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Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

International Women's Day: Istanbul women defy ban on protests

Thousands of Turkish women have defied a ban on protests on International Women's Day and rallied in the city of Istanbul for what they called a "feminist night march".

Police prevented them from reaching Taksim Square in the city centre but allowed them to carry on with their march for a while, although later they used tear gas to disperse them.

Several people were detained by police at the march.

The main opposition Republican People's Party marked the occasion by releasing a report that said that more than 600 women had been killed in Turkey by men since 2021, when Turkish President Recep Tayyip Erdogan withdrew the country from the Istanbul Convention.

The treaty aims to combat domestic violence.

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Valeurs Actuelles

De Gaulle-Staline, les coulisses d’un pacte

« Connaissez-vous l’ambassadeur soviétique à Ankara ? Pensez-vous qu’il accepterait de transmettre un message à son gouvernement ? » Nous sommes en juillet 1941, à Beyrouth, au Liban. De Gaulle reçoit pour la première fois Géraud Jouve, délégué de la France libre pour la Turquie et les Balkans. Interloqué, celui-ci répond par l’affirmative. « Pouvez-vous le sonder, sans trop me découvrir ? », renchérit de Gaulle, révélant ainsi sa stratégie, aujourd’hui encore méconnue, de “coopération” avec l’URSS. Dès le lendemain, de Gaulle dicte en effet à Jouve un message à l’intention de Sergueï Vinogradov, l’ambassadeur soviétique à Ankara, lui proposant d’établir des relations « directes » mais « officieuses » entre la France libre et l’URSS.

Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais.

Un mois plus tôt, juste avant le déclenchement de l’attaque allemande contre le pays de Staline, de Gaulle avait déjà chargé deux de ses plus proches collaborateurs, René Cassin, secrétaire du Conseil de défense de l’Empire, et Maurice Dejean, directeur des Affaires politiques, d’une démarche similaire, « discrète mais nette », auprès de l’ambassadeur soviétique à Londres, Ivan Maïski, auquel il ira cette fois jusqu’à proposer la mise en place de « relations militaires » avec Moscou.

En échange de sa main tendue, de Gaulle obtient, le 26 septembre 1941, sa reconnaissance officielle par Staline comme « chef de tous les Français libres ». Devenant, à compter de ce jour, « l’allié de la Russie soviétique, dans la lutte contre l’ennemi commun ». « Seule l’URSS peut vaincre l’Allemagne, les Anglais n’y arriveront jamais », insistera-t-il auprès d’Alexandre Bogomolov, représentant de son pays auprès des gouvernements alliés en exil à Londres. « La France qui combat va lier son effort à l’effort renaissant de l’Union soviétique […] . Elle est, malgré son malheur provisoire, l’alliée désignée de la Russie nouvelle », déclare-t-il encore, publiquement cette fois, en janvier 1942. Staline, qui n’est pas homme à se contenter de paroles, exige alors le soutien de la France libre à son objectif de “second front”, qui doit selon lui s’ouvrir à l’ouest et non dans les Balkans, comme proposé par Churchill. Une stratégie à laquelle de Gaulle ne tarde pas à se rallier.

Son entrevue avec Molotov, à l’ambassade d’URSS à Londres, le 24 mai 1942, se déroule dans un climat des plus cordiaux. Au point, quelques jours plus tard, que de Gaulle fera cette stupéfiante demande à l’ambassadeur Bogomolov : « En cas de rupture totale avec les Américains et les Anglais, est-ce que le gouvernement de l’URSS serait prêt à m’accueillir, moi, mes gens et mes troupes, sur son territoire ? » Embarrassé, ce dernier recommande de « ne passe presser pour prendre une décision extrême ».

J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains.

Préparé et conduit à l’insu de la France libre, le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942 est un terrible coup pour de Gaulle, humilié par Churchill et Roosevelt qui lui préfèrent l’amiral Darlan. Mais ses “alliés” communistes vont lui venir en aide. Moins d’un mois plus tard, le 28 novembre, est mis au point ce qu’Henri-Christian Giraud, le petit-fils du général, a surnommé « le protocole caché » (De Gaulle et les communistes, Albin Michel, 1988) : 18 points scellant l’alliance gaullo-communiste, parmi lesquels l’affirmation d’une épuration des « traîtres de Vichy ». Puis, le 4 décembre, de Gaulle déclare à Maïski : « J’espère que les Russes seront à Berlin avant les Américains. »

Début 1943, le chef de la France libre, qui a encore le choix entre l’alliance avec les “rouges” ou avec Giraud, dont l’anticommunisme est notoire, choisit la première. En témoigne sa lettre aux membres du Comité central du PC, qui sera révélée en 1982.

De Gaulle lui-même en fera l’aveu: « J’ai joué ce jeu et je l’ai joué carrément. » Rien ne l’en détournera. Y compris les huit jours qu’il passera à Moscou à l’invitation d’un Staline ivre et tyrannique, avec lequel il signera un « pacte franco-soviétique » soutenant notamment le Comité polonais de Lublin, mis en place parles Soviétiques pour supplanter le “vrai” gouvernement réfugié à Londres.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle dressera du reste un portrait saisissant du dictateur, non dénué d’une certaine fascination. « Staline, écrit-il, était possédé de la volonté de puissance. Rompu par une vie de complot à masquer ses traits et son âme, à se passer d’illusion, de pitié, de sincérité, à voir en chaque homme un obstacle ou un danger… Communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse, conquérant à l’air bonhomme, il s’appliquait à donner le change. Mais si âpre était sa passion qu’elle transparaissait souvent, non sans une sorte de charme ténébreux… »

« L’admiration et l’affection de la France pour Staline »

En novembre 1943 a lieu à Alger ce que le journaliste Jean Pierre-Bloch, chef des services “Action” de la France Libre, surnommera « le brumaire de De Gaulle » : l’intégration des communistes au Comité français de libération nationale (CFLN). Dont Giraud, dans le même temps, est évincé… Le procommuniste Emmanuel d’Astier de La Vigerie et le militant du PCF Étienne Fajon sont par ailleurs nommés commissaires à l’Intérieur et à l’Information — la police et la propagande.

Absent de la conférence de Yalta en février 1945, de Gaulle n’en confiera pas moins à Bogomolov qu’il était « globalement satisfait » de ses conclusions — livrant pourtant la moitié de l’Europe à l’URSS. Au lendemain de la capitulation allemande du 8 mai, il félicitera encore Staline, lui faisant part de « l’admiration et de l’affection de la France », ainsi que de « la reconnaissance de l’Europe tout entière ». C’est à ce prix, auquel s’ajoutent, en 1944, les nationalisations réclamées par les communistes, que le PC aurait renoncé à son objectif de “révolution”. Lors des élections législatives d’octobre 1945, celui-ci n’en deviendra pas moins le premier parti de France (26 % des voix). Mais la menace, pour l’heure, a été circonscrite. Trois mois plus tard, en janvier 1946, de Gaulle quitte le pouvoir. « Ce départ ne manque pas de grandeur », commentera Maurice Thorez.

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Quand le FLN importait la Guerre d’Algérie à Paris

Pétrifié. Il a beau, au cours de sa carrière, avoir été confronté aux faits divers les plus barbares, jamais l’ex-commissaire Roger Le Taillanter, policier de légende, n’oubliera cette nuit-là. Nous sommes à Drancy, à côté de Paris, en 1961. Il est 22 h 30. « Je suis resté un instant pétrifié sur le seuil du café algérien devant un spectacle hallucinant, raconte-t-il dans Le Grand, ma vie de flic (Plon, 1999) . Sept corps inertes gisent sur le dallage ou sur les banquettes. Certains des hommes ont encore dans leurs mains crispées des cartes à jouer. Tous sont criblés de balles à hauteur de la poitrine et de la tête. Le cafetier, lui, a été abattu derrière son comptoir. Le sol est inondé de sang dans lequel je marche sans m’en rendre compte, car il a coulé jusqu’à la porte et même traversé le trottoir jusqu’au caniveau. » Un épisode, un de plus, des terribles affrontements entre factions rivales d’indépendantistes algériens qui vont terroriser la capitale et sa région de 1954 à la fin 1962 : plusieurs milliers de morts au total, dont 902 pour la seule année 1958…

À l’origine, donc, de cette vague d’attentats et d’exactions, la plus importante de l’histoire de France, la lutte fratricide “importée” en métropole que se livrent le FLN et le MNA (Mouvement nationaliste algérien), en guerre ouverte depuis 1953. En conflit pour le leadership sur la rébellion, les deux partis s’affrontent aussi pour faire main basse sur le “nerf de la guerre” : le magot des “cotisations”, en réalité un gigantesque racket, imposées à ceux des 300 000 Nord-Africains vivant en métropole (dont la moitié en région parisienne) qui gagnent de l’argent. Sanctions infligées aux récalcitrants : ablation du nez ou d’une oreille, égorgement, strangulation ou noyade en cas de récidive… Auteur de La Guerre d’Algérie en France, 1954-1962 (Presses de la Cité, 1994), Raymond Muelle estime « les sommes collectées entre janvier 1955 et mars 1962 à 400 millions de francs » !

Attaques de commissariats, bombe à l’Assemblée

Mois après mois, une lutte à mort pour ce pactole s’engage en métropole entre le FLN et le MNA. Meurtres et exactions s’enchaînent. Partout en France, écrit l’historien, « les cadavres sont parfois enfermés dans des sacs, ou flottant au fil de l’eau, testicules en moins, gorge ouverte. Parfois le nez et les oreilles sont coupés, les yeux crevés ou bien, faute de temps, la tête a été écrasée à coups de barre de fer ou de pavé ». Fin 1957, le FLN, plus féroce, prend le dessus sur le MNA. Sa stratégie de la terreur s’intensifie. En plus de la population d’origine algérienne, les policiers français deviennent des cibles. Pour le seul premier trimestre 1961, 11 d’entre eux sont tués, 38 grièvement blessés. Une prime par nuit passée dans les “secteurs dangereux” est instaurée. Le service Action du Sdece (l’ancêtre de la DGSE) est mobilisé. La France est en état de siège. Un couvre-feu pour les musulmans est instauré à Paris.

Mais rien n’y fait. Afin de frapper l’opinion, le FLN ultradominant multiplie les attentats : attaques de commissariats parisiens, bombes à l’Assemblée, mais aussi à la préfecture de Melun, à celle de Saint-Étienne… En juillet 1958, tous les jours ou presque, la presse titre sur le « terrorisme nord-africain ». Un mois plus tard, et en quelques jours, une centaine de déflagrations et de mitraillages secouent la France : dépôts de carburant incendiés, locaux officiels plastiqués, voies ferrées sabotées, policiers criblés de balles, bombe découverte à la tour Eiffel… Jusqu’au bout, « la guerre devient furieuse, écrit Muelle. De véritables combats, des scènes de western se déroulent en plein Paris : grenadages, assauts contre les cantonnements, poursuites dans le métro »

Tous les terroristes arrêtés, ou presque, n’en seront pas moins libérés après les accords d’Évian…

L’Histoire interdite, le nouveau hors-série de Valeurs actuelles

« Il y a deux histoires : l’histoire officielle, menteuse, puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des évènements », écrivait Balzac. C’est à cette histoire de France secrète, rendue taboue par la bien-pensance, qu’est consacré le nouveau hors-série de Valeurs actuelles, présenté par Jean Sévillia, l’auteur de Historiquement incorrect (Fayard).

Pétain mentor de De Gaulle, les guillotinés de Mitterrand en Algérie, Voltaire raciste, les tanneries de peau humaine sous la Révolution, les attentats du FLN à Paris, la face cachées des “Pères de l’Europe”, le vrai visage des meneurs de Mai 68, mais aussi les portraits-vérités réhabilitant Charles Martel, Colbert et Napoléon III, ou encore le bilan positif de la France dans ses colonies détaillé par Bernard Lugan… 132 pages de révélations, illustrées de nombreux documents inédits allant à rebours de l’idéologie woke, et de ce que l’on apprend, aujourd’hui, à nos enfants. A lire absolument.

L’histoire interdite, hors-série de Valeurs actuelles n°34, 132 pages, 10,90 euros. Disponible en kiosque et sur : boutique.valeursactuelles.com

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France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

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Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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L'Humanité

Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

Il était une fois

Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

Métamorphoser les réfractaires en combattants

Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

En savoir plus

  • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
  • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
  • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
  • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
résistance
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La version définitive du F-35 n’aura finalement pas de nouveau moteur

par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

Suspendues après l’accident d’un F-35B survenu à Fort Worth [Texas] en décembre dernier, les livraisons de moteurs F-135 par Pratt & Whitney ont finalement pu reprendre le mois dernier, après la mise au point d’un correctif censé résoudre un problème susceptible d’affecter la sécurité des vols. Mais ce n’est pas la seule bonne nouvelle pour le motoriste, filiale du groupe Raytheon.

En effet, pour le moment, le F-35, développé par Lockheed-Martin, ne dispose pas de toutes les capacités inscrites dans son cahier des charges. Ce sera le cas de la version dite Block 4, laquelle comptera 66 nouvelles fonctionnalités qui exigeront un moteur plus puissant… qui n’était pas encore financé en 2021.

Dans sa version Block 4, le F-35 sera plus lourd, ce qui « nécessitera une meilleure gestion thermique et davantage de puissance », avait ainsi expliqué le général Eric Fick, alors responsable du programme F-35 au Pentagone.

L’une des solutions envisagées était d’intégrer un moteur issu du programme AETP [Adaptive Engine Transition Program] qui, lancé en 2016, visait à développer un réacteur à cycle adaptatif [ACE], plus économique et offrant une gestion thermique « considérablement améliorée » afin de gagner en puissance. Deux industriels furent notifiés d’un contrat, dont GE Aviation, pour le XA100, et Pratt & Whitney, pour le XA101.

Ayant achevé les tests de son XA100 en mai 2021, GE Aviation soutint l’idée de l’intégrer au F-35 porté au Block 4… Et d’expliquer que le « cycle moteur adaptatif offrirait deux modes [économie de carburant ou puissance maximale] tandis que l’architecture du moteur à trois flux permettrait de faire varier le flux d’air dans le moteur, et d’optimiser son efficacité en fonction du type de mission. Mais Pratt & Whiney s’oppose évidement à cette option, afin de mieux défendre la candidature d’un moteur F-135 amélioré, susceptible d’offrir 11% d’autonomie en plus, une poussée améliorée de 10% et une gestion thermique 50% plus efficace. Et c’est cette solution qui a fini par s’imposer.

Ainsi, le 10 mars, les responsables du Pentagone ont expliqué que la proposition de Pratt & Whithney de moderniser le F-135 dans le cadre du programme « Engine Core Upgrade » était l’option la « plus rentable », en plus de donner la certitude qu’elle fonctionnerait pour les trois variantes du F-35 [A – classique; B- à décollage court et à atterrissage vertical; C- navale].

« Nous n’avons pas été en mesure de financer le programme AETP », a déclaré Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force. Et d’ajouter que « le coût du XA100 de GE [6 milliards de dollars, soit l’équivalent de 70 F-35A] et les doutes qu’il fonctionnerait pour toutes les variantes du F-35 ont conduit à s’en tenir au F-135 ».

« Nous avons besoin de quelque chose d’abordable, qui prendrait en charge toutes les variantes du F-35 », a-t-il insisté. Or, a priori seul le F-35A aurait pu être équipé d’un moiteur XA100. « Il y a eu des discussions sur la possibilité de le faire fonctionner avec la variante C. Mais avec celle de l’US Marine Corps [F-35B], ça allait être très très difficile, voire impossible ». C’est d’ailleurs ce que fit valoir Pratt & Whitney en 2021…

Cependant, un cadre de GE avait récemment assuré qu’une solution pour faire fonctionner le XA100 sur le F-35B avaient été trouvée… Évidemment, le motoriste a très mal pris la décision du Pentagone, qui « ne tient pas compte des tensions géopolitiques croissantes et des besoins capacitaires révolutionnaires que le XA100 peut combler d’ici 2028 », a déclaré un porte-parole à Defense News. En tout cas, pour le magazine spécialisé américain, le choix du Pentagone est une « victoire majeure » pour Pratt & Whitney.

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Guy Savoy perd sa troisième étoile : Guide Michelin, la course au buzz ?

« Ce sont deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du Guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?

Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la sixième fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau, quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile juste avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.

“Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile”

Le guide rouge, qui aimerait continuer à faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de la troisième étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?

Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent, et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser abattre. Au contraire, ils vont rapidement rebondir, encouragés par les nombreux messages de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle.

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré sur RTL une amie du chef, Roselyne Bachelot : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » Moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est indigné auprès de nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »

Malgré la déception, la réaction de Guy Savoy et celle de Christopher Coutanceau sont extrêmement dignes, à la hauteur de leur talent.

Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-même. N’oubliez jamais que, contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelles, un instant subjectif et singulier. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.

Il est loin le temps des récompenses discrètes décernées dans les cuisines de chaque chef par le guide. Aujourd’hui, il a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les marques de luxe.

Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, ce que l’on peut dire, c’est que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.

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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

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Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

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Chez Francis

On l’avait connu chez Marius et Janette puis il est parti au Flandrin dix ans. Il revient ici pour diriger la brasserie qui occupe un des angles les plus chics de Paris, entre l’avenue Montaigne et l’avenue George-V, avec vue sur la tour Eiffel. Si les lieux sont très prisés des touristes pour l’emplacement exceptionnel, déjà les fashionistas et les hommes d’affaires du triangle d’or de Paris sont de retour à la belle adresse. Celle-ci comprend un bar à l’ambiance intimiste et feutrée, qui accueillera bientôt un piano, une salle privatisable pour six personnes, une immense terrasse séduisante été comme hiver à toute heure, et une salle à manger qui se divise en plusieurs spots. Les 150 couverts, largement nappés, séduisent une clientèle variée, ce qui ajoute à l’intérêt du lieu.

Ici se décline une véritable culture gastronomique classique et authentique, et l’on craque pour le plateau de l’écailler, la pizzetta à la truffe, l’omelette au saumon d’Écosse, le “tigre qui pleure” émincé et mariné, la sole meunière, le foie gras de canard et, en dessert, le légendaire pain perdu ou le paris-brest léger, des incontournables de la maison. L’adresse est idéale, pour déjeuner comme pour dîner. Compter environ 65 euros à la carte ; le plat du jour (en semaine) est à 24 euros.

​Chez Francis, 7, place de l’Alma, Paris VIIIe . Tél. : 01.47. 20.86.83. chezfrancis-paris.com

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Le ministère britannique de la Défense obtient une rallonge budgétaire de 5,7 milliards d’euros sur deux ans

par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

Ce 13 mars, et alors que Londres s’apprête à dévoiler la mise à jour de l’examen intégré de sécurité, de défense et de politique étrangère, publié en 2021, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que le ministère de la Défense [MoD] bénéficierait d’une rallonge budgétaire de 5 milliards de livres sterling [soit 5,7 milliards d’euros au taux de change actuel] au cours des deux prochaines années afin de lui permettre de « reconstituer et de renforcer ses stocks de munitions », de « moderniser la dissuasion nucléaire » et de financer la « prochaine phase du programme de sous-marins » dans le cadre du pacte AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis].

Cet investissement « fait suite à une hausse de 24 milliards de livres sterling sur quatre ans des dépenses de défense en 2020, la plus forte augmentation soutenue depuis la guerre froide », ont rappelé les services du Premier ministre britannique.

Pour rappel, en septembre 2020, l’un des prédécesseurs de M. Sunak, Boris Johnson, avait annoncé que le MoD disposerait de 16,5 milliards de livres sterling supplémentaire, en plus des 7,6 milliards qui avaient déjà été prévus. C’est « un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide », avait-il souligné à l’époque. Un effort qui devait surtout profiter à la Royal Navy…

Par ailleurs, M. Sunak a assuré qu’il ferait le nécessaire pour porter les dépenses militaires britanniques à 2,5% du PIB « à plus long terme »… mais pas avant deux ans. « Le Royaume-Uni aura une conversation avec les Alliés sur la position future et le partage des charges lors du sommet de l’Otan, en Lituanie cet été. Nous reverrons les dépenses de défense après 2025, à la lumière de cette ambition », a en effet indiqué 10 Downing Street.

Cela étant, certains estiment outre-Manche que cet enveloppe de 6 milliards de livres sterling et cette promesse de porter les dépenses militaires à 2,5% du PIB sont insuffisantes pour continuer à soutenir l’Ukraine sans affaiblir la défense britannique, celle-ci étant aux prises avec un risque de ruptures capacitaires, notamment au niveau des forces terrestres, mal loties au cours de ces dernières années.

D’ailleurs, il y a encore peu, le ministre britannique de Défense, Ben Wallace, plaidait pour porter son budget à 3% du PIB d’ici 2030… Et c’était la raison pour laquelle il avait apporté son soutien à Liz Truss, l’éphémère locataire du 10 Downing Street, avant de se rallier à M. Sunak. « Sans ce changement, nous nous dirigeons vers moins de 2%. Mais selon les prévisions actuelles, cela représente environ un budget de 100 milliards de livres sterling en 2029-30. Nous sommes actuellement à 48 milliards de livres sterling. Voilà donc la différence. En huit ans, c’est une somme énorme », fit-il d’ailleurs valoir, en septembre dernier.

A priori, cette rallonge budgétaire devrait permettre à la British Army de moderniser son artillerie [dont une bonne partie a été cédée à l’Ukraine]. En tout cas, M. Wallace s’y était engagé en annonçant, en janvier, une accélération du programme MPF [Mobile Fires Platform] afin de le faire aboutir avant 2030.

Quoi qu’il en soit, selon l’agence Reuters, la revue stratégique actualisée va mettre en garde contre l’approfondissement des liens entre la Chine et la Russie… ainsi que contre la coopération croissante en matière militaire entre Moscou et Téhéran. En outre, elle devrait plaider pour un changement d’approche à l’égard de Pékin, qui sous l’égide du Parti communiste chinois [PCC], pose un « un défi historique et systémique avec des implications pour presque tous les domaines de la politique gouvernementale et de la vie quotidienne des Britanniques ».

Le PCC a « poursuivi une modernisation rapide et opaque » de l’Armée populaire de libération [APL], « avec d’énormes investissements », « militarisé des contestées en mer de Chine méridionale et refusé de renoncer à l’usage de la force pour atteindre ses objectifs concernant Taiwan », détaille le document. D’où l’intérêt de Londres pour la région Indo-Pacifique…

Mais, dans l’immédiat, la Russie reste « toujours la menace la plus aiguë », affirme cette revue stratégique actualisée. « Ce qui a changé, c’est que notre sécurité collective est désormais intrinsèquement liée à l’issue du conflit en Ukraine », estime-t-elle.

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Terreur sur les prix alimentaires

Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.

Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.

« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »

Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».

Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »

Les industriels sous la menace d’un déréférencement

Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.

Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.

Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.

Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.

« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.

Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”

Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.

Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.

« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »

Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.

« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.

“Ne laissons pas crever nos entreprises”

Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.

Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.

« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).

Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.

« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.

« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.

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Opex 360

Un sous-marin nord-coréen aurait lancé deux missiles de croisière « stratégiques » pour la première fois

par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

En septembre 2021, la Corée du Nord se félicita de l’essai réussi d’un ‘système de missile de croisière d’attaque terrestre » de longue portée [1500 km], décrit comme « stratégique », avait été probablement développé à partir d’un engin à lancement aérien de type Kh-35, d’origine russe.

En tout cas, ce succès traduisait une évidente avancée technologique, qui plus est rapide puisque la mise au point de missiles de croisière « stratégiques », c’est à dire susceptibles d’emporter une charge nucléaire, avait été décidée dans le cadre d’un plan quinquennal lancé deux aux plus tôt. Depuis, Pyongyang a procédé à d’autres tirs de tels engins, comme en octobre 2022 et en février dernier. Connus sous le nom de « Hwasal-2 », ceux-ci ont affiché des performances améliorées, avec notamment une portée de 2000 km.

Évidemment, de tels missiles de croisière posent de nouveaux problèmes aux forces sud-coréennes et japonaises dans la mesure où, en raison de leur trajectoire et de leur manoeuvrabilité, ils sont beaucoup plus difficile à détecter… et donc à contrer. D’ailleurs, celles-ci n’auraient pas été en mesure de repérer les quatre Hwasal-2 tirés en février

Et la situation pourrait se compliquer davantage si les dernières affirmations de Pyongyang sont vérifiées. Alors que les forces américaines et sud-coréennes s’apprêtaient à donner le coup d’envoi de leur exercice conjoint « Freedom Shield 23 », d’une ampleur inégalée depuis cinq ans, la Corée du Nord a en effet assuré avoir lancé deux « missiles de croisière stratégiques » depuis un sous-marin, en l’occurrence le « 8.24 Yongung », qui naviguait alors dans la baie de Kyongpho, au large de Sinpo.

Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, les deux missiles ont volé pendant près d’une heure et parcouru 1500 km, selon une trajectoire « en forme de huit », avant d’atteindre « précisément » leur cible. « La manœuvre a confirmé la fiabilité du système d’arme et permis de vérifier que la capacité d’attaque des sous-marins constitue l’une des principales forces de dissuasion nucléaire de la République populaire démocratique de Corée », a-t-elle commenté. Et d’insister : « L’exercice […] a vérifié la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion d’une guerre nucléaire dans différents espaces ».

BREAKING: North Korea says it launched two "strategic cruise missiles" from underwater from a submarine on Sunday. Each flew around 1,500 km and for a duration of around 125 minutes, state media reported Monday. More from @nknewsorg soon. pic.twitter.com/uICXvvpbTq

— NK NEWS (@nknewsorg) March 12, 2023

Cependant, s’il a dit avoir observé les deux tirs, l’état-major interarmées sud-coréen [JCS] a affirmé que les « détails donnés par Pyongyang ne correspondaient pas exactement aux informations » qu’il a recueillis. « Les autorités militaires sud-coréennes sont en train d’analyser à quel niveau l’annonce nord-coréenne est exagérée », a indiqué KBS World.

Affichant un déplacement de 2000 tonnes en immersion pour une longueur de 68 mètres, le 8.24 Yongung [« Héros du 24 août », en français] est un sous-marin expérimental de type « Sinpo », connu pour avoir prétendument tiré un missile balistique mer-sol, à deux reprises [en août 2016 et en otobre 2021, ndlr]. Ce qui, dans les deux cas, n’avait pas pu être vérifié, d’autant plus qu’une barge utilisée pour les tirs sous-marins avait été repérée près de la zone de lancement grâce à l’imagerie satellitaire…

Quoi qu’il en soit, si ce qu’avance Pyongyang s’avère exact, alors ce tir de deux missiles de croisière par un sous-marin nord-coréen serait une « double » première. En effet, jusqu’à présent, le 8.24 Yongung n’avait tiré qu’un seul missile [balistique] à la fois. En outre, hormis la Russie [Kalibr], la France [MdCN] et les États-Unis [Tomahawk], peu de pays disposent d’une telle capacité

« Les sous-marins et les missiles de croisière qu’ils sont susceptibles de tirer sont difficiles à détecter et parcourent des distances relativement plus courtes, ce qui les rend plus compliqués à contrer », a noté Kim Yong-hyun, professeur à l’Université Dongguk de Séoul, cité par le Wall Street Journal.

L'Humanité

Everything Everywhere : qu'est-ce que ce film déjanté qui a triomphé aux Oscars ?

Nos recommandations culturelles

Cinéma. Meilleur film, meilleurs réalisateurs, meilleure actrice avec Michelle Yeoh : la comédie de science-fiction réalisée par Daniel Kwan et Daniel Scheinert, a triomphé aux Oscars. Avec Everything Everywhere All at Once, le duo déjanté de cinéastes Daniels embarque Michelle Yeoh dans une virée à travers des univers parallèles.

Cyprien Caddeo

Le multivers a la cote au cinéma. Ce concept de science-fiction, qui théorise l’existence de multiples couches d’univers qui évoluent en parallèle les uns des autres, est notamment brandi par Marvel Studios, qui en a récemment fait le moteur narratif de son empire boursouflé de franchises super-héroïques (10 films et autant de séries prévus d’ici à 2025).

Mais pour le monstre hollywoodien, il s’agit surtout d’une pirouette de scénario permettant d’ajouter à loisir de nouveaux personnages issus de licences rachetées entre-temps par la maison mère, Disney. En témoigne la relative fadeur de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, sorti cette année et qui rechigne à explorer son concept d’épopée homérique à travers des dimensions parallèles.

Des concepts délirants

Par chance, le cinéma indépendant américain existe encore et prend les risques qu’Hollywood se refuse désormais. Dans Everything Everywhere All at Once, Evelyn Wang (Michelle Yeoh) est une Sino-Américaine usée par l’existence, qui tient laborieusement une laverie, en passe de mettre la clé sous la porte, et dont le mari Waymond s’apprête à demander le divorce. Bref, elle est au dernier degré de la sinistrose quand débarque Alpha Waymond, son époux venu d’un autre univers dans lequel elle est une brillante scientifique et a percé les mystères du voyage interdimensionnel.

Par ici les sorties Toute l'actu du grand écran.

Le multivers est en danger, la prévient-il. Et elle seule, dont les décisions de vie catastrophiques ont présidé à l’apparition de meilleurs univers (puisque chaque choix crée un monde où le choix inverse a été fait), peut le sauver.

Le concept paraît déjanté, mais il est presque sage pour les réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert, alias Daniels. Dans leur premier long métrage, Swiss Army Man, le duo narrait l’amitié improbable entre un homme suicidaire et un cadavre pétomane interprété par Daniel Radcliffe, prêt à tout pour faire oublier qu’il fut Harry Potter. Et le pire, c’est que c’était bien. Everything Everywhere All at Once est du même bois.

Une pure scène d’action à la Bruce Lee

Les Daniels ont bien compris que le multivers était une invitation à démultiplier les concepts délirants – par exemple, un univers est peuplé d’individus avec des saucisses Knacki à la place des doigts – et à hybrider les genres. Le film constitue un terrain de jeu cinématographique, s’autorise une pure scène d’action à la Bruce Lee, bifurque dans le grand drame hollywoodien, embraye sur de l’expérimental et du muet…

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

C’est aussi un petit précis de montage. Dans Everything Everywhere All at Once, un personnage peut prendre un bourre-pif dans un univers et terminer sa chute dans celui d’à côté, avec parfois un changement de format à l’écran.

Travaillé entre continuité et rupture, le découpage déborde d’énergie sans pour autant tomber dans le piège de la saccade et de l’illisibilité. Drôle et rafraîchissant à l’heure où Hollywood a abandonné toute ambition qualitative pour le recyclage industriel de franchises établies.

Les principales récompenses des Oscars 2023

  • Meilleur film : Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur réalisateur : Daniel Kwan et Daniel Scheinert, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleure actrice : Michelle Yeoh, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur acteur : Brendan Fraser, The Whale
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Ke Huy Quan, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleure actrice dans un seconde rôle : Jamie Lee Curtis, Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur film étranger : A l’Ouest, rien de nouveau (Allemagne)
  • Meilleur film d’animation : Pinocchio par Guillermo del Toro
  • Meilleur documentaire : Navalny
  • Meilleur scénario original : Everything Everywhere All at Once
  • Meilleur scénario adapté : Women Talking

Voir les meilleurs moments de la 95e Cérémonie des Oscars 2023

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Valeurs Actuelles

Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

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Mort de l’écrivain Kenzaburõ Õe, conscience progressiste du Japon

Actu

Disparition Il aura, de son pays, connu tous les malheurs, dont il a su tirer une morale profondément humaniste, en rupture délibérée avec les standards idéologiques de la société nippone.

Muriel Steinmetz

L’écrivain japonais Kenzaburo Oe (prix Nobel de littérature 1994), « est mort de vieillesse aux premières heures du 3 mars », a déclaré, le 13 mars, la maison d’édition Kodansha. Ses funérailles familiales ont déjà eu lieu. Né en 1935, Kenzaburo Õe a tout vu de l’histoire de son pays, des bombardements atomiques à Fukushima. Son expérience de vie l’a conduit au pacifisme et à la lutte antinucléaire. Il est né et a grandi à Ose, village d’une vallée reculée de l’île méridionale de Shikoku couverte de forêts. Ce sera le décor principal de son œuvre romanesque. Nourri par les légendes que lui racontent sa mère et sa grand-mère, il subit, enfant, la propagande militariste et nationaliste qui le destine à mourir pour un empereur quasi divinisé. Le choc est terrible après la capitulation du Japon, précédée du décès du père et des deux bombes atomiques de 1945. Il découvre le concept de démocratie à travers le modèle éducatif imposé par l’occupant américain. Il s’en émerveillera, avant de résolument déchanter.

Exploration de toute l’histoire politique

En 1963, son fils Hikari (« lumière » en japonais) vient au monde. Il est handicapé mental. Kenzaburo Õe l’intègre dans ses écrits et l’inclut dans la famille. Hikari devient familier aux lecteurs de son père. Le roman Une affaire personnelle (1964) sera le premier d’une longue série d’œuvres nourries de sa vie privée. Parmi celles-ci sur trois périodes (1957-1965 ; 1967-1980 ; 1990-2013), on relève le recueil de nouvelles Gibier d’élevage (1958), qui obtint un prix alors qu’il est encore étudiant en littérature française. Dans le Jeu du siècle (1967), il explore toute l’histoire politique du Japon à travers révoltes paysannes, manifestations étudiantes et luttes contre les dirigeants sous influence étrangère. Dans M/T et l’histoire des merveilles de la forêt (1986), il met en scène des éléments rebelles à la fondation d’un village dans une forêt perdue.

En faveur des faibles et des minorités

Écrivain progressiste, anticonformiste, fin psychologue et fin connaisseur de Dante, Blake, Sartre et Camus, connu pour faire partie de la gauche « non classée », Õe a occupé une place tout à fait singulière dans la société nippone. Il a décrit la violence des rapports de force, à travers des récits de bourreaux et des portraits de martyrs. Son style est volontiers métaphorique, parfois sinueux, propre à traduire l’écheveau complexe de toute vie affective. Il s’est prononcé en faveur des faibles, des minorités, des groupes autonomes contre un pouvoir centralisé et prédateur. Ses Notes d’Hiroshima (1965) recèlent des témoignages de victimes du 6 août 1945, tandis que ses Notes d’Okinawa (1970) évoquent un archipel du Japon qui ne sera rétrocédé qu’en 1972 par les États-Unis. Honni par les nationalistes, Kenzaburo Õe sera poursuivi pour avoir rappelé, dans cet essai, que des civils avaient été poussés au suicide par des militaires japonais durant la bataille d’Okinawa en 1945. Il gagnera son procès au terme d’une longue procédure.

Son refus de l’ordre de la Culture a fait scandale

En 1994, le prix Nobel de littérature couronne « celui qui, avec une grande force poétique, crée un monde imaginaire où la vie et le mythe se condensent pour former un tableau déroutant de la fragile situation humaine actuelle ».

Peu après, son refus de l’ordre de la Culture, distinction japonaise remise par l’empereur, fait scandale. « Je ne saurais reconnaître aucune autorité, aucune valeur plus haute que la démocratie », avait-il déclaré. Sa longévité littéraire et ses positions tranchantes dans une société éminemment traditionaliste ont fait de Kenzaburo Õe une figure résolument à part et une conscience essentielle.

JaponLittératureKenzaburo OeDécès
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Trimestre anti-inflation : des associations de consommateurs dénoncent l’opération de Bruno Le Maire

Lundi 6 mars, le gouvernement dévoilait de nouvelles mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français, alors même que l’inflation les touche de plein fouet. Un trimestre anti-inflation « dispositif massif, efficace, protecteur » selon les propres mots du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Seulement, cette opération commerciale ne semble pas avoir convaincu les consommateurs. En effet, trois associations ont écrit une lettre ouverte à la Première ministre, Élisabeth Borne, afin de lui faire part des critiques concernant ce « trimestre anti-inflation », indique le Figaro.

Censée entrer en vigueur, du 15 mars pour se terminer au 15 juin, l’opération consiste à laisser la grande distribution décider librement d’un « prix le plus bas possible » sur une sélection de produits. Un manque de contrainte de la part de l’exécutif qui a fortement agacé les associations de consommations que sont l’UFC-Que-Choisir, Familles Rurales, ainsi que Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV). Pour ces dernières, le gouvernement « se contente aujourd’hui de s’en remettre à la bonne volonté de la grande distribution pour qu’elle limite ses marges (ou prétende le faire à travers des opérations purement marketing) ».

Les marges minimales imposées aux distributeurs en ligne de mire

Afin d’améliorer les mesures de cette opération, les associations proposent au gouvernement de plutôt suspendre la disposition « SRP+10 ». Celle-ci oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus chers que les prix auxquels les enseignes les ont achetés. Cette disposition devait au départ protéger le revenu des agriculteurs, mais la suspension de cet « encadrement du seuil de revente » pourrait bien être très utile pour protéger le pouvoir d’achat des consommateurs.

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« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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Retraites : une initiative de la gauche en faveur d’un RIP ?

Actu

Les parlementaires de la Nupes pourraient s’emparer de cet outil pour contraindre Macron à consulter les Français.

Diego Chauvet

Le Référendum d’initiative partagée pourrait-il s’inviter dans le débat sur la réforme des retraites ? Alors que le gouvernement refuse toujours d’entendre la contestation sociale historique qui s’est encore exprimée dans les rues ce samedi 11 mars, la pétition intitulée « non à cette réforme injuste et brutale » rassemble à ce jour presque 1,1 million de signatures.

Ce 11 mars, après le dernier coup de force gouvernemental au Sénat, l’intersyndicale a demandé « solennellement » au président de la République de consulter le peuple au sujet de sa réforme.

Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »

« Je crois qu’il faut une sortie démocratique à cette situation d’impasse » a également déclaré depuis la manifestation de Marseille Jean-Luc Mélenchon.

Retrait ou référendum

Lors de la journée de grève du 7 mars, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, avait interpellé Emmanuel Macron, l’enjoignant à retirer sa réforme ou à la soumettre à un référendum.

Avant le démarrage des débats parlementaires, le dirigeant communiste avait été à l’initiative d’une campagne aboutissant au dépôt d’une motion référendaire à l’Assemblée nationale. Une manœuvre de la macronie avait conduit à ce que ce soit la motion déposée par le RN qui soit la seule soumise au vote des députés, assurant l’échec d’une telle initiative.

Avec cette barre du million de signatures franchie, la question se pose plus que jamais, même si la pétition en ligne n’a pas, en l’état, d’incidence institutionnelle. Politiquement en revanche, elle pèse.

Une initiative en début de semaine ?

Elle est une manifestation du rejet de la réforme et de la mobilisation des français pour l’empêcher. Et elle semble donner des idées à la gauche alors que la fin des débats parlementaires s’approche. Le député communiste André Chassaigne indique qu’une initiative en direction d’un RIP pourrait avoir lieu « en début de semaine ».

Cet outil avait déjà été utilisé au moment du projet de privatisation des aéroports de Paris en 2019. 185 parlementaires (députés et sénateurs) peuvent enclencher la procédure de référendum d’initiative partagée, à condition qu’il ne porte pas sur une loi promulguée depuis moins d’un an, ni sur un sujet déjà rejeté par référendum il y a moins de deux ans.

La réforme des retraites n’étant pas encore votée, elle n’est pas non plus promulguée... Auquel cas, s’engagerait une campagne de collecte de signatures officielle sur neuf mois, avec l’objectif de rassembler 10% du corps électoral, soit 4,7 millions de signataires. Si ce chiffre était atteint, Emmanuel Macron serait contraint d’organiser un référendum.

Référendum retraitesRéforme des retraitesNupesRIP
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Un général américain s’inquiète d’une résurgence de l’Etat islamique dans les prisons syriennes et irakiennes

Il tire la sonnette d’alarme. Samedi 11 mars, le général Kurilla, responsable militaire américain pour le Proche-Orient, s’est alarmé d’une résurgence de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, rapporte Sud-Ouest. En effet, le patron du Centcom (commandement militaire américain pour le Moyen-Orient) a détaillé dans un communiqué ses craintes quant à un retour de Daesh au Proche-Orient. Ce communiqué a été rédigé à la suite de la visite du général Kurilla de prisons irakiennes ou kurdes où sont détenus des milliers de djihadistes de l’Etat islamique.

« Entre ceux qui sont détenus en Syrie et en Irak, c’est une véritable armée de Daesh en détention. S’il est libéré, ce groupe constituerait une grande menace pour la région et au-delà », a-t-il ainsi déclaré.

Une « bombe à retardement »

Le général Kurilla a notamment visité les prisons et camps de détention de Ghwayran à Hassaké, au Kurdistan syrien, ainsi que ceux Roj et d’al-Hol, dans la même région. Les Forces démocratiques syriennes, un conglomérat de combattants sunnites, chrétiens, sous leadership kurde, se sont alarmées de l’état des détenus djihadistes emprisonnés dans les camps qu’ils gèrent, décrivant des prisonniers « impénitents, susceptibles de se radicaliser davantage […] et comme une bombe à retardement », selon le Centcom.

Aussi appellent-ils les pays d’où sont originaires ces djihadistes à reprendre leurs ressortissants. Malgré ces appels répétés de l’administration kurde, la plupart des pays occidentaux refusent de rapatrier leurs citoyens de ces camps, se contentant de rapatriements au compte-gouttes par crainte d’éventuels actes terroristes sur leur sol.

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Antibes : un quadragénaire mortellement poignardé dans un appartement, deux suspects interpellés 

Les faits ont eu lieu tard dans la nuit, ou tôt le matin. Ce dimanche 12 mars, un homme d’une quarantaine d’années a été retrouvé mort dans un appartement situé au boulevard Dugommier, à Antibes (PACA), rapporte BFMTV. Prise en charge vers les 8 heures du matin par les pompiers et le Samu, la victime présente une plaie au niveau de l’abdomen. C’est un couteau qui est à l’origine de cette blessure, indique la chaîne d’information en continu.

Des motifs à déterminer

À ce stade, deux suspects ont été interpellés par la police avant d’être placés en garde à vue, a appris BFMTV de source policière. Tous deux sont en couple et il est possible qu’ils aient été amis avec la victime. Les faits auraient d’ailleurs eu lieu dans l’appartement où le corps a été retrouvé, celui de la femme suspectée au côté de son conjoint. Les trois individus auraient passé la soirée ensemble avant que cela ne dégénère. Tous les motifs de l’affaire restent encore à éclaircir. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat d’Antibes.

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Anesthésie

Éditorial

Laurent Mouloud

« Vice démocratique » : Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, a sans doute trouvé la bonne formule qui ornera, quoi qu’il arrive, la réforme des retraites, si d’aventure celle-ci est adoptée au Parlement à l’issue de cette semaine décisive. Procédure accélérée, article 44-3, vote bloqué… À l’Assemblée comme au Sénat, le gouvernement a usé de toutes les ficelles constitutionnelles possibles et imaginables afin d’escamoter le débat. Et d’enjamber au plus vite, selon le vocabulaire macronien, cette « séquence politique » dont des millions de Français refusent de payer le prix toute leur vie. Certes, ces tripatouillages de procédures, conçus comme exceptionnels, ne sont pas illégaux. Mais leur exploitation à outrance, dans le seul but d’étouffer la contradiction, les rend illégitimes. Si, après les tractations à huis clos de la commission mixte paritaire, ce calvaire législatif devait se finir vendredi par un énième 49.3, la crédibilité même de ce texte serait clairement en cause.

Vice de forme et vice de fond. Ne nous y trompons pas, derrière cette volonté d’anesthésier le débat, c’est la conception de la vie démocratique qui se joue. Les Français ne supportent plus d’entendre la majorité répéter en boucle que cette réforme est légitimée par le résultat de la dernière élection présidentielle. Comme si le front républicain qui a réexpédié Emmanuel Macron à l’Élysée – avec l’appui de la gauche – valait caution pour cette réforme antisociale ! Comme si la volonté du peuple ne devait s’exprimer que tous les cinq ans et rester muette entre deux visites aux urnes…

En faisant fi du rejet massif et constant de ce texte, la Macronie jupitérienne, avec ses élus qui ne représentent plus qu’eux-mêmes et son président qui fait un bras d’honneur aux syndicats, nourrit le rejet de la vie publique, donne du carburant à l’abstention et au vote RN. Face au danger de cet entêtement irresponsable, l’idée d’un référendum d’initiative partagée, lancée par l’intersyndicale, ne peut être que salvatrice. Une manière de redonner d’urgence aux Français un pouvoir de décision trop souvent confisqué.

Réforme des retraitesLaurent BergerEditorial
Valeurs Actuelles

Haute-Savoie : un homme agressé à l’arme blanche devant un lycée, une enquête ouverte

Une agression dont il faut encore éclaircir les motifs. Ce jeudi 9 mars, en milieu d’après-midi, un jeune homme s’est fait agresser au couteau à Annemasse, en Haute-Savoie, rapporte le journal local Le Messager. Les faits ont eu lieu devant les portes du lycée des Glières, côté avenue de Verdun.

La victime, élève dans l’établissement, s’en est finalement sortie avec une blessure seulement artificielle, mais elle a tout de même été prise en charge et transportée au centre hospitalier Alpes-Léman (CHAL). Une enquête de police a été ouverte et les investigations se poursuivent, précise l’hebdomadaire.

Multiplication des attaques au couteau

Indépendamment de cette affaire, ces derniers mois, un certain nombre d’agressions au couteau ont eu lieu dans le secteur de la ville de Haute-Savoie. En octobre dernier, France Bleu relatait notamment le cas d’un automobiliste ayant asséné plusieurs coups de couteau à un conducteur suisse dans une station essence à Saint-Julien-en-Genevois. Quelques mois plus tôt, la radio locale évoquait l’agression au couteau d’un homme de 37 ans, cette fois à Annemasse. La victime avait été grièvement blessée.

Haute-Savoie : les dernières actualités

Haute-Savoie : le squatteur abusait de la faiblesse du locataire handicapé

Pénurie d’essence : en Haute-Savoie, un automobiliste impatient poignarde un autre client de la station-service

Un père de famille poignardé sous les yeux de son fils sur une piste cyclable près d’Annecy

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L'Humanité

En l’air

Billet

Maurice Ulrich

Dassault a des ailes. On se demande bien ce que les Émirats arabes unis vont en faire, mais ils ont passé au groupe une commande de quatre-vingts Rafale. Ça peut toujours servir. Ils ne sont pas les seuls : 20,9 milliards d’euros de prises de commande, en hausse de 71 % sur 2021. 92 Rafale à l’export, contre 49. L’avia­tion d’affaires va bien, aussi, quoi qu’en pensent ses détracteurs et ceux qui traquent les jets privés au point que Bernard Arnault, patron de LVMH, se sentant persécuté, aurait renoncé au sien pour choisir la location. 64 Falcon, contre 51 l’année précédente. Il est vrai que c’est pratique et plus confortable. Les milliar- daires ne sont pas stupides. On ne sait pas quel modèle ils utilisent mais aux États-Unis, Elon Musk et Mark Zucker- berg, notre ami de Facebook en tee-shirt, ne sont pas les derniers à les apprécier. 115 vols, un tous les trois jours pour Mark. 171 pour Elon. Pas étonnant qu’il veuille aller sur Mars. Il sait qu’il est l’un des premiers à foutre en l’air la planète.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Fabien Roussel : « Le gouvernement fait planer une profonde menace sur notre démocratie »

Entretien

Face au coup de force au Sénat qui « humilie le Parlement », le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle le gouvernement à « respecter la légitimité du monde du travail », très majoritairement opposé à la réforme des retraites, et à « laisser les Français trancher ».

Julia Hamlaoui

Le gouvernement argue de la « légitimité démocratique » du Parlement pour ne pas tenir compte de la mobilisation qui s’est encore exprimée dans la rue samedi. Et ce, alors qu’il a eu recours, avec le 44.3, à un nouveau coup de force au Sénat. Que lui répondez-vous ?

Le coup de force du Sénat est inadmissible. Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime. Qu’il respecte la légitimité du monde du travail, qui, dans sa très grande majorité, dans son immense diversité, du public ou du privé, et de tous syndicats, dit non à la retraite à 64 ans.

Le gouvernement bafoue, humilie le Parlement. Il rend sa réforme de plus en plus illégitime »

Le gouvernement doit le reconnaître et mesurer qu’il est en train de fracturer le pays, de rompre la confiance avec les Français. Il doit retirer sa réforme. Il ne s’agit pas de remettre en cause la légitimité des parlementaires, mais de tenir compte de ce que disent des Français qui subissent en même temps l’inflation, la hausse des prix d’énergie, de l’alimentation, de l’essence.

À entendre la première ministre Élisabeth Borne, les grèves ne seraient que des « blocages qui pénalisent les Français les plus modestes »

Si des salariés sont pénalisés, c’est d’abord par les jours de grève qu’ils posent et qui vont amputer leur salaire. Mais s’ils font grève et se mobilisent à ce point, c’est parce qu’ils ne veulent pas être pénalisés plus tard, au moment de prendre leur retraite, par deux années de travail supplémentaires.

Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique. »

Ceux qui manifestent aujourd’hui sont d’abord soucieux de vivre dans une France qui respecte le monde du travail. En réalité, c’est le gouvernement qui, en s’entêtant, fait le choix de bloquer le pays. Quand seule une infime minorité – ils se comptent sur les doigts de quelques mains – défend à tout prix une réforme si violente, l’imposer est un déni démocratique.

L’exécutif tente à la fois de convaincre l’opinion en présentant des « contreparties » et de passer un accord avec LR, notamment en validant certains amendements de la majorité sénatoriale de droite. Que pensez-vous de l’évolution du texte ?

Il ne ressemble plus à rien. Les justifications du gouvernement, qui expliquait qu’il fallait absolument trouver 12 milliards d’euros pour combler le déficit, s’effondrent. De même que les 1 200 euros promis à 1,2 million de retraités qui ne bénéficieront au final qu’à 10 000 à 20 000 d’entre eux.

Carton rouge. Pension minimale : le gouvernement se tire 1 200 balles dans le pied

Plusieurs articles de cette réforme – qui n’ont rien à faire dans un projet de loi de financement de la Sécurité sociale – risquent également d’être retoqués par le Conseil constitutionnel, auprès duquel nous ferons des recours. Le vote au Sénat ne doit pas empêcher la mobilisation de se poursuivre, car ce texte ne doit pas être mis en œuvre. C’est déjà arrivé à une réforme entérinée comme le CPE, qui avait été adopté par 49.3.

Tout en prétendant « être à l’écoute », Emmanuel Macron a refusé de recevoir les syndicats au prétexte de « préserver le temps parlementaire ». Comment réagissez-vous alors que toutes les propositions alternatives mises en débat ont, elles aussi, été balayées ?

Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! Il a une attitude très provocatrice, méprisante alors qu’il faudrait ouvrir de vraies négociations. Nous sommes tous d’accord pour améliorer le système de retraites. Le cœur du débat, c’est comment on finance. Nous refusons que cela se fasse sur le dos des travailleurs.

Par sa réponse, le président de la République fait un vrai bras d’honneur aux syndicats ! »

La gauche, comme les syndicats, estime que travailler plus n’est pas nécessaire, il suffit de ponctionner les immenses richesses produites en France. Le PIB dans les années 1980 était autour de 600 milliards d’euros, il s’élève aujourd’hui à 2 400 milliards. Soit quatre fois plus qu’il y a quarante ans.

Si sénateurs et députés se mettent d’accord au sein de la commission mixte paritaire prévue mercredi, aurez-vous encore des cartes en main ? Le référendum reste-t-il une porte de sortie ?

Même en cas d’accord, l’Assemblée nationale et le Sénat seront appelés à voter. Jusqu’au 16, date du vote, il faut faire pression sur les parlementaires LR, centristes, macronistes pour qu’ils ne votent pas ce texte !

Quant au référendum, il peut porter sur « pour ou contre la retraite à 64 ans ? » – au cas où le gouvernement aurait besoin d’avoir une confirmation de ce que pensent les Français. Mais il peut aussi être à choix multiples sur les différentes sources de financement pour une meilleure réforme des retraites. Il permettrait alors d’ouvrir véritablement le débat. Ayons ce débat et laissons les Français trancher.

Vous estimez que « si le gouvernement s’entête, il prend un risque énorme ». Quelle est la nature de ce risque ?

Nous avons la chance d’avoir une intersyndicale très forte, très unie, qui organise la contestation et les mobilisations. Mais si demain le gouvernement maintient sa réforme coûte que coûte, envers et contre tout, et que la colère déborde, qui en porterait la responsabilité ? Si demain la grève des urnes se faisait encore plus forte, qui en porterait la responsabilité ?

J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. »

La menace que fait planer l’exécutif sur notre démocratie est très profonde. J’en viens à me demander si le gouvernement Macron ne cherche pas à provoquer des débordements, de la violence. Et s’il ne recherche pas, au final, à ce que la classe ouvrière et les classes moyennes boudent totalement les urnes. Parce qu’on sait que de l’autre côté, les financiers, les banquiers, les riches, eux, utiliseront leur bulletin de vote pour disposer d’un pouvoir à leur main.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Craignez-vous que cette réforme ne soit qu’une première étape alors que des amendements de la majorité ou de LR évoquent l’étude « d’un régime universel par points » ou même « d’une dose de capitalisation » ?

Cette réforme est en soi une étape vers la capitalisation. Je rencontre des ouvriers, des salariés du public cassés par le travail et qui disent : « Je n’irai jamais jusqu’à 64 ans et donc je vais épargner de mon côté pour pouvoir partir en retraite dès l’âge de 60 ans, voire avant. »

Banquiers, fonds de pension... Voici les vrais gagnants de la réforme des retraites

Plus il dégrade le système par répartition, plus le gouvernement pousse les Français à se tourner vers des assurances privées et à alimenter d’une part de leur maigre salaire une retraite privée qui sera jouée en Bourse. C’est un projet complètement cohérent, au service du capital.

Lors de l’examen à l’Assemblée, des divergences sur la stratégie sont apparues au sein de la gauche. Jean-Luc Mélenchon aurait évoqué « une ligne Martinez-Roussel-Berger en lien avec Macron ». Comment voyez-vous la suite de la Nupes ?

La suite, je la verrai après. Pour le moment, je souhaite consacrer mon énergie à réussir les mobilisations, à rester à l’écoute de l’intersyndicale, à faire en sorte que le Parti communiste soit sur le pont dans cette bataille, les élus en première ligne.

Les différences de stratégie à gauche, ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale, nous aurons bien le temps d’en parler après. Pour l’heure, nous n’avons qu’un seul objectif, c’est la victoire. Et le moyen, c’est l’unité.

Déterminée face à la réforme des retraites, la Nupes questionne son fonctionnement

Vous avez poursuivi depuis le début de la mobilisation votre tour de France « avec vous sans tabou », quels enseignements en tirez-vous ?

D’abord, beaucoup de participants ne sont pas membres du PCF, cela témoigne de l’appétit à venir débattre avec un responsable de gauche, un responsable communiste. Les maires des villages, sans étiquette, sont présents. J’invite tous les élus républicains et je fais ça tous les lundis depuis cinq mois avec deux heures de questions-réponses sur tous les sujets du moment. Les témoignages que j’entends de la France qui souffre sont édifiants.

Nous réalisons 30 % d'adhésions de plus que l’année dernière à la même période. »

À travers mes réponses, je présente notre projet pour la France, les Jours heureux. Et après on mange ensemble dans la salle et la discussion se poursuit. La dernière rencontre, celle qui s’est tenue près de Montbéliard, dans la commune de Bart, qui compte 2 000 habitants, a réuni 250 personnes. À l’issue du débat, nous avons fait 12 adhésions, au total nous en réalisons 30 % de plus que l’année dernière à la même période.

Vous publiez ce jeudi 16 mars un nouveau livre – Les Jours heureux sont devant nous – pour aborder les défis auxquels la gauche doit faire face. Et si vous ne deviez en citer qu’un ?

Dans ce livre, je raconte les coulisses de la présidentielle, des législatives, ce que j’ai vécu pendant cette période parce que, humainement, c’est une sacrée aventure. Je raconte mes larmes de joie mais aussi celles des moments les plus difficiles. Et il y en a eu.

Fort de cette expérience, je pointe, en effet, les défis qu’on doit relever ensemble avec les Français. J’ai un objectif : que la gauche l’emporte. S’il y avait une baguette magique, ce serait bien facile. Mais le premier des défis, c’est pour moi le goût des urnes qu’il faut redonner aux Français. Si on le relève, tout est possible pour répondre à l’urgence climatique, sociale, pour réparer la France.

Réforme des retraitesFabien RousselPCF
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Retraites. Entre sa réforme et la démocratie, Macron doit choisir

Premier plan

Après un nouveau coup de force au Sénat, le projet de loi retourne à l’Assemblée mercredi 15 mars. L’intersyndicale demande « une consultation citoyenne dans les plus brefs délais ». Sollicité, le chef de l’État refuse la rencontre.

Aurélien Soucheyre

En Macronie, une « porte ouverte » ressemble beaucoup à une grille barricadée et close à double tour. Malgré ses promesses de « dialogue », le président de la République refuse de recevoir l’intersyndicale qui l’a sollicité pour une rencontre et l’organisation d’une consultation citoyenne sur la réforme des retraites.

Quoi de plus normal, pourtant, que de se réunir entre exécutif et partenaires sociaux, quand l’opposition au texte rassemble des millions de personnes dans les rues, comme c’était de nouveau le cas mardi 7 et samedi 11 mars ?

Dans sa réponse, Emmanuel Macron rétorque que la réforme doit aller à son « terme » au Parlement. Il écarte toute discussion, mais ajoute en quasi-automate que « le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer dans le dialogue ».

« Il nous répond par une fin de non-recevoir, tout en nous expliquant qu’il est un apôtre du dialogue. Cette lettre mériterait d’être analysée, avec un peu de recul, comme un exemple parfait d’un incroyable bras d’honneur à la démocratie sociale ! » s’est indigné Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, dans les colonnes du Journal du Dimanche.

« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

« Le gouvernement prend le risque que les citoyens se disent : “Qu’est-ce qu’il faut faire de plus pour qu’il nous écoute ?” La réponse du président de la République, c’est : ‘“Allez vous faire voir !” » a également réagi Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Le gouvernement aura-t-il recours à l'arme ultime : le 49.3 ?

Déterminée à « faire grandir le rapport de force », l’intersyndicale a appelé à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 15 mars. C’est le jour où la commission mixte parlementaire entre sénateurs et députés se réunira pour tenter de s’accorder sur un texte, ensuite soumis au vote de l’Assemblée nationale, à moins que le gouvernement n’ait recours à l’arme ultime du 49.3.

Commission mixte paritaire, comment ça marche ? 

Le texte pourrait ainsi être adopté au Palais-Bourbon dès cette semaine, qui s’annonce décisive. « Le débat n’a pas eu lieu à l’Assemblée nationale, et il a été accéléré au Sénat. Dans ce contexte, adopter cette réforme grâce au 49.3 est impossible », mesure Laurent Berger, qui estime que cela constituerait une forme de « vice démocratique ». « Que la fin de l’histoire soit un 49.3, ça me paraît incroyable et dangereux », alerte-t-il.

L’exécutif semble pourtant bien disposé à utiliser toutes les armes à sa disposition pour faire passer en force et en vitesse sa réforme. C’est ce qu’il a fait ce week-end au Sénat : le ministre du Travail Olivier Dussopt a brandi, vendredi, l’article 44.3. Ce qui organise un vote bloqué : les sénateurs sont alors sommés de se prononcer sur l’ensemble d’un texte lors d’un seul vote, les seuls amendements retenus étant ceux proposés ou acceptés par le gouvernement.

« C’est un terrible aveu de faiblesse. Une brutalité, une aliénation du Parlement, c’est tout simplement honteux. Victor Hugo avait appelé son chien Sénat. La majorité sénatoriale est devenue le toutou du gouvernement », a accusé Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, devant la passivité de la droite face à ce coup de force de l’exécutif.

Un texte repoussé par 65 % des Français

La réforme des retraites a finalement été votée, samedi par 195 voix contre 112, grâce au soutien de la droite, qui a elle aussi activé de nombreux outils visant à corseter le débat (censure de milliers d’amendements et réduction au minimum du temps de parole)…

Le Sénat a voté la réforme des retraites

« Le Parlement abaissé, le peuple et les syndicats ignorés, et un gouvernement isolé comme jamais. Avec le vote bloqué au Sénat, la première lecture s’achève sur une victoire à la Pyrrhus pour la réforme des retraites. Le combat continue pour faire retirer ce texte nocif pour le pays », a dénoncé Pierre Laurent, vice-président PCF du Sénat.

« 195 voix, cela veut dire qu’il manque 50 voix à la droite sénatoriale. Ce n’est pas un résultat brillant », a pointé Patrick Kanner, président du groupe socialiste, preuve que le gouvernement peut se faire du souci en cas de vote à l’Assemblée nationale, puisqu’il aura besoin des voix des députés LR, divisés sur le texte.

Mais même un vote à l’Assemblée ne saurait rendre légitime ce texte, repoussé par 65 % des Français selon notre sondage exclusif réalisé par l’Ifop. « Monsieur Macron veut s’adresser au peuple ? Qu’il le fasse en organisant un référendum », propose la sénatrice PCF Cathy Apourceau-Poly. « Pourquoi ne pas demander aux citoyens ce qu’ils pensent du passage de 62 à 64 ans à travers un référendum ? » abonde Laurent Berger.

Incapable d'entendre une intersyndicale historique

Incapable d’entendre une intersyndicale historique, incapable de prendre les choix politiques qui s’imposent quand la bataille de l’opinion est perdue, incapable de considérer les millions de manifestants qui défilent, Emmanuel Macron semble s’être enfermé dans une logique de forcené.

« Le seul scénario où il lâchera c’est si Paris est en feu », juge le macroniste Gilles Savary dans l’Opinion. « Cela ne peut être qu’un scénario extérieur, un mort dans une manif, un attentat… » ajoute un conseiller élyséen dans le même journal. Ce qui apporte un éclairage inquiétant sur l’état d’esprit dans lequel se trouvent les macronistes du premier cercle, qui espèrent que la réforme des retraites sera adoptée dès cette semaine à l’Assemblée, un accord en commission mixte paritaire évitant toute deuxième lecture du texte.

Face à un tel scénario, les opposants à la réforme entendent continuer à exiger le retrait en se mobilisant massivement, et pacifiquement, dans les rues. Et espèrent le faire – si besoin – dans les urnes, en lançant un référendum d’initiative partagée (RIP).

Retraites : une initiative de la gauche en faveur d’un RIP ?

La gauche avait déjà déposé une motion référendaire sur ce texte à l’Assemblée nationale, avant que la Macronie ne contourne le règlement de la chambre basse pour que la motion du Rassemblement national – qui n’avait aucune chance d’être adoptée – soit examinée à la place de celle de la Nupes. Un geste de plus contre la démocratie, qui s’ajoute à l’article 47.1 utilisé abusivement par l’exécutif pour contraindre l’examen de sa réforme, sans oublier le sort réservé au Sénat.

Mais si 185 parlementaires signent un projet de RIP, et si 4,6 millions de Français y ajoutent leur paraphe, alors la question pourrait être posée aux Français lors d’un vote. Un cauchemar pour Emmanuel Macron, alors qu’il s’agit tout simplement d’une expression démocratique.

RIP. Mode d’emploi de la consultation citoyenne

De quoi poursuivre la lutte dans la durée : passer par un référendum d’initiative partagée (RIP) pour empêcher la réforme des retraites. La première étape pourrait intervenir dans les prochains jours avec les députés et sénateurs de gauche : au moins 185 parlementaires doivent déposer une proposition de loi référendaire pour enclencher le processus, avant promulgation de la réforme des retraites. Dans un second temps, sauf censure du Conseil constitutionnel, un dixième des électeurs inscrits (soit 4,6 millions) doivent apporter leur soutien à la proposition de loi, dans les neuf mois, lors d’une grande campagne de recueillement de signatures. Puis, la proposition est transmise aux chambres législatives, qui doivent se prononcer. Enfin, si le texte n’est pas examiné au moins une fois par chacune des deux assemblées dans un délai de six mois, le président de la République a alors pour obligation de le soumettre au suffrage populaire.

Réforme des retraitesEmmanuel Macronarticle 49-3
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Creed/Rocky : Respectez la boxe ! POPulaire, la chronique pop de #Bolchegeek

BolchegeekCinéma

Bolchegeek

Pourquoi les films de boxe font-ils d'aussi bons films sociaux ? Alors que le 3ème film "Creed" vient de sortir, revenons sur cette saga entamée par Rocky en 1976 et ce qu'elle illustre des réalités sociales derrière le noble art. Le cinéma de sport populaire va-t-il faire son grand retour ? 

Avec POPulaire, Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, revient tous les mois pour l'Humanité vous proposer une analyse de tout ce que la culture populaire révèle de notre monde. Ciné, BD, séries, bouquins ou jeux vidéo : sous des angles tant artistiques que sociaux et politiques, il décrypte depuis 7 ans sur sa chaîne Youtube la culture pop en convoquant Graeber, Lordon, Pif et Naruto. Il fait de cette culture son « point d’observation du monde et des époques, des imaginaires communs. Pour une analyse matérialiste, c’est foisonnant. » Et de fait, dans ses vidéos, ça foisonne, ça geeke, ça marxise, et ça disperse façon puzzle !

RENDEZ-VOUS le 2e dimanche du mois à midi.

Une émission écrite et présentée par Benjamin Patinaud et KateImage : Le Fils de PubMontage : Ace ModeyMusique : 2080Générique : Copain du WebProduction : Kathleen BrunMiniature : Boidin

Nos autres chroniques vidéo

La chronique vidéo d'Osons Causer

Pour mettre tous les mois un peu d’intelligence et de recul sur l’actualité et les grands débats de société. Plus une bonne dose d’humour.

Osons Causer, c'est Ludo Torbey accompagné de ses potes et collocs Stéphane et Xavier : de vrais militants de la pédagogie !

Leur grand plaisir : aider à faire comprendre les problèmes qui nous menacent, pour mieux éviter les pièges et trouver individuellement et collectivement les solutions pour y faire face.

Leurs thèmes de prédilection : les dérives de la finance, les enjeux environnementaux, l'énergie, la protection sociale, etc. Un peu tout ce qui fait l'actu politique et sociale en fait !

RENDEZ-VOUS le dernier dimanche du mois à midi.

La tête dans le flux

C'est la chronique du service politique de l'Humanité.

Notre journaliste Cyprien Caddeo décortique chaque semaine les ressorts du pourrissement du débat afin de mieux comprendre les stratégies médias des politiques.

RENDEZ-VOUS tous les 15 jours, le jeudi à 18 heures.

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L'Humanité

Racisme et sexisme : double peine pour les femmes racisées

Reportage

Alexia AvrilSolène Cahon

À l’occasion de la marche féministe parisienne du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous avons rencontré des manifestantes et militantes confrontées, à la fois, au sexisme et au racisme.

Depuis 1977, le 8 mars est une journée de rassemblement et de revendication autour de la question des droits des femmes. Ces dernières années, dans la lutte féministe, un courant de pensée émerge, celui du féminisme intersectionnel. Selon cette idée, il faudrait prendre en compte toutes les intersections où se rencontre les discriminations dont sont victimes les minorités en France.

Féminisme
L'Humanité

Philippe Martinez : les coulisses du red chef d'un jour

Reportage

Solène Cahon

Alors qu'il est l'une des voix majeures de la contestation contre la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est devenu rédacteur en chef de l'Humanité le temps d'une journée pour ce jeudi 9 mars. 

Arrivé ce matin à 9h00, Philippe Martinez s'est directement mit à la tâche pour superviser l'édition de l'Humanité à paraître le vendredi 10 mars et consacrée au mouvement social contre la réforme des retraites. Son objectif : mettre en avant la question de la "démocratie" dans ce débat.

Engagé au coeur de la lutte, le secrétaire général de la CGT se trouve à un tournant de sa carrière. Il quittera ses fonctions lors du prochain congrès du syndicat en mars. En poste depuis 2015, il retrouvera bientôt son poste de salarié chez Renault, à la veille de ses 62 ans. 

Réforme des retraites
L'Humanité

À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Réunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.

Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire. 

« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.

3,5 millions de manifestants

La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.

« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.

grèves reconductibles

Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".

L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16. 

Réforme des retraites
L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
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Retraites. L'intersyndicale appelle à « consulter le peuple »

Actu

À l’occasion de cette nouvelle journée de contestation contre la réforme des retraites, plus d'un million de personnes ont manifesté ce samedi 11 mars. Pour les syndicats, devant la surdité du pouvoir, il faut désormais consulter le peuple.

Samuel Eyene

Les français vont ils réussir à faire plier le gouvernement ? Ce samedi 11 mars marque la septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, avec cette fois-ci, un mouvement de lutte organisé en weekend pour permettre aux salariés de se mobiliser sans poser de jour de grève. Cela avait déjà été le cas le 11 février où plus de 2,5 millions étaient descendus dans les rues, selon la CGT.

Les mobilisations s’annoncent particulièrement suivies, à la veille d’une semaine décisive quant à l’adoption du texte de loi par les députés et sénateurs. « C’est la dernière ligne droite (…) C’est maintenant que ça va se jouer », a estimé Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la CFDT, auprès de franceinfo ce matin.

Consulter le peuple

Environ 230 manifestations ont eu lieu dans tout l’Hexagone. Elles ont rassemblé 80 000 à Marseille, 50 000 Saint-Étienne, 45 000 personnes à Toulouse, 25 000 à Nantes,12 000 à Rennes, 11 000 à Grenoble, 8 000 personnes à Vannes, Nice et Toulon, 7 300 à Bayonne, 7 000 à Pau, 17 500 à Caen, 3 600 à Laval...

Comme lors de précédentes journées de mobilisations, des rassemblements ont eu lieu jusque dans des petites villes : Par exemple 1 800 se sont rassemblées à Saint Omer, 1 500 Montluçon,1 250 à Vichy, 800 à Moulins, 600 à Monbard..

300 000 étaient à Paris, où la manifestation s’est élancée à 14 H 00 de la place de la République vers celle de la Nation. « La détermination est là, on est passé même à un stade de grosse colère, avec ce qu'a fait le président de la République » vendredi, en rejetant la demande des syndicats de le rencontrer, a dit le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

« J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social », abonde Laurent Berger, principal dirigeant de la CFDT qui dit sa « sidération » face à la fin de non-recevoir du président de la République. Les responsables syndicaux ont appelé le président de la République à « consulter le peuple » sur la réforme des retraites, lors d'un point presse en amont de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement.

« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

Les grèves continuent

Des grèves reconductibles, qui ont été enclenchées cette semaine, se poursuivent également dans plusieurs secteurs. C’est notamment le cas du côté des cheminots, des éboueurs ou encore des électriciens et gaziers. Ces derniers ont d’ailleurs réalisé des coups d’éclat ce jeudi avec des actions « robin des bois de l’énergie ».

Côté transport, la SNCF annonce un trafic « fortement perturbé » : 1 TGV sur 2, 2 TER sur 5 et 1 Intercités sur 4 circulent aujourd’hui. De son côté, la RATP a annoncé un trafic quasi normal ce samedi sauf sur les RER A et B. Dans le secteur aérien, plus d'un vol sur cinq sont annulés aux aéroports de Nice et Marseille.

Droite et gouvernement  manœuvrent  au Sénat

Alors que les Français marchent, le débat sur la réforme se poursuit au Sénat. La droite veut absolument aller au bout de l'examen du texte. Le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a ainsi renoncé à présenter son amendement emblématique qui, contrairement aux dispositions actuelles, demandait que la suppression des régimes spéciaux concerne aussi les salariés actuels.

Ce renoncement permet d'accélérer les débats puisque 300 amendements de la gauche y était consacrés. Depuis la décision du gouvernement d'utiliser la méthode du vote bloqué, les débats se sont singulièrement tendus dans la haute assemblée, la gauche dénonçant « un nouveau coup de force » inacceptable.

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« Circulez, il n’y a rien à voir », répond Macron aux syndicats

Actu

Dans une lettre adressée ce vendredi, le chef de l’Etat ferme sa porte à l’intersyndicale, renvoyée vers son gouvernement. Une fin de non recevoir à la veille de la septième journée de manifestations contre la réforme des retraites. 

Stéphane Guérard

Jeudi, les huit syndicats unis contre la réforme des retraites avaient envoyé une lettre à l’hôte de l’Elysée, dans laquelle ils spécifiaient que « dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations syndicales constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer. » Demande rejetée par Emmanuel Macron. Ce vendredi midi, la présidence de la République a rendu publique la réponse du chef de l’Etat dans laquelle ce dernier renvoie tout contact vers l’exécutif:  « Le gouvernement est, comme il l’a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite. »

Le président se contente de parer les critiques à son encontre. Mis en cause par l’intersyndicale pour être resté  « silencieux devant l’expression de ce puissant mouvement social (trois millions et demi de participants revendiqués par la CGT lors de la sixième journée de manifestations mercredi dernier, ndlr) », il rétorque: « Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole comme les angoisses exprimées par de nombreux Français inquiets de ne jamais avoir de retraite ».

Critiqué pour « cette absence de réponse (qui) constitue un grave problème démocratique », le président insiste sur son « attachement au dialogue avec les Français comme avec les organisations syndicales et professionnelles ».

Le chef de l’Etat se réfugie ensuite derrière son rôle de « garant des institutions. Il est de mon devoir de préserver ce temps parlementaire qui se déroule actuellement », une façon d’affirmer que le temps des discussions avec les syndicats est révolu depuis la présentation du projet de réforme début janvier par la première ministre.

Afin de prouver qu’un processus de discussions a bien eu lieu au préalable, le chef de l’Etat rappelle les « nombreuses avancées (...) réalisées (sur le texte gouvernemental, NDLR) , y compris sur la question de l’âge légal en renonçant à le porter à 65 ans ». Cette dernière  « avancée » est pourtant le fruit des négociations entre la première ministre Elisabeth Borne et Les Républicains, non avec les syndicats. Ceux-ci fondent au contraire leur front commun sur le retrait du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

Emmanuel Macron ne reconnaît finalement qu’une vertu aux mouvement social initié par les confédérations: le fait d’organiser des manifestations sans heurts.  « Vous exprimez avec force votre désaccord avec ce projet de loi et avez organisé des manifestations dans un esprit de responsabilité qui vous honore », note-t-il. L’intersyndicale a l’occasion de répondre à la missive présidentielle ce samedi, lors de la septième journée de mobilisation, avant une huitième mercredi.

Stéphane Guérard

Emmanuel MacronRéforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Philippe Martinez, (réd)acteur de la lutte

Un jour avec

Le secrétaire général de la CGT a passé le jeudi 9 mars dans les locaux de l’Humanité. Il s’est montré déterminé à poursuivre le combat des retraites, mené par une intersyndicale solide et solidaire.

Marion d'Allard

Tout sourires, pile à l’heure et clope au bec, Philippe Martinez a débarqué ce jeudi matin à l’Humanité. « Je suis bien content de passer cette journée avec vous », lâche le secrétaire général de la CGT, déterminé à prendre à cœur son rôle de rédacteur en chef d’un jour.

Une pause fraternelle, dans une période marathon. Il n’avait pas franchi les portes du journal qu’un salarié d’une entreprise voisine, manifestement touché, l’interpelle : « Je peux prendre un selfie avec vous ? Je suis un grand fan. »

Philippe Martinez, rompu à l’exercice, s’y prête volontiers. Puis, relevant la tête en souriant, toise le jeune homme : « C’est vrai que vous êtes grand. » Cet humour caustique n’a pas quitté Philippe Martinez de la journée.

Y compris au cœur de la conférence de rédaction, lorsque est évoqué le match de rugby Angleterre/France de samedi. « Mince, marmonne-t-il, il va falloir décaler l’heure de la manif. » Les rires n’entameront pas le sérieux de cette réunion qui détermine l’angle des sujets à traiter et leur longueur.

Le syndicaliste connaît l’exercice. Il s’y était déjà plié en 2017. Mais, cette fois, il a des revendications : « J’interviendrai moins que la dernière fois. Vous m’aviez exploité. J’ai failli me syndiquer. »

Stylo en main, floqué Fnaf CGT – « il écrit super bien » –, le secrétaire général de la CGT écoute, concentré, aux côtés du sénateur et directeur de l’Humanité Fabien Gay, les sujets qui font l’actu.

« Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes »

Interpellé par une intersyndicale « soudée comme jamais », le président de la République tiendra l’angle de l’article d’ouverture. « C’est sa réforme, c’est lui qui tire les ficelles, lui, l’omniprésent invisible », résume Philippe Martinez.

Mais, face à la pression conjuguée de la rue et de l’intersyndicale, l’exécutif a fini par réagir, confie-t-il. « Borne m’a appelé, un dimanche soir. Ça a duré cinq minutes. Voilà leur conception du dialogue », résume le numéro un de la CGT.

Loin de l’anecdote, cette séquence est le symptôme d’un « véritable problème démocratique », rajoute Philippe Martinez. « Il n’y a jamais eu autant de mobilisations, les opposants à cette réforme ne sont pas écoutés. » Une bombe sociale à retardement, « une situation incendiaire ».

Les sujets s’enchaînent : grève à Airbus, stratégie de la droite sénatoriale, marche pour le climat… Mais pas seulement. Il faut penser à donner la liste des principaux points de rendez-vous des cortèges de samedi. Philippe Martinez relève alors le nez de ses notes et lève le pouce en souriant.

« C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. »

Le sens, sans doute, de l’utilité d’un journal de luttes, où « vous êtes parmi ceux qui ne peuvent pas faire formellement grève quand il s’agit de rendre compte d’un mouvement social ».

Au fil des pages, les propositions défilent. Reste à « ranger le journal ». « C’est bien de parler de la paix en pages internationales », tranche le rédacteur en chef d’un jour. Sujet validé.

Place à l’écriture, non sans se réserver quelques moments d’échanges privilégiés avec celui qui, dans deux semaines, passera la main à la tête de la Confédération en plein cœur d’un mouvement social historique. Mais le numéro un de la CGT préfère parler au présent, de ses rencontres de terrain, des expériences de vie des salariés qu’il croise, dans la rue ou dans leur entreprise…

Un coup de fil l’interrompt : « C’est Laurent Berger, sourit-il, en ce moment, on s’appelle deux fois par jour. » Le temps passe, et, dans un quotidien, souvent, le temps presse. Ce jeudi, Philippe Martinez l’a vécu au rythme du journal de Jaurès. Avec la rédaction de l’Humanité, il aura pris le temps de lever le verre de l’amitié. Et nous nous sommes quittés, en nous souhaitant « bonne lutte ». 

Philippe Martinezle rédacteur en chef d'un jourRéforme des retraitesMobilisations retraites
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Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

Actu

Les jeunes s’étaient donné rendez-vous, le jeudi 9 mars, pour prendre leur part du mouvement contre la réforme des retraites. Dans la manifestation parisienne, la colère dépassait largement cette seule question.

Olivier Chartrain

Devant la gare Saint-Lazare, ce jeudi, le ton est donné avant même le départ de la manifestation, à l’appel des organisations de jeunesse (Unef, Fage, l’Alternative, la Voix lycéenne, Jeunes communistes, Jeunes écologistes, Jeunes socialistes, Jeunes insoumis…). Aux couleurs de la Coordination interfacs d’Île-de-France, la banderole de tête proclame : « Étudiant·e·s et salarié·e·s en grève pour tout bloquer. » Signe d’une mobilisation qui veut s’ancrer dans la jeunesse, malgré des débuts hésitants.

Depuis le 7 mars, le nombre de jeunes manifestants, comme la hausse des AG et des blocages dans les lycées et les universités, constitue un signe encourageant. Ce jeudi, ce sont les étudiants en architecture qu’on ne peut pas manquer. Venus en nombre et en colère, derrière une banderole qui fait de l’École nationale supérieure d’architecture (Ensa) une « École nationale sans avenir ». Parmi eux, Lisa ne se fait pas prier pour résumer la situation : « On étudie dans des conditions déplorables, dans des locaux insalubres, délabrés, sans accès aux restaurants universitaires. Avec la culture de la “charrette’’ (travailler intensément – NDLR) , on ne dort pas, tout ça finit par avoir des conséquences sur notre santé. Nos enseignants sont souvent des contractuels très mal payés… » On ne l’arrête plus : « Quel avenir pour nous si on ne se mobilise pas ? Pour avoir une retraite, il faut déjà avoir un travail ! »

Chez nombre de jeunes présents, la problématique de la réforme des retraites ne vient pas seule. Baptiste manifeste tout en distribuant des flyers du collectif Dernière Rénovation : « L’urgence pour la planète, c’est de ralentir la production, donc cette réforme est une absurdité ! » Marianne, des Jeunes écologistes, se demande : « Pourquoi faire travailler nos aînés plus longtemps si c’est pour nous imposer des bullshit jobs dépourvus de sens ? » Matéo, un assistant d’éducation (AED) venu avec des collègues, remarque : « La plupart des AED sont à temps partiel, et on a des primes qui, en plus de ne toujours pas être payées depuis octobre 2022, ne comptent pas pour la retraite ! »

Le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent »

Venu de l’université de Nanterre, bloquée depuis le 7 mars, Roméo se dit « pas hostile par principe à une réforme des retraites. Mais Macron fait des choix contestables ». Pompier volontaire, il questionne : « Pourquoi faire travailler plus les gens alors qu’on peut aller chercher ailleurs l’argent dont on a besoin, pour les retraites mais aussi pour des services publics comme l’hôpital ou les pompiers ? » Lycéen, Ceydric remarque que la perspective des premières épreuves du bac, dans quinze jours, ne facilite pas la mobilisation malgré le ras-le-bol « face à toutes les réformes qui détruisent l’éducation nationale, Parcoursup, la réforme du bac, le SNU (service national universel), qu’ils veulent rendre obligatoires tout en les finançant avec l’argent de l’école »… « Beaucoup de jeunes n’ont connu que Macron, son nom cristallise le rejet de méthodes de gouvernement dont on ne veut plus », conclut Mathieu, jeune travailleur et secrétaire de la JC Paris.

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Toulouse : Capitole de la lutte contre la réforme

Reportage

Distributions de tracts, manifestation monstre, cortège féministe, assemblée générale en fac et grève reconductible… La préfecture de Haute-Garonne a vécu une semaine au rythme des mobilisations contre le projet macroniste. Reportage.

Samuel Ravier-Regnat

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

«Mettre la France à l’arrêt » : l’objectif avait été affiché dès le 11 février par l’intersyndicale opposée à la réforme des retraites, avec pour échéance le 7 mars. À Toulouse, comme partout en France, la semaine a été rythmée par les manifestations et les grèves, reconduites dans certaines entreprises, en attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi. Notre récit.

Mardi 7 mars, 8 heures. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar »

« Contre la réforme des retraites ! » Un paquet de tracts dans une main, un sac de madeleines dans l’autre, Émilie aborde par ce slogan synthétique les automobilistes à l’arrêt au niveau d’un rond-point de Ramonville-Saint-Agne, commune limitrophe de Toulouse.

C’est ici que convergent chaque matin des milliers de travailleurs de l’industrie aéronautique et spatiale, qui fait la fierté de la préfecture de Haute-Garonne. Ce mardi 7 mars, à l’occasion de la nouvelle journée de mobilisation annoncée par l’intersyndicale, la circulation est fortement ralentie depuis 7 heures du matin par les actions de tractage des grévistes qui laissent passer les voitures au compte-gouttes.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

« Ça fait cinq fois qu’on manifeste et qu’il ne se passe pas grand-chose ensuite. On n’a pas le choix, on doit passer à la vitesse supérieure si on veut être entendus », pose Émilie, employée à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.

Derrière elle, des centaines de véhicules forment une longue file d’attente. « Notre objectif, c’est de mettre un gros bazar », revendique Benoît, délégué CGT chez Airbus Defence & Space, qui fabrique des satellites. Une cinquantaine de personnes sont présentes, bientôt rejointes par une trentaine d’autres, revenues d’un rond-point qu’elles ont bloqué pendant deux heures.

Un attelage disparate autoproclamé « citoyen », sans étiquette ni drapeau, où l’on croise « Gégé », 27 ans, qui avait participé aux manifestations des gilets jaunes en 2018 et en 2019. « Dans les deux mouvements, on part d’une revendication spécifique, mais au fond c’est tout le système qu’on veut remettre en cause », souffle-t-il.

Mardi 7 mars, 15 heures. « Une journée d’exception »

Frédéric est tout de noir vêtu, jusqu’au parapluie qui le protège de la pluie qui arrose la gigantesque manifestation toulousaine contre la réforme des retraites. Le trentenaire employé dans la cybersécurité était déjà des précédentes journées de mobilisation. « Nos dirigeants nous demandent de travailler deux ans de plus, mais ils n’ont jamais fait un travail physique de leur vie. Ils sont déconnectés de la réalité », peste-t-il.

Et de confier qu’il trouve « complètement justifiée » la volonté exprimée par l’intersyndicale de « mettre la France à l’arrêt » à partir du 7 mars. Dossard de la CFTC sur les épaules, Patricia, intérimaire dans l’énergie, abonde, mais souligne que la grève reconductible « n’est pas possible pour tout le monde en raison des fins de mois trop difficiles ».

7 mars. La France à l’arrêt, acte I

L’heure est à la détermination et à l’enthousiasme. Au diapason de la dynamique nationale, la mobilisation toulousaine atteint un niveau record : 120 000 manifestants selon l’intersyndicale (27 000 selon la police), soit l’affluence la plus élevée depuis le début du mouvement. « C’est une journée d’exception, malgré la pluie. Cela faisait des semaines qu’elle était dans les têtes de tout le monde », salue Marie-Cécile Perillat, cosecrétaire générale de la FSU en Haute-Garonne, qui se réjouit aussi de « l’installation dans la durée d’une dynamique de grève ».

Mercredi 8 mars, 12 h 30. « Les jeunes peuvent faire la différence »

Le Mirail, fac rouge. Fidèle à sa réputation de bastion de la lutte sociale, l’université toulousaine, rebaptisée Jean-Jaurès en 2014, est bariolée d’affiches et d’autocollants aux couleurs de la mobilisation contre la réforme des retraites. « Même si notre retraite arrive dans longtemps, on y pense. On veut aussi exprimer notre ras-le-bol face à ce que ce gouvernement propose à la jeunesse, c’est-à-dire la précarité de A à Z », expose Louise, étudiante en anglais de 23 ans, depuis le « quartier de lutte » établi par les protestataires, où l’on prépare des pâtes à la sauce tomate servies à prix libre aux étudiants dans le besoin.

Retraites « Quel avenir, si on ne se mobilise pas ? »

En face du bâtiment le Gai Savoir, occupé depuis quelques heures, des militantes achèvent à peine une peinture murale violette représentant une manifestation féministe, quand commence une assemblée générale avec une centaine de personnes. Beaucoup moins que lors des précédentes journées, regrettent les orateurs, qui discutent des moyens de « massifier » le mouvement. Pour faire basculer la contestation dans une autre dimension ? La présidente de l’Unef à Toulouse, Jessy Berger, l’espère : « Les jeunes ont une capacité de mobilisation énorme qui peut faire la différence. »

Mercredi 8 mars, 14 heures. « Touchez ni à ma retraite ni à mon cul ! »

« Est-ce que je manifeste contre la réforme des retraites ou pour la Journée internationale des droits des femmes ? Les deux ! Je suis une femme et à cause de la réforme je vais devoir travailler jusqu’à 64 ans, et même 67 ans si je veux une retraite complète. Ça me met en colère. » Aide-soignante en maternité, gréviste et syndiquée à SUD, Carole participe à la marche féministe qui emprunte le même parcours que la manifestation de la veille – mais cette fois sous le soleil.

Un large 8 mars aux forts accents sociaux

À 49 ans, elle s’est déjà résignée à « partir avec une petite retraite », comme ses collègues aux carrières hachées, nombreuses dans un métier essentiellement féminin. « Quand vous êtes aide-soignante, vous êtes pétée de partout à 50 ans. Soulever des patients, ça use ! » souligne-t-elle.

Professeure de français dans un lycée de l’Est toulousain, Marion, 45 ans, est là parce qu’elle « adore faire les manifestations du 8 mars », pour « l’énergie de dingue » qui s’en dégage. Gréviste la veille, elle souhaite une « convergence » avec les revendications féministes qui pourrait « donner un nouveau souffle » au mouvement.

Elle aussi s’imagine mal enseigner vingt années supplémentaires. « C’est un métier avec beaucoup de charge mentale. À 67 ans, j’ai peur d’être essorée », explique-t-elle. Le joyeux brouhaha des tambours et de la sono couvre sa voix.

Les slogans contre les violences faites aux femmes se succèdent, qui visent notamment le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé de viol dans une affaire dans laquelle la justice a rendu une ordonnance de non-lieu en 2022. « Touchez ni à ma retraite, ni à mon cul ! » a écrit une étudiante au dos de sa veste. Comme une tentative de synthèse des mots d’ordre de la journée.

Jeudi 9 mars, 10 heures. « La date de fin du conflit, c’est quand Borne retire sa réforme »

Plusieurs centaines de véhicules bleus stationnent sur le parking de l’agence Enedis la plus importante de la métropole toulousaine, rue Marie-Laurencin. Des drapeaux cégétistes rouges annoncent la couleur : le site est occupé depuis la nuit du dimanche au lundi par des salariés décidés à « reprendre leur outil de travail » pour protester contre la réforme des retraites.

Plus aucun véhicule n’en sort, sauf pour les interventions d’urgence. « Tous les travaux de maintenance seront reportés aussi longtemps que nécessaire. Si ça dure, ça va créer un bordel monstre », prévient Thomas Bozonnet, coordinateur régional de la fédération mines-énergie de la CGT. Les grévistes protestent contre le recul à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, mais aussi contre la suppression du régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières.

Ces derniers jours, ils ont enregistré le ralliement des salariés de l’agence Enedis de Saint-Alban, occupée depuis la mi-février. Des employés d’EDF, GRDF ou de RTE participent aussi au roulement qui permet au piquet de grève de tenir sur le temps long.

Au total, ils sont quelque 200 grévistes, ce jeudi matin, pour l’assemblée générale organisée dans le hangar reconverti en lieu de vie où sont entreposés les véhicules lourds. « Nous sommes en colère et le gouvernement ne nous entend pas. On va donc monter d’un cran et on ne s’interdira rien. On rentre en résistance », annonce à la tribune Majid Galla, secrétaire général CGT énergie Toulouse.

À l’unanimité, la reconduction de la grève est votée, avec de nouvelles actions de « mise en sobriété énergétique » (coupures d’électricité ciblées) dans la journée. « On ne va pas lâcher. La date de fin du conflit, pour nous, c’est quand Élisabeth Borne retire sa réforme », promet Thomas Bozonnet. 

Le rédacteur en chef d'un jour : « Les entreprises privées sont mobilisées »

On entend trop souvent – encore – dire que les grévistes sont des privilégiés, salariés du secteur public, avec un statut à part. Ce n’est pas le cas. Il existe beaucoup de débrayages dans les boîtes privées. C’est important de le rappeler et le cas d’Airbus est symbolique. Airbus Toulouse est l’un des plus gros sites industriels de France. Les salariés s’y mobilisent régulièrement et, aujourd’hui encore, contre cette réforme des retraites. Le 19 janvier, un salarié sur huit du géant de l’aéronautique a défilé dans les rues de Toulouse, soit près de 2 500 personnes. C’est d’autant plus symbolique, d’ailleurs, qu’on n’est pas là dans un bastion de la CGT. 

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Retraites. Emmanuel Macron, l'intenable silence

Actu

Les dirigeants des principales organisations syndicales interpellent le chef de l’État dans une lettre ouverte, pour l’exhorter à rouvrir le dialogue. L’intéressé laisse la majorité gérer le dossier, quitte à ce que son entêtement menace la démocratie.

Cyprien BogandaCyprien Caddeo

Il est toujours périlleux de miser sur le pourris­sement d’une situation. Depuis des semaines, l’exécutif fait le pari d’un essoufflement du mouvement social, tout en fermant la porte aux revendications des syndicats. Mais les niveaux de mobilisation (la journée du 7 mars a réuni plus de 3,5 millions de personnes dans les rues, selon la CGT), de même que les sondages d’opinion quasi quotidiens témoignent d’une colère grandissante.

Désormais, les salariés ont entamé le deuxième acte du mouvement social, mêlant démonstrations de force sur le pavé et grèves reconductibles dans les entreprises, dont les effets commencent à se faire sentir. Ce jeudi 9 mars, la SNCF a été en mesure de faire rouler un tiers de ses TGV seulement, comme la journée précédente. Dans les raffineries, les blocages se poursuivent, tandis que les quatre terminaux méthaniers français recevant les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont toujours à l’arrêt.

Vu sur le terrain : aux quatre coins du pays, la grève s’enracine

Autant dire que le vote de l’article 7 (contenant le recul de l’âge légal) au Sénat n’a fait qu’envenimer les choses. Sur les piquets de grève, certains salariés n’écartent pas l’hypothèse d’une radicalisation. Dans ce contexte hautement inflammable, les dirigeants syndicaux demandent officiellement à Emmanuel Macron de sortir du bois, en acceptant enfin de les recevoir.

Seulement 32% des Français soutiennent le texte

Dans une lettre ouverte publiée ce jeudi, ils commencent par planter le décor, en soulignant que le projet présidentiel d’un recul de l’âge légal à 64 ans, couplé à une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, est massivement rejeté par l’intersyndicale et l’opinion publique. Seulement 32 % des Français soutiennent le texte, d’après un sondage réalisé par l’Ifop cette semaine.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

« De puissantes manifestations ont été organisées (…), réunissant à chaque fois des millions de personnes pour exprimer le rejet » de la réforme, constatent les dirigeants, qui appellent à une nouvelle journée de mobilisation samedi 11 mars.

Ces derniers savent qu’ils peuvent compter sur l’appui de l’opinion publique, qui soutient non seulement les manifestations mais aussi les blocages. « Dans l’urgence de ce moment, et la gravité de ses conséquences, les organisations constituant l’intersyndicale expriment, ensemble, la demande de vous rencontrer », écrivent les responsables syndicaux au chef de l’État… Qui se mure obstinément dans le silence.

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ?

Y a-t-il seulement un président pour défendre la réforme ? Emmanuel Macron, l’hyperprésident actif sur tous les dossiers, a pris ses distances avec celui, bouillant, des retraites, alors même qu’il avait incarné personnellement cette mesure lors de la présidentielle.

« C’est une situation étonnante, relève le politologue Luc Rouban. Le chef de l’État s’est souvent mis en avant en reléguant les premiers ministres à un rôle technique. Il a, cette fois, ressuscité le rôle de fusible du premier ministre pour les besoins de la cause : il laisse Élisabeth Borne endosser ce rôle politique, et pourra toujours la sacrifier si cela tourne mal. »

Hormis deux sorties rapides à Rungis et au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron laisse sa majorité gérer l’opposition massive au projet. « La porte est toujours ouverte », ânonne-t-on sans trop y croire côté Matignon, alors que les échanges avec les syndicats sont au point mort.

Une « situation qui pourrait devenir explosive »

Car il n’est toujours pas question pour la majorité d’entendre les protestations de la rue : « Il y a confrontation de deux types de légitimité, politique et sociale. On est dans un État de droit, donc la légitimité politique doit prévaloir », assure la députée Renaissance Astrid Panosyan-Bouvet. Comprendre, celle du Parlement. C’est dans les deux assemblées que se jouerait désormais le texte, et non plus dans la négociation syndicale. Un silence taxé de « grave problème démocratique » par l’intersyndicale, dans son courrier envoyé à l’Élysée. Les signataires alertent sur une «  situation qui pourrait devenir explosive ».

Mais la Macronie, à court terme, a tout intérêt à faire la sourde oreille. Elle sait qu’elle n’a de chance de victoire qu’au Parlement, où elle a usé de tous les stratagèmes légaux pour contraindre le débat et s’offrir la possibilité, en dernière instance, de passer sa loi même en l’absence d’un vote de la représentation nationale.

Retraites. À l'Assemblée, un débat sans vote qui va laisser des traces

Dernier en date, au Sénat, l’usage de l’article 38 du règlement intérieur de la Chambre haute pour précipiter les débats, malgré les protestations de la gauche. « Le règlement organise notre vie commune, s’étrangle le sénateur communiste Fabien Gay. Quand on vient à l’utiliser pour régler une question politique, on est au bord de la crise démocratique. »

Toutes les pistes démocratiques avancées par l'opposition ont été rejetées

Il n’y a pas qu’à l’Assemblée nationale ou au Sénat que la séquence va laisser des traces. Si la réforme venait à passer, quel message serait envoyé aux Français ? Le texte aura été adopté contre l’opinion majoritaire, contre les salariés, dans un débat volontairement précipité et potentiellement sans avoir été voté.

Toutes les pistes démocratiques avancées par l’opposition, comme un référendum sur les retraites, voire une dissolution (évoquée par la FI) de l’Assemblée pour régler la question par les urnes, ont été rejetées. L’exécutif nourrit ad nauseam la défiance des Français envers la politique.

Faute de prise en compte des manifestations et des grèves, les concernés sont laissés face à deux options : l’acceptation, de guerre lasse, de leur impuissance, ou la radicalisation des moyens de s’opposer. Double peine pour la démocratie. Avec, à la fin des courses, un probable grand gagnant : le RN.

« Pour Macron, c’est après moi, le déluge. Il est en train de mettre Marine Le Pen au pouvoir », soupire Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT . « La méfiance ne profite pas à la gauche, souligne Luc Rouban. Si la réforme passe, le premier bénéficiaire en sera le Rassemblement national qui pourra dire, “vous voyez, la gauche a échoué, les syndicats ont échoué, l’alternative, c’est nous”. Le RN peut, à la fois, incarner le parti de l’ordre en promettant qu’avec eux, ce ne sera plus le bazar, tout en ayant un discours social et parler aux employés, aux classes populaires. » La Macronie pourra se targuer auprès de ses soutiens d’avoir résisté à la « grogne » sociale. Au risque de léguer un quinquennat d’extrême droite aux Français dès 2027. Une terrifiante et cynique victoire à la Pyrrhus.

Le rédacteur en chef d'un jour : « Parlons démocratie ! »

« Ce n’est pas la rue qui dirige. » Une phrase souvent entendue dans la bouche des ministres ou du président de la République. Ainsi, les millions de citoyens et citoyennes qui défilent dans les rues de toutes les villes de France depuis le 19 janvier, celles et ceux qui arrêtent le travail par la grève, seraient transparents... Du folklore, du rituel, des Gaulois réfractaires ! La démocratie ne peut se limiter à un rendez-vous dans les urnes tous les cinq ans, sans avoir de liens réguliers avec ses électeurs et ceux qui ne votent plus. On ne peut concevoir une démocratie délégataire, résumée par un « votez pour moi et après, je fais ce que je veux ». Une des exigences qui marquent ce conflit c’est le besoin d’être écouté, et surtout entendu régulièrement. Le projet de loi consistant à nous faire travailler deux ans de plus va largement impacter nos vies. Travailler plus longtemps quand on est déjà usé et cassé à 50 ans, voir ses projets de vie bouleversés… n’est-ce pas essentiel que les principaux intéressés puissent donner leur avis ? Une mobilisation qui ne trouverait pas de relais parmi les élus du peuple, et jusqu’au plus haut niveau de l’État, encouragerait à coup sûr l’amplification de l’abstention. Et ouvrirait grand la porte du pouvoir au RN. Emmanuel Macron met la démocratie en danger. Mais celle-ci doit aussi se matérialiser dans les entreprises et services. Trop fréquemment, les travailleurs et les travailleuses subissent leur travail au travers de notes qui leur expliquent comment bien travailler. Ils doivent pouvoir agir sur leur travail, sur la stratégie de leur entreprise. L’écoute du peuple dans la cité comme au travail est une urgence démocratique.

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Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »

ReportageRéforme des retraites

Samuel Eyene

Afin de protester contre le projet de réforme des retraites, des salariés de l’énergie ont privé de courant durant quelques heures le chantier du village olympique et le quartier du Stade de France.

On pourrait confondre la scène avec un flash mob : plus d’une centaine de personnes, bras levés, tête en avant, le corps tourné dans la même direction. Cette étrange chorégraphie s’appelle la « technique de la tortue ». « Tous les collègues se regroupent, de sorte que l’un d’entre eux réalise l’opération sans qu’on puisse l’identifier », explique l’un des grévistes.

Ce jeudi 9 mars, près de 300 agents de la fédération CGT des mines et de l’énergie (FNME) se sont réunis au poste source EDF Ampère (Seine-Saint-Denis) pour réaliser un coup d’éclat, l’opération « Sobriété énergique », comme ils l’appellent. Une fois la « tortue » mise en place, une dizaine d’entre eux accèdent au local technique pour y couper l’alimentation, tandis que les autres veillent. « Durant deux à trois heures, cette action a privé d’énergie le chantier du village olympique, tout le quartier de la zone commerciale du Stade de France et trois data centers », explique Sébastien Menesplier, secrétaire général CGT mines-énergie, lors d’un point de presse improvisé devant une forêt de micros tendus.

Non violente, l’initiative, qualifiée d’« historique » par les représentants syndicaux, est l’un des événements chocs pour s’opposer au projet de réforme des retraites. « Les électriciens et gaziers sont en grève reconductible pour obtenir le retrait du texte gouvernemental. Nous en appelons à la responsabilité du gouvernement et du président de la République », reprend Sébastien Menesplier. D’autant que l’opération a l’ambition de s’inscrire dans des modes d’action de plus en plus ciblés. « Aujourd’hui, on dit ce qu’on a à dire, on fait ce qu’on a à faire. Et si le gouvernement ne veut pas nous écouter, on coupe », résume un gréviste encapuchonné.

« Là, c’est politique »

L’affaire avait, bien sûr, été méticuleusement préparée. Une heure avant la coupure, les 300 participants convergent dans un gymnase de Saint-Denis. Avant d’embarquer dans cinq bus affrétés par la FNME-CGT francilienne, leurs représentants syndicaux leur rappellent le sens de l’initiative. « Il est hors de question qu’on nous enlève ce pour quoi on a cotisé, le régime spécial des travailleurs des industries électriques et gazières, défend Cédric Liechti, secrétaire général CGT énergie Paris. Arrêtons d’attendre qu’on nous tape dessus. Réagissons ! »

Arrivés devant le poste Ampère, ni la plupart des agents ni les journalistes prévenus la veille ne savent à quoi s’attendre, afin de conserver l’effet de surprise. Cagoules et fumigènes rouges sont alors de sortie et quelques chants entonnés. « Emmanuel Macron, président des patrons, il va faire tout noir chez toi », résonne dans la cour. « Là, c’est politique », s’amuse un gréviste.

Au vu du lieu hautement « symbolique » de l’action, « le gouvernement va nous traiter de terroristes, alors qu’on a juste coupé l’électricité. Mais ce n’est pas grave », anticipe Frédéric Probel, secrétaire général de la CGT énergie Bagneux. Parmi les parlementaires présents, Thomas Portes et Antoine Léaument pour la FI, Soumya Bourouaha et Stéphane Peu pour le PCF, ce dernier prend la parole : « Nous sommes à vos côtés jusqu’au bout. »

Samuel Eyene

Réforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

Derrière les « fraudes à la Sécu »

Chronique

Christophe Prudhomme

Comme toujours, la bourgeoisie, relayée par les médias qu’elle contrôle, désigne toujours les pauvres comme les responsables de tous les maux. Ainsi, sur la Sécurité sociale, nous sommes régulièrement abreuvés de reportages sur des abus individuels, certes réels, mais anecdotiques face à la réalité des chiffres. Désigner des boucs émissaires permet de cacher les véritables profiteurs de ce système, qui sont protégés par le gouvernement. Le bilan pour 2022 présenté par l’assurance-maladie est sans appel. Sur 315 millions d’euros de fraudes détectées en 2022, 75 % proviennent des professionnels de santé et seulement 25 % des assurés. Pour ces derniers, il s’agit principalement d’indemnités journalières ou encore de la CMU, soit en général de petites sommes, pour des personnes souvent à faibles revenus.

Ces fonds américains qui veulent faire main basse sur les cliniques françaises

En revanche, du côté des professionnels, les montants explosent ces dernières années. Chaque profession a son lot d’individus malhonnêtes. Mais la grande nouveauté est l’apparition d’investisseurs qui ont flairé la bonne affaire en développant de pseudo-centres de santé ophtalmo, dentaire, ou encore des « consultations non programmées », qui facturent des actes inutiles ou non réalisés. Plus grave, certaines de ces structures ont été récemment fermées par les autorités sanitaires pour avoir mutilé des patients, tout en les endettant. Ces dérives étaient prévisibles et les feux verts donnés à ces centres par les ARS constituent un véritable scandale.

Laisser des investisseurs entrer dans ce qu’ils considèrent comme un marché très lucratif devait déboucher sur ces dérives, car leur objectif restera toujours de maximiser le retour sur investissement, c’est-à-dire leurs profits. Le scandale d’Orpea n’a pas servi de leçon et les libéraux au pouvoir accélèrent leur entreprise de prédation dans le champ de la santé et sur la Sécurité sociale. Il s’agit là d’un des éléments de la stratégie d’ouverture accélérée au marché de notre système de santé, auquel s’ajoutent l’organisation de la pénurie de médecins, le refus de réguler leur installation, la fermeture massive des hôpitaux de proximité, la généralisation des dépassements d’honoraires chez les spécialistes, le développement des Ehpad et des cliniques privées à but lucratif, etc.

Il faut comprendre que tout ceci a été théorisé et organisé par les libéraux depuis les années 1980 avec Thatcher, Reagan ou les tenants du « tournant de la rigueur » en France sous Mitterrand. L’attaque contre notre système de retraite participe de la même logique. C’est pourquoi il est urgent de dire stop en continuant à se mobiliser pour nos retraites, mais plus largement pour défendre notre système de santé et de protection sociale.

Santésécurité socialefraude socialeLe billet du Dr Christophe Prudhomme
L'Humanité

Quand les entreprises se gavent d’aides publiques… il n’y a plus d’argent pour les retraites

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Les « aides publiques aux entreprises » sont passées selon l’Institut de Recherche Économiques et Sociales, de 2,7 % du PIB à 6,4 % en un peu plus de vingt ans, amputant d’autant les budgets publics. Sortir de la logique dispendieuse des « aides aux entreprises ». Une partie de la réponse au besoin de financement de la retraite, de la santé, des principaux budgets sociaux pourrait venir de la mise en cause de ces multiples « cadeaux ».

Utiles ou inutiles ces interventions viennent se greffer sur une pratique de subventionnement des entreprises qui n’a cessé de se développer au point de former un système intégré aux principales politiques publiques comme l’analysait Anicet Le Pors dans un ouvrage demeuré célèbre, Les béquilles du capital (1977). Un peu plus de quatre décennies plus tard, il reste difficile de saisir en détail ce que les administrations publiques, État et collectivités territoriales essentiellement, dépensent pour soutenir le capital. La raison en est simple : aucun relevé systématique officiel n’existe !

Rien du côté de Bercy, rien du côté de la puissante direction du Trésor, le sujet n’est « pas pertinent » (sic). Seul le Conseil des prélèvements obligatoires a procédé à un chiffrage global dans son champ de compétences. En 2010 la Cour des comptes parlait de 172 milliards d’aides qui depuis ont encore « prospéré » avec notamment, le CICE (20 milliards) et le pacte dit de responsabilité (9 milliards). On se trouve donc certainement aux environ de 200 milliards, chiffrage en accord avec le travail récent mené par l’IRES qui conclut à 157 milliards d’aides auxquelles s’ajoutent « les déclassées » c’est-à-dire les mesures initialement dérogatoires qui sont passées dans le droit fiscal courant. Cela fait de « l’assistance aux entreprises » non seulement le premier poste de dépenses publiques mais de plus un poste en pleine croissance [1].

Dévoiler le montant des aides publiques, mieux analyser leur croissance et mettre en évidence ce que représente l’évolution de leur contenu, telle est notre démarche. Démarche indispensable s‘il en est pour espérer mettre un terme à l’emballement du mécanisme des aides et pour éclairer les conditions d’une reprise en main du pilotage de l’économie par les travailleurs et les citoyens. Les leviers traditionnels d’intervention, les commandes publiques, les avances, prêts et bonifications u secteur financier semi-public et l’appui du secteur public en général, voient leur rôle s’amoindrir au fur et à mesure de l’avancement du processus de privatisation. Est désormais privilégié le soutien direct au taux de marge des entreprises via la forte croissance des exonérations fiscales et sociales dont ces dernières bénéficient Au total une mutation de l’action publique. qui pèse lourdement sur le budget et accroît la dette.

Pour quelle efficacité ? Une bonne partie de ces aides demeure sans réel effet en termes d’emplois, de recherche, d’innovation, ou d’investissement. La littérature économique est riche de critiques concernant cette politique d’allégement des contributions des entreprises, coûteuse et peu performante. Les évaluations quant à elles se suivent, et divergent peu. Au mieux, elles concluent à un effet très limité par rapport au coût. Ainsi en va-t-il du CICE, qui revient à subventionner entre 150 000 et 200 000 euros par emploi « créé ou maintenu ». Dans d’autres cas l’aide rate sa cible et n’a pratiquement aucun effet tel est le cas du Crédit d’Impôt Recherche monopolisé par les grandes entreprises. Seul effet réel des aides, l’accroissement des marges des entreprises, ce qui se traduit non par de l’investissement supplémentaire… mais par la capture de ces sommes par les actionnaires. Le patronat ne réclame plus « moins d’État » mais plutôt sa transformation au service direct de l’accumulation financière. L’exonération d’impôts et cotisations sociales des entreprises ayant pour conséquence des prélèvements accrus sur les ménages et une amputation de leur pouvoir d’achat.

Comment sortir de ce piège ? Il ne s’agit nullement de récuser tout transfert de l’État aux entreprises mais de sortir le plus rapidement possible de la pratique dispendieuse des « aides aux entreprises » au profit d’une intervention plus sélective sur la base de nouveaux critères. Les choix économiques doivent s’opérer dans le cadre d’une nouvelle démarche planificatrice rompant avec la logique de « baisse systématique des coûts » au détriment des salaires, de l’éducation, de la formation, de la recherche. Une nouvelle démarche qui doit donner la priorité à la fourniture de nouveaux biens et services, notamment publics, à la consolidation de ceux qui existent, enfin au financement de la transition économique, sociale et écologique. Une marge de jeux que l’on peut estimer à plusieurs dizaines de milliards !

Jean Christophe Le Duigou

Réforme des retraitesAides publiques
L'Humanité

Patrice Chéreau : la fièvre de créer

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Pensées en marche dans l’écheveau démêlé des contradictions.

Je retrouve, derrière un meuble où il était tombé, ce livre qu’il importe si fort de traiter, le tome 3 du Journal de travail de Patrice Chéreau (1), qui mourait il y a dix ans. Il s’agit de la période 1972-1974. Sous un portrait de Chéreau en beau jeune homme (ne le fut-il pas jusqu’à la fin ?), on lit l’Invention de la liberté. C’est le titre de l’ouvrage de Jean Starobinsky sur la période 1700-1789 (Skira), qui l’inspirait alors. Il quitte le Piccolo Teatro de Milan. Roger Planchon l’accueille au TNP de Villeurbanne. Désormais son propre maître, Chéreau, en si peu de temps, déploie une énergie créatrice frénétique, tempérée par l’usage de la raison au plus haut prix. Il note, quasi au jour le jour, ses réflexions sur ses travaux de mise en scène. Autant de réalisations entrées dans la mémoire glorieuse du théâtre, depuis Massacre à Paris, de Marlowe, jusqu’aux Contes d’Hoffmann, d’Offenbach, en passant par Toller, scènes d’une révolution allemande, de Tankred Dorst, et la Dispute, de Marivaux. Simultanément, il écrit son adaptation cinématographique du roman de James Hadley Chase,  la Chair de l’orchidée, laquelle occupe dans l’ouvrage une place considérable.

On n’en revient pas, à la lecture, de découvrir page après page une activité aussi vertigineuse, abondamment nourrie de lectures essentielles et de rencontres indispensables. Et il voyage sans cesse ! Rome, Milan, Portofino, Lyon, Londres, New York, etc. Il voit les films d’autres, qui comptent (Bergman, Hitchcock, Ferreri, Visconti, belle époque !), assiste au théâtre de ses pairs, dévore romans et écrits philosophiques, s’intéresse à la psychanalyse, s’entoure de fidèles collaborateurs à la hauteur. Ses pensées en marche sur la politique, notamment à propos de l’idée de « révolution » dans Toller, sont infiniment passionnantes dans l’écheveau démêlé des contradictions.

C’est compter sans la mise en route de projets qui n’auront pas de suite : Antoine et Cléopâtre, de Shakespeare, une reprise de Lulu, de Wedekind, ou encore l’opéra la Gioconda, de Ponchielli, tiré du drame de Victor Hugo  Angelo, tyran de Padoue. En préface, François Regnault, compagnon éclairé de maintes aventures artistiques de Chéreau – entre toutes, l’épopée Wagner à venir à Bayreuth –, précise, à juste titre, qu’on pourra retrouver, dans ces pages encore brûlantes d’énergie, « les précieuses traces préhistoriques d’un monde disparu ». Il faut souligner l’exemplarité du travail de Julien Centrès, qui a présenté, établi et annoté le texte de Chéreau. L’ouvrage participe de la récolte de documents inhérente à la mission de l’Institut mémoires de l’édition contemporaine (Imec), qui conserve les archives de Patrice Chéreau.

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardinipatrice chéreau
L'Humanité

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

Entretien

Hani Al Masri, chercheur et membre de la Fondation Yasser-Arafat, revient sur la situation au Proche-Orient et évoque la possibilité d’une nouvelle Intifada.

Pierre Barbancey

Ramallah (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Les territoires palestiniens occupés et Israël se trouvent-ils aujourd’hui dans une nouvelle situation ?

Oui, car le nouveau gouvernement extrémiste en place en Israël pense qu’il peut forcer les Palestiniens à accepter la solution israélienne sans leur donner aucun de leurs droits. Ce qui fait que la confrontation entre les deux parties est plus forte qu’auparavant.

Dans le village de Huwara (en Cisjordanie, où les colons ont incendié des maisons, ­détruit des voitures et tué une personne le 26 février – NDLR), ils ont tenté de répéter la Nakba (« catastrophe », lorsque les Palestiniens ont été forcés de quitter leurs villages en 1948 – NDLR). Donc c’est un moment crucial.

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Dans le même temps, il y a une crise politique en Israël avec une forte opposition au gouvernement, non pas sur la ­politique menée vis-à-vis des Palestiniens mais sur le rôle de la Cour suprême. L’administration américaine et l’Union européenne s’inquiètent de ce gouvernement, mais elles ne font rien, ne tentent pas de faire pression, de mettre en place des sanctions ou de boycotter. Or, sans cela, rien ne changera.

Le but de la coalition au pouvoir en Israël reste l’annexion, le transfert de populations, le changement du statut sur l’esplanade des Mosquées, la confrontation militaire avec Gaza, peut-être la guerre avec le Hezbollah libanais et l’Iran. Ce gouvernement est dangereux pour les juifs, pour les Palestiniens et pour l’ensemble de la région.

Que faire alors que les jeunes essaient de trouver leur voie ?

À mon sens, les Palestiniens doivent adopter une nouvelle approche, une nouvelle politique. Le leadership palestinien répète les mêmes erreurs. En particulier, il pense que les Américains ou qu’une nouvelle élection en Israël pourront changer la situation.

Or, depuis plus de quarante ans, la politique israélienne vire à droite, en fait depuis 1977, lorsque le Likoud a gagné les élections pour la première fois dans l’histoire d’Israël. La gauche sioniste a quasiment disparu. Et on peut dire que cette droite actuelle n’est pas la même qu’auparavant, elle est plus extrémiste, plus proche des sionistes religieux.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Netanyahou a besoin de l’extrême droite, de Smotrich et Ben-Gvir. Ils sont sur la même longueur d’onde. Ils voient bien l’affaiblissement des pays arabes et pensent donc que le moment est venu d’aller jusqu’au bout.

La nouvelle génération de Palestiniens croit en la résistance. Mais le leadership palestinien ne fait pas ce qu’il devrait faire. Et les partis non plus. Ils ont besoin de se réformer, de changer, d’arrêter de se concentrer sur leurs propres intérêts au lieu de ceux du mouvement national.

C’est vrai aussi pour le Hamas, d’ailleurs, qui se contente de contrôler Gaza et d’utiliser la résistance en soutien à son administration et non pas comme un outil de libération. Le prix de cette stratégie est lourd. Vous pouvez vous défendre mais vous ne pouvez pas attaquer.

Les Palestiniens prennent maintenant des initiatives individuelles contre l’occupation, ce qui rend le « travail » des Israéliens très ­compliqué. Ces derniers ne savent pas comment gérer ce phénomène, surtout quand personne ne sait quand une opération peut avoir lieu car ce sont vraiment des actions individuelles.

Et cela dure ­depuis plus d’un an. Les accords d’Oslo ont fait que les Palestiniens sont encore sous occupation et les Israéliens disent maintenant que ces terres leur appartiennent. C’est la grande différence avec la période précédente.

Allons-nous vers une troisième Intifada ?

Nous nous dirigeons vers quelque chose de similaire mais ce ne sera pas la même chose. Dans les Intifada précédentes, le leadership dirigeait cette révolte. Aujourd’hui, il y est opposé et en a même peur. Par ailleurs, une Intifada a besoin d’un but. Aujourd’hui, quel est-il ? Il y a une division. Certains Palestiniens veulent reprendre toute la Palestine, d’autres parlent de la solution à deux États, d’autres encore un seul État ou un État islamique…

La condition pour qu’il y ait une Intifada est donc de savoir ce qu’on veut gagner. En ce moment, il y a une résistance populaire dans certaines villes, une résistance armée dans d’autres. L’Intifada, ce doit être partout. Auparavant, tous les Palestiniens participaient, pas seulement ceux de Jénine ou de Naplouse.

À Jénine, la résistance de tous les instants

Pour cela, il faut un leadership politique et un front palestinien uni. L’OLP jouait ce rôle. Mais depuis Oslo, l’OLP est comme dans un réfrigérateur. Beaucoup de partis ne veulent plus y participer car Abou Mazen (Mahmoud Abbas) prend les décisions tout seul, il n’y a même plus de Parlement.

La majorité des partis et des Palestiniens est contre sa politique. 80 % des gens sont en faveur de sa démission. Au sein du Fatah, la bataille est engagée pour sa succession et Abbas utilise cela pour les diviser car ils ont tous peur de l’après ! Israël, les États-Unis, l’Égypte, l’Union européenne préviennent tout coup contre lui car ils ne savent pas qui viendra après. Il est vieux et « il attend Godot ». Or, il devrait se concentrer sur l’unité palestinienne au lieu d’empêcher toute réforme et même la tenue d’élections.

En tant que personnalité indépendante, vous faites partie de ce qu’on appelle le dialogue national palestinien. Que s’y passe-t-il concrètement ?

Depuis le début je dis qu’il faut se mettre d’accord sur un programme politique et ensuite passer un accord sur les principes d’un partenariat. Parce que le Fatah ne peut plus diriger le mouvement palestinien seul. Il faut donc un accord pour donner de l’espace à tout le monde, y compris au Hamas. L’unité signifie partenariat. Or, Mahmoud Abbas n’en veut pas, tout comme le Fatah ne veut pas perdre son poids dans les institutions.

Quant au Hamas, son programme n’est pas un programme national à cause de ses relations avec les Frères musulmans, le Qatar et la Turquie, et il se concentre seulement sur Gaza. Il faut changer notre politique car tout a changé, y compris dans la région et dans le monde.

Après la guerre en Ukraine, rien ne sera comme avant. Il nous faut être prêt à changer et à recueillir des bénéfices des changements dans le monde, ou, au minimum, éviter des pertes. 

Israël-PalestineintifadaPalestine
L'Humanité

Palestine. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre »

Reportage

Le nouveau gouvernement israélien tente d’accélérer l’annexion de la Cisjordanie. Parmi la jeune génération, même si l’OLP ne joue plus son rôle historique, la volonté d’en finir avec l’occupation demeure intacte.

Pierre Barbancey

Jérusalem-Est, Ramallah, Naplouse, Jénine (territoires palestiniens occupés), envoyé spécial.

Le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est, n’a pas vraiment de couleur. Une expression qui peut paraître étrange mais c’est pourtant le sentiment qui frappe l’esprit et s’imprime sur la rétine. Des murs gris et tristes, des rues défoncées et des embouteillages rendus encore plus insupportables pour les piétons par la multiplication des motos et autres trottinettes électriques.

Les haut-parleurs des vendeurs de fruits et légumes crachent en boucle leurs messages enregistrés qui se mêlent au son rugueux des moteurs. La vieille ville de Jérusalem et l’esplanade des Mosquées ne sont pas loin. Il fut un temps où les habitants du camp pouvaient s’y rendre comme bon leur semblait. Chose impossible aujourd’hui.

Les plans gouvernementaux israéliens de colonisation ont relégué des pans entiers de l’ancien gouvernorat de Jérusalem en Cisjordanie, diminuant d’autant le pourcentage de Palestiniens vivant dans la ville sainte. Dans le même temps, la colonisation à Jérusalem-Est augmente la population juive. Un vase de Torricelli ethnico- religieux, en quelque sorte.

Il n'y a qu'un mot pour désigner cette vie : l'enfer

Pour les Palestiniens, il n’y a qu’un mot pour désigner cette vie : l’enfer. Zakaria, 30 ans, qui déambule dans ce camp où il est né, ne dit pas autre chose : « C’est comme être un animal enfermé dans une cage. » À l’instar de la plupart des jeunes ici, il n’a pas de travail régulier. « On vit tous la même chose. »

Parler de révolte à Shuafat est un mot trop faible. Il s’agit d’une combinaison de colère vive, d’espoir et de désespoir. Alors, lorsqu’en octobre 2022, Zakaria et ses amis ont appris qu’Oday Tamimi, 22 ans, qu’ils connaissaient si bien, avait mené une action devant la colonie israélienne de Maale Adumim, la réaction a été une explosion de joie.

Les forces d’occupation, à la recherche d’Oday Tamimi, ont investi le camp. « Ils ont arrêté tous ses proches, ont frappé ses parents », se souvient Zakaria. « C’était devenu une zone de guerre. » Quelque chose d’incroyable s’est passé qui devrait faire réfléchir les Israéliens mais également l’Autorité palestinienne.

L’avis de recherche lancé par l’armée stipulait qu’Oday avait le crâne rasé. Ni une ni deux, tous les jeunes du camp se sont également rasé le crâne. Ils étaient tous des Oday Tamimi. « Pour nous, c’est un héros », soutient avec admiration Zakaria. « Il a sacrifié sa vie pour dénoncer notre souffrance. On ne peut plus supporter ce qui se passe. » Oday a finalement été tué le 19 octobre 2022, mais sa mémoire continue de flotter dans le camp de Shuafat.

Les Palestiniens n’ont pas élu leurs représentants depuis… 2006

Depuis quelques mois, on assiste à un changement d’atmosphère en Cisjordanie occupée. Les multiples attaques des colons armés contre les paysans palestiniens et les raids de l’armée ont provoqué une réaction de la jeunesse palestinienne, celle née au moment des accords d’Oslo, en 1993.

Au point qu’on se demande désormais si une troisième Intifada n’est pas sur le point d’éclater. « J’étais diplomate pendant la deuxième Intifada et, comme mes collègues de la communauté du renseignement, je suis inquiet. Nous voyons aujourd’hui un rappel désagréable de certaines des réalités que nous avons déjà vues », déclarait début février William Burns, le patron de la CIA.

Hani Al Masri, chercheur : « Il faut un leadership et un front palestinien uni »

À Ramallah, Jamal Juma, coordinateur de la Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid et, depuis 2012, de la Coalition de défense de la terre, rappelle que « le nouveau gouvernement israélien veut annexer purement et simplement la Cisjordanie. Il ne cherche même plus à jouer le jeu comme les gouvernements précédents. Maintenant, ils veulent tout simplement donner 62 % de la Cisjordanie aux colons ». Ce qui va consister à « isoler les différentes régions de la Cisjordanie et à mettre en place des gouvernements autonomes ».

Jamal Juma pointe une contradiction. « Les Américains ne veulent pas qu’il y ait une explosion en Cisjordanie, contrairement au gouvernement fasciste israélien, qui pourrait ainsi profiter de la situation pour organiser son nettoyage ethnique. » Selon lui, pour mettre en échec les projets israéliens, il convient de « retrouver l’unité palestinienne. Mais l’Autorité palestinienne s’entend avec les États-Unis ».

Dans ce contexte d’un mouvement national très faible et de partis politiques déconsidérés, difficile de penser qu’un statu quo va demeurer. « Une troisième Intifada éclatera un jour ou l’autre, car tout le monde hait l’Autorité palestinienne », prédit Jamal Juma.

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Les Palestiniens, sans véritable représentation politique, n’ayant pas élu leurs représentants depuis… 2006 (les élections prévues en mai 2021 ont été annulées par Mahmoud Abbas, 88 ans le 26 mars), se trouvent ainsi coincés entre l’occupation et une Autorité corrompue, mettant sous le boisseau l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). D’où cette recherche non pas d’une mais de multiples formes de résistance.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

À Jénine et à Naplouse, des jeunes ont formé des groupes armés. Jamal Hweil, qui combattait dans le camp de Jénine en avril 2002, rappelle que, « à l’époque, il y avait une unité de toutes les factions. Yasser Arafat nous soutenait. Maintenant, les jeunes s’expriment en résistant d’une façon différente, pas de façon idéologique. Ils veulent exprimer leur refus de l’occupation et de l’injustice. Ils disent aux Israéliens qu’ils n’entreront pas facilement dans le camp ».

À Jénine, la résistance de tous les instants

Dans ce même camp, Ahmed Awwas, 36 ans, explique aussi que « les jeunes veulent quelque chose de nouveau. Après l’échec de la lutte armée, après l’échec des négociations et des accords d’Oslo, ils cherchent comment faire ».

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens

Cette même recherche anime les étudiants de l’université de Beir Zeit, à Ramallah. Mahmoud Nawaj, coordinateur du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), assure : « Depuis quelques mois, nous recevons beaucoup plus d’adhésions. Les partis politiques n’attirent plus les jeunes, en revanche ils voient que ce qu’on fait fonctionne. On se fiche de savoir s’il faut un État ou deux. L’important, c’est d’en finir avec l’occupation, avec cet état d’apartheid. » Mahmoud Nawaj résume : « Les jeunes se tournent vers nous car ils peuvent s’exprimer et être actifs. »

Ce mouvement non violent (pourtant criminalisé dans certains pays, dont la France) peut-il aider à l’émergence d’une nouvelle Intifada ? « Pour que le soulèvement se transforme en une troisième Intifada, il faut une plateforme, être organisé », explique-t-il en souriant.

Ce devrait être le rôle de l’OLP mais celle-ci est corrompue et divisée. Tous les étudiants ne sont pas sur la même longueur d’onde. Certains sont dans l’impatience, à l’image d’Abed, 21 ans, étudiant en droit, et de Tarek, 25 ans, qui suit les cours de relations internationales. « Les Ukrainiens auraient le droit de se défendre et pas nous ? » demandent-ils rageusement lorsque nous les rencontrons dans un café.

«  On ne croit plus en la solution à deux États. La résistance armée, c’est mieux que la résistance diplomatique car personne ne respecte le droit international. La lutte armée est la seule solution. » Arwa, elle, un peu plus âgée et maintenant chercheuse, tente de tempérer : « Je crois en la résistance populaire pacifique, mais Israël pousse à la violence. »

Depuis le début de l’année, 81 Palestiniens ont été tués par l’armée ou les colons israéliens. Une rencontre avec les différents représentants de partis palestiniens à Naplouse nous a permis de mesurer les difficultés politiques et l’incapacité, pour l’heure, d’organiser un mouvement.

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Hisham Sharabaty, de l’organisation des droits de l’homme al-Haq – ONG classée terroriste par Israël –, estime qu’ « il y a une tentative de changer les choses mais Israël tue immédiatement ceux qui prennent des responsabilités ». 

Par ailleurs militant communiste, il veut voir dans l’émergence de ces groupes « le retour à une certaine solidarité collective. Ces groupes redonnent espoir et fierté ». C’est sans doute là qu’il faut chercher les éléments de la résistance à venir, qu’il s’agisse d’une troisième Intifada ou du renouveau du mouvement national palestinien, qui s’est brisé sur les écueils d’Oslo. 

Palestinecolonies israéliennesIsraël-PalestineCisjordanie
L'Humanité

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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L'Humanité

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Opex 360

Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

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Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023

Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

Le Bâtiment de soutien et d’assistance « Champlain » a saisi une quantité « record » d’héroïne près de La Réunion

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

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Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

— Forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (@FAZSOI_Officiel) March 10, 2023

Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

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Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

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Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

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Dans son dernier rapport, le centre d’expertise de la Marine nationale dédié à la sûreté maritime, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center [MICA Center] n’identifie pas la zone maritime sud de l’océan Indien [ZMSOI] comme étant un foyer important de consommation de drogues – et donc de trafics.

« Depuis le début d’année 2022, les frégates de surveillance [FS] basées à la Réunion participent à la mission européenne Atalanta, dont le mandat a été élargi à la lutte contre les trafics illicites », écrit-il. « Ainsi, la FS Floréal a conduit sept opérations de lutte contre le narcotrafic qui ont conduit à la saisie de produits stupéfiants, dont deux en zone maritime sud de l’océan Indien. Ces deux opérations ont permis la destruction de 850 kg d’héroïne et de 643 kg de méthamphétamine », détaille le MICA Center.

Quant à La Réunion, poursuit-il, elle « n’est pas identifiée comme un foyer de consommation important [hors cannabis de production locale]. En revanche, l’exportation de cette production locale, vers l’île Maurice notamment, est suffisammnt lucrative pour entretenir des réseaux prolifiques », a conclu le centre d’expertise de la Marine.

Pour autant, une nouvelle tendance est-elle en train de s’affirmer? En effet, la préfecture de La Réunion a fait savoir, le 9 mars, qu’un peu plus d’une tonne de d’héroïne [1069 kg plus précisément] avait été interceptée, quelques heures plus tôt, par le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM] « Champlain », dans les eaux territoriales françaises. Il s’agit d’une « saisie record », a-t-elle souligné.

La drogue était répartie dans 25 ballots, découverts par l’équipe cynophile du Champlain à bord d’un boutre qui faisait l’objet d’une surveillance depuis plusieurs jours. « Les tests opérés […] ont confirmé qu’ils contenaient 1.069 kilos d’héroïne, aussitôt saisis », a expliqué la préfecture, qui n’a pas précisé le nombre de personnes à bord de l’embarcation interceptée, ni le sort judiciaire qui leur sera réservé.

#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

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#NARCOPSLe jeudi 09 mars, le BSAOM Champlain, à l’aide d’une équipe cynophile, a réalisé la saisie de plus d’une tonne d’héroïne dans la zone maritime placée sous la responsabilité du @Prefet974 contribuant ainsi à la lutte contre le narcotrafic@MarineNationale@FAZSOI_Officiel pic.twitter.com/G50c5YeZnJ

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March 10, 2023

Cela étant, d’autres opérations de lutte contre le narcotrafic [NARCOPS] ont été menées par la Marine nationale lors de ces derniers jours. Ainsi, une semaine plus tôt, en mer d’Arabie, et dans le cadre de l’opération Atalanta, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude et la frégate La Fayette, tous deux engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2023, ont intercepté deux boutre transportant, au total, plus d’une tonne de produits stupéfiants.

« Atalanta vise ainsi les activités illégales ans lesquelles les réseaux criminels se sont diversifiés, ainsi que les sources de financement des organisations extrémistes dans toute l’Afrique de l’Est, du Mozambique au nord de la Somalie », a fait valoir l’état-major de l’opération européenne.

Dans le même temps, aux Antilles, le patrouilleur La Combattante, avec le soutien d’un avion de surveillance maritime des douanes, a intercepté un navire de pêche naviguant en haute mer, avec 63 ballots de cocaïne à bord [soit 1750 kg]. Les trafiquants ont été « remis aux autorités compétentes », a assuré l’État-major des armées [EMA]. « Depuis le début de l’année, se sont ainsi plus de 3 tonnes de drogue qui ont été saisis en trois opérations, entravant le trafic de stupéfiants dans la zone », a-t-il souligné.

Opex 360

L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

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En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

L’idée de se procurer des chars Leopard 2A7+ fait son chemin en Italie

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

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En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

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En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

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En 2022, le gouvernement italien a indiqué qu’il allait investir 878,8 millions d’euros pour financer la modernisation à mi-vie de 125 des 200 chars de combat C.1 Ariete mis en oeuvre par l’Esercito Italiano. Cette opération devait consister à doter ces engins d’un nouveau groupe moto-propluseur de 1500 ch [fourni par Iveco], d’une protection renforcée contre les mines et les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et d’une conduite de tir améliorée.

Cependant, l’idée de doter l’armée italienne de chars Leopard 2A7+, de facture allemand, est évoquée depuis quelques jours. Ainsi, dans une courte dépêche dans laquelle elle a dit s’appuyer sur des « sources bien informées », l’agence de presse Agenparl, spécialisée dans l’actualité parlementaire, a avancé que Rome envisageait de s’en procurer 250 exemplaires, pour un montant total de 8 milliards d’euros.

courte dépêche

Puis, dans un entretien accordé à la Rivista Italiana Difesa [RID – revue italienne sur la défense], le général Pietro Serino, le chef d’état-major de l’Esercito italiano, a confirmé cet intérêt pour le Leopard 2A7+… mais en évoquant l’achat de 125 exemplaires.

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

An interview with General Serino by RID did also mention the interest of the Leopard 2a7 by Italy, but from what i know the number they were planning to purchase were around 125 units, not 250. It very well could have changed since then but either way still important developments pic.twitter.com/sQhLLzJABV

pic.twitter.com/sQhLLzJABV

— A-129 Mangusta (@NichoConcu) March 8, 2023

March 8, 2023

Cela étant, lors d’une audition à la Chambre des députés, le général Luciano Portolano, le responsable des achats au ministère italien de la Défense, a fait valoir qu’il était urgent de combler certains déficits capacitaires… Et d’évoquer l’achat de nouveaux chars… mais aussi le remplacement des véhicules de combat d’infanterie [VCI] Dardo, de conception pourtant relativement récente. « Nous évaluons toutes les options », a-t-il dit, en se gardant de préciser les modèles de chars et de VCI envisagés.

Quoi qu’il en soit, une source de la défense italienne a précisé à Defense News qu’il était question doter l’Esercito Italiano de 250 chars de combat, dont 125 pourraient être les Ariete modernisés. Quant aux 125 autres, Giorgio Mulè, ancien ministre adjoint de la Défense et député de Forza Italia [membre de la coalition gouvernementale dirigée par Georgia Meloni] a expliqué au magazine américain qu’ils pourraient être loués.

Par ailleurs, le général Portolano a indiqué que le ministère italien de la Défense est en train de définir ses exigences au sujet de chars et de VCI de « nouvelle génération », lesquels pourrait être développés avec une contribution de l’industrie transalpine. Et, sans surprise, il a cité le Système principal de combat terrestre [MGCS] franco-allemand. En effet, l’Italie n’a jamais caché son intérêt pour ce programme, au point d’avoir tenté – sans succès jusqu’à présent – de le rejoindre.

L'Humanité

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

La construction des locaux du Commandement de l’Espace va débuter, pour 80 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

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Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

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Créé en septembre 2019, le Commandement de l’Espace [CdE] est actuellement hébergé par le Centre national des études spatiales [CNES], à Toulouse. Mais cette solution n’est que provisoire… puisqu’il a rapidement été question de construire des locaux adaptés pour accueillir, d’ici 2025 le Centre militaire d’observation par satellites [CMOS] 1/92 Bourgogne et le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Ce sera un projet ambitieux qui implique la création de nouvelles infrastructures ainsi que le développement de moyens techniques modernes tels que le traitement massif de données, l’aide à la décision par l’intelligence artificielle, la réalité augmentée, la connectivité, etc », avait ainsi expliqué le général Michel Friedling, alors à la tête du CDE.

Aussi, en octobre dernier, un « bail à construction », d’une durée de quarante ans, a été signé pour permettre d’installer le bâtiment du CDE mais aussi celui du Centre d’excellence Otan [COE] dédié à l’espace sur une parcelle appartenant au CNES. C’est à dire « au coeur spatial français et européen » afin de, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de « maximiser les synergies avec ce dernier. »

Depuis, le Service d’Infrastructure de la Défense [SID] a pris la main sur ce dossier. En effet, ce 9 mars, le ministère des Armées a indiqué que celui-ci venait de notifier à Bouygues Centre Sud-Ouest le contrat de construction des futurs locaux du CdE et du COE.

Cette notification « fait suite à la signature du bail à construire liant le Centre national d’études spatiales [CNES] au ministère des Armées », est-il rappelé dans le texte. Celui-ci précise que ce chantier, « sous la maîtrise d’ouvrage du SID », coûtera 80 millions d’euros.

Il s’agira pour Bouygues Centre Sud-Ouest de constreure un premier bâtiment d’une superficie de 11’000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 500 personnes. Il sera dédié à quatre fonctions principales : soutien aux capacités spatiales, appui spatial aux opérations interarmées, connaissance de la situation spatiale et action dans l’espace.

Le bâtiment destiné au Centre d’excellence de l’Otan sera plus modeste, avec une capacité d’accueil d’une cinquantaine de permanents [français et étrangers]. « La parcelle fera l’objet d’un aménagement et d’une sécurisation avec création d’un poste d’accueil et de filtrage », souligne le ministère des Armées.

Ce projet prendra évidemment en compte les impératifs de « résilience » et de « continuité de service », tout en s’inscrivant dans une démarche de « développement durable », avec le recours à une « architecture bio-climatique », à des « matériaux bio-sourcés » et aux énergies renouvelables [via des panneaux photovoltaïques].

« Ces futurs locaux marquent une nouvelle étape dans le déploiement et la montée en puissance du CDE en lien étroit avec le CNES. Au niveau local, le nouveau bâtiment du CDE incarnera le symbole du spatial militaire français, inscrivant Toulouse et sa région comme centre spatial de défense dynamique », a conclu le ministère des Armées.

L'Humanité

Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

israëlBenjamin NetanyahouIsraël-Palestine
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Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

Pour commencer, l’Australie pourrait disposer d’au moins trois sous-marins nucléaires d’attaque de type Virginia

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

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Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

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Dix-huit mois après la signature du pacte entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, les détails sur la fourniture de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy [RAN] devraient être dévoilés, à l’occasion d’une réunion entre les responsables de ses trois pays à San Diego [Californie], le 13 mars.

Pour rappel, le pacte AUKUS s’était traduit par l’annulation de l’achat de douze sous-marins à propulsion classique Shortfin Barracuda auprès du français Naval Group… et donc par une brouille diplomatique entre Canberra et Paris, celle-ci ayant pris fin après la victoire de l’opposition australienne en mai 2022.

Cela étant, beaucoup d’interrogations n’ont toujours pas été levées… À commencer par la capacité des industriels américains et britanniques à répondre aux besoins de l’Australie, qui, par ailleurs, part de zéro en matière de sous-marins à propulsion nucléaire.

Ainsi, mené pour le compte de l’US Navy, le programme de SNA « Virginia » connaît des difficultés, en raison d’une pénurie de main d’oeuvre qualifié et d’une hausse des coûts associée à des pénuries de certains composants. Et cela alors que, dans le même temps, l’industrie navale américaine aura à mener de front le programme Columbia, qui vise à remplacer les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et, compte-tenu du contexte sécuritaire actuel, il fait partie des priorités du Pentagone.

La situation n’est pas exactement la même au Royaume-Uni… Mais la construction des sept SNA de type Astute s’achève… Et celle des SNLE de classe Dreadnought occupera l’industrie navale britannique dans les prochaines années.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni planchent déjà sur des SNA de nouvelle génération, respectivement avec les programmes SSN[X] et SSNR. Mais l’un et l’autre n’en sont encore qu’à leurs balbutiements… Et ils ne devraient pas se concrétiser avant une bonne quinzaine d’années.

Or, dans le même temps, les six sous-marins de type Collins qu’exploite actuellement la Royal Australian Navy arriveront au bout de leur potentiel. Même modernisés, ils devraient être retirés du service à l’horizon 2035. D’où les spéculations sur l’acquisition, par Canberra, d’une capacité « interimaire » censée éviter toute rupture capacitaire.

Dans ces conditions, la voie est étroite… Mais d’après l’agence Reuters, qui a recueilli les confidences de quatre responsables américains, l’Australie serait être autorisée à acquérir trois SNA de type Virginia… mais dans les années 2030. Deux autres pourrait être éventuellement acquis par la suite.

Parallèlement, des SNA de l’US Navy se déploieraient régulièrement en Australie tandis que des techniciens et des ouvriers australiens iraient travailler dans les chantiers navales américains pour « observer et s’entraîner ». Selon un des reponsables cités par Reuters, « cette formation profitera directement à la production de sous-marins américains car il y a actuellement une pénurie de main d’oeuvre ».

Par la suite, l’Australie disposerait d’une nouvelle classe de SNA. D’après Reuters, celle-ci serait de conception britannique, mais avec ces technologies américaines. En clair, ce serait un mélange des programme SSNR et SSN[X]…

Quoi qu’il en soit, si un tel scénario se confirme, il resterait à voir dans quelle mesure le plans de l’US Navy seraient affectée étant donné que ceux-ci prévoient de faire passer le nombre de SNA de type Virginia en service de 60 à 69 d’ici 2052… Et que General Dynamics Corp, qui les produit, en a actuellement 17 dans son carnet de commandes.

Par ailleurs, un autre aspect de ce dossier susceptible de poser problème tient au combustible utilisé par les chaufferies nucléaires des sous-marins de la Royal Navy et de l’US Navy. En effet, ces derniers fonctionnent avec de l’uranium hautement enrichi [de qualité militaire], contrairement aux SNA français. Et cela ne sera pas sans conséquence sur le régime de non-prolifération, auquel l’Australie est attachée.

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Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

Le ministère des Armées a reçu le premier des vingt nouveaux remorqueurs portuaires destinés à la Marine

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

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Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

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Si, et c’est bien normal, les nouveaux navires de combat prennent la lumière [médiatique], il ne faut pas oublier l’importance des embarcations dites de servitude, sans lesquelles il serait compliquer de mener à bien des opérations.

Leur renouvellement débuta en 2017, avec la notification à la société des établissements [SEE] Merré, associée aux Constructions mécaniques de Normandie [CMN], d’un contrat portant sur la construction de 29 nouveaux remorqueurs-pousseurs de classe 10 tonnes. Puis le chantier naval GLEHEN reçut ensuite la commande de 7 pousseurs de classe 6 tonnes. Ne restait plus alors qu’à remplacer les 22 remorqueurs RP12 et remorqueurs RCSV.

D’où le contrat attribué en 2020 au chantier naval Piriou par la Direction générale de l’armement [DGA] pour la construction de 15 remorqueurs portuaires de type RP30 et de 5 remorqueurs portuaires côtiers [RPC30] de classe 30 tonnes. Si le montant de la commande n’avait pas été précisé, à l’époque, le ministère des Armées fit savoir que celle-ci allait se traduire par une activité d’environ 40’000 heures de travail par unité, « soit une charge annuelle d’environ 100 personnes en équivalent temps plein pour produire quatre remorqueurs par an entre 2021 et 2027 ».

Le premier RP30 aurait dû être livré en 2022. Du moins, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministère des Armées au moment de l’annonce de la notification du contrat. Finalement, il a été réceptionné par la DGA le 28 février dernier.

« La réception de ce premier bâtiment par la DGA fait suite aux phases d’essais et de formation menées à Concarneau et à Toulon en lien avec les équipages de la Marine nationale », a précisé le ministère des Armées, via un communiqué. Ce RP30, appelé Céladon, sera affecté à la base navale de Toulon.

Par ailleurs, le premier des cinq RPC-30 commandés – le « Zinzolin » – sera livré « dans les prochaines semaines ». Devant être affecté à Brest, il « permettra une navigation internationale jusqu’à 200 nautiques des côtes pendant cinq jours ».

Les RP-30 et les RPC-30 mesurent 26 mètres de long pour 9 mètres de large. Affichant un déplacement d’environ 300 tonnes, ils sont mis en oeuvre par un équipage de quatre à neuf marins selon les missions. « Ils sont adaptés aux besoins spécifiques de la Marine nationale et aux évolutions des nouveaux navires de la flotte [tonnage, formes de coque] », précise le ministère des Armées. Ainsi, ils disposent d’une puissance de traction accrue afin de leur permettre d’intervenir sur des navires plus imposants. En outre, leur architecture – leur passerelle est plus étroite – les autorise à manoeuvrer le long des coques forme de ‘V’.

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Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

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En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

Le Japon va commander cinq avions de guet aérien E-2D Advanced Hawyeke supplémentaires

par Laurent Lagneau · 9 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

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En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

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En septembre 1976, un pilote soviétique fit défection après avoir réussi à poser son MiG-25 « Foxbat » sur l’une des pistes de l’aéroport de Hakodate [Japon]. Seulement, cet épisode mit en lumière l’incapacité de la défense aérienne nippone à détecter et à suivre des aéronefs volant à basse altitude. D’où la décision de Tokyo de se procurer des avions d’alerte avancée. À l’époque, l’achat de Boeing E-3 Sentry étant compliqué, le ministère japonais de la Défense opta pour le E-2C Hawkeye, un appareil conçu pour opérer depuis un porte-avions. Les treize exemplaires acquis furent mis en service en 1987, sur la base aérienne de Misawa.

En 2014, et alors qu’elle avait acquis quatre avions radar Boeing E-767 au début des années 2000, la force aérienne d’autodéfense japonaise décidèrent de moderniser cette capacité d’alerte avancée avec un premier achat de 4 E-2D Advanced Hawkeye auprès de l’américain Northrop Grumman. Puis, quatre ans plus tard, l’administration américaine autorisa le Japon à commander jusqu’à neuf appareils suppplémentaires, pour un montant alors évalué à 3,135 milliards de dollars.

Pour rappel, par rapport à son prédécesseur, l’E-2D Advanced Hawkeye affiche des capacités de détection et de suivi nettement améliorées, grâce notamment au au radar à balayage mécanique et électronique AN/APY-9 de Lockheed-Martin, lequel est en mesure de de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Doté d’une suite de guerre électronique AN/ALQ-217, il peut être ravitaillé en vol.

Alors que sa défense aérienne est fortement sollicité par l’activité des avions militaires chinois [le nombre d’aéronefs intercepté à bondi de 60% entre 2021 et 2022, ndlr] et russes, le Japon a visiblement l’intention de renforcer ses capacités d’alerte avancée. Ainsi, selon un avis publié le 7 mars par la Denfese Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, le ministère japonais de la Défense a demandé l’autorisation de se procurer cinq E-2D Avanced Hawkeye supplémentaires.

D’après la DSCA, la valeur de cette nouvelle commande est estimée à 1,381 milliard de dollars, cette comprenant des « équipements annexes » ainsi que des pièces de rechange.

« La vente proposée améliorera la capacité du Japon à assurer efficacement la défense du territoire en utilisant une capacité d’alerte avancée et de commandement aéroporté. Il utilisera l’avion E-2D AHE pour fournir une connaissance de la situation de l’activité aérienne et navale dans la région du Pacifique et pour augmenter sa flotte E-2C Hawkeye existante. Le Japon n’aura aucune difficulté à absorber ces équipements dans ses forces armées », a fait valoir la DSCA.

L'Humanité

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

Israël-PalestinePalestineCisjordanieJénine
L'Humanité

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

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En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

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En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

Opex 360

Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

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Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

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Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

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— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : Cédric Bordères / armée de Terre

L'Humanité

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

israëlIsraël-Palestineréforme de la justiceExtrême droite
Opex 360

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

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À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

L'Humanité

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Actu

Le dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.

Pierre Barbancey

Adam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.

Un site est un lieu de tensions régulières

L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Le site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».

Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocation

Immunité totale promise aux soldats

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.

À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.

DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :

Israël-PalestinejérusalemisraëlExtrême droite
Opex 360

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

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Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

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Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

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Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

confié au magazine Wired

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

l’hebdomadaire Die Zeit

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

a fait état

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

L'Humanité

En Allemagne aussi, des postiers prêts à la grève illimitée

Actu

Les personnels de la Deutsche Post haussent le ton pour des hausses de salaires de 15 %. Tous les services publics sont en effervescence.

Bruno Odent

À l’heure où les Français se mobilisent pour leur retraite, les luttes sociales s’intensifient aussi outre-Rhin. Depuis des semaines, les débrayages se multiplient pour des hausses de rémunérations conséquentes à la poste et dans les services publics. 

La question est devenue ultrasensible dans le pays, où la flambée des prix se situe aux alentours de 10 %. « L’inflation, la hausse des prix alimentaires, de ceux de l’énergie, de l’essence ont dévoré le budget des employés. Beaucoup de familles ne savent plus comment s’en sortir », ​déplore Frank Werneke, le président du syndicat VerDi des services.

Depuis trente ans, l’Allemagne n’a jamais eu autant de pauvres

86 % des syndicalistes postiers prêts à la grève illimitée

Les négociations tarifaires (l’équivalent des conventions collectives françaises) n’ont pu déboucher sur aucun accord, compte tenu du refus de la partie patronale de bouger sur des hausses de salaires qui compensent réellement les pertes de pouvoir d’achat. VerDi exige une hausse de 10,5 % des salaires dans les hôpitaux, les jardins d’enfants, les transports urbains ou encore les aéroports, dont plusieurs ont été paralysés par les débrayages.

C’est à la poste allemande, entièrement privatisée, que la tension est la plus forte. Le syndicat des postiers affilié à VerDi revendique 15 % d’augmentation. Le patronat campait sur son refus et n’envisageait de hausses de salaires qu’à partir de… 2024.

Face au blocage, VerDi a lancé une consultation interne sur le lancement d’une « grève illimitée ». Le résultat est sans appel : quelque 86 % des syndicalistes postiers sont prêts à entrer dans un mouvement de ce type, très inhabituel d’un modèle social allemand centré sur la culture du compromis.

En 2022, des profits record pour Deutsche Post DHL

La direction de Deutsche Post DHL, qui célébrait devant la presse, quelques instants plus tôt, ses profits record en 2022 (8,4 milliards d’euros), a précipitamment fait savoir qu’elle était finalement prête à reprendre la négociation salariale, ce 10 mars. « Les patrons sont bien inspirés de prendre ce vote très au sérieux », a réagi Andrea Kocsis, dirigeante du syndicat des postiers.

Elle indiquait qu’ils portaient la responsabilité de ne plus traiter désormais « les revendications syndicales (que) par le mépris ». La direction de la Deutsche Post DHL avait disqualifié la demande du syndicat, dans les précédents rounds de négociations, comme « économiquement non viable ».

Le printemps social s’annonce chaud

Au sein de la Deutsche Post, privatisée, les conditions de travail et les rémunérations n’ont cessé de se détériorer sous l’effet de l’ubérisation massive de la gestion de l’entreprise. Un postier sur trois perçoit entre 1 400 et 2 100 euros net par mois.

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Et un manque de personnel devenu chronique conduit notamment à un allongement des tournées des facteurs, sans compensation. Le printemps social s’annonce chaud en Allemagne, tant le ras-le-bol contre l’inflation et les pertes de pouvoir d’achat s’étend.

Les personnels des écoles, hôpitaux, transports, qui ont déjà débrayé, pourraient hausser le ton et emboîter le pas aux postiers. Sur la défensive, la fédération patronale réclame un durcissement de la réglementation du droit de grève, pourtant déjà très restrictive.

Le rédacteur en chef d'un jour : « La grève n'est pas une spécialité française »

La France serait le seul pays au monde à connaître de grandes grèves, selon certains éditorialistes. Ils sont bien mal informés… ou, plutôt, tentent de faire pression sur l’opinion publique, de diviser le monde du travail. La réalité est bien différente, comme le démontre l’actualité sociale européenne depuis des mois. La question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires est au cœur de nombreux conflits sociaux. Le mouvement social historique au Royaume-Uni ne fait que trop rarement la une de nos journaux, en dépit des grèves importantes et inédites dans de nombreux secteurs, comme dernièrement dans la santé. Que des infirmières choisissent la grève reconductible est symbolique du niveau de la colère.

En Espagne et au Portugal aussi, les luttes se démultiplient. Même l’Allemagne, pays cité pour la qualité de son dialogue social chez nos détracteurs locaux, connaît de nombreux mouvements de grève. Dans la métallurgie, l’automobile, les transports comme le rail ou l’aérien, etc., les salariés revendiquent et utilisent le droit de grève, pourtant très restreint outre-Rhin.

Ces quelques exemples démontrent combien, dans tous les pays, là où ce droit demeure, même restreint, la grève est un outil de lutte efficace pour obtenir satisfaction. C’est pourquoi patronat et gouvernement veulent le restreindre ou l’interdire. La grève n’a pas de nationalité, elle est internationaliste.

Allemagneluttes socialesLa PosteSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

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Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

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Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

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Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

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Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

Actu

Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

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Ventes d’armes : La France va-t-elle bientôt doubler la Russie?

par Laurent Lagneau · 13 mars 2023

Durant ces trente dernières années, le marché mondial de l’armement a été largement dominé par les États-Unis [1er] et la Russie [2e]. Cependant, l’écart entre ces deux pays s’est significativement creusé entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ainsi, les ventes d’équipements militaires américains représentent 40% des exportations mondiales alors que les parts de marché de l’industrie russe de l’armement ont accusé une chute de 31%, passant de 22 à 16%. Tel est le constat établi par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI], dans une étude qu’il vient de publier.

« Le nombre des principaux destinataires d’armes russes est passé de 10 à 8 entre 2013-17 et 2018-22. Les exportations vers l’Inde, plus grand destinataire d’armes russes, ont chuté de 37 %, tandis que les exportations vers les 7 autres destinataires ont diminué en moyenne de 59 % », précise se document, lequel note par ailleurs que la Russie a cependant augmenté ses exportations d’équipements militaires vers la Chine [+39%] et l’Égypte [+44%], ces deux pays étant désormais deuxième et troisième client.

Cela étant, la guerre en Ukraine risque d’accentuer le déclin des ventes de matériels militaires russes, dans la mesure où la Russie devrait faire du [ré]approvisionnement de ses propres forces une priorité alors que les sanctions commerciales dont elle fait l’objet lui compliqueront la tâche. Et c’est sans compter sur les pressions exercées par les États-Unis [loi CAATSA, par exemple] ainsi que par leurs alliées pour dissuader certains pays de se procurer des armes russes.

Dans le même temps, et comme on s’y attendait au regard des contrats obtenus au cours de ces dernières années, la France pourrait finir par ravir la place de deuxième exportateur d’armes à la Russie, ses parts de marché étant passée de 7,1% à 11% entre les périodes 2013-17 et 2018-22. Ce qui représente une hausse de 44% de ses exportations, dirigées notamment vers l’Asie, l’Océanie et le Moyen-Orient.

« L’Inde a reçu 30 % des exportations d’armes françaises en 2018-22. La France a supplanté les États-Unis en tant que deuxième plus grand fournisseur d’armes de l’Inde, après la Russie », relève l’étude du SIPRI.

Pour Pieter D. Wezeman, chercheur principal au programme Transferts d’armes du SIPRI, la France « gagne une plus grande part du marché mondial des armes tandis que les exportations d’armes russes diminuent » et cette « tendance est appelée vraisemblablement à se poursuivre car, fin 2022, la France avait beaucoup plus de commandes d’armements en cours que la Russie ».

En outre, la France creuse l’écart avec les quatre pays se trouvant au « pied du podium », la Chine ayant ses ventes d’armes reculer de 23%… ce qui est moindre que celles de l’Allemagne [-35%] et du Royaume-Uni [-35%]. Revanche, l’Italie a vu les siennes augmenter de 45%… Et l’une des plus fortes progressions revient à la Corée du Sud, qui a obtenu d’importants contrats [char K-2PL Black Panher, obusiers K-9 Thunder, lance-roquettes multiples K239 Chunboo et avions FA-50] en Pologne.

Justement le retour de la guerre sur le Vieux continent a fait que les pays européens ont augmenté leurs « importations d’armes majeures » de 47% entre les périodes 2013-17 et 2018-22, l’Ukraine représentant une bonne partie de cette hausse étant donné qu’elle est devenue le « troisième importateur mondial d’armes en 2022 », note le Sipri.

« De 1991 à fin 2021, l’Ukraine a importé peu d’armes majeures. Grâce à l’aide militaire des États-Unis et de nombreux États européens, suite de l’invasion russe en février 2022, l’Ukraine est devenue le 3ème plus grand importateur d’armes majeures en 2022 [après le Qatar et l’Inde] et le 14ème en 2018-22. L’Ukraine représente 2,0 % des importations mondiales d’armes durant cette période de cinq ans », affirme l’institut suédois.

Par ailleurs, celui-ci note que les membres européens de l’Otan ont « augmenté leurs importations d’armes de 65 % cherchant à renforcer leurs arsenaux face à une menace accrue perçue de la part de la Russie ». Ce qui profite aux États-Unis et à la Corée du Sud.

L'Humanité

Dans les bas-fonds de l’amnésie coloniale

Nos recommandations culturelles

Spectacle vivant Au Théâtre des Quartiers d’Ivry, Kheireddine Lardjam met en scène En pleine France, nouvelle escale d’une réflexion au long cours sur la mémoire de la domination et les balafres qu’elle laisse dans notre présent.

Rosa Moussaoui

Tout commence dans l’obscurité des sous-sols du musée de l’Homme, où les crânes des conquêtes coloniales accumulés là comme autant de cadavres dans le placard font suffoquer une visiteuse. Depuis ces bas-fonds se trame En pleine France, spectacle de la compagnie El Ajouad écrit par Marion Aubert, imaginé et mis en scène par Kheireddine Lardjam. Il faut retrouver de l’air, respirer, remonter à la surface, monter en humanité.

Première échappée : celle des onze footballeurs qui ont déserté leur club, en 1958, pour former, en pleine guerre d’indépendance algérienne, l’équipe du FLN, pour libérer leur pays, jouer enfin à égalité. Point de fuite : un match, au Stade de France, qui s’est joué, ou se jouera, peut-être, on ne sait pas, et vers lequel bringuebale un bus abritant d’improbables collisions amoureuses. En toile de fond, se déplie notre histoire coloniale. Au premier plan, les personnages qui s’y cognent, aux prises avec les non-dits, l’amnésie, les fractures : autant d’archétypes tour à tour drôles, touchants, cruels que jouent avec cœur Linda Chaïb, Marion Casabianca, Marie-Cécile Ouakil, Azeddine Bénamara, Mohamed Rouabhi, Elya Birman et Issam Rachyq-Ahrad. Des corps à l’épreuve de ce que les têtes s’évertuent à concevoir, de ce que les bouches peinent à articuler. Parmi ces vivants englués dans un présent d’histoires amputées, l’incursion des spectres, l’allégresse des enfants en train de grandir, émancipés de ces tourments.

Tout ce petit monde se croise et se frôle, dans un jeu de rideaux tirés sur ce qui est tu, dissimulé, ouvert sur ce qui se dévoile. À certaines heures, on ne se croise pas. Là s’ouvrent les trous béants de la mémoire collective, là se fait plus brûlant le désir d’une histoire commune, partagée.

menace, peur, violence, fanatisme religieux

Dans cette nouvelle escale d’une réflexion au long cours, Kheireddine Lardjam questionne sans concession toutes ces représentations propres à fissurer la vie commune. La figure de l’Arabe et ces hantises qui nous viennent de loin, forgées par un siècle et demi de domination : menace, peur, violence, fanatisme religieux. La commisération nourrie des mêmes clichés. L’irénisme de la « belle histoire » qu’il nous faudrait ensemble raconter, en passant à la trappe tout ce qu’elle a de sale – « Une histoire d’amour ! » : c’est Macron qui le dit.

Des mots, ceux d’un appelé, finissent par être mis, ici, sur ce « quelque chose » qui « n’est pas passé », qui entretient « entre nous une guerre sans fin », celle du racisme, de la mise à distance, des insultes, des effets de caste, des ornières sociales, des fibres d’amiante dans les poumons ensanglantés, des fiches de paie de misère. Est-ce qu’on peut aller bien dans un pays qui va mal ?

Empêtré dans l’histoire jusqu’au cou, avec le sentiment d’être pris au piège, chacun des personnages se fraie pourtant, à tâtons, un chemin de libération, conjure la colère, l’amertume, le chagrin, la haine qui cherche à s’instiller jusque dans ce qu’ils ont tenté de concilier. Se délester du fardeau des culpabilités, desserrer le piège… respirer. Cette traversée est une invitation à guérir du mutisme, à s’extirper de ce qui fait sédiment, à prendre le large.

ThéâtreAlgérie
L'Humanité

Vertiges autour de Francis Bacon

Nos recommandations culturelles

Théâtre Grand Palais, mis en scène par Pascal Kirsch, décortique une ultime rencontre passionnelle entre l’artiste et son modèle-amant, suicidé dans un hôtel parisien.

Gérald Rossi

Reims (Marne), envoyé spécial.

Ce 25 octobre 1971, le ciel parisien n’est pas le seul à pleurer des larmes sombres. Francis Bacon, alors âgé de 62 ans, vient d’apprendre le suicide de son modèle et ex-amant, le voyou George Dyer. L’homme gisait nu sur la cuvette des toilettes, victime d’une surdose de médicaments et d’alcool, dans la chambre de l’hôtel parisien des Saints-Pères où il logeait momentanément avec le peintre. Ils avaient tous deux fait le voyage de Londres afin de participer au vernissage d’une vaste rétrospective organisée au Grand Palais, avec plus de cent œuvres exposées. La réception, en présence de personnalités et d’artistes, devait se dérouler au Train bleu, fameux restaurant historique de la gare de Lyon. Afin de ne pas ternir le brillant de ces festivités mondaines, le drame est gardé secret pendant de longues heures.

Ce sont ces moments, ces chocs, cette dernière rencontre entre l’artiste génialement torturé et le modèle sulfureux que porte à la scène Pascal Kirsch avec autant de culot que de talent. Désormais, il est définitivement trop tard pour que les deux hommes dialoguent. Depuis son arrivée, Bacon, le francophile militant, est absorbé minute après minute par les préparatifs de cette exposition qu’il vit comme un couronnement de sa carrière. Pendant ce temps, Dyer, de bar en bar, désespérément seul, offre des tournées à des inconnus, comme de coutume « habillé de ces costumes élégants, à la mode chez les truands », précise la feuille de salle. Puis, il franchit ses propres limites. En Grèce, déjà, lors d’un voyage avec l’artiste, il avait tenté de mettre fin à ses jours. Cette fois, Francis n’est pas là pour lui venir en aide. Mais il restera dès lors hanté par une insolente culpabilité.

le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental du couple

Sur le plateau, le dispositif est audacieux. Des voiles successifs qui deviennent miroirs, des fumigènes, des jeux de lumière, des projections permettent de dire le présent, mais aussi de remonter le temps. Sans forcément de chronologie pointilleuse. Deux auteurs se sont partagé le récit, Julien Gaillard et Frédéric Vossier, leurs écrits croisés devant solidifier le fil conducteur. La densité et parfois la longueur excessive produisent l’effet contraire, mais ce n’est pas bien grave, finalement. Car, le visuel est essentiel pour plonger dans les méandres de l’univers mental de Francis Bacon et du couple.

La présence musicale et chantée de Richard Comte y contribue fortement. C’est pour le compositeur, performeur et guitariste, la quatrième participation aux créations de la compagnie Rosebud. Il ne s’agit pas ici d’accompagner la parole des protagonistes, mais bien plutôt de participer à l’évocation, au partage même des souvenirs, de l’intimité, des regrets, des pulsions sexuelles, des passions picturales et plastiques, en passant par la réalité travestie. Bacon aimait, par exemple, dire qu’il a surpris l’homme qui allait partager son quotidien pendant sept ans alors qu’il le cambriolait nuitamment. Ils s’étaient en vérité, du moins semble-t-il, rencontrés dans un bar qu’ils fréquentaient.

Dans ce « récit fragmenté » et hypnotique, les éclairages précis de Nicolas Amiel tout comme les vidéos de Thomas Guiral soulignent combien cette aventure peu commune mérite un écrin aussi soigné. Grand Palais, dont le texte est publié aux Solitaires intempestifs, doit aussi beaucoup aux comédiens qui portent sans faillir cet univers. Ainsi, Arthur Nauzyciel, actuel directeur du Théâtre national de Bretagne, metteur en scène et acteur, est-il un Francis Bacon à la fois sobre, aérien et torturé. On devine qu’une partie de l’œuvre à venir (il est mort vingt ans plus tard, à Madrid) sera hantée par l’image de George Dyer, qu’il peindra d’ailleurs encore à de multiples reprises.

Déjà, il est « le modèle principal » de la plupart des toiles exposées au Grand Palais. Vincent Dissez, que l’on a pu voir par exemple à Avignon en 2019 dans Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, mis en scène par Julie Duclos, est ce modèle, ce type à la gueule de boxeur et aux mains soignées. Ce gars qui a passé une partie de sa vie derrière les barreaux entre deux mauvais coups et qui a vécu avec Bacon dans un monde qu’il n’a jamais vraiment apprivoisé. Reste Guillaume Costanza, en passeur du drame intime, parfois fantomatique, inquiétant ou sensuel. Le trio fait unité, vibrant dans le partage d’un chaos infini. 

Théâtrefrancis bacon
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MBDA en dit un peu plus sur l’ASN4G, le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française

par Laurent Lagneau · 12 mars 2023

Cela fait maintenait plus de neuf ans que l’on parle du successeur du misisle Air-Sol Moyenne Portée [ASMP], sur lequel repose actuellement la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française, laquelle s’appuie sur les Forces aériennes stratégiques [FAS] et la Force aéronavale nucléaire [FANu].

L’un des premiers à l’avoir évoqué fut le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, lors d’une audition parlementaire, au printemps 2014. À l’époque, avait-il expliqué, deux projets étaient à l’étude, l’un privilégiant la furtivité, l’autre mettant l’accent sur l’hypervélocité. En clair, le débat portait alors sur l’éventualité de mettre au point un missile hypersonique.

Quelques mois plus tard, ayant indiqué que le successeur de l’ASMP serait l’ASN4G [Air-Sol Nucléaire de 4e génération], Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, laissa entendre que le débat entre la furtivité et l’hypervélocité n’avait pas encore été tranché. « Des conceptions audacieuses, ayant recours par exemple aux technologies de la furtivité ou de l’hyper-vélocité, à la pointe des développements de la technologie, seront explorées », avait-il dit.

Quoi qu’il en soit, les deux options envisagées supposaient de relever plusieurs défis technologiques, comme le souligna brièvement l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] dans son plan stratégique 2015-25.

Ainsi, avait-il soutenu, la « stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur », nécessitant de faire à appel à un « très grand nombre de disciplines » comme comme l’aérodynamique, la propulsion, l’architecture du vecteur, son contrôle et son pilotage. Même choise pour la furtivité, qui « exige des matériaux avec des caractéristiques pérennes et compatibles avec la sévérité des environnements subis mais aussi des systèmes de préparation de mission optimisés pour la réactivité et la pénétration maximisée des défenses ».

Quoi qu’il en soit, dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune fit savoir qu’une « solution technologique » pour cet ASN4G allait être « prochainement retenue ».

« L’ONERA et [le missilier] MBDA ont élaboré deux pistes pour ce futur missile : un missile à statoréacteur issu du plan d’études amont [PEA] Camosis, et un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée », avait en effet indiqué le député. Et d’ajouter : « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant ».

Plus précisément, le PEA Camosis mettait notamment l’accent sur la furtivité, avec un missile pouvant voler à 4000 à 5000 km/h [soit en deçà du seuil hypersonique], soit à une vitesse deux fois plus rapide qu’un ASMP/A. Quant au PEA Prométhée, il portait sur l’hypervélocité. A priori, celui-ci a fait l’objet d’un essai de statoréacteur mixte [un moteur capable d’effectuer successivement une combustion subsonique et supersonique, nldr], mené récemment aux États-Unis.

Cela étant, lors d’une audition parlementaire ayant réuni les principaux industriels impliqués dans la dissuasion nucléaire, l’amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, en a dit un peu plus sur l’ASN4G et confirmé les choix technologiques le concernant.

Ainsi, on apprend que les « travaux technologiques » relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990, « en parallèle de la prépation de l’ASMPA [A pour amélioré, ndlr] et qu’ils se sont « clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses ».

« Depuis, nous avons avons des moyens nous permettant de tester le missile et de simuler le vol de l’ASN4G en hypervélocité », a affirmé l’amiral de Bonnaventure, avant de précisé que MBDA a mené, en cotraitance avec l’ONERA, des études sur l’hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3.

« Les performances de l’ASN4G sont encore meilleures que celles de l’ASMPA-R [R pour rénové, nldr]. L’ASN4G devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050 : il est donc nécessaire d’anticiper les défenses sol/air de l’adversaire à cet horizon », a-t-il ajouté. D’où la mise en place au sein de MBDA d’un bureau d’étude réunissant une « dizaine de collaborateurs », chargés de mener une « continue sur la défense adverse ».

Or, a poursuvi le conseiller du Pdg de MBDA, « il apparaît que la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, et compliquer la tâche de suivi d’un radar, voire, d’accrochage, et, enfin, à désorganiser une attaque d’un missile antimissile ».

Pour rappel, l’ASMPA-R a la particularité de pourvoir suivre plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude] afin d’échapper aux radars adverses. A priori, il en ira de même avec l’ASN4G… mais à des vitesses beaucoup plus élevées. « Nous entrons dans le domaine de l’hypersonique. Le facteur de charge sera, lui aussi, multiplié en phase terminale pour leurrer les défenses adverses », a insisté l’amiral de Bonnaventure.

Enfin, a-t-il conclu, « l’ASN4G, grâce à son encombrement et son poids limités, sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions, conformément aux objectifs définis par le Président de la République. C’est une réussite technique unique au monde ».

Par ailleurs, lors de la même audition, André-Hubert Roussel, le président exécutif d’ArianeGroup, a confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est « programmé » et qu’un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera « le prolongement ». Et d’ajouter : « En parallèle, la Direction générale de l’armement nous a confiés plusieurs études amont sur les futurs systèmes d’armes qui s’appuieraient sur ces technologies hypersoniques ».

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L’US Air Force teste un concept visant à réduire les équipages de ses avions de transport C-130J Hercules

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

En temps normal, pour faire voler un avion de transport C-130J Hercules, et en fonction du profil de la mission, un équipage de trois à quatre personnes est nécesssaire, dont au moins un commandant de bord, un co-pilote et un chef de soute [ou loadmaster].

Seulement, dans le cadre du concept « Agile Combat Employment », qui vise à accroître la flexibilité des forces aériennes américaines tout en leur permettant d’opérer dans des environnements contestés, l’Air Mobility Command, le commandement de l’US Air Force dédié au ravitaillement en vol et au transport, a l’intention de réduire le format des équipages pour certains appareils.

En octobre dernier, un avion ravitailleur KC-46A Pegasus a ainsi, et pour la première fois, effectué une mission avec un équipage réduit à un seul pilote et à un opérateur de ravitaillement en vol. Cela étant, pour être exact, un pilote-instructeur avait aussi pris place à bord de l’appareil… mais en qualité d’observateur.

Après ce premier coup d’essai, il est désormais question d’en faire autant avec les C-130J, leur équipage devant se limiter à un pilote et à un chef de soute. Un programme allant dans ce sens vient de débuter au sein de la 19e escadre de transport de l’US Air Force, basée à Little Rock [Arkansas].

Il s’agit de « mieux préparer les aviateurs aux menaces auxquelles les aéronefs de la Mobility Air Force peuvent être confrontés […] et de démonter leur état de préparation en cas de situation d’urgence dans laquelle un C-130J pourrait être utilisé avec un équipage réduit », a expliqué le 19th Airlift Wing, via un communiqué.

« Nous considérons cela comme une solution si les membres d’équipage se trouvent dans une situation d’urgence avec des ressources limitées et qu’ils doivent sortir l’avion d’un danger », a commenté la capitaine Abigail Plunkett, la cheffe de la formation au sein du 19th Operations Group.

Pour le moment, il n’est toutefois pas prévu d’effectuer des vols selon une telle configuration. Tout se passe dans des simulateurs de vol.

« L’objectif est de former tous les pilotes et chefs de soute dans le simulateur. Actuellement, il n’est pas prévu d’effectuer un vol d’essai de validation avec un équipage limité », a souligné la capitaine Plunkett. « Nous n’apprenons pas aux chefs de soute à voler… mais nous les formons pour qu’ils puissent aider un pilote à amener un avion en toute sécurité d’un point A à un point B », a-t-elle ajouté.

Évidemment, même si cela permettrait de gagner en souplesse et d’augmenter éventuellement la fréquence des sorties en cas de besoin [tout en réduisant le déficit chronique de pilotes au sein de l’USAF…], faire voler un avion avec un équipage réduit pose des questions au sujet de la sécurité des vols. C’est, d’ailleurs, l’une des principales critiques adressées à l’AMC par les détracteurs d’une telle mesure.

« Je ne pense pas que les pilotes de chasse soient les seuls à avoir le droit de piloter un avion en solo », y avait répondu le général Mike Minihan, le chef de l’AMC, lors de l’Air, Space & Cyber Conference organisée en septembre dernier.

Quoi qu’il en soit, l’USAF est bien décidée à réduire le format de ses équipages… puisque, l’an passé, elle a notifié un contrat à l’entreprise Merlin Labs pour tester une technologie de pilote autonome à bord d’un C-130J Hercules.

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L’idée de livrer des avions F/A-18 Hornet à l’Ukraine fait polémique en Finlande

par Laurent Lagneau · 12 mars 2023

Lors d’un déplacement à Kiev, le 10 mars, soit à quelques semaines d’élections législatives qui s’annoncent serrées, la cheffe du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a sans doute voulu soigner sa cote de popularité en proposant de livrer à l’Ukraine les chasseurs-bombardiers F/A-18 Hornet que les forces aériennes de son pays s’apprêtent à remplacer prochainement par des F-35A Lightning II. En tout cas cas, c’est ce qu’affirment ses opposants… et même ses alliés politiques, ainsi qu’une partie de la presse.

En effet, il est reproché à Mme Marin d’avoir fait cette proposition sans avoir pris la peine de consulter préalablement ni le président finlandais, Sauli Niinistö, ni son ministre de la Défense, Antti Kaikkonen, et encore moins les autorités militaires.

Or, selon l’article 93 de la Constitution finlandaise, le Président de la République, en collaboration avec le gouvernement, dirige la politique étrangère du pays. Visiblement, Mme Marin se serait donc affranchie de cette règle…

« Il n’y a eu aucune discussion avec qui que ce soit au sujet » de la cession de F/A-18 Hornet à l’Ukraine, a en effet indiqué M. Niinistö. La Première ministre « n’a pas discuté de cette idée avec moi, ni avec le commandant des forces armées [le général Timo Kivinen, ndlr] », a déploré M. Kaikkonen.

Finnish PM Sanna Marin stated today that Finland is considering sending fighter jets to Ukraine if an international fighter jet coalition is created.

“We could discuss F/A-18 Hornets, whether it would be possible to offer them to Ukraine”

Finland has 55 F/A-18 Hornet fighters pic.twitter.com/wQDQclYdRC

— Visegrád 24 (@visegrad24) March 10, 2023

« Nous allons recevoir des F-35 à partir de 2026. D’ici-là, nous avons besoin des Hornet pour protéger notre propre pays », a ensuite faite valoir le ministre finlandais de la Défense. « Nous avons beaucoup aidé l’Ukraine en lui livrant des équipements et nous continuerons à le faire. Mais mon évaluation est que nous devrions maintenant penser à d’autres moyens que les Hornet », a-t-il insisté dans les pages du journal Iltalehte.

Pour rappel, dans le cadre du programme HX, la Finlande a commandé 64 F-35A après du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer les 55 F/A-18 Hornet de ses forces aériennes, lesquels arriveront au bout de leur potientiel à la fin de la décennie.

Ayant assuré l’interim de M. Kaikkonen pendant quelques semaines, au début de cette année, Mikko Savola, s’est montré plus sévère à l’égard de Sanna Marin. « Vous ne pouvez pas faire de promesses sur un coup de tête », a-t-il dit. Et d’estimer qu’elle doit « s’en tenir aux principes de bases », dont la coordination avec les partenaires de Helsinki et l’évaluation avec les forces finlandaises de ce qu’elles peuvent fournir à l’Ukraine sans affaiblir leurs capacités.

Quoi qu’il en soit, et même si certains pays ont dit qu’ils examineraient toute demande ukrainienne portant sur des avions de combat [notamment des F-16] avec un « esprit ouvert », Kiev n’a pour l’instant pas obtenu gain de cause, les États-Unis étant opposés à de telles livraisons pour le moment. Et la proposition de Mme Marin est d’autant plus inconsidérée qu’elle doit recevoir en plus l’aval de Washington pour qu’elle ait une chance de se concrétiser. Par ailleurs, livrer des avions de combat est une chose… mais former les pilotes et les techniciens en est une autre… Sans compter les infrastructures et les chaînes logistiques à mettre en place.

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L’US Air Force veut retirer ses derniers avions d’attaque A-10 Warthog du service avant 2030

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

Conçu autour du redoutable canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 obus à la minute, pour anéantir les colonnes blindées du Pacte de Varsovie, l’A-10 Thundebolt II [ou Warthog] est un avion d’attaque emblématique de la Guerre Froide. Celle-ci ayant pris fin avec l’implosion de l’Union soviétique, le sort de cet appareil semblait scellé, la menace pour laquelle il avait été développé ayant disparu.

Seulement, lors de la guerre d’Irak [opération Desert Storm], l’A10 Warthog démontra ses capacités, avec la destruction de 900 chars, de 2000 véhicules et de 1200 pièces d’artillerie mises en oeuvre par les forces irakiennes. Puis, il fut intensivement engagé dans des missions de contre-terrrorisme et de contre-insurrection, en appui aux forces terrestres. Et ce rôle, souvent déterminant, apporta de l’eau au moulin de ceux qui, au Congrès, s’opposèrent constamment à son retrait, notamment souhaité par l’US Air Force pour trouver des marges de manoeuvre financières afin de financer d’autres programmes.

Alors que la situation sécuritaire actuelle rappelle celle qui prévalait du temps de la Guerre Froide – au point, d’ailleurs, que l’Ukraine demanda aux États-Unis de lui en fournir – l’A-10 Warthog ne fait désormais plus partie des plans de l’US Air Force à moyen terme. C’est en effet ce qu’a confirmé le général Charles Brown, son chef d’état-major. Et, cette fois, le Congrès, qui a toujours le dernier mot, semble s’être résigné à cette perspective.

« L’US Air Force commencera à retirer du service ses 21 premiers A-10 dès cette année, ce qui portera leur nombre de 281 à 260 », a déclaré le général Brown, lors de l’ Air and Space Forces Association’s AFA Warfare Symposium, organisé cette semaine à Aurora [Colorado]. Les appareils retirés seront remplacés par un nombre équivalent de F-16, a-t-il précisé.

Par la suite, la flotte d’A-10 Warthog s’éteindra progressivement, le dernier appareil devant être retiré du service en 2028, voire en 2029.

« L’A-10 est un excellent avion… mais dans un environnement incontesté. Or, à l’avenir, nous devrons opérer dans des environnements plus contestés », a justifié le général Brown. Par ailleurs, a-t-il ajouté, « pour les guerres futures, l’US Air Force a besoins d’avions pouvant tenir plusieurs rôles… Et l’utilisé de l’A-10 est trop limitée. Les commandants n’en demandent plus car c’est un avion à mission unique », a-t-il insisté.

« Les avions tels que le F-35 et les bombardiers sont capables d’effectuer des missions d’appui aérien rapproché. Mais dans un environnement de combat très contesté, l’US Air Force aura probablement à assurer moins de missions de ce type qu’elle ne l’a fait au Moyen-Orient », a conclu le général Brown.

Par ailleurs, la fin de l’A-10 Warthog a été annoncée alors que l’US Air Force envisage de se doter de 200 avions de combat de 6e génération issus du programme NGAD [Next-Generation Air Dominance], associés à 1000 aéronefs « collaboratifs » [CCA, pour Collaborative Combat Aircraft] et à 300 F-35A.

Pour rappel, l’US Air Force doit, selon les plans actuels, disposer de 1763 F-35A… Et cet objectif n’a pas changé. Interrogé sur ce point, rapporte Air&Space Forces Magazine, le secrétaire à l’Air Force, Frank Kendall a déclaré que ces 300 F-35A constituaient un « point de départ raisonnable ». « C’est quelque chose d’arbitraire », a-t-il ajouté.

L'Humanité

Une Orestie franco-portugaise qui ne tient pas ses promesses

Nos recommandations culturelles

Théâtre Brillamment interprétée par une troupe de comédiens bilingues, la tragédie d’Eschyle bute sur une transposition contemporaine qui n’en restitue pas le souffle.

Marina Da Silva

C’était l’une des pièces les plus attendues de la saison France-Portugal (clôturée à Lisbonne, le 29 octobre 2022). Une création à quatre mains de Catherine Marnas, directrice du Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine (TnBA), et Nuno Cardoso, directeur du Théâtre national de Porto, jouée dans les deux langues par une douzaine de comédiens des deux pays. Qui plus est, Pour que les vents se lèvent, version contemporaine de l’Orestie d’Eschyle, faisait l’objet d’une commande d’écriture auprès du talentueux auteur et metteur en scène d’origine iranienne Gurshad Shaheman.

La trilogie d’Eschyle, écrite en 458 av. J.-C., se compose de trois tragédies, Agamemnon, les Choéphores et les Euménides. À son retour de Troie, le roi Agamemnon est assassiné par son épouse Clytemnestre, qui ne lui pardonne pas le sacrifice de leur fille Iphigénie, puis vengé par son fils Oreste. Le conflit posé par ce matricide sera jugé par la déesse Athéna et marquera la naissance du droit et de la démocratie. Gurshad Shaheman a cherché à en transposer la trame vertigineuse à notre époque. Mais il en éclate les situations, les lieux et les temporalités. Au risque de faire exploser la puissance politique novatrice de la trilogie et de nous perdre dans un état des lieux du monde où tout est à feu et à sang et sans horizon.

qui trop embrasse mal étreint

Chacune des trois parties convoque force références politiques d’ici et d’ailleurs, à peine évoquées ou surlignées, sans que cela n’éclaire les enjeux dramaturgiques. Dans la première, Clytemnestre et son amant Égyste ont pris le pouvoir en l’absence d’Agamemnon, dont le retour évoque celui d’un mercenaire revenu d’une guerre du Moyen-Orient et dont la mort n’émeut pas. Dans la deuxième partie, jouée façon West Side Story, Oreste est poussé par électre à assassiner Clytemnestre. En toile de fond, la montée des populismes et la révolte de la jeunesse devant la destruction écologique. Le procès d’Oreste, dans la troisième partie, donne la parole aux Érinyes qui font alors entendre toutes les voix féministes du siècle, depuis les Femen jusqu’à MeToo. La scénographie audacieuse de Fernando Ribeiro dessine tour à tour un amphithéâtre grec, des caveaux funéraires, des jardins, une boîte de nuit, un tribunal… Mais, à vouloir convoquer tous les déchirements de l’actualité, qui trop embrasse mal étreint. On le regrette d’autant plus que le spectacle est porté par un chœur d’excellents comédiens : Carlos Malvarez, Gustavo Rebelo, Inês Dias, Telma Cardoso, Teresa Coutinho, Tomé Quirino, et les jeunes acteurs français issus de l’école du TnBa, Zoé Briau, Garance Degos, Félix Lefebvre, Léo Namur, Mickaël Pelissier et Bénédicte Simon. Tous jouent le jeu de la mesure et de la démesure, en glissant d’une langue à l’autre dans une partition sans fausse note, où les corps se répondent ou s’entrechoquent.

Pour que les vents se lèvent recèle une véritable puissance esthétique et émotionnelle, peut-être aurait-il suffi de rester au plus près de la langue d’Eschyle. 

Théâtre
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L’Union européenne veut organiser des exercices navals pour améliorer la protection de ses infrastructures critiques

par Laurent Lagneau · 11 mars 2023

L’Union européenne n’est pas, stricto sensu, une alliance militaire comme l’Otan, conçue comme telle dès sa création… Mais plutôt une alliance avec un projet de défense, incarné par sa Politique de sécurité et de défense et de commune [PESDC]. Aussi mène-t-elle des opérations militaires, comme comme EUFOR Althéa en Bosnie-Herzégovine, Irini en Méditerranée ou encore Atalanta dans le golfe d’Aden] ainsi que des missions d’assistance au profit de pays tiers, à l’image d’EUMAM Ukraine.

Par ailleurs, l’UE s’attache également à favoriser les coopérations opérationnelles et industrielles entre ses pays membres, notamment via le Fonds européens de défense [FEDef] et les projets menés au titre de la Coopération structurée permamente. À noter que, paradoxalement, la même UE défend des règles financières [la fameuse taxonomie européenne] susceptibles de compliquer le financement des industries de défense… Comprenne qui pourra.

Cela étant, depuis le début de la guerre en Ukraine, la Commission européenne s’empare de plus en plus souvent de sujets liés à la défense, en poussant, par exemple, les États membres à mutualiser leurs achats de munitions, via l’Agence européenne de défense. Ce qui était un sujet tabou jusqu’à présent.

Quoi qu’il en soit, la Commission s’intéresse désormais de près à la protection des infrastructures maritimes critiques, dans le cadre de la stratégie de sûreté maritime [SSMUE] qu’elle avait publiée en 2014 et qu’elle vient d’amender pour prendre en compte l’apparition de « nouvelles menaces ».

« La sûreté maritime est essentielle pour l’Union européenne et ses États membres. […] L’économie de l’UE dépend dans une large mesure d’océans sûrs et sécurisés. Plus de 80 % du commerce mondial est effectué par voie maritime et environ deux tiers du pétrole et du gaz dans le monde sont soit extraits en mer, soit transportés par voie maritime. Jusqu’à 99 % des flux de données mondiaux sont transmis par des câbles sous-marins. Pour libérer tout le potentiel des océans et de l’économie bleue durable, le domaine maritime mondial doit être sûr. L’UE entend renforcer le large éventail d’instruments dont elle dispose pour promouvoir la sûreté maritime, tant civile que militaire », a expliqué la Commission, à l’occasion de la mise à jour de sa SSMUE, publiée le 10 mars.

Or, cette mise à jour était nécessaire afin de repondre aux « menaces » et aux « défis en matière de sûreté » qui se sont « multipliés » depuis 2014, ce qui nécessite « des mesures nouvelles et renforcées », a continué l’exécutif de l’UE.

Ces menaces nouvelles et « évolutives » sont notamment liées à la « concurrence géopolitique croissante, au changement climatique et la dégradation de l’environnement marin ainsi qu’aux attaques hybrides et aux cyberattaques », a détaillé la commission.

S’gissant des attaques hybrides, celle-ci précise qu’elle qu’il s’agit notamment d’actions hostiles « contre les gazoducs et les câbles » et de la « présence de véhicules sans pilote non autorisés autour d’installations offshore dans les bassins maritimes européens ». Et d’ajouter : « Des acteurs malveillants sont de plus en plus susceptibles d’utiliser des moyens hybrides et cybernétiques pour cibler les infrastructures maritimes ».

Cette SSMUE mise à jour s’articule autour de six objectifs, dont l’intensification des activités en mer, via la tenue d’exercices navals au « niveau de l’UE », le « développement des opérations de garde-côtes dans les bassins maritimes européens », la « mise en œuvre du concept de présences coordonnées maritimeset le renforcement des inspections des ports dans l’UE.

Il est aussi question d’approfondir les coopérations avec certains « partenaires », à commencer par l’Otan, de « jouer un rôle de premier plan en matière d’appréciation de la situation maritime », de renforcer les capacités via la définition d’exigences communes pour les « technologies de défense » et certains programmes, comme la corvette de patrouile européenne [EPC] ainsi que par l’amélioration des moyens de lutte anti-sous-marine. Enfin, un dernier point porte sur la formation en matière de « sécurité hybride et de cybersécurité », en particulier du côté civil.

Les exercices navals conjoints évoqués par cette SSMUE actualisée seraient menés « dans le cadre de l’intensification des efforts visant à protéger les infrastructures critiques en mer », a précisé Virginijus Sinkevicius, le commissaire européen à l’Environnement.

L'Humanité

Printemps des poètes : place aux enfants

Nos recommandations culturelles

À l’occasion du traditionnel rendez-vous culturel qui se tient du 11 au 27 mars, « l’HM » vous présente quatre livres jeunesse qui mêlent éveil, malice et poésie.

Clément Garcia

Le Printemps des poètes, 25e édition ! Cette année, le festival des mots s’est choisi pour thème les « Frontières ». Les frontières que l’on franchit comme celles qui nous astreignent. Celles qui nous rassurent comme celles qui nous angoissent. Frontières physiques ou mentales, frontières mouvantes ou stagnantes. Un beau thème pour fêter le genre poétique, qui se fond autant dans l’histoire majuscule, celle qui nous rattrape et nous heurte aux frontières orientales de l’Europe, qu’il pénètre les intimités. Marrainé cette année par l’actrice Amira Casar, le Printemps des poètes promet de belles rencontres, déclinées en lectures et soirées poétiques, et de riches découvertes d’auteurs et d’éditeurs, du 11 au 27 mars sur l’ensemble du territoire.

Et, parce qu’il n’y a pas d’âge pour jouer avec les mots, et parce que la poésie est aussi une naïveté domestiquée, apprivoisée, nous vous proposons cette année un focus sur la poésie jeunesse à travers la maison d’édition Rue du monde, partenaire de « l’Humanité » et présente chaque année dans les allées de sa fête. Une maison d’édition ouverte sur le monde, qui prend le pari de l’intelligence de ses jeunes lecteurs, du rêve et du rire, de l’âge des premiers mots prononcés à l’adolescence. Nous avons sélectionné pour vous quatre de leurs nouveautés, éditées pour le Printemps des poètes, signés du fondateur de Rue du monde, Alain Serres, du poète Jean-Pierre Siméon ou du cinéaste iranien Abbas Kiarostami.

A chacun ses mots

Qu’est-ce qu’un poème ? Pour sûr, ce qu’on en fait. Arthur est justement parti à la recherche d’un poème, seul remède capable de guérir Léon, son poisson malade. Une quête de mots et de sens à travers une galerie de personnages qui, chacun, ont une petite idée de ce que pourrait être un poème, « un chant de prison », « chaud comme le pain ». Il ne sera finalement que la somme des définitions imagées que chacun en donne. Un beau voyage initiatique dans les mystères de la langue signé Jean-Pierre Siméon. C. G.

Derrière les questions, il y a toujours un poème

Voilà un petit ouvrage où d’enfantines et innocentes interrogations sont prétextes à un instant de légèreté. Une trentaine d’entre elles se suivent sans se ressembler, portant principalement sur le vivant et les liens entre humains et non-humains. Les mots d’Alain Serres apparaissent gracieusement illustrés par Judith Gueyfier, dont les coquelicots viennent s’insérer discrètement dans chaque image. Un livre charmant qui permettra notamment de répondre à l’éternelle question : « Une goutte de pluie existe-t-elle encore après être tombée dans un lac ? »

Sur le chemin de la vie

Les haïkus des tout-petits, d’Alain Serres et Judith Gueyfier, éd. Rue du monde, 16 euros

Alain Serres s’était déjà essayé à la forme aphoristique du haïku, venue du Japon. Avec l’illustratrice Judith Gueyfier, ils ont conçu quelques dizaines de poèmes miniatures et évocateurs, destinés aux tout-petits. L’horizon des premiers âges de la vie s’en trouve éclairci par une approche poétique fine et subtile, que les auteurs ont construite autour de thématiques structurantes (le repas, la sieste, les jeux…). Un bel éveil au monde, tout en concision et en suggestions, qui fait surgir du quotidien quelque magie. C. G.

De petites gouttes pour voir le monde

Quelques gouttes de pluie sur la terre, d’Abbas Kiarostami, illustrations d’Hoda Haddadi, éd. Rue du monde, 9,50 euros

Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.

alain serresprintemps des poètesJean-Pierre Siméonpoésie
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La Pologne et la Slovaquie sont prêtes à céder leurs MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

L’an passé, quelques jours après le début de la guerre en Ukraine, la Pologne fit savoir qu’elle était prête à donner ses MiG-29 Fulcrum hérités de son passé communiste à la force aérienne ukrainienne. Et Washington sembla appuyer cette initiative… qui ne put finalement pas aboutir.

En effet, ne voulant pas assumer seules la responsabilité la livraison des MiG-29 à Kiev, les autorités polonaises voulurent d’abord les envoyer sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour ensuite laisser le soin aux États-Unis de les livrer aux Ukrainiens. En outre, elles demandèrent à ces derniers de lui fournir d’avions de combat d’occasion, dotés de « capacités opérationnelles équivalentes ». Seulement, l’administration américaine se déroba.

« La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet expliqué John Kirby, alors porte-parole du Pentagone.

Depuis, bien des tabous sur les livraisons d’armes à l’Ukraine sont tombés… Comme celui relatif aux chars de combat, par exemple. Cependant, et malgré les demandes répétées [et insistantes] de Kiev, la cession d’avions de combat occidentaux n’est toujours pas à l’ordre du jour, même si certains pays, comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France n’y sont pas opposés par principe. Mais celle de MiG-29 pourrait finir par aboutir.

Ainsi, le 9 mars, lors d’un entretien accordé à CNN, le président polonais, Andrzej Duda, a remis le sujet de la livraison de MiG-29 à Kiev sur la table.

« Nous sommes prêts à fournir les MiG-29, qui sont opérationnels et qui servent actuellement dans notre force aérienne. Je suis sûr que l’Ukraine serait prête à les utiliser immédiatement parce qu’elle a des pilotes capables de les utiliser dès maintenant », a en effet déclaré M. Duda.

Le même jour, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, a fait une déclaration allant dans le même sens. « Je pense qu’il est temps de prendre une décision », a-t-il dit, via Facebook. « Des gens meurent en Ukraine, nous pouvons vraiment les aider. Il n’y a pas de place pour la politicaillerie slovaque », a-t-il continué, en évoquant la cession des 11 MiG-29 que Bratislava a retirés du service en septembre 2022.

Et d’ajouter qu’il s’en était entretenu avec son homologue polonais, Mariusz Błaszczak, à Stockholm, en marge d’une réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’Union européenne. Et, a priori, Varsovie accepterait de remettre ses MiG-29 à l’Ukraine dans le cadre d’un « processus conjoint ».

Côté ukrainien, on estime la livraison éventuelle de MiG-29 serait une « bonne nouvelle » dans la mesure où elle marquerait une évolution sur la question de la fourniture d’avions de combat par les partenaires de Kiev.

« La décision sur la manière d’utiliser les avions sera prise en fonction de leur état », a commenté un porte-parole du ministère ukrainien de la Défnse. « Toute aide avec ce type d’équipement est certainement une bonne nouvelle pour nous car nous pourrons renforcer notre capacité de combat », a-t-il insisté. Pour autant, la priorité pour Kiev reste d’obtenir des chasseurs-bombardiers occidentaux. Des F-16, si possible.

Justement, à ce propos, des responsables américains ont confirmé, cette semaine, que deux pilotes de chasse ukrainiens suivaient un stage à la base aérienne de Tucson [Arizona]. Mais il n’est nullement question de les former sur F-16 pour le moment, la posture de Washington n’ayant pas changé au sujet de la livraison de tels appareils à Keiv.

Il s’agit d’une « activité de routine dans le cadre de notre dialogue entre militaires avec l’Ukraine », a indiqué l’un des responsables sollicités par CNN. « Le programme implique de regarder comment les pilotes ukrainiens mènent la planification et l’exécution de leur mission dans des simulateurs de vol afin de déterminer comment nous pouvons mieux conseiller la force aérienne ukrainienne dans la manière d’utiliser les capacités qu’elle a et que nous leur avons données », a expliqué un second officiel.

L'Humanité

De petites gouttes pour voir le monde autrement

Nos recommandations culturelles

Pablo Patarin

Photographe, peintre et cinéaste de renom de la nouvelle vague iranienne, Abbas Kiarostami (1940-2016) était aussi poète à ses heures perdues. Cinquante-cinq de ses textes destinés aux enfants sont compilés dans « Quelques gouttes de pluie sur la terre », un petit recueil où animaux et éléments se mêlent pour former de courtes leçons de vie. Touchée par les mots lumineux du réalisateur-poète, l’illustratrice iranienne Hoda Haddadi accompagne ses écrits de son imaginaire coloré. P. P.

printemps des poètes
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Paris et Londres vont se coordonner pour assurer une présence aéronavale européenne permanente en Indo-Pacifique

par Laurent Lagneau · 10 mars 2023

Ces cinq dernières années, et malgré les accords de Lancaster House, signés en novembre 2010, la coopération franco-britannique en matière de défense a connu des hauts et des bas.

Certes, la Royal Air Force a accepté d’appuyer la force Barkhane avec trois hélicoptères de transport lourd CH-47 Chinook au Mali et la Force expéditionnaire commune interarmées [Combined Joint Expeditionary Force – CJEF] a atteint sa pleine capacité opérationnelle. Certes, au niveau industriel, l’initiative « One Complex Weapons » lancée dans le domaine des missiles en s’appuyant sur MBDA, s’est concrétisée…

Mais, dans le même temps, d’autres projets n’ont pas pu aller jusqu’au bout, quand ils n’ont pas été tués dans l’oeuf. Tel a été le cas, par exemple, du projet de drone MALE [Moyenne Altitude Londure Endurance] Telemos, qui devait être développé par BAE Systems et Dassault Aviation. Ou encore des initiatives en matière de combat aérien du futur, Français et Britanniques ayant finalement pris des voies différentes, les premiers avec le SCAF, mené en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne, les seconds avec le Tempest, qui réunit les Italiens et… les Japonais.

D’autres programmes n’ont pas avancé aussi vite qu’espéré, comme le Futur Missile Antinavire / Futur Missile de Croisière [FMAN-FMC], appelé à remplacer les missiles SCALP-EG et les missiles antinavires Exocet français et Harpoon britanniques. Et cela en raison, notamment, des remous de l’affaire AUKUS [et celle des sous-marins australiens].

Les échanges entre le président Macron et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ce 10 mars, devaient permettre de relancer cette coopération entre les deux pays en matière de défense. Mais lors de la conférence de presse donnée par les deux responsables, peu d’annonces ont été faites [peut-être que la déclaration finale sera plus étoffée…].

Ainsi, selon M. Macron, il est question que les forces françaises et britanniques « renforcent [leurs] capacités communes » et « travaillent davantage à l’interopérabilité opérationnelle, technique et humaine ».

Sur ce point, le locataire de l’Élysée a évoqué une « volonté d’avancer, avec un calendrier ambitieux, sur le futur missile antinavire et le futur missile de croisière, sur l’interopérabilité de nos systèmes aériens futurs respectifs et dans les domaines aussi différents que la maîtrise des fonds marins ou des armes à énergie dirigée ».

S’agissant des fonds marins, la France et le Royaume-Uni ne partent pas de rien puisque ces deux pays ont mené le programme MMCM [Maritime Mines Counter Measures], qui vise à renouveler leurs capacités de lutte anti-mine respectives, via des drones navals.

Par ailleurs, et sans doute afin de prendre le contre-pieds de l’iniative allemande « European Skyshield » [bouclier du ciel européen] lancée dans le cadre de l’Otan, M. Macron a parlé de « penser les termes de la sécurité européenne de demain, avec un cadre juridique et de vraies capacités, pour notre protection antimissile » et de « bâtir ce qui devra advenir après les décisions prises sur New Start », c’est à dire le traité de désarmement russo-américain désormais moribond, après la décision de Moscou de suspendre ses obligations.

De son côté, et sans entrer dans les détails M. Sunak a cité les mêmes points que le président français… « Au cours de la dernière décennie, le Royaume-Uni et la France ont régulièrement été les premier et deuxième contributeurs européens de l’Otan. Nous sommes les seuls alliés européens à être membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et les seules puissances nucléaires de la région. Le Royaume-Uni et la France ont donc la responsabilité de travailler ensemble pour garantir la sécurité de l’Europe », a-t-il d’abord souligné.

Avant son déplacement à Paris, le Premier ministre britannique avait tenu à rappeler que, « au-delà de notre voisinage immédiat, le Royaume-Uni et la France sont également les nations européennes les plus présentes dans l’Indo-Pacifique, une région cruciale pour notre protection et notre prospérité, dont la sécurité est indissociable de celle de l’Europe ».

D’où l’annonce faite par M. Sunak d’une coordination entre Paris et Londres pour maintenir une présence aéronavale européenne permanente dans la région Indo-Pacifique, les porte-avions Charles de Gaulle et HMS Queen Elizabeth [ou HMS Prince of Wales] devant évidemment en constituer « l’épine dorsale ».

La coopération entre les groupes aéronavals de la Marine nationale et la Royal Navy avait été évoquée par Florence Parly et Ben Wallace, alors ministres français et britannique de la Défense, pour le dixième anniversaire des accords de Lancaster House. Ce qui s’était traduit, quelques mois plus tard, par l’exercice Gallic Strike 21, lequel avait réuni le Charles de Gaulle et le HMS Queen Elizabeth, en Méditerranée.

Là, il s’agit donc de coordonner les déploiements, sachant que la Marine nationale ne peut aligner qu’un seul porte-avions… Probablement que cette coopération franco-britannique se portera sur la composition des groupes aéronavals, une frégate française étant susceptible d’intégrer l’escorte du HMS Queen Elizabteh [ou celle du HMS Prince of Wales] et vice-versa.

L'Humanité

VOD de la semaine — « La Viuda negra » de Arturo Ripstein

Nos recommandations culturelles

À travers ce mélo provocateur sur la relation sulfureuse d’un prêtre et de sa bonne, le Mexicain Arturo Ripstein fustige la société bien-pensante de son temps — qui d’ailleurs censura le film pendant plusieurs années.

Vincent Ostria

Découvert dans les années 1990 en France — alors qu’il avait débuté en 1966 —, Arturo Ripstein est depuis retombé dans l’oubli, bien qu’il tourne encore aujourd’hui. Hélas, on n’a pas pris la mesure de l’importance de ce cinéaste mexicain, chaînon manquant entre Luis Buñuel et les réalisateurs actuels de ce pays contrasté, comme Iñarritu, Reygadas ou Franco, tous un peu portés sur la cruauté et la provocation, spécialités nationales. Fidèle continuateur du surréaliste espagnol émigré en Amérique latine (Buñuel), Ripstein va s’évertuer à fustiger l’hypocrisie de ses concitoyens et à dézinguer les institutions, notamment la religion catholique, repaire de tartuffes. Comme dans cette « Viuda negra » (« Veuve noire »), où il pourfend avec une belle énergie les faux-semblants et les vices cachés des notables d’une petite ville. Synchrone avec le dernier film du maestro Buñuel (« Cet obscur objet du désir ») et l’explosion du punk en musique, cette œuvre de 1977 démontre en filigrane que sadisme et satanisme sont des conséquences de la religion chrétienne. L’aspect délibérément outrageux (mais bien vu) du film, dont l’enjeu est de stigmatiser les mensonges et les préjugés, réside dans les parenthèses du récit. D’abord dans le prologue désopilant, fort elliptique, où l’on voit l’héroïne, Matea, se livrant à tous les âges de l’enfance à divers actes blasphématoires, dûment châtiés par les religieux dont elle est la pupille. Ensuite dans la dernière partie, où Matea devenue adulte est quasiment poussée à la faute par des villageois sournois et frustrés, puis se métamorphose en imprécatrice quasi satanique après la mort du curé dont elle était la maîtresse. Contre toute attente et malgré ce virage spectaculaire du récit, le film demeure sobre ­ — notamment dans sa partie centrale sur la relation entre les deux amants. Ce film aux accents érotiques, qui mettait en lumière les turpitudes du clergé catholique, déchaîna l’ire des instances religieuses et fut aussitôt censuré au Mexique, ce qui est souvent un gage de qualité, où il ne sortit qu’en 1983. En France il est resté inédit, comme une bonne partie de l’œuvre de ce grand cinéaste qui, comme Buñuel, a donné un coup de fouet au cinéma latino-américain en détournant le mélodrame traditionnel.

La VOD de la semaine
L'Humanité

Quand la cruauté inconsciente conduit à la peur

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « ADN », de Dennis Kelly, Marie Mahé met en scène une pièce glaçante sur la dérive d’un groupe de collégiens avec des comédiens investis.

Gérald Rossi

Ils ont les mains rouges. Couleur de sang frais. Du bout des ongles aux poignets. Teinture tenace, indélébile. D’abord silencieux, ils se jaugent, puis hurlent le secret qu’ils partagent. Adam, leur pote, plutôt le souffre douleurs de ce groupe de collégiens dont le passe temps favori est d’aller trainer dans le petit bois médiocre, en marge de la zone industrielle, est mort. Enfin, peut être. Il a obéi à John, le chef autoproclamé de la meute et a traversé l’autoroute. Puis, une des pierres lancées par le groupe l’a atteint à la tête. Alors, il a fait une vilaine grimace, s’est affaissé et a glissé, au bout des grilles, dans le grand trou noir et profond qu’elles sont censé protéger. On n’en voit pas le fond, on ignore la profondeur.

Telles sont les premières minutes de « ADN », la pièce publiée en France en 2011 par Dennis Kelly,  que vient d’adapter et de mettre en scène Marie Mahé, dans la traduction de Philippe Le Moine. Kelly, acteur, scénariste et dramaturge britannique prolifique est né en 1969 dans la banlieue de Londres. Il est sait dire, avec une précision d’horloger, l’horreur que produisent les dérives de la société contemporaine dans le cerveau de certains. « ADN » construit au départ pour 11 comédiens, est un de ses textes pièges, dont on ne sort pas indemne.

Seul un vieux banc assure l’intégralité du décor, avec une fresque signée Yol, accroché en fond de scène, qui reproduit les mains du tableau de Michel-Ange « La création d’Adam ». Dans ce lieu unique, à la fois intérieur et extérieur, les protagonistes du drame « sont contraints de rester ensemble pour  survivre » souligne Marie Mahé, pour qui « leur incapacité à communiquer, à se comprendre et à parler le même langage les renvoie à leur grande solitude et à leur grande mélancolie ».

Outre John et Adam, portés en alternance par Achille Reggiani et Tigran Mekhitarian, Léa et Cathy, sont interprétées par Léa Luce Busato et Marie Mahé; reste Phil (Maxime Boutéraon) personnage un peu mutique, qui finalement s’impose comme leader du groupe, le seul qui semble oser se servir de ses méninges. Même si ce n’est pas pour la bonne cause.Pour lui, la question essentielle étant  : comment se « sortir de la merde ».

Au delà du sensationnel, du fait divers, « ADN » met en jeu les mécanismes de la domination dans un groupe, composé d’individus fragiles, qui, faute de mieux épousent les choix du « chef ». Conscients des conséquences de leur geste, les collégiens découvrent aussi qu’ils sont responsables de leurs actes, mais jusqu’au bout ils imaginent des stratagèmes de sauvetage. Voire de fuite. Sur fond musical de rap, avec par exemple « Tout l’monde s’en fout » de Sofiane, les comédiens, qui ont (presque) l’âge de leurs personnages, les poussent dans des retranchements sans retour. C’est bien vu, bien fait, et donc bien effrayant.

www.la-tempete.frhttps://theatrelepic.comThéâtre
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Eros et Thanatos en kit

Nos recommandations culturelles

Adapté du roman de David Foenkinos, La Délicatesse est une histoire d’amour touchante loin des clichés du prince charmant.

Aurélia de Spirt

Après son adaptation au cinéma et en bande dessinée, ne manquait qu’une pièce de théâtre pour parachever l’œuvre de David Foenkinos. Dans le film La Délicatesse (2011), adapté par l’auteur et son frère Stéphane, du roman homonyme paru en 2009, Audrey Tautou et François Damiens forment un couple d’une émouvante justesse. Le défi était donc de taille pour Sélène Assaf et Jean Franco, qui incarnent respectivement Nathalie et Markus sur la scène du Théâtre de l’Oeuvre. Quoi de plus épineux en effet que de jouer Nathalie, dans son élégance naturelle, et son histoire d’amour avec François, douce, évidente, comme dans un roman? Mais la mort de François met subitement la vie de Nathalie sur pause.  La Délicatesse laisse percevoir les différentes phases du deuil, de la dépression jusqu’à la rencontre, difficile à accepter, d’un autre homme. Nathalie passe d’un conte de fée, avec un beau prince charmant et le fameux « ils vécurent heureux et (auraient dû) avoir beaucoup d’enfants » à une histoire plus maladroite, sans coup de foudre, qui accepte les séquelles du passé. Avec Markus, Nathalie se reconstruit, pansant les blessures de son existence.

Thierry Surace met en scène cette douceur avec un dispositif singulier composé de  trois comédiens : Jérôme Schoof en majordome-conteur, Sélène Assaf dont le monologue donne une ampleur tragique proche du sublime, et Jean Franco, Molière 2020 du Second Rôle Masculin, qui se démultiplie avec brio en jouant tous les hommes de la vie de Nathalie. Son interprétation contrebalance le drame. Il est hilarant en  patron de l’entreprise suédoise de Nathalie, fan de Krisprolls et de meubles en kit. Tout comme en Markus, touchant dans son allure dépressive, que Foenkinos attribue à ses origines scandinaves. Même sans être d’une grande originalité, le décor en monolithe bleu permet de  créer du mouvement  sur le plateau et de prendre de la hauteur. Les ressorts comiques de la mise en scène soulignent la poésie et l’ironie de l’écriture de David Foenkinos. Ainsi, le majordome est-il à la fois annonciateur de la tragédie, tel un chœur grec, conteur et voix d’une société aux phrases toutes faites. Ce personnage met en valeur des bribes du texte original, retranscrivant à l’état brut, les nombreuses apartés du livre. Mais ce choix nuit parfois au rythme de la pièce. Aussi délicatement qu’une plume, la pièce nous porte dans les différentes phases de l’acceptation du deuil. La Délicatesse est un contre-modèle aux romans d’amour, un pied de nez à leur perfection. Un spectacle drôle, émouvant et une caresse pour le cœur.

Théâtre
L'Humanité

Le rêve du voleur s’échoue en exécution capitale

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Fitzgerald Berthon incarne Jacques Fesch, converti en prison et exécuté en 1954 pour un hold-up qui a mal tourné. « Dans 5 heures » est le récit de cette vie.

Gérald Rossi

Il n’a pas fait le tour du monde. C’était pourtant son projet, son rêve, mais pour cela il lui fallait un bateau. Pour se le procurer il lui manquait beaucoup l’argent, lui qui ne travaillait guère. La rente servie par son père, directeur de banque et pianiste Belge était loin du compte. Alors, âgé de 24 ans, le 25 février 1954, il réalise un hold-up. En plein jour. Dans sa fuite, il abat un policier d’un coup de feu. La vie de Jacques Fesch s’est alors arrêtée à cette seconde. Interpellé, il est incarcéré, jugé aux assises, et son exécution se déroule le 1er octobre 1957, sur la guillotine dressée dans la cour de sa prison parisienne.

Voilà pour l’histoire. Tout y est vrai. Marié à une femme qu’il n’aime pas vraiment, Jacques Fesch est aussi le papa d’une gamine qu’il adore, Véronique. Il en prend conscience trop tard. Pendant les trois années de son incarcération, il écrit un « journal » qu’il lui destine, et plusieurs centaines de lettres à des poches. Ces écrits, désormais publiés et traduits dans de nombreuses langues, sont la base de ce spectacle ; seuls les mots de Fesch sont dits sur la scène par Fitzgerald Berthon, le comédien qui l’incarne et qui a conçu ce spectacle peu banal.

En une heure, dans un espace semblable à celui de la cellule, soit 2 mètres sur cinq marqués au sol, Fitzgerald Berthon, avec pour tout décor une mauvaise table et une chaise, raconte cette fin de vie. Derrière les barreaux, Jacques Fesch prend conscience de son geste. Puis, lui qui ne croyait en rien, ni en Dieu ni en diable, se convertit au catholicisme.

Son avocat, tout à l’heure est venu lui annoncer que l’exécution aurait lieu au petit jour. Désormais il sait que « Dans cinq heures », c’est le titre de la pièce, tout sera fini. La religion lui permet de supporter cette attente dit-il. Dans ce temps, Fesch reconnaît la gravité imbécile de son comportement et par ricochet il pointe l’insupportable maintien de la peine de mort (qui ne sera officiellement abolie qu’en 1981 en France)

La partition musicale de Nils Frahm comme les voix off de Maxime Daboville et Eric Devillers viennent renforcer la conviction d’un homme apaisé par la prière qu’il a découverte en étant enfermé. Dans ce spectacle qui fait appel aussi à la danse (et que certains catholiques fervents considèrent comme un exemple de rédemption), Fitzgerald Berthon réalise surtout une performance sensible.

Théâtre
L'Humanité

Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
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Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

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L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

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Le réconfort du bœuf bourguignon

Actu

Figure de proue de la gastronomie bourguignonne, c’est un plat à consommer avec modération, mais avec beaucoup de plaisir.

Noé Blouin

Terroir à la cuisine riche et généreuse, la Bourgogne possède bon nombre de recettes qui ont assuré sa renommée à la cuisine française. Escargots ou cuisses de grenouilles au beurre d’ail, coq au vin, jambon persillé, œufs en meurette… Tous ces mets classiques ont été revisités par nos plus grands chefs. S’il fallait n’en retenir qu’un pour représenter l’extraordinaire vivier culinaire traditionnel de cette région, ce serait le bœuf bourguignon. Sa recette allie les deux produits phares de la région : la viande charolaise et le vin.

Une viande choisie avec précaution

Si Hitchcock avait été cuisinier plutôt que cinéaste, il aurait certainement déclaré : « Pour faire un bon bœuf bourguignon, vous avez besoin de trois choses : une bonne viande, une bonne viande et une bonne viande. » Pièce maîtresse de ce plat traditionnellement réservé aux jours de fêtes, la viande doit être choisie avec précaution. Pour le morceau, la macreuse ou le paleron sont des valeurs sûres. La longue cuisson du paleron permet en effet au collagène qu’il contient de se changer en gélatine, apportant ainsi le moelleux recherché sous la dent. La macreuse, moins grasse et plus persillée, se prête tout aussi bien aux recettes à mijoter, mais elle a un goût plus affirmé.

Côté vin, cela ne sert à rien de sélectionner un grand cru pour cuisiner, mais évitez de choisir un vin de mauvaise qualité qui pourrait altérer le goût du plat. Une bouteille de caractère, comme celles issues des châteaux du Sud-Ouest, est une très bonne option.

Se laisser aller à quelques fantaisies

Mettons tout de suite fin au débat : non, il n’y a pas de carottes dans la garniture classique du plat, juste des oignons et du lard. Mais cela n’empêche pas de se laisser aller à quelques fantaisies. Les poireaux, les champignons, ou le fond de veau sont autant de possibilités pour agrémenter un bourguignon. Quant à la technique du carré de chocolat, censé brunir la sauce et en atténuer l’acidité, là encore les avis sont partagés. Dans le déluge de saveurs que propose cette recette, difficile de vraiment sentir la différence avec ou sans cacao.

Une cuisson longue pour garder un maximum de protéines

Cuisiné dans sa forme la plus traditionnelle, le bœuf bourguignon a de quoi faire peur aux nutritionnistes. Pour ceux qui surveillent leur ligne de près, il est heureusement possible d’ôter un peu de gras superflu. Lier la sauce au beurre n’est pas une nécessité absolue. Une belle réduction, après avoir enlevé la viande, suffit, par exemple, à lui donner une texture onctueuse. Bien dégraisser la viande avant de la saisir permet aussi de s’épargner quelques calories.

La cuisson longue du plat à basse température est parfaite pour garder un maximum de protéines contenues dans les aliments. Elle permet aussi une meilleure digestion. En résumé, et puisqu’il faut savoir se faire plaisir, le bœuf bourguignon n’a pas volé son image de repas festif, convivial et réconfortant.

Quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce. © Getty Images/iStockphoto

 Bœuf bourguignon allégé

Préparation : 4 h 30Difficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 500 g de macreuse de bœuf (charolais, de préférence), 3 carottes (pour cette recette), 3 oignons, 850 g de pommes de terre, 100 g de lardons fumés, 1 bouteille de vin rouge, 1 cuillère à soupe de farine, 1 bouquet garni.

  1. Éplucher les oignons et les carottes, puis les découper.
  2. Couper les morceaux de viande en cubes d’environ 4 cm et enlever le surplus de graisse.
  3. Mettre la viande et les carottes dans un saladier. Verser l’intégralité de la bouteille de vin rouge et laisser mariner le tout au frais au minimum 2 heures.
  4. Dans une cocotte, bien saisir les lardons et les oignons à feu vif, sans ajouter de matière grasse, puis réserver. Dans le même récipient, ajouter une cuillère d’huile d’olive et saisir les morceaux de viandes 5 minutes. Ajouter la farine et mélanger puis réserver.
  5. Une fois la cocotte vide, garder le feu vif et déglacer avec quelques centilitres de la marinade au vin rouge. Racler le fond du récipient à la cuillère en bois pour décoller les sucs.
  6. Baisser à feu doux et ajouter la viande, les oignons, les carottes, les lardons, le vin rouge et le bouquet garni. Si le liquide ne recouvre pas entièrement les autres ingrédients, ajouter de l’eau jusqu’à hauteur. Laisser mijoter le tout pendant au moins 2 heures en mélangeant de temps en temps. La règle est simple avec le bourguignon, plus il cuit longtemps à basse température, meilleur il est.
  7. Avant de servir, éplucher les pommes de terre et les cuire une vingtaine de minutes à l’eau bouillante salée.
  8. Dresser les assiettes avec quelques pommes de terre, de la viande et une généreuse portion de sauce.
Bon et sain
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Bordeaux, si gourmande, si belle et gironde

Actu

Sous ses faux airs de provinciale placide, « la Perle de l’Aquitaine » est, avec son centre-ville chargé d’histoire, la deuxième ville de France en termes de monuments classés. Des cannelés dans l’assiette aux mascarons des façades, une délicieuse escapade s’offre à vous. Suivez le guide.

Anne Drivas

Au cœur d’une des plus fameuses régions viticoles de France connue du monde entier, Bordeaux s’est construite sur les bords de la Garonne, à deux pas de l’océan. Elle lui doit son existence même, son histoire, sa fortune, mais aussi sa douceur de vivre. Entre les deux rives du fleuve et ses quais, Bordeaux est riche de nombreux quartiers aux ambiances très différentes. Nous débutons notre escapade par le cœur de la ville, le quartier Saint-Seurin. Place Pey-Berland où siège l’actuel hôtel de ville, on ne peut manquer l’imposante basilique Saint-Seurin, construite sur une nécropole antique du IVe siècle. Il ne reste plus aujourd’hui du vaste édifice roman bâti au XIe siècle que le porche, le chevet, la crypte et la base du clocher. Il est néanmoins classé monument historique et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1998 comme une des étapes du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Quelques rues plus loin, nous voici sur la place Meynard. En son centre, un pur joyau du gothique flamboyant du XIVe siècle, la basilique Saint-Michel, le plus haut bâtiment de la ville dont la flèche culmine à 114 mètres, offrant un panorama à 360° degrés (5 euros l’ascension).

Faire son marché avec l’archange

Vous êtes redescendu sur terre, et il est temps de céder à une pause gourmande toute profane car vous vous trouvez entre le marché Saint-Michel en plein air et celui des Capucins, dans le ventre de Bordeaux. Et, en ce samedi matin, c’est jour de marché, autant dire d’effervescence dans le « quartier de l’archange », l’un des plus chaleureux et des plus éclectiques de la ville. Pour se mettre dans l’ambiance, rien de mieux que quelques huîtres en provenance directe du bassin d’Arcachon, accompagnées d’un verre de blanc bien sec. Les becs sucrés se rabattront sur les incontournables petits gâteaux emblématiques de la région, les fameux cannelés bordelais. On en trouve sur de nombreux étals même si deux institutions continuent de faire la course en tête, la Toque cuivrée (rue Sainte-Catherine) et la Maison Baillardran (rue de la Porte-Dijeaux). Cuits dans un moule en cuivre, parés d’une robe croquante et dorée, au cœur moelleux délicatement parfumé au rhum et à la vanille, les cannelés bordelais sont tout simplement un pur délice.

Une fois rassasiés, retour au plaisir des yeux. Nous prenons la direction de « la Grosse Cloche », l’un des plus vieux beffrois de France et seul vestige des anciens remparts de la ville dont les cloches rythment la vie bordelaise depuis le XIIIe siècle. La Grosse Cloche porte bien son nom puisqu’elle mesure 2 mètres de haut et de diamètre. On estime son poids à 7 750 kilos. Une plaque en latin rappelle ses missions : « J’appelle aux armes, j’annonce les jours, je donne les heures, je chasse l’orage (les nuages), je sonne les fêtes, je crie à l’incendie ». La Grosse Cloche sonne six fois par an à l’occasion de certaines célébrations et le premier dimanche de chaque mois à midi pendant un quart d’heure. Elle est classée aux monuments historiques depuis 1886 et se visite uniquement avec un guide le samedi matin. Véritable camp retranché, ce monument présente des portes de 10 centimètres d’épaisseur aux énormes verrous et a longtemps servi de prison. Il est imbriqué dans les constructions voisines, ce qui le différencie des autres portes de Bordeaux. Clocher de l’ancien hôtel de ville, elle figure à ce titre sur les armoiries de la ville.

Un théâtre tricentenaire

Nous revenons à présent sur nos pas pour revenir à la porte Cailhau, puis à la rue du Pas-Saint-Georges et la rue Sainte-Catherine, la plus grande rue piétonne d’Europe avec ses 1 200 mètres de long et ses 10 mètres de large. Percée en 1984, la rue Sainte-Catherine relie la place de la Comédie (et le Grand Théâtre vers lequel nous nous dirigeons) et la place de la Victoire (avec la porte d’Aquitaine). Depuis 2015, la rue Sainte-Catherine accueille la « promenade Sainte-Catherine », un centre commercial de 3 kilomètres de magasins à ciel ouvert. N’en oubliez pas pour autant de lever les yeux et d’admirer les macarons sur les façades des immeubles et hôtels particuliers !

Situé à côté de la prestigieuse allée de Tourny, à deux pas de la place des Quinconces et du monument aux Girondins, le Grand Théâtre de Bordeaux rayonne depuis plus de trois siècles sur la vie culturelle et possède l’une des plus belles salles de théâtre XVIIIe au monde. Opéra, jazz, classique, danse, festivals thématiques, vous trouverez forcément comment terminer la soirée en beauté. Avant d’aller dîner dans le quartier.

Une cité tout entière dédiée au vin

Cité viticole mondialement connue, capitale du plus grand vignoble français, Bordeaux a évidemment l’embarras du choix en matière de bars à vins et de bonnes tables. Elle a aussi, depuis 2016, sa Cité du vin. Un lieu d’exposition sur plus de 13 000 mètres carrés entièrement consacré à la connaissance, et même à la civilisation, du divin breuvage. La Cité du vin accueille chaque année jusqu’à 400 000 visiteurs venus de France et du monde entier. Musée, expositions, conférences, ateliers, dégustations… tout est axé ici autour de la découverte des caractères et caractéristiques du vin à travers son histoire, sa géographie, ses cépages mais aussi l’importance d’une filière en termes d’emplois, de chiffre d’affaires, d’exportation dans un lieu culturel emblématique. Un patrimoine national à découvrir, à préserver et à goûter… mais toujours avec modération ! La Cité du vin, 134, quai de Bacalan. Tél. : 05 56 16 20 20. laciteduvin.com

Découverte
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Lectures pour s’évader

Actu

Croisement malin entre les escape games modernes et les classiques « Livres dont vous êtes le héros », les livres-jeux de nouvelle génération offrent des expériences inédites et exaltantes.

André Goulven

Depuis une dizaine d’années, aux quatre coins des centres-villes et des zones commerciales, les « escape games » ont fait leur apparition. Le principe de la plupart d’entre eux est plutôt simple : une pièce fermée et truffée d’énigmes, un scénario à démêler et une équipe invitée à s’entraider pour en venir à bout. En quête de toujours plus d’immersion, le public s’est vite approprié ces nouvelles expériences ludiques. Dans le sillage de cet engouement pour les casse-tête romancés, le concept des livres-jeux, inspirés des « livre dont vous êtes le héros », qui avaient connu un succès fracassant dans les années 1980, fait un beau retour dans les rayons des librairies. Si l’idée reste la même qu’à l’époque – aller de page en page dans le désordre pour avancer dans l’histoire –, l’ajout d’énigmes dans ces nouvelles moutures richement illustrées fait toute la différence. Ces livres-jeux offrent ainsi la possibilité de vivre une expérience qui rappelle celle de l’escape game et ce, dans n’importe quel environnement. Idéal pour toute la famille.

Lupin et des jeux

Incarnez l’apprenti du gentleman cambrioleur pour une aventure à travers le Paris de Maurice Leblanc. Un scénario efficace et des énigmes retorses, à privilégier pour les habitués de ce format.

Enfantin

Pour se défaire des mangeombres menaçant la paix au village du Cristal d’argent, le héros doit partir pour affronter le Royaume ténébreux. Destiné aux plus jeunes, ce livre est un bon moyen de développer sa logique tout en s’amusant.

Bûchez la sorcellerie

Du côté de Salem, l’heure n’est pas à la tranquillité. D’étranges actes de sorcellerie poussent le héros à enquêter pour savoir s’il s’agit bien de sciences occultes ou d’un fauteur de troubles. Très immersif, ce livre d’énigmes au format poche promet de belles expériences, partout où l’on peut l’emporter.

Consommation
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Doucement mais sûrement, les secrets de la méthode Pilates

Actu

En adaptant différentes pratiques sportives à ses problèmes physiques, Joseph Pilates a créé il y a près de cent ans une gym douce pour tous, à mi-chemin entre renforcement musculaire, yoga et stretching. Une école de bien-être.

Noé Blouin

Une pincée de yoga, un soupçon de gymnastique, quelques gouttes de danse, un zeste de machine… Voilà en partie la recette du Pilates, une discipline douce destinée à muscler et à assouplir notre corps, tout en apprenant à mieux le connaître.

Créée dans les années 1930 par Joseph Pilates, elle a connu un essor considérable outre-Atlantique une cinquantaine d’années plus tard. Porteurs de la bonne parole de l’inventeur, les premiers élèves à l’avoir suivi ont peu à peu réinterprété la pratique à leur manière, entraînant aujourd’hui de nombreux dérivés de ce sport, centrés en majeure partie sur les muscles profonds.

Souplesse et tonicité

Renforcer sans traumatiser est un peu le mantra de cette discipline. Habituellement pratiqués sur des machines spécifiques, les principaux mouvements consistent à contracter l’ensemble d’un groupe musculaire quelques instants dans les efforts statiques, puis à relâcher l’ensemble d’une manière fluide.

« La machine Pilates est fullbody workout », commence le Canadien Raphaël, employé du studio Reformation Pilates, dans le 3e arrondissement parisien. « Elle permet de travailler tous les muscles, même les plus profonds », explicite-t-il. Lorsqu’ils sont peu sollicités, ces derniers s’affaissent et sont à l’origine de nombreux problèmes posturaux, du dos voûté au ventre tombant, en passant par les épaules rentrantes.

Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Ce travail s’effectue grâce à une attention particulière portée à l’alignement du corps. « C’est un sport doux, cherchant à former le muscle plutôt qu’à le faire grossir ou créer une endurance », ajoute Raphaël, qui insiste sur l’importance d’être accompagné pendant la séance pour effectuer au mieux les mouvements.

Des machines... ou un simple tapis de yoga

La pratique est davantage axée sur la qualité des efforts que sur leur quantité. Parmi les nombreuses machines imaginées par Joseph Pilates, la plus célèbre, toujours largement utilisée aujourd’hui, est le reformer (ou réformateur). Sur un cadre en bois rappelant celui d’un lit simple, des élastiques et des sangles sont accrochés sur les côtés. Moins brutaux que des poids, ce sont eux qui apportent la fluidité aux mouvements. Pendant les contractions, l’accent est également mis sur la concentration et la respiration.

La plus célèbre machine imaginée par Joseph Pilates, c'est le reformer (ou réformateur).

Le prix des machines utilisées se répercute sur celui des séances, souvent affichées aux alentours de 20 euros en groupe et de 50 à 80 euros pour les cours individuels. De nombreux coachs exercent aussi en ligne, proposant des cours sur YouTube ou en visioconférence. Pour ce type de Pilates, la machine n’est évidemment pas requise, un simple tapis de yoga suffit généralement. D’autres professeurs préconisent aussi l’aide d’un mur lisse, pour effectuer certains mouvements impossibles à réaliser sans aide.

De nombreux cours gratuits sont aussi disponibles en ligne. Mais il faut bien garder en tête que si l’on a mal pendant un exercice, c’est que celui-ci est mal effectué.

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Bien-être
Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?

Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

À tu et à toi : pourquoi tant de tutoiement dans les offres d'emploi ?

Actu

Une étude montre que le tutoiement dans les offres d’emploi, même s’il reste marginal, est deux fois plus fréquent qu’en 2020, manière pour les entreprises de se démarquer en se donnant une image plus « cool ». Une évolution qui n’est pas sans conséquences.

Mélanie Mermoz

« Ta mission (si tu l’acceptes) sera d’être le/la garant.e de l’expertise métier sur le product management, en intervenant sur la conception et le développement de produits digitaux tout en plaçant l’utilisateur au centre de tes décisions. » Cette phrase est extraite d’une offre d’emploi de product manager senior (responsable produit senior) pour une start-up, parue sur le site Welcome to the jungle.

Cette pratique du tutoiement dans les offres d’emploi a presque doublé (+ 91 %) depuis 2020. C’est ce que révèle une étude du moteur de recherche d’emploi Indeed parue en février. Même si elle reste très marginale – à peine 3,2 % du total des offres d’emploi – cette pratique est plus répandue dans certains univers professionnels. Elle concerne ainsi 10 % des annonces dans le marketing, la communication, les médias, et 9 % dans le développement informatique.

Attirer les « pépites »

Pour les recruteurs, cette évolution formelle est une manière de se démarquer, de se donner une image cool, attirante pour les « pépites », ces jeunes candidats talentueux. L’enjeu est particulièrement important dans des secteurs comme le développement informatique où il existe une tension forte dans les recrutements et où le turnover est important.

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« Les entreprises doivent se préparer à mieux intégrer les seniors. Les offres d’emploi utilisant le tutoiement ont tendance à décourager – volontairement ou non – les candidatures de profils seniors, donc n’envoient pas vraiment le bon signal », note toutefois Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed.

L’influence de l’anglais

Pas sûr cependant que cela rebute les candidats plus âgés. La pratique du tutoiement s’est largement répandue dans le milieu du travail. « Elle s’inscrit dans un phénomène d’informalisation linguistique qui a tendance à se généraliser », souligne Dominique Maingueneau, linguiste.

C’est aussi la marque de cultures d’entreprises. « En français, utiliser le “tu”, c’est appartenir à la même communauté », poursuit-il. « Il existe de nombreux facteurs qui pondèrent cette appartenance à une communauté, comme l’âge, mais aussi les activités. Le tutoiement est nettement moins pratiqué dans l’industrie, où il existe une hiérarchisation des activités et où celles-ci sont exercées dans des lieux distincts. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Impossible aussi d’ignorer l’impact de l’anglais dans ce développement du tutoiement. « Dans cette langue, il n’existe pas de distinction entre le tu et le vous », conclut le linguiste. Pour Danièle Linhart, sociologue du travail, « cette quasi-généralisation du tutoiement s’inscrit dans la modernisation managériale qui a débuté dans les années 1980. Celle-ci met de côté la professionnalité et s’adresse davantage à la subjectivité ».

Une évolution qui n’est pas sans conséquences. « L’usage du “tu” permet de davantage recourir à l’émotion dans les critiques avec des formules comme “tu m’as déçu”. Il peut vulnérabiliser les personnes, particulièrement quand elles sont en position de subordination. » S’il gomme, en effet, les hiérarchies, le tutoiement ne les fait pas disparaître, mais les rend simplement plus subtiles.

recrutementEmploi
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Comment éviter le « syndrome du cou du texto » ?

Actu

Attitude voûtée, douleurs cervicales, tête en avant... ce « syndrome du cou du texto » résulte de l’utilisation intensive des portables et autres tablettes dans une mauvaise position. Nos recommandations.

Hannah Tordjman

Savez-vous qu’en lisant cet article sur une tablette ou un smartphone, vous malmenez sans doute votre nuque ? Selon une étude réalisée par la société spécialisée App Annie, les Français dotés d’un appareil Android ont passé en moyenne trois heures trente quotidiennes sur leur téléphone portable durant le second trimestre de 2021.

Une durée qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. En effet, elle favorise une position voûtée, la tête en avant, un enroulement des épaules, mais aussi des douleurs et raideurs musculaires de la zone des cervicales. Certains spécialistes appellent cela le « syndrome du cou du texto ».

La tête pèse 10 % de notre poids total.

En déplaçant votre tête vers l’avant, c’est comme si vous faisiez supporter un poids à votre cou ! La musculature doit forcer pour soutenir la tête. La position peut donc augmenter la pression sur les disques situés entre les vertèbres du dos. À long terme, les effets peuvent être désastreux et, surtout, irrémédiables. S’il n’est pas question ici de déconseiller l’utilisation des smartphones, il convient toutefois de prendre conscience des mauvaises postures et de ces réflexes.

Sans les mains !

Les raideurs de la nuque ou du dos, les douleurs entre les omoplates et les épaules résultent d’un stress excessif du cou. Un stress qui, trop répété, peut déboucher sur de l’arthrose. Pour éviter d’en arriver là, il existe des astuces.

  • D’abord, taper ses messages à la verticale. Même si la position semble bizarre à adopter, c’est une question d’habitude à prendre. Plus vous placerez votre téléphone à la hauteur de vos yeux, moins vous solliciterez votre nuque. Privilégiez les messages sonores. En les énonçant oralement plutôt qu’en les écrivant, vous éviterez de pencher vos épaules vers l’avant.
  • Ensuite, prenez l’habitude de faire des pauses. Ne restez pas penché sur un écran trop longtemps. Il faut prendre conscience du temps passé dans cette position et faire des interruptions régulières de cinq minutes au minimum.
  • Troisième recommandation : utiliser son ordinateur à la place du téléphone aussi souvent que possible. En le plaçant à hauteur de votre regard et en posant vos coudes et vos avant-bras bien à plat sur une surface plane, vous soulagerez la zone de la nuque.

Pour lutter contre les contractures, les élongations sont une bonne solution. Étirez les bras vers le haut comme si vous vouliez vous accrocher à une barre horizontale au-dessus de votre tête, détendez-vous avec des rotations régulières et lentes de la tête : c’est un gage de bien-être des cervicales.

Bruxisme, une habitude qui fait grincer les dents

Par ailleurs, le réflexe de placer son téléphone entre l’oreille et l’épaule est à proscrire. Enfin, pensez à vous hydrater ! Les contractures ne sont pas toujours dues qu’à de mauvaises positions.

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Santé
El País (ESP)

SANS TITRE

He crecido bajo el techo del bar Collado, la casa de comidas que regentó mi familia durante 84 años. Me licencié en psicología y trabajé durante más de una década como consultor analizando tendencias sociales y hábitos de consumo para decirle a las grandes marcas cómo conectar con el corazoncito de los consumidores. Cansado de alimentar al demonio capitalista, decidí volver a mis raíces, a aquello que tanto odié de adolescente y que ahora adoro: dar de comer y beber a la gente del barrio. Desde mi vuelta al otro lado del mostrador, he observado la aparición de un nuevo tipo de usuario -que no necesariamente cliente, como veremos más adelante-: las personas que montan su oficina en ellos.

La primera vez que escuché el término “nómada digital” la imagen que me vino a la cabeza fue la de un señor de treinta y tantos con su barba bien cepillada y un cabello con tirabuzones despreocupados sentado frente a una pantalla. Enfundado en un taparrabos de piel de perro Akita y con la mirada abducida por las llamas psicodélicas de la chimenea de Netflix, se cargaba de energía pensando en su próximo asentamiento.

Más tarde me enteré de que Estonia fue uno de los primeros países en ofrecer residencia electrónica y una identidad digital para brindar acceso al entorno empresarial del país. De este modo, todo aquel que se autodefina como ciudadano del mundo puede terminar una “presen” mientras se come un sándwich de espadín ahumado y disfruta de las vistas a la Raekoja Plats teniendo como campamento base la Unión Europea; y el planeta Tierra.

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Pero no todo es de color de rosa en este universo líquido donde la vida fluye a la velocidad que desaparece tu suciedad por el desagüe. No, amigos. Solo unos pocos privilegiados tienen la suerte, y la habilidad, de poder responder emails recostados sobre flamencos hinchables mecidos por las cálidas aguas que rodean las Bahamas.

La gran mayoría de la working–autonomous&precarium–class tiene que ingeniárselas todos los días para encontrar un metro y medio de mesa y convertirla en su oficina. Son personas que no pueden –o no quieren– pagar un coworking. Aunque cueste creerlo, existe un colectivo de currelas independientes a los que no les gusta trabajar en un cubo de cristal mientras al otro lado hay un grupo de seres humanos en mallas practicando yoga.

Así pues, como observador desde los dos lados de la barra, he detectado diferentes perfiles de héroes anónimos que, día tras día, salen de sus madrigueras en busca de una oficina. Cargados con su MacBook Air y una botella de agua reutilizable dentro de su mochila Ölend, pretenden comerse un pedazo de este mundo al que definen como “glocal” destrozándose las cervicales desde la silla de un bar.

Estos son los principales perfiles de nómadas que usan el bar como oficina:

SandwiChezianos: hay un tipo de autónomo que solo frecuenta establecimientos de la cadena SandwiChez. Llegan al local cuando el suelo todavía huele a recién fregado y el personal se está preparando para el servicio. Su objetivo es pillar la mejor mesa, aquella que se encuentra más alejada del mostrador para evitar el murmullo del desfile de clientes que pasan por caja. Pueden pasarse nueve horas allí sentados habiendo consumido tan solo un miserable café con leche. Se rumorea que algunos se llevan el táper de casa y comen sin esconderse demasiado. Lo más inquietante es que parece que el valor de marca de esta cadena sea este: ven a trabajar a nuestro garito. Lo único que vas a consumir es nuestra electricidad.

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Guionistas: son más de tarde. Cualquier bar les sirve mientras tenga WiFi y cerveza. Beben como si tuviesen un hijo en la cárcel a la vez que miran series en una tablet y escriben en una libreta ENRI de tapa blanda. De vez en cuando sueltan carcajadas con las que disparan mocos involuntarios al personal, pero les da igual. Para ellos no hay nadie más en ese lugar.

Diuréticos: buscan cafeterías con una gran variedad de tés e infusiones. Se caracterizan por pedir repetidas veces que les rellenen la taza con agua caliente para exprimir al máximo las hierbas. Sonríen más de lo que deberían y hablan demasiado bajo. Si están pasando por una jornada muy dura deciden hacer las paces con los azúcares, su principal archienemigo, para comerse un trozo de alguna tarta de fantasía. Siempre cargan con una esterilla de color lila y una toalla de microfibra del Decathlon.

Predators: son los que generan más estrés al personal de hostelería. Entran al local solos y hablando en inglés muy alto por los airpods con alguien que, por supuesto, se encuentra al otro lado del mundo. Se quedan parados en la barra mirando fijamente al camarero mientras siguen mencionando “briefings” y “budgets”, como si los ojos del dependiente les teletransportasen directamente con ese canguro de Australia con la que están hablando. No se les ocurre pensar que la persona de la barra puede sentirse confusa al tener a alguien delante hablándole en inglés sobre marketing digital.

Todo se solucionaría con un pequeño gesto señalando a sus oídos y un “perdona, dame un segundo” gesticulado con los labios. Algo que nunca pasa. A veces la llamada es tan larga que entran y salen varias veces del bar sin realizar un pedido. Cuando cuelgan no se disculpan y reclaman su consumición como si la hubiesen encargado hace media hora. Se mueven en bicicleta Brompton y son tan afortunados que jamás se la han robado.

¿Tú a mí me oyes bien?: reunirse es su movida. Van de Zoom en Zoom y cancelan reuniones por culpa de otras reuniones. La mayoría son boomers o millennials viejos que reivindican ese modo de vida tan improductivo e ineficiente de cuando el dinero brotaba del asfalto como níscalos en otoño. Se quejan constantemente de la mala conexión del local y no se cortan en pedir a los camareros que bajen la música. Su presencia ocupa todo el espacio sonoro y acaparan la atención de los parroquianos que hay en la barra.

Una publicación compartida de Roche Communications (@rochecom)

Cuando quedan de forma presencial con clientes, les reciben en la puerta del bar como el que abre la puerta de su casa y acompaña a sus invitados al salón. Son ese tipo de personas muy dinámicas que suavizan su adicción a la cafeína pidiendo un flat white en vez un café con leche con doble carga a las seis de la tarde.

Empáticos: cualquier camarero u hostelera estará de acuerdo con que es el mejor perfil con el que te puedes encontrar al otro lado de la barra. Empiezan con café y cruasán, siguen con ensalada y rigatoni al pesto y acaban con un trozo de tarta de zanahoria y un rooibos de vainilla. Se caracterizan por no querer perturbar la dinámica del local, hasta el punto de compartir los datos de su teléfono para no gorronear WiFi. Son agradecidos y educados.

La elegancia se mide por la capacidad de adaptarse a cada lugar y situación. Si eres un freelance sin oficina que necesita salir de casa para currar, recuerda quién eres y a dónde vas a trabajar.

Valeurs Actuelles

[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.

Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.

Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.

Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.

Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.

Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.

L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

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L'Humanité

Oleg Bodrov : « Les militaires annihilent toute perspective de dialogue »

Entretien

Guerre en Ukraine.  Le pacifiste Oleg Bodrov décrit une société russe caporalisée pour l’effort de guerre et en appelle à la solidarité internationale.

Gaël De Santis

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, décrétée par le président russe le 24 février 2022, le nombre de morts russes atteindrait 100 000. La société russe ne peut s’exprimer librement sur un tel sujet. Oleg Bodrov tente d’analyser ces douze derniers mois et estime que les sociétés civiles en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis, restent le principal espoir de paix.

Quel est votre regard sur cette année de guerre ?

L’année écoulée a été l’année la plus difficile de ma vie. À cause de l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de citoyens ukrainiens et russes sont morts. Un Ukrainien sur trois a été contraint de quitter son domicile pour échapper à la guerre. Des centaines de milliers de jeunes ont quitté la Russie pour échapper à la mobilisation.

En quoi la société russe a-t-elle été impactée, voire transformée par ce conflit ?

À l’intérieur de la Russie, les fondements de l’interaction entre la société et le pouvoir ont été détruits. Le pouvoir s’est isolé des sociétés civiles et il a brisé l’information et sa liberté. Le pays s’est transformé en un gigantesque camp de concentration : la Constitution ne fonctionne plus, les tribunaux sont politiquement biaisés, tous les médias indépendants sont fermés, la propagande de guerre est menée sur les chaînes d’État. Les opposants publics à la guerre sont soit en prison, soit payent des amendes gigantesques qui servent à soutenir la guerre. Les autorités essaient de me transformer – ainsi que mes amis et partenaires pacifistes dans d’autres pays – en ennemi. Et, dans le même temps, il n’existe plus aucun tabou sur le nucléaire. La prise de contrôle par des militaires d’une centrale est révélatrice de ce basculement. La capture de Zaporijjia l’illustre. Cela signifie que toute l’Europe est comme minée par ces centrales nucléaires. C’est une menace pour la sécurité de centaines de générations futures de notre planète.

La paix semble s’éloigner au fur et à mesure que les semaines passent et que les massacres se multiplient…

Les politiciens actuels en Russie, en Ukraine et dans les pays de l’Otan manquent de volonté politique pour la paix. L’interaction des diplomates russes avec l’Europe et les États-Unis a été perdue. Le processus est dirigé par les militaires, qui ne peuvent que tuer et détruire. Je me sens responsable de ce qui se passe. C’est très difficile à vivre. La Russie et « l’Occident collectif » parlent de leur volonté de « se battre jusqu’à la victoire », mais personne ne dit ce que signifie cette victoire. Nous avons besoin de nouveaux acteurs, de nouvelles parties prenantes (la Chine, par exemple) pour changer la tendance actuelle – la violence – et revenir au dialogue. Cela permettrait ensuite la consolidation de la paix. Les représentants des organisations de maintien de la paix, des droits de l’homme et de l’environnement peuvent devenir de tels acteurs. La solidarité de la société civile en Russie, en Ukraine, en Europe et aux États-Unis est désormais le principal espoir. J’essaie d’initier une telle interaction.

La société russe semble être prête à une guerre longue. Qu’en pensez-vous ?

Malheureusement, oui ! Le 23 février, dans ma ville, Sosnovy Bor, un journal local a rapporté que 26 écoliers avaient prêté serment à l’organisation militaire d’enfants : Iounarmia (Jeune Armée). C’est-à-dire que dès l’enfance, sous le slogan du patriotisme, nos jeunes sont formés à une conscience militariste. Pire, la militarisation apparaît comme la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’installe durablement dans notre pays ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine.

Quelle est votre réaction à l’annonce de la suspension des accords Start ?

La suspension par la Russie de « l’accord sur les armements stratégiques offensifs » (Start III) signifie un nouvel élan à la course aux armements nucléaires et des turbulences politiques. Dans la société, l’idée de la possibilité de gagner une guerre nucléaire est promue, car la Russie a un potentiel suffisant. Je crois que le moment est venu de publier en Russie, en Europe et aux États-Unis un rapport sur les conséquences possibles d’une guerre nucléaire. Il est important que la société civile de notre planète soit solidaire et exige que les politiciens abandonnent ces plans absurdes.

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L'Humanité

Walter Baier, solidaire des Français

Un jour avec

Le nouveau président du Parti de la gauche européenne (PGE) était à Paris, le 7 mars, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

Gaël De Santis

Dans son combat contre le libéralisme, Walter Baier a fait escale à Paris. Mardi 7 mars, il est au plus bel endroit qui soit, au beau milieu des 700 000 Franciliens qui défilent dans la capitale pour dire non à la réforme des retraites d’Élisabeth Borne. Président du Parti de la gauche européenne (PGE), ce communiste autrichien de 69 ans est invité à s’exprimer face aux syndiqués et salariés, depuis le camion affrété par le PCF pour l’occasion. « Je suis venu porter toute notre solidarité aux travailleurs français dans cette lutte. Celle-ci a une très grande importance en Europe », fait-il valoir. À ses côtés, le communiste espagnol Ismael González, responsable à l’organisation d’Izquierda Unida, approuve : « Si vous tenez le coup, nous tiendrons le coup dans le reste des pays européens ! » Les manifestants qui passent applaudissent. Une délégation du Parti du travail de Belgique (PTB), elle aussi présente, acquiesce. « Il faut lutter, développer la solidarité. Dans tous les pays, nous avons le même ennemi, les riches, les élites. Nous devons combattre le système capitaliste sur tout le continent. Lier la lutte contre la régression sociale à celle en faveur de la paix », reprend le dirigeant autrichien.

En aparté, il nous confie : « Vous vous battez pour le salariat français, mais également pour tous les Européens qui défendent l’État providence et les services publics. » La question européenne est au cœur des combats de Walter Baier. De 1994 à 2006, il est président du KPÖ, le Parti communiste d’Autriche. Il participe alors à la lutte contre l’entrée dans la majorité gouvernementale de droite du FPÖ, le parti d’extrême droite de Jörg Haider. Ce combat a un retentissement international. À Vienne convergent, en février 2000, les délégations de nombreuses forces de gauche européenne. De 2007 à 2019, il est dirigeant de Transform ! Europe, une fondation unie au PGE. Il se lie à cette occasion avec des membres du PCF, telle Élisabeth Gauthier, militante à Corbeil-Essonnes (Essonne), autrichienne elle aussi et cheville ouvrière d’Espaces Marx en France et de Transform ! Europe jusqu’à sa mort, en 2016. Aujourd’hui, il continue son compagnonnage dans les rues de Paris avec les Français élus avec lui à Vienne dans l’équipe dirigeante du PGE : Hélène Bidard, Frédéric Boccara, Vincent Boulet… Une étape parmi tant d’autres pour celui qui, depuis 2007, écume les divers rassemblements européens, qu’ils soient altermondialistes, antifascistes ou environnementalistes.

Des réformes antisociales, il en a déjà vu en Europe. Pour lui, celle des retraites participe d’une « stratégie qui a commencé en 2008. Nous assistons à une offensive contre l’État providence. Des coups contre celui-ci ont déjà été donnés au Royaume-Uni, en Grèce, en Belgique. Cela arrive partout. C’est pour cette raison que je dis qu’on a affaire à un combat européen ». Dans tous les pays, la problématique est la même. « Avant tout, la question est de taxer les riches pour mobiliser les fonds nécessaires afin de sauver les services publics, les systèmes de santé et de retraite. C’est celle de la redistribution de la richesse, des revenus », souligne-t-il.

Toutes les luttes sont liées. « Il est impossible de séparer le combat des femmes de celui de la classe travailleuse », dit-il à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « L’un des principaux combats et acquis du XX e siècle a été celui des femmes pour leur émancipation. Il a été une source importante de démocratie, de progrès social », souligne-t-il, en en tirant les leçons : « La lutte des femmes doit être reconnue dans son autonomie. Je pense que la gauche l’a désormais compris. »

Autre combat du moment, celui pour la paix, que Walter Baier a fait sien depuis le début de son militantisme, dans les années 1980. Le 24 février, il participait à un rassemblement devant les locaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Vienne. « Là-bas, j’ai prononcé un discours, raconte-t-il. J’y ai dit qu’il n’y a aucune interrogation sur le fait que la guerre a été commencée par la Russie, qu’il s’agit d’une violation du droit international. Mais j’ai également posé cette question : comment faire que cette guerre s’achève ? Nous avons appelé à des négociations, à un cessez-le-feu et au retrait des troupes russes du sol ukrainien. » Mais surtout, alerte-t-il, la sécurité en Europe présente un autre défi. « Il y a en Russie des centaines de missiles qui pointent des villes européennes. Il y a deux cents missiles visant des cités russes », rappelle-t-il, invitant les pays et parlementaires européens à relancer des traités de désarmement nucléaire.

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Terreur sur les prix alimentaires

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L'Humanité

Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

Entretien

GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

Youness Machichi

Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

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France24 - Monde

🔴 En direct : la Russie prête à prolonger l'accord céréalier pour seulement "60 jours"

Publié le : 13/03/2023 - 08:42

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La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine sur notre page.  

  • 18 h 33 : TotalEnergies se désengage d'une importante usine de lubrifiants industriels en Russie

Le groupe français TotalEnergies a annoncé se désengager d'une importante usine de lubrifiants automobiles et industriels, située au sud-ouest de Moscou, continuant son retrait progressif du pays annoncé dans la foulée de l'offensive militaire du Kremlin en Ukraine.

"TotalEnergies a abouti à un accord de cession de son usine de lubrifiant et de sa filiale TotalEnergies Marketing Russia à une société créée par l'équipe dirigeante russe de la filiale", a indiqué le groupe, précisant que la "finalisation de la cession" venait de s'achever après avoir reçu l'autorisation des autorités russes, ce qui permet "la mise en œuvre effective et définitive de la vente". 

  • 18 h 05 : le procès de l'opposant Kara-Mourza, passible de 25 ans de prison, débute en Russie

Un tribunal de Moscou a commencé à juger à huis-clos l'opposant Vladimir Kara-Mourza, qui risque jusqu'à 25 ans de prison, notamment pour haute trahison, dernier exemple de la répression accélérée des détracteurs du Kremlin.

Les autorités russes ont multiplié les poursuites contre les critiques de Vladimir Poutine depuis le lancement de son offensive contre l'Ukraine, et le cas de Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, est l'un des plus emblématiques. Dans une même affaire, il est visé par trois graves accusations : "haute trahison", diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe et travail illégal pour une organisation "indésirable".

L'un de ses avocats, Vadim Prokhorov, a indiqué à l'AFP que l'opposant risquait jusqu'à 25 ans de prison pour ces trois chefs d'inculpation cumulés. "Nous sommes revenus aux temps staliniens. Nous sommes revenus aux énormes peines staliniennes", a-t-il dénoncé après l'audience à huis-clos de lundi.

Et "les autorités veulent régler tout ça à une vitesse cosmique", a-t-il ajouté, indiquant que la prochaine audience était prévue dès jeudi. 

Vladimir Kara-Mourza, en détention provisoire depuis avril 2022, est un opposant de longue date à Vladimir Poutine. Il a failli mourir après avoir été, selon lui, empoisonné à deux reprises, en 2015 et 2017, des tentatives d'assassinat qu'il attribue au régime russe.

  • 17 h 24 : la Russie favorable à la prolongation de l'accord céréalier pour seulement "60 jours"

La Russie est favorable au renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes pour 60 jours, et non 120 comme c'était le cas jusqu'à présent, a indiqué un haut responsable russe après des discussions avec l'ONU.

"La partie russe (...) ne s'oppose pas à une nouvelle prolongation de l''initiative de la mer Noire' après l'expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine, dans une déclaration écrite envoyée aux médias à l'issue de la réunion.

  • 16 h 49 : La CPI veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine

La Cour pénale internationale (CPI) veut poursuivre des Russes pour crimes de guerre en Ukraine, a rapporté le New York Times, citant deux premiers dossiers que sont ceux des enfants transférés en Russie et les frappes délibérées sur des infrastructures civiles. 

Le bureau du procureur de la CPI, qui siège à La Haye, a déclaré qu'il ne ferait "aucun commentaire".

Selon le média américain, la première affaire concerne l'enlèvement d'enfants ukrainiens qui auraient ensuite été envoyés à l'adoption, ou dans des camps de rééducation. La deuxième affaire concerne les accusations selon lesquelles les forces russes ont délibérément ciblé avec des missiles des infrastructures civiles telles que des centrales électriques et hydrauliques.

La cour, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, aurait également l'intention de demander des mandats d'arrêt contre plusieurs personnes, selon le New York Times. 

  • 15 h 22 : la Moldavie est confrontée à une "guerre hybride" de la Russie, selon le ministre moldave de la Défense

La Moldavie n'est pas confrontée à un "danger militaire imminent" mais à "une guerre hybride" menée par Moscou pour "renverser le pouvoir" pro-européen, a estimé le ministre moldave de la Défense dans un entretien à l'AFP.

Les craintes ont été ravivées ces dernières semaines dans l'ancienne république soviétique voisine de l'Ukraine, dont les ambitions européennes sont vues d'un mauvais œil par le Kremlin.

"Il n'existe pas à l'heure actuelle de danger militaire imminent contre la Moldavie, mais il y a d'autres types de risques qui affectent la sécurité", a déclaré Anatolie Nosatii, interviewé dans ses bureaux de Chisinau. Il a évoqué "la désinformation, les tensions dans la société générées par la Russie", "un ensemble de provocations" destinées à semer le chaos et à "changer l'ordre politique".

Dimanche, la police avait annoncé l'arrestation des membres d'un réseau qu'elle soupçonne d'être orchestré par Moscou. Il est reproché aux fauteurs de troubles présumés d'avoir voulu déstabiliser le pays en intervenant lors des manifestations anti-gouvernementales qui secouent régulièrement la capitale moldave.

  • 11 h 24 : début d'une réunion entre la Russie et l'ONU sur l'accord céréalier

De hauts responsables russes et des Nations unies se rencontrent lundi à Genève pour discuter du renouvellement de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui expire le 18 mars. 

Le chargé des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, est arrivé sur place peu avant 11 h, le visage fermé, et a refusé de faire des commentaires auprès des journalistes. La secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Rebeca Grynspan, doit en principe également participer aux discussions

  • 10 h 30 : tirées par l'Ukraine, les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont quasiment doublé en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié lundi. 

Avec une envolée de 93 % sur un an, les importations ont aussi augmenté du fait de la hausse des dépenses militaires de plusieurs Etats européens comme la Pologne et la Norvège, qui devrait encore accélérer, selon cette étude faisant référence.

  • 8 h 40 : de "violents combats" pour le centre de Bakhmout 

De "violents combats" avec les forces russes sont en cours pour le centre de Bakhmout, a indiqué le commandant de troupes terrestres ukrainiennes, informations confirmées du côté russe. 

Les Russes "attaquent depuis plusieurs directions" pour "avancer vers les quartiers centraux", a indiqué Oleksandr Syrsky, cité par le centre de presse de l'armée. "Plus nous sommes proches du centre-ville, plus durs sont les combats", lui a fait écho Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner. 

  • 7 h 02 : Human Rights Watch s'inquiète des conséquences de la guerre sur les orphelins ukrainiens 

Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch (HRW) exprime son inquiétude à l'égard des orphelins et des enfants placés ukrainiens. L'ONG appelle Kiev à réformer "urgemment" son système de prise en charge de ces enfants.

"La guerre a signifié que de nombreux enfants placés dans centres ont dû s'abriter dans des sous-sols lors de bombardements, sans électricité ni eau courante, pendant des semaines", écrit HRW en préambule de ce rapport. Selon cette organisation de défense des droits humains, "des dizaines d'orphelinats ukrainiens ont été endommagés ou détruits" depuis le début de l'invasion russe, il y a plus d'un an, et "de nombreux enfants ont été évacués massivement", à l'intérieur de l'Ukraine, mais aussi vers l'étranger, en premier lieu vers la Pologne voisine.

Dans ces conditions, HRW appelle le gouvernement ukrainien à mettre en œuvre "d'urgence" les "réformes promises sur son système institutionnel de prise en charge des enfants" orphelins et placés. L'organisation demande ainsi à plus et à mieux "suivre et évaluer" les enfants concernés, dont certains souffrent de traumatismes psychologiques importants.

  • 1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). 

"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va selon toute vraisemblance mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.

À elle seule, l'Ukraine a concentré 31 % des importations d'armement en Europe et 8 % des échanges mondiaux, selon des données transmises par le Sipri à l'AFP dans le cadre de son rapport annuel.

Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent notamment environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.

Avec AFP et Reuters

 

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Oscars 2023 : "Everything Everywhere All At Once" triomphe lors de la 95e cérémonie

Publié le : 13/03/2023 - 02:28Modifié le : 13/03/2023 - 05:23

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La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once" a dominé, dimanche à Hollywood, la cérémonie des Oscars en remportant sept statuettes dorées, dont celle du meilleur film. La performance des acteurs Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis et Ke Huy Quan a également été saluée. Le film allemand "À l'Ouest, rien de nouveau" s'est imposé comme l'autre révélation de la soirée.

La 95e cérémonie des Oscars s'est ouverte, dimanche 12 mars à Los Angeles, avec un survol d'avions au-dessus d'Hollywood, un clin d'œil à "Top Gun" de Tom Cruise. Mais c'est un autre film qui a raflé une vague de statuettes dorées.

La comédie déjantée "Everything Everywhere All At Once", où s'entrecroisent un trou noir en forme de bagel et des sex toys utilisés comme nunchakus, a été couronnée de succès. Le grand favori de la soirée, en lice dans 11 catégories, a obtenu l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, attribués à Daniel Kwan et Daniel Scheinert.

Ce long-métrage, mélange de science-fiction, d'action et de comédie, raconte les aventures d'une mère de famille américaine d'origine chinoise transportée dans des univers parallèles pour sauver le monde et sa famille.

La performance de ses acteurs a également été récompensée. Michelle Yeoh, qui y incarne le personnage principal, remporte ainsi l'Oscar de la meilleure actrice. L'acteur vietnamien Ke Huy Quan, révélé à l'âge de 12 ans dans "Indiana Jones et le Temple Maudit", repart avec l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour son incarnation de mari un peu gauche au potentiel insoupçonné. L'actrice américaine Jamie Lee Curtis a, de son côté, décroché le meilleur second rôle féminin pour son rôle de contrôleuse fiscale aigrie.

Avec son casting majoritairement asiatique, ce long-métrage loufoque s'impose comme un symbole pour Hollywood, souvent critiqué ces dernières années pour son manque de diversité.

Jamie Lee Curtis reçoit son Oscar

Jamie Lee Curtis accepts the Oscar for Best Supporting Actress for her performance in 'Everything Everywhere All At Once.' #Oscars95 pic.twitter.com/1H3tJEmgGF

March 13, 2023

Le film a également été salué pour son scénario original et son montage, soit un total de 7 récompenses.

Un Oscar pour le film pacifiste "À l'Ouest, rien de nouveau"

Aux côtés de ce rouleau compresseur, l'adaptation en allemand de "À l'Ouest, rien de nouveau", chef d'œuvre pacifiste du romancier Erich Maria Remarque sur les horreurs de la Première Guerre mondiale, ne repart pas bredouille. La production de Netflix a été sacrée meilleur film international. Le long-métrage a devancé ses concurrents "Argentina 1985", "Close", "EO" et "The Quiet Girl".

Le film a également reçu les Oscars pour la meilleure musique originale, les décors et la photographie.

Brendan Fraser a, lui, signé un retour inespéré à Hollywood en remportant l'Oscar du meilleur acteur pour sa puissante interprétation dans le drame "The Whale", de Darren Aronofsky, dans lequel il incarne un professeur obèse reclus et tourmenté par le chagrin.

Brendan Fraser a remporté l'Oscar du meilleur acteur

Brendan Fraser accepts the Best Actor Oscar for his incredible performance in 'The Whale' #Oscars #Oscars95 pic.twitter.com/ofuc00ckv3

March 13, 2023

De son côté, "Navalny", qui relate l'empoisonnement du leader de l'opposition et militant anti-corruption russe Alexeï Navalny, s'est vu décerner le prix du meilleur documentaire.

"Pinocchio par Guillermo del Toro", une version sombre du célèbre livre pour enfants qui se déroule dans l'Italie des années 1930, a remporté l'Oscar du meilleur film d'animation.

Au début de la cérémonie, moins mouvementée que la précédente, l'humoriste et présentateur Jimmy Kimmel n'a pas hésité à plaisanter sur la fameuse gifle de Will Smith de l'an dernier, encore dans tous les esprits et que la production aimerait faire oublier. "Si quoi que ce soit d'imprévisible ou violent arrive pendant la cérémonie, faites ce que vous avez fait l'année dernière : rien", a-t-il lancé.

Avec AFP et Reuters

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Oscars : la comédie "Everything Everywhere All At Once" mène la course aux nominations

Après avoir giflé Chris Rock, Will Smith interdit de toute cérémonie des Oscars pour dix ans

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie

France24 - Monde

Les prescriptions de psychotropes aux enfants explosent, selon un rapport

Publié le : 13/03/2023 - 19:08

Paris (AFP) – Les prescriptions de psychotropes pour les enfants et adolescents ont explosé et concernent des "dizaines de milliers d'enfants", de plus en plus atteints par la souffrance psychique et les troubles psychologiques mais confrontés à des capacités de soin insuffisantes, alerte le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA).

La consommation de psychotropes a doublé en dix ans chez les enfants. Un enfant sur 20 serait désormais concerné, relève le Haut Conseil dans un rapport intitulé "Quand les enfants vont mal, comment les aider?", révélé dans Le Parisien lundi.

La consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de +49% pour les antipsychotiques, +63% pour les antidépresseurs et de +155% pour les hypnotiques et sédatifs entre 2014 et 2021, selon les données collectées par le HCFEA, organisme placé auprès du Premier ministre et chargé de conseiller le gouvernement.

Pour la seule année 2021, l’augmentation est de +16% pour les anxiolytiques, de +224% pour les hypnotiques, de +23% pour les antidépresseurs.

"Ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale", indique le rapport.

"Les chiffres sont inquiétants", a commenté auprès de l'AFP, la secrétaire d'Etat à l'Enfance Charlotte Caubel.

"Les enfants sont nettement plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, mais aussi à la médication", souligne le Haut Conseil.

"L’offre pédiatrique, pédopsychiatrique et médico-sociale est en recul et ne permet plus d’accueillir dans des délais raisonnables (délais d’attente de 6 à 18 mois) les enfants et les familles", selon le Haut Conseil.

Or "le nombre d’enfants en difficulté psychique augmente", à la fois faute de soins appropriés, et en raison d'effets comme "la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, l'éco-anxiété".

D'où un "effet ciseau": plus d'enfants en souffrance psychologique et moins de capacités pour les soigner.

Cette situation entraîne une "aggravation de l’état de santé des enfants", une "augmentation des hospitalisations en urgence, des passages à l’acte suicidaires et de suicides chez l’enfant et l’adolescent". Et "faute de soins adaptés, le recours à la seule prescription de médicaments psychotropes".

Or le rapport souligne qu'une grande partie de ces prescriptions se font hors autorisation de mise sur le marché, ces médicaments n'étant pas conçus pour les enfants.

"Les recommandations des autorités de santé en France sont de proposer en première intention des pratiques psychothérapeutiques, un accompagnement psychologique, éducatif et social", explique à l'AFP la vice présidente du HCFEA Sylviane Giampino. "Les médicaments n'arrivent qu'en dernière instance et en complément. Or il s'avère que des enfants peuvent prendre des psychotropes et ne pas accéder à ces aides complémentaires."

"Tout le monde nous dit +on ne sait pas où adresser les enfants car tout est saturé+. Pendant ce temps l'enfant grandit, moins bien, les symptômes s'installent, s'aggravent", ajoute cette psychologue de l'enfance.

© 2023 AFP

Valeurs Actuelles

David Lisnard, de retour d’Ukraine : « Le Donbass, c’est 14-18 avec des drones »

Valeurs actuelles. Pourquoi être retourné en Ukraine, un an après le déclenchement de la guerre et votre premier déplacement dans le pays ?

David Lisnard. Pour continuer le travail engagé avec les communes ukrainiennes et françaises, renforcer leurs relations, voir l’affectation de l’aide humanitaire envoyée, apporter du matériel cannois et anticiper la reconstruction. C’était un déplacement très dense de cinq jours, dont deux nuits blanches, du 21 au 25 février. Je suis notamment allé à Lviv, Kiev, Borodyanka, Makaryv, Andryvka et Boutcha, à la rencontre de certains maires et habitants, qui ont résisté aux exactions des troupes russes et tchétchènes. Des communes ont combattu, tous les jours, jour et nuit, en corps à corps. J’y ai vu des charniers. Des maires ont été héroïques, d’autres exécutés, sept sont actuellement détenus en otage. Je suis aussi retourné à Ternopil, Irpin, Tchortkiv…

Etes-vous satisfait de l’affectation des moyens envoyés par Cannes et les communes françaises ?

Oui, bien qu’il faille toujours sécuriser les filières, dans un pays où subsiste la corruption inhérente à l’héritage soviétique. L’aide internationale est aujourd’hui beaucoup plus organisée qu’il y a un an, où nous étions pionniers. J’ai eu des témoignages d’habitants très reconnaissants d’avoir reçu de l’aide dès les premiers jours : lits de camps, couvertures, garrots… Grâce à un générateur électrique fourni par Cannes, une école a pu rouvrir à Ternopil. Des cours en français y sont délivrés aux enfants et nous allons accentuer les échanges en faveur de la francophonie. L’enjeu est aussi celui de la reconstruction. Seul non ukrainien, j’ai participé à une réunion depuis la « war room » de la présidence à Kiev pour la mise en place d’un sommet permanent entre maires français et ukrainiens. Leur intérêt est de bénéficier d’un soutien juridico-administratif et technique, le nôtre est de renforcer l’influence de la France et la présence d’entreprises françaises via une coopération décentralisée. A Irpin, qui a besoin d’environ un milliard d’euros pour se reconstruire, il y a des pavillons allemands et portugais, mais le nôtre est absent. Il faut aussi être vigilant quant à l’affectation des moyens financiers. Les critères de transparence et de traçabilité doivent être garantis.

Des séquences de votre déplacement vous ont-elles particulièrement marqué ?

Les charniers bien sûr. Mais même hors zones de combat, la guerre est présente. A Lviv, chaque jour, à 12h15, le maire est au garde à vous devant la mairie, pour saluer le cercueil des jeunes hommes morts au front. Il n’y a pas un jour sans obsèques de soldats de la ville. A Ternopil, j’ai revu une mère que nous avions accueillie avec son fils qui avait intégré l’équipe de football de l’AS Cannes. Dans l’ouest, la vie redevient normale, malgré les coupures de courant, les alertes et parfois attaques de missiles, et les familles endeuillées. J’ai d’ailleurs tenu une réunion avec le maire de Lviv dans un abri souterrain. Mais plus on va vers l’est, plus ce sont des paysages de désolation. Vers le Donbass, c’est 14-18 avec des drones.

Vous allez bientôt accueillir à Cannes le maire de Lviv, votre ville jumelle…

J’ai invité Andriy Sadovyi, le 15 mars, à venir au MIPIM. Il y présentera le programme Unbroken, mené par l’hôpital de sa ville, où en un an, 70 000 civils et 17 000 militaires amputés de guerre ont été soignés, grâce à leur propre fabrique de prothèses. Nous allons mettre en place une sorte de jumelage entre les hôpitaux de Cannes et de Lviv pour procéder à un échange de compétences. Le directeur de l’hôpital de Cannes et des médecins cannois s’y rendront bientôt.

On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international.

Diriez-vous, comme certains politiques, que l’on en fait trop avec l’Ukraine ? Que c’est une guerre de l’OTAN contre la Russie qui n’est pas la nôtre ?

C’est aussi une guerre de communication. Il ne faut pas se faire intoxiquer ni avoir d’ambiguïté : un pays est agressé. C’est un combat existentiel pour l’Ukraine. Et quelles que soient ses faiblesses et les subtilités de l’Histoire, notre intérêt est de le soutenir. On ne peut pas se prétendre souverainiste et ne pas reconnaitre la légitimité d’une nation à se battre pour sa souveraineté, en s’asseyant sur le droit international. Certains se réclament du gaullisme, mais ont tort de faire parler le général de Gaulle après sa mort. S’il avait une vision historique de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, qui devra nous amener, à terme, à travailler avec la Russie et ne pas la laisser dans les bras de la Chine, De Gaulle savait aussi trancher dans les circonstances. Il était plus que réservé sur la Grande-Bretagne et les États-Unis. Pour autant, il est allé à Londres en 40 et, lors du blocus de Berlin, il a condamné très clairement la Russie soviétique et soutenu les initiatives de Kennedy. J’observe d’ailleurs que la Suède, qui n’est pas un pays va-t-en-guerre, avec une tradition démocratique et parlementaire forte, vient de décider d’adhérer à l’OTAN. C’est qu’elle a conscience des risques qui pèsent sur la zone.

Une partie de la droite est ouvertement russophile. Cela vous dérange ?

D’abord, je suis moi-même russophile. Contrairement à d’autres, nous avons conservé à Cannes notre programmation culturelle des œuvres russes. Le problème n’est pas là, il est géopolitique. Et je pense qu’une partie de la droite, de la gauche aussi, se fourvoie en édulcorant la responsabilité russe dans cette guerre. Ensuite, chez les passionnés de géopolitique et de renseignements, il y a toujours eu des contacts étroits et abondants avec la Russie. Certains ont des intérêts matériels avec la Russie, d’autres aussi sont agacés par le retour en Europe du leadership américain. Puis il y a également une fausse sagesse de ceux qui clament ne pas être manichéens. Si l’analyse peut être subtile, dans l’action, il faut prendre parti quand nos intérêts et les démocraties sont en jeu.

Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.

Le risque d’escalade et de troisième guerre mondiale, justifié par certains pour nous désengager du conflit, vous parait-il crédible ?

Il faut faire attention à ne pas se vautrer dans un gaullisme dévoyé, ni reprendre la sémantique sur l’escalade ou la co-belligérance qui n’existe pas en droit international. C’est un argument de la propagande russe. La complaisance à l’égard de la Russie est dangereuse sur le plan de la jurisprudence nucléaire, qui est défensive. Céder à Poutine, qui agite la menace nucléaire non pas pour se défendre mais pour justifier une conquête territoriale sur un pays souverain, constituerait un renversement de la doctrine de dissuasion en vigueur depuis 1953. Cela autoriserait n’importe quelle puissance nucléaire à vassaliser son voisin. Ce serait alors la porte ouverte à l’Iran, à la Corée du Nord, au Pakistan, à la Chine… Les pays menacés seraient eux aussi incités à s’équiper de l’arme nucléaire, comme vient de l’évoquer la Corée du Sud, ou comme pourraient le vouloir le Japon, Taïwan, le Vietnam, la Turquie, l’Égypte, l’Arabie Saoudite… Le monde connaitrait une spirale extrêmement dangereuse. Accepter une conquête spatiale sur l’Ukraine, c’est une prime à l’impérialisme nucléaire.

Comment pourrions-nous sortir de ce conflit par le haut ?

Les empires sont habitués aux conflits gelés à leurs confins. Pour la Russie en Ossétie du Sud et en Transnistrie. Une des deux parties pourrait craquer, mais je n’y crois pas. L’Ukraine est vulnérable en terme de ressources humaines et matérielles, mais elle a montré son inouïe capacité de résistance et a le soutien de l’Occident. La Russie dispose d’infinies ressources naturelles et d’un recul stratégique, un « arrière » immense. Habilement, Poutine met de plus en plus en exergue son combat contre l’Occident, ce qui lui permet de ne pas être isolé sur la scène internationale, alors que seulement 40 pays ont voté les sanctions. Ursula von der Leyen a d’ailleurs commis une erreur en disant que la Russie est esseulée. La victoire de l’Ukraine doit d’abord être une non victoire de la Russie. Le seul à avoir un discours clair dans ce dossier, radical et maximaliste, c’est Zelensky. Il affirme vouloir retrouver les frontières de l’Ukraine d’avant 2014, incluant le Donbass et la Crimée. Il faudra déjà revenir aux frontières d’avant 2022. Les six mois à venir vont être cruciaux sur le plan militaire, donc potentiellement diplomatique. Peut-être une solution internationale pourra-t-elle le moment venu exiger le retrait des forces russes des quatre provinces de Kherson, Zaporijia, Donestk et Louhansk, de mettre la Crimée à part, pour en faire un objet de négociations ? Mais quelle présomption de parler de cela… En attendant, il faut que l’Ukraine puisse résister et mener sa contre-offensive.

Les effets mitigés des sanctions contre la Russie commencent à être documentés. A-t-on eu raison de les prononcer ?

Je trouve que l’on manque d’informations là-dessus. J’étais a priori sceptique et a posteriori ne suis pas complètement convaincu… En tout cas, on n’en voit pas vraiment les bénéfices, et on voit bien que la Russie continue à commercer et renforcer ses positions ailleurs dans le monde. Mais je n’ai pas tous les éléments pour vous répondre.

Pour refaire de la France un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible, il nous faut retrouver nos atouts

La France a-t-elle vocation, ou seulement la crédibilité, pour peser dans ce conflit ?

Le vrai prisme de lecture géopolitique désormais, c’est l’affrontement entre les États-Unis et la Chine. Entre ces deux blocs, la France se retrouve considérablement affaiblie, par son déclassement militaire, industriel, financier, scientifique… Pour refaire de la France une nation référence, un pays pivot capable de parler avec toutes les parties de manière crédible dans cette nouvelle polarisation mondiale, il nous faut retrouver nos atouts : énergie, agriculture, soft power… Cela précède la puissance géopolitique. Quel est le bilan de notre action en Europe ? On le voit avec les choix de l’Allemagne en matière d’armement. Et dans la zone indopacifique ? Ou au Liban ? Quel est le bilan de la tournée du président de la République en Afrique ? De son action au Maghreb ? On vient de réussir la performance unique de se mettre à dos le président algérien, après avoir cédé sur les visas, en même temps que le roi du Maroc. Tant que notre politique étrangère sera tournée vers l’opinion intérieure, ce ne sera qu’un leurre.

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France24 - Monde

La Bourse de Paris s'enfonce avec les banques

Publié le : 13/03/2023 - 18:54Modifié le : 13/03/2023 - 18:52

Paris (AFP) – La Bourse de Paris a chuté de 2,9% lundi, sa pire journée depuis le 15 décembre, déstabilisée par les craintes d'une contagion après des faillites de banques américaines, qui ont fait plonger les valeurs du secteur dans le monde.

L'indice vedette CAC 40 a fini à 7.011,50 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 20 janvier, après être même passé sous la barre des 7.000 points une partie de la séance.

Sur les deux séances de vendredi et lundi, le CAC 40 a perdu plus de 4% et aligne désormais cinq séances de baisse -- sa plus longue série depuis début décembre -- alors que le marché obligataire s'est nettement détendu.

Initialement, les Bourses "réagissaient plutôt bien" aux mesures annoncées ce week-end par les autorités américaines pour rassurer sur la stabilité du système bancaire après la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), note Quentin Doulcet, de Myria AM.

Dimanche, les autorités américaines avaient déjà annoncé que les dépôts de SVB allaient être garantis dans leur intégralité et la banque centrale américaine, la Réserve fédérale, (Fed) s'était engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques pour honorer les demandes de retraits.

Mais rapidement, les marchés européens se sont retournés, entrainés par les valeurs bancaires: BNP Paribas et Société Générale ont respectivement lâché 6,80% à 56,15 euros et 6,23% à 23,94 euros, tandis que le Crédit Agricole a perdu 3,07% à 10,68 euros, effaçant en deux séances plus de 10 milliards d'euros de capitalisation boursière.

Les baisses étaient toutefois plus limitées en fin de journée qu'en milieu de séance, alors que la Banque de France a assuré que les banques françaises "ne sont pas exposées" à la faillite de SVB.

"Le problème est que lorsqu'il y a une instabilité financière, on sait que ces mouvements importants peuvent entraîner une casse quelque part", ajoute M. Doulcet. "Les investisseurs retirent leurs billes du jeu en ce moment et préfèrent attendre."

En conséquence, les valeurs réputées plus sûres attirent les investisseurs, notamment les taux obligataires des Etats. La dette profite aussi de la perspective de hausses plus limitées des taux directeurs par les banques centrales, en réaction à l'instabilité du système bancaire.

Certains, comme le taux américain à deux ans, connaissent des chutes historiques. Le taux français à 10 ans valait 2,80% vers 18H00, contre 3,01% à la clôture vendredi et même 3,23% une semaine plus tôt.

© 2023 AFP

L'Humanité

Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
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L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
New York Times - World

Daily Briefing: War in UkraineRussia Escalates Attacks on Eastern Town of Avdiivka

Kyiv March 13, 8:15 p.m.

Moscow March 13, 9:15 p.m.

Washington March 13, 2:15 p.m.

Here’s what we know:

While the city of Bakhmut has been the main focus of Russia’s assault, Moscow is also targeting other areas of eastern Ukraine. Here’s what we are covering:

Russia steps up attacks on an eastern town as part of a broader attempt to advance.

The leader of Belarus, a key Kremlin ally, welcomes an ‘upgrade’ in ties with Iran.

At odds over support for Ukraine, Macron and Orban meet for dinner.

Battlefield Update: Russia targets Lyman with shelling but fails to make gains.

Russia steps up attacks on an eastern town as part of a broader attempt to advance.

Russian forces have stepped up their shelling of Avdiivka, a town in eastern Ukraine, according to Ukrainian officials, as Moscow attempts to mount a broader offensive against a heavily defended front line in the Donbas region.

While the battle for the city of Bakhmut has become the main focus of Russian attempts to secure territory in the region, Avdiivka is one of several areas where Moscow is intensifying its attacks along the 160-mile, crescent-shaped front line in the east, Ukrainian officials say.

For weeks, Russia has thrown tens of thousands of soldiers into battles up and down eastern Ukraine in an attempt to drive the Ukrainians out of well-fortified positions. The deadliest fighting has been in and around Bakhmut, where both sides are trying to degrade the other in a monthslong battle of attrition, but the Ukrainian military’s General Staff is routinely reporting more than 100 attempts by Russian forces to break through their defensive lines each day.

Many of the individual battles relate as much to key roads and supply lines as to control over now devastated towns and villages. The length of the battle for Avdiivka illustrates how difficult it has been for Russian forces to take further ground in the east, where both armies have established significant defenses and Ukraine has reinforced its positions.

Russian troops fired two shells at an abandoned school in the town on Monday, killing a local woman, according to a post by Andriy Yermak, head of Ukraine’s president’s office, on the social messaging app Telegram. He posted two photographs of a three-story building that had been reduced to rubble. Russian forces also fired three other artillery rounds at the town, according to the head of the regional Ukrainian military administration, Pavlo Kyrylenko, writing on Telegram.

There was no independent confirmation of the reports. The town had a population of 31,000 before the war, but almost all its inhabitants have fled. Mr. Kyrylenko said that Russia also shelled nearby communities.

Mr. Kyrylenko said Russia’s attacks included the use of cluster munitions, which rights groups say can disproportionately harm civilians. His account could not be independently confirmed.

The Ukrainian General Staff said in a daily report that its forces had repelled attacks in the town itself as well as in at least five nearby settlements. The attacks form a pattern of destruction, according to other officials.

Russia “has been massively hitting the villages near and on the way to the town over the past week,” Vitaliy Barabash, head of Avdiivka’s military administration, said on Ukrainian television over the weekend.

“These villages are being erased,” Mr. Barabash said. He said Russian forces appeared to be “trying to cut off Avdiivka, disrupt the logistics, the delivery of personnel and ammunition,” probably in the belief that the town housed “a lot of personnel, our guys.” He added that Russian fighters had targeted a road that runs from a big industrial plant into the town.

Videos and photographs from Avdiivka posted on social media in recent weeks showed a town devastated by shelling, even by the standards of other hard-hit places in a region where fighting has raged since Russia launched its full-scale invasion of Ukraine a year ago. In one, a fire burned in a deserted industrial building, a large crater stood in a street full of debris and dozens of houses and many apartment blocks had windows blown out. Even trees appeared blackened. The material had not been confirmed independently.

Pro-Russian separatists occupied Avdiivka for a few months in 2014, when Moscow illegally annexed Crimea and set up breakaway republics in Donetsk and Luhansk, the two provinces that make up Donbas. Ukrainian forces drove the separatists out of Avdiivka in July of that year.

Over the weekend, The Institute for the Study of War, a Washington-based research group, reported a Russian claim that Moscow’s forces had taken Sjeverne and Kamianka, settlements east and west of Avdiivka. The Ukrainian military denied the claims, and there was no independent confirmation.

Matthew Mpoke Bigg

The leader of Belarus, a key Kremlin ally, welcomes an ‘upgrade’ in ties with Iran.

The authoritarian leader of Belarus, a staunch Kremlin ally, welcomed an “upgrade” in relations with Iran during a state visit to Tehran on Monday, Belarusian state media reported, as both countries grapple with Western sanctions and greater scrutiny tied to Russia’s war in Ukraine.

President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus has mirrored Russia’s moves to strengthen ties with countries such as Iran and China, as the United States and European allies enforce sanctions over his support for Moscow’s invasion. His trip to Tehran came as U.S. officials warned about deepening military cooperation between Russia and Iran, an important source of drones and other weapons for Moscow in the yearlong war.

Mr. Lukashenko, who met with China’s leader, Xi Jinping, in Beijing this month, arrived in Iran on Sunday night. After a welcome ceremony featuring national anthems and an honor guard, Mr. Lukashenko and President Ebrahim Raisi of Iran sat down on Monday for talks at the presidential palace. In remarks carried by state media, both men brushed off the isolation measures imposed by the West.

“The Iranian president and I agree that sanctions are a time of opportunities,” Mr. Lukashenko said, according to the Belarusian state news agency Belta, praising Iran’s ability to “resist external pressure.” Mr. Raisi echoed that message and said Tehran was “ready to share its experiences” in countering the penalties’ impact, Iran’s state-run IRNA news agency reported.

Mr. Lukashenko said he gave Mr. Raisi “a lot of credit” for improving bilateral relations over the past two years, noting that his own focus on Iran had at one point “somewhat weakened.”

“I often think about this and assume that we were meant to live through this period, a period of a less intense relationship,” he said, according to Belta. “Yet, during this period we realized how much we needed each other, how closely we should cooperate.”

Belta reported that the two men had inked a “comprehensive road map for all-round cooperation between Belarus and Iran” but did not provide further details. While trade between Iran and Belarus has been growing — tripling from $33 million in 2021 to $100 million in 2022, according to Belta — the figures represent a small fraction of Belarus’ trade with other countries with which it enjoys less friendly relations, such as neighboring Poland.

Mr. Lukashenko has been almost wholly reliant on Russia since the Kremlin helped him crush street protests in August 2020 after he claimed an improbable landslide victory in an election whose outcome was widely contested. He depends on subsidized Russian oil and gas, preferential access to the Russian market and Russian security assistance to maintain his 28-year rule.

Cassandra Vinograd and Andrew Higgins

The State of the War

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Battlefield Update: Russian shelling of Kupiansk intensifies.

THE BATTLE: Ukraine regained control over Kupiansk, which lies about 50 miles from the Russian border in northeastern Ukraine, in the fall, along with a string of other towns and villages across the Kharkiv region. Russia deployed three major divisions to the area and ramped up its attacks in early February, according to Ukrainian officials, but has failed to break through the Ukrainian defensive lines.

WHAT’S CHANGED: While Russia has largely failed to advance, it has stepped up shelling of civilian targets in the area, prompting a Ukrainian official to state over the weekend that Kupiansk was experiencing the “hottest” fighting in the region. The Ukrainian authorities have ordered a mandatory evacuation of all civilians from Kupiansk. On Monday, the head of the Kharkiv regional military administration said that shelling continued in Kupiansk and other border districts, but that no civilians had been killed.

WHY IT MATTERS: Control over Kupiansk could determine future lines of attack for both sides. The town is a key railroad hub, and it also straddles the Oskil River. If the Kremlin’s forces manage to push Ukrainian troops back across the river, that could create a new defensive line and also clear a path for Russian forces to make a renewed drive further south.

Marc Santora

At odds over support for Ukraine, Macron and Orban meet for dinner.

President Emmanuel Macron of France was scheduled to meet on Monday in Paris with Prime Minister Viktor Orban of Hungary — a dinner between one of the most vocal supporters of the European Union and one of its strongest detractors, who are also at odds over support for Ukraine.

The French presidency said that the dinner was meant to be part of preparations for an upcoming meeting of European leaders later in March, and that the two leaders would discuss “support for Ukraine, strengthening European competitiveness, energy issues and support for the European defense industry.”

Mr. Macron and Mr. Orban, who last met in December 2021 in Budapest, were not expected to say anything publicly after their meeting, and it was unclear what common ground they might find.

Mr. Macron, while he has faced criticism for insisting on the inevitability of negotiation with Russia to bring an end to the conflict, has also been a strong supporter of Ukrainian victory. France has already delivered hundreds of millions of euros worth of aid to Kyiv, as well as weapons, including 18 Caesar howitzers.

Mr. Orban, meanwhile, has repeatedly criticized the E.U. ’s stance on Ukraine, and wants to keep close ties with Russia. He has gone along with sanctions against Russia but has repeatedly denounced them; refused to let weapons for Ukraine pass through Hungary; and sent senior officials to Moscow to plead for more natural gas even as the rest of Europe tries to wean itself off Russian energy.

Mr. Orban has also offered only tentative support to Finland and Sweden’s NATO applications, which the parliaments of Turkey and Hungary still have to agree to ratify. The E.U. has rebuked Mr. Orban multiple times over Hungary’s drift into authoritarianism, his government’s undermining of the judiciary and its attacks on the media.

Concerns over the rule of law and corruption have led the E.U. to hold up about 6.3 billion euros, about $6.7 billion, in funds for Hungary. The French presidency said in its statement that Mr. Macron would discuss “issues related to the rule of law” with Mr. Orban but did not elaborate.

Aurelien Breeden

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‘Navalny’ wins the Oscar for best documentary as the dissident’s wife issues a defiant message.

“Navalny,” a film that followed the imprisoned Russian dissident Aleksei A. Navalny as he investigated his own near-fatal poisoning in 2020, won the Oscar for best documentary feature on Sunday, with Mr. Navalny’s wife and daughter appearing onstage to deliver a message of defiance.

Accepting the award, the Canadian filmmaker Daniel Roher spoke out against President Vladimir V. Putin of Russia, and said he was there “because Aleksei Navalny right now is languishing in a gulag six and a half hours outside of Moscow, and I want to remind the world that he is there.”

He then handed the microphone to Mr. Navalny’s wife, Yulia Navalnaya.

“My husband is in prison just for telling the truth,” she said. “My husband is in prison just for defending democracy.”

Ms. Navalnaya continued, directly addressing Mr. Navalny: “I am dreaming of the day when you will be free and our country will be free. Stay strong, my love.”

The focus on Mr. Navalny came during Hollywood’s most high-profile annual event, with last year’s telecast attracting 15.4 million viewers. The other family member to appear at the awards ceremony, Mr. Navalny’s 21-year-old daughter, Dasha Navalnaya, told the Times columnist Nicholas Kristof in February that she saw the documentary as a “‘get out of death’ card,” in that international attention to his plight would reduce the risk of him being killed in prison.

The documentary, which was an NYT Critic’s Pick, debuted at the Sundance Film Festival in January 2022. That February, Mr. Putin began his full-scale invasion of Ukraine. In March, a Russian court sentenced Mr. Navalny to nine years in a high-security prison on charges of embezzling donations from supporters; he had already been in prison on separate charges of violating the terms of his parole from a 2014 embezzlement conviction. Europe’s top human rights court ruled that his numerous arrests between 2012 and 2014 were politically motivated.

Both sentences were internationally seen as efforts to keep the opposition leader and one of Mr. Putin’s most prominent critics, one who had been seen as an international symbol of resistance to Mr. Putin, behind bars.

Mr. Navalny said in November that he had been transferred permanently to solitary confinement, limiting his interaction with the outside world.

In the film “Navalny,” the dissident extracted a recorded confession from a man he had suspected was involved in the August 2020 poisoning. White House officials said American intelligence agencies concluded that Russian security police agents poisoned Mr. Navalny. There is substantial evidence that the Kremlin was responsible for the attack.

Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said Monday that awarding the Oscar to “Navalny” showed “an element of politicization,” according to Russia’s state news agency, Tass. Mr. Peskov said he had not seen the film.

Daniel Victor

Battlefield Update: Russia targets Lyman with shelling but fails to make gains.

THE BATTLE: A Ukrainian counteroffensive in the fall forced Russian troops to retreat from the eastern Ukrainian city of Lyman and take up new positions about 15 miles away. While Russian forces have launched assaults in the direction of Lyman for weeks, they have failed to make significant progress.

WHAT’S CHANGED: Russia stepped up its assaults in the area in early February but after more than a month, it has made little in the way of territorial gains while absorbing heavy casualties. Still, in recent days, Ukrainian officials have reported heavy Russian shelling along the roughly 50-mile stretch from Lyman north to the town of Kupiansk. “For several weeks in a row, this area has been the leader in terms of artillery” and shelling from multiple-launch rocket systems, Col. Serhiy Cherevaty, a spokesman for Ukraine’s eastern command, said over the weekend.

WHY IT MATTERS: Lyman is about 30 miles northwest of Bakhmut and is a critical railway juncture, serving as an important supply hub on the western edge of the Ukrainian region known as Donbas. Recapturing it is key for Moscow’s objective of gaining full control of Donbas, although military analysts say that Russian forces’ failure to advance there underscores the challenges they face in achieving that goal.

Marc Santora

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Grain deal, Bakhmut and more: What to watch for this week.

Senior Russian officials were meeting with representatives of the United Nations in Geneva on Monday to discuss extending an agreement that allows cargo ships to transport Ukrainian grain past a Russian blockade.

The Black Sea grain deal has been a rare example of cooperation between the countries and is set to expire on Saturday. The agreement, brokered by the U.N. and Turkey, was renewed in November three days before its previous expiration date.

Russian leaders have indicated that they are not satisfied with the deal, and it remains unclear whether or not Moscow will support an extension. Maria Zakharova, a Russian Foreign Ministry spokeswoman, told Russian state media on Sunday that, “so far, only the Ukrainian part has been effectively implemented,” while the Russian end of the bargain “continues to be blocked.”

Although the grain deal’s primary goal was to end Russia’s blockade of Ukrainian exports, it also allowed for more shipments of Russian grain and fertilizer. As part of the pact, the United States and the European Union gave assurances that banks and companies involved in trading Russian grain and fertilizer would be exempt from sanctions. The U.N.’s secretary general, António Guterres, said last week that “exports of Ukrainian — as well as Russian — food and fertilizers are essential to global food security and food prices.”

Ukraine, Turkey and the U.N. have expressed support for extending the deal.

Here are some other developments we’re watching this week:

Bakhmut: Russia continued attacking Ukrainian positions in the eastern city of Bakhmut. Yevgeny V. Prigozhin, the founder of the Wagner mercenary group, whose fighters have helped lead the Russian assault, said on Monday that the battle was “very tough” but that his forces were advancing. The commander of Ukraine’s ground forces, Col. Gen. Oleksandr Syrsky, said Wagner units were “coming from several directions” but insisted Ukraine was repelling them and inflicting “significant losses.” Although Bakhmut’s strategic value is debatable, Moscow is looking for a victory there after setbacks elsewhere in Ukraine.

Lukashenko in Iran: President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus was in Iran on Monday for meetings, including with Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei. Belarus’ foreign and domestic policies are largely dictated by Moscow. Russia is looking for ways to replenish its diminishing stock of arms and ammunition, and Iran has been an important source of drones and other weapons for Moscow.

Moldova: Protests against Moldova’s pro-Western government continued over the weekend. The United States and Moldova have said that the recent demonstrations are organized by pro-Moscow groups who are attempting to incite an insurrection.

Carly Olson

Zelensky names a soldier whose death was captured on video a Hero of Ukraine.

The Ukrainian soldier who was fatally shot in a chilling video that emerged last week has been named a Hero of Ukraine by President Volodymyr Zelensky.

Mr. Zelensky on Sunday night said he had bestowed the honor on Oleksandr Matsiyevsky, whose death was captured in a video that Ukrainian officials said was the execution of a prisoner of war by Russian forces.

The 10-second video shows the soldier, slightly hunched and with a cigarette dangling from his lip, standing in what appears to be a freshly dug patch of dirt. Exhaling a puff of smoke, he says “Slava Ukraini” — Glory to Ukraine — before gunfire almost immediately erupts from off-camera. The soldier’s body crumples to the ground as voices speaking Russian mock him.

Almost as soon as it began circulating, Ukrainian officials cited the video as proof of Russian war crimes. The prosecutor general’s office said it had opened an investigation, and Foreign Minister Dmytro Kuleba urged the prosecutor of the International Criminal Court to investigate.

Even with conflicting information about the soldier’s identity, he became a symbol of national resolve, with his likeness circulating widely. Some showed him with the word hero, others with angel wings, and more still bearing the phrase Glory to Ukraine.

On Wednesday, Ukraine’s north military district regional administration identified the soldier as Mr. Matsiyevsky, citing information from his family and his fellow servicemen. It said that Mr. Matsiyevsky disappeared in December after he and four other soldiers engaged in a battle with Russian troops on the outskirts of Soledar, a small town near Bakhmut in the eastern Donbas region that Russia took over a few weeks later.

Mr. Matsiyevsky “will be remembered forever,” Mr. Zelensky said in a Telegram post, “for his bravery, for his confidence in Ukraine and for his ‘Glory to Ukraine!’”

Randy Pennell

L'Humanité

Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

Reportage

L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

Vadim Kamenka

Volgograd (Russie), envoyé spécial.

Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

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[La touche de bon sens] Le vrai problème d’Eric Dupond-Moretti

Il est entendu que le bras d’honneur est un geste fort laid, qui ne trouve pas sa place dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. A fortiori lorsqu’il est fait trois fois de suite, dans un contexte déjà marqué par une désinvolture permanente au cœur du Palais Bourbon. Certes, le garde des Sceaux est connu pour ses colères et emportements, mais il s’est aussi illustré depuis des années par son indignation permanente à l’égard de tout ce qui ne pense pas comme lui, à commencer par ceux qu’il appelle très généreusement « les extrêmes ». La tartufferie n’est jamais très bien accueillie, et certains profitent donc de l’emportement pour réclamer sa démission.

Que ce bras d’honneur ait été fait au député Olivier Marleix, au principe de la présomption d’innocence que Dupond-Moretti entendait alors défendre ou aux Français qui ne supportent plus ce théâtre permanent censé régir leurs vies quotidiennes… Peu importe dans le fond. Il est triste, pour ne pas dire exaspérant, que la démission soit systématiquement réclamée, sans discernement, et si possible pour l’acte le plus politiquement insignifiant qui soit.

Il y a bien pire, c’est promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés

Dupond-Moretti s’est montré particulièrement mal élevé, il s’est excusé, passons à autre chose. Passons au fond des choses plus exactement. La mission que le ministre de la Justice s’était donné à lui-même était de restaurer la confiance des Français dans la justice. Et c’est évidemment sur un bilan que le ministre doit d’abord et avant tout être jugé. Pour retrouver cette confiance, le gouvernement a augmenté des budgets manquants. C’est déjà ça, même si ce ne sera malheureusement pas suffisant devant l’ampleur du gouffre à combler. Mais il y a bien pire : c’est de promettre une chose par la communication et de la contrer subtilement dans les actes posés. Or c’est exactement ce qu’a fait Eric Dupond-Moretti avec sa loi visant à restaurer la confiance dans l’institution judiciaire.

Prenons un exemple concret : celui des remises automatiques de peines, c’est-à-dire l’érosion des peines effectuées par rapport aux peines prononcées systématiquement appliquées aux prisonniers de ce pays. En 2021, Eric Dupond-Moretti paraissait avoir réussi sa mue d’avocat de la défense en garde des Sceaux en déclarant que les Français ne pouvaient plus supporter le concept. Il annonçait donc leur suppression pour « en finir avec l’hypocrisie » d’un système dont le seul but était de « réguler la population carcérale, sans le dire ».

La réduction de peine remplacée… par une autre !

L’intention semblait claire : rompre avec le dispositif décidé en 2004, qui octroyait une réduction de peine automatique — jusqu’à cinq mois par an — à chaque personne condamnée entrant en détention (sauf en cas de terrorisme). Bien sûr, ces remises pouvaient être supprimées en cas de mauvaise conduite, mais la règle était bien de les accorder.

En effet, la nouvelle loi a supprimé le dispositif. Mettant à la place un autre système, par lequel l’érosion potentielle de la peine est… plus forte ! Désormais, la réduction de peine s’accorde en cas de bonne conduite — on inverse la philosophie, mais le résultat peut être le même —, jusqu’à 6 mois par année d’emprisonnement ! L’incompréhension de nombreux français reste entière : quel est le sens de la peine qui se retrouve divisée par deux par un juge intervenant postérieurement à la juridiction de jugement ?

Pire encore : depuis le premier janvier dernier, conséquence directe de cette nouvelle loi, une partie des détenus bénéficie de plein droit, et de manière automatique, de la suppression des trois derniers mois de peine. Sont concernés ici les détenus condamnés à moins de deux ans d’incarcération (hormis les personnes condamnées pour violences conjugales, pour viols et agressions sexuelles, pour des infractions sur mineurs de moins de 15 ans ou sur personnes dépositaires de l’ordre public).

On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois.

Concrètement, cela représente quelque 150 personnes par mois : on comprend évidemment que la surpopulation carcérale (déjà coupable de provoquer des injonctions contradictoires permanentes envers les magistrats : “soyez fermes, mais en fonction des places de prisons !”) est à l’origine de cette décision.

Si l’on entre dans le détail, la stupéfaction est toujours croissante : en France les peines de moins d’un an sont aménagées hors de la prison. Ensuite, les alternatives à la prison sont encouragées, l’enfermement apparaît comme l’ultime mesure. Ensuite, le juge d’application des peines est désormais obligé d’étudier une libération sous contrainte aux deux tiers de la peine de n’importe quel prisonnier… Les détenus libérés par cette nouvelle mesure automatique ont potentiellement vue cette libération refusée !

L’incompréhension de nombreux Français reste entière : quel est le sens de cette libération sous contrainte obligatoire… Qui est automatique ?

Voilà des semi-mensonges qui se perdent dans la complexité des procédures judiciaires auxquelles personne ne semble faire attention. On interroge le laxisme supposé de tous les magistrats, mais personne ne pense à demander des comptes aux politiques qui rédigent et votent ces lois. Il serait plus satisfaisant qu’Eric Dupond-Moretti réponde de ce bras d’honneur là fait aux Français, fût-il moins spectaculaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Affaire Palmade : une justice exceptionnelle ?

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Magistrat trop « répressif », la traque idéologique

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“L’Europe ne sera vraiment elle-même que si elle se reconnaît chrétienne”

France-Maroc, le match identitaire

L'Humanité

Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

Reportage

La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

Vadim Kamenka

Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

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France24 - Monde

Ukraine : jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ?

Publié le : 12/03/2023 - 07:47Modifié le : 12/03/2023 - 07:50

Raphael KAHANE Suivre Raphael KAHANE Suivre

L’Ukraine est entrée dans sa deuxième année de guerre face à un envahisseur, la Russie, bien décidé à imposer sa loi et son récit des événements : une opération visant seulement à "libérer" l’Ukraine de prétendus néonazis et la ramener vers sa mère patrie. Jusqu’où Vladimir Poutine veut-il réécrire l’histoire ? L'analyse de l'historienne Sabine Dullin, spécialiste de l’empire russe et soviétique à Sciences Po Paris.

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  • Sabine DULLIN, Professeure à Sciences Po, spécialiste de la Russie, auteure de "L'ironie du destin - Une histoire des Russes et de leur empire (1853-1991)" (éditions Payot, novembre 2021)
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Ukraine : vu de Russie, une autre guerre

L'Humanité

La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine

Reportage

Dans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.

Emmanuelle Chaze

Hostomel (Ukraine), correspondance particulière.

Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.

Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.

Des familles captives

C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.

En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.

Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »

Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.

Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »

Les enfants ont repris les cours

Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.

Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.

Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.

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Alexandra Henrion-Caude : les vaccins à ARN messager, vers une modification génétique de l’homme ?

Valeurs actuelles. Malgré votre renommée internationale dans le domaine de la génétique et particulièrement dans la connaissance de l’ARN, vous venez de vivre trois années éprouvantes où l’on vous a taxée de complotiste. Ce livre est-il pour vous une occasion de vous réhabiliter aux yeux du grand public ? Alexandra Henrion-Caude. Ces trois dernières années ont été effectivement éprouvantes. Pour moi, comme pour tous mes collègues scientifiques qui ont osé porter une voix dissonante, vite taxée de dissidente voire de complotiste. Pourtant ces voix, parmi lesquelles celles de Prix Nobel, constantes dans leurs hypothèses, ont petit à petit été confortées par les faits. Rien que ces derniers jours, après les dernières révélations du FBI comme du ministère de l’Énergie américain estimant que le coronavirus s’est « très probablement » échappé du laboratoire de Wuhan, plus personne ne peut désormais fustiger ceux qui l’affirmaient ! Rappelons que, dès mars 2020, des chercheurs ont condamné dans le Lancet, puis dans la revue Science, tous ceux qui osaient douter de l’origine animale du virus. Jusqu’à ce que l’on découvre dans un article du Daily Mail, que, sur les 27 auteurs de cette publication, 26 étaient liés à l’institut de recherche de Wuhan… Il suffisait d’analyser les séquences du virus publiées pour constater un bricolage dans sa conception. Ce qui est fondamental à mes yeux, c’est de confronter les idées pour faire avancer la science et de permettre aux citoyens de faire des choix libres et éclairés.

Les tentatives de création de vaccin à base d’ARNm se sont soldées depuis vingt ans par des échecs. Et pourtant, nous avons expérimenté ces vaccins contre le Covid sur l’humanité tout entière.

Ce qui est vertigineux à la lecture de votre livre, ce sont les grandes inconnues entourant l’ARN dans l’état actuel de la science. On nous a pourtant certifié, tout au long de la campagne de vaccination, que l’ARNm était une technologie bien connue… Si j’ai orienté l’essentiel de mes travaux de recherche en génétique sur l’ARN, c’est bien parce que je considère que c’est une molécule exceptionnelle ! Elle porte en elle des promesses de diagnostics et de traitements comme aucune autre molécule naturelle. Mais nous n’en sommes qu’aux balbutiements de sa connaissance. Nous découvrons sans cesse de nouveaux membres à cette famille de molécules. L’ARN a permis le développement de médicaments qui ciblent, tels des snipers, certaines maladies. En parallèle, toutes les tentatives de création de vaccin à base d’ARNm se sont soldées depuis vingt ans par des échecs. Et pourtant, nous avons expérimenté ces vaccins contre le Covid sur l’humanité tout entière.

Pourquoi alors avoir choisi cette technologie jamais éprouvée ? Je ne suis pas la seule à avoir été surprise ! Même le patron de Pfizer, Albert Bourla, s’en est étonné ! Dans les colonnes du Washington Post , en mars 2022, il a déclaré, je le cite : « La technologie à ARNm n’a jamais délivré le moindre produit jusqu’à ce jour : ni vaccin ni aucun autre médicament […] j’ai été surpris quand [les scientifiques] m’ont suggéré que c’était la façon de poursuivre. » À la différence d’une vaccination classique, cette technologie par ARNm enjoint à nos cellules de produire la protéine Spike du virus, en espérant que nous fabriquions à terme des anticorps. Cet ARNm, placé dans une capsule dont certains composants sont toxiques, rentre dans vos cellules. Votre corps se transforme en usine de production de cette protéine Spike qui, je le rappelle, a été conçue artificiellement dans un laboratoire. On a tambouriné qu’il restait dans le muscle, au niveau du point d’injection, et disparaissait rapidement de notre organisme. Sauf que ce n’est pas ce que les chercheurs constatent, ni d’ailleurs Pfizer ou Moderna. Au contraire, la distribution du vaccin se fait dans des organes cruciaux tels que le cœur, le cerveau, les testicules et les ovaires. Nous n’avons aucune idée des conséquences que cela peut induire au fil des injections.

Le nombre d’événements indésirables et de décès pour ce vaccin est plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès. Du jamais-vu.

Les données de pharmacovigilance sont accessibles à tous. Aucun vaccin n’a jamais cumulé autant d’effets indésirables. Comment expliquer le silence des pouvoirs publics ? Effectivement, que l’on prenne les données de pharmacovigilance de l’ANSM [Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé] en France, du Vaers aux États-Unis, d’EudraVigilance pour l’Europe ou de VigiAccess pour l’OMS, le nombre d’événements indésirables et de décès pour ce vaccin est plus qu’alarmant : plus de 11 millions d’effets indésirables et plus de 70 000 décès. Du jamais-vu. Entre 1990 et 2020, la base de données du Vaers fait état de 163 décès par an, tous vaccins confondus. Depuis le début de la campagne vaccinale, c’est-à-dire en 2021 et 2022, ce chiffre est passé à 7 988, soit une augmentation de 4 800 %. De même, les publications scientifiques décrivant ces maladies et les décès post-vaccination se comptent par milliers. L’ANSM, censée nous protéger, ne joue pas son rôle de lanceur d’alerte. En Israël, pays pourtant très partisan de cette vaccination, le gouvernement a mis en garde très tôt sur les risques de myocardite chez les jeunes et sur les troubles menstruels chez les femmes. Dans les pays scandinaves comme en Grande-Bretagne, la vaccination est désormais interdite pour certaines tranches d’âge. Aux États-Unis comme en Allemagne, la presse se fait régulièrement critique à l’égard de la gestion de la pandémie ou de l’efficacité vaccinale comme de la sûreté du vaccin. Quant aux médias français, leur silence est tout simplement ahurissant.

Vous avez été vivement critiquée pour avoir affirmé que ces vaccins pouvaient génétiquement nous modifier, contrairement à ce qui nous a été asséné depuis le début de la campagne de vaccination…Qu’en est-il précisément ? Oui, j’affirme que ces vaccins peuvent génétiquement nous modifier. Je ne comprends même pas que nos organismes officiels puissent feindre de l’ignorer ! D’ailleurs, quand l’organisme régulateur américain, le CDC, a été sommé de partager les informations qui lui permettaient d’exclure toute possibilité de modification génétique, sa réponse a été : « Une recherche dans nos dossiers n’a révélé aucun document relatif à votre demande » ! En clair, circulez, il n’y a rien à voir ! Notre génome étant constitué d’ADN et d’ARN, dès lors que vous apportez une information artificielle et trafiquée à votre corps (via l’ARNm du vaccin), vous le modifiez génétiquement. Maintenant, reste à savoir si ces modifications génétiques peuvent altérer les générations suivantes. Et là encore, elles le peuvent. J’explique dans mon livre, en détail, toutes les connaissances que nous avons sur ce sujet. Ainsi, je redoute que nous venions d’assister en direct à une modification génétique en masse de l’homme. Sans aucun débat. Et il pourrait même être question de continuer avec d’autres vaccinations, pour d’autres maladies. Vertigineux.

Est-ce que ce vaccin empêche d’attraper le Covid ? Non. De l’attraper plusieurs fois ? Non. De le transmettre aux autres ? Non.

​Face à la souffrance qu’endurent certaines personnes atteintes d’un Covid long, la balance bénéfice-risque n’est-elle pas, malgré tout, en faveur de la vaccination ? Pour que la balance bénéfice-risque soit en faveur de la vaccination, il faudrait avoir un vaccin qui fonctionne. Or, est-ce que ce vaccin empêche d’attraper le Covid ? Non. De l’attraper plusieurs fois ? Non. De le transmettre aux autres ? Non. Est-ce qu’il empêche l’hospitalisation ou même la mort ? Non plus. Même Pfizer l’indique sur son site Internet : « Les vaccins […] ne sont pas indiqués pour traiter l’infection ou en réduire les complications. » Une seule question se pose alors : à quoi servent-ils ? Par ailleurs, les personnes atteintes d’un Covid long sont cliniquement difficiles à étiqueter comme telles. D’abord parce que les pathologies sont si diverses que la définition même d’un Covid long est un fourre-tout. Ensuite, parce qu’il est difficile de faire un distinguo entre de probables effets secondaires liés au vaccin et les conséquences chroniques d’un Covid. Dans les articles scientifiques que j’ai pu lire sur ce sujet, il n’est pas précisé si la personne est vaccinée ou non. De plus, la personne ayant reçu deux doses est considérée comme non vaccinée. Idem si elle a reçu toutes ses doses : pendant les quinze premiers jours, elle est étiquetée non vaccinée. Ce qui évidemment biaise toute conclusion ! L’Écosse a un temps publié des données beaucoup plus détaillées, mais elle a cessé de les diffuser sous prétexte qu’elles donnaient du grain à moudre aux “antivax” ! On tombe de notre chaise.

Vous décrivez, entre autres, le récent scandale des opioïdes aux États-Unis. Peut-on réellement faire confiance à Big Pharma, comme à McKinsey qui, très actif dans cette crise, a préféré se délester de 537 millions d’euros pour solder les poursuites à son endroit ? Je consacre tout un chapitre à Big Pharma, que j’ai intitulé, non sans ironie, « Big Pharma, sauveur du genre humain », puisque c’est ainsi qu’on nous présente cette industrie. Il faut être amnésique pour faire confiance aux gros laboratoires pharmaceutiques ! Ce serait oublier qu’ils ont été condamnés à des amendes de plusieurs milliards de dollars, qu’ils sont multirécidivistes, qu’ils vendent des vaccins contre le Covid n’ayant tenu aucune de leurs promesses, tout en pratiquant des prix ahurissants ! Je reviens, dans mon livre, sur quelques-uns de ces terribles scandales. Celui des opioïdes a fait plus de 564 000 morts aux États-Unis, depuis la fin des années 1990. On découvrira par la suite que le laboratoire qui a développé l’OxyContin, ce puissant antidouleur, connaissait son caractère addictif et a malgré tout mis en place une campagne de promotion agressive. Quant au rôle joué par McKinsey auprès des laboratoires, cela ne me surprend pas : le cabinet américain étant un des rouages essentiels à l’acheminement des vaccins contre le Covid.

Depuis maintenant dix-sept mois, certains des héros que nous applaudissions chaque soir à 20 heures sont mis au ban de la société pour avoir refusé de rentrer dans un système qui bafoue le secret médical.

Vous avez choisi de reverser tous vos droits d’auteur au profit des soignants qui sont encore suspendus, malgré le dernier avis favorable de la Haute Autorité de santé. Leur mise au ban de la société est-elle purement politique ? Depuis maintenant dix-sept mois, certains des héros que nous applaudissions chaque soir à 20 heures sont punis pour l’exemple, sans droit au moindre travail, ni salaire, ni chômage : mis au ban de la société pour avoir refusé de rentrer dans un système qui bafoue le secret médical. Je suis fière de leur verser tout l’argent que ce livre me rapportera. Ce sont des héros qui défendent avec courage la société de demain. Ils résistent face à un totalitarisme de vaccins imposés à tous, et à tous les âges, et pour contrer tous les jours d’autres maladies. Pour moi, cette dérive, que j’appelle le “vaccinisme”, est clairement dictée par une logique consumériste en santé. Peut-on parler de mesure politique quand on est en train de punir des innocents ?

​Les Apprentis sorciers, d’Alexandra Henrion Caude, Albin Michel, 162 pages, 16,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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L'Humanité

En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail

Reportage

Depuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.

Emmanuelle Chaze

Kiev (Ukraine), correspondance.

Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.

Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

La tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »

Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants

Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.

Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »

Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »

Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »

Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud

En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.

Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.

Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»  

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

‘Russia Outside Russia’: For Elite, Dubai Becomes a Wartime Harbor

In the exclusive neighborhoods and palatial shopping malls of the United Arab Emirates’ biggest city, wealthy Russians can build a new life without having to cut ties to their home country.

The Marina District in Dubai, in the United Arab Emirates. Many Russians favor this area when they first arrive in the country.Credit...

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By Anton Troianovski

Photographs by Andrea DiCenzo

DUBAI, United Arab Emirates — On an artificial island on the edge of the Persian Gulf, Dima Tutkov feels safe.

There are none of the anti-Russian attitudes that he hears about in Europe. He has noticed no potholes or homelessness, unlike what he saw in Los Angeles. And even as his ad agency turns big profits back in Russia, he does not have to worry about being drafted to fight in Ukraine.

“Dubai is much more free — in every way,” he said, sporting an intricately torn designer T-shirt at a cafe he just opened in the city, where his children are now in a British school. “We are independent of Russia,” he said. “This is very important.”

A year into a historic onslaught of economic sanctions against Russia over its invasion of Ukraine, Russia’s rich are still rich. And in Dubai, the United Arab Emirates’ biggest city, they have found their wartime harbor.

Among the city’s waterfront walkways, palatial shopping malls and suburban cul-de-sacs, Russian is becoming a lingua franca. Oligarchs mingle in exclusive resorts. Restaurateurs from Moscow and St. Petersburg race to open there. Entrepreneurs like Mr. Tutkov are running their Russian businesses from Dubai, and opening up new ones.

Dubai’s new Russian diaspora spans a spectrum that includes multibillionaires who have been punished with sanctions and middle-class tech workers who fled President Vladimir V. Putin’s draft. But to some extent, they share the same reasons for being in the Emirates: It has maintained direct flights to Russia, staked out neutral ground on the war in Ukraine, and, they say, displays none of the hostility toward Russians that they perceive in Europe.

“Why do business somewhere that they’re not friendly to you?” says Tamara Bigaeva, who recently opened a two-story outpost of a Russian beauty clinic that is already welcoming longtime clients. “In Europe, they clearly don’t want to see us.”

Indeed, a major draw of Dubai is that it is apolitical, according to interviews with Russians who have settled there. Unlike in Western Europe, there are no Ukrainian flags displayed in public and no rallies of solidarity. The war itself feels far away. Anyone in Dubai harboring anti-Russian sentiments would most likely keep them to themselves, anyway; protests in the Emirates’ authoritarian monarchy are effectively illegal, and freedom of assembly is severely limited.

The presence of wealthy Russians in Dubai at a time when they have been largely cut off from the West shows how Mr. Putin has been able to maintain the social contract that is key to his domestic support: In exchange for loyalty, those close to power can amass enormous riches.

The State of the War

In fact, one political scientist, Ekaterina Schulmann, said Mr. Putin has been signaling to businessmen that he is prepared to remove still more obstacles to enrichment. A recent law, for example, frees lawmakers from having to make public their income and property.

“Yes, we’ve cut you off from the First World, but things won’t get any worse for you,” Ms. Schulmann said, describing how she sees Mr. Putin’s revised contract with the elite. “First of all, there are many other countries that are friendly to us. Second, you’ll have plenty of opportunities to get even richer, and we will no longer prosecute you for corruption.”

Publicly, Mr. Putin has been calling on jet-setting Russian elites to refocus their lives and their investments inside Russia. But the rich who have relocated to Dubai have other ideas.

“For all of us, this is an island of safety for a certain period of time,” said Anatoly Kamenskikh, a Russian real estate salesman who brags that his team sold $300 million worth of property in Dubai last year — the vast majority to Russian citizens. “Everyone is trying to park their assets somewhere.”

Mr. Kamenskikh’s real estate developer, Sobha Realty, celebrated Dubai’s Russian-driven real estate boom by setting up a miniature St. Basil’s Cathedral and artificial snow outside the sales office. A section of the artificial island called the Palm Jumeirah is lined with Russian restaurants and nightclubs, one of which was packed on a recent Wednesday night as guests ordered $1,200 bottles of Dom Pérignon Champagne that dancing waiters delivered with lighted sparklers.

When one drunken guest yelled out, “Glory to Ukraine!” the bouncers swiftly saw him out.

“You get the feeling that they have their head in the sand,” Dmytro Kotelenets, a Ukrainian entertainment producer who moved to Dubai with his family, said of the Russians around him. “They either don’t want to notice what’s happening between Russia and Ukraine, or they think that nothing has changed.”

In his state-of-the-nation speech last month, Mr. Putin called on Russia’s wealthy to “be with your Motherland” and to bring their financial assets home, rather than to view Russia “as simply a source of income” from abroad.

In fact, many of Russia’s rich are simply shifting their lives to the United Arab Emirates, which — like the rest of the Middle East — has refused to join the West’s sanctions against Moscow.

“I’m in Dubai, I’m chilling,” go the lyrics to the current No. 1 song in Russia, according to Apple Music. “Yeah, I’m rich, and I don’t hide it.”

The Emirates has a population of about 10 million, of whom only about a million are Emirati citizens. The rest are expatriates, including millions of Indians and Pakistanis, and smaller numbers of Europeans and Americans.

A New York Times analysis of flight records last spring found that the United Arab Emirates became the top destination for private flights out of Russia in the weeks after the invasion, which began Feb. 24, 2022. Since then, by all accounts, the country’s allure has only grown.

Russian government statistics show that Russians took 1.2 million trips to the Emirates in 2022, compared with one million in the pre-pandemic year of 2019. Many of those visitors put down roots: Russians were the leading nonresident buyers of Dubai real estate in 2022 by nationality, according to Betterhomes, a Dubai brokerage.

First, there are the tycoons. Andrey Melnichenko, a Russian coal and fertilizer billionaire, moved to the United Arab Emirates last year after sanctions forced him to leave his longtime home in Switzerland. Last month, in the hushed lobby of an exclusive resort, another penalized Russian businessman said he was in town for a birthday party.

Russian officials and their families also visit, though they try to avoid calling attention to their presence, and for good reason: In the northwest Russian region of Vologda, the pro-Kremlin United Russia party expelled two local lawmakers after social media posts placed them in Dubai. One of them, Russian journalists studying their posts reported, was vacationing there with Ksenia Shoigu, the daughter of the Russian defense minister.

The elite cross paths at Angel Cakes, an Instagram-friendly cafe that Mr. Tutkov, the advertising entrepreneur, opened on an artificial island called Bluewaters in the shadow of the world’s tallest Ferris wheel. One frequent guest of the cafe, the former president of a major Russian company, quipped, “Dubai is becoming a part of Russia outside Russia.”

Mr. Tutkov dismissed as an “illusion” the idea that sanctions had wrecked the Russian economy. His advertising agency, he said, was profiting as companies race to fill the vacuum left by Western corporations that pulled out of Russia. His clients include Haier, a Chinese home appliance maker trying to break into a market that had been dominated by more established brands.

Sanctions on the financial system also proved no hindrance. Last summer, the ruble soared to historic highs against the dollar. Mr. Tutkov said he took advantage of the exchange rate by using Russian banks that had not been placed under sanction to move some of his ad agency’s profits to Dubai.

“We were exchanging into dollars and transferring them here,” he said. “In dollars, we were getting colossal excess profits, you understand? And everyone was doing this.”

Mr. Tutkov and his family had planned to spend the summer in Moscow. But after Mr. Putin’s draft last fall, he is no longer sure he will go back.

“These are colossal risks,” said Mr. Tutkov, 39. “What if you can’t leave or they take you into the army or something?”

The diaspora also includes smaller earners, among them art-world types, technology workers and employees of Western companies that relocated their Moscow offices to the city.

Dmitri Balakirev, who worked in tech in the Ural Mountains, left Russia because he opposed the war, he said, and went to Dubai because he had visited it previously thanks to direct flights from his city.

Mr. Balakirev decided to stay and start a real estate agency. He judged that direct flights to Russia were likely to remain, allowing him to stay in touch with his relatives. And he saw it as a place where he could make a living.

Emirati officials say that their banks follow all American sanctions-related rules. Indeed, many Russian émigrés say that among the hardest parts about moving to Dubai is opening a bank account, attributing monthslong waits to the banks’ exacting compliance requirements.

“There are many Russians who are not sanctioned and are interested in safer havens,” Anwar Gargash, a diplomatic adviser to the Emirates’ president, told reporters last year.

Among those who found a haven in Dubai last year is the Russian pop star Daria Zoteyeva, the singer of Russia’s current No. 1 hit. She now lives in an unfinished luxury housing development in the desert. At night, a light show flashes across the Burj Khalifa, the world’s tallest skyscraper, in the distance.

To make music, Ms. Zoteyeva said in an interview on a roadside bench, “you need to be in a good mood.” Dubai, she goes on, is a “sunny place” where the war “doesn’t affect you.” She refuses to take a position on the war, which she calls “this whole situation.”

“It’s to avoid letting go of my audience, and to make money,” she said, explaining her silence. “Because it’s a lot of money. It’s a lot of money.”

Vivian Nereim contributed reporting from Riyadh, Saudi Arabia, and Alina Lobzina from London.

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L'Humanité

Habib Benglia, un comédien haut en couleur

Il était une fois

Il y a un siècle, en 1923, Habib Benglia interprétait le rôle-titre de « l’Empereur Jones » sur une scène nationale, l’Odéon : une première pour un acteur noir. Dans le contexte colonial et raciste de l’époque, cet artiste aux multiples talents a réussi à s’imposer non seulement en tant que Noir, mais aussi comme acteur à part entière, ouvrant ainsi la voie à d’autres.

Par Nathalie Coutelet, maîtresse de conférences HDR au département théâtre de l’université Paris-VIII, historienne des pratiques scéniques des XIXe et XXe siècles

Nous fêterons cette année le centenaire de la création française, en 1923, de « l’Empereur Jones » d’Eugene O’Neill (1) sur les planches de l’Odéon, qui a marqué l’histoire du spectacle français surtout grâce au comédien Habib Benglia, premier comédien noir jouant un rôle important sur une scène nationale. Ce n’est cependant pas l’unique fait marquant d’une carrière protéiforme, intense et riche. Cet artiste a connu des succès avant et après, tant au théâtre qu’au cinéma, au music-hall, en danse et à la radio. En tout cas, cette pièce ne doit pas occulter la quarantaine de spectacles de théâtre, la trentaine de films, la douzaine de revues et galas de danse et la dizaine d’œuvres radiophoniques auxquelles il a participé.

De Tombouctou à Paris

Il est difficile de faire la part des choses entre la légende et la vérité au sujet du parcours qui a mené Habib Benglia de Tombouctou, au Soudan français (actuel Mali), à Paris. Lui-même a soigneusement entretenu un certain flou sur ses origines nomades – un père caravanier, justifiant sa naissance à Oran en 1895 – et le parrainage du maréchal Lyautey, expliquant son inscription pour des études en agronomie à Paris.

Rafael Padilla, dit Chocolat, premier héros populaire noir

Rencontrant de jeunes artistes dans un café où il récitait des vers, il aurait ainsi été présenté, par l’intermédiaire de la comédienne Régine Flory, à Cora Laparcerie et Jacques Richepin, qui l’ont engagé dans la pièce « le Minaret » en 1913 au Théâtre de la Renaissance qu’ils dirigent. Auparavant, il avait aussi joué dans « Champion de boxe » de Robert Bossis (1912). Ces deux œuvres indiquent les registres dans lesquels la présence, très inhabituelle sur la scène française, d’un comédien à la peau noire était particulièrement appréciée : l’exotisme et le sport. Au même moment, le cinéma recourait à ses services pour les mêmes raisons et il tournait « l’Étoile du Sud », « le Turco de Ginette » ou « le Goumier », dont les titres disent bien le potentiel exotique.

Firmin Gémier fait appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes »

La force d’Habib Benglia, toutefois, est d’avoir réussi à dépasser ce rôle de corps noir interprétant des rôles secondaires et très caractéristiques, et d’imposer son jeu pour des personnages de premier plan. En effet, après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il s’engage volontairement auprès de soldats algériens, il connaît une période faste. Les grands noms de la mise en scène Firmin Gémier et Gaston Baty font appel à lui pour « Œdipe, roi de Thèbes », de Saint-Georges de Bouhélier, « les Mille et Une Nuits », de Maurice Verne, « Le Simoun », d’Henri-René Lenormand. À ce moment, sa voix, sa diction, considérée comme impeccable, son corps mobile et expressif constituent des atouts recherchés. C’est bien lui comme artiste que l’on désire, même si la couleur de sa peau entre souvent dans les considérations. Mais il appréciait par-dessus tout la danse, selon les témoignages de ses filles, et il participe à plusieurs revues aux Folies-Bergère (« Folies sur folies », 1922, « Un soir de folie », 1925) ou à l’Apollo (« Revue de mai », 1921), tout en mettant sur pied des galas de « Danses et musiques africaines », ou de « Danse et Poésie » (1925).

Il est aussi convoité par les groupes d’avant-garde et prête son concours aux dramaturges nouveaux que sont Boussac de Saint-Marc, Herman Grégoire, Philippe Fauré-Frémiet ou Simon Gantillon, en même temps qu’il se plie aux formes classiques du répertoire shakespearien et moliéresque à l’Odéon, alors dirigé par Firmin Gémier. Un des rêves qu’il a régulièrement livrés à la presse lors d’interviews était celui d’incarner Othello, ce qu’il ne réalisera jamais.

Un « racisme ordinaire »

Il a toutefois joué dans « le Marchand de Venise », « le Songe d’une nuit d’été » et « la Mégère apprivoisée ». Il faut pleinement mesurer ce que représente la présence d’un acteur noir dans ces œuvres du panthéon occidental et sur une scène subventionnée, alors que ce n’est que dans les années 1990 que le public et la critique salueront les audaces d’un Peter Brook mettant en scène le formidable artiste Sotigui Kouyaté dans les pièces shakespeariennes aux Bouffes-du-Nord, et que le premier artiste noir intégré à la Comédie-Française, le trop oublié Georges Aminel, n’en sera pensionnaire qu’en 1967…

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Prétendre qu’Habib Benglia, fort de cette reconnaissance théâtrale, n’était victime d’aucun racisme serait évidemment faux, et ce serait fort mal juger le contexte colonial dans lequel il a effectué son parcours artistique. D’après les coupures de presse, critiques et entretiens qui nous permettent de mesurer la façon dont il fut perçu, il s’agissait surtout de ce que l’on nomme un « racisme ordinaire », au détour de mots, d’expressions dont la violence est sans doute plus évidente et plus exacerbée pour nous aujourd’hui et qui faisaient partie de la « norme » de l’époque – peu remise en question.

La présence d’un « Noir authentique » contribue au réalisme

La première de ces violences, à n’en pas douter, est la récurrente mention de sa couleur de peau, mise en avant quel que soit le sujet. Jack Hylton, célèbre chef d’orchestre de jazz blanc, aurait même refusé de paraître sur la même scène que Benglia à Bruxelles, en 1928, en raison de sa couleur, suscitant les vives réactions de l’Union des artistes français. Toutefois, l’incroyable plasticité et tonicité de son jeu, la puissance de sa voix ont été assez unanimement louées, notamment dans « l’Empereur Jones », d’Eugene O’Neill, pièce pour laquelle l’Odéon accueillit donc un comédien noir. Si l’époque ne se préoccupait pas du tout de questions éthiques autour du « blackface », la présence d’un « Noir authentique » soigneusement notée par tous les articles contribue au réalisme et à l’attractivité du spectacle. Mais Benglia y est aussi décrit comme le « tragédien noir », un hommage à ses qualités vocales et corporelles en même temps qu’une réduction et une assignation à sa couleur de peau.

Au cinéma, les films demeurés dans les mémoires collectives auxquels il a participé, tels que « le Roman d’un spahi », « la Grande Illusion » ou « les Enfants du paradis », ne lui ont offert que des rôles assez secondaires. Pour « Daïnah la métisse » de Jean Grémillon (1932), en revanche, il interprète le rôle principal, et la vedette blanche Charles Vanel, un second rôle. Le charisme d’Habib Benglia, le grain de sa voix, sa présence, ses dons mimiques et gestuels y éclatent. Les images et le son du film nous permettent de mieux saisir les compliments adressés à son jeu de mains et aux sonorités particulièrement prenantes de sa voix, par exemple dans « Maya », de Simon Gantillon – pièce jouée plus de 900 fois.

Loin d’être un simple exécutant, il a su déployer une activité de création

Ce grain de voix explique aussi son travail pour la radio, qui se développe rapidement et devient progressivement un média de masse. À partir des années 1930, Benglia y côtoie des noms célèbres tels que Pierre Schaeffer (« la Coquille à planètes ») et il offre son timbre aux œuvres de John Steinbeck (« les Raisins de la colère »), de Rudyard Kipling (« le Livre de la jungle ») et de Muse Dalbray (« le Petit Guinnarou », auquel collabore aussi Georges Aminel). Lorsque la France est occupée par l’Allemagne, c’est alors la radio qui lui fait des propositions de travail, mais Benglia passe en zone libre pour se mettre en sécurité et monte des spectacles, dont une « Revue nègre » avec d’autres artistes noirs réfugiés sur la Côte d’Azur, qu’il écrit et met en scène. Sa voix chantée a d’ailleurs aussi été utilisée dans des opérettes comme « Ces messieurs-dames », de Francis Carco (1932), « les Bootleggers », de Nino et Manuel Rosenthal (1933) et dans un opéra comme « Kerkeb », de Marcel Samuel-Rousseau (1951).

À cette palette déjà si complète s’ajoute l’écriture poétique et dramatique. Habib Benglia a notamment donné des versions radiophoniques de ses pièces « Un soir à Bamako » (1950), « l’Oiseau de l’orage » (1951) et « le Mariage de Belzébuth » (1959). Il s’essaie aussi à la mise en scène aux côtés de Forzano pour « Gutlibi » (1928) et d’Yvan Noé pour « Marzouk » (1929), dont il crée les personnages éponymes (2). Loin d’être un simple exécutant, Habib Benglia a su déployer une activité de création. En outre, il peut légitimement être considéré comme un pionnier qui a ouvert la voie à d’autres artistes noirs après lui, en particulier au danseur Féral Benga, dont il parraine l’entrée aux Folies-Bergère. Certains rôles auraient été spécialement écrits pour lui, alors qu’il était une célébrité du Tout-Paris et que son jeu si sensible séduisait les metteurs en scène. Ce serait notamment le cas de « l’Attachée », d’Yves Mirande (1929), de « Marzouk », d’Yvan Noé (1929) ou encore de « la P… respectueuse », de Jean-Paul Sartre (1946).

« La P… respectueuse », symbole des combats anticoloniaux et antiségrégationnistes de leur auteur, résonne avec la dernière partie de la carrière d’Habib Benglia, celle de l’engagement. À partir de 1948, dans le cadre des commémorations de l’abolition de l’esclavage, il milite pour obtenir des fonds afin de créer un centre artistique et théâtral de l’Outre-mer et organise les galas de la fête des étudiants de la France d’outre-mer chaque année. Dans un entretien en 1967 pour l’émission  « Présence de l’Afrique », il soulignait la nécessité de former des comédiens africains et de contribuer à des distributions plus représentatives de la pluralité ethnique de la France et du monde.

La polyvalence des artistes de l’époque

Les derniers rôles interprétés au cinéma confirment cette ambition politique, avec « les Racines du ciel » de John Huston d’après Romain Gary (1958) ou « Tam-tam » de Napolitano (1955), qui dénoncent les ravages de la colonisation européenne et de son acculturation forcée ; « Tamango », de John Berry d’après Mérimée (1958), ou « Lydia Bailey », de Jean Negulesco (1952), qui retracent respectivement la révolte des esclaves sur les bateaux négriers et le combat de Toussaint Louverture.

Habib Benglia n’est jamais retourné à Tombouctou, lieu de ses origines, même s’il a tourné près de Bamako « L’Homme du Niger », de Jacques de Baroncelli (1939). Il demeure un comédien français, sans doute emblématique de la polyvalence des artistes de l’époque, qui effectuent d’incessants allers-retours entre théâtre, cinéma, radio et music-hall. Artiste indissociable de son contexte sociopolitique, il a participé aux spectacles de l’Exposition coloniale de 1931 – durant laquelle il dirige un cabaret, le Train bleu – aussi bien qu’à des œuvres dénonçant l’impérialisme et les discriminations. Sa carrière est toutefois exceptionnelle par sa richesse foisonnante. L’Odéon, durant la saison 2022-2023, a programmé « Othello », mis en scène par Jean-François Sivadier et interprété par Adama Diop. Un siècle après la création d’Habib Benglia dans « l’Empereur Jones », donc, un autre artiste réalise son rêve shakespearien.

Histoire
New York Times - World

BBC Ends Suspension of Top Sports Host After Staff Mutiny

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The move calms a crisis at the publicly funded broadcaster after Gary Lineker, a former soccer star, was removed from a flagship show because of a tweet about immigration policy.

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By Mark Landler

Reporting From London

The BBC announced on Monday that it had reached an agreement with Gary Lineker, its most visible sports broadcaster, that will put him back on the air, defusing a crisis that began with a politically charged post on Twitter and escalated into a staff mutiny that threatened the BBC’s reputation and stability.

Mr. Lineker will return to hosting the flagship soccer program, “Match of the Day,” on Saturday after being suspended for a post in which he likened the British government’s language on immigration policy to that used by 1930s Germany.

“Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend,” Tim Davie, the organization’s director general, said in a statement.

Mr. Davie said that the BBC would open an independent review into its social media guidelines, which had come under criticism for being ambiguous and haphazardly enforced. That was particularly true in the case of Mr. Lineker, who is closely identified with the BBC but is a contractor who does not work in its news department.

In a Twitter post, Mr. Lineker said, “After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this.” He also thanked his colleagues at the network who had supported him and expressed sympathy for Mr. Davie, saying, “He has an almost impossible job keeping everybody happy.”

Mr. Lineker also noted that, “However difficult the last few days have been, it simply doesn’t compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away.”

Mr. Lineker did not apologize for the Twitter post that prompted the storm, which government officials criticized as not just inappropriately political but also offensive in its diminution of the Holocaust.

His standoff with the BBC had set off a noisy national debate about free expression, government influence and the role of a revered, if beleaguered, public broadcaster in an era of polarized politics and freewheeling social media.

It came after a walkout by Mr. Lineker’s soccer colleagues forced the BBC to radically curtail its coverage of a national obsession, including reducing “Match of the Day,” a mix of game analysis and chatty conversation, to 20 commentary-free minutes on Saturday.

Inside the Media Industry

Mr. Davie labored over the weekend to work out the compromise with Mr. Lineker. But the fallout from the dispute is likely to be wide and long-lasting, casting doubt over the corporation’s management, which has made political impartiality a priority but has faced persistent questions about its own close ties to the Conservative government.

“It’s a long war, and this is but another skirmish,” said Claire Enders, a London-based media researcher and the founder of Enders Analysis. “All this has put the BBC’s independence at risk, and its reputation at risk.”

Mr. Lineker, 62, is one of the BBC’s biggest names, a beloved sports figure who made a smooth transition from the playing field to the broadcasting booth, where he has been a fixture on “Match of the Day” since 1999, analyzing games and shooting the breeze with other retired stars. He is the BBC’s highest-paid on-air personality, earning 1.35 million pounds, about $1.6 million, in 2022.

But Mr. Lineker, who grew up in a working-class family in Leicester, has never kept his views on social issues a secret. When the government announced strict new immigration plans to cut down on asylum seekers, he posted on Twitter, “This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?”

The British home secretary, Suella Braverman, who is spearheading the policy to stop migrants from crossing the English Channel in small boats, said that Mr. Lineker’s comments diminished the atrocities of the Holocaust. Other Conservative lawmakers said that he had misused his BBC platform — not for the first time — to voice a political opinion.

“We need to make sure we maintain that trust in the independence and impartiality of the BBC,” the chancellor of the Exchequer, Jeremy Hunt, said on Sunday to a BBC journalist, Laura Kuenssberg.

The BBC is not the only media organization to hit turbulence over questions about political expression and social media. Tensions have flared at British newspapers, as well as at The Washington Post and The New York Times, over the Twitter posts of journalists, sometimes critical of their own employers.

“This is a period of social change, where public attitudes toward the media and social media are rapidly evolving,” said Mark Thompson, a former director general of the BBC who was later the chief executive of The New York Times Company. “Editorial teams around the world are racing to catch up.”

Mr. Lineker’s case was made especially complicated by both his job status — he is a contractor, not a full-time employee, and he works for BBC Sports as opposed to BBC News — and by the broadcaster’s enforcement of its social media guidelines, which critics say is haphazard at best and hypocritical at worst.

Alan Sugar, a British businessman who hosts the BBC’s version of the American reality TV show “The Apprentice,” has tweeted vociferously against a union leader who has pursued a confrontation with the government, as well as against a former leader of the Labour Party, Jeremy Corbyn, whom Mr. Lineker has also criticized.

Mr. Lineker got into no apparent trouble with his bosses about that, or for speaking out on the air about human rights abuses in Qatar during his coverage of the World Cup soccer tournament there last year.

Mr. Davie, a former marketing executive who also had links to the Conservative Party, has come under fire for his handling of the dispute with Mr. Lineker. In an interview with the BBC over the weekend, he apologized for the spiraling crisis, which forced the broadcaster to all but scrap two days of sports programming.

“This has been a tough time for the BBC,” Mr. Davie said. “Success for me is getting Gary back on air and together we are giving to the audiences that world-class sports coverage which, as I say, I’m sorry we haven’t been able to deliver today.”

Mr. Davie, who was appointed during the government of Boris Johnson, has made upholding the BBC’s political impartiality one of his major goals as director general. But he denied that the broadcaster was bowing to pressure from the government or Conservative politicians, and said over the weekend that he had no plans to resign.

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Valeurs Actuelles

Oxfam, le business anti-riches

« Chez Oxfam, nous ne sommes pas “anti-richesse”, nous sommes “anti-pauvreté”» De l’un à l’autre, il n’y a qu’un pas. L’ONG humanitaire le franchissait encore le lundi 16 janvier dernier, à l’entame de la 53e édition du Forum économique mondial. Comme chaque année depuis plus d’un demi-siècle, 2 500 des plus influents dirigeants politiques et acteurs économiques sont venus à Davos, en Suisse, échanger leurs idées pour « améliorer l’état du monde ».

Gabriela Bucher ne l’a pas vu de cet œil. Invitée au Forum pour la quatrième fois, la directrice générale d’Oxfam a profité de la tribune pour faire savoir sa colère au monde entier : « Cette année, Davos est synonyme de honte. » En cause : l’enrichissement des ultrariches, “au détriment des 99 % les plus pauvres de la planète”. La militante pour « les droits humains et l’égalité des genres » en veut pour preuve le document publié le jour même par sa propre organisation.

Voilà dix ans que l’ONG internationale diffuse son rapport sur les inégalités mondiales en marge de l’événement. L’objectif : sensibiliser et porter ses revendications à l’attention des élites décisionnelles pour qu’advienne un monde « plus durable, égalitaire et exempt de pauvreté ». Du moins, officiellement. En réalité, le congrès est une formidable occasion de promouvoir ses travaux et, surtout, de marquer une nouvelle fois l’opinion à grands coups de chiffres et formules chocs.

Cette dernière production d’Oxfam est un cas d’école. Pour mettre fin à « la loi du plus riche », l’ONG fait l’impasse sur toute demi-mesure. « Chaque milliardaire représente un échec de politique publique », ose-t-elle, préconisant – tout en écriture inclusive – de réduire leur nombre de moitié d’ici 2030, avant de les « abolir complètement ».

Depuis sa fondation en 1942, la stigmatisation de ceux qu’elle nomme « les 1 % » est peu à peu devenue le cheval de bataille d’Oxfam. La promotion de ses rapports, dont la rhétorique puise directement dans l’imaginaire d’extrême gauche, éclipse presque ses actions humanitaires contre famines et pauvreté. Ses slogans inondent les réseaux sociaux (« Fight inequality, tax the rich! », “Combattez l’inégalité, taxez les riches !” ), jusqu’à parfois bloquer un boulevard entier, à l’instar de cette banderole de 20 mètres que brandissaient ses militants français le 19 janvier dernier : “2 % sur les milliardaires pour épargner les plus précaires. ”

À cet égard, la maison mère britannique de l’organisation ne s’encombre pas de cohérence : en 2017, son président-directeur général Mark Goldring avait toute sa place dans le centile le plus fortuné de la planète, à raison d’un salaire annuel de 146 532 euros. L’année suivante, l’homme d’affaires démissionnait, sa présidence entachée par le scandale des abus sexuels perpétrés par ses employés en Haïti, en marge des séismes de 2010.

L’affaire avait secoué l’organisation, accusée d’avoir couvert les faits sept ans durant. Voyant des milliers de donateurs se rétracter dans les semaines suivantes, alors que de nouvelles révélations éclataient concernant des faits similaires au Tchad, au Soudan, il lui a fallu se défendre tant bien que mal : « Oxfam entend appliquer une tolérance zéro à l’égard du harcèlement, de l’exploitation et des abus sexuels au sein de l’organisation. Nous faisons donc tout ce qui est en notre pouvoir pour prévenir de tels actes et les traiter avec rigueur à chaque fois qu’ils se produisent. »

Depuis, Oxfam entend bien tourner la page et faire oublier la polémique par ses travaux. « Notre crédibilité repose sur notre capacité à mettre en lumière des faits, des réalités », assure-t-elle. Autre son de cloche du côté des experts. Réuni sous la bannière d’“Hoaxfam”, un collège d’économistes dénonçant les « arnaques » de l’ONG s’est penché sur sept arguments phares de son rapport sensationnel. Publiées dans les colonnes de l’Express le 23 février, ses conclusions sont particulièrement sévères.

En réalité, l’efficacité du slogan “Les 1 % les plus riches possèdent près de la moitié des richesses totales mondiales” cache une manipulation de chiffres au service de son idéologie. À titre d’exemple, la mesure des richesses établie par Oxfam selon la formule “actifs moins dettes” donne lieu à des « résultats absurdes », assène le collectif : « Concrètement, une personne de 50 ans qui touche le RSA et n’a aucun crédit serait donc plus riche qu’un étudiant de Harvard ayant fait un crédit de 200 000 dollars pour financer des études qui lui assureront une vie confortable. »

Mensonges par omission, statistiques manipulées

L’amalgame entre dette et appauvrissement n’a rien d’un détail, bien au contraire. « En raison de cette confusion, Oxfam manque donc l’un des phénomènes majeurs de ce début de XXIe siècle, poursuit le collectif : la baisse des inégalités de revenu à l’échelle du monde. »

Plus grave, une bonne partie de la communication d’Oxfam ment par omission. « Pour la première fois en plus de deux décennies, le taux mondial d’extrême pauvreté augmente depuis 2020 », assène l’ONG, unanimement relayée par la presse. C’est voir les choses par le petit bout de la lorgnette et taire la chute libre de l’extrême pauvreté depuis quarante ans : 43,6 % de la population mondiale vivait en dessous du seuil de pauvreté de 2,15 dollars par jour en 1981, contre 9,3 % en 2020, selon les données de la Banque mondiale.

Le problème français n’est pas qu’on a trop de milliardaires, trop d’entreprises : c’est qu’on n’en a pas assez !

Le mensonge est trop gros, à tel point qu’Oxfam est contrainte de répondre à la vague de réactions de ses propres donateurs. « Le nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté, qui vivent donc avec moins de 1,90 dollar par jour, est en déclin, et ce dans le monde entier », reconnaît-elle, avant de riposter : « Toutefois, le rythme auquel l’extrême pauvreté se résorbe ralentit. » Là encore, les chiffres de la Banque mondiale sont indiscutables : la chute de l’extrême pauvreté est linéaire, exception faite du léger rebond de 2020 imputable à la crise mondiale du Covid-19.

Cosignataire de la tribune d’Hoaxfam, le directeur général de l’Institut économique Molinari déplore notamment un manque de mise en perspective, récurrent dans les travaux de l’ONG. « Pendant des années, Oxfam s’est attaquée au Cac 40, rappelle Nicolas Marques, sans jamais dire que les quarante grandes entreprises additionnées pèsent autant que la seule capitalisation boursière d’Apple. » Cette simple précision conduit l’économiste à ce constat d’évidence : « Le problème français n’est pas qu’on a trop de milliardaires, trop d’entreprises : c’est qu’on n’en a pas assez ! »

Au diable l’exactitude. La quinzaine de rapports que produit Oxfam chaque année jouit d’un formidable écho dans la presse, et sa popularité est primordiale aux yeux de l’ONG. Du moins, suffisamment pour qu’elle consacre près de 10 % de son budget à sa stratégie marketing. De quoi s’offrir le luxe de coups de communication retentissants, devenus sa spécialité.

« L’affaire du siècle », ce procès intenté contre l’État français pour inaction climatique en 2018, s’avère être un pétard mouillé juridique ? Peu importe : la campagne est un carton médiatique. Avec la complicité de nombreuses figures issues des mondes du divertissement, comme Marion Cotillard ou Guillaume Meurice, la pétition a réussi l’exploit de mobiliser un million de signataires en moins de quarante-huit heures, le double trois semaines plus tard.

Une ONG subventionnée par de puissantes fondations

C’est autant de visibilité que l’ONG peut espérer convertir en dons. Ces derniers constituent la moitié de ses ressources ; l’autre émane de subventions et autres concours publics, à l’instar des 3,5 millions d’euros que lui octroyait récemment l’Agence française de développement (AFD).

Comble de l’ironie : vilipender les riches s’avère particulièrement lucratif. Aussi, en 2022, Oxfam France récoltait- elle plus de 5,5 millions d’euros auprès de 44 000 donateurs. Un progrès de 1,3 million d’euros par rapport à l’année précédente, auquel s’ajoutent les 580 000 euros collectés par ses magasins.

Pourtant, la générosité du public et les aides d’État ne suffi sent pas à l’organisation, qui injecte plus du tiers du pactole amassé en 2022 dans la recherche de nouveaux fonds… Jusqu’à se tourner vers ses meilleurs ennemis milliardaires. Ses principes anticapitalistes n’ont pas empêché ainsi Oxfam international d’accepter les 63 subventions versées par la puissante et américaine Fondation Ford depuis 2006. Diffi cile, pour l’ONG, de décliner une aide qui s’élève à plus de 26 millions de dollars – et a fortiori les 117 millions de dollars octroyés par la Fondation Gates depuis 1999.

Les généreux cachets s’amoncellent et le résultat est bien souvent la diffusion de propagande politique. Quand la Fondation Open Society, influent réseau du philanthrope milliardaire américain George Soros, lui accorde une subvention de 150 000 dollars en 2021, après déjà 15,5 millions versés depuis 2016, c’est pour qu’Oxfam France « mette en avant les questions relatives au climat et aux inégalités pendant la période des élections françaises, par le biais de campagnes et de travaux de plaidoyer en ligne et hors ligne ».

Il nous apparaît inévitable d’appeler à empêcher l’extrême droite d’accéder à la présidence de la République, et donc à déposer un bulletin “Emmanuel Macron” dans l’urne au second tour.

L’offre est trop belle pour qu’Oxfam France s’empêche de tomber dans le militantisme politique. Elle irrigue alors l’opinion publique de ses préconisations, la campagne présidentielle durant, jusqu’à prendre explicitement parti dès le deuxième jour de l’entre-deux-tours, le 12 avril 2022, contre Marine Le Pen : « Il nous apparaît inévitable d’appeler à empêcher l’extrême droite d’accéder à la présidence de la République, et donc à déposer un bulletin “Emmanuel Macron” dans l’urne au second tour. »

De quoi remettre en cause la prétention « apartisane » d’Oxfam France. En 2017, ses comparatifs des divers programmes politiques accordaient toutes les faveurs à Jean-Luc Mélenchon ; l’année suivante, Manon Aubry quittait son poste de porte-parole d’Oxfam France pour rejoindre les rangs de La France insoumise. Le sacrifice de quatre ans d’engagement en première ligne de l’ONG humanitaire lui fait gagner, l’année suivante, la position de tête de liste de LFI aux élections européennes de 2019.

Une décision difficile, prise à l’aune des conseils de Cécile Duflot, alors fraîchement nommée directrice générale de la filiale française de l’ONG. L’ancienne secrétaire nationale d’EELV et ex-ministre du Logement sous la présidence de François Hollande n’a pas jugé que sa nouvelle fonction l’obligeait à mettre en berne ses vues politiques, au contraire. Quand, en 2021, les sondages évoquent la possible percée du Rassemblement national dans les urnes, l’ex-politicienne confie ses craintes au Monde, avec cette modération caractéristique de la communication d’Oxfam : « La France peut basculer dans une situation de quasi-dictature. »

Doucement mais sûrement, le militantisme politique d’Oxfam France, qui n’a pas répondu à Valeurs actuelles, rattrape son retard sur ses cousins d’Amérique, bien au-delà de sa propagande anti-riches habituelle. Aux États-Unis, l’ONG, qui n’échappe pas à la dérive woke de ses coreligionnaires d’extrême gauche, publiait en 2019 un rapport intitulé « Les masculinités et la montée de l’extrême droite ». Financée par le gouvernement, la branche québécoise diffusait il y a un an un « cahier d’activités pour combattre les stéréotypes sexuels, sexistes et racistes » à destination des jeunes. Au programme : privilège blanc, micro agressions, intersectionnalité, anti racisme, masculinité toxique, théorie du genre, communauté LGBTQIA2SP+, etc. Objectif : « Se déconstruire pour reconstruire ensemble. » Business is business.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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International Court to Open War Crimes Cases Against Russia, Officials Say

The cases before the International Criminal Court would accuse Russia of abducting Ukrainian children and of deliberately targeting civilian infrastructure.

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By Marlise Simons

Reporting from Paris

The International Criminal Court intends to open two war crimes cases tied to the Russian invasion of Ukraine and will seek arrest warrants for several people, according to current and former officials with knowledge of the decision who were not authorized to speak publicly.

The cases represent the first international charges to be brought forward since the start of the conflict and come after months of work by special investigation teams. They allege that Russia abducted Ukrainian children and teenagers and sent them to Russian re-education camps, and that the Kremlin deliberately targeted civilian infrastructure.

The chief prosecutor, Karim Khan, must first present his charges to a panel of pretrial judges who will decide whether the legal standards have been met for issuing arrest warrants, or whether investigators need more evidence.

It was not clear whom the court planned to charge in each case. Asked to confirm the requests for arrest warrants, the prosecutor’s office said, “We do not publicly discuss specifics related to ongoing investigations.”

Some outside diplomats and experts said it was possible that President Vladimir V. Putin of Russia could be charged, as the court does not recognize immunity for a head of state in cases involving war crimes, crimes against humanity or genocide.

Still, the likelihood of a trial remains slim, experts say, as the court cannot hear cases in absentia and Russia is unlikely to surrender its own officials.

The Kremlin has denied accusations of war crimes, but international and Ukrainian investigators have gathered powerful evidence of an array of atrocities since the invasion’s early days.

The first case, the briefed officials said, deals with the widely reported abduction of Ukrainian children, ranging from toddlers to teenagers. As part of a Kremlin-sponsored program, they were taken from Ukraine and placed in homes to become Russian citizens or sent to summer camps to be re-educated, The New York Times and researchers have found. Some came from orphanages or group homes.

Moscow has made no secret of its program, presenting it as a humanitarian mission to protect orphaned or abandoned Ukrainian children from the war.

The State of the War

Russia’s commissioner for children’s rights, Maria Lvova-Belova, the program’s public face, began sending children to Russia within weeks after the invasion began in February 2022 and has regularly appeared on television to promote adoptions. Mr. Putin signed a decree last May to speed up access to Russian citizenship for Ukrainians.

Mr. Khan, the prosecutor, has publicly signaled his intentions to pursue this case, saying that illegal transfers of children to Russia or to occupied parts of Ukraine were a priority for his investigators.

Earlier this month, he visited a children’s home in southern Ukraine, now vacated, and his office posted a photograph of him standing among empty cots. “Children cannot be treated as the spoils of war,” he said in a statement following his visit.

A report published in February by Yale University and the Conflict Observatory program of the U.S. State Department said that at least 6,000 children from Ukraine were being held in a total of 43 camps in Russia, with the actual number thought to be higher. The National Information Bureau of the Ukrainian government said that as of early March it could be more than 16,000.

“There has been a lot of focus on this issue, and pursuing it as a crime will generate a lot of reaction,” said Mark Ellis, executive director of the International Bar Association. “It’s forbidden to forcibly transfer civilians across a border, and during a conflict it can be a war crime. It can also amount to crimes against humanity if it is part of a widespread and systematic policy. Deporting children could even be part of genocidal intent.”

In the second case, the I.C.C. chief prosecutor is expected to address Russia’s unrelenting attacks on civilian infrastructure, including water supplies and gas and power plants, which are far from the fighting and are not considered legitimate military targets.

The U.S. government has evidence shedding light on Kremlin decisions to deliberately target vital civilian infrastructure, and many in the Biden administration are said to favor sharing it with the court, although it is not a member. But the Defense Department is blocking the intelligence from being shared because it fears setting a precedent that could open the way for prosecuting Americans.

President Biden has yet to decide whether to approve the release of the material, according to officials.

Arrest warrants for suspects in either of the two cases are not expected imminently.

In the past, the judges at the international court have taken several months to review charges before issuing arrest warrants or summons to appear. But the devastation taking place in Ukraine has put the court under pressure to act swiftly.

More than 40 countries who are parties to the court have requested its intervention. Ukraine itself is not a formal member, but it has granted the court jurisdiction over its territory.

Ukraine’s government is now holding its own war-crimes trials, and a host of other international bodies are also investigating.

But looming over the investigations is the question of whether any cases against Russia will ever reach a courtroom.

In recent weeks, a group of governments and international organizations have stepped up talks on the need to create a separate international court with the power to prosecute Russia for the crime of aggression, over which the I.C.C. has no jurisdiction. The court can hold individuals, even leaders, accountable for only war crimes, crimes against humanity and genocide in this case.

But advocates of a new court argue that aggression is the paramount crime from which all others flow. It is effective because it addresses most directly the political or military leaders who decide to wage war.

Still, Western governments believe that the I.C.C. does have a role and should proceed. The issuance of any arrest warrant, even if not carried out, is symbolically important because it can make someone a pariah as these charges do not go away, legal experts say.

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France24 - Monde

Ukraine : Zelensky assure que 1 100 soldats russes ont été tués à Bakhmout en six jours

Publié le : 12/03/2023 - 08:31Modifié le : 12/03/2023 - 20:24

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Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans l'est du pays, les Ukrainiens préparent une contre-offensive. Voici le fil du 12 mars 2023.

Cette page n'est plus actualisée. Retrouvez notre couverture de la guerre en Ukraine ici.

  • 1 h 05 : les importations d'armes ont doublé en Europe en 2022

Les importations d'armement en Europe ont augmenté de 93 % en 2022, tirées par les livraisons massives vers l'Ukraine devenue troisième destination mondiale, selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

"L'invasion a vraiment provoqué une envolée significative de la demande d'armes en Europe, qui n'a pas encore montré sa pleine puissance et va, selon toute vraisemblance, mener à de nouvelles hausses d'importations", souligne à l'AFP Pieter Wezeman, coauteur du rapport annuel.

Les importations de Kiev, incluant les donations occidentales, ont été multipliées par plus de 60 en 2022. Pour la plupart des équipements d'occasion, les livraisons à l'Ukraine comprennent environ 230 pièces d'artillerie américaine, 280 blindés polonais ou encore plus de 7 000 missiles antichar britanniques et des systèmes anti-aériens, neufs cette fois, liste le Sipri.

  • 20 h 21 : confirmation de l’identité du soldat ukrainien exécuté dans une vidéo devenue virale

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont confirmé l'identité du soldat que l'on voit se faire fusiller dans une vidéo devenue virale, après que plusieurs sources officielles eurent donné deux noms différents. "Les enquêteurs du (SBU) ont établi que le soldat ukrainien qui a été abattu (...) était un tireur d'élite du 163e bataillon de la 119e brigade de défense territoriale de la région de Tchernihiv, Oleksandre Igorovitch Matsievskiï", ont annoncé les enquêteurs.

Sur la vidéo en question d'une douzaine de secondes, abondamment relayée début mars, on voit un homme balafré en uniforme militaire mais désarmé en train de fumer une cigarette avant de s'écrier "Gloire à l'Ukraine !" et de se faire faucher par des rafales de mitraillettes.

  • 20 h 12 : plus de 1 100 soldats russes tués en moins d'une semaine à Bakhmout, selon Volodymyr Zelensky

Plus de 1 100 soldats russes ont été tués en moins d'une semaine lors de combats autour de la ville de Bakhmout, a déclaré Volodymyr Zelensky. Selon le président ukrainien, quelque 1 500 soldats russes ont été blessés et mis hors d'état de combattre pendant la même période.

  • 16 h 03 : le point sur la situation avec notre envoyée spéciale

La situation reste très tendue à Bakhmout. L'armée ukrainienne continue de défendre cette ville de l'est du pays, dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.

Le point sur la situation avec notre envoyée spéciale à Kiev, Emmanuelle Chaze.

  • 15 h 47 : le président suisse dénonce une "frénésie guerrière"

Le président de la Confédération Alain Berset, attaché à la neutralité de son pays et opposé au transfert d'armements vers l'Ukraine, dénonce une "frénésie guerrière", dans une interview dimanche à la NZZ am Sontag.

"Je ressens cette frénésie guerrière dans certains milieux", déclare Alain Berset. "Et je suis très inquiet à ce sujet car ce sentiment repose sur une vision à court terme". "Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres", réaffirme le socialiste fribourgeois, soulignant que la position du Conseil fédéral était très claire en la matière.

>> À lire aussi : Suisse, Irlande, Suède... La neutralité des pays européens à l'épreuve de la guerre en Ukraine

  • 14 h 38 : la Russie dit poursuivre ses attaques dans la région de Donetsk

Le ministère russe de la Défense a annoncé dimanche que les troupes russes poursuivaient leurs opérations militaires dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, après avoir tué plus de 220 soldats ukrainiens au cours des dernières 24 heures.

"Dans la direction de Donetsk... plus de 220 militaires ukrainiens, un véhicule de combat d'infanterie, trois véhicules de combat blindés, sept véhicules ainsi qu'un obusier D-30 ont été détruits au cours de la journée", a-t-il dit. Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces informations de manière indépendante.

>> À voir aussi : La région de Donetsk meurtrie : des villages détruits et vidés de leurs habitants

  • ​​​​​​12 h 51 : l'Ukraine veut "gagner du temps" à Bakhmout face à l'avancée russe

L'armée ukrainienne continue dimanche de défendre Bakhmout, avec l'objectif de "gagner du temps" dans cette ville de l'est de l'Ukraine dont Moscou tente de s'emparer depuis l'été au prix de lourdes pertes.

"Les vrais héros sont les défenseurs qui tiennent le front de l'Est sur leurs épaules", a salué le commandant des forces terrestres ukrainiennes Oleksandre Syrsky. 

"Il faut gagner du temps pour accumuler des réserves et lancer une contre-offensive, qui n'est pas loin", a-t-il encore dit, cité samedi par le service de presse de l'armée, sans donner plus de précisions sur cet assaut potentiel.

  • 12 h 31 : la Moldavie démantèle un groupe "orchestré par Moscou" pour déstabiliser le pays

À quelques heures d'une manifestation anti-gouvernementale, la police moldave a annoncé avoir arrêté les membres d'un réseau "orchestré par Moscou" dans le but de déstabiliser ce petit pays de l'ex-Union soviétique.

À l'issue de perquisitions samedi soir, 25 hommes ont été interrogés par les enquêteurs et sept d'entre eux ont été placés en détention, a déclaré lors d'une conférence de presse le chef de la police Viorel Cernautean.

Un agent a pu infiltrer le groupe dirigé par un Russo-Moldave, a-t-il précisé, évoquant "dix heures" d'enregistrement vidéo et audio à charge. 

  • 3 h 43 : les forces ukrainiennes se préparent à une contre-offensive près de Bakhmout

Les Ukrainiens se préparent dimanche à une contre-offensive qui, selon eux, ne devrait pas tarder dans la région de Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine que les forces russes tentent de prendre depuis l'été au prix de lourdes pertes.

À Bakhmout, Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, a revendiqué une nouvelle progression de ses hommes qui s'y battent en première ligne.  

L'armée russe poursuit parallèlement ses attaques dans d'autres régions : les autorités ont ainsi annoncé qu'une frappe avait fait dans la matinée au moins trois morts et deux blessés à Kherson, une cité méridionale libérée par l'armée de Kiev en novembre après plusieurs mois d'occupation.

  • 3 h 22 : plus de 500 soldats russes ont été tués en une journée à Bakhmout, selon l'Ukraine

Plus de 500 soldats russes ont été tués ou blessés au cours des dernières 24 heures au cours de la bataille de Bakhmout, a déclaré samedi le porte-parole de l'armée ukrainienne. 

Les forces pro-Kremlin se battent depuis des mois pour prendre Bakhmout, dans la région orientale du Donbass. Les deux parties admettent des pertes importantes et les chiffres exacts sont difficiles à vérifier. 

  • 00 h 00 : Kiev exhorte l'Allemagne à envoyer plus de munitions et à former des pilotes

Le ministre ukrainien des affaires étrangères a exhorté l'Allemagne dans une interview publiée dimanche à accélérer les fournitures de munitions et à commencer à former des pilotes ukrainiens sur des avions de chasse occidentaux. 

Dmytro Kuleba a déclaré au journal Bild que les pénuries de munitions étaient le problème "numéro un" en Ukraine pour tenter de repousser l'invasion russe. 

Il a dit que les fabricants d'armes allemands lui avaient dit à la Conférence de Munich sur la sécurité le mois dernier, qu'ils étaient prêts à livrer mais attendaient que le gouvernement signe des contrats. 

Avec AFP, Reuters.

 

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LE FIL DU 9 MARS

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L'Humanité

Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

Il était une fois

Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

« Une épreuve prolétarienne de masse »

Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

Une foule admirative des sportifs

Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

Un rendez-vous de l’athlétisme français

Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

« Le sport est un moyen et non un but »

La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

La base de départ pour de futurs champions

La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

Pour en savoir plus

  • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

Il était une fois

Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

Thomas Grillot

C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

(1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

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France24 - Monde

Le nouveau Premier ministre chinois fustige la "répression" américaine visant son pays

Publié le : 13/03/2023 - 07:20

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"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer", a appelé lundi le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang. Lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination, il a dénoncé "l'encerclement" et la "répression" de son pays par Washington.

Le nouveau Premier ministre chinois Li Qiang a dénoncé lundi 13 mars "l'encerclement" et la "répression" de son pays par les États-Unis, dans un contexte de tensions exacerbées avec la première puissance mondiale.

"La Chine et les États-Unis peuvent et doivent coopérer. Si nous coopérons, nous pouvons accomplir de grandes choses", a affirmé devant la presse Li Qiang, ajoutant que "l'encerclement et la répression ne sont pas une solution". 

Il y a une semaine, le président chinois Xi Jinping avait lui aussi parlé en ces termes des tensions géopolitiques avec Washington, lors d'une session parlementaire à Pékin.

Bataille autour des semi-conducteurs

La Chine et les États-Unis se livrent une féroce bataille pour la fabrication des semi-conducteurs, ces composants électroniques indispensables au fonctionnement des smartphones, des voitures connectées mais aussi d'équipements militaires.  Au nom de la sécurité nationale, Washington a multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois.

Les deux puissances s'opposent par ailleurs sur d'autres dossiers – Taïwan, le traitement des musulmans ouïghours, le commerce ou encore Hong Kong.

Sur fond de tensions avec Washington, Xi Jinping a de nouveau souligné lundi la nécessité de renforcer la sécurité nationale. "La sécurité est le fondement du développement, tandis que la stabilité est une condition préalable à la prospérité", a affirmé Xi Jinping à l'occasion de son premier discours depuis sa reconduction vendredi à la tête de la Chine

"Grande muraille d'acier"

À cette fin, il est nécessaire de "promouvoir pleinement la modernisation de la défense nationale et des forces armées, et de faire de [l'armée] une Grande muraille d'acier qui protège efficacement la souveraineté nationale, la sécurité et les intérêts du développement", a insisté Xi Jinping dans un discours prononcé lors de la clôture de la session annuelle du Parlement.

Le président chinois a par ailleurs fustigé les "forces extérieures" qui s'ingèrent dans le dossier taïwanais. Le pouvoir communiste considère l'île comme une province de la Chine qu'il n'a pas encore réussi à rattacher au reste du territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

La Chine désapprouve le rapprochement à l'œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis, qui fournissent depuis plusieurs décennies à l'île un soutien militaire face à Pékin.

Avec AFP

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Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre

Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président

New York Times - World

As Economy Falters, China’s New Premier Tries to Boost Business Confidence

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Li Qiang, the country’s No. 2 leader, sought to reassure entrepreneurs who have been wary of making new investments.

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By Keith Bradsher and Chris Buckley

Keith Bradsher reported from Beijing and Chris Buckley from Taipei, Taiwan.

BEIJING — China’s new premier, the country’s No. 2 leader after Xi Jinping, sought on Monday to reinvigorate confidence in the faltering economy, promising that private-sector companies would be treated equally with state-owned ones and that the property rights and other interests of entrepreneurs would be strictly respected.

Premier Li Qiang, who took office on Saturday, strongly endorsed the role of entrepreneurs after a decade in which the state and the ruling Communist Party have played a steadily growing role in China’s economy, with some pro-party commentators castigating big businesses. Weak confidence, spending and investment by consumers and private businesses have hurt the economy, which has slowed sharply over the past few years.

The Communist Party is under immense pressure to revive growth, which was battered by nearly three years of “zero Covid” restrictions, including mass testing and quarantines. Lengthy city lockdowns that confined hundreds of millions of people to their homes disrupted factory production and left consumers and businesses alike with little confidence to spend.

Even after the government lifted those pandemic rules in December, many entrepreneurs have been wary of making new investments. Some have even left the country as the climate for private businesses has deteriorated.

The state-led banking system has been steering more loans in recent years to state-owned enterprises. Government-controlled construction companies have squeezed out many private real estate developers. The Communist Party has insisted on a larger role in the decision-making of private companies. And many local governments have forced private companies to make large “donations” or pay arbitrarily imposed fines to help cover the costs of social programs.

Speaking on Monday at his first news conference as premier, Mr. Li delivered the most forceful statement by a Chinese leader in years of the need to preserve the vitality of the private sector. He promised a commercial environment “in which businesses of all forms of ownership will be treated equally, protecting the property rights and interests of entrepreneurs according to the law, encouraging fair competition between business entities of all types.”

He offered no specifics about reviving the economy. He cautioned that even China’s goal of 5 percent growth this year, the lowest target in decades, would not be easy to achieve, particularly at a time when many other countries also face significant economic challenges.

More on China

But he offset short-term concerns about growth by making a case for China’s continued economic strengths. “There is the massive scale of its market, its comprehensive array of industries, abundant human resources, and a robust base for development — even more important, there are our clear institutional advantages,” he said, apparently referring to Communist Party rule.

Mr. Li’s remarks triggered a sharp jump on Monday morning in share prices in Hong Kong and a smaller but notable increase in mainland China, even as markets elsewhere in Asia fell on worries about government takeovers of two troubled banks in the United States.

Mr. Li’s comments were particularly noteworthy because he, unlike his predecessor, is seen as a close ally of Mr. Xi, who has overseen the ever-expanding role of the Communist Party in daily life and who has tended to emphasize security over economic growth.

Mr. Xi delivered brief remarks before Mr. Li at the close of the nine-day annual session of China’s largely ceremonial, Communist Party-controlled legislature, the National People’s Congress. Mr. Xi did not mention the country’s economic challenges, focusing to a considerable extent on the need for security and stability.

The difference in tone and substance between the two men’s comments suggested that Mr. Xi would leave the details of economic policy to the premier, while Mr. Xi would play the role of the paternalistic Communist Party leader who provides security for the people but is not directly responsible for the month-to-month vicissitudes of the economy.

Many business leaders in China have been worried as Mr. Xi’s emphasis on national security has been used to justify greater party involvement in private companies’ affairs, as well as strong pressure on businesses to cooperate with the military under a so-called “civil-military fusion” policy. But Mr. Xi repeated his case that emphasizing national security was fully consistent with economic progress.

“Security is the foundation of development, and stability is the precondition for strength and prosperity,” Mr. Xi said.

Mr. Xi and Foreign Minister Qin Gang both delivered strong criticisms of the United States early last week, accusing it of seeking to contain China. But when asked on Monday about Sino-American relations, Mr. Li steered clear of geopolitical issues and of any direct criticism of the United States government, choosing instead to endorse free trade and commercial cooperation.

“Opening up to the outside is our fundamental national policy, and no matter how the international situation changes, we will be unwavering in advancing it,” he said.

Mr. Li even suggested that Mr. Xi and President Biden follow up on various understandings they reached during a November meeting in Bali, Indonesia, before the flight of a Chinese spy balloon across the United States led once more to a souring of bilateral relations.

The premier’s news conference with foreign and local journalists at the end of the annual legislative session is presented as a demonstration of political accountability. But the leadership screens questions beforehand, to ensure that no topics that China’s leaders do not want to address publicly are raised.

China’s leaders have taken several steps during the nine-day session to reassure businesses and investors. Mr. Xi, who has sought to tighten the party’s grip over the economy and private businesses, told business leaders that the party embraced private companies as “one of us.”

In a move seen as signaling continuity, the party retained the leaders of the central bank, the Ministry of Commerce and the Ministry of Finance, ending weeks of speculation that Mr. Xi would replace them with a new and possibly less experienced generation of economic policy managers.

“This raft of appointments seems to at least partially buck the narrative that demonstrated fealty to Xi Jinping will trump technocratic competence in assigning top-level government positions,” said Eswar Prasad, a Cornell University economist.

Some signs of economic recovery have emerged. Surveys of purchasing managers suggest that factory activity accelerated strongly in February. In many Chinese cities, the subways, airports and hotels are busy once more.

But youth unemployment remains high, and the housing market is in a slump. China’s factories, the engine of its trade with the world, are facing weakening demand from the United States and Europe.

Construction, another mainstay of the Chinese economy, has slackened because of a slow-motion housing market crash, and this in turn has hurt demand for steel, cement and other materials. China plans to release on Wednesday a wide range of data on industrial production, real estate development, retail sales and other economic activity during January and February.

Amy Chang Chien contributed research from Taipei and John Liu and Chang Che from Seoul.

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L'Humanité

Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

livres
France24 - Monde

Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

Publié le : 09/03/2023 - 16:47

Sébastian SEIBT Suivre

La banque Silvergate a annoncé, mercredi, qu’elle se préparait à la liquidation de ses activités. Ce serait la première faillite d’un établissement financier traditionnel liée aux soubresauts des cryptomonnaies depuis la création du bitcoin en 2008. 

C’est l’histoire d’un patron de banque, fervent catholique et grand-père de 21 petits-enfants, qui a tout misé sur les bitcoins. Alan Lane dirige une petite banque régionale américaine qui, telle la grenouille de la fable de La Fontaine, a voulu devenir le bœuf de l’univers des crypto. Et qui vient de s’effondrer.

La banque californienne Silvergate a annoncé, mercredi 8 mars, son intention de réduire ses activités en vue d’une faillite qui semble être “l’issue la plus réaliste”, d’après un communiqué.

Une banque qui a tout misé sur les cryptomonnaies

Silvergate devient ainsi la première banque traditionnelle à succomber à la crise des cryptomonnaies qui sévit depuis la faillite retentissante de la plateforme d’échanges FTX en novembre 2022. Un phénomène inédit qui pourrait faire craindre un début de contagion des affres du secteur des cryptomonnaies au système financier traditionnel.

Sauf qu’en l’occurence “Silvergate reste un cas particulier puisqu’il s’agit d’une banque qui a décidé très tôt d’adopter une stratégie quasi-exclusivement axée sur les cryptomonnaies et qui en paie le prix aujourd’hui”, résume Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School.

Les principales autorités américaines de régulation financière, tels que la FDIC (la  Federal Deposit Insurance Corporation, qui garantit les dépôts bancaires) ne se sont d’ailleurs pas ruées au chevet de Silvergate “alors qu’elles font tout pour trouver un repreneur lorsqu’une institution financière systémique menace de s’effondrer”.

En réalité, Silvergate, qui existe depuis 30 ans, a tout fait au fil des années pour devenir la “banque de crypto”. Pour elle, la “révolution” des bitcoins et autres monnaies dématérialisées “était le moyen de passer du statut de petite banque régionale à institution financière d’ampleur”, souligne le Financial Times

Au début des années 2010, elle est encore une petite banque spécialisée dans les prêts immobiliers, l’une des rares aux États-Unis à avoir réussi à survivre à la crise des subprimes de 2008 sans trop de dommage. Surfant sur ce succès, Silvergate commence à vouloir appâter de nouveaux clients. Mais où en trouver ?

Alan Lane, à côté d’une vie paroissiale très active, s’intéressait aussi à l'époque à une nouvelle mode monétaire sur Internet : le bitcoin. En 2013, il effectue son premier achat. 

Victime collatérale de FTX

Le PDG de Silvergate a alors une révélation : tous les acteurs de ce nouveau secteur en pleine croissance doivent bien avoir besoin d’une banque ? Renseignement pris, les Kraken, Gemini, Paxos - parmi les start-up les plus en vue du monde des crypto à l’époque - ont du mal à trouver des banquiers qui acceptent des dépôts en bitcoin ou de leur accorder des prêts, raconte CNBC, qui avait consacré un article à Alan Lane en 2018. Il faut dire qu’à l’époque, le bitcoin est essentiellement associé au monde du cybercrime… pour les rares banquiers qui en ont entendu parler.

Alan Lane y voit une opportunité. Silvergate entame alors un virage stratégique qui se traduit par une baisse des activités bancaires traditionnelles et une réaffectation des salariés pour satisfaire aux besoins de ces nouveaux clients 2.0. “Silvergate se vantait même sur son site d’être la banque qui faisait des affaires avec ceux qui avaient été snobés par les autres institutions financières”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France qui travaille sur le secteur des cryptomonnaies.

>> Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies

Une transformation en profondeur qui a longtemps semblé réussir à cette banque. Elle passe d’une vingtaine de clients venus du monde des blockchain, bitcoins ou encore ethereum à plus de 1 000 en 2022. L’argent commence à affluer. En 2020, Silvergate engristre des dépôts de deux milliards de dollars liés aux cryptomonnaies, contre 16 milliards de dollars en septembre 2022. 

Silvergate réussit son pari : devenir le banquier des stars de cette nouvelle économie, tels que Coinbase… ou FTX. Au moment de l’effondrement de cette plateforme, “plus de 90 % de tous les dépôts sur les comptes de Silvergate étaient liés aux cryptomonnaies”, souligne Nathalie Janson.

Au final, “Silvergate a été une victime collatérale de FTX”, note Alexandre Baradez. L’onde de choc de la faillite de l’empire de Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX, entraîne des retraits massifs d’argent des comptes de Silvergate. Entre septembre et décembre 2022, les fonds disponibles ont été divisés par deux et la banque a annoncé un milliard de dollars de pertes au quatrième trimestre.

Fin d’une ère ?

Cette probable faillite risque de rendre la vie plus dure à tous les acteurs du secteur. Vers qui les start-up vont-elles se tourner pour leur prêter de l’argent et gérer leur compte ? “Tout dépend de comment cette histoire va finir. Si lors de la liquidation, certaines parties de l’activité de Silvergate sont reprises, il peut y avoir une transition en douceur. Mais si la banque disparaît purement et simplement, c’est sûr qu’il va y avoir un vide pendant un temps”, estime Nathalie Janson.

Mais l’importance de la disparition annoncée de Silvergate est “avant tout symbolique”, assure Alexandre Baradez. “Après la faillite de la principale plateforme d’échange du monde des cryptos, c’est sa principale banque qui menace de disparaître. Deux piliers de cet écosystème s’effondrent."

Pour lui, c’est le signe qu’un chapitre de l’histoire des cryptomonnaies se clôt. Le temps du far west des cryptomonnaies - un monde sans shérif ou régulation - toucherait à sa fin. “Les investisseurs vont dorénavant demander beaucoup plus de garanties, et les banques ne vont plus miser aussi gros sur ce secteur sans assurer leurs arrières”, prédit Alexandre Baradez. Il juge que la fin de Silvergate est un mal à court terme, pour un bien à plus long terme. Ce serait peut-être l'avènement d’un monde des cryptomonnaies débarrassé de ces mauvaises herbes, chassées des terres crypto par des régulateurs plus actifs dans ce secteur. En attendant qu'une nouvelle crypto-grenouille gonfle au point d'exploser.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} PORTRAITS

Scandale FTX : le Who’s who de l’incroyable débâcle au royaume des cryptomonnaies

La semaine de l'éco

Faillite de FTX : faut-il réguler le secteur des cryptos ?

chute libre

Cryptomonnaies en berne : des investisseurs au bord de la crise de nerfs

New York Times - World

Biden to Announce Landmark Nuclear-Powered Submarine Deal With Australia and Britain

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The arrangement is part of a broader effort to counter China’s military development and assertive territorial claims across Asia.

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By Edward Wong

WASHINGTON — President Biden plans to announce on Monday a landmark agreement with the leaders of Britain and Australia to develop fleets of nuclear-powered attack submarines that the three nations would use to strengthen their naval forces across the Asia-Pacific region as China bolsters its own navy.

The purchase and training agreements on submarines amount to the first concrete steps taken by the three English-speaking nations to deepen the ambitious strategic partnership called AUKUS that they announced 18 months ago.

The military deal, centered on Australia first buying the attack submarines from the United States and then from Britain, before making their own, marks the first time the United States is sharing the nuclear technology for such vessels in 65 years.

The move is a sign of the degree to which Mr. Biden and his aides are investing in strategic military planning with allies and partners to counter China’s growing capabilities and to prepare for a potential armed crisis over Taiwan, the democratic island with de facto independence that Chinese leaders claim is their territory.

Mr. Biden and the other two leaders, Prime Minister Anthony Albanese of Australia and Prime Minister Rishi Sunak of Britain, are scheduled to visit a U.S. naval base at Point Loma in San Diego to make the announcement on Monday afternoon.

Better Understand the Relations Between China and the U.S.

The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.

The plan involves the three nations expanding — or, in the case of Australia, starting from scratch — their industrial production capacity for nuclear-powered submarines and sharing technology and training with each other, a process that will present many operational challenges. The plan also embeds Britain firmly into American and Australian military strategies in the Asia-Pacific region — and is likely to put London at greater odds with Beijing in the coming years.

The arming of Australia with nuclear-powered submarines is part of a broadening by the Biden administration of the U.S. military’s presence in the Pacific. In recent months, Mr. Biden and his aides have announced they will help Japan build up its military after decades of a pacifist stance by Tokyo, and they will deploy American troops and equipment at more non-U.S. military bases in the Philippines.

The Biden administration has also worked to strengthen cooperation among the nations in the Quad, a nonmilitary partnership that includes the United States, India, Japan and Australia — all countries that are increasingly anxious about China’s expansive territorial claims and strategic intentions in Asia.

Chinese officials say the United States is trying to encircle China by working with allies and partners to constrain its rise. In a rare explicit remark on this, Xi Jinping, China’s leader, said last week during an annual political meeting in Beijing that the United States was leading Western countries to engage in “all-around containment, encirclement and suppression of China,” the Chinese state news agency, Xinhua, reported.

Mao Ning, a Chinese foreign ministry spokeswoman, said last Thursday at a news conference in Beijing that the agreement on the submarines “constitutes serious nuclear proliferation risks, undermines the international nonproliferation system, exacerbates arms race and hurts peace and stability in the Asia-Pacific.”

Australia will first buy three Virginia-class nuclear-powered submarines from the United States — with the option to add two more — that would be delivered starting in 2032. American ship builders and weapons makers are already producing those submarines for the United States on a tight schedule. Australia is then expected to buy a new class of nuclear-powered submarines to be manufactured by Britain. Those vessels would use some technology from the American Virginia-class submarines. All the while, Australian officials, executives and engineers will be learning about the construction process from American and British counterparts, with the aim of making their own such vessels for delivery to their navy in the 2040s.

Some Australian politicians are demanding that Australian leaders ensure the arrangement brings substantial jobs to their country.

Nuclear submarines can stay underwater longer and travel farther than conventional submarines without surfacing. They are a substantial upgrade over the Australian navy’s six diesel electric submarines, which will soon age out of service. The nuclear-powered submarines are the headline items of the AUKUS arrangement, which also includes long-term plans to cooperate on artificial intelligence, quantum computing, cyberwarfare and missiles.

As part of the agreement, the United States and Britain will rotate nuclear-powered submarines into port in Perth, Australia, by 2027. The rotations will give Australian naval commanders and sailors a chance to train on the submarines.

Australian engineers will also work on production sites in the United States and Britain. The first of the new class of British-made submarines are expected to be delivered to the British navy by the late 2030s, before Australia gets the next batch.

Until the new agreement, the United States had shared the technology for nuclear-powered submarines with only Britain, as part of a defense agreement signed in 1958. Officials in Washington say it is one of the “crown jewels” of the U.S. military and the American defense industry.

Officials say Australia would have complete sovereign command over the submarines they buy. Australian commanders will likely ask to have some American and British service members work on the ships to help with the learning process, officials say.

The budget released by the White House on Thursday on Mr. Biden’s spending requests for 2024 mentions submarine modernization and expansion of the industrial base. That includes bolstering “four public naval shipyards to meet future submarine and carrier maintenance requirements,” it says.

The final point listed in a section on the budget for the Energy Department discusses nuclear submarine technology and explicitly mentions the aims of AUKUS: “The budget also funds the strong technical and engineering foundation that supports the president’s trilateral security partnership — Australia, the United Kingdom and the United States — which provides Australia with a conventionally armed, nuclear powered submarine capability.”

The initial AUKUS announcement in September 2021 by the three English-speaking nations took French leaders by surprise. They expressed outrage at Australia’s withdrawal from a $66 billion deal to buy French-made submarines. The Biden administration and Australian officials then scrambled to placate the French.

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France24 - World

Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse

Issued on: 13/03/2023 - 03:38

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US President Joe Biden on Monday reassured Americans that their banking system is safe in the wake of the sudden collapse of Silicon Valley Bank (SVB) and the federal takeover of a second bank.

"Americans can have confidence that the banking system is safe. Your deposits will be there when you need them," he said in televised remarks from the White House.

The government is ensuring that SVB depositors get their money back, said Biden. "No losses will be borne by the taxpayers," he said. "The money will come from the fees that banks pay into the deposit insurance."

Biden's address came as US and European authorities moved to ease fears over the health of the banking system following the failure of Silicon Valley Bank.

 

US federal authorities stepped in to ensure depositors still had access to their funds at SVB and promised other institutions help in meeting customers' needs, but markets remained on edge Monday following the bank's sudden collapse.

In Britain, banking giant HSBC bought SVB's UK division for just £1 ($1.2) in a rescue deal overseen by the Bank of England and the government, while French and German authorities said there were no risks to their financial systems.

Amid fears over the wider sector, US President Joe Biden vowed to hold "fully accountable" the people responsible for "this mess" before delivering his remarks on Monday morning.

"The American people and American businesses can have confidence that their bank deposits will be there when they need them," Biden said.

In a joint statement on Sunday, the Federal Reserve, the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) and the Treasury Department said SVB depositors would have access to "all of their money" starting Monday and that American taxpayers will not have to foot the bill.

They added that depositors in Signature Bank – a New York-based regional-size lender with significant cryptocurrency exposure which was shuttered on Sunday after its stock price tanked – would also be "made whole".

The Fed also announced it would make extra funding available to banks to help them meet the needs of depositors, which would include withdrawals.

"We are taking decisive actions to protect the US economy by strengthening public confidence in our banking system," the statement said.

"The US banking system remains resilient and on a solid foundation," due in large part to reforms and banking industry safeguards undertaken after the financial crisis of 2008, they added.

"Those reforms combined with today's actions demonstrate our commitment to take the necessary steps to ensure that depositors' savings remain safe."

Regulators on Friday took control of SVB – a key lender to startups across the United States since the 1980s – after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.

SVB's implosion represents the largest bank failure since Washington Mutual in 2008.

Markets fall further 

The British government's SVB UK rescue deal also guarantees deposits of customers, which include major businesses in the technology and life science sectors.

"This (deal) ensures customer deposits are protected and can bank as normal, with no taxpayer support," said British finance minister Jeremy Hunt, who had warned a day earlier that SVB's collapse posed a serious risk to the UK's tech sector.

Germany's finance watchdog said the "distressed situation" of SVB's German branch "does not pose a threat to financial stability".

The regulator, Bafin, added it had ordered "a moratorium" on the bank's German unit which it said did not offer bank deposit services. 

French Finance Minister Bruno Le Maire said no "special warning" was needed for local lenders.

"I don't see any risk of contagion," he told Franceinfo radio.

Despite the moves, European stock markets fell deeper into the red on Monday and most Asian indices finished lower, with banks taking a hit.

"The contagion risk remains for small banks with highly rate-sensitive clients but the US authorities now step in to avoid contagion," said Ipek Ozkardeskaya, senior analyst at Swissquote Bank.

"The bank crisis will be sitting in the headlines, as solutions and possible contagion beyond the banking sector and beyond US borders will be on the menu of the week,"she said.

Avoiding 'contagion'

Investors punished the global banking sector on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before.

Little known to the general public, SVB specialised in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.

Hours before Sunday's joint statement, Treasury Secretary Janet Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound".

Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout, which Yellen ruled out.

Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB.

"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out ... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.

In their joint statement, the US federal agencies stressed shareholders and certain unsecured debtholders will not be protected.

Fed officials said "investors in those two banks will lose everything. Senior management of those two banks will bear losses and be removed."

The officials said the "core goal" of the moves was to reassure bank customers they would have their money to pay their bills or meet payrolls for their businesses.

(FRANCE 24 with AP and AFP)

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US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point

Business Daily

US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007

France24 - World

France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB collapse

Issued on: 13/03/2023 - 10:55

NEWS WIRES

European finance ministers and the EU's economics commissioner played down the contagion risk of the collapse of US Silicon Valley Bank (SVB) while European bank shares saw their biggest rout since the start of Russia's invasion of Ukraine.

Pan-European STOXX banking index .SX7P was down 5.38% by 1700 CET after being down more than 6%, extending Friday's losses when it shed 3.8%. Over two days, it lost nearly nine percent, after being down as much as 10.4% in afternoon trade and hitting its lowest level since early January.

At the start of a Eurogroup finance ministers meeting in Brussels, French Finance Minister Bruno Le Maire called on markets to "calm down" and European Economic Commissioner Paolo Gentiloni stressed he did not see a risk of contagion for European banks following SVB's collapse SIVB.O.

"There is a possibility of indirect contagion, but at the moment we do not see this as a specific risk," Gentiloni said.

Germany's Commerzbank CBKG.DE was the worst-hit bank in the index, down nearly 13% at 1700 CET, but German Finance Minister Christian Lindner said in Brussels that the SVB collapse "changes nothing" for Germany.

"I have faith in the German economy," he said.

France's Le Maire and his Belgian counterpart Vincent Van Peteghem also said they saw no specific concern for their country's banks, as investors were dumping their financial institutions' shares.

Shares of French banks Societe Generale SOGN.PA and BNP Paribas BNPP.PA were down over six percent, while shares of Belgian KBC KBC.BR were down nearly six percent shortly before market close.

"There is no link between the different situations...when you are looking at the economic model and the financial model of BNP Paribas BNPP.PA, Société Générale SOGN.PA, and other French banks: it is radically different from the model of the Silicon Valley Bank," Le Maire said.

Belgian finance minister Vincent Van Peteghem also poured oil on the waters.

"We have a very clear European and Belgium regulatory framework which allows us to know what the situation is and that of course helps us to keep to keep trust in the banking system," he said.

In Spain, shares of Sabadell SABE.MC, Santander SAN.MC, BBVA BBVA.MC, Caixabank CABK.MC and Unicaja UNI.MC fell between 7% and 11% in afternoon trading.

"Spanish banks have a reinforced supervisory framework and have a healthy balance sheet," Spanish economy minister Nadia Calvino said.

Meanwhile, Irish finance minister Michael McGrath said it was still "early days" with respects to seeing the impact of the collapse, adding Ireland welcomes the acquisition of the British arm of the collapsed Silicon Valley Bank by HSBC.

(Reuters)

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Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse

Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

New York Times - World

Kenzaburo Oe, Nobel Laureate and Critic of Postwar Japan, Dies at 88

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With his powerful novels and essays, Mr. Oe tried to ensure that Japan learned the lessons of its 20th-century militarism.

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By Daniel Lewis

Kenzaburo Oe, a Nobel laureate whose intense novels and defiant politics challenged a modern Japanese culture that he found morally vacant and dangerously tilted toward the same mind-set that led to catastrophe in World War II, died on March 3. He was 88.

His publisher, Kodansha, announced the death on Monday. It did not specify a cause or say where he had died.

Mr. Oe (pronounced OH-ay) was awarded the Nobel Prize in Literature in 1994 for creating what the Nobel committee called “an imagined world where life and myth condense to form a disconcerting picture of the human predicament today.”

Though he often said he wrote with only a Japanese audience in mind, Mr. Oe attracted an international readership in the 1960s with three works in particular: “Hiroshima Notes,” a collection of essays on the long-term consequences of the atomic bomb attacks; and the novels “A Personal Matter” and “The Silent Cry,” which had their genesis in a crisis for him and his wife, the birth of a son with a deformed cranium.

Politically, he was a prominent voice for a generation of dissidents who opposed arming Japan’s defense forces and advocated paying war reparations to China, Korea and other Asian neighbors. He was frequently vilified and occasionally threatened with death by elements on the far right, as when he declined to receive Japan’s Order of Culture in 1994 because it was bestowed by the emperor. “I do not recognize any authority, any value, higher than democracy,” he said.

As if in validation of his objections to the country’s whitewashing of history, he was sued for defamation in 2005 for an essay he had written in 1970 asserting that Japanese officers had coerced hundreds of Okinawans near the end of World War II to commit suicide by telling them that they would be raped, tortured and murdered by advancing American troops. The plaintiffs were a 91-year-old war veteran and surviving relatives of another veteran, but the suit was seized upon by right-wing politicians who wanted references to the military’s involvement deleted from high school textbooks.

Mr. Oe was able to do little writing while the suit was in court, from 2006 to 2008, but the judge ultimately ruled in his favor, saying, “The military was deeply involved in the mass suicides.”

Mr. Oe, a prodigy from a remote forest village on the western island of Shikoku, became the most important young Japanese writer of his time. While still an undergraduate at the University of Tokyo, he won a major literary prize for short stories. In 1958, he published a remarkable first novel, “Nip the Buds, Shoot the Kids,” about a group of reformatory boys evacuated in wartime to a rural village, where they are ordered to bury rotting carcasses of animals killed by a plague.

But by his mid-20s he was in a deep funk, considering suicide, because he saw no way forward in his writing.

Then, in 1963, came a confluence of events that would change his life. That June, his first child was born with a large mass protruding from a lesion in his skull. Without surgery, doctors told him, the boy would die. With surgery, he would have severe mental handicaps.

At first Mr. Oe just wanted to run away, and he did. While the weeks-old infant lay in a hospital, he accepted a journalism assignment to cover an international antinuclear conference in Hiroshima.

“I was escaping from my baby,” he told The New Yorker in a 1995 interview. “These were shameful days for me to remember. I wanted to escape to some other horizon.”

Mr. Oe set out to interview survivors of the blast 18 years earlier and began to draw courage from their example. They did not want to be “a data set of victims,” as he wrote in an introduction to “Hiroshima Notes.” They wanted to live their lives as free individuals. He met women who chose to have babies regardless of the risk that the children could develop leukemia and die, and he encountered many quiet heroes who, he wrote, “did not commit suicide in spite of everything.”

He was especially influenced by Dr. Fumio Shigeto, director of a Hiroshina A-bomb hospital and a survivor himself, who had become one of the first to understand radiation sickness. In The New Yorker interview, Mr. Oe recalled a story that Dr. Shigeto had told him about a young physician who despaired of being any use against such overwhelming suffering. The doctor said he replied, “If there are wounded people, if they are in pain, we must do something for them, try to cure them, even if we seem to have no method.”

Hearing this, Mr. Oe said, “I felt great shame that I was doing nothing for my son — my son, who was silent and could not express his pain or do anything for himself.”

He returned to Tokyo and chose surgery for the child, who was named Hikari — Japanese for “light.” Hikari lived, though he would need perpetual care and would not progress beyond the level of a 3-year-old in many respects. But he also had a gift for music that blossomed as his parents played recordings of bird song, Mozart and Chopin to soothe him. In time, he was able to express his deepest feelings in music and grew to be a popular composer of pieces for flute and piano.

During this time, Mr. Oe wrote “A Personal Matter,” his first mature novel. In the book, a young man has wrecked his chances of a solid academic career by going on a stupendous drinking binge, and now he has a baby with a diagnosis of brain herniation. He escapes, not to an antinuclear conference, but rather to a former girlfriend who has become a sexual adventurer. Their boozy, steamy days and nights culminate in a plan to turn the infant over to a doctor who will let him die, after which they will go to Africa. But he can’t go through with it. He returns the infant to the hospital for surgery, strengthens his marriage and even wins the respect of his mother-in-law.

Mr. Oe followed with “The Silent Cry,” a much more ambitious work whose psychological intensity is infused with his concerns about Japanese history, cultural integrity and mindless consumerism. Here, a vegetative infant is the underlying source of stress in a hopeless marriage. The father is a morose, one-eyed book translator. He has a firebrand younger brother, who lures him to their home island, Shikoku, with a sham business scheme. And there the two brothers find themselves playing out a conflict that echoes events of a hundred years earlier, when their great-grandfather represented the establishment in the face of a peasant uprising fanned by his younger brother. There is incest and a horrific shotgun suicide. Yet in the end there is something like reconciliation and hope.

“Everything I write begins with the personal,” Mr. Oe once said.

These two early novels, with their motifs of a son with mental disabilities and a search for meaning in post-atomic-bombings Japan, were rootstock for many of his more than 40 subsequent novels and short-story collections, including “Aghwee the Sky Monster” (1964), “Rouse Up O Young Men of the New Age” (1986), “A Quiet Life” (1990) and “Somersault” (1999).

“I’m a boring person,” Mr. Oe told The Paris Review in 2007. “I read a lot of literature, I think about a lot of things, but at the base of it all is Hikari and Hiroshima.”

He said one of his methods was “repetition with difference — I begin a new work by first attempting a new approach toward a work that I’ve already written. Then I take the resulting draft and continue to elaborate upon it, and as I do, the traces of the old work disappear.”

Mr. Oe was Japan’s second Nobel laureate in literature, after Yasunari Kawabata in 1968. In style and substance, the two could hardly have been more different. Where Mr. Kawabata mostly wrote sparse, elegant novels and stories on traditional themes, Mr. Oe stretched the Japanese language to its limits with gnarly sentences that dealt head-on with sex, depression, abnormality and the struggle for human dignity. One American admirer, Henry Miller, likened him to Dostoyevsky in his “range of hope and despair.”

Kenzaburo Oe was born on Jan. 31, 1935, in a village in Ehime Prefecture on Shikoku. His father, a member of a prominent landowning family, drowned in the Pacific war. On the morning of Aug. 6, 1945, his mother was outdoors gathering herbs when she saw a flash in the sky — the atomic bomb explosion over Hiroshima, 100 miles away.

Mr. Oe’s memories of World War II were those of a terrified, disillusioned schoolboy. His teachers would ask the students what they would do if the emperor commanded them to commit suicide. They had to answer: “I would die, sir. I would cut open my belly and die.”

On Aug. 15, Hirohito announced the unconditional surrender to the United States. The 10-year-old Kenzaburo had imagined the emperor as a kind of mystical white bird. He recalled his shock in the essay “A Portrait of the Postwar Generation”: “The adults sat around their radios and cried. The children gathered outside in the dusty road and whispered their bewilderment. We were most surprised and disappointed that the emperor had spoken in a human voice.”

At the University of Tokyo, Mr. Oe majored in modern French literature, but throughout his life his reading ranged widely among American and European writers, with a particular reverence for W.B. Yeats. While his influences included everything from “Huckleberry Finn” to the Russian critic Mikhail Bakhtin’s theory of images of grotesque reality, little of this erudition called attention to itself in his fiction. Nor did he allow a bent for preaching to get in the way of a good story. For that, he used his many essays and lectures, in which he staunchly opposed nuclear power and efforts to revise Japan’s pacifist Constitution.

Mr. Oe also had a quarrel with Japanese society, arguing that, after 25 years of democracy and intellectual ferment following the war, the country had lapsed into a trough of conformity. It was a period, he argued, marked by one-party rule and “insular, unaccommodating” attitudes that prevented constructive relationships with other Asian countries, much less a meaningful role in world affairs.

Mr. Oe is survived by his wife, Yukari, his son Hikari and two other children: a son, Natsumiko, and a daughter, Sakurao, who grew up and left home while Hikari lived with his parents into middle age, composing his music in the same room where his father wrote and rewrote books.

“I’ve spent my life at home, eating the food my wife cooks, listening to music and being with Hikari,” Mr. Oe said in The Paris Review interview. “I feel I have chosen a good career. Every morning I have woken up knowing that I will never run out of books to read. That has been my life.”

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France24 - World

France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

Issued on: 13/03/2023 - 07:36

Benjamin DODMAN Follow

French lawmakers start examining a new bill on Monday aimed at speeding up the construction of new nuclear reactors, which President Emmanuel Macron says are crucial to bolstering France’s energy independence. Critics of the bill, however, say it ignores pressing concerns over the safety of the country’s ageing reactors as well as the industry’s dependence on uranium imported from Russia. 

The proposed legislation comes a year after Macron pledged to modernise and expand the country’s nuclear industry in a dramatic policy U-turn, reversing his predecessor’s commitment to cap the share of nuclear power fuelling France at 50 percent – down from the current 70 percent, the highest in the world. 

Macron has proposed the construction of six new French-designed EPR2 reactors, designed to enter service starting in 2035, with an option for a further eight reactors to follow. The bill is intended to streamline the administrative and bureaucratic processes needed to approve and build new plants. It also does away with the 50 percent cap introduced only eight years ago by former president François Hollande. 

The bill’s chief sponsor Maud Bregeon, a lawmaker from Macron’s ruling Renaissance party, said the legislation would “allow France to reach carbon neutrality” by increasing the share of low-carbon energy derived from nuclear sources. Crucially, she added, it would also bolster the country’s energy independence as European countries scramble to wean themselves off Russian gas and oil amid the war in Ukraine.  

As with the controversial pension reform plan that has roiled the country in recent months, Macron’s minority government is relying on support from the conservative Les Républicains party to ensure passage of the bill, which has already sailed through the right-wing-dominated Senate.  

However, concerns over the safety of France’s ageing nuclear plants threaten to throw a spanner in the works, just days after the country’s main nuclear watchdog, the Agence de sûreté nucléaire (ASN), reported the latest case of corrosion cracks at a nuclear facility.  

Last November, a record 26 of France’s 56 nuclear reactors were shut for repairs or maintenance, forcing the country to import electricity from Germany – just when it was hoping to showcase the benefits of its much-vaunted nuclear industry amid a continental energy crunch. 

>> How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

News of the latest cracks at the Penly plant in Normandy has cast a spotlight on a controversial amendment merging the ASN with another nuclear inspectorate, the IRSN, which critics of the bill have flagged as evidence of the government taking nuclear safety lightly. Green lawmakers, in particular, have blasted what they say is an attempt to “dismantle” the IRSN, vowing to battle the draft legislation in the National Assembly. 

Public opinion swing 

On top of security concerns, opponents of the government’s planned nuclear revamp cite the enormous cost of building new reactors while also maintaining an ageing fleet that requires frequent repairs. They point to the first-generation EPR (European Pressurised Reactor) being built in Flamanville, in northwest France, which is now more than a decade behind schedule and whose cost has ballooned from an initial €3.3 billion to four times as much. 

However, polls suggest opponents of nuclear power are fighting a losing battle, with public opinion steadily warming to the industry as surging energy prices weigh on French consumers and memories of Japan’s 2011 Fukushima disaster fade. 

“The Greens’ mistake since Fukushima has been to think that we’d won the battle (against nuclear power),” the party’s 2022 presidential candidate, Yannick Jadot, told a meeting in Paris on Friday, calling for an urgent change of strategy. 

According to an Odoxa poll conducted earlier this year, 60 percent of the French now have a positive opinion of nuclear power, up from 34 percent in 2019. An even higher percentage – 71 percent – said they backed the proposal to speed up the construction of new reactors. Remarkably, support has also risen among the Greens’ own voters, with one in two backing nuclear power, according to an Elabe poll

The shift in public opinion signals an astonishing reversal of fortunes for the industry, just five years after Macron initially confirmed his predecessor’s plans to close 14 reactors by 2035 and cap the share of nuclear-powered electricity at 50 percent before abruptly changing course last year. 

 

Since Macron’s U-turn, France has embarked on an aggressive push to advocate nuclear power in EU energy policies, teaming up with like-minded member states to promote nuclear power as a low-carbon energy source and the bloc’s best chance of achieving energy security. The move has put Paris on a collision course with traditional EU partner Germany, which argues that nuclear power should not be put on a level footing with renewable energy. 

A new dependence? 

Critics of France’s nuclear push also dispute the government’s claims regarding energy sovereignty, arguing that the nuclear industry’s continuing ties with Russia are simply another form of dependence. 

In a report timed to coincide with the start of debates in the National Assembly, Greenpeace claimed on Saturday that France’s nuclear industry was “under Russian influence” due to its reliance on imports of uranium from countries in the former Soviet bloc whose exports transit Russia. 

In 2022, “almost half of all French imports of natural uranium came from Kazakhstan and Uzbekistan”, the environmental advocacy group argued, with most of them arriving at the port of St Petersburg via the Russian nuclear firm Rosatom, “which controls the transport of all nuclear-related materials transiting on Russian soil”.  

Rosatom, which runs Russia’s civilian nuclear programme, currently operates the flashpoint Zaporizhzhia nuclear power plant in occupied Ukraine. It is also in charge of the maintenance of Russia's nuclear weapons arsenal. 

Greenpeace accused France and other EU countries last December of continuing to import nuclear fuel from Russia, describing their reluctance to sanction Moscow’s nuclear industry as “scandalous”. 

“Contrary to what nuclear advocates claim, the French nuclear industry is hugely dependent on Russian authorities, which might explain why France continues to oppose sanctions against Rosatom at the European level,” the environmental group said on Saturday. 

Responding to Greenpeace’s allegations, a French government source told AFP that sanctions targeting Russia’s nuclear sector would have “only a modest impact” on the country’s economy, without elaborating. The source also claimed that penalties resulting from a unilateral cessation of existing uranium re-enrichment contracts would be “more profitable to Russia” than simply allowing the contracts to expire. 

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has repeatedly urged the EU to sanction the Russian nuclear industry and most recently the heads of Rosatom. The European Commission has so far ruled this out amid resistance from several EU countries with domestic nuclear industries, including France.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ENERGY CRISIS

How France’s prized nuclear sector stalled in Europe’s hour of need

Announcing new reactors, Macron bets on nuclear power in carbon-neutral push

ENERGY

France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

France24 - Monde

Quand la génétique permet à deux souris mâles de procréer

Publié le : 11/03/2023 - 06:38

Sébastian SEIBT Suivre

Un célèbre biologiste japonais, Katsuhiko Hayashi, a annoncé, mercredi 8 mars, une percée scientifique qui lui a permis de mettre au monde des souriceaux ayant deux pères et aucune mère. Si cette prouesse est inédite, elle est encore loin d’annoncer la possibilité pour des couples humains du même sexe d’avoir des enfants.

Dans la famille souris, ils ont demandé le papa, puis encore un autre papa et enfin le souriceau. Mais de mère, il n’en a pas été question. Katsuhiko Hayashi, un célèbre biologiste japonais du développement, a annoncé avoir réussi à donner naissance à des bébés souris en bonne santé uniquement à partir de cellules souches mâles, mercredi 8 mars à l’occasion du troisième Sommet international sur l’édition du génome humain à Londres.

Les travaux de son équipe n’ont pas encore été publiés, mais celle-ci a soumis l’article décrivant l'exploit à la revue Nature, a précisé le chercheur japonais.

Un ovocyte de père

Si cette percée scientifique venait à être confirmée par le célèbre journal, il s’agirait d’une "petite révolution", a réagi Nitzan Gonen, directrice du Sex Determination Lab à l’université israélienne Bar-Ilan.

La quête pour faire naître des bébés de parents d’un même sexe agite le petit monde des biologistes et généticiens depuis plus d’une décennie. Le but n’est pas seulement de démontrer la possibilité pour des couples homosexuels d’avoir des enfants sans l’intervention d’un individu de l’autre sexe, mais aussi d’ouvrir des portes thérapeutiques pour des personnes stériles ou encore pour des familles monoparentales, souligne le Guardian.

Mais pour l’heure, les travaux de Katsuhiko Hayashi restent confinés au règne animal. Il a réussi à reprogrammer des cellules de souris mâles pour qu’elles perdent leur chromosome Y – marqueur sexuel pour les hommes – et acquièrent un deuxième chromosome X, qui est uniquement présent chez les femmes.

"Certaines cellules souches perdent naturellement leur chromosome Y, tandis que d’autres, en raison de malformations ou d’erreurs que les scientifiques ont cherché à stimuler en ajoutant une molécule particulière, peuvent acquérir un chromosome X", note Nitzan Gonen. Les travaux des scientifiques japonais reposent donc sur un subtil mélange de sélection naturelle et de manipulation humaine.

Le nouvel ovocyte ainsi créé – c’est-à-dire une cellule sexuelle féminine – a ensuite été fécondé par les chercheurs grâce à des spermatozoïdes de souris. L’œuf a alors été implanté dans une souris femelle pour qu’il se développe.

Il y a donc bien encore une "femme" qui intervient dans le processus, mais "uniquement parce qu’on n’a pas encore développé d’utérus artificiel pour assurer le bon développement de l’embryon en laboratoire", note Robin Lovell-Badge, biologiste et généticien au Crick Institute de Londres.

Mais cette femelle porteuse ne transmet aucun bagage génétique au futur souriceau qui doit tout à ses deux papas.

Une méthode peu efficace

"C’est un travail scientifiquement très intéressant et prometteur, mais il faut aussi avoir conscience des limites actuelles et du chemin encore à accomplir", prévient Robin Lovell-Badge.

D’abord, de l’aveu même de Katsuhiko Hayashi, ce n’est pas encore une méthode très efficace. Sur 630 embryons implantés dans des femelles porteuses, seuls sept souriceaux ont vu le jour. La bonne nouvelle est que ces petits ont tous bien grandi et sont devenus fertiles, souligne le magazine Nature.

"La production de gamètes [cellules reproductrices mâles ou femelles, NDLR] est un processus très complexe et long. On ne sait pas parfaitement le reproduire in vitro", assure Nitzan Gonen. En outre, "les œufs produits en laboratoire et grâce à cette méthode sont de moins bonne qualité que ceux qui sont formés naturellement", ajoute Robin Lovell-Badge. De ce fait, le nombre d’embryons viables sera plus faible dans cette configuration.

"Il faudra clairement améliorer l’efficacité de cette méthode avant de penser à la tester sur l’homme", assure Nitzan Gonen. Et le chemin pour arriver à une éventuelle application de cette découverte à l’homme risque de s’avérer long et semé d’embûches.

D’abord d’ordre purement scientifique. "On ne maîtrise pas encore pour l’homme la technologie qui a, ici, été utilisée pour transformer une cellule souche d’une souris mâle en ovocyte", souligne Robin Lovell-Badge.

Le processus prendrait aussi beaucoup plus longtemps. "Ce serait un défi technique d’une tout autre ampleur, car il faudrait maintenir l’intégrité des échantillons en laboratoire sur une période beaucoup plus longue, ce qui multiplie les risques d’accidents", explique Robin Lovell-Badge.

Obstacles éthiques

Et c’est sans compter les obstacles éthiques. "Il faudra s’assurer que la société soit prête à accepter la possibilité que des couples d’hommes puissent faire des enfants", estime Nitzan Gonen.

"Il y aura probablement une partie non négligeable de la population qui n’aura pas d’objection à cette possibilité, mais une autre s’y opposera pour des raisons religieuses ou autres. Il faudra prendre du temps pour réfléchir, en amont, aux arguments pour justifier cette technologie", note Robin Lovell-Badge, qui a déjà participé aux débats nationaux au Royaume-Uni sur l’éthique des recherches sur les cellules souches.

Une réflexion devra aussi être menée sur la place de la femme dans ce processus. Les mêmes questions qui ont agité et continuent à nourrir dans certains pays les débats sur le rôle des mères porteuses devraient revenir sur la table.

La technique utilisée par Katsuhiko Hayashi ne fonctionne en outre pas encore pour deux mères. "Si on connaît à peu près la manière de créer un ovocyte à partir d'une cellule souche mâle, personne n’a encore réussi à fabriquer un spermatozoïde à partir d'une cellule souche femelle", explique Nitzan Gonen, dont le laboratoire travaille, entre autres, sur cette question.

Autant d’obstacles qui, pour elle, font que si cette technologie peut un jour être utilisée pour l’homme, ce ne sera probablement "pas avant dix ou vingt ans". Et elle pourrait alors servir dans des cas beaucoup moins sujets à controverse, comme pour aider des couples ayant des problèmes de fertilité. "Cette technologie pourrait venir en aide aux personnes souffrant de stérilité, à condition qu’il ne s’agisse pas d’un problème purement génétique", note la biologiste.

Cette méthode pourrait ainsi représenter une solution pour les personnes devenues stériles après des traitements contre le cancer. "Il y a par exemple des enfants qui ont vaincu des leucémies grâce à des chimiothérapies ou des radiothérapies. Mais ces traitements peuvent affecter leur fertilité. Cette technique de création d’ovocytes à partir de cellules pourrait leur venir en aide", détaille Robin Lovell-Badge. Idem pour des couples qui décideraient d’avoir des enfants à un âge relativement avancé "quand la qualité des cellules reproductrices s’est détériorée", ajoute Nitzan Gonen. Pour l’heure, il s’agit donc d’un petit pas pour les souris qui, peut-être un jour, deviendra un grand pas pour l’humanité.

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PMA : la levée de l’anonymat n'effraie pas les donneurs de sperme et d’ovocytes

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"Bébés génétiquement modifiés" : la boîte de Pandore de He Jiankui

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Crispr, des ciseaux génétiques magiques ou un danger pour l'humanité ?

France24 - Monde

Au Sénégal, la société civile vent debout contre les propos de Kaïs Saïed sur les migrants

Publié le : 10/03/2023 - 22:01

Elimane NDAO Suivre

De notre correspondant à Dakar – Trois semaines après les déclarations incendiaires de Kaïs Saïed sur les migrants subsahariens et les violences racistes qui ont suivi, la colère ne désenfle pas au Sénégal. Plusieurs associations et organisations de la société civile demandent des excuses publiques du président tunisien. Des appels au boycott des produits de Tunisie ont également été lancés sur les réseaux sociaux. Reportage.

"Il faut mettre rapidement fin à la présence en Tunisie de hordes de migrants clandestins source de violences, de crimes et d’actes inacceptables." Les propos polémiques de Kaïs Saïed, prononcés le 21 février, ont entraîné licenciements, agressions, expulsions violentes de migrants subsahariens en Tunisie. Une situation qui nourrit la colère au Sénégal.

Quinze associations se sont réunies au sein d'un "collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal" pour réclamer des sanctions de la communauté internationale après la ligne rouge franchie par Kaïs Saïed.

"Le collectif recommande au président tunisien de prendre de la hauteur, de retirer ses propos, de présenter ses excuses à toute la communauté africaine et de s’engager à respecter et à faire respecter les droits des populations africaines sur son territoire", exige le communiqué du collectif.

Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a mis en place une cellule de crise. Contrairement à la Côte d'Ivoire et à la Guinée qui ont déjà organisé des vols de rapatriement de leurs ressortissants désirant rentrer au pays, Dakar s'est voulu plus mesuré dans sa réaction : un registre a été ouvert pour "recenser nos ressortissants qui souhaitent rentrer au Sénégal", a indiqué le ministère, qui a précisé le 5 mars qu'"aucun incident concernant un compatriote n'[avait] été signalé en Tunisie".

>> À voir, notre Focus : "Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine"

Une manifestation interdite

La timide tentative de médiation d'Umaro Sissoco Embaló, le chef de l'État bissau-guinéen également président en exercice de la Cédéao, n'a pas trouvé grâce aux yeux des Sénégalais. Le dirigeant de la Guinée-Bissau s'est rendu à Tunis pour apaiser la situation. "Nous sommes tous des Africains. Vous êtes vous-même africain, quelle que soit la couleur de votre peau... Nous sommes tous des frères", a-t-il déclaré, estimant que les propos du président tunisien avaient été mal interprétés.

 

Une démarche jugée "très molle" par Ahmadou Bamba Fall, président de l’association Village du migrant et membre du collectif des acteurs de la migration au Sénégal. "Au moment où la Banque mondiale a sanctionné la Tunisie, au moment où des associations tunisiennes ont manifesté contre leur président, on s’attendait à plus de fermeté de la part de la Cédéao. On s’attendait à ce qu’Embaló dénonce les propos de Kaïs Saïed et lui demande de les retirer, et qu'il demande aux Tunisiens d'arrêter leurs agissements contre les Subsahariens", explique-t-il.

Le collectif et d’autres organisations de la société civile comme le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), un mouvement souverainiste sénégalais, espéraient faire entendre leurs voix lors d'une manifestation devant l'ambassade de Tunisie à Dakar le 3 mars et par le dépôt symbolique d’une lettre de protestation à l’ambassadeur. La manifestation a été cependant interdite par les autorités sénégalaises et 19 protestataires ont été arrêtés, avant d'être libérés 24 heures plus tard.

Appel au boycott des produits et services

Guy Marius Sagna, député de l’opposition et secrétaire administratif du Frapp, faisait partie des manifestants. Les protestataires souhaitent initier un boycott des produits venant de Tunisie.

"Nous avons lancé une campagne de boycott de tous les produits tunisiens mais également de tous les services tunisiens allant de Tunisair aux produits alimentaires de [la marque d'huile] Jadida. On a demandé à tous les Sénégalais et à tous les Africains d’ici ou de la diaspora de boycotter ces produits et services", raconte le député.

 

La lettre de protestation a finalement pu être déposée jeudi 9 mars. Un courrier dans lequel est dénoncée "l’utilisation des Noirs africains comme boucs émissaires de la crise sociale en Tunisie".

Une autre manifestation contre le président tunisien et les violences subies par les migrants noirs était prévue samedi 11 mars sur la place du Souvenir africain à Dakar. Cependant, le préfet a décidé de l'interdire, évoquant des "risques de troubles à l’ordre public" et "d’entrave à la libre circulation des personnes et de leurs biens". Les protestataires hésitent encore à braver l'interdiction.

Au grand dam de Bourguiba

Malgré son inflexibilité face aux propos tenus par Kaïs Saïed, le collectif fait néanmoins la part des choses. Ses membres répètent à l'envi que leur antagonisme n’a pas pour cible le peuple tunisien mais leur président, ainsi que les Tunisiens qui ont commis des violences sur des migrants subsahariens. Ils ont ainsi apprécié la manifestation du 25 février à Tunis, quand la société civile tunisienne a dénoncé les propos de son président.

>> À lire aussi : "Discours antimigrants en Tunisie : 'Une façon de faire oublier les problèmes du pays'"

Le Sénégal et la Tunisie ont dans le passé entretenu des relations étroites, notamment au lendemain des indépendances. Le père de la nation tunisienne Habib Bourguiba était adulé des Sénégalais pour ses prises de position en faveur d’une "Afrique libre", selon des historiens interrogés par France 24. Une grande avenue à Dakar porte son nom.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Focus

Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

Attaques antimigrants en Tunisie : la Banque mondiale suspend son principal programme

Des centaines de Subsahariens évacués de Tunisie après une flambée de violences racistes

Известия (RUS)

ЕС продлил санкции против России на полгода из-за конфликта на Украине

Евросоюз (ЕС) продлил действие антироссийских санкций на шесть месяцев, до 15 сентября 2023 года, из-за продолжающегося конфликта на Украине. Об этом 13 марта сообщается на сайте Совета Европы.

Рестрикции затрагивают 1473 физических и 205 юридических лиц из России. Они включают в себя ограничения на поездки в страны ЕС, заморозку активов, а также запрет на предоставление денежных средств и других экономических ресурсов указанным лицам.

Причиной продления санкций названы «подрыв и нарушение территориальной целостности Украины». При этом ограничения будут продлены без изменения в составе санкционных списков.

Утомленные санкциями: ЕС признал отсутствие широких возможностей для новых мер К каким решениям пришли главы МИД 20 февраля и зачем Байден заехал в Киев

Ранее, 7 марта, президент РФ Владимир Путин заявил, что введение Западом антироссийских санкций дало мощный толчок для укрепления российского суверенитета. Он добавил, что все сложности, которые пытаются извне создавать на пути России в различных сферах, включая финансовую, в целом удалось преодолеть.

До этого, 25 февраля, Евросоюз принял 10-й пакет антироссийских санкций. В черный список включено 121 физическое и юридическое лицо, а также введены новые ограничения на импорт и экспорт.

27 января Совет Евросоюза продлил действие всех введенных из-за конфликта на Украине антироссийских санкций до 31 июля 2023 года.

Страны Запада усилили санкционное давление на Россию на фоне проведения специальной военной операции по защите населения Донбасса. Решение о ее начале было принято Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

France24 - Monde

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Publié le : 08/03/2023 - 07:03

Sophian AUBIN

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.

"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.

Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde,  24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.

Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%). 

Prises au piège

Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.

Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.

Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle. 

Elément déclencheur 

Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire. 

Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante  : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra  jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant. 

Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.

Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps. 

La contrainte des lois locales

Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).

Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée. 

Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.

Savoir que l’on est pas seul.e

Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille. 

Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.

Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.

Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence. 

Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".

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L'Humanité

Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

Il était une fois

Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

Trop fluet pour le football américain

Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

Martin Luther King lui écrit personnellement

Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

Un dernier défi : remporter Wimbledon

En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

EN SAVOIR PLUS

« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

TennisségrégationnismeÉtats-Unis
Известия (RUS)

Шойгу назвал отношения России и КНР опорой глобальной стабильности в мире

Двусторонние отношения России и Китая стали опорой глобальной стабильности в мире. Об этом в понедельник, 13 марта, заявил глава Минобороны РФ Сергей Шойгу в телеграмме генерал-полковнику Чжан Юсю по случаю его переназначения на должность заместителя председателя Центрального военного совета КНР.

«Двусторонние отношения между нашими странами сегодня вышли на новый, беспрецедентно высокий уровень и стали несущей опорой глобальной стабильности в условиях усиливающейся геополитической напряженности в мире», — подчеркнул Шойгу.

Министр добавил, что российско-китайские отношения носят устойчивый и долгосрочный характер. Он также выразил уверенность в том, что военное и военно-техническое сотрудничество между Россией и Китаем продолжит развиваться, внося весомый вклад в укрепление всего комплекса российско-китайских связей.

В чем Си: в КНР переизбрали председателя и обновили правительство Как назначение нового министра обороны может повлиять на отношения Пекина с Москвой и Вашингтоном

«Благодаря усилиям лидеров наших стран связи между государствами вышли на беспрецедентно высокий уровень и стали важным фактором обеспечения мира и международной безопасности», — указал Шойгу.

Ранее, 30 декабря 2022 года, президент России Владимир Путин, общаясь по видеосвязи с китайским коллегой Си Цзиньпином, назвал текущие отношения России и КНР лучшими за всю историю. Российский лидер отметил, что Москва и Пекин достойно выдерживают все испытания, а их отношения являются образцом для держав в XXI веке.

Глава государства также пригласил председателя КНР посетить Москву с государственным визитом весной 2023 года. В свою очередь, Си Цзиньпин заявил о готовности углублять сотрудничество с Российской Федерацией.

France24 - Monde

Le retour du cyclone Freddy fait plusieurs dizaines de victimes au Malawi et au Mozambique

Publié le : 13/03/2023 - 11:45Modifié le : 13/03/2023 - 13:38

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Le cyclone Freddy, qui a de nouveau touché le Mozambique et le Malawi ces dernières heures, a tué au moins 15 personnes dans ces deux pays d'Afrique australe. Le phénomène, atypique, est en passe d'être considéré comme le cyclone le plus long jamais enregistré.

Il n'en finit pas de semer la destruction et la mort sur son passage. Au moins 15 personnes ont été tuées au Malawi et au Mozambique par le retour du cyclone Freddy en Afrique australe, suivant une trajectoire en boucle rarement observée par les météorologues, selon des bilans encore partiels des autorités locales lundi 13 mars.

Onze personnes sont mortes dans la région de Blantyre (sud), capitale économique du Malawi, selon la police locale. Et au moins quatre au Mozambique – dans la province de Zambézie (centre), ouverte sur le canal du Mozambique, ont indiqué les autorités locales à l'AFP.

Le cyclone avait déjà fait 10 morts au Mozambique lors de son premier passage fin février, et 17 au total à Madagascar où il a également frappé deux fois.

Plus de 100 000 usagers étaient privés de courant dimanche dans ce pays d'Afrique australe, selon la compagnie publique d'électricité. Une école de la région a été complètement détruite. 

Selon les ONG sur place, le cyclone a causé de graves destructions et endommagé de nombreuses maisons, notamment dans la région de Quelimane. "La ville est privée d'électricité, d'eau et de couverture cellulaire", selon Guy Taylor, porte-parole de l'Unicef. 

Actif depuis plus d'un mois

Freddy devrait quitter le Malawi et Mozambique au cours de la semaine et s'affaiblir, selon les prévisions.

S'il est déjà redescendu au stade de tempête tropicale, il provoque toutefois des vagues allant jusqu'à 8 mètres et de fortes pluies, selon l'Institut national de météorologie du Mozambique (Inam).

Le phénomène, atypique, est en passe d'être considéré comme le cyclone le plus long jamais enregistré.

Freddy, qui s'est formé au large de l'Australie, a atteint le stade de tempête le 6 février. Il sévit dans l'océan Indien depuis 34 jours. 

"Sa très longue longévité s'explique par sa trajectoire d'est en ouest qui ne lui a jamais permis de s'évacuer vers les latitudes sud, où les systèmes dépressionnaires perdent leurs caractéristiques tropicales", a expliqué à l'AFP Emmanuel Cloppet, directeur de Météo-France pour l'océan Indien. 

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MÉTÉO EXTRÊME

Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Le cyclone Freddy frappe Madagascar

L'Humanité

1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

Il était une fois

Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

Bernard Frederick

Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

Un groupe terroriste de médecins

L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

Un diagnostic erroné

L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

Lutte interne au sein de la direction du PCUS

Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

« Sans moi, le pays périra »

Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

URSS
France24 - Monde

Pyongyang annonce un tir de missiles avant des manœuvres militaires de Séoul et Washington

Publié le : 13/03/2023 - 00:16Modifié le : 13/03/2023 - 00:36

FRANCE 24 Suivre

Pyongyang a tiré dimanche, au large de la ville côtière de Sinpo, deux missiles de croisière depuis un sous-marin, a annoncé lundi l'agence nord-coréenne KCNA. Ces tirs sont intervenus quelques heures en amont des exercices militaires entre les forces américaines et sud-coréennes.

La Corée du Sud et les États-Unis ont débuté, lundi 13 mars, leurs plus importantes manœuvres militaires conjointes en cinq ans, malgré les menaces de la Corée du Nord, qui a annoncé quelques heures plus tôt avoir tiré deux missiles de croisière depuis un sous-marin.

Pyongyang a déclaré que son tir visait à vérifier ses "moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces", tout en critiquant les exercices "Freedom Shield" entre les forces américaines et sud-coréennes. Prévus pour durer au moins dix jours, ces exercices ont pour objectif de lutter contre les menaces croissantes de la Corée du Nord.

Selon KCNA, le tir a eu lieu au large de la ville côtière de Sinpo, à l'est de la Corée du Nord. L'armée sud-coréenne, citée par l'agence Yonhap, a déclaré avoir détecté le lancement d'un seul missile non spécifié, sans donner de détails. KCNA assure que l'exercice a été couronné de succès, les missiles ayant atteint leurs cibles désignées et non spécifiées au large de la côte est de la péninsule coréenne.

Selon l'agence, ce tir exprime "la position invariable" de la Corée du Nord face à une situation dans laquelle "les impérialistes américains et les forces fantoches sud-coréennes avancent de manière de moins en moins dissimulées dans leurs manœuvres militaires contre la RPDC", la République populaire démocratique de Corée.

Le tir d'essai a également permis de "vérifier la posture opérationnelle actuelle des moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces".

Un "complot" des États-Unis

Les plus importantes manœuvres conjointes entre la Corée du Sud et les États-Unis depuis cinq ans, "Freedom Shield", débutent lundi pour au moins dix jours. Ils impliquent des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et conduire une campagne de stabilisation dans le Nord", a décrit l'armée sud-coréenne.

L'état-major interarmées sud-coréen a insisté sur le fait que ces exercices sont "défensifs (et) se fondent sur un plan opérationnel conjoint".

Tous les exercices de ce type suscitent la colère de Pyongyang qui les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire. Le régime nord-coréen met régulièrement en garde contre une action "écrasante" en réponse à ces manœuvres.

En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et a conduit une nombre record d'essais balistiques en violation de résolutions de l'ONU. Vendredi, KCNA a rapporté que Kim Jong Un avait ordonné à son armée d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".

Avec AFP

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Pyongyang accuse Washington de chercher à compromettre leur relation

Réunion-clé sur l'agriculture en Corée du Nord, qui souffrirait de "graves" pénuries alimentaires

La Corée du Nord teste quatre missiles de croisière dans la mer du Japon

BBC

SANS TITRE

James Clayton

North America technology reporter

I’m at a branch of Silicon Valley Bank in Menlo Park, Silicon Valley. It looks less like a bank branch and more a sleepy office space tucked away in a thicket of redwoods in the heart of techland.

It’s a plush office aimed at rich clientele.

There are about 25 people waiting in line here - and they are slowly entering the building one at a time. One customer told me the bank is not allowing wire transfers at the branch but they are issuing cashier’s cheques to speed up the process.

Financial markets in the US have been jittery for months and the collapse of SVB led to big falls on the main stock indexes last week.

But in the US the main indexes remain relatively calm at the moment.

Though investors are dumping shares of some banks, the Dow, S&P 500 and Nasdaq have been flat or positive for much of the day.

That could be a sign that many investors expect this crisis to remain contained.

Natalie Sherman

New York business reporter

Ben Kaufman, chief executive of toy retailer Camp, said the US government's move to secure deposits at SVB, where his firm had about 85% of its cash, was a huge relief.His company drew attention last week, when it put out a plea to customers to buy its toys, citing the SVB meltdown and offering a discount using the code bankrun.

Camp ultimately sold more than 100,000 products in 48 hours - as much business as it typically does in a month, Mr Kaufman told the BBC.

"We knew that this would resolve itself somehow but we knew we needed that short-term liquidity and our customers provided it for us," he said.

"For us, it was very helpful," he added, of the government's guarantee for unsecured deposits. "I'm not an economist so I don't know the ramifications of this but I know that as a business operator we rely on the cash that we have in the bank."

Noor Nanji

Business reporter

Big shifts in the stock market are often in the news, and for good reason, as their performance can affect your life and finances.

Even if you don't invest money directly yourself, there are millions of people with a pension - either private or through work - who will see their savings invested by pension schemes. The value of their savings pot is influenced by the performance of these investments.

So big rises or falls in share prices can affect your pension, although pension savings are usually a long-term bet.

Anyone who has a pension pot invested and is taking an income from it will again see their investment go up and down with the stock markets.

That could mean getting less than you expected if you cash in too much after stock markets have fallen, making it important to plan how to make up any of this shortfall, experts say.

So "the markets" matter - maybe not as much as everyday wages, but for the future.

James Clayton

North America technology reporter

One start-up founder spent a nervous weekend continually refreshing the page on his SVB online banking app.

Around 40% of the company’s funds are stuck in the bank - but he hopes to get them out today.

He is - perhaps unsurprisingly - delighted by news his funds are safe.

“I spent the weekend talking to my new hires, trying to prevent a panic within the organisation, and on the phone with my VP of finance," he said.

"Everyone is a bit shaken up, but in the end, I don’t think any jobs will be lost, and it appears that taxpayers won’t have to cover the depositors, which seems like a fair resolution."

Noor Nanji

Business reporter

George Godber, fund manager at Polar Capital, says markets are falling because of "a fear of what else might lie out there".

"The imminent crisis may have been averted but it's alerted people to the fact that there's a group of companies out there with business models who will struggle in a high interest rate environment - as that's what's undone SVB," Mr Godber says.

He adds that the direct impact on the UK economy and UK market was limited "because the UK financial sector is really healthy and well capitalised".

Stock markets in Europe have fallen as investors remain spooked by the collapse of the the two US banks, despite efforts to limit the fallout.

Bank shares dropped sharply, with Commerzbank and Credit Suisse both down 10%, and Santander down 7%, reflecting fears over the health of the sector.

Stock markets in Frankfurt, Paris and Milan suffered sharp losses.

In London, the FTSE 100 index was down 2.3%, with shares falling even after HSBC agreed to buy SVB's UK arm.

US markets were flat, recovering after initially being dragged lower by banks.

President Joe Biden spoke earlier today in a bid to reassure Americans about the security of the banking sector. He said:

You can read more from his speech here.

Michelle Fleury

North America Business Correspondent in New York

Once again people are worried about banks. Once again there is intense debate about bailouts. But this isn't 2008.

In the aftermath of the global financial crisis, the focus was on reforming banks considered "too big to fail". Today's problems are centred around medium and smaller sized banks.

Both of the banks that collapsed - Silicon Valley Bank and Signature Bank - had the same thing in common: their business models were too concentrated in one sector and they were over exposed to assets whose values came under pressure from rising interest rates.

The criticism is that they should have foreseen this and they didn't. US Federal Reserve Chair Jerome Powell is considered to be one of the most transparent heads in the history of the American central bank, going to great lengths to signal the Fed's intention to raise interest rates.

Since most banks are well diversified and have plenty of cash on hand to meet their obligations, the assumption is that the risk to the rest of the banking sector is low. That won't stop regulators looking into what went wrong and what rules need to change.

And the pressure on small and medium sized banks hasn't gone away. What happens to the US economy and the fight against inflation also remains to be seen.

We're covering the fallout from the collapse of Silicon Valley Bank – the largest failure of a US bank since the financial crisis of 2008.

The US has moved to guarantee deposits at the bank, and also at New York-based Signature Bank which collapsed over the weekend as well.

The impact has already been far-reaching, with huge falls in the value of some banking stocks as markets assess the US response to the crisis.

Markets across Europe are also seeing sharp falls triggered by the turmoil.

Stick with us as we guide you through all the latest.

New York Times - World

North Korea Launches Cruise Missiles From Submarine

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The missile test, the first of its kind carried out by the North, took place as South Korea and the United States were about to begin joint military exercises.

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By Choe Sang-Hun

Reporting from Seoul

North Korea said on Monday that it had fired two strategic cruise missiles from a submarine, its first such missile test, as South Korea and the United States were about to begin a major joint military exercise.

The missiles were launched at dawn on Sunday and flew for more than two hours, covering a distance of 932 miles, according to the North’s state-run Korean Central News Agency. The report said they were fired from the 8.24 Yongung, the only submarine capable of launching missiles that North Korea is known to possess. South Korea’s military confirmed that the test had taken place.

The North Korean report indicated that the missiles were capable of carrying nuclear warheads, calling the launch part of a test of the North’s “nuclear deterrent.” North Korea has said that it is developing nuclear-capable missiles of various ranges and types, but some outside analysts are skeptical that it has warheads light enough to be mounted on cruise or small ballistic missiles.

The launch, North Korea’s sixth missile test this year, marked the first time the North had tested cruise missiles from a submarine. The country last launched a short-range ballistic missile from a submarine on May 7 off its east coast.

The North announced the launch as South Korea and the United States were beginning an 11-day joint military exercise on Monday. Code-named Freedom Shield, the drill, one of the biggest the two allies have planned for this year, will involve large numbers of troops, including a simulated storming of a beach.

Seoul and Washington have expanded their joint military exercises this year, citing a growing threat from the North, which launched a record number of missiles last year. North Korea has long characterized the allies’ drills as rehearsals for an invasion.

The North appears to have stepped up its weapons tests as Freedom Shield drew closer. On Thursday, North Korea launched six short-range ballistic missiles off its west coast, testing what the country called its ability to strike military airfields in the South. North Korea’s leader, Kim Jong-un, watched the test with his daughter, according to North Korean state media.

At a meeting of the North’s Central Military Commission over the weekend, Mr. Kim said “the war provocations of the U.S. and South Korea are reaching the red line” and called for “important practical steps,” according to state media.

In its report Monday on the submarine missile test, North Korea said it was responding to the allies’ drills by testing “different” ways of launching nuclear warheads. Submarine-launched nuclear missiles are among an array of new weapons that Mr. Kim has ordered his government to develop.

The North’s submarine-launched missile program, by potentially extending the range of the country’s nuclear arsenal, is believed to pose a particularly acute threat to the United States and its allies. The deployment of submarine-launched missiles is also harder to detect in advance.

North Korea has been launching ballistic missiles since 2016 from the 8.24 Yongung. That submarine has a single launch tube, but the North has been developing a new missile-capable submarine with greater capabilities, according to the South Korean military.

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France24 - Monde

Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes

Publié le : 13/03/2023 - 09:42

Grégoire SAUVAGE Suivre

À moins d'un an et demi d'une cérémonie d'ouverture "historique" qui doit se dérouler sur la Seine en présence de 600 000 spectateurs, le casse-tête continue pour l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris, qui rendent les derniers arbitrages sur la sécurisation de l'événement. La réduction de la jauge de spectateurs est évoquée pour faciliter le travail des forces de l'ordre.

26 juillet 2024 : la date symbolise l'entrée de Paris dans son rêve olympique, mais elle donne aussi des sueurs froides aux forces de l'ordre. Ce jour-là, à 20 h 24, une centaine de bateaux chargés des délégations d'athlètes descendront la Seine, du pont d'Austerlitz jusqu'à la tour Eiffel. Six kilomètres sous les yeux de 600 000 spectateurs pour une arrivée à 23 h 50. 

Première cérémonie d'ouverture organisée en dehors d'un stade, l'événement doit se dérouler sans accroc : un milliard de téléspectateurs auront les yeux rivés sur la capitale française. Mais la tâche s'annonce immensément complexe et nécessite un colossal effort de coordination.

Depuis des mois, l'État, le Comité d'organisation (Cojo) et la ville de Paris travaillent d'arrache-pied pour offrir au monde ce spectacle inédit et grandiose. "Tout le monde travaille et travaille énormément. Une cérémonie pareille n'a jamais eu lieu. Le défi est énorme. Mais on va y arriver, on sera prêt", répète un haut fonctionnaire.

Mais un an et demi avant le Jour J, le format-même de la parade nautique, imaginée par Emmanuel Macron et la maire de Paris Anne Hidalgo, n'est toujours pas définitivement arrêté. L'interrogation la plus importante porte sur la jauge de spectateurs.

En novembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué 100 000 spectateurs payants sur les quais bas et 500 000 gratuits sur les quais hauts de la Seine, avec la mise en place d'une billetterie gratuite pour contrôler la foule sur le site.

La mairie, qui privilégiait un scénario sans billetterie, s'est finalement rangée à la position de Gérald Darmanin. "On n'en fera pas un casus belli", assure Pierre Rabadan, l'adjoint de la mairie chargé des JO.

Vers une réduction de la jauge ? 

Cette billetterie, dit-il, séquencera l'accès aux quais hauts "en 17 zones" – une "vingtaine", corrige un organisateur. "Un ticket permettra d'accéder à une zone, on ne pourra pas déambuler de Bercy au Trocadéro", précise Pierre Rabadan.

Le public ne pourra pas non plus se promener sur les ponts. Certains seront réservés à la logistique, l'éclairage, la sonorisation ; d'autres, aux spectateurs payants. Et d'autres encore aux services d'urgence et de sécurité en cas d'évacuation.

>> À lire sur France24.com :  JO de Paris, tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

Pour le moment, le chiffre de 600 000 spectateurs n'est pas remis en question officiellement, mais certains suggèrent déjà de le réduire à 500 000, voire 400 000, pour des raisons de sécurité.

Seul le nombre de personnes qui pourront accéder aux quais hauts est en train "d'être affiné", explique un organisateur.

Pour Pierre Rabadan, plutôt que celle des spectateurs, "la vraie question" posée porte sur l'affluence globale dans l'espace public parisien ce jour-là : "Sans doute plus d'un million".

Des répétitions organisées cet été

Les services de la préfecture de police de Paris (PP) "n'ont encore jamais travaillé sur des scénarios comme celui-là", note un policier de haut rang. "Quand c'est répétitif, ils peuvent faire des 'debriefs', s'améliorer, pérenniser ce qui a marché. Là, ce sera un 'one shot'".

Une répétition de la parade fluviale aura lieu en juillet prochain avec "30 à 40 bateaux", selon un haut fonctionnaire. "Des test events" sont également prévus cet été.

Pour la seule cérémonie d'ouverture, Gérald Darmanin prévoit la mobilisation de "35 000 policiers et gendarmes". Le ministre table sur une moyenne de 30 000 membres des forces de l'ordre par jour durant la durée des Jeux, du 26 juillet au 11 août. Ce dernier a déjà prévenu que les policiers ne pourront pas prendre de vacances pendant cette période.

>> À lire aussi : les défis organisationnels avant le début des Jeux Olympiques

Il chiffre en outre à 25 000 les besoins en agents de sécurité privée pour sécuriser les sites de compétition, responsabilité du Cojo. Fin février, seuls 3 000 de ces agents avaient été embauchés et 1 800 étaient en formation, selon la préfecture de la région Île-de-France.

Mais les appels d'offres lancés par le Cojo ont été "dans leur grande majorité infructueux", confie une source proche du dossier, les entreprises du secteur considérant les prix trop bas.

Menace élevée

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et tous les autres services de renseignements seront eux aussi pleinement mobilisés, compte tenu des menaces très élevées entourant tous les événements mondiaux comme les JO.

Mouvements de foule, cyberattaques, attentats... les forces de l'ordre se préparent à tous les scénarios. Un sujet majeur concentre les inquiétudes, celui des drones. "On n'est pas prêts du tout. Si un drone équipé de grenades passe au-dessus de la foule et en lâche quelques-unes, on ne sait pas encore comment le neutraliser", reconnaissait à l'été 2022 une source proche de l’exécutif.

Cette inquiétude n'est pas nouvelle, les drones sont une menace récurrente lors des manifestions. "Mais là, c'est l'ampleur de la foule dispersée sur les 6 km de berges qui pose problème", explique cette source.

Lors d'un entretien accordé en novembre à l'AFP, Gérald Darmanin avait confirmé en novembre que les attaques de drones sont "la menace terroriste principale d'aujourd'hui et de demain".

Selon un pré-rapport de la Cour des comptes, le budget pour sécuriser les JO-2024 de Paris s'élèverait à "419 millions d'euros". Une facture qui pourrait toutefois continuer à  grossir alors que le dispositif n'est pas encore fixé et que les derniers arbitrages devraient être rendus dans les prochains mois.

Avec AFP

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JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes

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L'opération "Sport Féminin Toujours" : la pratique sportive féminine à l'honneur dans les médias

BBC

Mikheil Saakashvili: Poland offers medics to examine Georgia ex-leader

Poland has proposed sending doctors to Georgia to examine jailed former President Mikheil Saakashvili, amid concerns about his health.

A Polish government spokesman said there was reason to doubt Saakashvili, 55, was receiving adequate health care from the authorities there.

The former leader is serving a six-year sentence for abuse of power. He says his trial was politically motivated.

He has staged hunger strikes and alleges he was poisoned in prison.

On Sunday Sky News quoted him as saying he had lost so much weight that doctors were concerned he was reaching a level where he could suffer multiple organ failure.

Mr Saakashvili's supporters say Georgian authorities are denying him proper treatment, but officials have said he is feigning his condition to secure early release from prison.

Polish government spokesman Piotr Muller said a Polish humanitarian aid team was ready to go to Georgia to "clarify" his situation.

"Now we are waiting for agreement from the Georgian side... as we know the situation concerning the medical care of the former president of Georgia raises serious doubts in the international community," Reuters news agency quoted him as saying.

The Polish government has previously proposed treating Saakashvili in Poland.

Saakashvili came to power in Georgia's Rose Revolution in 2004 and served until 2013. He presided over Russia's invasion of the country in 2008.

He later made a political career in Ukraine, serving as governor of Odesa in 2015-16.

He was convicted of abuse of power in absentia, and was then arrested after making a surprise return to Georgia in 2021.

He has lost weight and his health has deteriorated markedly since he was jailed in October that year.

Empathy, an organisation supporting victims of torture in Georgia, alleged on 1 December that Saakashvili had been diagnosed with illnesses "incompatible with imprisonment" and that Georgian and foreign medical experts had found evidence of heavy-metal poisoning.

In an interview for BBC World news weeks later, his son Eduard said his father, normally fun and charismatic, was a different person.

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Eduard Saakashvili: It is terrible to see my father so ill

Last month world leaders called for his release, with Ukrainian President Volodymyr Zelensky saying the current Georgian government was trying to kill him.

However, Saakashvili remains active on social media. On Friday he voiced support for protests against a controversial draft law targeting non-government groups and media as "foreign agents" which led to the bill being dropped.

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France24 - Monde

Le Nicaragua menace de suspendre ses relations avec le Vatican

Publié le : 13/03/2023 - 07:30

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Après que le pape François a qualifié de "dictature grossière" le régime du président Daniel Ortega, le gouvernement du Nicaragua a assuré dimanche qu'il envisageait de suspendre ses relations avec le Vatican.

Le Nicaragua encore un peu plus isolé sur la scène internationale ? Le pays envisage de suspendre ses relations avec le Vatican, a déclaré dimanche 12 mars le ministère nicaraguayen des Affaires étrangères après que le pape François a estimé que ce pays d'Amérique centrale était "une dictature grossière".

"Devant des informations diffusées par des sources liées à l'Église catholique, le gouvernement de réconciliation et d'unité nationale de notre Nicaragua bénie et toujours libre précise qu'une suspension des relations diplomatiques est envisagée entre l'État du Vatican et la République du Nicaragua", a déclaré le ministère dans un communiqué.

Le pape François avait ainsi qualifié le régime du président Daniel Ortega dans un entretien au quotidien argentin Infobae. "Avec tout le respect, je n'ai pas d'autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d'un déséquilibre", a-t-il ajouté dans ce journal.

"C'est comme si on voulait instaurer la dictature communiste de 1917 ou l'hitlérienne de 1935", a poursuivi le pape. "Ce sont des dictatures grossières".

La "mafia" du Vatican

Le président nicaraguayen Daniel Ortega avait lui estimé fin février qu'une "mafia" au sein du Vatican décidait de l'élection du pape et des hauts responsables religieux.

"Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique (...) afin que le pape soit également élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non la mafia qui est organisée là-bas au Vatican", avait déclaré Daniel Ortega.

Cette diatribe du président nicaraguayen intervenait plus d'une semaine après une déclaration du pape François qui s'était dit "préoccupé" et "attristé" par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Álvarez et l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis.

Le 9 février, le gouvernement de Daniel Ortega a libéré 222 prisonniers politiques, les a expulsés vers les États-Unis et déchu de leur nationalité nicaraguayenne. 

L'évêque Rolando Álvarez, détenu depuis août 2022, a refusé d'être extradé et a été condamné dès le lendemain à 26 ans d'emprisonnement, notamment pour "conspiration et diffusion de fausses nouvelles". 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L'Entretien de France 24

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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War in Ukraine Puts Centuries of Swiss Neutrality to the Test

The Alpine state makes arms that Western allies want to send to Kyiv. Swiss law bans this, driving a national debate about whether its concept of neutrality should change.

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By Erika Solomon

Erika Solomon, based in Berlin, traveled to the Swiss capital, Bern, to report and write this story.

In Eastern Europe, Ukrainians are in the trenches. Farther west, European capitals are grappling with a new order in which war is no longer theoretical. Yet, tucked away in the heart of the continent, the Swiss are fretting over loftier ideals.

In Switzerland’s capital, nestled beneath snow-capped mountains, inside parliamentary chambers of stained glass and polished wood, the debate is over the country’s vaunted legacy of neutrality — and what neutrality even means in a new era of war for Europe.

Switzerland, it turns out, has an arms industry that makes badly needed ammunition for some of the weapons that Europeans have supplied to Ukraine, as well as some of the Leopard 2 main battle tanks they have promised.

But it also has strict rules on where those weapons can go — namely a law, now the subject of heated debate, that bans any nation that purchases Swiss arms from sending them to the party of a conflict, like Ukraine.

The war is testing Swiss tolerance for standing on the sidelines and serving the world’s elite on equal terms, putting the country in a bind of competing interests.

Its arms makers say their inability to export now could make it impossible to maintain critical Western customers. European neighbors are pulling the Swiss in one direction, while a tradition of neutrality pulls in another.

“Being a neutral state that exports weapons is what got Switzerland into this situation,” said Oliver Diggelmann, an international law professor at the University of Zurich. “It wants to export weapons to do business. It wants to assert control over those weapons. And it also wants to be the good guy. This is where our country is stumbling now.”

Switzerland has managed to cling to neutrality for centuries and through two world wars. It is a position supported by 90 percent of its 8.7 million people, who uphold it as a national ideal. Hosts to the United Nations and the Red Cross in Geneva, they see themselves as the world’s peacemakers and humanitarians.

But Western nations today see Swiss hesitation — both over exports and over sanctions against Russia, which Western diplomats suspect Switzerland is not doing enough to enforce — as evidence that the country’s motivation is less idealism than business.

The State of the War

Switzerland, whose banks are notorious for secrecy and have often been accused of laundering money for the world’s kleptocratic class, is still the world’s biggest center for offshore wealth. That includes about a quarter of the global total, no doubt serving many Russian oligarchs allied with President Vladimir V. Putin.

A senior Western official, who did not want to be identified because he was negotiating with the Swiss, said the status quo left Western diplomats feeling Switzerland was pursuing “a neutrality of economic benefit.”

Months of hand-wringing have not endeared the Alpine nation to neighbors.

“Everybody knows this is hurting Switzerland. The entire E.U. is annoyed. The Americans are upset. The resentment comes from the Russians too. We all know this is hurting us,” said Sacha Zala, a historian of Swiss neutrality at the University of Bern. “But it shows just how deep this belief in neutrality goes in our heads.”

To historians, Switzerland’s neutrality has had far more to do with waging war than avoiding it.

From the Middle Ages to the early modern era, the then-impoverished Alpine cantons that make up today’s Switzerland leased out mercenaries in wars across Europe. Many made weapons to go with those armies; the Swiss Guard of the Vatican is a relic of that era.

“The earlier idea of neutrality was the neutrality to serve both sides,” said Mr. Zala.

Swiss neutrality began to be formalized after the Napoleonic wars, when European powers agreed it could create a buffer between regional powers.

It was further codified in The Hague Convention of 1907 — the basis for today’s Swiss neutrality. The convention required neutral states to refrain from waging war, and to maintain an equidistance between warring parties — they could sell weapons, for example, but only if they did so for all sides of a conflict. It also obliges neutral countries to ensure their territories are not used by warring forces.

This led to what the Swiss call “armed neutrality” — a commitment not just to neutrality, but to maintaining the ability to protect it. The latter is what critics now argue is under threat.

Supporters of the Swiss weapons industry agree it has no major economic impact for the country. Employing 14,000 people, it makes up less than 1 percent of G.D.P. But they say it is critical to armed neutrality.

“Armed neutrality needs soldiers, weapons, equipment — and an arms industry. Our neutrality has to be armed, otherwise it’s useless,” said Werner Salzmann, a member of the conservative Swiss People’s Party.

The Swiss defense industry depends on exports, he said, and could not survive without them.

One crucial role Switzerland plays is for Germany, one of Ukraine’s biggest military backers. The Swiss company Oerlikon-Bührle is effectively the only producer of ammunition for the Gepard, a self-propelled antiaircraft gun of which Berlin has sent dozens to Ukraine. The Swiss have so far blocked German efforts to buy fresh ammunition.

Europeans and major defense industry players are growing wary of making weaponry or critical parts in Switzerland. Rheinmetall, the German arms maker that owns the Swiss company, plans to open a factory to make those rounds in Germany.

“For the next two to three years, we will still be producing because of old contracts we have to fulfill,” said Matthias Zoller, a spokesman for the arms industry at Swissmem, a trade group. “But we have no orders coming in. The export market will just be dead.”

Early this year, Switzerland’s pro-business Free Democrats devised a legal loophole that most lawmakers seemed to accept: They would allow countries that shared Switzerland’s democratic values to re-export Swiss-made armaments.

But last week, the Swiss People’s Party, the largest in Parliament, rejected the bill, seeing it as too nakedly a measure meant for Ukraine — and therefore, a violation of neutrality.

Swiss lawmakers have since scrabbled together six counterproposals. But none of them make it possible for Swiss weapons to reach Ukraine within a year.

Western countries acknowledge that Swiss contributions would be largely symbolic. But they argue that although Switzerland has for decades benefited from being effectively protected by NATO, surrounded by member states, it has shown no willingness to help those states now.

Thierry Burkart, the Free Democrat who drafted the initial bill, said Switzerland could no longer afford to ignore this frustration. “We are embedded in Western partnerships — not in the sense of a binding NATO alliance, but because the West is where our values are also shared,” he said. “That doesn’t mean that we are not neutral, but we should not be blocking aid among Western countries.”

In Swiss cities, many buildings hang Ukraine’s blue and yellow flag. Sympathy is evident. Even most lawmakers against looser export rules openly call Russia the aggressor state. Yet that has not eased their stance on neutrality.

Instead, some conservative politicians are gathering signatures to bring about a referendum on making an even stricter interpretation of neutrality part of Switzerland’s Constitution.

“There are only two options — that’s it,” said Walter Wobmann, a conservative lawmaker promoting the initiative. “Can you be half pregnant? You can only be pregnant, or not. Either we’re neutral, and we go with that all the way. Or we go into an alliance,” such as NATO. “Which is it? Switzerland has to decide.”

Then there are the sanctions against Russia, which Washington and Europe worry Switzerland is failing to vigorously enforce.

The Swiss have frozen only 7.5 billion Swiss francs, around $8 billion, of Russian assets. That is a small proportion of what the Swiss economics ministry says is roughly $49.3 billion of Russian assets in the country. European officials suspect the total may be higher, up to $200 billion.

Even so, when Switzerland imposed its sanctions, Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, accused the nation of abandoning its neutrality.

Swiss neutrality, Mr. Burkart of the Free Democrats argued, only works if it is flexible and if the rest of the world believes in it. The Swiss made accommodations with the Nazis in World War II, and with the Americans by cutting back trade with the Soviet Union in the Cold War.

Switzerland’s history, argued the historian Mr. Zala, is the best argument for why neutrality has never been so clear a concept as many believe.

Saying you’re neutral is like saying you’re a good Christian,” he said. “What does it actually mean? What’s a good Christian? And what is neutrality?”

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New York Times - World

Restoring Glory of Angola’s Carnival, With a Puny Budget but Much Passion

Angola Dispatch

A singer and son of a music legend is trying to once again make the Carnival celebration a highlight of the year — and to make it a year-round force for positive change in Angola.

Performing for Carnival in Luanda, Angola, last month. Once a cultural highlight that seized the streets of this port city, Carnival seems to barely register a blip these days.Credit...

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By John Eligon

Photographs by Gulshan Khan

Reporting from Luanda, Angola

The singer stood in a rubble-strewn courtyard in one of the hard-knock neighborhoods of Luanda, Angola’s capital, antsy as he got the performers in line for their final rehearsal before the big competition.

“United Af-ri-caaaa,” a voice hummed over a loudspeaker before a percussion-heavy beat kicked in. More than a dozen young people facing the singer, Tony do Fumo Jr., swiveled their hips and arms and stomped their feet.

The group of mostly teenagers, led by Mr. do Fumo, was preparing for its inaugural performance at Carnival, a celebration — and contest for prize money — that ushers in the Christian season of Lent. ​Pacing with the glare of a drill sergeant, he blew a whistle and waved an arm. The dancers froze. Another whistle and gesture, and they were back on beat, Mr. do Fumo bobbing along with them.

The son of an Angolan music legend, ​Mr. ​do Fumo grew up under the tutelage of some of the country’s most prominent musicians. He has performed across the world before live crowds and on television. But the pressure for this performance was unlike any he’d ever felt.

Once a cultural highlight that seized the streets of this port city in Africa’s southwest, Carnival in Luanda seems to barely register a blip these days. The swirl of colorful, flowing costumes, semba music and hip-shaking dances that make up the Mardi Gras-like festivities are mostly confined over three days to a quarter-mile waterfront stretch known as Marginal. Many blame the event’s decline on the distraction of life’s daily hardships and a lack of financial investment from a government stretched thin.

Enter Mr. do Fumo, 38, a semba singer who performs with an immersive passion. He is among those trying to help restore Carnival’s glory — and change what it means to participate in it.

Organizers have encouraged Angolans to form groups that not only perform in the event, but also engage in social and cultural activities year-round. That’s what Mr. do Fumo had in mind when, six years back, he started his Carnival group, União Jovens do Prenda, or the United Youth of Prenda, named for his former neighborhood in Luanda. It qualified for the competition — and the prize money awarded to the winners — for the first time this year.

And he was hoping his group would win a much-needed infusion of cash to fund activities like buying wheelchairs, feeding the hungry and providing support to help young people resist gangs.

By The New York Times

Mr. do Fumo was born with art in his DNA; while his father sang, his mother danced. But his parents died when he was just 6, and he grew up struggling, in a rough neighborhood with relatives who had few financial resources. He has participated in Carnival since he was 8, and sees his group as a vehicle to help young people overcome difficult conditions, as he did, through culture.

“When God gives you an opportunity to get something, it’s not only for you,” Mr. do Fumo said. “What I get for being an artist, I share with the community. We all eat the same food.”

So there he was, only hours before the group was scheduled to compete on a Sunday afternoon late last month, frantically trying to make sure everything was right. He scurried around the courtyard outside his modest home in Cassequel — a two-room cement block with a corrugated tin roof — with paint flecks on his hands and an intensity on his face. His performers packed the rectangle under a punishing sun, the courtyard’s two papaya trees providing no shady relief.

So much remained unfinished. A cardboard cutout of Africa that was supposed to be painted with each nation’s flag was only half-done. Fabric still needed to be stitched for costumes, and beads needed to be glued on. Posters needed final touches. One teenager ran green and yellow fabric through a sewing machine as he sat beneath a beach umbrella bearing a picture of Angola’s president, João Lourenço.

Mr. do Fumo paced, sipping cola from a plastic bottle, barking commands and complaints.

“There is no money!” he fumed. “There is nothing else I can do!”

The government had allocated 1.3 million kwanzas for the group, but that had not yet been paid. Instead, to pay for the costumes and everything else, Mr. do Fumo had burned through 1.5 million kwanzas (nearly $3,000) of his own money, which he had been saving to buy a car. And that was barely enough.

The top hats that went with the costumes were fashioned from cardboard and covered in cheap fabric. Most of the large posters the performers would carry were hand drawn, rather than professionally printed.

“When it comes to culture, they should do more,” Mr. do Fumo said of the government.

Filipe Zau, Angola’s minister of culture and tourism, conceded that funding was lacking. The challenge, he said, was that Carnival was no longer confined to urban centers, meaning there were more groups for the government to support. He said enticing more private sponsors, planning earlier and attracting foreign visitors were all part of the government’s strategy to raise more revenue to bolster Carnival, which in Angola dates back a century when Angolans spontaneously took to the streets to celebrate — and to mock their Portuguese colonizers.

“It’s politically important, it’s culturally important, it’s socially important,” Mr. Zau said.

In an ideal world, a vibrant Carnival would help uplift struggling neighborhoods like Cassequel. Gutters and streams around the community of tightly packed bungalows are filled with trash and mucky water, and a stench to go with it. Along the craggy dirt roads, women set up wooden stands to sell fruits and vegetables. Alcohol is often the main free time activity for many young people.

Mr. do Fumo had no time to think about what might be in the future. Showtime was approaching. With the flair of a coach before the big game, he delivered some final instructions to the younger performers.

Focus on the competition, not hanging out with friends. Drink water so you don’t faint. Keep your emotions in check. Breathe.

“We are going to Marginal to bring the big prize to our community,” he roared, and the dozens of young people around him let out a big cheer before boarding the buses for the main Carnival venue.

Somehow, when the moment came to perform before the judges on the street with the temporary bleachers, all of the scattered pieces in the courtyard seemed to click. Two performers led the charge, wheeling a painted banner bearing the name Jovens do Prenda set against a desert scape. The dancers sashayed right behind. Mr. do Fumo, in all white with a colorful top hat, bounced up and down amid the rows of dancers.

When it was all done, they laughed and joked and returned to the courtyard at night, where the young performers huddled around Mr. do Fumo.

“They really surprised me,” he said, pointing out that there was not a single professional dancer among the group. “The good thing was to see the commitment from my people and see them all together, united.”

A few days later, the results were in: Jovens do Prenda placed 14th, out of 15 groups in its category. There would be no prize money this year.

But Mr. do Fumo was already moving on.

Shortly before Carnival, one of the group’s dancers had told him her house was in dire condition. After Carnival, it collapsed, Mr. do Fumo said. So he has started raising money to buy materials to build her a new house.

“Let’s go now, let’s work,” he said.

Gilberto Neto contributed reporting from Luanda.

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France24 - World

🔴 Live: Russia approves 60-day extension of Black Sea grain deal

Issued on: 13/03/2023 - 09:36

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Russia consented on Monday to prolong an ongoing Black Sea grain deal for 60 days following its second-term expiration date on March 18. The original deal was brokered by the UN and Turkey in July 2022 to ensure safe transportation of grain and other food products to prevent a food crisis amid the ongoing war between Russia and Ukraine. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+1).

7:15pm: Russia's 60-day grain deal extension 'contradicts' agreement, says Kyiv 

Ukraine's infrastructure minister said Monday that Russia's decision to extend the grain deal for 60 days went against the agreement, but did not reject Moscow's proposal.

"(The grain) agreement involves at least 120 days of extension, therefore Russia's position to extend the deal only for 60 days contradicts the document signed by Turkey and the UN," Oleksandr Kubrakov said on Twitter, adding: "We're waiting for the official position of the UN and Turkey as the guarantors of the initiative."

#BlackSeaGrainInitiative agreement involves at least 120 d. of extension, therefore Russia’s position to extend the deal only for 60 d. contradicts the document signed by Turkey & the UN. We’re waiting for the official position of @UN & Turkey as the guarantors of the initiative pic.twitter.com/TPhpaHUdhg

March 13, 2023

6:20pm: British warship escorts Russian frigate in waters off UK

Britain's Royal Navy said on Monday that it was escorting a Russian frigate and tanker in waters close to the UK having shadowed the vessels through the Channel on Sunday morning.

"The Royal Navy routinely responds to escort warships in our territorial waters and the adjacent sea areas to ensure compliance with maritime law and to deter malign activity," the Royal Navy said in a statement.

"Escorting the Russian task group alongside allied partners demonstrates the commitment of the Royal Navy and the NATO alliance to maintaining maritime security which is crucial to our national interests," it said.

5:50pm: Ukrainian soldiers complete Spain training on Leopard tanks

Dozens of Ukrainian soldiers on Monday wrapped up a four-week training in Spain on how to operate the Leopard 2A4 battle tank, of which Madrid is set to deliver six mothballed units to Kyiv this spring.

A total of 40 tank crew members and 15 mechanical specialists underwent training on their use at a military base in the northeastern city of Zaragoza, Spain's armed forces said in a statement.

"It has been intense," Spanish trainer Captain Contreras – who identified himself only by his rank and surname – told reporters, who were allowed access to the drills for the fist time.

Contreras said the Ukrainians would be returning home "with a very acceptable knowledge" of the Leopards.

5:33pm: Russia approves 60-day extension of Black Sea grain deal

Russia has agreed to renew the Ukraine grain export deal but only for another 60 days, Deputy Foreign Minister Sergey Vershinin announced following talks with the United Nations on Monday.

"The Russian side... does not object to another extension of the 'Black Sea Initiative' after its second term expiration on March 18, but only for 60 days," he said in a statement issued by the Russian mission in Geneva following the negotiations at the UN's Palais des Nations.

5:20pm: UK warns against deepening China-Russia relationship 

Britain cast China as representing an "epoch-defining challenge" to the world order, in an update to its foreign policy framework published on Monday which declared that the UK's security hinged on the outcome of the Ukraine war.

In the refresh of Britain's blueprint for security and international policy, the government warned of China’s deepening partnership with Russia, and Moscow’s growing cooperation with Iran following the invasion of Ukraine.

Only first released two years ago, Prime Minister Rishi Sunak said Britain's Integrated Review (IR) had been updated to take account of events, with the hardening of language and positioning towards Beijing and Moscow.

But the decision to still not describe China as a threat was likely to disappoint many in Sunak's governing Conservative Party, who also believe his vow to spend an extra £5 billion ($6 billion) on defence is insufficient to support Ukraine without leaving Britain vulnerable.

5:15pm: Italy blames Russia's Wagner for increase in migrants, part of 'hybrid warfare'

The Italian government on Monday said Russian mercenary group Wagner was behind a surge in migrant boats trying to cross the central Mediterranean as part of Moscow's strategy to retaliate against countries supporting Ukraine.

"I think it is now safe to say that the exponential increase in the migratory phenomenon departing from African shores is also, to a not insignificant extent, part of a clear strategy of hybrid warfare that the Wagner division is implementing, using its considerable weight in some African countries," Defence Minister Guido Crosetto said in a statement.

Some 20,000 people have reached Italy so far this year, compared to 6,100 in the same period of 2022, interior ministry figures show, and the migration issue is piling pressure on the rightist government.

3:35pm: China-Russia relationship key to global stability, says Russian defence minister

Russian Defence Minister Sergei Shoigu said on Monday that relations between Russia and China were the main factor supporting global stability in the world today, the TASS news agency reported.

Sergei Shoigu said bilateral relations between Moscow and Beijing had reached an unprecedented high.

3:28pm: ICC looks to arrest Russians over alleged abduction of Ukrainian children 

The International Criminal Court (ICC) is expected to seek arrest warrants against Russian individuals in relation to the conflict in Ukraine "in the short term", a source with knowledge of the matter said on Monday.

The prosecutor of the ICC is expected to ask a pre-trial judge to approve issuing warrants against several Russians for the abduction of children from Ukraine to Russia and the targeting of civilian infrastructure in Ukraine, said the source, who commented on condition of anonymity.

3:19pm: Russia tries Kremlin critic Kara-Murza in latest case against opposition voices

Russia on Monday began the closed-door trial of opposition activist Vladimir Kara-Murza, who faces up to two decades in prison on treason charges for comments critical of Russian authorities.

An AFP journalist reported from a Moscow court that Kara-Murza's trial began. This is the latest in a string of cases against opposition voices in Russia in a crackdown that has intensified since President Vladimir Putin deployed troops in Ukraine last year.

12:53pm: China's Xi to speak with Ukraine's Zelensky, WSJ reports

Chinese President Xi Jinping plans to speak with Ukrainian President Volodymyr Zelensky for the first time since Russia's invasion of Ukraine, the Wall Street Journal reported on Monday.

The newspaper, citing people familiar with the matter, said the call was likely to take place after Xi's visit to Moscow next week to meet with Russian President Vladimir Putin.

12:27pm: Russian lawmaker introduces bill pushing back conscription age

A senior Russian lawmaker on Monday introduced a bill to parliament to raise the age of conscription to 21-30 years from the current 18-27 years by 2026.

11:29pm: Negotiations under way on Black Sea grain deal extension in Geneva

Negotiations began on Monday between UN officials and Russian Deputy Foreign Minister Sergei Vershinin aimed at discussing an extension to a deal allowing the export of grains from Ukraine, Russia's diplomatic mission in Geneva said.

The initiative, brokered by the United Nations and Turkey last July, is up for renewal on March 18.

UN trade official Rebeca Grynspan and aid chief Martin Griffiths arrived at the UN European headquarters in Geneva on Monday morning, without making a comment.

8:40am: Ukrainian forces in ‘fierce battles’ with Wagner units for Bakhmut’s centre, military says

Fierce fighting was raging for control of the centre of Bakhmut in eastern Ukraine, the longest-running and bloodiest battle of the war, both sides said on Monday.

"Wagner assault units are advancing from several directions, trying to break through our troops' defensive positions and move to the centre of the city. In fierce battles, our defenders are inflicting significant losses on the enemy," the Ukrainian military said in a morning briefing, referring to the Russian mercenary group that has claimed to be leading Moscow's offensive.

Wagner meanwhile said: "the enemy is battling for every metre, the closer we are to the city centre, the harder the battles".

7:00am: HRW sounds alarm on children 'illegally taken' from orphanages in Ukraine

Russia's invasion of Ukraine has had "devastating" consequences for children in residential institutions, with thousands transferred to occupied territories or to Russia, Human Rights Watch said Monday.

In a report released Monday, the watchdog also said the war highlighted the urgent need for reform in Ukraine, which had over 105,000 children in institutions before the invasion, the largest number in Europe after Russia.

"This brutal war has starkly shown the need to end the perils faced by children who were institutionalised," said Bill Van Esveld, associate children's rights director at the New York-based organisation.

"Returning children who were illegally taken by Russian forces should be an international priority," he added.

At least several thousand children have been transferred to Russia or occupied territories, the report said.

It added that 100 institutions that had housed over 32,000 children before 2022 are now in territories under Russian occupation.

12:02am: Arms transfers to Europe almost doubled in 2022, says report

Arms imports into Europe almost doubled in 2022, driven by massive shipments to Ukraine, which has become the world's third-largest destination, researchers said Monday.

With a 93 percent jump from the year before, imports also increased due to accelerating military spending by European states including Poland and Norway, and they are expected to accelerate further, according to the report by the Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). 

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} NUCLEAR RESURGENCE

France mulls nuclear revamp as Ukraine war prompts an energy mix rethink

AS IT HAPPENED

Ukraine prepares for counteroffensive amid ‘increasingly difficult’ situation in Bakhmut

AS IT HAPPENED

White House says Russian missile barrage on Ukraine 'brutal, unjustified'

France24 - Monde

Catastrophe ferroviaire en Grèce : les manifestants réclament des comptes au gouvernement

Publié le : 12/03/2023 - 15:46Modifié le : 12/03/2023 - 19:14

FRANCE 24 Suivre

Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté dimanche en Grèce à la suite de l'accident de train le plus meurtrier qu'ait connu le pays, accentuant la pression sur le gouvernement. 

La colère ne redescend pas en Grèce. Des milliers de personnes sont de nouveau descendues dans la rue dimanche 12 mars pour réclamer des comptes au gouvernement, après l’accident de train qui a coûté la vie à 57 personnes fin février

À l'appel de plusieurs syndicats et partis politiques, quelque 12 000 manifestants se sont rassemblés à Athènes et 5 000 sont descendus dans les rues de Thessalonique, la deuxième ville du pays, selon le décompte de la police.

"Nous ne pardonnerons pas" 

Dans la capitale, les manifestants ont occupé la place Syntagma, à proximité du Parlement, avec des banderoles où était écrit "Nous n'oublierons pas, nous ne pardonnerons pas" et "Nous serons les voix de tous les morts". 

La collision entre deux trains survenue le 28 février à Tempé, à environ 350 km au nord d'Athènes, a coûté la vie à 57 personnes. 

"C'est la colère et la rage qui m'ont fait venir ici", a déclaré Markella, une personne de 65 ans vivant à Athènes et qui n'a pas souhaité donner son nom.  

"Nous sommes désespérés. On ne sait pas quoi dire, quoi faire, tout ce qu'on peut faire, c'est participer à la manifestation", a dit de son côté Alexandros, 26 ans, sous couvert lui aussi d'anonymat. 

La police a fait état dans un communiqué d'un "incident isolé", "un petit groupe" qui a "jeté des billes, des pierres et d'autres objets" sur des agents, sans faire de blessés. Dix personnes ont été arrêtées. 

Quatre responsables des chemins de fer sont poursuivis à la suite de cet accident, qui a mis en lumière les problèmes chroniques du réseau ferroviaire grec. 

La démission du Premier ministre réclamée 

L'accident, qui a touché surtout des jeunes, a suscité des manifestations massives contre le gouvernement conservateur alors que se profilent avant juillet des élections générales. 

La plus grosse manifestation s'est déroulée mercredi, avec 65 000 personnes dans les rues pour réclamer des comptes au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis

Sa démission a été réclamée par des protestataires. Il avait été critiqué pour avoir initialement pointé une "erreur humaine" due à un chef de gare, l'un des quatre employés poursuivis. 

Mais les syndicats ont depuis longtemps alerté sur le manque de personnel dans les chemins de fer et les retards pris dans la modernisation des systèmes de sécurité. 

Le ministre grec des Transports a démissionné après l'accident et Kyriakos Mitsotakis a cherché à apaiser la colère de l'opinion publique en présentant des excuses répétées et en promettant une enquête transparente. 

Depuis des semaines, la presse grecque bruisse de rumeurs sur la date du scrutin, le 9 avril étant jusqu'ici le plus souvent retenu par les observateurs. Mais la plupart des analystes estiment désormais que les élections devraient se tenir plus tard, peut-être fin mai. 

Avec AFP

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Catastrophe ferroviaire en Grèce : des poursuites contre trois autres employés des chemins de fer

Catastrophe ferroviaire en Grèce : des dizaines de milliers de manifestants dans les rues

Grèce : la catastrophe ferroviaire, enquête "prioritaire" pour la Cour suprême

France24 - Monde

Une trentaine de migrants portés disparus après un naufrage au large de la Libye

Publié le : 12/03/2023 - 21:34

FRANCE 24 Suivre

Quelque 30 migrants sont portés disparus après un naufrage au large de la Libye, pendant la tentative de sauvetage par un bateau cargo naviguant dans la zone, ont annoncé dimanche les garde-côtes italiens. 

Les drames se succèdent en Méditerranée. Environ 30 migrants sont portés disparus après le naufrage d'un bateau au large de la Libye, dimanche 12 mars, ont déclaré les garde-côtes italiens. 

"Pendant les opérations de secours, le bateau s'est retourné en plein transfert des migrants : 17 personnes ont été secourues, mais environ 30 autres sont portées disparues", ont annoncé les garde-côtes. 

Ce week-end, des ONG avaient signalé qu'un bateau transportant 47 personnes dérivait à une centaine de kilomètres des côtes libyennes. L'organisation de secours Alarm Phone, qui tient une ligne d'urgence pour migrants en détresse, a été la première, dimanche, à annoncer que des migrants s'étaient noyés.

🆘! 47 lives at risk in the Central Med! Alarm Phone is contact with 47 people in a boat adrift who fled from #Libya. Weather is extremely dangerous and immediate rescue is needed!! pic.twitter.com/w45b5mIzdI

March 11, 2023

Alarm Phone a indiqué avoir alerté samedi le Centre de coordination des secours de Rome de la présence de ce bateau en détresse, ainsi que les autorités maltaises et libyennes. 

Un navire marchand qui se dirigeait vers le bateau de migrants a fait état de difficultés à effectuer un sauvetage en raison du mauvais temps.  

Pendant ce temps, les autorités libyennes, responsables des efforts de recherche et de sauvetage dans cette zone, ont signalé ne pas avoir de bateaux disponibles et demandé l'aide de Rome, qui a envoyé trois navires marchands qui se trouvaient dans la zone vers le bateau, ont indiqué les garde-côtes. 

"Les opérations de transfert des migrants ont commencé aux premières lueurs du jour par l'un des quatre navires marchands, qui avait atteint l'embarcation en difficulté", ont déclaré les garde-côtes. 

Après avoir embarqué 17 migrants, le navire "Froland" s'est dirigé vers Malte pour débarquer deux migrants nécessitant des soins médicaux urgents.  

Les opérations de recherche se poursuivent. 

Avec AFP

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Italie : plus de 1 300 migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes

Revue de presse

Nouveau naufrage en Méditerranée : "Des enfants morts aux portes d'une Europe trop cynique"

Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

Известия (RUS)

Вершинин заявил о согласии РФ на второй тур черноморской зерновой инициативы

Россия не возражает против второго тура черноморской зерновой инициативы после истечения срока 18 марта, но только на 60 дней. Об этом в понедельник, 13 марта, заявил «Известиям» замглавы МИД РФ Сергей Вершинин по завершении консультаций с представителями ООН в Женеве.

В понедельник в Женеве начались консультации по ситуации с зерновой сделкой. От ООН в них участвовали глава управления по координации гуманитарных вопросов Мартин Гриффитс и генеральный секретарь конференции по торговле и развитию (ЮНКТАД) Ребека Гринспен.

«Мы подчеркнули, что российская сторона не возражает против очередного срока продления, но он будет 60 дней, а не 120, как было ранее», — сказал Вершинин.

Замминистра отметил, что консультации по зерновой сделке были непростыми и при решении о новом продлении зерновой сделки Россия будет опираться на то, насколько эффективно выполняется часть соглашения по экспорту российской сельхозпродукции.

Днем ранее в министерстве подчеркнули, что позиция Москвы в данном вопросе неизменна: договоренности, заключенные в Стамбуле 22 июля 2022 года, должны выполняться в связке. В то же время в МИДе добавили, что до сих пор эффективно реализуется только украинская часть, а российский сельхозэкспорт продолжает блокироваться в результате западных односторонних санкций.

До этого, 2 марта, в МИД РФ указали на то, что страны Запада саботируют зерновую сделку. Исходя из документа, опубликованного министерством, через восемь месяцев после ее заключения выполняется только одна часть пакета — по вывозу украинского продовольствия.

Хлебные крохи: минсельхоз США оставил в силе прогноз экспорта пшеницы из РФ Почему американское ведомство интересуется этими показателями

При этом, как заявил 6 марта председатель комитета Госдумы по аграрным вопросам Владимир Кашин, Москва может обойтись без участия в зерновой сделке, поскольку у нее есть другие способы реализации своей продукции. Он также добавил, что первоначальные договоренности по сделке, поставленные Россией, игнорируются. Вместе с этим парламентарий подчеркнул, что Россия никогда не отказывалась от переговоров.

Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна. В ноябре договор был продлен на 120 дней, срок его действия истекает 18 марта.

Согласно данным минобороны Турции, с момента начала реализации зерновой сделки из портов Украины было вывезено свыше 23,4 млн т сельхозпродукции. 40% продовольствия отправилось в страны Европы, 30% — в страны Азии, 13% — в Турцию, 12% — в Африку и 5% — в страны Юго-Восточной Азии. При ее транспортировке было задействовано 790 судов.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Recours au 49.3 : “Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer”, rassure Olivier Véran

Le gouvernement tend à rassurer sur le possible usage de l’article 49.3 de la Constitution. Il ne souhaite pas recourir à cet outil constitutionnel pour faire passer sans vote à l’Assemblée nationale la réforme des retraites, très contestée par les syndicats et une majorité de Français. Le porte-parole de l’exécutif, Olivier Véran, a tenu à mettre les choses au clair ce lundi 13 mars. Au micro de LCI, l’ancien ministre de la Santé a assuré que le 49.3 n’était « pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : « Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, mais ce n’est pas une option qu’on utilise », a-t-il insisté.

🔴 #RéformeDesRetraites

➡ Vers un recours au 49.3 ?

🗣️ »Ce n’est pas un tabou, c’est un outil constitutionnel, après ce n’est pas une option qu’on utilise […] Ce n’est pas un outil qu’on aurait dans la poche prêt à dégainer » : @olivierveran à @agindre dans #LesMatinsLCI. pic.twitter.com/0f5L36IPsL

— LCI (@LCI) March 13, 2023

L’exécutif confiant en cette semaine décisive

Olivier Véran se montre particulièrement confiant alors que le Sénat a adopté samedi 11 mars l’ensemble de la réforme des retraites, et que le texte entre dans une semaine décisive. Les débats doivent reprendre mercredi 15 mars, jour de la huitième mobilisation contre le projet de loi de l’exécutif. Une commission mixte paritaire (CMP) – composée de sept députés et de sept sénateurs sans la présence de membres du gouvernement – devra trouver un compromis sur la réforme des retraites.

Sur LCI, le porte-parole a assuré que l’exécutif comptait sur le soutien de certains parlementaires, notamment à droite. Olivier Véran a cité « le patron de LR », Éric Ciotti, ainsi que « les présidents à l’Assemblée et du Sénat du principal groupe d’opposition », qui seraient plutôt « enclins à voter » la réforme des retraites, après des échanges satisfaisants.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Madagascar : la faim et la précarité poussent des familles à vendre leurs enfants

Publié le : 13/03/2023 - 14:19

Caroline BRENIÈRE Gaëlle BORGIA

À Madagascar, le récent passage meurtrier du cyclone Freddy s’ajoute à la désolation laissée après les cyclones Batsirai et Emnati il y a un an, qui avaient tout détruit : cultures, récoltes, routes, infrastructures. Une catastrophe qui a plongé des centaines de milliers de Malgaches dans la famine. En janvier dernier, des médias malgaches révèlent que des familles sont contraintes de vendre leurs enfants pour survivre. La polémique enfle et devient une affaire d’État. L’information est rapidement démentie par le gouvernement. France 24 s’est rendue dans des villages isolés et a obtenu des témoignages exclusifs qui contredisent la version officielle.

Attention, certaines images peuvent heurter la sensibilité des téléspectateurs

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Le cyclone Freddy frappe Madagascar

Focus

Madagascar, pays dévasté par cinq catastrophes naturelles en un mois et demi

Madagascar : après le passage du cyclone Emnati, les opérations de secours commencent

Известия (RUS)

Прокуратура Москвы проверит ведение бурильных работ над тоннелем БКЛ

Прокуратура Москвы 13 марта организовала проверку по факту проведения на строительном объекте по улице Лобачевского бурильных работ прямо над тоннелем метрополитена между станциями «Мичуринский проспект» и «Аминьевская» Большой кольцевой линии (БКЛ). Об этом сообщается в Telegram-канале ведомства.

«По информации Дептранса Москвы, работы осуществлялись без согласования с Московским метрополитеном», — уведомила пресс-служба прокуратуры.

Возбужденно уголовное дело по ст. 216 УК РФ («Нарушение правил безопасности при ведении строительных или иных работ»).

Большая кольцевая линия на карте Москвы

Ранее в этот день на участке БКЛ было приостановлено движение поездов. Как сообщил руководитель департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры города Максим Ликсутов, к этому привели незаконные работы застройщика недвижимости «Донстрой».

БКЛ была запущена 1 марта 2023 года. Ее строительство стало самым крупным в России и одним из крупнейших в мире проектов метростроения. Специалисты построили 70 км линий, 31 станцию и три электродепо.

Valeurs Actuelles

[Benedetti] La réforme des retraites en sept paradoxes

Encore une fois la France se paye l’un de ses grands malentendus dont elle a le secret; par-delà le brouhaha incessant de l’immédiateté, il faut d’abord relever quelques-uns des paradoxes dont le conflit social sur les retraites est porteur. Ce sont ainsi sept paradoxes qui s’imposent comme autant de péchés capitaux.

Premier paradoxe : les Français sont massivement contre la réforme des retraites, mais pas prêts à se sacrifier pour s’opposer à un projet qui leur impose un sacrifice avec le relèvement de l’âge de départ de la vie active. Deuxième paradoxe indissociable du précédent : les syndicats ont beau affirmer leur détermination à faire reculer le gouvernement, ils ne sont pas parvenus à ce stade à relever leur niveau d’action d’une telle manière qu’il réussisse à convaincre les Français à sacrifier des jours de travail et donc de revenus pour bloquer et mettre le pays à l’arrêt. Le repli individualiste est en conséquence le meilleur allié des gouvernements à propension oligarchique.

Les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir.

Troisième paradoxe : la droite LR pourra arguer sur un ton passablement emphatique comme Bruno Retailleau l’autre soir au Sénat qu’en fin de compte c’est « sa » réforme qui a été adoptée, elle ne convaincra qu’elle-même tant une grande partie de ses électeurs se trouve soit déjà ralliée à Macron, soit engagée dans une hostilité telle au Président de la République qu’elle privilégiera cette dernière au devoir de cohérence dont ses dirigeants en déshérence sociologique se prévalent. Quatrième paradoxe : les LR pourront toujours proclamer urbi et orbi leur fidélité à leurs principes, ils auront oublié un des grands enseignements de la politique que non seulement on ne gouverne pas contre son peuple, mais que pire encore on ne peut prétendre s’opposer à un pouvoir si l’on ne rallie pas l’opposition massive d’un peuple à ce pouvoir. Ils auront pour la circonstance fait le choix aberrant du dogmatisme sur le pragmatisme. A ce rythme le malade républicain s’apprête à mourir…guéri.

Cinquième paradoxe : l’exécutif, s’il parvenait à aller jusqu’au terme de sa réforme, y verra là l’expression de son volontarisme alors que sur le fond cette disposition est d’abord la traduction de l’incapacité du politique à résister aux injonctions normatives de la globalisation et de son bras armé bruxellois sur le vieux continent.

Sixième paradoxe : cette réforme a toutes les chances de ne pas atteindre sur un plan comptable l’objectif qu’elle se fixe si l’on retient l’hypothèse de l’incapacité de la soutenabilité financière de notre système de répartition au regard des évolutions démographiques. Tout simplement parce que, comme l’écrivait récemment dans Le Figaro l’économiste Jean-Yves Archer,  » il ressort des calculs – de diverses parties – que le solde net d’économies risque fort d’être inférieur à 12 milliards d’euros à horizon 2030 (…). Une économie de 10 à 15 milliards d’euros ne représente que moins de 10 pour cent de notre déficit budgétaire annuel ». C’est la justification d’efficacité qui est ici mise à mal.

Il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ».

Septième paradoxe enfin : la « victoire » gouvernementale ne sera qu’apparence tant elle ira renforçant à juste titre l’incompréhension grandissante de la société avec sa classe dirigeante. Pour cette simple raison que, depuis 2005, date du non référendaire au projet européen de constitution, rétabli pour une part par le Traité de Lisbonne, les pouvoirs se succédant interprètent comme ils l’entendent les résultats des urnes et non comme le peuple les comprend. Il en va de même avec ce texte sur les retraites dont la majorité assure, non sans raison, qu’il était dans le programme macroniste, oubliant cependant que la réélection s’est actée d’abord sur le rejet par l’électorat de gauche de Marine Le Pen et non sur l’adhésion à la doxa du président sortant.

A ce niveau, il ne s’agit plus d’un malentendu, mais d’une subversion sans autre forme de procès de la souveraineté populaire sous couvert d’un formalisme procédural qui s’affranchit de l’esprit même de la démocratie, certifiant ainsi le mot cruel et définitif de Jean-Jacques Rousseau selon lequel « dès lors qu’il est représenté, le peuple n’est plus ». Voudrions-nous abîmer plus encore qu’il ne l’est dans le regard collectif le libéralisme politique que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Oscars 2023 : "Everything Everywhere All at Once", grand vainqueur avec sept statuettes

Publié le : 13/03/2023 - 16:03Modifié le : 13/03/2023 - 16:05

Renaud LEFORT Magali FAURE Clémence DELFAURE Louise DUPONT Suivre Oihana ALMANDOZ

Le sacre de "Everything Everywhere All at Once", le come-back de l'acteur Brendan Fraser et la plateforme Netflix au palmarès... Dans ce nouveau numéro de "À l’Affiche", Louise Dupont et Thomas Baurez vous disent tout ce qu'il faut retenir de la 95ème édition des Oscars.

Oscars 2023 : "Everything Everywhere All At Once" triomphe lors de la 95e cérémonie

Les Oscars attendent une pluie de récompenses pour "Everything Everywhere All At Once"

Известия (RUS)

МОК призвал Британию уважать автономию спорта в вопросе допуска России

Международный олимпийский комитет (МОК) призвал правительство Великобритании уважать автономию спорта. Заявление об этом было опубликовано на официальном сайте организации 13 марта.

«Не правительствам решать, какие спортсмены могут участвовать в международных соревнованиях. Это был бы конец мирового спорта, каким мы его знаем сегодня», — следует из заявления.

Таким образом организация прокомментировала письмо от правительства Великобритании с призывом к британским руководителям международных партнеров Олимпийских игр (ОИ) оказать давление на МОК по вопросу участия российских и белорусских спортсменов в Играх-2024 в Париже.

В МОКе выразили надежду, что британское правительство будет уважать автономию спорта, которую оно подчеркивало во многих решениях, заявлениях и резолюциях ООН.

Представители организации также добавили, что консультации по возможному допуску российских и белорусских спортсменов до международных соревнований продолжаются, однако участие спортсменов из этих двух стран не является частью дискуссий.

Санкционные приписки: кто из наших спортсменов выступит в Париже-2024 Пока лишь у единиц россиян есть шанс получить олимпийскую лицензию

Ранее, 11 марта, газета The Guardian сообщила, что глава министерства культуры, СМИ и спорта Великобритании Люси Фрайзер призвала крупнейших международных партнеров ОИ оказать давление на МОК по вопросу участия российских и белорусских спортсменов в связи с рядом серьезных опасений на счет потенциального смягчения запрета на допуск россиян и белорусов.

До этого, 25 января, в МОКе заявили, что допуск будет рассматриваться только в отношении тех российских спортсменов, которые не поддерживают спецоперацию России по защите Донбасса. Еще одним условием являлось соответствие антидопинговым правилам Всемирного антидопингового агентства (WADA).

Россия 24 февраля 2022 года начала спецоперацию по защите Донбасса. Решение было принято президентом России Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

L'Humanité

Retraites. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau dénonce un « détournement de procédure »

Entretien

Le gouvernement, avec la complicité de la droite sénatoriale, avance au pas de course sur la réforme des retraites qu’il espère voir adopter d’ici la fin de semaine. Quitte à tordre le bras des institutions. Le constitutionnaliste Dominique Rousseau appelle à ne pas tolérer un « détournement de procédure » qui pourrait être motif de censure du texte par le Conseil constitutionnel. Entretien.

Cyprien Caddeo

Beaucoup des opposants à la réforme espèrent une censure au moins partielle du texte par le Conseil constitutionnel. Est-ce possible ?

Sur le plan constitutionnel, un certain nombre d’arguments forts penchent en faveur d’une censure du projet de loi, sans que le Conseil, d’ailleurs, n’ait à se prononcer sur le fond politique de la réforme. La censure pourrait porter sur la procédure utilisée.

Le Conseil constitutionnel, ce discret ami du pouvoir

L’article 47 employé ici concerne habituellement les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale. Cet article conduit à limiter les débats dans le temps, mais cela n’a de sens que parce que le budget doit être adopté avant le 31 décembre, car il est inconcevable que le pays n’ait pas de budget.

Or, ici, la limitation du débat n’a pas de sens. Nous sommes dans le cadre d’un projet de loi de financement rectificatif, qui ne menace pas le budget de l’année en cours s’il n’est pas adopté. Il n’y a pas d’urgence : ce texte aurait pu être présenté en mai ou en juin sans que cela change quoi que ce soit. C’est donc, à mon sens, un détournement de procédure. 

Le fait que le texte n’ait pas été voté en première lecture à l’Assemblée, puis qu’au Sénat ont été utilisées toutes les cartouches pour limiter le débat, peut-il être un motif supplémentaire de censure ?

Aussi bien à l’Assemblée qu’au Sénat, on peut considérer qu’il y a eu atteinte au principe constitutionnel de clarté et sincérité des échanges parlementaires.

Réforme des retraites : nouveau coup de force du gouvernement au Sénat

Le Conseil pourrait décider que la limitation des discussions sur un article clé comme l’article 7, par exemple, n’a pas permis d’avoir un débat propice à l’adoption de la loi.

Dans ce cas également, le Conseil ne se prononcerait pas sur le fond. Il ne s’agit pas de dire que c’est anticonstitutionnel de reculer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, car ça ne l’est pas, mais que la voie choisie n’est pas la bonne et qu’il faudrait reprendre depuis le début le travail législatif, avec une loi ordinaire.

Le Conseil constitutionnel serait dans son rôle d’aiguilleur du législateur. Évidemment, une censure aurait des conséquences politiques mais c’est le rôle des juges de faire du droit en mettant à distance les potentiels effets politiques de leurs décisions. 

Au contraire, si le Conseil valide l’emploi du 47-1, ne créerait-il pas un dangereux précédent ? 

Absolument. Si ce détournement de procédure passe, on peut imaginer au nom de la jurisprudence un emploi abusif de l’article 47 par les gouvernements successifs, à chaque fois qu’une réforme est délicate, désagréable ou injuste.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites est-il envisageable ? Quand bien même le véhicule législatif choisi est une loi de finances, qui est hors périmètre du RIP…

Le Conseil constitutionnel a déjà répondu en partie sur cette question en octobre dernier, lorsqu’il a retoqué le projet de RIP portant sur la taxation des superprofits, au motif que cette loi « avait exclusivement pour objet d’augmenter l’imposition des bénéfices et pour seul effet d’amender le budget de l’Etat ».

Retraites : une initiative de la gauche en faveur d’un RIP ?

La réforme des retraites n’a pas pour objet exclusif les comptes de la Sécurité sociale. Elle a un impact sur l’emploi, par exemple. Étant donné l’importance de cette loi, le Conseil pourrait, au regard de cette jurisprudence, considérer qu’un RIP est possible.

Il y a un fossé béant entre l’opinion majoritairement opposée à la réforme et l’arsenal constitutionnel employé par le gouvernement pour la passer en force. Cela appelle-t-il à un changement de Constitution ?

Démonstration est faite avec cette séquence que les élections ne suffisent plus à donner de la légitimité à la fabrication de la loi. Ce n’est pas parce qu’ils ont voté Macron au second tour que les citoyens soutiennent toute sa politique et ne veulent plus être consultés pendant cinq ans.

Les institutions ne tiennent que si elles sont en adéquation avec les idées qui règnent dans un pays. Il y a aujourd’hui une demande d’association des citoyens à la démocratie, quand la Constitution, elle, les met le plus possible à l’écart.

Il faut réformer la Constitution pour mettre fin à ce décalage profond entre les aspirations citoyennes et l’usage institutionnel actuel.

conseil constitutionnelRéforme des retraites
Valeurs Actuelles

Le maire d’Orléans Serge Grouard quitte LR pour “construire une nouvelle majorité”

Une autre figure du parti quitte le navire Les Républicains (LR). Le maire d’Orléans Serge Grouard a annoncé la nouvelle dimanche 12 mars dans une lettre partagée sur les réseaux sociaux : « J’ai décidé de quitter Les Républicains, après plus de quarante ans d’adhésion à la famille politique gaulliste. » En raison des divisions au sein de LR sur la réforme des retraites – qui a mené à l’éviction d’Aurélien Pradié à la vice-présidence du parti – Serge Grouard a estimé que ses collègues de droite « se perdent dans des petits jeux politiques stériles, dignes des pires heures de la IVe République que le général de Gaulle a pourtant tellement combattue ». Le parti n’aurait d’après lui, « plus aucune ligne politique et pas davantage de projet pour notre pays ».

pic.twitter.com/1NZIdLgktg

— Serge Grouard (@SergeGrouard) March 12, 2023

Une nouvelle majorité pour « éviter le pire »

L’ancien député du Loiret a également rappelé qu’il avait proposé « un pacte de gouvernement clair et net avec le président de la République », lorsqu’il était candidat à la présidence de LR. Ce « pacte » reposait sur la base de « quatre urgences pour la France : environnement et énergie, sécurité et immigration, santé et hôpital, dettes et réformes de l’État ». Serge Grouard a conclu en appelant à « construire une nouvelle majorité pour éviter le pire », avant qu’il ne soit « trop tard ».

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Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Un député EELV propose d’interdire le 49-3 

Actu

Alors que l’arme parlementaire ultime pourrait être utilisée cette semaine sur la réforme des retraites, l’élu écologiste Jérémie Iordanoff a déposé une proposition de loi constitutionnelle visant à supprimer l’article 49-3. Il dénonce un dispositif qui rationalise l’activité parlementaire et transforme le gouvernement en « instance de domination ». 

Aurélien Soucheyre

Et si l’on interdisait tout simplement le 49-3 ? C’est ce qu’invite à faire le député EELV Jérémie Iordanoff dans une proposition de loi constitutionnelle, cosignée par les députés du groupe écologiste, qui a été déposée à l’Assemblée nationale. « Il faut en finir avec le mécanisme de la législation forcée. Le débat fonde notre démocratie. Or, aux premières difficultés rencontrées, le 49 alinéa 3 permet à l’exécutif de liquider la délibération parlementaire », estime l’élu.

Le gouvernement l’a déjà utilisé 10 fois pour faire passer en force ses textes budgétaires pour 2023

Sa proposition vise à « rééquilibrer les pouvoirs, rétablir l’Assemblée nationale dans sa fonction et ses prérogatives », en  « retirant à l’exécutif la possibilité de restreindre le débat et forcer le pouvoir législatif », en plus de réaffirmer « l’obligation pour le gouvernement d’engager sa responsabilité devant la représentation nationale », Elisabeth Borne ne s’étant pas soumise à un vote de confiance du Parlement après avoir été nommée première ministre en 2022. 

Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »

La proposition de Jérémie Iordanoff intervient alors que le gouvernement a déjà utilisé dix fois le 49-3 pour faire passer en force ses textes budgétaires pour 2023.

Cet article permet à l’exécutif de faire adopter d’autorité un texte de loi, sans vote au Parlement, les députés n’ayant alors que la possibilité de voter une motion de censure du gouvernement s’ils veulent repousser le texte. 

Assemblée nationale. Le gouvernement peut-il utiliser le 49.3 autant qu'il veut ?

« Tout doit être mis en œuvre pour que le gouvernement ne devienne pas une instance de domination »

Le 49-3 pourrait être réutilisé cette semaine au sujet de la réforme des retraites. Une violence antidémocratique qu’il convient d’interdire, pour le député EELV.

Dites non au 49.3, signez la pétition : https://t.co/OwVsWKHtVU

— Jérémie Iordanoff (@iordanoff) March 13, 2023

La « rationalisation abusive de l’activité parlementaire crée un déséquilibre flagrant au détriment de l’unique institution représentative et délibérative de la Ve République : le Parlement. L’exécutif en France est structurellement organisé pour décider seul. Or, un régime démocratique ne peut considérer la légitimité de l’exécutif comme acquise. Au contraire, tout doit être mis en œuvre pour que le gouvernement ne devienne pas une instance de domination », écrit le parlementaire, qui rappelle que lors de la rédaction de la Constitution, Michel Debré avait déclaré que l’application du 49-3 « répétée chaque mois et plusieurs années serait la destruction non seulement du système mais de l’autorité gouvernementale ». 

démocratieRéforme des retraitesparlementEELV
France24 - Monde

Victor Bergeon, réalisateur et miraculé de la tuberculose : "Je n’ai pas le droit de ne pas tenter"

Publié le : 13/03/2023 - 12:12

Pauline PACCARD Suivre

Victor Bergeon est réalisateur et miraculé. Il y a 10 ans, on lui a diagnostiqué une tuberculose. Il a failli perdre la vie. Parce qu'il a survécu, il a décidé de réaliser tous les défis dont il ne croyait même pas pouvoir rêver. Son dernier l’a emmené sur les pentes du Kilimandjaro, mais pas tout seul. Rencontre.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Retraites : Jordan Bardella évoque des “discussions” sur une motion de censure entre les oppositions

« Le gouvernement a une chance de tomber. » Jordan Bardella ne lâche rien et espère que la réforme des retraites ne sera pas actée, et ce, alors que Sénat a voté ce très contesté texte samedi. Invité de l’émission Questions politiques France Inter/franceinfo/Le Monde dimanche 12 mars, le président du Rassemblement national (RN) a affirmé que « des discussions » avaient lieu « à l’Assemblée nationale », en vue d’une motion de censure commune. « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible », a-t-il fait savoir sur le plateau. Pour l’eurodéputé RN, « c’est dans l’intérêt de tous les Français, du modèle social français, que les oppositions peut-être se mettent d’accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement, si le choix du 49.3 est fait ».

.@J_Bardella : « Il faudra peut-être se mettre d’accord avec toutes les oppositions pour déposer une motion de censure, peut-être la plus consensuelle possible. Il y a des discussions à l’Assemblée. Le gouvernement a une chance de tomber. » #QuestionsPol pic.twitter.com/SSPJWO0Mjb

— France Inter (@franceinter) March 12, 2023

Le risque d’un 49.3 ?

L’exécutif peut en effet recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa très critiquée réforme des retraites – qui sera discutée en commission mixte paritaire cette semaine. Toutefois, une telle manœuvre accentue le risque de dépôt de motion de censure par l’opposition. Le RN en avait déjà déposé plusieurs, mais celles-ci avaient été rejetées par les députés. La macronie ne devrait néanmoins pas utiliser de 49.3, comptant d’abord sur la droite pour la soutenir dans le passage du projet de loi.

Jordan Bardella a pourtant rappelé dans Questions politiques que le gouvernement d’Élisabeth Borne et d’Emmanuel Macron n’avait « pas de majorité » et que la réforme des retraites n’avait ainsi « aucune garantie de passer ». « 49.3 ou pas, nous pouvons encore éviter le pire », a-t-il encore plaidé. À l’approche de la huitième journée de mobilisation prévue mercredi 15 mars, le président du RN a enfin appelé à manifester ; « une nécessité », selon lui. 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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L'Humanité

Nouvelles mises en examen dans l’affaire Kohler 

Actu

Deux hauts fonctionnaires, anciens supérieurs de l’actuel secrétaire général de l’Elysée, ont été mis en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts » dans l’enquête sur les liens entre Alexis Kohler et l’armateur MSC. 

Julia Hamlaoui

Nouveau rebondissement, révélé ce lundi par l’émission Complément d’enquête de France 2, dans l’affaire Alexis Kholer. Deux hauts fonctionnaires ont été mis en examen le 9 février pour « complicité de prise illégale d’intérêts » dans l’enquête sur les liens de l’actuel secrétaire général de l’Elysée avec l’armateur MSC. Une information confirmée par le Parquet national financier (PNF). 

Cousin de la famille Aponte

Dans cette affaire, ce proche d’Emmanuel Macron a lui-même été mis en examen le 23 septembre dernier pour « prise illégale d’intérêt ». En jeu : les contrats qu’il a approuvé alors qu’il travaillait pour l’Agence des participations de l’État (APE), au ministère des Finances, avec l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) concernant l’exploitation d’un terminal du Grand Port maritime du Havre ; et les discussions qu’il a conduite, à la même époque, comme représentant de l’État, entre MSC et les chantiers navals STX, l’armateur cherchant à entrer au capital de la société de Saint-Nazaire. Le hic? Alexis Kohler est un cousin de la famille Aponte cofondatrice et dirigeante de MSC. 

Alexis Kohler, le bras droit de Macron, mis en examen

Les révélations de France télévision concerne Bruno Bézard et Jean-Dominique Comolli, patrons successifs entre 2007 et 2010 puis entre 2010 et 2012 de l’Agence des participations de l’Etat (APE). Ils étaient les supérieurs d’Alexis Kohler au moment des activités mises en cause.

Une porte de sortie ?

Lors d’une audition, dont les extraits ont été consulté par Complément d’enquête, le second affirme avoir été prévenu par l’intéressé du risque de conflit d’intérêts et lui aurait demandé de continuer à siéger, aussi bien au Port du Havre que chez STX. « Au final, c’est surtout (nous-même) qui devrions être poursuivis, puisque c’est nous qui avons imposé (à Alexis Kohler) de rester » administrateur de STX. « Finalement, (le secrétaire général de l’Elysée) avait plus conscience du problème que nous », aurait-il déclaré. 

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Une porte de sortie pour le secrétaire général de l’Elysée ? Pas sûr à en croire Me Jean-Baptiste Soufron, avocat d’Anticor, partie civile dans cette affaire. C’est « une bonne chose que l’enquête avance notamment sur ce point puisque M. Kohler a régulièrement et publiquement déclaré qu’il avait prévenu ses supérieurs », indique-t-il à l’AFP, avant de prévenir : « Dès lors la question qui se pose est de savoir s’ils ont ensemble organisé son déport ou s’ils ont simplement couvert, auquel cas cela pourrait faire d’eux les complices d’une infraction ». Et d’ajouter : « La même question va d’ailleurs se poser pour toutes les personnes qui prétendent avoir été au courant. »

alexis kholerJusticeaffaires judiciaires
France24 - Monde

Relance du nucléaire français : "Fission impossible ?"

Publié le : 13/03/2023 - 07:56

Hélène FRADE

À la Une de la presse, ce lundi 13 mars, l’examen du projet de loi sur le nucléaire en France, qui prévoit notamment la construction de six EPR, les centrales nouvelle génération. Mais aussi le boom de l’énergie solaire partout dans le monde, sauf en France, la décision imminente de Joe Biden d’autoriser un projet pétrolier géant en Alaska, et la piscine de Rishi Sunak, le Premier ministre britannique.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook.

À la Une de la presse, l’examen du projet de loi sur le nucléaire en France qui prévoit notamment de simplifier les démarches administratives pour accélérer la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Un an après le discours d’Emmanuel Macron sur la relance du nucléaire, l’heure est à "la mobilisation générale", d’après L’Opinion, qui indique que cette relance reste toutefois "à confirmer" après une année 2022 marquée par l’arrêt de plusieurs réacteurs, à cause de problèmes techniques. Une année noire pour EDF, qui a enregistré l’année dernière une perte historique de près de 18 milliards d’euros, qui a elle-même creusé son endettement à 64,5 milliards d’euros – d’où le dessin de Kak qui montre l’atome faisant la manche, "pour (pouvoir) rester propre". 

Libération fait état d’un autre chiffre : 52 milliards – le coût estimé de la construction de six nouveaux EPR, les centrales nouvelle génération, comme celle de Flamanville, dont les travaux ont commencé en 2007 et ne sont toujours pas terminés. Budgets colossaux, pénurie de main d’œuvre, manque d’eau dû aux sécheresses : face aux difficultés du secteur, le journal juge le projet du gouvernement "précipité et peu réaliste", et parle d’un projet "aux airs de fission impossible".

 

☢️ Nucléaire : l'atome qui valait 52 milliards. C'est la une de @Libe ce lundi. Lire l'enquête : https://t.co/Web2KGgDgv Lire l'édition : https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/q0xCKTn7Rm

March 12, 2023

 

Le Figaro rappelle, de son côté, que la relance du nucléaire en France provoque aussi pas mal de remous avec l’Allemagne, où les Verts sont farouchement opposés au nucléaire. Autre différend entre Paris et Berlin : l’hydrogène, qui apparaît de plus en plus comme une source d’énergie essentielle pour décarboner l’industrie européenne. Paris veut produire cet hydrogène à partir d’électricité nucléaire, tandis que Berlin privilégie les solutions à base d’énergies renouvelables. 

Les énergies renouvelables, et le solaire, en particulier, sont toujours à la traîne en France. Le Monde observe que "l’énergie solaire est la grande gagnante de la transition énergétique partout dans le monde, sauf en France". Le journal cite notamment le cas des États-Unis, où la tendance serait même "spectaculaire" dans des États comme la Californie et le Texas. La loi sur l’inflation de Joe Biden pour accélérer la transition énergétique et favoriser la réindustrialisation du pays devrait encore accentuer cet effort.

En Espagne, le quotidien El País évoque une "explosion sans précédent des énergies renouvelables", au point que l'Espagne est aujourd’hui le pays de l'UE qui produit le plus d'énergie solaire, après l’Allemagne. Le journal annonce l'approbation déjà donnée, en cours ou à venir, de plus de 1 400 "macro-parcs" éoliens et, surtout, solaires répartis sur 250 communes à travers tout le pays. Un "boom" qui provoque aussi des tensions, à cause de la concurrence foncière et de son impact à la fois sur les paysages et la biodiversité – ce qui nourrit un mouvement de rejet dans certaines zones rurales.

Outre l’énergie solaire, la crise climatique provoque le développement de la géo-ingénierie solaire , depuis une vingtaine d’années. Il s'agit d'un ensemble de techniques qui cherchent à refroidir l’atmosphère et à stopper le réchauffement en réfléchissant une partie des rayons du soleil. Ces techniques ont été mentionnées pour la première fois dans un récent rapport des Nations unies, selon L’Obs. Ce document indique que la recherche dans ce domaine "ne doit pas être découragée en soi", selon les experts, mais qu’elle doit être "encadrée par un organisme indépendant et discutée démocratiquement", à l’échelle mondiale.

 

Climat : mettre la géo-ingénierie solaire sur le même plan que la décarbonisation est « très dangereux » https://t.co/vC6KYY9o3j pic.twitter.com/FK1VCc2Vj1

March 12, 2023

 

À la rubrique environnement, toujours, The New York Times affirme que l’administration Biden s’apprête à approuver le projet d’exploitation pétrolière Willow, au nord de l’Alaska. D’après le quotidien, l’annonce de cette décision pourrait intervenir dès aujourd’hui. Le journal rappelle que le projet Willow, du géant pétrolier ConocoPhillips, a pour objectif de produire près de 180 000 barils de brut par jour sur 30 ans. Ce projet est très contesté par les défenseurs de l’environnement, auxquels le président Joe Biden pourrait promettre, en contrepartie, de protéger près de 65 000 km2 du territoire de l'Alaska et du cercle arctique de tout autre projet de forage pétrolier à l’avenir.

Enfin, le Guardian rapporte que Rishi Sunak, le richissime Premier ministre britannique, qui se trouve être l’heureux propriétaire d’une belle demeure dans la circonscription où il a été élu député, et où il se rend régulièrement en hélicoptère, a décidé de prendre en charge sur ses deniers personnels le coût des travaux de modernisation du réseau électrique de sa région. Une bonne action rendue nécessaire par les travaux engagés pour la rénovation… de sa piscine. L’initiative ne passe évidemment pas très bien auprès de ses compatriotes, confrontés à l’augmentation stratosphérique de leurs factures d’électricité. Rishi Sunak, pourra en tout cas barboter désormais tout à son aise dans son bassin privé de 12 mètres, à l’heure où de nombreuses piscines municipales sont obligées de réduire leurs horaires, pour faire face au coût de l’énergie. Peut-être invitera-t-il ses compatriotes à venir faire un plouf dans son bassin?

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Guerre en Ukraine : retour sur un an de conflit

BBC

TikTok users shrug at China fears: 'It's hard to care'

TikTok has been banned on government networks and devices in the US, Canada and the European Union. But are the moves having any effect?

When TikTok would not load on her university's wi-fi network earlier this year student Liz Barr was stymied - but not for long.

She soon figured ways around the block using personal mobile data or a virtual private network (VPN). The block had been introduced after state officials in Maryland banned the video app on government networks, citing national security concerns.

"I was annoyed, because I live here and I get bored," says the 18-year-old, who is studying computer science and creative writing at St Mary's College of Maryland. "But now it works, so it's not that big of a problem."

The workaround shows the quandary facing the US and other countries as they threaten to crack down on TikTok, which has exploded in global popularity in recent years offering an endless feed of user-generated makeup tutorials, life hacks, silly dances, and other confessionals curated by algorithm.

Rumbling against the social media platform, which is owned by the Chinese tech giant ByteDance and has more than one billion users globally, has reached new pitch in recent months.

Concerns have been especially loud in the US, where politicians from across the ideological spectrum are urging steps to curtail its reach, arguing that the data TikTok collects could be used by the Chinese government to spy on Americans or influence political debates.

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Watch: Ros Atkins on... The creeping TikTok bans

Dozens of states, like Maryland, have banned TikTok on government networks and devices, moves that affect access in public libraries, universities and elsewhere.

TikTok's chief executive is due to appear this month in Congress, which is debating various proposals that could result in a wider national ban, while the company remains in a years-long negotiation with the White House about what changes it could make to satisfy the security concerns.

But among the app's prime users in the US - people aged under 25 - the general frenzy has done little to dent use, if they're aware of it at all.

At the University of Oklahoma, which announced it was blocking the app on the campus wi-fi in December, students were surprised and annoyed but "people were pretty quick to figure it out and navigate it," says student body president Christopher Firch, noting that most people can simply switch from wi-fi to a personal mobile data plan to get around the ban.

"I don't want to negate a national security issue... but I just think people are like, 'this sucks' and then laugh about it," he says. "They're not taking it super, super seriously."

Among the American public broadly speaking, support for a ban on TikTok has been rising.

In December, 53% of adults in the US favoured a national ban on Chinese-owned social media apps, according to decision intelligence company Morning Consult.

That compares to just 29% who said they supported blocking TikTok in 2020 when US President Donald Trump took steps to ban TikTok and WeChat - moves that were later blocked in court.

But Americans aged 18-25 are less likely than older adults to be concerned about competition with China and more likely to distrust the US government, says Jordan Marlatt, tech industry analyst at Morning Consult. They also have more positive views of social media.

Less than a third favoured banning Chinese social media apps, Morning Consult's survey found.

Liz, the student in Maryland, says she is already giving up personal data to many other apps and is sceptical that her information would be useful, even if it were accessed.

"To me, I can understand banning it at government places because those are more sensitive," she says. "But I'm not important enough as a college student with eight cents to my name."

"It's hard to care about one [social media company] and not care about all of them," says Iniko Thornell, 25, who works in New York City and has been on the app for about two years. "I don't think anything on my TikTok is that important," she adds.

Even those like 21-year-old Kate Nazzaro, who have quit TikTok, say their concerns were unrelated to national security. Rather, she says, "I thought it was bad for my brain."

TikTok has said it strictly limits who can access American user information and would not provide data to the Chinese government if asked.

It says a ban would have "the effect of censoring the voices of millions of Americans" and the US should instead approve a deal under negotiation in the Committee on Foreign Investment in the US, which would store data of American users in the US and create other oversight.

But at a time of heightened anti-China sentiment in Washington, the firm's assurances have failed to persuade lawmakers, who have put forward a number of proposals aimed at curbing the app and are expected to give chief executive Shou Zi Chou a tough grilling on 23 March.

The popularity of TikTok, a tech giant from outside of Silicon Valley, has brought home to the US questions that other countries have long faced about what governments should do to protect their citizens' data, says Timothy Edgar, a professor of computer science at Brown University who advised former President Barack Obama on cyber security issues.

He says lawmakers are rightfully sceptical of TikTok's claims, but a ban would do little to address the worries, noting that many social media apps collect and sell data on users and are vulnerable to efforts by foreign countries to influence political debate.

A ban is also unworkable without far bigger changes to the way the internet is run in the US, says Bruce Schneier, a security technologist and author.

"It's easy to say your employees can't use it on government computers but those teenagers... we cannot stop them - it's not going to work," he says, noting that the internet as it stands was designed to be open. "We just don't have that ability."

He adds: "We've built an internet where spying is the business model and at this point, we can't pick and choose who gets to spy."

For now, the general shrug from Generation Z seems to be in part a bet that the threats will not result in action anytime soon.

TikTok personality Colin Rea, who has built a following of 2.7 million for his posts about rebuilding his life after prison, recently posted a video urging fans to join him on alternate platforms, worried about losing his livelihood if a ban moves forward.

He's not the only one to do so, but he told the BBC for now concerns about a ban seem far more muted than in 2020, when furore erupted in response to Mr Trump's orders.

"I think there would be more discussion if we hadn't already been in this position so many times," he says.

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France24 - World

‘Everything Everywhere’ dominates Oscars, Michelle Yeoh makes Academy history

Issued on: 13/03/2023 - 04:14

NEWS WIRES Wassim CORNET

In the end, its victory was utterly predictable and yet still totally implausible.

"Everything Everywhere All at Once" -- a wacky sci-fi featuring hot dog fingers, sex toys, bagels and talking rocks -- on Sunday became surely the most absurd film ever to win the Oscar for best picture.

With its unique blend of action, humor and existential angst, the adventure of a Chinese American laundromat owner battling a multiverse-hopping supervillain entered the Academy Awards as the clear favorite.

It had dominated nearly every Hollywood awards ceremony in the buildup to the Oscars, and led the nominations for Sunday night's gala with 11.

It ultimately fended off rivals such as Steven Spielberg's intimate memoir "The Fabelmans," Tom Cruise's blockbuster "Top Gun: Maverick" and acclaimed tragicomedy "The Banshees of Inisherin" to claim Tinseltown's most coveted prize.

"If our movie has greatness and genius, it's only because they have greatness and genius flowing through their hearts and souls and minds," co-director Daniel Kwan said of his cast and crew.

Overall the film won seven prizes: best picture, best director, best actress, best original screenplay, best editing, and both the best supporting actor and actress prizes.

A joyful tour-de-force in which dildos are used as nunchucks and an everything bagel represents a black hole of nihilism, "Everything Everywhere" could hardly be further from the classic Oscar canon.

Yet the modestly budgeted independent film not only found success with Hollywood and film industry voters, but with mainstream audiences, earning a whopping $100 million at the global box office.

It chronicles the unlikely odyssey of Evelyn Wang (played by Michelle Yeoh), an immigrant businesswoman who is overwhelmed by strained family relations and financial woes.

During a tax audit, the existence of parallel universes is suddenly revealed to her by forces who insist she holds the key to saving the entire multiverse from an evil force.

This shadowy threat turns out to be none other than the alter ego of her depressed lesbian daughter Joy (Stephanie Hsu).

She must harness the wide-ranging powers of other Evelyns living vastly different lives in their own distant but inter-connected universes, from martial arts to opera singing.

In witnessing the myriad paths she did not take, this ordinary mother questions whether her life could have been more meaningful -- and whether she and her family would have been happier.

'Bulldozed by the emotion' 

While it is packed with pop culture references and bizarre conceits -- not least a universe in which human fingers have been replaced by hot dogs -- "Everything Everywhere" has deeply emotional, heartfelt messages at its core.

Audiences and voters "gave our movie a chance" and "got past the kind of things that were going to be 'too edgy' for them," producer Jonathan Wang recently told AFP.

"And then they were bulldozed by the emotion of it."

Yeoh has said "the one thing that stays with you is the emotion of love."

With its focus on a mother-daughter relationship, its use of the multiverse concept popularized by superhero movies, and discussion of how modern life is oversaturated with information, "Everything Everywhere" has the clear feel of a movie made by and for a younger generation.

Co-director Daniel Scheinert has discussed how he and Kwan, both 35, set out to make "an empathetic story about how hard it is for our parents' generation to understand our generation."

"This film is almost a way for us to say, 'We see you in this chaos. (...) Maybe we can find a way to exist in all this noise,'" Kwan told The Verge.

'Look at us now!' 

The film was originally written for Jackie Chan, but its lead role was reworked for his fellow martial arts superstar Yeoh, giving the movie a feminist tone and allowing the Malaysian actress to showcase her formidable range of talents.

The movie is also multicultural. It transforms an ordinary family of Chinese immigrants into superheroes, with characters alternating mid-sentence between English, Mandarin and Cantonese.

It revitalized the career of Vietnam-born actor Ke Huy Quan, who plays Evelyn's gentle husband Waymond. 

Quan was a major child star with "Indiana Jones and the Temple of Doom" and "The Goonies," but had disappeared from acting due to a lack of roles.

As co-star James Hong, 94, commented after the film's Screen Actors Guild win last month, Hollywood has long marginalized Asian actors. 

"But look at us now!" he concluded.

(AFP)

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Valeurs Actuelles

Retraites : les députés écologistes déposent une proposition de loi pour supprimer le 49-3

La gauche veut supprimer le 49-3. Dimanche 12 mars, le député écologiste Europe Écologie-Les Verts Jérémie Iordanoff a déposé une proposition de loi pour abroger l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, rapporte Le Figaro. Cet article permet au gouvernement d’engager la responsabilité de l’exécutif devant l’Assemblée nationale sur un texte de loi. Le dépôt de cette proposition (PPL), qui a été cosignée par les autres députés du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et ne sera pour l’instant pas débattue – n’ayant pas été inscrite à l’ordre du jour – a pour but de « faire monter la pression sur le gouvernement » avant une potentielle utilisation de cette disposition constitutionnelle jeudi prochain dans le cadre du projet de loi sur la réforme des retraites, explique Jérémie Iordanoff. Et d’obliger l’ensemble des parlementaires à se positionner sur ce sujet. « Avec le 49-3, le gouvernement légifère à la place du législateur. Cela devient très compliqué pour la crédibilité du système démocratique dans son ensemble », avance le député écologiste isérois.

La Nupes soutient l’abrogation, la majorité et la droite vent debout contre une telle proposition

Dans les rangs de la Nupes, et en particulier du côté de la France insoumise, cette initiative du député écologiste est vue d’un bon œil. « C’est dans le programme commun de la Nupes et nous avons tous fait campagne là-dessus », rappelle d’ailleurs le député LFI Hadrien Clouet. « Nous sommes une exception européenne. Il y a une domination de l’exécutif sur le Parlement : il fixe l’ordre du jour et n’est pas obligé de composer avec qui que ce soit », regrette-t-il. Chez les alliés socialistes et communistes, si l’avis est plus mitigé, le principe d’un vote en faveur d’une telle abrogation est tout de même accepté.

En revanche, au sein du parti présidentiel Renaissance, l’idée est battue en brèche : « C’est un effet d’annonce et de buzz. Si les écologistes avaient voulu que ce sujet soit débattu et mis au vote, ils l’auraient proposé dans leur niche parlementaire. Or, ils ne l’ont pas fait », dénonce la patronne du groupe, Aurore Bergé.

Même son de cloche à droite, tant chez les Républicains qu’au Rassemblement national : « Au lieu de chercher le buzz avec une PPL qui n’a aucune chance d’être mise à l’ordre du jour, Iordanoff aurait mieux fait de voter notre motion référendaire ou notre motion de censure. L’efficacité aurait été immédiate », tacle la députée RN Edwige Diaz. Pour le député LR Aurélien Pradié, cette abrogation est un faux problème : « Ce n’est pas le 49-3 le problème. Le débat qui nous occupe aujourd’hui, ce n’est pas le 49-3, c’est le 47-1, le non-vote de l’Assemblée qui représente le peuple, le vote bloqué au Sénat, les non-réponses de l’exécutif lors des débats, le non-dialogue social et le mépris politique exprimé par le président », estime-t-il.

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L'Humanité

Le harcèlement contre Salah Hamouri se poursuit en France

Actu

Dix-neuf associations et organisations syndicales ont écrit à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander de protéger la liberté d’expression et de réunion alors que des pressions s’exercent pour empêcher les villes d’organiser des rencontres avec l’avocat franco-palestinien

Pierre Barbancey

Depuis qu’il a été déporté par les autorités israéliennes et revenu en France, Salah Hamouri doit de nouveau affronter les soutiens les plus zélés à Israël. Parmi eux, on ne trouve pas que Meyer Habib, grand copain de Netanyahou et dont les photos le montrent aux côtés de l’actuel ministre d’extrême-droite Bezalel Smotrich.

Bezalel Smotrich, un ministre fasciste israélien sur notre sol ?

Il y a d’abord le mininstre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui s’est activé pour faire en sorte qu’une table ronde sur les accords d’Oslo prévue à Lyon en présence de l’avocat franco-palestinien et défenseur des droits humains, ne puisse se tenir. Parlant de « projet mortifère », il laissait entendre qu’une telle réunion relevait de l’antisémitisme.

Les menaces se multiplient via les réseaux sociaux

Le même Darmanin a avait été saisi par un député macroniste, Mathieu Lefèvre. Un parlementaire qui reprend d’ailleurs, sans ciller, des tweets de la « Brigade juive », groupe sioniste ultra-violent. L’attitude des membres de Renaissance est d’ailleurs sans ambiguïté, à l’instar de Deborah Abisror-de Lieme. Candidate dans la 8e circonscription des Français de l’étranger (celle où était élu Meyer Habib qui se représente), elle a, en février dernier, indiqué qu’elle considérait Salah Hamouri comme un « terroriste ».

Tout est fait aujourd’hui pour tenter d’empêcher Salah Hamouri de s’exprimer en France. Les menaces se multiplient via les réseaux sociaux, sans doute encouragées par l’attitude du ministre de l’Intérieur.

Devant cette situation, dix-neuf associations et organisations syndicales ont écrit à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour lui demander de protéger la liberté d’expression et de réunion, de clarifier la position du gouvernement sur Salah Hamouri, et de renoncer à tout amalgame entre la critique de l’État d’Israël et la lutte légitime contre l’antisémitisme et contre toute forme de racisme.

La lettre des 19 organisations, envoyée le lundi 6 mars, n’ayant toujours pas reçu de réponse, les organisations signataires ont décidé de la publier.

Madame la Première ministre 

Hôtel Matignon 

57 rue de Varenne 

75007 PARIS 

Paris, le 6 mars 2023 

Objet : alerte sur la liberté d’expression et demande de rendez-vous 

Madame la Première ministre, 

Le 29 décembre dernier, l’État d’Israël s’est doté du gouvernement le plus marqué par l’extrême-droite de son histoire, au sein duquel des ministres condamnés pour incitation à la haine raciale occupent des responsabilités clés dans l’oppression du peuple palestinien. Ce gouvernement fait aussi figurer le développement de la colonisation de peuplement, qui constitue un crime de guerre, au premier rang de ses priorités. Les derniers événements à Huwara confirment malheureusement l’extrême menace que constitue cette politique pour le simple respect des droits humains. 

Dans ces circonstances, on aurait pu penser que les partisans inconditionnels de la politique de l’État d’Israël feraient preuve d’une relative discrétion. Il n’en est malheureusement rien, et l’on voit se développer, au sein de votre gouvernement comme au sein de la majorité présidentielle, des pratiques qui sont à l’opposé des valeurs de notre République et qui menacent directement nos libertés. 

Nous avons été particulièrement surpris et indignés d’entendre le ministre de l’Intérieur, lors de la séance des questions au gouvernement du 31 janvier, reprendre les positions des partisans les plus inconditionnels de la politique de l’État d’Israël, annoncer qu’il aurait fait interdire la réunion prévue par le maire de Lyon, tenir des propos haineux à l’encontre de Salah Hamouri et faire un amalgame honteux entre la critique de la politique de l’État d’Israël et 

l’antisémitisme. Il agissait ainsi en contradiction avec la décision du Tribunal administratif de Lyon. De plus, en mettant en avant l’argument des troubles à l’ordre public, il donnait une prime aux potentiels fauteurs de trouble au lieu de garantir la liberté d’expression. 

Dans le même état d’esprit, des député·es de votre majorité, et même la Secrétaire générale du groupe Renaissance, multiplient les propos haineux et diffamatoires contre Salah Hamouri et se livrent sur les réseaux sociaux à des campagnes d’intimidation contre tous et toutes les député·es qui osent contester la politique du gouvernement israélien d’extrême-droite ou marquer leur soutien aux droits du peuple palestinien. Ils et elles pratiquent de la manière la plus éhontée l’amalgame entre la critique de la politique de l’État d’Israël et l’antisémitisme, alors même que cette politique est actuellement fortement contestée en Israël même 

Les attaques nombreuses, répétées, diffamatoires contre Salah Hamouri, de la part du ministre de l’Intérieur comme de député·es de la majorité inconditonnel·les de la politique de l’État d’Israël, vont à l’encontre de la politique affichée par le gouvernement et le président de la République. Faut-il rappeler que la France a condamné l’expulsion de Salah Hamouri, et a demandé à Israël qu’il puisse vivre librement à Jérusalem avec sa famille ? Faut-il rappeler que Salah Hamouri a été reçu au Parlement européen, qu’Amnesty International, qui met en oeuvre des critères stricts et des enquêtes approfondies, le soutient en tant que défenseur des droits humains, et qu’il a reçu en décembre 2022 le prix des droits humains Engel - du Tertre de la fondation ACAT ? Et qu’il est également soutenu par la FIDH, directement et par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains ? Faut-il rappeler que, dans le passé, Salah Hamouri a tenu des dizaines de réunions publiques en France sans qu’aucune pose le moindre problème ? Avez-vous mesuré votre responsabilité, celle du gouvernement comme celle de plusieurs député·es de la majorité présidentielle, dans l’instauration d’un climat de haine qui peut même mettre en péril son intégrité physique ? 

Il est important de s’arrêter sur les accusations d’antisémitisme portées contre toute personne qui conteste la politique de l’État d’Israël. Cet amalgame est une tactique constante de l’État d’Israël pour assurer son impunité face à ses violations constantes du droit international et des droits humains. Nos organisations, comme l’écrasante majorité du mouvement de soutien aux droits du peuple palestinien, sont particulièrement vigilantes contre toute manifestation d’antisémitisme. Nous tenons à vous mettre en garde contre la définition controversée dite « IHRA » de l’antisémitisme, et vous rappeler que les « exemples » associés à cette définition ont été explicitement exclus du vote de l’Assemblée nationale du 3 décembre 2019. 

Dans un tel climat, nous vous demandons, Madame la Première ministre, d’agir de toute urgence pour que cessent ces menaces, ce climat d’intimidation et de chasse aux sorcières, au service de l’impunité d’un État tiers qui viole quotidiennement le droit international et les droits humains. Il y a là une menace contre la démocratie et l’image de la France dans le monde que nous vous demandons de prendre en considération. 

Nous vous demandons également d’agir, Madame la Première ministre, pour que cessent les menaces et les diffamations contre notre compatriote Salah Hamouri, expulsé par Israël. Après avoir été interdit de vivre à Jérusalem-Est occupée et annexée, et d’y exercer son métier d’avocat pour les droits humains, Salah Hamouri est maintenant menacé d’interdiction de s’exprimer en France même. La position de votre gouvernement à son sujet doit être clarifiée : les propos tenus dans l’enceinte du Parlement français par le ministre de l’Intérieur ne peuvent rester sans réponse et correction. 3/3 

Nous vous demandons d’agir plus largement pour protéger la liberté d’expression, et particulièrement la libre expression d’opinions politiques s’agissant d’Israël et de la Palestine. Les amalgames constamment entretenus entre la critique de l’Etat d’Israël et l’antisémitisme ne sont pas seulement une menace vis-à-vis de la liberté d’expression : ils affaiblissent la lutte indispensable contre l’antisémitisme et toutes les autres formes de racisme, ils menacent nos valeurs républicaines et la cohésion de notre société. 

Dans l’attente des suites que vous donnerez à nos demandes, nous vous demandons de bien vouloir nous recevoir et restons à votre disposition pour tout élément complémentaire à l’appui de notre analyse et de nos demandes. 

Nous vous prions d’agréer, Madame la Première ministre, l’expression de notre très haute considération. 

Copies : 

Monsieur le Président de la République 

Monsieur le ministre de l’Intérieur 

Madame la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères 

Signataires : 

Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité 

François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine 

Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme 

Philippe Martinez, Secrétaire général de la Confédération générale du travail 

Benoît Teste, Secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire 

Cybèle David, Secrétaire nationale de l’Union syndicale Solidaires 

Thierry Jacquot, Secrétaire national aux questions internationales de la Confédération paysanne 

Hervé Le Fiblec, Secrétaire national du SNES-FSU 

François Sauterey, co-président du Mouvement contre le Racisme et pour l’amitié entre les peuples 

Pierre Stambul, porte-parole de l’Union juive française pour la Paix 

Pascal Lederer, et Oliver Gebuhrer, co-animateurs d’une Autre Voix Juive 

Serge Perrin, animateur du réseau international du Mouvement pour une alternative non-violente 

Fayçal Ben Abdallah, président de la Fédération des Tunisiens pour une communauté des deux Rives 

Nacer El Idrissi, président de l’Association des Travailleurs maghrébins en France 

Ivar Ekeland, président de l’Association des Universitaires pour le respect du droit international en Palestine 

Lana Sadeq, présidente du Forum Palestine Citoyenneté 

Perrine Olff-Rastegar, porte-parole du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine 

Maurice Buttin, président du Comité de Vigilance pour une paix réelle au Proche-Orient 

Raphaël Porteilla, membre du Bureau national du Mouvement de la Paix 

Salah Hamouri
BBC

SANS TITRE

At the end of the Oscars, the ceremony's host, Jimmy Kimmel, strode into the wings and flipped a number one on to a board that read: "Number of Oscar Telecasts Without Incident". It was only natural that Kimmel should make so many jokes about last year's Incident, but even if you had somehow forgotten about Will Smith slapping and swearing at Chris Rock, that closing gag would have made sense. In recent years, the Oscars have often been debacles, whether that was because of the envelope mix-up in 2017 or the socially distanced gloom in 2021, but this time the event was slick and competent enough to convince you that the producers and directors actually knew what they were doing.

More like this: - The oddball film that swept awards season - Nine Oscars outfits once mocked now iconic - A shocking moment in Oscar's history

Kimmel was relaxed and in control: he even finished by mentioning that he would be back on his talk show the following night, as if to suggest that this was just another evening's work for him. No one made any embarrassing mispronunciations or gaffes. The introductory speeches weren't too painful, and the jokes weren't bad. The In Memoriam round-up was touching, with a well-judged, tearful introduction by John Travolta and a piano ballad performed by Lenny Kravitz. The dresses were sparkly, and the gold and silver art-deco stage decorations evoked the glamorous hotels and ocean liners of Hollywood's golden age. Everything lulled you into imagining that the screw-ups of the past few years were just a bad dream.

It's true that long stretches of the three-and-a-half-hour bash were boring and repetitive, but that's almost always the case with awards ceremonies, and there were only a couple of obvious flaws. (The practice of starting the music before recipients have finished their acceptance speeches is as infuriating and insulting as ever.) And the winners in each category seemed to have been picked according to which one would provide the most warm and cosy feelings. They all seemed to be decent human beings who were grateful for their prizes while emphasising that film-making, like life, is a team effort. None of them appeared to be at risk of being cancelled. The director of An Irish Goodbye, which won best live action short film, used his allotted time to ask the audience to sing "Happy Birthday" to the film's star, James Martin. And nobody slapped anyone. Even if you didn't think the best man or woman won in every category, there weren't many results that would have had a reasonable person throwing a shoe at the TV screen and yelling, "How dare they?"

That fuzzy feeling started with wins for Jamie Lee Curtis for best supporting actress and Ke Huy Quan for best supporting actor, both for their roles in Everything Everywhere All at Once. Admittedly, Angela Bassett didn't look too pleased that she hadn't been given the best supporting actress prize, but Curtis is a trooper who has kept working without much recognition, so most people could hardly object to her triumph. Quan, meanwhile, gave up on acting after his childhood roles in Indiana Jones and The Temple of Doom and The Goonies, so his win was a celebration of second chances. (The emotional highlight of the ceremony came when he hugged Indiana Jones himself, Harrison Ford, when Everything Everywhere All at Once won best picture.) Another beloved star making a comeback was Brendan Fraser, who was named best actor for The Whale, after more than a decade when he was a long way off Hollywood’s A-list. It was tricky to work out what exactly his rambling speech was about, but he was clearly overwhelmed, as was everyone who had been thrilled by the "Brenaissance". And Michelle Yeoh's best actress prize, also for Everything Everywhere All at Once, was a celebration of her long career, a fillip to "ladies" who had been told they were "past your prime", in her words, and a sign that Hollywood was finally ready to honour Asian and Asian-American talent. "To all the little girls and boys who look like me," she said, "this is the beacon of hope."

That was the central theme of the night. The big winner, with seven Oscars including best picture, best director and best original screenplay, was Everything Everywhere All at Once, a film that not only had an Asian-American co-director, Daniel Kwan, but was also all about an Asian immigrant family. (Well, that and universe-hopping supervillains, anyway.) But there was also Naatu Naatu from RRR, the first time a song from an Indian production had won the best original song Oscar: the composer, MM Keeravani, sang his acceptance speech to the tune of the Carpenters' Top of the World. And the best documentary short film winner, The Elephant Whisperers, was Indian, too. What that meant was that while the ceremony seemed on one level to be a mellow, old-fashioned affair, with nothing much to be shocked or upset by, it was nonetheless radical in its own quiet way.

The absence of so many of Hollywood's biggest names, Tom Cruise and James Cameron among them, hinted that the US film industry's certainties are crumbling. The major, historic studios had to content themselves with a sound design award for Top Gun: Maverick, a visual effects award for Avatar: The Way of Water, and a costume design award for Black Panther: Wakanda Forever. It was an independent studio, A24, that was behind Everything Everywhere All at Once, a heady science-fiction martial-arts comedy that wouldn't even have been nominated for an Oscar a decade ago. A24 was also behind The Whale. The evening's other big winner, All Quiet on the Western Front, was a German production that was funded by Netflix, and that same streaming service bankrolled the winner of the animated feature Oscar, Guillermo del Toro's Pinocchio. The whole evening could be read as Hollywood's confession that it doesn't make the best films any more – or, at least, the kind of films that win Oscars. So maybe Kimmel was wrong to joke that the telecast had passed without incident. It was a smooth, happy affair, but it was a slap in the face for Hollywood.

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Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : le patron de Renaissance Stéphane Séjourné n’est pas favorable au 49-3

Rassembler une « majorité ». C’est toujours l’ambition de Stéphane Séjourné pour faire adopter la réforme des retraites. Alors que le texte s’apprête à passer en commission mixte paritaire (CMP) après d’âpres débats dans les deux chambres du Parlement ainsi que plusieurs journées de mobilisation dans la rue, le patron de Renaissance n’est toujours pas de l’idée de passer en force sur ce texte. « Je ne suis pas favorable au 49-3 sur ce texte. Le vote est légitime pour ce texte car on peut avoir une majorité. Jusqu’au bout, nous devons rester dans cette optique », a assuré l’eurodéputé, auprès du JDD, ce 12 mars.

« Ce texte peut et doit avoir une majorité. En responsabilité, je demande aux Républicains de voter cette réforme, conformément à ce qu’ils portent depuis des années. Une partie du groupe LR a été constructive : le Gouvernement leur a concédé des avancées », a encore expliqué le patron du parti présidentiel, assurant que le président de LR, Éric Ciotti, « devra montrer qu’au sein de son groupe il est majoritaire ».

« Le rôle des parlementaires, c’est de débattre »

Dans l’entretien accordé au JDD, Stéphane Séjourné n’a également pas manqué de tacler la stratégie de l’opposition, que ce soit dans la chambre haute ou basse du Parlement. « À l’obstruction outrancière de La France insoumise à l’Assemblée nationale a succédé l’obstruction honteuse de la gauche au Sénat, qui a essayé d’empêcher le vote. C’est un aveu d’échec de la part des oppositions qui n’ont pas de contre-projet à proposer », a-t-il assuré.

« Le Gouvernement a tout fait pour qu’il y ait un vote au Sénat. Le rôle des parlementaires, c’est de débattre et de faire voter la loi. Ce n’est pas l’un ou l’autre », a encore martelé le patron du parti présidentiel. Selon lui, cette séquence difficile pour l’exécutif ne doit d’ailleurs pas avoir de conséquences sur le long terme. « L’épisode des retraites ne doit pas nous faire dévier de notre cap : nous voulons bâtir une France plus unie, plus indépendante, plus verte, dans une Europe plus forte », a-t-il conclu.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Monokini à Berlin

Chronique

Charlotte Recoquillon

Que j’aimerais voir ça de mes propres yeux ! Bientôt, les femmes pourront nager topless dans les piscines de Berlin et je savoure cette nouvelle. Alors non, évidemment, ce n’est pas leur poitrine que j’aimerais voir, mais les réactions engendrées. Les seins restent, en effet, un support privilégié de la domination masculine. Or, aucune figure de style ne suffit à dire à quel point la libération des corps est fondamentale dans le combat féministe. Nos corps, donc nos seins, en sont un lieu et un outil de bataille. En ce qu’ils sont contrôlés, formatés, sexualisés et marchandisés par le patriarcat, ils doivent être reconquis.

Attention, « reconquis » ne signifie pas forcément exposés : combinaison de plongée, Bikini, monokini ou burkini, chaque femme devrait pouvoir aller à la piscine dans la tenue qu’elle souhaite. Chaque femme devrait pouvoir allaiter en public, ou non, au gré de son envie et de son confort. Chaque femme devrait pouvoir montrer ou coiffer ses cheveux comme elle le désire. Chaque femme devrait pouvoir choisir de porter un soutien-gorge – à peine moins coercitif qu’un corset – sans risquer de paraître provocante ou indécente, sans enfreindre les codes explicites du professionnalisme et de la féminité. Ces codes que nous avons toutes intégrés, même inconsciemment.

D’ailleurs, chaque matin, nos choix vestimentaires s’ajustent à notre contexte, ou devrais-je dire, à notre condition. Choisir un tee-shirt, choisir une jupe sont des décisions beaucoup plus techniques qu’il n’y paraît. La forme du col – appelée, sans détour, « décolleté » quand il s’agit de vêtements féminins – doit trouver l’équilibre entre la suggestion et la dissimulation, être ni trop, ni trop peu. À l’instar des pantalons, qui ne doivent être ni trop moulants, ni trop larges, leurs tailles ni trop hautes, ni trop basses. Des jupes, qui ne doivent être ni trop longues, ni trop courtes. Chaque matin, les tenues sont mises à l’épreuve : si je me baisse, si je marche, en bref, si je bouge, quelles parties de mon corps et surfaces de peau seront visibles ? Quelles en seraient les conséquences ?

Les modalités diffèrent selon les saisons et les endroits dans le monde mais, partout, tout le temps, nos corps sont sexualisés. Nous devons jongler avec deux injonctions contradictoires : se montrer et se cacher. On s’en aperçoit lorsqu’on voyage. Nos tenues s’adaptent. Au Brésil, par exemple, on peut montrer ses fesses dans l’indifférence générale, mais surtout pas ses tétons. En France, les femmes doivent se couvrir le corps quand elles sont en ville, mais sont obligées de se découvrir à la plage, au risque d’être verbalisées par la police. Je me demande : la possibilité d’être en monokini dans les piscines parisiennes susciterait-elle le même tollé que celui suscité par le burkini ?

droit des femmesinégalitésla chronique de charlotte recoquillon
BBC

Many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives – Alex Soojung-Kim Pang

While burnout has long been a widespread workplace phenomenon, rates spiked during the pandemic. Amid lockdowns, caring responsibilities and a public-health emergency, global data shows more workers reported feeling chronic stress and exhaustion: according to a March 2021 study of 1,500 US workers by hiring platform Indeed 67% of respondents believed burnout had increased during the Covid-19 pandemic.

Yet, three years on, there are few signs burnout is abating. In the new world of work, large swaths of the workforce still say they’re burnt out. Rates continue to climb: in a February 2023 survey of 10,243 global workers by US think-tank Future Forum, 42% reported burnout, its highest figure since May 2021.

In theory, flexible working arrangements would mean increased work-life balance, productivity and well-being for employees. Conversations around burnout have increased, and companies seem to be more willing to offer employees perks such as gym memberships and home-office expenses that, intuitively, should help mitigate stressors driving burnout.

But despite these factors, reports of burnout are still on the rise – and the phenomenon can no longer be solely associated with the pandemic. Its prevalence suggests it's here to stay for the long term, even with companies making adjustments in the workplace. Given this, experts say it may be the case that employers and workers need to instead focus on managing burnout, rather than aim to eliminate it entirely.  

A long-standing issue

Burnout had been a growing concern even before the pandemic. A 2018 Gallup study of 7,500 US workers showed that 67% experienced burnout on the job. In 2019, the World Health Organization (WHO) included it in its International Classification of Diseases, defining it as an ‘occupational phenomenon’, rather than a medical condition.

While extreme working culture and gruelling hours have been glamorised in some cases, the conversation around burnout has largely shifted to recognise its seriousness. Data has been a part of this evolution in attitude: a May 2021 study by WHO and the International Labour Organization suggested that an estimated three-quarters of a million people die annually from ischaemic heart disease and stroke, due to working long hours.

“Even before Covid-19, we saw that burnout had turned from an occupational risk in a few high-status, high-stress professions, to something that was more of a public health problem,” explains California-based Alex Soojung-Kim Pang, author of Rest: Why You Get More Done When You Work Less. 

Major causes of burnout include prolonged heavy workloads, sustained overworking and toxic cultures. Pang says such workplaces practices have been common for decades. “Many companies have felt entitled to demand long hours from their employees, and extract the maximum amount of work from them in order to improve the bottom line.”

Traditionally, businesses have left the onus of managing burnout up to the employee. “They’ve tended to think of it as a worker's responsibility: it’s something that happens to you,” says Pang. “It’s typically been treated in the same category as health and fitness, rather than a phenomenon the employer allows to happen as a result of certain workplace conditions. Burnout is an organisational problem, left for the individual to deal with.”

Why it’s rising 

When the pandemic hit, pre-existing workplace issues like dealing with daily stress and career anxiety were greatly exacerbated by the ongoing uncertainty of the health crisis. 

Sean Gallagher, director of Centre for the New Workforce at Swinburne University of Technology, based in Melbourne, says this had a “compounding effect” for workers. In global surveys, Australian employees often rank among the most burnt out in the world

“Workers not only experienced mental-health issues arising from isolation and not knowing if they had a job the next day, but they also had to juggle caring responsibilities with a new way of working,” adds Gallagher. “It created a residual effect in terms of burnout: many workers to this day are still struggling to catch up on their wellbeing across their personal and professional lives.”

While remote and hybrid working have afforded employees greater autonomy, flexibility can also come at a price. Workdays have extended: an April 2022 survey of 32,924 global workers by ADP Research Institute showed that employees worked 8.5 hours of unpaid overtime each week, compared to 7.3 hours before the pandemic.

Burnout has only increased amid the pandemic – and many workers are left to fix the problem themselves (Credit: Getty Images)

“It can all too often mean that the work never stops,” says Pang. “You’re accessible wherever you are, round the clock. Like burnout, workers are often left with the responsibility to fix problems that result from flexible working, in which they're often trying to fit in as much as possible between home and work responsibilities.”

The changed workplace also enables new causes of overworking to flourish. “We’ve seen bad habits emerge from remote working in how we communicate, such as having a meeting where an email would suffice,” says Gallagher. “It leaves workers with less time in their workday to focus and get heavy workloads done, forcing them to regularly work beyond contracted hours to catch up – it leaves them exhausted.”

Although some employers have recognised the need to address worker wellbeing, they often don't provide them with the right resources. Pang cites the example of Big Tech firms and lavish on-site perks. “Benefits like dry cleaning and sushi chefs help to keep the employee in the office for as long as possible, rather than reduce burnout,” he says. “In effect, it’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death.”

Employers often don’t address the underlying issues that cause burnout, says Gallagher, instead offering employee perks that only mask its symptoms. “Offering workers meditation apps or yoga from time to time isn’t a bad thing, but it’s a temporary, Band-Aid solution to structural problems: overly long hours, overwork and uncertainty over flexible work arrangements.”

Can it end?

Pang and Gallagher both say that current working practices mean burnout, in some cases, is inevitable.

“Really, there should only be a fraction of occupations in which burnout should occur: when putting yourself repeatedly on the line could save lives,” says Pang. “But right now, in too many workplaces, it comes down to an individual’s tolerance to long hours, overwork and fatigue whether they suffer from it or not.”

Alongside high rates, some experts believe broader economic concerns mean burnout is likely to stick around longer term. “Away from work, employees are also having to deal with enormous cost-of-living pressures,” says Gallagher. “Inflation is worse, layoffs are happening and workers are concerned they’ll lose their homes. So, it wouldn’t be surprising if burnout levels are exacerbated even further.” The ongoing childcare crisis and enduring instability is also a compounding factor across the globe for parents particularly. One May 2022 report from The Ohio State University showed 66% of US working parents meet the criteria for burnout.

It’s creating a comfortable workplace for people to work themselves to death – Sean Gallagher

As long as there are workplaces that cause workers to experience chronic stress, overwork and long hours, burnout is here to stay. However, Pang says that more organisations are beginning to realise they have a responsibility for the burnout burden. “We’re gradually moving away from a world in which burnout rested wholly on the individual to recognising that organisational solutions are key. There’s a wider acknowledgement that workplace factors contribute to burnout, and that a worker suffering from it may have negative consequences for the wider business.”

In some cases, change could come in the form of legislation. For example, new laws in Australia now classify burnout as a work health and safety hazard, meaning bosses are legally obliged to identify and manage risks that may cause employee work-related stress, from peak periods of high workload to excessive working hours. “If work practices are leading to burnout, employers now have a significant obligation to bring their employees back from the brink,” says Gallagher.

However, such measures could take time, especially on a global scale – and there’s no guarantee they’ll convince employers to overhaul their working practices, anyway. In the meantime, Gallagher says that flexible working arrangements can be more formalised for workers, helping to manage their workloads. “Having better guardrails in place can clarify working hours, reduce unpaid overtime and improve work-life balance.” 

For now, given its pervasiveness, Pang believes the narrative surrounding burnout needs reframing. “The idea that it can be eliminated is as realistic as thinking we can solve work-life balance once and for all,” he says. “Instead, we need to figure out if the sacrifices that put us at risk of burnout are worth making for the sake of our jobs and careers.”

Going forward, experts still say the goal should still be to eradicate burnout. Even if it may be unrealistic, its pursuit remains worthwhile: it could help reduce its most harmful effects, and mean fewer workers ever have to experience it. “Mitigation is always better than doing nothing,” says Gallagher.

New York Times - World

Iran-Saudi Arabia Deal

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From ‘Hitler’ to ‘Sharing One Fate’: Saudi-Iran Pact Could Transform the Middle East

Both countries as well as the broader region have much to gain from the reset in relations — if the agreement truly holds.

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By Vivian Nereim

RIYADH, Saudi Arabia — Only five years ago, Crown Prince Mohammed bin Salman, the de facto ruler of Saudi Arabia, derided Iran’s supreme leader, saying he “makes Hitler look good.” Last week in a development that had the world doing metaphorical double takes, the Saudis not only re-established diplomatic relations with Tehran but also spoke gauzily of the countries “sharing one fate.”

The diplomatic rapprochement between Saudi Arabia and Iran after years of facing off in proxy conflicts across the Middle East was a coup for China, which facilitated the agreement. And it was a relief for Iran, which is grappling with domestic unrest and an economy waylaid by harsh sanctions.

But Saudi Arabia, too, has much to gain if the new cooperation truly takes root. The pact could help quiet the regional tensions that have inflamed wars, fueled media spats and sent missiles and drones flying across the Arabian Peninsula.

Resolving conflicts that have drained the Saudi government’s budget, stained its reputation and deterred potential investors has become a top priority for Prince Mohammed, as he overhauls the conservative Islamic kingdom’s economy and society, hoping to make it into a global hub for business and culture.

“The countries of the region share one fate,” the Saudi foreign minister, Prince Faisal bin Farhan, said on Twitter after the announcement. “That makes it necessary for us to work together to build models for prosperity and stability.”

The rivalry between the two Islamic nations, separated by less than 150 miles of Persian Gulf waters, has long shaped politics and trade in the Middle East.

It has a sectarian dimension — Saudi Arabia’s royal family and a majority of its populace are Sunni, while Iran’s people are overwhelmingly Shiite — but has mainly played out in proxy conflicts in Yemen, Iraq, Syria and Lebanon, where Iran has supported militias that Saudi officials say have destabilized the region.

The timing of the reconciliation was a surprise to many analysts; until recently, Saudi officials had said they were making little progress in talks with Iran. So, too, was the role that China played, hosting the discussions that led to the breakthrough.

Several Washington-based policy experts framed the Chinese involvement as a challenge to waning American dominance in the Middle East. Indeed, some Gulf Arab officials say that they can no longer rely on the United States to guarantee their security, that they must solve their own problems and that China is ready to offer weapons, technology and investment with no strings attached.

Saudi Arabia’s Foreign Policy

But other analysts cautioned that Prince Mohammed is simply leaning into the more pragmatic approach in foreign policy that he has followed over the past few years. While the United States remains the kingdom’s dominant security partner, they say Washington could not have brokered a deal between Saudi Arabia and Iran anyway, given its deeply strained relations with the Islamic Republic.

“It’s not like Saudi Arabia isn’t fully conscious that even a Chinese guarantee has its limits,” said Yasmine Farouk, a nonresident scholar at the Carnegie Endowment for International Peace, a Washington research group. “The Saudis have learned, over the past few years, very hard lessons, one of those being we have to continue in the diversification of our relationships.”

Saudi Arabia has long made clear that it was seeking a resolution with Iran. Saudi officials held several rounds of talks with their Iranian counterparts over the past two years, including in Iraq and Oman.

In an interview in 2019, Prince Mohammed said that a war between Saudi Arabia and Iran would send oil prices skyrocketing and spark the “total collapse of the global economy,” meaning that a “political and peaceful solution is much better than the military one.”

Just weeks before those remarks, a missile and drone assault on a major Saudi oil installation had briefly disrupted half of the kingdom’s crude production, an attack that U.S. officials said was directly overseen by Iran.

The realization that Iran had the audacity and ability to carry out such an operation — and that the attack had few immediate repercussions for the Islamic Republic — was a critical moment for Saudi officials, analysts have said. It appears to be part of what pushed them to enter into talks with Iran in 2021.

Since then, American efforts to revive the 2015 nuclear deal with Iran that was abrogated by President Donald J. Trump have faltered and stalled. Experts warn that Tehran now has enough enriched uranium to build several nuclear weapons if it chooses to, and Saudi officials fret that the kingdom could be their first target.

At the same time, Russia’s invasion of Ukraine has drawn the focus of global powers elsewhere, leaving Gulf governments with an even stronger sense that they must depend on themselves.

“Saudi foreign policy is very clear: They want to solve any differences, disagreements or disputes through diplomacy and have been trying very hard with the Iranians,” said Mohammed Alsulami, who heads an Iran-focused think tank in the Saudi capital of Riyadh.

“Saudi wants to try now,” he added, because “we are thinking that there might be some difficulties in the near future in terms of Iran’s relationship with the international community — the Russia crisis, enrichment. So let’s send this positive message and see.” Iran has implicitly taken Russia’s side in the Ukraine war by selling it drones that are attacking Ukrainian cities and infrastructure.

The move toward reconciliation is partly driven by the challenges Prince Mohammed faces at home as he overhauls nearly every aspect of life in Saudi Arabia. His all-encompassing transformation plan, “Vision 2030,” calls for diversifying the oil-dependent economy by attracting foreign investment and necessitates building new sectors like luxury tourism and entertainment.

He has said that he wants tens of millions of expatriates to move to the kingdom, and the government is bidding to host the World Expo in 2030. All of those targets would be particularly difficult to reach with an active war with Iran-backed rebels in Yemen on the kingdom’s southern border and missiles flying overhead.

Yet the shift toward resolving regional conflicts is also driven by the crown prince’s desire to transform Saudi Arabia into a global power in its own right, instead of the American “client state” that critical members of Congress have dismissed it as. Prince Mohammed sees the kingdom as the heavyweight and political leader of the Middle East, no longer as beholden to the United States as it once was, and he is eager to strengthen its relationships in Asia, Europe and Latin America.

He is also keen to portray the kingdom as a neutral arbiter in a world polarized by Russia’s invasion of Ukraine. The Saudi foreign minister traveled to Ukraine and Russia over the past month, disbursing humanitarian aid and offering to mediate the conflict.

That does not mean that Saudi Arabia is casting off the United States as its main security guarantor anytime soon; the United States supplies the vast majority of the kingdom’s weapons and defensive systems. But it does mean a relative weakening of America’s supremacy in the region, as Saudi officials expand ties in China, South Korea, India and beyond.

The first and most critical test of the new agreement with Iran will be played out in Yemen, where a Saudi-led coalition has been fighting the Iran-backed Houthi rebels since 2015. Saudi officials are eager to reach a deal to end the conflict, which has cost the Saudi government billions of dollars and sparked severe criticism of the kingdom in Washington and Europe. It has also killed hundreds of thousands of Yemenis and driven the country, the poorest in the Arab world, into a dire humanitarian crisis.

“In Yemen, we have a situation that is fragile but continuing on a positive trend,” the United Nations spokesman, Stéphane Dujarric, said at a news conference after the pact was announced. “We hope that this agreement will have a positive impact on this situation and others.”

Farnaz Fassihi contributed reporting from New York.

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BBC

Willow Project: US government approves Alaska oil and gas development

US President Joe Biden has approved a major oil and gas drilling project in Alaska that faced strong opposition from environmental activists.

The company behind the Willow project, ConocoPhillips, says it will create local investment and thousands of jobs.

But the $8bn (£6.6bn) proposal faced a torrent of online activism in recent weeks, particularly among youth activists on TikTok.

Opponents argued it should be halted over its climate and wildlife impacts.

Located on Alaska's remote North Slope, it is the largest oil development in the region for decades and could produce up to 180,000 barrels of oil a day.

According to US Bureau of Land Management estimates, that means it will generate up to 278 million metric tonnes of CO2e over its 30-year lifetime - the equivalent of adding two million cars to US roads every year.

CO2e is a unit used to express the climate impact of all greenhouse gases together, as if they were all emitted as carbon dioxide.

Monday's approval comes one day after the Biden administration imposed limits on oil and gas drilling in 16 million acres of Alaska and the Arctic Ocean, a compromise of sorts with anti-Willow activists.

Environmentalists had argued Willow is inconsistent with President Biden's pledges to lead on climate action.

More than one million letters of protest were written to the White House, and a Change.org petition calling for Willow to be halted drew more than three million signatures.

"It's the wrong move and will be a disaster for wildlife, lands, communities, and our climate," environmental charity Sierra Club said on Monday.

Sonny Ahk, a young Iñuipat activist from Alaska who campaigned against Willow, said the development would "lock in Arctic oil and gas extraction for another 30 years and catalyse future oil expansion in the Arctic".

"While out-of-state executives take in record profits, local residents are left to contend with the detrimental impacts of being surrounded by massive drilling operations," he said.

But all three lawmakers who represent Alaska in Congress, including one Democrat, pushed for the project's approval, touting it as a much-needed investment in the region's communities.

They also argued it would help boost domestic energy production and lessen the country's reliance on foreign oil.

"This was the right decision for Alaska and our nation," added ConocoPhillips CEO Ryan Lance on Monday.

The US energy giant, which is already Alaska's largest crude oil producer, will enhance energy security, create good union jobs and provide benefits to Alaska Native communities, he said.

So why has a president who has embraced strong action on climate change just approved a project dubbed a "carbon bomb"?

It's because Willow is all about politics and the law - and not the environment.

While running as a candidate back in 2020, Joe Biden promised that there would be "no more drilling on federal lands, period". That promise was broken last year when the administration announced plans to sell drilling leases, under pressure from the courts.

The White House will likely say that the role of the courts has also influenced the Willow decision.

Oil company ConocoPhillips have held the lease since 1999 and would have had a strong case to appeal if their plans had been turned down.

The Biden administration is obviously aware that, from a purely climate perspective, the project can't really be justified. So, as a sop to opponents, they've tried to balance the approval with new bans on oil and gas leasing in the Arctic Ocean.

Most environmentalists aren't buying that trade off.

Willow is also deeply political.

With a presidential election in 18 months, Mr Biden is keen to be seen as a centrist, concerned about gas supply and prices for US citizens.

But, in giving the green light to drilling, he now risks the support of many young people who voted for him in large numbers in 2020.

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February 2023: Republicans laugh at Biden remark on US need for oil

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Biden walks political tightrope over Willow oil

L'Humanité

En Corée du Sud, les victimes du travail forcé dénoncent le plan d’indemnisation

Actu

60 % des Sud-Coréens s’opposent au dispositif de compensation des victimes de la Seconde Guerre mondiale proposé par Séoul. Le gouvernement entend solder les différends historiques sur fond de rapprochement avec le Japon autour de la lutte contre l’influence chinoise et le programme militaire nord-coréen.

Lina Sankari

Yang Geum-deok est arrivée, ce 13 mars, en fauteuil roulant à la séance plénière de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sud-coréenne. À 93 ans, elle assure qu’elle « n’abandonnera jamais ». Victime du travail forcé dans une usine aéronautique de Mitsubishi Heavy Industries à Nagoya (Japon), pour soutenir l’effort de guerre du colonisateur durant la Seconde Guerre mondiale, elle continue de dénoncer le plan du gouvernement sud-coréen visant à indemniser les victimes à travers une fondation publique en lieu et place de versements directes des entreprises japonaises. 60 % des Sud-Coréens s’opposent au dispositif aux côtés des associations de victimes, qui considèrent que le passé colonial ne saurait être si facilement soldé. En trente-cinq ans d’occupation, près de  780 000 Coréens ont été soumis au travail forcé, en plus des 200 000 filles et femmes réduites à l’esclavage sexuel. Au regard de l’histoire, Yang Geum-deok demande des excuses formelles de Tokyo. C’est le combat d’une vie. En 2018, sa demande de dommages et intérêts débouchait sur une ordonnance de la Cour suprême exigeant de Mitsubishi une indemnisation. Refus de l’entreprise. Yang Geum-deok ne se décourage pas et intente une action demandant la saisie et la liquidation des actifs de la société en Corée du Sud.

Japon-corée du sud. La guerre sans fin des mémoires dégénère

Des intérêts géopolitiques supérieurs

Si le mandat du président Moon Jae-in (2017-2022) avait été marqué par la valorisation du combat de ces victimes, son propre pays plante aujourd’hui un couteau dans le dos à Yang Geum-deok. Au nom d’intérêts géopolitiques considérés supérieurs, le ministre des Affaires étrangères demande, en fin d’année dernière, à la Cour suprême de reporter le jugement et met un frein à l’attribution de l’Ordre du mérite civil à la vieille dame à l’éternel couvre-chef rouge. En janvier, l’exécutif dévoile son plan d’indemnisations via des dons d’entreprises coréennes. Une insulte à l’histoire et à la mémoire des victimes. « Je pourrais mourir de faim mais je ne prendrai jamais d’argent de la Corée. Je vais chercher cet argent du Japon puisque c’est là que j’ai souffert. Je n’arrive pas à savoir si le gouvernement et le président sont du côté du Japon ou de notre côté », souffle-t-elle. Le Japon estime de son côté que le contentieux est reglé depuis le traité de normalisation des relations de 1965.

Les intérêts américains en jeu

Aujourd’hui, poussés par Washington, les conservateurs à Tokyo et à Seoul entament un rapprochement spectaculaire et effectuent des exercices conjoints dans les eaux internationales de la mer de l’Est au nom de la « stabilité régionale », selon les termes du Comité des chefs d’état-major interarmées. La lutte commune contre la puissance chinoise et le programme nucléaire nord-coréen incite le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol à tirer un trait sur le passé. « Aujourd’hui, plus d’un siècle après le mouvement du 1er mars, le Japon s’est transformé d’agresseur militariste du passé, en partenaire avec lequel nous partageons les mêmes valeurs universelles », assurait-il, lors de la commémoration d’une manifestation contre l’occupation japonaise, le 1 er mars dernier. En 2019, les alliés de circonstance étaient pourtant à couteaux tirés et s’infligeaient des sanctions mutuelles sur fond de différends autour du travail forcé jusqu’à miner, par ricochet, les intérêts économiques et militaires états-unien en Asie. Ce lundi, Yang Geum-deok, qui demande la démission du chef de l’État, emportait une première victoire lors de la commission parlementaire des Affaires étrangères : le Parti démocrate a adopté une résolution exhortant le gouvernement à retirer son plan d’indemnisation. Le Parti du pouvoir du peuple, en responsabilité, s’est contenté de boycotter la réunion, arguant qu’elle visait à miner la visite du président à Tokyo, jeudi. Une première en douze ans. 

corée du sudJapon
New York Times - World

Iran-Saudi Arabia Deal

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China’s Role in Iran-Saudi Arabia Deal Shows Xi’s Global Goals

Brokering a rapprochement between the Middle Eastern rivals underscores the Chinese leader’s ambition of offering an alternative to a U.S.-led world order.

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By David Pierson

When Beijing stepped into the role of mediator this week in the surprise rapprochement between Saudi Arabia and Iran, it signaled a new level of ambition for Xi Jinping, China’s top leader, who has sought to burnish his image as a global statesman in an escalating rivalry with the United States.

China’s top diplomat quickly attributed the success of four days of secret talks in reviving diplomatic ties between the two archrivals to Mr. Xi’s leadership, which he said demonstrated “the bearing of a great power.”

By taking credit for striking a peace deal in the Middle East, Mr. Xi is seizing on waning American influence in the region and presenting Chinese leadership as an alternative to a Washington-led order he depicts as driving the world toward a new cold war. 

“This is a battle of narratives for the future of the international order,” said Yun Sun, director of the China program at the Stimson Center, a Washington-based research institute. “China is saying the world is in chaos because U.S. leadership has failed.” 

The vision Mr. Xi has laid out is one that wrests power from Washington in favor of multilateralism and so-called noninterference, a word that China uses to argue that nations should not meddle in each other’s internal affairs, by criticizing human rights abuses, for example.

The Saudi-Iran agreement reflects this vision. China’s engagement in the region has for years been rooted in delivering mutual economic benefits and shunning Western ideals of liberalism that have complicated Washington’s ability to expand its presence in the Gulf.

In December, Mr. Xi reminded the world of China’s growing clout with Saudi Arabia, a longtime U.S. ally. On a visit that month to Riyadh for talks with Crown Prince Mohammed bin Salman, the kingdom’s de facto ruler, he was treated to an aeronautical spectacle by the Royal Saudi Air Force. The hero’s welcome stood in stark contrast to an earlier meeting between President Biden and Prince Mohammed, remembered as the American leader’s most fraught foreign visit, when he sought to avoid a handshake with a fist bump that was no less awkward.

Two months later, Mr. Xi rolled out the red carpet for Iranian President Ebrahim Raisi in Beijing, greeting him with a 21-gun salute in Tiananmen Square in a show of respect that Mr. Raisi — the authoritarian leader of a nation accused of secretly building nuclear weapons — would have never received in North American or European capitals.

“The U.S. is supporting one side and suppressing the other, while China is trying to make both parties move closer. It is a different diplomatic paradigm,” said Wu Xinbo, dean of international studies at Shanghai’s Fudan University.

Saudi Arabia’s Foreign Policy

If China becomes a more energetic power broker in the Middle East, that would be a big shift from an approach that has centered largely on promoting trade and investment in the resource-rich region rather than wading into seemingly intractable conflicts. China dipped its toes into Middle East diplomacy in 2013 by offering a four-point plan that rehashed old ideas for solving the Israeli-Palestinian conflict. That failed to achieve a breakthrough.

By contrast, easing the conflict between Iran and Saudi Arabia posed less of a challenge. China was well positioned to use its leverage to bring them to the table, given its strong economic and trading ties with each.

China is Saudi Arabia’s largest trading partner; Saudi Arabia is one of China’s largest suppliers of oil. Unlike Washington, China professes a willingness to do business without strings attached. Beijing has accepted Riyadh’s explanation for the 2018 murder of the Washington Post columnist Jamal Khashoggi and in turn, the Saudis have rebuffed efforts to condemn China’s mass detention of Muslim Uyghurs.

China has had diplomatic relations with Iran since 1971 — about two decades longer than it has with Saudi Arabia. China promised Iran in 2021 to invest $400 billion in the country in exchange for supplies of oil and fuel, though Western sanctions against Tehran have prevented Beijing from making good on the deal.

Analysts say Mr. Xi considers Iran strategically important chiefly as a like-minded critic of the West, and a nation rich in natural resources with strategic borders, a battle-hardened military and the stature of a civilization as old as China’s.

China also has an interest in the region’s stability. Beijing receives more than 40 percent of its crude oil imports from the region. Moreover, the Gulf has emerged as a key node along its Belt and Road Initiative trade routes, as well as a major market for Chinese consumer goods and technology. The Chinese telecommunications giant Huawei provides 5G networks in Saudi Arabia, Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

Still, Ms. Sun, the analyst, said it was important not to overstate the significance of Friday’s deal.

Saudi-Iranian differences run deep along sectarian lines, and it will take more than renewed diplomatic relations to mend ties. China’s role in brokering the agreement also may not be as pivotal as it seems, given indications that Tehran and Riyadh were already motivated to strike an accord.

“Saudi Arabia and Iran have been talking about rehabilitating their relations for quite some time. So this is not something Beijing facilitated overnight,” she said.

What most likely happened, Ms. Sun said, was a convergence of interests, in which an embattled and isolated Iran gained relief; Saudi Arabia got to send a message to Washington about the costs of reducing engagement in the region; and Mr. Xi was able to claim prestige as a global leader in the face of mounting American pressure.

“This is not China bringing two countries together and solving their differences,” Ms. Sun said. “This is China exploiting the opportunity of two countries who want to improve their relations to begin with.”

For Mr. Xi in particular, the deal offered a quick victory on the day he extended his dominance of Chinese politics by securing a third term as president.

After three years of Covid-induced isolation, Mr. Xi has quickly reasserted Beijing’s presence on the global stage by meeting with dozens of heads of state and dispatching his top diplomat around the world to seek an edge as relations with the United States have deteriorated over accusations of Chinese espionage using high-altitude balloons, concern that Beijing is preparing to arm Russian forces in Ukraine and a growing anti-China tenor in Congress.

China has denied the weapons accusations and pushed back by asserting that it is a peacemaker, putting out a proposal last month to end the fighting in Ukraine. That proposal was effectively dismissed by European leaders, who have pressed Mr. Xi to use his influence over Moscow to stop the war.

Beijing has also sought to emphasize a plan called the Global Security Initiative, first introduced by Mr. Xi a year ago, that it describes as an effort to apply “Chinese solutions and wisdom” to the world’s biggest security challenges.

The initiative, which reprises Mao-era language about promoting “peaceful coexistence,” calls for a new paradigm in which global power is distributed more equally, and the world rejects “unilateralism, bloc confrontation and hegemonism” — a reference to the United States and military alliances like the North Atlantic Treaty Organization.

Some analysts say the initiative is essentially a bid to advance Chinese interests by displacing Washington as the world’s policeman. The plan calls for respect of countries’ “indivisible security,” a Soviet term used to argue against U.S.-led alliances on China’s periphery.

“A big part of the Global Security Initiative is essentially about delegitimizing security cooperation with the United States,” said Manoj Kewalramani, a China studies fellow at the Takshashila Institution in India.

Wang Yi, China’s top diplomat who hosted the closing ceremony of the talks in Beijing, said the deal between Saudi Arabia and Iran was an example of the Global Security Initiative’s focus on promoting dialogue.

In photographs released by the Chinese state media, Mr. Wang presides over a handshake between Musaad al-Aiban, a Saudi minister of state, and Ali Shamkhani, Iran’s secretary of the National Security Council, both of whom are smiling.

“We will continue to play a constructive role based on the wishes of each country in properly dealing with the hot-spot issues of the world,” Mr. Wang said in remarks published on Friday.

In a thinly veiled criticism of the United States, he also said that China would support Middle Eastern countries in “casting off external interferences.”

Chris Buckley and Olivia Wang contributed reporting.

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France24 - World

Scotland duo Hogg and Russell to miss Italy clash

Issued on: 13/03/2023 - 18:58

Edinburgh (AFP) – Injured Scotland pair Stuart Hogg and Finn Russell have been ruled out of Saturday's final Six Nations clash with Italy.

Hogg and Russell both came off in the closing stages of Sunday's defeat against Ireland with ankle and knee injuries respectively.

The duo are returning to their clubs for treatment, with Edinburgh fly-half Charlie Savala called in to the squad to deputise, while Josh Bayliss has returned after being released to play for Bath at the weekend.

It remains to be seen if Richie Gray will be fit for this weekend's match at Murrayfield.

The 33-year-old lock was forced off after just six minutes on Sunday with suspected rib damage but has remained with the squad.

"Stuart Hogg sustained an ankle injury and will be unavailable for this weekend's match against Italy. He will return to his club in due course for further management of this injury," a Scottish Rugby statement said on Monday.

"Finn Russell suffered an injury to one of his knee ligaments. He will return to Racing 92 to continue his rehabilitation.

"Richie Gray sustained an injury during the Ireland match and will remain with the squad to be continued to be assessed by medics."

© 2023 AFP

BBC

Ukraine war: Heavy losses reported as battle for Bakhmut rages

Ukraine and Russia have reported inflicting heavy losses as the battle for Bakhmut rages on.

Moscow has been trying to take the eastern Ukrainian city for months in a grinding war of attrition.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Russian forces had suffered more than 1,100 deaths in the past few days, with many more seriously injured.

Russia said it had killed more than 220 Ukrainian service members over the past 24 hours.

The BBC is unable to verify the numbers given by either side.

Analysts say Bakhmut has little strategic value, but has become a focal point for Russian commanders who have struggled to deliver any positive news to the Kremlin.

Capture of the city would bring Russia slightly closer to its goal of controlling the whole of Donetsk region, one of four regions in eastern and southern Ukraine annexed by Russia last September following referendums widely condemned outside Russia as a sham.

Ukrainian commanders, who have committed significant resources to defending the city, say their strategy aims to tie Russia's forces down and prevent Moscow from launching any further offensives in the coming months.

"In less than a week, starting from 6 March, we managed to kill more than 1,100 enemy soldiers in the Bakhmut sector alone, Russia's irreversible loss, right there, near Bakhmut," Mr Zelensky said in his nightly video address.

He added that 1,500 Russian soldiers were wounded badly enough to keep them out of further action.

Russia's defence ministry said Russian forces had killed "more than 220 Ukrainian servicemen".

The commander of Ukraine's ground forces, Col Gen Oleksandr Syrskyi, said the Russian mercenary Wagner Group was attacking his troops from several directions in a bid to break through defences and advance to the central districts of the town.

The paramilitary organisation is at the heart of the Russian assault on Bakhmut. Its leader, Yevgeny Prigozhin, has staked his reputation, and that of his private army, on seizing Bakhmut.

He said on Sunday that the situation in the city was "difficult, very difficult, the enemy is fighting for every metre".

"And the closer to the city centre, the fiercer the fighting," he said in a voice recording published on Telegram.

After his envisioned capture of Bakhmut, "we will begin to reboot" and "will start recruiting new people from the regions", he said.

And on Saturday, the Institute for the Study of War - a US think tank - reported that Moscow's offence was stalling.

"Wagner Group fighters are likely becoming increasingly pinned in urban areas... and are therefore finding it difficult to make significant advances," it said.

There were about 70,000 people living in Bakhmut before the invasion, but only a few thousand remain. The city was once best known for its salt and gypsum mines and huge winery.

Those who remain in the city risk a hazardous existence, with four people injured in Bakhmut on Monday, Donetsk regional governor Pavlo Kyrylenko said.

Like Russia, Ukraine has also given Bakhmut political significance, with President Zelensky making the city an emblem of resistance.

When he visited Washington in December, he called it "the fortress of our morale" and gave a Bakhmut flag to the US Congress.

Western officials estimate between 20,000 and 30,000 Russian troops have been killed or injured so far in and around Bakhmut.

A draft law introduced in the Russian parliament on Monday aims to push back the age bracket for compulsory military service, from the current 18-27 years to 21-30.

Reuters reported that, due to the transition period between the old legislation and the new, 2024 and 2025 would see the conscription age span 10 or 11 years rather than the usual nine - meaning more men would be eligible to fight.

Russia's previous attempt to draft thousands of new recruits into the Ukraine war met with some resistance. In September the announcement of a partial military mobilisation saw long queues form at border crossings as men of draft age sought to flee the call-up.

The Kremlin said reports of fighting-age men fleeing had been exaggerated.

Besides the Bakhmut fighting, seven residents were injured elsewhere in Donetsk region on Monday, governor Pavlo Kyrylenko said.

Further east in Luhansk, regional governor Serhiy Haidai said the Russians had "significantly intensified shelling" on the front line. He added that Russia was bringing more and more equipment and troops to the area.

Elsewhere in eastern Ukraine, there were 47 attacks on Ukrainian troops in Zaporizhzhia, according to the regional administration.

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Why Bakhmut matters for Russia and Ukraine

Fighting to stay Ukrainian in a frontline mining town

'I dream about walking soon... it's not the end'

Известия (RUS)

Дептранс Москвы рекомендовал использовать общественный транспорт утром 14 марта

Департамент транспорта Москвы порекомендовал воспользоваться городским транспортом в утренний час пик во вторник, 14 марта, из-за непогоды. Об этом 13 марта сообщается в Telegram-канале ведомства.

«По прогнозу синоптиков, с 3:00 до 21:00 14 марта в городе ожидается снег, дождь и сильный ветер. Возможно образование гололедицы. Просим по возможности завтра в утренний час пик воспользоваться городским транспортом для поездок по городу», — говорится в публикации.

Дептранс также призвал водителей быть внимательными, соблюдать скоростной режим и дистанцию, а также избегать резких маневров, особенно на подъемах и спусках с мостов и эстакад.

Дело чисто: в России начнут производить беспилотные снегоуборщики Как искусственный интеллект поможет сэкономить на дворниках

Ранее в этот день синоптики российского Гидрометцентра предупредили москвичей, что 13 марта в столице ожидается небольшой снег и гололедица. Днем столбики термометров будут колебаться от 0 до –2 градусов, ночью температура опустится до –6.

В свою очередь губернатор Подмосковья Андрей Воробьев заявил, что коммунальные службы в регионе работают в круглосуточном режиме из-за сложных погодных условий. Он подчеркнул, что внимание уделяется противогололедной обработке тротуаров и проезжей части.

France24 - Monde

Viols en Ukraine : documenter l'horreur

Publié le : 10/03/2023 - 11:59

Ilioné SCHULTZ

La justice est à l’œuvre en Ukraine pour documenter les crimes de guerre, avec l'espoir de pouvoir un jour condamner les coupables. Les femmes sont, comme dans tous les conflits, les premières victimes des viols commis par les Russes, même si de nombreux hommes ont eux aussi subi des tortures génitales. Ces crimes sexuels sont souvent considérés comme honteux par leurs victimes qui peinent à témoigner. Certaines ont accepté de le faire dans ce reportage en coproduction avec La Chaîne Parlementaire signé par Ilioné Schultz et Marine Courtade.

Avertissement : des propos peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

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En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels

CRIMES DE GUERRE

Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

LONG FORMAT

Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

Известия (RUS)

В ООН выступили за продолжение зерновой сделки

ООН продолжает быть полностью привержена реализации зерновой сделки, а также экспорту российского продовольствия и удобрений. Об этом заявил в понедельник, 13 марта, представитель генерального секретаря всемирной организации Стефан Дюжаррик.

«Всемирная продовольственная и сельскохозяйственная организация явно показывает, как сделка способствует снижению глобальных цен на продовольствие. Поэтому мы будем делать всё возможное, чтобы сохранить целостность соглашения и обеспечить продолжение его действия», — сказал Дюжаррик на брифинге.

Что касается экспорта российской сельскохозяйственной продукции, то, как завил представитель генсека, ООН работает в этом направлении с Евросоюзом (ЕС), Великобританией, США и другими сторонами, чтобы добиться полного выполнения соглашения.

«Мы продолжаем усилия, но, очевидно, многие вещи находятся не во власти ООН», — добавил Дюжаррик.

Ранее в понедельник в Женеве начались консультации России и ООН по ситуации с зерновой сделкой. Представляющий российскую сторону замглавы МИД РФ Сергей Вершинин рассказал «Известиям», что консультации были непростыми. Москва подтвердила свое намерение и далее участвовать в зерновой сделке, но выступила против очередного срока ее продления. По словам Вершинина, соглашение будет продлено на 60 дней, а не на 120, как планировалось раньше.

Женевский гамбит: почему Россия не против продления зерновой сделки Правда, в этот раз — не на 120 дней, а лишь на 60

До этого, 2 марта, в МИД РФ указали на то, что страны Запада саботируют зерновую сделку. Исходя из документа, опубликованного министерством, через восемь месяцев после ее заключения выполняется только одна часть пакета — по вывозу украинского продовольствия. Вместе с тем официальный представитель ведомства Мария Захарова заявила, что Россия не отказывается от своих обязательств по зерновой сделке, если другие ее участники готовы исполнять договоренности на равноправной основе.

Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна.

В ноябре договор был продлен на 120 дней, срок его действия истекает 18 марта. Согласно соглашению, автоматическое продление сделки возможно при отсутствии возражений какой-либо из сторон.

France24 - Monde

Le Sénat adopte la réforme des retraites avant une semaine décisive

Publié le : 12/03/2023 - 06:55

FRANCE 24 Suivre Sérine BEY

Le Sénat, dominé par la droite, a adopté samedi, tard dans la soirée, le projet de réforme des retraites par 195 voix pour et 112 contre, après dix jours de débats houleux. Le texte va poursuivre son parcours législatif lors d'une semaine décisive, avec un vote crucial, probablement jeudi, à l'Assemblée nationale.

Tard dans la soirée, le Sénat, à majorité de droite, a adopté samedi 11 mars le projet de réforme des retraites après dix jours de débats heurtés, offrant au gouvernement un premier succès législatif sur ce texte très contesté. 

La Première ministre Élisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce vote obtenu par 195 voix contre 112. 

"Une étape importante a été franchie", s'est-elle félicitée dans une déclaration à l'AFP, convaincue qu'il "existe une majorité" au Parlement pour adopter la réforme. 

Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron va poursuivre son parcours législatif et aborde une semaine décisive. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale. 

Course contre la montre 

Le Sénat a bouclé sa course contre la montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs. 

"Enfin, nous y voilà !", s'est exclamé le patron des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. "Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui". 

À gauche, la sénatrice socialiste Monique Lubin a fustigé une réforme "brutale". "C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays". 

Le Sénat "a joué son rôle" et avait pour seul objectif "l'intérêt du pays et celui des Français", a au contraire estimé son président Gérard Larcher (LR). 

En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée nationale de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts. Elle n'était même pas parvenue à examiner l'article 7, au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans. 

Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les échanges ont été moins paisibles qu'attendu et ont tranché avec l'ambiance habituellement feutrée du Palais du Luxembourg. 

La procédure express du 44.3 

Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution. 

Une procédure qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable. 

L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le nouveau coup d'accélérateur impulsé par Bruno Retailleau, qui a renoncé samedi après-midi à son amendement emblématique sur les régimes spéciaux de retraite bénéficiant à certaines catégories de travailleurs. 

Pendant que le Sénat concluait l'examen de la réforme, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue lors d'une septième journée d'action, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes. 

>> À lire : Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368 000 manifestants en France, dont 48 000 à Paris, tandis que la CGT en a comptabilisé plus d'un million, dont 300 000 à Paris. C'est la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement de contestation. 

La détermination est "forte", a néanmoins assuré le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui souligne régulièrement le caractère historique de l'opposition populaire à cette réforme. 

Après le Sénat, c'est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d'entrer en scène. Ce conclave réunira mercredi 7 députés, 7 sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l'objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu'Assemblée et Sénat n'ont pas votées dans les mêmes termes. 

Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR, favorable à la réforme. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, sera organisée par les syndicats, en parallèle de la réunion. 

L’hypothèse 49.3 

Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9 h au Sénat, puis à 15 h à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement. 

Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure. 

User de ce dispositif serait "dangereux", "une forme de vice démocratique", a averti Laurent Berger. 

Au Palais Bourbon, la droite est très divisée sur ce texte bien qu'elle soit traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne. 

Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n'ont pas fait le plein non plus au Sénat. Six d'entre eux ont voté contre et 18 se sont abstenus. 

Avec AFP

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Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Retraites : le gouvernement impose le vote unique au Sénat, Macron ne rencontrera pas les syndicats

Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans

Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : Éric Ciotti appelle les Républicains à garder « le cap du courage » et voter le texte

Alors que le texte vient d’être adopté au Sénat et s’apprête à être examiné en commission mixte paritaire (CMP), Éric Ciotti fait un rappel à l’ordre pour ses troupes. Dans une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche, ce 12 mars, le président des Républicains appelle les élus de son parti à voter pour la réforme des retraites du Gouvernement, dans « l’intérêt supérieur de la nation ».

« Je veux dire aux Français que nous comprenons leur colère et que nous sommes déterminés à fermer cette parenthèse qui a tant abîmé la France. Mais aussi que notre pays ne peut pas perdre davantage de temps », assure le député des Alpes-Maritimes, dans l’hebdomadaire. Avant de développer : « Nous devons être au rendez-vous de la situation et de nos responsabilités pour garantir l’équilibre de notre système par répartition sans appauvrir nos retraités ou diminuer le salaire des actifs. »

Pas la « béquille de la Macronie »

Pour le président des Républicains, il est important que cette réforme soit concrétisée, « qu’importe les intérêts partisans » qu’elle implique. « Nous ne serons ni la béquille de la Macronie ni la béquille des Insoumis. Car notre fibre sociale n’a rien de commun avec la démagogie dépensière de l’extrême gauche et car nous partageons la colère des Français vis-à-vis d’un gouvernement qui ne cesse de nourrir leur désarroi », a-t-il assuré dans le JDD.

Rappelant à plusieurs reprises son « gaullisme », Éric Ciotti souligne son attachement au système de retraites français, « fondé sur la solidarité entre générations », qui est « l’héritage » de la Libération. « Sa préservation est d’ailleurs l’œuvre inlassable de la droite : de la réforme Balladur à la réforme Sarkozy en passant par les réformes Fillon, nous avons toujours mené le combat de sa pérennité », affirme-t-il encore dans l’hebdomadaire, insistant sur le fait que les Républicains continueront à mener ce combat.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Manchester City: Pep Guardiola says time at club 'will be judged' on Champions League success

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Man City

Manchester City manager Pep Guardiola says his reign will "absolutely" be judged on whether he leads the club to a first Champions League title, although he "doesn't agree" with it.

City have won nine major trophies since Guardiola took charge in 2016.

But he was asked whether his spell will be defined by success in Europe's premier cup competition.

"It doesn't mean I agree with it but, absolutely, I'll be judged on that," said the 52-year-old Spaniard.

"Before my first game in the Champions League [with City], people said I was here to win it.

"I said 'what?' I don't know, but I accept it. As much as I go through, it's not going to change."

City will secure a place in this season's quarter-finals if they win their last-16 second leg at home to RB Leipzig on Tuesday.

The closest they have come to Champions League glory was when they reached the 2021 final, where they lost 1-0 to Chelsea.

A late fightback by Real Madrid prevented City returning to the final last season, but in Guardiola's first four seasons at Etihad Stadium they failed to progress past the quarter-finals.

City were upset by French sides Monaco and Lyon, while suffering agonising exits against Premier League rivals Liverpool and Tottenham, with the latter coming after VAR played a big role in the outcome of a thrilling second leg at the Etihad.

In November, Guardiola, who won the Champions League twice as Barcelona coach, signed a two-year contract extension to 2025 and said he wanted "to stay and continue fighting for trophies".

"We've not won it but we've done really well in the Champions League," said City midfielder Kevin de Bruyne.

"I know people base everything on only winning but I feel there's been a lot of circumstances in these kind of games - the Madrid game, the Tottenham game where we deserved to go through but didn't. These are moments in games where these things happen.

"Obviously I want to win it but I know that, as long as we don't, I'll come here and get the same questions and I'm fine because people judge you on that.

"We just try to win these games and be the best people and team we can be."

De Bruyne has registered 17 assists in 34 appearances this season, three more than the two-time Premier League player of the season managed in 45 games last term.

But Guardiola has started the Belgium midfielder on the bench in four of City's past nine top-flight games and has told the 31-year-old to focus on the "simple things" to get back to his best.

"It's been a difficult season for all of us, me included, [because of] the World Cup and many things," said Guardiola.

"I'm not going to discover Kevin. Kevin has an ability to do it. What I'd like - I spoke many times to him - is [for him] to go to the easy principles and do it well.

"He has an incredible ability to make an assist, to score goals and see passes like no-one else, but I always have belief they will increase and will get better when [players do] the simple things...

"When the simple things are done perfectly and we are in the right moment, the actions to create incredible passes that he - only he - can find, it will be easier, it will be better."

Известия (RUS)

Российские силы отрезают пути провоза резервов в Артемовск

Российские войска перерезают пути подвоза новых подразделений Вооруженных сил Украины (ВСУ) в Артемовск (украинское название — Бахмут). Об этом 13 марта в беседе с агентством «РИА Новости» рассказал сотрудники ЧВК «Вагнер».

Он пояснил, что российские войска на данный момент приближаются к железной дороге, по которой командование ВСУ перебрасывает основные подкрепления в Часов Яр.

«Это западная сторона Бахмута, впереди всем знакомый населенный пункт Часов Яр, соответственно, в 3 км железная дорога (по которой идет снабжение украинских войск)», — пояснил он.

По словам собеседника агентства, подразделения ВС РФ на данный момент движутся северо-западнее Артемовска, отрезая автомобильные пути снабжения отрядов ВСУ.

«Это не пригород — это уже Бахмут» Российские силы продолжают выбивать украинских боевиков из одного из важнейших городов Донбасса

Ранее в этот день газета The Wall Street Journal отметила факт того, что ВСУ несут большие потери под Артемовском из-за отсутствия дорог для эвакуации раненых. По информации издания, потери ВСУ усилились из-за того, что мощеные дороги оказались недоступны для эвакуации раненых и подвоза боеприпасов. При этом альтернативные грунтовые дороги непроходимы для большинства колесных транспортных средств.

Ранее в этот день командующий украинскими сухопутными войсками Александр Сырский назвал ситуацию в районе Артемовска сложной. По его словам, ВСУ продолжают сопротивление.

12 марта командир одного из подразделений Вооруженных сил Украины Денис Ярославский заявил, что украинская армия может попасть в котел в Артемовске, как это было в Дебальцево в 2015 году. Он указал на схожесть ситуаций, когда трассы отрезаны и целенаправленный выход войск может поставить под удар всю колонну.

РФ продолжает специально военную операцию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги госпереворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале принято 24 февраля 2022 года на фоне обострения ситуации в ЛДНР из-за обстрелов украинскими военными.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

France24 - Monde

France 24 rappelle l'attachement de ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination

Publié le : 12/03/2023 - 17:22

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France 24 rappelle l'attachement de toutes ses antennes à lutter contre toute forme de discrimination, et ouvre un audit interne après la mise en cause de quatre journalistes de sa rédaction arabophone.

Après la publication d’un article sur le site de CAMERA (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), repris par le Centre Simon Wiesenthal, mettant en cause un journaliste et trois correspondants arabophones de France 24 au sujet de certains propos qu’ils auraient postés sur leurs pages personnelles sur les réseaux sociaux, la direction de la chaîne a immédiatement ouvert un audit sur ces faits présumés, comme elle l’a fait savoir en interne dès le 10 mars. Par mesure conservatoire, et comme le prévoit ce type de procédure, les quatre journalistes concernés ont été dispensés d’activité dans l’attente des résultats de l’audit.

La charte de déontologie de France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) prévoit que les journalistes du groupe, lorsqu’ils publient sur des blogs, forums, sur les réseaux sociaux et tout espace dédié à l’échange public d’informations, doivent veiller "au respect des règles professionnelles et déontologiques (…) et à ne pas violer les valeurs d’éthique, d’indépendance et d’impartialité de l’entreprise (…)".

Les mesures prises dans le cadre de cette situation visent à protéger l’intégrité du travail de toute la rédaction arabophone de France 24, dont les contenus éditoriaux, tant à l’antenne que sur les environnements numériques, en font une chaîne d’équilibre, non partisane, vérifiant les faits et cultivant les débats constructifs grâce au professionnalisme de ses journalistes. Comme dans l’ensemble des langues de France 24, la chaîne arabophone s’illustre chaque jour par son engagement dans la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et les discriminations.

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Valeurs Actuelles

Paris : un homme suspecté d’avoir dégradé trois églises interpellé

Au cours des derniers jours, plusieurs lieux de culte parisiens, situés dans les 10e, 7e et 3e arrondissements, ont été la cible d’actes de vandalisme. Comme l’a relaté Aleteia, samedi 11 mars, la préfecture de police de Paris a annoncé la veille qu’un individu avait été interpellé. Cet homme est suspecté d’avoir commis des dégradations dans trois églises de la capitale. D’après les éléments dont dispose CNews, il serait entré dans l’église Saint-Vincent-de-Paul (10e arrondissement), alors qu’une messe était donnée. Sur place, il aurait insulté le sacristain et le prêtre. Peu après, il aurait cette fois-ci pénétré dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs (3e arrondissement), où il aurait jeté une statue à terre. Il a finalement été arrêté aux abords d’un autre édifice religieux : l’église Saint-François-Xavier (7e arrondissement), à l’intérieur de laquelle il aurait craché. 

Une plainte de la ville de Paris 

Ces faits ne sont pas isolés. D’autres églises parisiennes ont, au cours des semaines précédentes, fait l’objet d’actes similaires. Ainsi, l’église Saint-François-Xavier avait déjà été la cible d’actes de vandalisme, fin février. Comme le rappelle Aleteia, une statue avait été jetée au sol dans ce lieu de culte. Plus récemment, le 2 mars, la vitre du maître-autel de l’église Saint-Eustache (1er arrondissement) avait été détruite à coups d’extincteur. Six jours plus tard, ce sont les églises de Saint-Augustin (8e arrondissement) et de Notre-Dame-de-Lorette (9e arrondissement) qui, à leur tour, avaient été vandalisées. Dans l’article d’Aleteia, il est précisé que le profil de l’individu arrêté par les forces de l’ordre correspondait à celui qui a commis des dégradations dans ces églises. Le 9 mars, la ville de Paris avait décidé de porter plainte contre ces nombreux actes de malveillance envers des églises. 

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Известия (RUS)

Россия прорабатывает открытие авиасообщения с несколькими странами Азии и Африки

Россия прорабатывает вопрос открытия авиасообщения с рядом азиатских стран и африканских стран, в том числе с Вьетнамом и Южной Кореей. Об этом 13 марта сообщил руководитель Федерального агентства воздушного транспорта Александр Нерадько в своем докладе на итоговом заседании коллегии Росавиации.

«В перспективе на 2023 год прорабатывается открытие авиасообщения с Мьянмой, возобновление полетов во Вьетнам, Монголию, Саудовскою Аравию и Южную Корею. С российскими авиакомпаниями прорабатывается возможность начала выполнения полетов в страны африканского континента (Эфиопия, ЮАР, Алжир, Тунис и др.)», — сказал он.

Нерадько также отметил, что на данный момент у России есть прямое авиасообщение с 34 иностранными государствами. При этом международные рейсы из РФ выполняют 14 компаний, а в обратную сторону — 53 иностранные авиакомпании из 27 стран.

Свои документы: Мексика хочет ввести безвиз для граждан России Однако пока предпосылок для восстановления авиасообщения между странами нет

Ранее, 12 марта, посол Судана в Москве Мохаммед Эльгазали Эльтижани Сирраджа заявил, что Хартум хотел бы вернуть прямое авиасообщение с Россией. Такое решение, по мнению главы дипмиссии, позитивно повлияет на двусторонние отношения, однако с российской стороной этот вопрос не обсуждался.

До этого, 10 марта, авиакомпания «Аэрофлот» сообщила, что начнет выполнять регулярные рейсы между Москвой и Гянджей (Азербайджан) с 5 марта 2023 года. Отмечается, что Гянджа станет вторым городом Азербайджана, в который будут летать самолеты перевозчика.

30 января министр иностранных дел РФ Сергей Лавров рассказал, что Россия и Пакистан обсуждают возобновление прямых авиарейсов между странами.

L'Humanité

Quand la BBC veut faire taire Gary Lineker

Pas honte

Christophe Deroubaix

Chaîne publique ou chaîne d’État ? La question se pose plus que jamais concernant la BBC, qui vient de suspendre d’antenne l’un de ses présentateurs vedettes, Gary Lineker, hôte de l’émission phare Match of the Day, diffusée depuis 1964. Le prétexte ? Un tweet de l’ancien footballeur international anglais dans lequel il dénonce une « politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n’est pas différent de celui utilisé par l’Allemagne dans les années 1930 ». La ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, reconnaît elle-même que sa politique interdisant aux migrants de demander l’asile « repousse les frontières du droit international ». La décision de la direction de la chaîne a déclenché un tollé, auquel s’est jointe la première ministre de l’Écosse, Nicola Sturgeon. Une pétition de soutien en ligne avait recueilli, samedi, 135 000 signatures. D’autres présentateurs de la BBC et des consultants ont décidé de se retirer de l’antenne, tandis que douze clubs de Premier League ont refusé, ce week-end, de répondre aux questions de la chaîne publique.

BBCPolitique migratoireliberté de la presse
France24 - Monde

Royaume-Uni : la suspension du présentateur Gary Lineker sème le chaos à la BBC

Publié le : 12/03/2023 - 14:52

FRANCE 24 Suivre

Le géant de l'audiovisuel britannique est sous pression dimanche après le tollé suscité par la suspension de Gary Lineker, présentateur sportif vedette de la BBC, après un message critiquant un projet de loi du gouvernement. L'affaire ravive à la fois le débat sur l'impartialité du groupe et les critiques concernant sa direction. 

"Black-out à la BBC". Aucune sortie de crise ne semble en vue, dimanche 12 mars, deux jours après la tempête déclenchée par l'annonce de la suspension de Gary Lineker, l'ancien footballeur et présentateur star de la très populaire émission "Match Of The Day". 

La programmation sportive de la BBC va être chamboulée pour la deuxième journée de suite après la défection de nombreux consultants et commentateurs, "solidaires" de Gary Lineker. Samedi, plusieurs émissions de football ont été annulées à la dernière minute, forçant la BBC à s'excuser auprès des téléspectateurs. 

Suspendu pour avoir critiqué un projet de loi 

Gary Lineker, 62 ans, a été mis à pied vendredi après avoir critiqué le projet de loi du gouvernement conservateur visant à empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni, un projet dénoncé jusqu'à l'ONU. 

"Black-out à BBC Sport", titre dimanche le Sunday Express alors que l'affaire faisait encore la une de tous les journaux, dans un contexte de débat très crispé sur l'immigration et de critiques récurrentes de la part de la droite britannique sur une prétendue partialité de la BBC. 

Sunday Express: BBC Sport Blackout #TomorrowsPapersToday #SundayExpress #Express pic.twitter.com/A170fEFlyD

March 11, 2023

Dimanche matin, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a affirmé qu'il voulait que "la BBC conserve sa réputation d'indépendance et d'impartialité". 

"Lorsque vous m'interviewez, les gens doivent savoir que vous le faites au nom du public, et non pour des raisons politiques", a-t-il dit. 

Débat sur l'impartialité de la BBC 

La BBC est régulièrement attaquée par les conservateurs qui l'accusent notamment d'avoir couvert le Brexit de manière biaisée et de s'intéresser aux élites urbaines plus qu'aux classes populaires. Le gouvernement a gelé l'année dernière pour deux ans la redevance. 

L'opposition reproche de son côté à la BBC d'avoir plié face à la pression du pouvoir en suspendant Gary Lineker. Les critiques se multiplient aussi contre la nomination en 2021, sur conseil du gouvernement, de Richard Sharp à la présidence de la BBC.  

Cet ancien banquier, soutien financier connu du parti conservateur, aurait peu avant sa prise de poste joué les entremetteurs pour aider son ami et ancien Premier ministre Boris Johnson à obtenir un prêt de 800 000 livres (900 000 euros). 

"Je pense que le président de la BBC, Richard Sharp, devrait démissionner", a ainsi estimé Ed Davey, le leader des Lib-Dem. "Le gouvernement conservateur sape la BBC depuis plusieurs années, notamment par ses nominations." 

"Il ne reviendra jamais sur ses propos"

Sous pression, le directeur-général du groupe, Tim Davie, a lui refusé "absolument" de démissionner. Il a affirmé qu'il souhaitait "régler la situation dans le calme" et que "Gary revienne à l'antenne". 

Gary Lineker "adore Match Of The Day mais il ne reviendra jamais sur ses propos", a affirmé dans le Sunday Mirror le fils du footballer, George Lineker.  

Sur Twitter, où il compte 8,8 millions d'abonnés, Gary Lineker avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé par l'Allemagne dans les années 1930". 

There is no huge influx. We take far fewer refugees than other major European countries. This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?

March 7, 2023

Le texte gouvernemental, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été dénoncé par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile". 

Des audiences explosives 

Gary Lineker, surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière – il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune –, a l'habitude d'exprimer ses positions politiques progressistes, notamment pour l'accueil des réfugiés.  

L'ancien attaquant aux 48 buts sous le maillot de l'Angleterre n'a pas réagi publiquement à sa suspension mais avait répété cette semaine qu'il assumait complètement ses propos. Samedi, il est allé à Leicester, sa ville natale où il a débuté sa carrière professionnelle, pour le match des Foxes contre Chelsea en Premier League. 

En attendant, les audiences ont explosé samedi pour l'incontournable "Match Of The Day", qui a été diffusé dans un format réduit, sans présentateur ni consultants. Plus de 2,5 millions de téléspectateurs ont regardé, quasi 500 000 de plus que la semaine précédente selon la BBC. 

Avec AFP

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Traversées de la Manche : malgré les critiques, Londres durcit sa loi contre l'immigration illégale

Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale

Royaume-Uni : plus de 45 000 migrants ont traversé la Manche en 2022, un nouveau record

Valeurs Actuelles

Paris : deux nouvelles églises vandalisées, la Ville porte plainte

Deux nouvelles dégradations de lieux de culte dans la capitale. Mercredi 8 mars, l’église Notre-Dame de Lorette, située dans le 9e arrondissement de Paris, ainsi que l’église de Saint-Augustin, qui se trouve dans le 8e arrondissement, ont été vandalisées, comme l’a relaté Aleteia, jeudi 9 mars, qui s’appuie notamment sur des informations de BFM TV. Un individu a d’abord pénétré dans la première église, aux alentours de midi. Sur place, il a jeté une chaise, avant de dégrader un tableau, puis de prendre la fuite. Dans l’article d’Aleteia, il est précisé que le sacristain, qui était présent au moment des faits, s’est interposé avant que d’autres dégradations ne soient perpétrées. Plus tard, en début d’après-midi, une statue a été cassée dans l’église Saint-Augustin. Une enquête est en cours et une plainte a été déposée par la Ville.

Des faits qui ne sont pas isolés

Ces faits ne sont pas isolés. Il y a quelques jours, nous nous étions fait l’écho d’un article de CNews dans lequel nos confrères rapportaient qu’un individu s’était rendu coupable de dégradations dans l’église Saint-Eustache, qui se trouve dans le 1er arrondissement de Paris. D’après des informations citées par la même chaîne d’informations, cet homme pourrait s’être également rendu coupable de dégradations similaires dans l’église Saint-François-Xavier, qui se trouve dans le 7e arrondissement de Paris, fin février. Un mois plus tôt, des églises parisiennes avaient par ailleurs été prises pour cible par des incendiaires. L’une d’elles avait même été dégradée à deux reprises. Le 24 janvier, CNews rapportait qu’une enquête avait été ouverte, confirmant ainsi une information du Parisien.  

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L'Humanité

Le breakdance au défi de l’olympisme

Actu

En 2024, la discipline à la croisée du sport et de l’art débarque aux JO. Il lui reste maintenant à s’imposer dans un univers qui lui était étranger.

Embarek Foufa

Des rues du Bronx, à New York, où est né le breakdance dans les années 1970, jusqu’à son arrivée aux jeux Olympiques de Paris en 2024, un long chemin a été parcouru­ pour ce qui est considéré par Yves Milôme, pionnier français de la discipline au début des années 1980, comme « une philosophie de vie ».

Dans cinq cents jours, 16 b-girls et 16 b-boys – terme qui désigne les danseurs de b-boying, autre appellation du breakdance – se défieront place de la Concorde lors du plus grand événement sportif planétaire. Mais en attendant ce moment magique, le 9 mars, au musée d’Orsay,­ le break était mis à l’honneur lors du festival parisien L2P Convention.

Affiliée à la Fédération française de danse, la discipline compte 6 000 licenciés.

Une manière de découvrir cette nouvelle discipline olympique avec, après un premier temps de discussions, une démonstration des membres de l’équipe de France : Warlen, Kid Mario, Killian, Sissy et Lil Kev. Avant donc d’en prendre plein les yeux, le public a pu découvrir les arcanes de la discipline avec Pascal Blaise Ondzie et Yves Milôme, deux légendes tricolores, mais aussi avec Abdel Mustapha, entraîneur de l’équipe de France et coordinateur national.

Ce dernier est entré à la Fédération française de danse, dont dépend le break, quand la discipline s’est invitée aux jeux Olympiques de la jeunesse en 2018 : « J’ai deux casquettes : une qui gère la structuration de la discipline dans les institutions et la médiation avec la communauté break. L’autre est dédiée au haut ­niveau avec la création du staff et du chemin de sélection nationale pour les JO », explique-t-il.

Sissy, championne de France en titre à seulement 15 ans

Mais revenons à nos « breakers » bientôt athlètes olympiques qui, pour certains, ont découvert cette contre-culture un peu par hasard, comme Kid Mario : « J’ai débarqué dans une école de danse en voulant faire comme Michael Jackson », explique-t-il.

D’autres baignent dans cet univers depuis leur enfance, à l’image de Sissy, championne de France en titre à seulement 15 ans. « Mes parents faisaient de la danse africaine. J’avais commencé par la gym mais c’était trop strict. Je me suis intéressée au break puisque mon frère en faisait déjà. Mon objectif était de le battre », indique la Stéphanoise.

Quoi qu’il en soit, elle espère bien gagner le précieux sésame pour Paris, où les places seront chères. Deux tickets français maximum pour chaque catégorie. Pour y accéder, il faudra faire partie des 16 meilleurs mondiaux ou être les gagnants des Jeux européens ou des championnats du monde.

Obligé d’être ultra-complet

Pas si évident lorsque l’on sait que le CIO impose un certain cadre à cet art de rue avec notamment un système de jugement qui n’est pas du goût des amoureux de la première heure, qui ont peur que leur passion perde son identité : « Les JO ajoutent la dimension athlétique, qui oblige à être ultra-complet. Avant, dans chaque équipe, chacun avait son poste comme au football », précise le b-boy Lil Kev. Sur le circuit depuis vingt-deux ans, il est très attaché à la culture d’équipe du break, qui tend à s’effacer.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Même constat chez Laget, membre du top 16 mondial : « À la base, la subjectivité est au cœur du breakdance. Le système universel de jugement mis en place pour les JO objective les décisions, mais contraint de cocher toutes les cases. Dans les événements culturels, on peut encore gagner en misant sur ses points forts, aux JO il faudra plus. »

Et notamment un physique à toute épreuve. Quasiment inexistante, la préparation physique devient obligatoire pour compléter la partie danse. Les réticents reconnaissent que ce nouveau paysage oblige donc à travailler ses faiblesses, mais mettent aussi en avant les côtés positifs, comme la création d’une équipe nationale.

Affiliée à la Fédération française de danse, la discipline, qui compte 6 000 licenciés, est dotée d’une commission composée d’une vingtaine d’acteurs majeurs de la communauté. « Historiquement, le hip-hop appartient à la rue et fait de nous des électrons libres. Mais nous sommes les principaux acteurs de cette danse, donc c’est à nous d’investir cette fédération en véhiculant nos codes et nos valeurs. Nous ne sommes pas là pour vendre notre âme », informe Yves Milôme, dont le rôle de coordinateur territorial consiste à détecter les talents dans les DOM-TOM qui pourraient représenter la France en 2024.

Un statut de sportif de haut niveau

De fait, le staff à la disposition des 22 sportifs du groupe France est composé de deux entraîneurs nationaux, d’une équipe médicale avec des kinés et possède une pléthore d’équipements nécessaires à la pratique. En septembre dernier, six ont intégré l’Insep (l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance).

« Ma journée type, c’est 9 h 30-20 heures. Le rythme est très accéléré. J’interviens aussi en tant que juge et je donne des stages à l’international. Mais avec les sponsors et l’aide de la fédération, je suis plus serein financièrement, ce qui me permet de m’entraîner énormément », souligne Laget, qui bénéficie du statut de sportif de haut niveau. Un label essentiel pour Killian, vainqueur de la dernière Coupe de France, étudiant réunionnais en Staps en parallèle de sa carrière. « Je suis beaucoup plus libre dans mes études grâce à ça », confie-t-il.

Toujours le sourire aux lèvres, sa performance pleine de facilité et de décontraction aura marqué les esprits lors de sa « démo » au musée d’Orsay, tranchant avec l’agressivité d’un Lil Kev qui retrouve peu à peu son meilleur niveau du haut de ses 30 ans après deux graves blessures.

Mais que dire encore du talent pur de Sissy, de l’explosivité de Kid Mario, toujours enclin à inventer de nouvelles figures, ou encore de l’agilité de Warlen ? « C’était incroyable de danser ici. En live, c’est toujours spécial pour le public. Plusieurs personnes impressionnées sont venues nous féliciter », savoure la finaliste de la dernière Coupe de France au terme de quinze minutes de figures et d’envolées intenses où les quatre représentants de l’équipe de France ont affronté une équipe de danseurs confirmés venant du public.

Durant cette soirée, les huit protagonistes ont pu offrir aux spectateurs un bel aperçu du style français, que beaucoup définissent comme arrogant et technique. « La spécificité française s’est construite autour du mélange de toutes les cultures qui font notre nation », martèle Pascal Blaise Ondzie, inventeur du « air flare », une des figures les plus utilisées dans le monde. Une aubaine pour espérer passer de l’ombre à la lumière en montant sur le podium aux JO.

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Известия (RUS)

Белоруссия и Иран откроют прямой авиарейс между Минском и Тегераном

Власти Белоруссии и Ирана договорились открыть прямой авиарейс между Минском и Тегераном с 26 марта. Об этом министр транспорта и коммуникаций Белоруссии Алексей Авраменко сообщил в понедельник, 13 марта.

«С 26 марта будет возобновлено прямое авиасообщение с Тегераном Тегеран – Минск», — цитирует его агентство БелТа.

Авраменко отметил, что рейсы будут выполняться дважды в неделю иранской авиакомпанией Mahan Air, передает RT.

В этот же день президент Белоруссии Александр Лукашенко и президент Ирана Эбрахим Раиси подписали дорожную карту сотрудничества на 2023–2026 годы, передает НСН. Также главы государств подписали межправительственное соглашение о сотрудничестве в области карантина и защиты растений, соглашение о передаче осужденных к лишению свободы для дальнейшего отбывания наказания, и внесли изменения в соглашение о международных автомобильных отношениях.

Ранее, 11 марта, белорусский посол в Тегеране Дмитрий Кольцов заявил, что прямое авиасообщение между столицами Белоруссии и Ирана скоро возобновится, пишет REGNUM.

Свято вместо: на рынок России выйдет до 20 брендов одежды из Ирана Будет ли пользоваться спросом новая продукция

Накануне глава МИД Ирана Хосейн Амир Абдоллахиян обсудил вопросы двустороннего сотрудничества между странами со своим белорусским коллегой Сергеем Алейником.

Стороны обсудили ускорение реализации договоренностей, направленных на увеличение объемов товарооборота, а также вопросы, связанные с двусторонним сотрудничеством в политической, научной, культурной, консульской, региональных и международных сферах.

Министр иностранных дел Белоруссии Алейник выразил заинтересованность страны в использовании транспортной инфраструктуры Ирана для экспорта продукции на мировые рынки.

France24 - Monde

Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

Publié le : 12/03/2023 - 10:36

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Dans un rapport publié samedi, l'ONG Greenpeace a dénoncé la dépendance de la filière nucléaire française à la Russie, via des importations d'uranium naturel en provenance du Kazakhstan et d'Ouzbékistan. 

Greenpeace dénonce la dépendance française à Moscou. L’ONG a affirmé samedi 11 mars que la filière nucléaire française était "sous emprise" de la Russie, via des importations d'uranium naturel en provenance du Kazakhstan et d'Ouzbékistan, soit plus de 40% de l'approvisionnement de la France, outre de l'uranium enrichi. 

Le gouvernement français a réfuté cette argumentation, assurant que "notre pays ne dépend en aucune manière de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire" et "a su diversifier ses sources d'approvisionnement". 

>> À lire aussi : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

En 2022, année de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, "près de la moitié de l'uranium naturel importé en France provenait du Kazakhstan et d'Ouzbékistan", 43 % exactement, a souligné Greenpeace dans un rapport publié deux jours avant le début de l'examen par l'Assemblée nationale d'un projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. 

[Rapport] Alors que l'@AssembleeNat examinera lundi le PJL #nucléaire, @greenpeacefr publie aujourd'hui une investigation sur les liens entre l’industrie nucléaire française et #Rosatom, qui démontre la dépendance de la France à la Russie☢️https://t.co/bhLIq4TgXW

March 11, 2023

"Pas de véritables alternatives" 

Or, selon l'ONG, "la quasi-totalité de l'uranium naturel en provenance du Kazakhstan, et une partie considérable de celui venant d'Ouzbékistan, passent entre les mains (du monopole russe du nucléaire civil, NDLR) Rosatom qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe", via des convois ferroviaires jusqu'au port de Saint-Pétersbourg, puis des cargos jusqu'en France.  

Des routes évitant le territoire russe "ne représentent aujourd'hui pas de véritables alternatives", ajoute le rapport. Le texte de 99 pages s'appuie sur des données publiques (douanes, publications d'entreprises, d'organisations publiques, d'ONG, de groupes de réflexion et de médias). 

L'uranium naturel, extrait des mines, doit être enrichi pour être utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires. La France dispose d'une usine dédiée au Tricastin (Drôme), gérée par Orano.  

Greenpeace avait déjà qualifié de "scandaleuse" la poursuite du commerce nucléaire avec la Russie, secteur qui n'est pas visé par des sanctions internationales, contrairement aux hydrocarbures. 

Sanctions 

L'organisation avait en particulier relevé que la France avait reçu de la Russie "un tiers de l'uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises pendant un an", un triplement en 2022 selon elle. 

"Toujours en 2022, l'intégralité des exportations françaises d'uranium de retraitement (URT) ont été envoyées en Russie, et l'intégralité des importations d'uranium ré-enrichi (URE) en France provenaient de Russie", selon la même source. 

"Contrairement à ce qu'affirment les défenseurs de l'atome, la dépendance de la filière nucléaire française aux autorités russes est immense, ce qui pourrait expliquer pourquoi la France continue de s'opposer activement aux sanctions contre Rosatom au niveau européen", a affirmé Greenpeace samedi. 

Mais selon le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, la France "ne se fournit pas en Russie pour son approvisionnement en uranium naturel ou la préparation du combustible, comme cela est sous-entendu à tort par Greenpeace. C'est une différence qu'a notre pays avec certains de ses voisins européens". 

"S'agissant des sanctions contre la Russie, la position française sur ce sujet est constante : les sanctions doivent avoir un impact sur l'économie du pays visé. Des sanctions sur la filière nucléaire généreraient un impact modeste sur la Russie", selon la même source. 

Diversification 

"À l'inverse, la résiliation des derniers contrats subsistants qui portent sur le retraitement de combustibles générerait des indemnités plus avantageuses pour la Russie que leur poursuite a minima", a plaidé le cabinet. 

De son côté, EDF a dit "maximise(r) la diversification de ses sources géographiques et de ses fournisseurs" en combustible nucléaire : "Nous ne sommes dépendants d'aucun site, d'aucune société et d'aucun pays". 

EDF, qui oppose le "caractère confidentiel" du détail de ses approvisionnements, "applique strictement toutes les sanctions internationales et/ou les restrictions liées à la non-obtention d'autorisations administratives requises, tout en respectant les engagements contractuels pris", a ajouté la société. 

Celle-ci a souligné n'avoir "acheté aucun uranium naturel extrait de mines russes, ni de services de conversion de l'uranium naturel en Russie en 2022", ni "augmenté sa part d'enrichissement de son uranium naturel non russe réalisé en Russie en 2022 par rapport à 2021". 

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BATAILLE CULTURELLE

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

La chronique de l’éco

En 2022, la production d'électricité en France a atteint son plus bas niveau depuis 30 ans

L'entretien de l'intelligence économique

Nucléaire militaire : la Russie a-t-elle les moyens de sa politique ?

BBC

New Zealand v Sri Lanka: Kane Williamson century leads hosts to final-ball win

Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section Cricket

Kane Williamson hit a sublime unbeaten century to lead New Zealand to a thrilling two-wicket win over Sri Lanka off the final ball of the first Test.

Williamson's 121 not out saw the Black Caps chase down 285 on a rain-shortened fifth day in Christchurch.

The hosts needed eight off the final over and scrambled a bye from the last ball to seal a dramatic win.

Defeat ended Sri Lanka's hopes of reaching the World Test Championship final in June.

Sri Lanka needed to sweep New Zealand 2-0 in this series to qualify, so India will now face Australia in the final at The Oval.

The fourth and final Test between the two sides in Ahmedabad finished in a draw, ensuring India won the series 2-1.

The Black Caps started the final day on 28-1, requiring 257 more runs for victory.

After the first two sessions were washed out, the umpires ruled there would be a maximum of 52 overs bowled in an extended final session, meaning New Zealand had to score at nearly five runs per over.

They slipped to 90-3 before Williamson combined with Daryl Mitchell for a 142-run stand off 157 balls, with Sri Lanka left to rue wicketkeeper Niroshan Dickwella dropping Williamson on 33.

New Zealand wobbled after Mitchell was bowled for 81 by Asitha Fernando, who then also removed Tom Blundell and Michael Bracewell. It left the hosts on 266-6, needing a further 19 runs with 16 balls remaining.

Captain Tim Southee also fell, but Williamson managed to take the match to the final over.

Matt Henry was run out attempting a second run off the third ball, bringing an injured Neil Wagner to the crease. The fast bowler has a bulging disc in his back and a torn right hamstring and has been ruled out of the second Test.

Williamson sliced the next delivery through point for four to level the scores before Fernando bowled a bouncer that was close to being called wide on height but was ruled a dot ball.

With one needed from the last ball, New Zealand ran a bye through to the keeper after Williamson's missed pull shot and he just managed to slide his bat down in time despite a direct hit at the non-striker's end.

It is New Zealand's second thrilling Test win in a row, following their stunning one-run victory over England last month.

"Seeing how calm Kane is out in the middle keeps us calm as well," said Southee.

"He's a world-class player and world-class players are able to perform in different conditions.

"The guys were very trusting in what he was going to do and, alongside Daryl, for most of the day it was a great partnership that got us in that great position."

The second Test at the Basin Reserve in Wellington starts on Friday.

Valeurs Actuelles

Écoles privées catholiques : la détresse insoupçonnée des jeunes

« J’ai dû emmener moi-même une élève aux urgences psychiatriques », se souvient cette professeure de français enseignant dans un lycée catholique réputé du Finistère. En même temps, comment Catherine* pourrait-elle oublier cet épisode ? Un jour, à la fin d’un cours, l’une de ses élèves lui a fait part de son projet de se supprimer pendant les vacances de Noël. Catherine avait déjà alerté la direction sur le cas de cette élève, mais cela n’avait semblé inquiéter personne. 

Alors elle a passé une heure et demie à discuter avec cette élève, avant de l’emmener elle-même aux urgences psychiatriques dans le centre hospitalier le plus proche. « On s’occupe de ces enfants parce qu’on ne voudrait pas les voir faire un geste désespéré, mais on est complètement dans la confusion des fonctions des uns et des autres », se désole Catherine.

« D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »

Ce qui avait frappé dans l’incident de Saint-Jean-de-Luz, où une professeure a été poignardée à mort par un élève, c’était notamment le fait qu’il se soit produit dans un établissement privé, un secteur que l’on pourrait croire moins exposé à ce genre de problèmes. Mais Patrice Huerre, pédopsychiatre en charge d’une vingtaine d’unités pour adolescents et auteur de nombreux ouvrages sur les jeunes, offre une réponse sans équivoque : « D’un point de vue de l’état psychique des élèves, il n’y a pas de différence entre les élèves du privé catholique et du public. »

Des troubles dépressifs en augmentation ?

Isabelle, qui enseigne dans ce même établissement breton, s’est elle aussi déjà retrouvée à alerter des parents sur l’état dépressif dont semblait souffrir leur fils. Isabelle les convoque et leur confie qu’il serait peut-être bon que leur fils voit un psychologue. Avant de s’entendre dire : « Très bonne idée ! Vous n’avez qu’à y aller avec lui ! ». 

Quand on leur demande, ces professeurs ont l’impression que les troubles psychologiques, les dépressions ou les troubles anxieux ont augmenté chez les jeunes, notamment depuis le Covid. Une impression corroborée par une enquête IPSOS de novembre 2022, réalisée sur des adolescents de 11 à 15 ans, qui montre que 53 % d’entre eux disent souffrir de symptômes d’anxiété ou dépressifs (soit 10 points de plus que l’année précédente), et 17 % d’entre eux disent connaître des pensées suicidaires (contre 10 % seulement en 2021). 

Patrice Huerre tient pourtant à modérer l’idée selon laquelle il y aurait une “aggravation” de la santé psychologique de la jeune génération. « Tous ceux qui sont confrontés à des jeunes qui vont mal ont tendance à penser que le problème est nouveau, explique le pédopsychiatre. L’auteur de L’adolescence n’existe pas (éditions Odile Jacob) ajoute qu’« Hésiode, dès l’Antiquité disait déjà que la jeunesse allait plus mal ». En réalité, le pourcentage d’adolescents qui souffrent de pathologies psychiatriques, telles que la schizophrénie, ou de troubles dépressifs graves, est à peu près stable : « On estime qu’ils représentent entre 9 et 10 % de leur classe d’âge. » Ainsi, « ce n’est pas tant la santé des jeunes qui se dégrade, mais le regard que l’on porte sur elle », puisque « nous n’avons jamais prêté autant d’attention à la santé mentale des jeunes », indique le médecin.

« Beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles. »

Il est logique que les professeurs soient amenés à s’intéresser à la santé de leurs élèves, au vu du temps passé à leur contact en classe. Mais Catherine déplore que « beaucoup de familles attendent qu’on se substitue à elles, alors que ce ne sont pas des gens totalement démunis ». 

Les professeurs interrogés expliquent en partie les troubles psychologiques des élèves par l’omniprésence des écrans dans la vie des jeunes, et ce dès le collège. Un rapport du Haut Conseil de la santé publique datant de janvier 2020 rappelle que « plus le temps passé devant les écrans est élevé et plus l’expression de syndromes dépressifs chez les pré-adolescents et adolescents est importante ».

Banalisation de la violence

Dans l’affaire de Saint-Jean-de-Luz comme dans d’autres, on en appelle souvent à la “folie” du coupable. Pourtant, « le lien entre les pathologies psychologiques et les actes de violences sont très rarement établis », explique Patrice Huerre. Aussi, la banalisation de la violence, y compris chez les adolescents, est plus souvent la « résultante d’insécurités intérieures, de problèmes éducatifs, ou de carences affectives », poursuit le médecin.

Plusieurs professeurs d’établissements catholiques pourtant situés dans des quartiers privilégiés rapportent avoir déjà vu des élèves de collège arriver à l’école avec un couteau. « C’est un jeu pour eux », rapporte Juliette*, élève de troisième dans un établissement catholique a priori calme de la banlieue est de Paris. Agnès Lassalle est la dernière victime en date d’une agression à l’arme blanche au sein d’un établissement scolaire. Mais elle est malheureusement loin d’être la première. Une professeure de lettres dans un lycée de Caen avait elle aussi été agressée au couteau le 13 septembre 2022 par un élève de 15 ans. Le 16 janvier dernier à Thiais, c’est un garçon de 16 ans qui a été poignardé à mort par une bande de lycéens.

« Les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner. »

Une violence observée « particulièrement chez les garçons », selon Catherine, et qui semble « liée à l’accès aux réseaux sociaux et à la pornographie ». « Un jour, des jeunes collégiennes sont venues me voir pour me rapporter les propos qu’avait tenus un de leur camarade », raconte-t-elle. Captures d’écran à l’appui, la professeure de français est restée sans voix face à la violence du message de ce garçon d’environ 13 ans qui racontait, avec des termes « d’une pornographie indicible », ce qu’il allait faire à la mère de son camarade. Là encore, l’éclairage du médecin est précieux, car s’« il est sûr que les formes de violence commises par les jeunes empruntent beaucoup à ce qu’ils ont pu visionner, cela ne signifie pas que tous ceux qui ont vu des films pornographiques deviennent des violeurs ».

Ce sentiment vient probablement du fait que « chez les garçons, la violence s’exprime d’abord de manière physique », comme l’explique Patrice Huerre. Ceci dit, on note ces dernières années « une augmentation de la violence chez les filles ». Pourtant « chez les adolescents, globalement, il n’y a pas d’augmentation de la violence ». 

Parmi les autres facteurs qui peuvent affecter la santé mentale des adolescents, on pense également à la drogue. Mais là encore, son influence sur le comportement des jeunes est ambivalente : « Ça dépend de quelle drogue on parle », remarque le médecin. « Il y a une appétence plus grande pour ces substances potentiellement apaisantes pour les sujets avec une fragilité ou des troubles psychiques », rappelle le médecin. « Aussi, elles diminuent la conscience de ce que l’on fait et donc potentiellement passer à l’acte plus facilement », concède-t-il.

Perte d’identité ?

Tous ces facteurs influencent la santé psychologique des adolescents quel que soit leur établissement. Cependant, des professeurs des écoles privées catholiques rajoutent à cette longue liste l’effacement de l’identité religieuse : « Les parents qui mettent les enfants dans l’enseignement catho ne le font absolument pas pour la religion, ils s’en moquent, raconte Pierre*, professeur d’histoire dans un autre établissement privé du Val-de-Marne. Ils choisissent l’enseignement catho pour sa bienveillance, ce n’est malheureusement pas nouveau ». Un phénomène que Catherine qualifie de « perte d’identité » de l’enseignement catholique qui, pour des questions financières, accepte d’accueillir n’importe qui, catholique ou non. Pourtant, Pierre tient à nuancer cet état des lieux : « Globalement, dans l’enseignement privé, on a des élèves faciles et on travaille dans de bonnes conditions. »

« Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure. »

Les causes du mal-être de ces enfants sont multiples selon Catherine. Elle note notamment une augmentation du nombre de mères célibataires, souvent désemparées. « Il y a un lien évident entre l’éclatement de la famille, la difficulté financière des mères célibataires et les scolarités à problème », relève l’enseignante. « Souvent les enfants qui se portent bien sont ceux qui ont une structure familiale très solide, des valeurs, une structure », conclut la professeure. Une idée confirmée par le médecin spécialisé : « L’adolescent est extrêmement sensible au bien-être de son parent. »

Déliquescence de la pédopsychiatrie

Face à cet état des lieux de la santé des jeunes, Patrice Huerre alerte aussi sur la situation de la médecine scolaire, actuellement « en très grande difficulté ». Il n’y a parfois qu’un médecin scolaire pour des milliers d’adolescents, et « il y a des infirmières mais elles sont débordées, souligne le médecin. Le privé a parfois plus de moyen, mais ça n’est pas significatif. » C’est pourquoi la détection précoce des adolescents qui ne vont pas bien est très difficile, d’autant plus qu’il faut « en moyenne, deux à trois ans pour identifier un trouble ou une pathologie » et que « les plus malades sont souvent très silencieux ».

Au-delà de la médecine scolaire, « l’état de la pédopsychiatrie en France est catastrophique », alerte Patrice Huerre. Une situation qui ne risque malheureusement pas de s’améliorer dans les années à venir puisque les pédopsychiatres ne sont plus que 600 dans tout le pays et que la moitié d’entre eux est âgée de plus de 60 ans. « Le creux démographique va continuer de se creuser dans les dix prochaines années, explique le spécialiste, à une époque où l’on prête une grande attention à la santé mentale des adolescents. Il y a là de quoi s’inquiéter ».

*Les prénoms ont été modifiés

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Известия (RUS)

Эксперт спрогнозировал влияние краха Silicon Valley Bank на экономику США

Банкротство 16-го крупнейшего банка США Silicon Valley Bank (SVB) является скорее «статистическим выбросом», чем общей проблемой американского финансового сектора, однако может свидетельствовать и о начале рецессии в экономике страны. Такое предположение 13 марта выдвинул аналитик «РСХБ Управление Активами» Кирилл Терещенко в беседе с «Известиями».

По его словам, в пользу первого варианта говорит целый ряд факторов: рост депозитов на балансе банка втрое в 2021 году; нацеленность на технологический сектор и его венчурный капитал; отсутствие страховки по 95% депозитов; большой объем инвестиций в государственные облигации США длинной дюрации (период времени до момента полного возврата инвестиций).

Однако, как отметил эксперт, эти факторы не были основной причиной краха SVB, а только ускорили его падение. При этом в финансовом секторе Соединенных Штатов сложилась довольно нестабильная ситуация, которая может повлиять и на экономику других развитых стран.

Терещенко также выделил другие причины вероятного банкротства Silicon Valley Bank. Так, ухудшение качества банковских активов и ужесточение американской денежно-кредитной политики (ДКП) ударили по кредитованию таких отраслей, как недвижимость, промышленность, а также по капитально-интенсивным секторам экономики. Из-за этого в США был отмечен рост просроченных задолженностей среди физических и юридических лиц.

Кроме того, сократились темпы роста кредитных портфелей американских банков. Это связано с ужесточением требований для выдачи кредитов. На снижение банковских резервов повлияла и программа количественного ужесточения Федеральной резервной системы (ФРС) США. Помимо этого американские коммерческие банки были вынуждены предлагать высокие ставки по депозитам на фоне роста ключевой ставки в стране.

Все эти факторы, указал Терещенко, уже неуникальны для SVB и так или иначе касаются всех банков США. В связи с этим эксперт предположил, что банкротство Silicon Valley Bank могло стать следствием сложного периода в американском банковском секторе. Он характеризуется снижением уровня прибыли кредитных организаций и их ликвидности, а также рисками для дальнейшей деятельности.

Что касается влияния этой ситуации на экономику США, то, по мнению специалиста, тут есть два варианта. Первый: банкротство SVB — это единичный случай, который может заставить ФРС пересмотреть темпы ужесточения ДКП и приблизит его окончание. Это позитивно скажется на большинстве секторов экономики страны.

Второй вариант: крах SVB — это признак вступления США в период рецессии и начало череды обвалов крупных кредитных организаций.

При этом, отметил эксперт, ни один из этих сценариев существенно не повлияет на российский рынок, так как экономика РФ изолирована от остального мира.

Приступ краха: как отразится на экономике крупнейший с 2008-го дефолт банка США Почему закрылся обслуживавший Кремниевую долину Silicon Valley Bank и станет ли это началом мирового кризиса

Ранее в этот день сообщалось, что американские власти не рассматривают возможность выкупа обанкротившегося SVB. По словам министра финансов Джанет Йеллен, нынешняя ситуация отличается от финансового кризиса 2008 года, когда правительство спасало многие банки, чтобы защитить экономику страны.

В свою очередь, президент США Джо Байден попытался убедить американских граждан, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны. Он пообещал запросить конгресс и «регуляторов банковского сектора на предмет ужесточения правил для банков и сокращения угрозы того, что подобного рода крах банка произойдет вновь», а также для защиты рабочих мест и малого бизнеса в стране.

До этого, 12 марта, издание Axios сообщило, что администрации Байдена в скором времени грозит кризис банковской системы. Из публикации следует, что, если американское правительство не организует сделку по спасению вкладчиков Silicon Valley Bank до того, как 13 марта откроются отделения, кабмин столкнется с катастрофическим кризисом.

О банкротстве в США банка Silicon Valley стало известно 11 марта. Организация разорилась менее чем за двое суток. После того как банк совершил неудачную операцию с ценными бумагами, вкладчики начали резко снимать средства со счетов.

L'Humanité

Un entraîneur ne devrait pas dire ça

Chronique

Mejdaline Mhiri

Au club de foot d’Angers (Ligue 1), la situation empire aussi régulièrement que les saisons passent. En février 2020, son président Saïd Chabane était mis en examen pour agression sexuelle. Sept femmes, toutes salariées du SCO ou de son entreprise, témoignaient de tentatives d’attouchements de la part de leur patron.

Les victimes décrivent un homme qui « usait de son pouvoir pour faire pression ». L’individu, toujours à la tête de l’institution sportive, a rendez-vous devant le tribunal correctionnel en juin.

En octobre 2020, l’attaquant du club Farid El Melali était condamné pour exhibition sexuelle, à la suite de la plainte de deux femmes, tandis que Stéphane Bahoken, autre attaquant du collectif, était reconnu coupable de violences conjugales.

Violences sexuelles dans le sport : « Notre pays a presque une dizaine d’années de retard »

Le 2 mars 2023, c’est au tour de l’arrière gauche du SCO, Ilyes Chetti, d’être poursuivi pour des attouchements sur une jeune femme lors d’une soirée en boîte de nuit. L’international algérien a reconnu sa culpabilité. Et qu’a fait l’entraîneur de l’équipe, Abdel Bouhazama ? Il l’a titularisé pour affronter Montpellier, le dimanche suivant. Avant de franchir définitivement la ligne rouge.

Lors de sa causerie d’avant le match, pour justifier la présence du mis en cause, le coach a théorisé à ses joueurs que « c’est pas méchant, on a tous déjà touché des filles ». La culture du viol dans ce qu’elle a de plus abject, de plus décomplexé, aux conséquences que l’on connaît. Ces propos sont rapidement sortis du vestiaire, tant ils ont choqué les footballeurs d’abord (ouf !), les supporters ensuite.

Affaire Noël Le Graët : « La FFF est un royaume où l’on se transmet la couronne »

Abdel Bouhazama a nié, puis reconnu ses paroles auprès de l’Équipe : « Je ne cautionne pas son geste, je suis père de famille, j’ai deux filles. Comme mon joueur allait jouer, c’était pour le mettre dans de bonnes conditions, pour qu’on dédramatise, entre guillemets. »

Abdel Bouhazama n’a absolument rien compris de la gravité de ses propos, ni de la nécessité du consentement. Mardi 7 mars, « devant la pression médiatique », le SCO annonçait sa démission. Encore une carrière brisée par la furia féministe… En réalité, il pourrait occuper d’autres fonctions au sein du club.

Si Abdel Bouhazama doit tout réapprendre sur les rapports femmes-hommes et la loi, ce n’est pas à Pierre Ménès qu’il pourra demander une leçon.

Mercredi 8 mars, l’ancien journaliste de Canal Plus comparaissait pour répondre d’atteintes sexuelles sur deux vendeuses d’un magasin Nike et une hôtesse du Parc des Princes. « Aujourd’hui, tout geste avec une femme est inapproprié », regrettait-il, ne cessant de crier au complot. Dans le milieu du sport, les affaires de violences envers les femmes s’enchaînent. Il y a urgence à déconstruire.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiriharcèlement sexuelViolences sexuelles
BBC

Six Nations 2023: What has gone wrong for England and what next?

Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Rugby Union

The debrief from England's record home loss to France will run longer than the six days they have before facing Grand Slam-chasing Ireland.

After a mixed start to the Six Nations - defeat by Scotland before wins against Italy and Wales - England were blown away in the 53-10 loss on Saturday.

With the help of former England internationals Ugo Monye and Chris Ashton, here is a look at what is going wrong for the side - and what might be to come.

There was confusion among England fans when Marcus Smith was sent back to his club Harlequins before the France game, then was picked to start for his country.

New head coach Steve Borthwick continued Eddie Jones' experiment of Smith at 10 and captain Owen Farrell at 12 against Scotland.

Then, Farrell was the starting fly-half for two matches before being demoted to the bench in favour of Smith - but that did not work either, as Saturday's scoreline shows.

Adding to the confusion, George Ford - who won the Premiership with Borthwick at Leicester - has been in and out of the England camp and former club team-mate Ashton believes reinstating him to the matchday 23 could help.

"I definitely feel that George Ford has to come back into the team this weekend," Ashton said on the Rugby Union Daily podcast.

"I know from our time at Leicester how central he was to Steve. Because Steve's strength isn't attack, he needs to have someone to get it across to the team. In George he had that at Leicester.

"He can put everyone in the right place and he can move the team around the pitch. He is probably the link we are missing right now."

Borthwick only took over in December and had limited time with England before the Six Nations began, but Monye says there are "no excuses" after such a poor performance.

The former England wing points out that Borthwick has been trying to at least nail down the basics for England in their defence, kicking game and set-piece.

While England's kicking made little progress, France found theirs fruitful and scored two tries from searching kicks.

The visitors' forward pack was dominant and the success of England's defence can be easily measured in the seven tries France scored.

"We got blitzed," Monye says. "Absolutely monstered. When you talk about the fundamentals, the foundations just weren't there.

"The one requirement you need to have in international rugby is physicality and we got blown away."

Ellis Genge took over the captaincy on Saturday, with Farrell on the bench and Courtney Lawes out injured for the rest of the tournament.

Borthwick has also changed the guard at scrum-half, bringing in young talents Jack van Poortvliet and Alex Mitchell instead of centurion Ben Youngs.

Monye questions whether a lack of leadership in the side meant England could not bounce back after being "shell-shocked" by Thomas Ramos' early opening score.

"They got sucker punched and they just didn't react," Monye says.

"England failed to recover from 90 seconds into the game. You need leaders in your team to say 'it doesn't matter, calm down'. It is a lot of experience in the spine of the team that we don't have right now."

BBC rugby union correspondent Chris Jones highlights a lack of depth in certain key areas, including tight-head prop, hooker, number eight and full-back.

Ashton believes that, despite a large player pool in England and the quality of the domestic league, the presence of overseas players in the Premiership is affecting the depth of offerings for the national side.

"At Leicester, we have South African and Argentina forwards who generally lead the way for us," Ashton says.

"Is that a good thing for English rugby? Is that why we are now a bit thin in certain areas, because we have been used to overseas players having a big impact in our league for so long?

"Our league is one of the best so England should be top two in the Six Nations every year."

Things could get worse very quickly when England face Grand Slam-chasing and world number one team Ireland in Dublin on Saturday.

But Monye says there is "no pressure" in that fixture after a dismal Twickenham performance.

"England might be a bit freer this weekend, see clearer and have a sense of excitement," he adds.

"You can't try and fix everything this week. Two or three things is what they need to focus on. You need an emotional reaction and that needs to come in sheer physicality.

"The number one thing you can change in seven days is mindset and how they feel. They have to try and park it and have a sense of positivity, which might be manufactured.

"Saturday is the last competitive match before the World Cup. They all go back to their clubs and there are no guarantees this squad will be together for the World Cup so they've got to leave everything out there. That is the simple message."

Ashton has hope too, saying: "The coaching team is there. From my experience with them, they can pull it together.

"They need a bit more time. We show some pride this weekend then we focus on this World Cup."

Известия (RUS)

Футбольный клуб «Алания» сыграл вничью с «Кубанью»

Спортсмены владикавказского футбольного клуба «Алания» 13 марта сыграли с равным счетом против краснодарского клуба «Кубань» в матче Первой лиги.

Встреча на домашнем для «Алании» поле в Грозном завершилась со счетом 1:1. «Кубань» открыла счет на 34-й минуте, мяч забил Нури Абдоков. Со стороны владикавказского клуба счет на 84-й минуте сравнял Алан Цараев.

На данный момент «Алания» расположилась на третьей строчке в турнирной таблице Первой лиги, имея в активе 40 очков. В свою очередь, «Кубань» прямо сейчас имеет лишь 20 очков, занимает 16-ю строчку таблицы и находится в зоне на вылет.

Окно возможного: футбольная РПЛ — в топ-10 мира по трансферным убыткам Хотя наши клубы стали тратить на усиления значительно меньше средств, чем раньше

Следующий матч «Алании» пройдет против ульяновской «Волги», в то время как «Кубань» сыграет дома против московского «Велеса».

Прежде, 15 февраля, «Алания» провела товарищеский матч с московским клубом «Динамо», в рамках которого счет по итогам встречи составил 3:2 в пользу москвичей, сообщил «Спорт-Экспресс».

France24 - World

Dozens of rare manta rays caught off Gaza coast

Issued on: 13/03/2023 - 18:58Modified: 13/03/2023 - 18:56

Gaza City (Palestinian Territories) (AFP) – Dozens of manta rays were laid out Monday on a beach in the blockaded Gaza Strip as local Palestinian fishermen celebrated the mass catch.

The rare fish flock to the Mediterranean waters off the coast of Gaza every year in March and April.

Fishing is a major commercial activity in Gaza, which has been under an Israeli-led blockade since 2007, when Islamist movement Hamas took over the territory.

Fisherman Bashir Shoueikh caught more than 10 of the rays, each weighing between 200 and 300 kg (440-660 pounds).

They sell for around 12 shekels ($3.30) per kilo.

"Each boat carries between 20 and 30 of these fish," Shoueikh told AFP. "People like them a lot."

The fishing zone off Gaza, determined by Israel, varies from five to 16 nautical miles, depending on the security situation.

The two species of manta ray -- manta alfredi and manta birostris -- are both on the International Union for the Conservation of Nature's red list of threatened species due to their declining numbers.

© 2023 AFP

L'Humanité

6 Nations. Les Bleus à Twickenham : récit d’une victoire historique

Actu

Rugby. Victoire historique de l’équipe de France (53 à 10) qui n’a fait qu’une bouchée de l’équipe d’Angleterre sur la pelouse de Twickenham. Une démonstration de détermination et de jeu face à des Anglais qui vont broyer du noir pendant de longues semaines et manger du tableau noir jusqu’au Mondial pour espérer retrouver un semblant d’espoir.

Éric Serres

Défier les Anglais dans leur antre de Twickenham pour le compte de la quatrième journée du Tournoi des VI Nations 2023, n’est pas chose facile. Le XV de France reste en effet sur dix défaites consécutives en Angleterre, dont huit dans le Tournoi des VI Nations (une autre en test-match en 2015, puis en Coupe des Nations d’Automne en 2020). La dernière victoire des Bleus à Twickenham remonte à 2005 (18-17). Autant dire que le challenge était d’importance. Mais cette fois-ci, il n’y a pas eu de match ! L’équipe de France a explosé tous les rêves du XV de Rose qui s’est effeuillée comme une vieille fleur tout au long de la rencontre. 53 à 10 pour les coqs qui avaient non seulement les pieds fermes en défense mais aussi la crête haut levée dans leurs offensives.

L’entame est folle….

Comme souvent depuis le début du tournoi cette année les Bleus débutent la rencontre par un coup de folie dès la deuxième minute. Sur une relance de Ntamack qui passe au sol, l’action rebondit au large. Ollivon avance passe les bras pour Flament qui transperce la défense anglaise pour servir Dumortier qui, à son tour, accélère, cadre son adversaire et décale sur l’aile gauche Ramos qui fonce droit derrière la ligne aplatir. (0-5) puis (0-7) après transformation du même Ramos, qui quelques minutes plus tard après une pénalité ajoute trois points (0-10).

L’Angleterre est dans ces dix premières minutes bousculée dans tous les secteurs de jeu. Grande nouveauté pour les tricolores, malgré la pluie qui s’est invitée, ils occupent plus souvent qu’à l’habitude le camp adverse. À la 26 e minute cela se concrétise par un essai un Flament intenable dans tous les secteurs du jeu. Sur une touche trouvée par Antoine Dupont dans les 20 mètres anglais, François Cros passe au sol. Cela rebondit sur Danty qui gagne son duel, qui passe lui aussi au sol, libère vite pour Dupont qui trouve Flament pour aplatir. (0-15) puis (0-17) après transformation de Ramos. Certes les Anglais finissent par prendre trois points sur une pénalité de Smith mais dans la foulée, ils sont une nouvelle fois pénalisés. Et trois de plus ! Et 3 à 20 ! Comme si cela ne suffisait pas, sur une dernière mêlée provoquée par un en-avant blanc, sur l’introduction française à 25 mètres, le pack bleu marche sur son homologue, Alldritt sort de la poussée, fonce et passe d’une main à Charles Ollivon qui, bille en tête, aplatit. Ramos transforme en coin. 3-27. Après 40 minutes de jeu, les hommes de Galthié livrent une partition parfaite faisant taire tous les « swing low, sweet chariot » tentés sans conviction dans Twickenham. Première mi-temps de rêve face à une perfide Albion qui pour l’instant n’a rien de perfide tant elle est indisciplinée et sans grande imagination.

… la conclusion encore plus

Mais voilà la vérité d’un premier acte n’est pas toujours celle du second. Après 8 minutes, les serviteurs de sa majesté le roi trouvent enfin un semblant de système. Essai de Freddy Stewart, transformé (10-27). Une éclaircie dans un torrent de pluie puisque sur une énième avancée tricolore, Antoine Dupont tape un petit ballon par-dessus que Ntamack qui a suivi volleye pour Flament. Ce dernier ose tout mais n’aime pas la rose, capte le ballon entre trois Anglais et l’emmène vers leur en-but. Essai ! (10-32) puis (10-34) avec… encore une fois Ramos à la manœuvre. Mais le plus beau est à venir. Thomas Ramos qui n’est pas qu’un pied, sur une relance au centre du terrain trouve la faille tape au pied droit pour Dupont. Markus Smith récupère le ballon croyant avoir sauvé la patrie mais, poussé dans l’en-but, il offre un nouvel essai aux tricolores ! 10 à 41 après, eh oui, transformation de Ramos ! 5 essais  ! What else ? Ben encore mieux, toujours plus, comme si Monsieur Balsen avait décidé de pousser du côté bleu. Un puis deux nouveaux essais pour amener le score à 10 à 53 alors que filaient les arrêts de jeu. Historique ! Un score à la ALL Blacks, pas volé !

Rugbytournoi des 6 nationsÉquipe de France de rugby
Valeurs Actuelles

Immigration : être recalé à l’examen de français n’impliquera pas une expulsion, d’après l’OFII

Ce sont des précisions qui ont été apportées ce lundi 13 mars. Les ressortissants étrangers qui seraient recalés à l’examen de français que le gouvernement souhaite mettre en place dans le cadre de son projet de loi sur l’immigration ne seront pas expulsés. Cette annonce a été faite par Didier Leschi, le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), avant d’être rapportée le même jour par plusieurs médias, dont Le Figaro.

Une formation linguistique actuellement demandée 

Comme le rappellent nos confrères, le texte de l’exécutif doit être examiné dès le 28 mars prochain au Sénat. Il est prévu par ce document de « conditionner la première délivrance d’une carte de séjour pluriannuelle à la maîtrise d’un niveau minimal » de la langue française, cite le journal national. À l’heure actuelle, l’obtention de ces cartes est uniquement conditionnée à la participation à une formation linguistique. 

Auditionné au cours de la matinée de ce lundi par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), Didier Leschi a expliqué que « ce n’est pas parce qu’on [n’avait] pas de titre pluriannuel qu’on ne [pouvait] pas avoir de nouveau titre annuel », cite Le Figaro. Et le patron de l’OFII d’ajouter ensuite que le but n’était pas « d’exclure les personnes du droit au séjour à travers cet objectif de langue »

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BBC

7 best Oscars moments from the 95th Academy Awards

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WATCH: The must-see moments from this year's Oscars

The 2023 Academy Awards were full of emotional acceptance speeches, surprising turns and out-of-this-world movies. Here are some of the best moments from the year's biggest night in Hollywood.

A full-circle moment

Sunday's ceremony was an opportunity for Ke Huy Quan to catch up with his old friend Harrison Ford.

Quan, who starred alongside Ford in Indiana Jones and the Temple of Doom when he was a child, won best supporting actor for Everything Everywhere All at Once following a two-decade break from performing.

After Everything Everywhere's best picture win, he excitedly ran up to the stage and embraced his former co-star, who presented the award.

Lady Gaga goes make-up free

Lady Gaga made sure her vocals were centre stage when she performed without make-up and wearing jeans and a plain T-shirt.

The look for her performance of Hold My Hand, nominated for best original song, was a stark contrast to her earlier appearance on the not-so-red carpet, in a black Versace dress with a sheer corset bodice.

While on the carpet, she received praise from fans on social media for rushing to the aid of a photographer who appeared to have fallen when walking past her.

Hugh Grant talks up the benefits of moisturiser

British actor Hugh Grant's humour was a hit with the crowd at the Dolby Theatre.

When presenting the award for best production design with his Four Weddings and a Funeral co-star Andie MacDowell, Grant joked: "The purpose of this is two-fold.

"The first is to raise the vital importance of a good moisturiser. Andie has used one every day of her life, I have not."

Grant then gestured to MacDowell, saying: "Still stunning." He then gestured to himself: "Basically a scrotum."

Earlier in the evening, Grant seemed less enthused as he spoke to model Ashely Graham about his cameo appearance in the film Glass Onion: A Knives Out Mystery.

Asked about his experience filming the sequel, he replied: "Well I'm barely in it. I'm in it for three seconds."

Probed further about whether he enjoyed filming it, he replied: "Almost."

John Travolta's tearful tribute to Grease co-star

When presenting the In Memoriam tribute for Hollywood figures who have died last year, John Travolta offered an emotional tribute to his Grease co-star Olivia Newton John.

"We remain hopelessly devoted to you," Travolta tearfully said, referencing the iconic song by Newton John.

Jimmy Kimmel addresses The Slap

The late-night talk show host returned to host his third Academy Awards ceremony. He quickly addressed last year's Oscars controversy, when Will Smith slapped Chris Rock on stage.

"We want you to have fun, feel safe and, most importantly, we want me feel safe. So, we have strict policies in place," Kimmel said.

"If anyone in this theatre commits an act of violence at any point during the show, you will be awarded the Oscar for best actor and permitted to give a 19-minute long speech.

"But seriously, the Academy has a crisis team in place," he added. "If anything unpredictable or violent happens during the show, sit there and do absolutely nothing. Maybe even give the assailant a hug."

... and brings a donkey on stage

In an ode to the Irish film Banshees of Inisherin, Kimmel later brought a donkey on stage.

"She's a certified emotional support donkey. At least that's what we told the airline to get her on the plane from Ireland. If you're feeling sad or need a hug... Let's get you back on that Spirit Airlines flight now."

Cocaine Bear makes an appearance

Elizabeth Banks presented the award for best visual effects - accompanied by a very hyperactive grizzly.

"I recently directed the film Cocaine Bear and without visual effects, this is what the bear would look like," Banks joked.

An Irish Goodbye star gets birthday singalong

The directors of best short film, An Irish Goodbye, used their acceptance speech to sing a rendition of Happy Birthday to one of the film's stars, James Martin.

After saying their thank yous, director Ross White said: "This award is actually the second most important thing about today because it's this man's birthday", referring to Martin.

"We'd like to use the rest of our time up here to sing for James," he added, before leading the audience in song while Martin clasped the Oscars award.

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France24 - World

Ukraine troops wrap up Leopard tank training in Spain

Issued on: 13/03/2023 - 18:44Modified: 13/03/2023 - 18:42

Zaragoza (Spain) (AFP) – Ukrainian soldiers wrap up this week a four-week training course in Spain on how to operate the Leopard 2 tanks Western allies have agreed to deliver to help Kyiv fight Russian forces, the Spanish ministry said Monday.

The 55 Ukrainian trainees arrived mid-February in Spain and are scheduled to fly to Poland on Wednesday as they start to make their way back to Ukraine and the frontline, ministry sources said.

They have been training 12 hours a day, six days a week, at a Spanish military base in the northeastern city of Zaragoza, Captain Contreras, who declined to give his first name, told reporters Monday during a tour of the San Gregorio training military camp.

On Saturdays, they trained only in the mornings, said the officer, who headed the Spanish military unit charged with training the Ukrainian soldiers.

"They are very motivated," he added. "They have a strong desire to learn and are eager to return and contribute to the defence of their country."

The soldiers ranged in age from 21 to 60 years and all had previous battle tank experience, he said.

"While battle tanks are different, there are many systems that are similar, and that made things much easier," Captain Contreras commented.

The group received technical and tactical training and will return to Ukraine "with a very acceptable knowledge" of the German-made Leopard 2A4 tanks, he added.

Part of the European Union's military assistance to Ukraine, the training included both exercises on simulators and actual Leopard 2 tanks.

Captain Contreras said his team gave the group as little theoretical training as possible, "because they prefer practical training, as you can understand."

The soldiers operated several tanks on a field at the miliary base on Monday, kicking up a trail of dust behind the vehicles.

Spanish Prime minister Pedro Sanchez said during a visit to Kyiv in February that Spain would be sending six Leopard 2A4 tanks immediately and hoped to send four more later.

Germany initially resisted the pressure from allies to authorise the move, but early this year agreed to send its own Leopards and greenlighted the deliveries from other countries.

The Ukrainian soldiers praised the "superior capacities" of the tanks from the ones they had used before and those they faced from the Russian side, Captain Contreras added.

© 2023 AFP

BBC

Oscars (not red) carpet: The best fashion looks - in pictures

The famous carpet changed colour in Hollywood for this year's Oscars - it was described as champagne, instead of being the traditional red. But the glamour on show was the same as ever.

Cate Blanchett had the eighth Oscar nomination of her career. Her elegant blue velvet outfit featured a ribbon made by refugees as part of an initiative from the United Nations refugee agency.

Everything Everywhere All At Once star Michelle Yeoh, who arrived in a white fringe Dior gown accented with diamonds, beat Blanchett to the award for best actress.

Michelle Williams was also nominated for best actress - the fifth Oscar nod of her career - for playing Steven Spielberg's mother in The Fabelmans. She opted for an embellished white Chanel dress with a sheer overlay dotted with crystals.

Lady Gaga, who performed her song Hold My Hand from Top Gun: Maverick, arrived in a black Versace dress with a sheer corset bodice - which extended rather low.

Rihanna also sang at the ceremony, performing Lift Me Up from Black Panther: Wakanda Forever. Her Alaia outfit had leather straps and train, and more sheer mesh showing off her baby bump.

British actress Florence Pugh went for a ruffled statement gown accompanied by black shorts and platform shoes, plus a striking silver necklace and two-tone hair design.

Irish star Paul Mescal pulled off a 1970s vibe with his white Gucci tuxedo and flared trousers. He was nominated for best actor for Aftersun.

Jamie Lee Curtis won the first Oscar of her career, and sparkled in a crystal and sequin-embellished Dolce and Gabbana floor-length gown - which could be described as champagne-coloured. After the runway's colour change, she joked: "Their carpet is going to match my drapes."

She also posted a photo of herself with 16 people who helped make the dress - which she said was just part of the Italian team behind it.

Stephanie Hsu is Curtis' co-star in Everything Everywhere All At Once, and was also nominated for best supporting actress. She went for a coral classic Valentino ballgown.

Angela Bassett, who was nominated for best supporting actress for playing Queen Ramonda in Black Panther: Wakanda Forever, was wrapped in a royal shade of purple.

Ana de Armas, who was also up for best actress, for playing Marilyn Monroe in Blonde, went for a sparkling, simple bodice, flowing into frilled layers.

Dwayne Johnson said his daughters helped pick his outfit - a shiny pale pink tuxedo jacket by Dolce & Gabbana - while Emily Blunt had a minimalist all-white look with detached sleeves, by Valentino.

Brendan Fraser, accompanied by girlfriend Jeanne Moore, was named best actor for his comeback role in The Whale.

Cara Delevingne brought some red back to the carpet in a dramatic Elie Saab gown.

Halle Berry, in white satin Tamara Ralph with rose gold decoration, presented an award, 21 years after she won best actress.

Avengers and WandaVision star Elizabeth Olsen's black Givenchy halter neck design added a hint of gothic glamour to the classic black dress.

Malala Yousafzai arrived in a shimmering silver Ralph Lauren gown with ruched waist.

The Nobel Peace Prize laureate was at the ceremony as executive producer of Stranger at the Gate, which was nominated for best documentary short.

Zoe Saldana was among those representing Avatar: The Way of Water, which was nominated for four awards including best picture.

Her Avatar co-star Sigourney Weaver complemented the Oscars statuettes in her stylish and shining V-neck gold-and-white patterned dress.

M3gan actress Allison Williams' Giambattista Valli outfit included a sheer dress with floral-jewelled design and feathered hem, with a voluminous candy pink gown extension.

Top Gun: Maverick star Jennifer Connelly, who was also among the ceremony's presenters, wore a Louis Vuitton design that added a sparkling neck structure to simple, straight black.

Eva Longoria wore an eye-catching and intricately-jewelled Zuhair Murad design with ribbon detail from her neck.

The decision to change the red carpet after 62 years was made by a creative consultant, who explained that a "champagne" coloured carpet would help with "the change from daytime arrivals to an elegant evening setting".

In a reference to Will Smith's slap last year, host Jimmy Kimmel quipped beforehand: "I think the decision to go with a champagne carpet rather than a red carpet shows how confident we are that no blood will be shed."

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France24 - Monde

AMX-10-RC : découvrez ces chars que la France envoie en Ukraine

Publié le : 10/03/2023 - 20:09Modifié le : 10/03/2023 - 20:54

Fadile BHAYAT Suivre

En janvier dernier Emmanuel Macron a annoncé l'envoi de chars légers en Ukraine. C'est à la suite de cette décision que les alliés de l'OTAN ont multiplié les annonces de livraison de chars à destination de Kiev. Alors que les premiers AMX-10-RC arrivent sur le sol ukrainien, découvrez en image les spécificités de ce char léger. Un engin monté sur roue, sans chenilles, mais dont l'efficacité sur le terrain a largement été démontrée.

New York Times - World

An Activist’s Flight Reveals Widening Repression in Algeria

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Four years after a popular uprising fueled hopes for change and real democracy, the country’s government is using vaguely defined statutes to round up hundreds.

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By Constant Méheut

Constant Méheut reported this article from Paris and its suburbs.

When Amira Bouraoui, an Algerian-French pro-democracy activist, boarded a plane to France from Tunisia last month, she thought her ordeal had finally come to an end.

She had already failed twice to flee Algeria, where her activism had put her in the government’s cross hairs. Her third attempt, by illegally entering neighboring Tunisia, resulted in her being arrested and threatened with deportation. Only a last-minute offer of consular protection from France saved her.

“I was ready to do anything to leave Algeria,” Ms. Bouraoui, 47, said in a recent interview in a Paris suburb where she now lives in exile, asking that the precise location not be disclosed. “Not being able to express myself freely was like a slow death to me.”

What she did not expect, however, was the Algerian government’s retaliation. A dozen days after Ms. Bouraoui’s escape, prosecutors charged her 71-year-old mother, her cousin, a journalist acquaintance, a taxi driver and a customs official for “criminal conspiracy” in helping her flee.

“They’re telling me, ‘We’ve got you through your mother,’” Ms. Bouraoui said.

Her case is part of what academics and human rights groups have described as an intensifying crackdown on civil society by an Algerian government sliding toward authoritarianism. In recent years, hundreds of activists have been sent to jail, dozens more have fled abroad and the last remnants of an independent news media have been stifled.

Four years after a popular uprising, known as the Hirak, ousted Algeria’s autocratic president of 20 years, Abdelaziz Bouteflika, and seemed to herald a new dawn for the country, hopes for real democracy have been dashed. In a cruel twist of fate, some Hirak supporters now even feel nostalgic for the time when Mr. Bouteflika was in power.

“We were freer,” Ms. Bouraoui said. “I feel sad to say that.”

Ms. Bouraoui, a gynecologist, gained prominence in the 2010s for her vocal opposition to Mr. Bouteflika’s long and undemocratic rule.

When the Hirak uprising erupted in 2019, she quickly became a face of the movement. Every week, streams of protesters from all backgrounds peacefully took to the streets to demand an overhaul of Algeria’s corrupt, military-backed government.

Shaken by the rare demonstrations, the country’s establishment dismissed Mr. Bouteflika and endorsed a new president, Abdelmadjid Tebboune, who was elected on a promise to heed the protesters’ demands. He began with a few good-will gestures, releasing detained protesters.

“One of Tebboune’s first statements was, ‘I extend my hand to Hirak,’” Ms. Bouraoui said. “I believed him.”

But, she added, “it was only extended to beat us up.”

After the coronavirus pandemic brought the protests to a halt, Algerian security services stepped back in, arresting dozens of activists in a cat-and-mouse game. As of October, some 250 people “were being held in prison for their participation in peaceful protest, activism or expression,” according to a Human Rights Watch report.

Ms. Bouraoui, who faced multiple arrests and spent several days in custody, was sentenced in 2021 to two years in prison for “offending Islam” and insulting the president. She had not yet been jailed upon her escape because of a pending appeal.

Fearful of new protests, the Algerian authorities have specifically targeted individuals and groups with ties to the Hirak uprising to make sure that the movement “is suffocated once and for all,” said Dalia Ghanem, an Algeria expert at the European Union Institute for Security Studies.

Two weeks ago, the Rassemblement Actions Jeunesse, a leading youth-oriented human rights organization, and the Mouvement Démocratique et Social, a leftist party founded 60 years ago, were banned by Algeria’s highest administrative court. Journalists and media organizations that extensively covered the uprising have also been imprisoned and shut down.

“They’re blocking any possibility of civil society organization, any hope of a return of Hirak,” said Saïd Salhi, the vice president of the Algerian League for the Defense of Human Rights.

The group was dissolved in June after a complaint filed by the Interior Ministry. But Mr. Salhi, who lives in exile in Belgium, said the group had learned about the judicial proceedings only in January, when related court documents began circulating on the internet.

Mary Lawlor, the United Nations special rapporteur on the situation of human rights defenders, recently denounced these bans as “acts of intimidation, silencing and repression.”

The Algerian Ministry of Justice did not respond to several requests for comment. Last fall, Abderrachid Tabbi, the country’s justice minister, told the United Nations that recent prosecutions “had nothing to do with freedom of expression.”

Born out of a bloody war of independence from France six decades ago, Algeria was long ruled by a one-party system. Since the late 1980s, power has remained in the hands of a tight group of political and military leaders, a system that Ms. Ghanem calls “competitive authoritarianism,” which mixes in token elements of democracy, like multiparty elections.

In 2021, the government overhauled the penal code and broadened terrorism-related charges to include people challenging the government using vaguely defined “unconstitutional means,” which United Nations experts and human rights groups say have been used to prosecute peaceful activists.

“It’s with this reform that they crushed Hirak,” Mr. Salhi said. He added that accusations of terrorism played on deep-seated fears amid a population still traumatized by a civil war with Islamists in the 1990s that left up to 100,000 people dead.

The repression came under sharp criticism last fall at the United Nations, when Algeria’s human rights record was reviewed.

But it remains unclear whether the condemnation will durably affect the country’s international standing. One of the world’s biggest producers of natural gas, Algeria has benefited from the war in Ukraine and the subsequent energy crisis, building new partnerships with the West.

One casualty, however, may be the country’s relationship with France, its longtime colonizer, with which a rapprochement has just begun after decades of animosity over their troubled past.

After Ms. Bouraoui fled under French consular protection, the Algerian Foreign Ministry accused France of facilitating the “illegal operation of exfiltration of an Algerian national” and recalled its ambassador to Paris over the affair. Upping the ante, Algeria’s official news agency published a statement castigating French secret services as seeking “the definitive break with Algeria.”

Ms. Bouraoui said she decided to flee via Tunisia after the editor of an independent radio station where she ran a weekly show was charged for publishing articles that threaten national security and was put in custody. “The noose was tightening,” she said.

She used her mother’s passport to cross the Tunisia-Algeria border incognito, in a taxi. She was arrested a few days later at an airport in Tunis while trying to board a flight to France and was to be tried last month for illegal entry into Tunisia. A Tunisian court sentenced her to three months in jail in absentia.

“Hopes for change were huge during Hirak in 2019,” Ms. Bouraoui said. “The disillusionment today is just as great.”

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BBC

Jamie Lee Curtis speaks Hungarian and other backstage Oscar gems

Backstage at the Oscars feels a bit like being at a celebrity auction mixed with a crowded bingo hall.

The Academy Award winners step up to the mic and journalists frantically wave numbered placards in the vain hope that they will win the chance to interview Hollywood's newly crowned royalty.

As it turns out, the winners' circle had plenty to say.

Whether it was best director Daniel Kwan's touching tribute to his mother, or M.M. Keeravaani and Chandrabose - the duo behind Natuu Natuu - dedicating their award to aspiring filmmakers in India, the backstage Q&A underscored a return to a more wholesome Oscars ceremony after the controversy that surrounded last year's event.

Here are a few of the best quotes from backstage.

1. 'We freaking broke that glass ceiling'

If Michelle Yeoh ever decides to retire from acting, she could have a second career as a motivational speaker.

Yeoh made history on Sunday night when she became the first Asian woman to win best actress and only the second woman of colour to take home the award in the last 21 years.

"We freaking broke that glass ceiling - I kung-fu'd it out and shattered it!" she said to cheers from the crowded room.

"There's so many who felt unseen and unheard... it's not just the Asian community. For anybody who has been identified as a minority we deserve to be heard, we deserve to be seen, we deserve to have the equal opportunity."

2. 'Perform as if it's the first and last time you ever will'

As a star in many millennials' favourite films, such as The Mummy, School Ties and Encino Man, Brendan Fraser was a heartthrob with a star on the rise in the 1990s.

But after spending many years out of the spotlight, tonight's win has solidified his comeback.

Fraser received a standing ovation when he stepped up to the mic backstage, and he seemed so bowled over by his Academy Award he basically whispered his answers into the microphone.

Some members of the media watching on wiped away tears, as Fraser spoke about how he hopes to live up to the best actor title.

"Making a film with this gravity reinforced how important it is to perform as if it's the first and last time you ever will," Fraser said. "I think it's the film that's going to change some hearts and minds and that feels good, that feels really good."

3. 'More women anywhere, anytime all at once'

Throughout the night, the women of Hollywood seemed united behind a single message: It's about damn time!

From A-listers to newcomers, each woman who proudly held an Oscar took a moment to reflect on what it meant to work in an industry that can at times be sexist, ageist and even racist.

This year, the women were talking, so let us have them speak for themselves:

4. 'Can you believe I'm holding one of these?'

Ke Huy Quan practically skipped onto the stage as he received a standing ovation from the assembled press corps.

In person, his energy feels like standing next to an excitable kid who cannot believe they are about to meet Santa Claus - and it is contagious.

"First of all can you believe I'm holding one of these?" the best supporting actor shouted.

Ke Huy Quan's comeback was the feel-good story of this awards season. But backstage he also grew serious when he shared that he lost his health insurance during the pandemic because he could not find work as an actor.

At times, he said, he was afraid to "bother" his agents to ask if they had any jobs for him. But all that is about to change, now that he is taking home an Oscar.

"Hopefully when I call my agent tomorrow, we will get a different answer!"

5. 'I know they would be incredibly proud'

Jamie Lee Curtis kept the whole room of journalists laughing throughout her post-Oscar interview.

But she did get serious for a moment, when she talked about accepting the Academy Award in honour of her parents, the late actors Tony Curtis and Janet Leigh.

"Let me just be honest, I don't believe in a world where there are a bunch of people looking down on us," Curtis said.

"I think we are them in our actions and in our deeds and in our ideas. I am a proud product of them and I know they would be incredibly proud of me."

Then, in true Jamie Lee-style, she burst into what she said was a Hungarian song - her grandparents were Hungarian immigrants to the US - before moving onto the next question.

The tune was not half bad.

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New York Times - World

The Tech Worker With a 4-Hour Commute From the West Bank to Tel Aviv

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Moha Alshawamreh is among the few Palestinians who work in Israel’s tech industry. His commute shows both the inequities of life in the West Bank and an exception to them.

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By Patrick Kingsley

Patrick Kingsley reports on Israelis and Palestinians for The Times, and Laura Boushnak is a photographer. They spent several days with Moha Alshawamreh in Israel and the occupied West Bank.

As hundreds of Palestinians filed through an Israeli checkpoint one recent Monday morning, most were dressed for a day of manual labor. But there was at least one striking exception.

Moha Alshawamreh, 31, wore a button-up shirt and carried a computer. While many of his relatives and neighbors, mostly male, were headed to the construction sites of southern Israel — providing cheap Palestinian labor for some of the lowest-paid jobs in Israel — Mr. Alshawamreh was on his way to a tech firm in Tel Aviv.

“Look at all these people,” Mr. Alshawamreh said that day in January, with a mix of sadness and empathy. “You don’t see any of them with a laptop or going to an office.”

Mr. Alshawamreh, the son of a laborer and a stay-at-home mother, is an engineer for a firm that uses artificial intelligence to improve retail websites — and one of the very few Palestinians working in the Israeli tech industry, considered one of the world’s most innovative.

He wound up there after a remarkable set of circumstances, including encounters with a book about the Holocaust, college half a world away and an Israeli pop star.

His journey to work — through the turnstiles and security scanners of Israeli checkpoints — highlights the inequities between Palestinians and Israelis living in the West Bank, which is currently experiencing some of its deadliest violence in two decades. His journey through life — from an occupied village to a Tel Aviv skyscraper — highlights a rare exception to that imbalance.

Mr. Alshawamreh said Israelis should know that his yearslong odyssey was “emotionally and mentally exhausting to the brink of tears.” Palestinians should see that “what I did proves that it is possible,” he added.

Mr. Alshawamreh’s working week began in the village where he grew up, Deir al-Asal al-Fauqa, a sleepy hilltop community of about 2,000 Palestinians in the southern West Bank. The village lies just east of a gray wall, hundreds of miles long, that Israel built to curb Palestinian attacks from the West Bank, which Israel captured from Jordan during the Arab-Israeli War of 1967.

To cross that wall and head to Tel Aviv, Israelis living in the nearest Jewish settlement — built in 1982 and considered illegal under international law by most countries — can drive north through a nearby checkpoint that Palestinians are barred from using. By that route, settlers can reach Tel Aviv in 75 minutes.

But Mr. Alshawamreh must enter Israel on foot, through a separate checkpoint in Meitar, 10 miles by road to the south. That restriction doubles the distance of his commute and more than triples its duration.

To reach the crossing, Mr. Alshawamreh rose at 5 a.m. and waited in the darkness for a southbound car pool.

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

By sunrise, he was among hundreds of Palestinians at Meitar filing through an airport-style security system that aims to stop gunmen from entering Israel. On the Israeli side, another car pool took him to Beersheba, the nearest big city in southern Israel.

“It’s like moving from the third world to the second world to the first world,” he said of his commute.

A chance discovery in Beersheba long ago set Mr. Alshawamreh on his current trajectory.

Mr. Alshawamreh’s father, Meshref, 63, has worked as a day laborer in Beersheba for years. One day about 15 years ago, Meshref brought home a book he’d found in the city. It was “Man’s Search for Meaning,” by Viktor E. Frankl — an account of the author’s experience in Nazi concentration camps.

20 miles

Mediterranean

Sea

Jordan R.

West

Bank

Tel Aviv

JORDAN

DESTINATION

Jerusalem

ISRAEl

Dead

Sea

Deir al-Asal al-Fauqa

GAZA

STRIP

ORIGIN

Meitar

Beersheba

By The New York Times

Mr. Alshawamreh, then a teenager, picked it up. He found more than he expected — a primer on the Holocaust, a subject sometimes dismissed or minimized in Palestinian discourse, and a lesson in resilience.

Through Mr. Frankl’s writing, Mr. Alshawamreh concluded that “it is our decision whether we want to perish due to our trauma — or if we want to put meaning into it and thrive because of it.”

Suddenly, Mr. Alshawamreh’s horizons expanded, he said. Before, he had simply expected to follow in his father’s footsteps. Now, he imagined something bigger.

He won a scholarship to a university in Malaysia, earning his first degree in computer science. Then he earned another scholarship in South Korea, acquiring fluent Korean and a master’s degree in behavioral economics.

Despite that résumé, jobs were hard to find back in the tiny Palestinian tech industry.

More than half of college-level tech graduates in the West Bank fail to find work in the field, according to estimates by the Palestinian Internship Program, which is based in Israel and trains Palestinian would-be entrepreneurs. Overall unemployment in the territory is around 13 percent, contrasted with 4 percent in Israel and 46 percent in the Gaza Strip.

Mr. Alshawamreh began to consider working in Israel. Though he grew up a few hundred yards from Israel, he first heard about its reputation as the “Start-Up Nation” while studying in South Korea. An idea took root: Could he find work in Tel Aviv?

“Then I came home,” Mr. Alshawamreh said, “and reality hit.”

An Israeli settler in the West Bank has no legal hurdle to working in Tel Aviv, but Mr. Alshawamreh needed a work permit to enter Israel as well as an employer willing to undergo the many bureaucratic contortions required to hire a Palestinian.

Experts reckon there are only a few dozen Palestinians among the 360,000 workers in the Israeli tech sector, in addition to a few hundred working remotely from the West Bank.

Then in 2018, a breakthrough: Mr. Alshawamreh won a three-month internship at an Israeli company building cancer-screening technology — and, with it, a work permit.

Full-time work proved elusive. So, with his permit still valid, he instead became a rare Palestinian student at Tel Aviv University. He pursued a third degree — a master’s in business administration, half of it funded by the college, and lived in Tel Aviv.

But without a job, Mr. Alshawamreh struggled to pay his share of the fees and was suspended halfway through. He emailed dozens of prominent Israelis and Palestinians, asking for help.

One of Israel’s best-known pop stars, David Broza, unexpectedly wrote back. Moved by Mr. Alshawamreh’s plight, Mr. Broza let him stay in his home and helped raise the college fees.

“I have no idea what took over,” Mr. Broza recalled recently. “But the next thing I know is I give him the key to my house.”

Soon after, the suspension was lifted, allowing Mr. Alshawamreh to earn the M.B.A. But even with three degrees, work was scarce.

It took another two years, scores of rejected job applications and a bout of depression before Mr. Alshawamreh finally found a full-time tech job at the Israeli firm Syte.

His role involves speaking with clients and troubleshooting problems with their websites. He has grander ambitions; he hopes one day to found a Palestinian version of Uber. But this job is a start.

Mr. Alshawamreh’s willingness to engage with Israelis has sometimes attracted criticism from fellow Palestinians.

For critics, working in construction in Israel is acceptable, given the high unemployment in the West Bank. Reaping the benefits of Tel Aviv office life, however, is a step too far, in their view. They think such workers normalize the occupation by engaging too closely with Israelis.

But to Mr. Alshawamreh, there will be little progress toward peace unless Palestinians and Israelis treat one another as partners.

“My message is that we should learn more about each other,” he said. “Break the walls, talk — and put ourselves in each other’s shoes and see each other as two traumatized peoples.”

His own journey has already enlightened Israeli colleagues.

After catching a bus from Beersheba, Mr. Alshawamreh finally reached Tel Aviv shortly before 10 a.m., about four hours after leaving home.

“It’s more than just commuting,” one of his Israeli colleagues, Linda Levy, said. She added, “He’s made me aware of things I had no clue existed in Israel.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem.

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France24 - Monde

Au Danemark, près de 10 000 cerveaux humains conservés pour l’étude des maladies mentales

Publié le : 09/03/2023 - 17:55Modifié le : 10/03/2023 - 09:21

Laura MOUSSET Suivre

Dans le sous-sol de l'université danoise d'Odense se trouve une collection un peu particulière. Elle compte près de 10 000 cerveaux humains conservés dans du formol. Ces organes ont été prélevés lors d'autopsies de malades mentaux morts dans des hôpitaux psychiatriques du pays entre 1945 et 1982. Ils sont aujourd'hui utilisés pour la recherche médicale, bien qu'ils aient été prélevés à l'époque sans l'accord des patients ou de leur famille.

New York Times - World

In World Cup Run-Up, Qatar Pressed U.N. Agency Not to Investigate Abuses

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Lobbying at the International Labor Organization dovetailed with an influence campaign that set off a corruption scandal at the European Parliament.

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By Rebecca R. Ruiz and Sarah Hurtes

Rebecca R. Ruiz has investigated corruption within professional soccer and the Olympics for years. Sarah Hurtes has been investigating the European Parliament’s influence scandal from Brussels.

With a series of raids and arrests this winter, the Belgian authorities unearthed what they said was a dirty deal at the heart of the European Parliament. Politicians are charged with pocketing money to praise the tiny Gulf nation of Qatar and downplay its labor rights abuses in the run-up to the World Cup.

Well before any cash is known to have changed hands in that scheme, however, Qatar embarked on a yearslong campaign of political maneuvering that helped turn the International Labor Organization, the United Nations workers’ rights watchdog, from critic to ally, an examination by The New York Times found.

The campaign included free travel for a labor leader; an intense and divisive lobbying effort to head off an investigation; a parliamentary hearing with planted questions; and a $25 million Qatari contribution to the labor organization as part of a package of promised changes, according to documents and interviews with more than a dozen current and former labor officials. Finally, on the eve of the World Cup, officials with the Qatari labor ministry asked the U.N. agency to refrain from any commentary that could overshadow the tournament.

Hosting the World Cup was part of a long, expensive effort by Qatar to cultivate its global image. But the bid was tainted by bribery accusations and drew attention to Qatar’s exploitative labor system. Even now that the tournament is over, the new revelations involving a U.N. agency highlight the secretive ways some rich Persian Gulf monarchies, authoritarian governments and strongmen continue to use their wealth to influence global institutions.

The Belgian authorities see Qatar’s campaign at the International Labor Organization as a key part of its efforts to shape public opinion, particularly among European lawmakers, according to an official close to the investigation, who spoke on condition of anonymity because he was not authorized to discuss the case. Qatar has denied any wrongdoing. There is no indication that the labor organization is under investigation.

A confidential report by the International Trade Union Confederation, which sits on the U.N. labor agency’s governing body, found that the confederation had “operational, financial, constitutional, and political” vulnerabilities to corruption. The report, obtained by The Times, cited an urgent need to protect against “threats posed to the global trade union movement.”

The International Labor Organization can investigate governments, take them to court and label them as rights abusers — acts that can jeopardize foreign investment and damage reputations.

By the time the World Cup kicked off, the agency had quieted its criticism and withdrawn a complaint accusing Qatar of forced labor and exploitation. The agency said it won important concessions and did nothing differently in response to Qatari lobbying. But behind closed doors, these moves were divisive, current and former officials said.

“It is possible for countries with power and money to manipulate the system by bullying others,” said Marie Clarke Walker, a Canadian unionist who was part of the International Labor Organization’s governing body.

Labor officials say they have acted with integrity. What some might see as soft-pedaling criticism, agency officials say was diplomacy in action. They say the $25 million — one of the largest single contributions of its kind, and one that was not announced when the deal was publicized — did not buy influence. They and Qatar described it as a sign of the country’s commitment to improve.

“Rather than going to McKinsey, they decided to trust the I.L.O. expertise,” Corinne Vargha, director of the organization’s standards department, said of Qatar.

Indeed, several current and former employees said the labor organization often treated Qatar more like a paying client than a country under scrutiny. The Qatari contribution funded the organization’s office in Doha and provided millions for its general administrative costs.

“Qatar engages with the I.L.O. through the same official channels used with other U.N. agencies,” the government said in a statement. It added, “The fact that the I.L.O.’s decision to adopt a nuanced and objective stance, aimed at effecting positive change on the ground in Qatar, has been met with cynicism and distrust is, while sadly unsurprising, completely absurd.”

This debate about the line between diplomacy and influence shopping is familiar inside U.N. agencies and other international organizations. Groups including Interpol, the International Maritime Organization and the World Health Organization have come under scrutiny for policies that benefit authoritarian government members or corporate partners.

Labor rights in Qatar have improved since the International Labor Organization opened its Doha office in 2018. Qatar set a minimum wage and said workers could switch jobs without their employers’ permission. Labor officials said they won those improvements through delicate negotiations. Criticism, they said, would only have undermined that progress.

But labor advocates, human rights groups and some politicians said they were stunned by what they saw as one-sided public statements that minimized problems. State Department reports, for example, cited continued examples of forced labor. Migrant construction workers and housekeepers were trapped in long-term debt by employers who confiscated their passports and bank cards and withheld their pay — conditions that some human rights groups have likened to modern slavery.

European lawmakers used the labor organization’s positive statements to justify their own posture toward Qatar. The labor organization in turn amplified the politicians, creating an echo chamber of rosy commentary.

“I.L.O. said Qatar is a front-runner in labor rights,” Eva Kaili, a Greek politician, said at the European Parliament in November. Three weeks later she was charged with corruption.

“​​Qatar was very effective at controlling not just the narrative but the framing,” said Mustafa Qadri, a human rights researcher who wrote an early report on labor abuses tied to the World Cup. “There was a lot of being very much a cheerleader for the reforms and giving the government an ‘A’ rating without them having been actually implemented.”

For the global labor rights movement, the fallout from the World Cup has been severe. In interviews, more than a dozen people in the International Labor Organization and its partners said their organizations have been stuck in suspended animation as the corruption investigation in Brussels unfolds.

The trade unionist Luca Visentini was arrested in Brussels late last year and went on leave. Though he was not charged, it was revealed that his successful campaign to lead the International Trade Union Confederation was financed partly by a nonprofit group run by a former lawmaker who has since admitted acting as an agent of Qatar. The internal report obtained by The Times shows that the Qatari government paid for Mr. Visentini to fly there in October.

In a lengthy statement, Mr. Visentini denied any wrongdoing and said the donation was never tied to any policies on Qatar. He is awaiting a decision on whether he can return to his job.

“It’s a huge damage to the entire labor rights movement,” said Houtan Homayounpour, the former head of the I.L.O. project office in Qatar.

What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

Things began quite differently.

In 2014, as migrant labor fueled a multibillion-dollar World Cup building boom, international union representatives filed a complaint to the International Labor Organization, accusing Qatar of rights violations.

“From the moment migrant workers begin the process of seeking work in Qatar, they are drawn into a highly exploitative system that facilitates the exaction of forced labor by their employers,” the representatives said.

When complaints are issued, the organization can begin a formal investigation. Current and former labor officials recalled Qatari officials crowding the agency’s negotiating rooms in Geneva, urging them not to investigate.

The I.L.O. is the only United Nations agency composed not just of governments but also of groups representing workers and employers. Qatari diplomats rallied employers and countries with Qatari business interests to oppose an investigation, according to Luc Cortebeeck, a Belgian unionist who led the agency’s workers’ group.

The proposed investigation, known as a commission of inquiry, never materialized.

“The unprecedented lobbying campaign succeeded,” Mr. Cortebeeck wrote in his 2020 book “Still Work to Be Done.”

The labor organization instead sent a delegation to Qatar in 2016 and ultimately did win concessions. In exchange for dropping the complaint and the proposed investigation, Qatar said it would enshrine some worker protections into law, promised more changes in the future and made its big contribution.

“The government had demonstrated a clear commitment to major labor reforms,” Gilbert F. Houngbo, the I.L.O. director general, said in a statement this past week. He said the complaint was handled like any other.

It’s not uncommon for countries to resolve complaints, and some labor officials saw this as a good deal. The Qatari government said it was the only country in the region to engage with outside groups to improve working conditions. Its deal with the I.L.O. “is not illegal, nor is it unusual, and similar agreements exist between other governments and U.N. agencies around the world,” its statement said.

Coming on the heels of intensive lobbying, some inside the organization were disappointed that the complaint was closed without a formal investigation.

“I truly believe that we needed a commission of inquiry to be able to better protect the workers there,” Ms. Clarke Walker said. “We have a process to deal with it. We should have used that process.”

Ms. Vargha, the I.L.O. labor standards chief, said the agency pressed Qatar to make good on its promises. “The Ministry of Labor was not at the point where they could deliver on what we agreed,” she said. Eventually, the country took steps to criminalize forced labor and abolish its “kafala” system, which tethers workers to their jobs.

Enforcement of these policies has been inconsistent and abuses continue, rights groups and the State Department say. Bhim Shrestha, a Nepali who worked in Doha as a migrant from 2013 to 2021, said the changes offered the most protections to workers linked to World Cup projects. Retail and domestic workers, he said, were left behind.

Rather than use the World Cup stage to highlight those abuses, the labor organization and its affiliates frequently struck a positive tone.

In its internal investigative report, circulated among labor leaders this past week, the union confederation concluded that its change “from harsh critique to qualified praise” was made in good faith. Mr. Houngbo said that even when the I.L.O. praised Qatar’s progress, it made clear that more work was needed.

Last November, Qatari influence was on display at a European Parliament committee hearing about labor abuses.

One witness came from the International Labor Organization’s office in Doha. Committee members said they had no idea that the office was funded by Qatar itself.

A second came from the International Trade Union Confederation, whose soon-to-be top official, Mr. Visentini, had received free travel to Qatar and taken a campaign donation from a Qatar-linked donor. The donor was Pier Antonio Panzeri, a former lawmaker who was since pleaded guilty to corruption charges and is cooperating with investigators.

The third witness was Qatar’s labor minister. He had been prepped by Mr. Panzeri, who also planted friendly questions with the committee, according to evidence disclosed by the German newsmagazine Der Spiegel.

What’s more, the committee chairwoman had also received undisclosed trips to Qatar. She has since resigned her committee seat but denied wrongdoing.

“The whole thing felt off,” said Minky Worden of Human Rights Watch, who kicked off the hearing by describing wage abuses, illegal recruitment fees and deaths that had not been investigated.

Then the tone shifted. One left-wing lawmaker, Miguel Urbán Crespo of Spain, described it as bizarrely optimistic. In retrospect, he chalked that up to Qatar’s “caviar diplomacy.”

“It’s not moral,” he said. “It’s structural damage for all United Nations organizations.”

Shortly before the World Cup kickoff, as part of a regular meeting with the I.L.O., the Qatari government had a request, one that one labor official described as casual, almost off-handed: Could the agency let Qatar have its soccer spotlight without any distracting commentary?

The agency says it did not soften its message at the government’s request. But with the eyes of the world on Qatar, the agency’s public statements during the World Cup made no mention of persistent labor abuses, opting instead to applaud its cooperation with the government.

The agency even posted on Twitter a photo of its top official enjoying the tournament.

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Известия (RUS)

Стали известны подробности о новом седане Hyundai Elantra

Компания Hyundai 13 марта представила обновленный седан Elantra, уже много лет продающийся на корейском рынке под названием Avante.

Новинка получила крупные передние воздухозаборники, уменьшенную в размерах решетку радиатора, задний бампер и диски в новом дизайне.

Кроме того, у Hyundai Elantra появились встроенный видеорегистратор, картинку с которого можно посмотреть на смартфоне через фирменное приложение, а также функция климат-контроля для профилактики накопления влаги: после запирания машины кондиционер продолжает некоторое время работать, чтобы высушить воздух в салоне.

При этом рестайлинг почти не коснулся интерьера. Седан по-прежнему имеет два экрана на передней панели и массивный поручень на центральном тоннеле. В салоне изменения ограничиваются в основном новыми цветовыми комбинациями отделки и материалов, а также появлением ряда функций, таких как разъемы USB Type-C, которые расположены спереди и сзади рядом с сиденьями.

В Южной Корее автомобиль оснащается 1,6-литровым атмосферным мотором мощностью 123 л.с. Продажи обновленных седанов в стране уже начались. Цены начинаются с $15 тыс.

Гарантия по боку: как изменились предпочтения россиян при выборе автомобиля На что обращают внимание покупатели в новых условиях

Ранее, в середине февраля, компания представила первое официальное изображение нового Hyundai Solaris, который появится в Индии в мае 2023 года. В этой стране модель известна как Hyundai Verna. Со сменой поколения седан получил совершенно новый дизайн, который объединит в себе элементы других актуальных моделей Hyundai, став более спортивным и динамичным.

BBC

Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question – Jan Lieser

Jan Lieser had just started going through the dozens of satellite images he looks at every day when he realised something was missing. As a glaciologist at the University of Tasmania's Institute for Marine and Antarctic Studies, he knew the shape of every ice shelf sticking out from the coast of East Antarctica. And on 17 March 2022, there was a gap where most of the Conger glacier's ice shelf had broken off into an iceberg the size of Vienna and drifted away.

Lieser was stunned. He had been keeping an eye on Conger since the last few pieces of the neighbouring Glenzer ice shelf had broken up 10 days before, but he had not expected to see it disintegrate so quickly. "All of a sudden the rest of the land-fast ice collapsed, and the ice shelf moved northward and turned 90 degrees sideways. Two features we had been monitoring for years weren't there anymore," he says. "In my 15 years of looking at it, I have not expected to see that in East Antarctica."

Glaciers flow toward the ocean, and an ice shelf is the part that floats on the water, rubbing up against islands, underwater ridges or other glaciers. Ice shelves are often called Antarctica's "safety band". When they break up, the glaciers behind them can start flowing faster into the sea, contributing to sea level rise. The Conger glacier is relatively small and slow, but the swift demise of its safety band nonetheless had scientists worried. This was the first ice shelf on record to collapse in East Antarctica, the vast frozen dome separated from the more travelled West Antarctica by the tortuous sandstone ridges of the Transantarctic Mountains. While the melting West Antarctic ice sheet may have already reached a tipping point, scientists had long thought that its eastern counterpart, the coldest place on Earth, was resistant to global warming. In 2012 the East Antarctic ice sheet had even been found to be gaining mass overall.

But new research is revealing chinks in East Antarctica's icy armour. Some glaciers in what one explorer called the "home of the blizzard" are melting and might be at risk of sudden collapse. Even small changes to the East Antarctic ice sheet, which contains four-fifths of the world's ice, could have a colossal impact. It holds an estimated 52m (170ft) of potential sea level rise, as compared with 3-4m (10-13ft) in the West Antarctic sheet. Experts fear it could start raising sea levels already this century. "It's a big bear you don't want to poke," says University of Minnesota glaciologist Peter Neff, who's leading a project to drill an ice core that's 1.5 million years old in East Antarctica. "When you see things that give you a sense that you might be underestimating what's going on in East Antarctica, that gives you pause and certainly motivates further research."

Antarctic heat wave

Usually, glaciers move at a glacial pace. The speedy collapse of the Conger's ice shelf came after some of the most dramatically warm weather ever observed in Antarctica. For the first time since satellite monitoring began in 1979, the sea ice extent around Antarctica dropped below 2 million sq km (770,000 sq miles). Less sea ice means more waves battering the ice shelves in front of the glaciers. Massive fields of sea ice off of Adelie Land, Wilkes Land and Princess Elizabeth Land in East Antarctica completely disappeared.

When the Conger glacier ice shelf disintegrated, it did so spectacularly (Credit: Jan Lieser)

The lack of ice startled scientists. Unlike in the Arctic, Antarctic sea ice had been slightly increasing over the period that satellites had been able to monitor it,  and some suggested that circumpolar winds and ocean currents were isolating it from global warming. A study later blamed the 2022 sea ice low on ocean heating, as well as intense winds driven by La Niña and other weather patterns.

Then in March, when the brief austral summer had already waned, a heat wave brought mind-boggling temperatures to East Antarctica. An extreme atmospheric river of water vapour stabbed into the heart of the continent, followed by a high-pressure "heat dome" that kept this warmth from dispersing. In the middle of the ice sheet, Russia's Vostok station, which once recorded the lowest temperature ever seen on Earth (-89.2C/-128.6F) in midwinter, enjoyed a comparatively balmy autumnal -17.7C (-0.1F).

At Dome C, the easterly apex of the sloping ice sheet, European researchers from the Concordia base staged a photo in swimwear under blow-up palm trees. The -10.1C (13.8F) temperature on March 18 was 38.5C (69.3F) higher than average, the biggest rise above normal observed by any weather station in history. Antarctica experts described the heat wave as "impossible", even "inconceivable".

While the heat may have contributed to the Conger ice shelf's collapse, Lieser thinks significant swell from two nearby storms probably struck the fatal blow. But concern that Antarctica may be entering an uncertain new era has only grown. This year, sea ice around the continent fell to a new record low. On 13 February 2023, the sea ice shrank to just 1.91 million square km (737,000 sq miles). "Will it turn around? Have we crossed a tipping point? That's the million-dollar question," Lieser says.

'Accursed place'

For centuries, the remoteness and cold of East Antarctica preserved its solitude. Although this was the first part of the continent to be discovered, by a Russian expedition in 1820, attempts to reach the South Pole used the far shorter route through West Antarctica.

In 1911-14, the Australasian Antarctic expedition finally explored 4,000km (2,480 miles) of the East Antarctic mainland, giving us not only scientific findings like Antarctica's first meteorite but also one of the greatest polar survival stories. A member of one of the exploratory parties disappeared into a deep crevasse with most of their food and equipment, leaving his two companions to eat their sled dogs one by one as they tried to reach the expedition's hut 500km (310 miles) away. Only one of the two, Douglas Mawson, survived. "We had discovered an accursed country," wrote Mawson. "We had found the home of the blizzard."

The ice locked into East Antarctica's ice sheets holds enough water to cause catastrophic sea level rise, should it all melt (Credit: Shuai Yan)

During the Cold War research bases like the Amundsen-Scott South Pole station and a short-lived Soviet station at the pole of inaccessibility were established. But otherwise East Antarctica has received less scrutiny than West Antarctica because it didn't seem to be changing as much and was even more challenging for research. At the start of the 21st Century, much of the bedrock under the ice sheet still hadn't even been surveyed.

To fill in that last blank spot on the map of the Earth's land surface, glaciologist Martin Siegert and colleagues organised the Icecap and Icecap 2 projects starting in 2008 to fly over more than 150,000 sq km (58,000 square miles) of East Antarctic territory in modified WWII-era DC-3 ski planes. As computer models became more precise, scientists needed to know the contours of the bedrock to predict the flow of glaciers – and thus sea level rise – in different warming scenarios.

"If you're going to apply a really sophisticated model over a topography that's just flat because you've got no data, it's pointless," Siegert says. Antarctica's ice is melting not from above but from below. As relatively warm ocean water eats away at the sloping underside of an ice shelf, the grounding line where it meets the seafloor recedes. That process should stop at the coast – unless the bottom of the glacier there is below sea level. The Icecap planes' ice-penetrating radars helped discover a "weak underbelly" below East Antarctica's largest glacier Totten, which holds about as much potential sea level rise as all of West Antarctica.

Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave – Laura Herraiz Borreguero

The Aurora Basin, a giant bowl of ice feeding the Totten glacier, was much deeper and wider than expected, and it was connected to the coast via channels lying below sea level. If Totten's grounding line were to retreat through these channels, ocean water could eventually start flowing down into the basin and kickstart runaway melting. That's happened several times there in the distant past, research has suggested. Sure enough, Totten's grounding line is now retreating as its ice shelf melts.

In summer 2015, an opening in the sea ice allowed scientists on the Australian icebreaker Aurora Australis to reach the towering white face of the Totten ice shelf for the first time. Lowering an assembly of sampling bottles into the ocean there, they found 220,000 cubic metres (7.8 million cubic ft) per second of relatively warm water were flowing toward the base of the ice shelf through a kilometre-deep trough, melting up to 80 billion tonnes of ice each year. Increasing precipitation inland, where snow turns to ice could compensate for that loss – but not forever. If another 4.2% of the Totten ice shelf melts, it could collapse and allow the glacier behind it to surge into the ocean, one study found.  "We don't discount at all that East Antarctica can start realising mass into the ocean within this century," Siegert says.

Big surprise

To measure how much warm water was getting to Totten year-round, Australian scientists began parking 360 yellow, torpedo-shaped robots called Argo floats in the ocean there to overwinter under the sea ice. But when the sea ice broke up in 2020 and the floats surfaced to start transmitting temperature and salinity data, it turned out one had drifted 700km (430 miles) along the coast to the Denman ice tongue. This is where the Denman glacier crashes through the Shackleton ice shelf to reach the sea in what one member of the Australasian Antarctic Expedition described as "cascades of shattered ice, so broken that it stood out [as] a great white scar on the ice cap".

The float's location was a stroke of luck, as scientists had almost no information about the ocean near Denman, besides a few readings from a sensor strapped to a wide-ranging elephant seal in 2011."It was a big surprise," says Laura Herraiz Borreguero, an oceanographer at the Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation in Tasmania. "I got very excited. I went and downloaded all the data from the float."

Published late last year, the data revealed even more concerning heat transport here than at Totten. Over four months, the float found that an immense amount of warm water was flowing into a deep trough beneath the Denman ice tongue, enough to melt 70.8 billion tonnes of ice per year. This offered a possible explanation why the grounding line where the ice meets the seafloor had receded more than 5km (3.1 miles) in the previous two decades. The retreat is likely to continue, as changing wind patterns around Antarctica have been bringing warm water from the deep ocean closer to the continent.

Ship-based sensors can study the seafloor to find out how currents carry warm water to the base of the ice (Credit: CSIRO)

Most worrying is the shape of the land underneath the Denman glacier. A more detailed map of Antarctic bedrock in 2019 discovered that it flows over a canyon that drops 3.5km (2.1 miles) below sea level, the deepest point on continental Earth. Furthermore, this canyon reaches all the way to the coast, and unlike Totten, Denman has already begun retreating into it. As the glacier withdraws backward down the slope, more and more of its ice will be exposed to seawater. That could accelerate into a rapid and irreversible retreat, researchers fear.

If all of Denman melted, it would raise global sea levels 1.5m (4.9ft). That would leave low-lying countries like Bangladesh mostly underwater and displace hundreds of millions of people. How soon could it happen? It's hard to say without knowing, for instance, how much of the warm water flowing under the ice tongue is making it all the way to the grounding line."Most of the uncertainty about how much and how fast future sea levels will rise comes from how the East Antarctic ice sheet is going to behave under a warming climate," Borreguero says.

'Sleeping giant'

Further research is needed to answer this, especially at sea. Ocean troughs are key, as they can allow the warm, dense deep water surrounding Antarctica to flow onto the continental shelf and melt ice shelves. But only around 23% of the ocean floor in East Antarctica has been mapped. A Geoscience Australia voyage to Cape Darnley is currently charting swathes of the bottom with a multibeam echo sounder.

The expedition is also taking water and sediment samples to look at changes in the production of Antarctic Bottom Water, the cold, salty water that sinks and drives the "great ocean conveyor belt", which carries crucial warmth to places like Europe. Freshwater from melting glaciers may be putting a brake on that conveyor belt. "We want to understand, in the past, has that deep water production slowed when it's been slightly warmer," marine geoscientist Alix Post says via satellite phone from aboard the Geoscience Australia voyage.

To measure the properties of East Antarctica's glaciers and the land beneath them, planes carrying sensitive measuring equipment monitor the ice from above (Credit: Shuai Yan)

In 2023-24, the German icebreaker Polarstern will take water and sediment samples near the Amery and Shackleton ice shelves and the Denman ice tongue, and in 2025, the Australian icebreaker Nuyina will also go to Denman. The Australian Antarctic Division has also started a camp of huts and tents in the windswept Bunger Hills so scientists can drill ice cores, collect sediments and set up autonomous monitoring stations at the Denman glacier.

Research efforts like these reflect a growing realisation that East Antarctica could start affecting sea levels and the climate system within decades rather than centuries, says University of Texas at Austin researcher Shuai Yan, who last year discovered a lake 3.2km (2 miles) under the ice that may hold a sedimentary record of the ice sheet’'s formation.

“It's a sleeping giant,” he says, “and if we keep going down the way we're going now, I'm afraid it can wake up someday.”

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France24 - Monde

Au Nigeria, 20 millions d'enfants ne vont pas à l'école

Publié le : 08/03/2023 - 22:25

Selon l'UNICEF, environ 20 millions d'enfants nigérians ne vont pas à l'école, ce qui représente l'un des plus grands nombres d'enfants non scolarisés au monde. Les craintes liées à la sécurité, le manque d'écoles publiques et l'extrême pauvreté sont autant de facteurs qui empêchent les enfants d'aller à l'école. Pour certains, comme Joy, 14 ans, qui a été abandonnée sous un pont par sa mère, le fait de ne plus aller à l'école s'accompagne d'un grave traumatisme.

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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Известия (RUS)

Рабочий погиб после падения в шахту лифта в Москве

Рабочий упал в открытую шахту лифта во время ремонта и разбился насмерть в доме на улице Усачева в центре Москвы. Об этом источник сообщил в понедельник, 13 марта.

По предварительным данным, погибший был 1986 года рождения.

«Мужчина упал в открытую шахту лифта с высоты 6 м и погиб», — сказал источник телеканалу «360».

На месте работу правоохранительных органов координирует заместитель хамовнического прокурора Руслан Супрун, передает агентство городских новостей «Москва».

Ранее в этот день в Самаре было возбуждено уголовное дело после того, как лифтовая кабина упала на 22-летнего рабочего и он скончался на месте происшествия от полученных повреждений, передает «Федеральное агентство новостей».

Инцидент произошел 12 марта, когда в одном из домов на улице Невской меняли лифтовое оборудование, сообщается на сайте aif.ru.

Ранее, 14 января, сообщалось, что специалистам удалось установить причину обрушения лифта в московском «Президент-отеле», в котором погибли двое рабочих. В отеле шли работы по замене кабины лифта. Произошел обрыв троса, и лифт с рабочими рухнул с седьмого этажа. От полученных травм мужчины скончались на месте.

France24 - Monde

"On te crache dessus, on t’insulte" : dans les coulisses du très fermé centre pour migrants d’El Ouardia à Tunis

Publié le : 10/03/2023 - 19:13

Fatma Ben Hamad Suivre

Dans ce centre officiellement prévu pour assurer "l'accueil et l’orientation des migrants" s’entassent en réalité une cinquantaine de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile majoritairement issus de pays subsahariens, sans indication sur le sort qui les attend. Situé à El Ouardia, au sud de Tunis, le centre est sous la tutelle de la gendarmerie tunisienne, qui refuse l’accès aux ONG et aux avocats travaillant sur les questions migratoires. Nous avons pu échanger avec un migrant ivoirien détenu depuis l’été dernier.

Léopold (pseudonyme) est arrivé en Tunisie il y a quelques années pour poursuivre ses études supérieures. Son diplôme en poche, il a décidé de rester travailler dans le pays et a fondé une famille. En 2021, inséré dans la vie active, il souhaitait renouveler son titre de séjour afin de résider légalement en Tunisie, avec sa femme et son enfant.

Mais, avant de pouvoir finaliser la procédure, il a été arrêté avec plusieurs autres Subsahariens, lors d’une descente de police sur les locaux de l’Association des Ivoiriens actifs de Sfax (AIVAS) le 25 août 2021, et placé en détention provisoire à Tunis.

"Il y a une différence entre ce que la justice décide et ce que la police des frontières fait"

Jugé au tribunal de L’Ariana, Léopold est finalement libéré par la justice le 22 juillet 2022… mais emmené immédiatement dans le centre pour migrants d’El Ouardia à Tunis, sans assistance juridique ni administrative.

À mon niveau, la justice a annoncé ma libération l’été dernier, mais il y a une différence entre ce que la justice décide et ce que la police des frontières fait ensuite.

La manière dont on est accueillis dans ce centre en dit long sur le déroulé des choses : les agents sont déjà préparés à nous faire du mal. On te crache dessus, on t’appelle "kahlouch" ["noireau" en arabe maghrébin, NDLR] ou "guirguira" [mot censé imiter des cris de singe, NDLR]...

Les agents de la Garde nationale nous disent : "La Tunisie, c’est notre pays, on fait ce qu’on veut avec vous."

La plupart des détenus ne veulent pas rentrer dans leurs pays respectifs, mais ils sont aussi privés de leur liberté. Je suis venu étudier en Tunisie, puis je me suis reconverti en travailleur. Ma famille et mon enfant sont en Tunisie, je n’ai pas l’intention de rentrer.

Depuis mi-février, une vague de violences et d’arrestations a touché les migrants subsahariens en Tunisie, notamment à la suite à des propos tenus par le président tunisien Kaïs Saïed, qui avait appelé à expulser les "hordes de migrants clandestins" présents dans son pays.

À REGARDER SUR LES OBSERVATEURS >> Tunisie : à Sfax, une vague de violence xénophobe contre les Subsahariens

"Beaucoup ont été transférés de la prison de la Mornaguia, car là-bas, il n’y a déjà plus de place"

Avant que la campagne de rafles ne débute en février, on était peu nombreux dans le centre. Mais, depuis, on constate que des personnes sont amenées à El Ouardia après qu’un juge les a libérées – comme moi – ou bien des migrants sont transférés dans le centre après avoir fait entre un mois et huit mois de prison. Nous sommes une cinquantaine dans le secteur des hommes et environ quatre détenues côté femmes.

Beaucoup ont été transférés de la prison de la Mornaguia, car là-bas, il n’y a déjà plus de place. Un détenu est resté six jours sans couchette, du coup on alternait pour dormir.

Dans les dortoirs, on est très nombreux, il y a des malades du Covid qui sont amenés sans faire de test antigénique. C’est chaotique : il y a pas mal de malades, qui ont contaminé d’autres détenus.

En 2021, il y avait une équipe de ménage, mais depuis février, c’est nous-mêmes qui le faisons. En début de semaine, on nous donne une bouteille de savon liquide et du détergent pour les sanitaires. Le reste de la semaine, on nous dit : "Vous vous débrouillez." Si on ne fait pas le ménage, on vit dans la saleté.

"Ce qui se passe dans le centre ne filtre que rarement à l’extérieur"

Depuis que je suis ici, nous avons revendiqué plusieurs fois la légalisation de notre statut. Plus récemment, le 27 février, nous avons manifesté et avons appelé le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU à se mobiliser pour nos droits. La police des frontières nous a sauvagement battus : il y a eu des blessures, des épaules déboîtées… Bien que le centre soit sous la tutelle de la Garde nationale (gendarmerie), des agents de la police des frontières sont venus ramasser des migrants à El Ouardia, les menotter, les déshabiller et les frapper. Mais ce qui se passe dans le centre ne filtre que rarement à l’extérieur.

@monsieurleministre25

♬ son original - monsieurleministre

"Officiellement, c’est un centre d'hébergement, mais dans les faits, c’est un centre de détention"

Le nombre de détenus dans le "Centre d'accueil et d’orientation" – sa dénomination officielle – fluctue à El Ouardia, assure Romdhane Ben Amor, porte-parole du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. Car s’il existe des centres pour migrants rattachés à chaque délégation régionale, le centre d’El Ouardia est le seul à être affilié au ministère de l’Intérieur, ce qui fait qu’il est le seul où des migrants majeurs sont détenus contre leur gré.

La Garde nationale, et donc le ministère de l’Intérieur, transfère des migrants vers ce centre à partir de prisons ou d’autres centres de détention, avant de les déporter ou de les libérer. Selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale contre la torture – l’un des rares organismes autorisés à accéder à ce centre –, 51 migrants sont actuellement détenus là bas.

Entre 2011 et 2013, le centre était ouvert aux organismes humanitaires, mais depuis 2013, seules les organisations ayant un accord avec le ministère de l’Intérieur peuvent y accéder.

Enfin, depuis le 25 juillet 2021 [date à laquelle le président Kaïs Saïd a gelé les activités du Parlement, NDLR], ce centre sert strictement à la détention de migrants, et il opère à sa capacité maximale.

Le statut légal du centre d’El Ouardia n’est pas tout à fait clair : officiellement, il est présenté comme un centre d’accueil et d'hébergement, alors que dans les faits, c’est un centre de détention.

"C’est comme s’ils étaient dans une prison sans aucun espoir de sortir, ni de jugement"

Autre point flou : la détention et la libération sont d’ordre administratif à El Ouardia, et non pas juridique. Ce qui fait que le détenu ne peut pas faire de recours, ni bénéficier d’une assistance juridique comme un avocat. Au contraire, la décision de détention est prise par un fonctionnaire et ne garantit ni défense ni de pouvoir contester ladite décision.

Malheureusement, la détention se fait de manière arbitraire et les migrants détenus n’ont aucune information quant à la date de leur libération, comme s’ils étaient dans une prison sans aucun espoir de sortir, ni de jugement.

Nous constatons que les revendications des détenus sont constamment confrontées à des violences, mais cela n’est pas nouveau. Ces agents de police ont été transférés à El Ouardia dans un cadre punitif, ils ne sont pas habilités à travailler avec des populations migrantes et recourent donc à la violence comme réponse à tout.

Le tribunal administratif de Tunis a déclaré en 2020 que le motif de détention dans ce centre est illégal et, bien que le ministère de l’Intérieur ait promis des réformes sous le gouvernement Mechichi, rien n’a changé depuis.

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L'Humanité

La population fait bloc derrière les grévistes

Actu

Cette septième journée de mobilisation a rassemblé samedi un large public familial. Plus d’un million de personnes, selon la CGT, sont venues réaffirmer leur refus de la retraite à 64 ans et leur soutien au mouvement social. Reportage dans le cortège parisien.

Pierric Marissal

Les énormes et structurés cortèges syndicaux qui ont battu le pavé mardi ont laissé place aux familles avec poussettes et pancartes faites maison. Le relais est passé, le soutien populaire à la mobilisation s’est exprimé ce samedi 11 mars.

De quoi réchauffer le cœur de Cécile et d’Évelyne, deux institutrices, grévistes, qui cheminent de concert dans les rues parisiennes. « Il n’y a pas un parent d’élève qui ne nous soutienne pas », assure la première. « Cela a donné le courage à pas mal de collègues de faire grève », renchérit la seconde.

La journée de mardi a en effet enregistré 60 % de grévistes dans l’éducation nationale. Les colères s’accumulent : à la réforme des retraites s’est ajoutée la réception de la nouvelle carte scolaire, avec son cortège de suppressions de classes et de postes.

« Et puis là il y a le bac qui arrive. J’ai une copine qui fait grève et qui assure quand même ses cours aux classes de terminale », précise Évelyne. Cécile acquiesce : « On veut se mobiliser, durcir le mouvement, mais on est un service public, ça a encore un sens, c’est avant tout le public qu’on pénalise. »

« Quand on dit que “ça va péter” »

Voilà une considération que connaît bien Nathalie, syndiquée à la FSU. Cette assistante sociale a une manière bien à elle d’exprimer le problème : « Quand je fais grève, les seuls que ça dérange, c’est les plus précaires. Vous croyez vraiment que Macron et Roux de Bézieux en ont quelque chose à faire quand les travailleurs sociaux débrayent ? Mais on n’a pas le choix », tranche-t-elle.

Elle prend une grande inspiration et s’imagine à 63 ans, épuisée, en plein burn-out… « Comment pourrais-je encore aider les gens qui en ont besoin ? C’est moi qui aurai besoin d’aide. » Le large soutien populaire au mouvement social, partout en France, la rassure.

Elle voudrait trouver des moyens de soutenir davantage ceux qui peuvent vraiment bloquer le pays. « Quand on dit que “ça va péter”, souvent on ne veut pas vraiment tout casser. Mais parfois, on n’a pas le choix », répète-t-elle.

Sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter

Loin devant, en tête de manifestation, sous les ballons rouges de la CGT Île-de-France, Didier a l’air un peu fatigué. Il fut de toutes les journées de mobilisation, de tous les défilés depuis le 19 janvier et aurait bien passé ce samedi en famille. Travailleur et militant chez Enedis, c’est aussi l’un des 300 à avoir participé à l’action coup de poing au Stade de France jeudi.

Les grévistes lancent l’opération « Sobriété énergétique »

Bravant la fatigue, il est venu sentir le soutien populaire, s’en nourrir, se réconforter. « C’est important, sans ce soutien, on ne serait pas là », lâche-t-il. Quand on parle de durcir le mouvement, Didier et ses camarades sont en première ligne. « On va multiplier les actions, les coupures de courant ciblées, revendiquées. On va aussi débrancher les compteurs d’hôpitaux, de boulangers et d’artisans pour qu’ils aient l’électricité gratuite, c’est populaire mais ça ne se voit pas beaucoup. Par contre, si ça continue, si ça se tend encore, il y aura sûrement des actions incontrôlables », prévient-il.

Avec ses près de trente années de militantisme à la CGT derrière lui, Didier est un peu résigné à rester en première ligne. Il comprend en tout cas ceux qui ont peur des répercussions : « On a tellement vu de conseils de discipline, de camarades licenciés… Ce couperet fait peur. »

 « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! »

À côté, Rudy, technicien de maintenance à la RATP et également militant CGT, n’est pas aussi conciliant. Pour lui, le simple soutien n’est plus suffisant et la situation exige davantage. Le terme de « grève par procuration » commence à l’agacer. « Si tu as 50 ou 100 balles à mettre dans une caisse de grève, c’est bien, mais ça veut surtout dire que tu as les moyens de faire grève ! Et ça ne te coûtera pas plus cher de descendre dans la rue », résume-t-il.

Place de la République, sa fille sur les épaules, sa mère à sa gauche, les trois générations de la famille de Mélanie s’apprêtent à rejoindre le cortège. Deux raisons ont décidé cette juriste, mère célibataire, à s’engager. « Déjà, j’ai calculé que si je voulais que ma fille puisse faire des études supérieures, je n’aurai jamais les moyens de m’arrêter, donc je n’aurai jamais de retraite », confie-t-elle.

Et de s’indigner : « Je suis sidérée par le mépris de ce gouvernement : plus de 90 % des travailleurs sont contre cette réforme et il s’en moque. En 1995, Juppé était tombé pour moins que ça ! »

Réforme des retraitesMobilisations retraites
Valeurs Actuelles

Grève des éboueurs : Paris sous plus de 5 000 tonnes de déchets

Au moins 5 400 tonnes de déchets traînent dans les rues de Paris, depuis que les éboueurs ont commencé leur grève contre la réforme des retraites il y a une semaine. 

La colère monte contre la mairie d’Hidalgo

Nous avons tjs proposé un service minimum pour le ramassage des ordures en cas de grève pour éviter tout risque sanitaire et sécuritaire (prolifération de rats ou incendie)! En #2026 je le ferai ainsi qu’une réorganisation totale des services de #propreté https://t.co/PXY65mOaPb

— Rachida Dati ن (@datirachida) March 12, 2023

7ème jour sans ramassage des poubelles. Puanteur et pourrissement. Aucune mesure d’urgence, même partielle, décidée par la Ville de Paris. Enième exemple d’inaction et de mépris des Parisiens. pic.twitter.com/Q0iBH5VPlz

— Clement Beaune (@CBeaune) March 12, 2023

Les ordures s’amoncellent mais la mairie de Paris ne répond pas à l’appel et s’entête dans une opposition idéologique au mépris des parisiens et de sa mission de service public.

Il est urgent de changer la gestion de la voirie. Il est urgent de réagir. pic.twitter.com/Atg924O2yQ

— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) March 12, 2023

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

Publié le : 08/03/2023 - 15:40

Laura MOUSSET Suivre

Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

Известия (RUS)

Шульский рассказал о ходе тренировок перед боем с Сузартом

Мастер спорта России по боксу Павел Шульский рассказал в беседе с «Известиями» о том, как проходят тренировки в преддверии боя с бразильцем Данило Сузартом, которая назначена на 31 марта в Москве в рамках турнира «Бойцовского клуба РЕН ТВ».

Вспоминая свои бои на кулаках из прошлого Шульский поясняет, что сейчас больше предпочитает перчатки. Он пояснил, что бои на голых кулаках являются или уделом молодых, или тех, чья карьера движется к закату. К тому же бокс, с его точки зрения, стал не только менее травматичным, но и более красивым.

«Бой на кулаках более кровавый момент. После голых кулаков у тебя минимум месяц сжимаются кулаки через боль, ты кушаешь через боль, потому что руки болят, тяжело даже вилку в руках держать. Плюс ты концентрируешь внимание, чтобы сильно не ударить и руку себе не сломать», — рассказал боец.

По словам боксера, к моменту встречи со своим бразильским оппонентом он благодаря регулярным тренировкам сможет достигнуть наилучшей формы.

«Что такое возрастной бокс, когда тебе больше 30 лет? Это когда всё время подкаты-откаты, выше-ниже. Главное — тренироваться, быть всегда в форме, стараться не бросать тренировки <…> К бою я надеюсь достигнуть пика», — сказал Шульский.

В свою очередь его тренер Виктор Пышкин убежден, что спортсмену еще многое предстоит наверстать и он не раскрыл весь свой потенциал.

«Он — не быстрый боксер, он волевой, характерный. За счет этого многим нравится. Характер у него хороший, воля хорошая. У него технические качества не очень хорошие, потому что он высокий, объемный — надо много школы бокса давать. Но за счет волевых качеств он много людей переламывал», — рассказал он.

Как признался Шульский, больше его бои смотрит мама, а не отец.

«Отец смотрит для своего личного удовольствия, не более того. А замечания обычно говорит мама. Она смотрит комментарии, смотрит полностью всё. Мама всегда будет переживать. Наверное, хочет, чтобы меньше было травм, увечий, поменьше было боев», — рассказал боксер.

Спортсмен подчеркнул, что, кроме родных, огромную поддержку оказывают те, кто смотрит бои поддерживает и искренне болеет за любимого бойца.

«Тут нас смотрят люди, пишут свои комментарии. Поэтому мы делаем бои для людей. Я чувствую каждого человека, который смотрит мои бои и за меня болеет», — заключил Шульский.

Кровавый спот: реванш для Автомата и реабилитация Романкевича Чем удивит турнир «Бойцовского клуба РЕН ТВ» в Минске

Телеканал РЕН ТВ 31 марта проведет турнир в рамках проекта «Бойцовский клуб РЕН ТВ. Суперсерия». Зрители смогут увидеть в прямом эфире четыре поединка по правилам бокса.

В рамках мероприятия на ринг выйдут тяжеловес из Пятигорска Павел Шульский и боец из Бразилии Данило Сузарт. Россиянин шесть раз становился чемпионом СКФО по боксу, трижды был в числе призеров чемпионатов МВД, выполнил норматив на мастера спорта. Он продолжил карьеру, став тренером и начав выступления в поп-ММА и лигах.

Данило Сузарт начал свою профессиональную карьеру в 2018 году и на данный момент провел шесть боев, в пяти из которых одержал победу.

BBC

It's an ending about the difficulty of love at all costs, and what it means to find something to live for amidst the ashes.

One of the many reasons why the original The Last of Us is considered such a feat of video-game storytelling is because of its astonishing ending.

Spoiler warning: this article contains plot spoilers for the final episode of The Last of Us

Joel, having been told that the only way to create a vaccine is for Ellie to die, chooses to damn the world: blurring the line between heroic protector and selfish monster. Bella Ramsey, in an interview with Vogue, said that the finale is, "going to divide people massively – massively," and it will be fascinating to see how a new, broader audience reacts to an episode that is remarkably faithful to the source material. Although, as has often been the case with this adaptation, that leads to the show feeling like a squashed, bullet-pointed summary of what made the game so interesting.

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After last week's encounter with violent, paedophilic cannibal David, the finale picks up with Ellie in a pensive mood. It could be the anxiety of her and Joel having finally reached the deserted highways of Salt Lake City, the home of the Fireflies. Although it is more likely that, months on from the traumatic events of episode seven, she is still haunted both by what nearly happened, and what actually did happen. Ramsey plays these scenes well; quiet solemn, detached. It is a testament to how funny and likeable her Ellie is that seeing her like this feels so unnatural. Hence why it is such a relief when she suddenly bolts away from Joel in excitement, having spotted something miraculous: a giraffe in the post-apocalyptic wild.

It is one of the video game's most poignant scenes: an unexpected moment of beauty amid the bleakness, and a reminder for Ellie that there is more to this world than monsters. On screen, the scene has been adapted almost verbatim, and yet doesn't quite prove as affecting as it once did. This is possibly because of this episode's rushed sense of pace, with the finale as a whole feeling more like a loose collection of big emotional moments rather than something that flows with rhythm. There is also the ostentatious blue-screen work, which can ironically leave certain moments feeling more artificial than when they're rendered entirely with pixels. Nonetheless, Ramsey and Pascal play it wonderfully. "You don't have to do this," says Joel, obviously moved by Ellie's child-like joy and reluctant to hand her over to the Fireflies. "After everything I've done," she says. "It can't be for nothing."

Joel is a man transformed in this episode. It is said that to have children is to watch your heart walk around outside of your chest. Joel lost his heart many years ago, having been hollowed out by grief over the death of his daughter, and cursed to keep on living. Yet, as he confesses to Ellie, in a moment of newfound honesty, he has finally found something to live for. He has opened himself up to the idea of love again, to being a father again. Pascal, who made his name as the sensual Oberyn Martell in Game of Thrones, has become best known in recent years for playing strong, silent types. And yet it is Pascal's warmth as an actor, his soft-eyed vulnerability, that truly elevates these confessional scenes with Ramsey (which again, can feel inelegantly paced). "Time heals all wounds, I guess," says Ellie, referring to Joel's suicide attempt. "It wasn't time that did it," he replies, looking at her.

And then they are ambushed. It is a jarring moment in an episode of jarring moments. Structure and pace have been an issue for the second half of this series. The journey of Joel and Ellie feels too fragmented, too condensed, as though the show is missing an episode somewhere; an extra hour that could get across how long and hard this journey has been, that can make their father-daughter relationship feel more earned. In the same sense, the finale is only 43 minutes long, and feels as though it is missing a few scenes or set-pieces that can knit these big moments together. In the game, this is achieved through a lengthy sequence where Joel and Ellie must make their way through a tunnel of monstrous Clickers and Bloaters, only to reach the other side and find themselves captured by Fireflies. Yet the second half of this series has seemed curiously uninterested in the infected.

(Credit: HBO)

Nonetheless, Joel wakes up in a dilapidated hospital, and is told the news by Firefly leader Marlene (Merle Dandridge): the Cordyceps fungus that has taken root inside Ellie's brain holds the key to saving mankind, but there is no way to remove it without killing the host. As we're shown in the opening flashback – starring the impressive Ashley Johnson, the original voice of Ellie, as the character's mother – Marlene was there when Ellie was born. Which, no matter the size of the big picture, makes her decision to sedate Ellie without giving her a choice feel ruthlessly pragmatic. Yet that arguably pales in comparison to what comes next.

There is something about the brutal, nihilistic nature of post-apocalyptic fiction that makes it particularly susceptible to reactionary politics. These are cruel worlds where conservative values reign supreme; macho Wild West fantasies where only the strong and self-interested survive, and where men reclaim their place as gun-toting hunter-gatherers. Despite its ostensibly liberal politics – episode three's tender gay love story being the prime example – The Last of Us has not exactly proved the exception to the rule (for that, you should seek out another HBO series, last year's sublime Station Eleven). Although the scene where Joel rampages through the hospital, killing everyone as he goes – a man with his hands up in surrender, a relatively harmless surgeon, a pleading Marlene – before dooming the world to misery and death, does at least subvert the idea of the noble strongman.

Much like in the game, you start out rooting for Joel, because you want him to save Ellie, but the knotty nature of his choices (including lying to her about what happened), even if they are perfectly understandable, ultimately challenges your sense of right and wrong. It's an ending about the difficulty of love at all costs, and what it means to find something to live for amid the ashes. The original voice actor of Joel, Troy Baker, once rationalised the character's decision: "People have asked me, 'why would Joel do that when he could have saved the world?', and my answer to them is always this – he did, he did save the world. It's just that the world was that girl, and that's it."

Still, it's an act that will have consequences. This will no doubt become more obvious in the next series, an adaptation of The Last of Us: Part II, a sequel that explores how Joel's actions, from another character's perspective, are indefensibly selfish and obscene. It is a lengthy, meaty story about how there is no such thing as heroes and villains, how everyone is simply the protagonist in their own story. It is about as bold and interesting as sequels get.

In the meantime, we have the first series of The Last of Us. The show has become a staggering success. Ratings are high. Buzz abounds. Never in my wildest dreams did I imagine my mother would know what a Clicker is. It is, by far, the greatest video-game adaptation ever made, even if it falls short of truly great television. What was fresh and exciting in video games in 2013 can often feel derivative and well-worn in 2023 TV. But none of that matters much when the characters are this absorbing, the performances this strong. Joel's choice might not have saved the world, but it has bought The Last of Us a long, shocking, harrowing future. We should be grateful to him for it.

★★★★☆

You can catch up with The Last of US on HBO Max in the US and NOW in the UK

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France24 - Monde

Tournoi des Six Nations : les Bleus écrasent les Anglais et signent une victoire historique

Publié le : 11/03/2023 - 19:31Modifié le : 11/03/2023 - 20:14

Olivier BRAS

Les Français, qui n'avaient plus gagné à Twickenham depuis 18 ans dans le Tournoi des Six Nations, ont largement battu samedi des Anglais complètement dépassés (53-10), signant la plus large victoire française dans cette enceinte. Ils ont marqué 7 essais qui leur permettent d'empocher un point de bonus offensif précieux pour conserver l'espoir de remporter le Tournoi, dans une semaine.

En 2005, lors de la dernière victoire française à Twickenham dans le Tournoi des Six Nations, les Français n'avaient gagné que d'un petit point (17-18). Cette fois, l'écart est énorme et l'émotion immense, à l'image de celle ressentie par leur sélectionneur Fabien Galthié après le match gagné, samedi 11 mars, par les Bleus (53-10).   

💙😍 𝐋𝐄 𝐂𝐑𝐔𝐍𝐂𝐇 𝐄𝐒𝐓 𝐁𝐋𝐄𝐔 !#XVdeFrance #ANGFRA #NeFaisonsXV #SixNations pic.twitter.com/mzUgcw7KUd

March 11, 2023

Deux minutes de jeu suffisent aux Bleus pour marquer leur premier essai parti des 30 mètres français. Ils sortent superbement de leur camp grâce à un jeu très dynamique, à l'image du deuxième ligne Thibaud Flament, qui réalise une magnifique percée avant de transmettre à l'ailier Ethan Dumortier, auteur d'une passe décisive pour Thomas Ramos. L'arrière tricolore aplatit dans l'en-but et signe un magnifique essai qui démontre l'intention des Français de produire du jeu dans ce stade de Twickenham, considéré comme le temple du rugby.

Ses quelque 80 000 spectateurs voient des Français très entreprenants au cours des dix premières minutes, avec une avance de 10 points au score grâce à une pénalité de Thomas Ramos. Pris de court par cette entame, les Anglais réussissent ensuite à remettre la main sur le ballon et à occuper le camp tricolore. Mais ils se heurtent à une bonne défense française, à l'image de Jonathan Danty qui a réalisé de précieux grattages.

Avec l'apparition de la pluie, le ballon devient plus difficile à contrôler pour les 30 joueurs. Le capitaine français Antoine Dupond conserve, lui, la même précision au pied, réussissant à trouver une touche précieuse dans les 22 mètres anglais à la 25e minute. Un ballon bien négocié par les Français qui s'offrent un 2e essai, marqué en force par Thibaud Flament face à deux adversaires anglais.

Menée 17 à 0, l'Angleterre ne parvient pas à trouver de solutions, même si l'ouvreur Marcus Owen inscrit les premiers points anglais sur pénalité. Mais il est imité quelques secondes plus tard par Thomas Ramos. Et Charles Ollivon enfonce le clou à la 40e minute avec un 3e essai marqué après une belle mêlée française. Il est transformé par Thomas Ramos qui donne 24 points d'avance aux Bleus à la mi-temps (3-27).

Les doublés de Flament, Ollivon et Penaud

Les Anglais se rebiffent timidement en début de deuxième période et sont récompensés par un essai de leur arrière Freddie Steward à la 46e minute, transformé par Marcus Smith. Mais ils manquent de précision pour réussir à vraiment inquiéter les Bleus qui conservent une nette avance (10-27).

Installés dans le camp adverse, les Français contrôlent ce match et la possession du ballon. À la 57e minute, Thibaud Flament, un joueur qui a évolué plusieurs saisons en Angleterre et rêvait de jouer à Twickenham, signe un doublé après une magnifique transmission acrobatique de Romain Ntamack.

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March 11, 2023

Quelques minutes plus tard, Charles Ollivon fait de même, pour donner une très large avance aux Français à la 60e minute (10-41). Complètement désorganisés, les Anglais ne parviennent pas à retrouver le fil de la rencontre. Ils restent brouillons et commettent des fautes qui les empêchent de se montrer dangereux. À l'inverse, les Français font preuve d'une grande discipline et profitent de l'efficacité de leur charnière pour se dégager.

Le 6e essai français est inscrit à la 72e minute par Damian Penaud, magnifiquement servi au pied par Gaël Fickou. Et les spectateurs qui commencent à quitter les tribunes de Twickenham ne voient pas l'ailier français récidiver deux minutes plus tard pour sceller le score (10-53). Deux essais transformés par Thomas Ramos, auteur de 23 points et élu homme du match. 

🏅 23 points in a flawless performance from @ThomRamos15 👏#ENGvFRA | #GuinnessSixNations pic.twitter.com/VT6e0WDLBR

March 11, 2023

Jamais les Anglais n'avaient connu une telle défaite à domicile. Et ils la concèdent face aux Bleus lors d'un "crunch" dévastateur. "Gagner comme cela dans l'antre du rugby, c'est historique",  a confié Antoine Dupont après la rencontre au micro de France Télévisions. Lui et ses coéquipiers attendent désormais de voir quel sera le résultat du match entre l'Écosse et l'Irlande, dimanche 12 mars. Avec déjà trois victoires bonifiées et une défaite contre l'Irlande, les Bleus conservent encore l'espoir de pouvoir gagner ce Tournoi à l'issue de leur dernier match, le 18 mars contre le pays de Galles au Stade de France. 

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France24 - World

‘They spit on us’: What’s really going on in the El Ouardia migrant centre in Tunis

Issued on: 13/03/2023 - 17:14

Fatma Ben Hamad Follow

Officially, the El Ouardia migrant centre in Tunis is meant to serve as a reception centre to “welcome and orient” new arrivals to Tunisia. However, what is actually happening there has long remained opaque because NGOs and lawyers aren’t allowed access. The FRANCE 24 Observers decided to investigate the nightmarish conditions inside. Our source told us that about fifty migrants, refugees and asylum seekers, most of them Black Africans, are being arbitrarily detained in the squalid centre.

Léopold (not his real name) came from the Ivory Coast to Tunisia several years ago to attend university. When he graduated, he decided to stay and work in the country. He also got married and had a child. However, Léopold was not a legal resident of the country where he had made his home. And so, in 2021, he began sorting out his papers and regularising his situation.

However, before Léopold was able to finish the process, he was arrested alongside several other Ivorians when police raided the headquarters of the Association of active Ivoirians in Sfax (AIVAS) on August 21, 2021. He was placed in detention in Tunis.

'There is a difference between what the judicial system decides and what the border police do'

A judge at the Ariana tribunal said that Léopold should be released on July 22, 2022. However, instead of being allowed to return home to his family, police brought him to the El Ouardia migrant centre in Tunis, where he has been arbitrarily detained ever since. He has received no legal or administrative support.

According to a judge, I was freed last summer. But there is a difference between what the judicial system decides and what the border police do.

From the moment I stepped into the migrant centre, I realised that the guards there were ready to harm us and it gave me a good indication of what to expect during my stay there. They spit on us, they called us "kahlouch" [Editor’s note: a derogatory term for Black people in North African Arabic] or "guirguira" [Editor’s note: a word that is supposed to imitate the sounds made by a monkey].

“Tunisia is our country, we’ll do what we want with you,” the guards told us.

Most of the people detained in the centre don’t want to go back to their countries of origin, but they are also being denied their freedom. I came to study in Tunis and then started working there. My family and my child are in Tunisia, I don’t plan on going back [to my home country].

Since February, police in Tunisia have been carrying out a campaign of violence and arrests of Black African migrants living in Tunisia. The campaign intensified in mid-February when Tunisian President Kais Saied called for the deportation of the "hoards of clandestine migrants” in the country.

>> Watch on The Observers: The growing xenophobic violence against sub-Saharan migrants in Tunisia

'Many of us were transferred to the centre from Mornaguia Prison because there is no room there'

Before the arrests began in February, there weren’t many of us in the centre. But since then, we’ve seen many people brought to El Ouardia even after a judge has ordered their release – like me. There are also migrants transferred to the centre after spending months in prison. 

 

There are about fifty men in the centre and four women.

 

 

Many of us were transferred to the centre from Mornaguia Prison because there is no room there. One of the people who was detained there said that he spent six nights without a bunk, so, here, we take turns sleeping. 

There are so many of us in the dormitories. It’s chaotic. There are a lot of sick people who then spread their illnesses to others. A number of people ill with COVID were transferred here without ever being given a test.

 

 

 

'What happens in the centre rarely gets out'

Since I’ve been here, we’ve called on the authorities several times to give us papers. On February 27, those of us detained here in El Ouardia held a protest, calling on the UN High Commissioner to take an interest in our plight. 

Even though the centre is run by the National Guard [known as the gendarmerie], when we started protesting, they brought the border police in to shut down the protest. They handcuffed us, stripped us and beat us savagely. Some of the men here got terrible injuries including wounds and dislocated shoulders. 

But what happens in the centre rarely gets out.

 

@monsieurleministre25

♬ son original - monsieurleministre

 

'Officially, it’s a reception centre, though it functions like a detention centre'

The number of detainees fluctuates in the El Ouardia "Reception and Orientation Centre" – as it is officially known – according to Romdhane Ben Amor, the spokesperson for the Tunisian Forum of Economic and Social Rights.

There are migrant centres in each region in Tunisia. However, the El Ouardia centre is the only one run by the ministry of the interior, which means that it is the only one where migrants are being arbitrarily detained in this extreme way.

Ben Amor explained:

The Tunisian National Guard, and thus the ministry of the interior, transfers migrants to this centre from prisons and other detention centres before either deporting them or liberating them. According to the latest figures from the World Organisation Against Torture, one of the only NGOs that has managed to access this centre, 51 people are currently being detained there.

Between 2011 and 2013, the centre was open to humanitarian organisations. However, since 2013, only organisations that have an agreement with the Ministry of the Interior have been able to access it.

And, since July 25, 2021 [Editor’s note: the date when President Kais Saied suspended parliament], the centre has only been used for detaining migrants and operates at maximum capacity.

 

 

The legal status of El Ouardia centre isn’t completely clear. Officially, it’s a reception centre, though it functions like a detention centre.  

'It’s like they are in prison without any hope of getting out or getting a decision'

There’s also another aspect of how the El Ouardia centre operates that remains unclear. At El Ouardia, detention and liberation are administrative matters and not judicial. That means that a detainee can not appeal their case or ask for judicial support, like help from a lawyer. On the contrary, the decision to detain the person is taken by public servant. There is no guarantee that the person can contest the decision.

Unfortunately, the detention is arbitrary and the migrants who are detained have no information about when they might be released. As if they were in a prison, without any hope of getting out or judgment.

 

 

When the people detained in the migrant centre try to insist that they have rights, they are met with violence, but that isn’t new. These police were transferred to El Ouardia in a punitive role. They aren’t used to working with migrant populations and use violence as a response to everything. 

The Tunis administrative tribunal declared in 2020 that the way that people were detained in the centre was illegal. And even though the Ministry of the Interior promised reforms under the Mechichi government, nothing has changed since.

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Valeurs Actuelles

« Il devait être hébergé avec les garçons » : une femme accuse la mairie de Puteaux de transphobie envers sa fille de 12 ans

Elle accuse la municipalité de « transphobie ». Samedi 11 mars, Le Parisien rapporte qu’une mère de famille envisage de déposer plainte pour « transphobie » à l’encontre de la ville de Puteaux. En effet, elle accuse la municipalité d’avoir confié à un prestataire l’organisation d’un voyage aux sports d’hiver en Italie auquel a participé son enfant de 12 ans, garçon transgenre né fille. Cet enfant a été logé dans un logement avec des filles, conformément à son identité sexuelle d’origine. Une décision qui ne passe pas pour sa mère. Laquelle envisage de déposer plainte.

Discrimination

Pour elle, la transition de son enfant, si elle n’est pas physique (l’enfant, du fait de sa minorité, n’a pas subi d’opération chirurgicale), est actée, du fait de la reconnaissance de son changement d’état-civil. La mairie a échangé avant le voyage avec la mère, et celle-ci a expliqué avoir prévenu les parents des autres enfants en amont. La mère explique que son enfant est revenu « démoli » de ce voyage.

La Ville de Puteaux explique avoir demandé au prestataire de trouver une solution d’hébergement individuel ou semi-individuel. Une requête impossible à satisfaire, faute de chambres disponibles. « On voulait évidemment le bien de cet enfant mais également celui des autres », plaide-t-on au sein du cabinet de la maire, Joëlle Ceccaldi-Raynaud (LR).

Par le biais de son avocat, la mère de famille a affirmé déposer plusieurs plaintes pour discrimination à l’encontre de la mairie et du prestataire ayant organisé le voyage. Elle a été reçue mercredi dernier par le directeur de cabinet de la secrétaire d’État à la Jeunesse. La mère de famille a également lancé une pétition contre la transphobie, signée par 450 personnes.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Plenel ne veut pas discuter : moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat

Plenel ne veut pas discuter : Moi non plus. On ne discute pas avec le fascisme d’extrême-gauche, on le combat .

Pour une fois, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas. Celui-ci sur France Culture, la semaine dernière, m’a reproché d’avoir préfacé le livre de l’intellectuel israélien Yoram Hazony Vertus du nationalisme. ( Éditions Jean-Cyrille Godefroy). Il est vrai qu’Hazony et moi avons commis le crime des crimes pour un internationaliste obtus : défendre la notion d’état- nation. Celui qui défend la liberté et la souveraineté des peuples. Y compris ceux d’Occident.

A la décharge de Plenel, si par hypothèse hardie, il avait lu l’ouvrage de ce grand auteur conservateur qu’est Hazony, je ne suis pas certain qu’il l’eut saisie, tant notre homme est peu accessible à la nuance.

Toujours est-il que si j’ai commis un Manuel de résistance au fascisme d’extrême- gauche, c’est précisément parce que je me refuse désormais de dialoguer avec les tenants de l’extrême-gauche totalitaire. Et notamment avec un moustachu qui exulta lorsqu’il apprit qu’on avait massacré des sportifs israéliens à trente kilomètres de Dachau.

Avec une extrême-gauche qui , par black- blocs et antifas interposés, fait régner la terreur dans la rue, quand ce n’était pas la mort avec ses Brigades Rouges, son Action Directe et sa Rote Arme Fraktion.

Avec une extrême-gauche intolérante qui empêche ses opposants de s’exprimer dans les universités, de Finkielkraut à Rigault en passant  par Agacinski .

Avec une extrême-gauche qui regarde les antisémites Corbyn ou les islamistes avec les yeux de Chimène , d’Obono à Panot .

Avec une extrême-gauche dont le dernier avatar wokiste est en passe de transformer le monde occidental en hôpital psychiatrique.

Qui persuade les petits garçons d’être des petites filles , ou les petits blancs de devoir laver les pieds des petits noirs.

Qui prétend mensongèrement que c’est le monde judéo-chrétien qui a inventé le féminicide ou l’esclavagisme.

Qui entretient obsessionnellement la détestation du mâle hétérosexuel blanc.

Qui voudrait achever de transformer la France en camp de migrants, et où les autochtones trembleraient pour leur peau sans pouvoir espérer leur salut d’une police forcément raciste.

Le monde qui risque d’advenir, si nous ne faisons rien, est l’oeuvre de l’extrême-gauche dont Plenel est l’un des plus sombres hérauts.

Il sait qu’il a perdu la bataille des idées, raison pourquoi il ne veut pas discuter, mais il sait tout autant qu’il peut gagner la bataille de l’émotion et de la terreur intellectuelle, par ses relais médiatiques puissants, les contre- vérités et le discrédit de ses adversaires.

Alors, oui, je suis d’accord avec Plenel. On ne discute pas.

Dans combat culturel, il y a combat.

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BBC

I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era – Tomas Chamorro-Premuzic

Like many women, I remember watching the Me Too movement mushroom as I scrolled through Facebook and Twitter in October 2017. While the hashtag #MeToo was first used in 2006 by black feminist activist Tarana Burke, who wanted to tackle sexual violence within her own community, it gained momentum following a viral tweet by actress Alyssa Milano after Harvey Weinstein’s crimes were exposed. Women around the world also began posting about how the misuse of power and privilege enabled sexual misconduct in the workplace.

For many women in the workforce, the Me Too movement triggered conversations about the inappropriate (and often illegal) behaviours we’d encountered in our own careers, prompting a mix of anger, catharsis and, for some, painful re-lived trauma. But that wasn’t the case for Gen Z who were still children or teenagers. Born between 1996 and 2012, only the oldest, now workforce-aged, were in university, or applying for their first jobs, when #MeToo trended across social media and grabbed headlines.

“I think that for myself and the majority of my peers, we didn't quite link the movement to the workforce,” says Scott Millar, 22, who runs an ed-tech start-up in Brisbane, Australia, and is a public speaker on Gen Z’s role in the workplace. “At the time, I remember us thinking it was more about sexual harassment in Hollywood, and it was more of an issue confined to the rich and famous.” Miller only became aware of the broader impact via his teachers, and through the business conferences he began to attend as he started his company while he was still in high school. 

Danielle Farage, a speaker and influencer on Gen Z and work, was still an undergraduate at the University of Southern California when the movement took off. She says her peer group was aware of Me Too’s significance from the start though, especially due to her school’s proximity to Hollywood, and subsequent allegations on her own campus. “That did raise a lot of concerns, but there was also a sense of optimism that things were going to get better for our generation as we started work,” says the now-24-year-old.

But other Zoomers failed to connect with the Me Too movement at all, says Anne Boysen, a futurist and Gen Z expert based in Austin, Texas. Some were simply “too young to have understood” the sexual crimes that Me Too campaigners were focussed on, she says. The fact that the movement grew exponentially after “a lot of privileged, mostly white, women” who were “already in high places” started voicing their concerns, also made it harder for some young people to see how it could possibly shape their own future life experiences, says Boysen. 

Gen Z are now in a unique position, as the first generation to have their entire adult careers develop in a post-Me Too era. The oldest members, like Farage and Millar, are a few years into their first full-time jobs, while others are still years on from entering the workforce. But it’s tricky to measure how much companies have shifted their cultures in the wake of Me Too, and what impact this is having on Gen Z’s early career experiences.

Danielle Farage was aware of Me Too early due to her university's proximity to Hollywood (Credit: Courtesy of Danielle Farage)

Policies and paperwork

On paper, at least, young people are largely entering organisations that have become “much more conscious about the repercussions of bad behaviour at work”, says New York-based organisational psychologist and author Tomas Chamorro-Premuzic. Most large businesses now provide mandatory training designed to prevent workplace harassment, he says, and encourage employees to speak out if they experience or witness unacceptable behaviours. “I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era,” he says.

Research suggests that Me Too has driven an increase in CEO firings for sexual misconduct, and that, compared with five years ago, workers are more confident that speaking out about sexual harassment or assault will have an impact. A 2022 study for the Pew Research Centre in the US showed that roughly seven out of 10 people polled believe bad actors are more likely to be held responsible for these types of behaviours in the workplace, and at least six out of 10 think accusers are more likely to be believed than they would have been in 2017. In a similar poll for a major union federation in England and Wales, seven out of 10 people who participated agreed that Me Too had allowed employees to be more open about sexual harassment.

There have been significant legal developments as well. In the US, a new law means that employees alleging harassment can’t be forced into confidential – rather than open – arbitration proceedings. Employers in South Korea are now legally bound to investigate any harassment claims involving their staff (including at off-site locations such as karaoke bars), while Spain has toughened its definition of consent.

Many employees themselves have also initiated changes to company culture in the wake of Me Too. This includes setting up women’s support groups and organising women-focused events, focused on tackling workplace harassment, and empowering more women to take on management positions, which research suggests can help limit workplace harassment.

“It started a lot of creativity and a sense of ‘no taboo, no limit, everything's possible now’’,” says Imène Maharzi, a 45-year-old Paris-based start-up advisor and mentor, who founded a platform to help promote financial independence for women in 2018. She says that she felt a renewed sense of empowerment as female colleagues of all ages began pushing for change. When she started out in her career, “nobody would have ever listened if [an intern] pushed a topic on the agenda” during a team meeting. But post-Me Too, younger colleagues no longer “wait to be allowed to initiate actions and open conversations”, about topics like harassment, and work to help create better workplace experiences for future generations.

Polls also indicate that current support for the Me Too movement is even stronger among Gen Z than millennials and older generations – a sign that young people entering the workforce remain committed to its goals. The Pew Research Center study showed 64% of 18-to-29 year olds who’d heard of the movement said they supported it, with women younger than 30 showing more support for the movement than any other group.

A confusing landscape

Despite these strides, Me Too’s impact has been more muted than many of the movements advocates initially hoped. 

Inappropriate workplace behaviours remain prevalent, according to polls. Almost two out of three women and about one in three men said they’d experienced sexual harassment in the workplace during the past three years, in a recent survey for US HR consultancy firm The Shift Workshop. Notably, the majority said their workplaces had offered training on the problem during the same period.

Chamorro-Premuzic says this feeds into a large body of behavioural science that suggests there is often a “gap between what people say and what they do.” In the context of Me Too, it’s clear that “not all the companies that say they want an inclusive culture and that they're not going to tolerate toxicity … actually manage to do it.” 

Similarly, despite polls suggesting workers feel more confident that sexual harassers will be held to account, that doesn’t mean that everyone who’s experienced inappropriate or illegal behaviour in the workplace has felt comfortable reporting it. A 2019 survey for the Young Women’s Trust charity in the UK found that 25% of 18-to-30 year olds feared they could lose their jobs by speaking out about harassment. Academic research by several North American Universities in 2021 suggested employees remain reluctant to oppose male leaders who engage in unethical behaviours in the workplace (conversely, women tend to receive more internal pushback, a likely result of gender norms and biases).

Chamorro-Premuzic, who recently wrote the book Why Do So Many Incompetent Men Become Leaders?, says it’s also important to recognise that middle-aged men still dominate senior management. They advanced in their careers at a time when sexism was more rife and sexual misconduct was more common, he says, plus many might have been promoted for impressing their male peers, “not on the basis of whether they are competent and ethical”.

Some experts believe Gen Z are more likely to speak up about workplace issues (Credit: Getty Images)

This, argues Chamorro-Premuzic, means that there is still a significant number of leaders and employees who haven’t embraced the post-Me Too culture shift. Others, he points out, have rejected it entirely. “They feel that there is like a ‘woke’ crusade against toxic masculinity, and everybody is out to get them,” he says. 

There’s also anecdotal evidence that long-standing ‘industry norms’ mean certain sectors remain more “toxic” than others, says London-based organisational psychologist Jason David Phillips. Aged 28, he offers early career stress management coaching to Gen Z workers. 

During the Me Too years, he worked in public relations, where he saw first-hand how the reality of gendered workplace pressures manifests. He says employees in the PR industry have long been expected to network and “people please” with current and potential clients. This, he argues, doesn’t always result in the kind of psychological safety required for staff to feel comfortable reporting any kind of mistreatment, from sexual harassment to bullying.

Danielle Farage agrees that sexual harassment and abuse is still “widely accepted as a norm” in certain industries. She says she’s already come across it on numerous occasions during her short career in the male-dominated tech sector. A man she described as a “very high-powered executive” non-consensually touched her rear when they were on a dance floor during an industry event, she says, and told her he wanted to dance. Another time, she says, a former male superior approached her at a private party. He kissed her on the cheek twice, which she says made her feel deeply uncomfortable. 

Farage argues these kinds of experiences can be confusing for a generation that’s grown up in the shadow of Me Too. Plus, it hasn’t helped that many Gen Zers also started their careers during the pandemic, so they had fewer opportunities to build a trusted network of peers or mentors. “I entered the workforce personally at a time when forced remote work was the thing. I didn't have the opportunity to go to an office,” she says. “I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things.”

I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things – Danielle Farage

Gen Zers who are starting work now may also be doing so with slightly less optimistic expectations around sexual harassment than those who started their careers immediately after the Me Too Movement peaked, suggests Chamorro-Premuzic. This is because they are aware that while some high profile figures, like Weinstein, have been punished for their crimes, they also know that plenty of others have been able to continue in their careers, despite being publicly accused of sexual misdemeanours (prompting some media to even declare that Me Too was over).

Gen Z’s fight for change

Gen Zers tend to be more committed to caring for their own mental health, says Farage, coupled with a different understanding of what constitutes an unacceptable work environment than previous generations. This means they’re more likely to leave workplaces that make them feel uncomfortable or unsafe, leading some observers to rename Gen Z "Generation Quit”. “We’re not willing to settle for that toxic nature, and we’re actually willing to take ourselves out of it and find new opportunities,” says Farage. 

“Young people are acutely aware of the myriad of opportunities that are out there, and they’re not willing to tolerate a bad work environment,” agrees Miller, the Brisbane-based public speaker. Whether or not Gen Z workers experience sexual misconduct themselves, he says they’re generally “more motivated by culture and cause than a pay packet”. This means they’re less likely to simply stand by and watch if it’s clear an organisation’s actions don’t match up to their own values on issues, he argues.

But early careers coach and organisational psychologist Phillips argues there is nuance to these trends. “It's not just about the workplace culture – it's how your personality combines with it,” he says. “It's how your values, how your upbringing, how your education, all of these things together make up your experience in the workplace”. 

In other words, different factors impact how comfortable or empowered people feel complaining about harassment, or quitting a job so early on in their career.

Plus, with many economies unstable in the wake of the pandemic and warnings of a global recession, not all Gen Zers have the financial means to act with their feet. This means some may stay at jobs with toxic cultures – including those where harassment is present – simply because they can’t afford to leave. “The trends on paper suggest that young people sacrifice financial benefits for [personal] growth – but there is a cost-of-living crisis,” says Philips. “Ultimately, you may feel that ‘OK, I need to pay my bills, and therefore I need to cope with this workplace’.”

Some Gen Zers are optimistic about the future of the post-Me Too workplace (Credit: Getty Images)

A mood of optimism?

Despite these challenges, there is cause for hope: many believe that in the coming years, workplace cultures will continue to improve for women and other groups who may have faced a disproportionate amount of harassment in the past.

“I would say despite all of the tough things that I've mentioned, I am very optimistic,” says Farage.

First, older millennials “who are more in touch” are now rising into senior positions, and bringing with them experiences in workplaces in both the pre- and post-Me Too era. This, believes Farage, gives them a unique perspective as they manage and collaborate with their younger peers. “As millennials and Gen Z sort of meet in the workplace, I think there's a lot of understanding and connection there of like, ‘wow, these older generations really messed it up for us – maybe we could start to repair that’,” she argues. 

Plus, as growing numbers of Gen Z enter the workforce and bring their own views and habits with them – like demands for transparency, empathic leadership and a focus on mental health – Farage hopes they’ll be in an even better position than millennials to help transform organisational cultures as they rise through the ranks. “I'm excited to jump into and be a leader, because I feel like I'm able to lead from a heart-centric place, which is, I think, what the world needs more of,” she says.

Chamorro-Premuzic points out how normalised it is for Gen Z to publicly share their negative experiences online, or call people or businesses out on social media channels. So, despite some early Me Too activists facing defamation trials for publicly listing allegations of harassment and sexual against men, this isn’t putting others off from doing the same. Just last month, a French Instagram account made global headlines for accusing powerful men of harassment in the advertising industry, sparking sackings and internal investigations. As other scandals break online, these will serve as further warnings to businesses that if there’s evidence of harassment, “employees will post about it”, journalists will write about it and their reputation will be damaged, says Chamorro-Premuzic.

It’s been just more than five years since #MeToo went viral. There’s still a long way to go. Gen Zers are generally more aware of what constitutes a predatory or toxic workplaces than the generations before them, and they feel more comfortable speaking out about abusive behaviours. But the misuse of power and privilege continues, and if Gen Zers want the kind of working environments that Me Too’s protagonists called for, they’ll need to continue the movement’s work.

Известия (RUS)

Водителей предупредили о риске ДТП из-за потепления

В Москве и Московской области (МО) после резкого похолодания ожидается столь же быстрое потепление, что может повлечь за собой увеличение риска ДТП. Об этом предупреждает погодный центр «Фобос» 13 марта.

В прошлые выходные в Москве и МО температура опустилась до –13 и –19 градусов. В понедельник она поднялась до –6 градусов, а к среде может вырасти до +3 градусов, что может способствовать таянию снега и возможному затоплению некоторых участков дороги. Это может спровоцировать риск ДТП, отметили в «Фобосе».

Похожая ситуация произойдет и в Санкт-Петербурге, где уже во вторник температура поднимется до +3 градусов. При этом также ожидаются и осадки вместе с сильным ветром.

То пар, то холод: какими аномалиями войдет в историю эта зима Климат в России и мире становится всё более резким

Ранее в этот день научный руководитель Гидрометцентра Роман Вильфанд сообщил, что температура значительно выше климатической нормы прогнозируется на всей территории России с 15 марта.

До этого, 5 марта, Вильфанд также рассказал, что весеннее потепление в Москве ожидается в 20-х числах марта. В Московской области сход снежного покрова происходит в первой декаде апреля, а в лесах снег задерживается еще на неделю.

L'Humanité

Olivier Le Tinnier, forçat de l’asphalte

Un jour avec

Ouvrier autoroutier qualifié depuis trente ans, le syndicaliste veut mettre en lumière la pénibilité méconnue de son métier.

Cécile Rousseau

Rouen (Seine-Maritime), envoyée spéciale.

« Borne, prends ta retraite ! » Dans les rues de Rouen, fin janvier, Olivier Le Tinnier avait confectionné cette pancarte invitant la première ministre à cesser son activité professionnelle. « Elle n’est même pas concernée par le recul de l’âge légal ; nous, on n’a pas le choix, on doit continuer à bosser ! » lance-t-il en marchant d’un pas décidé.

Ouvrier qualifié au sein de la Société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN), le tout juste quinquagénaire n’en a pas encore fini avec les horaires en trois-huit qui usent la santé.

Depuis trente ans au service des usagers dès 5 heures du matin ou jusqu’au lever du soleil, il ne se lasse pas de ce quotidien fatigant mais plein de surprises. Sur les tronçons de l’A13 et de l’A29, elles ne manquent jamais d’arriver au bout du virage. « C’est à la fois stressant et intéressant, analyse-t-il. On a une certaine autonomie : quand nous sommes seuls en patrouille à deux heures du mat, on doit gérer. »

Sauf quand le problème dépasse les limites. « Il y a quelques semaines, j’ai ramassé un gros sanglier qui avait provoqué un accident. On s’y était pris à deux avec un collègue pour le mettre dans le véhicule. Entre son poids, les odeurs et le fait qu’il était désarticulé, on en a bavé. »

La Macronie ressort le mot « pénibilité » des oubliettes

Les conditions de travail se sont dégradées depuis la privatisation des autoroutes

Sa vie professionnelle recèle son pesant d’anecdotes, racontées avec une pointe d’adrénaline : « On peut rapporter des pneus pesant 80 à 100 kilos, perdus par des poids lourds. On s’occupe aussi des objets et des déchets jetés, énumère-t-il. Mais on ne peut pas bloquer la circulation pour ça, il faut donc aller vite. »

Pour les forçats de l’asphalte œuvrant sous les intempéries et frôlés par des voitures lancées à toute allure, les conditions de travail déjà difficiles se sont dégradées depuis la privatisation des sociétés autoroutières, en 2005.

Quant au matériel, il continue de vieillir. Même si les accidents du travail ont, eux, un peu baissé : « Ce qui arrive le plus souvent, ce sont les chutes de plain-pied : on se tord une cheville en trébuchant dans un trou ou sur une bordure, précise-t-il. Dans ces cas-là, c’est déclaré en accidents du travail mais on nous propose des aménagements de postes pour éviter de prendre l’arrêt maladie qui va normalement avec… »

Les kilomètres arpentés finissent par détruire les genoux

Au fil des années, les kilomètres arpentés en marchant et les talus escaladés avec de lourdes chaussures de sécurité finissent par détruire les genoux. Le dos coince.

En horaires décalés, le sommeil de qualité n’est plus qu’un vague souvenir pour le secrétaire FO de la SAPN : « Quand on nettoie les toilettes sur les aires de repos, de nuit, l’hiver, nous sommes aussi en contact avec des produits chimiques et avec plein de choses désagréables, ajoute-t-il. Alors, OK, notre boulot ne consiste pas à casser des cailloux, mais tous ces éléments mis bout à bout, pour en moyenne 1 900 euros net par mois, pèsent à la longue ! »

Pénibilité. Le gouvernement refait une fleur au patronat

Olivier déplore que la pénibilité de son métier passe sous les radars. Si l’ouvrier rappelle qu’un véhicule de société d’autoroute se retrouve impliqué dans un accident chaque semaine en France, c’est parce qu’il en a marre des campagnes de communication édulcorées vantant leur rôle d’« anges gardiens ».

« Quand nous sommes en négociation annuelle sur les salaires avec la direction, on n’entend pas le même discours héroïque, tacle-t-il. Pour 2023, c’était : “On vous propose 0,99 % d’augmentation et si vous ne voulez pas signer, ça sera encore moins !” Ça illustre bien le dialogue social, alors que la société mère, la Sanef (Société autoroutière du nord et de l’est de la France), va verser 660 millions d’euros de dividendes cette année. Ce qu’on nous donne est totalement déconnecté du résultat. »

« Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne »

La sensation d’être invisibles ou méprisés se retrouve jusque sur le bitume : «   On passe à côté de nous sans nous voir. Les automobilistes nous klaxonnent en faisant signe de bosser ou râlent parce qu’il y a des travaux. Les gens sont plus sympas quand ils sont en panne, mais on peut aussi se faire agresser. »

Après une grève pour exiger des revalorisations, en décembre 2022, le syndicaliste a été surpris de voir autant de collègues embrayer sur la bataille des retraites : « Nous sommes nombreux à avoir une cinquantaine d’années et à regarder ce point charnière à l’horizon. Nous avons un accord négocié tous les deux ou trois ans avec l’entreprise pour pouvoir partir à 58 ans en cas de carrière longue. Ça leur permet de “vider les vieux” , ce qui est paradoxal avec le fait de bosser plus longtemps. On se demande si la réforme va remettre tout ça en cause. »

Celui qui charbonne depuis l’âge de 16 ans dans la restauration ne sait pas encore s’il pourra bénéficier de cet accord, certains trimestres travaillés s’étant envolés. Contrairement à son espoir bien ancré de faire reculer le gouvernement.

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Valeurs Actuelles

Gard : trois chiens mortellement empoisonnés lors du championnat de canicross

Les propriétaires de ces animaux sont en deuil. Dimanche 12 mars, trois chiens qui participaient au championnat de canicross organisé dans la commune de Vauvert (Gard) sont morts empoisonnés, comme l’ont rapporté le même jour TF1 et LCI, confirmant ainsi une information de France 3. Un quatrième animal se trouve dans un état grave. Des faits qui ont entraîné l’annulation de la seconde journée prévue pour la compétition, détaillent nos confrères. Ce lundi, par le biais d’un communiqué, Cécile Gensac – la procureure de la République – a expliqué que « quatre chiens [avaient] été pris de malaises fulgurants », avant que trois d’entre eux ne décèdent. Quant au quatrième, il a été « conduit à la clinique vétérinaire de Montpellier », cite TF1

Un délit passible de cinq ans d’emprisonnement 

Selon des informations évoquées par TF1, les chiens auraient été empoisonnés par un produit contre les limaces. Ce dernier aurait été introduit dans les boulettes de viande éparpillées tout au long du parcours. Sur Facebook, la Fédération des sports et loisirs canins (FSLC) a fait savoir qu’elle avait porté plainte, à l’instar de la mairie de la commune. Une enquête en flagrance, pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif, aggravé par la circonstance de mort pour trois des quatre chiens », a été ouverte. Celle-ci a été confiée à l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP), comme l’a également annoncé ce lundi Cécile Gensac, dans un communiqué cité par le même média. Ce délit est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement, ainsi que de 75 000 euros d’amende. 

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Nîmes : un clandestin condamné pour agression sexuelle sur un mineur de 12 ans

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Nîmes : un bus prend feu avec dix enfants à son bord

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L'Humanité

Manifestation à Paris: « Nous pouvons encore remporter le combat »

Actu

Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme de retraite, à Paris dans un cortège familial, 300.000 personnes ont affichés leur détermination.

Samuel Eyene

Les sourires sont nombreux parmi les femmes, les hommes mais aussi des nombreux enfants qui prennent le départ de la manifestation parisienne. Pour cette septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’ambiance est familiale en cette seconde date de manifestation un samedi. « J’attends de cette mobilisation qu’elle soit massive, nous aurons les chiffres en fin de journée mais le gouvernement doit entendre notre mécontentement, amorce Didier . Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons toujours eu grâce à la rue ». Comme ce syndicaliste CGT-EDF, des milliers de personnes défilent de la Place de la République jusqu’à Nation pour exprimer leur colère. « Je pense que le gouvernement joue son rôle en étant méprisant par rapport à la rue, mais il ne va pas pouvoir ignorer encore longtemps ce qui se passe dehors et dans les entreprises », cingle Isciane. Du haut de ses 24 ans, cette étudiante en informatique profite de la mobilisation pour distribuer des tracts pour la NPA. « Après la mobilisation record le 7 mars, faire reculer le gouvernement c’est possible ! » vante le bout de papier. De fait, l’heure n’est pas au découragement. La semaine prochaine s’annonce décisive alors que le texte gouvernemental est censé arriver en commission mixte paritaire, mercredi prochain. « Nous pouvons encore remporter le combat. Mais il faut que le mouvement continue d’être massif », encourage la jeune femme.

Lutte joyeuse.

Le boulevard est particulièrement coloré cet après-midi. Des chasubles rouges, jaunes, bleus et blancs composent notamment le paysage. De la CGT à la FSU en passant par l’Unsa ou encore la CFDT, les organisations syndicales accompagnent la mobilisation. Les chants résonnent également le long des cortèges. « Travail, travail, plus loin » chante une femme reprenant le tube « Voyage, voyage » de Desireless. « Ce n’est pas possible qu’il soit aussi sourd », fustige Christopher en mentionnant l’attitude du président de la République. Ce dernier a, en effet, fermé sa porte à l’intersyndicale dans une lettre adressée ce vendredi.  « Ça m’inquiète pour l’avenir du pays. Les conséquences d’avoir un président qui méprise autant le peuple, c’est de perdre confiance en la démocratie et de se tourner vers les partis d’extrême droite », redoute Assan Lakehoul, coordinateur national des Jeunes communistes de France.

Esprit collectif retrouvé

Pour autant, des motifs de satisfaction subsistent. « Toute cette période de grève a permis aux gens de discuter entre eux. Que ce soit sur les retraites mais aussi le chômage etc. Les gens commencent à se préparer pour d’autres luttes », souligne Isciane. Et Cyril de rajouter que « le combat est intergénérationnel ». C’est pourquoi, ce libraire est venu soutenir le mouvement avec sa femme et leur enfant. « Tout le monde risque d’être impacté par les effets de la réforme des retraites. C’est donc important que tout le monde puisse participer ».

grèvesRéforme des retraitesMobilisations retraites
France24 - World

UK to boost defence spending over China, Russia concerns

Issued on: 13/03/2023 - 18:31

NEWS WIRES

Britain on Monday detailed plans to bolster military and security spending to confront the "epoch-defining challenge" posed by China while also countering Russia, as London updated its strategic foreign and defence policy.

In a "refresh" of the so-called Integrated Review, the UK government identified "the threat posed by Russia to European security" as the most pressing short- to medium-term priority.

But the 63-page report – compiled after months of work across government – also labelled China a "systemic challenge with implications for almost every area of government policy".

"We cannot be blind to the increasingly aggressive military and economic behaviour of the Chinese Communist Party," Foreign Secretary James Cleverly said, as he unveiled the updated review to parliament.

Britain's top diplomat added Beijing was "stoking tensions" with Taiwan – the self-governing island which China considers its territory – and of trying to "strong-arm" other countries.

Responding to the twin threats posed by Beijing and Moscow requires stepped up defence and national security spending, both now and in the future, the review concluded.

It includes plans to spend an extra £5 billion ($6 billion) on defence over the next two years, focused on nuclear resilience and replenishing depleted ammunition stocks.

It also restated an ambition to dedicate 2.5 percent of annual GDP spending to defence, up on the UK's current 2.2 percent spending in the policy area.      

'Push back' 

London last updated its strategic policy portfolio two years ago, in what was billed as the most comprehensive overhaul since the Cold War era and as part of a recalibration of its post-Brexit world view.

Although it branded Russia the "most acute direct threat to the UK", the report then also announced a much-heralded pivot in focus towards Asia to counter China's growing threat.

Despite the subsequent Russian invasion of Ukraine, the government assessed those fundamentals have not changed, but that the response to them needed to "evolve".

"China poses an epoch-defining challenge to the type of international order we want to see, both in terms of security and values – and so our approach must evolve," Prime Minister Rishi Sunak wrote in the review's foreword.

He added Britain would work with Beijing on shared priorities such as combating climate change but pledged to "push back" alongside allies against its attempts to "coerce or create dependencies".

"And we are taking new action to protect ourselves, our democracy and our economy at home," Sunak noted.

That will see several existing agencies revamped, including creating a new £1 billion "integrated security fund" and a National Protective Security Authority to improve resilience of critical infrastructure.

Ministers will also double funding on skills and knowledge on China for government staff, including on Mandarin language skills.

The BBC World Service will get a £20 million funding boost to protect its dozens of language services over the next two years, "support English language broadcasting and counter disinformation".

(AFP)

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France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit

China announces military spending increase despite low economic growth

US Senate passes record $858 billion defense bill including aid for Ukraine, Taiwan

BBC

Gulnara Karimova: How Uzbek president’s daughter built a £200m property empire

A dictator's daughter who moonlighted as a pop star and diplomat spent $240m (£200m) on properties from London to Hong Kong, a report has found.

Gulnara Karimova used UK companies to buy homes and a jet with funds obtained through bribery and corruption, the Freedom For Eurasia study says.

It adds that accounting firms in London and the British Virgin Islands acted for UK companies involved in the deals.

The story raises fresh doubts about the UK's efforts to tackle illegal wealth.

British authorities have long been accused of not doing enough to prevent criminals from overseas using UK property to launder money.

The report says the ease with which Karimova obtained UK property was "concerning".

There is no suggestion that those acting for the companies linked to her were aware of any connection to her nor that the source of funds could have been suspicious. No-one who provided those services in the UK has been investigated or fined.

For a time Gulnara Karimova was tipped to succeed her father, Islam Karimov, who ruled Uzbekistan as president of the central Asian state from 1989 until his death in 2016. She appeared in pop videos under the stage name "Googoosha", ran a jewellery company and served as ambassador to Spain.

But then in 2014 she disappeared from public view. It later emerged she had been detained on corruption charges while her father was still in power and she was sentenced in December 2017. In 2019 she was sent to prison for breaching the terms of her house arrest.

Prosecutors accused her of being part of a criminal group that controlled assets of more than $1bn (£760m) in 12 countries, including the UK, Russia and United Arab Emirates. "The Karimova case is one of the largest bribery and corruption cases of all time," says Tom Mayne, one of the researchers on the Freedom For Eurasia report and a research fellow at the University of Oxford.

However, Karimova and her associates had already sold some of the property allegedly acquired with corrupt funds.

Freedom For Eurasia researched property and land registry records to identify at least 14 properties it says were purchased before she was arrested, with allegedly suspicious funds, in various countries, including the UK, Switzerland, France, Dubai and Hong Kong.

The report to be published on Tuesday 14 March, titled Who Enabled the Uzbek Princess?, focuses on five properties bought in and around London, now worth an estimated £50m - including three flats in Belgravia, just west of Buckingham Palace, a house in Mayfair and an £18m Surrey manor house with a private boating lake.

Two of the Belgravia flats were sold in 2013 before Karimova was detained. In 2017, the house in Mayfair, the Surrey mansion and a third flat in Belgravia were frozen by the Serious Fraud Office.

Freedom For Eurasia's report also names firms in London and the British Virgin Islands that it claims were used by Karimova or associates to enable them to spend the proceeds of crime on the properties as well as on private jetliner.

Karimova's boyfriend, Rustam Madumarov, and others now alleged to be associates of hers were listed in official documents as the "beneficial owners" - a legal term for the person who ultimately is in control - of companies based in the UK, Gibraltar and the British Virgin Islands. But the report says they were just proxies for Karimova, who used the firms to launder hundreds of millions of dollars.

Accountancy services for two UK companies linked to Karimova - Panally Ltd and Odenton Management Ltd - were provided by SH Landes LLP, a firm formerly located on New Oxford Street in London.

In late July 2010, SH Landes sought to register or acquire another company. The aim was to purchase a private jet for around $40m (£33m), with Madumarov named as the beneficial owner. In fact, according to the report, Karimova was really behind the purchase.

When asked at the time about the source of his funds, SH Landes replied: "We believe that the question regarding his personal wealth is not relevant in this situation." This was seemingly because the money to buy the jet was not being provided by Madumarov out of his personal funds.

The London-based firm later said Madumarov's wealth came partly from a mobile phone company based in Uzbekistan, Uzdonrobita. Questions had already been raised about the company's possible links to Karimova. As far back as 2004, an article for the Moscow Times had alleged that Karimova siphoned some $20m out of Uzdunrobita using fraudulent invoices. A former adviser had also accused Karimova of "racketeering".

Because it was a high-value transaction linked to a high-risk jurisdiction, Uzbekistan, the report argues that SH Landes should have conducted "enhanced due diligence" - thorough background checks to ensure the source of funds was legitimate and not derived from criminal activity.

SH Landes also submitted the 2012 financial statements for Panally Ltd. The report says in September 2013 they were signed off by a close associate of Karimova's: Gayane Avakyan, then aged 30.

The previous year, the BBC had published allegations that Avakyan was the registered beneficial owner of Takilant, a Gibraltar-registered company at the centre of "a high-level multi-million dollar fraud and corruption scandal in Uzbekistan".

In a statement to the BBC, Steven Landes said: "SH Landes LLP was never engaged by Gulnara Karimova. SH Landes LLP did act on behalf of Rustam Madumarov.

"SH Landes LLP obtained due diligence on all its clients and relevant regulatory authorities were notified and kept appraised."

Tom Mayne of Freedom For Eurasia said the apparent ease with which Karimova managed to buy so much UK property was concerning.

"It took the authorities until 2017 to do anything, years after other countries had already frozen bank accounts and properties that belonged to her," he added.

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BBC

With camping, you're just existing in an outdoor environment; bushcraft is about interacting with it in a meaningful way

"So – what do you think's going to kill you first?" said Original Outdoors instructor Richard Prideaux, with the hint of a smile. "Starvation's a few weeks down the track. Water's not a problem – there's a river down there. But hypothermia, yes. That's a possibility on a night like tonight." He looked up at the brittle winter sky, clouded only by wisps of breath. "Yep," he said. "We're gonna freeze."

It was mid-January, and I was standing in a woodland near the Welsh market town of Ruthin with a grubby backpack at my feet. I would be joining the increasing numbers of people in Britain and worldwide taking to woodlands and wildernesses to learn ancient survival skills – foraging food, making fire, building a shelter – to rekindle a lost connection with the natural world. Tonight was set to be the coldest night of the year; beyond the ash and birch trees, the humps of the Clywdian Hills were dusted with snow. My first survival experience would be a baptism of ice.

Human beings are extinct in the wild. The majority of us would be clueless in a true survival situation, having been coddled and cosseted by the comforts of civilisation. Cloistered away in our homes and offices, with fresh water at the turn of a tap, warmth at the touch of a button and food delivered to our doors, we have lost touch with the natural rhythms and resources that keep us alive. The acquisition and practice of survival skills seeks to redress this imbalance, and it has a name: bushcraft.

Bushcraft courses, where you learn to forage for food, make fire and build shelter, are growing in popularity (Credit: gaspr13/Getty Images)

"With camping, you're just existing in an outdoor environment," Prideaux said, as we set off into the woods in search of edible mushrooms. "Bushcraft is about interacting with it in a meaningful way; knowing where your break points are with the environment."

Take mushrooms, for example. There are more than 100 edible species in the UK, but many are easily confused with near-identical ones, several of which are easily poisonous enough to end a human life. Was that a delicious chanterelle I could see sprouting amid the heather, or its doppelgänger the deadly webcap? The oak trees in these woods shelter the innocuous-looking death cap, whose pale fruiting body contains enough poison to kill two men.

For these reasons, we settled on the unmistakable wood-ear: a gelatinous, harmless and largely tasteless mushroom with the flavour and consistency, in Prideaux's words, "of unflavoured Haribo". The rest of my day was spent lashing logs together to form a shelter, gathering water from a raging river, and, most taxingly of all, building a fire using wood wet from the Welsh winter.

While many mushrooms in the UK are poisonous, the wood-ear is harmless (and largely tasteless) (Credit: Daniel Stables)

As Prideaux showed me how to use resinous birch bark as tinder and pine branches for kindling, I asked him about bushcraft's purported mental health benefits. "I'm dubious about the outdoors being a cure-all for mental health problems," he said, "but the benefits are obvious. I see it in myself, I see it in other people. Being outdoors, away from screens, changes all the inputs into your brain. It doesn't make your problems go away, but it allows you to see them from a different angle."

The outdoors can be dangerous, so it's a good idea to start practicing bushcraft with someone with the requisite skill and experience. Here are a few things to be particularly aware of in the UK:

Friendly and knowledgeable, yet stern about the dangers that nature can pose, Prideaux is an old-school survival expert in the mould of Ray Mears, whose 1990s television shows exposed a generation of Brits to the quiet joys of the outdoors. Social media, however, has ushered in a new wave of celebrity bushcrafters less restrained in their approach.

One example is Paul Hayes, christened "Ray Beers" for his humorous outdoor videos featuring wild camping, spear fishing, beer reviews and heartfelt monologues about the healing power of nature. Hayes, who broadcasts to more than 100,000 subscribers on his YouTube channel Haze Outdoors, agrees that bushcraft can be a tonic for the mind. "I've always struggled a little bit with my mental health – I've got ADHD and my brain's my enemy sometimes," he said. "Being outdoors calms me, it centres me. It's a medicine."

"The first time I ever created fire from scratch, I made a bow drill from my shoelace and a knife. It took me ages, but it's one of the top five things I've ever done in my life. It's ingrained in human beings – knowing that if you get fire, you've got warmth, you can cook food. There's a primal feeling of conquering something beyond technology."

Despite his success on social media, Hayes recognises its potentially damaging effects.

"Before social media, you could go up into the Lake District and be the only wild camper there," he said. "Now you go up Angle Tarn on a Saturday and it's like Glastonbury Festival. People can monetise nature nowadays. There are profiles on Instagram whose whole shtick is giving away secret beauty spots in the UK. Not very secret anymore, then, is it?"

Social media's ability to introduce bushcraft to a wider audience has its benefits, however. Helen Payne runs Discover Bushcraft, an outdoor skills organisation in Essex that offers a course aimed specifically at helping women learn bushcraft skills.

Knowing how to make a fire is a vital survival skill – although it's also essential to learn wildfire prevention (Credit: Jason Jones Travel Photography/Getty Images)

"I started Women in the Woods after the first lockdown; 80% of my Facebook followers are women," Payne said. "All these mums were home-schooling and working from home, and they needed something for themselves. There is an emotional need to be connected to nature, and that mixture of learning new skills and being outdoors is fantastic for people's mental health. Conversation is different around a campfire than around a coffee table. You can talk about everything under the sun."

Even with help close at hand, I felt immediately more at ease once my fire was finally up and roaring – an evolutionary memory, perhaps, of a time when it really could have been the difference between life and death.

"Just being around a fire has a calming effect," said Dr Lisa Fenton, a bushcrafter, ethnobotanist and environmental anthropologist at the University of Cumbria. "You're safe from predators, safe from hypothermia, you can cook food. Fire transforms your experience of being outside, which has a deep evolutionary imprint."

Safe and warm beside my fire, my body well-used from my day's work, I slept soundly that night – despite sub-zero temperatures, lightly falling snow and the snuffling of a fox or badger that stirred me as it passed near my camp.

By teaching you the skills you need to survive, bushcraft builds self-confidence and resilience (Credit: Daniel Stables)

"Bushcraft develops inner qualities like patience, perseverance, humility, observation and resilience," Fenton said. "People feel empowered, more self-reliant, and less reliant on others. Indigenous communities tend to foster those qualities in younger people; that's often missing from our education system. We don't need to start a fire by rubbing sticks together anymore, or to know which plants contain medicines. But these are our basic human skills that have kept us alive for millennia – it's only in the last few centuries that's really changed."

Bushcraft develops inner qualities like patience, perseverance, humility, observation and resilience

There is a gnomic saying often uttered in bushcraft circles, usually when a dark, cold night is closing in around a campfire: "Civilisation is a clearing in the forest". The idea that civilisation could once again become overgrown, leaving us to grapple again with nature in the dance of our ancestors, may appeal only to the most ardently apocalyptic survivalist. For all of us, though, a greater connection to nature and our role within it is critical to our understanding of the little clearing in the forest in which we make our lives.

"Nature's not trying to sell you anything, it hasn't got any agendas – it's just honest and true," Hayes had told me. "Nature is the only thing that isn't going to lie to you."

Just so long, that is, as you're absolutely certain about that mushroom.

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France24 - World

Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'

Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06

Marc Perelman Follow

FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.

Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".

He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner. 

The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.

Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'

Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.

He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.

The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.

The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".

Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The France 24 Interview

Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'

MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa

New York Times - World

The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

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New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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Известия (RUS)

Воробьев сообщил о круглосуточной работе дорожных служб в Подмосковье

Дорожные и коммунальные службы Московской области работают в круглосуточном режиме из-за сложных погодных условий. Об этом губернатор Подмосковья Андрей Воробьев заявил в понедельник, 13 марта.

Риск образования гололедицы повысился из-за перепада температур. Чтобы обезопасить пешеходов и водителей, в работе задействовали всю необходимую технику.

«Прошу пешеходов и водителей быть аккуратными на дорогах», — цитирует главу региона телеканал «360».

Воробьев подчеркнул, что внимание уделяется противогололедной обработке тротуаров и проезжей части.

Дело чисто: в России начнут производить беспилотные снегоуборщики Как искусственный интеллект поможет сэкономить на дворниках

Ранее в этот день синоптики предупредили, что жителей столичного региона ожидает облачная погода с прояснениями, небольшой снег и гололедица, сообщается на сайте kp.ru. В области температура воздуха составит от –5 градусов до 0, уточняет «Москва 24».

Прогнозировался юго-западный ветер 6–11 м/с с порывами 15 м/с, пишет РИАМО.

12 марта Министерство здравоохранения предупредило граждан РФ о повышенном риске для здоровья из-за резких перепадов атмосферного давления в центральной части страны.

Людям, страдающим сердечно-сосудистыми заболеваниями, в ведомстве рекомендовали внимательно следить за самочувствием и регулярно измерять артериальное давление, сообщается на сайте aif.ru.

New York Times - World

‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line

The Saturday Profile

Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.

Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Ivor Prickett

Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.

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KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.

When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.

“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”

The second shell landed even closer.

She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.

But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.

She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.

Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.

Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.

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She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.

“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.

In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.

She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.

“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.

“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”

The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.

In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.

“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.

By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.

Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.

When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.

Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.

No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.

The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.

The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.

“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.

Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.

“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”

Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.

But as in any other city, residents love complaining about their mayor.

“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.

Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.

Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.

“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”

She left with a promise of 20 buses.

“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”

Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.

“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.

Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.

When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.

But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.

That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.

Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.

“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

Audio produced by Adrienne Hurst.

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France24 - World

No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons

Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26

Emerald MAXWELL

Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.

Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} AS IT HAPPENED

Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns

WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says

Известия (RUS)

Инфекционист исключила возможность вспышки лихорадки денге в России

России не грозят вспышки лихорадки денге, так как здесь нет переносчиков этой вирусной инфекции, а от человека к человеку она не передается. Об этом «Известиям» 13 марта рассказала инфекционист телемедицинского сервиса «Доктис» Татьяна Когут.

По ее словам, лихорадка переносится москитами, которых нет в России. Поэтому здесь возможны только завозные случаи.

«Другое дело, что после снятия ковидных ограничений туризм в Юго-Восточную Азию активизировался, соответственно, и риск завозов этой лихорадки России, естественно, повысился. Поэтому люди, которые отправляются в эти страны, должны соблюдать меры профилактики, это в первую очередь касается индивидуальной защиты — использования репеллентов, обработка одежды инсектицидами, противомоскитные сетки в помещениях», — предупредила Когут.

Она также добавила, что завозы лихорадки денге из тропических и субтропических регионов — это совершенно не новая ситуация. А основным «поставщиком» этого заболевания являются страны Юго-Восточной Азии. Однако в последнее десятилетие наблюдается тенденция к распространению денге и на другие территории: некоторые части США, страны Центральной и Южной Америки.

Незащищенный отдых: как избежать тропических инфекций без прививок В тропических странах можно столкнуться с болезнями, которые давно побеждены в Европе

Ранее в этот день глава управления Роспотребнадзора по Красноярскому краю Дмитрий Горяев сообщил, что трое жителей Красноярска заразились лихорадкой денге на отдыхе.

7 февраля в Роспотребнадзоре назвали минимальным риск заражения лихорадкой денге в России. Как подчеркнули в ведомстве, в России нет благоприятных условий для жизнедеятельности переносчиков этой инфекции

3 февраля жительница Татарстана, вернувшись из поездки на Шри-Ланку, узнала, что заразилась лихорадкой денге.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Paris : un aveugle et son chien-guide frappés par un chauffeur Uber

La situation a pris une ampleur choquante. Un homme non-voyant nommé Anthony, accompagné de son chien guide d’aveugle, a été violemment agressé par un chauffeur VTC de la plateforme Uber, lundi 6 mars à Paris. Ce père d’une fillette de 4 ans ne se déplace jamais sans son chien, un croisé golden retriever appelé Népia, et a l’habitude de se voir refuser l’accès à un VTC à cause de son animal. Anthony n’hésite ainsi plus à filmer ses déplacements, et son agression a été enregistrée et diffusée par RMC ce lundi 13 mars.

💬Un aveugle avec son chien-guide agressé par un chauffeur #Uber !

L’équipe de « RMC s’engage pour vous’ révèle un témoignage bouleversant. #ApollineMatin pic.twitter.com/jAA9EV5sg4

— RMC (@RMCInfo) March 13, 2023

« Il pète complètement les plombs »

Dans cette séquence, il est possible d’entendre Anthony rappeler le règlement au chauffeur Uber : « Monsieur, je suis avec ma petite fille de 4 ans que je dois emmener à l’école. Je suis non-voyant. C’est un chien guide, vous êtes obligé de me prendre. » Ce que le VTC a refusé, assurant qu’il pouvait « faire le choix de ne pas [le] prendre » dans son véhicule. Après quelques minutes d’échanges, Anthony pense que la situation est réglée et qu’il va pouvoir monter dans la voiture. Son chien entre alors en premier et se place au niveau du sol.

C’est à ce moment-là que les coups ont commencé à pleuvoir. La victime a raconté l’agression à RMC : « Il pète complètement les plombs, me saute dessus, me frappe au niveau des côtes. Il ouvre la porte côté conducteur à l’arrière, et là, il s’en prend au chien. Et j’ai ma fille de 4 ans qui est de l’autre côté et qui regarde. » Après les avoir chassés, le chauffeur est remonté dans sa voiture et a quitté les lieux. Anthony a déposé plainte pour « violences sur personne vulnérable ».

L’application Uber réagit

Pour rappel, la loi autorise l’accès aux chiens guides d’aveugles dans tous les transports. En cas de refus, une amende allant jusqu’à 450 euros peut être infligée. Contactée par RMC, l’application Uber a « condamné fermement cette discrimination grave » et a indiqué avoir suspendu définitivement le compte du chauffeur à l’origine de l’agression.

La ministre chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a également dénoncé « l’acte de violence » contre le non-voyant et son chien d’assistance. « La suspension du chauffeur par Uber ne dédouane pas la société de mieux sensibiliser ses conducteurs », a-t-elle fait savoir. RMC a enfin révélé que le ministère des Transports échangerait avec les plateformes de VTC afin de mettre en place une charte d’engagements dans la lutte contre l’ensemble des discriminations.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Oscars. Carton plein pour Everything Everywhere All At Once

Actu

La comédie de science-fiction de Daniel Scheinert et Daniel Kwan arrache 7 statuettes sur les 11 nominations de la 95e cérémonie des Oscars. Se détache la récompense attribuée à Michelle Yeoh, grande gagnante du prix de la meilleure actrice.

C’est une déferlante quasiment monochrome pour Everything Everywhere All At Once. Dans la nuit du 12 au 13 mars 2023, le duo de cinéastes connu sous le pseudonyme Daniels s’est imposé sur le devant de la scène du Dolby Theatre à Los Angeles. Sept Oscar pour onze nominations : meilleur film, meilleurs réalisateurs, meilleur scénario original, meilleur montage (pour Paul Rogers), meilleure actrice et meilleurs seconds rôles. Long-métrage hybride qui mélange science-fiction et comédie dramatique en se proposant d'explorer des univers parallèles, le film, déjanté, lâche les vannes de l’inventivité : les scènes d’action de kung-fu se mêlent au drame hollywoodien sur fond d’histoire familiale dysfonctionnelle.

Aux États-Unis, l’originalité du film a payé auprès du public, porté par un bouche-à-oreille qui a largement contribué à son succès. Le distributeur indépendant A24, qui a produit le film, est également sorti vainqueur en s’imposant face aux gros poissons d’Hollywood. En France, la distribution de Everything Everywhere All At Once avait été mise en péril. Le film n’a vu le jour dans les salles françaises que 5 mois après sa sortie américaine, précipitant le téléchargement illégal pour les plus impatients. Une mesure liée à l’exigence particulière d’A24 vis-à-vis du cinéma français, lui réclamant une somme très élevée compte-tenu de son potentiel commercial dans l'hexagone. C’est finalement le distributeur indépendant Originals Factory qui a obtenu les droits pour la France.

Les performances des comédiens ont été aussi récompensées. Michelle Yeoh, connue pour avoir notamment joué dans Tigre et Dragon, s’est retrouvée sous les projecteurs en remportant l’Oscar de la meilleure actrice, devenant la première femme asiatique à remporter ce prix. « Pour tous les petits garçons et les petites filles qui me ressemblent et qui regardent ce soir, ceci est un symbole d’espoir et de possibilités », a-t-elle déclaré en montant sur scène. L’actrice de 60 ans montre aussi au monde entier que l’âge n’est pas un critère de talent : « Ne laissez jamais personne vous dire que vos meilleures années sont derrière vous ». A ses côtés, l’actrice Jamie Lee Curtis et l’acteur Ke Huy Quan ont obtenu les statuettes de meilleurs seconds rôles féminin et masculin. Leurs premiers à tous deux. La voix tremblante d’émotion, Ke Huy Quan, que l’on connait pour son rôle d’enfant-star dans Indiana Jones et le temple maudit, a remercié sa mère. Si c’est Steven Spielberg qui l’a révélé il y a plus de 40 ans, le réalisateur de The Fabelmans est, quant à lui, resté assis dans son fauteuil cette année, bredouille malgré sept nominations.

Goinfrée de prix, la bande d’Everything Everywhere All At Once a toutefois laissé quelques récompenses aux autres. Brendan Fraser s’est vu remettre la statuette du meilleur acteur pour sa prestation et sa remarquable transformation physique dans The Whale, de Darren Aronofsky . Sarah Polley a reçu l’Oscar du meilleur scénario adapté pour Women talking, inspiré du roman de la canadienne Miriam Toews. Le film allemand A l’Ouest, rien de nouveau a aussi connu un grand succès ce soir-là. Edward Berger, dont le film est produit par Netflix, a reçu les Oscars du meilleur film étranger, de la meilleure musique originale, de la meilleure photo et du meilleur décor. Une récompense qui renforce la plateforme en tant qu'acteur légitime du cinéma mondial, reconnu par ses pairs.

Lisa Rompillon

cinémaOscars
Известия (RUS)

Опубликованы кадры с места обстрела ВСУ в Волновахе

«Известия» публикуют первые кадры из центра города Волновахи в Донецкой Народной Республике (ДНР), где в результате обстрела 13 марта Вооруженными силами Украины (ВСУ) погибли два мирных жителя.

«Волноваха подверглась обстрелу из РСЗО. Предварительно, HIMARS. <...> На месте работают следователи», — рассказал журналист «Известий» Евгений Быковский.

Он добавил, что также два человека получили ранения, среди них есть ребенок.

По его словам, люди просто выходили из супермаркета и в этот момент на задний двор прилетела ракета из РСЗО. Местные жители и сотрудницы магазина сообщили, что атаки ВСУ на Волноваху бывают часто.

«Окна повыпадали. Сгорела машина сотрудницы, подсобные помещения и гаражи повреждены», — рассказали местные жительницы Елена и Вера.

Вопрос без опасности: Путин призвал оперативно помогать пострадавшим от обстрелов И попросил не затягивать с восстановительными работами на территории приграничных регионов

Об обстреле ВСУ центра города Волновахи сообщения поступили ранее в этот день. Город был освобожден 11 марта. Город регулярно обстреливается украинскими националистами.

Днем ранее в результате удара ВСУ по оживленному перекрестку города Перевальска Луганской Народной Республики (ЛНР) погибли три человека. По словам очевидцев, после взрыва погиб 15-летний подросток.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, жители которого отказались признавать итоги государственного переворота 2014 года на Украине. Решение о ее начале было принято 24 февраля 2022-го на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

Valeurs Actuelles

[Info VA] Val-de-Marne : un chauffeur Uber interpellé pour le viol d’une touriste américaine à Limeil-Brévannes

Un chauffeur Uber, accusé de viol, a été interpellé à son domicile en présence de sa victime supposée, une Américaine en vacances en France, à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, vers 9h ce dimanche matin, selon nos informations.

De retour de soirée à Paris, la jeune femme de 31 ans née en Californie a commandé un Uber dans la nuit pour rentrer chez elle, à Villejuif, mais le chauffeur a stoppé sa course devant son domicile, l’a obligée à monter chez lui malgré son refus et lui a fait boire du jus d’orange.

La touriste afro-américaine, qui s’est réfugiée en état de choc dans la cage d’escalier où elle a contacté la police, a expliqué s’être réveillée entièrement nue et décrit des attouchements au niveau des parties génitales.

Le suspect, Rudy B. S., âgé de 31 ans, de « type africain » et déjà connu des services de police notamment pour usage et détention de stupéfiants et conduite en état d’ivresse, a été interpellé ce dimanche matin par les forces de l’ordre qui ont dû forcer la porte avec un bélier, indique une source policière.

Visiblement alcoolisé, l’individu fiché et interdit de s’inscrire sur tout site de rencontre ou autre, a été conduit au commissariat de Villeneuve-Saint-Georges. La jeune femme, elle, a été prise en charge par les sapeurs-pompiers et transportée à l’hôpital intercommunal de Créteil.

Paris : les dernières actualités

Circulation anarchique, accidents, absence de règles… Les « trottinettistes », nouveaux bourreaux des taxis parisiens

[Entretien] Sophie de Menthon : « Je porte plainte contre la mairie de Paris qui instrumentalise l’argent public »

Quatre ans après le drame de la rue de Trévise à Paris, les victimes toujours en attente d’indemnisation

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Disparition. Roland Castro, militant de l’utopie concrète

Actu

L’architecte, très engagé pour un habitat populaire à dimension humaine, figure de Mai 68, personnalité politique haute en couleur et héraut du Grand Paris, est décédé à l’âge de 82 ans.

Pierre Chaillan

Roland Castro, architecte hors norme et militant politique passionné, est mort, jeudi 9 mars, à Paris. Né de parents juifs le 16 octobre 1940 à Limoges, dans cette terre de Résistance du maquis limousin qui a su le mettre sous protection durant ses toutes premières années, il conservera l’idée qu’il doit s’acquitter d’ « une dette d’existence envers la France ».

Batisseur de la nation en partageant ses élans révolutionnaires

Il se fera bâtisseur de la nation en partageant ses élans révolutionnaires au travers de deux passions : l’architecture et la politique.

Entré aux Beaux-Arts de Paris en 1958, l’élève architecte s’engage rapidement à gauche, d’abord au Parti socialiste unifié (PSU), sensible au combat pour la paix et contre le colonialisme en Algérie, avant d’adhérer à l’Union des étudiants communistes dans le sillage du PCF. Il gagne ensuite les groupes maoïstes, au sein desquels il militera en Mai 68 et dans les années 1970. Durant cette période, il rencontre Lacan et entame une psychanalyse qui durera sept ans.

L’homme a déjà une forte personnalité qui déborde du cadre de l’ordre existant : il est un utopiste dans le verbe et en action. Grâce à son métier, il trace sa voie. Il fait de sa vision de l’habitat un combat politique, social et sociétal.

Le lien entre urbanisme et rapport social

L’architecte-militant ne cessera alors de mettre en avant le lien entre urbanisme et rapport social, désireux de « convaincre ses concitoyens et ceux qui les représentent que les banlieues ne sont pas des fourre-tout pour exclus de la société ». Il veut ainsi « remodeler » les cités bétonnées des grandes villes. On lui doit, entre autres, la rénovation de la cité de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, la Cité de la bande dessinée à Angoulême, la métamorphose du quai de Rohan à Lorient, la tour Emblématik place du Front-Populaire, à Aubervilliers, et la bourse du travail de la ville de Saint-Denis.

En 1983, il cofonde Banlieues 89 avec son ami l’urbaniste Michel Cantal-Dupart. François Mitterrand lui confie une mission interministérielle. Plus de 200 projets sont soumis à Banlieues 89. L’ancien maoïste devenu mitterrandien accompagne frénétiquement les villes aux grands ensembles populaires, et en particulier celles de la « ceinture rouge » parisienne et des agglomérations ouvrières aux quatre coins du territoire.

Un homme qui « affirmait le droit à la ville pour toutes et tous »

Dans les années 1990-2000, lors de la « mutation » initiée par Robert Hue, il retrouve le PCF, siègera au sein de son conseil national et sera même candidat sur la liste « Bouge l’Europe ! » aux élections européennes de 1999. Membre fondateur des Amis de l’Humanité en 1996, il participe à de nombreuses rencontres et initiatives en soutien à notre journal, toujours prêt à débattre pour refaire le monde, notamment au stand des Amis, à la Fête de l’Humanité.

Le militant politique évolue de plus en plus en électron libre. Il crée son propre parti, le Mouvement pour l’utopie concrète, avec lequel il se lance dans la présidentielle de 2007, sans collecter les parrainages nécessaires. Le praticien urbaniste très engagé pour un habitat à dimension humaine oscille alors entre la gauche de son cœur et l’attrait de travailler avec les différents pouvoirs successifs, mitterrandistes, sarkozystes puis macronistes.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

En 2008, Nicolas Sarkozy le nomme pour une mission autour du Grand Paris… Il apporte son soutien à Emmanuel Macron en 2017 et continue d’œuvrer en première ligne pour le Grand Paris. À l’annonce de sa disparition, l’ancien élu communiste parisien Pierre Mansat, autre acteur du projet d’aménagement francilien, a salué « une générosité sans limite » d’un homme qui « aimait le peuple » et « affirmait le droit à la ville pour toutes et tous ».

De nombreux autres hommages ont été rendus publics. « Légende de l’architecture et de l’urbanisme, militant de gauche visionnaire, Roland Castro nous a quittés. À notre paysage urbain, il lègue une empreinte indélébile. Aux citoyens, une inspiration », a ainsi twitté le président de la République, Emmanuel Macron. « Je regretterai cet ami chaleureux, de tous les combats et qui a eu tant de vies. Paris lui rendra hommage », a réagi la maire de la capitale, Anne Hidalgo.

L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.

Roland CastroArchitectureDécès
France24 - World

China's new premier vows 'better environment' and 'level playing field' for private sector

Issued on: 13/03/2023 - 08:11Modified: 13/03/2023 - 08:12

NEWS WIRES

New Chinese Premier Li Qiang sought to reassure the country's private sector on Monday, saying the environment for entrepreneurial businesses will improve and that equal treatment will be given to all types of companies. 

Li, the former Communist Party chief of Shanghai, was installed as premier on Saturday during the annual session of China's parliament and is tasked with reviving the world's second-largest economy after three years of COVID curbs.

Making his public debut in a media conference, the close ally of President Xi Jinping said China will take measures to boost jobs and urged officials at all levels to "make friends" with entrepreneurs.

"Developing the economy is the fundamental solution for creating jobs," Li, 63, said in the Great Hall of the People in central Beijing after the closing of the parliamentary session.

Li faces challenges including weak confidence among consumers and private industry, sluggish demand for exports and worsening relations with the United States.

A career bureaucrat in some of China's most economically vibrant regions, Li talked up his track record with the private sector, which has been rattled in recent years by a sweeping regulatory clampdown targeting industries including internet platforms and private education.

"Indeed, last year there were some incorrect remarks about the development of the private economy, which worried some entrepreneurs," Li said in his televised address, without giving details.

"Private entrepreneurs or enterprises will enjoy a better environment and broader space for development ... we will create a level playing field for all kinds of market entities and we will make further efforts to support private entrepreneurs to grow and thrive."

At the opening of the annual parliamentary session, China set a GDP growth target of around 5%, its lowest goal in nearly three decades, after the economy grew just 3% last year.

Achieving the target would not be easy, with China facing many difficulties this year, Li said.

Li replaces Li Keqiang, who retired after serving two five year terms during which he was seen to be increasingly sidelined as Xi tightened his grip on control of the economy.

Investors hope the new premier's close ties with Xi enable him to push for more business-friendly policies.

At under 90 minutes, Li's media briefing was shorter than the annual sessions held in recent years by his predecessor, which could exceed two hours.

'Great Wall of Steel'

Earlier on Monday, Xi said China needs security to develop and must modernise its military to make it a "Great Wall of Steel", calling for China to step up its ability to safeguard national security and manage public security.

Xi was speaking for the first time since the National People's Congress, China's parliament, unanimously voted to confirm him in a precedent-breaking third term as China's president.

"Security is the foundation for development, stability is the prerequisite for prosperity," Xi, 69, said.

 

The ruling Communist Party is expected to tighten party oversight over security matters, a move that comes after Xi replaced top security officials with his trusted allies.

Xi said China will distribute the fruits of development more equitably, in an effort towards "common prosperity", his signature policy of reducing the wealth gap by ways such as asking private firms to pitch in.

China must achieve greater self-reliance and strength in science and technology, Xi said, a call that comes as the United States blocks China's access to chip making equipment and other cutting-edge technologies.

On Taiwan, the self-ruled island which China claims its own and a major producer of semiconductors, Xi said China must oppose pro-independence and secessionist activities and the interference of external forces.

China's relations with the United States sank to a low after U.S. House Speaker Nancy Pelosi visited Taiwan in August 2022. China launched unprecedented military drills around Taiwan and halted military dialogue with Washington.

(Reuters)

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What to expect from Xi Jinping in the next five years as Chinese president

Xi Jinping opens 20th Chinese Communist Party Congress by hailing policies at 'critical moment'

China's Xi Jinping to meet Russia's Vladimir Putin as tensions grow with West

Valeurs Actuelles

Lyon : le principal suspect de l’agression de policiers arrêté six mois après

La dernière pièce du puzzle ? Dimanche 12 mars, le principal suspect de l’agression de policiers à Lyon a été interpellé, six mois après les faits, rapporte Le Parisien. L’individu a été interpellé jeudi 9 mars à Vénissieux (Rhône) pour des faits de vol en flagrant délit. Il doit comparaitre le 13 mars pour ces faits, mais également pour une affaire plus ancienne, pour laquelle il était par ailleurs recherché.

En effet, le 20 juillet 2022, trois policiers en civil l’avaient poursuivi après le vol à l’arraché d’un collier, dans une rue du quartier populaire du VIIe arrondissement de Lyon, près de la place de la Guillotière.

Sauvé par la foule

Mais l’individu avait été « sauvé » de l’interpellation par une foule qui s’en était pris aux fonctionnaires de police. Ceux-ci avaient été blessés. Le voleur avait ainsi pu prendre la fuite. L’affaire avait rapidement pris une tournure polémique lorsque divers responsables politiques s’étaient emparés de l’affaire pour dénoncer l’insécurité minant le quartier de la Guillotière et les violences subies par les forces de l’ordre.

Trois individus ont finalement été mis en examen dans l’instruction judiciaire ouverte après cette scène de violences et clôturée le 22 février dernier. L’avocat des policiers, qui se sont constitués partie civile, Me Laurent Bohé, se « félicite » de cette dernière interpellation. « Les policiers sont soulagés d’apprendre que cet individu est interpellé. L’affaire va pouvoir être complètement et sereinement examinée par les juges », a-t-il déclaré.

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A Lyon, la vidéosurveillance otage du dogmatisme écologiste

Trafic de drogue à Lyon : interpellations en série dans le quartier de la Guillotière, les policiers applaudis par des habitants

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Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - Monde

Trois Palestiniens armés abattus par des soldats israéliens près de Naplouse

Publié le : 12/03/2023 - 07:25Modifié le : 12/03/2023 - 07:28

FRANCE 24 Suivre

L'armée israélienne a affirmé avoir abattu dimanche matin trois Palestiniens armés près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après qu'ils ont ouvert le feu sur une position militaire israélienne. 

Regain de violence en Cisjordanie. Trois Palestiniens armés ont été abattus dimanche 12 mars près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après avoir ouvert le feu sur une position militaire israélienne, a indiqué l'armée israélienne. 

L'échange de tirs s'est produit au niveau du barrage de Surra-Jit, en zone sous contrôle sécuritaire israélien, à l'ouest de Naplouse. Joints par l'AFP, des habitants de Surra ont dit avoir entendu des coups de feu vers 3 h 30 (1 h 30 GMT). Selon des sources médicales palestiniennes, aucun mort n'a été admis à la morgue de Naplouse, laissant penser que l'armée israélienne est en possession des corps. 

"Des hommes armés ont ouvert le feu sur des soldats [israéliens] à un poste militaire adjacent au carrefour de Jit", écrit l'armée israélienne dans un communiqué. 

Riposte 

"Des soldats [...] ont riposté à balles réelles" et "trois hommes armés ont été neutralisés", tandis qu'un quatrième s'est rendu et est détenu pour interrogatoire, ajoute l'armée, dont un porte-parole a confirmé ensuite à l'AFP que les trois assaillants neutralisés étaient Palestiniens et qu'ils avaient été tués. 

Aucun soldat israélien n'a été blessé, ajoute l'armée. 

Interrogées par l'AFP, des sources sécuritaires palestiniennes ont indiqué n'avoir aucun détail à fournir dans l'immédiat sur ce nouvel incident meurtrier. 

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 81 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. 

Avec AFP   

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive

Israël : trois blessés par balles à Tel-Aviv, l'auteur de l'attaque abattu par la police

Cisjordanie occupée : six Palestiniens, dont un recherché, tués dans un raid israélien

Известия (RUS)

Полузащитник «Спартака» Умяров выбыл на три месяца из-за операции

Полузащитник «Спартака» Наиль Умяров выбыл на три месяца после перенесенной операции на пятой плюсневой кости. Об этом 13 марта сообщила пресс-служба футбольного клуба в ходе беседы с журналистами.

Отмечается, что спортсмен получил травму 9 октября в ходе матча против самарских «Крыльев Советов». Предпринятое консервативное лечение результатов не дало.

Артема номер: продолжит ли Дзюба забивать за «Локо» Железнодорожникам предстоит выезд в Грозный, «Спартак» сыграет дома с «Факелом»

На данный момент «Спартак» занимает занимает вторую строчку турнирной таблицы РПЛ (40 очков за 19 матчей).

В своем последнем матче 11 марта московский клуб обыграл воронежский «Факел» со счетом 3:2.

В тот же день клуб официально представил новый талисман своей команды. Маскотом красно-белых стал коричневый дикий кабан, который одет в футболку, соответствующую цветам клуба.

BBC

Scientists track iceberg the size of London

British scientists are tracking two of the world's biggest icebergs as they drift towards areas where they could affect shipping, fishing and wildlife.

These city-sized frozen blocks which have broken away from Antarctica can take decades to melt and wither away.

A group of researchers photographed one named A81 as they were flying off the UK's Halley base for the season. This berg is as large as Greater London.

Another team sailed around A76a, an even bigger one the size of Cornwall.

This behemoth is not just similar to the English county in size - at over 3,000 sq km - but also in shape: it's long and thin.

Some have likened its appearance to a giant ironing board.

Prof Geraint Tarling was on board the Royal Research Ship Discovery which took the opportunity to inspect the berg as it drifted out of Antarctica's Weddell Sea into the South Atlantic.

"It was directly in our path as we sailed home so we took 24 hours out to go around it," the biological oceanographer told BBC News.

"We got in quite close in some places, and had a really good view of it. We collected water from around the berg using special non-contaminated pipes under the ship, so we've got lots of samples to study."

The British Antarctic Survey scientist said the huge flat-topped, or tabular, icebergs had a considerable influence on their environment - both disruptive and productive.

As they melt, they put prodigious volumes of fresh water into the sea, which can make it hard for some organisms to function. On the other hand, the melt also releases the mineral dust that was incorporated into the ice when it was part of a glacier scraping along the rock bed of Antarctica. This dust is a source of nutrients that will spur life in the open ocean.

A76a originated far to the south of its present position, having calved from the Filchner-Ronne Ice Shelf in May 2021.

It's now heading north, carried by currents and winds towards the gap between the British overseas territories of the Falklands and South Georgia.

There is some concern that it could swing east towards South Georgia and get stuck in the shallow waters of its continental shelf - or possibly at the series of nearby islets known as Shag Rocks.

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WATCH: Flying over iceberg A81 in a small plane

In either location, it would be a complication for local wildlife and people.

"If it does become grounded, our major concern is break-up and the impact of (smaller) icebergs on vessel movements in the area," explained Dr Mark Belchier, the director of fisheries and environment with the government for South Georgia and the South Sandwich Islands.

"Although the tourist season is coming to an end, our fisheries operate during the winter months so it may impact on their operations. It does have the potential to cause localised issues for some of our wildlife, although that's likely to be less of an issue if it breaks up over winter when most animals can forage over greater distances and don't have to keep returning to land to feed young - or have moved away from the island completely."

A81 broke away from the Brunt Ice Shelf at the end of January.

It had been expected to calve several years ago, but somehow managed to hang on to the continent by the slimmest of icy threads, defying scientists' predictions. Its eventual destiny is to follow A76a out into the shipping lanes of the South Atlantic.

A BAS team had the opportunity to fly over the berg when they closed up and left the Halley research station at the end of the Southern Hemisphere summer season.

It's often hard to gauge the size of icebergs when viewing their white mass in pictures.

But for both A81 and A76a, it's worth remembering that what you see is only a fraction of the objects' bulk.

The visible cliffs rise above the waterline by tens of metres, which means the ice extends down from the water surface by hundreds of metres.

The biggest icebergs can weigh a trillion tonnes.

A block of ice known as A23a is currently the world's largest berg. It measures some 4,000 sq km in area. Like A76a, it calved from the Filchner-Ronne Ice Shelf, but a very long time ago - in 1986. The block has spent the decades since as an "ice island", grounded in the south-central Weddell Sea.

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L'Humanité

Retour de Crew-5 : la coopération spatiale toujours en orbite

Actu

Pierre Chaillan

L’équipage de la mission Crew-5 est revenue sur Terre, samedi 11 mars, après avoir passé cinq mois dans la Station spatiale internationale (ISS). La capsule Endurance a amerri dans le golfe du Mexique, au large de la côte ouest de la Floride, avec à son bord le Japonais Koichi Wakata, la Russe Anna Kikina, ainsi que Nicole Mann et Josh Cassada, de la Nasa. Avant de quitter l’ISS, l’équipage a rencontré celui de Crew-6, parti le 1er mars du même endroit pour prendre la relève. Moins d’une semaine auparavant, une fusée russe Soyouz avait décollé du Kazakhstan pour remplacer le vaisseau MS-22, également russe, qui a été endommagé lors de son amarrage à l’ISS. Les trois membres de MS-22, un astronaute américain et deux cosmonautes russes, vont y rester pratiquement un an. La coopération spatiale reste l’un des derniers domaines où Washington et Moscou continuent à travailler ensemble depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a un peu plus d’un an.

conquête spatiale
BBC

Ukraine war: Life in Mariupol under Russian occupation

Finding people willing to speak to me from Mariupol was never going to be easy.

After 10 months of Russian occupation, fear and distrust are the two most frequent responses I encountered when looking for someone who could tell me how things really are in Mariupol, in Ukraine's south-east.

"I think you are a Russian journalist. You won't like what I've got to say. People like you kill if you tell them the truth," said one social media user who claimed to be from the port city.

Russian forces put the people of Mariupol through a horrific months-long siege, before finally capturing it last May.

I eventually found three residents willing to speak to me at length: a local city councillor, a retired pensioner and an engineer. All spoke on condition of anonymity, fearing reprisals from the local authorities installed by Russia (who block access to occupied Ukraine by Western journalists).

They paint a picture of a massively expensive campaign conducted by Russia to win over the hearts and minds of the people of Mariupol, and rebuild a city damaged beyond recognition by Russia's own troops.

The purpose of this campaign is to assimilate Mariupol and make it Russia's own.

Their accounts corroborate each other, and are confirmed by social media posts about recent developments in Mariupol.

Before this war began about half a million people lived in the city.

According to UN estimates, 90% of residential buildings were damaged or destroyed, and 350,000 people were forced to leave after Russia attacked in February 2022.

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It is difficult to estimate the exact number of people killed as a result of the relentless shelling of Mariupol, but Ukrainian authorities say more than 20,000 died there.

Russian-installed authorities in Mariupol say some 300,000 people are now living there.

The people who spoke to me from Mariupol said their city had been inundated with labourers from across Russia, as well as from Central Asia.

Oleg Morgun, the Russia-installed "mayor" of Mariupol, says some 70,000 of those currently in the city are construction workers and members of the Russian military.

Rebuilding

New buildings have appeared and many buildings damaged during the bombardment have gone.

For example, the Russian military has built a whole new district comprised of a dozen apartment blocks in the western part of Mariupol. It is called Nevsky, after the River Neva, on which President Vladimir Putin's home city of St Petersburg stands. According to Russian state media, St Petersburg is the main sponsor of the reconstruction of Mariupol.

"It says on the bus: St Petersburg and Mariupol are twinned cities. There are slogans everywhere telling us that we're part of Russia now," pensioner Maria (not her real name) told me.

"I liked things the way they used to be. Now we live in fear. We have no idea what to expect."

In the houses that escaped relatively unscathed after months of fierce fighting, the Russians are replacing windows, radiators and sometimes heating and sewage pipes.

Heating, running water and electricity supplies have largely been restored. Buses are running and full of passengers again, although the electric trolley bus and tram networks are still out of action.

Many schools, hospitals and shops have reopened as well, although numerous traders are selling their wares straight from the pavement.

Maria was particularly impressed with one school rebuilt under Russian rule: "It's so beautiful, covered in multi-coloured squares." According to her, the number of children in Mariupol now is greater than schools can currently accommodate, so they have classes in two shifts: one in the morning, and another in the afternoon.

Russia has imposed its own Russian-language curriculum in occupied areas - complicating efforts to get children back to school.

The fast-paced rebuilding of Mariupol has provoked envy in Donetsk, the regional capital occupied by pro-Russian forces since 2014, which has been neglected by comparison.

The Russia-installed head of the so-called Donetsk People's Republic, Denis Pushilin, has even had to deny rumours that the capital will be moved to Mariupol.

Assimilation

There are other important ways in which Russia is putting its stamp on Mariupol.

For example, local residents are under pressure to obtain Russian passports.

Ivan, the Mariupol city councillor I spoke to (not his real name), said locals often formed "huge queues" trying to get Russian passports.

They were required if you want to find formal employment, especially with government agencies or in the public sector, he explained.

Also, they made it possible to travel to Russia without additional stringent checks known as "filtration", he added.

"So they have deliberately created a situation where you get problems if you have Ukrainian papers, you have to deal with red tape, you have to wait. On the other hand, if you get a Russian passport, that's where your problems end: 'You're one of us now'. Things get simpler if you receive a Russian passport," Ivan said.

Mariupol is also becoming part of Russia's financial system. The Ukrainian currency, the hryvnya, has been phased out, and now the Russian rouble is the only currency accepted in shops.

Russia is channelling huge amounts of money into pension payments for residents of Mariupol, raising them in many cases compared with what they received from the Ukrainian authorities before the war. So residents of Mariupol are able to draw two pensions - one from Russia, another from Ukraine. Naturally, it is a situation many local pensioners are happy with.

Russian pensions are another reason why elderly residents are queuing up to get Russian passports - many pensioners believe the documents will be required in the future to continue receiving payments from Russia.

The media currently operating in Mariupol are also hard at work promoting a uniformly pro-Russian agenda.

Pro-Russian sentiment

Many current residents of Mariupol are there because they were unable to leave the city when the Russians attacked, due to illness or old age, or because they welcome Russia's presence.

"We've suffered enough under Ukraine. Now we can breathe again," one social media user told me, before breaking off all contact.

The fast-paced campaign of reconstruction and the resulting sense of restored normality, the generous pension payments and the intensive media campaign targeting the people of Mariupol, all stimulate the spread of pro-Russian sentiment in the city.

"I'm sick of all the propaganda in the papers. They started publishing it from day one, telling us how well things are going," said Yuri, the engineer (not his real name). "I feel out of place in my own city now. People are different, my city feels different now."

City councillor Ivan said: "It's become difficult for me to say pro-Ukrainian things to my voters. It's tough being pro-Ukrainian in a pro-Russian environment. Unfortunately, Ukraine is losing the hearts and minds of people in Mariupol."

Those who are still in Mariupol may be happy to see a degree of normality return to their city, but there are those who suspect Russia of pursuing ulterior motives.

Popular Ukrainian journalist Denys Kazansky argues that Russia uses the new houses it has been building in Mariupol to distract attention from all the destruction it caused in the city and elsewhere in his native Donetsk region.

"If they destroyed 10 hospitals and then rebuilt one - this isn't reconstruction. It's not something they can be thanked for," he said.

"You can be happy as much as you like about a school being rebuilt, but what do you do with the thousands of people Russia has killed?" he said.

"You can't rebuild them. You can't bring them back."

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Известия (RUS)

ЕС продлил санкции против России на полгода из-за конфликта на Украине

Евросоюз (ЕС) продлил действие антироссийских санкций на шесть месяцев, до 15 сентября 2023 года, из-за продолжающегося конфликта на Украине. Об этом 13 марта сообщается на сайте Совета Европы.

Рестрикции затрагивают 1473 физических и 205 юридических лиц из России. Они включают в себя ограничения на поездки в страны ЕС, заморозку активов, а также запрет на предоставление денежных средств и других экономических ресурсов указанным лицам.

Причиной продления санкций названы «подрыв и нарушение территориальной целостности Украины». При этом ограничения будут продлены без изменения в составе санкционных списков.

Утомленные санкциями: ЕС признал отсутствие широких возможностей для новых мер К каким решениям пришли главы МИД 20 февраля и зачем Байден заехал в Киев

Ранее, 7 марта, президент РФ Владимир Путин заявил, что введение Западом антироссийских санкций дало мощный толчок для укрепления российского суверенитета. Он добавил, что все сложности, которые пытаются извне создавать на пути России в различных сферах, включая финансовую, в целом удалось преодолеть.

До этого, 25 февраля, Евросоюз принял 10-й пакет антироссийских санкций. В черный список включено 121 физическое и юридическое лицо, а также введены новые ограничения на импорт и экспорт.

27 января Совет Евросоюза продлил действие всех введенных из-за конфликта на Украине антироссийских санкций до 31 июля 2023 года.

Страны Запада усилили санкционное давление на Россию на фоне проведения специальной военной операции по защите населения Донбасса. Решение о ее начале было принято Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

France24 - Monde

Italie : plus de 1 300 migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes

Publié le : 11/03/2023 - 17:45Modifié le : 11/03/2023 - 22:02

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Plus de 1 300 migrants ont été secourus samedi par les garde-côtes et la marine italienne alors qu'ils se trouvaient à bord d'embarcations surchargées en difficulté en Méditerranée centrale, moins de deux semaines après un naufrage meurtrier sur les côtes du sud de l'Italie, ont annoncé les secours. 

Les garde-côtes et la marine italienne ont secouru plus de 1 300 migrants en Méditerranée centrale, samedi 11 mars, alors qu'ils se trouvaient à bord d'embarcations surchargées. Cette opération de sauvetage a eu lieu deux semaine après un naufrage meurtrier sur les côtes du sud de l’Italie, qui a fait 76 victimes. 

La justice a ouvert une enquête sur ce drame, notamment pour tenter d'expliquer l'arrivée trop tardive des secours. Ce naufrage a choqué l'Italie et suscité de vives critiques contre le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni élu sur une ligne anti-migrants. 

>> À voir aussi : Naufrage de migrants en Italie : un passager filme sa traversée quelques heures avant le drame

L'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde

Les garde-côtes et la marine italienne avaient dépêché vendredi plusieurs navires pour venir en aide à trois embarcations transportant plusieurs centaines de migrants et repérées en Méditerranée centrale, l'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. 

Samedi vers 2 h GMT, 487 migrants ont été ramenés sains et saufs au port de Crotone, ont précisé les secours. Des vidéos des garde-côtes, publiées vendredi, montraient une partie d'entre eux sur le pont d'un grand bateau de pêche tanguant dans une mer agitée.

Une autre opération de sauvetage, au cours de laquelle 500 migrants ont été secourus à bord d'un navire des garde-côtes, était en train de se terminer, selon la même source. L'agence de presse Ansa avait précédemment rapporté que le navire, transportant 584 migrants, avait accosté dans le port de Reggio de Calabre, une ville côtière du sud de la péninsule italienne.

Un troisième bateau transportant 379 personnes a été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes et les migrants ont été transférés sur un navire de la marine à destination du port sicilien d'Augusta.

De nouvelles peines pour les passeurs

À l'issue d'un conseil des ministres délocalisé jeudi dans le sud du pays, la Première ministre Giorgia Meloni avait réaffirmé la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs. 

Une première hors de Rome pour l'exécutif à majorité d'extrême droite qui, depuis son entrée en fonction en octobre 2022, a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et engagé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d'eux davantage de solidarité dans l'accueil des migrants. 

Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de 30 années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes. 

Selon le ministère de l'Intérieur, 17 592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier en Italie, contre 5 976 sur la même période en 2022 et 5 995 en 2021, soit près du triple. Le nombre d'arrivées de migrants par la route de la Méditerranée centrale a bondi de 116 % en janvier et février par rapport à 2022, selon Frontex. 

Avec AFP

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Nouveau naufrage en Méditerranée : "Des enfants morts aux portes d'une Europe trop cynique"

Italie : près de 60 morts dans le naufrage d’un bateau de migrants

Des garde-côtes italiens portent secours à une cinquantaine de migrants en détresse

L'Humanité

« Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », la lettre de Robespierre à Danton vendue 175 000 euros 

Florent LE DU

Comme un symbole, c’est à Versailles qu’a été vendue, dimanche 12 mars aux enchères, l’unique lettre de Robespierre à Danton conservée, datant du 15 février 1793. 175 000 euros pour ce morceau d’histoire qui témoigne de la relation affective entre les deux révolutionnaires, souvent présentés de manière abusive comme rivaux : « Je t’aime plus que jamais et jusqu’à la mort », écrit le premier au second, endeuillé par le décès de son épouse.

Un pan de notre histoire et de la naissance de la République en 1793

Exposé au Musée (privé) des manuscrits de Paris jusqu’à sa fermeture en 2015, la lettre ne devrait donc plus être accessible au public, alors que l’État aurait pu se saisir de l’occasion pour l’acquérir.

« Un vulgaire bout de papier, quelques lignes à peine, mais elles contiennent un pan de notre histoire et symbolisent une part du mystère de la Révolution française. Et donc de la naissance de la République en 1793 », s’est ému l’historien Loris Chavanette, demandant au gouvernement que l’État préempte le manuscrit. Une requête restée lettre morte.

robespierredantonRévolution française
New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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France24 - Monde

En Californie, des inondations exceptionnelles après une nouvelle tempête

Publié le : 11/03/2023 - 22:46

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La nouvelle tempête qui a frappé la Californie a provoqué d'impressionnantes inondations qui ont notamment fait céder une digue sur la rivière Pajaro samedi, après avoir fait deux morts et contraint des milliers de personnes à évacuer. 

La Californie s’enfonce dans un chaos climatique. L'État du Sud-Ouest américain fait face à des inondations exceptionnelles, samedi 11 mars, après le déferlement d'une nouvelle tempête la veille, qui a entraîné des ordres d'évacuation dans plusieurs régions déjà victimes d'un hiver particulièrement pluvieux ces dernières semaines. Une digue a cédé et deux victimes ont été comptabilisées.

"Nous espérions l'éviter, mais le pire scénario est arrivé avec le débordement de la rivière Pajaro et la rupture de la digue vers minuit (nuit de vendredi à samedi)", a tweeté samedi Luis Alejo, un responsable du comté de Monterey, situé sur la côte, au centre de la Californie. 

Le compte Twitter de la Garde nationale californienne montrait des images de sauvetages d'habitants dans leurs voitures, prises au piège par les impressionnantes inondations. 

Cal Guard Soldiers have supported first responders in 56 rescues near the Pajaro river in Monterey County. @CAgovernor @Cal_OES #montereycounty #alwaysreadyalwaysthere pic.twitter.com/VKsKbzsXJ0

March 11, 2023

Au moins une route a aussi été littéralement emportée vendredi dans une petite communauté du comté de Santa Cruz, juste au nord de celui de Monterey. 

Vendredi, la directrice des services d'urgence du gouverneur de Californie, Nancy Ward, avait annoncé que la tempête avait fait "malheureusement (...) deux morts". 

L'état d'urgence déclaré par Joe Biden

Ces inondations ont été provoquées par une énième tempête qui a déferlé sur la Californie, déjà victime d'un hiver particulièrement pluvieux ces dernières semaines. Jusqu'à 23 centimètres de précipitations étaient attendus par endroits.  

Cette pluie, issue d'une dépression plutôt chaude, était susceptible de faire fondre une partie du manteau neigeux exceptionnel accumulé au cours des trois derniers mois. De quoi provoquer un ruissellement impossible à contenir pour les cours d'eau de cet État de l'ouest du pays. 

Le président américain Joe Biden a approuvé vendredi une déclaration d'état d'urgence en Californie, afin de faciliter l'aide de l'État fédéral. De nombreux ordres d'évacuation avaient été émis, particulièrement dans le nord de la Californie, également touché. 

Cette tempête est nourrie, comme la plupart des autres survenues cet hiver, par une "rivière atmosphérique", un gigantesque couloir de pluie qui transporte la vapeur d'eau emmagasinée dans les tropiques, souvent autour d'Hawaï, ce qui leur vaut le surnom de "Pineapple Express". 

En janvier, une série de tempêtes avait provoqué de multiples inondations, glissements de terrain et chutes d'arbres, entraînant la mort de 20 personnes. 

Avec AFP

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Un cyclone amène davantage de pluie en Californie, le bilan des tempêtes s'alourdit

Des tempêtes successives en Californie font une quinzaine de morts

Une dangereuse "bombe cyclonique" déferle sur la Californie

Известия (RUS)

Врачи рассказали о ларингите как осложнении после инфекций

Ситуация с распространением вирусов гриппа, коронавируса и ОРВИ продолжает быть непростой. У некоторых заболевших людей инфекция может затрагивать и голосовые связки. Об этом врачи рассказали в понедельник, 13 марта.

По словам иммунолога, кандидата медицинских наук Николая Крючкова, многие вирусы ОРВИ, помимо воспаления гортани и носа, могут также вызывать и ларингиты.

«Может присутствовать и мокрота, которая также препятствует привычному звучанию. Отдельной инфекции, поражающей голосовые связки, нет. Все ОРВИ могут приводить и к вторичным, уже бактериальным, инфекциям. Это в том числе тоже может вызвать фарингиты, ларингиты и пневмонию», — сказал врач в беседе с «Абзацем».

Поганый грипп: можно ли поставить диагноз по кашлю Врачи рассказали, почему простуженным людям нельзя дышать над картофелем

Врач-педиатр, иммуногенетик Игорь Кашаба отметил, что инфекция может опуститься по верхним дыхательным путям и в этом случае заболевание затянется. Поэтому при першении в горле при отсутствии температуры важно принять меры — употреблять обильное теплое питье, носить шарф и беречь связки, сообщает телеканал «360».

«Если голос потерян и горло болит, нужно снизить количество разговоров, особенно если работа связана с длительным говорением. Можно взять отпуск или больничный. Важно не напрягать связки. Также прекрасно работают ингаляции с физраствором — будет смягчение и увлажнение связок. Небулайзер сейчас есть у многих в доме», — отметил специалист.

Эксперт по ораторскому мастерству и публичным выступлениям Ольга Сосина подчеркнула, что основное правило при потере голоса — абсолютное молчание. Шепотом разговаривать тоже категорически запрещено — это еще сильнее травмирует голосовые связки. Слушать музыку в таком состоянии тоже нельзя, так как связки повторяют всё за исполнителем, из-за того что люди наделены зеркальными нейронами.

На время болезни важно исключить из рациона кофеин, газированные напитки, острое, кислое, горячее и холодное — всё это будет раздражать голосовые связки.

Когда голос вернется в прежнее состояние, рекомендуется потренировать связки полезными упражнениями. Сосина рассказала о двух техниках тренировки голоса.

Одна из них называется «Будим голос». Нужно закрыть рот, оставив внутри челюсть раскрытой, и помычать так долго, как хватит дыхания. Вторая — «Самолет». Мычание следует выполнять на разных нотах — от самой низкой поднимать до высоких, а затем опять набрать дыхание и долго мычать на низких нотах.

В нужном свете: новый тест выявит любой вирус в организме за минуту Как нейросеть поможет отличить SARS-CoV-2 от гриппа

9 февраля врач-терапевт Юлия Фокина рассказала, что из-за отложенного эффекта действовавших ранее антикоронавирусных мер россияне рискуют заразиться сразу тремя инфекциями и получить более тяжелое течение заболевания.

Речь о тридемии: одновременно пандемии коронавирусной инфекции, гриппа и третьей инфекции — чаще респираторно-синцитиальной инфекции, но и других возбудителей ОРВИ.

8 февраля врач-инфекционист Андрей Поздняков рассказал о грозящей гипоксией опасной форме ОРВИ — респираторно-синцитиальном вирусе (РСВ), который вызывает тяжелое заболевание преимущественно у детей. Вспышка инфекции была зафиксирована в США, однако в России такой вариант тоже не исключен.

Также специалист предупреждал, что неправильное лечение насморка может привести к развитию серьезных осложнений, передает RT.

France24 - Monde

En Israël, nouvelles manifestations contre la réforme judiciaire avant une semaine décisive

Publié le : 11/03/2023 - 21:31

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Le mouvement de contestation de la réforme de la justice se poursuit en Israël, avec de nouveaux rassemblements samedi soir dans les principales villes du pays. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour la dixième semaine consécutive.

Ils ne décolèrent pas. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées en Israël, samedi 11 mars, pour la dixième semaine consécutive, pour protester contre la réforme du système judiciaire que tente d'imposer le gouvernement. 

La coalition de droite et d'extrême droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'apprête à accélérer le processus législatif à partir de dimanche, le premier jour de la semaine en Israël, pour faire passer cette réforme, considérée comme antidémocratique par ses détracteurs. 

Comme les samedis précédents, le principal rassemblement a lieu dans le centre de Tel-Aviv où les manifestants, au nombre de plus de 100 000 selon les médias, ont brandi une marée de drapeaux israéliens bleu et blanc. D'autres manifestations ont lieu dans les principales villes du pays.  

Des records d'affluence selon les médias

Selon les estimations des médias israéliens, les rassemblements de ce samedi ont battu des records d'affluence dans les villes de Haïfa (nord) et Beer Sheva (sud), avec respectivement 50 000 et 10 000 personnes, des chiffres conséquents rapportés à la population israélienne, un peu plus de neuf millions d'habitants. La police israélienne ne communique pas d'estimations sur le nombre de manifestants. 

Le président de la commission des Lois à la Knesset (Parlement), Simcha Rothman, a prévu des auditions sur le projet de réforme judiciaire tous les jours de dimanche à mercredi. Il semble ainsi rejeter les appels à ralentir ou interrompre l'examen des textes à la Knesset pour permettre des négociations de compromis et s'en tenir strictement au calendrier qu'il avait annoncé avec le ministre de la Justice Yariv Levin. 

>> À lire aussi : En Israël, un influent cercle de réflexion derrière la controversée réforme judiciaire

Ce calendrier prévoit de faire adopter les principaux éléments de la réforme avant la fin de la session d'hiver de la Knesset, le 2 avril. 

Cette réforme limiterait considérablement la possibilité pour la Cour suprême d'invalider les lois et donnerait de fait à la coalition politique majoritaire le pouvoir de nommer les juges. 

Jeudi soir, le président israélien Isaac Herzog a appelé à stopper le processus législatif sur le projet de réforme judiciaire, le qualifiant de "menace sur les fondements de la démocratie". 

Avec AFP

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En Israël, répression violente d'une manifestation d'opposants à la réforme judicaire

Des milliers d'Israéliens dans les rues de Tel-Aviv contre la réforme du système judiciaire

Contestation prodémocratie

Réforme de la justice en Israël : "Si Netanyahu persiste, le mouvement pourrait se radicaliser"

New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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Известия (RUS)

Аналитик прокомментировал отказ Apple продлевать договоры с российскими АСЦ

Аналитик Mobile Research Group Эльдар Муртазин в беседе с «Известиями» 13 марта подтвердил информацию о том, что компания Apple не намерена продлевать договоры с российскими авторизованными сервисными центрами (АСЦ), из-за чего сроки ремонта могут увеличиться.

Ранее в этот день источник в одном из IТ-дистрибьюторов сообщил «Известиям», что договоры между авторизованными российскими сервисными центрами и Apple заканчиваются в конце марта и корпорация не будет их продлевать. В результате сроки гарантийного ремонта с апреля могут вырасти до двух месяцев.

Долгие провода: сроки ремонта техники Apple увеличатся до двух месяцев Компания не намерена продлевать договоры с авторизованными сервисными центрами в России

«На сегодняшний день ситуация такая, что сроки ремонта действительно не соблюдаются. Например, АСЦ Re:Store в случае поломки аппарата просто меняет гаджет на новый, если он у них есть в наличии. А дальше сломавшийся аппарат уже вывозят для ремонта. Это вполне рабочая схема в текущих условиях», — прокомментировал данную информацию Муртазин.

7 марта сообщалось, что iPhone 13 признан самым продаваемым смартфоном 2022 года. На его долю пришлось около 5% всех продаж смартфонов в минувшем году. На втором месте — iPhone 13 Pro Max с долей 2,6%, а на третьей строчке — iPhone 14 Pro Max (1,7%).

New York Times - World

Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

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Albania Dispatch

An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

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By Andrew Higgins

TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

The current renovation finally broke the streak of failure.

Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

Fatjona Mejdini contributed reporting.

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France24 - Monde

Mobilisation contre la réforme des retraites en net recul, Macron appelé à "consulter le peuple"

Publié le : 11/03/2023 - 07:07Modifié le : 11/03/2023 - 19:36

FRANCE 24 Suivre Laura Roudaut

Les responsables syndicaux ont appelé samedi le président de la République à "consulter le peuple" sur la réforme des retraites, lors d'une septième journée de mobilisation, qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes et à l'orée d'une semaine décisive où le gouvernement espère voir la réforme définitivement adoptée.

Les opposants à la réforme des retraites étaient dans la rue pour un septième round, samedi 11 mars, contre le projet de loi du gouvernement. Quelque 368 000 personnes ont manifesté à travers la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et plus d'un million, selon la CGT.

À Paris, les manifestants étaient entre 48 000 (selon la police) et 300 000 (selon la CGT) à rejoindre le cortège. C'est nettement moins que les 700 000 manifestants revendiqués pour le 7 mars et un peu moins que celle du 16 février qui avait enregistré la plus faible participation depuis le début du mouvement social – la police avait alors annoncé 440 000 manifestants, dont 37 000 à Paris.

En province, les chiffres étaient quasiment partout en repli par rapport au 16 février : par exemple 10 000 à Toulouse selon les autorités (contre 14 000 mi-février), 2 350 à Saint-Étienne (contre 4 450).

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a reconnu avant le départ de la manifestation parisienne une moindre affluence que le 7 mars, où la mobilisation avait été historique partout en France, mais la détermination est "forte", a-t-il assuré.

Une huitième mobilisation prévue mercredi

Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, est prévue mercredi, en parallèle de la réunion de la commission mixte paritaire, au cours de laquelle députés et sénateurs pourraient s'accorder sur un texte, avant un vote définitif dans la foulée dans les deux chambres.

"J'implore ceux qui dirigent ce pays de sortir de cette forme de déni du mouvement social", a dit Laurent Berger, faisant part de la "sidération" des militants face à la décision du président de la République de ne pas recevoir les représentants syndicaux, comme ils en ont solennellement fait la demande dans un courrier jeudi.

Dans un communiqué samedi soir, l'intersyndicale a dénoncé le "mépris" d'Emmanuel Macron, et l'a mis au défi "d'organiser une consultation citoyenne (sur les retraites) dans les plus brefs délais".

|| COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUN || L'intersyndicale dénonce le mépris dans lequel s'obstine E. Macron qui refuse de la recevoir. […] Elle demande solennellement au gouvernement d'organiser une consultation citoyenne dans les plus brefs délais. https://t.co/rEC6wgKp0n #11mars pic.twitter.com/vAmwdgJ1i5

March 11, 2023

"Puisqu'il est si sûr de lui, le président de la République, il n'a qu'à consulter le peuple. On verra la réponse du peuple", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a réagi à cette proposition en recommandant depuis Marseille "qu'on se dirige vers une consultation du peuple lui-même pour qu'on tranche". "Il faut trouver une porte de sortie, donc nous allons en trouver une par la force", a-t-il aussi affirmé, accusant Emmanuel Macron de ne "laisse(r) d'autre possibilité à personne que d'être dans ce rapport frontal".

"Reculades gouvernementales"

Le cortège parisien, entre la place de la République et celle de la Nation, a été rapidement émaillé de tensions : jets de projectiles envers les forces de l'ordre, mais aussi en direction de la CGT, poubelles incendiées, vitrines caillassées... À 18 h 30, 32 personnes avaient été interpellées. Des tensions ont aussi éclaté à Lyon, Rennes et Nantes.

Dans les cortèges, les manifestants se montraient toujours déterminés: "Ils nous disent 'bosse et crève', nous on dit 'vive la grève'", les entendait-on scander à Paris. 

"On garde espoir", a assuré Philippe Anselme, 65 ans, retraité venu avec son épouse manifester à Bordeaux, (3 400 manifestants selon la préfecture, 18 000 selon l'intersyndicale). "On sera peut-être dans le dernier carré de résistants, mais on sera là", a-t-il promis.

Même état d'esprit chez Marie-Cécile Périllat, secrétaire générale de la FSU de Haute-Garonne, qui défilait à Toulouse, où les organisateurs ont revendiqué 45 000 participants: "La pression, elle commence véritablement à s'exercer, sur le pouvoir législatif y compris. Donc on y croit, on tient et on va pas lâcher", a-t-elle dit.

La réforme a été votée samedi soir tard par le Sénat, mais il semble incertain que le gouvernement parvienne à trouver une majorité de députés pour approuver le texte et il pourrait recourir une nouvelle fois à l'article 49.3 (adoption sans vote), ce qui le placerait dans une situation politique périlleuse.

"Le recours au 49.3 pour un projet de loi qui n'aura pas été discuté serait une forme de blocage démocratique inacceptable", avait prévenu mardi Laurent Berger.

L'utilisation de cette arme constitutionnelle pourrait redonner de la vigueur à la mobilisation de la rue, et aux grèves reconductibles toujours en cours dans plusieurs secteurs clé: raffineries, énergie, ramassage des déchets, transport ferroviaire et aérien.  

Selon la mairie de Paris, il y avait 4 400 tonnes de déchets non ramassés dans la capitale samedi à la mi-journée, au 6e jour de la grève des éboueurs (contre 3 700 tonnes jeudi). La mobilisation des aiguilleurs du ciel provoquait des retards de vols samedi. À Lyon, ils dépassaient deux heures en moyenne, selon le site spécialisé FlightAware. Plusieurs dizaines de vols ont également été annulés dans plusieurs aéroports français.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié samedi, 63 % des Français approuvent la mobilisation contre la réforme, mais 78 % (+14 points depuis le 3 mars) pensent pourtant qu'elle sera votée et appliquée.

Avec AFP

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Retraites : le gouvernement impose le vote unique au Sénat, Macron ne rencontrera pas les syndicats

Retraites : transports perturbés au troisième jour de grève, blocages dans des lycées et universités

Réforme des retraites : le Sénat approuve l'article sur le recul de l'âge de départ à 64 ans

Известия (RUS)

Вершинин заявил о согласии РФ на второй тур черноморской зерновой инициативы

Россия не возражает против второго тура черноморской зерновой инициативы после истечения срока 18 марта, но только на 60 дней. Об этом в понедельник, 13 марта, заявил «Известиям» замглавы МИД РФ Сергей Вершинин по завершении консультаций с представителями ООН в Женеве.

В понедельник в Женеве начались консультации по ситуации с зерновой сделкой. От ООН в них участвовали глава управления по координации гуманитарных вопросов Мартин Гриффитс и генеральный секретарь конференции по торговле и развитию (ЮНКТАД) Ребека Гринспен.

«Мы подчеркнули, что российская сторона не возражает против очередного срока продления, но он будет 60 дней, а не 120, как было ранее», — сказал Вершинин.

Замминистра отметил, что консультации по зерновой сделке были непростыми и при решении о новом продлении зерновой сделки Россия будет опираться на то, насколько эффективно выполняется часть соглашения по экспорту российской сельхозпродукции.

Днем ранее в министерстве подчеркнули, что позиция Москвы в данном вопросе неизменна: договоренности, заключенные в Стамбуле 22 июля 2022 года, должны выполняться в связке. В то же время в МИДе добавили, что до сих пор эффективно реализуется только украинская часть, а российский сельхозэкспорт продолжает блокироваться в результате западных односторонних санкций.

До этого, 2 марта, в МИД РФ указали на то, что страны Запада саботируют зерновую сделку. Исходя из документа, опубликованного министерством, через восемь месяцев после ее заключения выполняется только одна часть пакета — по вывозу украинского продовольствия.

Хлебные крохи: минсельхоз США оставил в силе прогноз экспорта пшеницы из РФ Почему американское ведомство интересуется этими показателями

При этом, как заявил 6 марта председатель комитета Госдумы по аграрным вопросам Владимир Кашин, Москва может обойтись без участия в зерновой сделке, поскольку у нее есть другие способы реализации своей продукции. Он также добавил, что первоначальные договоренности по сделке, поставленные Россией, игнорируются. Вместе с этим парламентарий подчеркнул, что Россия никогда не отказывалась от переговоров.

Продовольственная сделка была заключена 22 июля 2022 года в Стамбуле. Тогда министр обороны России Сергей Шойгу и генсек ООН Антониу Гутерриш подписали меморандум о содействии поставкам российской сельхозпродукции и удобрений на мировые рынки. Одновременно с этим украинская делегация подписала соглашение с Турцией и ООН об экспорте зерна. В ноябре договор был продлен на 120 дней, срок его действия истекает 18 марта.

Согласно данным минобороны Турции, с момента начала реализации зерновой сделки из портов Украины было вывезено свыше 23,4 млн т сельхозпродукции. 40% продовольствия отправилось в страны Европы, 30% — в страны Азии, 13% — в Турцию, 12% — в Африку и 5% — в страны Юго-Восточной Азии. При ее транспортировке было задействовано 790 судов.

Известия (RUS)

В Москве начался розыск создателя Telegram-канала «Теракт в Москва-Сити»

Полиция разыскивает автора Telegram-канала «Теракт в Москве-Сити». Об этом сообщает «112» в понедельник, 13 марта.

Сообщения о том, что некто планирует устроить теракт в деловом квартале «Москва-Сити» в центре столицы, стали поступать правоохранительным органам от пользователей Сети ранее в этот день. Создатель канала писал, что проработал в бизнес-центре два года и что он ненавидит это место и его обитателей. Преступление он якобы планировал совершить 15 марта.

«Занимаюсь зарядкой и уже могу быстро работать руками и ногами. <...> Я думаю, за пять минут сделаю всё, чего я так хочу», — заявил автор Telegram-канала.

По данным «112», силовики обследовали 15 зданий делового центра, как строящиеся, так и функционирующие. Служебные собаки работали несколько часов, ничего подозрительного найдено не было.

Ранее, 12 февраля, в «Москва-Сити» произошло возгорание строительных материалов на общей площади около 300 кв. м. Открытое горение было ликвидировано спустя полчаса. Информация о пострадавших не поступала.

France24 - Monde

Chine : Li Qiang, allié de Xi Jinping, désigné Premier ministre

Publié le : 11/03/2023 - 07:42

FRANCE 24 Suivre

Lors d’un vote des députés réunis au Palais du peuple, à Pékin, Li Qiang a été désigné samedi Premier ministre après avoir recueilli 2 936 voix, trois contre et huit abstentions. À 63 ans, cet ancien responsable du Parti communiste à Shanghai succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Li Qiang, nouveau Premier ministre de la Chine. L’homme de confiance de Xi Jinping a été désigné samedi 11 mars nouveau chef du gouvernement chinois, au lendemain de la reconduction pour un troisième mandat du président chinois.

Xi Jinping, 69 ans, a obtenu vendredi un nouveau mandat de cinq ans de président de la Chine, après un vote à l'unanimité du Parlement, l'aboutissement d'une ascension qui l'a vu devenir le dirigeant le plus puissant du pays depuis des générations.

Le Parlement étant, dans la pratique, inféodé au Parti communiste (PCC) au pouvoir, l'issue du scrutin ne faisait aucun doute.

Samedi lors d'un autre vote des députés réunis au Palais du peuple à Pékin, Li Qiang, seul candidat au poste de Premier ministre, a obtenu 2 936 votes pour, trois contre et huit abstentions.

Les journalistes ont été priés de quitter l'hémicycle au moment où les députés formalisaient leur vote dans l'urne.

 

 

Serment

Li Qiang, 63 ans, ancien responsable du Parti communiste à Shanghai, dont l'image avait quelque peu été ternie au printemps lors du confinement chaotique de sa ville, succède à Li Keqiang, en poste depuis 2013.

Après sa désignation, Li Qiang a prêté serment sur la Constitution. Poing droit levé et main gauche sur le document, il a juré de "travailler dur à l'édification d'un grand pays socialiste moderne".

Le Premier ministre chinois est à la tête du Conseil d'État. Sa fonction est traditionnellement associée à la gestion quotidienne du pays et à la conduite de la politique macroéconomique.

Li Qiang, qui avait été propulsé au rang de numéro deux du Parti communiste (PCC) en octobre, ne dispose d'aucune expérience au niveau du gouvernement central, contrairement à la quasi-totalité des ex-Premiers ministres.

Il a cependant accompli un parcours riche au sein de l'administration locale et a endossé d'importantes fonctions de direction dans les riches provinces côtières du Zhejiang (est) et du Jiangsu (est).

Ascension politique

Li Qiang était le chef de cabinet de Xi Jinping lorsque celui-ci était à la tête du parti dans le Zhejiang entre 2004 et 2007. Ses promotions, rapides depuis, reflètent le haut niveau de confiance que lui accorde le numéro un chinois.

Samedi au Palais du peuple à Pékin, Xi Jinping et Li Qiang sont apparus complices au moment du vote, échangeant des amabilités avec le sourire.

Li Qiang prend ses fonctions à un moment où la deuxième économie du monde fait face à un net ralentissement, affaiblie par près de trois ans d'une inflexible politique dite du "zéro Covid".

Pour 2023, le gouvernement s'est fixé un objectif de croissance du PIB d'"environ 5 %", l'un des plus faibles depuis des décennies.

Le Premier ministre sortant, Li Keqiang, un économiste de formation, avait vu ses projets de réformes économiques entravés par l'autorité grandissante de Xi Jinping.

"Contrôle plus strict de l'économie par l'État"

"Il est peu probable que Li Qiang ait l'autorité nécessaire pour développer davantage" cette voie, indique à l'AFP le politologue Willy Lam, de l'Université chinoise de Hong Kong.

D'autant que Xi Jinping "insiste sur la nécessité d'un contrôle plus strict de l'économie par l'État et le parti", à rebours de la pratique en vigueur depuis la fin des années 1970, souligne Willy Lam.

Samedi, les députés ont par ailleurs désigné Zhang Youxia et He Weidong comme vice-présidents de la Commission militaire centrale (dont Xi Jinping est président), Zhang Jun héritant du poste de président de la Cour suprême.

Ying Yong, ancien chef du parti de la province du Hubei (centre) où les premiers cas de Covid-19 ont été découverts, a été élu procureur général du Parquet populaire suprême.

Liu Jinguo devient pour sa part le responsable de la Commission nationale de supervision, l'organisme qui s'occupe de la lutte anti-corruption.

Avec AFP

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Chine : Xi Jinping obtient un inédit troisième mandat de président

La Chine augmente son budget militaire pour 2023

SANS NOUVELLES

Disparition du "grand argentier" de la tech : Pékin contre les milliardaires, acte II ?

Valeurs Actuelles

Des Colombiens et leur laboratoire de cocaïne arrêtés dans l’Aisne

Les policiers ne s’attendaient pas à faire une découverte pareille dans un tel endroit. En janvier dernier, alors qu’ils investissaient un entrepôt vétuste à Bohain-en-Vermandois (Aisne), des enquêteurs de la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine ont découvert un véritable laboratoire de transformation de cocaïne, relate Le JDD, ce samedi 11 mars.

Derrière un rideau mélanique, les forces de l’ordre ont ensuite vu surgir deux hommes au visage surpris, s’écriant « Quimicos ! Quimicos ! », ce qui signifie « chimistes » en espagnol. Ces deux individus, en plus de deux autres, qui tentaient de se cacher au milieu de dizaines de palettes de bidons de lessive et de cartons de shampooing, ont été interpellés.

Détention provisoire

Lors de leur garde à vue, les deux chimistes de nationalité colombienne, âgés de 23 et 42 ans, ont assuré être arrivés d’Espagne à la fin de l’année 2021. Ils affirment avoir été payés 2 000 euros chacun pour fabriquer du produit de coupe et pour conditionner une centaine de kilos de cocaïne sous forme de pains.

En perquisition, les enquêteurs ont saisi près de 20 kilos de cocaïne, 100 kilos de produit de coupe, mais également un four, dans l’entrepôt situé dans l’Aisne. Mis en examen pour trafic de stupéfiants par un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, les deux chimistes, ainsi que les deux autres suspects interpellés, ont été placés en détention provisoire.

Aisne : les dernières actualités

Aisne : un individu attaque au couteau des membres de sa famille et des passants

Dans l’Aisne, un réfugié afghan arrêté en flagrant délit de viol

Saint-Quentin : un forcené tire des coups de feu en l’air en criant « Allah Akbar »

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Прокуратура Москвы проверит ведение бурильных работ над тоннелем БКЛ

Прокуратура Москвы 13 марта организовала проверку по факту проведения на строительном объекте по улице Лобачевского бурильных работ прямо над тоннелем метрополитена между станциями «Мичуринский проспект» и «Аминьевская» Большой кольцевой линии (БКЛ). Об этом сообщается в Telegram-канале ведомства.

«По информации Дептранса Москвы, работы осуществлялись без согласования с Московским метрополитеном», — уведомила пресс-служба прокуратуры.

Возбужденно уголовное дело по ст. 216 УК РФ («Нарушение правил безопасности при ведении строительных или иных работ»).

Большая кольцевая линия на карте Москвы

Ранее в этот день на участке БКЛ было приостановлено движение поездов. Как сообщил руководитель департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры города Максим Ликсутов, к этому привели незаконные работы застройщика недвижимости «Донстрой».

БКЛ была запущена 1 марта 2023 года. Ее строительство стало самым крупным в России и одним из крупнейших в мире проектов метростроения. Специалисты построили 70 км линий, 31 станцию и три электродепо.

Valeurs Actuelles

Côte d’Azur : deux hommes de 79 et 65 ans attaqués au couteau sur un marché

Une double agression. Samedi 11 mars, un individu s’en est pris à deux hommes à Nice (Alpes-Maritimes), les blessant à coups de couteau, rapporte Le Figaro. Les faits ont eu lieu aux alentours de 10 heures du matin, au Marché d’intérêt national, près de l’aéroport de Nice. Deux hommes, respectivement âgés de 79 et 65 ans, ont été blessés à l’arme blanche, un couteau, par un individu, d’après les premiers éléments de l’enquête. Selon une source proche du dossier, un différend d’ordre professionnel entre un employé et son patron serait à l’origine de cette agression.

Un suspect interpellé

Le suspect de cette attaque, également blessé, a été appréhendé. L’auteur présumé des faits est suivi pour un traitement contre l’alcoolémie. Les deux victimes ont été légèrement blessées, l’une à l’abdomen, l’autre au dos. Leur pronostic vital n’est pas engagé, ils ont donc été catégorisés comme blessés légers. Cette violente altercation a nécessité l’intervention de dix sapeurs-pompiers. Le maire de la ville, Christian Estrosi, n’a pas encore réagi.

Nice : les dernières actualités

Nice : l’Université Côte d’Azur annule à la dernière minute une conférence avec Stanislas Rigault

Nice : blâmée au sujet de la venue d’un proche d’Eric Zemmour, l’université Côte d’Azur défend la liberté d’expression

Menaces, agressions physiques… : à Nice, une octogénaire harcelée par des dealers dont elle avait dénoncé les trafics

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France24 - World

BBC reverses Lineker suspension after row over criticism of UK asylum policy

Issued on: 13/03/2023 - 12:13

NEWS WIRES

Gary Lineker will return as presenter of the flagship BBC football show Match of the Day, the broadcaster said on Monday, ending a crisis sparked by his criticism of the UK government's new asylum policy.

The former England footballer was suspended on Friday after using Twitter last week to compare the language used to launch the new policy to the rhetoric of Nazi-era Germany.

His comments and removal sparked days of frenzied media coverage, that escalated on Friday after fellow presenters, pundits and commentators refused to work over the weekend in support.

That threw the publicly funded broadcaster's sports coverage into disarray, curtailing its highlights package to just 20 minutes, without commentary or analysis.

But on Monday the two sides said they had come to an agreement that would see Lineker return to screens and the launch of an internal review into the corporation's social media guidelines.

"Gary is a valued part of the BBC and I know how much the BBC means to Gary, and I look forward to him presenting our coverage this coming weekend," said BBC director-general Tim Davie.

In a joint statement, Lineker, 62, said: "I am glad that we have found a way forward. I support this review and look forward to getting back on air."

He tweeted separately that the last few days, during which he has been mobbed outside by London home by reporters, photographers and camera crews, had been "surreal".

But in a parting shot he added: "However difficult the last few days have been, it simply doesn't compare to having to flee your home from persecution or war to seek refuge in a land far away."

Davie apologised for the disruption to the service, saying he recognised the "potential confusion caused by the grey areas of the BBC's social media guidance". 

"Impartiality is important to the BBC. That is a difficult balancing act to get right where people are subject to different contracts and on air positions, and with different audience and social media profiles," he said.

The independent review will look at how the guidance applies to staff and freelancers such as Lineker, he added.

Outspoken 

Former Leicester, Everton, Tottenham and Barcelona striker Lineker, who has hosted refugees in his home, has been an at times outspoken figure against government policy, particularly on immigration.

His comments overshadowed the announcement of plans to toughen laws governing asylum seekers, including the removal of those coming to the UK across the Channel from northern France in small boats.

The proposals were widely condemned by rights groups and the UN refugee agency, whose high commissioner Filippo Grandi on Monday sub-tweeted the UK government in his response to Sunday's Oscars.

"Small boats carry big talent," he wrote of the best supporting actor award for Ke Huy Quan, who fled Vietnam for a refugee camp in Hong Kong before moving to the United States.

Critics of Lineker said he should stay out of politics, given his high-profile sports presenting position, and Davie's drive for BBC impartiality.

The BBC has also come under repeated criticism in recent years from politicians of all stripes, for perceived bias in news reporting, particularly over the UK's divisive departure from the European Union.

But Lineker has argued that as a freelancer not working in news he is not bound by the same social media rules, while his supporters point to other potential conflicts of interest in the BBC.

Notably they have highlighted the role of the BBC chairman Richard Sharp, a donor to the ruling Conservative party who facilitated a loan to former prime minister Boris Johnson.

They also questioned Davie's own past links to the Tory party, and the presence on the BBC board of Robbie Gibb, who was a former Downing Street communications director in Theresa May's government.

(AFP)

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BBC crisis escalates as presenters, players support football host Lineker

BBC presenter Lineker pulled from air over '1930s Germany' post on UK migrant policy

Valeurs Actuelles

Marseille : un député alerte Éric-Dupond-Moretti après les menaces proférées par un djihadiste déjà incarcéré

Des menaces qui valent le coup d’être prises en compte. Selon les informations du JDD, ce jeudi 9 mars, le député Renaissance Lionel Royer-Perreaut a écrit une lettre au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti afin de l’alerter sur les paroles proférées par un djihadiste détenu à la prison des Baumettes, à Marseille (Bouches-du-Rhône).

« Si les menaces envers ces personnels sont malheureusement fréquentes dans l’univers carcéral, celles-ci méritent à mon sens une attention particulière car leur auteur n’est autre que Reda Kriket », précise le parlementaire, dans le texte adressé au garde des Sceaux.

Une « volonté prosélyte »

Le Journal du Dimanche révélait effectivement ce lundi que Reda Kriket avait fait l’objet de signalements pour des outrages et des menaces de mort proférés contre des surveillants de son établissement pénitentiaire. C’est parce qu’il juge que « de telles menaces, bien qu’étant verbales, ne doivent être prises à la légère » et parce que « les surveillants pénitentiaires ont été clairement désignés comme cibles par les cadres de l’État islamique » que le député Lionel Royer-Perreaut a décidé d’interpeller Éric Dupond-Moretti.

« Quelles mesures ont été prises à son encontre suite à ces menaces ? Reda Kriket, dont on connaît la volonté prosélyte, est-il en contact régulier avec des détenus de droit commun ? Si oui, dans quelle mesure ? Existe-t-il actuellement un mode de surveillance particulier pour les détenus radicalisés aux Baumettes ? », a-t-il questionné dans sa lettre.

Trente ans de réclusion criminelle

En mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles en Belgique, de nombreuses armes avaient été retrouvées dans un appartement que Reda Kriket louait, sous une fausse identité, à Argenteuil (Val-d’Oise).

Celui-ci faisait partie d’une cellule djihadiste qui « préparait des attentats, coordonnés et évidemment directement liés à l’État islamique », d’après l’accusation. Il avait écopé en appel, en juin 2022, d’une peine de trente ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers.

Marseille : les dernières actualités

Réforme des retraites : après le blocus d’un lycée à Marseille, un député LFI visé par deux plaintes pour violence

Marseille à couteaux tirés

Marseille : le djihadiste Reda Kriket menace de mort le personnel pénitentiaire de la prison des Baumettes

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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France24 - World

North Korea announces missile launch as US-South Korea drills begin

Issued on: 13/03/2023 - 00:44

NEWS WIRES

Nuclear-armed North Korea test-fired two strategic cruise missiles from a submarine on Sunday, state news agency KCNA said on Monday just as US-South Korea military drills were due to begin.

"Strategic" is typically used to describe weapons that have a nuclear capability.

KCNA said the launch confirmed the reliability of the system and tested the underwater offensive operations of submarine units that form part of North Korea's nuclear deterrent.

South Korea's Joint Chiefs of Staff said the military was on high alert and the country's intelligence agency was working with its US counterpart to analyse the specifics of the launch.

On Monday, South Korean and American troops were scheduled to begin 11 days of joint drills, dubbed "Freedom Shield 23," which will be held on a scale not seen since 2017.

The drills will strengthen the allies' combined defensive posture, the two militaries have said, and will feature field exercises including amphibious landings.

North Korea has long bristled over drills they regard as a rehearsal for invasion. It has conducted a record number of missile tests and drills in the past year in what it says is an effort to boost its nuclear deterrent and make more weapons fully operational.

The submarine launches aimed to show North Korea's determination to control a situation in which, KCNA said, "the US imperialists and the south Korean puppet forces are getting evermore undisguised in their anti-DPRK military maneuvers."

DPRK stands for North Korea, officially the Democratic People's Republic of Korea.

KCNA said the strategic cruise missiles were fired from the "8.24 Yongung" submarine in the water off the east coast of Korea in the early hours of Sunday.

The missiles traveled some 1,500 kilometres (932 miles) before hitting a target in the sea, the KCNA report said.

North Korea has a large submarine fleet but the 8.24 Yongung (August 24th Hero) is its only known experimental ballistic missile submarine. Analysts say it plays a critical role in the development of missiles, submarine technology and operational procedures, as well as hands-on training of new submariners.

North Korea has said it is building an operational ballistic missile submarine.

While overseeing a short-range ballistic missile (SRBM) launching exercise on Thursday, North Korean leader Kim Jong Un ordered the military to intensify drills to deter and respond to a "real war" if necessary.

On Sunday state media reported that Kim led a ruling party meeting to discuss and decide on "important, practical measures" to boost the country's war deterrence in the midst of stepped-up actions by the United States and South Korea. The report did not provide specifics on the measures.

(Reuters)

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N. Korea accuses US of ramping up tensions with joint S. Korea air drills

North Korea's Kim opens farming summit amid reports of food shortages

North Korea fires four cruise missiles into the Sea of Japan

Valeurs Actuelles

Deux individus condamnés pour s’être affichés avec un maillot floqué « Mohammed Merah »

Des images qui avaient provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Ce vendredi 10 mars, deux jeunes hommes ont été condamnés à Colmar (Alsace) pour « apologie du terrorisme » après avoir arboré un maillot du TFC (Toulouse Football Club) floqué du nom de « Mohamed Merah », terroriste hauteur des tueries de mars 2012 à Toulouse et Montauban. Âgés de 20 et 22 ans et professionnellement insérés, ils ont été respectivement condamnés à trois et quatre mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de vingt-quatre mois, a indiqué la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard, dans un communiqué cité par Le Parisien.

Des photos de l’EI dans leurs téléphones

Le plus jeune des deux individus comparaissait pour avoir porté « à plusieurs reprises ce maillot à Colmar en 2022, dans des établissements de restauration » et lors d’un match de football. L’autre pour en avoir diffusé un cliché sur Twitter. Dans leurs téléphones, les enquêteurs ont également découvert des photographies du drapeau de l’État islamique, des frères Kouachi ainsi que d’Amedy Coulibaly, les assaillants des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, à Montrouge et à l’Hyper Cacher. En plus de leurs autres peines, ils devront verser solidairement 500 euros de dommages et intérêts au Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme et autant au Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif)

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L'Humanité

Les « frontières fantômes » au cœur de l’Europe

Chronique

Nicolas Offenstadt

Voici un livre dense et savant que l’on aurait pu lire et savourer pour ses belles analyses de l’inscription du passé, de l’histoire dans l’espace, sur les lieux. Mais la guerre en Ukraine transforme « les Provinces du temps » (1) – quel beau titre –, de la géographe Béatrice von Hirschhausen, en outil pour penser ce présent de violence avec plus de profondeur. La chercheuse met au centre de son étude la notion de « frontières fantômes », qu’elle a élaborée, appuyée sur tout un ensemble de travaux collectifs et qu’elle définit ainsi : « Les traces laissées par des territorialités défuntes dans la géographie de pratiques sociales contemporaines. » Comment ne pas penser aujourd’hui à celles de l’URSS ?

Son terrain est celui de l’Europe centre-orientale, qui a connu de multiples changements de frontières et de dominations, ballottée notamment entre les Empires – allemand, austro-hongrois, russe et ottoman. Il est donc particulièrement fécond pour penser ces strates du passé ancrées dans des espaces mouvants. On parcourt dans le livre l’Allemagne de l’Est, la Pologne, l’Ukraine et la Roumanie en particulier.

Ces tracés invisibles, disparus depuis des siècles ou des décennies, semblent toujours opérer des clivages de part et d’autre de leur ligne « fantôme ». Ces différences touchent aussi bien aux choix politiques contemporains qu’à des pratiques d’aménagement local. Ainsi, les cartes électorales de l’Ukraine d’avant la guerre montrent des choix (pro-Russes ou pro-Européens) qui recoupent les anciennes frontières entre la Russie et l’empire des Habsbourg, et puis des partages plus récents. Mais les agressions et la guerre de la Russie vont assurément changer la « spatialisation » de l’Ukraine. On trouve également des résultats frappants pour les anciennes partitions de la Pologne. Les villageois de Roumanie, de part et d’autre de frontières d’autrefois, n’ont pas aujourd’hui les mêmes stratégies de modernisation, notamment pour l’adduction d’eau !

À juste titre, la géographe se défie d’explications paresseuses qui ne verraient là qu’une forme de permanence des sociétés, des cultures locales, à travers le temps. Elle est donc allée enquêter sur le terrain, en particulier dans l’ouest de la Roumanie, pour voir comment les gens s’approprient ce passé, le bricolent entre leurs expériences de vie et les anticipations des futurs possibles : « Les territoires fantômes, par leur caractère éphémère, sont moins les manifestations d’inertie du passé que des chambres de résonance des enjeux du futur. »  En effet, les fantômes des frontières sont animés en fonction d’enjeux politiques présents, souvent fortement instrumentalisés par les nationalismes, ou selon des futurs qu’anticipent les habitants.

Béatrice von Hirschhausen prend son temps, elle explicite toutes les étapes de sa démarche, comme en symbiose avec ce temps long dans lequel elle nous conduit. Dès lors, le livre n’est plus seulement un outil d’analyse politique ou un ouvrage de géographie théorique, mais aussi une vivante plongée dans ces différents mondes de l’entre-deux, si tendus aujourd’hui.

Nicolas Offenstadt
France24 - World

Turkish opposition unites against 'weaker than ever' Erdogan ahead of elections

Issued on: 10/03/2023 - 22:13Modified: 10/03/2023 - 22:21

Cyrielle CABOT

Kemal Kiliçdaroglu, the leader of Turkey's Republican People's Party (CHP), has emerged as the main challenger to President Recep Tayyip Erdogan in elections scheduled for May 14. Kilicdaroglu hopes to deprive Erdogan of a third term as he grapples with the country's economic crisis and the fallout from last February's devastating earthquakes.

Turkey's presidential campaign officially kicked off on March 10 and President Recep Tayyip Erdogan, who is running for a third mandate, now knows who his main opponent is.

Kemal Kiliçdaroglu, 74, a bookish former bureaucrat, is often described by observers as Erdogan’s polar opposite. He was chosen by the Table of Six, an alliance of the six main opposition parties, after weeks of negotiations and debates.

"Today, we are very close to overthrowing the tyrant's throne," Kiliçdaroglu said the day after his nomination.

"Together, we will end this madness,” he added.

Opinion polls say the election will be close, adding that it is the most uncertain vote ever for Erdogan since he came to power in 2003.

FRANCE 24 takes a look at the issues at stake ahead of the vote. 

‘Turkey’s Gandhi’ to challenge Erdogan

The Table of Six, a diverse coalition that includes parties from the entire political spectrum, struggled to designate a candidate for the presidential election. During the tumultuous weekend preceding Kemal Kiliçdaroglu’s selection, the coalition even seemed on the verge of imploding when Meral Aksener, the leader of the second-largest party in the alliance, threatened to withdraw from the alliance.

“Ultimately it was the need for consensus that won out,” said Aurélien Denizeau, an independent researcher specialising in Turkey. "The Republican People's Party (CHP) is the most important movement of the coalition, and it has embodied the opposition to Erdogan since its creation. Nominating its leader was a logical choice,” said Didier Billion, deputy director of France's Institute of International and Strategic Relations (Iris) and a Turkey specialist.

Kiliçdaroglu, 74, is a former civil servant who has held senior roles in the ministry of labour and social security who has now emerged as one of the president's main opponents. Since 2008, he has made a name for himself by uncovering corruption cases involving members of the AKP, the presidential party. Nicknamed "Gandhi" for his calm demeanour, Kiliçdaroglu launched a 450-kilometre-long march in 2017 to protest the erosion of democracy in Turkey. In the mayoral elections of 2019, Kiliçdaroglu’s party succeeded in winning back several major cities, including Istanbul, from the AKP. 

Despite these victories, many within the coalition criticise Kiliçdaroglu for his lack of charisma, favouring the nomination of the mayor of Istanbul or Ankara. "What some consider a lack of charisma could ultimately turn out to be an asset during the campaign," said Didier Billion. "Kemal Kiliçdaroglu has a very different image than that of Recep Tayyip Erdogan, who is seen as authoritarian and bellicose. The population wants this kind of normality."

The Kurds, kingmakers of the election

Kemal Kiliçdaroglu’s nomination could rally the Kurdish vote to the Table of Six. Born into a family of seven children, the candidate is from the Dersim region, which has a Kurdish majority, and a member of the Alevi minority, which a heterodox branch of Islam. Based on his profile, he could potentially win over the nationalist wing of the alliance, keep his left-wing voters and win the vote of the pro-Kurdish Peoples’ Democratic Party (HDP).

“About a third of the Kurdish population traditionally votes for Recep Tayyip Erdogan as conservative Sunnis”, said Aurélien Denizeau. "The vote of the remaining two-thirds, which usually vote for the HDP, is less certain. This is Turkey’s third-biggest political party. It has 10% of the vote. It will be the kingmaker in these elections."

The co-president of the pro-Kurdish HDP party, Mithat Sancar, hinted on Monday that his party might not put forward a candidate and offered support for Kiliçdaroglu. "The alliance could win the first round of the election," said Denizeau. "But the HDP’s offer depends on guarantees for the Kurds in the event of victory. Therefore, we will have to see what Kemal Kiliçdaroglu proposes in the upcoming days."

Recep Tayyip Erdogan weakened "but still solid"

Faced with the Table of Six, Recep Tayyip Erdogan appears "weaker than ever" but "he still enjoys a very solid electoral base", said Aurélien Denizeau. "According to the latest polls, he still has 40% of the vote. That's enough to win the election, but the result could be very close."

During the campaign, Erdogan will also be able to count on a press that is almost exclusively under his control to try to rally voters. "He will certainly try to play up the divisions within the opposition in order to discredit it," added the specialist.

While the outgoing president is vulnerable because of the economic crisis and heavy criticism of his management of the February 6 earthquakes, the opposition is struggling to formulate a program. "Their common denominator is to oust Erdogan, to put an end to the presidential regime and return to a parliamentary democracy," said Didier Billion. "As for economic or social issues, they are dragging their feet until after the election, promising that there will be 'compromises'."

"Recep Tayyip Erdogan will also certainly try to improve the country's economic situation, even in just the short-term," said Aurélien Denizeau. “He will draw attention to his foreign policy – one of the few areas where there is a consensus on his positive record, especially when it comes to his handling of the war in Ukraine.”

 

This paper has been adapted from the original in French. 

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Turkish opposition chooses Kemal Kilicdaroglu to challenge Erdogan in 2023 poll

MIDDLE EAST MATTERS

A month after quake, 1.5 million people still homeless in Turkey

Turkey's Erdogan indicates May elections to go ahead despite quake

L'Humanité

Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »

La rencontre

En s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.

Kareen Janselme

C’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.

Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?

Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…

Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.

Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.

J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»

Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.

Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».

Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoir

Dans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?

Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.

Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.

Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.

En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…

Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.

Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.

La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »

Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.

Quand vous êtes-vous sentie féministe ?

Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.

Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »

Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.

Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?

Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.

On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…

Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »

Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale. 

Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.

Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.

Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.

L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?

Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.

Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.

Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »

Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité. 

Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.

michelle perrotdroit des femmesFéminisme
Valeurs Actuelles

Ukraine : le chef de Wagner annonce sa candidature à l’élection présidentielle du pays

Le groupe paramilitaire Wagner tente d’avancer peu à peu ses pions. Son chef de file, Evgueni Prigojine, a fait une annonce dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux samedi 11 mars, relayée par BFM TV. Il a fait part de son « ambition politique » pour l’avenir : « J’ai décidé de me présenter en 2024 à l’élection présidentielle ukrainienne. » Il souhaite ainsi affronter l’actuel chef d’État ukrainien Volodymyr Zelensky, et son prédécesseur Petro Porochenko. « Je me présenterai à ce poste contre [eux] », a-t-il indiqué comme le relaie BFM TV.

Une avancée près de Bakhmout ?

Evgueni Prigojine a laissé entendre que, s’il était élu, la guerre entre la Russie et l’Ukraine serait réglée, sans préciser de quelle manière. « Si je gagne l’élection au poste de président de l’Ukraine, tout ira bien, les gars. Les munitions ne seront plus nécessaires », a assuré l’ancien homme de main du Kremlin, devenu très critique envers Moscou depuis le début du conflit.

Dans sa vidéo relayée par BFM TV, le chef du groupe paramilitaire – composé majoritairement de mercenaires – a fait savoir qu’il se trouvait près de Bakhmout où les combats s’intensifient ces dernières semaines. Evgueni Prigojine a annoncé l’avancée de ses hommes dans la zone, assurant avoir conquis le « bâtiment de l’administration municipale, le centre administratif de la ville » de Bakhmout. Toutefois, ses déclarations n’ont pas été confirmées.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

‘Save You’: Online platform helps French expatriates who are victims of domestic violence

Issued on: 08/03/2023 - 21:23

To mark International Women's Day on May 8, FRANCE 24 looks at an online platform dedicated to helping expatriate French women who are victims of domestic violence. Seeking help can be more difficult when women are living abroad with their abusers and are cut off from a support system of friends and family. Launched in October, Save You has already helped more than 100 women break their silence to share their horrific stories.

"I didn't hit you hard enough last time. I feel like you're asking for more," shouts a large Turkish man, slamming the door on his way out. Nour* is overcome by anxiety. That week, two earthquakes hit Mersin in southern Turkey where she has been living, isolated from everyone for more than a year. A few days later, Nour herself was shaking. "I have to get out of the house tonight. He is armed, I feel like I’m going to die when he comes back," she whispers over the phone to Caroline B.

Caroline B., president of the Coeurs de Guerrières (Warrior’s Hearts) association, also runs the Save You online platform. Nour and other French expatriate women who are victims of domestic violence can seek comfort from her soothing voice over the phone for free, wherever they are in the world, 24/7. On the other end of the line, volunteers help them resolve some extremely complex situations, even helping them "avoid the worst" – as they did that evening with Nour.

Save You is the first of its kind. Dedicated to French expatriate women and their children, the platform offers women (and some men) who are victims of violence a place to tell their stories. Some 43 percent of the women who phone in suffer from psychological violence while 19 percent are victims of physical violence. Launched in October 2022, it was created by France’s Sorority Foundation, which also invented The Sorority app – an app that enables women to help each other by alerting other users using geolocation if someone nearby is in danger.

>> Read more: French app fighting violence against women brings a ‘revolution’ to Morocco

Trapped

On the day she called Caroline B. in tears, Alice* had been subject to both kinds of violence. A little over a year ago, Alice left France for Manchester with her English partner. Last September, she gave birth to a baby girl. Alice said his attitude completely changed a few months later: he tried to prevent her from caring for their daughter and began tearing the baby from her arms. The British man’s kicks were punctuated by threats and insults. Alice told FRANCE 24 over the phone what her partner had said: "Leave the baby here and go back to France, we don't need you anymore. Go, you witch."

Alice is trapped in this situation – she is unemployed, does not speak English well, is economically and legally dependent on her partner, and is living far from her family.

Nour found herself trapped in similar circumstances, as have the more than 120 other people who have reached out via Save You, says Caroline B. Some of the women she is in contact with have been held prisoner by their partners for 15 years. The situation becomes particularly challenging in cases where the woman broke off ties with her family when she left her country. Victims often sink into a deep depression after they witness the violent transformation of a man for whom they had left everything behind.

Triggering element

Alice says that her former partner’s "explosive" brutality came out of nowhere. During the last few weeks of her pregnancy, the father of her child had been extremely supportive. So how did he become so violent that the British police had to intervene? "I still don't understand," says the 40-year-old.

These sudden and brutal "metamorphoses" are often triggered by childbirth, explains Caroline B. In some cases, the father feels that the mother and child have become his property. It is as if he is thinking, "You can never leave because there is a child. And if you leave, I'll keep it," says Caroline B.

This is essentially what Alice’s partner yelled at her, insisting she had no rights in England. Unfortunately, his words were not far from the truth. If Alice does not succeed in obtaining a French passport for her baby, she will never be able to leave the UK legally with her child.          

Nour was also raising a child from a previous marriage during her long period of isolation in Turkey. Rescued by Turkish policemen alerted by Save You, the young woman managed to escape from her former companion, arriving at Adana airport from Mersin. She spent many long, difficult hours there, as the chaos caused by the earthquake had grounded all flights to Paris. With no money and after several layovers, Nour finally landed at Paris Charles de Gaulle airport. She had finally returned home from what was originally meant to be a weekend trip, but which had turned into 10 months of captivity. Exhausted, considerably thinner and destitute, Nour had lost everything. "He took away all my self-confidence," the young woman said, before bursting into tears.

Overwhelmed by the flood of calls for help, Caroline B. is overcome with indignation, as she feels that French authorities should tackle the problem head-on. Out of more than a million expatriate French women, how many are living in similar circumstances, she wonders. This type of gender-based violence is not included in any official statistics.

Constrained by local laws

Although the French foreign ministry has set up a dedicated unit, it suffers from a severe lack of personnel, says Amélia Lakrafi, the MP who represents French nationals living abroad. "To respond to a problem effectively, one needs to be aware of it," says Lakrafi. In France, she says, “the popular imagination tends to imagine French expatriates as being wealthy and living wonderful, happy lives".

The other challenge is trying to apply French policies in other countries. "Our national representatives are not allowed to do what they want. And we all remain extremely constrained by local laws," she says.

Lakrafi, who has been telling decision-makers for years that this type of gender-based violence needs to be addressed, was a fan of the online platform from the start. Save You is "the tool we have been waiting for", she says.

She says associations such as The Sorority Foundation have more latitude than a government administration, which is weighed down by its own procedures. However, she adds, “Save You will only gain traction if it works alongside French government institutions abroad, like the French foreign ministry and the interior ministry.”

This relationship seems to have already begun taking shape. "The French foreign ministry often allows us to move forward more quickly, we are lucky that they support us," says Priscillia Routier-Trillard, founder of The Sorority Foundation. Within a few months of its launch, government offices such as the French foreign ministry posted a link to Save You. This has greatly benefited women like Nour and Alice, who may not have otherwise been aware of the platform.

Knowing you are not alone

Alice still has many legal obstacles to overcome before she can live in peace. However, the support that she receives from Caroline B. and others at Save You helps her believe in a better tomorrow. Barriers that seemed insurmountable before now seem to be crumbling, and Alice was able to move to a new home – although she will not disclose its location due to fears that her ex-partner will come take her daughter away.

Since its launch, lawyers, doctors, social workers and other professionals have offered their services to Save You in various countries around the world. This growing network has helped ensure that more women are made aware of this platform. "Sometimes we simply serve as a link to a local solution, which the victim has been desperately seeking for months without success," Caroline B. explains.

Simply by lending a sympathetic ear, Caroline B. gave Alice a priceless gift. "She listened to me. It was like I could see a way out from the black hole I was in," says Alice.

Like Alice and Nour – and hundreds of thousands of French women every year – Routier-Trillard and Caroline B. were once victims of domestic violence. For a long time, they felt trapped in silent guilt.  

"What gets me through is providing the support I would have liked to have," Caroline B. says.

We are social beings, Routier-Trillard adds. "Nothing in the world is more powerful than knowing that you are not alone."

*Names have been changed

This article has been translated from the original in French.

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International Women's Day: Paying tribute to battles for gender equality around the world

The Debate

International Women's Day: Years of work undone by Covid-19 pandemic

VIOLENCE AGAINST WOMEN

Female genital mutilation: 'Women circumcise little girls for men'

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Wagner affirme avoir conquis “la partie orientale” de Bakhmout

Le groupe Wagner a annoncé ce mercredi 8 mars avoir pris le contrôle de “la partie orientale” de la ville de Bakhmout dans l'est de l’Ukraine. L’Otan estime que la ville pourrait entièrement tomber aux mains des troupes russes dans les prochains jours.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, a affirmé mercredi 8 mars que ses troupes avaient pris « toute la partie orientale » de la ville de Bakhmout, au cœur d’intenses combats dans l’est de l’Ukraine, relate BFMTV le même jour.

« Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l’est de la rivière Bakhmoutka », a-t-il lancé, dans un message audio publié par le service de presse de groupe paramilitaire. Ces derniers jours, la pression s’est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d’un encerclement.

L’Otan alerte sur la chute à venir de Bakhmout

La ville de Bakhmout est le théâtre d’intenses affrontements, opposant forces de défense ukrainiennes et troupes de Wagner, depuis plusieurs mois. Ce mercredi 8 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a alerté sur le fait que la ville de Bakhmout pourrait rapidement tomber. « Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours », a-t-il déclaré, en marge d’une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm. La prise de la ville par les troupes de Wagner laisserait « la voie libre » à l’armée russe dans le Donbass, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Face aux difficultés rencontrées par les forces ukrainiennes, les ministres de la Défense de l’Union européenne ont annoncé la prochaine livraison de munitions à l’Ukraine, malgré des stocks de l’Otan sous pression. Ces munitions seront financées par le fonds de la Facilité européenne pour la paix (FEP).

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Les brocantes de l’histoire

Chronique

Nicolas Offenstadt

On se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.

On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?

Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…

Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.

Nicolas Offenstadt
BBC

The tech helping women manage the menopause

It was in 2019 when Debbie Dickinson experienced her first hot flush.

"I was at home and felt very puzzled," says the 55-year-old. "I didn't know what was going on in my body.

"But then I had an ah-ha moment and realised something major was happening." That something was the menopause.

It prompted Debbie, who lives in Miami, Florida, to speak to older female relatives for advice on how to best cope with the symptoms that occur both before and when a woman's periods stop. The later typically takes place around the age of 51.

What is the menopause and what are the signs?

Meanwhile, Debbie started to try lots of DIY ways to manage, including opening her freezer and standing right in front of it.

Despite getting helpful guidance, she says she felt unprepared for this stage of her life.

"There's so little understanding and education about the menopause. A lot of this is down to stigma and ageism, when actually it's just very natural."

It was after experiencing a hot flush in her car later that same year that Debbie had the idea for a portable device that could keep women cool.

A former executive for healthcare giant Johnson & Johnson, she had numerous contacts in the sector. So able to raise $1.5m (£1.3m) in investment, she worked with a team of engineers, scientists and doctors to produce a wristband and connected app called Thermaband.

The bracelet is powered by artificial intelligence software that monitors the wearer's temperature, and when it detects a hot flush it can deliver a cooling sensation. Alternatively, it can also provide heat, if required.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

The wristband also tracks blood pressure and heart rate, with all the data displayed on the app. With Debbie's daughter Markea also helping to lead the company, the Thermaband is now due to go on sale this year.

After years of widespread ignorance, there's now more awareness and conversation about the menopause than ever before. In the UK this has been helped by high-profile campaigners such as TV presenter Davina McCall, who presented a Channel Four show on the subject in 2021.

Meanwhile, Conservative MP Caroline Nokes has led a campaign for women going through the menopause to be able to take time off work. However, in January the UK government rejected a proposed pilot scheme for England.

While women who think they are suffering from menopause systems should in the first instance see their doctor, the increased coverage that the issue is getting is leading to a growing number of tech firms entering the sector. These companies, often female-led, are introducing new products that offer help and support.

It comes as the wider menopause support sector, which also includes hormonal treatment and dietary supplements, is expected to soar globally to $24.4bn in 2030, from $16.9bn this year.

Monika Scott, 46, an operations manager at a property firm, has been using UK digital health app Peppy, which includes support for women going through the menopause, for a couple of years as she navigates her symptoms.

"One major issue for me is not sleeping, which is frustrating," says the Londoner. "I'd wake up feeling tired and grouchy.

"I also experience dry skin and super heavy periods. My sister had a difficult time with the menopause and so when I saw Peppy, I thought I'd take a look."

The app enables users to have one-to-one video or chat consultations with a menopause expert, sign up to courses, access on-demand videos, and take part in live events.

GP and menopause expert Dr Phillipa Kay believes most of the tech coming through is helping empower women.

"When it comes to information, if it's good and verified then that's great. Information is power," she says. "Apps that track symptoms can be useful as people aren't always aware of all the potential symptoms, and it helps connect the dots for people.

"But we do have to be cautious, as the menopause is trendy right now, and people have been making money out of women's health for a long time. If people want to know they're receiving good verified evidence, they can get that from NHS website."

Andrea Berchowitz, co-founder of another UK menopause app, Stella, says she noticed a gap in the menopause market when she was looking to start a business in women's health. "Tech in women's health is still mainly centred about fertility and period tracking," she says.

Stella, she says, offers personalised treatment plans, combined with weekly guidance to address specific symptoms, and help facilitating conversations about hormone therapy (HRT).

Andrea says that specifically tailored support is vital because "women have different symptoms". She adds: "Someone might experience difficulty sleeping, another might need a different approach if they have low mood and incontinence".

London-based Stella, which launched in 2021, is focusing on partnering with companies so that they offer its app as part of their HR policy.

"It is for everyone, but we are focused on workplaces," says Andrea. "Women shouldn't have to pay extra for this support, we are finding workplaces want to offer support."

Companies signed up so far include clothing brand Barbour, and Betterspace and Heka, which are both websites that allow firms to offer their staff health and wellbeing resources.

Andrea adds that Stella is now looking to increase the level of AI software that powers its app, so it can better establish "what combination of treatments could work for specific symptoms".

Tech start-ups such as these come as a growing number of large UK companies and organisations have introduced menopause policies in recent years.

For example both the Royal Mail and supermarket giant Tesco offer menopause training, and the latter last year changed its uniform to incorporate a lightweight, more breathable fabric to help with hot flushes. Meanwhile, the Co-Op has a dedicated menopause support guide.

Back in Miami, Debbie says the wristband is making a real difference to her own life. "It alleviates discomfort, and makes the symptoms feel shorter and less intense. It's just a more comfortable experience to navigate."

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BBC

Is there a better way to insulate our draughty homes?

It has insulated components on rovers sent to Mars, extracted toxic contaminants from water, some even speculate that the US military has put it inside nuclear warheads.

But it could be just the thing for your bay windows.

Aerogel is often described as the most effective insulating material known to science.

While aerogel strips or panels have been used in buildings for decades, this type of insulation remains a little-known and rather expensive option for those aiming to reduce heat loss from their homes.

Given that British houses are generally pretty poorly insulated, yet we live in an age when energy efficiency is paramount, could aerogel be about to find a bigger niche in the construction and retrofit industries?

In the late 1920s or early 1930s - no-one is quite sure - two chemical engineers in the US came up with a way of removing liquid from a silica gel substance while leaving behind an ultralight, highly porous structure that one of the engineers, Steven Kistler, christened aerogel.

Imagine a foam but an extraordinarily low-density foam riddled with microscopic pores - some aerogels are around 99% air. Nicknames for aerogel include "frozen smoke" and in pictures it can look like an ethereal half-gas, half-solid slice of matter.

But the intricate structure and large volume of air inside it mean that aerogel is an amazingly good insulator. It has found its way into a surprising variety of buildings.

Aerogel insulation has been used in the roof of a former church in Belfast called The Duncairn, now an arts centre, as well as a façade for a building on Pimlico Road in London, and the ceiling of a banker's residence overlooking Lake Geneva in Switzerland.

"You could have the whole house done in aerogel, we have done it," says Liam Brown, managing director of Enviroform, a Northern Ireland-based company that supplied the insulation for these projects.

Enviroform's products use aerogel insulation made by Aspen Aerogels in the US. According to Aspen Aerogels' website, the material combines silica aerogel with a reinforcing fibre in a blanket-like composite.

Aspen Aerogels did not respond to a BBC request for comment.

Where space is at a premium, a 10mm layer of this aerogel insulation fixed to a property's walls could reduce heat loss through those walls by two thirds, says Mr Brown.

The cost of 10mm thick aerogel insulation in the UK is around £50 per sq m, Mr Brown notes, which makes it roughly five times as expensive as the equivalent 30mm rigid board insulation. The aerogel option is thinner and more flexible, though.

For many people, Mr Brown says, aerogel is best suited to features of a building that threaten to act as thermal bridges - points where heat will easily escape, such as the heat-conducting metal posts around a window unit, aluminium door or window frames, or steel beams, for example.

It might also be useful for insulating floors where digging up or disturbing an existing floor would be too disruptive.

"We can go in with a 10mm or 20mm panel, insulate the floor, and walk out again," says Mr Brown.

Aerogel is a "fascinating" material, says Jonathan Bloor at the University of Plymouth, who has studied aerogel for water decontamination applications.

It works so well as an insulator because heat finds it difficult to move across all the air pockets in aerogel that block its path. The heat must instead take a labyrinthine route through the minimal solid structure of the material, says Dr Bloor.

"It's not a direct line, it's kind of weaving its way through," he explains.

Since aerogel insulation can, in principle, whack up the energy efficiency of buildings without the need to make walls and ceilings much thicker, there could be rising interest in it from people keen to retrofit their properties, suggests Dr Bloor.

If this market were to expand, that in turn could prompt a boost in production and bring the cost down.

Cost really is the key barrier to the wider use of aerogel as a building insulation material, suggests senior scientist at the Passive House Institute, Berthold Kaufmann.

"[Expanded polystyrene] or mineral wool, these will always be less expensive," he says.

Take a large heritage building where very thick insulation might drastically alter the aesthetics of the property. Aerogel provides a slim-line alternative - but one that some architects might say is simply too costly.

"And so they do not do anything. This is what I fear," says Dr Kaufmann.

All the same, he says that aerogel has some really useful applications in, for example, domestic properties where you need to raise and insulate a floor but don't want to lower the ceiling height too much.

More technology of business:

Cheaper insulation could be used elsewhere in the building where space doesn't really matter. Again, it's a case of using aerogel for a specific purpose where the cost becomes justifiable.

Dr Kaufmann notes that there are alternatives, such as vacuum insulation panels, which are extremely effective insulators, though they might be fragile, more rigid and not much cheaper.

"Hopefully the price [of aerogel insulation] will go down and it will be used more frequently," says Dr Kaufmann. "But it will not be a material for everyday use."

Mr Brown acknowledges that aerogel insulation is still a "very, very small" part of the insulation market. But many people are still not aware it is even an option, he notes.

"If you're doing a full-scale retrofit, aerogel should be needed somewhere," he argues, noting how properly insulating the steel posts in the wall around an expensive window frame, for instance, can help prevent condensation - a key driver of mould and other problems.

No matter what insulation you use, cracking down on those thermal bridges is really important since they can account for around 30% of heat loss in a home, according to the Energy Savings Trust.

As Mr Brown puts it, "Would you buy a bucket with a hole in it?"

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L'Humanité

Trois ans de Covid, une histoire sans fin ?

Actu

Le 11 mars 2020, face à la propagation du Sars-Cov-2, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait l’état de pandémie. Trois ans plus tard, celle-ci n’est pas terminée. Pourra-t-on un jour éradiquer cette maladie ? D’autres virus respiratoires vont-ils émerger ? Réponses.

Alexandra Chaignon

En un peu plus de trois ans, le Covid a fait au moins 6,8 millions de morts à l’échelle mondiale, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un chiffre très en deçà de la réalité, de l’aveu même de l’Organisation, qui maintient son niveau d’alerte maximal.

La pandémie n’est pas terminée

Malgré la vaccination et l’immunité acquise par les vagues précédentes (90 % de la population mondiale présentent une forme d’immunité), le virus circule toujours, probablement à un niveau sous-estimé.

Et il continue d’affecter la vie des personnes les plus vulnérables. « Le Covid continue de présenter un risque élevé pour la santé humaine et le risque de transmission du virus reste élevé à l’échelle mondiale. (…) Le virus conserve la capacité de donner forme à de nouveaux variants aux caractéristiques imprévisibles », relevait, le 30 janvier, l’OMS.

Covid : l’isolement, c’est fini... quoi qu'il en coûte pour les personnes immunodéprimées

Ce que les experts anticipent, cependant, c’est une transformation progressive de la pandémie en virus endémique, continuant de circuler et provoquant des résurgences régulières de la maladie, comme c’est le cas de la grippe saisonnière aujourd’hui.

Pourra-t-on un jour éradiquer cette maladie ?

« Pour éradiquer un virus, il faut que la maladie soit cliniquement visible, qu’il n’y ait pas de réservoir animal, et disposer d’un vaccin très efficace, qui protège à vie. Le Covid coche toutes les mauvaises cases », expliquait Philippe Sansonetti, microbiologiste, lors d’un colloque de l’Institut Pasteur organisé en décembre 2022.

Pandémie : « Nous jouons à la roulette avec le vivant »

Une part des porteurs du Covid sont en effet asymptomatiques, ce qui nuit aux mesures d’isolement. Et le virus se transmettant aux animaux, il pourrait continuer à circuler chez eux et réinfecter l’humain. Enfin, les vaccins protègent bien contre les formes graves de la maladie, mais peu contre les réinfections et des rappels restent nécessaires.

Pour Étienne Simon-Lorière, directeur de l’unité génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur, interrogé lors de ce même colloque, « on laisse aujourd’hui beaucoup trop circuler le virus : à chaque fois qu’il infecte une personne, des mutations peuvent apparaître et sont susceptibles de le faire évoluer vers des formes plus ou moins sévères. On n’a aucune raison de penser qu’il va devenir plus sympathique ».

D’autres virus vont-ils émerger ?

Non seulement il est difficile de fixer précisément la fin d’une pandémie, mais d’autres épidémies émergeront inévitablement. Depuis l’apparition du Sras, du Mers et du Sars-COV-2, « on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauves-souris, qui pourraient potentiellement infecter l’homme », a relevé Arnaud Fontanet, spécialiste des maladies émergentes à l’Institut Pasteur.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Environ 60 à 70 % des maladies émergentes sont d’origine zoonotique : elles se transmettent naturellement des animaux à l’homme et vice versa. Les changements opérés par l’homme sur les habitats naturels augmentent les risques de rencontre entre des animaux vecteurs, des réservoirs d’agents infectieux et l’homme. Sans compter les facteurs sociaux, dont l’explosion des échanges internationaux, qui créent des conditions parfaites à l’expansion mondiale d’un phénomène local.

« La biodiversité nous protège des pandémies »

Pour s’y préparer, il est nécessaire de réfléchir aux facteurs qui favorisent ces émergences, en interrogeant les interactions de l’homme avec les écosystèmes. C’est ce que préconise le concept One Health (une seule santé), qui promeut une approche globale des enjeux sanitaires avec des liens étroits entre la santé humaine, celle des animaux et l’environnement.

La science et la conscience, avec l’Humanité

Nous vous proposons cet entretien en accès libre. Mais nous avons besoin de vous pour porter dans le débat public la voix d'un média libre, qui porte haut les combats du monde de la recherche, partage ses découvertes. Et alimente aussi la réflexion sur les enjeux éthiques, politiques et sociétaux qui accompagnent le progrès scientifique.

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Coronavirus covid-19pandémies
New York Times - World

Russia-Ukraine War

Russia Dispatch

In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll

A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.

Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...

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By Valerie Hopkins

Photographs by Nanna Heitmann

BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.

“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.

Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.

This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.

Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”

But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.

Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.

Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.

Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.

The State of the War

Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.

“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.

Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.

“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.

Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.

One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”

Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.

“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.

Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.

Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.

The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.

One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.

He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”

In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.

The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.

In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.

Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.

“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”

“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”

The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.

“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.

Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.

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France24 - Monde

Madagascar : en route vers Mayotte, 22 migrants périssent dans un naufrage

Publié le : 13/03/2023 - 18:12

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Vingt-deux migrants à bord d'un bateau en route vers l'île française de Mayotte, dans l'océan Indien, ont péri samedi dans un naufrage au large des côtes de Madagascar, ont annoncé, lundi, les autorités maritimes malgaches. Vingt-trois passagers ont pu être sauvés.

Naufrage dans l'océan Indien. Vingt-deux migrants à bord d'un bateau en route vers Mayotte ont péri samedi après que leur embarcation a sombré au large des côtes de Madagascar, ont annoncé, lundi 13 mars, les autorités maritimes malgaches.

"Quarante-sept personnes ont été déclarées avoir pris le bateau clandestinement, dans l'intention de rejoindre Mayotte, mais il a fait naufrage. Vingt-trois des passagers ont pu être sauvés. Vingt-deux corps sans vie ont été retrouvés", a précisé l'Autorité portuaire, maritime et fluviale (APMF) dans un communiqué. 

Les recherches se poursuivent après le naufrage qui a eu lieu au large du district d'Ambanja, à la pointe nord de Madagascar. La côte la plus proche de la grande île se situe à un peu plus de 350 km du département français. 

La marine, la gendarmerie, les douanes mais aussi de simples pêcheurs ont participé aux opérations de sauvetages, selon l'APMF.

>>  Madagascar : la faim et la précarité poussent des familles à vendre leurs enfants

Traversées clandestines risquées à bord de kwassa kwassa

Les chavirages de kwassa kwassa, petites embarcations de pêche à moteur utilisées par les passeurs, surviennent régulièrement sur la route maritime reliant les Comores, ou Madagascar, à Mayotte.

De nombreux migrants africains et comoriens tentent chaque année clandestinement de rallier l'archipel dont la moitié de la population est étrangère. L'île comorienne d'Anjouan n'est située qu'à 70 km de Mayotte.

Depuis 2019, l'État français a considérablement augmenté ses moyens de lutte contre cette immigration clandestine avec notamment la présence continue en mer de bateaux intercepteurs et une surveillance aérienne. En visite en décembre à Mayotte, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a exprimé sa volonté de renforcer la lutte.

En 2021, 6 355 migrants et 324 passeurs ont été interpellés, et 459 embarcations détruites, selon les autorités françaises. 

Il n'existe pas de statistiques fiables sur les morts de ces traversées clandestines risquées. Selon un rapport d'information du Sénat français publié au début des années 2000, environ un millier de personnes y perdent la vie chaque année.

Avec AFP

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Madagascar : la faim et la précarité poussent des familles à vendre leurs enfants

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Madagascar, pays dévasté par cinq catastrophes naturelles en un mois et demi

France24 - Monde

"Japa" : l'exode massif de la jeunesse nigériane

Publié le : 13/03/2023 - 17:09Modifié le : 13/03/2023 - 17:23

Au Nigeria, le terme "japa" signifie "courir" ou "fuir" en yoruba. Depuis quelques années, il est à la mode car un nombre croissant de Nigérians, souvent jeunes et diplômés, cherchent à partir s’installer à l’étranger. Le seul moyen, selon eux, d’échapper au chômage, à l’inflation et aux bas salaires dans le pays. Mais face à cette "fuite des cerveaux", certains, qui ont déjà tenté l’aventure, mettent en garde : l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs.

BBC

'Not affected by one party or other' - BBC boss denies Tory pressure in Gary Lineker row

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The BBC's director general Tim Davie has said that the corporation's decisions are not influenced by pressure from any political party, when questioned on whether he bowed to pressure from the Conservative party.

Match of the Day's Gary Lineker was stepped back from presenting by the BBC, after tweeting in criticism of the government's immigration plans.

In an interview, Mr Davie was speaking to the BBC's Media Correspondent David Sillito, following a weekend of disrupted programming as many sports pundits and presenters pulled out of programmes in solidarity with Mr Lineker.

France24 - Monde

Apprendre en s'amusant avec les jeux de société Wari Wari conçus par Cissé Diambissy

Publié le : 13/03/2023 - 15:02

Valériane GAUTHIER Suivre

Apprendre l’histoire et la culture du continent africain de manière ludique grâce à Wari Wari, acquérir des connaissances de gestion financière grâce à Wetchi ou encore mieux connaître ses collègues de travail avec Ligeeye. Ce sont les jeux créés par Cissé Diambissy, entrepreneure "en série" et conceptrice de jeux de société. Sa dernière création, Nyo Far, qui signifie aller plus loin en wolof, encourage les joueurs à se muscler les neurones tout en pratiquant du sport. Cissé Diambissy invite aussi les femmes à se lancer et à explorer le secteur des jeux de société qui, selon elle, offre d'énormes opportunités.

Un passage secret découvert au cœur de la pyramide de Kheops

Cela fait des millénaires que les humains tentent de percer les mystères des pyramides de Gizeh. Édifiées il y a plus de 4 500 ans, elles abritent des tombeaux et des chambres où reposaient autrefois les restes des premiers pharaons d'Égypte. Les archéologues qui étudient la pyramide de Khéops ont dévoilé les images d’un couloir caché. Long d'environ 10 mètres, son rôle n'a pas encore été déterminé. Il a été détecté grâce à une technologie de pointe.

Des batteries recyclées : une solution pérenne et plus écolo pour se déplacer au Kenya

L'initiative vient d'un professeur de physique qui se nomme Paul Waweru. Il déambule dans les rues de Nairobi à la recherche de vieilles batteries d’ordinateurs portables. Une fois transformées, elles lui permettent d’alimenter des vélos et des motos électriques. Il a créé sa propre marque de vélos électriques, nommée EcoMobilus. D'après lui, ils sont plus faciles d'entretien car ils ne possèdent pas de pièces mécaniques nécessitant d’être réparées régulièrement et le fait qu'ils ne nécessitent pas de ravitaillement en carburant les rend beaucoup plus abordables.

"Les Verrières", un nouveau lieu singulier qui célèbre les arts africains à Paris

Il fait se rencontrer des sculptures anciennes et des œuvres contemporaines dans un vaste espace de 200 mètres carré. "Les Verrières" ont ouvert leurs portes au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.

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Afirika Artfest 2023 : une expérience artistique pour déconstruire les préjugés

Afrique Hebdo

Achille Mbembe puise dans les mythes ancestraux africains pour affronter la crise écologique

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Avec "Savane et mousson", Aïssata Fane et Julien Doan fusionnent les cuisines d'Afrique et d'Asie

France24 - Monde

Faillite de la Silicon Valley Bank : une panique dopée aux réseaux sociaux

Publié le : 13/03/2023 - 16:59

Sébastian SEIBT Suivre

La chute ultra-rapide de la Silicon Valley Bank, vendredi, et la réaction tout aussi rapide des autorités pour limiter la casse ce week-end montre à quel point la vitesse d'échange et de transmission des informations a modifié le monde bancaire, notamment dans la Tech. Éclairage sur une crise virale, aux racines plus profondes que quelques tweets, mais qui s’est propagée à la vitesse du clic. 

"Pour les start-up, tous les chemins mènent à la Silicon Valley Bank", assurait un entrepreneur américain au Wall Street Journal. Depuis vendredi 10 mars et le retentissant effondrement de cette banque californienne, les chemins semblent dorénavant mener droit dans le mur. De quoi jeter une ombre des plus menaçantes sur le poumon américain de la nouvelle économie.

Mais les autorités de régulation - la Réserve fédérale, le département du Trésor et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC) - ont décidé de voler au secours des déposants. Ils ont annoncé, dimanche 12 mars, une garantie fédérale pour les quelque 175 milliards de dollars gardés dans les coffres de la Silicon Valley Bank pour le compte de milliers de start-up et d’investisseurs.

Un tweet et ça repart

À peine cette annonce faite, pour le plus grand soulagement du petit monde de la high-tech américaine, qu’une autre banque de la Silicon Valley, la Signature Bank, mettait à son tour la clef sous la porte. Nouvelle angoisse parmi les investisseurs et les chefs d’entreprise et… nouvelle réaction des autorités qui, le même jour, ont étendu leur garantie aux comptes bancaires de la Signature Bank.

En 48 heures, la finance américaine a connu une succession de retournements de situation sans précédent. Un TGV émotionnel pour banquiers et boursicoteurs qui rappellent les heures les plus sombres du début de la crise de 2008.

Mais à un rythme encore plus effréné. La réaction éclair des régulateurs semblent pour l’instant avoir réussi à limiter l’onde de choc économique, mais toute la séquence entrera dans les annales comme “le premier bank run [panique boursière] de l’ère des réseaux sociaux”, ont affirmé plusieurs médias à l’instar du site Fortune

Pour certains observateurs, cette débâcle bancaire aurait été en partie déclenchée par un tweet mis en ligne le 23 février. “C’est fou de se dire que toute cette histoire est potentiellement due au tweet de Byrne Hobart au sujet de sa newsletter”, a affirmé Evan Amstrong, un rédacteur pour le site économique Napkin Math.

Byrne Hobart, un blogueur très influent dans la Silicon Valley et dont la newsletter est suivie par la plupart des investisseurs de la Tech, avait affirmé, fin février, que la Silicon Valley Bank avait été “techniquement insolvable au dernier trimestre”.

Ce qui se serait produit, d’après les tenants de la théorie du tweet fatidique d’un oiseau de malheur, est qu’à partir de ce message “tout le microcosme de la Silicon Valley a commencé à regarder de très très près les actualités autour de cette banque”, souligne Fortune.

Lorsque la SVB a dévoilé, mercredi 8 mars, avoir perdu deux milliards de dollars et qu’elle cherchait à lever des fonds pour renforcer sa santé financière, des investisseurs à l’affût ont commencé à voir rouge. “Des grands noms du secteur comme Sam Altman [président de Y Combinator, le plus important incubateur de start-up aux États-Unis, NDLR] et Peter Thiel ont tiré la sonnette d’alarme”, souligne Alexandre Baradez, analyste financier pour IG France.

Tout n’est pas de la faute des réseaux sociaux

Viralité des réseaux sociaux oblige, cette mise en garde s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre sur Twitter et d’autres services similaires. En entreprise, les appels à retirer les fonds de la SVB “se sont multipliés sur Slack [service de messagerie interne] rapporte le Wall Street Journal. J’ai toujours dit que Slack était dangereux et incontrôlable, et maintenant ont voit le résultat : cette messagerie a contribué à l’effondrement d’une grande banque !”, affirme Kevin Drum, un journaliste réputé pour son blog à l’intersection entre politique et économie

“Il ne fait nul doute que les réseaux sociaux et les nouvelles technologies ont été un formidable accélérateur de la crise à la SVB”, reconnaît Alexandre Baradez. Pas seulement pour nourrir la panique à la vitesse du tweet. 

La technologie a aussi rendu la course aux retraits bancaires beaucoup plus rapide. La décision de fermer son compte peut se faire depuis une application ou grâce à un mail en quelques heures. C’est d’autant plus vrai avec une banque comme la SVB, dont la plupart des clients sont ultra-connectés, rappelle le New York Times. 

Rien à voir avec l’époque de “la crise des subprimes en 2008, quand les bank runs étaient d’une autre nature : les gens se déplaçaient aux guichets et le tout pouvait prendre plusieurs jours, laissant aux autorités un peu de temps pour réagir”, rappelle Alexandre Baradez. 

Mais pour lui, il ne faut pas non plus tout mettre sur le dos des réseaux sociaux. “Le sort de SVB était scellé de toute façon. La valeur de cette banque avait déjà beaucoup baissé l’an dernier. Les réseaux sociaux ont simplement permis de planter le dernier clou dans le cercueil”, soutient Alexandre Baradez. 

Les problèmes de la Silicon Valley Bank tiennent moins à la panique des clients qu’à “une mauvaise gestion du risque, avec trop d’argent placé dans des actifs dont la valeur a baissé ces derniers mois”, souligne-t-il. 

Risque de contagion maîtrisé ?

La déroute de la SVB illustre la face obscure de la force des réseaux sociaux pour les marchés financiers. Depuis 2020, “ils avaient contribué à l’exubérance des Bourses et notamment de certains modes", rappelle Alexandre Baradez. Ces réseaux avaient notamment amplifié le soutien à des sociétés cotées de seconde ou troisième zone, telle que GameStop. Maintenant que la situation boursière se tend, ils jouent le même rôle amplificateur.

Reste à savoir si l’action des autorités va réussir à tuer dans l’œuf ce début de crise bancaire. Le président américain, Joe Biden, s’est voulu optimiste, lundi, en assurant que le système bancaire américain dans son ensemble “était solide” et que le risque de contagion était contrôlé. 

En effet, la débâcle express de la Silicon Valley Bank a démontré la nécessité pour les autorités de réagir bien plus vite aux débuts de paniques boursières à l’ère des réseaux sociaux. “Et on peut dire que, cette fois-ci, les régulateurs ont au moins démontré qu’ils avaient conscience de cette vitesse de propagation”, note l’analyste financier. 

Mais l’ouverture de la Bourse américaine, lundi, suggère que cette réponse rapide n’aura pas suffi pour tout le monde. Plusieurs autres banques régionales américaines ont connu un début de séance catastrophique avec des chutes en Bourse qui ont dépassé plus de 70 % pour certaines d’entre elles

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Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden

La chronique de l’éco

Les autorités américaines au secours des clients de la banque SVB

DESCENTE AUX ENFERS

Silvergate, vie et mort d’une banque accro aux cryptos

France24 - Monde

Faillite de la Silicon Valley Bank : le système bancaire américain est "solide", assure Joe Biden

Publié le : 13/03/2023 - 06:08Modifié le : 13/03/2023 - 16:09

FRANCE 24 Suivre Nina MASSON Suivre

Après la faillite de la banque Silicon Valley Bank, le président américain a assuré, lundi, que le système bancaire américain est "solide". Joe Biden a aussi soutenu que les contribuables  ne seront pas responsables des pertes, et a appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur. Les institutions bancaires américaines ont, quant à elles, annoncé qu'elles allaient permettre aux clients de retirer l'intégralité de leurs dépôts. Une décision hors norme.

Les Américains peuvent "avoir confiance" en un système bancaire "solide". Ce sont les mots qu'a employés Joe Biden, lundi 13 mars à la mi-journée, réagissant à la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB). "Nous ne nous arrêterons pas là" et "nous ferons tout ce qui est nécessaire", a-t-il assuré, après que les autorités américaines ont mis sous tutelle cet établissement proche des milieux technologiques et sont intervenus en toute hâte face à la faillite de deux plus petites banques.

Le président américain, qui a aussi appelé le Congrès à "renforcer" la régulation du secteur, est allé dans le même sens que plusieurs institution bancaires américaines en affirmant que les contribuables ne seront pas responsables des pertes de la SVB.

Ces annonces n'ont, toutefois, pas empêché Wall Street d'ouvrir en baisse lundi matin, avec plusieurs banques régionales qui s'effondraient. Dans les premiers échanges, l'indice élargi S&P 500 perdait 1,08 %. Les marchés financiers tanguaient fortement, rongés par les risques de contagion dans le secteur bancaire mondial : la banque californienne First Republic, qui a lâché 30 % en deux séances, se dirigeait vers une chute de 60 % à l'ouverture, la Western Alliance de près de 50 %.

En Europe aussi, les indices vedettes des principales places souffraient, avec des baisses allant de 2 à 3 % voire au-delà pour les principaux indices, et les valeurs bancaires encaissaient de fortes baisses.

>> À voir aussi : comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?

Le Trésor, la Réserve fédérale et l'Agence de garantie des dépôts ont annoncé dimanche, suivies par leurs homologues britanniques, des mesures pour protéger les dépôts de la SVB, et rassurer les particuliers comme les entreprises.

Les autorités américaines vont notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite, et permettre l'accès à tous les dépôts d'un autre établissement, Signature Bank, fermé d'office par le régulateur, à la surprise générale, selon un communiqué.

La Réserve fédérale (Fed) – la banque centrale américaine – s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients. Ces mesures ont été prises conjointement par la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, la Fed et l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), après consultation avec le président américain.

"Pas de risque significatif" de contagion en Europe

La faillite des deux banques américaines SVB et Signature Bank ne représente "pas un risque significatif" pour le système financier européen, a estimé, lundi, le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni. "Il n'y a pas de contagion directe et la possibilité d'un impact indirect est quelque chose que nous devons surveiller mais pour le moment nous ne voyons pas de risque significatif", a-t-il déclaré à Bruxelles, avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.

La faillite de deux banques américaines, SVB et Signature Bank, ne met pas en danger les banques françaises, a assuré de son côté le ministre de l'Économie française, Bruno Le Maire, interrogé lundi matin sur Franceinfo. "Je ne vois pas de risque de contagion, donc il n'y pas d'alerte spécifique", a-t-il déclaré.

"Nous avons des banques qui sont solides", "un système bancaire qui est solide" et "un ratio de liquidités qui est élevé", a affirmé le ministre, ajoutant que les établissements bancaires français avaient "des secteurs d'activité très diversifiés". Les banques françaises "ne sont pas exposées à un seul secteur d'activité" à l'instar de la Silicon Valley Bank, qui était presque exclusivement exposée au secteur des nouvelles technologies, a souligné le ministre français.

Les banques françaises "ne sont pas exposées" à la faillite de la SVB, a affirmé lundi après-midi à l'AFP une porte-parole de la Banque de France, confirmant une information du journal Le Parisien.

Même son de cloche en Allemagne. La faillite de la banque SVB aux États-Unis ne constitue "pas une menace pour la stabilité financière" en Allemagne, a assuré le superviseur bancaire allemand Bafin. La branche a toutefois ordonné le gel des activités de la succursale allemande de SVB, basée à Francfort, en raison du "risque pesant sur l'exécution des obligations envers ses créanciers".

La branche britannique de la SVB vendue à HSBC

Londres a, pour sa part, annoncé lundi que la branche britannique de SVB avait été vendue à HSBC, qui a précisé l'avoir acquise pour une livre symbolique. "Silicon Valley Bank (UK) a été vendue aujourd'hui à HSBC. (...) Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d'aujourd'hui", ajoute le Trésor britannique dans sa déclaration.

Les autorités financières britanniques ont agi dans l'urgence tout le week-end, après l'annonce des déboires de SVB, afin de rassurer les marchés et tenter de limiter les dégâts pour le secteur de la technologie – pour ce dernier, cette faillite pose un "risque sérieux", a admis le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt.

Ces mesures déployées par les autorités américaines témoignent des turbulences qui menacent le système bancaire, perturbé par le resserrement monétaire de la Fed à marche forcée. Ces relèvements de taux d'intérêt ont notamment incité des clients à placer leur argent dans des produits financiers mieux rémunérés que les comptes courants et ont bousculé le secteur des nouvelles technologies, gourmand en cash.

La vague de retraits bancaires qui a suivi a provoqué la défaillance de trois banques la semaine dernière: SVB, Signature Bank mais aussi Silvergate Bank, plus petite mais connue pour ses liens privilégiés avec le milieu des cryptomonnaies.

L'établissement new-yorkais Signature Bank est la 21e banque américaine, avec des actifs estimés par la Fed à 110 milliards de dollars fin 2022. Sa défaillance est la troisième plus importante de l'histoire des États-Unis, derrière SVB et Washington Mutual en 2008.

"Demander des comptes"

Le président américain s'est dit "fermement déterminé à demander des comptes aux responsables de ce gâchis". La solution annoncée dimanche protège les déposants, mais les actionnaires de SVB et Signature Bank "vont tout perdre", a souligné le responsable de la Fed.

Joe Biden a assuré que "le peuple américain et les entreprises américaines (pouvaient) avoir confiance dans le fait que leurs dépôts bancaires seront là lorsqu'ils en auront besoin".

Parallèlement, les autorités américaines ont mis aux enchères SVB avec l'objectif de trouver un repreneur au plus vite.

Cette course contre la montre rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. Les autorités américaines avaient échoué à trouver un repreneur pour Lehman Brothers et refusé d'intervenir, poussant la banque au dépôt de bilan, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie tout entière.

Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disaient préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains.

Avec AFP

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Les autorités américaines prennent le contrôle de la Silicon Valley Bank

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Silicon Valley : le grand licenciement

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France24 - Monde

Les autorités américaines mettent la Silicon Valley Bank aux enchères

Publié le : 12/03/2023 - 22:12Modifié le : 12/03/2023 - 22:17

FRANCE 24 Suivre Matthieu MABIN

Les autorités américaines ont mis aux enchères la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB) avec l'objectif de trouver un repreneur avant l'ouverture des marchés asiatiques lundi.

C’est la plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise financière de 2008. Les autorités américaines ont mis aux enchères la Silicon Valley Bank (SVB), une banque proche des milieux de la tech qui s'est soudainement retrouvée en difficulté, dimanche 12 mars, avec l'objectif de trouver un repreneur avant l'ouverture des marchés asiatiques lundi. 

Selon le Washington Post, la limite de dépôt des offres a été fixée à dimanche 19 h 00 GMT. Sollicitée par l'AFP, l'Agence de garantie des dépôts (FDIC), qui a initié la vente, s'est refusée à tout commentaire. 

L'élu démocrate à la Chambre des représentants Josh Harder a confirmé la tenue d'enchères au site d'information Axios, estimant que la limite pourrait être repoussée pour laisser aux possibles acquéreurs le temps d'étudier les comptes de SVB.  

>> À voir aussi : Comment expliquer les déboires de la Silicon Valley Bank ?

"Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de contagion à d'autres qui sont solides", avait déclaré dimanche la ministre américaine des Finances Janet Yellen lors d'un entretien avec la chaîne CBS, avant que plusieurs médias américains ne fassent état du processus d'enchères.  

"Je suis certaine (que la FDIC) envisage une large palette de solutions, qui inclut une acquisition" par une autre banque, a déclaré la secrétaire au Trésor. 

Un rappel de 2008

Émanation du gouvernement américain, la FDIC a pris vendredi le contrôle de Silicon Valley Bank, au bord de l'implosion sous l'effet de retraits massifs de ses clients. 

La course contre la montre engagée par les autorités américaines rappelle le week-end des 13 et 14 septembre 2008. 

Elles avaient alors échoué à trouver un repreneur pour la banque Lehman Brothers, la poussant au dépôt de bilan le lundi, avec des conséquences dramatiques pour le secteur financier et l'économie toute entière. 

Si les grandes banques ont jusqu'ici été épargnées, plusieurs établissements américains de taille moyenne ou régionale ont dévissé en Bourse vendredi, fuis par des investisseurs inquiets. 

C'est le cas notamment de la Californienne First Republic, qui a lâché près de 30 % en deux séances, jeudi et vendredi, ou de Signature Bank, fermée dimanche soir. 

Les deux établissements ont, comme SVB, une importante proportion de sociétés dans leur portefeuille de clients, dont les dépôts dépassent souvent le montant maximum assuré par la FDIC, soit 250 000 dollars par déposant, ce qui pourrait les pousser à retirer leurs fonds. 

Quelque 96 % des dépôts logés chez SVB ne sont pas couverts, selon des données publiées par l'institution. 

Répercussions sur le secteur technologique 

Outre la stabilité du système bancaire, beaucoup se disent préoccupés par les répercussions de la faillite de SVB sur le secteur technologique, américain mais aussi au-delà. 

SVB se targuait d'avoir pour clients "près de la moitié" des entreprises technologiques et des sciences du vivant financées par des investisseurs américains. 

Dimanche, le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a estimé que la chute de SVB posait un "risque sérieux" pour le secteur de la tech de son pays. 

Janet Yellen a écarté dimanche un sauvetage de SVB via une injection d'argent public. 

"Durant la crise financière (de 2008), des investisseurs de grandes banques systémiques", dont les autorités estiment que la chute présenterait un risque pour l'ensemble du système financier, "ont été secourus" par le gouvernement américain, a-t-elle rappelé. "Nous n'allons pas le refaire." 

Les remous de la saga SVB se sont aussi propagés au milieu des cryptomonnaies

La devise numérique USDC, dite "stable" car théoriquement indexée sur le dollar, a ainsi chuté depuis vendredi après que son créateur, Circle, a annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de SVB. 

Plusieurs autres "stablecoins", censés protéger les investisseurs en cryptomonnaies contre la volatilité légendaire de cette industrie, ont également décroché, comme le Dai ou l'USDD. 

Avec AFP

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Silicon Valley : le grand licenciement

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France24 - Monde

JO-2024 : Paris est-il prêt face au défi des transports ?

Publié le : 13/03/2023 - 16:56

Romain HOUEIX Suivre

Les transports d'Île-de-France seront-ils prêts à encaisser les 10 millions de spectateurs et spectatrices des Jeux olympiques et paralympiques de Paris ? Les autorités se veulent rassurantes et tentent de tout mettre en œuvre pour y arriver, malgré de nombreux retards et un climat social tendu.

Sur le papier du dossier de candidature, c'était une affaire qui roulait : trains, bus, tramways et applications pour guider les voyageurs étaient prévus et donc ne devaient poser aucun problème pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024.

Cependant les difficultés rencontrées actuellement dans les transports en commun d'Île-de-France laisse présager le pire. L'opérateur des transports publics parisiens a été mis à rude épreuve depuis l'été, victime d'une pénurie de personnels, de difficultés à recruter, d'un absentéisme inquiétant et de grèves sporadiques. Bus et métros se sont faits plus rares, ce qui a exaspéré les usagers... et amène à se poser des questions pour les Jeux olympiques.

"Nous allons tout faire pour être au rendez-vous", a promis Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP, annonçant des milliers d'embauches.

Île-de-France Mobilités se veut rassurant

L'autorité organisatrice des transports de la région capitale, Île-de-France Mobilités (IDFM), a donc dévoilé dimanche 12 mars son plan pour assurer une circulation la plus fluide possible entre le 26 juillet et le 8 septembre 2024, dates des Jeux olympiques puis paralympiques.

Le défi est de taille : l'entreprise devra se montrer capable de transporter autant de voyageurs que lors d'un jour de pointe en Île-de-France, mais sur quelques sites concentrés à Paris et en Seine-Saint-Denis, et le tout en plein été.

Le plan "n'a rien d'anodin car il n'y a pas qu'un seul site à desservir, mais 25 qui fonctionnent en même temps", a posé le directeur général d'IDFM, Laurent Probst, en conférence de presse.

Les Jeux (26 juillet-11 août 2024) sont divisés en 750 "sessions", avec 7 millions de spectateurs attendus. En moyenne, cela représente 50 sessions par jour et "pour chacune, il y a un plan de transport. C'est comme si on avait 50 matches par jour pendant deux semaines", a expliqué Laurent Probst.

Pour les Paralympiques (28 août-8 septembre), avec environ 3 millions de spectateurs, ce sera en moyenne 18 sessions par jour mais "avec la particularité que la deuxième semaine sera aussi la semaine de rentrée scolaire".

Les JO rassembleront jusqu'à 500 000 spectateurs par jour – avec des pics prévus les 28 juillet et 2 août – sans compter les épreuves ouvertes comme le cyclisme ou le marathon, pour lesquelles on attend des centaines de milliers de spectateurs le long des parcours.

À Saint-Denis, autour du Stade de France, on prévoit des pics à 1 000 personnes par minute "mais pendant plusieurs heures, c'est assez inédit à gérer", selon Laurent Probst.

Répartir pour mieux gérer

Même si le nombre de trains va être augmenté de 15 %, l'enjeu principal réside dans la répartition des voyageurs entre les lignes existantes. Pour ce faire, IDFM travaille aussi à une application dédiée au transport pendant les JO et aura 5 000 agents dans les gares pour orienter les voyageurs.

"On est sur un objectif de 100 % de personnes qui viennent au Stade de France en transports en commun" contre 60 % en moyenne habituellement, a rappelé Laurence Debrincat, directrice études et Jeux olympiques à IDFM.

Paris-2024 va donc recommander aux spectateurs détenteurs de billets un itinéraire à privilégier pour "les encourager à aller chercher" d'autres lignes que celles empruntées en temps normal, le Stade de France étant par exemple desservi par le RER mais aussi le métro.

"Pour vous rendre sur un site, oubliez comment vous y allez d'habitude et allez-y comme on vous dit de le faire", a expliqué Laurence Debrincat.

Alerte rouge sur le climat social

Reste qu'un élément pourrait encore faire dérailler les plans élaborés sur le papier : un climat social potentiellement explosif, les JO étant organisés six mois avant l'ouverture à la concurrence du réseau d'autobus actuellement exploité en monopole par la RATP.

Les syndicats de la Régie y sont très hostiles, la gauche régionale, dans l'opposition, s'agite... Pour éviter une grève qui ferait désordre, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, se dit même prêt à prolonger le monopole de la RATP.

Côté politique, la présidente LR de la région, Valérie Pécresse, tente de capitaliser sur l'urgence pour boucler son budget de 2024, arguant que l'offre supplémentaire pour les JO, en particulier, doit coûter 200 millions d'euros, menaçant de ne pas ouvrir les nouvelles lignes si elle n'obtient rien.

Des nouvelles lignes sur lesquelles comptait beaucoup le dossier de candidature de Paris 2024 publié il y a sept ans.

Il promettait par exemple des temps de parcours de "22 minutes jusqu'au village des médias et 30 minutes jusqu'au village olympique depuis (l'aéroport de) Roissy par la ligne 17" du futur métro du Grand Paris. Mais celle-ci ne sera pas achevée avant 2030... Le CDG Express, un train rapide devant relier Roissy au centre de Paris, et la ligne 16 ne seront pas non plus au rendez-vous.

Une seule infrastructure sera prête juste à temps : la ligne 14, qui doit être prolongée au nord jusqu'à Saint-Denis Pleyel, à proximité du village olympique, et au sud jusqu'à l'aéroport d'Orly. En juin 2024.

"Les solutions annoncées ne paraissent ni suffisantes, ni opérationnellement faisables", juge ainsi Iona Lefebvre, de l'Institut Montaigne, un centre de réflexion sur les politiques publiques en France.

Le sujet est suivi avec attention.  Les scènes de chaos aux abords du Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions de football, fin mai, sont encore dans toutes les mémoires alors que les autorités françaises avaient été pointé du doigt.

Avec AFP

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Sécurité des JO de Paris-2024 : dernière ligne droite avant une cérémonie d'ouverture hors normes

Billet trop cher ?

JO de Paris : tout comprendre à la billetterie et ses prix polémiques

JO-2024 : les comités olympiques africains se prononcent en faveur de la participation des Russes

Известия (RUS)

Шойгу назвал отношения России и КНР опорой глобальной стабильности в мире

Двусторонние отношения России и Китая стали опорой глобальной стабильности в мире. Об этом в понедельник, 13 марта, заявил глава Минобороны РФ Сергей Шойгу в телеграмме генерал-полковнику Чжан Юсю по случаю его переназначения на должность заместителя председателя Центрального военного совета КНР.

«Двусторонние отношения между нашими странами сегодня вышли на новый, беспрецедентно высокий уровень и стали несущей опорой глобальной стабильности в условиях усиливающейся геополитической напряженности в мире», — подчеркнул Шойгу.

Министр добавил, что российско-китайские отношения носят устойчивый и долгосрочный характер. Он также выразил уверенность в том, что военное и военно-техническое сотрудничество между Россией и Китаем продолжит развиваться, внося весомый вклад в укрепление всего комплекса российско-китайских связей.

В чем Си: в КНР переизбрали председателя и обновили правительство Как назначение нового министра обороны может повлиять на отношения Пекина с Москвой и Вашингтоном

«Благодаря усилиям лидеров наших стран связи между государствами вышли на беспрецедентно высокий уровень и стали важным фактором обеспечения мира и международной безопасности», — указал Шойгу.

Ранее, 30 декабря 2022 года, президент России Владимир Путин, общаясь по видеосвязи с китайским коллегой Си Цзиньпином, назвал текущие отношения России и КНР лучшими за всю историю. Российский лидер отметил, что Москва и Пекин достойно выдерживают все испытания, а их отношения являются образцом для держав в XXI веке.

Глава государства также пригласил председателя КНР посетить Москву с государственным визитом весной 2023 года. В свою очередь, Си Цзиньпин заявил о готовности углублять сотрудничество с Российской Федерацией.

France24 - World

Nicaragua considers suspending ties with Vatican following Pope’s ‘dictatorship’ comment

Issued on: 13/03/2023 - 07:54

NEWS WIRES

Nicaragua on Sunday said it was considering suspending diplomatic ties with the Vatican, after Pope Francis days earlier called the Central American country's government a "crude dictatorship." 

"Between the Republic of Nicaragua and the Vatican, we propose a suspension of diplomatic relations," a statement from the Ministry of Foreign Affairs said, "given the information that has been divulged by sources apparently close to the Catholic Church." 

The ministry statement did not directly reference Francis' comments in the Friday interview with Argentine news outlet Infobae, during which the pontiff also called Nicaraguan President Daniel Ortega "unbalanced."

The interview came days after the government last week shuttered two universities with ties to the Roman Catholic Church.

The schools, which have campuses in several cities, had their legal status cancelled for alleged contraventions of the law, according to the government.

The institutions were ordered to hand over all information on students, professors, study plans and other details to the country's National Council of Universities (CNU), according to an official government register. 

The universities' thousands of students will be integrated into other CNU-approved institutions and all university property will be transferred to the state.

That was the latest move in ongoing friction between the Church and Ortega's government, which include the sentencing of Bishop Rolando Alvarez -- an outspoken critic of what he called restrictions on religious freedom under Ortega -- to 26 years in prison.

He refused to be deported to the United States with more than 200 other political opponents last month. 

The pontiff referenced but did not mention Alvarez by name in the Infobae interview, during which he also compared the situation in Nicaragua to the rise of communism in the 1917 Russian Revolution and to Nazi Germany in the 1930s. 

Since anti-government protests were violently put down in 2018, leaving more than 350 dead, hundreds imprisoned and more than 100,000 in exile, rights groups, the United Nations and Western governments have accused Ortega's government of illegally attempting to crush any and all opposition.

(AFP)

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Известия (RUS)

Хакеры поделились с «Известиями» эксклюзивным концепт-артом из S.T.A.L.K.E.R. 2

Российские хакеры и администраторы сообщества «ВКонтакте» «Вестник Того Самого Сталкера» (известные под псевдонимами Nick Frost и Danil Nexus) 13 марта поделились с «Известиями» концепт-артом стартовой локации из игры S.T.A.L.K.E.R. 2, а также скриншотом одной из игровых локаций, которые ранее нигде не публиковались.

Так, в распоряжении «Известий» оказался эксклюзивный концепт-арт стартовой локации, где должен появляться игрок — объекта под названием «НИИЧАЗ» (Научно исследовательский институт чернобыльской аномальной зоны), а также скриншот одной из игровых локаций — так называемой Свалки.

Представители сообщества добавили, что в их распоряжении находятся все концепт-арты к игре (часть уже выложена в качестве подтверждения), а также что им полностью известен сюжет игры вплоть до концовок и описания кат-сцен.

При этом они отметили, что пытались договориться с GSC Game World о возвращении полной русской локализации, однако их сообщения проигнорировали. В связи с этим было принято решение опубликовать имеющиеся данные 15 марта.

Союз нерушимых: подборка лучших игр в духе советпанка В альтернативной истории СССР нашлось место роболарькам и зомби-пионерам

«Без исходного кода с ними нет смысла договариваться. Так что сольем», — подчеркнул собеседник «Известий».

11 марта хакерская группировка из РФ пригрозила создателям компьютерной игры S.T.A.L.K.E.R 2 сливом контента в Сеть до релиза игры, если они не пересмотрят свое отношение к игрокам из РФ. Среди требований значилась и полная локализация игры на русский язык. Однако разработчики игры отказались выполнять данные требования.

14 марта прошлого года сообщалось, что GSC Game World не будет продавать свою продукцию пользователям из России. В своем заявлении разработчики отметили, что им не жаль терять российскую аудиторию.

Valeurs Actuelles

Corée du Nord : Kim Jong-un adopte des mesures de dissuasion de guerre « plus offensives »

C’est un conflit qui monte. La Corée du Nord a indiqué sa décision d’adopter des « mesures de dissuasion de guerre » plus importantes, rapporte BFM TV, ce dimanche 12 mars. Une annonce qui intervient un jour avant que la Corée du Sud et les États-Unis n’entament le « Freedom Shield », leurs plus grands exercices militaires conjoints en cinq ans. Ce projet vise à répondre à « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont expliqué les deux pays.

« Des mesures pratiques importantes ont été discutées et adoptées pour un usage plus efficace, plus puissant et plus offensif de la dissuasion de guerre », a déclaré l’agence officielle KCNA, citée par la chaîne d’information en continu. Une décision prise lors d’une réunion de la Commission militaire centrale du Parti des travailleurs au pouvoir, présidée par le dirigeant Kim Jong-un, a précisé l’agence.

Des « provocations de guerre »

À chaque fois, Kim Jong-un ne cache pas sa colère quant à ces essais conjoints réalisés entre Séoul et Washington. Selon le rapport qui précède les nouvelles mesures prises par Pyongyang, celles-ci font face à un contexte où « les provocations de guerre des États-Unis et de la Corée du Sud atteignent la ligne rouge ».

Le leader nord-coréen, qui a supervisé un nouvel exercice militaire, a ainsi ordonné à ses soldats de se préparer à « deux missions stratégiques ». La première consistant à « dissuader la guerre » et, la seconde, à « prendre l’initiative de la guerre ». Selon un certain nombre d’analystes, la Corée du Nord utilisera en outre ces entraînements comme un prétexte pour enchaîner des tests de missiles.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Известия (RUS)

Эксперт оценил вероятность кризиса банковской системы в США

В текущей ситуации в США системного банковского кризиса не наблюдается, однако часть банков будет закрыта, считает директор по стратегии инвестиционной компании «Финам» Ярослав Кабаков. Об этом он рассказал «Известиям» 13 марта, комментируя сообщение интернет-издания Axios, предупредившего об угрозе кризиса, если американское правительство не сможет организовать сделку по спасению вкладчиков Silicon Valley Bank (SVB).

«Стремясь укрепить доверие к банковской системе, министерство финансов, Федеральная резервная система (ФРС) и FDIC (Федеральная корпорация по страхованию депозитов. — Ред.) заявили в воскресенье, что все клиенты Silicon Valley Bank будут защищены и смогут получить доступ к своим деньгам», — рассказал Кабаков.

Приступ краха: как отразится на экономике крупнейший с 2008-го дефолт банка США Почему закрылся обслуживавший Кремниевую долину Silicon Valley Bank и станет ли это началом мирового кризиса

Эксперт объяснил, что, согласно плану, вкладчики Silicon Valley Bank и Signature Bank, в том числе те, чьи активы превышают страховой лимит в $250 тыс., смогут получить доступ к своим средствам уже 13 марта.

Ранее в этот день американский президент Джо Байден во время своего выступления попытался убедить граждан США, что они могут быть уверены в безопасности банковской системы страны.

11 марта стало известно о банкротстве в США одного из крупнейших банков Silicon Valley. Уточнялось, что кредитная организация разорилась менее чем за двое суток. Как отмечало Reuters, банкротство столь крупной кредитной организации стало первым после финансового кризиса 2008 года. 12 марта был закрыт нью-йоркский Signature Bank.

Доцент кафедры политической экономии экономического факультета МГУ Максим Чирков в беседе с «Известиями» 12 марта отметил, что SVB — специфический банк, который ориентировался на венчурные инвестиции. По его мнению, крах этой кредитной организации вряд ли станет спусковым крючком для начала масштабного финансового кризиса. При этом на падение банка в том числе повлиял рост ставок. Так как ФРС планирует ужесточать монетарную политику, действие этого фактора будет усугубляться и в западных странах могут происходить очередные дефолты, считает экономист.

France24 - World

Italy says 30 migrants missing after boat capsizes off Libya's coast

Issued on: 12/03/2023 - 21:39

NEWS WIRES

About 30 migrants were missing and presumed drowned after the overcrowded boat they were on capsized during a rescue attempt by a cargo ship off Libya's coast, Italy's coastguard said.  

Seventeen migrants were saved and a search was underway for the missing after the early-morning attempted rescue in a search-and-rescue zone under the jurisdiction of Libya, the coastguard said. 

"During the rescue operations... the boat capsized during the transfer of the migrants: 17 people were rescued and recovered by the (cargo) vessel while approximately 30 migrants were missing," said the coastguard.

The latest disaster in the Mediterranean comes exactly two weeks after a shipwreck off Italy's southern coast of Calabria that killed at least 76 people, with bodies continuing to wash ashore nearly daily.

That shipwreck has put Italy's far-right government on the defensive as it tries to fend off sharp criticism that it failed to intervene in time to save the migrants. 

Alarm Phone, a charity that monitors migrant boats, said it had been contacted by the boat in distress some 100 miles (160 kilometres) northwest of Benghazi and alerted Italian authorities early Saturday morning.

The boat was also spotted by a surveillance plane of German NGO SeaWatch, which reported it was "dangerously overcrowded and in frightening waves." 

In a statement, Italy's coastguard said Alarm Phone had notified Rome's rescue coordination centre, as well as Maltese and Libyan authorities about the boat.  

A merchant vessel that had headed towards the boat after the alert by SeaWatch reported difficulty in rescuing the boat due to bad weather, the coastguard said. 

Search and rescue operation 

Authorities in Libya -- which the coastguard said was responsible for search and rescue efforts in that zone -- reported "a lack of availability of naval assets" and requested the support of Rome, which dispatched three additional nearby merchant ships to the area, according to the statement.

A rescue operation began early Sunday morning after the ship "Froland" reached the site, but the boat capsized during the operation, the coastguard said. 

Two migrants pulled safely onboard needed urgent medical care and the ship headed to Malta to disembark them. 

Merchant ships were still in the area searching for the missing, along with two Frontex planes, it said. 

"The rescue operation took place outside the Italian SAR (search-and-rescue) area of responsibility, recording the inactivity of the other National Maritime Coordination and Rescue Centres involved in the area," the coastguard said.

SeaWatch tweeted on Saturday that bad weather was making a rescue difficult and that "Tripoli claims it is unable to send a patrol boat." 

Earlier Sunday, Alarm Phone tweeted that it had lost contact with the boat and implored authorities not to allow the Libyan coastguard "to force the people back to Libya where they had tried to escape from". 

(AFP)

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More than 1,300 migrants brought ashore in Italy as locals march for shipwreck victims

At least 60 migrants, including 12 children, die after shipwreck near southern Italy

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

Valeurs Actuelles

La Corée du Nord ordonne d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une “guerre réelle”

Une escalade des tensions avec Pyongyang est de plus en plus redoutée. Kim Jong-un a exhorté son armée à intensifier ses exercices militaires, relaie Le Figaro ce vendredi 10 mars. Le pays doit « intensifier régulièrement les divers exercices de simulation de guerre réelle, de manière diversifiée et dans des situations différentes », a fait savoir le dirigeant nord-coréen lors d’un exercice de tirs de missiles en présence de sa fille – considérée comme l’héritière de son pouvoir.

Des salves de missiles

Kim Jong-un a ainsi demandé « deux missions stratégiques » à ses troupes : « Premièrement, dissuader la guerre et, deuxièmement, prendre l’initiative de la guerre. » Des images diffusées par la presse coréenne ont dévoilé le lancement simultané de six missiles par l’unité Hwasong. Cette unité nord-coréenne aurait également tiré plusieurs missiles dans les eaux de la mer de Corée occidentale.

Des relations tendues

Jeudi, l’armée de la Corée du Sud avait indiqué que le lancement d’un missile balistique de courte portée avait été identifié. L’engin aurait été tiré depuis Nampo, une ville située au sud de Pyongyang. Dès lundi, les États-Unis et la Corée du Sud vont mener de vastes manœuvres militaires conjointes. À l’approche de cet événement, Pyongyang avait accusé dans la semaine Washington d’aggraver « intentionnellement » les tensions. La sœur de Kim Jong-un, Kim Yo-jong, avait même menacé les États-Unis d’une « déclaration de guerre », si le pays interceptait l’un des essais de missiles nord-coréens.

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France24 - World

Yellen rules out SVB bailout but US said to weigh safeguarding deposits

Issued on: 12/03/2023 - 22:12

NEWS WIRES David SMITH

Treasury Secretary Janet Yellen said Sunday the government wants to avoid financial "contagion" from Silicon Valley Bank's implosion, but while the US rules out a bailout it reportedly is considering safeguarding all of the fallen institution's deposits.

Regulators on Friday took control of SVB — a key lender to startups across the United States since the 1980s — after a huge run on deposits left the medium-sized bank unable to stay afloat on its own.

With the bank's future, and its billions in deposits, up in the air, officials of the Treasury Department, Federal Reserve and the Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) were meeting in an urgent effort to craft a solution just hours before financial markets open in Asia, the Washington Post reported.

In the scramble to avert a potential financial panic, the officials were considering the extraordinary step of safeguarding all uninsured deposits at SVB, the Post reported.

That plan would likely kick in only if a quickly organized government auction aimed at finding a healthy buyer for the bank failed by Sunday afternoon, the Post said, citing three people with knowledge of the matter.

Earlier Sunday, Yellen told CBS that the US government wanted "to make sure that the troubles that exist at one bank don't create contagion to others that are sound." 

She added that the government was working with the FDIC on a "resolution" of the situation at SVB, where some 96 percent of deposits are not covered by the FDIC's reimbursement guarantee.

Investors punished the banking sector in total on Thursday after SVB disclosed the extent of its troubles the day before, but by Friday, shares in some larger banks posted gains. 

Despite attempts by US officials to assure the financial markets, regional lenders remained under pressure.

They included the First Republic Bank, which slumped nearly 30 percent in two sessions on Thursday and Friday, and Signature Bank, a cryptocurrency-exposed lender, which has lost a third of its value since Wednesday evening.

Amid concerns overseas, futures contracts on the flagship indices of the Tokyo and Hong Kong stock exchanges were pointing to an opening decline of just under 2 percent.           

No bailout 

Since Friday, there have been calls from the tech and finance sectors for a bailout. 

Yellen said reforms made after the 2008 financial crisis meant the government was not considering this option for SVB. 

"During the financial crisis, there were investors and owners of systemic large banks that were bailed out... and the reforms that have been put in place means that we're not going to do that again," she said.

Following the 2008 failure of Lehman Brothers and the ensuing financial meltdown, US regulators required major banks to hold additional capital in case of trouble. 

US and European authorities also organize regular "stress tests" designed to uncover vulnerabilities at the largest banks.

SVB's implosion represents not only the largest bank failure since Washington Mutual in 2008, but also the second largest failure ever for a US retail bank.

Little known to the general public, SVB specialized in financing startups and had become the 16th largest US bank by assets: at the end of 2022, it had $209 billion in assets and approximately $175.4 billion in deposits.

The company previously boasted that "nearly half" of technology and life science companies that had US funding banked with them, leading many to worry about the possible ripple effects of its collapse.

"Depositors, many of which will be small businesses, rely on access to their funds to be able to pay the bills that they have, and they employ tens of thousands of people across the country," Yellen said.

The FDIC guarantees deposits — but only up to $250,000 per client and per bank. Federal banking law, however, would allow the FDIC to protect uninsured deposits if a failure to do so would pose systemic risks, the Post said.

Earlier on Sunday, UK finance minister Jeremy Hunt warned that the country's technology and life sciences sectors were at "serious risk" following the SVB closure, noting that the bank manages the money of some of Britain's most promising businesses.

He added, however, that the Bank of England's governor had made it "very clear" there was no systemic risk to the UK's financial system due to SVB's collapse.

The turmoil has also spread to the cryptocurrency world. 

Cryptocurrency USDC — launched in 2018 as a "stablecoin," meaning it was indexed to a currency backed by a central bank — fell sharply after the firm that created it, Circle, announced it holds $3.3 billion at SVB and has dropped its peg to the dollar.

(AFP)

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US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

US Federal Reserve hikes interest rates by another 0.75 percentage point

Business Daily

US Federal Reserve hikes interest rate to highest level since 2007

Valeurs Actuelles

TikTok : des élèves créent un “deepfake” mettant en scène le directeur d’un établissement scolaire proférant des propos racistes

Ce canular ne passe pas. Trois lycéens américains du Carmel High School au nord de New York ont créé un « deepfake » qu’ils ont ensuite publié sur TikTok, relaie BFMTV jeudi 9 mars. Dans ces fausses vidéos, les jeunes ont mis en scène le proviseur du collège voisin George Fischer en train de proférer des injures et menaces racistes. L’homme semble dans ces séquences qualifier des étudiants noirs de « singes » et leur affirmer qu’ils seraient renvoyés en Afrique, relaie BFMTV. L’interlocuteur se serait ensuite montré plus virulent en déclarant : « J’espère que ces nég*** se feront tirer dessus parce qu’ils n’apprennent tout simplement pas. » Puis de menacer de passer lui-même à l’action en venant au lycée « avec (sa) mitrailleuse ».

Colère des parents d’élèves

Mais ces vidéos étaient bel et bien des « deepfakes » réalisées par les trois lycéens. Ces jeunes se sont servis de l’intelligence artificielle pour falsifier les propos du directeur. Cette technologie permet aussi de modifier le visage d’une personne de façon très réaliste. Si les vidéos ont été retirées, la polémique ne devrait pas s’éteindre de si tôt. Les parents d’élèves ont dénoncé l’inaction de la direction scolaire, qui se serait contentée de dénoncer un « racisme flagrant », sans mettre en place de mesures de sécurité adaptées au collège.

Des dépôts de plaintes envisagés

Dès le 12 février, les vidéos ont été signalées à la direction. Puis le 15 février, le district central de Carmel, gérant à la fois le lycée et le collège, a condamné, dans un communiqué relayé par BFMTV, des « vidéos inappropriées créées à l’aide de l’intelligence artificielle et se faisant passer pour des membres de l’administration du district ». Avant de prévenir que les auteurs des faits seront « traités conformément au code de conduite du district ». Cela n’empêche pas certains parents de vouloir porter plainte contre les autorités scolaires. Leur avocat a même évoqué une « menace terroriste à l’école ».

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L'Humanité

Violences sexuelles dans l’Église : « La réparation intégrale est difficile »

Actu

Lancée le 24 février 2022, l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), chargée des réparations et des indemnisations pour des faits de pédocriminalité dans l’Église, dresse son bilan dans un rapport annuel. À ce jour, 190 victimes ont reçu une réparation financière.

Nadège Dubessay

Il avait gardé pour lui cette souffrance. Durant quarante ans, il a caché le mal qui le rongeait. Pas même sa femme ne l’a su. Et puis, un jour, il a adressé un mail à l’Instance nationale indépendante de la reconnaissance et de la réparation (Inirr). « Je n’imaginais pas qu’une telle démarche pouvait exister », témoigne aujourd’hui l’homme qui a été victime, enfant, d’un prêtre pédophile. « C’était la première fois que je qualifiais les sévices que j’ai subis », raconte un autre homme qui avoue avoir toujours eu, au fond de son corps et de son cœur, « ces cris d’enfant ».

Eux, et bien d’autres victimes, disent avoir voulu se sortir de la boue. Témoigner. Mettre des mots « pour que ça ne se reproduise plus ». L’un deux affirme encore vouloir « réparer un silence qui a peut-être contribué à ce que d’autres enfants aient aussi été abusés ».

330 000 mineurs victimes de violences sexuelles

Un peu plus d’un an après son lancement, l’Inirr, instance chargée des réparations et des indemnisations envers les victimes de pédocriminalité dans l’Église, publiait un premier bilan, le jeudi 9 mars. Cette structure avait été créée par la Conférence des évêques de France, à la suite du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Après deux ans et demi de travaux, la Ciase dévoilait qu’en soixante-dix ans, 330 000 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles.

Au total, depuis plus d’un an et au 1er mars, 1 186 victimes (de viols répétés sur plusieurs années dans plus de la moitié des cas) se sont adressées à l’Inirr, 404 sont actuellement suivies et 190 ont été indemnisées sur décision d’un collège composé de 12 bénévoles.

Violences sexuelles sur les enfants : tout ce qu'il reste à faire...

Les indemnisations vont jusqu’à 60 000 euros, avec un montant moyen de 38 000 euros ; 80 % des décisions correspondent à des réparations au-delà des 20 000 euros. Pour déterminer leur montant, une synthèse de ce qui est arrivé à la victime, rédigée avec l’aide d’un référent de situation, est adressée au collège.

« Cette démarche individualisée demande du temps »

Un bilan qui peut sembler bien maigre au regard de l’ampleur du phénomène de la pédocriminalité dans l’Église. La juriste Marie Derain de Vaucresson, présidente de l’Inirr, le rappelle : « Nous avons reçu moins de 1 200 demandes d’indemnisation, dont 500 les trois premiers mois de la création de l’instance. Nous pouvons imaginer que les personnes qui ont vécu des actes autres que des viols, rangés dans la catégorie “les moins graves”, ne s’adressent pas à nous. »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Surtout, il faut du temps, dit-on ici. Ainsi, 58 % des situations qui sont soumises à l’instance s’inscrivent dans la durée, les actes incriminés se sont répétés au moins un an, voire plus de cinq ans pour 21 % d’entre eux. « Ce qui est proposé depuis le début, c’est un accompagnement qui va au-delà de la simple réparation financière, insiste Marie Derain de Vaucresson. Cette démarche individualisée demande du temps. »

Parmi les victimes, 31 % sont des femmes et 24 % ont plus de 70 ans, la moyenne d’âge étant de 63 ans. Elles échangeront en moyenne trois fois avec leur référent de situation (ils sont une petite quinzaine au total).

La révélation soulève douleurs et traumatismes

Laure de Balincourt a participé à la création de l’Inirr. D’abord référente bénévole, cette hypnothérapeute qui travaille avec des adolescents sur l’estime de soi en est aujourd’hui salariée. « Il est primordial d’accorder tout le temps nécessaire à chaque personne victime d’agressions sexuelles, dit-elle.  Chaque ressenti est singulier. Une personne traumatisée est sans cesse en décalage avec le monde. Inverser le processus et s’adapter à elle font partie de la reconnaissance. »

Une fois la confiance établie, il y a l’indispensable écoute. « Une écoute engagée, poursuit la psychopraticienne. On va penser le récit avec la personne et mettre de l’ordre dans son chaos. »

Vient ensuite le temps de l’écriture des récits recueillis par les référents. Celui de la synthèse pour le collège dont fait partie Xavier Dupont, retraité de l’administration. « Nous sommes un collège d’apprenants et non d’experts, insiste-t-il.  Nous avons vite compris combien il était important de s’appuyer sur la pluridisciplinarité que nous formons : travailleurs sociaux, avocats, magistrats, administratifs, associatifs… Nous avons appris combien la révélation peut soulever des douleurs, des traumatismes. Nous devons aussi prendre en considération toutes les conséquences des violences sur la victime lorsque nous sommes amenés à évaluer la gravité des faits. »

Les victimes, elles, parlent de consolation et affirment que cette démarche contribue à leur apaisement. Car, Marie Derain de Vaucresson en convient : « La réparation intégrale est difficile, voire impossible. » « S’il est possible qu’un jour des gens soient capables de nous écouter, d’entendre ce qu’on a vécu, ce qu’on garde au fond de nous, alors c’est qu’il y a encore de l’espérance possible dans notre monde », a adressé par mail une victime à son référent. 

pédocriminalitééglise catholique
France24 - World

'Everything Everywhere All at Once' emerges as surprise Oscars favourite

Issued on: 12/03/2023 - 11:58

NEWS WIRES

"Everything Everywhere All at Once," a wacky sci-fi film featuring multiple universes, sex toys and hot dog fingers, enters Sunday's Oscars ceremony as the highly unorthodox frontrunner for best picture.

Academy bosses hope audiences will tune in to see whether the zany $100 million-grossing hit can claim Hollywood's most coveted prize -- and draw a line under Will Smith's infamous slap at last year's gala.

"Everything Everywhere" -- which leads the overall nominations count at 11 -- follows a Chinese immigrant laundromat owner locked in battle with an inter-dimensional supervillain who happens to also be her own daughter.

Everything Everywhere All At Once trailer

Michelle Yeoh's heroine Evelyn must harness the power of her alter egos living in parallel universes, which feature hot dogs as human fingers, talking rocks and giant dildos used as weapons.

The film has dominated nearly every awards show in Hollywood, with its charismatic, predominantly Asian stars becoming the feel-good story of the season.

"It's a group of very likable people behind the movie who it's impossible to not be happy for," Hollywood Reporter awards columnist Scott Feinberg told AFP.

But although the quirky film is widely expected to dominate Oscars night, it could hit a stumbling block for best picture.

The Academy of Motion Picture Arts and Sciences uses a special "preferential" voting system for that award, in which members rank films from best to worst.

The approach punishes polarizing films.

One Oscars voter who asked not to be identified told AFP that some members -- particularly among the Academy's older ranks -- are "more divided about 'Everything Everywhere All at Once.'" 

"It was very bold and unique, but not a traditional movie... it could be further down the ballot for a lot of people," the voter said.

If any rival can benefit, it is likely "All Quiet on the Western Front," Netflix's German-language World War I movie that dominated Britain's BAFTAs.

Another potential beneficiary is "Top Gun: Maverick," the long-awaited sequel from Tom Cruise -- no less a figure than Steven Spielberg recently said the actor and his film "might have saved the entire theatrical industry" from the pandemic.

"It was that movie that brought audiences back to movie theaters," said the anonymous Oscars voter.

Presenting this year’s Best Picture nominees... #Oscars95 All Quiet on the Western Front, Avatar: The Way of Water, The Banshees of Inisherin, Elvis, Everything Everywhere All at Once, The Fabelmans, Tár, Top Gun: Maverick, Triangle of Sadness, Women Talking pic.twitter.com/TqAX1gyhwA

March 10, 2023

Toss-ups

While the best picture race has a clear favorite, the acting contests are incredibly tight.

"I can't remember a year, at least in the time I've been doing it, where three of the four acting categories were true toss-ups," said Feinberg. 

For best actress, Cate Blanchett had long been favorite to win a third Oscar for "Tar," but "Everything Everywhere" love could propel Yeoh to a historic first win by an Asian woman in the category.

"I think that Michelle Yeoh will probably win," said the Oscars voter. "Cate Blanchett has already won twice... some people vote with that in the back of their mind."

Best actor is a three-horse race between Austin Butler ("Elvis), Brendan Fraser ("The Whale") and Colin Farrell ("The Banshees of Inisherin").

And the supporting actress race may be even closer.

Angela Bassett, the first Marvel superhero actor ever nominated with "Black Panther: Wakanda Forever," is up against "Everything Everywhere" star Jamie Lee Curtis and "Banshees" actress Kerry Condon.

One category does appear to be locked.

Ke Huy Quan, the former child star of "Indiana Jones and the Temple of Doom" and "The Goonies," has won every best supporting actor prize going and looks near-certain to complete a comeback story for the ages.    

'The Slap'

Hanging over the ceremony is the specter of "The Slap" -- the shocking moment at last year's Oscars when Smith assaulted Chris Rock on stage for cracking a joke about his wife.

At a press conference this week, Oscars executive producer Molly McNearney said: "We're going to acknowledge it, and then we're going to move on."

Organizers were criticized last year for allowing Smith to remain at the show after the attack, and even collect his best actor award.

He was later banned from Oscars events for a decade, meaning he cannot present the best actress statuette this year, as is traditional.

A "crisis team" has been set up for the first time, to immediately respond to any unexpected developments.

Blockbusters                 

Partly thanks to "The Slap," last year's Oscars TV ratings improved from record lows, but remained well below their late 1990s peak, as interest in awards shows wanes and doomsayers continue to predict the demise of theatergoing.

This year, organizers have brought back Jimmy Kimmel as host for a third stint, and hope that nominations for widely watched blockbusters like "Top Gun: Maverick" and "Avatar: The Way of Water" will bring viewers back.

In 1997, when the wildly popular "Titanic" won 11 Oscars, a record 57 million tuned in.

"If the public cares about the movies, they care about the Oscars, relatively more," said Feinberg.

(AFP)

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'French Oscars' reward femicide film but criticised for no women up for best director

Tunisian filmmaker Chebbi wins Fespaco’s pan-African film award for 'Ashkal'

French documentary 'On the Adamant' wins Berlin film festival's top prize

L'Humanité

Le SNU met la jeunesse au pas

Actu

Olivier Chartrain

L’armée a bonne presse. Assez pour qu’un président de la République tente de raviver le mythe – car c’en est un – du service national, creuset et unificateur de la nation. Dès lors, les grandes manœuvres sont lancées : le SNU, le service national universel créé en 2019, doit devenir obligatoire pour tous les élèves de seconde et de CAP. Au nom des « valeurs de la République » et de la promotion de l’engagement, lequel ne peut apparemment exister qu’en uniforme puisque toute reconnaissance des autres formes d’engagement – associative, militante... – est exclue. Les organisations de jeunesse – syndicats, associations d’éducation populaire – sont vent debout ? Qu’à cela ne tienne, la carotte (un bonus dans Parcoursup) et le bâton (pénalisation aux concours, voire au bac) sont prêts. Et tout cela coûterait 2 milliards, alors que l’éducation nationale s’écroule et que les jeunes font la queue aux soupes populaires. Sinon, y a-t-il quelqu’un pour expliquer à Macron qu’un engagement obligatoire, ce n’est plus un engagement, mais un embrigadement ?

CharivariService national universel SNU
Valeurs Actuelles

Allemagne : une fusillade fait au moins huit morts dans un lieu de culte à Hambourg

Un lieu de culte des Témoins de Jéhovah a été la cible d’une attaque à Hambourg dans la soirée du jeudi 9 mars. La police de la métropole du nord de l’Allemagne a fait savoir à la presse, comme le rapporte le journal allemand Bild, que huit personnes avaient été tuées et huit autres blessées, dont quatre grièvement. Parmi les victimes se trouvent quatre hommes et deux femmes. L’une d’entre elles était enceinte de sept mois. Le bébé à naître est compté parmi les morts. La police a confirmé ce vendredi matin un premier bilan de huit morts, dont l’auteur de l’attaque.

Le profil de l’assaillant

Cet homme de 35 ans, sans antécédents judiciaires, était lui-même un ancien membre des Témoins de Jéhovah, avec qui il était en conflit. Lors d’une conférence de presse, les autorités ont informé que l’individu « nourrissait une rage contre les membres de congrégations religieuses, en particulier contre les Témoins de Jéhova et son précédent employeur ». Si les motivations de l’auteur présumé restent encore à déterminer, un représentant du parquet de Hambourg a ainsi fait savoir ce vendredi qu’il n’y avait « pas d’indices d’un contexte terroriste ».

Intervention rapide des forces de l’ordre

Vers 19h, des Témoins de Jéhovah étaient réunis dans cet immeuble situé dans le quartier de Gross Borstel à Hambourg. À 21h15, les forces de l’ordre ont été alertées de « coups de feu tirés dans le bâtiment ». Des agents se sont rapidement rendus sur place pour pénétrer dans l’immeuble et y découvrir « des morts et des blessés graves », a fait savoir un porte-parole de la police à la presse allemande. Un autre coup de feu a ensuite été entendu depuis « la partie supérieure de l’immeuble ». L’assaillant s’est, en effet, suicidé à l’arrivée de la police. « L’auteur s’est enfui au premier étage et s’est donné la mort », a confirmé le ministre de l’Intérieur de la ville État de Hambourg, Andy Grote.

Les autorités étaient mobilisées sur place une grande partie de la nuit. Peu après 3h du matin ce vendredi, l’Office fédéral de protection civile a levé l’alerte officielle de danger déclenchée en cas d’attaque pour appeler les habitants à rester à l’abri.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - World

French Senate advances Macron's pension reform plan as strikes continue

Issued on: 12/03/2023 - 07:06

NEWS WIRES Liza KAMINOV

France's Senate voted late Saturday to approve a deeply unpopular reform to the country's pension system, hours after demonstrators took to the streets to oppose the cornerstone policy of President Emmanuel Macron's second term in office.

Senators passed the reforms by 195 votes to 112, bringing the package another step closer to becoming law. A committee will now hammer out a final draft, which will then be submitted to both the Senate and National Assembly for a final vote.

"An important step was taken this evening with a broad vote on the pension reform text in the Senate," Prime Minister Elisabeth Borne told AFP after the vote, adding that she believed the government had a parliamentary majority to get the reforms passed into law.

Should Macron's government fail to assemble the necessary majority, however, Borne could deploy a rarely used and highly controversial constitutional tool, known as article 49/3, to push the legislation through without a vote.

Unions, which have fiercely opposed the measures, still hoped on Saturday to force Macron to back down, though the day's protests against the reform were far smaller than some previous ones.

"This is the final stretch," Marylise Leon, deputy leader of the CFDT union, told the broadcaster Franceinfo on Saturday. "The endgame is now."

Tensions flared in the evening, with Paris police saying they had made 32 arrests after some protesters threw objects at security forces, with rubbish bins burned and windows broken.

This week, Macron twice turned down urgent calls by unions to meet with him in a last-ditch attempt to get him to change his mind.

The snub made unions "very angry", said Philippe Martinez, boss of the hard-left CGT union.

"When there are millions of people in the streets, when there are strikes and all we get from the other side is silence, people wonder: What more do we need to do to be heard?" he said, calling for a referendum on the pensions reform.

The interior ministry said some 368,000 people showed up nationwide for protests -- less than half of the 800,000 to one million that police had predicted.

In Paris, 48,000 people took part in rallies, compared to police forecasts of around 100,000.

Unions, who put the attendance figure at a million, had hoped turnout would be higher on a Saturday, when most people did not have to take time off work to attend. On February 11, also a Saturday, 963,000 people demonstrated, according to police.

On the last big strike and protest day on Tuesday, turnout was just under 1.3 million people according to police, and more than three million according to unions.

'Future of children'              

The reform's headline measure is a hike in the minimum retirement age to 64 from 62, seen by many as unfair to people who started working young.

"I'm here to fight for my colleagues and for our young people," said Claude Jeanvoine, 63, a retired train driver demonstrating in Strasbourg, in eastern France.

"People shouldn't let the government get away with this, this is about the future of their children and grandchildren," he told AFP.

The reforms would also increase the number of years people have to make contributions in order to receive a full pension.

Protesters say that women, especially mothers, are also at a disadvantage under the new reforms.

"If I'd known this was coming, I wouldn't have stopped working to look after my kids when they were small," said Sophie Merle, a 50-year-old childcare provider in the southern city of Marseille.

Several sectors in the French economy have been targeted by union calls for indefinite strikes, including in rail and air transport, power stations, natural gas terminals and rubbish collection.

On Saturday in Paris, urban transit was little affected by stoppages, except for some suburban train lines.

But uncollected rubbish has begun to accumulate in some of the capital's neighbourhoods, and airlines cancelled around 20 percent of their flights scheduled at French airports.

An opinion poll published by broadcaster BFMTV on Saturday found that 63 percent of French people approved of the protests against the reform, and 54 percent were also in favour of the strikes and blockages in some sectors.

Some 78 percent, however, said they believed that Macron would end up getting the reform adopted.

(AFP)

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French protesters take to the streets to rally against Macron's pension plan

FRANCE'S PENSION BATTLE

Worried about the future, France's young people are fighting pension reform

Macron insists pension reform is necessary as protests, strikes press on

Valeurs Actuelles

Pape François : un anniversaire sous le signe de la confusion

Les mots changent, mais la réalité décrite est la même. Si l’on en croit le journal la Croix, peu suspect d’hostilité envers le pape, François exercerait « une gouvernance de fer ». D’autres, moins indulgents, n’hésitent pas à parler de “pape dictateur” – titre d’un livre de l’historien anglais Henry Sire. Si le vocabulaire diffère selon la “sensibilité ecclésiale”, tout le monde s’accorde à décrire un pape autoritaire et colérique, gouvernant seul, en court-circuitant les canaux ordinaires de la curie romaine – un pape capable, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, de se rendre de façon impromptue à l’ambassade de Russie sans même informer ses services diplomatiques ; de même que le service de communication du Vatican n’est souvent informé, au mieux, de ses décisions que quelques minutes avant qu’elles ne soient rendues publiques, ou que le préfet de la Congrégation pour la cause des saints peut apprendre que le pape a décidé de créer un nouveau docteur de l’Église en écoutant la radio… Certes, François a mené à bien la refonte du gouvernement de l’Église, avec la promulgation, le 19 mars 2022, d’une nouvelle constitution de la curie romaine. Mais l’efficacité de cette réforme est d’autant plus incertaine que François lui-même ne cesse de contourner les institutions qu’il a réformées…

Bien qu’il vienne de réorganiser la curie, François la court-circuite systématiquement et gouverne sans la consulter.

« On ne comprend pas très bien comment les décisions sont prises », soupire un employé de la curie. Il pourrait ajouter : ni pourquoi, tant elles apparaissent souvent erratiques et contradictoires. Créant ainsi, non seulement au sein de la curie, mais aussi des épiscopaux nationaux, un climat de grogne d’autant plus fort que ce pontificat est le plus centralisateur que l’Église ait connu depuis des décennies. Au sein de l’Église de France, certains ont de plus en plus de mal à cacher leur désarroi devant une politique jugée illisible et marquant une « dérive autoritaire ».​

Dernier symptôme de cette dérive : la publication, le 21 février dernier, d’un rescrit que le préfet du dicastère pour le culte divin, le cardinal Arthur Roche, a fait valider par le pape, prévoyant qu’un évêque ne peut plus accorder la possibilité de célébrer la messe sous la forme traditionnelle (le missel en latin antérieur à la réforme de Vatican II) dans une paroisse, ou l’autorisation pour un jeune prêtre de la célébrer, sans le feu vert de Rome. Un tour de vis que bien des évêques, quelle que soit leur opinion sur les “tradis”, ont vu comme une atteinte à leur autonomie. Atteinte d’autant plus paradoxale que le grand dossier du pontificat est désormais de progresser vers davantage de synodalité et de collégialité, en donnant plus d’autonomie aux Églises locales… Un objectif en totale contradiction avec la pratique de gouvernement de François.

« Est-ce qu’il n’y a pas d’autres urgences dans l’Église que d’empêcher les traditionalistes de prier comme ils l’entendent ? » La fidèle qui prononce cette phrase n’est pas une adepte des messes en latin ; mais, comme beaucoup, elle est profondément troublée par l’acharnement de François à leur égard, alors que le pontificat de Benoît XVI avait mis fin à des décennies de guerre liturgique. Par son motu proprio du 16 juillet 2021, Traditionis custodes, qui limite drastiquement la célébration de l’ancien rite, François a mis à bas l’édifice de réconciliation de son prédécesseur, le secrétaire particulier de celui-ci, Mgr Georg Gänswein, ayant révélé après la mort de Benoît XVI que cette décision de François lui avait « brisé le cœur » .

François ne s’était guère caché de viser l’éradication, à terme, du rite traditionnel. Le cardinal Roche l’a réaffirmé de manière très claire à plusieurs reprises, décrivant la cohabitation de deux rites comme une absurdité et allant jusqu’à affirmer que le pape Paul VI, en proclamant le nouveau rite, avait « abrogé » l’ancien, contredisant ainsi Benoît XVI qui écrivait, le 7 juillet 2007 : « Je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. »

Souffler le chaud et le froid

La confusion sur ce sujet est d’autant plus grande que François ne cesse de souffler le chaud et le froid : un jour assurant que la Fraternité Saint-Pierre, qui célèbre exclusivement selon l’ancien rite, n’est pas concernée par Traditionis custodes ; un autre jour reconnaissant la validité des sacrements dispensés par les traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, qui ne sont pourtant pas en pleine communion avec Rome ; puis suspendant, au printemps dernier, les ordinations du diocèse de Fréjus Toulon, sans motiver cette décision sans précédent, mais à laquelle la bienveillance de Mgr Rey envers les traditionalistes n’est sans doute pas étrangère.

Ces dernières semaines, il se murmurait à Rome que le cardinal Roche avait dans ses cartons de nouvelles mesures, plus radicales encore, contre les traditionalistes. Ce texte, dont on attendait la publication pour le 3 avril, lundi de la semaine sainte et date anniversaire de la publication de la nouvelle liturgie par Paul VI, devait interdire la célébration des sacrements (baptême, mariage, confirmation et ordination) selon l’ancien rite. Cet interdit drastique a-t-il été retoqué par le pape, au profit du rescrit du 21 février ? Ou bien celui-ci n’aura-t-il été qu’une sorte de “préparation d’artillerie” à cette nouvelle offensive ? La question divise les milieux ecclésiaux, où l’on comprend de plus en plus mal, notamment parmi les évêques français, cet acharnement contre un milieu traditionaliste numériquement peu important et qui non seulement ne pose guère de problèmes, mais contribue notablement au dynamisme et au rajeunissement du catholicisme français.​

Si, au sein de l’épiscopat français, les critiques contre la politique du pape ne se font entendre qu’en privé, certains cardinaux n’hésitent plus à prendre la parole publiquement, en ne mâchant pas leurs mots. Depuis quelques années, Mgr Joseph Zen, ancien archevêque de Hong Kong en butte aux persécutions du régime communiste, tire à boulets rouges sur l’accord diplomatique passé entre le Vatican et le gouvernement chinois, qu’il considère comme un abandon en rase campagne des catholiques de son pays, sacrifiés sur l’autel d’un illusoire succès diplomatique.

Un processus synodal percuté par les dérives de l’Église d’Allemagne

En réaction aux récentes mesures du pape François contre la messe traditionnelle, le cardinal Müller n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Depuis quelques mois, c’est au tour du cardinal Müller de donner de la voix. L’ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi a ainsi émis, à l’automne dernier, des critiques très violentes contre le processus du “synode sur la synodalité”, chantier prévu pour s’achever en octobre 2024 et destiné à décentraliser l’institution, qu’il a décrit comme « une manière de saper l’Église catholique ». Dans un livre paru fin février en Italie, le cardinal Müller, très critique sur plusieurs aspects du pontificat, évoque un risque de « protestantisation » de l’Église. Enfin, dans un entretien en réaction aux récentes mesures contre la messe traditionnelle, le cardinal n’hésite pas à parler d’une politique d’ « intolérance brutale ».

Décédé le 10 janvier dernier, le cardinal George Pell, ancien “ministre de l’économie” du Vatican, tenu en haute estime par le pape François qui l’a qualifié de « génie » , n’en avait pas moins écrit juste avant sa mort un article extrêmement sévère sur le processus synodal, qualifiant le texte préparatoire de « l’un des documents les plus incohérents jamais diff u s é s par Rome » et de « cauchemar toxique ».

Ces critiques sur le chantier synodal sont évidemment renforcées par le synode en cours de l’Église d’Allemagne, dont les débats s’éloignent de nombre de positions traditionnelles de l’Église, sacrifiées à un alignement sur les évolutions sociétales : mariage des prêtres, ordination des femmes, mais également révision des positions catholiques sur l’homosexualité ou sur l’avortement, tout en proposant de transformer l’Église d’Allemagne en une démocratie participative… Autant de propositions qui ont valu un sévère recadrage du pape François : « Il y a une très bonne Église protestante en Allemagne. Nous n’avons pas besoin d’une deuxième. » Les critiques n’ont dès lors pas manqué de souligner l’“illisibilité” d’une politique pontificale qui encourage d’une main une plus grande autonomie des Églises locales, et de l’autre condamne la mise en œuvre concrète de ce principe…

Autre source de tensions : la doctrine familiale et la défense de la vie. On sait que les relations de François ne sont pas au beau fixe avec l’Église des États-Unis, trop conservatrice à son goût – celle-ci lui reprochant en retour de ne pas la soutenir dans sa lutte contre l’avortement. Beaucoup s’inquiètent d’ailleurs de l’introduction d’un certain relativisme moral dans le discours de l’Église et ont analysé le renouvellement complet de l’Institut Jean-Paul-II pour la famille, bastion de la théologie morale classique, comme une tentative de saper l’enseignement moral de Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI au profit d’une nouvelle approche, qualifiée par une revue jésuite proche du pape de « théologie dialoguale », où la doctrine de l’Église serait invitée à s’adapter aux « nouvelles réalités » de la famille et de la sexualité.

Un discours très centré sur les problèmes politiques et sociaux

« La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

L’insistance de François à prôner l’ouverture des sociétés occidentales aux migrations de masse comme à taxer les inquiétudes qu’elles suscitent de racisme et de xénophobie a évidemment suscité un malaise grandissant dans les rangs catholiques. Mais ce malaise n’est sans doute qu’une facette d’un problème plus large ; révélée par le vaticaniste Sandro Magister, une note anonyme, mais dont l’auteur serait un cardinal, circule actuellement au sein du Sacré Collège et s’alarme : « La dimension christocentrique de l’enseignement est affaiblie, le Christ est écarté du centre. »

De fait, beaucoup s’inquiètent que, dans le discours du pape, la proclamation de la foi paraisse souvent très secondaire par rapport à des problèmes purement horizontaux : migrations, écologie, économie ou santé. À ceux-là, la crise du Covid apparaît comme une gigantesque occasion manquée : alors que l’Église aurait pu saisir l’occasion de rappeler aux hommes leur destinée spirituelle, elle s’est trop souvent cantonnée à une lecture hygiéniste de la crise, rappelant à temps et contretemps la nécessité de la “distanciation sociale” et de la vaccination, définie par le pape comme « un acte d’amour »

Plus embarrassant, le pape est souvent critiqué pour sa gestion à géométrie variable des abus sexuels : implacable dans ses discours, peu suivis d’effets, et beaucoup moins lorsque la personne mise en cause fait partie de ses proches. On se souvient du scandale qui avait éclaté en 2018, lorsqu’il était apparu que l’un de ses proches conseillers, le cardinal américain McCarrick, était l’auteur d’agressions sexuelles pour lesquelles il avait été sanctionné par Benoît XVI.

Parmi les cardinaux, beaucoup se projettent déjà dans l’après​

Mosaïste réputé et proche du pape, le jésuite Marko Rupnik n’a longtemps pas été inquiété bien qu’il soit accusé d’avoir agressé sexuellement des religieuses.

Dans la foulée, un site américain avait écrit, citant une source vaticane, que la réticence du pape à sanctionner divers prédateurs avait été la cause de la détérioration de ses relations avec le cardinal Müller. L’accusation a rebondi fin 2022 quand il a été révélé qu’un jésuite et célèbre mosaïste, le père Rupnik, ami du pape François, était accusé d’agressions sexuelles sur des religieuses : motif pour lequel il avait été excommunié en mai 2020 – excommunication levée le même mois. Or la seule autorité légitime pour lever ainsi une excommunication est celle du pape…

Autant d’éléments qui font souvent parler, à propos du Vatican, de “fin de règne”. Les problèmes de santé de François, qui se déplace de plus en plus difficilement, le décès de Benoît XVI, qui ouvre la voie à une possible renonciation de François sans que l’Église ait à affronter la situation délicate de la cohabitation de deux papes émérites, le fait que le pape ait récemment révélé avoir signé une lettre de démission en blanc pour le jour où il ne sera it plus en mesure de gouverner, tout cela alimente les conjectures. Rien n’indique pourtant que François ait l’intention de lâcher la barre de l’Église, du moins avant la fin de ce processus synodal qui lui tient tant à cœur.

Ce qui n’empêche pas les cardinaux, de plus en plus, de se projeter dans l’après, comme en témoigne une récente interview du père Nicola Bux. Ce théologien respecté, qui fut longtemps expert auprès de la curie et qui n’a rien d’un extrémiste, y décrit un collège des cardinaux en pleine « tourmente » et va jusqu’à affirmer : « Une bonne moitié sont convaincus qu’on ne peut pas continuer dans cette voie et qu’il faut remettre l’Église en ordre si on veut qu’elle reste catholique… » On a connu des anniversaires plus sereins.

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L'Humanité

Selon Greenpeace, la France a triplé ses importations dʼuranium enrichi russe

Actu

Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif. Il atteste de la poursuite – et même de l’amplification – du lien commercial en matière de nucléaire entre la France et la Russie.

Marion d'Allard

Les faits sont décidément têtus. En dépit des interventions répétées de Paris visant à renforcer les sanctions internationales contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine, le secteur du nucléaire semble en être particulièrement épargné.

Alors que les députés doivent se pencher, ce lundi, sur l’examen du projet de loi – déjà adopté par le Sénat après engagement de la procédure accélérée – « relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires », Greenpeace a publié, samedi 11 mars, un rapport explosif.

L’ONG affirme que « la France a quasiment triplé ses importations d’uranium enrichi russe en pleine invasion de l’Ukraine ». Pour la seule année 2022, « un tiers de l’uranium enrichi nécessaire au fonctionnement des centrales nucléaires françaises » a été importé de Russie, estime l’organisation.

Entre les mains du géant russe Rosatom

Mais pas seulement. L’uranium naturel (que la France importe également) en provenance principalement d’Ouzbékistan et du Kazakhstan passe entre les mains du géant russe Rosatom, entreprise d’État créée en 2007 par Vladimir Poutine pour regrouper les activités civils et militaires. Un « outil géopolitique tentaculaire au service du Kremlin », « qui contrôle le transport de toutes les matières nucléaires transitant sur le sol russe », détaille Greenpeace.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Enfin, toujours pour 2022, poursuit l’ONG, « l’intégralité des exportations françaises d’uranium de retraitement a été envoyée en Russie et l’intégralité des importations d’uranium réenrichi en France provenait de Russie ».

De son côté, le gouvernement français persiste et signe. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a ainsi réaffirmé, le 6 décembre 2022, « l’intransigeance » du gouvernement « quant au respect des sanctions » contre la Russie, ajoutant sans ciller que « la France n’est pas dépendante de la Russie pour le fonctionnement de son parc électronucléaire ».

Télécharger le rapport complet sur le site de Greenpeace.

NucléaireGuerre en Ukrainesanctions économiquesRussie
France24 - World

Thousands take part in fresh Greek protest over deadly train crash

Issued on: 12/03/2023 - 15:42

NEWS WIRES

Thousands of people protested on Sunday against safety deficiencies in Greece’s railway network nearly two weeks after dozens were killed in the country's deadliest train crash. 

The demonstrators also demanded punishment for those responsible for the head-on collision between a passenger train and a freight train that killed 57 people Feb. 28. Police said that more than 8,000 people in Athens gathered outside Parliament to protest on Sunday. 

The protesters later marched to the offices of privatized train operator Hellenic Train. The company, which has been owned by Italy’s Ferrovie dello Stato Italiane since 2017, isn't responsible for the maintenance of the railway network. State-owned Hellenic Railways is in charge of upkeep.

Authorities shut down four subway stations on two lines running through central Athens because of the protest.

The rally was organized by civil servants, a pro-communist union and university students.

In Thessaloniki, Greece’s second-largest city, about 5,000 people demonstrated, listened to speeches and shouted slogans, such as “we will be the voice for all the dead.”

Sunday’s rallies, which passed off without serious incident, weren't as well-attended as similar events earlier in the week, when more than 30,000 had turned out in Athens and more than 20,000 in Thessaloniki. Police said four people were detained in Athens.

A memorial service was conducted for 12 students of Thessaloniki’s Aristotle University, Greece’s largest, who were killed in the train crash.

An inexperienced stationmaster accused of placing the trains on the same track has been charged with negligent homicide and other offenses, and the country’s transportation minister and senior railway officials resigned the day after the crash. 

Revelations of serious safety gaps on Greece’s busiest rail line have put the center-right government of Prime Minister Kyriakos Mitsotakis on the defensive. He has pledged the government’s full cooperation with a judicial inquiry into the crash.

Elections are due later this spring and opinion polls released over the past week have shown the ruling conservatives’ lead over the left-wing opposition shrink almost by half compared with polls published before the crash.

(AP)

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Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster

Dozens killed, scores injured after two trains collide in Greece

Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash

L'Humanité

« Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un slogan »

Entretien

La marche pour le climat, organisée partout en France ce vendredi, s’inscrit au terme d’une semaine riche en mobilisations sociales. Des luttes qui se conjuguent plus qu’elles ne se superposent, nous dit Alice Dubois, porte-parole de Fridays for future.

Marion d'Allard

Ce vendredi 10 mars, la jeunesse est appelée à défiler dans les rues, partout en France, pour défendre le climat. Quel message portez-vous ?

On veut mettre les dirigeants du monde face à leurs responsabilités. Aujourd’hui, s’ils nous accordent enfin la légitimité de notre action, les politiques mises en œuvre pour répondre à cette crise majeure ne sont pas à la hauteur. Ce mouvement des jeunes pour le climat est né en 2018, sous l’impulsion de Greta Thunberg. Nous demandons que soient appliquées les préconisations du rapport Jouzel. Nous ajoutons à cela l’exigence de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation thermique des bâtiments.

C’est un enjeu fondamental, la clef pour parvenir à mener de front deux batailles majeures : la lutte contre les inégalités sociales en éradiquant les passoires thermiques, en grande majorité habitées par les plus précaires, et celle contre le réchauffement climatique en limitant notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. La consommation des bâtiments en France représente à elle seule 45 % de notre consommation nationale.

Cette mobilisation s’inscrit au terme d’une semaine sociale marquée par les manifestations historiques contre la réforme des retraites et au lendemain de la mobilisation du 8 mars pour les droits des femmes. Comment la lutte pour le climat se conjugue-t-elle aux autres ?

Nous sommes dans un combat intersectionnel. Les plus précaires, les femmes, les LGBTQI + sont les plus touchés par les réformes de régression sociale mais également les plus exposés aux effets du réchauffement climatique. Faire rimer fin du monde et fin du mois n’est pas qu’un simple slogan. Les jeunes sont précarisés, particulièrement touchés par l’inflation. Même si ça peut paraître anecdotique, le prix des pâtes, pour nous, c’est primordial. Nous nous inscrivons donc pleinement dans ce mouvement de lutte nationale.

Le gouvernement multiplie les grandes déclarations sur la sauvegarde du climat. Quel bilan tirez-vous de son action ?

Aujourd’hui, c’est dur d’avoir 20 ans, disait Macron. Nous sommes dans une phase de langue de bois permanente sur les questions climatiques et environnementales. Le gouvernement convoque une convention citoyenne sur le climat, dont il ne ressort rien finalement. J’ai l’amer sentiment que ma parole n’est jamais prise au sérieux, jamais vraiment écoutée. Mais nous ne lâcherons pas le combat. C’est un mouvement de fond et j’invite tous les jeunes à s’y inscrire. 

Le rédacteur en chef d'un jour : «Social et climat, même combat » 

C’est une des caractéristiques intéressantes de ce mouvement social. Je n’avais jamais vu autant de pancartes qui associent le climat et les enjeux sociaux dans les cortèges des manifestations, qui dénoncent une réforme également dangereuse pour la lutte contre le réchauffement climatique. C’est le fruit du travail mené par la CGT avec les associations et les ONG. Pour le climat, l’urgence est aussi de réduire notre temps de travail. C’est bien la preuve qu’urgence climatique et urgences sociales sont indissociables. 

France24 - Monde

Foot européen : l'OM cale encore, Naples, Arsenal et le Barça foncent vers le titre

Publié le : 13/03/2023 - 11:36

Romain HOUEIX Suivre

En Ligue 1, le PSG a mollement rebondi avec une victoire à Brest alors que son dauphin, l'OM, a cédé le match nul à domicile. En Angleterre, Arsenal a enchainé une cinquième victoire consécutive, tandis qu'en Espagne, le Barça poursuit sa course en tête en solo.

 

Le PSG s'en sort, Marseille cale encore à domicile

Trois jours après son élimination sans gloire en Ligue des champions, le PSG s'en est remis à un but dans les arrêts de jeu de Kylian Mbappé pour se sortir d'un mauvais pas à Brest (1-2) et relever quelque peu la tête. Les Parisiens n'ont visiblement toujours pas digéré leur énième désillusion européenne mais ils peuvent dire un grand merci à leur attaquant vedette, qui les a une nouvelle fois sauvés.

Lens, porté par le triplé foudroyant en moins de cinq minutes de Loïs Openda, a effectué la bonne opération du week-end et se replace sur le podium (3e) après son large succès à Clermont (0-4), dimanche, mettant la pression sur l'OM, incapable de battre Strasbourg au Vélodrome (2-2).

L'OM, très tôt réduit à dix après l'exclusion dès la 29e minute de Leonardo Balerdi, coupable d'une faute sur Habib Diallo, pensait avoir fait le plus dur en menant 2-0 jusqu'à la 88e minute mais il a été puni par le doublé de Jean-Eudes Aholou et voit le leader parisien, vainqueur la veille à Brest (2-1), s'échapper avec dix points d'avance.

La deuxième place des Marseillais est désormais en grand danger car Lens recommence à pousser fort derrière. Les Sang et Or, qui venaient d'enchaîner trois matches sans victoire, toutes compétitions confondues, se sont parfaitement relancés et ne sont plus qu'à deux longueurs des Phocéens. C'est surtout la performance d'Openda qui a fait sensation. L'attaquant lensois a, à lui tout seul, dynamité la défense clermontoise en inscrivant trois buts coup sur coup en première période, le triplé le plus rapide de ces 50 dernières années en championnat avec celui du Lillois Matt Moussilou en 2005 face à Istres.

Les Monégasques, qui font aussi les frais du réveil lensois et rétrogradent à la quatrième place, feraient bien de s'en méfier. L'ASM peut se mordre les doigts d'avoir été surpris par Reims à Louis-II (0-1) malgré plusieurs occasions nettes, même si elle n'est pas la première à se casser les dents sur les hommes de Will Still, qui n'ont perdu aucune de leurs 19 dernières rencontres en L1. Le club du Rocher marque singulièrement le pas avec cette troisième sortie consécutive sans victoire.  

Invaincu en Ligue 1 depuis le 11 janvier, Nice fait de son côté du surplace (7e) après le nul ramené de Nantes (2-2). Le dernier représentant français en Coupe d'Europe, qui reçoit le Sheriff Tiraspol jeudi en huitièmes de finale retour de la Ligue Europa Conférence, avait peut-être déjà la tête ailleurs. Le Gym a en effet mené deux fois au score avant d'encaisser un deuxième but à seulement deux minutes de la fin du temps réglementaire. 

Le FC Barcelone en route vers le sacre

Le Barça a difficilement dominé l'Athletic à Bilbao (0-1) dimanche lors de la 25e journée de Liga, et reprend 9 points d'avance en tête du classement sur le Real Madrid (2e, 56 points), vainqueur de l'Espanyol Barcelone 3-1 samedi. Les Catalans ont débloqué la situation juste avant la pause, sur une passe lumineuse du capitaine Sergio Busquets pour Raphinha, qui a décoché une frappe croisée du droit (45e+1), d'abord refusé puis finalement validé par l'arbitre vidéo, avant de résister à une fin de match haletante.

Pour le grand retour de Robert Lewandowski dans le onze blaugrana (après avoir manqué 2 matches à cause d'une douleur à la cuisse gauche), les hommes de Xavi ont refait le plein de confiance sur la pelouse, à défaut d'être épargné par le scandale arbitral et l'inculpation pour corruption qui a frappé le club vendredi. Du baume au moral, donc, à une semaine du clasico retour de Liga, dimanche 19 mars au Camp Nou.

Le Bayern Munich désormais seul en tête

Le défenseur Benjamin Pavard a inscrit son premier doublé en sept saisons de Bundesliga, offrant la victoire au Bayern contre Augsbourg (5-3) lors de la 24e journée de championnat. Un doublé qui permet aussi au Bayern de prendre la tête de la Bundesliga : son concurrent, le Borussia Dortmund a concédé le match nul sur la pelouse de Schalke (2-2) et vu sa série de 8 victoires prendre fin.

Derrière les deux géants d'Allemagne, la lutte s'est resserrée, après la victoire de Fribourg contre Hoffenheim (2-1) et le nul de l'Union Berlin à Wolfsburg (1-1). Au soir de la 24e journée, le RB Leipzig, l'Union Berlin et Fribourg sont à égalité à 45 points, à la troisième place derrière le Bayern Munich, seul dans le fauteuil de leader (52 pts), et le Borussia Dortmund (50 pts). Une lutte à trois pour les troisième et quatrième places qualificatives pour la phase de groupes de la prochaine Ligue des champions.

Tenu en échec par Stuttgart (1-1), l'Eintracht Francfort semble marquer le pas (40 pts) à la sixième place, avec un trou désormais avec le trio devant lui au classement.

L'Inter Milan s'incline mais personne n'en profite

Naples continue de marcher sur la Serie A avec une nouvelle victoire sans discussions contre l'Atalanta Bergame (2-0), samedi, qui lui offre 18 points d'avance à 12 journées du terme. Dans le sillage de son perce-muraille Khvicha Kvaratskhelia, qui a débloqué la rencontre d'une frappe sous la barre après une double feinte de tir (60e), le Napoli n'a pas laissé place au doute après son revers contre la Lazio Rome (0-1) et continue de sprinter vers un premier Scudetto depuis ceux de l'époque Maradona, en 1987 et 1990.

Naples porte son incroyable avance à 18 points sur l'Inter Milan (2e), surprise vendredi par la Spezia (2-1). Les Nerazzurri restent deuxièmes en dépit de leur revers, après le 0-0 de la Lazio Rome (3e) à Bologne samedi soir.

L'AS Rome, à dix pendant toute la seconde période, a raté pour sa part l'occasion de rejoindre l'Inter Milan à la deuxième place en s'inclinant à domicile contre Sassuolo (3-4) dans un match à rebondissements. La Roma (5e) reste deux points derrière la Lazio Rome (3e) avant le derby de la capitale dimanche prochain.

Cinq à la suite pour Arsenal, Newcastle regagne

Arsenal a remporté dimanche sa cinquième victoire de suite à Fulham (0-3) et a repris cinq points d'avance devant Manchester City, vainqueur la veille à Crystal Palace (0-1). Au-delà de cette victoire essentielle à Fulham, les joueurs de Mikel Arteta ont de nouveau impressionné par leur compacité au milieu de terrain, leur intelligence tactique et la qualité de leur jeu de passes, face aux Cottagers, désormais 8es du classement.

>> À voir aussi : Le football anglais deviendrait-il écolo ?

Deux mois après leur dernière victoire en championnat, Newcastle a repris ses bonnes habitudes de la première partie de saison avec une victoire face à Wolverhampton (2-1), qui lui permet de revenir en 5e position, à quatre points du premier qualifiable pour la prochaine Ligue des champions, Tottenham, et avec deux matches en plus à jouer. La meilleure défense du championnat (18 buts en 25 matches) a également marqué pour la première fois depuis décembre deux buts dans un même match.

À la troisième place du classement, Manchester United n'a pas pu faire mieux qu'un score nul (0-0) contre le dernier du classement, Southampton, une semaine après avoir explosé à Liverpool (7-0) et après s'être rassuré en Ligue Europa contre le Betis Seville (4-1).

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Ligue Europa Conférence : l'OGC Nice s'impose dans la difficulté en Moldavie, prend une option

SUCCESSION

Soubeyrand, Prêcheur, Bompastor… Qui pour succéder à Corinne Diacre à la tête des Bleues ?

SUR ENTR

Le football anglais deviendrait-il écolo ?

L'Humanité

Le chantier des canalisations

Actu

Les enjeux autour de la sécheresse ne concernent pas seulement le dérèglement climatique. La gestion de la ressource en eau est primordiale. On ne parle pas assez des pertes colossales d’eau potable dans les réseaux. 30 % de la ressource fuit des tuyaux. Cette problématique devrait faire l’objet d’un vaste plan de mobilisation nationale. Il faut rénover l’ensemble des canalisations partout dans le pays. C’est bon pour la planète, bon pour les citoyens, mais aussi pour l’industrie et le secteur du BTP. Nous avons des quantités d’entreprises très qualifiées capables de mener un tel chantier. 

le rédacteur en chef d'un jourPhilippe Martinezécologie
Valeurs Actuelles

Hausse de la TVA sur le marché de l’art : la grande hypocrisie du gouvernement

Valeurs actuelles. Bruxelles a adopté l’an dernier à l’unanimité une directive, qui doit à présent être transposée, qui multiplie par près de 4 le taux de TVA (de 5,5% à 20%) sur les importations d’œuvres d’art en provenance de pays autres que l’Union européenne. Quelles conséquences craignez-vous ? Eric Turquin. Le vrai sujet, c’est que le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait ; pire, c’est Bruno Le Maire, lui-même, qui a signé cette directive l’an dernier en tant que président du Conseil. C’est comme si un conseil municipal votait à l’unanimité pour qu’une autoroute traverse son village. Sans même prendre l’avis de ses habitants : ni les marchands d’art, ni les galeristes, ni les maisons de vente aux enchères n’ont été consultés. Nous aimerions entendre la ministre de la Culture s’exprimer sur le sujet. La France est le seul pays européen à disposer d’un marché d’art conséquent. Il représente 7 % du marché mondial et plus de la moitié du marché des 27 pays européens. Notre pays compte plus d’un millier de galeries, des fondations privées de renommée mondiale, qu’il s’agisse de la Fondation Louis Vuitton ou de la Pinault Collection à la Bourse du Commerce-, des maisons de ventes aux enchères Drouot, Artcurial, Christies et Sothebys qui appartiennent aujourd’hui à des Français. Le marché de l’art fait vivre des antiquaires et galeristes mais aussi des assureurs, des transporteurs, photographes, restaurateurs etc.

Le seul pays qui avait des intérêts à défendre à Bruxelles, la France, ne l’a pas fait.

Les défenseurs du patrimoine ne seraient finalement pas si nombreux parmi nos gouvernants ? Cette directive illustre l’hypocrisie du système ; les défenseurs du patrimoine poussent des hauts cris quand un tableau d’un artiste français quitte la France mais taxeraient à l’importation la couronne de Charlemagne. En réalité, ce qui les intéresse, c’est l’augmentation des collections publiques, sans vraiment se soucier du patrimoine national qui comprend aussi les biens en mains privées qui entrent sur le territoire français. Souvenez-vous, lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %. C’est vous dire l’absurdité du système. Cette directive aura un double effet : pousser les collectionneurs à conserver les œuvres d’art hors de France et décourager les vendeurs étrangers de vendre en France.

Est-ce le principe même de cette taxe qui est regrettable ? Le principe d’une taxe à l’importation sur les œuvres d’art est un contresens. Elle a été introduite en 1994 suite à une directive européenne et dès la fin des années 90, la commission des Finances de l’Assemblée nationale tirait la sonnette d’alarme, jugeant que cette taxe avait deux conséquences : un détournement de trafic de Paris vers Londres, pour bénéficier d’une détaxe de TVA, et une incitation, pour les vendeurs étrangers, à choisir les États-Unis plutôt que l’Europe. Ce fut le cas pour les Japonais, grands vendeurs des tableaux acquis très chers dans les années 1980 qui ont tous choisi New-York pour éviter les fameux 5,5 %, que les États-Unis ne prélèvent pas.

Lorsque la famille Pinault a fait don d’une commode royale au Château de Versailles achetée à New-York, l’État a voulu la taxer à 5,5 %.

La taxe à l’importation vise à protéger le marché européen. Le système fiscal a été pensé pour encourager les exportations de produits industriels, de sucre, de blé… et décourage les importations de ces biens et protéger le marché intérieur. Autant l’export de biens et services industriels ou agricoles enrichit notre pays, autant en matière d’art, c’est le phénomène inverse. Si demain, un galeriste parisien a le choix pour vendre une œuvre entre deux clients, un musée français et un musée américain, il vendra hors TVA au second, plutôt qu’au premier. La France s’appauvrit par ses exportations d’œuvres d’art mais s’enrichit par leur importation. C’est pour cela qu’il est incompréhensible de vouloir taxer encore plus lourdement les importations d’œuvres d’art.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Royaume-Uni : la BBC réintègre Gary Lineker après le tollé provoqué par sa suspension

Publié le : 13/03/2023 - 12:05Modifié le : 13/03/2023 - 12:25

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Suspendu par la BBC pour des propos sur la politique migratoire du Royaume-Uni, l'ancien footballeur et présentateur vedette de la chaîne a finalement été réintégré lundi. L'annonce de sa suspension a provoqué un tollé tout au long du week-end, contraignant la direction de la chaîne à faire machine arrière.

La BBC a craqué sous la pression populaire. Le groupe audiovisuel anglais a annoncé lundi 13 mars le retour à l'antenne de l'ex-footballeur Gary Lineker, l'un des plus célèbres présentateurs du groupe, dont la suspension vendredi après un tweet contre le gouvernement a provoqué un tollé.

"Gary est un élément important de la BBC et je sais à quel point la BBC compte pour lui, et je me réjouis qu'il présente notre émission le week-end prochain", a déclaré le directeur-général de la BBC, Tim Davie, dans un communiqué. Gary Lineker avait été mis à pied après avoir critiqué sur Twitter un projet de loi du gouvernement conservateur sur l'immigration.

"Mr Nice" avait dénoncé "une politique cruelle"

Sur Twitter, où il compte 8,8 millions d'abonnés, Gary Lineker avait dénoncé "une politique cruelle à destination des plus vulnérables, dans un langage qui n'est pas sans rappeler celui qui a été utilisé par l'Allemagne dans les années 1930". Le texte gouvernemental, qui vise selon le gouvernement à mettre fin à l'arrivée illégale de migrants par la Manche, a été dénoncé par l'ONU qui a accusé Londres de vouloir "mettre fin au droit d'asile".

Ces propos ont été vivement critiqués par le gouvernement et les journaux conservateurs. Le groupe audiovisuel, qui a érigé l'impartialité en "priorité", a décidé vendredi "que (Gary Lineker) allait se retirer de la présentation de Match Of The Day jusqu'à ce que nous ayons un accord clair avec lui sur son utilisation des réseaux sociaux".

Mais cette suspension a provoqué un tollé. Elle a entraîné le bouleversement des programmes sportifs de la BBC à la télévision et à la radio. Plusieurs consultants d'émissions de football, tels que les anciens internationaux anglais Ian Wright et Alan Shearer, ont décidé de se retirer de leurs programmes par "solidarité". Le hashtag #BoycottBBC est devenu tendance sur Twitter.

Lundi, Tim Davie a présenté ses excuses. "Tout le monde reconnaît que cette période a été difficile pour le personnel, les collaborateurs, les présentateurs et, surtout, nos téléspectateurs", a-t-il écrit dans un communiqué.

BREAKING: Gary Lineker suspension lifted. Statement is peak BBC fudge. Tim Davie admits social media rules on impartiality are not clear, not uniformly applied and that the Match of the Day suspension was disproportionate. pic.twitter.com/8d5VHvkJ9w

March 13, 2023

"L'impartialité est importante pour la BBC. C'est aussi important pour le public. La BBC s'est engagée à respecter l'impartialité qui est dans sa Charte et s'est engagée pour la liberté d'expression", a-t-il écrit.

Le directeur du géant de l'audiovisuel public a annoncé une enquête menée par un expert indépendant sur les directives en matière d'utilisation des réseaux sociaux, et notamment sur la manière dont les règles s'appliquent aux présentateurs ne travaillant pas sur l'actualité.

Ce communiqué cite également Gary Lineker, qui se dit "heureux" qu'une solution ait été trouvée. "Je soutiens cette enquête et j'ai hâte de retourner à l'antenne", a-t-il ajouté. 

Sur Twitter, où il est suivi par près de 9 millions de personnes, il a remercié les personnes qui l'ont soutenu durant "ces jours surréalistes".

"Je présente le sport sur la BBC depuis près de trente ans et je suis extrêmement fier de travailler avec le meilleur et le plus juste des médias au monde", a-t-il ajouté. 

 

After a surreal few days, I’m delighted that we have navigated a way through this. I want to thank you all for the incredible support, particularly my colleagues at BBC Sport, for the remarkable show of solidarity. Football is a team game but their backing was overwhelming. 1/4

March 13, 2023

 

Il s'est permis "une dernière réflexion" : "Aussi difficiles qu'aient pu être les derniers jours, ce n'est tout simplement pas comparable au fait de devoir fuir sa maison pour échapper à la persécution ou à la guerre et chercher refuge dans un pays lointain".

Gary Lineker, surnommé "Mr Nice" pour son comportement irréprochable tout au long de sa carrière - il n'a jamais écopé d'un seul carton jaune -, a l'habitude d'exprimer ses positions politiques progressistes, notamment pour l'accueil des réfugiés. 

L'ancien attaquant aux 48 buts sous le maillot de l'Angleterre n'a pas réagi publiquement à sa suspension mais avait répété cette semaine qu'il assumait complètement ses propos. Samedi, il est allé à Leicester, sa ville natale où il a débuté sa carrière professionnelle, pour le match des Foxes contre Chelsea en Premier League.

Avec AFP

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Royaume-Uni : la suspension du présentateur Gary Lineker sème le chaos à la BBC

Sommet franco-britannique : Emmanuel Macron évoque un "nouveau départ"

L'Humanité

L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer

Actu

Les Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.

Marion d'Allard

Il aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).

Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses

Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.

À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer

« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.

L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.

Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.

Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »

Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030

Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.

Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.

Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.

Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiome

Ce dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.

Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener

Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.

« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».

Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.

BiodiversitéocéansONUécosystème
France24 - Monde

Les questions que pose la loi pour accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires

Publié le : 13/03/2023 - 06:58

Romain BRUNET Suivre

Le projet de loi d’accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive lundi à l’Assemblée nationale, après un vote au Sénat qui l’a largement amendé. Censé être purement technique, ce texte suscite désormais des interrogations qui pourraient enflammer le Palais Bourbon.

Lever les obstacles administratifs pour aller vite. C'est l'objectif poursuivi par le projet de loi visant à accélérer la construction en France de nouveaux réacteurs nucléaires, voté au Sénat le 24 janvier, et dont l'examen à l'Assemblée nationale débute lundi 13 mars, bien que la réforme des retraites ne soit pas achevée.

Dans la lignée du discours de Belfort d'Emmanuel Macron du 10 février 2022, qui a marqué le revirement du président en faveur du nucléaire, ce projet de loi doit permettre la construction plus rapide de six réacteurs de type EPR2 (réacteur pressurisé européen de 2e génération) et la possibilité d'en ajouter huit autres en accélérant les procédures.

>> À lire : Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Pour y parvenir, le texte prévoit de rendre possible la mise en compatibilité des documents locaux d'urbanisme, de dispenser de permis de construire les nouveaux réacteurs nucléaires qui seront construits à proximité immédiate des centrales existantes, ou encore de construire des nouveaux réacteurs en bord de mer s'ils sont installés dans le périmètre d'une centrale existante. Alors que 69 % de l'énergie produite en France est d'origine nucléaire, le texte permet également de prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires existants.

Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui porte ce projet de loi, cela permettrait "de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d'un réacteur".

Quatre jours d'examen sont annoncés au Palais Bourbon pour un texte initialement présenté comme purement technique, mais qui, après son examen au Sénat, va désormais bien au-delà. Le projet de loi tel qu'il sera débattu entre députés soulève par conséquent plusieurs questions.

  • Un texte qui se substitue à la loi de programmation sur l'énergie et le climat ?

Le projet de loi voté au Sénat le 24 janvier a subi d'importantes modifications par rapport au texte initial, à tel point que son objet même semble avoir été détourné. D'un texte qui devait se contenter de modifier des aspects administratifs pour rendre plus rapide d'éventuelles décisions de construction, l'Assemblée nationale hérite davantage d'une feuille de route.

Les amendements apportés par les sénateurs intègrent ainsi la relance du nucléaire à la planification énergétique et prévoient que la future loi de programmation sur l'énergie et le climat (LPEC) acte la construction de nouveaux réacteurs.

>> À lire : Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

"Ce n'est plus un texte technique, mais programmatique, regrette la députée écologiste Julie Laernoes. La loi de programmation sur l'énergie et le climat n'arrivera pas avant le printemps, mais on sait déjà que l'on veut construire 14 nouveaux réacteurs nucléaires. C'est très différent de ce qui a été produit avec la loi d'accélération sur les énergies renouvelables qui, elle, ne fixe aucun objectif."

D'autant que les sénateurs ont supprimé un élément clé de la loi de transition énergétique de 2015 : le plafonnement à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français d'ici 2035. Dans la version du projet de loi votée au Sénat, le plafond de 50 % devient un plancher. Les sénateurs ont également imposé la révision du décret prévoyant la fermeture de douze réacteurs existants.

  • Quelles conséquences sur la sûreté nucléaire après la fusion entre l'IRSN et l'ASN ?

Le gouvernement a ajouté le 8 février, lors de l'examen de son projet de loi en commission des affaires économiques, une réforme de la sûreté nucléaire par un simple amendement. Celle-ci prévoit la disparition de l'Institut de sûreté nucléaire (IRSN), que l'exécutif veut fondre dans l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

L'IRSN est l'institut en charge de l'expertise scientifique du risque nucléaire qui émet des avis sur lesquels se base l'ASN, entité en charge des décisions en matière de sûreté et de contrôle des centrales, pour rendre ses arbitrages.

L'ajout de cet amendement en catimini a fait l'effet d'une bombe et a suscité une levée de boucliers des syndicats de l'IRSN comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Les salariés de l'IRSN étaient en grève, lundi 20 février, et l'intersyndicale a prévu une nouvelle journée d'action, lundi 13 mars, pour l'arrivée du texte dans l'Hémicycle.

>> À voir : En France, la fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?

"On ne comprend pas pourquoi le gouvernement vient déstabiliser notre système de sûreté. Le faire à ce moment-là de manière aussi brutale est totalement irresponsable. Qu'on soit pour ou contre le nucléaire, on doit être pour la sûreté", affirme Julie Laernoes.

D'autant que cette annonce intervient au moment où une fissure "importante" dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly, en Seine-Maritime, vient d'être révélée.

Le ministère de la Transition énergétique assure que cette réorganisation doit permettre de "fluidifier les processus d'examen technique et de prise de décision de l'ASN pour répondre au volume croissant d'activités lié à la relance de la filière nucléaire".

"On a plus que jamais besoin d'un système de sûreté robuste, mais c'est le moment que le gouvernement choisit pour tout casser. La réforme n'est pas guidée par des intentions vertueuses, mais par la volonté de faire rentrer l'IRSN dans le rang. Ce qui est en jeu, c'est son indépendance", estime de son côté Yves Marignac, de l'association négaWatt, qui promeut la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.

  • Quid de la capacité industrielle de la France à construire des EPR2 ?

Le projet de loi mentionne la construction de six EPR2. Les deux premiers devraient être implantés à Penly, en Seine-Maritime, suivis de deux autres à Gravelines, dans le Nord, selon les plans d'EDF. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a avancé l'objectif de 2027 pour "la première coulée de béton", et "2035-2037" pour la mise en service.

Une gageure quand on garde à l'esprit le cauchemar que représente la construction de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Lancé en 2007, le chantier devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024, tandis que son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.

>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?

Le projet de loi ne se concentre que sur les autorisations administratives, alors que pour être mené à bien, le nouveau "plan Messmer" que souhaite lancer Emmanuel Macron demande aussi des compétences industrielles. Or, "vingt ans après la mise en service de la dernière centrale (Civaux en 2002), le tissu industriel s'est progressivement délité" et "des travaux sur les déboires de l'EPR de Flamanville pointent des pertes de compétences industrielles dans la soudure, l'ingénierie et la gouvernance du projet", relèvent Michaël Mangeon, spécialiste de l'histoire du nucléaire, professeur à l'Université Paris Nanterre, et Mathias Roger, chercheur en histoire et sociologie des sciences et des techniques à l'IMT Atlantique, dans un article publié le 21 avril 2022 sur le site The Conversation.

"D'autres travaux mettent en évidence des mécanismes de désapprentissage liés à une longue période d'absence de projets et un profond renouvellement générationnel des équipes d'ingénieurs", poursuivent-ils.

"Nous avons tiré les leçons de la construction d'EPR en Finlande, où il est aujourd'hui achevé, et en France à Flamanville", affirmait Emmanuel Macron dans son discours de Belfort il y a un an. EDF a depuis mis en place un plan d'excellence pour l'ensemble de la filière et a estimé en novembre que celle-ci devra recruter 10 000 à 15 000 personnes par an sur la période 2023-2030.

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Nucléaire : Greenpeace accuse la France d'être "sous emprise" russe

BATAILLE CULTURELLE

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022

France24 - Monde

Face à l'adhésion croissante au nucléaire en France, les écologistes contre-attaquent

Publié le : 11/03/2023 - 17:27

Romain BRUNET Suivre

Alors que plusieurs récents sondages montrent une adhésion plus forte des Français à l'énergie nucléaire, et notamment chez les jeunes sympathisants écologistes, le parti Europe Écologie-Les Verts (EELV) lance la contre-offensive et, douze ans après la tragédie de Fukushima, appelle à une Convention citoyenne.

"La faute des écologistes depuis Fukushima, c'est d'avoir cru qu'on avait gagné la bataille. On s'est dit que la rationalité allait l'emporter, mais on a sous-estimé la puissance du lobby nucléaire", estime l'ancien candidat d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle, Yannick Jadot, vendredi 10 mars, lors d'une "master class" sur le nucléaire organisée par son parti à Paris.

Alors que le projet de loi visant à accélérer les procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale, lundi 13 mars, les écologistes entendent réinvestir la bataille culturelle et appellent à l'organisation d'une Convention citoyenne sur le nucléaire.

"On repart au combat, affirme la secrétaire nationale d'EELV, Marine Tondelier. On va faire cette proposition de Convention citoyenne. Si vous prenez en France 150 personnes tirées au sort, que vous faites en sorte qu'elles puissent travailler sérieusement, en ayant accès à un débat contradictoire et rationnel sur le sujet, je fais le pari qu'en sortant [leur] avis ne serait pas en faveur du nucléaire."

>> À voir : En France, fin de la disgrâce pour l'énergie nucléaire ?

Si les écologistes se mettent en ordre de bataille, c'est que plusieurs récents sondages ont montré une plus grande adhésion des Français à l'énergie nucléaire. Ils sont ainsi 60 % à avoir une image positive du nucléaire, selon un sondage Odoxa publié le 6 janvier, quand ils n'étaient que 34 % en 2019. Et 71 % des personnes interrogées se disent favorables au projet de loi sur l'accélération des procédures pour la construction de nouveaux réacteurs.

Pire, de nombreux sympathisants EELV semblent désormais avoir tourné le dos à la bataille historique des écologistes : ils sont 51 % à juger que l'énergie nucléaire a de l'avenir, selon un sondage Elabe du 3 novembre 2022. Un an plus tôt, ils n'étaient que 39 % à partager ce sentiment.

"Faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent"

En cause, les conséquences de la guerre en Ukraine qui a mis l'accent sur la dépendance énergétique de l'Europe, et en particulier du voisin allemand, au gaz russe. Les difficultés rencontrées par Berlin, de même que la forte hausse des prix de l'énergie, ont donné du poids à l'argument des pro-nucléaires sur l'indépendance énergétique de la France – même s'il convient de nuancer cet argument, la France ne disposant pas de mines d'uranium.

Le succès en librairie de la bande-dessinée de Jean-Marc Jancovici, "Le monde sans fin" (éd. Dargaud) – livre le plus vendu en France en 2022 avec 514 000 exemplaires écoulés –, et l'omniprésence médiatique de son auteur, expliquent également l'évolution de l'image du nucléaire.

>> À voir : Le nucléaire en débat, quelle place pour l'atome dans la transition énergétique en France ?

L'ingénieur à la tête du groupe de réflexion Shift Project, créateur du bilan carbone, y fait l'apologie de l'énergie nucléaire, tout en décrédibilisant les énergies renouvelables, qu'il juge trop coûteuses et pas assez rentables en termes de production électrique. Les affirmations de Jean-Marc Jancovici ont depuis été contredites dans de nombreux articles de presse (notamment ici ou ici), mais pour EELV, le mal est fait.

"C'est vrai que cette BD est un problème pour nous, reconnaît en off un membre de la direction du parti. D'un côté elle a permis de faire prendre conscience à un grand nombre de personnes de l'urgence climatique devant laquelle nous nous trouvons, mais en même temps elle a convaincu les lecteurs que le nucléaire était la seule solution en matière d'énergie."

Marine Tondelier souhaite donc "rattraper le retard pris dans l'opinion". Mais avec un projet de loi d'accélération des procédures liées à la construction de nouveaux réacteurs nucléaires déjà voté au Sénat et qui, en l'état, met fin à la trajectoire d'abaissement de la part du nucléaire à 50 % dans le mix énergétique français, il y a urgence pour les opposants à l'atome.

"Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres"

"On est dans le bon timing, veut croire Yannick Jadot. Dans cette loi, par le fait du prince, il y a des objectifs inscrits qui ne relèvent normalement pas de ce texte, mais de la PPE [loi de programmation pluriannuelle de l'énergie] qui arrivera au printemps ou à l'été. Donc il est encore temps. J'espère que nous parviendrons à faire en sorte que les Français aient le débat qu'ils méritent."

Un débat sur le nucléaire a bien été organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP) du 27 octobre eu 27 février. Celui-ci portait précisément sur le programme proposé par EDF de six réacteurs nucléaires de type EPR2, dont les deux premiers seraient situés à Penly, en Normandie. Mais dans un communiqué daté du 8 février, la CNDP, qui pointe le vote au Sénat du projet de loi et la tenue d'un Conseil de politique nucléaire le 3 février à l'Élysée, interroge : "Pourquoi débattre, alors que les décisions sont déjà perçues comme prises, et que la machine est en route ?"

>> À lire : Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

Les écologistes prennent donc le relais. "On va faire cette proposition de Convention citoyenne sur le nucléaire, et peut-être que si Macron n'y répond pas favorablement, on devra l'organiser nous-mêmes", déclare Marine Tondelier, qui regrette que l'examen du projet de loi visant à accélérer les procédures de construction de nouveaux réacteurs nucléaires arrive à l'Assemblée nationale au moment où les Français ont l'esprit plutôt tourné vers la réforme des retraites.

Le nucléaire est "une filière de manipulation et de mensonges", affirme-t-elle. "Si ces mensonges avaient été faits dans un autre secteur, les gens seraient en prison. On mise toute notre politique énergétique et climatique sur un mirage. L'EPR de Flamanville, c'est le meilleur exemple. Quand votre prototype ne marche pas, on ne dit pas qu'on va en lancer six autres."

Lancé en 2007, le chantier du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, dans la Manche, devait initialement être achevé en 2012, pour un budget total de 3,3 milliards d'euros. Le démarrage du réacteur est aujourd'hui prévu pour mi-2024. Son coût a été réévalué par EDF à 13,2 milliards d'euros.

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Énergies : effondrement de la production électrique française en 2022

Corrosion de réacteurs nucléaires : la France échappe au pire pour cet hiver

En chiffres

Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Pasaporte para salir de Rusia: dar a luz en Argentina

Desde el inicio de la guerra de Ucrania, muchas mujeres rusas embarazadas viajan al país sudamericano donde obtener la ciudadanía es relativamente fácil, si dan a luz ahí.

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Por Natalie Alcoba

BUENOS AIRES, Argentina — Los pasajeros comenzaron a alejarse hasta que en el control migratorio solo quedaron las mujeres embarazadas.

Entre ellas estaba Maria Konovalova, que fue apartada del resto de los viajeros y le hicieron preguntas por su embarazo. Estaba embarazada de 26 semanas, según le dijo a los funcionarios de inmigración en el aeropuerto internacional de Ezeiza, el mes pasado.

Luego le dijeron que se reuniera con otras mujeres rusas, también embarazadas, en una zona común del aeropuerto, donde movieron muebles para sentarse y hacían bromas para calmar los nervios.

“Era bastante extraño, era como un campamento de mujeres embarazadas”, relató Konovalova, quien estuvo retenida 24 horas hasta que un juez ordenó la liberación de las seis mujeres detenidas.

Desde que el Kremlin ordenó la invasión de Ucrania, miles de rusos que esperan bebés han llegado a Argentina atraídos por el procedimiento relativamente fácil y rápido del país para concederles pasaportes que les darán a sus hijos, y a ellos, más libertad que sus pasaportes rusos.

Los rusos no necesitan visado para entrar en Argentina. Y una vez que nacen, sus hijos son automáticamente ciudadanos argentinos, lo que les otorga a los padres el derecho a la residencia permanente y también es una vía rápida para obtener un pasaporte argentino.

“Cuando me enteré que iba a tener un niño, dije: ‘Tengo que mudarme, no quiero que sea carne de cañón en ese país’”, cuenta Konovalova, de 25 años y natural de San Petersburgo, Rusia.

Lo que empezó como grupos pequeños se ha convertido en grandes cantidades de personas, según los funcionarios de migración argentinos. En enero llegaron unas 4500 personas rusas, cuatro veces más que el pasado enero, aunque no está claro cuántas eran mujeres embarazadas. Dos grandes hospitales de Buenos Aires afirman que entre el 25 por ciento y el 45 por ciento de los bebés nacidos en sus maternidades entre diciembre y enero eran de mujeres rusas.

Las empresas argentinas están sacando provecho de la agitación mundial provocada por la invasión rusa de Ucrania comercializando de manera agresiva los partos en el país como una vía hacia la ciudadanía.

“Parto en Argentina. El país más rápido del mundo para conceder pasaportes a los padres”, proclama en su página web RU Argentina, una organización que ayuda a los rusos en Argentina. Su paquete VIP, que incluye traductores, clases de español y residencia permanente para los padres, cuesta 15.000 dólares.

Otra agencia, Eva Clinic, exhibe hospitales privados y consejos para descubrir Buenos Aires en su cuenta de Instagram. En una noche reciente, Ekaterina Bibisheva, una sexóloga y bloguera rusa con 4,8 millones de seguidores en Instagram, llegó al aeropuerto internacional. Bibisheva fue recibida con una pancarta y flores, mientras dos hombres vestidos con camisetas de fútbol de Argentina hacían trucos futbolísticos para ella y su familia.

“Me dijeron que, en Argentina, el parto era como un cuento de hadas”, le dijo Bibisheva, de 34 años, a la doctora Karina Fraga a través de un traductor unos días después durante una cita en Buenos Aires. La consulta de la obstetra estaba adornada con esculturas de mujeres embarazadas y sobre su mesa había un bol lleno de caramelos con envoltorios rusos.

Bibisheva ya es madre de dos hijos, pero hacía tiempo que quería dar a luz en Argentina. El pasaporte “es un extra”, dijo la bloguera, cuya misión es educar a las mujeres para que disfruten de su sexualidad.

Algunas organizaciones han atraído la atención de los legisladores argentinos, que afirman que se está abusando de la política migratoria de puertas abiertas del país.

Florencia Carignano, directora de Migraciones en Argentina, cree que la mayoría de los rusos que esperan bebés no tienen intención de vivir en el país, sino que buscan un pasaporte que les permita entrar en más de 170 países sin visado y obtener una visa estadounidense válida hasta por 10 años. En la actualidad, los rusos solo pueden ingresar en 87 países sin visado.

Su departamento está vigilando más de cerca a los rusos, cancelando las residencias permanentes de las personas que pasan mucho tiempo fuera del país y realizando comprobaciones de domicilio de las mujeres embarazadas recién llegadas para asegurarse de que realmente viven allí.

“Lo que está en juego es la seguridad de nuestro pasaporte”, dijo Carignano, que citó el caso de dos personas acusadas de ser espías rusos en Eslovenia y que tenían un pasaporte argentino.

La policía también investiga la posibilidad de que algunas organizaciones que ayudan a los rusos podrían estar blanqueando dinero e implicadas en actividades del crimen organizado. El mes pasado, unos agentes hicieron una redada en una organización acusada de usar documentación fraudulenta para ayudar a los rusos a obtener papeles de residencia y ciudadanía.

Christian Rubilar, abogado especializado en inmigración, que representó a tres de las seis mujeres embarazadas que fueron detenidas en el aeropuerto, calificó de discriminatoria la reacción de los funcionarios argentinos.

Dijo que, si bien es cierto que un bebé argentino permite a los padres evitar el periodo de espera de dos años que suele exigirse antes de solicitar la nacionalidad, aún deben cumplirse otros requisitos.

“Lo más importante es vivir acá”, lo que significa pasar al menos siete meses al año en Argentina, explica Rubilar. Después se tarda entre uno y tres años en obtener la nacionalidad.

Para Pavel Kostomarov, aclamado director de cine ruso, obtener el pasaporte era proteger a su familia. En mayo de 2022, emigró a Argentina con su esposa Maria Rashka, diseñadora de producción cinematográfica. Temían por su seguridad debido al apoyo que le dieron a un político de la oposición, por lo que huyeron de Moscú y finalmente llegaron al país austral. En agosto nació su hija Alexandra, su “pequeña porteña”, un término que se usa para referirse a alguien nacido en la capital argentina.

“Los rusos están buscando un lugar para escapar”, dijo Kostomarov, de 47 años. “No queremos formar parte de la agresión. Es muy vergonzoso. No somos combatientes, no somos revolucionarios”.

El cineasta sostiene que su plan es quedarse en Argentina para “salvar una vida joven”. Están intentando adaptar una película de Netflix que Kostomarov iba a empezar a rodar en Rusia antes de que estallara la guerra.

En Buenos Aires, la nueva presencia rusa es notable en Palermo, un barrio de moda, y Recoleta, un vecindario de lujo, donde muchos se han asentado. El ruso se oye a menudo en las calles y los hospitales locales tienen letreros en cirílico.

The New York Times habló con 10 familias con hijos recién nacidos o con bebés en camino. La mayoría habían venido por su cuenta, sin ayuda de ninguna organización. Muchos están tomando clases intensivas de español. Buscan trabajo o desempeñan oficios remotos en zonas horarias diferentes. Las redes de apoyo en Telegram, la aplicación de mensajería, ofrecen consejos sobre cómo asentarse y desenvolverse en una nueva cultura.

Irina Bugaeva, de 31 años, y su marido Aisen Sergeev, de 32, eligieron Argentina por su reputación de país acogedor. Son yakutos, un pueblo indígena que vive en el norte de Rusia. Cuando el presidente Vladimir Putin anunció la movilización de soldados en septiembre, temieron que Sergeev fuera reclutado.

“Se estaban llevando a gente de pueblos que no conocen sus derechos”, dijo Bugaeva, que trabaja en producción cinematográfica con su marido. Su hijo, Duolan, nació en noviembre, y han estado viviendo de sus ahorros y del dinero que Sargeev obtiene de sus contratos como trabajador autónomo. También tienen una hija, Leia, de 5 años.

“Extraño el invierno. Extraño los 50 grados bajo cero, aunque parezca una locura, pero es así”, dijo Bugaeva, que también es activista de los derechos de la mujer y del medioambiente. “Tengo muchas ganas de regresar a casa, pero mi casa ya no es mi casa”.

El mes pasado, se convocó una manifestación contra la guerra ante la embajada rusa en Buenos Aires por el primer aniversario de la invasión. Y las parejas con bebés abundaban entre la multitud.

Entre ellas estaba Konovalova, que trabaja como profesora de inglés, con una pegatina de protesta en su vientre de embarazada.

Tras su experiencia en el aeropuerto, le preocupaba no ser aceptada en su nuevo hogar. Pero se concentraba en conseguir un apartamento, encontrar un hospital y esperar a que llegara su marido, Yuriy. Corrió a recibirlo cuando salió por la puerta del aeropuerto, dos semanas después de la llegada de ella, y lo abrazó con fuerza.

Al principio, su plan era viajar al país por el pasaporte del bebé y seguir adelante. Pero ahora quieren quedarse y ver qué les depara Argentina.

“Se trata de buscar la vida, con V mayúscula”, dijo Konovalova. “En Rusia no hay vida, se trata de sobrevivir”.

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France24 - Monde

En France, l'empreinte carbone du numérique pourrait exploser d'ici 2050

Publié le : 10/03/2023 - 16:08

Grégoire SAUVAGE Suivre

Selon une étude commandée par le gouvernement, l'empreinte carbone du numérique pourrait tripler d'ici 2050. Cependant, des mesures d'efficacité et de sobriété pourraient permettre de ralentir cette fuite en avant technologique.

C'est une étude qui interroge une nouvelle fois notre boulimie d'écrans et la dématérialisation tous azimuts de l'économie. Selon l'Arcep (le régulateur des télécommunications) et l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois d'ici à 2050 si aucune action n'est prise d'ici là.

Dans ce scénario, l'empreinte carbone du numérique (17 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020, soit 2,5 % de l'empreinte nationale) augmenterait de 187 % d'ici 2050, la consommation de métaux et de minéraux de 59 % et la consommation énergétique de 79 %. La croissance attendue des usages demanderait aussi la création de nouveaux centres de données qui représenteraient à cette échéance 22 % des émissions.

"C'est un scénario logique dans la mesure où nous sommes un pays déjà très équipé. Pour rappel, on compte 15 équipements numériques par Français de plus de 15 ans", détaille Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique et fondateur du collectif Green IT qui a participé à l'étude. "Dans les années à venir, la multiplication des objets connectés devrait être la principale source de croissance des impacts environnementaux du numérique."

Le point noir de la fabrication

Principaux responsables de l'empreinte carbone du numérique : les terminaux (79 %), dont la fabrication est extrêmement polluante, sans parler de leur consommation électrique qui a toutefois été largement réduite ces dernières années grâce aux innovations technologiques.

Selon l'Ademe, la fabrication d’un ordinateur nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. "La fabrication concentre le gros des impacts environnementaux. À moins de changer de façon radicale la manière dont on fabrique un équipement numérique, cela restera comme ça. Il faut donc en fabriquer moins et qu'ils durent plus longtemps", souligne Frédéric Bordage.

La palme du produit numérique le plus nocif pour l'environnement revient aux téléviseurs toujours plus grands et gourmands en ressources avec le passage d’écrans LCD à des écrans Oled. En 2020, 91 % des foyers étaient équipés d’au moins un téléviseur, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).

>> À lire aussi :  "1 % des émissions de CO2" : la France est-elle vraiment un petit pollueur à l'échelle mondiale ?

Pour réduire ces impacts à l'horizon 2030, l'Arcep et l'Ademe ont imaginé quatre scénarios plus ou moins ambitieux, allant d'une simple écoconception des équipements associée à l'allongement d'un an de leur durée de vie, à une démarche de sobriété où les téléviseurs seraient progressivement remplacés par des vidéoprojecteurs et où le nombre d'objets connectés n'augmenterait pas. Cette dernière hypothèse est la seule qui parvienne à réduire les émissions (de 16 %) d'ici 2030.

"Il faut massifier le réemploi de ces objets. Cela commence à se développer pour les smartphones mais il faudrait aussi le faire pour les télévisions. Le problème aujourd'hui est qu'il y a un déficit de confiance sur le marché du reconditionné", observe Frédéric Bordage, qui plaide pour la création d'une carte grise numérique permettant d'associer un produit et un contrôle technique des équipements.

Efficacité ou sobriété ?

Longtemps passé sous les radars, l'impact du numérique sur l'environnement gagne en visibilité ces dernières années. Sur le plan législatif, la loi du 15 novembre 2021 cherche à limiter l'empreinte environnementale du secteur en rendant plus opérationnel le délit d’obsolescence programmée, en améliorant l'information des consommateurs ou encore en favorisant des centres de stockage de données moins énergivores.

"La législation actuelle essaye de faire durer un peu plus les objets, de favoriser le réemploi et de mieux connaître l'empreinte numérique. Des mesures qui vont toutes dans le sens de l'efficacité mais pas de la sobriété", regrette Fabrice Flipo, philosophe des sciences et techniques.

"La sobriété, c'est faire des choix", poursuit le maître de conférences en développement durable. "On ne peut pas continuer à multiplier les services numériques juste parce qu'on a la capacité de le faire. Il ne faut pas développer le métavers ou la 6G. Par ailleurs, comme le numérique sert à favoriser l'expansion des autres secteurs de l'économie, une politique de sobriété doit être complète et s'appliquer à l'ensemble de la société", estime Fabrice Flipo.

>> À lire aussi : Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?

"Le numérique améliore la condition humaine mais aujourd'hui, il y a un usage disproportionné du numérique de loisirs compte tenu des impacts environnementaux et de son utilité dans d'autres domaines comme le médical ou encore la modélisation du climat", explique Frédéric Bordage, selon qui le numérique est une ressource limitée qu'il va falloir apprendre à économiser.

"Plus de 60 matériaux entrent dans la composition d’un smartphone", selon le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), dont des terres rares ou encore des matériaux critiques comme l'antimoine, le gallium ou encore le cobalt, qui nécessitent des techniques d'extraction désastreuses pour l'environnement et dont les stocks s'épuisent.

Selon un communiqué de la Société européenne de chimie publié en novembre, l'utilisation non durable de sept éléments dans les smartphones constituera une menace sérieuse d'épuisement dans les 100 prochaines années. Encore une autre bonne raison pour mettre en veille notre addiction au numérique.

Avec AFP

 

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Le Parlement européen impose le chargeur universel pour les appareils électroniques portables

ELEMENT TERRE

Stocker nos données numériques sur ADN

L'entretien de l'intelligence économique

Câbles sous-marins : d'énormes enjeux économiques au fond des mers

New York Times - World

Los cárteles mexicanos tratan de demostrar que no están relacionados con el secuestro de los cuatro estadounidenses

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Aunque los mexicanos conviven todos los días con la violencia, los grupos criminales saben que atacar a ciudadanos estadounidenses afecta sus negocios.

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Por Maria Abi-Habib y Natalie Kitroeff

Los cinco hombres quedaron postrados en la acera frente a su camioneta negra, con las camisas sobre la cabeza, los torsos desnudos en el suelo, las manos atadas extendidas ante ellos, casi como un gesto de súplica.

El mensaje, escrito a mano y dejado en el parabrisas de la camioneta, se lee como una disculpa formal, aunque escalofriante y relevante: el grupo Escorpiones del Cártel del Golfo lamentaba que sus integrantes dispararan y mataran accidentalmente a dos estadounidenses y a una transeúnte mexicana, mientras secuestraban a otros dos ciudadanos estadounidenses.

Los hombres fueron entregados a las autoridades, según el mensaje, para enmendar una situación que perturbaba la paz. El viernes, una fiscalía en México acusó a los cinco hombres en relación con el secuestro y los asesinatos.

Aunque los cárteles de la droga mexicanos prosperan en un vacío de ley y orden que subsiste en México, hay una regla tácita que muchos integrantes de los grupos delictivos organizados suelen no trasgredir: no tocar a los estadounidenses.

Estados Unidos se toma en serio los ataques a sus ciudadanos, y la respuesta a esa violencia, en ambos lados de la frontera, puede ser desastrosa para un grupo criminal mexicano.

“Cuando los ciudadanos estadounidenses son atacados, el gobierno de EE. UU. ejerce presión, involucran a sus agencias de seguridad y después comienzan a presionar a México para que actúe”, dijo Cecilia Farfán Méndez, investigadora de seguridad de México en la Universidad de California en San Diego.

“Lo peor para los cárteles es que tienen que dedicar recursos a contrarrestar a las autoridades mexicanas que, en gran medida, los dejan en paz”, agregó. “No es bueno para los negocios”.

Los cárteles pueden superar en armas a las autoridades mexicanas con frecuencia, o simplemente comprar su cooperación, pero saben que incitar al gobierno de Estados Unidos a emprender una respuesta puede obstaculizar su capacidad de operar. Y en los últimos años, el crimen organizado ha llegado a depender de la ineficiencia del gobierno mexicano para controlarlos.

El presidente de México, Andrés Manuel López Obrador, asumió el cargo con la promesa de implementar un nuevo enfoque para enfrentar la violencia: evitar la confrontación directa con los grupos criminales y más bien abordar las causas profundas de la criminalidad, como la corrupción y la pobreza.

Pero su estrategia, que resumió con la frase “abrazos, no balazos”, ha generado pocas repercusiones al momento de controlar los grandes niveles de violencia o limitar el poder cada vez mayor de los cárteles que trafican drogas y migrantes a través de la frontera de Estados Unidos y aterrorizan a los mexicanos en el país.

Los mexicanos de muchas comunidades viven con miedo de las acciones de los grupos criminales, que cometen actos de violencia de manera cotidiana y que por lo general atraen poca atención fuera del país. Y aunque los cárteles evitan deliberadamente atacar a estadounidenses, su modelo de negocios se basa en enviar narcóticos al norte, lo que ha contribuido a impulsar una epidemia de muertes por drogas en Estados Unidos.

La gestión de Biden ha sido renuente a criticar de manera pública a López Obrador, a pesar de los problemas de seguridad en México. Los funcionarios han sido cautelosos ante la posibilidad de poner en riesgo la colaboración en temas migratorios.

Pero el secuestro de cuatro estadounidenses la semana pasada se convirtió en un escándalo internacional, lo que aumentó la presión al gobierno estadounidense para hacer más y combatir el crimen al sur de la frontera. Además, legisladores republicanos lanzaron propuestas para autorizar el uso de la fuerza militar estadounidense con el fin de enfrentar a los cárteles.

Las propuestas provocaron indignación en México, y algunos funcionarios exigieron que el gobierno de Estados Unidos respetara la soberanía del país, pero también le pedían al gobierno mexicano responder. Esta semana, se desplegaron cientos de fuerzas de seguridad mexicanas adicionales en Matamoros, la ciudad fronteriza donde sucedió el ataque contra los cuatro estadounidenses.

Se trata, precisamente, del tipo de respuesta significativa que los grupos criminales procuran evitar, y en buena medida no se han metido con los ciudadanos estadounidenses desde el secuestro, tortura y brutal asesinato en 1985 de Enrique Camarena, un agente de la DEA que en ese momento había afectado las operaciones de un cártel y desencadenó su ira sanguinaria.

El cuerpo mutilado de Camarena fue encontrado en un rancho en el occidente de México en bolsas de plástico, tenía las manos y los pies atados y el rostro estaba irreconocible por una serie de golpes con un objeto contundente.

La DEA, en su búsqueda de justicia, lanzó la Operación Leyenda, una de las mayores investigaciones de homicidio realizadas por la agencia, que reveló que autoridades mexicanas habían encubierto el asesinato de Camarena y destruído pruebas valiosas. La operación derivó en el arresto de miembros del cártel y forzó a otros a esconderse.

El mensaje era claro: atacar a los agentes estadounidenses del orden público tendría consecuencias importantes para los delincuentes y sus cómplices en el gobierno mexicano.

Al final, los cárteles aprendieron que incluso matar por error a ciudadanos estadounidenses podría ser muy costoso.

En 2019, un grupo del crimen organizado disparó contra un grupo de personas estadounidenses y mexicanas que conducían por Sonora, un estado al norte de México, y mataron a tres mujeres y seis niños, que formaban parte de una comunidad mormona que vivía en el país. Algunas de las víctimas fueron quemadas vivas en sus autos, a unos 112 kilómetros al sur de la frontera con Estados Unidos.

Con el tiempo, varias personas fueron arrestadas, entre ellas un jefe policial mexicano que se cree que protegía a los grupos criminales locales. El gobierno mexicano afirmó que el ataque mortal podría haber sido un caso de identidad equivocada y relacionado con un conflicto entre dos grupos criminales que competían por el control territorial.

Esta semana, se dijo que las autoridades mexicanas estaban analizando una explicación similar para el secuestro y asesinato de los estadounidenses en Matamoros, investigando la posibilidad de otro caso de identidad equivocada.

Quienes viven en Matamoros, que forma parte del estado de Tamaulipas y se encuentra al otro lado del río Bravo del sur de Texas, sobrellevan a diario el estallido de la violencia que consume la vida desde que las organizaciones criminales comenzaron a afianzar su control de la ciudad.

Lo que les sucedió a los estadounidenses es lo que ellos enfrentan todos los días, dijeron los habitantes de Matamoros, mientras dejan a sus hijos en la escuela, compran comida o van rumbo al trabajo.

Pero lo que hizo que este caso fuera distinto, declararon con pesar y enfado, fue la inmensa atención y las exigencias de justicia que suscitó la nacionalidad de las víctimas.

“¿Quién está hablando de la mujer que murió aquí? Nadie”, dijo Alberto Salinas, refiriéndose a la mexicana asesinada durante el ataque. Salinas es dueño de una casa cerca de la escena donde ocurrió el ataque, pero estaba en otro lugar en ese momento.

En buena medida, Tamaulipas está dominada por el Cártel del Golfo, una de las organizaciones criminales más viejas de México, pero se divide en diferentes facciones de grupos criminales. Aunque todas las facciones pertenezcan al mismo grupo dominante, no siempre están aliadas.

Por lo general, los líderes locales están atentos a quienes podrían estar invadiendo su territorio. El Grupo Escorpión, que dice haber escrito el mensaje, comenzó como una fuerza especial que custodiaba a un líder anterior del Cártel del Golfo, dijo Jesús Pérez Caballero, experto en seguridad y profesor del Colegio de la Frontera Norte en Matamoros.

Aunque los mexicanos han visto con frecuencia los mensajes desplegados por los cárteles que acompañan a cuerpos, el mensaje de esta semana fue inusual porque los cinco hombres fueron encontrados con vida.

Las organizaciones criminales vigilan a sus propios integrantes, dijeron los expertos, en especial si llaman mucho la atención sobre las actividades de los grupos.

Es posible que se haya dejado a los hombres con vida para que las organizaciones delictivas garanticen que los investigadores tengan declaraciones que respalden la versión de que el cártel no ordenó el ataque. Los miembros de nivel inferior de esos grupos a veces actúan por su cuenta, aunque no está claro si eso es lo que sucedió en este caso.

“Muchas veces los sicarios intentan hacer méritos ante la gente con más poder y van por la libre. Y si les sale bien, sale bien”, dijo Pérez Caballero. “Y si les sale mal, pues sale mal”.

Oscar Lopez colaboró en este reportaje desde Ciudad de México.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Maria Abi-Habib es una corresponsal de investigación radicada en Ciudad de México y cubre América Latina. Antes ha reportado desde Afganistán, Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib

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France24 - Monde

Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

Proposé par

Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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Valeurs Actuelles

Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

Plusieurs villes ciblées

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

Proposé par

Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Известия (RUS)

МОК призвал Британию уважать автономию спорта в вопросе допуска России

Международный олимпийский комитет (МОК) призвал правительство Великобритании уважать автономию спорта. Заявление об этом было опубликовано на официальном сайте организации 13 марта.

«Не правительствам решать, какие спортсмены могут участвовать в международных соревнованиях. Это был бы конец мирового спорта, каким мы его знаем сегодня», — следует из заявления.

Таким образом организация прокомментировала письмо от правительства Великобритании с призывом к британским руководителям международных партнеров Олимпийских игр (ОИ) оказать давление на МОК по вопросу участия российских и белорусских спортсменов в Играх-2024 в Париже.

В МОКе выразили надежду, что британское правительство будет уважать автономию спорта, которую оно подчеркивало во многих решениях, заявлениях и резолюциях ООН.

Представители организации также добавили, что консультации по возможному допуску российских и белорусских спортсменов до международных соревнований продолжаются, однако участие спортсменов из этих двух стран не является частью дискуссий.

Санкционные приписки: кто из наших спортсменов выступит в Париже-2024 Пока лишь у единиц россиян есть шанс получить олимпийскую лицензию

Ранее, 11 марта, газета The Guardian сообщила, что глава министерства культуры, СМИ и спорта Великобритании Люси Фрайзер призвала крупнейших международных партнеров ОИ оказать давление на МОК по вопросу участия российских и белорусских спортсменов в связи с рядом серьезных опасений на счет потенциального смягчения запрета на допуск россиян и белорусов.

До этого, 25 января, в МОКе заявили, что допуск будет рассматриваться только в отношении тех российских спортсменов, которые не поддерживают спецоперацию России по защите Донбасса. Еще одним условием являлось соответствие антидопинговым правилам Всемирного антидопингового агентства (WADA).

Россия 24 февраля 2022 года начала спецоперацию по защите Донбасса. Решение было принято президентом России Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

L'Humanité

James-Webb capture six galaxies improbables

Actu

ASTRONOMIE Le puissant télescope spatial James-Webb livre de nouvelles images des confins de l’Univers. Parmi elles, d’étranges galaxies si massives et précoces que leur existence pourrait remettre en cause la théorie cosmologique actuelle.

Anna Musso

Lancé en décembre 2021 et positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le télescope spatial James-Webb (JWST), des agences américaine, canadienne et européenne, poursuit sa moisson d’images exceptionnelles. Et multiplie, en parallèle, les études de ses premiers clichés. Si la Nasa a investi plus de 10 milliards de dollars dans cet outil d’observation inédit, cent fois plus puissant que Hubble et capable de détecter la moindre lumière infrarouge, c’est bien pour débusquer les galaxies les plus lointaines et rembobiner ainsi jusqu’à ses débuts le film de notre Univers.

L’une de ces galaxies serait comparable à notre Voie lactée

Et justement : une équipe internationale d’astrophysiciens vient de publier dans la revue Nature les résultats d’une recherche sur des images fournies en juillet 2022. Rien de spectaculaire a priori pour le néophyte. Or, ces petits points rouges et flous sont une vraie découverte : treize galaxies et notamment six très lointaines, dont le gigantisme, aussi tôt dans l’histoire de l’Univers, ne cadre pas avec les théories cosmologiques actuelles. Leurs masses sont comprises entre quelques dizaines de milliards et une centaine de milliards de fois celle du Soleil. Et l’une d’elles serait comparable à notre Voie lactée, tout en étant 30 fois plus compacte. Ces galaxies géantes pourraient avoir existé il y a plus de 13 milliards d’années, soit 500 à 750 millions d’années après le big bang, à peine 5 % de l’âge actuel de l’Univers. Comment des galaxies aussi massives ont-elles pu se former en si peu de temps ? Et s’agit-il vraiment de « galaxies » ?

Astronomie. Le télescope James-Webb dévoile notre jeune Univers

Des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire

Dans leur article, les chercheurs restent prudents, emploient le conditionnel et parlent de « six galaxies massives candidates » dans l’attente d’une vérification précise de leur masse stellaire. « Il s’agit d’une découverte très intéressante, voire surprenante, si elle est confirmée », explique François Hammer, astronome à l’Observatoire de Paris, spécialiste de l’évolution des galaxies et auteur du livre Voyage de la Terre aux confins de l’Univers (éd. Odile Jacob). « A priori, on s’attendait à une formation plus tardive, c’est-à-dire au moins un milliard d’années après le big bang, sachant qu’une galaxie comme la nôtre a mis plus de 10 milliards d’années pour se former. »

« Les images du JWST dévoilent les régions les plus internes des galaxies » 

Pierre-Alain Duc, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Observatoire astronomique de Strasbourg, estime que ce sont très probablement des galaxies, des objets formés d’étoiles, de gaz et de matière noire. « Et on ne peut exclure que des trous noirs supermassifs soient présents en leur centre, ajoute-t-il. S’ils existent, ils contribueraient peu à la masse totale, mais la lumière que générerait leur activité dans le noyau des galaxies pourrait fausser les mesures. »

Une découverte qui remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation

En effet, les astronomes n’excluent pas que certains de ces objets célestes puissent être simplement d’énormes quasars, ces trous noirs supermassifs qui produisent à leur périphérie une très forte luminosité. En revanche, si ne serait-ce qu’une seule de ces galaxies est bien réelle, alors cette découverte remettrait en question notre compréhension de leur processus de formation. « Les modèles standards, rappelle Pierre-Alain Duc, prévoient une formation graduelle des galaxies, relativement lente, par fusions successives. Dans quelles conditions pourrait-elle s’accélérer ? Les modèles sont-ils à revoir totalement ou à mettre à jour pour rendre compte de ces nouvelles contraintes ? »

Vérifier si ces galaxies contiennent beaucoup de poussières

Pour répondre à ces questions, relève le chercheur, il faudra disposer de statistiques plus conséquentes sur la fréquence de ces galaxies massives, formées très tôt après le big bang. Et s’assurer qu’il n’y a pas eu de mauvaise estimation des masses. « A priori, ce sont des techniques éprouvées qui ont servi aux mesures, toutefois un suivi spectroscopique est nécessaire pour confirmer à la fois la distance et la masse de ces galaxies. » Les hypothèses pourront être validées par le spectrographe NIRSpec de James-Webb. « Cet outil nous permet de décomposer la lumière en différentes longueurs d’onde, confirme François Hammer. Cela permettra de vérifier aussi si ces galaxies, qui ont une couleur rouge, contiennent beaucoup de poussières. Dans ce cas, leurs masses pourraient être bien plus petites, ce qui reviendrait à les rendre plutôt ordinaires du point de vue des modèles cosmologiques. »

Une nouvelle année d’observations détaillées sera nécessaire pour mesurer précisément la distance par rapport à la Terre, donc l’âge, et connaître leur composition chimique. D’ici là, JWST poursuivra sa fantastique collecte d’images dans les profondeurs de l’Univers.

SciencesAstronomiegalaxiestélescope james-webb
BBC

I can't say anything at the moment, I'm sorry - Gary Lineker

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Gary Lineker has told reporters he cannot say anything "at the moment" about the ongoing row over a tweet he sent about government migrant policy.

He was speaking to press outside his house after several sports staff walked out in solidarity with him.

Multiple BBC sport programmes were changed or cancelled over the weekend after Lineker was told to step back from Match of the Day until an agreement on his social media use was reached.

BBC live football coverage hit by staff boycott

Valeurs Actuelles

Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

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France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

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Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

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Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins

L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.

​Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?

​C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.

Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?

​Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.

​Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.

​Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.

*Olivier Dauger est délégué FNSEA.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

L'Humanité

Jouer collectif

Chronique

Sylvestre Huet

La science, une affaire de collectifs ou d’individus ? Le collectif l’emporte, de plus en plus et dans des dimensions inédites. En 1964, une particule porteuse de l’interaction expliquant la masse de toutes les autres fut proposée par trois physiciens. Peter Higgs d’un côté, Robert Brout et François Englert de l’autre. En 2012, l’article annonçant la détection de ce qui fut appelé par contraction paresseuse « le boson de Higgs » était signé de 2 932 auteurs. Le premier ? Georges Aad. Un physicien d’origine libanaise, formé à l’université d’Aix-Marseille, aujourd’hui chercheur au CNRS. L’article de 2012 est cité près de 20 000 fois dans la littérature scientifique. Mais Georges Aad n’aurait garde de faire dire à l’alphabet – la raison de sa position – que son rôle dans l’affaire fut autre que sa contribution de jeune postdoctorant.

« Sans le boson de Higgs, il n’y aurait pas d’atomes et de galaxies »

La physique n’est pas seule à réclamer le collectif pour percer les mystères du réel. Le record de signataires d’un article scientifique se trouve en médecine. Une coopération de plus de 15 000 médecins a démontré, en 2021, que vacciner contre la Covid avant une opération diminuait fortement le risque de décès causé par le virus. Au-delà du record, le nombre d’articles de recherche signés par plus de cent, voire plus de 1 000 auteurs, s’est multiplié. Un effet de l’intensification des coopérations internationales, avec des articles signés de scientifiques de plus de 30 pays. Un effet, surtout, de l’attaque de sujets de plus en plus complexes dans tous les domaines – de l’astrophysique à la médecine en passant par l’environnement – qui requièrent de vastes collaborations pour réunir les nombreuses observations et expériences nécessaires à leur compréhension.

Dans ce mouvement, la résolution des énigmes posées par la nature ou la société exige toujours des personnes qui proposeront des idées nouvelles. Mais c’est au sein de collectifs, de laboratoires ou à l’échelle planétaire qu’elles seront testées, validées ou infirmées. Pourtant nos gouvernants, notamment depuis 2004, ne cessent de vouloir glorifier et financer les individus par des systèmes ultra-compétitifs où le conformisme domine et où s’épuisent nos chercheurs. Les « meilleurs », comme le proclame souvent l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit. Au détriment des collectifs, des laboratoires, des organismes de recherche. Disons-le tout net, cette vision idéologique, contraire au réel et ­directement inspirée de la concurrence capitaliste entre entreprises, est une ânerie.

Sciencesla chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

US regulators step in to shore up banking sector in wake of SVB's collapse

Issued on: 13/03/2023 - 11:00

Georgina ROBERTSON Catherine VIETTE Follow Charles PELLEGRIN Follow

The US Treasury, Federal Reserve and Federal Deposit Insurance Corporation have unveiled a plan meant to stem any contagion from Silicon Valley Bank's (SVB) failure on Friday. The Federal Reserve will provide an emergency lending facility that will ensure all of the bank's depositors are repaid in full. Elsewhere, the UK government says SVB's UK subsidiary has been purchased by HSBC and Goldman Sachs says a Fed rate hike is no longer expected because of "stress in the banking system".

France's finance minister tells investors to 'calm down' over SVB collapse

Banking system is 'safe', Biden assures Americans after SVB collapse

US regulators seize Silicon Valley Bank in largest bank failure since financial crisis

France24 - World

Paris's trash, France's nuclear future and Oscar narratives

Issued on: 13/03/2023 - 10:52

Solange MOUGIN

IN THE PRESS – Monday, 13.03.23: We look at how the French press is covering the fact that trash is piling up in Paris, as garbage workers go on strike over pension reforms. We also find out about this Monday's parliamentary debate on France's nuclear future. On the environmental front, we discuss a looming phosphorous crisis that the Guardian calls "phosphogeddon". We also learn more about milk without cows. Finally, we discuss coverage of the Academy Awards. 

L'Humanité

Un drone à pile à hydrogène dans le sillon de Jean Mermoz

Actu

Une équipe de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace a fait voler un aéronef alimenté par une pile à hydrogène. Objectif : la traversée de l’océan Atlantique Sud en 2025. Science

Jérémie Bazart

Les 12 et 13 mai 1930, Jean Mermoz, Léopold Gimié et Jean Dabry traversent l’océan Atlantique par le sud, à bord d’un hydravion Latécoère. Pour la première fois, un équipage relie la ville de Saint-Louis, au Sénégal, à celle de Natal, au Brésil. Il ouvre ainsi une nouvelle route commerciale par les airs.

Presque un siècle plus tard, c’est sur le tarmac de l’aéroclub de Muret, dans la région de Toulouse, que le drone « Mermoz » (1) a décollé, le 20 janvier. Une étape importante du projet Mermoz mené par l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaero).

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Sans émission de dioxyde de carbone

« Notre ambition est de réaliser, à l’horizon 2025, la traversée mythique de Jean Mermoz avec un drone électrique léger, en totale autonomie et sans émission de CO2. Nous souhaitons démontrer la faisabilité et la fiabilité d’un aéronef bio-inspiré, propulsé par un ensemble énergétique alliant pile à combustible et panneau photovoltaïque », explique Jean-Marc Moschetta, professeur d’aérodynamique à l’Isae-Supaero.

Le drone qui a décollé fin janvier constitue en cela la première étape de ce projet. L’aéronef actuel est radiocommandé et vole électriquement grâce à de l’hydrogène sous forme gazeuse. « Le projet final sera entièrement autonome et fonctionnera grâce à de l’hydrogène liquide », précise Jean-Marc Moschetta.

Transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C

Actuellement, l’équipe a déjà effectué et validé de nombreux tests : la pile à hydrogène seule, puis les réservoirs seuls, puis la pile et le réservoir ensemble, puis l’ensemble dans un fuselage, puis les tests en soufflerie, avant d’arriver finalement au décollage du 20 janvier.

Allemagne. De l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles ? Une aberration made in Berlin

« Pour nous, le chapitre hydrogène gazeux est clos, mais si nous souhaitons traverser l’Atlantique à l’horizon 2025, il faudra à nouveau enchaîner et maîtriser cette nouvelle succession d’étapes. Le remplissage, par exemple, est un problème en soi car transférer de l’hydrogène dans un réservoir à -253 °C est très délicat et proche de l’industrie spatiale. Il nous faudra documenter tout un protocole destiné à devenir routinier », déclare le professeur d’aéronautique.

Le carburant du futur

De manière plus pragmatique et immédiate, avant l’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme carburant du futur, l’utilisation de drones de surveillance autonome fait partie des applications que l’on peut immédiatement déduire de ce premier essai de « Mermoz ».

« Si notre projet d’école d’ingénieurs n’est pas l’industrialisation, on imagine aisément l’utilisation de tels drones autonomes pour des missions de surveillance sur de très grandes zones. Des missions qui nécessitent des présences sur place très longues (de trois à quatre jours – NDLR), destinées à baliser des secteurs maritimes ou terrestres », poursuit Jean-Marc Moschetta.

Académie des sciences. L’avion à hydrogène du futur volera d’abord dans un super-ordinateur

Car la qualité numéro un des drones de surveillance est la permanence en vol. Un atout essentiel, car, si aujourd’hui, le vol électrique est fiable, silencieux et souple, l’endurance est son problème majeur. « La masse des batteries est un frein important au développement de ce type de vol. Nous souhaitons, avec “Mermoz”, lever des barrières, créer des ruptures technologiques permettant d’améliorer de façon significative l’endurance des vols autonomes », explique Jean-Marc Moschetta.

Mais, au-delà de cet objectif, il y a bien évidemment un enjeu important, que l’industrie aéronautique doit relever : celui de l’aviation décarbonée, libérée des émissions de gaz à effet de serre. Un enjeu qui (re)mobilise des élèves ingénieurs parfois en perte de repères et qui redonne un sens à leur engagement professionnel.

Point de vue  « Il faut agir vite et trouver des avions propres »

Jean-Marc Moschetta Professeur d'aérodynamique à l'ISAE-SUPAERO

 En quoi le projet répond-il à un défi technologique en termes de pile à hydrogène ?

Les difficultés sont communes à celles de l’aérien, c’est-à-dire essentiellement des problèmes de répartition des masses. Il nous faut trouver des solutions pour ne pas alourdir la pile et tout le système de bord.

Une deuxième difficulté réside dans le contrôle thermique de la pile propulsive. Elle émet autant de chaleur qu’elle produit de puissance électrique. Pour cela, nous utilisons des piles à cathode ouverte, c’est-à-dire que l’air ambiant apporte à la fois l’oxygène nécessaire pour le fonctionnement de la pile et l’évacuation de la chaleur en excès. Le but de cette campagne est de bien maîtriser ce point de la masse et du contrôle thermique de la pile, et de vérifier l’efficacité énergétique de la chaîne complète.

Qu’est-ce qui rend « Mermoz » bio-inspiré ?

Il s’agit de la façon de conduire le vol, à la manière des oiseaux. Pour l’aviation générale, la vitesse des appareils rend insignifiantes les perturbations atmosphériques (les turbulences) proches du sol. Les drones volent lentement et très près du sol. Les perturbations atmosphériques sont assez importantes, l’idée est donc d’imiter ce que font les oiseaux de proie, c’est-à-dire exploiter les petites perturbations de vent afin d’économiser de l’énergie. Concrètement, cela fait que les trajectoires, au lieu d’être de simples lignes droites à altitude et vitesse constantes, seront fluctuantes à l’intérieur d’un tunnel de vol. Ce tunnel sera situé entre 100 et 200 mètres du sol et d’un diamètre de 50 mètres environ. Le pilote automatique va modifier légèrement la trajectoire en fonction des petites perturbations ressenties et les optimiser pour se laisser porter. Il s’agit d’un vrai gisement énergétique !

Comment s’investissent les élèves ingénieurs dans ce projet ?

Ce projet présente l’avantage de sortir les élèves d’une forme de « dépression existentielle », de sidération, liée au futur de l’aéronautique, considéré comme un secteur polluant. Or, toutes les activités humaines sont polluantes et celle-ci, comme d’autres, doit se réinventer à l’aune de l’urgence climatique. Il faut agir vite et trouver des avions propres ! En cela, ce projet redonne de l’enthousiasme aux jeunes.

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Sciencesaéronautique
France24 - World

No, these videos don't show anti-African migrant attacks in Tunisia

Issued on: 10/03/2023 - 22:46

Vedika BAHL Follow

We analyse two videos sent to us claiming to show attacks on sub-Saharan Africans in Tunisia, just weeks after President Kais Saied's remarks that caused a wave of racist anti-Black violence across the country. Take a look in this edition of Truth or Fake with Vedika Bahl.

Focus

Sub-Saharan migrants flee Tunisia following wave of racist attacks

INTERVIEW

Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Évelyne Heyer

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Connue pour ses talents de vulgarisatrice et pour son combat contre le racisme, l’anthropologue explore notre patrimoine génétique en remontant jusqu’aux origines de l’humanité.

Anna Musso

Ses travaux de recherche livrent un nouvel éclairage sur l’aventure humaine… Rien que ça ! À 58 ans, Évelyne Heyer est devenue la référence française en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain dans son milieu à partir des données génétiques des populations.

Pour comprendre comment les comportements socioculturels et leur transmission influent sur l’évolution génétique de notre espèce, elle conjugue la théorie à la pratique, analysant sur le terrain les peuples de l’Asie centrale et de l’Afrique centrale. Son laboratoire, elle l’a créé en 2003 au musée de l’Homme à Paris, où elle dirige une unité de recherche en éco-anthropologie.

Vulgarisatrice de talent

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, commissaire scientifique du musée de l’Homme, elle est aussi connue pour ses talents de vulgarisatrice, que l’on apprécie dans ses chroniques à la radio ou dans ses ouvrages, parmi lesquels « l’Odyssée des gènes » (éd. Flammarion) ouvrage traduit en une dizaine de langues.

L’anthropologue, engagée dans la lutte contre le racisme, y montre la capacité d’adaptation des humains et retrace nos migrations depuis la nuit des temps. Parce que, oui, nous avons tous des ancêtres migrants. Dans son dernier livre « la Vie secrète des gènes » (éd. Flammarion), elle dévoile les mystères de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines.

Née en 1964 à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Évelyne Heyer grandit dans une famille nombreuse et se passionne pour les maths, « même enfant, j’aimais jouer avec les nombres », se souvient-elle. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en 1987, elle s’intéresse à la théorie de l’évolution « qui permet d’expliquer vraiment la diversité du monde ».

Chevalier et professeure

Elle commence alors une thèse, car « ce que l’on avait appris de la théorie de l’évolution ne suffisait pas : il fallait toujours rajouter des éléments liés à la culture, explique-t-elle. C’est pour cela qu’(elle) a basculé vers l’anthropologie génétique, qui mêle à la fois l’étude biologique des gènes et l’étude du passé et du présent de l’humain ».

Quatre ans plus tard, la jeune femme soutient sa thèse à Lyon puis son habilitation à diriger des recherches à Paris. D’abord nommée professeure à l’université du Québec à Chicoutimi, elle revient en France en 1996 et intègre le CNRS.

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle depuis 2005, elle est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite en 2010. S’imposer dans un milieu masculin s’est fait assez « naturellement », nous confie-t-elle, en suivant le modèle d’émancipation « admirable » de sa mère, pharmacienne, qui, fait rare à l’époque, avait déjà accompli un cursus scientifique.

SciencesJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
France24 - World

Documenting the horror of mass rape in Ukraine

Issued on: 10/03/2023 - 12:27

In Ukraine, the justice system is now documenting potential war crimes committed by Russian forces, with the hope of one day seeing the perpetrators face justice. Like in all conflicts, women are the main victims of rape committed by the Russian occupiers, although many men have also suffered genital torture. The victims of these sexual crimes are often ashamed and find it very difficult to speak out. Some agreed to do so in this report by Ilioné Schultz and Marine Courtade.

Warning: some viewers may find the scenes in this report upsetting.

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Rape used as weapon of war by Russian forces in Ukraine

#The 51%

Ukraine, one year on: The impact on the nation's women and girls

#The 51%

Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine

L'Humanité

Un guide féministe à soi

Nos recommandations culturelles

Édition Faisant suite au succès d’Un podcast à soi, sur Arte Radio, qui aborde l’avancement du féminisme ces dernières années, l’animatrice radio Charlotte Bienaimé retranscrit des témoignages de femmes dans un livre poignant.

Margot Bonnéry

Que devient le féminisme ? En 2017, peu avant le mouvement #MeToo, Charlotte Bienaimé a lancé Un podcast à soi sur Arte Radio, faisant résonner des témoignages intimes et forts de femmes qui se battent au quotidien pour leurs droits. Aujourd’hui, plus d’une quarantaine d’épisodes sont disponibles gratuitement sur toutes les plateformes de streaming. Bien que la parole des femmes soit encore amoindrie dans la société et la sphère médiatique, ce podcast permet de l’entendre, de briser le silence, ce qui amène l’auditeur à se questionner sur sa propre manière de penser.

Intimité et expertise

Et pour que leurs mots ne soient pas oubliés, l’auteure en a fait Un livre à soi, rédigé à partir des vingt-cinq premiers épisodes, d’octobre 2017 à avril 2020. « En fabriquant ce livre, j’ai eu la sensation d’inscrire les histoires. De les fixer. Pour qu’elles ne soient pas effacées, effaçables. Nous avons besoin d’imposer nos récits (…) afin qu’ils soient pris au sérieux », souligne-t-elle en préface. Au cours de sa rédaction, Charlotte Bienaimé a suivi l’effervescence de #MeToo, « la nouvelle vague ­féministe, plus puissante chaque jour ». De la même manière que le podcast, elle retrace les témoignages de femmes en abordant divers sujets de société­ au travers du féminisme et des discriminations : lutte des classes, racisme, orientations amoureuses, parentalité, religion, grossophobie, sexualité, gynécologie… Quel est le quotidien de ces femmes ? Qu’ont-elles affronté pour arriver là où elles sont aujourd’hui ? Sans porter de jugement, Charlotte Bienaimé retrace leur parcours : de Florence, qui subit du sexisme ordinaire sur son lieu de travail, à Héloïse, stigmatisée parce que lesbienne et transgenre, en passant par Patricia, contrainte de jongler entre ses enfants et son travail. Tant de profils qui se débattent avec les contraintes imposées par la société.

Ce qui fait la particularité du livre – et du podcast – c’est l’abondance de sources féminines. Au-delà de ses mots en début de chapitre où elle s’interroge sur les sujets abordés,­ Charlotte Bienaimé mêle les témoignages de ces femmes aux paroles d’expertes, mais aussi aux poèmes et citations d’écrivaines. Un livre à soi est un guide, un manuel pour toute femme en quête de représentation qui n’ose pas se libérer de son carcan social. Mais c’est aussi un outil pour toute personne ne souhaitant pas perpétuer certaines formes de discrimination.

FéminismeArteLittératurepodcast
France24 - World

BBC crisis escalates as presenters, players support football host Lineker

Issued on: 12/03/2023 - 11:38Modified: 12/03/2023 - 11:40

NEWS WIRES Liza KAMINOV

The BBC was forced to scrap much of its weekend sports programming as the network scrambled to stem an escalating crisis over its suspension of soccer host Gary Lineker for comments criticizing the British government's new asylum policy.

Presenters, analysts and English Premier League players rallied in support of Lineker by boycotting the airwaves on Saturday, as Britain’s national broadcaster was accused of political bias and suppressing free speech, and received praise from Conservative politicians.

The broadcaster said it would air only “limited sport programming” this weekend after hosts of many of its popular sports shows declined to appear in solidarity with Lineker. The former England captain was suspended from “Match of the Day,” a popular soccer highlights show, after he criticized the government’s plan to detain and deport migrants arriving by boat in a Twitter post that compared lawmakers’ language about migrants to that used in Nazi Germany.

There is no huge influx. We take far fewer refugees than other major European countries. This is just an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s, and I’m out of order?

March 7, 2023

Instead of blanket coverage on Saturday of the most popular league in the world, the BBC had no preview shows on radio or TV and no early evening summary of the final scores of Premier League games. Lunchtime TV program “Football Focus” was replaced with a rerun episode of antiques show “Bargain Hunt,” while early evening “Final Score” was swapped for “The Repair Shop.”

“Match of the Day” — the late-night program that has been a British institution for 60 years — was reduced from the usual hour and a half of highlights and analysis to a 20-minute compilation of clips from the day's games, without commentary or punditry — just cheers and jeers from the stadium crowds for a soundtrack.

There will not be any post-match player interviews, either. The Professional Footballers’ Association said some players wanted to boycott the show, and as a result “players involved in today’s games will not be asked to participate in interviews with ‘Match of The Day.’”

The union said it was a “common sense solution” to avoid players facing sanctions for breaching their broadcast commitments.

The BBC said it was "sorry for these changes which we recognize will be disappointing for BBC sport fans. We are working hard to resolve the situation and hope to do so soon.”

British Prime Minister Rishi Sunak even weighed in, urging Lineker and the BBC to settle their disagreement.

“Gary Lineker was a great footballer and is a talented presenter. I hope that the current situation between Gary Lineker and the BBC can be resolved in a timely manner, but it is rightly a matter for them, not the government," he said.

Lineker, 62, was a household name in Britain even before he became chief “Match of the Day” presenter in 1999.

One of English soccer's most lauded players, he was the leading scorer at the 1986 World Cup and finished his international career with 48 goals in 80 matches for England.

After retiring from a career that included stints with Barcelona, Tottenham, Everton and Leicester, Lineker has become one of the U.K.’s most influential media figures and the BBC's best-paid star, earning 1.35 million pounds ($1.6 million) last year.

An enthusiastic social media user with 8.7 million Twitter followers, Lineker has long irked right-of-center politicians and activists with his liberal views, including criticism of Britain’s decision to leave the European Union.The latest controversy began with a tweet on Tuesday from Lineker’s account describing the government’s plan to detain and deport migrants arriving by boat as “an immeasurably cruel policy directed at the most vulnerable people in language that is not dissimilar to that used by Germany in the 30s.”

The Conservative government called Lineker’s Nazi comparison offensive and unacceptable, and some lawmakers said he should be fired.

In his statement, Sunak doubled down on the government's plan to deter people from making dangerous journeys across the English Channel in small boats, saying it was the only way to “break this cycle of misery once and for all.”

On Friday, the BBC said Lineker would “step back” from “Match of the Day” until it had "an agreed and clear position on his use of social media.” Lineker has yet to comment publicly, and on Saturday went to his hometown of Leicester to watch Leicester City play Chelsea in the Premier League. He was greeted with cheers from bystanders as he arrived for a match Chelsea won 3-1.

The 100-year-old BBC, which is funded by a license fee paid by all households with a television, has a duty to be impartial in its news coverage, and BBC news staff are barred from expressing political opinions.

Lineker, as a freelancer who doesn’t work in news or current affairs, isn’t bound by the same rules, and has sometimes pushed the boundaries of what the BBC considers acceptable. Last year, the BBC found Lineker breached impartiality rules with a tweet about the Conservatives’ alleged Russian donations.

BBC neutrality has come under recent scrutiny over revelations that its chairman, Richard Sharp — a Conservative Party donor — helped arrange a loan for then Prime Minister Boris Johnson in 2021, weeks before Sharp was appointed to the BBC post on the government’s recommendation.

Former BBC Director General Greg Dyke said the network “undermined its own credibility” by appearing to bow to government pressure.

Keir Starmer, leader of the main opposition Labour Party, said the BBC was “caving in” to political pressure from Conservative lawmakers.

“They got this one badly wrong and now they’re very, very exposed,” he said.

(AP)

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Macron hails ‘new start’ in France-UK relations at Sunak meeting

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit

New York Times - World

Honduras anula la prohibición de las píldoras del día después

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La presidenta Xiomara Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras, firmó un decreto ejecutivo que levanta la prohibición impuesta en 2009.

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Por Jesus Jiménez y Joan Suazo

La presidenta de Honduras, Xiomara Castro, firmó el miércoles un acuerdo ejecutivo con el que se levanta una larga prohibición sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia, cumpliendo así su promesa electoral de cambiar esa política, una medida que durante años fue solicitada por grupos feministas.

Castro, quien firmó el acuerdo el Día Internacional de la Mujer, dijo en Twitter que la píldora anticonceptiva de emergencia forma “parte de los derechos reproductivos de la mujer y no es abortiva”, citando a la Organización Mundial de la Salud.

La medida fue celebrada por organizaciones feministas y de derechos humanos, y es una importante victoria para Castro, quien en 2021 fue elegida como la primera mujer presidenta de Honduras y quien hizo campaña prometiendo revocar la prohibición de las píldoras anticonceptivas de emergencia, entre otras políticas.

Pero, en un país que es mayoritariamente católico, la medida de Castro encontró resistencia.

Mirtha Gutiérrez, secretaria de Derechos Humanos de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era un “gran paso” y que el gobierno hondureño seguirá tomando más decisiones por las mujeres.

“Como gobierno creemos que es importante seguir avanzando en los derechos de las mujeres”, dijo Gutiérrez. “Este es el comienzo de un largo esfuerzo conjunto con las mujeres de Honduras”.

Honduras era el único país del mundo que había impuesto una prohibición legal general contra las píldoras anticonceptivas de emergencia, según el Consorcio Internacional de Anticoncepción de Emergencia, un grupo de investigación que se enfoca en las políticas públicas. La prohibición se promulgó en 2009. Honduras sigue siendo uno de los pocos países latinoamericanos que prohíben el aborto en cualquier circunstancia.

Human Rights Watch, una organización internacional, dijo que la medida de Castro “es particularmente importante en un contexto en el que el aborto es ilegal en todas las circunstancias y constituye un paso hacia adelante en el reconocimiento de los derechos reproductivos de las personas embarazadas”.

Regina Fonseca, activista feminista y cofundadora del Centro de Derechos de la Mujer de Honduras, dijo que el acuerdo de la presidenta era “un enorme triunfo” que se había gestado durante 13 años.

“¿A cuántas niñas les cortaron las alas porque tuvieron que vivir la maternidad antes de tiempo?”, dijo Fonseca. “Es maravilloso que haya pasado esto y que las generaciones futuras tengan mejores oportunidades que las que hemos tenido estos últimos años”.

Pero no todos los hondureños apoyaron el acuerdo de la presidenta, y algunos ni siquiera sabían que eso había sucedido. En Tegucigalpa, la capital del país, cerca del Hospital Escuela, el mayor centro asistencial de Honduras, pocas personas sabían de la aprobación.

Sandra Sierra, de 30 años y trabajadora doméstica, dijo que se oponía a la medida.

“Es peligroso para la salud”, dijo Sierra refiriéndose a los efectos de las píldoras. Aunque las píldoras anticonceptivas de emergencia pueden causar efectos secundarios, como náuseas y vómitos, la Administración de Alimentos y Medicamentos de EE. UU. (FDA, por su sigla en inglés) las considera seguras cuando se ingieren siguiendo las instrucciones.

Ana María Cáceres, de 42 años, vendedora ambulante y madre de tres hijos, acompañaba a su hija de 20 años a una consulta de embarazo cuando se enteró de la medida. Su hija está embarazada de seis meses de su segundo hijo.

“Está bien cuando se haya cometido una violación porque hay mujeres que, si han sido maltratadas, no quieren tener un hijo”, dijo Cáceres. “Pero, cuando es por placer, no”.

Durante mucho tiempo, el uso de la anticoncepción de emergencia en Honduras ha enfrentado la oposición de las principales congregaciones cristianas, que sostienen que esas píldoras podrían interrumpir un embarazo ya comprobado.

Esos grupos han citado la etiqueta de Plan B One-Step, un anticonceptivo de emergencia que es muy popular en Estados Unidos. El envase del fármaco dice que es posible que el medicamento impida que un óvulo fecundado se adhiera al útero. Sin embargo, no hay evidencia científica que lo pruebe. En diciembre, la FDA anunció que aclararía la información sobre las píldoras anticonceptivas de emergencia más utilizadas para indicar que no impiden que un óvulo fecundado se implante en el útero. La agencia explicó que estos productos no pueden describirse como píldoras abortivas.

El cambio de redacción propuesto por la FDA se produjo meses después de que la Corte Suprema de Estados Unidos anulara el caso Roe contra Wade, eliminando el derecho constitucional al aborto, y en medio de la preocupación de los defensores del derecho al aborto por la posibilidad de que los estados conservadores pudieran limitar o prohibir el uso de las píldoras de anticonceptivas de emergencia.

Antes de que se revocara la prohibición en Honduras, esos medicamentos aún se vendían abiertamente en algunas farmacias de las principales ciudades a unos 10 dólares por dosis pero, las mujeres de zonas pobres y rurales, no tenían un acceso fácil a esos fármacos, según denunciaron los grupos de defensa de los derechos de la mujer.

El Programa para América Latina y el Caribe del Centro de Derechos Reproductivos dijo en Twitter el jueves que la medida era un avance para Honduras, pero el grupo también pidió a los funcionarios federales que crearan un plan concreto de aplicación del acuerdo y garantizaran la distribución y la accesibilidad de esos medicamentos.

El centro dijo que tener acceso a las píldoras anticonceptivas de emergencia era muy importante en Honduras, que tiene una de las tasas más altas de embarazo adolescente entre los países latinoamericanos. Las tasas de violencia sexual también son elevadas en el país.

Fonseca dijo que su organización seguirá pidiéndole al gobierno hondureño que apruebe leyes para proteger a las mujeres de la violencia sexual y proporcionar atención posparto.

“Queda mucho trabajo por hacer”, dijo Regina. “Pero esto ha sido fundamental”.

Anatoly Kurmanaev colaboró en este reportaje.

Jesús Jiménez es reportero de noticias de última hora. @jesus_jimz

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France24 - World

FRANCE 24 reaffirms the commitment of all its channels to fight against all forms of discrimination

Issued on: 12/03/2023 - 20:32

FRANCE 24 Follow

After the publication of an article on the CAMERA website (Committee for Accuracy in Middle East Reporting in America), and taken up by the Simon Wiesenthal Center, implicating a journalist and three Arabic-language correspondents of France 24 regarding certain comments they allegedly posted on their personal pages on social networks, the channel's management has immediately opened an audit on these alleged posts, as it communicated internally on March 10. 

As a precautionary measure, and as this type of procedure requires, the four journalists concerned were suspended from their jobs pending the results of the audit.

The code of ethics of France Médias Monde (France 24, RFI, MCD) stipulates that its journalists, when publishing on blogs, forums, social networks, and any space dedicated to the public exchange of information, must ensure "respect for professional and ethical rules (...) and not violate the values of ethics, independence, and impartiality of the company (...). 

The measures taken in this situation aim to protect the integrity of the work of the entire Arabic-language editorial staff of France 24, whose editorial content, both on air and on digital platforms, makes it a balanced, non-partisan channel, verifying facts and cultivating constructive debates thanks to the professionalism of its journalists. As in all of France 24's languages, the Arabic-language channel distinguishes itself every day by its commitment to the fight against anti-Semitism, racism, and discrimination.

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New York Times - World

Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses

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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.

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Por Natalie KitroeffMaria Abi-HabibJack Nicas y Jacey Fortin

CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.

Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.

“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.

Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.

Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.

Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.

Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.

“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.

Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.

Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.

Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.

“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.

Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.

Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.

Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.

Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.

Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.

“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.

La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.

Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.

Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.

Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.

El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.

Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.

Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.

“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.

Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.

El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.

La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.

Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.

En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.

A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.

Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.

Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.

Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.

Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib

Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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BBC

I rarely saw people who looked like me, says Liverpool photographer

A photographer said he was inspired to showcase artists and activists of African and Caribbean heritage in Liverpool after "rarely seeing people who looked liked me" in parts of it.

Ean Flanders, who moved to the city from London, said he expected to see more diversity as the city had one of the oldest black communities in Europe.

"I didn't see that reflected," he said.

"I rarely saw people who looked like me in the heart of the city, the Knowledge Quarter, the trendy Baltic area."

As a result, he decided to embark upon a project to research and tell the stories of black people living and working in the city.

"I wanted to start a conversation and an awareness and hear people's stories," he explained.

The Descendants exhibition features more than 50 prominent local people including including Mayor of Liverpool Joanne Anderson, historian Ray Costello, vocal coach and choir leader Jennifer John, social justice and equalities academic Dr Leona Vaughn and historian Laurence Westgaph.

Mr Flanders said the exhibition also highlighted "the continued discrimination" people of African and Caribbean origin face in the city.

"In my first year of living in the city within the Georgian Quarter, I was racialised whilst taking pictures in the area," said Mr Flanders.

He said a security guard called police when he was taking photographs in the Hope Street area of the city.

The incident prompted him to share other black people's experience in the city.

"Despite regeneration in the 80s and 90s, barriers to equity and resources for black and brown communities remain," he said, adding that while he thought Liverpool was "very friendly and very genuine" it was important "to tackle the issues that people are still facing today".

Nicola Euston, head of museums and galleries at the University of Liverpool, said she hoped the exhibition would "help to break down barriers".

"We are really excited to launch our 2023 exhibition programme with Ean's work," she said.

"His skill as a photographer is outstanding and the perspectives that he offers through his portraits should give visitors lots of things to reflect on and we hope will further help to break down barriers between communities and generations."

The Descendants - Portraits by Ean Flanders is at Victoria Gallery & Museum until 13 May.

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France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

Proposé par

Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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France24 - World

Garbage piles up in France’s ‘City of Lights’ as pension strikes continue

Issued on: 12/03/2023 - 17:40

NEWS WIRES

Thousands of tonnes of garbage has piled up on streets across the French capital after a week of strike action by dustbin collectors against government pension reforms, city hall said Sunday. 

Three incineration plants outside the capital have been hit by the work stoppages that have left entire pavements covered in black bags and overflowing bins.

The capital's household waste agency Syctom said it has been re-routing dustbin lorries to other storage and treatment sites in the region and has yet to resort to calling in the police.

City hall employees have for the last week been picking up rubbish in just half of Paris's districts. The strike has hit some of the most exclusive areas including the 5th, 6th and 16th arrondissements.

Strike: Garbage workers

Welcome to Paris 🗼😊 pic.twitter.com/1JvNwqblen

March 11, 2023

Other districts are served by private firms which have not gone strike.

According to the hard-left CGT union, refuse collectors and drivers can currently retire from 57 years of age, but would face another two years of work under the reform plans which still grant early retirement for those who faced tough working conditions.

Life expectancy for the garbage workers is 12-17 years below the average for the country as a whole, the CGT says.

Out on the streets, 18-year-old student Christophe Mouterde told AFP the dustbin collectors were among "the first victims of this reform... often they have started work young... in a job that's more difficult than for other people in offices".

Pastry chef Romain Gaia, who works in the 2nd district where bins are not being collected, said, "It's terrible, there's rats and mice."

But he still offered support for the garbage workers despite the smelly mountains of rubbish nearby.

"They are quite right to strike," said the 36-year-old. "Normally they have no power, but if they stop work they really have (power)."

The reform's headline measure and the cornerstone policy of President Emmanuel Macron's second term in office is a hike in the general minimum retirement age to 64 from 62, seen by many as unfair to people who start working early.

Strike jokes: "'Emily in Paris' did not agree to this!"

Ces images qui circulent de Paris sous la grève des éboueurs soutenus par la mairie n'étaient pas dans le scénario d'Emily in Paris ... pic.twitter.com/L0YkSMnIfV

March 12, 2023

(AFP)

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‘Disgusting and unhealthy’: Rubbish piles up in strike-hit Paris

FOCUS

Rubbish piling up in France's illegal landfills

FRANCE

Rubbish piles up in Paris streets amid ongoing labour reform strikes

BBC

SANS TITRE

Jeremy Gahagan

Live reporter

We are now ending our coverage of the news that Gary Lineker is set to return to our screens as host of Match of the Day.

The BBC's director general Tim Davie denied it was a climbdown while Lineker said he was "delighted" to have navigated through the row. You can read more in our main story here.

The page has been brought to you by Adam Durbin, James Gregory, Mattea Bubalo, Nathan Williams, Emily McGarvey and myself.

We'll be closing our live page shortly. Here's a summary of the main developments today:

Adam Durbin

Live reporter

The BBC must establish clear, consistent social media guidance or it will find it difficult to attract high-profile contributors, a company specialising in working with celebrities to shape their social media presence, has said.

Lauren Beeching, founder of public relations firm Honest London, tells BBC News she believes the explosion of social media usage has caused a dramatic shift in how celebrities present themselves online.

She says that while in the past her company would advise against being vocal about controversial political matters, this is less of an issue now and high-profile people are far more willing to take a "significant hit from those who disagree with them".

In today's world, we are much more open to it from a PR standpoint, as it is almost expected now from a public perspective for celebrities to voice their opinions. It can be damning to their reputation now to remain impartial."

On the impact the Lineker row could have on the BBC's ability to attract famous contributors, she says if the planned review decides freelancers outside of news and current affairs must remain impartial, it will cause significant problems for the corporation.

Beeching says it will be incredibly difficult to find "headlining names" who are "willing to essentially be silenced on their platforms in order to feature on the BBC".

She adds that, without any solutions, her company would be be cautious before advising a client to work with the BBC - short of an "incredibly clear contract" on what the celebrity can and can't do while working for them.

The review needs to be straightforward and easy to understand for the freelancers and the public. Right now, there are contradictions within the BBC's approach; for example, why has Gary Lineker been dealt with this situation while Alan Sugar was allowed to express his political opinions?"

Comedian Dara Ó Briain has also been speaking out about what's been happening - and suggested that public figures should be allowed to express political views.

He tweeted:

Well done Gary Lineker at enduring this ridiculous, contrived 'controversy'; and demonstrating that, as ever, people are perfectly capable of handling the idea that a grown-up can have a public job and also be separately, politically engaged in their own time. We're not babies."

Writer and director Armando Iannucci says the row over impartiality at the BBC will continue until the corporation is kept separate from government.

The Thick Of It creator tweeted:

This week's story will keep happening unless the BBC is truly independent of the government of the day.

Appointments to its board, and of its director general, and determination of its funding, need to be visibly separate from Downing St. Or the public will lose trust in the BBC."

BBC Scotland's output was also hit over the weekend, including radio coverage of Rangers' Scottish cup victory and Scotland's Six Nations clash against Ireland.

Meanwhile, Sportscene was broadcast on TV with an amended format, while some Sportsound coverage on Radio Scotland was replaced with pre-recorded material.

But now that an agreement has been reached between the BBC and Gary Lineker, BBC Scotland has confirmed there will be full coverage of Falkirk's Scottish Cup quarter-final against Ayr United on Monday.

It will be broadcast on the BBC Scotland channel from 19:30 GMT, and there is also coverage on radio and online.

Liberal Democrat leader Sir Ed Davey has weighed in now, describing the BBC's decision as the correct one - while also calling for a new chairman for the corporation.

Richard Sharp, who was appointed by the government to lead the BBC's board in 2021, has also faced controversy in recent weeks over past donations to the Conservative Party and his relationship with Boris Johnson.

Sharp's appointment is being investigated over allegations he failed to properly disclose details of his involvement in the facilitation of an £800,000 loan guarantee for the then PM. He has denied any involvement in the arrangement of a loan for Johnson.

The BBC has made the right decision on Gary Lineker - now it’s time for Rishi Sunak to do the right thing and sack Richard Sharp. The BBC needs a proper independent chair, not a Johnson acolyte."

The deal to get Gary Lineker back on air is a "problem shelved for the time being" rather than a long-term solution, says Richard Ayre, who was once the controller of BBC editorial policy.

Ayre who was part of the former BBC Trust until 2016, tells BBC News that he's surprised by the agreement, adding that it looks like the corporation has backed down without Lineker "having apparently given any ground" other than welcoming the review into its social media guidelines.

So it's bound to look as though it's the BBC that's moved rather than both parties moving, which doesn't bode very well for a long term settlement."

Asked if the deal was a resolution or just kicking the can down the road, he says the situation is "not remotely a problem solved".

Gary will continue to hold his views. He says he will continue to abide by the BBC's guidelines until they're rewritten. But then, he was supposed to be abiding by the BBC guidelines last week when he tweeted what he tweeted. So watch this space, this story has a long way to run.

Former head of BBC Sport and BBC TV News Roger Mosey has spoken out, describing the Lineker row as having "backfired horribly" on the BBC's senior management.

Mosey tells Adrian Chiles on Radio 5 Live that he has sympathy for the corporation's leaders in trying to ensure impartiality, but asking the Match of the Day presenter to "step aside was a very big move" and "unwise".

He adds that while many current and former BBC executives shared the view that Lineker's Tweet comparing the government's asylum policies to 1930s Germany was "against the guidelines", his comment's "weren't something you would normally take someone off air for".

Mosey says the problem with the situation was that it "looked like the BBC was giving into the government and Tory MPs" and therefore making the situation worse - even if this wasn't why Lineker was taken off air.

The problem is that if you get every BBC presenter, whether they’re news or not tweeting anything that comes into their head, in that case, you can see why there might be a problem about impartiality. That’s why it’s better if presenters are not getting stuck into current political issues."

If you're just joining us, Gary Lineker is returning to BBC screens this weekend after reaching a deal with the corporation - following an impartiality row in which he criticised the government's new asylum policy.

Watch what happened in the days that came before the resolution this morning.

Writer and presenter Richard Osman has provided his take on the day's events...

Ros Atkins

Analysis Editor

You might think that finding out exactly which BBC “guidelines” and “guidance” on impartiality are relevant to the Gary Lineker controversy would be straightforward.

I can confirm that, after several of us spent the weekend poring through the details, that's not necessarily the case.

The BBC has its Editorial Guidelines. There is also additional guidance on “individual use of social media” and impartiality is mentioned in the Royal Charter. And some individuals have particular arrangements in their contracts too (which, needless to say, we can't read).

This paragraph, from the social media guidance brought in by Tim Davie in 2020, feels most relevant:

There are also others who are not journalists or involved in factual programming who nevertheless have an additional responsibility to the BBC because of their profile on the BBC. We expect these individuals to avoid taking sides on party political issues or political controversies and to take care when addressing public policy matters.”

However, it is far from clear if Gary Lineker ever accepted that this applied to him. He told me on The Media Show in 2021 that Davie had “never called me up and said you can’t tweet about that.” He went on: “I don’t think he could do that anyway. I’m my own person."

Combine that with what Davie himself said under questioning from MPs in September 2022 about Lineker’s use of social media: “It’s a work in progress in terms of where he draws the line".

For all the new guidance of 2020, what Gary Lineker could or couldn't do on Twitter looked far from settled two years later. And so, it all came to a head last week.

Today, in his statement, Tim Davie recognised there were “grey areas” in the 2020 guidance that could cause confusion.

This is the same guidance that, on Friday, the BBC said Gary Lineker had breached.

Trawling through the BBC website this week, I found a definition of impartiality shortly followed by a caveat that “putting impartiality in practice is more difficult”.

That's always been true. What's remarkable is that the BBC's own decision-making and its own guidance appears to have contributed to making it even more difficult in the last few days.

Former controller of editorial policy at the BBC, Richard Ayre, says he “pities” whoever will be tasked with reviewing the BBC’s editorial guidelines.

Speaking to Radio 5 Live’s Adrian Chiles, he says it’s “true” there are “grey areas” in the BBC’s guidelines, but that he’s sure they were there “deliberately to give the BBC a degree of discretion”.

“I pity the independent expert who is going to be asked to sort all of this out,” he says, “if he or she doesn’t result in a new set of guidelines which have some flexibility, then I think it will be even more difficult to hold the line of impartiality.”

When asked about freedom of expression, Ayre says: “Nobody says that freedom of expression is an inalienable right that should apply to somebody whatever job they choose to take and whatever contractual commitments they may enter into."

In response to a SPORTBible tweet announcing his dad's return to Match of the Day, George Lineker kept it short and sweet with a single goat emoji.

He's probably referring to G.O.A.T, meaning Greatest Of All Time.

Yesterday he tweeted that he was "proud of the old man" and that his dad "shouldn’t need to apologise for being a good person and standing by his word. The reaction of the public has been overwhelming."

If you're just joining or or are in need of a catch-up, here's a quick summary of the deal BBC management and Gary Lineker struck to get the Match of the Day presenter back on the airwaves:

Sir Craig Oliver, a former news executive at the BBC says the resolution was a "capitulation" by the corporation as it shows it cannot handle crises like these.

"I think what's happened here is Gary Lineker 1 - BBC credibility nil." he said.

"I think it's a total mess," he added.

Oliver, who was later the Downing Street communications chief when David Cameron was prime minister, also told the BBC:

"The reality is the BBC today has announced it will have a review of its social media guidelines. In fact, it needs a review of how it handles crisis like these."

Oliver said the corporation has been in a position where it was "slow to react" and made the "wrong choice" when it asked Lineker to step back from his presenting role, which led to chaos when other BBC Sport staff refused to do their shows.

BBC football commentator Steve Wilson says he's "delighted" that there has been a resolution.

In a tweet, he says he can now prepare for trips to Molineux, for Wolves vs Leeds United on Saturday, and Bramall Lane, for Sheffield United's FA Cup tie with Blackburn Rovers on Sunday.

Director general Tim Davie has been speaking to the BBC this morning, where he said that asking Gary Lineker to step aside last week was the "right thing" to do.

Now a Downing Street spokesperson has declined to say whether the prime minister has confidence in Davie, as he said that the choice of director general belongs to the BBC.

"I'm simply pointing to the fact that he's appointed by the BBC and it's a matter for them," the spokesman said when pressed by reporters.

A spokesperson for the prime minister said he was pleased the situation has been resolved and that Match of the Day will be back this weekend.

"We're pleased that this situation has been resolved, and that fans will be able to watch Match of the Day as normal this weekend," Rishi Sunak's spokesperson told reporters.

"We were disappointed to see that language being used, but ultimately it's a matter between him and the BBC."

Now the BBC has launched an independent review into its social media policies as part of the deal to get Gary Lineker back on air, here's a quick summary of what they currently say.

The corporation's editorial guidelines - which are publicly available online - says it is “committed to achieving due impartiality in all its output” and that “this commitment is fundamental to our reputation, our values and the trust of audiences”.

As for Twitter use, it says: “The external activities and public comments, for example on social media, of staff, presenters and others who contribute to our output can also affect perceptions of the BBC’s impartiality.”

The BBC also has specific rules over the use of social media for all employees, including freelancers, including behaving professionally and not bringing the BBC into disrepute.

They also include the following:

Before this latest row, guidelines for social media use had been tightened to acknowledge there are individuals who are not journalists or involved in factual programming who have an "additional responsibility" to the BBC because of their profile. Some had referred to this as a "Lineker clause".

"We expect these individuals to avoid taking sides on party political issues or political controversies and to take care when addressing public policy matters," those guidelines say.

As part of today's fresh agreement, the Match of the Day presenter has agreed to abide by the current rules while the review into them is carried out - although what that means in practice in terms of his public statements is as yet unclear.

L'Humanité

Quand la nature n’a que peu d’espace pour se reposer

Actu

Télévision Les zones protégées le sont-elles vraiment ? Sur le front pointe un manque de volonté qui fait primer l’économie sur l’environnement.

Grégory Marin

Ah ! Le calme de la nature. Le gazouillis des petits oiseaux, la course d’un lapin surpris par le randonneur dans ce coin de forêt sauvage… Et puis le son pétaradant d’une moto qui déboule au détour d’un fourré et file sur un chemin déjà défoncé par des dizaines de roues crantées, ne laissant qu’un nuage bleu malodorant. Dans cette zone d’Auvergne estampillée Natura 2000, on ne s’attendait pas à tomber sur le championnat mondial d’enduro ! C’est ce genre d’incongruité, pourtant légale, que le journaliste Hugo Clément dénonce dans ce nouveau numéro­ de Sur le front.

Il existe bien des terres réellement préservées, les « réserves intégrales », seulement quatre en France (!) où « la nature fait ce qu’elle veut ». Toute présence humaine y est formellement interdite, à part, sous conditions drastiques, à des fins de recherche scientifique. Sinon, un droit ouvert récemment autorise des propriétaires à soustraire leur terrain à toute influence humaine : les obligations réelles environnementales permettent de garantir le renouvellement ou le maintien de la biodiversité. Car, même dans les parcs régionaux ou les zones Natura 2000, elle est menacée.

Du massif de la Sainte-Baume, où du ­gravier peut être extrait à coups d’explosifs, à Nice, où la dernière bande verte, entre aéroport et centre commercial, est menacée de disparition, en passant par le parc marin de la Côte d’Opale, archi-­fréquenté par des chalutiers, c’est l’immense majorité des zones protégées qui subit ces « coups de poignard », estime une responsable de France Nature En­vironnement. La démonstration est implacable : la carte officielle des terrains censés être exclus des activités humaines pour en ­limiter l’impact se réduit au fur et à ­mesure que le journaliste et son équipe découvrent les abus et « petits arrangements » avec la loi.

documentairefrance 5Environnementparcs naturels
Valeurs Actuelles

[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Vasectomies even safer than reported, doctors say

Vasectomies are much safer than reported and patient information leaflets need updating to reflect this, UK doctors who completed a review say.

Some post-op swelling and soreness is to be expected but serious risks are extremely rare, they say.

The team, who are presenting their work at a medical conference in Milan, checked 94,000 procedures for bad complications such as infection.

The surgery, usually under local anaesthetic, takes 15 minutes.

What is a vasectomy?

A couple of weeks ago, in a video post on Instagram, Jordan Banjo, 30, of the dance troupe Diversity, revealed he had just had a vasectomy.

As he walks tentatively back to the car, his wife, Naomi, pregnant with their third child, is heard asking him, : "Was it bad?" to which he replies: "No - the pain's not the problem," and goes on to joke about his personal experience of the procedure.

The next day, he shared a selfie captioned "It's a tender morning," but in later television interviews said the surgery "isn't bad".

In the US, men have been uploading footage of their vasectomies to TikTok, as interest in the surgery has increased following the US Supreme Court's decision to remove women's right to abortion in some states.

For the study, the Association of Surgeons of Primary Care researchers asked patients to:

About one in every 1,000 (0.2%) experienced chronic scrotal pain, one of the most significant complications. Yet a commonly used patient information leaflet says this affects up to one in 20.

Similarly, rates of post-op infection needing antibiotics are quoted as 2-10% but the team found it was just over 1%. And just under 2% of the men in the study developed a blood clot or haematoma of the scrotum, while patient leaflets say the risk is 2-10%.

Gloucestershire Hospitals NHS Foundation Trust senior registrar Julian Peacock, who headed the review with consultant urological surgeon John Henderson said some of the risk data in the leaflets dated back to the 1980s and having more up-to-date information for patients was vital.

"Vasectomy is a very reliable and safe contraception method," he said. "We hope our research will be incorporated in the guidelines that provide information for pre-vasectomy counselling and leaflets."

Dr Sophie Nicholls from the Faculty of Sexual and Reproductive Healthcare said: "It's really good to have up-to-date information that we can provide to patients so that they can make an informed choice about their care.

"Many who have had one done are pleasantly surprised that it was a quick and simple procedure that was not too uncomfortable.

"But it is something that people need to think about and make sure that it is the right decision for them."

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Vasectomy- The US men embracing permanent birth control - BBC Worklife

BBC World Service - Why are more US men seeking vasectomies?

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Vasectomy (male sterilisation) - NHS

Faculty of Sexual and Reproductive Healthcare

France24 - World

Paris Opera appoints Guillaume Diop as its first Black 'Etoile' dancer

Issued on: 12/03/2023 - 11:25Modified: 12/03/2023 - 11:50

NEWS WIRES

The Paris Opera on Saturday appointed 23-year old dancer Guillaume Diop to its Etoile category, the first time a black person has received the ballet's coveted top rank.

The promotion, announced on stage at the end of Diop's performance of "Giselle" in Seoul, propels him to the ballet's highest rank without having to go through the "Premiere" category for several years as is usually the case.

The "Danseur Etoile" ("Star Dancer") rank is given for rare excellence, and only a handful of dancers of made it there directly in the past 50 years.

Diop, who was born in Paris to a Senegalese father and a French mother, was among five black or mixed-race authors who in 2020 published a manifesto "About the Race Question in Opera".

Moment Paris Opera tell Diop that he is now 'Etoile' dancer

Since starting at the Paris Opera in 2018, Diop has danced in several Etoile roles, with lead performances in La Bayadere, Don Quixote, Swan Lake, and Romeo and Juliet.

"I didn't expect this at all," Diop told the Le Figaro newspaper on Saturday.

"I hope that this reassures the parents of kids like me who want to follow this career path, but I'm not sure I want to talk about this. I basically worked like everybody else."

Jose Martinez, the Paris Opera Ballet's dance director, told the paper that Diop's "artistic qualities, his charisma and his potential" had been the reasons for his choice.

"At no point did it cross my mind to appoint him because of the colour of his skin," Martinez said, adding: "It's a very good thing that this has happened."

(AFP)

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L'Humanité

Prisonnières dans leur pays et dans leurs foyers

Actu

Quatre générations de femmes afghanes témoignent auprès de la journaliste Solène Chalvon-Fioriti de leurs conditions de vie, encore plus sombres depuis la prise de pouvoir des talibans.

Victoria Fernandez

Une vie de peur, de misère et de brutalité. La journaliste Solène Chalvon-Fioriti a accédé au sombre quotidien des femmes afghanes. En entrant dans leur intimité, elle nous offre un récit bouleversant, inédit et précieux. Au travers de ces témoignages, quatre générations de femmes libèrent leur parole, étouffée depuis 1973. Une situation amplifiée depuis la prise de pouvoir par les talibans, le 15 aout 2021, qui a contraint la journaliste à quitter le pays il y a quelques mois.

Condamnées à vivre dans la peur et la domination masculine, ces femmes se cloîtrent dans leur maison pour se protéger et ne pas affronter leur société qui s’est totalement écroulée depuis 2021. Une dictature dans laquelle elles sont mariées de force et n’ont aucun droit, notamment celui de s’exprimer, d’étudier et de travailler au sein d’emplois publics et d’ONG. Leur corps est devenu la cible prioritaire du régime, au prétexte de vouloir protéger leur honneur. Ce qui induit absence totale de liberté et obéissance sans faille à la police religieuse, sous peine d’être victimes de châtiments cruels.

Face à la pression constante de ces hommes, le nombre de suicide d’Afghanes a explosé depuis 2021, selon l’ONU. Comme en témoigne ce documentaire, les plus courageuses d’entre elles refusent d’être effacées et de renoncer à leurs rêves. Silencieuses ou bruyantes, ces Afghanes sont prêtes à tout pour leur liberté, même à mourir si cela leur permet de vivre avec dignité et fierté : afin de combattre la déscolarisation forcée des jeunes filles, des classes clandestines se sont mises en place. L’UNICEF en recense 10000, qui pourraient constituer l’unique système éducatif pour ces adolescentes. Continuer de travailler malgré la peur est aussi une manière de lutter. De même, en profitant de l’impact des réseaux sociaux, certaines femmes se font entendre au cours de manifestations réprimées dans la violence la plus extrême.

Une violence omniprésente dans la société talibane, jusqu’au sein même de leur lieu de refuge. La journaliste met en avant qu’elles sont aussi les victimes des pères, des frères, des oncles et des belles-mères. Trahies, disent-elles, par la coalition occidentale qui s’est retirée progressivement du pays depuis 2021, la seule issue pour ces femmes est le tribunal islamique… ou d’abandonner leur vie et de fuir ailleurs cette horreur absolue.

documentairefrance 5Afghanistanviolences faites aux femmes
BBC

Masatoshi Ito, billionaire who made 7-Eleven a global giant, dies at 98

Japanese billionaire Masatoshi Ito, who helped turn 7-Eleven convenience stores into a global business empire, has died aged 98.

He died last Friday from old age, operator Seven & i Holdings said in a statement.

"We would like to express our sincere gratitude to him for his kindness during his lifetime," the firm said.

There are more than 83,000 7-Eleven stores around the world, with a quarter of them located in Japan.

In 1956, Mr Ito took over a small Tokyo apparel store business that had been run by his uncle then half-brother.

Mr Ito later renamed it Ito-Yokado and turned the business into a chain of one-stop stores that sold everything from groceries to clothes. It went public in 1972.

Around the same time, an executive at Ito-Yokado, Toshifumi Suzuki, spotted a 7-Eleven store during a visit to the US.

Ito-Yokado later forged a deal with 7-Eleven's owner - the US-based Southland Corporation - and opened Japan's first 7-Eleven in 1974. Mr Ito's firm moved to acquire a controlling stake in Southland Corporation in March 1990.

"I am frequently asked if I succeeded because of hard work or because I was just lucky. Actually the answer is some of both," Mr Ito said in an interview.

"I was fortunate to have started out in business right after the war - the same time that a broad-based consumer society was beginning to develop in Japan."

In 1992, Mr Ito resigned from his position at Ito-Yokado over alleged illegal payments made by three executives to yakuza gangsters to keep order at a shareholders' meeting.

Ito-Yokado was renamed Seven & i Holdings in 2005. The "i" in its name is a nod to Ito-Yokado and Mr Ito, who was the company's honorary chairman.

Mr Ito was also influenced by his friendship with Austrian-American management guru Peter Drucker.

"In the early years of his relationship with Dr Drucker, the two would connect in America or Japan and spend long evenings discussing the world economy, the Japanese economy, and the direction in which Mr Ito should be planning," according to the Drucker School of Management, that counts Mr Ito as a major donor.

Prof Drucker called Mr Ito "one of the world's outstanding entrepreneurs and business builders."

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.

En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?

Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.

Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.

Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

L’islam est tout autant une culture qu’une confession.

Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.

Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?

Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.

Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?

Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !

Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.

Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.

La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.

Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.

En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.

En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?

Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.

Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).

Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.

Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).

Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.

Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?

On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.

Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).

Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.

Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?

Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.

Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?

La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.

L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?

Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.

Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.

De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.

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France24 - World

Mice born from two fathers could take human reproduction into new territory

Issued on: 11/03/2023 - 16:47

Sébastian SEIBT

Scientists in Japan say they have succeeded in breeding mice with two fathers, using eggs originating from male cells. While the scientific breakthrough could pave the way for new fertility treatments, experts say it is still a long way from being used in humans.

Katsuhiko Hayashi, a renowned biologist at the University of Osaka, said his team had used chromosomal engineering to breed seven “healthy” mice pups, hailing a “first case of making robust mammal oocytes (eggs) from male cells”. 

Hayashi made the announcement at the Third International Summit on Human Genome Editing at the Francis Crick Institute in London on March 8, prompting a flurry of excitement and speculation about the discovery’s implications for the future of human reproduction. 

The study’s results have been submitted for publication in the scientific journal “Nature.” If confirmed, they would mark a “small revolution”, said Dr. Nitzan Gonen, head of the Sex Determination Lab at Israel’s Bar-Ilan University in Tel Aviv. 

Biologists and geneticists have been working towards this feat for more than a decade, hoping to develop new treatments for severe forms of infertility or even allow for single-parent embryos. 

The discovery in Japan also raises the prospect of same-sex couples being able to have a biological child together in the future, though experts caution that a number of hurdles remain before a leap from the lab to the clinic. 

A father’s egg 

Hayashi’s approach to chromosome engineering involves a subtle mix of natural selection and human manipulation. 

His team succeeded in reprogramming cells from male mice so that they lose their Y chromosome – a male marker – and develop a second X chromosome to provide the XX female contribution. 

“Some stem cells spontaneously lose their Y chromosome, while others may acquire a second X chromosome due to malformations or errors that scientists seek to stimulate by adding a particular molecule,” Gonen explained.  

The resulting eggs were then fertilised using mouse sperm and transferred into the uterus of surrogate female mice. 

While the technique still relies on surrogate female mice, “this is only because scientists are yet to develop an artificial uterus that can ensure the proper development of embryos in the lab”, said Robin Lovell-Badge, a biologist and geneticist at the Francis Crick Institute.  

Unlike the two fathers, the surrogate mother has no genetic link with the mice embryos. 

Low success rate 

Though “promising and highly interesting”, the Japanese team’s approach is still subject to a number of limitations, Lovell-Badge cautioned. 

By Hayashi’s own admission, the technique has a low success rate, with only seven mice born out of the 630 embryos implanted into a female mouse – though all seven baby mice developed into healthy and fertile offspring. 

“Producing gametes (male or female reproductive cells) is a very long and complex process. We don’t know how to replicate it perfectly in vitro,” said Gonen.  

Moreover, according to Lovell-Badge, “eggs produced in the laboratory using this method are of lower quality than those formed naturally”, leading to a low number of viable embryos.  

 

Both experts agreed that the technique was still a long way from being used by humans, citing a number of hurdles. 

“The technology used in this case to transform a male mouse stem cell into an oocyte has not yet been mastered for humans,” said Lovell-Badge, adding that the process would also take much longer. 

“The integrity of the samples would have to be preserved in laboratories for a much longer period of time, thereby increasing the risk of accidents,” he added, pointing to a “technical challenge of a whole different magnitude”. 

Ethical hurdles 

The ethical ramifications of Hayashi’s discovery are also certain to stir debate. 

When asked whether his technique would one day allow two men to have a baby, he said, “This is not just a question for the scientific programme, but also for [society]”.  

“We will need time to reflect on the arguments put forward to justify this technology,” said Lovell-Badge, who has played a prominent role in debates on the responsible and ethical application of stem cell research. 

Women’s role in the process is also bound to stir controversy, with surrogacy already a divisive issue in countries around the world. The fact that Hayashi’s technique has yet to work using cells from two mothers is another sticking point. 

“We know, more or less, how to create eggs from a male stem cell, but nobody has succeeded in producing sperm from a female stem cell,” said Gonen, whose laboratory has been carrying out research in this field. 

She believes it will be “another decade or two” before the new technique is applied to humans. Even then, it is more likely to be used in cases that are considered less sensitive, such as treating infertility. 

Future patients could include cancer survivors, said Lovell-Badge. “For instance, children who defeated leukaemia but whose fertility rate has been affected by chemotherapy or radiotherapy.” 

Gonen said chromosomal engineering could also become a game-changer for couples who choose to have children at a later age, when “the quality of their reproductive cells has deteriorated”. 

This article was translated from the original in French.

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Valeurs Actuelles

Maurras au carmel

Décembre 1926 : la foudre tombe sur la droite française. Devant les cardinaux réunis en consistoire, Pie XI condamne le mouvement nationaliste et néoroyaliste Action française, interdisant notamment de lire le journal du même nom sous peine d’être privé des sacrements et des funérailles religieuses. Le vendredi 24 décembre 1926, en une de son quotidien, l’Action française répond par un non possumus marquant son refus de se soumettre. Ce drame n’a pas échappé au carmel de Lisieux dont la prieure, mère Agnès de Jésus, est une sœur aînée de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Les religieuses sont-elles d’Action française ? Non, bien sûr, mais elles perçoivent bien que ce conflit entre un mouvement qui réunit une majorité de catholiques et le pape va entraîner des effets néfastes pour les âmes. Au nom de l’obéissance, elles se placent derrière Pie XI. Mais une idée s’impose à l’une d’entre elles : offrir sa vie pour la conversion de Maurras. Quand elle décède, le retour à Dieu du maître de l’AF ne s’est pas réalisé. Sa sœur de sang, religieuse dans le même carmel, entreprend alors de s’adresser à Maurras lui-même pour le pousser à la conversion.

Sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras et l’invite à la conversion.

Et c’est ainsi que commence en 1936 une correspondance proprement incroyable entre une petite carmélite retirée du monde et un intellectuel influent et chef d’un mouvement politique condamné par Rome. Au fil de la correspondance, sœur Madeleine de Saint-Joseph se montre respectueuse mais ne lâche jamais Maurras, l’invitant à la conversion, répondant à ses arguments, le poussant à l’acte d’humilité nécessaire à la rencontre avec Dieu tout autant qu’à la soumission au souverain pontife. Étonné, ému même, le chef de l’AF entre dans cet échange, malgré les circonstances parfois contraires (en 1936-1937, il est en prison), se laisse bousculer mais tient ferme ses positions. Non pas tant sur le plan personnel – sa position intérieure n’a rien à voir avec l’athéisme que ses adversaires lui prêtent – qu’en tant que responsable d’un mouvement dont il considère la condamnation injuste.

De son côté, mère Agnès suit avec attention cet échange et tient au courant Pie XI. Ce qui conduit Maurras, en 1937, à écrire au souverain pontife et à ainsi poser les premiers pas d’une reprise de contact qui conduira à la levée de la condamnation en 1939. Entre-temps, le comité directeur de l’Action française aura adressé une lettre au nouveau pape, Pie XII, regrettant publiquement le ton des polémiques passées et celles des opinions professées qui seraient « contraires aux enseignements de l’Église ».

Le “Conseil d’État tenu par des anges”

Et Maurras ? Le 13 juillet 1937, il s’est rendu en pèlerin au carmel de Lisieux. Est-il devenu catholique ? Non, mais il reste sous l’influence de celles qu’il appelle le « Conseil d’État tenu par des Anges » (mère Agnès, sa sœur également carmélite sous le nom de sœur Geneviève de la Sainte-Face et sœur Madeleine de Saint-Joseph).

Et c’est au seuil de la mort, en 1952, qu’il se confessera, recevra l’absolution puis l’extrême-onction avant de mourir le chapelet en main. Un aboutissement rendu possible par une correspondance aujourd’hui publique, dévoilant à la fois les secrets d’une âme et les péripéties de l’Histoire.

“Un chemin de conversion, correspondance choisie entre Charles Maurras et deux carmélites de Lisieux, 1936-1952”, rassemblée par Xavier Michaux, préface de Jean Sévillia, Pierre Téqui Éditeur, 472 pages, 28 €.

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L'Humanité

Élise Lucet : « L’investigation ne doit pas être réservée à un public élitiste »

Actu

« Cash Investigation » souffle sa dixième bougie dans un documentaire anniversaire. Pour l’occasion, la cocréatrice et figure emblématique de l’émission revient sur ce qui a fait le succès de ce programme phare de France 2.

Yann Mougeot

Vous fêtez les dix ans de « Cash Investigation » avec un documentaire inédit. Quel regard portez-vous sur toutes ces années de travail à la tête de l’émission ?

C’est un sacré boulot, mais c’est tout de même passé très vite. « Cash Investigation », c’est d’abord un travail collectif, avec les réalisateurs, les monteurs, les rédacteurs en chef, les cadreurs, la production, les preneurs de son… C’est presque une famille, avec l’esprit qui va avec. Il y a plus de vingt ans, j’ai monté un premier magazine, « Pièces à conviction », avec Hervé Brusini. Avant cela, l’investigation n’existait pas à la télévision et tout le monde pensait que c’était une pratique réservée à la presse écrite. Nous avons prouvé le contraire, même si nous n’aurions jamais imaginé, à l’époque, qu’il pourrait exister un magazine tel que « Cash Investigation », en prime time, récurrent, et avec un si large public. Grâce, aussi, à d’autres programmes de France Télévisions, l’investigation a pleinement trouvé sa place sur le petit écran, et nous en sommes très heureux.

Médias. L’audiovisuel public, un trésor à conserver

De tels programmes pourraient-ils exister ailleurs que dans l’audiovisuel public ?

Jamais de la vie ! Il y a une véritable pression des annonceurs dans le privé. Nicolas de Tavernost, qui dirige le groupe M6, a même dit dans une interview qu’il refusait que ses salariés puissent dire du mal de ses clients à l’antenne. À France Télévisions, l’investigation fait désormais partie de l’ADN du groupe, avec une offre de programmes très importante. Pourtant, avec ce parti pris, le groupe a parfois perdu plusieurs millions d’euros à cause d’annonceurs fâchés par nos révélations. Mais notre présidente Delphine Ernotte a toujours préféré perdre des contrats plutôt que de ternir la réputation et l’intégrité de l’audiovisuel public. Elle ne nous a jamais mis la pression à ce sujet et ne nous l’a même jamais reproché. Chez nous, la liberté de la presse n’est pas qu’un mot creux.

 Les téléspectateurs sont des gens intelligents et si on leur explique correctement les choses, ils sont capables de tout comprendre,  des montages fiscaux compliqués aux réglementations sanitaires alambiquées.

Comment expliquez-vous la grande adhésion du public à « Cash Investigation », malgré des sujets souvent arides ?

Beaucoup nous reprochent notre ton humoristique et nos petites mises en scène. Mais c’est parce que nous voulons nous adresser à tout le monde, et pas seulement aux « CSP + ». Ma plus grande fierté, c’est de croiser de très jeunes téléspectateurs, parfois issus de milieux défavorisés, puis d’autres de 35, 65 ou 85 ans qui m’assurent tout comprendre de nos émissions. C’est ça, notre pari. Les téléspectateurs sont des gens intelligents et si on leur explique correctement les choses, ils sont capables de tout comprendre, y compris des montages fiscaux compliqués ou des réglementations sanitaires alambiquées. L’investigation est une aventure journalistique qui ne doit pas être réservée à un public élitiste.

Élise Lucet « L’investigation s’apprête à vivre des années difficiles »

Dans le nouvel épisode de « Cash Investigation », vous évoquez notamment les pressions subies au cours des dix années d’existence de l’émission…

Au début de « Cash Investigation », le travail juridique devait peut-être représenter 10 % de notre temps. Aujourd’hui, c’est plutôt le triple. Mais c’est aussi parce que nous sommes extrêmement scrupuleux sur cette question, ce qui participe à notre réputation. La multiplication des procédures judiciaires nous a obligés à nous spécialiser encore davantage sur les questions de droit de la presse. Ces derniers temps, il y a eu de nombreuses tentatives de procédures-bâillons, contre Mediapart, « Complément d’enquête », Disclose, « Envoyé spécial »… Mais c’est aussi à nous de nous mettre au niveau, et d’agir comme de vrais professionnels. « Cash Investigation » a dû faire face à douze procédures judiciaires et n’en a perdu aucune. Nous sommes devenus une vraie épine dans le pied pour ces entreprises qui pensaient ne faire qu’une bouchée de l’émission.

Lorsque nous dénonçons des dérives systémiques, le public a parfois l’impression que nous sommes contre le système tout entier, donc de gauche ou d’ultragauche. Or, ce n’est pas du tout notre propos.

Dans le film, vous prenez le temps de répondre aux critiques les plus fréquentes qui vous sont adressées. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de partialité ?

Lorsqu’on travaille sur des émissions comme « Cash Investigation », qui ne sont pas des émissions d’eau tiède, il y a toujours des critiques. Bien sûr, il faut d’abord les entendre, les écouter, les décrypter. Mais, comme notre travail dérange, on nous prête souvent des intentions et on nous colle des étiquettes sur le dos. Pourtant, nous ne sommes ni militants, ni politiciens, ni membres d’ONG. Nous sommes juste des journalistes qui tentons de faire émerger une vérité qui est souvent cachée. C’est notre boulot et rien d’autre. Il y a un amalgame parce que, lorsque nous dénonçons des dérives systémiques, le public a parfois l’impression que nous sommes contre le système tout entier, donc de gauche ou d’ultragauche. Or, ce n’est pas du tout notre propos. Certains ont essayé de me faire entrer en politique, parfois chez les écolos ou les insoumis, d’autres fois au Parti socialiste. C’est plus rare avec la droite ou l’extrême droite, je le reconnais. Mais, de fait, nous sommes tous très clairs là-dessus : nous sommes des journalistes et rien que des journalistes. Notre boulot s’arrête lorsque l’information est dévoilée. Après, les citoyens, syndicats ou personnalités politiques peuvent s’en emparer pour faire bouger les choses s’ils le souhaitent.

Avec Élise Lucet, l’indépendance défendue sans relâche

Avec « Cash Investigation », vous avez acquis un statut très singulier dans le paysage médiatique français…

C’est plutôt malgré moi. Je pense que le public a été frappé de voir la gentille dame qui présentait le journal télévisé depuis des années changer de ton. Il y a un petit côté Dr Jekyll et Mr Hyde. Pour autant, lorsque nous avons lancé « Cash Investigation », avec Laurent Richard et Jean-Pierre Canet, il n’était pas prévu que mon positionnement journalistique y devienne aussi central. Mais, objectivement, cela fonctionne d’abord grâce au travail des équipes avec qui je prépare mes interviews. Derrière chacune d’elles, il y a plusieurs mois d’enquête. Alors, quand je pars en interview, mes collègues ont déjà tellement bossé qu’il est hors de question que je les déçoive. Je ne veux pas non plus décevoir les téléspectateurs, dont je porte la voix face à ceux que j’interroge.

Une décennie d’enquêtes d’intérêt général

 

Cash Investigation : 10 ans de révélations /France 2 / jeudi 16 mars / 21 h 10

Dix ans, ça se fête, surtout lorsque toutes ces années ont été investies au profit de l’intérêt général. Alors l’équipe de « Cash Investigation » a organisé une grande fête pour célébrer l’anniversaire de l’émission. De cette bamboche, les journalistes Mathieu Robert et Sophie Le Gall ont tiré la scène d’ouverture du 60e épisode de « Cash Investigation ». Ils y dressent d’abord le bilan de cette belle aventure collective, commencée en avril 2012. Puis les questions et remarques des téléspectateurs sont mises à l’honneur. L’équipe de l’émission répond aux critiques, s’ouvre sur ses sources et ses méthodes. Surtout, les journalistes de l’émission profitent de cet épisode spécial pour revenir sur leurs révélations les plus marquantes et rouvrir certaines enquêtes. L’enseigne Lidl, pointée du doigt par « Cash Investigation » en 2017, a-t-elle vraiment amélioré les conditions de travail de ses employés ? Où en est la lutte contre la fraude fiscale, dénoncée à de multiples reprises dans l’émission ? Les industriels de la charcuterie nous prennent-ils toujours pour des jambons ? Des questions qui trouvent leur réponse dans cet épisode unique, riche en informations mais aussi en clins d’œil aux téléspectateurs les plus fidèles.

Élise lucetfrance 2journalismeenquête
BBC

Still time to save Our Wild Isles, say UK conservation charities

Three of Britain's biggest conservation charities are joining forces to try to halt the destruction of UK nature.

They say they want to use their collective voice to call on everyone to act now to protect the natural world.

Between them, The National Trust, WWF and RSPB have 8.5 million members.

"We've come together because whilst we have spectacular nature here in the UK, it is in crisis," said Tanya Steele, the chief executive of WWF, which has 1.5m members.

The "Save Our Wild Isles" campaign aims to use Sir David Attenborough's new five-part series focusing on UK nature to help catalyse action.

The first episode of Wild Isles was broadcast on BBC1 last night and highlighted some of the stunning wildlife that still exists in the UK.

But Sir David warned viewers "how fragile and fragmented our nature is". He said the UK is one of the most nature depleted countries in the world.

"Never has there been a more important time to invest in our own wildlife," the 96-year-old told viewers, as he sat surrounded by puffins on the island of Skomer off the Welsh coast in the final scene of the first episode.

The RSPB and WWF are credited as co-producers of the series, but the BBC says they had no editorial input on the programme.

"We need to use the love which people have for nature and amplify it to make sure everyone plays a part to make a difference," said Hilary McGrady, the director general of the National Trust, which has 5.8m members.

The charities want individuals, businesses, public bodies and our politicians to participate.

"It will take every single one of us to play our part," said Rebecca Munro, the executive director of the RSPB, which has 1.2m members.

Charities can't do this on their own, she told the BBC. "It needs to be individuals. It needs to be communities coming together. It needs to be businesses, and it needs to be our leaders."

The campaign urges us all to "Go Wild Once a Week". That could mean making space for nature in our local neighbourhood by planting wildflowers in a window box or green space, eating less meat or getting involved in a community project or urging our leaders to take action for nature's recovery.

A YouGov poll commissioned for the new campaign found that 76% of people are worried about the condition of nature in the UK.

But the poll also reveals we have no idea how bad things are. Just 5% of people rated the UK as one of the worst countries for protecting nature, while 55% said they thought the UK was doing as well as the rest of the world or better.

The truth is the UK is in the bottom 10% of countries globally for protecting nature, according to the Living Planet Index produced by the Natural History Museum.

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L'Humanité

Outrage à la mémoire de Manouchian

Actu

Pierre Chaillan

La fresque réalisée par l'artiste JBC en hommage à Mélinée Manouchian, dans le 20e arrondissement de Paris, a été odieusement vandalisée le week-end dernier, quelques jours après l’hommage qui lui a été rendu le 21 février avec le dépôt de gerbe en présence de l’ambassadrice d’Arménie.

« Dans la perspective d’une entrée au Panthéon de Missak et Mélinée Manouchian, les vieux démons aux relents fascistes refont surface », ont regretté l’Union culturelle française des Arméniens de France et l’Association de défense des valeurs de la Résistance. De nombreux élus parisiens et associations comme Unité laïque ont fait part de leur émotion. Le sénateur PCF des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias a condamné « un acte détestable qui démontre que le combat en faveur des étrangers morts pour la France est loin d’être gagné ». Et de conclure : « Nous ne lâcherons rien. » Une plainte a été déposée.

Missak ManouchianParis
France24 - World

French protesters take to the streets to rally against Macron's pension plan

Issued on: 11/03/2023 - 15:53

NEWS WIRES Selina SYKES

Demonstrators in France took to the streets Saturday for a seventh day of protest against President Emmanuel Macron's pension reform plans, with police expecting up to a million people at rallies nationwide.

Unions hope they can still force Macron to back down as parliament debates the draft law, with the National Assembly and the Senate moving towards a final vote as early as this month.

"This is the final stretch," said Marylise Leon, deputy leader of the CFDT union. "The endgame is now," she told the franceinfo broadcaster Saturday.

This week, Macron twice turned down urgent calls by unions to meet with him in a last-ditch attempt to get him to change his mind.

"When there are millions of people in the streets, when there are strikes and all we get from the other side is silence, people wonder: What more do we need to do to be heard?", said Philippe Martinez, boss of the hard-left CGT union.

"This country's leaders need to stop being in denial of this social movement," said CFDT head Laurent Berger on Saturday.

 

Police said they expect between 800,000 and one million people at 230 planned demonstrations across France, of which up to 100,000 were likely to march in Paris.

It was the second protest day called on a weekend, with unions hoping that demonstrators would show up in greater numbers if they did not have to take a day off work.

 

'Future of children'

"I'm here to fight for my colleagues and for our young people," said Claude Jeanvoine, 63, a retired train driver demonstrating in Strasbourg, eastern France.

"People shouldn't let the government get away with this, this is about the future of their children and grandchildren," he told AFP.

At the last big strike and protest day on Tuesday, turnout was just under 1.3 million people, according to police, and more than three million according to unions.

Several sectors in the French economy have been targeted by union calls for indefinite strikes, including in rail and air transport, power stations, natural gas terminals and rubbish collection.

On Saturday in Paris, early indications were that urban transit was little affected by stoppages, except for some suburban train lines.

The capital's main demonstration was to start around 2 pm (1300 GMT).

The French Senate, meanwhile, early Saturday resumed debate of the reform whose headline measure is a hike in the minimum retirement age to 64 from 62.

Senators have until Sunday evening to conclude their discussions, and a commission is then to elaborate a final version of the draft law which will be submitted to both houses of parliament for a final vote.

Should Macron's government fail to assemble a majority ahead of the vote, Prime Minister Elisabeth Borne could deploy a rarely-used constitutional tool, known as article 49/3, to push the legislation through without a vote.

An opinion poll published by broadcaster BFMTV Saturday found that 63 percent of French people approve the protests against the reform, and 54 percent were also in favour of the strikes and blockages in some sectors.

Some 78 percent, however, said they believed that Macron would end up getting the reform adopted.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRENCH POLITICS

Macron’s pension reform: Necessary changes to an unsustainable system?

MACRON VS THE UNIONS

Will strikes force Macron to back down over French pension reforms?

France's pension battle

‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

BBC

Silicon Valley Bank: Lessons learned from failed 'tech bank'

Uncertainty, panic and urgency are three words I heard rather a lot on Monday morning.

I have been talking to some of the UK-based tech firms which had accounts with Silicon Valley Bank, the bank that failed rather dramatically towards the end of last week.

The UK arm of it, with just over 3,000 business customers, has now been rescued by HSBC but as I write, the online banking facility remains frozen.

SVB was primarily used by the tech sector, and I know there have been mutterings about how much sympathy UK taxpayers should have for the "tech bros" in the event of Treasury intervention.

The people I have been chatting to do not fit that description.

I asked one worker whether she expected to get paid this month as her firm had only banked with SVB. It was still unclear how much operational cash - money needed by businesses to pay bills and salaries - remained in limbo. "I hope so," she said.

The one thing everyone I have spoken to had in common was that not only was SVB their main bank - it was their only bank.

"At our next board meetings I want to talk about resource concentration," said Melanie Hayes, managing partner at the venture capitalist firm BGV, which also banked exclusively with SVB.

"We also need to look at the rest of the business and see where else we might have concentration risk."

To paraphrase: do not put all of your eggs in one basket.

And also, may I add - choose big, robust, protected baskets that are more likely to be prevented from failing by regulators and governments.

It may sound like a no-brainer, but if you are a tech start-up, it is not as easy as it sounds.

"The main High Street banks are not supportive to start-ups, because we have perceived higher risks," says Elin Haf Davies, founder of Aparito, a med-tech start up based in Wrexham that focuses on clinical trials.

Ms Davies said that SVB was popular with the med-tech sector, including both her competitors and clients - many of whom are US-based.

Aparito is still scoping out how much of an impact those clients' banking problems are likely to have on its own cash flow.

As well as financial services, you should also consider the breadth of your client base, she added.

"Try to have a large distribution of clients so you have a secure revenue stream," she said, acknowledging that "it's easier said than done".

The perception that the big banks are less keen on start-up customers is one I hear echoed a lot.

"Many start-ups are with challenger banks because their account opening procedures are so much more straightforward," said Ms Hayes.

"It's hard to open up a bank account with a High Street bank if you're a start-up business."

But when I ask why, nobody is quite sure. "If I knew the answer to that..." Ms Hayes laughs.

Chris Edson from Second Nature, a firm specialising in helping Type 2 diabetes patients manage their lifestyles, said that until recently his firm banked with Metro, but had decided to switch to SVB.

The firm had transferred some money into a fixed-term bond before news began to spread about SVB, but there was still about £1m in the account.

"We faced the dilemma of, 'do we withdraw our cash and make the problem worse or do we wait?'. I was in a WhatsApp groups with other founders and opinion was split."

In the end, Mr Edson opted for a transfer back to the old Metro account on Friday morning and while the money appears to have left SVB, it has not yet arrived in its new destination.

But he is confident that under HSBC ownership, all will be well.

"I think every chief financial officer has worked all weekend," he said.

"Sunday seemed like a real black swan, once in a generation, moment for start-ups. It's shaken everybody in the VC [venture capital] world to their core."

One thing it has also done is unite the tech sector together in an unusual moment of business collaboration.

"I've never had so many messages from founders or investors as I have over the last 48 hours," said Mr Edson.

Ms Hayes said she saw tech bosses sharing "practical stuff" like lists of banks which were prepared to open accounts quickly, and personal contacts who may be able to help.

They were also co-ordinating a data-gathering exercise to establish the extent of the problem, which involved sharing quite sensitive company information such as the amount of money firms had at risk and their cash flow requirements.

"We saw other people just sharing solidarity and support," she said.

"It was good to see people pulling together."

Follow Zoe Kleinman on Twitter @zsk.

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El País (ESP)

SANS TITRE

Santiago de Compostela era una ciudad que, a finales de los años ochenta, no llegaba a los 90.000 habitantes. Lo llamativo es que, al mismo tiempo, era la sede de la universidad más importante de Galicia, con cerca de 40.000 estudiantes, la mayoría de ellos llegados de otros lugares. Eso tuvo dos consecuencias: la primera fue que la ciudad se convirtió en el sitio perfecto para pasar tu adolescencia y tus años de estudios. Puedo dar fe. La segunda es que, con esa marabunta de gente llegada de aquí y de allá nació un ecosistema gastronómico peculiar, especializado en dar de comer de manera contundente y económica.

En aquella época en la que pizzas y hamburguesas eran aún bastante poco habituales -la primera pizzería que abrió en Galicia se inauguró en A Coruña en 1972 y el primer McDonald’s a finales de 1987 y los dos modelos tardaron en llegar a Compostela-, el bocadillo se convirtió en la solución perfecta: era barato, apetecible, te lo podías comer por la calle, llevártelo a casa y saciaba más que un plato sencillo. Así es como nació la relación de amor de Santiago con el bocadillo, y así es como algunas variedades se convirtieron en emblemas no oficiales de la ciudad. Todos los que pasamos por aquí en aquella época hemos hecho cola en el Bar Coruña, nos hemos apiñado ante la barra de O Rei do Bocadillo y a todos nos ha salvado más de un amanecer que parecía no tener ya remedio el tremebundo tortizorza.

Si has vivido aquí esa parte de tu vida, seguramente añoras los bocadillos de calamares del Latino, que cerró hace unos meses, los del antiguo Frankfurt o los del mítico Rosa Street. Por suerte, la ciudad sigue apostando por este formato y, aunque algunos de los clásicos hayan bajado la reja, todavía hay un buen montón de locales en los que explorar la diversidad infinita del entrepán compostelano: La Isabelita, Abrente, Arroutada, Migas, O Lar do Estudante, Santos, Nariño, Daca, Miro, Papaxantares, Tordoya, A Tulla-Comobocata

Aunque, de todos los bocadillos posibles, hay tres que son especialmente populares y han sido capaces de dar el salto generacional: le gustaban tanto a aquellos estudiantes de los 70 como nos gustaron a los del final de siglo y triunfan entre los que vienen a graduarse aquí en la actualidad. Ya no hay tantos matriculados, pero más de 20.000 estudiantes siguen siendo suficientes como para mantener viva la tradición.

Bocadillo de jamón asado

Si me tuviera que quedar solamente con un bocadillo que esté asociado a Santiago y a mi etapa como estudiante, tendría que ser este. Ha sido comida rápida, cena al salir de un concierto y un bocado compartido entre amigos cuando no había dinero para mucho más. Es cierto que no es exclusivo de la ciudad -los he tomado estupendos en Vigo o en Vilagarcía- pero sí que define como pocos una manera de sobrevivir a los pisos de estudiantes y a las comidas apresuradas al salir de la biblioteca. Muchos bares de la ciudad asan sus propios jamones frescos: son baratos, se encuentran en cualquier carnicería y de cada uno salen docenas de raciones.

Aún hoy sigue siendo el salvavidas al que muchos nos aferramos cuando la hora de comer nos pilla todavía sentados delante del ordenador y necesitamos algo rápido, sin complicaciones y, sobre todo, reconfortante. Una cantidad generosa de lonchas de ese jamón asado cortadas con el grosor justo y el pan adecuado. No hace falta más. Para mí, el contenedor perfecto es la bola branca compostelana, un bollo de miga alveolada y ligeramente húmeda que tiene el tamaño exacto.

A partir de ahí, hay quien se limita al jamón asado y su salsa, hay quien añade queso, quien incorpora tomate, cebolla, lechuga o salsa picante; hay quien lo pasa por la plancha y quien lo sirve frío: cuestión de gustos. Yo me quedo con el del Bar Aturuxo, en el barrio de San Caetano: jamón asado en el local, lechuga, tomate y queso, todo en una bola branca y pasado por la plancha. Pero no soy fundamentalista con este tema; si estoy en el otro lado de la ciudad, los de O Rei do Bocadillo, me hacen también muy feliz.

Bocadillo de zorza

La zorza era, originalmente, la carne -una mezcla de lomo de cerdo y grasa troceados más o menos gruesos- que se adobaba para embutir en los chorizos. Antes de hacerlo, se pasaba una porción por la sartén para comprobar que estuviera en su punto. Es similar a la prueba del chorizo en Andalucía, a las jijas leonesas, a las chichas salmantinas y al picadillo asturiano: carne de cerdo adobada con aceite, pimentón, en ocasiones ajo, vino blanco, orégano, etc.

A veces se prepara en casa o en el restaurante, aunque lo más habitual es comprarla en tu carnicería de confianza, donde sabes que tiene el adobo que te gusta. Así sólo te queda pasarla por la sartén y dejar que esa grasa fundida y teñida por el pimentón empape la miga del pan. Una vez que la pruebas, es difícil no soñar con ella.

O, como hemos hecho durante generaciones, ir al bar de cabecera y dejar que sean ellos quienes lo preparen. Hay pocas cosas mejores que salir de allí con ese paquete caliente entre las manos, apurando el paso para llegar cuanto antes a casa y darle el primer bocado. Además del que preparan en el Aturuxo, yo probaría los bocadillos del bar Coruña, o los del Raíces Galegas que, por cierto, tiene también un bocadillo de oreja que me pone ojitos desde la carta cada vez que entro, aunque ese no sea el tema hoy. Eso sí, para mí el bocadillo de zorza va siempre con queso.

Bocadillo de chicharrones

Hagamos una aclaración antes de ir más allá: los chicharrones gallegos no tienen nada que ver con lo que en otras zonas se conoce por ese nombre. Puestos a no parecerse, tienen en realidad hasta otra forma de llamarse: rixóns. Según la zona también roxóns o rinchóns. Aunque, al traducir al castellano, supongo que para evitar confusiones, se ha usado siempre la palabra chicharrones y así ha quedado en la carta de cientos de bares. Los rixóns tienen más que ver, en cierto modo, con un pulled pork o con unas rilletes que con un chicharrón.

Se trata de cortes grasos de cerdo que se cocinan lentamente, dejando que la grasa se funda y la carne, que se va deshebrando, se haga en ella muy despacio. Luego solamente queda escurrirlos bien para que no resulten demasiado pesados. En algunas zonas, esa carne confitada en su grasa se prensa bien antes de que pierda temperatura para formar un bloque que luego se corta en láminas, pero en Santiago lo más habitual es dejarlos desmigados. Si les das un golpe de sartén, la grasa se funde y esa carne un poco apelmazada se convierte en unas hebras jugosas y aromáticas que son una auténtica perdición.

Con el bocadillo de rixóns ocurre algo curioso. Fue realmente popular en la ciudad hasta los años 90, pero ha ido desapareciendo para dejar su espacio a un pariente próximo: la tosta de chicharrones. Los ingredientes son esencialmente los mismos -pan, rixóns, normalmente algo de queso que funda bien y, si acaso, un golpe de pimentón- lo único que cambia es el formato y, curiosamente, el precio que, al reducir la cantidad de pan, ha tendido a subir en muchos locales de manera exponencial. No sé por qué, pero cada vez cuesta más encontrar bocadillos de rixóns en bares y restaurantes, aunque por suerte quedan sitios como la Hamburguesería Frankfurt de la plaza de Vigo, que suelen tenerlos en carta. De todos modos, si consigues los ingredientes, puedes prepararlo en casa en cinco minutos.

Una receta para llevarte Santiago a casa

Necesitarás una bola branca compostelana, 100 gramos de rixóns (si quieres hacerlos en casa, aquí tienes una receta), 50 gramos de queso tipo Arzúa-Ulloa, lechuga Iceberg cortada en juliana (opcional) y salsa picante al gusto si se la quieres poner. No te preocupes si no hay bolas brancas en la zona en la que vayas a preparar el bocadillo: si consigues molletes del tipo de los de Antequera son un sustituto muy aceptable.

Para los rixóns las alternativas son más complicadas. Yo los compro en A Cortadoría de Rosa e Moncho, una carnicería de mi barrio con más de 70 años de historia. Y la buena noticia es que tienen tienda online en la que también puedes hacerte con su estupendo jamón asado. Si no, siempre puedes explorar la tienda online del Mercado de Abastos de Santiago: los del puesto de Carnicería Carmiña son fantásticos.

Eso sí: presta atención a que no sean rixóns prensados y, sobre todo, no los confundas con los rixóns da tripa, que aunque son un productazo del que tendremos que hablar otro día, tienen muy poco que ver con los que se suelen consumir en Santiago. En cuanto al queso, un Arzúa-Ulloa o un Tetilla que sea cremoso te irá bien. Para mí, el Queixo da Josefa, un queso artesano sin denominación de origen que puedes conseguir por ejemplo, en Petra Mora, es difícil de superar.

En cuanto a la elaboración, no hay demasiados secretos: abre la bolla a la mitad en sentido horizontal, pasa los rixóns por la sartén hasta que veas que la grasa está fundida y comiencen a tomar un color más oscuro. Sácalos directamente al pan, añade un par de porciones de queso, no demasiado gruesas para que se fundan bien. Es el momento de añadir alguna salsa picante, si te apetece. En mi caso, unas gotas de Tabasco Habanero.

Ya sólo te queda tomar una decisión: si quieres pasar el bocadillo por la plancha, en cuyo caso no le añadiría nada más, o si quieres tomarlo con el pan al natural. Si es así, puedes añadir un poco de lechuga Iceberg cortada en juliana para añadir una capa extra de textura al conjunto. Y quien dice lechuga dice, por supuesto, cebolla morada, alguna verdura encurtida, unas piparras en vinagre, unos rabanitos cortados en láminas finas, pepinillos… no será lo más tradicional, pero te abrirán todo un mundo de posibilidades.

New York Times - World

El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá

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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.

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Por Norimitsu Onishi

Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.

La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.

“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.

“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.

Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.

El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.

Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.

Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.

Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.

Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.

El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.

François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.

En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.

Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.

Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.

Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.

Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.

Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.

“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.

Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).

Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.

Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.

Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.

“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.

Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.

Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.

“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.

“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.

Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.

Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.

Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.

El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.

No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.

La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.

Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.

“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.

Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.

Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.

No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.

“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.

Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.

Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.

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L'Humanité

Comment stopper la colonisation israélienne ? (2/2)

Le débat

Tel-Aviv vient d’autoriser de nouvelles colonies. Seul un coup d’arrêt à ce processus d’annexion de la Cisjordanie peut relancer le processus de paix.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Taoufiq Tahani Président d’honneur de l’Association France Palestine Solidarité

La colonisation est l’obstacle majeur à la paix. Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et interdire les transactions avec les colonies.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé, par une simple déclaration, « sa profonde préoccupation et sa consternation » face à l’annonce par Israël, le 12 février, de la construction de 10 000 unités de logements dans les colonies en Cisjordanie, toutes illégales selon le droit international, et de la « légalisation » des avant-postes, colonies jusqu’ici considérées par le gouvernement israélien comme illégales. Cette déclaration ne condamne pas la colonisation et « rappelle l’obligation de l’Autorité palestinienne de renoncer à la terreur », passant sous silence les crimes de l’armée et des colons. Joe Biden ne voulait pas de résolution du Conseil et il a fait pression pour que celle qui condamne la colonisation et qui devait être soumise au vote soit retirée. Il a obtenu gain de cause : la déclaration est plus symbolique que le vote.

« Il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et écouter les organisations de défense des droits humains qui concluent que les politiques d’Israël à l’égard des Palestiniens constituent un crime d’apartheid. »

Pourtant, le secrétaire d’État américain, ainsi que les ministres allemand, français, italien et britannique des Affaires étrangères avaient, dans un communiqué commun, exprimé leur ferme opposition à l’annonce israélienne, assimilée à une action unilatérale ne faisant qu’ « accroître les tensions entre Israéliens et Palestiniens ». Ces ministres savent tous que la colonisation est un crime de guerre. Michael Lynk, ancien rapporteur spécial sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, l’avait établi. Pour Francesca Albanese, qui l’a remplacé, il s’agit d’un crime de guerre au sens du statut de Rome régissant la Cour pénale internationale. Mais Biden, au nom du droit face à l’agression russe, ne pouvait se permettre de mettre son veto le même jour au Conseil de sécurité à une résolution contre la violation de ce même droit par Israël. Les autres signataires du communiqué sont experts dans la politique du deux poids deux mesures. Aucun n’a soutenu, fin décembre, la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui demandait à la Cour internationale de justice de donner un avis juridique sur l’occupation prolongée de la Palestine. La France s’est abstenue et les autres ont voté contre.

Pour stopper la colonisation, obstacle majeur à la paix, il faut mettre fin à l’impunité d’Israël et écouter l’expertise des organisations de défense des droits humains et d’universitaires qui concluent que les politiques et pratiques discriminatoires généralisées employées par Israël à l’égard des Palestiniens constituent un crime d’apartheid au regard du droit international. Il faut interdire toute transaction commerciale avec les colonies et imposer des sanctions à Israël tant qu’il ne respecte pas le droit international. Il faut reconnaître l’État de Palestine pour bien signifier que tout ce que fait Israël au-delà de la ligne verte d’avant 1967 est un crime d’agression. Il faut apporter un ferme soutien à la Cour pénale internationale, qui a décidé en mars 2021 l’ouverture d’une enquête pour les crimes commis, depuis juin 2014, dans les territoires palestiniens occupés. Israël doit être traité comme les autres pays. Il ne peut être au-dessus de la loi et du droit.

Dominique Vidal Journaliste et historien

Le nouveau gouvernement veut annexer la Cisjordanie. La mobilisation en cours de la population israélienne peut contribuer à le stopper.

Depuis le 1 er janvier 2023, 83 Palestiniens ont été assassinés par l’armée israélienne. Et 13 Israéliens ont perdu la vie dans des attentats. Dernièrement, la mort de deux Israéliens a servi de prétexte aux colons pour perpétrer dans la ville d’Huwara un véritable pogrom – terme que même la presse de Tel-Aviv utilise.

Rarement la situation a donc été aussi grave en Palestine. Et pour cause : Benyamin Netanyahou a associé à son nouveau gouvernement, à des postes clés, des suprémacistes, racistes et homophobes. Ces « néonazis », comme les qualifie l’historien spécialiste du fascisme Daniel Blatman, menacent à la fois d’annexer le reste de la Cisjordanie, d’en finir avec ce qui reste de la démocratie israélienne et de déclencher une guerre contre l’Iran.

Il faut les arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? Beaucoup dépend de la résistance du peuple palestinien et notamment de sa jeunesse, qui n’hésite plus à recourir aux armes pour se défendre. Pèsera également l’émotion des opinions arabes, très majoritairement attachées à la cause palestinienne et hostiles aux accords d’Abraham. Plus largement, c’est toute la communauté internationale qui doit se remobiliser, afin que les États traduisent en actes le soutien aux droits du peuple palestinien qu’ils manifestent en paroles à l’ONU. Il faut notamment que Paris, malheureusement première capitale à accueillir Benyamin Netanyahou depuis sa réélection, invite l’Union européenne à suspendre son accord d’association avec Israël afin de doucher ses ardeurs bellicistes.

« Toute la communauté internationale doit se remobiliser, afin que les États traduisent en actes le soutien aux droits du peuple palestinien qu’ils manifestent en paroles à l’ONU. »

Comptera aussi l’expression de l’opinion israélienne. Et c’est le cas avec, depuis janvier, des défilés ininterrompus de grande ampleur – jusqu’à 300 000 participants en une journée, soit l’équivalent de 2 millions en France. Certes, la place qu’y occupe la question palestinienne n’est pas centrale, mais pas marginale pour autant : les dizaines d’associations réunies dans le « bloc anti-occupation » rallient un nombre croissant de manifestants, qui arborent même des drapeaux palestiniens pourtant interdits. Les rassemblements organisés par les communistes après Huwara contribuent à cette prise de conscience.

Ne sous-estimons pas pour autant le combat contre la marginalisation de la Cour suprême, même si elle a trop souvent légitimé l’occupation. Dans un pays dépourvu de Constitution, c’est le dernier garde-fou de la démocratie, jouant, en termes français, un triple rôle de Conseil constitutionnel, de Conseil d’État et de Cour de cassation. Sa survie conditionne donc largement l’avenir des Israéliens. Et des Palestiniens.

Car ces derniers seraient – qui peut en douter ? – les premières victimes d’une fascisation radicale du régime. Voilà pourquoi les démocrates, les progressistes et les pacifistes israéliens méritent aussi notre solidarité. L’avenir dépend aussi d’eux.

colonies israéliennesPalestine
France24 - World

'Japa': The mass exodus of Nigeria's youth

Issued on: 09/03/2023 - 21:28Modified: 09/03/2023 - 21:37

Sam BALL

The term "japa" comes from the Yoruba word meaning to run or flee and, in recent years, has become something of a buzzword on the streets of cities such as Lagos as a growing number of often young, educated Nigerians look to move abroad to escape unemployment, inflation and low salaries. But this exodus is leaving the country facing a brain-drain, while some warn that those who leave may not find the life they are hoping for abroad.

Valeurs Actuelles

John Steinbeck : les sarments amers

Dans la solitude désarmante des prés brûlés par le soleil, en Californie, les hommes devenus fous de solitude sont aussi insignifiants que les souris dans les champs de blé. Ils sont des milliers à prendre la route vers l’ouest, au début des années 1930, abandonnant les terres arides de l’Oklahoma et des États du Sud que la sécheresse, la surexploitation des sols et un déluge de poussière ont rendues stériles. En quittant la désolation de ces grandes plaines qui n’ont plus rien à leur offrir, ils espèrent rejoindre la Terre promise où coulent le lait et le miel. Dans son nouveau volume consacré à John Steinbeck, La Pléiade réunit ce que la critique a nommé la “trilogie du travail”. En un combat douteux (1936), Des souris et des hommes (1937) et les Raisins de la colère (1939) explorent la tragique condition d’une humanité déçue et abandonnée à la fragilité de ses rêves. Vient ensuite À l’est d’Éden (1952), l’œuvre de la maturité, moins manichéenne que les précédentes car c’est cette fois en l’homme lui-même que s’affrontent les ténèbres et la lumière. Tous revisitent les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, comme cette poussière âcre qui a ravagé les champs de maïs et poussé des familles entières de paysans et de métayers à fuir vers l’ouest.

La « trilogie du travail » revisite les mythes fondateurs des États-Unis pour les pulvériser et les broyer en poussière, âcre comme celle qui a poussé les paysans de l’Oklahoma à l’exil.

Dans En un combat douteux, Steinbeck fonde son intrigue sur la rébellion. Ce “combat douteux”, sorte de prélude à Des souris et des hommes, met en scène ici la déception suscitée par les premières mesures du New Deal, censé répondre à la crise, alors que le chômage frappe près d’un quart de la population en âge de travailler. Les grèves se multiplient tandis que les élites économiques californiennes se dressent contre les ouvriers. Une nouvelle littérature “prolétarienne” émerge, dont les romans de Steinbeck sont de remarquables exemples, et nourrit le ferment révolutionnaire pour défendre la condition ouvrière. Le titre énigmatique du roman vient quant à lui du poème de John Milton, le Paradis perdu, publié en 1667, et que Steinbeck cite en exergue. Milton met en scène le combat qui oppose Dieu et Satan. Après l’échec de sa révolte, celui-ci s’immisce dans le jardin d’Éden pour subvertir Adam et Ève. Steinbeck transpose cette lutte impitoyable dans le monde ouvrier où s’opposent les grévistes et les élites. Comme chez Milton, le trône céleste est ébranlé, mais l’issue du combat ne fait aucun doute.

Le rêve d’un lopin de terre

Dans Des souris et des hommes, Stein-beck met cette fois-ci en scène l’Amérique pauvre et rurale du début des années 1930 à travers les tribulations de deux ouvriers agricoles : George, nerveux mais réfléchi, et Lennie, un colosse simplet qui a souvent mis les deux amis dans le pétrin malgré lui. Saisonniers en quête de travail, ils sillonnent ensemble la vallée de la Salinas, ce « long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes ». « “Les types comme nous, ils ont pas de famille. Ils se font un petit magot, et puis ils dépensent tout. Y a personne dans le monde pour se faire de la bile à leur sujet… – Mais pas nous, s’écria Lennie, tout heureux. Raconte comment c’est pour nous. ” Georges resta un instant tranquille : “Mais pas nous, dit-il. – Parce que… – Parce que, moi je t’ai et… – Et moi, je t’ai. ” » Dans la brutalité de ces étés sans fin et misérables, ils espèrent réaliser ce rêve auquel ils ne croient pas vraiment : s’acheter un lopin de terre où vivre simplement. « Dis-moi ce qu’on aura dans le jardin, et les lapins dans les cages, et la pluie en hiver, et le poêle, et la crème sur le lait qui sera si épaisse qu’on pourra à peine la couper. »

Dans le film que John Ford a tiré des « Raisins de la colère », Henry Fonda incarne Tom Joad, en route vers une terre promise qui n’existe pas.

Vendus à un demi-million d’exemplaires à sa sortie en 1939, couronnés par le film de John Ford l’année suivante, puis, plus tard, par l’album de Bruce Springsteen, The Ghost of Tom Joad, en 1995, les Raisins de la colère apparaissent comme le grand roman de la route. L’odyssée du récit, qui suit l’exode de la famille Joad, se fond dans l’histoire de la Grande Dépression et dans celle de tous les naufragés du capitalisme, main-d’œuvre flottante et bon marché. Couverts de dettes, les Joad quittent l’Oklahoma de leurs ancêtres à la recherche d’un avenir, mais la désillusion est amère lorsqu’ils découvrent la Californie et ses routes « inondées d’hommes avides de travail, prêts à tuer pour travailler ». Comme dans les portraits de Dorothea Lange, les visages de tous ces oubliés, déçus par cette Terre promise qui n’existe pas, se couvrent du voile de l’angoisse. Elles furent innombrables, ces migrant mothers, le front soucieux et le ventre vide. « Ceux qui n’avaient jamais connu la faim découvraient le regard des affamés. Les greniers débordaient et les enfants des pauvres dépérissaient, et les pustules de la pellagre enflaient sur leurs côtes. Les grandes sociétés ne savaient pas que la frontière est ténue entre la faim et la rage. […] Et la colère commençait à fermenter. » Dans la solitude des champs de maïs, les vendanges de la colère sont proches.

La malédiction de Caïn

À l’est d’Éden explore cette fois les histoires de deux familles, les Trask et les Hamilton, sur fond historique et biographique. Le récit, à la fois mémoriel et fictionnel, s’étend sur une cinquantaine d’années, de 1863 à 1918 ; de la guerre de Sécession à la Première Guerre mondiale, dans une sorte de fresque historique qui se déploie en arrière-plan. « Je choisis d’écrire ce livre pour mes fils. […] Je vais leur raconter l’une des plus grandes histoires, sinon la plus grande histoire de toutes – l’histoire du bien et du mal, de la beauté et de la laideur », un peu à la manière de Dostoïevski dans ses Frères Karamazov. « Nous n’avons qu’une histoire. Tous les romans, tous les poèmes sont bâtis sur la lutte incessante que se livrent en nous-mêmes le bien et le mal. Et il m’apparaît que le mal doit être constamment ressuscité, alors que le bien et la vertu sont immortels. Le vice offre toujours un visage frais et jeune, alors que la vertu est plus vénérable que toute autre chose au monde. » Le titre du roman est tiré, quant à lui, de la malédiction qui s’abat sur Caïn après le meurtre de son frère Abel, qui le contraint à l’errance éternelle et à la fuite « au pays de Nod, à l’est d’Éden » (Genèse 4, 16). C’est de cette rivalité fraternelle, la même qui opposa Jacob et Ésaü au chapitre 25 de la Genèse, que Steinbeck tire le matériau qui façonne son œuvre dans la relation conflictuelle qui oppose deux générations de fratries, réécrivant ensemble à leur manière le mythe biblique du premier meurtre.

Contrairement, pourtant, au récit de la Genèse qui voit le geste créateur séparer les ténèbres de la lumière, dans cette Amérique rurale que peint Steinbeck, tout n’est qu’ébauche et promesse avortée. Dans les Raisins de la colère, c’est l’attente d’un jour qui ne vient pas : « L’aube arriva, mais pas le jour. Dans le ciel gris se leva un soleil rouge, un disque rouge imprécis produisant une faible lumière, une lumière de crépuscule ; et, le jour avançant, le crépuscule redevint ténèbres, et le vent continuait à geindre et à vagir au-dessus du maïs abattu. » Ici, le souffle de Dieu ne plane pas sur l’abîme. À moins que l’homme lui-même ne perce de son cri d’espérance les ténèbres qui ont envahi le monde : « Dans le doute, rappelle ainsi Stein-beck, je suis certain que, sous sa carapace de faiblesse, l’homme aspire à la bonté et veut être aimé. S’il prend le chemin du vice, c’est qu’il a cru prendre un raccourci qui le mènerait à l’amour. »

“Romans”, de John Steinbeck, sous la direction de Marie-Christine Lemardeley-Cunci, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 1 664 pages, 66 €.

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L'Humanité

L'enseignement supérieur et la recherche contre la réforme des retraites 

Tribune

Nous publions cet appel signé par 851 enseignants et chercheurs des différentes disciplines des universités françaises.

Collectif

Des amphis délabrés et trop étroits pour accueillir les nombreux étudiants, un manque cruel d’enseignants et de personnels BIATSS dans les facultés, un recours massif à des vacataires sous-payés pour répondre à l’urgence et un décrochage de la recherche publique française qui manque de moyens… l’état de l’enseignement supérieur est insoutenable. 

Pourtant, voilà que le projet de loi sur la retraite vient ici aggraver la situation en allongeant, comme pour tous les autres travailleurs, l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, qui pourra aller jusqu'à 70 ans. Les collègues sont déjà surmenés par la quête aux moyens pour faire de la recherche et la multiplication des tâches annexes, que le management néo-libéral accroit. Les étudiants n'ont pas intérêt à avoir affaire à des enseignants qui fatiguent. L'allongement de l'âge légal de départ à la retraite ne va donc faire que renforcer les difficultés pour l’ensemble des personnels de l'université déjà en souffrance du fait de conditions de travail dégradées. Pour les chercheurs, aux carrières souvent incomplètes, avec un premier poste de titulaire obtenu en moyenne autour de 35 ans et avec des années parfois passées à l'étranger, l'accélération de la loi Touraine (augmentation du nombre de semestres cotisés requis) conduira à une baisse des pensions. 

Les jeunes chercheurs et doctorants sont également les plus touchés par cette réforme : ayant subi l’accumulation de périodes de chômages, de vacations, de mi-temps, de bourses de recherches et autres contrats courts et précaires renforcés depuis la loi LRU de 2007, ils ne peuvent espérer qu'une restriction des débouchés si les anciens sont dissuadés de partir par le faible niveau des pensions, alors que le niveau de recrutement dans l’ESR est au plus bas. Et leurs propres pensions futures risquent d'être bien basses avec cette réforme. L'ensemble des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche est donc, lui aussi, concerné au premier chef par le mouvement actuel. 

Comme l’exige l’intersyndicale depuis plusieurs semaines, le gouvernement et le président de la République ne peuvent plus rester sourds. Ils doivent dès maintenant retirer leur projet de réforme antisociale qui est rejeté par l’immense majorité des travailleurs. Ancrés dans ce mouvement social d’une ampleur immense, des UFR, des établissements, des sections CNU, des associations et collectifs de précaires, des assemblées générales étudiantes ont déjà tiré la sonnette d'alarme. Le monde universitaire dans son ensemble refuse cette réforme et sa logique. Il demande urgemment, et depuis des années, des moyens supplémentaires en repensant collectivement ce que doivent être l'enseignement supérieur et la recherche alors que les chiffres des dividendes versés aux actionnaires contrastent avec l'état d'un service public exsangue. 

Une autre réforme ambitieuse est possible avec un droit à la retraite à 60 ans pour toutes et tous, avec une pension à taux plein garantie pour une carrière complète, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non travail notamment pour des années de thèse et de formation. Mais défendre ce projet de société demande une grande ambition pour un service public de création de connaissances et de formation intellectuelle de la jeunesse, de repenser le sens du travail, et de donner du pouvoir aux salariés. Un tout autre projet de société pour lequel nous appelons à peser de toute notre poids : les jours qui viennent sont décisifs. 

Signataires :  

  1. Stéphane Bonnéry, Université Paris 8 

  1. Marine Roussillon, Université d'Artois 

  1. Nicolas Tardits, Université Paris Nanterre  

  1. Marine Miquel, Université de Tours  

  1. Sylviane Lejeune, Cneser et Cese 

  1. Erwan Lehoux, Université Paris 8 

  1. Julien Houles, CNRS Marseille  

  1. Corinne Luxembourg, Université Sorbonne Paris Nord  

  1. Florent Schepens, Université de Franche-Comté  

  1. Jean-Christophe Cervantes, Université Clermont Auvergne 

  1. François Périnet, Université Paris Saclay 

  1. Sabrina Royer, Université d’Avignon  

  1. Elsa Koerner, Université Rennes 2 

  1. David Noël, Université de Lille 

  1. Franck Gaudichaud, Université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Carole Hoffmann, Université de Toulouse 

  1. Xavier Lambert, Université de Toulouse 

  1. Hugo Dumoulin, Université Paris Nanterre  

  1. Pascal Guillot UVSQ 

  1. Cécile Baron, CNRS Marseille 

  1. Rebecca Guez, Université Paris Nanterre  

  1. Alexandre Fernandez, Université Bordeaux-Montaigne 

  1. Jonas Didisse, Université de Rouen Normandie 

  1. Nicolas FEREY, université Paris Saclay 

  1. Pierre Salvadori, Sorbonne Université 

  1. Lukas Tsiptsios, Université de Rouen-Normandie  

  1. Sylvie Bouffartigue, UVSQ Paris Saclay 

  1. Colin Marais, Université Picardie-Jules Verne d'Amiens 

  1. Baptiste Giron, Université Clermont-Auvergne 

  1. Geoffrey Bodenhausen, École Normale Supérieure, Paris 

  1. Sandrine Garcia, Université de Bourgogne 

  1. Tristan Poullaouec, Université de Nantes 

  1. Thomas Carle, Université Toulouse 3 

  1. Claudette Lafaye, Université Paris 8 

  1. Daniel Thin, Université Lyon 2 

  1. Claire Piluso, Université de Haute Alsace 

  1. Severine Chauvel université Paris Est Créteil  

  1. Sylvia Faure, Université Lyon2 

  1. Eric Roditi, Université Paris Cité 

  1. Benjamin Moignard, Université Cergy-Paris 

  1. Yasmine Siblot, Université Paris 8 

  1. Wenceslas Lizé, Université de Poitiers 

  1. Artemisa Flores Espinola, Université Paris Est Créteil 

  1. Stanislas Morel, Université de Sorbonne-Paris-Nord 

  1. Jérôme Deauvieau, École normale supérieure 

  1. Pierre Clément, Université de Rouen 

  1. Stéphanie Tralongo, Université Lyon 2 

  1. Sami Amaerih, Université Paris-Cité 

  1. Marianne Blanchard, université Toulouse 2 

  1. François da Rocha Carneiro, Université d'Artois 

  1. Benjamin Derbez, Université Paris 8 

  1. Charles Frédéric, Université d'Amiens 

  1. Sophie Béroud, Université Lyon 2 

  1. David Gaborieau, Université Paris Cité 

  1. Sylvie Cèbe, Université Clermont-Auvergne 

  1. Dominique Belougne, Université de Bordeaux 

  1. Emmanuel de Lescure, Université Paris Cité 

  1. Philippe Coulangeon, CNRS/Sciences Po 

  1. Davy Castel, Université Picardie Jules Verne d'Amiens 

  1. Thierry Pagnier, Université Paris Est Créteil 

  1. Maeva Durand, Université Paris Dauphine 

  1. Igor Martinache, Université Paris Nanterre 

  1. Emma Gobin, Université Paris 8 

  1. Alain Pagano, Université d'Angers 

  1. Nicolas Lambert, CNRS 

  1. Marianne Woollven, Université Clermont-Auvergne 

  1. Evariste Sanchez-Palencia, Académie des Sciences 

  1. Cyril Triolaire, Université Clermont Auvergne 

  1. Catherine Comet, Université Paris 8 

  1. Pascal Nicolas-Le Strat, Université Paris 8 

  1. Élie Guéraut, Université Clermont Auvergne 

  1. Antoine Da Lage, Université Paris 8 

  1. Ségolène Darly, Université Paris 8 

  1. Joël Laillier, Université d'Orléans 

  1. Cyril Castanet, Université Paris 8 

  1. Cécile Barth-Rabot, Université Paris Nanterre 

  1. Laure Flandrin, École Centrale de Lyon 

  1. Peppino Terpolilli, Total retraité 

  1. Wilson Tarbox, Université de Rouen-Normandie 

  1. Nathalie Lemarchand, Université Paris 8 

  1. Roland Pfefferkorn, Université de Strasbourg 

  1. Florian Raymond, Université Paris 8 

  1. Julien Netter, Université Paris Est Créteil 

  1. Jean-François Valette, Université Paris 8 

  1. Christophe Joigneaux, Université Paris Est Créteil 

  1. Caroline Bertron, Université Paris 8 

  1. Ivan Lavallée, professeur émérite, Paris 8 

  1. Viviane Ravet, Université Clermont Auvergne 

  1. Camille Gerzaguet, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Bernard Lahire, ENS de Lyon/CNRS 

  1. Henri Eckert, Université de Poitiers 

  1. Chantal Zaouche Gaudron, Université de Toulouse 2 

  1. Jacques Audran, INSA Strasbourg 

  1. Stéphan Mierzejewski, Université de Lille 

  1. Ghislain Leroy, Rennes 2, CREAD 

  1. Jérôme Camus, Université de Tours 

  1. Denis Merklen, Université Sorbonne Nouvelle  

  1. Raphaëlle Doyon, Université Paris 8 

  1. Cédric Quertier, CNRS 

  1. Aline Estèves, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Fabienne Montmasson-Michel, Université de Poitiers  

  1. Frédérique Sitri, Université Paris Est Créteil  

  1. Anne Halté, Université de Lorraine 

  1. Sébastien Urbanski, Nantes Université 

  1. Manuel Schotté, Université de Lille 

  1. Gérard Mauger, CNRS 

  1. Magdalena Kohout -Diaz, Université de Bordeaux  

  1. Annie Collovald, Université Paris Nanterre 

  1. Marie David, Nantes université 

  1. Sandrine Michel, Université de Montpellier 

  1. Anne Roger, Université Lyon 1 

  1. Sabrina Bresson, ENSA Paris Val de Seine 

  1. Julien Despois, INSPE Normandie Rouen Le Havre, Université Rouen Normandie 

  1. Jeanne Demoulin, Université Paris Nanterre 

  1. Hugo Dupont, Université de Poitiers 

  1. Jérôme Boissonade, Université Paris 8, Université du Littoral 

  1. Marie-Hélène Bacqué, Université Paris Nanterre 

  1. Fabienne Maillard, Université Paris 8 

  1. Fabien Granjon, Université Paris 8 

  1. Ludivine Balland, Nantes Université 

  1. Mathieu Soula, Université Paris Nanterre 

  1. Hervé Christofol, Université d'Angers 

  1. Stéphane Tassel, Université Marne-la-Vallée 

  1. Nima Zahir, Université Paris 8 

  1. Estelle Gourvennec, Université Paris 8 

  1. Christine Mennesson, Sciences Po Toulouse 

  1. Sylvain Doussot, Nantes Université 

  1. Patricia Principalli, Université de Montpellier 

  1. Luc Maisonneuve, Université de Bretagne Occidentale 

  1. Muriel Coret, INSPE Université de Poitiers 

  1. Etienne Douat, Université de Poitiers 

  1. Alexandre Zimmer, Université de Bourgogne 

  1. Jean-Numa Ducange, Université de Rouen 

  1. Yann LHOSTE, Université des Antilles 

  1. Bernard Sarrazy, Université de Bordeaux 

  1. Angela Barthes, Université d'Aix-Marseille 

  1. Mej Hilbold, Université Paris 8 

  1. Muriel Darmon, CNRS 

  1. Chantal Amade-Escot, Université de Toulouse Jean Jaurès 

  1. Benjamin Riviale, Université Paris Nanterre 

  1. Martine Court, Université Clermont Auvergne 

  1. Pierre Mercklé, Université Grenoble Alpes 

  1. Sophie Orange, Nantes Université 

  1. Maíra Mamede, Université Paris-Est Créteil 

  1. Fanny Salane, Université Paris Nanterre 

  1. Anne Joulain, Université de Poitiers 

  1. Yannick Henrio, Université de Paris 8, CRH LAVUE 

  1. Renaud d'Enfert, Université de Picardie Jules Verne 

  1. Yankel Fijalkow, ENSA Paris Val de Seine 

  1. Brigitte Louichon, Université de Montpellier 

  1. Edwige Chirouter, Université de Nantes 

  1. Sebastien PESCE, Université d'Orléans 

  1. Frédérique Giraud, Université Paris Cité 

  1. Nathalie Denizot, Sorbonne Université 

  1. Xavier Riondet, Université Rennes 2 

  1. Laurent Lescouarch, Université de Caen 

  1. Jérémy Sinigaglia, Université de Strasbourg 

  1. Emmanuelle Canut, Université de Lille 

  1. Ugo Palheta, Université de Lille 

  1. Hervé Bismuth, Université de Bourgogne  

  1. Florian Vaurs, Université Paris 8 

  1. Bruno Robbes, CY Cergy Paris Université 

  1. Catherine Tardivel, INRAE 

  1. Claire Desmitt, Université Paris 8 

  1. Cyril Courrier, Aix-Marseille Université 

  1. Gladys Chicharro, Université Paris 8 

  1. Franck Duchesne, Université Paris Nanterre 

  1. Brigitte Félix, Université Paris 8 

  1. Michel Kokoreff, Université Paris 8 

  1. Pierre Kahn, Université de Caen 

  1. Cécile Canut, Université Paris Cité 

  1. Louis Autin, Sorbonne-Université 

  1. Bérengère Kolly, Université Paris Est Créteil 

  1. Samuel Johsua, Université Aix Marseille 

  1. Gilles Tabourdeau, Université de Poitiers 

  1. Véronique Kannengiesser Université de Picardie Jules Verne 

  1. Lorenzo Barrault-Stella, CNRS, Université Paris 8 

  1. Luc Pellissier, Université Paris Est Créteil 

  1. Christophe Benzitoun, Université de Lorraine 

  1. Patricia Legris, Université Rennes-2  

  1. François Bonnarel, CNRS, Strasbourg 

  1. Florence Bouillon, Université Paris 8 

  1. Hélène Le Levier, Université de Strasbourg 

  1. Marie Leroy-Collombel, Université Paris Cité 

  1. Laurence De Cock, université Paris-cité  

  1. Mathilde Larrère, Université Gustave Eiffel 

  1. Pierre Moinard, Université de Poitiers 

  1. Julie Pelhate, INSEI 

  1. Gaële Henri-Panabière, Université Paris Cité 

  1. Laetitia Perret, Université de Poitiers 

  1. Emmanuel Bellanger, CNRS, Centre d'histoire sociale 

  1. Catherine Mills, Paris 1  

  1. Fanny Madeline, Université Paris 1  

  1. Philippe BRUNET, Université Gustave Eiffel 

  1. Marie Scarpa, Université de Lorraine 

  1. Hélène Machinal, Université Rennes 2 

  1. Véronique Boiron, Université de Bordeaux 

  1. Valérie Vignaux, Université de Caen 

  1. Jean-Michel Dufays, HE2B 

  1. Claire Somaglino, Lettres Sorbonne Université 

  1. Marie Chenet, Université Paris 1 

  1. Julie Pagis, CNRS, Campus Condorcet 

  1. Cathy Frier, UGA, Lidilem 

  1. Geneviève Cortes, université Montpellier 3 

  1. Alexandre Mege-Revil, Centrale Lille Institut 

  1. Chloé Ragazzoli, Sorbonne Université 

  1. Valérie Brunetière, Université Paris Cité (ex-Paris Descartes) 

  1. Paul Lehner, Université de Lille  

  1. Natacha Perez, Université Paris 8 

  1. Olivier Quéré, Université de Haute Alsace 

  1. Guillaume Mazeau, Université Paris 1 

  1. Roland Goigoux, Université Clermont-Auvergne 

  1. Chantal Jaquet, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne  

  1. Laurence Buson, Université Grenoble Alpes 

  1. Stéphanie Dauphin, Université de Lille 

  1. Makis Solomos, Université Paris 8 

  1. Stéphanie Dauphin, Université de Lille  

  1. Bruno Garnier, Université de Corse Pasquale Paoli 

  1. Jean Fabbri, Université de Tours 

  1. Eric Pellet, Université Paris Est Créteil 

  1. Cyril Trimaille Université Grenoble Alpes  

  1. Anissa Belhadjin, CY Cergy Paris Université  

  1. Natacha Espinosa, Université paris Nanterre 

  1. Claire Fabre-Clark, Université Paris Est Créteil 

  1. Nasser Rebaï, Université Sorbonne Paris Nord (USPN) 

  1. Patrick Rayou, Université Paris 8. 

  1. Michèle Artaud, Université d'Aix-Marseille (INSPE) 

  1. Alexandre Ployé, Université Paris-Est Créteil 

  1. Frédéric Lebaron, ENS Paris-Saclay, université Paris-Saclay 

  1. Claire Fabre-Clark, Université Paris Est  

  1. Laurence Vanoflen, Université Paris Nanterre  

  1. Patricia Pol, Université Paris Est Créteil 

  1. Vérène Chevalier, Université Paris Est Créteil 

  1. Cendrine Waszak, Université Paris Est Créteil 

  1. Raphael Porteilla, Université Bourgogne 

  1. Etienne Fieux, Université de Toulouse. 

  1. Nathalie Coutelet, Université Paris 8 

  1. Michel Savaric, Université de Franche-Comté 

  1. Nathalie Peyrebonne, Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Ingrid Verscheure, Université Toulouse 2 Jean Jaurès 

  1. Lucie Aussel, Université Toulouse 2 Jean Jaurès 

  1. Ali Boulayoune, Université de Lorraine 

  1. Josette Badet, Université Paris Cité 

  1. Virginie André, Université de Lorraine 

  1. Arthur Lannuzel, UTBM 

  1. Nathalie Lebrun, Université de Lille 

  1. Joëlle Le Marec, MNHN 

  1. Franck Laorden, Université de Caen Normandie 

  1. Hervé Adami, Université de Lorraine 

  1. Bertrand Berche, Université de Lorraine 

  1. François Le Goff, université de Toulouse Jean Jaurès 

  1. Christelle Dormoy-Rajramanan, Université de Lille 

  1. Frédéric Mole, Université de Saint-Étienne 

  1. Olivier Long, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Rémi Deslyper, Université Lumière Lyon 2 

  1. Pascale Guibert, Université de Franche-Comté 

  1. Jeremy Tranmer, Université de Lorraine 

  1. Jean-Marc Baud, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Cécile Tannier, CNRS Besançon 

  1. Benjamin Le Hénaff, Université de Franche-Comté 

  1. Philippe Signoret, Université de Franche-Comté  

  1. Plínio W Prado, Université Paris 8 

  1. Hélène Raux, Sorbonne Université 

  1. Cédric MENARD, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle (BSN) 

  1. Bérénice Zunino, Université de Franche-Comté 

  1. Sophie Rabau, Paris3 Sorbonne Nouvelle  

  1. Fernando Curopos, Sorbonne Nouvelle 

  1. Alexis Medina, Université de Franche-Comté 

  1. Frédéric Dufaux, Université Paris Nanterre 

  1. Louise Ferté, Université de Lille 

  1. Jean-François Dupeyron, Université de Bordeaux 

  1. Kevin Guillas-Cavan, IRES 

  1. Maxime Amblard, Université de Lorraine 

  1. Anaïs Le Fèvre-Berthelot, Université Rennes 2 

  1. Glomaud Michele  

  1. Maryse Esterle, Université d'Artois 

  1. Benjamin Bultel, Université Paris-Saclay 

  1. Évelyne Jacquey, UMR ATILF - Université de Lorraine 

  1. Benoît Carini-Belloni, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Cecile Lavergne, Université de Lille 

  1. Pierre Rouxel, Université Rennes 2 

  1. Isabelle Vieilleribière, Sorbonne Nouvelle Paris 3 

  1. Bénédicte Louvat, Sorbonne Université 

  1. Olivier Fardoux, Université de Lille 

  1. Jean-Luc Antonucci, retraité, ENSAV, Université Toulouse-Jean Jaurès,  

  1. Alice Olivier, Université de Lille 

  1. Lucie de Carvalho Université de Lille 

  1. Lionel Jacquot, Université de Lorraine 

  1. Alexis Cukier, Université de Poitiers 

  1. Séverin Muller, Université de Lille 

  1. Laurence Thouroude, Université de Rouen Normandie 

  1. Anne Mesliand, retraitée, Université d'Aix Marseille 

  1. Yann Boniface, Université de Lorraine 

  1. Jauffrey Berthier, Université Bordeaux Montaigne  

  1. Vanina Bouté, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 

  1. Pierre Crétois, Université Bordeaux-Montaigne 

  1. Céline Baud, Université Paris Dauphine 

  1. Adrien Revault d'Allonnes, Université Paris 8 

  1. Armelle Mabon Université Bretagne Sud, retraitée 

  1. Fanny Jedlicki, université rennes2 

  1. Jean  Christian Bernède, Université de Nantes 

  1. Monica Michlin, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Jean-Yves Rochex, Université Paris 8 Saint-Denis 

  1. Déborah Cohen, Université de Rouen 

  1. Igor Babou, Université Paris Côte 

  1. Florent Figon, Université Grenoble Alpes 

  1. Coline Cardi, Université Paris 8 

  1. Sandra Métaux, Université de Bordeaux 

  1. Emile Petit, Université UPC 

  1. Apolline Weibel, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. MIchelle Nota, Université de Bourgogne 

  1. Karën Fort, Sorbonne Université / LORIA 

  1. Claire Pallas Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Paul Boulland, CNRS Centre d'histoire sociale 

  1. Blandine Mortain, Université de Lille 

  1. Cécile Boulaire, Université de Tours 

  1. Romain Telliez, Sorbonne Université 

  1. Fabien Hildwein, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Alain Michalowicz, Université Paris Est Créteil 

  1. Philippe Enclos, Université de Lille 

  1. Nicoletta Diasio, Université de Strasbourg 

  1. Thomas Alam, Université de Lille 

  1. Nathalie Lallemand-Stempak, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Rémi Bonasio, Université Toulouse 2 Jean Jaurès 

  1. Manuel Rebuschi, Université de Lorraine 

  1. Sarah Hatchuel, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Samuel Bouron, Université Paris-Dauphine 

  1. Moussa Nait Abdelaziz, Université de Lille 

  1. Marine Doucet, Université Clermont-Auvergne 

  1. Alexia Blin, Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Caroline Masson, Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Jessica Wilker, Université de Lille 

  1. Josselyne Santer, Université Paris Est Créteil 

  1. Quentin Rodriguez, Université Clermont Auvergne 

  1. Anne-Laure de Place, Université Paris 8 

  1. Philippe Batifoulier, Université Paris 13 

  1. Sylvie Donnat, Université de Strasbourg 

  1. Tassadit Amghar, Université d'Angers 

  1. Jean-Luc Kop, Université de Lorraine 

  1. Manuela Parillo, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Isabel Violante, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne  

  1. Michaël Rivard, Université Paris Est Créteil 

  1. Jean-Paul Domin, Université de Reims Champagne-Ardenne 

  1. Martin Thibault, Université de Limoges 

  1. Margot Gaetani-Liseo, Université Claude Bernard Lyon 1 

  1. Myriam Boulin, Université Paris 1 Panthéon -Sorbonne 

  1. Luisa Bonadies, Université Paris1 Panthéon Sorbonne  

  1. Ivan Garrec, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Marie-Aude Depuiset, Université de Lille 

  1. Montserrat Rangel Vicente, Université de Lille 

  1. Vincent Legeay, Université Paris Est - Créteil 

  1. Marie Cottrell, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Gwendal Roblin, Université de Poitiers 

  1. Luc Keunings, Historien chercheur indépendant, ex enseignant  

  1. Mina Aït'MBark, Université de Franche-Comté 

  1. Stéphanie Péraud-Puigségur, Université de Bordeaux 

  1. Judith Michalet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Hervé GUYON, Université de Bretagne Occidentale 

  1. Céline Rosselin-Bareille, Université d'Orléans 

  1. Julien Larena, Université de Montpellier 

  1. Hélène Cottet, Université de Lille 

  1. Camille Sanrey, Université de Strasbourg 

  1. Christophe Demarque, Université d'Aix-Marseille  

  1. Frederique Bey, Université de Lorraine 

  1. Hugues Vasseur, Université de Picardie 

  1. Olivier Coux, CNRS Montpellier 

  1. Radija Taourit, Université Paris 8 

  1. Rachel Gasparini, Université Lumière Lyon 2 

  1. Mohammed Bachir, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Elodie Djordjevic, Université Paris-Panthéon-Assas 

  1. Sylvie Wolf, Sorbonne Université 

  1. Doris Buu-Sao, Université de Lille 

  1. Marc Champesme, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Anne Pellus, université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Françoise Brunel, retraitée, Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Emmanuel Charrier, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Romain Guicharrousse, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Michel Delsart, Université de Lille 

  1. Patricia Voisin, Université d’Orléans  

  1. Hassina Zeghlache, Université de Lille. 

  1. Vincent Charbonnier, Nantes université 

  1. Delphine Vallade, Université Montpellier 3 

  1. Flaviene Lanna, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Philippe Vitale, Aix-Marseille Université 

  1. Bertrand Binoche, Université Paris-I Panthéon-Sorbonne,  

  1. Lionel Ruffel, Université Paris 8 

  1. Cedric Brun, Université Bordeaux Montaigne 

  1. Gwenaëlle Fabre, Université d'Orléans 

  1. Natacha Thiéry, Université de Picardie-Jules Verne 

  1. Guillaume Trousset, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Joël Legrand, CentraleSupélec 

  1. Laurence Lizé, Université de Paris1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Nathalie Vienne-Guerrin, Université Paul-Valéry, Montpellier 3 

  1. Philippe Nabonnand, Université de Lorraine 

  1. Marc Geiller, CNRS, ENS de Lyon 

  1. Hélène Gispert, Université Paris-Saclay 

  1. Denis Lemercier, retraité, Université de Caen 

  1. Marianne Elias, CNRS, Paris 

  1. Corinne Grenouillet, Université de Strasbourg 

  1. Leïla Frouillou, Université Paris Nanterre 

  1. Emilie Lanciano, Université Lyon 2 

  1. Ania Szczepanska, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Willy Gibard, Université Lyon 2 

  1. Marion Polirsztok, Université Rennes 2 

  1. Julie Denouël, Université Rennes 2 

  1. Jean-Paul Engélibert, Université Bordeaux Montaigne 

  1. Sophie Guérard de Latour, École Normale Supérieure de Lyon 

  1. Fabien Labarthe, Université Jean Monnet, Saint-Etienne 

  1. Anis Rojbi, Université Paris 8 

  1. Nina Dumas, Université Clermont Auvergne 

  1. Cécile Robert, Sciences Po Lyon  

  1. Muriel Amar. Université de Nanterre 

  1. Jeanne Gineste, Université Paris 8 

  1. Chloé Bourmaud, Université de La Réunion 

  1. Marine Delaval, Université de Lille 

  1. Thierry Michalot, Université Jean Monnet Saint-Etienne 

  1. Théo Favre Rochex, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Florence Eloy, Université Paris 8 

  1. Jennifer Verraes, Université Paris 8 

  1. Mathieu Lericq, Université Paris 8 

  1. Stylianos Pangalos, Université  Paris 8, Université de Poitiers  

  1. Marie Fare, Université Lyon 2 

  1. Joël Delhom, Université de Bretagne Sud 

  1. Camille Blot-Wellens, Université Paris 8 

  1. Saïd Belguidoum, Université d'Aix Marseille (AMU) 

  1. Christophe Trombert Université Lyon 2 Lumière 

  1. isabelle Rebre, Université Paris 8 

  1. Antonella Corsani, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Anne Kerlan, Cnrs 

  1. Emmanuel Soland, Université Paris 8 

  1. Christophe Pellet, Université Paris 8  

  1. Fabien Tarrit, Université de Reims 

  1. Romain Debref, Université de Reims 

  1. Marie-Pierre Julien, Université de Lorraine 

  1. Gérard Tollet, retraité, Université Paris-Est Créteil 

  1. Maïtena Armagnague, Inshea 

  1. Gautero Jean-Luc, Université Côte d'Azur 

  1. Louis Braverman, Université de Bretagne Occidentale  

  1. Rémi Lombardi, Université d'Aix-Marseille 

  1. Lisa Carayon, université Sorbonne Paris Nord 

  1. Elena Tyushova, Université Paris 8 

  1. Anne Marchand, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Anthony Blanc, Université Sorbonne Nouvelle  

  1. Alexandra Rojo, Université Paris 8 

  1. Caroline Lachet, Université Paris Cité 

  1. Hélène Quanquin, Université de Lille 

  1. Christine Roquet, Université Paris 8 

  1. Frédéric Gonthier, Sciences Po Grenoble 

  1. Sylvie Monchatre, Université Lumière Lyon2 

  1. Hélène Monnet, Sciences Po Lyon 

  1. Séverin Guignard, Université Franche-Comté 

  1. Sonia Caritu Arfaras, Université Lumière Lyon  

  1. Etienne Boisserie, Inalco 

  1. Céline Gailleurd, Université Paris 8 

  1. Céline Piot, Université de Bordeaux 

  1. Carlos Alvarez, Université Paris 8 

  1. Dimitri Batani, Université de Bordeaux 

  1. Anne-Claudine Oller, Université Paris-Est Créteil 

  1. Pierre Boukhalfa, Université Savoie Mont-Blanc 

  1. Patrick Vassort, Université Caen Normandie 

  1. Renaud Bécot, Sciences Po Grenoble 

  1. Jean-Christophe Angaut, ENS de Lyon 

  1. Florent Giordano, Université de Reims Champagne-Ardenne 

  1. Marie Pierre-Bouthier, UPJV Amiens 

  1. Lydie Bichet, Université de Strasbourg  

  1. Laurence Giavarini, Université de Bourgogne 

  1. Térésa Faucon Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Ingrid Hayes, Université Paris-Nanterre 

  1. Jonathan Cornillon, Sorbonne Université 

  1. Isabel Boni Le Goff, Université Paris 8 

  1. Jean-Philippe Uzan, CNRS, Paris 

  1. Brigitte Zanda, Muséum national d'Histoire naturelle 

  1. Alek Faitrouni, Lycée La Rochefoucauld 

  1. Cathy Montbeyre, collège Henri-Georges Adam 

  1. Claudine Garcia-Debanc, Université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Silvia Capanema, Sorbonne Paris Nord 

  1. Marie Leca-Tsiomis, Paris Nanterre 

  1. Emmanuelle Sibeud, Université Paris 8, Vincennes Saint-Denis 

  1. Stéphanie Rubi, Université Paris Cité 

  1. Jacob Matthews, Université Paris 8 

  1. Jacqueline Proust 

  1. Alice Ray, Université d'Orléans 

  1. Alexandre Dupont, Université de Strasbourg  

  1. Emmanuel Brasseur, CNRS Le Mans 

  1. Alexandra Oeser, Université Paris Nanterre 

  1. Nicolas Droin Université Paris 8 

  1. Véronique Larrivé, Université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Julien Vincent, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Nicolas Poulin, Université de Strasbourg 

  1. Christophe Miqueu, Université de Bordeaux 

  1. Anaïs Sené, Université UPJV d'Amiens 

  1. Etienne Gérard, IRD 

  1. Victor Tsaconas, Université de Poitiers 

  1. Liliane Picciola, Université Paris Nanterre  

  1. Mélanie Forret, Université Paris 8 

  1. Christophe Voilliot, Université Paris-Nanterre 

  1. Olga Moll Université Paris 8 Vincennes à Saint Denis 

  1. Cecilia D'Ercole, École des Hautes Études en Sciences Sociales 

  1. Elisa Rossi Danelzik, Université Lyon 2 

  1. Odile Etaix, Université Paris 8 

  1. Virginie Vinel, Université de Franche-Comté 

  1. Aurore Després, Université de Franche-Comté  

  1. Virginie Iché, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Jules Falquet, Université Paris 8 st Denis 

  1. Pascal Maillard, Université de Strasbourg 

  1. Damien Marguet, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis 

  1. Sophie Bredier, Université Paris 8 

  1. Marie Baudry, Université de Lorraine 

  1. Chantal Michel, Université de Genève 

  1. Maxime Favard, Université de Strasbourg 

  1. Francis Lebon, Université Paris Cité 

  1. Christophe AL-SALEH, Université de Picardie 

  1. Mathilde Lévêque, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Brian Thomas, Université Paris 8 

  1. Marie Hélène Mourgues Université Paris  

  1. Anne Sinha, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Weiwei Guo, Université Lumière Lyon 2 

  1. Dorian Mellot, Université Jean Moulin Lyon 3 

  1. Sandra Hernández, Lyon 2 

  1. Jean Quétier, Université de Strasbourg  

  1. Nolwenn Lesparre, CNRS, Strasbourg 

  1. Pascal Bricard, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis 

  1. Laurence Dreyfuss, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Muriel Cohen, Université du Mans 

  1. Loïc Teyssier, Université de Strasbourg 

  1. Élodie Lebeau-Fernández, Université de Toulouse 2 Jean Jaurès 

  1. Frederic Verhaegen, Université de Lorraine 

  1. Dominique Ulma, Université d'Angers 

  1. Jean-Marc Bardet, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Cécile Gardiès, Université de Toulouse 

  1. Stanislas de Courville, Université Paris 8 

  1. Marie-Jeanne Verny, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Cécile Quintana, Université de Poitiers 

  1. Valérie Lavoix, Inalco 

  1. Christiana Charalampopoulou, Université Toulouse 2 Jean Jaurès 

  1. Jean-Philippe Legois, CY Cergy Paris Université 

  1. PlhetaGilles Frapper, Université de Poitiers 

  1. Marie-Agathe Tilliette, Université du Littoral Côte d'Opale 

  1. Agata Jackiewicz, Université Paul-Valéry Montpellier 

  1. Véronique Bordes université Toulouse Jean Jaurès  

  1. Linda Gil, Université Paul-Valéry Montpellier 

  1. Alba Lara-Alengrin, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Christian Topalov, EHESS 

  1. Heidi Charvin, Université de Rouen 

  1. Claudia Lambert, Université Lyon 2 

  1. Emmanuelle Jacques, Université  Paul-Valéry Montpellier 

  1. Olivier Le Cour Grandmaison, Université Paris-Saclay-Evry-Val-d'Essonne 

  1. Masy James, Université Rennes 2 

  1. Cécile Folschweiller, INALCO 

  1. Claire Derycke, Université de Lille 

  1. Alain Cochard, Université Strasbourg 

  1. Géraldine Mallet, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Oumaya Hidri Neys, Université d'Artois 

  1. Matilde Alonso, Université Lyon 2 

  1. Christophe Gauthier, Ecole nationale des Chartes, Paris 

  1. Laurence Jouniaux, CNRS, Université de Strasbourg 

  1. Philippe Wellnitz, Université Paul-Valéry Montpellier  

  1. Marc Conesa, Université Paul-Valéry Montpellier  

  1. Thierry Blin Université Montpellier III 

  1. Jean-Michel Ganteau, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Claire Pignol, Université Paris 1 

  1. François-Xavier Nérard, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne 

  1. Dominique Crozat, Université Paul Valéry Montpellier 

  1. Constance Valentin, Université de Bordeaux 

  1. Alvar de La Llosa, Université Lyon 2  

  1. Mickael Popelard, Université de Caen 

  1. Marc-Antoine Mahieu, INALCO 

  1. Jean Bréhon, Université d'Artois 

  1. Arnaud Regnauld, Université Paris 8 

  1. Nicolas Patin (Université Bordeaux Montaigne) 

  1. Hélène Camarade, Université Bordeaux Montaigne  

  1. Yann Leredde, Université de Montpellier 

  1. Carole Gauthié, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Vincenzo Susca, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Roxane Chilà, Université Bordeaux Montaigne  

  1. Chauvin Jean-Sébastien, Université Paris 8 

  1. Didier Cariou, Université de Brest 

  1. Maxime Del Fiol, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. François-Xavier Guerry, Université Bretagne Sud 

  1. Mathias Millet, Université de Poitiers 

  1. Jean-Jacques Leseure, Le Plessis Robinson 

  1. Ludovic Gaussot, Université de Poitiers 

  1. Stéphane Vanderhaeghe, Université Paris 8 

  1. Fabio La Rocca, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Joseph Beaudreau, Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13) 

  1. Maurice Duval, Université Montpellier 3, retraité 

  1. Marie-Noëlle Dabestani, Université Paris 8 

  1. Jean-Paul Géhin, Université de Poitiers 

  1. Yan Brailowsky, Université Paris Nanterre 

  1. Alexandra Poulain, Sorbonne Nouvelle 

  1. Mathias Lenzi, Université de Poitiers 

  1. Michelle Lecolle, Université Paris 3 Sorbonne nouvelle 

  1. Jean-Marc Sarale, Université Paul-Valéry Montpellier 3, retraité  

  1. Carlo Vercellone, Université Paris 8 

  1. Pierre-Emmanuel Berche, Université de Rouen 

  1. Aurélie Chesnais, Université de Montpellier 

  1. Annabelle Filipozzi, Université de Poitiers 

  1. Julien Villain, Université d'Evry Val d'Essonne, Paris-Saclay 

  1. Véronique Alphand, CNRS, Aix-Marseille Université 

  1. Camille Hamidi, Université Lyon 2 

  1. Vincent Broqua, Université de Paris 8 

  1. Laurence Ellena, Université de Poitiers  

  1. Fanny Renard, Université de Poitiers 

  1. Pierig Humeau, Université de Limoges 

  1. Olivier Masclet, Université de Limoges 

  1. Lucas Tranchant, Université Paris 8 

  1. Jérémy Clotault, Université d'Angers 

  1. Rudy Chaulet, Université de Franche-Comté 

  1. Frédéric Saly-Giocanti, Université Gustave Eiffel 

  1. Lorraine Bozouls, Université de Limoges 

  1. Gwenaël Imfeld, CNRS, Université de Strasbourg 

  1. Frédéric Roux, Inspé, Université de Bordeaux 

  1. Myriam Normand, Université de Saint-Etienne 

  1. Bernard Tourancheau, Université Grenoble Alpes 

  1. Sophie Wauquier, Université Paris 8 

  1. Sibylle Goepper, Université Jean Moulin Lyon 3 

  1. Pierre-Yves Testenoire, Sorbonne Université 

  1. Luc Moutote, Université de Strasbourg 

  1. Barbara Gomes, Université d'Avignon et Pays de Vaucluse  

  1. Manuel Rémy, Université d'Evry. 

  1. Philippe Aubry, Sorbonne université 

  1. Olivier Chovaux, Université d'Artois 

  1. Mark Oliver Goerbig, CNRS, Université Paris-Saclay 

  1. Joachim Benet Rivière, Université de Poitiers  

  1. Charlotte Moquet, Université de Poitiers 

  1. Emmanuelle Tixier du Mesnil, Université de Paris Nanterre 

  1. Marie-Pierre Pouly, Université de Limoges 

  1. Emma Rubio-Milet, Université Sorbonne Nouvelle 

  1. Maia Pomadère, Université Paris 1 

  1. Valérie Auclair, Université Gustave Eiffel 

  1. Cédric Sarré, Sorbonne Université 

  1. Raúl Caplán, Université Grenoble -Alpes 

  1. Emmanuel Buron, Université Sorbonne nouvelle 

  1. Philip Deline, Université Savoie Mont Blanc 

  1. Andrea Cabezas Vargas, Université d'Angers  

  1. Noémie Beltramo, Université d'Artois 

  1. Christian de  Montlibert, Émérite, université de Strasbourg 

  1. Noëlle Lallemand Conservatoire des Arts et Métiers Paris 

  1. Florent Becker, Université d'Orléans 

  1. Cécile Quantin, Université Paris-Saclay 

  1. Nicolas Boileau, Aix-Marseille Université 

  1. Wahnich Sophie, CNRS UGA 

  1. Willy Pelletier, Université de Picardie 

  1. Ana Núñez Ronchi, Université de Rennes 

  1. Bárbara Janicas, Université Paris 8 

  1. Elisabeth Magendie, Université de Bordeaux 

  1. Henri Louis GO, Université de Lorraine 

  1. Frédérique-Marie Prot, Université de Lorraine 

  1. Catherine Dolignier, Université de Bordeaux 

  1. Aurélie Deny, Université de Franche-Comté 

  1. Modesta Suárez, Université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Catherine Dupuy, Université Montpellier  

  1. Caroline Durand, conservateur émérite  

  1. Julie Deville, Université de Lille 

  1. Robin Dereux, Université Paris 8 

  1. Julien Maubon, Université de Lorraine 

  1. Géraldine Gaudefroy-Demombynes, Université de Rennes 2 

  1. Patrick Taïeb, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Chloé Lacoste, Université d'Orléans 

  1. Marie-Paule Poggi Université des Antilles  

  1. Murielle Thanneur UTBM  

  1. Edouard Mills-Affif, Université Paris Cité (ex Paris 7-Diderot) 

  1. Médéric Gasquet-Cyrus (Aix-Marseille Université) 

  1. Stéphanie Tabois, Université de Poitiers 

  1. Sabine Santucci, CNRS, Nice 

  1. Christine Russo, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Pierre Gaucher, Université Montpellier 

  1. Joël Augros, Université Sorbonne-Nouvelle 

  1. Pierre Girod, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Martin Delacourt, Université d'Orléans 

  1. Thierry Bastien, Université Paris Cité  

  1. Claire Crignon, Université de Lorraine 

  1. Marie Chabrol, Université de Picardie Jules Verne  

  1. Fabienne Toupin, Université de Tours 

  1. Guilhem Mevel, Sciences Po 

  1. Jonathan Parisi, Université Lumière Lyon 2 

  1. Sylvie Humbert-Mougin, Université de Tours 

  1. Audrey Gozillon, Université de Rouen Normandie 

  1. Sylvie Bauer, Université Rennes 2 

  1. Isabelle Alfandary, Sorbonne nouvelle  

  1. Julien Thorez, CNRS 

  1. Elise Julien, Sciences Po Lille 

  1. Hélène Fleckinger, Universités Paris 8 

  1. Gregory Bligh, Institut d'études politiques de Lyon 

  1. Corinne Lanzarini, Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Marie-Christine Marcellesi, Sorbonne Université 

  1. Noah Teichner, Université Paris 8 

  1. Rozenn Décret-Rouillard, Université Rennes 2 

  1. Théoxane Camara, Université de Poitiers 

  1. Aline Durand, Université du Mans 

  1. Anne Emmanuelle Berger, Université Paris 8 

  1. Céline Clément, Université de Strasbourg 

  1. Sabine Fourrier, CNRS 

  1. Rita Compatangelo-Soussignan, Université du Mans  

  1. Chantal Keller, Université Paris-Saclay 

  1. Marie-Lucie Copete, Université de Rouen Normandie 

  1. Gilles Lefebvre, Université Paris Est Créteil 

  1. Bruno Viaris, Université Paris-Saclay 

  1. Najat Tahani, Le Mans Université 

  1. Marie Glon, Université de Lille 

  1. Laure Dupeyrat, Université Paris Saclay 

  1. Lucie Kempf, Université de Lorraine 

  1. Eric Beaumatin, université Sorbonne Nouvelle 

  1. Paola DOMINGO, Université Paul Valéry - Montpellier 3 

  1. Valérie Rolle, Nantes Université 

  1. Sylvie Thénault, CNRS 

  1. Vincent Rouzé, Université Paris 8 

  1. Laurence Dubois, Université Paris Nanterre 

  1. Brigitte Marrec, Université Paris Nanterre 

  1. Thomas Vaïsse, EHESS 

  1. Anne-Marie Pailhès, Université Paris Nanterre 

  1. Florence Alazard, Université de Tours 

  1. Katja Schubert, Université Paris Nanterre 

  1. Miguel Martinez, Université Gustave Eiffel 

  1. Silvia Contarini, Université Paris Nanterre 

  1. Iván López Cabello, Université de Bretagne Occidentale 

  1. Marina Bertrand, Université Paris Nanterre 

  1. Jean-Baptiste Yon, CNRS 

  1. Philippe Colin, Université de Limoges 

  1. Chabaud Sylvan, Université Paul Valéry, Montpellier III 

  1. Audrey Boulin, Université Cergy-Paris 

  1. Hervé Mayer, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Fabrice Hirsch, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Hervé Jouin, Université de Bordeaux 

  1. Adrien Frenay, Université Paris Nanterre 

  1. Eva Touboul, Université Paris Nanterre 

  1. Daniel Selig 

  1. Cécile Viollain, Université Paris Nanterre 

  1. Hugo Chatellier, Université Paris Nanterre 

  1. Edgar Romero, University of New Mexico 

  1. Vincent Corriol; Université du Mans 

  1. Hervé Lieutard, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Catherine Aventin, Ensa de Toulouse 

  1. Xavier Vigna, Université Paris Nanterre 

  1. François Cusset, Université Paris Nanterre 

  1. Véronique Rauline, Université Paris 

  1. Nelly Bensimon, Université Paris-Saclay 

  1. Jean-François Marie, Université Paul Valéry Montpellier 3 

  1. Chloë Cottrell, Université Paris Nanterre 

  1. Léa Boichard, Université Savoie Mont Blanc 

  1. John Mullen, Université de Rouen 

  1. Helen E. Mundler, Université Paris-Est Créteil 

  1. Erick Falc'her-Poyroux, Université de Tours  

  1. Karim Daanoune, Université Paul Valéry-Montpellier 3 

  1. Delphine Leroy, Paris 8 

  1. Fabienne Brière, Aix-Marseille Université 

  1. Noëlle Héloury, Université de Montpellier 

  1. Mathilde Rogez, Université de Toulouse - Jean Jaurès 

  1. Isabelle Combroux, Université de Strasbourg 

  1. Alexandra Saemmer, Université Paris 8 

  1. Martine Derivry, Université de Bordeaux 

  1. Elsa Grassy, Université de Strasbourg 

  1. Roselyne Waller, retraitée Université de Strasbourg  

  1. Caroline Rossi, Université Grenoble Alpes 

  1. Pauline Collombier, Université de Strasbourg 

  1. Armelle Parey, Université de Caen Normandie 

  1. Marie-Claire Pierret, Université de Strasbourg 

  1. Ruth Menzies, Aix-Marseille Université 

  1. Emilie Mitran, Aix-Marseille Université  

  1. Marc Deneire, Université de lorraine 

  1. Corinne Nativel, Université Paris-Est Créteil 

  1. Christiane Migette, retraitée. Université Sorbonne Paris Nord 

  1. Cecile Birks, Université Paris Nanterre  

  1. Rémi Vuillemin, Université de Strasbourg 

  1. Pierre Jobard, Inalco 

  1. Pierrick Labbé, Université de Montpellier 

  1. Gaudy-Campbell Isabelle, Université de Lorraine 

  1. Christelle Lacassain, Sorbonne Université 

  1. Anne Jollet, Université de Poitiers 

  1. Sophie Herment, Aix-Marseille Université  

  1. Manon Brouillet, Université de Picardie Jules-Verne 

  1. Kevin Cristin, Aix-Marseille Université 

  1. Jean-Baptiste Guillaumin, Sorbonne Université 

  1. Laurent Mellet, Université Toulouse Jean Jaurès  

  1. Claire Hélie, Université de Lille 

  1. Jacques Haiech, Université de strasbourg 

  1. Benoît Tadié, Université Paris Nanterre 

  1. Anne-Sophie Besse, Université de Strasbourg 

  1. Bénédicte Gendron, Université Montpellier 3 

  1. Suzy MICHEL, Université de Strasbourg 

  1. Nathalie Jammet-Arias, Université Paris Nanterre 

  1. Yann Bugeaud, Université de Strasbourg  

  1. Jérémy Potier, Université Lumière Lyon 2 

  1. Jean-Luc Galzi, Université de Strasbourg 

  1. Isabelle Hajek, Université de Strasbourg 

  1. Claire Dutriaux, Sorbonne Université  

  1. Cédric Courtois, Université de Lille 

  1. Catherine Paulin, Université de Strasbourg 

  1. Olivier Gouirand, Université de Toulon  

  1. Isabelle Laboulais, Université de Strasbourg 

  1. Pierre Crepel, retraité, Lyon 1 

  1. Véronique Bertrand, CNRS 

  1. Emilie Jehl, Université de Strasbourg 

  1. Antonia Rigaud, Sorbonne Nouvelle 

  1. Eric Gondard, Université Montpellier 3 

  1. Pierre Dubois, Université de Tours 

  1. Ann Coady, Université Paul Valéry, Montpellier 3 

  1. Laure Cataldo, Université de Franche-Comté  

  1. Guillaume Teillet, Université de Poitiers 

  1. Nicolas Diochon, Université Toulouse Capitole 

  1. Marie-Julie Bernard, Sciences Po Grenoble 

  1. Eric Bertrand Université Rennes 2 

  1. Fleur Laronze, Université de Haute Alsace 

  1. Olivier Esteves, Université de Lille 

  1. Mathias Thura, Université de Strasbourg 

  1. Jean Kister, Inserm 

  1. Robert Soussignan, retraité, Université de Reims 

  1. Laurence Rasseneur, Université de Strasbourg 

  1. Yohan Dubigeon, Université Jean Monnet de Saint Etienne 

  1. Jeremy Elprin, Université de Caen Normandie 

  1. Cyril Selzner, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Jean-Christophe Murat, Aix-Marseille Université  

  1. Sophie Aymes, Université de Bourgogne 

  1. Aurélie Griffin, Sorbonne Nouvelle 

  1. Gilles Laschon, Université de Tours 

  1. Catherine Delesse, Université de Lorraine 

  1. Benjamin Néa, Université Paris Cité  

  1. Julien Dufour, Université de Lorraine 

  1. Karin Fischer, université d'Orléans 

  1. Julien Lavalle, CNRS, Montpellier 

  1. Erwan Bousse, Nantes Université 

  1. Kimberley Page-Jones, Université de Bretagne Occidentale 

  1. Hugo Roussille, ENS de Lyon 

  1. Christophe Mileschi, Université Paris Nanterre 

  1. Aline Henninger, Université d'Orléans 

  1. Alice Marion-Ferrand, Université Paul-Valéry Montpellier 3 

  1. Nicolas Handtschoewercker, INSA - Université de Strasbourg 

  1. Maria Tang, Université Rennes 2 

  1. Philippe Gillig, Université de Strasbourg 

  1. Fabien Archambault, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne 

  1. Françoise Dupeyron-Lafay, Université Paris Est Créteil 

  1. Sébastien Ronceray, Paris 8 

  1. Emma Bell, USMB 

  1. Estelle Laurent, Université de Poitiers 

  1. Mayumi Shimosakai, Université d'Orléans 

  1. Anne Combarnous, Université de Pau et des Pays de l'Adour 

  1. Patricia Caillé, Université de Strasbourg 

  1. Line Numa-Bocage, CY Cergy Paris Université 

  1. Claire Cornillon, Université de Nîmes 

  1. Sophie Torres, Université de Pau et des Pays de l'Adour 

  1. Aurore Caignet, Université Rennes 2 

  1. Joanne Le Bars, Université Gustave Eiffel 

  1. Corinne Marache, Université Bordeaux Montaigne 

  1. Joël Lécussan, Université Toulouse Jean Jaurès 

  1. Marc-Jean Filaire-Ramos, Université de Nîmes 

  1. Cécile Hardouin, Université Paris Nanterre 

  1. Peggy Cenac, Université de Bourgogne 

  1. El Miri Mustapha, AMU-Lest 

  1. Chantal Crenn, UPV, Montpellier 

  1. Emmanuelle Gautherat, Université de Reims Champagne Ardenne 

  1. Jeanne Mathieu, Université Toulouse-Jean-Jaurès

France24 - World

'All brothers at the front': Ukraine's Roma find acceptance in war

Issued on: 09/03/2023 - 17:46

Sam BALL

The estimated 400,000 Roma scattered across Ukraine have long faced entrenched poverty, discrimination and segregation. But with Roma soldiers fighting on the front lines and members of the community helping Ukrainians in need behind it, some say attitudes are beginning to shift – and hope that it lasts.

El País (ESP)

SANS TITRE

Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

La sangre se empieza a alterar, todo huele a flores y los alérgicos comienzan ya a agotar las existencias de clínex y antihistamínicos: la primavera está muy cerquita. En esta época de amor y estornudos tenemos a nuestra disposición muchas frutas y verduras en su fecha óptima de consumo: espárragos, alcachofas, coliflores, naranjas, limones o guisantes son solo algunas de ellas. Como no puede ser de otra forma, nosotros aprovechamos estos productos para elaborar las recetas que protagonizan esta nueva entrega de nuestro menú semanal.

Lunes 13 de marzo

PRIMERO: PATÉ DE AGUACATE, CEBOLLA ASADA Y ALMENDRAS

Un plato que en el nombre lleva casi toda la lista de ingredientes, se prepara en un pispás y es perfecto tanto para un aperitivo como para un desayuno. Disfrutarlo es obligatorio, subir la foto a Instagram, casi.

SEGUNDO: CORDERO GUISADO CON TOMATE Y VERMUT

El cuello es un corte humilde y muy sabroso por la proximidad de la carne con el hueso. Aquí saca todo su sabor y una textura muy tierna después de cocinarse durante un buen rato a fuego lento con tomate y vermut.

POSTRE: FLAN DE YEMAS CON VAINILLA

Las espantosas versiones industriales que se venden en los supermercados lo han desprestigiado hasta extremos insospechados, pero pocos postres superan un flan bien hecho, con su maravillosa textura y su perfecto equilibrio de lácteos, huevo y azúcar.

Martes 14 de marzo

PRIMERO: PANECILLO RELLENO DE SOBRASADA, CEBOLLA Y QUESO MAHÓN

Pocas cosas hay más sencillas y ricas en la cocina que abrir un panecillo, rellenarlo y meterlo en el horno. En este caso va con dos productos de las Islas Baleares, pero las combinaciones son casi infinitas.

SEGUNDO: PASTA CON ATÚN

La 'pasta al tonno' es un clásico de la gastronomía universitaria, pero eso no tiene por qué ser negativo. Añadir una lata de pescado es una de las formas más sencillas y resultonas de tunear pasta con tomate.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: KIWI

El kiwi está de temporada y es una de las frutas con mayor concentración de vitamina C. Ideal para hacerle frente al frío.

Miércoles 15 de marzo

PRIMERO: ENSALADA DE REMOLACHA, ESPÁRRAGOS Y HUEVO DURO

Las verduras cocidas y las crudas conviven alegremente en una ensalada a la que el queso feta aporta vidilla, la albahaca y los rabanitos frescura y el huevo casi duro lo remata todo con alegría.

SEGUNDO: POLENTA CON LIMÓN Y RÚCULA

Si le pones vegetales y cítricos para darle un punto de frescor, se te queda un plato contundente y con sabor. Lo del parmesano es menos de temporada, pero es imposible negarse a sus encantos.

POSTRE: BROWNIE SIN HARINA DE COLIFLOR Y CHOCOLATE

Aunque pueda sonar raro, la coliflor puede dar consistencia a la masa del brownie sin quitarle protagonismo al chocolate. Y no, ni sabe ni huele a coliflor cocida.

Jueves 16 de marzo

PRIMERO: TORTITAS DE BACALAO Y GUISANTES

Inspirándonos en la idea de los 'fishcakes' ingleses, unas tortitas a base de pescado y patata, llevamos el bacalao al aperitivo o la guarnición. Porque hay vida más allá de buñuelos y croquetas.

SEGUNDO: FALSO 'PULLED PORK'

Puedes tener lo más gustoso de este estofado -el sabor, la jugosidad y el crujiente de la col encurtida que suele acompañarlo- sin tener que zamparte ningún animal. ¿Cómo? Con lentejas, setas y hortalizas.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: MANDARINA

Vale: el olor de las mandarinas no se quita fácil de los dedos, pero es un mal menor comparado con su jugosidad.

Viernes 17 de marzo

PRIMERO: CREMA DE LECHUGA

La lechuga ha sido ninguneada y relegada a sosas ensaladas mixtas durante años, pero lo cierto es que esta verdura tiene muchos posibles usos en la cocina. Te enseñamos cómo aprovecharla para hacer una crema.

SEGUNDO: RAMEN FRÍO DE BERBERECHOS Y MEJILLONES

Lo bueno de esta sopa es que también se puede comer caliente y que los mejillones y los berberechos están de temporada. Tienes motivos de sobra.

POSTRE: 'PANNA COTTA' DE LIMÓN

Un postre fácil, fresco y de origen italiano, que ni siquiera requiere de horno en su preparación.

Sábado 18 de marzo

PLATO PRINCIPAL: POLLO AL ESTRAGÓN

¿Tienes el tarro de estragón muerto de la risa en la despensa? Adapta este clásico francés de Julia Child con un poco menos de vacaburrismo y sin que se resienta en nada el sabor.

POSTRE: FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 19 de marzo

PLATO PRINCIPAL: ARROZ SECO DE ALCACHOFAS Y ESPÁRRAGOS

Celebramos las semanas en las que coinciden la temporada de espárragos y alcachofas con este arroz, al que dan valor añadido un caldo elaborado con los excedentes de las verduras y un allioli a medio ligar.

POSTRE: TORTITAS JAPONESAS DE REQUESÓN

Una versión de las tortitas de toda la vida, ligera y aireada gracias a la magia de la clara de huevo batida a punto de nieve. Puedes cambiar el requesón por mató, el limón por naranja y la vainilla por canela.

La bebida del finde

GRANIZADO DE CAFÉ A LA SICILIANA

Un clásico siciliano que encantará a los entusiastas del café con hielo y que puede preparar cualquier criatura que sepa hacer café y que tenga congelador: no tiene más misterio. 

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BBC

Sir David Attenborough: Three must-see moments in new series

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Sir David Attenborough's new BBC series, Wild Isles, explores natural history in Britain and Ireland for the first time in his long career.

After travelling the world to make nature documentaries, the 96-year-old says there has never been a more important time for the UK to invest in its own wildlife.

The BBC's Climate editor Justin Rowlatt has picked three must-see moments from episode one of the new five-part series.

The five-part series, Wild Isles, is broadcast on BBC One starting on Sunday 12 March and will be available in the UK on BBC iPlayer.

L'Humanité

Profits spéculatifs pour Total, privations alimentaires pour ménages 

Actu

Avec une hausse moyenne supérieure à 14% sur douze mois, la flambée des prix alimentaires complique dangereusement la vie quotidienne de millions de ménages à faible pouvoir d’achat en France. Pour peu que l’année 2023 soit marquée par une nouvelle sécheresse, la chute des rendements agricoles viendra encore aggraver la situation.

Gérard Le Puill

L’Humanité de ce lundi 13 mars consacre en page 23 deux tribunes aux causes et aux conséquences de la très forte hausse des prix alimentaires en France depuis un an. Sous le titre « A qui profite vraiment l’inflation? », le Journal du Dimanche publiait hier des chiffres d’où il ressortait que la hausse moyenne des prix sur un an a été de 21,35% pour les huiles de table; de 30,94% pour les viandes, volailles, abats et charcuterie surgelée; de 20% pour le beurre, la margarine et la crème; de 21,50% pour les sucres et édulcorants; de 19,11% pour les œufs ; de 18,2% pour les yaourts de Danone et même de 14% des croquettes pour chiens de la marque Friskies.Selon une enquête réalisée par Harris Interactive pour l’Observatoire Cetelem, 7 Français sur 10 affirment avoir renoncé à faire certaines de leurs courses alimentaires au cours des 12 derniers mois. Ils sont 72% à penser que les prix alimentaires vont augmenter dans les prochains mois. Du coup, 51% des personnes interrogées disent avoir remplacé des produits qu’ils achetaient précédemment par des produits moins chers. 61% disent s’être davantage tournées vers les marques de distributeurs (MDD), avant même que le gouvernement ait demandé à ces derniers de proposer un « panier anti-inflation » pour une durée de seulement trois mois à partir du 15 mars.

Libre-échange spéculatif ou souveraineté alimentaire ? 73% des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête estiment qu’il faut « miser davantage sur une plus grande indépendance de la France dans sa production alimentaire pour lutter contre les dérèglements de l’économie ». Ce chiffre atteint 80% chez les plus de 50 ans. Mais les personnes interrogées dans le cadre de cette enquête ne savent pas forcément que les ingrédients qui entrent majoritairement dans le « panier anti-inflation » des grandes surfaces ont souvent été fabriqués à partir de viandes et d’autres matières premières importées des pays à bas coûts de main d’œuvre, suite aux accords de libre-échange signés entre la Commission européenne et plusieurs pays tiers, dont le Canada et le Mercosur. C’est souvent le cas pour les produits vendus sous les « Marques de distributeurs ». Pour un nombre croissant de ménages, se nourrir devient de plus en plus problématique en ce début de second mandat du président Macron. Fin 2022, 2,4 millions de personnes étaient accueillies par les banques alimentaires, soit trois fois plus qu’en 2012. 94% de ces personnes vivaient sous le seuil de pauvreté. Il s’agissait des femmes dans 71% des cas et de familles monoparentales pour 31% de ces mêmes ménages. Les deux tiers des personnes en emploi ne travaillaient qu’à temps partiel. Six personnes sur dix allaient se ravitailler auprès des banques alimentaires une à deux fois par semaine.

Les emplois précaires font croître la pauvreté 

Cette progression de la pauvreté est liée avant tout à la précarité de l’emploi qui ne cesse de progresser en France, depuis qu’Emmanuel Macron est devenu président de la République. Dans son édition du 9 mars, le quotidien « Les Echos » titrait: « Les géants du CAC 40 signent une année historique malgré la Russie ». Il eut été plus juste d’écrire que cette année historique pour le profit résulte avant tout de la spéculation sur les énergies, les céréales et d’autres denrées alimentaires depuis le début de la guerre en Ukraine. Même en France, les conséquences de cette spéculation ont beaucoup réduit le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes. Car les prix des carburants ont tellement grimpé dans les stations service en 2022, que les profits de TotalEnergies ont augmenté de 36% en 2022 par rapport à 2021. C’est aussi parce que les riches ont dépensé davantage que LVMH engrange 14 milliards d’euros de profits en 2022, soit 17% de plus qu’en 2021.

450€ de revenu mensuel moyen chez l’auto-entrepreneur 

C’est d’abord la précarisation de l’emploi qui fait croître la pauvreté en France. Faute de retrouver un emploi quand elles sont inscrites au chômage en catégorie A, beaucoup de personnes tentent de s’en sortir en optant pour le statut d’auto-entrepreneur. Mais cela se traduit souvent par une activité à temps partiel dans des professions de service, dont les livraisons de colis à domicile. Voilà pourquoi le revenu annuel moyen d’un auto-entrepreneur était de 5.430€ en 2022, ce qui donne une moyenne de 450€ par mois. C’est trois fois moins que le SMIC mensuel net qui atteint aujourd’hui 1.353€. Ajoutons que la progression continuelle du nombre d’auto-entrepreneurs induit dans certains métiers une concurrence qui aboutit à réduire l’activité d’autres travailleurs indépendants, notamment dans le commerce et l’artisanat. Quand une personne sous statut d’auto-entrepreneur va faire de la coiffure à domicile, elle prend quelques clients à d’autres professionnels qui accueillent ces mêmes personnes dans leur salon de coiffure.Enfin, c’est aussi parce que l’emploi ne cesse d’être précarisé en France depuis des décennies, que le gouvernement tente d’obtenir d’une majorité de députés et de sénateurs une réforme des régimes de retraite portant l’âge de départ à 64 ans. Elle se traduira, si elle est votée, par une durée de cotisation augmentée de 8 trimestres pour espérer pouvoir obtenir une pension complète alors que les patrons licencient souvent les travailleurs les plus âgés avant leurs 60 ans. 

AlimentationPrécarité alimentaireInflation
France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

BBC

UK microchip firms ask government for hundreds of millions

The boss of one of the UK's leading microchip firms is calling for the government to invest "hundreds of millions" in the sector.

Millions of products from cars to washing machines and mobiles rely on microchips also called semiconductors.

Scott White, of Pragmatic Semiconductor, said without a huge funding boost UK firms will go abroad.

The government said it would soon publish its strategy to improve access to skills, facilities and tools.

It comes as a new report says the UK government "must act now to secure the future of the vital UK semiconductor industry".

Mr White, Pragmatic's chief executive, said the government "can't just spend a few tens of millions of pounds" on the semiconductor sector, as "that isn't enough to move the needle".

"It has to be hundreds of millions, or even more than £1bn, to make a substantive difference," he said.

"It is not about unfair subsidies, it is about having a level playing field with other countries around the world."

Mr White said that other governments were "investing substantially" in their microchip industries, and that the UK had to follow suit.

Pragmatic Semiconductor employs 200 people across its headquarters in Cambridge and at two production sites in Country Durham.

Mr White added that while the company wanted to keep manufacturing in the UK, "that only makes sense if the economies are justified compared to elsewhere".

A joint report published on Thursday by the Institute of Physics (IOP) and the Royal Academy of Engineering (RAE) found "skills shortages, high costs and low public awareness threaten the UK's position in the vital semiconductor race".

The study follows a global shortages of microchips in recent years temporarily halted production of everything from games consoles to cars.

The IOP and RAE are calling for financial support for the sector in the UK.

They also want to see more children encouraged to study sciences at school, to help increase the number of qualified potential employees, and highlighting the importance of the sector.

The report - entitled UK Semiconductor Challenges and Solutions - also calls for the government to release its long-awaited national semiconductor strategy. This has now been two-years in the making.

The IOP's director of science, innovation and skills, Louis Barson, said the UK cannot simply rely on importing the microchips it needs.

He said: "We need a strong homegrown semiconductor industry, and that is critical to our economic security and physical security."

The UK's semiconductor sector is valued at $13bn (£11bn), according to one recent estimate. That might sound like a lot, but the global industry is said to be worth $580bn (£490bn).

Meanwhile, a parliamentary report last autumn said that the UK only produced 0.5% of the world's semiconductors.

The IOP says that there are currently 40 or so semiconductor firms in the UK, with 25 doing manufacturing work. And it estimates that the total workforce is around 11,400 people.

There have recently been some worrying signs for the industry in the UK.

Last week, the UK's top chip-designer Arm announced that it would be listing its shares on the New York Stock Exchange instead of London's. The news came despite UK Prime Minister Rishi Sunak meeting with bosses from Arm's parent company, Japan's SoftBank.

In addition, another UK chip firm, IQE, has already warned that it might have to relocate abroad without more government support for the sector.

All this comes against a backdrop of big overseas government investment in the semiconductor sectors. Last summer, the White House announced that it would invest $50bn in the industry in the US over five years, $29bn in boosting production, and $11bn in research and development.

It is a similar picture in the European Union, with Brussels planning to invest €43bn ($46bn; £38bn).

"Other countries are continuing to invest significantly in their own semiconductor industries, and the UK will fall behind without timely government action and a coherent strategy," said Prof Nick Jennings, chairman of the RAE's engineering policy centre committee.

In addition to the matter of funding, the IOP and RAE want the government to confirm that it will proceed with its proposed plan to set up a national body for the sector, a so-called "semiconductor institute".

"Crucially it could speak for the sector, provide a coordinated voice that would allow the industry to present a united front," said Mr Barson.

A government spokesman said: "Our forthcoming semiconductor strategy will set out how the government will improve the sector's access to the skills, facilities and tools it needs to grow. The strategy will be published in due course."

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BBC

How slimmed-down websites can cut their carbon emissions

"I'm horrified," says Valentina Karellas. "I know grams because I work with them every day and I know how much 10g weighs. And that's just one page."

She's just learned that every visit to her website's homepage generates up to 9.89g of carbon emissions. It's nearly 10 times the 1g target recommended by the Eco-Friendly Web Alliance, an organisation that offers accreditation for environmentally friendly websites.

This revelation is at odds with the rest of her business, which was set up to be sustainable. Karellas designs and makes knitwear, which she describes as wearable art, in her London workshop.

For her raw materials, she sources surplus yarns that would otherwise be thrown away. Everything is made to order on a hand-powered knitting machine, so there's no excess manufacturing and very little power is used.

The website is both an online portfolio and a shopfront. Beautiful, large images are used to showcase the designs and make the site look professional. "I don't want to compromise on that," she says, "but my priority is the environment. This needs to be sorted."

When her site was built, Karellas had no way of knowing its environmental impact. Now, there are several tools that expose this data and are inspiring businesses to drive down their carbon emissions. For instance, Website Carbon Calculator and Ecograder both estimate your home page's carbon emissions.

So how are websites reducing their carbon footprint? Switching to hosting based on renewable energy is a good start. The Green Web Foundation has a tool for looking up web hosts and their green credentials.

Then it's a question of reducing the amount of data that is stored and sent across the network, passing through all those machines that use electricity. It's a challenge when the average size of a web page has increased from 468KB in 2010 to more than 2,000KB today, according to httparchive.org.

As a result of faster internet connections, web developers haven't had to think so much about their file sizes. Many sites have big images and background videos. These are the leading culprits driving the size of web pages up.

Tom Greenwood is the managing director of agency Wholegrain Digital, which builds low-carbon websites. He took a look at Karellas's website and shared a few tips.

The video that plays automatically could be set to play only when the viewer chooses to watch it or scrolls to it, he says.

When you roll the mouse over a product a new image of it appears. "I'd encourage her to have a simpler interaction, such as a zoom effect," he says. That would avoid the need to download the second image.

The homepage has five full-screen photos to cycle through. "That would be something to think about," he says, "whether that is essential or whether there could be a static image, or a smaller image."

Pictures can be optimised so that their file sizes are smaller while the quality remains good. The modern WebP format is more efficient than the older JPEG, too.

More technology of business:

Karellas is encouraged that it's easy to take the first steps, and that any tweaks are unlikely to affect her business. "I'm sure it won't cost a sale just because I change things around a bit," she says.

Tim Frick is the founder of Mightybytes, which designs and builds websites. As well as driving down file sizes, he recommends streamlining the user journey through the site.

"It's easy to calculate emissions based on data transfer," he says. "It's less easy to calculate emissions based on things that cause a user to spend more time, i.e. more energy, on interacting with the page. Some pages get millions of views every day. That tiny frustrating thing that takes each user an additional 10 seconds ends up amplified."

Product design studio Quarterre worked with agency Future Selves to cut its website carbon emissions by 96%. They went from nearly 7g of carbon to 0.3g per homepage visit.

"There's a danger when you talk about 7g that you think that's not that much, but there's a cumulative effect to that," says Clive Hartley, director at Quarterre. "You want as many people as possible to be looking at your website and to come to your business. A more than 90% reduction in energy anywhere else would have people partying in the streets."

They rebuilt the website with a small number of simple pages. Rather than using large hero images, the new site uses smaller images, arranged to create a composite design.

Coloured stripes define the site's identity. They are created with text instructions and reduce the need for bulky image files.

Behind the scenes, animation and interaction effects were added using HTML and CSS, two fundamental web languages. That meant there was no need to download large JavaScript files often used to do this on other sites.

Although Quarterre works in a highly visual industry, Hartley didn't experience any compromise in the site design. "We didn't feel we were missing out on anything," he says. "The simple graphics and the clean corporate imagery for the studio were satisfying. It looks punchy and vibrant."

As well as rethinking images, user journeys and site structure, website owners can ask themselves whether any visits can be avoided altogether.

BioteCH4 turns food waste into energy, working with local authorities and companies. With a new site design, it was able to reduce its carbon emissions by an estimated 520kg, year on year. That's equivalent to 2,500 miles of air travel.

But the company also looked at reducing its bounce rate, the number of people who came to the site and quickly left.

"We had a lot of traffic arriving at the website," says Sharon Foster, marketing and brand manager at BioteCH4. "Looking back, that was a vanity metric. The bounce rate showed they didn't find what they wanted. We were unnecessarily driving people to the website and creating that carbon impact."

BioteCH4 reviewed all its content, deleted old news stories, and merged what was still useful into richer content pages.

More detailed search engine keywords were used to drive prospective customers - rather than general browsers - to destination pages, which were designed to give them exactly what they wanted.

As a result, the bounce rate was cut by about 21%, and bounces from web searches fell by more than 13%.

"Now, although website numbers have dropped, the people we are driving to the website, through organic searches or paid-for advertising, want to talk to us," says Foster.

With a sustainable website design project, companies need to decide where they draw the line. The most efficient site would be text only, but nobody wants to visit that in 2023.

"We want richer online experiences," Wholegrain Digital's Tom Greenwood says. "For me, the line is: do what you need to do to achieve your goals but do that in an efficient way."

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BBC

Mik Critchlow: Tributes to acclaimed documentary photographer

Tributes have been paid to an acclaimed photographer who was championed as a "working class hero" for documenting everyday life in the North East.

Mik Critchlow was born in Ashington, Northumberland, in 1955 and based himself in the town for a long-term project chronicling social change.

His "ability to connect with people through the camera" won him praise.

His daughter, Shona Brown, said "with great sadness" her father had "passed away peacefully" on his 68th birthday.

Woodhorn Museum in Ashington - where an exhibition of Critchlow's work is displayed - said staff were "saddened to hear the news of the passing" of the "incredible photographer".

We are saddened to hear the news of the passing of Mik Critchlow. He was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera. 'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery pic.twitter.com/AgEdGop7d2

The exhibition, called Coal Town, chronicles the colliery and the people who worked there before and after the mine was closed. His grandfather worked there as a miner for 52 years.

Paying tribute, a spokesperson for the museum said: "A proud Ashington lad, he was an inspirational photographer with an incredible ability to connect with people through the camera.

"'Last Man Out' is a particularly special photograph for us, capturing the last shift at Woodhorn Colliery."

Critchlow described the photograph of the colliery deputy George Miller Davison on the final shift at Woodhorn in 1981 as a near happenstance.

He recalled: "I was taking photographs around the mine shaft of the miners coming out from the cages and I was just taking loads and loads of photographs.

"I thought that was the last people out but the shafts man said 'Well, there's one more guy coming'. I looked at my camera, and had ran out of film on my 35mm camera and had one shot left.

"I strapped a flash on and this guy came out, and the lead image for the exhibition is the result of the picture."

The son of a coal miner, Critchlow left school at 15 and, after a variety of jobs, in 1977 enrolled on art course as a mature student.

Shortly after he began taking photographs of his hometown and in 1979 received a grant to produce documentary work in the area.

A book of his work published in 2019, also called Coal Town, became a local history best seller.

In December 2021 Critchlow was appointed a member of the board of trustees for The Ashington Group also known as "The Pitman Painters".

As a student he had been inspired by the group to document his hometown, using a lens, rather than a paint brush.

Capturing images of the everyday in changing economic times became his life's work.

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Valeurs Actuelles

JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée

Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».

Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.

Pour Anne Hidalgo, c’est non

Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Afeela EV, Honda épouse Sony

PHILOSOPHIE

​C’était au salon CES de Las Vegas, en janvier dernier, Honda et Sony révélaient le nom de leur marque automobile conjointe ou coentreprise : Afeela. L’appellation place le “ressenti” ( « to feel ») au cœur la “mobilité”, dixit le marketing. C’est que les deux grandes marques japonaises ne s’associent pas pour faire de la figuration. Sony a déjà présenté deux concepts, les Vision-S 01 et 02, qui attestent de son appétit pour la voiture électrique autonome ou presque. Son expertise ? L’électronique évidemment, l’analyse de données, le numérique. Voici donc l’inventeur du Walkman et de tant d’autres produits cultes associé à un expert de la mobilité et même de la mutation automobile, de l’intégration des moteurs, des batteries, de la gestion des volumes et des espaces ou de l’aérodynamique, entre autres. Sony et Honda, sur le papier, c’est le mariage parfait.

​CONCRÉTISATION

​Le premier fruit de cette association est le prototype d’Afeela EV (EV pour electric vehicle, “véhicule électrique”), dont les lignes ont été très commentées à “Vegas” cette année. Il a les proportions d’une Hyundai Ioniq 6, autant dire celles d’une berline de belle taille. Eh oui, l’avenir se doit d’être fluide ! Les SUV, tant prisés aujourd’hui, sont ils vraiment condamnés ? Cette Afeela arrondit les angles, sa poupe loge un aileron mobile, ses poignées de porte escamotables affleurent pour limiter la prise au vent. Sa barre éclairée sous le capot avant masque maints dispositifs pour communiquer avec d’autres usagers de la route ; véhicules, cyclistes, piétons… Pas moins de 45 capteurs et autres caméras, radars et “lidars” (télémètre laser infrarouge) sur cette machine pour veiller au grain et vous conduire en toute sérénité sur les rivages de la conduite autonome de niveau 3 (sans lâcher le volant).

​TECHNIQUE

​“Intérieur minimaliste, expérience maximum”. Dans l’habitacle, le style épuré à l’extrême vous saisit. On se croirait aux commandes d’un engin de l’espace, avec ce volant de spider semblable à celui des dernières Tesla. Et puis, il y a cette dalle numérique immense occupant toute la largeur de la planche de bord, pour tout affi cher, les informations de conduite, de confort, le multimédia et ce que voient les camé-ras qui remplacent les rétroviseurs. L’architecture électrique devrait repo-ser sur une batterie de l’ordre de 80 kilowattheures. Autonomie imaginable : 600 kilomètres. Transmission AWD, donc intégrale avec un moteur par essieu. Produite aux États-Unis, l’EV sera lancée en 2025, mais l’Europe ne la verrait pas arriver avant 2027.

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BBC

Robert Blake in pictures: From Hollywood to murder accused

The US actor Robert Blake has died aged 89.

Blake, who started acting at the age of six, was best known for his role as detective Tony Baretta in the 1970s TV series Baretta.

He starred in numerous other films and TV dramas during a career that spanned nearly six decades.

In 2002, he was charged with murdering his second wife Bonnie Lee Bakely.

Acquitted in 2005, he was later found liable for her death by a civil jury and ordered to pay her family $30 million, a move which bankrupted him.

All images are subject to copyright.

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Actor Robert Blake, once tried for murder, dies at 89

BBC

Full moon: Photographers capture 'worm moon' over Yorkshire and Lincolnshire

Photographers across Yorkshire and Lincolnshire have had their lenses trained on the night sky to capture March's full moon in all its glory.

The moon was at its brightest on Tuesday evening just after sunset.

According to the Royal Museums in Greenwich, Native Americans named the last full moon of winter the "worm moon" after the worm trails that would appear in the newly thawed ground.

The next full moon, the so-called pink moon, will rise on 6 April.

Andy Stones, in Scunthorpe, also captured a bright ring around the moon known as a lunar halo.

This ring is caused by the refraction of moonlight from ice crystals in the upper atmosphere.

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Northern Lights captured in Yorkshire skies

France24 - World

Hunger-stricken families in Madagascar forced to sell children

Issued on: 13/03/2023 - 14:19Modified: 13/03/2023 - 14:26

Jeremy MARTIN

Cyclone Freddy hit Madagascar first in February and then again in March, a rare loop trajectory that left behind a trail of destruction. The island nation was already reeling from last year's Batsirai and Emnati cyclones, which had destroyed farmland and infrastructure in the southeast. As a result, hundreds of thousands of people are going hungry, unable to find enough to eat. In January, Malagasy media claimed that some families had been forced to sell their children to survive. These claims quickly spread and were speedily denied by the government. FRANCE 24's team has been to some isolated villages and obtained exclusive accounts that contradict the official narrative.

Warning: Viewers may find some scenes in this report upsetting.

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Madagascar left reeling from two major cyclones

Madagascar's death toll from Cyclone Batsirai rises sharply

Aid agencies fear humanitarian crisis in Madagascar after deadly cyclone

France24 - World

Mali postpones constitutional referendum

Issued on: 10/03/2023 - 23:26

Jean-Emile JAMMINE Camille NEDELEC

Mali's military rulers have moved to postpone a constitutional referendum, which they themselves had scheduled for March 19. However, authorities say they'll maintain the previously agreed timeline to return to civilian rule. Also in this edition: Senegal's former prime minister Cheikh Hadjibou Soumaré was taken into police custody on Thursday after being accused of libel. Finally, a plane carrying tonnes of European aid has arrived in the beleaguered eastern Congolese city of Goma, as M23 rebels and government troops continue to trade fire in the region.

France24 - World

Biden administration greenlights controversial Willow oil project in Alaska

Issued on: 13/03/2023 - 16:09

NEWS WIRES

The Biden administration is approving a scaled-back version ConocoPhillips' COP.N $7 billion oil and gas drilling project in Alaska, the US Department of Interior said on Monday.

The decision comes despite an aggressive eleventh-hour campaign from opponents who say the development of the three drill sites in northwestern Alaska conflicts with Biden's highly publicized efforts to fight climate change and rapidly shift to cleaner sources of energy.

The fate of the project has been closely watched by Alaska officials, the oil and gas industry and green groups as President Joe Biden seeks to balance his goals of decarbonizing the US economy with calls to increase domestic fuel supplies to keep prices low.

ConocoPhillips had sought to build up to five drill sites, dozens of miles of roads, seven bridges and pipelines.

The Interior Department approved the project with three drill pads after saying last month that it was concerned about the greenhouse gas impacts of Willow.

Its Bureau of Land Management last month recommended a "preferred alternative" that includes three drill sites and less surface infrastructure than originally proposed.

The department on Monday said it reduced the size of ConocoPhillips' proposal by 40% by denying two requested drill pads that would reduce the project’s freshwater use and prevent the development of 11 miles of roads, 20 miles of pipelines, and 133 acres of gravel. 

ConocoPhillips and Alaska elected officials endorsed that version of the project, which the agency has said would reduce the impact on habitats for species like polar bears and yellow-billed loons.

The decision comes after the Biden administration on Sunday announced new protections for Alaskan land and water.

It said it would make nearly 3 million acres of the Beaufort Sea in the Arctic Ocean "indefinitely off limits" for oil and gas leasing, building on an Obama-era ban and effectively closing off US Arctic waters to oil exploration and issued protections for 13 million acres of "ecologically sensitive" Special Areas within Alaska's petroleum reserve.

Environmental groups criticized the Biden administration, saying it was trying to have it "both way" on climate change.

"Promoting clean energy development is meaningless if we continue to allow corporations to plunder and pollute as they wish,” Food & Water Watch Executive Director Wenonah Hauter said.

(Reuters)

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IPCC report: Governments to vet crucial UN climate science report

Issued on: 13/03/2023 - 14:50Modified: 13/03/2023 - 15:03

Diplomats from nearly 200 nations and top climate scientists begin a week-long huddle in Switzerland Monday to distill nearly a decade of published science into a 20-odd-page warning about the existential danger of global warming, and what to do about it. The UN Intergovernmental Panel on Climate Change's synthesis report -- to be released on March 20 -- will detail observed and projected changes in Earth's climate system; past and future impacts such as devastating heatwaves, flooding and rising seas; and ways to halt the carbon pollution pushing Earth toward an unlivable state.

France24 - World

Gold mining in Ivory Coast: Locals fear water contamination in eastern regions

Issued on: 13/03/2023 - 12:41Modified: 13/03/2023 - 12:46

In Ivory Coast, villagers in the Ouellé region in the centre of the country are suffering from water pollution. They accuse the gold mining company SOMINA of being at the root of this pollution. Our team on the ground reports.

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