Les journaux

cliquez sur le journal de votre choix

L'Humanité

Nous vous accusons !

Tribune

Nous publions cet appel solennel des personnels et usagers de la santé, du social et du médico-social, signé par les syndicats, associations, collectifs citoyens et organisations politiques.

Collectif

Nous personnel-le-s et usager-ère-s de la santé, du social et du médico-social, nous vous accusons !

Vous, Emmanuel Macron et les gouvernements précédents, d’avoir mené des politiques mettant désormais en péril la santé de la population, dans toutes ses dimensions, physique, psychique et sociale.

Nous vous accusons d’avoir fait dangereusement progresser les déserts médicaux. Ainsi, 15 millions de personnes n’ont plus accès à un médecin traitant et les délais d’obtention d’un rendez-vous chez un spécialiste ou un paramédical, orthophoniste, kiné… s’allongent indéfiniment

Nous vous accusons d’avoir multiplié les obstacles financiers à l’accès aux soins : dépassements d’honoraires qui atteignent 3,5 milliards d’euros en 2021, franchises médicales, forfaits, restes à charge, remise en cause de l’AME pour les sans-papiers. Avec pour conséquence 30% des personnes qui reportent leurs soins et une forte progression des tarifs des mutuelles.

Nous vous accusons d’avoir organisé la casse de l’hôpital public, comme l'ont révélé la crise covid et la crise des Urgences :

  • Suppressions massives de lits (4100 en 2021 en pleine pandémie), fermetures de services d’accueils d’urgence, de maternités, de centres d’IVG, démantèlement des hôpitaux de proximité vidés de la plupart de leurs activités, ayant abouti à priver des territoires entiers d’accès aux soins hospitaliers
  • Destruction du secteur psychiatrique public ne permettant plus la continuité des soins psychiques en hospitalisation et en ambulatoire
  • Concentration des établissements sanitaires et sociaux, privatisation et marchandisation rampante
  • Etranglement financier et gestion de l’hôpital comme une entreprise de production, dont la tarification à l’activité (T2A) est la signature

Nous vous accusons d’avoir institué des politiques managériales génératrices de souffrance pour les personnel-le-s, non reconnu-e-s, maltraité-e-s, contraint-e-s à la démission, et de faire preuve de mépris vis-à-vis de ces métiers féminisés sous-payés du soin et de l’accompagnement.

Nous vous accusons de mettre en œuvre une déshumanisation du soin, de l’accompagnement médico-social et social, par une protocolisation à outrance et des pratiques inadmissibles et dégradantes d’isolement et de contention qui se multiplient en psychiatrie mais aussi dans les EHPADs et dans d’autres secteurs de soins.

Nous vous accusons d’avoir fait le choix de l’austérité budgétaire conduisant à une insuffisance criante de soignant-e-s et de personnel-le-s dans tous les secteurs de la santé du médico-social et du social.  

Nous vous accusons de carences graves dans les politiques d’accompagnement et de soins des personnes en perte d’autonomie, à domicile et en institution comme le scandale Orpéa l’a encore démontré.

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux pénuries de médicaments, aux prix scandaleux exigés par les laboratoires pharmaceutiques qui ponctionnent la Sécurité Sociale, aux scandales sanitaires.

Nous vous accusons d’avoir laminé la médecine préventive à l’école et au travail, supprimé les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et d’avoir abandonné une authentique politique de prévention sanitaire (malbouffe, maladies professionnelles et accidents de travail, pollution de l'air, pesticides, pollutions industrielles, pandémies, filtration de l'air intérieur, …).

Nous vous accusons d’inaction coupable face aux inégalités sociales de santé.

Nous vous accusons d’avoir considérablement affaibli la Sécurité sociale par des exonérations récurrentes de cotisations sociales pour les entreprises.

Nous vous accusons de conduire des politiques sociales déshumanisantes, maltraitantes envers les populations et les personnel-le-s de la santé du social et du médico-social, d'avoir oublié qu'une politique de santé et de prévention se bâtit avec les populations.

Personnel-le-s et Usager-ère-s, mobilisons-nous tou-te-s ensemble, pour contrer ces politiques et porter nos exigences :

  • D’un accès aux soins et à un accompagnement social pour toutes et tous sur tout le territoire sans discrimination financière, géographique, culturelle, numérique, sociale, de genre, d’origine et de situation administrative.
  • De la suppression des dépassements d’honoraires, vers la suppression des restes à charge.
  • D'un Service public de santé de premier recours sur tout le territoire avec ouverture de centres de santé pluriprofessionnels, pour permettre une répartition des professionnel-le-s de santé en fonction des besoins.
  • D’un Service public hospitalier présent sur tout le territoire, répondant à l’ensemble des besoins de la population.
  • De réouvertures de lits, de services, d'hôpitaux de proximité, de maternités, de centres d'IVG… partout où cela est nécessaire, selon les besoins définis par les professionnels (médecins ou non), les usager-ère-s, associations, élu-e-s…
  • D’un accès direct à un service d'urgence à moins de 30 minutes.
  • Du retour à une réelle politique de secteur en psychiatrie.
  • D’un arrêt des fermetures de lits et de services.
  • De la définition d’un nombre maximum de patient-e-s par soignant-e et par activité, co-élaboré avec les équipes soignantes et les usager-ère-s
  • D’un plan de formation à la hauteur des besoins, de l’instauration d’un pré-salaire étudiant, de moyens octroyés immédiatement pour ouvrir les places nécessaires dans les écoles et universités.
  • De recrutements à la hauteur des besoins, co-évalués par unité avec les personnel-le-s, usager-ère-s, dans tous les établissements sanitaires et médico-sociaux
  • De la reconnaissance des professionnel-le-s de santé par des mesures salariales et statutaires prenant en compte l’engagement, la responsabilité, la formation et la pénibilité.
  • De la participation effective aux décisions des personnel-le-s, de toute catégorie, de santé, du social et du médico-social, et des usager-ère-s.
  • De la reconnaissance du médicament comme bien commun, et non comme marchandise, pour permettre un accès au meilleur prix.
  • De la reconquête et du renouvellement de la Sécurité Sociale, avec un 100% Sécu, un financement à la hauteur des besoins, le retour à une gestion par les représentant-e-s des usager-ère-s et assuré-e-s sociaux.
  • De la sortie de la gestion marchande du système de santé et de la politique d’austérité imposée par l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie), avec son enveloppe fermée qui empêche de répondre à la satisfaction des besoins.
  • D’une modification de la loi de finance de la Sécurité Sociale dans l’urgence, dès 2023, et d’une augmentation des budgets.

Il y a urgence à défendre le droit à la santé, à l’accès aux soins, à l’accompagnement social et à une protection sociale de qualité pour tous et toutes, c’est une exigence d’égalité ! 

Personnel-le-s, Usager-ère-s, participons nombreux-ses aux initiatives portant ces propositions et revendications et en particulier 

  • Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, 
  • Dans la semaine du 7 avril journée mondiale de la santé,
  • Le 13 mai la manifestation nationale pour les services publics à Lure.

Premiers signataires :

Syndicats : Fédération CGT Santé Action Sociale, Fédération des Orthophonistes de France, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fédération Sud Collectivités territoriales, Fédération Sud Education, Fédération Sud Santé Sociaux, Solidaires, SUD Chimie Sanofi Montpellier, Syndicat National des Infirmier(e)s Conseiller(e)s de Santé-FSU, Syndicat de la Médecine Générale, Union Fédérale Médecins Ingénieurs Cadres Techniciens-CGT Santé Action Sociale, Union syndicale de la psychiatrie,

Associations et collectifs : Act Up Sud-Ouest, Association des Médecins Urgentistes de France, Appel des appels, Association ETM46, Association nationale des sage-femmes orthogénistes, ATTAC, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, CapitalExit, Cerises la coopérative, Collectif CIVG Tenon, Collectif National Droit des Femmes, Collectif antisanofric, Collectif Inter-Urgences, Comité Ivryen pour la santé et l’hôpital public, Comité de Vigilance des Services publics de Haute-Saône, Confédération internationale solidaire et écologiste, Convergence nationale des collectifs de défense et de développement des services publics, Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Europe solidaire sans frontières, Femmes égalité, Fondation Copernic, La santé n'est pas une nmarchandise, LaSantéUnDroitPourTous, Le fil conducteur psy, Médicament bien commun, People's Health Movement France, Planning familial du Val de Marne, Printemps de la psychiatrie, Printemps du CARE, Résistance sociale, Stop précarité

Avec le soutien des organisations politiques : ENSEMBLE!, Europe-Ecologie Les Verts, Génération.s, Gauche écosocialiste, France insoumise, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français.

 contact : notresanteendanger2avril@gmail.com

Santéurgences médicaleshôpitalMédico-social
France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

Proposé par

Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

{{ scope.legend }}

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
L'Humanité

Quand la nature n’a que peu d’espace pour se reposer

Actu

Télévision Les zones protégées le sont-elles vraiment ? Sur le front pointe un manque de volonté qui fait primer l’économie sur l’environnement.

Grégory Marin

Ah ! Le calme de la nature. Le gazouillis des petits oiseaux, la course d’un lapin surpris par le randonneur dans ce coin de forêt sauvage… Et puis le son pétaradant d’une moto qui déboule au détour d’un fourré et file sur un chemin déjà défoncé par des dizaines de roues crantées, ne laissant qu’un nuage bleu malodorant. Dans cette zone d’Auvergne estampillée Natura 2000, on ne s’attendait pas à tomber sur le championnat mondial d’enduro ! C’est ce genre d’incongruité, pourtant légale, que le journaliste Hugo Clément dénonce dans ce nouveau numéro­ de Sur le front.

Il existe bien des terres réellement préservées, les « réserves intégrales », seulement quatre en France (!) où « la nature fait ce qu’elle veut ». Toute présence humaine y est formellement interdite, à part, sous conditions drastiques, à des fins de recherche scientifique. Sinon, un droit ouvert récemment autorise des propriétaires à soustraire leur terrain à toute influence humaine : les obligations réelles environnementales permettent de garantir le renouvellement ou le maintien de la biodiversité. Car, même dans les parcs régionaux ou les zones Natura 2000, elle est menacée.

Du massif de la Sainte-Baume, où du ­gravier peut être extrait à coups d’explosifs, à Nice, où la dernière bande verte, entre aéroport et centre commercial, est menacée de disparition, en passant par le parc marin de la Côte d’Opale, archi-­fréquenté par des chalutiers, c’est l’immense majorité des zones protégées qui subit ces « coups de poignard », estime une responsable de France Nature En­vironnement. La démonstration est implacable : la carte officielle des terrains censés être exclus des activités humaines pour en ­limiter l’impact se réduit au fur et à ­mesure que le journaliste et son équipe découvrent les abus et « petits arrangements » avec la loi.

documentairefrance 5Environnementparcs naturels
France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

Proposé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

Proposé par

Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Publié le : 08/03/2023 - 07:03

Sophian AUBIN

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.

"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.

Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde,  24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.

Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%). 

Prises au piège

Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.

Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.

Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle. 

Elément déclencheur 

Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire. 

Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante  : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra  jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant. 

Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.

Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps. 

La contrainte des lois locales

Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).

Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée. 

Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.

Savoir que l’on est pas seul.e

Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille. 

Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.

Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.

Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence. 

Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} JOURNÉE INTERNATIONALE

Violences contre les femmes : l'appli française "The Sorority" fait ses débuts au Maroc

DEMAIN A LA UNE

Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

ActuElles

Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Nastassja Martin

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. De sa rencontre avec les populations du Grand Nord, l’anthropologue a tiré une nouvelle vision du rapport à notre milieu et une leçon pour les temps présents.

Jérôme Skalski

Spécialiste des populations arctiques, l’anthropologue Nastassja Martin s’est, par son travail, placée dans les pas des plus grands d’entre eux, sur la piste de Paul-Émile Victor ou de Jean Malaurie, le fondateur de la collection « Terre humaine ». « J’ai beaucoup travaillé sur la question de l’animisme, qui consiste en cette idée, partagée par de nombreux collectifs indigènes dans le Grand Nord et ailleurs, que nous partageons avec les autres membres du vivant ce qu’on pourrait appeler un fond commun animé », explique la diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), en novembre 2019, au micro de France Culture.

Née en 1986 à Grenoble, elle se rend à 23 ans auprès des Gwich’in, un peuple vivant dans le bassin du fleuve Yukon et de la rivière Peel, dans l’est de l’Alaska, et consacre à leur étude neuf années de sa vie. Son essai « les Âmes sauvages. Un peuple d’Alaska face à l’Occident » (la Découverte, 2016) rend public son travail de thèse placé sous la direction de Philippe Descola. C’est aussi le témoignage d’un engagement et d’un combat.

Expérience intellectuelle et corporelle

Dans « Croire aux fauves » (Verticales, 2019), livre couronné en 2020 par les prix Joseph Kessel, François Sommer, Mac Orlan et du Livre du réel, elle évoque sa rencontre avec un ours qui, en août 2015, alors qu’elle se trouve dans les montagnes du Kamtchatka pour réaliser une étude sur les Évènes, devient pour elle une expérience qui bouleverse son rapport au monde. Grièvement blessée par l’animal, elle connaîtra plusieurs mois d’hospitalisation en Russie puis à Paris, mais aussi une « métamorphose du regard qu’on porte sur les choses », souligne-t-elle.

« Je me sers de ma rencontre avec l’ours pour montrer comment la cosmologie animiste sur laquelle je travaille s’est transformée d’objet de recherche en une expérience qui a non seulement traversé mon intellect mais aussi mon corps. Ainsi, je questionne la position de l’anthropologue par rapport à son objet », explique-t-elle.

Avec « À l’est des rêves. Réponses even à la crise systémique » (la Découverte, 2022), Nastassja Martin nous invite à envisager différemment nos réponses à la crise environnementale que nous connaissons à l’aune des leçons des femmes et des hommes d’un peuple du Grand Nord, les Évènes, qui se sont réapproprié « non seulement leur autonomie économique, mais aussi leur manière de se relier au monde », et qui « ouvrent les possibilités de dialoguer avec des non-humains » en « un geste cosmologique mais aussi politique »

Opex 360

La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

L'Humanité

Selon Greenpeace, la France a quasiment triplé ses importations dʼuranium enrichi russe en pleine invasion de lʼUkraine

Actu

Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

Marion d'Allard

Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

Entre les mains du géant russe Rosatom

Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie
Opex 360

Paris et Londres vont se coordonner pour assurer une présence aéronavale européenne permanente en Indo-Pacifique

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

Ces cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.

Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…

Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.

D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].

Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].

Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».

Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».

S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.

Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.

De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.

Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».

D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».

La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.

Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.

L'Humanité

Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »

La rencontre

En s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.

Kareen Janselme

C’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.

Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?

Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…

Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.

Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.

J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»

Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.

Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».

Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoir

Dans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?

Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.

Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.

Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.

En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…

Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.

Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.

La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »

Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.

Quand vous êtes-vous sentie féministe ?

Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.

Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »

Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.

Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?

Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.

On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…

Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »

Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale. 

Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.

Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.

Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.

L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?

Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.

Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.

Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »

Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité. 

Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.

michelle perrotdroit des femmesFéminisme
Opex 360

Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023

Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

L'Humanité

Anesthésie

Éditorial

Laurent Mouloud

« Vice démocratique » : Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a sans doute trouvé la bonne formule qui ornera, quoi qu’il arrive, la réforme des retraites, si d’aventure celle-ci est adoptée au Parlement à l’issue de cette semaine décisive. Procédure accélérée, article 44-3, vote bloqué… À l’Assemblée comme au Sénat, le gouvernement a usé de toutes les ficelles constitutionnelles possibles et imaginables afin d’escamoter le débat. Et d’enjamber au plus vite, selon le vocabulaire macronien, cette « séquence politique » dont des millions de Français refusent de payer le prix toute leur vie. Certes, ces tripatouillages de procédures, conçus comme exceptionnels, ne sont pas illégaux. Mais leur exploitation à outrance, dans le seul but d’étouffer la contradiction, les rend illégitimes. Si, après les tractations à huis clos de la commission mixte paritaire, ce calvaire législatif devait se finir vendredi par un énième 49.3, la crédibilité même de ce texte serait clairement en cause.

Vice de forme et vice de fond. Ne nous y trompons pas, derrière cette volonté d’anesthésier le débat, c’est la conception de la vie démocratique qui se joue. Les Français ne supportent plus d’entendre la majorité répéter en boucle que cette réforme est légitimée par le résultat de la dernière élection présidentielle. Comme si le front républicain qui a réexpédié Emmanuel Macron à l’Élysée – avec l’appui de la gauche – valait caution pour cette réforme antisociale ! Comme si la volonté du peuple ne devait s’exprimer que tous les cinq ans et rester muette entre deux visites aux urnes…

En faisant fi du rejet massif et constant de ce texte, la Macronie jupitérienne, avec ses élus qui ne représentent plus qu’eux-mêmes et son président qui fait un bras d’honneur aux syndicats, nourrit le rejet de la vie publique, donne du carburant à l’abstention et au vote RN. Face au danger de cet entêtement irresponsable, l’idée d’un référendum d’initiative partagée, lancée par l’intersyndicale, ne peut être que salvatrice. Une manière de redonner d’urgence aux Français un pouvoir de décision trop souvent confisqué.

Réforme des retraitesLaurent BergerEditorial
Opex 360

L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande

par Laurent Lagneau · 12 mars 2023

Lors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.

En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.

Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…

« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.

Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.

“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”

Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC

— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023

« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.

Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.

Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.

Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.

L'Humanité

Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

Reportage

La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

Vadim Kamenka

Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

RussieGuerre en Ukraine
L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Évelyne Heyer

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Connue pour ses talents de vulgarisatrice et pour son combat contre le racisme, l’anthropologue explore notre patrimoine génétique en remontant jusqu’aux origines de l’humanité.

Anna Musso

Ses travaux de recherche livrent un nouvel éclairage sur l’aventure humaine… Rien que ça ! À 58 ans, Évelyne Heyer est devenue la référence française en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain dans son milieu à partir des données génétiques des populations.

Pour comprendre comment les comportements socioculturels et leur transmission influent sur l’évolution génétique de notre espèce, elle conjugue la théorie à la pratique, analysant sur le terrain les peuples de l’Asie centrale et de l’Afrique centrale. Son laboratoire, elle l’a créé en 2003 au musée de l’Homme à Paris, où elle dirige une unité de recherche en éco-anthropologie.

Vulgarisatrice de talent

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, commissaire scientifique du musée de l’Homme, elle est aussi connue pour ses talents de vulgarisatrice, que l’on apprécie dans ses chroniques à la radio ou dans ses ouvrages, parmi lesquels « l’Odyssée des gènes » (éd. Flammarion) ouvrage traduit en une dizaine de langues.

L’anthropologue, engagée dans la lutte contre le racisme, y montre la capacité d’adaptation des humains et retrace nos migrations depuis la nuit des temps. Parce que, oui, nous avons tous des ancêtres migrants. Dans son dernier livre « la Vie secrète des gènes » (éd. Flammarion), elle dévoile les mystères de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines.

Née en 1964 à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Évelyne Heyer grandit dans une famille nombreuse et se passionne pour les maths, « même enfant, j’aimais jouer avec les nombres », se souvient-elle. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en 1987, elle s’intéresse à la théorie de l’évolution « qui permet d’expliquer vraiment la diversité du monde ».

Chevalier et professeure

Elle commence alors une thèse, car « ce que l’on avait appris de la théorie de l’évolution ne suffisait pas : il fallait toujours rajouter des éléments liés à la culture, explique-t-elle. C’est pour cela qu’(elle) a basculé vers l’anthropologie génétique, qui mêle à la fois l’étude biologique des gènes et l’étude du passé et du présent de l’humain ».

Quatre ans plus tard, la jeune femme soutient sa thèse à Lyon puis son habilitation à diriger des recherches à Paris. D’abord nommée professeure à l’université du Québec à Chicoutimi, elle revient en France en 1996 et intègre le CNRS.

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle depuis 2005, elle est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite en 2010. S’imposer dans un milieu masculin s’est fait assez « naturellement », nous confie-t-elle, en suivant le modèle d’émancipation « admirable » de sa mère, pharmacienne, qui, fait rare à l’époque, avait déjà accompli un cursus scientifique.

SciencesJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
Opex 360

Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?

par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

Durant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.

« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.

Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.

Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.

« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.

Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».

En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.

Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.

« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.

Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.

L'Humanité

Printemps des poètes : place aux enfants

Nos recommandations culturelles

À l’occasion du traditionnel rendez-vous culturel qui se tient du 11 au 27 mars, « l’HM » vous présente quatre livres jeunesse qui mêlent éveil, malice et poésie.

Clément Garcia

Le Printemps des poètes, 25e édition ! Cette année, le festival des mots s’est choisi pour thème les « Frontières ». Les frontières que l’on franchit comme celles qui nous astreignent. Celles qui nous rassurent comme celles qui nous angoissent. Frontières physiques ou mentales, frontières mouvantes ou stagnantes. Un beau thème pour fêter le genre poétique, qui se fond autant dans l’histoire majuscule, celle qui nous rattrape et nous heurte aux frontières orientales de l’Europe, qu’il pénètre les intimités. Marrainé cette année par l’actrice Amira Casar, le Printemps des poètes promet de belles rencontres, déclinées en lectures et soirées poétiques, et de riches découvertes d’auteurs et d’éditeurs, du 11 au 27 mars sur l’ensemble du territoire.

Et, parce qu’il n’y a pas d’âge pour jouer avec les mots, et parce que la poésie est aussi une naïveté domestiquée, apprivoisée, nous vous proposons cette année un focus sur la poésie jeunesse à travers la maison d’édition Rue du monde, partenaire de « l’Humanité » et présente chaque année dans les allées de sa fête. Une maison d’édition ouverte sur le monde, qui prend le pari de l’intelligence de ses jeunes lecteurs, du rêve et du rire, de l’âge des premiers mots prononcés à l’adolescence. Nous avons sélectionné pour vous quatre de leurs nouveautés, éditées pour le Printemps des poètes, signés du fondateur de Rue du monde, Alain Serres, du poète Jean-Pierre Siméon ou du cinéaste iranien Abbas Kiarostami.

A chacun ses mots

Qu’est-ce qu’un poème ? Pour sûr, ce qu’on en fait. Arthur est justement parti à la recherche d’un poème, seul remède capable de guérir Léon, son poisson malade. Une quête de mots et de sens à travers une galerie de personnages qui, chacun, ont une petite idée de ce que pourrait être un poème, « un chant de prison », « chaud comme le pain ». Il ne sera finalement que la somme des définitions imagées que chacun en donne. Un beau voyage initiatique dans les mystères de la langue signé Jean-Pierre Siméon. C. G.

Derrière les questions, il y a toujours un poème

Voilà un petit ouvrage où d’enfantines et innocentes interrogations sont prétextes à un instant de légèreté. Une trentaine d’entre elles se suivent sans se ressembler, portant principalement sur le vivant et les liens entre humains et non-humains. Les mots d’Alain Serres apparaissent gracieusement illustrés par Judith Gueyfier, dont les coquelicots viennent s’insérer discrètement dans chaque image. Un livre charmant qui permettra notamment de répondre à l’éternelle question : « Une goutte de pluie existe-t-elle encore après être tombée dans un lac ? »

Sur le chemin de la vie

Les haïkus des tout-petits, d’Alain Serres et Judith Gueyfier, éd. Rue du monde, 16 euros

Alain Serres s’était déjà essayé à la forme aphoristique du haïku, venue du Japon. Avec l’illustratrice Judith Gueyfier, ils ont conçu quelques dizaines de poèmes miniatures et évocateurs, destinés aux tout-petits. L’horizon des premiers âges de la vie s’en trouve éclairci par une approche poétique fine et subtile, que les auteurs ont construite autour de thématiques structurantes (le repas, la sieste, les jeux…). Un bel éveil au monde, tout en concision et en suggestions, qui fait surgir du quotidien quelque magie. C. G.

De petites gouttes pour voir le monde

Quelques gouttes de pluie sur la terre, d’Abbas Kiarostami, illustrations d’Hoda Haddadi, éd. Rue du monde, 9,50 euros

Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.

alain serresprintemps des poètesJean-Pierre Siméonpoésie
Opex 360

MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française

par Laurent Lagneau · 12 mars 2023

Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].

L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.

Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.

Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.

Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».

Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».

« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».

Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.

Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.

Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».

« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.

« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».

Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».

Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.

Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».

Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».

L'Humanité

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Actu

Le dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.

Pierre Barbancey

Adam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.

Un site est un lieu de tensions régulières

L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Le site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».

Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocation

Immunité totale promise aux soldats

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.

À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.

DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :

Israël-PalestinejérusalemisraëlExtrême droite
L'Humanité

À Jénine, la résistance de tous les instants

Reportage

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie pour tenter d’éradiquer toute contestation de sa domination. L’Humanité a pu rencontrer de jeunes combattants palestiniens armés. Témoignages 

Pierre Barbancey

Camps de réfugiés de Jénine (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Sur la façade de l’école de l’UNRWA, l’organisme des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens depuis 1949, sont placardées les photos d’un homme. Le crâne rasé, portant un tee-shirt de couleur, il sourit. C’est tout ce qu’il reste de Jawwad Bawaqna, 57 ans. Il était instituteur au sein de cet établissement.

Ce 19 janvier, le jour n’est pas encore levé sur le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie, lorsque l’armée israélienne y pénètre. Des combats s’engagent entre les forces d’occupation et les résistants palestiniens. L’enseignant est chez lui, avec sa femme et ses six enfants, lorsqu’il entend un homme blessé appeler à l’aide. « Mon père est sorti pour l’aider, pour lui prodiguer les premiers soins, raconte l’un de ses fils, Farid. « Nous l’avons traîné à l’intérieur et ils ont tiré sur mon père dans le haut du corps. Je l’ai alors déplacé pour le mettre à l’abri alors qu’il était couvert de sang », se souvient-il.

A quoi bon remplacer les vitres du magasin qui ont volé en éclats ?

En cette mi-février, alors que nous nous trouvons à l’endroit où Jawwad Bawaqna a été abattu, rien n’a changé. Les vitres du magasin près de l’école ont volé en éclats et n’ont pas été remplacées. « À quoi bon ? » soupire le propriétaire, qui nous donne un vague « Mohammad » en guise de nom. Il a placé des parpaings à la place.

Dans la rue perpendiculaire, de grandes tentures sont tendues. « C’est pour se protéger des snipers israéliens qui prennent place sur les toits dès qu’une opération débute », explique Ziad, qui nous accompagne dans les venelles du camp. Celui-ci se déploie à flanc de collines à partir de la ville homonyme, sans que les limites en soient bien visibles.

Ici, une maison détruite à coups de roquettes par les Israéliens ; là, des murs criblés de balles, témoignage des échanges de tirs ; partout, des photos de « martyrs », comme disent les Palestiniens ; souvent, des fresques représentant une clé. « Not to forget », peut-on lire – pour ne pas oublier.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Yasser Arafat aimait parler de « Jeningrad », comme on dit Stalingrad ou Leningrad

Comment les habitants du camp de Jénine pourraient-ils oublier, eux qui sont la cible régulière de l’armée israélienne mais n’ont jamais baissé les bras ? Yasser Arafat, le leader historique, aimait parler de « Jeningrad », comme on dit Stalingrad ou Leningrad.

Il y a vingt ans, en avril 2002, le siège a duré seize jours, faisant 52 morts. La ville est devenue d’autant plus un symbole de résistance que la jeune génération est née à ce moment-là, ne revoyant souvent son père qu’au parloir des prisons.

Palestine. A Jénine, toute une population terrorisée

Après le 19 janvier, l’armée israélienne est revenue le 26 du même mois, pour un nouveau massacre : 9 Palestiniens tués. Dernière incursion en date, ce mardi 7 mars. Selon les informations que nous avons pu recueillir par téléphone, les forces spéciales se seraient infiltrées, cachées dans une camionnette blanche portant une immatriculation palestinienne et des graffitis en arabe sur lesquels on pouvait lire « le transport du futur ».

Les portraits de six jeunes Palestiniens qui n'avaient pas 30 ans vont rejoindre les centaines d’autres sur les murs du camp

Puis l’armée est entrée, a assiégé une maison où se trouvaient des combattants palestiniens, a tiré des roquettes. Des groupes armés palestiniens sont alors intervenus. Bilan : les portraits de six jeunes Palestiniens vont rejoindre les centaines d’autres sur les murs du camp. Ils étaient jeunes, très jeunes même. Ils n’avaient pas 30 ans.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Mohammad, 32 ans, nous accueille sur sa terrasse, en cette matinée de février. Les arbres sont en fleurs, l’odeur du café à la cardamome vient chatouiller les narines et se mêler à celle du tabac. On est bien. Et pourtant… « Il ne faut pas s’y tromper, prévient notre hôte. L’atmosphère est mauvaise dans le camp. On se réveille en entendant des tirs, on se couche en entendant des tirs. »

Il parle des difficultés quotidiennes, du manque d’argent, de travail, des petits boulots. « Mais on a l’habitude de vivre ici. On est nés avec ça. » Et il sait que, pour son fils et sa fille, 5 ans et 4 ans, le mektoub, le destin, sera le même. « Quand ils étaient beaucoup plus petits et qu’ils entendaient des coups de feu, ils se mettaient à pleurer, ils avaient peur. Maintenant, ils comprennent que c’est l’armée israélienne qui attaque. Ils veulent poser en photo avec des fusils, comme sur celles des martyrs.  »

Quand on vit en cage, les repères ne sont plus les mêmes

D’ailleurs, les chansons qu’ils préfèrent et qu’ils entonnent ne sont pas des comptines, mais plutôt des chants à la gloire de la résistance. Son fils a demandé à Mohammad de l’amener au cimetière où sont enterrés les combattants. Il y a vu une femme en train de pleurer. C’était la sœur de Jawwad Bawaqna, l’instituteur. « J’en suis fier. On se bat pour notre patrie. »

C’est à l’aune de cette vie sous occupation – les premières familles sont arrivées là en 1948, à la Nakba (la catastrophe), venant de Jaffa, de Haïfa ou encore de Nazareth – qu’il faut comprendre les paroles de Mohammad. Il n’aime pas la mort, il ne veut pas voir ses enfants mourir. Mais quand on vit en cage, les repères ne sont plus les mêmes. Ici, le mot liberté a un goût de sang et celui de résistance se décline de différentes manières.

Talal Al Housari, 25 ans, Yassar Hanoun, 23 ans, et Mohamed Fayed, 20 ans, sont tous recherchés par Israël. « Pas pour les arrêter mais pour les tuer », précise la personne qui nous a mis en contact.

« On ne veut pas l’occupation. Ce que nous faisons, c’est défendre le camp »

Lorsque nous les rencontrons, ils ont encore le visage fatigué d’une nuit en éveil constant, où l’ennemi israélien peut survenir à chaque instant. Ils posent leurs M-16 sur la table comme des jouets. Mohamed a gardé une bonne bouille d’enfant espiègle, les yeux rieurs, pétillants de vie, un perpétuel sourire aux lèvres.

Sur son arme il a accroché un médaillon : celui d’un de ses amis tué par les forces spéciales, la veille de son mariage. « Notre objectif, ce n’est pas d’aller attaquer, mais de défendre le camp, souligne-t-il. C’est une invasion quotidienne. On ne peut même pas bouger en Cisjordanie, qui est censée être à nous. »

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Talal, le visage très pâle, encadré d’une barbe, a lui aussi épinglé la photo d’un de ses copains abattu : « C’est comme une promesse de continuer le combat, ça renforce ma détermination. » Il a passé déjà quatre ans en prison. « Une fois libéré, j’ai essayé de me tenir à l’écart de tout, mais comment faire ? La situation pousse à aller combattre. »

Yassar, au crâne rasé, a un regard triste et grave, la mâchoire crispée. « De quoi avez-vous besoin de plus lorsque vous voyez vos amis se faire tuer devant vous ? demande-t-il sans attendre de réponse. On ne veut pas l’occupation, on ne veut pas qu’ils tuent nos familles. Nous, ce que nous faisons, c’est défendre le camp. »

Tous les Palestiniens sont aujourd’hui à la recherche d’une voie pour ne pas suffoquer

Aujourd’hui la soixantaine, Jamal Hweil a combattu dans les rues du camp en avril 2002. Il a été arrêté les derniers jours et il est resté presque huit ans en prison, puis à nouveau trois ans. Membre du conseil révolutionnaire du Fatah, en désaccord avec le président palestinien Mahmoud Abbas, il voit bien que « maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une autre façon, pas en lien avec des groupes politiques. Ils se battent mais pas de façon idéologique ».

Désormais professeur à l’université arabo-américaine de Jénine, Jamal Hweil le sait bien : « Les jeunes n’ont pas le matériel, ni la formation militaire nécessaire, mais ils veulent dire aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Amed Awwas, 36 ans, exprime la même idée. « Chacun ici sait bien que, même si on a un fusil ou un revolver, les agents israéliens peuvent nous tuer avant même qu’on ait dégainé. Mais on veut montrer notre refus de l’occupation, quitte à en mourir. »

Aucune forfanterie dans ces paroles. En l’absence de leadership politique – l’Autorité palestinienne étant déconsidérée, voire haïe –, tous les Palestiniens sont aujourd’hui à la recherche d’une voie pour ne pas suffoquer, tenter de bâtir un avenir pour les enfants.

Ahmed Tobasi avait 17 ans en 2002 lorsqu’il a été arrêté. Il est devenu acteur après quatre années de prison et est maintenant l’un des animateurs du Théâtre de la Liberté à Jénine. « Résister, c’est aussi penser d’une façon différente de celle que voudrait nous imposer l’occupant », proclame-t-il avec force.

L’armée israélienne le sait bien, qui a plus d’une fois détruit les installations de ce théâtre. Un lieu où se déroule le récit, celui d’un peuple qui résiste encore et toujours et qui a fait d’un mot son phare : sabreen. La patience. 

JénineisraëlPalestinecamps palestinens
Opex 360

Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

Opex 360

Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

Opex 360

Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

L'Humanité

Retraites : une initiative de la gauche en faveur d’un RIP ?

Actu

Les parlementaires de la Nupes pourraient s’emparer de cet outil pour contraindre Macron à consulter les Français.

Diego Chauvet

Le Référendum d’initiative partagée pourrait-il s’inviter dans le débat sur la réforme des retraites ? Alors que le gouvernement refuse toujours d’entendre la contestation sociale historique qui s’est encore exprimée dans les rues ce samedi 11 mars, la pétition intitulée « non à cette réforme injuste et brutale » rassemble à ce jour presque 1,1 million de signatures.

Ce 11 mars, après le dernier coup de force gouvernemental au Sénat, l’intersyndicale a demandé « solennellement » au président de la République de consulter le peuple au sujet de sa réforme.

Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »

« Je crois qu’il faut une sortie démocratique à cette situation d’impasse » a également déclaré depuis la manifestation de Marseille Jean-Luc Mélenchon.

Retrait ou référendum

Lors de la journée de grève du 7 mars, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait interpellé Emmanuel Macron, l’enjoignant à retirer sa réforme ou à la soumettre à un référendum.

Avant le démarrage des débats parlementaires, le dirigeant communiste avait été à l’initiative d’une campagne aboutissant au dépôt d’une motion référendaire à l’Assemblée nationale. Une manœuvre de la macronie avait conduit à ce que ce soit la motion déposée par le RN qui soit la seule soumise au vote des députés, assurant l’échec d’une telle initiative.

Avec cette barre du million de signatures franchie, la question se pose plus que jamais, même si la pétition en ligne n’a pas, en l’état, d’incidence institutionnelle. Politiquement en revanche, elle pèse.

Une initiative en début de semaine ?

Elle est une manifestation du rejet de la réforme et de la mobilisation des français pour l’empêcher. Et elle semble donner des idées à la gauche alors que la fin des débats parlementaires s’approche. Le député communiste André Chassaigne indique qu’une initiative en direction d’un RIP pourrait avoir lieu « en début de semaine ».

Cet outil avait déjà été utilisé au moment du projet de privatisation des aéroports de Paris en 2019. 185 parlementaires (députés et sénateurs) peuvent enclencher la procédure de référendum d’initiative partagée, à condition qu’il ne porte pas sur une loi promulguée depuis moins d’un an, ni sur un sujet déjà rejeté par référendum il y a moins de deux ans.

La réforme des retraites n’étant pas encore votée, elle n’est pas non plus promulguée... Auquel cas, s’engagerait une campagne de collecte de signatures officielle sur neuf mois, avec l’objectif de rassembler 10% du corps électoral, soit 4,7 millions de signataires. Si ce chiffre était atteint, Emmanuel Macron serait contraint d’organiser un référendum.

Référendum retraitesRéforme des retraitesNupesRIP
Opex 360

Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

L'Humanité

Everything Everywhere : qu'est-ce que ce film déjanté qui a triomphé aux Oscars ?

Nos recommandations culturelles

Cinéma. Meilleur film, meilleurs réalisateurs, meilleure actrice avec Michelle Yeoh : la comédie de science-fiction réalisée par Daniel Kwan et Daniel Scheinert, a triomphé aux Oscars. Avec Everything Everywhere All at Once, le duo déjanté de cinéastes Daniels embarque Michelle Yeoh dans une virée à travers des univers parallèles.

Cyprien Caddeo

Le multivers a la cote au cinéma. Ce concept de science-fiction, qui théorise l’existence de multiples couches d’univers qui évoluent en parallèle les uns des autres, est notamment brandi par Marvel Studios, qui en a récemment fait le moteur narratif de son empire boursouflé de franchises super-héroïques (10 films et autant de séries prévus d’ici à 2025).

Mais pour le monstre hollywoodien, il s’agit surtout d’une pirouette de scénario permettant d’ajouter à loisir de nouveaux personnages issus de licences rachetées entre-temps par la maison mère, Disney. En témoigne la relative fadeur de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, sorti cette année et qui rechigne à explorer son concept d’épopée homérique à travers des dimensions parallèles.

Des concepts délirants

Par chance, le cinéma indépendant américain existe encore et prend les risques qu’Hollywood se refuse désormais. Dans Everything Everywhere All at Once, Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est une Sino-Américaine usée par l’existence, qui tient laborieusement une laverie, en passe de mettre la clé sous la porte, et dont le mari Waymond s’apprête à demander le divorce. Bref, elle est au dernier degré de la sinistrose quand débarque Alpha Waymond, son époux venu d’un autre univers dans lequel elle est une brillante scientifique et a percé les mystères du voyage interdimensionnel.

Par ici les sorties Toute l'actu du grand écran.

Le multivers est en danger, la prévient-il. Et elle seule, dont les décisions de vie catastrophiques ont présidé à l’apparition de meilleurs univers (puisque chaque choix crée un monde où le choix inverse a été fait), peut le sauver.

Le concept paraît déjanté, mais il est presque sage pour les réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert, alias Daniels. Dans leur premier long métrage, Swiss Army Man, le duo narrait l’amitié improbable entre un homme suicidaire et un cadavre pétomane interprété par Daniel Radcliffe, prêt à tout pour faire oublier qu’il fut Harry Potter. Et le pire, c’est que c’était bien. Everything Everywhere All at Once est du même bois.

Une pure scène d’action à la Bruce Lee

Les Daniels ont bien compris que le multivers était une invitation à démultiplier les concepts délirants – par exemple, un univers est peuplé d’individus avec des saucisses Knacki à la place des doigts – et à hybrider les genres. Le film constitue un terrain de jeu cinématographique, s’autorise une pure scène d’action à la Bruce Lee, bifurque dans le grand drame hollywoodien, embraye sur de l’expérimental et du muet…

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

C’est aussi un petit précis de montage. Dans Everything Everywhere All at Once, un personnage peut prendre un bourre-pif dans un univers et terminer sa chute dans celui d’à côté, avec parfois un changement de format à l’écran.

Travaillé entre continuité et rupture, le découpage déborde d’énergie sans pour autant tomber dans le piège de la saccade et de l’illisibilité. Drôle et rafraîchissant à l’heure où Hollywood a abandonné toute ambition qualitative pour le recyclage industriel de franchises établies.

Les principales récompenses des Oscars 2023

  • Meilleur film : Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur réalisateur : Daniel Kwan et Daniel Scheinert, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleure actrice : Michelle Yeoh, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur acteur : Brendan Fraser, The Whale
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Ke Huy Quan, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleure actrice dans un seconde rôle : Jamie Lee Curtis, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur film étranger : A l’Ouest, rien de nouveau (Allemagne)
  • Meilleur film d’animation : Pinocchio par Guillermo del Toro
  • Meilleur documentaire : Navalny
  • Meilleur scénario original : Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur scénario adapté : Women Talking

Voir les meilleurs moments de la 95e Cérémonie des Oscars 2023

cinémaMichelle YeohOscars
Opex 360

Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

#Griffon@armeedeterre#Scorpionpic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

BBC

Ukraine war: Heavy losses reported as battle for Bakhmut rages

Ukraine and Russia have reported inflicting heavy losses as the battle for Bakhmut rages on.

Moscow has been trying to take the eastern Ukrainian city for months in a grinding war of attrition.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Russian forces had suffered more than 1,100 deaths in the past few days, with many more seriously injured.

Russia said it had killed more than 220 Ukrainian service members over the past 24 hours.

The BBC is unable to verify the numbers given by either side.

Analysts say Bakhmut has little strategic value, but has become a focal point for Russian commanders who have struggled to deliver any positive news to the Kremlin.

Capture of the city would bring Russia slightly closer to its goal of controlling the whole of Donetsk region, one of four regions in eastern and southern Ukraine annexed by Russia last September following referendums widely condemned outside Russia as a sham.

Ukrainian commanders, who have committed significant resources to defending the city, say their strategy aims to tie Russia's forces down and prevent Moscow from launching any further offensives in the coming months.

"In less than a week, starting from 6 March, we managed to kill more than 1,100 enemy soldiers in the Bakhmut sector alone, Russia's irreversible loss, right there, near Bakhmut," Mr Zelensky said in his nightly video address.

He added that 1,500 Russian soldiers were wounded badly enough to keep them out of further action.

Russia's defence ministry said Russian forces had killed "more than 220 Ukrainian servicemen".

The commander of Ukraine's ground forces, Col Gen Oleksandr Syrskyi, said the Russian mercenary Wagner Group was attacking his troops from several directions in a bid to break through defences and advance to the central districts of the town.

The paramilitary organisation is at the heart of the Russian assault on Bakhmut. Its leader, Yevgeny Prigozhin, has staked his reputation, and that of his private army, on seizing Bakhmut.

He said on Sunday that the situation in the city was "difficult, very difficult, the enemy is fighting for every metre".

"And the closer to the city centre, the fiercer the fighting," he said in a voice recording published on Telegram.

After his envisioned capture of Bakhmut, "we will begin to reboot" and "will start recruiting new people from the regions", he said.

And on Saturday, the Institute for the Study of War - a US think tank - reported that Moscow's offence was stalling.

"Wagner Group fighters are likely becoming increasingly pinned in urban areas... and are therefore finding it difficult to make significant advances," it said.

There were about 70,000 people living in Bakhmut before the invasion, but only a few thousand remain. The city was once best known for its salt and gypsum mines and huge winery.

Like Russia, Ukraine has also given Bakhmut political significance, with President Zelensky making the city an emblem of resistance.

When he visited Washington in December, he called it "the fortress of our morale" and gave a Bakhmut flag to the US Congress.

Western officials estimate between 20,000 and 30,000 Russian troops have been killed or injured so far in and around Bakhmut.

Related Topics

More on this story

Why Bakhmut matters for Russia and Ukraine

Fighting to stay Ukrainian in a frontline mining town

'I dream about walking soon... it's not the end'

Opex 360

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

BBC

SANS TITRE

At the end of the Oscars, the ceremony's host, Jimmy Kimmel, strode into the wings and flipped a number one on to a board that read: "Number of Oscar Telecasts Without Incident". It was only natural that Kimmel should make so many jokes about last year's Incident, but even if you had somehow forgotten about Will Smith slapping and swearing at Chris Rock, that closing gag would have made sense. In recent years, the Oscars have often been debacles, whether that was because of the envelope mix-up in 2017 or the socially distanced gloom in 2021, but this time the event was slick and competent enough to convince you that the producers and directors actually knew what they were doing.

More like this: - The oddball film that swept awards season - Nine Oscars outfits once mocked now iconic - A shocking moment in Oscar's history

Kimmel was relaxed and in control: he even finished by mentioning that he would be back on his talk show the following night, as if to suggest that this was just another evening's work for him. No one made any embarrassing mispronunciations or gaffes. The introductory speeches weren't too painful, and the jokes weren't bad. The In Memoriam round-up was touching, with a well-judged, tearful introduction by John Travolta and a piano ballad performed by Lenny Kravitz. The dresses were sparkly, and the gold and silver art-deco stage decorations evoked the glamorous hotels and ocean liners of Hollywood's golden age. Everything lulled you into imagining that the screw-ups of the past few years were just a bad dream.

It's true that long stretches of the three-and-a-half-hour bash were boring and repetitive, but that's almost always the case with awards ceremonies, and there were only a couple of obvious flaws. (The practice of starting the music before recipients have finished their acceptance speeches is as infuriating and insulting as ever.) And the winners in each category seemed to have been picked according to which one would provide the most warm and cosy feelings. They all seemed to be decent human beings who were grateful for their prizes while emphasising that film-making, like life, is a team effort. None of them appeared to be at risk of being cancelled. The director of An Irish Goodbye, which won best live action short film, used his allotted time to ask the audience to sing "Happy Birthday" to the film's star, James Martin. And nobody slapped anyone. Even if you didn't think the best man or woman won in every category, there weren't many results that would have had a reasonable person throwing a shoe at the TV screen and yelling, "How dare they?"

That fuzzy feeling started with wins for Jamie Lee Curtis for best supporting actress and Ke Huy Quan for best supporting actor, both for their roles in Everything Everywhere All at Once. Admittedly, Angela Bassett didn't look too pleased that she hadn't been given the best supporting actress prize, but Curtis is a trooper who has kept working without much recognition, so most people could hardly object to her triumph. Quan, meanwhile, gave up on acting after his childhood roles in Indiana Jones & The Last Crusade and The Goonies, so his win was a celebration of second chances. (The emotional highlight of the ceremony came when he hugged Indiana Jones himself, Harrison Ford, when Everything Everywhere All at Once won best picture.) Another beloved star making a comeback was Brendan Fraser, who was named best actor for The Whale, after more than a decade when he was a long way off Hollywood’s A-list. It was tricky to work out what exactly his rambling speech was about, but he was clearly overwhelmed, as was everyone who had been thrilled by the "Brenaissance". And Michelle Yeoh's best actress prize, also for Everything Everywhere All at Once, was a celebration of her long career, a fillip to "ladies" who had been told they were "past your prime", in her words, and a sign that Hollywood was finally ready to honour Asian and Asian-American talent. "To all the little girls and boys who look like me," she said, "this is the beacon of hope."

That was the central theme of the night. The big winner, with seven Oscars including best picture, best director and best original screenplay, was Everything Everywhere All at Once, a film that not only had an Asian-American co-director, Daniel Kwan, but was also all about an Asian immigrant family. (Well, that and universe-hopping supervillains, anyway.) But there was also Naatu Naatu from RRR, the first time a song from an Indian production had won the best original song Oscar: the composer, MM Keeravani, sang his acceptance speech to the tune of the Carpenters' Top of the World. And the best documentary short film winner, The Elephant Whisperers, was Indian, too. What that meant was that while the ceremony seemed on one level to be a mellow, old-fashioned affair, with nothing much to be shocked or upset by, it was nonetheless radical in its own quiet way.

The absence of so many of Hollywood's biggest names, Tom Cruise and James Cameron among them, hinted that the US film industry's certainties are crumbling. The major, historic studios had to content themselves with a sound design award for Top Gun: Maverick, a visual effects award for Avatar: The Way of Water, and a costume design award for Black Panther: Wakanda Forever. It was an independent studio, A24, that was behind Everything Everywhere All at Once, a heady science-fiction martial-arts comedy that wouldn't even have been nominated for an Oscar a decade ago. A24 was also behind The Whale. The evening's other big winner, All Quiet on the Western Front, was a German production that was funded by Netflix, and that same streaming service bankrolled the winner of the animated feature Oscar, Guillermo del Toro's Pinocchio. The whole evening could be read as Hollywood's confession that it doesn't make the best films any more – or, at least, the kind of films that win Oscars. So maybe Kimmel was wrong to joke that the telecast had passed without incident. It was a smooth, happy affair, but it was a slap in the face for Hollywood.

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

BBC

Gulnara Karimova: How Uzbek president’s daughter built a £200m property empire

A dictator's daughter who moonlighted as a pop star and diplomat spent $240m (£200m) on properties from London to Hong Kong, a report has found.

Gulnara Karimova used UK companies to buy homes and a jet with funds obtained through bribery and corruption, the Freedom For Eurasia study says.

It adds that accounting firms in London and the British Virgin Islands acted for UK companies involved in the deals.

The story raises fresh doubts about the UK's efforts to tackle illegal wealth.

British authorities have long been accused of not doing enough to prevent criminals from overseas using UK property to launder money.

The report says the ease with which Karimova obtained UK property was "concerning".

There is no suggestion that those acting for the companies linked to her were aware of any connection to her nor that the source of funds could have been suspicious. No-one who provided those services in the UK has been investigated or fined.

For a time Gulnara Karimova was tipped to succeed her father, Islam Karimov, who ruled Uzbekistan as president of the central Asian state from 1989 until his death in 2016. She appeared in pop videos under the stage name "Googoosha", ran a jewellery company and served as ambassador to Spain.

But then in 2014 she disappeared from public view. It later emerged she had been detained on corruption charges while her father was still in power and she was sentenced in December 2017. In 2019 she was sent to prison for breaching the terms of her house arrest.

Prosecutors accused her of being part of a criminal group that controlled assets of more than $1bn (£760m) in 12 countries, including the UK, Russia and United Arab Emirates. "The Karimova case is one of the largest bribery and corruption cases of all time," says Tom Mayne, one of the researchers on the Freedom For Eurasia report and a research fellow at the University of Oxford.

However, Karimova and her associates had already sold some of the property allegedly acquired with corrupt funds.

Freedom For Eurasia researched property and land registry records to identify at least 14 properties it says were purchased before she was arrested, with allegedly suspicious funds, in various countries, including the UK, Switzerland, France, Dubai and Hong Kong.

The report to be published on Tuesday 14 March, titled Who Enabled the Uzbek Princess?, focuses on five properties bought in and around London, now worth an estimated £50m - including three flats in Belgravia, just west of Buckingham Palace, a house in Mayfair and an £18m Surrey manor house with a private boating lake.

Two of the Belgravia flats were sold in 2013 before Karimova was detained. In 2017, the house in Mayfair, the Surrey mansion and a third flat in Belgravia were frozen by the Serious Fraud Office.

Freedom For Eurasia's report also names firms in London and the British Virgin Islands that it claims were used by Karimova or associates to enable them to spend the proceeds of crime on the properties as well as on private jetliner.

Karimova's boyfriend, Rustam Madumarov, and others now alleged to be associates of hers were listed in official documents as the "beneficial owners" - a legal term for the person who ultimately is in control - of companies based in the UK, Gibraltar and the British Virgin Islands. But the report says they were just proxies for Karimova, who used the firms to launder hundreds of millions of dollars.

Accountancy services for two UK companies linked to Karimova - Panally Ltd and Odenton Management Ltd - were provided by SH Landes LLP, a firm formerly located on New Oxford Street in London.

In late July 2010, SH Landes sought to register or acquire another company. The aim was to purchase a private jet for around $40m (£33m), with Madumarov named as the beneficial owner. In fact, according to the report, Karimova was really behind the purchase.

When asked at the time about the source of his funds, SH Landes replied: "We believe that the question regarding his personal wealth is not relevant in this situation." This was seemingly because the money to buy the jet was not being provided by Madumarov out of his personal funds.

The London-based firm later said Madumarov's wealth came partly from a mobile phone company based in Uzbekistan, Uzdonrobita. Questions had already been raised about the company's possible links to Karimova. As far back as 2004, an article for the Moscow Times had alleged that Karimova siphoned some $20m out of Uzdunrobita using fraudulent invoices. A former adviser had also accused Karimova of "racketeering".

Because it was a high-value transaction linked to a high-risk jurisdiction, Uzbekistan, the report argues that SH Landes should have conducted "enhanced due diligence" - thorough background checks to ensure the source of funds was legitimate and not derived from criminal activity.

SH Landes also submitted the 2012 financial statements for Panally Ltd. The report says in September 2013 they were signed off by a close associate of Karimova's: Gayane Avakyan, then aged 30.

The previous year, the BBC had published allegations that Avakyan was the registered beneficial owner of Takilant, a Gibraltar-registered company at the centre of "a high-level multi-million dollar fraud and corruption scandal in Uzbekistan".

In a statement to the BBC, Steven Landes said: "SH Landes LLP was never engaged by Gulnara Karimova. SH Landes LLP did act on behalf of Rustam Madumarov.

"SH Landes LLP obtained due diligence on all its clients and relevant regulatory authorities were notified and kept appraised."

Tom Mayne of Freedom For Eurasia said the apparent ease with which Karimova managed to buy so much UK property was concerning.

"It took the authorities until 2017 to do anything, years after other countries had already frozen bank accounts and properties that belonged to her," he added.

Related Topics

Opex 360

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

confié au magazine Wired

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

l’hebdomadaire Die Zeit

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

a fait état

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

Opex 360

La Pologne se dit prête à assurer la maintenance des chars Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

La Pologne se dit prête à assurer la maintenance des chars Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

BBC

Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question – Jan Lieser

Jan Lieser had just started going through the dozens of satellite images he looks at every day when he realised something was missing. As a glaciologist at the University of Tasmania's Institute for Marine and Antarctic Studies, he knew the shape of every ice shelf sticking out from the coast of East Antarctica. And on 17 March 2022, there was a gap where most of the Conger glacier's ice shelf had broken off into an iceberg the size of Vienna and drifted away.

Lieser was stunned. He had been keeping an eye on Conger since the last few pieces of the neighbouring Glenzer ice shelf had broken up 10 days before, but he had not expected to see it disintegrate so quickly. "All of a sudden the rest of the land-fast ice collapsed, and the ice shelf moved northward and turned 90 degrees sideways. Two features we had been monitoring for years weren't there anymore," he says. "In my 15 years of looking at it, I have not expected to see that in East Antarctica."

Glaciers flow toward the ocean, and an ice shelf is the part that floats on the water, rubbing up against islands, underwater ridges or other glaciers. Ice shelves are often called Antarctica's "safety band". When they break up, the glaciers behind them can start flowing faster into the sea, contributing to sea level rise. The Conger glacier is relatively small and slow, but the swift demise of its safety band nonetheless had scientists worried. This was the first ice shelf on record to collapse in East Antarctica, the vast frozen dome separated from the more travelled West Antarctica by the tortuous sandstone ridges of the Transantarctic Mountains. While the melting West Antarctic ice sheet may have already reached a tipping point, scientists had long thought that its eastern counterpart, the coldest place on Earth, was resistant to global warming. In 2012 the East Antarctic ice sheet had even been found to be gaining mass overall.

But new research is revealing chinks in East Antarctica's icy armour. Some glaciers in what one explorer called the "home of the blizzard" are melting and might be at risk of sudden collapse. Even small changes to the East Antarctic ice sheet, which contains four-fifths of the world's ice, could have a colossal impact. It holds an estimated 52m (170ft) of potential sea level rise, as compared with 3-4m (10-13ft) in the West Antarctic sheet. Experts fear it could start raising sea levels already this century. "It's a big bear you don't want to poke," says University of Minnesota glaciologist Peter Neff, who's leading a project to drill an ice core that's 1.5 million years old in East Antarctica. "When you see things that give you a sense that you might be underestimating what's going on in East Antarctica, that gives you pause and certainly motivates further research."

Antarctic heat wave

Usually, glaciers move at a glacial pace. The speedy collapse of the Conger's ice shelf came after some of the most dramatically warm weather ever observed in Antarctica. For the first time since satellite monitoring began in 1979, the sea ice extent around Antarctica dropped below 2 million sq km (770,000 sq miles). Less sea ice means more waves battering the ice shelves in front of the glaciers. Massive fields of sea ice off of Adelie Land, Wilkes Land and Princess Elizabeth Land in East Antarctica completely disappeared.

When the Conger glacier ice shelf disintegrated, it did so spectacularly (Credit: Jan Lieser)

The lack of ice startled scientists. Unlike in the Arctic, Antarctic sea ice had been slightly increasing over the period that satellites had been able to monitor it,  and some suggested that circumpolar winds and ocean currents were isolating it from global warming. A study later blamed the 2022 sea ice low on ocean heating, as well as intense winds driven by La Niña and other weather patterns.

Then in March, when the brief austral summer had already waned, a heat wave brought mind-boggling temperatures to East Antarctica. An extreme atmospheric river of water vapour stabbed into the heart of the continent, followed by a high-pressure "heat dome" that kept this warmth from dispersing. In the middle of the ice sheet, Russia's Vostok station, which once recorded the lowest temperature ever seen on Earth (-89.2C/-128.6F) in midwinter, enjoyed a comparatively balmy autumnal -17.7C (-0.1F).

At Dome C, the easterly apex of the sloping ice sheet, European researchers from the Concordia base staged a photo in swimwear under blow-up palm trees. The -10.1C (-13.8F) temperature on March 18 was 38.5C (69.3F) higher than average, the biggest rise above normal observed by any weather station in history. Antarctica experts described the heat wave as "impossible", even "inconceivable".

While the heat may have contributed to the Conger ice shelf's collapse, Lieser thinks significant swell from two nearby storms probably struck the fatal blow. But concern that Antarctica may be entering an uncertain new era has only grown. This year, sea ice around the continent fell to a new record low. On 13 February 2023, the sea ice shrank to just 1.91 million square km (737,000 sq miles). "Will it turn around? Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question," Lieser says.

'Accursed place'

For centuries, the remoteness and cold of East Antarctica preserved its solitude. Although this was the first part of the continent to be discovered, by a Russian expedition in 1820, attempts to reach the South Pole used the far shorter route through West Antarctica.

In 1911-14, the Australasian Antarctic expedition finally explored 4,000km (2,480 miles) of the East Antarctic mainland, giving us not only scientific findings like Antarctica's first meteorite but also one of the greatest polar survival stories. A member of one of the exploratory parties disappeared into a deep crevasse with most of their food and equipment, leaving his two companions to eat their sled dogs one by one as they tried to reach the expedition's hut 500km (310 miles) away. Only one of the two, Douglas Mawson, survived. "We had discovered an accursed country," wrote Mawson. "We had found the home of the blizzard."

The ice locked into East Antarctica's ice sheets holds enough water to cause catastrophic sea level rise, should it all melt (Credit: Shuai Yan)

During the Cold War research bases like the Amundsen-Scott South Pole station and a short-lived Soviet station at the pole of inaccessibility were established. But otherwise East Antarctica has received less scrutiny than West Antarctica because it didn't seem to be changing as much and was even more challenging for research. At the start of the 21st Century, much of the bedrock under the ice sheet still hadn't even been surveyed.

To fill in that last blank spot on the map of the Earth's land surface, glaciologist Martin Siegert and colleagues organised the Icecap and Icecap 2 projects starting in 2008 to fly over more than 150,000 sq km (58,000 square miles) of East Antarctic territory in modified WWII-era DC-3 ski planes. As computer models became more precise, scientists needed to know the contours of the bedrock to predict the flow of glaciers – and thus sea level rise – in different warming scenarios.

"If you're going to apply a really sophisticated model over a topography that's just flat because you've got no data, it's pointless," Siegert says. Antarctica's ice is melting not from above but from below. As relatively warm ocean water eats away at the sloping underside of an ice shelf, the grounding line where it meets the seafloor recedes. That process should stop at the coast – unless the bottom of the glacier there is below sea level. The Icecap planes' ice-penetrating radars helped discover a "weak underbelly" below East Antarctica's largest glacier Totten, which holds about as much potential sea level rise as all of West Antarctica.

Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave – Laura Herraiz Borreguero

The Aurora Basin, a giant bowl of ice feeding the Totten glacier, was much deeper and wider than expected, and it was connected to the coast via channels lying below sea level. If Totten's grounding line were to retreat through these channels, ocean water could eventually start flowing down into the basin and kickstart runaway melting. That's happened several times there in the distant past, research has suggested. Sure enough, Totten's grounding line is now retreating as its ice shelf melts.

In summer 2015, an opening in the sea ice allowed scientists on the Australian icebreaker Aurora Australis to reach the towering white face of the Totten ice shelf for the first time. Lowering an assembly of sampling bottles into the ocean there, they found 220,000 cubic metres (7.8 million cubic ft) per second of relatively warm water were flowing toward the base of the ice shelf through a kilometre-deep trough, melting up to 80 billion tonnes of ice each year. Increasing precipitation inland, where snow turns to ice could compensate for that loss – but not forever. If another 4.2% of the Totten ice shelf melts, it could collapse and allow the glacier behind it to surge into the ocean, one study found.  "We don't discount at all that East Antarctica can start realising mass into the ocean within this century," Siegert says.

Big surprise

To measure how much warm water was getting to Totten year-round, Australian scientists began parking 360 yellow, torpedo-shaped robots called Argo floats in the ocean there to overwinter under the sea ice. But when the sea ice broke up in 2020 and the floats surfaced to start transmitting temperature and salinity data, it turned out one had drifted 700km (430 miles) along the coast to the Denman ice tongue. This is where the Denman glacier crashes through the Shackleton ice shelf to reach the sea in what one member of the Australasian Antarctic Expedition described as "cascades of shattered ice, so broken that it stood out [as] a great white scar on the ice cap".

The float's location was a stroke of luck, as scientists had almost no information about the ocean near Denman, besides a few readings from a sensor strapped to a wide-ranging elephant seal in 2011."It was a big surprise," says Laura Herraiz Borreguero, an oceanographer at the Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation in Tasmania. "I got very excited. I went and downloaded all the data from the float."

Published late last year, the data revealed even more concerning heat transport here than at Totten. Over four months, the float found that an immense amount of warm water was flowing into a deep trough beneath the Denman ice tongue, enough to melt 70.8 billion tonnes of ice per year. This offered a possible explanation why the grounding line where the ice meets the seafloor had receded more than 5km (3.1 miles) in the previous two decades. The retreat is likely to continue, as changing wind patterns around Antarctica have been bringing warm water from the deep ocean closer to the continent.

Ship-based sensors can study the seafloor to find out how currents carry warm water to the base of the ice (Credit: CSIRO)

Most worrying is the shape of the land underneath the Denman glacier. A more detailed map of Antarctic bedrock in 2019 discovered that it flows over a canyon that drops 3.5km (2.1 miles) below sea level, the deepest point on continental Earth. Furthermore, this canyon reaches all the way to the coast, and unlike Totten, Denman has already begun retreating into it. As the glacier withdraws backward down the slope, more and more of its ice will be exposed to seawater. That could accelerate into a rapid and irreversible retreat, researchers fear.

If all of Denman melted, it would raise global sea levels 1.5m (4.9ft). That would leave low-lying countries like Bangladesh mostly underwater and displace hundreds of millions of people. How soon could it happen? It's hard to say without knowing, for instance, how much of the warm water flowing under the ice tongue is making it all the way to the grounding line."Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave under a warming climate," Borreguero says.

'Sleeping giant'

Further research is needed to answer this, especially at sea. Ocean troughs are key, as they can allow the warm, dense deep water surrounding Antarctica to flow onto the continental shelf and melt ice shelves. But only around 23% of the ocean floor in East Antarctica has been mapped. A Geoscience Australia voyage to Cape Darnley is currently charting swathes of the bottom with a multibeam echo sounder.

The expedition is also taking water and sediment samples to look at changes in the production of Antarctic Bottom Water, the cold, salty water that sinks and drives the "great ocean conveyor belt", which carries crucial warmth to places like Europe. Freshwater from melting glaciers may be putting a brake on that conveyor belt. "We want to understand, in the past, has that deep water production slowed when it's been slightly warmer," marine geoscientist Alix Post says via satellite phone from aboard the Geoscience Australia voyage.

To measure the properties of East Antarctica's glaciers and the land beneath them, planes carrying sensitive measuring equipment monitor the ice from above (Credit: Shuai Yan)

In 2023-24, the German icebreaker Polarstern will take water and sediment samples near the Amery and Shackleton ice shelves and the Denman ice tongue, and in 2025, the Australian icebreaker Nuyina will also go to Denman. The Australian Antarctic Division has also started a camp of huts and tents in the windswept Bunger Hills so scientists can drill ice cores, collect sediments and set up autonomous monitoring stations at the Denman glacier.

Research efforts like these reflect a growing realisation that East Antarctica could start affecting sea levels and the climate system within decades rather than centuries, says University of Texas at Austin researcher Shuai Yan, who last year discovered a lake 3.2km (2 miles) under the ice that may hold a sedimentary record of the ice sheet’'s formation.

“It's a sleeping giant,” he says, “and if we keep going down the way we're going now, I'm afraid it can wake up someday.”

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

Opex 360

L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

BBC

7 best Oscars moments from the 95th Academy Awards

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Ke Huy Quan and Jamie Lee Curtis make emotional speeches

The 2023 Academy Awards were full of emotional acceptance speeches, surprising turns and out-of-this-world movies. Here are some of the best moments from the year's biggest night in Hollywood.

A full-circle moment

Sunday's ceremony was an opportunity for Ke Huy Quan to catch up with his old friend Harrison Ford.

Quan, who starred alongside Ford in Indiana Jones and the Temple of Doom when he was a child, won best supporting actor for Everything Everywhere All at Once following a two-decade break from performing.

After Everything Everywhere's best picture win, he excitedly ran up to the stage and embraced his former co-star, who presented the award.

Lady Gaga goes make-up free

Lady Gaga made sure her vocals were centre stage when she performed without make-up and wearing jeans and a plain T-shirt.

The look for her performance of Hold My Hand, nominated for best original song, was a stark contrast to her earlier appearance on the not-so-red carpet, in a black Versace dress with a sheer corset bodice.

While on the carpet, she received praise from fans on social media for rushing to the aid of a photographer who appeared to have fallen when walking past her.

Hugh Grant talks up the benefits of moisturiser

British actor Hugh Grant's humour was a hit with the crowd at the Dolby Theatre.

When presenting the award for best production design with his Four Weddings and a Funeral co-star Andie MacDowell, Grant joked: "The purpose of this is two-fold.

"The first is to raise the vital importance of a good moisturiser. Andie has used one every day of her life, I have not."

Grant then gestured to MacDowell, saying: "Still stunning." He then gestured to himself: "Basically a scrotum."

Earlier in the evening, Grant seemed less enthused as he spoke to model Ashely Graham about his cameo appearance in the film Glass Onion: A Knives Out Mystery.

Asked about his experience filming the sequel, he replied: "Well I'm barely in it. I'm in it for three seconds."

Probed further about whether he enjoyed filming it, he replied: "Almost."

John Travolta's tearful tribute to Grease co-star

When presenting the In Memoriam tribute for Hollywood figures who have died last year, John Travolta offered an emotional tribute to his Grease co-star Olivia Newton John.

"We remain hopelessly devoted to you," Travolta tearfully said, referencing the iconic song by Newton John.

Jimmy Kimmel addresses The Slap

The late-night talk show host returned to host his third Academy Awards ceremony. He quickly addressed last year's Oscars controversy, when Will Smith slapped Chris Rock on stage.

"We want you to have fun, feel safe and, most importantly, we want me feel safe. So, we have strict policies in place," Kimmel said.

"If anyone in this theatre commits an act of violence at any point during the show, you will be awarded the Oscar for best actor and permitted to give a 19-minute long speech.

"But seriously, the Academy has a crisis team in place," he added. "If anything unpredictable or violent happens during the show, sit there and do absolutely nothing. Maybe even give the assailant a hug."

... and brings a donkey on stage

In an ode to the Irish film Banshees of Inisherin, Kimmel later brought a donkey on stage.

"She's a certified emotional support donkey. At least that's what we told the airline to get her on the plane from Ireland. If you're feeling sad or need a hug... Let's get you back on that Spirit Airlines flight now."

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Kimmel kicks off Oscars with Will Smith joke, then brings out a donkey

Cocaine Bear makes an appearance

Elizabeth Banks presented the award for best visual effects - accompanied by a very hyperactive grizzly.

"I recently directed the film Cocaine Bear and without visual effects, this is what the bear would look like," Banks joked.

An Irish Goodbye star gets birthday singalong

The directors of best short film, An Irish Goodbye, used their acceptance speech to sing a rendition of Happy Birthday to one of the film's stars, James Martin.

After saying their thank yous, director Ross White said: "This award is actually the second most important thing about today because it's this man's birthday", referring to Martin.

"We'd like to use the rest of our time up here to sing for James," he added, before leading the audience in song while Martin clasped the Oscars award.

Related Topics

More on this story

All of the winners at the 95th Academy Awards

BBC

Oscars 2023: Everything Everywhere All At Once cleans up with seven awards

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Michelle Yeoh makes best actress Oscar speech

Michelle Yeoh became the first Asian woman to win best actress, as Everything Everywhere All at Once dominated at the Oscars.

The dazzling multiverse adventure won seven awards including best picture, director and original screenplay.

Accepting her statuette, Yeoh said: "For all the little boys and girls who look like me watching tonight, this is a beacon of hope and possibilities.

"And ladies, don't let anybody tell you that you are ever past your prime."

Yeoh's co-stars Ke Huy Quan and Jamie Lee Curtis triumphed in the supporting actor and actress categories. In the history of the Oscars, no other film has ever won best picture, best director and three acting prizes.

In Everything Everywhere All at Once, Yeoh plays a Chinese-American laundrette owner who is mired in a tax audit, stuck in a crumbling marriage and struggling to connect with her daughter Joy.

But when she discovers different versions of herself in the multiverse, she must tap into their skills in order to save the world.

"This is proof that dreams do come true," Yeoh said in her speech. "I have to dedicate this to all the moms in the world because they are the superheroes, and without them, none of us would be here tonight."

The 60-year-old enjoyed a late surge in momentum in this year's Oscars race, ultimately overtaking the early frontrunner Cate Blanchett.

Yeoh is only the second woman of colour to win best leading actress, following Halle Berry for Monster's Ball more than two decades ago.

Best leading actress has historically been far less diverse than the supporting actress category, where Ariana DeBose, Yuh-jung Youn, Regina King, Viola Davis, Lupita Nyong'o and Octavia Spencer have won in the past decade.

Brendan Fraser caps comeback

Elsewhere, Brendan Fraser capped his extraordinary comeback after years away from the Hollywood spotlight by winning best actor for his performance in The Whale.

Thanking the film's director, the 54-year-old said: "I'm grateful to Darren Aronofsky for throwing me a creative lifeline."

"I just wanted to say thank you for this acknowledgement," he said.

Addressing his fellow nominees, he said: "You laid your whale-sized hearts so we could see into your souls, like no-one else could do, and it is my honour to be named alongside you in this category."

Fraser was a huge film star at the turn of the millennium, starring in films such as George of the Jungle and The Mummy.

But he spent years out of the spotlight as he struggled to recapture his earlier success, mostly taking on smaller roles.

That changed when he was cast in The Whale as an overweight professor trying to repair his relationship with his estranged daughter.

Fraser transformed his appearance for the film, which also won best make-up and hairstyling.

Ke Huy Quan's emotional speech

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Ke Huy Quan and Jamie Lee Curtis make emotional speeches

Much like Fraser, best supporting actor winner Quan has enjoyed a comeback narrative this awards season. The actor catapulted back into the spotlight thanks to his role in Everything Everywhere All at Once.

He told the audience: "Dreams are something you have to believe in - I almost gave up on mine."

The 51-year-old took an extended break from acting after rising to fame as a child star in films such as The Goonies and Indiana Jones and the Temple of Doom.

In an emotional speech, the Vietnamese-American actor said: "They say stories like this only happen in the movies - I cannot believe it is happening to me. This is the American dream.

"My journey started on a boat, I spent a year in a refugee camp, and somehow I ended up here, on Hollywood's biggest stage... Thank you so much for welcoming me back."

Curtis won the first Oscar of her 45-year acting career by scoring best supporting actress - one of the tightest categories of the night.

"I know it looks like I'm standing up here by myself but I am not, I am hundreds of people," Curtis said in her acceptance speech. "The entire group of artists who made this movie - we just won an Oscar."

Everything Everywhere also won best editing, best original screenplay and best directing for Daniel Kwan and Daniel Scheinert - jointly known as Daniels.

Accepting best picture, Kwan said "I realised growing up that one of the things we can do for each other is shelter each other from the chaos of this crazy world that we live in. Thank you to the storytellers who did that for me."

Other winners

All Quiet on the Western Front, Netflix's German-language World War One epic, finished the night in second place with four awards - best international feature, original score, production design and cinematography.

Its success at the Oscars follows a string of technical wins at the Baftas, but the film failed to replicate its British victory in the top category.

Guillermo del Toro's Pinocchio was named best animated feature. The Mexican filmmaker said: "Animation is cinema, animation is not a genre and animation is ready to be taken to the next step."

Wakanda Forever's Ruth E Carter repeated the best costume design victory she scored with the original Black Panther. She dedicated the prize to her mother, who died aged 101 last week.

There was a British win for The Boy, The Mole, The Fox and The Horse. The adaptation of the illustrated Charlie Mackesy book, which aired on BBC One over Christmas, won best animated short.

The award for best documentary feature went to Navalny, about Russian opposition leader Alexei Navalny and the events related to his 2020 poisoning.

In his speech, director Daniel Roher dedicated the award to Navalny, who has been imprisoned for two years, saying: "Alexei, the world has not forgotten your vital message to the world."

Navalny's wife, Yulia Navalnaya, added: "Alexei, I am dreaming of the day you will be free and our country will be free, stay strong my love."

There was a win in the best sound category for Top Gun: Maverick - one of the biggest box office hits of the past year - while Naatu Naatu from RRR won best original song.

Elsewhere at the ceremony, a dressed-down Lady Gaga sang a stripped-back rendition of Hold My Hand (from Top Gun: Maverick) while Rihanna sang Lift Me Up (from Wakanda Forever).

Jimmy Kimmel's best Oscars jokes

The 95th Academy Awards ceremony was hosted by US chat show host Jimmy Kimmel, who opened with a monologue which reflected on the past 12 months in the film industry.

"They say Hollywood is running out of ideas. I mean, poor Steven Spielberg had to make a movie about Steven Spielberg," he joked, referring to the director's autobiographical best picture nominee The Fabelmans.

He also made jokes about the cancelled Batgirl film - commenting that the character was "the first superhero to be defeated by the accounting department".

The US comic described Avatar: The Way of Water as "another opportunity for James Cameron to do what he loves doing more than anything else - drowning Kate Winslet" (the actress also appeared in Cameron's Titanic).

"It was a big year for diversity and inclusion," Kimmel continued, "we have nominees from every corner of Dublin." The Banshees of Inisherin had four acting nominations, including Colin Farrell and Kerry Condon.

"Five Irish actors are nominated tonight which means the odds of another fight on stage just went way up."

Finally, Kimmel referenced the event that overshadowed last year's ceremony: Will Smith slapping Chris Rock.

"If anyone here commits an act of violence during the show, you will be awarded best actor," Kimmel said, to much laughter, "and permitted to give a 19-minute speech".

Related Topics

More on this story

7 best moments from this year's Oscars

Brendan Fraser caps comeback with Oscar win

All of the winners at the 95th Academy Awards

The best fashion looks at the Oscars

Oscars 2023: Relive the ceremony, as it happened

L'Humanité

Creed/Rocky : Respectez la boxe ! POPulaire, la chronique pop de #Bolchegeek

BolchegeekCinéma

Bolchegeek

Pourquoi les films de boxe font-ils d'aussi bons films sociaux ? Alors que le 3ème film "Creed" vient de sortir, revenons sur cette saga entamée par Rocky en 1976 et ce qu'elle illustre des réalités sociales derrière le noble art. Le cinéma de sport populaire va-t-il faire son grand retour ? 

Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !

RENDEZ-VOUS le 2e dimanche du mois à midi.

Une émission écrite et présentée par Benjamin Patinaud et KateImage : Le Fils de PubMontage : Ace ModeyMusique : 2080Générique : Copain du WebProduction : Kathleen BrunMiniature : Boidin

Nos autres chroniques vidéo

La chronique vidéo d'Osons Causer

Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.

Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !

Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.

Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !

RENDEZ-VOUS le dernier dimanche du mois à midi.

La tête dans le flux

C'est la chronique du service politique de l'Humanité.

Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.

RENDEZ-VOUS tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.

Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?

Nous vous proposons cette analyse en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.

Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

  • Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
  • Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici !

Bolchegeekboxe
Opex 360

Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

PartagezTweetezPartagezEnregistrer

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrer

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

L'Humanité

Racisme et sexisme : double peine pour les femmes racisées

Reportage

Alexia AvrilSolène Cahon

À l’occasion de la marche féministe parisienne du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons rencontré des manifestantes et militantes confrontées, à la fois, au sexisme et au racisme.

Depuis 1977, le 8 mars est une journée de rassemblement et de revendication autour de la question des droits des femmes. Ces dernières années, dans la lutte féministe, un courant de pensée émerge, celui du féminisme intersectionnel. Selon cette idée, il faudrait prendre en compte toutes les intersections où se rencontre les discriminations dont sont victimes les minorités en France.

Féminisme
BBC

SANS TITRE

David Sillito

Media and Arts correspondent

On Friday, the two sides looked to be at loggerheads, three days later, apparent sweet agreement. What has happened?

The BBC’s director general, Tim Davie, says the decision to pull Gary Lineker off air was always about buying some time until they could come to an agreement over his political tweets.

He says Lineker has agreed to abide by the guidance while an independent review takes place.

As with all guidance, the challenge will be how that is interpreted. But there seems to be an agreement on both sides to try to calm things down while the rules are examined.

The disruption to programmes clearly surprised the BBC’s top managers.

They were probably expecting that Match of the Day might look a bit different, but other programmes dropping off the schedules and being radically truncated is a pretty clear sign that there are many within the BBC who feel Gary Lineker has been treated unfairly.

There are also those who are furious that such a highly paid star has not been punished for describing a statement by the home secretary on a key matter of public policy as "beyond awful."

The promise of a review may have taken the heat out of the current turmoil, but as soon as the findings are announced, millions will be watching Gary Lineker’s tweets very carefully.

Reporters have been outside Gary Lineker's house in Barnes, south-west London, this morning shortly after his Match of the Day return was announced.

Taking his dog out for a walk, Lineker told reporters: "I've already said what I'm going to say on Twitter.

"If I say anything more now it just encourages people to doorstep me."

He refused to respond as reporters shouted out questions at him: "Do you stand by what you said?", "Have you won?", "Is this a victory for common sense?" and "Has Tim Davie apologised to you personally?".

"Right that's enough - you've got your pictures", he told photographers.

The BBC Board says it welcomes the agreement reached with Gary Lineker.

“The Board welcomes the fact that the Executive has reached an agreement following the disruption of the weekend," a statement says.

“Impartiality is a cornerstone of the BBC. We believe this is the right time to look at the clarity of the BBC’s social media guidance and how it is applied.

"We will support the Executive in its continuing work to ensure the organisation delivers world-class, impartial content for all audiences.”

Richard Sharp, who sits on the board as non-executive chair of the BBC, is facing fresh calls to resign following the impartiality row. He is yet to comment.

BBC media correspondent David Sillito has just been explaining what this all means for the corporation and Gary Lineker on the BBC News Channel.

He says the agreement the two parties have reached on this matter effectively "kicks the can down the road".

He adds that Lineker may be back on air, but he has agreed not to tweet about party political matters while a review of the BBC's social media guidance takes place.

Sillito agrees that what constitutes 'party political' can be interpreted in many ways, adding: "The ability for people to be upset by anything you say, especially on Twitter, is almost infinite.

"There is an agreement at the moment that some of the heat has been taken out of this for the time being."

Match of the Day commentator Conor McNamara, who pulled out of working over the weekend as a result of the row, has weighed in with quip which will resonate with basically all football fans.

Writing on Twitter, he jokes: "Now… can we go back to arguing about VAR?"

For those of you following this story who aren't fans of the beautiful game, this stands for "video assistant referee" - the rarely uncontroversial system of checking major decisions made by officials on the pitch for top-flight games.

All BBC staff have received an email from the director general Tim Davie in the last hour about the resolution that's just been announced.

"I want to acknowledge how challenging the last few days have been and to say how grateful I am for all your work during this weekend’s disruption."

He tells staff that it was a "difficult balancing act to get right where people are subject to different contracts and on-air positions, and with different audience and social media profiles."

But, he says he recognises that "there are grey areas which has caused potential confusion," so a review on the BBC's social media guidance will go ahead with a focus on how it applies to freelancers outside news and current affairs.

"Gary is in favour of such a review and I’m pleased that he will be back on air this coming weekend."

"We’ve had a difficult weekend. But it’s right that we listen and that we ask ourselves questions to ensure that we continue to fight for a BBC that delivers world-class, impartial output for all audiences."

Lineker's next appearance for the BBC will be the coverage of the FA Cup quarter-final clash between Manchester City and Burnley.

The match will kick off on Saturday at 17:45 GMT, with coverage from the Etihad Stadium on BBC One starting at 17:25 GMT.

Alastair Campbell, politics podcast host and once Tony Blair's director of communications, has been speaking to the BBC about Lineker's return as Match of the Day host.

Campbell's Rest is Politics podcast is produced by Goalhanger Podcasts, a company co-owned by Lineker.

He says it's "very good news" and a "complete and total vindication for Gary Lineker."

Director general Tim Davie handled a "very difficult situation very badly at first, but has then recognised the mistake the BBC has made and has sought to rectify it, and that's a good thing."

There are lessons in this for the BBC, he adds, as this is about "much more" than Gary Lineker.

"When you are subject to this right-wing political pressure, you should resist it and stand up to it, not pander to it."

Gary Lineker hasn't quite finished tweeting - he's now thanked BBC Director General Tim Davie's "understanding during this difficult period".

The Match of the Day presenter writes Davie "has an almost impossible job keeping everybody happy, particularly in the area of impartiality".

"I am delighted that we’ll continue to fight the good fight, together," Lineker adds.

Director General Tim Davie has been asked if he "bowed to pressure" from Tory MPs and Conservative media organisations in the Gary Lineker row.

Davie denies this and says while "it's a convenient narrative, it's not true".

Acknowledging his former involvement with the Conservative Party, he says there was "some political involvement" 30 years ago.

Davie adds he "was absolutely not affected by pressure from one party or the other. That is not how we work editorially in the BBC".

"The impartiality guidelines would be equally applied in terms of being critical of the left or the right. The issue is getting involved in party political matters and we apply that independently."

In his interview with the BBC's David Sillito, director general Tim Davie said it was a "significant thing" to take Gary Lineker off the air but he wanted to "move forward" and resolve things.

He also said Lineker had agreed to abide by the current guidelines while a review of the BBC's social media guidance takes place.

However he has acknowledged the current rules have "grey areas" so it's unclear how that might play out.

Here's more from director general Tim Davie, who has been speaking to BBC media correspondent David Sillito.

"I've always said we need to take proportionate action, for some people by the way we've taken too severe action, others think we're being too lenient."

Asking Gary Lineker to step aside was appropriate and the "right thing" to do.

"How are you so out of touch with your own corporation, your own organisation, your own staff, your own programmes, you didn't foresee this complete chaos that's happened" David Sillito then asks.

"I respect the views of the sports teams, they obviously were put in a very difficult situation." the DG responds.

If you talk to people across the BBC, they "are all very passionate about our standing as an impartial broadcaster."

This affair shows how "polarised" the debate has gone, he adds.

"I want to fight for a BBC where we can have proper calm debate to facilitate free speech."

Here's a bit more from what director general Tim Davie had to say in his statement about balancing the BBC's commitments to both impartiality and freedom of expression.

A reminder - he's announced an independent review of the social media guidance.

That is a difficult balancing act to get right where people are subject to different contracts and on air positions, and with different audience and social media profiles. The BBC’s social media guidance is designed to help manage these sometimes difficult challenges and I am aware there is a need to ensure that the guidance is up to this task. It should be clear, proportionate, and appropriate."

We've also been hearing from Labour leader Sir Keir Starmer this morning.

He has accused the BBC of being in a mess and repeated that its Chairman Richard Sharp's position is becoming "increasingly untenable".

Speaking to journalists just before it was announced Lineker would return to Match of the Day, Starmer says this is a "mess of the BBC's own making".

Starmer tells broadcasters the public would wonder: "How on Earth is he still in position but Gary Lineker has been taken off air?"

An ongoing KC-led review into Richard Sharp’s appointment as BBC chairman is investigating whether he failed to properly disclose details of his involvement in the facilitation of an £800,000 loan guarantee for the then-prime minister Boris Johnson. He has denied any involvement in the arrangement of a loan for Johnson.

The BBC is also conducting its own internal review over any potential conflicts of interest Sharp may have in his current role as BBC chairman.

Lineker has finished his statement on Twitter now, concluding with a final fourth post:

We remain a country of predominantly tolerant, welcoming and generous people. Thank you."

A final thought: however difficult the last few days have been, it simply doesn’t compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away. It’s heartwarming to have seen the empathy towards their plight from so many of you."

Our Media Correspondent David Sillito has been speaking to BBC Director General Tim Davie. We'll have more from that interview in a moment but here's a breaking line.

Davie says: “Gary has agreed to abide by the guidance whilst the independent review takes place."

We're yet to have Lineker himself confirm this but he's tweeting a thread out right now.

I have been presenting sport on the BBC for almost 3 decades and am immeasurably proud to work with the best and fairest broadcaster in the world. I cannot wait to get back in the MOTD chair on Saturday."

Gary Lineker has put his response to the news of a deal, appropriately, on his Twitter account.

The first of four posts says:

After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this. I want to thank you all for the incredible support, particularly my colleagues at BBC Sport, for the remarkable show of solidarity. Football is a team game but their backing was overwhelming."

The BBC Director General Tim Davie has announced there will be review, led by an independent expert reporting to the BBC, on its existing social media guidance, with a particular focus on how it applies to freelancers outside news and current affairs.

The director general says the BBC and Gary are "in favour of such a review."

The BBC’s current social media guidance will remain in place while the work is completed and who will carry the review out will be announced "shortly", Davie adds.

Opex 360

L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].

Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.

En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.

Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].

Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.

« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.

Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.

« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.

Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.

« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.

Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.

Opex 360

L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.

Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.

Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.

« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.

Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.

« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.

« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.

Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.

Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.

L'Humanité

Philippe Martinez : les coulisses du red chef d'un jour

Reportage

Solène Cahon

Alors qu'il est l'une des voix majeures de la contestation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est devenu rédacteur en chef de l'Humanité le temps d'une journée pour ce jeudi 9 mars. 

Arrivé ce matin à 9h00, Philippe Martinez s'est directement mit à la tâche pour superviser l'édition de l'Humanité à paraître le vendredi 10 mars et consacrée au mouvement social contre la réforme des retraites. Son objectif : mettre en avant la question de la "démocratie" dans ce débat.

Engagé au coeur de la lutte, le secrétaire général de la CGT se trouve à un tournant de sa carrière. Il quittera ses fonctions lors du prochain congrès du syndicat en mars. En poste depuis 2015, il retrouvera bientôt son poste de salarié chez Renault, à la veille de ses 62 ans. 

Réforme des retraites
BBC

Silicon Valley Bank: Money in failed bank is safe, US government says

US authorities took emergency measures on Sunday to shore up the banking system after Silicon Valley Bank (SVB) and Signature Bank collapsed.

People and businesses who have money deposited with SVB would be able to access all their cash from Monday, the government said.

Regulators also closed New York-based Signature Bank after mounting pressure.

President Joe Biden will address the dramatic weekend in the financial sector later on Monday.

In a statement, he promised to hold "those responsible for this mess fully accountable".

SVB - which specialised in lending to technology companies - was shut down by regulators who seized its assets on Friday. It was the largest failure of a US bank since the financial crisis in 2008.

A statement from the US Treasury, the Federal Reserve and Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) said depositors would be fully protected. The taxpayer will not bear any losses from the move, it said.

SVB was scrambling to raise money to plug a loss from the sale of assets affected by higher interest rates.

"The US banking system remains resilient and on a solid foundation, in large part due to reforms that were made after the financial crisis that ensured better safeguards for the banking industry," the authorities' joint statement said.

"Those reforms combined with today's actions demonstrate our commitment to take the necessary steps to ensure that depositors' savings remain safe."

Those actions also apply to Signature Bank of New York, seen as the most vulnerable institution after SVB, which came under regulatory control on Sunday.

As part of their moves to restore confidence, regulators also unveiled a new way to give banks access to emergency funds.

The Federal Reserve said it would offer assistance through a new Bank Term Funding Program, making it easier for banks to borrow from it in a crisis.

SVB was seen as a crucial lender for early-stage businesses in the tech sector. It was the banking partner for nearly half of US venture-backed technology and healthcare companies that listed on stock markets last year.

I've been speaking to people with money stuck in SVB over the weekend.

One founder told me had been constantly refreshing his online banking page, hoping it might work.

Another said he was confident the government would step in, but admitted he might have lost about around 40% of the company's cash overnight.

This statement, then, has been welcomed by depositors. But there are those that will raise eyebrows at this move.

SVB mainly banked start-ups and venture capitalists in Silicon Valley - the tech elite. And those Silicon Valley elites tend to have more than a streak of libertarianism to their politics: the boilerplate view is that government is slow and too big.

Critics argue that it's with great irony that it's the government who has stepped in to save the day. Some will wonder whether influential tech bros have been given preferential treatment: capitalism for when things go well, socialism for when it doesn't.

It's why the statement is worded carefully that taxpayers will not be paying for this. Mr Biden will now have to defend the move - and reassure members of his own party that guaranteeing depositors was the only way.

Elsewhere, authorities in Canada took temporary control of the assets of SVB's branch in the country. The top banking regulator said it intended to seek permanent control.

SVB started as a California bank in 1983 and expanded rapidly over the last decade.

But it came under pressure as higher interest rates made it harder for start-ups to raise money through private fundraising or share sales.

In Silicon Valley, the reverberations from the collapse have been widespread as companies face questions about what it means for their finances.

Paul Ashworth, chief North America economist at Capital Economics, said the US authorities had "acted aggressively to prevent a contagion developing".

"Rationally, this should be enough to stop any contagion from spreading and taking down more banks, which can happen in the blink of an eye in the digital age. But contagion has always been more about irrational fear, so we would stress that there is no guarantee this will work," he added.

Meanwhile, HSBC has bought the UK arm of SVB.

The Treasury said the deal, which was thrashed out with HSBC through the night to be done before trading resumed on Monday, involved no taxpayer money.

Customers and businesses who had been unable to withdraw their money will now be able to access it as normal.

Related Topics

More on this story

HSBC swoops in to rescue UK arm of Silicon Valley Bank

US bank taken over in biggest failure since 2008

Offer made for UK arm of failed US bank

Financial shares hit by Silicon Valley Bank slump

Rising interest rates will uncover more ticking bombs

L'Humanité

À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Réunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.

Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire. 

« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.

3,5 millions de manifestants

La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.

« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.

grèves reconductibles

Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".

L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16. 

Réforme des retraites
BBC

SANS TITRE

Inter Milan will again try to sign Manchester United's 28-year-old Sweden defender Victor Lindelof in the summer after failing to agree a loan deal in January, the Sun is reporting.

The Serie A side have also emerged as favourites to sign France forward Marcus Thuram, 25, from Borussia Monchengladbach, despite interest from United, along with Juventus and Newcastle. (Calciomercato - in Italian)

Click here for today's full Gossip column.

Bournemouth 1-0 Liverpool

Liverpool

Former Premier League defender Stephen Kelly says Liverpool's inconsistency makes their push for a top-four finish "a real hard task".

Kelly told BBC Radio 5 Live's Football Daily: "It’s such a strange one.

"The level of inconsistency is very hard to get your head around for anybody watching Liverpool because they have been the team that has been most consistent in pushing City over the last few seasons.

"The energy levels they display, the way they go about their business, everything about them seems to be spot on. At the moment it's up and down and they don’t seem to have a rhythm about them to be able to kill teams off on a regular basis.

"The United game they were fantastic and then this one they can’t put them to bed and people expected this to be a done deal.

"The push for the top four was on, but Spurs have picked up points, Newcastle have a couple of games in hand and it’s going to be a real hard task to get them in that position."

Listen to Football Daily on BBC Sounds

Everything Liverpool in one place – bookmark the page or if you’re using the app hit the bell icon for club notifications

Get involved #bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)

The Klopp tactics of a high press including the full backs are not as effective against "the low block" as teams sit in wait, break and then find insufficient defenders playing a high line. Bournemouth could easily have scored another 3 or 4!

The question is do we expect too much from Liverpool?

They might have 19 top-tier titles to their name, but have only won the Premier League once - in 2019/20.

Before then, Liverpool last won the old First Division crown in 1989/90.

But while the title has proved a difficult nut to crack in recent years, qualification for Europe has not.

Liverpool have won the European Cup/Champions League six times and have been a regular in the competition since Jurgen Klopp took the reins in October, 2015.

Since failing to qualify in the German's first year in charge, they have been an ever-present in the Champions League, winning the competition in 2019 and losing to Real Madrid in the 2018 and 2022 finals.

Just when you think Liverpool have turned a corner this season they produce a result or performance that trips them up.

Liverpool had won four out of five league games heading to Bournemouth on Saturday and travelled to the south coast on the back of thrashing Manchester United 7-0.

The Reds only went and lost 1-0 to the relegation-battling Cherries as their hopes of finishing in the top four took a blow with another disappointing showing away from home.

Jurgen Klopp’s side have suffered seven of their eight top-flight defeats on the road this season, which is the most of any of the top 12 in the Premier League.

Apart from Bournemouth, they have lost at Wolves, Brighton, Brentford, Nottingham Forest, Arsenal, Manchester United.

The chances of Liverpool overturning a 5-2 deficit at Real Madrid on Wednesday in the second leg of their last-16 Champions League tie are already slim but that sort of record only goes to make it even more unlikely.

Unless Liverpool can sort out their struggles away from home, they could also prove key in their challenge for a top four spot.

The Reds play at Manchester City and Chelsea in their next two league games and six of their remaining 12 top-flight fixtures are on the road.

"This game was a massive knock," said Liverpool boss Jurgen Klopp.

"You know how it is with knocks, you have to take them and see how big the scars are and go from there."

Liverpool's patchy away form - just three wins in 13 league games on the road - continues to hold them back.

"Concerned? Yes, I see it," added Klopp on his side's away performances.

"In the home games we are in the top four but in the away games we are not even in Europe, there is always a reason and our away results is for sure [the reason]."

Get involved #bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)

Bubble well and truly burst for Klopp. He's revered as one of the worlds best managers, yet somehow failed to keep his team young and fresh. His failure to bring young quality into his midfield will ultimately be the reason Liverpool have failed this season

Do you think Liverpool will finish in the top four this season?

A story published by BBC Sport before the weekend's round of Premier League matches suggested Liverpool had a 59% chance of finishing in the qualifying places for next season's Champions League.

The article used data from the Euro Club Index - compiled by experts Nielsen's Gracenote - to predict the likely chances of all Premier League clubs finishing in the top four.

Before Saturday's defeat, the data showed Jurgen Klopp's side finishing ahead of Tottenham, Newcastle and Brighton.

Here is the current Premier League table...

...what do you think? Click thumbs up if you think Liverpool will still make the top four or thumbs down if you think they will miss out.

Also, click on this link to fill in your predicted top four.

It must be a headscratcher, even for a manager as experienced as Jurgen Klopp.

How can a side go from a historic 7-0 win against in-form Manchester United to losing 1-0 at relegation-threatened Bournemouth?

The question is, which Liverpool team will turn up at Real Madrid on Wednesday?

For any other club in any other season, few would back them to claw back a three-goal deficit in the second leg of a last-16 Champions League tie at the Bernabeu.

But for Liverpool, this season, who can say?

Thumbs up if you think they could do it, thumbs down if you say definitely not!

For Liverpool to go from a 7-0 win against Manchester United to a 1-0 defeat at Bournemouth would seem unthinkable in any other season, but pretty much sums up their current campaign.

It continues a rollercoaster run of results that has seen Jurgen Klopp's side win four, lose three and draw one since the beginning of February:

Bournemouth 1-0 Liverpool

Liverpool's supporters who made the trip down to Bournemouth on Saturday will have started the day hoping to end it in the top four.

Those dreams looked in jeopardy when Philip Billing put the home side in front in the first half and were completely dashed after the break when Mohammed Salah blazed a penalty wide.

That glaring miss, coupled with Liverpool's failure to make the most of their 15 shots on goal and 69% possession, saw Bournemouth climb out of the relegation zone.

Subsequent wins for Tottenham and Newcastle saw Liverpool finish the weekend down in sixth, six points behind fourth-placed Spurs and two behind Eddie Howe's Magpies in fifth.

Read the full match report here.

According to football journalist Fabrizio Romano, Manchester City are preparing to offer Argentina forward Julian Alvarez, 23, a new contract until June 2028 and the deal could be completed before Tuesday's Champions League match at home to RB Leipzig.

We will be hearing from Manchester City manager Pep Guardiola today from 12:30 GMT ahead of that second leg of their last-16 tie.

Click here to read today's full Gossip column.

West Ham 1-1 Aston Villa

The pressure is building on Moyes to prove he can steer West Ham to safety and the urgent need for the Hammers to begin adding to their six wins this season was reinforced by victories for relegation rivals Bournemouth and Everton a day earlier.

Those results saw the Hammers - who have slipped a long way from the heights of securing European football in successive seasons - drop into the bottom three with a third of the season remaining, despite an outlay of around £160m on new players.

And while the draw marginally improved their immediate situation, the fans, just as they did following the 4-0 thumping by Brighton, made their feelings clear as the full-time whistle was met with boos.

Benrahma led by example as the home side looked to put last weekend's setback behind them, combining driving runs with several quality attempts as he became only the third player to register as many as 10 shots in a Premier League game this season.

But despite landing half of those on target, with Martinez and Young both making crucial interventions for Villa, he could not add to his spectacular penalty as the visitors held out for a point.

Things look rather different for Aston Villa since Unai Emery took charge in November, with their relegation concerns a reassuring 11 points behind them and a top-half finish within reach.

A rejuvenated Watkins has been at the forefront of their recovery, and the 27-year-old has surely put himself in contention for inclusion in Gareth Southgate's latest England squad, to be announced next week before the start of the Three Lions' Euro 2024 qualifying campaign.

Only Marcus Rashford (10), Erling Haaland (10) and Harry Kane (8) have scored more goals in the competition than Watkins since the Premier League season resumed in December.

He expertly arrowed his header into the ground, the bounce beating Alphonse Areola, although he did miss a terrific chance to add to his tally when he shot at the West Ham goalkeeper at close range.

West Ham 1-1 Aston Villa

West Ham earned a point against Aston Villa which saw David Moyes' struggling side move out of the Premier League relegation places on goal difference.

Villa striker Ollie Watkins continued his impressive form as he broke the deadlock with a 17th-minute header from left-back Alex Moreno's sublime cross for his sixth goal in seven games.

The lively Said Benrahma took his opportunity to respond for the hosts from the penalty spot nine minutes later, firing his spot-kick out of reach of World Cup winner Emiliano Martinez after Leon Bailey's foul on Lucas Paqueta.

Benrahma was the standout attacking threat on either side at London Stadium but the winger saw a powerful strike from distance tipped over by Martinez in the second half among his match-leading 10 shots on goal.

Denied again by Ashley Young's last-ditch block the Algeria international was unable to inspire the hosts to victory - although the point was enough to take West Ham above Bournemouth, who beat Liverpool on Saturday, to 17th in the standings.

Aston Villa, whose appeals for a penalty of their own were dismissed by the video assistant referee following Declan Rice's challenge on Emiliano Buendia, remain 11th.

Match report.

Manchester City are interested in 26-year-old England defender Ben Chilwell, who could be part of a "mass clearout" at Chelsea this summer. (Athletic - subscription)

Chelsea's Belgium striker Romelu Lukaku, 29, wants to stay at Inter Milan when his loan deal at the San Siro expires, but the Serie A club cannot afford to keep him on the same terms and he is not part of Graham Potter's plans at Stamford Bridge. (Mail)

Paris St-Germain have joined Chelsea and Manchester United in wanting Napoli's 24-year-old Nigeria striker Victor Osimhen. (Nicolo Schira)

Chelsea and Newcastle are monitoring Raphinha's situation at Barcelona, who could be willing to sell the 26-year-old Brazil winger. (Sport - in Spanish)

Click here to read today's Gossip column.

Newcastle 2-1 Wolves

Though Newcastle deserved their victory, Wolves will feel the decisive moment of the match went against them when it was still goalless.

Pope miscontrolled a back pass that was intercepted by Jimenez and the Mexico striker appeared to be bodychecked by the England goalkeeper as he attempted to run on to the ball.

Referee Madley, who was a considerable distance away, waved away their appeals and the video assistant referee did not ask the official to take a second look on the monitor.

"For me, we should have had a penalty. We are very unlucky with the referee," Lopetegui told Sky Sports.

"In the second half, we improved a lot. We changed a lot of things and were able to get at them.

"It was a pity that we had no changes left to make after they scored. We lost against a very good team."

Despite going into the game as the Premier League's lowest scorers, Wolves created a number of decent opportunities, with Daniel Podence hitting the post with a fizzing low drive shortly before the interval, while Pedro Neto and Joao Moutinho drew smart stops from Pope before Hwang's equaliser.

But the defeat, combined with results elsewhere over the weekend, has allowed a number of teams below Wolves to close the gap in what becoming an unpredictable relegation battle, with just five points separating the bottom nine.

That makes Wolves' next two matches, against fellow strugglers Leeds and Nottingham Forest, hugely significant as they look to secure a fifth successive season in the top flight.

Should Wolves have had a penalty? Let us know! #bbcfootball, via WhatsApp on 03301231826 or text 81111 (UK only, standard message rates apply)

You can follow the full reaction to the BBC's announcement on Gary Lineker's return to Match of the Day via this live page.

Also, read the full report on this developing story here.

Gary Lineker has put his response to the news of a deal on his Twitter account.

The first of four posts says: "After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this. I want to thank you all for the incredible support, particularly my colleagues at BBC Sport, for the remarkable show of solidarity. Football is a team game but their backing was overwhelming."

Lineker continued: "I have been presenting sport on the BBC for almost 3 decades and am immeasurably proud to work with the best and fairest broadcaster in the world. I cannot wait to get back in the MOTD chair on Saturday.

"I have been presenting sport on the BBC for almost 3 decades and am immeasurably proud to work with the best and fairest broadcaster in the world. I cannot wait to get back in the MOTD chair on Saturday.

"We remain a country of predominantly tolerant, welcoming and generous people. Thank you."

The BBC Director General Tim Davie has announced there will be a review, led by an independent expert reporting to the BBC, on its existing social media guidance, with a particular focus on how it applies to freelancers outside news and current affairs.

The director general says the BBC and Gary are "in favour of such a review."

The BBC’s current social media guidance will remain in place while the work is completed and who will carry the review out will be announced "shortly", Davie adds.

Read the full story here.

Gary Lineker and BBC management have reached a deal to get the presenter back on air, after the weekend's disruption to BBC Sport schedules.

Director General Tim Davie says: “Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend.”

In a statement, Davie also announces the BBC will launch an independent review into its social media guidelines, with a particular focus on freelancers outside news and current affairs like Lineker.

Gary Lineker says in the statement: "I am glad that we have found a way forward. I support this review and look forward to getting back on air."

Click here for the BBC News live page on the Lineker announcement.

Opex 360

L’Union européenne veut organiser des exercices navals pour améliorer la protection de ses infrastructures critiques

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

L’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.

Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.

Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.

Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».

« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.

Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.

Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.

S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».

Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.

Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.

Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.

BBC

Gary Lineker to return to Match of the Day as BBC announces social media review

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch: BBC's director general on Gary Lineker following BBC guidelines

Gary Lineker will return to present Match of the Day after he was taken off air following an impartiality row in which he criticised the government's new asylum policy.

BBC director general Tim Davie announced an independent review will be carried out on social media guidelines.

Lineker said he backs the review and is looking forward to getting back on air.

He said the last few days had been "surreal" and thanked people for their "incredible support".

Weekend football coverage across the BBC was disrupted due to walkouts triggered by Lineker's suspension.

In a statement, Mr Davie said: "Everyone recognises this has been a difficult period for staff, contributors, presenters and, most importantly, our audiences.

"I apologise for this."

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: The weekend of BBC football show chaos... in 90 seconds

Last week, in a tweet Lineker compared the language used to set out the government's asylum plan to "that used by Germany in the 30s".

His words, about the government's new Illegal Migration Bill, were criticised by Conservative ministers, including the home secretary.

Lineker was told on Friday he had to apologise for his tweets or would be unable to present Match of the Day at the weekend.

When he refused to do so, he was taken off air, triggering an unprecedented wave of walkouts from fellow pundits and commentators.

After announcing he will return to presenting on BBC TV, Lineker tweeted: "However difficult the last few days have been, it simply doesn't compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away.

"It's heart-warming to have seen the empathy towards their plight from so many of you.

"We remain a country of predominantly tolerant, welcoming and generous people."

Lineker has hosted Match of the Day since 1999 and is the BBC's highest paid star, having earned about £1.35m in 2020-21. He is employed by the BBC on a freelance basis.

'Abide by the guidelines'

BBC employees are expected to remain impartial on political matters and must follow strict social media guidelines, but there is significant debate about how they should apply to staff outside of news.

Lineker said he backed the independent social media review which Davie said will have a "particular focus" on how the guidelines apply to freelancers outside news and current affairs.

"Shortly, the BBC will announce who will conduct that review," Davie said.

"Between now and the report Gary will abide by the editorial guidelines, that's where we are.

Lineker is expected to return to host Match of the Day's live coverage of the FA Cup quarter-final between Manchester City and Burnley on Saturday evening.

Davie added: "Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend."

Reacting to the announcement, the BBC Board said it welcomed the agreement with Lineker following the weekend of disruption.

In a statement the board said: "We believe this is the right time to look at the clarity of the BBC's social media guidance and how it is applied.

"We will support the executive in its continuing work to ensure the organisation delivers world-class, impartial content for all audiences."

Related Topics

More on this story

Lineker pulled from presenting after impartiality row

BBC talks with Lineker 'moving in right direction'

Opex 360

La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.

En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.

« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.

Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.

« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.

Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.

Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».

Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.

« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.

Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.

Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.

BBC

New Zealand v Sri Lanka: Kane Williamson century leads hosts to final-ball win

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Cricket

Kane Williamson hit a sublime unbeaten century to lead New Zealand to a thrilling two-wicket win over Sri Lanka off the final ball of the first Test.

Williamson's 121 not out saw the Black Caps chase down 285 on a rain-shortened fifth day in Christchurch.

The hosts needed eight off the final over and scrambled a bye from the last ball to seal a dramatic win.

Defeat ended Sri Lanka's hopes of reaching the World Test Championship final in June.

Sri Lanka needed to sweep New Zealand 2-0 in this series to qualify, so India will now face Australia in the final at The Oval.

The fourth and final Test between the two sides in Ahmedabad finished in a draw, ensuring India won the series 2-1.

The Black Caps started the final day on 28-1, requiring 257 more runs for victory.

After the first two sessions were washed out, the umpires ruled there would be a maximum of 52 overs bowled in an extended final session, meaning New Zealand had to score at nearly five runs per over.

They slipped to 90-3 before Williamson combined with Daryl Mitchell for a 142-run stand off 157 balls, with Sri Lanka left to rue wicketkeeper Niroshan Dickwella dropping Williamson on 33.

New Zealand wobbled after Mitchell was bowled for 81 by Asitha Fernando, who then also removed Tom Blundell and Michael Bracewell. It left the hosts on 266-6, needing a further 19 runs with 16 balls remaining.

Captain Tim Southee also fell, but Williamson managed to take the match to the final over.

Matt Henry was run out attempting a second run off the third ball, bringing an injured Neil Wagner to the crease. The fast bowler has a bulging disc in his back and a torn right hamstring and has been ruled out of the second Test.

Williamson sliced the next delivery through point for four to level the scores before Fernando bowled a bouncer that was close to being called wide on height but was ruled a dot ball.

With one needed from the last ball, New Zealand ran a bye through to the keeper after Williamson's missed pull shot and he just managed to slide his bat down in time despite a direct hit at the non-striker's end.

It is New Zealand's second thrilling Test win in a row, following their stunning one-run victory over England last month.

"Seeing how calm Kane is out in the middle keeps us calm as well," said Southee.

"He's a world-class player and world-class players are able to perform in different conditions.

"The guys were very trusting in what he was going to do and, alongside Daryl, for most of the day it was a great partnership that got us in that great position."

The second Test at the Basin Reserve in Wellington starts on Friday.

Opex 360

L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

BBC

Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures

The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.

Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.

Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.

Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.

Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.

Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.

British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.

Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.

Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."

She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.

Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.

Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.

Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.

Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.

Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.

Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.

Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.

Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.

Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.

The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.

Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.

Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.

M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.

Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.

Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.

The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".

In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."

All images subject to copyright.

Related Topics

More on this story

Everything Everywhere cleans up at the Oscars

Michelle Yeoh becomes first Asian best actress winner

7 best moments from this year's Oscars

All of the winners at the 95th Academy Awards

How to watch 2023's Oscar-winning films

L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
BBC

Oscars winners at the 95th Academy Awards - full list

Hollywood royalty gathered to find out who had won a coveted Oscars statuette on Sunday. Here is the list of winners and all the nominees announced at the 95th Academy Awards in Los Angeles.

Best picture

Best actor

Best actress

Best actor in a supporting role

Best actress in a supporting role

Best director

Best original song

Best original score

Best makeup and hairstyling

Best costume design

Best cinematography

Best original screenplay

Best adapted screenplay

Best sound

Best film editing

Best production design

Best visual effects

Best international feature film

Best animated feature

Best documentary feature

Best live action short

Best documentary short

Best animated short

Read more Oscars coverage:

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Stars shine on Oscars champagne carpet

Related Topics

More on this story

Michelle Yeoh becomes first Asian best actress winner

7 best moments from this year's Oscars

The best fashion looks at the Oscars

Ke Huy Quan: From forgotten child star to Oscars hero

BBC

Ke Huy Quan: From forgotten child star of Indiana Jones and The Goonies to Oscars hero

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Ke Huy Quan makes an emotional speech

Ke Huy Quan was a child star in two of the biggest movies of the 1980s, but gave up on acting when Hollywood gave up on him. Now he has made a remarkable comeback by winning an Oscar.

"They say stories like this only happen in the movies," a tearful Quan told the Oscars as he accepted his award for best supporting actor.

"I cannot believe it's happening to me. This is the American dream."

His is a story that would be hard to believe if it was the plot of a film.

As a child, Quan moved from Vietnam to Hong Kong as a refugee, then settled in the US.

He got an audition by accident to play Chinese pickpocket Short Round in 1984's Indiana Jones and the Temple of Doom, then starred as gadget-loving Data in The Goonies the following year.

But as he grew up, the roles dried up, and he settled for working behind the scenes as a stunt co-ordinator and assistant director.

Inspired by watching Crazy Rich Asians, he decided to have another go at pursuing his dream of acting as he approached the age of 50.

An agent friend agreed to represent him - and two weeks later Quan received a call about Everything Everywhere All at Once. That film would provide him with his second big break and his first Academy Award.

"My mom is 84 years old and she is at home watching. Ma, I just won an Oscar!" he said, overcome by emotion, kissing his golden statuette and holding it aloft.

"My journey started on a boat. I spent a year in a refugee camp and somehow I ended up here on Hollywood's biggest stage."

Quan was seven when he left Vietnam on a cramped boat in the late 1970s, landing in Hong Kong with his father while his mother and three siblings went to Malaysia.

The family were reunited when they emigrated to the US in 1979, a move he has said was "traumatic".

"We were refugees," Quan told the Guardian last year. "Nobody wanted us… They would call us 'fresh off the boat'. They would make fun of us when we were in school. You can imagine what that does to the mental state of a child."

His life was to change when he went to support his younger brother at an audition for Indiana Jones at the age of 12. Quan didn't intend to audition, but the casting director suggested he try out too.

Three weeks later, Quan was on his way to Sri Lanka to start shooting the film. "It was one of the happiest times of my life," he said.

Some of the movie's depictions and themes have since been criticised, but Quan believes director Steven Spielberg deserves credit.

"Spielberg was the first person to put an Asian face in a Hollywood blockbuster," he said. "Short Round is funny, he's courageous, he saves Indy's ass."

Then in The Goonies, he was cast alongside fellow young stars like Sean Astin, Josh Brolin, Corey Feldman and Martha Plimpton.

He went on to appear in the TV sitcoms Together We Stand and Head of the Class. But as the 90s wore on, the offers began to dwindle. Any roles sent his way were small and stereotyped.

"It's always difficult to make the transition from a child actor to an adult actor," he told the Telegraph. "But when you're Asian, then it's 100 times more difficult.

"If you were to take 100 scripts, there was a high probability that none of them would feature any meaningful Asian characters. A lot of the time, we were the butt of the joke.

"Your early 20s are supposed to be golden years and all I did was wait for the phone to ring."

He reluctantly stopped waiting, and it was not until the success of Crazy Rich Asians in 2018 that he decided to try to get back on screen.

Fear of missing out

"I remember watching that movie in a theatre three times. I cried every single time," he said.

"I cried because it was such a beautiful movie, but I also cried for a different reason - I had serious FOMO [fear of missing out]. I wanted to be up there along with my fellow Asian actors.

"It was really then that the idea of getting back to my roots started taking place."

When he received the script for Everything Everywhere All at Once, he probably didn't expect it to take him all the way to the Oscars.

On paper, the film is a tough sell. It is an inventive cross between an indie drama about an immigrant family, a zany sci-fi adventure and a superhero action film.

Quan plays Waymond Wang, the husband of Michelle Yeoh's launderette manager - as well as multiple versions of Waymond from alternative universes.

He has said he was unsure how viewers would react to seeing a former child star as a middle-aged man.

"I was 50 years old when I decided to get back into acting," he told the Los Angeles Times.

"It took courage to give voice to this dream I'd had, a dream I had to walk away from, and I didn't think it would find its way back."

In a neat twist of fate, it was one of his old co-stars who helped him secure his comeback role.

Jeff Cohen, who played Chunk in The Goonies, had reinvented himself as an entertainment lawyer and helped Quan negotiate his contract. The film's producer said "he never imagined that he'd have to talk to Chunk and Data for his movie".

Keep your dreams alive

Both Quan and his film have now won over Hollywood.

Everything Everywhere scooped seven Oscars in total on Sunday, including best picture and best actress for Yeoh.

Quan has been one of the most popular figures on the awards circuit this year, with his irrepressible enthusiasm and stream of smiling selfies alongside A-list stars - who seemed just as happy to meet him.

At the Oscars, there was a touching reunion with his former Indiana Jones co-star Harrison Ford, who presented the best supporting actor award.

In his speech, Quan went on to thank his mother "for the sacrifices she made to get me here".

He also thanked his brother and wife - "the love of my life, who month after month, year after year for 20 years, told me my time would come".

He added: "Dreams are something you have to believe in. I almost gave up on mine.

"To all of you out there, please keep your dreams alive.

"Thank you so much for welcoming me back."

Related Topics

More on this story

Michelle Yeoh becomes first Asian best actress winner

Everything Everywhere cleans up at the Oscars

7 best moments from this year's Oscars

The best fashion looks at the Oscars

All of the winners at the 95th Academy Awards

How to watch 2023's Oscar-winning films

L'Humanité

Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »

Actu

À l’occasion de cette nouvelle journée de contestation contre la réforme des retraites, plus d'un million de personnes ont manifesté ce samedi 11 mars. Pour les syndicats, devant la surdité du pouvoir, il faut désormais consulter le peuple.

Samuel Eyene

Les français vont ils réussir à faire plier le gouvernement ? Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec cette fois-ci, un mouvement de lutte organisé en weekend pour permettre aux salariés de se mobiliser sans poser de jour de grève. Cela avait déjà été le cas le 11 février où plus de 2,5 millions étaient descendus dans les rues, selon la CGT.

Les mobilisations s’annoncent particulièrement suivies, à la veille d’une semaine décisive quant à l’adoption du texte de loi par les députés et sénateurs. « C’est la dernière ligne droite (…) C’est maintenant que ça va se jouer », a estimé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, auprès de franceinfo ce matin.

Consulter le peuple

Environ 230 manifestations ont eu lieu dans tout l’Hexagone. Elles ont rassemblé 80 000 à Marseille, 50 000 Saint-Étienne, 45 000 personnes à Toulouse, 25 000 à Nantes,12 000 à Rennes, 11 000 à Grenoble, 8 000 personnes à Vannes, Nice et Toulon, 7 300 à Bayonne, 7 000 à Pau, 17 500 à Caen, 3 600 à Laval...

Comme lors de précédentes journées de mobilisations, des rassemblements ont eu lieu jusque dans des petites villes : Par exemple 1 800 se sont rassemblées à Saint Omer, 1 500 Montluçon,1 250 à Vichy, 800 à Moulins, 600 à Monbard..

300 000 étaient à Paris, où la manifestation s’est élancée à 14 H 00 de la place de la République vers celle de la Nation. « La détermination est là, on est passé même à un stade de grosse colère, avec ce qu'a fait le président de la République » vendredi, en rejetant la demande des syndicats de le rencontrer, a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

« J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social », abonde Laurent Berger, principal dirigeant de la CFDT qui dit sa « sidération » face à la fin de non-recevoir du président de la République. Les responsables syndicaux ont appelé le président de la République à « consulter le peuple » sur la réforme des retraites, lors d'un point presse en amont de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement.

« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

Les grèves continuent

Des grèves reconductibles, qui ont été enclenchées cette semaine, se poursuivent également dans plusieurs secteurs. C’est notamment le cas du côté des cheminots, des éboueurs ou encore des électriciens et gaziers. Ces derniers ont d’ailleurs réalisé des coups d’éclat ce jeudi avec des actions « robin des bois de l’énergie ».

Côté transport, la SNCF annonce un trafic « fortement perturbé » : 1 TGV sur 2, 2 TER sur 5 et 1 Intercités sur 4 circulent aujourd’hui. De son côté, la RATP a annoncé un trafic quasi normal ce samedi sauf sur les RER A et B. Dans le secteur aérien, plus d'un vol sur cinq sont annulés aux aéroports de Nice et Marseille.

Droite et gouvernement  manœuvrent  au Sénat

Alors que les Français marchent, le débat sur la réforme se poursuit au Sénat. La droite veut absolument aller au bout de l'examen du texte. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a ainsi renoncé à présenter son amendement emblématique qui, contrairement aux dispositions actuelles, demandait que la suppression des régimes spéciaux concerne aussi les salariés actuels.

Ce renoncement permet d'accélérer les débats puisque 300 amendements de la gauche y était consacrés. Depuis la décision du gouvernement d'utiliser la méthode du vote bloqué, les débats se sont singulièrement tendus dans la haute assemblée, la gauche dénonçant « un nouveau coup de force » inacceptable.

grèvesRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

Actu

Dans une lettre adressée ce vendredi, le chef de l’Etat ferme sa porte à l’intersyndicale, renvoyée vers son gouvernement. Une fin de non recevoir à la veille de la septième journée de manifestations contre la réforme des retraites. 

Stéphane Guérard

Jeudi, les huit syndicats unis contre la réforme des retraites avaient envoyé une lettre à l’hôte de l’Elysée, dans laquelle ils spécifiaient que « dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer. » Demande rejetée par Emmanuel Macron. Ce vendredi midi, la présidence de la République a rendu publique la réponse du chef de l’Etat dans laquelle ce dernier renvoie tout contact vers l’exécutif:  « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. »

Le président se contente de parer les critiques à son encontre. Mis en cause par l’intersyndicale pour être resté  « silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social (trois millions et demi de participants revendiqués par la CGT lors de la sixième journée de manifestations mercredi dernier, ndlr) », il rétorque: « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiets de ne jamais avoir de retraite ».

Critiqué pour « cette absence de réponse (qui) constitue un grave problème démocratique », le président insiste sur son « attachement au dialogue avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles ».

Le chef de l’Etat se réfugie ensuite derrière son rôle de « garant des institutions. Il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement », une façon d’affirmer que le temps des discussions avec les syndicats est révolu depuis la présentation du projet de réforme début janvier par la première ministre.

Afin de prouver qu’un processus de discussions a bien eu lieu au préalable, le chef de l’Etat rappelle les « nombreuses avancées (...) réalisées (sur le texte gouvernemental, NDLR) , y compris sur la question de l’âge légal en renonçant à le porter à 65 ans ». Cette dernière  « avancée » est pourtant le fruit des négociations entre la première ministre Elisabeth Borne et Les Républicains, non avec les syndicats. Ceux-ci fondent au contraire leur front commun sur le retrait du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

Emmanuel Macron ne reconnaît finalement qu’une vertu aux mouvement social initié par les confédérations: le fait d’organiser des manifestations sans heurts.  « Vous exprimez avec force votre désaccord avec ce projet de loi et avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité qui vous honore », note-t-il. L’intersyndicale a l’occasion de répondre à la missive présidentielle ce samedi, lors de la septième journée de mobilisation, avant une huitième mercredi.

Stéphane Guérard

Emmanuel MacronRéforme des retraitesMobilisations retraites
BBC

Many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives – Alex Soojung-Kim Pang

While burnout has long been a widespread workplace phenomenon, rates spiked during the pandemic. Amid lockdowns, caring responsibilities and a public-health emergency, global data shows more workers reported feeling chronic stress and exhaustion: according to a March 2021 study of 1,500 US workers by hiring platform Indeed 67% of respondents believed burnout had increased during the Covid-19 pandemic.

Yet, three years on, there are few signs burnout is abating. In the new world of work, large swaths of the workforce still say they’re burnt out. Rates continue to climb: in a February 2023 survey of 10,243 global workers by US think-tank Future Forum, 42% reported burnout, its highest figure since May 2021.

In theory, flexible working arrangements would mean increased work-life balance, productivity and well-being for employees. Conversations around burnout have increased, and companies seem to be more willing to offer employees perks such as gym memberships and home-office expenses that, intuitively, should help mitigate stressors driving burnout.

But despite these factors, reports of burnout are still on the rise – and the phenomenon can no longer be solely associated with the pandemic. Its prevalence suggests it's here to stay for the long term, even with companies making adjustments in the workplace. Given this, experts say it may be the case that employers and workers need to instead focus on managing burnout, rather than aim to eliminate it entirely.  

A long-standing issue

Burnout had been a growing concern even before the pandemic. A 2018 Gallup study of 7,500 US workers showed that 67% experienced burnout on the job. In 2019, the World Health Organization (WHO) included it in its International Classification of Diseases, defining it as an ‘occupational phenomenon’, rather than a medical condition.

While extreme working culture and gruelling hours have been glamorised in some cases, the conversation around burnout has largely shifted to recognise its seriousness. Data has been a part of this evolution in attitude: a May 2021 study by WHO and the International Labour Organization suggested that an estimated three-quarters of a million people die annually from ischaemic heart disease and stroke, due to working long hours.

“Even before Covid-19, we saw that burnout had turned from an occupational risk in a few high-status, high-stress professions, to something that was more of a public health problem,” explains California-based Alex Soojung-Kim Pang, author of Rest: Why You Get More Done When You Work Less. 

Major causes of burnout include prolonged heavy workloads, sustained overworking and toxic cultures. Pang says such workplaces practices have been common for decades. “Many companies have felt entitled to demand long hours from their employees, and extract the maximum amount of work from them in order to improve the bottom line.”

Traditionally, businesses have left the onus of managing burnout up to the employee. “They’ve tended to think of it as a worker's responsibility: it’s something that happens to you,” says Pang. “It’s typically been treated in the same category as health and fitness, rather than a phenomenon the employer allows to happen as a result of certain workplace conditions. Burnout is an organisational problem, left for the individual to deal with.”

Why it’s rising 

When the pandemic hit, pre-existing workplace issues like dealing with daily stress and career anxiety were greatly exacerbated by the ongoing uncertainty of the health crisis. 

Sean Gallagher, director of Centre for the New Workforce at Swinburne University of Technology, based in Melbourne, says this had a “compounding effect” for workers. In global surveys, Australian employees often rank among the most burnt out in the world

“Workers not only experienced mental-health issues arising from isolation and not knowing if they had a job the next day, but they also had to juggle caring responsibilities with a new way of working,” adds Gallagher. “It created a residual effect in terms of burnout: many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives.”

While remote and hybrid working have afforded employees greater autonomy, flexibility can also come at a price. Workdays have extended: an April 2022 survey of 32,924 global workers by ADP Research Institute showed that employees worked 8.5 hours of unpaid overtime each week, compared to 7.3 hours before the pandemic.

Burnout has only increased amid the pandemic – and many workers are left to fix the problem themselves (Credit: Getty Images)

“It can all too often mean that the work never stops,” says Pang. “You’re accessible wherever you are, round the clock. Like burnout, workers are often left with the responsibility to fix problems that result from flexible working, in which they're often trying to fit in as much as possible between home and work responsibilities.”

The changed workplace also enables new causes of overworking to flourish. “We’ve seen bad habits emerge from remote working in how we communicate, such as having a meeting where an email would suffice,” says Gallagher. “It leaves workers with less time in their workday to focus and get heavy workloads done, forcing them to regularly work beyond contracted hours to catch up – it leaves them exhausted.”

Although some employers have recognised the need to address worker wellbeing, they often don't provide them with the right resources. Pang cites the example of Big Tech firms and lavish on-site perks. “Benefits like dry cleaning and sushi chefs help to keep the employee in the office for as long as possible, rather than reduce burnout,” he says. “In effect, it’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death.”

Employers often don’t address the underlying issues that cause burnout, says Gallagher, instead offering employee perks that only mask its symptoms. “Offering workers meditation apps or yoga from time to time isn’t a bad thing, but it’s a temporary, Band-Aid solution to structural problems: overly long hours, overwork and uncertainty over flexible work arrangements.”

Can it end?

Pang and Gallagher both say that current working practices mean burnout, in some cases, is inevitable.

“Really, there should only be a fraction of occupations in which burnout should occur: when putting yourself repeatedly on the line could save lives,” says Pang. “But right now, in too many workplaces, it comes down to an individual’s tolerance to long hours, overwork and fatigue whether they suffer from it or not.”

Alongside high rates, some experts believe broader economic concerns mean burnout is likely to stick around longer term. “Away from work, employees are also having to deal with enormous cost-of-living pressures,” says Gallagher. “Inflation is worse, layoffs are happening and workers are concerned they’ll lose their homes. So, it wouldn’t be surprising if burnout levels are exacerbated even further.” The ongoing childcare crisis and enduring instability is also a compounding factor across the globe for parents particularly. One May 2022 report from The Ohio State University showed 66% of US working parents meet the criteria for burnout.

It’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death – Sean Gallagher

As long as there are workplaces that cause workers to experience chronic stress, overwork and long hours, burnout is here to stay. However, Pang says that more organisations are beginning to realise they have a responsibility for the burnout burden. “We’re gradually moving away from a world in which burnout rested wholly on the individual to recognising that organisational solutions are key. There’s a wider acknowledgement that workplace factors contribute to burnout, and that a worker suffering from it may have negative consequences for the wider business.”

In some cases, change could come in the form of legislation. For example, new laws in Australia now classify burnout as a work health and safety hazard, meaning bosses are legally obliged to identify and manage risks that may cause employee work-related stress, from peak periods of high workload to excessive working hours. “If work practices are leading to burnout, employers now have a significant obligation to bring their employees back from the brink,” says Gallagher.

However, such measures could take time, especially on a global scale – and there’s no guarantee they’ll convince employers to overhaul their working practices, anyway. In the meantime, Gallagher says that flexible working arrangements can be more formalised for workers, helping to manage their workloads. “Having better guardrails in place can clarify working hours, reduce unpaid overtime and improve work-life balance.” 

For now, given its pervasiveness, Pang believes the narrative surrounding burnout needs reframing. “The idea that it can be eliminated is as realistic as thinking we can solve work-life balance once and for all,” he says. “Instead, we need to figure out if the sacrifices that put us at risk of burnout are worth making for the sake of our jobs and careers.”

Going forward, experts still say the goal should still be to eradicate burnout. Even if it may be unrealistic, its pursuit remains worthwhile: it could help reduce its most harmful effects, and mean fewer workers ever have to experience it. “Mitigation is always better than doing nothing,” says Gallagher.

L'Humanité

Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte

Un jour avec

Le secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.

Marion d'Allard

Tout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour.

Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. »

Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée.

Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il, il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur.

Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. »

Stylo en main, floqué Fnaf CGT – « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.

« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »

Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez.

Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT.

Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ».

Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant.

« C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. »

Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».

Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé.

Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise…

Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ». 

Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jourRéforme des retraitesMobilisations retraites
BBC

With camping, you're just existing in an outdoor environment; bushcraft is about interacting with it in a meaningful way

"So – what do you think's going to kill you first?" said Original Outdoors instructor Richard Prideaux, with the hint of a smile. "Starvation's a few weeks down the track. Water's not a problem – there's a river down there. But hypothermia, yes. That's a possibility on a night like tonight." He looked up at the brittle winter sky, clouded only by wisps of breath. "Yep," he said. "We're gonna freeze."

It was mid-January, and I was standing in a woodland near the Welsh market town of Ruthin with a grubby backpack at my feet. I would be joining the increasing numbers of people in Britain and worldwide taking to woodlands and wildernesses to learn ancient survival skills – foraging food, making fire, building a shelter – to rekindle a lost connection with the natural world. Tonight was set to be the coldest night of the year; beyond the ash and birch trees, the humps of the Clywdian Hills were dusted with snow. My first survival experience would be a baptism of ice.

Human beings are extinct in the wild. The majority of us would be clueless in a true survival situation, having been coddled and cosseted by the comforts of civilisation. Cloistered away in our homes and offices, with fresh water at the turn of a tap, warmth at the touch of a button and food delivered to our doors, we have lost touch with the natural rhythms and resources that keep us alive. The acquisition and practice of survival skills seeks to redress this imbalance, and it has a name: bushcraft.

Bushcraft courses, where you learn to forage for food, make fire and build shelter, are growing in popularity (Credit: gaspr13/Getty Images)

"With camping, you're just existing in an outdoor environment," Prideaux said, as we set off into the woods in search of edible mushrooms. "Bushcraft is about interacting with it in a meaningful way; knowing where your break points are with the environment."

Take mushrooms, for example. There are more than 100 edible species in the UK, but many are easily confused with near-identical ones, several of which are easily poisonous enough to end a human life. Was that a delicious chanterelle I could see sprouting amid the heather, or its doppelgänger the deadly webcap? The oak trees in these woods shelter the innocuous-looking death cap, whose pale fruiting body contains enough poison to kill two men.

For these reasons, we settled on the unmistakable wood-ear: a gelatinous, harmless and largely tasteless mushroom with the flavour and consistency, in Prideaux's words, "of unflavoured Haribo". The rest of my day was spent lashing logs together to form a shelter, gathering water from a raging river, and, most taxingly of all, building a fire using wood wet from the Welsh winter.

While many mushrooms in the UK are poisonous, the wood-ear is harmless (and largely tasteless) (Credit: Daniel Stables)

As Prideaux showed me how to use resinous birch bark as tinder and pine branches for kindling, I asked him about bushcraft's purported mental health benefits. "I'm dubious about the outdoors being a cure-all for mental health problems," he said, "but the benefits are obvious. I see it in myself, I see it in other people. Being outdoors, away from screens, changes all the inputs into your brain. It doesn't make your problems go away, but it allows you to see them from a different angle."

The outdoors can be dangerous, so it's a good idea to start practicing bushcraft with someone with the requisite skill and experience. Here are a few things to be particularly aware of in the UK:

Friendly and knowledgeable, yet stern about the dangers that nature can pose, Prideaux is an old-school survival expert in the mould of Ray Mears, whose 1990s television shows exposed a generation of Brits to the quiet joys of the outdoors. Social media, however, has ushered in a new wave of celebrity bushcrafters less restrained in their approach.

One example is Paul Hayes, christened "Ray Beers" for his humorous outdoor videos featuring wild camping, spear fishing, beer reviews and heartfelt monologues about the healing power of nature. Hayes, who broadcasts to more than 100,000 subscribers on his YouTube channel Haze Outdoors, agrees that bushcraft can be a tonic for the mind. "I've always struggled a little bit with my mental health – I've got ADHD and my brain's my enemy sometimes," he said. "Being outdoors calms me, it centres me. It's a medicine."

"The first time I ever created fire from scratch, I made a bow drill from my shoelace and a knife. It took me ages, but it's one of the top five things I've ever done in my life. It's ingrained in human beings – knowing that if you get fire, you've got warmth, you can cook food. There's a primal feeling of conquering something beyond technology."

Despite his success on social media, Hayes recognises its potentially damaging effects.

"Before social media, you could go up into the Lake District and be the only wild camper there," he said. "Now you go up Angle Tarn on a Saturday and it's like Glastonbury Festival. People can monetise nature nowadays. There are profiles on Instagram whose whole shtick is giving away secret beauty spots in the UK. Not very secret anymore, then, is it?"

Social media's ability to introduce bushcraft to a wider audience has its benefits, however. Helen Payne runs Discover Bushcraft, an outdoor skills organisation in Essex that offers a course aimed specifically at helping women learn bushcraft skills.

Knowing how to make a fire is a vital survival skill – although it's also essential to learn wildfire prevention (Credit: Jason Jones Travel Photography/Getty Images)

"I started Women in the Woods after the first lockdown; 80% of my Facebook followers are women," Payne said. "All these mums were home-schooling and working from home, and they needed something for themselves. There is an emotional need to be connected to nature, and that mixture of learning new skills and being outdoors is fantastic for people's mental health. Conversation is different around a campfire than around a coffee table. You can talk about everything under the sun."

Even with help close at hand, I felt immediately more at ease once my fire was finally up and roaring – an evolutionary memory, perhaps, of a time when it really could have been the difference between life and death.

"Just being around a fire has a calming effect," said Dr Lisa Fenton, a bushcrafter, ethnobotanist and environmental anthropologist at the University of Cumbria. "You're safe from predators, safe from hypothermia, you can cook food. Fire transforms your experience of being outside, which has a deep evolutionary imprint."

Safe and warm beside my fire, my body well-used from my day's work, I slept soundly that night – despite sub-zero temperatures, lightly falling snow and the snuffling of a fox or badger that stirred me as it passed near my camp.

By teaching you the skills you need to survive, bushcraft builds self-confidence and resilience (Credit: Daniel Stables)

"Bushcraft develops inner qualities like patience, perseverance, humility, observation and resilience," Fenton said. "People feel empowered, more self-reliant, and less reliant on others. Indigenous communities tend to foster those qualities in younger people; that's often missing from our education system. We don't need to start a fire by rubbing sticks together anymore, or to know which plants contain medicines. But these are our basic human skills that have kept us alive for millennia – it's only in the last few centuries that's really changed."

Bushcraft develops inner qualities like patience, perseverance, humility, observation and resilience

There is a gnomic saying often uttered in bushcraft circles, usually when a dark, cold night is closing in around a campfire: "Civilisation is a clearing in the forest". The idea that civilisation could once again become overgrown, leaving us to grapple again with nature in the dance of our ancestors, may appeal only to the most ardently apocalyptic survivalist. For all of us, though, a greater connection to nature and our role within it is critical to our understanding of the little clearing in the forest in which we make our lives.

"Nature's not trying to sell you anything, it hasn't got any agendas – it's just honest and true," Hayes had told me. "Nature is the only thing that isn't going to lie to you."

Just so long, that is, as you're absolutely certain about that mushroom.

--- 

Join more than three million BBC Travel fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter and Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter called "The Essential List". A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

Actu

Les jeunes s’étaient donné rendez-vous, le jeudi 9 mars, pour prendre leur part du mouvement contre la réforme des retraites. Dans la manifestation parisienne, la colère dépassait largement cette seule question.

Olivier Chartrain

Devant la gare Saint-Lazare, ce jeudi, le ton est donné avant même le départ de la manifestation, à l’appel des organisations de jeunesse (Unef, Fage, l’Alternative, la Voix lycéenne, Jeunes communistes, Jeunes écologistes, Jeunes socialistes, Jeunes insoumis…). Aux couleurs de la Coordination interfacs d’Île-de-France, la banderole de tête proclame : « Étudiant·e·s et salarié·e·s en grève pour tout bloquer. » Signe d’une mobilisation qui veut s’ancrer dans la jeunesse, malgré des débuts hésitants.

Depuis le 7 mars, le nombre de jeunes manifestants, comme la hausse des AG et des blocages dans les lycées et les universités, constitue un signe encourageant. Ce jeudi, ce sont les étudiants en architecture qu’on ne peut pas manquer. Venus en nombre et en colère, derrière une banderole qui fait de l’École nationale supérieure d’architecture (Ensa) une « École nationale sans avenir ». Parmi eux, Lisa ne se fait pas prier pour résumer la situation : « On étudie dans des conditions déplorables, dans des locaux insalubres, délabrés, sans accès aux restaurants universitaires. Avec la culture de la “charrette’’ (travailler intensément – NDLR) , on ne dort pas, tout ça finit par avoir des conséquences sur notre santé. Nos enseignants sont souvent des contractuels très mal payés… » On ne l’arrête plus : « Quel avenir pour nous si on ne se mobilise pas ? Pour avoir une retraite, il faut déjà avoir un travail ! »

Chez nombre de jeunes présents, la problématique de la réforme des retraites ne vient pas seule. Baptiste manifeste tout en distribuant des flyers du collectif Dernière Rénovation : « L’urgence pour la planète, c’est de ralentir la production, donc cette réforme est une absurdité ! » Marianne, des Jeunes écologistes, se demande : « Pourquoi faire travailler nos aînés plus longtemps si c’est pour nous imposer des bullshit jobs dépourvus de sens ? » Matéo, un assistant d’éducation (AED) venu avec des collègues, remarque : « La plupart des AED sont à temps partiel, et on a des primes qui, en plus de ne toujours pas être payées depuis octobre 2022, ne comptent pas pour la retraite ! »

Le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent »

Venu de l’université de Nanterre, bloquée depuis le 7 mars, Roméo se dit « pas hostile par principe à une réforme des retraites. Mais Macron fait des choix contestables ». Pompier volontaire, il questionne : « Pourquoi faire travailler plus les gens alors qu’on peut aller chercher ailleurs l’argent dont on a besoin, pour les retraites mais aussi pour des services publics comme l’hôpital ou les pompiers ? » Lycéen, Ceydric remarque que la perspective des premières épreuves du bac, dans quinze jours, ne facilite pas la mobilisation malgré le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent l’éducation nationale, Parcoursup, la réforme du bac, le SNU (service national universel), qu’ils veulent rendre obligatoires tout en les finançant avec l’argent de l’école »… « Beaucoup de jeunes n’ont connu que Macron, son nom cristallise le rejet de méthodes de gouvernement dont on ne veut plus », conclut Mathieu, jeune travailleur et secrétaire de la JC Paris.

Réforme des retraitesJeunesseMobilisations retraites
BBC

It's an ending about the difficulty of love at all costs, and what it means to find something to live for amidst the ashes.

One of the many reasons why the original The Last of Us is considered such a feat of video-game storytelling is because of its astonishing ending.

Spoiler warning: this article contains plot spoilers for the final episode of The Last of Us

Joel, having been told that the only way to create a vaccine is for Ellie to die, chooses to damn the world: blurring the line between heroic protector and selfish monster. Bella Ramsey, in an interview with Vogue, said that the finale is, "going to divide people massively – massively," and it will be fascinating to see how a new, broader audience reacts to an episode that is remarkably faithful to the source material. Although, as has often been the case with this adaptation, that leads to the show feeling like a squashed, bullet-pointed summary of what made the game so interesting.

More like this:

–      11 TV shows to watch this March

–      The clues in The Last of Us credits

–      The rise of the 'beautiful apocalypse'

After last week's encounter with violent, paedophilic cannibal David, the finale picks up with Ellie in a pensive mood. It could be the anxiety of her and Joel having finally reached the deserted highways of Salt Lake City, the home of the Fireflies. Although it is more likely that, months on from the traumatic events of episode seven, she is still haunted both by what nearly happened, and what actually did happen. Ramsey plays these scenes well; quiet solemn, detached. It is a testament to how funny and likeable her Ellie is that seeing her like this feels so unnatural. Hence why it is such a relief when she suddenly bolts away from Joel in excitement, having spotted something miraculous: a giraffe in the post-apocalyptic wild.

It is one of the video game's most poignant scenes: an unexpected moment of beauty amid the bleakness, and a reminder for Ellie that there is more to this world than monsters. On screen, the scene has been adapted almost verbatim, and yet doesn't quite prove as affecting as it once did. This is possibly because of this episode's rushed sense of pace, with the finale as a whole feeling more like a loose collection of big emotional moments rather than something that flows with rhythm. There is also the ostentatious blue-screen work, which can ironically leave certain moments feeling more artificial than when they're rendered entirely with pixels. Nonetheless, Ramsey and Pascal play it wonderfully. "You don't have to do this," says Joel, obviously moved by Ellie's child-like joy and reluctant to hand her over to the Fireflies. "After everything I've done," she says. "It can't be for nothing."

Joel is a man transformed in this episode. It is said that to have children is to watch your heart walk around outside of your chest. Joel lost his heart many years ago, having been hollowed out by grief over the death of his daughter, and cursed to keep on living. Yet, as he confesses to Ellie, in a moment of newfound honesty, he has finally found something to live for. He has opened himself up to the idea of love again, to being a father again. Pascal, who made his name as the sensual Oberyn Martell in Game of Thrones, has become best known in recent years for playing strong, silent types. And yet it is Pascal's warmth as an actor, his soft-eyed vulnerability, that truly elevates these confessional scenes with Ramsey (which again, can feel inelegantly paced). "Time heals all wounds, I guess," says Ellie, referring to Joel's suicide attempt. "It wasn't time that did it," he replies, looking at her.

And then they are ambushed. It is a jarring moment in an episode of jarring moments. Structure and pace have been an issue for the second half of this series. The journey of Joel and Ellie feels too fragmented, too condensed, as though the show is missing an episode somewhere; an extra hour that could get across how long and hard this journey has been, that can make their father-daughter relationship feel more earned. In the same sense, the finale is only 43 minutes long, and feels as though it is missing a few scenes or set-pieces that can knit these big moments together. In the game, this is achieved through a lengthy sequence where Joel and Ellie must make their way through a tunnel of monstrous Clickers and Bloaters, only to reach the other side and find themselves captured by Fireflies. Yet the second half of this series has seemed curiously uninterested in the infected.

(Credit: HBO)

Nonetheless, Joel wakes up in a dilapidated hospital, and is told the news by Firefly leader Marlene (Merle Dandridge): the Cordyceps fungus that has taken root inside Ellie's brain holds the key to saving mankind, but there is no way to remove it without killing the host. As we're shown in the opening flashback – starring the impressive Ashley Johnson, the original voice of Ellie, as the character's mother – Marlene was there when Ellie was born. Which, no matter the size of the big picture, makes her decision to sedate Ellie without giving her a choice feel ruthlessly pragmatic. Yet that arguably pales in comparison to what comes next.

There is something about the brutal, nihilistic nature of post-apocalyptic fiction that makes it particularly susceptible to reactionary politics. These are cruel worlds where conservative values reign supreme; macho Wild West fantasies where only the strong and self-interested survive, and where men reclaim their place as gun-toting hunter-gatherers. Despite its ostensibly liberal politics – episode three's tender gay love story being the prime example – The Last of Us has not exactly proved the exception to the rule (for that, you should seek out another HBO series, last year's sublime Station Eleven). Although the scene where Joel rampages through the hospital, killing everyone as he goes – a man with his hands up in surrender, a relatively harmless surgeon, a pleading Marlene – before dooming the world to misery and death, does at least subvert the idea of the noble strongman.

Much like in the game, you start out rooting for Joel, because you want him to save Ellie, but the knotty nature of his choices (including lying to her about what happened), even if they are perfectly understandable, ultimately challenges your sense of right and wrong. It's an ending about the difficulty of love at all costs, and what it means to find something to live for amid the ashes. The original voice actor of Joel, Troy Baker, once rationalised the character's decision: "People have asked me, 'why would Joel do that when he could have saved the world?', and my answer to them is always this – he did, he did save the world. It's just that the world was that girl, and that's it."

Still, it's an act that will have consequences. This will no doubt become more obvious in the next series, an adaptation of The Last of Us: Part II, a sequel that explores how Joel's actions, from another character's perspective, are indefensibly selfish and obscene. It is a lengthy, meaty story about how there is no such thing as heroes and villains, how everyone is simply the protagonist in their own story. It is about as bold and interesting as sequels get.

In the meantime, we have the first series of The Last of Us. The show has become a staggering success. Ratings are high. Buzz abounds. Never in my wildest dreams did I imagine my mother would know what a Clicker is. It is, by far, the greatest video-game adaptation ever made, even if it falls short of truly great television. What was fresh and exciting in video games in 2013 can often feel derivative and well-worn in 2023 TV. But none of that matters much when the characters are this absorbing, the performances this strong. Joel's choice might not have saved the world, but it has bought The Last of Us a long, shocking, harrowing future. We should be grateful to him for it.

★★★★☆

You can catch up with The Last of US on HBO Max in the US and NOW in the UK

Love film and TV? Join BBC Culture Film and TV Club on Facebook, a community for cinephiles all over the world.

If you would like to comment on this story or anything else you have seen on BBC Culture, head over to our Facebook page or message us on Twitter.

And if you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called The Essential List. A handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife and Travel, delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Toulouse : Capitole de la lutte contre la réforme

Reportage

Distributions de tracts, manifestation monstre, cortège féministe, assemblée générale en fac et grève reconductible… La préfecture de Haute-Garonne a vécu une semaine au rythme des mobilisations contre le projet macroniste. Reportage.

Samuel Ravier-Regnat

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

«Mettre la France à l’arrêt » : l’objectif avait été affiché dès le 11 février par l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, avec pour échéance le 7 mars. À Toulouse, comme partout en France, la semaine a été rythmée par les manifestations et les grèves, reconduites dans certaines entreprises, en attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi. Notre récit.

Mardi 7 mars, 8 heures. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar »

« Contre la réforme des retraites ! » Un paquet de tracts dans une main, un sac de madeleines dans l’autre, Émilie aborde par ce slogan synthétique les automobilistes à l’arrêt au niveau d’un rond-point de Ramonville-Saint-Agne, commune limitrophe de Toulouse.

C’est ici que convergent chaque matin des milliers de travailleurs de l’industrie aéronautique et spatiale, qui fait la fierté de la préfecture de Haute-Garonne. Ce mardi 7 mars, à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, la circulation est fortement ralentie depuis 7 heures du matin par les actions de tractage des grévistes qui laissent passer les voitures au compte-gouttes.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

« Ça fait cinq fois qu’on manifeste et qu’il ne se passe pas grand-chose ensuite. On n’a pas le choix, on doit passer à la vitesse supérieure si on veut être entendus », pose Émilie, employée à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

Derrière elle, des centaines de véhicules forment une longue file d’attente. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar », revendique Benoît, délégué CGT chez Airbus Defence & Space, qui fabrique des satellites. Une cinquantaine de personnes sont présentes, bientôt rejointes par une trentaine d’autres, revenues d’un rond-point qu’elles ont bloqué pendant deux heures.

Un attelage disparate autoproclamé « citoyen », sans étiquette ni drapeau, où l’on croise « Gégé », 27 ans, qui avait participé aux manifestations des gilets jaunes en 2018 et en 2019. « Dans les deux mouvements, on part d’une revendication spécifique, mais au fond c’est tout le système qu’on veut remettre en cause », souffle-t-il.

Mardi 7 mars, 15 heures. « Une journée d’exception »

Frédéric est tout de noir vêtu, jusqu’au parapluie qui le protège de la pluie qui arrose la gigantesque manifestation toulousaine contre la réforme des retraites. Le trentenaire employé dans la cybersécurité était déjà des précédentes journées de mobilisation. « Nos dirigeants nous demandent de travailler deux ans de plus, mais ils n’ont jamais fait un travail physique de leur vie. Ils sont déconnectés de la réalité », peste-t-il.

Et de confier qu’il trouve « complètement justifiée » la volonté exprimée par l’intersyndicale de « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars. Dossard de la CFTC sur les épaules, Patricia, intérimaire dans l’énergie, abonde, mais souligne que la grève reconductible « n’est pas possible pour tout le monde en raison des fins de mois trop difficiles ».

7 mars. La France à l’arrêt, acte I

L’heure est à la détermination et à l’enthousiasme. Au diapason de la dynamique nationale, la mobilisation toulousaine atteint un niveau record : 120 000 manifestants selon l’intersyndicale (27 000 selon la police), soit l’affluence la plus élevée depuis le début du mouvement. « C’est une journée d’exception, malgré la pluie. Cela faisait des semaines qu’elle était dans les têtes de tout le monde », salue Marie-Cécile Perillat, cosecrétaire générale de la FSU en Haute-Garonne, qui se réjouit aussi de « l’installation dans la durée d’une dynamique de grève ».

Mercredi 8 mars, 12 h 30. « Les jeunes peuvent faire la différence »

Le Mirail, fac rouge. Fidèle à sa réputation de bastion de la lutte sociale, l’université toulousaine, rebaptisée Jean-Jaurès en 2014, est bariolée d’affiches et d’autocollants aux couleurs de la mobilisation contre la réforme des retraites. « Même si notre retraite arrive dans longtemps, on y pense. On veut aussi exprimer notre ras-le-bol face à ce que ce gouvernement propose à la jeunesse, c’est-à-dire la précarité de A à Z », expose Louise, étudiante en anglais de 23 ans, depuis le « quartier de lutte » établi par les protestataires, où l’on prépare des pâtes à la sauce tomate servies à prix libre aux étudiants dans le besoin.

Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

En face du bâtiment le Gai Savoir, occupé depuis quelques heures, des militantes achèvent à peine une peinture murale violette représentant une manifestation féministe, quand commence une assemblée générale avec une centaine de personnes. Beaucoup moins que lors des précédentes journées, regrettent les orateurs, qui discutent des moyens de « massifier » le mouvement. Pour faire basculer la contestation dans une autre dimension ? La présidente de l’Unef à Toulouse, Jessy Berger, l’espère : « Les jeunes ont une capacité de mobilisation énorme qui peut faire la différence. »

Mercredi 8 mars, 14 heures. « Touchez ni à ma retraite ni à mon cul ! »

« Est-ce que je manifeste contre la réforme des retraites ou pour la Journée internationale des droits des femmes ? Les deux ! Je suis une femme et à cause de la réforme je vais devoir travailler jusqu’à 64 ans, et même 67 ans si je veux une retraite complète. Ça me met en colère. » Aide-soignante en maternité, gréviste et syndiquée à SUD, Carole participe à la marche féministe qui emprunte le même parcours que la manifestation de la veille – mais cette fois sous le soleil.

Un large 8 mars aux forts accents sociaux

À 49 ans, elle s’est déjà résignée à « partir avec une petite retraite », comme ses collègues aux carrières hachées, nombreuses dans un métier essentiellement féminin. « Quand vous êtes aide-soignante, vous êtes pétée de partout à 50 ans. Soulever des patients, ça use ! » souligne-t-elle.

Professeure de français dans un lycée de l’Est toulousain, Marion, 45 ans, est là parce qu’elle « adore faire les manifestations du 8 mars », pour « l’énergie de dingue » qui s’en dégage. Gréviste la veille, elle souhaite une « convergence » avec les revendications féministes qui pourrait « donner un nouveau souffle » au mouvement.

Elle aussi s’imagine mal enseigner vingt années supplémentaires. « C’est un métier avec beaucoup de charge mentale. À 67 ans, j’ai peur d’être essorée », explique-t-elle. Le joyeux brouhaha des tambours et de la sono couvre sa voix.

Les slogans contre les violences faites aux femmes se succèdent, qui visent notamment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé de viol dans une affaire dans laquelle la justice a rendu une ordonnance de non-lieu en 2022. « Touchez ni à ma retraite, ni à mon cul ! » a écrit une étudiante au dos de sa veste. Comme une tentative de synthèse des mots d’ordre de la journée.

Jeudi 9 mars, 10 heures. « La date de fin du conflit, c’est quand Borne retire sa réforme »

Plusieurs centaines de véhicules bleus stationnent sur le parking de l’agence Enedis la plus importante de la métropole toulousaine, rue Marie-Laurencin. Des drapeaux cégétistes rouges annoncent la couleur : le site est occupé depuis la nuit du dimanche au lundi par des salariés décidés à « reprendre leur outil de travail » pour protester contre la réforme des retraites.

Plus aucun véhicule n’en sort, sauf pour les interventions d’urgence. « Tous les travaux de maintenance seront reportés aussi longtemps que nécessaire. Si ça dure, ça va créer un bordel monstre », prévient Thomas Bozonnet, coordinateur régional de la fédération mines-énergie de la CGT. Les grévistes protestent contre le recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, mais aussi contre la suppression du régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières.

Ces derniers jours, ils ont enregistré le ralliement des salariés de l’agence Enedis de Saint-Alban, occupée depuis la mi-février. Des employés d’EDF, GRDF ou de RTE participent aussi au roulement qui permet au piquet de grève de tenir sur le temps long.

Au total, ils sont quelque 200 grévistes, ce jeudi matin, pour l’assemblée générale organisée dans le hangar reconverti en lieu de vie où sont entreposés les véhicules lourds. « Nous sommes en colère et le gouvernement ne nous entend pas. On va donc monter d’un cran et on ne s’interdira rien. On rentre en résistance », annonce à la tribune Majid Galla, secrétaire général CGT énergie Toulouse.

À l’unanimité, la reconduction de la grève est votée, avec de nouvelles actions de « mise en sobriété énergétique » (coupures d’électricité ciblées) dans la journée. « On ne va pas lâcher. La date de fin du conflit, pour nous, c’est quand Élisabeth Borne retire sa réforme », promet Thomas Bozonnet. 

Le rédacteur en chef d'un jour : « Les entreprises privées sont mobilisées »

On entend trop souvent – encore – dire que les grévistes sont des privilégiés, salariés du secteur public, avec un statut à part. Ce n’est pas le cas. Il existe beaucoup de débrayages dans les boîtes privées. C’est important de le rappeler et le cas d’Airbus est symbolique. Airbus Toulouse est l’un des plus gros sites industriels de France. Les salariés s’y mobilisent régulièrement et, aujourd’hui encore, contre cette réforme des retraites. Le 19 janvier, un salarié sur huit du géant de l’aéronautique a défilé dans les rues de Toulouse, soit près de 2 500 personnes. C’est d’autant plus symbolique, d’ailleurs, qu’on n’est pas là dans un bastion de la CGT. 

Réforme des retraitestoulouseMobilisations retraites
BBC

The body-cooling hypothesis points to a rising need for early humans to thermoregulate their bodies as a driver for fur loss

If an alien race came to Earth and lined up humans in a row alongside all the other primates, one of the first differences they might observe – together with our upright position and unique form of communication – is our apparently furless bodies.

In fact, compared to most mammals, humans are remarkably unhairy (granted, with the exception of the occasional individual). A handful of other mammals do share this quality – naked mole rats, rhinos, whales and elephants among them. But how exactly did we end up in this bare state? Does it bring us any benefits today? And how do we account for the presence of thick, dense hair on some parts of our bodies?

Of course, humans actually do have lots of hair: on average we have approximately five million hair follicles across our body surface. But almost all the hair follicles on human bodies produce vellus hair, fine, short, fuzzy hair which grows from shallow follicles, different to the deeper, thicker terminal hairs only found on our head and (after puberty) our underarms, pubic areas and, mostly among men, faces.

"We technically have hair all over our bodies, it's just miniaturised hair follicles," says Tina Lasasi, a biological anthropologist at the University of Southern California who specialises in the science of hair and skin. "But it's miniaturised to the point where it functionally doesn't insulate us anymore."

Scientists don't definitively know the reason behind this change from thicker, coarser fur to these light vellus hairs, and they also don't know exactly when it happened. Still, several theories have been suggested as to what could have sparked the loss of our hair.

The most dominant view among scientists is the so-called "body-cooling" hypothesis, also known as the "savannah" hypothesis. This points to a rising need for early humans to thermoregulate their bodies as a driver for fur loss.

During the Pleistocene, Homo erectus and later hominins started persistence hunting on the open savannah – pursuing their prey for many hours in order to drive it to exhaustion without the need for sophisticated hunting tools, which appear later in the fossil record.

This endurance exercise could have put them at risk of overheating – ergo the fur loss, which would have allowed them to sweat more efficiently and cool down faster without needing breaks.

Humans began to wear fur clothing as protection against the cold – but scientists still don't know exactly when this happened (Credit: David Trood/Getty Images)

Evidence for this theory also comes from studies that have found switches for some genes responsible for determining whether certain cells develop into sweat glands or hair follicles. "So all of these things have a related developmental pathway," says Lasasi. "If we look at that in combination with some of the things we're able to infer about genes that increased human skin pigmentation, then we're able to basically confidently guesstimate that 2-1.5 million years ago… humans probably would have lost their body hair."

A related theory set out in the 1980s suggested that the change to an upright bipedal position decreased the benefits of fur for reflecting radiation off our bodies (bar on the top of our heads). As we can sweat better without fur, this became relatively more beneficial than having fur.

But while the body-cooling hypothesis ostensibly seems to make a lot of sense, and there may be some merit to it, it fails in some realms, argues Mark Pagal, a professor of evolutionary biology at the University of Reading.

You might also like:

"When you study our body heat over a 24-hour period, we lose more heat at night than we want to, and so the net effect of losing your fur is that we're in a sort of energy deficit all of the time," he says. He also notes there are lots of human populations that have not done endurance running for tens of thousands of years, but none have grown their fur back, despite many now living in very cold regions of the world.

Lasasi, however, says that hyperthermia – an abnormally high body temperature – would likely have been a far bigger issue than hypothermia in equatorial Africa, where humans evolved. "It seems to me that there is a bit of a stronger pressure to not overheat, rather than one to necessarily stay warm."

She also notes many genetic traits can become canalised – difficult to re-evolve in different ways – and that by the time humans reached colder environments, they had developed other technologies to keep warm, such as fire and clothing. They also likely developed other physiological adaptations to cold such as brown fat adaptation, she adds.

Parasites are probably one of the strongest selective forces in our evolutionary history – Mark Pagal

In 2003, Pagal and his colleague Walter Bodmer at the University of Oxford put forward another explanation for early human fur loss, which they called the ectoparasite hypothesis. They argued that a furless ape would have suffered from fewer parasites, a major advantage.

"If you look around the world, ectoparasites are [still] an enormous problem in the form of biting flies that carry disease," says Pagal. "And those flies are all specialised to land on and live in fur and deposit their eggs in fur… Parasites are probably one of the strongest selective forces in our evolutionary history, and still are." Pagal says "nothing's come along to make us question" this hypothesis since he and Bodmer first came up with it.

The hair on our heads remained when early humans lost their fur – likely as a protection from solar radiation (Credit: Kypros/Getty Images)

Lasasi says that she wouldn't exclude the possibility of other factors contributing to fur loss. But "you really have to ask yourself, well, why would this happen in humans and not chimpanzees, not bonobos, not gorillas?" she says.

"I'm inclined to focus on hypotheses that are able to suggest behaviours or migrations into places that would have set humans apart from other apes in a way that would have required hair loss."

Another, improbable, theory comes from the largely dismissed aquatic ape hypothesis, which was first proposed in 1960. According to this theory, the apes that eventually turned into humans diverged from other Great Apes by adapting to spend significant time in water. The adaptations that occurred due to this explained characteristics of modern humans such as our hairlessness and bipedalism. 

The problem with this? "Anthropologically, there just isn't a shred of evidence that we evolved on beaches or near the water, [or] had an aquatic phase," says Pagal. "It's unfortunate." Other scientists have pointed out that semi-aquatic mammals like otters and water voles are extremely furry, so why would humans have lost their fur for this reason?

One factor here could have been the development of clothing made of other animals' fur, which they could remove and wash. This would date fur loss as recently as one to two thousand years ago, far later than the body cooling hypothesis suggests, based on when human body lice, which only live in clothing, first appeared.

Pagal says he is inclined to believe this timeline is the most likely for the largest part of fur loss, although "no-one really knows" since hair rarely fossilises.

Charles Darwin, meanwhile, thought our fur loss was due to sexual selection – our ancestors simply preferred less hairy mates. Most researchers today dismiss this as a primary cause of fur loss.

But when thinking about human hairlessness there's one obvious question that keeps coming up: why do we still have hair on our heads, public regions and armpits?

"What seems to make sense is that humans may have kept their head hair and in fact have grown longer and especially curlier head hair to minimise heat gain from solar radiation," says Lasasi, who studied the topic in her PhD thesis (her findings are due to be published soon). 

In particular, tightly coiled human hair has an intricate structure that leaves air pockets open, allowing it to dissipate heat very effectively while minimising how much heat comes down to the scalp, she says.

"The more space you can put between where solar radiation is hitting, so the top of the hair, and what you want to protect, which is your scalp, the better off you are."

Humans didn't re-evolve fur even when they moved to cold regions, suggesting a lack of fur conferred some advantage – or became canalised (Credit: Ton Koene/Getty Images)

As for pubic and underarm hair Lasasi considers this could either be a so-called spandrel – a byproduct of the evolution of another characteristic – or potentially a leftover from primate ancestors that used pheromones to communicate with each other (there's no good evidence humans use pheromones today).

No matter what prompted the loss of human fur, one thing is extremely likely: it coincided with early humans gaining a darker skin pigmentation where body hair previously would have been as necessary protection from UV radiation.

"It's the logical inference that we can make," says Lasasi. "It could be that some humans just ended up being born with entirely hairless bodies, and then that became an adaptation in tandem with some of those humans evolving darker skin. Or it could be that there was a slightly more gradual reduction in hair that was happening with a slightly more gradual increase in skin pigmentation."

While it's interesting to consider how we lost our fur, it may seem less than relevant to our lives today. But research has indicated that increased understanding could even have implications for people with unwanted hair loss today due to balding, chemotherapy or disorders that cause hair loss.

In early 2023, Nathan Clark, a geneticist at the University of Utah, and his colleagues Amanda Kowalczyk and Maria Chikina at the University of Pittsburgh, surveyed the genes of 62 mammals including humans to find the genetic shifts hairless mammals shared with each other to the exclusion of their furry cousins. They found that humans seemed to have the genes for a full coat of body hair, but our genome regulation currently stops them from being expressed.

They also found that when a species loses hair, they do it by changes to the same set of genes repeatedly, and uncovered several new genes involved in this process.

"Some of those [new] genes hadn't been really characterised at all, because people hadn't done many genetic screens on presence and absence of hair in the past," says Clark. "[They] seem to maybe be master controllers that might be manipulated in the future if people wanted to stimulate hair growth."

--

Join one million Future fans by liking us on Facebook, or follow us on Twitter or Instagram.

If you liked this story, sign up for the weekly bbc.com features newsletter, called "The Essential List" – a handpicked selection of stories from BBC Future, Culture, Worklife, Travel and Reel delivered to your inbox every Friday.

L'Humanité

Retraites. Emmanuel Macron, l'intenable silence

Actu

Les dirigeants des principales organisations syndicales interpellent le chef de l’État dans une lettre ouverte, pour l’exhorter à rouvrir le dialogue. L’intéressé laisse la majorité gérer le dossier, quitte à ce que son entêtement menace la démocratie.

Cyprien BogandaCyprien Caddeo

Il est toujours périlleux de miser sur le pourris­sement d’une situation. Depuis des semaines, l’exécutif fait le pari d’un essoufflement du mouvement social, tout en fermant la porte aux revendications des syndicats. Mais les niveaux de mobilisation (la journée du 7 mars a réuni plus de 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), de même que les sondages d’opinion quasi quotidiens témoignent d’une colère grandissante.

Désormais, les salariés ont entamé le deuxième acte du mouvement social, mêlant démonstrations de force sur le pavé et grèves reconductibles dans les entreprises, dont les effets commencent à se faire sentir. Ce jeudi 9 mars, la SNCF a été en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV seulement, comme la journée précédente. Dans les raffineries, les blocages se poursuivent, tandis que les quatre terminaux méthaniers français recevant les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont toujours à l’arrêt.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

Autant dire que le vote de l’article 7 (contenant le recul de l’âge légal) au Sénat n’a fait qu’envenimer les choses. Sur les piquets de grève, certains salariés n’écartent pas l’hypothèse d’une radicalisation. Dans ce contexte hautement inflammable, les dirigeants syndicaux demandent officiellement à Emmanuel Macron de sortir du bois, en acceptant enfin de les recevoir.

Seulement 32% des Français soutiennent le texte

Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi, ils commencent par planter le décor, en soulignant que le projet présidentiel d’un recul de l’âge légal à 64 ans, couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, est massivement rejeté par l’intersyndicale et l’opinion publique. Seulement 32 % des Français soutiennent le texte, d’après un sondage réalisé par l’Ifop cette semaine.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

« De puissantes manifestations ont été organisées (…), réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet » de la réforme, constatent les dirigeants, qui appellent à une nouvelle journée de mobilisation samedi 11 mars.

Ces derniers savent qu’ils peuvent compter sur l’appui de l’opinion publique, qui soutient non seulement les manifestations mais aussi les blocages. « Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer », écrivent les responsables syndicaux au chef de l’État… Qui se mure obstinément dans le silence.

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ?

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ? Emmanuel Macron, l’hyperprésident actif sur tous les dossiers, a pris ses distances avec celui, bouillant, des retraites, alors même qu’il avait incarné personnellement cette mesure lors de la présidentielle.

« C’est une situation étonnante, relève le politologue Luc Rouban. Le chef de l’État s’est souvent mis en avant en reléguant les premiers ministres à un rôle technique. Il a, cette fois, ressuscité le rôle de fusible du premier ministre pour les besoins de la cause : il laisse Élisabeth Borne endosser ce rôle politique, et pourra toujours la sacrifier si cela tourne mal. »

Hormis deux sorties rapides à Rungis et au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron laisse sa majorité gérer l’opposition massive au projet. « La porte est toujours ouverte », ânonne-t-on sans trop y croire côté Matignon, alors que les échanges avec les syndicats sont au point mort.

Une « situation qui pourrait devenir explosive »

Car il n’est toujours pas question pour la majorité d’entendre les protestations de la rue : « Il y a confrontation de deux types de légitimité, politique et sociale. On est dans un État de droit, donc la légitimité politique doit prévaloir », assure la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet. Comprendre, celle du Parlement. C’est dans les deux assemblées que se jouerait désormais le texte, et non plus dans la négociation syndicale. Un silence taxé de « grave problème démocratique » par l’intersyndicale, dans son courrier envoyé à l’Élysée. Les signataires alertent sur une «  situation qui pourrait devenir explosive ».

Mais la Macronie, à court terme, a tout intérêt à faire la sourde oreille. Elle sait qu’elle n’a de chance de victoire qu’au Parlement, où elle a usé de tous les stratagèmes légaux pour contraindre le débat et s’offrir la possibilité, en dernière instance, de passer sa loi même en l’absence d’un vote de la représentation nationale.

Retraites. À l'Assemblée, un débat sans vote qui va laisser des traces

Dernier en date, au Sénat, l’usage de l’article 38 du règlement intérieur de la Chambre haute pour précipiter les débats, malgré les protestations de la gauche. « Le règlement organise notre vie commune, s’étrangle le sénateur communiste Fabien Gay. Quand on vient à l’utiliser pour régler une question politique, on est au bord de la crise démocratique. »

Toutes les pistes démocratiques avancées par l'opposition ont été rejetées

Il n’y a pas qu’à l’Assemblée nationale ou au Sénat que la séquence va laisser des traces. Si la réforme venait à passer, quel message serait envoyé aux Français ? Le texte aura été adopté contre l’opinion majoritaire, contre les salariés, dans un débat volontairement précipité et potentiellement sans avoir été voté.

Toutes les pistes démocratiques avancées par l’opposition, comme un référendum sur les retraites, voire une dissolution (évoquée par la FI) de l’Assemblée pour régler la question par les urnes, ont été rejetées. L’exécutif nourrit ad nauseam la défiance des Français envers la politique.

Faute de prise en compte des manifestations et des grèves, les concernés sont laissés face à deux options : l’acceptation, de guerre lasse, de leur impuissance, ou la radicalisation des moyens de s’opposer. Double peine pour la démocratie. Avec, à la fin des courses, un probable grand gagnant : le RN.

« Pour Macron, c’est après moi, le déluge. Il est en train de mettre Marine Le Pen au pouvoir », soupire Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT . « La méfiance ne profite pas à la gauche, souligne Luc Rouban. Si la réforme passe, le premier bénéficiaire en sera le Rassemblement national qui pourra dire, “vous voyez, la gauche a échoué, les syndicats ont échoué, l’alternative, c’est nous”. Le RN peut, à la fois, incarner le parti de l’ordre en promettant qu’avec eux, ce ne sera plus le bazar, tout en ayant un discours social et parler aux employés, aux classes populaires. » La Macronie pourra se targuer auprès de ses soutiens d’avoir résisté à la « grogne » sociale. Au risque de léguer un quinquennat d’extrême droite aux Français dès 2027. Une terrifiante et cynique victoire à la Pyrrhus.

Le rédacteur en chef d'un jour : « Parlons démocratie ! »

« Ce n’est pas la rue qui dirige. » Une phrase souvent entendue dans la bouche des ministres ou du président de la République. Ainsi, les millions de citoyens et citoyennes qui défilent dans les rues de toutes les villes de France depuis le 19 janvier, celles et ceux qui arrêtent le travail par la grève, seraient transparents... Du folklore, du rituel, des Gaulois réfractaires ! La démocratie ne peut se limiter à un rendez-vous dans les urnes tous les cinq ans, sans avoir de liens réguliers avec ses électeurs et ceux qui ne votent plus. On ne peut concevoir une démocratie délégataire, résumée par un « votez pour moi et après, je fais ce que je veux ». Une des exigences qui marquent ce conflit c’est le besoin d’être écouté, et surtout entendu régulièrement. Le projet de loi consistant à nous faire travailler deux ans de plus va largement impacter nos vies. Travailler plus longtemps quand on est déjà usé et cassé à 50 ans, voir ses projets de vie bouleversés… n’est-ce pas essentiel que les principaux intéressés puissent donner leur avis ? Une mobilisation qui ne trouverait pas de relais parmi les élus du peuple, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, encouragerait à coup sûr l’amplification de l’abstention. Et ouvrirait grand la porte du pouvoir au RN. Emmanuel Macron met la démocratie en danger. Mais celle-ci doit aussi se matérialiser dans les entreprises et services. Trop fréquemment, les travailleurs et les travailleuses subissent leur travail au travers de notes qui leur expliquent comment bien travailler. Ils doivent pouvoir agir sur leur travail, sur la stratégie de leur entreprise. L’écoute du peuple dans la cité comme au travail est une urgence démocratique.

Réforme des retraitesEmmanuel MacronMobilisations retraitesIntersyndicale
BBC

How the search for Iraq's secret weapons fell apart

Twenty years after the invasion of Iraq, controversy still rages over the existence of the "weapons of mass destruction" (WMDs) which provided the UK's justification for taking part. New details about the search for WMDs have emerged as part of a BBC series, Shock and War: Iraq 20 years on, based on conversations with dozens of people directly involved.

"Crikey." That was the one-word reaction from a senior MI6 officer when told by a colleague in late 2001 that the Americans were serious about war in Iraq.

CIA officers also recall the shock of British counterparts. "I thought they would have a heart attack right there at the table," recalls Luis Rueda, head of the CIA's Iraq Operations Group. "If they weren't gentlemen, they would have reached across the table and slapped me."

The message soon reached Downing Street. It would be spies rather than diplomats who would deliver it.

"I was probably the first to say to the prime minister, 'Whether you like it or not, get your ducks in a row because it looks as though they're building up to an invasion," the then-head of MI6, Sir Richard Dearlove, and a frequent visitor to Washington, tells the BBC in a rare interview.

MI6 - the UK's foreign intelligence service - was about to become deeply embroiled in one of the most controversial and consequential episodes in its history.

For the US, the issue of weapons of mass destruction (WMDs), were secondary to a deeper drive to overthrow the Iraqi leader, Saddam Hussein. "We would have invaded Iraq if Saddam Hussein had a rubber band and a paperclip," says Mr Rueda. "We would have said, 'Oh, he will take your eye out.'"

Shock And War: Iraq 20 Years On

The BBC's security correspondent Gordon Corera seeks to find new answers to why the Iraq war happened, what it meant, and its legacy today.

Listen at 13:45 BST each weekday from Monday 13 March, or stream or download all 10 episodes on BBC Sounds

For the UK, when it came to selling Iraq to an uncertain public, the threat supposedly posed by Iraq's WMDs - chemical, biological and nuclear weapons - was central.

It has sometimes been alleged that the UK government made up the claims about WMDs. But ministers from that time say they had been assured by their own spies the weapons did exist.

"It's really important to understand the intelligence I was getting is what I was relying on, and I think I was entitled to rely on it," former Prime Minister Sir Tony Blair tells me. On the eve of the invasion he says he asked for - and was given - reassurances from the Joint Intelligence Committee. He declines to criticise the intelligence services for getting it wrong.

Other ministers say they had doubts at the time.

"On three occasions I questioned Richard Dearlove about the provenance of this intelligence," says the then foreign secretary, Jack Straw. "I just had an uneasy feeling about it. But Dearlove assured me on each occasion that these agents were reliable." However, Mr Straw says that it is ultimately for politicians to take responsibility, because they make the final decisions.

Asked if he looks back on Iraq as an intelligence failure, Sir Richard's answer is simple: "No." He still believes Iraq had some kind of weapons programme and that elements may have been moved over the border to Syria.

Others disagree. "It was a major failing," says Sir David Omand, then the UK's Security and Intelligence Co-ordinator. He says a confirmation bias led government experts to listen to fragments of information which supported the idea that Saddam Hussein had WMDs, and discount any that did not.

Some inside MI6 say they also had concerns. "At the time I felt what we were doing was wrong," says one officer who worked on Iraq, who has never spoken before and asked to remain anonymous.

"There was no new or credible intelligence or assessment which suggested that Iraq had restarted WMD programmes and that they posed an imminent threat," says the former officer, speaking of the period of early 2002. "I think from the government's point of view it was the only thing they could find…. WMD was the only peg they could hang the legality on."

Existing intelligence in the spring of 2002 was patchy. MI6's long-standing agents in Iraq had little or no information about WMDs, and there was a desperate hunt for fresh intelligence from new sources to bolster the case, particularly when a dossier was planned for September.

Another insider recalls decoding a message saying there was "no more important role" for the intelligence service than persuading the British public of the case for action. They say that questions were raised if this was appropriate, and the message was deleted.

On 12 September, Sir Richard walked into Downing Street with news of an important new source. This person claimed Saddam's programmes were being restarted and promised to deliver new details soon. Even though this source had not gone through the full checks, and their information was not shared with experts, details were handed to the prime minister.

Sir Richard dismisses accusations that he got too close to Downing Street as "ridiculous" but will not comment on the details of the case or specific sources. But in the coming months, this new source never delivered and was ultimately deemed to have been making it up, other intelligence sources say. Quality control was breaking down, they argue.

It was likely some of the new sources were making information up for money or because they wanted to see Saddam overthrown. In January 2003, I met a defector from Saddam's intelligence service in Jordan. He claimed to have been involved in developing mobile laboratories to work on biological weapons, out of sight from UN inspectors.

His claims made it into US Secretary of State Colin Powell's presentation to the UN in February 2003, even though some within the US government had already issued a "burn notice", saying that the information was not to be trusted. Another source codenamed "Curveball", whom the US and UK relied on, was also making up details about the labs.

It is worth remembering that Saddam did once have weapons of mass destruction. A few weeks before the 2003 war, I visited the village of Halabja in Northern Iraq, and heard locals describe the day in 1988 when Saddam's army had dropped chemical weapons on them. The truth about what happened to those weapons would only emerge after the war.

Saddam had ordered the destruction of much of his WMD programme in the early 1990s after the first Gulf War in the hope of getting a clean bill of health from UN weapons inspectors, one of Iraq's top scientists later told me. The Iraqi leader may have hoped to restart the programmes at a later point. But he had destroyed everything secretly, partly to maintain the bluff that he might still have something he could use against neighbouring Iran, with whom he had just fought a war. So when Iraq was later asked by UN inspectors to prove it had destroyed everything, it could not.

One Iraqi scientist later revealed that they had disposed of a deadly compound that western intelligence agencies said was unaccounted for, by pouring it into the ground. But they had done so near one of Saddam's palaces, and they feared that owning up to this fact would have got them killed by the Iraqi leader. The result of all this was that Iraq could never really prove that it no longer had weapons.

By the end of 2002, UN inspectors were back in Iraq looking for WMDs. Some of those inspectors, speaking to the BBC for the first time, can recall looking at sites where intelligence tip-offs from the West suggested mobile labs might be based. They found only what one calls a "glorified ice cream truck" covered in cobwebs.

The public at the time never learned that as war approached, with sources failing to deliver and inspectors drawing a blank, there were concerns. "Panicky" is how one insider describes it. "My future is in your hands," Mr Blair said, half-jestingly, to Sir Richard in January 2003, as the pressure was growing to find proof of WMDs.

"It was frustrating at the time," Sir Richard now recalls. He accuses inspectors of having been "incompetent" for failing to find anything. Hans Blix, who led UN chemical and biological inspections, tells the BBC that until the start of 2003, he had believed there were weapons, but began to doubt their existence after the tip-offs drew a blank. He wanted more time to get answers but would not get it.

The failure to find a "smoking gun" would not stop war in March 2003.

"I tried right until the last moment to avoid military action," Tony Blair tells the BBC. President George Bush, fearing his ally would lose a vote in parliament on the eve of war, did offer him in a video-call the opportunity to back out of the invasion and only be involved in the aftermath, but the prime minister turned it down.

He defended his decision both as a matter of principle in terms of the need to deal with Saddam Hussein, but also because of the need to maintain the UK's relationship with the US. "It would have had a significant impact on the relationship," he says, adding: "When I was prime minister, there was no doubt either under President Clinton or President Bush, who the American president picked up the phone to first. It was the British prime minister. Today we're out of Europe and would Joe Biden pick up the phone to Rishi Sunak first? I'm not sure."

But no WMD would be found afterwards either. "It all fell apart," one former MI6 officer says, recalling a post-war internal review of sources. And this would leave deep and lasting consequences for both spies and politicians.

Related Topics

BBC

Ukraine war: Life in Mariupol under Russian occupation

Finding people willing to speak to me from Mariupol was never going to be easy.

After 10 months of Russian occupation, fear and distrust are the two most frequent responses I encountered when looking for someone who could tell me how things really are in Mariupol, in Ukraine's south-east.

"I think you are a Russian journalist. You won't like what I've got to say. People like you kill if you tell them the truth," said one social media user who claimed to be from the port city.

Russian forces put the people of Mariupol through a horrific months-long siege, before finally capturing it last May.

I eventually found three residents willing to speak to me at length: a local city councillor, a retired pensioner and an engineer. All spoke on condition of anonymity, fearing reprisals from the local authorities installed by Russia (who block access to occupied Ukraine by Western journalists).

They paint a picture of a massively expensive campaign conducted by Russia to win over the hearts and minds of the people of Mariupol, and rebuild a city damaged beyond recognition by Russia's own troops.

The purpose of this campaign is to assimilate Mariupol and make it Russia's own.

Their accounts corroborate each other, and are confirmed by social media posts about recent developments in Mariupol.

Before this war began about half a million people lived in the city.

According to UN estimates, 90% of residential buildings were damaged or destroyed, and 350,000 people were forced to leave after Russia attacked in February 2022.

Your device may not support this visualisation

It is difficult to estimate the exact number of people killed as a result of the relentless shelling of Mariupol, but Ukrainian authorities say more than 20,000 died there.

Russian-installed authorities in Mariupol say some 300,000 people are now living there.

The people who spoke to me from Mariupol said their city had been inundated with labourers from across Russia, as well as from Central Asia.

Oleg Morgun, the Russia-installed "mayor" of Mariupol, says some 70,000 of those currently in the city are construction workers and members of the Russian military.

Rebuilding

New buildings have appeared and many buildings damaged during the bombardment have gone.

For example, the Russian military has built a whole new district comprised of a dozen apartment blocks in the western part of Mariupol. It is called Nevsky, after the River Neva, on which President Vladimir Putin's home city of St Petersburg stands. According to Russian state media, St Petersburg is the main sponsor of the reconstruction of Mariupol.

"It says on the bus: St Petersburg and Mariupol are twinned cities. There are slogans everywhere telling us that we're part of Russia now," pensioner Maria (not her real name) told me.

"I liked things the way they used to be. Now we live in fear. We have no idea what to expect."

In the houses that escaped relatively unscathed after months of fierce fighting, the Russians are replacing windows, radiators and sometimes heating and sewage pipes.

Heating, running water and electricity supplies have largely been restored. Buses are running and full of passengers again, although the electric trolley bus and tram networks are still out of action.

Many schools, hospitals and shops have reopened as well, although numerous traders are selling their wares straight from the pavement.

Maria was particularly impressed with one school rebuilt under Russian rule: "It's so beautiful, covered in multi-coloured squares." According to her, the number of children in Mariupol now is greater than schools can currently accommodate, so they have classes in two shifts: one in the morning, and another in the afternoon.

Russia has imposed its own Russian-language curriculum in occupied areas - complicating efforts to get children back to school.

The fast-paced rebuilding of Mariupol has provoked envy in Donetsk, the regional capital occupied by pro-Russian forces since 2014, which has been neglected by comparison.

The Russia-installed head of the so-called Donetsk People's Republic, Denis Pushilin, has even had to deny rumours that the capital will be moved to Mariupol.

Assimilation

There are other important ways in which Russia is putting its stamp on Mariupol.

For example, local residents are under pressure to obtain Russian passports.

Ivan, the Mariupol city councillor I spoke to (not his real name), said locals often formed "huge queues" trying to get Russian passports.

They were required if you want to find formal employment, especially with government agencies or in the public sector, he explained.

Also, they made it possible to travel to Russia without additional stringent checks known as "filtration", he added.

"So they have deliberately created a situation where you get problems if you have Ukrainian papers, you have to deal with red tape, you have to wait. On the other hand, if you get a Russian passport, that's where your problems end: 'You're one of us now'. Things get simpler if you receive a Russian passport," Ivan said.

Mariupol is also becoming part of Russia's financial system. The Ukrainian currency, the hryvnya, has been phased out, and now the Russian rouble is the only currency accepted in shops.

Russia is channelling huge amounts of money into pension payments for residents of Mariupol, raising them in many cases compared with what they received from the Ukrainian authorities before the war. So residents of Mariupol are able to draw two pensions - one from Russia, another from Ukraine. Naturally, it is a situation many local pensioners are happy with.

Russian pensions are another reason why elderly residents are queuing up to get Russian passports - many pensioners believe the documents will be required in the future to continue receiving payments from Russia.

The media currently operating in Mariupol are also hard at work promoting a uniformly pro-Russian agenda.

Pro-Russian sentiment

Many current residents of Mariupol are there because they were unable to leave the city when the Russians attacked, due to illness or old age, or because they welcome Russia's presence.

"We've suffered enough under Ukraine. Now we can breathe again," one social media user told me, before breaking off all contact.

The fast-paced campaign of reconstruction and the resulting sense of restored normality, the generous pension payments and the intensive media campaign targeting the people of Mariupol, all stimulate the spread of pro-Russian sentiment in the city.

"I'm sick of all the propaganda in the papers. They started publishing it from day one, telling us how well things are going," said Yuri, the engineer (not his real name). "I feel out of place in my own city now. People are different, my city feels different now."

City councillor Ivan said: "It's become difficult for me to say pro-Ukrainian things to my voters. It's tough being pro-Ukrainian in a pro-Russian environment. Unfortunately, Ukraine is losing the hearts and minds of people in Mariupol."

Those who are still in Mariupol may be happy to see a degree of normality return to their city, but there are those who suspect Russia of pursuing ulterior motives.

Popular Ukrainian journalist Denys Kazansky argues that Russia uses the new houses it has been building in Mariupol to distract attention from all the destruction it caused in the city and elsewhere in his native Donetsk region.

"If they destroyed 10 hospitals and then rebuilt one - this isn't reconstruction. It's not something they can be thanked for," he said.

"You can be happy as much as you like about a school being rebuilt, but what do you do with the thousands of people Russia has killed?" he said.

"You can't rebuild them. You can't bring them back."

Related Topics

More on this story

We will rebuild, vows mayor of flattened Mariupol

Mariupol: 80 days that left a flourishing city in ruins

Mariupol: Key moments in the siege of the city

L'Humanité

Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »

ReportageRéforme des retraites

Samuel Eyene

Afin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.

On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.

Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.

Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.

« Là, c’est politique »

L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »

Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.

Au vu du lieu hautement « symbolique » de l’action, « le gouvernement va nous traiter de terroristes, alors qu’on a juste coupé l’électricité. Mais ce n’est pas grave », anticipe Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie Bagneux. Parmi les parlementaires présents, Thomas Portes et Antoine Léaument pour la FI, Soumya Bourouaha et Stéphane Peu pour le PCF, ce dernier prend la parole : « Nous sommes à vos côtés jusqu’au bout. »

Samuel Eyene

Réforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Quand les entreprises se gavent d’aides publiques… il n’y a plus d’argent pour les retraites

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Les « aides publiques aux entreprises » sont passées selon l’Institut de Recherche Économiques et Sociales, de 2,7 % du PIB à 6,4 % en un peu plus de vingt ans, amputant d’autant les budgets publics. Sortir de la logique dispendieuse des « aides aux entreprises ». Une partie de la réponse au besoin de financement de la retraite, de la santé, des principaux budgets sociaux pourrait venir de la mise en cause de ces multiples « cadeaux ».

Utiles ou inutiles ces interventions viennent se greffer sur une pratique de subventionnement des entreprises qui n’a cessé de se développer au point de former un système intégré aux principales politiques publiques comme l’analysait Anicet Le Pors dans un ouvrage demeuré célèbre, Les béquilles du capital (1977). Un peu plus de quatre décennies plus tard, il reste difficile de saisir en détail ce que les administrations publiques, État et collectivités territoriales essentiellement, dépensent pour soutenir le capital. La raison en est simple : aucun relevé systématique officiel n’existe !

Rien du côté de Bercy, rien du côté de la puissante direction du Trésor, le sujet n’est « pas pertinent » (sic). Seul le Conseil des prélèvements obligatoires a procédé à un chiffrage global dans son champ de compétences. En 2010 la Cour des comptes parlait de 172 milliards d’aides qui depuis ont encore « prospéré » avec notamment, le CICE (20 milliards) et le pacte dit de responsabilité (9 milliards). On se trouve donc certainement aux environ de 200 milliards, chiffrage en accord avec le travail récent mené par l’IRES qui conclut à 157 milliards d’aides auxquelles s’ajoutent « les déclassées » c’est-à-dire les mesures initialement dérogatoires qui sont passées dans le droit fiscal courant. Cela fait de « l’assistance aux entreprises » non seulement le premier poste de dépenses publiques mais de plus un poste en pleine croissance [1].

Dévoiler le montant des aides publiques, mieux analyser leur croissance et mettre en évidence ce que représente l’évolution de leur contenu, telle est notre démarche. Démarche indispensable s‘il en est pour espérer mettre un terme à l’emballement du mécanisme des aides et pour éclairer les conditions d’une reprise en main du pilotage de l’économie par les travailleurs et les citoyens. Les leviers traditionnels d’intervention, les commandes publiques, les avances, prêts et bonifications u secteur financier semi-public et l’appui du secteur public en général, voient leur rôle s’amoindrir au fur et à mesure de l’avancement du processus de privatisation. Est désormais privilégié le soutien direct au taux de marge des entreprises via la forte croissance des exonérations fiscales et sociales dont ces dernières bénéficient Au total une mutation de l’action publique. qui pèse lourdement sur le budget et accroît la dette.

Pour quelle efficacité ? Une bonne partie de ces aides demeure sans réel effet en termes d’emplois, de recherche, d’innovation, ou d’investissement. La littérature économique est riche de critiques concernant cette politique d’allégement des contributions des entreprises, coûteuse et peu performante. Les évaluations quant à elles se suivent, et divergent peu. Au mieux, elles concluent à un effet très limité par rapport au coût. Ainsi en va-t-il du CICE, qui revient à subventionner entre 150 000 et 200 000 euros par emploi « créé ou maintenu ». Dans d’autres cas l’aide rate sa cible et n’a pratiquement aucun effet tel est le cas du Crédit d’Impôt Recherche monopolisé par les grandes entreprises. Seul effet réel des aides, l’accroissement des marges des entreprises, ce qui se traduit non par de l’investissement supplémentaire… mais par la capture de ces sommes par les actionnaires. Le patronat ne réclame plus « moins d’État » mais plutôt sa transformation au service direct de l’accumulation financière. L’exonération d’impôts et cotisations sociales des entreprises ayant pour conséquence des prélèvements accrus sur les ménages et une amputation de leur pouvoir d’achat.

Comment sortir de ce piège ? Il ne s’agit nullement de récuser tout transfert de l’État aux entreprises mais de sortir le plus rapidement possible de la pratique dispendieuse des « aides aux entreprises » au profit d’une intervention plus sélective sur la base de nouveaux critères. Les choix économiques doivent s’opérer dans le cadre d’une nouvelle démarche planificatrice rompant avec la logique de « baisse systématique des coûts » au détriment des salaires, de l’éducation, de la formation, de la recherche. Une nouvelle démarche qui doit donner la priorité à la fourniture de nouveaux biens et services, notamment publics, à la consolidation de ceux qui existent, enfin au financement de la transition économique, sociale et écologique. Une marge de jeux que l’on peut estimer à plusieurs dizaines de milliards !

Jean Christophe Le Duigou

Réforme des retraitesAides publiques
BBC

TikTok users shrug at China fears: 'It's hard to care'

TikTok has been banned on government networks and devices in the US, Canada and the European Union. But are the moves having any effect?

When TikTok would not load on her university's wi-fi network earlier this year student Liz Barr was stymied - but not for long.

She soon figured ways around the block using personal mobile data or a virtual private network (VPN). The block had been introduced after state officials in Maryland banned the video app on government networks, citing national security concerns.

"I was annoyed, because I live here and I get bored," says the 18-year-old, who is studying computer science and creative writing at St Mary's College of Maryland. "But now it works, so it's not that big of a problem."

The workaround shows the quandary facing the US and other countries as they threaten to crack down on TikTok, which has exploded in global popularity in recent years offering an endless feed of user-generated makeup tutorials, life hacks, silly dances, and other confessionals curated by algorithm.

Rumbling against the social media platform, which is owned by the Chinese tech giant ByteDance and has more than one billion users globally, has reached new pitch in recent months.

Concerns have been especially loud in the US, where politicians from across the ideological spectrum are urging steps to curtail its reach, arguing that the data TikTok collects could be used by the Chinese government to spy on Americans or influence political debates.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Watch: Ros Atkins on... The creeping TikTok bans

Dozens of states, like Maryland, have banned TikTok on government networks and devices, moves that affect access in public libraries, universities and elsewhere.

TikTok's chief executive is due to appear this month in Congress, which is debating various proposals that could result in a wider national ban, while the company remains in a years-long negotiation with the White House about what changes it could make to satisfy the security concerns.

But among the app's prime users in the US - people aged under 25 - the general frenzy has done little to dent use, if they're aware of it at all.

At the University of Oklahoma, which announced it was blocking the app on the campus wi-fi in December, students were surprised and annoyed but "people were pretty quick to figure it out and navigate it," says student body president Christopher Firch, noting that most people can simply switch from wi-fi to a personal mobile data plan to get around the ban.

"I don't want to negate a national security issue... but I just think people are like, 'this sucks' and then laugh about it," he says. "They're not taking it super, super seriously."

Among the American public broadly speaking, support for a ban on TikTok has been rising.

In December, 53% of adults in the US favoured a national ban on Chinese-owned social media apps, according to decision intelligence company Morning Consult.

That compares to just 29% who said they supported blocking TikTok in 2020 when US President Donald Trump took steps to ban TikTok and WeChat - moves that were later blocked in court.

But Americans aged 18-25 are less likely than older adults to be concerned about competition with China and more likely to distrust the US government, says Jordan Marlatt, tech industry analyst at Morning Consult. They also have more positive views of social media.

Less than a third favoured banning Chinese social media apps, Morning Consult's survey found.

Liz, the student in Maryland, says she is already giving up personal data to many other apps and is sceptical that her information would be useful, even if it were accessed.

"To me, I can understand banning it at government places because those are more sensitive," she says. "But I'm not important enough as a college student with eight cents to my name."

"It's hard to care about one [social media company] and not care about all of them," says Iniko Thornell, 25, who works in New York City and has been on the app for about two years. "I don't think anything on my TikTok is that important," she adds.

Even those like 21-year-old Kate Nazzaro, who have quit TikTok, say their concerns were unrelated to national security. Rather, she says, "I thought it was bad for my brain."

TikTok has said it strictly limits who can access American user information and would not provide data to the Chinese government if asked.

It says a ban would have "the effect of censoring the voices of millions of Americans" and the US should instead approve a deal under negotiation in the Committee on Foreign Investment in the US, which would store data of American users in the US and create other oversight.

But at a time of heightened anti-China sentiment in Washington, the firm's assurances have failed to persuade lawmakers, who have put forward a number of proposals aimed at curbing the app and are expected to give chief executive Shou Zi Chou a tough grilling on 23 March.

The popularity of TikTok, a tech giant from outside of Silicon Valley, has brought home to the US questions that other countries have long faced about what governments should do to protect their citizens' data, says Timothy Edgar, a professor of computer science at Brown University who advised former President Barack Obama on cyber security issues.

He says lawmakers are rightfully sceptical of TikTok's claims, but a ban would do little to address the worries, noting that many social media apps collect and sell data on users and are vulnerable to efforts by foreign countries to influence political debate.

A ban is also unworkable without far bigger changes to the way the internet is run in the US, says Bruce Schneier, a security technologist and author.

"It's easy to say your employees can't use it on government computers but those teenagers... we cannot stop them - it's not going to work," he says, noting that the internet as it stands was designed to be open. "We just don't have that ability."

He adds: "We've built an internet where spying is the business model and at this point, we can't pick and choose who gets to spy."

For now, the general shrug from Generation Z seems to be in part a bet that the threats will not result in action anytime soon.

TikTok personality Colin Rea, who has built a following of 2.7 million for his posts about rebuilding his life after prison, recently posted a video urging fans to join him on alternate platforms, worried about losing his livelihood if a ban moves forward.

He's not the only one to do so, but he told the BBC for now concerns about a ban seem far more muted than in 2020, when furore erupted in response to Mr Trump's orders.

"I think there would be more discussion if we hadn't already been in this position so many times," he says.

Related Topics

More on this story

Ros Atkins on... The creeping TikTok bans. Video, 00:03:16Ros Atkins on... The creeping TikTok bans

TikTok answers three cyber-security fears about app

TikTok sets daily screen time limit for under-18s

China hits out as US bans TikTok on federal devices

BBC

The tech helping women manage the menopause

It was in 2019 when Debbie Dickinson experienced her first hot flush.

"I was at home and felt very puzzled," says the 55-year-old. "I didn't know what was going on in my body.

"But then I had an ah-ha moment and realised something major was happening." That something was the menopause.

It prompted Debbie, who lives in Miami, Florida, to speak to older female relatives for advice on how to best cope with the symptoms that occur both before and when a woman's periods stop. The later typically takes place around the age of 51.

What is the menopause and what are the signs?

Meanwhile, Debbie started to try lots of DIY ways to manage, including opening her freezer and standing right in front of it.

Despite getting helpful guidance, she says she felt unprepared for this stage of her life.

"There's so little understanding and education about the menopause. A lot of this is down to stigma and ageism, when actually it's just very natural."

It was after experiencing a hot flush in her car later that same year that Debbie had the idea for a portable device that could keep women cool.

A former executive for healthcare giant Johnson & Johnson, she had numerous contacts in the sector. So able to raise $1.5m (£1.3m) in investment, she worked with a team of engineers, scientists and doctors to produce a wristband and connected app called Thermaband.

The bracelet is powered by artificial intelligence software that monitors the wearer's temperature, and when it detects a hot flush it can deliver a cooling sensation. Alternatively, it can also provide heat, if required.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

The wristband also tracks blood pressure and heart rate, with all the data displayed on the app. With Debbie's daughter Markea also helping to lead the company, the Thermaband is now due to go on sale this year.

After years of widespread ignorance, there's now more awareness and conversation about the menopause than ever before. In the UK this has been helped by high-profile campaigners such as TV presenter Davina McCall, who presented a Channel Four show on the subject in 2021.

Meanwhile, Conservative MP Caroline Nokes has led a campaign for women going through the menopause to be able to take time off work. However, in January the UK government rejected a proposed pilot scheme for England.

While women who think they are suffering from menopause systems should in the first instance see their doctor, the increased coverage that the issue is getting is leading to a growing number of tech firms entering the sector. These companies, often female-led, are introducing new products that offer help and support.

It comes as the wider menopause support sector, which also includes hormonal treatment and dietary supplements, is expected to soar globally to $24.4bn in 2030, from $16.9bn this year.

Monika Scott, 46, an operations manager at a property firm, has been using UK digital health app Peppy, which includes support for women going through the menopause, for a couple of years as she navigates her symptoms.

"One major issue for me is not sleeping, which is frustrating," says the Londoner. "I'd wake up feeling tired and grouchy.

"I also experience dry skin and super heavy periods. My sister had a difficult time with the menopause and so when I saw Peppy, I thought I'd take a look."

The app enables users to have one-to-one video or chat consultations with a menopause expert, sign up to courses, access on-demand videos, and take part in live events.

GP and menopause expert Dr Phillipa Kay believes most of the tech coming through is helping empower women.

"When it comes to information, if it's good and verified then that's great. Information is power," she says. "Apps that track symptoms can be useful as people aren't always aware of all the potential symptoms, and it helps connect the dots for people.

"But we do have to be cautious, as the menopause is trendy right now, and people have been making money out of women's health for a long time. If people want to know they're receiving good verified evidence, they can get that from NHS website."

Andrea Berchowitz, co-founder of another UK menopause app, Stella, says she noticed a gap in the menopause market when she was looking to start a business in women's health. "Tech in women's health is still mainly centred about fertility and period tracking," she says.

Stella, she says, offers personalised treatment plans, combined with weekly guidance to address specific symptoms, and help facilitating conversations about hormone therapy (HRT).

Andrea says that specifically tailored support is vital because "women have different symptoms". She adds: "Someone might experience difficulty sleeping, another might need a different approach if they have low mood and incontinence".

London-based Stella, which launched in 2021, is focusing on partnering with companies so that they offer its app as part of their HR policy.

"It is for everyone, but we are focused on workplaces," says Andrea. "Women shouldn't have to pay extra for this support, we are finding workplaces want to offer support."

Companies signed up so far include clothing brand Barbour, and Betterspace and Heka, which are both websites that allow firms to offer their staff health and wellbeing resources.

Andrea adds that Stella is now looking to increase the level of AI software that powers its app, so it can better establish "what combination of treatments could work for specific symptoms".

Tech start-ups such as these come as a growing number of large UK companies and organisations have introduced menopause policies in recent years.

For example both the Royal Mail and supermarket giant Tesco offer menopause training, and the latter last year changed its uniform to incorporate a lightweight, more breathable fabric to help with hot flushes. Meanwhile, the Co-Op has a dedicated menopause support guide.

Back in Miami, Debbie says the wristband is making a real difference to her own life. "It alleviates discomfort, and makes the symptoms feel shorter and less intense. It's just a more comfortable experience to navigate."

Related Topics

BBC

Is there a better way to insulate our draughty homes?

It has insulated components on rovers sent to Mars, extracted toxic contaminants from water, some even speculate that the US military has put it inside nuclear warheads.

But it could be just the thing for your bay windows.

Aerogel is often described as the most effective insulating material known to science.

While aerogel strips or panels have been used in buildings for decades, this type of insulation remains a little-known and rather expensive option for those aiming to reduce heat loss from their homes.

Given that British houses are generally pretty poorly insulated, yet we live in an age when energy efficiency is paramount, could aerogel be about to find a bigger niche in the construction and retrofit industries?

In the late 1920s or early 1930s - no-one is quite sure - two chemical engineers in the US came up with a way of removing liquid from a silica gel substance while leaving behind an ultralight, highly porous structure that one of the engineers, Steven Kistler, christened aerogel.

Imagine a foam but an extraordinarily low-density foam riddled with microscopic pores - some aerogels are around 99% air. Nicknames for aerogel include "frozen smoke" and in pictures it can look like an ethereal half-gas, half-solid slice of matter.

But the intricate structure and large volume of air inside it mean that aerogel is an amazingly good insulator. It has found its way into a surprising variety of buildings.

Aerogel insulation has been used in the roof of a former church in Belfast called The Duncairn, now an arts centre, as well as a façade for a building on Pimlico Road in London, and the ceiling of a banker's residence overlooking Lake Geneva in Switzerland.

"You could have the whole house done in aerogel, we have done it," says Liam Brown, managing director of Enviroform, a Northern Ireland-based company that supplied the insulation for these projects.

Enviroform's products use aerogel insulation made by Aspen Aerogels in the US. According to Aspen Aerogels' website, the material combines silica aerogel with a reinforcing fibre in a blanket-like composite.

Aspen Aerogels did not respond to a BBC request for comment.

Where space is at a premium, a 10mm layer of this aerogel insulation fixed to a property's walls could reduce heat loss through those walls by two thirds, says Mr Brown.

The cost of 10mm thick aerogel insulation in the UK is around £50 per sq m, Mr Brown notes, which makes it roughly five times as expensive as the equivalent 30mm rigid board insulation. The aerogel option is thinner and more flexible, though.

For many people, Mr Brown says, aerogel is best suited to features of a building that threaten to act as thermal bridges - points where heat will easily escape, such as the heat-conducting metal posts around a window unit, aluminium door or window frames, or steel beams, for example.

It might also be useful for insulating floors where digging up or disturbing an existing floor would be too disruptive.

"We can go in with a 10mm or 20mm panel, insulate the floor, and walk out again," says Mr Brown.

Aerogel is a "fascinating" material, says Jonathan Bloor at the University of Plymouth, who has studied aerogel for water decontamination applications.

It works so well as an insulator because heat finds it difficult to move across all the air pockets in aerogel that block its path. The heat must instead take a labyrinthine route through the minimal solid structure of the material, says Dr Bloor.

"It's not a direct line, it's kind of weaving its way through," he explains.

Since aerogel insulation can, in principle, whack up the energy efficiency of buildings without the need to make walls and ceilings much thicker, there could be rising interest in it from people keen to retrofit their properties, suggests Dr Bloor.

If this market were to expand, that in turn could prompt a boost in production and bring the cost down.

Cost really is the key barrier to the wider use of aerogel as a building insulation material, suggests senior scientist at the Passive House Institute, Berthold Kaufmann.

"[Expanded polystyrene] or mineral wool, these will always be less expensive," he says.

Take a large heritage building where very thick insulation might drastically alter the aesthetics of the property. Aerogel provides a slim-line alternative - but one that some architects might say is simply too costly.

"And so they do not do anything. This is what I fear," says Dr Kaufmann.

All the same, he says that aerogel has some really useful applications in, for example, domestic properties where you need to raise and insulate a floor but don't want to lower the ceiling height too much.

More technology of business:

Cheaper insulation could be used elsewhere in the building where space doesn't really matter. Again, it's a case of using aerogel for a specific purpose where the cost becomes justifiable.

Dr Kaufmann notes that there are alternatives, such as vacuum insulation panels, which are extremely effective insulators, though they might be fragile, more rigid and not much cheaper.

"Hopefully the price [of aerogel insulation] will go down and it will be used more frequently," says Dr Kaufmann. "But it will not be a material for everyday use."

Mr Brown acknowledges that aerogel insulation is still a "very, very small" part of the insulation market. But many people are still not aware it is even an option, he notes.

"If you're doing a full-scale retrofit, aerogel should be needed somewhere," he argues, noting how properly insulating the steel posts in the wall around an expensive window frame, for instance, can help prevent condensation - a key driver of mould and other problems.

No matter what insulation you use, cracking down on those thermal bridges is really important since they can account for around 30% of heat loss in a home, according to the Energy Savings Trust.

As Mr Brown puts it, "Would you buy a bucket with a hole in it?"

Related Topics

L'Humanité

Patrice Chéreau : la fièvre de créer

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Pensées en marche dans l’écheveau démêlé des contradictions.

Je retrouve, derrière un meuble où il était tombé, ce livre qu’il importe si fort de traiter, le tome 3 du Journal de travail de Patrice Chéreau (1), qui mourait il y a dix ans. Il s’agit de la période 1972-1974. Sous un portrait de Chéreau en beau jeune homme (ne le fut-il pas jusqu’à la fin ?), on lit l’Invention de la liberté. C’est le titre de l’ouvrage de Jean Starobinsky sur la période 1700-1789 (Skira), qui l’inspirait alors. Il quitte le Piccolo Teatro de Milan. Roger Planchon l’accueille au TNP de Villeurbanne. Désormais son propre maître, Chéreau, en si peu de temps, déploie une énergie créatrice frénétique, tempérée par l’usage de la raison au plus haut prix. Il note, quasi au jour le jour, ses réflexions sur ses travaux de mise en scène. Autant de réalisations entrées dans la mémoire glorieuse du théâtre, depuis Massacre à Paris, de Marlowe, jusqu’aux Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, en passant par Toller, scènes d’une révolution allemande, de Tankred Dorst, et la Dispute, de Marivaux. Simultanément, il écrit son adaptation cinématographique du roman de James Hadley Chase,  la Chair de l’orchidée, laquelle occupe dans l’ouvrage une place considérable.

On n’en revient pas, à la lecture, de découvrir page après page une activité aussi vertigineuse, abondamment nourrie de lectures essentielles et de rencontres indispensables. Et il voyage sans cesse ! Rome, Milan, Portofino, Lyon, Londres, New York, etc. Il voit les films d’autres, qui comptent (Bergman, Hitchcock, Ferreri, Visconti, belle époque !), assiste au théâtre de ses pairs, dévore romans et écrits philosophiques, s’intéresse à la psychanalyse, s’entoure de fidèles collaborateurs à la hauteur. Ses pensées en marche sur la politique, notamment à propos de l’idée de « révolution » dans Toller, sont infiniment passionnantes dans l’écheveau démêlé des contradictions.

C’est compter sans la mise en route de projets qui n’auront pas de suite : Antoine et Cléopâtre, de Shakespeare, une reprise de Lulu, de Wedekind, ou encore l’opéra la Gioconda, de Ponchielli, tiré du drame de Victor Hugo  Angelo, tyran de Padoue. En préface, François Regnault, compagnon éclairé de maintes aventures artistiques de Chéreau – entre toutes, l’épopée Wagner à venir à Bayreuth –, précise, à juste titre, qu’on pourra retrouver, dans ces pages encore brûlantes d’énergie, « les précieuses traces préhistoriques d’un monde disparu ». Il faut souligner l’exemplarité du travail de Julien Centrès, qui a présenté, établi et annoté le texte de Chéreau. L’ouvrage participe de la récolte de documents inhérente à la mission de l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec), qui conserve les archives de Patrice Chéreau.

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinipatrice chéreau
L'Humanité

Les petits cercueils blancs

Chronique

Maryam Madjidi

Je regarde cette photo : des cercueils alignés dans un gymnase. Une soixantaine. Cinq se détachent, tout blancs et plus petits. Ils attirent immédiatement le regard. Ce sont des cercueils d’enfants. Blancs comme l’innocence. Il y en a un encore plus petit. C’est celui d’un bébé. Devant chacun d’eux, un jouet et une peluche sont déposés, offerts par la ville de Crotone. Ces jouets me déchirent le cœur. On offre des jouets à des enfants morts en mer. Est-ce là le degré le plus absurde de la compassion ou l’image la plus terrible de l’impuissance et de la culpabilité ?

Une figurine d’Iron Man et un Poney rose comme pour s’excuser de ne pas les avoir sauvés.

Je ne sais pas. Je me dis que ces jouets n’ont rien à faire là. Je me dis que ces enfants ne devraient pas être dans des cercueils. Je me dis que ce gymnase de Crotone devrait voir des compétitions sportives plutôt que des morts alignés.

Une tragédie, une de plus, s’est produite en Méditerranée centrale, l’une des routes maritimes les plus dangereuses au monde.

Un bateau, un de plus, a échoué avec entre 150 et 200 personnes à bord. Une mer furieuse, si déchaînée que les gardes-côtes italiens ont estimé qu’il était impossible d’intervenir avec des vents de force 7. Pourtant, le naufrage a eu lieu à 150 mètres des côtes calabraises.

Cent cinquante mètres seulement, et personne n’est intervenu.

Et pourtant, il y a eu des sauvetages avec des vents de force équivalente.

Je cite Orlando Amodeo, ancien médecin-secouriste et cadre de la police de Crotone : « Je pense que cette tragédie a presque été voulue ! Si je sais qu’un navire est en difficulté depuis la veille, je vais le secourir. Pourquoi on ne l’a pas fait ? Nous avons des embarcations qui peuvent facilement faire face à des vents de force 6 ou 7. On l’a déjà fait dans le passé, à 40 et même 50 milles au sud de Crotone, et on les a secourus. »

En somme, tout le monde déplore une tragédie qui aurait pu être évitée. Tout le monde, même Giorgia Meloni, qui fait part de sa « profonde douleur ». Une douleur si profonde pour le destin des migrants en Europe qu’elle a décidé fermement de réduire leur nombre en instaurant une nouvelle loi qui oblige les navires humanitaires à effectuer un seul sauvetage à la fois et à se rendre au port immédiatement après chaque mission. Ces ports de débarquement, désignés par le gouvernement, sont volontairement éloignés des lieux de sauvetage, et nécessitent parfois plusieurs jours de navigation. Une manière sournoise de rendre impossibles d’autres sauvetages.

La pénalisation des actions humanitaires et des missions de sauvetage ne fera que multiplier le nombre de cercueils dans les gymnases italiens.

Meloni renvoie la responsabilité aux migrants, qui mettent en danger leur vie et celle de leurs enfants.

D’où venaient les naufragés ? D’Afghanistan, d’Iran, du Pakistan, de Somalie, de Syrie. Ils sont en effet inconscients de fuir de la sorte des pays où la vie est si agréable. L’extrême droite brillera toujours par son ignorance crasse.

Maryam Madjidi
L'Humanité

En Afrique, l’arrogance française ne paie plus

Chronique

Francis Wurtz

« Arrogant comme un Français en Afrique » : sous ce titre évocateur, un petit livre de l’éminent spécialiste français de l’Afrique, Antoine Glaser, retraçait, il y a quelques années, les attitudes suffisantes ou condescendantes, sinon grossièrement colonialistes, de « la France dirigeante » (de la sphère politique comme des milieux économiques), persuadée d’avoir « profondément marqué l’Afrique de son empreinte civilisatrice » et décidée à en récolter les dividendes. Aveuglées par leurs certitudes anachroniques, ces « élites » ont entraîné la France de déconvenues en déconvenues et alimenté le fameux « sentiment antifrançais » dans l’ex-pré carré de la France en Afrique. À l’inverse, d’autres puissances, non lestées d’un passé colonial – en particulier la Chine et la Russie –, y renforcèrent sensiblement leur influence.

C’est instruit de ce fiasco stratégique sur un continent qui représentera le quart de l’humanité en 2050 qu’Emmanuel Macron tenta, dès son arrivée au pouvoir, de se faire passer pour l’homme neuf par excellence puisque issu d’« une génération qui n’a jamais connu l’Afrique comme un continent colonisé ». La suite lui apprendra que le passé ne s’efface pas d’un trait de plume de la mémoire collective africaine, et ce d’autant moins que le fantôme de la Françafrique fait des apparitions récurrentes : sur le plan militaire avec le bilan désastreux de l’opération « Barkhane » au Sahel ; sur le plan monétaire avec le maintien très contesté du franc CFA, fût-il réformé ; sur le plan politique, avec le soutien de Paris à des chefs d’État africains autocratiques, sans oublier l’effet boomerang des discriminations subies par des Africains en France ou des politiques restrictives du gouvernement en matière d’octroi de visas aux Africains… En 2020, un sondage réalisé auprès des jeunes de plusieurs pays indiquait que 71 % des Gabonais, 68 % des Sénégalais, 60 % des Maliens et 58 % des Togolais interrogés avaient une mauvaise opinion de la France (1). D’une façon générale, dans l’Afrique mondialisée d’aujourd’hui, la France n’est, de toute façon, plus « chez elle ».

Lors de sa récente visite au pas de charge en Afrique (quatre pays en moins de cinq jours), le président français avait donc à cœur de réaffirmer qu’« il n’y a plus de politique africaine de la France » ; que « l’Afrique n’est plus un pré carré » ; que Paris serait désormais « un interlocuteur neutre » ; que les effectifs français dans les bases militaires allaient être réduits, etc., conformément à sa recommandation solennelle faite – à lui-même ? – la veille de son départ : à savoir que la France devait faire preuve d’une « profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain » ! Sans doute avait-il à l’esprit les manifestations hostiles à la France qui se multiplient de Bamako à Ouagadougou, de Bangui à Yaoundé, de N’Djamena à Dakar…  un peu trop vite attribuées aux seules pressions russes. En avant, donc, pour « un nouveau partenariat avec l’Afrique » : voilà pour le changement de posture. On attend à présent le changement de politique.

chronique de francis wurtz
BBC

I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer

A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.

Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.

"I didn't see that reflected," he said.

"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."

As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.

"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.

The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.

Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.

"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.

He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.

The incident prompted him to share other black people's experience in the city.

"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".

Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".

"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.

"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."

The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.

Why not follow BBC North West on Facebook, Twitter and Instagram? You can also send story ideas to northwest.newsonline@bbc.co.uk

Related Topics

BBC

Nobel prize-winning author Kenzaburo Oe dies

The Nobel Prize-winning Japanese author Kenzaburo Oe has died at the age of 88.

Strongly influenced by French and American literature, he was known for his powerful accounts of the atomic bombing of Japan and coping with his son, who has learning difficulties.

He won the Nobel Literature Prize in 1994, with judges praising his "darkly poetic" novels for their "disconcerting picture of the human predicament".

His death, on 3 March, was due to old age, his publisher Kodansha said.

Born in a village on Japan's southern island of Shikoku, Oe came from a family of wealthy landowners who lost most of their property due to a land reform imposed after the Second World War.

Oe was 10 when the war ended, and his early life was overshadowed by the conflict.

At school, he was asked if he was willing to die for the Emperor every day, and he remembered feeling shame in bed at night when he decided that he wasn't.

After Japan's surrender in 1945, he became fascinated by the democratic principles espoused by the occupying forces, and later became a fierce critic of what he called Japan's military and economic aggression.

"The humiliation took a firm grip on him and has coloured much of his work," the Swedish Academy said. "He himself describes his writing as a way of exorcising demons," with his novels frequently depicting a world knocked off its axis by dark, disturbing forces.

Oe entered the University of Tokyo in 1954, where he studied French literature and began writing plays.

By the time he graduated in 1959, he had already made his literary debut with The Catch, about an American pilot who was shot down and imprisoned by rural Japanese villagers.

The story won the prestigious Akutagawa prize for new writers, with Oe hailed as the most promising young writer since Mishima Yukio. It was later turned into a film by Nagisa Oshima.

He attracted international acclaim in the 1960s with Hiroshmia Notes, a selection of essays about the victims of the atomic bomb, and the valiant efforts of those who cared for them.

At his request, it was published on the same day as Kojinteki-na taiken (A Personal Matter), a darkly humorous account of a new father's struggle to accept the birth of his brain-damaged child.

It was inspired by his own life. In 1963, Oe's son Hikari was born with a brain hernia and the ensuing surgery left him with learning difficulties.

He said the two books were inextricably linked.

"I wanted to re-construct myself, my family, so I wanted to consider the Hiroshima people who wanted to re-construct their lives after the disaster," he explained.

"I was always encouraged by the doctors at Hiroshima fighting against their death."

As a teenager, Oe had become deeply involved in the radical student movement, and his writings often angered the political establishment.

The murder of the Chairman of Japan's Socialist Party in 1960 by a right-wing youth inspired two short stories, which drew heavy criticism and threats of violence from right-wing organizations.

He was also sued for defamation over a passage in Okinawa Notes, in which he asserted that thousands of people had been coerced into suicide by the Japanese military at the end of World War Two, by telling them that advancing American troops would rape, torture and murder them.

The long trial was seized upon by right-wing politicians who wanted references to the military's involvement erased from school text books. But a judge ultimately concluded in Oe's favour in 2011, ruling that: "The military was deeply involved in the mass suicides."

Writing about dignity

Oe once declared that Japan was, morally, a third-world country, and called his style a rebellion against "the sacred territory" of other Japanese writers, such as Junichi Tanizaki, Yasunari Kawabata and Yukio Mishima, "who reflect beauty and power of which Tokyo is the centre".

His vivid, aggressive works often highlighted the struggles of rural Japan, notably in The Silent Cry, an existentialist novel which tells the story of two brothers returning to their ancestral home after decades of separation.

Against a backdrop of personal crises, one brother leads a rebellion against "the Emperor of Supermarkets," a Korean brought to Japan as a slave during the War, who wants to buy the family's property; while the other picks apart the secrets of his own family's past.

"At first glance it appears to concern an unsuccessful revolt, but fundamentally the novel deals with people's relationships with each other in a confusing world in which knowledge, passions, dreams, ambitions and attitudes merge into each other," said the Nobel Academy.

In later years, the theme of redemption became more prevalent in his work. At around the same time, his son overcame his early difficulties and established himself as a successful composer.

Oe said that ultimately his writing was focused on a single concern. "I am writing about the dignity of human beings," he said.

He was nominated for the Nobel prize more than once, eventually winning in 1994.

"Each time my name was mentioned, I thought it was a joke," the Japanese novelist said.

When the honour came, he said the reaction was "total surprise", adding: "I'm a person who writes novels, and at the same time I'm a person who reads..

"I'm happy I was chosen."

His Nobel Prize was followed by Japan's Order of Culture, but he refused to accept it because it was awarded by the Emperor, saying: "I do not recognise any authority, any value, higher than democracy."

After the 2011 Fukushima nuclear accident, his opposition to the technology grew even stronger. He said Japan had "a sacred duty" to renounce nuclear power, and staged a mass rally in Tokyo in 2013.

The author was married to Yukari, the sister of late film director Juzo Itami, noted for his satires of modern life, in 1960.

As well as Hikari, he leaves a daughter Natsumiko, and another son, Sakurao.

Related Topics

BBC

Vasectomies even safer than reported, doctors say

Vasectomies are much safer than reported and patient information leaflets need updating to reflect this, UK doctors who completed a review say.

Some post-op swelling and soreness is to be expected but serious risks are extremely rare, they say.

The team, who are presenting their work at a medical conference in Milan, checked 94,000 procedures for bad complications such as infection.

The surgery, usually under local anaesthetic, takes 15 minutes.

What is a vasectomy?

A couple of weeks ago, in a video post on Instagram, Jordan Banjo, 30, of the dance troupe Diversity, revealed he had just had a vasectomy.

As he walks tentatively back to the car, his wife, Naomi, pregnant with their third child, is heard asking him, : "Was it bad?" to which he replies: "No - the pain's not the problem," and goes on to joke about his personal experience of the procedure.

The next day, he shared a selfie captioned "It's a tender morning," but in later television interviews said the surgery "isn't bad".

In the US, men have been uploading footage of their vasectomies to TikTok, as interest in the surgery has increased following the US Supreme Court's decision to remove women's right to abortion in some states.

For the study, the Association of Surgeons of Primary Care researchers asked patients to:

About one in every 1,000 (0.2%) experienced chronic scrotal pain, one of the most significant complications. Yet a commonly used patient information leaflet says this affects up to one in 20.

Similarly, rates of post-op infection needing antibiotics are quoted as 2-10% but the team found it was just over 1%. And just under 2% of the men in the study developed a blood clot or haematoma of the scrotum, while patient leaflets say the risk is 2-10%.

Gloucestershire Hospitals NHS Foundation Trust senior registrar Julian Peacock, who headed the review with consultant urological surgeon John Henderson said some of the risk data in the leaflets dated back to the 1980s and having more up-to-date information for patients was vital.

"Vasectomy is a very reliable and safe contraception method," he said. "We hope our research will be incorporated in the guidelines that provide information for pre-vasectomy counselling and leaflets."

Dr Sophie Nicholls from the Faculty of Sexual and Reproductive Healthcare said: "It's really good to have up-to-date information that we can provide to patients so that they can make an informed choice about their care.

"Many who have had one done are pleasantly surprised that it was a quick and simple procedure that was not too uncomfortable.

"But it is something that people need to think about and make sure that it is the right decision for them."

More on this story

Manx men face two-year wait for vasectomies

Male contraceptive pill prototype stops sperm swim

Around the BBC

Vasectomy- The US men embracing permanent birth control - BBC Worklife

BBC World Service - Why are more US men seeking vasectomies?

Related Internet Links

Vasectomy (male sterilisation) - NHS

Faculty of Sexual and Reproductive Healthcare

BBC

How slimmed-down websites can cut their carbon emissions

"I'm horrified," says Valentina Karellas. "I know grams because I work with them every day and I know how much 10g weighs. And that's just one page."

She's just learned that every visit to her website's homepage generates up to 9.89g of carbon emissions. It's nearly 10 times the 1g target recommended by the Eco-Friendly Web Alliance, an organisation that offers accreditation for environmentally friendly websites.

This revelation is at odds with the rest of her business, which was set up to be sustainable. Karellas designs and makes knitwear, which she describes as wearable art, in her London workshop.

For her raw materials, she sources surplus yarns that would otherwise be thrown away. Everything is made to order on a hand-powered knitting machine, so there's no excess manufacturing and very little power is used.

The website is both an online portfolio and a shopfront. Beautiful, large images are used to showcase the designs and make the site look professional. "I don't want to compromise on that," she says, "but my priority is the environment. This needs to be sorted."

When her site was built, Karellas had no way of knowing its environmental impact. Now, there are several tools that expose this data and are inspiring businesses to drive down their carbon emissions. For instance, Website Carbon Calculator and Ecograder both estimate your home page's carbon emissions.

So how are websites reducing their carbon footprint? Switching to hosting based on renewable energy is a good start. The Green Web Foundation has a tool for looking up web hosts and their green credentials.

Then it's a question of reducing the amount of data that is stored and sent across the network, passing through all those machines that use electricity. It's a challenge when the average size of a web page has increased from 468KB in 2010 to more than 2,000KB today, according to httparchive.org.

As a result of faster internet connections, web developers haven't had to think so much about their file sizes. Many sites have big images and background videos. These are the leading culprits driving the size of web pages up.

Tom Greenwood is the managing director of agency Wholegrain Digital, which builds low-carbon websites. He took a look at Karellas's website and shared a few tips.

The video that plays automatically could be set to play only when the viewer chooses to watch it or scrolls to it, he says.

When you roll the mouse over a product a new image of it appears. "I'd encourage her to have a simpler interaction, such as a zoom effect," he says. That would avoid the need to download the second image.

The homepage has five full-screen photos to cycle through. "That would be something to think about," he says, "whether that is essential or whether there could be a static image, or a smaller image."

Pictures can be optimised so that their file sizes are smaller while the quality remains good. The modern WebP format is more efficient than the older JPEG, too.

More technology of business:

Karellas is encouraged that it's easy to take the first steps, and that any tweaks are unlikely to affect her business. "I'm sure it won't cost a sale just because I change things around a bit," she says.

Tim Frick is the founder of Mightybytes, which designs and builds websites. As well as driving down file sizes, he recommends streamlining the user journey through the site.

"It's easy to calculate emissions based on data transfer," he says. "It's less easy to calculate emissions based on things that cause a user to spend more time, i.e. more energy, on interacting with the page. Some pages get millions of views every day. That tiny frustrating thing that takes each user an additional 10 seconds ends up amplified."

Product design studio Quarterre worked with agency Future Selves to cut its website carbon emissions by 96%. They went from nearly 7g of carbon to 0.3g per homepage visit.

"There's a danger when you talk about 7g that you think that's not that much, but there's a cumulative effect to that," says Clive Hartley, director at Quarterre. "You want as many people as possible to be looking at your website and to come to your business. A more than 90% reduction in energy anywhere else would have people partying in the streets."

They rebuilt the website with a small number of simple pages. Rather than using large hero images, the new site uses smaller images, arranged to create a composite design.

Coloured stripes define the site's identity. They are created with text instructions and reduce the need for bulky image files.

Behind the scenes, animation and interaction effects were added using HTML and CSS, two fundamental web languages. That meant there was no need to download large JavaScript files often used to do this on other sites.

Although Quarterre works in a highly visual industry, Hartley didn't experience any compromise in the site design. "We didn't feel we were missing out on anything," he says. "The simple graphics and the clean corporate imagery for the studio were satisfying. It looks punchy and vibrant."

As well as rethinking images, user journeys and site structure, website owners can ask themselves whether any visits can be avoided altogether.

BioteCH4 turns food waste into energy, working with local authorities and companies. With a new site design, it was able to reduce its carbon emissions by an estimated 520kg, year on year. That's equivalent to 2,500 miles of air travel.

But the company also looked at reducing its bounce rate, the number of people who came to the site and quickly left.

"We had a lot of traffic arriving at the website," says Sharon Foster, marketing and brand manager at BioteCH4. "Looking back, that was a vanity metric. The bounce rate showed they didn't find what they wanted. We were unnecessarily driving people to the website and creating that carbon impact."

BioteCH4 reviewed all its content, deleted old news stories, and merged what was still useful into richer content pages.

More detailed search engine keywords were used to drive prospective customers - rather than general browsers - to destination pages, which were designed to give them exactly what they wanted.

As a result, the bounce rate was cut by about 21%, and bounces from web searches fell by more than 13%.

"Now, although website numbers have dropped, the people we are driving to the website, through organic searches or paid-for advertising, want to talk to us," says Foster.

With a sustainable website design project, companies need to decide where they draw the line. The most efficient site would be text only, but nobody wants to visit that in 2023.

"We want richer online experiences," Wholegrain Digital's Tom Greenwood says. "For me, the line is: do what you need to do to achieve your goals but do that in an efficient way."

Related Topics

BBC

Scientists track iceberg the size of London

British scientists are tracking two of the world's biggest icebergs as they drift towards areas where they could affect shipping, fishing and wildlife.

These city-sized frozen blocks which have broken away from Antarctica can take decades to melt and wither away.

A group of researchers photographed one named A81 as they were flying off the UK's Halley base for the season. This berg is as large as Greater London.

Another team sailed around A76a, an even bigger one the size of Cornwall.

This behemoth is not just similar to the English county in size - at over 3,000 sq km - but also in shape: it's long and thin.

Some have likened its appearance to a giant ironing board.

Prof Geraint Tarling was on board the Royal Research Ship Discovery which took the opportunity to inspect the berg as it drifted out of Antarctica's Weddell Sea into the South Atlantic.

"It was directly in our path as we sailed home so we took 24 hours out to go around it," the biological oceanographer told BBC News.

"We got in quite close in some places, and had a really good view of it. We collected water from around the berg using special non-contaminated pipes under the ship, so we've got lots of samples to study."

The British Antarctic Survey scientist said the huge flat-topped, or tabular, icebergs had a considerable influence on their environment - both disruptive and productive.

As they melt, they put prodigious volumes of fresh water into the sea, which can make it hard for some organisms to function. On the other hand, the melt also releases the mineral dust that was incorporated into the ice when it was part of a glacier scraping along rock bed of Antarctica. This dust is a source of nutrients that will spur life in the open ocean.

A76a originated far to the south of its present position, having calved from the Filchner-Ronne Ice Shelf in May 2021.

It's now heading north, carried by currents and winds towards the gap between the British overseas territories of the Falklands and South Georgia.

There is some concern that it could swing east towards South Georgia and get stuck in the shallow waters of its continental shelf - or possibly at the series of nearby islets known as Shag Rocks.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

WATCH: Flying over iceberg A81 in a small plane

In either location, it would be a complication for local wildlife and people.

"If it does become grounded, our major concern is break-up and the impact of (smaller) icebergs on vessel movements in the area," explained Dr Mark Belchier, the director of fisheries and environment with the government for South Georgia and the South Sandwich Islands.

"Although the tourist season is coming to an end, our fisheries operate during the winter months so it may impact on their operations. It does have the potential to cause localised issues for some of our wildlife, although that's likely to be less of an issue if it breaks up over winter when most animals can forage over greater distances and don't have to keep returning to land to feed young - or have moved away from the island completely."

A81 broke away from the Brunt Ice Shelf at the end of January.

It had been expected to calve several years ago, but somehow managed to hang on to the continent by the slimmest of icy threads, defying scientists' predictions. Its eventual destiny is to follow A76a out into the shipping lanes of the South Atlantic.

A BAS team had the opportunity to fly over the berg when they closed up and left the Halley research station at the end of the Southern Hemisphere summer season.

It's often hard to gauge the size of icebergs when viewing their white mass in pictures.

But for both A81 and A76a, it's worth remembering that what you see is only a fraction of the objects' bulk.

The visible cliffs rise above the waterline by tens of metres, which means the ice extends down from the water surface by hundreds of metres.

The biggest icebergs can weigh a trillion tonnes.

A block of ice known as A23a is currently the world's largest berg. It measures some 4,000 sq km in area. Like A76a, it calved from the Filchner-Ronne Ice Shelf, but a very long time ago - in 1986. The block has spent the decades since as an "ice island", grounded in the south-central Weddell Sea.

Related Topics

More on this story

The book that records all disasters at sea

Giant iceberg breaks away in front of UK station

Polar seafloor exposed after 50 years of ice cover

BBC

I can't say anything at the moment, I'm sorry - Gary Lineker

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Gary Lineker has told reporters he cannot say anything "at the moment" about the ongoing row over a tweet he sent about government migrant policy.

He was speaking to press outside his house after several sports staff walked out in solidarity with him.

Multiple BBC sport programmes were changed or cancelled over the weekend after Lineker was told to step back from Match of the Day until an agreement on his social media use was reached.

BBC live football coverage hit by staff boycott

L'Humanité

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

Palestinecolonies israéliennesnaplouseIsraël-Palestine
L'Humanité

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

Israël-PalestineCisjordaniecolonies israéliennesPalestine
L'Humanité

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?

Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.

Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

  • Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
  • Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici ! 

israëlIsraël-Palestinecolonies israéliennesélections
BBC

Meta exploring plans for Twitter rival

Meta, the parent firm of Facebook and Instagram, is working on a standalone, text-based social network app.

It could rival both Twitter and its decentralised competitor, Mastodon.

A spokesperson told the BBC: "We're exploring a standalone decentralized social network for sharing text updates.

"We believe there's an opportunity for a separate space where creators and public figures can share timely updates about their interests."

A Twitter-like app would allow Meta to take advantage of the current chaos at the Elon Musk-led company, where cost-cutting has been rampant.

Twitter has been struggling to hold on to its advertising base since Mr Musk's takeover of the platform late last year.

Companies have pulled back spending following Twitter's move to restore suspended accounts and release a paid account verification which resulted in scammers impersonating firms.

According to MoneyControl, the new app is codenamed P92, and will allow users to log in through their existing Instagram credentials.

Meta's app will be based on a similar framework to the one that powers Mastodon, a Twitter-like service which was launched in 2016.

The new app would be decentralised - it cannot be run at the whim of a single entity, bought or sold.

Meta's plans come at a time when its biggest platform, Facebook, is struggling to attract the attention of a younger audience.

It has also heavily invested in the metaverse, a virtual world where users interact and work - which has yet to come to fruition.

Its video-sharing app, Instagram, is also facing stiff competition as content makers or hit influencers abandon the platform for TikTok.

It was not immediately clear when Meta would roll out the new app.

Related Topics

More on this story

Musk apologises to Twitter worker over online row

Instagram and Facebook to get paid-for verification

WhatsApp: Rather be blocked than weaken security

L'Humanité

Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

israëlBenjamin NetanyahouIsraël-Palestine
L'Humanité

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine
L'Humanité

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

Et si vous regardiez le monde autrement ?

Nous avons choisi de vous proposer cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre et engagé.

Accédez à toutes nos informations exclusives et partagez nos valeurs avec cette offre d'abonnement :

  • Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, à tous nos reportages, décryptages et grands entretiens
  • Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici !

Israël-PalestinePalestineJénineBenjamin Netanyahou
L'Humanité

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite
L'Humanité

En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
BBC

Still time to save Our Wild Isles, say UK conservation charities

Three of Britain's biggest conservation charities are joining forces to try to halt the destruction of UK nature.

They say they want to use their collective voice to call on everyone to act now to protect the natural world.

Between them, The National Trust, WWF and RSPB have 8.5 million members.

"We've come together because whilst we have spectacular nature here in the UK, it is in crisis," said Tanya Steele, the chief executive of WWF, which has 1.5m members.

The "Save Our Wild Isles" campaign aims to use Sir David Attenborough's new five-part series focusing on UK nature to help catalyse action.

The first episode of Wild Isles was broadcast on BBC1 last night and highlighted some of the stunning wildlife that still exists in the UK.

But Sir David warned viewers "how fragile and fragmented our nature is". He said the UK is one of the most nature depleted countries in the world.

"Never has there been a more important time to invest in our own wildlife," the 96-year-old told viewers, as he sat surrounded by puffins on the island of Skomer off the Welsh coast in the final scene of the first episode.

The RSPB and WWF are credited as co-producers of the series, but the BBC says they had no editorial input on the programme.

"We need to use the love which people have for nature and amplify it to make sure everyone plays a part to make a difference," said Hilary McGrady, the director general of the National Trust, which has 5.8m members.

The charities want individuals, businesses, public bodies and our politicians to participate.

"It will take every single one of us to play our part," said Rebecca Munro, the executive director of the RSPB, which has 1.2m members.

Charities can't do this on their own, she told the BBC. "It needs to be individuals. It needs to be communities coming together. It needs to be businesses, and it needs to be our leaders."

The campaign urges us all to "Go Wild Once a Week". That could mean making space for nature in our local neighbourhood by planting wildflowers in a window box or green space, eating less meat or getting involved in a community project or urging our leaders to take action for nature's recovery.

A YouGov poll commissioned for the new campaign found that 76% of people are worried about the condition of nature in the UK.

But the poll also reveals we have no idea how bad things are. Just 5% of people rated the UK as one of the worst countries for protecting nature, while 55% said they thought the UK was doing as well as the rest of the world or better.

The truth is the UK is in the bottom 10% of countries globally for protecting nature, according to the Living Planet Index produced by the Natural History Museum.

Related Topics

L'Humanité

Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
BBC

US fight over abortion pills waged state by state

Anti-abortion activists won a historic victory at the Supreme Court last year, but the debate over one of America's most divisive issues is far from over, with focus now shifting to over-the-counter abortion pills.

Since 2000, the Food and Drug Administration (FDA) has approved mifespristone as the first step in a two-drug process to abort early pregnancies.

Last January, the FDA changed its regulations to allow retail pharmacies to give out the drug - previously, only a handful of pharmacies and specialised clinics and doctors could dispense it. The change in the law could make it easier for millions of women to obtain an abortion, since such pills are currently the most common method.

Pharmacies will have to apply to be certified to distribute the drug, and meet certain safety and privacy requirements, say US regulators.

The expansion has coincided with a number of legal and political battles over the future of mifepristone in several states.

The back and forth could affect access to the drug for millions of women across the US. Here are three states where the battle intensified this week.

California retaliates against pharmacy giant

Soon after the FDA said it would allow pharmacies to distribute mifespristone, over 20 Republican attorney generals signed letters threatening several of the nation's top pharmacies with legal action if they were to dispense the drug in their state.

"We emphasize that it is our responsibility as State Attorneys General to uphold the law and protect the health, safety, and wellbeing of women and unborn children in our states. Part of that responsibility includes ensuring that companies like yours are fully informed of the law so that harm does not come to our citizens," a letter signed by 20 Republican attorney generals read.

After receiving a similar letter from Kris Kobach, Kansas' attorney general, a Walgreens executive responded.

"Walgreens does not intend to dispense Mifepristone within your state and does not intend to ship Mifepristone into your state from any of our pharmacies. If this approach changes, we will be sure to notify you," wrote Walgreens executive vice-president Danielle Gray.

This ignited a backlash, because abortion remains legal in the state. Since the Supreme Court last summer overturned Roe v Wade, the 1973 ruling granting a constitutional right to abortion for US women, the power to legislate for or against abortion has been given to the individual states.

Since then, 13 states have banned abortion outright, while one state, Georgia, has outlawed it after six weeks of pregnancy. Others have signalled that they will restrict abortion in the future, or are fighting in court to ban it.

Last year, Kansas held a referendum on whether to make a change to the constitution to explicitly say there was no right to abortion. Voters rejected that proposed change, which meant that abortion remains legal.

The Democratic governor of California, Gavin Newsom, has hit back at Walgreens by refusing to renew the state's $54m (£45m) contract with the pharmacy giant.

Since then, Walgreens has tried to clarify its response, saying its position has always been that once it is certified to distribute mifepristone by the FDA, it will only sell it in states where abortion was legal.

"We want to be very clear about what our position has always been: Walgreens plans to dispense Mifepristone in any jurisdiction where it is legally permissible to do so," said a Walgreens spokesperson in an email to the BBC. "Once we are certified by the FDA, we will dispense this medication consistent with federal and state laws. Providing legally approved medications to patients is what pharmacies do, and is rooted in our commitment to the communities in which we operate."

It has not addressed the fact that it said it would not sell it in Kansas, where abortion is legal.

Michigan repeals 1931 abortion law

On Wednesday, Michigan repealed a law from 1931 that made abortion drugs illegal. The state's top court ruled the law unconstitutional last September.

"Today's repeal of this antiquated law is a victory for millions of Michigan residents who, like myself, value bodily integrity and personal freedom," Michigan Attorney General Dana Nessel said in a news release.

The legislature also repealed the part of the law that made it illegal to advertise "any pills, powder, drugs or combination of drugs".

For years abortion had been legal in the state because of federal law. But when Roe v Wade was overturned, it created confusion. Old laws, like the 1931 ban, which had not been enforced, could suddenly be applied.

Last year, pro-choice campaigners managed to get a question on whether abortion should be a right on the November election ballot.

Over 55% of the population voted in favour of making abortion a protected right in the state constitution, which trumped the 1931 law.

Texas takes aim at FDA

Over in Texas, the second most populous state in the US, a judge is weighing a decision on whether mifepristone should be legal at all.

Although the drug was approved over two decades ago, a lawsuit filed by anti-abortion groups claims that it is unsafe and that the FDA ignored reported side effects.

Currently, the FDA says it is safe as part of a two-drug regimen to have an abortion at home, up until 10 weeks of pregnancy. The World Health Organization also says it is safe as part of a two-drug procedure, up to 12 weeks. Leading health organisations and physicians' associations have filed briefs in the lawsuit, including the American Medical Association and the American College of Obstetricians and Gynecologists, which say the drug is effective and safe.

The FDA has reported a total of 26 deaths associated with mifepristone since it was approved - a rate of about 0.65 deaths per 100,000 by-pill abortions. For comparison, the death rate associated with habitual aspirin use is about 15.3 deaths per 100,000 aspirin users.

Now all eyes are on Judge Matthew Kacsmaryk, a Trump-appointee. If he decides the FDA erred in its approval, it could affect the drug's status nationwide, and millions of women.

But not so fast, say legal experts.

In order to withdraw approval of a drug, the FDA is legally required to conduct hearings and new deliberations - a lengthy process that could take years. Earlier this year, US Attorney General Merrick Garland - the country's top lawyer - said states could not ban the FDA-approved medication.

If Judge Kacsmaryk does overturn the approval, the federal government may appeal, which means the battle over abortion pills might make its way all the way to the Supreme Court.

With additional reporting by Holly Honderich

Related Topics

More on this story

12 US states sue to expand access to abortion pill

US pharmacies can now sell abortion pills

After Roe, anti-abortion activists eye new target

L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
BBC

UK microchip firms ask government for hundreds of millions

The boss of one of the UK's leading microchip firms is calling for the government to invest "hundreds of millions" in the sector.

Millions of products from cars to washing machines and mobiles rely on microchips also called semiconductors.

Scott White, of Pragmatic Semiconductor, said without a huge funding boost UK firms will go abroad.

The government said it would soon publish its strategy to improve access to skills, facilities and tools.

It comes as a new report says the UK government "must act now to secure the future of the vital UK semiconductor industry".

Mr White, Pragmatic's chief executive, said the government "can't just spend a few tens of millions of pounds" on the semiconductor sector, as "that isn't enough to move the needle".

"It has to be hundreds of millions, or even more than £1bn, to make a substantive difference," he said.

"It is not about unfair subsidies, it is about having a level playing field with other countries around the world."

Mr White said that other governments were "investing substantially" in their microchip industries, and that the UK had to follow suit.

Pragmatic Semiconductor employs 200 people across its headquarters in Cambridge and at two production sites in Country Durham.

Mr White added that while the company wanted to keep manufacturing in the UK, "that only makes sense if the economies are justified compared to elsewhere".

A joint report published on Thursday by the Institute of Physics (IOP) and the Royal Academy of Engineering (RAE) found "skills shortages, high costs and low public awareness threaten the UK's position in the vital semiconductor race".

The study follows a global shortages of microchips in recent years temporarily halted production of everything from games consoles to cars.

The IOP and RAE are calling for financial support for the sector in the UK.

They also want to see more children encouraged to study sciences at school, to help increase the number of qualified potential employees, and highlighting the importance of the sector.

The report - entitled UK Semiconductor Challenges and Solutions - also calls for the government to release its long-awaited national semiconductor strategy. This has now been two-years in the making.

The IOP's director of science, innovation and skills, Louis Barson, said the UK cannot simply rely on importing the microchips it needs.

He said: "We need a strong homegrown semiconductor industry, and that is critical to our economic security and physical security."

The UK's semiconductor sector is valued at $13bn (£11bn), according to one recent estimate. That might sound like a lot, but the global industry is said to be worth $580bn (£490bn).

Meanwhile, a parliamentary report last autumn said that the UK only produced 0.5% of the world's semiconductors.

The IOP says that there are currently 40 or so semiconductor firms in the UK, with 25 doing manufacturing work. And it estimates that the total workforce is around 11,400 people.

There have recently been some worrying signs for the industry in the UK.

Last week, the UK's top chip-designer Arm announced that it would be listing its shares on the New York Stock Exchange instead of London's. The news came despite UK Prime Minister Rishi Sunak meeting with bosses from Arm's parent company, Japan's SoftBank.

In addition, another UK chip firm, IQE, has already warned that it might have to relocate abroad without more government support for the sector.

All this comes against a backdrop of big overseas government investment in the semiconductor sectors. Last summer, the White House announced that it would invest $50bn in the industry in the US over five years, $29bn in boosting production, and $11bn in research and development.

It is a similar picture in the European Union, with Brussels planning to invest €43bn ($46bn; £38bn).

"Other countries are continuing to invest significantly in their own semiconductor industries, and the UK will fall behind without timely government action and a coherent strategy," said Prof Nick Jennings, chairman of the RAE's engineering policy centre committee.

In addition to the matter of funding, the IOP and RAE want the government to confirm that it will proceed with its proposed plan to set up a national body for the sector, a so-called "semiconductor institute".

"Crucially it could speak for the sector, provide a coordinated voice that would allow the industry to present a united front," said Mr Barson.

A government spokesman said: "Our forthcoming semiconductor strategy will set out how the government will improve the sector's access to the skills, facilities and tools it needs to grow. The strategy will be published in due course."

Related Topics

BBC

Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer

Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.

Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.

His "ability to connect with people through the camera" won him praise.

His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.

Woodhorn Museum in Ashington - where an exhibition of Critchlow's work is displayed - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".

We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2

The exhibition, called Coal Town, chronicles the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.

Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.

"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."

Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.

He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.

"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.

"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."

The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.

Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.

A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.

In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".

As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.

Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.

Follow BBC North East & Cumbria on Twitter, Facebook and Instagram. Send your story ideas to northeastandcumbria@bbc.co.uk.

Related Topics

More on this story

Historic images show 'how we used to live' in city

Archive of Northern aerial photos released

Unseen Pitmen Painters' art on display

Documenting a zero-industry town

Related Internet Links

Mik Critchlow - Documentary Photographer

Woodhorn Museum - Museums Northumberland

L'Humanité

Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

industrieschneiderSalaires et pouvoir d'achat
BBC

Robert Blake in pictures: From Hollywood to murder accused

The US actor Robert Blake has died aged 89.

Blake, who started acting at the age of six, was best known for his role as detective Tony Baretta in the 1970s TV series Baretta.

He starred in numerous other films and TV dramas during a career that spanned nearly six decades.

In 2002, he was charged with murdering his second wife Bonnie Lee Bakely.

Acquitted in 2005, he was later found liable for her death by a civil jury and ordered to pay her family $30 million, a move which bankrupted him.

All images are subject to copyright.

Related Topics

More on this story

Actor Robert Blake, once tried for murder, dies at 89

L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
BBC

Full moon: Photographers capture 'worm moon' over Yorkshire and Lincolnshire

Photographers across Yorkshire and Lincolnshire have had their lenses trained on the night sky to capture March's full moon in all its glory.

The moon was at its brightest on Tuesday evening just after sunset.

According to the Royal Museums in Greenwich, Native Americans named the last full moon of winter the "worm moon" after the worm trails that would appear in the newly thawed ground.

The next full moon, the so-called pink moon, will rise on 6 April.

Andy Stones, in Scunthorpe, also captured a bright ring around the moon known as a lunar halo.

This ring is caused by the refraction of moonlight from ice crystals in the upper atmosphere.

Follow BBC Yorkshire on Facebook, Twitter and Instagram. Send your story ideas to yorkslincs.news@bbc.co.uk.

Related Topics

More on this story

Northern Lights captured in Yorkshire skies

L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
BBC

International Women's Day: Istanbul women defy ban on protests

Thousands of Turkish women have defied a ban on protests on International Women's Day and rallied in the city of Istanbul for what they called a "feminist night march".

Police prevented them from reaching Taksim Square in the city centre but allowed them to carry on with their march for a while, although later they used tear gas to disperse them.

Several people were detained by police at the march.

The main opposition Republican People's Party marked the occasion by releasing a report that said that more than 600 women had been killed in Turkey by men since 2021, when Turkish President Recep Tayyip Erdogan withdrew the country from the Istanbul Convention.

The treaty aims to combat domestic violence.

All images are subject to copyright.

Related Topics

More on this story

What is International Women's Day?

Women rise up as Turkey quits violence treaty

Violence as protesters rally for women's rights

L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?

Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

Actu

Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

Rassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
L'Humanité

Vertiges autour de Francis Bacon

Nos recommandations culturelles

Théâtre Grand Palais, mis en scène par Pascal Kirsch, décortique une ultime rencontre passionnelle entre l’artiste et son modèle-amant, suicidé dans un hôtel parisien.

Gérald Rossi

Reims (Marne), envoyé spécial.

Ce 25 octobre 1971, le ciel parisien n’est pas le seul à pleurer des larmes sombres. Francis Bacon, alors âgé de 62 ans, vient d’apprendre le suicide de son modèle et ex-amant, le voyou George Dyer. L’homme gisait nu sur la cuvette des toilettes, victime d’une surdose de médicaments et d’alcool, dans la chambre de l’hôtel parisien des Saints-Pères où il logeait momentanément avec le peintre. Ils avaient tous deux fait le voyage de Londres afin de participer au vernissage d’une vaste rétrospective organisée au Grand Palais, avec plus de cent œuvres exposées. La réception, en présence de personnalités et d’artistes, devait se dérouler au Train bleu, fameux restaurant historique de la gare de Lyon. Afin de ne pas ternir le brillant de ces festivités mondaines, le drame est gardé secret pendant de longues heures.

Ce sont ces moments, ces chocs, cette dernière rencontre entre l’artiste génialement torturé et le modèle sulfureux que porte à la scène Pascal Kirsch avec autant de culot que de talent. Désormais, il est définitivement trop tard pour que les deux hommes dialoguent. Depuis son arrivée, Bacon, le francophile militant, est absorbé minute après minute par les préparatifs de cette exposition qu’il vit comme un couronnement de sa carrière. Pendant ce temps, Dyer, de bar en bar, désespérément seul, offre des tournées à des inconnus, comme de coutume « habillé de ces costumes élégants, à la mode chez les truands », précise la feuille de salle. Puis, il franchit ses propres limites. En Grèce, déjà, lors d’un voyage avec l’artiste, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Cette fois, Francis n’est pas là pour lui venir en aide. Mais il restera dès lors hanté par une insolente culpabilité.

le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental du couple

Sur le plateau, le dispositif est audacieux. Des voiles successifs qui deviennent miroirs, des fumigènes, des jeux de lumière, des projections permettent de dire le présent, mais aussi de remonter le temps. Sans forcément de chronologie pointilleuse. Deux auteurs se sont partagé le récit, Julien Gaillard et Frédéric Vossier, leurs écrits croisés devant solidifier le fil conducteur. La densité et parfois la longueur excessive produisent l’effet contraire, mais ce n’est pas bien grave, finalement. Car, le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental de Francis Bacon et du couple.

La présence musicale et chantée de Richard Comte y contribue fortement. C’est pour le compositeur, performeur et guitariste, la quatrième participation aux créations de la compagnie Rosebud. Il ne s’agit pas ici d’accompagner la parole des protagonistes, mais bien plutôt de participer à l’évocation, au partage même des souvenirs, de l’intimité, des regrets, des pulsions sexuelles, des passions picturales et plastiques, en passant par la réalité travestie. Bacon aimait, par exemple, dire qu’il a surpris l’homme qui allait partager son quotidien pendant sept ans alors qu’il le cambriolait nuitamment. Ils s’étaient en vérité, du moins semble-t-il, rencontrés dans un bar qu’ils fréquentaient.

Dans ce « récit fragmenté » et hypnotique, les éclairages précis de Nicolas Amiel tout comme les vidéos de Thomas Guiral soulignent combien cette aventure peu commune mérite un écrin aussi soigné. Grand Palais, dont le texte est publié aux Solitaires intempestifs, doit aussi beaucoup aux comédiens qui portent sans faillir cet univers. Ainsi, Arthur Nauzyciel, actuel directeur du Théâtre national de Bretagne, metteur en scène et acteur, est-il un Francis Bacon à la fois sobre, aérien et torturé. On devine qu’une partie de l’œuvre à venir (il est mort vingt ans plus tard, à Madrid) sera hantée par l’image de George Dyer, qu’il peindra d’ailleurs encore à de multiples reprises.

Déjà, il est « le modèle principal » de la plupart des toiles exposées au Grand Palais. Vincent Dissez, que l’on a pu voir par exemple à Avignon en 2019 dans Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, mis en scène par Julie Duclos, est ce modèle, ce type à la gueule de boxeur et aux mains soignées. Ce gars qui a passé une partie de sa vie derrière les barreaux entre deux mauvais coups et qui a vécu avec Bacon dans un monde qu’il n’a jamais vraiment apprivoisé. Reste Guillaume Costanza, en passeur du drame intime, parfois fantomatique, inquiétant ou sensuel. Le trio fait unité, vibrant dans le partage d’un chaos infini. 

Théâtrefrancis bacon
L'Humanité

De petites gouttes pour voir le monde autrement

Nos recommandations culturelles

Pablo Patarin

Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.

printemps des poètes
L'Humanité

VOD de la semaine — « La Viuda negra » de Arturo Ripstein

Nos recommandations culturelles

À travers ce mélo provocateur sur la relation sulfureuse d’un prêtre et de sa bonne, le Mexicain Arturo Ripstein fustige la société bien-pensante de son temps — qui d’ailleurs censura le film pendant plusieurs années.

Vincent Ostria

Découvert dans les années 1990 en France — alors qu’il avait débuté en 1966 —, Arturo Ripstein est depuis retombé dans l’oubli, bien qu’il tourne encore aujourd’hui. Hélas, on n’a pas pris la mesure de l’importance de ce cinéaste mexicain, chaînon manquant entre Luis Buñuel et les réalisateurs actuels de ce pays contrasté, comme Iñarritu, Reygadas ou Franco, tous un peu portés sur la cruauté et la provocation, spécialités nationales. Fidèle continuateur du surréaliste espagnol émigré en Amérique latine (Buñuel), Ripstein va s’évertuer à fustiger l’hypocrisie de ses concitoyens et à dézinguer les institutions, notamment la religion catholique, repaire de tartuffes. Comme dans cette « Viuda negra » (« Veuve noire »), où il pourfend avec une belle énergie les faux-semblants et les vices cachés des notables d’une petite ville. Synchrone avec le dernier film du maestro Buñuel (« Cet obscur objet du désir ») et l’explosion du punk en musique, cette œuvre de 1977 démontre en filigrane que sadisme et satanisme sont des conséquences de la religion chrétienne. L’aspect délibérément outrageux (mais bien vu) du film, dont l’enjeu est de stigmatiser les mensonges et les préjugés, réside dans les parenthèses du récit. D’abord dans le prologue désopilant, fort elliptique, où l’on voit l’héroïne, Matea, se livrant à tous les âges de l’enfance à divers actes blasphématoires, dûment châtiés par les religieux dont elle est la pupille. Ensuite dans la dernière partie, où Matea devenue adulte est quasiment poussée à la faute par des villageois sournois et frustrés, puis se métamorphose en imprécatrice quasi satanique après la mort du curé dont elle était la maîtresse. Contre toute attente et malgré ce virage spectaculaire du récit, le film demeure sobre ­ — notamment dans sa partie centrale sur la relation entre les deux amants. Ce film aux accents érotiques, qui mettait en lumière les turpitudes du clergé catholique, déchaîna l’ire des instances religieuses et fut aussitôt censuré au Mexique, ce qui est souvent un gage de qualité, où il ne sortit qu’en 1983. En France il est resté inédit, comme une bonne partie de l’œuvre de ce grand cinéaste qui, comme Buñuel, a donné un coup de fouet au cinéma latino-américain en détournant le mélodrame traditionnel.

La VOD de la semaine
Valeurs Actuelles

[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.

Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.

Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.

Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.

Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.

Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.

L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Quand la cruauté inconsciente conduit à la peur

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « ADN », de Dennis Kelly, Marie Mahé met en scène une pièce glaçante sur la dérive d’un groupe de collégiens avec des comédiens investis.

Gérald Rossi

Ils ont les mains rouges. Couleur de sang frais. Du bout des ongles aux poignets. Teinture tenace, indélébile. D’abord silencieux, ils se jaugent, puis hurlent le secret qu’ils partagent. Adam, leur pote, plutôt le souffre douleurs de ce groupe de collégiens dont le passe temps favori est d’aller trainer dans le petit bois médiocre, en marge de la zone industrielle, est mort. Enfin, peut être. Il a obéi à John, le chef autoproclamé de la meute et a traversé l’autoroute. Puis, une des pierres lancées par le groupe l’a atteint à la tête. Alors, il a fait une vilaine grimace, s’est affaissé et a glissé, au bout des grilles, dans le grand trou noir et profond qu’elles sont censé protéger. On n’en voit pas le fond, on ignore la profondeur.

Telles sont les premières minutes de « ADN », la pièce publiée en France en 2011 par Dennis Kelly,  que vient d’adapter et de mettre en scène Marie Mahé, dans la traduction de Philippe Le Moine. Kelly, acteur, scénariste et dramaturge britannique prolifique est né en 1969 dans la banlieue de Londres. Il est sait dire, avec une précision d’horloger, l’horreur que produisent les dérives de la société contemporaine dans le cerveau de certains. « ADN » construit au départ pour 11 comédiens, est un de ses textes pièges, dont on ne sort pas indemne.

Seul un vieux banc assure l’intégralité du décor, avec une fresque signée Yol, accroché en fond de scène, qui reproduit les mains du tableau de Michel-Ange « La création d’Adam ». Dans ce lieu unique, à la fois intérieur et extérieur, les protagonistes du drame « sont contraints de rester ensemble pour  survivre » souligne Marie Mahé, pour qui « leur incapacité à communiquer, à se comprendre et à parler le même langage les renvoie à leur grande solitude et à leur grande mélancolie ».

Outre John et Adam, portés en alternance par Achille Reggiani et Tigran Mekhitarian, Léa et Cathy, sont interprétées par Léa Luce Busato et Marie Mahé; reste Phil (Maxime Boutéraon) personnage un peu mutique, qui finalement s’impose comme leader du groupe, le seul qui semble oser se servir de ses méninges. Même si ce n’est pas pour la bonne cause.Pour lui, la question essentielle étant  : comment se « sortir de la merde ».

Au delà du sensationnel, du fait divers, « ADN » met en jeu les mécanismes de la domination dans un groupe, composé d’individus fragiles, qui, faute de mieux épousent les choix du « chef ». Conscients des conséquences de leur geste, les collégiens découvrent aussi qu’ils sont responsables de leurs actes, mais jusqu’au bout ils imaginent des stratagèmes de sauvetage. Voire de fuite. Sur fond musical de rap, avec par exemple « Tout l’monde s’en fout » de Sofiane, les comédiens, qui ont (presque) l’âge de leurs personnages, les poussent dans des retranchements sans retour. C’est bien vu, bien fait, et donc bien effrayant.

www.la-tempete.frhttps://theatrelepic.comThéâtre
Valeurs Actuelles

[Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade

[Benedetti] Le Salon de l’agriculture, symbole d’un monde en voie de disparition et… en résistance

[Benedetti] Assemblée survoltée, mobilisations massives… Premières leçons de la réforme des retraites

[Benedetti] Rima Abdul-Malak contre CNews : le sectarisme « soft » de la macronie

[Benedetti] Peut-on gouverner contre son peuple ?

[Benedetti] Emmanuel Macron et ses chiens de garde médiatiques

[Benedetti] Marine Le Pen l’Africaine

[Benedetti] Que restera-t-il des LR après la réforme des retraites, si celle-ci est adoptée ?

[Benedetti] Comment Macron se joue du désordre social et politique

[Benedetti] Adrien Quatennens ou la violence faite… à la justice

L'Humanité

Eros et Thanatos en kit

Nos recommandations culturelles

Adapté du roman de David Foenkinos, La Délicatesse est une histoire d’amour touchante loin des clichés du prince charmant.

Aurélia de Spirt

Après son adaptation au cinéma et en bande dessinée, ne manquait qu’une pièce de théâtre pour parachever l’œuvre de David Foenkinos. Dans le film La Délicatesse (2011), adapté par l’auteur et son frère Stéphane, du roman homonyme paru en 2009, Audrey Tautou et François Damiens forment un couple d’une émouvante justesse. Le défi était donc de taille pour Sélène Assaf et Jean Franco, qui incarnent respectivement Nathalie et Markus sur la scène du Théâtre de l’Oeuvre. Quoi de plus épineux en effet que de jouer Nathalie, dans son élégance naturelle, et son histoire d’amour avec François, douce, évidente, comme dans un roman? Mais la mort de François met subitement la vie de Nathalie sur pause.  La Délicatesse laisse percevoir les différentes phases du deuil, de la dépression jusqu’à la rencontre, difficile à accepter, d’un autre homme. Nathalie passe d’un conte de fée, avec un beau prince charmant et le fameux « ils vécurent heureux et (auraient dû) avoir beaucoup d’enfants » à une histoire plus maladroite, sans coup de foudre, qui accepte les séquelles du passé. Avec Markus, Nathalie se reconstruit, pansant les blessures de son existence.

Thierry Surace met en scène cette douceur avec un dispositif singulier composé de  trois comédiens : Jérôme Schoof en majordome-conteur, Sélène Assaf dont le monologue donne une ampleur tragique proche du sublime, et Jean Franco, Molière 2020 du Second Rôle Masculin, qui se démultiplie avec brio en jouant tous les hommes de la vie de Nathalie. Son interprétation contrebalance le drame. Il est hilarant en  patron de l’entreprise suédoise de Nathalie, fan de Krisprolls et de meubles en kit. Tout comme en Markus, touchant dans son allure dépressive, que Foenkinos attribue à ses origines scandinaves. Même sans être d’une grande originalité, le décor en monolithe bleu permet de  créer du mouvement  sur le plateau et de prendre de la hauteur. Les ressorts comiques de la mise en scène soulignent la poésie et l’ironie de l’écriture de David Foenkinos. Ainsi, le majordome est-il à la fois annonciateur de la tragédie, tel un chœur grec, conteur et voix d’une société aux phrases toutes faites. Ce personnage met en valeur des bribes du texte original, retranscrivant à l’état brut, les nombreuses apartés du livre. Mais ce choix nuit parfois au rythme de la pièce. Aussi délicatement qu’une plume, la pièce nous porte dans les différentes phases de l’acceptation du deuil. La Délicatesse est un contre-modèle aux romans d’amour, un pied de nez à leur perfection. Un spectacle drôle, émouvant et une caresse pour le cœur.

Théâtre
Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Edwige Diaz, Millesime K et l’intolérance de gauche : la preuve par deux

[Goldnadel] Quand le très antiraciste Le Monde publie tranquillement un article antisémite

[Goldnadel] On peut désormais changer de genre à partir de 12 ans en Espagne : la transe insoumise

[Goldnadel] Médias sous surveillance

[Goldnadel] Indochine n’ira pas à Perpignan, ou le conformisme gnan gnan

[Goldnadel] Où en serions-nous si les policiers qui ont tué Tyre Nichols avaient été blancs ?

[Goldnadel] “Ta gueule” Rousseau !

[Goldnadel] La statue de la vierge déboulonnée, ou les prisonniers de la libre pensée

[Goldnadel] Libération l’antiraciste reprend Serge July condamné pour racisme

[Goldnadel] Ces censeurs insensés qui incendient Houellebecq mais encensent Despentes encensant le terrorisme

L'Humanité

Le rêve du voleur s’échoue en exécution capitale

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Fitzgerald Berthon incarne Jacques Fesch, converti en prison et exécuté en 1954 pour un hold-up qui a mal tourné. « Dans 5 heures » est le récit de cette vie.

Gérald Rossi

Il n’a pas fait le tour du monde. C’était pourtant son projet, son rêve, mais pour cela il lui fallait un bateau. Pour se le procurer il lui manquait beaucoup l’argent, lui qui ne travaillait guère. La rente servie par son père, directeur de banque et pianiste Belge était loin du compte. Alors, âgé de 24 ans, le 25 février 1954, il réalise un hold-up. En plein jour. Dans sa fuite, il abat un policier d’un coup de feu. La vie de Jacques Fesch s’est alors arrêtée à cette seconde. Interpellé, il est incarcéré, jugé aux assises, et son exécution se déroule le 1er octobre 1957, sur la guillotine dressée dans la cour de sa prison parisienne.

Voilà pour l’histoire. Tout y est vrai. Marié à une femme qu’il n’aime pas vraiment, Jacques Fesch est aussi le papa d’une gamine qu’il adore, Véronique. Il en prend conscience trop tard. Pendant les trois années de son incarcération, il écrit un « journal » qu’il lui destine, et plusieurs centaines de lettres à des poches. Ces écrits, désormais publiés et traduits dans de nombreuses langues, sont la base de ce spectacle ; seuls les mots de Fesch sont dits sur la scène par Fitzgerald Berthon, le comédien qui l’incarne et qui a conçu ce spectacle peu banal.

En une heure, dans un espace semblable à celui de la cellule, soit 2 mètres sur cinq marqués au sol, Fitzgerald Berthon, avec pour tout décor une mauvaise table et une chaise, raconte cette fin de vie. Derrière les barreaux, Jacques Fesch prend conscience de son geste. Puis, lui qui ne croyait en rien, ni en Dieu ni en diable, se convertit au catholicisme.

Son avocat, tout à l’heure est venu lui annoncer que l’exécution aurait lieu au petit jour. Désormais il sait que « Dans cinq heures », c’est le titre de la pièce, tout sera fini. La religion lui permet de supporter cette attente dit-il. Dans ce temps, Fesch reconnaît la gravité imbécile de son comportement et par ricochet il pointe l’insupportable maintien de la peine de mort (qui ne sera officiellement abolie qu’en 1981 en France)

La partition musicale de Nils Frahm comme les voix off de Maxime Daboville et Eric Devillers viennent renforcer la conviction d’un homme apaisé par la prière qu’il a découverte en étant enfermé. Dans ce spectacle qui fait appel aussi à la danse (et que certains catholiques fervents considèrent comme un exemple de rédemption), Fitzgerald Berthon réalise surtout une performance sensible.

Théâtre
Valeurs Actuelles

David Lisnard, de retour d’Ukraine : « Le Donbass, c’est 14-18 avec des drones »

Valeurs actuelles. Pourquoi être retourné en Ukraine, un an après le déclenchement de la guerre et votre premier déplacement dans le pays ?

David Lisnard. Pour continuer le travail engagé avec les communes ukrainiennes et françaises, renforcer leurs relations, voir l’affectation de l’aide humanitaire envoyée, apporter du matériel cannois et anticiper la reconstruction. C’était un déplacement très dense de cinq jours, dont deux nuits blanches, du 21 au 25 février. Je suis notamment allé à Lviv, Kiev, Borodyanka, Makaryv, Andryvka et Boutcha, à la rencontre de certains maires et habitants, qui ont résisté aux exactions des troupes russes et tchétchènes. Des communes ont combattu, tous les jours, jour et nuit, en corps à corps. J’y ai vu des charniers. Des maires ont été héroïques, d’autres exécutés, sept sont actuellement détenus en otage. Je suis aussi retourné à Ternopil, Irpin, Tchortkiv…

Etes-vous satisfait de l’affectation des moyens envoyés par Cannes et les communes françaises ?

Oui, bien qu’il faille toujours sécuriser les filières, dans un pays où subsiste la corruption inhérente à l’héritage soviétique. L’aide internationale est aujourd’hui beaucoup plus organisée qu’il y a un an, où nous étions pionniers. J’ai eu des témoignages d’habitants très reconnaissants d’avoir reçu de l’aide dès les premiers jours : lits de camps, couvertures, garrots… Grâce à un générateur électrique fourni par Cannes, une école a pu rouvrir à Ternopil. Des cours en français y sont délivrés aux enfants et nous allons accentuer les échanges en faveur de la francophonie. L’enjeu est aussi celui de la reconstruction. Seul non ukrainien, j’ai participé à une réunion depuis la « war room » de la présidence à Kiev pour la mise en place d’un sommet permanent entre maires français et ukrainiens. Leur intérêt est de bénéficier d’un soutien juridico-administratif et technique, le nôtre est de renforcer l’influence de la France et la présence d’entreprises françaises via une coopération décentralisée. A Irpin, qui a besoin d’environ un milliard d’euros pour se reconstruire, il y a des pavillons allemands et portugais, mais le nôtre est absent. Il faut aussi être vigilant quant à l’affectation des moyens financiers. Les critères de transparence et de traçabilité doivent être garantis.

Des séquences de votre déplacement vous ont-elles particulièrement marqué ?

Les charniers bien sûr. Mais même hors zones de combat, la guerre est présente. A Lviv, chaque jour, à 12h15, le maire est au garde à vous devant la mairie, pour saluer le cercueil des jeunes hommes morts au front. Il n’y a pas un jour sans obsèques de soldats de la ville. A Ternopil, j’ai revu une mère que nous avions accueillie avec son fils qui avait intégré l’équipe de football de l’AS Cannes. Dans l’ouest, la vie redevient normale, malgré les coupures de courant, les alertes et parfois attaques de missiles, et les familles endeuillées. J’ai d’ailleurs tenu une réunion avec le maire de Lviv dans un abri souterrain. Mais plus on va vers l’est, plus ce sont des paysages de désolation. Vers le Donbass, c’est 14-18 avec des drones.

Vous allez bientôt accueillir à Cannes le maire de Lviv, votre ville jumelle…

J’ai invité Andriy Sadovyi, le 15 mars, à venir au MIPIM. Il y présentera le programme Unbroken, mené par l’hôpital de sa ville, où en un an, 70 000 civils et 17 000 militaires amputés de guerre ont été soignés, grâce à leur propre fabrique de prothèses. Nous allons mettre en place une sorte de jumelage entre les hôpitaux de Cannes et de Lviv pour procéder à un échange de compétences. Le directeur de l’hôpital de Cannes et des médecins cannois s’y rendront bientôt.

On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international.

Diriez-vous, comme certains politiques, que l’on en fait trop avec l’Ukraine ? Que c’est une guerre de l’OTAN contre la Russie qui n’est pas la nôtre ?

C’est aussi une guerre de communication. Il ne faut pas se faire intoxiquer ni avoir d’ambiguïté : un pays est agressé. C’est un combat existentiel pour l’Ukraine. Et quelles que soient ses faiblesses et les subtilités de l’Histoire, notre intérêt est de le soutenir. On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international. Certains se réclament du gaullisme, mais ont tort de faire parler le général de Gaulle après sa mort. S’il avait une vision historique de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, qui devra nous amener, à terme, à travailler avec la Russie et ne pas la laisser dans les bras de la Chine, De Gaulle savait aussi trancher dans les circonstances. Il était plus que réservé sur la Grande-Bretagne et les États-Unis. Pour autant, il est allé à Londres en 40 et, lors du blocus de Berlin, il a condamné très clairement la Russie soviétique et soutenu les initiatives de Kennedy. J’observe d’ailleurs que la Suède, qui n’est pas un pays va-t-en-guerre, avec une tradition démocratique et parlementaire forte, vient de décider d’adhérer à l’OTAN. C’est qu’elle a conscience des risques qui pèsent sur la zone.

Une partie de la droite est ouvertement russophile. Cela vous dérange ?

D’abord, je suis moi-même russophile. Contrairement à d’autres, nous avons conservé à Cannes notre programmation culturelle des œuvres russes. Le problème n’est pas là, il est géopolitique. Et je pense qu’une partie de la droite, de la gauche aussi, se fourvoie en édulcorant la responsabilité russe dans cette guerre. Ensuite, chez les passionnés de géopolitique et de renseignements, il y a toujours eu des contacts étroits et abondants avec la Russie. Certains ont des intérêts matériels avec la Russie, d’autres aussi sont agacés par le retour en Europe du leadership américain. Puis il y a également une fausse sagesse de ceux qui clament ne pas être manichéens. Si l’analyse peut être subtile, dans l’action, il faut prendre parti quand nos intérêts et les démocraties sont en jeu.

Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.

Le risque d’escalade et de troisième guerre mondiale, justifié par certains pour nous désengager du conflit, vous parait-il crédible ?

Il faut faire attention à ne pas se vautrer dans un gaullisme dévoyé, ni reprendre la sémantique sur l’escalade ou la co-belligérance qui n’existe pas en droit international. C’est un argument de la propagande russe. La complaisance à l’égard de la Russie est dangereuse sur le plan de la jurisprudence nucléaire, qui est défensive. Céder à Poutine, qui agite la menace nucléaire non pas pour se défendre mais pour justifier une conquête territoriale sur un pays souverain, constituerait un renversement de la doctrine de dissuasion en vigueur depuis 1953. Cela autoriserait n’importe quelle puissance nucléaire à vassaliser son voisin. Ce serait alors la porte ouverte à l’Iran, à la Corée du Nord, au Pakistan, à la Chine… Les pays menacés seraient eux aussi incités à s’équiper de l’arme nucléaire, comme vient de l’évoquer la Corée du Sud, ou comme pourraient le vouloir le Japon, Taïwan, le Vietnam, la Turquie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite… Le monde connaitrait une spirale extrêmement dangereuse. Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.

Comment pourrions-nous sortir de ce conflit par le haut ?

Les empires sont habitués aux conflits gelés à leurs confins. Pour la Russie en Ossétie du Sud et en Transnistrie. Une des deux parties pourrait craquer, mais je n’y crois pas. L’Ukraine est vulnérable en terme de ressources humaines et matérielles, mais elle a montré son inouïe capacité de résistance et a le soutien de l’Occident. La Russie dispose d’infinies ressources naturelles et d’un recul stratégique, un « arrière » immense. Habilement, Poutine met de plus en plus en exergue son combat contre l’Occident, ce qui lui permet de ne pas être isolé sur la scène internationale, alors que seulement 40 pays ont voté les sanctions. Ursula von der Leyen a d’ailleurs commis une erreur en disant que la Russie est esseulée. La victoire de l’Ukraine doit d’abord être une non victoire de la Russie. Le seul à avoir un discours clair dans ce dossier, radical et maximaliste, c’est Zelensky. Il affirme vouloir retrouver les frontières de l’Ukraine d’avant 2014, incluant le Donbass et la Crimée. Il faudra déjà revenir aux frontières d’avant 2022. Les six mois à venir vont être cruciaux sur le plan militaire, donc potentiellement diplomatique. Peut-être une solution internationale pourra-t-elle le moment venu exiger le retrait des forces russes des quatre provinces de Kherson, Zaporijia, Donestk et Louhansk, de mettre la Crimée à part, pour en faire un objet de négociations ? Mais quelle présomption de parler de cela… En attendant, il faut que l’Ukraine puisse résister et mener sa contre-offensive.

Les effets mitigés des sanctions contre la Russie commencent à être documentés. A-t-on eu raison de les prononcer ?

Je trouve que l’on manque d’informations là-dessus. J’étais a priori sceptique et a posteriori ne suis pas complètement convaincu… En tout cas, on n’en voit pas vraiment les bénéfices, et on voit bien que la Russie continue à commercer et renforcer ses positions ailleurs dans le monde. Mais je n’ai pas tous les éléments pour vous répondre.

Pour refaire de la France un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible, il nous faut retrouver nos atouts

La France a-t-elle vocation, ou seulement la crédibilité, pour peser dans ce conflit ?

Le vrai prisme de lecture géopolitique désormais, c’est l’affrontement entre les États-Unis et la Chine. Entre ces deux blocs, la France se retrouve considérablement affaiblie, par son déclassement militaire, industriel, financier, scientifique… Pour refaire de la France une nation référence, un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible dans cette nouvelle polarisation mondiale, il nous faut retrouver nos atouts : énergie, agriculture, soft power… Cela précède la puissance géopolitique. Quel est le bilan de notre action en Europe ? On le voit avec les choix de l’Allemagne en matière d’armement. Et dans la zone indopacifique ? Ou au Liban ? Quel est le bilan de la tournée du président de la République en Afrique ? De son action au Maghreb ? On vient de réussir la performance unique de se mettre à dos le président algérien, après avoir cédé sur les visas, en même temps que le roi du Maroc. Tant que notre politique étrangère sera tournée vers l’opinion intérieure, ce ne sera qu’un leurre.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

MarocgateMarocSénatmohammed VI
Valeurs Actuelles

La justice maralpine en faillite ?

[Entretien] Jean Leonetti : “Dans un parti, le pouvoir est à prendre”

Vague RN aux législatives, retour en force des LR, déclin de Falco et Muselier : le Var se réveille

A Cannes, une retraitée extorquée depuis des années par des escrocs

“La retraite par répartition intégrale, c’est le système de Madoff déguisé” : ce que David Lisnard propose pour réformer les retraites

[Entretien] Stéphane Le Rudulier : « Mon appel aux électeurs d’Éric Ciotti »

Scrutin LR, enjeux dans le Sud

[Entretien] Phillippe Vardon : “Mon objectif est d’en finir avec le système Estrosi”

Comment Emmanuel Macron enfume les maires, thermomètres de la France qui souffre

[Entretien] Frédéric Masquelier : « Les gilets jaunes sont nés à cause de la bureaucratie »

L'Humanité

Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Union africainesahara occidentalMarocfront polisario
Valeurs Actuelles

Affaire Palmade : une justice exceptionnelle ?

[La touche de bon sens] Charlotte d’Ornellas : « Pierre Palmade : une justice exceptionnelle ? »

Magistrat trop « répressif », la traque idéologique

[La touche de bon sens] Charlotte d’Ornellas : “Immigration, ce n’est pas près de s’arranger !”

Emmanuel Macron : l’obsession pour la vérité officielle

“Vaincre ou mourir” au cinéma : Charette, le Braveheart français

Charlotte d’Ornellas : “Benoît XVI, l’enterrement d’un ‘simple pèlerin’”

Benoît XVI, l’incompris médiatique

“L’Europe ne sera vraiment elle-même que si elle se reconnaît chrétienne”

France-Maroc, le match identitaire

L'Humanité

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

MarocMarocgatebfmtvmarc-olivier fogiel
Valeurs Actuelles

Tibéhirine, le don de soi jusqu’au sacrifice

Delon, Belmondo : le séducteur et le charmeur

Borsalino, les coulisses d’un film culte

Quand le PCF pactisait avec Hitler

Parmi les “dossiers noirs du communisme” auxquels est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles figure la politique de “fraternisation” du PCF avec les Allemands durant le pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941). Retour sur un épisode si souvent passé sous silence.

Perpignan : Aliot, dynamiteur du “front républicain”

Arrivé en tête au premier tour dans cette ville sinistrée de 120 000 habitants, le député RN, candidat “sans étiquette”, y affronte en duel le maire LR désormais soutenu par LREM et la gauche. Aliot est parvenu à largement fissurer le “front républicain”. Secrets de ralliés.

“La France, ce n’est pas la république et la république, ce n’est pas la France” : les dernières vérités de Jean Raspail

Immense écrivain, monarchiste, ex-président du Comité national pour la commémoration de la mort de Louis XVI, Jean Raspail, décédé samedi à l'âge de 94 ans, nous avait reçus chez lui début 2019 pour un long entretien. La Révolution, la République, la foi, les rois et les livres : les vérités sans tabou d’un visionnaire enraciné.

 

[Municipales] À Perpignan, l’avenir radieux de Louis Aliot

Soutenu par Robert Ménard, l'ex-numéro trois du RN se présente “sans étiquette” dans cette ville sinistrée de 120 000 habitants. Où il avait failli l'emporter en 2014. Et où il multiplie les ralliements…

De Top Chef à la course aux étoiles, les secrets de l’ascension de Stéphanie Le Quellec

Première femme vainqueur de l'émission de M6 Top Chef, Stéphanie Le Quellec, doublement étoilée depuis, vient d'ouvrir son propre restaurant à Paris. Retour sur son parcours. Confidences d'une battante.

Guerre d’Algérie : le temps des “porteurs de valises”

“Algérie française, les vérités interdites” : c'est le thème du nouveau hors-série de Valeurs actuelles. Parmi elles, la sombre saga de ces intellectuels et artistes de gauche soutenant les activistes FLN et convoyant l'argent des bombes. Récit.

Présidentielle de 1995, l’incroyable come-back de Jacques Chirac

Distancé dans les sondages, lâché par une partie de son camp (ralliée à Balladur) et poussé à renoncer, le maire de Paris et président du RPR va bousculer tous les pronostics. Retour sur un scénario surprise… qui fait espérer les fillonistes. Récit.

L'Humanité

Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

Pour retrouvez tous nos articles sur le Maroc en un seul clic, c'est par ici !

Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

Prêt.e à partager les valeurs de l'Humanité ?

Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.

Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

  • Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
  • Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici ! 

MarocMusiqueRockrap
Valeurs Actuelles

Alexandra Henrion-Caude : les vaccins à ARN messager, vers une modification génétique de l’homme ?

Valeurs actuelles. Malgré votre renommée internationale dans le domaine de la génétique et particulièrement dans la connaissance de l’ARN, vous venez de vivre trois années éprouvantes où l’on vous a taxée de complotiste. Ce livre est-il pour vous une occasion de vous réhabiliter aux yeux du grand public ? Alexandra Henrion-Caude. Ces trois dernières années ont été effectivement éprouvantes. Pour moi, comme pour tous mes collègues scientifiques qui ont osé porter une voix dissonante, vite taxée de dissidente voire de complotiste. Pourtant ces voix, parmi lesquelles celles de Prix Nobel, constantes dans leurs hypothèses, ont petit à petit été confortées par les faits. Rien que ces derniers jours, après les dernières révélations du FBI comme du ministère de l’Énergie américain estimant que le coronavirus s’est « très probablement » échappé du laboratoire de Wuhan, plus personne ne peut désormais fustiger ceux qui l’affirmaient ! Rappelons que, dès mars 2020, des chercheurs ont condamné dans le Lancet, puis dans la revue Science, tous ceux qui osaient douter de l’origine animale du virus. Jusqu’à ce que l’on découvre dans un article du Daily Mail, que, sur les 27 auteurs de cette publication, 26 étaient liés à l’institut de recherche de Wuhan… Il suffisait d’analyser les séquences du virus publiées pour constater un bricolage dans sa conception. Ce qui est fondamental à mes yeux, c’est de confronter les idées pour faire avancer la science et de permettre aux citoyens de faire des choix libres et éclairés.

Les tentatives de création de vaccin à base d’ARNm se sont soldées depuis vingt ans par des échecs. Et pourtant, nous avons expérimenté ces vaccins contre le Covid sur l’humanité tout entière.

Ce qui est vertigineux à la lecture de votre livre, ce sont les grandes inconnues entourant l’ARN dans l’état actuel de la science. On nous a pourtant certifié, tout au long de la campagne de vaccination, que l’ARNm était une technologie bien connue… Si j’ai orienté l’essentiel de mes travaux de recherche en génétique sur l’ARN, c’est bien parce que je considère que c’est une molécule exceptionnelle ! Elle porte en elle des promesses de diagnostics et de traitements comme aucune autre molécule naturelle. Mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements de sa connaissance. Nous découvrons sans cesse de nouveaux membres à cette famille de molécules. L’ARN a permis le développement de médicaments qui ciblent, tels des snipers, certaines maladies. En parallèle, toutes les tentatives de création de vaccin à base d’ARNm se sont soldées depuis vingt ans par des échecs. Et pourtant, nous avons expérimenté ces vaccins contre le Covid sur l’humanité tout entière.

Pourquoi alors avoir choisi cette technologie jamais éprouvée ? Je ne suis pas la seule à avoir été surprise ! Même le patron de Pfizer, Albert Bourla, s’en est étonné ! Dans les colonnes du Washington Post , en mars 2022, il a déclaré, je le cite : « La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni vaccin ni aucun autre médicament […] j’ai été surpris quand [les scientifiques] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre. » À la différence d’une vaccination classique, cette technologie par ARNm enjoint à nos cellules de produire la protéine Spike du virus, en espérant que nous fabriquions à terme des anticorps. Cet ARNm, placé dans une capsule dont certains composants sont toxiques, rentre dans vos cellules. Votre corps se transforme en usine de production de cette protéine Spike qui, je le rappelle, a été conçue artificiellement dans un laboratoire. On a tambouriné qu’il restait dans le muscle, au niveau du point d’injection, et disparaissait rapidement de notre organisme. Sauf que ce n’est pas ce que les chercheurs constatent, ni d’ailleurs Pfizer ou Moderna. Au contraire, la distribution du vaccin se fait dans des organes cruciaux tels que le cœur, le cerveau, les testicules et les ovaires. Nous n’avons aucune idée des conséquences que cela peut induire au fil des injections.

Le nombre d’événements indésirables et de décès pour ce vaccin est plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès. Du jamais-vu.

Les données de pharmacovigilance sont accessibles à tous. Aucun vaccin n’a jamais cumulé autant d’effets indésirables. Comment expliquer le silence des pouvoirs publics ? Effectivement, que l’on prenne les données de pharmacovigilance de l’ANSM [Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé] en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe ou de VigiAccess pour l’OMS, le nombre d’événements indésirables et de décès pour ce vaccin est plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès. Du jamais-vu. Entre 1990 et 2020, la base de données du Vaers fait état de 163 décès par an, tous vaccins confondus. Depuis le début de la campagne vaccinale, c’est-à-dire en 2021 et 2022, ce chiffre est passé à 7 988, soit une augmentation de 4 800 %. De même, les publications scientifiques décrivant ces maladies et les décès post-vaccination se comptent par milliers. L’ANSM, censée nous protéger, ne joue pas son rôle de lanceur d’alerte. En Israël, pays pourtant très partisan de cette vaccination, le gouvernement a mis en garde très tôt sur les risques de myocardite chez les jeunes et sur les troubles menstruels chez les femmes. Dans les pays scandinaves comme en Grande-Bretagne, la vaccination est désormais interdite pour certaines tranches d’âge. Aux États-Unis comme en Allemagne, la presse se fait régulièrement critique à l’égard de la gestion de la pandémie ou de l’efficacité vaccinale comme de la sûreté du vaccin. Quant aux médias français, leur silence est tout simplement ahurissant.

Vous avez été vivement critiquée pour avoir affirmé que ces vaccins pouvaient génétiquement nous modifier, contrairement à ce qui nous a été asséné depuis le début de la campagne de vaccination…Qu’en est-il précisément ? Oui, j’affirme que ces vaccins peuvent génétiquement nous modifier. Je ne comprends même pas que nos organismes officiels puissent feindre de l’ignorer ! D’ailleurs, quand l’organisme régulateur américain, le CDC, a été sommé de partager les informations qui lui permettaient d’exclure toute possibilité de modification génétique, sa réponse a été : « Une recherche dans nos dossiers n’a révélé aucun document relatif à votre demande » ! En clair, circulez, il n’y a rien à voir ! Notre génome étant constitué d’ADN et d’ARN, dès lors que vous apportez une information artificielle et trafiquée à votre corps (via l’ARNm du vaccin), vous le modifiez génétiquement. Maintenant, reste à savoir si ces modifications génétiques peuvent altérer les générations suivantes. Et là encore, elles le peuvent. J’explique dans mon livre, en détail, toutes les connaissances que nous avons sur ce sujet. Ainsi, je redoute que nous venions d’assister en direct à une modification génétique en masse de l’homme. Sans aucun débat. Et il pourrait même être question de continuer avec d’autres vaccinations, pour d’autres maladies. Vertigineux.

Est-ce que ce vaccin empêche d’attraper le Covid ? Non. De l’attraper plusieurs fois ? Non. De le transmettre aux autres ? Non.

​Face à la souffrance qu’endurent certaines personnes atteintes d’un Covid long, la balance bénéfice-risque n’est-elle pas, malgré tout, en faveur de la vaccination ? Pour que la balance bénéfice-risque soit en faveur de la vaccination, il faudrait avoir un vaccin qui fonctionne. Or, est-ce que ce vaccin empêche d’attraper le Covid ? Non. De l’attraper plusieurs fois ? Non. De le transmettre aux autres ? Non. Est-ce qu’il empêche l’hospitalisation ou même la mort ? Non plus. Même Pfizer l’indique sur son site Internet : « Les vaccins […] ne sont pas indiqués pour traiter l’infection ou en réduire les complications. » Une seule question se pose alors : à quoi servent-ils ? Par ailleurs, les personnes atteintes d’un Covid long sont cliniquement difficiles à étiqueter comme telles. D’abord parce que les pathologies sont si diverses que la définition même d’un Covid long est un fourre-tout. Ensuite, parce qu’il est difficile de faire un distinguo entre de probables effets secondaires liés au vaccin et les conséquences chroniques d’un Covid. Dans les articles scientifiques que j’ai pu lire sur ce sujet, il n’est pas précisé si la personne est vaccinée ou non. De plus, la personne ayant reçu deux doses est considérée comme non vaccinée. Idem si elle a reçu toutes ses doses : pendant les quinze premiers jours, elle est étiquetée non vaccinée. Ce qui évidemment biaise toute conclusion ! L’Écosse a un temps publié des données beaucoup plus détaillées, mais elle a cessé de les diffuser sous prétexte qu’elles donnaient du grain à moudre aux “antivax” ! On tombe de notre chaise.

Vous décrivez, entre autres, le récent scandale des opioïdes aux États-Unis. Peut-on réellement faire confiance à Big Pharma, comme à McKinsey qui, très actif dans cette crise, a préféré se délester de 537 millions d’euros pour solder les poursuites à son endroit ? Je consacre tout un chapitre à Big Pharma, que j’ai intitulé, non sans ironie, « Big Pharma, sauveur du genre humain », puisque c’est ainsi qu’on nous présente cette industrie. Il faut être amnésique pour faire confiance aux gros laboratoires pharmaceutiques ! Ce serait oublier qu’ils ont été condamnés à des amendes de plusieurs milliards de dollars, qu’ils sont multirécidivistes, qu’ils vendent des vaccins contre le Covid n’ayant tenu aucune de leurs promesses, tout en pratiquant des prix ahurissants ! Je reviens, dans mon livre, sur quelques-uns de ces terribles scandales. Celui des opioïdes a fait plus de 564 000 morts aux États-Unis, depuis la fin des années 1990. On découvrira par la suite que le laboratoire qui a développé l’OxyContin, ce puissant antidouleur, connaissait son caractère addictif et a malgré tout mis en place une campagne de promotion agressive. Quant au rôle joué par McKinsey auprès des laboratoires, cela ne me surprend pas : le cabinet américain étant un des rouages essentiels à l’acheminement des vaccins contre le Covid.

Depuis maintenant dix-sept mois, certains des héros que nous applaudissions chaque soir à 20 heures sont mis au ban de la société pour avoir refusé de rentrer dans un système qui bafoue le secret médical.

Vous avez choisi de reverser tous vos droits d’auteur au profit des soignants qui sont encore suspendus, malgré le dernier avis favorable de la Haute Autorité de santé. Leur mise au ban de la société est-elle purement politique ? Depuis maintenant dix-sept mois, certains des héros que nous applaudissions chaque soir à 20 heures sont punis pour l’exemple, sans droit au moindre travail, ni salaire, ni chômage : mis au ban de la société pour avoir refusé de rentrer dans un système qui bafoue le secret médical. Je suis fière de leur verser tout l’argent que ce livre me rapportera. Ce sont des héros qui défendent avec courage la société de demain. Ils résistent face à un totalitarisme de vaccins imposés à tous, et à tous les âges, et pour contrer tous les jours d’autres maladies. Pour moi, cette dérive, que j’appelle le “vaccinisme”, est clairement dictée par une logique consumériste en santé. Peut-on parler de mesure politique quand on est en train de punir des innocents ?

​Les Apprentis sorciers, d’Alexandra Henrion Caude, Albin Michel, 162 pages, 16,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
L'Humanité

Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
Valeurs Actuelles

Oxfam, le business anti-riches

« Chez Oxfam, nous ne sommes pas “anti-richesse”, nous sommes “anti-pauvreté”» De l’un à l’autre, il n’y a qu’un pas. L’ONG humanitaire le franchissait encore le lundi 16 janvier dernier, à l’entame de la 53e édition du Forum économique mondial. Comme chaque année depuis plus d’un demi-siècle, 2 500 des plus influents dirigeants politiques et acteurs économiques sont venus à Davos, en Suisse, échanger leurs idées pour « améliorer l’état du monde ».

Gabriela Bucher ne l’a pas vu de cet œil. Invitée au Forum pour la quatrième fois, la directrice générale d’Oxfam a profité de la tribune pour faire savoir sa colère au monde entier : « Cette année, Davos est synonyme de honte. » En cause : l’enrichissement des ultrariches, “au détriment des 99 % les plus pauvres de la planète”. La militante pour « les droits humains et l’égalité des genres » en veut pour preuve le document publié le jour même par sa propre organisation.

Voilà dix ans que l’ONG internationale diffuse son rapport sur les inégalités mondiales en marge de l’événement. L’objectif : sensibiliser et porter ses revendications à l’attention des élites décisionnelles pour qu’advienne un monde « plus durable, égalitaire et exempt de pauvreté ». Du moins, officiellement. En réalité, le congrès est une formidable occasion de promouvoir ses travaux et, surtout, de marquer une nouvelle fois l’opinion à grands coups de chiffres et formules chocs.

Cette dernière production d’Oxfam est un cas d’école. Pour mettre fin à « la loi du plus riche », l’ONG fait l’impasse sur toute demi-mesure. « Chaque milliardaire représente un échec de politique publique », ose-t-elle, préconisant – tout en écriture inclusive – de réduire leur nombre de moitié d’ici 2030, avant de les « abolir complètement ».

Depuis sa fondation en 1942, la stigmatisation de ceux qu’elle nomme « les 1 % » est peu à peu devenue le cheval de bataille d’Oxfam. La promotion de ses rapports, dont la rhétorique puise directement dans l’imaginaire d’extrême gauche, éclipse presque ses actions humanitaires contre famines et pauvreté. Ses slogans inondent les réseaux sociaux (« Fight inequality, tax the rich! », “Combattez l’inégalité, taxez les riches !” ), jusqu’à parfois bloquer un boulevard entier, à l’instar de cette banderole de 20 mètres que brandissaient ses militants français le 19 janvier dernier : “2 % sur les milliardaires pour épargner les plus précaires. ”

À cet égard, la maison mère britannique de l’organisation ne s’encombre pas de cohérence : en 2017, son président-directeur général Mark Goldring avait toute sa place dans le centile le plus fortuné de la planète, à raison d’un salaire annuel de 146 532 euros. L’année suivante, l’homme d’affaires démissionnait, sa présidence entachée par le scandale des abus sexuels perpétrés par ses employés en Haïti, en marge des séismes de 2010.

L’affaire avait secoué l’organisation, accusée d’avoir couvert les faits sept ans durant. Voyant des milliers de donateurs se rétracter dans les semaines suivantes, alors que de nouvelles révélations éclataient concernant des faits similaires au Tchad, au Soudan, il lui a fallu se défendre tant bien que mal : « Oxfam entend appliquer une tolérance zéro à l’égard du harcèlement, de l’exploitation et des abus sexuels au sein de l’organisation. Nous faisons donc tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir de tels actes et les traiter avec rigueur à chaque fois qu’ils se produisent. »

Depuis, Oxfam entend bien tourner la page et faire oublier la polémique par ses travaux. « Notre crédibilité repose sur notre capacité à mettre en lumière des faits, des réalités », assure-t-elle. Autre son de cloche du côté des experts. Réuni sous la bannière d’“Hoaxfam”, un collège d’économistes dénonçant les « arnaques » de l’ONG s’est penché sur sept arguments phares de son rapport sensationnel. Publiées dans les colonnes de l’Express le 23 février, ses conclusions sont particulièrement sévères.

En réalité, l’efficacité du slogan “Les 1 % les plus riches possèdent près de la moitié des richesses totales mondiales” cache une manipulation de chiffres au service de son idéologie. À titre d’exemple, la mesure des richesses établie par Oxfam selon la formule “actifs moins dettes” donne lieu à des « résultats absurdes », assène le collectif : « Concrètement, une personne de 50 ans qui touche le RSA et n’a aucun crédit serait donc plus riche qu’un étudiant de Harvard ayant fait un crédit de 200 000 dollars pour financer des études qui lui assureront une vie confortable. »

Mensonges par omission, statistiques manipulées

L’amalgame entre dette et appauvrissement n’a rien d’un détail, bien au contraire. « En raison de cette confusion, Oxfam manque donc l’un des phénomènes majeurs de ce début de XXIe siècle, poursuit le collectif : la baisse des inégalités de revenu à l’échelle du monde. »

Plus grave, une bonne partie de la communication d’Oxfam ment par omission. « Pour la première fois en plus de deux décennies, le taux mondial d’extrême pauvreté augmente depuis 2020 », assène l’ONG, unanimement relayée par la presse. C’est voir les choses par le petit bout de la lorgnette et taire la chute libre de l’extrême pauvreté depuis quarante ans : 43,6 % de la population mondiale vivait en dessous du seuil de pauvreté de 2,15 dollars par jour en 1981, contre 9,3 % en 2020, selon les données de la Banque mondiale.

Le problème français n’est pas qu’on a trop de milliardaires, trop d’entreprises : c’est qu’on n’en a pas assez !

Le mensonge est trop gros, à tel point qu’Oxfam est contrainte de répondre à la vague de réactions de ses propres donateurs. « Le nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté, qui vivent donc avec moins de 1,90 dollar par jour, est en déclin, et ce dans le monde entier », reconnaît-elle, avant de riposter : « Toutefois, le rythme auquel l’extrême pauvreté se résorbe ralentit. » Là encore, les chiffres de la Banque mondiale sont indiscutables : la chute de l’extrême pauvreté est linéaire, exception faite du léger rebond de 2020 imputable à la crise mondiale du Covid-19.

Cosignataire de la tribune d’Hoaxfam, le directeur général de l’Institut économique Molinari déplore notamment un manque de mise en perspective, récurrent dans les travaux de l’ONG. « Pendant des années, Oxfam s’est attaquée au Cac 40, rappelle Nicolas Marques, sans jamais dire que les quarante grandes entreprises additionnées pèsent autant que la seule capitalisation boursière d’Apple. » Cette simple précision conduit l’économiste à ce constat d’évidence : « Le problème français n’est pas qu’on a trop de milliardaires, trop d’entreprises : c’est qu’on n’en a pas assez ! »

Au diable l’exactitude. La quinzaine de rapports que produit Oxfam chaque année jouit d’un formidable écho dans la presse, et sa popularité est primordiale aux yeux de l’ONG. Du moins, suffisamment pour qu’elle consacre près de 10 % de son budget à sa stratégie marketing. De quoi s’offrir le luxe de coups de communication retentissants, devenus sa spécialité.

« L’affaire du siècle », ce procès intenté contre l’État français pour inaction climatique en 2018, s’avère être un pétard mouillé juridique ? Peu importe : la campagne est un carton médiatique. Avec la complicité de nombreuses figures issues des mondes du divertissement, comme Marion Cotillard ou Guillaume Meurice, la pétition a réussi l’exploit de mobiliser un million de signataires en moins de quarante-huit heures, le double trois semaines plus tard.

Une ONG subventionnée par de puissantes fondations

C’est autant de visibilité que l’ONG peut espérer convertir en dons. Ces derniers constituent la moitié de ses ressources ; l’autre émane de subventions et autres concours publics, à l’instar des 3,5 millions d’euros que lui octroyait récemment l’Agence française de développement (AFD).

Comble de l’ironie : vilipender les riches s’avère particulièrement lucratif. Aussi, en 2022, Oxfam France récoltait- elle plus de 5,5 millions d’euros auprès de 44 000 donateurs. Un progrès de 1,3 million d’euros par rapport à l’année précédente, auquel s’ajoutent les 580 000 euros collectés par ses magasins.

Pourtant, la générosité du public et les aides d’État ne suffi sent pas à l’organisation, qui injecte plus du tiers du pactole amassé en 2022 dans la recherche de nouveaux fonds… Jusqu’à se tourner vers ses meilleurs ennemis milliardaires. Ses principes anticapitalistes n’ont pas empêché ainsi Oxfam international d’accepter les 63 subventions versées par la puissante et américaine Fondation Ford depuis 2006. Diffi cile, pour l’ONG, de décliner une aide qui s’élève à plus de 26 millions de dollars – et a fortiori les 117 millions de dollars octroyés par la Fondation Gates depuis 1999.

Les généreux cachets s’amoncellent et le résultat est bien souvent la diffusion de propagande politique. Quand la Fondation Open Society, influent réseau du philanthrope milliardaire américain George Soros, lui accorde une subvention de 150 000 dollars en 2021, après déjà 15,5 millions versés depuis 2016, c’est pour qu’Oxfam France « mette en avant les questions relatives au climat et aux inégalités pendant la période des élections françaises, par le biais de campagnes et de travaux de plaidoyer en ligne et hors ligne ».

Il nous apparaît inévitable d’appeler à empêcher l’extrême droite d’accéder à la présidence de la République, et donc à déposer un bulletin “Emmanuel Macron” dans l’urne au second tour.

L’offre est trop belle pour qu’Oxfam France s’empêche de tomber dans le militantisme politique. Elle irrigue alors l’opinion publique de ses préconisations, la campagne présidentielle durant, jusqu’à prendre explicitement parti dès le deuxième jour de l’entre-deux-tours, le 12 avril 2022, contre Marine Le Pen : « Il nous apparaît inévitable d’appeler à empêcher l’extrême droite d’accéder à la présidence de la République, et donc à déposer un bulletin “Emmanuel Macron” dans l’urne au second tour. »

De quoi remettre en cause la prétention « apartisane » d’Oxfam France. En 2017, ses comparatifs des divers programmes politiques accordaient toutes les faveurs à Jean-Luc Mélenchon ; l’année suivante, Manon Aubry quittait son poste de porte-parole d’Oxfam France pour rejoindre les rangs de La France insoumise. Le sacrifice de quatre ans d’engagement en première ligne de l’ONG humanitaire lui fait gagner, l’année suivante, la position de tête de liste de LFI aux élections européennes de 2019.

Une décision difficile, prise à l’aune des conseils de Cécile Duflot, alors fraîchement nommée directrice générale de la filiale française de l’ONG. L’ancienne secrétaire nationale d’EELV et ex-ministre du Logement sous la présidence de François Hollande n’a pas jugé que sa nouvelle fonction l’obligeait à mettre en berne ses vues politiques, au contraire. Quand, en 2021, les sondages évoquent la possible percée du Rassemblement national dans les urnes, l’ex-politicienne confie ses craintes au Monde, avec cette modération caractéristique de la communication d’Oxfam : « La France peut basculer dans une situation de quasi-dictature. »

Doucement mais sûrement, le militantisme politique d’Oxfam France, qui n’a pas répondu à Valeurs actuelles, rattrape son retard sur ses cousins d’Amérique, bien au-delà de sa propagande anti-riches habituelle. Aux États-Unis, l’ONG, qui n’échappe pas à la dérive woke de ses coreligionnaires d’extrême gauche, publiait en 2019 un rapport intitulé « Les masculinités et la montée de l’extrême droite ». Financée par le gouvernement, la branche québécoise diffusait il y a un an un « cahier d’activités pour combattre les stéréotypes sexuels, sexistes et racistes » à destination des jeunes. Au programme : privilège blanc, micro agressions, intersectionnalité, anti racisme, masculinité toxique, théorie du genre, communauté LGBTQIA2SP+, etc. Objectif : « Se déconstruire pour reconstruire ensemble. » Business is business.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

MarocParlement européenQatargateMarocgate
Valeurs Actuelles

Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage : la récupération politique autorisée

Demandeurs d’asile dans une école maternelle : Saint-Brevin-les-Pins entre en résistance

Crise énergétique : entre boulangers et gouvernement, l’impossible dialogue

Guerre intestine, liens politiques, financements troubles : la face cachée d’Anticor

A Paris, des bureaux du ministère de la Justice protégés par… une société de sécurité privée

En 2020, le garde des Sceaux l'assurait : le sentiment d'insécurité relève du « fantasme ». Pourtant, le ministère de la Justice a engagé des agents de sécurité privée pour protéger les alentours de son annexe dans le 19e arrondissement.

BDSM, enfants, pédopornographie : Balenciaga, la provocation de trop

L’islamisme d’Erdogan infiltre l’Europe via Erasmus+

« Il est présumé coupable » : excursion dans la manifestation de soutien au député LFI Carlos Martens Bilongo

L’État, cet éléphant sans défenses

Face à l’impuissance de l’Etat, la tentation de l’autodéfense

Valeurs Actuelles

[Sagazan] Régime spécial de la SNCF : ils nous font haïr le train

« La SNCF n’accepte ni l’incivilité, ni l’outrage. » La couleur est d’emblée annoncée sur leur répondeur. L’usager sait alors que sa colère vient s’agréger à celles d’autres naufragés du rail, abonnés aux boîtes de rations de survie de SNCF assistance. Inutile de préciser qu’après une interminable attente, notre espoir d’échanger avec un humain est soudainement douché par la tonalité d’une ligne que l’on coupe sans vergogne. C’est donc à un “chatbot” en ligne que nous nous épanchons sur nos dernières mésaventures avec la SNCF. Difficile à résumer, en moins de 500 caractères.

Cette chronique s’adresse à tous ceux victimes de feux de talus, de vaches sur les voies, de rupture de caténaire, de travaux, de grèves, de rails qui fondent sitôt les vingt degrés atteints dans le Finistère, ou a contrario congelés au premier flocon. A tous ceux abandonnés sur le quai, sans la moindre explication, excuse ni indemnisation. A ceux qui ont passé Noël seul lors des dernières grèves. A ceux qui se sont déjà retrouvés à dormir dans des hôtels aux murs en papier crépon, tremblant aux ronflements d’ogre de la chambre 308 dans un hôtel affilié, ironiquement baptisé « Première Classe ». A tous ceux qui ont déjà passé une nuit dans un train à l’arrêt, en pleine pandémie. Et qui au petit matin, les yeux pochés, se sont vus rabrouer par un agent de maintenir les gestes barrières et distance de sécurité alors qu’ils se glissaient dans la queue sur le quai en quête d’un café au goût de jus de chaussette, avant d’être acheminés à destination, entassés tel du bétail.

Au nom de quoi un tel privilège quand il est demandé à tous un effort collectif ? Parce qu’ils ont le pouvoir de bloquer le pays tout entier.

A tous ceux au fond du faitout ou au bout du scotch, résignés face au pouvoir de nuisance de ladite entreprise, mais non moins excédés.

Excédés par leur incompétence autant que par leurs invraisemblables privilèges. En premier lieu, le régime spécial de retraite auquel plus de 80% des cheminots sont encore affiliés. Certes, il a été supprimé en 2019, mais reste gravée dans le marbre la fameuse “clause du grand-père”, creusant les déficits pour encore quelques décennies. Qu’importe si la bête humaine ne mugit plus. Si les visages de ceux qui la nourrissent ne sont plus recouverts de suie. Ils partiront à la retraite, dix ans avant nous autres, pauvres usagers du train. Au nom de quoi un tel privilège quand il est demandé à tous un effort collectif ? Parce qu’ils ont le pouvoir de bloquer le pays tout entier. C’est la seule et unique raison de cette injustice.

Au risque d’échauffer d’avantage encore la bile de nos lecteurs, citons pêle-mêle quelques autres privilèges : la garantie de l’emploi à vie, des facilités de logement et la gratuité du train pour toute la famille, des enfants aux beaux parents…

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

Parlement européenQatargateCorruptionMaroc
Valeurs Actuelles

[Sagazan] Soignants suspendus : une réintégration mais pas sans un « pardon »

Cocaïne, marée blanche sur la France

[Sagazan] Ursula Von der Leyen acculée et sommée de s’expliquer sur le “SMSGate”

[Sagazan] Covid : le livre de Pierre Chaillot, une bombe lâchée sur le récit officiel

Mineurs isolés à Cuers : du “côte-à-côte” à l’inévitable “face-à-face”

[Entretien] Dr Louis Fouché : Qui veut la peau de l’hôpital public ?

[De Sagazan] La vaccination contre le Covid des pilotes de ligne, un risque pour la sécurité aérienne ?

Olivier Véran : fables et contradictions

[Chronique] Lucas, Evaëlle, Marion, Jonathan, Alisha et tous les autres, victimes du harcèlement scolaire

Vaccin contre le Covid : la fertilité en danger ?

L'Humanité

Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
Valeurs Actuelles

[Edito] Vous reprendrez bien un peu de sexe à l’école ?

Le Planning familial, SOS Homophobie et Sidaction ont annoncé le 2 mars avoir attaqué l’État en justice pour défaut de mise en œuvre de la loi qui prévoit trois séances annuelles d’éducation sexuelle à l’école, en collège et en lycée.

​On frémit à la lecture de cette information, consternante au regard de la teneur actuelle des séances d’éducation sexuelle faites dans de nombreux établissements scolaires et, plus généralement, de l’hypersexualisation et de l’idéologie woke dans lesquelles nos enfants évoluent dès le plus jeune âge, sans qu’aucun ministre ne s’inquiète de respecter leur maturité, leur intimité et leur conscience ; ni d’ailleurs de s’attaquer véritablement au redressement du niveau scolaire français.

​On se souvient de la campagne suivant laquelle “au Planning familial, on sait qu’un homme peut être enceint”, qui a révélé à l’opinion publique l’inspiration idéologique de cette association financée par les pouvoirs publics et agréée par l’Éducation nationale pour intervenir dans les écoles, collèges et lycées. D’après le Monde daté du 3 mars 2023, « le Planning familial estime sensibiliser 130 000 jeunes chaque année », mais c’est oublier #MonEducSex, la campagne qui « a permis de se saisir des réseaux sociaux pour faire de l’éducation à la sexualité par le numérique, de façon complète et inclusive », dixit le Planning.

En dissociant la sexualité du sentiment amoureux, ces formations ont des conséquences fortes pour l’avenir de notre jeunesse.

​Celui-ci, en effet, n’en a jamais assez de délivrer aux élèves son approche purement fonctionnelle de “l’éducation sexuelle”. Sommés de tout savoir d’emblée, les élèves reçoivent un discours purement technique, froid et descriptif. Cette “éducation” exclut systématiquement toute idée de temps ensemble, de relations, de complicité heureuse, d’impressions ressenties, d’attente… En clair, il s’agit de parler de sexe mais surtout pas d’amour. En dissociant la sexualité du sentiment amoureux, ces formations ont des conséquences fortes pour l’avenir de notre jeunesse.

Est-ce cela l’éducation sexuelle ? Tout déballer sans attendre les questions ? Anéantir tout soupçon de romantisme ?

​Tout cheminement personnel et progressif est empêché puisqu’il faudrait connaître d’emblée toutes les positions, avec schémas et termes à l’appui. Comme si le “cunnilingus” ou la “position du missionnaire” n’étaient rien de plus qu’un exercice de gymnastique, d’autant plus agréables qu’un adulte en a délivré le mode d’emploi. Est-ce cela l’éducation sexuelle ? Tout déballer sans attendre les questions ? Anéantir tout soupçon de romantisme ? Piétiner leur âge et leur pudeur, sans prêter une attention à chacun ?

​En outre, alors qu’elle constitue une incitation à tout expérimenter, l’éducation sexuelle vue par le Planning familial est aussi le lieu de tous les “dangers” annoncés : grossesses prématurées, violences sexuelles, maladies et infections sexuellement transmissibles… En revanche, rien sur la maternité et la paternité, une perspective heureuse qui concerne la grande majorité des élèves.

​De son côté, sous couvert de lutte contre l’homophobie, SOS Homophobie porte d’autres revendications clivantes et idéologiques au motif que, si celles-ci ne sont pas mises en œuvre, la société demeurera « lesbophobe, gayphobe, biphobe, panphobe, transphobe et intersexophobe »… Au passage, je m’étonne que les pouvoirs publics et nombre de médias continuent de s’appuyer systématiquement sur le rapport annuel publié par cette association alors que l’homophobie est le fondement même de son argumentaire pour parvenir à ses objectifs législatifs et politiques. L’association étant juge et partie, ce rapport est-il crédible ? La question se pose.

​Les faits sont là : le nombre d’enfants et d’adolescents qui s’interrogent sur leur identité sexuelle et envisagent de “transitionner” explose.

​Les revendications de SOS Homophobie méritent en effet d’être connues. Pour n’en citer que quelques-unes, l’association déclare, dans son Livre rose, qu’elle milite pour que « la mention de genre, mal nommée “de sexe” dans la loi, soit supprimée de l’état civil et de tous les documents officiels », pour « le changement d’état civil entièrement libre et gratuit, en application du principe d’autodétermination » ou encore pour « la mise en place de conditions favorables à l’autodétermination des personnes trans mineures, et la protection de leur expression de genre en toutes circonstances ».

​Les faits sont là : le nombre d’enfants et d’adolescents qui s’interrogent sur leur identité sexuelle et envisagent de “transitionner” explose, avec toutes les conséquences irréversibles et dramatiques que l’on connaît désormais. Le harcèlement et les violences sexuelles ne font qu’augmenter.

​Dans ce contexte, la seule véritable urgence est de réformer largement l’éducation sexuelle proposée dans les établissements scolaires et de retirer leur agrément à toutes ces associations idéologisées et militantes. À cet égard, l’école doit redevenir un sanctuaire. Quant aux parents, ils doivent être sensibilisés et accompagnés pour parler avec leurs enfants et retrouver ainsi pleinement la place qui est la leur.

*Ludovine de La Rochère est présidente de La Manif pour tous.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
France24 - World

US acts to contain SVB fallout, Biden vows to fix ‘mess’

Issued on: 13/03/2023 - 03:38

NEWS WIRES David SMITH

US and European authorities moved to ease fears over the health of the banking system following the failure of Silicon Valley Bank, as US regulators took over a second troubled lender.

US federal authorities stepped in to ensure depositors still had access to their funds at SVB and promised other institutions help in meeting customers' needs, but markets remained on edge Monday following the bank's sudden collapse.

In Britain, banking giant HSBC bought SVB's UK division for just £1 ($1.2) in a rescue deal overseen by the Bank of England and the government, while French and German authorities said there were no risks to their financial systems.

Amid fears over the wider sector, US President Joe Biden vowed to hold "fully accountable" the people responsible for "this mess" and said he would deliver remarks on Monday morning on maintaining a resilient banking system.

"The American people and American businesses can have confidence that their bank deposits will be there when they need them," Biden said.

In a joint statement on Sunday, the Federal Reserve, the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) and the Treasury Department said SVB depositors would have access to "all of their money" starting Monday and that American taxpayers will not have to foot the bill.

They added that depositors in Signature Bank -- a New York-based regional-size lender with significant cryptocurrency exposure which was shuttered on Sunday after its stock price tanked -- would also be "made whole."

The Fed also announced it would make extra funding available to banks to help them meet the needs of depositors, which would include withdrawals.

"We are taking decisive actions to protect the US economy by strengthening public confidence in our banking system," the statement said.

"The US banking system remains resilient and on a solid foundation," due in large part to reforms and banking industry safeguards undertaken after the financial crisis of 2008, they added.

"Those reforms combined with today's actions demonstrate our commitment to take the necessary steps to ensure that depositors' savings remain safe."

Regulators on Friday took control of SVB -- a key lender to startups across the United States since the 1980s -- after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.

SVB's implosion represents the largest bank failure since Washington Mutual in 2008.

Markets fall further 

The British government's SVB UK rescue deal also guarantees deposits of customers, which includes major businesses in the technology and life science sectors.

"This (deal) ensures customer deposits are protected and can bank as normal, with no taxpayer support," said British finance minister Jeremy Hunt, who had warned a day earlier that SVB's collapse posed a serious risk to the UK's tech sector.

Germany's finance watchdog said the "distressed situation" of SVB's German branch "does not pose a threat to financial stability".

The regulator, Bafin, added it had ordered "a moratorium" on the bank's German unit which it said did not offer bank deposit services. 

French Finance Minister Bruno Le Maire said no "special warning" was needed for local lenders.

"I don't see any risk of contagion," he told Franceinfo radio.

Despite the moves, European stock markets fell deeper into the red on Monday and most Asian indices finished lower, with banks taking a hit.

"The contagion risk remains for small banks with highly rate-sensitive clients but the US authorities now step in to avoid contagion," said Ipek Ozkardeskaya, senior analyst at Swissquote Bank.

"The bank crisis will be sitting in the headlines, as solutions and possible contagion beyond the banking sector and beyond the US borders will be on the menu of the week,"she said.

Avoiding 'contagion'

Investors punished the global banking sector on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before.

Little known to the general public, SVB specialized in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.

Hours before Sunday's joint statement, Treasury Secretary Janet Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound." 

Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout, which Yellen ruled out.

Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB.

"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.

In their joint statement, the US federal agencies stressed shareholders and certain unsecured debtholders will not be protected.

Fed officials said "investors in those two banks will lose everything. Senior management of those two banks will bear losses and be removed."

The officials said the "core goal" of the moves was to reassure bank customers they would have their money to pay their bills or meet payrolls for their businesses.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point

Business Daily

US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007

Valeurs Actuelles

[Edito] Surprise, la PMA concerne surtout des célibataires

[Tribune] Identité sexuelle des jeunes : accompagner ou susciter ?

[Lettre ouverte] “Projet de loi bioéthique : PMA sans père, chimères homme-animal, est-ce cela le monde dont nous voulons demain ?”

Bioéthique : indécence et incohérences d’Emmanuel Macron

Tandis que la majorité reprend ce soir l'examen de la loi sur la PMA, la présidente de La Manif Pour Tous Ludovine de la Rochère dénonce le cynisme et les contradictions du président de la République. 

PMA, l’urgence politicienne du gouvernement

Le gouvernement décrit le projet de loi bioéthique comme l'une de ses “priorités”, mais pour Ludovine de La Rochère, la présidente de la Manif pour tous, le fond de l'affaire n'est qu'un pur calcul politicien qui occulte les vraies urgences identifiées par Édouard Philippe.

Compte tenu de l’ampleur des enjeux, le report de la loi de bioéthique n’est pas une surprise

Sur des sujets aussi fondamentaux, il est indispensable de prendre le temps nécessaire pour évaluer les risques, mesurer les conséquences, étudier ce qui s’est passé dans les pays qui ont légiféré, souligne Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif Pour Tous.

PMA – Ludovine de La Rochère : « Fraudez ! C’est autorisé… »

Réaction. La présidente de La Manif Pour Tous réagit à la décision de la Cour de cassation d'autoriser l'adoption d'enfants conçus par PMA à l'étranger. Pour Ludovine de La Rochère, cette décision, au-delà de son caractère destructurant pour l'enfant et pour la famille, est une incitation à la fraude et au contournement de la loi.

Famille: face à cette folie déconnectée du réel …

Tribune. Une étude australienne récente, menée auprès d’enfants élevés par des couples homosexuels, conclut que ces enfants, nés pour la plupart de PMA ou de GPA, vont mieux que les enfants en général.

Ludovine de la Rochère : « J’appelle… »

Tribune. J’appelle le Président de la République, le gouvernement, les parlementaires et tous les responsables politiques à respecter la femme et l’enfant en faisant cesser la pratique de la gestation pour autrui (GPA), esclavage moderne de la femme, conduisant à la marchandisation de l’enfant, conçu et transféré sur contrat.

L'Humanité

Le réconfort du bœuf bourguignon

Actu

Figure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.

Noé Blouin

Terroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.

Une viande choisie avec précaution

Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.

Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.

Se laisser aller à quelques fantaisies

Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.

Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines

Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.

La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.

Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto

 Bœuf bourguignon allégé

Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.

  1. Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
  2. Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
  3. Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
  4. Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
  5. Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
  6. Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
  7. Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
  8. Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain
Valeurs Actuelles

Le 13 avril, retrouvez la rédaction de Valeurs actuelles lors d’une soirée festive

Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023. Accédez à la billetterie en cliquant sur ce lien

Chers lecteurs,

Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !

Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.

À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.

🔴 13 avril 2023 : et si une nouvelle carrière débutait pour @GeoffroyLejeune ? 👀RDV pour le Grand Débat des Valeurs au Palais des Sports pour une soirée exceptionnelle avec la rédaction de VA !

🔗 Billetterie événement : https://t.co/nFxQyBvTe6#GrandDébatVA pic.twitter.com/sFE4HvFKdh

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 8, 2023

Soutenez Valeurs Actuelles et recevez une invitation pour le Grand Débat des Valeurs

Chers lecteurs,

Vous pouvez désormais nous aider en réalisant un don défiscalisé. Le montant de la réduction d’impôts sur le revenu accordé aux particuliers est égal à 66 % du montant des sommes versées, prises dans la limite de 20 % du revenu imposable, et 60% si vous êtes une entreprise.

Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Bordeaux, si gourmande, si belle et gironde

Actu

Sous ses faux airs de provinciale placide, « la Perle de l’Aquitaine » est, avec son centre-ville chargé d’histoire, la deuxième ville de France en termes de monuments classés. Des cannelés dans l’assiette aux mascarons des façades, une délicieuse escapade s’offre à vous. Suivez le guide.

Anne Drivas

Au cœur d’une des plus fameuses régions viticoles de France connue du monde entier, Bordeaux s’est construite sur les bords de la Garonne, à deux pas de l’océan. Elle lui doit son existence même, son histoire, sa fortune, mais aussi sa douceur de vivre. Entre les deux rives du fleuve et ses quais, Bordeaux est riche de nombreux quartiers aux ambiances très différentes. Nous débutons notre escapade par le cœur de la ville, le quartier Saint-Seurin. Place Pey-Berland où siège l’actuel hôtel de ville, on ne peut manquer l’imposante basilique Saint-Seurin, construite sur une nécropole antique du IVe siècle. Il ne reste plus aujourd’hui du vaste édifice roman bâti au XIe siècle que le porche, le chevet, la crypte et la base du clocher. Il est néanmoins classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998 comme une des étapes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques rues plus loin, nous voici sur la place Meynard. En son centre, un pur joyau du gothique flamboyant du XIVe siècle, la basilique Saint-Michel, le plus haut bâtiment de la ville dont la flèche culmine à 114 mètres, offrant un panorama à 360° degrés (5 euros l’ascension).

Faire son marché avec l’archange

Vous êtes redescendu sur terre, et il est temps de céder à une pause gourmande toute profane car vous vous trouvez entre le marché Saint-Michel en plein air et celui des Capucins, dans le ventre de Bordeaux. Et, en ce samedi matin, c’est jour de marché, autant dire d’effervescence dans le « quartier de l’archange », l’un des plus chaleureux et des plus éclectiques de la ville. Pour se mettre dans l’ambiance, rien de mieux que quelques huîtres en provenance directe du bassin d’Arcachon, accompagnées d’un verre de blanc bien sec. Les becs sucrés se rabattront sur les incontournables petits gâteaux emblématiques de la région, les fameux cannelés bordelais. On en trouve sur de nombreux étals même si deux institutions continuent de faire la course en tête, la Toque cuivrée (rue Sainte-Catherine) et la Maison Baillardran (rue de la Porte-Dijeaux). Cuits dans un moule en cuivre, parés d’une robe croquante et dorée, au cœur moelleux délicatement parfumé au rhum et à la vanille, les cannelés bordelais sont tout simplement un pur délice.

Une fois rassasiés, retour au plaisir des yeux. Nous prenons la direction de « la Grosse Cloche », l’un des plus vieux beffrois de France et seul vestige des anciens remparts de la ville dont les cloches rythment la vie bordelaise depuis le XIIIe siècle. La Grosse Cloche porte bien son nom puisqu’elle mesure 2 mètres de haut et de diamètre. On estime son poids à 7 750 kilos. Une plaque en latin rappelle ses missions : « J’appelle aux armes, j’annonce les jours, je donne les heures, je chasse l’orage (les nuages), je sonne les fêtes, je crie à l’incendie ». La Grosse Cloche sonne six fois par an à l’occasion de certaines célébrations et le premier dimanche de chaque mois à midi pendant un quart d’heure. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1886 et se visite uniquement avec un guide le samedi matin. Véritable camp retranché, ce monument présente des portes de 10 centimètres d’épaisseur aux énormes verrous et a longtemps servi de prison. Il est imbriqué dans les constructions voisines, ce qui le différencie des autres portes de Bordeaux. Clocher de l’ancien hôtel de ville, elle figure à ce titre sur les armoiries de la ville.

Un théâtre tricentenaire

Nous revenons à présent sur nos pas pour revenir à la porte Cailhau, puis à la rue du Pas-Saint-Georges et la rue Sainte-Catherine, la plus grande rue piétonne d’Europe avec ses 1 200 mètres de long et ses 10 mètres de large. Percée en 1984, la rue Sainte-Catherine relie la place de la Comédie (et le Grand Théâtre vers lequel nous nous dirigeons) et la place de la Victoire (avec la porte d’Aquitaine). Depuis 2015, la rue Sainte-Catherine accueille la « promenade Sainte-Catherine », un centre commercial de 3 kilomètres de magasins à ciel ouvert. N’en oubliez pas pour autant de lever les yeux et d’admirer les macarons sur les façades des immeubles et hôtels particuliers !

Situé à côté de la prestigieuse allée de Tourny, à deux pas de la place des Quinconces et du monument aux Girondins, le Grand Théâtre de Bordeaux rayonne depuis plus de trois siècles sur la vie culturelle et possède l’une des plus belles salles de théâtre XVIIIe au monde. Opéra, jazz, classique, danse, festivals thématiques, vous trouverez forcément comment terminer la soirée en beauté. Avant d’aller dîner dans le quartier.

Une cité tout entière dédiée au vin

Cité viticole mondialement connue, capitale du plus grand vignoble français, Bordeaux a évidemment l’embarras du choix en matière de bars à vins et de bonnes tables. Elle a aussi, depuis 2016, sa Cité du vin. Un lieu d’exposition sur plus de 13 000 mètres carrés entièrement consacré à la connaissance, et même à la civilisation, du divin breuvage. La Cité du vin accueille chaque année jusqu’à 400 000 visiteurs venus de France et du monde entier. Musée, expositions, conférences, ateliers, dégustations… tout est axé ici autour de la découverte des caractères et caractéristiques du vin à travers son histoire, sa géographie, ses cépages mais aussi l’importance d’une filière en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’exportation dans un lieu culturel emblématique. Un patrimoine national à découvrir, à préserver et à goûter… mais toujours avec modération ! La Cité du vin, 134, quai de Bacalan. Tél. : 05 56 16 20 20. laciteduvin.com

Découverte
L'Humanité

Lectures pour s’évader

Actu

Croisement malin entre les escape games modernes et les classiques « Livres dont vous êtes le héros », les livres-jeux de nouvelle génération offrent des expériences inédites et exaltantes.

André Goulven

Depuis une dizaine d’années, aux quatre coins des centres-villes et des zones commerciales, les « escape games » ont fait leur apparition. Le principe de la plupart d’entre eux est plutôt simple : une pièce fermée et truffée d’énigmes, un scénario à démêler et une équipe invitée à s’entraider pour en venir à bout. En quête de toujours plus d’immersion, le public s’est vite approprié ces nouvelles expériences ludiques. Dans le sillage de cet engouement pour les casse-tête romancés, le concept des livres-jeux, inspirés des « livre dont vous êtes le héros », qui avaient connu un succès fracassant dans les années 1980, fait un beau retour dans les rayons des librairies. Si l’idée reste la même qu’à l’époque – aller de page en page dans le désordre pour avancer dans l’histoire –, l’ajout d’énigmes dans ces nouvelles moutures richement illustrées fait toute la différence. Ces livres-jeux offrent ainsi la possibilité de vivre une expérience qui rappelle celle de l’escape game et ce, dans n’importe quel environnement. Idéal pour toute la famille.

Lupin et des jeux

Incarnez l’apprenti du gentleman cambrioleur pour une aventure à travers le Paris de Maurice Leblanc. Un scénario efficace et des énigmes retorses, à privilégier pour les habitués de ce format.

Enfantin

Pour se défaire des mangeombres menaçant la paix au village du Cristal d’argent, le héros doit partir pour affronter le Royaume ténébreux. Destiné aux plus jeunes, ce livre est un bon moyen de développer sa logique tout en s’amusant.

Bûchez la sorcellerie

Du côté de Salem, l’heure n’est pas à la tranquillité. D’étranges actes de sorcellerie poussent le héros à enquêter pour savoir s’il s’agit bien de sciences occultes ou d’un fauteur de troubles. Très immersif, ce livre d’énigmes au format poche promet de belles expériences, partout où l’on peut l’emporter.

Consommation
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Recours au 49.3 : “Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer”, rassure Olivier Véran

Le gouvernement tend à rassurer sur le possible usage de l’article 49.3 de la Constitution. Il ne souhaite pas recourir à cet outil constitutionnel pour faire passer sans vote à l’Assemblée nationale la réforme des retraites, très contestée par les syndicats et une majorité de Français. Le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, a tenu à mettre les choses au clair ce lundi 13 mars. Au micro de LCI, l’ancien ministre de la Santé a assuré que le 49.3 n’était « pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : « Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, mais ce n’est pas une option qu’on utilise », a-t-il insisté.

🔴 #RéformeDesRetraites

➡ Vers un recours au 49.3 ?

🗣️ »Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, après ce n’est pas une option qu’on utilise […] Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : @olivierveran à @agindre dans #LesMatinsLCI. pic.twitter.com/0f5L36IPsL

— LCI (@LCI) March 13, 2023

L’exécutif confiant en cette semaine décisive

Olivier Véran se montre particulièrement confiant alors que le Sénat a adopté samedi 11 mars l’ensemble de la réforme des retraites, et que le texte entre dans une semaine décisive. Les débats doivent reprendre mercredi 15 mars, jour de la huitième mobilisation contre le projet de loi de l’exécutif. Une commission mixte paritaire (CMP) – composée de sept députés et de sept sénateurs sans la présence de membres du gouvernement – devra trouver un compromis sur la réforme des retraites.

Sur LCI, le porte-parole a assuré que l’exécutif comptait sur le soutien de certains parlementaires, notamment à droite. Olivier Véran a cité « le patron de LR », Éric Ciotti, ainsi que « les présidents à l’Assemblée et du Sénat du principal groupe d’opposition », qui seraient plutôt « enclins à voter » la réforme des retraites, après des échanges satisfaisants.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

Issued on: 13/03/2023 - 07:36

Benjamin DODMAN Follow

French lawmakers start examining a new bill on Monday aimed at speeding up the construction of new nuclear reactors, which President Emmanuel Macron says are crucial to bolstering France’s energy independence. Critics of the bill, however, say it ignores pressing concerns over the safety of the country’s ageing reactors as well as the industry’s dependence on uranium imported from Russia. 

The proposed legislation comes a year after Macron pledged to modernise and expand the country’s nuclear industry in a dramatic policy U-turn, reversing his predecessor’s commitment to cap the share of nuclear power fuelling France at 50 percent – down from the current 70 percent, the highest in the world. 

Macron has proposed the construction of six new French-designed EPR2 reactors, designed to enter service starting in 2035, with an option for a further eight reactors to follow. The bill is intended to streamline the administrative and bureaucratic processes needed to approve and build new plants. It also does away with the 50 percent cap introduced only eight years ago by former president François Hollande. 

The bill’s chief sponsor Maud Bregeon, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, said the legislation would “allow France to reach carbon neutrality” by increasing the share of low-carbon energy derived from nuclear sources. Crucially, she added, it would also bolster the country’s energy independence as European countries scramble to wean themselves off Russian gas and oil amid the war in Ukraine.  

As with the controversial pension reform plan that has roiled the country in recent months, Macron’s minority government is relying on support from the conservative Les Républicains party to ensure passage of the bill, which has already sailed through the right-wing-dominated Senate.  

However, concerns over the safety of France’s ageing nuclear plants threaten to throw a spanner in the works, just days after the country’s main nuclear watchdog, the Agence de sûreté nucléaire (ASN), reported the latest case of corrosion cracks at a nuclear facility.  

Last November, a record 26 of France’s 56 nuclear reactors were shut for repairs or maintenance, forcing the country to import electricity from Germany – just when it was hoping to showcase the benefits of its much-vaunted nuclear industry amid a continental energy crunch. 

>> How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

News of the latest cracks at the Penly plant in Normandy has cast a spotlight on a controversial amendment merging the ASN with another nuclear inspectorate, the IRSN, which critics of the bill have flagged as evidence of the government taking nuclear safety lightly. Green lawmakers, in particular, have blasted what they say is an attempt to “dismantle” the IRSN, vowing to battle the draft legislation in the National Assembly. 

Public opinion swing 

On top of security concerns, opponents of the government’s planned nuclear revamp cite the enormous cost of building new reactors while also maintaining an ageing fleet that requires frequent repairs. They point to the first-generation EPR (European Pressurised Reactor) being built in Flamanville, in northwest France, which is now more than a decade behind schedule and whose cost has ballooned from an initial €3.3 billion to four times as much. 

However, polls suggest opponents of nuclear power are fighting a losing battle, with public opinion steadily warming to the industry as surging energy prices weigh on French consumers and memories of Japan’s 2011 Fukushima disaster fade. 

“The Greens’ mistake since Fukushima has been to think that we’d won the battle (against nuclear power),” the party’s 2022 presidential candidate, Yannick Jadot, told a meeting in Paris on Friday, calling for an urgent change of strategy. 

According to an Odoxa poll conducted earlier this year, 60 percent of the French now have a positive opinion of nuclear power, up from 34 percent in 2019. An even higher percentage – 71 percent – said they backed the proposal to speed up the construction of new reactors. Remarkably, support has also risen among the Greens’ own voters, with one in two backing nuclear power, according to an Elabe poll

The shift in public opinion signals an astonishing reversal of fortunes for the industry, just five years after Macron initially confirmed his predecessor’s plans to close 14 reactors by 2035 and cap the share of nuclear-powered electricity at 50 percent before abruptly changing course last year. 

 

Since Macron’s U-turn, France has embarked on an aggressive push to advocate nuclear power in EU energy policies, teaming up with like-minded member states to promote nuclear power as a low-carbon energy source and the bloc’s best chance of achieving energy security. The move has put Paris on a collision course with traditional EU partner Germany, which argues that nuclear power should not be put on a level footing with renewable energy. 

A new dependence? 

Critics of France’s nuclear push also dispute the government’s claims regarding energy sovereignty, arguing that the nuclear industry’s continuing ties with Russia are simply another form of dependence. 

In a report timed to coincide with the start of debates in the National Assembly, Greenpeace claimed on Saturday that France’s nuclear industry was “under Russian influence” due to its reliance on imports of uranium from countries in the former Soviet bloc whose exports transit Russia. 

In 2022, “almost half of all French imports of natural uranium came from Kazakhstan and Uzbekistan”, the environmental advocacy group argued, with most of them arriving at the port of St Petersburg via the Russian nuclear firm Rosatom, “which controls the transport of all nuclear-related materials transiting on Russian soil”.  

Rosatom, which runs Russia’s civilian nuclear programme, currently operates the flashpoint Zaporizhzhia nuclear power plant in occupied Ukraine. It is also in charge of the maintenance of Russia's nuclear weapons arsenal. 

Greenpeace accused France and other EU countries last December of continuing to import nuclear fuel from Russia, describing their reluctance to sanction Moscow’s nuclear industry as “scandalous”. 

“Contrary to what nuclear advocates claim, the French nuclear industry is hugely dependent on Russian authorities, which might explain why France continues to oppose sanctions against Rosatom at the European level,” the environmental group said on Saturday. 

Responding to Greenpeace’s allegations, a French government source told AFP that sanctions targeting Russia’s nuclear sector would have “only a modest impact” on the country’s economy, without elaborating. The source also claimed that penalties resulting from a unilateral cessation of existing uranium re-enrichment contracts would be “more profitable to Russia” than simply allowing the contracts to expire. 

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has repeatedly urged the EU to sanction the Russian nuclear industry and most recently the heads of Rosatom. The European Commission has so far ruled this out amid resistance from several EU countries with domestic nuclear industries, including France.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ENERGY CRISIS

How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

Announcing new reactors, Macron bets on nuclear power in carbon-neutral push

ENERGY

France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

L'Humanité

Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates

Actu

En adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.

Noé Blouin

Une pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.

Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.

Souplesse et tonicité

Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.

« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.

Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.

Des machines... ou un simple tapis de yoga

La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.

La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).

Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.

De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bien-être
Valeurs Actuelles

[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes

Encore une fois la France se paye l’un de ses grands malentendus dont elle a le secret; par-delà le brouhaha incessant de l’immédiateté, il faut d’abord relever quelques-uns des paradoxes dont le conflit social sur les retraites est porteur. Ce sont ainsi sept paradoxes qui s’imposent comme autant de péchés capitaux.

Premier paradoxe : les Français sont massivement contre la réforme des retraites, mais pas prêts à se sacrifier pour s’opposer à un projet qui leur impose un sacrifice avec le relèvement de l’âge de départ de la vie active. Deuxième paradoxe indissociable du précédent : les syndicats ont beau affirmer leur détermination à faire reculer le gouvernement, ils ne sont pas parvenus à ce stade à relever leur niveau d’action d’une telle manière qu’il réussisse à convaincre les Français à sacrifier des jours de travail et donc de revenus pour bloquer et mettre le pays à l’arrêt. Le repli individualiste est en conséquence le meilleur allié des gouvernements à propension oligarchique.

Les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir.

Troisième paradoxe : la droite LR pourra arguer sur un ton passablement emphatique comme Bruno Retailleau l’autre soir au Sénat qu’en fin de compte c’est « sa » réforme qui a été adoptée, elle ne convaincra qu’elle-même tant une grande partie de ses électeurs se trouve soit déjà ralliée à Macron, soit engagée dans une hostilité telle au Président de la République qu’elle privilégiera cette dernière au devoir de cohérence dont ses dirigeants en déshérence sociologique se prévalent. Quatrième paradoxe : les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir. Ils auront pour la circonstance fait le choix aberrant du dogmatisme sur le pragmatisme. A ce rythme le malade républicain s’apprête à mourir…guéri.

Cinquième paradoxe : l’exécutif, s’il parvenait à aller jusqu’au terme de sa réforme, y verra là l’expression de son volontarisme alors que sur le fond cette disposition est d’abord la traduction de l’incapacité du politique à résister aux injonctions normatives de la globalisation et de son bras armé bruxellois sur le vieux continent.

Sixième paradoxe : cette réforme a toutes les chances de ne pas atteindre sur un plan comptable l’objectif qu’elle se fixe si l’on retient l’hypothèse de l’incapacité de la soutenabilité financière de notre système de répartition au regard des évolutions démographiques. Tout simplement parce que, comme l’écrivait récemment dans Le Figaro l’économiste Jean-Yves Archer,  » il ressort des calculs – de diverses parties – que le solde net d’économies risque fort d’être inférieur à 12 milliards d’euros à horizon 2030 (…). Une économie de 10 à 15 milliards d’euros ne représente que moins de 10 pour cent de notre déficit budgétaire annuel ». C’est la justification d’efficacité qui est ici mise à mal.

Il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ».

Septième paradoxe enfin : la « victoire » gouvernementale ne sera qu’apparence tant elle ira renforçant à juste titre l’incompréhension grandissante de la société avec sa classe dirigeante. Pour cette simple raison que, depuis 2005, date du non référendaire au projet européen de constitution, rétabli pour une part par le Traité de Lisbonne, les pouvoirs se succédant interprètent comme ils l’entendent les résultats des urnes et non comme le peuple les comprend. Il en va de même avec ce texte sur les retraites dont la majorité assure, non sans raison, qu’il était dans le programme macroniste, oubliant cependant que la réélection s’est actée d’abord sur le rejet par l’électorat de gauche de Marine Le Pen et non sur l’adhésion à la doxa du président sortant.

A ce niveau, il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ». Voudrions-nous abîmer plus encore qu’il ne l’est dans le regard collectif le libéralisme politique que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

‘Everything Everywhere’ dominates Oscars, Michelle Yeoh makes Academy history

Issued on: 13/03/2023 - 04:14

NEWS WIRES Wassim CORNET

In the end, its victory was utterly predictable and yet still totally implausible.

"Everything Everywhere All at Once" -- a wacky sci-fi featuring hot dog fingers, sex toys, bagels and talking rocks -- on Sunday became surely the most absurd film ever to win the Oscar for best picture.

With its unique blend of action, humor and existential angst, the adventure of a Chinese American laundromat owner battling a multiverse-hopping supervillain entered the Academy Awards as the clear favorite.

It had dominated nearly every Hollywood awards ceremony in the buildup to the Oscars, and led the nominations for Sunday night's gala with 11.

It ultimately fended off rivals such as Steven Spielberg's intimate memoir "The Fabelmans," Tom Cruise's blockbuster "Top Gun: Maverick" and acclaimed tragicomedy "The Banshees of Inisherin" to claim Tinseltown's most coveted prize.

"If our movie has greatness and genius, it's only because they have greatness and genius flowing through their hearts and souls and minds," co-director Daniel Kwan said of his cast and crew.

Overall the film won seven prizes: best picture, best director, best actress, best original screenplay, best editing, and both the best supporting actor and actress prizes.

A joyful tour-de-force in which dildos are used as nunchucks and an everything bagel represents a black hole of nihilism, "Everything Everywhere" could hardly be further from the classic Oscar canon.

Yet the modestly budgeted independent film not only found success with Hollywood and film industry voters, but with mainstream audiences, earning a whopping $100 million at the global box office.

It chronicles the unlikely odyssey of Evelyn Wang (played by Michelle Yeoh), an immigrant businesswoman who is overwhelmed by strained family relations and financial woes.

During a tax audit, the existence of parallel universes is suddenly revealed to her by forces who insist she holds the key to saving the entire multiverse from an evil force.

This shadowy threat turns out to be none other than the alter ego of her depressed lesbian daughter Joy (Stephanie Hsu).

She must harness the wide-ranging powers of other Evelyns living vastly different lives in their own distant but inter-connected universes, from martial arts to opera singing.

In witnessing the myriad paths she did not take, this ordinary mother questions whether her life could have been more meaningful -- and whether she and her family would have been happier.

'Bulldozed by the emotion' 

While it is packed with pop culture references and bizarre conceits -- not least a universe in which human fingers have been replaced by hot dogs -- "Everything Everywhere" has deeply emotional, heartfelt messages at its core.

Audiences and voters "gave our movie a chance" and "got past the kind of things that were going to be 'too edgy' for them," producer Jonathan Wang recently told AFP.

"And then they were bulldozed by the emotion of it."

Yeoh has said "the one thing that stays with you is the emotion of love."

With its focus on a mother-daughter relationship, its use of the multiverse concept popularized by superhero movies, and discussion of how modern life is oversaturated with information, "Everything Everywhere" has the clear feel of a movie made by and for a younger generation.

Co-director Daniel Scheinert has discussed how he and Kwan, both 35, set out to make "an empathetic story about how hard it is for our parents' generation to understand our generation."

"This film is almost a way for us to say, 'We see you in this chaos. (...) Maybe we can find a way to exist in all this noise,'" Kwan told The Verge.

'Look at us now!' 

The film was originally written for Jackie Chan, but its lead role was reworked for his fellow martial arts superstar Yeoh, giving the movie a feminist tone and allowing the Malaysian actress to showcase her formidable range of talents.

The movie is also multicultural. It transforms an ordinary family of Chinese immigrants into superheroes, with characters alternating mid-sentence between English, Mandarin and Cantonese.

It revitalized the career of Vietnam-born actor Ke Huy Quan, who plays Evelyn's gentle husband Waymond. 

Quan was a major child star with "Indiana Jones and the Temple of Doom" and "The Goonies," but had disappeared from acting due to a lack of roles.

As co-star James Hong, 94, commented after the film's Screen Actors Guild win last month, Hollywood has long marginalized Asian actors. 

"But look at us now!" he concluded.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

'French Oscars' reward femicide film but criticised for no women up for best director

Tunisian filmmaker Chebbi wins Fespaco’s pan-African film award for 'Ashkal'

French documentary 'On the Adamant' wins Berlin film festival's top prize

Valeurs Actuelles

Le maire d’Orléans Serge Grouard quitte LR pour “construire une nouvelle majorité”

Une autre figure du parti quitte le navire Les Républicains (LR). Le maire d’Orléans Serge Grouard a annoncé la nouvelle dimanche 12 mars dans une lettre partagée sur les réseaux sociaux : « J’ai décidé de quitter Les Républicains, après plus de quarante ans d’adhésion à la famille politique gaulliste. » En raison des divisions au sein de LR sur la réforme des retraites – qui a mené à l’éviction d’Aurélien Pradié à la vice-présidence du parti – Serge Grouard a estimé que ses collègues de droite « se perdent dans des petits jeux politiques stériles, dignes des pires heures de la IVe République que le général de Gaulle a pourtant tellement combattue ». Le parti n’aurait d’après lui, « plus aucune ligne politique et pas davantage de projet pour notre pays ».

pic.twitter.com/1NZIdLgktg

— Serge Grouard (@SergeGrouard) March 12, 2023

Une nouvelle majorité pour « éviter le pire »

L’ancien député du Loiret a également rappelé qu’il avait proposé « un pacte de gouvernement clair et net avec le président de la République », lorsqu’il était candidat à la présidence de LR. Ce « pacte » reposait sur la base de « quatre urgences pour la France : environnement et énergie, sécurité et immigration, santé et hôpital, dettes et réformes de l’État ». Serge Grouard a conclu en appelant à « construire une nouvelle majorité pour éviter le pire », avant qu’il ne soit « trop tard ».

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?

Actu

Une étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.

Mélanie Mermoz

« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.

Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.

Attirer les « pépites »

Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.

Vos droits Tous nos conseils pour mieux vous défendre au quotidien !

« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.

L’influence de l’anglais

Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.

C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».

Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.

recrutementEmploi
France24 - World

🔴 Live: Fierce fighting raging for centre of Bakhmut, say Ukraine, Wagner Group

Issued on: 13/03/2023 - 09:36

FRANCE 24 Follow

Fierce fighting was raging for control of the centre of Bakhmut in eastern Ukraine, the longest-running and bloodiest battle of the war, said both sides on Monday. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+1).

12:53pm: China's Xi to speak with Ukraine's Zelensky, WSJ reports

Chinese President Xi Jinping plans to speak with Ukrainian President Volodymyr Zelensky for the first time since Russia's invasion of Ukraine, the Wall Street Journal reported on Monday.

The newspaper, citing people familiar with the matter, said the call was likely to take place after Xi's visit to Moscow next week to meet with Russian President Vladimir Putin.

12:27pm: Russian lawmaker introduces bill pushing back conscription age

A senior Russian lawmaker on Monday introduced a bill to parliament to raise the age of conscription to 21-30 years from the current 18-27 years by 2026.

11:29pm: Negotiations under way on Black Sea grain deal extension in Geneva

Negotiations began on Monday between UN officials and Russian Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin aimed at discussing an extension to a deal allowing the export of grains from Ukraine, Russia's diplomatic mission in Geneva said.

The initiative, brokered by the United Nations and Turkey last July, is up for renewal on March 18.

UN trade official Rebeca Grynspan and aid chief Martin Griffiths arrived at the UN European headquarters in Geneva on Monday morning, without making a comment.

8:40am: Ukrainian forces in ‘fierce battles’ with Wagner units for Bakhmut’s centre, military says

Fierce fighting was raging for control of the centre of Bakhmut in eastern Ukraine, the longest-running and bloodiest battle of the war, both sides said on Monday.

"Wagner assault units are advancing from several directions, trying to break through our troops' defensive positions and move to the centre of the city. In fierce battles, our defenders are inflicting significant losses on the enemy," the Ukrainian military said in a morning briefing, referring to the Russian mercenary group that has claimed to be leading Moscow's offensive.

Wagner meanwhile said: "the enemy is battling for every metre, the closer we are to the city centre, the harder the battles".

7:00am: HRW sounds alarm on children 'illegally taken' from orphanages in Ukraine

Russia's invasion of Ukraine has had "devastating" consequences for children in residential institutions, with thousands transferred to occupied territories or to Russia, Human Rights Watch said Monday.

In a report released Monday, the watchdog also said the war highlighted the urgent need for reform in Ukraine, which had over 105,000 children in institutions before the invasion, the largest number in Europe after Russia.

"This brutal war has starkly shown the need to end the perils faced by children who were institutionalised," said Bill Van Esveld, associate children's rights director at the New York-based organisation.

"Returning children who were illegally taken by Russian forces should be an international priority," he added.

At least several thousand children have been transferred to Russia or occupied territories, the report said.

It added that 100 institutions that had housed over 32,000 children before 2022 are now in territories under Russian occupation.

12:02am: Arms transfers to Europe almost doubled in 2022, says report

Arms imports into Europe almost doubled in 2022, driven by massive shipments to Ukraine, which has become the world's third-largest destination, researchers said Monday.

With a 93 percent jump from the year before, imports also increased due to accelerating military spending by European states including Poland and Norway, and they are expected to accelerate further, according to the report by the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). 

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NUCLEAR RESURGENCE

France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

AS IT HAPPENED

Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut

AS IT HAPPENED

White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Retraites : Jordan Bardella évoque des “discussions” sur une motion de censure entre les oppositions

« Le gouvernement a une chance de tomber. » Jordan Bardella ne lâche rien et espère que la réforme des retraites ne sera pas actée, et ce, alors que Sénat a voté ce très contesté texte samedi. Invité de l’émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde dimanche 12 mars, le président du Rassemblement national (RN) a affirmé que « des discussions » avaient lieu « à l’Assemblée nationale », en vue d’une motion de censure commune. « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible », a-t-il fait savoir sur le plateau. Pour l’eurodéputé RN, « c’est dans l’intérêt de tous les Français, du modèle social français, que les oppositions peut-être se mettent d’accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement, si le choix du 49.3 est fait ».

.@J_Bardella : « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible. Il y a des discussions à l’Assemblée. Le gouvernement a une chance de tomber. » #QuestionsPol pic.twitter.com/SSPJWO0Mjb

— France Inter (@franceinter) March 12, 2023

Le risque d’un 49.3 ?

L’exécutif peut en effet recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa très critiquée réforme des retraites – qui sera discutée en commission mixte paritaire cette semaine. Toutefois, une telle manœuvre accentue le risque de dépôt de motion de censure par l’opposition. Le RN en avait déjà déposé plusieurs, mais celles-ci avaient été rejetées par les députés. La macronie ne devrait néanmoins pas utiliser de 49.3, comptant d’abord sur la droite pour la soutenir dans le passage du projet de loi.

Jordan Bardella a pourtant rappelé dans Questions politiques que le gouvernement d’Élisabeth Borne et d’Emmanuel Macron n’avait « pas de majorité » et que la réforme des retraites n’avait ainsi « aucune garantie de passer ». « 49.3 ou pas, nous pouvons encore éviter le pire », a-t-il encore plaidé. À l’approche de la huitième journée de mobilisation prévue mercredi 15 mars, le président du RN a enfin appelé à manifester ; « une nécessité », selon lui. 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Actu

Attitude voûtée, douleurs cervicales, tête en avant... ce « syndrome du cou du texto » résulte de l’utilisation intensive des portables et autres tablettes dans une mauvaise position. Nos recommandations.

Hannah Tordjman

Savez-vous qu’en lisant cet article sur une tablette ou un smartphone, vous malmenez sans doute votre nuque ? Selon une étude réalisée par la société spécialisée App Annie, les Français dotés d’un appareil Android ont passé en moyenne trois heures trente quotidiennes sur leur téléphone portable durant le second trimestre de 2021.

Une durée qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. En effet, elle favorise une position voûtée, la tête en avant, un enroulement des épaules, mais aussi des douleurs et raideurs musculaires de la zone des cervicales. Certains spécialistes appellent cela le « syndrome du cou du texto ».

La tête pèse 10 % de notre poids total.

En déplaçant votre tête vers l’avant, c’est comme si vous faisiez supporter un poids à votre cou ! La musculature doit forcer pour soutenir la tête. La position peut donc augmenter la pression sur les disques situés entre les vertèbres du dos. À long terme, les effets peuvent être désastreux et, surtout, irrémédiables. S’il n’est pas question ici de déconseiller l’utilisation des smartphones, il convient toutefois de prendre conscience des mauvaises postures et de ces réflexes.

Sans les mains !

Les raideurs de la nuque ou du dos, les douleurs entre les omoplates et les épaules résultent d’un stress excessif du cou. Un stress qui, trop répété, peut déboucher sur de l’arthrose. Pour éviter d’en arriver là, il existe des astuces.

  • D’abord, taper ses messages à la verticale. Même si la position semble bizarre à adopter, c’est une question d’habitude à prendre. Plus vous placerez votre téléphone à la hauteur de vos yeux, moins vous solliciterez votre nuque. Privilégiez les messages sonores. En les énonçant oralement plutôt qu’en les écrivant, vous éviterez de pencher vos épaules vers l’avant.
  • Ensuite, prenez l’habitude de faire des pauses. Ne restez pas penché sur un écran trop longtemps. Il faut prendre conscience du temps passé dans cette position et faire des interruptions régulières de cinq minutes au minimum.
  • Troisième recommandation : utiliser son ordinateur à la place du téléphone aussi souvent que possible. En le plaçant à hauteur de votre regard et en posant vos coudes et vos avant-bras bien à plat sur une surface plane, vous soulagerez la zone de la nuque.

Pour lutter contre les contractures, les élongations sont une bonne solution. Étirez les bras vers le haut comme si vous vouliez vous accrocher à une barre horizontale au-dessus de votre tête, détendez-vous avec des rotations régulières et lentes de la tête : c’est un gage de bien-être des cervicales.

Bruxisme, une habitude qui fait grincer les dents

Par ailleurs, le réflexe de placer son téléphone entre l’oreille et l’épaule est à proscrire. Enfin, pensez à vous hydrater ! Les contractures ne sont pas toujours dues qu’à de mauvaises positions.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE !Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Santé
New York Times - World

Daily Briefing: War in UkraineU.N. and Russian Officials Discuss Extending Grain Deal in Ukraine

Kyiv March 13, 2:16 p.m.

Moscow March 13, 3:16 p.m.

Washington March 13, 8:16 a.m.

Here’s what we know:

Russia has not said whether it will support an expansion and says the U.S. and Europe have failed to hold up their part of the deal. Here’s what we are covering:

Grain deal, Bakhmut and more: What to watch for this week.

Zelensky names a soldier whose death was captured on video a Hero of Ukraine.

He heeded Russia’s call to enlist. Five months later, he was dead.

Grain deal, Bakhmut and more: What to watch for this week.

Senior Russian officials were meeting with representatives of the United Nations in Geneva on Monday to discuss extending an agreement that allows cargo ships to transport Ukrainian grain past a Russian blockade.

The Black Sea grain deal has been a rare example of cooperation between the countries and is set to expire on Saturday. The agreement, brokered by the U.N. and Turkey, was renewed in November three days before its previous expiration date.

Russian leaders have indicated that they are not satisfied with the deal, and it remains unclear whether or not Moscow will support an extension. Maria Zakharova, a Russian Foreign Ministry spokeswoman, told Russian state media on Sunday that, “so far, only the Ukrainian part has been effectively implemented,” while the Russian end of the bargain “continues to be blocked.”

Although the grain deal’s primary goal was to end Russia’s blockade of Ukrainian exports, it also allowed for more shipments of Russian grain and fertilizer. As part of the pact, the United States and the European Union gave assurances that banks and companies involved in trading Russian grain and fertilizer would be exempt from sanctions. The U.N.’s secretary general, António Guterres, said last week that “exports of Ukrainian — as well as Russian — food and fertilizers are essential to global food security and food prices.”

Ukraine, Turkey and the U.N. have expressed support for extending the deal.

Here are some other developments we’re watching this week:

Bakhmut: Russia continued attacking Ukrainian positions in the eastern city of Bakhmut. Yevgeny V. Prigozhin, the founder of the Wagner mercenary group, whose fighters have helped lead the Russian assault, said on Monday that the battle was “very tough” but that his forces were advancing. The commander of Ukraine’s ground forces, Col. Gen. Oleksandr Syrsky, said Wagner units were “coming from several directions” but insisted Ukraine was repelling them and inflicting “significant losses.” Although Bakhmut’s strategic value is debatable, Moscow is looking for a victory there after setbacks elsewhere in Ukraine.

Lukashenko in Iran: President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus was in Iran on Monday for meetings, including with Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei. Belarus’ foreign and domestic policies are largely dictated by Moscow. Russia is looking for ways to replenish its diminishing stock of arms and ammunition, and Iran has been an important source of drones and other weapons for Moscow.

Moldova: Protests against Moldova’s pro-Western government continued over the weekend. The United States and Moldova have said that the recent demonstrations are organized by pro-Moscow groups who are attempting to incite an insurrection.

Carly OlsonCassandra Vinograd and Andrew Higgins

Zelensky names a soldier whose death was captured on video a Hero of Ukraine.

The Ukrainian soldier who was fatally shot in a chilling video that emerged last week has been named a Hero of Ukraine by President Volodymyr Zelensky.

Mr. Zelensky on Sunday night said he had bestowed the honor on Oleksandr Matsiyevsky, whose death was captured in a video that Ukrainian officials said was the execution of a prisoner of war by Russian forces.

The 10-second video shows the soldier, slightly hunched and with a cigarette dangling from his lip, standing in what appears to be a freshly dug patch of dirt. Exhaling a puff of smoke, he says “Slava Ukraini” — Glory to Ukraine — before gunfire almost immediately erupts from off-camera. The soldier’s body crumples to the ground as voices speaking Russian mock him.

Almost as soon as it began circulating, Ukrainian officials cited the video as proof of Russian war crimes. The prosecutor general’s office said it had opened an investigation, and Foreign Minister Dmytro Kuleba urged the prosecutor of the International Criminal Court to investigate.

Even with conflicting information about the soldier’s identity, he became a symbol of national resolve, with his likeness circulating widely. Some showed him with the word hero, others with angel wings, and more still bearing the phrase Glory to Ukraine.

On Wednesday, Ukraine’s north military district regional administration identified the soldier as Mr. Matsiyevsky, citing information from his family and his fellow servicemen. It said that Mr. Matsiyevsky disappeared in December after he and four other soldiers engaged in a battle with Russian troops on the outskirts of Soledar, a small town near Bakhmut in the eastern Donbas region that Russia took over a few weeks later.

Mr. Matsiyevsky “will be remembered forever,” Mr. Zelensky said in a Telegram post, “for his bravery, for his confidence in Ukraine and for his ‘Glory to Ukraine!’”

Randy Pennell

The State of the War

Advertisement

He heeded Russia’s call to enlist. Five months later, he was dead.

Last September, President Vladimir V. Putin ordered the mobilization of 300,000 men to bolster sagging Russian defenses in Ukraine. At the time, the hordes of men who fled Russia to avoid conscription attracted the most attention. Yet hundreds of thousands of Russians — factory laborers and electricians, medical orderlies and basketball players, tractor drivers and school workers — went off to war.

The promise of payouts of $3,000 or $4,000 a month proved a huge incentive, along with appeals to machismo and the defense of the motherland. “What am I, not a man?” Pvt. Ivan A. Ovlashenko told his sister and his former wife. “I need to protect my country, my daughter.”

In lengthy interviews, the women said they were surprised how Mr. Ovlashenko, largely apolitical to this point, suddenly began parroting the government’s far-fetched talking point about the West planning to use Ukraine as a staging ground to attack Russia. If he did not fight in Ukraine, he said, he would have to battle the enemy on the streets of Bataysk, his hometown, a railroad hub just outside the southwestern city of Rostov-on-Don.

The mobilization shifted the calculus of the war. It was no longer some distant “military operation,” as the Kremlin still calls it, fought by contract soldiers, mercenaries and Ukrainian separatists press-ganged into service. Suddenly, ordinary Russians were thrust into the trenches.

Soon after he deployed to Ukraine last fall, Private Ovlashenko filmed a short video of himself wearing camouflage fatigues and an olive green fleece hatThe clip was meant to reassure relatives back in Russia that his sudden transition to frontline artilleryman was coming along just fine.

Until it wasn’t.

Neil MacFarquhar and Milana Mazaeva

France24 - World

China's new premier vows 'better environment' and 'level playing field' for private sector

Issued on: 13/03/2023 - 08:11Modified: 13/03/2023 - 08:12

NEWS WIRES

New Chinese Premier Li Qiang sought to reassure the country's private sector on Monday, saying the environment for entrepreneurial businesses will improve and that equal treatment will be given to all types of companies. 

Li, the former Communist Party chief of Shanghai, was installed as premier on Saturday during the annual session of China's parliament and is tasked with reviving the world's second-largest economy after three years of COVID curbs.

Making his public debut in a media conference, the close ally of President Xi Jinping said China will take measures to boost jobs and urged officials at all levels to "make friends" with entrepreneurs.

"Developing the economy is the fundamental solution for creating jobs," Li, 63, said in the Great Hall of the People in central Beijing after the closing of the parliamentary session.

Li faces challenges including weak confidence among consumers and private industry, sluggish demand for exports and worsening relations with the United States.

A career bureaucrat in some of China's most economically vibrant regions, Li talked up his track record with the private sector, which has been rattled in recent years by a sweeping regulatory clampdown targeting industries including internet platforms and private education.

"Indeed, last year there were some incorrect remarks about the development of the private economy, which worried some entrepreneurs," Li said in his televised address, without giving details.

"Private entrepreneurs or enterprises will enjoy a better environment and broader space for development ... we will create a level playing field for all kinds of market entities and we will make further efforts to support private entrepreneurs to grow and thrive."

At the opening of the annual parliamentary session, China set a GDP growth target of around 5%, its lowest goal in nearly three decades, after the economy grew just 3% last year.

Achieving the target would not be easy, with China facing many difficulties this year, Li said.

Li replaces Li Keqiang, who retired after serving two five year terms during which he was seen to be increasingly sidelined as Xi tightened his grip on control of the economy.

Investors hope the new premier's close ties with Xi enable him to push for more business-friendly policies.

At under 90 minutes, Li's media briefing was shorter than the annual sessions held in recent years by his predecessor, which could exceed two hours.

'Great Wall of Steel'

Earlier on Monday, Xi said China needs security to develop and must modernise its military to make it a "Great Wall of Steel", calling for China to step up its ability to safeguard national security and manage public security.

Xi was speaking for the first time since the National People's Congress, China's parliament, unanimously voted to confirm him in a precedent-breaking third term as China's president.

"Security is the foundation for development, stability is the prerequisite for prosperity," Xi, 69, said.

 

The ruling Communist Party is expected to tighten party oversight over security matters, a move that comes after Xi replaced top security officials with his trusted allies.

Xi said China will distribute the fruits of development more equitably, in an effort towards "common prosperity", his signature policy of reducing the wealth gap by ways such as asking private firms to pitch in.

China must achieve greater self-reliance and strength in science and technology, Xi said, a call that comes as the United States blocks China's access to chip making equipment and other cutting-edge technologies.

On Taiwan, the self-ruled island which China claims its own and a major producer of semiconductors, Xi said China must oppose pro-independence and secessionist activities and the interference of external forces.

China's relations with the United States sank to a low after U.S. House Speaker Nancy Pelosi visited Taiwan in August 2022. China launched unprecedented military drills around Taiwan and halted military dialogue with Washington.

(Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

What to expect from Xi Jinping in the next five years as Chinese president

Xi Jinping opens 20th Chinese Communist Party Congress by hailing policies at 'critical moment'

China's Xi Jinping to meet Russia's Vladimir Putin as tensions grow with West

Valeurs Actuelles

Retraites : les députés écologistes déposent une proposition de loi pour supprimer le 49-3

La gauche veut supprimer le 49-3. Dimanche 12 mars, le député écologiste Europe Écologie-Les Verts Jérémie Iordanoff a déposé une proposition de loi pour abroger l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, rapporte Le Figaro. Cet article permet au gouvernement d’engager la responsabilité de l’exécutif devant l’Assemblée nationale sur un texte de loi. Le dépôt de cette proposition (PPL), qui a été cosignée par les autres députés du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et ne sera pour l’instant pas débattue – n’ayant pas été inscrite à l’ordre du jour – a pour but de « faire monter la pression sur le gouvernement » avant une potentielle utilisation de cette disposition constitutionnelle jeudi prochain dans le cadre du projet de loi sur la réforme des retraites, explique Jérémie Iordanoff. Et d’obliger l’ensemble des parlementaires à se positionner sur ce sujet. « Avec le 49-3, le gouvernement légifère à la place du législateur. Cela devient très compliqué pour la crédibilité du système démocratique dans son ensemble », avance le député écologiste isérois.

La Nupes soutient l’abrogation, la majorité et la droite vent debout contre une telle proposition

Dans les rangs de la Nupes, et en particulier du côté de la France insoumise, cette initiative du député écologiste est vue d’un bon œil. « C’est dans le programme commun de la Nupes et nous avons tous fait campagne là-dessus », rappelle d’ailleurs le député LFI Hadrien Clouet. « Nous sommes une exception européenne. Il y a une domination de l’exécutif sur le Parlement : il fixe l’ordre du jour et n’est pas obligé de composer avec qui que ce soit », regrette-t-il. Chez les alliés socialistes et communistes, si l’avis est plus mitigé, le principe d’un vote en faveur d’une telle abrogation est tout de même accepté.

En revanche, au sein du parti présidentiel Renaissance, l’idée est battue en brèche : « C’est un effet d’annonce et de buzz. Si les écologistes avaient voulu que ce sujet soit débattu et mis au vote, ils l’auraient proposé dans leur niche parlementaire. Or, ils ne l’ont pas fait », dénonce la patronne du groupe, Aurore Bergé.

Même son de cloche à droite, tant chez les Républicains qu’au Rassemblement national : « Au lieu de chercher le buzz avec une PPL qui n’a aucune chance d’être mise à l’ordre du jour, Iordanoff aurait mieux fait de voter notre motion référendaire ou notre motion de censure. L’efficacité aurait été immédiate », tacle la députée RN Edwige Diaz. Pour le député LR Aurélien Pradié, cette abrogation est un faux problème : « Ce n’est pas le 49-3 le problème. Le débat qui nous occupe aujourd’hui, ce n’est pas le 49-3, c’est le 47-1, le non-vote de l’Assemblée qui représente le peuple, le vote bloqué au Sénat, les non-réponses de l’exécutif lors des débats, le non-dialogue social et le mépris politique exprimé par le président », estime-t-il.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

BBC reverses Lineker suspension after row over criticism of UK asylum policy

Issued on: 13/03/2023 - 12:13

NEWS WIRES

Gary Lineker will return as presenter of flagship BBC football show Match of the Day, the broadcaster said Monday, ending a crisis sparked by his criticism of the UK government's new asylum policy.

"Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend," said BBC director-general Tim Davie.

The former England footballer was removed after using Twitter to compare the language used to launch the new policy to the rhetoric of Nazi-era Germany.

Fellow presenters, pundits and commentators then refused to work over the weekend in support, throwing the broadcaster's sports coverage into disarray.

Lineker tweeted on Monday that "I cannot wait to get back in the MOTD chair on Saturday.

"However difficult the last few days have been, it simply doesn't compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away," he added.

Davie apologised for the disruption to the service, saying he recognised the "potential confusion caused by the grey areas of the BBC's social media guidance. 

"Impartiality is important to the BBC. That is a difficult balancing act to get right where people are subject to different contracts and on air positions, and with different audience and social media profiles," he said.

An independent review into the guidance will be conducted, including how it applies to freelancers such as Lineker, he added.

(AFP) 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

BBC crisis escalates as presenters, players support football host Lineker

BBC presenter Lineker pulled from air over '1930s Germany' post on UK migrant policy

New York Times - World

Russia-Ukraine War

‘Russia Outside Russia’: For Elite, Dubai Becomes a Wartime Harbor

In the exclusive neighborhoods and palatial shopping malls of the United Arab Emirates’ biggest city, wealthy Russians can build a new life without having to cut ties to their home country.

The Marina District in Dubai, in the United Arab Emirates. Many Russians favor this area when they first arrive in the country.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Anton Troianovski

Photographs by Andrea DiCenzo

DUBAI, United Arab Emirates — On an artificial island on the edge of the Persian Gulf, Dima Tutkov feels safe.

There are none of the anti-Russian attitudes that he hears about in Europe. He has noticed no potholes or homelessness, unlike what he saw in Los Angeles. And even as his ad agency turns big profits back in Russia, he does not have to worry about being drafted to fight in Ukraine.

“Dubai is much more free — in every way,” he said, sporting an intricately torn designer T-shirt at a cafe he just opened in the city, where his children are now in a British school. “We are independent of Russia” he said. “This is very important.”

A year into a historic onslaught of economic sanctions against Russia over its invasion of Ukraine, Russia’s rich are still rich. And in Dubai, the United Arab Emirates’ biggest city, they have found their wartime harbor.

Among the city’s waterfront walkways, palatial shopping malls and suburban cul-de-sacs, Russian is becoming a lingua franca. Oligarchs mingle in exclusive resorts. Restaurateurs from Moscow and St. Petersburg race to open there. Entrepreneurs like Mr. Tutkov are running their Russian businesses from Dubai, and opening up new ones.

Dubai’s new Russian diaspora spans a spectrum that includes multibillionaires who have been punished with sanctions and middle-class tech workers who fled President Vladimir V. Putin’s draft. But to some extent, they share the same reasons for being in the Emirates: It has maintained direct flights to Russia, staked out neutral ground on the war in Ukraine, and, they say, displays none of the hostility toward Russians that they perceive in Europe.

“Why do business somewhere that they’re not friendly to you?” says Tamara Bigaeva, who recently opened a two-story outpost of a Russian beauty clinic that is already welcoming longtime clients. “In Europe, they clearly don’t want to see us.”

Indeed, a major draw of Dubai is that it is apolitical, according to interviews with Russians who have settled there. Unlike in Western Europe, there are no Ukrainian flags displayed in public and no rallies of solidarity. The war itself feels far away. Anyone in Dubai harboring anti-Russian sentiments would most likely keep them to themselves, anyway; protests in the Emirates’ authoritarian monarchy are effectively illegal, and freedom of assembly is severely limited.

The presence of wealthy Russians in Dubai at a time when they have been largely cut off from the West shows how Mr. Putin has been able to maintain the social contract that is key to his domestic support: In exchange for loyalty, those close to power can amass enormous riches.

The State of the War

In fact, one political scientist, Ekaterina Schulmann, said Mr. Putin has been signaling to businessmen that he is prepared to remove still more obstacles to enrichment. A recent law, for example, frees lawmakers from having to make public their income and property.

“Yes, we’ve cut you off from the First World, but things won’t get any worse for you,” Ms. Schulmann said, describing how she sees Mr. Putin’s revised contract with the elite. “First of all, there are many other countries that are friendly to us. Second, you’ll have plenty of opportunities to get even richer, and we will no longer prosecute you for corruption.”

Publicly, Mr. Putin has been calling on jet-setting Russian elites to refocus their lives and their investments inside Russia. But the rich who have relocated to Dubai have other ideas.

“For all of us, this is an island of safety for a certain period of time,” said Anatoly Kamenskikh, a Russian real estate salesman who brags that his team sold $300 million worth of property in Dubai last year — the vast majority to Russian citizens. “Everyone is trying to park their assets somewhere.”

Mr. Kamenskikh’s real estate developer, Sobha Realty, celebrated Dubai’s Russian-driven real estate boom by setting up a miniature St. Basil’s Cathedral and artificial snow outside the sales office. A section of the artificial island called the Palm Jumeirah is lined with Russian restaurants and nightclubs, one of which was packed on a recent Wednesday night as guests ordered $1,200 bottles of Dom Pérignon Champagne that dancing waiters delivered with lighted sparklers.

When one drunken guest yelled out, “Glory to Ukraine!” the bouncers swiftly saw him out.

“You get the feeling that they have their head in the sand,” Dmytro Kotelenets, a Ukrainian entertainment producer who moved to Dubai with his family, said of the Russians around him. “They either don’t want to notice what’s happening between Russia and Ukraine, or they think that nothing has changed.”

In his state-of-the-nation speech last month, Mr. Putin called on Russia’s wealthy to “be with your Motherland” and to bring their financial assets home, rather than to view Russia “as simply a source of income” from abroad.

In fact, many of Russia’s rich are simply shifting their lives to the United Arab Emirates, which — like the rest of the Middle East — has refused to join the West’s sanctions against Moscow.

“I’m in Dubai, I’m chilling,” go the lyrics to the current No. 1 song in Russia, according to Apple Music. “Yeah, I’m rich, and I don’t hide it.”

The Emirates has a population of about 10 million, of whom only about a million are Emirati citizens. The rest are expatriates, including millions of Indians and Pakistanis, and smaller numbers of Europeans and Americans.

A New York Times analysis of flight records last spring found that the United Arab Emirates became the top destination for private flights out of Russia in the weeks after the invasion, which began Feb. 24, 2022. Since then, by all accounts, the country’s allure has only grown.

Russian government statistics show that Russians took 1.2 million trips to the Emirates in 2022, compared with one million in the pre-pandemic year of 2019. Many of those visitors put down roots: Russians were the leading nonresident buyers of Dubai real estate in 2022 by nationality, according to Betterhomes, a Dubai brokerage.

First, there are the tycoons. Andrey Melnichenko, a Russian coal and fertilizer billionaire, moved to the United Arab Emirates last year after sanctions forced him to leave his longtime home in Switzerland. Last month, in the hushed lobby of an exclusive resort, another penalized Russian businessman said he was in town for a birthday party.

Russian officials and their families also visit, though they try to avoid calling attention to their presence, and for good reason: In the northwest Russian region of Vologda, the pro-Kremlin United Russia party expelled two local lawmakers after social media posts placed them in Dubai. One of them, Russian journalists studying their posts reported, was vacationing there with Ksenia Shoigu, the daughter of the Russian defense minister.

The elite cross paths at Angel Cakes, an Instagram-friendly cafe that Mr. Tutkov, the advertising entrepreneur, opened on an artificial island called Bluewaters in the shadow of the world’s tallest Ferris wheel. One frequent guest of the cafe, the former president of a major Russian company, quipped, “Dubai is becoming a part of Russia outside Russia.”

Mr. Tutkov dismissed as an “illusion” the idea that sanctions had wrecked the Russian economy. His advertising agency, he said, was profiting as companies race to fill the vacuum left by Western corporations that pulled out of Russia. His clients include Haier, a Chinese home appliance maker trying to break into a market that had been dominated by more established brands.

Sanctions on the financial system also proved no hindrance. Last summer, the ruble soared to historic highs against the dollar. Mr. Tutkov said he took advantage of the exchange rate by using Russian banks that had not been placed under sanction to move some of his ad agency’s profits to Dubai.

“We were exchanging into dollars and transferring them here,” he said. “In dollars, we were getting colossal excess profits, you understand? And everyone was doing this.”

Mr. Tutkov and his family had planned to spend the summer in Moscow. But after Mr. Putin’s draft last fall, he is no longer sure he will go back.

“These are colossal risks,” said Mr. Tutkov, 39. “What if you can’t leave or they take you into the army or something?”

The diaspora also includes smaller earners, among them art-world types, technology workers and employees of Western companies that relocated their Moscow offices to the city.

Dmitri Balakirev, who worked in tech in the Ural Mountains, left Russia because he opposed the war, he said, and went to Dubai because he had visited it previously thanks to direct flights from his city.

Mr. Balakirev decided to stay and start a real estate agency. He judged that direct flights to Russia were likely to remain, allowing him to stay in touch with his relatives. And he saw it as a place where he could make a living.

Emirati officials say that their banks follow all American sanctions-related rules. Indeed, many Russian émigrés say that among the hardest parts about moving to Dubai is opening a bank account, attributing monthslong waits to the banks’ exacting compliance requirements.

“There are many Russians who are not sanctioned and are interested in safer havens,” Anwar Gargash, a diplomatic adviser to the Emirates’ president, told reporters last year.

Among those who found a haven in Dubai last year is the Russian pop star Daria Zoteyeva, the singer of Russia’s current No. 1 hit. She now lives in an unfinished luxury housing development in the desert. At night, a light show flashes across the Burj Khalifa, the world’s tallest skyscraper, in the distance.

To make music, Ms. Zoteyeva said in an interview on a roadside bench, “you need to be in a good mood.” Dubai, she goes on, is a “sunny place” where the war “doesn’t affect you.” She refuses to take a position on the war, which she calls “this whole situation.”

“It’s to avoid letting go of my audience, and to make money,” she said, explaining her silence. “Because it’s a lot of money. It’s a lot of money.”

Vivian Nereim contributed reporting from Riyadh, Saudi Arabia, and Alina Lobzina from London.

Advertisement

France24 - World

North Korea announces missile launch as US-South Korea drills begin

Issued on: 13/03/2023 - 00:44

NEWS WIRES

Nuclear-armed North Korea test-fired two strategic cruise missiles from a submarine on Sunday, state news agency KCNA said on Monday just as US-South Korea military drills were due to begin.

"Strategic" is typically used to describe weapons that have a nuclear capability.

KCNA said the launch confirmed the reliability of the system and tested the underwater offensive operations of submarine units that form part of North Korea's nuclear deterrent.

South Korea's Joint Chiefs of Staff said the military was on high alert and the country's intelligence agency was working with its US counterpart to analyse the specifics of the launch.

On Monday, South Korean and American troops were scheduled to begin 11 days of joint drills, dubbed "Freedom Shield 23," which will be held on a scale not seen since 2017.

The drills will strengthen the allies' combined defensive posture, the two militaries have said, and will feature field exercises including amphibious landings.

North Korea has long bristled over drills they regard as a rehearsal for invasion. It has conducted a record number of missile tests and drills in the past year in what it says is an effort to boost its nuclear deterrent and make more weapons fully operational.

The submarine launches aimed to show North Korea's determination to control a situation in which, KCNA said, "the US imperialists and the south Korean puppet forces are getting evermore undisguised in their anti-DPRK military maneuvers."

DPRK stands for North Korea, officially the Democratic People's Republic of Korea.

KCNA said the strategic cruise missiles were fired from the "8.24 Yongung" submarine in the water off the east coast of Korea in the early hours of Sunday.

The missiles traveled some 1,500 kilometres (932 miles) before hitting a target in the sea, the KCNA report said.

North Korea has a large submarine fleet but the 8.24 Yongung (August 24th Hero) is its only known experimental ballistic missile submarine. Analysts say it plays a critical role in the development of missiles, submarine technology and operational procedures, as well as hands-on training of new submariners.

North Korea has said it is building an operational ballistic missile submarine.

While overseeing a short-range ballistic missile (SRBM) launching exercise on Thursday, North Korean leader Kim Jong Un ordered the military to intensify drills to deter and respond to a "real war" if necessary.

On Sunday state media reported that Kim led a ruling party meeting to discuss and decide on "important, practical measures" to boost the country's war deterrence in the midst of stepped-up actions by the United States and South Korea. The report did not provide specifics on the measures.

(Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills

North Korea's Kim opens farming summit amid reports of food shortages

North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : le patron de Renaissance Stéphane Séjourné n’est pas favorable au 49-3

Rassembler une « majorité ». C’est toujours l’ambition de Stéphane Séjourné pour faire adopter la réforme des retraites. Alors que le texte s’apprête à passer en commission mixte paritaire (CMP) après d’âpres débats dans les deux chambres du Parlement ainsi que plusieurs journées de mobilisation dans la rue, le patron de Renaissance n’est toujours pas de l’idée de passer en force sur ce texte. « Je ne suis pas favorable au 49-3 sur ce texte. Le vote est légitime pour ce texte car on peut avoir une majorité. Jusqu’au bout, nous devons rester dans cette optique », a assuré l’eurodéputé, auprès du JDD, ce 12 mars.

« Ce texte peut et doit avoir une majorité. En responsabilité, je demande aux Républicains de voter cette réforme, conformément à ce qu’ils portent depuis des années. Une partie du groupe LR a été constructive : le Gouvernement leur a concédé des avancées », a encore expliqué le patron du parti présidentiel, assurant que le président de LR, Éric Ciotti, « devra montrer qu’au sein de son groupe il est majoritaire ».

« Le rôle des parlementaires, c’est de débattre »

Dans l’entretien accordé au JDD, Stéphane Séjourné n’a également pas manqué de tacler la stratégie de l’opposition, que ce soit dans la chambre haute ou basse du Parlement. « À l’obstruction outrancière de La France insoumise à l’Assemblée nationale a succédé l’obstruction honteuse de la gauche au Sénat, qui a essayé d’empêcher le vote. C’est un aveu d’échec de la part des oppositions qui n’ont pas de contre-projet à proposer », a-t-il assuré.

« Le Gouvernement a tout fait pour qu’il y ait un vote au Sénat. Le rôle des parlementaires, c’est de débattre et de faire voter la loi. Ce n’est pas l’un ou l’autre », a encore martelé le patron du parti présidentiel. Selon lui, cette séquence difficile pour l’exécutif ne doit d’ailleurs pas avoir de conséquences sur le long terme. « L’épisode des retraites ne doit pas nous faire dévier de notre cap : nous voulons bâtir une France plus unie, plus indépendante, plus verte, dans une Europe plus forte », a-t-il conclu.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

BBC Ends Suspension of Top Sports Host After Staff Mutiny

Advertisement

Supported by

The move calms a crisis at the publicly funded broadcaster after Gary Lineker, a former soccer star, was removed from a flagship show because of a tweet about immigration policy.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Mark Landler

Reporting From London

The BBC announced on Monday that it had reached an agreement with Gary Lineker, a star sports personality, that will allow him to return to hosting its flagship soccer program, “Match of the Day.”

The move defuses a crisis that began with a politically charged post that Mr. Lineker posted on Twitter last week about the British government’s immigration policy and escalated into a staff mutiny that threatened the BBC’s reputation and stability.

“Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend,” Tim Davie, the broadcaster’s director general, said in a statement.

Mr. Davie said the BBC would launch an independent review into its social media guidelines.

In a Twitter post, Mr. Lineker said, “After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this.” He also thanked his colleagues at the network who had supported him.

Mr. Lineker’s standoff with the BBC had set off a noisy national debate about free expression, government influence and the role of a revered, if beleaguered, public broadcaster in an era of polarized politics and freewheeling social media.

It came after a walkout by Mr. Lineker’s soccer colleagues forced the BBC to radically curtail its coverage of a national obsession, reducing the chatty flagship show he usually anchors, “Match of the Day,” to 20 commentary-free minutes on Saturday.

The BBC struggled over the weekend to work out a compromise with Mr. Lineker that would put him back on the air, after days of controversy about his criticism of a government plan to crack down on asylum seekers.

But the fallout from the dispute is likely to be wide and long-lasting, casting doubt over the corporation’s management, which has made political impartiality a priority but has faced persistent questions about its own close ties to the Conservative government.

“All this has put the BBC’s independence at risk, and its reputation at risk,” said Claire Enders, a London-based media researcher and the founder of Enders Analysis. “That’s unfortunate because this is, at heart, a dispute over whether the BBC can impose its social media guidelines on a contractor.”

Mr. Lineker, 62, is no ordinary contractor, of course. He is perhaps the BBC’s biggest name, a beloved sports figure who made a smooth transition from the playing field to the broadcasting booth, where he has been a weekly fixture since 1999, analyzing games and shooting the breeze with other retired sports stars. He is the BBC’s highest-paid on-air personality, earning 1.35 million pounds, about $1.6 million, in 2022.

But Mr. Lineker, who grew up in a working-class family in Leicester, has never kept his views on social issues a secret. When the government announced strict new immigration plans to cut down on asylum seekers, he posted on Twitter, “This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?”

The British home secretary, Suella Braverman, who is spearheading the policy to stop migrants from crossing the English Channel in small boats, said that Mr. Lineker’s comments diminished the atrocities of the Holocaust. Other Conservative lawmakers said that he had misused his BBC platform — not for the first time — to voice a political opinion.

“We need to make sure we maintain that trust in the independence and impartiality of the BBC,” the chancellor of the Exchequer, Jeremy Hunt, said on Sunday to a BBC journalist, Laura Kuenssberg.

The BBC is not the only media organization to hit turbulence over questions about political expression and social media. Tensions have flared at British newspapers, as well as at The Washington Post and The New York Times, over the Twitter posts of journalists, sometimes critical of their own employers.

“This is a period of social change, where public attitudes toward the media and social media are rapidly evolving,” said Mark Thompson, a former director general of the BBC who was later the chief executive of The New York Times Company. “Editorial teams around the world are racing to catch up.”

What makes Mr. Lineker’s case especially complicated is both his job status — he is a contractor, not a full-time employee, who works for BBC Sports as opposed to BBC News — and the broadcaster’s enforcement of its social media guidelines, which critics say is haphazard at best and hypocritical at worst.

Alan Sugar, a British businessman who hosts the BBC’s version of the American reality TV show “The Apprentice,” has tweeted vociferously against a union leader who has pursued a confrontation with the government, as well as against a former leader of the Labour Party, Jeremy Corbyn, whom Mr. Lineker has also criticized.

Mr. Lineker got into no apparent trouble with his bosses about that, or for speaking out on the air about human rights abuses in Qatar during his coverage of the World Cup soccer tournament there last year.

Mr. Davie, a former marketing executive who also had links to the Conservative Party, has come under fire for his handling of the dispute with Mr. Lineker. In an interview with the BBC over the weekend, he apologized for the spiraling crisis, which forced the broadcaster to all but scrap two days of sports programming.

“This has been a tough time for the BBC,” Mr. Davie said. “Success for me is getting Gary back on air and together we are giving to the audiences that world-class sports coverage which, as I say, I’m sorry we haven’t been able to deliver today.”

Mr. Davie, who was appointed during the Johnson government, has made upholding the BBC’s political impartiality one of his major goals as director general. But he denied that the broadcaster was bowing to pressure from the government or Conservative politicians, and said he had no plans to resign.

Advertisement

France24 - World

China's Xi stresses security, calls its military "Great Wall of Steel"

Issued on: 13/03/2023 - 12:50Modified: 13/03/2023 - 12:52

China needs security to develop and must modernise its military to make it a "Great Wall of Steel", President Xi Jinping said on Monday, amid mounting tensions with the United States. Speaking for the first time in his precedent-breaking third term as head of state, Xi called for China to step up its ability to safeguard national security and manage public security.

L'Humanité

Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

Entretien

Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

Gaël De Santis

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

Guerre en UkraineUkraineRussiemouvement de la paix
France24 - World

India extend Test dominance over Australia with series win

Issued on: 13/03/2023 - 12:48

Ahmedabad (India) (AFP) – India won their fourth series in a row against Australia after a fourth and final Test lit up by an epic 186 by Virat Kohli ended in a draw on Monday in Ahmedabad.

The hosts won the series 2-1 and the world's two top-ranked teams will do battle again on June 7-11 at The Oval in the World Test Championship final.

Even before the players shook hands on day five, India knew they had reached the WTC decider thanks to New Zealand's thrilling last-ball win over Sri Lanka earlier in the day.

It will be India's second successive WTC final, having lost the inaugural edition to New Zealand in 2021.

Australia reached 175-2 in their second innings in the final session of play at the world's biggest cricket stadium when the players of both teams called it a day.

"We do understand the importance of this series and the opposition. Lot of hard work has gone into this," India skipper Rohit Sharma said.

Coach Rahul Dravid told broadcaster Star Sports: "It was a really hard-fought series, there were moments where we were put under extreme pressure by a really good cricket team and we responded."

India similarly lifted the Border-Gavaskar Trophy at home in 2017 and then beat the Australians in their own back yard in 2018-19 and 2020-21, each time 2-1.

Travis Head (90) and Marnus Labuschagne (63 not out) snuffed out India's push for a victory on the final day with a stand of 139 after nightwatchman Matthew Kuhnemann fell early for six.

The left-handed Head, capping a successful series after being left out of the first Test, missed out on his century after being bowled by Axar Patel.

Regular opener Usman Khawaja did not to bat due to "lower leg soreness" after getting hurt while fielding on day four.

The match in Ahmedabad belonged though to Kohli, who hit a masterful knock on day four to end a Test century drought of 1,205 days since his previous ton.

The marathon 364-ball knock blocked every chance of a potential defeat for the hosts after Australia posted 480 on a vastly different pitch from the previous three Tests.

Expectations and more

Kohli, one of the best players of his generation, recorded his 28th Test century to power India to 571 all out on Sunday as India managed a lead of 91 after their first innings.

"I think in Test cricket I wasn't able to play with my tempo and template that I have played with for the last 10 years for a while now," said the man-of-the-match.

Kohli's partnership of 162 for the sixth wicket with Axar, who hit his third half-century of the series with an attacking 79, marked India's dominance on Sunday.

Opener Shubman Gill hit 128 to lead India's reply and make the most of his opportunity after being added to the team in place of struggling KL Rahul in the third Test.

Indian spinner Ravichandran Ashwin excelled with his six wickets in Australia's first innings, in a run-filled match which was at odds with the first three Tests.

Ashwin managed 25 wickets in the series, ahead of Ravindra Jadeja's 22, as the spin duo received the player-of-the-series award jointly.

Not to be outdone, Australian spinner Nathan Lyon took 22 wickets including three in the final Test and was ably supported by up-and-coming spinners Todd Murphy and Kuhnemann.

"The spinners bowled really well," said stand-in-skipper Steve Smith.

"Murphy and Kuhnemann bowled with composure. Lyon bowled his best in the first innings here, the best I have seen him bowl."

Dogged Australia

An Australia team which lost several players to injury and personal circumstances had appeared on the brink of chaos after being well beaten inside three days in the first two Tests.

But the tourists roared back to win the third match in Indore in just over two days on a viciously turning track to keep the series alive until the final match.

Smith led Australia in the final two Tests after regular captain Pat Cummins returned home to be with his seriously ill mother. She died last week.

The two teams now head into three one-day internationals starting Friday in Mumbai, ahead of the 50-over World Cup in India later this year.

© 2023 AFP

L'Humanité

Walter Baier, solidaire des Français

Un jour avec

Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

Gaël De Santis

Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

autricheRéforme des retraitesparti de la gauche européenneGuerre en Ukraine
New York Times - World

As Economy Falters, China’s New Premier Tries to Boost Business Confidence

Advertisement

Supported by

Li Qiang, the country’s No. 2 leader, sought to reassure entrepreneurs who have been wary of making new investments.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Keith Bradsher and Chris Buckley

Keith Bradsher reported from Beijing and Chris Buckley from Taipei, Taiwan.

BEIJING — China’s new premier, the country’s No. 2 leader after Xi Jinping, sought on Monday to reinvigorate confidence in the faltering economy, promising that private-sector companies would be treated equally with state-owned ones and that the property rights and other interests of entrepreneurs would be strictly respected.

Premier Li Qiang, who took office on Saturday, strongly endorsed the role of entrepreneurs after a decade in which the state and the ruling Communist Party have played a steadily growing role in China’s economy, with some pro-party commentators castigating big businesses. Weak confidence, spending and investment by consumers and private businesses have hurt the economy, which has slowed sharply over the past few years.

The Communist Party is under immense pressure to revive growth, which was battered by nearly three years of “zero Covid” restrictions, including mass testing and quarantines. Lengthy city lockdowns that confined hundreds of millions of people to their homes disrupted factory production and left consumers and businesses alike with little confidence to spend.

Even after the government lifted those pandemic rules in December, many entrepreneurs have been wary of making new investments. Some have even left the country as the climate for private businesses has deteriorated.

The state-led banking system has been steering more loans in recent years to state-owned enterprises. Government-controlled construction companies have squeezed out many private real estate developers. The Communist Party has insisted on a larger role in the decision-making of private companies. And many local governments have forced private companies to make large “donations” or pay arbitrarily imposed fines to help cover the costs of social programs.

Speaking on Monday at his first news conference as premier, Mr. Li delivered the most forceful statement by a Chinese leader in years of the need to preserve the vitality of the private sector. He promised a commercial environment “in which businesses of all forms of ownership will be treated equally, protecting the property rights and interests of entrepreneurs according to the law, encouraging fair competition between business entities of all types.”

He offered no specifics about reviving the economy. He cautioned that even China’s goal of 5 percent growth this year, the lowest target in decades, would not be easy to achieve, particularly at a time when many other countries also face significant economic challenges.

More on China

But he offset short-term concerns about growth by making a case for China’s continued economic strengths. “There is the massive scale of its market, its comprehensive array of industries, abundant human resources, and a robust base for development — even more important, there are our clear institutional advantages,” he said, apparently referring to Communist Party rule.

Mr. Li’s remarks triggered a sharp jump on Monday morning in share prices in Hong Kong and a smaller but notable increase in mainland China, even as markets elsewhere in Asia fell on worries about government takeovers of two troubled banks in the United States.

Mr. Li’s comments were particularly noteworthy because he, unlike his predecessor, is seen as a close ally of Mr. Xi, who has overseen the ever-expanding role of the Communist Party in daily life and who has tended to emphasize security over economic growth.

Mr. Xi delivered brief remarks before Mr. Li at the close of the nine-day annual session of China’s largely ceremonial, Communist Party-controlled legislature, the National People’s Congress. Mr. Xi did not mention the country’s economic challenges, focusing to a considerable extent on the need for security and stability.

The difference in tone and substance between the two men’s comments suggested that Mr. Xi would leave the details of economic policy to the premier, while Mr. Xi would play the role of the paternalistic Communist Party leader who provides security for the people but is not directly responsible for the month-to-month vicissitudes of the economy.

Many business leaders in China have been worried as Mr. Xi’s emphasis on national security has been used to justify greater party involvement in private companies’ affairs, as well as strong pressure on businesses to cooperate with the military under a so-called “civil-military fusion” policy. But Mr. Xi repeated his case that emphasizing national security was fully consistent with economic progress.

“Security is the foundation of development, and stability is the precondition for strength and prosperity,” Mr. Xi said.

Mr. Xi and Foreign Minister Qin Gang both delivered strong criticisms of the United States early last week, accusing it of seeking to contain China. But when asked on Monday about Sino-American relations, Mr. Li steered clear of geopolitical issues and of any direct criticism of the United States government, choosing instead to endorse free trade and commercial cooperation.

“Opening up to the outside is our fundamental national policy, and no matter how the international situation changes, we will be unwavering in advancing it,” he said.

Mr. Li even suggested that Mr. Xi and President Biden follow up on various understandings they reached during a November meeting in Bali, Indonesia, before the flight of a Chinese spy balloon across the United States led once more to a souring of bilateral relations.

The premier’s news conference with foreign and local journalists at the end of the annual legislative session is presented as a demonstration of political accountability. But the leadership screens questions beforehand, to ensure that no topics that China’s leaders do not want to address publicly are raised.

China’s leaders have taken several steps during the nine-day session to reassure businesses and investors. Mr. Xi, who has sought to tighten the party’s grip over the economy and private businesses, told business leaders that the party embraced private companies as “one of us.”

In a move seen as signaling continuity, the party retained the leaders of the central bank, the Ministry of Commerce and the Ministry of Finance, ending weeks of speculation that Mr. Xi would replace them with a new and possibly less experienced generation of economic policy managers.

“This raft of appointments seems to at least partially buck the narrative that demonstrated fealty to Xi Jinping will trump technocratic competence in assigning top-level government positions,” said Eswar Prasad, a Cornell University economist.

Some signs of economic recovery have emerged. Surveys of purchasing managers suggest that factory activity accelerated strongly in February. In many Chinese cities, the subways, airports and hotels are busy once more.

But youth unemployment remains high, and the housing market is in a slump. China’s factories, the engine of its trade with the world, are facing weakening demand from the United States and Europe.

Construction, another mainstay of the Chinese economy, has slackened because of a slow-motion housing market crash, and this in turn has hurt demand for steel, cement and other materials. China plans to release on Wednesday a wide range of data on industrial production, real estate development, retail sales and other economic activity during January and February.

Amy Chang Chien contributed research from Taipei and John Liu and Chang Che from Seoul.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : Éric Ciotti appelle les Républicains à garder « le cap du courage » et voter le texte

Alors que le texte vient d’être adopté au Sénat et s’apprête à être examiné en commission mixte paritaire (CMP), Éric Ciotti fait un rappel à l’ordre pour ses troupes. Dans une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche, ce 12 mars, le président des Républicains appelle les élus de son parti à voter pour la réforme des retraites du Gouvernement, dans « l’intérêt supérieur de la nation ».

« Je veux dire aux Français que nous comprenons leur colère et que nous sommes déterminés à fermer cette parenthèse qui a tant abîmé la France. Mais aussi que notre pays ne peut pas perdre davantage de temps », assure le député des Alpes-Maritimes, dans l’hebdomadaire. Avant de développer : « Nous devons être au rendez-vous de la situation et de nos responsabilités pour garantir l’équilibre de notre système par répartition sans appauvrir nos retraités ou diminuer le salaire des actifs. »

Pas la « béquille de la Macronie »

Pour le président des Républicains, il est important que cette réforme soit concrétisée, « qu’importe les intérêts partisans » qu’elle implique. « Nous ne serons ni la béquille de la Macronie ni la béquille des Insoumis. Car notre fibre sociale n’a rien de commun avec la démagogie dépensière de l’extrême gauche et car nous partageons la colère des Français vis-à-vis d’un gouvernement qui ne cesse de nourrir leur désarroi », a-t-il assuré dans le JDD.

Rappelant à plusieurs reprises son « gaullisme », Éric Ciotti souligne son attachement au système de retraites français, « fondé sur la solidarité entre générations », qui est « l’héritage » de la Libération. « Sa préservation est d’ailleurs l’œuvre inlassable de la droite : de la réforme Balladur à la réforme Sarkozy en passant par les réformes Fillon, nous avons toujours mené le combat de sa pérennité », affirme-t-il encore dans l’hebdomadaire, insistant sur le fait que les Républicains continueront à mener ce combat.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

France pension reform: Rubbish piles up in strike-bound Paris

Issued on: 13/03/2023 - 12:48Modified: 13/03/2023 - 12:52

Thousands of tonnes of garbage have piled up on streets across the French capital after a week of strike action by dustbin collectors against government pension reforms, city hall said Sunday. Three incineration plants outside the capital have been hit by the work stoppages that have left entire pavements covered in black bags and overflowing bins.

New York Times - World

Biden’s Budget Proposal

Advertisement

Supported by

Biden to Announce Landmark Nuclear-Powered Submarine Deal with Australia and Britain

The arrangement is part of a broader effort to counter China’s military development and assertive territorial claims across Asia.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Edward Wong

WASHINGTON — President Biden plans to announce on Monday a landmark agreement with the leaders of Britain and Australia to develop fleets of nuclear-powered attack submarines that the three nations would use to strengthen their naval forces across the Asia-Pacific region as China bolsters its own navy.

The purchase and training agreements on submarines amount to the first concrete steps taken by the three English-speaking nations to deepen the ambitious strategic partnership called AUKUS that they announced 18 months ago.

The military deal, centered on Australia first buying the attack submarines from the United States and then from Britain, before making their own, marks the first time the United States is sharing the nuclear technology for such vessels in 65 years.

The move is a sign of the degree to which Mr. Biden and his aides are investing in strategic military planning with allies and partners to counter China’s growing capabilities and to prepare for a potential armed crisis over Taiwan, the democratic island with de facto independence that Chinese leaders claim is their territory.

Mr. Biden and the other two leaders, Prime Minister Anthony Albanese of Australia and Prime Minister Rishi Sunak of Britain, are scheduled to visit a U.S. naval base at Point Loma in San Diego to make the announcement on Monday afternoon.

Understand Biden’s Budget Proposal

President Biden proposed a $6.8 trillion budget that sought to increase spending on the military and social programs while also reducing future budget deficits.

The plan involves the three nations expanding — or, in the case of Australia, starting from scratch — their industrial production capacity for nuclear-powered submarines and sharing technology and training with each other, a process that will present many operational challenges. The plan also embeds Britain firmly into American and Australian military strategies in the Asia-Pacific region — and is likely to put London at greater odds with Beijing in the coming years.

The arming of Australia with nuclear-powered submarines is part of a broadening by the Biden administration of the U.S. military’s presence in the Pacific. In recent months, Mr. Biden and his aides have announced they will help Japan build up its military after decades of a pacifist stance by Tokyo, and they will deploy American troops and equipment at more non-U.S. military bases in the Philippines.

The Biden administration has also worked to strengthen cooperation among the nations in the Quad, a nonmilitary partnership that includes the United States, India, Japan and Australia — all countries that are increasingly anxious about China’s expansive territorial claims and strategic intentions in Asia.

Chinese officials say the United States is trying to encircle China by working with allies and partners to constrain its rise. In a rare explicit remark on this, Xi Jinping, China’s leader, said last week during an annual political meeting in Beijing that the United States was leading Western countries to engage in “all-around containment, encirclement and suppression of China,” the Chinese state news agency, Xinhua, reported.

Mao Ning, a Chinese foreign ministry spokeswoman, said last Thursday at a news conference in Beijing that the agreement on the submarines “constitutes serious nuclear proliferation risks, undermines the international nonproliferation system, exacerbates arms race and hurts peace and stability in the Asia-Pacific.”

Australia will first buy three Virginia-class nuclear-powered submarines from the United States — with the option to add two more — that would be delivered starting in 2032. American ship builders and weapons makers are already producing those submarines for the United States on a tight schedule. Australia is then expected to buy a new class of nuclear-powered submarines to be manufactured by Britain. Those vessels would use some technology from the American Virginia-class submarines. All the while, Australian officials, executives and engineers will be learning about the construction process from American and British counterparts, with the aim of making their own such vessels for delivery to their navy in the 2040s.

Some Australian politicians are demanding that Australian leaders ensure the arrangement brings substantial jobs to their country.

Nuclear submarines can stay underwater longer and travel farther than conventional submarines without surfacing. They are a substantial upgrade over the Australian navy’s six diesel electric submarines, which will soon age out of service. The nuclear-powered submarines are the headline items of the AUKUS arrangement, which also includes long-term plans to cooperate on artificial intelligence, quantum computing, cyberwarfare and missiles.

As part of the agreement, the United States and Britain will rotate nuclear-powered submarines into port in Perth, Australia, by 2027. The rotations will give Australian naval commanders and sailors a chance to train on the submarines.

Australian engineers will also work on production sites in the United States and Britain. The first of the new class of British-made submarines are expected to be delivered to the British navy by the late 2030s, before Australia gets the next batch.

Until the new agreement, the United States had shared the technology for nuclear-powered submarines with only Britain, as part of a defense agreement signed in 1958. Officials in Washington say it is one of the “crown jewels” of the U.S. military and the American defense industry.

Officials say Australia would have complete sovereign command over the submarines they buy. Australian commanders will likely ask to have some American and British service members work on the ships to help with the learning process, officials say.

The budget released by the White House on Thursday on Mr. Biden’s spending requests for 2024 mentions submarine modernization and expansion of the industrial base. That includes bolstering “four public naval shipyards to meet future submarine and carrier maintenance requirements,” it says.

The final point listed in a section on the budget for the Energy Department discusses nuclear submarine technology and explicitly mentions the aims of AUKUS: “The budget also funds the strong technical and engineering foundation that supports the president’s trilateral security partnership — Australia, the United Kingdom and the United States — which provides Australia with a conventionally armed, nuclear powered submarine capability.”

The initial AUKUS announcement in September 2021 by the three English-speaking nations took French leaders by surprise. They expressed outrage at Australia’s withdrawal from a $66 billion deal to buy French-made submarines. The Biden administration and Australian officials then scrambled to placate the French.

Advertisement

Valeurs Actuelles

« Il devait être hébergé avec les garçons » : une femme accuse la mairie de Puteaux de transphobie envers sa fille de 12 ans

Elle accuse la municipalité de « transphobie ». Samedi 11 mars, Le Parisien rapporte qu’une mère de famille envisage de déposer plainte pour « transphobie » à l’encontre de la ville de Puteaux. En effet, elle accuse la municipalité d’avoir confié à un prestataire l’organisation d’un voyage aux sports d’hiver en Italie auquel a participé son enfant de 12 ans, garçon transgenre né fille. Cet enfant a été logé dans un logement avec des filles, conformément à son identité sexuelle d’origine. Une décision qui ne passe pas pour sa mère. Laquelle envisage de déposer plainte.

Discrimination

Pour elle, la transition de son enfant, si elle n’est pas physique (l’enfant, du fait de sa minorité, n’a pas subi d’opération chirurgicale), est actée, du fait de la reconnaissance de son changement d’état-civil. La mairie a échangé avant le voyage avec la mère, et celle-ci a expliqué avoir prévenu les parents des autres enfants en amont. La mère explique que son enfant est revenu « démoli » de ce voyage.

La Ville de Puteaux explique avoir demandé au prestataire de trouver une solution d’hébergement individuel ou semi-individuel. Une requête impossible à satisfaire, faute de chambres disponibles. « On voulait évidemment le bien de cet enfant mais également celui des autres », plaide-t-on au sein du cabinet de la maire, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR).

Par le biais de son avocat, la mère de famille a affirmé déposer plusieurs plaintes pour discrimination à l’encontre de la mairie et du prestataire ayant organisé le voyage. Elle a été reçue mercredi dernier par le directeur de cabinet de la secrétaire d’État à la Jeunesse. La mère de famille a également lancé une pétition contre la transphobie, signée par 450 personnes.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

Entretien

GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

Youness Machichi

Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

Guerre en UkraineChine
France24 - World

Biden hosts UK, Australia to reveal anti-China submarine pact

Issued on: 13/03/2023 - 12:42Modified: 13/03/2023 - 12:45

Leaders of the US, Australia and Britain are set to unveil plans to provide Australia with nuclear-powered submarines on Monday, in a major push against China's ambitions in the Indo-Pacific. US President Joe Biden, Australian Prime Minister Anthony Albanese and British Prime Minister Rishi Sunak will endorse details of the so-called AUKUS project, which was first announced in 2021, at the US naval base in San Diego, California, principal home port of the US Pacific Fleet.

Valeurs Actuelles

Des personnalités dénoncent la plainte déposée contre la journaliste accusée de transphobie Dora Moutot

« Le moindre désaccord doit-il se terminer en procès pour x-phobie ? » C’est ce que se demandent plusieurs personnalités dans une tribune publiée dans Marianne lundi 27 février. Des historiens, médecins, collectifs et associations, journalistes et auteurs – notamment Eugénie Bastié, Élisabeth Lévy, Zineb El Rhazoui ou encore Patrick Pelloux – sont montés au créneau pour dénoncer la plainte déposée contre la journaliste et autrice Dora Moutot. La jeune femme fait l’objet d’une plainte de la part des associations Stop Homophobie et Mousse pour « injures publiques en raison de l’identité de genre », et « provocation publique à la haine ou à la violence envers un groupe de personnes en raison de leur identité de genre ».

Des propos tenus à la télévision

Cette plainte intervient après des propos tenus par Dora Moutot sur le plateau de l’émission Quelle époque sur France 2, le 15 octobre dernier. Elle avait qualifié la première femme trans maire de France, Marie Cau, présente ce soir-là, d’« homme transféminin ». La journaliste avait immédiatement fait l’objet d’injures sur Internet, en étant qualifiée de « transphobe » ou de « militante anti-trans ». Le 15 février 2023, les associations Stop Homophobie et Mousse ont annoncé dans un communiqué déposer plainte contre Dora Moutot.

Atteintes à la liberté d’expression et harcèlement

Mais selon les auteurs de la tribune publiée dans Marianne, la journaliste n’a fait que s’inquiéter « des conséquences concrètes de l’idéologie transgenre pour les femmes, pour les enfants, pour la société entière », sans « stigmatiser les personnes trans ». « On peut ne pas être d’accord avec elle. On peut s’opposer sur le front des idées, mais tenter de la museler en portant plainte : est-ce bien sérieux ? », s’interrogent-ils. Les signataires ont rappelé les atteintes à la liberté d’expression en ce sens au Canada, où des élèves ou professeurs ont été exclus de leur établissement scolaire après « des propos allant à l’encontre de l’idéologie transgenre ». 

En France, des personnalités sont « perpétuellement harcelées, menacées, diffamées, injuriées, violentées physiquement », lorsqu’elles osent dénoncer « les dérives du transgenrisme », déplorent les signataires de la tribune. C’est le cas de certains d’entre eux : la psychologue Céline Masson, la militante féministe Marguerite Stern, ou encore la réalisatrice Sophie Robert. Pour les auteurs de la tribune, il faudra, en tout cas, encore prouver si les propos de Dora Moutot relèvent de la transphobie ou non.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
France24 - World

Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'

Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06

Marc Perelman Follow

FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.

Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".

He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner. 

The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.

Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'

Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.

He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.

The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.

The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".

Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The France 24 Interview

Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'

MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa

L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat

Plenel ne veut pas discuter : Moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat .

Pour une fois, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas. Celui-ci sur France Culture, la semaine dernière, m’a reproché d’avoir préfacé le livre de l’intellectuel israélien Yoram Hazony Vertus du nationalisme. ( Éditions Jean-Cyrille Godefroy). Il est vrai qu’Hazony et moi avons commis le crime des crimes pour un internationaliste obtus : défendre la notion d’état- nation. Celui qui défend la liberté et la souveraineté des peuples. Y compris ceux d’Occident.

A la décharge de Plenel, si par hypothèse hardie, il avait lu l’ouvrage de ce grand auteur conservateur qu’est Hazony, je ne suis pas certain qu’il l’eut saisie, tant notre homme est peu accessible à la nuance.

Toujours est-il que si j’ai commis un Manuel de résistance au fascisme d’extrême- gauche, c’est précisément parce que je me refuse désormais de dialoguer avec les tenants de l’extrême-gauche totalitaire. Et notamment avec un moustachu qui exulta lorsqu’il apprit qu’on avait massacré des sportifs israéliens à trente kilomètres de Dachau.

Avec une extrême-gauche qui , par black- blocs et antifas interposés, fait régner la terreur dans la rue, quand ce n’était pas la mort avec ses Brigades Rouges, son Action Directe et sa Rote Arme Fraktion.

Avec une extrême-gauche intolérante qui empêche ses opposants de s’exprimer dans les universités, de Finkielkraut à Rigault en passant  par Agacinski .

Avec une extrême-gauche qui regarde les antisémites Corbyn ou les islamistes avec les yeux de Chimène , d’Obono à Panot .

Avec une extrême-gauche dont le dernier avatar wokiste est en passe de transformer le monde occidental en hôpital psychiatrique.

Qui persuade les petits garçons d’être des petites filles , ou les petits blancs de devoir laver les pieds des petits noirs.

Qui prétend mensongèrement que c’est le monde judéo-chrétien qui a inventé le féminicide ou l’esclavagisme.

Qui entretient obsessionnellement la détestation du mâle hétérosexuel blanc.

Qui voudrait achever de transformer la France en camp de migrants, et où les autochtones trembleraient pour leur peau sans pouvoir espérer leur salut d’une police forcément raciste.

Le monde qui risque d’advenir, si nous ne faisons rien, est l’oeuvre de l’extrême-gauche dont Plenel est l’un des plus sombres hérauts.

Il sait qu’il a perdu la bataille des idées, raison pourquoi il ne veut pas discuter, mais il sait tout autant qu’il peut gagner la bataille de l’émotion et de la terreur intellectuelle, par ses relais médiatiques puissants, les contre- vérités et le discrédit de ses adversaires.

Alors, oui, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas.

Dans combat culturel, il y a combat.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

Reportage

L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

Vadim Kamenka

Volgograd (Russie), envoyé spécial.

Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky
France24 - World

No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons

Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26

Emerald MAXWELL

Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.

Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers. 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns

WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says

France24 - World

The head of Wagner says Russian fighters near central Bakhmut

Issued on: 11/03/2023 - 15:17Modified: 11/03/2023 - 15:18

FRANCE 24 Follow

The head of Russian paramilitary group Wagner said Saturday his fighters were near the centre of Bakhmut as a top Ukrainian commander insisted it was important to "buy time" ahead of an upcoming counteroffensive. Read FRANCE 24's live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

This live blog is no longer being updated. For more of our coverage on the war in Ukraine, please click here.

10:50pm: Russia suffered more than 500 killed and wounded in one day at Bakhmut

More than 500 Russian troops were killed or wounded in a recent 24-hour period during the battle for the eastern Ukrainian city of Bakhmut, a Ukrainian military spokesman said on Saturday.

Pro-Moscow forces have been fighting for months to take Bakhmut, in the eastern Donbas region. Both sides admit to significant losses and the exact numbers are difficult to verify.

Serhiy Cherevaty, a military spokesperson for forces in the east, said the Russians had launched 16 attacks over a 24-hour period, with 23 clashes taking place in Bakhmut.

"Over the course of the fighting, 221 enemies were killed and 314 sustained injuries of various degrees," he told the national parliament's television channel.

9:10pm: Russian advance in Bakhmut could come with heavy losses, says UK Defense Ministry

Russian forces have made progress in their campaign to capture the city of Bakhmut in eastern Ukraine, the focus of the war's longest ground battle, but their assault will be difficult to sustain without more significant personnel losses, British military officials said Saturday. 

The UK Defense Ministry said in its latest assessment that paramilitary units from the Kremlin-controlled Wagner Group have seized most of eastern Bakhmut, with a river flowing through the city now marking the front line of the fighting.

Ukrainian troops and supply lines remain vulnerable to “continued Russian attempts to outflank the defenders from the north and south” as the Wagner Group's forces try to close in on them in a pincer movement, the UK ministry said. 

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing. The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 11 March 2023.Find out more about Defence Intelligence's use of language: https://t.co/HN8GgP0WNm🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/GKjKAFzu6S

March 11, 2023

9:10pm: Russian Orthodox head appeals against eviction of church from Kyiv

Patriarch Kirill, head of the Russian Orthodox Church, on Saturday asked Pope Francis and other religious leaders to persuade Ukraine to stop a crackdown against a historically Russian-aligned wing of the church.

Kyiv on Friday ordered the Ukrainian Orthodox Church (UOC) to leave a monastery complex where it is based, the latest move against a denomination the government says is pro-Russian and collaborating with Moscow.

Kirill urged religious leaders and international organisations to "make every effort to prevent the forced closure of the monastery, which will lead to a violation of the rights of millions of Ukrainian believers", said a statement posted on the church's website.

Kirill strongly backed Russia's invasion of Ukraine. The UOC says it has severed its ties with Russia and the Moscow Patriarchate, and is the victim of a political witch hunt.

5:01pm: Wagner chief says forces near centre of Bakhmut 

The chief of the Russian mercenary Wagner Group has said in a clip posted Saturday that his forces are close to the centre of the frontline hotspot of Bakhmut.

In a video posted on messaging app Telegram, Yevgeny Prigozhin is seen standing on the rooftop of a high-rise building in what is said to be Bakhmut. 

"This is the building of the town administration, this is the centre of the town," Prigozhin said in the video, pointing towards a building in the distance.

"It is 1 kilometre and 200 metres away," said Prigozhin, who was clad in full military gear. 

Speaking as artillery boomed in the background, Prigozhin said that the most important thing was to receive more ammunition from the Russian army and "move forward".

4:50pm: Ukrainian helicopters target enemy forces near Bakhmut as battle for city continues

Three Mi-8 helicopter gunships rise up from a secret base in Ukraine and head at low altitude for their target near Bakhmut.

As the eastern Ukrainian city nears, one by one the helicopters suddenly rear up, unleash their rockets, bank sharply and return to base, skimming the ground.

The target is "an enemy fortification line made up of troops on the ground, armoured vehicles and a munitions depot", a pilot, Petro, tells AFP after the 30-minute mission.

The fortification lies near Severodonetsk, which the Russian army seized last spring, to the northeast of Bakhmut, where Ukrainian soldiers are still holding out amid heavy losses on both sides.

Click on the video below to learn more about Petro and the battle for Bakhmut:

 

2:46pm: Iran says deal reached to buy Russian fighter jets

Iran has finalised a deal to buy Sukhoi Su-35 fighter jets from Russia, state media reported, as defence cooperation between the two countries deepens.

The air force of sanctions-hit Iran has an ageing fleet of aircraft and has struggled to acquire spare parts to keep its warplanes in use.

In a statement to the United Nations, Tehran said it began approaching "countries to buy fighter jets" to replenish its fleet in the wake of the 1980-88 Iran-Iraq war.

"Russia announced it was ready to sell them" after the expiry in October 2020 of restrictions on Iran purchasing conventional weapons under UN Resolution 2231, said the statement carried late Friday by Iran’s official IRNA news agency

2:33pm: Russia's Wagner Group opens more than 40 recruitment centres

Wagner has been spearheading offensives against cities in eastern Ukraine including Bakhmut, in what has become the longest and bloodiest fight of Russia's year-long invasion. Both sides have suffered heavy losses around Bakhmut.

"Recruitment centres for PMC Wagner have opened in 42 Russian cities," Wagner chief Yevgeny Prigozhin said in a statement, referring to his private military company.

 

2:24pm: Russian shells kill three in Kherson, officials say

A Russian strike on the southern Ukrainian city of Kherson on Saturday left three people dead and two others wounded, authorities said.

"Russian terrorists are shelling Kherson again," Andriy Yermak, the head of Ukraine's presidential office, said on messaging app Telegram. 

He posted a picture of firefighters next to a charred car.

Oleksandr Prokudin, the head of Kherson's regional military administration, said the casualties occurred when a car was hit by a shell and caught fire.

The strike came two days after Russian artillery fire also killed three people in Kherson, according to the Ukrainian presidency. 

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

AS IT HAPPENED

White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'

WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

New York Times - World

Kenzaburo Oe, Nobel Laureate and Critic of Postwar Japan, Dies at 88

Advertisement

Supported by

With his powerful novels and essays, Mr. Oe tried to ensure that Japan learned the lessons of its 20th-century militarism.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Daniel Lewis

Kenzaburo Oe, a Nobel laureate whose intense novels and defiant politics challenged a modern Japanese culture that he found morally vacant and dangerously tilted toward the same mind-set that led to catastrophe in World War II, died on March 3. He was 88.

His publisher, Kodansha, announced the death on Monday. It did not specify a cause or say where he had died.

Mr. Oe was awarded the Nobel Prize in Literature in 1994 for creating what the Nobel committee called “an imagined world where life and myth condense to form a disconcerting picture of the human predicament today.”

Though he often said he wrote with only a Japanese audience in mind, Mr. Oe attracted an international readership in the 1960s with three works in particular: “Hiroshima Notes,” a collection of essays on the long-term consequences of the atomic bomb attacks; and the novels “A Personal Matter” and “The Silent Cry,” which had their genesis in a crisis for him and his wife, the birth of a son with a deformed cranium.

Politically, he was a prominent voice for a generation of dissidents who opposed arming Japan’s defense forces and advocated paying war reparations to China, Korea and other Asian neighbors. He was frequently vilified and occasionally threatened with death by elements on the right, as when he declined to receive Japan’s Order of Culture in 1994 because it was bestowed by the emperor. “I do not recognize any authority, any value, higher than democracy,” he said.

As if in validation of his objections to the country’s whitewashing of history, he was sued for defamation in 2005 for an essay he had written in 1970 asserting that Japanese officers had coerced hundreds of Okinawans near the end of World War II to commit suicide by telling them they would be raped, tortured and murdered by advancing American troops. The plaintiffs were a 91-year-old war veteran and surviving relatives of another veteran, but the suit was seized upon by right-wing politicians who wanted references to the military’s involvement deleted from high school textbooks.

Mr. Oe was able to do little writing while the suit was in court, from 2006 to 2008, but the judge ultimately ruled in his favor: “The military was deeply involved in the mass suicides.”

Mr. Oe was a prodigy from a remote forest village on the western island of Shikoku who became the most important young Japanese writer of his time. While still an undergraduate at the University of Tokyo, he won a major literary prize for short stories. In 1958, he published a remarkable first novel, “Nip the Buds, Shoot the Kids,” about a group of reformatory boys evacuated in wartime to a rural village where they are ordered to bury rotting carcasses of animals killed by a plague.

But by his mid-20s he was in a deep funk, considering suicide, because he saw no way forward in his writing.

Then, in 1963, came a confluence of events that would change his life. That June, his first child was born with a large mass protruding from a lesion in his skull. Without surgery, doctors told him, the boy would die. With surgery, he would have severe mental handicaps.

At first Mr. Oe just wanted to run away, and he did. While the weeks-old infant lay in a hospital, he accepted a journalism assignment to cover an international antinuclear conference in Hiroshima.

“I was escaping from my baby,” he told The New Yorker in a 1995 interview. “These were shameful days for me to remember. I wanted to escape to some other horizon.”

Mr. Oe set out to interview survivors of the blast 18 years earlier and began to draw courage from their example. They did not want to be “a data set of victims,” as he wrote in an introduction to “Hiroshima Notes.” They wanted to live their lives as free individuals. He met women who chose to have babies regardless of the risk that the children could develop leukemia and die, and he encountered many quiet heroes who, he wrote, “did not commit suicide in spite of everything.”

He was especially influenced by Dr. Fumio Shigeto, director of a Hiroshina A-bomb hospital and a survivor himself, who had become one of the first to understand radiation sickness. In The New Yorker interview, Mr. Oe recalled a story that Dr. Shigeto had told him about a young physician who despaired of being any use against such overwhelming suffering. The doctor said he replied, “If there are wounded people, if they are in pain, we must do something for them, try to cure them, even if we seem to have no method.”

Hearing this, Mr. Oe said, “I felt great shame that I was doing nothing for my son — my son, who was silent and could not express his pain or do anything for himself.”

He returned to Tokyo and chose surgery for the child, who was named Hikari — Japanese for “light.” Hikari lived, though he would need perpetual care and would not progress beyond the level of a 3-year-old in many respects. But he also had a gift for music that blossomed as his parents played recordings of bird song, Mozart and Chopin to soothe him. In time, he was able to express his deepest feelings in music and grew to be a popular composer of pieces for flute and piano.

During this time, Mr. Oe wrote “A Personal Matter,” his first mature novel. In the book, a young man has wrecked his chances of a solid academic career by going on a stupendous drinking binge, and now he has a baby with a diagnosis of brain herniation. He escapes, not to an antinuclear conference, but rather to a former girlfriend who has become a sexual adventurer. Their boozy, steamy days and nights culminate in a plan to turn the infant over to a doctor who will let him die, after which they will go to Africa. But he can’t go through with it. He returns the infant to the hospital for surgery, strengthens his marriage and even wins the respect of his mother-in-law.

Mr. Oe followed with “The Silent Cry,” a much more ambitious work whose psychological intensity is infused with his concerns about Japanese history, cultural integrity and mindless consumerism. Here, a vegetative infant is the underlying source of stress in a hopeless marriage. The father is a morose, one-eyed book translator. He has a firebrand younger brother, who lures him to their home island, Shikoku, with a sham business scheme. And there the two brothers find themselves playing out a conflict that echoes events of a hundred years earlier, when their great-grandfather represented the establishment in the face of a peasant uprising fanned by his younger brother. There is incest and a horrific shotgun suicide. Yet in the end there is something like reconciliation and hope.

These two early novels, with their motifs of a son with mental disabilities and a search for meaning in post-atomic-bombings Japan, were rootstock for many of his more than 40 subsequent novels and short-story collections, including “Aghwee the Sky Monster” (1964), “Rouse Up O Young Men of the New Age” (1986), “A Quiet Life” (1990) and “Somersault” (1999).

“I’m a boring person,” he told the Paris Review in 2007. “I read a lot of literature, I think about a lot of things, but at the base of it all is Hikari and Hiroshima.”

He said one of his methods was “repetition with difference — I begin a new work by first attempting a new approach toward a work that I’ve already written. Then I take the resulting draft and continue to elaborate upon it, and as I do the traces of the old work disappear.”

Mr. Oe was Japan’s second Nobel laureate in literature, after Yasunari Kawabata in 1968. In style and substance, the two could hardly have been more different. Where Mr. Kawabata mostly wrote sparse, elegant novels and stories on traditional themes, Mr. Oe stretched the Japanese language to its limits with gnarly sentences that dealt head-on with sex, depression, abnormality and the struggle for human dignity. One American admirer, Henry Miller, likened him to Dostoyevsky in his “range of hope and despair.”

Kenzaburo Oe was born on Jan. 31, 1935, in a village in Ehime Prefecture on Shikoku. His father, a member of a prominent landowning family, drowned in the Pacific war. On the morning of Aug. 6, 1945, his mother was outdoors gathering herbs when she saw a flash in the sky — the atomic bomb explosion over Hiroshima, 100 miles away.

Mr. Oe’s memories of World War II were those of a terrified, disillusioned schoolboy. His teachers would ask the students what they would do if the emperor commanded them to commit suicide. They had to answer, “I would die, sir. I would cut open my belly and die.”

On Aug. 15, Hirohito announced the unconditional surrender to the United States. The 10-year-old Kenzaburo had imagined the emperor as a kind of mystical white bird. He recalled his shock in the essay “A Portrait of the Postwar Generation”: “The adults sat around their radios and cried. The children gathered outside in the dusty road and whispered their bewilderment. We were most surprised and disappointed that the emperor had spoken in a human voice.”

At the University of Tokyo, Mr. Oe majored in modern French literature, but throughout his life his reading ranged widely among European and American writers, with a particular reverence for W.B. Yeats. While his influences included everything from “Huckleberry Finn” to the Russian critic Mikhail Bakhtin’s theory of images of grotesque reality, little of this erudition called attention to itself in his fiction. Nor did he allow a bent for preaching to get in the way of a good story. For that, he used his many essays and lectures, in which he staunchly opposed nuclear power and efforts to revise Japan’s pacifist Constitution.

Mr. Oe also had a quarrel with Japanese society, arguing that, after 25 years of democracy and intellectual ferment following the war, the country had lapsed into a trough of conformity. It was a period, he argued, marked by one-party rule and “insular, unaccommodating” attitudes that prevented constructive relationships with other Asian countries, much less a meaningful role in world affairs.

Mr. Oe is survived by his wife, Yukari, his son Hikari and two other children: a son, Natsumiko, and a daughter, Sakurao, who grew up and left home while Hikari lived with his parents into middle age, composing his music in the same room where his father wrote and rewrote books.

“I’ve spent my life at home, eating the food my wife cooks, listening to music and being with Hikari,” Mr. Oe said in the Paris Review interview. “I feel I have chosen a good career. Every morning I have woken up knowing that I will never run out of books to read. That has been my life.”

Advertisement

L'Humanité

La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine

Reportage

Dans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.

Emmanuelle Chaze

Hostomel (Ukraine), correspondance particulière.

Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.

Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.

Des familles captives

C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.

En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.

Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »

Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.

Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »

Les enfants ont repris les cours

Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.

Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.

Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop » Tous nos reportages, entretiens et décryptages

Partagez les valeurs de l'Humanité

Nous vous proposons cet article en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour soutenir le travail de notre rédaction de 80 journalistes et porter dans le débat public la voix d'un média libre, utile et engagé.

Retrouvez toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages avec cette offre spéciale d'abonnement :

  • Pour 9,90 € par mois, bénéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr : à toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, ainsi qu'à nos grands entretiens
  • Un regard d'une richesse incomparable sur 30 ans d'histoire sociale, politique et internationale : accédez aux 500 000 articles dans nos archives !
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici ! 

Guerre en UkraineUkraine
Valeurs Actuelles

Greenpeace accuse la filière nucléaire française d’être « sous influence russe »

La ministre de la Transition énergétique a dû monter au créneau. Dans un rapport rendu public samedi 11 mars, l’ONG écologiste Greenpeace accuse la filière nucléaire française de dépendre de la Russie, rapporte Sud-Ouest. Selon l’ONG, « la quasi-totalité de l’uranium naturel en provenance du Kazakhstan, et une partie considérable de celui venant d’Ouzbékistan, passent entre les mains (du monopole russe du nucléaire civil) Rosatom qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe ». Cela représenterait près de 40 % de l’approvisionnement français en uranium.

Le gouvernement français dément

Pour l’ONG écologiste, cette dépendance expliquerait le refus par la France de sanctionner la Russie sur le volet nucléaire. Une accusation démentie par le gouvernement. « Notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire » et « a su diversifier ses sources d’approvisionnement » a expliqué ce dernier. Le cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a expliqué que la « position française sur ce sujet est constante : les sanctions doivent avoir un impact sur l’économie du pays visé. Des sanctions sur la filière nucléaire généreraient un impact modeste sur la Russie. […] À l’inverse, la résiliation des derniers contrats subsistants qui portent sur le retraitement de combustibles générerait des indemnités plus avantageuses pour la Russie que leur poursuite a minima », a plaidé le cabinet. De son côté, EDF a dit « maximiser la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs » en combustible nucléaire : « Nous ne sommes dépendants d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays » a affirmé l’entreprise énergétique.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

North Korea Launches Cruise Missiles From Submarine

Advertisement

Supported by

The missile test, the first of its kind carried out by the North, took place as South Korea and the United States were about to begin joint military exercises.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Choe Sang-Hun

Reporting from Seoul

North Korea said on Monday that it had fired two strategic cruise missiles from a submarine, its first such missile test, as South Korea and the United States were about to begin a major joint military exercise.

The missiles were launched at dawn on Sunday and flew for more than two hours, covering a distance of 932 miles, according to the North’s state-run Korean Central News Agency. The report said they were fired from the 8.24 Yongung, the only submarine capable of launching missiles that North Korea is known to possess. South Korea’s military confirmed that the test had taken place.

The North Korean report indicated that the missiles were capable of carrying nuclear warheads, calling the launch part of a test of the North’s “nuclear deterrent.” North Korea has said that it is developing nuclear-capable missiles of various ranges and types, but some outside analysts are skeptical that it has warheads light enough to be mounted on cruise or small ballistic missiles.

The launch, North Korea’s sixth missile test this year, marked the first time the North had tested cruise missiles from a submarine. The country last launched a short-range ballistic missile from a submarine on May 7 off its east coast.

The North announced the launch as South Korea and the United States were beginning an 11-day joint military exercise on Monday. Code-named Freedom Shield, the drill, one of the biggest the two allies have planned for this year, will involve large numbers of troops, including a simulated storming of a beach.

Seoul and Washington have expanded their joint military exercises this year, citing a growing threat from the North, which launched a record number of missiles last year. North Korea has long characterized the allies’ drills as rehearsals for an invasion.

The North appears to have stepped up its weapons tests as Freedom Shield drew closer. On Thursday, North Korea launched six short-range ballistic missiles off its west coast, testing what the country called its ability to strike military airfields in the South. North Korea’s leader, Kim Jong-un, watched the test with his daughter, according to North Korean state media.

At a meeting of the North’s Central Military Commission over the weekend, Mr. Kim said “the war provocations of the U.S. and South Korea are reaching the red line” and called for “important practical steps,” according to state media.

In its report Monday on the submarine missile test, North Korea said it was responding to the allies’ drills by testing “different” ways of launching nuclear warheads. Submarine-launched nuclear missiles are among an array of new weapons that Mr. Kim has ordered his government to develop.

The North’s submarine-launched missile program, by potentially extending the range of the country’s nuclear arsenal, is believed to pose a particularly acute threat to the United States and its allies. The deployment of submarine-launched missiles is also harder to detect in advance.

North Korea has been launching ballistic missiles since 2016 from the 8.24 Yongung. That submarine has a single launch tube, but the North has been developing a new missile-capable submarine with greater capabilities, according to the South Korean military.

Advertisement

L'Humanité

En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail

Reportage

Depuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.

Emmanuelle Chaze

Kiev (Ukraine), correspondance.

Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.

Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

La tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »

Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants

Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.

Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »

Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »

Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »

Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud

En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.

Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.

Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»  

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

UkraineGuerre en Ukrainecheminots
France24 - World

Nicaragua considers suspending ties with Vatican following Pope’s ‘dictatorship’ comment

Issued on: 13/03/2023 - 07:54

NEWS WIRES

Nicaragua on Sunday said it was considering suspending diplomatic ties with the Vatican, after Pope Francis days earlier called the Central American country's government a "crude dictatorship." 

"Between the Republic of Nicaragua and the Vatican, we propose a suspension of diplomatic relations," a statement from the Ministry of Foreign Affairs said, "given the information that has been divulged by sources apparently close to the Catholic Church." 

The ministry statement did not directly reference Francis' comments in the Friday interview with Argentine news outlet Infobae, during which the pontiff also called Nicaraguan President Daniel Ortega "unbalanced."

The interview came days after the government last week shuttered two universities with ties to the Roman Catholic Church.

The schools, which have campuses in several cities, had their legal status cancelled for alleged contraventions of the law, according to the government.

The institutions were ordered to hand over all information on students, professors, study plans and other details to the country's National Council of Universities (CNU), according to an official government register. 

The universities' thousands of students will be integrated into other CNU-approved institutions and all university property will be transferred to the state.

That was the latest move in ongoing friction between the Church and Ortega's government, which include the sentencing of Bishop Rolando Alvarez -- an outspoken critic of what he called restrictions on religious freedom under Ortega -- to 26 years in prison.

He refused to be deported to the United States with more than 200 other political opponents last month. 

The pontiff referenced but did not mention Alvarez by name in the Infobae interview, during which he also compared the situation in Nicaragua to the rise of communism in the 1917 Russian Revolution and to Nazi Germany in the 1930s. 

Since anti-government protests were violently put down in 2018, leaving more than 350 dead, hundreds imprisoned and more than 100,000 in exile, rights groups, the United Nations and Western governments have accused Ortega's government of illegally attempting to crush any and all opposition.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Valeurs Actuelles

Retraites : l’intersyndicale appelle Emmanuel Macron à « consulter le peuple »

Ils exigent un référendum. Samedi 11 mars, lors de la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les leaders de l’intersyndicale ont exhorté le Président Emmanuel Macron à organiser un référendum sur le sujet, rapporte Le Parisien. « Puisqu’il est si sûr de lui, le président de la République, il n’a qu’à consulter le peuple. On verra la réponse du peuple », a ainsi lancé le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. « Sans doute il faut aller vers une consultation citoyenne », a abondé son homologue de la CFDT, Laurent Berger.

Emmanuel Macron refuse de recevoir les syndicats

Cette demande fait suite à la fin de non-recevoir opposée aux syndicats par le président de la République vendredi 10 mars. L’intersyndicale avait en effet demandé une audience au chef de l’Etat que celui-ci a décliné. Un refus qui ne passe pas auprès des leaders syndicaux : « J’implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social », a ainsi dit Laurent Berger, patron de la CFDT, faisant part de la « sidération » des militants face à la fin de non-recevoir du président de la République. « Le bras d’honneur que nous fait le président de la République avec sa réponse, c’est prendre le risque que le mouvement social dégénère », a de son côté prévenu le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. « FO va proposer qu’on ait trois journées, les 15-16-17, de grèves et de manifs », a-t-il prévenu.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

France says no risk of contagion as governments handle SVB collapse fallout

Issued on: 13/03/2023 - 10:55

FRANCE 24 Follow

The bankruptcies of US banks Silicon Valley Bank (SVB) and Signature do not pose a danger to French financial institutions, Finance Minister Bruno Le Maire said Monday as authorities in the US and UK took extraordinary steps to stop a potential banking crisis.

"I don't see any risk of contagion, so there's no special warning" to issue to local lenders, Le Maire told broadcaster FranceInfo.

France's banks and financial system were "solid" with "a high liquidity ratio" to withstand shocks, added Le Maire.

What's more, unlike Silicon Valley Bank – which focused on cutting-edge technology firms – French lenders "are not exposed to a single sector" but are "very diversified", said the minister.

Le Maire's comments came shortly after UK authorities announced that HSBC bought SVB's UK arm for a nominal £1 ($1.2) in a rescue deal.

The UK Treasury and the Bank of England “facilitated the sale″ of Silicon Valley Bank UK to HSBC, ensuring the security of £6.7 billion ($8.1 billion) of deposits.

British officials worked throughout the weekend to find a buyer for the UK subsidiary of the California-based bank, whose collapse was the second-largest bank failure in history.

“This morning, the government and the Bank of England facilitated a private sale of Silicon Valley Bank UK to HSBC,″ UK finance chief Jeremy Hunt said in a tweet. “Deposits will be protected, with no taxpayer support. I said yesterday that we would look after our tech sector, and we have worked urgently to deliver that promise.”

This morning, the Government and the Bank of England facilitated a private sale of Silicon Valley Bank UK to HSBCDeposits will be protected, with no taxpayer supportI said yesterday that we would look after our tech sector, and we have worked urgently to deliver that promise

March 13, 2023

US regulators on Sunday stepped in to ensure depositors' access to their funds at SVB, having taken it over on Friday after it was hit by a run of withdrawals.

Depositors will also be protected at New York-based Signature, which was closed on Sunday after its stock price tanked.

Also Sunday, another beleaguered bank, First Republic Bank, announced that it had bolstered its financial health by gaining access to funding from the Federal Reserve and JPMorgan Chase.

In a separate announcement, the Fed late Sunday announced an expansive emergency lending programme that’s intended to prevent a wave of bank runs that would threaten the stability of the banking system and the economy as a whole. Fed officials characterised the programme as akin to what central banks have done for decades: Lend freely to the banking system so that customers would be confident that they could access their accounts whenever needed.

The lending facility will allow banks that need to raise cash to pay depositors to borrow that money from the Fed, rather than having to sell Treasuries and other securities to raise the money. Silicon Valley Bank had been forced to dump some of its Treasuries at at a loss to fund its customers’ withdrawals. Under the Fed’s new programme, banks can post those securities as collateral and borrow from the emergency facility.

The Treasury has set aside $25 billion to offset any losses incurred under the Fed’s emergency lending facility. Fed officials said, however, that they do not expect to have to use any of that money, given that the securities posted as collateral have a very low risk of default.

Biden 'firmly committed' to holding those responsible 

President Joe Biden said Sunday evening as he boarded Air Force One back to Washington that he would speak about the bank situation on Monday. In a statement, Biden also said he was “firmly committed to holding those responsible for this mess fully accountable and to continuing our efforts to strengthen oversight and regulation of larger banks so that we are not in this position again”.

Regulators had to rush to close Silicon Valley Bank, a financial institution with more than $200 billion in assets, on Friday when it experienced a traditional run on the bank in which depositors rushed to withdraw their funds all at once. It is the second-largest bank failure in US history, behind only the 2008 failure of Washington Mutual.

Some prominent Silicon Valley executives feared that if Washington didn’t rescue the failed bank, customers would make runs on other financial institutions in the coming days. Stock prices plunged over the last few days at other banks that cater to technology companies, including First Republic Bank and PacWest Bank.

Among the bank’s customers are a range of companies from California’s wine industry, where many wineries rely on Silicon Valley Bank for loans, and technology startups devoted to combating climate change. Sunrun, which sells and leases solar energy systems, had less than $80 million of cash deposits with Silicon Valley Bank. Stitchfix, the clothing retail website, disclosed recently that it had a credit line of up to $100 million with Silicon Valley Bank and other lenders.

Tiffany Dufu, founder and CEO of The Cru, a New York-based career coaching platform and community for women, posted a video Sunday on LinkedIn from an airport bathroom, saying the bank crisis was testing her resiliency. Given that her money was tied up at Silicon Valley Bank, she had to pay her employees out of her personal bank account. With two teenagers to support who will be heading to college, she said she was relieved to hear that the government’s intent is to make depositors whole.

“Small businesses and early stage startups don’t have a lot of access to leverage in a situation like this, and we’re often in a very vulnerable position, particularly when we have to fight so hard to get the wires into your bank account to begin with, particularly for me, as a Black female founder,” Dufu told The Associated Press.

Silicon Valley Bank began its slide into insolvency when its customers, largely technology companies that needed cash as they struggled to get financing, started withdrawing their deposits. The bank had to sell bonds at a loss to cover the withdrawals, leading to the largest failure of a US financial institution since the height of the financial crisis.

Treasury Secretary Janet Yellen pointed to rising interest rates, which have been increased by the Fed to combat inflation, as the core problem for Silicon Valley Bank. Many of its assets, such as bonds or mortgage-backed securities, lost market value as rates climbed.

Sheila Bair, who was chairwoman of the FDIC during the 2008 financial crisis, recalled that with nearly all the bank failures then, “we sold a failed bank to a healthy bank. And usually, the healthy acquirer would also cover the uninsured because they wanted the franchise value of those large depositors so optimally, that’s the best outcome.”

But with Silicon Valley Bank, she told NBC’s “Meet the Press”, “this was a liquidity failure, it was a bank run, so they didn’t have time to prepare to market the bank. So they’re having to do that now, and playing catch-up.”

(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

US acts to contain SVB fallout, Biden vows to fix ‘mess’

Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Advertisement

Supported by

War in Ukraine Puts Centuries of Swiss Neutrality to the Test

The Alpine state makes arms that Western allies want to send to Kyiv. Swiss law bans this, driving a national debate about whether its concept of neutrality should change.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Erika Solomon

Erika Solomon, based in Berlin, traveled to the Swiss capital, Bern, to report and write this story.

In Eastern Europe, Ukrainians are in the trenches. Farther west, European capitals are grappling with a new order in which war is no longer theoretical. Yet, tucked away in the heart of the continent, the Swiss are fretting over loftier ideals.

In Switzerland’s capital, nestled beneath snow-capped mountains, inside parliamentary chambers of stained glass and polished wood, the debate is over the country’s vaunted legacy of neutrality — and what neutrality even means in a new era of war for Europe.

Switzerland, it turns out, has an arms industry that makes badly needed ammunition for some of the weapons that Europeans have supplied to Ukraine, as well as some of the Leopard 2 main battle tanks they have promised.

But it also has strict rules on where those weapons can go — namely a law, now the subject of heated debate, that bans any nation that purchases Swiss arms from sending them to the party of a conflict, like Ukraine.

The war is testing Swiss tolerance for standing on the sidelines and serving the world’s elite on equal terms, putting the country in a bind of competing interests.

Its arms makers say their inability to export now could make it impossible to maintain critical Western customers. European neighbors are pulling the Swiss in one direction, while a tradition of neutrality pulls in another.

“Being a neutral state that exports weapons is what got Switzerland into this situation,” said Oliver Diggelmann, an international law professor at the University of Zurich. “It wants to export weapons to do business. It wants to assert control over those weapons. And it also wants to be the good guy. This is where our country is stumbling now.”

Switzerland has managed to cling to neutrality for centuries and through two world wars. It is a position supported by 90 percent of its 8.7 million people, who uphold it as a national ideal. Hosts to the United Nations and the Red Cross in Geneva, they see themselves as the world’s peacemakers and humanitarians.

But Western nations today see Swiss hesitation — both over exports and over sanctions against Russia, which Western diplomats suspect Switzerland is not doing enough to enforce — as evidence that the country’s motivation is less idealism than business.

The State of the War

Switzerland, whose banks are notorious for secrecy and have often been accused of laundering money for the world’s kleptocratic class, is still the world’s biggest center for offshore wealth. That includes about a quarter of the global total, no doubt serving many Russian oligarchs allied with President Vladimir V. Putin.

A senior Western official, who did not want to be identified because he was negotiating with the Swiss, said the status quo left Western diplomats feeling Switzerland was pursuing “a neutrality of economic benefit.”

Months of hand-wringing have not endeared the Alpine nation to neighbors.

“Everybody knows this is hurting Switzerland. The entire E.U. is annoyed. The Americans are upset. The resentment comes from the Russians too. We all know this is hurting us,” said Sacha Zala, a historian of Swiss neutrality at the University of Bern. “But it shows just how deep this belief in neutrality goes in our heads.”

To historians, Switzerland’s neutrality has had far more to do with waging war than avoiding it.

From the Middle Ages to the early modern era, the then-impoverished Alpine cantons that make up today’s Switzerland leased out mercenaries in wars across Europe. Many made weapons to go with those armies; the Swiss Guard of the Vatican is a relic of that era.

“The earlier idea of neutrality was the neutrality to serve both sides,” said Mr. Zala.

Swiss neutrality began to be formalized after the Napoleonic wars, when European powers agreed it could create a buffer between regional powers.

It was further codified in The Hague Convention of 1907 — the basis for today’s Swiss neutrality. The convention required neutral states to refrain from waging war, and to maintain an equidistance between warring parties — they could sell weapons, for example, but only if they did so for all sides of a conflict. It also obliges neutral countries to ensure their territories are not used by warring forces.

This led to what the Swiss call “armed neutrality” — a commitment not just to neutrality, but to maintaining the ability to protect it. The latter is what critics now argue is under threat.

Supporters of the Swiss weapons industry agree it has no major economic impact for the country. Employing 14,000 people, it makes up less than 1 percent of G.D.P. But they say it is critical to armed neutrality.

“Armed neutrality needs soldiers, weapons, equipment — and an arms industry. Our neutrality has to be armed, otherwise it’s useless,” said Werner Salzmann, a member of the conservative Swiss People’s Party.

The Swiss defense industry depends on exports, he said, and could not survive without them.

One crucial role Switzerland plays is for Germany, one of Ukraine’s biggest military backers. The Swiss company Oerlikon-Bührle is effectively the only producer of ammunition for the Gepard, a self-propelled antiaircraft gun of which Berlin has sent dozens to Ukraine. The Swiss have so far blocked German efforts to buy fresh ammunition.

Europeans and major defense industry players are growing wary of making weaponry or critical parts in Switzerland. Rheinmetall, the German arms maker that owns the Swiss company, plans to open a factory to make those rounds in Germany.

“For the next two to three years, we will still be producing because of old contracts we have to fulfill,” said Matthias Zoller, a spokesman for the arms industry at Swissmem, a trade group. “But we have no orders coming in. The export market will just be dead.”

Early this year, Switzerland’s pro-business Free Democrats devised a legal loophole that most lawmakers seemed to accept: They would allow countries that shared Switzerland’s democratic values to re-export Swiss-made armaments.

But last week, the Swiss People’s Party, the largest in Parliament, rejected the bill, seeing it as too nakedly a measure meant for Ukraine — and therefore, a violation of neutrality.

Swiss lawmakers have since scrabbled together six counterproposals. But none of them make it possible for Swiss weapons to reach Ukraine within a year.

Western countries acknowledge that Swiss contributions would be largely symbolic. But they argue that although Switzerland has for decades benefited from being effectively protected by NATO, surrounded by member states, it has shown no willingness to help those states now.

Thierry Burkart, the Free Democrat who drafted the initial bill, said Switzerland could no longer afford to ignore this frustration. “We are embedded in Western partnerships — not in the sense of a binding NATO alliance, but because the West is where our values are also shared,” he said. “That doesn’t mean that we are not neutral, but we should not be blocking aid among Western countries.”

In Swiss cities, many buildings hang Ukraine’s blue and yellow flag. Sympathy is evident. Even most lawmakers against looser export rules openly call Russia the aggressor state. Yet that has not eased their stance on neutrality.

Instead, some conservative politicians are gathering signatures to bring about a referendum on making an even stricter interpretation of neutrality part of Switzerland’s Constitution.

“There are only two options — that’s it,” said Walter Wobmann, a conservative lawmaker promoting the initiative. “Can you be half pregnant? You can only be pregnant, or not. Either we’re neutral, and we go with that all the way. Or we go into an alliance,” such as NATO. “Which is it? Switzerland has to decide.”

Then there are the sanctions against Russia, which Washington and Europe worry Switzerland is failing to vigorously enforce.

The Swiss have frozen only 7.5 billion Swiss francs, around $8 billion, of Russian assets. That is a small proportion of what the Swiss economics ministry says is roughly $49.3 billion of Russian assets in the country. European officials suspect the total may be higher, up to $200 billion.

Even so, when Switzerland imposed its sanctions, Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, accused the nation of abandoning its neutrality.

Swiss neutrality, Mr. Burkart of the Free Democrats argued, only works if it is flexible and if the rest of the world believes in it. The Swiss made accommodations with the Nazis in World War II, and with the Americans by cutting back trade with the Soviet Union in the Cold War.

Switzerland’s history, argued the historian Mr. Zala, is the best argument for why neutrality has never been so clear a concept as many believe.

Saying you’re neutral is like saying you’re a good Christian,” he said. “What does it actually mean? What’s a good Christian? And what is neutrality?”

Advertisement

Valeurs Actuelles

Terrorisme : Emmanuel Macron rend hommage à « l’exigence de vérité » qui a marqué les procès des attentats islamistes

Un hommage. Samedi 11 mars, Emmanuel Macron a présidé ce samedi 11 mars aux Invalides une cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme, lors de la journée européenne qui leur est dédiée, rapporte Le Figaro. Le chef de l’Etat a notamment fait référence aux procès des attentats ayant endeuillé la France ces dernières années. « Face à la fureur des assassins, nous avons mis au cœur de notre réponse ce que ces idéologues de haine exècrent : l’État de droit, la garantie des libertés, l’apaisement par la force de nos lois », a-t-il ainsi déclaré. Emmanuel Macron a rendu hommage à « l’exigence de vérité » et à la « dignité » ayant, selon lui, marqué ces procès.

Un musée consacré aux victimes du terrorisme

« Malgré tous les obstacles, les contraintes, ces procès se sont tenus dans la dignité, avec la plus haute exigence d’humanité et de vérité. Ils ont permis l’éclosion de paroles nécessaires », a dit Emmanuel Macron devant des proches de victimes d’attentats, des ministres, des parlementaires et l’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy. « Le procès du 13 novembre a été par son ampleur, la magnitude de ce qui s’est dit, un moment important pour vous, pour toute la nation », a-t-il ajouté. « Il restera comme un jalon exceptionnel », a-t-il conclu.

Emmanuel Macron a indiqué que 23 procès liés à des attentats étaient prévus dans les prochains mois et fait le vœu qu’ils soient « à la hauteur de l’épaisseur des drames ».

Le président de la République a également annoncé qu’un musée consacré aux victimes du terrorisme allait ouvrir ses portes à Suresnes (Hauts-de-Seine) en 2027.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast

Issued on: 12/03/2023 - 21:39

NEWS WIRES

About 30 migrants were missing and presumed drowned after the overcrowded boat they were on capsized during a rescue attempt by a cargo ship off Libya's coast, Italy's coastguard said.  

Seventeen migrants were saved and a search was underway for the missing after the early-morning attempted rescue in a search-and-rescue zone under the jurisdiction of Libya, the coastguard said. 

"During the rescue operations... the boat capsized during the transfer of the migrants: 17 people were rescued and recovered by the (cargo) vessel while approximately 30 migrants were missing," said the coastguard.

The latest disaster in the Mediterranean comes exactly two weeks after a shipwreck off Italy's southern coast of Calabria that killed at least 76 people, with bodies continuing to wash ashore nearly daily.

That shipwreck has put Italy's far-right government on the defensive as it tries to fend off sharp criticism that it failed to intervene in time to save the migrants. 

Alarm Phone, a charity that monitors migrant boats, said it had been contacted by the boat in distress some 100 miles (160 kilometres) northwest of Benghazi and alerted Italian authorities early Saturday morning.

The boat was also spotted by a surveillance plane of German NGO SeaWatch, which reported it was "dangerously overcrowded and in frightening waves." 

In a statement, Italy's coastguard said Alarm Phone had notified Rome's rescue coordination centre, as well as Maltese and Libyan authorities about the boat.  

A merchant vessel that had headed towards the boat after the alert by SeaWatch reported difficulty in rescuing the boat due to bad weather, the coastguard said. 

Search and rescue operation 

Authorities in Libya -- which the coastguard said was responsible for search and rescue efforts in that zone -- reported "a lack of availability of naval assets" and requested the support of Rome, which dispatched three additional nearby merchant ships to the area, according to the statement.

A rescue operation began early Sunday morning after the ship "Froland" reached the site, but the boat capsized during the operation, the coastguard said. 

Two migrants pulled safely onboard needed urgent medical care and the ship headed to Malta to disembark them. 

Merchant ships were still in the area searching for the missing, along with two Frontex planes, it said. 

"The rescue operation took place outside the Italian SAR (search-and-rescue) area of responsibility, recording the inactivity of the other National Maritime Coordination and Rescue Centres involved in the area," the coastguard said.

SeaWatch tweeted on Saturday that bad weather was making a rescue difficult and that "Tripoli claims it is unable to send a patrol boat." 

Earlier Sunday, Alarm Phone tweeted that it had lost contact with the boat and implored authorities not to allow the Libyan coastguard "to force the people back to Libya where they had tried to escape from". 

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

More than 1,300 migrants brought ashore in Italy as locals march for shipwreck victims

At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

L'Humanité

Habib Benglia, un comédien haut en couleur

Il était une fois

Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

De Tombouctou à Paris

Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

Un « racisme ordinaire »

Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

Omar Sy, aussi charmeur et flambeur que Chocolat

Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

La polyvalence des artistes de l’époque

Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

Histoire
France24 - World

Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits

Issued on: 12/03/2023 - 22:12

NEWS WIRES David SMITH

Treasury Secretary Janet Yellen said Sunday the government wants to avoid financial "contagion" from Silicon Valley Bank's implosion, but while the US rules out a bailout it reportedly is considering safeguarding all of the fallen institution's deposits.

Regulators on Friday took control of SVB — a key lender to startups across the United States since the 1980s — after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.

With the bank's future, and its billions in deposits, up in the air, officials of the Treasury Department, Federal Reserve and the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) were meeting in an urgent effort to craft a solution just hours before financial markets open in Asia, the Washington Post reported.

In the scramble to avert a potential financial panic, the officials were considering the extraordinary step of safeguarding all uninsured deposits at SVB, the Post reported.

That plan would likely kick in only if a quickly organized government auction aimed at finding a healthy buyer for the bank failed by Sunday afternoon, the Post said, citing three people with knowledge of the matter.

Earlier Sunday, Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound." 

She added that the government was working with the FDIC on a "resolution" of the situation at SVB, where some 96 percent of deposits are not covered by the FDIC's reimbursement guarantee.

Investors punished the banking sector in total on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before, but by Friday, shares in some larger banks posted gains. 

Despite attempts by US officials to assure the financial markets, regional lenders remained under pressure.

They included the First Republic Bank, which slumped nearly 30 percent in two sessions on Thursday and Friday, and Signature Bank, a cryptocurrency-exposed lender, which has lost a third of its value since Wednesday evening.

Amid concerns overseas, futures contracts on the flagship indices of the Tokyo and Hong Kong stock exchanges were pointing to an opening decline of just under 2 percent.           

No bailout 

Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout. 

Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB. 

"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.

Following the 2008 failure of Lehman Brothers and the ensuing financial meltdown, US regulators required major banks to hold additional capital in case of trouble. 

US and European authorities also organize regular "stress tests" designed to uncover vulnerabilities at the largest banks.

SVB's implosion represents not only the largest bank failure since Washington Mutual in 2008, but also the second largest failure ever for a US retail bank.

Little known to the general public, SVB specialized in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.

The company previously boasted that "nearly half" of technology and life science companies that had US funding banked with them, leading many to worry about the possible ripple effects of its collapse.

"Depositors, many of which will be small businesses, rely on access to their funds to be able to pay the bills that they have, and they employ tens of thousands of people across the country," Yellen said.

The FDIC guarantees deposits — but only up to $250,000 per client and per bank. Federal banking law, however, would allow the FDIC to protect uninsured deposits if a failure to do so would pose systemic risks, the Post said.

Earlier on Sunday, UK finance minister Jeremy Hunt warned that the country's technology and life sciences sectors were at "serious risk" following the SVB closure, noting that the bank manages the money of some of Britain's most promising businesses.

He added, however, that the Bank of England's governor had made it "very clear" there was no systemic risk to the UK's financial system due to SVB's collapse.

The turmoil has also spread to the cryptocurrency world. 

Cryptocurrency USDC — launched in 2018 as a "stablecoin," meaning it was indexed to a currency backed by a central bank — fell sharply after the firm that created it, Circle, announced it holds $3.3 billion at SVB and has dropped its peg to the dollar.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point

Business Daily

US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007

Valeurs Actuelles

Terrorisme : Emmanuel Macron affirme que près de 70 attentats ont été déjoués ces dix dernières années

Ce samedi 11 mars, à l’hôtel national des Invalides dans la capitale, se tenait une cérémonie d’hommage organisée pour la Journée nationale et européenne consacrée aux victimes du terrorisme. À cette occasion, Emmanuel Macron, présent pour l’événement, a dressé un bilan de la lutte contre les attentats dans son discours, relate BFM TV. Depuis ces « dix dernières années, près de 70 attentats ont été déjoués », a assuré le chef de l’État, soulignant également la création par le Gouvernement, en 2019, d’un parquet national antiterroriste.

Le travail de la justice salué

Selon le président de la République, cet hommage aux victimes était aussi celui qui doit « permettre de continuer de mobiliser tout ce qui nous permet de prévenir le terrorisme ». Celui-ci a donc salué le travail mené par la justice ces dernières années, avec notamment le procès des attentats du Bataclan l’année passée, qu’il qualifie de « jalon exceptionnel » durant lequel « la parole conférée aux victimes a été remarquable ».

Le chef de l’État a également confirmé la création d’un musée-mémorial du terrorisme, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Son inauguration est prévue pour le premier semestre 2027. « J’avais pris devant vous cet engagement, il sera tenu », a-t-il assuré, ajoutant que cet endroit devra aussi être un lieu « d’éducation » et de « vigilance ».

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

Angola Dispatch

A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By John Eligon

Photographs by Gulshan Khan

Reporting from Luanda, Angola

The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

By The New York Times

Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

But Mr. do Fumo was already moving on.

Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

“Let’s go now, let’s work,” he said.

Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

Advertisement

France24 - World

'Everything Everywhere All at Once' emerges as surprise Oscars favourite

Issued on: 12/03/2023 - 11:58

NEWS WIRES

"Everything Everywhere All at Once," a wacky sci-fi film featuring multiple universes, sex toys and hot dog fingers, enters Sunday's Oscars ceremony as the highly unorthodox frontrunner for best picture.

Academy bosses hope audiences will tune in to see whether the zany $100 million-grossing hit can claim Hollywood's most coveted prize -- and draw a line under Will Smith's infamous slap at last year's gala.

"Everything Everywhere" -- which leads the overall nominations count at 11 -- follows a Chinese immigrant laundromat owner locked in battle with an inter-dimensional supervillain who happens to also be her own daughter.

Everything Everywhere All At Once trailer

Michelle Yeoh's heroine Evelyn must harness the power of her alter egos living in parallel universes, which feature hot dogs as human fingers, talking rocks and giant dildos used as weapons.

The film has dominated nearly every awards show in Hollywood, with its charismatic, predominantly Asian stars becoming the feel-good story of the season.

"It's a group of very likable people behind the movie who it's impossible to not be happy for," Hollywood Reporter awards columnist Scott Feinberg told AFP.

But although the quirky film is widely expected to dominate Oscars night, it could hit a stumbling block for best picture.

The Academy of Motion Picture Arts and Sciences uses a special "preferential" voting system for that award, in which members rank films from best to worst.

The approach punishes polarizing films.

One Oscars voter who asked not to be identified told AFP that some members -- particularly among the Academy's older ranks -- are "more divided about 'Everything Everywhere All at Once.'" 

"It was very bold and unique, but not a traditional movie... it could be further down the ballot for a lot of people," the voter said.

If any rival can benefit, it is likely "All Quiet on the Western Front," Netflix's German-language World War I movie that dominated Britain's BAFTAs.

Another potential beneficiary is "Top Gun: Maverick," the long-awaited sequel from Tom Cruise -- no less a figure than Steven Spielberg recently said the actor and his film "might have saved the entire theatrical industry" from the pandemic.

"It was that movie that brought audiences back to movie theaters," said the anonymous Oscars voter.

Presenting this year’s Best Picture nominees... #Oscars95 All Quiet on the Western Front, Avatar: The Way of Water, The Banshees of Inisherin, Elvis, Everything Everywhere All at Once, The Fabelmans, Tár, Top Gun: Maverick, Triangle of Sadness, Women Talking pic.twitter.com/TqAX1gyhwA

March 10, 2023

Toss-ups

While the best picture race has a clear favorite, the acting contests are incredibly tight.

"I can't remember a year, at least in the time I've been doing it, where three of the four acting categories were true toss-ups," said Feinberg. 

For best actress, Cate Blanchett had long been favorite to win a third Oscar for "Tar," but "Everything Everywhere" love could propel Yeoh to a historic first win by an Asian woman in the category.

"I think that Michelle Yeoh will probably win," said the Oscars voter. "Cate Blanchett has already won twice... some people vote with that in the back of their mind."

Best actor is a three-horse race between Austin Butler ("Elvis), Brendan Fraser ("The Whale") and Colin Farrell ("The Banshees of Inisherin").

And the supporting actress race may be even closer.

Angela Bassett, the first Marvel superhero actor ever nominated with "Black Panther: Wakanda Forever," is up against "Everything Everywhere" star Jamie Lee Curtis and "Banshees" actress Kerry Condon.

One category does appear to be locked.

Ke Huy Quan, the former child star of "Indiana Jones and the Temple of Doom" and "The Goonies," has won every best supporting actor prize going and looks near-certain to complete a comeback story for the ages.    

'The Slap'

Hanging over the ceremony is the specter of "The Slap" -- the shocking moment at last year's Oscars when Smith assaulted Chris Rock on stage for cracking a joke about his wife.

At a press conference this week, Oscars executive producer Molly McNearney said: "We're going to acknowledge it, and then we're going to move on."

Organizers were criticized last year for allowing Smith to remain at the show after the attack, and even collect his best actor award.

He was later banned from Oscars events for a decade, meaning he cannot present the best actress statuette this year, as is traditional.

A "crisis team" has been set up for the first time, to immediately respond to any unexpected developments.

Blockbusters                 

Partly thanks to "The Slap," last year's Oscars TV ratings improved from record lows, but remained well below their late 1990s peak, as interest in awards shows wanes and doomsayers continue to predict the demise of theatergoing.

This year, organizers have brought back Jimmy Kimmel as host for a third stint, and hope that nominations for widely watched blockbusters like "Top Gun: Maverick" and "Avatar: The Way of Water" will bring viewers back.

In 1997, when the wildly popular "Titanic" won 11 Oscars, a record 57 million tuned in.

"If the public cares about the movies, they care about the Oscars, relatively more," said Feinberg.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

'French Oscars' reward femicide film but criticised for no women up for best director

Tunisian filmmaker Chebbi wins Fespaco’s pan-African film award for 'Ashkal'

French documentary 'On the Adamant' wins Berlin film festival's top prize

L'Humanité

Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

Il était une fois

Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

Métamorphoser les réfractaires en combattants

Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

En savoir plus

  • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
  • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
  • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
  • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
résistance
Valeurs Actuelles

[La touche de bon sens] Le vrai problème d’Eric Dupond-Moretti

Il est entendu que le bras d’honneur est un geste fort laid, qui ne trouve pas sa place dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. A fortiori lorsqu’il est fait trois fois de suite, dans un contexte déjà marqué par une désinvolture permanente au cœur du Palais Bourbon. Certes, le garde des Sceaux est connu pour ses colères et emportements, mais il s’est aussi illustré depuis des années par son indignation permanente à l’égard de tout ce qui ne pense pas comme lui, à commencer par ceux qu’il appelle très généreusement « les extrêmes ». La tartufferie n’est jamais très bien accueillie, et certains profitent donc de l’emportement pour réclamer sa démission.

Que ce bras d’honneur ait été fait au député Olivier Marleix, au principe de la présomption d’innocence que Dupond-Moretti entendait alors défendre ou aux Français qui ne supportent plus ce théâtre permanent censé régir leurs vies quotidiennes… Peu importe dans le fond. Il est triste, pour ne pas dire exaspérant, que la démission soit systématiquement réclamée, sans discernement, et si possible pour l’acte le plus politiquement insignifiant qui soit.

Il y a bien pire, c’est promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés

Dupond-Moretti s’est montré particulièrement mal élevé, il s’est excusé, passons à autre chose. Passons au fond des choses plus exactement. La mission que le ministre de la Justice s’était donné à lui-même était de restaurer la confiance des Français dans la justice. Et c’est évidemment sur un bilan que le ministre doit d’abord et avant tout être jugé. Pour retrouver cette confiance, le gouvernement a augmenté des budgets manquants. C’est déjà ça, même si ce ne sera malheureusement pas suffisant devant l’ampleur du gouffre à combler. Mais il y a bien pire : c’est de promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés. Or c’est exactement ce qu’a fait Eric Dupond-Moretti avec sa loi visant à restaurer la confiance dans l’institution judiciaire.

Prenons un exemple concret : celui des remises automatiques de peines, c’est-à-dire l’érosion des peines effectuées par rapport aux peines prononcées systématiquement appliquées aux prisonniers de ce pays. En 2021, Eric Dupond-Moretti paraissait avoir réussi sa mue d’avocat de la défense en garde des Sceaux en déclarant que les Français ne pouvaient plus supporter le concept. Il annonçait donc leur suppression pour « en finir avec l’hypocrisie » d’un système dont le seul but était de « réguler la population carcérale, sans le dire ».

La réduction de peine remplacée… par une autre !

L’intention semblait claire : rompre avec le dispositif décidé en 2004, qui octroyait une réduction de peine automatique — jusqu’à cinq mois par an — à chaque personne condamnée entrant en détention (sauf en cas de terrorisme). Bien sûr, ces remises pouvaient être supprimées en cas de mauvaise conduite, mais la règle était bien de les accorder.

En effet, la nouvelle loi a supprimé le dispositif. Mettant à la place un autre système, par lequel l’érosion potentielle de la peine est… plus forte ! Désormais, la réduction de peine s’accorde en cas de bonne conduite — on inverse la philosophie, mais le résultat peut être le même —, jusqu’à 6 mois par année d’emprisonnement ! L’incompréhension de nombreux français reste entière : quel est le sens de la peine qui se retrouve divisée par deux par un juge intervenant postérieurement à la juridiction de jugement ?

Pire encore : depuis le premier janvier dernier, conséquence directe de cette nouvelle loi, une partie des détenus bénéficie de plein droit, et de manière automatique, de la suppression des trois derniers mois de peine. Sont concernés ici les détenus condamnés à moins de deux ans d’incarcération (hormis les personnes condamnées pour violences conjugales, pour viols et agressions sexuelles, pour des infractions sur mineurs de moins de 15 ans ou sur personnes dépositaires de l’ordre public).

On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois.

Concrètement, cela représente quelque 150 personnes par mois : on comprend évidemment que la surpopulation carcérale (déjà coupable de provoquer des injonctions contradictoires permanentes envers les magistrats : “soyez fermes, mais en fonction des places de prisons !”) est à l’origine de cette décision.

Si l’on entre dans le détail, la stupéfaction est toujours croissante : en France les peines de moins d’un an sont aménagées hors de la prison. Ensuite, les alternatives à la prison sont encouragées, l’enfermement apparaît comme l’ultime mesure. Ensuite, le juge d’application des peines est désormais obligé d’étudier une libération sous contrainte aux deux tiers de la peine de n’importe quel prisonnier… Les détenus libérés par cette nouvelle mesure automatique ont potentiellement vue cette libération refusée !

L’incompréhension de nombreux Français reste entière : quel est le sens de cette libération sous contrainte obligatoire… Qui est automatique ?

Voilà des semi-mensonges qui se perdent dans la complexité des procédures judiciaires auxquelles personne ne semble faire attention. On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois. Il serait plus satisfaisant qu’Eric Dupond-Moretti réponde de ce bras d’honneur là fait aux Français, fût-il moins spectaculaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections

Issued on: 10/03/2023 - 22:13Modified: 10/03/2023 - 22:21

Cyrielle CABOT

Kemal Kiliçdaroglu, the leader of Turkey's Republican People's Party (CHP), has emerged as the main challenger to President Recep Tayyip Erdogan in elections scheduled for May 14. Kilicdaroglu hopes to deprive Erdogan of a third term as he grapples with the country's economic crisis and the fallout from last February's devastating earthquakes.

Turkey's presidential campaign officially kicked off on March 10 and President Recep Tayyip Erdogan, who is running for a third mandate, now knows who his main opponent is.

Kemal Kiliçdaroglu, 74, a bookish former bureaucrat, is often described by observers as Erdogan’s polar opposite. He was chosen by the Table of Six, an alliance of the six main opposition parties, after weeks of negotiations and debates.

"Today, we are very close to overthrowing the tyrant's throne," Kiliçdaroglu said the day after his nomination.

"Together, we will end this madness,” he added.

Opinion polls say the election will be close, adding that it is the most uncertain vote ever for Erdogan since he came to power in 2003.

FRANCE 24 takes a look at the issues at stake ahead of the vote. 

‘Turkey’s Gandhi’ to challenge Erdogan

The Table of Six, a diverse coalition that includes parties from the entire political spectrum, struggled to designate a candidate for the presidential election. During the tumultuous weekend preceding Kemal Kiliçdaroglu’s selection, the coalition even seemed on the verge of imploding when Meral Aksener, the leader of the second-largest party in the alliance, threatened to withdraw from the alliance.

“Ultimately it was the need for consensus that won out,” said Aurélien Denizeau, an independent researcher specialising in Turkey. "The Republican People's Party (CHP) is the most important movement of the coalition, and it has embodied the opposition to Erdogan since its creation. Nominating its leader was a logical choice,” said Didier Billion, deputy director of France's Institute of International and Strategic Relations (Iris) and a Turkey specialist.

Kiliçdaroglu, 74, is a former civil servant who has held senior roles in the ministry of labour and social security who has now emerged as one of the president's main opponents. Since 2008, he has made a name for himself by uncovering corruption cases involving members of the AKP, the presidential party. Nicknamed "Gandhi" for his calm demeanour, Kiliçdaroglu launched a 450-kilometre-long march in 2017 to protest the erosion of democracy in Turkey. In the mayoral elections of 2019, Kiliçdaroglu’s party succeeded in winning back several major cities, including Istanbul, from the AKP. 

Despite these victories, many within the coalition criticise Kiliçdaroglu for his lack of charisma, favouring the nomination of the mayor of Istanbul or Ankara. "What some consider a lack of charisma could ultimately turn out to be an asset during the campaign," said Didier Billion. "Kemal Kiliçdaroglu has a very different image than that of Recep Tayyip Erdogan, who is seen as authoritarian and bellicose. The population wants this kind of normality."

The Kurds, kingmakers of the election

Kemal Kiliçdaroglu’s nomination could rally the Kurdish vote to the Table of Six. Born into a family of seven children, the candidate is from the Dersim region, which has a Kurdish majority, and a member of the Alevi minority, which a heterodox branch of Islam. Based on his profile, he could potentially win over the nationalist wing of the alliance, keep his left-wing voters and win the vote of the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP).

“About a third of the Kurdish population traditionally votes for Recep Tayyip Erdogan as conservative Sunnis”, said Aurélien Denizeau. "The vote of the remaining two-thirds, which usually vote for the HDP, is less certain. This is Turkey’s third-biggest political party. It has 10% of the vote. It will be the kingmaker in these elections."

The co-president of the pro-Kurdish HDP party, Mithat Sancar, hinted on Monday that his party might not put forward a candidate and offered support for Kiliçdaroglu. "The alliance could win the first round of the election," said Denizeau. "But the HDP’s offer depends on guarantees for the Kurds in the event of victory. Therefore, we will have to see what Kemal Kiliçdaroglu proposes in the upcoming days."

Recep Tayyip Erdogan weakened "but still solid"

Faced with the Table of Six, Recep Tayyip Erdogan appears "weaker than ever" but "he still enjoys a very solid electoral base", said Aurélien Denizeau. "According to the latest polls, he still has 40% of the vote. That's enough to win the election, but the result could be very close."

During the campaign, Erdogan will also be able to count on a press that is almost exclusively under his control to try to rally voters. "He will certainly try to play up the divisions within the opposition in order to discredit it," added the specialist.

While the outgoing president is vulnerable because of the economic crisis and heavy criticism of his management of the February 6 earthquakes, the opposition is struggling to formulate a program. "Their common denominator is to oust Erdogan, to put an end to the presidential regime and return to a parliamentary democracy," said Didier Billion. "As for economic or social issues, they are dragging their feet until after the election, promising that there will be 'compromises'."

"Recep Tayyip Erdogan will also certainly try to improve the country's economic situation, even in just the short-term," said Aurélien Denizeau. “He will draw attention to his foreign policy – one of the few areas where there is a consensus on his positive record, especially when it comes to his handling of the war in Ukraine.”

 

This paper has been adapted from the original in French. 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Turkish opposition chooses Kemal Kilicdaroglu to challenge Erdogan in 2023 poll

MIDDLE EAST MATTERS

A month after quake, 1.5 million people still homeless in Turkey

Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake

New York Times - World

Iran-Saudi Arabia Deal

Advertisement

Supported by

From ‘Hitler’ to ‘Sharing One Fate’: Saudi-Iran Pact Could Transform the Middle East

Both countries as well as the broader region have much to gain from the reset in relations — if the agreement truly holds.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Vivian Nereim

RIYADH, Saudi Arabia — Only five years ago, Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler of Saudi Arabia, derided Iran’s supreme leader, saying he “makes Hitler look good.” Last week in a development that had the world doing metaphorical double takes, the Saudis not only re-established diplomatic relations with Tehran but also spoke gauzily of the countries “sharing one fate.”

The diplomatic rapprochement between Saudi Arabia and Iran after years of facing off in proxy conflicts across the Middle East was a coup for China, which facilitated the agreement. And it was a relief for Iran, which is grappling with domestic unrest and an economy waylaid by harsh sanctions.

But Saudi Arabia, too, has much to gain if the new cooperation truly takes root. The pact could help quiet the regional tensions that have inflamed wars, fueled media spats and sent missiles and drones flying across the Arabian Peninsula.

Resolving conflicts that have drained the Saudi government’s budget, stained its reputation and deterred potential investors has become a top priority for Prince Mohammed, as he overhauls the conservative Islamic kingdom’s economy and society, hoping to make it into a global hub for business and culture.

“The countries of the region share one fate,” the Saudi foreign minister, Prince Faisal bin Farhan, said on Twitter after the announcement. “That makes it necessary for us to work together to build models for prosperity and stability.”

The rivalry between the two Islamic nations, separated by less than 150 miles of Persian Gulf waters, has long shaped politics and trade in the Middle East.

It has a sectarian dimension — Saudi Arabia’s royal family and a majority of its populace are Sunni, while Iran’s people are overwhelmingly Shiite — but has mainly played out in proxy conflicts in Yemen, Iraq, Syria and Lebanon, where Iran has supported militias that Saudi officials say have destabilized the region.

The timing of the reconciliation was a surprise to many analysts; until recently, Saudi officials had said they were making little progress in talks with Iran. So, too, was the role that China played, hosting the discussions that led to the breakthrough.

Several Washington-based policy experts framed the Chinese involvement as a challenge to waning American dominance in the Middle East. Indeed, some Gulf Arab officials say that they can no longer rely on the United States to guarantee their security, that they must solve their own problems and that China is ready to offer weapons, technology and investment with no strings attached.

Saudi Arabia’s Foreign Policy

But other analysts cautioned that Prince Mohammed is simply leaning into the more pragmatic approach in foreign policy that he has followed over the past few years. While the United States remains the kingdom’s dominant security partner, they say Washington could not have brokered a deal between Saudi Arabia and Iran anyway, given its deeply strained relations with the Islamic Republic.

“It’s not like Saudi Arabia isn’t fully conscious that even a Chinese guarantee has its limits,” said Yasmine Farouk, a nonresident scholar at the Carnegie Endowment for International Peace, a Washington research group. “The Saudis have learned, over the past few years, very hard lessons, one of those being we have to continue in the diversification of our relationships.”

Saudi Arabia has long made clear that it was seeking a resolution with Iran. Saudi officials held several rounds of talks with their Iranian counterparts over the past two years, including in Iraq and Oman.

In an interview in 2019, Prince Mohammed said that a war between Saudi Arabia and Iran would send oil prices skyrocketing and spark the “total collapse of the global economy,” meaning that a “political and peaceful solution is much better than the military one.”

Just weeks before those remarks, a missile and drone assault on a major Saudi oil installation had briefly disrupted half of the kingdom’s crude production, an attack that U.S. officials said was directly overseen by Iran.

The realization that Iran had the audacity and ability to carry out such an operation — and that the attack had few immediate repercussions for the Islamic Republic — was a critical moment for Saudi officials, analysts have said. It appears to be part of what pushed them to enter into talks with Iran in 2021.

Since then, American efforts to revive the 2015 nuclear deal with Iran that was abrogated by President Donald J. Trump have faltered and stalled. Experts warn that Tehran now has enough enriched uranium to build several nuclear weapons if it chooses to, and Saudi officials fret that the kingdom could be their first target.

At the same time, Russia’s invasion of Ukraine has drawn the focus of global powers elsewhere, leaving Gulf governments with an even stronger sense that they must depend on themselves.

“Saudi foreign policy is very clear: They want to solve any differences, disagreements or disputes through diplomacy and have been trying very hard with the Iranians,” said Mohammed Alsulami, who heads an Iran-focused think tank in the Saudi capital of Riyadh.

“Saudi wants to try now,” he added, because “we are thinking that there might be some difficulties in the near future in terms of Iran’s relationship with the international community — the Russia crisis, enrichment. So let’s send this positive message and see.” Iran has implicitly taken Russia’s side in the Ukraine war by selling it drones that are attacking Ukrainian cities and infrastructure.

The move toward reconciliation is partly driven by the challenges Prince Mohammed faces at home as he overhauls nearly every aspect of life in Saudi Arabia. His all-encompassing transformation plan, “Vision 2030,” calls for diversifying the oil-dependent economy by attracting foreign investment and necessitates building new sectors like luxury tourism and entertainment.

He has said that he wants tens of millions of expatriates to move to the kingdom, and the government is bidding to host the World Expo in 2030. All of those targets would be particularly difficult to reach with an active war with Iran-backed rebels in Yemen on the kingdom’s southern border and missiles flying overhead.

Yet the shift toward resolving regional conflicts is also driven by the crown prince’s desire to transform Saudi Arabia into a global power in its own right, instead of the American “client state” that critical members of Congress have dismissed it as. Prince Mohammed sees the kingdom as the heavyweight and political leader of the Middle East, no longer as beholden to the United States as it once was, and he is eager to strengthen its relationships in Asia, Europe and Latin America.

He is also keen to portray the kingdom as a neutral arbiter in a world polarized by Russia’s invasion of Ukraine. The Saudi foreign minister traveled to Ukraine and Russia over the past month, disbursing humanitarian aid and offering to mediate the conflict.

That does not mean that Saudi Arabia is casting off the United States as its main security guarantor anytime soon; the United States supplies the vast majority of the kingdom’s weapons and defensive systems. But it does mean a relative weakening of America’s supremacy in the region, as Saudi officials expand ties in China, South Korea, India and beyond.

The first and most critical test of the new agreement with Iran will be played out in Yemen, where a Saudi-led coalition has been fighting the Iran-backed Houthi rebels since 2015. Saudi officials are eager to reach a deal to end the conflict, which has cost the Saudi government billions of dollars and sparked severe criticism of the kingdom in Washington and Europe. It has also killed hundreds of thousands of Yemenis and driven the country, the poorest in the Arab world, into a dire humanitarian crisis.

“In Yemen, we have a situation that is fragile but continuing on a positive trend,” the United Nations spokesman, Stéphane Dujarric, said at a news conference after the pact was announced. “We hope that this agreement will have a positive impact on this situation and others.”

Farnaz Fassihi contributed reporting from New York.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Haute-Savoie : un homme agressé à l’arme blanche devant un lycée, une enquête ouverte

Une agression dont il faut encore éclaircir les motifs. Ce jeudi 9 mars, en milieu d’après-midi, un jeune homme s’est fait agresser au couteau à Annemasse, en Haute-Savoie, rapporte le journal local Le Messager. Les faits ont eu lieu devant les portes du lycée des Glières, côté avenue de Verdun.

La victime, élève dans l’établissement, s’en est finalement sortie avec une blessure seulement artificielle, mais elle a tout de même été prise en charge et transportée au centre hospitalier Alpes-Léman (CHAL). Une enquête de police a été ouverte et les investigations se poursuivent, précise l’hebdomadaire.

Multiplication des attaques au couteau

Indépendamment de cette affaire, ces derniers mois, un certain nombre d’agressions au couteau ont eu lieu dans le secteur de la ville de Haute-Savoie. En octobre dernier, France Bleu relatait notamment le cas d’un automobiliste ayant asséné plusieurs coups de couteau à un conducteur suisse dans une station essence à Saint-Julien-en-Genevois. Quelques mois plus tôt, la radio locale évoquait l’agression au couteau d’un homme de 37 ans, cette fois à Annemasse. La victime avait été grièvement blessée.

Haute-Savoie : les dernières actualités

Haute-Savoie : le squatteur abusait de la faiblesse du locataire handicapé

Pénurie d’essence : en Haute-Savoie, un automobiliste impatient poignarde un autre client de la station-service

Un père de famille poignardé sous les yeux de son fils sur une piste cyclable près d’Annecy

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

Il était une fois

Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

« Une épreuve prolétarienne de masse »

Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

Une foule admirative des sportifs

Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

Un rendez-vous de l’athlétisme français

Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

« Le sport est un moyen et non un but »

La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

La base de départ pour de futurs champions

La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

Pour en savoir plus

  • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
HistoireL'HumanitéCross de l'Humanité
France24 - World

‘Save You’: Online platform helps French expatriates who are victims of domestic violence

Issued on: 08/03/2023 - 21:23

To mark International Women's Day on May 8, FRANCE 24 looks at an online platform dedicated to helping expatriate French women who are victims of domestic violence. Seeking help can be more difficult when women are living abroad with their abusers and are cut off from a support system of friends and family. Launched in October, Save You has already helped more than 100 women break their silence to share their horrific stories.

"I didn't hit you hard enough last time. I feel like you're asking for more," shouts a large Turkish man, slamming the door on his way out. Nour* is overcome by anxiety. That week, two earthquakes hit Mersin in southern Turkey where she has been living, isolated from everyone for more than a year. A few days later, Nour herself was shaking. "I have to get out of the house tonight. He is armed, I feel like I’m going to die when he comes back," she whispers over the phone to Caroline B.

Caroline B., president of the Coeurs de Guerrières (Warrior’s Hearts) association, also runs the Save You online platform. Nour and other French expatriate women who are victims of domestic violence can seek comfort from her soothing voice over the phone for free, wherever they are in the world, 24/7. On the other end of the line, volunteers help them resolve some extremely complex situations, even helping them "avoid the worst" – as they did that evening with Nour.

Save You is the first of its kind. Dedicated to French expatriate women and their children, the platform offers women (and some men) who are victims of violence a place to tell their stories. Some 43 percent of the women who phone in suffer from psychological violence while 19 percent are victims of physical violence. Launched in October 2022, it was created by France’s Sorority Foundation, which also invented The Sorority app – an app that enables women to help each other by alerting other users using geolocation if someone nearby is in danger.

>> Read more: French app fighting violence against women brings a ‘revolution’ to Morocco

Trapped

On the day she called Caroline B. in tears, Alice* had been subject to both kinds of violence. A little over a year ago, Alice left France for Manchester with her English partner. Last September, she gave birth to a baby girl. Alice said his attitude completely changed a few months later: he tried to prevent her from caring for their daughter and began tearing the baby from her arms. The British man’s kicks were punctuated by threats and insults. Alice told FRANCE 24 over the phone what her partner had said: "Leave the baby here and go back to France, we don't need you anymore. Go, you witch."

Alice is trapped in this situation – she is unemployed, does not speak English well, is economically and legally dependent on her partner, and is living far from her family.

Nour found herself trapped in similar circumstances, as have the more than 120 other people who have reached out via Save You, says Caroline B. Some of the women she is in contact with have been held prisoner by their partners for 15 years. The situation becomes particularly challenging in cases where the woman broke off ties with her family when she left her country. Victims often sink into a deep depression after they witness the violent transformation of a man for whom they had left everything behind.

Triggering element

Alice says that her former partner’s "explosive" brutality came out of nowhere. During the last few weeks of her pregnancy, the father of her child had been extremely supportive. So how did he become so violent that the British police had to intervene? "I still don't understand," says the 40-year-old.

These sudden and brutal "metamorphoses" are often triggered by childbirth, explains Caroline B. In some cases, the father feels that the mother and child have become his property. It is as if he is thinking, "You can never leave because there is a child. And if you leave, I'll keep it," says Caroline B.

This is essentially what Alice’s partner yelled at her, insisting she had no rights in England. Unfortunately, his words were not far from the truth. If Alice does not succeed in obtaining a French passport for her baby, she will never be able to leave the UK legally with her child.          

Nour was also raising a child from a previous marriage during her long period of isolation in Turkey. Rescued by Turkish policemen alerted by Save You, the young woman managed to escape from her former companion, arriving at Adana airport from Mersin. She spent many long, difficult hours there, as the chaos caused by the earthquake had grounded all flights to Paris. With no money and after several layovers, Nour finally landed at Paris Charles de Gaulle airport. She had finally returned home from what was originally meant to be a weekend trip, but which had turned into 10 months of captivity. Exhausted, considerably thinner and destitute, Nour had lost everything. "He took away all my self-confidence," the young woman said, before bursting into tears.

Overwhelmed by the flood of calls for help, Caroline B. is overcome with indignation, as she feels that French authorities should tackle the problem head-on. Out of more than a million expatriate French women, how many are living in similar circumstances, she wonders. This type of gender-based violence is not included in any official statistics.

Constrained by local laws

Although the French foreign ministry has set up a dedicated unit, it suffers from a severe lack of personnel, says Amélia Lakrafi, the MP who represents French nationals living abroad. "To respond to a problem effectively, one needs to be aware of it," says Lakrafi. In France, she says, “the popular imagination tends to imagine French expatriates as being wealthy and living wonderful, happy lives".

The other challenge is trying to apply French policies in other countries. "Our national representatives are not allowed to do what they want. And we all remain extremely constrained by local laws," she says.

Lakrafi, who has been telling decision-makers for years that this type of gender-based violence needs to be addressed, was a fan of the online platform from the start. Save You is "the tool we have been waiting for", she says.

She says associations such as The Sorority Foundation have more latitude than a government administration, which is weighed down by its own procedures. However, she adds, “Save You will only gain traction if it works alongside French government institutions abroad, like the French foreign ministry and the interior ministry.”

This relationship seems to have already begun taking shape. "The French foreign ministry often allows us to move forward more quickly, we are lucky that they support us," says Priscillia Routier-Trillard, founder of The Sorority Foundation. Within a few months of its launch, government offices such as the French foreign ministry posted a link to Save You. This has greatly benefited women like Nour and Alice, who may not have otherwise been aware of the platform.

Knowing you are not alone

Alice still has many legal obstacles to overcome before she can live in peace. However, the support that she receives from Caroline B. and others at Save You helps her believe in a better tomorrow. Barriers that seemed insurmountable before now seem to be crumbling, and Alice was able to move to a new home – although she will not disclose its location due to fears that her ex-partner will come take her daughter away.

Since its launch, lawyers, doctors, social workers and other professionals have offered their services to Save You in various countries around the world. This growing network has helped ensure that more women are made aware of this platform. "Sometimes we simply serve as a link to a local solution, which the victim has been desperately seeking for months without success," Caroline B. explains.

Simply by lending a sympathetic ear, Caroline B. gave Alice a priceless gift. "She listened to me. It was like I could see a way out from the black hole I was in," says Alice.

Like Alice and Nour – and hundreds of thousands of French women every year – Routier-Trillard and Caroline B. were once victims of domestic violence. For a long time, they felt trapped in silent guilt.  

"What gets me through is providing the support I would have liked to have," Caroline B. says.

We are social beings, Routier-Trillard adds. "Nothing in the world is more powerful than knowing that you are not alone."

*Names have been changed

This article has been translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} In the press

International Women's Day: Paying tribute to battles for gender equality around the world

The Debate

International Women's Day: Years of work undone by Covid-19 pandemic

VIOLENCE AGAINST WOMEN

Female genital mutilation: 'Women circumcise little girls for men'

L'Humanité

Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

Il était une fois

Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

Thomas Grillot

C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

(1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

amérindiensWounded Knee
New York Times - World

Iran-Saudi Arabia Deal

Advertisement

Supported by

China’s Role in Iran-Saudi Arabia Deal Shows Xi’s Global Goals

Brokering a rapprochement between the Middle Eastern rivals underscores the Chinese leader’s ambition of offering an alternative to a U.S.-led world order.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By David Pierson

When Beijing stepped into the role of mediator this week in the surprise rapprochement between Saudi Arabia and Iran, it signaled a new level of ambition for Xi Jinping, China’s top leader, who has sought to burnish his image as a global statesman in an escalating rivalry with the United States.

China’s top diplomat quickly attributed the success of four days of secret talks in reviving diplomatic ties between the two archrivals to Mr. Xi’s leadership, which he said demonstrated “the bearing of a great power.”

By taking credit for striking a peace deal in the Middle East, Mr. Xi is seizing on waning American influence in the region and presenting Chinese leadership as an alternative to a Washington-led order he depicts as driving the world toward a new cold war. 

“This is a battle of narratives for the future of the international order,” said Yun Sun, director of the China program at the Stimson Center, a Washington-based research institute. “China is saying the world is in chaos because U.S. leadership has failed.” 

The vision Mr. Xi has laid out is one that wrests power from Washington in favor of multilateralism and so-called noninterference, a word that China uses to argue that nations should not meddle in each other’s internal affairs, by criticizing human rights abuses, for example.

The Saudi-Iran agreement reflects this vision. China’s engagement in the region has for years been rooted in delivering mutual economic benefits and shunning Western ideals of liberalism that have complicated Washington’s ability to expand its presence in the Gulf.

In December, Mr. Xi reminded the world of China’s growing clout with Saudi Arabia, a longtime U.S. ally. On a visit that month to Riyadh for talks with Crown Prince Mohammed bin Salman, the kingdom’s de facto ruler, he was treated to an aeronautical spectacle by the Royal Saudi Air Force. The hero’s welcome stood in stark contrast to an earlier meeting between President Biden and Prince Mohammed, remembered as the American leader’s most fraught foreign visit, when he sought to avoid a handshake with a fist bump that was no less awkward.

Two months later, Mr. Xi rolled out the red carpet for Iranian President Ebrahim Raisi in Beijing, greeting him with a 21-gun salute in Tiananmen Square in a show of respect that Mr. Raisi — the authoritarian leader of a nation accused of secretly building nuclear weapons — would have never received in North American or European capitals.

“The U.S. is supporting one side and suppressing the other, while China is trying to make both parties move closer. It is a different diplomatic paradigm,” said Wu Xinbo, dean of international studies at Shanghai’s Fudan University.

Saudi Arabia’s Foreign Policy

If China becomes a more energetic power broker in the Middle East, that would be a big shift from an approach that has centered largely on promoting trade and investment in the resource-rich region rather than wading into seemingly intractable conflicts. China dipped its toes into Middle East diplomacy in 2013 by offering a four-point plan that rehashed old ideas for solving the Israeli-Palestinian conflict. That failed to achieve a breakthrough.

By contrast, easing the conflict between Iran and Saudi Arabia posed less of a challenge. China was well positioned to use its leverage to bring them to the table, given its strong economic and trading ties with each.

China is Saudi Arabia’s largest trading partner; Saudi Arabia is one of China’s largest suppliers of oil. Unlike Washington, China professes a willingness to do business without strings attached. Beijing has accepted Riyadh’s explanation for the 2018 murder of the Washington Post columnist Jamal Khashoggi and in turn, the Saudis have rebuffed efforts to condemn China’s mass detention of Muslim Uyghurs.

China has had diplomatic relations with Iran since 1971 — about two decades longer than it has with Saudi Arabia. China promised Iran in 2021 to invest $400 billion in the country in exchange for supplies of oil and fuel, though Western sanctions against Tehran have prevented Beijing from making good on the deal.

Analysts say Mr. Xi considers Iran strategically important chiefly as a like-minded critic of the West, and a nation rich in natural resources with strategic borders, a battle-hardened military and the stature of a civilization as old as China’s.

China also has an interest in the region’s stability. Beijing receives more than 40 percent of its crude oil imports from the region. Moreover, the Gulf has emerged as a key node along its Belt and Road Initiative trade routes, as well as a major market for Chinese consumer goods and technology. The Chinese telecommunications giant Huawei provides 5G networks in Saudi Arabia, Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

Still, Ms. Sun, the analyst, said it was important not to overstate the significance of Friday’s deal.

Saudi-Iranian differences run deep along sectarian lines, and it will take more than renewed diplomatic relations to mend ties. China’s role in brokering the agreement also may not be as pivotal as it seems, given indications that Tehran and Riyadh were already motivated to strike an accord.

“Saudi Arabia and Iran have been talking about rehabilitating their relations for quite some time. So this is not something Beijing facilitated overnight,” she said.

What most likely happened, Ms. Sun said, was a convergence of interests, in which an embattled and isolated Iran gained relief; Saudi Arabia got to send a message to Washington about the costs of reducing engagement in the region; and Mr. Xi was able to claim prestige as a global leader in the face of mounting American pressure.

“This is not China bringing two countries together and solving their differences,” Ms. Sun said. “This is China exploiting the opportunity of two countries who want to improve their relations to begin with.”

For Mr. Xi in particular, the deal offered a quick victory on the day he extended his dominance of Chinese politics by securing a third term as president.

After three years of Covid-induced isolation, Mr. Xi has quickly reasserted Beijing’s presence on the global stage by meeting with dozens of heads of state and dispatching his top diplomat around the world to seek an edge as relations with the United States have deteriorated over accusations of Chinese espionage using high-altitude balloons, concern that Beijing is preparing to arm Russian forces in Ukraine and a growing anti-China tenor in Congress.

China has denied the weapons accusations and pushed back by asserting that it is a peacemaker, putting out a proposal last month to end the fighting in Ukraine. That proposal was effectively dismissed by European leaders, who have pressed Mr. Xi to use his influence over Moscow to stop the war.

Beijing has also sought to emphasize a plan called the Global Security Initiative, first introduced by Mr. Xi a year ago, that it describes as an effort to apply “Chinese solutions and wisdom” to the world’s biggest security challenges.

The initiative, which reprises Mao-era language about promoting “peaceful coexistence,” calls for a new paradigm in which global power is distributed more equally, and the world rejects “unilateralism, bloc confrontation and hegemonism” — a reference to the United States and military alliances like the North Atlantic Treaty Organization.

Some analysts say the initiative is essentially a bid to advance Chinese interests by displacing Washington as the world’s policeman. The plan calls for respect of countries’ “indivisible security,” a Soviet term used to argue against U.S.-led alliances on China’s periphery.

“A big part of the Global Security Initiative is essentially about delegitimizing security cooperation with the United States,” said Manoj Kewalramani, a China studies fellow at the Takshashila Institution in India.

Wang Yi, China’s top diplomat who hosted the closing ceremony of the talks in Beijing, said the deal between Saudi Arabia and Iran was an example of the Global Security Initiative’s focus on promoting dialogue.

In photographs released by the Chinese state media, Mr. Wang presides over a handshake between Musaad al-Aiban, a Saudi minister of state, and Ali Shamkhani, Iran’s secretary of the National Security Council, both of whom are smiling.

“We will continue to play a constructive role based on the wishes of each country in properly dealing with the hot-spot issues of the world,” Mr. Wang said in remarks published on Friday.

In a thinly veiled criticism of the United States, he also said that China would support Middle Eastern countries in “casting off external interferences.”

Chris Buckley and Olivia Wang contributed reporting.

Advertisement

France24 - World

Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24

Issued on: 06/03/2023 - 17:00

FRANCE 24 Follow Wassim NASR Nadia MASSIH Follow

Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel. 

As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance. 

Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking. 

When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to  local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa. 

The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks. 

He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force. 

Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".  

Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.

Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019. 

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MAGHREB

Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader

France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

L'Humanité

Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

livres
Известия (RUS)

В Кремле не увидели предпосылок для перехода ситуации на Украине к миру

На Украине пока нет предпосылок для перехода ситуации в мирное русло, заявил пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков в понедельник, 13 марта.

Так представитель Кремля прокомментировал информацию о том, что бывший глава Мюнхенской конференции Вольфганг Ишингер призвал создать контактную группу для разработки решения по мирному урегулированию конфликта на Украине.

«Пока никаких предпосылок для перехода процесса в мирное русло нет. Для нас абсолютным приоритетом продолжает оставаться и будет оставаться всегда достижение поставленных целей», — сказал Песков.

Он также добавил, что в настоящий момент поставленные Россией цели могут быть достигнуты только военным путем.

«Для переговоров сейчас нет весомых предпосылок» Замминистра иностранных дел РФ Сергей Вершинин — о перспективах задействования ООН в разрешении украинского кризиса

Ранее, 12 марта, Ишингер написал в статье для немецкой газеты Tagesspiegel, что сейчас не может идти речи о требовании от киевского режима о «готовности к переговорам», но запустить мирный процесс для Украины уже давно пора. Экс-глава Мюнхенской конференции призвал к созданию контактной группы, которая сможет «сформировать ядро или по меньшей мере часть посреднической группы», если наступят переговоры. По его мнению, в группу должны войти такие страны, как США, Франция, Великобритания и Германия.

До этого, 7 марта, Песков также заявлял, что предпосылок для перехода ситуации на Украине в мирное русло нет. Тогда он добавил, что Россия добивается поставленных целей путем проведения спецоперации.

Последний на сегодняшний день очный раунд переговоров между РФ и Украиной состоялся 29 марта 2022 года в Турции. Позднее Киев официально отказался от контактов с Москвой. 4 октября украинский лидер Владимир Зеленский ввел в действие решение Совета национальной безопасности и обороны страны о невозможности проведения переговоров.

Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

France24 - World

French Senate advances Macron's pension reform plan as strikes continue

Issued on: 12/03/2023 - 07:06

NEWS WIRES Liza KAMINOV

France's Senate voted late Saturday to approve a deeply unpopular reform to the country's pension system, hours after demonstrators took to the streets to oppose the cornerstone policy of President Emmanuel Macron's second term in office.

Senators passed the reforms by 195 votes to 112, bringing the package another step closer to becoming law. A committee will now hammer out a final draft, which will then be submitted to both the Senate and National Assembly for a final vote.

"An important step was taken this evening with a broad vote on the pension reform text in the Senate," Prime Minister Elisabeth Borne told AFP after the vote, adding that she believed the government had a parliamentary majority to get the reforms passed into law.

Should Macron's government fail to assemble the necessary majority, however, Borne could deploy a rarely used and highly controversial constitutional tool, known as article 49/3, to push the legislation through without a vote.

Unions, which have fiercely opposed the measures, still hoped on Saturday to force Macron to back down, though the day's protests against the reform were far smaller than some previous ones.

"This is the final stretch," Marylise Leon, deputy leader of the CFDT union, told the broadcaster Franceinfo on Saturday. "The endgame is now."

Tensions flared in the evening, with Paris police saying they had made 32 arrests after some protesters threw objects at security forces, with rubbish bins burned and windows broken.

This week, Macron twice turned down urgent calls by unions to meet with him in a last-ditch attempt to get him to change his mind.

The snub made unions "very angry", said Philippe Martinez, boss of the hard-left CGT union.

"When there are millions of people in the streets, when there are strikes and all we get from the other side is silence, people wonder: What more do we need to do to be heard?" he said, calling for a referendum on the pensions reform.

The interior ministry said some 368,000 people showed up nationwide for protests -- less than half of the 800,000 to one million that police had predicted.

In Paris, 48,000 people took part in rallies, compared to police forecasts of around 100,000.

Unions, who put the attendance figure at a million, had hoped turnout would be higher on a Saturday, when most people did not have to take time off work to attend. On February 11, also a Saturday, 963,000 people demonstrated, according to police.

On the last big strike and protest day on Tuesday, turnout was just under 1.3 million people according to police, and more than three million according to unions.

'Future of children'              

The reform's headline measure is a hike in the minimum retirement age to 64 from 62, seen by many as unfair to people who started working young.

"I'm here to fight for my colleagues and for our young people," said Claude Jeanvoine, 63, a retired train driver demonstrating in Strasbourg, in eastern France.

"People shouldn't let the government get away with this, this is about the future of their children and grandchildren," he told AFP.

The reforms would also increase the number of years people have to make contributions in order to receive a full pension.

Protesters say that women, especially mothers, are also at a disadvantage under the new reforms.

"If I'd known this was coming, I wouldn't have stopped working to look after my kids when they were small," said Sophie Merle, a 50-year-old childcare provider in the southern city of Marseille.

Several sectors in the French economy have been targeted by union calls for indefinite strikes, including in rail and air transport, power stations, natural gas terminals and rubbish collection.

On Saturday in Paris, urban transit was little affected by stoppages, except for some suburban train lines.

But uncollected rubbish has begun to accumulate in some of the capital's neighbourhoods, and airlines cancelled around 20 percent of their flights scheduled at French airports.

An opinion poll published by broadcaster BFMTV on Saturday found that 63 percent of French people approved of the protests against the reform, and 54 percent were also in favour of the strikes and blockages in some sectors.

Some 78 percent, however, said they believed that Macron would end up getting the reform adopted.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

French protesters take to the streets to rally against Macron's pension plan

FRANCE'S PENSION BATTLE

Worried about the future, France's young people are fighting pension reform

Macron insists pension reform is necessary as protests, strikes press on

L'Humanité

Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

Il était une fois

Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

Trop fluet pour le football américain

Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

Martin Luther King lui écrit personnellement

Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

Un dernier défi : remporter Wimbledon

En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

EN SAVOIR PLUS

« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

TennisségrégationnismeÉtats-Unis
New York Times - World

In World Cup Run-Up, Qatar Pressed U.N. Agency Not to Investigate Abuses

Advertisement

Supported by

Lobbying at the International Labor Organization dovetailed with an influence campaign that set off a corruption scandal at the European Parliament.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Rebecca R. Ruiz and Sarah Hurtes

Rebecca R. Ruiz has investigated corruption within professional soccer and the Olympics for years. Sarah Hurtes has been investigating the European Parliament’s influence scandal from Brussels.

With a series of raids and arrests this winter, the Belgian authorities unearthed what they said was a dirty deal at the heart of the European Parliament. Politicians are charged with pocketing money to praise the tiny Gulf nation of Qatar and downplay its labor rights abuses in the run-up to the World Cup.

Well before any cash is known to have changed hands in that scheme, however, Qatar embarked on a yearslong campaign of political maneuvering that helped turn the International Labor Organization, the United Nations workers’ rights watchdog, from critic to ally, an examination by The New York Times found.

The campaign included free travel for a labor leader; an intense and divisive lobbying effort to head off an investigation; a parliamentary hearing with planted questions; and a $25 million Qatari contribution to the labor organization as part of a package of promised changes, according to documents and interviews with more than a dozen current and former labor officials. Finally, on the eve of the World Cup, officials with the Qatari labor ministry asked the U.N. agency to refrain from any commentary that could overshadow the tournament.

Hosting the World Cup was part of a long, expensive effort by Qatar to cultivate its global image. But the bid was tainted by bribery accusations and drew attention to Qatar’s exploitative labor system. Even now that the tournament is over, the new revelations involving a U.N. agency highlight the secretive ways some rich Persian Gulf monarchies, authoritarian governments and strongmen continue to use their wealth to influence global institutions.

The Belgian authorities see Qatar’s campaign at the International Labor Organization as a key part of its efforts to shape public opinion, particularly among European lawmakers, according to an official close to the investigation, who spoke on condition of anonymity because he was not authorized to discuss the case. Qatar has denied any wrongdoing. There is no indication that the labor organization is under investigation.

A confidential report by the International Trade Union Confederation, which sits on the U.N. labor agency’s governing body, found that the confederation had “operational, financial, constitutional, and political” vulnerabilities to corruption. The report, obtained by The Times, cited an urgent need to protect against “threats posed to the global trade union movement.”

The International Labor Organization can investigate governments, take them to court and label them as rights abusers — acts that can jeopardize foreign investment and damage reputations.

By the time the World Cup kicked off, the agency had quieted its criticism and withdrawn a complaint accusing Qatar of forced labor and exploitation. The agency said it won important concessions and did nothing differently in response to Qatari lobbying. But behind closed doors, these moves were divisive, current and former officials said.

“It is possible for countries with power and money to manipulate the system by bullying others,” said Marie Clarke Walker, a Canadian unionist who was part of the International Labor Organization’s governing body.

Labor officials say they have acted with integrity. What some might see as soft-pedaling criticism, agency officials say was diplomacy in action. They say the $25 million — one of the largest single contributions of its kind, and one that was not announced when the deal was publicized — did not buy influence. They and Qatar described it as a sign of the country’s commitment to improve.

“Rather than going to McKinsey, they decided to trust the I.L.O. expertise,” Corinne Vargha, director of the organization’s standards department, said of Qatar.

Indeed, several current and former employees said the labor organization often treated Qatar more like a paying client than a country under scrutiny. The Qatari contribution funded the organization’s office in Doha and provided millions for its general administrative costs.

“Qatar engages with the I.L.O. through the same official channels used with other U.N. agencies,” the government said in a statement. It added, “The fact that the I.L.O.’s decision to adopt a nuanced and objective stance, aimed at effecting positive change on the ground in Qatar, has been met with cynicism and distrust is, while sadly unsurprising, completely absurd.”

This debate about the line between diplomacy and influence shopping is familiar inside U.N. agencies and other international organizations. Groups including Interpol, the International Maritime Organization and the World Health Organization have come under scrutiny for policies that benefit authoritarian government members or corporate partners.

Labor rights in Qatar have improved since the International Labor Organization opened its Doha office in 2018. Qatar set a minimum wage and said workers could switch jobs without their employers’ permission. Labor officials said they won those improvements through delicate negotiations. Criticism, they said, would only have undermined that progress.

But labor advocates, human rights groups and some politicians said they were stunned by what they saw as one-sided public statements that minimized problems. State Department reports, for example, cited continued examples of forced labor. Migrant construction workers and housekeepers were trapped in long-term debt by employers who confiscated their passports and bank cards and withheld their pay — conditions that some human rights groups have likened to modern slavery.

European lawmakers used the labor organization’s positive statements to justify their own posture toward Qatar. The labor organization in turn amplified the politicians, creating an echo chamber of rosy commentary.

“I.L.O. said Qatar is a front-runner in labor rights,” Eva Kaili, a Greek politician, said at the European Parliament in November. Three weeks later she was charged with corruption.

“​​Qatar was very effective at controlling not just the narrative but the framing,” said Mustafa Qadri, a human rights researcher who wrote an early report on labor abuses tied to the World Cup. “There was a lot of being very much a cheerleader for the reforms and giving the government an ‘A’ rating without them having been actually implemented.”

For the global labor rights movement, the fallout from the World Cup has been severe. In interviews, more than a dozen people in the International Labor Organization and its partners said their organizations have been stuck in suspended animation as the corruption investigation in Brussels unfolds.

The trade unionist Luca Visentini was arrested in Brussels late last year and went on leave. Though he was not charged, it was revealed that his successful campaign to lead the International Trade Union Confederation was financed partly by a nonprofit group run by a former lawmaker who has since admitted acting as an agent of Qatar. The internal report obtained by The Times shows that the Qatari government paid for Mr. Visentini to fly there in October.

In a lengthy statement, Mr. Visentini denied any wrongdoing and said the donation was never tied to any policies on Qatar. He is awaiting a decision on whether he can return to his job.

“It’s a huge damage to the entire labor rights movement,” said Houtan Homayounpour, the former head of the I.L.O. project office in Qatar.

What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

Things began quite differently.

In 2014, as migrant labor fueled a multibillion-dollar World Cup building boom, international union representatives filed a complaint to the International Labor Organization, accusing Qatar of rights violations.

“From the moment migrant workers begin the process of seeking work in Qatar, they are drawn into a highly exploitative system that facilitates the exaction of forced labor by their employers,” the representatives said.

When complaints are issued, the organization can begin a formal investigation. Current and former labor officials recalled Qatari officials crowding the agency’s negotiating rooms in Geneva, urging them not to investigate.

The I.L.O. is the only United Nations agency composed not just of governments but also of groups representing workers and employers. Qatari diplomats rallied employers and countries with Qatari business interests to oppose an investigation, according to Luc Cortebeeck, a Belgian unionist who led the agency’s workers’ group.

The proposed investigation, known as a commission of inquiry, never materialized.

“The unprecedented lobbying campaign succeeded,” Mr. Cortebeeck wrote in his 2020 book “Still Work to Be Done.”

The labor organization instead sent a delegation to Qatar in 2016 and ultimately did win concessions. In exchange for dropping the complaint and the proposed investigation, Qatar said it would enshrine some worker protections into law, promised more changes in the future and made its big contribution.

“The government had demonstrated a clear commitment to major labor reforms,” Gilbert F. Houngbo, the I.L.O. director general, said in a statement this past week. He said the complaint was handled like any other.

It’s not uncommon for countries to resolve complaints, and some labor officials saw this as a good deal. The Qatari government said it was the only country in the region to engage with outside groups to improve working conditions. Its deal with the I.L.O. “is not illegal, nor is it unusual, and similar agreements exist between other governments and U.N. agencies around the world,” its statement said.

Coming on the heels of intensive lobbying, some inside the organization were disappointed that the complaint was closed without a formal investigation.

“I truly believe that we needed a commission of inquiry to be able to better protect the workers there,” Ms. Clarke Walker said. “We have a process to deal with it. We should have used that process.”

Ms. Vargha, the I.L.O. labor standards chief, said the agency pressed Qatar to make good on its promises. “The Ministry of Labor was not at the point where they could deliver on what we agreed,” she said. Eventually, the country took steps to criminalize forced labor and abolish its “kafala” system, which tethers workers to their jobs.

Enforcement of these policies has been inconsistent and abuses continue, rights groups and the State Department say. Bhim Shrestha, a Nepali who worked in Doha as a migrant from 2013 to 2021, said the changes offered the most protections to workers linked to World Cup projects. Retail and domestic workers, he said, were left behind.

Rather than use the World Cup stage to highlight those abuses, the labor organization and its affiliates frequently struck a positive tone.

In its internal investigative report, circulated among labor leaders this past week, the union confederation concluded that its change “from harsh critique to qualified praise” was made in good faith. Mr. Houngbo said that even when the I.L.O. praised Qatar’s progress, it made clear that more work was needed.

Last November, Qatari influence was on display at a European Parliament committee hearing about labor abuses.

One witness came from the International Labor Organization’s office in Doha. Committee members said they had no idea that the office was funded by Qatar itself.

A second came from the International Trade Union Confederation, whose soon-to-be top official, Mr. Visentini, had received free travel to Qatar and taken a campaign donation from a Qatar-linked donor. The donor was Pier Antonio Panzeri, a former lawmaker who was since pleaded guilty to corruption charges and is cooperating with investigators.

The third witness was Qatar’s labor minister. He had been prepped by Mr. Panzeri, who also planted friendly questions with the committee, according to evidence disclosed by the German newsmagazine Der Spiegel.

What’s more, the committee chairwoman had also received undisclosed trips to Qatar. She has since resigned her committee seat but denied wrongdoing.

“The whole thing felt off,” said Minky Worden of Human Rights Watch, who kicked off the hearing by describing wage abuses, illegal recruitment fees and deaths that had not been investigated.

Then the tone shifted. One left-wing lawmaker, Miguel Urbán Crespo of Spain, described it as bizarrely optimistic. In retrospect, he chalked that up to Qatar’s “caviar diplomacy.”

“It’s not moral,” he said. “It’s structural damage for all United Nations organizations.”

Shortly before the World Cup kickoff, as part of a regular meeting with the I.L.O., the Qatari government had a request, one that one labor official described as casual, almost off-handed: Could the agency let Qatar have its soccer spotlight without any distracting commentary?

The agency says it did not soften its message at the government’s request. But with the eyes of the world on Qatar, the agency’s public statements during the World Cup made no mention of persistent labor abuses, opting instead to applaud its cooperation with the government.

The agency even posted on Twitter a photo of its top official enjoying the tournament.

Advertisement

France24 - World

Thousands take part in fresh Greek protest over deadly train crash

Issued on: 12/03/2023 - 15:42

NEWS WIRES

Thousands of people protested on Sunday against safety deficiencies in Greece’s railway network nearly two weeks after dozens were killed in the country's deadliest train crash. 

The demonstrators also demanded punishment for those responsible for the head-on collision between a passenger train and a freight train that killed 57 people Feb. 28. Police said that more than 8,000 people in Athens gathered outside Parliament to protest on Sunday. 

The protesters later marched to the offices of privatized train operator Hellenic Train. The company, which has been owned by Italy’s Ferrovie dello Stato Italiane since 2017, isn't responsible for the maintenance of the railway network. State-owned Hellenic Railways is in charge of upkeep.

Authorities shut down four subway stations on two lines running through central Athens because of the protest.

The rally was organized by civil servants, a pro-communist union and university students.

In Thessaloniki, Greece’s second-largest city, about 5,000 people demonstrated, listened to speeches and shouted slogans, such as “we will be the voice for all the dead.”

Sunday’s rallies, which passed off without serious incident, weren't as well-attended as similar events earlier in the week, when more than 30,000 had turned out in Athens and more than 20,000 in Thessaloniki. Police said four people were detained in Athens.

A memorial service was conducted for 12 students of Thessaloniki’s Aristotle University, Greece’s largest, who were killed in the train crash.

An inexperienced stationmaster accused of placing the trains on the same track has been charged with negligent homicide and other offenses, and the country’s transportation minister and senior railway officials resigned the day after the crash. 

Revelations of serious safety gaps on Greece’s busiest rail line have put the center-right government of Prime Minister Kyriakos Mitsotakis on the defensive. He has pledged the government’s full cooperation with a judicial inquiry into the crash.

Elections are due later this spring and opinion polls released over the past week have shown the ruling conservatives’ lead over the left-wing opposition shrink almost by half compared with polls published before the crash.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster

Dozens killed, scores injured after two trains collide in Greece

Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash

Известия (RUS)

Кадыров доложил Путину об успехах Чечни в 2022 году

Президент России Владимир Путин в понедельник, 13 марта, провел рабочую встречу с главой Чечни Рамзаном Кадыровым. Об этом говорится в сообщении на сайте Кремля.

Кадыров доложил главе государства об успехах региона в 2022 году, отметив, что республика заняла ведущие позиции в различных сферах. Так, по его словам, Чечня заняла первое место по числу успешно реализуемых госпрограмм. Также она лидирует в реализации нацпроекта «Безопасные и качественные автодороги» и регионального проекта «Чистая вода».

Как добавил глава республики, регион перевыполнил в 2,5 раза показатели нацпроекта «Жилье и городская среда».

«Мы отмечаем стабильный рост экономических показателей, таких как объем строительства, отгруженных товаров, промышленного производства. Объем инвестиций вырос на 55% и составил 90 млрд рублей», — отметил Кадыров.

«Когда мы вместе — нам нет равных» На митинге-концерте в «Лужниках» Владимир Путин поздравил собравшихся с предстоящим Днем защитника Отечества и поблагодарил воинов СВО

Он обратил внимание на то, что, несмотря на западные санкции, республика запустила четыре завода по производству строительных материалов на базе технопарка «Казбек», продолжает развивать комплекс «Ведучи», начала строить новый терминал аэропорта в Грозном и модернизацию цементного завода.

В Чечне наблюдаются рост зарплат бюджетников и снижение уровня безработицы, составляющего в настоящее время менее 8%.

Как продолжил Кадыров, Грозный признан лучшим городом для предпринимательства, впервые занял первое место во всероссийском конкурсе «Лучшая муниципальная практика» и первое место по итогам года федерального рейтинга «Индекс и качество городской среды».

Глава Чечни поблагодарил президента за поддержку и содействие в решении ряда вопросов.

В ответ глава государства подчеркнул, что Грозный продолжает развиваться, как и Чечня в целом.

«И Вы лично многое делаете для этого, я это тоже знаю: и духовную сферу возрождаете, и материальная база ширится и укрепляется», — добавил Путин.

Ранее в понедельник о предстоящей встрече Путина с Кадыровым сообщил пресс-секретарь главы государства Дмитрий Песков.

L'Humanité

1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

Il était une fois

Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

Bernard Frederick

Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

Un groupe terroriste de médecins

L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

Un diagnostic erroné

L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

Lutte interne au sein de la direction du PCUS

Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

« Sans moi, le pays périra »

Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

URSS
Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

Des débordements en pleine mobilisation contre la réforme des retraites. Ce vendredi 10 mars, le proviseur adjoint et la conseillère principale d’éducation du lycée Saint-Exupéry à Marseille ont porté plainte pour violence contre le député LFI Sébastien Delogu, rapporte France 3. En cause : des échauffourées lors du blocus de leur établissement, en marge de la manifestation d’opposition à la réforme du Gouvernement.

Le parquet de Marseille a en effet ouvert une enquête pour « violence volontaire par personne chargée d’une mission de service public, sur personnel travaillant dans un établissement d’enseignement scolaire aux abords d’un établissement d’enseignement scolaire ». C’est la sûreté départementale qui mènera les investigations.

« Macron, démission ! »

Les faits ont eu lieu aux alentours de 6 h 30. Plusieurs dizaines de jeunes bloquent l’établissement scolaire et disent « non à la retraite à 64 ans », comme cela est inscrit sur leur banderole. « Macron, démission ! », chantent également les lycéens. Vers 8 h 30, Sébastien Delogu, présent sur place, évoque, dans un tweet, des tensions avec un membre du personnel de l’Éducation nationale. « Face à leurs revendications, le proviseur se montre violent. Je suis sur place pour apporter mon soutien aux lycéens et aux professeurs », a posté le député insoumis marseillais.

D’après le rectorat, interrogé par France 3, l’élu aurait eu un « comportement violent envers la CPE de l’établissement et le proviseur adjoint lors du blocage ». Une version « fermement » démentie par l’intéressé. Des membres de l’union CGT seraient également intervenus en soutien au député LFI « pour empêcher que de nouvelles violences aient lieu ».

Marseille : les dernières actualités

Marseille à couteaux tirés

Marseille : le djihadiste Reda Kriket menace de mort le personnel pénitentiaire de la prison des Baumettes

Manifestation à Marseille : une vingtaine de policiers agressés, une personne arrêtée

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

An Activist’s Flight Reveals Widening Repression in Algeria

Advertisement

Supported by

Four years after a popular uprising fueled hopes for change and real democracy, the country’s government is using vaguely defined statutes to round up hundreds.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Constant Méheut

Constant Méheut reported this article from Paris and its suburbs.

When Amira Bouraoui, an Algerian-French pro-democracy activist, boarded a plane to France from Tunisia last month, she thought her ordeal had finally come to an end.

She had already failed twice to flee Algeria, where her activism had put her in the government’s cross hairs. Her third attempt, by illegally entering neighboring Tunisia, resulted in her being arrested and threatened with deportation. Only a last-minute offer of consular protection from France saved her.

“I was ready to do anything to leave Algeria,” Ms. Bouraoui, 47, said in a recent interview in a Paris suburb where she now lives in exile, asking that the precise location not be disclosed. “Not being able to express myself freely was like a slow death to me.”

What she did not expect, however, was the Algerian government’s retaliation. A dozen days after Ms. Bouraoui’s escape, prosecutors charged her 71-year-old mother, her cousin, a journalist acquaintance, a taxi driver and a customs official for “criminal conspiracy” in helping her flee.

“They’re telling me, ‘We’ve got you through your mother,’” Ms. Bouraoui said.

Her case is part of what academics and human rights groups have described as an intensifying crackdown on civil society by an Algerian government sliding toward authoritarianism. In recent years, hundreds of activists have been sent to jail, dozens more have fled abroad and the last remnants of an independent news media have been stifled.

Four years after a popular uprising, known as the Hirak, ousted Algeria’s autocratic president of 20 years, Abdelaziz Bouteflika, and seemed to herald a new dawn for the country, hopes for real democracy have been dashed. In a cruel twist of fate, some Hirak supporters now even feel nostalgic for the time when Mr. Bouteflika was in power.

“We were freer,” Ms. Bouraoui said. “I feel sad to say that.”

Ms. Bouraoui, a gynecologist, gained prominence in the 2010s for her vocal opposition to Mr. Bouteflika’s long and undemocratic rule.

When the Hirak uprising erupted in 2019, she quickly became a face of the movement. Every week, streams of protesters from all backgrounds peacefully took to the streets to demand an overhaul of Algeria’s corrupt, military-backed government.

Shaken by the rare demonstrations, the country’s establishment dismissed Mr. Bouteflika and endorsed a new president, Abdelmadjid Tebboune, who was elected on a promise to heed the protesters’ demands. He began with a few good-will gestures, releasing detained protesters.

“One of Tebboune’s first statements was, ‘I extend my hand to Hirak,’” Ms. Bouraoui said. “I believed him.”

But, she added, “it was only extended to beat us up.”

After the coronavirus pandemic brought the protests to a halt, Algerian security services stepped back in, arresting dozens of activists in a cat-and-mouse game. As of October, some 250 people “were being held in prison for their participation in peaceful protest, activism or expression,” according to a Human Rights Watch report.

Ms. Bouraoui, who faced multiple arrests and spent several days in custody, was sentenced in 2021 to two years in prison for “offending Islam” and insulting the president. She had not yet been jailed upon her escape because of a pending appeal.

Fearful of new protests, the Algerian authorities have specifically targeted individuals and groups with ties to the Hirak uprising to make sure that the movement “is suffocated once and for all,” said Dalia Ghanem, an Algeria expert at the European Union Institute for Security Studies.

Two weeks ago, the Rassemblement Actions Jeunesse, a leading youth-oriented human rights organization, and the Mouvement Démocratique et Social, a leftist party founded 60 years ago, were banned by Algeria’s highest administrative court. Journalists and media organizations that extensively covered the uprising have also been imprisoned and shut down.

“They’re blocking any possibility of civil society organization, any hope of a return of Hirak,” said Saïd Salhi, the vice president of the Algerian League for the Defense of Human Rights.

The group was dissolved in June after a complaint filed by the Interior Ministry. But Mr. Salhi, who lives in exile in Belgium, said the group had learned about the judicial proceedings only in January, when related court documents began circulating on the internet.

Mary Lawlor, the United Nations special rapporteur on the situation of human rights defenders, recently denounced these bans as “acts of intimidation, silencing and repression.”

The Algerian Ministry of Justice did not respond to several requests for comment. Last fall, Abderrachid Tabbi, the country’s justice minister, told the United Nations that recent prosecutions “had nothing to do with freedom of expression.”

Born out of a bloody war of independence from France six decades ago, Algeria was long ruled by a one-party system. Since the late 1980s, power has remained in the hands of a tight group of political and military leaders, a system that Ms. Ghanem calls “competitive authoritarianism,” which mixes in token elements of democracy, like multiparty elections.

In 2021, the government overhauled the penal code and broadened terrorism-related charges to include people challenging the government using vaguely defined “unconstitutional means,” which United Nations experts and human rights groups say have been used to prosecute peaceful activists.

“It’s with this reform that they crushed Hirak,” Mr. Salhi said. He added that accusations of terrorism played on deep-seated fears amid a population still traumatized by a civil war with Islamists in the 1990s that left up to 100,000 people dead.

The repression came under sharp criticism last fall at the United Nations, when Algeria’s human rights record was reviewed.

But it remains unclear whether the condemnation will durably affect the country’s international standing. One of the world’s biggest producers of natural gas, Algeria has benefited from the war in Ukraine and the subsequent energy crisis, building new partnerships with the West.

One casualty, however, may be the country’s relationship with France, its longtime colonizer, with which a rapprochement has just begun after decades of animosity over their troubled past.

After Ms. Bouraoui fled under French consular protection, the Algerian Foreign Ministry accused France of facilitating the “illegal operation of exfiltration of an Algerian national” and recalled its ambassador to Paris over the affair. Upping the ante, Algeria’s official news agency published a statement castigating French secret services as seeking “the definitive break with Algeria.”

Ms. Bouraoui said she decided to flee via Tunisia after the editor of an independent radio station where she ran a weekly show was charged for publishing articles that threaten national security and was put in custody. “The noose was tightening,” she said.

She used her mother’s passport to cross the Tunisia-Algeria border incognito, in a taxi. She was arrested a few days later at an airport in Tunis while trying to board a flight to France and was to be tried last month for illegal entry into Tunisia. A Tunisian court sentenced her to three months in jail in absentia.

“Hopes for change were huge during Hirak in 2019,” Ms. Bouraoui said. “The disillusionment today is just as great.”

Advertisement

France24 - World

BBC crisis escalates as presenters, players support football host Lineker

Issued on: 12/03/2023 - 11:38Modified: 12/03/2023 - 11:40

NEWS WIRES Liza KAMINOV

The BBC was forced to scrap much of its weekend sports programming as the network scrambled to stem an escalating crisis over its suspension of soccer host Gary Lineker for comments criticizing the British government's new asylum policy.

Presenters, analysts and English Premier League players rallied in support of Lineker by boycotting the airwaves on Saturday, as Britain’s national broadcaster was accused of political bias and suppressing free speech, and received praise from Conservative politicians.

The broadcaster said it would air only “limited sport programming” this weekend after hosts of many of its popular sports shows declined to appear in solidarity with Lineker. The former England captain was suspended from “Match of the Day,” a popular soccer highlights show, after he criticized the government’s plan to detain and deport migrants arriving by boat in a Twitter post that compared lawmakers’ language about migrants to that used in Nazi Germany.

There is no huge influx. We take far fewer refugees than other major European countries. This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?

March 7, 2023

Instead of blanket coverage on Saturday of the most popular league in the world, the BBC had no preview shows on radio or TV and no early evening summary of the final scores of Premier League games. Lunchtime TV program “Football Focus” was replaced with a rerun episode of antiques show “Bargain Hunt,” while early evening “Final Score” was swapped for “The Repair Shop.”

“Match of the Day” — the late-night program that has been a British institution for 60 years — was reduced from the usual hour and a half of highlights and analysis to a 20-minute compilation of clips from the day's games, without commentary or punditry — just cheers and jeers from the stadium crowds for a soundtrack.

There will not be any post-match player interviews, either. The Professional Footballers’ Association said some players wanted to boycott the show, and as a result “players involved in today’s games will not be asked to participate in interviews with ‘Match of The Day.’”

The union said it was a “common sense solution” to avoid players facing sanctions for breaching their broadcast commitments.

The BBC said it was "sorry for these changes which we recognize will be disappointing for BBC sport fans. We are working hard to resolve the situation and hope to do so soon.”

British Prime Minister Rishi Sunak even weighed in, urging Lineker and the BBC to settle their disagreement.

“Gary Lineker was a great footballer and is a talented presenter. I hope that the current situation between Gary Lineker and the BBC can be resolved in a timely manner, but it is rightly a matter for them, not the government," he said.

Lineker, 62, was a household name in Britain even before he became chief “Match of the Day” presenter in 1999.

One of English soccer's most lauded players, he was the leading scorer at the 1986 World Cup and finished his international career with 48 goals in 80 matches for England.

After retiring from a career that included stints with Barcelona, Tottenham, Everton and Leicester, Lineker has become one of the U.K.’s most influential media figures and the BBC's best-paid star, earning 1.35 million pounds ($1.6 million) last year.

An enthusiastic social media user with 8.7 million Twitter followers, Lineker has long irked right-of-center politicians and activists with his liberal views, including criticism of Britain’s decision to leave the European Union.The latest controversy began with a tweet on Tuesday from Lineker’s account describing the government’s plan to detain and deport migrants arriving by boat as “an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s.”

The Conservative government called Lineker’s Nazi comparison offensive and unacceptable, and some lawmakers said he should be fired.

In his statement, Sunak doubled down on the government's plan to deter people from making dangerous journeys across the English Channel in small boats, saying it was the only way to “break this cycle of misery once and for all.”

On Friday, the BBC said Lineker would “step back” from “Match of the Day” until it had "an agreed and clear position on his use of social media.” Lineker has yet to comment publicly, and on Saturday went to his hometown of Leicester to watch Leicester City play Chelsea in the Premier League. He was greeted with cheers from bystanders as he arrived for a match Chelsea won 3-1.

The 100-year-old BBC, which is funded by a license fee paid by all households with a television, has a duty to be impartial in its news coverage, and BBC news staff are barred from expressing political opinions.

Lineker, as a freelancer who doesn’t work in news or current affairs, isn’t bound by the same rules, and has sometimes pushed the boundaries of what the BBC considers acceptable. Last year, the BBC found Lineker breached impartiality rules with a tweet about the Conservatives’ alleged Russian donations.

BBC neutrality has come under recent scrutiny over revelations that its chairman, Richard Sharp — a Conservative Party donor — helped arrange a loan for then Prime Minister Boris Johnson in 2021, weeks before Sharp was appointed to the BBC post on the government’s recommendation.

Former BBC Director General Greg Dyke said the network “undermined its own credibility” by appearing to bow to government pressure.

Keir Starmer, leader of the main opposition Labour Party, said the BBC was “caving in” to political pressure from Conservative lawmakers.

“They got this one badly wrong and now they’re very, very exposed,” he said.

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit

New York Times - World

Oscar-Nominated Film Depicts Road to Justice That Is ‘Permanently Alive’

Advertisement

Supported by

“Argentina, 1985” has resurrected the country’s military rule, which ended 40 years ago. The quest persists to hold those accused of crimes against humanity accountable.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Natalie Alcoba

BUENOS AIRES — The bones of a man, brought into light in a laboratory, had spoken.

For years, he was kept inside a blue plastic box on a shelf with hundreds of other boxes containing unidentified human remains believed to belong to victims of the brutal military dictatorship that ruled Argentina from 1976 to 1983.

Lying on a table in the Buenos Aires headquarters of the Argentine Forensic Anthropology Team, his skeleton told a story: He was about 25 years old and stood 5 feet 8 inches to 6 feet tall. Five gunshot wounds, one to the head and four to the pelvis, had killed him.

And now, more than 30 years since his discovery in a mass grave, he is on the verge of being identified.

“When they pass from having a number to having a name, it’s wonderful,” said Patricia Bernardi, a forensic anthropologist and a founder of the team, a nonprofit that works on cases related to abuses committed under military rule.

The identification of victims is part of a broader effort to deliver justice and accountability 40 years after the end of the dictatorship, a traumatic chapter that is in the spotlight again because of “Argentina, 1985,” a film that has earned an Oscar nomination for best international feature.

A historical drama, it depicts a real landmark case that a team of lawyers pressed against military leaders in a trial that ended with the convictions of five members of the military junta, including the dictators Jorge Videla and Emilio Massera, who received life sentences. Four others were acquitted.

The military unleashed a wave of repression to eliminate so-called subversives, a category that came to include political dissidents, student activists, labor organizers, journalists, intellectuals and clergy members. Human rights groups estimate that as many as 30,000 people were killed or disappeared during the dictatorship.

In a pivotal scene in the movie, a character based on a real-life prosecutor tells a panel of judges that the trial can help forge a peace based on justice and memorializing the atrocities.

“This is our opportunity,” he says. “It may be our last.”

Rather than an end, those words, taken from the real closing arguments, were a beginning. To this day, in courtrooms across Argentina, roughly 180 former military officials, police officers and civilians are being prosecuted for crimes against humanity.

With more than 300 open investigations and 14 trials, the process is “permanently alive,” said Estela de Carlotto, the president of Abuelas de Plaza de Mayo, a human rights organization started by women searching for their grandchildren who were born in captivity to political prisoners and then given to other families.

Some investigations are focused on crimes committed in clandestine detention centers where hundreds of people were tortured and killed. In one case, a former marine captain is on trial for orchestrating the illegal adoption of his brother’s daughter, who was born in a detention center and raised by another member of the military. Her parents are still missing.

In total, more than 1,100 military personnel, police officers and civilians have been convicted of crimes against humanity since 2006, including 58 last year.

Argentina’s reckoning with its past has been far more extensive than that of neighboring countries also scarred by repressive military rule, including Brazil, Chile and Uruguay. Amnesty laws in Brazil have blocked military trials, while a small number of trials have occurred in Uruguay. Many top officials convicted of dictatorship-era crimes in Chile received reduced sentences.

“These trials are right and necessary,” said Maria Ángeles Ramos, one of the lead federal prosecutors of dictatorship-era crimes in Argentina.

“We made this decision that what happened is unforgivable and Argentina cannot afford to ignore its past,” Ms. Ramos said. “That is a very big self-critique as a society. It’s a value that puts us in a distinctive place in the world.”

The pursuit of justice has not been easy. After the 1985 trial of leaders of the junta, the government enacted laws that blocked most other prosecutions. A former president also pardoned the convicted military commanders.

In the 1990s, victims and relatives of those who had disappeared staged protests outside the homes of former military rulers and others believed to have violated human rights.

Teresa Laborde’s mother, Adriana Calvo, a physicist and university professor, was a key witness at the 1985 trial. She described having been handcuffed and blindfolded and calling out for the baby she had just delivered in the back seat of a Ford Falcon as she was moved from one clandestine detention center to another.

The newborn was Ms. Laborde, now 45. She and her mother were eventually released.

“That trial that everyone says was an example, in my house we lived it as the gateway to impunity,” Ms. Laborde said, referring to the acquittal of four of the leaders and light sentences for some others. “Justice meant holding the last torturer responsible.”

A pivotal moment came in 2003, when the Argentine Congress, responding to mounting public pressure, abolished the laws that had halted prosecutions of dictatorship-era crimes. In 2006, a court handed down the first sentence under a relaunched prosecution process.

“In some sense, it was all of civil society that built this,” said Natalia Federman, a human rights lawyer and executive director of the Argentine Forensic Anthropology Team. “It became impossible for the state to say, We’re not going to do anything.”

The forensic team’s work has been a key part of trials. More than 1,400 bodies have been recovered, with around 800 identified — some washed up on beaches after being hurled from planes during so-called death flights. Others, like the man in the forensic team’s laboratory, were discovered in unmarked graves.

The team is keeping details about the man confidential until his identification is confirmed, but he is believed to have been a prisoner of one of the dictatorship’s detention centers. Evidence that emerged in trials involving people he was buried with helped analysts piece together a hypothesis about his identity.

It underscores how trials are a crucial part of “building memory,” Ms. Ramos said, “so we all know what occurred and we talk about it.”

Argentina’s military generally does not discuss the continuing investigations and trials, and its rank and file are now made up entirely of officers who joined after the dictatorship.

“We do everything possible — and the continuity of the trials has to do with that — to ensure that what happened is not forgotten,” said Eduardo Jozami, who works as director of human rights at the Defense Ministry and who was imprisoned during the dictatorship.

But time is a looming enemy: More than 1,000 people under investigation have died, and so have victims and their relatives.

“There is a slowness, sometimes an indifference,” Ms. de Carlotto said of the pace of justice. “But our permanence and resistance is present.”

At a trial of crimes at clandestine detention centers, Laura Treviño recalled the early hours of Sept. 11, 1976, when she was 18. Six men in civilian clothes arrived at her family’s home in a city near Buenos Aires and took away her 17-year-old brother.

The men claimed to be part of the army and asked about the teenager, Victor Treviño, a left-wing activist agitating for lower student transit fares.

The men, some of them wearing ski masks and carrying guns, went to the back of the home, Ms. Treviño testified.

She heard a commotion as they ordered her brother to dress. As the men led him out, his mother asked where he was being taken.

“‘You’ll find out soon,’ they told her,” Ms. Treviño testified. But they never did.

“That’s what we all want: to know what happened to him,” she testified. “To all of them.”

Advertisement

France24 - World

FRANCE 24 reaffirms the commitment of all its channels to fight against all forms of discrimination

Issued on: 12/03/2023 - 20:32

FRANCE 24 Follow

After the publication of an article on the CAMERA website (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), and taken up by the Simon Wiesenthal Center, implicating a journalist and three Arabic-language correspondents of France 24 regarding certain comments they allegedly posted on their personal pages on social networks, the channel's management has immediately opened an audit on these alleged posts, as it communicated internally on March 10. 

As a precautionary measure, and as this type of procedure requires, the four journalists concerned were suspended from their jobs pending the results of the audit.

The code of ethics of France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) stipulates that its journalists, when publishing on blogs, forums, social networks, and any space dedicated to the public exchange of information, must ensure "respect for professional and ethical rules (...) and not violate the values of ethics, independence, and impartiality of the company (...). 

The measures taken in this situation aim to protect the integrity of the work of the entire Arabic-language editorial staff of France 24, whose editorial content, both on air and on digital platforms, makes it a balanced, non-partisan channel, verifying facts and cultivating constructive debates thanks to the professionalism of its journalists. As in all of France 24's languages, the Arabic-language channel distinguishes itself every day by its commitment to the fight against anti-Semitism, racism, and discrimination.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Paris : un aveugle et son chien-guide frappés par un chauffeur Uber

La situation a pris une ampleur choquante. Un homme non-voyant nommé Anthony, accompagné de son chien guide d’aveugle, a été violemment agressé par un chauffeur VTC de la plateforme Uber, lundi 6 mars à Paris. Ce père d’une fillette de 4 ans ne se déplace jamais sans son chien, un croisé golden retriever appelé Népia, et a l’habitude de se voir refuser l’accès à un VTC à cause de son animal. Anthony n’hésite ainsi plus à filmer ses déplacements, et son agression a été enregistrée et diffusée par RMC ce lundi 13 mars.

💬Un aveugle avec son chien-guide agressé par un chauffeur #Uber !

L’équipe de « RMC s’engage pour vous’ révèle un témoignage bouleversant. #ApollineMatin pic.twitter.com/jAA9EV5sg4

— RMC (@RMCInfo) March 13, 2023

« Il pète complètement les plombs »

Dans cette séquence, il est possible d’entendre Anthony rappeler le règlement au chauffeur Uber : « Monsieur, je suis avec ma petite fille de 4 ans que je dois emmener à l’école. Je suis non-voyant. C’est un chien guide, vous êtes obligé de me prendre. » Ce que le VTC a refusé, assurant qu’il pouvait « faire le choix de ne pas [le] prendre » dans son véhicule. Après quelques minutes d’échanges, Anthony pense que la situation est réglée et qu’il va pouvoir monter dans la voiture. Son chien entre alors en premier et se place au niveau du sol.

C’est à ce moment-là que les coups ont commencé à pleuvoir. La victime a raconté l’agression à RMC : « Il pète complètement les plombs, me saute dessus, me frappe au niveau des côtes. Il ouvre la porte côté conducteur à l’arrière, et là, il s’en prend au chien. Et j’ai ma fille de 4 ans qui est de l’autre côté et qui regarde. » Après les avoir chassés, le chauffeur est remonté dans sa voiture et a quitté les lieux. Anthony a déposé plainte pour « violences sur personne vulnérable ».

L’application Uber réagit

Pour rappel, la loi autorise l’accès aux chiens guides d’aveugles dans tous les transports. En cas de refus, une amende allant jusqu’à 450 euros peut être infligée. Contactée par RMC, l’application Uber a « condamné fermement cette discrimination grave » et a indiqué avoir suspendu définitivement le compte du chauffeur à l’origine de l’agression.

La ministre chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a également dénoncé « l’acte de violence » contre le non-voyant et son chien d’assistance. « La suspension du chauffeur par Uber ne dédouane pas la société de mieux sensibiliser ses conducteurs », a-t-elle fait savoir. RMC a enfin révélé que le ministère des Transports échangerait avec les plateformes de VTC afin de mettre en place une charte d’engagements dans la lutte contre l’ensemble des discriminations.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Patrick Kingsley

Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

20 miles

Mediterranean

Sea

Jordan R.

West

Bank

Tel Aviv

JORDAN

DESTINATION

Jerusalem

ISRAEl

Dead

Sea

Deir al-Asal al-Fauqa

GAZA

STRIP

ORIGIN

Meitar

Beersheba

By The New York Times

Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

Advertisement

France24 - World

Garbage piles up in France’s ‘City of Lights’ as pension strikes continue

Issued on: 12/03/2023 - 17:40

NEWS WIRES

Thousands of tonnes of garbage has piled up on streets across the French capital after a week of strike action by dustbin collectors against government pension reforms, city hall said Sunday. 

Three incineration plants outside the capital have been hit by the work stoppages that have left entire pavements covered in black bags and overflowing bins.

The capital's household waste agency Syctom said it has been re-routing dustbin lorries to other storage and treatment sites in the region and has yet to resort to calling in the police.

City hall employees have for the last week been picking up rubbish in just half of Paris's districts. The strike has hit some of the most exclusive areas including the 5th, 6th and 16th arrondissements.

Strike: Garbage workers

Welcome to Paris 🗼😊 pic.twitter.com/1JvNwqblen

March 11, 2023

Other districts are served by private firms which have not gone strike.

According to the hard-left CGT union, refuse collectors and drivers can currently retire from 57 years of age, but would face another two years of work under the reform plans which still grant early retirement for those who faced tough working conditions.

Life expectancy for the garbage workers is 12-17 years below the average for the country as a whole, the CGT says.

Out on the streets, 18-year-old student Christophe Mouterde told AFP the dustbin collectors were among "the first victims of this reform... often they have started work young... in a job that's more difficult than for other people in offices".

Pastry chef Romain Gaia, who works in the 2nd district where bins are not being collected, said, "It's terrible, there's rats and mice."

But he still offered support for the garbage workers despite the smelly mountains of rubbish nearby.

"They are quite right to strike," said the 36-year-old. "Normally they have no power, but if they stop work they really have (power)."

The reform's headline measure and the cornerstone policy of President Emmanuel Macron's second term in office is a hike in the general minimum retirement age to 64 from 62, seen by many as unfair to people who start working early.

Strike jokes: "'Emily in Paris' did not agree to this!"

Ces images qui circulent de Paris sous la grève des éboueurs soutenus par la mairie n'étaient pas dans le scénario d'Emily in Paris ... pic.twitter.com/L0YkSMnIfV

March 12, 2023

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

‘Disgusting and unhealthy’: Rubbish piles up in strike-hit Paris

FOCUS

Rubbish piling up in France's illegal landfills

FRANCE

Rubbish piles up in Paris streets amid ongoing labour reform strikes

Valeurs Actuelles

[Info VA] Val-de-Marne : un chauffeur Uber interpellé pour le viol d’une touriste américaine à Limeil-Brévannes

Un chauffeur Uber, accusé de viol, a été interpellé à son domicile en présence de sa victime supposée, une Américaine en vacances en France, à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, vers 9h ce dimanche matin, selon nos informations.

De retour de soirée à Paris, la jeune femme de 31 ans née en Californie a commandé un Uber dans la nuit pour rentrer chez elle, à Villejuif, mais le chauffeur a stoppé sa course devant son domicile, l’a obligée à monter chez lui malgré son refus et lui a fait boire du jus d’orange.

La touriste afro-américaine, qui s’est réfugiée en état de choc dans la cage d’escalier où elle a contacté la police, a expliqué s’être réveillée entièrement nue et décrit des attouchements au niveau des parties génitales.

Le suspect, Rudy B. S., âgé de 31 ans, de « type africain » et déjà connu des services de police notamment pour usage et détention de stupéfiants et conduite en état d’ivresse, a été interpellé ce dimanche matin par les forces de l’ordre qui ont dû forcer la porte avec un bélier, indique une source policière.

Visiblement alcoolisé, l’individu fiché et interdit de s’inscrire sur tout site de rencontre ou autre, a été conduit au commissariat de Villeneuve-Saint-Georges. La jeune femme, elle, a été prise en charge par les sapeurs-pompiers et transportée à l’hôpital intercommunal de Créteil.

Paris : les dernières actualités

Circulation anarchique, accidents, absence de règles… Les « trottinettistes », nouveaux bourreaux des taxis parisiens

[Entretien] Sophie de Menthon : « Je porte plainte contre la mairie de Paris qui instrumentalise l’argent public »

Quatre ans après le drame de la rue de Trévise à Paris, les victimes toujours en attente d’indemnisation

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Fabien Roussel : « Le gouvernement fait planer une profonde menace sur notre démocratie »

Entretien

Face au coup de force au Sénat qui « humilie le Parlement », le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle le gouvernement à « respecter la légitimité du monde du travail », très majoritairement opposé à la réforme des retraites, et à « laisser les Français trancher ».

Julia Hamlaoui

Le gouvernement argue de la « légitimité démocratique » du Parlement pour ne pas tenir compte de la mobilisation qui s’est encore exprimée dans la rue samedi. Et ce, alors qu’il a eu recours, avec le 44.3, à un nouveau coup de force au Sénat. Que lui répondez-vous ?

Le coup de force du Sénat est inadmissible. Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime. Qu’il respecte la légitimité du monde du travail, qui, dans sa très grande majorité, dans son immense diversité, du public ou du privé, et de tous syndicats, dit non à la retraite à 64 ans.

Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime »

Le gouvernement doit le reconnaître et mesurer qu’il est en train de fracturer le pays, de rompre la confiance avec les Français. Il doit retirer sa réforme. Il ne s’agit pas de remettre en cause la légitimité des parlementaires, mais de tenir compte de ce que disent des Français qui subissent en même temps l’inflation, la hausse des prix d’énergie, de l’alimentation, de l’essence.

À entendre la première ministre Élisabeth Borne, les grèves ne seraient que des « blocages qui pénalisent les Français les plus modestes »

Si des salariés sont pénalisés, c’est d’abord par les jours de grève qu’ils posent et qui vont amputer leur salaire. Mais s’ils font grève et se mobilisent à ce point, c’est parce qu’ils ne veulent pas être pénalisés plus tard, au moment de prendre leur retraite, par deux années de travail supplémentaires.

Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique. »

Ceux qui manifestent aujourd’hui sont d’abord soucieux de vivre dans une France qui respecte le monde du travail. En réalité, c’est le gouvernement qui, en s’entêtant, fait le choix de bloquer le pays. Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique.

L’exécutif tente à la fois de convaincre l’opinion en présentant des « contreparties » et de passer un accord avec LR, notamment en validant certains amendements de la majorité sénatoriale de droite. Que pensez-vous de l’évolution du texte ?

Il ne ressemble plus à rien. Les justifications du gouvernement, qui expliquait qu’il fallait absolument trouver 12 milliards d’euros pour combler le déficit, s’effondrent. De même que les 1 200 euros promis à 1,2 million de retraités qui ne bénéficieront au final qu’à 10 000 à 20 000 d’entre eux.

Carton rouge. Pension minimale : le gouvernement se tire 1 200 balles dans le pied

Plusieurs articles de cette réforme – qui n’ont rien à faire dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale – risquent également d’être retoqués par le Conseil constitutionnel, auprès duquel nous ferons des recours. Le vote au Sénat ne doit pas empêcher la mobilisation de se poursuivre, car ce texte ne doit pas être mis en œuvre. C’est déjà arrivé à une réforme entérinée comme le CPE, qui avait été adopté par 49.3.

Tout en prétendant « être à l’écoute », Emmanuel Macron a refusé de recevoir les syndicats au prétexte de « préserver le temps parlementaire ». Comment réagissez-vous alors que toutes les propositions alternatives mises en débat ont, elles aussi, été balayées ?

Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! Il a une attitude très provocatrice, méprisante alors qu’il faudrait ouvrir de vraies négociations. Nous sommes tous d’accord pour améliorer le système de retraites. Le cœur du débat, c’est comment on finance. Nous refusons que cela se fasse sur le dos des travailleurs.

Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! »

La gauche, comme les syndicats, estime que travailler plus n’est pas nécessaire, il suffit de ponctionner les immenses richesses produites en France. Le PIB dans les années 1980 était autour de 600 milliards d’euros, il s’élève aujourd’hui à 2 400 milliards. Soit quatre fois plus qu’il y a quarante ans.

Si sénateurs et députés se mettent d’accord au sein de la commission mixte paritaire prévue mercredi, aurez-vous encore des cartes en main ? Le référendum reste-t-il une porte de sortie ?

Même en cas d’accord, l’Assemblée nationale et le Sénat seront appelés à voter. Jusqu’au 16, date du vote, il faut faire pression sur les parlementaires LR, centristes, macronistes pour qu’ils ne votent pas ce texte !

Quant au référendum, il peut porter sur « pour ou contre la retraite à 64 ans ? » – au cas où le gouvernement aurait besoin d’avoir une confirmation de ce que pensent les Français. Mais il peut aussi être à choix multiples sur les différentes sources de financement pour une meilleure réforme des retraites. Il permettrait alors d’ouvrir véritablement le débat. Ayons ce débat et laissons les Français trancher.

Vous estimez que « si le gouvernement s’entête, il prend un risque énorme ». Quelle est la nature de ce risque ?

Nous avons la chance d’avoir une intersyndicale très forte, très unie, qui organise la contestation et les mobilisations. Mais si demain le gouvernement maintient sa réforme coûte que coûte, envers et contre tout, et que la colère déborde, qui en porterait la responsabilité ? Si demain la grève des urnes se faisait encore plus forte, qui en porterait la responsabilité ?

J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. »

La menace que fait planer l’exécutif sur notre démocratie est très profonde. J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. Et s’il ne recherche pas, au final, à ce que la classe ouvrière et les classes moyennes boudent totalement les urnes. Parce qu’on sait que de l’autre côté, les financiers, les banquiers, les riches, eux, utiliseront leur bulletin de vote pour disposer d’un pouvoir à leur main.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Craignez-vous que cette réforme ne soit qu’une première étape alors que des amendements de la majorité ou de LR évoquent l’étude « d’un régime universel par points » ou même « d’une dose de capitalisation » ?

Cette réforme est en soi une étape vers la capitalisation. Je rencontre des ouvriers, des salariés du public cassés par le travail et qui disent : « Je n’irai jamais jusqu’à 64 ans et donc je vais épargner de mon côté pour pouvoir partir en retraite dès l’âge de 60 ans, voire avant. »

Banquiers, fonds de pension... Voici les vrais gagnants de la réforme des retraites

Plus il dégrade le système par répartition, plus le gouvernement pousse les Français à se tourner vers des assurances privées et à alimenter d’une part de leur maigre salaire une retraite privée qui sera jouée en Bourse. C’est un projet complètement cohérent, au service du capital.

Lors de l’examen à l’Assemblée, des divergences sur la stratégie sont apparues au sein de la gauche. Jean-Luc Mélenchon aurait évoqué « une ligne Martinez-Roussel-Berger en lien avec Macron ». Comment voyez-vous la suite de la Nupes ?

La suite, je la verrai après. Pour le moment, je souhaite consacrer mon énergie à réussir les mobilisations, à rester à l’écoute de l’intersyndicale, à faire en sorte que le Parti communiste soit sur le pont dans cette bataille, les élus en première ligne.

Les différences de stratégie à gauche, ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale, nous aurons bien le temps d’en parler après. Pour l’heure, nous n’avons qu’un seul objectif, c’est la victoire. Et le moyen, c’est l’unité.

Déterminée face à la réforme des retraites, la Nupes questionne son fonctionnement

Vous avez poursuivi depuis le début de la mobilisation votre tour de France « avec vous sans tabou », quels enseignements en tirez-vous ?

D’abord, beaucoup de participants ne sont pas membres du PCF, cela témoigne de l’appétit à venir débattre avec un responsable de gauche, un responsable communiste. Les maires des villages, sans étiquette, sont présents. J’invite tous les élus républicains et je fais ça tous les lundis depuis cinq mois avec deux heures de questions-réponses sur tous les sujets du moment. Les témoignages que j’entends de la France qui souffre sont édifiants.

Nous réalisons 30 % d'adhésions de plus que l’année dernière à la même période. »

À travers mes réponses, je présente notre projet pour la France, les Jours heureux. Et après on mange ensemble dans la salle et la discussion se poursuit. La dernière rencontre, celle qui s’est tenue près de Montbéliard, dans la commune de Bart, qui compte 2 000 habitants, a réuni 250 personnes. À l’issue du débat, nous avons fait 12 adhésions, au total nous en réalisons 30 % de plus que l’année dernière à la même période.

Vous publiez ce jeudi 16 mars un nouveau livre – Les Jours heureux sont devant nous – pour aborder les défis auxquels la gauche doit faire face. Et si vous ne deviez en citer qu’un ?

Dans ce livre, je raconte les coulisses de la présidentielle, des législatives, ce que j’ai vécu pendant cette période parce que, humainement, c’est une sacrée aventure. Je raconte mes larmes de joie mais aussi celles des moments les plus difficiles. Et il y en a eu.

Fort de cette expérience, je pointe, en effet, les défis qu’on doit relever ensemble avec les Français. J’ai un objectif : que la gauche l’emporte. S’il y avait une baguette magique, ce serait bien facile. Mais le premier des défis, c’est pour moi le goût des urnes qu’il faut redonner aux Français. Si on le relève, tout est possible pour répondre à l’urgence climatique, sociale, pour réparer la France.

Réforme des retraitesFabien RousselPCF
France24 - World

Paris Opera appoints Guillaume Diop as its first Black 'Etoile' dancer

Issued on: 12/03/2023 - 11:25Modified: 12/03/2023 - 11:50

NEWS WIRES

The Paris Opera on Saturday appointed 23-year old dancer Guillaume Diop to its Etoile category, the first time a black person has received the ballet's coveted top rank.

The promotion, announced on stage at the end of Diop's performance of "Giselle" in Seoul, propels him to the ballet's highest rank without having to go through the "Premiere" category for several years as is usually the case.

The "Danseur Etoile" ("Star Dancer") rank is given for rare excellence, and only a handful of dancers of made it there directly in the past 50 years.

Diop, who was born in Paris to a Senegalese father and a French mother, was among five black or mixed-race authors who in 2020 published a manifesto "About the Race Question in Opera".

Moment Paris Opera tell Diop that he is now 'Etoile' dancer

Since starting at the Paris Opera in 2018, Diop has danced in several Etoile roles, with lead performances in La Bayadere, Don Quixote, Swan Lake, and Romeo and Juliet.

"I didn't expect this at all," Diop told the Le Figaro newspaper on Saturday.

"I hope that this reassures the parents of kids like me who want to follow this career path, but I'm not sure I want to talk about this. I basically worked like everybody else."

Jose Martinez, the Paris Opera Ballet's dance director, told the paper that Diop's "artistic qualities, his charisma and his potential" had been the reasons for his choice.

"At no point did it cross my mind to appoint him because of the colour of his skin," Martinez said, adding: "It's a very good thing that this has happened."

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} YOU ARE HERE

Backstage at the ballet: Paris's Opera Garnier

ENCORE!

Stranded by war, Ukraine's Kyiv City Ballet offered residency in Paris

FRANCE

The grit and the glory: French ballet star Marie-Agnès Gillot looks back on stunning career

Valeurs Actuelles

Lyon : le principal suspect de l’agression de policiers arrêté six mois après

La dernière pièce du puzzle ? Dimanche 12 mars, le principal suspect de l’agression de policiers à Lyon a été interpellé, six mois après les faits, rapporte Le Parisien. L’individu a été interpellé jeudi 9 mars à Vénissieux (Rhône) pour des faits de vol en flagrant délit. Il doit comparaitre le 13 mars pour ces faits, mais également pour une affaire plus ancienne, pour laquelle il était par ailleurs recherché.

En effet, le 20 juillet 2022, trois policiers en civil l’avaient poursuivi après le vol à l’arraché d’un collier, dans une rue du quartier populaire du VIIe arrondissement de Lyon, près de la place de la Guillotière.

Sauvé par la foule

Mais l’individu avait été « sauvé » de l’interpellation par une foule qui s’en était pris aux fonctionnaires de police. Ceux-ci avaient été blessés. Le voleur avait ainsi pu prendre la fuite. L’affaire avait rapidement pris une tournure polémique lorsque divers responsables politiques s’étaient emparés de l’affaire pour dénoncer l’insécurité minant le quartier de la Guillotière et les violences subies par les forces de l’ordre.

Trois individus ont finalement été mis en examen dans l’instruction judiciaire ouverte après cette scène de violences et clôturée le 22 février dernier. L’avocat des policiers, qui se sont constitués partie civile, Me Laurent Bohé, se « félicite » de cette dernière interpellation. « Les policiers sont soulagés d’apprendre que cet individu est interpellé. L’affaire va pouvoir être complètement et sereinement examinée par les juges », a-t-il déclaré.

Lyon : les dernières actualités

A Lyon, la vidéosurveillance otage du dogmatisme écologiste

Trafic de drogue à Lyon : interpellations en série dans le quartier de la Guillotière, les policiers applaudis par des habitants

Lyon : la ville est envahie par les rats, selon un expert, la métropole conteste

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

En l’air

Billet

Maurice Ulrich

Dassault a des ailes. On se demande bien ce que les Émirats arabes unis vont en faire, mais ils ont passé au groupe une commande de quatre-vingts Rafale. Ça peut toujours servir. Ils ne sont pas les seuls : 20,9 milliards d’euros de prises de commande, en hausse de 71 % sur 2021. 92 Rafale à l’export, contre 49. L’avia­tion d’affaires va bien, aussi, quoi qu’en pensent ses détracteurs et ceux qui traquent les jets privés au point que Bernard Arnault, patron de LVMH, se sentant persécuté, aurait renoncé au sien pour choisir la location. 64 Falcon, contre 51 l’année précédente. Il est vrai que c’est pratique et plus confortable. Les milliar- daires ne sont pas stupides. On ne sait pas quel modèle ils utilisent mais aux États-Unis, Elon Musk et Mark Zucker- berg, notre ami de Facebook en tee-shirt, ne sont pas les derniers à les apprécier. 115 vols, un tous les trois jours pour Mark. 171 pour Elon. Pas étonnant qu’il veuille aller sur Mars. Il sait qu’il est l’un des premiers à foutre en l’air la planète.

le billet de Maurice Ulrich
Известия (RUS)

В Кремле не исключили поездку Путина на саммит G20

Участие президента России Владимира Путина в саммите «Группы двадцати» (G20) в Индии не исключено. Об этом 13 марта заявил пресс-секретарь главы государства Дмитрий Песков.

«Этого нельзя исключать, Россия продолжает полноформатное участие в «двадцатке», намерена и дальше это делать, но решение пока не принималось», — сказал официальный представитель Кремля на брифинге.

Было и Бали: как G20 обсуждал мир на Украине И почему на этот раз Запад не стал бойкотировать российскую делегацию

Ранее, 2 марта, в ходе саммита глав МИД «большой двадцатки» состоялся разговор между госсекретарем США Энтони Блинкеном и главой МИД РФ Сергеем Лавровым. Блинкен рассказал, что обратился к министру иностранных дел РФ с призывом отменить решение о приостановке участия в Договоре о сокращении наступательных вооружений (ДСНВ, СНВ-3), о чем Путин объявил 21 февраля в рамках своего послания Федеральному собранию.

Также в диалоге Блинкен подчеркнул, что США будут поддерживать Украину столько, сколько потребуется, и призвал освободить осужденного за шпионаж американца Пола Уилана, который был задержан в Москве в конце декабря 2018 года. Всего разговор на полях саммита в Нью-Дели продолжался 10 минут.

Помимо этого, Лавров в ходе своего выступления на заседании глав внешнеполитических ведомств G20 указал, что страны Запада принесли в жертву своим амбициям по Украине все вопросы, которые должны создавать «сердцевину» повестки саммита G20. Помимо этого, российский министр заявил, что ряд западных делегаций превратил работу над повесткой дня «Группы двадцати» в балаган, и извинился за их поведение.

Саммит G20 в 2023 году пройдет в индийском Нью-Дели с 9 по 10 сентября. Предыдущее собрание лидеров «двадцатки» прошло 15 и 16 ноября 2022 года на Бали.

France24 - World

US regulators step in to shore up banking sector in wake of SVB's collapse

Issued on: 13/03/2023 - 11:00

Georgina ROBERTSON Catherine VIETTE Follow Charles PELLEGRIN Follow

The US Treasury, Federal Reserve and Federal Deposit Insurance Corporation have unveiled a plan meant to stem any contagion from Silicon Valley Bank's (SVB) failure on Friday. The Federal Reserve will provide an emergency lending facility that will ensure all of the bank's depositors are repaid in full. Elsewhere, the UK government says SVB's UK subsidiary has been purchased by HSBC and Goldman Sachs says a Fed rate hike is no longer expected because of "stress in the banking system".

France says no risk of contagion as governments handle SVB collapse fallout

US acts to contain SVB fallout, Biden vows to fix ‘mess’

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

Valeurs Actuelles

Antibes : un quadragénaire mortellement poignardé dans un appartement, deux suspects interpellés 

Les faits ont eu lieu tard dans la nuit, ou tôt le matin. Ce dimanche 12 mars, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans un appartement situé au boulevard Dugommier, à Antibes (PACA), rapporte BFMTV. Prise en charge vers les 8 heures du matin par les pompiers et le Samu, la victime présente une plaie au niveau de l’abdomen. C’est un couteau qui est à l’origine de cette blessure, indique la chaîne d’information en continu.

Des motifs à déterminer

À ce stade, deux suspects ont été interpellés par la police avant d’être placés en garde à vue, a appris BFMTV de source policière. Tous deux sont en couple et il est possible qu’ils aient été amis avec la victime. Les faits auraient d’ailleurs eu lieu dans l’appartement où le corps a été retrouvé, celui de la femme suspectée au côté de son conjoint. Les trois individus auraient passé la soirée ensemble avant que cela ne dégénère. Tous les motifs de l’affaire restent encore à éclaircir. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat d’Antibes.

Antibes : les dernières actualités

[Entretien] Jean Leonetti : “Dans un parti, le pouvoir est à prendre”

Antibes : la préfecture réquisitionne un complexe hôtelier d’appartements pour loger des mineurs migrants

« Désarmons les criminels climatiques » : le célèbre quai des milliardaires d’Antibes bloqué par des militants écologistes

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Retraites. Entre sa réforme et la démocratie, Macron doit choisir

Premier plan

Après un nouveau coup de force au Sénat, le projet de loi retourne à l’Assemblée mercredi 15 mars. L’intersyndicale demande « une consultation citoyenne dans les plus brefs délais ». Sollicité, le chef de l’État refuse la rencontre.

Aurélien Soucheyre

En Macronie, une « porte ouverte » ressemble beaucoup à une grille barricadée et close à double tour. Malgré ses promesses de « dialogue », le président de la République refuse de recevoir l’intersyndicale qui l’a sollicité pour une rencontre et l’organisation d’une consultation citoyenne sur la réforme des retraites.

Quoi de plus normal, pourtant, que de se réunir entre exécutif et partenaires sociaux, quand l’opposition au texte rassemble des millions de personnes dans les rues, comme c’était de nouveau le cas mardi 7 et samedi 11 mars ?

Dans sa réponse, Emmanuel Macron rétorque que la réforme doit aller à son « terme » au Parlement. Il écarte toute discussion, mais ajoute en quasi-automate que « le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer dans le dialogue ».

« Il nous répond par une fin de non-recevoir, tout en nous expliquant qu’il est un apôtre du dialogue. Cette lettre mériterait d’être analysée, avec un peu de recul, comme un exemple parfait d’un incroyable bras d’honneur à la démocratie sociale ! » s’est indigné Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans les colonnes du Journal du Dimanche.

« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

« Le gouvernement prend le risque que les citoyens se disent : “Qu’est-ce qu’il faut faire de plus pour qu’il nous écoute ?” La réponse du président de la République, c’est : ‘“Allez vous faire voir !” » a également réagi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Le gouvernement aura-t-il recours à l'arme ultime : le 49.3 ?

Déterminée à « faire grandir le rapport de force », l’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 15 mars. C’est le jour où la commission mixte parlementaire entre sénateurs et députés se réunira pour tenter de s’accorder sur un texte, ensuite soumis au vote de l’Assemblée nationale, à moins que le gouvernement n’ait recours à l’arme ultime du 49.3.

Commission mixte paritaire, comment ça marche ? 

Le texte pourrait ainsi être adopté au Palais-Bourbon dès cette semaine, qui s’annonce décisive. « Le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale, et il a été accéléré au Sénat. Dans ce contexte, adopter cette réforme grâce au 49.3 est impossible », mesure Laurent Berger, qui estime que cela constituerait une forme de « vice démocratique ». « Que la fin de l’histoire soit un 49.3, ça me paraît incroyable et dangereux », alerte-t-il.

L’exécutif semble pourtant bien disposé à utiliser toutes les armes à sa disposition pour faire passer en force et en vitesse sa réforme. C’est ce qu’il a fait ce week-end au Sénat : le ministre du Travail Olivier Dussopt a brandi, vendredi, l’article 44.3. Ce qui organise un vote bloqué : les sénateurs sont alors sommés de se prononcer sur l’ensemble d’un texte lors d’un seul vote, les seuls amendements retenus étant ceux proposés ou acceptés par le gouvernement.

« C’est un terrible aveu de faiblesse. Une brutalité, une aliénation du Parlement, c’est tout simplement honteux. Victor Hugo avait appelé son chien Sénat. La majorité sénatoriale est devenue le toutou du gouvernement », a accusé Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, devant la passivité de la droite face à ce coup de force de l’exécutif.

Un texte repoussé par 65 % des Français

La réforme des retraites a finalement été votée, samedi par 195 voix contre 112, grâce au soutien de la droite, qui a elle aussi activé de nombreux outils visant à corseter le débat (censure de milliers d’amendements et réduction au minimum du temps de parole)…

Le Sénat a voté la réforme des retraites

« Le Parlement abaissé, le peuple et les syndicats ignorés, et un gouvernement isolé comme jamais. Avec le vote bloqué au Sénat, la première lecture s’achève sur une victoire à la Pyrrhus pour la réforme des retraites. Le combat continue pour faire retirer ce texte nocif pour le pays », a dénoncé Pierre Laurent, vice-président PCF du Sénat.

« 195 voix, cela veut dire qu’il manque 50 voix à la droite sénatoriale. Ce n’est pas un résultat brillant », a pointé Patrick Kanner, président du groupe socialiste, preuve que le gouvernement peut se faire du souci en cas de vote à l’Assemblée nationale, puisqu’il aura besoin des voix des députés LR, divisés sur le texte.

Mais même un vote à l’Assemblée ne saurait rendre légitime ce texte, repoussé par 65 % des Français selon notre sondage exclusif réalisé par l’Ifop. « Monsieur Macron veut s’adresser au peuple ? Qu’il le fasse en organisant un référendum », propose la sénatrice PCF Cathy Apourceau-Poly. « Pourquoi ne pas demander aux citoyens ce qu’ils pensent du passage de 62 à 64 ans à travers un référendum ? » abonde Laurent Berger.

Incapable d'entendre une intersyndicale historique

Incapable d’entendre une intersyndicale historique, incapable de prendre les choix politiques qui s’imposent quand la bataille de l’opinion est perdue, incapable de considérer les millions de manifestants qui défilent, Emmanuel Macron semble s’être enfermé dans une logique de forcené.

« Le seul scénario où il lâchera c’est si Paris est en feu », juge le macroniste Gilles Savary dans l’Opinion. « Cela ne peut être qu’un scénario extérieur, un mort dans une manif, un attentat… » ajoute un conseiller élyséen dans le même journal. Ce qui apporte un éclairage inquiétant sur l’état d’esprit dans lequel se trouvent les macronistes du premier cercle, qui espèrent que la réforme des retraites sera adoptée dès cette semaine à l’Assemblée, un accord en commission mixte paritaire évitant toute deuxième lecture du texte.

Face à un tel scénario, les opposants à la réforme entendent continuer à exiger le retrait en se mobilisant massivement, et pacifiquement, dans les rues. Et espèrent le faire – si besoin – dans les urnes, en lançant un référendum d’initiative partagée (RIP).

Retraites : une initiative de la gauche en faveur d’un RIP ?

La gauche avait déjà déposé une motion référendaire sur ce texte à l’Assemblée nationale, avant que la Macronie ne contourne le règlement de la chambre basse pour que la motion du Rassemblement national – qui n’avait aucune chance d’être adoptée – soit examinée à la place de celle de la Nupes. Un geste de plus contre la démocratie, qui s’ajoute à l’article 47.1 utilisé abusivement par l’exécutif pour contraindre l’examen de sa réforme, sans oublier le sort réservé au Sénat.

Mais si 185 parlementaires signent un projet de RIP, et si 4,6 millions de Français y ajoutent leur paraphe, alors la question pourrait être posée aux Français lors d’un vote. Un cauchemar pour Emmanuel Macron, alors qu’il s’agit tout simplement d’une expression démocratique.

RIP. Mode d’emploi de la consultation citoyenne

De quoi poursuivre la lutte dans la durée : passer par un référendum d’initiative partagée (RIP) pour empêcher la réforme des retraites. La première étape pourrait intervenir dans les prochains jours avec les députés et sénateurs de gauche : au moins 185 parlementaires doivent déposer une proposition de loi référendaire pour enclencher le processus, avant promulgation de la réforme des retraites. Dans un second temps, sauf censure du Conseil constitutionnel, un dixième des électeurs inscrits (soit 4,6 millions) doivent apporter leur soutien à la proposition de loi, dans les neuf mois, lors d’une grande campagne de recueillement de signatures. Puis, la proposition est transmise aux chambres législatives, qui doivent se prononcer. Enfin, si le texte n’est pas examiné au moins une fois par chacune des deux assemblées dans un délai de six mois, le président de la République a alors pour obligation de le soumettre au suffrage populaire.

Réforme des retraitesEmmanuel Macronarticle 49-3
Известия (RUS)

В ГД назвали нахальной идею экс-главы Мюнхенской конференции о мирных переговорах

В условиях, когда Запад продолжает накачивать Украину оружием, а Киев демонстрирует нацеленность на продолжение конфликта, тезисы о переговорах, озвучиваемые немецкими политиками, выглядят не только абсурдно, но и нахально. Об этом 13 марта «Известиям» заявил член комитета Госдумы по международным делам Дмитрий Белик.

Таким образом он отреагировал на слова бывшего главы Мюнхенской конференции по безопасности Вольфганга Ишингера о том, что мирный процесс по Украине уже давно пора запустить. Он призвал к созданию контактной группы, которая сможет «сформировать ядро или по меньшей мере часть посреднической группы», если наступят переговоры. По его мнению, в группу должны войти такие страны, как США, Франция, Великобритания и Германия.

«Подобная бесцеремонная концепция, судя по всему, предполагает, что та же Германия отправляет танки, одновременно ратуя за переговоры. Двуличие коллективного Запада — это не новость, но в своей аналитической статье Ишингер, сам того не желая, подчеркивает этот факт», — сказал Белик.

По мнению депутата, предложение Ишингера включить в переговоры Берлин, Вашингтон, Париж и Лондон вызывает «особенно много вопросов».

«Каким в итоге может стать посредничество этого междусобойчика, долго думать не надо. Что же касается переговоров, то шагами к урегулированию ситуации, как показал год спецоперации, могут быть только успехи нашей страны на фронтах, потому что надеяться на здравый смысл киевского режима, как и на порядочность Запада, не приходится», — заключил парламентарий.

Принуждение к миру: как изменилось отношение к Украине за год Европейцы подталкивают Киев к переговорам и всё меньше готовы помогать

9 марта министр иностранных дел России Сергей Лавров заявил, что Москва не видит желания Украины начать серьезный диалог об урегулировании конфликта. Глава российского внешнеполитического ведомства также указал на то, что «западные хозяева» украинского лидера Владимира Зеленского не хотят мирного урегулирования конфликта и постоянно заявляют о необходимости поражения России на поле боя, чтобы получить возможность разговаривать с ней с позиции силы.

Последний на сегодняшний день очный раунд переговоров между РФ и Украиной состоялся 29 марта 2022 года в Турции. Позднее Киев официально отказался от контактов с Москвой. 4 октября Зеленский ввел в действие решение Совета национальной безопасности и обороны страны о невозможности проведения переговоров.

Россия 24 февраля 2022 года начала проведение специальной операции по защите Донбасса. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

Advertisement

Supported by

the Saturday Profile

Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

Advertisement

L'Humanité

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

Palestinecolonies israéliennesIsraël-PalestineCisjordanie
Известия (RUS)

Кличко рассказал о планировавшейся зимой эвакуации жителей Киева

Киевские власти в январе были готовы призвать население города к эвакуации из-за перебоев с электроэнергией. Об этом 13 марта рассказал мэр Киева Виталий Кличко в интервью немецкому изданию RND.

«Самый сильный блэкаут длился 14 часов. Не было ни электричества, ни воды, ни отопления», — сказал Кличко.

По словам киевского градоначальника, избежать эвакуации помогли круглосуточная работа энергетиков и коммунальщиков, а также поставленные ФРГ системы противовоздушной обороны IRIS-T.

Темные дела: почему украинская энергетика никогда не восстановится В Киеве заявили об огромном дефиците электричества

Ранее, 9 марта, премьер-министр страны Денис Шмыгаль сообщил, что на территории восьми регионов Украины поражены объекты энергетической инфраструктуры.

После в энергохолдинге ДТЭК сообщили, что три теплоэлектростанции получили повреждения. Мэр Киева Виталий Кличко заявил, что 40% жителей города остались без отопления в связи с экстренными отключениями энергии. Он добавил, что водоснабжение при этом работает в штатном режиме.

Власти Киева ввели аварийные отключения света из-за дефицита в энергосистеме Украины 6 февраля. Отмечалось, что введенные ранее графики экономии в условиях аварийного отключения действовать не будут. На всех поврежденных энергообъектах в усиленном режиме продолжают вестись ремонтные работы, уточнили в администрации.

Ранее, 1 января, глава правления энергетической компании «Укрэнерго» Владимир Кудрицкий заявил, что в стране может произойти полный блэкаут из-за ударов по инфраструктуре.

Российские войска в октябре начали наносить удары по объектам военного управления и связанным с ними объектам энергетики и связи Украины. Как пояснил президент РФ Владимир Путин, это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности, на Крымском мосту.

Россия 24 февраля 2022 года начала спецоперацию по защите Донбасса, против которого Киев ведет военные действия с 2014 года.

Valeurs Actuelles

Des Colombiens et leur laboratoire de cocaïne arrêtés dans l’Aisne

Les policiers ne s’attendaient pas à faire une découverte pareille dans un tel endroit. En janvier dernier, alors qu’ils investissaient un entrepôt vétuste à Bohain-en-Vermandois (Aisne), des enquêteurs de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine ont découvert un véritable laboratoire de transformation de cocaïne, relate Le JDD, ce samedi 11 mars.

Derrière un rideau mélanique, les forces de l’ordre ont ensuite vu surgir deux hommes au visage surpris, s’écriant « Quimicos ! Quimicos ! », ce qui signifie « chimistes » en espagnol. Ces deux individus, en plus de deux autres, qui tentaient de se cacher au milieu de dizaines de palettes de bidons de lessive et de cartons de shampooing, ont été interpellés.

Détention provisoire

Lors de leur garde à vue, les deux chimistes de nationalité colombienne, âgés de 23 et 42 ans, ont assuré être arrivés d’Espagne à la fin de l’année 2021. Ils affirment avoir été payés 2 000 euros chacun pour fabriquer du produit de coupe et pour conditionner une centaine de kilos de cocaïne sous forme de pains.

En perquisition, les enquêteurs ont saisi près de 20 kilos de cocaïne, 100 kilos de produit de coupe, mais également un four, dans l’entrepôt situé dans l’Aisne. Mis en examen pour trafic de stupéfiants par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, les deux chimistes, ainsi que les deux autres suspects interpellés, ont été placés en détention provisoire.

Aisne : les dernières actualités

Aisne : un individu attaque au couteau des membres de sa famille et des passants

Dans l’Aisne, un réfugié afghan arrêté en flagrant délit de viol

Saint-Quentin : un forcené tire des coups de feu en l’air en criant « Allah Akbar »

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Paris's trash, France's nuclear future and Oscar narratives

Issued on: 13/03/2023 - 10:52

Solange MOUGIN

IN THE PRESS – Monday, 13.03.23: We look at how the French press is covering the fact that trash is piling up in Paris, as garbage workers go on strike over pension reforms. We also find out about this Monday's parliamentary debate on France's nuclear future. On the environmental front, we discuss a looming phosphorous crisis that the Guardian calls "phosphogeddon". We also learn more about milk without cows. Finally, we discuss coverage of the Academy Awards. 

L'Humanité

L’Arabie saoudite et l’Iran se rabibochent

Actu

Diplomatie Les deux pays se rapprochent après six années de rupture. La Chine, qui a mené et réussi une médiation dans le secret, confirme son influence dans la région.

Nadjib Touaibia

Tournant inattendu au Moyen-Orient : l’Iran et l’Arabie saoudite rétablissent leurs relations diplomatiques. Les deux pays ont annoncé l’événement, le vendredi 10 mars, dans un communiqué commun. Ils précisent que les ambassades et représentations diplomatiques rouvriront dans un délai maximal de deux mois et « remercient la république d’Irak et le sultanat d’Oman d’avoir accueilli des pourparlers entre les deux parties en 2021 et 2022, ainsi que les dirigeants et le gouvernement de la République populaire de Chine pour avoir accueilli et soutenu les pourparlers menés dans ce pays ».

C’est en effet Pékin qui a mené et réussi dans le secret la médiation. L’Iranien Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, se trouvait depuis lundi en Chine « pour des négociations intensives avec son homologue saoudien visant à résoudre enfin les différends entre Téhéran et Riyad », a annoncé l’agence Irna. La Chine confirme ainsi son rôle et son influence dans la région et prend de court les États-Unis et Israël.

« Le retour à des relations normales entre Téhéran et Riyad offre de grandes possibilités aux deux pays, à la région et au monde musulman », a assuré sur Twitter le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian. Les deux puissances du Moyen-Orient avaient rompu leurs liens en 2016 à la suite d’une cascade d’événements sur fond de rivalité religieuse entre sunnites et chiites. La décapitation par Riyad d’un célèbre religieux chiite saoudien, Nimr Al Nimr, avait entraîné l’attaque des représentations diplomatiques de la pétromonarchie à Téhéran.

Un goût amer pour Israël

Leur rapprochement surprise constitue un tournant décisif vu l’importance de leurs points de discorde, à commencer par le programme nucléaire et balistique de Téhéran, source d’inquiétude pour l’Arabie saoudite, qui ne voit pas cette perspective d’un bon œil. Les deux pays sont par ailleurs impliqués auprès de parties rivales dans la guerre « oubliée » qui fait rage au Yémen. Riyad et Téhéran se trouvent aussi confrontés dans des jeux d’influence sur plusieurs fronts dans la région : le Liban en crise, la Syrie, l’Irak…

L’Iran a gagné du terrain dans la suprématie régionale, que l’Arabie saoudite compte bien rattraper à la faveur d’une recomposition des relations diplomatiques. Le chef du Hezbollah libanais, le chiite Hassan Nasrallah, a salué ce « retour des relations » qui « jouera en faveur des peuples de la région ». L’accord saoudo-iranien a enfin probablement un goût amer pour Israël, engagé dans une stratégie d’isolement de Téhéran et de normalisation des relations avec Riyad.

Iranarabie saoudite
France24 - World

Georgian protesters, Nord Stream whodunnit, Turkish elections and a Franco-British bromance

Issued on: 10/03/2023 - 20:46

François PICARD Follow Imen MELLAZ François PICARD Follow Imen MELLAZ

Who is the Georgian woman who braved the water cannons while brandishing an EU flag? Also, who sabotaged the Nord Stream pipelines? Should we listen to the whispers that a "pro-Ukrainian group" was behind it? Plus, Turkey's Erdogan has fired the starting gun on election season, after widespread accusations that his response to the earthquake was slow and cost lives. Can he hold onto power with an opposition united against him? Finally, there's a blooming Franco-British bromance between PM Rishi Sunak and President Emmanuel Macron with the UK premier at the Élysée Palace this Friday, days after announcing a controversial plan to "stop the boats".

Produced by Alessandro Xenos, Imen Mellaz and Antonia Kerrigan

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
  • Catherine NORRIS TRENT, FRANCE 24 Senior Correspondent
  • Adam PLOWRIGHT, France Correspondent, AFP
  • Joseph DE WECK, Author of 'Macron: Der revolutionäre Präsident'
  • Marie JÉGO, Journalist, Le Monde

Georgia releases detained protesters after dropping 'foreign agents' law

The Debate

Nord Stream sabotage revelations: Who's really behind Russian gas pipeline explosions?

Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting

New York Times - World

The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

Advertisement

Valeurs Actuelles

Côte d’Azur : deux hommes de 79 et 65 ans attaqués au couteau sur un marché

Une double agression. Samedi 11 mars, un individu s’en est pris à deux hommes à Nice (Alpes-Maritimes), les blessant à coups de couteau, rapporte Le Figaro. Les faits ont eu lieu aux alentours de 10 heures du matin, au Marché d’intérêt national, près de l’aéroport de Nice. Deux hommes, respectivement âgés de 79 et 65 ans, ont été blessés à l’arme blanche, un couteau, par un individu, d’après les premiers éléments de l’enquête. Selon une source proche du dossier, un différend d’ordre professionnel entre un employé et son patron serait à l’origine de cette agression.

Un suspect interpellé

Le suspect de cette attaque, également blessé, a été appréhendé. L’auteur présumé des faits est suivi pour un traitement contre l’alcoolémie. Les deux victimes ont été légèrement blessées, l’une à l’abdomen, l’autre au dos. Leur pronostic vital n’est pas engagé, ils ont donc été catégorisés comme blessés légers. Cette violente altercation a nécessité l’intervention de dix sapeurs-pompiers. Le maire de la ville, Christian Estrosi, n’a pas encore réagi.

Nice : les dernières actualités

Nice : l’Université Côte d’Azur annule à la dernière minute une conférence avec Stanislas Rigault

Nice : blâmée au sujet de la venue d’un proche d’Eric Zemmour, l’université Côte d’Azur défend la liberté d’expression

Menaces, agressions physiques… : à Nice, une octogénaire harcelée par des dealers dont elle avait dénoncé les trafics

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Disney показала трейлер фильма «Русалочка»

Студия Disney поделилась полноценным трейлером фильма «Русалочка» — ремейка одноименной анимационной картины 1989 года. Видео было опубликовано на официальном YouTube-канале компании 13 марта.

В ролике появляются главные герои фильма: русалочка Ариэль в исполнении Холли Бейли, принц Эрик (Джон-Хауэр-Кинг), ведьма Урсула (Мелисса Маккарти) и правитель подводного царства Тритон (Хавьер Бардем). Режиссером фильма выступил Роб Маршал, известный по картинам «Чикаго» и «Мемуары гейши».

В кинотеатрах США «Русалочка» выйдет 26 мая 2023 года.

Фильм расскажет о русалке Ариэль, которая спасла принца и влюбилась в него. Чтобы быть вместе с любимым, она заключила сделку с морской ведьмой и обменяла свой голос на возможность стать человеком.

Кассовый исход: с «Кинопоиска» исчезнут более 200 фильмов Какие ленты подпали под ограничения и где мы будем их смотреть

В июле 2019 года стало известно, что главную роль в ремейке «Русалочки» исполнит темнокожая актриса Бейли. Такое решение вызвало многочисленные споры среди пользователей соцсетей, многих из которых возмутил выбор актрисы на главную роль.

Valeurs Actuelles

Marseille : un député alerte Éric-Dupond-Moretti après les menaces proférées par un djihadiste déjà incarcéré

Des menaces qui valent le coup d’être prises en compte. Selon les informations du JDD, ce jeudi 9 mars, le député Renaissance Lionel Royer-Perreaut a écrit une lettre au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti afin de l’alerter sur les paroles proférées par un djihadiste détenu à la prison des Baumettes, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

« Si les menaces envers ces personnels sont malheureusement fréquentes dans l’univers carcéral, celles-ci méritent à mon sens une attention particulière car leur auteur n’est autre que Reda Kriket », précise le parlementaire, dans le texte adressé au garde des Sceaux.

Une « volonté prosélyte »

Le Journal du Dimanche révélait effectivement ce lundi que Reda Kriket avait fait l’objet de signalements pour des outrages et des menaces de mort proférés contre des surveillants de son établissement pénitentiaire. C’est parce qu’il juge que « de telles menaces, bien qu’étant verbales, ne doivent être prises à la légère » et parce que « les surveillants pénitentiaires ont été clairement désignés comme cibles par les cadres de l’État islamique » que le député Lionel Royer-Perreaut a décidé d’interpeller Éric Dupond-Moretti.

« Quelles mesures ont été prises à son encontre suite à ces menaces ? Reda Kriket, dont on connaît la volonté prosélyte, est-il en contact régulier avec des détenus de droit commun ? Si oui, dans quelle mesure ? Existe-t-il actuellement un mode de surveillance particulier pour les détenus radicalisés aux Baumettes ? », a-t-il questionné dans sa lettre.

Trente ans de réclusion criminelle

En mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles en Belgique, de nombreuses armes avaient été retrouvées dans un appartement que Reda Kriket louait, sous une fausse identité, à Argenteuil (Val-d’Oise).

Celui-ci faisait partie d’une cellule djihadiste qui « préparait des attentats, coordonnés et évidemment directement liés à l’État islamique », d’après l’accusation. Il avait écopé en appel, en juin 2022, d’une peine de trente ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Marseille : les dernières actualités

Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

Marseille à couteaux tirés

Marseille : le djihadiste Reda Kriket menace de mort le personnel pénitentiaire de la prison des Baumettes

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

Advertisement

Supported by

The Saturday Profile

Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

Advertisement

L'Humanité

500 000 manifestants contre le coup de force politico-judiciaire de Netanyahou

Actu

En Israël, la mobilisation s’amplifie de semaine en semaine contre la réforme du système judiciaire qui accorderait un blanc-seing à la coalition de droite et d’extrême droite.

Christophe Deroubaix

Semaine après semaine, le flot de manifestants contre la réforme du système judiciaire que tente d’imposer le gouvernement Netanyahou s’étoffe un peu plus. Samedi, pour cette dixième édition, les organisateurs revendiquent même un niveau jamais atteint avec 500 000 manifestants dans tout le pays, un chiffre considérable lorsqu’on le rapporte à la population du pays (9 millions d’habitants). À Tel-Aviv, deuxième ville la plus peuplée d’Israël et épicentre de ce mouvement de contestation, 100 000 personnes ont défilé avec force drapeaux bleu et blanc, agrémentés de bannières rouges. Selon les estimations des médias israéliens, des records d’affluence ont été battus dans les villes de Haïfa (Nord) et Beer-Sheva (Sud), pourtant un bastion du Likoud, avec respectivement 50 000 et 10 000 personnes. « Je manifeste parce que les mesures que le nouveau gouvernement veut prendre représentent une menace réelle et immédiate pour la démocratie israélienne », a déclaré à l’AFP Ran Shahor, un entrepreneur de la tech.

Un vent de révolte parcourt la société­ israélienne face à cette tentative de coup de force. Des officiers de réserve ont annoncé qu’ils ne se présenteraient pas à une journée d’entraînement normalement obligatoire pour rester opérationnels et que, en lieu et place, ils iraient manifester contre le projet gouvernemental. Il y a dix jours, aucun pilote de la compagnie nationale El Al Airlines ne s’est porté volontaire pour emmener Benyamin et Sara Netanyahou en Italie. Moins anecdotique, le secteur de la Big Tech, cœur économique de cette « start-up nation », commence à ressentir l’impact de ce climat délétère, certaines compagnies retirant leurs billes financières, d’autres envisageant de le faire.

« menace sur les fondements de la démocratie »

Jeudi 9 mars, le président israélien Isaac Herzog a appelé à stopper le processus législatif sur le projet de réforme judiciaire, le qualifiant de « menace sur les fondements de la démocratie ». Pour l’instant, Benyamin Netanyahou n’a pas bougé d’un iota. Le texte adopté en première lecture, le 21 février, fait, depuis ce dimanche, l’objet d’auditions à la Knesset qui pourraient conduire à un vote majoritaire avant la fin de la session d’hiver, le 2 avril. En cas d’adoption du texte, la Cour suprême se verrait empêchée d’invalider toute nouvelle Loi fondamentale votée par le Parlement, ce qui reviendrait, dans un pays sans Constitution, à donner un blanc-seing à la majorité actuelle, alliance de la droite traditionnelle, le Likoud, et de l’extrême droite, incarnée par Smotrich et Ben-Gvir, qui disposerait également du pouvoir de nommer les juges. Le législatif et l’exécutif seraient ainsi confondus. Il s’agirait là d’une première « révolution » illibérale ou antidémocratique en Israël. Comme le rappelait Yehuda Shaul, fondateur de l’organisation Breaking the Silence, récemment de passage à Paris ( l’Humanité du 27 février), celle-ci s’articulerait à une seconde « révolution », souhaitée par la coalition au pouvoir : mener à son terme la stratégie d’annexion des territoires occupés en Cisjordarnie. 

israël
France24 - World

Nurdle pollution turns Spanish beach into 'plastic soup'

Issued on: 10/03/2023 - 11:00

Valérie DEKIMPE

Billions of tiny plastic beads, known as nurdles, have been washing up on beaches in the north of Spain and along France’s Atlantic coast. This is the result of industrial pollution on a massive scale. To understand how this form of pollution has gone undetected for so long, the Down to Earth team traveled to Tarragona, Spain, where massive nurdle spills have been reported.

Surfing in a 'plastic soup'

Located an hour's drive from Barcelona, Playa de la Pineda is a well-known surfing spot for Tarragona locals. Over the years, it’s also become known for being one of the hotspots of nurdle pollution in Europe. 

For Jordi Oliva, surfing in these waters leaves him with a bitter aftertaste. 

"You realise you've been swimming in all this pollution," he says, emerging from the water, surfboard in hand. "It's like plastic soup."

While they can't be easily spotted at first, once you lay eyes on them, you can't unsee them. Nurdles are everywhere, scattered on the beach. 

Jordi co-founded a non-profit called Good Karma Projects to put the spotlight on this lesser-known form of pollution. He designed a simple set of sieves and a machine the non-profit uses to collect the white pellets. 

"Every year in October, a nurdle hunt is held simultaneously around the world. On this beach, we broke the record, collecting 1,800,000 nurdles in under an hour and a half," he recalls.

The point is not to clean the beach, he adds, but to make this pollution even more visible. 

"When we began spreading the word about this problem, people told us that when they were kids they collected them. They don't realise it’s plastic."

The basic ingredient for all plastic products

The life of most of our everyday products began with nurdles. It takes roughly 50 million individual nurdles to make 1 tonne of plastic. These pellets are melted and moulded to form plastic objects.  

They're the size of lentils, measuring not more than 5mm, making them extremely volatile. That's how they end up dispersed in the environment. 

Spills can happen under two different scenarios. First, there's everyday pollution, with nurdles leaking out from factories, when they're being transported in trucks or stored away in large warehouses. 

They can also enter waterways following major accidents, like in the spring of 2021, when a cargo ship caught fire off the coast of Sri Lanka, spilling billions of nurdles into the ocean. Authorities are looking at the same scenario in France, after pellets began appearing all along the country's Atlantic coast. 

Every year, an astounding 230,000 tonnes of these pellets end up in our oceans, spreading so quickly they've since been found on almost every continent.

Tiny pollution bombs 

Joaquim Rovira is a biochemist at Rovira I Virgil University (URV) in Tarragona. He studies microplastics and their impact on human health. Precisely, the white pellets collected on the beach by Jordi and his team are the biggest microplastics within their category. 

The threat posed by this type of plastic debris has been widely documented. Living organisms like shellfish and fish absorb and assimilate microplastics, eventually entering the food chain. 

But plastic pellets are one of a kind, explains Joaquim. 

"They’re tiny pollution bombs," he says. "And contain many additives, ranging from pigments to flame retardants. Some have even been labeled endocrine disruptors and identified as carcinogenic."

Following the nurdle trail

Marta Sugrañes is an ocean scientist who works in collaboration with the University of Barcelona and Good Karma Projects, as their scientific coordinator. 

"We are trying to figure out where these plastic nurdles come from," says Marta. "The idea is to follow their trail, conducting an investigation like a detective."

She makes regular trips to two different beaches in Tarragona to collect samples from the wave run-up limit, the highest point reached by the waves on the beach on a given day. That's where the most recent nurdles wash up. 

The samples are then taken to Barcelona, where they're sorted out and undergo a series of tests. 

"We have evidence to prove that these pellets come from streams near the industrial complex here in Tarragona," she concludes. “We can establish a link between rainfall and the streams that carry these pellets down onto the beach."

The evidence collected by Good Karma Projects only comes to confirm what the NGO had been suspecting all along: the pellets begin their journey on land, more specifically in the factories where these nurdles are manufactured, before entering the waterways and ending up on the beach. 

The industry strikes back

"We are aware of nurdles getting lost," responds Maria Mas, the Director of Tarragona’s Chemical Business Association. "We have been working tirelessly for quite some time to prevent pellet losses from our factories."

At the international level, the industry has put in place a programme dating back to 1990. Operation Clean Sweep (OCS) is a voluntary programme meant to help companies improve their practices in a bid to limit pellet loss. 

But without independent audits and not enough transparency to verify that companies keep their promises, the programme has come under fire from many NGOs. 

But Maria snaps back: "Facilities have been revamped, we've installed collection trays. Instead of blowing devices, we are opting for vacuuming processes in places where there can be leaks. That's where we have focused our efforts."

She claims the problem has been contained to a certain extent and that pellet losses are not as common as they used to be. 

"Of course, if we want to bring it down to zero leaks, the entire supply chain will need to join this programme and commit to it," she retorts. "Not only join, but fully commit. That is the key."

Classifying nurdles as hazardous

What if, just like petrol, plastic nurdles were to be classified as hazardous at the international level? That's what non-profits like Brussels-based Seas at Risk are advocating for, for pellets to fall within a specific category of dangerous merchandise regulated by strict rules. 

Frédérique Mongodin, Senior Marine Litter Policy Officer at Seas at Risk, is very sceptical of any promises made by the industry. 

"We've been hearing of industry initiatives to prevent nurdle spills for the last 30 years," she says. "They should have fixed this problem a long time ago." 

But shouldn't the industry care about losing raw material with value? It all boils down to the price of plastic, Mongodin explains. Pellets are pretty much worthless, costing less than €1 per kilo. 

The next step should be legislating at the European level, she adds, forcing the industry to use packaging that is robust and airtight, while also imposing a ban on containers being placed on deck.

All these measures are already in place for other dangerous goods. 

"We have reached a point where we need to legislate at the European level and fast," she concludes. "It's become urgent to hold the industry accountable for the pollution they have created."

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Study of French Pyrenees site finds high mountain air filled with microplastics

Focus

Pacific island of Tetiꞌaroa invaded by plastic waste

Focus

Spain: Andalusia's farms feed Europe, but are drowning in plastic waste

Valeurs Actuelles

Deux individus condamnés pour s’être affichés avec un maillot floqué « Mohammed Merah »

Des images qui avaient provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Ce vendredi 10 mars, deux jeunes hommes ont été condamnés à Colmar (Alsace) pour « apologie du terrorisme » après avoir arboré un maillot du TFC (Toulouse Football Club) floqué du nom de « Mohamed Merah », terroriste hauteur des tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban. Âgés de 20 et 22 ans et professionnellement insérés, ils ont été respectivement condamnés à trois et quatre mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de vingt-quatre mois, a indiqué la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué cité par Le Parisien.

Des photos de l’EI dans leurs téléphones

Le plus jeune des deux individus comparaissait pour avoir porté « à plusieurs reprises ce maillot à Colmar en 2022, dans des établissements de restauration » et lors d’un match de football. L’autre pour en avoir diffusé un cliché sur Twitter. Dans leurs téléphones, les enquêteurs ont également découvert des photographies du drapeau de l’État islamique, des frères Kouachi ainsi que d’Amedy Coulibaly, les assaillants des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher. En plus de leurs autres peines, ils devront verser solidairement 500 euros de dommages et intérêts au Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme et autant au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

Israël-PalestineintifadaPalestine
France24 - World

Documenting the horror of mass rape in Ukraine

Issued on: 10/03/2023 - 12:27

In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.

Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine

#The 51%

Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

Valeurs Actuelles

Ukraine : le chef de Wagner annonce sa candidature à l’élection présidentielle du pays

Le groupe paramilitaire Wagner tente d’avancer peu à peu ses pions. Son chef de file, Evgueni Prigojine, a fait une annonce dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux samedi 11 mars, relayée par BFM TV. Il a fait part de son « ambition politique » pour l’avenir : « J’ai décidé de me présenter en 2024 à l’élection présidentielle ukrainienne. » Il souhaite ainsi affronter l’actuel chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky, et son prédécesseur Petro Porochenko. « Je me présenterai à ce poste contre [eux] », a-t-il indiqué comme le relaie BFM TV.

Une avancée près de Bakhmout ?

Evgueni Prigojine a laissé entendre que, s’il était élu, la guerre entre la Russie et l’Ukraine serait réglée, sans préciser de quelle manière. « Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires », a assuré l’ancien homme de main du Kremlin, devenu très critique envers Moscou depuis le début du conflit.

Dans sa vidéo relayée par BFM TV, le chef du groupe paramilitaire – composé majoritairement de mercenaires – a fait savoir qu’il se trouvait près de Bakhmout où les combats s’intensifient ces dernières semaines. Evgueni Prigojine a annoncé l’avancée de ses hommes dans la zone, assurant avoir conquis le « bâtiment de l’administration municipale, le centre administratif de la ville » de Bakhmout. Toutefois, ses déclarations n’ont pas été confirmées.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

СМИ сообщили о масштабных потерях среди ВСУ

Медицинские работники на Украине становятся свидетелями колоссальных масштабов боевых потерь и тяжестью ранений среди украинских военных, с которыми НАТО не сталкивалось. Это следует из материала британской газеты The Times, опубликованного 12 марта.

«Украинские медики становятся свидетелями таких масштабов и тяжести потери, которые не знакомы НАТО», — пишет издание.

В материале отметили, что в декабре в ходе конференции среди высшего медицинского персонала стран альянса в Эстонии «украинцы поняли, что теперь настала их очередь обучать войска НАТО всему».

Авторы статьи также указали на то, что украинские военные врачи каждый день вынуждены делать сложный выбор — кого спасти, а кого оставить умереть.

«Бои за Бахмут парализуют украинскую армию» «Известия» увидели, как идет освобождение важнейшего узла обороны ВФУ

В этот день ранее испанская газета El Pais заявила о десятках тысяч погибших украинских военных за время конфликта. В публикации отметили, что вице-премьер Украины Ирина Верещук отрицает, что страна испытывает дефицит военнослужащих, однако боевые действия проходят уже больше года и украинская сторона уже потеряла десятки тысяч солдат.

До этого, в январе, посол Украины в Великобритании Вадим Пристайко признал, что потери украинской армии огромны и непостижимы. Он также отметил, что Киев не афиширует реальные данные.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

France24 - World

Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory

Issued on: 11/03/2023 - 16:47

Sébastian SEIBT

Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.

Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”. 

Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction. 

The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv. 

Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos. 

The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic. 

A father’s egg 

Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation. 

His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution. 

“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.  

The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice. 

While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.  

Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos. 

Low success rate 

Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned. 

By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring. 

“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.  

Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.  

 

Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles. 

“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer. 

“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”. 

Ethical hurdles 

The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate. 

When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.  

“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research. 

Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point. 

“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field. 

She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility. 

Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.” 

Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”. 

This article was translated from the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

Infertility and building babies from skin cells

Down to Earth

Designer genes: Technical tinkering

Focus

Infertility in France: A major public health issue causing concern

L'Humanité

Le breakdance au défi de l’olympisme

Actu

En 2024, la discipline à la croisée du sport et de l’art débarque aux JO. Il lui reste maintenant à s’imposer dans un univers qui lui était étranger.

Embarek Foufa

Des rues du Bronx, à New York, où est né le breakdance dans les années 1970, jusqu’à son arrivée aux jeux Olympiques de Paris en 2024, un long chemin a été parcouru­ pour ce qui est considéré par Yves Milôme, pionnier français de la discipline au début des années 1980, comme « une philosophie de vie ».

Dans cinq cents jours, 16 b-girls et 16 b-boys – terme qui désigne les danseurs de b-boying, autre appellation du breakdance – se défieront place de la Concorde lors du plus grand événement sportif planétaire. Mais en attendant ce moment magique, le 9 mars, au musée d’Orsay,­ le break était mis à l’honneur lors du festival parisien L2P Convention.

Affiliée à la Fédération française de danse, la discipline compte 6 000 licenciés.

Une manière de découvrir cette nouvelle discipline olympique avec, après un premier temps de discussions, une démonstration des membres de l’équipe de France : Warlen, Kid Mario, Killian, Sissy et Lil Kev. Avant donc d’en prendre plein les yeux, le public a pu découvrir les arcanes de la discipline avec Pascal Blaise Ondzie et Yves Milôme, deux légendes tricolores, mais aussi avec Abdel Mustapha, entraîneur de l’équipe de France et coordinateur national.

Ce dernier est entré à la Fédération française de danse, dont dépend le break, quand la discipline s’est invitée aux jeux Olympiques de la jeunesse en 2018 : « J’ai deux casquettes : une qui gère la structuration de la discipline dans les institutions et la médiation avec la communauté break. L’autre est dédiée au haut ­niveau avec la création du staff et du chemin de sélection nationale pour les JO », explique-t-il.

Sissy, championne de France en titre à seulement 15 ans

Mais revenons à nos « breakers » bientôt athlètes olympiques qui, pour certains, ont découvert cette contre-culture un peu par hasard, comme Kid Mario : « J’ai débarqué dans une école de danse en voulant faire comme Michael Jackson », explique-t-il.

D’autres baignent dans cet univers depuis leur enfance, à l’image de Sissy, championne de France en titre à seulement 15 ans. « Mes parents faisaient de la danse africaine. J’avais commencé par la gym mais c’était trop strict. Je me suis intéressée au break puisque mon frère en faisait déjà. Mon objectif était de le battre », indique la Stéphanoise.

Quoi qu’il en soit, elle espère bien gagner le précieux sésame pour Paris, où les places seront chères. Deux tickets français maximum pour chaque catégorie. Pour y accéder, il faudra faire partie des 16 meilleurs mondiaux ou être les gagnants des Jeux européens ou des championnats du monde.

Obligé d’être ultra-complet

Pas si évident lorsque l’on sait que le CIO impose un certain cadre à cet art de rue avec notamment un système de jugement qui n’est pas du goût des amoureux de la première heure, qui ont peur que leur passion perde son identité : « Les JO ajoutent la dimension athlétique, qui oblige à être ultra-complet. Avant, dans chaque équipe, chacun avait son poste comme au football », précise le b-boy Lil Kev. Sur le circuit depuis vingt-deux ans, il est très attaché à la culture d’équipe du break, qui tend à s’effacer.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Même constat chez Laget, membre du top 16 mondial : « À la base, la subjectivité est au cœur du breakdance. Le système universel de jugement mis en place pour les JO objective les décisions, mais contraint de cocher toutes les cases. Dans les événements culturels, on peut encore gagner en misant sur ses points forts, aux JO il faudra plus. »

Et notamment un physique à toute épreuve. Quasiment inexistante, la préparation physique devient obligatoire pour compléter la partie danse. Les réticents reconnaissent que ce nouveau paysage oblige donc à travailler ses faiblesses, mais mettent aussi en avant les côtés positifs, comme la création d’une équipe nationale.

Affiliée à la Fédération française de danse, la discipline, qui compte 6 000 licenciés, est dotée d’une commission composée d’une vingtaine d’acteurs majeurs de la communauté. « Historiquement, le hip-hop appartient à la rue et fait de nous des électrons libres. Mais nous sommes les principaux acteurs de cette danse, donc c’est à nous d’investir cette fédération en véhiculant nos codes et nos valeurs. Nous ne sommes pas là pour vendre notre âme », informe Yves Milôme, dont le rôle de coordinateur territorial consiste à détecter les talents dans les DOM-TOM qui pourraient représenter la France en 2024.

Un statut de sportif de haut niveau

De fait, le staff à la disposition des 22 sportifs du groupe France est composé de deux entraîneurs nationaux, d’une équipe médicale avec des kinés et possède une pléthore d’équipements nécessaires à la pratique. En septembre dernier, six ont intégré l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance).

« Ma journée type, c’est 9 h 30-20 heures. Le rythme est très accéléré. J’interviens aussi en tant que juge et je donne des stages à l’international. Mais avec les sponsors et l’aide de la fédération, je suis plus serein financièrement, ce qui me permet de m’entraîner énormément », souligne Laget, qui bénéficie du statut de sportif de haut niveau. Un label essentiel pour Killian, vainqueur de la dernière Coupe de France, étudiant réunionnais en Staps en parallèle de sa carrière. « Je suis beaucoup plus libre dans mes études grâce à ça », confie-t-il.

Toujours le sourire aux lèvres, sa performance pleine de facilité et de décontraction aura marqué les esprits lors de sa « démo » au musée d’Orsay, tranchant avec l’agressivité d’un Lil Kev qui retrouve peu à peu son meilleur niveau du haut de ses 30 ans après deux graves blessures.

Mais que dire encore du talent pur de Sissy, de l’explosivité de Kid Mario, toujours enclin à inventer de nouvelles figures, ou encore de l’agilité de Warlen ? « C’était incroyable de danser ici. En live, c’est toujours spécial pour le public. Plusieurs personnes impressionnées sont venues nous féliciter », savoure la finaliste de la dernière Coupe de France au terme de quinze minutes de figures et d’envolées intenses où les quatre représentants de l’équipe de France ont affronté une équipe de danseurs confirmés venant du public.

Durant cette soirée, les huit protagonistes ont pu offrir aux spectateurs un bel aperçu du style français, que beaucoup définissent comme arrogant et technique. « La spécificité française s’est construite autour du mélange de toutes les cultures qui font notre nation », martèle Pascal Blaise Ondzie, inventeur du « air flare », une des figures les plus utilisées dans le monde. Une aubaine pour espérer passer de l’ombre à la lumière en montant sur le podium aux JO.

jeux olympiques Paris 2024Breakdance
Известия (RUS)

На Украине оштрафовали медсестру за отказ ехать на фронт

Суд во Львове оштрафовал военную медсестру за отказ от выполнения приказа начальника от выезда на фронт на 102 тыс. гривен ($2785 ). Об этом 12 марта сообщило украинское издание Zaxid.net.

«Лычаковский районный суд Львова оштрафовал на 102 тыс. гривен военную медсестру из Львова, которая отказалась выполнить приказ начальника и не поехала в служебную командировку в зону боевых действий», — отмечается в сообщении.

Приговор в законную силу не вступил и может быть обжалован.

Суд установил, что женщина работает в должности операционной медсестры нейрохирургического отделения в одной из воинских частей. В ноябре 2022 года она отказалась выполнить приказ начальника. В ходе досудебного расследования с прокурором было заключено соглашение о признании виновности в «неповиновении».

Армия уклонения: как на Украине спасаются от новой мобилизации Призывники бегут за границу и скрываются в Карпатах

В начале января замминистра обороны Украины Анна Маляр заявляла, что женщины не подлежат мобилизации на Украине на данном этапе конфликта. Единственная специальность, подлежащая мобилизации, — это медицинская, отмечала она, однако воинский учет для женщин не обязателен.

В конце декабря 2022 года представитель украинского кабмина в Верховной раде Тарас Мельничук заявил, что утвержден новый порядок военного учета призывников, военнообязанных и резервистов в стране.

Как отметил политик, в рамках новых правил предусматривается ведение военного учета призывников, военнообязанных и резервистов госорганами и компаниями по спискам персонального учета в соответствии с предложениями Национального агентства по вопросам государственной службы Украины и Государственной службы статистики Украины.

30 декабря украинская госпогранслужба сообщила о том, что с момента введения военного положения на Украине около 12 тыс. мужчин пытались незаконно выехать из страны. В ведомстве не сообщили, скольким мужчинам в конечном счете удалось незаконно покинуть страну.

Россия 24 февраля 2022 года начала спецоперацию по защите Донбасса, против которого Киев ведет военные действия с 2014 года.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Wagner affirme avoir conquis “la partie orientale” de Bakhmout

Le groupe Wagner a annoncé ce mercredi 8 mars avoir pris le contrôle de “la partie orientale” de la ville de Bakhmout dans l'est de l’Ukraine. L’Otan estime que la ville pourrait entièrement tomber aux mains des troupes russes dans les prochains jours.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, a affirmé mercredi 8 mars que ses troupes avaient pris « toute la partie orientale » de la ville de Bakhmout, au cœur d’intenses combats dans l’est de l’Ukraine, relate BFMTV le même jour.

« Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l’est de la rivière Bakhmoutka », a-t-il lancé, dans un message audio publié par le service de presse de groupe paramilitaire. Ces derniers jours, la pression s’est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d’un encerclement.

L’Otan alerte sur la chute à venir de Bakhmout

La ville de Bakhmout est le théâtre d’intenses affrontements, opposant forces de défense ukrainiennes et troupes de Wagner, depuis plusieurs mois. Ce mercredi 8 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a alerté sur le fait que la ville de Bakhmout pourrait rapidement tomber. « Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours », a-t-il déclaré, en marge d’une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm. La prise de la ville par les troupes de Wagner laisserait « la voie libre » à l’armée russe dans le Donbass, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Face aux difficultés rencontrées par les forces ukrainiennes, les ministres de la Défense de l’Union européenne ont annoncé la prochaine livraison de munitions à l’Ukraine, malgré des stocks de l’Otan sous pression. Ces munitions seront financées par le fonds de la Facilité européenne pour la paix (FEP).

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line

The Saturday Profile

Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.

Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Jeffrey Gettleman

Photographs by Ivor Prickett

Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.

Listen to This Article

KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.

When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.

“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”

The second shell landed even closer.

She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.

But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.

She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.

Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.

Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.

“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.

In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.

She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.

“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.

“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”

The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.

In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.

“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.

By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.

Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.

When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.

Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.

No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.

The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.

The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.

“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.

Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.

“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”

Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.

But as in any other city, residents love complaining about their mayor.

“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.

Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.

Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.

“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”

She left with a promise of 20 buses.

“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”

Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.

“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.

Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.

When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.

But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.

That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.

Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.

“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

Audio produced by Adrienne Hurst.

Advertisement

Известия (RUS)

В Брюсселе ищут женщину, на которой может быть «пояс смертницы»

Правоохранительные органы Брюсселя разыскивают женщину, на которой, вероятно, надет «пояс смертницы». Об этом 13 марта сообщает агентство «РИА Новости» со ссылкой на издание LeSoir.

Известно, что женщина прибыла в здание комиссариата примерно в 09:00 (11:00 по мск) в черном жакете, под которым сотрудники разглядели нечто похожее на бронежилет с торчащими электропроводами.

Ведется расследование, комиссариат временно закрыт. Иные подробности не указаны.

Ранее, 6 марта, в результате действий террориста-смертника минимум девять сотрудников полиции Пакистана погибли и еще 15 получили ранения. Инцидент произошел в районе Болан провинции Белуджистан на северо-западе страны. Сам взрыв прогремел рядом с автомобилем, в котором находились сотрудники полиции.

France24 - World

French protesters take to the streets to rally against Macron's pension plan

Issued on: 11/03/2023 - 15:53

NEWS WIRES Selina SYKES

Demonstrators in France took to the streets Saturday for a seventh day of protest against President Emmanuel Macron's pension reform plans, with police expecting up to a million people at rallies nationwide.

Unions hope they can still force Macron to back down as parliament debates the draft law, with the National Assembly and the Senate moving towards a final vote as early as this month.

"This is the final stretch," said Marylise Leon, deputy leader of the CFDT union. "The endgame is now," she told the franceinfo broadcaster Saturday.

This week, Macron twice turned down urgent calls by unions to meet with him in a last-ditch attempt to get him to change his mind.

"When there are millions of people in the streets, when there are strikes and all we get from the other side is silence, people wonder: What more do we need to do to be heard?", said Philippe Martinez, boss of the hard-left CGT union.

"This country's leaders need to stop being in denial of this social movement," said CFDT head Laurent Berger on Saturday.

 

Police said they expect between 800,000 and one million people at 230 planned demonstrations across France, of which up to 100,000 were likely to march in Paris.

It was the second protest day called on a weekend, with unions hoping that demonstrators would show up in greater numbers if they did not have to take a day off work.

 

'Future of children'

"I'm here to fight for my colleagues and for our young people," said Claude Jeanvoine, 63, a retired train driver demonstrating in Strasbourg, eastern France.

"People shouldn't let the government get away with this, this is about the future of their children and grandchildren," he told AFP.

At the last big strike and protest day on Tuesday, turnout was just under 1.3 million people, according to police, and more than three million according to unions.

Several sectors in the French economy have been targeted by union calls for indefinite strikes, including in rail and air transport, power stations, natural gas terminals and rubbish collection.

On Saturday in Paris, early indications were that urban transit was little affected by stoppages, except for some suburban train lines.

The capital's main demonstration was to start around 2 pm (1300 GMT).

The French Senate, meanwhile, early Saturday resumed debate of the reform whose headline measure is a hike in the minimum retirement age to 64 from 62.

Senators have until Sunday evening to conclude their discussions, and a commission is then to elaborate a final version of the draft law which will be submitted to both houses of parliament for a final vote.

Should Macron's government fail to assemble a majority ahead of the vote, Prime Minister Elisabeth Borne could deploy a rarely-used constitutional tool, known as article 49/3, to push the legislation through without a vote.

An opinion poll published by broadcaster BFMTV Saturday found that 63 percent of French people approve the protests against the reform, and 54 percent were also in favour of the strikes and blockages in some sectors.

Some 78 percent, however, said they believed that Macron would end up getting the reform adopted.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRENCH POLITICS

Macron’s pension reform: Necessary changes to an unsustainable system?

MACRON VS THE UNIONS

Will strikes force Macron to back down over French pension reforms?

France's pension battle

‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

L'Humanité

Un entraîneur ne devrait pas dire ça

Chronique

Mejdaline Mhiri

Au club de foot d’Angers (Ligue 1), la situation empire aussi régulièrement que les saisons passent. En février 2020, son président Saïd Chabane était mis en examen pour agression sexuelle. Sept femmes, toutes salariées du SCO ou de son entreprise, témoignaient de tentatives d’attouchements de la part de leur patron.

Les victimes décrivent un homme qui « usait de son pouvoir pour faire pression ». L’individu, toujours à la tête de l’institution sportive, a rendez-vous devant le tribunal correctionnel en juin.

En octobre 2020, l’attaquant du club Farid El Melali était condamné pour exhibition sexuelle, à la suite de la plainte de deux femmes, tandis que Stéphane Bahoken, autre attaquant du collectif, était reconnu coupable de violences conjugales.

Violences sexuelles dans le sport : « Notre pays a presque une dizaine d’années de retard »

Le 2 mars 2023, c’est au tour de l’arrière gauche du SCO, Ilyes Chetti, d’être poursuivi pour des attouchements sur une jeune femme lors d’une soirée en boîte de nuit. L’international algérien a reconnu sa culpabilité. Et qu’a fait l’entraîneur de l’équipe, Abdel Bouhazama ? Il l’a titularisé pour affronter Montpellier, le dimanche suivant. Avant de franchir définitivement la ligne rouge.

Lors de sa causerie d’avant le match, pour justifier la présence du mis en cause, le coach a théorisé à ses joueurs que « c’est pas méchant, on a tous déjà touché des filles ». La culture du viol dans ce qu’elle a de plus abject, de plus décomplexé, aux conséquences que l’on connaît. Ces propos sont rapidement sortis du vestiaire, tant ils ont choqué les footballeurs d’abord (ouf !), les supporters ensuite.

Affaire Noël Le Graët : « La FFF est un royaume où l’on se transmet la couronne »

Abdel Bouhazama a nié, puis reconnu ses paroles auprès de l’Équipe : « Je ne cautionne pas son geste, je suis père de famille, j’ai deux filles. Comme mon joueur allait jouer, c’était pour le mettre dans de bonnes conditions, pour qu’on dédramatise, entre guillemets. »

Abdel Bouhazama n’a absolument rien compris de la gravité de ses propos, ni de la nécessité du consentement. Mardi 7 mars, « devant la pression médiatique », le SCO annonçait sa démission. Encore une carrière brisée par la furia féministe… En réalité, il pourrait occuper d’autres fonctions au sein du club.

Si Abdel Bouhazama doit tout réapprendre sur les rapports femmes-hommes et la loi, ce n’est pas à Pierre Ménès qu’il pourra demander une leçon.

Mercredi 8 mars, l’ancien journaliste de Canal Plus comparaissait pour répondre d’atteintes sexuelles sur deux vendeuses d’un magasin Nike et une hôtesse du Parc des Princes. « Aujourd’hui, tout geste avec une femme est inapproprié », regrettait-il, ne cessant de crier au complot. Dans le milieu du sport, les affaires de violences envers les femmes s’enchaînent. Il y a urgence à déconstruire.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriharcèlement sexuelViolences sexuelles
Valeurs Actuelles

Un général américain s’inquiète d’une résurgence de l’Etat islamique dans les prisons syriennes et irakiennes

Il tire la sonnette d’alarme. Samedi 11 mars, le général Kurilla, responsable militaire américain pour le Proche-Orient, s’est alarmé d’une résurgence de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, rapporte Sud-Ouest. En effet, le patron du Centcom (commandement militaire américain pour le Moyen-Orient) a détaillé dans un communiqué ses craintes quant à un retour de Daesh au Proche-Orient. Ce communiqué a été rédigé à la suite de la visite du général Kurilla de prisons irakiennes ou kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes de l’Etat islamique.

« Entre ceux qui sont détenus en Syrie et en Irak, c’est une véritable armée de Daesh en détention. S’il est libéré, ce groupe constituerait une grande menace pour la région et au-delà », a-t-il ainsi déclaré.

Une « bombe à retardement »

Le général Kurilla a notamment visité les prisons et camps de détention de Ghwayran à Hassaké, au Kurdistan syrien, ainsi que ceux Roj et d’al-Hol, dans la même région. Les Forces démocratiques syriennes, un conglomérat de combattants sunnites, chrétiens, sous leadership kurde, se sont alarmées de l’état des détenus djihadistes emprisonnés dans les camps qu’ils gèrent, décrivant des prisonniers « impénitents, susceptibles de se radicaliser davantage […] et comme une bombe à retardement », selon le Centcom.

Aussi appellent-ils les pays d’où sont originaires ces djihadistes à reprendre leurs ressortissants. Malgré ces appels répétés de l’administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

Advertisement

L'Humanité

La population fait bloc derrière les grévistes

Actu

Cette septième journée de mobilisation a rassemblé samedi un large public familial. Plus d’un million de personnes, selon la CGT, sont venues réaffirmer leur refus de la retraite à 64 ans et leur soutien au mouvement social. Reportage dans le cortège parisien.

Pierric Marissal

Les énormes et structurés cortèges syndicaux qui ont battu le pavé mardi ont laissé place aux familles avec poussettes et pancartes faites maison. Le relais est passé, le soutien populaire à la mobilisation s’est exprimé ce samedi 11 mars.

De quoi réchauffer le cœur de Cécile et d’Évelyne, deux institutrices, grévistes, qui cheminent de concert dans les rues parisiennes. « Il n’y a pas un parent d’élève qui ne nous soutienne pas », assure la première. « Cela a donné le courage à pas mal de collègues de faire grève », renchérit la seconde.

La journée de mardi a en effet enregistré 60 % de grévistes dans l’éducation nationale. Les colères s’accumulent : à la réforme des retraites s’est ajoutée la réception de la nouvelle carte scolaire, avec son cortège de suppressions de classes et de postes.

« Et puis là il y a le bac qui arrive. J’ai une copine qui fait grève et qui assure quand même ses cours aux classes de terminale », précise Évelyne. Cécile acquiesce : « On veut se mobiliser, durcir le mouvement, mais on est un service public, ça a encore un sens, c’est avant tout le public qu’on pénalise. »

« Quand on dit que “ça va péter” »

Voilà une considération que connaît bien Nathalie, syndiquée à la FSU. Cette assistante sociale a une manière bien à elle d’exprimer le problème : « Quand je fais grève, les seuls que ça dérange, c’est les plus précaires. Vous croyez vraiment que Macron et Roux de Bézieux en ont quelque chose à faire quand les travailleurs sociaux débrayent ? Mais on n’a pas le choix », tranche-t-elle.

Elle prend une grande inspiration et s’imagine à 63 ans, épuisée, en plein burn-out… « Comment pourrais-je encore aider les gens qui en ont besoin ? C’est moi qui aurai besoin d’aide. » Le large soutien populaire au mouvement social, partout en France, la rassure.

Elle voudrait trouver des moyens de soutenir davantage ceux qui peuvent vraiment bloquer le pays. « Quand on dit que “ça va péter”, souvent on ne veut pas vraiment tout casser. Mais parfois, on n’a pas le choix », répète-t-elle.

Sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter

Loin devant, en tête de manifestation, sous les ballons rouges de la CGT Île-de-France, Didier a l’air un peu fatigué. Il fut de toutes les journées de mobilisation, de tous les défilés depuis le 19 janvier et aurait bien passé ce samedi en famille. Travailleur et militant chez Enedis, c’est aussi l’un des 300 à avoir participé à l’action coup de poing au Stade de France jeudi.

Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »

Bravant la fatigue, il est venu sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter. « C’est important, sans ce soutien, on ne serait pas là », lâche-t-il. Quand on parle de durcir le mouvement, Didier et ses camarades sont en première ligne. « On va multiplier les actions, les coupures de courant ciblées, revendiquées. On va aussi débrancher les compteurs d’hôpitaux, de boulangers et d’artisans pour qu’ils aient l’électricité gratuite, c’est populaire mais ça ne se voit pas beaucoup. Par contre, si ça continue, si ça se tend encore, il y aura sûrement des actions incontrôlables », prévient-il.

Avec ses près de trente années de militantisme à la CGT derrière lui, Didier est un peu résigné à rester en première ligne. Il comprend en tout cas ceux qui ont peur des répercussions : « On a tellement vu de conseils de discipline, de camarades licenciés… Ce couperet fait peur. »

 « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! »

À côté, Rudy, technicien de maintenance à la RATP et également militant CGT, n’est pas aussi conciliant. Pour lui, le simple soutien n’est plus suffisant et la situation exige davantage. Le terme de « grève par procuration » commence à l’agacer. « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! Et ça ne te coûtera pas plus cher de descendre dans la rue », résume-t-il.

Place de la République, sa fille sur les épaules, sa mère à sa gauche, les trois générations de la famille de Mélanie s’apprêtent à rejoindre le cortège. Deux raisons ont décidé cette juriste, mère célibataire, à s’engager. « Déjà, j’ai calculé que si je voulais que ma fille puisse faire des études supérieures, je n’aurai jamais les moyens de m’arrêter, donc je n’aurai jamais de retraite », confie-t-elle.

Et de s’indigner : « Je suis sidérée par le mépris de ce gouvernement : plus de 90 % des travailleurs sont contre cette réforme et il s’en moque. En 1995, Juppé était tombé pour moins que ça ! »

Réforme des retraitesMobilisations retraites
Valeurs Actuelles

Corée du Nord : Kim Jong-un adopte des mesures de dissuasion de guerre « plus offensives »

C’est un conflit qui monte. La Corée du Nord a indiqué sa décision d’adopter des « mesures de dissuasion de guerre » plus importantes, rapporte BFM TV, ce dimanche 12 mars. Une annonce qui intervient un jour avant que la Corée du Sud et les États-Unis n’entament le « Freedom Shield », leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans. Ce projet vise à répondre à « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont expliqué les deux pays.

« Des mesures pratiques importantes ont été discutées et adoptées pour un usage plus efficace, plus puissant et plus offensif de la dissuasion de guerre », a déclaré l’agence officielle KCNA, citée par la chaîne d’information en continu. Une décision prise lors d’une réunion de la Commission militaire centrale du Parti des travailleurs au pouvoir, présidée par le dirigeant Kim Jong-un, a précisé l’agence.

Des « provocations de guerre »

À chaque fois, Kim Jong-un ne cache pas sa colère quant à ces essais conjoints réalisés entre Séoul et Washington. Selon le rapport qui précède les nouvelles mesures prises par Pyongyang, celles-ci font face à un contexte où « les provocations de guerre des États-Unis et de la Corée du Sud atteignent la ligne rouge ».

Le leader nord-coréen, qui a supervisé un nouvel exercice militaire, a ainsi ordonné à ses soldats de se préparer à « deux missions stratégiques ». La première consistant à « dissuader la guerre » et, la seconde, à « prendre l’initiative de la guerre ». Selon un certain nombre d’analystes, la Corée du Nord utilisera en outre ces entraînements comme un prétexte pour enchaîner des tests de missiles.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Israeli soldiers shoot dead three Palestinian gunmen in West Bank

Issued on: 12/03/2023 - 07:46

NEWS WIRES

Israeli soldiers shot dead three Palestinian gunmen after they fired at troops in the occupied northern West Bank near Nablus, the army said on Sunday, as violence in the region continued.

The military said that "gunmen opened fire" at an army position near the Jit junction west of Nablus, with the soldiers responding with "live fire".

"Three armed gunmen were neutralised during the exchange of fire and an additional armed gunman surrendered himself to the forces," the army said in a statement, noting none of the Israeli forces were wounded in the clash.

The soldiers, members of the elite infantry Golani reconnaissance unit, grabbed three M-16 rifles and a pistol used by the Palestinians, the army said.

Palestinian medical and security sources had no information on the event.

Violence intensified last year, but has worsened in the West Bank since Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu returned to office in December in a governing coalition with ultra-Orthodox Jewish and extreme-right allies.

The government of Netanyahu, who is on trial for corruption on charges he denies, has vowed to continue the expansion of West Bank settlements.

On Thursday, a member of the armed wing of the Palestinian Islamist movement Hamas opened fire outside a Tel Aviv cafe, wounding three men in their 30s before being shot dead.

Hours before, three armed Palestinians were killed in an Israeli military operation in the northern West Bank.             

Calls for revenge               

Several Palestinian armed groups had called on Tuesday for revenge for the recent deaths of six Palestinians in an Israeli army raid in the northern West Bank.

The Tel Aviv attack came just hours after Pentagon chief Lloyd Austin had called for de-escalation ahead of the Muslim fasting month of Ramadan that starts in March and the Jewish holiday of Passover in April.

Austin, following talks with Netanyahu and his counterpart Yoav Gallant during a brief visit to Israel, also called on the "Palestinian leadership to combat terrorism and to resume security cooperation and to condemn incitement".

In Beitar Illit, a Jewish settlement in the West Bank southwest of Jerusalem, the army said bomb disposal experts had detonated a suspicious package found on a bus Thursday evening.

A Palestinian from a nearby village was arrested on Saturday for having placed an explosive device on the bus, along with four others suspected of aiding him, the army said.

Since the start of the year, the Israeli-Palestinian conflict has claimed the lives of 81 Palestinian adults and children, including militants and civilians.

Twelve Israeli civilians, including three children and one policeman, as well as one Ukrainian civilian have been killed over the same period, according to an AFP tally based on official sources from both sides.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Tens of thousands of Israelis protest against judicial overhaul

Israeli police say three wounded in Tel Aviv shooting

Three Palestinians killed by Israeli forces in West Bank

Известия (RUS)

Украинские СМИ сообщили о взрывах в Сумской области

В Сумской области взрывы. Об этом сообщает 13 марта интернет-издание «Страна.ua».

О пострадавших и разрушениях не сообщается.

Кроме того, в Минобороны России не сообщали, что наносили 13 марта удары по военным объектам или энергетической инфраструктуре Украины.

Ранее в этот же день воздушная тревога объявлена в Сумской, Полтавской, Харьковской, Днепропетровской областях, а также на территориях Запорожской и Херсонской областей, подконтрольных Киеву, пишет «Газета.Ru».

Замедленные в действии: как наши артиллеристы разбивают земляные укрепления ВСУ Украинские потери в январе превысили 11 тыс. боевиков

На прошлой неделе украинское агентство «ТСН» заявило, что несколько сильных взрывов прозвучало в Киеве. Также о взрывах сообщили в Сумской, Винницкой и Киевской областях.

Российские войска начали наносить удары по критическим объектам Украины с 10 октября 2022 года. Как пояснил российский лидер, это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности на Крымском мосту.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

L'Humanité

6 Nations. Les Bleus à Twickenham : récit d’une victoire historique

Actu

Rugby. Victoire historique de l’équipe de France (53 à 10) qui n’a fait qu’une bouchée de l’équipe d’Angleterre sur la pelouse de Twickenham. Une démonstration de détermination et de jeu face à des Anglais qui vont broyer du noir pendant de longues semaines et manger du tableau noir jusqu’au Mondial pour espérer retrouver un semblant d’espoir.

Éric Serres

Défier les Anglais dans leur antre de Twickenham pour le compte de la quatrième journée du Tournoi des VI Nations 2023, n’est pas chose facile. Le XV de France reste en effet sur dix défaites consécutives en Angleterre, dont huit dans le Tournoi des VI Nations (une autre en test-match en 2015, puis en Coupe des Nations d’Automne en 2020). La dernière victoire des Bleus à Twickenham remonte à 2005 (18-17). Autant dire que le challenge était d’importance. Mais cette fois-ci, il n’y a pas eu de match ! L’équipe de France a explosé tous les rêves du XV de Rose qui s’est effeuillée comme une vieille fleur tout au long de la rencontre. 53 à 10 pour les coqs qui avaient non seulement les pieds fermes en défense mais aussi la crête haut levée dans leurs offensives.

L’entame est folle….

Comme souvent depuis le début du tournoi cette année les Bleus débutent la rencontre par un coup de folie dès la deuxième minute. Sur une relance de Ntamack qui passe au sol, l’action rebondit au large. Ollivon avance passe les bras pour Flament qui transperce la défense anglaise pour servir Dumortier qui, à son tour, accélère, cadre son adversaire et décale sur l’aile gauche Ramos qui fonce droit derrière la ligne aplatir. (0-5) puis (0-7) après transformation du même Ramos, qui quelques minutes plus tard après une pénalité ajoute trois points (0-10).

L’Angleterre est dans ces dix premières minutes bousculée dans tous les secteurs de jeu. Grande nouveauté pour les tricolores, malgré la pluie qui s’est invitée, ils occupent plus souvent qu’à l’habitude le camp adverse. À la 26 e minute cela se concrétise par un essai un Flament intenable dans tous les secteurs du jeu. Sur une touche trouvée par Antoine Dupont dans les 20 mètres anglais, François Cros passe au sol. Cela rebondit sur Danty qui gagne son duel, qui passe lui aussi au sol, libère vite pour Dupont qui trouve Flament pour aplatir. (0-15) puis (0-17) après transformation de Ramos. Certes les Anglais finissent par prendre trois points sur une pénalité de Smith mais dans la foulée, ils sont une nouvelle fois pénalisés. Et trois de plus ! Et 3 à 20 ! Comme si cela ne suffisait pas, sur une dernière mêlée provoquée par un en-avant blanc, sur l’introduction française à 25 mètres, le pack bleu marche sur son homologue, Alldritt sort de la poussée, fonce et passe d’une main à Charles Ollivon qui, bille en tête, aplatit. Ramos transforme en coin. 3-27. Après 40 minutes de jeu, les hommes de Galthié livrent une partition parfaite faisant taire tous les « swing low, sweet chariot » tentés sans conviction dans Twickenham. Première mi-temps de rêve face à une perfide Albion qui pour l’instant n’a rien de perfide tant elle est indisciplinée et sans grande imagination.

… la conclusion encore plus

Mais voilà la vérité d’un premier acte n’est pas toujours celle du second. Après 8 minutes, les serviteurs de sa majesté le roi trouvent enfin un semblant de système. Essai de Freddy Stewart, transformé (10-27). Une éclaircie dans un torrent de pluie puisque sur une énième avancée tricolore, Antoine Dupont tape un petit ballon par-dessus que Ntamack qui a suivi volleye pour Flament. Ce dernier ose tout mais n’aime pas la rose, capte le ballon entre trois Anglais et l’emmène vers leur en-but. Essai ! (10-32) puis (10-34) avec… encore une fois Ramos à la manœuvre. Mais le plus beau est à venir. Thomas Ramos qui n’est pas qu’un pied, sur une relance au centre du terrain trouve la faille tape au pied droit pour Dupont. Markus Smith récupère le ballon croyant avoir sauvé la patrie mais, poussé dans l’en-but, il offre un nouvel essai aux tricolores ! 10 à 41 après, eh oui, transformation de Ramos ! 5 essais  ! What else ? Ben encore mieux, toujours plus, comme si Monsieur Balsen avait décidé de pousser du côté bleu. Un puis deux nouveaux essais pour amener le score à 10 à 53 alors que filaient les arrêts de jeu. Historique ! Un score à la ALL Blacks, pas volé !

Rugbytournoi des 6 nationsÉquipe de France de rugby
New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

Advertisement

France24 - World

France thrashes England in record 53-10 win in Six Nations

Issued on: 11/03/2023 - 21:39

NEWS WIRES

On one of the darkest days in English rugby history, France put on a clinic by running in seven tries in a record 53-10 humiliation of its cross-channel rival at Twickenham in the Six Nations on Saturday. 

The win kept alive Les Tricolores' chances of retaining the title heading into the final round, but this was about much more than that.

England has never conceded so many points in a home test match, or in the tournament’s 140-year history. It was the team's third heaviest defeat ever, only surpassed by a 76-0 loss for a weakened touring lineup in Australia in 1998 and a 58-10 beating by South Africa in Bloemfontein in 2007.

It was comfortably France’s highest score and largest margin of victory in 110 meetings with England — the previous bests were in 1972 — and a stark illustration of the gulf in quality that has formed between traditional northern hemisphere powerhouses six months out from the Rugby World Cup.

“We got exposed today," said England coach Steve Borthwick, who replaced Eddie Jones in December and might already be out of his depth. "I thought we would get a measure of where we are at — there is a big gap between us and the top teams in the world.

"We understand where we are and what we have to do.”

Les Tricolores needed a bonus-point win to guarantee taking their title defense to Round 5 and two tries apiece from wing Damian Penaud, excellent lock Thibaud Flament and flanker Charles Ollivon helped them achieve it in stunning fashion, via a mixture of French flair and taking advantage of a mistake-riddled home team.

While England is effectively out of the running for the championship after a second defeat in four games, France — with three wins from four — moved into second place behind unbeaten Ireland only on points difference. The Irish will look to extend their 100% record with a win over Scotland at Murrayfield on Sunday.

“It was a very special game for us," Flament said. “We are in a good place, we know this tournament can be won on the last game.”

From the moment Flament broke England’s flimsy defensive line in his own half to help set up a second-minute try by Thomas Ramos, the French looked a class apart. They then put on a show, embarrassing the hosts as Penaud’s brace of tries down the right wing in the final 10 minutes took France past a half-century of points and sparked jeers from some home fans, many of whom were heading for the exits.

In between, Flament and Ollivon crashed over for tries before halftime — when the score was 27-3 — and added another each in the second half after early fire from England led to its only try, from fullback Freddie Steward.

Any thoughts of an English comeback from 27-10 down were obliterated by a four-try burst by Les Tricolores in 18 minutes, starting with Flament running onto flyhalf Romain Ntamack’s pat-down and over the line from 10 meters out to score in the 57th.

Ollivon's second try was somewhat farcical after England flyhalf Marcus Smith lost possession of the ball in his attempt to get back over his own tryline after retrieving a kick. With the ball loose at the bottom of a ruck, Ollivon reached over a mass of bodies and placed two hands on it for a try that needed the say-so of the TMO.

It just about summed up a miserable day for England.

“If I had the answers, I would be somewhere else earning millions," said Ellis Genge, who captained England after Owen Farrell dropped to the bench for the game. “It is a bit of a mystery at the moment.”

(AP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

France 'on right path' to Rugby World Cup with South Africa win

Rugby: France beat England to claim long-awaited Six Nations Grand Slam

Flamboyant France thrash hosts Scotland 36-17 in Six Nations rugby

Valeurs Actuelles

La Corée du Nord ordonne d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une “guerre réelle”

Une escalade des tensions avec Pyongyang est de plus en plus redoutée. Kim Jong-un a exhorté son armée à intensifier ses exercices militaires, relaie Le Figaro ce vendredi 10 mars. Le pays doit « intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes », a fait savoir le dirigeant nord-coréen lors d’un exercice de tirs de missiles en présence de sa fille – considérée comme l’héritière de son pouvoir.

Des salves de missiles

Kim Jong-un a ainsi demandé « deux missions stratégiques » à ses troupes : « Premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l’initiative de la guerre. » Des images diffusées par la presse coréenne ont dévoilé le lancement simultané de six missiles par l’unité Hwasong. Cette unité nord-coréenne aurait également tiré plusieurs missiles dans les eaux de la mer de Corée occidentale.

Des relations tendues

Jeudi, l’armée de la Corée du Sud avait indiqué que le lancement d’un missile balistique de courte portée avait été identifié. L’engin aurait été tiré depuis Nampo, une ville située au sud de Pyongyang. Dès lundi, les États-Unis et la Corée du Sud vont mener de vastes manœuvres militaires conjointes. À l’approche de cet événement, Pyongyang avait accusé dans la semaine Washington d’aggraver « intentionnellement » les tensions. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, avait même menacé les États-Unis d’une « déclaration de guerre », si le pays interceptait l’un des essais de missiles nord-coréens.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Olivier Le Tinnier, forçat de l’asphalte

Un jour avec

Ouvrier autoroutier qualifié depuis trente ans, le syndicaliste veut mettre en lumière la pénibilité méconnue de son métier.

Cécile Rousseau

Rouen (Seine-Maritime), envoyée spéciale.

« Borne, prends ta retraite ! » Dans les rues de Rouen, fin janvier, Olivier Le Tinnier avait confectionné cette pancarte invitant la première ministre à cesser son activité professionnelle. « Elle n’est même pas concernée par le recul de l’âge légal ; nous, on n’a pas le choix, on doit continuer à bosser ! » lance-t-il en marchant d’un pas décidé.

Ouvrier qualifié au sein de la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN), le tout juste quinquagénaire n’en a pas encore fini avec les horaires en trois-huit qui usent la santé.

Depuis trente ans au service des usagers dès 5 heures du matin ou jusqu’au lever du soleil, il ne se lasse pas de ce quotidien fatigant mais plein de surprises. Sur les tronçons de l’A13 et de l’A29, elles ne manquent jamais d’arriver au bout du virage. « C’est à la fois stressant et intéressant, analyse-t-il. On a une certaine autonomie : quand nous sommes seuls en patrouille à deux heures du mat, on doit gérer. »

Sauf quand le problème dépasse les limites. « Il y a quelques semaines, j’ai ramassé un gros sanglier qui avait provoqué un accident. On s’y était pris à deux avec un collègue pour le mettre dans le véhicule. Entre son poids, les odeurs et le fait qu’il était désarticulé, on en a bavé. »

La Macronie ressort le mot « pénibilité » des oubliettes

Les conditions de travail se sont dégradées depuis la privatisation des autoroutes

Sa vie professionnelle recèle son pesant d’anecdotes, racontées avec une pointe d’adrénaline : « On peut rapporter des pneus pesant 80 à 100 kilos, perdus par des poids lourds. On s’occupe aussi des objets et des déchets jetés, énumère-t-il. Mais on ne peut pas bloquer la circulation pour ça, il faut donc aller vite. »

Pour les forçats de l’asphalte œuvrant sous les intempéries et frôlés par des voitures lancées à toute allure, les conditions de travail déjà difficiles se sont dégradées depuis la privatisation des sociétés autoroutières, en 2005.

Quant au matériel, il continue de vieillir. Même si les accidents du travail ont, eux, un peu baissé : « Ce qui arrive le plus souvent, ce sont les chutes de plain-pied : on se tord une cheville en trébuchant dans un trou ou sur une bordure, précise-t-il. Dans ces cas-là, c’est déclaré en accidents du travail mais on nous propose des aménagements de postes pour éviter de prendre l’arrêt maladie qui va normalement avec… »

Les kilomètres arpentés finissent par détruire les genoux

Au fil des années, les kilomètres arpentés en marchant et les talus escaladés avec de lourdes chaussures de sécurité finissent par détruire les genoux. Le dos coince.

En horaires décalés, le sommeil de qualité n’est plus qu’un vague souvenir pour le secrétaire FO de la SAPN : « Quand on nettoie les toilettes sur les aires de repos, de nuit, l’hiver, nous sommes aussi en contact avec des produits chimiques et avec plein de choses désagréables, ajoute-t-il. Alors, OK, notre boulot ne consiste pas à casser des cailloux, mais tous ces éléments mis bout à bout, pour en moyenne 1 900 euros net par mois, pèsent à la longue ! »

Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronat

Olivier déplore que la pénibilité de son métier passe sous les radars. Si l’ouvrier rappelle qu’un véhicule de société d’autoroute se retrouve impliqué dans un accident chaque semaine en France, c’est parce qu’il en a marre des campagnes de communication édulcorées vantant leur rôle d’« anges gardiens ».

« Quand nous sommes en négociation annuelle sur les salaires avec la direction, on n’entend pas le même discours héroïque, tacle-t-il. Pour 2023, c’était : “On vous propose 0,99 % d’augmentation et si vous ne voulez pas signer, ça sera encore moins !” Ça illustre bien le dialogue social, alors que la société mère, la Sanef (Société autoroutière du nord et de l’est de la France), va verser 660 millions d’euros de dividendes cette année. Ce qu’on nous donne est totalement déconnecté du résultat. »

« Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne »

La sensation d’être invisibles ou méprisés se retrouve jusque sur le bitume : «   On passe à côté de nous sans nous voir. Les automobilistes nous klaxonnent en faisant signe de bosser ou râlent parce qu’il y a des travaux. Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne, mais on peut aussi se faire agresser. »

Après une grève pour exiger des revalorisations, en décembre 2022, le syndicaliste a été surpris de voir autant de collègues embrayer sur la bataille des retraites : « Nous sommes nombreux à avoir une cinquantaine d’années et à regarder ce point charnière à l’horizon. Nous avons un accord négocié tous les deux ou trois ans avec l’entreprise pour pouvoir partir à 58 ans en cas de carrière longue. Ça leur permet de “vider les vieux” , ce qui est paradoxal avec le fait de bosser plus longtemps. On se demande si la réforme va remettre tout ça en cause. »

Celui qui charbonne depuis l’âge de 16 ans dans la restauration ne sait pas encore s’il pourra bénéficier de cet accord, certains trimestres travaillés s’étant envolés. Contrairement à son espoir bien ancré de faire reculer le gouvernement.

Réforme des retraitesPénibilitésociétés d'autoroutesMobilisations retraites
New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

Advertisement

Известия (RUS)

Леди Гага бросилась на помощь упавшему фотографу во время «Оскара»

Американская певица Леди Гага попыталась помочь фотографу, который упал во время церемонии вручения премии «Оскар».

Инцидент произошел 12 марта на красной ковровой дорожке. Фотограф попытался заснять певицу, пока она шла, но оступился и упал. Леди Гага заметила это и побежала к нему, чтобы помочь подняться. Мужчина к тому времени уже встал на ноги и смущенно поблагодарил ее за внимание.

Леди Гага была номинирована на премию «Лучшая песня к фильму» за композицию Hold My Hand для картины «Топ Ган: Мэверик», но уступила М. М. Киравани и Чандрабоузу, написавшим песню Naatu Naatu для «RRR: Рядом ревет революция».

Перетарантинить Тарантино: почему «Всё везде и сразу» получил «Оскар» Киноакадемики сделали реверансы всем и сразу

95-я церемония вручения наград Американской академии киноискусств прошла 12 марта. Кинолента «Всё везде и сразу» получила премию «Оскар» как лучший фильм года. Помимо победы в главной номинации фильм также завоевал награды за лучшую актрису, лучшие мужскую и женскую роли второго плана, лучшего режиссера, лучший монтаж и лучший сценарий.

Фильм «Аватар: Путь воды» режиссера Джеймса Кэмерона получил премию «Оскар» в категории «Лучшие визуальные эффекты».

Картине «На Западном фронте без перемен» немецкого режиссера Эдварда Бергера вручили «Оскар» как лучшему фильму на иностранном языке. Статуэтку за лучший мультипликационный фильм получил «Пиноккио Гильермо дель Торо».

Брендан Фрейзер и Мишель Йео получили премию «Оскар» в категории «Лучший актер и актриса главной роли».

France24 - World

Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut

Issued on: 12/03/2023 - 10:44

FRANCE 24 Follow

The Ukrainian military was preparing Sunday for a counterattack in Bakhmut after more than seven months of fighting in the region, a top commander has said. Ukraine's foreign minister has urged Germany to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

8:07pm: More than 1,100 Russian dead in less than a week in Bakhmut, says Zelensky

Russian forces suffered more than 1,100 dead in less than a week of battles near the eastern Ukrainian city of Bakhmut, the focal point of fighting in eastern Ukraine, President Volodymyr Zelensky said on Sunday.

"In less than a week, starting from 6th March, we managed to kill more than 1,100 enemy soldiers in the Bakhmut sector alone, Russia's irreversible loss, right there, near Bakhmut," Zelensky said in his nightly video address.

He said Russian forces had also sustained 1,500 "sanitary losses" - soldiers wounded badly enough to keep them out of further action. Dozens of pieces of enemy equipment were destroyed as were more than 10 Russian ammunition depots.

7:54pm: Moldova police say they foiled Russia-backed unrest plot

Police in Moldova said they foiled a plot by groups of Russia-backed actors who were trained to cause mass unrest during a Sunday protest against the country’s new pro-Western government.

The head of Moldova’s police, Viorel Cernauteanu, said in a news conference that an undercover agent had infiltrated groups of “diversionists,” some Russian citizens, who allegedly were promised $10,000 to organize “mass disorder” during the protest in the capital, Chisinau. Seven people were detained, he said. 

Separately, police said they arrested 54 protesters, including 21 minors, who exhibited “questionable behavior” or were found to be carrying prohibited items, including at least one knife.

The protest Sunday is one of several held in recent weeks organized by a group calling itself Movement for the People, which is backed by Moldova’s Russia-friendly Shor Party, which holds six seats in the country’s 101-seat legislature.

5:24pm: The Ukrainian army decided to defend Bakhmut for 'strategic reasons'

FRANCE 24's correspondent in Kyiv Emmanuelle Chaze reports that although the Ukrainian army has "decided to stay and defend Bakhmut for strategic reasons", there have been losses that are deeply felt. Thousands of mourners, including Ukraine's armed forces chief, knelt on Kyiv's main square on Friday at the funeral of a "repected and loved" war hero nicknamed "Da Vinci", who was killed by Russians in the battle for Bakhmut.

 

 

3:34pm: Swiss president defends neutrality, Ukraine arms ban

Swiss neutrality is more important than ever, President Alain Berset said in an interview published Sunday, defending the  controversial ban on transferring Swiss-made arms to Ukraine. 

"Swiss weapons must not be used in wars," he told the NZZ am Sonntag weekly.

The long tradition of neutrality has been hotly debated since Russia's full-scale invasion of Ukraine in February 2022.

While the wealthy Alpine country, which is not a member of the European Union, has followed the bloc's lead on sanctions targeting Moscow, it has so far shown less flexibility on its military neutrality.

Despite pressure from Kyiv and its allies, Switzerland has continued to block countries that hold Swiss-made weaponry from re-exporting it to Ukraine.

To date, requests from Germany, Spain and Denmark have ben rejected under the War Materiel Act, which bars all re-export if the recipient country is in an international armed conflict.

11:54am: ‘No confirmed advances’ for Russian troops in Bakhmut, says US think tank

Russia’s advance seems to have stalled in Moscow's campaign to capture the eastern Ukrainian city of Bakhmut, a leading think tank said in an assessment of the longest ground battle of the war.

The Washington-based Institute for the Study of War said there were no confirmed advances by Russian forces in Bakhmut. Russian forces and units from the Kremlin-controlled paramilitary Wagner Group continued to launch ground attacks in the city, but there was no evidence that they were able to make any progress, ISW said late Saturday.

Ukraine: USA's 'The Study of War' think tank

New: #Russian forces did not make any confirmed advances within #Bakhmut on March 11. @criticalthreats Our latest: https://t.co/U0sK1WbhHo pic.twitter.com/ZgmTs2629K

March 11, 2023

The report cited the spokesperson of the Ukrainian Armed Forces’ Eastern Group, Serhii Cherevaty, who said that fighting in the Bakhmut area had been more intense this week than the previous one. According to Cherevaty, there were 23 clashes in the city over the previous 24 hours.

10:05am: Situation in Bahkmut ‘very, very difficult’ for Ukrainian troops

Ukraine’s commander in chief says the situation in Bakhmut is “increasingly difficult” after more than seven months of fighting in the region, FRANCE 24's Emmanuel Chaze reports.

While Russia’s Wagner group has made unverified claims of gains in region, “one thing is for sure: the situation is very, very difficult for Ukrainian troops,” Chaze added.

 

 

7:39am: Russians living in richest cities ‘relatively unscathed’ by high casualties of war toll says UK intelligence

Russian casualties of war are concentrated among people living in east Russia while wealthier families based in Moscow and St Petersburg are "relatively unscathed" the British Ministry of Defence said on Sunday. In some cases, ethnic minority groups are disproportionately impacted, it added.

"In many of the Eastern regions, deaths are likely running, as a percentage of population, at a rate 30+ times higher than in Moscow. In places, ethnic minorities take the biggest hit; in Astrakhan some 75% of casualties come from the minority Kazakh and Tartar populations," it said in a Tweet.

The illegal and unprovoked invasion of Ukraine is continuing. The map below is the latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine – 11 March 2023.Find out more about Defence Intelligence's use of language: https://t.co/Q556veYzIS🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/RTRuEc0HP5

March 12, 2023

 

5:08am: Ukrainian military says defence of Bakhmut 'necessary to buy time' for counteroffensive 

The Ukrainian military was preparing Sunday for an upcoming counteroffensive, with a top commander saying his forces' ongoing defence of Bakhmut in the face of fierce and sustained Russian attacks was necessary to "buy time" for that push.

Some military experts have questioned the sense of continuing to hold the city, but the commander of Ukraine's ground forces argued his case. Colonel-General Oleksandr Syrsky, said on Saturday, "It is necessary to buy time to build reserves and launch a counteroffensive, which is not far off.

In a video released on Saturday, Yevgeny Prigozhin, chief of Russian mercenary group Wagner, said that his forces were close to the administrative centre of the city.

Standing on the rooftop of a high-rise building in what is said to be Bakhmut, Prigozhin is seen pointing towards a building in the distance.

"This is the building of the town administration, this is the centre of the town," he said, clad in full military gear. "It is one kilometre and two hundred metres away."

12:00am: Ukraine urges Germany to speed up ammunition supplies and train pilots

Ukraine's foreign minister urged Germany in an interview published on Sunday to speed up supplies of ammunition and to start training Ukrainian pilots on Western fighter jets.

Dmytro Kuleba told the Bild am Sonntag newspaper that ammunition shortages were the "number one" problem in Ukraine's attempt to repel Russia's invasion.

He said German weapons manufacturers had told him at the Munich Security Conference last month they were ready to deliver but were waiting for the government to sign contracts.

"So the problem lies with the government," Kuleba was quoted as saying.

Kuleba made it clear he did not expect Western allies to give Ukraine the fighter jets it has been asking for any time soon. But he said Ukrainian pilots should be trained anyway, so they will be ready once that decision was taken, the paper reported

If Germany were to train Ukrainian pilots, that would be a "clear message of its political engagement", he added.

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Reporters

Documenting the horror of mass rape in Ukraine

AS IT HAPPENED

White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'

Focus

Latvia becomes safe haven for Russians opposed to war in Ukraine

Valeurs Actuelles

TikTok : des élèves créent un “deepfake” mettant en scène le directeur d’un établissement scolaire proférant des propos racistes

Ce canular ne passe pas. Trois lycéens américains du Carmel High School au nord de New York ont créé un « deepfake » qu’ils ont ensuite publié sur TikTok, relaie BFMTV jeudi 9 mars. Dans ces fausses vidéos, les jeunes ont mis en scène le proviseur du collège voisin George Fischer en train de proférer des injures et menaces racistes. L’homme semble dans ces séquences qualifier des étudiants noirs de « singes » et leur affirmer qu’ils seraient renvoyés en Afrique, relaie BFMTV. L’interlocuteur se serait ensuite montré plus virulent en déclarant : « J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas. » Puis de menacer de passer lui-même à l’action en venant au lycée « avec (sa) mitrailleuse ».

Colère des parents d’élèves

Mais ces vidéos étaient bel et bien des « deepfakes » réalisées par les trois lycéens. Ces jeunes se sont servis de l’intelligence artificielle pour falsifier les propos du directeur. Cette technologie permet aussi de modifier le visage d’une personne de façon très réaliste. Si les vidéos ont été retirées, la polémique ne devrait pas s’éteindre de si tôt. Les parents d’élèves ont dénoncé l’inaction de la direction scolaire, qui se serait contentée de dénoncer un « racisme flagrant », sans mettre en place de mesures de sécurité adaptées au collège.

Des dépôts de plaintes envisagés

Dès le 12 février, les vidéos ont été signalées à la direction. Puis le 15 février, le district central de Carmel, gérant à la fois le lycée et le collège, a condamné, dans un communiqué relayé par BFMTV, des « vidéos inappropriées créées à l’aide de l’intelligence artificielle et se faisant passer pour des membres de l’administration du district ». Avant de prévenir que les auteurs des faits seront « traités conformément au code de conduite du district ». Cela n’empêche pas certains parents de vouloir porter plainte contre les autorités scolaires. Leur avocat a même évoqué une « menace terroriste à l’école ».

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

В ГД внесли законопроект о поэтапном повышении призывного возраста до 21 года

В Госдуму внесли на рассмотрение законопроект о поэтапном повышении призывного возраста срочной службы до 21 года. Документ опубликован в понедельник, 13 марта, в электронной базе нижней палаты парламента.

Авторы инициативы объясняют, что нижняя планка призывного возраста повышается для «гарантированного получения гражданами среднего общего, среднего профессионального и высшего образования». Так, согласно тексту документа, призывной возраст в 2024 году составит от 19 до 30 лет, в 2025 году — от 20 до 30 лет, в 2026 году — от 21 года до 30 лет.

«Граждане, достигшие возраста 18 лет после 1 января 2024 года, изъявившие желание пройти военную службу по призыву ранее дня наступления возраста, <…> и подавшие в призывную комиссию соответствующее заявление, подлежат призыву на военную службу», — говорится в документе.

Кроме того, предельный возраст граждан, которые могут быть призваны в армию, повысится с 27 до 30 лет. В случае принятия закон вступит в силу с 1 января 2024 года.

Два против одного: в России обсуждают увеличение срока службы в армии Депутаты обсудят возврат к двухгодичной службе в 2023 году

29 декабря 2022 года было отмечено, что 42% россиян поддержали предложение повысить призывной возраст с 18 до 21 года, тогда как инициативу о повышении предельного возраста призыва с 27 до 30 лет поддержали лишь 32% респондентов. Среди мужчин (особенно служивших в армии по призыву) сторонников инициативы в целом больше, чем среди женщин.

В том месяце глава Минобороны РФ Сергей Шойгу отметил, что при комплектовании Вооруженных сил России планируется поэтапно увеличить возраст призыва с 18 до 21 года.

Зампредседателя комитета ГД по обороне Юрий Швыткин говорил, что увеличение возраста призыва связано с намерением привлечь в армию зрелых людей.

L'Humanité

Dans les bas-fonds de l’amnésie coloniale

Nos recommandations culturelles

Spectacle vivant Au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Kheireddine Lardjam met en scène En pleine France, nouvelle escale d’une réflexion au long cours sur la mémoire de la domination et les balafres qu’elle laisse dans notre présent.

Rosa Moussaoui

Tout commence dans l’obscurité des sous-sols du musée de l’Homme, où les crânes des conquêtes coloniales accumulés là comme autant de cadavres dans le placard font suffoquer une visiteuse. Depuis ces bas-fonds se trame En pleine France, spectacle de la compagnie El Ajouad écrit par Marion Aubert, imaginé et mis en scène par Kheireddine Lardjam. Il faut retrouver de l’air, respirer, remonter à la surface, monter en humanité.

Première échappée : celle des onze footballeurs qui ont déserté leur club, en 1958, pour former, en pleine guerre d’indépendance algérienne, l’équipe du FLN, pour libérer leur pays, jouer enfin à égalité. Point de fuite : un match, au Stade de France, qui s’est joué, ou se jouera, peut-être, on ne sait pas, et vers lequel bringuebale un bus abritant d’improbables collisions amoureuses. En toile de fond, se déplie notre histoire coloniale. Au premier plan, les personnages qui s’y cognent, aux prises avec les non-dits, l’amnésie, les fractures : autant d’archétypes tour à tour drôles, touchants, cruels que jouent avec cœur Linda Chaïb, Marion Casabianca, Marie-Cécile Ouakil, Azeddine Bénamara, Mohamed Rouabhi, Elya Birman et Issam Rachyq-Ahrad. Des corps à l’épreuve de ce que les têtes s’évertuent à concevoir, de ce que les bouches peinent à articuler. Parmi ces vivants englués dans un présent d’histoires amputées, l’incursion des spectres, l’allégresse des enfants en train de grandir, émancipés de ces tourments.

Tout ce petit monde se croise et se frôle, dans un jeu de rideaux tirés sur ce qui est tu, dissimulé, ouvert sur ce qui se dévoile. À certaines heures, on ne se croise pas. Là s’ouvrent les trous béants de la mémoire collective, là se fait plus brûlant le désir d’une histoire commune, partagée.

menace, peur, violence, fanatisme religieux

Dans cette nouvelle escale d’une réflexion au long cours, Kheireddine Lardjam questionne sans concession toutes ces représentations propres à fissurer la vie commune. La figure de l’Arabe et ces hantises qui nous viennent de loin, forgées par un siècle et demi de domination : menace, peur, violence, fanatisme religieux. La commisération nourrie des mêmes clichés. L’irénisme de la « belle histoire » qu’il nous faudrait ensemble raconter, en passant à la trappe tout ce qu’elle a de sale – « Une histoire d’amour ! » : c’est Macron qui le dit.

Des mots, ceux d’un appelé, finissent par être mis, ici, sur ce « quelque chose » qui « n’est pas passé », qui entretient « entre nous une guerre sans fin », celle du racisme, de la mise à distance, des insultes, des effets de caste, des ornières sociales, des fibres d’amiante dans les poumons ensanglantés, des fiches de paie de misère. Est-ce qu’on peut aller bien dans un pays qui va mal ?

Empêtré dans l’histoire jusqu’au cou, avec le sentiment d’être pris au piège, chacun des personnages se fraie pourtant, à tâtons, un chemin de libération, conjure la colère, l’amertume, le chagrin, la haine qui cherche à s’instiller jusque dans ce qu’ils ont tenté de concilier. Se délester du fardeau des culpabilités, desserrer le piège… respirer. Cette traversée est une invitation à guérir du mutisme, à s’extirper de ce qui fait sédiment, à prendre le large.

ThéâtreAlgérie
New York Times - World

Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

Advertisement

Supported by

Albania Dispatch

An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Andrew Higgins

TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

The current renovation finally broke the streak of failure.

Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

Fatjona Mejdini contributed reporting.

Advertisement

Известия (RUS)

В дептрансе рассказали о причине остановки движения поездов на БКЛ

Незаконные работы застройщика недвижимости «Донстрой» 13 марта привели к остановке движения поездов метро на Большой кольцевой линии (БКЛ). Об этом сообщил руководитель департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры Москвы Максим Ликсутов.

«Движение поездов было оперативно остановлено, были проведены работы, связанные с уборкой грунта, обследованием и запуском движения. В 12:25 движение по Большой кольцевой линии метро было продолжено, при этом по соседнему пути движение поездов не прерывалось», — сказал Ликсутов.

Движение поездов по внутренней стороне было остановлено на участке от станции «Новаторская» до станции «Аминьевская», проводились восстановительные работы.

При этом движение по внешней стороне не останавливалось, все пассажиры могли уехать альтернативными маршрутами.

Московский метрополитен обратился в Следственный комитет города Москвы и ГУМВД для проведению проверки и возбуждения уголовного дела.

«Мы считаем, что действительно должно быть уголовное дело. Компания нарушила все мыслимые и немыслимые требования и законодательства, и отсутствие согласования с метро говорит о том, что безалаберное поведение строительной организации сверху при строительстве жилого комплекса привело к таким последствиям», — отметил Ликсутов.

В настоящее время строительство на площадке над тоннелем остановлено до выяснения всех обстоятельств.

Большая кольцевая линия на карте Москвы

БКЛ запустили 1 марта, старт движению по видеосвязи дал президент России Владимир Путин. В эксплуатацию были введены девять новых станций БКЛ: «Марьина Роща», «Рижская», «Сокольники», «Текстильщики», «Печатники», «Нагатинский Затон», «Кленовый бульвар», «Каширская» и «Варшавская».

Строительство БКЛ стало крупнейшим в России и одним из самых крупных во всем мире проектов метростроения. Специалисты построили 70 км линий, 31 станцию и три электродепо.

L'Humanité

Manifestation à Paris: « Nous pouvons encore remporter le combat »

Actu

Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme de retraite, à Paris dans un cortège familial, 300.000 personnes ont affichés leur détermination.

Samuel Eyene

Les sourires sont nombreux parmi les femmes, les hommes mais aussi des nombreux enfants qui prennent le départ de la manifestation parisienne. Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ambiance est familiale en cette seconde date de manifestation un samedi. « J’attends de cette mobilisation qu’elle soit massive, nous aurons les chiffres en fin de journée mais le gouvernement doit entendre notre mécontentement, amorce Didier . Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons toujours eu grâce à la rue ». Comme ce syndicaliste CGT-EDF, des milliers de personnes défilent de la Place de la République jusqu’à Nation pour exprimer leur colère. « Je pense que le gouvernement joue son rôle en étant méprisant par rapport à la rue, mais il ne va pas pouvoir ignorer encore longtemps ce qui se passe dehors et dans les entreprises », cingle Isciane. Du haut de ses 24 ans, cette étudiante en informatique profite de la mobilisation pour distribuer des tracts pour la NPA. « Après la mobilisation record le 7 mars, faire reculer le gouvernement c’est possible ! » vante le bout de papier. De fait, l’heure n’est pas au découragement. La semaine prochaine s’annonce décisive alors que le texte gouvernemental est censé arriver en commission mixte paritaire, mercredi prochain. « Nous pouvons encore remporter le combat. Mais il faut que le mouvement continue d’être massif », encourage la jeune femme.

Lutte joyeuse.

Le boulevard est particulièrement coloré cet après-midi. Des chasubles rouges, jaunes, bleus et blancs composent notamment le paysage. De la CGT à la FSU en passant par l’Unsa ou encore la CFDT, les organisations syndicales accompagnent la mobilisation. Les chants résonnent également le long des cortèges. « Travail, travail, plus loin » chante une femme reprenant le tube « Voyage, voyage » de Desireless. « Ce n’est pas possible qu’il soit aussi sourd », fustige Christopher en mentionnant l’attitude du président de la République. Ce dernier a, en effet, fermé sa porte à l’intersyndicale dans une lettre adressée ce vendredi.  « Ça m’inquiète pour l’avenir du pays. Les conséquences d’avoir un président qui méprise autant le peuple, c’est de perdre confiance en la démocratie et de se tourner vers les partis d’extrême droite », redoute Assan Lakehoul, coordinateur national des Jeunes communistes de France.

Esprit collectif retrouvé

Pour autant, des motifs de satisfaction subsistent. « Toute cette période de grève a permis aux gens de discuter entre eux. Que ce soit sur les retraites mais aussi le chômage etc. Les gens commencent à se préparer pour d’autres luttes », souligne Isciane. Et Cyril de rajouter que « le combat est intergénérationnel ». C’est pourquoi, ce libraire est venu soutenir le mouvement avec sa femme et leur enfant. « Tout le monde risque d’être impacté par les effets de la réforme des retraites. C’est donc important que tout le monde puisse participer ».

grèvesRéforme des retraitesMobilisations retraites
Valeurs Actuelles

Allemagne : une fusillade fait au moins huit morts dans un lieu de culte à Hambourg

Un lieu de culte des Témoins de Jéhovah a été la cible d’une attaque à Hambourg dans la soirée du jeudi 9 mars. La police de la métropole du nord de l’Allemagne a fait savoir à la presse, comme le rapporte le journal allemand Bild, que huit personnes avaient été tuées et huit autres blessées, dont quatre grièvement. Parmi les victimes se trouvent quatre hommes et deux femmes. L’une d’entre elles était enceinte de sept mois. Le bébé à naître est compté parmi les morts. La police a confirmé ce vendredi matin un premier bilan de huit morts, dont l’auteur de l’attaque.

Le profil de l’assaillant

Cet homme de 35 ans, sans antécédents judiciaires, était lui-même un ancien membre des Témoins de Jéhovah, avec qui il était en conflit. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont informé que l’individu « nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhova et son précédent employeur ». Si les motivations de l’auteur présumé restent encore à déterminer, un représentant du parquet de Hambourg a ainsi fait savoir ce vendredi qu’il n’y avait « pas d’indices d’un contexte terroriste ».

Intervention rapide des forces de l’ordre

Vers 19h, des Témoins de Jéhovah étaient réunis dans cet immeuble situé dans le quartier de Gross Borstel à Hambourg. À 21h15, les forces de l’ordre ont été alertées de « coups de feu tirés dans le bâtiment ». Des agents se sont rapidement rendus sur place pour pénétrer dans l’immeuble et y découvrir « des morts et des blessés graves », a fait savoir un porte-parole de la police à la presse allemande. Un autre coup de feu a ensuite été entendu depuis « la partie supérieure de l’immeuble ». L’assaillant s’est, en effet, suicidé à l’arrivée de la police. « L’auteur s’est enfui au premier étage et s’est donné la mort », a confirmé le ministre de l’Intérieur de la ville État de Hambourg, Andy Grote.

Les autorités étaient mobilisées sur place une grande partie de la nuit. Peu après 3h du matin ce vendredi, l’Office fédéral de protection civile a levé l’alerte officielle de danger déclenchée en cas d’attaque pour appeler les habitants à rester à l’abri.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Russia Dispatch

In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll

A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.

Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

By Valerie Hopkins

Photographs by Nanna Heitmann

BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.

“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.

Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.

This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.

Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”

But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.

Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.

Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.

Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.

The State of the War

Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.

“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.

Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.

“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.

Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.

One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”

Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.

“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.

Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.

Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.

The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.

One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.

He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”

In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.

The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.

In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.

Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.

“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”

“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”

The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.

“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.

Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.

Advertisement

Известия (RUS)

WSJ сообщила о намерении Си Цзиньпина провести встречу с Зеленским

Председатель КНР Си Цзиньпин намерен провести встречу в онлайн-формате с президентом Украины Владимиром Зеленским, предположительно, она пройдет после визита китайского лидера в Москву. Об этом 13 марта сообщила газета The Wall Street Journal.

«Встречи с [президентом России Владимиром] Путиным и Зеленским, с последним из которых ее проведение планируется онлайн, указывают на намерение Пекина играть более активную роль в посредничестве для окончания конфликта на Украине», — говорится в материале.

Отмечается, что это будет первая встреча украинского и китайского лидеров с 24 февраля 2022 года.

Мирное турне: с чем Ван И приехал в Россию И что Китай хочет продемонстрировать Европе

О готовящемся визите Си Цзиньпина в Москву сообщило агентство Reuters ранее в этот день. По информации издания, председатель КНР приедет в Россию «на следующей неделе», то есть после 20 марта. Он намерен встретиться с Путиным.

В свою очередь, пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков заявил, что Кремль сообщит о возможном визите Си Цзиньпина, когда обе стороны будут готовы, однако пока ему нечем прокомментировать заявления СМИ по этому вопросу. О визите президента Сирии Башара Асада в Россию в Кремле он также пообещал проинформировать своевременно.

В конце декабря прошлого года Путин и Си Цзиньпин провели переговоры по видеосвязи, в ходе которых российский лидер пригласил председателя КНР посетить Москву с государственным визитом весной 2023 года.

Путин также назвал текущие отношения России и КНР лучшими за всю историю. В свою очередь, Си Цзиньпин заявил о готовности углублять сотрудничество с Российской Федерацией в 2023 году.

Valeurs Actuelles

Pape François : un anniversaire sous le signe de la confusion

Les mots changent, mais la réalité décrite est la même. Si l’on en croit le journal la Croix, peu suspect d’hostilité envers le pape, François exercerait « une gouvernance de fer ». D’autres, moins indulgents, n’hésitent pas à parler de “pape dictateur” – titre d’un livre de l’historien anglais Henry Sire. Si le vocabulaire diffère selon la “sensibilité ecclésiale”, tout le monde s’accorde à décrire un pape autoritaire et colérique, gouvernant seul, en court-circuitant les canaux ordinaires de la curie romaine – un pape capable, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, de se rendre de façon impromptue à l’ambassade de Russie sans même informer ses services diplomatiques ; de même que le service de communication du Vatican n’est souvent informé, au mieux, de ses décisions que quelques minutes avant qu’elles ne soient rendues publiques, ou que le préfet de la Congrégation pour la cause des saints peut apprendre que le pape a décidé de créer un nouveau docteur de l’Église en écoutant la radio… Certes, François a mené à bien la refonte du gouvernement de l’Église, avec la promulgation, le 19 mars 2022, d’une nouvelle constitution de la curie romaine. Mais l’efficacité de cette réforme est d’autant plus incertaine que François lui-même ne cesse de contourner les institutions qu’il a réformées…

Bien qu’il vienne de réorganiser la curie, François la court-circuite systématiquement et gouverne sans la consulter.

« On ne comprend pas très bien comment les décisions sont prises », soupire un employé de la curie. Il pourrait ajouter : ni pourquoi, tant elles apparaissent souvent erratiques et contradictoires. Créant ainsi, non seulement au sein de la curie, mais aussi des épiscopaux nationaux, un climat de grogne d’autant plus fort que ce pontificat est le plus centralisateur que l’Église ait connu depuis des décennies. Au sein de l’Église de France, certains ont de plus en plus de mal à cacher leur désarroi devant une politique jugée illisible et marquant une « dérive autoritaire ».​

Dernier symptôme de cette dérive : la publication, le 21 février dernier, d’un rescrit que le préfet du dicastère pour le culte divin, le cardinal Arthur Roche, a fait valider par le pape, prévoyant qu’un évêque ne peut plus accorder la possibilité de célébrer la messe sous la forme traditionnelle (le missel en latin antérieur à la réforme de Vatican II) dans une paroisse, ou l’autorisation pour un jeune prêtre de la célébrer, sans le feu vert de Rome. Un tour de vis que bien des évêques, quelle que soit leur opinion sur les “tradis”, ont vu comme une atteinte à leur autonomie. Atteinte d’autant plus paradoxale que le grand dossier du pontificat est désormais de progresser vers davantage de synodalité et de collégialité, en donnant plus d’autonomie aux Églises locales… Un objectif en totale contradiction avec la pratique de gouvernement de François.

« Est-ce qu’il n’y a pas d’autres urgences dans l’Église que d’empêcher les traditionalistes de prier comme ils l’entendent ? » La fidèle qui prononce cette phrase n’est pas une adepte des messes en latin ; mais, comme beaucoup, elle est profondément troublée par l’acharnement de François à leur égard, alors que le pontificat de Benoît XVI avait mis fin à des décennies de guerre liturgique. Par son motu proprio du 16 juillet 2021, Traditionis custodes, qui limite drastiquement la célébration de l’ancien rite, François a mis à bas l’édifice de réconciliation de son prédécesseur, le secrétaire particulier de celui-ci, Mgr Georg Gänswein, ayant révélé après la mort de Benoît XVI que cette décision de François lui avait « brisé le cœur » .

François ne s’était guère caché de viser l’éradication, à terme, du rite traditionnel. Le cardinal Roche l’a réaffirmé de manière très claire à plusieurs reprises, décrivant la cohabitation de deux rites comme une absurdité et allant jusqu’à affirmer que le pape Paul VI, en proclamant le nouveau rite, avait « abrogé » l’ancien, contredisant ainsi Benoît XVI qui écrivait, le 7 juillet 2007 : « Je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. »

Souffler le chaud et le froid

La confusion sur ce sujet est d’autant plus grande que François ne cesse de souffler le chaud et le froid : un jour assurant que la Fraternité Saint-Pierre, qui célèbre exclusivement selon l’ancien rite, n’est pas concernée par Traditionis custodes ; un autre jour reconnaissant la validité des sacrements dispensés par les traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui ne sont pourtant pas en pleine communion avec Rome ; puis suspendant, au printemps dernier, les ordinations du diocèse de Fréjus Toulon, sans motiver cette décision sans précédent, mais à laquelle la bienveillance de Mgr Rey envers les traditionalistes n’est sans doute pas étrangère.

Ces dernières semaines, il se murmurait à Rome que le cardinal Roche avait dans ses cartons de nouvelles mesures, plus radicales encore, contre les traditionalistes. Ce texte, dont on attendait la publication pour le 3 avril, lundi de la semaine sainte et date anniversaire de la publication de la nouvelle liturgie par Paul VI, devait interdire la célébration des sacrements (baptême, mariage, confirmation et ordination) selon l’ancien rite. Cet interdit drastique a-t-il été retoqué par le pape, au profit du rescrit du 21 février ? Ou bien celui-ci n’aura-t-il été qu’une sorte de “préparation d’artillerie” à cette nouvelle offensive ? La question divise les milieux ecclésiaux, où l’on comprend de plus en plus mal, notamment parmi les évêques français, cet acharnement contre un milieu traditionaliste numériquement peu important et qui non seulement ne pose guère de problèmes, mais contribue notablement au dynamisme et au rajeunissement du catholicisme français.​

Si, au sein de l’épiscopat français, les critiques contre la politique du pape ne se font entendre qu’en privé, certains cardinaux n’hésitent plus à prendre la parole publiquement, en ne mâchant pas leurs mots. Depuis quelques années, Mgr Joseph Zen, ancien archevêque de Hong Kong en butte aux persécutions du régime communiste, tire à boulets rouges sur l’accord diplomatique passé entre le Vatican et le gouvernement chinois, qu’il considère comme un abandon en rase campagne des catholiques de son pays, sacrifiés sur l’autel d’un illusoire succès diplomatique.

Un processus synodal percuté par les dérives de l’Église d’Allemagne

En réaction aux récentes mesures du pape François contre la messe traditionnelle, le cardinal Müller n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Depuis quelques mois, c’est au tour du cardinal Müller de donner de la voix. L’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi a ainsi émis, à l’automne dernier, des critiques très violentes contre le processus du “synode sur la synodalité”, chantier prévu pour s’achever en octobre 2024 et destiné à décentraliser l’institution, qu’il a décrit comme « une manière de saper l’Église catholique ». Dans un livre paru fin février en Italie, le cardinal Müller, très critique sur plusieurs aspects du pontificat, évoque un risque de « protestantisation » de l’Église. Enfin, dans un entretien en réaction aux récentes mesures contre la messe traditionnelle, le cardinal n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Décédé le 10 janvier dernier, le cardinal George Pell, ancien “ministre de l’économie” du Vatican, tenu en haute estime par le pape François qui l’a qualifié de « génie » , n’en avait pas moins écrit juste avant sa mort un article extrêmement sévère sur le processus synodal, qualifiant le texte préparatoire de « l’un des documents les plus incohérents jamais diff u s é s par Rome » et de « cauchemar toxique ».

Ces critiques sur le chantier synodal sont évidemment renforcées par le synode en cours de l’Église d’Allemagne, dont les débats s’éloignent de nombre de positions traditionnelles de l’Église, sacrifiées à un alignement sur les évolutions sociétales : mariage des prêtres, ordination des femmes, mais également révision des positions catholiques sur l’homosexualité ou sur l’avortement, tout en proposant de transformer l’Église d’Allemagne en une démocratie participative… Autant de propositions qui ont valu un sévère recadrage du pape François : « Il y a une très bonne Église protestante en Allemagne. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième. » Les critiques n’ont dès lors pas manqué de souligner l’“illisibilité” d’une politique pontificale qui encourage d’une main une plus grande autonomie des Églises locales, et de l’autre condamne la mise en œuvre concrète de ce principe…

Autre source de tensions : la doctrine familiale et la défense de la vie. On sait que les relations de François ne sont pas au beau fixe avec l’Église des États-Unis, trop conservatrice à son goût – celle-ci lui reprochant en retour de ne pas la soutenir dans sa lutte contre l’avortement. Beaucoup s’inquiètent d’ailleurs de l’introduction d’un certain relativisme moral dans le discours de l’Église et ont analysé le renouvellement complet de l’Institut Jean-Paul-II pour la famille, bastion de la théologie morale classique, comme une tentative de saper l’enseignement moral de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI au profit d’une nouvelle approche, qualifiée par une revue jésuite proche du pape de « théologie dialoguale », où la doctrine de l’Église serait invitée à s’adapter aux « nouvelles réalités » de la famille et de la sexualité.

Un discours très centré sur les problèmes politiques et sociaux

« La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

L’insistance de François à prôner l’ouverture des sociétés occidentales aux migrations de masse comme à taxer les inquiétudes qu’elles suscitent de racisme et de xénophobie a évidemment suscité un malaise grandissant dans les rangs catholiques. Mais ce malaise n’est sans doute qu’une facette d’un problème plus large ; révélée par le vaticaniste Sandro Magister, une note anonyme, mais dont l’auteur serait un cardinal, circule actuellement au sein du Sacré Collège et s’alarme : « La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

De fait, beaucoup s’inquiètent que, dans le discours du pape, la proclamation de la foi paraisse souvent très secondaire par rapport à des problèmes purement horizontaux : migrations, écologie, économie ou santé. À ceux-là, la crise du Covid apparaît comme une gigantesque occasion manquée : alors que l’Église aurait pu saisir l’occasion de rappeler aux hommes leur destinée spirituelle, elle s’est trop souvent cantonnée à une lecture hygiéniste de la crise, rappelant à temps et contretemps la nécessité de la “distanciation sociale” et de la vaccination, définie par le pape comme « un acte d’amour »

Plus embarrassant, le pape est souvent critiqué pour sa gestion à géométrie variable des abus sexuels : implacable dans ses discours, peu suivis d’effets, et beaucoup moins lorsque la personne mise en cause fait partie de ses proches. On se souvient du scandale qui avait éclaté en 2018, lorsqu’il était apparu que l’un de ses proches conseillers, le cardinal américain McCarrick, était l’auteur d’agressions sexuelles pour lesquelles il avait été sanctionné par Benoît XVI.

Parmi les cardinaux, beaucoup se projettent déjà dans l’après​

Mosaïste réputé et proche du pape, le jésuite Marko Rupnik n’a longtemps pas été inquiété bien qu’il soit accusé d’avoir agressé sexuellement des religieuses.

Dans la foulée, un site américain avait écrit, citant une source vaticane, que la réticence du pape à sanctionner divers prédateurs avait été la cause de la détérioration de ses relations avec le cardinal Müller. L’accusation a rebondi fin 2022 quand il a été révélé qu’un jésuite et célèbre mosaïste, le père Rupnik, ami du pape François, était accusé d’agressions sexuelles sur des religieuses : motif pour lequel il avait été excommunié en mai 2020 – excommunication levée le même mois. Or la seule autorité légitime pour lever ainsi une excommunication est celle du pape…

Autant d’éléments qui font souvent parler, à propos du Vatican, de “fin de règne”. Les problèmes de santé de François, qui se déplace de plus en plus difficilement, le décès de Benoît XVI, qui ouvre la voie à une possible renonciation de François sans que l’Église ait à affronter la situation délicate de la cohabitation de deux papes émérites, le fait que le pape ait récemment révélé avoir signé une lettre de démission en blanc pour le jour où il ne sera it plus en mesure de gouverner, tout cela alimente les conjectures. Rien n’indique pourtant que François ait l’intention de lâcher la barre de l’Église, du moins avant la fin de ce processus synodal qui lui tient tant à cœur.

Ce qui n’empêche pas les cardinaux, de plus en plus, de se projeter dans l’après, comme en témoigne une récente interview du père Nicola Bux. Ce théologien respecté, qui fut longtemps expert auprès de la curie et qui n’a rien d’un extrémiste, y décrit un collège des cardinaux en pleine « tourmente » et va jusqu’à affirmer : « Une bonne moitié sont convaincus qu’on ne peut pas continuer dans cette voie et qu’il faut remettre l’Église en ordre si on veut qu’elle reste catholique… » On a connu des anniversaires plus sereins.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Retour de Crew-5 : la coopération spatiale toujours en orbite

Actu

Pierre Chaillan

L’équipage de la mission Crew-5 est revenue sur Terre, samedi 11 mars, après avoir passé cinq mois dans la Station spatiale internationale (ISS). La capsule Endurance a amerri dans le golfe du Mexique, au large de la côte ouest de la Floride, avec à son bord le Japonais Koichi Wakata, la Russe Anna Kikina, ainsi que Nicole Mann et Josh Cassada, de la Nasa. Avant de quitter l’ISS, l’équipage a rencontré celui de Crew-6, parti le 1er mars du même endroit pour prendre la relève. Moins d’une semaine auparavant, une fusée russe Soyouz avait décollé du Kazakhstan pour remplacer le vaisseau MS-22, également russe, qui a été endommagé lors de son amarrage à l’ISS. Les trois membres de MS-22, un astronaute américain et deux cosmonautes russes, vont y rester pratiquement un an. La coopération spatiale reste l’un des derniers domaines où Washington et Moscou continuent à travailler ensemble depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a un peu plus d’un an.

conquête spatiale
France24 - World

Latest California storm leaves at least two dead and breaks levee

Issued on: 11/03/2023 - 22:41

NEWS WIRES

Another powerful storm pummeled California overnight into Saturday, forcing thousands to evacuate and resulting in at least two deaths, while causing a levee to give way in coastal Monterey County.

"We were hoping to avoid and prevent this situation, but the worst case scenario has arrived with the Pajaro River overtopping and levee breaching at about midnight," Luis Alejo, a Monterey County supervisor, said Saturday on Twitter.

Residents told AFP they were alerted by local fire officials in the middle of the night that they needed to evacuate.

"Just the noise of the fire department -- their sirens and all -- woke us up," said Moses, a resident of the area for around 20 years who preferred to give only his first name.

He said officials later came and knocked on his door multiple times, but that he decided to wait until 5:00 AM to make a decision.

California's devastating floods

Raging floodwaters encircled homes by Kern River, California, with the area under flash flood alert and an evacuation order https://t.co/3FyRHdHe6K pic.twitter.com/96pRi7a4Vz

March 11, 2023

After returning home from surveying the flooding, Moses said water was beginning to cover his street.

"That's when I told my wife, 'hey, we got to get out of here,'" he said.

The area remained under a flood warning Saturday afternoon, the National Weather Service said.

Friday night, state emergency services director Nancy Ward announced that the storm had already claimed at least two lives.

Images posted on Twitter by the state's National Guard account showed guardsmen rescuing residents trapped in their cars by high water.

At least one road was washed away in Santa Cruz County, just north of Monterey.

Residents in several towns, mostly in the north, have been ordered to evacuate.

An unusually intense and seemingly endless series of storms has battered California for weeks. 

The latest storm was expected to dump as much as nine inches (23 centimeters) of rain on already saturated ground.

'Pineapple express'

Part of a powerful atmospheric river known as a "Pineapple express" -- for the warm, subtropical moisture it brings from Hawaii -- this latest storm will speed the melting of the enormous snowpack that has built up in higher elevations.

Cal Guard Soldiers have supported first responders in 56 rescues near the Pajaro river in Monterey County. @CAgovernor @Cal_OES #montereycounty #alwaysreadyalwaysthere pic.twitter.com/VKsKbzsXJ0

March 11, 2023

The resulting runoff threatens to aggravate already serious flooding.

In Pajaro on Saturday, the fire department and national guard used drones to survey the flooded areas, checking for people stranded in their homes, AFP reporters saw.

Two cousins, Angel Martinez and Christian Garcia, waded through the water carrying a plastic bag of food salvaged from the kitchen.

They told AFP their neighborhood was a "wreck," with water three-feet (one-meter) deep in their backyard.

They were only able to grab phone chargers, some blankets and a first aid kit when they hastily evacuated.

US President Joe Biden on Friday approved an emergency declaration that clears the way to expedite federal aid to the western state.

Biden called Governor Gavin Newsom on Saturday to reaffirm full federal support for the impact of flooding and landslides on the state, a White House pool report said.

Newsom said California was "deploying every tool we have to protect communities from the relentless and deadly storms battering our state."

Storms in January were blamed for the loss of 20 lives.

(AFP)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

California prepares for next round of storms as death toll rises

Deadly storms inundate California, sparking mudslides, evacuations

More bodies found in flood-ravaged Kentucky as fresh rainstorms hit

Valeurs Actuelles

Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

В Совфеде оценили обновленную стратегию обороны Великобритании

Член комитета Совета Федерации по конституционному законодательству и государственному строительству Ольга Ковитиди прокомментировала в понедельник, 13 марта, обновленную стратегию обороны Великобритании, где главным приоритетом называется противодействие угрозе, которую якобы представляют действия России для европейской безопасности.

«Обновленная стратегия обороны Великобритании ничем не обновилась», — заявила Ковитиди в беседе с RT.

Сенатор отметила, что разрушение России столетиями является стратегической задачей Лондона.

Также Ковитиди, комментируя информацию о том, что сама стратегия предусматривает выделение ещё £5 млрд на восполнение запасов снарядов и модернизацию ядерного арсенала, добавила, что эти средства «не спасут страну в случае ядерной войны, которую они фактически финансируют, вооружая Украину против России».

«Для переговоров сейчас нет весомых предпосылок» Замминистра иностранных дел РФ Сергей Вершинин — о перспективах задействования ООН в разрешении украинского кризиса

Ранее в этот же день премьер-министр Великобритании Риши Сунак заявил, что правительство страны в ближайшие два года повысит расходы на оборону на £5 млрд ($6 млрд). Соединенное Королевство планирует довести свои военные расходы до 2,5% ВВП, передает Федеральное агентство новостей.

Половину из этих средств направят на развитие ядерных сил сдерживания, вторая часть пойдет на восполнение запасов переданных Украине боеприпасов и вооружений, пишет REGNUM.

Обновленная стратегия обороны Великобритании содержит новые меры для укрепления экономической безопасности, а также технологических возможностей на фоне роста влияния Пекина, сообщается на сайте kp.ru.

Британские власти планируют обсудить этот вопрос на саммите НАТО, который пройдет летом в Литве, передает НСН.

В начале марта министр обороны Великобритании Бен Уоллес сообщил, что военная техника армии страны на фоне украинского конфликта отчаянно нуждается в замене.

За месяц до этого Уоллес заявлял, что конфликт на Украине показал уязвимость обороны Европы и ее истощение из-за поставок вооружений Киеву.

В свою очередь руководитель комитета по обороне британского парламента Тобиас Эллвуд заявил, что в случае войны Вооруженные силы Великобритании смогут продержаться пять дней, так как военные запасы страны критически истощены.

New York Times - World

Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses

Advertisement

Supported by

Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Natalie KitroeffMaria Abi-HabibJack Nicas y Jacey Fortin

CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.

Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.

“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.

Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.

Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.

Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.

Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.

“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.

Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.

Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.

Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.

“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.

Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.

Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.

Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.

Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.

Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.

“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.

La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.

Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.

Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.

Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.

El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.

Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.

Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.

“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.

Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.

El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.

La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.

Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.

En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.

A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.

Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.

Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.

Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.

Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib

Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

Advertisement

L'Humanité

Guillaume Diop

Homme du jour

Muriel Steinmetz

L’Opéra de Paris a nommé danseur étoile Guillaume Diop (23 ans). En trois cents années d’existence, c’est la première fois que cette institution décerne cette distinction à un danseur noir. Né en 2000, jeune espoir de la compagnie depuis plus d’un an, Guillaume Diop commençait la danse à 4 ans, avant d’entamer son apprentissage en 2008 au Conservatoire de Paris. Il est l’un des cinq auteurs noirs et métis du manifeste De la question raciale à l’Opéra, écrit en 2020, qui dénonçait notamment la persistance de pratiques inadmissibles : « discours discriminatoires », manque de diversité sur scène, recours au blackface auquel le ballet a renoncé un an après. Guillaume Diop sera à l’affiche du Chant du compagnon errant, de Maurice Béjart, à l’Opéra Bastille, entre le 21 avril et le 28 mai.

opéra de parisdanse classiquehomme ou femme du jour
France24 - World

'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

Sam BALL

The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

Valeurs Actuelles

« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Une Orestie franco-portugaise qui ne tient pas ses promesses

Nos recommandations culturelles

Théâtre Brillamment interprétée par une troupe de comédiens bilingues, la tragédie d’Eschyle bute sur une transposition contemporaine qui n’en restitue pas le souffle.

Marina Da Silva

C’était l’une des pièces les plus attendues de la saison France-Portugal (clôturée à Lisbonne, le 29 octobre 2022). Une création à quatre mains de Catherine Marnas, directrice du Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine (TnBA), et Nuno Cardoso, directeur du Théâtre national de Porto, jouée dans les deux langues par une douzaine de comédiens des deux pays. Qui plus est, Pour que les vents se lèvent, version contemporaine de l’Orestie d’Eschyle, faisait l’objet d’une commande d’écriture auprès du talentueux auteur et metteur en scène d’origine iranienne Gurshad Shaheman.

La trilogie d’Eschyle, écrite en 458 av. J.-C., se compose de trois tragédies, Agamemnon, les Choéphores et les Euménides. À son retour de Troie, le roi Agamemnon est assassiné par son épouse Clytemnestre, qui ne lui pardonne pas le sacrifice de leur fille Iphigénie, puis vengé par son fils Oreste. Le conflit posé par ce matricide sera jugé par la déesse Athéna et marquera la naissance du droit et de la démocratie. Gurshad Shaheman a cherché à en transposer la trame vertigineuse à notre époque. Mais il en éclate les situations, les lieux et les temporalités. Au risque de faire exploser la puissance politique novatrice de la trilogie et de nous perdre dans un état des lieux du monde où tout est à feu et à sang et sans horizon.

qui trop embrasse mal étreint

Chacune des trois parties convoque force références politiques d’ici et d’ailleurs, à peine évoquées ou surlignées, sans que cela n’éclaire les enjeux dramaturgiques. Dans la première, Clytemnestre et son amant Égyste ont pris le pouvoir en l’absence d’Agamemnon, dont le retour évoque celui d’un mercenaire revenu d’une guerre du Moyen-Orient et dont la mort n’émeut pas. Dans la deuxième partie, jouée façon West Side Story, Oreste est poussé par électre à assassiner Clytemnestre. En toile de fond, la montée des populismes et la révolte de la jeunesse devant la destruction écologique. Le procès d’Oreste, dans la troisième partie, donne la parole aux Érinyes qui font alors entendre toutes les voix féministes du siècle, depuis les Femen jusqu’à MeToo. La scénographie audacieuse de Fernando Ribeiro dessine tour à tour un amphithéâtre grec, des caveaux funéraires, des jardins, une boîte de nuit, un tribunal… Mais, à vouloir convoquer tous les déchirements de l’actualité, qui trop embrasse mal étreint. On le regrette d’autant plus que le spectacle est porté par un chœur d’excellents comédiens : Carlos Malvarez, Gustavo Rebelo, Inês Dias, Telma Cardoso, Teresa Coutinho, Tomé Quirino, et les jeunes acteurs français issus de l’école du TnBa, Zoé Briau, Garance Degos, Félix Lefebvre, Léo Namur, Mickaël Pelissier et Bénédicte Simon. Tous jouent le jeu de la mesure et de la démesure, en glissant d’une langue à l’autre dans une partition sans fausse note, où les corps se répondent ou s’entrechoquent.

Pour que les vents se lèvent recèle une véritable puissance esthétique et émotionnelle, peut-être aurait-il suffi de rester au plus près de la langue d’Eschyle. 

Théâtre
France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

L'Humanité

« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

Florent LE DU

Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

robespierredantonRévolution française
Valeurs Actuelles

Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

Plusieurs villes ciblées

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

На HBO вышла заключительная серия первого сезона The Last of Us

На телеканале НВО и стриминговом сервисе НВО Мах вышла последняя серия первого сезона постапокалиптики «Одни из нас». Девятый эпизод Look for the Light зрители увидели 12 марта.

Известно, что авторы продлили проект на второй сезон. К главным ролям вернутся Белла Рамси и Педро Паскаль. Даты начала съемок и премьеры пока не названы.

По сюжету контрабандист Джоэл должен вывести выжившую 14-летнюю Элли из зоны карантина. В предыдущем эпизоде ​​подросток столкнулась с группой каннибалов во главе со священником по имени Дэвид. Главные роли исполнили Педро Паскаль (Джоэл) и Белла Рэмси (Элли).

Каков таков путь: как смотреть третий сезон «Мандалорца» Флагман сериалов по «Звездным войнам» тяготеет к драматизму

Ранее, 6 марта, стало известно, что восьмой эпизод сериала The Last of Us посмотрели 8,1 млн человек на HBO Max и линейных телеканалах.

По информации HBO, средняя аудитория первых пяти серий шоу — около 30 млн зрителей.

После выхода на экраны первого эпизода в январе The Last of Us получил высокие оценки от критиков. На агрегаторе рецензий Rotten Tomatoes его одобрило 99% профессиональных критиков и 96% зрителей.

Известия (RUS)

Эксперт сравнил ситуацию с падением банков в США с началом Великой депрессии

Ситуация с банкротством кредитных организаций на территории Северной Америки схожа с обстановкой в начале Великой депрессии, считает директор Центра политического анализа Павел Данилин. Об этом он сообщил «Известиям» 13 марта.

«Ситуация с падением банков на территории Северной Америки настораживает. Действительно, во многом она похожа на ситуацию, которая имела место в прошлом веке. Великая депрессия началась с падения акций, а завершилась несколькими годами тотального экономического общемирового кризиса», — объяснил он.

Эксперт отметил, что в настоящее время наблюдаются серьезные беспокойства во всем мире в связи с уменьшением роли доллара. Падение роли этой валюты также ускоряется в связи с тем, что США вместе с Евросоюзом заняли крайне агрессивную неконструктивную политику в отношении РФ, фактически украв часть золотовалютных резервов России, подчеркнул Данилин. Он добавил, что это в свою очередь вынудило Россию действовать в обход западных банков, что тоже вывело из обращения большую часть долларов. В результате запрос на доллары резко снижается, в то время как это «та самая основа, на которой зиждется всё могущество США», рассказал политолог.

«И, конечно же, не надо забывать о том, что США каждый год висят фактически над дефолтом, имея грандиозный долг по внешнему параметру — внешний долг оценивается в несколько ВВП США. Этот долг фактически неоплатный. Всем очевидно, что он будет копиться, пока лавина не покатится и не подомнет под собой американскую экономику. Поэтому, да, есть некоторые сигналы, которые похожи на те, что были чуть менее, чем сто лет назад, когда с падением на бирже началась Великая депрессия», — заключил Данилин.

Приступ краха: как отразится на экономике крупнейший с 2008-го дефолт банка США Почему закрылся обслуживавший Кремниевую долину Silicon Valley Bank и станет ли это началом мирового кризиса

Накануне экс-президент Соединенных Штатов Америки Дональд Трамп в своей социальной сети Truth Social заявил, что страна стоит на пороге новой Великой депрессии по вине нынешнего президента Джо Байдена. По его мнению, кризис будет гораздо сильнее, чем в 1929 году. В доказательство своих слов он подчеркнул, что американские банки уже начали банкротиться.

В тот же день Байден анонсировал свое выступление о защите американской банковской системы и пообещал привлечь к ответственности тех, кто причастен к «этому беспорядку».

О банкротстве в США одного из крупнейших банков Silicon Valley стало известно 11 марта. Уточнялось, что кредитная организация разорилась менее чем за двое суток.

Valeurs Actuelles

Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

Valeurs Actuelles

[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins

L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.

​Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?

​C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.

Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?

​Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.

​Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.

​Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.

*Olivier Dauger est délégué FNSEA.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Избитый в московской школе мальчик остается в тяжелом состоянии

Десятиклассник, пострадавший в ходе драки в московской школе в Новокосино, сейчас находится в тяжелом состоянии. Об этом в понедельник, 13 марта, сообщила мама пострадавшего Татьяна в беседе с «Известиями».

Мальчик узнает родителей и уже может говорить, но его состояние остается тяжелым. Отец ребенка добавил, что после школьной драки у его сына на всю жизнь останутся шрамы на лице.

Родители подростка рассказали, что хотят написать новое заявление на участника конфликта, потому что ему ранее не назначили меру пресечения.

«Я так поняла, что они ничего не предприняли и не собираются предпринимать. Но я сегодня жду еще день, что они ответят. И на основании полученного ответа будем решать», — отметила мама мальчика Татьяна.

Учебная тревожность: что могло стать причиной трагедии в химкинском лицее Понесет ли 11-летняя школьница наказание за попытку жестокого убийства

Ранее в этот день стало известно, что десятиклассник, пострадавший в драке, находится в сознании, но не может ходить, его реабилитация может продлиться до полугода.

В субботу, 11 марта, мальчику сделали операцию. Отец рассказал, что вмешательство было сложным и длилось три часа.

Инцидент произошел утром 9 марта в ГБОУ «Школа Новокосино», на востоке столицы. Конфликт между двумя учениками 10-го класса разгорелся из-за того, что один оскорбил родителей другого. В результате драки один из подростков был госпитализирован с черепно-мозговой травмой.

Директор школы Виктор Дьячков рассказал «Известиям», что конфликт возник из-за переписки школьников в чате. Учеников разняли учителя и другие ребята, после чего вызвали скорую помощь. Дьячков добавил, что администрация школы находится в постоянном контакте со всеми участниками драки. Также в учебном заведении проводится служебное расследование.

New York Times - World

El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá

Advertisement

Supported by

Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Norimitsu Onishi

Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.

La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.

“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.

“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.

Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.

El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.

Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.

Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.

Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.

Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.

El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.

François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.

En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.

Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.

Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.

Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.

Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.

Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.

“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.

Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).

Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.

Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.

Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.

“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.

Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.

Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.

“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.

“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.

Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.

Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.

Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.

El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.

No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.

La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.

Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.

“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.

Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.

Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.

No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.

“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.

Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.

Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.

Advertisement

France24 - World

Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

Issued on: 23/02/2023 - 15:43

A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

Известия (RUS)

«Известия» опубликовали кадры последствий обстрела школы в Донецке

Вооруженные силы Украины (ВСУ) обстреляли 13 марта Киевский район Донецка.

На видео, которое сделала съемочная группа «Известий», видно пострадавшую от удара школу № 58. В учебном учреждении разбиты окна, осыпалась штукатурка стен и потолка.

В результате обстрела два человека пострадали.

«Мы только одного ждем — когда их выбьют отсюда» Как под непрекращающимися обстрелами живет Горловка и окрестные поселки

11 марта мальчик 2015 года рождения погиб в Донецке при обстреле ВСУ. Кроме того, была ранена женщина.

Три жителя Донецка, среди которых подросток, 8 марта пострадали в результате обстрела со стороны ВСУ.

Специальная военная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в ЛДНР из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

Valeurs Actuelles

Terreur sur les prix alimentaires

Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.

Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.

« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »

Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».

Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »

Les industriels sous la menace d’un déréférencement

Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.

Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.

Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.

Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.

« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.

Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”

Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.

Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.

« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »

Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.

« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.

“Ne laissons pas crever nos entreprises”

Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.

Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.

« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).

Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.

« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.

« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting

Issued on: 10/03/2023 - 21:24Modified: 10/03/2023 - 21:55

FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron hailed a “new start” in Franco-British ties at a bilateral summit in Paris with British Prime Minister Rishi Sunak, aiming at restoring close ties after years of tensions between the two countries. 

L'Humanité

Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe

Chronique

Nicolas Offenstadt

Voici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?

Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.

Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !

À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. »  En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.

Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.

Nicolas Offenstadt
New York Times - World

El espionaje del ejército mexicano genera temores de un ‘Estado militar’

Advertisement

Supported by

Es la primera vez que surge documentación que comprueba que el ejército mexicano espió ciudadanos que intentaban dar a conocer algunas de sus acciones.

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Natalie Kitroeff y Ronen Bergman

CIUDAD DE MÉXICO — Las Fuerzas Armadas de México espiaron a un defensor de derechos humanos y a periodistas que investigaban denuncias de que soldados habían acribillado a personas inocentes, según consta en documentos, lo que brinda pruebas claras del uso ilegal de herramientas de vigilancia contra civiles por parte del ejército.

Durante años, el gobierno ha estado implicado en escándalos por el uso de spyware o un programa espía sofisticado en contra de una amplia gama de personas que se enfrentan a los líderes de México. Pero los expertos en vigilancia indican que esta es la primera vez que surgen pruebas documentales que comprueban de manera definitiva que el ejército mexicano espió a ciudadanos que intentaban dar a conocer sus fechorías.

Documentos y entrevistas muestran cómo el espionaje que mancilló al gobierno anterior ha continuado en el sexenio del presidente Andrés Manuel López Obrador, quien prometió que su gestión no llevaría a cabo este tipo de vigilancia, que calificó de “ilegal” e “inmoral”.

Las fuerzas armadas de México, indican los juristas, no cuentan con autorización para espiar a civiles, pero el ejército, que en el mandato de López Obrador se ha vuelto aún más poderoso, desde hace mucho tiempo ha hecho uso de tecnología de espionaje.

En un informe de la Secretaría de la Defensa Nacional de 2020, descubierto el año pasado en un extenso hackeo a las fuerzas armadas mexicanas y revisado por The New York Times, oficiales militares describieron detalles de conversaciones privadas entre un defensor de derechos humanos y tres periodistas que discutían denuncias de que apenas semanas antes unos soldados habían ejecutado a tres civiles desarmados en una confrontación con un cártel.

El informe aseguraba que el defensor, Raymundo Ramos, intentaba “desprestigiar a las fuerzas armadas” al discutir con reporteros denuncias de ejecuciones extrajuidiciales por parte del ejército.

Recomendaba que el ejército recopilara información de sus conversaciones privadas pero que no la incluyera en las carpetas oficiales del caso, tal vez en un intento de mantener en secreto sus actividades de espionaje.

Exámenes forenses muestran que el celular de Ramos había sido infectado en varias ocasiones por Pegasus —un programa espía extremadamente potente— alrededor del momento en que el ejército produjo el informe sobre sus conversaciones, según un análisis de Citizen Lab, un instituto de investigación en la Universidad de Toronto.

A pesar de las afirmaciones del presidente, la Secretaría de la Defensa de México estaba utilizando activamente Pegasus en 2020, cuando el teléfono de Ramos fue hackeado, según tres personas con conocimiento de las licencias de exportación requeridas para vender esta ciberarma fuera de Israel, país donde se fabrica.

Pegasus es capaz de extraer grandes cantidades de información de un dispositivo digital sin ninguna alerta previa: textos, llamadas telefónicas, contactos, imágenes, incluso su ubicación.

“Estás hablando de un ejército de personas con acceso a vigilancia, a tu información personal, a tus movimientos, a tus amistades, a todo”, dijo Ramos en una entrevista. “Ellos saben en todo momento en dónde estoy”.

López Obrador, quien asumió la presidencia en 2018, prometió que nunca espiaría a sus opositores.

Las nuevas pruebas de espionaje militar sugieren que López Obrador, como comandante jefe de las fuerzas armadas, o bien tenía conocimiento de la vigilancia y la toleró, dijeron los expertos, o que sus propios subordinados lo desobedecieron.

“Los dos escenarios son terribles, pero por la evidencia que tenemos, todo apunta a que el ejército espía por iniciativa propia y para sus propios intereses”, dijo Catalina Pérez Correa, experta en asuntos del ejército en el Centro de Investigación y Docencia Económica de México.

“Tomando en cuenta el enorme poder económico que tienen y todas las funciones estatales que controlan”, comentó Pérez Correa, “podría decirse que en México existen las bases para un Estado militar”.

Con López Obrador, el ejército ha tomado más responsabilidades de vigilancia policial, así como control de los puertos del país, las aduanas, la construcción de parte de una línea ferroviaria de más de 1400 kilómetros e incluso la distribución de medicamentos. La cantidad de efectivos desplegados en todo el país está en su punto más elevado de la historia reciente.

La Secretaría de la Defensa Nacional no respondió a los pedidos de hacer comentarios, pero ha indicado que su recolección de información está enfocada en el combate al crimen organizado y ha reconocido el uso de Pegasus solo entre 2011 y 2013.

El fabricante israelí de Pegasus, NSO Group, comentó que no podía confirmar quiénes son sus clientes debido a acuerdos de confidencialidad.

“La empresa no opera la tecnología ni sabe a quién investigan sus clientes”, indicó NSO Group en un comunicado por escrito y añadió que la empresa “investiga cualquier denuncia creíble de mal uso de su tecnología”.

En 2021, el gobierno de Joe Biden incluyó a NSO Group en una lista negra, aludiendo al uso del software de espionaje de la empresa por parte de gobiernos contra activistas y periodistas.

En octubre, los medios de comunicación mexicanos informaron que el ejército había comprado el programa espía durante el gobierno actual. En ese momento, López Obrador declaró que el ejército estaba realizando “labores de inteligencia, no de espionaje”.

Lo que desencadenó el espionaje hacia Ramos fue una persecución en la violenta ciudad de Nuevo Laredo, en la frontera con EE. UU., una noche de julio de 2020. Los soldados que perseguían a varias camionetas al final mataron a una decena de pasajeros que los militares indicaron habían sido parte de un grupo delictivo local.

En los días y semanas que siguieron, dijo Ramos, él habló con los padres de tres de las víctimas, que le dijeron que sus hijos habían muerto a pesar de ser inocentes. Iban dentro de las camionetas, dijeron los padres, pero habían estado secuestrados por el cártel.

Ramos empezó a difundir las denuncias y poco después un periódico local publicó imágenes de cámaras corporales de la confrontación que resultaban comprometedoras. En el video se veía a los efectivos rociando con balas una de las camionetas a pesar de que nadie les disparaba a ellos, y luego ordenando la ejecución de un sobreviviente del ataque.

“¡Está vivo!”, grita en el video un oficial. “¡Mátalo!”, responde otro, con una obscenidad.

Fue entonces que el teléfono de Ramos fue atacado por Pegasus. El malware o programa malicioso infectó su teléfono en cinco ocasiones en los días anteriores y posteriores al envío por correo electrónico del reporte del ejército, según Citizen Lab.

Ramos le dijo al Times que todos los intercambios interceptados eran de mensajes de texto y una llamada realizada en Telegram, una aplicación encriptada. El informe de inteligencia del ejército decía que Ramos tenía “vínculos” con un cártel mexicano y se beneficiaría económicamente de desacreditar a las fuerzas armadas.

Según la ley mexicana, el ejército no parece tener autorización de interceptar mensajes privados, indicaron juristas. Pero incluso si tuviera esa facultad, requeriría de la autorización de un juez federal para hacerlo, algo que el ejército ha indicado en revelaciones públicas obligatorias que no ha hecho ni una sola vez en años recientes.

En una investigación penal que derivó del caso de Ramos, el poder judicial federal confirmó que no habían existido peticiones de interceptar sus comunicaciones, según tres personas con conocimiento del caso que no estaban autorizadas a hablar de manera pública.

Se trata de uno de los avances más significativos en materia de investigación del empleo de un programa espía, indicaron los investigadores digitales.

“Nunca he visto nada así”, dijo John Scott-Railton, investigador sénior en Citizen Lab. “Por primera vez nos muestra cómo los operadores tomaron la vida digital privada de este hombre, la echaron en la mesa y luego intentaron elegir las partes que fueran más dañinas para él”.

El informe del ejército se dio a conocer el martes en tres medios de comunicación mexicanos que colaboran con grupos de derechos digitales locales.

El documento, enviado por correo electrónico el 2 de septiembre de 2020, deja entrever que las personas más poderosas en el ejército estaban involucradas en el espionaje.

Parece estar creado por el segundo oficial de más alto rango en el ejército y al parecer está dirigido a su superior, el secretario de la Defensa, Luis Cresencio Sandoval.

Ese mismo día, Sandoval tenía una reunión con oficiales de alto rango así como con el director de la agencia militar a cargo de investigar las muertes, según muestra una copia de su calendario obtenida de los archivos hackeados.

“El ejército no estaba usando Pegasus para combatir la delincuencia”, dijo Luis Fernando García, director de R3D, un grupo de derechos digitales de México que ayudó a descubrir el reporte. “El ejército estaba espiando civiles para protegerse”.

El informe indica que el espionaje se llevó a cabo por una rama sigilosa de las fuerzas armadas, el Centro Militar de Inteligencia.

El propósito de la agencia, según dijo el ejército en 2021, es generar “productos de inteligencia” a partir “de la información obtenida en medios cerrados”.

Uno de los principales riesgos que enfrenta el centro, según otro documento, es “que se evidencien ante la opinión pública las actividades que se realizan en este centro”.

Natalie Kitroeff reportó desde Ciudad de México y Ronen Bergman desde Tel Aviv.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Ronen Bergman es reportero del staff de The New York Times Magazine y vive en Tel Aviv. Su libro más reciente es Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, publicado por Random House.

Advertisement

L'Humanité

Les brocantes de l’histoire

Chronique

Nicolas Offenstadt

On se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.

On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?

Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…

Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.

Nicolas Offenstadt
Известия (RUS)

Страховщики предупредили о росте ДТП без полиса ОСАГО в центре России

«АльфаСтрахование» отмечает рост случаев ДТП без полиса ОСАГО в Центральном регионе России. Об этом говорится 13 марта в релизе, поступившем в «Известия».

На свой страх: когда начнут штрафовать по камерам за отсутствие ОСАГО Автомобилистов в 2023 году ждет несколько изменений

Как отмечается в сообщении, курский филиал компании раскрыл схему с незаконным получением выплаты в результате ДТП по несуществующему полису ОСАГО.

Авария случилась в Старом Осколе, где утром в один из дней Hyundai Solaris столкнулся с «ГАС-19521 Клен». Факт ДТП был подтвержден в ГИБДД. Ответственность виновника аварии на ее момент застрахована не была, а страховой полис был оформлен только ближе к 17:00 того же дня, уже после ДТП, что запрещено законодательством.

Страховая компания в силу отсутствия полиса ОСАГО в выплате отказала. Потерпевший обратился к финансовому уполномоченному, который взыскал с «АльфаСтрахования» более 68 тыс. рублей.

«Мы обжаловали это решение в суде, так как по документам оказалось, что авария зафиксирована в 17 часов, якобы в то же время, когда у виновного уже был полис ОСАГО. Суд по ходатайству страховой компании истребовал справки из РЭО ГИБДД УМВД России по городу Старый Оскол и получил подтверждение, что авария произошла утром», — отметила директор курского филиала «АльфаСтрахования» Ольга Качибая.

Она подчеркнула, что водитель «Клена» не имел полиса ОСАГО на момент ДТП. Ответственность за правонарушение понесет истинный виновник.

Качибая обратила внимание, что в последнее время количество водителей без ОСАГО на дорогах растет. При попадании в аварию с таким участником дорожного движения чинить машину придется за свои деньги и взыскивать компенсацию с виновника через суд. Чтобы обезопасить себя, можно оформить полис мини-каско по доступной цене, например «Каско от чужих ошибок» за 2950 рублей.

В феврале сообщалось, что российские автостраховщики в 2022 году выплатили 7,68 млрд рублей по судебным решениям, связанным с ОСАГО. По итогам 2022 года доля судебных выплат по ОСАГО в общем объеме выплат по обязательной автогражданке составила 4,8% против 5,3% в 2021 году.

New York Times - World

Las ‘monjas del kung-fu’ de Nepal rompen convenciones

Durante mucho tiempo, las funciones religiosas de las mujeres en el budismo del Himalaya han estado restringidas. Un grupo desafía las normas y costumbres establecidas con artes marciales y activismo medioambiental.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

Supported by

Send any friend a story

As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

Por Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

Para este artículo, Sameer Yasir pasó dos días en un convento de monjas en Nagarjun, Nepal, a las afueras de Katmandú.

NAGARJUN, Nepal— Cuando los primeros rayos de sol atravesaban las nubes que cubrían los picos nevados del Himalaya, Jigme Rabsal Lhamo, una monja budista, desenvainó una espada de su espalda y la enfiló hacia su oponente, tirándola al suelo.

“¡Ojos en el objetivo! ¡Concéntrate!”, le gritó Lhamo a la monja derribada, mientras la miraba directamente a los ojos frente a un templo encalado en el convento Druk Amitabha, en una colina con vista a Katmandú, la capital de Nepal.

Lhamo y las demás integrantes de su orden religiosa son conocidas como “las monjas del kung-fu” y forman parte de una secta budista de 800 años de antigüedad llamada drukpa, que es la palabra tibetana para “dragón”. Por toda la región del Himalaya y en el resto del mundo, sus seguidoras mezclan actualmente la meditación con las artes marciales.

Todos los días, las monjas cambian sus túnicas carmesí oscuro por un uniforme marrón oscuro para practicar kung-fu, las artes marciales de origen chino. Forma parte de su misión espiritual de lograr la equidad de género y una buena condición física; sus creencias budistas también las exhortan a que lleven una vida respetuosa con el medioambiente.

Las mañanas dentro del convento están repletas de los sonidos secos de los pasos pesados y el ruido metálico de las espadas presentes en los entrenamientos de las monjas bajo la tutela de Lhamo. En medio de los sutiles roces de sus uniformes holgados, las monjas dan volteretas y se lanzan golpes y patadas entre ellas.

“El kung-fu nos ayuda a romper las barreras de género y a desarrollar confianza interior”, afirmó Lhamo, de 34 años, quien llegó al convento hace más de 10 años procedente de Ladakh, en el norte de la India. “También nos ayuda a cuidar de los demás durante las crisis”.

Desde que los académicos del budismo tienen memoria, las mujeres en el Himalaya que buscan practicar la religión junto a los monjes varones como iguales espirituales han sido estigmatizadas, tanto por los líderes religiosos como por las costumbres sociales más amplias.

Las mujeres, que tienen prohibido participar en los intensos debates filosóficos fomentados entre los monjes, estaban confinadas a tareas como la cocina y la limpieza dentro de los templos y monasterios. Se les negaba realizar actividades que implicaran esfuerzo físico, dirigir oraciones o incluso cantar.

En las últimas décadas, esas restricciones se han convertido en el centro de una intensa batalla librada por miles de monjas en muchas sectas del budismo en el Himalaya.

Las monjas del kung-fu lideran la ofensiva por el cambio. Su linaje Drukpa comenzó un movimiento reformista hace 30 años bajo el liderazgo de Jigme Pema Wangchen, también conocido como el duodécimo gyalwang drukpa. El líder ha estado dispuesto a perturbar siglos de tradición y quiere que las monjas lleven el mensaje religioso de la secta fuera de los muros del monasterio.

“Estamos cambiando las reglas del juego”, afirmó Konchok Lhamo, una monja del kung-fu de 29 años. “No es suficiente meditar sobre un cojín dentro de un monasterio”.

Hoy, las monjas drukpa no solo practican kung-fu, sino que también lideran oraciones y caminan durante meses en peregrinaciones para recoger desechos plásticos y concientizar a la gente sobre el cambio climático.

Cada año, desde hace 20, a excepción de una pausa causada por la pandemia, las monjas han recorrido en bicicleta unos 2000 kilómetros desde Katmandú hasta Ladakh, en lo alto del Himalaya, para promover el transporte ecológico.

En el camino, se detienen para educar a las personas en las zonas rurales de Nepal y la India sobre la equidad de género y la importancia de las niñas.

Las monjas de este grupo religioso conocieron las artes marciales en 2008 gracias a un grupo de seguidores de Vietnam, quienes habían ido al convento para aprender las escrituras y a tocar los instrumentos utilizados durante las oraciones.

Desde entonces, cerca de 800 monjas han recibido entrenamiento básico en artes marciales y unas 90 han pasado por intensas lecciones para convertirse en entrenadoras.

El duodécimo gyalwang drukpa también ha estado capacitando a las monjas para que se conviertan en maestras de los cantos, una posición que solía ser exclusiva de los hombres. También les ha proporcionado el nivel más alto de enseñanza, llamado mahamudra, que en sánscrito significa “gran símbolo”, y que consiste en un sistema avanzado de meditación.

Las monjas se han vuelto muy conocidas tanto en Nepal, de mayoría hindú con cerca del 9 por ciento de budistas, como más allá de las fronteras del país.

Sin embargo, los cambios en el grupo religioso no se han producido sin una intensa reacción negativa. Los budistas conservadores han amenazado con quemar los templos drukpa.

Durante sus viajes por las escarpadas laderas desde el convento hasta el mercado local, las monjas han sido atacadas verbalmente por monjes de otras sectas. Pero eso, aseguran, no las disuade. Cuando viajan, con sus cabezas rapadas, en sus camionetas de caja abierta, pueden verse como soldados listas para ser desplegadas en el frente de batalla, capaces de enfrentar cualquier prejuicio.

El enorme campus de la secta alberga a 350 monjas, quienes viven con patos, pavos, cisnes, cabras, 20 perros, un caballo y una vaca, todos rescatados de los cuchillos de los carniceros o de la calle. Las mujeres trabajan como pintoras, artistas, fontaneras, jardineras, electricistas y albañiles y también administran una biblioteca y una clínica médica para la población laica.

“Cuando la gente viene al monasterio y nos ve trabajando, comienzan a entender que ser monja no es ser ‘inútil’”, afirmó Zekit Lhamo, de 28 años, refiriéndose a un insulto que a veces reciben las monjas. “No solo cuidamos nuestra religión, sino también a la sociedad”.

Su trabajo ha inspirado a otras mujeres en la capital de Nepal.

“Cuando las veo, me dan ganas de convertirme en monja”, afirmó Ajali Shahi, estudiante de posgrado en la Universidad de Tribhuvan en Katmandú. “Se ven tan geniales, que te dan ganas de dejar todo atrás”.

Todos los días, el convento recibe al menos una docena de consultas sobre cómo unirse a la orden desde lugares tan lejanos como México, Irlanda, Alemania y Estados Unidos.

“Pero no todas pueden hacer esto”, afirmó Jigme Yangchen Ghamo, una de las monjas. “Parece atractivo desde fuera, pero por dentro es una vida dura”.

“Nuestras vidas”, añadió, “están sujetas a tantas normas que hasta tener un bolsillo en la túnica conlleva restricciones”.

Un día reciente, las monjas se despertaron a las 3 a. m. y se pusieron a meditar en sus dormitorios. Antes de que amaneciera, caminaron hacia el templo principal, donde una monja maestra de cantos, Tsondus Chuskit, dirigía las oraciones. Sentadas con las piernas cruzadas en bancos, las monjas revisaban el texto de la oración en sus iPads, adquiridos para minimizar la utilización de papel.

Luego, al unísono, comenzaron a entonar cánticos, y el templo, de colores brillantes, se llenó del sonido de tambores, cuernos y campanas.

Tras las oraciones, las monjas se reunieron fuera.

Jigmet Namdak Dolker tenía unos 12 años cuando vio a un grupo de monjas Drukpa pasar por delante de la casa de su tío en Ladakh, India. Como era una niña adoptada, salió corriendo y empezó a caminar con ellas.

Quería ser monja y le rogó a su tío que la dejara entrar en el convento Drukpa, pero él se negó.

Un día, cuatro años después, salió de casa y se unió a miles de personas que celebraban el cumpleaños de Jigme Pema Wangchen, el jefe de la secta. Finalmente, se dirigió al convento y nunca regresó.

¿Y cómo se siente después de siete años, seis de los cuales los ha pasado practicando Kung Fu?

“Orgullosa. Libre de hacer lo que quiera”, dice, “y tan fuerte por dentro que puedo hacer cualquier cosa”.

Bhadra Sharma colaboró con la reportería.

Sameer Yasir es reportero de The New York Times. Se unió al Times en 2020 y está radicado en Nueva Delhi. @sameeryasir

Advertisement

Valeurs Actuelles

[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”

Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ? Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).

Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.

Que reprochez-vous donc à l’État ? Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.

Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ? Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.

Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ? Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.

Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

The challenge of enshrining abortion rights in the French constitution

Issued on: 10/03/2023 - 19:52

Romain BRUNET Follow

During a speech given on International Woman’s Day, French President Emmanuel Macron announced the decision to put forward a bill enshrining abortion rights in the country's constitution. Despite being lauded by women’s rights groups, changing the constitution may be more difficult than it appears.

Perhaps in an attempt to divert attention from the backlash his government is facing over the recent pension reform proposal, Emmanuel Macron on Wednesday, March 8 announced his intention to cement abortion rights in the French constitution as he paid tribute to feminist activist Gisèle Halimi, who greatly influenced the passing in 1975 of the Veil Act granting women the right to abortion and contraception.

“Progress made through parliamentary talks initiated by the National Assembly and informed by the Senate would allow, I hope, to inscribe this freedom in our founding text through a bill amending our constitution  introduced in the coming months,” Macron said at the Palais de Justice courthouse in Paris.

The two parliamentary chambers both recently voted – the National Assembly in November, the Senate in February – on adding abortion rights to the constitution, though in different terms.

While the news was warmly welcomed by women’s rights groups, which saw the move as a “victory”, consecrating the right to abortion in the Constitution is still far from reality.

On one hand, a bill put forward by the government is voted on by parliament in a joint session and passes with a three-fifths majority, contrary to a bill submitted by legislators, which is voted on via referendum and seen as more risky.

On the other hand, contrary to the legislators’ proposal, Macron’s government is opting for a bill that looks to bring about wider change in current institutions instead of one that is specifically targeted at consecrating abortion rights.

The draft law is expected to include changes such as the redrawing of current regional borders and the redefining of elected officials’ mandates, according to people close to the president.

Macron has himself evoked the possibility of returning to a seven-year presidential mandate with mid-term elections to uncouple presidential and legislative elections, according to an interview with Le Point magazine given in April 2022.

Conditions for amending the constitution have “never been less favorable since 1962”

But burying abortion rights in a myriad of other institutional reforms is largely criticised by the opposition, which cites fears of being coerced.

“Emmanuel Macron is starting to take some steps and it’s a good thing. But it’s doomed to fail if he wants to make us agree to things that are inacceptable, such as the return of the seven-year term and the proportionality feature,” left-wing political party La France Insoumise (France Unbowed) head legislator Mathilde Panot said, adding that the failure of the project would then be entirely the president’s fault.

Indeed, with a fractured National Assembly and no absolute majority, it appears quite implausible for Emmanuel Macron to obtain the 60% of parliamentary votes needed to amend the constitution.

“It seems completely unrealistic,” said Benjamin Morel, a public law professor at the University of Paris-Panthéon-Assas. “The conditions for amending the constitution have never been less favourable since 1962. The Senate and the National Assembly currently exhibit different political colours, and the presidential party doesn’t even have an absolute majority in the Assembly. When Nicolas Sarkozy amended the constitution in a significant way in 2008, despite having a relatively large majority in the Senate and Assembly on his side, the bill passed by a single vote.”

Emmanuel Macron already had a taste of defeat during his first term as president when he submitted a constitutional amendment bill in 2018. This bill included the "dose of proportionality" feature regarding legislative elections, in which the parties would potentially be awarded a number of legislators in line with their results at the national level in addition to the legislators elected in each district, as well as a 30% reduction in legislators, a limit on accumulated mandates, and the abolishment of the Republic's Court of Justice. The Benalla affair that came to light in the summer of 2018 put a stop to the reform. It was reintroduced in 2019 before being buried once and for all by the Covid-19 crisis.

Has Macron learned his lesson? At a meeting in early February with his presidential predecessors François Hollande and Nicolas Sarkozy, he evoked the subject of amending the constitution. According to our information, he aims to create a cross-party commission on the subject of reform, which had already been mentioned during the last presidential campaign. This commission would aim at “reaching a consensus along the lines of what currently exists on abortion rights”, the Élysée Palace indicated.

“Freedom” instead of “right”

Macron’s strategy, however, is unlikely to convince the opposition, especially given that the political left doesn’t present a united front on abortion.

The Senate, with its right-wing majority, has voted in favour of enshrining "women's freedom" to access abortion in the constitution. This wording leaves out the idea that it is a “right” to access abortion, which the political left in the National Assembly prefers. It is thus the Senate’s wording that Macron adopted in his  speech on Wednesday.

This clash over semantics is anything but trivial. While Emmanual Macron seeks to appease Senators from the conservative party Les Républicains, the use of the word “freedom” instead of “right” has legal consequences, according to Mathilde Panot.

“It’s a pity and dangerous that Emmanuel Macron is choosing the Senate’s version,” she said. “The National Assembly had a strong desire to reaffirm that abortion is a fundamental right for women. By using the word 'freedom', they weaken the text,” she added.

Benjamin Morel, however, does not share this view, and considers that access to abortion is guaranteed by either of the wordings. “The difference between ‘right’ and ‘freedom’ is the fact that the Senate’s version leaves the various methods of access to abortion for the Parliament to decide, while the ‘right’ to access abortion as written in the National Assembly’s proposal would hand this power to the Constitutional Council”, he explained.

Still, the whole debate could very well be a show in political manoeuvring, taking into account the unlikelihood that the constitution will actually be amended. When asked for more information, the Élysée Palace had little to say on the exact content of the future constitutional amendment bill, as well as on the timing and the way in which the cross-party commission on the subject would be organised.

This article is a translation of the original in French.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Macron says will put right to abortion in French constitution in ‘coming months’

Fight for abortion rights 'isn't over', Biden says, 50 years after Roe v. Wade

FRANCE IN FOCUS

Women and retirement in France: A lifetime of inequality

Известия (RUS)

Американист оценил слова Трампа о новой Великой депрессии в США из-за Байдена

В словах бывшего американского президента Дональда Трампа о том, что США стоят на пороге новой Великой депрессии по вине нынешнего главы Белого дома Джо Байдена, есть доля правды. Об этом 13 марта «Известиям» заявил директор Фонда изучения США имени Франклина Рузвельта (МГУ), американист Юрий Рогулев.

Так Трамп ранее в этот день прокомментировал банкротство одного из крупнейших банков США Silicon Valley Bank (SVB), который разорился буквально за двое суток.

Как отметил эксперт, для Трампа «характерно привлечение внимания» и многие его заявления являются «сугубо политическими».

«Какого-то трезвого расчета ждать не стоит. Депрессия 1929 года, может, и не грозит, но то, что этот кризис с банками свидетельствует о том, что не всё в порядке в экономике США, это точно. Он также свидетельствует о том, что отголоски кризиса 2008 года до сих пор есть. Ряд свободных средств, из-за которых разгорелся ипотечный долговой кризис, перенаправили на рынки высокотехнологичных компаний, которые восстановились к тому времени и росли, хотя многие из них были убыточными», — сказал он.

Рогулев при этом назвал «опасным процессом» банкротство банка Silicon Valley Bank.

«Этот банк — один из крупнейших по стоимости активов. Этими негативными процессами затронуты немецкий и швейцарский банки. Эффект домино идет. Доля правды в словах Трампа есть. Если этот процесс жестко не контролировать, то он будет все хуже и хуже», — заключил американист.

Приступ краха: как отразится на экономике крупнейший с 2008-го дефолт банка США Почему закрылся обслуживавший Кремниевую долину Silicon Valley Bank и станет ли это началом мирового кризиса

12 марта Байден анонсировал свое выступление о защите американской банковской системы. Он также пообещал привлечь к ответственности тех, кто причастен к «этому беспорядку».

В ответ на это официальный представитель МИД РФ Мария Захарова заявила, что попытки США «поддержать» свою банковскую систему станут причиной еще больших проблем в мире.

Также сообщалось, что власти США не рассматривают возможность выкупа обанкротившегося Silicon Valley Bank. Министр финансов США Джанет Йеллен подчеркнула, что нынешняя ситуация отличается от финансового кризиса 2008 года, когда правительство спасало многие банки, чтобы защитить экономику страны.

О банкротстве в США банка Silicon Valley стало известно 11 марта. Сообщалось, что организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов.

L'Humanité

Violences sexuelles dans l’Église : « La réparation intégrale est difficile »

Actu

Lancée le 24 février 2022, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), chargée des réparations et des indemnisations pour des faits de pédocriminalité dans l’Église, dresse son bilan dans un rapport annuel. À ce jour, 190 victimes ont reçu une réparation financière.

Nadège Dubessay

Il avait gardé pour lui cette souffrance. Durant quarante ans, il a caché le mal qui le rongeait. Pas même sa femme ne l’a su. Et puis, un jour, il a adressé un mail à l’Instance nationale indépendante de la reconnaissance et de la réparation (Inirr). « Je n’imaginais pas qu’une telle démarche pouvait exister », témoigne aujourd’hui l’homme qui a été victime, enfant, d’un prêtre pédophile. « C’était la première fois que je qualifiais les sévices que j’ai subis », raconte un autre homme qui avoue avoir toujours eu, au fond de son corps et de son cœur, « ces cris d’enfant ».

Eux, et bien d’autres victimes, disent avoir voulu se sortir de la boue. Témoigner. Mettre des mots « pour que ça ne se reproduise plus ». L’un deux affirme encore vouloir « réparer un silence qui a peut-être contribué à ce que d’autres enfants aient aussi été abusés ».

330 000 mineurs victimes de violences sexuelles

Un peu plus d’un an après son lancement, l’Inirr, instance chargée des réparations et des indemnisations envers les victimes de pédocriminalité dans l’Église, publiait un premier bilan, le jeudi 9 mars. Cette structure avait été créée par la Conférence des évêques de France, à la suite du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Après deux ans et demi de travaux, la Ciase dévoilait qu’en soixante-dix ans, 330 000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles.

Au total, depuis plus d’un an et au 1er mars, 1 186 victimes (de viols répétés sur plusieurs années dans plus de la moitié des cas) se sont adressées à l’Inirr, 404 sont actuellement suivies et 190 ont été indemnisées sur décision d’un collège composé de 12 bénévoles.

Violences sexuelles sur les enfants : tout ce qu'il reste à faire...

Les indemnisations vont jusqu’à 60 000 euros, avec un montant moyen de 38 000 euros ; 80 % des décisions correspondent à des réparations au-delà des 20 000 euros. Pour déterminer leur montant, une synthèse de ce qui est arrivé à la victime, rédigée avec l’aide d’un référent de situation, est adressée au collège.

« Cette démarche individualisée demande du temps »

Un bilan qui peut sembler bien maigre au regard de l’ampleur du phénomène de la pédocriminalité dans l’Église. La juriste Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’Inirr, le rappelle : « Nous avons reçu moins de 1 200 demandes d’indemnisation, dont 500 les trois premiers mois de la création de l’instance. Nous pouvons imaginer que les personnes qui ont vécu des actes autres que des viols, rangés dans la catégorie “les moins graves”, ne s’adressent pas à nous. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Surtout, il faut du temps, dit-on ici. Ainsi, 58 % des situations qui sont soumises à l’instance s’inscrivent dans la durée, les actes incriminés se sont répétés au moins un an, voire plus de cinq ans pour 21 % d’entre eux. « Ce qui est proposé depuis le début, c’est un accompagnement qui va au-delà de la simple réparation financière, insiste Marie Derain de Vaucresson. Cette démarche individualisée demande du temps. »

Parmi les victimes, 31 % sont des femmes et 24 % ont plus de 70 ans, la moyenne d’âge étant de 63 ans. Elles échangeront en moyenne trois fois avec leur référent de situation (ils sont une petite quinzaine au total).

La révélation soulève douleurs et traumatismes

Laure de Balincourt a participé à la création de l’Inirr. D’abord référente bénévole, cette hypnothérapeute qui travaille avec des adolescents sur l’estime de soi en est aujourd’hui salariée. « Il est primordial d’accorder tout le temps nécessaire à chaque personne victime d’agressions sexuelles, dit-elle.  Chaque ressenti est singulier. Une personne traumatisée est sans cesse en décalage avec le monde. Inverser le processus et s’adapter à elle font partie de la reconnaissance. »

Une fois la confiance établie, il y a l’indispensable écoute. « Une écoute engagée, poursuit la psychopraticienne. On va penser le récit avec la personne et mettre de l’ordre dans son chaos. »

Vient ensuite le temps de l’écriture des récits recueillis par les référents. Celui de la synthèse pour le collège dont fait partie Xavier Dupont, retraité de l’administration. « Nous sommes un collège d’apprenants et non d’experts, insiste-t-il.  Nous avons vite compris combien il était important de s’appuyer sur la pluridisciplinarité que nous formons : travailleurs sociaux, avocats, magistrats, administratifs, associatifs… Nous avons appris combien la révélation peut soulever des douleurs, des traumatismes. Nous devons aussi prendre en considération toutes les conséquences des violences sur la victime lorsque nous sommes amenés à évaluer la gravité des faits. »

Les victimes, elles, parlent de consolation et affirment que cette démarche contribue à leur apaisement. Car, Marie Derain de Vaucresson en convient : « La réparation intégrale est difficile, voire impossible. » « S’il est possible qu’un jour des gens soient capables de nous écouter, d’entendre ce qu’on a vécu, ce qu’on garde au fond de nous, alors c’est qu’il y a encore de l’espérance possible dans notre monde », a adressé par mail une victime à son référent. 

pédocriminalitééglise catholique
Valeurs Actuelles

Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Macron, Sunak went 'full-throttle' on deepening ties

Issued on: 10/03/2023 - 16:55Modified: 10/03/2023 - 18:06

Douglas HERBERT Follow

FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert gives his analysis following the first UK-France summit in five years, in which UK prime minister Rishi Sunak and French president Emmanuel Macron hailed a new chapter in relations between the two countries.

Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Le SNU met la jeunesse au pas

Actu

Olivier Chartrain

L’armée a bonne presse. Assez pour qu’un président de la République tente de raviver le mythe – car c’en est un – du service national, creuset et unificateur de la nation. Dès lors, les grandes manœuvres sont lancées : le SNU, le service national universel créé en 2019, doit devenir obligatoire pour tous les élèves de seconde et de CAP. Au nom des « valeurs de la République » et de la promotion de l’engagement, lequel ne peut apparemment exister qu’en uniforme puisque toute reconnaissance des autres formes d’engagement – associative, militante... – est exclue. Les organisations de jeunesse – syndicats, associations d’éducation populaire – sont vent debout ? Qu’à cela ne tienne, la carotte (un bonus dans Parcoursup) et le bâton (pénalisation aux concours, voire au bac) sont prêts. Et tout cela coûterait 2 milliards, alors que l’éducation nationale s’écroule et que les jeunes font la queue aux soupes populaires. Sinon, y a-t-il quelqu’un pour expliquer à Macron qu’un engagement obligatoire, ce n’est plus un engagement, mais un embrigadement ?

CharivariService national universel SNU
Известия (RUS)

Карта спецоперации на Украине 13 марта

Специальная военная операция по защите мирного населения Донбасса проводится Россией с 24 февраля 2022 года. Отследить ход продвижения совместных войск России, Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР), а также посмотреть карту военных действий на 13 марта можно в материале «Известий».

Как сообщил официальный представитель Минобороны РФ генерал-лейтенант Игорь Конашенков, на купянском направлении поражены подразделения ВСУ в районах Масютовки, Крахмального Харьковской области, Стельмаховки и Розовки ЛНР. Уничтожено свыше 60 украинских военнослужащих, два автомобиля.

На краснолиманском направлении нанесено поражение живой силе и технике противника в районах Невского, Червоной Дибровы ЛНР, Терны и Григоровки ДНР. За сутки на данном направлении уничтожено до 110 украинских военнослужащих, два пикапа, а также самоходная артиллерийская установка «Гвоздика».

На донецком направлении уничтожено до 190 украинских военнослужащих, три танка, две боевые бронированные машины, 14 автомобилей, а также гаубица «Мста-Б».

На южно-донецком и запорожском направлениях нанесено комплексное поражение подразделениям ВСУ в районах Угледара ДНР, Полтавки, Гуляйполя и Щербаки Запорожской области. За сутки на данных направления уничтожено до 60 украинских военнослужащих, два пикапа, а также гаубицы Д-20 и Д-30.

На херсонском направлении уничтожено свыше 20 украинских военнослужащих, пять автомобилей, две самоходные гаубицы «Акация», а также гаубица «Мста-Б».

Всего с начала проведения специальной военной операции уничтожено: 400 самолетов, 220 вертолетов, 3401 беспилотный летательный аппарат, 412 зенитных ракетных комплексов, 8280 танков и других боевых бронированных машин, 1055 боевых машин реактивных систем залпового огня, 4333 орудия полевой артиллерии и минометов, а также 8904 единицы специальной военной автомобильной техники.

L'Humanité

Abus sexuels dans l’Eglise : « La réparation intégrale est difficile, voire impossible »

Actu

Lancée le 24 février 2022, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) chargée des réparations et des indemnisations pour des faits de pédocriminalité dans l’Église, dresse son bilan dans un rapport annuel publié jeudi 9 mars.

Nadège Dubessay

Il avait gardé pour lui cette souffrance. Durant quarante ans, il a caché le mal qui le rongeait. Pas même sa femme ne l’a su. Et puis un jour, il a adressé un mail à l’Instance nationale indépendante de la reconnaissance et de la réparation (Inirr). « Je n’imaginais pas qu’une telle démarche pouvait exister », témoigne aujourd’hui l’homme qui a été victime, enfant, d’un prêtre pédophile. « C’était la première fois que je qualifiais les sévices que j’ai subi », raconte un autre homme qui avoue avoir toujours eu au fond de son corps et de son cœur, « ces cris d’enfants ». Eux, et bien d’autres victimes, disent avoir voulu se sortir de la boue. Témoigner. Mettre des mots « pour que ça ne se reproduise plus ». L’un deux affirme encore vouloir : « réparer un silence qui a peut-être contribué à ce que d’autres enfants aient aussi été abusés ». Un peu plus d’un an après son lancement, l’Inirr, instance chargée des réparations et des indemnisations envers les victimes de pédocriminalité dans l’Église, publiait un premier bilan ce jeudi 9 mars. Cette structure avait été créée par la Conférence des évêques de France, suite au rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Après deux ans et demi de travaux, la Ciase dévoilait qu’en 70 ans, 330 000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles.

Au total, depuis plus d’un an et au 1 er mars, 1186 victimes (de viols répétés sur plusieurs années dans plus de la moitié des cas) se sont adressées à l’Inirr, 404 sont actuellement suivies et 190 ont été indemnisées sur décision d’un collège composé de 12 bénévoles. Les indemnisations vont jusqu’à 60 000 euros, avec un montant moyen de 38 000 euros. 80% des décisions correspondent à des réparatios au-delà des 20 000 euros. Pour déterminer leur montant, une synthèse de ce qui est arrivé à la victime, rédigée avec l’aide d’un référent de situation, est adressée au collège.

Lebilan qui peut sembler bien maigre, au regard de l’ampleur du phénomène de la pédocriminalité dans l’Église. La juriste Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’Inirr, le rappelle : « nous avons reçu moins de 1200 demandes d’indemnisation, dont 500 les trois premiers mois de la création de l’instance. Nous pouvons imaginer que les personnes qui ont vécu des actes autres que des viols, rangés dans la catégorie »les moins graves« ne s’adressent pas à nous ». Surtout, il faut du temps, dit-on ici. Ainsi, 58% des situations qui sont soumises à l’instance s’inscrivent dans la durée, les actes incriminés se sont répétés au moins un an, voire plus de cinq ans pour 21% d’entre elles. « Ce qui est proposé depuis le début, c’est un accompagnement qui va au-delà de la simple réparation financière, insiste Marie Derain de Vaucresson. Cette démarche individualisée demande du temps ». Parmi les victimes, 31% sont des femmes et 24% ont plus de 70 ans, la moyenne d’âge étant de 63 ans. Elles échangeront en moyenne trois fois avec leur référent de situation (ils sont une petite quinzaine au total).

Laure de Balincourt a participé à la création de l’Inirr. D’abord référente bénévole, cette hypnothérapeute qui travaille avec des adolescents sur l’estime de soi en est aujourd’hui salariée. « Il est primordial de d’accorder tout le temps névessaire à chaque personne victime d’agressions sexuelles, dit-elle. Chaque ressenti est singulier. Une personne traumatisée est sans cesse en décalage avec le monde. Inverser le processus et s’adapter à elle fait partie de la reconnaissance ». Une fois la confiance établie, il y a l’indispensable écoute. « Une écoute engagée, poursuit la psychopraticienne. On va penser le récit avec la personne et mettre de l’ordre dans son chaos ». Vient ensuite le temps de l’écriture des récits recueillis par les référents. Celui de la synthèse pour le collège dont fait partie Xavier Dupont, retraité de l’administration. « Nous sommes un collège d’apprenants, et non d’experts, insiste-t-il. Nous avons vite compris combien il était important de de d’appuyer sur la pluridisciplinarité que nous formons ; travailleurs sociaux, avocats, magistrats, administratifs, associatifs... Nous avons appris combien la révélation peut soulever des douleurs, des traumatismes. Nous devons aussi prendre en considération toutes les conséquences des violences sur la victime lorsque nous sommes amenés à évaluer la gravité des faits ». Les victimes, elles, parlent de consolation et affirment que cette démarche contribue à leur apaisement. Car, Marie Derain de Vaucresson en convient : « la réparation intégrale est difficile, voire impossible ». « S’il est possible qu’un jour des gens soient capables de nous écouter, d’entendre ce qu’on a vécu, ce qu’on garde au fond de nous, alors c’est qu’il y a encore de l’espérance possible dans notre monde », a adressé par mail une victime à son référent.

Nadège Dubessay

pédocriminalité
France24 - World

Mali postpones constitutional referendum

Issued on: 10/03/2023 - 23:26

Jean-Emile JAMMINE Camille NEDELEC

Mali's military rulers have moved to postpone a constitutional referendum, which they themselves had scheduled for March 19. However, authorities say they'll maintain the previously agreed timeline to return to civilian rule. Also in this edition: Senegal's former prime minister Cheikh Hadjibou Soumaré was taken into police custody on Thursday after being accused of libel. Finally, a plane carrying tonnes of European aid has arrived in the beleaguered eastern Congolese city of Goma, as M23 rebels and government troops continue to trade fire in the region.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

New York Times - World

Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó

Por Josh HolderLauren LeatherbyAnton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023

Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.

Zambia

Sierra Leona

Albania

Serbia

Ghana

Montenegro

Libia

Kenia

México

Nigeria

Argentina

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Costa Rica

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Comoras

Níger

Francia

Haití

Congo

Colombia

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Papúa Nueva Guinea

Reino

Unido

Estonia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Turquía

Italia

Canadá

Rumanía

Camboya

Malasia

Catar

Tailandia

Indonesia

Yemen

Kuwait

Japón

E.A.U.

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Nepal

Singapur

Afganistán

Arabia Saudita

Israel

Zambia

Sierra Leona

Ghana

Libia

Serbia

Kenia

México

Costa Rica

Nigeria

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Argentina

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Níger

Francia

Congo

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Colombia

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Reino Unido

“Unidad mundial

sin precedentes”

Estonia

Italia

Canadá

Rumanía

Turquía

Kuwait

Indonesia

Tailandia

Malasia

Yemen

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Japón

Nepal

E.A.U.

Singapur

Arabia

Saudita

Catar

Israel

Camboya

Serbia

Zambia

Montenegro

Sierra

Leona

Ghana

Libia

Kenia

Argentina

Brasil

“El mundo

está con nosotros”

Nigeria

ALIADOS OCCIDENTALES

México

Australia

Egipto

Alemania

Perú

Francia

Colombia

Congo

Ucrania

Haití

Níger

EE. UU.

España

Polonia

Bulgaria

Chile

Reino

Unido

Estonia

Italia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Canadá

Turquía

Birmania

Singapur

Catar

Malasia

Yemen

E.A.U.

Corea del Sur

Indonesia

Israel

Tailandia

Japón

Arabia Saudita

Filipinas

Afganistán

Camboya

Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.

Eritrea

“Se están distorsionando las acciones rusas”

Corea

del Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Eritrea

“Se están

distorsionando

las acciones rusas”

Corea

del

Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.

Irak

Círculos en función de la población

Argelia

Bangladés

India

Irán

Marruecos

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Irak

Círculos en función

de la población

Argelia

Bangladés

India

Marruecos

Irán

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.

“Brasil no tiene interés en entregar municiones”

Apoyo retirado

Voto neutral

“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”

Brasil

Ucrania

Irán

Turquía

Rusia

“Una política basada en provocaciones”

E.A.U.

“Tomar partido solo conduciría a más violencia”

Apoyo retirado

Ucrania

E.A.U.

Brasil

“Tomar partido

solo conduciría

a más violencia”

“Brasil no tiene

interés en entregar

municiones”

Turquía

“Una política basada

en provocaciones”

Voto neutral

Irán

“Ucrania es víctima de las crisis

urdidas por Estados Unidos”

Rusia

Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.

En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.

El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.

La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.

Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.

Para eludir las sanciones

Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.

Austria

Grecia

“El rublo se redujo

a escombros”

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

Austria

“El rublo se redujo

a escombros”

Grecia

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

“El rublo se redujo a escombros”

Austria

Grecia

Canadá

Portugal

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Dinamarca

Japón

Rusia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Alemania

España

Italia

Noruega

Australia

Francia

República Checa

Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.

Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de

las exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Bosnia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Ecuador

Macedonia del

Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Pequeño aumento de las

exportaciones a Rusia

Bosnia

Suiza

Ecuador

Macedonia

del Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Etiopía

Irán

Bielorrusia

China

Turquía

Kirguizistán

Armenia

Kazajistán

Georgia

Uzbekistán

Serbia

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Colombia

Bolivia

Rusia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Macedonia

del Norte

Sri

Lanka

Bosnia

Ecuador

Costa

Rica

Indonesia

Brasil

India

China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.

Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.

A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.

“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.

En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.

Importaciones totales de Rusia

Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.

Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.

Para comprar armas y componentes

Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.

Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Japón

Polonia

Austria

Reino

Unido

Corea

del Sur

Canadá

Enviaron armas de ataque

Otras formas de

ayuda militar

Ucrania

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Polonia

Reino

Unido

Canadá

Japón

Corea

del Sur

Austria

Otras formas

de ayuda militar

Enviaron

armas de

ataque

Ucrania

Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.

Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos de

doble uso

China

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos

de doble uso

China

Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.

Para aprovechar la ambivalencia a nivel global

A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.

En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Finlandia

Noruega

Rusia

“No queremos ser

parte de ningún bando”

Reino Unido

“Diálogo y

soluciones pacíficas”

 

Ucrania

Canadá

Irlanda

Corea del Norte

Francia

Pakistán

Italia

Turquía

China

EE. UU.

Japón

Irán

Irak

Marruecos

Egipto

Corea del Sur

México

India

Vietnam

Etiopía

Colombia

Indonesia

Perú

Malasia

Brasil

“La India está en

el lado de la paz”

Mozambique

“Comprometidos

con la paz”

Australia

Sudáfrica

Nueva Zelanda

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Rusia

Ucrania

Corea

del Norte

China

EE. UU.

Japón

India

Indonesia

Australia

Brasil

Sudáfrica

“Comprometidos

con la paz”

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Canadá

Rusia

Corea

del

Norte

Ucrania

China

EE. UU.

India

Brasil

Australia

Argentina

Sudáfrica

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.

Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.

Asia y Medio Oriente

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Corea

del Sur

Japón

Irak

Irán

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No seguiremos

ciegamente los pasos que dé otro país”

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Japón

Irak

Irán

Corea

del Sur

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Bangladés

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Corea

del Norte

Georgia

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Siria

Irán

Japón

Arabia

Saudita

Birmania

India

Yemen

Maldivas

Sri Lanka

Indonesia

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.

El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.

Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.

Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.

En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.

África

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Cabo Verde

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Congo

Tanzania

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Burundi

Angola

Zambia

Zimbabue

Mauricio

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

“Cuando hay

progresos con Rusia,

nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Cabo Verde

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

Congo

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Tanzania

Burundi

Angola

Zambia

Mauricio

Zimbabue

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

Uganda

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Mauritania

Egipto

Níger

Malí

Eritrea

Chad

Yibuti

Nigeria

Ghana

Sudán

Etiopía

Senegal

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Somalia

Kenia

Congo

Tanzania

Burundi

Angola

Mauricio

Zambia

Zimbabue

Mozambique

Botsuana

Namibia

“Es una guerra

europea”

Lesoto

Madagascar

Sudáfrica

Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.

Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.

América

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

Canadá

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

Cuba

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Colombia

Ecuador

Perú

“No ayudaré a prolongar

ninguna guerra”

Brasil

Bolivia

Paraguay

“Si uno no quiere,

dos no pueden

pelear”

Uruguay

Chile

Argentina

Canadá

Cuba

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Ecuador

Perú

Colombia

“No ayudaré

a prolongar

ninguna guerra”

Bolivia

Paraguay

Brasil

“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”

Chile

Argentina

Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente

Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.

39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Australia

Bulgaria

Italia

EE. UU.

Lituania

Turquía

Noruega

Grecia

Corea

del Sur

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Polonia

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Turquía

Alemania

Canadá

Corea

del Sur

Reino

Unido

Polonia

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.

Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.

Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.

31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Turquía

Reino

Unido

Canadá

Corea

del Sur

Polonia

Hungría

Malta

Asistencia militar,

pero no sanciones

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Asistencia militar,

pero no sanciones

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Germany

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Hungría

Malta

Corea

del Sur

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Asistencia militar,

pero no sanciones

Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.

18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,

pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Japón

Francia

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Irlanda

Japón

Francia

España

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Comprometieron más del 0,1% del PIB

en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Francia

Japón

España

Bulgaria

Italia

Australia

Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Asistencia militar,

pero no sanciones

Sanciones, pero no

asistencia militar

Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.

Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.

Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).

Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.

Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.

Известия (RUS)

Кинорежиссер Хотиненко прокомментировал итоги премии «Оскар»

Российский кинорежиссер Владимир Хотиненко, комментируя по просьбе «Известий» итоги премии «Оскар», заявил, что они были ожидаемыми и очевидными. В частности, он считает, что кинолента «Всё везде и сразу» получила свои награды заслуженно.

«Мы предрекали все итоги «Оскара», и это было очевидно. «Всё везде и сразу» заслужено получил все свои награды. Фильм снят современно, это кино про наш сумасшедший мир. Фильм пришелся, так сказать, ко двору. Главная героиня Мишель Йео прекрасно сыграла свою роль, я в восторге от ее исполнения», — заявил Хотиненко.

Он также отметил, что награда в категории «Лучший актер главной роли», которую получил Брендан Фрейзер, досталась ему абсолютно заслуженно.

«Фрейзер — молодец, проделал большую работу над образом. Сейчас у него, очевидно, будет вторая волна популярности», — подчеркнул Хотиненко.

При этом лауреат Каннского фестиваля и премии «Ника», член Американской киноакадемии Сергей Дворцевой, как он сам рассказал «Известиям», предполагал, что главная награда достанется фильму «Фабельманы», а не «Всё везде и сразу». Тем не менее он отметил, что такие картины сейчас нравятся зрителям, так как это смесь кино и компьютерной игры.

Дворцевой также обратил внимание, что ему не понравилось то, что в категории «Лучший документальный фильм» сразу было ясно, что выиграет картина с политическим подтекстом.

«В номинациях документального кино у меня не было явных фаворитов. Но, пожалуй, больше других все-таки достойна «Оскара» российская короткометражная лента «Выход». Она тоже на актуальную тему изменения климата, но там хотя бы люди находились в уникальном месте и сняли там уникальные кадры», — подчеркнул эксперт.

Венец фильма: Спилберг без «Оскара», у «Всё везде и сразу» — фулл-хаус Единственный сюрприз — награда за лучшую мужскую роль Брендану Фрейзеру

Он также рассказал, что, когда попробовал проголосовать на этапе шорт-листа или номинаций, доступ был закрыт, и только перед закрытием голосования ему подтвердили, что доступа «почему-то нет».

«Предложили проголосовать по телефону, но времени уже почти не осталось. А когда шло финальное голосование, то ситуация с доступом повторилась, но мне даже на письма никто не ответил. Полный игнор», — рассказал Дворцевой.

95-я церемония вручения наград Американской академии киноискусств прошла 13 марта. Кинолента «Всё везде и сразу» получила премию «Оскар» как лучший фильм года. Помимо победы в главной номинации фильм также завоевал награды за лучшую актрису, лучшие мужскую и женскую роли второго плана, лучшего режиссера, лучший монтаж и лучший сценарий.

Фильм «Аватар: Путь воды» режиссера Джеймса Кэмерона получил премию «Оскар» в категории «Лучшие визуальные эффекты».

Картине «На Западном фронте без перемен» немецкого режиссера Эдварда Бергера вручили «Оскар» как лучшему фильму на иностранном языке. Статуэтку за лучший мультипликационный фильм получил «Пиноккио Гильермо дель Торо».

Брендан Фрейзер и Мишель Йео получили премию «Оскар» в категории «Лучший актер и актриса главной роли».

L'Humanité

« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »

Entretien

La marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.

Marion d'Allard

Ce vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?

On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.

C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.

Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?

Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.

Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?

Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire. 

Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat » 

C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

France24 - World

No, these videos don't show anti-African migrant attacks in Tunisia

Issued on: 10/03/2023 - 22:46

Vedika BAHL Follow

We analyse two videos sent to us claiming to show attacks on sub-Saharan Africans in Tunisia, just weeks after President Kais Saied's remarks that caused a wave of racist anti-Black violence across the country. Take a look in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.

Focus

Sub-Saharan migrants flee Tunisia following wave of racist attacks

INTERVIEW

Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

В список для параллельного импорта попали еще 11 автомобильных марок

Минпромторг включил в список брендов, разрешенных для ввоза в РФ по параллельному импорту, автомобили еще 11 иностранных марок, следует из обновленного приказа ведомства (документ есть у «Известий»).

В список вошли Hino, Renault, Citroen, Dacia, Ford, Genesis, Hyundai, KIA, Mazda, Opel и Peugeot.

Торговая ремарка: создан новый список товаров для параллельного импорта В перечень Минпромторга войдут товары IKEA, игрушки, моторные масла, запчасти, косметика и многое другое

Ранее в этот день Минпромторг разрешил ввозить по параллельному импорту товары IKEA, а также американских производителей игрушек Hasbro и Mattel, писали «Известия». Помимо этих брендов в список попали производители одежды, косметики и парфюмерии и другой продукции. В частности, в новой редакции появились Lancome, Giorgio Armani и Yves Saint Laurent.

До этого, 6 марта, стало известно, что в московских магазинах официальных дилеров немецкого автоконцерна Volkswagen закончились последние официально ввезенные внедорожники Volkswagen Touareg. Всего в различных регионах России остался 21 подобный внедорожник по цене от 9,2 млн рублей до 15,1 млн рублей.

27 февраля газета Handelsblatt сообщила, что Volkswagen намерен запретить китайским заводам поставлять свои автомобили в Россию, чтобы бороться с экспортом своих машин из КНР, для чего даже создал систему черных списков. В него вошли оптовые китайские компании, которые больше не смогут закупать автомобили напрямую у китайских совместных предприятий (СП).

13 февраля отмечалось, что в РФ по параллельному импорту привезли переднеприводный кроссовер Volkswagen Tharu. Автомобиль в РФ оценили в 3 922 760 рублей.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.

En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?

Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.

Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.

Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

L’islam est tout autant une culture qu’une confession.

Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.

Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?

Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.

Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?

Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !

Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.

Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.

La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.

Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.

En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.

En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?

Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.

Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).

Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.

Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).

Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.

Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?

On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.

Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).

Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.

Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?

Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.

Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?

La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.

L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?

Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.

Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.

De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Mali junta postpones constitutional referendum scheduled for March 19

Issued on: 10/03/2023 - 13:13

NEWS WIRES

Mali's transitional government said on Friday it would delay a constitutional referendum that had been set to take place this month, the first in a series of scheduled polls meant to restore democracy after a military takeover in 2020.

The junta running the West African country pledged to hold presidential elections in February 2024 following pressure from regional powers to lay out an acceptable democratic transition timeline.

The March 19 referendum on a new constitution has been seen as an indicator of the junta's commitment to organising polls on time, along with a new electoral law passed in June.

But the authorities on Friday said the referendum would be "lightly" delayed.

In a statement, they said they needed more time to get the electoral management authority up and running in all of the country's 19 administrative regions.

There was no mention of a new referendum date.

"The government reassures national and international opinion that the return to constitutional order... remains one of its top priorities," the statement said.

The region's main economic and political bloc ECOWAS imposed stiff sanctions on Mali in January 2022, after the transitional authorities strayed from a previously agreed electoral calendar.

After months of back and forth with Mali's military rulers, ECOWAS accepted a new 24-month transition that was to begin in March 2022. It lifted sanctions in July but kept Mali suspended from the bloc.

ECOWAS has not yet commented on the latest delay.

Mali has been rocked by two coups since August 2020, spurred in part by frustration over the failure of authorities to block a violent Islamist insurgency that has spread through West Africa over the past decade.

Military rulers have previously blamed election delays on insecurity, saying it made it difficult to organise polls.

(Reuters)

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Two International Red Cross workers kidnapped in Mali

Lavrov pledges Russian military support on visit to Mali amid concern over abuses

Mali junta expels UN mission's human rights chief over 'destabilising' actions

L'Humanité

Le chantier des canalisations

Actu

Les enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier. 

le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie
France24 - World

Gold mining in Ivory Coast: Locals fear water contamination in eastern regions

Issued on: 13/03/2023 - 12:41Modified: 13/03/2023 - 12:46

In Ivory Coast, villagers in the Ouellé region in the centre of the country are suffering from water pollution. They accuse the gold mining company SOMINA of being at the root of this pollution. Our team on the ground reports.

Valeurs Actuelles

Maurras au carmel

Décembre 1926 : la foudre tombe sur la droite française. Devant les cardinaux réunis en consistoire, Pie XI condamne le mouvement nationaliste et néoroyaliste Action française, interdisant notamment de lire le journal du même nom sous peine d’être privé des sacrements et des funérailles religieuses. Le vendredi 24 décembre 1926, en une de son quotidien, l’Action française répond par un non possumus marquant son refus de se soumettre. Ce drame n’a pas échappé au carmel de Lisieux dont la prieure, mère Agnès de Jésus, est une sœur aînée de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Les religieuses sont-elles d’Action française ? Non, bien sûr, mais elles perçoivent bien que ce conflit entre un mouvement qui réunit une majorité de catholiques et le pape va entraîner des effets néfastes pour les âmes. Au nom de l’obéissance, elles se placent derrière Pie XI. Mais une idée s’impose à l’une d’entre elles : offrir sa vie pour la conversion de Maurras. Quand elle décède, le retour à Dieu du maître de l’AF ne s’est pas réalisé. Sa sœur de sang, religieuse dans le même carmel, entreprend alors de s’adresser à Maurras lui-même pour le pousser à la conversion.

Sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras et l’invite à la conversion.

Et c’est ainsi que commence en 1936 une correspondance proprement incroyable entre une petite carmélite retirée du monde et un intellectuel influent et chef d’un mouvement politique condamné par Rome. Au fil de la correspondance, sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras, l’invitant à la conversion, répondant à ses arguments, le poussant à l’acte d’humilité nécessaire à la rencontre avec Dieu tout autant qu’à la soumission au souverain pontife. Étonné, ému même, le chef de l’AF entre dans cet échange, malgré les circonstances parfois contraires (en 1936-1937, il est en prison), se laisse bousculer mais tient ferme ses positions. Non pas tant sur le plan personnel – sa position intérieure n’a rien à voir avec l’athéisme que ses adversaires lui prêtent – qu’en tant que responsable d’un mouvement dont il considère la condamnation injuste.

De son côté, mère Agnès suit avec attention cet échange et tient au courant Pie XI. Ce qui conduit Maurras, en 1937, à écrire au souverain pontife et à ainsi poser les premiers pas d’une reprise de contact qui conduira à la levée de la condamnation en 1939. Entre-temps, le comité directeur de l’Action française aura adressé une lettre au nouveau pape, Pie XII, regrettant publiquement le ton des polémiques passées et celles des opinions professées qui seraient « contraires aux enseignements de l’Église ».

Le “Conseil d’État tenu par des anges”

Et Maurras ? Le 13 juillet 1937, il s’est rendu en pèlerin au carmel de Lisieux. Est-il devenu catholique ? Non, mais il reste sous l’influence de celles qu’il appelle le « Conseil d’État tenu par des Anges » (mère Agnès, sa sœur également carmélite sous le nom de sœur Geneviève de la Sainte-Face et sœur Madeleine de Saint-Joseph).

Et c’est au seuil de la mort, en 1952, qu’il se confessera, recevra l’absolution puis l’extrême-onction avant de mourir le chapelet en main. Un aboutissement rendu possible par une correspondance aujourd’hui publique, dévoilant à la fois les secrets d’une âme et les péripéties de l’Histoire.

“Un chemin de conversion, correspondance choisie entre Charles Maurras et deux carmélites de Lisieux, 1936-1952”, rassemblée par Xavier Michaux, préface de Jean Sévillia, Pierre Téqui Éditeur, 472 pages, 28 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer

Actu

Les Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.

Marion d'Allard

Il aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).

Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses

Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.

À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer

« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.

L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.

Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.

Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »

Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030

Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.

Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.

Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.

Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiome

Ce dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.

Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener

Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.

« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».

Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.

BiodiversitéocéansONUécosystème
Известия (RUS)

В Британии отменили десятки тысяч больничных приемов из-за протеста интернов

В Великобритании из-за забастовки врачей-интернов десятки тысяч больничных приемов были отменены, а это может серьезно сказаться на работе британской системы здравоохранения (NHS), написала в субботу, 11 марта, газета The Guardian.

«Местные руководители NHS делают всё возможное, чтобы смягчить последствия, но очень обеспокоены тем, что это создаст риск для безопасности некоторых пациентов и значительно затормозит прогресс в ключевых стратегических приоритетах, включая восстановление невыполненных работ», — отметила газета со ссылкой на поставщиков NHS, Конфедерацию NHS и Shelford Group, группу ведущих учебных и исследовательских больниц.

Бастующие хотят добиться «полного восстановления заработной платы» — повышения заработной платы на 26% для компенсации реального сокращения их доходов, которое, по словам врачей-интернов, они начали испытывать на себе с 2008–2009 годов. Участники акции требуют, чтобы зарплата интернов была поднята с £14 до £19 в час.

Средняя в больнице: врачи заявили о несоответствии их зарплат указам президента Почему оплата труда многих медработников ниже установленного государством уровня

1 февраля телеканал Sky News сообщил о крупнейшей за десятилетие забастовке в Великобритании, участники потребовали поднять им заработную плату. Среди бастующих оказались работники из разных отраслей, но основную группу протестующих представили сотрудники сферы образования, в частности более 300 тыс. учителей из Англии и Уэльса и 70 тыс. работников вузов.

L'Humanité

Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz

Actu

Une équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science

Jérémie Bazart

Les 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.

Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Sans émission de dioxyde de carbone

« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.

Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.

Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C

Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.

Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin

« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.

Le carburant du futur

De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».

« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.

Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateur

Car la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.

Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.

Point de vue  « Il faut agir vite et trouver des avions propres »

Jean-Marc Moschetta Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO

 En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?

Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.

Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.

Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?

Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !

Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?

Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.

La science et la conscience, avec l’Humanité

Nous vous proposons cet entretien en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, qui porte haut les combats du monde de la recherche, partage ses découvertes. Et alimente aussi la réflexion sur les enjeux éthiques, politiques et sociétaux qui accompagnent le progrès scientifique.

Pour vous, des concentrés de savoirs : nous mettons à votre disposition le travail de notre rédaction, jeune et engagée, de 80 journalistes. Toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages. Et un point de vue sur l’actualité que vous ne retrouverez pas ailleurs, auquel nous vous proposons d'accéder avec cette offre d'abonnement :

  • Pour seulement 9,90€ par mois, bnéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr et à l'application : toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, grands entretiens, ainsi qu’aux plus de 500 000 articles dans nos archives !
  • Accédez au quotidien papier du vendredi/samedi dimanche en version numérique dès 21 heures 30 la veille, et chaque semaine à l'édition numérique de l'Humanité magazine 
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici !

Sciencesaéronautique
Valeurs Actuelles

John Steinbeck : les sarments amers

Dans la solitude désarmante des prés brûlés par le soleil, en Californie, les hommes devenus fous de solitude sont aussi insignifiants que les souris dans les champs de blé. Ils sont des milliers à prendre la route vers l’ouest, au début des années 1930, abandonnant les terres arides de l’Oklahoma et des États du Sud que la sécheresse, la surexploitation des sols et un déluge de poussière ont rendues stériles. En quittant la désolation de ces grandes plaines qui n’ont plus rien à leur offrir, ils espèrent rejoindre la Terre promise où coulent le lait et le miel. Dans son nouveau volume consacré à John Steinbeck, La Pléiade réunit ce que la critique a nommé la “trilogie du travail”. En un combat douteux (1936), Des souris et des hommes (1937) et les Raisins de la colère (1939) explorent la tragique condition d’une humanité déçue et abandonnée à la fragilité de ses rêves. Vient ensuite À l’est d’Éden (1952), l’œuvre de la maturité, moins manichéenne que les précédentes car c’est cette fois en l’homme lui-même que s’affrontent les ténèbres et la lumière. Tous revisitent les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, comme cette poussière âcre qui a ravagé les champs de maïs et poussé des familles entières de paysans et de métayers à fuir vers l’ouest.

La « trilogie du travail » revisite les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, âcre comme celle qui a poussé les paysans de l’Oklahoma à l’exil.

Dans En un combat douteux, Steinbeck fonde son intrigue sur la rébellion. Ce “combat douteux”, sorte de prélude à Des souris et des hommes, met en scène ici la déception suscitée par les premières mesures du New Deal, censé répondre à la crise, alors que le chômage frappe près d’un quart de la population en âge de travailler. Les grèves se multiplient tandis que les élites économiques californiennes se dressent contre les ouvriers. Une nouvelle littérature “prolétarienne” émerge, dont les romans de Steinbeck sont de remarquables exemples, et nourrit le ferment révolutionnaire pour défendre la condition ouvrière. Le titre énigmatique du roman vient quant à lui du poème de John Milton, le Paradis perdu, publié en 1667, et que Steinbeck cite en exergue. Milton met en scène le combat qui oppose Dieu et Satan. Après l’échec de sa révolte, celui-ci s’immisce dans le jardin d’Éden pour subvertir Adam et Ève. Steinbeck transpose cette lutte impitoyable dans le monde ouvrier où s’opposent les grévistes et les élites. Comme chez Milton, le trône céleste est ébranlé, mais l’issue du combat ne fait aucun doute.

Le rêve d’un lopin de terre

Dans Des souris et des hommes, Stein-beck met cette fois-ci en scène l’Amérique pauvre et rurale du début des années 1930 à travers les tribulations de deux ouvriers agricoles : George, nerveux mais réfléchi, et Lennie, un colosse simplet qui a souvent mis les deux amis dans le pétrin malgré lui. Saisonniers en quête de travail, ils sillonnent ensemble la vallée de la Salinas, ce « long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes ». « “Les types comme nous, ils ont pas de famille. Ils se font un petit magot, et puis ils dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet… – Mais pas nous, s’écria Lennie, tout heureux. Raconte comment c’est pour nous. ” Georges resta un instant tranquille : “Mais pas nous, dit-il. – Parce que… – Parce que, moi je t’ai et… – Et moi, je t’ai. ” » Dans la brutalité de ces étés sans fin et misérables, ils espèrent réaliser ce rêve auquel ils ne croient pas vraiment : s’acheter un lopin de terre où vivre simplement. « Dis-moi ce qu’on aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse qu’on pourra à peine la couper. »

Dans le film que John Ford a tiré des « Raisins de la colère », Henry Fonda incarne Tom Joad, en route vers une terre promise qui n’existe pas.

Vendus à un demi-million d’exemplaires à sa sortie en 1939, couronnés par le film de John Ford l’année suivante, puis, plus tard, par l’album de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad, en 1995, les Raisins de la colère apparaissent comme le grand roman de la route. L’odyssée du récit, qui suit l’exode de la famille Joad, se fond dans l’histoire de la Grande Dépression et dans celle de tous les naufragés du capitalisme, main-d’œuvre flottante et bon marché. Couverts de dettes, les Joad quittent l’Oklahoma de leurs ancêtres à la recherche d’un avenir, mais la désillusion est amère lorsqu’ils découvrent la Californie et ses routes « inondées d’hommes avides de travail, prêts à tuer pour travailler ». Comme dans les portraits de Dorothea Lange, les visages de tous ces oubliés, déçus par cette Terre promise qui n’existe pas, se couvrent du voile de l’angoisse. Elles furent innombrables, ces migrant mothers, le front soucieux et le ventre vide. « Ceux qui n’avaient jamais connu la faim découvraient le regard des affamés. Les greniers débordaient et les enfants des pauvres dépérissaient, et les pustules de la pellagre enflaient sur leurs côtes. Les grandes sociétés ne savaient pas que la frontière est ténue entre la faim et la rage. […] Et la colère commençait à fermenter. » Dans la solitude des champs de maïs, les vendanges de la colère sont proches.

La malédiction de Caïn

À l’est d’Éden explore cette fois les histoires de deux familles, les Trask et les Hamilton, sur fond historique et biographique. Le récit, à la fois mémoriel et fictionnel, s’étend sur une cinquantaine d’années, de 1863 à 1918 ; de la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, dans une sorte de fresque historique qui se déploie en arrière-plan. « Je choisis d’écrire ce livre pour mes fils. […] Je vais leur raconter l’une des plus grandes histoires, sinon la plus grande histoire de toutes – l’histoire du bien et du mal, de la beauté et de la laideur », un peu à la manière de Dostoïevski dans ses Frères Karamazov. « Nous n’avons qu’une histoire. Tous les romans, tous les poèmes sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous-mêmes le bien et le mal. Et il m’apparaît que le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien et la vertu sont immortels. Le vice offre toujours un visage frais et jeune, alors que la vertu est plus vénérable que toute autre chose au monde. » Le titre du roman est tiré, quant à lui, de la malédiction qui s’abat sur Caïn après le meurtre de son frère Abel, qui le contraint à l’errance éternelle et à la fuite « au pays de Nod, à l’est d’Éden » (Genèse 4, 16). C’est de cette rivalité fraternelle, la même qui opposa Jacob et Ésaü au chapitre 25 de la Genèse, que Steinbeck tire le matériau qui façonne son œuvre dans la relation conflictuelle qui oppose deux générations de fratries, réécrivant ensemble à leur manière le mythe biblique du premier meurtre.

Contrairement, pourtant, au récit de la Genèse qui voit le geste créateur séparer les ténèbres de la lumière, dans cette Amérique rurale que peint Steinbeck, tout n’est qu’ébauche et promesse avortée. Dans les Raisins de la colère, c’est l’attente d’un jour qui ne vient pas : « L’aube arriva, mais pas le jour. Dans le ciel gris se leva un soleil rouge, un disque rouge imprécis produisant une faible lumière, une lumière de crépuscule ; et, le jour avançant, le crépuscule redevint ténèbres, et le vent continuait à geindre et à vagir au-dessus du maïs abattu. » Ici, le souffle de Dieu ne plane pas sur l’abîme. À moins que l’homme lui-même ne perce de son cri d’espérance les ténèbres qui ont envahi le monde : « Dans le doute, rappelle ainsi Stein-beck, je suis certain que, sous sa carapace de faiblesse, l’homme aspire à la bonté et veut être aimé. S’il prend le chemin du vice, c’est qu’il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l’amour. »

“Romans”, de John Steinbeck, sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 1 664 pages, 66 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

В центральной и восточной Украине объявлена воздушная тревога

В ряде областей восточной и центральной Украины объявлена воздушная тревога. Об этом 13 марта сообщает официальный ресурс по оповещению населения.

Известно, что сообщения о воздушной тревоге появились в Полтавской области в 12:42 по местному времени (13:42 мск), а позднее аналогичная информация поступила из Днепропетровской и Харьковской областей. Кроме того, сирены воздушной тревоги прозвучали в контролируемых Вооруженными силами Украины (ВСУ) частях Запорожской области и Донецкой Народной Республики (ДНР).

Остановись в мгновенье: нанесены новые удары по инфраструктуре Украины Целями атак стали объекты энергетики, которые обеспечивают работу транспорта и военной промышленности

Накануне, 12 марта, в Днепропетровской, Харьковской областях Украины, а также в подконтрольной Киеву части Запорожской области и ДНР была объявлена тревога. Сообщается, что сигнал воздушной тревоги прозвучал в регионах около 00:13 почти одновременно.

9 марта сообщалось, что на севере и в центральной части Украины была объявлена воздушная тревога. Власти Одесской и Харьковской областей на Украине сообщили ранним утром о перебоях с электроснабжением после повреждений объектов инфраструктуры.

Российские войска начали наносить удары по критическим объектам Украины с 10 октября 2022 года. Как пояснил тогда президент РФ Владимир Путин, это стало ответом на террористические действия киевского режима, в частности на Крымском мосту.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент РФ объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

France24 - World

Powerful storm pummels California breaking levee and leaving two dead

Issued on: 12/03/2023 - 09:01Modified: 12/03/2023 - 09:05

Another powerful storm pummeled California overnight into Saturday resulting in at least two deaths and causing a levee to give way in coastal Monterey County.

L'Humanité

Préhistoire. Homo sapiens tirait déjà à l’arc il y a 54 000 ans !

Actu

Une équipe franco-américaine d’anthropologues a fait de nouvelles découvertes dans la grotte Mandrin (Drôme). Celles-ci montrent que les premiers Homo sapiens d’Europe maîtrisaient l’archerie beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.

Anna Musso

Les découvertes s’enchaînent dans la grotte Mandrin, perchée sur les hauteurs de Malataverne (Drôme). Une équipe franco-américaine d’anthropologues y avait déjà identifié que les premiers Homo sapiens étaient arrivés en Europe occidentale il y a 54 000 ans.

Comme ils l’expliquent dans une récente étude publiée dans Science Advances, les chercheurs ont également trouvé dans ce niveau archéologique appelé « Néronien » quelque 1 500 petites pointes en silex utilisées pour des arcs ou des propulseurs mécaniques.

Une technique exceptionnelle

Ces premiers hommes modernes maîtrisaient donc l’archerie, repoussant l’âge de cette technique en Europe de plus de 40 000 ans. En effet, jusqu’ici, les plus anciens arcs et flèches européens connus étaient vieux de 11 000 à 12 000 ans. C’est d’autant plus exceptionnel que l’archerie emploie des matériaux difficilement préservés dans les sites paléolithiques, comme le bois, les fibres, les tendons ou le cuir.

Homo sapiens et Néandertal auraient cohabité dans la Drome

Les fractures observées sur ces pointes légères, caractéristiques d’un impact très violent, prouvent qu’elles étaient emmanchées dans le bois de la flèche et étaient propulsées à l’aide d’un arc. Ainsi la flèche pouvait transpercer la peau des animaux et même traverser l’animal de part en part. Toutefois les chercheurs ne savent pas dire si ces flèches ont pu servir lors de combats ou si elles étaient réservées à la chasse.

La science et la conscience, avec l’Humanité

Nous vous proposons cet entretien en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, qui porte haut les combats du monde de la recherche, partage ses découvertes. Et alimente aussi la réflexion sur les enjeux éthiques, politiques et sociétaux qui accompagnent le progrès scientifique.

Pour vous, des concentrés de savoirs : nous mettons à votre disposition le travail de notre rédaction, jeune et engagée, de 80 journalistes. Toutes nos informations exclusives, nos analyses, reportages et décryptages. Et un point de vue sur l’actualité que vous ne retrouverez pas ailleurs, auquel nous vous proposons d'accéder avec cette offre d'abonnement :

  • Pour seulement 9,90€ par mois, bnéficiez d'un accès illimité au site Humanité.fr et à l'application : toutes nos vidéos, chroniques, cartes interactives, analyses, grands entretiens, ainsi qu’aux plus de 500 000 articles dans nos archives !
  • Accédez au quotidien papier du vendredi/samedi dimanche en version numérique dès 21 heures 30 la veille, et chaque semaine à l'édition numérique de l'Humanité magazine 
  • Et l'abonnement est résiliable à tout moment en contactant notre service lectrices et lecteurs

Pour profiter de cette offre, rendez-vous ici !

SciencesPréhistoireArchéologie
Valeurs Actuelles

JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée

Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».

Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.

Pour Anne Hidalgo, c’est non

Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Источник заявил о риске остановки сердца у Костомарова при новой ампутации

Фигуристу Роману Костомарову потребуется новая ампутация, однако пока что его организм к этому не готов. Об этом 13 марта сообщил источник «Известий».

Бывший спортсмен находится на аппарате ИВЛ и не может дышать самостоятельно. В случае ампутации руки существует риск остановки сердца. Пока что организм сам борется с сепсисом, но он достаточно слаб для этого.

Врачи отмечают сильную худобу Костомарова, он не может сам поднять руки и шевелиться. Санитарам приходится каждые два часа менять ему положение, а на его кровати установлен противопролежневый матрас.

«Я горжусь знакомством с таким сильным и мужественным человеком» Как фигуристы, тренеры и чиновники поздравляют Романа Костомарова с днем рождения

При этом в состоянии фигуриста наблюдается положительная динамика. Если она сохранится, то его смогут снять с аппарата ИВЛ. Рука, которая вызывала много опасений у врачей, пока остается без изменений. В случае с кистью необходимо дождаться восстановления организма.

Ранее, 10 марта, источник «Известий» сообщил, что за последнее время состояние спортсмена значительно не изменилось. Врачам пока не удается остановить развитие сепсиса, из-за чего не исключена еще одна операционная чистка, однако ее масштаб пока не ясен.

Костомаров был госпитализирован 10 января. Перед этим он пожаловался на слабость и боли в груди. У него была диагностирована левосторонняя пневмония, которая, по некоторым данным, прогрессировала в двустороннюю.

В начале февраля из-за развившейся гангрены ему провели операции по ампутации стоп и кистей рук. Эти действия привели к остановке некроза. Также у него диагностировали сепсис и гематому головного мозга.

Кроме того, сообщалось, что у Костомарова наблюдаются проблемы с печенью из-за отека и большого количества лекарств.

5 марта стало известно, что фигурист постепенно приходит в себя, но при этом у врачей появилось подозрение, что у него снова начался сепсис, так как у него синеет рука. В связи с таким состоянием с Костомаровым будет работать психолог.

L'Humanité

Un guide féministe à soi

Nos recommandations culturelles

Édition Faisant suite au succès d’Un podcast à soi, sur Arte Radio, qui aborde l’avancement du féminisme ces dernières années, l’animatrice radio Charlotte Bienaimé retranscrit des témoignages de femmes dans un livre poignant.

Margot Bonnéry

Que devient le féminisme ? En 2017, peu avant le mouvement #MeToo, Charlotte Bienaimé a lancé Un podcast à soi sur Arte Radio, faisant résonner des témoignages intimes et forts de femmes qui se battent au quotidien pour leurs droits. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’épisodes sont disponibles gratuitement sur toutes les plateformes de streaming. Bien que la parole des femmes soit encore amoindrie dans la société et la sphère médiatique, ce podcast permet de l’entendre, de briser le silence, ce qui amène l’auditeur à se questionner sur sa propre manière de penser.

Intimité et expertise

Et pour que leurs mots ne soient pas oubliés, l’auteure en a fait Un livre à soi, rédigé à partir des vingt-cinq premiers épisodes, d’octobre 2017 à avril 2020. « En fabriquant ce livre, j’ai eu la sensation d’inscrire les histoires. De les fixer. Pour qu’elles ne soient pas effacées, effaçables. Nous avons besoin d’imposer nos récits (…) afin qu’ils soient pris au sérieux », souligne-t-elle en préface. Au cours de sa rédaction, Charlotte Bienaimé a suivi l’effervescence de #MeToo, « la nouvelle vague ­féministe, plus puissante chaque jour ». De la même manière que le podcast, elle retrace les témoignages de femmes en abordant divers sujets de société­ au travers du féminisme et des discriminations : lutte des classes, racisme, orientations amoureuses, parentalité, religion, grossophobie, sexualité, gynécologie… Quel est le quotidien de ces femmes ? Qu’ont-elles affronté pour arriver là où elles sont aujourd’hui ? Sans porter de jugement, Charlotte Bienaimé retrace leur parcours : de Florence, qui subit du sexisme ordinaire sur son lieu de travail, à Héloïse, stigmatisée parce que lesbienne et transgenre, en passant par Patricia, contrainte de jongler entre ses enfants et son travail. Tant de profils qui se débattent avec les contraintes imposées par la société.

Ce qui fait la particularité du livre – et du podcast – c’est l’abondance de sources féminines. Au-delà de ses mots en début de chapitre où elle s’interroge sur les sujets abordés,­ Charlotte Bienaimé mêle les témoignages de ces femmes aux paroles d’expertes, mais aussi aux poèmes et citations d’écrivaines. Un livre à soi est un guide, un manuel pour toute femme en quête de représentation qui n’ose pas se libérer de son carcan social. Mais c’est aussi un outil pour toute personne ne souhaitant pas perpétuer certaines formes de discrimination.

FéminismeArteLittératurepodcast
Valeurs Actuelles

Guy Savoy perd sa troisième étoile : Guide Michelin, la course au buzz ?

« Ce sont deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du Guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?

Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la sixième fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau, quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile juste avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.

“Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile”

Le guide rouge, qui aimerait continuer à faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de la troisième étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?

Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent, et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser abattre. Au contraire, ils vont rapidement rebondir, encouragés par les nombreux messages de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle.

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sur RTL une amie du chef, Roselyne Bachelot : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » Moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est indigné auprès de nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »

Malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent.

Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-même. N’oubliez jamais que, contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelles, un instant subjectif et singulier. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.

Il est loin le temps des récompenses discrètes décernées dans les cuisines de chaque chef par le guide. Aujourd’hui, il a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les marques de luxe.

Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, ce que l’on peut dire, c’est que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Presented by

Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Sponsored content

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

L'Humanité

Prisonnières dans leur pays et dans leurs foyers

Actu

Quatre générations de femmes afghanes témoignent auprès de la journaliste Solène Chalvon-Fioriti de leurs conditions de vie, encore plus sombres depuis la prise de pouvoir des talibans.

Victoria Fernandez

Une vie de peur, de misère et de brutalité. La journaliste Solène Chalvon-Fioriti a accédé au sombre quotidien des femmes afghanes. En entrant dans leur intimité, elle nous offre un récit bouleversant, inédit et précieux. Au travers de ces témoignages, quatre générations de femmes libèrent leur parole, étouffée depuis 1973. Une situation amplifiée depuis la prise de pouvoir par les talibans, le 15 aout 2021, qui a contraint la journaliste à quitter le pays il y a quelques mois.

Condamnées à vivre dans la peur et la domination masculine, ces femmes se cloîtrent dans leur maison pour se protéger et ne pas affronter leur société qui s’est totalement écroulée depuis 2021. Une dictature dans laquelle elles sont mariées de force et n’ont aucun droit, notamment celui de s’exprimer, d’étudier et de travailler au sein d’emplois publics et d’ONG. Leur corps est devenu la cible prioritaire du régime, au prétexte de vouloir protéger leur honneur. Ce qui induit absence totale de liberté et obéissance sans faille à la police religieuse, sous peine d’être victimes de châtiments cruels.

Face à la pression constante de ces hommes, le nombre de suicide d’Afghanes a explosé depuis 2021, selon l’ONU. Comme en témoigne ce documentaire, les plus courageuses d’entre elles refusent d’être effacées et de renoncer à leurs rêves. Silencieuses ou bruyantes, ces Afghanes sont prêtes à tout pour leur liberté, même à mourir si cela leur permet de vivre avec dignité et fierté : afin de combattre la déscolarisation forcée des jeunes filles, des classes clandestines se sont mises en place. L’UNICEF en recense 10000, qui pourraient constituer l’unique système éducatif pour ces adolescentes. Continuer de travailler malgré la peur est aussi une manière de lutter. De même, en profitant de l’impact des réseaux sociaux, certaines femmes se font entendre au cours de manifestations réprimées dans la violence la plus extrême.

Une violence omniprésente dans la société talibane, jusqu’au sein même de leur lieu de refuge. La journaliste met en avant qu’elles sont aussi les victimes des pères, des frères, des oncles et des belles-mères. Trahies, disent-elles, par la coalition occidentale qui s’est retirée progressivement du pays depuis 2021, la seule issue pour ces femmes est le tribunal islamique… ou d’abandonner leur vie et de fuir ailleurs cette horreur absolue.

documentairefrance 5Afghanistanviolences faites aux femmes
Известия (RUS)

Сборная России выступит в чемпионате Футбольной ассоциации Центральной Азии

Сборная России в июне примет участие в первом чемпионате Футбольной ассоциации Центральной Азии (CAFA). Об этом 13 марта сообщили ТАСС в пресс-службе Федерации футбола Таджикистана.

В турнире принимают участие страны, которые являются членами этой ассоциации: Таджикистан, Иран, Узбекистан, Кыргызстан, Туркменистан и Афганистан. Сборная России согласилась участвовать в турнире.

Восемь сборных разделят на две группы по четыре команды в каждой. Каждая проведет минимум по три матча. Победители двух групп сыграют в финале. Команды, которые станут вторыми, сыграют за третье место.

Турнир состоит в Бишкеке и Ташкенте с 9 по 21 июня.

До мая маяться: когда российский футбол вернется в УЕФА И почему заявление CAS об отстранении наших команд ничего не значит

В конце февраля 2022 года УЕФА и ФИФА отстранили российские клубы и сборные от участия в международных соревнованиях в связи с началом спецоперации России по защите Донбасса. В декабре исполком Российского футбольного союза несколько раз собирался для обсуждения вопроса перехода в Азиатскую конфедерацию, но решение так и не было принято.

France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

Presented by

Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Sponsored content

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

Valeurs Actuelles

Chez Francis

On l’avait connu chez Marius et Janette puis il est parti au Flandrin dix ans. Il revient ici pour diriger la brasserie qui occupe un des angles les plus chics de Paris, entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, avec vue sur la tour Eiffel. Si les lieux sont très prisés des touristes pour l’emplacement exceptionnel, déjà les fashionistas et les hommes d’affaires du triangle d’or de Paris sont de retour à la belle adresse. Celle-ci comprend un bar à l’ambiance intimiste et feutrée, qui accueillera bientôt un piano, une salle privatisable pour six personnes, une immense terrasse séduisante été comme hiver à toute heure, et une salle à manger qui se divise en plusieurs spots. Les 150 couverts, largement nappés, séduisent une clientèle variée, ce qui ajoute à l’intérêt du lieu.

Ici se décline une véritable culture gastronomique classique et authentique, et l’on craque pour le plateau de l’écailler, la pizzetta à la truffe, l’omelette au saumon d’Écosse, le “tigre qui pleure” émincé et mariné, la sole meunière, le foie gras de canard et, en dessert, le légendaire pain perdu ou le paris-brest léger, des incontournables de la maison. L’adresse est idéale, pour déjeuner comme pour dîner. Compter environ 65 euros à la carte ; le plat du jour (en semaine) est à 24 euros.

​Chez Francis, 7, place de l’Alma, Paris VIIIe . Tél. : 01.47. 20.86.83. chezfrancis-paris.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Disparition de l'architecte militant Roland Castro

Actu

L'architecte et militant politique Roland Castro, qui voulait "remodeler" les cités bétonnées des grandes villes, est décédé jeudi à l'âge de 82 ans, a annoncé sa fille Elisabeth Castro à l'AFP. "Il est mort paisiblement très entouré par la famille dans un hôpital parisien", a-t-elle précisé. On doit à Roland Castro la rénovation de la Cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, entre autres. Il signa également la Cité de la bande dessinée à Angoulême et la Bourse du Travail de la ville de Saint-Denis.

Il avait fait de sa vision de l'habitat un combat politique, social et sociétal. Toute sa vie, l'architecte-militant n'a cessé de mettre en avant le lien entre urbanisme et lien social, désireux de "convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société".

Les hommages se multiplient : "Légende de l'architecture et de l'urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration. Au revoir et merci, Roland", a tweeté le président Emmanuel Macron, à la demande duquel Roland Castro avait rédigé un rapport sur le projet du Grand Paris en 2018. "Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. (...) Paris lui rendra hommage", a réagi sur Twitter la maire de la capitale, Anne Hidalgo.

Né le 16 octobre 1940 à Limoges de parents juifs, Roland Castro vit ses premières années dans l'arrière-pays limousin, dans l'un des premiers maquis de la résistance. De ces quatre années, il gardera l'idée qu'il doit s'acquitter d'"une dette d'existence envers la France". Il deviendra donc bâtisseur de ce pays en partageant ses élans révolutionnaires au travers de deux passions : l’architecture et la politique. Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, il est porteur de valises pour le compte du FLN algérien, avant de rejoindre l'Union des étudiants communistes. Il finira par embrasser le maoïsme et la lutte révolutionnaire, bannière sous laquelle il militera en Mai 68. Dans les années 1970, il rencontre également la psychanalyse et Lacan.

En 1983, il co-fonde "Banlieues 89" avec son ami l'urbaniste Michel Cantal-Dupart. L'initiative remonte jusqu'à François Mitterrand, qui lui confie une mission interministérielle. Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. L'urbaniste accompagne alors les mairies aux grands ensembles populaires, et en particulier les villes de la "ceinture rouge" parisienne et des anciennes agglomérations ouvrières.

Un temps mitterrandien,  il retrouvera le PCF dans les années 1990 et en deviendra membre du conseil national lors de la "mutation" initiée par Robert Hue. Membre fondateur des Amis de l'Humanité en 1996, il participe à de nombreuses rencontres et initiatives en soutien à notre journal, toujours prêt à débattre pour refaire le monde, notamment au stand des Amis, à la Fête de l'Humanité.

L’architecte très engagé pour un habitat à visage humain, figure de mai 68, oscille alors entre la gauche de son cœur et l’attrait de travailler avec les différents pouvoirs, qu'ils soient mitterrandistes, sarkozystes puis macronistes. Roland Castro créé son propre parti, le "Mouvement pour l'Utopie Concrète", avec lequel il se lance dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires.

En 2008, Nicolas Sarkozy le nomme pour une mission pluri-discilinaire autour du Grand Paris... Dans la dernière période, il apporte son soutien à Emmanuel Macron et l'architecte militant se retrouve encore à pied d’œuvre sur le projet de Grand Paris.

Voici l'entretien qu'il nous avait accordé en 2007 dans lequel il revient sur sa vision de l’architecture.

« Retrouver l'esprit des années trente »

Roland Castro, architecte urbaniste, souhaite une grande politique urbaine dans l'esprit d'Henri Sellier, le créateur des cités-jardins à la française.

Vous êtes un amoureux des cités-jardins. C'est la preuve que l'on peut faire du logement social de qualité. Or, aujourd'hui le logement social est dévalorisé. Que pensez-vous du classement aux monuments historiques du square Dufourmantelle à Maisons-Alfort ?

Roland Castro. Le fait qu'on classe une cité ouvrière, une cité HLM, c'est la reconnaissance d'une histoire formidable, qui en France a une tradition jaurésienne. On a d'ailleurs beaucoup reproché à Jaurès de faire de belles choses pour les ouvriers, les guesdistes n'étaient pas pour qu'on s'occupe de la question du logement avant le grand soir. Le mouvement est porté par Henri Sellier, président de l'office HBM de la Seine, qui a fait bâtir dix-sept cités-jardins autour de Paris. Elles sont encore aujourd'hui formidables, même si on a dû les réaménager, améliorer le confort, agrandir des logements, etc. Ce sont des lieux où on célèbre le vivre ensemble, qui donnent un sentiment identitaire très fort. Celle de Suresnes par exemple donne un sentiment extraordinaire de complexité, avec son théâtre, son église, son habitat collectif et individuel... On observe aujourd'hui la trace des HBM autour de Paris. Les gens y bougent beaucoup moins, ils sont plus attachés à ces lieux qu'à des choses plus contemporaines qui sont désastreuses. C'est, à mon avis, une très grande leçon politique. On a su faire des cités HLM qui ne sont pas du tout les grands ensembles que l'on connaît, qui sont au contraire les lieux les plus valorisés des communes dans lesquelles ils sont situés.

Pourquoi aujourd'hui n'est-on pas capable de retrouver l'esprit des années trente ? Il n'y a pas de vraie volonté politique de logement social...

Roland Castro. Il n'y a pas de commande cultivée, portée par un projet politique. La gauche parle de quantité de logements sociaux, mais elle n'a pas de discours qualitatif. L'intelligence de l'aménagement urbain est laissé « à votre bon coeur, monsieur le maire ». Des maires ont une sensibilité urbaine, font un travail convenable avec des architectes pas trop bêtes, mais c'est hasardeux. On n'élit pas un maire pour son talent urbain. On fait des choses intéressantes pourtant. À Bobigny, le nouveau quartier en construction, même s'il ne s'agit pas d'une cité-jardin s'attache à cette tradition. Parce que le maire Bernard Birsinger avait adhéré au projet, il était sensible à ces questions. À Stains, on bâtit une nouvelle cité-jardin.

La grande question de la ville aujourd'hui, c'est la « démolition-reconstruction ». C'est la bonne politique ?

Roland Castro. Je pense que l'erreur est d'avoir intitulé cette politique « démolition-reconstruction ». Il aurait fallu inverser le sens et parler de remodelage. Je suis pour l'ANRU. Il y a enfin une base urbaine sérieuse pour la politique de la ville. Il existe un début de politique urbaine, même s'il n'y a pas clairement une grande politique urbaine. Une grande politique urbaine, ça voudrait dire qu'il n'y ait plus de logement moche, que les quartiers ne soient plus enclavés, et que tous les quartiers soient mis en réseau.

Est-ce qu'on peut construire aujourd'hui des cités-jardins comme dans les années trente ?

Roland Castro. On peut retrouver l'esprit des années trente, mais il faut que la question urbaine, qui n'est jamais une question d'actualité, devienne centrale. Il faudrait mettre la question des banlieues à chaque conseil des ministres, qu'on s'y acharne pendant dix ans. Il faudrait définir une politique sur la question urbaine, et voter une loi-programme comme on vote une loi de programmation militaire. On a le savoir-faire , on a fait le bilan des erreurs du mouvement moderne, on sait ce qu'il ne faut plus faire.

Entretien réalisé par J. M.

Roland CastroArchitecture
Известия (RUS)

ВС РФ уничтожили около 190 военных ВСУ на донецком направлении

Российские войска за сутки уничтожили около 190 военных Вооруженных сил Украины (ВСУ) на донецком направлении. Об этом в понедельник, 13 марта, сообщил официальный представитель Минобороны России, генерал-лейтенант Игорь Конашенков.

«На донецком направлении в результате активных действий подразделений Южной группировки войск, ударов авиации и огня артиллерии за сутки уничтожены до 190 украинских военнослужащих, три танка, две боевые бронированные машины, 14 автомобилей, а также гаубица «Мста-Б», — сказал он на брифинге.

Замедленные в действии: как наши артиллеристы разбивают земляные укрепления ВСУ Украинские потери в январе превысили 11 тыс. боевиков

Еще около 110 боевиков были уничтожены на краснолиманском направлении. Кроме того, как добавил Конашенков, до 60 украинских военнослужащих также уничтожены на южнодонецком и запорожском направлениях и свыше 20 — на херсонском.

«На южнодонецком и запорожском направлениях оперативно-тактической авиацией и артиллерией группировки войск «Восток» нанесено комплексное поражение подразделениям ВСУ в районах населенных пунктов Угледар Донецкой Народной Республики (ДНР), Полтавка, Гуляйполе и Щербаки Запорожской области», — доложил представитель Минобороны.

Всего, по его словам, за сутки Вооруженные силы России нанесли поражение 76 артиллерийским подразделениям ВСУ в 148 районах.

Днем ранее Конашенков сообщал об уничтожении свыше 220 украинских военных на донецком направлении. Помимо этого на купянском направлении за тот же период времени были поражены подразделения ВСУ в районах населенных пунктов Масютовка, Двуречная, Першотравневое Харьковской области и Новоселовское Луганской Народной Республики (ЛНР).

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

L'Humanité

Élise Lucet : « L’investigation ne doit pas être réservée à un public élitiste »

Actu

« Cash Investigation » souffle sa dixième bougie dans un documentaire anniversaire. Pour l’occasion, la cocréatrice et figure emblématique de l’émission revient sur ce qui a fait le succès de ce programme phare de France 2.

Yann Mougeot

Vous fêtez les dix ans de « Cash Investigation » avec un documentaire inédit. Quel regard portez-vous sur toutes ces années de travail à la tête de l’émission ?

C’est un sacré boulot, mais c’est tout de même passé très vite. « Cash Investigation », c’est d’abord un travail collectif, avec les réalisateurs, les monteurs, les rédacteurs en chef, les cadreurs, la production, les preneurs de son… C’est presque une famille, avec l’esprit qui va avec. Il y a plus de vingt ans, j’ai monté un premier magazine, « Pièces à conviction », avec Hervé Brusini. Avant cela, l’investigation n’existait pas à la télévision et tout le monde pensait que c’était une pratique réservée à la presse écrite. Nous avons prouvé le contraire, même si nous n’aurions jamais imaginé, à l’époque, qu’il pourrait exister un magazine tel que « Cash Investigation », en prime time, récurrent, et avec un si large public. Grâce, aussi, à d’autres programmes de France Télévisions, l’investigation a pleinement trouvé sa place sur le petit écran, et nous en sommes très heureux.

Médias. L’audiovisuel public, un trésor à conserver

De tels programmes pourraient-ils exister ailleurs que dans l’audiovisuel public ?

Jamais de la vie ! Il y a une véritable pression des annonceurs dans le privé. Nicolas de Tavernost, qui dirige le groupe M6, a même dit dans une interview qu’il refusait que ses salariés puissent dire du mal de ses clients à l’antenne. À France Télévisions, l’investigation fait désormais partie de l’ADN du groupe, avec une offre de programmes très importante. Pourtant, avec ce parti pris, le groupe a parfois perdu plusieurs millions d’euros à cause d’annonceurs fâchés par nos révélations. Mais notre présidente Delphine Ernotte a toujours préféré perdre des contrats plutôt que de ternir la réputation et l’intégrité de l’audiovisuel public. Elle ne nous a jamais mis la pression à ce sujet et ne nous l’a même jamais reproché. Chez nous, la liberté de la presse n’est pas qu’un mot creux.

 Les téléspectateurs sont des gens intelligents et si on leur explique correctement les choses, ils sont capables de tout comprendre,  des montages fiscaux compliqués aux réglementations sanitaires alambiquées.

Comment expliquez-vous la grande adhésion du public à « Cash Investigation », malgré des sujets souvent arides ?

Beaucoup nous reprochent notre ton humoristique et nos petites mises en scène. Mais c’est parce que nous voulons nous adresser à tout le monde, et pas seulement aux « CSP + ». Ma plus grande fierté, c’est de croiser de très jeunes téléspectateurs, parfois issus de milieux défavorisés, puis d’autres de 35, 65 ou 85 ans qui m’assurent tout comprendre de nos émissions. C’est ça, notre pari. Les téléspectateurs sont des gens intelligents et si on leur explique correctement les choses, ils sont capables de tout comprendre, y compris des montages fiscaux compliqués ou des réglementations sanitaires alambiquées. L’investigation est une aventure journalistique qui ne doit pas être réservée à un public élitiste.

Élise Lucet « L’investigation s’apprête à vivre des années difficiles »

Dans le nouvel épisode de « Cash Investigation », vous évoquez notamment les pressions subies au cours des dix années d’existence de l’émission…

Au début de « Cash Investigation », le travail juridique devait peut-être représenter 10 % de notre temps. Aujourd’hui, c’est plutôt le triple. Mais c’est aussi parce que nous sommes extrêmement scrupuleux sur cette question, ce qui participe à notre réputation. La multiplication des procédures judiciaires nous a obligés à nous spécialiser encore davantage sur les questions de droit de la presse. Ces derniers temps, il y a eu de nombreuses tentatives de procédures-bâillons, contre Mediapart, « Complément d’enquête », Disclose, « Envoyé spécial »… Mais c’est aussi à nous de nous mettre au niveau, et d’agir comme de vrais professionnels. « Cash Investigation » a dû faire face à douze procédures judiciaires et n’en a perdu aucune. Nous sommes devenus une vraie épine dans le pied pour ces entreprises qui pensaient ne faire qu’une bouchée de l’émission.

Lorsque nous dénonçons des dérives systémiques, le public a parfois l’impression que nous sommes contre le système tout entier, donc de gauche ou d’ultragauche. Or, ce n’est pas du tout notre propos.

Dans le film, vous prenez le temps de répondre aux critiques les plus fréquentes qui vous sont adressées. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de partialité ?

Lorsqu’on travaille sur des émissions comme « Cash Investigation », qui ne sont pas des émissions d’eau tiède, il y a toujours des critiques. Bien sûr, il faut d’abord les entendre, les écouter, les décrypter. Mais, comme notre travail dérange, on nous prête souvent des intentions et on nous colle des étiquettes sur le dos. Pourtant, nous ne sommes ni militants, ni politiciens, ni membres d’ONG. Nous sommes juste des journalistes qui tentons de faire émerger une vérité qui est souvent cachée. C’est notre boulot et rien d’autre. Il y a un amalgame parce que, lorsque nous dénonçons des dérives systémiques, le public a parfois l’impression que nous sommes contre le système tout entier, donc de gauche ou d’ultragauche. Or, ce n’est pas du tout notre propos. Certains ont essayé de me faire entrer en politique, parfois chez les écolos ou les insoumis, d’autres fois au Parti socialiste. C’est plus rare avec la droite ou l’extrême droite, je le reconnais. Mais, de fait, nous sommes tous très clairs là-dessus : nous sommes des journalistes et rien que des journalistes. Notre boulot s’arrête lorsque l’information est dévoilée. Après, les citoyens, syndicats ou personnalités politiques peuvent s’en emparer pour faire bouger les choses s’ils le souhaitent.

Avec Élise Lucet, l’indépendance défendue sans relâche

Avec « Cash Investigation », vous avez acquis un statut très singulier dans le paysage médiatique français…

C’est plutôt malgré moi. Je pense que le public a été frappé de voir la gentille dame qui présentait le journal télévisé depuis des années changer de ton. Il y a un petit côté Dr Jekyll et Mr Hyde. Pour autant, lorsque nous avons lancé « Cash Investigation », avec Laurent Richard et Jean-Pierre Canet, il n’était pas prévu que mon positionnement journalistique y devienne aussi central. Mais, objectivement, cela fonctionne d’abord grâce au travail des équipes avec qui je prépare mes interviews. Derrière chacune d’elles, il y a plusieurs mois d’enquête. Alors, quand je pars en interview, mes collègues ont déjà tellement bossé qu’il est hors de question que je les déçoive. Je ne veux pas non plus décevoir les téléspectateurs, dont je porte la voix face à ceux que j’interroge.

Une décennie d’enquêtes d’intérêt général

 

Cash Investigation : 10 ans de révélations /France 2 / jeudi 16 mars / 21 h 10

Dix ans, ça se fête, surtout lorsque toutes ces années ont été investies au profit de l’intérêt général. Alors l’équipe de « Cash Investigation » a organisé une grande fête pour célébrer l’anniversaire de l’émission. De cette bamboche, les journalistes Mathieu Robert et Sophie Le Gall ont tiré la scène d’ouverture du 60e épisode de « Cash Investigation ». Ils y dressent d’abord le bilan de cette belle aventure collective, commencée en avril 2012. Puis les questions et remarques des téléspectateurs sont mises à l’honneur. L’équipe de l’émission répond aux critiques, s’ouvre sur ses sources et ses méthodes. Surtout, les journalistes de l’émission profitent de cet épisode spécial pour revenir sur leurs révélations les plus marquantes et rouvrir certaines enquêtes. L’enseigne Lidl, pointée du doigt par « Cash Investigation » en 2017, a-t-elle vraiment amélioré les conditions de travail de ses employés ? Où en est la lutte contre la fraude fiscale, dénoncée à de multiples reprises dans l’émission ? Les industriels de la charcuterie nous prennent-ils toujours pour des jambons ? Des questions qui trouvent leur réponse dans cet épisode unique, riche en informations mais aussi en clins d’œil aux téléspectateurs les plus fidèles.

Élise lucetfrance 2journalismeenquête
Valeurs Actuelles

Afeela EV, Honda épouse Sony

PHILOSOPHIE

​C’était au salon CES de Las Vegas, en janvier dernier, Honda et Sony révélaient le nom de leur marque automobile conjointe ou coentreprise : Afeela. L’appellation place le “ressenti” ( « to feel ») au cœur la “mobilité”, dixit le marketing. C’est que les deux grandes marques japonaises ne s’associent pas pour faire de la figuration. Sony a déjà présenté deux concepts, les Vision-S 01 et 02, qui attestent de son appétit pour la voiture électrique autonome ou presque. Son expertise ? L’électronique évidemment, l’analyse de données, le numérique. Voici donc l’inventeur du Walkman et de tant d’autres produits cultes associé à un expert de la mobilité et même de la mutation automobile, de l’intégration des moteurs, des batteries, de la gestion des volumes et des espaces ou de l’aérodynamique, entre autres. Sony et Honda, sur le papier, c’est le mariage parfait.

​CONCRÉTISATION

​Le premier fruit de cette association est le prototype d’Afeela EV (EV pour electric vehicle, “véhicule électrique”), dont les lignes ont été très commentées à “Vegas” cette année. Il a les proportions d’une Hyundai Ioniq 6, autant dire celles d’une berline de belle taille. Eh oui, l’avenir se doit d’être fluide ! Les SUV, tant prisés aujourd’hui, sont ils vraiment condamnés ? Cette Afeela arrondit les angles, sa poupe loge un aileron mobile, ses poignées de porte escamotables affleurent pour limiter la prise au vent. Sa barre éclairée sous le capot avant masque maints dispositifs pour communiquer avec d’autres usagers de la route ; véhicules, cyclistes, piétons… Pas moins de 45 capteurs et autres caméras, radars et “lidars” (télémètre laser infrarouge) sur cette machine pour veiller au grain et vous conduire en toute sérénité sur les rivages de la conduite autonome de niveau 3 (sans lâcher le volant).

​TECHNIQUE

​“Intérieur minimaliste, expérience maximum”. Dans l’habitacle, le style épuré à l’extrême vous saisit. On se croirait aux commandes d’un engin de l’espace, avec ce volant de spider semblable à celui des dernières Tesla. Et puis, il y a cette dalle numérique immense occupant toute la largeur de la planche de bord, pour tout affi cher, les informations de conduite, de confort, le multimédia et ce que voient les camé-ras qui remplacent les rétroviseurs. L’architecture électrique devrait repo-ser sur une batterie de l’ordre de 80 kilowattheures. Autonomie imaginable : 600 kilomètres. Transmission AWD, donc intégrale avec un moteur par essieu. Produite aux États-Unis, l’EV sera lancée en 2025, mais l’Europe ne la verrait pas arriver avant 2027.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

Presented by

Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
L'Humanité

Outrage à la mémoire de Manouchian

Actu

Pierre Chaillan

La fresque en hommage à Mélinée Manouchian, dans le 20e arrondissement de Paris, a été odieusement vandalisée le week-end dernier, quelques jours après l’hommage qui lui a été rendu le 21 février avec le dépôt de gerbe en présence de l’ambassadrice d’Arménie. « Dans la perspective d’une entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, les vieux démons aux relents fascistes refont surface », ont regretté l’Union culturelle française des Arméniens de France et l’Association de défense des valeurs de la Résistance. De nombreux élus ont fait part de leur émotion. Le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias a condamné « un acte détestable qui démontre que le combat en faveur des étrangers morts pour la France est loin d’être gagné ». Et de conclure : « Nous ne lâcherons rien. » Une plainte a été déposée.

Известия (RUS)

Польские военные вытеснили в Белоруссию группу из 12 беженцев

Польские пограничники силой вытеснили в Белоруссию группу из 12 беженцев, среди которых было пятеро детей. Об этом в понедельник, 13 марта, сообщили в пресс-службе белорусского Государственного пограничного комитета (ГПК).

Инцидент на польско-белорусской границе произошел в ночь на понедельник. В Погранкомитете отметили, что часть беженцев была избита и пострадала после применения слезоточивого газа.

«Беженцы рассказали, что в Польше их несколько раз жестко избивали из-за отказа следовать в Белоруссию, а также применяли слезоточивый газ. Все несколько дней, проведенные в Польше, люди ничего не ели. <...> Несмотря на тяжелые травмы, этих людей доставили к границе и, вытащив из машин, заставили двигаться в Белоруссию», — сказали в пресс-службе.

Среди беженцев белорусские пограничники обнаружили двух мужчин, которые не могли самостоятельно передвигаться из-за переломов. С их слов, удары наносились телескопической металлической дубинкой. На место незамедлительно была вызвана медицинская бригада. Пострадавших доставили в каменецкую районную больницу для дальнейшего обследования и лечения.

Заборная война: почему Польша решила отгородиться от Белоруссии К патрулированию границы Варшава привлекла военнослужащих

В последние недели на границе Белоруссии и Польши скопились несколько тысяч мигрантов. В связи с этим польские власти усилили охрану границ и пресекают попытки нелегалов проникнуть на территорию страны, обвиняя Минск в миграционном кризисе. В Белоруссии в свою очередь отвергают эти обвинения, заявляя, что Польша насильно выдворяет мигрантов на территорию республики.

Ранее, в декабре 2022 года, Государственный погранкомитет Белоруссии также зафиксировал попытку насильственного вытеснения группы беженцев из Польши. Для этого польские силовики использовали калитку «для пропуска животных» в заграждении. Многие из беженцев были истощены и обессилены. В ведомстве отмечали, что фактически люди были брошены польской стороной в критических погодных условиях, создающих реальную смертельную угрозу их жизни. При этом в ЕС никак не отреагировали на проводимую польскими властями бесчеловечную политику в отношении беженцев.

Кроме того, как сообщали в Погранкомитете, польские силовики не пускают волонтеров, медиков и представителей СМИ в 200-метровую приграничную полосу на границе с Белоруссией для сокрытия от общественности своих незаконных действий и реальных событий на границе.

Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

{{ scope.legend }}

Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

Daily newsletterReceive essential international news every morning

Subscribe

Take international news everywhere with you! Download the France 24 app

.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
L'Humanité

Comment stopper la hausse des prix alimentaires ? (1/2)

Le débat

Frappant notamment les plus modestes, l’inflation actuelle appelle, au-delà des discours lénifiants et des effets d’annonce, des actes forts et une attitude responsable et volontariste des pouvoirs publics. Avec Sophie Bezeau Directrice du Mouvement de défense des exploitants familiaux et Christian Khalifa Président d’Indecosa-CGT

Jérôme Skalski

Certaines centrales d’achat continuent leurs pratiques habituelles comme si de rien n’était, voire profitent de la situation pour spéculer.

La fin des négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs a abouti à des hausses du prix des marchandises achetées aux industriels avoisinant les 10 %. Le pic de l’inflation alimentaire est attendu au mois de juin ! Le marché des matières premières est devenu un marché très lucratif pour les spéculateurs.

Dans ce contexte d’inflation, certaines centrales d’achat continuent leurs pratiques habituelles comme si de rien n’était, voire profitent de la situation pour spéculer en augmentant fortement leurs marges déjà importantes et faire encore plus d’argent facile sur le dos des consommateurs et des agriculteurs, ce qui est un scandale ! Elles ont déclaré ne pas vouloir aider les paysans et préfèrent privilégier les importations pour casser les prix.

Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) dénonce haut et fort avec acharnement les pratiques de ces centrales d’achat qui continuent de racketter les producteurs et les consommateurs.

Le président de la République a appelé les distributeurs lors de sa visite au Salon de l’agriculture à « faire un ­effort sur leurs marges ».

Le Modef demande le blocage des prix sur toute la chaîne de production pour une période de six mois, l’interdiction de vente à perte et de rendre obligatoire et permanent le double affichage des prix agricoles (prix à la production et prix de vente aux consommateurs) »

Le discours d’Emmanuel Macron est ambitieux mais le Modef attend des actes forts. Nous exigeons d’étendre l’application d’un coefficient multiplicateur sur l’ensemble des produits alimentaires introduits par la loi du 23 février 2005 relative au développement des territoires ruraux pour toutes les productions agricoles.

Le dispositif ne concerne aujourd’hui que le secteur des fruits et légumes ! Il suffit que M. Bruno Le Maire et M. Marc Fesneau aient le courage politique pour déclencher ce mécanisme. Le principe du coefficient multiplicateur est simple : l’État fixe un coefficient, sous la forme d’un taux légal à ne pas dépasser, entre le prix d’achat au fournisseur et le prix de vente au consommateur.

Ce taux s’applique à la chaîne des différents intermédiaires, prise dans son ensemble, et non pas à chacun d’entre eux. Les prix à la consommation sont eux aussi protégés dans la mesure où le mécanisme interdit aux intermédiaires de dépasser un certain niveau de prix à la ­revente finale.

Le Modef demande la mise en place du coefficient multiplicateur plafond et permanent pour tous les produits agricoles pendant quatre mois, le blocage des prix sur toute la chaîne de production pour une période de six mois, l’interdiction de vente à perte, qui doit être élargie aux agriculteurs de sorte que les centrales d’achat ne puissent pas acheter aux producteurs à un prix inférieur aux coûts de production, de rendre obligatoire et permanent le double affichage des prix agricoles (prix à la production et prix de vente aux consommateurs), de rémunérer le travail des paysans par la mise en place d’un prix garanti par l’État, d’augmenter la taxe sur les transactions financières à 0,5 % et d’en instaurer une au niveau de l’Union européenne.

La situation dramatique actuelle appelle des mesures immédiates et concrètes allant vers la création d’une Sécurité sociale de l’alimentation.

Pour l’association de consommateurs agréée, Information et défense des consommateurs salariés (Indecosa-CGT), le droit à une alimentation quantitativement et qualitativement adéquate ainsi que financièrement accessible au plus grand nombre fait naturellement partie des droits économiques et sociaux fondamentaux.

Or, les prix alimentaires ont fortement progressé (+ 13,85 % sur un an à fin février 2023, à comparer à une inflation globale estimée par l’Insee à 6,2 % sur la même période) et devraient progresser encore très significativement dans les prochains mois.

« Un collectif d’organisations porte le principe de mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. Il s’agit de sanctuariser un budget pour l’alimentation de 150 euros par mois et par personne et de l’intégrer au régime général de la Sécurité sociale. »

Comment stopper l’augmentation des prix alimentaires ? Maîtriser la hausse des prix alimentaires est un impératif absolu. La précarité alimentaire explose. Près de 7 millions de personnes ont été contraintes de recourir à l’aide alimentaire en 2020, selon une étude du Secours catholique. Les jeunes de moins de 25 ans représentent plus de 50 % des bénéficiaires des repas des Restos du cœur.

Cette situation dramatique, souvent associée à une malnutrition et une surconsommation de nourriture industrielle, a des implications sanitaires (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires…). Si l’aide alimentaire demeure indispensable et doit être renforcée en période de forte inflation, elle ne contribue en rien à la régulation des prix en faveur d’une alimentation saine et écologique.

L’idée de multiplier, sur un plus grand nombre de produits alimentaires, l’application du taux de TVA le plus faible ne garantit pas non plus une baisse des prix. On se souvient du précédent de la baisse du taux de TVA dans la restauration, décidée par Sarkozy, qui n’a globalement profité ni aux salariés du secteur, ni aux consommateurs.

Un collectif d’organisations porte le principe de mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation. Il s’agit de sanctuariser un budget pour l’alimentation de 150 euros par mois et par personne et de l’intégrer au régime général de la Sécurité sociale. Tout comme pour la Sécurité sociale à son origine.

Pour les initiateurs de ce projet, 150 euros par mois et par personne, c’est la garantie pour tous, y compris les plus précaires, d’accéder à une alimentation choisie et de qualité. Indecosa-CGT estime qu’il s’agit là d’un projet résolument social et novateur. Il est nécessaire de débattre de sa faisabilité avec tous les acteurs de la société afin qu’il ne soit pas détourné de son objectif premier, ni récupéré par l’industrie agroalimentaire.

Nous proposons cinq mesures pour l’accès à une alimentation saine de qualité pour tous. Un véritable étiquetage des produits et la mise en place du Nutri-Score partout en France et en Europe. Un encadrement strict des produits transformés. La mise en place d’une véritable norme « circuits courts ».

Il faut également mettre fin aux dispositions de la loi Egalim. Enfin, il faut mettre en place une politique nationale et européenne assurant notre souveraineté alimentaire. De manière immédiate, nous demandons la mise en œuvre d’un panier anti-­inflation élargi, fixé par l’État, qui couvre les besoins des consommateurs, ainsi qu’un chèque alimentation pour tous.

Pour aller plus loin

modef.frindecosa.frInflationcrise économiquePanier anti-inflation
Valeurs Actuelles

Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

El País (ESP)

SANS TITRE

He crecido bajo el techo del bar Collado, la casa de comidas que regentó mi familia durante 84 años. Me licencié en psicología y trabajé durante más de una década como consultor analizando tendencias sociales y hábitos de consumo para decirle a las grandes marcas cómo conectar con el corazoncito de los consumidores. Cansado de alimentar al demonio capitalista, decidí volver a mis raíces, a aquello que tanto odié de adolescente y que ahora adoro: dar de comer y beber a la gente del barrio. Desde mi vuelta al otro lado del mostrador, he observado la aparición de un nuevo tipo de usuario -que no necesariamente cliente, como veremos más adelante-: las personas que montan su oficina en ellos.

La primera vez que escuché el término “nómada digital” la imagen que me vino a la cabeza fue la de un señor de treinta y tantos con su barba bien cepillada y un cabello con tirabuzones despreocupados sentado frente a una pantalla. Enfundado en un taparrabos de piel de perro Akita y con la mirada abducida por las llamas psicodélicas de la chimenea de Netflix, se cargaba de energía pensando en su próximo asentamiento.

Más tarde me enteré de que Estonia fue uno de los primeros países en ofrecer residencia electrónica y una identidad digital para brindar acceso al entorno empresarial del país. De este modo, todo aquel que se autodefina como ciudadano del mundo puede terminar una “presen” mientras se come un sándwich de espadín ahumado y disfruta de las vistas a la Raekoja Plats teniendo como campamento base la Unión Europea; y el planeta Tierra.

Una publicación compartida de Brunch Sabio Infante Barcelona (@sabioinfante)

Pero no todo es de color de rosa en este universo líquido donde la vida fluye a la velocidad que desaparece tu suciedad por el desagüe. No, amigos. Solo unos pocos privilegiados tienen la suerte, y la habilidad, de poder responder emails recostados sobre flamencos hinchables mecidos por las cálidas aguas que rodean las Bahamas.

La gran mayoría de la working–autonomous&precarium–class tiene que ingeniárselas todos los días para encontrar un metro y medio de mesa y convertirla en su oficina. Son personas que no pueden –o no quieren– pagar un coworking. Aunque cueste creerlo, existe un colectivo de currelas independientes a los que no les gusta trabajar en un cubo de cristal mientras al otro lado hay un grupo de seres humanos en mallas practicando yoga.

Así pues, como observador desde los dos lados de la barra, he detectado diferentes perfiles de héroes anónimos que, día tras día, salen de sus madrigueras en busca de una oficina. Cargados con su MacBook Air y una botella de agua reutilizable dentro de su mochila Ölend, pretenden comerse un pedazo de este mundo al que definen como “glocal” destrozándose las cervicales desde la silla de un bar.

Estos son los principales perfiles de nómadas que usan el bar como oficina:

SandwiChezianos: hay un tipo de autónomo que solo frecuenta establecimientos de la cadena SandwiChez. Llegan al local cuando el suelo todavía huele a recién fregado y el personal se está preparando para el servicio. Su objetivo es pillar la mejor mesa, aquella que se encuentra más alejada del mostrador para evitar el murmullo del desfile de clientes que pasan por caja. Pueden pasarse nueve horas allí sentados habiendo consumido tan solo un miserable café con leche. Se rumorea que algunos se llevan el táper de casa y comen sin esconderse demasiado. Lo más inquietante es que parece que el valor de marca de esta cadena sea este: ven a trabajar a nuestro garito. Lo único que vas a consumir es nuestra electricidad.

Una publicación compartida de SandwiChez (@sandwichezbarcelona)

Guionistas: son más de tarde. Cualquier bar les sirve mientras tenga WiFi y cerveza. Beben como si tuviesen un hijo en la cárcel a la vez que miran series en una tablet y escriben en una libreta ENRI de tapa blanda. De vez en cuando sueltan carcajadas con las que disparan mocos involuntarios al personal, pero les da igual. Para ellos no hay nadie más en ese lugar.

Diuréticos: buscan cafeterías con una gran variedad de tés e infusiones. Se caracterizan por pedir repetidas veces que les rellenen la taza con agua caliente para exprimir al máximo las hierbas. Sonríen más de lo que deberían y hablan demasiado bajo. Si están pasando por una jornada muy dura deciden hacer las paces con los azúcares, su principal archienemigo, para comerse un trozo de alguna tarta de fantasía. Siempre cargan con una esterilla de color lila y una toalla de microfibra del Decathlon.

Predators: son los que generan más estrés al personal de hostelería. Entran al local solos y hablando en inglés muy alto por los airpods con alguien que, por supuesto, se encuentra al otro lado del mundo. Se quedan parados en la barra mirando fijamente al camarero mientras siguen mencionando “briefings” y “budgets”, como si los ojos del dependiente les teletransportasen directamente con ese canguro de Australia con la que están hablando. No se les ocurre pensar que la persona de la barra puede sentirse confusa al tener a alguien delante hablándole en inglés sobre marketing digital.

Todo se solucionaría con un pequeño gesto señalando a sus oídos y un “perdona, dame un segundo” gesticulado con los labios. Algo que nunca pasa. A veces la llamada es tan larga que entran y salen varias veces del bar sin realizar un pedido. Cuando cuelgan no se disculpan y reclaman su consumición como si la hubiesen encargado hace media hora. Se mueven en bicicleta Brompton y son tan afortunados que jamás se la han robado.

¿Tú a mí me oyes bien?: reunirse es su movida. Van de Zoom en Zoom y cancelan reuniones por culpa de otras reuniones. La mayoría son boomers o millennials viejos que reivindican ese modo de vida tan improductivo e ineficiente de cuando el dinero brotaba del asfalto como níscalos en otoño. Se quejan constantemente de la mala conexión del local y no se cortan en pedir a los camareros que bajen la música. Su presencia ocupa todo el espacio sonoro y acaparan la atención de los parroquianos que hay en la barra.

Una publicación compartida de Roche Communications (@rochecom)

Cuando quedan de forma presencial con clientes, les reciben en la puerta del bar como el que abre la puerta de su casa y acompaña a sus invitados al salón. Son ese tipo de personas muy dinámicas que suavizan su adicción a la cafeína pidiendo un flat white en vez un café con leche con doble carga a las seis de la tarde.

Empáticos: cualquier camarero u hostelera estará de acuerdo con que es el mejor perfil con el que te puedes encontrar al otro lado de la barra. Empiezan con café y cruasán, siguen con ensalada y rigatoni al pesto y acaban con un trozo de tarta de zanahoria y un rooibos de vainilla. Se caracterizan por no querer perturbar la dinámica del local, hasta el punto de compartir los datos de su teléfono para no gorronear WiFi. Son agradecidos y educados.

La elegancia se mide por la capacidad de adaptarse a cada lugar y situación. Si eres un freelance sin oficina que necesita salir de casa para currar, recuerda quién eres y a dónde vas a trabajar.

France24 - Monde

Oscars 2023 : "Everything Everywhere All At Once" triomphe lors de la 95e cérémonie

Publié le : 13/03/2023 - 02:28Modifié le : 13/03/2023 - 05:23

FRANCE 24 Suivre Loïc PIALAT

La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once" a dominé, dimanche à Hollywood, la cérémonie des Oscars en remportant sept statuettes dorées, dont celle du meilleur film. La performance des acteurs Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan a également été saluée. Le film allemand "À l'Ouest, rien de nouveau" s'est imposé comme l'autre révélation de la soirée.

La 95e cérémonie des Oscars s'est ouverte, dimanche 12 mars à Los Angeles, avec un survol d'avions au-dessus d'Hollywood, un clin d'œil à "Top Gun" de Tom Cruise. Mais c'est un autre film qui a raflé une vague de statuettes dorées.

La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once", où s'entrecroisent un trou noir en forme de bagel et des sex toys utilisés comme nunchakus, a été couronnée de succès. Le grand favori de la soirée, en lice dans 11 catégories, a obtenu l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, attribués à Daniel Kwan et Daniel Scheinert.

Ce long-métrage, mélange de science-fiction, d'action et de comédie, raconte les aventures d'une mère de famille américaine d'origine chinoise transportée dans des univers parallèles pour sauver le monde et sa famille.

La performance de ses acteurs a également été récompensée. Michelle Yeoh, qui y incarne le personnage principal, remporte ainsi l'Oscar de la meilleure actrice. L'acteur vietnamien Ke Huy Quan, révélé à l'âge de 12 ans dans "Indiana Jones et le Temple Maudit", repart avec l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour son incarnation de mari un peu gauche au potentiel insoupçonné. L'actrice américaine Jamie Lee Curtis a, de son côté, décroché le meilleur second rôle féminin pour son rôle de contrôleuse fiscale aigrie.

Avec son casting majoritairement asiatique, ce long-métrage loufoque s'impose comme un symbole pour Hollywood, souvent critiqué ces dernières années pour son manque de diversité.

Jamie Lee Curtis reçoit son Oscar

Jamie Lee Curtis accepts the Oscar for Best Supporting Actress for her performance in 'Everything Everywhere All At Once.' #Oscars95 pic.twitter.com/1H3tJEmgGF

March 13, 2023

Le film a également été salué pour son scénario original et son montage, soit un total de 7 récompenses.

Un Oscar pour le film pacifiste "À l'Ouest, rien de nouveau"

Aux côtés de ce rouleau compresseur, l'adaptation en allemand de "À l'Ouest, rien de nouveau", chef d'œuvre pacifiste du romancier Erich Maria Remarque sur les horreurs de la Première Guerre mondiale, ne repart pas bredouille. La production de Netflix a été sacrée meilleur film international. Le long-métrage a devancé ses concurrents "Argentina 1985", "Close", "EO" et "The Quiet Girl".

Le film a également reçu les Oscars pour la meilleure musique originale, les décors et la photographie.

Brendan Fraser a, lui, signé un retour inespéré à Hollywood en remportant l'Oscar du meilleur acteur pour sa puissante interprétation dans le drame "The Whale", de Darren Aronofsky, dans lequel il incarne un professeur obèse reclus et tourmenté par le chagrin.

Brendan Fraser a remporté l'Oscar du meilleur acteur

Brendan Fraser accepts the Best Actor Oscar for his incredible performance in 'The Whale' #Oscars #Oscars95 pic.twitter.com/ofuc00ckv3

March 13, 2023

De son côté, "Navalny", qui relate l'empoisonnement du leader de l'opposition et militant anti-corruption russe Alexeï Navalny, s'est vu décerner le prix du meilleur documentaire.

"Pinocchio par Guillermo del Toro", une version sombre du célèbre livre pour enfants qui se déroule dans l'Italie des années 1930, a remporté l'Oscar du meilleur film d'animation.

Au début de la cérémonie, moins mouvementée que la précédente, l'humoriste et présentateur Jimmy Kimmel n'a pas hésité à plaisanter sur la fameuse gifle de Will Smith de l'an dernier, encore dans tous les esprits et que la production aimerait faire oublier. "Si quoi que ce soit d'imprévisible ou violent arrive pendant la cérémonie, faites ce que vous avez fait l'année dernière : rien", a-t-il lancé.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Oscars : la comédie "Everything Everywhere All At Once" mène la course aux nominations

Après avoir giflé Chris Rock, Will Smith interdit de toute cérémonie des Oscars pour dix ans

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie

France24 - Monde

🔴 En direct : HRW inquiète du sort des orphelins ukrainiens, "violents combats" à Bakhmout

Publié le : 13/03/2023 - 08:42Modifié le : 13/03/2023 - 08:59

FRANCE 24 Suivre

L’Ukraine est devenue en 2022 la troisième destination d’armement dans le monde, recevant massivement l’aide occidentale. Ses soldats se préparent, lundi, à une contre-offensive dans la région de Bakhmout. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine sur notre page.  

  • 11 h 24 : début d'une réunion entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier

 De hauts responsables russes et des Nations unies se rencontrent lundi à Genève pour discuter du renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars. 

Le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, est arrivé sur place peu avant 11 h, le visage fermé, et a refusé de faire des commentaires auprès des journalistes. La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, doit en principe également participer aux discussions

  • 10 h 30 : tirées par l'Ukraine, les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont quasiment doublé en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi. 

Avec une envolée de 93 % sur un an, les importations ont aussi augmenté du fait de la hausse des dépenses militaires de plusieurs Etats européens comme la Pologne et la Norvège, qui devrait encore accélérer, selon cette étude faisant référence.

  • 8 h 40 : de "violents combats" pour le centre de Bakhmout 

De "violents combats" avec les forces russes sont en cours pour le centre de Bakhmout, a indiqué le commandant de troupes terrestres ukrainiennes, informations confirmées du côté russe. 

Les Russes "attaquent depuis plusieurs directions" pour "avancer vers les quartiers centraux", a indiqué Oleksandr Syrsky, cité par le centre de presse de l'armée. "Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats", lui a fait écho Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner. 

  • 7 h 02 : Human Rights Watch s'inquiète des conséquences de la guerre sur les orphelins ukrainiens 

Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch (HRW) exprime son inquiétude à l'égard des orphelins et des enfants placés ukrainiens. L'ONG appelle Kiev à réformer "urgemment" son système de prise en charge de ces enfants.

"La guerre a signifié que de nombreux enfants placés dans centres ont dû s'abriter dans des sous-sols lors de bombardements, sans électricité ni eau courante, pendant des semaines", écrit HRW en préambule de ce rapport. Selon cette organisation de défense des droits humains, "des dizaines d'orphelinats ukrainiens ont été endommagés ou détruits" depuis le début de l'invasion russe, il y a plus d'un an, et "de nombreux enfants ont été évacués massivement", à l'intérieur de l'Ukraine, mais aussi vers l'étranger, en premier lieu vers la Pologne voisine.

Dans ces conditions, HRW appelle le gouvernement ukrainien à mettre en œuvre "d'urgence" les "réformes promises sur son système institutionnel de prise en charge des enfants" orphelins et placés. L'organisation demande ainsi à plus et à mieux "suivre et évaluer" les enfants concernés, dont certains souffrent de traumatismes psychologiques importants.

  • 1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). 

"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va selon toute vraisemblance mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.

À elle seule, l'Ukraine a concentré 31 % des importations d'armement en Europe et 8 % des échanges mondiaux, selon des données transmises par le Sipri à l'AFP dans le cadre de son rapport annuel.

Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent notamment environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.

Avec AFP et Reuters

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

LE FIL DU 10 MARS

Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

LE FIL DU 9 MARS

Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

France24 - Monde

Le nouveau Premier ministre chinois fustige la "répression" américaine visant son pays

Publié le : 13/03/2023 - 07:20

FRANCE 24 Suivre

"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer", a appelé lundi le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang. Lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination, il a dénoncé "l'encerclement" et la "répression" de son pays par Washington.

Le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang a dénoncé lundi 13 mars "l'encerclement" et la "répression" de son pays par les États-Unis, dans un contexte de tensions exacerbées avec la première puissance mondiale.

"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer. Si nous coopérons, nous pouvons accomplir de grandes choses", a affirmé devant la presse Li Qiang, ajoutant que "l'encerclement et la répression ne sont pas une solution". 

Il y a une semaine, le président chinois Xi Jinping avait lui aussi parlé en ces termes des tensions géopolitiques avec Washington, lors d'une session parlementaire à Pékin.

Bataille autour des semi-conducteurs

La Chine et les États-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires.  Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois.

Les deux puissances s'opposent par ailleurs sur d'autres dossiers – Taïwan, le traitement des musulmans ouïghours, le commerce ou encore Hong Kong.

Sur fond de tensions avec Washington, Xi Jinping a de nouveau souligné lundi la nécessité de renforcer la sécurité nationale. "La sécurité est le fondement du développement, tandis que la stabilité est une condition préalable à la prospérité", a affirmé Xi Jinping à l'occasion de son premier discours depuis sa reconduction vendredi à la tête de la Chine

"Grande muraille d'acier"

À cette fin, il est nécessaire de "promouvoir pleinement la modernisation de la défense nationale et des forces armées, et de faire de [l'armée] une Grande muraille d'acier qui protège efficacement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement", a insisté Xi Jinping dans un discours prononcé lors de la clôture de la session annuelle du Parlement.

Le président chinois a par ailleurs fustigé les "forces extérieures" qui s'ingèrent dans le dossier taïwanais. Le pouvoir communiste considère l'île comme une province de la Chine qu'il n'a pas encore réussi à rattacher au reste du territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

La Chine désapprouve le rapprochement à l'œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis, qui fournissent depuis plusieurs décennies à l'île un soutien militaire face à Pékin.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre

Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président

France24 - Monde

Retraites: la droite plus que jamais courtisée, des blocages persistent

Publié le : 13/03/2023 - 12:40

Paris (AFP) – Le gouvernement, déterminé à ne pas recourir à l'article 49.3, était plus que jamais lundi à la merci des voix de droite pour faire adopter sa réforme des retraites. L'épilogue parlementaire se profile et la mobilisation semble s'essouffler même si des blocages persistent.

"Aujourd'hui, on ne voit pas pourquoi il faudrait utiliser le 49.3", a assuré Gabriel Attal, le ministre délégué aux Comptes publics, sur France Inter. "Si chacun est cohérent avec les engagements, les déclarations qu’il a faites devant les Français (...) il y a une majorité pour voter le texte".

Un discours également martelé sur LCI par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran: ce n'est pas "un outil qu'on aurait dans la poche, prêt à dégainer".

Etre obligé d'avoir recours à cet article serait perçu comme un signe politique ravageur, susceptible d'attiser les tensions sociales. D'autant que, sur cette réforme très controversée, le gouvernement a déjà choisi de restreindre à 50 jours le débat au Parlement et de dégainer au Sénat un outil lui permettant un vote bloqué sur l'ensemble du texte.

Dans ce contexte inflammable, après le feu vert samedi du Sénat en faveur du projet du gouvernement, la chasse aux voix reste cruciale pour l'exécutif.

"Je ne vais pas vous sortir le calcul précis" des voix espérées, a indiqué Olivier Véran.

Dans le camp de la majorité (Renaissance, Horizons et Modem), "s'il nous manquait des voix, ce serait véritablement anecdotique, on a les conditions pour qu'il ne nous (en) manque pas", a-t-il assuré, malgré les réticentes affichées par plusieurs parlementaires.

Mais l'incertitude régnait toujours sur le vote de plusieurs députés LR.

Et les tractations vont se poursuivre pendant cette semaine décisive: mercredi, elles battront leur plein en commission mixte paritaire (7 députés et 7 sénateurs) dans l'espoir qu'Assemblée nationale et Sénat tombent sur un accord, qui devra être ensuite validé jeudi.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'hésite pas à mettre la pression sur son ancienne formation, Les Républicains. "Ce serait lunaire d'avoir un parti qui vote un texte au Sénat et qui ne le vote pas à l'Assemblée nationale", a-t-il souligné sur franceinfo.

Il a aussi rappelé que certaines concessions sur les carrières longues faites aux LR sous l'impulsion du député Aurélien Pradié pourraient ne pas se retrouver dans le texte final.

Selon une source au sein de l'exécutif, Matignon devrait réunir en fin d'après-midi les parlementaires de la majorité pour préparer le terrain.

"Aveu d'échec"

Du côté des oppositions, l'éventuel recours au 49.3 serait en tout cas considéré comme un casus belli. Des discussions sont déjà en cours pour déposer "des motions de censure", a averti sur franceinfo le député centriste (LIOT) Charles de Courson.

Ce serait un "terrible aveu d'échec de ce gouvernement", a mis en garde le président du groupe écologiste au Sénat, Guillaume Gontard, le patron de la CFDT Laurent Berger, dénonçant "une forme de vice démocratique".

Sur le front social, la mobilisation s'est essoufflée samedi, septième journée d'actions organisée par l'intersyndicale.

Et les Français, toujours majoritairement hostiles à la réforme, sont désormais convaincus qu'elle sera votée et appliquée, d'après les derniers sondages.

La circulation des trains est "en nette amélioration", mais reste perturbée sur la plupart des lignes, a indiqué la direction de la SNCF. Trois TGV Inoui et Ouigo sur cinq devraient circuler et le trafic sera "fortement perturbé" au niveau régional, avec un TER sur deux en moyenne.

La grève se poursuit dans plusieurs raffineries notamment celle d'Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer et de PétroIneos de Lavera(Bouches-du-Rhône).

Une incertitude pèse en revanche sur la poursuite du mouvement dans celle de TotalEnergies en Normandie, la plus importante de France, et celle de Feyzin (Rhône).

En attendant, des monticules de poubelles s'entassaient dans plusieurs villes de France. A Paris, 5.400 tonnes de déchets restaient non ramassées dimanche, selon la mairie.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Publicité: les influenceurs devront respecter les mêmes règles que les médias traditionnels

Publié le : 13/03/2023 - 12:28Modifié le : 13/03/2023 - 12:26

Paris (AFP) – Les influenceurs qui font de la publicité sur les réseaux sociaux seront soumis aux mêmes règles que les médias traditionnels, a indiqué lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Info.

Il faut "que les influenceurs soient soumis aux mêmes règles auxquelles vous êtes soumis à la radio, à la télévision, dans les médias traditionnels", a répondu le ministre à une question d'une journaliste de France Info.

Par exemple, "lorsque vous avez un placement de produits d'alcool, ou d'autres placements de produits, il faut que les mentions légales apparaissent sur les sites des influenceurs, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui", a illustré Bruno Le Maire.

Après une concertation sur la régulation des influenceurs à laquelle avaient participé près de 19.000 personnes en janvier sur le site make.org, une "réunion conclusive" est prévue lundi 20 mars à Bercy avant une conférence de presse sur le sujet, a appris l'AFP auprès du ministère.

"Nous souhaitons aussi donner un statut à ces influenceurs pour qu'ils soient mieux protégés", a ajouté le ministre de l'Economie qui veut également "renforcer les contrôles pour nous assurer que le net, ce n'est pas le Far West".

Pour autant, le dispositif qui sera présenté lundi prochain visera à "protéger les influenceurs, certainement pas à les stigmatiser".

Bruno Le Maire a enfin estimé que le rappeur Booba avait "raison" de "rappeler qu'il y a des dérives".

Booba avait accusé l'an dernier Magali Berdah, papesse des influenceurs, de promouvoir des arnaques.

© 2023 AFP

France24 - Monde

Tennis: Paire gagne un challenger au Mexique, son premier titre en quatre ans

Publié le : 13/03/2023 - 12:26

Paris (AFP) – Benoît Paire a remporté dimanche le tournoi challenger de Puerto Vallarta, au Mexique, une petite résurrection pour le Français puisqu'il s'agit de son premier titre en quatre ans.

Tête de série N.5 et 209e joueur mondial au moment de débuter le tournoi, l'Avignonnais s'est imposé en trois sets, 3-6, 6-0, 6-2, lors de la finale contre le Japonais Yuta Shimizu, 167e à l'ATP.

Paire a ensuite posté sur Instagram des images filmées depuis le court du feu d'artifice qui a célébré sa victoire, avec ce commentaire "gracias".

Et il a ajouté une photo montrant une boîte de pizza posée sur ses jambes, sur le lit de sa chambre, devant la télévision allumée: "Voilà comment je fête mon titre!! J'ai bien changé", s'amuse-t-il, en référence aux soirées arrosées dont il était coutumier.

Alors que le gratin du tennis mondial se trouve à Indian Wells, en Californie, pour un tournoi ATP 1000, Benoît Paire n'a croisé aucune tête d'affiche à Puerto Vallarta, sur la côte Pacifique.

Mais le Français âgé de 33 ans a tout de même dû écarter cinq adversaires au total, dont quatre en trois sets, avant de décrocher ce 7e titre en challenger.

Il est par ailleurs lauréat de trois titres sur le circuit principal, le dernier à Lyon, un tournoi ATP 250, en mai 2019, qui était son dernier trophée.

Grâce à cette victoire finale au Mexique, Benoît Paire gagne 40 places dans la hiérarchie mondiale, à la 169e place. Encore loin, il est vrai, de ce qui fut son meilleur classement, en 2016 (18e).

© 2023 AFP

France24 - Monde

La BBC réintègre son présentateur star Gary Lineker après le tollé provoqué par sa suspension

Publié le : 13/03/2023 - 12:24

Londres (AFP) – La BBC a annoncé lundi le retour à l'antenne de l'ex-footballeur Gary Lineker, l'un des plus célèbres présentateurs du groupe, dont la suspension vendredi après un tweet contre le gouvernement avait déclenché une vague de protestations.

"Gary est un élément important de la BBC et je sais à quel point la BBC compte pour lui, et je me réjouis qu'il présente notre émission le week-end prochain", a déclaré le directeur-général de la BBC, Tim Davie dans un communiqué.

Gary Lineker, 62 ans, présentateur de "Match of The Day", émission de football très populaire, avait été mis à pied après avoir critiqué sur Twitter un projet de loi du gouvernement conservateur visant à empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni, un projet décrié jusqu'à l'ONU.

Il avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas dissimilaire à celui utilisé par l'Allemagne dans les années 1930".

Ces propos ont été vivement critiqués par le gouvernement et les journaux conservateurs.

Le groupe audiovisuel, qui a érigé l'impartialité en "priorité", a décidé vendredi "que (Gary Lineker) allait se retirer de la présentation de Match Of The Day jusqu'à ce que nous ayons un accord clair avec lui sur son utilisation des réseaux sociaux".

Mais cette suspension a provoqué un tollé. Elle a entraîné le bouleversement des programmes sportifs de la BBC à la télévision et à la radio. Plusieurs consultants d'émissions de football, tels que les anciens internationaux anglais Ian Wright et Alan Shearer, ont décidé de se retirer de leurs programmes par "solidarité".

Le hashtag #BoycottBBC est devenu tendance sur Twitter.

"Une dernière réflexion"

Lundi, Tim Davie a présenté ses excuses. "Tout le monde reconnaît que cette période a été difficile pour le personnel, les collaborateurs, les présentateurs et, surtout, nos téléspectateurs", a-t-il écrit dans un communiqué.

"L'impartialité est importante pour la BBC. C'est aussi important pour le public. La BBC s'est engagée à respecter l'impartialité qui est dans sa Charte et s'est engagée pour la liberté d'expression", a-t-il écrit.

Le directeur du géant de l'audiovisuel public a annoncé une enquête menée par un expert indépendant sur les directives en matière d'utilisation des réseaux sociaux, et notamment sur la manière dont les règles s'appliquent aux présentateurs ne travaillant pas sur l'actualité.

Ce communiqué cite également Gary Lineker, qui se dit "heureux" qu'une solution ait été trouvée. "Je soutiens cette enquête et j'ai hâte de retourner à l'antenne", a-t-il ajouté.

Sur Twitter, où il est suivi par près de 9 millions de personnes, il a remercié les personnes qui l'ont soutenu durant "ces jours surréalistes".

"Je présente le sport sur la BBC depuis près de trente ans et je suis extrêmement fier de travailler avec le meilleur et le plus juste des médias au monde", a-t-il ajouté.

Il s'est permis "une dernière réflexion": "Aussi difficiles qu'aient pu être les derniers jours, ce n'est tout simplement pas comparable au fait de devoir fuir sa maison pour échapper à la persécution ou à la guerre et chercher refuge dans un pays lointain".

Gary Lineker, 48 buts sous le maillot de l'Angleterre jusqu'à sa retraite en 1994, a répété après son tweet polémique de mardi qu'il assumait complètement ses propos.

Surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière - il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune -, il a l'habitude d'exprimer ses positions politiques sur les réseaux sociaux, notamment contre le Brexit et pro-migrants.

Le nouveau projet de loi, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été critiqué par les associations de défense des droits humains et par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile".

© 2023 AFP

France24 - Monde

Viols en Ukraine : documenter l’horreur

Publié le : 13/03/2023 - 12:21

Anthony SAINT-LÉGER Suivre

Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, la justice travaille à recenser les crimes de guerre et notamment les viols perpétrés par des soldats russes. Pour Ilioné Schultz, journaliste et coréalisatrice du reportage "Viols en Ukraine, documenter l’horreur", une coproduction France 24 et la chaîne Parlementaire, invitée de France 24, "témoigner face à notre caméra, ça fait partie de leur reconstruction, de leur chemin vers la justice". Témoignage.

France24 - Monde

Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

Publié le : 11/03/2023 - 15:00Modifié le : 11/03/2023 - 22:50

FRANCE 24 Suivre

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé, samedi, que les Russes se trouvaient à un tout petit peu plus d'un kilomètre du centre de Bakhmout, une ville qu'ils tentent de prendre depuis l'été. Dans le même temps, au moins trois personnes ont été tuées et deux autres blessées dans une frappe russe à Kherson, ont annoncé samedi les autorités ukrainiennes, deux jours après des tirs d'artillerie meurtriers. Voici le fil du 11 mars.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici. 

  • 20 h 48 : l'avancée russe à Bakhmout pourrait s'accompagner de lourdes pertes, selon des responsables britanniques

Si les forces russes affirment se trouver près du centre de Bakhmout, une ville qu'ils tentent de prendre depuis l'été, leur assaut sera difficile à tenir sans lourdes pertes, ont déclaré samedi des responsables militaires britanniques.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé qu'"au cours des quatre derniers jours", le groupe Wagner avait "pris le contrôle de la plus grande partie de l'est" de Bakhmout. "Les forces ukrainiennes contrôlent l'ouest de la ville et ont démoli des ponts-clés au-dessus de la rivière" qui la traverse, a souligné ce ministère.

  • 20 h 36 : le chef de l'Église orthodoxe russe fait appel de l'expulsion de l'Église de Kiev

Le patriarche Kirill, chef de l'Église orthodoxe russe, a demandé samedi au pape François et à d'autres chefs religieux de persuader l'Ukraine de mettre fin aux mesures de répression prises à l'encontre d'une branche de l'Église historiquement alignée sur la Russie. Vendredi, Kiev avait ordonné à l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC) de quitter le complexe monastique où elle est basée.

>> À lire aussi : Le patriarche Kirill, un chef de l’Église orthodoxe russe très politique

  • 14 h 20 : les Russes proches du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

Les Russes se trouvent actuellement à un tout petit peu plus d'un kilomètre du centre de Bakhmout, une ville que les troupes de Moscou tentent de prendre depuis l'été, a affirmé samedi le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine.

"C'est le bâtiment de l'administration municipale, le centre administratif de la ville", a-t-il déclaré, pointant du doigt, du toit d'un bâtiment, un autre édifice dans ce qu'il a dit être Bakhmout.

>> À lire aussi : La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

  • 13 h 40 : Londres appelle les sponsors olympiques à soutenir une interdiction des athlètes russes aux JO

Le gouvernement britannique a demandé aux sponsors des Jeux olympiques, dont Coca-Cola et Samsung, de prendre parti pour une interdiction des athlètes russes et biélorusses à Paris l'année prochaine, un moyen pour Londres de faire pression sur le Comité international olympique (CIO) à un an et demi des Jeux.

Le CIO a esquissé fin janvier une feuille de route pour réintégrer Russes et Biélorusses, exclus du sport mondial depuis l'invasion de l'Ukraine il y a plus d'un an, sous drapeau neutre à condition qu'ils n'aient "pas activement soutenu la guerre en Ukraine".

  • 13 h 15 : au moins trois morts et deux blessés dans une frappe russe à Kherson

Au moins trois personnes ont été tuées et deux autres blessées dans une frappe russe à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé samedi les autorités, deux jours après des tirs d'artillerie meurtriers.

"On a appris que trois personnes avaient été tuées et deux blessées sur le site d'une attaque ennemie sur l'autoroute (qui relie) Mykolaïv à Kherson", a indiqué sur Telegram Oleksandre Prokoudine, le chef de l'administration militaire régionale de Kherson.

>> À voir aussi : Ukraine : la ville de Kherson, libérée mais toujours en guerre

  • 12 h 51 : l'Iran dit avoir finalisé le contrat d'achat d'avions Sukhoï Su-35 avec Moscou

L'Iran a annoncé avoir finalisé avec la Russie le contrat d'achat d'avions de combat Sukhoï Su-35, a indiqué un média officiel, en dépit de la mise en garde des États-Unis contre la coopération militaire entre Téhéran et Moscou. L'agence n'a pas fourni plus de détails sur le contrat, mais l'Iran et la Russie sont en discussion depuis des années pour la livraison à Téhéran d'avions de combats russes.

  • 11 h 09 : le groupe paramilitaire russe Wagner veut recruter

Le groupe paramilitaire russe Wagner, qui subit de lourdes pertes à Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé vendredi l’ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie. Au total, 30 000 soldats russes auraient été tués, blessés ou capturés depuis juillet 2022, selon les renseignements de Kiev et de Washington.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le Débat de France 24

Contre-offensive en Ukraine : Volodymyr Zelensky persiste face aux frappes massives de la Russie

LE FIL DU 10 MARS

Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

"Le Verdun ukrainien"

La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

France24 - Monde

La bataille de Bakhmout, enjeu symbolique ou stratégique ?

Publié le : 09/03/2023 - 07:26Modifié le : 09/03/2023 - 16:28

Marc DAOU Suivre

Les combats font rage depuis plusieurs mois entre l’armée ukrainienne et les mercenaires de l’organisation paramilitaire Wagner pour prendre contrôle de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine. Selon l'OTAN, la ville semble en passe de tomber entre les mains des Russes. Retour sur les enjeux de cette bataille sanglante.

"Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la cité devenue épicentre des combats dans le Donbass, s'est félicité mercredi le chef de l'organisation paramilitaire russe Evguéni Prigojine.

Malgré la défense acharnée des Ukrainiens depuis le début de la bataille, en août, cette ville de l'est est menacée d'encerclement après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes. Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a dit, mercredi 8 mars, ne pas "exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours". "Cela ne reflète pas nécessairement un quelconque tournant de la guerre", a-t-il précisé. "Mais cela souligne que nous ne devons pas sous-estimer la Russie. Nous devons continuer à soutenir l'Ukraine".

Selon Moscou, la capture de la ville permettrait "de nouvelles opérations offensives en profondeur".

Ces dernières semaines, l’armée ukrainienne s’est retrouvée en difficulté après des gains territoriaux russes autour de Bakhmout. Soledar est tombée en janvier, puis Krasna Gora en février et, enfin, début mars, Iaguidné, située aux portes de la ville.

"Bakhmout, le Verdun ukrainien"

Depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022, la bataille de Bakhmout est la plus longue et la plus meurtrière, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps dans cette ville en grande partie détruite. Les mercenaires de Wagner sont en première ligne pour mener cette attaque. Et ce, au prix d'un bilan humain considérable, de l'aveu même d'Evguéni Prigojine.

Mi-février, ce dernier avait déclaré que "Bakhmout ne sera pas prise demain, parce qu'il y a une forte résistance, un pilonnage, le hachoir à viande est en action".

Début mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé à demi-mot Moscou d’envoyer ses hommes à une mort certaine. "La Russie ne compte pas du tout ses hommes, les envoyant constamment à l'assaut de nos positions", avait-il déclaré.

 

 

Certains experts n’hésitent pas à comparer cette féroce bataille à celle de Verdun, qui a décimé les troupes françaises et allemandes entre février et décembre 1916 dans l'est de la France. Ces combats de tranchées furent les plus meurtriers de la Première Guerre mondiale.

"On parle de Verdun d'abord parce que les Russes, essentiellement l’infanterie mal formée de Wagner, sont là-bas pour saigner l’armée ukrainienne. En réponse, les Ukrainiens font la même chose", selon le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française aux Nations unies.

"Il s’agit d’une bataille sanglante pour les deux côtés, explique Scott Lucas, professeur de politique internationale à l'Université de Dublin. Ne disposant pas de divisions mécanisées, Wagner envoie des vagues humaines pour essayer de briser la résistance ukrainienne en infligeant de nombreuses pertes aux deux côtés".

Un responsable militaire de l'OTAN cité cette semaine par CNN a confié que les troupes russes ont perdu au moins cinq militaires pour chaque soldat ukrainien tué en défendant Bakhmout. Il a précisé que cette estimation repose sur les indications des différents services de renseignements des pays de l'alliance.

Un enjeu symbolique ?

Pour les experts, l’enjeu de cette bataille est principalement symbolique – cette ville de 70 000 habitants n’aurait pas une haute valeur stratégique d’un point de vue militaire.

Volodymyr Zelensky, qui s'était rendu sur place en décembre 2022, avait juré de défendre cette ville-forteresse "aussi longtemps que possible".

"Il y a une dimension symbolique pour les deux camps, soit à conquérir, soit à préserver Bakhmout, qui est une ville martyre, estime Guillaume Lasconjarias, historien militaire et professeur à Paris-Sorbonne. Les deux camps font des sacrifices alors même qu’il y a une interrogation sur l’utilité stratégique de la ville".

Selon Guillaume Lasconjarias, "il y a une nécessité pour les uns et des autres d’obtenir un effet". Pour les Ukrainiens par exemple, il s’agit de "garantir la continuité du soutien de leur propre opinion publique et des opinions publiques occidentales en montrant que ce sont les armes occidentales qui aident à faire la différence, mais que celle-ci ne tient qu’au courage et à la résistance des soldats ukrainiens. C’est tout le message de Volodymyr Zelensky".

Alors que les rumeurs d'un retrait allaient bon train la semaine dernière, le président ukrainien a ordonné le 6 mars à l'armée ukrainienne de renforcer la défense de la ville. L'Institute for the Study of War, un think thank basé à Washington, a récemment estimé dans une note que la défense de Bakhmout restait en fait "stratégiquement sensée", car elle "continue d'épuiser les effectifs et les équipements russes".

"Bakhmout, c’est la guerre de Prigojine"

Côté russe, il s’agit de clamer victoire, quel qu’en soit le prix, alors que la bataille a mis en lumière les tensions entre l’armée russe et le chef de la milice Wagner. Evguéni Prigojine a accusé à plusieurs reprises la hiérarchie de l’armée russe de ne pas livrer suffisamment de munitions à ses hommes. S’agit-il d’une stratégie orchestrée par le Kremlin pour garder à distance et contrecarrer les plans d’un chef, dont la milice a pris trop d’envergure, tout en infligeant des pertes aux Ukrainiens ?

>>> À voir : pour Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner, Prigojine est "un malade"

"Bakhmout, c’est la guerre de Prigojine qui veut démontrer qu’il fait mieux que l’armée russe qui n’a enregistré aucune victoire depuis l’été", expliquait récemment le général Dominique Trinquand.

"En apparence, il s’agira d’une victoire, mais après avoir investi énormément de ressources et d’hommes sur une ville qui n’est pas vraiment stratégique pour la suite du conflit, constate Scott Lucas. La prise de la ville sera symbolique pour eux car ils n’ont pas enregistré de victoire significative depuis le mois de juillet et la prise de la province de Louhansk. Ils ont même perdu des territoires après des contre-offensives ukrainiennes dans le sud et l’est".

Scott Lucas souligne que les Russes voulaient à tout prix une victoire pour marquer le premier anniversaire de l'invasion russe, le 24 février. " Celle-ci devait s'appeler Bakhmout, mais cela n’est jamais arrivé".

Quelles conséquences aurait la chute de Bakhmout ?

La chute de Bakhmout laisserait "la voie libre" à l'armée russe dans l'est de l'Ukraine, selon Volodymyr Zelensky.

Après Bakhmout, les Russes "pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre" pour eux "vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il averti dans un entretien à la chaîne américaine CNN diffusée le 8 mars. Une perspective à laquelle les Ukrainiens semblent préparés.

Le conseiller le plus proche du président ukranien, Mykhaïlo Podoliak, a déclaré lundi qu'il y avait "un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait". Ce qui laisse entendre que ce point de fixation sur le front n’a pas empêché l’armée ukrainienne d’avancer ses pions ailleurs.

Mykhaïlo Podoliak a même précisé que "la défense de Bakhmout a atteint ses objectifs" en épuisant les forces russes et en donnant du temps à l'armée ukrainienne pour former "des dizaines de milliers de soldats pour préparer une contre-offensive". Une manière de relativiser un éventuel retrait tactique limité dans les prochains jours.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 4 MARS

À Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Reportage

Ukraine : à Bakhmout, la survie sous les bombes

France24 - Monde

Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington

Publié le : 13/03/2023 - 00:16Modifié le : 13/03/2023 - 00:36

FRANCE 24 Suivre

Pyongyang a tiré dimanche, au large de la ville côtière de Sinpo, deux missiles de croisière depuis un sous-marin, a annoncé lundi l'agence nord-coréenne KCNA. Ces tirs sont intervenus quelques heures en amont des exercices militaires entre les forces américaines et sud-coréennes.

La Corée du Sud et les États-Unis ont débuté, lundi 13 mars, leurs plus importantes manœuvres militaires conjointes en cinq ans, malgré les menaces de la Corée du Nord, qui a annoncé quelques heures plus tôt avoir tiré deux missiles de croisière depuis un sous-marin.

Pyongyang a déclaré que son tir visait à vérifier ses "moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces", tout en critiquant les exercices "Freedom Shield" entre les forces américaines et sud-coréennes. Prévus pour durer au moins dix jours, ces exercices ont pour objectif de lutter contre les menaces croissantes de la Corée du Nord.

Selon KCNA, le tir a eu lieu au large de la ville côtière de Sinpo, à l'est de la Corée du Nord. L'armée sud-coréenne, citée par l'agence Yonhap, a déclaré avoir détecté le lancement d'un seul missile non spécifié, sans donner de détails. KCNA assure que l'exercice a été couronné de succès, les missiles ayant atteint leurs cibles désignées et non spécifiées au large de la côte est de la péninsule coréenne.

Selon l'agence, ce tir exprime "la position invariable" de la Corée du Nord face à une situation dans laquelle "les impérialistes américains et les forces fantoches sud-coréennes avancent de manière de moins en moins dissimulées dans leurs manœuvres militaires contre la RPDC", la République populaire démocratique de Corée.

Le tir d'essai a également permis de "vérifier la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces".

Un "complot" des États-Unis

Les plus importantes manœuvres conjointes entre la Corée du Sud et les États-Unis depuis cinq ans, "Freedom Shield", débutent lundi pour au moins dix jours. Ils impliquent des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et conduire une campagne de stabilisation dans le Nord", a décrit l'armée sud-coréenne.

L'état-major interarmées sud-coréen a insisté sur le fait que ces exercices sont "défensifs (et) se fondent sur un plan opérationnel conjoint".

Tous les exercices de ce type suscitent la colère de Pyongyang qui les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire. Le régime nord-coréen met régulièrement en garde contre une action "écrasante" en réponse à ces manœuvres.

En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et a conduit une nombre record d'essais balistiques en violation de résolutions de l'ONU. Vendredi, KCNA a rapporté que Kim Jong Un avait ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Pyongyang accuse Washington de chercher à compromettre leur relation

Réunion-clé sur l'agriculture en Corée du Nord, qui souffrirait de "graves" pénuries alimentaires

La Corée du Nord teste quatre missiles de croisière dans la mer du Japon

France24 - Monde

Le Nicaragua menace de suspendre ses relations avec le Vatican

Publié le : 13/03/2023 - 07:30

FRANCE 24 Suivre

Après que le pape François a qualifié de "dictature grossière" le régime du président Daniel Ortega, le gouvernement du Nicaragua a assuré dimanche qu'il envisageait de suspendre ses relations avec le Vatican.

Le Nicaragua encore un peu plus isolé sur la scène internationale ? Le pays envisage de suspendre ses relations avec le Vatican, a déclaré dimanche 12 mars le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères après que le pape François a estimé que ce pays d'Amérique centrale était "une dictature grossière".

"Devant des informations diffusées par des sources liées à l'Église catholique, le gouvernement de réconciliation et d'unité nationale de notre Nicaragua bénie et toujours libre précise qu'une suspension des relations diplomatiques est envisagée entre l'État du Vatican et la République du Nicaragua", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le pape François avait ainsi qualifié le régime du président Daniel Ortega dans un entretien au quotidien argentin Infobae. "Avec tout le respect, je n'ai pas d'autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d'un déséquilibre", a-t-il ajouté dans ce journal.

"C'est comme si on voulait instaurer la dictature communiste de 1917 ou l'hitlérienne de 1935", a poursuivi le pape. "Ce sont des dictatures grossières".

La "mafia" du Vatican

Le président nicaraguayen Daniel Ortega avait lui estimé fin février qu'une "mafia" au sein du Vatican décidait de l'élection du pape et des hauts responsables religieux.

"Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique (...) afin que le pape soit également élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non la mafia qui est organisée là-bas au Vatican", avait déclaré Daniel Ortega.

Cette diatribe du président nicaraguayen intervenait plus d'une semaine après une déclaration du pape François qui s'était dit "préoccupé" et "attristé" par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Álvarez et l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.

Le 9 février, le gouvernement de Daniel Ortega a libéré 222 prisonniers politiques, les a expulsés vers les États-Unis et déchu de leur nationalité nicaraguayenne. 

L'évêque Rolando Álvarez, détenu depuis août 2022, a refusé d'être extradé et a été condamné dès le lendemain à 26 ans d'emprisonnement, notamment pour "conspiration et diffusion de fausses nouvelles". 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Entretien de France 24

Bianca Jagger, défenseure des droits humains, appelle le pape à "condamner" le régime au Nicaragua

Le Nicaragua se retire de l'OEA et expulse l'organisation de Managua

Au Nicaragua, Cristiana Chamorro, principale opposante de Daniel Ortega, écope de huit ans de prison

France24 - Monde

Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement

Publié le : 12/03/2023 - 15:46Modifié le : 12/03/2023 - 19:14

FRANCE 24 Suivre

Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté dimanche en Grèce à la suite de l'accident de train le plus meurtrier qu'ait connu le pays, accentuant la pression sur le gouvernement. 

La colère ne redescend pas en Grèce. Des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans la rue dimanche 12 mars pour réclamer des comptes au gouvernement, après l’accident de train qui a coûté la vie à 57 personnes fin février

À l'appel de plusieurs syndicats et partis politiques, quelque 12 000 manifestants se sont rassemblés à Athènes et 5 000 sont descendus dans les rues de Thessalonique, la deuxième ville du pays, selon le décompte de la police.

"Nous ne pardonnerons pas" 

Dans la capitale, les manifestants ont occupé la place Syntagma, à proximité du Parlement, avec des banderoles où était écrit "Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas" et "Nous serons les voix de tous les morts". 

La collision entre deux trains survenue le 28 février à Tempé, à environ 350 km au nord d'Athènes, a coûté la vie à 57 personnes. 

"C'est la colère et la rage qui m'ont fait venir ici", a déclaré Markella, une personne de 65 ans vivant à Athènes et qui n'a pas souhaité donner son nom.  

"Nous sommes désespérés. On ne sait pas quoi dire, quoi faire, tout ce qu'on peut faire, c'est participer à la manifestation", a dit de son côté Alexandros, 26 ans, sous couvert lui aussi d'anonymat. 

La police a fait état dans un communiqué d'un "incident isolé", "un petit groupe" qui a "jeté des billes, des pierres et d'autres objets" sur des agents, sans faire de blessés. Dix personnes ont été arrêtées. 

Quatre responsables des chemins de fer sont poursuivis à la suite de cet accident, qui a mis en lumière les problèmes chroniques du réseau ferroviaire grec. 

La démission du Premier ministre réclamée 

L'accident, qui a touché surtout des jeunes, a suscité des manifestations massives contre le gouvernement conservateur alors que se profilent avant juillet des élections générales. 

La plus grosse manifestation s'est déroulée mercredi, avec 65 000 personnes dans les rues pour réclamer des comptes au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis

Sa démission a été réclamée par des protestataires. Il avait été critiqué pour avoir initialement pointé une "erreur humaine" due à un chef de gare, l'un des quatre employés poursuivis. 

Mais les syndicats ont depuis longtemps alerté sur le manque de personnel dans les chemins de fer et les retards pris dans la modernisation des systèmes de sécurité. 

Le ministre grec des Transports a démissionné après l'accident et Kyriakos Mitsotakis a cherché à apaiser la colère de l'opinion publique en présentant des excuses répétées et en promettant une enquête transparente. 

Depuis des semaines, la presse grecque bruisse de rumeurs sur la date du scrutin, le 9 avril étant jusqu'ici le plus souvent retenu par les observateurs. Mais la plupart des analystes estiment désormais que les élections devraient se tenir plus tard, peut-être fin mai. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Catastrophe ferroviaire en Grèce : des poursuites contre trois autres employés des chemins de fer

Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues

Grèce : la catastrophe ferroviaire, enquête "prioritaire" pour la Cour suprême

France24 - Monde

Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24

Publié le : 06/03/2023 - 15:11Modifié le : 06/03/2023 - 15:58

Wassim NASR Wassim NASR

Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, est parvenu en exclusivité à envoyer ses questions à l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, stratégie d'expansion vers le Golfe de Guinée... notre chroniqueur décrypte et met en contexte les réponses du chef de l'organisation terroriste.

C'est une intervention rarissime. L'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, a accepté de répondre aux questions de Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, après près d'un an de tractations.

Vétéran du jihad, l'Algérien est l'un des fondateurs de l’ancêtre d'Aqmi, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Haut cadre de l'organisation et personnalité médiatique, il a succédé en 2020 à Abdelmalek Droukdel, son chef historique, tué par l'armée française au nord du Mali lors d'une opération héliportée.

Au cours de cet échange exclusif, le chef terroriste s'est plus particulièrement attardé sur son pays natal, considéré comme une cible par Aqmi. "Il est ici dans le déni de la situation très grave d'Aqmi en Algérie, qui est sous pression", analyse Wassim Nasr, qui rappelle que de nombreux cadres de l'organisation ont été tués ou arrêtés par les autorités. "Ce qui explique aussi le choix de descendre plus au Sud, vers le Mali".

Concernant les menaces qui pourraient peser sur le territoire français, Abou Obeida Youssef al-Annabi a assuré que les objectifs d'Aqmi et du Jnim étaient "locaux" mais s'est montré plus évasif sur les attaques qui viseraient des expatriés français.

Selon le chef d'Aqmi, le départ de l'opération Barkhane est "une victoire" pour son organisation. "Cependant, on sait que ce départ est surtout lié à l'arrivée des mercenaires de Wagner et aux tensions avec les autorités maliennes", décrypte Wassim Nasr. "Pour lui, la France et la Russie sont dans le même sac et le combat contre les forces qu'il qualifie de 'coloniales' sera le même".

Confirmation de la détention d'Olivier Dubois

Le chef d'Aqmi a également confirmé officiellement détenir le journaliste Olivier Dubois, enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", note Wassim Nasr. L'émir assure toutefois "ne pas avoir cherché à piéger le journaliste" qui voulait interviewer un cadre du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). Selon lui, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".  

Abou Obeida Youssef al-Annabi a également vanté sa stratégie de recrutement au Sahel et revendiqué des gains territoriaux vers le Sud et le Golfe de Guinée. "Selon lui, il n'y a pas de limites à l'expansion. La stratégie consiste à s'insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits", détaille Wassim Nasr, qui rappelle le contexte de rivalité sanglante avec l'Organisation État islamique.

 

Interrogé sur le massacre de Solhan au Burkina Faso en 2021, dans lequel est impliqué une unité d'Al-Qaïda et au cours duquel 160 personnes au moins ont perdu la vie, le chef terroriste a démenti toute implication de ses hommes dans la tuerie. 

À propos d'éventuelles négociations avec des États africains, "des canaux restent ouverts". "On sait que ces canaux existent avec la Mauritanie, le Niger, pendant un moment aussi avec le Burkina Faso", explique Wassim Nasr. "Chaque canal est différent selon le pays concerné. [Abou Obeida Youssef al-Annabi] explique qu'Aqmi adapte sa politique de négociation ou d'implantation aux conditions historiques de chaque pays".

Enfin, l'émir a préféré botter en touche lorsque la question de son rôle au sein du Comité "Hattin" des dirigeants d'Al-Qaïda a été abordée. "Sans nier l'existence d'un tel organe de direction, [Abou Obeida Youssef al-Annabi]  a simplement répondu qu'il n'était qu'un soldat de l'islam", détaille Wassim Nasr. "Il n'a pas du tout répondu sur les arcanes de la construction d'Al-Qaïda" même s'il a reconnu dans une autre réponse une architecture "très décentralisée". "Les chefs locaux ont une grande liberté tant qu'ils suivent la grande stratégie tracée par le groupe", conclut le journaliste.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

AQMI désigne son nouveau chef pour remplacer Abdelmalek Droukdel

On va plus loin

Sahel: l'après-Barkhane

France24 - Monde

Ukraine : Zelensky assure que 1 100 soldats russes ont été tués à Bakhmout en six jours

Publié le : 12/03/2023 - 08:31Modifié le : 12/03/2023 - 20:24

FRANCE 24 Suivre

Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans l'est du pays, les Ukrainiens préparent une contre-offensive. Voici le fil du 12 mars 2023.

Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez notre couverture de la guerre en Ukraine ici.

  • 1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va, selon toute vraisemblance, mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.

Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.

  • 20 h 21 : confirmation de l’identité du soldat ukrainien exécuté dans une vidéo devenue virale

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont confirmé l'identité du soldat que l'on voit se faire fusiller dans une vidéo devenue virale, après que plusieurs sources officielles eurent donné deux noms différents. "Les enquêteurs du (SBU) ont établi que le soldat ukrainien qui a été abattu (...) était un tireur d'élite du 163e bataillon de la 119e brigade de défense territoriale de la région de Tchernihiv, Oleksandre Igorovitch Matsievskiï", ont annoncé les enquêteurs.

Sur la vidéo en question d'une douzaine de secondes, abondamment relayée début mars, on voit un homme balafré en uniforme militaire mais désarmé en train de fumer une cigarette avant de s'écrier "Gloire à l'Ukraine !" et de se faire faucher par des rafales de mitraillettes.

  • 20 h 12 : plus de 1 100 soldats russes tués en moins d'une semaine à Bakhmout, selon Volodymyr Zelensky

Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré Volodymyr Zelensky. Selon le président ukrainien, quelque 1 500 soldats russes ont été blessés et mis hors d'état de combattre pendant la même période.

  • 16 h 03 : le point sur la situation avec notre envoyée spéciale

La situation reste très tendue à Bakhmout. L'armée ukrainienne continue de défendre cette ville de l'est du pays, dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.

Le point sur la situation avec notre envoyée spéciale à Kiev, Emmanuelle Chaze.

  • 15 h 47 : le président suisse dénonce une "frénésie guerrière"

Le président de la Confédération Alain Berset, attaché à la neutralité de son pays et opposé au transfert d'armements vers l'Ukraine, dénonce une "frénésie guerrière", dans une interview dimanche à la NZZ am Sontag.

"Je ressens cette frénésie guerrière dans certains milieux", déclare Alain Berset. "Et je suis très inquiet à ce sujet car ce sentiment repose sur une vision à court terme". "Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres", réaffirme le socialiste fribourgeois, soulignant que la position du Conseil fédéral était très claire en la matière.

>> À lire aussi : Suisse, Irlande, Suède... La neutralité des pays européens à l'épreuve de la guerre en Ukraine

  • 14 h 38 : la Russie dit poursuivre ses attaques dans la région de Donetsk

Le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que les troupes russes poursuivaient leurs opérations militaires dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, après avoir tué plus de 220 soldats ukrainiens au cours des dernières 24 heures.

"Dans la direction de Donetsk... plus de 220 militaires ukrainiens, un véhicule de combat d'infanterie, trois véhicules de combat blindés, sept véhicules ainsi qu'un obusier D-30 ont été détruits au cours de la journée", a-t-il dit. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.

>> À voir aussi : La région de Donetsk meurtrie : des villages détruits et vidés de leurs habitants

  • ​​​​​​12 h 51 : l'Ukraine veut "gagner du temps" à Bakhmout face à l'avancée russe

L'armée ukrainienne continue dimanche de défendre Bakhmout, avec l'objectif de "gagner du temps" dans cette ville de l'est de l'Ukraine dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.

"Les vrais héros sont les défenseurs qui tiennent le front de l'Est sur leurs épaules", a salué le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky. 

"Il faut gagner du temps pour accumuler des réserves et lancer une contre-offensive, qui n'est pas loin", a-t-il encore dit, cité samedi par le service de presse de l'armée, sans donner plus de précisions sur cet assaut potentiel.

  • 12 h 31 : la Moldavie démantèle un groupe "orchestré par Moscou" pour déstabiliser le pays

À quelques heures d'une manifestation anti-gouvernementale, la police moldave a annoncé avoir arrêté les membres d'un réseau "orchestré par Moscou" dans le but de déstabiliser ce petit pays de l'ex-Union soviétique.

À l'issue de perquisitions samedi soir, 25 hommes ont été interrogés par les enquêteurs et sept d'entre eux ont été placés en détention, a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la police Viorel Cernautean.

Un agent a pu infiltrer le groupe dirigé par un Russo-Moldave, a-t-il précisé, évoquant "dix heures" d'enregistrement vidéo et audio à charge. 

  • 3 h 43 : les forces ukrainiennes se préparent à une contre-offensive près de Bakhmout

Les Ukrainiens se préparent dimanche à une contre-offensive qui, selon eux, ne devrait pas tarder dans la région de Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine que les forces russes tentent de prendre depuis l'été au prix de lourdes pertes.

À Bakhmout, Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, a revendiqué une nouvelle progression de ses hommes qui s'y battent en première ligne.  

L'armée russe poursuit parallèlement ses attaques dans d'autres régions : les autorités ont ainsi annoncé qu'une frappe avait fait dans la matinée au moins trois morts et deux blessés à Kherson, une cité méridionale libérée par l'armée de Kiev en novembre après plusieurs mois d'occupation.

  • 3 h 22 : plus de 500 soldats russes ont été tués en une journée à Bakhmout, selon l'Ukraine

Plus de 500 soldats russes ont été tués ou blessés au cours des dernières 24 heures au cours de la bataille de Bakhmout, a déclaré samedi le porte-parole de l'armée ukrainienne. 

Les forces pro-Kremlin se battent depuis des mois pour prendre Bakhmout, dans la région orientale du Donbass. Les deux parties admettent des pertes importantes et les chiffres exacts sont difficiles à vérifier. 

  • 00 h 00 : Kiev exhorte l'Allemagne à envoyer plus de munitions et à former des pilotes

Le ministre ukrainien des affaires étrangères a exhorté l'Allemagne dans une interview publiée dimanche à accélérer les fournitures de munitions et à commencer à former des pilotes ukrainiens sur des avions de chasse occidentaux. 

Dmytro Kuleba a déclaré au journal Bild que les pénuries de munitions étaient le problème "numéro un" en Ukraine pour tenter de repousser l'invasion russe. 

Il a dit que les fabricants d'armes allemands lui avaient dit à la Conférence de Munich sur la sécurité le mois dernier, qu'ils étaient prêts à livrer mais attendaient que le gouvernement signe des contrats. 

Avec AFP, Reuters.

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 11 MARS

Les forces russes se rapprochent du centre de Bakhmout, selon le patron de Wagner

LE FIL DU 10 MARS

Le groupe Wagner annonce l'ouverture de centres de recrutement dans 42 villes de Russie

LE FIL DU 9 MARS

Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

France24 - Monde

Une trentaine de migrants portés disparus après un naufrage au large de la Libye

Publié le : 12/03/2023 - 21:34

FRANCE 24 Suivre

Quelque 30 migrants sont portés disparus après un naufrage au large de la Libye, pendant la tentative de sauvetage par un bateau cargo naviguant dans la zone, ont annoncé dimanche les garde-côtes italiens. 

Les drames se succèdent en Méditerranée. Environ 30 migrants sont portés disparus après le naufrage d'un bateau au large de la Libye, dimanche 12 mars, ont déclaré les garde-côtes italiens. 

"Pendant les opérations de secours, le bateau s'est retourné en plein transfert des migrants : 17 personnes ont été secourues, mais environ 30 autres sont portées disparues", ont annoncé les garde-côtes. 

Ce week-end, des ONG avaient signalé qu'un bateau transportant 47 personnes dérivait à une centaine de kilomètres des côtes libyennes. L'organisation de secours Alarm Phone, qui tient une ligne d'urgence pour migrants en détresse, a été la première, dimanche, à annoncer que des migrants s'étaient noyés.

🆘! 47 lives at risk in the Central Med! Alarm Phone is contact with 47 people in a boat adrift who fled from #Libya. Weather is extremely dangerous and immediate rescue is needed!! pic.twitter.com/w45b5mIzdI

March 11, 2023

Alarm Phone a indiqué avoir alerté samedi le Centre de coordination des secours de Rome de la présence de ce bateau en détresse, ainsi que les autorités maltaises et libyennes. 

Un navire marchand qui se dirigeait vers le bateau de migrants a fait état de difficultés à effectuer un sauvetage en raison du mauvais temps.  

Pendant ce temps, les autorités libyennes, responsables des efforts de recherche et de sauvetage dans cette zone, ont signalé ne pas avoir de bateaux disponibles et demandé l'aide de Rome, qui a envoyé trois navires marchands qui se trouvaient dans la zone vers le bateau, ont indiqué les garde-côtes. 

"Les opérations de transfert des migrants ont commencé aux premières lueurs du jour par l'un des quatre navires marchands, qui avait atteint l'embarcation en difficulté", ont déclaré les garde-côtes. 

Après avoir embarqué 17 migrants, le navire "Froland" s'est dirigé vers Malte pour débarquer deux migrants nécessitant des soins médicaux urgents.  

Les opérations de recherche se poursuivent. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Italie : plus de 1 300 migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes

Revue de presse

Nouveau naufrage en Méditerranée : "Des enfants morts aux portes d'une Europe trop cynique"

Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

France24 - Monde

Le Sénat adopte la réforme des retraites avant une semaine décisive

Publié le : 12/03/2023 - 06:55

FRANCE 24 Suivre Sérine BEY

Le Sénat, dominé par la droite, a adopté samedi, tard dans la soirée, le projet de réforme des retraites par 195 voix pour et 112 contre, après dix jours de débats houleux. Le texte va poursuivre son parcours législatif lors d'une semaine décisive, avec un vote crucial, probablement jeudi, à l'Assemblée nationale.

Tard dans la soirée, le Sénat, à majorité de droite, a adopté samedi 11 mars le projet de réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, offrant au gouvernement un premier succès législatif sur ce texte très contesté. 

La Première ministre Élisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112. 

"Une étape importante a été franchie", s'est-elle félicitée dans une déclaration à l'AFP, convaincue qu'il "existe une majorité" au Parlement pour adopter la réforme. 

Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale. 

Course contre la montre 

Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs. 

"Enfin, nous y voilà !", s'est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. "Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui". 

À gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme "brutale". "C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays". 

Le Sénat "a joué son rôle" et avait pour seul objectif "l'intérêt du pays et celui des Français", a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR). 

En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts. Elle n'était même pas parvenue à examiner l'article 7, au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans. 

Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les échanges ont été moins paisibles qu'attendu et ont tranché avec l'ambiance habituellement feutrée du Palais du Luxembourg. 

La procédure express du 44.3 

Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution. 

Une procédure qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable. 

L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le nouveau coup d'accélérateur impulsé par Bruno Retailleau, qui a renoncé samedi après-midi à son amendement emblématique sur les régimes spéciaux de retraite bénéficiant à certaines catégories de travailleurs. 

Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes. 

>> À lire : Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368 000 manifestants en France, dont 48 000 à Paris, tandis que la CGT en a comptabilisé plus d'un million, dont 300 000 à Paris. C'est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation. 

La détermination est "forte", a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui souligne régulièrement le caractère historique de l'opposition populaire à cette réforme. 

Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes. 

Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion. 

L’hypothèse 49.3 

Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9 h au Sénat, puis à 15 h à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement. 

Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure. 

User de ce dispositif serait "dangereux", "une forme de vice démocratique", a averti Laurent Berger. 

Au Palais Bourbon, la droite est très divisée sur ce texte bien qu'elle soit traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne. 

Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n'ont pas fait le plein non plus au Sénat. Six d'entre eux ont voté contre et 18 se sont abstenus. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Retraites : le gouvernement impose le vote unique au Sénat, Macron ne rencontrera pas les syndicats

Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans

France24 - Monde

"On te crache dessus, on t’insulte" : dans les coulisses du très fermé centre pour migrants d’El Ouardia à Tunis

Publié le : 10/03/2023 - 19:13

Fatma Ben Hamad Suivre

Dans ce centre officiellement prévu pour assurer "l'accueil et l’orientation des migrants" s’entassent en réalité une cinquantaine de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile majoritairement issus de pays subsahariens, sans indication sur le sort qui les attend. Situé à El Ouardia, au sud de Tunis, le centre est sous la tutelle de la gendarmerie tunisienne, qui refuse l’accès aux ONG et aux avocats travaillant sur les questions migratoires. Nous avons pu échanger avec un migrant ivoirien détenu depuis l’été dernier.

Léopold (pseudonyme) est arrivé en Tunisie il y a quelques années pour poursuivre ses études supérieures. Son diplôme en poche, il a décidé de rester travailler dans le pays et a fondé une famille. En 2021, inséré dans la vie active, il souhaitait renouveler son titre de séjour afin de résider légalement en Tunisie, avec sa femme et son enfant.

Mais, avant de pouvoir finaliser la procédure, il a été arrêté avec plusieurs autres Subsahariens, lors d’une descente de police sur les locaux de l’Association des Ivoiriens actifs de Sfax (AIVAS) le 25 août 2021, et placé en détention provisoire à Tunis.

"Il y a une différence entre ce que la justice décide et ce que la police des frontières fait"

Jugé au tribunal de L’Ariana, Léopold est finalement libéré par la justice le 22 juillet 2022… mais emmené immédiatement dans le centre pour migrants d’El Ouardia à Tunis, sans assistance juridique ni administrative.

À mon niveau, la justice a annoncé ma libération l’été dernier, mais il y a une différence entre ce que la justice décide et ce que la police des frontières fait ensuite.

La manière dont on est accueillis dans ce centre en dit long sur le déroulé des choses : les agents sont déjà préparés à nous faire du mal. On te crache dessus, on t’appelle "kahlouch" ["noireau" en arabe maghrébin, NDLR] ou "guirguira" [mot censé imiter des cris de singe, NDLR]...

Les agents de la Garde nationale nous disent : "La Tunisie, c’est notre pays, on fait ce qu’on veut avec vous."

La plupart des détenus ne veulent pas rentrer dans leurs pays respectifs, mais ils sont aussi privés de leur liberté. Je suis venu étudier en Tunisie, puis je me suis reconverti en travailleur. Ma famille et mon enfant sont en Tunisie, je n’ai pas l’intention de rentrer.

Depuis mi-février, une vague de violences et d’arrestations a touché les migrants subsahariens en Tunisie, notamment à la suite à des propos tenus par le président tunisien Kaïs Saïed, qui avait appelé à expulser les "hordes de migrants clandestins" présents dans son pays.

À REGARDER SUR LES OBSERVATEURS >> Tunisie : à Sfax, une vague de violence xénophobe contre les Subsahariens

"Beaucoup ont été transférés de la prison de la Mornaguia, car là-bas, il n’y a déjà plus de place"

Avant que la campagne de rafles ne débute en février, on était peu nombreux dans le centre. Mais, depuis, on constate que des personnes sont amenées à El Ouardia après qu’un juge les a libérées – comme moi – ou bien des migrants sont transférés dans le centre après avoir fait entre un mois et huit mois de prison. Nous sommes une cinquantaine dans le secteur des hommes et environ quatre détenues côté femmes.

Beaucoup ont été transférés de la prison de la Mornaguia, car là-bas, il n’y a déjà plus de place. Un détenu est resté six jours sans couchette, du coup on alternait pour dormir.

Dans les dortoirs, on est très nombreux, il y a des malades du Covid qui sont amenés sans faire de test antigénique. C’est chaotique : il y a pas mal de malades, qui ont contaminé d’autres détenus.

En 2021, il y avait une équipe de ménage, mais depuis février, c’est nous-mêmes qui le faisons. En début de semaine, on nous donne une bouteille de savon liquide et du détergent pour les sanitaires. Le reste de la semaine, on nous dit : "Vous vous débrouillez." Si on ne fait pas le ménage, on vit dans la saleté.

"Ce qui se passe dans le centre ne filtre que rarement à l’extérieur"

Depuis que je suis ici, nous avons revendiqué plusieurs fois la légalisation de notre statut. Plus récemment, le 27 février, nous avons manifesté et avons appelé le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU à se mobiliser pour nos droits. La police des frontières nous a sauvagement battus : il y a eu des blessures, des épaules déboîtées… Bien que le centre soit sous la tutelle de la Garde nationale (gendarmerie), des agents de la police des frontières sont venus ramasser des migrants à El Ouardia, les menotter, les déshabiller et les frapper. Mais ce qui se passe dans le centre ne filtre que rarement à l’extérieur.

@monsieurleministre25

♬ son original - monsieurleministre

"Officiellement, c’est un centre d'hébergement, mais dans les faits, c’est un centre de détention"

Le nombre de détenus dans le "Centre d'accueil et d’orientation" – sa dénomination officielle – fluctue à El Ouardia, assure Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. Car s’il existe des centres pour migrants rattachés à chaque délégation régionale, le centre d’El Ouardia est le seul à être affilié au ministère de l’Intérieur, ce qui fait qu’il est le seul où des migrants majeurs sont détenus contre leur gré.

La Garde nationale, et donc le ministère de l’Intérieur, transfère des migrants vers ce centre à partir de prisons ou d’autres centres de détention, avant de les déporter ou de les libérer. Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale contre la torture – l’un des rares organismes autorisés à accéder à ce centre –, 51 migrants sont actuellement détenus là bas.

Entre 2011 et 2013, le centre était ouvert aux organismes humanitaires, mais depuis 2013, seules les organisations ayant un accord avec le ministère de l’Intérieur peuvent y accéder.

Enfin, depuis le 25 juillet 2021 [date à laquelle le président Kaïs Saïd a gelé les activités du Parlement, NDLR], ce centre sert strictement à la détention de migrants, et il opère à sa capacité maximale.

Le statut légal du centre d’El Ouardia n’est pas tout à fait clair : officiellement, il est présenté comme un centre d’accueil et d'hébergement, alors que dans les faits, c’est un centre de détention.

"C’est comme s’ils étaient dans une prison sans aucun espoir de sortir, ni de jugement"

Autre point flou : la détention et la libération sont d’ordre administratif à El Ouardia, et non pas juridique. Ce qui fait que le détenu ne peut pas faire de recours, ni bénéficier d’une assistance juridique comme un avocat. Au contraire, la décision de détention est prise par un fonctionnaire et ne garantit ni défense ni de pouvoir contester ladite décision.

Malheureusement, la détention se fait de manière arbitraire et les migrants détenus n’ont aucune information quant à la date de leur libération, comme s’ils étaient dans une prison sans aucun espoir de sortir, ni de jugement.

Nous constatons que les revendications des détenus sont constamment confrontées à des violences, mais cela n’est pas nouveau. Ces agents de police ont été transférés à El Ouardia dans un cadre punitif, ils ne sont pas habilités à travailler avec des populations migrantes et recourent donc à la violence comme réponse à tout.

Le tribunal administratif de Tunis a déclaré en 2020 que le motif de détention dans ce centre est illégal et, bien que le ministère de l’Intérieur ait promis des réformes sous le gouvernement Mechichi, rien n’a changé depuis.

Télécharger l'application

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

France 24 rappelle l'attachement de ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination

Publié le : 12/03/2023 - 17:22

FRANCE 24 Suivre

France 24 rappelle l'attachement de toutes ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination, et ouvre un audit interne après la mise en cause de quatre journalistes de sa rédaction arabophone.

Après la publication d’un article sur le site de CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), repris par le Centre Simon Wiesenthal, mettant en cause un journaliste et trois correspondants arabophones de France 24 au sujet de certains propos qu’ils auraient postés sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux, la direction de la chaîne a immédiatement ouvert un audit sur ces faits présumés, comme elle l’a fait savoir en interne dès le 10 mars. Par mesure conservatoire, et comme le prévoit ce type de procédure, les quatre journalistes concernés ont été suspendus d’activité dans l’attente des résultats de l’audit.

La charte de déontologie de France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) prévoit que les journalistes du groupe, lorsqu’ils publient sur des blogs, forums, sur les réseaux sociaux et tout espace dédié à l’échange public d’informations, doivent veiller "au respect des règles professionnelles et déontologiques (…) et à ne pas violer les valeurs d’éthique, d’indépendance et d’impartialité de l’entreprise (…)".

Les mesures prises dans le cadre de cette situation visent à protéger l’intégrité du travail de toute la rédaction arabophone de France 24, dont les contenus éditoriaux, tant à l’antenne que sur les environnements numériques, en font une chaîne d’équilibre, non partisane, vérifiant les faits et cultivant les débats constructifs grâce au professionnalisme de ses journalistes. Comme dans l’ensemble des langues de France 24, la chaîne arabophone s’illustre chaque jour par son engagement dans la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et les discriminations.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

Royaume-Uni : la suspension du présentateur Gary Lineker sème le chaos à la BBC

Publié le : 12/03/2023 - 14:52

FRANCE 24 Suivre

Le géant de l'audiovisuel britannique est sous pression dimanche après le tollé suscité par la suspension de Gary Lineker, présentateur sportif vedette de la BBC, après un message critiquant un projet de loi du gouvernement. L'affaire ravive à la fois le débat sur l'impartialité du groupe et les critiques concernant sa direction. 

"Black-out à la BBC". Aucune sortie de crise ne semble en vue, dimanche 12 mars, deux jours après la tempête déclenchée par l'annonce de la suspension de Gary Lineker, l'ancien footballeur et présentateur star de la très populaire émission "Match Of The Day". 

La programmation sportive de la BBC va être chamboulée pour la deuxième journée de suite après la défection de nombreux consultants et commentateurs, "solidaires" de Gary Lineker. Samedi, plusieurs émissions de football ont été annulées à la dernière minute, forçant la BBC à s'excuser auprès des téléspectateurs. 

Suspendu pour avoir critiqué un projet de loi 

Gary Lineker, 62 ans, a été mis à pied vendredi après avoir critiqué le projet de loi du gouvernement conservateur visant à empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni, un projet dénoncé jusqu'à l'ONU. 

"Black-out à BBC Sport", titre dimanche le Sunday Express alors que l'affaire faisait encore la une de tous les journaux, dans un contexte de débat très crispé sur l'immigration et de critiques récurrentes de la part de la droite britannique sur une prétendue partialité de la BBC. 

Sunday Express: BBC Sport Blackout #TomorrowsPapersToday #SundayExpress #Express pic.twitter.com/A170fEFlyD

March 11, 2023

Dimanche matin, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a affirmé qu'il voulait que "la BBC conserve sa réputation d'indépendance et d'impartialité". 

"Lorsque vous m'interviewez, les gens doivent savoir que vous le faites au nom du public, et non pour des raisons politiques", a-t-il dit. 

Débat sur l'impartialité de la BBC 

La BBC est régulièrement attaquée par les conservateurs qui l'accusent notamment d'avoir couvert le Brexit de manière biaisée et de s'intéresser aux élites urbaines plus qu'aux classes populaires. Le gouvernement a gelé l'année dernière pour deux ans la redevance. 

L'opposition reproche de son côté à la BBC d'avoir plié face à la pression du pouvoir en suspendant Gary Lineker. Les critiques se multiplient aussi contre la nomination en 2021, sur conseil du gouvernement, de Richard Sharp à la présidence de la BBC.  

Cet ancien banquier, soutien financier connu du parti conservateur, aurait peu avant sa prise de poste joué les entremetteurs pour aider son ami et ancien Premier ministre Boris Johnson à obtenir un prêt de 800 000 livres (900 000 euros). 

"Je pense que le président de la BBC, Richard Sharp, devrait démissionner", a ainsi estimé Ed Davey, le leader des Lib-Dem. "Le gouvernement conservateur sape la BBC depuis plusieurs années, notamment par ses nominations." 

"Il ne reviendra jamais sur ses propos"

Sous pression, le directeur-général du groupe, Tim Davie, a lui refusé "absolument" de démissionner. Il a affirmé qu'il souhaitait "régler la situation dans le calme" et que "Gary revienne à l'antenne". 

Gary Lineker "adore Match Of The Day mais il ne reviendra jamais sur ses propos", a affirmé dans le Sunday Mirror le fils du footballer, George Lineker.  

Sur Twitter, où il compte 8,8 millions d'abonnés, Gary Lineker avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé par l'Allemagne dans les années 1930". 

There is no huge influx. We take far fewer refugees than other major European countries. This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?

March 7, 2023

Le texte gouvernemental, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été dénoncé par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile". 

Des audiences explosives 

Gary Lineker, surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière – il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune –, a l'habitude d'exprimer ses positions politiques progressistes, notamment pour l'accueil des réfugiés.  

L'ancien attaquant aux 48 buts sous le maillot de l'Angleterre n'a pas réagi publiquement à sa suspension mais avait répété cette semaine qu'il assumait complètement ses propos. Samedi, il est allé à Leicester, sa ville natale où il a débuté sa carrière professionnelle, pour le match des Foxes contre Chelsea en Premier League. 

En attendant, les audiences ont explosé samedi pour l'incontournable "Match Of The Day", qui a été diffusé dans un format réduit, sans présentateur ni consultants. Plus de 2,5 millions de téléspectateurs ont regardé, quasi 500 000 de plus que la semaine précédente selon la BBC. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Traversées de la Manche : malgré les critiques, Londres durcit sa loi contre l'immigration illégale

Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale

Royaume-Uni : plus de 45 000 migrants ont traversé la Manche en 2022, un nouveau record

France24 - Monde

Le référendum constitutionnel au Mali reporté sine die

Publié le : 10/03/2023 - 22:20

Aline BOTTIN Fatimata WANE Suivre

La nouvelle constitution devait être soumise au vote le dimanche 19 mars au peuple malien. Ce vendredi, soit neuf jours avant le référendum, les militaires au pouvoir ont annoncé un report sans préciser de nouvelle date. Mais ils maintiennent leur engagement vis-à-vis de la Cédéao : rendre le pouvoir aux civils en 2024. Pour analyser la situation, nous recevons Serge Daniel, correspondant de RFI à Bamako, de passage à Paris.

Également au sommaire de cette édition : 

En République démocratique du Congo, le premier pont aérien européen a atterri à Goma, dans l'est du pays. À son bord, 35 tonnes d'aide notamment médicale, alors que les combats font rage à moins de 30 kilomètres de la ville. 

En Côte d’Ivoire, des villageois de la région de Ouellé dans le centre du pays souffrent de pollution d’eau. Ils accusent la société d’orpaillage SOMINA d’être à la base de cette pollution. De leur côté, les autorités ivoiriennes mènent des recherches pour déceler la cause de ce problème. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

RD Congo : nouvelle attaque attribuée aux rebelles ADF, plus de 40 morts

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Georgiana Viou : une étoile au Michelin, la consécration pour les saveurs franco-béninoises

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

RD Congo : le cessez-le-feu n'est pas respecté dans l'Est du pays

El País (ESP)

SANS TITRE

Santiago de Compostela era una ciudad que, a finales de los años ochenta, no llegaba a los 90.000 habitantes. Lo llamativo es que, al mismo tiempo, era la sede de la universidad más importante de Galicia, con cerca de 40.000 estudiantes, la mayoría de ellos llegados de otros lugares. Eso tuvo dos consecuencias: la primera fue que la ciudad se convirtió en el sitio perfecto para pasar tu adolescencia y tus años de estudios. Puedo dar fe. La segunda es que, con esa marabunta de gente llegada de aquí y de allá nació un ecosistema gastronómico peculiar, especializado en dar de comer de manera contundente y económica.

En aquella época en la que pizzas y hamburguesas eran aún bastante poco habituales -la primera pizzería que abrió en Galicia se inauguró en A Coruña en 1972 y el primer McDonald’s a finales de 1987 y los dos modelos tardaron en llegar a Compostela-, el bocadillo se convirtió en la solución perfecta: era barato, apetecible, te lo podías comer por la calle, llevártelo a casa y saciaba más que un plato sencillo. Así es como nació la relación de amor de Santiago con el bocadillo, y así es como algunas variedades se convirtieron en emblemas no oficiales de la ciudad. Todos los que pasamos por aquí en aquella época hemos hecho cola en el Bar Coruña, nos hemos apiñado ante la barra de O Rei do Bocadillo y a todos nos ha salvado más de un amanecer que parecía no tener ya remedio el tremebundo tortizorza.

Si has vivido aquí esa parte de tu vida, seguramente añoras los bocadillos de calamares del Latino, que cerró hace unos meses, los del antiguo Frankfurt o los del mítico Rosa Street. Por suerte, la ciudad sigue apostando por este formato y, aunque algunos de los clásicos hayan bajado la reja, todavía hay un buen montón de locales en los que explorar la diversidad infinita del entrepán compostelano: La Isabelita, Abrente, Arroutada, Migas, O Lar do Estudante, Santos, Nariño, Daca, Miro, Papaxantares, Tordoya, A Tulla-Comobocata

Aunque, de todos los bocadillos posibles, hay tres que son especialmente populares y han sido capaces de dar el salto generacional: le gustaban tanto a aquellos estudiantes de los 70 como nos gustaron a los del final de siglo y triunfan entre los que vienen a graduarse aquí en la actualidad. Ya no hay tantos matriculados, pero más de 20.000 estudiantes siguen siendo suficientes como para mantener viva la tradición.

Bocadillo de jamón asado

Si me tuviera que quedar solamente con un bocadillo que esté asociado a Santiago y a mi etapa como estudiante, tendría que ser este. Ha sido comida rápida, cena al salir de un concierto y un bocado compartido entre amigos cuando no había dinero para mucho más. Es cierto que no es exclusivo de la ciudad -los he tomado estupendos en Vigo o en Vilagarcía- pero sí que define como pocos una manera de sobrevivir a los pisos de estudiantes y a las comidas apresuradas al salir de la biblioteca. Muchos bares de la ciudad asan sus propios jamones frescos: son baratos, se encuentran en cualquier carnicería y de cada uno salen docenas de raciones.

Aún hoy sigue siendo el salvavidas al que muchos nos aferramos cuando la hora de comer nos pilla todavía sentados delante del ordenador y necesitamos algo rápido, sin complicaciones y, sobre todo, reconfortante. Una cantidad generosa de lonchas de ese jamón asado cortadas con el grosor justo y el pan adecuado. No hace falta más. Para mí, el contenedor perfecto es la bola branca compostelana, un bollo de miga alveolada y ligeramente húmeda que tiene el tamaño exacto.

A partir de ahí, hay quien se limita al jamón asado y su salsa, hay quien añade queso, quien incorpora tomate, cebolla, lechuga o salsa picante; hay quien lo pasa por la plancha y quien lo sirve frío: cuestión de gustos. Yo me quedo con el del Bar Aturuxo, en el barrio de San Caetano: jamón asado en el local, lechuga, tomate y queso, todo en una bola branca y pasado por la plancha. Pero no soy fundamentalista con este tema; si estoy en el otro lado de la ciudad, los de O Rei do Bocadillo, me hacen también muy feliz.

Bocadillo de zorza

La zorza era, originalmente, la carne -una mezcla de lomo de cerdo y grasa troceados más o menos gruesos- que se adobaba para embutir en los chorizos. Antes de hacerlo, se pasaba una porción por la sartén para comprobar que estuviera en su punto. Es similar a la prueba del chorizo en Andalucía, a las jijas leonesas, a las chichas salmantinas y al picadillo asturiano: carne de cerdo adobada con aceite, pimentón, en ocasiones ajo, vino blanco, orégano, etc.

A veces se prepara en casa o en el restaurante, aunque lo más habitual es comprarla en tu carnicería de confianza, donde sabes que tiene el adobo que te gusta. Así sólo te queda pasarla por la sartén y dejar que esa grasa fundida y teñida por el pimentón empape la miga del pan. Una vez que la pruebas, es difícil no soñar con ella.

O, como hemos hecho durante generaciones, ir al bar de cabecera y dejar que sean ellos quienes lo preparen. Hay pocas cosas mejores que salir de allí con ese paquete caliente entre las manos, apurando el paso para llegar cuanto antes a casa y darle el primer bocado. Además del que preparan en el Aturuxo, yo probaría los bocadillos del bar Coruña, o los del Raíces Galegas que, por cierto, tiene también un bocadillo de oreja que me pone ojitos desde la carta cada vez que entro, aunque ese no sea el tema hoy. Eso sí, para mí el bocadillo de zorza va siempre con queso.

Bocadillo de chicharrones

Hagamos una aclaración antes de ir más allá: los chicharrones gallegos no tienen nada que ver con lo que en otras zonas se conoce por ese nombre. Puestos a no parecerse, tienen en realidad hasta otra forma de llamarse: rixóns. Según la zona también roxóns o rinchóns. Aunque, al traducir al castellano, supongo que para evitar confusiones, se ha usado siempre la palabra chicharrones y así ha quedado en la carta de cientos de bares. Los rixóns tienen más que ver, en cierto modo, con un pulled pork o con unas rilletes que con un chicharrón.

Se trata de cortes grasos de cerdo que se cocinan lentamente, dejando que la grasa se funda y la carne, que se va deshebrando, se haga en ella muy despacio. Luego solamente queda escurrirlos bien para que no resulten demasiado pesados. En algunas zonas, esa carne confitada en su grasa se prensa bien antes de que pierda temperatura para formar un bloque que luego se corta en láminas, pero en Santiago lo más habitual es dejarlos desmigados. Si les das un golpe de sartén, la grasa se funde y esa carne un poco apelmazada se convierte en unas hebras jugosas y aromáticas que son una auténtica perdición.

Con el bocadillo de rixóns ocurre algo curioso. Fue realmente popular en la ciudad hasta los años 90, pero ha ido desapareciendo para dejar su espacio a un pariente próximo: la tosta de chicharrones. Los ingredientes son esencialmente los mismos -pan, rixóns, normalmente algo de queso que funda bien y, si acaso, un golpe de pimentón- lo único que cambia es el formato y, curiosamente, el precio que, al reducir la cantidad de pan, ha tendido a subir en muchos locales de manera exponencial. No sé por qué, pero cada vez cuesta más encontrar bocadillos de rixóns en bares y restaurantes, aunque por suerte quedan sitios como la Hamburguesería Frankfurt de la plaza de Vigo, que suelen tenerlos en carta. De todos modos, si consigues los ingredientes, puedes prepararlo en casa en cinco minutos.

Una receta para llevarte Santiago a casa

Necesitarás una bola branca compostelana, 100 gramos de rixóns (si quieres hacerlos en casa, aquí tienes una receta), 50 gramos de queso tipo Arzúa-Ulloa, lechuga Iceberg cortada en juliana (opcional) y salsa picante al gusto si se la quieres poner. No te preocupes si no hay bolas brancas en la zona en la que vayas a preparar el bocadillo: si consigues molletes del tipo de los de Antequera son un sustituto muy aceptable.

Para los rixóns las alternativas son más complicadas. Yo los compro en A Cortadoría de Rosa e Moncho, una carnicería de mi barrio con más de 70 años de historia. Y la buena noticia es que tienen tienda online en la que también puedes hacerte con su estupendo jamón asado. Si no, siempre puedes explorar la tienda online del Mercado de Abastos de Santiago: los del puesto de Carnicería Carmiña son fantásticos.

Eso sí: presta atención a que no sean rixóns prensados y, sobre todo, no los confundas con los rixóns da tripa, que aunque son un productazo del que tendremos que hablar otro día, tienen muy poco que ver con los que se suelen consumir en Santiago. En cuanto al queso, un Arzúa-Ulloa o un Tetilla que sea cremoso te irá bien. Para mí, el Queixo da Josefa, un queso artesano sin denominación de origen que puedes conseguir por ejemplo, en Petra Mora, es difícil de superar.

En cuanto a la elaboración, no hay demasiados secretos: abre la bolla a la mitad en sentido horizontal, pasa los rixóns por la sartén hasta que veas que la grasa está fundida y comiencen a tomar un color más oscuro. Sácalos directamente al pan, añade un par de porciones de queso, no demasiado gruesas para que se fundan bien. Es el momento de añadir alguna salsa picante, si te apetece. En mi caso, unas gotas de Tabasco Habanero.

Ya sólo te queda tomar una decisión: si quieres pasar el bocadillo por la plancha, en cuyo caso no le añadiría nada más, o si quieres tomarlo con el pan al natural. Si es así, puedes añadir un poco de lechuga Iceberg cortada en juliana para añadir una capa extra de textura al conjunto. Y quien dice lechuga dice, por supuesto, cebolla morada, alguna verdura encurtida, unas piparras en vinagre, unos rabanitos cortados en láminas finas, pepinillos… no será lo más tradicional, pero te abrirán todo un mundo de posibilidades.

France24 - Monde

Intensification des frappes russes : l'Ukraine peut-elle contre-attaquer ?

Publié le : 10/03/2023 - 20:09

Stéphanie ANTOINE Suivre

L’Ukraine se relève doucement après les bombardements russes sur 10 régions du pays. Les forces russes ont utilisé six missiles hypersoniques Kinjal, des armes impossibles à intercepter pour les Ukrainiens. Ces frappes massives ont privé d’électricité pendant plusieurs heures la centrale nucléaire de Zaporijjia. De leur côté, les Ukrainiens se préparent pour une contre-offensive.

Émission préparée par Juliette Brown, Stéphanie Antoine, Louma Sanbar et Zilan Cokyigit.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
  • Laure SIMOES, Directrice éditoriale de Cartooning for Peace
  • Fabrice ROUSSELOT, Directeur de la rédaction de The Conversation France
  • Marie-Roger BILOA, Présidente directrice générale, Africa International Media Group
  • Zyad LIMAM, Directeur du mensuel "Afrique Magazine"
LE FIL DU 9 MARS

Frappes russes meurtrières en Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia affectée

El País (ESP)

SANS TITRE

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

La sangre se empieza a alterar, todo huele a flores y los alérgicos comienzan ya a agotar las existencias de clínex y antihistamínicos: la primavera está muy cerquita. En esta época de amor y estornudos tenemos a nuestra disposición muchas frutas y verduras en su fecha óptima de consumo: espárragos, alcachofas, coliflores, naranjas, limones o guisantes son solo algunas de ellas. Como no puede ser de otra forma, nosotros aprovechamos estos productos para elaborar las recetas que protagonizan esta nueva entrega de nuestro menú semanal.

Lunes 13 de marzo

PRIMERO: PATÉ DE AGUACATE, CEBOLLA ASADA Y ALMENDRAS

Un plato que en el nombre lleva casi toda la lista de ingredientes, se prepara en un pispás y es perfecto tanto para un aperitivo como para un desayuno. Disfrutarlo es obligatorio, subir la foto a Instagram, casi.

SEGUNDO: CORDERO GUISADO CON TOMATE Y VERMUT

El cuello es un corte humilde y muy sabroso por la proximidad de la carne con el hueso. Aquí saca todo su sabor y una textura muy tierna después de cocinarse durante un buen rato a fuego lento con tomate y vermut.

POSTRE: FLAN DE YEMAS CON VAINILLA

Las espantosas versiones industriales que se venden en los supermercados lo han desprestigiado hasta extremos insospechados, pero pocos postres superan un flan bien hecho, con su maravillosa textura y su perfecto equilibrio de lácteos, huevo y azúcar.

Martes 14 de marzo

PRIMERO: PANECILLO RELLENO DE SOBRASADA, CEBOLLA Y QUESO MAHÓN

Pocas cosas hay más sencillas y ricas en la cocina que abrir un panecillo, rellenarlo y meterlo en el horno. En este caso va con dos productos de las Islas Baleares, pero las combinaciones son casi infinitas.

SEGUNDO: PASTA CON ATÚN

La 'pasta al tonno' es un clásico de la gastronomía universitaria, pero eso no tiene por qué ser negativo. Añadir una lata de pescado es una de las formas más sencillas y resultonas de tunear pasta con tomate.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: KIWI

El kiwi está de temporada y es una de las frutas con mayor concentración de vitamina C. Ideal para hacerle frente al frío.

Miércoles 15 de marzo

PRIMERO: ENSALADA DE REMOLACHA, ESPÁRRAGOS Y HUEVO DURO

Las verduras cocidas y las crudas conviven alegremente en una ensalada a la que el queso feta aporta vidilla, la albahaca y los rabanitos frescura y el huevo casi duro lo remata todo con alegría.

SEGUNDO: POLENTA CON LIMÓN Y RÚCULA

Si le pones vegetales y cítricos para darle un punto de frescor, se te queda un plato contundente y con sabor. Lo del parmesano es menos de temporada, pero es imposible negarse a sus encantos.

POSTRE: BROWNIE SIN HARINA DE COLIFLOR Y CHOCOLATE

Aunque pueda sonar raro, la coliflor puede dar consistencia a la masa del brownie sin quitarle protagonismo al chocolate. Y no, ni sabe ni huele a coliflor cocida.

Jueves 16 de marzo

PRIMERO: TORTITAS DE BACALAO Y GUISANTES

Inspirándonos en la idea de los 'fishcakes' ingleses, unas tortitas a base de pescado y patata, llevamos el bacalao al aperitivo o la guarnición. Porque hay vida más allá de buñuelos y croquetas.

SEGUNDO: FALSO 'PULLED PORK'

Puedes tener lo más gustoso de este estofado -el sabor, la jugosidad y el crujiente de la col encurtida que suele acompañarlo- sin tener que zamparte ningún animal. ¿Cómo? Con lentejas, setas y hortalizas.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: MANDARINA

Vale: el olor de las mandarinas no se quita fácil de los dedos, pero es un mal menor comparado con su jugosidad.

Viernes 17 de marzo

PRIMERO: CREMA DE LECHUGA

La lechuga ha sido ninguneada y relegada a sosas ensaladas mixtas durante años, pero lo cierto es que esta verdura tiene muchos posibles usos en la cocina. Te enseñamos cómo aprovecharla para hacer una crema.

SEGUNDO: RAMEN FRÍO DE BERBERECHOS Y MEJILLONES

Lo bueno de esta sopa es que también se puede comer caliente y que los mejillones y los berberechos están de temporada. Tienes motivos de sobra.

POSTRE: 'PANNA COTTA' DE LIMÓN

Un postre fácil, fresco y de origen italiano, que ni siquiera requiere de horno en su preparación.

Sábado 18 de marzo

PLATO PRINCIPAL: POLLO AL ESTRAGÓN

¿Tienes el tarro de estragón muerto de la risa en la despensa? Adapta este clásico francés de Julia Child con un poco menos de vacaburrismo y sin que se resienta en nada el sabor.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 19 de marzo

PLATO PRINCIPAL: ARROZ SECO DE ALCACHOFAS Y ESPÁRRAGOS

Celebramos las semanas en las que coinciden la temporada de espárragos y alcachofas con este arroz, al que dan valor añadido un caldo elaborado con los excedentes de las verduras y un allioli a medio ligar.

POSTRE: TORTITAS JAPONESAS DE REQUESÓN

Una versión de las tortitas de toda la vida, ligera y aireada gracias a la magia de la clara de huevo batida a punto de nieve. Puedes cambiar el requesón por mató, el limón por naranja y la vainilla por canela.

La bebida del finde

GRANIZADO DE CAFÉ A LA SICILIANA

Un clásico siciliano que encantará a los entusiastas del café con hielo y que puede preparar cualquier criatura que sepa hacer café y que tenga congelador: no tiene más misterio. 

Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

France24 - Monde

Du Pérou au Texas, les droits reproductifs des femmes en danger

Publié le : 10/03/2023 - 16:48

Laure MANENT

Les droits reproductifs sont souvent au cœur de grandes batailles judiciaires, politiques et historiques. Que ce soit pour les faire progresser, comme pour la légalisation de l’avortement, ou pour faire reconnaître des torts subis par certaines personnes. Dans cette édition, ActuElles revient sur l’avortement au Texas, un État très conservateur où la législation a considérablement réduit l’accès à l’IVG. On revient également sur la situation dramatique de centaines de milliers de personnes de la minorité amérindienne au Pérou, stérilisées sans leur consentement.

Lorsqu’il était au pouvoir, le président péruvien Alberto Fujimori s’est engagé dans une campagne pour éradiquer la pauvreté. Cette noble intention a été concrétisée par un programme de contrôle des naissances entre 1996 et 2000. Sur le terrain, ce programme s’est traduit par des stérilisations forcées massives des minorités ethniques. On estime aujourd’hui que 250 000 à 300 000 femmes et plus de 22 000 hommes en auraient été victimes. Les opérations ont été menées dans des conditions sanitaires déplorables, entraînant des complications ou des douleurs constantes pour certaines victimes. L'Association des femmes péruviennes victimes de stérilisations forcées (AMPAEF) accompagne plusieurs milliers d’entre elles pour obtenir réparation.

Au Texas, cinq femmes ont saisi la justice pour obtenir des précisions sur la loi sur l’avortement. Dans cet État conservateur du sud des États-Unis, l'IVG n’est autorisé que dans certains cas. Mais la formulation du texte est suffisamment vague pour inquiéter le corps médical qui risque de lourdes peines. Les grossesses de ces femmes se sont accompagnées de graves complications menaçant leur vie ou celle de leur enfant à venir. Certaines ont même frôlé la mort.

En France, le président Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur de la constitutionnalisation de l'avortement et a annoncé un projet de loi dans les prochains mois, lors de la cérémonie d’hommage à Gisèle Halimi, le 8 mars 2023. Cette avocate franco-tunisienne, pionnière des droits des femmes, est l’une de celles qui ont permis la légalisation de l’avortement en France.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ActuElles

Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

ActuElles

Ukraine, un an après : quel recul des droits humains à cause de la guerre ?

ActuElles

Dans "L'amour de nous-mêmes", Erika Nomeni raconte les "minoritaires de la minorité"

France24 - Monde

Au Japon, le premier manga entièrement créé par une intelligence artificielle

Publié le : 10/03/2023 - 15:06

Renaud LEFORT Magali FAURE Clémence DELFAURE Louise DUPONT Suivre

Dans ce nouveau numéro de "À l’Affiche", Louise Dupont revient sur le premier manga japonais entièrement créé par une intelligence artificielle. Un ouvrage de science-fiction baptisé "Cyberpunk : Peach John". Une prouesse technologique, qui soulève de nombreuses inquiétudes pour l'emploi et les droits d'auteur.

Également au programme de cette émission, deux expositions parisiennes : l'une consacrée au tournant dans la vie et l'œuvre d'Henri Matisse, l’autre à 1997, l'année qui a dynamité la mode.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

L’Ukraine "enterrée" symboliquement par des Russes à Courchevel ?

Publié le : 10/03/2023 - 22:44

Anthony SAINT-LÉGER Suivre Thibaut FRANCESCHET

Info ou intox s’intéresse à une photo tirée d’une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui montrerait un "enterrement" symbolique de l’Ukraine à Courchevel, en Savoie, par des personnes habillées aux couleurs russes et françaises. Les Observateurs de France 24 ont mené l’enquête. En réalité, le contexte n’a rien à voir avec l’Ukraine.

Info ou intox

Tunisie : les violences contre les migrants alimentent les infox

Info ou intox

Guerre en Ukraine : des armes chimiques utilisées contre les Russes ?

Info ou intox

Mais quel est cet étrange objet dans le ciel ?

France24 - Monde

Viols en Ukraine : documenter l'horreur

Publié le : 10/03/2023 - 11:59

Ilioné SCHULTZ

La justice est à l’œuvre en Ukraine pour documenter les crimes de guerre, avec l'espoir de pouvoir un jour condamner les coupables. Les femmes sont, comme dans tous les conflits, les premières victimes des viols commis par les Russes, même si de nombreux hommes ont eux aussi subi des tortures génitales. Ces crimes sexuels sont souvent considérés comme honteux par leurs victimes qui peinent à témoigner. Certaines ont accepté de le faire dans ce reportage en coproduction avec La Chaîne Parlementaire signé par Ilioné Schultz et Marine Courtade.

Avertissement : des propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels

CRIMES DE GUERRE

Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

LONG FORMAT

Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

France24 - Monde

"De nouveaux déplacés arrivent tous les jours" : face au M23, Goma au bord de l’asphyxie

Publié le : 10/03/2023 - 18:37

Thaïs Chaigne Suivre

Alors que les principaux axes autour de Goma tombent tour à tour aux mains des rebelles du M23, et que de nouveaux déplacés arrivent chaque jour pour fuir les combats, la capitale du Nord-Kivu est au bord de l’asphyxie, comme le décrivent nos Observateurs, déplacés à plusieurs reprises ou habitants de la ville qui ont vu, impuissants, l’étau se resserrer peu à peu.

Le 7 mars 2023, malgré un cessez-le-feu annoncé entre les forces armées congolaises et le M23, les combats ont repris à Saké, à seulement une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Goma, capitale du Nord-Kivu où vivent près d’un million de personnes. À l’ouest et au nord, plusieurs villes et villages sont désormais contrôlés par le "M23", mouvement rebelle qui sème le trouble dans l’est du pays et bénéficie, selon Kinshasa, de l’appui du Rwanda voisin, ce que Kigali réfute, malgré des liens mis en évidence dans différents rapports internationaux, notamment de l’ONU.

Dans cet article, tous nos Observateurs sont anonymisés pour leur sécurité.

"Tous les jours, de nouveaux déplacés arrivent"

Il y a un an, Laurent (pseudonyme) et sa famille fuyaient Bunagana. Le M23 a annoncé la prise de contrôle de cette petite ville idéalement située à proximité de la frontière ougandaise le 13 juin 2022.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS :"Nous ne pouvons pas rentrer chez nous" : au Nord-Kivu, le désespoir des habitants de Bunagana, tenue par le M23

Depuis un camp de déplacés situé au nord de Goma, où il est installé depuis trois mois, il suit l’avancée du M23, face auquel il a déjà fui plus d’une fois :

Je suis arrivé à Goma en janvier, ça faisait le… [il compte] le cinquième déplacement depuis qu’on a quitté Bunagana [en mars 2022]. On est passés par l’Ouganda, puis vers Rutshuru et enfin Goma. Nous, les déplacés, nous sommes fatigués.  Nous avons vu cette guerre commencer à Bunagana, nous n’avons plus confiance, plus espoir de voir le Congo récupérer les territoires des mains du M23.  Encore ce matin [le 9 mars], des familles sont arrivées dans le camp depuis l’ouest de la ville.

les civils congolais ses déplacent depuis la nuit, les habitants de la cité de Sake se déplacent vert Goma, sous les yeux impuissants de la communauté internationale, de @_AfricanUnion, de l’@ONU_fr et l’orgueil de Kinshasa. Le sang du Kivu se vengera tôt ou tard. 🙏🏻✝️💔😭 pic.twitter.com/K4HhRYouRF

February 27, 2023

 

Les conditions dans le camp sont très difficiles, certaines familles vivent à dix ou douze dans le même abri. Ma fillette a très souvent des maux de ventre, à cause de la nourriture et de l’eau qu’on boit ici.  Il y a des cas de décès liés à la malnutrition et à l’insalubrité. Nous n’avons quasiment rien à manger, et nous n'avons plus accès à l'aide humanitaire depuis plusieurs mois.

 

La situation sanitaire aux seins des camps des déplacés devient de plus en plus préoccupante. Cette précarité inhumaine mérite une attention plus particulière. Nos compatriotes méritent mieux !#solidaritépourcongo @Gomactif pic.twitter.com/jlFf0xWfrX

February 18, 2023

 

#RDC🇨🇩: Échange, cet avant midi à #Goma, entre le gouvernement militaire du #NordKivu et les déplacés de guerre du #M23 qui réclament l'assistance humanitaire. Les manifestants témoignent n'avoir jamais rien reçu depuis le début de la crise. pic.twitter.com/JgzDHrvYq8

March 6, 2023

 

 

À Goma, la vie est difficile même pour les habitants. Les prix sont en hausse, il n’y a presque plus d’aliments sur les marchés. On sent qu’ils ont le souci d’accueillir, mais qu’ils n’ont quasiment plus rien eux-mêmes, ils doivent s’occuper de leurs familles. 

 

 

Depuis mars 2022, les conflits au Nord-Kivu ont fait plus de 600 000 personnes déplacées au 31 janvier, selon l’ONU. Mais ce chiffre ne fait qu’augmenter chaque jour, comme l’explique Christophe (pseudonyme), habitant à Goma et bénévole dans l'association Goma actif. 

Actuellement, un grand nombre de déplacés s’entassent sur la route depuis Sake, improvisant des camps, certains sur des terrains volcaniques, où le gaz méthane commence à faire des victimes, ce qui complique la mise en place d’une aide humanitaire. Tous les jours, de nouveaux déplacés arrivent à Goma, et les associations humanitaires sont complètement dépassées.

 

"La ville est encerclée"

 

#RDC🇨🇩: malgré la situation économique que traverse la ville, @Gomactif ne cesse d'apporter de l'aide aux déplacés. Ce samedi 25 février, ils ont encore assisté des enfants, des femmes enceintes et allaintantes en déplacement. Ils font des contributions individuelles. pic.twitter.com/jZNSr4eRPO

February 25, 2023

Autour de Goma, les combats qui se rapprochent chaque jour de la ville compliquent également l’accès aux ressources extérieures, notamment la nourriture, dont les prix augmentent en flèche sur le marché. Comme beaucoup d’habitants de Goma, Christophe a vu peu à peu le front se rapprocher et asphyxier la ville.

Au départ, à Goma, on pensait que les rebelles n’iraient pas loin, on avait confiance en notre armée et dans la pression diplomatique de la communauté internationale. Mais les villes ont continué à tomber, une à une, et notre armée à reculer jusqu’à aujourd’hui, où nous parlons maintenant en termes de quelques kilomètres carrés.

 >> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : RD Congo : au Nord-Kivu, la "deuxième fuite" des habitants face à l’avancée du M23

Aujourd’hui, la ville est encerclée, la première route à être coupée a été celle entre Goma et Rutshuru, vraiment capitale pour le ravitaillement agricole de Goma. Le maïs [aliment de base très consommé, NDLR] vient de Rutshuru, de nombreux légumes viennent aussi de ce coin.

 

 

 

Ils tiennent aussi la route de Bunagana. Des produits qui pouvaient facilement arriver à Goma en deux à quatre heures mettent désormais des jours, car ils passent par le Rwanda, avec tout ce qui est lié aux formalités douanières. Ça pesait sur les commerçants et les prix des denrées se sont envolés.

Puis Kitshanga, et Masisi, et aujourd'hui, il y a des affrontements pour couper la route de Minova, qui relie le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

#RDC🇨🇩: pour non assistance humanitaire, les déplacés de #Kanyaruchinya en colère, ils ont barricadé la route #Goma #Rutshuru ce lundi Matin." Nous avons quitté nos villages fuyant les combats, nous mourons ici suite aux mauvaises conditions de vie, sans assistance", disent-ils. pic.twitter.com/KxsUEwhdTg

March 6, 2023

Certaines voies aériennes de la ville sont toujours ouvertes ainsi que les voies navigables via le lac Kivu, bien que certaines sont dangereuses selon nos Observateurs.

Depuis le 9 mars, un pont humanitaire aérien de l’Union européenne a été mis en place pour soulager la population. Mais à Goma, beaucoup se sentent délaissés par la communauté internationale et le gouvernement congolais, comme l’atteste Didier (pseudonyme), originaire de Rutshuru, qui a rejoint sa famille à Goma il y a quelques mois.

Dans la communauté et les médias internationaux, on entend "Il ne faut pas que Goma tombe". C’était le discours d’Emmanuel Macron, qui en a même parlé quand il était à Kinshasa [le 4 mars dernier, dans un contexte où le président français est accusé de soutenir le Rwanda, NDLR], mais entre Goma et Rutshuru [tenue par le M23, NDLR], c’est la même chose !  L’aide humanitaire peut soulager un moment, mais ce que nous souhaitons, c’est la paix.

Selon l’un de nos Observateurs, la situation sécuritaire s’est largement dégradée à Saké, où les combats ont repris vendredi matin, poussant une nouvelle fois encore des centaines de déplacés sur la route de Goma. Le même jour à Kinshasa, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU a rencontré le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, avant de se rendre à Goma, dans un contexte de défiance populaire envers l’ONU.

Télécharger l'application

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

Publié le : 12/03/2023 - 10:36

FRANCE 24 Suivre

Dans un rapport publié samedi, l'ONG Greenpeace a dénoncé la dépendance de la filière nucléaire française à la Russie, via des importations d'uranium naturel en provenance du Kazakhstan et d'Ouzbékistan. 

Greenpeace dénonce la dépendance française à Moscou. L’ONG a affirmé samedi 11 mars que la filière nucléaire française était "sous emprise" de la Russie, via des importations d'uranium naturel en provenance du Kazakhstan et d'Ouzbékistan, soit plus de 40% de l'approvisionnement de la France, outre de l'uranium enrichi. 

Le gouvernement français a réfuté cette argumentation, assurant que "notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire" et "a su diversifier ses sources d'approvisionnement". 

>> À lire aussi : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

En 2022, année de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "près de la moitié de l'uranium naturel importé en France provenait du Kazakhstan et d'Ouzbékistan", 43 % exactement, a souligné Greenpeace dans un rapport publié deux jours avant le début de l'examen par l'Assemblée nationale d'un projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. 

[Rapport] Alors que l'@AssembleeNat examinera lundi le PJL #nucléaire, @greenpeacefr publie aujourd'hui une investigation sur les liens entre l’industrie nucléaire française et #Rosatom, qui démontre la dépendance de la France à la Russie☢️https://t.co/bhLIq4TgXW

March 11, 2023

"Pas de véritables alternatives" 

Or, selon l'ONG, "la quasi-totalité de l'uranium naturel en provenance du Kazakhstan, et une partie considérable de celui venant d'Ouzbékistan, passent entre les mains (du monopole russe du nucléaire civil, NDLR) Rosatom qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe", via des convois ferroviaires jusqu'au port de Saint-Pétersbourg, puis des cargos jusqu'en France.  

Des routes évitant le territoire russe "ne représentent aujourd'hui pas de véritables alternatives", ajoute le rapport. Le texte de 99 pages s'appuie sur des données publiques (douanes, publications d'entreprises, d'organisations publiques, d'ONG, de groupes de réflexion et de médias). 

L'uranium naturel, extrait des mines, doit être enrichi pour être utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires. La France dispose d'une usine dédiée au Tricastin (Drôme), gérée par Orano.  

Greenpeace avait déjà qualifié de "scandaleuse" la poursuite du commerce nucléaire avec la Russie, secteur qui n'est pas visé par des sanctions internationales, contrairement aux hydrocarbures. 

Sanctions 

L'organisation avait en particulier relevé que la France avait reçu de la Russie "un tiers de l'uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises pendant un an", un triplement en 2022 selon elle. 

"Toujours en 2022, l'intégralité des exportations françaises d'uranium de retraitement (URT) ont été envoyées en Russie, et l'intégralité des importations d'uranium ré-enrichi (URE) en France provenaient de Russie", selon la même source. 

"Contrairement à ce qu'affirment les défenseurs de l'atome, la dépendance de la filière nucléaire française aux autorités russes est immense, ce qui pourrait expliquer pourquoi la France continue de s'opposer activement aux sanctions contre Rosatom au niveau européen", a affirmé Greenpeace samedi. 

Mais selon le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, la France "ne se fournit pas en Russie pour son approvisionnement en uranium naturel ou la préparation du combustible, comme cela est sous-entendu à tort par Greenpeace. C'est une différence qu'a notre pays avec certains de ses voisins européens". 

"S'agissant des sanctions contre la Russie, la position française sur ce sujet est constante : les sanctions doivent avoir un impact sur l'économie du pays visé. Des sanctions sur la filière nucléaire généreraient un impact modeste sur la Russie", selon la même source. 

Diversification 

"À l'inverse, la résiliation des derniers contrats subsistants qui portent sur le retraitement de combustibles générerait des indemnités plus avantageuses pour la Russie que leur poursuite a minima", a plaidé le cabinet. 

De son côté, EDF a dit "maximise(r) la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs" en combustible nucléaire : "Nous ne sommes dépendants d'aucun site, d'aucune société et d'aucun pays". 

EDF, qui oppose le "caractère confidentiel" du détail de ses approvisionnements, "applique strictement toutes les sanctions internationales et/ou les restrictions liées à la non-obtention d'autorisations administratives requises, tout en respectant les engagements contractuels pris", a ajouté la société. 

Celle-ci a souligné n'avoir "acheté aucun uranium naturel extrait de mines russes, ni de services de conversion de l'uranium naturel en Russie en 2022", ni "augmenté sa part d'enrichissement de son uranium naturel non russe réalisé en Russie en 2022 par rapport à 2021". 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BATAILLE CULTURELLE

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

La chronique de l’éco

En 2022, la production d'électricité en France a atteint son plus bas niveau depuis 30 ans

L'entretien de l'intelligence économique

Nucléaire militaire : la Russie a-t-elle les moyens de sa politique ?

France24 - Monde

Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique

Publié le : 11/03/2023 - 19:31Modifié le : 11/03/2023 - 20:14

Olivier BRAS

Les Français, qui n'avaient plus gagné à Twickenham depuis 18 ans dans le Tournoi des Six Nations, ont largement battu samedi des Anglais complètement dépassés (53-10), signant la plus large victoire française dans cette enceinte. Ils ont marqué 7 essais qui leur permettent d'empocher un point de bonus offensif précieux pour conserver l'espoir de remporter le Tournoi, dans une semaine.

En 2005, lors de la dernière victoire française à Twickenham dans le Tournoi des Six Nations, les Français n'avaient gagné que d'un petit point (17-18). Cette fois, l'écart est énorme et l'émotion immense, à l'image de celle ressentie par leur sélectionneur Fabien Galthié après le match gagné, samedi 11 mars, par les Bleus (53-10).   

💙😍 𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐔𝐍𝐂𝐇 𝐄𝐒𝐓 𝐁𝐋𝐄𝐔 !#XVdeFrance #ANGFRA #NeFaisonsXV #SixNations pic.twitter.com/mzUgcw7KUd

March 11, 2023

Deux minutes de jeu suffisent aux Bleus pour marquer leur premier essai parti des 30 mètres français. Ils sortent superbement de leur camp grâce à un jeu très dynamique, à l'image du deuxième ligne Thibaud Flament, qui réalise une magnifique percée avant de transmettre à l'ailier Ethan Dumortier, auteur d'une passe décisive pour Thomas Ramos. L'arrière tricolore aplatit dans l'en-but et signe un magnifique essai qui démontre l'intention des Français de produire du jeu dans ce stade de Twickenham, considéré comme le temple du rugby.

Ses quelque 80 000 spectateurs voient des Français très entreprenants au cours des dix premières minutes, avec une avance de 10 points au score grâce à une pénalité de Thomas Ramos. Pris de court par cette entame, les Anglais réussissent ensuite à remettre la main sur le ballon et à occuper le camp tricolore. Mais ils se heurtent à une bonne défense française, à l'image de Jonathan Danty qui a réalisé de précieux grattages.

Avec l'apparition de la pluie, le ballon devient plus difficile à contrôler pour les 30 joueurs. Le capitaine français Antoine Dupond conserve, lui, la même précision au pied, réussissant à trouver une touche précieuse dans les 22 mètres anglais à la 25e minute. Un ballon bien négocié par les Français qui s'offrent un 2e essai, marqué en force par Thibaud Flament face à deux adversaires anglais.

Menée 17 à 0, l'Angleterre ne parvient pas à trouver de solutions, même si l'ouvreur Marcus Owen inscrit les premiers points anglais sur pénalité. Mais il est imité quelques secondes plus tard par Thomas Ramos. Et Charles Ollivon enfonce le clou à la 40e minute avec un 3e essai marqué après une belle mêlée française. Il est transformé par Thomas Ramos qui donne 24 points d'avance aux Bleus à la mi-temps (3-27).

Les doublés de Flament, Ollivon et Penaud

Les Anglais se rebiffent timidement en début de deuxième période et sont récompensés par un essai de leur arrière Freddie Steward à la 46e minute, transformé par Marcus Smith. Mais ils manquent de précision pour réussir à vraiment inquiéter les Bleus qui conservent une nette avance (10-27).

Installés dans le camp adverse, les Français contrôlent ce match et la possession du ballon. À la 57e minute, Thibaud Flament, un joueur qui a évolué plusieurs saisons en Angleterre et rêvait de jouer à Twickenham, signe un doublé après une magnifique transmission acrobatique de Romain Ntamack.

🦸‍♂️𝗔𝗹𝗹 𝗦𝘁𝗮𝗿 𝗚𝗮𝗺𝗲 𝗶𝗻 𝗧𝘄i𝗰𝗸𝗲𝗻𝗵𝗮𝗺 ✨ #ANGFRA #XVdeFrance #NeFaisonsXV #SixNations pic.twitter.com/w5cU72vww6

March 11, 2023

Quelques minutes plus tard, Charles Ollivon fait de même, pour donner une très large avance aux Français à la 60e minute (10-41). Complètement désorganisés, les Anglais ne parviennent pas à retrouver le fil de la rencontre. Ils restent brouillons et commettent des fautes qui les empêchent de se montrer dangereux. À l'inverse, les Français font preuve d'une grande discipline et profitent de l'efficacité de leur charnière pour se dégager.

Le 6e essai français est inscrit à la 72e minute par Damian Penaud, magnifiquement servi au pied par Gaël Fickou. Et les spectateurs qui commencent à quitter les tribunes de Twickenham ne voient pas l'ailier français récidiver deux minutes plus tard pour sceller le score (10-53). Deux essais transformés par Thomas Ramos, auteur de 23 points et élu homme du match. 

🏅 23 points in a flawless performance from @ThomRamos15 👏#ENGvFRA | #GuinnessSixNations pic.twitter.com/VT6e0WDLBR

March 11, 2023

Jamais les Anglais n'avaient connu une telle défaite à domicile. Et ils la concèdent face aux Bleus lors d'un "crunch" dévastateur. "Gagner comme cela dans l'antre du rugby, c'est historique",  a confié Antoine Dupont après la rencontre au micro de France Télévisions. Lui et ses coéquipiers attendent désormais de voir quel sera le résultat du match entre l'Écosse et l'Irlande, dimanche 12 mars. Avec déjà trois victoires bonifiées et une défaite contre l'Irlande, les Bleus conservent encore l'espoir de pouvoir gagner ce Tournoi à l'issue de leur dernier match, le 18 mars contre le pays de Galles au Stade de France. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Rugby : le XV de France à Twickenham pour briser la malédiction anglaise

Reportage

Rugby : "Autour de moi, ça parle de plus en plus des Bleus" avant le Mondial

Compte-rendu

Rugby : le XV de France retrouve la victoire face à une redoutable équipe d'Écosse

France24 - Monde

Trois Palestiniens armés abattus par des soldats israéliens près de Naplouse

Publié le : 12/03/2023 - 07:25Modifié le : 12/03/2023 - 07:28

FRANCE 24 Suivre

L'armée israélienne a affirmé avoir abattu dimanche matin trois Palestiniens armés près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après qu'ils ont ouvert le feu sur une position militaire israélienne. 

Regain de violence en Cisjordanie. Trois Palestiniens armés ont été abattus dimanche 12 mars près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après avoir ouvert le feu sur une position militaire israélienne, a indiqué l'armée israélienne. 

L'échange de tirs s'est produit au niveau du barrage de Surra-Jit, en zone sous contrôle sécuritaire israélien, à l'ouest de Naplouse. Joints par l'AFP, des habitants de Surra ont dit avoir entendu des coups de feu vers 3 h 30 (1 h 30 GMT). Selon des sources médicales palestiniennes, aucun mort n'a été admis à la morgue de Naplouse, laissant penser que l'armée israélienne est en possession des corps. 

"Des hommes armés ont ouvert le feu sur des soldats [israéliens] à un poste militaire adjacent au carrefour de Jit", écrit l'armée israélienne dans un communiqué. 

Riposte 

"Des soldats [...] ont riposté à balles réelles" et "trois hommes armés ont été neutralisés", tandis qu'un quatrième s'est rendu et est détenu pour interrogatoire, ajoute l'armée, dont un porte-parole a confirmé ensuite à l'AFP que les trois assaillants neutralisés étaient Palestiniens et qu'ils avaient été tués. 

Aucun soldat israélien n'a été blessé, ajoute l'armée. 

Interrogées par l'AFP, des sources sécuritaires palestiniennes ont indiqué n'avoir aucun détail à fournir dans l'immédiat sur ce nouvel incident meurtrier. 

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 81 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. 

Avec AFP   

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive

Israël : trois blessés par balles à Tel-Aviv, l'auteur de l'attaque abattu par la police

Cisjordanie occupée : six Palestiniens, dont un recherché, tués dans un raid israélien

France24 - Monde

Italie : plus de 1 300 migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes

Publié le : 11/03/2023 - 17:45Modifié le : 11/03/2023 - 22:02

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Plus de 1 300 migrants ont été secourus samedi par les garde-côtes et la marine italienne alors qu'ils se trouvaient à bord d'embarcations surchargées en difficulté en Méditerranée centrale, moins de deux semaines après un naufrage meurtrier sur les côtes du sud de l'Italie, ont annoncé les secours. 

Les garde-côtes et la marine italienne ont secouru plus de 1 300 migrants en Méditerranée centrale, samedi 11 mars, alors qu'ils se trouvaient à bord d'embarcations surchargées. Cette opération de sauvetage a eu lieu deux semaine après un naufrage meurtrier sur les côtes du sud de l’Italie, qui a fait 76 victimes. 

La justice a ouvert une enquête sur ce drame, notamment pour tenter d'expliquer l'arrivée trop tardive des secours. Ce naufrage a choqué l'Italie et suscité de vives critiques contre le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni élu sur une ligne anti-migrants. 

>> À voir aussi : Naufrage de migrants en Italie : un passager filme sa traversée quelques heures avant le drame

L'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde

Les garde-côtes et la marine italienne avaient dépêché vendredi plusieurs navires pour venir en aide à trois embarcations transportant plusieurs centaines de migrants et repérées en Méditerranée centrale, l'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. 

Samedi vers 2 h GMT, 487 migrants ont été ramenés sains et saufs au port de Crotone, ont précisé les secours. Des vidéos des garde-côtes, publiées vendredi, montraient une partie d'entre eux sur le pont d'un grand bateau de pêche tanguant dans une mer agitée.

Une autre opération de sauvetage, au cours de laquelle 500 migrants ont été secourus à bord d'un navire des garde-côtes, était en train de se terminer, selon la même source. L'agence de presse Ansa avait précédemment rapporté que le navire, transportant 584 migrants, avait accosté dans le port de Reggio de Calabre, une ville côtière du sud de la péninsule italienne.

Un troisième bateau transportant 379 personnes a été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes et les migrants ont été transférés sur un navire de la marine à destination du port sicilien d'Augusta.

De nouvelles peines pour les passeurs

À l'issue d'un conseil des ministres délocalisé jeudi dans le sud du pays, la Première ministre Giorgia Meloni avait réaffirmé la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs. 

Une première hors de Rome pour l'exécutif à majorité d'extrême droite qui, depuis son entrée en fonction en octobre 2022, a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et engagé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d'eux davantage de solidarité dans l'accueil des migrants. 

Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de 30 années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes. 

Selon le ministère de l'Intérieur, 17 592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier en Italie, contre 5 976 sur la même période en 2022 et 5 995 en 2021, soit près du triple. Le nombre d'arrivées de migrants par la route de la Méditerranée centrale a bondi de 116 % en janvier et février par rapport à 2022, selon Frontex. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Revue de presse

Nouveau naufrage en Méditerranée : "Des enfants morts aux portes d'une Europe trop cynique"

Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

Des garde-côtes italiens portent secours à une cinquantaine de migrants en détresse

France24 - Monde

AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine

Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54

Fadile BHAYAT Suivre

En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.

France24 - Monde

Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales

Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21

Laura MOUSSET Suivre

Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.

France24 - Monde

Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école

Publié le : 08/03/2023 - 22:25

Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.

France24 - Monde

Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

Publié le : 08/03/2023 - 15:40

Laura MOUSSET Suivre

Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

France24 - Monde

En Californie, des inondations exceptionnelles après une nouvelle tempête

Publié le : 11/03/2023 - 22:46

FRANCE 24 Suivre

La nouvelle tempête qui a frappé la Californie a provoqué d'impressionnantes inondations qui ont notamment fait céder une digue sur la rivière Pajaro samedi, après avoir fait deux morts et contraint des milliers de personnes à évacuer. 

La Californie s’enfonce dans un chaos climatique. L'État du Sud-Ouest américain fait face à des inondations exceptionnelles, samedi 11 mars, après le déferlement d'une nouvelle tempête la veille, qui a entraîné des ordres d'évacuation dans plusieurs régions déjà victimes d'un hiver particulièrement pluvieux ces dernières semaines. Une digue a cédé et deux victimes ont été comptabilisées.

"Nous espérions l'éviter, mais le pire scénario est arrivé avec le débordement de la rivière Pajaro et la rupture de la digue vers minuit (nuit de vendredi à samedi)", a tweeté samedi Luis Alejo, un responsable du comté de Monterey, situé sur la côte, au centre de la Californie. 

Le compte Twitter de la Garde nationale californienne montrait des images de sauvetages d'habitants dans leurs voitures, prises au piège par les impressionnantes inondations. 

Cal Guard Soldiers have supported first responders in 56 rescues near the Pajaro river in Monterey County. @CAgovernor @Cal_OES #montereycounty #alwaysreadyalwaysthere pic.twitter.com/VKsKbzsXJ0

March 11, 2023

Au moins une route a aussi été littéralement emportée vendredi dans une petite communauté du comté de Santa Cruz, juste au nord de celui de Monterey. 

Vendredi, la directrice des services d'urgence du gouverneur de Californie, Nancy Ward, avait annoncé que la tempête avait fait "malheureusement (...) deux morts". 

L'état d'urgence déclaré par Joe Biden

Ces inondations ont été provoquées par une énième tempête qui a déferlé sur la Californie, déjà victime d'un hiver particulièrement pluvieux ces dernières semaines. Jusqu'à 23 centimètres de précipitations étaient attendus par endroits.  

Cette pluie, issue d'une dépression plutôt chaude, était susceptible de faire fondre une partie du manteau neigeux exceptionnel accumulé au cours des trois derniers mois. De quoi provoquer un ruissellement impossible à contenir pour les cours d'eau de cet État de l'ouest du pays. 

Le président américain Joe Biden a approuvé vendredi une déclaration d'état d'urgence en Californie, afin de faciliter l'aide de l'État fédéral. De nombreux ordres d'évacuation avaient été émis, particulièrement dans le nord de la Californie, également touché. 

Cette tempête est nourrie, comme la plupart des autres survenues cet hiver, par une "rivière atmosphérique", un gigantesque couloir de pluie qui transporte la vapeur d'eau emmagasinée dans les tropiques, souvent autour d'Hawaï, ce qui leur vaut le surnom de "Pineapple Express". 

En janvier, une série de tempêtes avait provoqué de multiples inondations, glissements de terrain et chutes d'arbres, entraînant la mort de 20 personnes. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Un cyclone amène davantage de pluie en Californie, le bilan des tempêtes s'alourdit

Des tempêtes successives en Californie font une quinzaine de morts

Une dangereuse "bombe cyclonique" déferle sur la Californie

France24 - Monde

En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive

Publié le : 11/03/2023 - 21:31

FRANCE 24 Suivre

Le mouvement de contestation de la réforme de la justice se poursuit en Israël, avec de nouveaux rassemblements samedi soir dans les principales villes du pays. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour la dixième semaine consécutive.

Ils ne décolèrent pas. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées en Israël, samedi 11 mars, pour la dixième semaine consécutive, pour protester contre la réforme du système judiciaire que tente d'imposer le gouvernement. 

La coalition de droite et d'extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'apprête à accélérer le processus législatif à partir de dimanche, le premier jour de la semaine en Israël, pour faire passer cette réforme, considérée comme antidémocratique par ses détracteurs. 

Comme les samedis précédents, le principal rassemblement a lieu dans le centre de Tel-Aviv où les manifestants, au nombre de plus de 100 000 selon les médias, ont brandi une marée de drapeaux israéliens bleu et blanc. D'autres manifestations ont lieu dans les principales villes du pays.  

Des records d'affluence selon les médias

Selon les estimations des médias israéliens, les rassemblements de ce samedi ont battu des records d'affluence dans les villes de Haïfa (nord) et Beer Sheva (sud), avec respectivement 50 000 et 10 000 personnes, des chiffres conséquents rapportés à la population israélienne, un peu plus de neuf millions d'habitants. La police israélienne ne communique pas d'estimations sur le nombre de manifestants. 

Le président de la commission des Lois à la Knesset (Parlement), Simcha Rothman, a prévu des auditions sur le projet de réforme judiciaire tous les jours de dimanche à mercredi. Il semble ainsi rejeter les appels à ralentir ou interrompre l'examen des textes à la Knesset pour permettre des négociations de compromis et s'en tenir strictement au calendrier qu'il avait annoncé avec le ministre de la Justice Yariv Levin. 

>> À lire aussi : En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire

Ce calendrier prévoit de faire adopter les principaux éléments de la réforme avant la fin de la session d'hiver de la Knesset, le 2 avril. 

Cette réforme limiterait considérablement la possibilité pour la Cour suprême d'invalider les lois et donnerait de fait à la coalition politique majoritaire le pouvoir de nommer les juges. 

Jeudi soir, le président israélien Isaac Herzog a appelé à stopper le processus législatif sur le projet de réforme judiciaire, le qualifiant de "menace sur les fondements de la démocratie". 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

En Israël, répression violente d'une manifestation d'opposants à la réforme judicaire

Des milliers d'Israéliens dans les rues de Tel-Aviv contre la réforme du système judiciaire

Contestation prodémocratie

Réforme de la justice en Israël : "Si Netanyahu persiste, le mouvement pourrait se radicaliser"

France24 - Monde

Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Publié le : 11/03/2023 - 07:07Modifié le : 11/03/2023 - 19:36

FRANCE 24 Suivre Laura Roudaut

Les responsables syndicaux ont appelé samedi le président de la République à "consulter le peuple" sur la réforme des retraites, lors d'une septième journée de mobilisation, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes et à l'orée d'une semaine décisive où le gouvernement espère voir la réforme définitivement adoptée.

Les opposants à la réforme des retraites étaient dans la rue pour un septième round, samedi 11 mars, contre le projet de loi du gouvernement. Quelque 368 000 personnes ont manifesté à travers la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et plus d'un million, selon la CGT.

À Paris, les manifestants étaient entre 48 000 (selon la police) et 300 000 (selon la CGT) à rejoindre le cortège. C'est nettement moins que les 700 000 manifestants revendiqués pour le 7 mars et un peu moins que celle du 16 février qui avait enregistré la plus faible participation depuis le début du mouvement social – la police avait alors annoncé 440 000 manifestants, dont 37 000 à Paris.

En province, les chiffres étaient quasiment partout en repli par rapport au 16 février : par exemple 10 000 à Toulouse selon les autorités (contre 14 000 mi-février), 2 350 à Saint-Étienne (contre 4 450).

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a reconnu avant le départ de la manifestation parisienne une moindre affluence que le 7 mars, où la mobilisation avait été historique partout en France, mais la détermination est "forte", a-t-il assuré.

Une huitième mobilisation prévue mercredi

Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, est prévue mercredi, en parallèle de la réunion de la commission mixte paritaire, au cours de laquelle députés et sénateurs pourraient s'accorder sur un texte, avant un vote définitif dans la foulée dans les deux chambres.

"J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social", a dit Laurent Berger, faisant part de la "sidération" des militants face à la décision du président de la République de ne pas recevoir les représentants syndicaux, comme ils en ont solennellement fait la demande dans un courrier jeudi.

Dans un communiqué samedi soir, l'intersyndicale a dénoncé le "mépris" d'Emmanuel Macron, et l'a mis au défi "d'organiser une consultation citoyenne (sur les retraites) dans les plus brefs délais".

|| COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUN || L'intersyndicale dénonce le mépris dans lequel s'obstine E. Macron qui refuse de la recevoir. […] Elle demande solennellement au gouvernement d'organiser une consultation citoyenne dans les plus brefs délais. https://t.co/rEC6wgKp0n #11mars pic.twitter.com/vAmwdgJ1i5

March 11, 2023

"Puisqu'il est si sûr de lui, le président de la République, il n'a qu'à consulter le peuple. On verra la réponse du peuple", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a réagi à cette proposition en recommandant depuis Marseille "qu'on se dirige vers une consultation du peuple lui-même pour qu'on tranche". "Il faut trouver une porte de sortie, donc nous allons en trouver une par la force", a-t-il aussi affirmé, accusant Emmanuel Macron de ne "laisse(r) d'autre possibilité à personne que d'être dans ce rapport frontal".

"Reculades gouvernementales"

Le cortège parisien, entre la place de la République et celle de la Nation, a été rapidement émaillé de tensions : jets de projectiles envers les forces de l'ordre, mais aussi en direction de la CGT, poubelles incendiées, vitrines caillassées... À 18 h 30, 32 personnes avaient été interpellées. Des tensions ont aussi éclaté à Lyon, Rennes et Nantes.

Dans les cortèges, les manifestants se montraient toujours déterminés: "Ils nous disent 'bosse et crève', nous on dit 'vive la grève'", les entendait-on scander à Paris. 

"On garde espoir", a assuré Philippe Anselme, 65 ans, retraité venu avec son épouse manifester à Bordeaux, (3 400 manifestants selon la préfecture, 18 000 selon l'intersyndicale). "On sera peut-être dans le dernier carré de résistants, mais on sera là", a-t-il promis.

Même état d'esprit chez Marie-Cécile Périllat, secrétaire générale de la FSU de Haute-Garonne, qui défilait à Toulouse, où les organisateurs ont revendiqué 45 000 participants: "La pression, elle commence véritablement à s'exercer, sur le pouvoir législatif y compris. Donc on y croit, on tient et on va pas lâcher", a-t-elle dit.

La réforme a été votée samedi soir tard par le Sénat, mais il semble incertain que le gouvernement parvienne à trouver une majorité de députés pour approuver le texte et il pourrait recourir une nouvelle fois à l'article 49.3 (adoption sans vote), ce qui le placerait dans une situation politique périlleuse.

"Le recours au 49.3 pour un projet de loi qui n'aura pas été discuté serait une forme de blocage démocratique inacceptable", avait prévenu mardi Laurent Berger.

L'utilisation de cette arme constitutionnelle pourrait redonner de la vigueur à la mobilisation de la rue, et aux grèves reconductibles toujours en cours dans plusieurs secteurs clé: raffineries, énergie, ramassage des déchets, transport ferroviaire et aérien.  

Selon la mairie de Paris, il y avait 4 400 tonnes de déchets non ramassés dans la capitale samedi à la mi-journée, au 6e jour de la grève des éboueurs (contre 3 700 tonnes jeudi). La mobilisation des aiguilleurs du ciel provoquait des retards de vols samedi. À Lyon, ils dépassaient deux heures en moyenne, selon le site spécialisé FlightAware. Plusieurs dizaines de vols ont également été annulés dans plusieurs aéroports français.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié samedi, 63 % des Français approuvent la mobilisation contre la réforme, mais 78 % (+14 points depuis le 3 mars) pensent pourtant qu'elle sera votée et appliquée.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Retraites : le gouvernement impose le vote unique au Sénat, Macron ne rencontrera pas les syndicats

Retraites : transports perturbés au troisième jour de grève, blocages dans des lycées et universités

Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans

France24 - Monde

Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre

Publié le : 11/03/2023 - 07:42

FRANCE 24 Suivre

Lors d’un vote des députés réunis au Palais du peuple, à Pékin, Li Qiang a été désigné samedi Premier ministre après avoir recueilli 2 936 voix, trois contre et huit abstentions. À 63 ans, cet ancien responsable du Parti communiste à Shanghai succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Li Qiang, nouveau Premier ministre de la Chine. L’homme de confiance de Xi Jinping a été désigné samedi 11 mars nouveau chef du gouvernement chinois, au lendemain de la reconduction pour un troisième mandat du président chinois.

Xi Jinping, 69 ans, a obtenu vendredi un nouveau mandat de cinq ans de président de la Chine, après un vote à l'unanimité du Parlement, l'aboutissement d'une ascension qui l'a vu devenir le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.

Le Parlement étant, dans la pratique, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, l'issue du scrutin ne faisait aucun doute.

Samedi lors d'un autre vote des députés réunis au Palais du peuple à Pékin, Li Qiang, seul candidat au poste de Premier ministre, a obtenu 2 936 votes pour, trois contre et huit abstentions.

Les journalistes ont été priés de quitter l'hémicycle au moment où les députés formalisaient leur vote dans l'urne.

 

 

Serment

Li Qiang, 63 ans, ancien responsable du Parti communiste à Shanghai, dont l'image avait quelque peu été ternie au printemps lors du confinement chaotique de sa ville, succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Après sa désignation, Li Qiang a prêté serment sur la Constitution. Poing droit levé et main gauche sur le document, il a juré de "travailler dur à l'édification d'un grand pays socialiste moderne".

Le Premier ministre chinois est à la tête du Conseil d'État. Sa fonction est traditionnellement associée à la gestion quotidienne du pays et à la conduite de la politique macroéconomique.

Li Qiang, qui avait été propulsé au rang de numéro deux du Parti communiste (PCC) en octobre, ne dispose d'aucune expérience au niveau du gouvernement central, contrairement à la quasi-totalité des ex-Premiers ministres.

Il a cependant accompli un parcours riche au sein de l'administration locale et a endossé d'importantes fonctions de direction dans les riches provinces côtières du Zhejiang (est) et du Jiangsu (est).

Ascension politique

Li Qiang était le chef de cabinet de Xi Jinping lorsque celui-ci était à la tête du parti dans le Zhejiang entre 2004 et 2007. Ses promotions, rapides depuis, reflètent le haut niveau de confiance que lui accorde le numéro un chinois.

Samedi au Palais du peuple à Pékin, Xi Jinping et Li Qiang sont apparus complices au moment du vote, échangeant des amabilités avec le sourire.

Li Qiang prend ses fonctions à un moment où la deuxième économie du monde fait face à un net ralentissement, affaiblie par près de trois ans d'une inflexible politique dite du "zéro Covid".

Pour 2023, le gouvernement s'est fixé un objectif de croissance du PIB d'"environ 5 %", l'un des plus faibles depuis des décennies.

Le Premier ministre sortant, Li Keqiang, un économiste de formation, avait vu ses projets de réformes économiques entravés par l'autorité grandissante de Xi Jinping.

"Contrôle plus strict de l'économie par l'État"

"Il est peu probable que Li Qiang ait l'autorité nécessaire pour développer davantage" cette voie, indique à l'AFP le politologue Willy Lam, de l'Université chinoise de Hong Kong.

D'autant que Xi Jinping "insiste sur la nécessité d'un contrôle plus strict de l'économie par l'État et le parti", à rebours de la pratique en vigueur depuis la fin des années 1970, souligne Willy Lam.

Samedi, les députés ont par ailleurs désigné Zhang Youxia et He Weidong comme vice-présidents de la Commission militaire centrale (dont Xi Jinping est président), Zhang Jun héritant du poste de président de la Cour suprême.

Ying Yong, ancien chef du parti de la province du Hubei (centre) où les premiers cas de Covid-19 ont été découverts, a été élu procureur général du Parquet populaire suprême.

Liu Jinguo devient pour sa part le responsable de la Commission nationale de supervision, l'organisme qui s'occupe de la lutte anti-corruption.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président

La Chine augmente son budget militaire pour 2023

SANS NOUVELLES

Disparition du "grand argentier" de la tech : Pékin contre les milliardaires, acte II ?

France24 - Monde

La France salue avec prudence le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite

Publié le : 11/03/2023 - 10:45

FRANCE 24 Suivre

Paris a salué vendredi le rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, tout en mettant Téhéran en garde contre d'éventuelles "actions déstabilisatrices". Les États-Unis ont également salué le retour des relations diplomatiques entre les deux pays, mais "il reste à voir si l'Iran remplira ses obligations", a déclaré un porte-parole américain.

La France salue la décision de l'Arabie saoudite et de l'Iran de rétablir leurs relations diplomatiques, a annoncé vendredi 10 mars le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Paris a par ailleurs appelé l'Iran à renoncer à ses "actions déstabilisatrices", précise le Quai d'Orsay.

Paris est favorable à "toute initiative qui peut contribuer de manière concrète à la désescalade des tensions et au renforcement de la sécurité et de la stabilité régionales", a déclaré Anne-Claire Legendre la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Elle a ajouté que la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna avait été informée de cette décision lors d'un entretien vendredi, à Paris, avec son homologue saoudien Fayçal bin Farhan.

 

#ArabieSaoudite #Iran pic.twitter.com/VyuMfaJrN0

March 10, 2023

 

La Maison Blanche a également "salué" l'annonce de vendredi mais "il reste à voir si l'Iran remplira ses obligations", a déclaré un porte-parole.

"De bonnes relations de voisinage entre l'Iran et l'Arabie saoudite sont essentielles pour la stabilité de la région du Golfe", s'est félicité le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué.

Rupture

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans, après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran par des manifestants, à la suite de l'exécution par Riyad d'un célèbre religieux chiite.

D'autres pays du Golfe parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien Ali Shamkhani se trouvait à Pékin depuis lundi "pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine visant à résoudre les (derniers) différends entre Téhéran et Ryad", a rapporté l'agence officielle Irna.

 

🔴 L'#Iran 🇮🇷 et l'#ArabieSaoudite 🇸🇦 annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques. Notre chroniqueur Gauthier Rybinski analyse les motivations de ce rapprochement ⤵️ pic.twitter.com/8bdzhOYZMm

March 10, 2023

 

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont "mettre en œuvre cette décision et prendre les dispositions nécessaires pour l'échange des ambassadeurs", a ajouté le communiqué, sans plus de précision.

Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, a salué sur Twitter "le retour à des relations normales" entre son pays et l'Arabie saoudite.

"Le retour à des relations normales entre Téhéran et Riyad offre de grandes possibilités aux deux pays, à la région et au monde musulman", a-t-il indiqué, ajoutant que son ministère allait "lancer activement d'autres initiatives régionales", sans donner de détails.

Son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhane, a indiqué que l'accord reflétait la tendance du royaume à privilégier les "solutions politiques et le dialogue", une approche qu'il souhaite voir devenir la norme dans la région.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

L'Iran et l'Arabie saoudite annoncent le rétablissement de leurs relations diplomatiques

Nucléaire : Téhéran donne des gages aux inspecteurs de l'AIEA

Le chef de l'AIEA salue des "discussions constructives" avec l'Iran

France24 - Monde

En Thaïlande, deux militantes accusées de lèse-majesté cessent leur grève de la faim

Publié le : 11/03/2023 - 12:05

Joanna YORK

Deux jeunes Thaïlandaises ont mis fin à leur grève commencée il y a plus de 50 jours, pour raison médicale. Les deux militantes réclament une réforme de la loi de lèse-majesté et la libération de militants prodémocratie. Une démarche embarrassante pour le gouvernement du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, à quelques semaines d'élections législatives.

Après plus de 50 jours de grève de la faim, Tantawan Tuatulanon et Orawan Phuphong ont cessé leur mouvement de protestation en raison de sérieuses craintes exprimées par leurs médecins.  "Nous avons cessé la grève de la faim pour sauver nos vies et continuer à nous battre", a annoncé Tawan sur Facebook. "L'équipe médicale craint que nos reins et d'autres organes soient affectés par la longue période sans nourriture et sans eau", a-t-elle ajouté.

Depuis le 18 janvier, ces deux jeunes activistes avaient cessé de s'alimenter et vivaient entre la prison, l'hôpital et le tribunal.

Tantawan Tuatulanon, 21 ans et Orawan Phupong, 23 ans, respectivement surnommées "Tawan" et "Bam", risquent des années derrière les barreaux pour des accusations d'insultes visant la famille royale. Leur grève de la faim visait à demander aux partis politiques thaïlandais de soutenir l'abolition du crime de lèse-majesté, passible de 15 ans de prison.

Mardi 7 mars, alors que leur état de santé suscitait déjà de vives inquiétudes, elles ont été hospitalisées à Bangkok et ont accepté de recevoir de l'eau et des sels minéraux. Mais quelques heures plus tard, elles faisaient savoir que, malgré cette pause, elles refusaient toujours d'abandonner leur combat. "Je leur ai parlé. Elles vont mieux mais elles sont toujours très fatiguées", s'inquiétait leur avocate, Kunthika Nutcharut.

"Tawan" et "Bam" ont trois revendications : elles réclament, d'abord, une réforme de la loi de lèse-majesté, considérée comme l'une des plus strictes au monde, et sous le coup de laquelle elles sont poursuivies. Elles appellent aussi à une réforme du système judiciaire thaïlandais et demandent la libération sous caution de militants prodémocratie. Arrêtés dans la foulée des grandes manifestations qui ont secoué le pays en 2020, ces derniers sont toujours emprisonnés dans l'attente d'un procès.

Plus de 200 personnes poursuivies pour lèse-majesté

En octobre 2020, des milliers de Thaïlandais étaient descendus dans les rues de Bangkok pour réclamer la démission du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, au pouvoir depuis un coup d'État en 2014. Dans les cortèges, les manifestants réclamaient aussi une réforme de la monarchie – un fait inédit dans ce pays où le roi jouit d'un statut de quasi-divinité.

En réaction, plus de 200 personnes, dont plusieurs mineurs, ont été condamnées ou sont actuellement viséers par une procédure pour lèse-majesté. Un crime qui, en vertu de l'article 112 du Code pénal, est passible de trois mois à quinze ans de prison. Les peines peuvent par ailleurs se cumuler. Fin janvier, Mongkhon Thirakot, un Thaïlandais de 29 ans, a été condamné à 28 ans de prison pour quatorze faits de diffamation de la monarchie, principalement en raison de messages postés sur les réseaux sociaux.

En parallèle, près de 1 600 personnes sont, depuis 2020, sous le coup de condamnations ou de procédures pour d’autres délits "politiques", comme la sédition, selon l'ONG de défense des droits humains Thai Lawyers for Human Rights.

"Beaucoup déplorent que 'Tawan' et 'Bam' fassent cette grève de la faim en sachant qu'elles ne gagneront pas. Mais c'est un moyen pour elles de montrer au public la laideur du système judiciaire, de la monarchie et de toutes les institutions clés", explique Pavin Chachavalpongpun, exilé politique, professeur associé de politique et de relations internationales à l'université de Kyoto.

Arrêtées pour un sondage dans un supermarché

Les deux femmes, respectivement étudiante et caissière dans un supermarché, sont, quant à elles, sous le coup d'accusations de lèse-majesté pour avoir organisé un "sondage" dans un grand centre commercial du centre de Bangkok où elles demandaient aux gens s'ils étaient gênés par le passage de cortèges royaux dans les rues.

Arrêtées début 2022, elles avaient été libérées sous caution en mars, avec la promesse de ne plus participer à quelconque action qui remettrait en cause la monarchie. C'est donc libres et en attente de leur procès que, le 16 janvier 2023, elles se sont présentées devant un tribunal de Bangkok pour réclamer que leur liberté conditionnelle soit révoquée – ce qui signifiait retourner en prison.

Deux jours après leur retour derrière les barreaux, les deux activistes politiques démarraient leur grève de la faim. Leur objectif derrière ce geste : soutenir les militants prodémocratie toujours incarcérés et en attente de procès, et alerter l'opinion publique sur les conditions de détention. "C'est la première fois, en Thaïlande, que des gens font une grève de la faim pour soutenir d'autres personnes", souligne Kunthika Nutcharut, leur avocate.

"Les trois premiers jours, elles ont fait un jeûne sec [elles refusaient de boire et de manger, NDLR]", poursuit-elle. "C'était tellement extrême qu'elles ont rapidement été très malades, à un point auquel les médecins sont rarement confrontés."

Après plusieurs semaines d'allers-retours entre hôpital et cellule de prison, leur état s'est fortement détérioré le 3 mars, les médecins affirmant même craindre pour leur vie. "'Tawan' était si faible qu'elle ne réagissait plus", témoigne l'avocate. "Elles ont finalement accepté d'être hospitalisées en se disant que, tant qu'elles sont en vie, d'autres activistes pourraient voir les charges retenues contre eux levées."

Parmi la dizaine d'activistes qui étaient toujours détenus en attente d'un procès lorsque "Tawan" et "Bam" ont commencé leur grève de la faim, sept ont été libérés. "Et certains affirment que c'est grâce à leur action", salue Pavin Chachavalpongpun. Selon l'avocate des deux jeunes femmes, d'autres activistes, en liberté conditionnelle, ont pu être débarrassés de différentes mesures de surveillance comme les bracelets électroniques.

Embarras du gouvernement à deux mois des élections

Ce n'est cependant pas la première fois que des activistes entament une grève de la faim pour alerter sur leur situation. Parit Chiwarak, dit "Pingouin", a obtenu en 2022 sa libération sous caution après 57 jours sans s'alimenter.

Mais cette fois, le cas de "Tawan" et "Bam" a suscité une vague d'émoi inédit dans le pays, attirant l'attention de nombreux médias nationaux et internationaux. Une lettre ouverte appelant le gouvernement à lever les charges contre les deux jeunes femmes, à l'initiative d'Amnesty International, a ainsi recueilli des milliers de signatures.

De quoi embarrasser le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha à quelques semaines seulement des prochaines législatives, prévues en mai, pour lesquelles il est candidat à sa réélection. Début février, ce dernier a ainsi appelé la justice à "accorder la plus grande attention aux deux grévistes", tout en exhortant les parents à "surveiller le comportement de leurs enfants" et "à leur inculquer les connaissances nécessaires pour qu'ils ne croient pas aux manipulations politiques".

"Pour le moment, le gouvernement thaïlandais a fait preuve de peu de bonne volonté pour améliorer la situation de 'Tawan' et 'Bam'", dénonce Chanatip Tatiyakaroonwong, chercheur au bureau régional d'Amnesty International en Thaïlande. "De toute façon, de manière générale, il n'accorde pas aux jeunes qui participent aux manifestations l'importance qu'ils méritent."

À l'inverse, les deux principaux partis d'opposition, le Parti Pheu Thai de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, et le Move Forward Party, mouvement progressiste qui attire une jeunesse urbaine et éduquée, ont appelé à "sauver la vie des deux militantes" et à libérer les manifestants prodémocratie. Le Move Forward Party est même allé plus loin en réitérant son souhait de réformer de la loi de lèse-majesté : le parti avait déjà provoqué un tollé en annonçant, en 2020, son souhait de limiter les peines encourues à un an de prison et à une amende en cas de critique du roi.

De quoi susciter l'espoir des militants prodémocratie à l'approche du scrutin, alors que la mobilisation peine à survivre. "L'élection est perçue comme une lumière au bout du tunnel", explique Pavin Chachavalpongpun. "Pour les militants prodémocratie, il faut encore tenir quelques mois, jusqu'au vote. Ensuite, si les résultats ne sont pas satisfaisants, il sera temps de réfléchir à retourner manifester."

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Thaïlande : les manifestants réclament le départ du Premier ministre

"Plaque du Peuple", demande de réformes : les manifestants thaïlandais bravent la monarchie

Thaïlande : la Cour constitutionnelle suspend le Premier ministre

France24 - Monde

Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank

Publié le : 10/03/2023 - 19:57Modifié le : 10/03/2023 - 22:46

FRANCE 24 Suivre

Les autorités américaines ont annoncé vendredi avoir fermé la Silicon Valley Bank, une banque proche des milieux de la tech qui s'est soudainement retrouvée en difficulté, et avoir confié le contrôle des dépôts à l'agence américaine chargée de les garantir.

Coup de tonnerre en Californie : la descente aux enfers de la Silicon Valley Bank, proche du monde de la tech, s'est conclue par sa fermeture par les autorités américaines, vendredi 10 mars. Le contrôle de ses dépôts à été confié à l'agence américaine chargée de les garantir (FDIC), qui compte rouvrir dès lundi les 17 agences de la banque, implantée en Californie et dans le Massachusetts.

La FDIC prévoit aussi d'autoriser à court terme les clients à retirer jusqu'à 250 000 dollars, soit le montant habituellement garanti par l'agence. Ceux ayant plus sur leurs comptes bancaires, soit la grande majorité des clients de la banque, sont invités à contacter l'agence.

C'est le bureau californien de la protection financière et de l'innovation (DFPI) qui a officiellement pris possession de l'établissement, invoquant "son manque de liquidités et son insolvabilité".

La 16e banque américaine

Il en a confié la gestion à la FDIC, qui a créé, à cet effet, une entité spécifique qui s'occupera de gérer les actifs de la banque, les retraits, les prêts en cours, etc.

Fin 2022, la banque comptait 209 milliards de dollars d'actifs et environ 175,4 milliards de dépôts, précisent les autorités. Peu connue du grand public, elle était quand même la 16e banque américaine par la taille des actifs.

Basée à Santa Clara, en Californie, Silicon Valley Bank s'était spécialisée dans le secteur technologique, faisant principalement affaire avec des clients bénéficiant des fonds de sociétés de capital-risque ou de capital-investissement.

Ces derniers faisant face à leurs propres difficultés entre la hausse des taux d'intérêt et les remous dans la tech, ils ont, ces derniers mois, retiré beaucoup d'argent de leurs comptes.

Pour avoir suffisamment de liquidités, Silicon Valley Bank avait annoncé, mercredi soir, qu'elle cherchait à lever rapidement du capital. Dans la foulée, elle avait perdu 60 % jeudi à la Bourse de New York et son titre avait été suspendu vendredi avant le début de la séance.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La semaine de l'éco

Silicon Valley : le grand licenciement

SCANDALE BANCAIRE

Chine : des banques locales en péril, des criminels et un immense scandale financier

DESCENTE AUX ENFERS

Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

France24 - Monde

Le cyclone Freddy fait au moins une dizaine de morts au Malawi

Publié le : 13/03/2023 - 11:45Modifié le : 13/03/2023 - 11:54

FRANCE 24 Suivre

Le cyclone Freddy, qui a de nouveau touché le Mozambique ce week-end, est en passe d'être classé le plus long jamais enregistré. Selon la police du Malawi, il a fait au moins 11 morts et 16 disparus.

Il n'en finit pas de semer la destruction et la mort sur son passage. Le cyclone Freddy a fait au moins 11 morts et 16 disparus, a annoncé la police du Malawi lundi 13 mars. Des pluies torrentielles et des vents violents ont balayé le pays ainsi que le Mozambique voisin, frappé pour la deuxième fois par ce phénomène météorologique inédit.

Au Mozambique, Freddy a tué au moins une personne et déplacé des dizaines d'autres dans la nuit de samedi à dimanche, selon un premier bilan des autorités locales.

Le cyclone avait déjà fait 10 morts dans ce pays d'Afrique australe lors de son premier passage fin février, et 17 au total à Madagascar où il a également frappé deux fois, décrivant une trajectoire en boucle rarement recensée par les météorologues. 

Plus de 100 000 usagers sont privés de courant, selon la compagnie publique d'électricité. Une école de la région a été complètement détruite. 

Selon les ONG sur place, le cyclone a causé de graves destructions et endommagé de nombreuses maisons, notamment dans la région de Quelimane. "La ville est privée d'électricité, d'eau et de couverture cellulaire", selon Guy Taylor, porte-parole de l'Unicef. 

Actif depuis plus d'un mois

Freddy devrait quitter le Malawi et Mozambique au cours de la semaine et s'affaiblir, selon les prévisions.

S'il est déjà redescendu au stade de tempête tropicale, il provoque toutefois des vagues allant jusqu'à 8 mètres et de fortes pluies, selon l'Institut national de météorologie du Mozambique (Inam).

Le phénomène, atypique, est en passe d'être considéré comme le cyclone le plus long jamais enregistré.

Freddy, qui s'est formé au large de l'Australie, a atteint le stade de tempête le 6 février. Il sévit dans l'océan Indien depuis 34 jours. 

"Sa très longue longévité s'explique par sa trajectoire d'est en ouest qui ne lui a jamais permis de s'évacuer vers les latitudes sud, où les systèmes dépressionnaires perdent leurs caractéristiques tropicales", a expliqué à l'AFP Emmanuel Cloppet, directeur de Météo-France pour l'océan Indien. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MÉTÉO EXTRÊME

Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Le cyclone Freddy frappe Madagascar

France24 - Monde

Au Sénégal, la société civile vent debout contre les propos de Kaïs Saïed sur les migrants

Publié le : 10/03/2023 - 22:01

Elimane NDAO Suivre

De notre correspondant à Dakar – Trois semaines après les déclarations incendiaires de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les violences racistes qui ont suivi, la colère ne désenfle pas au Sénégal. Plusieurs associations et organisations de la société civile demandent des excuses publiques du président tunisien. Des appels au boycott des produits de Tunisie ont également été lancés sur les réseaux sociaux. Reportage.

"Il faut mettre rapidement fin à la présence en Tunisie de hordes de migrants clandestins source de violences, de crimes et d’actes inacceptables." Les propos polémiques de Kaïs Saïed, prononcés le 21 février, ont entraîné licenciements, agressions, expulsions violentes de migrants subsahariens en Tunisie. Une situation qui nourrit la colère au Sénégal.

Quinze associations se sont réunies au sein d'un "collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal" pour réclamer des sanctions de la communauté internationale après la ligne rouge franchie par Kaïs Saïed.

"Le collectif recommande au président tunisien de prendre de la hauteur, de retirer ses propos, de présenter ses excuses à toute la communauté africaine et de s’engager à respecter et à faire respecter les droits des populations africaines sur son territoire", exige le communiqué du collectif.

Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a mis en place une cellule de crise. Contrairement à la Côte d'Ivoire et à la Guinée qui ont déjà organisé des vols de rapatriement de leurs ressortissants désirant rentrer au pays, Dakar s'est voulu plus mesuré dans sa réaction : un registre a été ouvert pour "recenser nos ressortissants qui souhaitent rentrer au Sénégal", a indiqué le ministère, qui a précisé le 5 mars qu'"aucun incident concernant un compatriote n'[avait] été signalé en Tunisie".

>> À voir, notre Focus : "Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine"

Une manifestation interdite

La timide tentative de médiation d'Umaro Sissoco Embaló, le chef de l'État bissau-guinéen également président en exercice de la Cédéao, n'a pas trouvé grâce aux yeux des Sénégalais. Le dirigeant de la Guinée-Bissau s'est rendu à Tunis pour apaiser la situation. "Nous sommes tous des Africains. Vous êtes vous-même africain, quelle que soit la couleur de votre peau... Nous sommes tous des frères", a-t-il déclaré, estimant que les propos du président tunisien avaient été mal interprétés.

 

Une démarche jugée "très molle" par Ahmadou Bamba Fall, président de l’association Village du migrant et membre du collectif des acteurs de la migration au Sénégal. "Au moment où la Banque mondiale a sanctionné la Tunisie, au moment où des associations tunisiennes ont manifesté contre leur président, on s’attendait à plus de fermeté de la part de la Cédéao. On s’attendait à ce qu’Embaló dénonce les propos de Kaïs Saïed et lui demande de les retirer, et qu'il demande aux Tunisiens d'arrêter leurs agissements contre les Subsahariens", explique-t-il.

Le collectif et d’autres organisations de la société civile comme le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), un mouvement souverainiste sénégalais, espéraient faire entendre leurs voix lors d'une manifestation devant l'ambassade de Tunisie à Dakar le 3 mars et par le dépôt symbolique d’une lettre de protestation à l’ambassadeur. La manifestation a été cependant interdite par les autorités sénégalaises et 19 protestataires ont été arrêtés, avant d'être libérés 24 heures plus tard.

Appel au boycott des produits et services

Guy Marius Sagna, député de l’opposition et secrétaire administratif du Frapp, faisait partie des manifestants. Les protestataires souhaitent initier un boycott des produits venant de Tunisie.

"Nous avons lancé une campagne de boycott de tous les produits tunisiens mais également de tous les services tunisiens allant de Tunisair aux produits alimentaires de [la marque d'huile] Jadida. On a demandé à tous les Sénégalais et à tous les Africains d’ici ou de la diaspora de boycotter ces produits et services", raconte le député.

 

La lettre de protestation a finalement pu être déposée jeudi 9 mars. Un courrier dans lequel est dénoncée "l’utilisation des Noirs africains comme boucs émissaires de la crise sociale en Tunisie".

Une autre manifestation contre le président tunisien et les violences subies par les migrants noirs était prévue samedi 11 mars sur la place du Souvenir africain à Dakar. Cependant, le préfet a décidé de l'interdire, évoquant des "risques de troubles à l’ordre public" et "d’entrave à la libre circulation des personnes et de leurs biens". Les protestataires hésitent encore à braver l'interdiction.

Au grand dam de Bourguiba

Malgré son inflexibilité face aux propos tenus par Kaïs Saïed, le collectif fait néanmoins la part des choses. Ses membres répètent à l'envi que leur antagonisme n’a pas pour cible le peuple tunisien mais leur président, ainsi que les Tunisiens qui ont commis des violences sur des migrants subsahariens. Ils ont ainsi apprécié la manifestation du 25 février à Tunis, quand la société civile tunisienne a dénoncé les propos de son président.

>> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"

Le Sénégal et la Tunisie ont dans le passé entretenu des relations étroites, notamment au lendemain des indépendances. Le père de la nation tunisienne Habib Bourguiba était adulé des Sénégalais pour ses prises de position en faveur d’une "Afrique libre", selon des historiens interrogés par France 24. Une grande avenue à Dakar porte son nom.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

France24 - Monde

Ces chercheurs africains qui créent une intelligence artificielle plus fine

Publié le : 10/03/2023 - 18:51

Guillaume GRALLET Suivre

Connaissez-vous Indaba ? Cette communauté de plus de 400 chercheurs africains en intelligence artificielle se réunit tous les ans pour travailler sur des chantiers communs. Elle planche entre autres sur la mise au point d'un modèle de langage alternatif à celui qui a permis la naissance du robot conversationnel ChatGPT. En s'appuyant sur les 2 000 langues du continent, il pourrait être plus riche que son équivalent américain. 

Permettre à des chercheurs africains de créer des systèmes aptes à résoudre les problèmes du continent... et pourquoi pas ceux du monde entier. Voici l'idée d'Indaba, une communauté qui rassemble 400 chercheurs en intelligence artificielle qui s'est réuni en 2019 au Kenya, l'an dernier à Tunis, et qui se retrouvera courant 2023 au Ghana. 

Parmi les projets d'Indaba figure Masakhane ("nous construisons ensemble", en zoulou), la création d'un modèle de langue open source comparable à celui qui permet le fonctionnement de ChatGPT. Masakhane ambitionne de permettre la traduction automatique de plus de 2 000 langues africaines comme le pidgin, parlé au Nigéria, le logba pratiqué au Togo ou encore le poko au Cameroun. Des langues qui ont toutes leur particularisme et qui doivent permettre la mise au point de programmes informatiques à la fois plus riches et plus fins.

Si vous désirez en savoir plus sur la recherche et l'entrepreneuriat en Afrique, ne manquez pas le Challenge App Afrique, organisé pour la septième année consécutive par France 24 et RFI.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TECH 24

Intelligence artificielle : quand (la voix de) Kim Kardashian reprend Leonardo DiCaprio

TECH 24

Intelligence artificielle : les métiers qui vont disparaître, ceux qui vont les remplacer

TECH 24

D'Elon Musk à Kim Jong-un : quand l'intelligence artificielle se pique d'images géopolitiques

France24 - Monde

Silicon Valley Bank : aux États-Unis et en Europe, les autorités tentent de rassurer

Publié le : 13/03/2023 - 06:08Modifié le : 13/03/2023 - 10:38

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre

Le Trésor, la Réserve fédérale et l'Agence de garantie des dépôts ont annoncé dimanche qu'ils allaient permettre aux clients de la banque en faillite Silicon Valley Bank de retirer l'intégralité de leurs dépôts, une décision hors norme. De son côté, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a assuré sur France info qu'il n'y avait aucun risque de contagion pour les banques françaises.

Les autorités américaines ont annoncé dimanche, suivies par leurs homologues britanniques lundi 13 mars, des mesures pour protéger les dépôts de la banque californienne en faillite Silicon Valley Bank (SVB), et rassurer les particuliers comme les entreprises.

Les autorités américaines vont notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite, et permettre l'accès à tous les dépôts d'un autre établissement, Signature Bank, fermé d'office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué.

>> À voir aussi : Comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?

La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont été prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain Joe Biden.

La branche britannique de SVB vendue à HSBC

Londres a pour sa part annoncé lundi que la branche britannique de SVB avait été vendue à HSBC, qui a précisé l'avoir acquise pour une livre symbolique. 

"Silicon Valley Bank (UK) a été vendue aujourd'hui à HSBC. (...) Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d'aujourd'hui", ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.

Les autorités financières britanniques ont agi dans l'urgence tout le week-end, après l'annonce des déboires de SVB, afin de rassurer les marchés et tenter de limiter les dégâts pour le secteur de la technologie – pour ce dernier, cette faillite pose un "risque sérieux", a admis le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt.

Ces mesures déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Ces relèvements de taux d'intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.

La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière : SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.

L'établissement new-yorkais Signature Bank est la 21e banque américaine, avec des actifs estimés par la Fed à 110 milliards de dollars fin 2022. Sa défaillance est la troisième plus importante de l'histoire des États-Unis, derrière SVB et Washington Mutual en 2008.

"Demander des comptes"

Le président américain s'est dit "fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis". La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank "vont tout perdre", a souligné le responsable de la Fed.

Joe Biden a assuré que "le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu'ils en auront besoin". Le chef de l'État doit s'exprimer lundi sur "la manière dont nous maintiendrons un système bancaire résilient pour protéger notre reprise économique historique", a-t-il annoncé.

Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver un repreneur au plus vite.

Cette course contre la montre rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d'intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie toute entière.

Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.

"Pas de risque de contagion en France"

La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, a assuré de son côté le ministre de l'Économie française Bruno Le Maire, interrogé sur Franceinfo.

"Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n'y pas d'alerte spécifique", a-t-il déclaré.

"Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé le ministre, ajoutant que les établissements bancaires français avaient "des secteurs d'activité très diversifiés". Les banques françaises "ne sont pas exposées à un seul secteur d'activité" à l'instar de la Silicon Valley Bank (SVB), qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a souligné le ministre français.

Même son de cloche en Allemagne. La faillite de la banque SVB aux États-Unis ne constitue "pas une menace pour la stabilité financière" en Allemagne, a assuré le superviseur bancaire allemand Bafin. La branche a toutefois ordonné le gel des activités de la succursale allemande de SVB, basée à Francfort, en raison du "risque pesant sur l'exécution des obligations envers ses créanciers".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank

La semaine de l'éco

Silicon Valley : le grand licenciement

Résultats d'Alphabet, Amazon et Apple : la Tech entre dans l'ère de la frugalité

France24 - Monde

Les autorités américaines mettent la Silicon Valley Bank aux enchères

Publié le : 12/03/2023 - 22:12Modifié le : 12/03/2023 - 22:17

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Les autorités américaines ont mis aux enchères la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) avec l'objectif de trouver un repreneur avant l'ouverture des marchés asiatiques lundi.

C’est la plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise financière de 2008. Les autorités américaines ont mis aux enchères la Silicon Valley Bank (SVB), une banque proche des milieux de la tech qui s'est soudainement retrouvée en difficulté, dimanche 12 mars, avec l'objectif de trouver un repreneur avant l'ouverture des marchés asiatiques lundi. 

Selon le Washington Post, la limite de dépôt des offres a été fixée à dimanche 19 h 00 GMT. Sollicitée par l'AFP, l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), qui a initié la vente, s'est refusée à tout commentaire. 

L'élu démocrate à la Chambre des représentants Josh Harder a confirmé la tenue d'enchères au site d'information Axios, estimant que la limite pourrait être repoussée pour laisser aux possibles acquéreurs le temps d'étudier les comptes de SVB.  

>> À voir aussi : Comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?

"Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de contagion à d'autres qui sont solides", avait déclaré dimanche la ministre américaine des Finances Janet Yellen lors d'un entretien avec la chaîne CBS, avant que plusieurs médias américains ne fassent état du processus d'enchères.  

"Je suis certaine (que la FDIC) envisage une large palette de solutions, qui inclut une acquisition" par une autre banque, a déclaré la secrétaire au Trésor. 

Un rappel de 2008

Émanation du gouvernement américain, la FDIC a pris vendredi le contrôle de Silicon Valley Bank, au bord de l'implosion sous l'effet de retraits massifs de ses clients. 

La course contre la montre engagée par les autorités américaines rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. 

Elles avaient alors échoué à trouver un repreneur pour la banque Lehman Brothers, la poussant au dépôt de bilan le lundi, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie toute entière. 

Si les grandes banques ont jusqu'ici été épargnées, plusieurs établissements américains de taille moyenne ou régionale ont dévissé en Bourse vendredi, fuis par des investisseurs inquiets. 

C'est le cas notamment de la Californienne First Republic, qui a lâché près de 30 % en deux séances, jeudi et vendredi, ou de Signature Bank, fermée dimanche soir. 

Les deux établissements ont, comme SVB, une importante proportion de sociétés dans leur portefeuille de clients, dont les dépôts dépassent souvent le montant maximum assuré par la FDIC, soit 250 000 dollars par déposant, ce qui pourrait les pousser à retirer leurs fonds. 

Quelque 96 % des dépôts logés chez SVB ne sont pas couverts, selon des données publiées par l'institution. 

Répercussions sur le secteur technologique 

Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disent préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. 

SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains. 

Dimanche, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a estimé que la chute de SVB posait un "risque sérieux" pour le secteur de la tech de son pays. 

Janet Yellen a écarté dimanche un sauvetage de SVB via une injection d'argent public. 

"Durant la crise financière (de 2008), des investisseurs de grandes banques systémiques", dont les autorités estiment que la chute présenterait un risque pour l'ensemble du système financier, "ont été secourus" par le gouvernement américain, a-t-elle rappelé. "Nous n'allons pas le refaire." 

Les remous de la saga SVB se sont aussi propagés au milieu des cryptomonnaies

La devise numérique USDC, dite "stable" car théoriquement indexée sur le dollar, a ainsi chuté depuis vendredi après que son créateur, Circle, a annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de SVB. 

Plusieurs autres "stablecoins", censés protéger les investisseurs en cryptomonnaies contre la volatilité légendaire de cette industrie, ont également décroché, comme le Dai ou l'USDD. 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank

La semaine de l'éco

Silicon Valley : le grand licenciement

Résultats d'Alphabet, Amazon et Apple : la Tech entre dans l'ère de la frugalité

France24 - Monde

Quand la génétique permet à deux souris mâles de procréer

Publié le : 11/03/2023 - 06:38

Sébastian SEIBT Suivre

Un célèbre biologiste japonais, Katsuhiko Hayashi, a annoncé, mercredi 8 mars, une percée scientifique qui lui a permis de mettre au monde des souriceaux ayant deux pères et aucune mère. Si cette prouesse est inédite, elle est encore loin d’annoncer la possibilité pour des couples humains du même sexe d’avoir des enfants.

Dans la famille souris, ils ont demandé le papa, puis encore un autre papa et enfin le souriceau. Mais de mère, il n’en a pas été question. Katsuhiko Hayashi, un célèbre biologiste japonais du développement, a annoncé avoir réussi à donner naissance à des bébés souris en bonne santé uniquement à partir de cellules souches mâles, mercredi 8 mars à l’occasion du troisième Sommet international sur l’édition du génome humain à Londres.

Les travaux de son équipe n’ont pas encore été publiés, mais celle-ci a soumis l’article décrivant l'exploit à la revue Nature, a précisé le chercheur japonais.

Un ovocyte de père

Si cette percée scientifique venait à être confirmée par le célèbre journal, il s’agirait d’une "petite révolution", a réagi Nitzan Gonen, directrice du Sex Determination Lab à l’université israélienne Bar-Ilan.

La quête pour faire naître des bébés de parents d’un même sexe agite le petit monde des biologistes et généticiens depuis plus d’une décennie. Le but n’est pas seulement de démontrer la possibilité pour des couples homosexuels d’avoir des enfants sans l’intervention d’un individu de l’autre sexe, mais aussi d’ouvrir des portes thérapeutiques pour des personnes stériles ou encore pour des familles monoparentales, souligne le Guardian.

Mais pour l’heure, les travaux de Katsuhiko Hayashi restent confinés au règne animal. Il a réussi à reprogrammer des cellules de souris mâles pour qu’elles perdent leur chromosome Y – marqueur sexuel pour les hommes – et acquièrent un deuxième chromosome X, qui est uniquement présent chez les femmes.

"Certaines cellules souches perdent naturellement leur chromosome Y, tandis que d’autres, en raison de malformations ou d’erreurs que les scientifiques ont cherché à stimuler en ajoutant une molécule particulière, peuvent acquérir un chromosome X", note Nitzan Gonen. Les travaux des scientifiques japonais reposent donc sur un subtil mélange de sélection naturelle et de manipulation humaine.

Le nouvel ovocyte ainsi créé – c’est-à-dire une cellule sexuelle féminine – a ensuite été fécondé par les chercheurs grâce à des spermatozoïdes de souris. L’œuf a alors été implanté dans une souris femelle pour qu’il se développe.

Il y a donc bien encore une "femme" qui intervient dans le processus, mais "uniquement parce qu’on n’a pas encore développé d’utérus artificiel pour assurer le bon développement de l’embryon en laboratoire", note Robin Lovell-Badge, biologiste et généticien au Crick Institute de Londres.

Mais cette femelle porteuse ne transmet aucun bagage génétique au futur souriceau qui doit tout à ses deux papas.

Une méthode peu efficace

"C’est un travail scientifiquement très intéressant et prometteur, mais il faut aussi avoir conscience des limites actuelles et du chemin encore à accomplir", prévient Robin Lovell-Badge.

D’abord, de l’aveu même de Katsuhiko Hayashi, ce n’est pas encore une méthode très efficace. Sur 630 embryons implantés dans des femelles porteuses, seuls sept souriceaux ont vu le jour. La bonne nouvelle est que ces petits ont tous bien grandi et sont devenus fertiles, souligne le magazine Nature.

"La production de gamètes [cellules reproductrices mâles ou femelles, NDLR] est un processus très complexe et long. On ne sait pas parfaitement le reproduire in vitro", assure Nitzan Gonen. En outre, "les œufs produits en laboratoire et grâce à cette méthode sont de moins bonne qualité que ceux qui sont formés naturellement", ajoute Robin Lovell-Badge. De ce fait, le nombre d’embryons viables sera plus faible dans cette configuration.

"Il faudra clairement améliorer l’efficacité de cette méthode avant de penser à la tester sur l’homme", assure Nitzan Gonen. Et le chemin pour arriver à une éventuelle application de cette découverte à l’homme risque de s’avérer long et semé d’embûches.

D’abord d’ordre purement scientifique. "On ne maîtrise pas encore pour l’homme la technologie qui a, ici, été utilisée pour transformer une cellule souche d’une souris mâle en ovocyte", souligne Robin Lovell-Badge.

Le processus prendrait aussi beaucoup plus longtemps. "Ce serait un défi technique d’une tout autre ampleur, car il faudrait maintenir l’intégrité des échantillons en laboratoire sur une période beaucoup plus longue, ce qui multiplie les risques d’accidents", explique Robin Lovell-Badge.

Obstacles éthiques

Et c’est sans compter les obstacles éthiques. "Il faudra s’assurer que la société soit prête à accepter la possibilité que des couples d’hommes puissent faire des enfants", estime Nitzan Gonen.

"Il y aura probablement une partie non négligeable de la population qui n’aura pas d’objection à cette possibilité, mais une autre s’y opposera pour des raisons religieuses ou autres. Il faudra prendre du temps pour réfléchir, en amont, aux arguments pour justifier cette technologie", note Robin Lovell-Badge, qui a déjà participé aux débats nationaux au Royaume-Uni sur l’éthique des recherches sur les cellules souches.

Une réflexion devra aussi être menée sur la place de la femme dans ce processus. Les mêmes questions qui ont agité et continuent à nourrir dans certains pays les débats sur le rôle des mères porteuses devraient revenir sur la table.

La technique utilisée par Katsuhiko Hayashi ne fonctionne en outre pas encore pour deux mères. "Si on connaît à peu près la manière de créer un ovocyte à partir d'une cellule souche mâle, personne n’a encore réussi à fabriquer un spermatozoïde à partir d'une cellule souche femelle", explique Nitzan Gonen, dont le laboratoire travaille, entre autres, sur cette question.

Autant d’obstacles qui, pour elle, font que si cette technologie peut un jour être utilisée pour l’homme, ce ne sera probablement "pas avant dix ou vingt ans". Et elle pourrait alors servir dans des cas beaucoup moins sujets à controverse, comme pour aider des couples ayant des problèmes de fertilité. "Cette technologie pourrait venir en aide aux personnes souffrant de stérilité, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un problème purement génétique", note la biologiste.

Cette méthode pourrait ainsi représenter une solution pour les personnes devenues stériles après des traitements contre le cancer. "Il y a par exemple des enfants qui ont vaincu des leucémies grâce à des chimiothérapies ou des radiothérapies. Mais ces traitements peuvent affecter leur fertilité. Cette technique de création d’ovocytes à partir de cellules pourrait leur venir en aide", détaille Robin Lovell-Badge. Idem pour des couples qui décideraient d’avoir des enfants à un âge relativement avancé "quand la qualité des cellules reproductrices s’est détériorée", ajoute Nitzan Gonen. Pour l’heure, il s’agit donc d’un petit pas pour les souris qui, peut-être un jour, deviendra un grand pas pour l’humanité.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} TÉMOIGNAGES

PMA : la levée de l’anonymat n'effraie pas les donneurs de sperme et d’ovocytes

CHINE

"Bébés génétiquement modifiés" : la boîte de Pandore de He Jiankui

VIVATECH

Crispr, des ciseaux génétiques magiques ou un danger pour l'humanité ?

France24 - Monde

Foot européen : l'OM cale encore, Naples, Arsenal et le Barça foncent vers le titre

Publié le : 13/03/2023 - 11:36

Romain HOUEIX Suivre

En Ligue 1, le PSG a mollement rebondi avec une victoire à Brest alors que son dauphin, l'OM, a cédé le match nul à domicile. En Angleterre, Arsenal a enchainé une cinquième victoire consécutive, tandis qu'en Espagne, le Barça poursuit sa course en tête en solo.

 

Le PSG s'en sort, Marseille cale encore à domicile

Trois jours après son élimination sans gloire en Ligue des champions, le PSG s'en est remis à un but dans les arrêts de jeu de Kylian Mbappé pour se sortir d'un mauvais pas à Brest (1-2) et relever quelque peu la tête. Les Parisiens n'ont visiblement toujours pas digéré leur énième désillusion européenne mais ils peuvent dire un grand merci à leur attaquant vedette, qui les a une nouvelle fois sauvés.

Lens, porté par le triplé foudroyant en moins de cinq minutes de Loïs Openda, a effectué la bonne opération du week-end et se replace sur le podium (3e) après son large succès à Clermont (0-4), dimanche, mettant la pression sur l'OM, incapable de battre Strasbourg au Vélodrome (2-2).

L'OM, très tôt réduit à dix après l'exclusion dès la 29e minute de Leonardo Balerdi, coupable d'une faute sur Habib Diallo, pensait avoir fait le plus dur en menant 2-0 jusqu'à la 88e minute mais il a été puni par le doublé de Jean-Eudes Aholou et voit le leader parisien, vainqueur la veille à Brest (2-1), s'échapper avec dix points d'avance.

La deuxième place des Marseillais est désormais en grand danger car Lens recommence à pousser fort derrière. Les Sang et Or, qui venaient d'enchaîner trois matches sans victoire, toutes compétitions confondues, se sont parfaitement relancés et ne sont plus qu'à deux longueurs des Phocéens. C'est surtout la performance d'Openda qui a fait sensation. L'attaquant lensois a, à lui tout seul, dynamité la défense clermontoise en inscrivant trois buts coup sur coup en première période, le triplé le plus rapide de ces 50 dernières années en championnat avec celui du Lillois Matt Moussilou en 2005 face à Istres.

Les Monégasques, qui font aussi les frais du réveil lensois et rétrogradent à la quatrième place, feraient bien de s'en méfier. L'ASM peut se mordre les doigts d'avoir été surpris par Reims à Louis-II (0-1) malgré plusieurs occasions nettes, même si elle n'est pas la première à se casser les dents sur les hommes de Will Still, qui n'ont perdu aucune de leurs 19 dernières rencontres en L1. Le club du Rocher marque singulièrement le pas avec cette troisième sortie consécutive sans victoire.  

Invaincu en Ligue 1 depuis le 11 janvier, Nice fait de son côté du surplace (7e) après le nul ramené de Nantes (2-2). Le dernier représentant français en Coupe d'Europe, qui reçoit le Sheriff Tiraspol jeudi en huitièmes de finale retour de la Ligue Europa Conférence, avait peut-être déjà la tête ailleurs. Le Gym a en effet mené deux fois au score avant d'encaisser un deuxième but à seulement deux minutes de la fin du temps réglementaire. 

Le FC Barcelone en route vers le sacre

Le Barça a difficilement dominé l'Athletic à Bilbao (0-1) dimanche lors de la 25e journée de Liga, et reprend 9 points d'avance en tête du classement sur le Real Madrid (2e, 56 points), vainqueur de l'Espanyol Barcelone 3-1 samedi. Les Catalans ont débloqué la situation juste avant la pause, sur une passe lumineuse du capitaine Sergio Busquets pour Raphinha, qui a décoché une frappe croisée du droit (45e+1), d'abord refusé puis finalement validé par l'arbitre vidéo, avant de résister à une fin de match haletante.

Pour le grand retour de Robert Lewandowski dans le onze blaugrana (après avoir manqué 2 matches à cause d'une douleur à la cuisse gauche), les hommes de Xavi ont refait le plein de confiance sur la pelouse, à défaut d'être épargné par le scandale arbitral et l'inculpation pour corruption qui a frappé le club vendredi. Du baume au moral, donc, à une semaine du clasico retour de Liga, dimanche 19 mars au Camp Nou.

Le Bayern Munich désormais seul en tête

Le défenseur Benjamin Pavard a inscrit son premier doublé en sept saisons de Bundesliga, offrant la victoire au Bayern contre Augsbourg (5-3) lors de la 24e journée de championnat. Un doublé qui permet aussi au Bayern de prendre la tête de la Bundesliga : son concurrent, le Borussia Dortmund a concédé le match nul sur la pelouse de Schalke (2-2) et vu sa série de 8 victoires prendre fin.

Derrière les deux géants d'Allemagne, la lutte s'est resserrée, après la victoire de Fribourg contre Hoffenheim (2-1) et le nul de l'Union Berlin à Wolfsburg (1-1). Au soir de la 24e journée, le RB Leipzig, l'Union Berlin et Fribourg sont à égalité à 45 points, à la troisième place derrière le Bayern Munich, seul dans le fauteuil de leader (52 pts), et le Borussia Dortmund (50 pts). Une lutte à trois pour les troisième et quatrième places qualificatives pour la phase de groupes de la prochaine Ligue des champions.

Tenu en échec par Stuttgart (1-1), l'Eintracht Francfort semble marquer le pas (40 pts) à la sixième place, avec un trou désormais avec le trio devant lui au classement.

L'Inter Milan s'incline mais personne n'en profite

Naples continue de marcher sur la Serie A avec une nouvelle victoire sans discussions contre l'Atalanta Bergame (2-0), samedi, qui lui offre 18 points d'avance à 12 journées du terme. Dans le sillage de son perce-muraille Khvicha Kvaratskhelia, qui a débloqué la rencontre d'une frappe sous la barre après une double feinte de tir (60e), le Napoli n'a pas laissé place au doute après son revers contre la Lazio Rome (0-1) et continue de sprinter vers un premier Scudetto depuis ceux de l'époque Maradona, en 1987 et 1990.

Naples porte son incroyable avance à 18 points sur l'Inter Milan (2e), surprise vendredi par la Spezia (2-1). Les Nerazzurri restent deuxièmes en dépit de leur revers, après le 0-0 de la Lazio Rome (3e) à Bologne samedi soir.

L'AS Rome, à dix pendant toute la seconde période, a raté pour sa part l'occasion de rejoindre l'Inter Milan à la deuxième place en s'inclinant à domicile contre Sassuolo (3-4) dans un match à rebondissements. La Roma (5e) reste deux points derrière la Lazio Rome (3e) avant le derby de la capitale dimanche prochain.

Cinq à la suite pour Arsenal, Newcatsle regagne

Arsenal a remporté dimanche sa cinquième victoire de suite à Fulham (0-3) et a repris cinq points d'avance devant Manchester City, vainqueur la veille à Crystal Palace (0-1). Au-delà de cette victoire essentielle à Fulham, les joueurs de Mikel Arteta ont de nouveau impressionné par leur compacité au milieu de terrain, leur intelligence tactique et la qualité de leur jeu de passes, face aux Cottagers, désormais 8es du classement.

>> À voir aussi : Le football anglais deviendrait-il écolo ?

Deux mois après leur dernière victoire en championnat, Newcastle a repris ses bonnes habitudes de la première partie de saison avec une victoire face à Wolverhampton (2-1), qui lui permet de revenir en 5e position, à quatre points du premier qualifiable pour la prochaine Ligue des champions, Tottenham, et avec deux matches en plus à jouer. La meilleure défense du championnat (18 buts en 25 matches) a également marqué pour la première fois depuis décembre deux buts dans un même match.

À la troisième place du classement, Manchester United n'a pas pu faire mieux qu'un score nul (0-0) contre le dernier du classement, Southampton, une semaine après avoir explosé à Liverpool (7-0) et après s'être rassuré en Ligue Europa contre le Betis Seville (4-1).

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Ligue Europa Conférence : l'OGC Nice s'impose dans la difficulté en Moldavie, prend une option

SUCCESSION

Soubeyrand, Prêcheur, Bompastor… Qui pour succéder à Corinne Diacre à la tête des Bleues ?

SUR ENTR

Le football anglais deviendrait-il écolo ?

France24 - Monde

Royaume-Uni : la BBC réintègre Gary Lineker après le tollé provoqué par sa suspension

Publié le : 13/03/2023 - 12:05Modifié le : 13/03/2023 - 12:25

FRANCE 24 Suivre

Suspendu par la BBC pour des propos sur la politique migratoire du Royaume-Uni, l'ancien footballeur et présentateur vedette de la chaîne a finalement été réintégré lundi. L'annonce de sa suspension a provoqué un tollé tout au long du week-end, contraignant la direction de la chaîne à faire machine arrière.

La BBC a craqué sous la pression populaire. Le groupe audiovisuel anglais a annoncé lundi 13 mars le retour à l'antenne de l'ex-footballeur Gary Lineker, l'un des plus célèbres présentateurs du groupe, dont la suspension vendredi après un tweet contre le gouvernement a provoqué un tollé.

"Gary est un élément important de la BBC et je sais à quel point la BBC compte pour lui, et je me réjouis qu'il présente notre émission le week-end prochain", a déclaré le directeur-général de la BBC, Tim Davie, dans un communiqué. Gary Lineker avait été mis à pied après avoir critiqué sur Twitter un projet de loi du gouvernement conservateur sur l'immigration.

"Mr Nice" avait dénoncé "une politique cruelle"

Sur Twitter, où il compte 8,8 millions d'abonnés, Gary Lineker avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé par l'Allemagne dans les années 1930". Le texte gouvernemental, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été dénoncé par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile".

Ces propos ont été vivement critiqués par le gouvernement et les journaux conservateurs. Le groupe audiovisuel, qui a érigé l'impartialité en "priorité", a décidé vendredi "que (Gary Lineker) allait se retirer de la présentation de Match Of The Day jusqu'à ce que nous ayons un accord clair avec lui sur son utilisation des réseaux sociaux".

Mais cette suspension a provoqué un tollé. Elle a entraîné le bouleversement des programmes sportifs de la BBC à la télévision et à la radio. Plusieurs consultants d'émissions de football, tels que les anciens internationaux anglais Ian Wright et Alan Shearer, ont décidé de se retirer de leurs programmes par "solidarité". Le hashtag #BoycottBBC est devenu tendance sur Twitter.

Lundi, Tim Davie a présenté ses excuses. "Tout le monde reconnaît que cette période a été difficile pour le personnel, les collaborateurs, les présentateurs et, surtout, nos téléspectateurs", a-t-il écrit dans un communiqué.

BREAKING: Gary Lineker suspension lifted. Statement is peak BBC fudge. Tim Davie admits social media rules on impartiality are not clear, not uniformly applied and that the Match of the Day suspension was disproportionate. pic.twitter.com/8d5VHvkJ9w

March 13, 2023

"L'impartialité est importante pour la BBC. C'est aussi important pour le public. La BBC s'est engagée à respecter l'impartialité qui est dans sa Charte et s'est engagée pour la liberté d'expression", a-t-il écrit.

Le directeur du géant de l'audiovisuel public a annoncé une enquête menée par un expert indépendant sur les directives en matière d'utilisation des réseaux sociaux, et notamment sur la manière dont les règles s'appliquent aux présentateurs ne travaillant pas sur l'actualité.

Ce communiqué cite également Gary Lineker, qui se dit "heureux" qu'une solution ait été trouvée. "Je soutiens cette enquête et j'ai hâte de retourner à l'antenne", a-t-il ajouté. 

Sur Twitter, où il est suivi par près de 9 millions de personnes, il a remercié les personnes qui l'ont soutenu durant "ces jours surréalistes".

"Je présente le sport sur la BBC depuis près de trente ans et je suis extrêmement fier de travailler avec le meilleur et le plus juste des médias au monde", a-t-il ajouté. 

 

After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this. I want to thank you all for the incredible support, particularly my colleagues at BBC Sport, for the remarkable show of solidarity. Football is a team game but their backing was overwhelming. 1/4

March 13, 2023

 

Il s'est permis "une dernière réflexion" : "Aussi difficiles qu'aient pu être les derniers jours, ce n'est tout simplement pas comparable au fait de devoir fuir sa maison pour échapper à la persécution ou à la guerre et chercher refuge dans un pays lointain".

Gary Lineker, surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière - il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune -, a l'habitude d'exprimer ses positions politiques progressistes, notamment pour l'accueil des réfugiés. 

L'ancien attaquant aux 48 buts sous le maillot de l'Angleterre n'a pas réagi publiquement à sa suspension mais avait répété cette semaine qu'il assumait complètement ses propos. Samedi, il est allé à Leicester, sa ville natale où il a débuté sa carrière professionnelle, pour le match des Foxes contre Chelsea en Premier League.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Royaume-Uni : la suspension du présentateur Gary Lineker sème le chaos à la BBC

Sommet franco-britannique : Emmanuel Macron évoque un "nouveau départ"

France24 - Monde

Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes

Publié le : 13/03/2023 - 09:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

À moins d'un an et demi d'une cérémonie d'ouverture "historique" qui doit se dérouler sur la Seine en présence de 600 000 spectateurs, le casse-tête continue pour l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris, qui rendent les derniers arbitrages sur la sécurisation de l'événement. La réduction de la jauge de spectateurs est évoquée pour faciliter le travail des forces de l'ordre.

26 juillet 2024 : la date symbolise l'entrée de Paris dans son rêve olympique, mais elle donne aussi des sueurs froides aux forces de l'ordre. Ce jour-là, à 20 h 24, une centaine de bateaux chargés des délégations d'athlètes descendront la Seine, du pont d'Austerlitz jusqu'à la tour Eiffel. Six kilomètres sous les yeux de 600 000 spectateurs pour une arrivée à 23 h 50. 

Première cérémonie d'ouverture organisée en dehors d'un stade, l'événement doit se dérouler sans accroc : un milliard de téléspectateurs auront les yeux rivés sur la capitale française. Mais la tâche s'annonce immensément complexe et nécessite un colossal effort de coordination.

Depuis des mois, l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris travaillent d'arrache-pied pour offrir au monde ce spectacle inédit et grandiose. "Tout le monde travaille et travaille énormément. Une cérémonie pareille n'a jamais eu lieu. Le défi est énorme. Mais on va y arriver, on sera prêt", répète un haut fonctionnaire.

Mais un an et demi avant le Jour J, le format-même de la parade nautique, imaginée par Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo, n'est toujours pas définitivement arrêté. L'interrogation la plus importante porte sur la jauge de spectateurs.

En novembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué 100 000 spectateurs payants sur les quais bas et 500 000 gratuits sur les quais hauts de la Seine, avec la mise en place d'une billetterie gratuite pour contrôler la foule sur le site.

La mairie, qui privilégiait un scénario sans billetterie, s'est finalement rangée à la position de Gérald Darmanin. "On n'en fera pas un casus belli", assure Pierre Rabadan, l'adjoint de la mairie chargé des JO.

Vers une réduction de la jauge ? 

Cette billetterie, dit-il, séquencera l'accès aux quais hauts "en 17 zones" – une "vingtaine", corrige un organisateur. "Un ticket permettra d'accéder à une zone, on ne pourra pas déambuler de Bercy au Trocadéro", précise Pierre Rabadan.

Le public ne pourra pas non plus se promener sur les ponts. Certains seront réservés à la logistique, l'éclairage, la sonorisation ; d'autres, aux spectateurs payants. Et d'autres encore aux services d'urgence et de sécurité en cas d'évacuation.

>> À lire sur France24.com :  JO de Paris, tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

Pour le moment, le chiffre de 600 000 spectateurs n'est pas remis en question officiellement, mais certains suggèrent déjà de le réduire à 500 000, voire 400 000, pour des raisons de sécurité.

Seul le nombre de personnes qui pourront accéder aux quais hauts est en train "d'être affiné", explique un organisateur.

Pour Pierre Rabadan, plutôt que celle des spectateurs, "la vraie question" posée porte sur l'affluence globale dans l'espace public parisien ce jour-là : "Sans doute plus d'un million".

Des répétitions organisées cet été

Les services de la préfecture de police de Paris (PP) "n'ont encore jamais travaillé sur des scénarios comme celui-là", note un policier de haut rang. "Quand c'est répétitif, ils peuvent faire des 'debriefs', s'améliorer, pérenniser ce qui a marché. Là, ce sera un 'one shot'".

Une répétition de la parade fluviale aura lieu en juillet prochain avec "30 à 40 bateaux", selon un haut fonctionnaire. "Des test events" sont également prévus cet été.

Pour la seule cérémonie d'ouverture, Gérald Darmanin prévoit la mobilisation de "35 000 policiers et gendarmes". Le ministre table sur une moyenne de 30 000 membres des forces de l'ordre par jour durant la durée des Jeux, du 26 juillet au 11 août. Ce dernier a déjà prévenu que les policiers ne pourront pas prendre de vacances pendant cette période.

>> À lire aussi : les défis organisationnels avant le début des Jeux Olympiques

Il chiffre en outre à 25 000 les besoins en agents de sécurité privée pour sécuriser les sites de compétition, responsabilité du Cojo. Fin février, seuls 3 000 de ces agents avaient été embauchés et 1 800 étaient en formation, selon la préfecture de la région Île-de-France.

Mais les appels d'offres lancés par le Cojo ont été "dans leur grande majorité infructueux", confie une source proche du dossier, les entreprises du secteur considérant les prix trop bas.

Menace élevée

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et tous les autres services de renseignements seront eux aussi pleinement mobilisés, compte tenu des menaces très élevées entourant tous les événements mondiaux comme les JO.

Mouvements de foule, cyberattaques, attentats... les forces de l'ordre se préparent à tous les scénarios. Un sujet majeur concentre les inquiétudes, celui des drones. "On n'est pas prêts du tout. Si un drone équipé de grenades passe au-dessus de la foule et en lâche quelques-unes, on ne sait pas encore comment le neutraliser", reconnaissait à l'été 2022 une source proche de l’exécutif.

Cette inquiétude n'est pas nouvelle, les drones sont une menace récurrente lors des manifestions. "Mais là, c'est l'ampleur de la foule dispersée sur les 6 km de berges qui pose problème", explique cette source.

Lors d'un entretien accordé en novembre à l'AFP, Gérald Darmanin avait confirmé en novembre que les attaques de drones sont "la menace terroriste principale d'aujourd'hui et de demain".

Selon un pré-rapport de la Cour des comptes, le budget pour sécuriser les JO-2024 de Paris s'élèverait à "419 millions d'euros". Une facture qui pourrait toutefois continuer à  grossir alors que le dispositif n'est pas encore fixé et que les derniers arbitrages devraient être rendus dans les prochains mois.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Billet trop cher ?

JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes

DEMAIN A LA UNE

L'opération "Sport Féminin Toujours" : la pratique sportive féminine à l'honneur dans les médias

France24 - Monde

Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Publié le : 13/03/2023 - 06:58

Romain BRUNET Suivre

Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.

Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.

Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.

>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.

Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".

Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.

  • Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?

Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.

Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.

>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."

D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.

  • Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?

Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.

L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.

>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?

"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.

D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.

Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".

"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.

  • Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?

Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.

Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.

>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?

Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.

"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.

"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

BATAILLE CULTURELLE

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022

France24 - Monde

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Publié le : 11/03/2023 - 17:27

Romain BRUNET Suivre

Alors que plusieurs récents sondages montrent une adhésion plus forte des Français à l'énergie nucléaire, et notamment chez les jeunes sympathisants écologistes, le parti Europe Écologie-Les Verts (EELV) lance la contre-offensive et, douze ans après la tragédie de Fukushima, appelle à une Convention citoyenne.

"La faute des écologistes depuis Fukushima, c'est d'avoir cru qu'on avait gagné la bataille. On s'est dit que la rationalité allait l'emporter, mais on a sous-estimé la puissance du lobby nucléaire", estime l'ancien candidat d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, vendredi 10 mars, lors d'une "master class" sur le nucléaire organisée par son parti à Paris.

Alors que le projet de loi visant à accélérer les procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale, lundi 13 mars, les écologistes entendent réinvestir la bataille culturelle et appellent à l'organisation d'une Convention citoyenne sur le nucléaire.

"On repart au combat, affirme la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. On va faire cette proposition de Convention citoyenne. Si vous prenez en France 150 personnes tirées au sort, que vous faites en sorte qu'elles puissent travailler sérieusement, en ayant accès à un débat contradictoire et rationnel sur le sujet, je fais le pari qu'en sortant [leur] avis ne serait pas en faveur du nucléaire."

>> À voir : En France, fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?

Si les écologistes se mettent en ordre de bataille, c'est que plusieurs récents sondages ont montré une plus grande adhésion des Français à l'énergie nucléaire. Ils sont ainsi 60 % à avoir une image positive du nucléaire, selon un sondage Odoxa publié le 6 janvier, quand ils n'étaient que 34 % en 2019. Et 71 % des personnes interrogées se disent favorables au projet de loi sur l'accélération des procédures pour la construction de nouveaux réacteurs.

Pire, de nombreux sympathisants EELV semblent désormais avoir tourné le dos à la bataille historique des écologistes : ils sont 51 % à juger que l'énergie nucléaire a de l'avenir, selon un sondage Elabe du 3 novembre 2022. Un an plus tôt, ils n'étaient que 39 % à partager ce sentiment.

"Faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent"

En cause, les conséquences de la guerre en Ukraine qui a mis l'accent sur la dépendance énergétique de l'Europe, et en particulier du voisin allemand, au gaz russe. Les difficultés rencontrées par Berlin, de même que la forte hausse des prix de l'énergie, ont donné du poids à l'argument des pro-nucléaires sur l'indépendance énergétique de la France – même s'il convient de nuancer cet argument, la France ne disposant pas de mines d'uranium.

Le succès en librairie de la bande-dessinée de Jean-Marc Jancovici, "Le monde sans fin" (éd. Dargaud) – livre le plus vendu en France en 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés –, et l'omniprésence médiatique de son auteur, expliquent également l'évolution de l'image du nucléaire.

>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?

L'ingénieur à la tête du groupe de réflexion Shift Project, créateur du bilan carbone, y fait l'apologie de l'énergie nucléaire, tout en décrédibilisant les énergies renouvelables, qu'il juge trop coûteuses et pas assez rentables en termes de production électrique. Les affirmations de Jean-Marc Jancovici ont depuis été contredites dans de nombreux articles de presse (notamment ici ou ici), mais pour EELV, le mal est fait.

"C'est vrai que cette BD est un problème pour nous, reconnaît en off un membre de la direction du parti. D'un côté elle a permis de faire prendre conscience à un grand nombre de personnes de l'urgence climatique devant laquelle nous nous trouvons, mais en même temps elle a convaincu les lecteurs que le nucléaire était la seule solution en matière d'énergie."

Marine Tondelier souhaite donc "rattraper le retard pris dans l'opinion". Mais avec un projet de loi d'accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires déjà voté au Sénat et qui, en l'état, met fin à la trajectoire d'abaissement de la part du nucléaire à 50 % dans le mix énergétique français, il y a urgence pour les opposants à l'atome.

"Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres"

"On est dans le bon timing, veut croire Yannick Jadot. Dans cette loi, par le fait du prince, il y a des objectifs inscrits qui ne relèvent normalement pas de ce texte, mais de la PPE [loi de programmation pluriannuelle de l'énergie] qui arrivera au printemps ou à l'été. Donc il est encore temps. J'espère que nous parviendrons à faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent."

Un débat sur le nucléaire a bien été organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) du 27 octobre eu 27 février. Celui-ci portait précisément sur le programme proposé par EDF de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont les deux premiers seraient situés à Penly, en Normandie. Mais dans un communiqué daté du 8 février, la CNDP, qui pointe le vote au Sénat du projet de loi et la tenue d'un Conseil de politique nucléaire le 3 février à l'Élysée, interroge : "Pourquoi débattre, alors que les décisions sont déjà perçues comme prises, et que la machine est en route ?"

>> À lire : Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

Les écologistes prennent donc le relais. "On va faire cette proposition de Convention citoyenne sur le nucléaire, et peut-être que si Macron n'y répond pas favorablement, on devra l'organiser nous-mêmes", déclare Marine Tondelier, qui regrette que l'examen du projet de loi visant à accélérer les procédures de construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale au moment où les Français ont l'esprit plutôt tourné vers la réforme des retraites.

Le nucléaire est "une filière de manipulation et de mensonges", affirme-t-elle. "Si ces mensonges avaient été faits dans un autre secteur, les gens seraient en prison. On mise toute notre politique énergétique et climatique sur un mirage. L'EPR de Flamanville, c'est le meilleur exemple. Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres."

Lancé en 2007, le chantier du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, dans la Manche, devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024. Son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022

Corrosion de réacteurs nucléaires : la France échappe au pire pour cet hiver

En chiffres

Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

France24 - Monde

En France, l'empreinte carbone du numérique pourrait exploser d'ici 2050

Publié le : 10/03/2023 - 16:08

Grégoire SAUVAGE Suivre

Selon une étude commandée par le gouvernement, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler d'ici 2050. Cependant, des mesures d'efficacité et de sobriété pourraient permettre de ralentir cette fuite en avant technologique.

C'est une étude qui interroge une nouvelle fois notre boulimie d'écrans et la dématérialisation tous azimuts de l'économie. Selon l'Arcep (le régulateur des télécommunications) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d'ici à 2050 si aucune action n'est prise d'ici là.

Dans ce scénario, l'empreinte carbone du numérique (17 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020, soit 2,5 % de l'empreinte nationale) augmenterait de 187 % d'ici 2050, la consommation de métaux et de minéraux de 59 % et la consommation énergétique de 79 %. La croissance attendue des usages demanderait aussi la création de nouveaux centres de données qui représenteraient à cette échéance 22 % des émissions.

"C'est un scénario logique dans la mesure où nous sommes un pays déjà très équipé. Pour rappel, on compte 15 équipements numériques par Français de plus de 15 ans", détaille Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique et fondateur du collectif Green IT qui a participé à l'étude. "Dans les années à venir, la multiplication des objets connectés devrait être la principale source de croissance des impacts environnementaux du numérique."

Le point noir de la fabrication

Principaux responsables de l'empreinte carbone du numérique : les terminaux (79 %), dont la fabrication est extrêmement polluante, sans parler de leur consommation électrique qui a toutefois été largement réduite ces dernières années grâce aux innovations technologiques.

Selon l'Ademe, la fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. "La fabrication concentre le gros des impacts environnementaux. À moins de changer de façon radicale la manière dont on fabrique un équipement numérique, cela restera comme ça. Il faut donc en fabriquer moins et qu'ils durent plus longtemps", souligne Frédéric Bordage.

La palme du produit numérique le plus nocif pour l'environnement revient aux téléviseurs toujours plus grands et gourmands en ressources avec le passage d’écrans LCD à des écrans Oled. En 2020, 91 % des foyers étaient équipés d’au moins un téléviseur, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

>> À lire aussi :  "1 % des émissions de CO2" : la France est-elle vraiment un petit pollueur à l'échelle mondiale ?

Pour réduire ces impacts à l'horizon 2030, l'Arcep et l'Ademe ont imaginé quatre scénarios plus ou moins ambitieux, allant d'une simple écoconception des équipements associée à l'allongement d'un an de leur durée de vie, à une démarche de sobriété où les téléviseurs seraient progressivement remplacés par des vidéoprojecteurs et où le nombre d'objets connectés n'augmenterait pas. Cette dernière hypothèse est la seule qui parvienne à réduire les émissions (de 16 %) d'ici 2030.

"Il faut massifier le réemploi de ces objets. Cela commence à se développer pour les smartphones mais il faudrait aussi le faire pour les télévisions. Le problème aujourd'hui est qu'il y a un déficit de confiance sur le marché du reconditionné", observe Frédéric Bordage, qui plaide pour la création d'une carte grise numérique permettant d'associer un produit et un contrôle technique des équipements.

Efficacité ou sobriété ?

Longtemps passé sous les radars, l'impact du numérique sur l'environnement gagne en visibilité ces dernières années. Sur le plan législatif, la loi du 15 novembre 2021 cherche à limiter l'empreinte environnementale du secteur en rendant plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée, en améliorant l'information des consommateurs ou encore en favorisant des centres de stockage de données moins énergivores.

"La législation actuelle essaye de faire durer un peu plus les objets, de favoriser le réemploi et de mieux connaître l'empreinte numérique. Des mesures qui vont toutes dans le sens de l'efficacité mais pas de la sobriété", regrette Fabrice Flipo, philosophe des sciences et techniques.

"La sobriété, c'est faire des choix", poursuit le maître de conférences en développement durable. "On ne peut pas continuer à multiplier les services numériques juste parce qu'on a la capacité de le faire. Il ne faut pas développer le métavers ou la 6G. Par ailleurs, comme le numérique sert à favoriser l'expansion des autres secteurs de l'économie, une politique de sobriété doit être complète et s'appliquer à l'ensemble de la société", estime Fabrice Flipo.

>> À lire aussi : Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

"Le numérique améliore la condition humaine mais aujourd'hui, il y a un usage disproportionné du numérique de loisirs compte tenu des impacts environnementaux et de son utilité dans d'autres domaines comme le médical ou encore la modélisation du climat", explique Frédéric Bordage, selon qui le numérique est une ressource limitée qu'il va falloir apprendre à économiser.

"Plus de 60 matériaux entrent dans la composition d’un smartphone", selon le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dont des terres rares ou encore des matériaux critiques comme l'antimoine, le gallium ou encore le cobalt, qui nécessitent des techniques d'extraction désastreuses pour l'environnement et dont les stocks s'épuisent.

Selon un communiqué de la Société européenne de chimie publié en novembre, l'utilisation non durable de sept éléments dans les smartphones constituera une menace sérieuse d'épuisement dans les 100 prochaines années. Encore une autre bonne raison pour mettre en veille notre addiction au numérique.

Avec AFP

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Le Parlement européen impose le chargeur universel pour les appareils électroniques portables

ELEMENT TERRE

Stocker nos données numériques sur ADN

L'entretien de l'intelligence économique

Câbles sous-marins : d'énormes enjeux économiques au fond des mers

France24 - Monde

Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

Proposé par

Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}
France24 - Monde

Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

Proposé par

Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Je m'abonne

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px}

Choisissez vos articles