainsi que le conducteur et le passager de la voiture percutée, ont tous été transportés à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), situé dans le XVe arrondissement de la capitale, relate Le Parisien. Les deux policiers souffrent, quant à eux, de blessures légères.
BBC
'No idea' passenger lands Florida plane as pilot falls ill
News networks in Florida are searching for a mystery passenger who landed a plane solo after his pilot passed out.
The unidentified man's voice was heard in public flight recordings telling the airport tower that he had "no idea how to stop the airplane".
An air traffic controller who teaches new pilots helped guide the man down to Palm Beach International Airport just after noon on Tuesday.
The two met on the tarmac for a hug, but reportedly did not exchange names.
"I've got a serious situation here. My pilot has gone incoherent," the man was heard saying over the radio from around 9,000ft (2,750 meters) in the air. "He is out," he added.
Asked for his position, he responded: "I have no idea." He said only that he could see the Florida coast ahead of him.
"Maintain wings level and just try to follow the coast, either north or southbound," the air traffic controller told him. "We're trying to locate you."
"I can't even get my nav[igation] screen to turn on," he said at one point. "It has all the information on it. You guys got any ideas on that?"
"I have no idea how to stop the airplane," he added. "I don't know how to do anything."
Robert Morgan, an air traffic controller at Palm Beach International Airport, was on his break when a colleague came to alert him to the situation.
A longtime flight instructor with over 20 years in air traffic control, Mr Morgan had never flown the specific model - a single engine Cessna 208 - but was able to use a map of the aircraft's cockpit to give instructions to the flier.
"I knew the plane was flying like any other plane. I just knew I had to keep him calm, point him to the runway and tell him how to reduce the power so he could descend to land," Mr Morgan told WPBF-TV.
In the recording, Mr Morgan is heard teaching the man to "push forward on the controls and descend at a very slow rate" as he approaches for landing.
"Before I knew it, he said, 'I'm on the ground. How do I turn this thing off?'" Mr Morgan recalled.
The passenger and Mr Morgan then met on the runway, where they hugged and snapped a photo. But in his excitement, Mr Morgan never heard the man's name, a reporter for WPBF told BBC News on Wednesday.
The name was not recorded in the archived radio exchange either.
"I felt like I was going to cry then, because I had so much adrenaline built up," Mr Morgan told CNN.
"It was an emotional moment. He said that he just wanted to get home to his pregnant wife… And that felt even better."
"In my eyes, he was the hero," he continued. "I was just doing my job."
After the plane landed, Mr Morgan can be heard in the recording praising the heroic passenger to other pilots on the tarmac.
"You just witnessed a couple of passengers land that plane," he told another pilot waiting to take off.
"Did you say the passengers landed the airplane?" the pilot responded. "Oh, my God. Great job."
The Federal Aviation Administration said the plane was privately registered to an address in the state of Connecticut.
It had taken off around an hour earlier from Marsh Harbour in the Bahamas, according to the flight tracker FlightAware.
The pilot was transported to hospital by Palm Beach County Fire Rescue. The pilot's name and condition have not been released.
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Passenger lands sick pilot's plane
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New York Times - World
India’s Top Court Suspends Colonial-Era Sedition Law
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The law has been used to quash dissent and is not in tune with the times, the court said. Its action does not overturn the law, though, only Parliament can do that.
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By Hari Kumar and Sameer Yasir
NEW DELHI — India’s top court directed the government on Wednesday to suspend a colonial-era sedition law that critics say has been abused for decades to shut down dissent.
Immediately, hundreds of people jailed under the law became eligible for bail, which is rarely given in sedition cases, and the police were prevented from bringing any new sedition charges.
The court said that the law was “not in tune with the current social milieu, and was intended for a time when this country was under the colonial regime.”
First imposed by the British colonial administration in the 19th century to quash India’s pro-independence movement, the law has been used by subsequent governments in post-independence India to control dissident speech, according to Amnesty International, which welcomed the law’s suspension.
Indian states controlled by the Bharatiya Janata Party, the Hindu nationalist ruling party of Prime Minister Narendra Modi also known as the B.J.P., have stepped up their use of the law, applying it broadly to punish people for perceived slights to India’s Hindu community and in circumstances that have drawn derision and mockery.
In the B.J.P.-controlled state of Madhya Pradesh, a Muslim comic was jailed pre-emptively for jokes that he might (but did not) make. In Uttar Pradesh, a state also controlled by the B.J.P., a journalist was arrested on sedition charges in connection with trying to report on a gang rape of a minority Dalit woman by upper-caste Hindus.
States led by opposition parties are also misusing the law, according to India’s top court. The state government in Mumbai, India’s financial capital, charged a husband and a wife, both local politicians, with sedition after they said they would recite the Hanuman Chalisa, a Hindu devotional verse, outside the residence of the state’s chief minister as an act of protest. They were detained but granted bail 12 days later in a case the top court cited as a “glaring misuse” of the law.
The ruling on Wednesday does not overturn India’s sedition law. That is something that only Parliament has the power to do. Mr. Modi’s government has pledged to review it as part of a broader project to scrap thousands of laws and rules that “reeked of a colonial mind-set,” according to an affidavit it filed with the Supreme Court.
The law came into force under British rule in 1898 to quell a pro-independence uprising. It was later used to jail thousands of Indians fighting against colonial rule, including Mohandas Karamchand Gandhi. Gandhi’s offense: a series of opinion essays in his weekly newspaper Young India. The independence leader later testified in court that the law was designed to suppress civil liberties.
The language of India’s sedition law is intentionally vague, legal experts say. It can be wielded against anyone who “brings or attempts to bring into hatred or contempt, or excites or attempts to excite dissatisfaction” toward the government.
“This is the most misused law set up by the British to control the Indians,” said Mahua Moitra, a petitioner who is also an opposition member of India’s Parliament. “The ruling government must stop using this law to suppress dissent.”
Even after the country gained independence in 1947, the law remained on the books with ruling governments often using it for political gain, according to its critics.
Since Mr. Modi came to power in 2014, activists say it has become a commonplace tool for the government and its allies to stifle dissent. In Uttar Pradesh, the police charged 28 people with sedition after they protested a law that gave fast-track citizenship to foreigners from neighboring countries of all major religious groups except Islam.
The Supreme Court took up two petitions filed last year, one by a journalism nonprofit, and the other by a retired army major-general, that said the law violated India’s constitutional protections of free speech and expression. In June, the court said it was concerned about the law’s unwieldiness, comparing it to a “carpenter being given a saw to make an item who uses it to cut the entire forest instead of a tree.”
Conviction under India’s sedition law is rare. The government has mainly failed to prove the charges in court. Nevertheless, in recent years, the number of people charged under the law has increased sharply.
A senior Indian lawyer representing the petitioners, Kapil Sibal, told the Supreme Court that around 13,000 people were currently facing the charges under the law.
According to India’s National Crime Records Bureau, out of the 548 people charged with sedition between 2015 and 2020, only a dozen were convicted. A number of academics, writers and poets are being held under antiterrorism laws, including sedition, that have been used to criminalize everything from leading rallies to posting political messages on social media.
Many languish in jails for years, fighting wave after wave of fresh charges, or because they are too poor to hire lawyers to defend them.
In 1962 when the country’s top court admitted a petition against the misuse of law, a five-judge bench upheld its constitutional validity saying the criticism of the government cannot be labeled sedition unless accompanied by a call for violence.
On Wednesday a three-judge panel said “reconsideration and re-examination” of the law’s modern application was necessary.
“It will be appropriate not to use this provision till further re-examination is over,” said Nuthalapati Venkata Ramana, the chief justice of India, ordering the Modi government to pass directives to regional governments to prevent the misuse of the law.
Initial reaction to the court’s order by Mr. Modi’s government was mixed.
“The court should respect government, legislature, so as government should also respect court. We have clear demarcation of boundary,” said Kiren Rijiju, Mr. Modi’s law minister, cautioning justices not to overstep their authority.
Anuradha Bhasin, an editor of The Kashmir Times newspaper and a petitioner, said the law had no place in any independent and democratic country.
“Things in recent years have become worse, with more and more people being charged with sedition, even though the range of cases showed that mere expression of opinion was being deemed as sedition without linking it to any kind of violence,” Ms. Bhasin said.
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France24 - Monde
"Nitram", un film de vikings entre cinéma d’auteur et superproduction hollywoodienne
Publié le : 11/05/2022 - 15:42
Louise DUPONT
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Louise DUPONT
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Dans ce numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche", Louise Dupont et Thomas Baurez reviennent sur les sorties en salles de la semaine. Il parlent notamment de "The Northman", un film de vikings très musclés signé par l’Américain Robert Eggers. Àgé de 38 ans, ce cinéaste branché s’est vu confier un projet à 90 millions de dollars dans lequel jouent notamment Alexander Skarsgard, Ethan Hawke ou Nicole Kidman.
Également à découvrir cette semaine : "Nitram", l'histoire vraie d'un drame qui a traumatisé l'Australie, et le documentaire "Un visa pour la liberté - Mr Gay Syria" qui relate la lutte d'un homosexuel syrien pour obtenir le droit d'exister.
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L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022
Info ou intox
De la désinformation palestinienne ? Non, c'est du cinéma et cela n'a pas été présenté autrement
La France rend hommage à l'acteur Michel Bouquet aux Invalides
L'Humanité
PPDA lâché par son ex-chef
Camille BauerViolences sexuelles Signe que la ligne de défense de Patrick Poivre-d’Arvor, accusé de harcèlement sexuel ou de viol dans les médias par 27 femmes, commence à se fissurer, son ancien patron a pour la première fois pris ses distances publiquement. « Il n’y a pas de système, il y a simplement quelqu’un qui s’est comporté de façon odieuse avec des femmes dans différents contextes », a déclaré, dans une émission diffusée le 10 mai sur Mediapart, Nonce Paolini, DRH de la première chaîne, puis PDG de 2008 à 2016. Il a également dit espérer « qu’elles pourront obtenir la possibilité que leur affaire soit revue par la justice ». Vingt femmes, la plupart à visage découvert, ont témoigné ce jour-là sur la chaîne du média indépendant en ligne. Fin avril, l’ex-présentateur avait porté plainte pour « dénonciation calomnieuse » contre 16 des 17 femmes ayant porté plainte contre lui.
Valeurs Actuelles
Un homme armé d’un couteau abattu par la police dans un centre commercial de Marseille
Les faits se sont déroulés aux alentours de 13 heures. Mercredi 11 mai, un individu armé d’un couteau a été abattu par la police dans un centre commercial du 11e arrondissement de Marseille, rapporte BFM Marseille. Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans un centre commercial du secteur, l’individu, âgé d’une cinquantaine d’années, a fait l’objet d’un contrôle par des policiers présents sur place. Il a alors refusé ledit contrôle, et a menacé les fonctionnaires de police avec un couteau. Après les sommations d’usage, et après que l’individu ait tenté de les attaquer, les policiers ont dû faire usage de leurs armes de service, blessant mortellement l’assaillant.
Gérald Darmanin remercie les « policiers courageux »
Malgré des premiers secours prodigués sur place, l’assaillant est mort de ses blessures. Aucun blessé n’est à déplorer. Quatre camions de pompiers et une dizaine de voitures de police se sont rendus sur place. Les employés du magasin ont été retenus dans un périmètre de sécurité, pour les besoins de l’enquête. Un dispositif d’aide psychologique a été activé pour les témoins présents. Pour l’heure, l’assaillant n’a toujours pas été identifié. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi à l’attaque sur Twitter : « Merci aux policiers courageux qui ont neutralisé un individu menaçant, muni d’un couteau, dans une zone commerciale à Marseille. L’assaillant est décédé. Aucun autre blessé », a écrit le ministre. Une enquête pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique a été ouverte par le parquet du tribunal judiciaire de Marseille et confiée à la police judiciaire.
Marseille : les dernières actualités
BBC
Apple loses position as most valuable firm amid tech sell-off
By Peter HoskinsBusiness reporter
Apple has lost its position as the world's most valuable company amid a broad sell-off of technology stocks.
Saudi Arabian oil and gas producer Aramco has reclaimed the top spot from the iPhone maker for the first time in almost two years.
Investors have been selling shares in technology firms as they move into what they see as less risky assets.
Bitcoin, other major cryptocurrencies and digital assets have also continued to fall sharply.
Shares in Apple fell by more than 5% in New York on Wednesday to end the trading day with a stock market valuation of $2.37tn (£1.94tn).
That meant it lost its position as the most valuable company in the world to oil and gas producer Aramco, which was valued at $2.42tn.
It is the first time that Aramco has held the top spot since 2020. Shares in energy producers have risen this year as the cost of crude oil and natural gas have gone up.
Meanwhile Apple's shares have fallen by almost 20% since the start of the year after a sell-off in technology stocks.
The technology-heavy Nasdaq closed 3.2% lower in New York on Wednesday after official data showed that US inflation remained near a more than 40-year high.
Rising prices have been the single biggest threat to the recovery of the global economy as it emerges from the Covid-19 pandemic.
Central banks around the world have responded to the problem by raising interest rates, which has triggered a move out of riskier investments over concerns that the higher cost of borrowing will slow down economic growth.
On Thursday Japan's SoftBank Group reported a record loss of $26.2bn at its Vision Fund business as the value of its technology investments slid.
The loss was a stark contrast to a year ago when the company posted record annual profit.
Since then a number of companies SoftBank has stakes in, including ride-hailing firms Didi and Grab, have tumbled in value.
The move out of what are seen as risky assets also helped to push the price of Bitcoin below $27,000.
The world's biggest and best-known cryptocurrency has now lost about 60% of its value since hitting a record high in November last year.
Ether, the digital coin linked to the ethereum blockchain network, also fell sharply again and has now lost more than 40% of its value in the last week.
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France24 - Monde
Angola : le lourd héritage de la guerre civile
Publié le : 06/05/2022 - 11:47
Vincent ROUX
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Clément BONNEROT
Il y a 20 ans s’achevait en Angola l'une des guerres les plus longues, les plus brutales et les plus meurtrières du siècle dernier. En 27 ans, ce conflit a fait près d'un million de morts, 4 millions de déplacés, et a laissé un pays en ruine : en 2002, 60 % des Angolais n'avaient pas accès à l'eau potable, 30 % des enfants mourraient avant l'âge de 5 ans. Le pays a-t-il remonté la pente et tourné la page des années noires ? Un reportage de Clément Bonnerot.
La guerre civile en Angola commence en 1975 avec le départ de la puissance coloniale portugaise, qui laisse les mouvements indépendantistes s'affronter entre eux. En pleine Guerre froide, le pays ouest-africain devient un terrain de bataille à distance entre le bloc communiste et celui des États-Unis et de leurs alliés.
D'un côté, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d'Agostinho Neto est soutenu par l'URSS et Cuba. De l'autre, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) de Jonas Savimbi bénéficie de l'appui de l'Afrique du Sud, des États-Unis et du Royaume-Uni. Au début de la guerre, le MPLA domine le terrain, prenant le contrôle de la capitale et établissant un gouvernement de fait. Mais au milieu des années 1980, les combats s'intensifient, jusqu’au point culminant – en 1988 – de la bataille de Cuito Cuanavale, au cours de laquelle près de 10 000 combattants perdent la vie. La victoire est revendiquée par les deux camps.
À la fin des années 1980, les soldats cubains et sud-africains se retirent. Les accords de Bicesse signés en mai 1991 aboutissent à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections générales supervisées par l'ONU en 1992. Le MPLA remporte les élections mais Jonas Savimbi dénonce des fraudes et reprend les armes, cette fois sans aucun soutien international. Les combats ne prendront fin que dix ans plus tard, avec la mort de Jonas Savimbi, tué par des troupes gouvernementales en 2002.
De précieuses ressources pétrolières
Depuis, le pays, qui reste dirigé par le MPLA, peine à tourner totalement la page. Si la plupart des infrastructures endommagées par la guerre ont été reconstruites, des stigmates du conflit sont encore visibles, notamment à Luena et Huambo, où les anciens combattants et les victimes de la guerre se sentent délaissés.
Luanda, la capitale, a bénéficié du boom économique des années 2000, dû notamment à l’augmentation des cours du pétrole, dont le pays tire 70 % de ses recettes. Membre de l'Opep depuis une quinzaine d'années, l'Angola était classé en 2019 à la 16e place des pays producteurs de pétrole.
Avec son front de mer rénové et ses gratte-ciel rutilants, la ville s’affiche comme un exemple de réussite. Mais derrière ce joli tableau, la réalité est fort différente pour la grande majorité des quelque 33 millions d'habitants, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour.
L’Angola reste aussi l’un des pays les plus corrompus au monde, malgré les promesses du président João Lourenço de lutter contre la corruption. Dans le classement de Transparency International de 2021, il pointe à la 136e position mondiale, gagnant tout de même 29 places par rapport à l'édition précédente.
Une nouvelle génération, incarnée notamment par le militant Hitler Samussuku – qui dénonce dans sa musique les agissements du pouvoir –, prend la relève et se bat pour la démocratie et la justice sociale. Pour elle, la paix ne peut pas se limiter à un simple silence des armes, elle reste encore à construire.
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Éric Dupond-Moretti bientôt jugé ?
Camille BauerJustice Le garde des Sceaux pourrait avoir à répondre des faits de prise illégale d’intérêts devant la Cour de justice de la République (CJR). Le 10 mai, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a annoncé avoir requis un procès pour le ministre, jugeant qu’il existait pour cela des « charges suffisantes ». En fonction depuis l’été 2020, Éric Dupond-Moretti avait été mis en examen en juillet 2021, à la suite de plaintes déposées par des syndicats de magistrats et par l’association anticorruption Anticor qui dénonçaient deux situations de conflit d’intérêts. Il lui est reproché d’avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat dans deux dossiers. Il revient à la commission d’instruction de la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre des ministres pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions, de prendre une décision finale sur un éventuel procès.
Valeurs Actuelles
« Je vais les niquer » : un influenceur poursuivi pour des menaces contre la police et outrages sur des pompiers
Le tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes a de nouveau condamné Rayanne B., 21 ans. Le jeune homme, résidant à Juvisy-sur-Orge, se présente comme un influenceur suivi par 175 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Mardi 10 mai, il a écopé d’une amende de 800 euros, dont 400 euros avec sursis, rapporte le Parisien. Rayanne B. s’était fait filmer le 1er octobre 2021, en train d’entrer dans un camion de pompiers. Il n’avait pas hésité à s’allonger sur le brancard et à voler une valise d’intervention. Les pompiers étaient à ce moment-là en pleine intervention à Ablon-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, pour porter secours à une collégienne qui avait fait un malaise.
Les pompiers « qui font les malins »
Une photo accompagnait cette vidéo. Rayanne B. y commentait : « Nik tout (sic) les pompiers de France qui font les malins. » Le tribunal n’a toutefois pas retenu d’accusation de vol puisque la mallette d’intervention a été rendue après l’enregistrement de la vidéo. Le prévenu a donc été jugé pour outrage à personne chargée de mission de service public.
« Allahou akbar et paw, paw »
Rayanne B. était également jugé pour menace de crime ou délit contre des policiers, relate le Parisien. Le 3 octobre, il s’était filmé et avait menacé d’attaquer un commissariat : « Je vais les niquer, aller dans le commissariat, Allahou akbar et paw, paw, paw, paw, mettez tous vos gilets pare-balles. » Rayanne B. s’est défendu en invoquant un humour « qui peut ne pas plaire à certains », lors d’une audience le 5 mai dernier. Il a finalement été relaxé. En mars dernier, Rayanne B. avait été condamné à des heures de travaux d’intérêt général pour avoir porté atteinte à l’intimité d’un élève handicapé dans une autre vidéo.
New York Times - World
Decenas de muertos en un motín penitenciario en Ecuador
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Los disturbios en el norte del país dejaron al menos 40 presos muertos y más de una decena de heridos. Es la matanza más reciente ocurrida en el sobrepoblado y conflictivo sistema penitenciario de ese país.
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Por Oscar Lopez
CIUDAD DE MÉXICO — Por lo menos 40 internos murieron en un motín penitenciario al norte de Ecuador el lunes, según las autoridades. Se trata del incidente más reciente en una serie de sangrientos enfrentamientos dentro del violento sistema carcelario del país.
El motín, que inició a primeras horas del lunes, se propagó por el Centro de Rehabilitación Social Bellavista, una prisión ubicada en Santo Domingo, una provincia al oeste de Quito, la capital. Según las autoridades, más de 100 reclusos fueron detenidos cuando intentaban escapar de los terrenos de la prisión.
Imágenes espantosas que fueron compartidas en las redes sociales mostraban un montón de cuerpos ensangrentados en un patio en las instalaciones de la prisión. La mayoría de los fallecidos fueron apuñalados a muerte, según Patricio Carrillo, el ministro del Interior de Ecuador, quien indicó que el motín fue causado por un conflicto entre pandillas criminales. La policía dijo que hallaron armas blancas y pistolas entre los prisioneros.
La tarde del lunes, las autoridades dijeron que el centro penitenciario ya estaba bajo el control de la policía nacional y del ejército.
“Lo que pasó hoy en la cárcel de Bellavista en Santo Domingo es una crueldad de esta organización criminal”, comentó Carrillo en una rueda de prensa.
Al momento del motín, la prisión albergaba más de 1600 detenidos, casi el doble de su capacidad original de 905, según registros oficiales. Solo 25 funcionarios estaban de guardia en todo el complejo, afirmó Carrillo.
La violencia sangrienta del lunes, el segundo motín con fallecidos en Ecuador en poco más de un mes, muestra la difícil situación de seguridad dentro del atribulado y sobrepoblado sistema penitenciario. El año pasado, alrededor de 300 personas fueron asesinadas dentro de las cárceles del país, según Naciones Unidas, y la población penitenciaria se ha triplicado en los últimos 13 años, lo que ha sobrecargado gravemente al sistema.
“Este es un alarmante recordatorio de la falta de control en el sistema penitenciario de Ecuador”, dijo por mensaje de texto Tamara Taraciuk Broner, directora para las Américas de Human Rights Watch. “Mientras las autoridades no prioricen abordar el hacinamiento en las cárceles y poner fin al control de las organizaciones criminales en las prisiones que extorsionan a los detenidos y a sus familiares, estos centros seguirán siendo caldo de cultivo para el crimen y la violencia”.
En febrero, el presidente Guillermo Lasso implementó una nueva política para mejorar el acceso de los presos a alimentos, cuidados de salud y empleo, entre otras cosas. Para ayudar a aliviar la sobrepoblación también ordenó la liberación de alrededor de 5000 presidiarios, entre ellos los que habían cometido delitos menores y cumplido con más de la mitad de su sentencia.
Naciones Unidas había calificado la medida como un valioso primer paso.
“Esperamos que la nueva política se implemente para ayudar a cambiar el sistema penitenciario de Ecuador de la dependencia excesiva de las medidas punitivas a la prevención del delito y para que cumpla con los estándares internacionales de derechos humanos”, dijo la organización en un comunicado.
La medida se produjo luego de que un motín en la ciudad de Guayaquil el pasado septiembre dejó a más de 100 personas muertas y 52 heridas. Lasso declaró un estado de emergencia que duró tres meses.
“Mi más sentido pésame a los familiares y seres queridos de los fallecidos en el amotinamiento en la cárcel de Sto. Domingo”, escribió Lasso en Twitter. “Este es un lamentable resultado de la violencia entre bandas”.
En una conferencia de prensa, Carrillo, el ministro del Interior, dijo que la causa probable del motín del lunes era la reubicación proyectada del líder de una de las mayores organizaciones criminales procedente de otra institución. Freddy Anchundia debía ser trasladado a una prisión de máxima seguridad luego de otro motín carcelario sucedido el mes pasado en El Turi, al sur del país, que dejó 21 fallecidos.
Sin embargo, luego de llegar a las instalaciones en Guayaquil, un juez ordenó que Anchundia volviera a ser transferido a la prisión en Santo Domingo, donde se encontraba cuando estalló la violencia en la madrugada del lunes.
Según Carrillo, los disturbios del lunes fueron iniciados por los mismos grupos criminales que el mes pasado organizaron el motín mortal en El Turi.
El sistema penitenciario de Ecuador “tiene muchos problemas estructurales, esos problemas estructurales no pueden ser resueltos en un corto plazo”, dijo Carrillo. “Lo que estamos viviendo ya no es un problema ni de las instituciones, ni de las personas. Este es un problema del Estado y tenemos que resolverlo desde el Estado”.
Susana Roa Chejín y Marcela Ribadeneira colaboraron con la reportería desde Quito, Ecuador.
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos
Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.
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Por Valerie Hopkins y Misha Friedman
VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.
Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.
Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.
Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.
“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.
Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.
También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.
Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.
Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.
En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.
Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.
El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.
Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.
Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.
“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.
Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.
Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.
Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.
“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.
Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.
En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.
Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.
El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.
Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.
“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.
El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.
“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.
Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.
Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.
Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.
Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.
En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.
“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.
Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT
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France24 - Monde
Le procureur antidrogue du Paraguay assassiné durant sa lune de miel en Colombie
Publié le : 11/05/2022 - 11:40Modifié le : 11/05/2022 - 13:27
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Le procureur du Paraguay spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, Marcelo Pecci, a été assassiné mardi en Colombie par des tueurs débarqués en jet-ski sur la plage paradisiaque d'une île des Caraïbes où il passait sa lune de miel.
Alors qu'il passait sa lune de miel en Colombie, Marcelo Pecci, procureur du Paraguay, spécialisé dans la lutte contre le trafic de drogue, a été assassiné, mardi 10 mai, en Colombie par des tueurs débarqués en jet-ski sur une plage paradisiaque.
Cinq enquêteurs colombiens ont été dépêchés sur l'île de Baru "où le meurtre a été commis" pour mener les investigations avec l'appui du Paraguay et des États-Unis, a annoncé à la presse en début d'après-midi le chef de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas. Il n'a pas précisé la date ou les circonstances exactes de l'assassinat, commis alors que le procureur passait sa lune de miel sur cette île touristique.
Marcelo Pecci, 45 ans, avait épousé le 30 avril dans la ville de Carthagène une journaliste colombienne, Claudia Aguilera, publiant des photos de son mariage sur son compte Twitter. "Oui il est mort", a confirmé son épouse, dans une courte interview avec une radio colombienne.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Claudia Aguilera Quintana (@aguileraclaudi)
Deus suspects
Le meurtre a eu lieu sur la plage privée d'un palace local, l'hôtel Decameron, au milieu des touristes et devant les eaux bleues transparentes de la mer des Caraïbes.
"Deux hommes sont arrivés [depuis la mer] sur une embarcation, ils se sont approchés et ont ouvert le feu, avant de s'enfuir", a-t-elle expliqué. "Un gardien a voulu intervenir, ils lui ont aussi tiré dessus". Le procureur Pecci n'avait "reçu aucune menace", a-t-elle simplement ajouté.
Le complexe hôtelier où séjournait le couple a dans un communiqué donné d'autres détails, précisant que les "assassins sont arrivés en jet-ski sur la plage devant l'hôtel". Sur la dernière photo publiée avant le drame sur le compte Instagram de la jeune femme, le couple était enlacé sur une plage, avec au premier plan une paire de chaussons pour bébé, laissant entendre que les nouveaux mariés attendaient un enfant.
Selon l'ambassadrice du Paraguay en Colombie, Sophia Lopez, "le transfert" du corps du procureur Pecci vers son pays "ne se fera pas dans l'immédiat", en raison des nécessités de l'enquête. Le procureur était en voyage "privé" et il n'avait aucune réunion de travail prévue pendant son séjour, a précisé la diplomate, s'exprimant sur un média colombien.
En fin d'après-midi mardi, la police colombienne a diffusé la photo de l'un des meurtriers présumés, en bermuda noir et tête couverte d'un chapeau Panama beige. Le directeur de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas, a déclaré lors d'une conférence de presse que l'agence antidrogue américaine DEA, les autorités colombiennes et paraguayennes s'efforçaient de concert "d'obtenir le plus d'informations possible" sur ce crime.
La police a annoncé une récompense de 488 000 dollars (soit environ 462 000 euros) pour toute information menant à la capture des tueurs.
"Le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci"
Sur Twitter, le président paraguayen Mario Abdo Benitez a condamné "le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci en Colombie" qui "endeuille toute la nation paraguayenne". "Nous condamnons cet acte tragique dans les termes les plus forts et redoublons notre engagement dans la lutte contre le crime organisé", a assuré le président.
El cobarde asesinato del fiscal Marcelo Pecci en Colombia enluta a toda la Nación paraguaya.Condenamos en los términos más enérgicos este trágico hecho y redoblamos nuestro compromiso de lucha contra el crimen organizado.Nuestras sinceras condolencias a sus familiares.
May 10, 2022"La façon dont ils [les assassins] ont agi, la façon dont ils ont exécuté, est typique de la mafia. Je ne vois pas d'autre explication […]", a estimé Le président de l'Association paraguayenne des procureurs publics, Augusto Salas.
S'exprimant sur une radio colombienne, la procureure générale du Paraguay, Sandra Quiñonez, a rappelé que son collègue assassiné avait obtenu "des condamnations importantes" dans ces "onze années de lutte contre le narcotrafic et le crime transnational". "Il voulait juste profiter de sa lune de miel, dans l'intimité, et c'est pour ça qu'il n'avait pas de sécurité" autour de lui. "C'était un grand ami […] il m'avait annoncé que sa femme attendait un bébé", a confirmé Sandra Quiñonez.
Une "commission de policiers" du Paraguay va se rendre en Colombie pour participer à l'enquête colombienne, a précisé le général colombien Jorge Luis Vargas. Le président colombien, Ivan Duque, a également condamné, via son compte Twitter, l'assassinat et a assuré être en communication avec son homologue du Paraguay afin d'assurer "toute la coopération [nécessaire] pour trouver les responsables".
Repudiamos el asesinato del Fiscal paraguayo Marcelo Pecci en Cartagena. Conversé con el Presidente @MaritoAbdo para manifestar mis condolencias y acordar toda la cooperación para hallar a responsables. @DirectorPolicia ya está en la ciudad para adelantar las investigaciones.
May 10, 2022Marcelo Pecci était un procureur spécialisé dans le crime organisé, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Il était connu pour son implication dans l'enquête qui a conduit le footballeur Ronaldinho derrière les barreaux entre mars et août 2020 pour être entré au Paraguay avec de faux documents.
Le Paraguay et la Colombie ont renforcé ces dernières années leur coopération contre le crime organisé international. Malgré des décennies de lutte contre les cartels et les narcotrafiquants, la Colombie reste le principal pays producteur et exportateur de cocaïne dans le monde.
Avec AFP
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Extradé aux États-Unis, "Otoniel" plaide non coupable de trafic international de drogue
Le Clan del Golfo bloque une partie de la Colombie, des violences font plusieurs morts
"Otoniel", le plus grand narcotraficant de Colombie, extradé vers les États-Unis
BBC
Kevin de Bruyne: 'Unstoppable' Manchester City midfielder welcomes Erling Haaland with celebration
Last updated on 11 May 202211 May 2022.From the section Man Citycomments334
Giant billboards are one thing, but Kevin de Bruyne chose an even better way of welcoming Erling Haaland to Manchester City.
After the Belgian scored the third goal of his magnificent four-goal haul against Wolves on Wednesday night, he celebrated in style by copying Haaland's iconic meditation celebration.
It was quite the statement. Just a day after City announced they had agreed to sign the prolific Norway striker from Borussia Dortmund, they hardly looked short of attacking power at Molineux.
Wolves did not even play that badly, yet with De Bruyne at the centre of the storm they were blown away as City won 5-1 and moved to within four points of a fourth Premier League title in five seasons.
They already take some stopping, but everyone inside the stadium and far beyond was left wondering how good they will be once Haaland is on board next season.
For now, though, it appears they don't need him - especially with De Bruyne in goalscoring form like this.
The 30-year-old has been better known for demonstrating his exceptional creative powers since joining City in 2015, but it appears he has been listening to his manager's advice to try to find the net more himself, as well as providing his trademark assists.
He was so willing to shoot, all of his first three goals came with his so-called weaker left foot as he completed his first City hat-trick inside 24 minutes - the third-quickest in Premier League history from the start of a match.
A fourth, with his right-foot, followed after the break. It was a scintillating solo display which meant De Bruyne now has 19 goals in all competitions this season - and it is fair to say his manager was impressed.
"Unstoppable, brilliant, awesome, outstanding, perfect," was Guardiola's verdict afterwards. He was not exaggerating either.
"Kevin always had the ability to create the special things," Guardiola added.
"Always we push him to say he is an incredible player, generous with assists, but he has to score goals and this season is the most prolific he has had since we are together.
"We spoke to him about running into the box and being closer to the box and this season he has done it better and better.
"I am very pleased for him because of course scoring four goals in the decisive part of the league right now is so important.
"Hopefully it will continue, not just this season but for the rest of his career - I have a feeling that he has started to enjoy scoring goals.
"Before it was just assists, but now I think he likes it - he likes it when his team-mates come to hug him."
De Bruyne was, typically, far more modest when he was quizzed about his evening's work and was already thinking of City's next test, away at West Ham on Sunday.
"It was a great start from the team and myself," he said. "I thought we played a good game away so I am very happy with the team.
"We alternated really well. Whenever Bernardo Silva or Phil Foden was going into the space, we went vice versa. Whenever we had opportunities in the first half we scored, and that changed the dynamic of the game.
"Whenever we play, we have to play the game we play. That's what we did today and we will have to do the same against West Ham.
"West Ham have had a great season and played really well. It is their last home game of the season so we know it will be a tough one. We don't have a lot of players - it is about commitment, but it is going to be hard."
Guardiola gave a welcome of his own to Haaland, saying he was "very pleased" he had chosen City.
"Big congratulations to the club because they have signed a player for the next years, because he is a young talented player.
"Next season we are going to work together. Hopefully he can settle - we are going to help him settle as soon as possible in terms of Manchester, his house and everything, and I am pretty sure he is going to adapt quick to the way we want to be.
"He has scored a lot of goals in his career and we are going to help him have more chances to score goals."
Haaland's arrival will give Guardiola a formidable forward line but his issues as they try to get over the line this campaign appear to be at the other end of the pitch.
Injuries to Ruben Dias, John Stones and Kyle Walker on top of Nathan Ake's lack of fitness had already left them short of defenders but they saw two more, Aymeric Laporte and Fernandinho, limp off on Wednesday.
Fernandinho was already filling in alongside Laporte at centre-back because of a lack of numbers and Guardiola did not seem optimistic he will be available at the weekend.
"Apparently it doesn't look good - there are some muscular problems for Fernandinho, which could make it difficult for Sunday, while Aymeric had a tough knock on his knee," he explained. "We will have to see how they recover."
France24 - Monde
Marine Le Pen dans la bataille des législatives pour conforter sa place de première opposante
Publié le : 11/05/2022 - 09:49
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Après plus de deux semaines de silence à la suite de sa défaite au second tour de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril 2022, Marine Le Pen entre en campagne pour les élections législatives des 12 et 19 juin.
Marine Le Pen lance son parti, mercredi 11 mai, dans la bataille des élections législatives où la finaliste de la présidentielle entend conforter sa place de première opposante à Emmanuel Macron, revendiquée aussi par Jean-Luc Mélenchon et son union des gauches.
La candidate d'extrême droite était restée discrète depuis son échec à la présidentielle face au président sortant, où elle a réuni 41,5 % des voix au second tour.
>> À lire : Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale
Elle a fait sa rentrée médiatique mardi soir, à la veille d'une conférence de presse du Rassemblement national (RN) où Jordan Bardella, qui la remplace à la tête du parti jusqu'en septembre, présente la stratégie du RN et les 577 candidats investis ou soutenus par le parti.
Mardi soir sur TF1, pour sa première interview depuis l'élection, Marine Le Pen a semblé considérer qu'Emmanuel Macron obtiendrait une majorité aux législatives des 12 et 19 juin. Et que "la vraie question", était "quelle opposition" le chef de l'État aurait face à lui.
📹 La #NUPES, c'est l'opposition qui va défendre le #burkini à la piscine, qui veut ouvrir les prisons, qui veut régulariser les clandestins, qui veut augmenter les impôts de 270 milliards, qui veut désarmer la police ! #JeVoteRN #Législatives2022 #Le20h pic.twitter.com/x48fflT2UY
May 10, 2022Les Français "ont déjà un peu choisi en me mettant au second tour", a-t-elle fait valoir, et ils "ne veulent pas de cette opposition" de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) conduite par Jean-Luc Mélenchon, qui "va défendre le burkini à la piscine", "régulariser les clandestins", "augmenter les impôts" ou "désarmer la police".
Marine Le Pen et le chef de file des insoumis, troisième de la présidentielle, se disputent désormais la place de premier opposant à Emmanuel Macron.
Une projection de l'institut OpinionWay publiée accorde entre 135 et 165 sièges à la Nupes, et entre 20 et 40 au RN, la majorité présidentielle obtenant entre 310 et 350 sièges.
"Il va falloir créer les conditions de la remobilisation"
La députée du Pas-de-Calais se représente elle-même à Hénin-Beaumont, où elle a ciblé dimanche Jean-Luc Mélenchon, qualifié de "fou du roi", pour avoir, selon elle, favorisé la réélection du président sortant.
Il s'agit aussi pour Marine Le Pen, qui vient d'essuyer son troisième échec à la présidentielle, de remotiver ses troupes.
>> À lire : Législatives 2022 : une alliance qui marque un virage historique pour la gauche
"On ne sent pas les gens très mobilisés et il va falloir créer les conditions de la remobilisation", admet Louis Aliot, vice-président du parti. Mais "même si les gens sont déçus, ils en veulent plus au système qu'à Marine Le Pen", tempère l'ancien directeur de campagne adjoint, Jean-Philippe Tanguy.
Le RN entend faire, comme à la présidentielle, campagne sur le pouvoir d'achat. Une thématique qui avait permis à Marine Le Pen de reléguer au second plan ses propositions controversées sur l'immigration et l'islamisme.
📹 Ce que veut faire Emmanuel #Macron va beaucoup nuire aux classes populaires, aux classes moyennes, à l'ensemble de cette France qui travaille et qui est toujours en train de payer sans jamais rien toucher. #Le20h #JeVoteRN #Législatives2022 pic.twitter.com/B8cakaycVe
May 10, 2022Le RN espère former un groupe à l'Assemblée, ce qui est possible à partir de 15 députés, malgré un mode de scrutin – majoritaire – défavorable au parti d'extrême droite.
À la présidentielle de 2017, Marine Le Pen avait réuni 33,9 % des voix mais n'avait obtenu que huit députés (sept aujourd'hui, dont une apparentée).
Aucune alliance avec le parti d’Éric Zemmour
Le Front national (devenu RN) a obtenu une seule fois un groupe entre 1986 et 1988, avec 35 députés, grâce à la proportionnelle.
Le RN fait valoir cette fois que Marine Le Pen avait dépassé les 40 % dans 339 circonscriptions. Pourtant la bataille se mènera sans accord avec le parti Reconquête! d'Éric Zemmour, qui a réuni 7,07 % des voix à la présidentielle et va présenter 550 candidats.
Même Stanislas Rigault, chef de file du mouvement de jeunesse de Reconquête!, qui a été approché par Jordan Bardella, aura face à lui une candidate RN dans la 2e circonscription du Vaucluse.
Or "si vous avez 50 % d'abstention, il faut obtenir 25 % des exprimés [pour accéder au second tour]. Cela suppose donc des alliances partout pour pouvoir gagner", rappelle le directeur d'Ipsos Brice Teinturier.
L'ancien président du FN, Jean-Marie Le Pen, qui avait hésité à soutenir Éric Zemmour avant de préférer sa fille, regrette cette absence "d'entente" et prévient Reconquête d'une possible "déroute".
Jordan Bardella avait fustigé l'"incohérence" d'Éric Zemmour à critiquer Marine Le Pen puis "solliciter son aide pour se faire élire". "Ne croyez pas que j'ai vexé le RN. […] Cette union, ils n'en voulaient pas. C'est ainsi", s'est défendu dimanche Éric Zemmour, qui hésite lui-même à se lancer.
Avec AFP
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BBC
Sergiy Stakhovsky: Ukrainian tennis player who returned to defend his country
Last updated on 11 May 202211 May 2022.From the section Tennis
Sergiy Stakhovsky was in Dubai on holiday when he got the phone call from his parents that he had been dreading.
They could hear explosions outside their house in the Ukrainian capital of Kyiv.
Russia had invaded.
Stakhovsky switched on the news and from that moment did not sleep or think for three days while he tried to process what was going on.
"I couldn't believe the pictures I was seeing," he tells the BBC. "I was trying to understand where my family were, what they were doing and how bad it was."
Just a month before, Stakhovsky had been playing in qualifying for the Australian Open. Defeat in Melbourne at the age of 36 led to him deciding to retire, ending a 19-year tennis career. In 2010 he had reached a world ranking of 31. In 2013 he had beaten Roger Federer at Wimbledon, ending the champion's run of 36 consecutive Grand Slam quarter-final appearances.
He knew what his next step would be.
He brought his family back to Budapest in Hungary, where they live. His wife asked what he was going to do.
"It was not the answer she wanted to hear and she got upset," Stakhovsky says.
"I played Davis Cup with pride for almost 17 years so I honestly don't see how I could be the privileged one to stay out of what's going on in my country.
"I actually sneaked out. The kids were reading and watching cartoons so I didn't bother them. The only one that saw me leaving was the youngest one and he asked me: 'Daddy where are you going?' I had the backpack on and so I said: 'I'll right back.'"
Stakhovsky did not turn back, heading first to Bratislava in Slovakia to pick up some gear including bulletproof vests and helmets before driving to the border with Ukraine. People were already starting to leave. He says he saw about 100 children standing in -8C temperatures.
He met up with a friend and they started the drive towards Lviv in the west of the country. There he stayed the night before heading to Kyiv to meet his brother and father. He had already organised for his mother to escape, along with his brother's wife and his brother's two daughters.
Stakhovsky was assigned to a military unit and the following Monday was stationed in Kyiv, trying to help as much as he could. In the capital, the enormity of the situation began to sink in. He had never had any military training.
"We wanted to use that time to the maximum because we didn't know when they were actually going to enter Kyiv or when they were going to start shelling harder, the same way as they were in Kharkiv," he says.
"We all basically slept with the Kalashnikov next to us. When there's a strike, we need to be ready."
All that time he was doing press interviews to try to bring the situation to people's attention. He also wanted to counter the Russian narrative about his country.
There were countless air raids and he was constantly going down to the shelter. It was an emotional time for him, but his trip to Bucha really showed the horrors of the war.
Bucha, a town outside Kyiv, was occupied by the Russians for a month at the beginning of the war. There is evidence of civilians being tortured, raped and murdered.
Images of the situation there have been shown around the globe but Stakhovsky says the world only saw a small reflection of what happened. Initially, he was not sure what he would do if he had to go into a gunfight. That changed after Bucha.
"The things they did and the way they did it are honestly inhuman," he says. "You cannot describe the hatred you feel towards the Russian army.
"The people who lived there, they didn't deserve it. They were not part of this war. They didn't want to participate. They were just civilians and they didn't have the chance to live.
"I would have no hesitation. If I saw a Russian soldier I know what I'm going to do."
Since the invasion, there has been a lot of discussion about how to react to Russian athletes and whether they should be banned from competing internationally. Tennis has taken a varied approach.
In the first weeks of the conflict, Russian tennis player Andrey Rublev wrote 'no war please' on a TV camera lens after winning a match in Dubai. World number two Daniil Medvedev spoke of "promoting peace". This was before a new Russian law that can lead to up to 15 years in jail for spreading anything the authorities consider to be 'fake news' about the military. Most Russian sportspeople have stayed silent since.
Last month, Wimbledon announced Russian athletes would be banned from competing in the tournament this summer. It was met with a mixed reception, but Stakhovsky fully supports the decision.
"In the first few weeks I honestly believed that the Russians, once they saw what the army was doing, when they're watching the destruction of cities, the bombing of cities such as Kharkiv and Kyiv that they would go out and protest," he says.
"But that didn't happen. Nobody came out. Few came to protest. There were no masses.
"So I stand behind it [Wimbledon's decision]."
Stakhovsky has been able to return to Budapest. During a brief visit home he fully explained to his children what he is doing in Ukraine, before leaving once more to continue his duties.
"I explained to my wife, we talked it through and we really did talk it through," he says. "I now feel better about myself because I came back.
"I left three kids and a wife I adore and I went to defend my country and I went to defend my family. There's nothing great about what I did.
"But the outcome could have been different. And it still can be."
France24 - Monde
Ukraine : cette photo ne montre pas l’arrestation d’un général canadien à l’usine Azovstal
Publié le : 10/05/2022 - 17:18
Alexandre Capron
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Plusieurs publications relayées dans des groupes ou des pages Facebook en Afrique de l’Ouest prétendent dévoiler une photo de l’arrestation de Trévor Cadieu, un ex lieutenant-général canadien qui serait venu participer aux combats de l’usine Azovstal de Marioupol. Si la présence de cet homme en Ukraine a été confirmée, les images qui illustrent son arrestation n’ont rien à voir avec la situation.
Trévor Cadieu est un lieutenant-général canadien qui devait initialement prendre le commandement de l'armée canadienne en septembre 2021.
Mais ce dernier, visé par une enquête de la police militaire pour “inconduite sexuelle”, a pris sa retraite militaire en octobre 2021. Il s’est envolé le 5 avril pour l’Ukraine afin de combattre contre l’armée russe. L’information a été confirmée par le ministère de la Défense nationale canadienne, qui a précisé qu’il l’avait fait à titre personnel.
Dans le sillon de ces informations, plusieurs publications ont affirmé que Trévor Cadieu se trouvait parmi les combattants pro-ukrainiens retranchés dans l’usine Azovstal de Marioupol. Une photo de sa supposée capture circule ainsi sur les réseaux sociaux depuis le 8 mai indiquant que “Trevor Kadier”, nom de Trévor Cadieu écrit littéralement en russe (Кадиер), aurait "tenté de s'échapper par un égout”.
Exemple de publication affirmant que Trévor Kadier (Cadieu) a été arrêté par l'armée russe. Archive ici : https://archive.ph/wip/RdUG8 © Facebook / Media info afrique
D’où vient cette photo ?
Une recherche d’image inversée avec Google images (voir ici comment procéder) permet de constater que la capture d’écran associée à la légende de l’arrestation de Trévor Cadieu vient en réalité d’un reportage de la télévision publique russe Vesti datant du 24 février 2022, jour de l’invasion russe en Ukraine, soit près de 2 mois avant les combats de l’usine Azovstal de Marioupol. La vidéo d'où est extraite la capture d'écran est visible ci-dessous.
La légende de la vidéo indique que “14 militaires des Forces armées ukrainiennes se sont rendus près du village de Petrivske”.
Trevor Cadieu a-t-il été arrêté ?
La rumeur de la présence du Canadien a l’usine Azovstal circule depuis le 28 avril après que le représentant officiel de la Milice populaire de la République de Donestsk, Eduard Basurin, a annoncé la possible présence d'un général à la retraite de l'armée canadienne à Azovstal, sans en donner le nom.
Le général fait l’objet de tous les fantasmes depuis son arrivée en Ukraine, certains l’accusant d’être même responsables d’un “ bio-laboratoire” travaillant “sur des virus mortels, comme Ebola ou Nipah” et d’avoir été arrêté pour être jugé à Moscou.
Si la présence de l’ex lieutenant-général canadien en Ukraine a bien été confirmée, son arrestation n’a pas été corroborée de source officielle russe jusqu’alors. Aucune image de l’arrestation de Trévor Cadieu n’a été diffusée par les médias russes à ce jour.
Les allégations visant Trévor Cadieu rappellent celles ayant ciblé Roger Cloutier, un lieutenant général américain de l’Otan, supposément capturé à Marioupol. Là encore, les images prétendant montrer son arrestation, et l’information en elle-même, s’étaient révélées fausses.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Ukraine : cette vidéo ne montre pas Roger Cloutier, un responsable de l’Otan, capturé par les Russes
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Une fusillade dans le 7e arrondissement de Lyon fait un mort et trois blessés
Une fusillade. Mercredi 11 mai, vers 6 heures du matin, une fusillade a éclaté dans le 7e arrondissement de Lyon, rapporte LyonMag. Un mort et trois blessés sont à déplorer. La fusillade a eu lieu à l’angle de la rue Jean Vallier et l’avenue Jean Jaurès. Une voiture stationnée à cet endroit, avec quatre occupants à l’intérieur, a été la cible de tirs d’arme de guerre, probablement un fusil d’assaut de type Kalachnikov, de la part d’un ou de plusieurs tireurs embarqués dans un véhicule. La Brigade anticriminalité s’est immédiatement rendu sur place et a prodigué les premiers soins aux victimes.
Motif inconnu
Quant au véhicule depuis lequel sont partis les coups de feu, il est en fuite, avec son ou ses occupants. La police judiciaire lyonnaise est activement à sa recherche. Le secteur a été bouclé par les forces de l’ordre. Des relevés sont en cours. Le motif et les circonstances de cette fusillade demeurent pour l’heure inconnus. LyonMag explique qu’il s’agit de la seconde fusillade de ce type depuis le début de l’année dans le 7e arrondissement de Lyon. En effet, le 31 mars dernier, des coups de feu avaient été tirés depuis une voiture sur un détenu qui sortait du centre de semi-liberté situé rue Pierre-Semard, le blessant grièvement. Après la fuite des tireurs, le véhicule et l’arme avaient été retrouvés incendiés rue de Surville.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Live: Ukraine to hold first war crimes trial of captured Russian soldier
Issued on: 12/05/2022 - 05:19
FRANCE 24
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Ukraine’s top prosecutor disclosed plans Wednesday for the first war crimes trial of a captured Russian soldier as fighting raged in the east and south of the country. The move came as Finland's leaders backed applying for NATO membership in a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
9:35am: Ukraine wants spot 'reserved' in EU
Ukraine wants a spot reserved in the European Union, even if obtaining full membership could take time, Foreign Minister Dmytro Kuleba has said on a visit to Berlin.
"It is not about the fastest possible membership for Ukraine in the EU. But what is very important for us is for this spot to be reserved for Ukraine," Kuleba told German broadcaster ARD.
"We hear often that Ukraine belongs in Europe, belongs in the European family, and now it's about reserving this place," he added.
French President Emmanuel Macron warned early this week that it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU.
Macron suggested instead that a broader European political community could be created to include members like Ukraine or post-Brexit Britain.
9:15am: Finland's leaders back NATO membership in major policy shift
Finland should submit an application to join the NATO military alliance, Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin have said in a joint statement, signalling a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.
"Finland must apply for NATO membership without delay," Niinisto and Marin said in the joint statement.
Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a difficult past with Russia, has previously remained outside the North Atlantic Treaty Organization to maintain friendly relations with its eastern neighbour.
8:30am: Ukraine keeps up counter-attack north of Kharkiv, UK says
Ukrainian forces are keeping up a counter-attack to the north of the second largest city of Kharkiv and recapturing several towns and villages toward the Russian border, according to Britain's defence ministry.
Russia has reportedly withdrawn units from the area and the forces are likely to redeploy after replenishing the losses to the eastern bank of the Siverskyi Donets river, the ministry said in its regular Twitter bulletin.
On Wednesday, Ukraine said it had pushed back Russian forces in the east to recapture Pytomnyk, a village on the main highway north of Kharkiv, about halfway to the Russian border.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 12 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/uVTQA0NbhY🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/8ArBHMQinJ
May 12, 20226:55am: Ukraine to hold first war crimes trial
Ukraine, which has repeatedly accused Russian troops of committing atrocities, has announced it will hold its first war crimes trial over the Russian invasion.
The prosecutor general's office said Vadim Shishimarin, a 21-year-old Russian service member, is accused of killing an unarmed 62-year-old civilian as he fled with four other soldiers in a stolen car.
"The man died on the spot just a few dozen metres from his home," said a statement from prosecutor Iryna Venediktova's office. Shishimarin faces possible life imprisonment if found guilty.
Venediktova's office has said it has received reports of more than 10,000 alleged war crimes, with 622 suspects identified.
>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'
2:50am: NATO to welcome Nordic members as Ukraine pushes back Russian forces
Finland is expected to announce on Thursday its intention to join NATO with Sweden likely to follow soon after, diplomats and officials said, as Russia's invasion of Ukraine reshapes European security and the Atlantic military alliance.
NATO allies expect Finland and Sweden to be granted membership quickly, five diplomats and officials told Reuters, paving the way for increased troop presence in the Nordic region during the one-year ratification period.
In the wider Nordic region, Norway, Denmark and the three Baltic states are already NATO members, and the addition of Finland and Sweden would likely anger Moscow, which says NATO enlargement is a direct threat to its own security.
Russian President Vladimir Putin has cited the issue as a reason for his actions in Ukraine, which has also expressed a desire to eventually join the alliance.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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On The Ground
In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot
AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
BBC
Guillem Balague: How Arteta has led Arsenal to brink of Champions League after six-year absence
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Arsenal
One of the things Mikel Arteta has done while in charge of Arsenal is plant an olive tree in the grounds outside his office.
He bought it not just as a reflection of his ideal football culture but also as a metaphor for Arsenal Football Club. While the fruit and leaves are the showpiece of the tree - the top players if you like - they are no more vital to its flourishing than the branches that hold them and the roots that grow beneath it.
For Arteta, those roots are the people who help the first team flourish and embody the core values that will make the club bigger and richer - such as respect, humility, a willingness to suffer and a no-blame culture.
Without these roots, the top of the tree would wither and die.
In April, after a run of three defeats against Crystal Palace, Brighton and Southampton, Arteta held a team meeting around that olive tree, where he talked them through this philosophy.
It might well be a coincidence but Arsenal have won four straight games since that meeting and are a win against Tottenham on Thursday away from qualifying for the Champions League for the first time since 2015-16.
The injuries Arteta, now 40, suffered at the end of his playing career made him think long and hard about his profession. He would spend up to 12 hours a day attached to scanners, speaking to doctors, being treated by physios and so on.
He tried everything he could to recover - a battle he was destined to lose - and gradually he had to accept his playing time was at an end. He has never forgotten that something he loved so dearly was taken away from him, a feeling that still drives him.
His playing CV boasted 14 years in the top flight of English and Scottish football, having grown up in the Barcelona youth system and also played at Paris St-Germain, where he crossed paths with Mauricio Pochettino, then a player at the team he now manages.
His career has also been touched by managers like David Moyes at Everton and Arsene Wenger at Arsenal, and he later drew on that experience to build a working relationship with Pep Guardiola, spending plenty of their time together on the Manchester City coaching staff asking questions in his quest to improve.
The experience he gained working with Guardiola was priceless, not least because it helped him refine his thinking process and establish his own philosophy.
He has always been a student of the game and, after looking deeply into the Premier League, now understands every aspect of it, from the interaction needed with the media, referees and fans, to knowing all about other teams.
In the last year of his coaching apprenticeship at City, he knew he was ready to take on a big job.
He was interviewed by Arsenal before they appointed Unai Emery in 2018, while other clubs such as Lyon and Newcastle were also interested in signing him.
Style-wise he is similar to his mentor Guardiola, although more along the lines of Premier League Pep - circa 2020 - rather than the Barcelona or Bayern Munich Pep of 2008 or 2012.
But in terms of his leadership, he is totally different to his great friend and former colleague. We will get to that.
Having been an assistant, one of his primary aims on joining Arsenal was to make sure he had the right coaching staff around him.
Arriving with him was assistant manager Steve Round, who brought with him a wealth of experience from working at clubs including Everton, Manchester United, Derby and Aston Villa. There was also Albert Stuivenberg, the former coach at Belgium club Genk and former assistant manager of Manchester United and Wales.
He chose them because he trusted them to ask the right questions, to have similar expectations, the same standards and integrity, and the necessary understanding of leadership, tactics and gameplans that could help Arsenal to win at this level.
They also had to ask themselves whether they had a synergy with Arteta that would help him succeed at the start of his coaching journey. The answer was positive and they all came to north London to win.
But first came the necessary step of changing the culture of a club that has not qualified for the Champions League since Wenger was in charge.
Working with Arteta on a daily basis is never going to be easy because he expects from those around him the kind of energy, passion and drive he expects from himself.
Most days he arrives at the training ground at around 8am and he ensures everyone is on their toes from the very start. I have heard people compare him to their favourite schoolteacher, someone whose expectations can be intimidating but similarly someone who you are genuinely fond of and who you know can bring the very best out of you.
He is a non-stop, perpetually driven ball of energy - but also fundamentally a man of compassion, a caring person with a natural sense of justice and someone whose main aim is to seek happiness and harmony in the dressing room.
It means he has to build and design a group that can create that required dynamic. That meant players like Shkodran Mustafi, Mesut Ozil, Sead Kolasinac and most recently Pierre-Emerick Aubameyang were never going to last too long with Arteta at the helm.
Once he makes his mind up about the way he wants to go, he is unmovable. The pressure on all fronts for him to make peace with Ozil was as pointless as it was remorseless. Once he decided the German was surplus to requirements - a football decision based on his performance and attitude - his judgement was backed by the board and the German's stay at the club was over.
In his first club-wide meetings at Arsenal, Arteta spoke to the first team and all the staff about how lucky and privileged he was to have been given one of the great jobs in football at one of its top clubs in one of the greatest cities in the world.
But the fine words came with a caveat - namely that while they should all enjoy every privileged minute they had, they were all still going to have to work hard and to suffer. But they should enjoy the hard work that lay ahead.
It is said that one of Wenger's obsessions was loyalty to all those around him, which in the end made it difficult for him to implement much-needed changes. Also everything went through him, and in a modern club that is no longer an efficient way to run things.
Arteta is much more ruthless than Wenger, especially when working out just what somebody can bring to the club. He will not hesitate to grasp the nettle when it comes to making career-defining decisions regarding players.
Wenger's loyalty frequently clouded his judgement and the unwillingness of those close to him to change or adapt helped create the malaise that affected the club by the time of his departure.
Under Arteta there are new methods in place, creating a new energy. Emery helped by instilling a competitiveness at all levels but Arteta, considered more empathetic by the people who have known both regimes, has taken that to another level.
Gradually the message is coming across and the culture is being transformed.
The players are now finding themselves constantly challenged; competitiveness rather than a comfort blanket of mediocrity is now everywhere at the club. He has introduced maths and mind games, competitions among players and, above all, he and his staff spend much of the time noticing who leads the discussions, who is the most proactive and who consistently fails to join in. He realises the devil is always in the minor details.
It is for that reason he loves the contribution now being made by Martin Odegaard - intelligent, intuitive, empathetic, always willing to put the team first, constantly looking to improve.
Gone are the 'sick note' excuses that used to exist at Arsenal, with players looking for reasons not to play. That has been replaced with a desire from everyone to play every game, or at least do whatever is needed to put themselves in contention.
Arteta and his team will always look to those players who will go that extra mile not for themselves but for the team.
He also makes a point of getting close to them and all their families. When a key member of staff was considering another job offer, Arteta made it his business to contact his wife directly and ask her what she needed to make sure both she and her husband were happy at the club.
It is that attention to detail that marks much of the difference in this new regime.
His match talks - be they pre-match, half-time or full-time - are genuinely inspirational and he always somehow seems to get the right tone with an intensity I am reliably informed brings out goose bumps on the most seasoned professionals. Diego Maradona's death, Ukraine and the return of fans following their absence during the Covid-19 pandemic are some of the issues he has used to relate to players emotionally.
He is not the quickest to admit when he has made a mistake, although he invariably knows when he has done so. He is also not averse to taking risks if he feels that is the right thing to do, even against the judgement sometimes of those close to him. That means sometimes he probably feels a bit isolated, with his mind constantly looking forward, always a step ahead.
At the moment the relationship is very good with owner Stan Kroenke and his son Josh, with whom Arteta has the most interaction. His message to them has always been that the most important thing at the club is its structure, and while he continually tries to get the best footballers to the club, equally important to him is striving to be - and be seen to be - the best at getting those players to climb aboard the Arsenal train.
Sometimes it means there are difficult conversations. He has had meetings with the owners where, pen in hand, he has defined what his vision for the club is in the short, medium and long term. Things like this would suggest he already carries the club on his shoulders.
His relationship with technical director Edu is so close that many assume they have known each other for years. The reality is the two men's paths never crossed in their Arsenal playing days and they only met for the first time shortly before the interview stage for the manager's job - although the bond is now so strong that they are helping each other to create that competitive culture.
The first time they ever spoke was on the phone and they spent the first hour talking about everything other than football. The connection that existed between the two was palpable from the outset and has gone from strength to strength in some darkish moments.
When Edu arrived at the club, there were things that were missing - it certainly wasn't the club he had left as a player in 2005 - so he needed little persuading in trying to create the new culture Arteta was looking for. He saw in Arteta a well-prepared coach with the style and clear ideology to take the club forward and a man who wanted the same as he did.
Edu also knew it would take a while to put in place that style and structure, and Arteta knows it is still a work in progress and that he has to build it day in, day out. The Spaniard is not averse to taking advice from those in power at the club and even from those around him but he is fundamentally his own man, one who knows his own mind and is definitely not for turning. He is well aware the buck stops with him.
Arteta can be found on the training pitch every day but he also delegates to his extensive coaching staff when work is needed in specific areas.
He will also get involved even if, for whatever reason, there are only a few of the senior players present, because he believes it is his duty to be seen to be doing his work.
Like so many of those in his pressured profession, he does not deal particularly well with defeat and will spend hours looking at the mistakes his team have made - but also ones he might have made himself.
The woeful performance that led to a 3-0 loss at Crystal Palace at the start of April came out of the blue and was then compounded by an arguably worse one in their home defeat by Brighton.
To say it shocked Arteta would be an understatement, although he dealt with it by telling his players he was going to go home and take a long hard look at himself and then try to work out what the mistakes were. He told them it would make him suffer and that if he was prepared to do that then he expected his players to be big enough to do the same thing.
He realises he can only pick 11 starters and use three substitutes per game and, to that end, he goes out of his way to connect with those players who do not make the cut for the big games, emphasising to them that it is not personal and stressing just how important and integral a part they are of the whole project.
At the start of the season when things were not looking rosy and they lost their first three games, he never lost the dressing room and not a single player or member of his coaching team said a bad word about him. That is certainly something that was not always true during the reigns of Wenger or Emery.
Arteta is not renowned for being a joker and his way of thanking people and getting closer to them is to spend time with them. He is not totally divorced from the British sense of humour but prefers to build relationships via events like barbecues and other informal gatherings.
He frequently invites his friends and colleagues to his house to break bread and display his culinary skills.
Many clubs take their teams to places like Dubai during international breaks but not all of them do as Arsenal did recently and take all the families with them. It was a chance for the manager to show his more relaxed side, surrounded by his nearest and dearest.
If there is a bereavement at the club he will always send flowers. He always celebrates Christmas, which includes giving away huge Iberico ham legs from his Spanish home of San Sebastian, of which he is so proud.
His family is his rock, especially his best friend and wife, Lorena Bernal, who has temporarily parked her career as a model and actress to help her husband settle in his new professional role.
He is also a frequent visitor to the home of Edu. The Brazilian has become someone he can turn to during the most difficult and trying times, as at the beginning of the season or during their bad run in early April, someone who will pat him on the back, tell him to relax and reassure him that things are going in the right direction.
Fundamentally everyone at the club, including Edu, recognises how good a coach he is and how potentially great he could become. He obviously can't do it on his own and they are clearly not yet where they want to be.
He realises his own limitations and knows perhaps he needs to address such things as his behaviour on the touchline, or an excess of meetings and the length of them - but much of it is caused by the fact he is so intense, so involved. With time a more balanced approach will appear.
With a top-four finish still not assured, the Arsenal board have shown their faith in him with a contract extension that could see him at the club until at least the end of the 2024-25 season.
But before then there is much work to be done, which will probably include three or four squad changes before he genuinely feels he has under his control a dressing room he can call his own.
The fear of course is that the intensity that is his calling card will lead to eventual burnout. But we are a million miles away from that and for the time being he has the passion, energy and dedication to ensure he takes this Arsenal side back to where their supporters feel they belong.
Guillem Balague writes a regular column throughout the season and also appears every Thursday on BBC Radio 5 Live's Football Daily podcast, when the focus is on European football.
You can download the latest Football Daily podcast here.
Valeurs Actuelles
Marseille : un homme dans un état grave après une attaque au couteau devant un collège
Une attaque au couteau a eu lieu dans le 13e arrondissement de Marseille. Vers 18 heures, mardi 10 mai, un homme a été victime de coups de couteau au niveau du haut du corps devant le groupe scolaire Sévigné, rassemblant une école, un collège et un lycée. Il se trouve dans un état grave, relate France 3. Grâce à la réactivité des passants, et à l’intervention des agents de la Brigade spécialisé de terrain (BST), l’agresseur a pu être interpellé. Une enquête a été ouverte et confiée à la Direction départementale de la sécurité publique.
Gérald Darmanin réagit
Selon les informations de France 3, l’individu à l’origine de l’agression, âgé de 23 ans et de nationalité française, aurait évoqué le « diable » ainsi que « Dieu » au moment de son arrestation. L’attaque a été confirmée par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après-midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide. »
Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 10, 2022
Dans le détail, la victime serait un médecin militaire exerçant à l’hôpital Lavéran à Marseille. L’homme venait chercher ses enfants à l’école lorsqu’un individu lui a asséné des coups de couteau, notamment au niveau de la gorge, précise une source à BFM TV. La victime se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lorsque les pompiers sont arrivés sur place vers 18 heures. Il a pu toutefois être réanimé, mais se trouve toujours dans un état critique.
La victime choisie « au hasard »
D’après des témoins, l’agresseur tenait des propos incohérents. Il serait connu des autorités pour consommation de stupéfiants et en arrêt maladie pour des problèmes psychologiques. Comme le rapporte BFM TV, une perquisition a été menée au domicile du jeune individu. Selon de premiers éléments d’enquête relayés par la chaîne d’information, il aurait choisi sa victime « au hasard ». La piste terroriste n’est, pour l’instant, pas privilégiée. Le suspect va devoir se soumettre à un test psychiatrique pour en savoir plus.
Marseille : les dernières actualités
BBC
The attitude is to put everyone in the snake pit and see who climbs out – Anthony
When Anthony was called into a meeting room at work, he expected the worst. Following a market downturn, lay-offs at his Hong Kong firm were imminent; the investment banker was aware his job was at risk. “Cuts were coming, but no one was sure if their job was on the line – it was a secret management kept from us.”
In the company’s cut-throat environment, this kind of secrecy was par for the course. In Anthony’s line of work, firms vied with one another for the highest-paying clients. Rivalry spilled over among internal teams. Employees were made to fight for their futures; every year, the bottom 10% of performers would automatically face the sack.
Finally, Anthony’s boss delivered the news. “We were told everyone in our meeting room would be staying – everyone else on the floor would be fired. Desks were cleared, people were marched out and then placed on gardening leave. I never saw them again.”
For Anthony, this kind of workplace culture meant he had to become ruthless if he wanted to keep his job. “Competition permeated the whole firm,” he adds. “You survive long term if you’re political, prepared to put in insane hours and not make enemies of certain people. It’s a dog-eat-dog world. It breeds chest-beating, Spartan-like behaviour: ‘I work longer hours than you’. You either fight and work harder than the next man, or you’re quickly out the door. It can be absolutely brutal.”
While a degree of healthy competition in a company can be beneficial, a ruthless, cut-throat environment seems to poison workplaces. In fact, an analysis of 1.4 million reviews written by US employees on company-reviews website Glassdoor shows toxic workplace culture was the leading cause of resignations last year. One of the biggest factors in this toxicity was cut-throat culture: hyper-competitive work environments featuring continuous undermining from management and colleagues.
Competition seems to be in the DNA of certain sectors, companies and even employees. Yet it’s clear companies need to do more to draw the line between rivalry that can be motivating, albeit high-pressured, versus toxic – or risk an exodus of unhappy staff.
Defining cut-throat culture
Cut-throat culture has been a fixture of workplaces for decades, particularly in professional services where only certain employees will ever climb to the top of the corporate ladder.
Johnny C Taylor Jr, president and CEO of the Society for Human Resource Management (SHRM), based in Washington, DC, says these kinds of workplace cultures breed internal competition between workers from day one. “In law firms, there are a large number of recruits with only a few ever making that coveted partner status. So, by definition, you have to do better than your colleagues if you want to make it.”
These internal tensions are often further stoked by competition with rival businesses for the highest-paying clients. Taylor says this competitive corporate culture begins at the executive level, and cascades via middle management down to junior-level employees. “Cut-throat is where an organisation over-values competition to the point that their main focus is to beat another company. If you’re in the 100 top law firms, you’re naturally going to fight to remain there when you’re up against tens of thousands competing against you.”
Cut-throat culture is often synonymous with toxic workplaces. The recent analysis of Glassdoor reviews by human capital insights firm CultureX, seen by BBC Worklife, shows mentions of “cut-throat” are often listed alongside problems like being unable to raise issues, speak freely or promote racial equity at work; abusive leadership, favouritism and negative feedback are also frequently cited. Phrases like “Darwinian”, “back-stabbing” and “two-faced” are used to describe cut-throat environments.
According to the research, although mentions of “cut-throat” appeared in just 1% of 1.4 million reviews across 40 industries, use of the term had one of the biggest impacts on a company’s rating. “The most frequent criticism of an organisation will be compensation – but it has a mild effect on an employee’s overall review,” explains Charlie Sull, co-founder of CultureX, based in Cambridge, Massachusetts, US. “Toxic culture, however, significantly tanks a Glassdoor rating. And ‘cut-throat’ is one of its biggest factors: it’s on the same level as unethical and exclusionary behaviour. It’s a very powerful driver of employee dissatisfaction.”
Cut-throat environments put pressure on workers to outperform their colleagues - through long hours, constant networking and more (Credit: Getty)
Glassdoor data shows cut-throat culture appears across a wide variety of sectors, from Big Tech to aerospace and construction. There is also a higher prevalence in media and entertainment, as well industries that have more frontline employees, such as in retail and health. “Cut-throat culture can even exist in non-profits,” says Taylor. “It’s ultimately people-led: if management believes in winning by all means, then it becomes the corporate culture.”
Age, gender and seniority play their part in determining cut-throat work environments. Taylor says firms with this kind of culture often have leadership that skews towards older white men, those who “understand the rules of the game”. Cut-throat firms can also have a lack of diversity at employee-level. Anthony describes his industry dominated by alpha males. “The attitude is to put everyone in the snake pit and see who climbs out,” he adds. “It’s a very aggressive, macho, male-dominated work environment.”
For some, this competitive workplace culture can be an immediate turn-off. Angela says she quit her job at a major consulting firm in New York City after realising climbing the corporate ladder meant playing – and winning – at internal politics. “Everyone was gunning for promotion: it wasn’t the work you were doing, but who you knew that could vouch for you,” she explains. “I didn’t necessarily have those mentors and people vouching for me. As a recent graduate, I’d had a notion of meritocracy in the workplace – it was a big shock to me.”
Can competitive companies change?
While cut-throat culture seems to be a huge indicator of employee dissatisfaction, references to it seem to be declining, according to Glassdoor figures. Sull believes this is due to the rise of remote working; fewer face-to-face interactions have somewhat muted toxicity issues.
“It’s one thing if your boss is mean to you on a virtual call, another if it’s done to your face,” he adds. “Our hypothesis is that cut-throat culture has been hibernating during Covid and hybrid work – it’s become less immediate.”
Competitive cultures can be deeply entrenched in companies - making change slow and hard (Credit: Getty)
Yet it seems unlikely it’s going away. In a recent survey of more than 16,000 business leaders, across 650 global organisations, seen by BBC Worklife, CultureX found political connections influenced promotions more than collaboration. Respondents were also nearly as likely to say there were factions among their top teams as there was cohesion. It implies that cut-throat culture remains widespread.
“Culture and toxicity are very obdurate forces,” says Sull. “They don’t change much unless they’re pushed very hard, or there’s a sudden shock like a major CEO-led culture change initiative. Even if the company wants to change, and knows how to, it’s a generally slow process that can take years in large organisations.”
Across traditionally high-pressure and competitive industries, such as finance and law, however, there may be little appetite to overhaul the cut-throat environments that turn over huge profits, despite trends in other sectors towards building kinder workplaces. Many of the biggest firms are multinational institutions with decades-old working practices that have become baked in over time. Change, therefore, may be hard to come by.
In these industries, Taylor suggests firms should implement “guardrails” to keep cut-throat culture in check, creating healthier competition. “There should be an agreement that no individual can win at the cost to their colleagues or organisation,” he says. “Management should establish what constitutes ethical or unethical behaviour – guiding principles that articulate a good work culture.”
Without such measures in place, a win-at-all-costs mentality creates the kind of toxic environment that, ultimately, forces employees to quit. Although Anthony still works in finance, he says his cut-throat days are, thankfully, behind him.
“It was always, ‘We’re the best bank because we do the best work, have the best price performance and raise the most money’,” he explains. “I became so wrapped up in the money and lifestyle of it all until I eventually hit a wall. I was a mess, snatching a bit of sleep at my desk at night, pulling all-nighters. I knew I couldn’t do it anymore: I quit.”
Angela’s surname is being withheld for future career considerations; Anthony is using his middle name for job-security reasons
France24 - Monde
Le président d'Interpol visé par une enquête pour "complicité de torture" en France
Publié le : 11/05/2022 - 11:17
FRANCE 24
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Une information judiciaire a été ouverte fin mars à Paris pour "complicité de torture" après la plainte de deux Britanniques visant le président émirati d'Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi.
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé, mercredi 11 mai, avoir confié à un juge d'instruction parisien une enquête sur le président émirati d'Interpol, Ahmed Nasser al-Raisi, pour "complicité de torture" après la plainte de deux Britanniques.
Cette plainte avec constitution de partie civile évoque des "tortures" et "détentions arbitraires" en 2018 et 2019 dont Ahmed Nasser al-Raisi se serait rendu complice en qualité de haut responsable policier des Émirats arabes unis. Ce type de plainte permet en France d'obtenir la désignation quasi automatique d'un juge d'instruction, statutairement indépendant.
"Forcé à de faux aveux"
Dans un communiqué, les deux Britanniques indiquent qu'ils vont "apporter mercredi les preuves de la torture" dont ils accusent Ahmed Nasser al-Raisi lors d'une audition "sur demande du juge d'instruction" du pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris.
Le premier plaignant, Matthew Hedges, est doctorant à l'université de Durham en Angleterre. Lors d'une conférence de presse à Lyon en octobre, il avait raconté les accusations d'espionnage dont il avait fait l'objet lors d'un voyage d'études aux Émirats arabes Unis, suite auxquelles il disait avoir été détenu et torturé entre mai et novembre 2018 et "forcé à de faux aveux". Condamné à la perpétuité en novembre 2018, il avait été gracié moins d'une semaine plus tard, sous pression internationale.
Lors de la même conférence, Ali Issa Ahmad, un agent de sécurité de Wolverhampton, dans le centre de l'Angleterre, avait quant à lui rapporté avoir été battu à plusieurs reprises et même poignardé lors d'un séjour d'un mois en détention entre janvier et février 2019 dans l'émirat de Sharjah.
Il avait indiqué qu'il lui avait été reproché d'avoir supporté trop ostensiblement lors d'un match de la coupe d'Asie l'équipe de football de l'émirat du Qatar avec un T-shirt sur lequel figurait le drapeau bordeaux de ce pays, rival des Émirats.
Une fonction honorifique
La présidence d'Interpol est une fonction essentiellement honorifique. Ahmed Nasser al-Raisi avait été élu président de l'organisation internationale de police criminelle par les États membres en novembre, au grand dam des défenseurs des droits humains et de responsables politiques.
Le Pnat a également ouvert une enquête préliminaire concernant le major général Al-Raisi après une plainte pour "torture" et "actes de barbarie" déposée par l'ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR), concernant le sort d'Ahmed Mansoor, l'un des principaux défenseurs des droits de l'Homme dans les Émirats arabes unis.
Dans un communiqué publié en janvier 2020, le ministère émirati des Affaires étrangères avait rejeté les affirmations "sans fondement" des ONG sur le sort de M. Mansoor. Sur ce volet, Interpol avait souligné en janvier que le litige relevait "d'un sujet entre les parties concernées".
Avec AFP
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La justice française émet un mandat d'arrêt international contre Carlos Ghosn
BBC
The richness that comes from that intersection of cultures is intense
After its cathedral, Santiago de Compostela's most visited destination is the Mercado de Abastos, the city's main food market, but chef Lucía Freitas doesn't have to embark on a pilgrimage to get there – it's directly across the street from her flagship restaurant, A Tafona. Her workday begins in the Mercado, scrutinising the fruit, making small talk with her favourite chicken farmer or eying a basket of red peppers so shiny they look like they've been polished. Built in 1941, the market is currently home to about 70 producers and artisans who sell seafood, meat, cheese, produce and other quality comestibles from the region of Galicia in north-westernmost Spain, a mountainous web of coastal villages and lush green valleys.
For Freitas, however, the Mercado is more than just a place to buy ingredients; it's an endless source of inspiration. All her projects, including two restaurants and a third on the way, are rooted here, and it has been a lifeline during the most challenging periods of her career, thanks to the paisanas (rural women) who sell their wares in the stalls that line the old granite corridors.
As we walked through those halls last October, she nodded toward a seafood merchant at the end of a row. "I couldn't have survived without women like Mari Carmen. She saw me here every day when I was pregnant, with my belly out to here," said Freitas, gesturing in front of her. "She knew I was a single mom and that I was struggling to keep my restaurant afloat, so she'd sell me the most amazing fish at cost."
These days, when Freitas visits the market with Mauro, her six-year-old son, the paisanas dote on the boy as if he were the Mercado's collective child. Privately, she told me about some of the challenges these women have faced and the bonds she has forged with them. Her respect is evident. "They are warriors," she said. "They know what it means to have to fight for things."
So does Freitas. Even as she was working 18-hour days at A Tafona, the restaurant's inexpensive menú del día (a set price menu typically with a choice of appetiser, main and dessert) was strangling the business financially. Then, in 2016, about a month after she gave birth, her co-chef and business partner abruptly left the venture. She remembers the conversation she had with her father as if it were yesterday. "I was holding my son in my arms and crying out of sheer frustration. If I could barely keep the restaurant afloat while working nonstop with a partner, how was I going to do it alone?" But somehow, he convinced her to hold onto her dream a little bit longer, and a few days later, everything began to change.
Freitas is inspired by ingredients sold at the Mercado by paisanas (rural women) (Credit: Alberto Paredes/Alamy)
That's when an acquaintance visited A Tafona for dinner accompanied by Marco González, a New York City restaurateur with local roots who, along with his two brothers, was looking to establish a Galician eatery in the Big Apple in memory of their parents. González was impressed by Freitas' work, and when they chatted after the meal, he asked her to consider designing the menu and kitchen of what would eventually become Tomiño, in Manhattan's Little Italy neighbourhood.
Before leaving that day, he told her to determine her consulting fee. When the two reconvened a few weeks later, she was still in the throes of postpartum hormones and only getting a few hours of sleep per night, with the baby waking up constantly. She couldn't bring herself to utter the proposed figure, for fear it would seem ridiculously large. González, however, assumed she was playing hardball, so he scribbled something down on a piece of paper and passed it to her. "He had added a ZERO at the end of the amount I was about to ask for," she said, her eyes widening. "I put on my best poker face, but as soon as he left, my entire team and I started hugging each other. It was as if we'd won the lottery."
Not only did the consulting project boost her visibility, but it also provided the capital she needed to begin revamping her Santiago restaurant and designing the kinds of tasting menus she'd always dreamt of offering. In 2018, a little more than a year after making the changes, A Tafona earned its first Michelin star. (Tomiño also earned Michelin's Bib Gourmand and a slew of rave reviews for her line-up of traditional Galician tapas.)
Galician mussels in citrus escabeche with red lentil soup (Credit: Roi Martínez)
Freitas began cooking at home at a young age alongside her father. An intensely introverted child, she was also a devoted viewer of Basque chef Karlos Arguiñano, Spain's most well-known TV chef, who has been on the air for more than 30 years. After school, she would head home to watch his show and then attempt to make some of the dishes she'd seen.
At 19, she decided to attend culinary school in Bilbao, where she learned traditional cooking, which she believes is essential before one can think about creating "vanguard" cuisine. The experience also helped her lose some of her shyness. "I let go of those labels I'd given myself and started focusing on what I love," she said. "That's when I began to flourish." She went on to work for some of Spain's biggest names, including chef Jordi Butrón in Barcelona, chef Andoni Luis Aduriz in San Sebastián and the Roca brothers in Girona.
After returning home and opening A Tafona, Freitas' relentless work schedule made it nearly impossible to travel, but she soaked up everything she could from the few trips she was able to take. Some of her dishes have roots in those experiences, and her keen sense of smell and vivid taste memory allow her to know exactly how various flavours will work together even before she's tested them. Also, ditching the menu's à la carte options freed her from worrying about what would sell, which allowed her to create more of the vegetable-focused dishes she loves.
Carrot cromatismo: a composition of carrots, olives, cucumbers and guindilla peppers (Credit: Sofia Perez)
Freitas' menus at A Tafona are a deft blend of all her strengths as a chef. Although they vary daily, they always include at least a few of her cromatísmos, which are built around a particular colour, like her yellow-orange composition of carrots, olives, cucumbers and slightly piquant guindilla peppers, pickled with a kombucha-based vinegar made from a tea of lemony herbs. The end result was notable for its bold vegetal flavours and a freshness that runs through much of her cuisine.
Her food also features many subtle nods to local classics. Lacón con grelos is the kind of rustic fare that has warmed Galician farmers for centuries during the region's damp, piercing winters; typically, it is a hearty stew of dry cured ham and mustard greens with boiled potatoes, but Freitas reimagines it as a mini-snack of thinly shredded dried pork that she fries into a nest-like shape and serves atop a crisp sheet of fried kale.
The day I visited, lunch began with several of these bite-sized creations, which are meant to be eaten with your hands. They included a fresh fig filled with a parfait of duck liver, herbs and Pedro Ximénez wine – the dessert sherry adding its signature sweet and syrupy notes – as well as Freitas' version of nigiri, a single slice of monkfish liver soaked overnight in milk (the lactose-free kind, so that her customers with that dietary intolerance can still enjoy the dish). It was served atop a small mound of vinegared rice and a picture-perfect perilla leaf, the fish's surface glossy from a mahogany slick of sweetened soy sauce.
Monkfish nigiri: a single slice of monkfish liver soaked overnight in lactose-free milk (Credit: Sofia Perez)
The menu also included a small empanadilla – the spiritual love child of the puffed-up puri breads she sampled in India and Galicia's traditional large-format empanadas, pizza-sized pies stuffed with meat or fish mixed with a sofrito mixture that's heavy on the onions and peppers. It's unlikely that my Galician-émigré parents would have recognised their traditional empanada in Freitas' perfectly shaped globe filled with bacalao (dried and salted cod) and raisins, but the spirit of her dish felt very much in keeping with the character of Santiago, a city that has long been a crossroads for visitors from all over the world. "The richness that comes from that intersection of cultures is intense," she said.
Beyond the inspiration that she derives from local culinary traditions, her cuisine is also an homage to region's first-rate ingredients, like the produce she buys from the paisanas or grows in her parents' garden, and the pristine fish and shellfish harvested from the icy-cold waters off Galicia's jagged, inlet-carved coastline. During our market visit, Freitas stopped at Mari Carmen's stall and purchased a whole bonito, which appeared in my lunch, the fish cooked slowly under a salamander, lacquered with an amber soy-sauce-cured egg yolk and accented with katsuobushi (dried bonito flakes) – yielding an elegant balance of creaminess, salinity and smoke.
"I like to work with contrasts and complexity, but then there's also that bonito," she said. "I never would have offered it in the past, for fear it would seem too simple."
Stone fruits with basil, sansyo pepper and peach sorbet (Credit: Sofia Perez)
While her success has earned her the freedom and courage to experiment, that confidence was hard won, forged by struggles like a host of serious food sensitivities – including but not limited to anisakiasis, as well as lactose, fructose and gluten intolerances – which often leave her physically depleted. Despite this, she considers herself lucky because her ailments are not the kind that regularly send people to hospital in anaphylactic shock. Somehow, she works around the situation, taking only miniscule bites of forbidden items while she is working the line or testing a new dish. The rest of her diet is extremely plain (mostly farm-raised chicken and fish whose provenance she can trace), and she never eats right before service, as a precaution.
Another challenge has come from being a woman in an industry dominated by men. The problem has never been her ability, but rather the attitudes and behaviour of some of her male counterparts. She told me about attending a big culinary event in Galicia a few years ago where she was one of four women (along with more than 20 men) and was assigned to lead a discussion on gender differences. When it came time for her to address the group, she spoke honestly about the ways that women are segregated into pastry and rarely allowed to lead the main area of professional kitchens. As she spoke, a significant number of the men openly jeered and mocked her, even some she had previously admired.
"These guys always talk about how their cooking has been inspired by their mothers and grandmothers," she said, "but then you ask them how many women work on their teams, and you just have to laugh."
Chef Lucía Freitas sources produce from the market or grows it in her parents' garden (Credit: Raúl Villares)
Although the experience was crushing at the time, it ultimately motivated her to work even harder and lift other women up along with her. Now that she has hit her professional stride, she seems unstoppable.
These guys always talk about how their cooking has been inspired by their mothers and grandmothers, but then you ask them how many women work on their teams, and you just have to laugh.
Although Freitas thinks the attention chefs receive these days is absurd, she uses her platform to advocate for hospitality workers in general, and female producers in particular, making it a point to speak at high-profile events like FéminAs. At the first iteration of this now annual conference focused on women chefs, sommeliers, farmers, ranchers and others, held last autumn in the neighbouring region of Asturias, she encouraged participants to communicate with and promote each other across all branches of the culinary field. For example, when she is up on the stage for her culinary demos, she will often use dishware created by Galician ceramicists, and then share these women's stories with the audience.
Wherever she goes, she is a fierce and loyal supporter of Galicia's food producers and artisans, especially its farmers and fisherwomen, and she urges them to charge more for their premium goods. "Sometimes, a paisana will ask me to pay two euros for a product, and I'll say, 'No, I'm giving you four, because it's worth it. Value yourself, and value your work.'"
Freitas is a fierce and loyal supporter of Galicia's food producers and artisans (Credit: Paul Christian Gordon/Alamy)
It's a message she has carried halfway around the world, thanks to the support of an influential mentor named Mari Watanabe, a writer and food historian who Freitas refers to as her "Japanese mother". When Watanabe first visited A Tafona several years ago, the two women became fast friends. "I admired her strength of will, to be running her own restaurant at that age, and as a single mother," said Watanabe. "I also liked her minimalist style of cooking. It reminded me of Japan." She pointed out that the so-called Rias Coast of Japan's Iwate Prefecture was given that moniker due to its resemblance to Galicia's rías (inlets), like those of the latter's famed Rías Baixas wine region.
In 2018, Watanabe brought Freitas to Japan to speak at a conference she'd organised on the island of Hokkaido. One of only a few foreigners and the only woman to present, the Galician chef regaled the audience with tales of her team, her producers and her beloved homeland, a memory that stands out for Watanabe. "In Japan, we love our country, but that kind of direct connection to a specific region is not seen here very often, and I think it's beautiful. Lucía's passion for Galicia gives her a lot of strength, and it supports the work she's doing."
On that trip and subsequent visits, Freitas met food producers, artisans and culinary peers all over Japan and shared her own experiences as a woman in the industry. She also told them about a Spanish organisation called Mujeres en Gastronomía, which ultimately inspired Watanabe and two of her friends to establish something similar in Japan, under the acronym WIG, or Women in Gastronomy.
Chef Lucía Freitas' flagship restaurant, A Tafona, is located across the street from the Mercado de Abastos (Credit: Sofia Perez)
While Freitas has certainly influenced others, she has also gained a great deal from these interactions, but probably the most significant recent impact on her career has been the pandemic. Previously, she nearly lived (and sometimes slept) at her restaurant, but lockdown allowed her to spend uninterrupted days with Mauro, which radically altered her perspective. "It was the first time I really felt like his mother instead of the aunt who rarely gets to see him. I couldn't even take him to school before, because I was always working by then." Now that she has glimpsed an existence that is about more than just work, she won't go back. "To be happy in the kitchen, you have to be happy outside of it," she said.
To be happy in the kitchen, you have to be happy outside of it.
She has seen many talented female chefs leave the profession when they decide to have children, but they are not the only ones negatively affected by industry expectations. "These women want to be mothers, but beyond that, men today also want to be fathers," she said. "The pandemic has been very positive in this regard, because we all want a life that's bigger than our jobs. Which means I have to charge more to hire enough people so that each person doesn't have to work crazy hours.
Earlier in her career, Freitas toiled in some hierarchical, almost militaristic kitchens, and she refuses to repeat the mistakes she witnessed. "When you mature, you realise that people are not more loyal to you because you're a jerk," she said. "My team is my family." Currently, all but one of those team members are women, and she ensures they don't get pigeonholed in the dessert realm, if they have other aspirations. (Even though Freitas and her original co-chef were equals, many people assumed he was the lead and she was the pastry chef, simply by virtue of their genders.)
Mussels and traditional Galician empanada (Credit: Sofia Perez)
In a country where it's not unusual to start dinner at 23:00, she forbids customers from ordering her tasting menu after 21:30 so her staff can get home at a decent hour. "It doesn't matter if you're the King of Spain or the Pope," she said, adding that diners are informed of the rule when they make their reservations. "People understand schedules. The bank closes at 2pm [14:00], and if you get there at 2:10pm [14:10], the doors are going to be locked. Either we sell ourselves at any price, or we change the current reality."
As for her reality, Freitas continues to grow her mini empire. While designing the menu for New York's Tomiño gave her the chance to branch out to traditional Galician food, at Lume, which she opened in July 2020 and is located in the Mercado, she's created a "gastronomic bar" with a six- to eight-course tapas menu that's all about fusion. Her newest spot, Lume Next Door, which is expected to open by the end of the year, will focus on à la carte options of grilled dishes – such as pizzas made with local grains, including Galician staples like rye and corn, as well as local seawater and creamy Arzúa-Ulloa cow's-milk cheese in lieu of mozzarella. She also makes gourmet ice creams for home delivery, as well as other artisanal products that are sold directly to consumers, such as chocolates and her gorgeous turrón (nougat), a Spanish Christmas treat.
Although she just turned 40 in March, Freitas shows no signs of slowing down. A few days after her birthday, the global Paris-based Académie Internationale de la Gastronomie named her "Chef of the Future". While an honour like this might exert pressure on some, she seems unperturbed by the gauntlet that's been thrown at her feet. "Your food evolves with your life," she said, "and I'm not afraid of anything now."
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Galician mussels in citrus escabeche with red lentil soup (Credit: Roi Martínez)
Galician Mussels in Citrus Escabeche with Red Lentil Soup (serves 4)By Chef Lucía Freitas (adapted for BBC Travel)
Ingredients for the composed dish:
20 mussels in citrus escabeche (see below for sub-recipe)300g of red lentil soup (see below for sub-recipe)120g young carrots80g bok choy40g grapefruit segments40g blood orange segmentsCoriander leaves, carrot fronds and mini-basil (for garnish)Orange peel, freshly zested (for garnish)
Mussels in citrus escabeche
Ingredients:
2 leeks3 carrots3 yellow onions1 litre of olive oil (not extra virgin)1 head of garlic, split in half1 lemon (peel and juice)10 black peppercorns4 green cardamom pods1 stalk of lemongrass, slightly crushed to release the flavour2 makrut lime leaves15g chopped fresh ginger15g chopped fresh galangal150ml dry white wine250ml apple cider vinegar25g pimentón (smoked paprika)500g cleaned mussels
Instructions:
Julienne the leeks, carrots and onions. Confit the vegetables in the oil for 20 minutes over a low heat along with the garlic, lemon (peel and juice), pepper, cardamom, lemongrass, lime leaves, ginger and galangal. Once the vegetables are poached, pour in the wine and vinegar to stop the cooking process, and bring the whole mixture to a boil. After it boils, remove from heat and stir in the pimentón. Let the mixture rest overnight in the fridge.
The next day, strain the mixture through cheesecloth, reserving the vegetables and escabeche liquid separately. Steam the mussels to open them and extract them from the shells. Add the mussels to the escabeche liquid and let them rest in the fridge for at least 24 hours.
Red lentil soup
Ingredients:
300g red lentils1 litre vegetable stock2 tbsp turmeric powder1 bay leaf1 tomato1 yellow onion2 garlic cloves35g fresh chopped ginger1 tbsp cumin seed1 tbsp mustard seed1 dried guindilla pepper1 bunch of fresh coriander, chopped1 tbsp pimentón (smoked paprika)1 tbsp garam masala1 tbsp Yondu sauce (a naturally fermented, gluten- and lactose-free seasoning made from soybeans and vegetable stock; you can substitute with half the amount of soy sauce)
Instructions:
Cook lentils in the stock, adding the turmeric and bay leaf. Finely dice the tomato, onion and garlic, and sauté in olive oil like a sofrito until lightly caramelised. Add the ginger, cumin, mustard, guindilla and coriander, and cook over low heat for a few minutes. Stir in the pimentón, garam masala and Yondu sauce, then add the lentils and broth. Allow the mixture to cook for 10 more minutes over low heat so that the spices release their flavours, taking care not to burn them. Purée everything in a blender, strain and reserve soup for the plating of final dish.
Assembly and plating of final composed dish:
Purée the reserved vegetables (the ones that were strained out of the escabeche) until creamy. Briefly cook the carrots and bok choy lightlyin a pan or steamer and dress them with some of the escabeche liquid. Drizzle ¼ of the vegetable purée into each person's dish, top with carrots, bok choy and mussels. Add a few slices of grapefruit and blood orange, as well as some coriander, carrot fronds and mini basil leaves. Add some freshly zested orange to each dish and then pour one-fourth of the red-lentil soup into each dish.
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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Valeurs Actuelles
Nîmes : un homme toujours recherché à proximité d’une école
Selon les informations du Midi-Libre, un homme est actuellement recherché dans le secteur de la rue Léo Larguier à Nîmes (Gard). Un temps, il a été question de deux enfants retenus en otage. Il semble en réalité qu’un homme ait simplement proféré des menaces, notamment à l’encontre des enfants, à proximité de deux écoles primaires. Il serait actuellement retranché dans un immeuble de la rue des Jonquille.
Pour l’heure, les écoliers de l’établissement Jean Carrière y sont confinés par les autorités. 70 parents patientent devant les grilles. Une mère de famille a expliqué que les enfants étaient encore en train de jouer à 16h10, au moment où ils sont habituellement récupérés par leurs parents, quand les policiers sont arrivés pour les confiner à l’intérieur de l’établissement. Les élèves de l’école André Chamson, en revanche, ont pu rentrer chez eux.
« La directrice nous a contacté par mail, nous sommes rassurés de savoir que personne n’est rentré dans l’école. Mais les parents qui attendent sont assez tendus », explique la grande sœur d’une élève au Midi-Libre. « Ne vous inquiétez pas, tout va bien ! On est en sécurité dans l’école. Les enfants ne se rendent pas compte de la situation. Aucun pleur. », a écrit la directrice de l’établissement, Florence Cruz, à 17h15.
Un important dispositif de police a été déployé. Il est recommandé aux Nîmois d’éviter le secteur, qui est survolé par un hélicoptère.
Intervention de Police en cours quartier des Jonquilles à #Nimes.
Respectez le périmètre de sécurité pic.twitter.com/ou80bXS2BN
— Police Nationale 30 (@PoliceNat30) May 10, 2022
Nîmes : les dernières actualités
France24 - World
US Republicans block Senate bill to protect access to abortion
Issued on: 12/05/2022 - 02:15
NEWS WIRES
A Democratic drive to make the right to abortion the law of the land failed in the US Senate on Wednesday after Republicans refused to allow a vote on the deeply polarising issue that threatens to upend the upcoming midterm election campaign.
The House-passed Women's Health Protection Act would have created a federal statute assuring health care providers have the right to provide abortions and patients have the right to receive them.
The effort came amid a political firestorm ignited by a leaked draft opinion that showed the Supreme Court's conservative majority preparing to overturn Roe v. Wade, a landmark 1973 ruling guaranteeing abortion access nationwide.
But it was always a doomed and largely symbolic push, as Democrats already knew they would not be able to secure the 60 votes needed to advance towards a final yes or no vote in the evenly divided 100-member Senate.
In the end, all 50 Republicans and one of the 50 Democrats, West Virginia centrist Joe Manchin, rejected considering the legislation. Manchin's vote was no surprise as he had telegraphed his "no" hours earlier.
President Joe Biden vowed never to "stop fighting to protect access to women's reproductive care" and urged voters to elect more pro-choice senators.
"Republicans in Congress -- not one of whom voted for this bill -- have chosen to stand in the way of Americans' rights to make the most personal decisions about their own bodies, families and lives," he said in a statement.
Although the outcome was never in doubt, the rejection is seen as significant, with abortion rights set to be a hot button issue for November's midterm elections, when control of both the House and Senate will be at stake.
A raucous crowd of lawmakers from the House of Representatives, the lower chamber of Congress, which passed the legislation last September, gathered on the Senate side of the building chanting "my body, my decision" ahead of the vote.
They had been encouraged by new Politico/Morning Consult polling showing 53 percent of voters thought Roe should not be overturned, up three percentage points since last week, while 58 percent said it was important to vote for a candidate who supports abortion access.
"Generally, the people who vote and turn out based on abortion policy are those who support more restrictions on abortion rights," said Shana Gadarian, professor of political science at Syracuse University.
"By striking down Roe, this is likely to create a new constituency of pro-choice voters who are activated to turn out and donate in ways that they would not normally in a midterm election."
Day of action
Senate Minority Leader Mitch McConnell suggested over the weekend that a federal abortion ban is "possible" if Roe is overturned, although he has since acknowledged that no position on the issue has ever achieved the 60-vote threshold.
But Democrats seized on the initial remark, arguing that highlighting their disagreement with Republicans could help them in the midterms.
"If we are not successful, then we go to the ballot box," Senator Amy Klobuchar told ABC on Sunday.
"We march straight to the ballot box, and the women of this country and the men who stand with them will vote like they've never voted before."
Activism around the issue is becoming increasingly acrimonious, with angry protesters in favor of abortion rights gathering at the homes of Supreme Court justices in Washington over the past week.
Multiple organisations that support abortion rights have called for a "massive day of action" on Saturday, with marches in New York, Washington, Chicago and Los Angeles, as well as hundreds of smaller events nationwide.
Police in the nation's capital, still on edge after Congress was attacked by a mob of former president Donald Trump's supporters in 2021, have set up temporary fencing around the court.
The leaked opinion is also spawning renewed calls by progressives to add justices to the court, fueled by the possibility the conservative-majority bench could overturn other landmark decisions.
(AFP)
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US Supreme Court says draft opinion on overturning abortion rights is authentic
US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law
Oklahoma governor signs one of US’s strictest abortion laws as furore mounts over Roe v. Wade
Valeurs Actuelles
Le chef étoilé Simone Zanoni, et sa femme, victimes d’un braquage à domicile
Le chef étoilé italien Simone Zanoni et sa compagne ont été victimes d’un home-jacking, samedi 7 mai, soit la veille de la mort du fils du chef étoilé Yannick Alléno, percuté par un chauffard. Le cuisinier Zanoni et sa femme se sont fait braquer à leur domicile, situé dans la commune de Le Chesnay-Rocquencourt, dans les Yvelines. Selon une source policière, quatre hommes encagoulés, décrits comme étant de « types africains », ont ligoté et frappé le couple.
Le butin récupéré par la police
Les malfaiteurs ont interrogé leurs victimes sur l’existence d’un coffre-fort, avant de dérober plusieurs montres ainsi que la Porsche Cayen du chef officiant au George, le restaurant de l’hôtel Four Seasons George V à Paris. Simone Zanoni est pour rappel passionné de voitures et ambassadeur de la marque automobile de luxe Porsche. La police a réussi à rattraper la voiture, au niveau de la porte d’Auteuil. Seul un individu se trouvait à bord du véhicule, en possession de la totalité du butin tout juste volé. Il portait également sur lui une arme de poing. Selon nos informations, cet homme, âgé de 17 ans, né à Aubervilliers et dénommé Waly B., est défavorablement connu de la police pour des violences en réunion, du trafic de drogue et pour conduite sans permis. Il a été placé en garde à vue à l’issue de son arrestation, puis placé en détention à l’issue de cette garde à vue. Une perquisition a eu lieu au domicile de ses parents situé dans le XIVe arrondissement de Paris. Interrogé par les enquêteurs celui-ci aurait refusé de livrer le nom de ses complices.
BBC
These books say that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or re-booted, our lives re-appraised and re-set
The movement towards rural living in the western world seems to be a sign of the times, with an exodus from urban life, and people seeking a rustic idyll, a simpler existence – and in some cases embracing the idea of "slow living", an antidote to fast hustle culture. And the lure of rural life is inevitably even more acute in spring and summer, when there is a sense of renewal and expectation in the air, and as, the poet Philip Larkin famously put it: "The trees are coming into leaf/ Like something almost being said".
It's no surprise, then, that the theme for the US's Mental Health Month this year is "back to basics". In fact, increasing numbers of people are responding to burnout and the stresses of modern life by moving completely off-grid, in what has been described as "extreme wilding". In an attempt to reset their lives and their expectations of life, they are going beyond the cottage-core notion of a cosy, tidy garden and a cute, nostalgic rural aesthetic, and are placing themselves in truly remote and rugged landscapes.
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The sense that a close connection with nature can be life – and mind – changing is shared by a number of recent books. The idea of re-wilding is familiar, with many reforestation projects and the re-introduction of endemic flora and fauna happening across the globe, helping to restore eco-systems and reverse some of the damage done to wild environments. But in a moment when mental health problems are rife, and as we start to emerge from the worst pandemic the world has known for a century, the term rewilding is now being used in a new way.
So can we re-wild ourselves? Just as our natural environment can be healed, can our minds also, particularly after a period of crisis or trauma? That is the contention of several recently published or upcoming books, which suggest that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or re-booted, our lives re-appraised and re-set, and emotional damage reversed. In addition, they suggest, this process can help us to make sense of the world – and that while nature is helping us, we can be helping it. For these authors, the idea of nature as something that is separate from us is coming to an end.
The book Entangled Life explains how "anarchic" fungi have influenced contemporary philosophy (Credit Getty Images)
The complex interdependence between us and the creatures with which we share the Earth is explored in the New York Times best-selling novel Once There Were Wolves by Charlotte McConaghy. It tells the visceral story of a woman's quest to reintroduce wolves to the wilds of Scotland. Inti Flynn, a biologist, arrives in the Highlands with her traumatised twin sister and 14 grey wolves. In the process of reintroducing the wolves to their natural habitat, Inti hopes also to help her sister Aggie heal, after horrific events that drove them both out of Alaska.
In an urgent plea to restore our connection to the world before it's too late, Booker prize-winning writer Richard Flanagan recently wrote the novel Living Sea of Waking Dreams, a magical realist tale set against the backdrop of the Australian bush fires. Meanwhile, Seven Steeples by Sara Baume, an "astonishing prose poem", tells the story of a couple who withdraw completely from city life , retreat to the foot of a mountain in the remote countryside, and lose themselves in their rugged surroundings.
The re-wilding of the mind is viewed from a different perspective in Merlin Sheldrake's hit non-fiction book Entangled Life: How Fungi Make our Worlds, Change our Minds and Shape our Futures. In this deep dive into the world of fungi, the author explores how the organisms have influenced contemporary philosophy, and how, in the "anarchic" way they grow and connect with each other and other organisms, they represent a highly sophisticated "more than human world".
Sheldrake sees fungi as an aid to thinking: "Fungi have changed my understanding of how life happens. These organisms make questions of our categories, and thinking about them makes the world look different." Like fungi, he writes, "we are ecosystems that span boundaries and transgress categories. Our selves emerge from a complex tangle of relationships." How, the book asks, can we be more like fungi?
Entangled Life also explores how humans have engaged with fungi in various ways, from farmers to herbalists and cultivators growing hallucinogenic psilocybin at home, and it highlights the mainstreaming of psilocybin therapy, which, it has been suggested, is able to "re-set the depressed mind". The winner of the Wainwright Prize, Entangled Life has been a surprise global hit for the debut author.
It is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature – Mya-Rose Craig
And out in June is the much anticipated memoir Birdgirl by Mya-Rose Craig, a 20-year-old ornithologist, environmentalist and diversity activist. So far in her life, Craig has seen more than 5,000 types of bird, half of the world's species, across all continents of the globe. "It's a memoir about my childhood birding around the world," she tells BBC Culture. "And my love of these tiny creatures which are such a central part of my being, my family, and coping with mental illness within it. It's hugely personal." Birdwatching for her is the "thread running through the pattern of my life," she says.
A strong connection with birds inspired the memoir Birdgirl by ornithologist and environmentalist Mya-Rose Craig (Credit: Getty Images)
The memoir explores how each bird sighting is a step towards the author finding her own voice, as well as a step in her family's challenging journey. Each new bird spotted is also a "moment of peace" amid the turmoil of her mother's worsening mental health crisis. Craig is also the founder of Black2Nature, an organisation that runs camps, workshops and campaigns to make the nature conservation and environmental sectors ethnically diverse. "At my nature camps," says the British-Bangladeshi author and campaigner, "I teach the children about nature engagement, how it makes them feel and how they can use that to be more resilient and be able to overcome problems."
Birdgirl also explores how the mindful act of looking for birds has made Craig more determined to campaign for the environment's – and all of our – survival. The memoir is a logical progression from her previous book, We Have a Dream, which explored how young indigenous environmental activists are bringing change, and also explored our interdependence with nature. "We Have A Dream shows us that it is not too late to act and make a difference in rejuvenating nature, as it is waiting to be given the chance to fight back," she says, pointing to the example of Lesein Mutunkei from Kenya who is featured in the book. "His goals for trees are so clever, and yet so simple – showing us that it is not too late to rewild and save ourselves from an ecological disaster."
After all, the idea of renewal and rewilding works both ways, says Craig. "I think that whilst many of the young people in We Have A Dream understand that our natural environment has an amazing capacity to renew, self-repair and regenerate, their message was that humans had relied on this for too long, and we were now at the point where the Earth had been pushed too far and it could no longer regenerate. The hope coming from the book is not that our planet will recover if left alone but that here were a young generation who are fighting for big change.
"I believe that nature is really important to us as humans and that it is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature."
Tree of life
The way in which we are nurtured by the natural environment, while simultaneously ourselves nurturing it, is also explored in a newly published volume of journals, with an introduction by Tilda Swinton, by the late film director Derek Jarman, Pharmacopoeia: A Dungeness Notebook. It tells the story of the creation of his garden at Dungeness, in an arid, windswept spot near a nuclear power station. "I planted a dog rose," he writes. "Then I found a curious piece of driftwood and used this, and one of the necklaces of holey stones on the wall, to stake the rose. The garden had begun. I saw it as a therapy and a pharmacopoeia." The garden was an ever-evolving circle of stones, plants and sculptures created with foraged driftwood and flotsam, cultivated in the harshest of conditions, and remains to this day a source of wonder for visitors.
This idea that nature has wisdom to teach us and lessons to impart also features in The Great British Tree Biography, in which Mark Hooper explores the history and folklore of Britain. In it, notable trees' stories are told, from Knole Oak, immortalised by Virginia Woolf in Orlando and in the video for the Beatles song Strawberry Fields Forever, to the oak on Isle Maree in Scotland that is said to provide release from madness to visitors who offer coins. The author says that, having grown up in the countryside, the woods have always been his "happy place'". So what do these landmark trees tell us about history, life and ourselves?
Some of the chapters in his book, Hooper tells BBC Culture, are about "the tree itself and what it stands for, as a metaphor for values we hold dear. Robert the Bruce used a 2,000-year-old yew tree, growing through the rocks on the shore of Loch Lomond, as a symbol of endurance as he tried to raise the spirits of his retreating army in 1306. Just 200 men crossed the Loch, in a boat that could only hold three men at a time, and as they gathered on the far side by the tree, he compared its ability to survive against the odds with their own. When Robert the Bruce finally won independence for Scotland after defeating the English at Bannockburn in 1314, many of his men wore sprigs of yew on their uniforms."
The Knole oak is among the symbolic and culturally significant trees featured in The Great British Tree Biography by Mark Hooper (Credit: Amy Grimes/ Pavilion Books)
In almost all cultures, the oak is used to represent strength – for example, says Hooper, "the Suffrage Oak was planted in Glasgow in 1918 to mark the Representation of the People Act passing into law – the first step in establishing votes for women in Great Britain". There are examples too of how trees have helped shape or symbolise ideas. The Wesley Beeches are a famous arch created by two intertwined beech trees in Lambeg, County Down: "They formed in 1787 when John Wesley, founder of the Methodist church, twisted two saplings together to demonstrate to his congregation the bond between Methodism and the Anglican Church of Ireland."
The folklore of nature and ideas around Paganism have been the subject of growing interest in recent years, with the New York Times even asking "Is the West becoming Pagan again?". The idea that nature can help heal us or somehow re-set our minds goes back to numerous ancient philosophies and religions that have long looked to our connection with nature. "The Buddha was a wild man," says the London Buddhist Centre on its website. "In the sense of being fully alive and responsive, attuned to nature in its deepest meaning. To reach towards this we humans need careful tending as much as a tree does, probably more."
Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient – John Sellars
In fact, the strength we can gain from nature and the resilience it teaches us are notions that are as old as philosophy itself. As John Sellars, author of several books about philosophy, and Reader at Royal Holloway, University of London, tells BBC Culture, philosophy itself began as an attempt to understand nature: "Aristotle was a great biologist as well as a philosopher, and studied specimens – he was famous for dissecting fish and wanted to understand the different parts of an organism and how they function together in a biological way, and how that applies to humans." From Thales of Miletus and his 6th-Century peers to following generations, philosophers have long been fascinated by nature. "And many philosophers agreed with going back to nature and a simple life, away from the complexities of modern life, " adds Sellars.
The Stoics in particular "wanted to live in accordance with the natural world, in tune with nature," says Sellars. Roman Emperor and philosopher Marcus Aurelius wrote Meditations, in which he explored the idea that "anything that happens is the product of a natural process and part of how nature works – growth, life cycle, decay". He saw nature as a whole, and in this respect, according to Sellars, Aurelius might be seen as a precursor to the climate theorist James Lovelock and his Gaia theory, in which nature regulates itself. "Aurelius sees nature as an organism that regulates itself, and we're part of the larger organism. He saw our wellbeing tied up in nature as a whole." We are, in other words, part of nature and part of each other.
Aurelius wrote in the Meditations: "A branch cut off from the bough it belonged to cannot but be cut off also from the whole tree. Similarly a man, if severed from a single man, has fallen away from society as a whole." Sellars explains: "The tree is humanity, a human who is anti-social is a branch that has broken off (and so dies). We're all part of a single organism and we all depend on each other for our wellbeing."
Epicurian poet and philosopher Lucretius wrote about humankind's connection with nature (Credit: Getty Images)
So according to this idea, we are all dependent on each other: "Aurelius uses it as a metaphor for individuals in a community; every organism is dependent on the rest of nature. In modernity, isolated individuals can suffer poor health and mental health: none of us can survive alone, either physically or psychologically."
The inevitability of nature is also something that Aurelius considers in the Meditations: "What a fraction of infinite and gaping time has been assigned to every man; for very swiftly it vanishes in the eternal; and what a fraction of the whole of matter, and what a fraction of the whole of the life Spirit. On what a small clod, too, of the whole Earth you creep. Pondering all these things, imagine nothing to be great but this: to act as your own nature guides, to suffer what Universal Nature brings." It is interesting, says Sellars, that Marcus Aurelius is "hugely popular" at the moment. He is currently "the best-selling" philosopher, and there are "thriving communities" that follow his teachings.
The Epicurian Roman poet Lucretius wrote about similar themes. "Lucretius wrote about the life cycles in nature, repetition, and the natural inevitable processes," says Sellars. Aurelius and Lucretius were helping their readers to accept their own mortality, and the fact that nothing lives forever. "The epic poetry of Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient."
Both Aurelius the philosopher and Lucretius the poet, says Sellars, offer this "as a therapeutic idea, and that it puts everyday worries into perspective because of the bigger picture. Whatever everyday problems we may be wrapped up in, step back and see the bigger picture – within the large perspective, these problems are relatively insignificant."
We may not all feel the urge to re-locate to the wilderness, live off grid or completely re-wild our minds, but we can all find this sense of wonder and meaning in nature. Not only in our connection with it, but in the sense of hope and renewal it seems to offer us, each spring and summer. As Philip Larkin puts it in The Trees: "Last year is dead, they seem to say / Begin afresh, afresh, afresh."
Birdgirl by Mya-Rose Craig is published by Penguin on 30 June; The Great British Tree Biography: 50 legendary trees and the tales behind them by Mark Hooper is published by Pavilion Books; The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness by John Sellars is published by Penguin.
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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En el Día de la Victoria, Putin ofreció un discurso calculado
Algunos analistas habían previsto que el presidente de Rusia anunciaría una intensificación de la guerra. Pero su mensaje, dirigido a los rusos de a pie, tuvo un tono moderado.
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Por Anton Troianovski
No hubo ninguna proclamación de victoria ni de “misión cumplida”, ni tampoco la promesa de que la lucha en Ucrania terminaría pronto. Pero tampoco hubo llamamientos a nuevos sacrificios o a la movilización, ni amenazas de ataque nuclear, ni pronunciamientos tajantes sobre la guerra existencial de Rusia con Occidente.
En lugar de eso, el presidente Vladimir Putin se plantó en la Plaza Roja de Moscú el lunes, en la festividad secular más importante de Rusia, y transmitió un mensaje para el público ruso en general: que podían seguir viviendo sus vidas. Los militares seguirían luchando para librar a Ucrania —en su falso relato—, de “torturadores, escuadrones de la muerte y nazis”, pero Putin no hizo ningún nuevo intento de preparar a su pueblo para un conflicto más amplio.
El tono calculado muestra que, aunque algunos funcionarios occidentales predijeron que Putin aprovecharía la festividad del 9 de mayo para redoblar la guerra, sigue cauto a la hora de exigir demasiado a los rusos de a pie. De hecho, el único anuncio político que hizo Putin en su discurso fue uno destinado a mitigar el dolor causado directamente por la guerra: firmó un decreto para proporcionar ayuda adicional a los hijos de los soldados muertos y heridos.
“Ha desarrollado un cierto sentido de lo que es y no es posible”, dijo Gleb O. Pavlovsky, un asesor cercano a Putin que en 2011 cayó en desgracia, al explicar por qué el líder ruso no parece dispuesto a ordenar una movilización masiva. “Él entiende que no hay propaganda capaz, por sí sola, de obligar a alguien a morir”.
Funcionarios occidentales y ucranianos habían especulado que Putin podría utilizar la pompa marcial de la fiesta del 9 de mayo para declarar que Rusia se encuentra en estado de guerra y ampliar el reclutamiento militar, lo que le permitiría aumentar sus fuerzas que están mermadas y han experimentado tantas dificultades en el campo de batalla.
Pero en lugar de preparar a la sociedad para más sacrificios, Putin pronunció lo que fue, en muchos sentidos, un discurso moderado en comparación con la ardiente retórica que ha desplegado en otras ocasiones en los últimos dos meses; también fue el discurso, de todas sus recientes apariciones, que el pueblo ruso tenía más probabilidades de ver, ya que se produjo durante el desfile televisado por el Día de la Victoria. Se trata del evento anual más importante del Estado ruso, una celebración de la victoria soviética sobre la Alemania nazi en la Segunda Guerra Mundial.
Algunos analistas afirman que, aunque las encuestas muestran que existe un amplio apoyo a la guerra en Rusia, parece que en el Kremlin hay preocupación de que este apoyo no sea profundo. Pavlovsky dijo que el presidente parece querer evitar que se dañe aún más el acuerdo tácito con el pueblo ruso que él mismo forjó tras llegar al poder: los rusos de a pie se mantienen al margen de la política, y el Kremlin les deja vivir su vida.
De hecho, aunque más de 15.000 rusos fueron detenidos en las protestas contra la guerra en las primeras semanas, la gran mayoría permaneció en silencio, aunque se opusiera a ella. Y aunque las sanciones occidentales han afectado a la economía rusa, esta no se ha hundido, lo que ha permitido a mucha gente seguir viviendo en gran medida como antes de la invasión del 24 de febrero.
La encuestadora independiente Levada descubrió el mes pasado que el 39 por ciento de los rusos prestaba poca o ninguna atención a lo que el Kremlin llama la “operación militar especial” en Ucrania. Putin, al parecer interesado en limitar el escrutinio de los padres preocupados, prometió al principio de la guerra que los reclutas —los jóvenes rusos deben cumplir un año de servicio militar— no serían enviados a la batalla. Después de que muchos fueran enviados, Putin ordenó una investigación.
Una movilización masiva de la población rusa, o un cambio a una economía de guerra, socavaría ese equilibrio, al llevar la realidad de la guerra a muchos más hogares.
“Podría resultar que la gente está preparada para apoyar la guerra mientras está sentada en casa frente a la TV, como se dice, pero que no está para nada lista para ir a pelear”, dijo Pavlovsky. “Esa es la postura central que Putin entiende y trata de no tocar”.
La coreografía del propio desfile parecía dirigida a ser confortablemente familiar; las tropas y los vehículos marcharon y rodaron por la Plaza Roja como en años anteriores y no mostraron el símbolo de la “Z” que ha llegado a representar el apoyo a la guerra de Ucrania.
Incluso durante las celebraciones del lunes, en Rusia siguieron apareciendo destellos de malestar. OVD-Info, un grupo de derechos, reportó la detención de manifestantes dispersos por todo el país, incluida la de un hombre que colocó una caja de chocolates en una banca en el centro de Moscú junto a un cartel escrito a mano que decía: “Toma un dulce si estás en contra de la guerra”.
En el acto de protesta más dramático, dos periodistas rusos de un sitio web de noticias favorable al Kremlin llenaron súbitamente su página de inicio con artículos contra la guerra, uno de los cuales declaraba que “Putin debe irse”.
“¡No tengan miedo!”, decía el artículo, publicado brevemente en el sitio web Lenta.ru. “¡No se queden callados! ¡Resistan! No están solos, ¡somos muchos! El futuro es nuestro”.
En su discurso, Putin retomó viejos argumentos: que la invasión era la “única decisión correcta” porque, según afirmó falsamente, Ucrania estaba planeando una “invasión punitiva” de su territorio controlado por Rusia, y porque la OTAN estaba acumulando tropas cerca de las fronteras rusas.
Pero algunos analistas advirtieron que, aunque Putin desafiara el lunes algunas expectativas occidentales de escalada, en las próximas semanas, la amenaza seguía siendo elevada. Tatiana Stanovaya, que ha estudiado durante mucho tiempo a Putin y fundó la empresa de análisis político R. Politik, con sede en Francia, dijo que es probable que el presidente ruso simplemente viera el desfile del Día de la Victoria como el momento y el lugar equivocados para señalar una escalada, especialmente porque muchos rusos todavía estaban disfrutando del período de vacaciones tradicional de principios de mayo.
Dijo que el mayor peligro residía en la frustración de Putin por las entregas de armas de Occidente a Ucrania, y que podría emplear el vasto arsenal nuclear de Rusia para disuadirlo, al detonar una sola arma con efecto demostrativo. En el relato de Putin, Occidente está incitando a Ucrania a la resistencia con el fin de debilitar a Rusia; a finales del mes pasado, Putin advirtió que los países que “crean una amenaza estratégica para Rusia” podrían esperar “ataques de represalia” que serían “rápidos como un relámpago”.
“A su entender, los problemas a los que se enfrenta Rusia en Ucrania ahora mismo no se deben a la falta de fuerzas, sino a que Occidente está armando a Ucrania”, dijo Stanovaya. “Está en guerra con Occidente, así que tiene que mostrar a Occidente que debe retirarse. Y tiene que hacerlo de una manera que realmente asuste a todo el mundo”.
De hecho, Putin reservó su lenguaje más duro en el discurso del lunes para Estados Unidos. Fueron Estados Unidos y sus “secuaces” quienes estaban utilizando a los “neonazis” ucranianos para amenazar a Rusia, dijo, lo que lo obligó a comenzar la guerra. Y fue Estados Unidos, dijo, quien estaba “humillando” al mundo tras la caída de la Unión Soviética al proclamar su “excepcionalismo”.
“Sin una retirada de Occidente, no hay forma de que Putin gane la guerra ahora”, dijo Stanovaya.
Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian
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France24 - World
North Korea reports first positive Covid-19 case, declares emergency
Issued on: 12/05/2022 - 03:59
NEWS WIRES
North Korea has confirmed its first-ever case of Covid-19 and declared a "severe national emergency", with leader Kim Jong Un vowing to "eliminate" the virus, state media said Thursday.
The impoverished, nuclear-armed country has never admitted to a case of Covid-19, with the government imposing a rigid coronavirus blockade of its borders since the start of the pandemic in 2020.
But samples taken from patients sick with fever in the capital were "consistent with" the virus' highly transmissible Omicron variant, the official Korean Central News Agency reported.
Top officials, including leader Kim Jong Un, held a crisis politburo meeting to discuss the outbreak and announced they would implement a "maximum emergency" virus control system.
Kim told the meeting that "the goal was to eliminate the root within the shortest period of time," according to KCNA.
"He assured us that because of the people's high political awareness... we will surely overcome the emergency and win the emergency quarantine project," it said.
Kim called for tighter border controls and lockdown measures, telling citizens "to completely block the spread of the malicious virus by thoroughly blocking their areas in all cities and counties across the country".
All business and production activities will be organised so each work unit is "isolated" to prevent the spread of disease, KCNA added.
No vaccines
Experts believe North Korea has not vaccinated any of its 25 million people, having rejected offers of vaccinations from the World Health Organisation, and China and Russia.
North Korea's crumbling health system would struggle to cope with a major virus outbreak, experts have said.
North Korea is surrounded by countries that have battled -- or are still fighting to control -- significant outbreaks of Omicron.
South Korea, which has high rates of vaccination, has recently eased almost all Covid-19 restrictions, with cases sharply down after an Omicron-fuelled spike in March.
Neighbouring China, the world's only major economy to still maintain a zero-Covid policy, is battling multiple Omicron outbreaks.
Major Chinese cities, including the financial capital Shanghai, have been under strict lockdowns for weeks.
Lockdown?
Seoul-based specialist site NK News reported that areas of Pyongyang had been locked down for two days.
"Multiple sources have also heard reports of panic buying due to uncertainty of when the lockdown might end," the site reported, citing sources in Pyongyang.
North Korea has long boasted of its ability to keep the virus at bay.
At a military parade in 2020, Kim Jong Un repeatedly and effusively thanked the citizens and military for their loyalty and for remaining healthy in the face of the global coronavirus epidemic.
From January 3 2020 to May 11 this year, there were zero confirmed cases of Covid-19 and zero reported deaths from North Korea, the World Health Organisation said.
State media has previously reported on "epidemic prevention" measures, and civilians have sometimes been shown wearing masks in official photographs.
But at a huge military parade in Pyongyang late last month broadcast by state media, none of the thousands of attendees or participants were seen wearing masks.
North Korea's health crisis could potentially disrupt the country's banned weapons launches, analysts said.
Pyongyang has conducted more than a dozen weapons tests so far this year, including firing an intercontinental ballistic missile at full range for the first time since 2017.
Satellite imagery indicates North Korea is preparing to conduct a nuclear test, and the United has warned this could come as soon as this month.
"There is a possibility of delaying the nuclear test in order to focus on overcoming the coronavirus," Yang Moo-jin, a professor at the University of North Korean Studies, told AFP.
But he said if public fears over an outbreak were to spread, Kim might go ahead with a test "to divert this fear to another place".
(AFP)
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North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'
North Korea’s Kim vows to ‘strengthen’ nuclear arsenal at military parade
N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : un jeune soldat russe jugé pour crime de guerre
La Russie est « la menace la plus directe pour l’ordre mondial », selon Ursula von der Leyen
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rencontré le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, aux côtés du président du Conseil européen, Charles Michel, à Tokyo jeudi 12 mai. À l’issue de cette entrevue, Ursula von der Leyen a jugé que la Russie était « la menace la plus directe pour l’ordre mondial », relate BFM TV. Et ce, en raison de « la guerre barbare contre l’Ukraine, et (de) son pacte inquiétant avec la Chine ».
Un premier procès pour crime de guerre
Un combattant russe de 21 ans devrait être jugé pour crime de guerre, relaie BFM TV. Ce jeune homme nommé Vadim Shishimarin est accusé d’avoir tiré avec une kalachnikov sur un civil non-armé de 62 ans, alors que le soldat circulait à bord d’une voiture. La procureure générale de Kiev a indiqué mercredi 11 mai qu’il s’agissait du premier procès pour crime de guerre en lien avec l’offensive en Ukraine.
L'Humanité
Piqûres dans les boîtes de nuit : les réflexes à adopter, les mesures à prendre
ActuDes centaines de piqûres et plus de cent plaintes dans toute la France : le mystère autour des injections sauvages survenues lors d’événements festifs n’en finit plus de s’épaissir. Le point sur la situation et les bons comportements à adopter.
Rennes, Toulouse, Montpellier, Nantes, Béziers, Grenoble… Les habitants de nombreuses villes de France s’inquiètent après les centaines de cas d’agression par injection survenus depuis le mois de février dans des lieux festifs et dans la rue. Les analyses toxicologiques sont pour la plupart négatives et ces piqûres sauvages n’ont pas été suivies de viols ou d’agressions sexuelles. Autant dire que les motivations des agresseurs restent encore inconnues. Plusieurs plaintes ont été déposées.
Du GHB dans les analyses de deux adolescentes de 17 ans
Dans la majorité des cas, les piqûres provoquent des nausées, maux de tête, vomissements… Une jeune Grenobloise a même expliqué avoir été « paralysée du côté droit pendant deux jours ». À ce jour, aucune seringue n’a pu être retrouvée par les enquêteurs. La majorité des analyses toxicologiques ordonnées par les parquets de différentes régions n’ont pas relevé la présence de GHB.
À Nantes, le procureur de la République Renaud Gaudeul déclarait ainsi le 21 avril que « toutes les analyses médicales sur les victimes se sont révélées négatives. On met en évidence, parfois, la présence d’alcool en grande quantité, de cannabis ou d’ecstasy ». Selon Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93, cette drogue dite du violeur « reste plus facile à introduire dans les boissons », malgré la commercialisation récente de « capuchons anti-intrusion » à poser sur les verres.
Récemment, le parquet de Roanne a toutefois révélé que du GHB avait été retrouvé dans les analyses de deux adolescentes de 17 ans. Le dépistage de cette drogue reste complexe et nécessite une prise en charge rapide, car sa détection n’est possible que dans les heures qui suivent l’administration.
« Je dois prendre un traitement contre le VIH »
Avec 45 cas déclarés à Nantes, 15 à Rennes et une dizaine d’autres sur le même territoire, la Bretagne et la Loire-Atlantique apparaissent particulièrement touchées. À Nantes, de plus en plus de jeunes évoquent leurs craintes et leur peur d’aller en concert ou en boîte de nuit.
La vague de piqûres, débutée au Royaume-Uni l’an passé, s’est également étendue en Belgique. Sept jeunes femmes, dont quatre mineures, en ont été victimes lors d’un bal à Rouvroy. À chaque fois, les victimes déclarent avoir éprouvé des vertiges et des pertes de mémoire.
Étudiante à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Julie (1) a subi une agression de ce type : « Je suis sortie en boîte, autour de 3 heures, avec un groupe d’amis. J’étais la seule à avoir les épaules visibles et je suis la seule à avoir été piquée. Je ne m’en suis rendu compte que le lendemain en voyant mon bras, car je n’ai eu aucun effet. » L’étudiante a ensuite filé à la pharmacie, puis aux urgences, « mais ils ne m’ont prise en charge qu’après un certain temps car ils ne me prenaient pas très au sérieux. Maintenant, je prends un traitement assez lourd contre le VIH et je dois faire des prises de sang jusqu’en septembre. Je pense aller porter plainte bientôt. »
« Les discothèques ont prévu de serrer la vis »
Certains réflexes à adopter sont recommandés par les médecins. En tant que témoin, il est conseillé de rester avec la personne, de vérifier son état, d’alerter l’établissement… Pour les victimes, ne pas s’isoler et alerter son entourage. Christophe Prudhomme préconise aussi des mesures pour les boîtes de nuit. « Même si elles ne peuvent pas faire grand-chose, je pense qu’imposer des fouilles est important. »
Julie explique d’ailleurs avoir été contactée par la discothèque où elle a été piquée : « Le gérant m’a appelé pour essayer de comprendre, et ils ont prévu de serrer la vis sur la sécurité, avec des détecteurs de métaux et des fouilles plus systématiques. Je sais que dans la même boîte, d’autres filles ont été droguées et ont fait un black-out suite à une piqûre. »
« Dans tous les cas, je recommande d’aller au plus vite au commissariat pour porter plainte », insiste Christophe Prudhomme. « Les victimes y sont prises en charge immédiatement au sein des urgences médico-judiciaires. Cela présente un intérêt sanitaire tout autant que financier, avec la prise en charge par la Sécurité sociale. Pour ceux qui ne veulent pas porter plainte, les urgences classiques sont envisageables, mais la prise en charge peut y être plus longue et cela ralentit la détection de substances. » En outre, « on réalise des analyses sérologiques pour savoir quelles substances ont été administrées. On teste pour le VIH, l’hépatite… » développe le médecin. « Porter plainte et faire des analyses rapides pourrait aider les forces de police à enquêter », et peut-être à terme résoudre le mystère autour de cette affaire.
agressionsviolencesconcertsdrogue BBC
SANS TITRE
In a strange corner of our solar system live two alien blobs.
With sprawling, amorphous bodies the size of continents, these oddities are thought to spend their time lying in wait for their food to rain down upon them – then simply absorbing it.
But their natural habitat is, if anything, even more unusual than their diet. It could be described as "rocky" – all around, there are exotic minerals in unknown shades and forms. Otherwise it's fairly barren, except for a glittering sea in the far distance – one so large, it holds as much water as all of Earth's oceans put together.
Every day the "weather" is the same: a balmy 1827C (3321F), with some areas of high pressure – equivalent to around 1.3 million times the amount at the Earth's surface. In this crushing environment, atoms become warped and even the most familiar materials start to behave in eccentric ways – rock is flexible like plastic, while oxygen acts like a metal.
But this blistering wonderland is no extra-terrestrial planet – and the blobs aren't strictly wildlife. It is, in fact, the Earth itself – just very, very deep underground.
In particular, the setting in question is the lower mantle – the layer of rock that sits just above Earth's centre, the core. This mostly-solid mass is another world, a place that's swirled and flecked with a kaleidoscope of crystals, from diamonds – there are around a quadrillion tonnes of them in the mantle in total – to minerals so elusive, they don't exist on the surface.
Indeed, the most abundant rocks in this layer, bridgmanite and davemaoite, are largely mysterious to scientists. They need the ultra-high pressures unique to the interior of the planet to develop, and break up if they're brought into our own realm – the geological equivalents of the outlandish deep-sea fish that melt when they're trawled up from the bottom of the sea.
These elusive minerals can only be seen in their natural form when they become trapped inside diamonds brought to the surface. Even then, what these crystals would actually look like deep inside the Earth is impossible to predict, because their physical properties are so altered by the pressures they usually exist under.
Meanwhile the distant "ocean" doesn't contain a drop of liquid. Instead it's made from water trapped within the mineral olivine, which makes up more than 50% of the upper mantle. At deeper levels, it transforms into indigo-blue ringwoodite crystals.
"At these depths, the chemistry changes totally," says Vedran Lekić, an associate professor of geology at the University of Maryland in the US. "For all we know there are some minerals that would become more transparent," he says.
However, it's the deep-Earth "blobs" that are currently gripping geologists around the globe.
Hawaii's volcanoes are unusual, because they're in the middle of a tectonic plate (Credit: Alamy)
The structures are thousands of kilometres wide and occupy 6% of the volume of the entire planet. Estimates of their heights vary, but one – found under Africa and known affectionately as "Tuzo" – is thought to be up to 800km (497 miles) high, equivalent to around 90 Everests stacked on top of each other. The second – "Jason", below the Pacific – might extend 1,800km (1,118 miles) upwards, translating to around 203 Everests. Their misshapen forms are moulded around the Earth's core like two amoebas clinging to a speck of dust.
"These features are very large, very prominent in tomography [a kind of imaging]," says Bernhard Steinberger, a geodynamics researcher at the University of Oslo in Norway. And though these titanic shapes are almost certainly there, almost everything else about them remains uncertain – including how they formed, what they're made of, and how they might be affecting our planet.
Crucially, understanding the blobs could help to unravel some of geology's most enduring mysteries, such as how the Earth formed, the ultimate fate of the "ghost" planet Theia, and the inexplicable presence of volcanoes in certain locations around the globe. They may even shed light on the ways the Earth is likely to change over the coming millennia.
A tricky problem
In 1970, the Soviet Union embarked on what was arguably one of the most ambitious exploration projects in human history – they attempted to drill as far as possible into the Earth's crust. This solid layer of rock, which sits above the mostly solid mantle and, eventually, the Earth's partially molten core, is the only part of the planet that has ever been seen by human eyes. No one knew what would happen if they tried to get through it.
By August 1994, the Kola Superdeep Borehole, set amidst a bleak expanse of Arctic tundra in northeastern Russia, had reached staggering depths – stretching some around 12,260m (40,230ft) underground. But then the drill got stuck.
When they started, the team running the project made predictions about what they expected to find – specifically that the Earth would get one degree warmer for every 100m (328 ft) that they travelled towards its centre. But it soon become clear that this was not the case – in the mid-1980s, when they reached 10km (6.2 miles), it was already 180C (356F), nearly double that expected.
In these extreme conditions, the granite eventually ceased to be drillable – it was behaving more like plastic than rock. The experiment was halted, and no one has managed to pass the crust's threshold to this day. The only remaining hint of the Kola borehole's existence is a rusty metal cap embedded in the ground.
"We really know much less about the Earth's mantle than about outer space where we can look with telescopes, because everything we know is very, very indirect," says Steinberger.
So, how do you study an environment that you can't view or access, where the chemical properties of even the most ordinary materials become distorted beyond all recognition?
As it happens, there is another way.
Seismology involves studying the waves of energy produced by the sudden movement of the ground during massive events such as earthquakes. These include so-called "surface waves", which are superficial, and "body waves", which travel through the interior of the Earth.
To pick them up, scientists use instruments on the opposite side of the world to the earthquakes they're detecting, and examine whatever has managed to wiggle its way through. By analysing the different wave patterns that result, they can start to piece together what might be going on hundreds of kilometres underfoot.
It's these features that allowed the Danish geophysicist Inge Lehmann to make a major discovery in 1936. Seven years earlier, a large earthquake in New Zealand had led to a surprising seismic result: one type of body wave, which can travel through any material, had made it through the Earth – though they had been "bent" by some obstacle along the way. Meanwhile, another kind, known to be unable to traverse liquids, had not been able to pass. This overturned the long-standing belief that the core is entirely solid, and led to the modern theory there is a solid inner enveloped in a liquid outer layer – a sort of reverse coconut, if you will.
A mystery from the deep
Eventually the method was refined, meaning it was possible to not only peer beneath the Earth's surface – but to visualise its hidden depths in three dimensions. "We use the same kinds of techniques as in computer assisted tomography, CAT scans [a kind of medical imaging involving X-ray images]. In fact, we do tomography of the inside of the Earth," explains Lekić, of those in his field.
Almost immediately, this led to the discovery of the Earth blobs.
Many of the most abundant materials found deep inside the earth have rarely been seen at the surface (Credit: Wikimedia Commons/Ringwoodit)
Though the mantle was previously thought of as a homogenous layer, geologists detected two colossal regions inside it, one that straddles Africa and one below the Pacific Ocean, where earthquake waves encounter resistance and slow down. Just as with the Earth's core, these areas are clearly different from the rest of the mantle – in fact, they represent some of the largest features on the planet.
These are the large low-shear-velocity provinces, or LLSVPs. It's tricky to find any familiar analogue for their peculiar forms – they could be described as unusually bulbous mountains or mounds, though Lekić wouldn't use those words himself. "They're bigger than continents," he explains.
Intriguingly, the structures seem to have a closer resemblance to colossal piles of sand – one study found that they had sharp slopes in places, as well as shallow ones and even a few overhangs. Amidst the debate about their appearance, the features have come to be known as blobs.
But the LLSVPS' puzzling appearance is nothing compared to the confusion surrounding how they formed – or even what they're made of.
"So there is 100% certainty that these two regions are, on average, slower [in terms of how quickly earthquake waves move through them] than the surrounding region. That is not up for debate," says Lekić. "It's like climate change. It's an observation, not a theory. The problem is that our ability to see in that region is blurry."
So, though scientists know that there's something going on there, they're yet to discover exactly what they're looking at.
A clue has emerged from another long-standing source of bafflement – if the LLSVPs are made from the same stuff as the rest of the Earth's mantle, they're breaking a fundamental law of physics. That's because the blobs seem to be simultaneously hotter than the surrounding rock, and more dense.
Just like a stubborn jar lid that has been run under a hot tap to release it, materials tend to expand when they're heated up, making them less dense. This is hard to reconcile if the blobs are made from plain old silicates like the rest of the mantle, the dominant mineral found in granite and sandstone.
As a result, it's thought that the blobs must have a different chemical makeup to the surrounding rock – perhaps they're comprised of minerals that are unusually rich in something heavy, like iron or nickel. "But there are different ideas of how this comes about," says Steinberger. And this is where it gets interesting.
Most volcanoes form where two tectonic plates meet – but there is also another kind (Credit: Alamy)
The earliest idea is that the blobs are truly ancient, dating back billions of years to the primordial Earth, when our planet was still forming and its mantle – which is now made of solid rock – was an ocean of molten magma. As the minerals in this layer began to harden and crystalise, some regions held onto impurities that had been mixed in when it was still a liquid. These have remained in place for all this time, and today they form the strange LLSVPS.
Back in 2014, Steinberger calculated – together with an international team of geologists – that this kind of blob could easily last three billion years without moving, even though the Earth's mantle is always swirling around gently, as hotter parts rise and cooler ones descend.
"And one reason for them not deforming much could be that they're very rigid," says Steinberger.
Another possibility is that the blobs were formed by tectonic processes. As children learn in school, the Earth's crust is cracked into tectonic plates, which are constantly moving around and slipping underneath – as well as over the top of – one another.
Some geologists believe the LLSVPs may be made from these broken-off pieces of crust, which sink to the bottom of the mantle and form lumpy structures that have a different chemical make-up to the surrounding rock.
In fact, research suggests that if you add up the total amount of crust that has ever melted back into the deep Earth, it amounts to 7-53% of the volume of the planet – more than enough to account for the size of the blobs. "The crust is being stripped off and added to those piles," says Steinberger.
In this scenario, the LLSVPs are composed of the mostly basalt rock that has drifted down from heavy oceanic plates that were pulled under. But even sedimentary rocks that were once burrowed into by ancient fish, or that contain the remains of long-vanished ocean creatures like plesiosaurs, could eventually end up near the centre of the Earth this way – though they make up a tiny proportion of the Earth's crust. Essentially, the blobs are a geological graveyard.
If the volcanoes in the Hawaiian archipelago are created by mantle plumes, lava from this region may provide insights into the composition of the deep earth (Credit: Alamy)
A third proposition is that long after the Earth formed, iron somehow seeped out of the Earth's core and ended up in the mantle. This was incorporated into the rock in some areas, leading to the development of the strange blobs. However, Steinberger says this idea is not particularly popular – there's currently no clear reason why this would happen.
Then last year, a team of scientists from Arizona State University had a bold thought: what if the blobs were aliens – of a sort – after all?
It's a little-known fact that there are actually three celestial bodies in our little patch of the Solar System – the Earth, the Moon, and Theia. Today, the latter is little more than a ghost, after smashing into our planet 4.5 billion years ago. For decades, it was thought that when this small Mars-sized planet collided with the infant Earth, the resulting debris – mostly from the other planet itself – coalesced to form the Moon.
But there are problems with this idea, such as the fact that the Earth and the Moon share similar chemical signatures – as though they were created out of the same material.
Instead, the researchers have suggested an alternative. After slamming into the early Earth, Theia became mixed up with its inner contents, forming part of the mantle. Meanwhile, the Moon formed not from the extra-terrestrial planet itself, but the shards of the earth that were blasted out.
The twist is that Theia didn't mix into the Earth in its entirety. Most of it was so dense that it wasn't affected by the currents within the mantle – in fact, the foreign planet exists as lumps inside the earth to this day. It's possible that these are the LLSVPs, and there are fragments of an alien world lurking deep beneath our feet.
A hidden influence
Whatever they're made of, there's a growing consensus that the Earth's strange blobs, as distant as they seem, are affecting life at the surface in tangible ways.
For a start, they may be influencing how volcanoes are distributed.
No one has ever managed to venture beyond the Earth's crust (Credit: Wikimedia Commons/ Rakot13)
Most of the world's most famous geological flashpoints – such as the Ring of Fire, a 25,000-mile-long (40,233 km) chain of volcanoes circling the Pacific Ocean – are found above the places where tectonic plates meet and jostle for space. But oddly, some highly active areas don't follow this pattern. The Hawaiian Islands, in the North Pacific Ocean, are home to six active volcanoes, as well as extensive lava fields and some places where magma bubbles up almost continuously. This is despite the fact that they sit safely in the middle of the Pacific Plate, thousands of miles from any others.
One explanation is so-called "mantle plumes", theoretical hotspots in the Earth's lower mantle where rock is that's hotter than its surroundings rises up, forming tree-like networks of vertical channels all the way to the crust. They begin in the layer directly around the core, the interior of which can reach the same temperature as the surface of the Sun.
"Basically, they form because the core is relatively hot compared to the overlying mantle, so thermal instabilities develop" says Steinberger. He compares it to boiling a pan of water on the stove – it's never heated entirely evenly, so you get bubbles forming in some places and not others.
Wherever these blistering zones seem to meet the surface of the Earth, you can usually find volcanoes.
There is a catch, however. The concept of mantle plumes was first proposed as far back as the 1970s, and they remain almost as mysterious as the LLSVPs. "In recent years the evidence [for them being real] from seismic tomography has been getting stronger and stronger," says Steinberger. "So there's hardly anybody who has doubts about their existence. But then, of course, there's many things that are not so sure about them," he says.
Today it's possible to make basic maps of mantle plumes using seismology. And back in 2008, geologists discovered something intriguing: they're almost all located at the edges of the Earth blobs.
This has led to a chicken-and-egg – or rather, blob-and-volcanic hotspot – scenario. Are these regions more geologically active because the blobs are there already? Or are the blobs located where they are because the hotspot activity is somehow pushing them into these positions?
For years, scientists believed that the moon was primarily made of the ex-planet Theia, which crashed into the Earth 4.5 billion years ago (Credit: Alamy)
It might happen something like this. Ocean plates which sink into the Earth's depths eventually end up near the bottom of the mantle, where they form the blobs – oddly, at these depths they're more dense than the surrounding rock. These form a kind of insulating blanket above the core, preventing the super-hot regions in that give rise to mantle plumes from developing beneath them. So they form around the edges instead. In this way, you end up with mantle plumes 2,891 km (1,796 miles) above the borders of the blobs, in our own earthly realm. It looks like the LLSVPS are encouraging them to develop at particular locations.
If this is the case, it suggests that these peculiar hidden structures are having a profound impact on our planet – effectively dictating where certain groupings of volcanoes occur, as well as the island chains that they create. The Hawaiian archipelago wouldn't exist without them – and neither would China's Hainan Island.
And the LLSVPs may have an even wider remit. Scientists have long wondered why the Earth spins on its axis at the angle that it does – in other words, why is the North Pole in the Arctic, and not somewhere else? While many factors are thought to contribute to minor "wobbles" either way, including climate change, the earth's axis has remained broadly stable for billions of years.
One intriguing observation is that the Earth blobs sit neatly on either side of the axis – hinting that either they migrated there because of the earth spinning, or they are influencing the way it does it.
Exactly how the LLSVPs could be affecting the planet's inertia is hard to pin down, because their shapes are so irregular and uncertain. But Lekić has made a map that shows the consensus view of where they're located. "What you see is the Pacific one ends up being kind of elongated east-west, and the Africa one ends up being kind of elongated north-south," he says.
Lekić compares the way the blobs could be affecting the Earth's axis to spinning a book – it's much easier to do it flat than along the spine – having the weight distributed laterally makes the spin more stable. "In general, spinning bodies try to distribute the mass so that the mass is closest to the equator, as far away from the spinning axis as possible," he says. "And so for the earth, that is the LLSVPs. The component of their structure that would affect spin is perfectly aligned with the equator, which suggests that the Earth's rotation axis kind of has migrated to the point where essentially, you have these two kind of heavy things [either side]."
So, though the deep-Earth blobs are still as baffling as ever, they're already set to reveal some of our planet's secrets – and possibly even some from a long-lost alien world. Perhaps one day we'll find an even better way to peer inside the Earth to see them.
*The video of the LLSVPs has been reproduced with permission from Vedran Lekić. It was originally published in the 2016 paper Morphology of seismically slow lower-mantle structures by Sanne Cottaar and Vedran Lekić.
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Zaria Gorvett is a senior journalist for BBC Future and tweets @ZariaGorvett
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France24 - World
White diamond auctioned for over $20 million, falls short of record
Issued on: 12/05/2022 - 08:07
NEWS WIRES
The Rock, the biggest white diamond ever auctioned, sold for 21.7 million Swiss francs ($21.9 million) on Wednesday, far short of the record for such a jewel.
The 228.31-carat stone, larger than a golf ball, was sold in Geneva by Christie's auction house.
There had been high hopes that The Rock would smash the world record for a white diamond, which stands at $33.7 million, a sum fetched in Geneva in 2017 for a 163.41-carat gem.
But the bidding, which started at 14 million Swiss francs, ground to a halt after two minutes at 18.6 million, with the price rising to 21.7 million once the buyer's premium was added on.
The pre-sale estimate had been 19-30 million Swiss francs.
The Rock, a perfectly symmetrical pear-shaped diamond, was sold by an unnamed owner from North America. It was bought by a private collector bidding by telephone.
Rahul Kadakia, Christie's international head of jewellery, brought down the hammer to applause in the sale room in the plush Hotel des Bergues.
Diamonds are graded in colour from D to Z and Kadakia told AFP that despite falling short of the overall record, The Rock had set a new world record price per carat for a G-colour diamond.
"When you look at the price per carat – 100,000 per carat – this is the level of a D colour diamond, and we achieved that for a G colour diamond. So in fact, we're very pleased as are the sellers, as is the buyer."
Max Fawcett, head of the jewels department at Christie's auction house in Geneva, said there were only a handful of diamonds of similar size and quality to The Rock.
The large diamond was extracted from a mine in South Africa in the early 2000s and has been shown in Dubai, Taipei and New York ahead of the sale in Geneva.
Red Cross gem
The Rock was up for grabs alongside a historic intense yellow diamond associated for more than a century with the Red Cross.
A seven-figure chunk of the proceeds will be donated to the International Committee of the Red Cross, headquartered in Geneva, at a time when war is once again stalking the European continent.
The Red Cross Diamond, a cushion-shaped, 205.07-carat canary yellow jewel, sold for 14.2 million Swiss francs including the buyer's premium – well above its price estimate of seven to 10 million francs.
The Red Cross Diamond: 'one of the rarest stones on Earth' 💎 Ahead of its sale in Magnificent Jewels on 11 May, François Curiel, chairman of Christie's Europe and head of the Luxury department, explains what makes this diamond so special: https://t.co/FjBNqFYdYf pic.twitter.com/8erIOx6Hzc
May 3, 2022Multiple bidders fought fiercely over the gem for 10 minutes, ending in a duel in increments of 50,000 francs before one private collector won through.
The original rough stone was found in 1901 in a De Beers company mine in South Africa and is said to have weighed around 375 carats.
As well as ranking among the largest diamonds in the world, a striking feature is its pavilion, which naturally bears the shape of a Maltese cross.
The stone was first put up for sale on April 10, 1918 at Christie's in London. It was offered by the Diamond Syndicate in aid of the British Red Cross Society and the Order of St John.
The Red Cross Diamond fetched £10,000 – approximately £600,000 ($740,000) in today's money. It was bought by the London jewellers S.J. Phillips.
It was sold again by Christie's in Geneva in 1973, fetching 1.8 million Swiss francs, before being offered by the auction house for a third time.
"A 104-year history of the diamond with Christie's; we're very pleased that we were able to locate it, and we're very pleased that we were able to secure it in another private collection," said Kadakia.
Also sold was a tiara that belonged to Princess Irma of Fuerstenberg (1867-1948), a member of one of the most pre-eminent aristocratic families in the Habsburg Empire.
It was estimated at 400,000 to 600,000 Swiss francs. However, it sold for way more: 2.4 million francs, having caught the eye in a prominent spot at the pre-sale exhibition.
(AFP)
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New York Times - World
Trump propuso lanzar misiles a México para ‘destruir los laboratorios de drogas’, según Esper
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Mark Esper, exsecretario de Defensa, publica sus memorias sobre cómo fue trabajar al lado de Trump y cuenta una serie de excesos y equivocaciones que presenció durante su gestión.
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Por Maggie Haberman
En 2020, el entonces presidente estadounidense Donald Trump le preguntó a Mark Esper, su secretario de Defensa, sobre la posibilidad de lanzar misiles a México, para “destruir los laboratorios de drogas” y aniquilar a los cárteles, y sostuvo que el involucramiento de Estados Unidos en un ataque en contra de su vecino del sur podía mantenerse en secreto, relata Esper en su próxima autobiografía.
Esas conversaciones extraordinarias fueron algunos de varios momentos que, según lo describe Esper en el libro A Sacred Oath, lo dejaron casi sin palabras cuando brindó sus servicios al cuadragésimo quinto presidente.
A Esper, el último secretario de Defensa confirmado por el Senado durante el mandato de Trump, también le preocupaba la especulación de que el presidente pudiera hacer un mal uso del ejército el día de las elecciones al ordenarles a los militares que incautaran las urnas, por ejemplo. Esper les advirtió a sus subordinados que estuvieran alertas ante cualquier llamada inusual de la Casa Blanca en las vísperas de las elecciones.
El libro, que saldrá a la venta el martes, ofrece una perspectiva asombrosamente sincera de un secretario de Defensa retirado e ilumina episodios clave de la presidencia de Trump, entre ellos algunos que eran desconocidos o poco explorados.
“Sentí como si estuviera escribiendo para la historia y para el pueblo estadounidense”, dijo Esper, quien se sometió al proceso estándar de autorización de seguridad del Pentágono para verificar información clasificada. También envió su escrito a más de dos docenas de generales de cuatro estrellas, algunos miembros del gabinete y otras personas para que opinaran sobre la precisión y legitimidad.
Para continuar con su opinión de Trump, Esper —quien a lo largo del libro se esforzó para ser justo con el hombre que lo despidió y al mismo tiempo denunciar su comportamiento cada vez más errático después de que su primer juicio político terminó en febrero de 2020— dijo con cautela, pero sin tapujos: “Es una persona sin principios que, a causa de su egoísmo, no debería estar en un puesto de servicio público”.
Un vocero de Trump no respondió de inmediato a una solicitud para ofrecer comentarios.
Esper describe un gobierno completamente rebasado por la inquietud sobre la campaña de reelección de Trump, en el que todas las decisiones estaban ligadas a ese objetivo. Esper escribe que pudo haber renunciado y consideró la idea varias veces, pero creía que el presidente estaba rodeado de tantas personas sumisas y gente que le susurraba ideas peligrosas que habrían puesto a un partidario del régimen en su lugar. Esper decidió que el verdadero acto de servicio era quedarse en su puesto para garantizar que no pasara algo así.
Una de esas ideas surgió de Trump, quien estaba descontento sobre el constante flujo de drogas a través de la frontera sur, durante el verano de 2020. Trump le preguntó al menos dos veces a Esper si el ejército podía “disparar misiles a México para destruir los laboratorios de drogas”.
“No tienen control de su propio país”, relata Esper que dijo Trump.
Cuando Esper planteó varias objeciones, Trump dijo que “simplemente podríamos disparar unos misiles Patriot y eliminar los laboratorios, con discreción” y agregó que “nadie sabrá que fuimos nosotros”. Trump mencionó que tan solo iba a decir que Estados Unidos no había realizado el ataque, narra Esper, quien escribió que habría pensado que era una broma si no hubiera estado frente al presidente.
En la narración de Esper, Trump parecía más envalentonado y más errático después de haber sido exonerado de su primer juicio político. Esper escribe que las decisiones personales reflejaron esa realidad, pues Trump intentó reforzar su control sobre el poder ejecutivo con demandas de lealtad personal.
Uno de los deseos de Trump era poner a 10.000 soldados en las calles de Washington el 1 de junio de 2020, después de que surgieron grandes protestas en contra de la brutalidad policial tras el asesinato de George Floyd. Sobre los manifestantes, Trump le preguntó a Esper: “¿No puedes dispararles y ya?”.
Esper describe un episodio sucedido casi un mes antes durante el cual Trump, cuyas posibilidades de reelección se vieron afectadas por sus repetidas equivocaciones en la respuesta frente a la pandemia de la COVID-19, se comportó de manera tan errática en una reunión del 9 de mayo sobre China con el Estado Mayor Conjunto que un funcionario se alarmó. El funcionario no identificado le confió a Esper un mes después que la reunión lo había llevado a investigar la Vigesimoquinta Enmienda, según la cual el vicepresidente y miembros del gabinete pueden remover al mandatario de su cargo, para ver qué se necesitaba y bajo qué circunstancias se podía usar.
Esper escribe que nunca creyó que la conducta de Trump llegara al grado de tener que invocar la Vigesimoquinta Enmienda. También se esfuerza para darle crédito a Trump cuando cree que lo merece. Sin embargo, el exfuncionario pinta un retrato de alguien que no controló sus emociones ni su razonamiento durante 2020.
Esper señala a funcionarios que consideró influencias erráticas o peligrosas sobre Trump y el asesor político Stephen Miller está casi en la cima de la lista. Esper narra que Miller propuso enviar a 250.000 soldados a la frontera sur, bajo el argumento de que una gran caravana de migrantes estaba en camino. “Las fuerzas armadas de Estados Unidos no tienen 250.000 soldados para enviar a la frontera por una tontería de ese tipo”, fue la respuesta que Esper plasmó en el libro.
En octubre de 2019, después de que miembros del equipo de seguridad nacional se reunieron en la Sala de Situaciones a observar una transmisión del asalto en el que murió el líder del Estado Islámico Abu Bakr al-Baghdadi, Miller propuso asegurar la cabeza de al-Baghdadi, sumergirla en sangre de cerdo y exhibirla para advertir a otros terroristas, escribe Esper. Ese sería un “crimen de guerra”, replicó Esper.
Miller negó rotundamente el episodio y dijo que Esper era “un imbécil”.
Esper también consideraba a Mark Meadows, el último jefe de personal de Trump, como un enorme problema para el gobierno y el equipo de seguridad nacional en particular. Meadows a menudo usaba el nombre del presidente cuando impartía órdenes, pero el exsecretario deja claro que a menudo no estaba seguro de si Meadows estaba comunicando lo que quería Trump o lo que quería él.
Esper también escribe sobre sus repetidos enfrentamientos con Robert O’Brien, el asesor de seguridad nacional de Trump en el último año, a quien describe como el defensor de una estrategia belicosa contra Irán sin considerar los posibles efectos colaterales.
O’Brien dijo que se sentía “sorprendido y decepcionado” por los comentarios de Esper.
Maggie Haberman es corresponsal de la Casa Blanca. Se unió al Times en 2015 como corresponsal de campaña y formó parte de un equipo que ganó un Pulitzer en 2018 por informar sobre los asesores de Trump y sus conexiones con Rusia. @maggieNYT
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Valeurs Actuelles
États-Unis : une loi garantissant le droit à l’avortement finalement rejetée par le Sénat
Le Sénat américain a échoué à faire passer cette loi. Le texte ayant pour but de garantir l’accès à l’avortement aux États-Unis a été rejeté mercredi 11 mai, faute de votes suffisants en sa faveur. Les républicains ont en effet eu le dessus sur le vote, en s’opposant en bloc au projet de loi, relaie Le Parisien. Pour le chef de file de l’aile droite américaine, Mitch McConnell, ce texte, souhaité par les démocrates, s’apparenterait à généraliser des « avortements à la demande ». Le démocrate Joe Manchin, qui s’évertue à mettre des bâtons dans les roues des grands chantiers de Joe Biden, a également voté contre le projet de loi garantissant l’accès à l’avortement.
Les démocrates se plaignent du rejet
Joe Biden a vivement réagi à l’issue de ce vote, jeudi 12 mai : « Une fois de plus – alors que les droits fondamentaux sont menacés devant la Cour suprême – les républicains du Sénat ont bloqué l’adoption de la loi sur la protection de la santé des femmes, un projet de loi qui protège l’accès aux soins de santé reproductive », a écrit le président américain sur son compte Twitter.
Once again – as fundamental rights are at risk at the Supreme Court – Senate Republicans have blocked passage of the Women’s Health Protection Act, a bill that affirmatively protects access to reproductive health care.
— Joe Biden (@JoeBiden) May 12, 2022
Les démocrates n’ont donc pas disposé des 60 voix requises sur 100 pour faire avancer cette loi, relate Le Parisien. Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a déploré cette situation : « Pour la première fois en 50 ans, une majorité conservatrice, une majorité extrême de la Cour suprême est sur le point de décréter que les femmes n’ont pas le contrôle sur leur propre corps. »
Une mobilisation nationale prévue le 14 mai
Ce vote intervient après les révélations du média Politico, le 2 mai dernier, selon lesquelles la Cour suprême s’apprêterait à remettre en cause le droit à l’avortement. Le journal s’appuierait sur une fuite de documents, notamment un projet d’avis majoritaire rédigé par le juge Samuel Alito en lien avec une affaire présentée il y a peu devant la cour. Ce texte pourrait annuler la décision Roe v. Wade (1973), fondatrice de la liberté des femmes à disposer de leur corps dans tout le pays, au nom du droit à la vie privée. En conséquence, chaque État pourrait alors adopter sa propre législation, et ainsi décider de rendre l’interruption volontaire de grossesse (IVG) illégale. Depuis ces révélations, de nombreuses manifestations pro-avortement sont organisées aux Etats-Unis. Plusieurs organisations ont d’ailleurs appelé à descendre dans les rues le 14 mai prochain dans tout le pays. Quatre grandes marches devraient être menées à Washington, New York, Chicago et Los Angeles.
L'Humanité
Près de Lyon, une contamination aux « polluants éternels » inquiète
ActuPollution. Deux sites industriels de Pierre-Bénite sont mis en cause après une enquête journalistique pointant la présence de perfluorés dangereux pour la santé dans les sols, l’air, l’eau du robinet ou encore le lait maternel autour de la vallée de la chimie.
Lucas Martin-BrodzickiComme 12 autres jeunes mamans, Capucine Ovize a reçu ce 10 mai ses résultats d’analyse. En novembre, cette Lyonnaise confiait un échantillon de son lait maternel à Martin Boudot, journaliste d’investigation pour l’émission Vert de rage (France 5).
Lui cherchait à y détecter la présence de perfluorés, ou Pfas, ces « polluants éternels » utilisés par l’industrie chimique. « J’ai un taux assez haut en Pfoa. Je suis chimiste de formation, je sais que ces composés, c’est vraiment pourri, mais ça fait toujours un peu mal de savoir que l’on fait partie de cette population qui subit une pollution générale », lâche, un peu blasée, la maman de 29 ans.
Des effets néfastes sur le système immunitaire
Le Pfoa, présent par exemple dans le Teflon des poêles, fait partie de la grande famille des Pfas. À Pierre-Bénite, en banlieue lyonnaise, l’usine Arkema en a utilisé jusqu’en 2016. L’Union européenne a interdit sa fabrication et sa mise sur le marché en 2020 en raison de ses effets néfastes sur le système immunitaire, le foie ou encore la thyroïde.
Mais des traces persistent dans l’air, les sols, l’eau du robinet, l’eau du Rhône et le lait maternel. Pour arriver à cette conclusion, le journaliste Martin Boudot a réalisé des prélèvements autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite et, pour l’eau du Rhône, en amont de l’usine afin d’avoir une valeur étalon.
Il a confié les échantillons à l’équipe de Jacob de Boer, professeur de chimie environnementale et toxicologie à l’université libre d’Amsterdam. Ce mardi soir, à la Maison de l’environnement de Lyon, le spécialiste des perfluorés recommande entre autres de fermer l’accès au stade de foot municipal jusqu’à son assainissement.
Il alerte aussi sur l’eau du robinet provenant des champs captants du Rhône : « Les échantillons d’eau potable collectés dépassent les limites de sécurité actuelles. Cela montre que les stations de traitement des eaux ne filtrent pas correctement les Pfas. »
Des révélations au caractère explosif
Dans la salle, une centaine de personnes découvrent, entre colère et incompréhension, les résultats. PFHxA, PFNA, 6:2 FTS… difficile de s’y retrouver entre tous les Pfas, pour certains en attente d’interdiction au niveau européen. « Je prends les résultats avec des pincettes, ça peut venir de tellement d’endroits, tempère Capucine Ovize. Je suis énervée contre l’industrie chimique de manière générale, qu’elle ne soit pas proactive sur cette question. »
Contacté par l’Humanité, le groupe Arkema précise que « le site de Pierre-Bénite ne produit, ni n’utilise de perfluorés et respecte toutes les réglementations. Certains perfluorés dont il est question nous semblent concerner d’anciennes activités de la plateforme (…) et peuvent provenir de multiples autres sources ».
Dans un communiqué transmis mardi dans la soirée, la préfecture du Rhône, visiblement consciente du caractère explosif de ces révélations, indique que la Dreal (directionrégionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) contrôle régulièrement les sites d’Arkema et Daikin, l’autre usine présente sur la plateforme industrielle depuis 2002 : « À ce jour, les rejets des trois perfluorés utilisés par les deux sites concernés ne sont pas réglementés. Toutefois, des contrôles récents concernant les Pfas ont été réalisés par la Dreal et des laboratoires agréés. » Ces polluants éternels et leur présence dans la banlieue lyonnaise sont au menu du magazine Envoyé spécial diffusé ce jeudi soir.
pollutionchimielyon France24 - World
Paris to revamp the famed Champs-Élysées ahead of 2024 Olympics
Issued on: 11/05/2022 - 18:44
NEWS WIRES
Paris will give the famed Champs-Élysées a makeover ahead of the 2024 Olympic Games by planting trees and increasing pedestrian areas, the French capital's officials said on Wednesday.
The French often call it "the most beautiful avenue in the world" but activists complain that traffic and luxury retail have turned it into a noisy and elitist area shunned by ordinary Parisians. "We need to re-enchant the capital's most famous avenue, which has lost a lot of its splendour in the past 30 years," the mayor of the capital's 8th district Jeanne d'Hauteserre told reporters. "It's a reduction of the space for cars, to be clear, because that's how we need to envision the city of the future," socialist Paris mayor Anne Hidalgo said.
The plan is in keeping with other efforts by the city leader to squeeze cars out of Paris and make the city more green, a push that has divided residents with critics saying her policies go too far too fast. But supporters have lauded the former presidential candidate's efforts to reduce pollution and increase green areas in the densely populated city that can become unbearable when increasingly frequent summer heatwaves hit.
Around the Arc de Triomphe, which perches atop the Champs-Élysées, the plan is to widen the pedestrian ring surrounding the monument. And at the bottom of the two kilometre-(1.2 mile) long avenue next to the Place de la Concorde, the "Re-enchant the Champs-Élysées" plan will revamp the gardens. "We will create a hectare and a half of green spaces and plant over a hundred trees," deputy mayor Emmanuel Grégoire said.
Paris will spend 26 million euros ($27.5 million) in the lead up to the Olympics on the works set to begin within weeks. The terraces near the top of the avenue favoured by tourists will also be reworked by Belgian designer Ramy Fischler, who will strive to "preserve the identity and personality" of the area, he said. The Champs-Élysées was first laid out in 1670 but was given a revamp by Baron Haussmann, the architect behind the transformation of Paris under Napoleon III in the mid-19th century.
Over the centuries, the avenue has been the stage for the high and low moments in French history, hosting celebrations and commemorations as well as protests, notably the violent Yellow Vest movement. It is also used as the route for the Bastille Day military parade, which celebrates the French republic and its armed forces on July 14, as well as the finishing point for the annual Tour de France cycle race.
(AFP)
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Champs-Élysées, shunned by Parisians, to be turned into 'extraordinary garden'
FRANCEFrench inventor soars above Champs-Élysées on flyboard at Paris parade
Just for tourists? Paris aims to draw locals back to Champs-Élysées
BBC
Halsey says 'body is rebelling' against her as she reveals poor health
By Manish PandeyNewsbeat reporter
Halsey has said she is dealing with a number of health issues, in a revealing update on Instagram.
Wearing a heart monitor, the singer posted on her Instagram Story saying she'd recently been "hospitalised for anaphylaxis a few times".
"My health has changed a lot since I got pregnant and gave birth. I started getting really sick, I've been kind of sick most of my adult life."
But the 27-year-old is still "excited and confident" for her next tour.
Halsey has previously spoken about her struggles with endometriosis in the past - which is a condition that affects one in 10 women of any age in the UK - where cells like the ones in the lining of the womb uterus are found elsewhere in the body - including the bowel, ovaries or bladder.
'Looking for the root cause'
After seeing multiple doctors, the three-time Grammy nominee says she was diagnosed with different conditions.
"I'm still looking for the root cause of some of these things," Halsey said.
"It could potentially be another type of auto-immune disease, and I've known about auto-immune issues for most of my life, especially having endometriosis."
Halsey has spoken openly about her health during her career, Here are the conditions she has been diagnosed with.
Source: NHS
Halsey - who welcomed her first child Ender in July last year - said her symptoms had been "exacerbated" by the pregnancy.
Like Halsey, Elisha Spivey also has EDS and has other conditions to contend with, including seizures, lupus, asthma and chronic fatigue.
"I suffer on a daily basis with dislocations, and fatigue. It affects my mental health and body," the 22-year-old from Bradford tells Radio 1 Newsbeat.
She's recently had surgery on her hand because "my fingers were constantly dislocated and won't go back to normal".
Elisha sometimes wakes up paralysed.
"My mum's got to bathe me, dress me. Because I just physically can't do it myself."
"I try to do as much as I can - like wash my hair - because I want the independence. But it's so hard."
She agrees with Halsey when she says she's been "sick most of my adult life".
"I never know how I'm going to be until I wake up. And I can't plan anything until the day because I just never know how I'm going to be."
Performing again
Similar to Halsey, Elisha used to perform, having loved dancing from the age of two.
"But I had to stop because my bones are so weak. I'd love to do it again and I've seen there's wheelchair dancing so would love to do that."
Halsey says she intends to continue to tour this summer, with dates including appearances Reading and Leeds festivals, but says she is "on a treatment plan" as she rehearses.
The singer admits not being able to tour like she used to "when I was younger and worked insane hours and days in a row".
"I've learnt a lot about doing my job under the conditions I'm experiencing."
She said her performances will also reflect what her body has been going through.
"A lot of the tour will be delving into this weird body horror about everything I've been experiencing, feeling my body is rebelling against me."
"I have a lot of angst, and I have a lot of energy. I have a lot of confusion that I want to get out on that stage.
"Hopefully I've built a show that really reflects that and can be a cathartic place for you to release some tension if you are feeling or have ever felt similarly."
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Buenas noticias para la alimentación, malas noticias para la guerra: Brasil compra fertilizante ruso
Los funcionarios esperaban que la guerra detuviera hasta un 15 por ciento de las exportaciones de fertilizantes rusos. Pero Brasil y otros países han encontrado la manera de continuar con las compras.
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Por Jack Nicas y André Spigariol
RÍO DE JANEIRO — Cuando los primeros misiles rusos impactaron en Ucrania, las repercusiones se sintieron a unos 10.500 kilómetros de distancia, en las enormes plantaciones brasileñas que cultivan gran parte de la soya del mundo.
Rusia suministra una cuarta parte de los fertilizantes de Brasil, y las sanciones impuestas para castigar a Moscú por la invasión amenazaron con imposibilitar la exportación de esta materia prima esencial. Eso representaba un peligro no solo para la economía brasileña, sino también para la capacidad del mundo de alimentarse.
En cuestión de días, funcionarios brasileños les advirtieron a los agricultores que redujeran el uso de un fertilizante crucial, y los expertos pronosticaron que el país —uno de los mayores exportadores de maíz, soya, azúcar y café— tenía solo tres meses antes de que se agotara.
Ahora, dos meses después, Brasil está reponiendo sus reservas de fertilizantes, con la ayuda de Rusia. Del mismo modo en el que el gas ruso ha estado fluyendo a través de los oleoductos hacia Europa, cientos de miles de toneladas de fertilizante ruso han llegado a Brasil desde el comienzo de la invasión. Y hay más en camino.
Brasil se apresuró a comprar fertilizantes rusos justo antes de la invasión para mantener los envíos a inicios de la guerra. Y aunque no se ha prohibido la compra de fertilizantes rusos, los compradores brasileños han tenido que lidiar con sanciones a los bancos rusos y obstáculos logísticos que los expertos temían que interrumpirían el comercio.
Pero los compradores han logrado encontrar formas de sortear esos obstáculos, entre las que está usar un banco ruso que no fue incluido en las sanciones y la asistencia de Citigroup en Nueva York.
Los envíos son buenas noticias para el suministro y los precios de los alimentos a nivel mundial, pero son malas noticias para la estrategia de Occidente de aislar económicamente a Rusia en un intento por debilitar la determinación del presidente Vladimir Putin en Ucrania.
Las sanciones occidentales han congelado gran parte de los activos financieros de Rusia, dijo Edward Fishman, un exfuncionario del gobierno de Barack Obama que en el pasado ayudó a diseñar medidas contra Rusia e Irán. “Lo que no han congelado son los flujos hacia la economía, principalmente a través de la venta de materias primas”.
“Hasta que esa brecha se cierre”, agregó, “alarga la pista de aterrizaje de Putin”.
La invasión rusa a Ucrania ha creado un dilema para las naciones y las corporaciones que enfrenta los valores contra la economía. Gran parte del mundo está de acuerdo en que Rusia debe ser castigada por su invasión de Ucrania, pero los funcionarios gubernamentales y los líderes empresariales están lidiando con las realidades económicas de hacerlo.
El mayor ejemplo es el petróleo y el gas rusos, un salvavidas económico mucho más importante para Putin que los fertilizantes. Los países de todo el mundo han seguido comprando combustible a Rusia, mientras intentaban aislar a Moscú de otras formas.
El fertilizante ruso presenta un dilema similar.
Ucrania y Rusia son dos de los mayores exportadores de trigo, maíz y cebada del mundo, y la guerra ha mantenido gran parte de esas cosechas inmovilizadas, lo que ha provocado un aumento de los precios y exacerbado la escasez mundial de alimentos.
Rusia también representa aproximadamente el 15 por ciento de las exportaciones mundiales de fertilizantes. Bloquear esas exportaciones privaría a Putin de una fuente de ingresos que puede impulsar la guerra de Rusia contra Ucrania. Pero funcionarios de las Naciones Unidas y otros expertos han advertido que las restricciones a los fertilizantes rusos elevarían aún más los precios y agotarían los suministros de alimentos.
Ante la posibilidad de una crisis así, a fines de marzo Estados Unidos creó una excepción en sus sanciones para permitir explícitamente la adquisición de alimentos y fertilizantes rusos. Si bien las sanciones financieras aún complican las transacciones, los funcionarios estadounidenses han estado implementando esfuerzos para tranquilizar a otros gobiernos y líderes empresariales —entre ellos, reunirse con funcionarios gubernamentales y de la industria en Brasil— de que no está prohibido comprar fertilizantes rusos.
Europa impuso un límite de un año a las importaciones de ciertos fertilizantes rusos, lo que permitió que solo ingresaran al continente 2,6 millones de toneladas en un año, menos de la mitad de lo que Europa importó en 2021.
Ahora que parte de ese fertilizante llega a los agricultores de Brasil, los economistas predicen una desaceleración en los aumentos de precios recientes y mejores rendimientos de las cosechas, lo que incrementa las posibilidades de que los productores puedan compensar parte de la escasez de alimentos causada por la invasión de Rusia.
“Mantiene los precios bajo control, y eso es muy importante”, dijo Josef Schmidhuber, un economista que ha estudiado el impacto de los conflictos en los alimentos para la Organización de las Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura. “Si Brasil redujera su producción el próximo año debido a la falta de fertilizantes, sin duda sería una mala noticia para una crisis alimentaria mundial”.
El mayor comprador de fertilizantes rusos es Brasil, que importa de Rusia alrededor de una cuarta parte de sus fertilizantes.
A principios de este año, mientras las tropas rusas se reunían en la frontera con Ucrania, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, se reunió con Putin en el Kremlin. En el encuentro, una semana antes del inicio de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil estaba “en solidaridad con Rusia”. En el mismo viaje, dijo que Brasil duplicaría su suministro de fertilizantes rusos.
Tras el comienzo de la invasión, Bolsonaro dijo que Brasil se mantendría neutral y aclaró la razón. “Lo que sucede a 10.000 kilómetros, en Ucrania, tiene repercusiones en Brasil”, dijo. “Tenemos negocios especiales con Rusia”.
“Para nosotros”, agregó, “la cuestión de los fertilizantes es sagrada”.
Sin embargo, parecía cuestionable si ese suministro de fertilizante podría llegar a Brasil.
Muy rápido, las sanciones a los bancos rusos dificultaron realizar transacciones financieras, las empresas que ayudan a facilitar los acuerdos detuvieron los negocios por temor a las repercusiones y muchos exportadores se mantuvieron alejados debido a las altas primas de seguros y preocupaciones de seguridad. Occidente también emitió sanciones contra los oligarcas, que eran dueños de dos de los mayores productores de fertilizantes de Rusia.
Para agravar el problema, Bielorrusia, el aliado más cercano de Rusia y un importante productor de un fertilizante clave llamado potasa, recibió, a su vez, sanciones en febrero por obligar a un avión comercial a aterrizar para arrestar a un disidente.
La potasa, hecha de sal de potasio y, a menudo, extraída de fondos marinos evaporados, es fundamental para el cultivo de soya, que Brasil produce más que cualquier otro país. Desde el comienzo de la invasión de Rusia, los precios de la potasa se han elevado un 50 por ciento.
En vísperas de la guerra, los importadores brasileños adquirieron más potasa rusa de lo habitual, lo que resultó en la importación de 750.000 toneladas de fertilizante en marzo, en gran parte potasa, según estadísticas gubernamentales. Fue un récord para marzo y un aumento del 14 por ciento respecto al mismo mes del año pasado.
Sin embargo, las nuevas adquisiciones seguían siendo difíciles. Así que Brasil y otros países encontraron otras formas de comprarle a Rusia.
En gran medida, los importadores brasileños se han cambiado a Gazprombank, un gran banco ruso que no fue incluido en las sanciones porque maneja muchas transacciones de energía para países que continúan comprando gas ruso.
Los importadores brasileños también han utilizado Citigroup como intermediario para muchas transacciones, en parte porque creen que podría ayudar a evitar posibles problemas con el Departamento del Tesoro estadounidense, según dos funcionarios bancarios cercanos a las transacciones que hablaron con la condición de anonimato porque no estaban autorizados a discutir el negocio. Los bancos más grandes como Citigroup con frecuencia ayudan a facilitar este tipo de transacciones internacionales.
Una vez que Estados Unidos dejó en claro que el fertilizante ruso no estaba sujeto a sanciones, también se hizo más fácil encontrar transportistas dispuestos a trasladar el producto.
En las últimas semanas, una gran empresa rusa de fertilizantes vendió más de 165.000 toneladas de potasa a clientes brasileños y se espera que los envíos lleguen en junio, según un ejecutivo involucrado en las transacciones que no estaba autorizado a hablar de manera pública. Esta cantidad ya era la mitad de la potasa rusa que había llegado a Brasil en junio de 2021.
Rusia también ha encontrado a otros compradores para su potasa: China y el sudeste asiático, según Ben Isaacson, analista de fertilizantes de Scotiabank.
“Rusia está sacando su potasa”, dijo. “No es una situación tan limitada como pensábamos”.
El mes pasado, Bolsonaro se reunió con el director de la Organización Mundial del Comercio y solicitó la ayuda de la agencia para proteger a la industria de los fertilizantes de nuevas sanciones en caso de que Estados Unidos y otros países occidentales endurezcan sus políticas a medida que avanza la guerra.
Aun así, el gobierno brasileño dice que el nuevo flujo de envíos rusos proveen a sus agricultores de suficiente fertilizante para las principales cosechas de Brasil durante los próximos meses.
Sin embargo, las preocupaciones sobre la posibilidad de acceder al mercado ruso han provocado un nuevo impulso para que Brasil sea más autosuficiente. Bolsonaro y sus aliados han presionado para abrir la selva amazónica a la extracción de sal de potasio para hacer potasa. Un proyecto de ley se detuvo solo después de que se organizaran protestas masivas en la capital de Brasil.
Para la potasa, “hoy no tenemos alternativas”, dijo Neri Geller, un diputado brasileño y empresario agrícola que apoyó el proyecto de ley. “Dependemos de Bielorrusia y Rusia. Entonces, si dejara de llegar de allá para acá, ¿cómo le haríamos?”.
Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicas • Facebook
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L'Humanité
« L’écologie est dans l’ADN de notre culture »
EntretienEssai Dans Manifeste pour une écologie culturelle, Patrick Scheyder défend l’idée que le rapport à la nature fait partie de notre histoire et doit nous aider à observer le futur.
Marie-Noëlle BertrandPatrick Scheyder Pianiste, compositeur et essayiste
Le musicien Patrick Scheyder, le géographe Nicolas Escach et l’essayiste Pierre Gilbert viennent de publier un Manifeste pour une écologie culturelle (1), présenté ce 10 mai à l’Académie du climat, à Paris. Ensemble, ils cherchent à dépasser l’illusion d’une nouveauté écologique, à défaire le récit du pire et défendent une écologie en trois dimensions – le passé, le présent, le futur – faisant partie de notre ADN culturel. Entretien avec Patrick Scheyder.
L’écologie n’est pas seulement une science, elle est aussi culturelle, dites-vous. Chaque société a sa vision de l’écologie ?
C’est certain. La culture n’est pas que l’art, elle est l’ensemble de la société, entre autres les valeurs qui la fondent. La Révolution française a aussi été une révolution culturelle. Au XVIIIe siècle a émergé une réflexion sur le droit naturel, à laquelle ont pris part beaucoup de philosophes qui ont cherché d’autres assises que le droit divin. Ils ont travaillé sur la notion de biens communs. Jean-Jacques Rousseau a posé comme principe que la nature est bonne et que c’est la société qui corrompt l’homme. Tous ne partageaient pas cette vision, en revanche tous sont tombés à peu près d’accord sur le fait que les humains naissent libres et égaux. On peut dire que les principes de liberté, d’égalité et, dans une moindre mesure, de fraternité sont un projet culturel, et même naturaliste : il bat en brèche l’idée que certains seraient favorisés ou défavorisés par la naissance. Au contraire, dit-il, la nature nous fait égaux. Elle devient ainsi une sorte de prototype pour définir de nouveaux cadres, de nouvelles lois et une nouvelle société. Cela s’est traduit entre autres par cette volonté de rebaptiser les mois en leur attribuant des noms d’événements climatiques – ventôse, pluviôse – ou les jours en remplaçant le nom des saints par des noms de légumes. Imaginez que l’on rebaptise l’avenue des Champs-Élysées avenue du Poireau ! Eh bien, c’est ce qui s’est fait à l’époque…
En tire-t-on aujourd’hui une écologie « à la française » ?
La pensée de Rousseau est bien sûr toujours actuelle, mais je ne crois pas que les écologistes d’aujourd’hui s’en réclament plus que cela. Tout mon travail consiste justement à construire un récit qui reconnecte notre société à son histoire, afin de légitimer ce que dit la science. Même ceux qui n’y connaissent rien doivent pouvoir adhérer à l’écologie par d’autres biais que la seule science. Avant de lister les mesures à prendre, il faut construire une pensée. Il faut toucher le cœur des gens. Il n’y a pas besoin d’être expert ou éclairé pour adhérer aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous devons avancer dans le même sens pour l’écologie. C’est aussi une forme de culture, plus intime, qui a à voir avec ce que l’on apprend, pas seulement à l’école, mais dans notre famille, notre entourage…
Notre culture entre-t-elle en conflit avec le reste du vivant ?
Différents conflits naissent de la façon dont on exprime les choses. Le consumérisme entre de fait en conflit avec le respect de la nature. Mais certains conflits naissent aussi de la façon dont on défend l’écologie. Il faut qu’elle sache se remettre en cause, d’abord en dépassant l’illusion de la nouveauté : pour beaucoup, l’écologie nous serait tombée dessus il y a trente ans. Cela expliquerait que nous ne serions pas formés, que nous ne saurions pas quoi faire et serions uniquement dépendants de la parole scientifique. Or, l’écologie est une ancienneté. Elle est dans l’ADN de notre culture. Dire l’inverse est une grave erreur, non seulement historique, mais aussi parce que cela peut ficher la trouille. La nouveauté, c’est aussi la perte des acquis, d’un système qui, tant bien que mal, tient. Le changement doit se passer dans une forme de continuité, pas dans l’absolu. L’autre erreur, c’est de faire uniquement valoir que si rien ne bouge, nous allons tous mourir. Ce n’est pas vraiment une promesse que de dire : « Sauvons la planète. » Il faut aussi promettre du mieux, sans quoi le programme politique est insuffisant…
C’est tout cela que vous cherchez à défendre à travers votre Manifeste pour une écologie culturelle ?
Oui. Nous nous rencontrons sur ce constat qu’il faut aller au-delà des discours et des recettes. Ensemble, nous cherchons à réhabiliter cette notion d’intime et d’inconscient, pour remettre dans l’idée de politique cette dose d’humanité, d’intimité, afin de faire un tout cohérent qui nous rende plus forts.
écologiePhilosophieEssais BBC
Stonehenge: Archaeologists unearth 10,000-year-old hunting pits
Thousands of pits believed to have been used by prehistoric hunters have been unearthed near Stonehenge.
The find, by University of Birmingham and Ghent University researchers, included sites over 10,000 years old.
One of the pits, which was 13ft (4m) wide and 6.5ft (2m) deep, was the largest of its kind in north-west Europe, the archaeologists said.
The discoveries were made using a combination of novel geophysics and "traditional" archaeology, they added.
The researchers said the pits, dating from between around 8,200 BCE and 7800 BCE, showed hunter-gatherers had roamed the landscape during the early Mesolithic period, when Britain was re-inhabited after the last Ice Age.
The discovery was partly made with a technique known as electromagnetic induction survey, which uses the electrical conductivity of soil to provide information that can be used to find materials underground.
It was the first extensive electromagnetic induction survey undertaken in the Stonehenge landscape, according to the University of Birmingham.
Paul Garwood, senior lecturer in prehistory at the University of Birmingham, said what had been discovered was "not a snapshot of one moment in time".
"The traces we see in our data span millennia, as indicated by the 7,000-year timeframe between the oldest and most recent prehistoric pits we've excavated.
"From early hunter-gatherers to later Bronze Age inhabitants of farms and field systems, the archaeology we're detecting is the result of the complex and ever-changing occupation of the landscape."
Dr Nick Snashall, archaeologist for the Stonehenge and Avebury World Heritage Site, said the team had revealed some of the earliest evidence of human activity yet unearthed in the Stonehenge landscape.
"The discovery of the largest known Early Mesolithic pit in north-west Europe shows this was a special place for hunter-gatherer communities thousands of years before the first stones were erected," Dr Snashall said.
Philippe De Smedt, associate professor at Ghent University, said the combination of new techniques and traditional archaeology had revealed otherwise "elusive" archaeological evidence around Stonehenge.
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France24 - World
Finnish president, PM in favour of joining NATO 'without delay'
Issued on: 12/05/2022 - 09:40
Helsinki (AFP) – Finland's president and prime minister said on Thursday they were in favour of joining NATO and a formal decision would be taken this weekend, after Russia's war in Ukraine sparked a swift u-turn in opinion.
"Finland must apply for NATO membership without delay," President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin said in a joint statement.
Niinisto has often served as a mediator between Russia and the West.
"NATO membership would strengthen Finland's security. As a member of NATO, Finland would strengthen the entire defence alliance," the statement said.
A special committee will announce Finland's formal decision on a membership bid on Sunday, the statement added.
The two leaders had been widely expected to come out in favour of joining the Western military alliance.
"Joining NATO would not be against anyone," Niinisto told reporters on Wednesday, amid Russian warnings of consequences if Helsinki were to seek membership.
His response to Russia would be: "You caused this. Look in the mirror," he said.
As recently as January, amid tensions between the West and Russia, Marin said a bid would be "very unlikely" during her current mandate, which ends in April 2023.
But after its powerful eastern neighbour invaded Ukraine on February 24, Finland's political and public opinion swung dramatically in favour of membership as a deterrent against Russian aggression.
A poll published on Monday by public broadcaster Yle showed that a record 76 percent of Finns now support joining the alliance, up from the steady 20-30 percent registered in recent years.
Finland shares a 1,300-kilometre (800-mile) border with Russia and has been militarily non-aligned for decades.
In 1939, it was invaded by the Soviet Union.
Finns put up a fierce fight during the Winter War but were ultimately forced to cede a huge stretch of its eastern Karelia province in a peace treaty with Moscow.
Iro Sarkka, a NATO expert from the University of Helsinki, told AFP before the announcement that Niinisto, who had refrained from revealing his stance on membership, had nonetheless dropped hints that he was leaning toward supporting a bid.
"The president no longer talks about the EU defence option or the role of Finland as the mediator between the East and the West," she said.
Next steps
On Wednesday, the Finnish parliament's defence committee also concluded that membership of NATO would be the "best option" for Finland's security, as the Russian invasion had eroded the security situation in Europe.
A large majority in Finland's parliament backs membership.
"It is 100-percent certain that Finland will apply and quite likely that it will be a member by the end of the year," researcher Charly Salonius-Pasternak of the Finnish Institute of International Affairs told AFP before Thursday's announcement.
Neighbouring Sweden is also contemplating joining the military alliance and the two countries are widely expected to present a joint bid.
For Finland, the next step is for the President and Ministerial Committee on Foreign and Security Policy -- a body made up of the president, prime minister and up to six other cabinet ministers -- to meet on Sunday.
The committee will make the formal decision for Finland to submit an application, with the proposal then presented to parliament.
After an official bid is submitted to the alliance, lawmakers in all 30 NATO member states would need to ratify its application, a process that can take months.
Foreign Minister Pekka Haavisto said on Tuesday he believed Finland could be a full NATO member "at the earliest" on October 1.
"The NATO secretary general has said that this process will take between four and 12 months. My own impression is that it might be closer to four months than 12 months," Haavisto said.
© 2022 AFP
L'Humanité
Écosystème. Préserver la biodiversité, un défi humain
ActuLa sixième extinction de masse des espèces est enclenchée et menace l’avenir de l’humanité. Le lien qui nous unit aux ressources naturelles est profond, notre survie en dépend. La biodiversité nous est essentielle, en voici quelques échantillons.
Marion d'AllardÀ Lyon, on cartographie le vivant pour mieux le préserver
Avec son Atlas de la biodiversité, la cité rhodanienne dispose d’une connaissance de plus en plus précise des espèces présentes sur le territoire. Jardiniers, élus et riverains s’en emparent.
Il aura suffi que le vent s’assoupisse quelques minutes pour que les papillons pointent leurs ailes colorées. « Là, c’est un Pieris », lance sans hésiter Cloé Laurent, référente environnement à la direction des espaces verts de la ville de Lyon, en montrant du doigt le lépidoptère. En ce lundi ensoleillé d’avril, le temps est idéal pour une balade naturaliste. Le printemps fait son œuvre. Le parc de la Cerisaie, dans le 4e arrondissement de la capitale des Gaules, offre un dédale vallonné ou la faune et la flore s’épanouissent sans discrétion ou presque.
Certaines espèces font connaître leur présence au bruit de leurs cris. Un lycéen en classe de première vient d’enregistrer le son de ce qu’il croit être un merle noir avec son téléphone. En petits groupes, ses camarades et lui doivent tenter d’identifier une quarantaine d’espèces d’oiseaux. Un cours de sciences et vie de la Terre (SVT) en plein air, de quoi occuper l’après-midi avec un peu de biodiversité urbaine.
Dans un atlas qui lui est consacré, la ville de Lyon et sa direction des espaces verts ont recensé 30 000 observations sur le territoire communal. Un travail titanesque, compilation de trente années de rapports et de données. Résultat, la cité rhodanienne compte au moins 2 900 espèces différentes sur son aire géographique. Un nombre sous-évalué, assure Cloé Laurent, qui a la charge de mettre à jour le recueil.
Un état des lieux de la nature
D’abord système d’information géographique (SIG) destiné à un usage interne, l’Atlas dresse aujourd’hui un état des lieux de la nature sur les espaces publics étoffé régulièrement. Les deux cents jardiniers de la ville participent à des observations via des protocoles de sciences participatives, mais la moitié des données provient d’associations locales comme Des espèces parmi’Lyon. Le riverain curieux peut, lui, consulter un atlas version grand public pour chaque arrondissement avec cartes, chiffres et autres noms latins.
« Le parc de la Cerisaie est un support de sensibilisation exceptionnel pour des jeunes. Il n’y a pas 36 000 endroits où ils peuvent faire ça en ville », se réjouit Mickaël Gelein. Ce jardinier est l’un des référents biodiversité des espaces verts. La gestion écologique de l’espace vert – labellisé ÉcoJardin comme onze autres parcs lyonnais – lui revient. Il sort d’ailleurs d’une formation sur le sujet, avec une vingtaine de personnes.
L’ENJEU, C’EST DE SENSIBILISER LES PUBLICS À AVOIR UN REGARD OBSERVATEUR, CURIEUX, SUR L’ENSEMBLE DU TISSU DU VIVANT. » NICOLAS HUSSON, ADJOINT EELV AU MAIRE DE LYON CHARGÉ DE LA BIODIVERSITÉ
Parmi les bonnes pratiques que ce référent biodiversité a pu transmettre, il y a ces passages à faune découpés dans la ganivelle, clôture formée par l’assemblage de lattes en bois. Grâce à cette petite attention, les animaux peuvent circuler plus librement. « Un coup de sécateur peut avoir un effet incroyable sur le long terme, s’il y a une bonne observation en amont », illustre le jardinier. Sa collègue Cloé Laurent retrace les faits : « Un riverain était persuadé d’avoir aperçu un chacal doré à proximité du parc. » Après avoir interpellé France Nature Environnement sur cette possibilité et installé des pièges photographiques, les jardiniers ont finalement mis fin au mystère : pas de chacal doré, certes, mais un couple de renards. Ils ont donc agi en conséquence pour que les canidés puissent se faufiler.
« On aime ce qui nous a émerveillés, et on protège ce que l’on aime », dit Nicolas Husson (EELV), adjoint au maire de Lyon chargé de la biodiversité, citant l’explorateur Jacques-Yves Cousteau. Une immense carte des espaces verts surplombe son bureau, façon de rappeler que le terrain de jeu est immense. « L’enjeu, c’est de sensibiliser les publics à avoir un regard observateur, curieux sur l’ensemble du tissu du vivant. Dans le même temps, nous cherchons à “retourner” un urbanisme trop longtemps pensé en défaveur de la nature. »
Pléthore de données, en trois clics
Pour cet ancien de France Nature Environnement, l’Atlas de la biodiversité est un outil de travail bien pratique. Exemple avec le futur grand parc des Balmes, sur les hauteurs de Fourvière, projet qui doit relier de nombreux espaces verts déjà existants, mais isolés entre eux. L’idée est de créer un ensemble cohérent, avec des continuités écologiques. En trois clics, l’aménageur dispose des données de biodiversité et de la liste des espèces protégées dans chaque square. Retour au parc de la Cerisaie. Deux badauds s’arrêtent prendre en photo une composition florale où giroflées et monnaie-du-pape prennent le soleil. « C’est toujours une petite satisfaction de voir ça », sourit Mickaël Gelein. Car, au-delà de l’aspect esthétique, paramètre important dans un parc inscrit au Patrimoine des monuments historiques, ces espèces ont aussi été choisies par le jardinier pour leur capacité à attirer les pollinisateurs.
Le castor a souvent été considéré à tort comme une espèce destructrice. © Getty Images/iStockphoto
Le castor d’Europe retrouve enfin le Nord
Espèce protégée, menacée par l’homme qui l’a longtemps chassé pour sa fourrure et sa viande, le rongeur vient de réapparaître aux abords du canal de Roubaix. Un retour bénéfique pour la biodiversité locale et bien au-delà.
Nous sommes à l’automne 2019, lorsque des engins de chantier débarquent sur la commune de Wattrelos (Nord). À l’initiative de la métropole lilloise, les travaux entrepris visent à consolider la digue qui sépare le canal de Roubaix et la rivière Espierre. En amont, le bureau d’études Rainette, avec le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas-de-Calais, a inspecté la zone. Leurs relevés sont formels : les traces repérées attestent sans aucun doute la présence du castor d’Europe. Les travaux sont interrompus début décembre. Car, loin de l’anecdote, la réapparition de cette espèce, protégée depuis 1968, est une bonne nouvelle pour la biodiversité locale et bien plus largement encore.
Un rongeur ingénieur
Plus gros rongeur d’Europe, le castor peut mesurer jusqu’à 90 cm de long pour près de 30 kg à l’âge adulte. Présent sur tout le territoire national au Moyen Âge, il en a peu à peu disparu. Chassé par l’homme pour sa fourrure et sa viande, le castor d’Europe demeurera absent des radars des naturalistes du Nord pendant un siècle et demi. Sa mise sous protection a donc permis le redéveloppement de cette espèce considérée souvent comme destructrice, à tort.
« De manière générale, par son comportement et ses activités, le castor améliore l’état de la biodiversité. C’est une espèce dite ingénieure, qui régule tout un écosystème », relève Claire Poirson, du bureau d’études Rainette. Le castor d’Europe est arrivé de la Belgique jusqu’au département du Nord avant de recoloniser son habitat naturel. Un habitat « limité à la rivière et sa bande boisée (ripisylve) sur une ou deux dizaines de mètres », précise la nomenclature Natura 2000.
SES BARRAGES PRÉSERVENT LA RESSOURCE EN EAU ET SAUVEGARDENT LES ZONES HUMIDES.
Indispensable, donc, de protéger ces zones. Car « de la survie du castor dépend celle de nombreuses autres espèces », poursuit Claire Poirson. Caractéristique de son activité, la construction de barrages permet en effet de préserver la ressource en eau et de sauvegarder les zones humides. Ce faisant, « le castor crée des plans d’eau permettant de relever le niveau de la nappe phréatique, de favoriser une alimentation plus régulière des sources, de réguler le débit des cours d’eau, de tamponner les crues et de réduire la pollution des cours d’eau », liste la chargée d’études faune au cabinet Rainette. Et ce n’est pas tout.
Bénéfique à la faune et à la flore
« En abattant des arbres en automne et en hiver, le castor provoque un apport accru de lumière et de chaleur favorables à la diversité végétale », poursuit Claire Poirson, qui souligne que « le bois mort est favorable à diverses espèces de coléoptères ». Dans ces zones humides créées par le castor, une multitude d’espèces trouvent elles aussi un écosystème idéal à leur installation. C’est le cas des amphibiens et des odonates (libellules), de certains oiseaux et autres mammifères inféodés aux zones humides. C’est le cas, enfin, d’« espèces pionnières souvent menacées, telles que le sonneur à ventre jaune, le putois d’Europe, la cigogne noire et l’agrion délicat », égraine Claire Poirson. En d’autres termes, que le castor revienne et c’est toute une faune qui reprend du poil de la bête.
Concurrencé par le lézard africain, le gecko vert pourrait y laisser sa peau. © Matthijs Kuijpers / Biosphoto
Le gecko vert de Manapany, dernier pirate de La Réunion
Ce petit lézard menacé d’extinction est singulier à deux titres : c’est un chapardeur hors pair, et l’un des deux derniers reptiles endémiques de cette île de l’océan Indien.
Ce lézard-là ne ferait pas de mal à une mouche, et pourtant il vole. Il fauche, il chope, il déplume, bref il chaparde, et même plus : il kidnappe ses victimes pour les délester. Mais le tout sans un poil de violence, c’est son originalité. Une autre de ses particularités est qu’il est l’un des deux derniers reptiles endémiques de La Réunion. Peut-être plus pour très longtemps, d’ailleurs. Le gecko vert de Manapany compte parmi les espèces les plus menacées au monde, recensé à ce titre sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sur son île natale, certains ont fait de sa survie un enjeu autant qu’un symbole. « Aujourd’hui, seulement 1 % des juvéniles atteignent l’âge adulte », explique Sébastien Dervin, chef de projet scientifique de l’association Nature océan Indien (NOI). « Si rien n’est fait, on estime qu’à ce rythme, il aura disparu en 2027. »
Les chercheurs de l’université de Saint-Denis de La Réunion continuent d’étudier les facteurs intervenant dans cette hécatombe. L’un est clairement pointé du doigt : l’essor d’espèces invasives depuis le XVIIIe siècle. Considéré comme la deuxième cause d’extinction de la biodiversité dans le monde, ce processus, qui voit des plantes ou des animaux coloniser des habitats aux dépens des variétés indigènes, est d’autant plus mortifère sur les îles, territoires limités par la mer. Celle de La Réunion n’échappe pas à la règle.
SANS UN POIL DE VIOLENCE, IL KIDNAPPE DES ABEILLES POUR LES DÉLESTER DE LEUR PELOTE DE POLLEN.
« Le gecko vert de Manapany est victime d’animaux arrivés par bateau avec les premiers colons », raconte Nicolas Huet, chargé d’études sur la lutte contre les espèces exotiques pour NOI. Le rat, la couleuvre loup et l’agame arlequin, un caméléon, trônent en tête de liste. Compétition alimentaire, prédation ou introduction de maladies nouvelles : leur impact s’est très vite avéré délétère, et pas uniquement pour le petit gecko vert de Manapany. Les scinques indigènes (des lézards eux aussi) et les geckos nocturnes qui peuplaient l’île n’y ont pas survécu. « Il a suffi de vingt ans pour que toutes ces populations déclinent », poursuit Nicolas Huet. Le pire étant peut-être que le phénomène se poursuit aujourd’hui, faute de mesures publiques.
Un risque pour la biodiversité
« En 1995, des premiers individus d’agame des colons, un lézard africain, ont été vus sur le port et signalés aux autorités », reprend Sébastien Dervin. « Aucun dispositif de capture n’a été mis en place et, vingt-cinq ans plus tard, il était partout sur l’île. » D’autres geckos débarqent eux aussi, parfois avec la complicité de passionnés de vivariums. Une fois relâchés, certains prennent leurs aises.
À moins que les élevages de juvéniles développés depuis un an par NOI ne confirment leur efficacité, le petit vert pourrait y laisser sa peau. Ce serait triste, en termes de patrimoine mondial. Et périlleux, en termes de biodiversité. Car, sa manie de chaparder lui confère une place singulière dans l’écosystème réunionnais. « Lorsque les vacoas sont en fruits et attirent les insectes, le gecko vert de Manapany saute sur les abeilles, les attrape, leur vole leur pelote de pollen et les libère », explique Sébastien Dervin. Un cleptoparasitisme qui a particularité de se faire en douceur. Un autre gecko que lui n’aura pas forcément le même tact, au grand dam des pollinisateurs.
Biodiversitéécosystèmeextinction des espèces BBC
Adidas sports bra adverts banned over bare breasts
By Jennifer MeierhansBBC News
Adidas sports bra adverts that featured photographs of bare breasts have been banned for showing explicit nudity.
Images of the breasts of dozens of women of various skin colours, shapes and sizes in a grid format appeared on a tweet and two posters.
The Advertising Standards Agency found all three versions likely to cause widespread offence.
Adidas said the adverts "show just how diverse breasts are" and therefore how important the correct sports bra is.
A spokesperson for Adidas UK said it stood proudly behind the message which it continued to display on its website.
The tweet was posted in February with the words: "We believe women's breasts in all shapes and sizes deserve support and comfort. Which is why our new sports bra range contains 43 styles, so everyone can find the right fit for them."
The two posters showed similar cropped images of 62 and 64 women, and stated: "The reasons we didn't make just one new sports bra."
The advertising watchdog received 24 complaints that the advert's use of nudity was gratuitous and objectified women by sexualising them and "reducing them to body parts".
Some people had contacted them asking whether the posters were appropriate to be on display where they could be seen by children.
Twitter also said the post had been reported by some users but was not found to be in breach of its terms of service.
The ASA said it did not think the way the women were portrayed in the tweet was sexually explicit or objectified them.
But it did find that the tweet was likely to be seen as explicit nudity and required careful targeting to avoid causing offence.
It decided the posters were not suitable for use in untargeted media where they could be seen by children. Adidas UK said the images were intended to "reflect and celebrate different shapes and sizes, illustrate diversity and demonstrate why tailored support bras were important".
They said the images had been cropped to protect the identity of the models and to ensure their safety, adding that all the models shown had volunteered to be in the ad and were supportive of its aims.
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France24 - World
Palestinians honour slain journalist, reject joint probe
Issued on: 12/05/2022 - 09:26Modified: 12/05/2022 - 09:24
Ramallah (Palestinian Territories) (AFP) – Palestinians planned a memorial service Thursday for journalist Shireen Abu Akleh who was killed while covering an Israeli raid in the West Bank, but have rejected US-led calls for a joint investigation into her death.
Palestinian-American Abu Akleh, 51, a veteran of Qatar-based Al Jazeera's Arabic TV service, was shot in the head during clashes in the Jenin refugee camp, a major flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict.
Israel's Defence Minister Benny Gantz conceded late Wednesday that it could have been "the Palestinians who shot her" or fire from "our side" -- appearing to walk back Prime Minister Naftali Bennett's remarks that she was "likely" killed by stray Palestinian gunfire.
"We are not certain how she was killed but we want to get to the bottom of this incident and to uncover the truth as much as we can," Gantz told reporters.
Al Jazeera, Palestinian officials and witnesses said Abu Akleh was killed by Israeli forces, and the network insisted she was targeted "deliberately" and "in cold blood".
Israel has publicly called for a joint investigation into the killing and asked Palestinian authorities to hand over the bullet that struck Abu Akleh for forensic examination.
An Israeli security source told AFP that Israel was prepared to examine the projectile in front of Palestinian and US officials, "out of transparency".
'High transparency'
The European Union has urged an "independent" probe while the United States demanded the killing be "transparently investigated", calls echoed by UN human rights chief Michelle Bachelet.
An initial autopsy and forensic examination were conducted in Nablus in the Israel-occupied West Bank hours after her death, but no final conclusions have been disclosed.
Senior Palestinian Authority official Hussein Al-Sheikh, a close confident of president Mahmud Abbas, has ruled out a joint probe.
"Israel has requested a joint investigation and to be handed over the bullet that assassinated the journalist Shireen. We refused that, and we affirmed that our investigation would be completed independently," Al-Sheikh said on Twitter.
"We will inform her family, #USA, #Qatar and all official authorities and the public of the results of the investigation with high transparency. All of the indicators , the evidence and the witnesses confirm her assassination by #Israeli special units."
'Sister of all Palestinians'
Abu Akleh rose to prominence for Arabic audiences after joining Al Jazeera in 1997 and through her coverage of the second Palestinian Intifada, or uprising, from 2000-2005.
"She was the sister of all Palestinians," her brother Antoun told AFP at the family home in Israeli-annexed east Jerusalem.
"What happened cannot be silence ... She will not be forgotten."
In a sign of her status among Palestinians, she was set to receive what the Palestinians labelled a full state memorial at the presidential compound in Ramallah on Thursday morning.
Her death came nearly a year after an Israeli air strike destroyed a Gaza building that housed the offices of Al Jazeera and news agency AP.
Tensions have again risen in recent months as Israel has grappled with a wave of attacks which have killed at least 18 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
A total of 31 Palestinians and three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
© 2022 AFP
L'Humanité
Sciences. Limites planétaires : jusqu’à quel point la Terre craque-t-elle ?
ActuPubliée fin avril, une étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs stipule qu’une sixième frontière environnementale a été franchie : celle de l’eau disponible pour la végétation, et plus globalement pour la vie.
Marie-Noëlle BertrandLa Terre est-elle en train de nous lâcher pour de bon ? La publication, fin avril, d’une étude avançant qu’une nouvelle limite planétaire venait d’être franchie a de quoi soulever la question. Selon une équipe internationale de chercheurs, le cycle de l’eau a atteint, à l’échelle mondiale, un déséquilibre tel que la disponibilité en eau verte, celle qui permet à la végétation d’être et de croître, serait compromise.
La sixième des neuf limites planétaires à l’intérieur desquelles l’humanité peut fonctionner en toute sécurité serait ainsi sur le point d’être dépassée. La cinquième limite – trop-plein de pollution chimique dans la biosphère – est jugée l’être depuis le mois de janvier. Bouleversements climatiques, érosion de la biodiversité, changement d’usage des sols et modification des cycles biochimiques : les quatre autres le sont depuis 2015, selon des travaux similaires. Six limites sur neuf : est-ce à dire qu’un point de non-retour a été atteint ? Tout en restant alarmante, la réponse est à la fois plus complexe et moins définitive.
« Attention à ne pas tout mélanger », prévient Wolfgang Cramer, chercheur à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE) et coauteur du sixième rapport du Giec. « Les limites planétaires ne sont pas des points de basculement. » Ces derniers peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la terre se réchauffe et qui feront passer un système d’un état à un autre », poursuit le scientifique. Une fois atteint, l’actuel deviendrait passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements, en outre, pourraient conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent dans cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou encore celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié au cours des derniers mois, le niveau de fonte des glaces du Groenland est tel que le processus est désormais considéré comme inéluctable.
Autre facette d’une même pièce, les limites planétaires, elles, ne sont ni aussi tranchées, ni aussi précises. À la différence des points de basculement, elles ne se focalisent pas sur un système terrestre précis, mais établissent une moyenne globale d’événements induits par l’activité humaine et susceptibles de compromettre la durabilité de nos sociétés telles que nous la connaissons. Développé en 2009 par une équipe de 28 chercheurs internationaux réunie à l’initiative du Suédois Johan Rockström, aujourd’hui à la tête du Potsdam Institut, le concept porte ainsi sur un ensemble de processus environnementaux jugés indispensables à la régulation et à la résilience des systèmes terrestres. Au final, ces limites indiquent plus une tendance au déséquilibre qu’un point de non-retour.
Il n’empêche : « Transgresser une (de ces) frontière(s) augmente le risque que les activités humaines puissent conduire le système terrestre à un état beaucoup moins hospitalier, nuisant aux efforts visant à réduire la pauvreté et conduisant à une détérioration du bien-être humain dans de nombreuses régions du monde », résumait, en 2015, Will Steffen, du Stockholm Resilience Centre et acteur majeur du collectif.
C’est ce même Stockholm Resilience Centre qui, en collaboration avec le Potsdam Institut, a publié la semaine dernière l’étude qui nous intéresse présentement. Voici ce qu’elle dit. L’eau verte « est maintenant grandement perturbée par les pressions humaines à l’échelle continentale ou planétaire ». Les preuves d’une détérioration généralisée du fonctionnement du système terrestre, entre autres, « indiquent que la limite planétaire est déjà transgressée », estiment encore les chercheurs. Outre que de pointer ce déséquilibre, leur étude a ceci de singulier qu’elle est la première à parvenir à avancer une évaluation spécifique de l’état de cette ressource, composante importante de nos ressources en eau douce.
Un sol sans vie est un sol qui s'assèche
« Lorsqu’on parle du cycle de l’eau, on parle de deux choses », explique Emma Haziza, hydrologue et fondatrice du centre de recherche et de consulting Mayane. L’eau bleue est la mieux connue, elle représente 97 % des réserves aquatiques mondiales. « Ce sont les océans, les lacs, les fleuves, les nappes phréatiques… » Celle-ci n’est, pour l’heure, pas considérée comme ayant atteint un stade critique.
L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. Emma Haziza, hydrologue
L’eau verte, elle, ne vaut que pour 2 % de ces réserves, mais est tout aussi indispensable à la vie : elle se cache dans le cœur même des terres, là où plongent les racines des végétaux dont elle permet d’assurer la croissance. Son cycle complet est fait de précipitations terrestres, d’humidification des sols et d’évaporation. Et c’est ce cycle qui est aujourd’hui cassé. « La disparition de l’eau verte, c’est en quelque sorte la disparition de la rosée du matin », résume Emma Haziza. De quoi coller le blues.
Un risque de renversement d’un système terrestre
Pendant des années, pourtant, cette donnée est restée la grande oubliée des travaux scientifiques, faute de pouvoir être finement appréhendée. Les modèles de calculs mis en place par le collectif de chercheurs ont permis qu’il en soit autrement.
Ils font intervenir, entre autres, les données sur la raréfaction des précipitations continentales et la multiplication des sécheresses. Provoquées par le réchauffement climatique, elles ne sont toutefois pas seules en cause, insiste Emma Haziza. « L’usage inconsidéré de pesticides mène à la perte de biodiversité dans les sols », explique-t-elle. « Or, un sol sans vie est un sol qui s’assèche. » En grande partie destinée à l’alimentation animale, l’intensification des productions agricoles est elle aussi en cause, quand elle contribue au stress hydrique des terres. Une absence d’eau qui elle-même obère le processus d’évaporation, perte qui contribue à la raréfaction des précipitations : le cercle vicieux de l’aridification se voit ainsi bouclé.
Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane. Arne Tobian, scientifique
Pointée pour sa responsabilité dans le processus, l’agriculture en est aussi une des premières victimes, au même titre que la biosphère dans son ensemble. « La forêt amazonienne dépend de l’humidité du sol pour sa survie », souligne ainsi l’étude du Stockholm Resilience Centre. Or, « il y a des preuves que certaines parties de l’Amazonie se dessèchent. La forêt perd de l’humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation », rappelle Arne Tobian, coauteur des travaux. Où l’on en revient au risque de renversement d’un système terrestre : « Ces changements pourraient pousser l’Amazonie à se rapprocher d’un point de basculement où de grandes parties pourraient passer de la forêt tropicale à des états proches de la savane », conclut le scientifique.
Publiés après la sortie du dernier rapport du Giec, vaste synthèse des connaissances scientifiques mondiales, les résultats de cette étude n’y ont, de fait, pas été inclus. « Mais elles le seront certainement dans un prochain rapport s’il y en a un », reprend Wolfgang Cramer. Limitées, en ce qu’elles offrent une moyenne globale qui ne permet pas de distinguer ce qu’il en est d’une région du monde à une autre – le niveau d’aridité des sols n’est de fait pas le même au Sahel qu’en Bourgogne –, elles offrent néanmoins « une idée du niveau global de carence en eau verte », estime-t-il. Elles complètent en ce sens les données déjà avancées par le Giec dans plusieurs de ses rapports. « Personne n’est vraiment très surpris par ces conclusions, mais le fait est que ce regard porté sur l’eau disponible pour les plantes est unique », estime le scientifique, pour qui la conclusion s’impose : « L’atténuation des gaz à effet de serre doit rester notre priorité. »
Du basculement au point de non-retour
Les points de basculement, ou points de non-retour, peuvent se définir « comme les changements de plus en plus susceptibles d’advenir à mesure que la Terre se réchauffe et qui feront passer un système terrestre d’un état à un autre », explique Wolfgang Cramer, coauteur du sixième rapport du Giec. Une fois atteint, l’actuel deviendrait alors passé impossible à recouvrer, si ce n’est à une échelle de temps géologique indéterminable.
Ces basculements pourraient, en outre, conduire à une réaction en chaîne et déboucher sur un scénario d’emballement : chaque renversement favoriserait le réchauffement de l’atmosphère et la survenue d’un nouveau basculement. Figurent à cette liste le dégel du pergélisol (permafrost), l’affaiblissement des puits de carbone naturels, le dépérissement des forêts amazoniennes et boréales, la réduction de la couverture de neige dans l’hémisphère nord ou celle des glaces de mer de l’Arctique et de l’Antarctique. Certains, déjà, sont effectifs : selon le sixième rapport du Giec publié en 2021-2022, le niveau de fonte de la calotte du Groenland est tel que le processus est considéré comme quasi inéluctable.
QU’EST-CE QUE LE GIEC ?Créé par l’ONU, en 1988, le Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ) est un organisme intergouvernemental chargé « d’évaluer les travaux scientifiques consacrés au changement climatique ». Il regroupe des centaines de chercheurs du monde entier et produit tous les cinq à sept ans un rapport d’évaluation qui synthétise l’ensemble des connaissances sur le sujet.
Le Giec est organisé en trois groupes travaillant sur des thèmes ainsi répartis :
- la physique du système climatique.
- les impacts du réchauffement climatique sur l’environnement et les sociétés, et les mesures d’adaptation à mettre en place.
- les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le 28 février, le GIEC présenté le second volet de son sixième rapport réalisé à partir de l’analyse de 34 000 études..
Pour télécharger le rapport, c’est par ici !
eauClimat Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Russie dénonce un bombardement ukrainien sur son territoire qui a fait au moins un mort
Ce mercredi, au moins une personne aurait été tuée, tandis que trois autres auraient été blessées, dans une attaque perpétrée dans le sud-ouest de la Russie, dans la région de Belgorod. Les bombardements proviendraient d’Ukraine, relate BFM TV. L’annonce a été faite par le gouverneur russe de la région touchée, Vyacheslav Gladkov, sur l’application de messagerie Telegram. Il a ensuite précisé que la situation était « la plus difficile » qu’ait connu sa région depuis que le président russe Vladimir Poutine a envoyé des troupes en Ukraine.
Vyacheslav Gladkov a accusé l’Ukraine d’avoir visé le village de Solokhi, avant de préciser qu’une maison avait été en partie détruite, indiquent nos confrères. Régulièrement, les autorités dans les régions frontalières de l’Ukraine accusent les forces de Kiev de lancer des attaques contre la Russie. En avril dernier, par exemple, Vyacheslav Gladkov avait accusé des hélicoptères ukrainiens d’avoir attaqué un dépôt de carburant à Belgorod.
Volodymyr Zelensky : « Nous devons être respectés »
Volodymyr Zelensky a défendu ce mercredi une intégration de plein droit de l’Ukraine à l’Union européenne, tandis qu’Emmanuel Macron a de son côté évoqué une « communauté politique » européenne, avec certains membres qui ne sont pas dans l’UE, mais pourraient toutefois participer à certaines discussions, indique BFM TV. « Notre entrée ne pourra que renforcer l’UE, on ne peut pas rester à distance », a argué le dirigeant ukrainien. « On ne peut pas rester dans l’incertitude de manière constante. C’est comme si quelqu’un [était] invité et qu’on ne lui [mettait] pas de chaise », a-t-il ensuite jugé.
L’Allemagne « ouverte » à l’idée d’utiliser des fonds russes pour reconstruire l’Ukraine
Le ministre allemand des Finances s’est déclaré ce mercredi « ouvert » à la possibilité d’utiliser des capitaux de la Banque centrale russe – gelés dans le cadre des sanctions occidentales – afin de venir en aide à la reconstruction de l’Ukraine, comme le relaye Le Figaro. « Je suis ouvert à une discussion au niveau international concernant la confiscation de capitaux de la Banque centrale russe », a détaillé Christian Lindner à l’occasion d’une conférence de presse. Ce dernier était interrogé au sujet de l’opportunité d’utiliser les avoirs visés dans le cadre des sanctions contre la Russie afin d’aider à reconstruire l’Ukraine. « Je peux me l’imaginer au point de vue politique, si cela est souhaité », a-t-il ensuite précisé. Pour ce qui est des biens gelés des personnes privées et des entreprises, la situation est toutefois plus compliquée, car les expropriations sont soumises « à des normes de droit dont nous ne pouvons pas ne pas tenir compte au niveau politique », a-t-il nuancé après.
Pour l’ONU, il est important de maintenir le contact avec la Russie
« Il est clair qu’à l’heure actuelle, il n’existe aucune chance d’un accord de paix ou d’un cessez-le-feu immédiats », a confié ce mercredi Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies. Toutefois, « cette guerre ne durera pas éternellement. Le moment viendra où les négociations de paix seront sur la table. Le moment viendra, je l’espère, d’une solution au problème », a-t-il ensuite observé, comme le relève 20Minutes, qui cite ses propos. « Si vous voulez résoudre un problème, vous devez traiter avec ceux qui ont causé le problème ou peuvent le résoudre », a-t-il argué. Avant de conclure : « Il fait donc pleinement sens de parler au dirigeant de la Fédération russe. »
Moscou prétend que Kiev prépare une attaque pour ensuite l’en tenir pour responsable
L’agence de presse russe Tass a fait savoir ce mercredi que le ministère de la Défense à Moscou détenait des preuves selon lesquelles Kiev préparait une attaque d’envergure sur son territoire. Et cela, pour ensuite accuser la Russie d’en être la responsable, souligne BFM TV. « Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie dispose d’informations sur la préparation de provocations pour accuser les forces armées russes d’utiliser des armes de destruction massive », a expliqué Igor Kirillov, chef des troupes de protection radiologique, chimique et biologique des Forces armées de la Fédération de Russie.
Antonio Guterres « profondément préoccupé » par la faim dans le monde
Le secrétaire général des Nations unies a déclaré ce mercredi qu’il était « profondément préoccupé » par les pénuries alimentaires qui risquent de provoquer une faim généralisée dans plusieurs parties du monde, indique France 24. « Je dois dire que je suis profondément préoccupé, notamment par les risques de voir la faim se généraliser dans différentes régions du monde en raison de la situation dramatique […] à laquelle nous sommes confrontés en raison de la guerre en Ukraine », a-t-il notamment observé. Antonio Guterres, qui s’est exprimé aux côtés du chancelier et du ministre autrichien des Affaires étrangères à Vienne, a également confié que des pourparlers étaient en cours afin d’évacuer davantage de civils des zones de conflit en Ukraine.
« L’armée ukrainienne libérera Kherson »
Sur Twitter, Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président ukrainien, a écrit ces quelques mots, cités par Le Figaro : « Le seul recours qui puisse être préparé par les ‘Gauleiters’ de la région de Kherson est une demande d’excuse après un verdict du tribunal. Les envahisseurs peuvent demander à rejoindre même Mars ou Jupiter. L’armée ukrainienne libérera Kherson, quels que soient les jeux de mots auxquels elle jouera. »
La Roumanie fait un pas pour sortir du gaz russe
Les sénateurs roumains ont voté ce mercredi une proposition de loi qui ouvre la voie à l’extraction du gaz en mer Noire, nous apprend 20Minutes. Le texte a pour objectif d’« assurer la sécurité énergétique » de la Roumanie et de lui permettre à terme de devenir un exportateur de gaz. Pour l’heure, la Roumanie est dépendante de la Russie en hiver, pour couvrir environ 20 % de ses besoins en gaz. D’après des estimations de la société d’audit Deloitte en date de 2018, 170 milliards de mètres cubes de gaz pourraient être extraits d’ici 2040 en mer Noire. C’est-à-dire l’équivalent de 15 ans de consommation roumaine. Toutefois, la loi doit encore être soumise au vote des députés – a priori, il s’agit d’une formalité – avant une entrée en vigueur dès la fin du mois de juin.
La République tchèque autorise une centaine de ses ressortissants à combattre
Le président tchèque Milos Zeman a donné ce mercredi son feu vert à une centaine de citoyens tchèques pour aider l’armée ukrainienne à combattre les forces russes, relaye BFM TV. L’annonce a été faite par son porte-parole. Auparavant pro-russe, Milos Zeman a changé de position après l’invasion de l’Ukraine qui a débuté le 24 février. Peu après, il avait qualifié de « fou » son allié de longue date, le dirigeant russe Vladimir Poutine. « Mercredi, [Milos Zeman] a signé une décision approuvant l’adhésion aux forces armées ukrainiennes de 103 citoyens », a indiqué son porte-parole Jiri Ovcacek dans un communiqué.
Kiev devra « lutter pendant 100 ans » contre les conséquences de la guerre
L’Ukraine va devoir « lutter pendant 100 ans » contre les conséquences du conflit, a mis en garde le chancelier allemand Olaf Scholz, ce mercredi, en faisant un parallèle avec celles de la Seconde Guerre mondiale dans son pays, relate France 24. « Ceux qui vivent en Allemagne savent que les bombes qui sont tombées pendant la Seconde Guerre mondiale sont encore découvertes aujourd’hui et que les alertes à la bombe continuent. L’Ukraine [doit] donc se préparer dès maintenant à lutter pendant 100 ans contre les conséquences de cette guerre », a-t-il expliqué à l’occasion d’une conférence de presse à Berlin.
Des milliers de morts en Ukraine
Il n’existe à l’heure actuelle aucun bilan global des victimes civiles du conflit, indique Le Figaro. Mais rien qu’à Marioupol, les autorités ukrainiennes ont évoqué, il y a plusieurs semaines de cela, 20 000 morts. Par ailleurs, les enquêteurs ukrainiens assurent avoir identifié « plus de 8 000 cas » présumés de crimes de guerre, observe le quotidien national. Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 25 000 hommes, 199 avions ainsi que 1 130 chars, depuis le début de l’offensive. De son côté, le Kremlin a concédé des « pertes importantes ». Plusieurs sources occidentales évoquent jusqu’à 12 000 soldats russes décédés. Quant au président Zelensky, il a assuré qu’environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens auraient été tués, tandis que 10 000 avaient été blessés. Toutefois, aucune statistique indépendante n’est encore disponible.
Les transferts d’argent vers Kiev vont bondir
Les transferts d’argent en direction des pays à revenus faibles et intermédiaires devraient augmenter de 4,2 % cette année. Une hausse particulièrement importante de 20 % pour l’Ukraine est prévue, rapporte 20Minutes ce mercredi.
« Si l’Ukraine avait été admise dans l’Otan, il n’y aurait pas eu de guerre »
Ce mercredi, lors de sa prise de parole en visioconférence avec des étudiants de Sciences Po Paris, le président Volodymyr Zelensky a assuré que si Kiev avait été membre de l’Alliance atlantique, l’invasion russe n’aurait jamais eu lieu, relaye BFM TV. « En ce qui concerne l’Ukraine, l’erreur était le fait que l’Otan ne lui [ait] pas trouvé une place avant la guerre. Je suis persuadé que si l’Ukraine avait été admise dans l’Otan, il n’y aurait pas eu de guerre », a-t-il assuré.
Ukraine : près d’un tiers des emplois perdus à cause de la guerre
Quelque 30 % des emplois en Ukraine – autrement dit 4,8 millions – ont été perdus depuis le début de l’offensive déclenchée par la Russie, rapporte France 24, ce mercredi. Cette évolution dépend entièrement de la situation militaire, a mis en garde l’Organisation internationale du travail (OIT). Désormais, celle-ci échafaude des scénarios en fonction de l’évolution des opérations militaires. « Dans l’hypothèse où les hostilités cesseraient immédiatement, il pourrait y avoir une reprise rapide de l’emploi, avec le rétablissement de 3,4 millions d’emplois, ce qui ramènerait le taux de pertes d’emploi à 8,9 %, détaillent les experts de l’organisation basée à Genève. A contrario, si l’escalade militaire se poursuivait, le nombre de pertes d’emplois pourrait s’accroître, pour atteindre 7 millions, ou 43,5 %. »
« Nous n’abandonnerons jamais »
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a fait savoir ce mercredi que le moment viendrait où il y aurait des négociations de paix concernant l’Ukraine. Toutefois, ce ne sera pas dans un futur immédiat, rapporte Le Figaro. « Cette guerre ne durera pas éternellement. Il y aura un moment où des négociations de paix auront lieu », a confié Antonio Guterres à l’occasion d’une conférence de presse avec le président autrichien Alexander Van der Bellen. Et d’ajouter : « Je ne vois pas ça dans l’immédiat. Mais je peux dire une chose : nous n’abandonnerons jamais. »
Le gouvernement ukrainien enjoint à « maximiser » les efforts de dons
« En défendant notre pays et en luttant contre la Russie, nous prenons un énorme risque […] pour faire gagner cette guerre à l’Ukraine. Nous apprécierions que vous preniez un petit risque [financier] pour aider » le pays, a déclaré ce mercredi le ministre ukrainien des Finances, Serguiï Martchenko, auprès des partenaires internationaux de Kiev. « A l’heure actuelle, nous ne pouvons couvrir que 62 % de nos besoins budgétaires primaires », hors dépenses militaires, a ensuite précisé celui dont les propos sont cités par 20Minutes.
Les pro-russes de Kherson demandent une annexion
Le chef adjoint de l’administration militaro-civile de Kherson a déclaré, ce mercredi 11 mai, que les pro-russes installés à Kherson allaient demander une annexion à Vladimir Poutine, indique BFM TV. « Il y aura une demande (adressée au président russe) pour intégrer la région de Kherson en tant que sujet à part entière de la fédération de Russie », a-t-il confirmé à la presse russe. La région est aux mains de l’armée russe depuis le début de l’offensive.
Zelensky s’exprime face aux étudiants de Sciences Po Paris
Le président ukrainien a pris la parole en visioconférence, avec des étudiants de Sciences Po Paris, ce mercredi 11 mai. Volodymyr Zelensky a déploré que l’armée russe avait commis « des crimes horribles », citant notamment des viols, et que des villes étaient « totalement détruites ».
Les femmes des soldats ukrainiens d’Azovstal à la rencontre du pape
Ce mercredi 11 mai, un groupe de conjointe de soldats ukrainiens du régiment Azov, ont rencontré le pape François, relaie BFM TV. Elles lui ont demandé de « sauver la vie » de leurs époux, en plein combat depuis des semaines dans l’usine d’Azovstal à Marioupol. « Nous lui avons demandé de venir en Ukraine, de parler à (Vladimir) Poutine, de lui dire ‘Laissez-les partir’ », a encore affirmé l’une des femmes.
L’armée russe « repoussée » à Kharkiv
Les forces ukrainiennes ont indiqué dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai que les troupes russes avaient été « progressivement repoussées » à Kharkiv, relate BFM TV. L’état-major ukrainien a précisé sur Facebook que l’armée ukrainienne avait réussi à reprendre certaines localités près de Kharkiv des mains des Russes. « L’ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional. »
Le Congrès américain vote une enveloppe de 40 milliards de dollars
Mardi 10 mai, une enveloppe de près de 40 milliards de dollars a été votée par le Congrès américain afin d’aider l’Ukraine face à l’offensive russe. La Chambre américaine des représentants s’est prononcée sur le volet économique et humanitaire de l’aide américaine, comprenant également des armes et des munitions. L’enveloppe va devoir maintenant être votée au Sénat, puis promulguée par le président des Etats-Unis, Joe Biden.
Le renseignement américain juge que Poutine ne s’arrêtera pas au Donbass
D’après la responsable du renseignement américain, Avril Haines, Vladimir Poutine compterait étendre son offensive au-delà du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. « Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l’intention d’atteindre des objectifs au-delà du Donbass », a déclaré Avril Haines lors d’une audition au Congrès américain, mardi 10 mai. Comme le relate BFM TV, le renseignement américain a évoqué la volonté du président russe d’« étendre le pont terrestre (dans le sud de l’Ukraine) à la Transnistrie », une région pro-russe de Moldavie.
France24 - World
Finland’s leaders back NATO membership in policy shift triggered by Ukraine war
Issued on: 12/05/2022 - 09:17
FRANCE 24
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Finland must apply to join the NATO military alliance "without delay", Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin said on Thursday, signalling a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.
Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a difficult past with Russia, has gradually stepped up its cooperation with the North Atlantic Treaty Organization as a partner since Russia annexed Crimea in 2014.
But until Russia's invasion of Ukraine, the Nordic country had refrained from joining in order to maintain friendly relations with its eastern neighbour.
"Finland must apply for NATO membership without delay," Niinisto and Marin said in a joint statement.
"We hope that the national steps still needed to make this decision will be taken rapidly within the next few days," they added.
Joint statement by the President of the Republic and Prime Minister of Finland on Finland's NATO membershiphttps://t.co/IWJQg6Hj69 pic.twitter.com/0LV3FVyNdw
May 12, 2022The view among Finns on NATO has changed rapidly since Russian troops invaded Ukraine on February 24.
Finnish public support for joining NATO has risen to record numbers over recent months, with the latest poll by public broadcaster YLE showing 76% of Finns in favour and only 12% against, while support for membership used to linger at only around 25% for years prior to the war in Ukraine.
While military non-alignment has long satisfied many Finns as a way of staying out of conflicts, Russia's invasion of sovereign Ukraine has led an increasing number of Finns to view friendly relations with Russia as an empty phrase.
Ukraine's fate has been particularly disturbing for Finland to watch as it fought two wars with Russia between 1939 and 1944, repelling an attempted invasion but losing around 10% of its territory in the subsequent peace agreement.
Finland's rapid shift towards NATO is likely to pull along neighbouring Sweden, which signed a mutual defence agreement with Britain on Wednesday.
NATO Secretary General Jens Stoltenberg has previously said it would be possible to allow Finland and Sweden to join "quite quickly".
(FRANCE 24 with REUTERS)
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ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
War in UkraineNo longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
Britain signs security deal vowing to defend Sweden in case of attack
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 116 édifices religieux auraient été détruits depuis le début du conflit
La guerre en Ukraine se poursuit, mercredi 11 mai, au 77e jour de l’offensive russe. Depuis le 24 avril, les autorités ukrainiennes ont dénombré 116 lieux de culte, essentiellement chrétiens, qui auraient été détruits ou endommagés, relate Aleteia. Ainsi, d’après le rapport du Service d’état ukrainien chargé des affaires religieuses, publié le 7 mai, l’armée russe aurait bombardé 116 édifices religieux dans au moins treize régions ukrainiennes : Kiev, Dnipropetrovsk, Donetsk, Zhytomyr, Zaporizhia, Luhansk, Lviv, Mykolaiv, Odessa, Sumy, Kharkiv, Kherson, mais également Chernihiv.
91 églises orthodoxes détruites ou endommagées
Dans le détail, les lieux de culte les plus touchés seraient les églises orthodoxes : 91 d’entre elles auraient été détruites ou endommagées, notent nos confrères. Toutefois, sont aussi concernés des établissements d’enseignement religieux et d’importants bâtiments administratifs d’organisations religieuses, à l’instar d’églises catholiques et protestantes, ou encore des synagogues.
Un patrimoine menacé par les bombes
Le 3 mars dernier, Audrey Azoulay – directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) – avait appelé à « protéger » et à « sauvegarder » le patrimoine menacé par les bombes en Ukraine, par le biais d’un communiqué de presse. « Il nous appartient de préserver ce patrimoine culturel comme témoin du passé, mais aussi vecteur de paix pour l’avenir, que la communauté internationale a le devoir de protéger et de sauvegarder pour les générations futures, avait-elle également détaillé. C’est également pour protéger l’avenir que les institutions éducatives doivent être sanctuarisées. »
En Ukraine, sept sites sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le monument le plus emblématique du pays se situe à Kiev. Il s’agit de la cathédrale Sainte-Sophie, dont les fondations remontent au XIe siècle. Un monument phare, aux yeux des habitants.
France24 - World
US, China congratulate Marcos for Philippine election win
Issued on: 12/05/2022 - 08:52Modified: 12/05/2022 - 08:50
Manila (AFP) – The United States and China have congratulated Ferdinand Marcos Jr on his win in the Philippine presidential election, as the superpowers jostle to have the strongest ties with the Southeast Asian nation.
Marcos, the son and namesake of the late Philippine dictator, secured more than half of the votes in Monday's poll to win the presidency by a wide margin and cap a remarkable comeback for his family.
He and running mate Sara Duterte, who also won the vice presidential race in a landslide, have embraced key policies of outgoing President Rodrigo Duterte, including his position on China.
The elder Duterte sought to pivot away from the United States, the Philippines' former colonial master, towards China since taking power in 2016 -- and appeared reluctant to confront Beijing over territorial disputes in the South China Sea.
Even before Marcos declared victory, the US and Chinese presidents were quick off the mark to start building a personal relationship seen as strategically vital by both rivals.
In a phone call Wednesday, Chinese President Xi Jinping told Marcos the two countries had been "partners through thick and thin", Chinese state television reported Thursday.
"I attach great importance to the development of China-Philippines relations and am willing to establish a good working relationship with President-elect Marcos, adhere to good neighbourliness and friendship," Xi said.
'Friend, ally, partner'
The United States said it will seek close security ties with the Philippines under Marcos, but made clear it would raise human rights.
In a phone call, US President Joe Biden congratulated Marcos and said he wanted to expand cooperation on a range of issues, including climate change and "respect for human rights".
Marcos said Thursday he had assured Biden that the Philippines "always held the United States in high regard as a friend, an ally, and a partner".
Marcos also invited Biden to his June 30 inauguration, but did not say if the US leader had accepted.
The United States has a complex relationship with the Philippines -- and the Marcos family.
After ruling the former US colony for two decades with the support of the United States, which saw him as a Cold War ally, Marcos senior went into exile in Hawaii in the face of mass protests and with the nudging of Washington in 1986.
As regional tensions remain high, Washington is keen to preserve its security alliance with Manila that includes a mutual defence treaty and permission for the US military to store defence equipment and supplies on several Philippine bases.
But Marcos's spokesman Vic Rodriguez warned a US contempt of court judgement against the younger Marcos could "affect" the relationship.
The decades-old issue relates to the family's failure to pay compensation to thousands of victims of human rights abuses during Marcos senior's regime.
'Engagement' with China
Under Duterte, Manila's previously frosty relations with Beijing warmed as the authoritarian firebrand set aside an international ruling on the South China Sea in exchange for promises of trade and investment.
China claims almost the entirety of the waterway and has ignored the 2016 ruling by The Hague-based Permanent Court of Arbitration that its historical claim is without basis.
It has reinforced its stance by building artificial islands over some contested reefs and installing weapons on them.
Brunei, Malaysia, Taiwan and Vietnam also have competing claims in the waters, which are believed to hold rich deposits of oil and gas.
Ahead of the elections, Marcos said he would seek "engagement" with China rather than confrontation over their rival claims in the South China Sea.
"We won't solve our problem with China if we fight them," Marcos said in February.
"President Duterte's engagement approach is correct because in my opinion that is the only way to resolving our conflicting claims with China."
But Duterte has faced domestic pressure to take a harder line on China's growing assertiveness in the South China Sea and in the past year insisted his country's sovereignty over the waters is not negotiable.
In July, Duterte walked back on a decision to axe a key military deal -- the Visiting Forces Agreement -- with the United States during a visit by Pentagon chief Lloyd Austin.
© 2022 AFP
BBC
Why India's poorest children are falling further behind
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.
Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.
They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.
Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.
"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.
"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.
While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.
"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.
For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.
Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.
The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.
"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.
"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.
"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.
"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.
More technology of business:
So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?
Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.
The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.
He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.
"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.
Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.
"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.
A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.
The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.
Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.
It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.
Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.
"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.
Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.
To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.
He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.
This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.
"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.
There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.
"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.
"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.
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Valeurs Actuelles
[Entretien] Guerre en Ukraine : “Jusqu’à trois heures de plus sur un vol Tokyo-Paris”
Valeurs actuelles. Quel impact a la guerre en Ukraine sur le routage des vols ?
Philippe. L’impact est fort pour les lignes vers la Chine, le Japon et la Corée. Nous ne survolons plus la Russie. Or nous y empruntions plusieurs routes, certaines au sud de la Sibérie, d’autres très au nord sur l’océan Arctique qui nous faisaient gagner beaucoup de temps. Il n’y a plus qu’une seule route volable par l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et la Chine.
Comment s’est décidée cette interdiction du survol de la Russie ?
La décision a été prise le 27 février, en anticipation de la fermeture de l’espace aérien français aux compagnies russes, par mesure de sécurité et de sûreté. Il se pourrait en effet qu’un avion doive se poser sur le territoire russe suite à une panne ou un malaise passager, par exemple, ce qui pourrait amener des risques que nous ne maîtrisons pas (pour l’équipage, les passagers, l’appareil).
Quels sont les autres pays à avoir pris une telle mesure ?
Tous les pays de l’Union européenne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis. Ce sont les pays (ou les compagnies) qui ont décidé de ne plus survoler la Russie. L’interdiction par cette dernière vient en rétorsion des mesures visant les compagnies russes.
C’est bien sûr dû aux conflits récents et à la possibilité de missiles sol-air longue portée qui pourrait exister dans ces pays, et aussi au fait de ne pas pouvoir s’y poser en cas d’urgence.
Le plus grand pays du monde qui ferme son espace aérien, c’est une première depuis la guerre froide ?
L’espace aérien russe n’est pas fermé, les compagnies chinoises, turques, émiraties, par exemple, continuent à y voler. De ce fait, notre compagnie est pénalisée à devoir emprunter des routes plus longues, qui font augmenter la consommation de kérosène et diminuer l’emport de charge marchande, donc la recette.
Vous aviez déjà connu l’évitement de l’Ukraine après le crash, en juillet 2014, du vol MH17 vraisemblablement abattu par un missile…
Oui. Kiev restait desservie, mais notre compagnie avait rapidement créé une zone “no-fly” au-dessus de l’Ukraine orientale et le nord de la mer Noire. Du coup, les routes (airways) du nord de la Turquie sont saturées par le trafic Golfe-Europe et Asie du Sud-Europe.
Quels sont les autres pays que vous ne pouvez survoler ?
Nous ne survolons pas (liste non exhaustive) la Syrie, la Libye, une partie de l’Iraq, le Yémen et l’Afghanistan. C’est bien sûr dû aux conflits récents et à la possibilité de missiles sol-air longue portée qui pourrait exister dans ces pays, et aussi au fait de ne pas pouvoir s’y poser en cas d’urgence. J’ajoute l’Iran suite aux mesures de rétorsion américaines.
À 1 250 euros la tonne, c’est près de 10 000 euros de kérosène de l’heure de plus, donc 30 000 euros sur ce retour Tokyo.
Concrètement, comment faites-vous aujourd’hui pour un Paris-Tokyo ?
Voici la carte pour un vol Paris-Tokyo, ce n’est pas exactement le chemin le plus court. Et en raison des forts vents d’altitude que nous pouvons moins bien contourner au retour, le temps de vol peut faire jusque quinze heures, soit trois heures de plus que la route par la Russie. Pour revenir à cette question du coût, un Boeing 777-300 consomme environ 8 tonnes de l’heure. À 1 250 euros la tonne, c’est près de 10 000 euros de kérosène de l’heure de plus, donc 30 000 euros sur ce retour Tokyo. Et je vous laisse calculer le CO2 en plus…
Pourquoi ne pas essayer les routes polaires ?
Je crois que c’est en cours d’étude. Nous n’avons pas le savoir-faire chez nous car aucune de nos lignes ne passe par le pôle. Il faut aussi mettre à jour les bases de données, former les équipages aux procédures spécifiques (la boussole magnétique est inutilisable !), bien mesurer le rapport risques/bénéfices avant de se lancer car de nombreux terrains de secours sont en Russie.
Comment voyez-vous la situation évoluer ?
Je pense que tant que la guerre en Ukraine n’est pas terminée nous allons continuer à ne pas survoler la Russie.
*Le prénom a été changé.
BBC
Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?
By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters
Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.
Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.
Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.
To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.
In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.
It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?
Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.
"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."
"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.
Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.
Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.
Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".
Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.
"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.
Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".
"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."
If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.
In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.
One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.
Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.
The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.
It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.
Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".
A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".
But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.
As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.
"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.
"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.
"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."
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France24 - Monde
La Chine rappelée à l'ordre par l'OMS sur sa politique "zéro Covid"
Publié le : 11/05/2022 - 04:09Modifié le : 11/05/2022 - 08:19
FRANCE 24
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Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé estime la politique sanitaire radicale des autorités chinoises, la stratégie "zéro Covid", insoutenable et excessive, notamment à Shanghai où la population est confinée.
Rues désertes, dépistages massifs à Shanghai... Malgré un ralentissement de l'épidémie due au Covid-19, la Chine poursuit sa politique "zéro Covid" prônée au plus haut niveau du pouvoir. Une politique sanitaire radicale jugée excessive par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Quand nous parlons de stratégie zéro Covid, nous ne pensons pas que c'est soutenable, vu le comportement du virus à l'heure actuelle et celui que nous prévoyons dans le futur […], passer à une stratégie différente est très important", a affirmé mardi 10 mai à Genève le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirmant en avoir discuté avec des experts chinois.
Son directeur des situations d'urgence, Michael Ryan, a rappelé que, pendant un temps, cette stratégie a permis à la Chine d'afficher un très petit nombre de morts par rapport à sa population. "C'est quelque chose que la Chine veut protéger", explique-t-il.
Face à la hausse du nombre de morts depuis février-mars, il est logique que le gouvernement réagisse, a noté Michael Ryan, "mais toutes ces actions, comme nous le répétons depuis le début, doivent être prises dans le respect des individus et des droits de l'homme". Le docteur a appelé à appliquer des "politiques dynamiques, adaptables et souples", parce que le manque d'adaptabilité a montré durant cette pandémie qu'il pouvait provoquer "beaucoup de dégâts".
D'autant qu'il est aujourd'hui impossible de stopper toute transmission du virus, comme l'a affirmé Maria Van Kerkhove, chargée de superviser la lutte contre le Covid au sein de l'OMS. "Notre objectif au niveau mondial n'est pas de repérer tous les cas et d'arrêter toute transmission. Ce n'est vraiment pas possible à l'heure actuelle. Mais ce que nous devons faire, c'est réduire le taux de transmission parce que le virus circule à un tel niveau élevé d'intensité."
Une stratégie mise à mal par Omicron
À la fin de la semaine dernière, la Chine avait une nouvelle fois déclaré qu'elle poursuivrait sa stratégie zéro Covid, "atout majeur" contre le coronavirus, malgré la frustration croissante à Shanghai.
Les 25 millions d’habitants de la ville sont soumis à un confinement strict à domicile depuis début avril, malgré un récent reflux des cas, une situation qui a conduit à la colère et à l’exaspération des habitants qui protestent désormais en frappant leurs casseroles aux fenêtres.
Lors d'un appel à son homologue Xi Jinping, le président français s'est notamment ému du sort des ressortissants de Shanghai. Emmanuel Macron a aussi insisté sur "le maintien de la connectivité aérienne vers la France, l’autorisation des déplacements vers les aéroports et la protection de l’intérêt supérieur des enfants en évitant, quelles que soient les circonstances, de les séparer de leur parent", rapporte l'Élysée.
Largement épargné depuis deux ans, le géant asiatique continue d'appliquer la même politique alors même que le virus a muté (avec le variant Omicron) et est devenu beaucoup plus contagieux que la souche originelle détectée en Chine à la fin 2019. Les autorités chinoises – y compris le président Xi Jinping qui a mis tout son poids dans la balance pour la poursuite de cette stratégie – utilisent la politique zéro Covid pour vendre leur bilan officiel : moins de 5 000 morts du Covid-19.
Avec AFP et Reuters
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PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif
Covid-19 : Pékin renforce ses mesures sanitaires face au variant Omicron
Valeurs Actuelles
Elon Musk souhaite annuler le bannissement de Donald Trump sur Twitter
« Je pense vraiment que ce n’était pas correct d’interdire Donald Trump. C’était une erreur, parce que cela a aliéné une grande partie du pays… » Ces propos ont été récemment tenus par Elon Musk. Le milliardaire a fait savoir qu’il annulerait le bannissement de l’ancien chef de l’Etat par Twitter, si son rachat du réseau social devait se concrétiser, rapporte CNBC, mardi 10 mai. « Les interdictions permanentes devraient être extrêmement rares et vraiment réservées aux comptes qui sont des bots, ou des escroqueries, des comptes de spam », a ensuite ajouté celui qui devrait devenir PDG par intérim pendant plusieurs mois, après avoir finalisé le rachat du groupe.
Trump dit ne pas vouloir revenir sur Twitter
Pour rappel, Twitter a définitivement suspendu Donald Trump de sa plateforme en janvier 2021, à la suite de l’attaque de ses partisans contre le Capitole américain. L’entreprise avait déclaré avoir pris cette décision après l’émeute du 6 janvier « en raison du risque de nouvelles incitations à la violence ». L’ex-président américain était particulièrement présent sur ce réseau social. A l’époque, il comptait à son actif plus de 80 millions d’abonnés sur la plateforme. Le mois dernier, interrogé par CNBC, Donald Trump avait assuré qu’il ne reviendrait pas sur Twitter, même s’il en avait l’occasion.
France24 - Monde
France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens
Publié le : 09/05/2022 - 17:08
Samia METHENI
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"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.
New York Times - World
How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing
Australia Dispatch
Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.
Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...
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By Damien Cave
Photographs by Abigail Varney
PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.
Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.
“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”
Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.
That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.
This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.
What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?
“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”
When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.
He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.
“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”
All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.
Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.
Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.
“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”
Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.
A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.
400 miles
Coral
Sea
NORTHERN
TERRITORY
Australia
QUEENSLAND
Brisbane
SOUTH
AUSTRALIA
NEW SOUTH
WALES
Parkes
Sydney
VICTORIA
By The New York Times
A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”
Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.
Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”
“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”
Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.
Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.
“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”
Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.
On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)
The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.
But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”
Then he stood up, nodded to the band and kept going.
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France24 - World
'Cultural experience' promised for first all-Pacific islands clash
Issued on: 12/05/2022 - 08:38
Sydney (AFP) – Fijian Drua and Moana Pasifika will put pride on the line and are promising a "cultural experience" when Super Rugby breaks new ground on Saturday with the first clash of two Pacific island sides.
The powerful islanders, with their flair and unorthodox style, have always been an integral part of teams in the southern hemisphere club championship.
But this year for the first time they have teams of their own, with the competition rebranded Super Rugby Pacific.
The round 12 clash may only be a battle to avoid the wooden spoon, but it will be a historic occasion with bragging rights on the line when Moana Pasifika and Fijian Drua run out at CommBank stadium in Sydney.
"Our boys are really excited ... It is a clash of the islands and we are really looking forward to it," said Drua coach Mick Byrne.
"It should be a massive cultural experience."
Moana Pasifika coach Aaron Mauger, highlighted the mutual respect the islanders have for each other.
"It's a celebration of both teams' inclusion into Super Rugby," said Mauger.
"From a supporter perspective, we're right behind them.
"(They) are obviously part of our beautiful moana (ocean), the Pacific, so the boys have been right in behind them and connecting with quite a few of their players."
Fijian-born Moana Pasifika wing Timoci Tavatavanawai is looking forward to the challenge of going up against his islander "brothers".
"It's going to be cool playing against the Drua boys, they're like my brothers," said Tavatavanawai.
"I played with half of the team when I was younger. I've never played against them so it's going to be interesting."
Auckland Blues coach Leon MacDonald had a good look at the Drua when his table-topping side battled to a 35-18 win against the islanders and found them "so different" to every other team.
"The way they attack the game is refreshing. We're sitting here frustrated because we were unable to play the game we wanted to because they didn't allow us to."
Moana Pasifika are arguably playing the better rugby and go into the match off the back of a narrow 26-20 loss to the NSW Waratahs, after leading 17-0 at half-time.
The Drua, however, suffered a 67-5 thrashing by the Wellington Hurricanes and Byrne's task was to pick them up again after a "quite poor" training session at the start of the week.
"But, it is a learning curve," he said.
Moana Pasifika face selection issues after Mauger on Thursday left out centre Levi Aumua and lock Sam Slades from his match-day squad for breaching unspecified team protocols.
"They've been two of our best rugby players all year and they know they got it wrong, so there was a consequence coming," he said.
© 2022 AFP
New York Times - World
In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage
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Hong Kong Dispatch
In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.
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By Vivian Wang and Joy Dong
HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.
It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.
It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.
Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.
The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”
But that plainness is the point.
In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.
For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.
There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.
“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.
Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.
The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)
Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.
The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.
Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.
“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.
Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.
Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.
So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.
Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.
“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.
To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.
Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.
“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”
Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.
Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.
Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.
The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.
And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”
Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.
Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.
That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.
She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.
“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”
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L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - World
California ban on selling semi-automatic guns to young adults overturned
Issued on: 12/05/2022 - 08:12Modified: 12/05/2022 - 08:11
Los Angeles (AFP) – California's ban on the sale of semi-automatic weapons to adults under the age of 21 violates the country's constitution, a US federal appeals court ruled Wednesday.
California has in recent years passed several laws tightening the regulation of firearms, which, according to recently released federal data, were linked to more than 45,000 deaths nationwide in 2020.
Buyers under 21 years old are already prohibited from purchasing handguns in California, but a new law that went into effect on July 1, 2021 added a prohibition on the sale of semi-automatic weapons.
That new law was challenged by several individuals and groups lobbying for gun ownership rights, and the case has been working its way through the courts.
By a two-to-one vote, judges on the Ninth Circuit Court of Appeals found that the law violated the Second Amendment to the US Constitution, which says that Americans have a right to "keep and bear arms."
"America would not exist without the heroism of the young adults who fought and died in our revolutionary army," wrote Judge Ryan Nelson, referring to America's war for independence almost 250 years ago.
"Today, we reaffirm that our Constitution still protects the right that enabled their sacrifice: the right of young adults to keep and bear arms," added Nelson, who was nominated to the court by former president Donald Trump.
The appellate court's decision does not impact California's ban on the sale of handguns to those under 21, which is also the legal age at which individuals are allowed to purchase alcohol throughout the United States.
According to Small Arms Survey, there were approximately 393 million firearms in civilian possession in the United States as of 2017, or more than one per person.
Despite recurring mass-casualty shootings and a nationwide wave of gun violence, several initiatives to reform gun regulations have failed in the US Congress, leaving states and local councils to enact their own restrictions.
© 2022 AFP
New York Times - World
Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past
Israel Dispatch
The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.
Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times
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By Patrick Kingsley
MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.
Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.
“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”
In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.
Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.
In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.
“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”
For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.
Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.
LEBANON
Mediterranean
Sea
SYRIA
Mi’ilya
Sea of
Galilee
Haifa
Jordan
WEST
BANK
Tel Aviv
Jerusalem
ISRAEL
20 Miles
By The New York Times
Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.
“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”
The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.
A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.
“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”
So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.
Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.
The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.
Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.
Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.
For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.
But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.
“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”
Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.
But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.
Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.
Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.
Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.
Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.
“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”
Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.
After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.
Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.
“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.
Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.
“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”
But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.
Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.
What if his siblings were right?
Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.
For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.
Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.
But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.
“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”
Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONHow France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France24 - World
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Issued on: 10/05/2022 - 12:19
Romain BRUNET
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France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.
After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.
The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.
The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.
Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.
Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman.
But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.
"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.
Socialist Party turns its back on recent history
As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people.
But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.
Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.
Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message."
While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.
One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.
"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.
The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.
The left’s changing of the guard
In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.
"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."
Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350.
LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.
It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.
Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.
"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left."
Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.
This article has been translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France24 - World
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Issued on: 26/04/2022 - 15:26
Tom WHEELDON
The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.
The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise.
Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.
Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.
Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Follow-on elections’
But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).
France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.
Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.
“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.
Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.
‘Close to nil’
Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.
However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.
“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.
“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”
Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.
The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.
Macron deal with conservatives?
Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.
LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.
The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.
Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.
“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”
Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.
But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.
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‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : plus de 13 millions de déplacés depuis le début de l’offensive
La guerre en Ukraine se poursuit, ce mardi, au 76e jour de l’offensive russe. Plus de 8 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de l’Ukraine à la date du 3 mai, autrement dit, plus de deux mois après l’invasion du pays, indique l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au total, l’OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été obligées de fuir leur lieu de résidence à cause de l’attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, observe BFM TV. Parmi ces personnes, 8,029 millions ont dû partir s’installer ailleurs dans le pays. Les autres sont parties à l’étranger.
« Près de 460 000 » Ukrainiens déportés en Russie
Auprès de BFM TV, ce mardi, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a fait le point sur les déportations de certains de ses concitoyens en direction de la Russie. D’après elle, « près de 460 000 personnes, dont des enfants et des orphelins », ont été envoyées en direction de Moscou. Iryna Verechtchouk a ensuite enjoint les Européens à ne pas laisser tomber l’Ukraine, avant d’arguer que le conflit pouvait encore dégénérer en dehors du pays.
La Biélorussie va déployer des forces spéciales
L’armée biélorusse a annoncé ce mardi le déploiement de forces spéciales dans trois zones qui se trouvent à proximité de la frontière sud avec l’Ukraine. Dans le même temps, des manœuvres militaires incluant l’aviation et des unités d’artillerie vont être organisées dans l’ouest du pays, indique France 24. Depuis plusieurs mois, Minsk se plaint de voir des pays de l’Otan – à l’instar de la Pologne, la Lituanie et la Lettonie – regrouper des soldats à proximité de ses frontières et a accentué la fréquence et l’ampleur de ses exercices militaires.
La justice française saisie sur l’accouchement de mères porteuses
L’association Juristes pour l’enfance a déposé cinq plaintes contre X auprès de différents tribunaux. De cette manière, elle dénonce l’accouchement sous X en France de mères porteuses ukrainiennes, qu’elle considère comme une manière de contourner l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), rapporte ce mardi 20Minutes. Pour cette association, opposée à la GPA, la guerre en Ukraine sert de « prétexte » pour permettre l’accouchement en France de mères porteuses ukrainiennes qui ont passé un contrat de GPA avec des couples français. Elle a précisé avoir porté plainte pour « provocation à l’abandon d’enfant », après avoir été avisée, dans la presse, de cinq cas.
En Ukraine, « 10 000 enquêtes » pour crimes de guerre
En Ukraine, les enquêtes concernant les crimes de guerre se poursuivent. Ce mardi, le procureur de l’oblast de Kharkiv a fait le point à ce sujet au micro de BFM TV. « Il y a 10 000 enquêtes en cours », a précisé Olexandr Filchakov à nos confrères.
Washington redoute un conflit prolongé et un risque d’escalade
Les Etats-Unis craignent un conflit prolongé en Ukraine, où Vladimir Poutine semble vouloir étendre les combats à la Transdniestrie, indique Le Figaro. Et cela, au risque d’une escalade militaire et de l’instauration de la loi martiale en Russie, d’après la chef du renseignement américain, Avril Haines. Après avoir renoncé à s’emparer de Kiev, l’armée russe s’est déployée dans le sud et l’est du pays, ce qui pourrait permettre à Moscou de contrôler totalement la mer d’Azov et assurer une continuité territoriale avec la Crimée, que Moscou a annexée en 2014. Toutefois, ce repositionnement autour du Donbass « n’est que temporaire », a développé Avril Haines. L’armée russe veut poursuivre son avancée afin de créer un « pont terrestre » dans le sud de l’Ukraine, jusqu’au grand port d’Odessa et à la frontière moldave.
Sous les décombres d’un immeuble, 44 corps retrouvés
Les corps de 44 civils ont été découverts ce mardi parmi les décombres d’un immeuble détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv dans l’est de l’Ukraine, observe 20Minutes. L’annonce a été faite par les autorités ukrainiennes. Dans le détail, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegooubov, a écrit sur Telegram que « 44 corps de civils [avaient] été trouvés à Izioum […] dans les décombres d’un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars ». Il a également ajouté que les habitants de la ville déblayaient les décombres « quand il n’y [avait] pas de bombardements » alors que la zone demeure le centre de nombreux combats, précisent nos confrères. Il n’a toutefois pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés, ni par qui.
Une « question de guerre ou de paix »
Tandis qu’Emmanuel Macron a douché tout espoir d’adhésion rapide de l’Ukraine à l’Union européenne à l’occasion d’un discours donné lundi 9 mai devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, Kiev n’a pas l’intention de s’arrêter là, rapporte BFM TV. « Je tiens à souligner que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE est une question de guerre ou de paix en Europe », a fait savoir ce mardi Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, à l’occasion d’une conférence de presse avec son homologue allemande Annalena Baerbock. Et d’ajouter : « Une des raisons pour lesquelles la guerre a commencé est que [Vladimir] Poutine était convaincu que l’Europe n’avait pas besoin de l’Ukraine. » Le chef de l’Etat français a appelé ce lundi à la création d’une « communauté politique européenne », notamment afin d’accueillir l’Ukraine, en parallèle d’une procédure d’adhésion à l’UE qui prendrait trop de temps.
L’UE accuse Moscou d’avoir mené des cyberattaques contre des satellites
L’Union européenne a officiellement accusé ce mardi les autorités russes d’avoir conduit une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant le lancement de leur offensive contre l’Ukraine, rapporte France 24. Et cela, afin de préparer le terrain. C’est la première fois que l’UE accuse ouvertement le pouvoir russe d’avoir mené une cyberattaque, a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
« La cyberattaque a eu lieu une heure avant l’invasion non provoquée et injustifiée de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l’agression militaire », a détaillé l’UE dans une déclaration écrite au nom des Vingt-sept. Et d’ajouter : « L’attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs Etats membres de l’UE. » Dans le même texte, on peut également lire que « l’Union européenne et ses Etats membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat », indique France 24. Et Josep Borrell de conclure : « Nous pouvons l’attribuer au gouvernement russe. »
Conseil des droits de l’homme : la République tchèque va remplacer la Russie
La République tchèque a été élue ce mardi par l’Assemblée générale de l’Onu dans le but de prendre, au sein du Conseil des droits de l’homme, le siège quitté en avril par la Russie. Depuis, cette dernière est devenue observatrice, mais a décidé de ne pas participer ce jeudi à la session extraordinaire sur l’Ukraine, note Le Figaro.
A savoir que cette réunion organisée à Genève au sujet de « la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine » a été convoquée à la demande de l’Ukraine. « La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d’une session extraordinaire », a réagi ce mardi à Moscou la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, dont les propos sont cités par le quotidien national. « Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés », a-t-elle ensuite regretté. Avant de conclure : « Il est évident qu’ils ne seront pas entendus cette fois non plus. » Selon elle, cette session est une « nouvelle démarche antirusse de l’‘Occident collectif’».
Pour le parlement lituanien, la Russie est un Etat « terroriste »
Le parlement lituanien, le Seimas de Lituanie, a qualifié ce mardi, à l’unanimité, les actions de Moscou en Ukraine de « génocide » et de « terrorisme », relaye BFM TV. Le pays balte faisait déjà partie, à l’instar de la Lettonie et de l’Estonie, des premiers à ne plus importer de gaz russe. De son côté, l’Europe s’évertue encore à s’extirper de sa dépendance.
Kiev : Berlin rouvre son ambassade « en présence minimale »
La ministre allemande des Affaires étrangères a annoncé ce mardi la réouverture de l’ambassade de son pays à Kiev, à l’occasion d’une visite dans la capitale ukrainienne, note France 24. A savoir que l’ambassade, fermée peu après le début de l’invasion russe, sera rouverte « en présence minimale » dans un premier temps, a précisé ensuite Annalena Baerbock lors d’une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
Macron a discuté avec Orban de l’embargo sur le pétrole russe
Le président de la République s’est entretenu ce mardi avec le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, nous apprend Le Figaro. Et cela, dans le but de parvenir au plus vite à un accord concernant le projet d’embargo européen sur le pétrole russe. Celui-ci est actuellement bloqué par Budapest, a précisé le gouvernement hongrois.
Les réfugiés menacés par la traite d’êtres humains
Les personnes qui fuient l’Ukraine sont de plus en plus vulnérables aux trafiquants d’êtres humains, alerte un nouveau rapport publié ce mardi. Ce dernier appelle à l’enregistrement des victimes, notamment des mineurs non accompagnés, observe 20Minutes. Au total, plus de deux millions d’enfants ont fui le pays depuis le début de la guerre, d’après ce rapport de 42 pages qui a été assemblé par l’organisation néerlandaise de lutte contre la traite La Strada et commandé par le Freedom Fund britannique.
Bientôt la loi martiale en Russie ?
Vladimir Poutine va « probablement » imposer la loi martiale en Russie dans le but de soutenir l’effort de guerre, a fait savoir ce mardi la chef du renseignement américain, Avril Haines, comme le relate CNews. Elle a également confié que le dirigeant russe comptait sur un essoufflement du soutien occidental à l’Ukraine. Après quoi, elle a précisé que le chef de l’Etat russe n’avait pas l’intention de s’arrêter au Donbass.
Le nombre de civils morts supérieur à ce qu’annoncent les bilans officiels
Le nombre de civils qui ont perdu la vie en Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie – c’est-à-dire officiellement 3 381 décès – est nettement sous-estimé. L’annonce a été faite ce mardi par la chef de la mission des droits de l’homme de l’Onu, qui fait mention de milliers de morts supplémentaires, relaye France 24. D’après la mission, qui compte 55 observateurs en Ukraine, la plupart de ces décès sont imputables à des frappes aériennes, mais également à des tirs de missiles.
Castex donne le départ d’un convoi humanitaire
Jean Castex a donné ce mardi, depuis l’Essonne, le départ d’un nouveau convoi humanitaire à destination de l’Ukraine, rapporte Le Figaro. Celui-ci se compose principalement de véhicules de secours en tous genres, pour un montant de 2,7 millions d’euros. Ce troisième convoi depuis le début de la guerre, qui s’est élancé aux alentours de 10 heures de la plateforme logistique de Villabé, comprend 115 tonnes de matériel. Du matériel qui a été offert par un millier de collectivités locales, mais aussi par une cinquantaine d’entreprises.
Kiev : « Près des deux tiers des habitants sont revenus »
« Près des deux tiers » des 3,5 millions d’habitants de Kiev sont revenus dans la capitale ukrainienne, qui s’était vidée de la majorité de ses habitants au début de l’invasion russe, le 24 février. L’annonce a été faite ce mardi par le maire Vitali Klitschko, comme l’indique 20Minutes, qui cite ses propos.
« Plus d’un millier de militaires » toujours à Azovtal
La vice-Première ministre ukrainienne a indiqué à la presse que « plus d’un millier de militaires » se trouvaient toujours sur le site de l’usine d’Azovstal, à Marioupol. « Des centaines de blessés » seraient également sur place, relaie BFM TV. « Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente », a-t-elle confirmé. L’adjoint au maire de Marioupol avait affirmé, plus tôt ce mardi 10 mai, qu’au « moins 100 civils » sont aussi cloîtrés dans les abris de l’usine : « En plus des militaires, au moins 100 civils restent dans les abris. Cependant, cela ne réduit pas la densité des attaques par les occupants. L’artillerie lourde et les avions ont continué à bombarder l’usine toute la journée. »
Un accord possible « dans la semaine » sur un embargo sur le pétrole russe
Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a indiqué sur LCI qu’un accord pourrait être conclu « dans la semaine » concernant un projet d’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe. « Je pense qu’on peut avoir un accord dans la semaine, on y travaille d’arrache-pied. C’est sans doute une question de jours », a déclaré Clément Beaune ce mardi 10 mai.
➡#Embargo sur le pétrole russe
🗣️@CBeaune : L’Union européenne pourrait aboutir à un accord « dans la semaine » (…) « Il y aura un 6e paquet de sanctions européennes et elles seront très puissantes »
📺#LesMatinsLCI | @EliMartichoux pic.twitter.com/RhLb5xj5i3
— LCI (@LCI) May 10, 2022
Les journalistes ukrainiens se verront décerner un prix Pulitzer
Les journalistes ukrainiens devraient se voir décerner un prix Pulitzer spécial pour leur « courage », a notamment informé la représentante des Prix Pulitzer, Marjorie Miller. Elle a salué « l’engagement des journalistes d’Ukraine pour rapporter la vérité pendant l’invasion impitoyable de leur pays », relate BFM TV. Et ce, « malgré les bombardements, les enlèvements, l’occupation, et même les morts dans leurs rangs », en raison de l’offensive menée par l’armée de Vladimir Poutine.
L’Ukraine souhaite le statut de candidat à l’UE pour juin
À l’issue de la Journée de l’Europe à Strasbourg, et du discours d’Ursula von der Leyen et d’Emmanuel Macron, lundi 9 mai, Volodymyr Zelensky a dit espérer que l’Ukraine obtienne le statut de candidat à l’Union européenne « en juin », relaie BFM TV. Le président ukrainien a informé que le pays avait rempli la seconde partie du questionnaire, contenant « des milliers de pages », pour être candidat à une adhésion de l’UE. « Cela prend généralement des mois. Mais nous avons tout fait en quelques semaines », a déclaré Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a donné de l’espoir à son homologue ukrainien, en parlant de créer une « communauté politique européenne ». Cela pourrait ainsi être une « autre forme de coopération », en attendant une véritable adhésion de l’Ukraine à l’UE qui pourrait en revanche prendre « des décennies ».
France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Valeurs Actuelles
Commerce extérieur : la France, de pire en pire
Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.
Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.
100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien
Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.
Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.
France24 - World
Britain signs security deal vowing to defend Sweden in case of attack
Issued on: 11/05/2022 - 18:38
NEWS WIRES
Britain pledged to defend Sweden if the country came under attack, with Prime Ministers Boris Johnson and Magdalena Andersson signing a security assurance deal outside Stockholm on Wednesday.
Sweden and Finland are pondering whether to join NATO following Russia's invasion of Ukraine on Feb. 24. Johnson is later expected to make a similar defense commitment to Finland, where he will meet with President Sauli Niinisto.
The agreement will “fortify northern Europe’s defenses, in the face of renewed threats,” Johnson said in a statement, adding it “is a symbol of the everlasting assurance between our nations."
“These are not a short-term stop-gap, but a long-term commitment to bolster military ties and global stability, and fortify Europe’s defenses for generations to come,” Johnson said in the statement. Finland shares a 1,340-kilometer (830-mile) land border with Russia.
“And whether it’s in the event of a disaster or a military attack, what we’re saying today is that upon request from the other party, we would come to the other parties’ assistance,” Johnson told a joint news conference. He said that the war in Ukraine is Russian President Vladimir “Putin’s bloodthirsty campaign against a sovereign nation.”
Andersson said: “Putin thought he could cause division, but he has achieved the opposite. We stand here today more united than ever."
The Kremlin has warned of “military and political repercussions” if Sweden and Finland decide to join NATO. Andersson said that Russia would increase its “military presence in this region if Sweden and, or, Finland sends in an application.”
>> Read more: ‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Should they apply, there will be an interim period lasting from when an application has been handed in until all 30 NATO members’ parliaments have ratified it. The two Nordic countries are expected to announce their positions on NATO membership in the coming days.
“If Finland makes this historical step it is for the security of our own citizens,” Finnish Prime Minister Sanna Marin told a news conference after talks with Japanese Prime Minister Fumio Kishida in Tokyo Wednesday. “Joining NATO will strengthen the whole international community that stands for common values.”
>> Read more: No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
Johnson met with Andersson in Harpsund, the country retreat of Swedish prime ministers, which is located about 90 kilometers (55 miles) southwest of Stockholm. He is set to hold talks with Niinisto, who has a significant role in Finland’s foreign and security policy decisions, at the Presidential Palace in Helsinki later Wednesday.
Johnson, who said Putin was “a 21st-century tyrant,” also offered during his one-day visit to increase the deployments of British troops and military assets to the region.
“And in times of crisis, cooperation becomes even more important. And this applies not least for our international defense partnerships. And Sweden’s partnerships with the U.K. and with NATO have been crucial during these exceptional times,” Andersson said.
Britain is already present in the Baltic Sea areas with the Joint Expeditionary Force, which consists of 10 Northern European nations: the United Kingdom, Sweden, Finland, Denmark, Estonia, Iceland, Latvia, Lithuania, the Netherlands and Norway.
In 2017, Sweden and Finland joined the British-led military rapid reaction force, which is designed to be more flexible and respond more quickly than the larger NATO alliance. It uses NATO standards and doctrine, so it can operate in conjunction with NATO, U.N. or other multinational coalitions. Fully operational since 2018, the force has held a number of exercises both independently and in cooperation with NATO.
(AP)
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ANALYSIS‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle
Talking Europe
Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP
WAR IN UKRAINEHas war in Ukraine revived NATO?
Valeurs Actuelles
Dette : la France dans l’étau des taux
Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.
Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !
« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.
La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.
Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !
À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.
Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.
France24 - Monde
Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement
Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27
Laura MOUSSET
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Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”
Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…
Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.
Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ?
Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.
Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.
Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.
La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ?
Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.
À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.
Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.
Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ?
Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.
La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.
Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.
Qui pourra alors nous financer ?
Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.
L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ?
La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.
Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.
Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ?
Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.
Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever
Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.
Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.
Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.
Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ?
Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.
Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ?
Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.
Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.
France24 - Monde
Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles
Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01
Samia METHENI
Suivre
En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne.
Valeurs Actuelles
L’inéluctable hausse des impôts
Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.
Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.
Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts
Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.
Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.
Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive
Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.
L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Côte d’Azur : pénurie de saisonniers
Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.
Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.
Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.
« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.
D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.
Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent
Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.
« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »
Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.
L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.
Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.
« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »
En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.
France24 - Monde
Islam en prison : aumônier, un métier en manque de candidats
Publié le : 02/05/2022 - 17:35Modifié le : 03/05/2022 - 17:05
Samia METHENI
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Depuis 2006, les aumôniers musulmans officient dans les prisons, où ils apportent une aide spirituelle aux détenus musulmans tout en assurant une médiation avec l'administration pénitentiaire. Une action indispensable dont le développement est pourtant freiné par le manque de candidats.
L'Humanité
De l’exploitation des huîtres
ChroniqueSylvestre HuetParlons huîtres. Non, rassurez-vous, cette chronique ne va pas virer à la gastronomie. Il s’agit d’impact environnemental de nos besoins alimentaires, de ressources, de démographie. Le tout fondé sur un article de recherche paru le 3 mai.
Cette étude nous parle de l’exploitation intensive mais durable, sur des siècles voire des millénaires, de bancs d’huîtres par des populations. Sur des sites aux États-Unis (baies de Chesapeake et de San Francisco, Floride…) et en Australie. Sur ces sites, et pour des périodes allant de -7 000 à l’Amérique précolombienne, les archéologues ont identifié les traces d’exploitation de très longue durée, se traduisant par d’impressionnants dépôts. Sur une île de Floride, ils ont compté plus de 18 milliards de coquilles ; sur un autre site plus au nord, 2 milliards. Ceux de Chesapeake Bay en affichent 84 millions. Et 50 millions pour le site australien près de Brisbane; dont l’exploitation a duré plus d’un millénaire.
Les chercheurs opposent cette capacité à exploiter une ressource naturelle de façon durable à l’exploitation ravageuse qui a fait disparaître, en moins de deux siècles, 80 % des bancs d’huîtres sauvages encore existant au XIX e siècle. Comme pour les pêcheries mondiales, ce travail montre l’énormité de l’impact environnemental des deux derniers siècles. Restaurer les capacités productives des écosystèmes doit se faire en visant non les situations des années 1950, mais plutôt celles de 1700. Mais comment ?
Les auteurs insistent sur l’apport des savoirs indigènes à cet égard. C’est sympathique de souligner l’impact dévastateur des colonisations, mais c’est probablement très peu efficace. En 1700, et sans remonter jusqu’à la Préhistoire, il n’y avait que 700 millions d’êtres humains. L’une des causes de la durabilité de ces exploitations résidait dans le faible nombre de bouches à nourrir. Mais nous sommes dix fois plus et nous serons bientôt plus de 8 milliards.
La principale leçon de cette étude n’est donc pas d’espérer en une sagesse ancestrale dans la gestion des ressources naturelles. Mais dans une approche scientifique, utilisant tous les moyens disponibles, y compris technologiques, pour restaurer des écosystèmes plus productifs durablement. Ce qui passe par des systèmes sociaux privilégiant la durabilité sur le profit rapide. La gastronomie est loin, la politique toute proche.
scienceshuîtresla chronique scientifique de sylvestre huet New York Times - World
Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years
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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander and chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
Issued on: 11/05/2022 - 07:59
FRANCE 24
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Sami SOCKOL
Alison SARGENT
Veteran Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, a Palestinian-American who was among the network's most prominent figures, was shot dead Wednesday as she covered an Israeli army raid in the occupied West Bank.
The Qatar-based TV channel said Israeli forces shot Abu Akleh, 51, deliberately and "in cold blood" while she was covering unrest in the Jenin refugee camp.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett initially said it was "likely" that Palestinian gunfire killed her. Bennett said it appeared likely that Palestinians, “firing indiscriminately”, were responsible.
But Israeli Defence Minister Benny Gantz was more circumspect. “Our initial findings from the investigation so far cannot indicate what gunfire was directed at Shireen, and I cannot exclude any option under the operational chaos on the ground,” Gantz told reporters.
Later on Wednesday, Israel's military chief backed away from initial claims that Palestinian militants might have been responsible for Abu Akleh's killing. “At this stage we cannot determine by whose fire she was harmed and we regret her death," said Lt. Gen. Aviv Kohavi, adding that the investigation was ongoing.
An AFP photographer said Abu Akleh was wearing a press flak jacket when she was shot. The photographer reported that Israeli forces were firing in the area and then saw Abu Akleh's body lying on the ground.
There were no Palestinian gunmen visible in the area when Abu Akleh was killed, the AFP photographer added.
His account was corroborated by Abu Akleh's colleague, producer Ali al-Samudi, who was wounded in the incident.
Samudi said there were no Palestinian fighters in the area where Abu Akleh was shot.
"If there were resistance fighters, we would not have gone into the area," he said in testimony posted online.
Flowers by the roadside
Foreign Minister Yair Lapid said Israel was seeking a joint investigation "into the sad death of journalist Shireen Abu Akleh".
"Journalists must be protected in conflict zones and we all have a responsibility to get to the truth," Lapid added.
Senior Palestinian Authority official Hussein al-Sheikh said there had been no contact from Israel about any joint probe and held Israel "responsible" for Abu Akleh's killing.
In a sign of her prominence in the West Bank, residents laid flowers by the roadside as the vehicle carrying her body moved towards Nablus, where an autopsy was scheduled before her burial in her native Jerusalem.
The White House strongly condemned the killing and called for an investigation. US State Department spokesperson Ned Price told a news briefing that Washington has faith that Israel can conduct a full inquiry.
“The Israelis have the wherewithal and the capabilities to conduct a thorough, comprehensive investigation,” he said.
The US ambassador to the United Nations, Linda Thomas-Greenfield, recalled being interviewed by the “well-respected” journalist late last year and described her death as “really horrifying”.
"We're encouraging both sides to participate in that investigation so that we can get down to why this happened," Thomas-Greenfield said, adding that Washington's "highest priority is protection of American citizens and the protection of journalists".
US ambassador to Israel Tomas Nides also called for a "thorough investigation" into the death of Abu Akleh, who was a US citizen.
Very sad to learn of the death of American and Palestinian journalist Shireen Abu Akleh of @AJArabic @AJEnglish. I encourage a thorough investigation into the circumstances of her death and the injury of at least one other journalist today in Jenin.
May 11, 2022In recent weeks, the army has stepped up operations in Jenin, a historic flashpoint in the Israeli-Palestinian conflict. Several of the suspects blamed for deadly attacks on Israelis in recent weeks were from the area.
The army said that during its operation in the camp, "massive fire was shot towards Israeli forces by tens of armed Palestinian gunmen".
People in the camp "also hurled explosive devices toward the soldiers, endangering their lives. The soldiers responded with fire toward the sources of the fire and explosive devices".
A statement from Al Jazeera said: "The Israeli occupation forces assassinated in cold blood Al Jazeera's correspondent in Palestine."
It called on the international community to hold the Israeli forces accountable for their "intentional targeting and killing" of the journalist.
Giles Trendle, Al Jazeera’s managing director, said that the network was “shocked and saddened” by the killing of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh by Israeli occupation forces and calls for a transparent investigation https://t.co/OH8yck0B4v pic.twitter.com/NFzzma9hyp
May 11, 2022Rising tensions
The fatal shooting comes nearly a year after an Israeli air strike destroyed a Gaza building that housed the offices of Al Jazeera and news agency AP.
Israel has said the building also hosted offices used by key members of the Hamas Islamist group, which controls the Israeli-blockaded Gaza strip.
Tensions have risen in recent months as Israel has grappled with a wave of attacks which has killed at least 18 people since March 22, including an Arab-Israeli police officer and two Ukrainians.
An 18-year-old Palestinian was killed by Israeli troops during clashes near Ramallah on Wednesday. The army said its forced had used rubber bullets.
Wednesday's deaths brought the number of Palestinians killed since March 22 to 31, according to an AFP tally.
Three Israeli Arabs have died during the same period, according to an AFP tally, among them perpetrators of attacks and those killed by Israeli security forces in West Bank operations.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Israeli police, Palestinians clash anew at Jerusalem's Al-Aqsa mosque compound
More violence after Israel arrests two Palestinians suspected of deadly axe attack
Three killed in stabbing attack in central Israeli city of Elad
France24 - World
Victims of deadly Florida condo collapse reach nearly $1 billion settlement
Issued on: 12/05/2022 - 02:28
NEWS WIRES
Survivors and families of people who died in last year's collapse of a beachfront condo building near Miami have reached a settlement of at least $997 million, a lawyer for the plaintiffs said Wednesday.
"The settlement right now is $997 million. There will be approximately another hundred million dollars that we will recover for the victims," said attorney Carlos Silva.
Part of Champlain Towers South, a 12-story building built in 1981 in Surfside, a town north of Miami Beach, came tumbling down on June 24, 2021 as dozens of residents slept inside.
Except for a teenager rescued hours after the tower collapsed, search crews found no survivors in the rubble and soon focused on recovering human remains.
A total of 98 people died in the collapse, with the last body identified nearly a month later.
A final report on the causes of the collapse has not yet been issued, although preliminary findings showed some of the building's structure appeared degraded.
The settlement, announced Wednesday in a Miami-Dade County court, resolves a class action lawsuit against multiple defendants, including the developers of a building next to Champlain Towers South.
The suit had claimed that vibrations from work on the adjacent site had contributed to the condo's collapse.
Harley Tropin, the plaintiffs' lawyer who presented the settlement agreement in court, praised it as bringing some degree of relief for survivors and the families of those who died.
"Although no amount of money will ever be enough to compensate them, we hope the closing of the legal chapter of this catastrophe will bring the victims some measure of solace," Tropin said.
The Florida judge handling the case, Michael Hanzman, had already approved an $83 million settlement last March, but that only compensated the owners of condos in the building and not families of the deceased.
(AFP)
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Rescue teams find more bodies in rubble of collapsed Florida condo
Final victim identified in rubble of collapsed Florida condominium
Florida rescue crews to end search for survivors of Surfside building collapse
France24 - World
Covid-19: Masking requirements to be lifted on French transport, European flights
Issued on: 11/05/2022 - 16:34
FRANCE 24
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Face masks will no longer be required on trains, planes and metros in France starting on May 16, the health minister said Wednesday. Mask-wearing requirements are also set to be lifted in airports and on flights in Europe the same day, the EU Aviation Safety Agency said.
"From Monday, May 16, masks will no longer be mandatory for all public transport," Health Minister Olivier Véran said after a weekly cabinet meeting on Wednesday.
"Wearing a mask remains recommended," he added, but the rule is "no longer appropriate" given the large drop in Covid cases recently.
France began easing its strict face mask rules in February after a winter surge in cases, but for weeks they were still required at the workplace or in schools until infections declined further. Masks as well as a health pass proving vaccination status are still required for entering hospitals, and people who test positive must still self-isolate for at least seven days.
On Tuesday, 56,449 new cases were reported over the previous 24 hours, mainly the Omicron variant, despite a concerted vaccination campaign that has seen 79.3 percent of the population receive all three required doses, according to health ministry data.
In March authorities began offering a fourth vaccine dose to people age 80 and over, and Véran said a new booster campaign for the general population could be necessary in the autumn depending on which new variants emerge. France has recorded just under 147,000 Covid deaths since the outbreak emerged.
France's move comes amid an easing of travel and sanitary restrictions throughout Europe. Face mask requirements are set to be lifted in airports and on flights in Europe, the European Union Aviation Safety Agency (EASA) and the European Centre for Disease Prevention and Control said Wednesday.
Those new recommendations will also come into effect on Monday.
"From next week, face masks will no longer need to be mandatory in air travel in all cases, broadly aligning with the changing requirements of national authorities across Europe for public transport," EASA Executive Director Patrick Ky said in a statement.
(FRANCE 24 with REUTERS and AFP)
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WHO says 15 million deaths linked to Covid-19, almost three times the official toll
FACT OR FAKE
Debunking claims that Covid-19 deaths have been higher in the most-vaccinated European countries
WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'
France24 - World
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
Issued on: 27/04/2022 - 07:47
Tom WHEELDON
Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.
Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).
There is no mistaking the admiration for Macron. The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.
At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.
So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.
Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.
As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.
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Parliamentary election in June
The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.
Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.
However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.
Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.
Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.
“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.
“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.
But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”
Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.
Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.
“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.
Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.
Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”
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National health system under pressure
French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.
As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.
But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.
Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.
Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.
His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
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Ukraine : comment l’imagerie satellite a permis d'identifier un nouveau cimetière à Tchernihiv
Les Observateurs
Publié le : 09/05/2022 - 17:09Modifié le : 10/05/2022 - 17:09
Pariesa Young
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Si l’estimation du nombre de victimes causées par la guerre en Ukraine reste complexe, l’aménagement de cimetières et de fosses communes, documentés en vidéo et visibles avec l’imagerie satellitaire, offre aux enquêteurs en ligne et aux ONG une possibilité d’établir des estimations localisées. Le Centre for Information Résilience s’est focalisé sur un cimetière de Tchernihiv, comme le détaille un des enquêteurs de l’ONG dans notre émission.
Dans son travail quotidien de documentation du conflit en appui notamment sur les images satellite, les photos et vidéos en ligne et les témoignages sur place, le Centre for Information résilience a identifié à Tchernihiv, une ville qui a subi les bombardements russes pendant plusieurs semaines, un cimetière, dont l’ONG a pu déterminer la date de construction et l’étendue.
Ben McCann a participé à cette enquête.
A mass-grave of civilians who were killed by Russians in Chernihiv pic.twitter.com/OL05edTNA8
March 6, 2022
"Au bout du compte, nous avons pu identifier 350 tombes individuelles."
Ben McCann, enquêteur de l'ONG.
L'image qui a lancé l'enquête a été publiée par Meduza, un site d'actualité [indépendant , NDLR] en russe. Nous avons commencé à chercher une zone similaire à celle qu'on peut voir sur cette image. On voit une forêt et dans le fond, un important cimetière existant déjà depuis un moment, donc nous avons pu circonscrire notre recherche. Nous avons commencé à utiliser l'imagerie satellite qui avait été collectée depuis le début du conflit.
10) Satellite imagery from @planet, taken on March 18, shows the graves in the process of being dug. pic.twitter.com/no29Kn6mLe
April 10, 2022Nous avons alors analysé des images publiées sur les réseaux sociaux, ce qui est un processus plus fastidieux. Cela prend du temps de faire correspondre ce qu’on voit sur ces publications avec notre image de référence, laquelle a déjà été confirmée par géolocalisation, images satellite, et témoignages de terrain. Au bout du compte, nous avons pu identifier 350 tombes individuelles.
Ben McCann et son équipe ont aussi pu établir que les tombes avaient été creusées après l’invasion russe du 24 février. Les images satellites antérieures à cette date montrent le site du cimetière couvert d’arbres, qui ont depuis été abattus.
Le CIR, comme d’autres organismes, essayent de produire l’enquête la plus irréfutable possible, dans l’espoir qu’elle puisse un jour servir en justice, en faveur des victimes.
"L’imagerie satellite ne peut pas témoigner toute l’ampleur de la souffrance des civils"
Mais Ben McCann concède que l’enquête en images à distance a ses limites.
Je crois que l’importance de notre travail c’est que ça établit une base pour de futures enquêtes. Pour établir des faits avérés sur un cas précis, l’enquête en source ouverte est très utile. Cela peut donner une idée précise d’un évènement, le où, le quoi et le quand.
Là où ça devient compliqué, c’est le "qui" : attribuer des actes à un acteur spécifique. Les Russes ont bombardé massivement Tchernihiv, on sait qu’il y a des victimes civiles en conséquence. Mais c'est impossible de dire avec certitude que ces 350 tombes sont toutes le résultat direct de l'invasion russe.
L’imagerie satellite seule ne peut dire qui a fait quoi et ne peut pas témoigner toute l’ampleur de la souffrance des civils.
Tchernihiv a été le théâtre d’intenses combats entre les armées russe et ukrainienne entre le 24 février et le 5 avril, date à laquelle les troupes russes se sont officiellement retirées de la région. Selon Amnesty International, un bombardement non ciblé, le 3 mars, sur la ville pourrait être un crime de guerre. Il aurait tué 47 personnes. Selon les autorités, 700 personnes ont perdu la vie durant les semaines d’attaques de l’armée russe.
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La crise qui vient et cette petite dette qui monte, qui monte
Le graphique sur lequel figurent, en abscisse, les années et, en ordonnée, des montants en milliards d’euros, est impressionnant. En rouge, l’évolution des déficits cumulés, et en bleu, celle de la dette française (État, Sécurité sociale, organismes d’administration centrale et collectivités territoriales) : on constate une parfaite symétrie entre les deux séries de données. Voilà résumée la situation économique française sur le demi-siècle passé, et sur laquelle bon nombre de candidats sont restés muets lors de la campagne présidentielle, quand ils n’alignaient pas les contrevérités, alors qu’il y aurait pourtant beaucoup à dire.
« L’analyse du feuilleton politico-budgétaire hexagonal est cruelle, note Pierre-François Gouiffès, dans l’Âge d’or des déficits, 40 ans de politique budgétaire française (La Documentation française). Elle démontre qu’à partir de 1974, les gouvernements successifs se sont engagés dans un accroissement permanent des dépenses publiques au nom de la défense du modèle économique et social français des Trente Glorieuses. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils ont donc, et de manière systématique, dépensé toujours plus que ce que la France a gagné, contrairement à ce qui s’est passé outre-Rhin. Avant que la crise sanitaire ne débute, en 2019, l’Allemagne alignait, depuis quelques années, des comptes dans le vert. « La moitié de la population – les Françaises et les Français nés après 1974 – n’a jamais vécu dans un pays en excédent budgétaire, poursuit Pierre-François Gouiffès. Et les trois quarts de la population – celles et ceux nés après 1952 – n’ont jamais élu une Assemblée nationale dont le budget voté se soit conclu par un excédent. »
Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance
Doit-on pour autant s’inquiéter d’une telle dérive des finances publiques ? Le déficit, c’est comme le cholestérol ou le chasseur du Bouchonnois des Inconnus, il y a le bon et le mauvais. « Le niveau du déficit budgétaire français est source de débat, reconnaît Bercy sur son site Internet. Pour certains économistes, l’augmentation du déficit est un stimulant de l’activité économique par le biais d’une politique de relance à travers la consommation, des grands travaux, un développement de l’emploi public… Pour d’autres, l’accroissement du déficit budgétaire est le signe d’une mauvaise gestion des fonds publics et un sérieux handicap pour les investissements futurs. » Alors, bon déficit ou mauvais déficit ?
La réponse figure souvent dans la question si l’on s’en tient aux promesses électorales : la plupart des candidats (sérieux) à l’élection présidentielle s’engagent sur un retour des comptes à l’équilibre ou sur une trajectoire des déficits sous la barre des 3 %. Mais c’est compter sans les événements qui surviennent aléatoirement (crises des sub-primes, de la dette grecque, du Covid, conflit russo-ukrainien…), décalant la réalisation des promesses électorales quand ils ne les rendent pas impossibles à tenir. Une chose est en revanche certaine, le déficit budgétaire est, chaque année, financé par de l’endettement.
La France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État
À la fin du quatrième trimestre 2021, la dette française s’élevait, selon l’Insee, à 2 813,1 milliards d’euros (112,9 % du PIB) et représentait 41 743 euros par Français contre 33 686 euros au début du quinquennat d’Emmanuel Macron. En 2020, année du début du “quoi qu’il en coûte”, qui porte décidément bien son nom, elle a bondi de 273 milliards d’euros au rythme hallucinant de 1 milliard par jour ouvré. L’année dernière, la hausse s’est ralentie à 165 milliards, soit 649 millions de plus chaque jour ouvré. Et l’augmentation va continuer.
En quarante ans, la France a payé 1 350 milliards d’intérêts
Selon la loi de finances 2022 (adoptée par le Parlement le 30 décembre 2021), la France aura besoin de 298 milliards pour boucler l’année ; ce qui lui permettra de financer 153,8 milliards de déficit de l’État et 144,4 milliards d’amortissement de la dette à moyen et long terme. Pour cela, Bercy a prévu d’émettre 260 milliards d’euros de dettes à moyen et long terme. Autant dire que la barre des 3 000 milliards de dettes sera franchie au début du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, sans doute, bien plus rapidement qu’anticipé.
La charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards
En effet, depuis la rédaction du projet de loi de finances pour 2022, le conflit russo-ukrainien a éclaté, le 24 février, ce qui s’est traduit par une hausse du prix de l’énergie (gaz et carburants). Pour la rendre plus supportable aux particuliers qui étaient déjà confrontés au retour de l’inflation (notamment dans l’alimentaire), le gouvernement a consenti des gestes comme le blocage du prix de l’énergie ; il en a décidé de nouveaux, dont la baisse de 18 centimes du prix du carburant à la pompe qui doit s’arrêter fin juillet. Début mars, Bruno Le Maire évoquait un coût d’au moins 20 milliards d’euros pour les finances françaises. Autant dire que le prochain gouvernement et le nouveau ministre de l’Économie auront du pain sur la planche (à billets) pour bâtir un nouveau budget. Sans compter qu’il faudra bien aussi financer les promesses électorales.
Seule consolation – mais pour combien de temps ? -, la France profite aujourd’hui du parapluie européen qui lui permet d’emprunter à des taux extrêmement bas, voire négatifs ; la charge de la dette sera cette année de 39,5 milliards (contre près de 49 milliards en 2012 alors que la dette était inférieure de 30 % par rapport à son niveau actuel). C’est le troisième poste de dépenses de l’État, derrière l’Éducation nationale et la défense. Sur la durée, il commence à peser sacrément lourd : en 2017, Jacques Cheminade affirmait sur Europe 1 qu’en une quarantaine d’années la France avait payé 1 350 milliards d’intérêts. Si elle avait mieux géré ses finances et fait les réformes structurelles nécessaires, elle aurait pu passer la crise sanitaire bien mieux qu’elle ne l’a fait. Mais les nuages commencent à s’assombrir. Avec le retour de l’inflation, les banques centrales n’évoquent plus une hausse hypothétique des taux mais s’engagent sur la période où elle se produira. Reste une autre inconnue liée à l’état des finances publiques et à une défiance sur la dette publique française. Et là, la France risque fort de se retrouver dépourvue quand la bise sera venue.
Valeurs Actuelles
« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
France24 - World
How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda
Issued on: 06/05/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
Russian soldiers occupying Mariupol unveiled a strange statue in the embattled Ukrainian city on Thursday. The statue, of a Ukrainian peasant woman holding a Soviet flag, is of “Babushka Z” – who appeared in a video recorded by Ukrainian soldiers and has now become the unlikely latest icon of Russian propaganda.
In recent weeks, the elderly Ukrainian woman – whose image is a throwback to a stereotypical peasant woman of the Soviet era – has become the new face of Kremlin propaganda as well as a star among pro-war Russians. Giant placards depict her waving a Soviet flag in Moscow while postcards of her with the same banner are being sold all over Russia.
No one calls her by her real name in Russia, she has simply become “Babushka Z’” or “Babushka (“grandmother” in Russian) of victory”. The “Z” symbol is used by Russian forces taking part in the invasion of Ukraine, often painted on armoured vehicles.
In early April, she was the subject of several reports on Russian television. According to the English-language Moscow Times, a Russian artist has made wooden sculptures of her. In Mariupol, the occupying Russian forces unveiled the “Babushka Z” statue on May 5 in the presence of Sergei Kiriyenko, Russian President Vladimir Putin’s deputy chief of staff.
According to Joanna Szostek, an expert in Russian media and political communication at the University of Glasgow, the Babushka story “fits the Russian propaganda narrative perfectly”.
‘Babushka’ believes she is welcoming ‘Russian liberators’
Babushka Z first appeared in a strange video recorded in early April by Ukrainian soldiers. The video shows the soldiers approaching a small farm in the Donbas region and an old woman proudly holding the Soviet flag at arm's length.
Surprised but not dismayed, the Ukrainians give her some food and take the flag from her. She first accepts but then gives it back to them when she understands she is not dealing with the “Russian soldiers who have come to liberate her” but with Ukrainians who, in a supreme insult, are trampling on the flag.
Since then a second video has been posted on the Telegram app that identifies the woman as Anya and says she lives near Dvorichna, 5 kilometres from the front line.
The initial video “illustrates the clash of memories that has been weaponised by Putin”, said Jaroslava Barbieri, an expert on Russian relations with former Soviet bloc nations at Birmingham University.
“On the one hand you see this old woman who regrets the collapse of the Soviet Union and still looks at Russians as liberators. Then you have the opposite view of the Ukrainian soldiers, shocked to see that some Ukrainians could see it this way," Barbieri observed.
“It's an ideal story for the Kremlin because it has emerged on the grassroots and is a rare example of popular support that fits with Putin's narrative,” said Professor Stephen Hutchings, a Russian media expert at Manchester University.
Babushka Z lends credence to Putin's outlandish claims that the Russian soldiers have come to “liberate” Ukraine from fascism.
A new icon of ‘Mother Russia’?
It is also a godsend for the Russian media.
“There are a couple of reasons that this particular story and image has been so widely reproduced in Russian state media,” said Dr. Precious Chatterje-Doody, an expert in political communication and international relations at the UK’s Open University.
“First, Russian TV is now almost wall-to-wall ‘special operation’ coverage. Human interest stories help to make this more engaging. Second, it’s a valuable example for the Kremlin of a positive reception. Most Ukrainians (even in Russian-speaking regions) have not welcomed Russian soldiers but actively resisted them, and state media is promoting this image to try and hide that fact,” she added.
Babushka Z offers another benefit for the Kremlin, Szostek said: “it’s a more rare example of down-top propaganda as opposed to top-down.”
The video, which has been authenticated by Ukrainian media, is not a creation of the Russian authorities that was then promoted on social networks by Russian trolls on the Internet.
“From the beginning the propaganda machine in Moscow has tried to give a bottom-up twist of their messaging, and this is just perfect for them,” Hutchings said.
What more could one ask for? The Soviet flag is the icing on this propaganda cake. According to Hutchings, it is also important “because of the iconography of the Soviet flag and the old lady which resonate for every Russian who is familiar with the WWII postcard of ‘Mother Russia’”.
Barbieri agreed that the nostalgic Babushka Z imagery must be extremely pleasing to those at the Kremlin.
“It's the glorification of an older generation to call the newer generation to repeat the success of the past. Putin is very much into glorifying the Soviet past because it lets him hide that he has no perspectives to offer for the Russian people,” Barbieri said.
“The fact that it is a Ukrainian woman that incarnates ‘Mother Russia’ shows that it is one people despite being two countries. It resonates with the new narrative of de-ukrainisation instead of denazification of Ukraine,” Hutchings said.
“The glorification of a humble woman speaks to the living condition of Russia’s common people that the Kremlin says it represents. It gives the people a sense of meaning while it lets the government hide the kleptocracy,” Barbieri said.
Babushka Z also comes at the best possible time for Russia. On May 9, the country will hold its annual parade celebrating the Soviet victory over the Nazi regime during World War II – a day filled with pageantry and wartime symbolism. “I would be very surprised if this video is not used during the May 9 celebrations,” Hutchings said.
This article has been translated from the original in French.
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Focus
In Ukraine, volunteers step up in Mykolaiv
Perspective
Ukraine's refugee crisis: concerns grow about human trafficking
AS IT HAPPENED
UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
Issued on: 09/05/2022 - 14:01
Leela JACINTO
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Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?
Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.
It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.
Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.
Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.
A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.
Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.
“As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”
‘Important year’ for Lebanese diaspora
Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.
The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.
That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.
Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.
The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.
The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.
“This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”
While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.
‘Revolution’ fails to unite
The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.
The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.
>> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action
But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.
Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.
The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.
In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.
“Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.
The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.
“There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.
“So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.
Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?
The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.
A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.
But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.
Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.
In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.
Same issues, different choices
Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.
“I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.
>> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history
Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”
Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.
“The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”
Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.
The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.
In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.
The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.
“Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”
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Lebanon’s ex-PM Saad Hariri suspends role in politics, won't run in election
On the groundBeirut blast propels activist from street protests to political action
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
Do you want to find out how much your colleagues earn?
By Suzanne BearneBusiness reporter
While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.
But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.
Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.
While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.
"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.
It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.
Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."
All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.
But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."
When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.
The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.
Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.
The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".
"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.
Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.
Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.
Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.
UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.
This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.
Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.
"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."
Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.
"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.
"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."
London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.
"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.
"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."
Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.
"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.
"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.
"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."
Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.
"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.
"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."
Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.
The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.
"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.
"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.
Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."
Do you want to know how much your colleagues earn? What are your experiences? Please email haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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Modi, Macron put Ukraine rift aside to take Indo-French ties to next level
Issued on: 04/05/2022 - 10:13
Leela JACINTO
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Indian Prime Minister Narendra Modi becomes the first world leader to have a face-to-face meeting with his frequently cited “friend” Emmanuel Macron following the French president’s re-election victory. While India, unlike France, still refuses to publicly condemn Russia over the Ukraine war, the two leaders share plenty of common ground.
When Emmanuel Macron won the April 2022 French presidential race, beating his far-right rival, Marine Le Pen, Indian Prime Minister Narendra Modi could barely contain his joy.
“Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected,” began Modi’s Twitter felicitations. “I look forward to continue working together to deepen the India-French Strategic Partnership.”
Congratulations to my friend @EmmanuelMacron on being re-elected as the President of France! I look forward to continue working together to deepen the India-France Strategic Partnership.
April 25, 2022Barely a week later, the Indian leader was at it again, hailing his “friend” in a post announcing his visit Wednesday to France, his last stop on a three-day, three-nation European tour. “In Paris I will be meeting my friend, President @Emmanuel Macron, who has just been re-elected,” he tweeted. “During our talks we will take stock of various bilateral and global issues.”
Modi’s Paris visit follows a trip to Germany, where he held talks with Chancellor Olaf Scholz on Monday. The Berlin visit ended with a series of bilateral agreements that will see India receiving 10 billion euros in German aid by 2030 to boost the use of clean energy.
But if the German press and public were expecting an accounting for the bilateral largesse, they were to be disappointed. Breaking with chancellery norms, reporters were not permitted to ask questions after the two leaders read out their statements. Modi has not held a single press conference in India since becoming prime minister in 2014 and the decision to skip questions was taken at the insistence of the Indian delegation, according to German officials.
Journalists were instead provided a 19-page joint declaration that displayed a pattern India has adopted and repeated since the February 24 Russian invasion of Ukraine. While Germany “reaffirmed” its “utter condemnation” of the invasion, India steered clear of upbraiding Russia for attacking Ukraine. Modi instead repeated his mantra of ceasefire and talks as “the only way to resolve” the Ukraine crisis.
Joint declaration between India & Germany includes this on Russia's invasion of Ukraine- Only Germany expresses "condemnation" of Russia- But India signing up to some points that are implicitly critical of MoscowFull joint declaration (in German):https://t.co/xLsiAU5TdK pic.twitter.com/MSVFr6cmHx
May 2, 2022India’s neutrality has come under repeated scrutiny as it abstains, time and again, on UN votes condemning Russian aggression in Ukraine. The most recent, an April 7 abstention on a UN General Assembly vote to suspend Russia from the UN Human Rights Council, left the international community wondering where the world’s largest democracy stands on fundamental rights and rule of law issues. On the other hand, India's position has earned praise from Russian Foreign Minister Sergei Lavrov, who lauded India during his visit last month for judging “the situation in its entirety, not just in a one-sided way”.
Friends of big business
Lavrov’s April 1 visit to New Delhi may have raised eyebrows in Western capitals, but his comment on India not having a “one-sided” foreign policy position was taken with a pinch of salt since the Modi administration has singularly placed self-interest above all in the Ukraine crisis.
On the international stage, New Delhi may be a vocal proponent of a non-aligned, multipolar world order, but its dependence on Russian arms belies its standing as an independent Global South leader.
Russia is a key arms supplier to India, accounting for nearly 80 percent of New Delhi’s existing weapons systems, which entails a dependence on Moscow for maintenance and spares. India is the world’s largest arms importer, accounting for 11 percent of global arms imports in 2017-2021, according to the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI).
Who were the five largest arms importers in 2017–21?1) India🇮🇳2) Saudi Arabia🇸🇦3) Egypt🇪🇬4) Australia🇦🇺5) China🇨🇳Together, they received 38% of total global arms imports in 2017–21. New SIPRI data on global #ArmsTransfers out now ➡️ https://t.co/mwH3tzOOIM pic.twitter.com/aWA5s4Fac8
March 14, 2022In recent years, the Modi administration has attempted to diversify its procurements, with France looking to supplant Russia’s dominant position in New Delhi’s arms bazaar.
French arms exports to India increased “more than tenfold, making it India’s second-largest arms supplier in 2017- 2021", according to SIPRI.
French arms exports to India include Rafale fighter jets, Mirage combat aircraft and Scorpene submarines while bilateral trade between the two countries practically doubled in a span of ten years, touching the €12-billion- mark before the pandemic.
With the increasing international pressure on Russian imports, including the inconvenience of payments due to sanctions, the Modi-Macron friendship fits the “friend in need, friend indeed” bill.
“What interests Modi is big business. The friend of big business in France is Macron,” said Jean-Joseph Boillot from the Paris-based French Institute for International and Strategic Affairs (IRIS). “Modi and Macron have identical interests and so they call themselves friends. They’re interest friends.”
‘Stick it to the US’ multipolarity
India and France also share a longstanding call for a multipolar world order, a discourse that often translates more as a statement of intent than a workable action plan during crises that require major, or superpower, might.
The roots of the multipolar discourse runs deep in both countries, dating back to the postwar era.
India, under its first prime minister, Jawaharlal Nehru, was one of the founding members of the Non-Aligned Movement (NAM) of primarily postcolonial nations that refused to be officially aligned with either the US or the USSR. Since the end of the Cold War, NAM has struggled for relevance, keeping up criticisms of US foreign policy while Russia was granted observer status last year.
France’s multipolar goal, on the other hand, was born out of the loss of its colonial empire during the Charles de Gaulle presidency, when Paris determined it would not follow Britain in becoming what it believed was a US vassal state. The position though has been difficult to maintain, resulting in occasional eruptions such de Gaulle’s temporary pulling out of NATO command only to get back into the Western military alliance fold.
“India and France are not big powers, they’re middle kingdoms surrounded by big powers, which are now the US and China,” explained Boillot. “When it comes to multipolarity, India and France have exactly the same line since the beginning. In France, it comes from de Gaulle’s diplomacy a long time ago. In India’s case, it’s exactly Nehru’s doctrine.”
A prickly anti-US suspicion, which translates into Russia-soft planks, characterises nationalist positions in both countries. In France, Macron’s 2022 presidential challenger Le Pen – whose party is still paying back Russian bank loans – called for a NATO-Russia reconciliation and reduced French reliance on the alliance during the campaign trail.
Le Pen’s right-wing isolationism in large part accounted for Modi’s relief last month over Macron’s re-election. But in India, the Hindu hard-right has been in power since Modi’s 2014 election victory, overseeing the implementation of the sort of Islamophobic, anti-Muslim discrimination that Le Pen can barely promise, which the French electorate routinely rejects at the polls.
A “stick it to the US” position also delights India’s leftists, making a non-aligned compromise over Russian aggression palatable to both, the Hindu right and secular left in an otherwise divided nation.
Indian foreign policy experts say this common multipolar plank provides a basis of Indo-French mutual understanding. “I personally think there are only two major leaders today who can pick up the phone and talk to Putin – apart from the Chinese leader of course. The two leaders are Emmanuel Macron of France, who has spent hours talking to Putin, and the Indian leader who has met Putin umpteen number of times. My personal view is that when discussions happen between Emmanuel Macron and Narendra Modi, they should discuss, howsoever tentatively, a plan to bring this horrific war in Ukraine to an end,” said Mohan Kumar, former Indian ambassador to France and current chairman of the New Delhi-based Research and Information System for Developing Countries (RIS).
Indo-Pacific priorities
But Putin so far has shown no inclination to heed the advice of either Macron or Modi. What’s more, the Kremlin has been moving closer to China, a prospect that alarms both India and France.
While India wishes to be viewed as an emerging power on the world stage that deserves a spot in international elite clubs – including a UN Security Council permanent seat – New Delhi’s interests, in reality, are exclusively regional.
Since the 1960s break between the Soviet Union and China, New Delhi has historically looked to Moscow to contain Beijing’s expansionism in its Asian backyard. The stakes are high for India since it has a contested 2,500 kilometre border with China that has sparked a devastating war and occasional deadly skirmishes.
But the Ukraine crisis has sparked tectonic geopolitical shifts. This includes a changing balance of power between Moscow and Beijing, making an increasingly sanctioned and sidelined Russia dependent on an emergent China – to India’s disadvantage.
France also views Chinese expansionism with trepidation, particularly in the Indo-Pacific, a “priority” region for Paris. France is present in the region via its overseas territories and 93 percent of its exclusive economic zone (EEZ) is located in the Indian and Pacific Oceans. The Indo-Pacific is also home to 1.5 million French people, as well as 8,000 soldiers stationed in the region, according to the French foreign ministry.
A “stable multipolar order” is at the heart of French policy in the Indo-Pacific. This includes strategic partnerships with Australia, India, Indonesia, Japan, Singapore and South Korea, “on the basis of shared values and interests”, according to a French foreign ministry statement.
With so many common interests at stake, Modi can count on his friend Macron to understand New Delhi’s position on Ukraine, even if the French president is personally unhappy with India’s fence-sitting. “Modi will ask Paris not to press India to join the Western bloc,” explained Boillot. “On the other hand, Modi will also ask Paris to be more present in the Indo-Pacific. The Quad [a grouping of Australia, India, Japan and the US] is too American. India’s classic position is the US is not a reliable partner.” Which makes plenty of room for a friend in need.
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WAR IN UKRAINE
India tries diplomatic dance on Ukraine, but Russia is an awkward partner
India’s neutrality on Ukraine tops agenda as Modi heads to Europe
India and Germany pledge climate cooperation, differ over Ukraine war
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
Read More on the World Cup
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - World
UN chief 'deeply concerned' about risks of global hunger due to war in Ukraine
Issued on: 11/05/2022 - 06:00Modified: 11/05/2022 - 21:46
FRANCE 24
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UN chief Antonio Guterres said Wednesday he was "deeply concerned" about the prospect of global food shortages stemming from the war in Ukraine, calling the current food security situation "dramatic". Ukraine said its forces were gradually pushing Russian troops away from the city of Kharkiv, the country's second-largest, signalling a possible shift in the war's momentum. Thank you for joining us during this live coverage of Russia’s invasion of Ukraine.
We’ll be closing this blog for tonight, but coverage continues. Head over to our new live page for the latest updates:
5:07am: Russia 'most direct threat to world order', says EU's von der Leyen
Russia is the "most direct threat" to the international order because of its invasion of Ukraine, European Commission President Ursula von der Leyen said Thursday in Tokyo.
"That brings me to Russia. It is today the most direct threat to the world order with the barbaric war against Ukraine, and its worrying pact with China," she said after meeting Japanese Prime Minister Fumio Kishida along with European Council President Charles Michel.
2:50am: NATO to welcome Nordic members as Ukraine pushes back Russian forces
Finland is expected to announce on Thursday its intention to join NATO with Sweden likely to follow soon after, diplomats and officials said, as Russia's invasion of Ukraine reshapes European security and the Atlantic military alliance.
NATO allies expect Finland and Sweden to be granted membership quickly, five diplomats and officials told Reuters, paving the way for increased troop presence in the Nordic region during the one-year ratification period.
In the wider Nordic region, Norway, Denmark and the three Baltic states are already NATO members, and the addition of Finland and Sweden would likely anger Moscow, which says NATO enlargement is a direct threat to its own security.
Russian President Vladimir Putin has cited the issue as a reason for his actions in Ukraine, which has also expressed a desire to eventually join the alliance.
1:00am: Pro-Moscow leaders of occupied region seek to join Russia
The Russian-occupied region of Kherson in Ukraine plans to ask President Vladimir Putin to incorporate it into Russia by the end of 2022, Russia's TASS news agency reported on Wednesday, quoting the military-civilian administration there.
Kherson is the first region set to be annexed since Moscow began its military campaign in February saying it needed to disarm Ukraine and protect its Russian-speakers from "fascists". That rationale has been dismissed by Ukraine and the West as a baseless pretext for an imperialist war of aggression.
The Kremlin said it was up to residents living in the region to decide whether they wanted to join Russia.
But Hennadiy Lahuta, the ousted Ukrainian governor of the Kherson region, told reporters in the Ukrainian city of Dnipro that the population wanted only "a speedy liberation and return to the bosom of their homeland, their mother – Ukraine".
9:07pm: US ambassador to Russia met with Russian officials on narrow range of issues says State Department
US Ambassador to Russia John Sullivan met with Russian officials on Wednesday to discuss a narrow range of issues in the bilateral relationship, State Department spokesman Ned Price said.
"Ambassador Sullivan is discussing issues in the bilateral relationship with his Russian counterparts. These tend to be quite narrow. In many cases, these tend to be centered on the functioning of our embassy," Price told a daily news briefing.
9:03pm: Germany says it is assessing Russian announcement on Gazprom Germania sanctions
Germany is examining an announcement from Russia that it is imposing sanctions on parts of Gazprom Germania, a spokesperson for the Economy Ministry said on Wednesday, adding that it has no details.
"The German government and Federal Network Agency, as trustees of Gazprom Germania, are already in the process of taking the necessary precautions and preparing for various scenarios," the spokesperson said in a statement.
9:00pm: More than 560 Ukraine National Guard soldiers killed in war, says Kyiv
More than 560 soldiers from Ukraine's National Guard, a force which includes the Azov regiment currently holed up in Mariupol's steelworks, have been killed since the war with Russia began, its leader said Wednesday. Besides the 561 dead, an additional 1,697 troops had been wounded since the invasion began on February 24, National Guard chief Oleksiy Nadtochy said in an online briefing.
Wednesday's statement marked a rare move as both Ukrainian and Russian officials have been tight-lipped about their losses in the war.
8:08pm: Ukraine proposes swapping injured Azovstal defenders for Russia prisoners
Ukraine has proposed to Russia that badly injured defenders in the Azovstal plant in the port of Mariupol be swapped for Russian prisoners of war, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Wednesday.
"There is no agreement yet. Negotiations are continuing," she said in an online post.
8:00pm: Ukraine's Zelenskiy says he spoke to Scholz, discussed more Russia sanctions
Ukrainian President Volodymyr Zelenskiy on Wednesday said he had spoken to German Chancellor Olaf Scholz and discussed defensive aid, energy sector cooperation and increasing sanctions on Russia.
"We appreciate the high level of dialogue with Germany and support in our struggle!" he said in a tweet.
Held regular talks with 🇩🇪 Chancellor @Bundeskanzler. Talked about defensive aid, cooperation in the energy sector, increasing sanctions on the Russian aggressor. We appreciate the high level of dialogue with 🇩🇪 and support in our struggle!
May 11, 20227:45pm: Russia's economy to start stabilising in 'new equilibrium' near year's end says central bank
Russia's economy will begin stabilising in its "new equilibrium" closer to the end of this year after beginning to go through a structural transformation in the second and third quarters, the central bank said in a report on Wednesday.
"Although monetary policy conditions have changed significantly, price stability remains the unconditional priority of the Bank of Russia's monetary policy," the bank said. It said the ruble would stay floating and was assuming that the country's fiscal rule would remain unchanged.
7:39pm: Russian village bordering Ukraine shelled, one injured says governor
One person died and three more were injured in southwestern Russia as a result of shelling from Ukraine, the governor of Belgorod said on Wednesday. "As of now, one person lost his life, he died in an ambulance, and there are three wounded," the governor of the southwestern region of Belgorod, Vyacheslav Gladkov, said on messaging app Telegram.
7:32pm: Pro-Russian hackers target Italy defence ministry, senate websites
Pro-Russian hackers have attacked the websites of several Italian institution, including the defence ministry and the senate, ANSA news agency reported on Wednesday. The hacker group "Killnet" claimed the attack, ANSA said, which also involved the National Health Institute (ISS) and the Automobile Club d'Italia, a national drivers' association.
The websites were offline at 7.00 p.m. (1700 GMT). The defence ministry website displayed a message saying it was under maintenance. Police said an investigation was ongoing, but made no further comment. The defence ministry and the Italian cyber security agency did not immediately respond to a request for comment.
7:12pm: Finland's President tells Putin to look in the mirror
Finnish president Sauli Niinisto said on Wednesday that it "would not be against anyone", if the Nordic country joined NATO, despite Russia warning against membership. "Joining NATO would not be against anyone. It is not a zero-sum game", the president said at the signing of a political declaration of mutual assistance with the UK prime minister Boris Johnson.
He also added that Russian President Vladimir Putin should look in the mirror if Finland decides to join NATO to increase its own security.
7:07pm: Russia sanctions Gazprom Germania units and owner of Polish part of Yamal –Europe pipeline
Russia has imposed sanctions against units of Gazprom Germania, in which its gas producer Gazprom ceded ownership, and also against EuRoPol GAZ SA, owner of the Polish part of the Yamal–Europe gas pipeline. The list of sanctioned entities published by the Russian government on its website on Wednesday includes 31 companies.
It does not spell out the nature of the sanctions to be imposed. Under a decree issued by President Vladimir Putin, no Russian entity is allowed to make deals with the entities under sanctions, or fulfil its obligations under existing deals.
7:00pm: Separatists in Donetsk celebrate eighth anniversary of self-proclaimed independence
Separatists in Donetsk on Wednesday celebrated the eighth anniversary of self-proclaimed independence from Ukraine. Constitution square in the city center was renamed after a Russian officer who was among the first Russian servicemen killed in the special military operation.
The head of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, Denis Pushilin, and Engels Gadzhimagomedov, the father of the killed officer, installed a new street sign. Local residents who support the pro-Russian separatists came to lay flowers. "The Day of Donetsk People’s Republic” was celebrated without the usual mass events this year due to security reasons.
Ukrainian forces have been fighting Russia-backed separatists in the Donbas since 2014. Ahead of its Feb. 24 invasion, Moscow recognized the Luhansk and Donetsk regions as independent states.
6:08pm: Putin does not want to take on NATO says Pentagon chief
The United States does not believe that Russian President Vladimir Putin wants to militarily take on the NATO alliance, US Defence Secretary Lloyd Austin said on Wednesday, as Moscow struggles to achieve its goals in Ukraine three months into its invasion.
"As you look at Putin's calculus, my view - and I'm sure the chairman has his own view - but my view is that Russia doesn't want to take on the NATO alliance," Austin said during a congressional hearing.
5:42pm: Russia's foreign currency reserves decline as sanctions bite
Russia's foreign currency reserves have declined from a record high before the start of the Ukraine military operation as Moscow grapples with sanctions, the Central Bank figures showed Wednesday. The reserves – about half of which are frozen abroad – fell by $14 billion in a week to $593.1 billion on April 29, according to the data.
Western sanctions imposed after the start of the military conflict in Ukraine delivered a major blow to Moscow by blocking around $300 billion of foreign currency reserves it held overseas. These overall reserves, which totalled $643.2 billion on February 18, were built up over years on the back of oil and gas revenues and seen as a key buffer for the Kremlin to weather any international isolation.
Moscow has so far found other solutions to prop up its currency and pay its international debts. Faced with the collapse of the rouble in the first weeks of the conflict, the authorities asked major exporting companies to convert a large part of their foreign currency into roubles to help bolster it. But Moscow could find itself in deeper trouble if the decline in its foreign currency stash continues, with some in the West mooting handing over the frozen funds to Kyiv.
5:41pm: Italy's Draghi sees little risk of gas disruption over Russian rouble demand
Italian Prime Minister Mario Draghi said on Wednesday he was confident Moscow's demand that European buyers pay for Russian gas in roubles will not lead to a disruption of supplies.
The European Commission has warned that complying with Russia's scheme might breach EU sanctions, but Draghi said it was a "grey zone" with no official ruling on the matter. "As a matter of fact, most of the gas importers have already opened their accounts in roubles with Gazprom," Draghi told reporters during a visit to the United States.
5:32pm: Berlin 'open' to seizing Russian central bank assets for Ukraine
German Finance Minister Christian Lindner said Wednesday he was "open" to a discussion about confiscating assets from Russia's sanctions-hit central bank to help pay for Ukraine's reconstruction. But he said seizing the private assets of Russian individuals or companies would be more complex because of different legal considerations.
"That would be expropriation, in that case we are dealing with legal norms that can't just be ignored politically," Lindner said. "Even non-German citizens are protected by our legal system."
5:28pm: US and Russia need to talk, seek way out of Ukraine conflict says Draghi
The United States and Russia need to talk to each other to try to put an end to the fighting in Ukraine, Italian Prime Minister Mario Draghi said on Wednesday, a day after meeting US President Joe Biden. Draghi told a news conference that he and Biden recognised that the road to peace was very complicated, but said that everyone needed to make an effort to help Russia and Ukraine find an end to the conflict.
"There are so many possibilities, but before we even get to that point, there is an effort that needs to be made and it is an effort that all allies, particularly Russia and the United States, need to make to sit down at a table," Draghi said.
5:02pm: Ukraine gas chiefs blame Russia for reduction in Russian gas flows to Europe
Ukraine's top gas officials said Russia was fully responsible for the reduction in Russian gas flows to Europe via Ukraine on Wednesday. The head of the state gas transit operator told a news briefing that Ukraine had never been the cause of a transit stoppage and blamed the reduction in gas flows on Russian forces occupying parts of Ukraine.
4:57pm: WHO's European countries say Moscow office should be moved
Members of the World Health Organization’s European region have condemned Russia’s war in Ukraine, which could result in moving one of the agency’s offices out of Russia and suspending all meetings there until Moscow pulls its troops out of Ukraine. In a statement after a resolution passed on Tuesday, countries in the WHO’s European region said they were “highly concerned” over the situation in Ukraine that was “triggered by the unprovoked and unjustified military aggression by the Russian Federation against Ukraine.” More than 40 countries, including France, Germany, Italy, Sweden and the UK, voted in favor of the statement, while Russia, Belarus and Tajikistan voted against it.
The resolution said the WHO should do “whatever is possible to support the government in Ukraine” and to consider the possible relocation of the United Nations health agency's Moscow-based European Office for the Prevention and Control of Non-communicable Diseases to another country. It also asked the WHO’s European director to consider temporarily suspending all meetings in Russia until the country withdraws its military forces from Ukraine.
4:32pm: Russian deputy foreign minister meets US ambassador in Moscow
Russia's Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov and Washington's ambassador, John Sullivan, met in Moscow on Wednesday. The US Embassy said that "the United States remains committed to open channels of communication with the Russian government, both to advance US interests and to reduce the risk of miscalculation between our countries".
Russia's foreign ministry issued a short statement with no details of the conversation. Relations between Moscow and Washington have sunk to their lowest level since the Cold War after Moscow sent its armed forces into Ukraine.
4:25pm: Russian spy boss compares US to German Nazi propaganda machine
A Russian spy chief on Wednesday compared the US State Department to the World War Two Nazi propaganda machine constructed by Joseph Goebbels, saying Washington had launched an anti-Russia messaging campaign across social media.
Sergei Naryshkin, head of Russia's foreign intelligence agency (SVR), said the United States was encouraging the spreading of fake information on the popular Telegram messaging service in an attempt to "discredit" and "dehumanise Russia's political and military leadership in the eyes of the Russian people".
4:24pm: Pro-Russia authorities in Ukraine's Kherson say will seek annexation
The Moscow-installed authorities in Ukraine's southern Kherson region said Wednesday they plan to appeal to President Vladimir Putin for the region to become part of Russia. Kherson was the first major city to fall to Russian forces after the start of their military operation in Ukraine on February 24. Moscow gained full control of the region in late April.
"There will be a request to make Kherson region a full subject of the Russian Federation," said Kirill Stremousov, deputy head of the civilian and military administration, Russian news agencies reported. Kherson will be fully governed by Russian law "by the end of the year", he added.
4:20pm: Fighting in Luhansk behind drop in Russian gas flow, says German Economy Minister
A drop in the volume of Russian gas arriving to Germany from a key transit point in Ukraine resulted from fighting in the Luhansk region and was not because Russia had reduced supplies, German Economy Minister Robert Habeck said on Wednesday.
"Gas deliveries to Germany are stable," Habeck said during a news conference in Berlin. "We see no reason to raise the alert level". Germany had in March triggered the early for gas supplies, setting up a crisis team to monitor imports. It was the first step of a three-step emergency plan.
4:16pm: World Bank says Ukraine war slowing global remittances growth
The war in Ukraine will help slow the growth of officially recorded remittance flows to low- and middle-income countries to an estimated 4.2% this year from a strong 8.6% rebound in 2021, the World Bank said on Wednesday.
The World Bank said in its latest Migration and Development Brief that it expects remittances to Ukraine, the largest recipient in Europe and Central Asia, to rise by over 20% in 2022, but remittance flows to many Central Asian countries, will likely fall dramatically. Russia, hit with crippling sanctions by Western countries over its invasion of Ukraine, is the main source of remittances to Central Asia.
4:11pm: Ukraine will feel aftermath of Russia war 'for 100 years', Scholz says
Ukraine can expect to feel the aftermath of Russia's war "for 100 years" because of unexploded ordnance littering cities, German Chancellor Olaf Scholz said Wednesday, adding that allies would help the country rebuild.
"Those who live in Germany know that bombs from World War II are still frequently discovered," Scholz told reporters. "Ukraine should brace itself to battle with the consequences of this war for 100 years. That is why we will also have to work together on the reconstruction."
4:01pm: Ukraine appeals over worsening conditions in 'medieval ghetto' Mariupol
Ukrainian officials issued dire warnings on Wednesday about the fate of civilians and the last fighters in Mariupol after weeks of Russian bombardment which the city's mayor said had turned it into a "medieval ghetto".
Human rights ombudswoman Lyudmyla Denisova appealed to the United Nations and Red Cross to help evacuate wounded fighters holed up in the southern city's vast steel works, saying the destruction of a makeshift hospital there meant many were dying.
3:33pm: Germany says it detected a 25% drop in gas deliveries by one of the main pipelines via Ukraine detected
The volume of Russian gas flowing to Germany through one of the main pipelines crossing Ukraine has fallen by 25% since Tuesday, the German government's energy agency said on Wednesday.
"Due to the reduction in transit, gas volumes to Germany via Ukraine (through the Megal pipeline) have decreased by 25% compared to Tuesday," the agency said on its website, but said that "these volumes are currently being offset by larger flows, notably from Norway and the Netherlands".
3:31pm: UN chief 'deeply concerned' about risks of global hunger due to war in Ukraine
UN Secretary-General Antonio Guterres said on Wednesday he was deeply concerned about hunger becoming widespread in different parts of the world due to food shortages in the wake of the war in Ukraine. Speaking alongside Austria's chancellor and foreign minister in Vienna, Guterres also said talks were ongoing to evacuate more civilians from conflict zones in Ukraine.
"I have to say that I am deeply concerned, namely with the risks of hunger becoming widespread in different parts of the world because of the dramatic food security situation we are facing because of the war in Ukraine," he said.
3:15pm: UK and Sweden say relations with Putin can never be normalised
British Prime Minister Boris Johnson and his Swedish counterpart said that relations with Russian President Vladimir Putin can never be normalised following the invasion of Ukraine. Johnson met Swedish Prime Minister Magdalena Andersson to discuss topics including security in Europe.
"The leaders agreed that the aftershocks of Putin's abhorrent invasion of Ukraine had fundamentally changed international security architecture," a spokesperson for Johnson said after the meeting. "They underlined that relations with Putin could never be normalised."
2:25pm: Russia does not plan to close its Warsaw embassy after incident
Russia is not considering closing its embassy in Warsaw, embassy representatives told Reuters, after the country's ambassador to Poland was doused in a red substance on Monday by people protesting against the war in Ukraine.
"The closing of the Russian Embassy in Warsaw is not being considered, unless the Polish authorities make its functioning impossible," the embassy said in an e-mailed statement.
2:17pm: US and Polish ambassadors arrive at Russian foreign ministry
The US ambassador to Russia, John Sullivan, has arrived at Russia's foreign ministry along with Polish ambassador Krzysztof Krajewski, RIA news agency reported.
Krajewski had been summoned to the foreign ministry after protesters poured red liquid over Russia's envoy to Poland at a wreath-laying ceremony in Warsaw on Monday, Poland's PAP news agency reported.
2:16pm: Finnish PM says joining NATO will strengthen security
Finnish Prime Minister Sanna Marin has said her country is considering joining NATO for the security of its citizens. On a visit to Japan, she also called on the international community to unite in stepping up sanctions against Russia.
“If Finland makes this historical step it is for the security of our own citizens," Marin told a news conference after holding talks with Japanese Prime Minister Fumio Kishida. “Joining NATO will strengthen the whole international community that stands for common values.”
Marin said she and Kishida discussed “Russia's horrible aggression against Ukraine and its consequences.” She said that sanctions against Moscow need to cover energy, finance and transport sectors “more broadly than now.”
2:15pm: Sweden inks mutual defence deal with UK ahead of NATO decision
British Prime Minister Boris Johnson and his Swedish counterpart Magdalena Andersson on Wednesday announced a mutual defence agreement in case of an attack, as Sweden considers whether to join NATO.
"If Sweden were attacked and looked to us for support then we would provide it," Johnson told reporters at a joint press conference in Sweden.
1:55pm: Sovereign states must be free to make difficult decisions, UK's Johnson says in Sweden
Sovereign states must be free to make difficult decisions, Prime Minister Boris Johnson has said during a visit to Sweden, aimed at inking a new defence and security agreement.
"The war in Ukraine is forcing us all to make difficult decisions, but sovereign nations must be free to make those decisions without fear or influence or threat of retaliation," Johnson said.
1:48pm: Gazprom says Ukraine left only one entry point for Russian gas into Europe
Russian energy giant Gazprom says that Ukraine has left only one entry point for transiting Russian gas to Europe and that this is undermining the security of gas supplies, RIA news agency reports.
Russian gas flows to Europe via Ukraine fell by a quarter on Wednesday after Kyiv halted the use of a major transit route.
1:38pm: Zelensky addresses students at Paris university via videolink
Ukrainian President Volodymyr Zelensky, speaking to French University Sciences Po, said he wanted to restore the country's territory before an end of the war with Russia could be envisioned.
"Once we recoup all that is ours, we will finish this", Zelensky told students via videolink, adding that he was still willing to dialogue with Moscow.
President @ZelenskyyUa speaks to students at @sciencespo from Kyiv. Curious and interested to hear our questions and evokes the bravery of students, from 1968 to today. What an impressive statesman. pic.twitter.com/agU5f5pW8K
May 11, 2022Zelensky said the war would have been prevented if his country had been allowed to join NATO beforehand.
"If Ukraine had been part of NATO before the war, there would have been no war", he said.
His Russian counterpart Vladimir Putin has repeatedly said the risk of seeing Ukraine become a member of NATO warranted the invasion that started more than two months ago.
1:31pm: US warns of possible Russian objective to expand Ukraine invasion to Moldova
US Director of National Intelligence Avril Haines said Tuesday that Putin will not end the war with the Donbas campaign and is determined to build a land bridge to Russian-controlled territory in Moldova.
The threat from Russia has been acknowledged by Moldovan authorities. "Our concern right now, and the biggest threat that we here in Home Affairs are considering, is the threat of destabilisation of internal order," said Moldovan Minister of Internal Affaris, Ana Revenco.
Russia has denied claims that it may target the country.
1:01pm: Nearly a third of jobs lost in Ukraine since invasion, says UN
Thirty percent of jobs in Ukraine – 4.8 million in total – have been lost since the Russian invasion, the United Nations has said, with the outlook even worse if the war drags on.
"Economic disruptions, combined with heavy internal displacement and flows of refugees, are causing large-scale losses in terms of employment and incomes," the UN's International Labour Organization said.
12:52pm: Authorities in Ukraine's Kherson plan appeal to become part of Russia
The Moscow-installed authorities in Ukraine's southern Kherson region said Wednesday they plan to appeal to President Vladimir Putin for the region to become part of Russia.
Kherson was the first major city to fall to Russian forces after the start of their military operation in Ukraine on February 24.
"There will be a request to make Kherson region a full subject of the Russian Federation," said Kirill Stremousov, an official in the Moscow-controlled region, Russian news agencies reported.
He added that "by the end of the year" Kherson will be fully governed by Russian law.
The Kherson region is located just north of Crimea, which Moscow annexed from Ukraine in 2014, and is essential for supplying the peninsula with water for drinking and irrigation.
11:47am: Russia has enough buyers for energy resources without Western countries, says Russian foreign minister
Russia has enough buyers for its energy resources outside of Western countries, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Wednesday, as European Union countries try to sharply reduce their reliance on Russian oil and gas.
"Let the West pay more than it used to pay to the Russian Federation, and let it explain to its population why they should become poorer," Lavrov said at a news conference in Muscat after talks with his Omani counterpart.
The Russian foreign minister also said that Moscow did not want war in Europe, but that Western countries were keen to see Russia defeated in its military campaign in Ukraine.
"If you are worried about the prospect of war in Europe - we do not want that at all," Lavrov said at the news conference.
"But I draw your attention to the fact that it is the West that is constantly and persistently saying that in this situation, it is necessary to defeat Russia. Draw your own conclusions."
11:20am: Pussy Riot member escapes Russia desguised as delivery worker
Pussy Riot member Maria Alyokhina has left Russia, she said in an interview, after disguising herself as a food delivery courier to escape police.
Alyokhina joins thousands of Russians that have fled their country since President Vladimir Putin sent troops into Ukraine on February 24.
In September, Alyokhina was sentenced to one year restricted movement while protesting in support of jailed Kremlin critic Alexei Navalny, but in April authorities moved to convert her sentence into real jail time.
In an interview with the New York Times late on Tuesday, Alyokhina, 33, described how she dressed up as a food courier to avoid the Moscow police that were staking her out and left her cellphone behind so she couldn't be tracked.
Then a friend drove her to the border with neighbouring Belarus and a week later she managed to cross into EU member Lithuania after several attempts, according to the interview.
"I was happy that I made it, because it was an unpredictable and big 'kiss-off' to the Russian authorities," she told the NYT.
“It sounds like a spy novel." Maria Alyokhina, leader of the band Pussy Riot, decided it was time to leave Russia after more than a decade of activism — at least temporarily. She and her girlfriend disguised themselves as food couriers to evade the police. https://t.co/FCT7dNyhf0 pic.twitter.com/cAJdzyjfEj
May 10, 2022Her partner and fellow Pussy Riot member Lusya Shtein posted a photo of Alyokhina on Twitter, dressed in a green Delivery Club uniform and wearing a food delivery backpack.
Shtein tweeted that Alyokhina "did not flee Russia, she has gone on tour" to raise money for Ukraine that will start with a concert in Berlin on May 12.
Shtein was also sentenced to restricted movement over Navalny protests but in April she fled Russia, posting a video of herself cutting off a police anklet monitor.
A veteran member of the Pussy Riot feminist group, Alyokhina spent two years in prison for taking part in the group's 2012 protest performance in neon balaclavas inside Moscow's Christ the Saviour Cathedral.
10:42am: Ukrainian gas line supplying a third of Europe's gas from Russia to be turned off
Ukraine says it has been forced to cut off gas supply at the Novopskov compressor station in eastern Ukraine as it can no longer ensure safety at the facility. Throughout the war in Ukraine the station has continued to run as normal, providing Europe with almost a third of its gas supply from Russia.
The gas flow will stop at 17:00 local time on Wednesday, Ukraine's national gas supplier said.
9:12am: US says no end in sight for war in Ukraine as Zelensky warns against 'excessive emotions'
The US has warned that there is no end in sight for the conflict in Ukraine, even as Russian forces have been pushed back from the city of Kharkiv.
"The next few months could see us moving along a more unpredictable and potentially escalatory trajectory," said US Director of National Intelligence, Avril Haines, on Tuesday.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky welcomed the Ukrainian success in Kharkiv but also warned against "excessive emotions" in a video address on Tuesday evening.
"We should not create an atmosphere of excessive moral pressure, where victories are expected weekly and even daily," Zelensky said.
7:17am: Russian gas transit to Europe via key Ukraine route falls to zero
Nominations for Russian gas transit via Ukraine at the Sokhranovka entry point for May 11 declined to zero, data from Ukraine's gas pipeline operator showed on Wednesday, following Kyiv's warning of shutting down supplies through the route.
Ukraine said on Tuesday it would suspend the flow of gas through the transit point which it said delivers almost a third of the fuel piped from Russia to Europe through Ukraine, blaming Moscow for the move and saying it would move the flows elsewhere.
The data also showed that requests for Russian gas transit to Europe via Ukraine at the Sudzha entry point stood at almost 72 million cubic metres for Wednesday.
6:56am: Russian troops pushed away from Kharkiv, says Zelensky
Russian troops are being pushed away from Ukraine's second city Kharkiv, President Volodymyr Zelensky said in his nightly address on Tuesday.
The president said he had "good news" from the northeastern Kharkiv region.
"The occupiers are gradually being pushed away," he said. "I am grateful to all our defenders who are holding the line and demonstrating truly superhuman strength to drive out the army of invaders."
The head of the Kharkiv regional state administration Oleg Synegubov said on Telegram that "fierce battles" were ongoing in the region, and that the city itself was under heavy fire.
"Due to successful offensive operations, our defenders liberated Cherkasy Tyshky, Rusky Tyshky, Rubizhne and Bayrak from the invaders," he said.
"Thus, the enemy was driven even further from Kharkiv, and the occupiers had even less opportunity to fire on the regional centre."
5:32am: War in Ukraine revives France-Spain gas pipeline project
Since Russia invaded Ukraine, Madrid has revived calls to build a huge gas pipeline between Spain and France dubbed MidCat that would boost Europe's energy independence from Russia.
Initially launched in 2003, the 190-kilometre (120-mile) Midi-Catalonia (MidCat) pipeline would pump gas across the Pyrenees from Hostalric just north of Barcelona to Barbaira in southern France.
Its aim was to transport gas from Algeria through Spain to the rest of the European Union. There are currently only two small gas pipelines linking Spain and France.
But following several years of work, the project was abandoned in 2019 after energy regulators from both countries rejected it amid questions over its environmental impact and profitability.
4:18am: US House approves $40 billion Ukraine aid
US lawmakers voted Tuesday to send a $40 billion aid package to Ukraine, as Washington warned that Russia was likely girding for a long conflict with its neighbor.
The defence, humanitarian and economic funding passed the House of Representatives by 368 votes to 57, with the two parties' leaders having already reached an agreement on the details. It will likely pass the Senate by the end of the week or next week.
All the dissenting votes came from the Republican ranks.
"With this aid package, America sends a resounding message to the world of our unwavering determination to stand with the courageous people of Ukraine until victory is won," House Speaker Nancy Pelosi told her Democratic colleagues ahead of the vote.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF
AS IT HAPPENED
Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk
L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine : procès pour crime de guerre, possible adhésion de la Finlande à l'Otan, Conseil de sécurité de l'ONU. L'actualité du 12 mai
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38 sec New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Valeurs Actuelles
Église attaquée à Angers : retour sur une affaire de christianophobie passée inaperçue dans les médias
Seuls les médias de droite ou catholiques en ont parlé alors que les violences du 1er mai à Paris ou à Nantes ont résonné dans toute la France. Ce qui aurait dû être une polémique est passé à la trappe : l’attaque d’une église par des militants antifascistes en pleine messe. Retour sur une affaire qui mérite plus d’intérêt tant elle traduit le sentiment anti-chrétien que l’on peut retrouver chez certaines franges de l’extrême gauche radicale.
Angers, église Notre-Dame des Victoires, dimanche 1er mai à 10h30. Quelques jeunes de la paroisse se présentent avec une demi-heure d’avance sur le parvis de l’église en attendant d’assister à la messe de 11h. Ils ont été prévenus qu’une manifestation d’extrême gauche va avoir lieu et que celle-ci va partir de la place Louis Imbach, qui est aussi la place de l’église. « On s’est donné rendez-vous à 10h30 parce qu’on savait qu’au lieu de se diriger vers le centre-ville, ils passeraient devant l’église », explique l’un d’eux. 11h, la messe commence. Tous les paroissiens sont rentrés et assistent à l’office célébré en latin.
Quelques minutes plus tard, les premiers troubles éclatent. À l’intérieur de l’église, les fidèles entendent des cris montés du dehors. Au même moment, deux couples de retardataires, l’un de trentenaires, l’autre de sexagénaires, pénètrent dans l’édifice. Leurs vêtements sont maculés de peinture, de jaune et blanc d’œuf.
Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier
« On a eu peur que les antifas rentrent dans l’église, on a essayé de sortir pour bloquer la porte, explique Aurèle, un jeune paroissien d’une vingtaine d’année, la police nous a bloqué à la sortie de l’église. On a alors été la cible des antifas qui nous jetaient des œufs, de la peinture, tout ce qu’ils avaient sous la main ». Les deux camps se retrouvent alors face à face devant l’église, séparés par un cordon de police. Les portes entrouvertes laissent passer quelques projectiles, la nurserie se trouvant juste à droite en rentrant. « On avait face à nous deux cents manifestants avec, en première ligne, une quarantaine de black blocs cagoulés qui nous insultaient », continue Aurèle. Le groupuscule antifa aurait crié des « slogans homophobes » d’après Famille chrétienne, ainsi que des chants antifascistes comme « Siamo tutti antifascisti » (Nous sommes tous antifascistes).
Finalement, la manifestation dirigée par la bande de black blocs se met en route vers le centre-ville et, après avoir effectué son tour, celle-ci retourne sur ses pas. Mais l’office n’est pas achevé et les paroissiens prient toujours dans l’édifice pluricentenaire, dont le portail est désormais couvert de peinture rouge. Les policiers ne sont plus là. Une source affirme que la plupart étaient partis protéger l’Alvarium, un local identitaire situé à moins de 300 mètres de l’église et qui est souvent la cible de l’extrême gauche. « De l’intérieur, on a entendu des bruits qui se rapprochaient puis comme des bruits de verre, nous informe Jacques, un autre jeune qui assistait à la messe ce jour-là, on s’est dit que c’était les antifas qui s’en prenaient aux vitraux. C’est à ce moment-là qu’on a décidé d’aller à la confrontation ».
Ils sont une quinzaine de paroissiens à sortir. En face, quarante black blocs armés de matraques télescopiques et de bâtons arborent une banderole sur laquelle on peut lire : « Nous sommes venus défier ceux qui passent leur temps à se déifier ». Les jeunes catholiques chargent. Aurèle témoigne : « on les a fait reculer de quelques mètres puis les policiers en civil nous ont séparés à coups de tonfa. Certains parmi nous en ont gardé de sacrés hématomes. Personnellement, je pense même qu’ils m’ont fêlé une côte. »
Pour lui, il était nécessaire de les faire reculer parce que les fidèles étaient encore dans l’église et n’osaient pas sortir. « Si on n’avait pas fait de sortie, les policiers ne seraient pas venus aussi vite et l’église se serait faite assiégée » justifie Aurèle. Finalement, la police a pu faire évacuer l’église par une porte située au fond de l’édifice, tenant les militants antifas à distance pour protéger les fidèles.
Pour Aurèle, la confrontation était évidente : « ils avaient sciemment choisi le lieu et l’heure ». Le réseau Angevin Antifasciste avait en effet donné rendez-vous à ses troupes aux côtés des syndicats à 10h30 sur cette place. Pour Anthony Lusson, directeur de cabinet de la mairie d’Angers, il était logique que la manifestation ait lieu sur cette place : « La place est très grande et en bas il y a la Bourse du travail, il est assez légitime qu’un cortège du Premier mai passe par la Bourse du travail ». Celle-ci accueille la Confédération française démocratique du travail (CFDT), deuxième syndicat français par le nombre de syndiqués et fondé en 1919 sous le nom de Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Racines chrétiennes que les syndiqués ont définitivement reniées en 1964. Dimanche dernier, les syndiqués du CFDT se tenaient face à l’église Notre Dame des Victoires, derrière les antifascistes radicaux.
France24 - World
‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage
Issued on: 11/05/2022 - 14:11
Sébastian SEIBT
Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.
US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”
The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.
And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.
‘I cannot find it’
Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.
“I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.
“Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”
In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.
Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.
Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.
The spectre of inflation
The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.
Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.
By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.
Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.
Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.
Abbott Nutrition scandal
A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.
The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.
The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.
The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.
The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.
Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.
In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.
This article was translated from the original in French.
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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation
Reporters
What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?
Business Daily
Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide
L'Humanité
L’homme du jour. Ahmadreza Djalali
Homme du jourPierre BarbanceyAhmadreza Djalali est chercheur en médecine d’urgence. Lors d’une visite en Iran, en 2016, il a été arrêté, accusé d’avoir transmis au Mossad – les services de renseignements israéliens – des informations sur deux responsables du programme nucléaire iranien, ce qui aurait permis leur assassinat entre 2010 et 2012. Jugé en 2017, Ahmadreza Djalali a été condamné à mort. Lui assure, pour sa part, avoir été condamné en raison de son refus d’espionner pour le compte de l’Iran lorsqu’il travaillait en Europe. En février 2018, pendant sa détention, la Suède lui avait accordé la nationalité, quelques mois après la confirmation par la Cour suprême iranienne de sa condamnation à la peine capitale. Après quatre mois d’isolement, sa famille a pu lui rendre visite en mars. Selon Amnesty International, « la santé d’Ahmadreza, physique et mentale, se dégrade, il a besoin de soins médicaux urgents ».
L’inquiétude est d’autant plus grande qu’une agence de presse iranienne a affirmé, au début du mois, que le chercheur sera exécuté « au plus tard » le 21 mai. L’annonce de son exécution prochaine intervient au dernier jour du procès de Hamid Noury, un ancien responsable pénitentiaire iranien jugé à Stockholm depuis août 2021. Ce dernier est accusé notamment de « crime contre l’humanité » et de crimes de guerre pour l’exécution d’un grand nombre de prisonniers en Iran dans les années 1980. Par ailleurs, deux Européens viennent d’être arrêtés en Iran. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté de se rapprocher des syndicats iraniens d’enseignants. Ces derniers réclament une revalorisation de leurs salaires et la libération de leurs collègues arrêtés. Le responsable syndical de l’éducation, Rasoul Bodaghi, a été condamné à cinq ans de prison en avril pour sa participation à des manifestations d’enseignants.
Iran Opex 360
La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPlusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPlusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.
Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
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Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
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Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.
La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.
Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.
« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.
A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.
Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.
La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.
Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. A Ukrainian counteroffensive near Kharkiv appears to have contributed to sharply reduced Russian shelling in the eastern city. But Moscow’s forces are making advances along other parts of the front line.
American aid. The House voted 368 to 57 in favor of a $39.8 billion aid package for Ukraine, which would bring the total U.S. financial commitment to roughly $53 billion over two months. The Senate still needs to vote on the proposal.
Russian oil embargo. European Union ambassadors again failed to reach an agreement to ban Russian oil, because Hungary has resisted the adoption of the embargo. The country is preventing the bloc from presenting a united front against Moscow.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - World
New law in Iran limits screening tests during pregnancy
Issued on: 11/05/2022 - 19:02
Alijani Ershad
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The Iranian Health Ministry announced on April 16 that doctors and midwives in Iran would be banned from running screening tests in pregnancy – tests which can reveal abnormalities or certain conditions in the fetus, a move that sparked indignation from activists in the country. Pregnancy screenings, often used to detect genetic diseases, can now only be carried out by court order, rendering them largely inaccessible, particularly for the most disadvantaged families.
An order passed in 2021 under the header “Family protection and population renewal” was thought to have been forgotten, until the Iranian president signed it into law on April 16. Article 54 of the law prohibits screening tests during pregnancy without a court order.
Fetal anomaly screenings can allow doctors to detect genetic conditions, such as Edward’s syndrome, Down syndrome or spina bifida, early in pregnancy. Until now, the detection of a grave illness of the fetus is one of two reasons that a person may voluntarily terminate a pregnancy in Iran, the other being that the pregnancy poses a mortal risk to the mother. The operation must be carried out before the fourth month of pregnancy.
The new measure is the latest in an ongoing effort to increase fertility in Iran. Since 2011, Iranian Supreme Leader Ali Khamenei has pushed Iran to improve its population growth rate, which stagnates around 1.3, compared to 2 in neighbouring Pakistan and 2.3 in Iraq.
To encourage Iranian families, the Islamic Republic has taken different measures such as widespread publicity campaigns, economic incentives for having children, or even restricting the distribution of contraceptives and condoms at family planning centres. In response to the general ineffectiveness of these measures, ultra-conservatives in the Iranian Parliament pushed for restrictions on pregnancy screenings.
The law passed in 2021 means that testing for fetal abnormalities can only be carried out on the order of a gynecologist, as opposed to a general practitioner or midwife as before. The decision to terminate the pregnancy must now be made by a panel including a judge, government-appointed doctor and a medical jurisprudence expert.
‘Limiting screening tests to gynecologists means depriving thousands of women's access to these tests’
Mahtab (not her real name) is a midwife in a small town in central Iran.
Fortunately we have not yet received the new orders so we are able to continue our business as usual. We systematically do pregnancy screening in Iran. The first phase is done between eight and 14 weeks of pregnancy, costing around 600,000 toman [around 20 euros]. If everything seems normal in the first phase, the screening ends there. If not, the second phase of tests and screening must be done between 15 to 20 weeks of pregnancy and it would cost about 700.000 toman [around 23 euros]. If the anomalies persist, you must do a third, more precise, phase of screening which carries some risk for the fetus, costing about 5,000,000 toman [around 166 euros].
These tests expose abnormalities and conditions like Down syndrome, Edward’s syndrome, spina bifida and many others. In our region, at least one in around 700 pregnancies has one of these abnormalities, mostly Down Syndrome.
In the last 2 decades that we have done such screenings, the number of children born with these conditions has drastically reduced. And unfortunately, by banning these screenings, there will be many more children born with these conditions. In our region there’s only one gynecologist. In some towns and in dozens of villages, most women do not see a gynecologist for their entire pregnancy; it's us [midwives] or general doctors. Limiting screening tests to gynecologists means depriving thousands of women's access to these tests.
‘These men in the parliament are taking away this option, deciding on behalf of all the pregnant women in Iran’
Kobra Khazali, chairwoman of the women's commission in the "Supreme Council of the Cultural Revolution", which manages Iranian cultural policies, has been telling Iranian media for two years that pregnancy screening tests “are expensive and because they are not accurate, they can amount to killing healthy children". She "commended" the implementation of the law recently in a tweet, which was later deleted.
Our Observer responded to this argument:
I don’t believe what they say for a second. Even now, none of these tests are covered by insurance, so it’s not a burden on the social security system. Families pay for them all. People in our region are mostly poor, but I have even seen them sell their cars or spend all of their savings or borrow money to run these tests to be sure they will have healthy children.
These men in the parliament are taking away this option, deciding on behalf of all the pregnant women in Iran.
And their claim that these tests are not accurate is a lie too. It’s a standard procedure that we carry out here in our small town, but it’s just as accurate as it is in Paris or New York. We have 99% accuracy, no less.
For example, exactly a week ago I had a pregnant woman who came here from a village near our town. Her first two screenings raised cause for alarm, however in the third phase – which is much more accurate – it showed, fortunately, that the baby is as healthy as it gets. The mother and father were reassured and could go home with peace of mind.
On the other hand, we had three other families in the last two years. For all of them, the first two phases of screening were worrisome but they refused to undergo the third phase of testing. One of the children was unfortunately born with Down syndrome several months ago. The other has hydrocephalus, and the third one died at nine months old after multiple severe heart complications.
‘The victims of this law will be the poor families’
Mahtab believes the first victims of this new law will be the patients who are the most disadvantaged:
Middle class or rich families will find their way to do the screenings after the ban – with money you can do whatever you want here. The victims of this law will be the poor families. In many cases, they are less educated, so it is easier to convince them that these tests are not necessary. On another level, sometimes we have to convince them to run these tests because they are expensive for them. They have to sacrifice in order to spend the money here. So when we can no longer push them, and when the situation is even more difficult, these families will not pursue these screenings. There will be more children born with conditions or diseases among the poorest families, making them even poorer, since the conditions generate exorbitant costs in Iran.
The Iranian Parliament reports that about eight or nine thousand legal abortions take place every year. The new law, however, will greatly reduce this figure. Several sources estimate that around 300 to 400 thousand illegal abortions are performed in Iran each year.
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The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees
Issued on: 10/05/2022 - 22:16
Leela JACINTO
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At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?
On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.
Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.
The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.
The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.
At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.
His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.
The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.
Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.
At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.
For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.
But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.
This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.
On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.
Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.
It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.
From rural roots to national power
The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.
Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.
The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.
A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.
It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.
Brother in arms
As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.
The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.
A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.
According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.
The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.
Enter the ‘terminator’
By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.
The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.
The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.
Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.
The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.
Falling into the ‘Chinese debt trap’
Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.
But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.
Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.
The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.
Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.
As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.
Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.
His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.
As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.
On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.
A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".
At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.
But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.
"Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant."
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Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests
Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest
Sri Lanka president declares state of emergency after protests
L'Humanité
Guerre en Ukraine : le rapport alarmant de l’OIT
ActuCrises L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.
Lilian Caillat« D ans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.
Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre. En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.
pénuries et risques de famine aigus
Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.
L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de « grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.
Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».
Guerre en Ukraine France24 - Monde
États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter
Publié le : 10/05/2022 - 23:56
FRANCE 24
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L'homme d'affaires, Elon Musk, qui va racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, a déclaré mardi qu'il comptait annuler l'exclusion de l'ancien président américain Donald Trump du réseau social. Il trouve cette suspension définitive "moralement mauvaise".
Elon Musk s'est érigé en farouche défenseur de la liberté d'expression. En ce sens, il s'est dit prêt, mardi 10 mai, à lever la suspension définitive du compte de Donald Trump mise en œuvre après l'attaque du Capitole, une décision "moralement mauvaise" à ses yeux.
S'il parvient à racheter Twitter pour 44 milliards de dollars, "je lèverai la suspension définitive [de l'ancien président]", a ainsi affirmé l'homme d'affaires lors d'une conférence organisée par le Financial Time.
L'ancien président américain a été banni de Twitter le 8 janvier 2021 en raison du risque d'incitation à la violence après l'attaque violente du Capitole. Avec 88 millions d'abonnés, la plateforme était jusqu'alors son principal outil de communication au quotidien.
Le fondateur et ex-patron de Twitter, Jack Dorsey, avait estimé à l'époque que la mise à l'écart de Donald Trump était "la bonne" décision, mais constituait néanmoins un "échec" et "[établissait] un précédent" qui lui semblait "dangereux" par rapport au pouvoir détenu par les grandes entreprises.
Préférence pour des suspensions temporaires
"Je pense que c'était une erreur, car cela a aliéné une grande partie du pays et n'a finalement pas empêché Donald Trump de se faire entendre [puisqu'il est maintenant sur son propre réseau social]", a souligné l'entrepreneur.
Les interdictions définitives devraient être "extrêmement rares" et réservées par exemple aux faux comptes, a-t-il ajouté lors de son intervention par vidéo.
Lever le bannissement de l'ancien président "ne veut pas dire que n'importe qui peut dire ce qu'il veut, s'ils disent quelque chose d'illégal ou de destructeur pour le monde", a souligné le patron de Tesla. "Mais je pense que les bannissements permanents sapent fondamentalement la confiance dans Twitter en tant que place publique où tout le monde peut exprimer son opinion."
Il a aussi estimé que Twitter était "politiquement biaisé à gauche", car basé à San Francisco, et devait être "plus impartial".
Mais le multimilliardaire, qui souhaite retirer Twitter de la Bourse, a d'ores et déjà proclamé vouloir en faire un bastion de la liberté d'expression, qu'il juge bafouée par une modération des contenus trop stricte. Mardi, il a clairement exprimé sa préférence pour des suspensions temporaires ou la suppression des tweets les plus problématiques plutôt que pour des interdictions pures et simples.
Un retour exclu par Donald Trump
L'opération de rachat de Twitter n'est pas encore finalisée. Si l'offre du patron de Tesla a été acceptée par le conseil d'administration, les actionnaires doivent encore approuver l'accord et "plusieurs questions doivent encore être résolues", a rappelé Elon Musk. "Dans le meilleur des cas, ce sera peut-être fait dans deux ou trois mois."
Ces déclarations interviennent alors que Donald Trump a lui-même exclu de revenir sur le réseau social, affirmant vouloir rester sur la plateforme Truth Social qu'il a lancée en février. Celle-ci peine toutefois encore à prendre de l'ampleur le compte de l'ex-locataire de la Maison Blanche n'y compte que 2,7 millions d'abonnés.
Avec AFP et Reuters
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Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
États-Unis : Twitter suspend "de façon permanente" le compte personnel de Donald Trump
MÉDIAS
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
L'Humanité
L’armée israélienne se déchaîne sur les civils
ActuPalestine La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.
Nadjib TouaibiaUn an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.
Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Une période propice au déchaînement
Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale. Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . « La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.
Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.
sous la pression de Netanyahou en embuscade
« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.
Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie. En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.
Israël-Palestine L'Humanité
Le risque de crise alimentaire mondiale est désormais en forte hausse
ActuTandis que les traders spéculent sur les céréales et les oléagineux dans les salles de marché, une sécheresse en voie d’aggravation devrait réduire les volumes de la récolte céréalière de l’été prochain dans plusieurs pays exportateurs. Le secrétaire général de l’ONU tente en vain d’alerter les décideurs politiques. En France, la Confédération paysanne propose plusieurs mesures pour lutter contre la spéculation.
Gérard Le PuillDans une déclaration publiée le 13 avril dernier dans « ONU Info » le secrétaire général de l’Organisation des nations Unies Antonio Guteress déclarait que la guerre en Ukraine risquait « de faire basculer jusqu’à 1,7 milliards de personnes - plus d’un cinquième de l’humanité- dans la pauvreté, le dénuement et la faim ». Il expliquait notamment que 45 pays, surtout africains, parmi les moins avancés sont concernés par la menace dont 18 dépendants à plus de 50 % de l’Ukraine où de la Russie pour leurs importations de blé. C’est notamment le cas de l’Égypte, pays qui compte 103 millions d’habitants, dont 61 % des importations de blé provenaient de Russie et 23 % de l’Ukraine. Devant la flambée des cours en mars, l’Égypte a décidé d’utiliser une partie de ses stocks dans l’espoir de voir les prix baisser au bout de quelques mois. Ce mercredi 11 mai, la longue dépêche de l’Agence France Presse décrit la situation dramatique en Éthiopie, où il ne pleut pratiquement pas depuis 18 mois.
Depuis quelques jours, les télévisions multiplient les reportages sur la sécheresse en France. Si elle se prolonge, elle débouchera sur une récolte céréalière en forte baisse cet été. Aux États-Unis, seulement 27 % des superficies semées en blé d’hiver étaient jugées dans un état de végétation bon à excellent au mois d’avril. En France, le déficit de pluviométrie de mars à mai réduira les rendements de la prochaine moisson alors que l’on annonce déjà une réduction du stock mondial de report qui tomberait de 24,1 % de la production l’an dernier à 22,6 % cette année. Nous avons montré, dans notre article d’hier, que la volonté de la Commission européenne d’imposer aux pays membres de l’Union la mise en jachère de 4 % de leur superficie agricole était plutôt mal venue dans ce contexte.
Réguler les marchés pour échapper à spéculation
Le 5 mai, la Confédération paysanne a publié une déclaration de plusieurs pages sous le titre : « Commerce international des céréales, libre-échange, spéculation et agrocarburants : les maux de la faim ». Le texte commence par une analyse dont voici un extrait : « Une petite variation à la baisse des volumes disponibles engendre une forte hausse des prix sur les marchés agricoles, soumis à la loi de King. Les semis et récoltes agricoles étant dans un créneau calendaire défini sur les deux hémisphères du globe, l’offre est forcément peu réactive et rigide, car les producteurs ne peuvent réagir immédiatement. Ajoutons à cela l’importance des aléas qui pèsent sur les récoltes agricoles : aléas climatiques, aléas sanitaires, aléas géopolitiques. Face à ce constat, la régulation des marchés devrait être le socle fondamental des politiques publiques nationales et internationales. Car l’enjeu alimentaire est le premier besoin humain vital. Or même l’eau est aujourd’hui rentrée en Bourse aux États-Unis le 7 décembre 2020 ».
Face à cette situation, la Confédération paysanne suggère d’interdire la spéculation sur l’alimentation en mettant en place des « stocks publics » qui « permettent d’amortir les chocs, de sécuriser l’approvisionnement alimentaire des populations et de réguler les prix des marchés. Il n’en existe presque plus et la gestion des stocks privés est totalement opaque », dénonce le syndicat qui souligne aussi que les quatre entreprises de négoce international que sont « Archer Daniel Midlands, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus détiennent pus de 75 % du marché mondial ».
Comme seconde mesure, la Confédération paysanne avance la nécessité de « réguler les marchés pour mettre fin à la faim et reconstituer les stocks publics » en ces termes : « L’enjeu est de donner les clés à toutes les populations ; États et groupes d’États, de construire les conditions de leur souveraineté alimentaire et non de chercher dans une logique néocoloniale à gagner des parts de marché export vers ces pays actuellement structurellement importateurs. C’est l’agriculture paysanne qui nourrit le monde, pas l’agrobusiness… ».
Les effets pervers de la production d’agrocarburants
La troisième mesure est « l’arrêt des agrocarburants » que le syndicat justifie ainsi : « Les émeutes de la faim en 2008 et 2011 prennent aussi leur source dans le détournement massif des cultures alimentaires pour la production d’énergie. Alors que la population mexicaine était en proie à des émeutes de la faim, plus d’un tiers de la production états-unienne de maïs finissait dans les réservoirs des véhicules motorisés. Le bilan carbone des agrocarburants est en outre désastreux. Le détournement de maïs et autres cultures vers les méthaniseurs doit être aussi visé (…). La Confédération paysanne porte d’ailleurs un moratoire national sur la méthanisation ».
Ce qui se passe en Allemagne depuis une dizaine d’années est une illustration des effets pervers de la méthanisation des effluents d’élevage. Du fait de la fermeture programmée de toutes les centrales nucléaires, les aides financières à la méthanisation rendent cette activité plus rentable que la production de lait, de viande bovine ou porcine. Du coup, afin de produire toujours plus de gaz que l’on transforme aussitôt en électricité pour l’intégrer dans le réseau, on a doublé outre-Rhin l culture du maïs. Car la moitié de ce fourrage récolté en vert est déversée dans les fosses à lisier pour accélérer la fermentation et la production du gaz que l’on transforme en électricité.
En Allemagne, en seulement dix ans, la double conséquence a été la réduction de la superficie agricole consacrée à la production alimentaire et le doublement du prix de ces mêmes terres agricoles désormais très recherchées pour produire de l’énergie. Mieux vaut ne pas répéter la même erreur en France.
Onuconfédération paysanne France24 - Monde
Émeute dans une prison en Équateur : 200 détenus évadés ont été "recapturés"
Publié le : 11/05/2022 - 01:46
FRANCE 24
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Des détenus de la prison Bellavista, en Équateur, s'étaient évadés lundi après des affrontements entre bandes armées. Le lendemain, deux cents prisonniers ont été "recapturés" par les forces de sécurité.
Au lendemain d'une évasion massive de la prison surpeuplée de Bellavista en Équateur à la faveur d'une émeute meurtrière qui a fait au moins 44 morts, deux cents détenus évadés ont été "recapturés" par les forces de sécurité, mardi 10 mai.
Ils ont été retrouvés grâce aux patrouilles et aux points de contrôle de la police et de l'armée, a précisé le chef des opérations de la police, le général Geovany Ponce.
Au total, 220 prisonniers se sont évadés à la faveur de ces affrontements entre deux bandes rivales dans la prison de Bellavista, dans la province de Santo Domingo de los Tsachilas. La police avait fait état, lundi soir, de 112 détenus "recapturés" et de 108 autres toujours dans la nature.
Les autorités offrent jusqu'à 3 000 dollars de récompense à ceux qui aideraient à capturer la vingtaine de prisonniers toujours manquants.
Une "boucherie", selon les proches éplorés des victimes
Mardi, désespérés et en pleurs, des dizaines de parents et proches des prisonniers patientaient toujours devant la prison de Bellavista dans l'attente de nouvelles des leurs, a constaté l'AFP.
"Ils ne nous donnent aucune information. Ils disent que des jeunes hommes se sont échappés pour sauver leur vie, que d'autres vont être transférés", a déclaré Leisi Zambrano, sans nouvelle de son frère.
"Il y a beaucoup de mères qui, à ce jour, n'ont pas reçu de nouvelles de leurs proches, qui ne savent même pas s'ils sont vivants", a ajouté cette femme au foyer de 48 ans.
Dès qu'elle a entendu parler des affrontements, Leisi explique avoir accouru aux premières heures du matin à la prison, avec d'autres membres de sa famille. "Nous avons entendu les prisonniers appeler à l'aide, qu'on ne les laisse pas mourir", raconte-t-elle, en commentant : "C'est une boucherie à l'intérieur."
Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant un amas de corps ensanglantés, dénudés et mutilés, sur le sol couvert d'hémoglobine d'une salle commune. Ou encore des cadavres jonchant les couloirs de la prison, à côté de matelas que les assaillants ont vraisemblablement tenté d'incendier.
Une enquête et une réforme réclamées
Selon le ministre de l'Intérieur, Patricio Carrillo, des membres du gang "Los Lobos" ("Les Loups") ont "attaqué" à l'arme blanche les membres de la faction rivale des "R7".
Pour tenter d'endiguer la violence, six leaders de ces gangs ont depuis été transférés par hélicoptère de Bellavista vers deux prisons de haute sécurité ailleurs dans le pays.
"Ces incidents inquiétants soulignent une fois de plus la nécessité urgente d'une réforme complète du système de justice pénale", a commenté la porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme. La Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) a, quant à elle, condamné les violences et demandé une enquête "rapide, sérieuse et impartiale".
Ce qui s'est passé dans la prison de Bellavista "va se refléter dans les quartiers (des villes) où opèrent les gangs qui se sont affrontés", a déclaré à l'AFP Luis Saavedra, militant des droits de l'Homme. "Plus il y a de violence dans les prisons, plus il y aura des meurtres dans ces quartiers."
Les affrontements, souvent d'une extrême violence, sont récurrents dans les prisons équatoriennes, où près de 400 détenus ont trouvé la mort depuis février 2021, en incluant ces derniers affrontements.
Avec AFP
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En Équateur, l'état d'exception décrété dans les prisons après la mort de 116 détenus
Équateur : des affrontements entre détenus font plusieurs dizaines de morts dans une prison
Une émeute dans une prison en Équateur fait des dizaines de morts, des détenus en fuite
El País (ESP)
Las 10 aplicaciones más útiles para observar aves en España
TURISMO ORNITOLÓGICOConvertirse en un experto de los cantos aviares o consultar enciclopedias con todo tipo de información. Herramientas para el móvil que son una versión moderna del cuaderno de campo y, además, permiten recopilar datos para la conservación de la biodiversidad
La península Ibérica es el embudo de una de las rutas migratorias de aves más importantes del mundo —desde la península escandinava hasta Sudáfrica—, lo que la convierte en un territorio perfecto para avistar todo tipo de aves. España es, además, el segundo país europeo con mayor variedad de avifauna: más de 600 especies se han registrado en la última guía de aves elaborada por la Sociedad Española de Ornitología (SEO/Birdlife). Esta ONG ambiental, fundada en 1954, es la representante de Birdlife International en España, una federación que agrupa a asociaciones dedicadas a la conservación de las aves de todo el planeta.
Como explica Pablo de la Nava, ornitólogo y técnico de SEO/Birdlife, cualquier época del año es buena para observar aves, “aunque en primavera es cuando más se exhiben”. “Es la temporada de reproducción y cría, y se pueden escuchar los cantos de los machos para atraer a las hembras”.
Uno de los objetivos de esta ONG es fomentar la participación ciudadana en la preservación de la biodiversidad y, para ello, han desarrollado diferentes aplicaciones móviles que modernizan el tradicional cuaderno de campo en el que profesionales y aficionados a la ornitología recopilan información sobre estos animales. De apps para convertirse en un experto de los cantos aviares a enciclopedias con todo tipo de información, hasta versiones para su seguimiento que ayudan al censo y la protección de especies en peligro. Además de facilitar la observación e identificación de aves, estas herramientas digitales y los datos que recopilan sus usuarios ayudan a los científicos a radiografiar el estado de sus hábitats y planificar las acciones necesarias de conservación.
Las aplicaciones móviles se han convertido, junto a los prismáticos, en el material indispensable para observar aves. Aquí van algunas de las más utilizadas, disponibles tanto para sistemas iOS y Android.
Disponible en versión escritorio y en aplicación móvil, Guía de aves de España es la herramienta más completa creada por SEO/Birdlife. Una enciclopedia de aves que ofrece información relevante de la vida y comportamiento, distribución y estado de conservación de las más de 600 especies que, de forma habitual u ocasional, están presentes en el territorio español. También proporciona rutas por 25 enclaves de gran importancia ornitológica. La información en texto se completa con recursos sonoros y gráficos: cantos, vídeos, fotografías, ilustraciones y mapas.
eBird es la aplicación de observación de aves por excelencia en el mundo, disponible en 41 idiomas. Desarrollada por el Laboratorio de Ornitología de la Universidad de Cornell (Ithaca, Nueva York), sus millones de observaciones por todo el planeta la han convertido en el mayor banco de datos ornitológicos. Gracias a ese registro de información se han podido crear otras aplicaciones como Merlin Bird ID y Birdnet, que identifican aves usando la cámara y el micrófono del móvil.
Avefy es perfecta para practicar la identificación de las aves por sus cantos. SEO/Birdlife actualiza regularmente esta herramienta móvil que proporciona los cantos de 140 especies de las aves más comunes en España y un buscador de especies y hábitats. La organización lleva realizando censos específicos desde 2004, que han permitido conocer la evolución de las poblaciones y su estado de conservación.
Avizor es muy útil para aprender a contar aves. Mediante un juego de censos virtuales, permite practicar el conteo de individuos para los momentos en los que el usuario se encuentre con grandes grupos de aves. Proporciona tres niveles de entrenamiento de menor a mayor dificultad —según el número de aves que hay que contar— y un modo de competición. Otra herramienta para aprender jugando y dirigida a los más pequeños es Juega con las Aves, que proporcionan hasta nueve actividades de colorear, encajar piezas, formar parejas o reconocer nidos.
En el caso de la App Seguimiento de Aves su uso está limitado a los participantes voluntarios de algunos de los programas de seguimiento que lleva a cabo SEO/Birdlife. Programas como Sacre, Noctua o Sacin se han convertido en una herramienta clave para la recopilación de datos sobre las tendencias de diferentes especies de aves de España a lo largo de los años.
La App Censos es más específica y permite registrar todas las localizaciones de colonias y territorios de aves en época de reproducción y sus dormideros. El registro de sus lugares de nidificación es de gran utilidad para proteger a estas especies, evitar la destrucción de sus nidos y la desaparición de sus lugares de cría. Esta iniciativa forma parte del proyecto urbano de SEO/Birdlife SOS Nidos.
Para el censo de aves acuáticas la aplicación más útil es App Acuáticas, que permite registrar y consultar las especies de todos los humedales de España. Cuenta con un historial de censos desde hace 50 años. Los datos se proporcionan en forma de tablas, gráficos y mapas. También incluye una guía que permite localizar los humedales más próximos en las salidas al campo.
Para salir a observar pájaros es fundamental llevar “prismáticos, una guía y paciencia”. “Si nos estamos iniciando es normal que no identifiquemos todas las aves que nos encontramos o sus cantos; lo importante es ir poniéndose pequeños objetivos y con el tiempo ir acumulando más práctica”, señala el técnico de SEO/Birdlife Pablo de la Nava. La ONG medioambiental ofrece cursos de iniciación para observarlas y organiza regularmente salidas al campo para poner en práctica lo aprendido.
Como explica De la Nava, la pandemia ha hecho crecer el interés de los ciudadanos por estas actividades por lo que se ha duplicado la oferta de actividades. Desde excursiones diarias hasta viajes de varios días, tanto dentro como fuera de España. “Países europeos como Rumania tienen un gran interés ornitológico”, señala. “Con estos viajes también buscamos que los usuarios aprovechen y conozcan otras culturas”.
Desde SEO/Birdlife recomiendan la App ICAO para registrar la mortalidad de aves en las regiones costeras, una acción coordinada por el Grupo de Trabajo de Aves Marinas de la organización ambiental. Esta información es de gran utilidad para identificar problemas de conservación de los mares y los tramos costeros con amenazas para la fauna y las especies que las sufren. También existen apps similares para el registro de aves raras, escasas y exóticas.
La aplicación Natura Alert se centra especialmente en el registro de amenazas en las zonas declaradas como Áreas Importantes para la Conservación de las Aves y la Biodiversidad (IBAs) y permite conocer el estado de conservación. La ONG tiene identificadas 469 IBAs en España siguiendo una serie de criterios científicos, estandarizados y cuantitativos que permiten ubicar las poblaciones de aves mejor conservadas.
Por último, la App Mortalidad en Infraestructuras permite a los usuarios comunicar el hallazgo de aves o cualquier otra especie de fauna herida o muerta en algún tipo de infraestructura, principalmente en carreteras, vías de tren, tendidos eléctricos, parques eólicos y edificios acristalados. De esta forma se facilita la identificación de puntos negros y permite llevar un seguimiento de la fauna más afectada por infraestructuras.
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BBC
Eurovision 2022: Emotions run high as Ukraine's Kalush Orchestra qualify for final
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Ukrainian fans have been celebrating in Turin, as folk-rap band the Kalush Orchestra qualified for Eurovision's final on Saturday.
Support for the band has swelled since Russia's invasion of Ukraine in February, and tonight's semi-final victory has cemented their position as favourites to win the competition.
You can read more about the first semi-final here.
Watch the Eurovision Song Contest Final on BBC iPlayer and BBC One, at 20:00 BST on Saturday 14 May.
France24 - Monde
Sri Lanka : les manifestants mobilisés malgré l’ordre de tirer sur les émeutiers
Publié le : 10/05/2022 - 22:28
FRANCE 24
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Alice BROGAT
Plusieurs centaines de personnes ont défilé dans la capitale du Sri Lanka, mardi, malgré l’ordre donner aux forces de sécurité de "tirer à vue" sur les pillards. Alors que le Premier ministre a été forcé à la démission, les manifestants continuent d'exiger le départ de son frère, le président Gotabaya Rajapaksa, qu'ils jugent responsable de la grave crise économique qui frappe le pays.
La colère gronde toujours au Sri Lanka, au lendemain de violents affrontements, qui ont précipité la démission du Premier ministre. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé, mardi 10 mai, défiant le couvre-feu à Colombo, malgré l’ordre du gouvernement de "tirer à vue" sur les pillards et les personnes impliquées dans les violences.
L'ONU a dénoncé "l'escalade de la violence" et demandé aux autorités d'entamer le dialogue avec la population, excédée par des mois de graves pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, et qui demande le départ de la famille Rajapaksa du pouvoir. L'UE a exhorté toutes les parties à éviter la violence.
Le ministère de la Défense a annoncé que "les forces de sécurité ont reçu l'ordre de tirer à vue sur quiconque pillera des biens publics ou attentera à la vie" d'autrui. Des dizaines de milliers de militaires ont été déployés dans les rues du pays.
En réponse, des manifestants ont incendié des dizaines de maisons d'hommes politiques appartenant au parti au pouvoir et ont tenté de prendre d'assaut la résidence officielle du Premier ministre située dans la capitale.
Un hôtel de luxe qui appartiendrait à un proche de la famille Rajapaksa a également été incendié, mardi soir, près de la forêt tropicale de Sinharaja (sud).
Plus tôt dans la journée, le numéro deux de la police nationale a été légèrement blessé par la foule et son véhicule incendié près de la résidence du Premier ministre à Colombo, selon les autorités.
Affrontements meurtriers entre manifestants et policiers
La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, s'est dite "profondément troublée" après que des partisans du Premier ministre Mahinda Rajapaksa "ont attaqué des manifestants pacifiques à Colombo" lundi, ainsi que par "les attaques de foules contre les membres du parti au pouvoir qui ont suivi".
"Les gens sont en colère après les attaques lancées contre nous hier. Et malgré le couvre-feu, nous avons beaucoup de volontaires qui viennent nous apporter de la nourriture et de l'eau", a déclaré un manifestant, Chamal Polwattage, ajoutant : "Nous ne partirons pas tant que le président (Gotabaya Rajapaksa) ne s'en ira pas".
Les affrontements de lundi ont fait huit morts, dont deux policiers, et plus de 200 blessés, selon la police - la journée la plus meurtrière depuis le 19 avril, lorsque la répression d'une manifestation antigouvernementale avait fait un mort et plus de 24 blessés dans le centre du pays. Des dizaines de bâtiments et des centaines de véhicules ont été incendiés.
Lundi, à Nittambuwa, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale, un député du parti au pouvoir, Amarakeerthi Athukorala, s'est suicidé après avoir tiré sur deux manifestants anti-gouvernementaux qui bloquaient sa voiture. Deux autres personnes ont été tuées dans la journée, à Weeraketiya (sud), où un membre du parti au pouvoir a tiré sur des manifestants.
"Mauvaise passe" pour les Rajapaksa
Le pays est secoué depuis plusieurs semaines par des manifestations quotidiennes contre le gouvernement des Rajapaksa, après des mois de pénuries marquant la plus grave crise économique depuis l'indépendance en 1948.
Les autorités ont annoncé que le couvre-feu serait prolongé jusqu'à jeudi matin. Bureaux, magasins et écoles sont restés fermés mardi.
L'armée a exfiltré dans la matinée Mahinda Rajapaksa de sa résidence officielle, après que des milliers de manifestants en ont forcé un des portails et tenté de prendre d'assaut le bâtiment où le frère du président Gotabaya Rajapaksa s'était retranché avec sa famille.
"Mon père est en sécurité, il se trouve dans un endroit sûr", a déclaré à l'AFP son fils aîné, Namal Rajapaksa, 35 ans, avocat de formation. Il a ajouté que son père resterait député et entendait jouer un rôle actif dans le choix de son successeur.
"Nous ne quitterons pas le pays", a-t-il insisté, qualifiant la colère nationale contre sa famille de "mauvaise passe".
Les manifestants et chefs religieux sri-lankais ont reproché au Premier ministre, qui a démissionné, d'avoir incité ses partisans à la violence.
"Arrêtez les responsables de l'instigation de la violence, indépendamment de leur position politique", a ordonné à ses troupes Chandana Wickramaratne, le chef de la police. Cette dernière a, comme la commission locale des droits humains, annoncé l'ouverture d'une enquête.
Un pays qui s'enfonce dans la crise économique
Le président est toujours en fonction, avec des pouvoirs étendus et le commandement des forces de sécurité. Même avec un gouvernement de coalition, il pourra nommer et destituer les ministres ainsi que les juges, et bénéficiera de l'immunité.
Les partis d'opposition ont déclaré, mardi, avoir annulé les pourparlers en vue d'une coalition avec le gouvernement après l'explosion de violence.
Mais selon des sources politiques, des tentatives étaient toujours en cours pour organiser une réunion en ligne entre le président et tous les partis politiques.
Pour Akhil Bery, de l'Asia Society Policy Institute, quoi qu'il arrive, le prochain gouvernement devra prendre des "décisions impopulaires" pour redresser l'économie en ruines.
Tout renflouement par le Fonds monétaire international (FMI), actuellement en négociation, signifierait "une augmentation des impôts et une diminution des dépenses publiques, ce qui est une combinaison politiquement toxique".
Avec AFP
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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans
Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée
El País (ESP)
¿Qué hacer en Turín, la ciudad de Eurovisión 2022?
ITALIAUn Martini en la Piazza San Carlo, café con chocolate y nata en Al Bicerin, de compras por el Lingotto o una visita al Museo Egipcio son solo algunos de los atractivos de la localidad italiana
Dicen de Turín que es la otra cara de Italia. La que no encaja en los tópicos. La ciudad brumosa y trabajadora del norte; burguesa, desahogada, verde, seria, elegante, sibarita. Los Alpes casi se tocan, jardines y parques por doquier, colinas frondosas encajando al río Po y arropando un casco antiguo techado por casi veinte kilómetros de pórtici (soportales) de todos los estilos y variedades marmóreas; tranvías silenciosos deslizándose como gatos entre palacios barrocos, restaurantes y cafés históricos donde se perfuman las viandas con láminas de trufa blanca. Sin olvidar que el vermú y el chocolate fino, si no se inventaron aquí, encontraron al menos su fórmula cabal.
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Pero sobre todo Turín, que esta semana espera a miles de eurofans pues es la sede del festival de Eurovisión 2022, es una ciudad joven, inquieta, rebelde, siempre dispuesta al cambio y al progreso. Aquí se urdió la unidad de Italia; fue capital del país antes que Roma. Aquí venían campesinos de norte y sur a montar topolinos en la primera fábrica de Fiat, mientras el cura Don Bosco enseñaba oficios salesianos a los golfillos y Edmundo d’Amicis les mostraba ejemplos a seguir en un libro mítico, Corazón (1886).
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Antes de que la Casa de Saboya fuera aglutinante para el Risorgimento que Garibaldi, Cavour y otros próceres urdían en el Caffè Del Cambio, ya era una de las urbes barrocas más elegantes de Europa. Su corazón bascula entre la piazza Castello y la piazza San Carlo, unidas por la Via Roma y el tramo más elegante de pórtici. Luego están los barrios ribereños del Po y sus muelles (murazzi), junto al puente Vittorio Emanuele I y una iglesia que, para los esoteristas, es un vértice mágico; ahora, territorio comanche de los jóvenes. Vigila la ciudad la basílica de Superga, obra cumbre del arquitecto barroco Filippo Juvarra, en una colina contra la que se estrelló un avión con el equipo local de fútbol al completo (abuelos de la Juventus), como recuerda un monolito.
El palacio de Eurovisión
A ese tablero urbano habría que añadir el complejo de ocio del Lingotto (la antigua fábrica de Fiat) o el Parque Olímpico (donde se celebraron los Juego de Invierno de 2006 y donde está el estadio Pala Alpitour, que acogerá desde este martes las semifinales de Eurovisión y será el escenario de la gran final del próximo sábado 14 de mayo). Para moverse por todo ese plano será conveniente hacerse con la Torino Piemonte Card (desde 28 euros/un día), que abre puertas de museos y tranvías.
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Y, sin más, acceder al corazón, o sea, a la plaza Castello. Allí están el Palacio Real y el Palacio Madama, de Juvarra (quien repitió diseño en el Palacio Real de Madrid). Al otro lado de la plaza, la catedral gótica parece chica ante su propia capilla barroca donde se exhibe La Sacra Sindone, la Sábana Santa que sirvió de sudario a Jesucristo —los intríngulis de esta reliquia se narran en el thriller de Julia Navarro La Hermandad de la Sábana Santa—. Pegada al templo, otra obra de Guarino Guarini, el arquitecto de la capilla de la Sábana Santa: la iglesia de San Lorenzo. Arropando ese conjunto estelar, los frondosos Jardines Reales, que llegan al parque de Porta Palatina, una de las cuatro puertas que cerraban el llamado Quadrilatero Romano, incluyendo ruinas de un teatro. Allí se instala cada mañana el mercato Porta Palazzo, uno de los más populares de la ciudad.
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Los pórtici de Via Roma, trufados de tiendas elegantes, conducen a la piazza San Carlo, que es como el salón de Turín. Cita obligada a la hora del vermú, que no puede ser otro que un Martini o un Carpano: ambas marcas locales cuentan con museo propio. La plaza parece un decorado, con dos iglesias cuasi gemelas, una de ellas de Juvarra.
Otra plaza menos teatral, pero no menos entrañable para los turineses, es Carignano, donde se encuentra el Palazzo Carignano (obra de Guarini) que sirvió de sede al primer Parlamento de la nación, ahora Museo Nazionale del Risorgimento Italiano. Cerca está el Museo Egipcio, que es el más rico en fondos de aquella civilización después de el de El Cairo. En la planta alta del edificio puede visitarse la Galleria Sabauda, colección de pintura de los Saboya. Recorrer los monumentos y museos turineses puede resultar agotador. Pero no hay que omitir una visita más: el Museo Nazionale del Cinema, que se aloja en la llamada Mole Antonelliana. Es una estructura de hierro y cristal de 167 metros de altura creada en 1863 por el arquitecto Antonelli como sinagoga, y que ha sido calificada como la Torre Eiffel de los Alpes.
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Entre cafés históricos
Bien podrían incluirse entre los monumentos los cafés históricos. Además del ya citado Del Cambio, el más antiguo (1757), en el Caffè Al Bicerin Alejandro Dumas o Cavour pedían el típico bicerin (café con chocolate y nata, hay que probarlo). Todavía de finales del XVIII es el Caffè Fiorio, donde se reunían los aristócratas, mientras que los bohemios lo hacían enfrente, en el Mulassano. En el Platti, de estilo liberty, tomaba notas Cesare Pavese, escritor que acabaría suicidándose en el cercano Hotel Roma.
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El historial rebelde de Turín no se duerme en los laureles. La grey joven se congrega en torno a los murazzi y en el barrio San Salvario, en la orilla izquierda del Po, con el Largo Saluzzo como epicentro y muchos pequeños restaurantes donde comer agnoloti (pasta rellena) o risotti a buen precio; zona animada y ruidosa hasta el amanecer. Queda cerca del Castello de Valentino y su parque, el cual es aprovechado —sobre todo en verano— para tirarse en la hierba o bailar en sitios como el Cacao Cafè Concerto. También hay terrazas más tranquilas en todo el Lungo Po (las orillas del río) para tomar un barolo tinto con vistas panorámicas, en sitios como el EDIT Garden, Azhar, Lentini’s o el Kogin’s Club Disco, donde además de tomar un cóctel al atardecer se puede bailar toda la noche. También el Quadrilatero Romano, cerca de Porta Palatina, y el complejo del Lingotto son focos de ocio, compras y diversión. La ciudad que dedica la mañana al vermú, la tarde al café y el crepúsculo al aperitivo dispone de resortes sobrados para hacer que la noche sea eternamente joven.
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Valeurs Actuelles
Pour Paul Sugy, la folie antispéciste est le courant qui cherche à supprimer la frontière entre l’homme et l’animal
Ils veulent faire cesser toute souffrance animale. Toute discrimination et toute exploitation. Un but noble de prime abord, et pourtant… Le projet antispéciste a pour but une « annihilation de l’exception humaine », avertit Paul Sugy dans un brillant premier ouvrage. Le jeune journaliste du Figaro le confesse : au début, l’antispécisme le faisait, comme beaucoup, un brin sourire, paraissant un peu loufoque. Mais face à son succès grandissant, le sérieux vint pour mener une enquête poussée. Ancien élève de l’ENS, diplômé de Sciences Po, fort d’un solide bagage intellectuel, Paul Sugy met au jour ces thèses nouvelles et explique avec clarté leurs enjeux et conséquences. Il montre ainsi comment cette idéologie se distingue de l’écologie et entraîne un véritable renversement philosophique, dans une perspective de déconstruction débouchant sur un inquiétant nihilisme. Un ouvrage inédit et nécessaire.
L’homme tel que nous le connaissons serait en train de disparaître, suggère le titre de votre livre. Comment ?
Mon analyse porte sur l’antispécisme qui, s’il prétend ne s’intéresser qu’aux animaux, constitue en réalité un bouleversement philosophique majeur qui aura d’immenses conséquences anthropologiques. Cette idéologie prétend faire de la souffrance physique le critère moral absolu : peu importe qu’un individu appartienne à telle ou telle espèce, le fait d’être “sentient” (c’est-à-dire capable de ressentir de manière consciente la douleur) confère un droit, celui de ne pas souffrir. Et cela, qu’il s’agisse d’un veau, d’une vache, d’un cochon… ou d’un humain. Considérer que l’on peut manger des animaux de ferme parce que leur dignité est inférieure à celle de l’homme constitue, selon ces militants, une discrimination “spéciste” – une forme de racisme à l’égard de ceux qu’ils appellent les “animaux non humains”.
Ils déplacent ainsi la morale sur un champ qui enlève toute spécificité à l’espèce humaine et, ce faisant, ils nient l’existence d’un “propre de l’homme” qui nous sépare du reste des animaux. Il n’y aurait aucune rupture de nature entre les animaux et les humains : les antispécistes tiennent pour insignifiant tout ce qui spécifie l’homme, comme la faculté d’avoir des raisonnements complexes au point de théoriser des choses abstraites, d’établir des lois morales, le fait d’avoir une histoire, de se transmettre d’une génération à l’autre un récit collectif. Leur but n’est pas bien sûr de supprimer l’espèce humaine, mais de l’abolir intellectuellement. De faire disparaître la frontière morale et philosophique qui délimite, et donc institue, l’humanité.
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite.
Le côté très séduisant de l’antispécisme est cette volonté en son cœur d’abolir la souffrance. C’est un but difficile à critiquer de prime abord… Qui serait favorable à la souffrance ?
Personne, bien sûr. L’antispécisme joue constamment sur le registre psychologique des bons sentiments, au prix d’une survalorisation de la sensibilité. Il faut dire que l’attention portée à la souffrance animale n’a cessé d’augmenter depuis l’âge moderne : nous nous sommes éloignés du monde sauvage et nous avons progressivement cessé de voir l’animal comme un prédateur qui nous menace. Les documentaires animaliers du commandant Cousteau ont contribué à changer notre regard sur la nature sauvage.
D’autre part, la forte industrialisation de la filière viande dans les pays développés a introduit des techniques d’élevage et d’abattage répugnantes, abandonnant les animaux de ferme à des conditions de vie barbares, offensant le respect le plus élémentaire que l’on doit aux animaux. Tout cela est exploité par les militants de la cause animale, y compris les plus radicaux.
Mais il faut bien comprendre que l’antispécisme ne se résume pas à cela. Il consiste en un projet moral et philosophique qui va, on l’a vu, beaucoup plus loin. Il faut bien faire la part des choses : il peut exister de très bonnes raisons de réduire sa consommation de viande, mais il n’existe aucune bonne raison de penser que l’animal a des droits au même titre que l’homme, ou qu’il doit disposer du statut de “personne juridique” dans le code civil. Le drame est que la question animale est prise en otage par la pensée antispéciste, et cela mine le débat.
D’où ce mouvement tire-t-il sa genèse ?
Si le végétarisme existe depuis l’Antiquité, il me semble que l’antispécisme tel qu’il est théorisé aujourd’hui puise sa force dans certains points aveugles de la pensée humaniste, qui n’a triomphé que récemment et de façon fragile et imparfaite. Forgé sur le terreau d’un rationalisme scientifique arrogant, l’humanisme moderne prône une supériorité absolue de l’homme sur la nature tout en contestant l’ordre et le droit naturels, comme l’a judicieusement montré Rémi Brague. Cet humanisme positiviste et athée n’a d’estime que pour la connaissance scientifique. Or s’il n’existe rien au-dessus de l’homme, il n’y a rien non plus pour le légitimer. Et s’il n’est réduit qu’à sa dimension biologique, l’homme n’est en effet qu’un animal comme les autres – seulement un peu plus intelligent, mais c’est tout.
La morale prônée par l’antispécisme est donc le résultat de cette vision matérialiste, qui annihile la dimension spirituelle de la vie humaine. Celui qui a popularisé cette idéologie est Peter Singer, auteur en 1975 de la Libération animale, l’ouvrage fondamental de la pensée antispéciste. Ce moraliste australien se définit comme utilitariste, tenant d’une pensée morale estimant qu’une action n’est bonne qu’à l’aune de ses conséquences, et non de sa maxime. C’est ce qui le pousse à mettre exactement sur le même plan la valeur de la souffrance humaine et celle des animaux. Du reste, tout au long de son histoire, le choix du végétarisme a toujours été un acte blasphématoire, un pied de nez aux autorités morales, politiques ou religieuses de l’époque.
C’est ce qui expliquerait la critique radicale de la religion que porte le mouvement antispéciste ?
Je soupçonne un certain nombre de militants antispécistes de s’être engouffrés dans ce combat car ils ont compris que s’en prendre à l’anthropologie constitue le dernier trébuchement nécessaire pour déstabiliser de manière définitive toute trace de philosophie judéo-chrétienne dans le monde occidental. Chacune des différences fondamentales qui permettaient de conceptualiser le monde depuis des siècles a été attaquée : la différence entre le citoyen et l’étranger sous les coups de boutoir de la pensée multiculturaliste, celle entre l’homme et la femme avec les “gender studies” … La dernière grande frontière qui résistait aux assauts de la déconstruction était celle entre l’homme et l’animal. Vouloir y mettre fin, c’est s’attaquer au récit biblique, dont la spécificité est de considérer que l’homme est créé à l’image de Dieu et, donc, qu’en tout homme il y a une part de Dieu qui s’incarne. C’est une remise en question de toute notre tradition philosophique : un projet proprement nihiliste.
Ce mouvement s’inscrirait-il donc dans la convergence des luttes ?
Il y a effectivement des convergences avec d’autres combats progressistes : des auteurs fétiches du multiculturalisme se sont grandement investis dans la question animale, comme Will Kymlicka, qui a écrit avec Sue Donaldson Zoopolis, le principal manifeste politique antispéciste. Il réclame, entre autres, la scolarisation des animaux domestiques… Également des penseurs de la théorie du genre, telle la professeur américaine Donna Haraway, une intellectuelle influente au sein de la pensée “queer”. Elle s’est mise à écrire sur l’antispécisme car, du moment qu’elle conteste l’existence de catégories étanches entre les sexes, alors au fond la frontière entre l’homme et l’animal pouvait elle aussi être remise en cause. Son principal ressort argumentatif ? C’est la philosophie de la partouze : quand on couche tous ensemble, tout se mélange et donc se confond. De la même façon, pour elle, humains et animaux sont capables de se faire plaisir réciproquement, donc ils ne sont pas si éloignés… Elle décrit en effet, avec force détails, la relation érotique qu’elle a longtemps entretenue avec sa chienne.
Mon hypothèse est qu’en réalité nous sommes arrivés au terme de tous les grands combats de libération à mener : abolition de l’esclavage, mouvement pour les droits civiques, libération de la femme… Pour les personnes qui ont besoin d’un combat progressiste pour donner sens à leur existence, il faut alors se trouver de nouvelles causes à défendre. Faute de vraies oppressions à dénoncer, on en cherche de nouvelles… L’animal devient ainsi le nouveau prolétaire du XXIe siècle.
Il y a un paradoxe : les antispécistes s’appuient sur la biologie pour montrer à quel point l’homme est proche de l’animal et, en même temps, il y a une haine de tout ce qui rapporte à la nature et à l’essentialisme…
L’antispécisme n’est pas du tout un combat écologiste. Et à plein d’égards, il y a une opposition fondamentale entre ces deux luttes. Pour schématiser, l’écologie considère que la nature est un écrin pour la vie et le bonheur des hommes. Il faut donc la protéger pour les générations futures. L’antispécisme, lui, considère que toute vie possède une dignité en elle-même et qu’il faut protéger les animaux parce qu’ils ont des droits en tant que tels. Il n’accorde donc aucune importance à la biodiversité : les espèces ne sont plus un critère.
Plus philosophiquement, il y a dans cette idéologie une lutte contre l’idée de nature, qui est, selon les antispécistes, une ruse de l’homme pour mieux asseoir sa propre domination. La loi naturelle n’existe pas, et la seule loi qu’ils reconnaissent est que chacun a le droit de se préserver dans l’être sans se voir infliger de souffrances. La remise en cause de l’idée de nature peut aller très loin : ainsi l’astrophysicien Thomas Lepeltier, auteur de nombreux ouvrages sur la cause animale, estime qu’il faut coûte que coûte empêcher les animaux de se manger entre eux. Pour cela, il propose une intervention parfaitement artificielle : nourrir les lions de steaks au soja, ou encore modifier leur génome pour les rendre végétariens. Le régime alimentaire végan est d’ailleurs carencé en protéines à moins de consommer un complément de synthèse, la vitamine B12, entièrement fabriquée en laboratoire. Et ne parlons même pas de la viande de culture : des tissus cellulaires développés in vitro, et qui commencent déjà à remplacer la viande dans certaines assiettes… La pensée antispéciste repose ainsi sur une intervention plus grande encore de l’homme sur la nature, pour modifier tous les équilibres, mais non plus au bénéfice de l’homme. C’est un projet sans limites, proprement démiurgique.
Finalement, cette idéologie nous interroge sur notre perception de l’homme…
C’est parce qu’on a affaibli ce qu’il y a d’humain dans nos existences qu’aujourd’hui les idées antispécistes connaissent une telle prospérité. Tous les ressorts d’une dépréciation de l’homme étaient déjà présents dans le débat contemporain : mise au ban de l’histoire, délégitimation de la culture, “honte prométhéenne” devant la prise de conscience de notre capacité technologique de nuisance… Ajoutez à présent l’accusation, portée par les antispécistes, de crime génocidaire à l’encontre de la condition animale : si rien n’est fait pour réaffirmer la noblesse du métier d’homme, alors je ne donne pas cher de notre peau. Mais je préfère rester optimiste : l’antispécisme me semble être l’aboutissement naturel du processus de déconstruction mais aussi son point d’achoppement. Un certain nombre de combats menés par les déconstructeurs ont été remportés sans vraiment rencontrer de résistance. Mais celui sur la condition animale est loin d’être gagné car il heurte profondément le bon sens : il est possible que si tous les gens de bonne volonté, qui ont une vision raisonnable et non idéologique de la place de l’homme dans la nature, se réveillent et apprennent à répondre à l’idéologie antis-péciste, alors jamais celle-ci ne parviendra au terme de son projet. Mais surtout, et c’est là mon espoir, comme l’outrance de ce combat n’est que la conséquence logique des mouvements précédents, c’est le processus de déconstruction dans son ensemble qui sera remis en cause. Ce réveil anthropologique permettra de penser de nouveau le monde sans ambiguïté ni culpabilité. Et sans doute d’être mieux en mesure aussi de l’habiter, car la déconstruction nous a rendus orphelins du monde.
L’Extinction de l’homme, de Paul Sugy, Tallandier, 208 pages, 17,90 €.
France24 - Monde
France : Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions
Publié le : 10/05/2022 - 15:39Modifié le : 10/05/2022 - 18:30
FRANCE 24
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La France a commémoré, mardi, les mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions. France 24 vous propose une journée spéciale avec l'entretien de Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences à l'université de Tour, et plusieurs reportages.
Depuis 2006, le 10 mai est la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Le président de la République, Emmanuel Macron, a présidé, dans l'après-midi, une cérémonie au jardin du Luxembourg, à Paris.
Près de 400 jeunes venus de toute la France étaient présents pour rendre hommage aux victimes et saluer la lutte de femmes, comme la Guadeloupéenne Solitude, exécutée en 1802 après s'être révoltée.
"La quête de tout humain c'est la liberté", ont rappelé trois lycéennes de Strasbourg devant le monument de l'abolition de l'esclavage dans les Jardins du Luxembourg.
En présence d'une vingtaine de ministres, le chef de l'État n'a pas pris la parole durant la cérémonie, qui a mêlé chants et témoignages d'élèves de classes de Saint-Denis de la Réunion, Fougères ou Sotteville-les-Rouen lauréates du concours national de la Flamme de l'Égalité.
🇫🇷 Journée nationale des mémoires de la traite, de l'#esclavage et de leurs abolitions : lecture par des collégiens d'extraits de "La Mulâtresse solitude", un roman d'André Schwarz-Bart, lors de la cérémonie au jardin du Luxembourg, à #Paris pic.twitter.com/t7eIhiQ5qf
May 10, 2022Un hommage particulier a été rendu à Solitude, une ancienne esclave guadeloupéenne qui participa à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage par Napoléon Bonaparte en 1802. Capturée puis condamnée à mort alors qu'elle était enceinte, elle fut exécutée le lendemain de son accouchement, le 29 novembre 1802.
Son souvenir avait été sorti de l'oubli par la publication, il y a 50 ans, de La Mulatresse Solitude, un roman de l'écrivain André Schwarz-Bart. Une statue en son honneur a été inaugurée, mardi, par la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un jardin qui porte son nom dans le XVIIe arrondissement.
Très fière de dévoiler la statue Solitude. Hommage à l'héroïne de la lutte contre l’esclavage en Guadeloupe et au-delà.À travers elle, nous inscrivons l’histoire de l’esclavage et la lutte contre le racisme dans la mémoire de Paris.Ne jamais oublier son combat.#10mai pic.twitter.com/9v4hTXZVFv
May 10, 2022En 2019, Emmanuel Macron avait affirmé que l'histoire de l'esclavage faisait partie de "notre Histoire". Un an plus tôt, il avait déclaré que cette mémoire avait "besoin d'actes", en célébrant le 170e anniversaire de la signature par le gouvernement provisoire de la République du décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises.
À l'occasion de cette journée, plusieurs contenus sont à découvrir sur France 24 :
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Entretien avec Maboula Soumahoro, membre du comité national pour l'histoire de l'esclavage et autrice de "Le triangle et l'Hexagone"
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Comment enseigne-t-on l'esclavage à l'école ? Reportage au sein de deux collèges : Jacques Roumain en Martinique et Saint-Exupéry à Niort.
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En Guadeloupe, le Mémorial ACTe, Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage, est le plus grand lieu muséal au monde dédié à l’histoire de l’esclavage. Reportage.
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Entretien avec Marie-Albane de Suremain, historienne et autrice de "Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages"
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Et nos articles publiés à l'occasion des 20 ans de la loi Taubira
Commémoration des victimes de l'esclavage : la loi Taubira, 20 ans après
"L'esclavage français", entre clichés et oubli selon Rokhaya Diallo
Descendants d’esclaves français : "Retrouver leurs traces, essayer de comprendre m’a apaisée"
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commerce triangulaireAu Royaume-Uni, l'acquittement des "Colston Four" ravive la mémoire de l'esclavagisme
Commonwealth
Pourquoi la Barbade s’affranchit de la couronne britannique
BLACK LIVES MATTERÀ New York, la mairie enlève sa statue de Thomas Jefferson, ancien esclavagiste
BBC
Deborah James: Big C presenter 'can't do anything more' to fight cancer
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You, Me and the Big C's Deborah James has revealed she is receiving end-of-life care at home for bowel cancer.
Speaking to BBC Breakfast's Graham Satchell, the broadcaster said she had gone to her parents' home to spend her remaining time with her family because it was "where I always wanted to die".
You can read more about Deborah's story here.
If you have been affected by any of the issues in this video, information on help and support is available on BBC Action Line.
Valeurs Actuelles
L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - World
Paraguay anti-drug prosecutor shot dead on honeymoon in Colombia
Issued on: 11/05/2022 - 08:48
NEWS WIRES
Paraguayan anti-drug prosecutor Marcelo Pecci was shot dead execution-style Tuesday while honeymooning on a Colombian Caribbean island by attackers who fled by sea, police and his widow said.
Paraguay's president denounced the crime as a "cowardly murder" and a fellow prosecutor said the modus operandi was reminiscent of "the mafia."
Pecci, 45, was felled by two shots while relaxing on a beach on the idyllic tourist island of Baru, according to his wife, Paraguayan journalist Claudia Aguilera.
The couple got married on April 30 in the nearby city of Cartagena.
"Two men attacked Marcelo. They came (by sea) in a small boat, or on a jet ski, the truth is I did not see well," Aguilera told the El Tiempo newspaper.
One of the assailants got out and "without a word he shot Marcelo twice, one (bullet) hit him in the face and another in the back," she described.
Aguilera, who is pregnant, said her husband of less than two weeks had not received any threats.
The Decameron Hotel, where the couple were staying, said in a statement that "assassins arrived on the beach... and attacked and murdered one of our guests."
The motive for the killing was not immediately known, but Paraguayan prosecutor Augusto Salas, a colleague of Pecci, said the attack appeared "typical of the (drug) mafia, so that is what I will think until the contrary is proven."
Colombian police chief Jorge Luis Vargas said five homicide investigators have been dispatched to Baru, and will receive backing from Paraguayan and US experts.
"There is information being collected... that will help us identify those responsible," Vargas said.
Late Tuesday, Colombian police released a photo of one of the presumed attackers, wearing black Bermuda shorts and a beige Panama hat.
Paraguay 'mourns'
Colombian President Ivan Duque "denounced" the killing on Twitter and said he had offered condolences to his Paraguayan counterpart Mario Abdo Benitez and vowed "cooperation to find those responsible."
For his part, Benitez said on Twitter: "The entire Paraguayan nation mourns the cowardly murder of prosecutor Marcelo Pecci in Colombia.
"We condemn this tragic event in the strongest terms, and we redouble our commitment to fighting organized crime," he added.
El cobarde asesinato del fiscal Marcelo Pecci en Colombia enluta a toda la Nación paraguaya.Condenamos en los términos más enérgicos este trágico hecho y redoblamos nuestro compromiso de lucha contra el crimen organizado.Nuestras sinceras condolencias a sus familiares.
May 10, 2022Pecci's office said in a statement steps were being taken "to provide assistance and guarantee the safety of his family."
Pecci had specialized in organized crime, drug trafficking, money laundering and terror financing.
The US embassy in Paraguay offered its condolences to Pecci's loved ones and hailed his "commitment, professionalism and dedication to the fight against organized crime."
Baby shoes
Paraguay Attorney General Sandra Quinonez said Pecci had obtained "important convictions" in an 11-year campaign against cross-border and drug crime.
"He just wanted to enjoy his honeymoon in privacy, and that is why he had no security" around him, she said.
"He was a great friend... he had announced to me that his wife was expecting a baby."
The latest post on Aguilera's Instagram account Tuesday showed a couple embracing on a beach with a pair of baby shoes in the foreground in what appeared to be a pregnancy announcement.
Other recent photos were of the couple's wedding and happy moments in Cartagena and Baru.
Colombia, the world's largest cocaine producer, is contending with a wave of violence despite a 2016 peace deal that disarmed the FARC guerrilla group and ended a near six-decade civil conflict.
Fighting over territory and resources continues in parts of the country between dissident FARC guerrillas, the ELN rebel group, paramilitary forces and drug cartels.
For its part, landlocked Paraguay -- nestled between Brazil, Bolivia and Argentina -- has become an important launchpad for drugs headed for Europe.
Paraguay and Colombia have recently strengthened their alliance in the fight against organized and cross-border crime.
(AFP)
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L'Humanité
Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? (2/2)
Le débatLors de l’élection présidentielle, les jeunes se sont davantage abstenus ou ont préféré Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les plus âgés se sont plutôt tournés vers Emmanuel Macron.
Latifa MadaniUne rupture générationnelle a bel et bien émergé au cours des dernières années au sein de l’électorat, mais elle s’articule avec une fracture sociale.
Mathieu Gallard Directeur d’études à l’Ipsos
La tripartition du paysage politique français qui a émergé en 2017 et s’est confirmée lors de la présidentielle de 2022 a conduit à une recomposition des électorats des principales familles politiques, en termes sociaux, géographiques ou générationnels. C’est probablement ce dernier aspect qui a le plus retenu l’attention des observateurs à la suite du premier tour, non sans raisons. Certes, les logiques traditionnelles de la participation électorale restent d’actualité : les jeunes, plus sceptiques vis-à-vis de nos institutions très verticales et considérant le vote comme un moyen d’action parmi bien d’autres, sont toujours nettement moins enclins à se rendre aux urnes : seuls 56 % des moins de 35 ans ont voté au premier tour de l’élection présidentielle, contre 81 % des 60 ans et plus.
En revanche, les logiques du vote se sont modifiées : comme en 2017, mais plus encore qu’à l’époque, les moins de 35 ans se sont tournés vers Jean-Luc Mélenchon, 35 % d’entre eux faisant ce choix. Il s’agit une population souvent diplômée et bien formée, mais encore mal intégrée sur le marché du travail. À l’autre extrémité de la pyramide des âges, les seniors, qui en 2017 avaient plébiscité le candidat des « Républicains », François Fillon (45 % chez les 70 ans et plus), ont désormais favorisé le président sortant : Emmanuel Macron a obtenu 41 % des suffrages de cet électorat traditionnellement légitimiste et favorisant la stabilité. La représentante du pôle national-identitaire, Marine Le Pen, est la seule à avoir un électorat relativement bien réparti en termes d’âge. Il n’en reste pas moins qu’elle est particulièrement bien implantée au sein des classes d’âge intermédiaires, obtenant 28 % des suffrages des 35-59 ans. Ce segment de la population, le plus intégré sur le marché du travail, était aussi le plus préoccupé par la question du pouvoir d’achat, largement mise en avant par la candidate du Rassemblement national (RN) durant sa campagne. Une fracture générationnelle a donc bel et bien émergé au cours des dernières années au sein de l’électorat, qui s’entrecroise toutefois étroitement avec les fractures sociales du pays.
Il serait en effet illusoire de penser que la jeunesse est entièrement acquise à la gauche : la partie de la jeunesse peu ou mal formée et périurbaine ou rurale a plébiscité le RN, qui a obtenu 26 % des suffrages des 18-24 ans ; une autre jeunesse, diplômée, aisée, urbaine et optimiste s’est tournée vers Emmanuel Macron, qui a recueilli 20 % des voix de cette catégorie d’âge. Et le même constat pourrait être fait aussi bien à propos des classes d’âge intermédiaires que des seniors. Ainsi, si la tripartition naissante s’appuie sur trois pôles idéologiques aux électorats clairement segmentés, il n’en est pas de même des catégories générationnelles et sociales dont les comportements électoraux restent relativement hétérogènes. Seule l’articulation entre ces deux dimensions permet de comprendre les résultats de cette élection, et plus largement les évolutions de notre société.
L’âge, couplé à plusieurs variables, crée un effet de génération qui peut se traduire dans le comportement électoral.
Virginie Martin Politiste, sociologue, MediaLab Kedge Business School
Il convient avant tout de distinguer deux éléments : l’effet d’âge et l’effet de génération. La génération, c’est l’histoire de tout un groupe. C’est une socialisation, un contexte social, économique, culturel, international, qui concernera toute une tranche d’âge. C’est le collectif du moment. La génération des Trente Glorieuses (1945-1975), ceux nés dans les années 1940 à 1960 (les baby-boomers), a connu des époques de croissance. Les deux chocs pétroliers vont signer la fin d’une forme d’insouciance et, en 1983, le tournant de la rigueur le confirmera. Ces personnes, aujourd’hui âgées de 60 ans et beaucoup plus, ont été socialisées avec des référents bien différents des générations de leurs enfants et de leurs petits-enfants, les millennials. Ces éléments ont des conséquences sur le vote.
Concernant l’effet d’âge, on peut affirmer que, plus on avance dans la vie, plus le vote se droitise. Les plus âgés n’ont pas très envie de radicalité, de renverser la table. Il y a comme un besoin de stabilité (Emmanuel Macron a fait 71 % chez les 70 ans et plus). Mais, à cet effet d’âge, s’ajoutent d’autres variables : le patrimoine, souvent constitué par exemple, et dans ces générations une croyance religieuse plus vivace. Ce sont ces générations qui font l’élection. Elles s’abstiennent peu, alors que 40 % des moins de 35 ans n’ont pas voté. C’est une fracture civique. N’oublions pas aussi que, chez les plus âgés, subsiste l’idée que le vote est un peu sacré : les femmes ont eu ce droit en 1944, les moins de 21 ans en 1974. Concernant l’orientation du vote, l’effet de génération-socialisation a donc des conséquences. Ceux qui ont 20 ans en 1990 vont devoir affronter ces défis que sont la globalisation et la digitalisation. C’est un monde qui va peu à peu s’ubériser : stress, précarité, peur du déclassement… Cette génération doit apprendre à se débrouiller dans un monde qui s’accélère. Les services publics, les services à la personne sont numérisés.
Les plateformes cassent le collectif et le bien-être au travail. À cela va s’ajouter la question du réchauffement climatique que les plus jeunes, les millennials, ont largement intégrée. Ces derniers parviennent à surmonter la superdigitalisation, et la mondialisation. Nés après 1990, ils n’auront jamais connu les deux Allemagnes et seront nés dans la dynamique de la révolution numérique. Ils vivent certes avec, mais commencent à souffrir d’éco-anxiété.
Ces effets de génération portent par exemple les 18-24 ans à s’intéresser à des programmes façon Mélenchon, les actifs à partir de 24 ans à Marine Le Pen. À chaque génération ses thèmes en quelque sorte. Rappelons tout de même que la jeunesse n’est pas, malgré des tendances, une catégorie homogène. Certains sont très actifs, militent, d’autres nettement moins. Le comportement électoral varie au regard de diverses variables : les études, le milieu… L’âge est une petite partie de l’histoire d’un comportement électoral. L’effet de génération est souvent plus intéressant à décrypter.
[voiraussi: Le vote a-t-il mis en évidence une fracture générationnelle ? | L’Humanité (humanite.fr):lire aussi]
Le décryptage du scrutin Pour en savoir davantage
Élections 2022Présidentielle 2022Jeunesse Opex 360
Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
Qui mettra sur orbite les deux nano-satellites patrouilleurs français YODA?
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné la multiplication d’actes « inamicaux » contre des satellites français, notamment militaires, la stratégie spatiale dévoilée en juillet 2019 par le ministère des Armées avait souligné la nécessité de renforcer les capacités de surveillance des objets en orbite. D’où le programme YODA [Yeux en Orbite pour un Démonstrateur Agile], qui vise à développer deux nano-satellites « patrouilleurs » afin d’assurer une « défense active » en orbite.
En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
Dans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
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En tant que maître d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre système, le Centre nationale d’études spatiales [CNES] a confié à la jeune pousse toulousaine Hemeria le soin de construire ces deux nano-satellites, dont, pour le moment, on ne sait que très peu de choses, si ce n’est que leur masse devrait être comprise entre 10 et 20 kg et qu’ils évolueront selon une orbite géostationnaire.
Ce projet bénéficie d’ailleurs de l’expérience acquise lors du programme Angels [Argos Neo on a Generic Economical and Light Satellite], conduit par le CNES avec Hemeria. Celui avait consisté à développer un nano-satellite d’environ 25 kilogrammes et basé sur une plateforme CubeSat 12U afin d’assurer une meilleure couverture satellitaire pour les balises Argos. L’engin avait été lancé en 2019 depuis Kourou, par une fusée Soyouz.
Justement, au regard de la nature du programme Yoda, on aurait pu penser que la mise sur orbite de ces deux nano-satellites « patrouilleurs » allait être effectuée par Arianespace. En réalité, rien ne le garantit puisque, fin avril, le CNES a publié un avis de marché afin de mettre en concurrence entre trois et huit prestataires. Si plus de candidats se manifestent, alors une sélection se fera sur « la base d’un classement des sociétés admissibles » déterminé en fonction de « l’habilitation à exercer l’activité professionnelle », de la « capacité économique et financière » et de la « capacité technique et professionnelle ».
avis de marchéDans son avis, le CNES indique ainsi qu’il recherche un « service de lancement pour les deux nano satellites YODA » pour 2023/24, en précisant qu’ils « devront être injectés sur une orbite proche géostationnaire », c’est à dire à une altitude de « 300 km en conformité avec la ‘loi sur les opérations spatiales’ soit 36’086 km avec une tolérance de +/-30 km ». Et d’ajouter : « Une base de lancement sur le territoire français [le Centre spatial guyanais?] sera préférée. »
Avec le « New Space », plusieurs entreprises se sont lancées sur le créneau de la mise sur orbite de satellites, certaines s’étant spécialisées dans les micro-lanceurs, y compris en Europe, notamment avec les allemands Rocket Factory Augsburg [RFA] et Isar Aerospace, les britanniques Orbex et Skyrora, l’espagnol PLD Space ou encore le français Venture Orbital Systems, dont le lanceur Zéphyr doit effectuer son premier vol en 2024…
Quoi qu’il en soit, et comme l’avait expliqué le général Michel Friedling, actuellement à la tête du Commandement de l’Espace [CdE], le projet YODA est « très important car il tire l’ensemble de nos compétences et capacités vers le haut, qu’il s’agisse du système de commandement et de contrôle des opérations spatiales, du segment sol mais aussi de notre organisation interne, de la répartition des responsabilités avec le CNES en matière de formations ou encore des transferts de compétences dans les dix ans à venir ».
L’objectif de YODA vise surtout à « tester des technologies et d’acquérir un savoir-faire en vue de développer un autre concept plus complet et plus opérationnel à l’horizon 2030 », avait encore précisé le général Friedling, lors d’une audition parlementaire, en décembre 2021.
Illustration : CNES
BBC
Ukraine war: From fighting the Nazis with the Soviets, to fleeing from Putin's war
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When Arkady Perchenko was 11 years old he fought alongside the Soviet Army, as part of the local resistance against the Nazis.
At the age of 92, he was forced to leave his home in Ukraine to escape from Russian forces.
From safety in Israel, Arkady has been talking to the BBC about his view of both wars.
Video Journalist - Anastassia Zlatopolskai, Producer - Melanie Marshall
Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
Opex 360
Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
Ouverture du rail à la concurrence : Le ministère des Armées s’emploie à maintenir le « quart de place » des militaires
par Laurent Lagneau · 8 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans le domaine militaire, le règne de Louis-Philippe, roi des Français entre 1830 et 1848, fut marqué par au moins deux mesures qui sont encore en vigueur de nos jours : la création de la Légion étrangère et la réduction de 75% dont bénéficient les soldats pour leurs déplacements en train.
Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
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Le maintien de ce que l’on appelle le « quart de place » s’est jusqu’à présent justifié par le statut des militaires, ceux-ci étant appelés à servir « en tout temps et en tout lieu ». Cela étant, cette réduction tarifaire, compensée intégralement par le ministère des Armées, a été remise en cause, notamment par la Cour des comptes qui, en 2011, s’inquiétait de la hausse continue de son coût… Hausse qui s’expliquait à l’époque par la réforme de la carte militaire, laquelle fit augmenter significativement le nombre de « célibataires géographiques ».
Quoi qu’il en soit, l’appel de la Cour des comptes à revoir ce dispositif, voire à le supprimer, resta lettre-morte… Et il fut même étendu, sous conditions, aux familles des militaires, dans le cadre du « Plan Familles » lancé par Florence Parly, la ministre des Armées, en 2017.
Pour autant, l’ouverture du rail à la concurrence, tant sur les lignes longues distance [grande vitesse et INTERCITÉS] que sur les Transports Express Régionaux [TER], risque de compliquer le maintien du tarif « quart de place » étant donné que le minisitère des Armées n’aura plus qu’un seul interlocuteur [la SNCF actuellement] mais plusieurs… Et c’est d’ailleurs déjà le cas puisque l’opérateur italien Trenitalia assure le trajet Paris-Lyon-Milan depuis décembre 2021. En outre, quatre régions [Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Grand Est et Pays de la Loire] ont lancé des appels d’offres pour leurs lignes de TER.
Cet aspect avait été évoqué dans le rapport sur le « Plan Familles », publié récemment par la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale. Et, via une question écrite, le député Jean-Charles Larsonneur a interpellé le ministère des Armées sur ses intentions, Celui-ci lui a répondu le 3 mai, soit après quatre mois d’attente.
Le dispositif « quart de place » est « essentiel » car il permet de « répondre à l’exigence statutaire de disponibilité en tout temps et en tout lieu du militaire et de faciliter les mobilités qui s’exercent tout au long de sa carrière », a d’abord souligné le ministère des Armées.
Dans un premier temps, a-t-il avancé, la convention qu’il a passée avec la SNCF et qui arrive à échéance le 31 décembre prochain sera prolongée d’une année supplémentaire. Ensuite, le ministère des armées estime qu’il n’y a pas urgence étant donné que la « SNCF demeure de fait l’opérateur ferroviaire quasi-unique, au moins jusqu’en 2025 » et que « les possibilités de déplacement des militaires ne sont donc pas réduites », hormis, cependant, sur les deux créneaux quotidiens accordés à Trenitalia sur la ligne « Paris-Lyon », qui dessert tout de même une région qui compte de nombreuses unités militaires.
Quant à l’ouverture à la concurrence des TER, et pour le moment, seule la ligne Marseille-Nice-Toulon a été confiée à Transdev par la région PACA, l’une des plus « militarisées » de France… Mais comme le souligne le ministère des Armées, le nouvel opérateur n’exploitera cette ligne qu’à partir de 2025. Ce qui laisse donc un peu de temps pour trouver une solution.
Quoi qu’il en soit, le ministère dit « travailler à la gestion » des « conséquences de l’ouverture à la concurrence sur le ‘quart de place’, afin de garantir la continuité de ce dispositif », en relation avec celui de la Transition écologique, chargé des transports. Il s’agit « d’identifier les solutions les plus adaptées qui seront définies au cours de l’année 2022 ».
BBC
Who really discovered Tutankhamun's tomb?
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Howard Carter led the team of archaeologists in finding Tutankhamun's tomb, but not much is said about the Egyptians who helped him.
On the 100th anniversary of the discovery, an exhibition at the University of Oxford in the UK showcases some forgotten stories.
Egyptologist Daniela Rosenow told us about those who helped Carter.
Produced by Ije Ndukwe and Soraya Ali
France24 - World
Lebanese parliamentary elections: High stakes for first poll since 2019 protests
Issued on: 11/05/2022 - 12:16
Julia KIM
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On May 15, parliamentary elections will take place nationwide in Lebanon. The Lebanese diaspora, estimated to be double the size of the domestic population, already cast their ballots last week. Around 60 percent of people across 58 countries turned out, slightly more than in 2018. We bring you a special edition of Middle East Matters on Lebanon's first elections since the mass protests of 2019.
This year's vote is the first time the Lebanese people will get to have their say after 2019's failed mass protest movement, the Covid-19 pandemic and 2020's devastating Beirut port blast. The crises have been exacerbated by a crippling economic crisis, which is approaching its third year with no end in sight.
To understand what's at stake in this year's elections, we speak to Diana Menhem, the managing director of Kulluna Irada, an advocacy group for political reform funded by Lebanese citizens.
Plus, our correspondent Sally Farhat reports from Beirut on the female candidates trying to make a difference in Lebanese politics. This year, 118 women are running against 600 men. Lebanon currently ranks among the lowest countries worldwide when it comes to female representation in parliament.
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LEBANON VOTESOverseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
Lebanese abroad cast votes in parliamentary elections
On the groundLebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
France24 - World
Was a retired Canadian general captured by Russians in Ukraine?
Issued on: 11/05/2022 - 17:07
James CREEDON
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We take a look at reports that a retired Canadian lieutenant general was captured by Russian forces at the Azovstal plant in Mariupol, Ukraine. Also, does the Rothschild family banking dynasty own Reuters news agency? (Short answer: no!)
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
L’armée de l’Air & de l’Espace va encore revoir son organisation avec le plan Altaïr
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
La Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2006, souhaitant simplifier son organisation, l’armée de l’Air décida d’installer le Commandement des forces aériennes [CFA] sur la base aérienne 128 Metz-Frescaty. Une réforme en chassant une autre, celle conduite dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] eut pour conséquence le transfert de ce même CFA vers la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, dont les jours n’allaient pourtant pas tarder à être comptés…
Effectivement, celle-ci ferma ses portes en 2016… Ce qui entraîna le déménagement du CFA sur la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac, où il devait fusionner avec le Commandement du soutien des forces aériennes [CSFA], qui y était déjà installé.
Alors ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que ce mouvement allait permettre « d’assurer vraiment la cohérence » dans la mesure où l’objectif était de faire de la BA 106 un « pôle majeur de la réorganisation de l’armée de l’Air. »
À l’époque, le CFA chapeautait la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], la Brigade aérienne d’appui et de projection [BAAP], la Brigade aérienne de contrôle de l’espace [BACE] et la Brigade aérienne des forces de sécurité et d’intervention [BAFSI]. Puis la Brigade aérienne des systèmes d’armes et de la logistique [BASAL] et la Brigade aérienne d’appui à la manœuvre aérienne [BAAMA] lui furent rattachées.
Depuis, la BAFSI est devenue la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA] et la Brigade des pompiers de l’air [BPA], relevant aussi du CFA, a vu le jour sur la base aérienne de Cazaux.
Telle est donc l’organisation du CFA actuellement… Mais celle-ci va de nouveau être modifiée dans les mois à venir, une nouvelle réforme « organique », appelée « plan Altaïr », devant bientôt entrer en vigueur, afin, dit-on, de « gagner en performance et réinvestir la dimension territoriale pour continuer à gagner en opérations ».
En effet, comme le relève le dernier numéro du mensuel Raids, trois brigades actuellement installées à Bordeaux-Mérignac vont déménager. Ainsi, le Brigade des Forces spéciales Air, prendra ses quartiers à Orange, où elle retrouvera le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] 20 et le Centre de préparation opérationnelle du combattant de l’armée de l’Air [CPOCAA].
dernier numéro du mensuel RaidLa Brigade aérienne d’appui et de projection quittera la Gironde pour le Loiret pour s’implanter sur la base aérienne 123 d’Orléans Bricy, dédiée au transport aérien [et qui abrite également le CPA 10]. Enfin, la Brigade aérienne de l’aviation de chasse retrouvera la Lorraine, plus précisément la base aérienne 133 de Nancy-Ochey, siège de 3e Escadre de chasse, dotée de chasseurs bombardiers Mirage 2000D.
En outre, ces trois brigades seront désormais rattachées directement auprès du major général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE]. Enfin, le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA] comptera une nouvelle corde à son arc : celle de la préparation opérationnelle.
Photo : Armée de l’Air & de l’Espace
BBC
Tom Hiddleston: Why we all need monsters and myths
By Helen BushbyEntertainment and arts reporter
Tom Hiddleston says it "felt very wild" playing the pastor of a village terrified by a mythical sea creature, in Apple TV's The Essex Serpent.
Set in Victorian coastal Essex and London, the series is based on Sarah Perry's award-winning book, and co-stars Homeland's Claire Danes.
Hiddleston's character, Will Ransome, tries to quell locals' fears, telling them the creature is "an invention, a symptom of the times we live in".
Danes plays London widow Cora Seabourne, who goes to the village to investigate reports of the serpent, after an earthquake dislodged fossils in the Essex landscape.
This causes the God-fearing locals to wonder else might have been awakened.
Rumours of a malevolent sea monster escalate after a local girl goes missing and is presumed dead. Some villagers work themselves into a frenzy, saying she was "taken for her sins by the Blackwater beast".
Describing the scripts as "brilliant", Hiddleston tells the BBC: "They were about complex people at a complex time, with a conflict of ideas."
He said making the series "felt very wild, and mirrored the passions of the story we were telling. I was really excited to do it".
'We like to be humbled'
Hiddleston is of course no stranger to monsters, having been on the receiving end of "Hulk-smash", as Loki in the Marvel films.
He thinks a seemingly endless fascination with mythical creatures is part of our need to account for things we don't understand.
"Monsters are symbols of mystery... they reflect our need to find meaning in our lives," he muses.
"I think human beings need, or are drawn, to externalise mystery. We like to be humbled by forces in nature and in our world that seem to be unexplained."
Given it's "probable we know we don't know everything", he thinks "we still have so many questions".
"And sometimes those questions coalesce into the shape of monsters, benign and otherwise."
His character Will's views are challenged by Cora, who he meets in the swirling coastal mists. Much of the plot centres around the tensions - both intellectual and sexual - between them.
The story's focus may be the serpent, but it pivots around Danes' charismatic Cora, going it alone with her young son after the death of her brutal husband.
But unlike many other period TV dramas, Cora is not looking for a new spouse.
"No. Oopsy daisy," laughs Danes, clearly delighted at her character's independence.
"Her intellectual pursuits are the driving force," she adds.
Cora shuns religion and is passionate about fossils. She is desperate to discover if the serpent is a dinosaur which escaped extinction.
"I think it's her eagerness to realise herself," she continues. "Her development had been quite arrested when she married this intensely controlling, abusive man.
"She's just so relieved to have a chance to breathe again."
'Mysterious past'
Prof Gowan Dawson, from University of Leicester's Victorian Studies Centre, told the BBC some of that era's most notable women "who collected and studied fossils did not marry, and devoted their lives to their palaeontological pursuits".
"This was the case with both Mary Anning and Elizabeth Philpot, who, despite their very different social backgrounds, worked together in Lyme Regis, and made some remarkable discoveries of fossilised sea creatures," he said.
"Fossils opened a window on a mysterious past populated by dragons and monsters, when Victorian Britain was otherwise focused on forging a new industrial future."
It has to be said that although the wild Essex seascape explored by Cora looks stunning, it also looks inescapably cold and damp.
Danes agrees.
"My long, high-tech underwear was heaven-sent - effective and very, very welcome," she says, grimacing slightly at the memory of being so chilly.
Clemence Poesy, who plays the pastor's wife Stella, adds she was saved by "some very elaborate, nude-coloured stuff, almost like wetsuits" under her dresses.
Poesy, who also features in an episode of Amazon Prime's new comedy Ten Percent, says her character is "quietly extraordinary" and a much smaller presence than Cora.
The talk of monsters resonates with her too, not least because her five-and-a-half year-old is pretty obsessed with them.
"It is a thing isn't it?" she says with a laugh.
The actress also thinks the storyline about doubt, science and belief resonates with modern-day life, comparing it with some people denying the existence of Covid.
"It just felt like science about coronavirus was sometimes denied without any kind of evidence," she says.
"I think there's a space online that allows superstitions or myths or things to just kind of grow in a way that they probably didn't before. Because we were filming this in the middle of a pandemic, it felt quite accurate."
The book and TV series are very much about a clash between science, religion and mythology. But Hiddleston's character thinks religion offers more peace of mind than science, and that without faith, people will invent evil creatures.
The scientific developments of the day are seen in London, featuring some undeniably gory medical scenes.
Fear the Walking Dead actor Frank Dillane plays Luke Garrett, a young doctor pushing boundaries by performing open heart surgery.
"I think the Victorians were incredibly forward-thinking - it was a time of massive advancements in science, architecture, philosophy and religion," he says.
"I think that we have this misconception of them being stuffy, but actually they weren't."
He says it was "a lot of fun" researching his part, and he learned "Victorian hospitals were not the nicest places in the world, they were often called death houses".
"Often if you went in, you weren't coming out," he adds.
"Surgeons back then were often referred to as glorified butchers - there would be gangs roaming London, killing people and selling them on to surgeons, or digging up corpses to operate on."
He also discovered that "surgeons were basically people with knives, and 50 years prior to this, they would be butchers or hairdressers".
Describing the "red and blue swirling thing" outside a hairdresser or barber's shop, he says: "Well that was because back then, if hairdressers also did surgery, you would tie your bloody rags around the light outside, so people knew - they cut hair, but they'll also cut you up if you need it."
His surgical scenes were done with the help of an on-set surgeon, and Dillane adds: "There were prosthetic rubber bodies and people in the background squeezing hearts."
The driving force behind the series was director Clio Barnard, who has been nominated for Baftas for her films including 2013's The Selfish Giant and this year's Ali & Ava.
Hiddleston says he received the scripts "with a beautiful letter attached" from Barnard, who he had "admired for a long time".
Dillane adds: "Clio was a big draw for me. I thought it was a great opportunity to work with a brilliant director."
Hiddleston adds that despite all the conflicts in the story, he found the connection between Will and Cora "very optimistic".
"One of my favourite scenes is a conversation that we have on a beach, when Cora says, 'science requires dreams just like your theology. You have to make a leap in the dark from ignorance to understanding'.
"And Will simply replies, 'faith'."
Hiddleston goes on: "The resonant thing for me I think is - maybe it's just getting older - how do we feel that our brief, brief time on this planet has meaning?
"And so the curiosity I am inspired by is to keep thinking, keep listening and stay open-minded. You never know where the inspiration is going to come from."
The Essex Serpent is on Apple TV+ from 13 May 2022.
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Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
Hausse des départs et difficultés de recrutement : les effectifs du ministère des Armées ont baissé en 2021
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes dernières années, pour financer en partie les surcoûts liées aux opérations extérieures [OPEX] sans avoir recours à la solidarité interministérielle via une loi de finance rectificative, comme l’y invite pourtant l’article 4 de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, les Armées ont trouvé des marges de manoeuvre budgétaires en réaffectant des crédits non consommés dans le titre II [masse salariale]. Et cela, en raison d’une « sous-réalisation du schéma d’emploi » du ministère.
A priori, cette situation s’est encore reproduite en 2021, selon des chiffres obtenus par l’hebdomadaire Challenges. L’an passé, l’objectif du ministère des Armées était de créér 300 postes supplémentaires. Or, il en a perdu 485. Ce qui fait que, au total, 785 postes n’ont pas été pourvus. Pour rappel, la LPM en vigueur prévoyait la création de 6000 postes sur la période 2019-25…
par l’hebdomadaire Challenges« La sous-réalisation du schéma d’emplois 2021 résulte pour partie de l’exigence qualitative des recrutements et de la crise sanitaire, qui a rendu moins prévisibles les départs », explique le ministère des Armées, selon Challenges. Et ces départs non anticipés ont surtout augmenté en fin d’année, sous l’effet de la « reprise économique », justifie-t-il.
En clair, les Armées ne sont pas parvenues à recruter les spécialistes dont elles ont besoin, notamment dans les domaines du renseignement [104 postes prévus] et de la cyberdéfense [96], les candidats n’ayant pas le niveau ou les compétences exigées.
S’agissant des départs non anticipés, l’armée de l’Air & de l’Espace et le Service de santé des armées [SSA] ont été « particulièrement impactés », tandi que la Marine nationale, la Direction générale de l’armement [DGA] et le Service de l’énergie opérationnelle [SEO] ont limité la « casse ».
Ces difficultés en matière de ressources humaines tendent à devenir récurrentes. En 2018, le sous-effectif du ministère des Armées s’était élevé à -583 ETP [équivalents temps plein]. « Ce sous-effectif est porté essentiellement par les sous-officiers et les militaires du rang des trois armées. Il relève de départs supplémentaires, imputables à une forte concurrence du secteur privé, alors même que les
recrutements sont portés à des niveaux élevés », avait expliqué, à l’époque, un rapport du Sénat.
En 2020, le ministère des Armées s’était l’objectif de 349 recrutements nets… Mais il n’en réalisa que 147. Mais il faut dire que le contexte, marqué par la pandémie de covid-19 et les mesures sanitaires, compliquèrent les efforts en matière de recrutement.
Les années qui viennent s’annoncent donc délicates pour le ministère des armées, d’autant que les objectifs fixés par la LPM sont ambitieux, avec 450 recrutements nets prévus en 2022 et, sutout, 1500 recrutements nets par an entre 2023 et 2025.
France24 - World
Apple bids farewell to the iPod
Issued on: 11/05/2022 - 11:50
Shirli SITBON
US tech giant Apple has announced it is stopping production of its iconic iPod device, which was first launched in 2001. With a battery life of 10 hours and enough space for 1,000 songs, the iPod completely changed the way we listen to music and paved the way for smartphones. Also in the show, US President Joe Biden says the fight against inflation is his "top priority".
Opex 360
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
Le chef d’état-major des armées insiste sur l’importance des « forces morales »
par Laurent Lagneau · 7 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerUne nation ne se défend que si elle veut se défendre et s’aime suffisamment pour se défendre », avait lancé le député Jean-Louis Thiérot, lors de l’examen du rapport sur la haute intensité qu’il venait de rédiger avec sa collègue Patricia Mirallès par la commission de la Défense, en février dernier. D’où l’importance des « forces morales », qui, selon lui, doivent être « suffisantes pour affronter des adversaires dont le rapport à la mort, au sacrifice et à la patrie ne sont pas les mêmes que chez nous ».
Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
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Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
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Par « forces morales », on désigne généralement la capacité psychologique à affronter et à surmonter l’adversité. Ce qui suppose de développer et d’entretenir certaines qualités ou vertus, comme le courage, la solidarité, la discipline et la disposition à consentir des sacrifices pour le bien commun.
Le rapport sur la haute intensité déplore, par exemple, l’addiction au « smartphone »… ce qui peut sembler anodin mais qui ne l’est pas tant que ça en réalité, au regard des risques opérationnels qu’elle est susceptible de susciter. « Cette incapacité à la déconnexion est désormais bien connue de nos compétiteurs », souligne-t-il. Ainsi, lors de l’exercice Polaris 21, organisé en novembre dernier par la Marine nationale, un navire a été fictivement coulé après la mise sous surveillance électronique de ses marins.
« Les Rouges ont analysé la composition de membres de l’équipage d’un navire bleu et ont cherché à retrouver la trace de ces marins sur les réseaux sociaux. Sans surprise, un marin qui n’avait pas éteint son portable a borné sur une antenne relais, permettant de localiser le navire alors en navigation côtière », a raconté aux rapporteurs le contre-amiral Emmanuel Slaars, commandant adjoint de la force aéromaritime française de réaction rapide.
Quoi qu’il en soit, et plus généralement, le rapport de M. Thiériot et de Mme Mirallès parle de « conforter les forces morales en renforçant les représentations populaires des armées et des conflits futurs, en poursuivant les efforts en faveur du renforcement du lien armées-Nation et en formant effectivement les professeurs aux enjeux de défense ».
Une nécessité qu’illustre l’attitude de la population ukrainienne face à l’invasion de son pays par la Russie. En tout cas, c’est l’un des trois principaux enseignements qu’en a tiré le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Lors d’une prise d’armes qu’il a présidée à Balard, le 22 avril dernier, le général Burkhard avait insisté sur le « rôle crucial des forces morales et l’exigence individuelle et collective qu’elles impliquent ». Un enseignement de la guerre en Ukraine qui est « moins une rédécouverte qu’une confirmation », a-t-il dit.
« Ce sont d’abord les forces morales qui expliquent la remarquable résistance ukrainienne. Je ne pense pas uniquement aux combattants, dont le courage et la volonté ne sont plus à démontrer. Je pense également à la population, à la société ukrainienne dans son ensemble et à ses dirigeants. Unis dans le soutien à ceux qui combattent en leur nom, tous font preuve d’une résilience et d’une cohésion admirables », avait ainsi écrit le CEMA dans son ordre du jour n°13.
ordre du jour n°13Et d’ajouter : « Les forces morales doivent être pour nous une préoccupation de tous les instants. Parce qu’elles ne surgissent pas du néant au moment du combat, elles doivent être forgées et entretenues en permanence. Faute d’avoir anticipé cette obligation, nous serions promis à la défaite. »
Dans un entretien publié le 6 mai par l’AFP, le général Burkhard a de nouveau évoqué les « forces morales » en répondant à une question sur les enseignements de l’invasion de l’Ukraine. « Tout d’abord, l’importance des forces morales. Les Ukrainiens ont gagné dans ce domaine. Ils ont une armée qui défend son pays et un pays qui soutient son armée. Cela se construit, ce n’est pas quelque chose qui se décrète le jour où une guerre éclate », a-t-il répondu.
En outre, le CEMA a également souligné l’importance de la guerre informationnelle. « Les Ukrainiens ont réussi à imposer leur narratif face aux Russes, qui étaient un peu les maîtres en la matière », a-t-il dit. Enfin, il a également insisté sur la préparation opérationnelle. « L’armée russe est supérieurement équipée mais n’a pas réussi à entraîner ses soldats à la haute intensité », a-t-il relevé.
Au passage, et comme il l’avait fait dans son ordre du jour n°13, le général Burkhard a égratigné le commandement russe en évoquant la première phase de l’offensive lancée par la Russie. Phase qui visait à faire tomber le gouvernement ukrainien en exerçant une forte pression sur Kiev… et qui s’est soldé par un échec.
Le « dispositif [russe] n’était pas très cohérent tactiquement », a commenté le CEMA. L’une des raisons? « L’armée russe est l’armée du mensonge. Des gens ont menti en disant que l’armée ukrainienne ne se battrait pas, que les forces russes étaient prêtes à faire la guerre, que les chefs savaient commander », a-t-il avancé.
Reste que, pour le général Burkhard, la situation actuelle est appelée à durer. « On est entrés dans une compétition longue avec la Russie », a-t-il estimé, soulignant que Moscou a mis en place une « vraie stratégie dans le temps long », ave le renforcement de ces capacités militaires, notamment avec les armes hypersoniques.
Toutefois, a poursuivi le CEMA, les difficultés des forces russes en Ukraine vont « imposer une pause » à cette stratégie de long terme… Aussi, l’Europe devra « en profiter pour se réorganiser et construire aussi sa stratégie de long terme, penser le jour d’après la guerre ukrainienne », a-t-il estimé. C’est à dire qu’il faudra « se réarmer, renforcer la cohésion et se mettre en position d’être compétiteurs avec les Russes », avec l’objectif de se donner la capacité d’affaiblir la Russie sans perdre de vue qu’il « faudra peut-être reconstruire une architecture de sécurité » avec elle.
France24 - World
Film show: Claude Lelouch's 'Shoot or Die' philosophy
Issued on: 11/05/2022 - 15:34
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
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Director Philippe Azoulay joins us in the studio to talk about following Claude Lelouch, an adventure that resulted in a documentary portrait of the energetic French filmmaker entitled "Shoot or Die". Azoulay gives us an insight into the techniques Lelouch uses to elicit spontaneous and authentic performances, as the maker of "A Man and a Woman" racks up six decades in cinema.
Also in the show, film critic Lisa Nesselson tells us why actor Caleb Landry Jones deserves all the accolades he received for the dark, true-life tale recounted in Justin Kurzel's "Nitram".
Plus we take a look at the long shadows cast by the American Western on filmmakers from Texas to Toulouse, thanks to a season of screenings here in Paris.
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Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].
Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
Les hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air pourront bientôt transmettre des vidéos en temps réel
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Une image vaut mieux qu’un trop long discours, dit-on. D’où le projet Directcam qui, porté par l’Agence de l’innovation de Défense [AID], avec l’entreprise française ASMAN Technology, spécialiste des liaisons de données, vise à permettre aux hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de transmettre des vidéos en temps réel au Centre national des opérations aériennes [CNOA] lors des missions de type MASA [Mesure Active de Sûrete Aérienne].
Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
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Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
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Lors de l’interception d’un aéronef non identifié ou survolant une zone interdite, les échanges entre l’équipage d’un Fennec et le CNOA se font évidemment par radio. Aussi, la diffusion de vidéos en temps réel procurera au moins trois avantages : un centre de contrôle et de commandement – fixe ou mobile – aura une connaissance plus précise de la situation, l’identification de l’appareil intercepté sera rendue plus facile, et la prise de décision [ou la « boucle décisionnelle »] sera accélérée.
Le système imaginé par ASMAN Technology suppose d’intégrer à l’hélicoptère une tourelle optronique TC-300 fournie par Trakka Systems, des antennes dédiées et un PC tablette. Il repose notamment sur la solution de transmission de donnée bidirectionnelle et à haut-débit « AeroDataLink », laquelle permet la diffusion d’un flux vidéo vers une station terrestre fixe ou mobile, qui peut être reliée aux « réseaux utilisés par les équipes d’intervention en charge de la surveillance ou intégrée dans une chaîne de commandement ».
« La diffusion de la vidéo se fait soit via la liaison directionnelle haut-débit cryptée, soit via le réseau LTE/4G [sous réserve de couverture de la zone survolée]. Cette double diffusion cryptée sécurise la diffusion [en cas de défaillance de l’un des deux canaux] à un centre de commandement fixe ou mobile » explique l’AID.
Une expérimentation de ce système a été effectuée avec le concours des escadrons 3/67 Parisis et 5/67 Alpilles, ainsi que celui du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan et la DGA EV – Essais en vol. Cependant, l’AID n’a pas donné plus de détails, pas plus qu’ASMAN Technology.
Cela étant, et au delà des missions de type MASA, cette capacité « DirectCam » pourrait aussi être utile dans d’autres circonstances, comme par exemple lors de vols d’appui et/ou de renseignement. Et on peut imaginer qu’elle soit directement intégrée au Guépard, le successeur désigné du Fennec.
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Lettre ouverte à Vladimir Poutine
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
France24 - Monde
Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale
Publié le : 10/05/2022 - 18:13
FRANCE 24
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Tarek KAI
Depuis le début de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens ont étoffé les rangs de l’armée. Des volontaires, sans aucune expérience militaire notable, qui ont rejoint la défense territoriale, devenue une composante clé de l’armée nationale. Nos reporters dans le Donbass, Tarek Kai et Luke Shrago, ont rencontré certains de ses membres.
En Ukraine, sur les lignes de front, nombre de volontaires ont rejoint les rangs de l’armée nationale, bien décidés à repousser l’invasion des soldats russes. Ces civils se sont enrôlés dans les unités de la défense nationale, placées sous les ordres de l’armée du pays.
"Nous ne voulons pas rester assis devant les check points, nous voulons aller nous battre sur le front" explique Mykola Kokhanivsky, commandant d’un de ces bataillons, dans la région de Donetsk. "Le commandant peut vous appeler dans la nuit et vous dire que les Russes planifient une attaque de chars. Vous donnez l'ordre à votre bataillon de défendre sa section sur la ligne de front, et vos soldats vont se battre contre des chars. Ce n'est pas une blague, c'est un dur combat".
Cette brigade n’attire pas que des volontaires ukrainiens. Parmi eux, un citoyen russe. Il n’a pas hésité une seconde avant de prendre les armes pour affronter les soldats de son propre pays.
"Combattre. Combattre ceux qui sont sans honneur. Qu’ils soient de votre propre famille ou pas. Cela n'a pas d'importance" explique ce farouche opposant au régime de Moscou. "La Russie représente le mal à l'échelle planétaire. S'il y a conflit quelque part, vous y trouverez la main du Kremlin. J’en suis à 99, à 100 % sûr", insiste-t-il.
Malgré des parcours différents, ces volontaires sont unis par une même cause : la défense territoriale de l’Ukraine. Ils espèrent désormais que les livraisons d’armes occidentales, qui s’accentuent, leur permettront de prendre un avantage décisif sur leur adversaire.
>> À lire aussi : Offensive russe dans l'est de l'Ukraine, tout savoir sur le Donbass
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Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
France24 - Monde
Ukraine : 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe
Publié le : 10/05/2022 - 06:49Modifié le : 10/05/2022 - 22:37
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Le renseignement américain prévoit une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie. L'Organisation internationale pour les migrations estime qu'au moins 8 millions de personnes ont fui leur domicile à cause de l'invasion russe pour s'installer ailleurs en Ukraine. Retrouvez notre suivi du mardi 10 mai.
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5 h 01 : la menace russe s'éloigne de Kharkiv, selon l'Ukraine
"Nos forces armées nous ont donnés à tous de bonnes nouvelles de la région de Kharkiv. Les occupants sont progressivement repoussés de Kharkiv", pilonnée depuis fin février, a dit le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo. "Je suis reconnaissant à tous nos combattants qui tiennent bon et font preuve d'une force surhumaine pour chasser l'armée d'envahisseurs."
"Les localités de Cherkasy Tychky, Rusky Tychky, Roubijné et Bayrak ont été libérées" dans la région de cette grande ville, a précisé l'état-major ukrainien sur Facebook. "Ainsi, l'ennemi a été repoussé encore plus loin de Kharkiv, et les occupants ont eu encore moins de possibilités de frapper le centre régional."
Mais "l'intensité des bombardements dans le district de Kharkiv a augmenté", a-t-il aussi relevé. De plus, selon Oleg Snegoubov, chef de l'administration régionale de Kharkiv s'exprimant sur Telegram, "en se retirant, les occupants russes laissent derrière eux des pièges mortels", des mines.
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4 h 29 : un premier vote au Congrès américain sur une enveloppe de 40 milliards de dollars pour Kiev
La Chambre américaine des représentants a adopté par 368 voix contre 57 une enveloppe faramineuse de près de 40 milliards de dollars (38 milliards d’euros) pour la crise ukrainienne, suivant Joe Biden dans son soutien indéfectible à Kiev.
Le texte voté par des élus des deux camps comprend un volet économique et humanitaire, mais aussi des armes et des munitions. Il doit désormais être voté au Sénat avant d'être promulgué par le président américain.
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23 h 06 : le premier président de l'Ukraine indépendante Léonid Kravtchouk est mort
Le premier président de l'Ukraine indépendante et l'un des fossoyeurs de l'URSS, Léonid Kravtchouk, est décédé à l'âge de 88 ans en pleine invasion russe du pays, ont annoncé les autorités mardi.
"Une grande perte pour toute l'Ukraine. Aujourd'hui, Léonid Kravtchouk est décédé – le premier président de l'Ukraine, le premier président de la Rada (le Parlement ukrainien) et l'homme qui est à l'origine de l'État ukrainien moderne", a indiqué le maire de Kiev Vitali Klitschko sur Telegram. Il a salué un homme qui "n'a pas eu peur" de prendre les rênes du pays lors des turbulentes années 1990, après la chute de l'Union soviétique. "C'est pendant sa présidence que le Parlement a adopté l'acte de proclamation de l'indépendance de l'Ukraine."
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22 h 12 : Washington se prépare à une extension du conflit jusqu’aux portes de la Moldavie
Le renseignement américain a dit mardi prévoir une extension du conflit au-delà de l'Ukraine, estimant que le président russe Vladimir Poutine veut le porter jusqu’à la Transnistrie, région qui a autoproclamé son indépendance de la Moldavie.
"Nous estimons que le président Poutine se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, durant lequel il a encore l'intention d'atteindre des objectifs au-delà du Donbass" (Est): soit vers la Transdniestrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1990, a déclaré la cheffe de la CIA, Avril Haines.
S'il est "possible" que les Russes réalisent cet objectif dans les mois qui viennent, "ils ne pourront atteindre la Transnistrie et inclure Odessa (sud de l'Ukraine) sans décréter une forme de mobilisation générale", a ajouté Mme Haines lors d'une audition au Congrès américain.
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22 h : Washington s’attend à un conflit prolongé, avec Moscou comptant sur l’essoufflement du soutien occidental à Kiev
La cheffe du renseignement américain Avril Haines a prévenu prévenu que Vladimir Poutine, qui se prépare à un conflit prolongé en Ukraine, comptait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev. Le président russe "compte probablement sur un affaiblissement de la détermination des États-Unis et de l'Union européenne, lorsque les pénuries de biens alimentaires et la hausse des prix de l'énergie vont s'aggraver", a-t-elle alerté.
Or, selon Joe Biden, les ressources fournies par les États-Unis pour venir en aide à l'Ukraine doivent s'assécher d'ici dix jours.
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21 h 12 : La Berd va consacrer 1 milliard d’euros à l’Ukraine en 2022
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) va consacrer un milliard d'euros à l'Ukraine en 2022, a déclaré mardi sa présidente.
Cette aide viendra soutenir l'économie ukrainienne, a dit Odile Renaud-Basso, qui a ajouté en marge de la réunion annuelle de la Berd, organisée cette année au Maroc, que la banque était disposée à faire davantage.
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19 h 12 : 44 corps retrouvés sous les décombres d’un immeuble détruit en mars près de Kharkiv
Les corps de 44 civils ont été retrouvés dans les décombres d'un immeuble qui avait été détruit en mars à Izioum, une ville sous contrôle russe de la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes. "Quarante-quatre corps de civils ont été trouvés à Izioum (...) dans les décombres d'un immeuble de cinq étages détruit durant la première dizaine de mars" par la Russie, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov.
Il a ajouté, cité par les médias ukrainiens, que les habitants de la ville déblayaient les décombres "quand il n'y a pas de bombardements" alors que la zone est encore le centre de nombreux combats. Il n'a pas précisé dans quelles conditions les corps avaient été ramassés ni par qui, la ville d'Izioum et ses environs étant occupés par les troupes russes qui ont pris la ville le 1er avril, après plusieurs semaines de violents combats.
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19 h : la Biélorussie va déployer des forces spéciales près de la frontière avec l’Ukraine
L'armée biélorusse a annoncé le déploiement de forces spéciales dans trois zones situées à proximité de la frontière sud avec l'Ukraine, tandis que des manœuvres militaires incluant l'aviation et des unités d'artillerie vont parallèlement être organisées dans l'ouest du pays.
Alliée de Moscou, Minsk avait pourtant déclaré, en mars, que ses troupes ne prenaient pas part à ce que la Russie présente comme une "opération militaire spéciale" en Ukraine, mais a servi de base arrière pour l'envoi de milliers de soldats russes depuis le début de l'offensive lancée le 24 février.
Minsk se plaint depuis des mois de voir des pays de l'Otan - comme la Pologne, la Lituanie ou la Lettonie - regrouper des soldats près de ses frontières et a accentué en réponse la fréquence et l'ampleur de ses exercices militaires.
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18 h 10 : Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale sur la ligne de front dans le Donbass
Depuis le début de l’invasion russe, des milliers d’Ukrainiens ont étoffé les rangs de l’armée. Des volontaires, sans aucune expérience militaire notable, qui ont rejoint la défense territoriale, devenue une composante clé de l’armée nationale. Nos reporters dans le Donbass, Tarek Kai et Luke Shrago, ont rencontré certains de ses membres près d'une ligne de front située entre Donetsk et Izioum.
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17 h 20 : Lavrov en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec la Russie, alors que les Européens se tournent vers Alger pour le gaz
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a effectué une visite en Algérie pour renforcer le "partenariat" avec cet allié de Moscou et exportateur gazier de plus en plus sollicité par une Europe cherchant à réduire sa dépendance au gaz russe. Le ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, et a été reçu par le président, Abdelmadjid Tebboune. "Nous apprécions beaucoup la position pondérée, objective et équilibrée de l'Algérie sur la question ukrainienne", a déclaré M. Lavrov à l'issue de ses entretiens.
Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance aux livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie. Mais le pays nord-africain ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations. Alger utilise également cet argument dans un apparent souci de ne pas se mettre à dos Moscou, répétant aussi que ses capacités ne sauraient se substituer au gaz russe. L'Algérie, exportateur de gaz de premier plan, fournit environ 11 % du gaz consommé en Europe, contre 47 % pour la Russie.
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16 h 40 : l’UE accuse la Russie d’avoir mené des cyberattaques contre des satellites pour préparer l’invasion de l’Ukraine
L'Union européenne a officiellement accusé les autorités russes d'avoir mené une cyberattaque contre un réseau de satellites une heure avant son offensive contre l'Ukraine pour préparer le terrain. C'est la première fois que l'UE accuse ouvertement le pouvoir russe d'avoir mené une cyberattaque, a précisé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.
"La cyberattaque a eu lieu une heure avant l'invasion non provoquée et injustifiée de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, facilitant ainsi l'agression militaire", souligne l'UE dans une déclaration publiée au nom des 27 États membres. "L'attaque a causé des perturbations importantes dans les communications qui ont affecté les services publics, les entreprises et les citoyens utilisateurs en Ukraine, et elle a également touché plusieurs États membres de l'UE", rappelle-t-elle.
"L'Union européenne et ses États membres, ainsi que ses partenaires internationaux, condamnent fermement la cyberactivité malveillante menée par la Fédération de Russie contre l'Ukraine, qui a visé le réseau de satellites KA-SAT, exploité par Viasat", ajoute le texte. "Nous pouvons l'attribuer au gouvernement russe", a déclaré Josep Borrell.
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15 h 37 : l’Allemagne rouvre son ambassade à Kiev "en présence minimale"
La ministre allemande des Affaires étrangères a annoncé la réouverture de l'ambassade de son pays à Kiev, lors d'une visite dans la capitale ukrainienne. La représentation diplomatique, fermée peu après l'invasion russe du 24 février, sera rouverte dans un premier temps "en présence minimale", a précisé Annalena Baerbock lors d'une conférence de presse avec son homologue ukrainien.
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15 h 06 : plus de 8 millions de déplacés à l’intérieur de l’Ukraine au 3 mai, selon l’ONU
Au moins 8,029 millions de personnes étaient déplacées à l'intérieur de l'Ukraine à la date du 3 mai, plus de deux mois après l'invasion du pays par la Russie, a annoncé l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au total, l'OIM estime que 13,686 millions de personnes ont été forcées de fuir leur lieu de résidence à cause de l'attaque ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, que ce soit à l’intérieur du pays ou en dehors de ses frontières. Au dernier recensement en date, l'OIM avait compté 7,7 millions de déplacés internes.
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13 h 06 : "près des deux-tiers des habitants de Kiev sont revenus"
"Près des deux-tiers" des 3,5 millions d'habitants de Kiev sont désormais revenus dans la capitale ukrainienne, qui s'était vidée de la majorité de ses habitants au début de l'invasion russe le 24 février, a indiqué mardi le maire Vitali Klitschko.
"Il y avait avant la guerre 3,5 millions d'habitants à Kiev, près des deux-tiers sont déjà revenus", a-t-il déclaré. Même s'il y a encore un couvre-feu, des barrages routiers, "si ces limitations ne vous font pas peur, vous pouvez effectivement revenir", a ajouté l'édile, qui jusqu'ici appelait les habitants à patienter.
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12 h 29 : le nombre de civils tués est bien supérieur aux bilans officiels, selon l'Onu
Le nombre de civils tués en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, officiellement 3 381 décès, est nettement sous-estimé, a déclaré mardi la cheffe de la mission des droits de l'homme de l'Onu, qui évoque des milliers de morts supplémentaires.
Selon la mission, qui compte 55 observateurs en Ukraine, la plupart des décès sont imputables à des frappes aériennes et à des tirs de missiles.
"Nous travaillons sur des estimations, mais tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est qu'il y a des milliers de morts en plus par rapport aux bilans que nous vous communiquons", a dit Matilda Bogner lors d'un point de presse à Genève.
"Le grand trou noir, c'est vraiment Marioupol, où il nous a été difficile d'accéder et d'obtenir des informations entièrement corroborées", a-t-elle ajouté.
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11 h 38 : Moscou ne participera pas à la réunion spéciale du Conseil des droits de l'Homme
La Russie ne va pas participer à la session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sur "la détérioration de la situation des droits humains en Ukraine", a annoncé mardi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
"La délégation russe ne va pas légitimer par sa présence ce nouveau show politique organisé sous forme d'une session extraordinaire", a déclaré Maria Zakharova dans un communiqué.
"Malheureusement, nos arguments et éclaircissements sur les vrais objectifs de cette opération militaire spéciale et la situation réelle sur le terrain sont totalement ignorés", a-t-elle déploré.
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11 h 22 : "plus d'un millier" de militaires ukrainiens toujours à Azovstal
"Plus d'un millier" de militaires ukrainiens dont "des centaines de blessés" se trouvent toujours dans l'aciérie Azovstal assiégée par les troupes russes à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a indiqué mardi à l'AFP la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU, "plus d'un millier" de militaires dont des "centaines de blessés" demeurent dans les galeries souterraines de ce vaste complexe métallurgique, a-t-elle déclaré à l'AFP au téléphone. "Il y a des blessés graves qui nécessitent une évacuation urgente", a-t-elle précisé.
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10 h 35 : la cheffe de la diplomatie allemande à Boutcha
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, s'est rendue mardi à Boutcha, ville ukrainienne près de Kiev où des centaines de civils tués avaient été découverts après l'occupation russe au mois de mars.
Arrivée à Boutcha dans la matinée, Annalena Baerbock a commencé sa visite surprise en s'entretenant avec des résidents de cette localité située au nord-ouest de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
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10 h 05 : une centaine de civils encore présents à Azovstal
Au moins 100 civils sont encore piégés dans les abris souterrains du complexe sidérurgique Azovstal, dernier bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol, toujours pilonné par les forces russes, a annoncé un collaborateur du maire de la ville.
"En plus des combattants, au moins 100 civils sont toujours dans les abris (de l'usine Azovstal). Pour autant, cela ne diminue pas l'intensité des attaques par les occupants", a fait savoir Petro Andriouchtchenko, un collaborateur du maire de Marioupol, dans un message diffusé sur Telegram.
Les autorités russes ont annoncé samedi que l'évacuation des civils réfugiés dans le réseau souterrain de cet immense complexe industriel était terminée.
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9 h 12 : la France croit à un accord cette semaine sur le pétrole russe
Les pays de l'Union européenne devraient parvenir "dans la semaine" à un accord sur un projet d'embargo sur le pétrole russe, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré mardi le secrétaire d'État français aux affaires européennes, Clément Beaune.
"Je pense qu'on peut avoir un accord dans la semaine, c'est en tout cas le but de la présidence française" du Conseil de l'Union européenne, a-t-il dit sur LCI, en ajoutant qu'"il y aura un sixième paquet de sanctions européennes".
"On doit aller vite, et je le dis avec confiance: il y aura un sixième paquet de sanctions européennes, elles seront très puissantes et nous sortirons progressivement, avec un calendrier, d'abord du pétrole russe mais des hydrocarbures russes en général", a-t-il ajouté.
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4 h 10 : les démocrates proposent une aide financière supplémentaire à l'Ukraine
Les démocrates du Congrès se sont mis d’accord sur une proposition visant à fournir 39,8 milliards de dollars d’aide supplémentaire à l’Ukraine, un montant supérieur à celui qu’ambitionne le président Joe Biden, ont indiqué deux sources proches du dossier. Selon elles, la Chambre des représentants pourrait se prononcer dès mardi sur cette proposition.
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2 h 04 : la France et le Mexique demandent une réunion jeudi du Conseil de sécurité de l'ONU
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tenir, jeudi, une nouvelle réunion publique sur la guerre livrée par la Russie à l'Ukraine, au vu de "la dégradation continue de la situation humanitaire", ont indiqué lundi des diplomates. Réclamée par la France et le Mexique, cette session sera la 16e du Conseil de sécurité depuis le 24 février.
Les deux pays ont demandé des exposés du département des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) et du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), a précisé un diplomate. Cette réunion se tiendra le même jour qu'une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réclamée par l'Ukraine.
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00 h 01 : Emmanuel Macron douche les espoirs d'une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE
Emmanuel Macron a prévenu lundi qu'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'UE prendrait "des décennies" et proposé, en attendant, l'entrée dans un nouvel ensemble, une "communauté politique européenne", susceptible aussi d'accueillir des pays comme le Royaume-Uni.
Cette idée, que le chancelier allemand Olaf Scholz a jugé "très intéressante" lors d'une rencontre entre les deux dirigeants à Berlin, est toutefois susceptible de créer craintes et frustrations parmi les candidats déjà déclarés ou potentiels à une adhésion européenne.
Le président français a dévoilé cette proposition lors de son premier discours sur l'Europe depuis sa réélection, prononcé à Strasbourg.
Avec AFP et Reuters
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Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - Monde
En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans
Publié le : 12/05/2022 - 01:18
FRANCE 24
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Le Conseil national de transition, qui fait office de Parlement depuis le putsch contre Alpha Condé en Guinée, a adopté mercredi un délai de 36 mois avant le retour des civils au pouvoir. Le chef de la junte militaire avait annoncé fin avril une transition de 39 mois, tandis que la communauté internationale insistait sur une période beaucoup plus courte.
L'organe législatif mis en place par la junte en Guinée a fixé mercredi 11 mai à trois ans la durée de la transition avant le retour des civils au pouvoir, a contrario des États ouest-africains et de la communauté internationale, qui réclament un délai moins long.
En septembre, après le putsch contre le président Alpha Condé qui était au pouvoir depuis plus de dix ans, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avait "insisté pour que la transition soit très courte", et que des élections soient organisées dans un délai ne dépassant pas "six mois".
La Cédéao a suspendu la Guinée après le putsch du 5 septembre et lui a imposé des sanctions à la suite du refus, plusieurs fois réitéré, de la junte de se conformer à ses exigences.
Le délai de 36 mois adopté mercredi en séance plénière par le Conseil national de transition (CNT), qui fait office de Parlement, est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le chef de la junte militaire, le colonel Mamady Doumbouya, qui avait opté pour une transition de 39 mois.
"Suffisant"
Le décompte pour le retour des civils au pouvoir commence "à partir de la promulgation de la loi" votée mercredi, a affirmé à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, sans indiquer la date de la validation du nouveau texte par le président de transition, Mamady Doumbouya.
Sur 81 membres du CNT, 73 ont voté le texte mercredi, selon un correspondant de l'AFP. Un membre du CNT était absent, trois se sont abstenus et quatre ont quitté la salle en signe de protestation.
Le chronogramme présenté par le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) – organe dirigeant de la junte – a été "débattu et voté par une majorité des membres du CNT", a affirmé à l'AFP le rapporteur de la commission des lois de l'organe législatif, Jean Paul Kotembedouno. Les 36 mois sont "suffisants" pour préparer le pays à un retour à l'ordre constitutionnel, a-t-il ajouté.
Le Parlement de transition récusé
Réunie mercredi à Conakry, une coalition formée du RPG, le parti de l'ex-président Condé, et de formations de l'opposition sous le pouvoir de ce dernier, ont dénié au CNT la prérogative de fixer la durée de la transition.
La charte de la transition "dispose que la durée de la transition est déterminée d'un commun accord entre le CNRD et les forces vives du pays. Le CNT n'est nullement mentionné comme organe de validation de cet accord", affirme cette coalition de partis dans un communiqué publié mercredi, avant l'annonce de l'adoption par l'organe de transition de la durée de 36 mois.
Ces partis "ne lui (le CNT) concèdent aucun droit de s'immiscer dans le processus de détermination de la durée de la transition et l'avertissent du danger de forfaiture", selon ce communiqué signé du G58 et du "RPG et de ses alliés". Ils appellent à "la mise en place d'un réel cadre de dialogue entre le CNRD et les forces vives ouvert" notamment à la Cédéao "pour décider sur une base consensuelle des conditions propices au retour à l'ordre constitutionnel".
C'est la première fois depuis plusieurs années que le parti d'Alpha Condé et son opposition pendant son pouvoir parlent d'une même voix, ayant été rapprochés par les décisions de la junte.
Avec AFP
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Guinée : des poursuites pour "assassinats" engagées contre l'ex-président Alpha Condé
Guinée : le chef de la junte militaire opte pour une transition de "39 mois" et déçoit la Cédéao
Antonio Guterres appelle les juntes à rendre le pouvoir aux civils en Afrique de l'Ouest
Valeurs Actuelles
Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis
Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.
L’histoire de cette tribu demeure méconnue
Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.
Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.
BBC
Royal Mail wants fleet of 500 drones to carry mail to remote UK communities
By Chris VallanceTechnology Reporter
The Royal Mail wants a fleet of 500 drones to help deliver the mail to remote communities across the UK.
In the next three years it hopes up to 200 drones will help carry the mail on 50 new routes with the Isles of Scilly, Shetland Islands, Orkney Islands and the Hebrides the first to benefit.
The new services need approval from the Civil Aviation Authority (CAA).
It says that the new routes will depend upon the "ongoing planned improvement in Unmanned Aerial Vehicle economics".
Royal Mail has been testing the use of drones for some time, with the most recent trial held in April on the Shetland Islands.
The drones delivered mail between Tingwall Airport in Lerwick to Unst, Britain's most northerly inhabited island - a 41-mile flight each way.
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'Fly in fog'
There are companies aiming to deliver to the door, with autonomous drones winching down packages of goods from hovering vehicles.
But the drones the Royal Mail plans to use do not have the ability to hover, and won't be replacing the postman or woman on their rounds.
The drones are large, 10m (32.8ft) wingtip to wingtip, with a range of 1,000km (621 miles) and able to carry up to 100kg (220lb). They are powered by two internal combustion engines.
Chris Paxton, head of drone trials at Royal Mail, told the BBC the drones were originally designed to deliver aid in Africa.
"They are able to take off in a relatively short space and land in a similar short area. So they are capable of landing on fields, providing the the area is flat enough," he said.
"They are very much like a small plane. And the only difference is there isn't a pilot on board."
The drones, he says, fly autonomously although they are supervised remotely by "safety pilots", who can take control if needed.
They are designed to serve what he calls the "middle mile". Once their cargo is unloaded it will be delivered by postal workers.
Royal Mail argues that drones offer a chance to reduce carbon emissions, Drone-makers Windracers, Royal Mail's partner on the new routes, says they produce 30% fewer emissions than comparable piloted aircraft.
The drones are also, Mr Paxton says, less likely to be affected by bad weather than conventional aircraft.
"There is no need for the pilot to be able to see where they're going, which means they can fly in fog," he says, "And because they're flying rather than going on the sea, they're also not relying on tides."
Analyst Kay Wackwitz of Drone Industry Insights said this sort of middle mile transportation "addresses an essential problem for remote regions".
"In comparison to ferries, island delivery can be done more quickly, more flexibly, and at a smaller ecological footprint," he said.
Permission to fly
However, for the system to be a success the planned routes will need CAA approval.
The authority told the BBC it was in the "very early stages" of discussions with Royal Mail about its plans.
Besides the Royal Mail, a limited number of trials of deliveries by drone are taking place in the UK.
Last year, a company called Skyports started carrying Covid test samples and other medical materials between medical facilities.
In general, the CAA says trials of drone deliveries are based on either limiting other aircraft's access to the airspace where drones are flying, or by drones sharing the airspace with others in a very controlled way.
Ultimately the organisation says for things like drone deliveries to be an everyday occurrence they need to be "fully integrated into the airspace" with all the other users, from parachutists to military fast jets.
While there is a roadmap to increase the use of drones, the CAA says a combination of new technology, and more equipment in aircraft to detect and avoid them are needed along with trials to check safety.
But Mr Paxton is confident that the Royal Mail, which in the long-term wants a 500-strong fleet, will be able to get CAA approval.
"We are working with them, we're committed to working with them to open up the skies, and confident that we'll be able to do that," he said.
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Snapchat's flying selfie drone
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France24 - Monde
Niger : l’éducation des filles, un chantier prioritaire de longue haleine
Publié le : 11/05/2022 - 22:19
David RICH
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Malgré un fort taux de croissance économique, plus de 41 % de la population du Niger vit toujours en situation d’extrême pauvreté. Une situation due à l’explosion démographique du pays, selon le gouvernement, qui vient de mettre en place un office de la population dans le but de réduire le nombre de naissances. Décryptage.
C’est l'une des croissances démographiques la plus rapide au monde. En quarante ans, le Niger est passé d’une population de 4 millions d’habitants à 24 millions, avec un taux de natalité moyen qui dépasse désormais 7 enfants par femme. Un sujet pris très au sérieux par le gouvernement, qui vient de mettre en place un "office de la population". Ce nouvel organisme doit permettre de contrôler la rapide progression démographique, qui "contrarie les capacités d’épargne des familles", a annoncé la présidence dans un communiqué publié fin avril.
Pour remédier à cette situation, le président, Mohammed Bazoum, a promis de généraliser la construction d’internats pour jeunes filles dont la scolarité sera totalement prise en charge par l’État. Le gouvernement a également lancé une campagne de sensibilisation auprès des chefs traditionnels pour combattre les mariages précoces, qui demeurent un fléau national. Selon l’Unicef, 76 % des filles sont mariées par leurs familles avant l’âge de 18 ans, dont 28 % avant l'âge de 15 ans, souvent pour des raisons économiques.
Pour faire le point sur la situation démographique du Niger et les propositions du gouvernement en la matière, France 24 s’est entretenu avec Benoît Toulouse, chercheur-associé au laboratoire Pléiade, spécialiste des questions géographiques et démographiques en Afrique de l’Ouest.
France 24 : Le Niger n’est pas le seul pays d’Afrique de l’Ouest à avoir une croissance démographique élevée. Y-a-t ’il néanmoins des phénomènes spécifiques qui permettent d’expliquer ce taux de natalité ?
Benoît Toulouse : Comme le souligne le gouvernement, le manque d’éducation, spécialement des jeunes filles, est bien sûr un facteur clé. Il existe dans le pays des villages de 5 000 voire 6 000 habitants sans école. Cette situation est due à une politique de scolarité extrêmement défaillante voire même totalement absente, mais également à une faible présence des ONG. Le Mali et le Burkina Faso, par exemple, historiquement plus touristiques, ont bénéficié de plus de soutien international.
La question migratoire joue également un rôle. Contrairement au Mali, le Niger n’a pas une importante diaspora en France qui contribue au développement local et finance la scolarité des familles restées au pays. Un autre facteur clé est l’extrême ruralité du pays. La capitale Niamey est bien moins développée que Ouagadougou ou Bamako, qui sont d’énormes mégalopoles. Plus de 80 % des nigériens vivent en milieu rural. Au Nigeria voisin, ce chiffre est de 48 %.
Enfin, la pauvreté y est également plus importante. Le Niger dépend très largement de l’agriculture qui représente 40 % de son PIB. Or, ce secteur est essentiellement tourné vers l’élevage alors que la plupart des pays de la région favorisent la production de céréales. Cette politique n’amène pas à la sécurisation alimentaire des Nigériens, contrairement à la cultivation des champs qui offrent aux populations des pays voisins un moyen de subsistance.
Le gouvernement a annoncé que la création de l’office de la population a pour but d’amorcer la transition démographique. Pouvez-vous nous expliquer ce concept ?
La transition démographique que souhaite mettre en place le Niger consiste à améliorer les conditions de vie de la population, en matière sanitaire et principalement d’accès à la contraception, mais aussi dans les domaines de l'alimentaire et de l'éducation. À court terme, ces transformations conduisent à une augmentation de la population, due à la réduction de la mortalité infantile, notamment, qui demeure très élevée dans le pays malgré les progrès de la médecine.
Mais à moyen et long terme, cette transition permet une meilleure intégration de la jeunesse, et surtout des jeunes filles, dans la société et de ce fait conduit à une réduction des naissances. Les femmes qui ont accès au monde du travail sont plus indépendantes, ne se marient plus aussi jeunes et font moins d’enfants. C’est par ce biais que le gouvernement compte contrôler la démographie.
Depuis des décennies, les gouvernements successifs au Niger tentent de mettre en place des mesures pour contrôler le taux de natalité, comment expliquer l’absence de résultats ? Le projet actuel a-t-il une chance de porter ses fruits ?
Il ne fait aucun doute qu’en s’attaquant à l’éducation des filles, le président Mohammed Bazoum vise juste. De nombreuses études indiquent que c’est par le biais des femmes que l’on peut lutter efficacement contre la pauvreté. Ce sont elles qui tiennent le ménage mais aussi les finances. Les expériences menées avec les micro-crédits, par exemple, indiquent qu’elles parviennent à économiser bien plus que les hommes.
Pour autant, la scolarité des jeunes filles est un gros chantier au Niger qui doit être mené sur le temps long et nécessite un réel engagement. Certaines familles sont réticentes, particulièrement dans les campagnes où elles ont besoin de leurs filles pour les aider aux champs et chercher l’eau au puits. Le peu d’opportunités professionnelles disponibles, même pour les diplômés, peut également être dissuasif.
Ces mesures se heurtent également aux sociétés traditionnelles. Dans les campagnes, une fille qui n’est pas encore mariée à 14 ans attire la honte sur sa famille. L’excision demeure également une pratique extrêmement rependue et dont il sera difficile de se débarrasser.
Malgré tout, les choses bougent, même dans les milieux ruraux. L’avènement des nouvelles technologies dans les campagnes, par le biais des portables, utilisés au départ dans le cadre de l’agriculture, permet désormais à la jeunesse une ouverture sur le monde bien plus grande. Avec une moyenne d’âge de 15 ans, l’extrême jeunesse de la population nigérienne est certes un problème tant sur le plan de la force de travail disponible que pour les services hospitaliers de maternité ou pour l’accès à l’éducation. Mais elle incarne aussi le futur du pays et c’est elle qui fera changer les mentalités, bien plus, à mon sens, que les campagnes de sensibilisation gouvernementales.
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Le Burkina et le Niger annoncent avoir tué une centaine de "terroristes" dans une opération commune
ANALYSENiger : au-delà de la transition démocratique, les enjeux du nouveau gouvernement
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Valeurs Actuelles
Le génie lyrique de l’architecte Antoni Gaudí
Considéré tantôt comme un « mystique méridional, ardent et passionné » (Marquina), tantôt comme le créateur de fantaisies presque cauchemardesques, Antoni Gaudí laissa sur ses contemporains une impression vive, et à l’histoire une fortune critique mitigée. Fut-il cet architecte démiurge auquel le cantonna son rôle de bâtisseur de la Sagrada Familia ou ce pionnier de la modernité dont les surréalistes revendiquaient fièrement l’appartenance lorsqu’ils en redécouvrirent l’œuvre à titre posthume ? C’est en tout cas à ce « génie ou [ce] fou », comme le qualifiait le directeur de l’école provinciale d’architecture de Barcelone à la remise de diplôme de l’intéressé, que le musée d’Orsay consacre une rétrospective entièrement vouée à son œuvre, dont la présentation exclusive n’avait pas eu lieu depuis le Salon de la Société nationale des Beaux-Arts en 1910.
Un exercice difficile, tant ses projets furent nombreux en comparaison à sa production achevée, mais qu’Orsay parvient à rendre vivant en révélant les travaux préparatoires, les clichés et cet exubérant mobilier qu’il contribua à créer. En invitant son visiteur, aussi, à se plonger dans l’effervescence de cette Barcelone à laquelle il donna son visage et son caractère. C’est auprès de l’architecte Joan Martorell que Gaudí affûte son œil, apprenant parmi ce cercle de disciples amenés à faire naître le modernisme catalan une leçon architecturale fondée sur le respect du passé et le goût pour des formes nouvelles. Alors que la cité croule sous les projets d’agrandissement, Gaudí rencontre des commanditaires fidèles que sont ces grands bourgeois urbains aux aspirations aristocratiques, à l’image d’Eusebi Güell i Bacigalupi. Bâtissant pour le dandy catholique d’extravagantes constructions sur ses propriétés (Finca Güell, palais Güell), dessinant pour elles des pièces Art nouveau d’un mobilier à la silhouette naturaliste et asymétrique (dont une incroyable coiffeuse est dévoilée), le modeste fils du chaudronnier de Reus met son génie inventif au service de cette nouvelle “noblesse” catalane. Des familles aisées pour lesquelles il érige les Casas Vicens, Calvet, Batlló ou Milà, ou la Villa el Capricho à Comillas.
Un “lyrisme théologique” empreint de sentimentalité
Mais ce sont surtout dans ses travaux religieux que l’on retrouve le mieux ce « lyrisme théologique » (Jean Cassou) empreint de sentimentalité, qui caractérise une belle part de l’œuvre de ce fervent catholique. « Un croyant, comme le notait le poète Eduardo Marquina en son temps, qui ne discute pas ; il jette toujours violemment son opinion sans une raison, sans un appui, sans un argument ; il ne cherche pas la conviction, mais la foi. » L’élan est sensible, derrière les projets (des fusains sur photographies) qu’il laisse pour l’église inachevée de la Colonie Güell, manifeste des recherches incessantes qu’il entreprend jusqu’à sa mort. Reclus dans l’atelier de la Sagrada Familia, son ultime “grand œuvre” pour lequel il refusait toute autre commande, Gaudí, fauché accidentellement par un tramway en 1926, ne verra jamais cette nouvelle « cathédrale des pauvres » couronner la ville à laquelle il avait tant donné.
Gaudí, musée d’Orsay, Paris VIIe, jusqu’au 17 juillet.
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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BBC
Nature loss: Watchdog highlights 'precarious state' of environment
By Matt McGrathEnvironment correspondent
A report from an independent watchdog says it's very concerned about the "precarious state" of England's environment.
The Office for Environmental Protection says that existing laws are failing to slow the damage to land, air and water.
Protecting the environment should have the same urgency as efforts to reach net zero emissions, the study says.
The government says current laws will make a real difference and put nature on the road to recovery this decade.
The Office for Environmental Protection (OEP) was set up under the 2021 Environment Act to hold the government and other public bodies to account in England and Northern Ireland.
Its first report, described as a "polite demolition" of the government's track record, paints a picture of environmental crises on land, in the air and in the seas and rivers.
Among the issues identified by the OEP are the state of England's inland rivers and waterways. They face pollution from multiple sources including agricultural runoff and discharges from sewage treatment works.
While the government is praised for putting in place a 25-year environment plan in 2018, the OEP says that progress on delivery has been far too slow, and, so far, it has failed to halt the loss of species or the unsustainable use of resources.
"The 25-year environment plan was an ambitious attempt to confront the challenges facing the environment, yet we continue to see worrying and persistent trends of environmental decline," said Dame Glenys Stacey, chair of the OEP.
"Our rivers are in a poor state, bird and other species numbers are in serious decline, poor air quality threatens the health of many, and our seas and sea floor are not managed sustainably."
Of even greater concern are the potential for "tipping points", where long term, slow declines become irreversible. The OEP identifies a number of these points, including the decline in fish stocks and the widespread use of nutrients on farmland.
To tackle the problems, the report says the government needs to urgently "take stock" and set out an "ambitious vision".
The OEP highlights six "building blocks" that it believes are needed to help turn around environmental decline. These include a better understanding of environmental pressures and drivers, setting more effective targets, and having a coherent strategy and policy.
"Our argument is that with the resources that are already available to government, for protecting, restoring and enhancing the environment, a much better job could be done, if the building blocks that we highlight are considered," said Dame Stacey.
"If there is a persistent effort, and a real attention to prioritisation in relation to environmental matters, we'll get a long way," she said.
In response to the new study, Environment Minister Rebecca Pow said: "We welcome this report, which acknowledges that our Environment Act gives us new tools to make a real difference to our environment, putting it at the heart of government and transitioning us to a sustainable future with nature on the road to recovery during this decade.
"Six months on from the Act gaining Royal Assent, we are currently consulting on legally binding environmental targets which include a world-leading target to halt species decline by 2030. We have launched a consultation to deliver the largest programme in history to tackle storm sewage discharges and we have taken action to transform the way that we deal with waste."
The government says it will formally respond to the OEP's recommendations this summer.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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L'Humanité
Face au climat, les incohérences de la politique agricole en Europe
ActuDans le projet de politique agricole qu’elle tente d’imposer aux 27 pays membres de l’Union entre 2023 et 2027, la Commission européenne multiplie les incohérences. La sécheresse qui marque les cinq premiers mois de cette année 2022 le démontre. La spéculation sur les denrées de base comme le blé et les graines à huile risque de déboucher sur des émeutes de la faim dès cette année.
Gérard Le PuillDurant les quatre premiers mois de l’année 2022, la pluviométrie en France a été nettement inférieure aux moyennes mensuelles des années précédentes. Ce recul était de moins 40 % en janvier, moins 31 % en février, moins 39 % en mars et moins 25 % en avril. Depuis le début du mois de mai, il n’a guère plu, hormis quelques orages en montagne, tandis que des températures élevées annoncées pour cette semaine et la semaine prochaine sont de nature à aggraver une sécheresse qui inquiète déjà les paysans, qu’ils soient éleveurs, maraîchers ou céréaliers.
Du fait de la guerre en Ukraine et de l’arrêt des exportations de céréales et d’oléagineux par ce pays, les spéculateurs sont à la manœuvre pour faire flamber les cours. D’un prix moyen de 270 € en janvier et février, la tonne de blé français rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 386 € le 6 mars, 396 € le 26 mars et 385 € le 3 mai. Le maïs, dont le prix moyen était sous la barre des 260 € la tonne de septembre 2 021 à février 2022, cotait 348 € le 3 mai. Le manque de tournesol ukrainien et russe sur le marché mondial a fait bondir le prix de la tonne de colza français, passant de moins de 700 € en février à 1 035 € le 3 mai. Le prix de la tonne de cette graine à huile n‘était que de 370 € en mai 2020, une époque où l’offre mondiale dépassait la demande tandis que les économies tournaient au ralenti pour cause de Covid-19.
L’Europe propose de produire moins en occultant le risque de pénurie
Ces prix élevés des céréales et des oléagineux pourraient encore croître dans les prochaines semaines pour peu que la sécheresse s’intensifie. Dans le quotidien « Les Échos » du 22 mars, son correspondant à Bruxelles faisait état de « discussions tendues sur le moyen et l’impact de la récente stratégie « Farm to Fork » (de la ferme à la fourchette, N.D.L.R.) qui vise à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, de 20 % celui des engrais et à consacrer un quart des terres au bio ». Il est également prévu de laisser 4 % des terres agricoles en jachère, c’est-à-dire, sans la moindre production, afin, dit-on, de favoriser la biodiversité.
Ces mesures figurent dans la réforme de la Politique agricole commune (PAC) adoptée par les pays membres de l’Union européenne pour les années qui vont de 2023 à 2027. Mais elles interviennent à un moment où la spéculation planétaire bat son plein sur des matières premières agricoles essentielles comme le blé. Car les stocks de report diminuent dans les pays exportateurs, tandis que les pays pauvres, qui sont souvent des importateurs nets, voient les prix s’envoler. Malgré cela, la Commission européenne, présidée par Ursula Von der Leyen, publiait une déclaration le 28 avril reprochant à la France de ne pas respecter à la lettre l’esprit de la réforme de la PAC dans le Plan Stratégique National (PSN) qu’il a élaboré à la demande de la Commission.
Des distorsions de concurrence au profit des pays tiers
Mais est-il vraiment opportun de vouloir réduire de 50 % les produits de traitement des cultures et de 20 % celui des engrais alors que la Commission a signé des accords de libre-échange avec des pays comme le Canada, ceux du Mercosur tandis qu’elle négocie actuellement deux autres accords l’Australie et la Nouvelle Zélande ? Car aucun de ces pays n’est soumis à des mesures de ce type ! Faut-il absolument vouloir convertir 25 % des terres agricoles de l’Union européenne en agriculture biologique alors que l’on constate, dès à présent, un net recul des achats de produits bio dans les magasins, ce qui se traduit par une baisse des prix ne couvrant plus les coûts de production au départ des fermes converties en bio ?
À titre d’exemple, une offre actuellement supérieure à la demande ramène souvent le prix du lait bio au même prix que celui du lait conventionnel au départ de la ferme alors qu’il coûte plus cher à produire. De même, on aurait tort actuellement de mettre en place de la jachère sur 4 % des terres agricoles de tous les pays membres de l’Union européenne alors qu’il existe un risque de pénurie alimentaire mondiale du fait de la diminution des stocks et la perspective d’une moindre récolte en 2022 pour cause de sécheresse. C’est l’argument avancé par Julien Denormandie, ministre français de l’Agriculture, pour ne pas imposer de jachère dans le PSN de la France. Il a raison sur ce point.
Le plaidoyer inconséquent d’un député français au Parlement européen
Mais ces réalités de terrain ne semblent guère intégrées par le collège des commissaires « hors-sol » siégeant à Bruxelles et dont le représentant français est Thierry Breton. Elles ne sont pas davantage prises en compte par Eric Andrieu, député socialiste au Parlement Européen depuis 2012. Cet avocat communique beaucoup sur la politique agricole, bien que dépourvu, semble-t-il, de toute connaissance agronomique. Dans un communiqué daté du 3 mai sous le titre « PAC 2023 : la France veut-elle réellement un Frexit agricole ? », il défend mordicus la position de la Commission en ces termes :
« La Commission réclame une révision en profondeur de l’orientation proposée par la France. C’est également mon constat : les objectifs de la Stratégie de la Ferme à la Fourchette ne semblent pas pris au sérieux par les autorités françaises et ce n’est clairement pas acceptable (…) La lettre d’observation de la Commission confirme que la proposition française a été bâclée et on ne peut que soutenir la Commission européenne et son premier vice-président Frans Timmermans pour revoir les ambitions à la hausse. Il est urgent de rectifier le tir, cela ne fait pas sérieux pour un gouvernement qui se voudrait aux avant-gardes de la construction européenne ».
On peut considérer que les réponses du gouvernement français aux demandes d’éclaircissement et aux reproches de la Commission européenne auraient pu être plus argumentées qu’elles ne l’ont été depuis le mois de mars. Mais Eric Andrieu se fait l’avocat exclusif de la Commission dont a présidente Von der Leyen, le vice-président Timmerman et le commissaire Janusz Wojcieschowski, en charge de l’agriculture, sont trois commissaires européens qui, comme Andrieu lui-même, semblent totalement dépourvus de toute réflexion prospective fondée sur l’agro-écologie et l’agroforesterie (1) .
Ces deux orientations complémentaires sont pourtant indispensables pour promouvoir une agriculture du XXIe siècle permettant de mieux produire en réduisant son bilan carbone. À Bruxelles, comme au Parlement européen, elles ne sont guère prises en compte en ce début de siècle marqué par une accélération des conséquences catastrophiques du réchauffement climatique.
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Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
Et si la France prêtait quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 à l’Espagne?
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerD’ici la fin de cette année, et alors que le contexte sécuritaire est désormais marqué par de vives tensions avec la Russie, l’Ejército del Aire [force aérienne espagnole] ne disposera plus les moyens d’assurer des missions de patrouille maritime, de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-navire avec le retrait du service de son dernier P-3M Orion, lequel est actuellement engagé dans l’opération européenne Atalante, dans la Corne de l’Afrique. Capacité dont elle s’était dotée dans les années 1950, avec l’acquisition de quelques HU-16 Albatross auprès du constructeur américain Grumman.
Certes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
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le retrait du serviceCertes, une partie des missions de ces P-3M « Orion » sera confiée à quelques CASA CN-235 dotés du système tactique FITS [Fully Integrated Tactical System]. Mais celui-ci permet surtout de mener des missions de surveillance maritime… Aussi, l’Ejército del Aire n’a, pour le moment, aucune option pour conserver sa capacité de lutte anti-sous-marine, même si l’achat d’avions C-295 en version ASW [Anti-submarine warfare] a pu être évoquée. Et rien n’indique, pour le moment en tout cas, que Madrid cherche à se procurer des P-8A Poseidon auprès de Boeing, comme l’a fait l’Allemagne, l’an passé.
Justement, la commande de cinq P-8A Poseidon notifiée par Berlin, l’an passé, a mis en péril l’avenir du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System] qui, lancé en coopération avec la France, vise à développer un nouvel avion de patrouille maritime appelé à être au centre d’un réseau de capteurs [radars, sémaphores, drones, satellites, etc] et à être doté de capacités accrues en matière de guerre électronique et d’armement anti-navire.
Pourtant, afin de combler le déficit capacitaire entre le retrait anticipé des P-3C Orion de la MarineFlieger et la concrétisation du programme MAWS, la France avait proposé à l’Allemagne de lui prêter quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 [le plus moderne, ndlr].
Pour rappel, selon les plans actuels, sur les 22 Atlantique 2 dont dispose la Marine nationale, 18 doivent être portés au standard 6, les quatre restants devant servir de « réservoir » à pièces détachés.
Mais, comme on le sait, cette offre a été refusée par Berlin. Aussi, pourquoi ne pas soumettre une proposition similaire à Madrid, qui, dans le même temps, pourrait rejoindre le programme MAWS? Qui plus est, l’Espagne prend déjà part au Système de combat aérien du futur [SCAF] et a démontré qu’elle est un partenaire sur lequel on peut compter étant donné qu’elle maintenu sa participation au développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, malgré les hésitations allemandes.
Dans un récent rapport sur les enjeux sécuritaires en Méditerranée, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer avaient estimé que la coopération franco-espagnole en matière de défense devait être approfondie.
récent rapport« La consolidation de nos partenariats pourrait également passer par un approfondissement de notre relation stratégique avec l’Espagne, qui constitue la grande absente des différents accords de coopération conclus récemment par la France », avaient écrit les deux parlementaires.
Et d’ajouter : « Il est ainsi ressorti des auditions que si l’Espagne est impliquée dans les différents projets capacitaires européens, à travers sa participation aux programmes SCAF, drone MALE et European Patrol Corvette, la coopération bilatérale n’est quant à elle pas à la hauteur des enjeux communs que doivent affronter les deux pays en Méditerranée occidentale. »
Valeurs Actuelles
Augustin Frison-Roche un éclatant talent de peintre
Sous les pampres de pourpre et d’or, / Dans l’ombre parfumée, / Ivre de songe et de fumée, /Le prince Lou s’endort. Difficile de ne pas songer à Paul Jean-Toulet devant les peintures d’Augustin Frison-Roche, leurs atmosphères rêveuses et crépusculaires, leurs lumières mordorées de tombées du soir orientales, leur sensualité calme et onirique. Sur des panneaux de bois que le peintre orne à l’huile et rehausse souvent à la feuille d’or s’étalent des paysages tranquilles mais que l’on sent grouillants d’une vie mystérieuse ; les feuillages que nul vent n’agite bruissent d’une foule d’oiseaux divers. Nulle figure humaine mais des animaux qui cohabitent dans une sorte de paix édénique, à moins que ce ne soit dans l’au-delà du mythe.
Il y a évidemment quelque chose de mythologique dans cet univers traversé çà et là d’animaux fantastiques ou sortis de quelque traité d’héraldique : malgré la précision merveilleuse du peintre, nous sommes ici au-delà du réel, dans une dimension singulière où tout fait signe. Comme le note Stéphane Barsacq en introduction du catalogue de l’exposition, « tout ce que fait Augustin Frison-Roche est très précisément pour révéler ce qu’est le mythe, qui n’est pas qu’une fable : le souvenir, non d’une histoire contée, mais d’une histoire à vivifier ».
Une œuvre imprégnée de spiritualité, qui évoque le jardin d’Éden
Quel mythe (au sens girardien du terme) plus vivant, à ce titre, que celui du jardin d’Éden ? On y songe plus d’une fois devant ces peintures où des loups vous toisent d’un regard qui semble celui d’un sphinx, où un lion et un chevreuil se croisent dans un verger qui a tout d’un paradis perdu, où un rapace bicéphale figure un emblème qui serait là pour nous rappeler le véritable ordre des choses. L’emploi récurrent de la feuille d’or n’est certes pas innocent et rappelle tant l’art byzantin que les primitifs italiens, dont on sait qu’ils n’en usaient pas en un but seulement décoratif, mais pour sa capacité à évoquer la transcendance du sacré.
Né en 1987, également sculpteur, Augustin Frison-Roche fait partie de ces jeunes artistes qui ne dédaignent pas de revivifier l’art sacré et de prouver que cette tradition que l’on pouvait croire morte peut, aujourd’hui encore, se renouveler dans la fidélité à son passé et servir de témoin aux passeurs de la foi : il a notamment réalisé un retable monumental pour la cathédrale de Saint-Malo, ou un baptistère pour celle d’Erbil, en Irak. L’exposition qu’il présente à Paris n’a rien de religieux mais elle est éminemment spirituelle. Il s’agit de conduire, par la beauté, à sa source, de faire deviner son principe. Stéphane Barsacq a bien raison de citer à son propos le poète Yves Bonnefoy : « J’aime la terre, ce que je vois me comble, et il m’arrive même de croire que la ligne pure des cimes, la majesté des arbres, la vivacité d’un mouvement de l’eau au fond d’un ravin, […] ne peuvent qu’avoir été voulues, et pour notre bien. Cette harmonie a un sens, ces paysages et ces espèces sont, figés encore, enchantés peut-être, une parole, il ne s’agit que de regarder et d’écouter avec force pour que l’absolu se déclare, au bout de nos errements. »
“L’or du soir”, galerie Guillaume, 32, rue de Penthièvre, Paris VIIIe, jusqu’au 28 mai ; “Augustin Frison-Roche”, catalogue de l’exposition, textes de Stéphane Barsacq, Klincksieck, 88 pages, 25 €. www.frison-roche.fr
France24 - Monde
Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne le 20 juin prochain
Publié le : 11/05/2022 - 21:37Modifié le : 11/05/2022 - 21:38
FRANCE 24
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions" remontant à 2015, a appris, mercredi, l'AFP auprès d'un tribunal de Bamako, dans un contexte de relations très tendues entre la France et le Mali.
"Le juge d'instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi 20 juin 2022 pour affaire le concernant", précise la convocation, qui a été authentifiée, mercredi 11 mai, à l'AFP par la justice malienne.
Le Quai d'Orsay a indiqué mercredi soir à l'AFP n'en avoir pas été informé. "Aucune notification ni information d'aucune sorte ne nous est parvenue par les canaux appropriés", a-t-il assuré.
Une source judiciaire malienne a précisé que cette enquête faisait suite à une plainte d'une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée "Maliko" ("La cause du Mali"). "C'est une histoire d'attribution d'un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié", a ajouté cette source.
Selon un document officiel consulté par l'AFP, l'affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keïta était président du Mali. À cette époque, une société française – Oberthur Technologies – a obtenu pour une dizaine d'années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens.
"Le Drian était à l'époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre. Là, nous sommes au stade des enquêtes", a déclaré à l'AFP une autre source judiciaire malienne.
>> À voir, l'Entretien : pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
De son côté, l'association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s'est constituée partie civile, a mis un document à la disposition de l'AFP. "Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 - 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics, ont été allègrement violées à l'occasion de l'attribution du marché susmentionné", affirme le document qui accompagne la plainte.
Une convocation qui n'a "aucun fondement juridique" en l'état
Interrogée par l'AFP, une source diplomatique à Bamako a affirmé mercredi "qu'à ce jour, aucune plainte n'est parvenue à l'ambassade de France à Bamako".
Commentant le dossier, une magistrate malienne a, de son côté, indiqué à l'AFP que "cette convocation" du ministre français en l'état n'a "aucun fondement juridique".
Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'opérations de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique, ainsi qu'à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense et des bandits.
Ces violences, parties du nord en 2012, se sont propagées au centre, puis au Burkina Faso et au Niger voisins. Elles ont fait des milliers de morts civils et militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés, malgré le déploiement de forces onusiennes, françaises et africaine.
Les rapports entre Bamako et Paris ne cessent de se dégrader ces derniers mois, en particulier depuis l'arrivée au Mali de paramilitaires du groupe russe Wagner.
>> Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps
Les autorités maliennes – dominées par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 – ont annoncé début mai mettre fin au traité de coopération de 2014 avec la France, ainsi qu'aux accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba, initié par la France.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Pour l'ex-chef de la diplomatie Tiéman Coulibaly, "un régime dictatorial s'installe au Mali"
Mali : Paris proteste contre la décision de la junte de dénoncer les accords de défense bilatéraux
LIBERTÉ D'INFORMER
France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI
BBC
US faces baby formula 'crisis' as shortage worsens
Major US pharmacies have restricted sales of baby formula in response to a worsening shortage of the special milk.
CVS and Walgreens are among the big chains to have imposed limits in recent weeks on how many cans customers can buy at a time.
The shortages intensified after Abbott - which makes top brand Similac - shut a key factory and issued a recall in February after finding contamination.
Pressure is building on the Biden administration to respond to the issue.
Republicans, such as Senator Tom Cotton, have called it a "national crisis" that the White House must address.
Democratic Representative Rosa DeLauro also said she was concerned the Food and Drug Administration - which regulates formula makers - had responded "far too slowly" to the issue, and to the reports of problems at the Abbott factory in Michigan, which remains closed.
Abbott - the main supplier of baby formula to many of the state government programmes for low income women and children - said it was working with regulators to get the plant re-opened.
It has been sending extra shipments from a plant in Ireland to try to address the problem, expecting shipments from the country to double this year, it added.
"We know that our recent recall caused additional stress and anxiety in an already challenging situation of a global supply shortage," the company said in a recent statement.
"We are working hard to help moms, dads and caregivers get the high-quality nutrition they need for their babies."
'Increased demand and supplier challenges'
Abbott issued the recall of certain batches of powdered formula in February after reports that four babies who had been fed from cans from the factory became sick, including two who died.
The Centers for Disease Control and Protection said they were investigating a possible link, but that testing so far had found the strain of bacteria detected at the factory did not match that found in the sickened babies.
Separately, the FDA criticised Abbott for unsanitary conditions.
But the shortage pre-dates those issues and has been building since last year due to supply chain and other factors, according to research firm Datasembly, which tracks 11,000 stores across the US.
The situation deteriorated further last month, as publicity of the problem grew and parents raced to stock up.
As of 24 April, the average out-of-stock rate across the country had jumped to 40%, up from just 30% a few weeks earlier - and 11% in November, according to Datasembly.
There were 26 states with out of stock rates higher than 40% - compared to just seven states three weeks earlier, it said.
"Due to increased demand and various supplier challenges, infant and toddler formulas are seeing constraint across the country," the major pharmacy chain Walgreens said in a statement.
"We continue to work diligently with our supplier partners to best meet customer demands."
Walgreens has limited families to buying three cans at a time - similar to other retailers. A 12.4 ounce can of formula typically lasts for about 15 bottles - or just a few days' worth of supply.
Companies that produce items like baby formula - in which demand is typically steady over time - have troubles catching up when there is disruption, said Rudi Leuschner, director of the masters in supply chain management programme at Rutgers Business School.
And as parents rush to buy as stories of empty shelves spread, that only makes the problem worse, he warned.
"It's not a situation where you can just snap out of it," he said. "It was designed to run at one speed."
While this year's formula shortage may expose the fragility of the supply chain, it may not be enough to make a business case for backup inventories, Prof Leuschner added.
Overall, birth rates are falling, reaching the lowest point on record in the US in 2020. Studies have also found that consumption of infant formula has been declining in favour of breast milk.
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The shortages hitting countries around the world
US birth rate falls 4% to its lowest point ever
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L’Audi Q3 Sportback survoltée
PHILOSOPHIE
Le Q3 Sportback hybride rechargeable dégage d’emblée une impression de sportivité. C’est l’effet magique de son style de coupé, avec un hayon hyper-incliné. Les lignes fusent. Épaules larges, flancs aux greffes aérodynamiques très prononcées dans les parties inférieures, les designers ont soigné le côté théâtral. La face avant, quant à elle, s’appuie sur une calandre aux grilles et aux ouïes béantes, encadrées par des feux à Led aux dessins qui dégagent une forme d’agressivité. Malgré sa taille compacte, ce SUV joue la carte du luxe et de la technologie à outrance. À ce prix (supérieur à 50 000 euros), vous accédez à la qualité du premium allemand et c’est bien naturel. Vous apprécierez la noblesse des matériaux, la finition irréprochable.
AMBIANCE
La finition S Line est mise en avant sur ce modèle, tant elle flatte le pilote qui sommeille en vous. Elle comprend des sièges enveloppants à réglage lombaire électrique, un pack aluminium, une climatisation bizone et un « virtual cockpit » de 10,25 pouces, tout à fait dans l’air du temps. La double dalle numérique permet ainsi de jongler entre les écrans pour afficher ici vos stations radio préférées, là les données du GPS ou encore celles de la gestion de l’énergie. La batterie prend un peu de place dans le coffre. Son volume n’a rien d’extraordinaire, car le voici amputé de 150 litres par rapport à celui du classique Q3. Il faudra en outre y loger la mallette souple qui contient le câble de recharge.
TECHNIQUE
Sous le capot de notre Sportback 45 TFSI e : un 4-cylindres 2 litres turbo essence de 150 chevaux, couplé à un bloc électrique de 115 chevaux. Puissance totale : 245 chevaux. Couple généreux de 400 newtons-mètres. La bête n’est pas avare en sensations. Précise, équilibrée, elle bénéficie d’un excellent confort et brille par sa souplesse d’utilisation. Suspensions pilotées en option. Trois modes de conduites au programme : un mode tout électrique, avec 50 kilomètres théoriques d’autonomie ; un mode hybride à gestion “intelligente” qui, comme un vrai copilote actif, prend en compte les données de navigation pour anticiper le tracé et régler les paramètres de conduite en amont ; enfin, un mode qui préserve la charge pour ne pas se retrouver sans énergie quand vous aurez besoin, par exemple, de traverser une ville sans rejeter de CO2. Pour couvrir les plus de 600 kilomètres d’autonomie à la seule force de son bloc essence (en plus de l’autonomie en mode tout électrique), notre Audi Q3 Sport-back TFSI 45 e consomme à peine 7 litres aux 100 kilomètres. Appréciable pour un véhicule de plus de 1,8 tonne.
France24 - Monde
Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Publié le : 06/05/2022 - 18:21
Guillaume GRALLET
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En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.
"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.
Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.
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La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
La marine australienne veut se doter de grands drones sous-marins autonomes XL-AUV
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerFondée en 2017 par des anciens de Palantir Technologies, entreprise proche du renseignement américain, la société Anduril Industries n’aura pas tardé à se faire un nom dans le domaine de la défense et de la sécurité, notamment en fournissant au Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis des tours de surveillance autonomes [AST – Autonomous Surveillance Towers] et en remportant, en janvier dernier, un contrat de près de un milliard de dollars pour développer des systèmes de lutte anti-drones à l’US Special Operation Command [USSOCOM – forces spéciales].
La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
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La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
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La recette de ce développement rapide? « Contrairement à la plupart des entreprises de défense, nous n’attendons pas que nos clients nous disent ce dont ils ont besoin. Nous identifions les problèmes, finançons notre recherche et développement [R&D] sur nos fonds propres et vendons des produits finis, prêts à l’emploi. Les idées se concrétisent en quelques mois, et non en années », explique Anduril Industries sur son site Internet.
Pour cela, l’entreprise a recruté des ingénieurs parmi les plus prometteurs ainsi que des anciens militaires ayant une « connaissance intime » des opérations. Ceux-ci représentent 20% de son effectif et leur expérience lui permet de s’assurer que les produits qu’elle développe répondent parfaitement aux besoins des armées.
Visiblement, Anduril Industries ne s’interdit aucun domaine, comme en témoigne son acquisition, en février, de la jeune pousse Dive Technologies, spécialiste des véhicules sous-marins autonomes. Et, après avoir créé une filiale en Australie, l’entreprise a fait savoir, le 5 mai, qu’elle négocie actuellement un contrat d’une valeur de 100 millions de dollars pour concevoir, développer et fabriquer au moins trois prototypes de drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] pour la Royal Australian Navy [RAN]. Et cela d’ici trois ans, ce qui paraît très ambitieux.
a fait savoir« Le XL-AUV aura un coût abordable. Il sera autonome et doté d’une longue endurance. Modulaire, il pourra être optimisé […] pour un large éventail de missions, telles que le renseignement avancé, l’inspection des infrastructures, la surveillance, la reconnaissance et le ciblage. L’approche d’Anduril pour son développement permettra de livrer un drone pour une fraction du coût des capacités sous-marines existantes, dans des délais extrêmement courts », explique l’entreprise américaine.
Pour l’un de ses co-fondateurs, Palmer Luckey, la marine australienne a un « besoin évident » d’un drone sous-marin comme le XL-AUV. Celui-ci « exploitera les derniers développements en matière d’autonomie, d’intormatique, de fusion de capteurs, de propulsions et de robotique », a-t-il souligné.
De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a fait valoir que le XL-AUV permettrait potentiellement de « compléter et d’améliorer » la force sous-marine de la Royal Australian Navy, laquelle repose actuellement sur six sous-marins de la classe Collins. Et cela d’autant plus que cette dernière devra s’armer de patience pour obtenir les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] que doivent lui fournir les États-Unis [ou le Royaume-Uni] dans le cadre de l’alliance stratégique AUKUS.
A priori, ces XL-AUV, qui seront conçus par Anduril en étroite collaboration avec l’industrie australienne, pourraient être dotés de tubes lance-torpilles. Mais cela « reste à confirmer, les détails étant toujours en cours de définition avec la RAN », a indiqué un responsable de l’entreprise américaine.
Photo : Anduril Industries
France24 - World
The painful legacy of Angola’s civil war
Issued on: 06/05/2022 - 11:21
Twenty years ago, one of the longest, most brutal and deadliest wars of the last century ended in Angola. In 27 years, this conflict left nearly 1 million people dead and displaced 4 million. It has also left the country in ruins: In 2002, 60 percent of Angolans did not have access to drinking water and 30 percent of children died before the age of five. Has the West African country recovered from these dark years? We find out in this report by Clément Bonnerot, Dombaxi Sebastiao, Evan Claver and Juliette Dubois.
Angola's civil war began as its colonial master Portugal left in 1975, leaving rival independence movements to battle it out. In the midst of the Cold War, the West African country became the battleground of a proxy conflict between the communist bloc and that of the United States and its allies. On one side was Agostinho Neto's MPLA, supported by the USSR and Cuba, and on the other was Jonas Savimbi's UNITA, supported by South Africa, the US and the UK.
The initial stages of the war saw victories for the MPLA, which took over the capital and established a de facto government. But fighting intensified in the mid-to-late 1980s, culminating in the Battle of Cuito Cuanavale in 1988 in which nearly 10,000 soldiers died, with both sides claiming victory.
Afterwards, a ceasefire was held until 1992, when UN-supervised elections took place. The MPLA won, but Savimbi declared fraud and refused the results, and the fighting resumed. It did not end until 10 years later, when Savimbi was killed by government troops in 2002.
Precious oil resources
Since then, the country (which is still ruled by the MPLA) has been struggling to recover completely. Although most of the infrastructure damaged by the war has been rebuilt, the scars of the conflict are still present, especially in Luena and Huambo, where former combatants and victims feel neglected.
Luanda, the capital, has benefitted from the economic boom of the 2000s and the increase in oil prices, from which the country derives 70 percent of its revenue. A member of OPEC for some 15 years, Angola was ranked 16th among top oil-producing countries in 2019. With its skyscrapers and renovated waterfront, the capital projects the image of a prosperous and modern Angola. Yet this contrasts starkly with the reality of the majority of the country's inhabitants, half of whom live on less than two dollars a day.
Angola also remains one of the most corrupt countries in the world, despite President João Lourenço's promises to fight corruption. In Transparency International's 2021 ranking, Angola is ranked 136th (despite moving up 29 places since the previous report).
A new generation, embodied notably by political activist Hitler Samussuku, is rising up to fight for democracy and social justice. For them, peace does not mean simply laying down arms – it still needs to be constructed.
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SANS TITRE
Quizá seas de esas personas que consumen verduras de temporada, van a los mercados de productores a por frutas de proximidad y miran que los entrecots sean de ganadería extensiva porque te preocupa el planeta que vas a dejar a tus herederos. Pero si luego llegas a la cocina, te secas las manos con papel de usar y tirar y usas estropajos de poliuretano -un material plástico no reciclable que va directito al cubo de la basura-, aún te queda margen para mejorar. Aquí van un puñado de ideas para hacer de la cocina un lugar con menos residuos.
Estropajo de coco
El estropajo verde de toda la vida suelta micro y nanoplásticos: la apuesta sostenible son los estropajos de coco, reciclables y biodegradables, que puedes emplear a fondo en esas cacerolas con manchas recalcitrantes sin miedo a que se rayen. Estos de Safix, a la venta en Cero Residuo por 3,36 euros en tamaño grande -10x15 cm, se pueden cortar fácilmente para hacer dos de tamaño normal- están elaborados por mujeres de la India rural en una empresa responsable con sus derechos laborales.
Una publicación compartida de 🌿 CERO RESIDUO (@ceroresiduo)
O de luffa
La luffa son esos filamentos vegetales con los que también se hacen las esponjas exfoliantes para el baño. Es basta y todoterreno; algo así como el estropajo de níquel, pero en vegetal, concretamente de la familia de las calabazas y el calabacín. Estas de Mimook cuestan 3,80 euros y están producidas de forma sostenible, artesanal, sin pesticidas y procesadas con agua termal en Galicia.
Una publicación compartida de Mimook (@mimook_shop)
Bayetas suecas
Lo de echar mano del rollo de cocina para secar, limpiar o lo que sea en la cocina es un lujo que no hay arboleda amazónica que resista: las bayetas de celulosa y algodón reciclado llegan para dar un respiro a los bosques. Por ponerlo en cifras, una sola bayeta cunde igual que 25 rollos de papel y aguanta unos 50 ciclos de lavado en lavadora. Absorben hasta 15 veces su peso y, aunque suene a frivolidad, algunas son una cucada. Estas tienen buenísimas valoraciones y cuestan 14,39 el pack de 10 unidades.
Una publicación compartida de DII Home Store (@diihomestore)
Taza reutilizable
Los cafés en vasos de usar y tirar de tu cafetería favorita pueden ser muy molones, pero son cero sostenibles. Da igual que sean de papel o de plástico reciclado, lo de un solo uso es un concepto que hay que ir enterrando. Le harás un favor al planeta si te pasas a las tazas reutilizables. Esta se llama Save The Planet y está hecha de PLA o ácido poliláctico, un ecoplástico procedente del almidón de maíz. Es 100% biodegradable y, por si fuera poco, apta para microondas y lavavajillas. En El Corte Inglés.
Malla para cocer garbanzos
Ya la usaba tu abuela, tampoco es novedad. O sí, porque un buen día llegaron las de nylon y los ganchillos perdieron la partida. Lo malo es que los plásticos minúsculos que sueltan al cocer son ahora un problemón para la vida oceánica, así que si no quieres que acaben en la barriga de tu próxima merluza, puedes tejerte una malla garbancera a ganchillo o comprarte una ya hecha en algodón 100%. Se lava en la lavadora con el resto de la colada.
Guarda cebollas
Asumámoslo: por mucho que te guste la cebolla, no usas siempre una entera cada vez que cocinas. Así que tiras de film de plástico o papel de aluminio y a la nevera. Al cabo de tu vida esos son un montón de metros desperdiciados. ¿La alternativa? Un guardacebollas como este de Worten: adiós a los malos olores en el refrigerador y frescura asegurada para tu media cebolla. Extra bonus: es apto para lavavajillas.
Exprimidor de limones manual
Seguimos con las mitades. Pongamos que quieres que añadir un par de gotas de limón al té. ¿Lo exprimes a mano alzada? ¿Tiras ese medio limón, que está casi entero, o lo guardas algo espachurrado en la nevera, con su consabido trocito de film? Este exprimidor de limones de Lékue (13,90 euros en su propia tienda) ha ganado el Premio al Diseño y la Innovación Tecnológica en Madrid Fusión y el Good Design Award. Sirve para exprimir, sin tocar y sin que caigan pepitas. Si sobra, se tapa y se guarda lo que queda en la nevera. Estilo y lucha contra el desperdicio alimentario en un mismo producto.
Bolsa zip de silicona
Las bolsas zip escaparon por los pelos de la Directiva Europea que prohibió los plásticos de un solo uso, la misma que se llevó por delante las pajitas o los cubiertos de usar y tirar. El caso es que se pueden reutilizar, pero es complicado lavarlas y se rompen a los pocos usos. La alternativa amable con el medio ambiente son estas bolsas con autocierre hermético fabricadas en silicona reutilizable. Aptas para guardar alimentos, congelar y hasta cocinar sous vide. Estas son de la marca australiana Ladelle y las venden en Claudia & Julia por 12,95 euros.
Una publicación compartida de Claudia&Julia (@claudiaandjulia)
Embudo para reciclar aceite
¿Sabías que un litro de aceite puede llegar a contaminar hasta 1.000 litros de agua? Queda claro que tirar el aceite de freír las croquetas por el sumidero es una gorrinada incívica y nada sostenible. Lo correcto es meterlo en una botella de plástico que vayas a tirar y llevarlo al punto limpio o verde. Pero verter el aceite de una sartén en una botella vacía y de poco peso requiere pulso. Este colador se encaja a la perfección en el cuello de la botella para atinar sin derrames. Un detalle de diseñador es que cuenta con un espacio para que el tapón de la botella no se pierda y la puedas cerrar nada más acabar. Es de Ibili y lo tienes en Hiperchef por 4,02 euros.
Bayetas de bambú
Artesanal, sin plásticos y de cercanía. Ya podemos tener la encimera reluciente como los chorros del oro sin arrasar el planeta. Esta bayeta lleva 60% bambú, un 40% de algodón orgánico GOTS y 0% plásticos y cuesta 4,50 euros. Es de Midonnita, reutilizable y biodegradable; apta para muchos fregados, se lava en frío en la lavadora y al llegar su hora, solo tendrás que cortarla en trocitos y echarlos al cubo de los residuos orgánicos.
Una publicación compartida de Midonnita Zero Waste (@midonnita.zerowaste)
Sartenes hecha con latas recicladas
Fabricadas con un cuerpo de aluminio 100% reciclado, de gran resistencia y ligereza, y con un revestimiento premium antiadherente te permitirá cocinar con menos aceite sin miedo a que tus alimentos se adhieran a la sartén, porque lo ecológico no está reñido con lo saludable. Aprobada para todo tipo de fogones, incluidos los de inducción, a la venta en Alcampo y con precios muy razonables: 16,99 euros la de 24 cm y 19,99 la de 28.
Estropajos de cáscaras de nuez
Para ser más ecológico hay que eliminar aquello que es lesivo para el medio ambiente y reutilizar todo lo que pueda tener utilidad. Estos estropajos reciclan el plástico de su parte verde y reaprovechan las cáscaras de frutos secos, como nueces o avellanas (el salvauñas es de celulosa). Lo encuentras en Biomeco por 3,50 euros.
Una publicación compartida de Kudzu Eco Webshop (@kudzushop)
Rollo de cocina reciclado
A medio camino entre el rollo de papel de cocina y el trapo de toda la vida, este rollo de paños lavables, reutilizables y biodegradables es de algodón orgánico sin tintes. Cada paño mide aproximadamente 30 x 25 centímetros, milímetro arriba, milímetro abajo, porque están hechos de forma artesanal. Cuando están sucios, se lavan con jabón neutro y se enrollan de nuevo para volver a usar. En Midonnita los venden por 27 euros el pack de 10.
Una publicación compartida de Midonnita Zero Waste (@midonnita.zerowaste)
Bolsas de basura de plástico reciclado
Si nos vamos a poner sostenibles en la cocina, no tiene mucho sentido que las bolsas de basura sean de plástico virgen. “Nuestras bolsas son de plástico 100% reciclado, procedente del que tiramos al contendor amarillo, de plásticos de invernaderos y de restos de origen industrial, sobre todo, del sector de la automoción”, explica Álvaro Salmerón, uno de los padres de Relevo, una joven empresa valenciana con ganas de darle nueva vida al plástico. Son antigoteo, con capacidad para 30 litros y hasta un 20% más resistentes que las bolsas normales de basura, y tienen presencia en la mayoría de grandes cadenas de hipermercados (consultar PVP según establecimiento).
Tapas de silicona
Ahorran tiempo y plástico, ¿qué más se puede pedir? Las tapas de silicona extensible Bright Berry de Food Huggers hacen honor a su nombre (achuchadoras de comida). Se aprietan contra el alimento hasta hacer el vacío y te permiten tapar ese calabacín que se ha quedado abierto o ese medio tomate tristón que no usaste en la ensalada. Lo de ahorrar tiempo es porque el film transparente, candidato a cumplir esa función, se suele atascar y lo normal es tardar un rato en encontrar el principio, y lo sabes. Las tienes en Planeta Huerto por 16,95 euros el juego de seis (de diferentes colores y tamaños).
Filtro de café de algodón
¿Tienes cafetera de goteo y aún sigues con los filtros de papel de un solo uso como a principios del siglo XX? Pásate al siglo XXI, aplícale un poco de sostenibilidad y prueba los filtros de algodón reciclado y cáñamo. Estos los fabrica en España Minimall, una marca nacida dentro del Proyecto Sinplástico.com, y los de tamaño pequeño cuestan 2,40 euros. Después de cada uso, basta con enjuagarlos bajo el grifo de agua fría, secar y listos para la próxima taza.
Bolsas reutilizables para fruta y verdura
Aunque en algunos supermercados haya bolsas compostables o de papel, siempre es más sostenible usar algo que no genere ningún residuo ni coste energético. Las bolsas de algodón son un buenísimo recurso, ya que ocupan poco espacio y son muy ligeras y duraderas. Estas de Carrefour miden 33x48 cm y cuestan 3,99 euros el pack de tres.
France24 - World
Rwanda: Tackling the challenge of overpopulation
Issued on: 06/05/2022 - 14:59
Africa's demographic growth is having a considerable impact on the continent's capital cities. Kigali, for example, is set to double its population by 2050. In one of the most densely populated areas in the world, authorities are trying to organise this growth in terms of urban planning and economics. Rwanda, which holds great ambitions on the continent, has plans to turn Kigali into Africa’s major international hub of business and finance. A report by Simon Wohlfahrt and Bastien Renouil.
To cope with population growth, Paul Kagame is transforming the country with a firm hand. In 30 years' time, the president imagines a Rwanda in which agriculture will be strictly planned and slums will give way to modern infrastructure. In this future, the capital Kigali will also become a hub for international conferences and the service economy.
This "Vision 2050" raises questions regarding wealth redistribution and freedom of expression in a country that does not tolerate any opposition to its vision. Rwanda still ranks among the 20 poorest countries in the world in terms of GDP per capita, and 40% of its population still lives below the poverty line. For people in Kigali, this transformation has meant total upheaval, and in many cases forced demolition of their homes … which they must sometimes do themselves.
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SANS TITRE
Tan clásico como la vajilla Duralex, la bolsa de las bolsas y el delantal de propaganda; las fresas con nata son una constante común en todas las casas. Un recurso muy socorrido para las comidas con parientes despreocupados sin ninguna intención de levantarse para recoger un plato. Después de horas de horno, bandejas que vienen y van, aperitivos y canapés, plantas una fuente de fresas, otra de nata y algo de azúcar en la mesa y te quedas tan ancha.
También presentes en tantas tardes de verano, en forma de meriendas improvisadas que salvaban a tu madre del follón en el que la habías metido invitando a tus amigos a casa. Sobre el mantel el bote de nata de tapa azul que es ya parte del imaginario colectivo de varias generaciones. Si alguien no se ha llenado los carrillos con esa edulcorada crema hasta rebosar, no sabe lo que es la vida.
Esta receta para nada plantea sustituirlas: ha quedado claro que las considero una institución en sí mismas. Se trata más bien de un homenaje. Un postre muy fácil de hacer que queda espectacular cuando dices: “Y para terminar, fresas con nata”, y pones sobre el mantel los cuencos rebosantes de crema especiada y fruta compotada. El vinagre de módena potencia el sabor de las fresas que, una vez asadas, quedan superjugosas y casi glaseadas.
La nata montada a mano me parece maravillosa; me gusta dejarla algo fluida, sin llegar a montarla del todo, y añadirle apenas una cucharada de azúcar. Sabe mucho más a lácteo y con la acidez de las fresas se combina a la perfección. El crumble es el elemento crujiente que necesita el plato. Y de toque final un chorro de aceite de oliva virgen extra, ingrediente con el que recomiendo acabar casi todos los postres con fruta o helado.
Dificultad
Solo un poco más que preparar las fresas con nata clásicas
Ingredientes
Para 4 personas
- 1 kg de fresas
- 15 ml de vinagre de módena
- 20 g de azúcar moreno
- Pimienta negra
- 250 g de nata para montar fría
- 30 g de azúcar blanco
- ½ cucharadita de cardamomo en polvo
- 50 g de avena
- 30 g de pipas de calabaza
- 30 g de mantequilla
- 20 g de miel
- Sal
Preparación
-
Cortar la parte verde de las fresas, lavarlas y colocarlas en un recipiente para horno. Añadir el vinagre, el azúcar moreno, un poco de sal y pimienta. Mezclar bien y hornear durante 30 minutos a 200ºC.
-
En una sartén colocar la avena, las pipas de calabaza, la mantequilla, la miel y una pizca de sal. A fuego medio alto remover sin parar hasta que la avena coja un color tostado.
-
En un bol batir la nata junto con los 30 g de azúcar blanco y el cardamomo. Montar y reservar en la nevera.
-
Dejar enfriar las fresas unos minutos y servir junto a un par de cucharadas de nata montada y una porción de crumble.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'
Issued on: 11/05/2022 - 07:47
FRANCE 24
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China's flagship zero-Covid strategy to defeat the pandemic is unsustainable, the World Health Organization said Tuesday, adding that it had told Beijing so and called for a policy shift.
China has imposed draconian measures, trapping most of Shanghai's 25 million people at home for weeks as the country combats its worst outbreak since the pandemic began.
The Shanghai lockdown has caused outrage and rare protest in the last major economy still glued to a zero-Covid policy, while movement in the capital Beijing has been slowly restricted.
"When we talk about the zero-Covid strategy, we don't think that it's sustainable, considering the behaviour of the virus now and what we anticipate in the future," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus told a press conference.
"We have discussed about this issue with Chinese experts and we indicated that the approach will not be sustainable," he added. "Transiting into another strategy will be very important."
In response, China's foreign ministry called on the WHO chief to avoid making "irresponsible" remarks.
Speaking at a regular news conference in Beijing on Wednesday, foreign ministry spokesman Zhao Lijian defended China's measures on fighting the pandemic and expressed hope that the WHO director-general would view them objectively.
There is a pressing political dynamic to China's virus response, with President Xi Jinping pegging the legitimacy of his leadership on protecting Chinese lives from Covid.
Xi has doubled down on the zero-Covid approach, despite mounting public frustration.
>> Beijing increases Covid restrictions as Labour Day holiday begins
Rights, society and economy
Shanghai is China's economic dynamo and its biggest city. The zero-Covid policy has winded an economy which just months ago had been bouncing back from the pandemic.
"We need to balance the control measures against the impact they have on society, the impact they have on the economy, and that's not always an easy calibration," said WHO emergencies director Michael Ryan.
He said any measures to combat the Covid-19 pandemic should show "due respect to individual and human rights".
Calling for "dynamic, adjustable and agile policies", Ryan said early responses to the crisis in many countries showed that a lack of adaptability "resulted in a lot of harm".
He reflected on how the world's most populous nation had had relatively very few deaths officially ascribed to Covid, and therefore had "something to protect".
Given the rapid rise in deaths since February-March, "any government in that situation will take action to try and combat that", he told reporters.
Tedros has been discussing adjusting according to the circumstances to find an exit strategy, "in depth and in detail with Chinese colleagues", Ryan said.
Maria Van Kerkhove, the WHO's technical lead on Covid-19, said that worldwide, it was impossible to stop all transmission of the virus.
"Our goal, at a global level, is not to find all cases and stop all transmissions. It's really not possible at this present time," she said.
"But what we need to do is drive transmission down because the virus is circulating at such an intense level."
(FRANCE 24 with AFP, REUTERS)
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Covid death toll rises in China as authorities warn of 'grim' situation
Covid-19: China confronts dilemma of lockdown in Beijing as cases hit record high
Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
France24 - World
Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump
Issued on: 10/05/2022 - 23:12
NEWS WIRES
Elon Musk on Tuesday said that as owner of Twitter he would lift the ban on Donald Trump, contending that kicking the former US president off the platform "alienated a large part of the country."
Musk's endorsement of a Trump return to the global messaging platform quickly triggered fears among activists that Musk would "open the floodgates of hate."
"I would reverse the permanent ban," the billionaire said at a Financial Times conference, noting that he doesn't own Twitter yet, so "this is not like a thing that will definitely happen."
The Tesla chief's $44-billion deal to buy Twitter must still get the backing of shareholders and regulators, but he has voiced enthusiasm for less content moderation and "time-outs" instead of bans.
"I do think that it was not correct to ban Donald Trump," Musk said.
"I think that was a mistake because it alienated a large part of the country, and did not ultimately result in Donald Trump not having a voice."
Trump was booted from Twitter and other online platforms after supporters fired up by his tweets and speech alleging election fraud attacked the US Capitol on January 6, 2021 in a deadly bid to stop Joe Biden from being certified as the victor in the US presidential election.
"Elon Musk would open the floodgates of hate and disinformation on Twitter," said Media Matters for America president Angelo Carusone.
"Whether Elon Musk is a fully red-pilled right-wing radical or just someone very interested in enabling right-wing extremists, the result is the same."
Backing off on fighting misinformation and extremists on Twitter would put pressure on other social networks to do likewise in a race to the bottom, Carusone contended.
Musk reasoned that permanent bans at Twitter should be rare, and reserved for accounts that are spam, scams or run by software "bots."
"That doesn't mean that somebody gets to say whatever they want to say," Musk said.
"If they say something that is illegal or otherwise just destructive to the world, then there should be a perhaps a timeout, a temporary suspension, or that particular tweet should be made invisible or have very limited attraction."
Musk maintained that permanent bans undermine trust in Twitter as an online town square where everyone can be heard.
Trump has stated publicly that he would not come back to Twitter if permitted, opting instead to stick with his own social network, which has failed to gain traction.
Ad boycott?
Activist groups have called on Twitter advertisers to boycott the service if it opens the gates to abusive and misinformative posts with Musk as its owner.
"Under Musk's management, Twitter risks becoming a cesspool of misinformation, with your brand attached," said an open letter signed by more than two dozen groups including Media Matters, Access Now and Ultraviolet.
Twitter makes most of its revenue from ads, and that could be jeopardized by advertisers' reaction to content posted on the platform, the San Francisco-based tech firm said in a filing with US regulators.
While Musk has not revealed nitty-gritty details of how he would run the business side of Twitter, he has expressed a preference for making money from subscriptions.
As of the end of March, an average 229 million people used Twitter daily, the company said in a regulatory filing.
"We believe that our long-term success depends on our ability to improve the health of the public conversation on Twitter," the company said in the filing.
Efforts toward that goal include fighting abuse, harassment, and spam, Twitter told regulators.
"Elon Musk owes the world a better explanation of how the platform will deal with the likes of Trump than an edict that his ouster was wrong because it proved unpopular in some places," said Suzanne Nossel, chief of human rights nonprofit PEN America.
(AFP)
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Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash
Twitter confirms sale of company to Elon Musk for $44 billion
Twitter permanently suspends Trump's account "due to the risk of further incitement of violence"
France24 - World
France opens case against Interpol president over Britons detained in UAE
Issued on: 11/05/2022 - 11:29
NEWS WIRES
French authorities have opened a case against Interpol president Ahmed Nasser al-Raisi of the United Arab Emirates over accusations of torture and arbitrary detention filed by two Britons who were detained in the country, a source close to the investigation said Wednesday.
The case into suspected complicity in torture by the top UAE official has been handed by French anti-terror prosecutors to an investigating magistrate who will now decide whether to press charges, the source, who asked not to be named, told AFP.
The two Britons, Matthew Hedges and Ali Issa Ahmad, accuse al-Raisi of having ultimate responsibility – as a senior interior ministry security official – for the torture and arbitrary detention they say they suffered in the UAE.
The source said the investigating magistrate must also decide if al-Raisi, who was elected Interpol president in November, enjoys diplomatic immunity from prosecution in France.
The Britons filed the complaint on the basis of universal jurisdiction, which allows states to prosecute serious crimes even if they were committed on foreign soil.
The opening of this case against al-Raisi goes a step further than the torture investigation opened against him by French prosecutors in November, over the detention of UAE dissident Ahmed Mansoor.
At the time, the UAE's foreign ministry rejected the complaints over Mansoor's detention conditions as "without foundation".
In the latest case, the inquiry is now in the hands of an investigating magistrate, a step that precedes the pressing of any charges.
This means that al-Raisi could potentially be detained for questioning in France if his visits the country. Interpol's headquarters are in the southeastern French city of Lyon.
He is already believed to have visited Lyon several times since January.
The case was opened at the end of March, the source added.
'Unfortunately the norm'
Both plaintiffs were in Paris on Wednesday to testify before the investigating magistrate.
Hedges says he was detained and tortured in the UAE from May to November 2018 after being arrested on false charges of espionage during a study trip.
Sentenced to life imprisonment, he was eventually released after international pressure led by the UK.
Ahmad, meanwhile, says he was repeatedly beaten and even stabbed during a month in detention in January 2019, allegedly for enthusiastically supporting the UAE's Gulf rival Qatar in a football clash.
In a statement, Hedges said it was a "real moment of pride" to give evidence to the magistrate about the torture he says he suffered.
"Given the human rights record of the UAE it was incredible that al-Raisi was even elected as president. The torture that myself, Ali, and countless other people in the UAE have suffered is unfortunately the norm in the UAE," he said.
Ahmad said: "So many times I have lost hope that al-Raisi and all the other men that did this to me would get away with it with total impunity, but today is a good day."
Al-Raisi's four-year term at Interpol is largely ceremonial, with Secretary General Jurgen Stock handling day-to-day management of the organisation.
His candidacy for the Interpol job prompted an outcry from activists, who pointed to the generous funding Interpol receives from the United Arab Emirates.
(AFP)
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France opens inquiry into Interpol chief for alleged torture, acts of barbarism
Emirati general accused of torture appointed head of Interpol
Beirut detains Lebanese-French businessman close to Sarkozy after Interpol request
France24 - World
Doubts emerge over Macron's proposal for new EU 'community' of aspiring states
Issued on: 10/05/2022 - 20:42
NEWS WIRES
France's President Emmanuel Macron has revived a decades old idea with a proposal for a new form of European cooperation that goes beyond the EU, but the details of how such a mechanism would work remain murky and also controversial.
For the ever-increasing list of aspiring member states, and even post-Brexit Britain, a wider European club could offer an alternative for coordination on political and security issues as they await membership that can often take years.
But the proposal by Macron -- floated at a keynote speech at the EU Parliament on Monday -- has already stirred controversy not least over the prospect it could be offered to Ukraine in place of full membership.
"The idea could be a positive compromise, provided that it is given substance and content," said Christine Verger, vice-president of the European think-tank Jacques Delors Institute.
But questions remain over central issues such as whether the mutual assistance clause in the EU treaty would apply to members of this hypothetical new community, Verger added.
Ukraine, which is battling Russia's invasion, is seeking rapid EU membership, but Macron on Monday rejected a swift application process, suggesting a broader, different club would be more efficient and that it could take Kyiv decades to join the EU.
But Ukraine warned that a new bloc could not be a substitute for EU membership, as it awaits the European Commission's decision on whether to grant the country candidate status expected in June.
"If we don't get the candidate status, it means only one thing, that Europe is trying to trick us. And we are not going to swallow it," Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba told the Financial Times.
Lithuanian President Gitanas Nauseda added that Macron's idea was "an attempt to cover up the obvious lack of political will to take decisive decisions on granting candidate status" for Ukraine.
>> Read more: Macron calls for ‘European political community’ that could include Ukraine, UK
Ever-growing EU
However Macron told the parliament in Strasbourg that the EU, "given its level of integration and ambition", could not be Europe's only organising body.
France's president, fresh from his re-election victory over the far-right last month, cited security, energy, transport and movement across borders as issues the body could tackle.
A new European bloc would also untangle in part the thorny issue of EU enlargement, with Paris fearing that an ever-growing EU would slow down already bogged down European institutions.
France, but also Denmark and the Netherlands, are sceptical that by accelerating Ukraine's application, Kyiv would not have time to complete essential political reforms.
>> Read more: Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
When former French president Francois Mitterrand first proposed a European confederation of nations in 1989 as the Berlin Wall fell, the idea sparked interest but never got off the ground.
"The suggestion had two problems: it included Russia -- whereas the idea here is to create an alternative camp to Moscow -- and it arrived too quickly, as Germany had not yet reunited," said former Italian prime minister Enrico Letta.
And for countries with their sights set on NATO and EU, the proposition was insufficiently concrete or formal, said Verger.
Decades later, states that have been knocking at the EU's door for years may see the announcement as progress.
"But what do we mean by political cooperation? And how will we make it work?" said Camino Mortera of the think-tank Centre for European Reform.
'Simplified treaty'
Albania, Montenegro, North Macedonia, Serbia and Turkey are officially candidates to join the EU, while Bosnia-Herzegovina and Kosovo are potential candidates.
Former members of the Soviet Union, Ukraine, Georgia and Moldova formally joined the list of EU hopefuls following Russia's invasion of Ukraine in February.
"Today, we must firmly anchor Ukraine in Europe, just like Moldova or the countries of the Western Balkans," said Belgian Prime Minister Alexander de Croo on Monday.
These countries must be allowed to "get closer to the Union ... to show their citizens that they are part of Europe as much as we are," de Croo added.
Belonging to a broader European political community would not prejudge of any future EU membership, Macron said.
Britain, which left the EU in 2020, could join the club too, Macron said, adding that potential members would need to be on the European continent and share European values.
Letta said he believes such a group, made up of the 27 EU Member States and EU hopefuls, could be set up very quickly.
"A first meeting could be held as early as the autumn in Brussels, before the elaboration of a 'simplified' treaty," Letta said.
(AFP)
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Macron calls for ‘European political community’ that could include Ukraine, UK
War in UkraineFacing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Valeurs Actuelles
Au Cinq, le chef a tous les jours 20 ans
Au menu, les plats signatures du chef, qui sont au nombre de sept, seront proposés en “menu excellence”, avec accords mets et vins ou non, jusqu’à mars prochain. Une année entière de gourmandises à retrouver. Les festivités commencent par une langoustine, mayonnaise tiède et galette de sarrasin, ce plat est un véritable hommage aux racines bretonnes du chef, qui a toujours aimé cuisiner le poisson et les crustacés. Cette langoustine, qu’il a inventée en 1995 lorsqu’il officiait au Café de la Paix, a été reconnue lorsqu’il obtint pour la première fois trois étoiles au Pavillon Ledoyen en 2002, il la cuisine maintenant au Cinq. Ici, elle sera accompagnée d’un chassagne-montrachet premier cru Les Chaumées 2017. Vient ensuite un bar de ligne, caviar et lait ribot, le deuxième plat iconique de Christian Le Squer (1999) où il a incorporé tous ses souvenirs d’enfance, accompagné par le même vin.
Des plats “souvenirs d’enfance” réinventés façon palace
La gratinée d’oignon à la parisienne qui suit est une version contemporaine de la soupe à l’oignon bistrotière que le chef a voulu faire déguster dans un palace. Il l’a inventée en 2014 et l’accompagne d’un madère sercial 1999 de la maison D’Oliveiras. Le spaghetti debout en gratin, truffe, jambon, champignons était également un plat “souvenir d’enfance” revisité façon palace, créé en 1999 ; c’est une merveille, à mon avis. L’anguille fumée de la Somme qui clôture les plats salés a été créée pour un gala du Club des 100 en 2001 ; elle est accompagnée, comme le plat précédent, d’un nuits-saint-georges premier cru Aux boudots 2014.
Pour conclure ce repas festif et tellement élégant par des notes de douceur, le givré laitier au goût de levure est un véritable ovni dans la galaxie sucrée, précurseur d’une tendance à la pâtisserie désucrée. Il est suivi d’un croquant de pamplemousse qui a été créé à la demande de Château Yquem, lequel souhaitait trouver l’accord parfait avec les sauternes… une réussite sans faille. Le glacé, le fondant, le croquant sont une trilogie merveilleuse pour ce dessert avec le sauternes Château de Fargues 2006. Ce menu, Vingt ans d’excellence, sera proposé tous les soirs au Cinq jusqu’à fin mars 2023 à 480 euros pour neuf plats. Pour l’accord mets et vins, rajouter 320 euros.
Le Cinq, hôtel Four Seasons “George-V”, Paris VIIIe. Tél. : 01.49. 52.71. 54. E-mail : lecinq.par@fourseasons.com
Valeurs Actuelles
Dubaï la flamboyante
Cette ville qui est sortie de terre en vingt ans ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes. Adresses branchées, restaurants gastronomiques, bons plans en bord de plage. “The place to be” pour une faune hyperbranchée, où les “expats” se retrouvent tous les week-ends, est Twiggy. Le lieu est magique avec sa piscine lagon qui plonge dans la mer et une salle à manger ouverte sur la nature. La tendance est iodée et healthy, entre Ibiza et Saint-Tropez. Au pied du Park Hyatt Dubai Lagoon, Twiggy, c’est une certaine philosophie, une autre vision du luxe, c’est le farniente élégant, avec une décoration provençale revisitée. Dans l’assiette, les produits de la mer viennent d’Australie, des crevettes royales au black cod. On y trouve aussi le bœuf Angus ou le wagyu de Kagoshima. Le repas n’est pas donné, mais comme partout à Dubaï : entre 80 et 100 euros. On n’hésite pas à rester toute la journée pour se baigner, boire un cocktail, avec ambiance de DJ jusqu’à la nuit profonde.
Ninive est plutôt un restaurant du soir. L’établissement est magique. Hommage aux jardins suspendus de Babylone, du nom de cette autre ancienne ville mésopotamienne, Ninive est le restaurant où l’on se doit d’être vu. C’est l’adresse la plus festive de Dubaï avec son grand bar et ses nombreuses chichas à disposition des hôtes. Il se trouve au pied des fameuses tours Jumeirah Emirates, un lieu à couper le souffle. Les tables basses sont entourées de grands canapés pour partager de multiples plats. Aux manettes des fourneaux, c’est Gilles Bosquet, un chef français, passionné de cuisines du monde, formé en son temps à l’école de Gordon Ramsay (à Hong Kong). Il a la souplesse et l’inventivité des chefs voyageurs. Il se promène dans l’univers puissant de la cuisine moyen-orientale, en Iran, en Irak, en Syrie, en Turquie, en Afrique du Nord en passant par l’Arabie saoudite. Son éventail de goûts nous fait savourer les tajines marocains, le fatayer libanais, le poulet aux épices. Ou encore la taktouka, les manti, un plat turc de boulettes de viande, le tashreeb irakien (agneau braisé).
Depuis quelques années, cette ville, qui est sortie de terre en 20 ans, ouvre jour après jour des restaurants de toutes sortes.
C’est ici le meilleur de la cuisine orientale avec, à la fin du repas, une chicha pour savourer quelques volutes. Comptez de 12 euros pour une soupe chorba adas à 124 euros le wagyu grillé. La musique tonitruante met l’ambiance et ça marche.
Le restaurant Mimi Kakushi est une ode au Japon des années 1920, si bien représenté ici. Avec lui, le voyage se fait dans le temps. La décoration ouvre toutes les frontières, habilement sur un lieu qui clame un style renversant des standards ancestraux. Assises de cuir cognac, multiples paravents en bambou, lumières tamisées. C’est l’esprit “moga” (“modern girl”) par excellence. Dans l’assiette, le meilleur de la cuisine japonaise : edamame vapeur, sushis à profusion, sashimis, tempura, gyozas, makis que l’on doit à la créativité du chef, sans oublier les brochettes de bœuf Angus, les asperges vertes avec une sauce wafu citron et sésame, le filet d’angus grillé au sésame et soja à l’ail doux.
On y va pour voir et être vu, c’est l’un des derniers restaurants à la mode, qui fait partie de l’enceinte gastronomique dans la cour du Four Seasons. On y dîne avec des amis pour de grandes tablées. Ici, oubliez les tongs de l’après-midi, les stilettos se doivent d’être vertigineux et les robes décolletées. Pour les messieurs, veste de rigueur. Les prix vont de 37 à 247 euros pour un plat principal.
Le “Frenchie” qui réussit au pays de l’or noir
La Cantine du Faubourg, qui fut un des premiers restaurants français à être à la mode ici, vient de subir un récent relooking. La grande salle aux profonds canapés a changé de sens et de couleur et s’ouvre toujours sur le jardin arboré si prisé de la clientèle d’affaires. Le maître des cuisines est encore Gilles Bosquet, qui, depuis une petite dizaine d’années, a quitté la France pour diriger le groupe, ce qu’il réussit à merveille. Ce lieu festif est très prisé d’une jeunesse branchée et aisée qui se retrouve, en musique, tous les soirs depuis le début de l’année, au brunch instauré à l’heure européenne, les samedis et dimanches. Dans l’assiette, des produits exceptionnels, souvent en provenance du Pacifique. D’énormes salades aux légumes frais, des poissons crus, des viandes de belle provenance, à des prix oscillant de 10 à 250 euros.
Enfin ce tour gastronomique se termine avec Gohan, qui est une mini-enclave au sein de La Cantine du Faubourg. De petite taille, impressionnant de caractère, le lieu est une célébration des salles à manger japonaises conventionnelles. Le marbre est venu habiller le bar et les meubles ; les banquettes sont flashy et les suspensions insolentes. On y va le soir à la sortie du bureau avec sa moitié pour déguster une nourriture de rue élégante ; la carte, voulue raffinée, proposant sushis et gyozas de la plus haute qualité, de 11 à 65 euros.
France24 - World
Police in Ecuador say 200 inmates recaptured after deadly prison riot
Issued on: 11/05/2022 - 01:18
NEWS WIRES
Ecuadoran police on Tuesday said 200 convicts who escaped following a deadly prison riot have been recaptured in 24 hours, with 20 still at large.
At least 44 inmates died after a fight broke out Monday between the rival Los Lobos and R7 gangs at Bellavista prison in Santo Domingo de los Colorados, some 80 kilometres (50 miles) from Quito.
Ten more were injured, according to police.
Authorities had initially said that 108 prisoners got away.
"A total of 220 citizens escaped yesterday and at this moment we have recaptured 200," said police chief of operations Geovanny Ponce, giving an update Tuesday.
He said the government was offering up to $3,000 for information leading to the recapture of the remaining 20 fugitives.
Soldiers were deployed to help search for escapees, and AFP reporters at saw security forces rounding up about 80 people believed to have been among those recaptured.
Distraught relatives of inmates waited for news outside the Bellavista prison on Tuesday.
Ponce said 41 of the dead inmates had been identified so far, and two of them were Venezuelan.
A 'massacre'
"They're not giving us any information. They say that young men escaped to save their lives," said Leisi Zambrano, desperate for news about her brother.
"There are many mothers who still have not received any news about their loved ones. They don't even know if they are alive," she added.
Zambrano, 48, said she had rushed to the prison with other family members as soon as she heard about the riot.
"We heard prisoners calling for help, asking that we don't let them die," said Zambrano.
"It was a massacre inside."
Shocking online video footage of the riot aftermath showed a pile of bloody, mutilated bodies in a common room and corpses littering prison corridors next to mattresses that showed signs of having been set on fire.
Prior to the latest riot, some 350 inmates had been killed in five separate uprisings in Ecuador's hopelessly overcrowded prisons since February 2021.
Just last month, at least 20 inmates died at the El Turi prison in Cuenca, southern Ecuador.
President Guillermo Lasso insists the problem inside the facilities mirrors that outside, where drug gangs are vying for control of trafficking routes.
The UN High Commissioner for Human Rights, via spokeswoman Liz Throssell, on Tuesday expressed "deep alarm at recurring prison violence" in Ecuador.
"These worrying incidents once again highlight the urgent need for a comprehensive reform of the criminal justice system, including the penitentiary system to tackle what has been a protracted crisis in the country," she said in Geneva.
"We emphasize that the responsibility of the State for the security of all people in its custody creates a presumption of State responsibility for these deaths and call for a full investigation of these incidents."
The Inter-American Commission on Human Rights also condemned the violence and urged the government to launch a "prompt, serious and impartial" investigation.
Nestled between the world's biggest cocaine producers, Colombia and Peru, Ecuador has seen a surge of violence blamed on fighting between rival drug groups.
The country of 17.7 million people is popular with traffickers because of its porous borders, a dollarised economy and major seaports for export.
Prisons are overcrowded and short on guards, and rampant corruption means inmates can lay their hands on all sorts of contraband, including firearms and explosives.
(AFP)
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Scores of inmates killed in latest Ecuador prison riot
Dozens killed in landslides triggered by heavy flooding in Ecuador
Ecuador makes Covid-19 vaccination obligatory amid rise in cases
Valeurs Actuelles
Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration
C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.
Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».
Une souscription en ligne toujours disponible
Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.
Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée.
Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate
Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2
— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022
Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.
« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.
Cannes : les dernières actualités
BBC
Scottish spaceport's prototype rocket unveiled
The first full-scale prototype of a rocket designed for launching small satellites from a Highlands spaceport has been unveiled.
Forres-based Orbex said its final version of the 19m (62ft) long Prime rocket would be re-useable and powered by a renewable bio-fuel, bio-propane.
The rockets will be launched from Space Hub Sutherland, which could be operational later this year.
The prototype will undergo trials at a testing facility in Kinloss in Moray.
A separate plan to launch satellites from a facility in Shetland has also taken a major step forward.
SaxaVord UK Spaceport and US-based Astra Space have agreed to collaborate on a planned programme of launches from a site on Unst. The spaceport secured planning permission earlier this year.
Astra Space has already completed its first commercial rocket launch from Kodiak in Alaska. Launches from SaxaVord could start next year, subject to agreements and regulatory approvals.
Orbex, which has manufacturing sites in the UK and Denmark, plans to launch micro satellites from Space Hub Sutherland, near Tongue.
Chris Larmour, of Orbex, said: "This is a major milestone for Orbex and highlights just how far along our development path we now are.
"From the outside, it might look like an ordinary rocket, but on the inside, Prime is unlike anything else."
He said the rocket's innovations included the use of low-carbon fuels and having 3D printed engines.
Development agency Highlands and Islands Enterprise (HIE) is leading the £17m Sutherland project
Plans for up to 12 launches a year from a single launch pad were approved by the Highland Council in 2020.
Scottish Land Court approval, which was also required as the proposed development is on crofting land, was granted the following year.
While the project has the support of the local Melness Crofters' Estate, it had faced opposition from some residents in the area as well as billionaires Anders and Anne Holch Povlsen, who own land near the site.
One of the Povlsen's companies, Wildland Ltd, lodged an unsuccessful legal challenge against the project.
Earlier this year, the company signed a memorandum of understanding with HIE to "work constructively" for the benefit of local communities.
Wildland Ltd would make no further challenges to the spaceport, provided any further development of the project were deemed minor.
Meanwhile, SaxaVord UK Spaceport director of business development Robin Huber has welcomed the agreement with Astra Space.
He said: "Astra is an agile, fast-moving company on pace to establish a successful track record.
"We look forward to working with their team to build new launch capabilities in the UK."
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France24 - World
Myanmar's civilian president claims resistance controls nearly half the country
Issued on: 10/05/2022 - 18:12
Cyril PAYEN
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Duwa Lashi La is the acting president of the National Unity Government (NUG) of Myanmar, a parallel government formed in opposition to the junta after the latter seized power in a February 2021 coup. Speaking to FRANCE 24 from a secret location in the country, Duwa Lashi La said that "within a year, we achieved significant success on the military and administrative fronts". He claimed that his People's Defence Force controls 15 percent of Myanmar and that combined with the ethnic resistance groups, the "collective resistance forces" control "almost 50 percent" of the country.
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Valeurs Actuelles
Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945
Ce dimanche 8 mai marque le 77e anniversaire de la capitulation nazie. Célébré de différentes manières dans toute la France, il est l’occasion à Royan d’honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés, relate Le Parisien. Cet épisode douloureux de la Libération est commémoré par la ville avec l’inauguration d’un mémorial. Baptisé « Le Souffle » et constitué de 86 tubes montant jusqu’à six mètres de hauteur, il a été installé sur l’ancien fort du Chay, détruit par les bombes. Les cérémonies de l’armistice seront l’occasion de sa première illumination, aux couleurs de la France, puis à celles de l’Ukraine.
Une destruction contestée
L’artiste, Luc Richard, cité par Le Parisien, y voit « une déflagration très stylisée, légère où l’on pourra rentrer comme dans une chapelle. Cette œuvre représente un espoir et tend vers l’avenir ». D’un coût total de 148.000 euros, le mémorial a bénéficié de 48.000 euros de financement participatif. La cagnotte restera ouverte jusqu’en septembre. Il sera accompagné d’une reconstitution 3D et d’un parcours pédagogique pour découvrir les faits qu’il commémore.
Fin 1944, la Wehrmacht avait reçu l’ordre de défendre coûte que coûte les zones portuaires françaises qui pourraient être visées par un second débarquement. Ce qui a abouti à la création de plusieurs « poches » allemandes, dont celle de Royan. Le 5 janvier 1945, les bombardiers alliés ont déversé plus de 3.000 tonnes de bombes sur la ville qui sera finalement conquise le 17 avril. Les attaques ont coûté la vie à 422 civils et 47 soldats allemandes et détruit 85 % de la ville. Cette offensive est aujourd’hui largement contestée, son utilité apparaissant relative.
Charente-maritime : les dernières actualités
BBC
Rebekah Vardy admits trying to leak story about footballer
By Paul GlynnBBC News, at the High Court
Rebekah Vardy has confirmed she tried to leak a story about footballer Danny Drinkwater being arrested for drink-driving to the Sun, during a tough day in the witness box.
But she told the High Court the attempt to leak the story was a one-off.
Mrs Vardy was giving evidence on the second day of her libel case against Coleen Rooney.
Mrs Rooney is being sued for libel after claiming Mrs Vardy leaked private information she obtained on Instagram.
In court on Wednesday, Mrs Rooney's barrister David Sherborne read a WhatsApp exchange between Mrs Vardy and her agent Caroline Watt.
The High Court heard that Mrs Vardy had told Ms Watt that she wanted to be paid for providing information about Drinkwater leaving police custody after crashing his car.
Mr Drinkwater is a former Leicester City team-mate of Mrs Vardy's husband, Jamie.
Mr Sherborne said Mrs Vardy sent information about Mr Drinkwater spending a night in prison to Watt, along with the message: "I want paying for this x."
After she was told the Sun had already obtained the story about Mr Drinkwater's arrest from another source at the police station, Mrs Vardy said she was "fuming I didn't give it to you [Watt] earlier".
Watt replied: "That would have been a fortune," along with the cry-laughing emoji, and instead suggested getting in touch with paparazzi agency Splash News to provide further information about Mr Drinkwater.
Mrs Vardy confirmed the exchange of texts referred to the possibility of The Sun writing a story but, with regard to wanting payment, said that "wasn't a serious comment".
"It was a fleeting thought and one I didn't consider any more then when I wrote it," she said.
Mr Sherborne suggested Mrs Vardy was angry about "the fact that you're not going to get your money". She replied: "No, that's not true."
When asked if Andy Halls, a reporter for The Sun, was a "good conduit" for information, she said: "No, that's not the case. I never gave him information."
Mrs Vardy later denied having built a special relationship with the tabloid and stood by remarks in her witness statement that she "actively avoided" forming relationships with journalists, after being shown Instagram messages which revealed she planned to meet with another Sun reporter for lunch.
Quizzed on whether she stood by an earlier witness statement in which she said she had never been paid for private information about anybody apart from myself or my family, she replied: "Yes, apart from the Danny Drinkwater one."
Mr Sherborne said: "So, there's an exception... I put it to you that when you say in that witness statement that these conversations were never serious and Caroline [Watt] would have understood that, that's completely untrue isn't it?"
"No, it's not," Mrs Vardy replied.
Mr Sherborne continued: "What this shows, Mrs Vardy, is that you are prepared to lie under oath." She replied: "No."
Earlier, Mrs Vardy denied it was "standard practice" for her to pass private information to The Sun via her agent.
Also on Wednesday, Mrs Vardy conceded that she had directed her agent to look at Mrs Rooney's private Instagram account to obtain information about a car crash.
In one exchange from January 2019, the court heard that Ms Watt asked Mrs Vardy: "Am I imagining this or did you say yesterday that Coleen had crashed her Honda?"
"She defo [definitely] has... Go in the Instagram," Mrs Vardy replied, according to court documents, referring to Mrs Rooney's private Instagram account, which Mrs Vardy could access from her own account because the pair followed each other.
Mr Sherborne noted that, on the first day of the trial, Mrs Vardy had agreed it would have been "wrong" if Ms Watt was looking at people's private Instagram posts through the use of Mrs Vardy's own account.
He put it to Mrs Vardy on day two of the trial that, in this instance, she was directing her agent to Mrs Rooney's Instagram. "Yes, I am," Mrs Vardy replied.
The car crash story appeared in the Sun newspaper but Mrs Vardy denied having been the source.
Mrs Vardy said it was "undeniable" that her agent had seen something on Mrs Rooney's Instagram account, but said she had no knowledge of Ms Watt "monitoring" it.
"If she had been monitoring Mrs Rooney's Instagram, I had no knowledge of her monitoring it and I didn't ask her for that," she told the court.
Mrs Vardy added that she had been "just joking" when discussing leaking another story with Ms Watt, this time about a woman allegedly cheating on her husband with a famous footballer.
She said WhatsApp messages between herself and Ms Watt were often "outrageous and inappropriate", but said it was just "gossip between friends" and not evidence of leaking stories.
The so-called "Wagatha Christie" trial centres on a viral social media post in October 2019, in which Mrs Rooney said she had carried out a "sting operation" and accused Mrs Vardy of leaking "false stories" about her private life to the press.
Mrs Rooney, the wife of former England footballer Wayne, claimed the only account that could have seen three fake stories she had posted on her personal Instagram account - which later appeared in The Sun - was Mrs Vardy's.
Mrs Vardy has denied being the source of the leaks and said a number of people had access to her accounts. Ms Watt has also denied being the source and has been deemed too ill to testify.
The libel case, which will be settled by a judge, not a jury, is set to run until next Wednesday and the onus is on the defendant Mrs Rooney to prove that it was in fact Mrs Vardy who leaked the stories in question.
The claimant, Mrs Vardy, started to cry in the witness box towards the end of proceedings on Wednesday, when reminded about abuse she and her family had received at the hands of online trolls as a result of the allegation.
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L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
L’Allemagne décide finalement de livrer 7 obusiers PzH-2000 aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 6 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’agissant de la livraison d’équipements militaires à l’Ukraine, le gouvernement allemand se veut prudent… Et cette position ne lui épargne évidemment pas les critiques. Pour Berlin, la question est de savoir si fournir une telle aide à Kiev serait susceptible d’impliquer ou non l’Allemagne dans la guerre russo-ukrainienne.
Une étude, publiée en mars par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] et intitulée « Questions juridiques du soutien militaire à l’Ukraine par les États de l’Otan : entre neutralité et participation au conflit », a tranché : selon le droit international, et tant qu’il ne participe pas aux combats, un pays ne peut pas être considéré comme un co-belligérant s’il fournit seulement des armes à l’une des deux parties d’un conflit. Et la question de savoir s’il s’agit d’armes « défensives » ou « offensives » est sans importance.
En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
En tout cas, le 2 mai, le gouvernement allemand a dévoilé sa position sur ce sujet, après avoir estimé qu’il valait mieux livrer aux forces ukrainiennes des équipements qu’elles maîtrisaient déjà. « Nous sommes convaincus que la formation de soldats ukrainiens en Allemagne […] ne signifie toujours pas une entrée directe dans la guerre », a en effet affirmé Steffen Hebestreit, son porte-parole.
Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
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En revanche, selon ce document [.pdf], il pourrait en aller autrement si les forces armées qui bénéficient de ces armements doivent être formées leur utilisation. Il s’agit-là d’une « zone grise », ouverte à toutes interprétations, a-t-il laissé entendre.
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Et pour cause : la semaine passée, le Pentagone a confirmé que des militaires ukrainiens allaient apprendre à utiliser les obusiers M777 et les drones Phoenix Ghost qu’il doit leur fournir à Grafenwoehr en Bavière. Même chose pour les artilleurs ukrainiens, qui auront à mettre en oeuvre les cinq obusiers PzH2000 que leur ont promis les Pays-Bas. Leur formation doit avoir lieu à l’école d’artillerie d’Idar-Oberstein.
Cela étant, et après avoir hésité sur la livraison potentielle « d’armes lourdes » à Kiev, Berlin a fini par se décider… En effet, ce 6 mai, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a annoncé que l’Allemagne céderait sept PzH2000 aux forces ukrainiennes. Ces pièces d’artillerie seront prélevés sur les « stocks de maintenance de la Bundeswehr », a-t-elle dit, sans préciser quand elles seront livrées.
En avril, Mme Lambrecht avait écarté l’idée de prélever des équipements sur la dotation des forces allemandes, étant donné que celles-ci devaient aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique]. »
Depuis, Berlin a annoncé la livraison aux forces ukrainiennes de blindés anti-aériens « Gepard », qui ne sont plus utilisés par la Bundeswehr depuis les années 2010. À noter que ces véhicules de 40 tonnes sont équipés deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm, ce qui pose la question des munitions… Fabriquées en Suisse, Berne a en effet mis son veto à leur ré-exportation vers l’Ukraine…
Quoi qu’il en soit, l’annonce de Mme Lambrecht concernant les PzH2000 marque un tournant puisque cet équipement constitue l’épine dorsale de l’artillerie allemande, avec 75 en service [et 46 en réserve].
Pour rappel, monté sur des chenilles, le PzH-2000 est doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée est comprise entre 30 et 50 km.
BBC
Why one firm is banking on carbon fibre bikes in Europe
By Pedro GarciaBusiness reporter, Lisbon
There is growing demand from amateur cyclists for more affordable, carbon fibre bike frames.
The material is light and strong, and among other things enthusiasts hope it will improve their speed.
In Portugal, Carbon Team and its investors are betting on this appetite for high-end bikes growing in Europe.
Located in Campia (not far from Oliveira de Frades, a town famous for bikes), a group of investors from Portugal, Germany, and Taiwan launched the firm in 2018.
The company believe manufacturing of hi-tech bicycle components is poised to return to Europe, after decades of supply from firms in China and Taiwan.
Emre Ozgunes joined Carbon Team in 2019, hired as a general manager for the new company after years of experience in the Portuguese bike sector.
Originally from Turkey, he worked as a factory floor employee in a bicycle company in central Portugal, where he learned the trade.
"I always yearned to start a business from scratch", Mr Ozgunes tells the BBC.
The investors put €8.4m (£7m; $9.2m) into Carbon Team and after three years of product development, production started last year.
Just three people staffed that first production line: Mr Ozgunes, Miguel Oliveira, the company's production manager, and Filipa Antunes, now technical manager.
By March of this year output had increased - with 30 employees constructing between 8 and 10 frames per day.
Mr Ozgunes hopes that by 2023 they will have almost 200 people on Carbon Team's payroll, making up to 150 frames per day.
Although it's a long way off, expansion to this size would make Carbon Team the only company in Europe to mass produce carbon fibre frames. Almost all the frames will be exported.
If demand really takes off, there is land available behind the factory where they could build an additional unit and double maximum capacity to 110,000 frames per year.
There is a wider trend gaining popularity among European industries to relocate key elements of their supply chain closer to home, limiting their dependency on Asian suppliers for parts and raw materials.
The Covid-19 pandemic accelerated this trend. Freight prices skyrocketed and lockdowns forced many Asian factories to sporadically suspend their production.
The Confederation of the European Bicycle Industry (Conebi) estimates that among all bicycles sold in Europe, 40% of their parts are made on the continent, rising to more than half for electric bikes.
"This is positive, but there is still the need to have more production of components in Europe," says Manuel Marsilio, general manager of Conebi.
"The supply chain disruptions in the bicycle industry have boosted discussions that started already before the pandemic. Making components closer to where bicycles and e-bikes are assembled has many advantages and the industry is likely to go in that direction," he adds.
The industry is currently debating how to speed-up this shift - but it will be a slow transition.
The latest Global Bike & Bike Accessories Market report by consultancy firm, PwC, shows that over half of European bicycle manufacturers buy their frames on the international markets.
Marta Baldin, from PwC's Italian branch and co-author of the study, tells the BBC, that "in the near future, supply from overseas is not expected to decrease or slow down. It is expected that the biggest concentration of imports will still come from Asian markets".
More technology of business:
Analysts suggest the biggest opportunity for European firms lies at the higher end of the market.
"On quality and innovation, EU producers do not suffer from foreign competition and this is the main reason why niche and high-quality bike products are still manufactured in the EU," she adds.
And as wages rise for factory workers in Asia, buying from that region is losing some of its economic advantage. Meanwhile, freight costs are increasingly prohibitive, points out Mr Ozgunes.
Volatility on international commodities markets is also helping Carbon Team at the moment.
The price of aluminium, for instance, traditionally the cheaper alternative to carbon fibre, soared to record levels in March before moving lower.
Although carbon fibre prices have risen as well, the increase is currently nowhere near the rise in aluminium prices.
This inflationary trend will likely have an impact on the price of mid-range bicycles too, according to Mr Ozgunes.
On the factory floor, Carbon Team's employees focus silently on their tasks, all demanding precision. A group of employees applies carbon fibre to moulds. Others, on separate tables, prepare and test the raw material.
In a separate aisle, four large ovens bake the final product, while recently made frames are tested for quality and safety.
Filipa Antunes, Carbon Team's technical manager, joined in February 2020, one month before the onset of the pandemic.
"Demand for two-wheeled vehicles rose exponentially with the pandemic and luckily many companies built up their capacity," she says.
She is optimistic and thinks the proposed expansion promises a bright future for her and her company.
France24 - World
Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners
Issued on: 10/05/2022 - 18:01
Juliette MONTILLY
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Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.
France24 - Monde
Web, attention ça coupe !
Publié le : 29/04/2022 - 16:49
Guillaume GRALLET
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Si d'après l'ONU, 37 % de la population mondiale n'a jamais eu accès à Internet, pour les autres, l'accès à un réseau gratuit, libre et universel est de plus en plus menacé. Tour du monde de la solidité du Web.
Alors que la France a été victime ces jours-ci d'un surprenant sabotage de fibres optiques, les arrêts d'Internet se multiplient dans le monde, observent Reporters sans frontières, ou encore l'ONG Nothing2Hide, dont le cocréateur Jean-Marc Bourguignon est l'invité de Tech24.
Phénomènes grandissants, les coupures sont souvent perlées, c'est-à-dire limitées géographiquement, dans le temps ou réservées à quelques services. Mais il y a des dommages collatéraux. Après avoir détaillé les coûts liés à ces blocages de sites, passage en revue des quelques pistes qui permettent de continuer à s'informer et de "réparer" Internet.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le naufrage russe du détroit de Tsushima
La destruction, le 14 avril dernier, du navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, coulé selon Kiev et Washington par deux missiles Neptune, est sans doute la plus grande humiliation subie par la marine russe ou soviétique depuis plus d’un siècle. Ce désastre est tel que Moscou maintient la version officielle d’une explosion dans la soute à munitions. Il faut remonter aux journées du 27 et du 28 mai 1905 pour retrouver une défaite navale aussi retentissante. Dans les eaux froides du détroit de Tsushima qui sépare la Corée de l’Empire japonais, la quasi-totalité de la flotte de la Baltique dépêchée par Nicolas II est alors, en quelques heures, envoyée par le fond ou capturée. Une avanie d’une ampleur telle qu’elle fait vaciller la monarchie russe.
Quinze mois plus tôt, dans la nuit du 8 au 9 février 1904, la flotte japonaise, sans aucune déclaration de guerre formelle préalable (comme, quatre décennies plus tard, lors du raid de Pearl Harbor), pilonne la base navale russe de Port-Arthur. En 1894, déjà l’Empire japonais avait tenté de s’implanter sur ce rivage de Mandchourie, dans le nord de la Chine, dans la péninsule de Liaodong.
Mais sous la pression de Berlin, Paris et Saint-Pétersbourg, Tokyo avait dû reculer malgré une victoire militaire sur les Chinois. En remerciement, la Chine avait alors concédé pour vingt-cinq ans la péninsule à l’Empire russe, qui avait commencé à fortifier son port principal, Lüshunkou, rebaptisé Port-Arthur et vite relié au Transsibérien. Dix ans plus tard, assuré d’un soutien britannique au cas où la situation dégénérerait, l’Empire japonais repart à l’assaut.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique
Malgré d’effroyables bombardements, la garnison russe de Port-Arthur résiste pendant de long mois à un siège qui coûtera des dizaines de milliers de vies dans les deux camps. Sa flotte est bloquée dans la rade et en partie détruite. Le 13 avril, le cuirassé Petropavlovsk, fleuron de la 1re escadre du Pacifique, coule après avoir heurté une mine : plus de 600 marins meurent dont le très respecté amiral Stepan Makarov.
Au mois d’août, deux tentatives de sortie de ce qui reste de l’escadre se soldent par deux nouveaux échecs et la mort de l’amiral Wilgelm Vitgeft. Les renforts russes envoyés par voie terrestre sont, dans le même temps, repoussés par les troupes japonaises qui ont débarqué.
Depuis sa capitale, le tsar Nicolas II se résout à dépêcher ses bâtiments de la Baltique et de la mer Noire au secours des assiégés de Port-Arthur. Les 15 et 16 octobre, deux flottes quittent les ports de Tallinn et Libau (aujourd’hui Liepaja), une troisième part d’Odessa, en mer Noire. Au total, une quarantaine de vaisseaux, cuirassés, destroyers, croiseurs, un navire-hôpital, un transporteur de charbon… , prennent la mer vers l’Extrême-Orient. Mais une partie des équipages n’a pas d’expérience de la mer ni même des combats.
C’est un périple impressionnant qui s’annonce, long de 18 000 milles (33 000 kilomètres). D’emblée, l’expédition prend un tour funeste. Au moment d’appareiller, certains bâtiments, dont les hommes ont été mal entraînés, font des erreurs de manœuvre jusqu’à provoquer une collision. Sinistre augure ! Une semaine plus tard, en mer du Nord, dans la nuit du 21 au 22 octobre, les marins russes, gagnés par un climat de paranoïa nourrie par de faux renseignements sur la proximité de torpilleurs ennemis, ouvrent le feu sur des chalutiers britanniques, pris par erreur pour des navires… japonais ! Deux pêcheurs sont tués. Dans le brouillard et la panique, les navires russes ouvrent le feu les uns sur les autres : les croiseurs Aurora et Dmitri Donskoï sont endommagés.
À Londres, ce grave incident indigne l’opinion. « Il est quasi inconcevable que des hommes qui se prétendent marins, si effrayés qu’ils soient, puissent bombarder une flottille de bateaux de pêche durant vingt minutes sans découvrir la nature de leur cible », dénonce le quotidien The Times.
Les déconvenues de l’expédition russe ne font que commencer. Au large de l’Espagne, le Kamtchatka, séparé quelques jours du reste de l’escadre, réapparaît et rapporte avoir tiré 300 obus sur des vaisseaux japonais, qui sont en réalité autant de nouvelles fausses cibles : un cargo suédois, un chalutier allemand, un voilier français…
Les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois.
Au départ de Tanger, où la flotte a fait relâche, nouvel incident ! Un des navires russes, au moment de lever l’ancre, sectionne le câble télégraphique qui relie le port marocain à l’Europe.
Au large du Maroc, la flotte se scinde : les navires à plus faible tirant d’eau font cap vers le canal de Suez tandis que les plus grosses unités, sous le commandement du vice-amiral Rojestvenski, prennent la route du sud pour contourner le continent africain par le cap de Bonne-Espérance. Rendez-vous pour le ralliement est pris à Madagascar. Le défi logistique est colossal. Car les bâtiments qui suivent l’itinéraire le plus long s’exposent à de nouvelles difficultés, de ravitaillement cette fois. Leurs besoins d’approvisionnement en charbon sont énormes. Or l’Empire russe n’a pas de colonies en Afrique.
Les autorités françaises refusent l’accès des Russes à leurs ports
La flotte ne peut compter que sur les ports de l’empire colonial français. Mais la République, qui vient de signer les traités de l’Entente cordiale avec le Royaume-Uni, ne veut pas indisposer Londres, soutien de l’Empire nippon, et doit se conformer aux obligations que lui impose son statut de puissance neutre dans le conflit russo-japonais, parmi lesquelles l’impossibilité de ravitailler la flotte d’un belligérant.
Malgré l’alliance signée avec la Russie, en 1892, les autorités françaises refusent aux navires russes l’accès à ses ports africains. Le ravitaillement doit se faire en mer. Afin de limiter le nombre d’escales, on entasse le charbon partout, jusque dans les cabines des officiers. Surchargés, certains navires manquent de couler lors d’une tempête à la pointe septentrionale du continent.
Les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes
Lorsque la flotte arrive enfin à Nosy Be, à Madagascar, le 29 décembre, de nouveaux ordres venus de Saint-Pétersbourg imposent un délai supplémentaire. Cinq autres vaisseaux de guerre – si âgés que les marins les surnomment les “coule-tout-seuls” – doivent les rejoindre depuis la Baltique. L’alcool aidant, l’escale prolongée provoque un relâchement de la discipline. En outre, les dernières nouvelles de la guerre russo-japonaise entament le moral des hommes. Port-Arthur a capitulé le 5 janvier 1905. Et en Manchourie, le 10 mars, l’armée du tsar a subi une cuisante défaite à Moukden.
Quand la flotte russe quitte Madagascar le 16 mars, après dix semaines à l’ancre, les plus lucides à son bord ont déjà compris que la guerre était perdue. Et pourtant, le pire est à venir. À leur arrivée, le 27 mai, dans le détroit de Tsushima, en route pour le port de Vladivostok, les bâtiments russes, ralentis par les algues et coquillages qui ont alourdi leurs coques dans les eaux tropicales et mal armés, sont repérés par les Japonais.
Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir
Par une manœuvre audacieuse, l’amiral Togo Heihachiro engage le combat à 14 h 10. Ses torpilleurs, plus rapides, tout juste sortis de carénage, entraînés à la manœuvre, détruisent avec méthode la flotte du tsar.
À 10 h 43, le matin du 28, ce qui reste de la marine russe signale sa reddition. Dans son édition du 1er juin, le quotidien le Temps rapporte que, lors de la bataille, « les navires ne répondaient pas aux signaux envoyés par l’amiral », que « la flotte était incapable d’accomplir aucun mouvement d’ensemble » : « Cette prompte démoralisation des personnels est attestée par les matelots russes prisonniers [qui] disent qu’ils n’avaient aucune chance de remporter la victoire. » Sur les 38 navires engagés, quatre ont pu s’enfuir. Cinq mille marins ont péri contre une centaine côté japonais.
En Russie, l’écho de la défaite est terrible. De la Baltique à la Volga, des insurrections éclatent. Dans les rues de Moscou, on chante la Marseillaise. Et la répression est impossible car la troupe refuse d’intervenir. Craignant pour son trône, Nicolas II n’a d’autre choix que de mettre un terme à cette guerre devenue impopulaire.
Le 5 septembre 1905, le traité de Portsmouth (États-Unis) entérine la fin du conflit. Le Japon reprend la péninsule de Liaodong et la moitié sud de l’île de Sakhaline. Le naufrage de sa marine va emporter le régime lui-même, douze ans plus tard.
France24 - World
‘I am under threat’: Decades after Putin's war, the anguish of Chechens still hunted by Russia
Issued on: 06/05/2022 - 17:57Modified: 06/05/2022 - 18:02
Juliette MONTILLY
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The conflict in Ukraine recalls the 1999 arrival of tanks in Chechnya sent by Russian President Vladimir Putin to "pacify the Caucasus". Twenty-three years later, the war is not over. It has moved to the European Union, where some of the 250,000 Chechen refugees there are spying on one another. Since 2009, two dissidents who testified publicly about Chechen leader Ramzan Kadyrov's abuses have been shot dead in Austria, a rich and peaceful country of 9 million people.
France24 - World
Embedded with the Ukrainian soldiers facing the Russians across no man's land
Issued on: 05/05/2022 - 16:48
Juliette MONTILLY
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In southeastern Ukraine, a group of soldiers man a series of gun emplacements and makeshift trenches in a deserted no-man's land. About four or five kilometres away are the Russians, whose rockets frequently wreak havoc in nearby towns. Soldier Dmytro Sirenko insists that his unit will not leave its positions no matter what, because the Russians want to "push us out and then keep marching".
BBC
From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s
By Gaggan SabherwalBBC News
A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".
Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.
He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.
Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.
"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.
Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.
He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.
His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.
Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.
For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.
He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.
His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.
Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.
It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.
Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).
At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.
Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.
In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.
Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.
In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.
During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.
"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.
Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.
Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.
A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.
"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."
In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.
Some of her photos are also on display at the exhibition.
"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.
Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.
"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.
Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.
His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.
As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.
Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.
All photographs by Masterji Estate
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BBC
Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on
By Ijeoma NdukweBBC News
The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.
A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.
Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.
They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.
An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.
This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.
Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.
Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.
While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.
"Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."
This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.
The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.
Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.
Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.
British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.
Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.
Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.
A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.
Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.
All images subject to copyright.
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BBC
Queen's Platinum Jubilee: Historic England releases picture map
An online map showing pictures of visits made by the Queen has been launched for her Platinum Jubilee.
Historic England said its map highlighted some of the "significant places" the Queen had visited both before and during her 70-year reign.
Duncan Wilson, Historic England's chief executive, said he hoped the pictures would inspire people to "follow in her footsteps" and visit local sites.
Highlights include public transport hubs, a mine and Sikh temple.
St Mary the Virgin church, Eastbourne, East Sussex
The then-Princess Elizabeth and future queen visited the parish church for Eastbourne with her parents and sister Margaret in 1936.
Their visit to the church, the eldest parts of which date back to 12th Century, took place two months after the death of her grandfather, King George V, who had also gone to the church during his holiday on the South East Coast in 1935.
The Royal Observatory, Greenwich, London
The Queen visited the restored Flamsteed House, the oldest building of the old Royal Observatory, in 1960.
The observatory was founded by Charles II in 1676 with Flamsteed House, named after the first Astronomer Royal John Flamsteed, thought to be the work of Sir Christopher Wren.
A time ball, which has been in use since 1833, drops at 13:00 everyday as an aid to navigators.
Heathrow Airport, London
The Queen and her famous entourage of Pembroke Welsh corgis were pictured at Heathrow in 1981, bound for their holidays at her Scottish home Balmoral.
Heathrow opened in 1946 as London Airport and has been headquarters of British Airways since the 1950s.
Silverwood Colliery, Rotherham, South Yorkshire
The Queen and Prince Philip went 600 yards underground to meet miners on 30 July 1975, some 63 years after her grandparents, King George V and Queen Mary, visited the site.
Originally called Dalton Main, the first mine shaft was sunk at the colliery in 1900 and it was in operation until 1994, after when parts of the site were taken over by the Woodland Trust and planted with trees.
The Humber Bridge, connecting East Yorkshire and North Lincolnshire
The Queen officially opened the 1.4 mile (2.2km)-long bridge on 17 July 1981.
It had cost £91m and taken more than 1,000 people eight years to build and at the time of construction was the longest single-span suspension in the world.
People had campaigned for a bridge for more than 100 years as the Humber Estuary was a barrier to trade and transport. The bridge became Grade I-listed in 2017 and it is estimated that more than 10 million vehicles cross it every year.
Park Lane Interchange, Sunderland
During her Golden Jubilee tour in 2002, the Queen took a ride on the new Sunderland to Newcastle Metro link after officially opening it at the Park Lane interchange.
The station is located below Park Lane Bus Station, which opened in May 1999 and replaced the former Sunderland Central Bus Station.
Wilton International, near Redcar, Teesside
In 1956, the Queen was able to inspect a dress made of 100% Terylene as she toured an exhibition of synthetic fibres at the Imperial Chemical Industries' works.
The 2,000-acre site was formerly owned and operated by ICI and is one of the county's largest process manufacturing clusters.
Bowness-on-Windermere Pier, Cumbria
The Queen visited the pier on 16 July 2013 as part of a wider visit to South Lakeland.
Until the late-18th Century, Windermere, the largest natural lake in England, was used primarily for the transportation of slate, timber and other goods, but the arrival of railway and establishment of steamer services on the lake saw tourism become the area's major new industry.
Leighton Hospital, Crewe
The Queen formally opened the Leighton Hospital on 4 May 1972 when she took the time to visit a children's ward.
The new £6m site was the replacement for a number of other hospitals in the Crewe and Nantwich areas.
RNLI St Ives Lifeboat Station, Cornwall
As part of her Diamond Jubilee tour in May 2013, the Queen visited the lifeboat station and Tate Gallery in St Ives.
The picturesque harbour town has had a lifeboat since at least 1840 and the current boathouse was built in 1994 to accommodate the larger new Mersey class lifeboat.
In its history, 34 medals have been awarded to members of the St Ives lifeboat crew.
Maiden Castle, Dorset
In July 1952, the Queen visited an archaeological excavation being overseen by Sir Mortimer Wheeler.
The scheduled monument is a multivallate (having two or more ramparts) hill fort dating from at least 500 years ago with extensive work dating from the late Iron Age (300 BC).
It has been the subject of many archaeological excavations in the 19th and 20th centuries and also featured in the novels of Thomas Hardy who uses the name Mai Dun.
Sandringham Estate, Norfolk
Sandringham has been a royal residence since 1862 when the future King Edward VII had the 16th Century house almost completely rebuilt.
It was the setting for the first Christmas broadcast in 1932 by George V and the Queen traditionally spends her winters there, broadcasting her first Yuletide message from there in 1957.
St Pauls Walden Bury, Hertfordshire
The then Princess Elizabeth and her sister Margaret were pictured playing in the sandpit of the home of their grandparents, Claude Bowes-Lyon and Cecilia Cave.
The house was built in about 1730 and was the childhood home of the young girls' mother, Elizabeth the Queen Mother.
Dudson Centre, Hanley, Stoke-on-Trent
The Queen opened the Dudson Centre on 28 October 1999 at the original Hope Street site of the Dudson Pottery factory, which was established by Richard Dudson in 1800.
It produced attractive domestic ware until James Thomas Dudson took over the company and saw the opportunities provided by the expansion of the railways, tourism and hotel trade to become specialists in producing tableware for the hospitality industry.
Guru Nanak Gurdwara, Leicester
Having removed her shoes as custom dictates, the Queen received a tulwar ceremonial sword as a gift at the end of her visit to the Sikh Gurdhwara Temple, Leicester's first such site, on 1 August 2002.
Guru Nanak Gurdwara began in the 1960s before moving into a converted textiles factory in 1989.
As well as its prayer room, the temple incorporates a museum about Sikhism, Indian history and the role its soldiers played fighting in the British Army during both world wars.
All pictures subject to copyright.
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Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Maros Sevcovic
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].
A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.
L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».
Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].
« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.
Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…
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Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
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Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
France's Macron faces a divided nation after election win
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Avis de gros temps pour le budget des armées?
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.
Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.
Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».
Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.
D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.
Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.
Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.
« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.
Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.
Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.
Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.
Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…
Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».
Photo : État-major des armées
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
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Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
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Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
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Le raid d'Elon Musk sur Twitter
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Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs
par Laurent Lagneau · 11 mai 2022
En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.
Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.
En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.
« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.
Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL
With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022
Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo
— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022
Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.
Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.
Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.
L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].
Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].
Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.
France24 - Monde
Le jeu vidéo Fifa d'Electronic Arts ne s'appellera plus Fifa
Publié le : 11/05/2022 - 12:10
FRANCE 24
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Electronic Arts et la Fifa ont mis un terme à leur partenariat, le célèbre jeu vidéo de simulation de football étant rebaptisé EA Sports FC pour l'édition 2024, a annoncé mardi l'éditeur américain.
Le célèbre jeu vidéo de simulation de football Fifa va être rebaptisé EA Sports FC, a annoncé, mardi 10 mai, l'éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts, une décision qui marque la fin du partenariat avec la fédération internationale, sur fond de dissensions.
Lancé en 1993, Fifa, de son nom complet EA Sports Fifa, s'est écoulé depuis à plus de 325 millions d'exemplaires, selon des chiffres publiés par EA début 2021, ce qui en fait la simulation sportive la plus vendue de l'histoire.
Le jeu a dégagé, en quasiment trente ans, plus de 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires, selon le New York Times.
Join The ClubLearn more July 2023#EASPORTSFCMore details: https://t.co/3fi6YPOH2G pic.twitter.com/75FLzjOapN
May 10, 2022En octobre 2021 plusieurs médias avaient rapporté que la Fédération internationale de football amateur (Fifa), qui chapeaute les fédérations nationales de chaque pays membre, avait demandé que l'enveloppe allouée par EA pour l'utilisation de son nom soit relevée de 150 à 250 millions de dollars.
Déjà insatisfaits du partenariat avant cette nouvelle demande, selon le New York Times, les dirigeants d'Electronic Arts ont décidé d'y renoncer et de changer le nom du jeu, pour l'édition 2024, le millésime 2023, qui sortira cet automne, conservant le nom Fifa.
"Le plus grand club du monde, au centre des supporteurs"
Malgré ce changement, EA a conservé ses accords avec l'ensemble des autres ligues et fédérations qui lui permettent de proposer de choisir parmi plus de 19 000 joueurs existants, a expliqué l'éditeur dans un communiqué publié mardi.
Avec EA Sports FC, Electronic Arts veut "créer le plus influent et le plus grand club du monde, au centre des supporteurs", a déclaré le directeur général d'Electronic Arts, Andrew Wilson, cité dans le communiqué. Selon EA, le jeu EA Sports Fifa dénombre plus de 150 millions de comptes joueurs.
Certains d'entre eux ont fait part de leur déception sur les réseaux sociaux. "'Ça te dit quelques parties de EA Sports FC', ça ne rend pas pareil", commente un tweet.
Fifa changing its name to EA SPORTS FC.."Mate do you fancy a couple of games of EA SPORTS FC" doesn't have the same ring to it 🤣🤣
May 11, 2022Electronic Arts a su saisir l'une des tendances fortes de l'industrie des jeux vidéos, à savoir les jeux en ligne, qui ont représenté 76 % de son chiffre d'affaires lors du quatrième trimestre de son exercice décalé 2021/22, achevé fin mars.
L'éditeur a publié mardi un chiffre d'affaires total de 1,82 milliard de dollars pour ce trimestre, en hausse de 35 %. Les commandes nettes, indicateur le plus suivi dans l'industrie des jeux vidéo, ont atteint 1,75 milliard de dollars, soit légèrement moins que les attentes des analystes.
EA a dégagé un bénéfice net de 225 millions de dollar sur la période, assez sensiblement inférieur aux prévisions une fois rapporté par action. Malgré cette déception, l'action était en hausse de 1,24 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street.
Avec AFP
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INTERNET"Wordle" et le New York Times : des chiffres et cinq lettres
Écran noir pour le jeu vidéo Fortnite en Chine
BRAS DE FERAbus sexuels : fin de partie pour le patron du géant du jeu vidéo Activision Blizzard ?
France24 - Monde
Foot européen : Manchester City distance Liverpool, l'AC Milan resiste à la pression de l'Inter
Publié le : 09/05/2022 - 10:21
Marc DAOU
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En Italie, à deux journées de la fin du championnat, l'AC Milan n'a pas tremblé pour conserver ses deux petits points d'avance sur l'Inter, son éternel rival. En Angleterre, Manchester City a réalisé l'affaire du week-end en profitant du faux-pas de Liverpool, neutralisé par Tottenham. Les Citizens comptent désormais trois points d'avance en tête.
Ligue 1 : l’OM se ressaisit, Lyon s’éloigne de l’Europe, Bordeaux presque en Ligue 2
Éliminé aux portes de la finale de la Ligue Europa Conférence, jeudi, l’Olympique Marseille (68 pts) s’est consolé, dimanche 8 mai, à l’occasion de la 36e journée de Ligue 1, en reprenant la deuxième place du championnat, devant l’AS Monaco (65 pts) et le Stade Rennais (62 pts, qui jouera mercredi contre Nantes, vainqueur de la Coupe de France). Les Phocéens, qui ont encore perdu plusieurs joueurs sur blessure (Bakambu, Dieng, Caleta-Car et Gerson), ont signé un succès convaincant à Lorient (0-3).
Vainqueur à Lille vendredi, les Monégasques avaient doublé provisoirement l'OM grâce à une précieuse victoire (1-2), leur huitième succès d'affilée en championnat.
Pourtant relancé après sa victoire à Marseille, la semaine dernière, Lyon a perdu gros dans le temps additionnel chez le relégable Metz (3-2), dimanche. La défaite de trop pour les Rhodaniens qui voient la cinquième place de Strasbourg, synonyme de barrages pour la Ligue Europa Conférence, s'éloigner à cinq points, après la victoire des Alsaciens à Brest (0-1).
Désormais lanterne rouge, Bordeaux a poursuivi sa descente aux enfers en s'écroulant dimanche à Angers (1-4), qui assure en revanche quasiment son maintien, lors de la 36e journée de Ligue 1.
On se battra jusqu’à la fin 💙🤍 Bravo l’équipe pour cette belle victoire 💥 @OM_Officiel pic.twitter.com/Qoj64uFMks
May 8, 2022Premier League : Liverpool se loupe, Manchester City en profite
Après sa désastreuse élimination en demi-finale de la Ligue des champions, face au Real Madrid, Manchester City n'a pas raté l'occasion de prendre ses distances avec Liverpool, tenu en échec à Anfield par Tottenham (1-1). Les Citizens n’ont fait qu’une bouchée de Newcastle (5-0) et se sont offert une victoire capitale qui leur offre une avance confortable sur leur rival dans la course au titre, à trois rencontres de la fin du championnat. Avec désormais trois points de retard sur le leader et une plus mauvaise différence de but, Liverpool va peut-être devoir renoncer à ses rêves de quadruplé.
De son côté, Arsenal a battu Leeds United (2-1) et profité des nuls de ses voisins londoniens Chelsea et Tottenham, samedi, pour booster ses chances de jouer la Ligue des Champions la saison prochaine. Avec 66 points, les Gunners, 4e, n'ont qu'une unité de retard sur les Blues, 3e, et surtout quatre d'avance sur les Spurs, 5e. Ils se rendront jeudi chez leurs rivaux historiques du nord de Londres et valideraient, en cas de victoire, leur ticket pour la C1.
Pour Manchester United, qui n'est pas encore assuré d'être européen la saison prochaine, rien ne va plus. Les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont été surclassés par Brighton (4-0), qui n'avait pas encore remporté de match à domicile en 2022.
En bas de classement, Everton a réalisé une excellente opération dans la course au maintien en allant l'emporter chez Leicester (1-2). Avec 35 points, les Toffees occupent désormais la 16e place et compte un match en moins par rapport à ses poursuivants.
Une performance ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️🔵 5-0 ⚫️ #ManCity pic.twitter.com/Q2gOsN2S9E
May 8, 2022
Bundesliga : Dortmund définitivement dauphin, Leipzig à nouveau 4e
Le Borussia Dortmund a définitivement sécurisé, samedi lors de la 33e et avant-dernière journée de la saison, sa deuxième place sur le podium de la Bundesliga, derrière le Bayern Munich déjà titré et tenu en échec par Stuttgart sur sa pelouse (2-2).
Sur la deuxième marche du classement pour la sixième fois en dix ans, Dortmund a logiquement disposé, à l’extérieur, de Greuther Fürth, lanterne rouge du championnat et d'ores et déjà relégué (1-3). Le Bayer Leverkusen a lui aussi verrouillé sa troisième place en remportant une partie pourtant mal engagée contre le TSG 1899 Hoffenheim, qui a mené à deux reprises avant de céder (2-4).
Enfin, la lutte pour la quatrième place, qualificative pour la Ligue des champions, a connu un rebondissement puisque le RB Leipzig est remonté dimanche in extremis dans le top 4, à la faveur d’une nette victoire contre Augsbourg (4-0), avec notamment un doublé du néo-international français Christopher Nkunku. Le RB est désormais seul quatrième avec 57 points, soit deux longueurs d'avance sur le cinquième, Fribourg, laminé à domicile par l’Union Berlin (1-4).
What a baller.🔴⚪ #WeAreLeipzig #RBLFCA pic.twitter.com/kKJ3rGp0OM
May 8, 2022
Serie A : l’AC Milan conserve la tête, l’Inter en embuscade
Statu quo en Italie, où l'AC Milan, en quête d'un premier scudetto depuis 2011, a conservé la tête de la Serie A à deux journées de la fin en s'imposant sur la pelouse du Hellas Vérone (1-3). Les Rossoneri conservent leurs deux longueurs d'avance sur l'Inter. Les Nerazzuri sont revenus de loin en remontant deux buts pour battre Empoli (4-2) et rester dans la course pour conserver leur titre. Même si, en plus de ses deux points d'avance, l’AC Milan a aussi une différence particulière favorable en cas d'égalité avec l'Inter. Naples a décroché samedi sur le terrain du Torino (0-1) une victoire qui maintient mathématiquement en vie ses minces chances de titre et lui permet surtout de conforter sa troisième place.
En bas de classement, le suspense reste entier dans la lutte pour le maintien après le nul (1-1) entre la Salernitana (17e et premier non relégable) et Cagliari (18e) et la victoire du dernier, Venise, sur Bologne (4-3), après celle, inattendue, du Genoa (19e) devant la Juventus (2-1) vendredi. Longtemps dominatrice, la Juve s'est en effet fait surprendre et s'est inclinée dans le temps additionnel sur un penalty du capitaine ligurien Domenico Criscito. Elle aura l'occasion de se consoler mercredi, si elle remporte la finale de la Coupe d'Italie contre l'Inter.
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May 8, 2022
Liga : le Barça en C1, l’Atletico s’adjuge le derby
En clôture de la 35e journée, l’Atletico Madrid s’est offert le derby de la capitale en s’imposant contre un Real Madrid qui avait mis ses cadres au repos (Benzema, Modric, Vinicius, Courtois), dimanche, dans son antre du Wanda Metropolitano (1-0). Grâce à ce succès contre le néo-champion d’Espagne, qu’il n’avait plus battu depuis 2016 en championnat, les Colchoneros font un pas vers la prochaine Ligue des champions en mettant leur 4e place à l’abri d’un Bétis Séville désormais à 6 points.
De son côté, le FC Séville FC a été accroché par Villarreal (1-1 ), sur la côte valencienne. Au classement, les Sévillans restent troisièmes avec 4 points de retard sur le FC Barcelone qui a arraché la victoire sur le terrain du Betis (2-1), et a ainsi validé son ticket pour la C1. En effet, les Blaugranas (60 points), ne peuvent plus être éjectés du top 4, alors qu'il ne reste plus que trois journées de championnat. De son côté, Grenade a fait un pas en-dehors de la zone rouge avec sa victoire sans appel sur le terrain de Majorque (2-6), un adversaire direct pour le maintien.
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L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid
par Laurent Lagneau · 9 mai 2022
Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.
Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.
Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.
Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.
L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».
Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.
Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.
« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.
Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.
France24 - Monde
Football : Nantes remporte sa quatrième Coupe de France en battant Nice
Publié le : 07/05/2022 - 23:03Modifié le : 07/05/2022 - 23:30
FRANCE 24
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Le FC Nantes a remporté samedi sa quatrième Coupe de France en battant l'OGC Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas.
Nantes a remporté sa quatrième Coupe de France en battant Nice (1-0) grâce à un penalty de Ludovic Blas (47e), samedi 7 mai à Saint-Denis.
Le FCN s'impose une nouvelle fois après 1979, 1999 et 2000 et décroche son premier trophée depuis son huitième titre de champion de France, en 2001. Les Nantais sont qualifiés pour les poules de la prochaine Ligue Europa.
La Ligue Europa la saison prochaine
Ce succès récompense le travail de l'entraîneur Antoine Kombouaré, ancien joueur maison entre 1983 et 1990, qui a repris une équipe au bord de la relégation la saison passée.
De l'allant en attaque, des jeunes qui ont assuré, comme le gardien Alban Lafont ou Randal Kolo Muani, des tauliers costauds, à l'image de Nicolas Pallois... Nantes a été fidèle à lui-même, face à des Niçois plus timides.
Le technicien kanak a pris plus de risques, aussi, comme avec l'audacieuse combinaison en début de seconde période qui a conduit au penalty sifflé par Stéphanie Frappart, première femme à arbitrer une finale de Coupe de France.
Nantes va disputer la phase de groupes de la Ligue Europa la saison prochaine. Le club n'a plus disputé de Coupe d'Europe depuis 2004, et une courte apparition en Coupe Intertoto.
Le "Gym", qui voulait offrir à son propriétaire britannique Ineos son premier titre depuis le rachat en 2019, pourrait rejoindre les Nantais grâce au Championnat.
Les joueurs de Christophe Galtier, sixièmes de Ligue 1 à trois journées de la fin, sont bien placés pour accrocher une compétition continentale, une consolation après l'occasion manquée à Saint-Denis.
L'absence du Paris SG, double tenant du titre, qui avait participé à toutes les finales depuis 2014, avait aiguisé les ambitions de deux clubs historiques dont le palmarès n'avait plus été remis à jour au XXIe siècle.
Vague nantaise en début de seconde période
Les 45 premières minutes, fermées, ont justifié l'adage selon lequel, dans ces rendez-vous-là, seule la victoire est belle.
Mais la combinaison des Canaris, au coup d'envoi de la seconde période, n'était pas mal non plus. En treize secondes et quatre passes, ils ont surpris la meilleure défense de Ligue 1.
La remise de Quentin Merlin a été déviée de la main par Hicham Boudaoui, provoquant une clameur mezza voce du virage nantais, les supporters n'ayant pas tous retrouvé leur siège.
Mais tous étaient là pour célébrer le penalty transformé en force par Blas, le capitaine aux cinq buts en six matches de Coupe de France cette saison.
La vague jaune et verte n'était pas loin d'engloutir une équipe niçoise sonnée par cette entame de cauchemar, mais Pedro Chirivella (48e) et Moses Simon (58e) ont raté le 2-0.
Amine Gouiri a demandé à la tribune niçoise de faire plus de bruit, après une première incursion dans la surface d'Alban Lafont (56e) qui marquait le recul de la marée.
Le "Gym" a pris plus de risques, mais Gouiri puis Andy Delort se sont heurtés au gardien nantais, auteur d'une superbe double parade (70e).
Malgré cette escarmouche, les Azuréens n'ont pas réussi à enflammer la fin de match, qui s'est conclu sous une énorme clameur du virage nantais.
Avec AFP
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France24 - Monde
Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan
Publié le : 10/05/2022 - 20:36
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Alors que la désertification et l'appauvrissement des sol touchent 40% de la surface de la planète et affecte la moitié de l'humanité, les Nations unies tire la sonnette d'alarme à l'occasion de la COP 15. Cette conférence pour la biodiversité et la sécurité alimentaire a démarré ce 9 mai à Abidjan et prendra fin le 20 mai.197 pays, dont une dizaine de chefs d'État africains sont présents, tandis que le président français Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen y participent en visioconférence.
Une émission préparée par Elise Duffau, Louma Sanbar et Léa Lucas.
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Abidjan, capitale mondiale de la lutte contre la désertification
Publié le : 10/05/2022 - 17:26
Grégoire SAUVAGE
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Les négociateurs de 196 pays sont réunis jusqu’au 20 mai dans la capitale ivoirienne pour la COP 15. Cette conférence onusienne consacrée à la désertification doit fixer des objectifs ambitieux en matière de lutte contre la dégradation des terres, un fléau qui touche en premier lieu le continent africain.
Elle est moins connue que ses grandes sœurs dédiées au climat et à la biodiversité, mais elle n’en est pas moins déterminante à l'heure où l'ONU estime que 40 % des terres sont dégradées dans le monde. La 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), se tient à Abidjan, en Côte d’Ivoire, jusqu’au 20 mai.
C’est la première fois qu’un pays africain accueille cette conférence, un symbole fort pour le continent, en première ligne face à ce désastre écologique. Interrogé par RFI, le ministre ivoirien de l’Environnement, Jean-Luc Assi, rappelle que “319 millions d’hectares en Afrique sont menacés de désertification”.
Loin de se résumer à l’avancée du désert, la désertification est un processus complexe lié au réchauffement climatique et aux activités humaines. “C’est un phénomène difficile à mesurer de façon précise et dans lequel intervient les variations climatiques et les causes anthropiques liées à l’usage des sols, principalement l’agriculture et l’élevage”, détaille Agnès Bégué, chercheuse au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Épuisement des ressources en eau, dégradation des terres, déforestation, l’agriculture intensive est, en effet, souvent pointée du doigt pour son rôle dans l’accélération de la désertification. À ce titre, la Côte d’Ivoire, et sa culture du cacao, est concernée au premier chef : depuis 1900, sa surface forestière a diminué de 80 %, passant de 16 millions d'hectares à 2,9 millions en 2021.
>> Côte d'Ivoire : la culture du cacao menacée par la déforestation
"Au rythme actuel, notre forêt pourrait disparaître entièrement à l'horizon 2050", a averti le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, en ouverture de la conférence à laquelle 5 000 acteurs de la société civile, entrepreneurs ou encore scientifiques doivent participer.
Soigner la terre et les hommes
Pour les pays africains, les conséquences de la désertification et de la dégradation des sols sont aussi nombreuses que désastreuses : tempêtes de sable, sécheresse, insécurité alimentaire, migration, pauvreté…
Dans une note sur les coûts et les conséquences socio-économiques de la désertification, la chercheuse Mélanie Requier-Desjardins assure que la pauvreté a même tendance à accroître le processus dans un cercle vicieux alimenté par le "manque de capital et d’opportunités économiques" qui conduisent les populations pauvres à "surexploiter leurs ressources limitées pour satisfaire des besoins pressants".
Cette nouvelle COP devrait donc réaffirmer la nécessité de réorienter l’agriculture vers des pratiques plus durables en impliquant les populations rurales vivant dans les zones arides. Car, si l’agriculture est en partie la cause du problème, elle peut aussi être source de solutions “à condition d’adopter des principes agroécologiques” soulignent, dans un communiqué, les scientifiques du Cirad présents à Abidjan.
“C’est de la gestion territoriale qui consiste à essayer de trouver le meilleur compromis entre préserver la végétation naturelle et fournir de l’alimentation pour tous”, résume la chercheuse Agnès Bégué.
Selon un rapport publié en amont de la COP 15, la communauté internationale mise sur la restauration d'un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030.
La “Grande Muraille verte” en question
De son côté, la Côte d’Ivoire a présenté “l’Initiative d’Abidjan”, un programme sur cinq ans disposant d’un budget de 1,5 milliard de dollars pour restaurer “les écosystèmes forestiers dégradés” et promouvoir “des approches de gestion durable des sols“.
La Banque africaine de développement et l'Union européenne font partie des principaux bailleurs. Il s'agit notamment de restaurer 20 % du couvert forestier ivoirien d’ici la fin de la décennie.
Cette COP sera également l’occasion de se pencher sur l’avancement de la “Grande Muraille verte”, projet panafricain emblématique de lutte contre la désertification qui doit s’étendre sur 8 000 km, du Sénégal à l’Éthiopie.
>> À voir : une fragile muraille verte en Afrique
Initiée il y a une quinzaine d’années, ce mur de végétation est en réalité plus proche d’une mosaïque de projets agricoles respectueux de l’environnement, destinés à fournir des emplois durables aux populations locales.
Depuis son lancement, le projet aurait permis de restaurer près de 20 millions d’hectares de terres dégradées dans la zone Sahel et de créer 350 000 emplois, assure l’Agence française de développement.
Mais en dépit d’une mobilisation internationale et de nouveaux financements annoncés à l’occasion de la quatrième édition du One Planet Summit en 2021, ce projet pharaonique peine à sortir de terre. Aujourd'hui, l’ONU estime qu'à peine 4 % de l'objectif prévu pour 2030 a été atteint, soit 4 millions d'hectares de terres aménagées sur les 100 millions du programme.
Avec AFP
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Au Sahel, la "grande muraille verte" peine à sortir de terre
Afrique Hebdo
"L'homme qui arrêta le désert", l'histoire de Yacouba Sawadogo contée par Damien Deville
BILLET RETOUR
Une fragile muraille verte en Afrique
France24 - World
Guinea announces three-year transition period before restoring civilian rule
Issued on: 12/05/2022 - 00:37
NEWS WIRES
Guinea's legislative body on Wednesday announced there would be a three-year transition period before civilian rule is restored, defying regional partners who have called for a swifter timetable following a coup.
The 36-month transition, decided at a legislative plenary meeting on Wednesday, is slightly shorter than the 39 months which military junta leader Colonel Mamady Doumbouya had announced.
The timetable presented by the National Rallying Committee for Development (CNRD), set up by the junta and headed by Doumbouya, was "debated, approved and adopted" by the National Transition Council (CNT) legislative body.
Last September, army officers led by Colonel Doumbouya ousted elected president Alpha Conde in the impoverished former French colony.
Conde, 84, had drawn fierce opposition after he pushed through a new constitution in 2020 that allowed him to run for a third presidential term.
Following the coup, the West African bloc ECOWAS suspended Guinea from its ranks, imposed sanctions and called for a return to civilian rule within six months.
Although many Guineans initially welcomed the coup, there is growing discontent against the junta in the nation of 13 million people.
CNT spokesperson Paul Kotembedouno told AFP that a 36-month transition period would be "sufficient" in order to prepare the country for a return to constitutional order.
Out of the 81 CNT members, 73 voted for the text on Wednesday.
One CNT member was absent, three abstained and four left the chamber in protest.
The RPG party of Guinea's ousted leader Conde met Wednesday with opposition groups and said the CNT did not have the authority to set the transition timetable.
The transition charter "provides that the duration of the transition is determined by mutual agreement between the CNRD and the country's active players. The CNT is in no way mentioned as the body to validate this agreement," the coalition of parties said in a statement issued before the announcement of the 36-month period.
They called for "the establishment of a real framework for dialogue," including with ECOWAS "to decide on a consensual basis on the conditions for a return to constitutional order".
It is the first time in years that Conde's party and his opposition during his rule have come together to speak with one voice.
UN chief Antonio Guterres this month called for the military juntas in Burkina Faso, Guinea and Mali to hand power back to civilians as soon as possible.
Mali and Burkina Faso are two other countries in the region which have seen the military take power. They too have been suspended by ECOWAS.
(AFP)
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Guinea to prosecute ousted president Alpha Condé for murder
UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
Guinea junta leader Doumbouya announces 39-month transition to civilian rule
France24 - World
Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort
Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43
Juliette MONTILLY
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Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.
France24 - Monde
Jour du dépassement en France : "Ce quinquennat commence dans le rouge"
Publié le : 05/05/2022 - 14:20
Grégoire SAUVAGE
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Si tous les habitants de la Terre vivaient comme les Français, la planète aurait déjà épuisé, ce jeudi, tout ce que la nature est en mesure de régénérer. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie chez WWF France, appelle donc à revoir à la hausse les engagements du prochain gouvernement pour réduire une "dette écologique" qui ne cesse de s'alourdir chaque année.
Quatre mois. Il n'aura fallu que quatre mois à la France pour commencer à vivre au dessus de ses moyens écologiques : le pays a consommé au jeudi 5 mai, "jour du dépassement", toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an, a annoncé l'organisation de défense de l'environnement, WWF (Fonds mondial pour la nature).
Ce jour du dépassement, arrêté au 29 juillet en 2021 pour la planète entière, croise l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestre et maritime nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la "biocapacité" de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'Homme, notamment la séquestration du CO2).
Cet indice, qui ne cesse de se dégrader depuis des décennies (à l'exception de l'année 2020 marquée par la crise du Covid-19), vise à illustrer la consommation d'une population humaine en expansion sur une planète limitée. Et il se décline également par pays.
Pour 2022, le jour du dépassement pour la France tombe le 5 mai, environ 5 mois plus tôt qu'en 1961. Si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 planètes Terre pour subvenir aux besoins des habitants.
Un constat alarmant, mais qui doit permettre de faire bouger les lignes lors du prochain quinquennat, espère le WWF. Arnaud Gilles, chargé climat et énergie de l'organisation, assure qu'il est possible de faire reculer ce "jour du dépassement" de 25 jours d'ici 2027. Entretien.
France 24 : Comment est calculé "le jour du dépassement", cet indice devenu un marqueur fort de l'épuisement des ressources naturelles ?
Arnaud Gilles : On calcule cet indice avec les experts de l'ONG américaine Global Footprint Network, qui relève chaque année les données nécessaires pour évaluer notre empreinte sur les ressources naturelles. La plus importante est notre empreinte carbone, soit toutes les émissions générées par les produits consommés en France, fabriqués sur place ou importés. Cela représente 57 % du total de notre empreinte écologique.
On mesure également l'impact de l'agriculture et de l'élevage grâce aux bases de données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Cela nous permet d'évaluer l'évolution du gaspillage alimentaire ou de la consommation de protéines animales (lait, œufs, viandes). Ensuite, on regarde ce que l'on fait des océans, notamment combien de poissons sont pêchés par espèce.
Une autre donnée importante du calcul concerne l'artificialisation des sols [aménagement d'un sol naturel]. Sur ces 10 dernières années, 25 000 hectares ont été artificialisés en France. C'est extrêmement préoccupant car cela grignote des terres, des paysages et des écosystèmes précieux pour l'humanité. Enfin, on évalue notre consommation de bois utilisé pour construire des bâtiments, des meubles, du papier ou brûlé pour créer de l'énergie.
Comment "le jour du dépassement" a t-il évolué ces dernières années et quelles sont les activités humaines qui pèsent le plus en France sur notre "dette écologique" ?
La performance écologique des précédents mandats a été plutôt négative puisque tous les présidents de la Ve République ont participé à creuser notre empreinte et à faire avancer dans l'année "le jour du dépassement". En moyenne, entre 1981 et 2007, le "jour du dépassement" a avancé de 10 jours à l'issue de chaque mandat présidentiel.
>> Climat : "63 milliardaires en France émettent autant de CO2 que 50 % de la population"
L'empreinte carbone est vraiment structurante. Pour la France, cela va concerner le parc automobile qui représente 7 % des émissions territoriales en 2019. En tout, les transports représentent près d'un tiers des émissions françaises. La consommation énergétique de nos bâtiments joue également un grand rôle, tout comme la consommation de viande.
Le WWF explique qu'il est possible de faire reculer le jour du dépassement de 25 jours en un mandat. Comment ?
La mauvaise nouvelle c'est que nous avons consommé en quatre mois l'ensemble de notre "budget nature" dont nous disposions pour l'année. Mais la bonne nouvelle, c'est que l'on peut faire beaucoup mieux en cinq ans. Concrètement, cela signifie agir pour la rénovation thermique des bâtiments. Il faudrait aller dix fois plus vite. Aujourd'hui, on compte quelques dizaines de milliers de rénovations globales, il en faudrait 700 000 à la fin du quinquennat.
Il faut agir dans tous les domaines : dans les transports, nous recommandons d'arriver en 2027 à 20 % de véhicules électriques, contre 2 % aujourd'hui. Il faut également sortir du "tout-voiture" et développer considérablement l'usage du vélo. On propose également de réduire de 20 % notre consommation de protéines animales et de diviser par deux le gaspillage alimentaire. Il faut aussi réduire le rythme de l'artificialisation des sols. Il y a un bon objectif inscrit dans la loi Climat et résilience, maintenant il faut la mettre en œuvre et atteindre l'objectif de 15 000 hectares consommés chaque année, contre 25 000 actuellement.
Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été critiqué pour son manque d'engagement écologique par les associations de défense de l'environnement. Pensez-vous que le prochain mandat sera différent ?
Emmanuel Macron affiche son ambition de faire de la France une grande nation écologique et de déployer "une planification écologique". Nous avons remis, mercredi, nos travaux au président de la République, qui a marqué un intérêt pour ces résultats. Nous voulons montrer qu'il est possible de faire beaucoup mieux qu'au cours du précédent quinquennat.
>> Sobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
C'est une opportunité d'entrer dans l'histoire pour Emmanuel Macron en devenant le premier président à mettre la France sur la voie de la réduction de son empreinte écologique. Ce quinquennat commence dans le rouge et on aimerait le terminer dans le vert, ou tout du moins d'en prendre le chemin.
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ENVIRONNEMENTJour du dépassement : "Il faudra du temps avant d'espérer voir la date reculer"
Avec la pandémie, le "jour du dépassement" des ressources naturelles a reculé en 2020
"Jour du dépassement" : l’humanité a déjà épuisé ses ressources biologiques annuelles
France24 - World
'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of Senegalese soldiers
Issued on: 11/05/2022 - 11:02
Erin Ogunkeye
Thousands of Senegalese soldiers fought for France against the Nazis in World War II. But on December 1, 1944, as many as 400 of them were murdered in cold blood: not by the Germans, but by the very French forces they fought alongside. The massacre was swept under the rug for decades, preventing victims and their relatives from any form of closure or recognition. Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors' new documentary "Thiaroye 44" is one of the first to explore this dark chapter of France's colonial past. The directors joined us for Perspective.
The full documentary will be aired on May 14 at 21:00 Paris time and published on our website the previous day.
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France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
Issued on: 11/05/2022 - 17:17
Aude MAZOUE
As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.
Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.
“No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday.
Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France.
‘The water tables couldn’t be filled’
The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock.
Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”
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France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.”
A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said.
Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.
“So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”
For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.
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“The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.”
Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days.
‘Spiraling out of control’
Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”
By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.
After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.
The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs.
France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.
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Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.
“The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.”
This article was translated from the original in French.
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Conference on the future of Europe: Macron to address EU Parliament
Issued on: 09/05/2022 - 11:59Modified: 09/05/2022 - 12:54
Catherine NICHOLSON
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Freshly inaugurated French President for the second time, Emmanuel Macron is expected to use the symbolic date of 9 May and his visit to Strasbourg on Monday to boast a more powerful Europe ready to reform itself to meet citizens' expectations. FRANCE 24's European Affairs Editor Catherine Nicholson tells us more.
France24 - World
Several killed in Siberia fires as high winds hamper rescue
Issued on: 07/05/2022 - 14:29Modified: 07/05/2022 - 23:17
NEWS WIRES
At least eight people died in Siberia on Saturday as fires ripped through hundreds of buildings in several villages, with high winds hampering efforts to extinguish the blazes.
In the Krasnoyarsk region, about 3,000 km (1,900 miles) east of Moscow, fires killed five people in 16 settlements across the Kazachinskoe and Sharypovsky districts, the local branch of Russia's Investigative Committee said in a statement, leading it to launch criminal proceedings for causing death by negligence.
The local health ministry said 17 people had been hurt, with 11 of them taken to hospital, the TASS news agency reported.
The Federal Forestry Agency said short circuits in power lines had caused 350 houses to catch fire, and that strong winds had exacerbated the situation, TASS said.
"Aircraft cannot be used in fighting the fires due to the high wind load," Krasnoyarsk's emergencies service said on its Telegram channel.
It posted video footage showing the sky darkened by smoke, with rescue workers buffeted by strong gusts as they tackled a number of blazes in rural areas with predominantly wooden buildings.
Russia's Aerial Forest Protection Service later published footage of fires in wooded areas, all of which it said were quickly contained.
The Investigative Committee also reported fires in the neighbouring Khakassia region.
Slightly further west, investigators in the Kemerovo region also launched criminal proceedings and said the burnt bodies of three people had been found in a residential building in the Tyazhinsky locality, where more than 50 houses had caught fire.
Both sets of investigators said work was continuing to determine the cause of the fires.
(REUTERS)
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